Go Out! Architecture ▶ L’Opéra de Lausanne transformé Expo ▶ La mort à vivre, au MAMCO Live ▶ Interview avec Pony Pony Run Run Là-bas ▶ Go Out! rencontre Wax Tailor 5 CHF EN COVER Ginebra latina ou le collectif Calaver’Arts fête les morts Le magazine culturel genevois Novembre 2012 N°6 www.gooutmag.ch
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Go Out!
Architecture ▶ L’Opéra de Lausanne transformé
Expo ▶ La mort à vivre, au MAMCO
Live ▶ Interview avec Pony Pony Run Run
Là-bas ▶ Go Out! rencontre Wax Tailor
5 CHF
EN COVER Ginebra latina ou le collectif Calaver’Arts fête les morts
Le magazine culturel genevois
Novembre 2012 N°6
www.gooutmag.ch
GO OUT! NOVEMBRE
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GO OUT! NOVEMBRE
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❤«La force de la chaîne est dans le maillon.»
proverbe d'Amérique latine
Envie de chaleur, envie de couleurs, novembre c'est le moment de l'année où l'automne se traîne, où le fantasme de l'été commence déjà. Go Out!, inspiré par la famille Chevrolet d’origine argentine n’a pas résisté à évoquer la moiteur du soleil, les palmiers et les vagues tant désirés, en polarisant cette édition sur la culture caliente de la commu-nauté latina à Genève. Comme un aimant sur un frigo, on est happé par l’énergie à 2000 volts de cette dernière. A Genève, cela fait bien longtemps que cette population haute en couleurs se charge d'illu-miner nos nuits blanches. Une communauté connectée aux éclats de rire et de vie qui a su chez certains d’entre eux célébrer les morts chaque début de novembre avec joie. Contre la tristesse ou le deuil, la fête. Un rite pour sortir de soi, célébrer plutôt que pleurer et garder le sourire dans les moments sombres! Go Out! vous propose de sortir vos chrysanthèmes contre l’hiver et de découvrir: la Ginebra Latina! Exposition sur les rites funéraires du collectif Calaver’Arts à The Square, évasion latine en Argentine, focus sur la cuisine mexicaine, musiques avec notre expert Fabien Clerc du Motel Campo et la diva Omara, un continent de cinéma à voir avec Filmar et rencontrer celle qu’on aimera pendant une milonga…
Ne pensez pas que l’équipe Go Out! est partie bronzer sous d’autres cieux ensoleillés. Pour vous, elle a rencontré la plume Daniel Abimi, le claviériste de Pony Pony Run Run, l’objectif de Steeve Iuncker, les bâtisseurs Devanthéry et Lamunière, le mélomane Didier Schnorhk, l’originale Emma Epstein et l’habile Michel Favre. Au théâtre, en concert, en soirée, chez soi ou dans une salle obscure, partout se déguste la culture.
edito
Olivier Gurtner&
Mina Sidi Ali
GO OUT! NOVEMBRE
De la Grèce ancienne à Byzance 24 novembre 2012 – 17 mars 2013
Coordination de production d'impressionChamberlin prod, Carouge
DiffusionNaville
✌MERCIHermès, Juan Romero & Christophe Durand (Bal des Créateurs), Giulia Rumasuglia, Mae Karani, Faouzan Kakoun, Ken Aoudi, Yessine Sidi Ali, Cynthia Udriot, Aloyn, Antoine, Franck Vionnet, Antoine Bal (LUFF), Pacôme Baleydier, le Conservatoire de Genève, Raphaël Cochet, Delphine de Candolle (Société de Lecture), Fabien Clerc & Frédéric Post (Motel Campo), Pascal Knoerr, Didier Schnorhk (Concours de Genève), Frédéric Leyat et Albert Garnier (Grand Théâtre), Florence Notter & André Piguet (Amis de l’OSR), Elisabeth Christeler (Prestige Artists), Christine Ferrier (La Comédie de Genève), Rivoli Genève, Lauren Adler (Hôtel Intercontinental), Guillaume Douessin, Maniak Genève, Anne-Emmanuelle Tollu (Lacoste), Sabine Portenier, Evelyne Roth, Daphné Sarnau (Clarins), Cécile Guénat, Valerio Cervi et SATP aka le Chat (Guitar solo), DAS, Peter Müller, Heidi’s, Baie d’Erelle, Cécile Guenat, Ilan Dray et Arnaud Zill
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on en parle
1. Quand créativité rime avec féminitéPour sa 8ème édition, le festival Les Créati-ves propose un bel éventail de la nouvelle scène pop-rock féminine internationale: des super nanas au tempérament bien trempé et à la créativité inspirée. Une manifestation comme une mini révolution culturelle avec pour objectif de fournir une plate-forme originale afin de valoriser tant des artistes locales qu’internationales. Le festival se veut un grand coup de projecteur sur ces femmes indépendantes et battantes qui ont valeur d’exemple. Cette année, le festival est heureux d’accueillir des artistes confirmées telles que Brigitte, Grace, Ilene Barnes et des artistes à découvrir ou à redécouvrir comme Nadéah, Ndidi O, Sallie Ford & The Sound Outside, Bille et Mai Lan.
4 Du 21 au 24 novembre 2012Infos : 022 879 59 9www.lescreatives-onex.ch
2. La fiction dans tous ses écransUne avant-première dans le cadre des festivals de film en Suisse: cette année, entrée libre sur réservation pour assister aux projections de Tous écrans! De la télévision au web en passant par les supports interactifs, les films en compétition proposeront un large panorama de ces histoires sans fin sous fond d'enjeux contemporains en mettant un coup de projecteur sur le Danemark, invité d'honneur. L'occasion de venir découvrir entre autres les séries qui envahiront de-main le prime time du petit écran. 4 Du 2 au 8 novembreMaison des Arts du GrütliRue du Général Dufour 16 1204 Genèvewww.tous-ecrans.com
3. De l’Alpaga au repasLa gastronomie péruvienne est l'une des plus riches et variées, et connaît déjà la
reconnaissance des meilleurs chefs… mais elle reste paradoxalement méconnue. Après le suc-cès des trois soirées de dîners péruviens en juillet dernier à la ferme de Merlinge, Pérou Fusion convie à nouveau à découvrir cette gastrono-mie au Bateau de Genève. Elle y reçoit le chef péruvien Nano Gomez, qui vient spécialement de Madrid. Une bonne opportunité pour déguster entre autres, la viande d’Alpaga (élevage suisse!) ou un «Tiradito» – sorte de ceviche minimaliste – de Bar de Ligne et de faire santé avec un Pisco Sour à base de macéré de feuille de coca en apéritif.
4Le 6, 7 et 8 novembre 2012Bateau de Genèvehttp://peroufusion.com
4. Raconte-moi une histoireSur le thème du feu, les conteurs liront cette année des textes brûlants, enflammés voire endiablés à destination du jeune public, des adultes mais aussi des seniors. Qui a dit que toutes les belles histoires avaient une fin? Le conte, ce récit fabuleux, continue de faire rêver les enfants que nous sommes, petits et grands. Ce genre littéraire, issu d'une tradition orale ancienne, fera briller sa flamme éternelle durant la nuit qui lui est consacrée. En pyjama ou en pantoufles, laissez-vous emporter par votre imagination. Il était une fois...
4 Nuit du conte en Suisse romande9 novembrewww.isjm.ch
5. Emilie souffle ses 100 bougies!Pour les cent ans de «l’émiliE», la Fondation Emilie Gourd organise une grande fête le 10 novembre 2012 à la salle du Faubourg à Genève. Un événement qui marque le dynamisme du plus vieux journal féministe de la planète. Au pro-gramme, des allocutions de personnalités, une remise de prix, un débat, de la danse contempo-raine, des vidéos, de la musique live, des sets de DJs, de quoi réjouir tout le monde. Une garderie pour les plus petit-e-s est aussi prévue.
4 10 novembre 2012 dès 15hSalle du FaubourgRue Terreaux-du-Temple 6 1201 Genèvewww.clafg.ch
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on en parle
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Sous le patronage de la présidente de la ConfédérationEveline Widmer-Schlumpf
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Chaque mois Hermès, notre félin câlin expert en psy-chat-nalyse, ronronne ou sort les griffes sur l’actualité locale. Miaou qui peut.
Hermès aime
UN PEUCatwalk en Mode Suisse C’est sûr que lorsque j’ai vu ma maîtresse s’atteler à l’organisation du premier Mode Suisse à Sicli, j’ai tout fait pour attirer son attention: urines récidivistes dans sa cuisine, sorties de griffes impromp-tues et vandalisme dans sa garde-robe chérie. Rien n’y a fait. Elle n’a pas daigné comprendre le message. Oui je voulais être «casté» et non castré pour défiler sur les catwalks du show. Avec ma démarche féline et mon pelage soyeux à en faire jalouser plus d’un au Bal des Créateurs, j’aurais pu être le cat model qui aurait clôturé le cortège final. A moi, ils ont préféré les charmes d’un certain Daniel Bamdad qui aurait soi-disant une liaison avec Shy’m…Shame on you !
BEAUCOUP
Post tenebras lux
Je connaissais la devise de Genève. Je
connaissais aussi Kevin qui était venu me
rendre visite un jour au bureau pour me
féliciter de la réussite de Go Out! A mon tour
de lui serrer la patte et lui exprimer toute
ma fierté pour son nouvel espace hybride
Post Tenebras Lux sis à la rue Dancet 2, crée
par Roméo Harrington, un chaland créatif et
motivé. Il paraît qu’ils ont ouvert leur shop et
j’aimerais bien réserver un t-shirt à l’effigie
de Dewey pour ma maîtresse afin de me faire
pardonner mes forfaits ponctuels dans sa
cuisine… j’espère qu’avec ca elle me gardera.
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PASSIONNÉMENTManon, une fille canonManon a débarqué début octobre sur son vélo électrique, chevelure rousse flamboy-ante et regard de braise. Après le départ de ma Giulia, j’étais ravi d’accueillir et de séduire Manon, une fille qui ne me dit jamais non. Elle like toutes mes photos de chats sur Facebook. Je crois qu’elle me vénère secrè- tement. Je vous avoue à demi-miaou que je suis en train de craquer pour elle… Manon je te promets croquettes de luxe et terrine de saumon si tu restes auprès de moi à assister tous mes faits et gestes au ralenti.
À LA FOLIE
Renata hot mamaRenata vaut à elle seule tous les voyages
argentins. Avec son énergie débordante,
elle dégaine ses sourires comme des rafales
de space guns. Une sincérité qui me fait
craquer. Pétillante et toujours de bonne
humeur, elle a su me réconforter dans mes
périodes de crises et de caprices. Femme
caméléon inclassable, elle a traversé plus de
vies que n'importe quel chat et pour ça elle
mérite le titre honorifique de catqueen. Si ma
maîtresse n’était pas aussi parfaite, j’aurais
érigé à son effigie un temple à sa grandeur
d’esprit. Sa matière première: la vie. A Go
Out!, elle en a inspiré plus d’un. Renata, une
vraie leçon de talent à haut pouvoir éner-
gétique à qui je dis merci à l’infini.
PAS DU TOUTHighway to Hell
Je me léchais déjà les babines à l’idée
d’entrer dans une salle sombre, de m’al-
longer sur un siège confortable pour ma
sieste quotidienne. Hélas, mon confort fut
de courte durée. Le silence et l’obscurité
disparurent au profit d’images et de vidéos
diffusées sur un grand écran blanc. Au
départ, la sensation était plutôt agréable,
elle me rappelait celle que je ressentais sur
les genoux de ma maîtresse. Je commençai
même à être bercé lorsque, soudainement,
un homme sur scène a pris le micro pour
parler. Les choses se sont gâtées pour le
gato. Je ne savais plus du tout où donner
de la tête, l’écran d’un côté, la voix de
l’autre, malgré mes sens. En sortant de la
salle, j’étais plutôt frustré, alors j'ai foncé
vers le buffet.
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on lit
Neurologue, médecin, romancier, globe-trotteur, politologue, humaniste, résumer la carrière de Jean-Christophe Rufin est un travail de Pénélope. Il passe plus de vingt ans aux Philippines, au Rwanda, en Afghanistan et au Nicaragua où il travaille pour des Organisations Non Gouvernementales. Il assume les postes de vice-président de Médecins Sans Frontières et d’administrateur de la Croix-Rouge française. Il préside Action Contre la Faim et représente la France en tant qu’ambassadeur au Sénégal. Du point de vue littéraire, le constat s’avère tout aussi étourdissant. Jean Christophe Rufin a publié pas moins de six essais et neuf romans dont cinq ont reçu des prix litté-raires et parmi eux, un prix Goncourt.
Un homme actifJean-Christophe Rufin, c’est tout à la fois. Son nom s’accompagne d’un véritable florilège d’expériences. Loin de simplement constru-ire sa réputation, chacune d’entre elles définit le caractère et le point de vue du penseur sur de nombreux sujets. Son rôle au sein de nombreuses organisations humanitaires dé-montre ainsi un caractère vif, presque acharné. A la lecture du parcours de Jean-Christophe Rufin, l’impression d’un homme poussé au jour le jour à agir prend forme. De même, le rapport qu’entretient l'écrivain avec la littérature dé-montre lui aussi une propension à l’action. Tant pour Katiba que pour Globalia, les œuvres s’ap-parentent à des manifestes pour l’humanisme, à des testaments politiques contre la mise en scène médiatique; ils explicitent avec force le rééquilibrage nécessaire entre tradition et so-ciété.
EclectismeOutre l’action, Jean-Christophe Rufin est un touche à tout. Dans son écriture, il adopte la forme de l’essai, celle du thriller, du roman d’anticipation, d’aventure, de politique et d’his-toire. Si d’une manière générale, l’écriture in-carne pour le penseur un moyen redoutable de diffuser ses idées, les formats qu’il utilise sont variés. A l’écriture informative propre aux textes purement humanitaires (rapports, articles scientifiques), Jean-Christophe Rufin
substitue les romans, les essais, les nouvelles. Au développement chronologique, il favorise l’intrigue; aux chiffres et aux pourcentages, les personnages et les récits. Dans les romans de Jean-Christophe Rufin, les mécanismes purement littéraires pullulent, du suspens à l’ellipse.
Quel cœur?Dans le Grand Cœur, roman publié cette année aux éditions Gallimard, Jean-Christophe Rufin choisit de raconter l’histoire de Jacques Cœur, argentier de Charles VII. Il emmène son héros et le lecteur, aux confins du monde. En plus de son goût pour le lointain, Jacques Cœur veut tout essayer, tout voir. Il réussit dans tous les domaines et ce, parfois sans même s’en rendre compte. Familier n’est-ce pas?
Produire pour mieux être compris A l’image des similarités avec Jacques Cœur, Jean-Christophe Rufin se comprend dans ce qu’il écrit, dans ce qu’il produit. La littérature incarne ici un miroir de l’homme, un reflet tant de l’humaniste acharné que du voyageur curieux.
FAIRE EST ÊTRE
- JADD HILAL
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«De créature, je suis devenu créateur» Jean-Christophe Rufin dans Le grand cœur, éditions Gallimard.
4 Catherine Safonoff, Le Mineur et le Canari,Editions Zoé
Puissant comme la tendresse féminine, dénudé comme Femen: Catherine Safonoff publie son huitième roman aux éditions Zoé. Récit autobiographique aux phrases ryth-mées et incisives, Le Mineur et le Canari a d’ores et déjà été sélectionné par le prix Femina 2012.
«Une septuagénaire qui s’amourache de son psy.»Phrase mille fois citée, c’est effectivement le fil conducteur du roman. Mais le livre se constitue surtout de petits moments, de petits riens qui s’agrègent harmonieusement; alliant rides et dérision, oppositions et ménopause, homo-sexualité et moumoute, le tout transcendé par une réelle sincérité. Une narratrice tellement distante qu’on pourrait l’embrasser, tellement personnelle qu’on en est embarrassé: au tra-vers une introspection sous forme pseudo- dialogique, ce dernier roman interpelle.
«Ce sont les mots qui valent leur pesant d’or. La passe en chambre d’hôtel ou dans la voiture, c’est faute de langage.»Or, les mots, Catherine Safonoff les maîtrise parfaitement. Critique littéraire passée par le Journal de Genève et la RSR, elle écrit aussi sporadiquement quelques scenarii pour le cinéma et la télévision. Plaçant son écriture «à la gauche de la gauche», son livre – dont le titre même est inspiré d’un texte de Vir-gina Woolf – regorge de références telles que Beckett, Bouvier, Ernaux, Natascha Kampusch, Quignard, Perec. Style affirmé, syntaxe par-faite et légère, ce sont 81 pages d’une fluidité remarquable.
« C’est à l’écriture que je me drogue. » Par sa retenue presque insolente et son hu-mour, l’histoire touche. Mais c’est la con-nivence universelle s’en dégageant qui émeut souvent. Alcool, cigarettes, amitié, amour, sexe, mort: autant de sujets traités avec la
retenue et la justesse nécessaire qui portent ce roman parmi les plus prometteurs de cet automne. Un ouvrage paru en août, à découv-rir cette saison, pour celui qui a déserté les étagères durant l'été.
LE MINEUR ET LE CANNABIS
- PACÔME BALEYDIER
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on écoute
JOE ARROYO IMMORTAL(2012 - DVD+CD - Global Entertaiment Music)Avec 40 ans de carrière dont 10 années de bons et loyaux services au sein du fameux Fruko y sus Tesos, José Arroyo González de son vrai nom est la figure emblématique de la côte caraïbe colombienne. Dès le début des années 80's c’est avec l'âme d'un précurseur qu’il va, avec son groupe La Verdad, inventer un premier sous-genre hybride de la Salsa. Il intègre alors aux rythmes tradi-tionnels continentaux d’autres saveurs venant d'Haïti, des Antilles et d'Afrique. Il redéfinit ainsi et pour notre plus grand plaisir les contours d'une musique créole à souhait. Un an après sa disparition, sa musique continue de résonner dans tous les meilleurs clubs tropicaux de la planète.
CUMBIA COSMONAUTS TRIBAL AMAZONICO (2012 – EP - Chusma Records)Vous avez aimé la cumbia originelle, celle de la Colombie des années 60's-70's, celle du fameux label "Disco Fuentes" aux chaudes ambiances de tavernes moites et sulfureuses - Cette cumbia-là, après avoir entièrement ravagé le continent américain, débarque en Australie. L'accordéon est toujours là, mais il n'est plus omniprésent, il s’estompe sous des nappes de samples digitaux. Une musique venue directement de la Trotosfère 5000 et donc prête à contaminer le reste de la galaxie. Les "Cumbia Cosmonauts" démontrent avec leur maxi "Tribal Amazonico" qui sort sur le label berlinois "Chusma Records " qu'ils mix-ent au sens propre du terme un cocktail explosif et improbable: de la psyche-delic-digital-dub-club-cumbia. Bienvenue en 2012!
REY DE ROCHA VOL. 54 (2012 - Mp3 – www.reyderocha.com.co)Champeta ou l’émergence d’une contre-culture populaire – celle des quartiers marginaux et marrons de Carthagène. C’est aussi la réappropriation d'une identité afro-descendante imaginée qui se réfère au même genre musical en-démique. Tous les vendredis, samedi et dimanches, les quartiers sud de la ville vibrent au son d’immenses Sound-systems animés par le binôme MC+DJ. Mais la Champeta c’est aussi l’histoire de quelques vinyls de soukouss innocemment importés par des marins inspirés au début des années 60’s. Non commerciale, mal vue et sexy la Champeta, par analogie, n'est pas sans rappeler les premiers courants Rave et Techno de par son format: fêtes sauvages, remixes, sorties pirates, conflits avec les forces de l’ordre… Rey de Rocha en est le plus fervent et hyperactif promoteur actuel. A Genève, quelques passionnés nous font découvrir cette musique, c’est le cas de DJ Nieke. Merci à lui.
Chaque mois, un expert ès musique nous parle des dernières sorties disques et CD qui l’ont interpellées. Ce mois-ci, il s’appelle Fabien Clerc. Fin connaisseur des rythmiques latines, avec son binôme Frédéric Post, il établit la programmation du Motel Campo où il a organisé une soirée «Latin connexion» fin octobre dernier. D’origine colombienne, cet artiste plasticien aux goûts éclectiques, sondeur de nouveaux sons et boosteur d’énergie, nous présente ses coups de cœur.
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GINEBRALATINA
on découvre
- MINA SIDI ALI, OLIVIER GURTNER ET MANON BARRAUD
Genève, ville cosmopolite rassemble une mulitude de nationalités avec notamment une forte présence de communautés hispaniques et latinos. Une réalité qui a favorisé l’émergence de lieux dédiés à la musique et à la culture latines. Et oui, au pays de Calvin on parle beaucoup diplomatie et humanitaire, mais on sait aussi se trémousser sur des rythmes en sirotant piña colada, mojito et caipirinha.La floraison d’écoles de danse, de soirées salsa ou milongas de tango et d’échanges autour de la culture sudaméricaine permet à tout le monde d’y trouver son compte. Que l’on soit natif d’Amérique du Sud, passionné ou simplement novice, à Genève il y a le choix.
De azul, de azul! *
De bleu, de bleu
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De azul, de azul! *
De bleu, de bleu
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TOP 3DES LIEUXCULTURELS
«Tierra Incognita» Actif dans le domaine culturel à Genève depuis 2003, le centre culturel Tierra Incó-gnita a toujours eu pour démarche l’intégration. Toutes les activités offertes au sein du centre culturel visent à mélanger les publics, aussi bien latino que genevois, de toutes origines confondues, autour d'une passion commune, et dans le but de favori-
ser les échanges. Le Centre culturel latino-américain de Genève a aménagé un espace d’activités culturelles où sont programmés, le plus souvent gratuitement, des cycles de conférences, de films ou de débats.
«Libreria albatros» Adresse de référence pour les amoureux des lettres latines, la Librairie l'Albatros est spécialisée dans la littérature – amoureux de Jorge Luis Borges, Gabriel García Márquez et Pablo Neruda, voici votre antre. Un lieu également conseillé pour les livres d'enseignement. Mais surtout, l'Albatros édite des ouvrages d'auteurs latino-améri-
cains installés à l'étranger, en partenariat avec la Malvario à Buenos Aires et la Ville de Genève pour les publications bilingues.
«INECLA» Plus qu'une école de langue, INECLA se veut un institut de la culture latino-améri-caine. Fondé en 1980 à Lausanne, l'institution enseigne évidemment l'espagnol – dites castellano – mais aussi l'histoire, la musique, les coutumes et la géographie du monde hispanophone. INECLA s'engage à promouvoir sa culture, en s'associant notamment
avec le festival du cinéma FILMAR et l'Université de Genève.
4 32 rue de Malatrex1201 Genève Tél: +41 022 345 05 45 www.inecla.com
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on découvre
Genève, ville cosmopolite par excel-lence, compte 38% d'étrangers, dont 5% sont Latinos.
Les Latinos les plus nombreux sont les Brésiliens, à 24%.
Suivent, les Péruviens qui représentent 15%.
LES LATINOS À GENÈVE
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Culture sud-américaine, culture de la danse. Go Out! a regardé pour vous plusieurs adresses pour danser, ou apprendre à danser.
TANGOAPPRENDREEva EspoletaRéférence dans le milieu du tango, Eva enseigne de manière personnalisée, attentive et attachée aux détails. A recommander aux puristes!4 www.evaespoleta.com
Claire RufenachtJeune mais confirmée aficionada, Claire propose des cours en petits groupes pour progresser rapidement.4 www.tango-sueno.com/clairerufenacht
Alejandro de BenedectisPartenaire avec les activités culturelles de l'Université de Genève, Alejandro est un péda-gogue parfait pour l'initiation au tango, même les plus réfractaires se laissent séduire.4 www.tangoargentin.ch
DANSERPráctica SurSoirées tango tous les jeudis dès 21h à l'Es-pace de quartier de Sécheron.4 Av. Blanc 7, 1201 Genève
Práctica Uni-MailTous les lundis dès 21h au bâtiment universi-taire Uni-Mail, avec entrée gratuite!4 Bd de Pont-d'Arve 401205 Genève
Club Alpin suisseLieu original pour les meilleures milongas de la ville.4 Tous les dimanches et les mardis à 20h30.Rue du Vieux-Billard 11205 Genève
SALSAAPPRENDRESalseros de HoyL'école organise des cours de salsa à tous les niveaux, de rumba et surtout, de son!4 www.salseros-de-hoy.ch
Expresion de salsaEsteban propose des cours dans toute la ville, aux Eaux-Vives, à Plainpalais et à la Servette. Plus d'excuse pour ne pas essayer!4 www.expresion-salsa.com
DANSERSalsavirusSoirées salsa cubaine et portoricaine.4 Tous les vendredis et samedis.Rte de Sous-Moulin 391226 Thônex
Moulin à dansesFameux pour ses cours, mais aussi pour ses soirées, avec DJ Chico et Felipe 4 Tous les jeudis.Rue du Stand 20 bis 1204 Genève
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DU 9 aU 18 novembre 2012
Vous pensiez aVoir tout Vu ?
le plein d’afterworksanimés par les DJs les plus branchés de la region !
tout pour la maison • bien-être et loisirs plaisir des saveurs • divertissements
www.automnales.ch
tous les soirs de 18 h à 21 h au lounge Bar, à palexpo
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expositions
LA MORT VOUSVA SI BIEN
- MINA SIDI ALI
La mort ne fait pas seulement expirer, elle inspire. Arts plastiques, tatoueurs, graphis-tes, grapheurs, sculpteurs, dessinateurs et bijoutiers se réunissent autour du collec-tif Calaver’Arts pour une exposition à The Square sur El Día de los Muertos – le jour des morts, une nécro-tendance tirée des rites funéraires mexicains, du 31 octobre prochain au 5 novembre. C'est au tour de la mort et sa cohorte d’outre-tombe que le collectif made in Genève, composé d’Alexandre Negaty, de Tchouky Loco, de Javier Varela, de Daniel Nemeth, de Xavier Magaldi et de Giovanni Guida, a décider d’han-ter les esprits en conviant plus de 40 artistes de talent, locaux et internationaux, tous d'horizons différents. Chacun a exploité la thématique de la fête des morts à la sauce tabasco, avec un esprit festif où l’ on danse, chante et dispose sur la tombe des disparus des offrandes de fleurs, leur plat préféré, de l'alcool, des sucreries et l'inévi-table... Calavera qui se trouve être avant tout une décoration utilisée durant la Fête des morts mexicaine, offert en hommage à un mort ou donné à un proche. L'exposition Calaver'Arts profite de rendre également hommage au personnage de la Catrina, qui fête ses cent ans cette année. Et à son créateur, José Guadalupe Posada.
4 Calaver'ArtsDu 31 Octobre au 5 NovembreGallerie The Square2-4 Rue du Diorama1204 Genèvewww.the-square.ch Contact http://calaverarts.wordpress.com/event
LOCATION ÉPREUVES & FINALE I : www.concoursgeneve.ch & une heure avant le début de chaque séance
LOCATION FINALE II : www.concoursgeneve.ch & billetterie Ville de Genève & 1 heure avant le début de la finale
www.concoursgeneve.ch
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2 - 18novembre 2012
PIANO
portfolio
VIVRE À EN MOURIR
- MINA SIDI ALI
4 L’instant de ma mort de Steeve IunckerAu MAMCO au jusqu’au 13 janvier 2013www.mamco.chwww.iuncker.ch
Celui qui photographie son environnement comme il respire et pour qui les bas-fonds genevois n'ont plus de secret, revient se pencher sur les contours de la faucheuse avec l’exposition L’instant de ma mort, une série de diptyques de personnes décédées de mort naturelle ou violente, présentée au MAMCO. La mort, une thématique qui rôde dans plusieurs de ses travaux. Sèchement, avec pudeur, mais implacablement, Steeve Iuncker capte la brutalité du monde tel qu'il va, la violence qu'il nous inflige avec ce sujet tabou. Et si ce spectacle n'engage pas à l'optimisme, il est ici autant nécessaire que poignant. On est sublimé par cette fenêtre ouverte sur un univers sombre et équi-voque qui nous est inconnu. Et l'on est marqué par cette franchise délicate transmise à travers un rendu photographique grand format.
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portfolio
GO—Après avoir dressé le portrait à la fois tendre et amer de Xavier, porteur du VIH dans A jeudi ou celui de Betty, masseuse érotique, vous vous attaquez de nouveau à un sujet délicat… Est-ce un challenge?Steeve Iuncker—Il n’y a pas de challenge à aller au bout de ses intérêts, il y a une envie de visi-ter des choses qui m’interrogent. Mon objectif ici était de photographier les espaces où des décès singuliers sont survenus; chercher les traces troublantes qui demeurent sur les lieux; révéler au public une réalité méconnue et largement fictionnalisée, notamment par le discours filmique des séries télévisées amé-ricaines. D’ailleurs, les gens pensent que mon travail a été réalisé aux Etats Unis, et pourtant, ils n’ont pas le monopole de la mort. Il n’y a nul besoin de partir dans un pays en guerre ou dans une région pauvre du globe pour assister à la mort dans sa plus cruelle réalité. Les décès violents, tristes, incongrus, solitaires, attendus ou oubliés, font également partie de la réalité quotidienne genevoise.
Quand a débuté votre travail sur L’instant de ma mort et comment s’est opéré le choix des photos?Cette série a débuté à la suite du livre Lever de corps. Sur les dates je ne préfère pas le situer dans le temps, afin d’éviter que les gens qui ont perdu un être cher ne viennent me poser des questions auxquelles je n’ai pas de réponse. J’ai travaillé trois ans sur ce projet. Je suis allé sur tous les cas quand j’étais appelé. Il n’y pas de casting sur la mort mais j’avais tout de même mis en place un dispositif, celui de ne pas intervenir sur les meurtres. Je n’avais pas envie de me retrouver dans des problèmes liés à la justice. Je ne souhaite pas non plus expliquer le chemin par lequel j’y suis arrivé, car là n’est pas mon propos. La plupart des cas ont été identifiés comme accidents de la route, pendaisons ou morts naturelles. En somme, des causes qui étaient absolument claires. En ce qui concerne le choix des diptyques, j’ai un peu plus de 50 photos. Casting – si casting il y a (ce n’est pas un terme qui me plaît) – il s’est opéré sur l’idée de pouvoir transmettre la plus juste représentation de la mort, en évitant si possible les cas abominables. J’ai évité le trop dur, les cas trop insoutenables. Pour la presse,
j’ai décidé de ne pas divulguer n’importe quelle photo. Ce sont toujours des visuels en extérieur car cela permet d’éviter aux amis et voisins de les identifier. Je n’ai absolument pas envie de me confronter à l’entourage du mort. Il faut faire attention aux vivants; je n’ai pas envie de réanimer avec une image difficile, de susciter une trop grande proximité. Quel type de sensations vous envahissait sur place lorsque vous étiez face à la mort? Tu peux recevoir toutes les émotions à la fois et sans savoir dans quel ordre elles vont surgir!Ce ne sont pas des visions habituelles. On a tous un rapport à la mort différent. J’avais vu des cadavres mais pas ainsi, pas dans cet état de solitude et de détérioration. Comment faire pour rentrer dans l’intimité de ces êtres sans vraiment y être convié? Tu es investi par des effluves corporelles tenaces, par des visions souvenirs… une lampe ou un détail qui te rap-pelle la vie d’un tiers. Tu repars toujours avec une partie de ces gens là. C’est pourquoi j’ai décidé d’arrêter. D’abord j’avais réalisé suffi-samment de clichés et de cas pour dire que j’avais atteint mon propos. Et ensuite, car phy-siquement – pour quelques cas – je ne suppor-tais plus les odeurs. A la fin, je devais porter un masque de protection ce qui signifiait que mon corps ne pouvait plus soutenir, accepter. J’étais arrivé au bout de ma recherche et ma démarche.
Ne craignez-vous pas d’être catalogué pho-tographe morbide? Sur quoi s’orientent vos projets futurs? Je ne suis pas obsédé par la mort mais je ne supporte pas l’idée d’aller la photographier ail-leurs que chez moi comme tous les pseudo- reporters dont je fais partie. La souffrance reste photogénique donc facile dans un cer-tain sens. Quand je suis allé à Gaza, on ne m’a pas dit que j’étais morbide alors que j’avais vu des choses abominables. Par contre, quand je travaille avec des prostitués locales, je deviens glauque. Je n’ai pas besoin d’aller visiter ailleurs pour donner un intérêt particulier à des thématiques que je considère comme humaines. Je veux comprendre comment cela fonctionne chez moi avant de m’intéresser à l’ailleurs. Pour mon prochain projet, j’ai décidé de travailler sur les rites de passages.
Mettre à nu la profondeur de l’âme humaine sans tomber dans le nihilisme. Voilà tout le génie de Dostoïevski. Les Frères Karamazov, dernier texte de l’auteur, a les allures d’une enquête policière. Son enjeu, cependant, ne se limite pas à cela. Bien plus qu’une investigation, le roman met en scène la confrontation de quatre frères dont chaque personnalité questionne, à sa manière, Dieu et l’homme. Dramaturge anglais de renom, Richard Crane a adapté pour la première fois le roman au théâtre en 1981. Aujourd’hui, Michel Favre met en scène cette même adaptation. L’ambition est à la hauteur du courage. Ce n’est pas moins une meilleure compréhension de l’âme humaine que l’œuvre propose.
DOSTOÏEVSKI SUR SCÈNE
- JADD HILAL
GO—Dostoïevski fait partie de ces rares auteurs qui combinent une liste d’ouvra-ges colossale avec une absence totale de pièces théâtrales, est-ce le signe d’une incompatibilité selon vous? Michel Favre—Les Frères Karamazov néces-site un langage théâtral approprié. La force littéraire du récit doit s’accompagner, au théâtre, d’une incarnation. La démarche reste néanmoins délicate, car les personnages ne peuvent être ni totalement incarnés ni entiè-rement abstraits. La recherche d’un juste milieu où le spectateur pourrait apprécier aussi bien la force littéraire du texte que sa représentation sur scène est donc impéra-tive. Nous avons choisi pour cela un système de séquences cadrées d’un côté et une scénographie assez abstraite de l’autre. Le travail de Richard Crane, auteur original de cette adaptation au théâtre fait preuve d’une finesse remarquable sur ce point.
Comment reproduisez-vous sur scène, ces thèmes métaphysiques chers à l’auteur, comme l’âme humaine, la liberté ou l’angoisse?La force d’interprétation des acteurs va véhi-culer les thèmes dostoïevskiens. Les comé-diens maîtrisent cet exercice qui consiste à changer rapidement d’état et à le montrer au spectateur. Avec Dostoïevski en particulier, les comédiens doivent cependant se méfier de
l’incarnation. La verve de l’auteur contient une puissance telle qu’il vaut dans certains cas mieux se limiter à la transmission. Etes-vous fasciné par l’œuvre de Dostoïevski ou est-ce Les Frères Karamazov qui vous touche plus particulièrement? Ce sont surtout les grands questionnements qui me fascinent. Le grand tiraillement autour de l’existence de Dieu dans Les Frères Kara-mazov me transperce intégralement. D’un point de vue personnel, j’assume la pleine responsabilité de l’ensemble de mes actes mais je ne vis pas totalement sans un questionnement sur Dieu non plus. La remise en doute perpétuelle de la Divinité me concerne directement. La conception dostoïe-vskienne de la souffrance de vivre me touche également beaucoup, je pense la partager avec l’auteur.
Où se situe la plus grande force de l’ouvrage selon vous? La puissance. En tant qu’acteur, la possibi-lité d’aller vers une forte incarnation est très séduisante. L’explicitation dostoïevskienne de la peur, de la haine, de la rage de vaincre ou de survivre détient une vigueur primordiale. Dostoïevski nous force, en quelque sorte, à dire ce qu’il faut dire.
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théâtre
4 Du 6.11 au 25.11Ma, Je et Ve 20h30Me, Sa et Di 19hThéâtre Alchimicwww.alchimic.ch
«Dostoïevski nous pousse à dire ce qu’il faut dire»Michel Favre, metteur en scène
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classique
Evénement d’envergure mondiale – au même rang que le très exigeant concours Chopin de Varsovie – le concours de Genève fera se confronter 47 candidats, dont les deux tiers viennent d’Asie. Des monuments de la musique classique figurent au palmarès de la compétition: Arthuro Benedetti Michelangeli, Martha Argerich, Mau-rizio Pollini, Nelson Goerner ou Georg Solti. Ce dernier, par ailleurs chef à qui l’on doit notamment une brillante version du Ring de Wagner, se verra consacrer une soirée hommage. Année de vaches maigres oblige, la 67ème édition se concentre sur le piano uniquement. La finale risque pourtant d’être prometteuse, avec, à la direction, un chef passé notamment par le Staatsoper de Vienne, Walter Weller.
4 Du 2 au 18 novembre▶Finale I, musique de chambre au Conservatoire, le 13 novembre à 20hUne sonate de Beethoven pour violon et piano▶Finale II, avec orchestre au Victoria Hall, le 15 novembre à 20hUn concerto du grand répertoire: Brahms, Chopin Liszt, Schumann, St-Saëns n°2 ou 5www.concoursgeneve.ch
GO—Des 47 candidats retenus parmi les 120 prétendants, deux tiers proviennent d’Asie (Corée du Sud, Japon, Chine). Comment l’expliquer?Didier Schnorhk—On peut d’abord répondre que c’est une question de nombre, la part asiatique dans la population mondiale deve-nant toujours plus importante. Cette explica-tion n’est pas convaincante. En effet, intégrer la culture occidentale prend du temps. Cette immersion, conjuguée à une culture asiatique de la discipline et de la concentration rend l’exercice de la musique classique totalement compatible. D'ailleurs, le Japon et la Corée du Sud insistent depuis longtemps sur l’éduca-tion et la culture, en envoyant par exemple leurs ressortissants dans des universités européennes et américaines. Prochaine sur la liste, la Chine bien entendu. Il ne s'agit pas uniquement de maîtrise tech-nique, dans laquelle on a souvent rangé, à tort, les interprètes asiatiques. Il existe une réelle richesse d’interprétation, il suffit pour s’en convaincre d’écouter Lang Lang et Yundi Li, deux pianistes au répertoire assez proche mais au jeu complètement différent.
Le programme comprend chaque année un compositeur suisse. En 2012, le concours a commandé une œuvre à Stefan Wirth. Quelques mots sur le compositeur?Je le connais d’abord comme pianiste. On a pu l’entendre à Genève, avec l'ensemble Contre-champs. Stefan Wirth s’implique énormément dans la création contemporaine helvétique. D’ailleurs, la Suisse compte une importante densité de compositeurs et c’est une manière pour nous de le souligner et le valoriser. D’ail-leurs, les Ballades de Frank Martin ont été créées pour le concours genevois.
Le président de la Commission artistique Eric Gaudibert est décédé récemment. Que retenez-vous de celui qui a notamment été l’élève de Cortot?Une joie d’enfance, une jeunesse d’esprit per-manente. Très belle, très enthousiasmante. Une ouverture vers ce qui est nouveau et dif-férent. Au-delà de sa musique, je suis certain que sa contribution de pédagogue va rester.
Nouveauté cette année, le prix des jeunes. Par quels moyens le Concours appro- chera-t-il ce public?On a développé l’idée en s’adressant d’abord aux jeunes inscrits dans les écoles de musique du canton. Avec les écoles privées, le public obligatoire et post-obligatoire, le spectre a été élargi. Cette ouverture exige d’autres moyens d’explication. Car attirer le grand public demande un travail pédagogique plus impor-tant. Concrètement, les participants pourront donner leur avis en jugeant la vitesse, l’émotion, les nuances, la puissance, le son et la virtuosité de ce qu’ils entendent.
Entretien avec le Secrétaire général du Concours de Genève, Didier Schnorhk.
«Si l'on veut attirer le grand public, il faut se donner les moyens et savoir transmettre des clés pour favoriser la
compréhension.»Didier Schnorhk, Secrétaire général du Concours de Genève
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classique
Le Victoria Hall accueille vendredi 23 novembre le pianiste Denis Matsuev et le chef Nikolaj Znaider, à l’occasion d’un concert extraordinaire organisé par l’association des donateurs de l’Orchestre de la Suisse Romande, les Amis de l’OSR. Y seront inter-prétés le fameux Concerto pour piano n°1 de P.I. Tchaïkovski et la version orchestrale du Quatuor pour piano n°1 de J. Brahms. L’opportunité de découvrir deux artistes qui se produisent pour la première fois à Genève, avec une programmation prometteuse et maîtrisée.
- OLIVIER GURTNER
↑Denis Matsuev, à l’affiche du concert extraordinaire des Amis de l’OSR, le 23 novembre
AMICALESPREMIÈRES
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Lauréat du 11ème concours Tchaïkovski de Moscou en 1998, Denis Matsuev a accom-pagné un nombre important de formations, parmi lesquelles le Philharmonia de Londres, l’orchestre de l’opéra de Zurich (désormais dirigé par Fabio Luisi, ancien de l'OSR) et la Philharmonie de Berlin. Présent à plusieurs reprises aux BBC proms, il a également joué sous la direction de Paavo Järvi, le fils de Neeme nouveau directeur artistique et musical de l’orchestre romand. Spécialiste du réper-toire romantique russe, il a enregistré plusieurs œuvres de S. Rachmaninov, notamment sur le piano du compositeur dans la villa Senar qu’il a habité près de Lucerne. Une action rendue possible par la Fondation Rachmaninov, qui s’associe par ailleurs avec l’OSR au cycle com-plet des concertos du maître russe, prévu en mai 2013, avec Alexander Gavrylyuk au clavier.
Virtuose et sensibleAinsi pourrait-on qualifier le jeu de Denis Matsuev. Sa maîtrise technique apparaît évi-dente dans des œuvres exigeantes comme le Concerto n°3 de S. Rachmaninov. Pourtant, il sait prendre son temps, s’offrir une pause, développer la partition, recourant volontiers au rubato (parfois un peu trop). La force qu’il insuffle à la main gauche propose souvent une écoute renouvelée et originale. On sent une sorte de patience, à l’inverse de la fougueuse Martha Argerich. Cette dernière livra d’ail-leurs en 1975, au Victoria Hall, un incroyable Concerto n°1 de Tchaïkovski, presque pos-sédée, sous la baguette de… Charles Dutoit bien entendu.
Une première pour Nikolaj ZnaiderUn baptême genevois également pour le violoniste et chef Nikolaj Znaider, passé par un nombre important de formations presti-gieuses, tels l’orchestre du Théâtre Mariinsky
de Saint-Pétersbourg (chef invité) ou le Concertgebouw d’Amsterdam. La dernière sai-son, il a travaillé en résidence avec l’orchestre de la Staatskappelle de Dresde, ensemble qui a enregistré avec le chef sortant de l'OSR Marek Janowski une passionnante version du Ring de R. Wagner.
Les deux interprètes se retrouveront autour de Tchaïkovski et Brahms. Du dernier sera jouée la version pour orchestre du Quatuor pour piano n°1, imaginée par le chef de file de la musique atonale Arnold Schönberg, sur conseil d’Otto Klemperer. Une orchestration destinée à restreindre l’égo parfois démesuré des pia-nistes dont la vigueur finit souvent par man-ger les cordes. L’idée est un succès puisque la version sera reprise par plusieurs chefs après lui. Comme D. Matsuev, N. Znaider a déjà beau-coup enregistré, par exemple Elgar, Prokofiev, Beethoven et Mendelssohn.
Les Amis en coulissesHors abonnement, la représentation d’au-tomne permet d’attirer un public peu habitué aux concerts de musique classique, selon la volonté de son organisateur, les Amis. L’asso-ciation, fondée en 1938 par le créateur de l’OSR Ernest Ansermet, s’attache à réunir donateurs et amateurs sous des mêmes auspices. Loin d’un club de notables, son comité rallie un nombre toujours plus important de membres, pour arriver aujourd’hui à plus de 4000. Preuve que la musique classique ne perd rien de son attrait!
Les 23 et 24 novembre, l’Esplanade du Lac à Divonne-les-Bains présente une produc-tion double et audacieuse: Intolerrance et Emprunt(e), deux créations conjuguant la rencontre de l’autre à travers la danse. A l’origine du projet Intolerrance, la choré-graphe et danseuse Emma Epstein entreprend ici un deuxième spectacle à la tête de la jeune compagnie A ContreCorps. Titulaire d’un MBA, diplômée en psychologie et en enseignement de la danse, elle mène plusieurs vies et place son éclectisme naturel au cœur de sa création. Rencontre.
danse
4 INTOLERRANCE 23.11 et 24.11 à 20h30Renseignements et réservations au 0033 4 50 99 00 75 ou www.esplanadedulac.fr
«J’ai un parcours atypique, qui fait peur aux gens. En France, le milieu de la danse ne valorise pas cela.»
Emma Epstein, chorégraphe et danseuse
GO—Intolerrance: intolérance, errance... Comment a surgi l’idée du spectacle?Emma Epstein—A la base, je concevais un projet différent, plus noir: il traitait de religion. La fermeture d’esprit qui caractérise certains adeptes m’a mise en colère. J’ai donc voulu émettre un message de tolérance à cet égard via une création, mais j’ai vite dû déchanter: la religion est un sujet tabou, la plupart des danseurs se sont montrés rétifs à l’idée de transmettre une pensée qui ne leur corres-pond pas forcément. Beaucoup de portes se sont fermées. J’ai alors décidé d’étendre la cible à tous les communautarismes. Là aussi, dans chaque communauté quelle qu’elle soit, on remarque la peur de l’autre, de la diffé-rence. Intolerrance va au-delà de cette zone de confort et de conformité.
La confrontation des différences se situe donc à un niveau esthétique?Oui, et c’est pourquoi le danseur hip-hop Saïef Remmide m’accompagne. Côté musique, les compositions du musicien d’origine libanaise Ibrahim Maalouf m’ont énormément inspirées. Il mélange les sonorités orientales et contem-poraines, le rendu est très éclectique, très parlant. J’aspire particulièrement à naviguer entre les univers, échanger. Une probléma-tique se pose en rapport avec la danse: il s’agit de voir comment mélanger une esthétique différentes sans convertir l’autre, en la respec-
tant, en l’enrichissant. Je refuse la sécurité: le partage humain est tout aussi important que la création artistique.
Une aventure humaine, donc ?Au centre du projet, il s’agit tout d’abord de rencontrer quelqu’un, de fuir la construction de sa vie dans le rejet de l’autre. Imaginons une invitation: on accueille un inconnu chez soi, on lui montre comment on vit, et il nous rend la pareille. Ensuite, c’est la trajectoire d’une rencontre qui m’intéresse, ses différen-tes étapes: la phase étourdie, enthousiaste, puis méfiante. L’aboutissement consiste en une relation sereine, où chacun peut être lui-mêmes sans tension. La question fon-damentale réside dans la bonne distance à adopter dans l’échange. Intolerrance donne sa réponse: l’essentiel réside dans l’ouverture.
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cinéma
- MANON BARRAUD
Depuis quatorze ans, le festival Filmar en América latina met en lumière toute la diver-sité du cinéma sud-américain. Le large panel de films proposés permet de découvrir un cinéma riche et varié, telles les productions boliviennes, guatémaltèques ou de Puerto Rico. Cette année, tous les regards seront rivés sur le cinéma brésilien, pays à l’honneur pour cette nouvelle édition.Rencontre avec Sara Cereghetti, coordinatrice et programmatrice de l’événement.
GO—Cette année, le Brésil est à l’honneur. Comment choissisez-vous le pays qui sera mis en avant?Sara Cereghetti—Cette année, le Brésil a été choisi, car il a fait l’actualité en 2012, en termes sportifs, politiques et culturels. Il a également produit beaucoup de films intéressants ces dernières années.Le but de Filmar consiste à donner de l’espace à des cinémas moins commercialisés et de refléter au maximum la diversité de la création sud-américaine. Travailler à la programmation nous permet de découvrir des productions moins connues et plus vivantes.
Vos coups de cœur cette année?Sans hésiter, Sudeste d’Eduardo Nunes. C’est un des films qui m’a le plus touché. La Playa D.C. m’a également beaucoup émue. Avec cette fiction colombienne, Juan Andrés Arango présente là son premier long métrage. Le film traîte des communautés noires de Colombie d’une manière très poétique. Du côté des documentaires, je pencherais pour Nacer. Diario de Maternidad de Jorge Caballero. Il explore la thématique de la naissance dans différents hôpitaux de Bogotá. Il est filmé avec beaucoup de tact et de tendresse. Un vrai petit bijou.
Avez-vous remarqué une évolution du public au cours de ces quatorze années de projections?
Au cours des quatre dernières années, le public s’est fidélisé. Il est désormais principalement com-posé de cinéphiles et de passionnés d’Amérique du Sud. A ces groupes s’ajoutent les commu-nautés latinos de Genève et les militants dans le domaine de la solidarité internationale.Filmar a également pour projet de renforcer le public jeune en lui proposant des activités et une programmation adaptés.
Le cinéma d’Amérique latine est d’une telle richesse et d’une telle diversité, comment faites-vous pour sélectionner les films qui seront présentés?Un gros travail d’exploration se fait avec les instituts du cinéma des pays d’Amérique latine, en vue d’être constamment à jour. Vient ensuite le visionnement à l’interne afin de classer et déterminer les films qui feront partie de la programmation. Nous essayons toujours, de suivre la trajectoire artistique des réalisateurs pour apprécier la continuité dans leur travail. Nous collaborons aussi beaucoup avec d’autres festivals en Europe, comme le Cinélatino de Toulouse.
CAMÉRICADEL SUR
4 FILMAR en América Latina17.11 et 02.13Renseignements et réservations 022 732 61 58 www.filmaramlat.ch
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Sara Cereghetti, programmatrice de Filmar interviewée par Manon Barraud
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Prestigieuse compétition internationale de Film, le Festival de Locarno présente à Genève les Léopards à l’essai, en partenariat avec la Haute école d’art et de Design (HEAD), du 12 au 16 novembre aux cinémas du Grütli. L’école retient ainsi plusieurs films présentés lors de la dernière édition, souvent montrés en compagnie des réali-sateurs. La deuxième édition mettra en avant le cinéma d’essai.
Invité par le département Cinéma/cinéma du réel de la HEAD, le festival de Locarno pré-sente 5 films d’essai. L’institution genevoise dirigée par Jean-Pierre Greff cherche ainsi à partager avec le grand public, l’inviter à s’inter-roger et à débattre sur le cinéma.
Succinte présentationEn ouverture du cycle, Leviathan de Véréna Paravel et Lucien Castaing-Taylor, un long-mé-trage sur la pêche en haute mer, un métier de tradition, rendu presque mythique par la démarche des deux réalisateurs. Vient ensuite le récit de l’exode rural des Japonais vers les villes, dans Inori, du mexicain de Pedro González-Rubio. Une séquence lente raconte magnifiquement les paysages devenus soli-taires et lointains. Japon toujours, avec Chiri de Naomi Kawase, une manière de dépasser le quotidien pour approcher la mémoire et l’émotion en filmant sa mère adoptive mou-rante. Une invitation à comprendre la mort et la vie, la joie et le chagrin. A noter, la présence de la réalisatrice. Dans Ape, un comique au talent incertain et seul, Trevor reçoit du réali-
LOCARNO EN RÉSIDENCE D’HIVER
- OLIVIER GURTNER
4 Les Cinémas du GrütliRue du Géneral-Dufour 16022 320 78 78www.cinemas-du-grutli.ch
sateur Joel Potrykus l’opportunité d’inverser la machine à perdre. S’en suit une série de sur-prises, amusantes ou violentes, donnant à rire et à se désespérer.
La politique jamais loinL’actualité reprend ses droits avec Winter, Go Away!, documentaire réalisé par 10 jeunes pour raconter la résistance à Vladimir Poutine et son énième candidature à la présidence, après le départ de son protégé Dmitri Medvedev. Chronique d’une société étouffée par la répression et pourtant riche en aspirations démocratiques. Notons enfin la rencontre du 16 novembre avec le nouveau directeur artis-tique du Festival de Locarno, Carlo Chatrian, qui remplace Olivier Père. Le critique italien a affirmé sa volonté de poursuivre la voie tracée par le sortant, à mi-chemin entre grand public et cinéma expérimental.
↑Image de Leviathan, film réalisé par Véréna Paravel et Lucien Castaing-Taylor
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on danse
Formés en 2005, les Pony Pony Run Run ont déjà deux albums à leur palmarès. En passant par le rock et l'électro. Gaëtan, Amaël et Antonin, ce joli petit monde édul-coré bercé d'influences diverses allant de la techno au power pop (garage) californien se revendique de la génération pop (définitivement pop) et de ce bon vieux temps où France Gall côtoyait Led Zeppelin et AC DC dans les rayons internationaux de nos meilleurs disquaires. Copulation entre Weezer, Depeche Mode et Cut Copy pour le meilleur son des plus geek sexy de la pop only. Rencontre avec Antonin, claviériste.
COURS PONY,
COURS- AMÉLIE LE BARS
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on danse/live
4 Pony Pony Run Run 9 novembre, 21h00Moulin à DansesRue du Stand 20B1204 Genèvewww.mad.coop
GO—La presse spécialisée semble avoir du mal à vous cataloguer. Rock, electro, synth-pop, power rock... Quel style correspondrait le mieux à votre identité musicale?Antonin Pierre (Clavier)—Définitivement pop. Ça garde un sens très large. À l'époque tout était regroupé dans «variété internationale». France Gall côtoyait Nirvana dans les rayons des disquaires. Nous sommes très attachés à l'idée de chanson sur la base couplet / refrain / couplet / break / refrain et aux influences diverses... La pop symbolise une forme de liberté dans laquelle nous pouvons sortir du cadre comme inclure des influences diverses. On ne veut surtout pas être catalogué d'élec-tro. La pop ça reste très vaste et ça permet de ne pas se cloisonner.
Vous avez beaucoup tourné depuis le succès de votre premier album en 2009 (ndlr: You need Pony Pony Run Run), quels resteront vos meilleurs souvenirs?On a beaucoup tourné avant aussi. Nous ne vivions pas de notre musique, nous voulions la faire vivre. En 2007, alors que nous passions par la Pologne, nous nous sommes fait piquer nos papiers après une soirée arrosée. On s'est retrouvé dans un commissariat à négocier pour les récupérer, continuer à tourner et retourner chez nous. C'était les années galère mais quelque part, quand on y repense, c'est un peu le syndrome de Stockholm. On a un truc avec la Pologne. En 2010, nous entamions notre premier été de festivals avec un tour bus sur deux étages. Nous jouions tôt, alors nous pouvions assister aux concerts. Il y avait une ambiance colonie de vacances, tous dans le bus, nous formions un peu une petite famille.Au printemps de Bourges en 2010 aussi, nous chantions «Hey you» repris par 8000 per-sonnes. Juste avant d'entrer sur scène, Gaëtan (le chanteur) était bloqué au Portugal à cause du volcan Eyjafjöll. Nous pensions annuler le concert mais il est arrivé 5 minutes avant. Il a trouvé un chauffeur in extremis qui a roulé à
160km/h pour faire Porto - Bourges et nous avons pu assurer le show.
Une anecdote de concert à nous faire partager?Pour la Fête de la musique 2012, nous avons été contactés par Jean-Marc Ayrault. Il est de Nantes comme nous. Si ça avait été un an auparavant, nous ne serions jamais venus mais là, après les élections en France, on a accepté de jouer dans la cour de Matignon avec d'autres groupes français. Au terme du concert, un chef étoilé nous attendait, on a revu le Premier ministre lors de la réception qui a suivi le concert.
Vous serez au MàD de Genève le 9 novembre prochain, un mot pour vos fans suisses?On avait joué aux Fêtes de Genève il y a deux ans, il y avait une ambiance géniale! Je me souviens qu’au moment des Victoires de la Musique (ndlr: ils ont été élus en 2010 Révéla-tion de l'année), les gens devaient voter pour nous et le gagnant remportait un concert. C’est un Genevois qui a gagné. On s’est pointé chez lui, on a fait la fête, on a été boire des verres après. On est resté en contact avec lui. La Suisse en tant que musicien c’est cool parce que s’il y a un problème technique, on est pas stressé, les gens ne nous jugent pas sur ça.
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↑ De gauche à droite, Antonin Pierre (clavier), Gaëtan (chant, guitare) et Amaël Réchin Lê Ky-Huong (basse)
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Véritable institution de la musique caribéenne, la chanteuse Omara Portundo verra sa carrière transformée grâce au guitariste américain Ry Cooder, venu rendre son lustre à une série de vétérans cubains, avec l’album Buena Vista Social Club. Succès planétaire immédiat, le groupe éponyme composé d’Ibrahim Ferrer, Compay Segundo et Rubén Gonzalez effectue plusieurs tournées. Aujourd’hui ultime représentante de la formation, Omara Portundo donne un concert le 28 novembre au Théâtre du Léman.
OMARA ENCHANTERESSE
- OLIVIER GURTNER
La vénérable et toujours active chanteuse – Omara Portundo est née en 1930! – débute dans les années 50, avec le Cuarteto Las D’Aida à Cuba, dont sa sœur Haydee fera partie avant de s’installer aux Etats-Unis. Omara reste et chante le son, l’ancêtre de la salsa, une pro-pulsée dans le monde entier grâce aux époux Estefan établis à Miami, capitale des exilés cubains.
L’effet Buena Vista?On l’a souvent un peu exagéré, Compay Segundo ayant parcouru les Etats-Unis et l’Eu-rope dès 1988 et enregistré un album en 1995. Mais la consécration viendra en effet avec l’ar-rivée du compositeur de la bande originale de Paris, Texas, le guitariste Ry Cooder. On connaît la suite: il rassemble plusieurs vieilles gloires dans un album. Deux ans plus tard, il convainc son ami Wim Wenders de réaliser un film sorti en 1999, Buena Vista Social Club.
Membre de la troupe, Omara Portundo béné-ficie évidemment de l’impact, avec le boléro «Veinte Años», qu’elle chante avec Compay Segundo. Mais comme lui, sa carrière l’avait déjà conduite à l’étranger. Parmi ses albums, elle enregistre en 2000 une magnifique com-pilation avec le groupe, rendant hommage au boléro, au son et au filin’, musique d'inspiration américaine. Une heure de poésie, de grâce, de force, de murmures et d’espagnol typiquement cubain, donc très facile à comprendre même aux oreilles du novice.
Témoin d’un autre CubaAvec l’espiègle Ibrahim Ferrer (celui présent au premierplan du CD Buena Vista) parti en 2003, le pianiste Rubén Gonzalez et la figure tuté-laire Compay Segundo décédés deux ans plus tôt, Omara Portundo demeure l’héritière d’une époque sans doute révolue, d’une musique afro-américaine entêtante, suggestive, sen-suelle et raffinée. A l’opposé de certains gen-res latinos d’aujourd’hui, qui ne brillent pas par leur subtilité…
A l’image du Cuba de Fidel Castro, de ses vieilles voitures américaines, l’œuvre d’Omara Portundo semble marqué par la nostalgie, par la célébration d’une époque où on savait prendre son temps. Un appel à l’hédonisme, une musique et une voix à savourer, décou-vrir (est-ce encore possible?), réentendre au Théâtre du Léman, le 23 novembre.
on danse/live
4 Orquesta Buena vista social club & Omara Portundo28 novembre, 20h30Théâtre du LémanQuai du Mont-Blanc 191201 GenèveBilletterie: Fnac ou www.ticketportal.ch
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on danse/live
↑La chanteuse cubaine Omara Portundo, propulsée à l'international avec Buena Vista Social Club
QUATUOR TERPSYCORDESG I R O L A M O B O T T I G L I E R I V I O L O N R A Y A R A Y T C H E V A V I O L O NC A R O L I N E H A A S A L T O F R A N ç O I S G R I N V I O L O N C E L L EZ O R A S L O K A R C O RS H I R L E Y B R I L L C L A R I N E T T EJ A S E N A T A N A S O V B A S S O NM A R C - A N T O I N E B O N A N O M IC O N T R E B A S S E
L‘ORCHESTRE DE CHAMBRE DE gENÈvED A V I D G R E I L S A M M E R P I A N O E T D I R E C T I O NG I L L E S V O N S A T T E L P I A N OA N D R E W V A N O E Y E N P I A N O
ENSEMBLE vOCAL ET INSTRUMENTAL LAUSANNEM I C H E L C O R B O Z D I R E C T I O NL E T I Z I A S C H E R R E R S O P R A N OJ A C K Y C A H E N A L T OM I C H A E L F E Y F A R T É N O RM A T H I A S R E U S S E R T É N O RJ E A N - L U C W A E B E R B A S S E
ORCHESTRE DE LA SUISSE ROMANDEK A Z U K I Y A M A D A D I R E C T I O NC H Œ U R D E C H A M B R E D E L A H E M G E N è V EC E L S O A N T U N E S D I R E C T I O N
Billetterie : Espace Ville de Genève Pont de la Machine 1 Maison des arts du Grütli Rue du Général-Dufour 16 Genève Tourisme Rue du Mont-Blanc 18 Cité Seniors Rue Amat 28 Victoria Hall Rue du Général-Dufour 14, une heure avant le concert. Renseignements 0800 418 418 gratuit (Suisse) +41 22 418 36 18 payant (Etranger). Prix Fr. 25.- Fr. 15.-, récitals d’orgue Fr. 15.-, AVS Fr. 13.-, chômeurs, étudiants, jeunes Fr. 10.-, 20ans/20francs Fr. 8.-. Abonnements Fr. 126.- et Fr. 84.-. Chèques culture acceptés. Salle équipée d’une boucle magnétique pour malentendants. Accès pour handicapés
www.ville - geneve.ch/vh
genève, ville de musique
2012-2013[ C O N C E R T S D U D I M A N C H E ]
C H A M B R E , O R C H E S T R A L , O R G u E S , S Y M P H O N I Q u E , V O C A L
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L‘ORCHESTRE DE CHAMBRE DE gENÈvED A V I D G R E I L S A M M E R P I A N O E T D I R E C T I O NG I L L E S V O N S A T T E L P I A N OA N D R E W V A N O E Y E N P I A N O
ENSEMBLE vOCAL ET INSTRUMENTAL LAUSANNEM I C H E L C O R B O Z D I R E C T I O NL E T I Z I A S C H E R R E R S O P R A N OJ A C K Y C A H E N A L T OM I C H A E L F E Y F A R T É N O RM A T H I A S R E U S S E R T É N O RJ E A N - L U C W A E B E R B A S S E
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WAX TAILOR OFF THE RECORD
là-bas
- OLIVIER GURTNER
↑Auteur, compositeur, producteur, Wax Tailor, une référence dans le Hip-Hop cinématique
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GO OUT! NOVEMBRE
là-bas
GO—Tu présentes au Métropop ton nouvel album Wax Tailor and the Dusty Rainbow en première suisse. Un conte musical inspiré de l’enfance. En quelques mots?Wax Tailor—J’avais envie de réaliser un disque avec un narrateur. J’ai commencé à y penser dès le deuxième album. A la fin de ma der-nière tournée, je me suis dit que j’étais prêt. Restait à trouver le thème, en l’occurrence «le pouvoir d’évocation de la musique», un sujet qui me touche beaucoup et qui concerne plein de gens. Je voulais offrir des moments d’éva-sion, typiques de l’imaginaire des enfants. J’ai composé la musique puis construit le récit, un fil conducteur, mais discret. Le premier niveau de lecture reste la musique. Après s’est posé le problème des tournées: je ne voulais pas d’un live qui intègre unique-ment les nouveaux morceaux. Cela aurait frustré le public. D’un autre côté, une simple collection d’anciennes et récentes tracks donnait l’image d’un truc de fainéants… Du coup j’ai essayé de garder une même narra-tion, en mélangeant les albums précédents avec le nouveau.
En 2005, tu sors Tales of the Forgotten Mel-odies. Succès immédiat. As-tu été surpris?Je ne m’attendais vraiment pas à ça, surtout qu’on avait lancé l’album en indépendant, sans être associés aux majors. D’ailleurs, cela fait qu’on me situe difficilement. Quand je mixe à New York, on croit que je viens de San Francisco. A San Fransisco, le public pense que je viens de Londres. J’aime bien.
Comme Chinese Man, beaucoup d’extraits sonores, de références au cinéma dans tes pistes. Les extraits déterminent-ils la musique?Pas de règle absolue. Le plus important pour moi reste la musicalité. Il m’est arrivé de faire un morceau autour d’un seul extrait. Autre-ment dit, la musicalité prime sur le reste.
Tu as l’habitude de faire intervenir les instruments en live, le violoncelle et la flûte traversière dans «Positively inclined» par exemple. Mais en 2010, c’est tout un orchestre qui a joué ton travail. Quelle impression?Franchement il n’y a pas d’adjectif. Le projet en tant que tel nous a pris une année avec l’or-chestre de l’opéra Rouen Haute Normandie, car on a dû convaincre beaucoup de monde. Des questions se sont posées, sur la qualité du son, l’amplification et la compression. Au final, une expérience magnifique, avec 37 musiciens et 6 ingénieurs, que je voudrais bien renouveler.
Le public européen et américain est plus habitué à ta musique qu'en Inde. Comment ton travail est-il accueilli dans tes tournées?Hormis une poignée d’initiés, il s’agit d’abord d’un public qui recherche de la musique cool. Culturellement, tu te rends compte du déca-lage. Dans un pays où des gens dorment dans la rue, tu comprends que la musique ne repré-sente pas une priorité pour tous. Et pourtant, c’est important.
Force créative et référence dans l’univers du Trip-Hop et down tempo, Wax Tailor réalise un original et magnifique opus, avec Dusty rainbow from the dark, une sorte de Gesamtkunstwerk, convoquant à la fois musique, narration et images. A l’inverse de son inventeur R. Wagner avec le Ring, le DJ français a d’abord écrit la musique, toujours riche en références et extraits sonores, pour élaborer ensuite le récit et enfin réaliser l’imagerie. Produit de manière indépendante, l’album fait intervenir plusieurs habituées, Charlotte Savary et Sara Genn notamment et contient un deuxième volet, totalement instrumental. Auteur des célèbres «Positively Inclined» et «Say Yes», Wax Tailor sera présent au Festival Métropop à Lausanne, événement né sur les ruines de la Dolce Vita, salle mythique disparue en 1999.Conversation skypée avec un DJ en tournée US.
Une société de lecture, voilà un endroit où l’on ne s’attend pas à croiser un enfant. Pourtant, c’est bel et bien ici, entre débats et conférences données par les plus grands noms de la scène littéraire et philosophique francophone que les marmots se trouve-ront pour jouer, discuter et écouter.
- JADD HILAL
Insitution culturelle prestigieuse fondée en 1818, la Société de Lecture représente l'un des plus précieux fonds de livres, anciens notamment, de Suisse romande. Dans l'hôtel particulier bâti pour le représentant français en 1679 sont organisées des activités pour les adultes, mais aussi pour les plus jeunes,
Conte-moi une histoire La conteuse professionnelle Catherine Gaillard racontera le 21 novembre le Voyage d’Ulysse au jeune public. Outre l’apport d’un brin d’his-toire à ces chères têtes blondes, la confé-rence a pour ambition de créer un espace de dialogue. A l’aide d’un animateur, les enfants pourront discuter et partager leur ressenti quant aux questions qui les ont les plus tou-chés. Ils auront ainsi la possibilité de déve-lopper leur esprit critique afin d’acquérir un regard plus actif sur leur environnement.
Echec et maturitéLoin d’être un simple jeu de divertissement, les échecs forgent des qualités essentielles telles que la prudence, la prévoyance ou la persévé-rance. La Société de Lecture a choisi de favo-riser le développement de ces aptitudes dès le plus jeune âge grâce à un atelier d’échecs pour les enfants de 5 à 12 ans. Le 10, 17 et 24 novembre, ils pourront ainsi venir mettre en pratique leur vivacité et leur perspicacité.
Philosophe toi-mêmeToujours dans l’optique de développer la pen-sée critique, la Société de Lecture organise les 10, 17 et 24 novembre des ateliers de phi-losophie au cours desquels les enfants seront encouragés à exprimer leur avis sur le monde qui les entoure.
↑ L’aile consacrée à la technique de scène, avec sa tour dépassant légèrement l’horizon.@ Nicolas Schopfer
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GO OUT! NOVEMBRE
architecture
Voici l’histoire d’un blessé de guerre qu’il aura fallu amputer, gangrène oblige. L’opéra de Lausanne, bien trop à l’étroit dans son édifice, sans salle de répétition ni loges dignes de ce nom, s’est vu tronqué d’une bonne moitié. Les architectes genevois Inès Lamunière et Patrick Devanthéry ont réalisé une opération chirurgicale d’envergure. La prothèse n’est pas une béquille, mais un membre à part entière du corps de bâti-ment. Une intervention poétique, d’avant-garde et pourtant rassurante.
Encore en pleine adolescence il y a cinq ans, la maison lyrique lausannoise vivait à l’étroit dans un édifice trop petit pour ses ambitions. Sa mue terminée, l’opéra affiche désormais l’assu-rance d’un adulte mature. Il détient les moyens de son ambition et donne à la ville une image sûre d'elle-même. Un manteau d’inox habille la nouvelle aile, consacrée à la technique de scène: coulisses, gril, coursives, ateliers de décors et costumes. Sablées, brossées, micro-billées ou en polymiroir, les textures du maté-riau, réparties en damier, offrent à l’amateur d’art lyrique, à l’amoureux d’architecture et au passant un kaléidoscope de sa ville.
Au contraire du bunkerLà se place l’objectif de «Sur la scène, dans la ville»: une volonté de relier l’institution à sa ville, en donnant envie d’y entrer mais aussi de s’ouvrir. «On a voulu montrer au public la vie de ce cube, avec les gens qui s’activent à créer les décors et les costumes», explique Inès Lamu-nière. Pour concrétiser l’idée, rien de mieux que faire table rase. L’arrière du bâtiment a en effet été complètement rasé, avec la plus grande pelle mécanique de Suisse. «C’est d’ail-leurs sûrement ce qui a séduit: proposer de repartir de zéro de ce côté», suppose Patrick Devanthéry. A mesure que l’œil élève le regard, les carrés du bunker se mirent davantage et rapetissent. «Une manière de faire fondre la tour dans le ciel», justifie M. Devanthéry. On retrouve ce même effet plastique de miroir au sol, pour faire se confondre ville et bâtiment. De plain-pied dans le XXe siècleA l’intérieur de l’opéra bâti par Jean-Louis Verrey en 1871, la salle de représentations a subi peu d'interventions: une nouvelle régie et une ventilation destinée à refroidir les 940 places (un tiers de moins que les 1500 sièges du Grand Théâtre de Genève). Le gros de l’œuvre se situe de l’autre côté, sur la
scène, en haut et en bas. «Elle fait désormais 480 m2, au lieu de 220 m2. Plus du double» se réjouit l’architecte genevois, diplômé de l’EPFL, comme sa consœur. En haut, le cintre – l’ensemble des installations placées au-dessus – atteint plus de 20 mètres. En bas, les des-sous de scène deviennent un véritable damier, totalement modulable en percements, selon les besoins de la scénographie. Sur les côtés enfin, de véritables coulisses, un monte-charge et, surtout, une salle de répétition. Sur les 31.7 millions dépensés à la rénovation, un tiers est consacré à produire une cage de scène conforme à un opéra du XXe siècle. A l’inté-rieur bien entendu, mais aussi au-dehors. Pas uniquement dans sa plastique, mais dans sa volonté de rendre un art exigeant accessible, presque séduisant. Objectif atteint.
↑La surface aux multiples textures de la cage de scèneque
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Tous deux sont nés en 1955, ont reçu leur diplôme en 1980, sont passés par l’Insti-tut suisse de Rome, ont remporté le prix Meret Oppenheim pour les arts délivré par la commission fédérale d’art et ont enseigné à la Graduate School of Design à Harvard. En couple, Patrick Devanthéry et Inès Lamunière ont conçu plusieurs réalisations majeures: la Tour RTS (Radio-Télévision Suisse) à Genève, la Faculté des sciences de la vie de l’EPFL et la transformation de l’aile ouest de Cornavin. Discussion à travers les travées du premier balcon.
GO—Le nouvel opéra offre au spectateur la scène, mais la coulisse, en l’occurrence les ateliers. Comment les professionnels concernés ont-ils accueilli l’idée? P. Devanthéry—Ils sont très heureux, et très fiers de cette réalisation. Il faut dire que les personnels y ont énormément gagné: une salle de répétition, des loges, un foyer privé qui fait se côtoyer les professionnels.
L’intervention s’est concentrée sur la tech-nique. Comment avez-vous fait pour saisir au mieux les besoins des professionnels?P. Devanthéry—Le programme du concours était bien construit et proposé par des pro-fessionnels de scène. Nous avons également rencontré l’expert en technique et architec-
ture Jacques Moyal. Avec lui, nous avons établi une relation de travail, afin de dessiner un cahier des charges précis et pertinent. D’ail-leurs, il s’est engagé sur les questions d’argent et de délais et a tout tenu. I. Lamunière— Nous avions travaillé au sau-vetage de la Salle Métropole à Lausanne en 1992. L’expérience nous a appris à connaître cet univers et son langage – le cintre, la fosse.
Votre agence dl-a compte une trentaine de collaborateurs. Comment travaillez-vous avec l’équipe?I. Lamunière—Etant professeure à l’EPFL et membre d’un cabinet d’architecte, c’est plus compliqué. Avec mon équipe de recherche, j’aime trouver des collaborateurs, les enca-drer mais également leur faire confiance, car leur travail est aussi important que le mien. A l’agence, nous fonctionnons comme un duo. J’ai une chance folle d’être tombée sur Patrick car il possède l’esprit entrepreneurial, ce que je n’ai pas. Je me concentre davantage sur le concept, l’esquisse et l’approche. P Devanthéry— A côté de la conceptualisation projet, le travail de conviction et de promo-tion reste très important. Il s’agit de vendre et défendre les idées auxquelles nous croyons. C’est un aspect essentiel dans la démarche de l’architecte.
Ecrit-on mieux sur ce que l’on connaît ou sur ce que l’on ne connaît pas? Daniel Abimi incarne toute la complexité de cette question. Délégué au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), il passe plus de dix années à observer les paysages les plus exotiques. Il se rend notamment à la république démocratique du Congo, en Ethiopie et en Afghanistan. Malgré cette passion pour le voyage, c’est vers Lausanne qu’il choisit de se tourner pour ses écrits. Lieu de sa naissance, Daniel Abimi semble en connaître les moindres recoins. En 2009, il y situe l’histoire de son premier roman, Le dernier échangeur, une investigation sur le meurtre d’un médecin. Début novembre, Lausanne reviendra avec Le cadeau de Noël, une enquête sur le meurtre d'une employée de sta-tion-service sur fond de corruption.
GO—Les deux intrigues prennent pour cadre Lausanne, la ville détient-elle une dimension créatrice à vos yeux? Daniel Abimi—Lausanne incarne l'endroit que je connais le mieux au monde. C’est un lieu que j’aime pour sa proximité avec un ailleurs. Coincé entre la campagne et le lac, c’est un village qui s’est mué en une petite ville au carrefour de l’Europe tout en gardant la boue collée à ses semelles. Du point de vue des Lausannois, même si une ligne de démarca-tion quasi étanche entre les différents milieux existe, lorsque l’argent, la prostitution et la drogue entrent en jeu, cette démarcation dis-paraît totalement. C’est tous ces juste-milieu qui me fascinent tant.
Pourquoi écrivez-vous? Pour les autres, ma motivation est de raconter des histoires qui éclairent la face sombre de la vie tout en gardant une distance amusée avec elle. Pour moi, l’écriture représente la transformation d’une réalité à travers laquelle mon quotidien devient autre chose. La fiction constitue une manière de me déguiser, de placer mes petites névroses dans les inter-stices du récit.
Vous avez déclaré, au Temps, ne pas penser au lecteur en choisissant votre titre. Démentez-vous réellement une quelconque
volonté commerciale dans le choix de ce titre pourtant publié un mois avant Noël?Les mois de novembre et de décembre sont un cadre très efficace pour évoquer le bon-heur familial et ses fragilités. Ceux qui sont entourés de leur famille rêvent d’être seuls et ceux qui sont seuls rêvent d’être en famille. En ce sens, Noël agit comme un exhausteur de goût, comme une sorte de bulle de méthane. Il fait remonter les petites misères de la vie à la surface pour les faire éclater à la figure.
Songez-vous à continuer sur cette lignée du polar?Je ne saurais sincèrement pas écrire autre chose. A l’heure actuelle, je réfléchis à deux projets: le premier est la biographie d’un roi des nuits lausannoises tandis que le second prend les formes d’un polar d’époque.
Qui se situerait lui aussi à Lausanne? N’est-ce pas le centre de mon monde?
- JADD HILAL
4 Daniel AbimiLe cadeau de NoëlEditions Bernard Campiche
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GO OUT! NOVEMBRE
on a rencontré
«A Noël, ceux qui sont entourés de leur famille rêvent d’être seuls et ceux qui sont seuls rêvent
d’être en famille».Daniel Abimi, écrivain
↑ La PiñataDe Gauche à droiteLina, Hatem, Rodrigo
Entre Chihuahua, Michoacan et autres contrées aztèques, on se laisse emporter par un voyage culinaire caliente ponctué de burritos non bourratifs, de gaspachos mieux que les lèvres de Gael García Bernal, de tacos qui font tac-tac sous la langue, des chili con carne qui chillent sous le palet comme du guacamole légèrement pimenté pour une immersion totale version cuisine mexicaine de Genève. Direction le Chat Rouge, la Piñata et la Fiesta Mexicana, trois lieux authentiques bercés aux sons de mariachis où l’on trinque tequila et Corona en dégustant quesadillas et tapas.
Go Out! a le coup de food pour les soirées M.I.A.M. Comme nous, laissez-vous happer par les nouveaux happenings culinaires et artistiques inédits, mixant duo de chefs lamés d’audace, DJ sets pimentés et œuvres d’art contemporaines aiguisées. Ces soirées vont bousculer vos habitudes gastronomiques. La première édition calviniste se savourera à la galerie Guy Bärtschi à Carouge le 23 novembre prochain. Mini mise en bouche d’un concept affoleur de papilles gustatives et olfactives.
AVEC GO OUT!
Go Out! +
Pour la fin de l’année, Go Out! s’associe à un nouveau concept culinaire made in France: les soirées épicurieuses appelées M.I.A.M. Une expérience pluridisciplinaire et hédoniste, faite de rencontres insolites entre gastronomie, musique et art visuel, un laboratoire d’expérimentation temporaire pour booster tous nos sens. Le M.I.A.M., créateur d’événements culinaires inédits et décomplexés, inaugure sa première édi-tion le 23 novembre et dévoile un nouveau type de festival gastronomique et artistique à Genève. Le concept est simple: un lieu éphémère et insolite, un duo de chefs créatifs, un DJ, des produits exclusifs. Tous les ingrédients de choix pour trois soirées festives, ludiques et décontractées.
Edition N°1Deux chefs de grands restaurants genevois: Dominique Gauthier du Chat Botté et Philippe Audonnet du Windows seront les premiers à se lancer dans cette aventure gastronomique, pour faire découvrir tout leur talent et leur créativité, en toute liberté. Décliné autour du caviar Prunier et du saumon Balik, chacun de leur plat entrera en résonance avec une sélection de vins issus du vignoble genevois. Ces petits plats iodés seront mis en musique par l'artiste genevois Kid Choco-lat, sur une sélection électro-pop.Initiateur et créateur des soirées qu’il aime appeler «épicurieuses», Cyril Musy est un véritable passionné qui a une expérience de plus de dix ans dans l’univers de la gastronomie. Il a réussi en quelques années à faire de ses rencontres gastronomiques des événements incontournables des soirées parisiennes. Cyril Musy explique que ce concept a pour origine: «l’envie de décomplexer la gastronomie et de la sortir de son formalisme, en offrant un nouveau mode de découverte et de consommation à travers des soirées ludiques, conviviales et transculturelles».
Edition bisLe mois suivant, ce sera au tour de Raphaël Vionnet, chef étoilé de l’Auberge du Bois Prin à Chamo-nix, et Julien Burlat, chef étoilé du restaurant le Dôme à Anvers et chef conseil du Chalet Zannier à Megève, de s’affranchir des contraintes de leur restaurant. Ces deux toques étoilées présentent des univers singuliers qui devront s'accorder sur les sets électro rock de Love Motel pour une pre-mière expérience «Food Flux» au Flux à Carouge.
Pour ceux qui auraient manqué les premières rencontres, une troisième soirée «épicurieuse» aura lieu en janvier.
Patagonie, Iguaçu, Buenos Aires, Cordoba, Salta… l’Argentine donne au curieux un très large éventail de lieux à découvrir et une culture complexe à apprécier. Souvent décrit comme le plus européen d’Amérique du Sud, le pays albiceste étale ses fasci-nants paysages, des déserts de sel au Nord à la terre de feu au Sud, où se trouve la ville la plus australe du monde, Ushuaia. Nation d’éleveurs – historiquement les gauchos – la destination est aussi urbaine, profondément, avec cette Buenos Aires qui aime se croire centre du monde, capitale de 13 millions d’habitants, d’où proviennent les trois quarts de la richesse nationale. La culture se laisse également apprécier, le tango bien sûr, mais plus généralement l’art de vivre, un leitmotiv des Argentins.
Petite sélection de lieux à découvrir au pays des rois du polo, du mate et de la bière Quilmes.
9 de JulioHypercentre, l’Avenida 9 de Julio, la plus large avenue du monde – 125 mètres – commé-more l’indépendance du pays: 9 juillet 1816. Cet impressionnant boulevard a été percé pour allé-ger les problèmes de circulation, nécessitant la destruction d’une trentaine d’immeubles. A une exception près, l’Ambassade de France, qui n’a pu être touchée, inviolabilité territoriale des ambassades oblige.
Puero MaderoEntre la Casa Rosada, édifice rose qui abrite la présidence de la République, et le Rio de la Plata se trouve Puerto Madero. Un quartier d’affaires branché bâti sur les anciens docks, célèbre pour sa vie nocturne et ses bars. Sur le canal, on remarque le Puente de la Mujer dessiné par l’ar-chitecte espagnol Santiago Calatrava.
Last Tango in ParisOn ne saurait passer à côté de la danse argen-tine par excellence, qui se pratiquait initiale-ment entre hommes, généralement les doc-kers éloignés de leur famille restée en Europe. D’où la tonalité mélancolique, qu’on retrouve typiquement dans «Vuelvo al Sur» version Gotan Project ou version Roberto Goyeneche, pour les puristes. Où le danser? A Confiteria Ideal bien sûr, où fut tourné le film Tango de Carlos Saura ou dans le SoHo porteño, le quartier San Telmo. Avis aux amoureux du tango, à Buenos Aires on n’invite pas une femme en se présentant debout à elle, mais par un signe de tête et un regard, depuis sa chaise.
Teatro ColónVéritable institution en Amérique du Sud, le Teatro Colón est non seulement célèbre pour les productions d’art lyrique mais aussi pour les soirées concertantes et les récitals. De nombreuses stars s’y sont produites: Arturo Tos-canini, Luciano Pavarotti, Maria Callas et Martha Argerich. Après 5 années de rénovations, il rouvre en 2010, offrant l’une des meilleures acoustiques du monde.
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on prend le large
↑ 9 de Julio
↑ Le Tango
↑ Teatro Colón
↑ Puero Madero
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Iguaçu
Sur les frontières brésiliennes et argentines, à proximité du Paraguay, la terre s’ouvre pour offrir un
éblouissant spectacle où semble rugir la nature: les chutes d’Iguaçu. Le site mérite son surnom des
Gorges du Diable. Contrairement aux chutes du Niagara envahies par hôtels, casinos et salles de jeux,
le site d’Iguaçu est bien mieux préservé.
SalinasConcrètement, il s’agit de gigantesques étendues de sel, qui donnent l’impression de se trouver sur la
mer ou dans un désert. Face à un tel spectacle, on est instantanément émerveillé et l’on perd tout sens
de l’échelle. Une expérience unique.
PatagonieRégion mythique, terres d’élevage aux vastes paysages surmontées par de la chaîne andine, la Pata-
gonie vaut à elle seule un voyage en Argentine. Etapes recommandées, Ushuaia et la Terre de Feu, El
Calafate, sur le bord du Lago Argentino. Pour s’en faire une idée, il faut imaginer le Lac Léman avec
pour seule ville Nyon et absolument rien autour. Le lieu procure une sensation de liberté et d’apaise-
ment. A proximité se trouve l’impressionnant Glacier Perito Moreno, dont le front se brise sur la mon-
tagne en produisant un bruit proche de l’orage. A ne pas manquer.
ET PLUS LOIN...
on prend le large
GO OUT! NOVEMBRE
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GO OUT! NOVEMBRE
↑La cérémonie 2011 du Grand prix de l'horlogerie de Genève, avec son président Carlo Lamprecht au pupitre
La cérémonie du Grand prix d’horlogerie de Genève remettra 8 prix permettant de départager les 70 pièces candidates, jeudi 15 novembre au Grand Théâtre. La maison lyrique accueille chaque année la prestigieuse compétition, désormais organisée depuis 2011 par une fondation. Avant l’annonce des lauréats, les montres sont présentées dans le monde entier, de Shanghaï à Hong Kong en passant par Genève, bien sûr.
GARDE-TEMPS EN MAJESTÉ
- OLIVIER GURTNER
Avant la cérémonie au Grand Théâtre, dont la façade sera entièrement rehaussée de motifs horlogers, le public genevois aura l’occasion de découvrir les candidats à la Cité du Temps, du 2 au 8 novembre, sur le Pont de la Machine. Le Conseil fédéral réaffirme son soutien à cette manifestation d’envergure, par la présence du Conseiller fédéral Alain Berset à la soirée de gala. Les montres récompensées seront ensuite présentées à Moscou, dans la résidence de l’ambassadeur de Suisse.
Indépendance, le meilleur gage de qualitéSoucieux de proposer un prix crédible et reconnu par la critique internationale, la Fondation n’invite plus de représentants des détaillants horlogers. Ainsi, critiques, experts, professionnels du marché de l’art et collec-tionneurs composent désormais le panel chargé de désigner la fine fleur de la création. Il est également assisté d’un commissaire, en l’occurrence Patrick König, qui veille au respect du règlement. Liberté, indépendance et esprit critique; les conditions pour une crédibilité totale sont réunies.
Aiguille d’orTemps fort du calendrier horloger international, l’événement a consacré en 2011 De Bethune et son modèle DB28 meilleure montre de l’année, au cours d’une cérémonie à laquelle intervin-rent notamment le commissaire-priseur basé à Londres Simon de Pury et la présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey. A noter
horlogerie
également, le Prix spécial du Jury remis au Patek Philippe Museum de Genève. La 12ème édition remettra également son tro-phée suprême, l’Aguille d’or, une main ima-ginée par le graphiste et artiste genevois Roger Pfund, connu notamment pour avoir dessiné le passeport suisse. La main symbolise le savoir-faire, le corps de métier du travail horloger. L’artiste helvétique a visé juste, puisque la compétition ne valorise pas uniquement l’es-thétique des pièces présentées, mais bien leurs performances techniques et d’artisanat. Mentionnons par exemple le Prix de la montre joaillerie et métiers d’art, qui met à l’honneur sertissage, émaillage, laquage, gravure et squelettage. Les plus virtuoses retiennent éga-lement le Prix de la grande complication, des-tiné à donner au calendrier, quantième perpé-tuel, tourbillon et chronographe leurs lettres de noblesse.
GO OUT! NOVEMBRE
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LES FLEURS DU BIEN
- MINA SIDI ALI
Inspiré d’une phrase de Charles Beaudelaire Salut! J’adore ta beauté, le nouveau concept store hybride, alliant produits de beauté et galerie d’art, RIVOLI GENÈVE, promet de vous embellir et vous nourrir, artistiquement parlant. Rendez-vous le 8 novembre prochain dans ce nouvel espace épuré, minimaliste et décloisonné pour découvrir une gamme de cosmétique de luxe au packaging hype made in Switzerland.
Située à proximité du quartier des Bains de Genève, RIVOLI Beauty Art Gallery présente le parfait équilibre entre la beauté de l’art et l’art de la beauté, en exposant des artistes contem-porains plusieurs fois par an. La galerie n’est cependant qu’une des facettes du concept store RIVOLI, écrin luxueux et unique pour une marque de niche novatrice et Swiss made. Pour vous accueillir dans cet espace unique à Genève, la curatrice Lilia Slavinskaia, historienne de l’art et experte ès cosmétique.
L’inauguration officielle de cet espace hybride, le 8 novembre prochain, donnera lieu à un tout premier vernissage: celui d’Anja Verbeek von Loewis, dont l’exposition Aurora Aurum se fond magiquement dans les thèmes chers à la galerie.
Les œuvres de cet artiste allemande reconnue mélangent des techniques diverses, de l’aquarelle à un intrigant mélange d’huile, miel, pigments et or qui crée le lien entre Art et Beauté. Ses toiles soulèvent la réflexion sur l’esthétique, sa valeur subjective et la recherche éperdue de séduction et de perfection, que ce soit dans les soins tels que cosmétiques ou dans la perception de l’artiste face à sa toile.
L’artiste sera présente pour vous dévoiler sa vision de la beauté telle qu’exprimée au travers de cette première exposition genevoise.
4 RIVOLI GENEVE Rue de l'Arquebuse 141204 Genève www.rivoligeneve.com
cosmétique
GO OUT! NOVEMBRE
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GO OUT! NOVEMBRE
↑ Le concept store RIVOLI GENÈVE, cosmétique haut de gamme et galerie d'art
cosmétique
BORN TO
BURN
David
Perfecto cuir Bal des Créateurs
Débardeur Bal des Créateurs
Pantalon Maniak Genève
Talons Maniak Genève
Parfum Thierry Mugler Womanity (Les parfums de cuir)
Direction artistique Mina Sidi AliMake-up & hairstyle Juan RomeroModeles Go Out Agency / Aloyn & Claire Wasser Franck, Antoine, Ken & FaouzanRemerciements Maniak , Clarins, Peter Müller,
Baies d'Erelle, Bal des Créateurs, Cécile Guenat, Arnaud Zill, Guitar Solo
Assistantes Mae Karani & Manon Barraud
David
Perfecto doré Bal des Créateurs
Leggings Maniak Genève
Chaussures Maniak Genève
Guitare Guitar Solo
Freddie
Haut American Apparel
Leggings Maniak Genève
Chaussures Topshop
Collier et boucles d’oreilles Cécile Guenat
Basse DAS Basse
VS
KABOOM
KABOOM
BANG
K.O
David
Pantalon Maniak Genève
Talons Maniak Genève
Sac Heidi’s
Débardeur Maniak Genève
Collier «Kapakal» Peter Müller
Freddie
Jupe «Iridecent» Peter Müller
Chemise «Polka Dots» Peter Müller
Sac Heidi’s
AND THE WINNERIS....
David
Débardeur Maniak Genève
Collier et bracelet Baie d’Erelle
Bague Arnaud Zill
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GO OUT! NOVEMBRE
GO OUT! NOVEMBRE
AGENDAExpos
Classique
Théatre
Films
Clubbing
Live
Famille
Là-bas
Expos
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Galeries d'art
ACACIAS-CAROUGEGalerie Guy Bärtschi
Rte des Jeunes 43 Allée G
1227 Carouge
Tél.: 022 310 00 13
www.bartschi.ch
▶ Not Vital
Oeuvres sur papier
Du 10.11 au 18.01.2013
Ma-Ve 14h-18h30
Studio Sandra Recio
Rte du Grand Lancy 4 1227 Carouge
Tél.: 022 544 94 05
www.sandrarecio.com
▶ Marlon de Azambuja
Immobile
Jusqu’au 16.11
Ma-Ve 10h-13h et 14h-18h
FLUX Laboratory
Rue Jacques-Dalphin 10 1227
Carouge
Tél.: 022 308 14 50
www.fluxlaboratory.com
▶ Association GCC-02
Time of my life
Film documentaire
Première genevoise le 15.11
▶ Mark Henley
Bank on us
Photographie
Du 23.11 au 21.12
Lu-Ve 10h-17h
Vernissage le 22.11 à 18h
Piano Nobile
Rte des Acacias 76 1227 Carouge
Tél.: 022 731 04 41
www.pianonobile.ch
▶ Programmation de performances
Du 2 au 3.11
▶ Balises
Exposition collective
Du 24.11 au 12.01.2013
Je-Sa 15h-19h
Espace_L
Rte des Jeunes 43 Allée G
1227 Carouge
Tél.: 022 301 64 90
www.espacel.net
▶ Maria Carmen Perlingeiro, Josée
Pitteloud, Catherine Rebois
Latentes
Jusqu’au 3.11
▶ Onde
Séries photographiques
Du 10.11 au 25.01.2013
Lu-Ve 11h-17h
Mines d'Art
Rue St-Joseph 39 1227 Carouge
Tél.: 022 301 30 19
www.minesdart.com
▶ Not Registered
Quoi ma gueule
Vernissage le 15.11
Du 16 au 30.11
Ma-Ve 13h30-18h30
Sa 10h30-17h
La Gravière
Ch. de la Gravière 9 1227 Carouge
www.lagraviere.net
▶ Vernissage tableaux
Scènes de chasse
8.11 à 21h
EAUX-VIVESGalerie TOX'n'CO
Carrefour de Villereuse 1 1207 GE
Tél.: 022 777 22 22
www.toxnco.com
▶ Toinov et Nelio
Jusqu’au 7.11
Lu-Ve 14h-19h
Sa 14h-18h
Galerie Sébastien-Bertrand
Rue du Simplon 16 1207 GE
Tél.: 022 700 51 51
▶ Sam Kaprielov
The see
Jusqu’au 10.11
Ma-Ve 14h-19h
Sa 14h-18h
PÂQUIS-NATIONSMilkshake Agency
Montbrillant 24 1201 GE
Tél.: 022 329 75 27
www.milkshakagency.ch
▶ Emilie Decourcelle et
Khan Vong
Eurasie mon amour
Jusqu'au 17.11
Expositions en vitrine
7/7 et 24/24
Théâtre Saint-Gervais
Rue du Temple 5 1201 GE
Tél.: 022 908 20 00
www.saintgervais.ch
▶ Géa Ausbourg
Dessins
Du 6.11 au 20.12
Ma-Ve 12h-20h
Sa 16h-20h
PLAINPALAISAnalix Forever
Rue de Hesse 2 1204 GE
Tél.: 022 329 17 09
www.analix-forever.com
▶ Sarah Lucas, Joanna Ma-
linowska, Maro Michalakakos,
Michaela Spiegel
The King
Du 10.11 au 22.12
Me-Sa 14h-19h
Galerie Charlotte Moser
Rue des Rois 15 1204 GE
Tél.: 022 312 14 14
www.galeriemoser.ch
▶ Wolfgang Betke
Du 10.11 au 22.12
Vernissage le 10.11
à 11h
Ma-Ve 14h-18h
Sa 14h-17h
Mitterrand+Cramer Art Advisory
Rue des Bains 52 1205 GE
Tél.: 022 800 27 27
www.mitterrand-cramer.com
▶ Georges Condo
Visions of Mexico
Jusqu’au 3.11
Ma-Ve 14h-18h
Jour de
Fête
La Fondation Emilie Gourd célèbre
100 ans du journalLe mouvement féministeSalle du Faubourg, Genève — — Rue Terreaux-du-Temple 6Samedi 10 novembre 2012 de 15h à 1h30 — — Entrée libre
emiliegourd.ch
concERTS Expo TabLE RondE
!
Expos
p.22
GO OUT! NOVEMBRE
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GO OUT! NOVEMBRE
SAKS
Rue de la Synagogue 34 1204 GE
Tél.: 022 310 11 44
www.saks.ch
▶ Sarah Crowner
Geometric Park
Du 2.11 au 11.01.2013
Ma-Ve 14h-18h
Sa 14h- 17h
Espace ExpoSIG
Pont de la Machine 1204 GE
Tél.: 022 546 76 00
www.sig-ge.ch
▶ La rade de Genève: du glacier
aux lacustres
Jusqu'au 12.12
Lu-Ve 9h-18h
Sa-Di 10h-17h
The Square
Rue du Diorama 2 1204 GE
www.the-square.ch
▶ Calaver'Arts
El dia de los muertos
Jusqu’au 5.11
Me et Ve 12-22h
Je 12h-19h
Sa, Di, Lu 12h-18h
▶ Cristina Fernandes, Eva Martins
Emotions en pierres froides
Du 9 au 11.11 de 12h à 21h
Vernissage le 8.11 à 18h
Xippas Art Contemporain
Rue des Sablons 6 1204 GE
Tél.: 022 321 94 14
www.xippas.com
▶ Joan Hernandez Pijuan
Du 10.11 au 12.01.2013
▶ Paris Photo
Grand Palais – Paris
Du 15 au 18.11
Ma-Ve 11h-19h
Sa 13h-17h
Ribordy Contemporary
Bd d’Yvoy 7b 1205 GE
Tél.: 022 321 75 63
www.ribordycontemporary.com
▶ Bozidar Brazda
Fete
Du 3.11 au 21.12
Ma-Ve 14h-18h30
Sa 14h-17h
Galerie Bernard Ceysson
Rue du Vieux-Billard 7 1205 GE
Tél.: 079 128 54 90
www.bernardceysson.com
▶ Rémy Jacquier
Jusqu’au 4.11
▶ John Armleder - Noël Dolla
Du 8.11 au 12.01.2013
Ma-Sa 14h-18h
Red Zone Arts
Rue du Vieux-Billard 7 1205 GE
Tél.: 022 320 43 63
www.red-zone.ch
▶ Qiu Jie
A chacun sa vérité
Jusqu’au 5.11
Me-Ve 14h30-18h30
Sa 11h-18h30
Marc Jancou contemporary
Rue des Bains 63 1205 GE
Tél.: 022 321 11 00
www.marcjancou.com
▶ Erica Baum
Du 2.11 au 21.12
▶ Tomoaki Suzuki
Du 8.11 au 21.12
Je-Ve 14h-18h30
Sa 14h-17h
Art & Public - Cabinet PH
Rue des Bains 37 1205 GE
Tél.: 022 781 46 66
www.artpublic.ch
▶ Pascale Marthine Tayou
Jusqu’au 31.12
Me-Ve 14h30-18h
SKOPIA Art Contemporain
P.-H. Jaccaud
Rue des Vieux-Grenadiers 9 1205 GE
Tél.: 022 321 61 61
Jour de
Fête
La Fondation Emilie Gourd célèbre
100 ans du journalLe mouvement féministeSalle du Faubourg, Genève — — Rue Terreaux-du-Temple 6Samedi 10 novembre 2012 de 15h à 1h30 — — Entrée libre
Chaque nouvel abonné enregistré entre le 1er et le 30 novembre participera au tirage au sort pour:
ABONNEZ-VOUSET GAGNEZ
Les abonnements:
1. Le Sympathique (abonnement individuel) 50 CHF
2. Le Sublime (abonnement individuel de soutien) 250 CHF
3. Le Tonique (abonnement entreprise ou institution) 100 CHF
4. Le Paradis (abonnement institutionnel de soutien) 1000 CHF
deux places au récital du pianiste Nikolaï Lugansky au Victoria Hall, organisé par Alternatives Classiques au profit de Reporters sans frontières, le 6 décembre à 20h. Le musicien russe est considéré comme l’un des meilleurs interprètes actuels de S. Rachmaninov, dont il jouera la Sonate n°1. Egalement au programme: les Jeux d’eau à la Villa d’Este et la Vallée d’Obermann de F. Liszt, une pièce de L. Janácek, Dans les brumes et enfin la Mort d’Isolde de Wagner (version piano). Amateur ou curieux, il est temps de s’abonner à Go Out!.
Vous allez adorer recevoir le magazine chaque début de mois pour faire vos choix de sorties. Alors abonnez-vous ou, selon votre humeur du moment, soutenez GO OUT! en utilisant le coupon ci-dessous ou en consultant www.gooutmag.ch. En plus du tirage d’inscription, les membres de soutien sont tirés chaque mois au sort pour recevoir des billets pour des représentations, en partenariat avec différentes institutions culturelles et festivals en Suisse.
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