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TRAITE DE MTALLOGNIE
GITES MINRAUX E T
MTALLIFRES G I S E M E N T S , R E C H E R C H E ,
P R O D U C T I O N ET C O M M E R C E DES M I N R A U X U T I L
E S ET M I N E R A I S ,
D E S C R I P T I O N DES P R I N C I P A L E S M I N E S
PAR
L. DE LAUNAY Membre de l'Institut.
Ingnieur en Chef des Mines, Professeur l'Ecole suprieure des
Mines,
et l'Ecole des Ponts et Chausses.
T O M E T R O I S I M E A V E C 4 P L A N C H E S H O R S T E X
T E
PARIS ET LIGE L I R R A I R I E P O L Y T E C H N I Q U E C H .
B R A N G E R , D I T E U R
P A R I S , 15, R U E D E S S A I N T S - P R E S , 15
L I E G E , 21, R U E D E L A R G E N C E , 21
1913 Tous droits rservs.
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GITES MINRAUX I T MTALLIFRES
CHAPITRE XLII
ZINC, CADMIUM, GALLIUM, INDIUM, THALLIUM
ZINC Zn = 65,37.
I. USAGES BU ZINC
Le zinc mtallique ne parat pas avoir t connu dans l'antiquit,
quoiqu'on ait su, l'poque romaine, fabriquer directement des
alliages de zinc et de cuivre, en fondant du cuivre avec de la
calamine et du charbon.
C'est Albert le Grand, au XIIIe sicle, qui parat le premier
avoir fait men-tion de ce mtal ; mais, avant le XVIIIe sicle, il
tait uniquement import de Chine, o on le distillait par une mthode
spciale dite per descensum. On l'appelait alors tain des Indes. Au
XVIIIe sicle, on tablit quelques usines en Angleterre et, vers
1798, en Silsie. Enfin, en 1803, l'abb Dony dcouvrit le procd belge
et Mosselmann, continuant son uvre, fonda la grande industrie belge
du zinc. A l'emploi sous la forme de lai-ton, qui, jusqu'alors,
tait rest peu prs la seule application du zinc, on commena alors
ajouter l'usage du zinc lamin. Depuis cette poque, la consommation
du zinc a suivi la mme marche ascendante que celle de tous les
autres mtaux. Au dbut du XIXe sicle, on l'va-luait 7 800 t. En
1880, elle tait de 260 000 t.; en 1890, de 360000; en -190Q, de
465500; en 1908, de 718 000'; en 1909, de 784000; en 1910, de 815
000 t.
Nous donnons, ce propos, un petit tableau, qui montre, de dix
ans en dix ans, les progrs de la consommation mondiale pour les
principaux mtaux, en les rapportant la production de 1880 prise
pour unit. Ce tableau, o les mtaux ont t classs dans l'ordre de
leur accroissement plus ou moins rapide, nous parat intressant
comme montrant, pour la plupart des mtaux, un dveloppement assez
comparable, dont le zinc offre prcisment la moyenne et qui peut
donc reprsenter la loi normale du dveloppement humain dans cette
priode. Font exception : le cuivre, pour lequel le progrs tout fait
exceptionnel est plus de deux
DE LAUNAY. -GITES MINRAUX. - III. 1
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fois suprieur celui. des autres mtaux ; l 'OR , pour lequel il
est aussi notablement, trop lev et le mercure, sur lequel nous
aurons revenir plus tard ce sujet (seul mtal en baisse depuis
trente ans).
Les principaux emplois du zinc sont fonds: 1 sur son peu
d'altrabilit l'air; 2 sur la possibilit de le rduire en feuilles
trs minces 1. Aussi s'en sert-on beaucoup, soit en enduits
galvaniques, soit en feuilles, pour la couverture des toits 2, les
gouttires et la fabrication d'ustensiles domes-tiques. Il doit
cependant tre proscrit des vases culinaires; car il est atta-qu,
surtout chaud, par le sel de cuisine, Facide actique, etc. et donne
alors des produits vnneux.,
D'aprs la statistique amricaine, la rpartition entre les divers
emplois, assez constante depuis quelques annes, est la suivante.
aux Etats-Unis (1910) : galvanisation 60 p. 100; laiton 20 p. 100;
zinc en feuilles 11 p. 100; dsargentation 1 p. 100; autres usages 8
p. 100.
On utilise une quantit de zinc assez forte pour la fabrication
des alliages autres que le laiton, tels que le maillechort et
divers bronzes, pour les piles, pour la dsargentation du plomb ; on
a recommand son emploi pour empcher le dpt du tartre dans les
chaudires.
La marine en consomme pour obtenir de l'eau douce par voie
galva-nique. L'imprimerie zincographique demande galement du zinc
en feuilles trs planes.
En fait d'applications secondaires,. la facilit avec laquelle,
on peut le mouler permet.de s'en servir pour divers objets
d'ornementation, qui, recouverts de cuivre par galvanoplastie ou
simplement vernis, s'efforcent d'imiter conomiquement les bronzes
d'art.
Il est encore employ : dans les laboratoires, pour prparer
l'hydrogne ; dans l'industrie chimique, pour la rduction de
l'indigo en prsence de la chaux ; pour la prparation des
hydrosulfites; pour la fabrication du blanc de zinc (oxyde de zinc
amorphe), qui couvre moins que la cruse mais a l'avantage de ne pas
noircir par les manations sulfures et de n'tre pas
1 On obtient, en Silsie, parle laminage, des feuilles, de zinc
de 0,025 mm. qui trou-
vent un dbouch dans la fabrication des jouets de Nuremberg, des
harmonicas, etc. A Angleur (Belgique), les paisseurs varient entre
0,1 mm. et 2,6 mm.
2 Le zinc pour toiture est faonn, en feuilles planes ou en
feuilles ondules et gn-
ralement expdi (jusqu' une paisseur de 1,2 mm..) en rouleaux
dans desr tonneaux de. bois.. .
T A B L E A U 1. PRODUCTION MONDIALE COMPARE D E S PRINCIPAUX
MTAUX DE DtX A N S EN DIX A N S (EN P O I D S )
MTAUX 1 8 8 0 1 8 9 0 1 9 0 0 1 9 1 0
1 3,1 4,6 7,75 Or. . . . 1 1.1 2,43 4,38 Plomb 1 2,1 2,83 3,70
Fonte . . 1 1,54 2,24 3,50
1 1.4 1,75 3,13 Argent. . 1 1,64 2 ,2 2,88 Jtain . . 1 1,5 2 ,6
2,80 Mercure . . . . d 0 , 9 2 0,82 0,97
-
vnneux se On se sect souvent, cet effet, d'un mlange d'oxyde de
zinc, de sulfure de zinc et de sulfate de baryum, dit
lithophone.
L'oxyde de zinc sert pour polir le verre et pour colorer le
verre et la porcelaine.
Parmi ses sels, la solution de chlorure de zinc est employe
comme dsinfectant et comme antiseptique. Les oxychlorures servent
comme stuc, comme lut, comme mastic de zinc.
En dissolution, ils permettent de reconnatre la soie, qu'ils
dissolvent, du coton et des fibres vgtales qu'ils n'attaquent
pas.
II. STATISTIQUE DU ZINC
Production mondiale. Quand nous tudierons bientt le commerce des
minerais de zinc, nous aurons voir les transports qu'ils subissent
et les acheteurs chez lesquels ils aboutissent. Si nous examinons
d'abord la provenance des minerais, il y a lieu de remarquer que
les statistiques nous renseignent mal sur la rpartition minire et
gologique du zinc dans le monde. Elles nous donnent: ou la
production par pays du zinc mtal, qui est fonction directe des
importations et exportations de mine-rais ; ou la production brute
des minerais, mal comparables entre eux parce qu'ils sont des
teneurs ingales. Le tableau 2 reproduit, en ce qui concerne les
minerais, les chiffres pour l'Europe, de 1908 1910. Les prix de
vente sur place, qui y tigurent, nous renseignent dans une certaine
mesure sur la teneur2.
L'Europe importe, en outre, des minerais australiens. Quant aux
Etats-Unis, ils forment, pour le zinc, un monde part et n'exportent
ni mtal ni minerai. Les Etats-Unis ont produit : en 1908, 754 000
t. de minerais; en 1909, 932 000 t. (avec une teneur moyenne de
23,40 p. 100). L'Australie a fourni, en 1908, 281 000 t. 56 fr.; en
1909, 380 000 t. 69 fr.; en 1910, 422 000 t. et la Chine, environ
15 000 t.
1 Les Etats-Unis ont produit, en 1903, 65 100 t. d'oxyde de zinc
500 fr. la tonne.
2 On peut admettre une moyenne de 38 40 p. 100 pour l'Italie,
l'Algrie et la Tuni-
sie.
TABLEAU 2. PRODUCTION EUROPENNE DES MINERAIS DE ZINC (EN MILLE
TONNES) 1908 1909 1910
Al lemagne . . 706 mt. 61 fr. 729 mt. 73 fr. 718 mt. 77 fr.
Espagne-. . . 156 44 164 50 France . . . 54 80 51 89 50 100 -Algr
ie . . . ) 94 91 \ 82 115 94 95 Tunis ie- . . . 38 87 2 4 , 6 - 1 1
6 - 31 ,7 113 Indo-Chine . 23 - 113 Italie . . . . 152 - 9 b - 130
96 146 101
66 S u d e . . . . 40 57 Autr iche . . . 31 72 34 16 3 4 , 6
-
24 99 4 1 , 7 - 5 0 - Gr.-Bretagne. 13 102 10 124 - 11 ,4
116
-
En combinant diverses donnes, on peut arriver approximativement
la provenance suivante pour le zinc mtal obtenu de 1908 1910 :
La production des usines zinc est, au contraire, reprsente par
le tableau 4 :
Si l'on compare enfin la production la consommation pour les
pays europens, en 1910, on voit que les pays exportateurs de zinc
sont : la Belgique (94000 t.), l'Allemagne (50 000 t.), la Hollande
(17 000 t.), tan-dis qu'il faut importer 55000 t. de zinc en
Grande-Bretagne, 28 600 en Autriche et Italie, 16 000 en Russie. La
France et l'Espagne, comme les Etats-Unis, se suffisent
approximativement1.
Les principales socits productrices de zinc en Europe sont :
Hohen-lohe-Werke; Stolberg; Schles. Zinkhtten; Lipine ;
Vieille-Montagne; Nouvelle-Montagne; Austro-belge; Asturicnne;
Prayon; Overpelt; Zink Corporation ; Malfidano ;
Escombrera-Bleyberg, etc.
Nous allons maintenant parcourir ces divers pays par ordre
d'impor-
1 Voir Recueils statistiques de la Melallgesellsclw.fi
(1901-1910).
TABLEAU 3. PRODUCTION MONDIALE DES MINES EN ZINC MTAL 1 9 0 8
1909 1910
1 7 4 5 0 0 t. 2 1 6 0 0 0 t. 2 2 6 0 0 0 t. 1 2 6 0 0 0 1 4 6 0
0 0 1 9 8 0 0 0
. . . . . 1 4 7 0 0 0 1 5 1 0 0 0 1 5 2 0 0 0 France et co lon
ie s 7 1 0 0 0 6 2 5 0 0 7 9 0 0 0 Italie . . . . . 5 8 0 0 0 5 5 0
0 0 5 5 0 0 0
5 4 0 0 0 5 5 0 0 0 2 6 0 0 0 4 2 0 0 0 3 3 0 0 0 2 0 0 0 0 2 5
0 0 0 1 5 0 0 0 1 6 0 0 0 1 3 0 0 0 1 3 5O0 1 3 5 0 0
Autr iche-Hongr ie . 1 3 0 0 0 1 3 O 0 O 1 3 0 0 0 6 0 0 0 4 0 0
0 3 9 0 0
. . . . . 1 1 0 0 0 2 0 0 0 0
TOTAL MONDIAL 7 1 8 5 0 0 t. 7 8 4 0 0 0 t. 8 1 7 0 0 0 t.
TABLEAU 4. PRODUCTION MONDIALE DES USINES EN ZINC MTAL (EN MILLE
TONNES)
1896 1900 1905 1907 1908 1909 1910 Etats-Unis . . . . . . 7 0 1
1 2 1 8 3 2 2 6 191 2 4 2 2 5 0
1 5 3 1 5 6 1 9 8 2 0 8 2 1 6 2 2 0 2 2 8 1 1 4 1 1 9 1 4 2 1 5
4 1 6 2 1 6 7 1 7 2
Grande-Bretagne . . 2 5 3 0 5 0 5 5 5 4 5 9 6 3 4 5 3 6 4 3 5 0
4 8 5 0 5 1
Hollande 5 i 1 3 1 5 1 7 1 9 2 0 7 7 9 1 1 1 3 1 3 1 3
Russ ie , Espagne , e tc . 8 1 5 1 8 1 7 1 4 2 0
TOTAL MONDIAL. . 4 2 2 4 7 5 6 5 3 7 3 7 7 1 8 7 8 4 8 1 7
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tance pour examiner comment s'y prsente l'industrie minire et
mtal-lurgique du zinc.
Etats-Unis. Contrairement ce qui s'est pass pour la plupart des
mtaux, les Etats-Unis ont t longtemps prendre la tte en ce qui
con-cerne la production du zinc. Nanmoins leur supriorit est
aujourd'hui acquise. Trois rgions y produisent des quantits
notables de minerais : le district de Joplin dans le Kansas et le
Missouri et, accessoirement, Leadville au Colorado et
New-Jersey.
Presque tout le zinc mtal vient du premier district, o les
usines ont pu se dvelopper grce la proximit de champs ptrolifres
abondants en gaz naturel. Mais ce district est trop loign de la mer
pour pouvoir songer l'exportation. 11 donne, d'ailleurs, dj des
signes manifestes d'puisement et, pour le remplacer, on en est
rduit des esprances fon-des sur d'autres rgions du Missouri, du
Kansas et surtout de l'Okla-homa. L'Ouest intervient peu dans la
production (si ce n'est au Colorado), pour des raisons plus
conomiques que gologiques et malgr la pr-sence connue de grandes
quantits de blendes.
La production des Etats-Unis se rpartit comme suit :
Les principales usines sont au Kansas (Joplin), o se trouvent
environ 4 9 0 0 0 mouffles, sur 8 9 5 6 0 qui existent dans
l'ensemble des Etats-Unis (usines Cockerill, Lanyon, etc.).
Si nous revenons sur notre numration, il n'y a lieu d'insister
que sur le district de Joplin, situ la limite des Etats de
Missouri, de Kansas et d'Oklahoma (fig. 3 9 2 ) . On y a exploit
longtemps des lentilles tenant en moyenne 5 p. 1 0 0 de minerai
concentr, qui sont aujourd'hui peu prs puises.
TABLEAU 5 . PRODUCTION DES MINERAIS DE ZINC . AUX ETATS-UNIS
DISTRICTS 1904 1907 1908 1909 tonnes. tonnes. tonnes.
tonnes.
2 6 7 4 0 0 2 4 6 1 0 0 3 7 4 0 0 0 New-Jersey (Franklin) (brut)
. . . 2 5 2 0 0 0 3 3 2 0 0 0 3 5 9 1 0 0 4 3 1 8 0 0
8 4 6 0 0 1 2 8 3 0 0 7 6 5 0 0 81 3 0 0 1 7 4 0 0 4 7 7 0 0 5 2
3 0 0 6 3 000
TOTAL ( avec d i v e r s ) . . 6 2 3 7 0 0 8 1 2 7 0 0 7 5 4 5 0
0 9 5 2 9 0 0
En 1 9 1 0 , les Etats-Unis ont import, en outre, 7 2 0 0 0 t.
de minerais mexicains et 4 1 0 0 t. de la Colombie Britannique ;
ils en ont export, d'autre part, 1 1 0 0 0 t. La diffrence
correspond 2 5 0 0 0 t. de zinc.
La production de zinc mtal se subdivise ainsi : TABLEAU 6 .
PRODUCTION DE ZINC MTAL AUX ETATS-UNIS
DISTRICTS 1900 1907 1908 1900 1910 Kansas 5 1 5 5 0 t. 1 2 0 2 0
0 t. 8 9 2 0 0 t. 9 3 0 0 0 t. 9 5 1 0 0 t.
3 3 8 0 0 5 0 4 9 0 4 5 2 0 0 6 7 7 0 0 7 1 6 0 0 4 5 0 0 1 3 5
0 0 2 6 0 0 0 3 1 3 0 0
Missouri 1 8 1 2 0 1 0 5 0 0 9 2 0 0 7 6 0 0 5 8 0 0 TOTAL (avec
div.). 1 1 1 8 0 0 t. 2 2 6 4 0 0 t. 1 9 1 0 0 0 T. 2 4 2 0 0 0 t.
: 251 3 0 0 t.
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On est arriv, depuis 1908, y extraire en assez grandes: quantits
du sheet ground pyriteux, ne tenant pas plus de 2,5 3 p. 100 de
minerai concentr. En moyenne, on estimait, en 1907, que la blende
60 p. 100 pouvait y tre obtenue raison de 200 fr. la tonne, dont 20
p. 100 de droits aux propritaires du sol et qu'il fallait extraire
33 t. de brut pour une tonne de concentr (3 p. 100). En 1910,
Joplin a envoy la fusion 266 0OO t. de minerai de zinc prpar et 40
000 t. de minerai de plomb. On y obtient un peu d'acide sulfurique
comme sous-produit1.
La production de ce district vient presque tout entire du
Missouri (231 000 t.), dont 198 000 pour le comt de Jasper et le
reste pour ceux de Newton, Cherokee (Kansas), Ottawa (Oklahoma). Le
chiffre le plus lev est donn (1910) par Webb City et Cartervillc
(101 300 t.); puis Joplin mme (44 000 t.).
Dans les Montagnes Rocheuses, le seul grand producteur est
Leadville, au Colorado, o l'on a commenc extraire des blendes comme
sous-pro-duit, puis, aprs l'puisement de celles-ci. des blendes
pyriteuses. On y traite, en outre, des silicates venant de Monarch
(Colorado). En 1910, on a retrouv, dans les vieux travaux, des
masses considrables de mine-rais carbonats (peut-tre un million de
tonnes, entre 15 et 30 p. 100).
Dans l'Idaho, le district du Cur d'Alne produit un peu de
blende.
Australie. La production australienne vient de Broken Hill
(New-South Wales), qui fournit lui seul environ le cinquime de la
production mondiale du zinc. En 1910, on est arriv, par la reprise
de vieille haldes, 422 000 t. de concentrs 47 p. 100 de zinc, dont
170 000 t. provenant de la Sulphide Corp., 86 000 t. de
l'Amalgamated Zinc, 79 000 t. de la Zinc Corp. Les minerais traits
tiennent, en moyenne, 20 p. 100 de zinc, 6,5 de plomb et 310 gr.
d'argent par tonne. Le traitement cote 10 fr. par t. A la seule
Compagnie Proprietary, on a obtenu, par la prparation mcanique, en
1908, 64400 t. de concentrs zincifres 42,44 p. 100 de zinc, 10,23
de plomb et 480 gr. d'argent par tonne. Ces concentrs sont presque
totalement exports. On a pourtant commenc, en 1908, tablir un four
d'essai, qui a produit un millier de tonnes et l'on doit monter 8
000 t. de zinc prochainement, de manire alimenter la con-sommation
australienne.
Allemagne. L'Allemagne a deux grands centres de production du
zinc : la Silsie et la rgion Rhnane.
La Silsie travaille surtout avec des minerais indignes, ou
provenant du prolongement de la mme zone zincifre en Autriche et en
Russie2. En 1909, 13 159 hommes ont extrait, en Silsie, 195 235 t.
de calamine, 402582 t. de blende, 58 568 t. de galne, 7 817 t. de
pyrite. Le grillage, effectu par 2 701 hommes, a donn 323 123 t. de
blende grille et 152606 t. d'acide sulfurique.
Les usines ont produit 137 736 t. de zinc en 1907, plus 3 688 t.
d'oxyde de zinc et 32 949 kg. de cadmium ; en 1909, 139200 t. de
zinc, 5 490 t. d'oxyde de zinc, 1 231 t. de plomb, 37187 kg. de
cadmium; en 1910, 140 239 t.
1 T. L A N E C.ARTER (Eng. a. min. J., 1 5 oct. 1 9 1 0 ) .
2 Voir : Stalis. der Oberschles. Berg. u. Hlt. et Mining Ind.
for 1 9 0 9 , p. 7 1 5 .
-
D'autre part, la rgion du Rhin et de la Westphalie, tout en
ayant les mines locales, comme Bergis GJadbach, travaille presque
exclusivement avec des minerais imports. Parmi les grandes usines
rcentes, on y cite la Metalhtte de Duisburg, l'International Zinc C
i e de Hambourg.
En 1907, la rgion rhnane (districts d'Arnsberg, Dusseldorf,
Cologne et Aix-la-Chapelle), a produit 69 160 t.
L'excdent des importations de minerais en Allemagne sur les
expor-tations a t de 1SO 000 tonnes en 1907 ; 160 000 t. en 1908 ;
149 0C0 t. en 1909; 181 110 t. en 1910. Sur ce chiffre, il vient
(1909): 77 500 t. d'Austra-lie, 39500 d'Espagne, 21 600
d'Autriche-Hongrie, 12400 d'Algrie.
L'Allemagne exporte (1910) 26 600 t. de zinc en feuilles, 18 100
t. d 'oxyde de zinc et 7 300 t. de lithophone.
Le groupe rhnan-weslphalien est, depuis 1909, syndiqu avec le
groupe silsien (Silesia, Ohlau, Jedlitze, Tiela, Hohenlohehlte,
Schoppi-nitz, Antonienhtte. Kunigunde, Grillo in Oberhausen,
Stolberg, Hum-bold t-Kalk, Grove und Welter) .
France. La France continentale a produit, en 1908, 54100 t. de
mine-rai 39 p . 100 en moyenne ; en 1909, 50 900 t. ; en 1910, 50
600 t., pouvant contenir 19 000 t. de zinc. La production de
l'Algrie peut correspondre, en outre, 36 000 t. de zinc, celle de
la Tunisie 15 000 t., celle du Tonkin 9 000 t ; ce qui reprsente,
au total, 79000 t. de zinc. La plus grande partie de ces minerais
sont exports hors de la France, et l'on n'a trait en France, en
1908, que 123 000 t. de minerais, pour les trois quarts eux-mmes
imports. On a ainsi produit 49 000 t. de zinc, qui se rpartissent
comme suit : Viviez (Aveyron), 15 000; Auby (Nord), 15 000 ;
Mortagne, 8 500 ; Noyelles-Godault (Pas-de-Calais), 7 500;
Saint-Amand (Nord), 3 000 1 .
On voit que, grce l'appoint de nos possessions africaines et
main-tenant du Tonkin, la France tient une place importante dans la
production du zinc : ce qui contraste avec sa grande pauvret en
plomb.
Dans la production continentale, les principales mines sont
celles des Malines (Gard), des Bormettes (Var) et de Planioles
(Lot).
Les Malines ont produit(1910) 1 000 t. de calamine plombeuse et
22 900 t. de blende plombeuse, avec 3 300 t. de galne. La Socit des
Bor-mettes a donn 3900 t. de blende et 160 t. de galne. Planioles
(Lot), a donn 4100 t. de minerais et Pierrefitte (Hautes-Pyrnes) 7
1 0 0 t . de blende et 2 800 t. de galne, contre 10 000 t. et 2 400
t. en 1909.
On a, en outre, produit de la blende et de la calamine Sentein
et Saint-Lary dans l 'Arige, de la calamine au Bleymard
(Lozre).
En Algrie, 74000 t. de minerais zincifres complexes (calamine et
galne) sont venus du dpartement de Constantine et 9 500 t. du
dpartement d'Alger.
1 Viviez et Panchot dans l'Aveyron appartiennent la Socit de la
Vieille-Mon-
tagne et traitent surtout des minerais de Sardaigne, de Grce,
etc. ; Viviez fait la distillation, Panchot le laminage. A
Saint-Amand, dans le Nord, il s'est form vers 1891, une usine
spciale pour la distillation des vieux zincs.
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TABLEAU 7. PRODUCTION DES MINERAIS DE ZINC ET DE PLOMB EN ALGRIE
ET EN TUNISIE
MINERAIS DE ZINC 1895 1898 1900 1905 1907 1908 1909 1910
ET DE PLOMB 1909 1910
tonnes. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes.
tonnes.
Algrie (galne. . . . 3 000 10 000 21 000 23 000 Il 000 13 800
Algerie (cal. et blende) 13 967 29 800 30 300 38 200 79 000 63 000
81 900 94 000 Tunisie (calamine . . ( 24 370 24 300 22 000 24 600
31 700
(galne) . . . ) 2 583 3 300 63 000 65 000 60 000 41 600 28 600
(mixtes). . . 10 000 1 000 500
Ce tableau montre, jusqu'en 1907, un dveloppement assez gnral,
qui parait s'tre ralenti depuis ce moment. Une assez forte partie
de la production est fournie par les mines appartenant la Vieille
Mon-tagne (Ouarsenis, Hammam-n'Bail, Nador, Djebba, Djebel El
Akhouat) et par celles de l'Asturienne (Bchateur, Djebel El Grefa,
Sidi Ahmed, en Tunisie). Il existe, en outre, quelques socits plus
ou moins importantes, telles que An Arko, Bou-Thaleb, Djebel-Reas,
Dj-ben-Amar, Djendli, Guergour, Kanguet, Ouasta, Mesloula, etc.
En Algrie, les principales mines de zinc et de plomb exploites
sont celles du dpartement de Constantine qui, de 19 000 t. en 1900,
sont mon-tes, en 1909, 66 000t. de minerais divers. L se trouvent
Hammam-n'Bail, l'Est de Guelma, qui est la mine anciennement la
plus importante ; puis des mines plus nouvelles, comme An-Arko,
exploite presque entire-ment ciel ouvert, o l'on est mont de 8
000t. en 1907 13 300 en 1909 ; le Bou Thaleb, comprenant le Djebel
Soubella, Dra Sfa et les blendes de Tizi n'Taga, o l'on a atteint
11 200 t. de minerais de zinc en 1908, pour retomber 8 000 en 1909
par l'puisement des calamines ; Ouasta-Mes-loula comprenant Ouasta,
qui est tombe de 10 000 t. de minerais de zinc en 1907 7 600 en
1909 et Mesloula, o les minerais de plomb sont mon-ts, dans le mme
intervalle, de 4 808 t. 7 400. D'une faon gnrale, il semble que les
amas calaminaires, sur lesquels on s'est jet la suite d'une
campagne de recherches commence en 1898, deviennent moins
abondants. On peut attendre des rsultats plus durables des
complexes, galnes et blendes et il est probable qu'il reste encore
des rgions d'un accs plus difficile, o la prospection a t moins
complte.
Dans le dpartement d'Alger se trouvent des mines relativement
an-ciennes, comme Ouarsenis, d'o la Vieille Montagne tire, depuis
longtemps environ 6 000 t. par an : ensuite Sakamody (3 000 t. en
1900) ; accessoirement Guerrouma.
La mine de Guergour (Constantine) a produit, en 1909, 11 200 t.
de minerais de zinc.
En Tunisie, le mouvement s'est fait plus tt par suite des
conditions, administrativement plus favorables, qui favorisent le
pays par rapport
1 Voir Revue Par. de Banque et Mines (12 mars 1911, 28 .janv.
1912).
-
l'Algrie. Le petit tableau suivant rsume ce propos, par ordre
d'im-portance, la production des minerais de plomb et de zinc en
Tunisie pour les mines dpassant 500 t. des deux catgories de
minerais.
TABLEAU 8. P R O D U C T I O N DES MINERAIS DE ZINC ET DE PLOMB
TUNISIENS (EN TONNES)
1910 1911 MINES MINES
zinc. plomb. zinc. plomb.
Djebe l -Reas 9 100 4 658 8 413 4 477 4 916 5 981
An-Al lga 1 824 3 644 2 171 Khanguet-Kef-Tout 2 200 2 680 2 370
2 910 Guern-Alfaya 2 528 741 3 220 900 El-Grefa 2 763 3 955
2 586 2 005 1 177 2 446 Djebe l -ben-Amar 4 270 405 3 260
Sidi-Driss 770 3 260 Djebel Hallouf 2 660 3 110
3 306 704 2 320 780 528 2 343
Djebel-Trozza 1 363 2 230 Z a g h o u a n 2 367 60 1 680 Z a g h
o u a n
445 100 1 340 217 1 530 )> 1 465 61
540 170 772 Djebel-El-Akhouat 754 294 705 170 Sidi-bou-Aouan 1
300 800
964 392 770 82 934 510
L Indo-Chine a produit, en outre : en 1909, 12 000 t. de minerai
de zinc ; en 1910, 23 000 t; en 1911, 25 000 t.
Italie. La production italienne (146 300 t. 37,76 p. 100 de zinc
en 1910) est, presque exclusivement, celle de la Sardaigne.
La quantit de minerais extraite reste stationnaire : 121 000 t.
en 1895 ; 160000 t. en 1907; 130 000 t. en 1909; 146 300 t. en
1910; mais leur valeur diminue (12 700 000 fr. en 1910). Nous
donnerons, plus tard, en dcrivant ces gisements, la
rpartition1.
En outre, la Lombardie a produit, en 1910, 13 500 t. de calamine
44 p. 100 et 3 800 t. de blende 42 p. 100.
Espagne. En 1909, la province de Murcie (Carthagne) a fourni 97
711 t. de minerai de zinc et la province de Santander 49 866 t.,
sur un total de 163 515 t. Le seul producteur de zinc important en
Espagne est la Compagnie royale Asturienne Arnao. En 1910, ce pays
a produit 6 600 t. de zinc.
Mexique.Le Mexique exporte la plus grande partie de sa
produc-tion aux Etats-Unis (70 100 000 t.) ; 15 p. 100 vont de plus
en Europe.
1Voir p. 227.
-
Les minerais de zinc sont abondants au Mexique, notamment dans
le Nord, comme ils le sont dans les Montagnes Rocheuses; mais on ne
les exploite gure encore que dans l'Etat de Chihuahua (mine
Calera). On y a commenc par les calamines, qui seront rapidement
puises.
Les camps de Picachos, Santa Eulalia, Almoloya produisent
presque exclusivement de la calamine; San Isidro et Parral, de la
blende. Gnra-lement, ces blendes sont associes avec de la galne
argentifre et ne constituent qu'un sous-produit. Cependant Picachos
est exploit unique-ment comme calamine.
Russie. Toute la production russe vient de Pologne, un peu
seule-ment du Caucase. En Pologne, les calamines, qui ont fait
longtemps le fond de l'extraction, commencent s'puiser et l'on est
rduit des minerais pauvres. Trois usines y font le traitement et
produisent environ 8 10000 t. de zinc par an.
Un peu de zinc est extrait Petrokorsk, dans le gouvernement de
Terek, au Caucase. Il est arriv galement Hambourg, en 1909,
quelques calamines trs riches de la rgion de Vladivostok (Ttiuh) en
Sibrie Orientale
Grce. Le seul producteur de minerais de zinc en Grce est le
Laurion attique, que nous tudierons en dtail2.
Sude, et Norvge. Les principales mines de zinc en Sude sont
celles d'Ammeberg, qui appartiennent la Vieille Montagne. En
Norvge, on s'est organis Ranen pour installer le traitement
lectrique avec des minerais 16 p. 100.
Autriche-Hongrie. L'Autriche traite, dans ses usines de Cilli et
de Sagor, les minerais du voisinage, avec quelques minerais de
Hongrie. Presque tout le zinc vient des mines plombo-zincifres de
Carinthie qui, en 1910, ont fourni, elles seules, 29 187 t. de
minerais de zinc sur un total de 34 636 t. pour l'Autriche. Le
reste est venu de Galicie et de la Bohme.
Chine. Le Yunnan produit environ 2 500 t. de zinc. Au
Kouei-tchou, quelques gisements calaminaires sont exploits prs
de Kiou-tsing et de Ouei-ning. Avec des procds de distillation
extr-mement imparfaits, on arrive extraire par an environ 2 500 t.
mtal.
Au Kouei-tchou, la mine de plomb et de zinc de Tcha-tse-tchang,
peu prs abandonne, a du jadis avoir une grande importance. A
Ma-lo-tio (Kouei-tchou), on a install une petite usine pour traiter
les minerais zincifres du gisement prcdent, par un procd analogue
celui de la Vieille Montagne, en utilisant la houille du
voisinage;
Le Hounan exporte, en outre, Anvers (1908) 15 000 t. de
calamine. Grande-Bretagne. On exploite les minerais du pays de
Galles (Car-
digan, Flintshire, etc.), et du Cumberland : gnralement des
blendes, dont une assez forte proportion est expdie en Belgique
pour chapper aux exigences des fondeurs de Swansea.
1 1912. B O R D E A U X . Mines de la rg. de Vladivostok (Rev.
Un. Min., t. 38, p. 205).
2 Ce gisement est industriellement connu sous le nom latinis de
Laurium.
-
Sur 10 060 t., en 1909, il en est venu 5 021 du pays de Galles,
3619 d'Angleterre dont 1 879 du Cumberland et 1 900 t. de Man. La
quantit de zinc correspondante est de 3 870 t.
Asie Mineure. La Balia Karaidin produit 3 4000 t. de blende.
Belgique et Hollande. La Belgique, qui vient la troisime dans la
production mondiale du zinc, tire ce zinc presque uniquement de
minerais imports. En 1909, on y a extrait en tout, de deux mines, 1
229 t. de blende. Les importations interviennent seules, pour la
Hollande.
I I I . COMMERCE DES MINERAIS DE ZINC
Conditions gnrales de l'industrie du zinc. Le traitement des
mine-rais de zinc a t longtemps localis dans trois grands
districts, la Sil-sie, Lige et la Prusse rhnane, Swansea et,
quoique cet tat de choses se modifie progressivement, le nombre des
rgions o l'on fabrique du zinc demeure encore trs restreint. Il y a
cela deux causes principales : l'une technique, l'autre
conomique.
Techniquement, l'industrie du zinc a gard un aspect archaque,
qui attribue un rle considrable l'habilet professionnelle des
ouvriers cl leurs tours de mains traditionnels. Les pertes en zinc,
qui taient, en 1865, de 35 p. 100 du mtal contenu initialement,
atteignent encore 12 p . 100 en Belgique, avec une teneur de 40 p.
100 et 20 22 p. 100 en Silsie, malgr l'introduction d'une
proportion croissante de blende dans les m-langes, qui a eu pour
effet de relever la teneur de ceux-ci 25 ou 30 p. 100. D'autre
part, la dure moyenne d'un mouffle silsien varie de 40 50 jours,
celle des allonges de 15 20 jours et l'on consomme prs de 100 kg.
de pte rfractaire par tonne de minerai, en s'estimant heureux que
celte consommation n'augmente pas, malgr la temprature trs
sup-rieure laquelle on soumet les mouffles. En Belgique, les
creusets durent 20 30 jours. Ces deux lments importants peuvent
varier du tout au tout suivant que le personnel est plus ou moins
exerc.
Enfin, avec des minerais dont la valeur atteint facilement une
cen-taine de francs, la considration du fret maritime devient
secondaire et, comme on consomme souvent 2 t. de charbon par tonne
de mine-rai, plus 100 kg. de pte rfractaire (dont les gisements
sont assez loca-liss), il y a tout avantage transporter les
minerais en un point favo-rablement situ au voisinage de la mer et
d'un bassin houiller, o l'in-dustrie du zinc est depuis longtemps
connue. Les Etats-Unis, seuls, font exception par suite de la
situation de leurs minerais.
Si l'on se reporte la statistique du tableau 4, on voit que les
quatre cinquimes de la production europenne viennent encore de
quelques districts localiss : la Belgique (172000 t.); la Silsie
(140 000 t.); la rgion rhnane (75 200 t.) et la Hollande (21 000
t.).
1 1905. Loom. Mtallurgie du zinc, 1 vol. de 812 p. Dunod.
-
En Europe, un seul groupe important, celui de la Silsie, produit
peu prs le minerai qui lui est ncessaire (en y comprenant les
parties de ce district mtallifre polonais passes par le partage
l'Autriche). Encore importe-t-il des blendes riches de Norvge ou de
Scandinavie. Mais la Bel-gique et l'Angleterre vivent peu prs
totalement sur des importations, ainsi que la plupart des usines
rhnanes. Pour donner une ide de ce trafic et de la distance
laquelle il peut s'tendre, il suffira de citer les chiffres
relatifs la Belgique, qui, en 1908, a import 69500 t. de
Sar-daigne, 62 300 t. d'Espagne, 54800 t. d'Autriche, 42 700 t.
d'Algrie et Tunisie, 24 000 t. de de France, 24 000 t. de Sude et
Norvge, 17 000 t. du Japon et de Chine, 12 600 t. d'Amrique, 10 200
t. d'Allemagne, 6 800t. de Grce, 2 800 t. d'Angleterre.
Nous avons indiqu plus haut les chiffres correspondants pour
l'Alle-magne, o l'on traite notamment 77 500 t. de minerais
australiens.
Il rsulte de cette situation qu'il se fait en Europe un grand
commerce de minerais de zinc, organis notamment par des maisons
allemandes : telles que la Metall Gesellschaft et Beer et
Sondheimer, toutes deux de Frankfurt am Main et Aron Hirsch
d'Halbertstadt, ou encore par quelques marchands d'Anvers ou de
Swansea. En France, on trouve vendre des minerais de zinc
Dunkerque, la C i e Asturienne, et la mme Compagnie achte en
Espagne, Avils. Un grand nombre d'achats se font, en outre, aux
siges sociaux des mines, qui sont souvent Paris. Il n'y a pas, pour
le zinc comme pour certains autres mtaux, une bourse o les
mine-rais seraient mis en vente et cots 1 .
Tandis que les usines zinc sont gnralement syndiques pour
maintenir les cours du mtal en restreignant la production2, rien de
pareil n'existe entre les producteurs de minerais ; mais les cours
des mi-nerais sont naturellement, avant tout, dpendants du cours du
zinc.
Prix du zinc. Le zinc, qui valait 380 fr. la t. en 1886, tait
mont en 1890 625 fr. par la formation d'un syndicat, mais pour
retomber 380 en 1902. On l'a vu 475 en 1902, 550 en 1904. 11
atteignait 675 fr. la fin de 1906 ; 600 fr. la fin de 1910 ; 650
fr. en mars 1912.
Achat des blendes et des calamines. Les deux minerais
commerciaux de zinc sont la blende et la calamine. Leur achat ne se
fait pas tout fait suivant la mme formule.
Suivant une remarque que nous aurons l'occasion de rpter pour
les galnes, la plupart des blendes commerciales qui viennent sur le
march sont trs loin d'tre des blendes thoriques dont la teneur
pourrait atteindre jusqu' 66,9 p. 100 de zinc.
La prparation mcanique est difficile dans certains cas,
notamment 1 Tandis que le cuivre brut ou le plomb d'oeuvre, par
exemple, sont vendus par le
producteur a un transformateur, pour le zinc, c'est le plus
souvent la mme grande socit qui produit le minerai, le traite
mlallurgiquement et l'labore. Elle s'adresse aux marchands de
minerais, ou directement aux petites mines qui n'ont pas d'usines,
pour complter son approvisionnement de minerais.
8 Par la convention de 1909-1911, la production du groupe
allemand avait t limite,
pour 1910 264.200 t., celle du groupe franco-belge 176.000 t.,
celle du groupe anglais 55.000 t., avec facult de rduction si le
cours baissait au-dessous de 475 fr.
-
quand il y a mlange intime avec des substances de densit
analogue, comme la sidrose de poids spcifique 3,85, la pyrite de
fer (4,6), ou mme la magntite et l'oligiste (5), (le poids
spcifique de la blende tant d'environ 4). On est alors amen
interrompre le traitemenl avant son achvement thorique. Dans
certains cas, on peut tre ainsi forc de s'arrter une teneur de 37
p. 100, qui constitue un minimum pour la teneur marchande. Les
ventes 40-42 p. 100 sont, au con-traire, courantes pour les blendes
et une teneur de 45 55 est consi-dre. comme trs bonne.
Les calamines (carbonates et silicates) sont de mme marchandes
depuis 32 ou 35 p. 100 jusqu' la teneur thorique de 52 p. 100 pour
les carbonates ; mais les usines qui possdent des mines de calamine
traitent couramment des minerais descendant 20 ou 25 p. 100.
Les achats, aussi bien pour les blendes que pour les calamines,
s'va-luent : soit en francs aux 100 kg., soit en livres sterlings
par tonne de 1 016 kg. Souvent on prend pour base une moyenne entre
les cours du zinc Londres et au Havre (celui-ci ramen au
comptant).
Les prix d'achat sont rgls par diverses formules, telles que
:
P(T7) F, ou P(T8) F, pour les calamines, 0,95P (T8) F, ou
0,90P(T 8) F, pour les blendes,
o P reprsente le prix des 100 kg. de zinc brut au cours du jour
ou dans le mois de livraison ; T, la teneur l'analyse, faite
contradictoirement au dchargement ; la rduction de 7 8, la perte au
traitement ; F, les frais de transport l'usine, de traitement,
etc., estims couramment de 60 70 fr. pour les calamines, de 75 80
fr. et mme, exceptionnellement, 95 fr. pour les blendes. Pour un
cours de 525 fr., une blende 50 p. 100 vau-dra, d'aprs cette
formule, 135 fr. ; une calamine 50 p. 100 vaudra 156 fr.
F varie avec diverses circonstances. D'abord avec le cours du
zinc, pour tablir un certain partage de la hausse entre le vendeur
et l'ache-teur. Celte variation peut atteindre 1,25 2,50 fr. ou
plus par livre sterling de hausse au-dessus de 20 . (505 fr.). Puis
varie, soit avec la qualit du minerai, suivant qu'il est carbonat,
siliceux, plus ou moins pur, plus ou moins sulfureux, soitavec sa
teneur pour constituerune prime la teneur. Ainsi, pour des minerais
55-60, F descendra 57 ou 58 fr. Enfin F varie encore avec l'tat du
march, la demande et l'abondance du minerai.
Comme clauses restrictives, on spcifie ordinairement que F ne
pourra pas descendre au-dessous d'un certain minimum, ou que le
prix de la tonne ne pourra pas dpasser un certain maximum pour une
teneur don-ne et, d'autre part, que le vendeur sera dispens de
livrer si le cours descend au-dessous d'un certain chiffre : par
exemple 450 fr. (18 ).
11 existe encore d'autres formules pour les blendes, telles que
:
0,95 P [0,8 Tl] F, (Formule du Laurium).
P [ T - ] - F ;
0,90 [T E] P F, (Formule du Bleiberg).
Dans la dernire, E est la perte au traitement. Les conditions
d'chan-
-
lillonnage, pesage, constatation, d'humidit, sont conformes au
rgle-ment de la Vieille Montagne, qui fait gnralement autorit. Dans
la formule du Laurium, la perte au traitement est value 20 p. 100 ;
c'est pourquoi on ne compte que 0,8 T. La diminution de 1 sur la
teneur, qui ne se fait pas quand il s'agit de calamines, tient
compte de la diff-rence de valeur entre la calamine et la
blende.
Dans la seconde formule, il est facile de voir que le premier
membre est le mme que dans la premire, crit sous une autre forme ;
le coeffi-cient de 0,95, qui n'est pas mis en vidence, se retrouve
dans le facteur F.
Par exemple, une blende 50 p. 100, pour un cours de 600 fr., F
tant gal 60, vaudra, d'aprs la premire formule, 163 fr.; pour un
cours de 500 fr., 125 fr. La blende 40 p. 100 tomberait 117 fr.
pour 600 fr. et 87,50 fr. pour 500 fr.
Une blende 50 p. 100 vaut Swansea. :
Cours de 42b 83 fr. l 0 , a v e c une var ia t ion par uni t de
3,75 fr de 475 98 fr. 75, 4,35 de 525 117 fr. 50, 4,85 de 575 134
fr .30, 5,51 de 625 152 fr. 50. 6.00
IV. MINERAIS DE ZINC
Le zinc se prsente sous deux formes principales dans la nature :
la blende, ou sulfure de zinc et la calamine qui, dans le langage
industriel, comprend, la fois, le carbonate de zinc, ou smithsonite
et l'hydrosilicate, ou calamine minralogique1. La zinconise, ou
calamine terreuse, ou hydrozincite, est un hydrocarbonate ; la
zincite, un protoxyde toujours mlang de fer et de manganse, et la
franklinile, associe . la zincite New-Jersey, un spinelle de fer,
zinc et manganse.
On peut encore citer la willmile (2 ZnO, Si O 2 ), la calamine
lectrique ou silicate hydrat, la gahnite ou spinelle zincifre (ZnO
Al- O 3 ), la wurt-zite (sulfure de zinc hexagonal).
Les teneurs calcules en zinc sont : pour la blende, 66,9 p. 100;
pour la calamine, 53,7 ; pour la willmite, 58,1; pour la
smithsonite, 52; pour l'hydrozincite, 57,1 ; pour la zincite, 80,2
p. 100.
Les gites calaminaires ont fourni longtemps. (et d'abord
exclusivement sous la forme de carbonate) le seul minerai employ.
Outre que: les cala-mines sont d'un traitement plus facile que les
blendes, elles sont moins mlanges de plomb : ce qui, notamment pour
la fabrication du blanc de zinc, est d'une grande importance.
La calamine industrielle contient souvent un mlange de carbonate
et de silicate. Le carbonate pourrait tre soumis la rduction sans
grillage
1 Le silicate, beaucoup moins abondant, se reconnat pratiquement
son bruit
mtallique. D 'une faon gnrale, dans cet ouvrage, nous nous
sommes conforms l'usage courant en adoptant indistinctement le nom
de calamine pour les minerais car-bonats ou silicats.
-
pralable. On commence cependant toujours par le calciner sur la
mine, tant pour viter, au moment de la rduction, un dgagement
d'acide carbonique qui refroidirait les appareils que pour obtenir
une perte de poids de 25 30 p. 100 : avantage considrable pour un
minerai presque toujours transport grande distance. Le silicate se
rduit comme l'oxyde, mais exige une temprature plus leve; on ne le
calcine pas, en sorte que la teneur du minerai expdi est plus
faible, donc le fret proportionnellement plus considrable. Pour
cette double raison, c'est un minerai de valeur moindre.
Les calamines sont un minerai toujours superficiel, localis dans
des gtes trs limits, dont on doit, par suite, prvoir l'puisement
dans un temps relativement restreint. On sera alors forc de
recourir uniquement aux blendes, qui entrent dj en proportion
croissante dans la production de zinc.
La blende a l'inconvnient d'exiger un grillage pralable tout
particu-lirement soign, faisant passer tout le zinc l'tat d'oxyde.
Beaucoup de mtallurgistes considrent, en effet, comme perdue toute
trace de zinc qui entre dans les creusets, soit l'tat de sulfure,
soit l'tat de sulfate, bien que la prsence ordinaire du 1er dans
les blendes permette, semble-t-il, d'y laisser un peu de soufre.
Mais la pratique de ce gril-lage est aujourd'hui vulgarise, et, en
mme temps qu'on prpare la blende pour la rduction, on utilise le
soufre dgag pour produire de l'acide sulfurique. Finalement, les
blendes grilles retiennent moins de i p. 100 de soufre. Cette
opration n'est faite d'ordinaire qu' l'usine, o les blendes
arrivent crues, parce que l'conomie sur le poids du soufre (16 p.
100 au minimum) ne compense pas, sur la mine, le prix plus lev du
combustible, dont il faut environ 25 p. 100.
Minralogiquement, la blende, qui constitue en fait le seul
minerai originel de zinc, est trs rarement compose seulement de
sulfure de zinc. Il est bien connu que du fer y intervient souvent
et l'on y a signal diverses reprises l'existence d'autres corps. G.
Urbain et moi, avons montr cette occasion que l'on pouvait tudier,
sur un chan-tillon quelconque de blende, les associations de mtaux,
dont nous cher-chons gnralement la loi dans les groupements
gologiques et que ces blendes retiennent, l'tat de traces pouvant
tre reconnues au spectro-graphe, la reprsentation complte des
lments ayant constitu leur milieu de cristallisation
Nous avons vu, par exemple, que les blendes primaires
contiennent fr-quemment de l'tain, du bismuth, du cuivre ; les
blendes tertiaires, du mercure, de l'antimoine, du germanium et du
gallium. La cristallisa-tion tranquille en beaux cristaux comporte
du cadmium; la cristallisation confuse grain fin, de l'indium,
etc.
V. ROLE GOLOGIQUE DU ZINC ET CLASSIFICATION DE SES GISEMENTS
Avec le zinc, nous abordons un groupe de mtaux, pour lesquels
les conditions de gisements ordinaires sont diffrentes de celles
que nous
1 Voir tome 1, pages 137 162.
-
avons rencontres jusqu'ici. Les types d'inclusions, de
sgrgations, de contacts mme, n'auront plus gure qu'un intrt
thorique, et nous ren-contrerons peu prs exclusivement des filons
concrtionns hydrother-maux : ceux-ci pouvant d'ailleurs prendre les
formes les plus diverses suivant la nature du terrain encaissant,
l'origine et le mode de fractures, etc., jusqu' prsenter
l'apparence de strates sdimentaires.
D'une faon gnrale, dans la majeure partie des cas, le zinc est
si inti-mement associ avec le plomb qu'il nous a paru impossible de
spa-rer l'lude mtallognique de ces deux mtaux. Nous aurons ainsi
envisager, dans un chapitre ultrieur, un groupement complexe, que
nous appellerons les BGP, ou les BGPG, dans lequel blende, galne et
pyrite s'associent en proportions variables, l'un ou l'autre de ces
sul-fures pouvant dominer et s'accompagnant trs souvent de
chalcopyrite accessoire. Assurment il existe, pour bien d'autres
mtaux, de sem-blables associations de gisements, que nous nous
sommes sans cesse attachs faire ressortir, mais elles ne sont
jamais aussi intimes et aussi constantes que pour le zinc et le
plomb. Mme lorsque l'un ou l'autre de ces deux mtaux domine
exclusivement dans un filon dtermin ou clans une portion de filon,
il suffit, presque toujours, d'tendre un peu ses investigations
pour constater que, dans le mme groupe filonien, l'autre mtal
apparat galement ailleurs. Gela ne veut pas dire qu'il n'y ait pas,
surtout d'un point de vue industriel, des groupes miniers presque
exclusivement plombifres comme celui de la province de Jaen, en
Espa-gne, ou comme certaines mines du groupe de Monte Vecchio en
Sar-daigne, et, plus rarement, des gisements seulement zincifres,
comme la Vieille Montagne ou New-Jersey ; mais, sauf peut-tre le
dernier, ceux-l mme ne sont pas exempts de l'autre mtal, qui y
passe inaperu dans la pratique en raison de sa faible proportion.
De plus en plus, mesure que les minerais carbonats s'puisent pour
faire place des minerais sulfurs, l'industrie doit compter sur des
minerais complexes, dans lesquels la prparation mcanique arrive
seule distinguer la blende, la galne et la pyrite. Nous renvoyons
donc la description des gisements de zinc au Chapitre XLIV et nous
nous contenterons ici de signaler trs brivement ce qu'il y aura de
particulier au zinc dans les groupes principaux distingus plus loin
:
1 Inclus ions , s g rga t ions et g tes de con tac t . 2 Imprgna
t ions b l endeuses des terrains c r i s ta l lophyl l iens . 3 Fi
lons de b l e n d e . 4 A m a s ca lamina i res et con t ac t s z
inci fres dans les c a l c a i r e s .
1 INCLUSIONS ET GITES BE CONTACT
Nous aurons noter la prsence du zinc dans un certain nombre de
groupements stannifres intimement associs des granites, en
Corn-wall, en Saxe, Pitkranta (Finlande), en Bolivie, souvent avec
dvelop-pement connexe du cuivre ou du bismuth.
Nous retrouverons de mme le zinc dans les auroles de
mtamor-phisme silicat du type Banat, qui accompagnent les synites,
monzo-nites, diorites, etc., en terrain calcaire : notamment Balia
Maden (Asie Mineure), Mednoroudiansk (Oural), etc.
-
2 IMPRGNATIONS STRATIFORMES DANS LES TERRAINS
CRISTALLOPHYLLIENS
Ce groupe, que l'on peut rattacher un mtamorphisme rgional
gra-nitisant, prsente des filons-couches, dans lesquels la blende
l'emporte gnralement sur la galne, souvent dans la proportion de 10
1 et s'ac-compagne souvent de traces d'tain, bismuth, molybdne.
Nous en dcrirons, comme exemples principaux, Ammeberg et Raevla en
Sude, Etkis, Orijrvi et Pitkranta, en Finlande, Sterzing
(Tyrol).
Deux cas particuliers semblent driver assez directement d'une
action de contact et nous leur ferons en consquence une place part
; ce sont ceux de New-Jersey (Franklin furnace) et de Bodenmais
(Bayerischer Wald), caractriss (le premier surtout), par le
dveloppement d'un spi-nelle zincifre avec association de silicates.
Le plomb manque New-Jersey; mais, Bodenmais, la galne n'est pas
absente.
3 et 4 FILONS DE BLENDE ET AMAS CALAMINAIRES
Ces deux groupes de gisements tout particulirement importants,
liions de blende et amas calaminaires, reprsentent, sous deux
formes diff-rentes, des incrustations hydrothermales filoniennes de
sulfure de zinc : dans le second cas, avec intervention d'un milieu
calcaire, substitution et altration superficielle. C'est ces
gisements surlout (les seuls contri-buant rellement la production
du zinc) que s'applique notre remarque prcdente sur la connexit
constante des trois sulfures B G P et, particu-lirement, du zinc et
du plomb. Mme industriellement, il arrive cons-tamment que la mme
mine soit, en des phases successives de son his-toire, exploite
tour tour pour plomb et pour zinc. De tous les cts, par exemple,
non seulement dans les pays d'antiquit classique, mais mme en
Extrme-Orient ou en Amrique, des exploitations anciennes ont pris,
dans les parties hautes des gisements complexes, tout le plomb afin
d'en extraire l'argent et nglig le zinc, que l'on trouve, ds lors,
peu prs seul au dbut, quand on commence travailler de telles mines
dans les temps modernes. Puis, en profondeur, on rencontre
constamment des minerais o les trois sulfures sont plus ou moins
inti-mement mlangs. Une trs forte proportion de la blende
commerciale est alors obtenue dans la prparation mcanique de
minerais complexes.
Les gisements, dans lesquels le zinc joue un rle prpondrant,
sont, avant tout, les gisements calaminaires, auxquels nous
consacrerons une tude spciale au Chapitre XLIV. N O U S verrons
alors que les calamines constituent toujours des minerais
d'altration superficielle, destins disparatre en profondeur ou y
tre remplacs par des blendes. Comme gisements de zinc d'origine
filonienne, il nous suffira de citer ici les noms de la Vieille
Montagne, de Malfidano, du Laurion, de Joplin en Missouri, e t c .
.
CADMIUM Cd = 112,4
Usages. Le cadmium, que ses proprits chimiques et ses gisements
rapprochent du zinc, est surtout utilis l'tat de jaune de cadmium
ou
D E LAUNAN. Giles minraux. III. 2
-
jaune brillant (sulfure), obtenu en prcipitant les. sels de
cadmium par l'acide sulfhydrique.
Le sulfure est galement recherch pour la parfumerie, o on
l'emploie sous forme de pte broye l'huile, pour donner aux savons
de toilette une nuance jaune vif; il sert en pyrotechnie obtenir
des feux bleus, e t c . .
Le cadmium mtallique, qui se dpose bien sur le fer par
l'lectrolyse, a t quelquefois adopt par la marinepour recouvrir des
chanes, qui rsistent mieux ainsi l'eau de mer.
Son sulfate et son iodure ont quelques applications en. mdecine
(l'io-dure comme collyre astringent). L'iodure et le bromure ont
servi en pho-tographie pour la sensibilisation du collodion.
Enfin, le cadmium entre dans la composition de plusieurs
alliages, tels que l'alliage fusible de Wood (plomb, tain, bismuth,
cadmium), l'alliage des clichs d'imprimerie (50 de plomb, 36
d'tain, 22,5 de cadmium), divers alliages d'un blanc d'argent
obtenus avec l'tain, un alliage rouge avec l'argent; son amalgame
est utilis par les dentistes, etc.
Les chimistes ont quelquefois employ les vapeurs de cadmium pour
obtenir des bains temprature constante.
Le cadmium est livr au commerce en baguettes du poids de 60 90
gr. Il valait, vers 1890, de 12 fr. 50 16 fr. le kg.
Au dbut de 1908, son prix tait, aux Etats-Unis, par gros lots,
de 14 fr. le kg. Au mme moment, en Allemagne, on payait 1 000 fr.
les 100 kg. En 1910, le prix des 100 kg. est tomb entre 600 et 700
fr. 1.
Le peu d'emplois de ce mtal, que l'on pourrait trs aisment
produire en quantits beaucoup plus considrables, rend son cours trs
changeant d'un moment l'autre.
Minerais. Le cadmium forme un sulfure : la Greenockite (Cd S),
tenant 77,8 de cadmium, isomorphe avec la wurtzite, ou sulfure de
zinc rhombodrique d'Oruro (Bolivie); puis l'Eggonite(Cdm Sin O 2 n
+ m ) , etc. Le cadmium se trouve, de plus, et surtout dans un
grand nombre de blendes, carbonates et silicates de zinc. La
calamine de Silsie en renferme jusqu' 5 p. 100; la blende d'Eaton
et celle de Joplin (Etats-Unis), 3 5 p. 100. Dans le Rhne, la
blende de Propires en Beaujolais tient 0,39 p. 100 de cadmium.
Gnralement, le cadmium va dans les beaux cristaux de blende pure,
tandis qu'une cristallisation confuse et grain lin limine le
calmium pour concentrer l'indium 2 .
Pratiquement, on l'extrait toujours, comme produit accessoire,
de gisements de zinc : le cadmium, plus volatil que. le zinc,
passant dans les premiers produits de la distillation, qui arrivent
en renfermer 14. p. 100. Parmi les mines fournissant du cadmium,
nous citerons celles de la Silsie (7 321 kg en 1887, 32 000 kg. en
1907, 30 200 kg. en 1908, 41 000 kg. en 1910). Les usines de la
Vieille-Montagne et celles de Swansea pro-duisaient galement une
certaine quantit de cadmium; mais cette
1 Au dtail : on vend (1911). le cadmium pulvris 23 fr. le kg.;
le sulfate de cadmium
30 fr. le kg, ; le sulfate ordinaire 20 fr. 21910. L . D E
LAUNAY et URBAIN.. La mtallognie des blendes ( B . S . G . F , p .
791).
-
production a cess en Belgique. Les blendes de Balia Maden sont
assez riches en cadmium. Aux Etats-Unis, tout le cadmium vient de
la Gras-selli Chem. C de Cleveland (Ohio), qui a produit 6 800 kg.
en 1907, 4 500 kg. en 1908, 2 380 kg. en 1909 et autant en
1910.
Dans les dernires annes, une assez forte proportion de cadmium a
t obtenue en purifiant des solutions de zinc dans les manufactures
de lithophone, afin d'viter que cette substance ne prenne une
teinte jaune.
GALLIUM Ga=69;9
Le gallium s'associe au zinc dans un certain nombre d blendes,
telles que celles de Pierrefitte (Pyrnes), o Lecoq de 'Boisbaudran
l'a dcou-vert en 1875, celles de Picos de Europa (Asturies), du
Suelza (Pyrnes Espagnoles), de Bensberg (provinces Rhnanes), de
Schwarzenberg (Saxe), etc. Il est loin d'tre constant dans toutes
les blendes et cer-taines n'en contiennent pas trace. Souvent il
s'accompagne de germa-nium. Chimiquement, il se place avec
l'indium, auprs de l'aluminium. Son poids atomique a pu tre calcul
d'avance par Lecoq de Boisbaudran et Mendleff d'aprs sa place dans
la classification des lments. Sa proportion est toujours trs faible
: quelques centigrammes la tonne dans la blende de Pierrefitte ; 10
15 gr. dans celle de Bensberg.
INDIUM In = 1 1 4 , 8
L'indium, dcouvert en 1863 par Reich et Richter dans les blendes
de Freiberg, existe dans un assez grand nombre de blendes, et passe
dans le traitement avec le zinc d'o on l'extrait. 100 kg. de blende
de Freiberg peuvent renfermer 28 30 gr. d'indium. Les blendes
d'Ammeberg en contiennent des proportions notables. On le retrouve
dans quelques minerais de Norvge1 et dans certains wolframs. Aprs
l'avoir rapproch du zinc, auprs duquel sa mtallognie nous conduit
le laisser, les chimistes tentent plutt le placer prs de
l'aluminium.
Comme nous l'avons dit prcdemment, l'indium se concentre dans
les blendes cristallisation confuse. Parfois l'altration en
calamine en augmente la proportion ; mais, si le fer a t limin,
l'indium disparat avec lui2.
Nous ne lui connaissons pas d'emploi 3.
' W L E U G E L , Ueber das Vork von Indium in norwegischen
Mineralien (Mag. f. Natur, t. 24, p. 333),
2 L . D E L A U N A Y et URBAIN (loc. cit., p. 791 et 796).
3 Au dtail, l'indium mtal vaut (1911), 25 fr. le gr.
-
Le thallium est un corps trs rpandu dans la nature, mais
toujours en quantits extrmement faibles. Dcouvert en 1861 par
Crookes dans les rsidus slnifres des chambres de plomb de Tilkerode
(Harz), il a t souvent retrouv ensuite dans d'autres pyrites,
blendes, ehalcopyrites, ou encore associ des sulfures de plomb ou
de bismuth, notamment dans le grillage des pyrites de Meggen,
d'Aussig, d'Alais, etc.
On obtient ainsi un produit cristallis complexe tenant 0,1 0,5
de thallium et pouvant arriver en renfermer 3,5 p. 100.
Ce thallium, possdant un poids atomique trs lev (204), donne,
quand on le substitue aux mtaux alcalins dans le cristal, un
produit encore plus dense et plus rfringent qu'avec le plomb, en
sorte qu'on a essay de l'employer en bijouterie.
Son seul minral est un slniure complexe de thallium, cuivre et
argent, la crooksite, trouve par Nordenskild en Sude.
Beaucoup de ses proprits physiques et mcaniques, son poids, sa
mollesse, sa fusion rapide, etc., le rapprochent du plomb; d'autre
part, il forme des composs trivalents T1203, comme le bismuth et
l'aluminium.
Enfin, beaucoup de ses sels sont solubles dans l'eau: ce qui
amne sa prsence dans un certain nombre de sels alcalins, comme la
carnallite et la sylvine, et ce qui le fait apparatre dans quelques
minraux riches en mtaux alcalins, comme les lpidolithes. La mme
raison amne sa diffu-sion dans diverses eaux minrales, o il
s'associe au caesium et au rubidium, ou encore dans les substances
vgtales (betterave, tabac, bois de htre, etc.). Malgr ces caractres
de remise en mouvement secon-daire, sa place naturelle semble plutt
ct des autres mtaux com-binaisons sulfures. C'est pourquoi nous le
rapprochons du zinc 1.
1 Au dtail, le thallium mtal vaut (1911) 0,20 fr. le gr.
THALLIUM Tl = 204,0
-
C H A P I T R E XLIII
P L O M B Pb = 2 0 7 , 1 0 .
1. USAGES DU PLOMB
Le plomb, connu depuis la plus haute antiquit1, est utilis dans
l'in-dustrie, soit sous forme de plomb mtallique et d'alliages,
soit l'tat de composs divers : oxyde, sulfate, carbonate, etc.
Les usages du plomb mtallique sont fonds principalement sur ce
qu'il est facilement laminable, tendre, dpourvu d'lasticit, dense
(11,35), inattaquable l'acide sulfurique, fusible basse temprature
(vers 330), etc. Il a l'inconvnient de s'altrer au contact des eaux
et de donner des sels toxiques 2 .
On l'emploie sous forme de feuilles servant recouvrir les toits
ou l'intrieur des rservoirs, de tuyaux pour conduites d'eau et de
gaz, obte-nus par compression et pouvant se plier la main sans
effort, de fils moins altrables que ceux de fer et faciles couper
pour les travaux du jardinage, de balles, de plomb de chasse 3 , de
plaques pour lectrodes et accumulateurs, etc. Comme toiture, il a
deux dfauts, qui lui font prfrer le zinc : son poids et sa
fusibilit (qui constitue un danger en cas d'incen-die). On s'en
sert galement pour garnir les chambres destines la fabrication de
l'acide sulfurique. Uni l'antimoine, il donne l'alliage des
caractres d'imprimerie; avec l'tain, additionn ou non de bismuth,
il compose des soudures diverses et des alliages fusibles.
l'oxyde de plomb anhydre PbO constitue le massicot et la
litharge; l 'oxyde P b 3 0 ' , le minium, dont les emplois sont,
leur tour, assez divers. Le minium sert comme matire colorante; il
fournit, l'tat de mlange avec la cruse, un mastic destin luter les
orifices des machines vapeur; il entre surtout dans la composition
du cristal, etc.
Le sulfate de plomb est utilis dans la fabrication des papiers
peints, du vernis des cartes dites porcelaine, etc.
1 Les Egyptiens 1 employaient dans leurs bijoux et miroirs. Les
anciens bronzes de
Chine et du Japon en contiennent. 2 Les nitrates et nitrites,
qui existent constamment dans les eaux, facilitent l'attaque
des tuyaux de plomb et la mise en dissolution de composs
toxiques. 3 Le plomb de chasse contient 1 2 millimes d'arsenic, qui
lui donnent la pro-
prit de se mettre en granules, quand on le fait couler de trs
haut.
-
Le carbonate de plomb, ou cruse, donne une matire colorante d'un
blanc trs pur et trs opaque, qui couvre bien, mais qui s'altre
rapide-ment, et dont le maniement est toxique. En France, on l'a
rcemment prohib cause de ce dernier dfaut. Aux tats-Unis, on en
produit envi-ron 1 0 0 0 0 0 t. par an, tandis que la production de
minium est de 1 2 0 0 0 T. et celle de litharge de 1 3 0 0 0 t. ( 1
9 0 7 ) . Les manufactures de cruse exi-gent du plomb spcialement
pur, ne contenant pas plus de 0 , 0 0 3 p. 1 0 0 de cuivre, fer,
zinc et bismuth, 0 , 0 0 3 d'antimoine.
Le chromale de plomb est galement employ comme matire
colo-rante.
II. STATISTIQUE DU PLOMB
Production mondiale. La production du plomb mtallique se rpartit
de la manire suivante, en milliers de tonnes, en essayant, autant
que possible, de distinguer pour chaque pays, la production de
minerais nationaux et le plomb compris dans les minerais imports ou
exports :
TABLEAU 9 . PRODUCTION MONDIALE DU PLOMB (EN MILLE TONNES)
En 1 8 8 0 , la production mondiale de plomb tait de 3 0 3 0 0 0
t. En 1 8 9 0 , elle atteignait 6 5 0 0 0 0 t. (Etats-Unis, 1 6 4 0
0 0 t.; Allemagne, 1 0 5 0 0 0 t.; France, 4 6 0 0 t.). En 1 9 0 0
, on trouve 8 4 9 0 0 0 t. ; en 1 9 1 0 , 1 1 1 1 0 0 0 t.
PAYS PRODUCTEURS 1905 1906 1907 1908 1909 1910
Etats-Unis (Minerais na t ionaux . . Min. e t p l o m b b r u t
i m p .
290 323 322 284 334 355 Etats-Unis (Minerais na t ionaux . .
Min. e t p l o m b b r u t i m p . 78 61 68 99 104 98
211 199 199 205 203 203 98
211 S Obtenu sur p l a c e . . .
Aust ra l ie | Minerais exports1. . 104 69 93 58
97 112
119 70
77 92
98 60
Allemagne Minerais n a t i o n a u x . A l l e m a g n e
Minerais impor ts . .
152 150 164 169 90 78 Mexique (minerais na t ionaux) . . 101
73;7 76 127 118 120
Belg ique (minera is i m p o r t s ) . . . 22 .9 23 ,7 27 .4 35
,6 40 ,3 88 ,5 Grande-Bretagne Min. na t ionaux . Grande-Bretagne
Min. nationaux Min. imports.
20 ,9 T,5
22,7 6,9
24,8 10,8
21 ,3 11,4
22,8 12
21 ,7 10,5
France- 2 (p roduc t ion des usines) . 24,1 25 ,6 24,8 26.1 26,9
2 0 , 2 25 ,4 24,5 21,6 20,7 23 ,2 16,7
Grce 13,7 12., 3 13,8 15,9 15,3 14 ,9 I t a l i e 3 19 21 ,2 22
,9 26 22 14,5
12,9 14,8 13,6 13.1 12,9 13,1 2 ,3 4 ,3 3 2 ,9 3 ,2 3
TOTAL ( avec d i v e r s ) . . 987 986 1011 1057 1059 1111
1 Les exportations des minerais australiens ne doivent pas
figurer dans l'addi-
tion puisqu'elles se retrouvent dans la production allemande et
anglaise. ! La production de plomb franaise est alimente, pour prs
des deux tiers, par des
minerais imports. Mais, si l'on ajoute le plomb contenu dans les
minerais d'Algrie et de Tunisie, on arrive environ 36 000 t. en
1908, 34 000 t. en 1909.
3 L'Italie et la Grce exportent une partie de leurs minerais en
France, Bel-
gique, etc.
-
Si l'on compare, pour 4910, la production la consommation, on
trouve, comme exportateurs de plomb mtal : l 'Allemagne (50 500 t .
) ; l'Espagne (170 000 t .); l'Australie (91 600 t . ) ; c o m m e
importateurs, la Grande-Bretagne (179 800 t.) ; la France (69600
t.) ; la Russie (47 600 t.) ; l'Autriche (14 000 t . ) ; l'Italie
(13 700 t.).
Parmi les grands districts producteurs de plomb dans le monde,
ceux qui viennent immdiatement en tte de tous les autres sont Cur
d'Alne dans l'Idaho et Bonne-Terre en Missouri, Broken Hill en
Australie, qui produisent chacun environ 100 000 t.
En Europe, on peut citer : Laurium franais et Laurium g rec ;
Malf-dano; Pontgibaud; Balia Karaidin; Rhein-Nassauische Bergwerks
und Htten A. G. ; Blei und Silber Hutte Braubach; Mechernich,
etc.
Reprenons les pays producteurs par ordre d'importance,
tats Unis. En 1908, il a t produit 284000 t. de minerais
natio-naux, plus 89 000 t. extraites de minerais imports ; en 1910,
335 000 t. et 98 000 t.
Cette production amricaine dpend beaucoup du cours de l'argent
et de la solidarit des minerais de plomb avec des minerais aurifres
ou zincifres. Elle se dcompose , comme suit, en milliers de
tonnes.
Au Missouri, le. plomb vient surtout du district S.-E. qui a
produit 94000 t. de minerais en 1908 et 140 000 t. en 1910, dont 95
p. 100, extraits du comt de Saint-Franois (Bonne-Terre et Flat
River), tandis que le comt de Madison (mines la Motte et
Fredericktown) a produit seulement 4 p. 100 du total et les vieux
districts de Washington, Jeffer-son et Franklin, 1 p. 100.
La production du district de Joplin, que nous avons dj signale
au chapitre du zinc, a t, en outre, de 31 600 t. de galne en 1908,
44 000 t. en 1910.
Dans l'Idaho, les principaux producteurs sont Bunker Hill et
Sullivan, Last Chance, Hercules, Hecla, Standard-Mammoth, Morning
et Gold Hun-ter: tous situs dans le district de Cur d'Alne, dont la
prosprit date environ de 1885. D'aprs la Mineral Industry, les
mines de Cur d'Alne
TABLEAU 1 0 . PRODUCTION DE PLOMB AUX TATS-UNIS (PLOMB EXTRAIT
DES MINERAIS NATIONAUX EN MILLE TONNES)
TATS PRODUCTEURS 1905 1906 1907 1908 1909 1910
Missouri 9 2 1 0 4 111 1 1 3 1 3 2 1 4 4 Idaho 9 7 1 0 9 1 0 0 8
9 9 2 9 0 Utah 3 8 5 1 5 0 4 0 5 9 , 4 5 1 Colorado 5 3 4 8 4 3 2 4
2 3 , 8 3 1 , 3
1 , 6 3 3 2 , 5 3 , 1 1 , 8 1 , 5 3 , 1 3 , 3 3 . 6 1 , 9
TOTAL (avec divers) . . . 2 9 0 3 2 3 3 2 2 2 8 4 3 3 4 3 5
5
-
auraient produit, en 1 9 1 0 , 1 0 3 0 0 0 t. de plomb 1 et 2 4
2 0 0 0 kg. d'argent. Dans l' Utah, on peut citer les deux
districts importants de Bingham
(Brooklyn lead, Lead mine, etc.) et Tintic (Eureka Hill, Beck
and Bullion), les mines d'Ontario, Daly, Crescent.
Au Colorado, on trouve le grand centre minier et mtallurgique de
Leadville, dont les minerais ont fourni, en 1 9 0 8 , 8 2 0 0 t. de
plomb et 1 6 6 5 0 t. de zinc, et celui de Redeliff. Les minerais,
souvent trs com-plexes, de ce district peuvent renfermer des
pyrites de fer et de cuivre avec la blende et la galne. On cite,
comme usines plomb en activit dans cet Etat, celles de Salida (Ohio
and Colorado Smelting C), de Pueblo, d'Arkansas Valley et de
Durango.
Au Nevada, on travaille surtout aux mines Richmond-Eureka
d'Eureka.
Espagne. L'Espagne, qui, la fin du XIXc sicle, tenait la tte
dans la production mondiale du plomb, est aujourd'hui distance par
les tats-Unis.
Les douanes indiquent, pour 1 9 1 0 , une exportation de 1 9 1 0
0 0 t., laquelle il faut ajouter une consommation nationale
d'environ 2 0 0 0 0 t.
La statistique minire espagnole, laquelle on ne peut se fier
qu'im-parfaitement et qui ne doit tre considre que comme un
minimum, compte, pour 1 9 0 9 , 1 3 7 0 0 0 t. de minerais de
plomb, fournis surtout par les provinces de Jaen ( 8 0 7 0 0 t.),
Cordoue ( 2 8 4 0 0 t.), Badajoz ( 1 0 5 0 0 t.) et 1 6 1 5 0 0 t.
de minerais de plomb argentifre provenant de Murcie (Carlha-gne)
pour 1 1 5 7 0 0 t., de Ciudad Real ( 3 3 8 0 0 t.) et d'Almria ( 1
1 8 0 0 t.).
Les principaux districts producteurs de plomb sont Linars
la-Caro-lina (Jaen), le groupe de Penarroya (Cordoue, Badajoz et
Ciudad Real), Carthagne et Mazarron (Murcie), etc.
Murcie (Carthagne, Mazarron, etc.). L'exploitation des mines
s'est dveloppe en Espagne la suite de la loi de 1 8 2 5 , qui leva
l'interdit existant jusqu'alors sur cette industrie, et, tout
d'abord, dans les sierras
1 Ce chiffre est notablement suprieur ceiui de 90 000 t. accus
par la statistique
officielle.
TABLEAU 1 1 . PRODUCTION DES MINERAIS DE PLOMB ESPAGNOLS
D I S T R I C T S 1861 1869 1890 1909
Murcie (Carthagne et Mazarron)
Ciudad Real (San Quintin, Horca jo , la Romana) Cordoue (Vi l
lanueva del Duque , e tc . ) . . . .
Badajoz (Triunfo, e tc . ) Grenade
Total (y c o m p r i s d ivers g tes acces so i r e s ) .
283 503 18 006
755 218
38 659 3 300 7 286
164 513 67 271
5 148 3 400
56 182 4 560 4 072
116911 1(6 240
3 300 57 845 28 712 21 500
3 700
115 764 80 714 37 494 28 441 15 139 10 511
2 490
Murcie (Carthagne et Mazarron)
Ciudad Real (San Quintin, Horca jo , la Romana) Cordoue (Vi l
lanueva del Duque , e tc . ) . . . .
Badajoz (Triunfo, e tc . ) Grenade
Total (y c o m p r i s d ivers g tes acces so i r e s ) . 357
519 312 775 464 000 298 000
-
de Gador et d'Almagrera, connues de longue date pour les
exploitations antiques, dont les restes y subsistaient. Les
provinces de Murcie et d'Al-meria (Carthagne, Aguilas, etc.) se
couvrirent alors d'un trs grand nombre de concessions et il en
rsulta un gaspillage, qui, plus tard, de 1860 1870, alors que les
autres mines de plomb espagnoles commen-aient se dvelopper, arrta
l'essor de ces centres plus anciens. Jus-qu'en 1877, on voit les
chiffres d'extraction de la province de Cartha-gne dcrotre
fortement; partir de 1877, au contraire, la production du plomb y a
augment de nouveau, mais surtout par l'importation des minerais des
rgions voisines, en particulier de Linars.
En 1898, la production de la province de Murcie a atteint, avec
149 600 t. de galne, un nouveau point culminant. Mais, depuis ce
moment, on la voit faiblir d'anne en anne.
La province de Jaen comprend, avec les deux groupes de Linars
(29800 t.) et la Carolina (49 000 t.), 93 mines de plomb en
activit.
Le district de la Carolina, dj anciennement important, s'est
beau-coup dvelopp depuis 1906 et l'ouverture d'une ligne de Linars
la Carolina en 1909 y a contribu. La production y est monte, en
1907, 70 000 t. de minerai, dont les trois quarts en sulfures 80 p.
100 de plomb et un quart en carbonates 55,60 p. 100.
On cite, parmi les principaux groupes miniers de la Carolina, El
Cen-tenillo, El Guindo et El Sinapismo (Castilla la Vieja y
Jaen).
Dans la province de Ciudad Real, la C i e de Penarroya exploite
le groupe de San Quintin Villamayor et a travaill galement
l'Horcajo.
Dans la province de Cordoue, on cite les mines Terreras,
Demetrio, los Ingleses (C i e minire de Villanueva del Duque), qui
ont donn 15 000 t. de galne 70 p. 100 de plomb et 300 gr. d'argent
et o le puits Triunfo atteint 303 m. La mine Cinco Amigos a obtenu,
en 1909, 728 t. de galne et 4 553 t. de blende.
Dans le district d'Almeria, les mines sont celles de la Sierra
Almagrera et de la Sierra de Gador.
Dans la province de Badajoz, la C i e de Penarroya a travaill
Lomo de Perro (Castuera) et la mine Triunfo (Azuaga). D'autres
exploitations appartiennent la Socit de Aguilas, la Socit
Escombrera Bley-berg, etc.
Australie. L'Australie, qui fournissait peine en 1880 quelques
tonnes de plomb et, en 1890, 22 000 t., a produit, en 1908, 119 000
t. de plomb, en partie brut, en partie raffin, auxquelles il faut
ajouter environ 70000 t. de plomb export sous forme de minerais par
Broken Hill. Sa consommation correspondante a t de 7 600 t. Ce
plomb vient, presque totalement, du district de Broken Hill en New
South Wales, qui a pass (minerais fondus sur place ou exports) de
122 000 t. en 1903, 162 200 en 1905, 197700 en 1907, 172870 en
1908. En 1909, le New South Wales n'a fourni que 157 000 t. de
plomb.
Allemagne. En Allemagne, la production de minerais prpars se
divise ainsi par rgions :
-
La production totale du plomb a pass de 105 290 t. en 1870 154
018 t. en 1880, 179 000 t. en 1890, 159853 t. en 1909, 148 497 t.
en 1910.
La production de plomb mtal se rpartit ainsi, vingt ans de
distance :
En 1908, l'Allemagne a import 133000 t. de minerais de plomb et
le supplment des importations de plomb sur les exportations a t de
37 000 t. En 1909, on a import 109 000 t. de minerais et 35 000 t.
de plomb (diffrence des importations et des exportations).
La production de minerais nationaux a t, en 1909, de 159 900 t.
pour une production de plomb de 168 000 t. 113 fr., peu prs
qui-valente celle de l'anne prcdente.
Dans les provinces rhnanes, Mechernich, il y a cinq mines, dont
trois travaillent en mme temps ciel ouvert jusqu' 150 m. de
profon-deur et souterrainement, les autres seulement
souterrainement. 1 600 hommes y sont occups. La production, qui
tait l prcdemment de 3 500 t. de minerais bruts 2-3 p. 100 de plomb
par jour, est tombe 2 000 t. On a extrait, en 1909, 29 700 t. de
galne prpare.
Mexique. La production de plomb au Mexique a augment rapi-dement
jusqu'en 1908, 127 000 t. contre 76 000 t. en 1907 et 74 000 t. en
1906. Depuis 1908, elle reste stationnaire. Les principales
fonderies sont celles de Monterey. L'exportation de minerais de
plomb est insignifiante. Les principaux districts producteurs sont
Mapimi, Santa Eulalia, Sierra Mojada.
Grande-Bretagne. La production de minerais de plomb a vari,
comme suit, en mille tonnes :
T A B L E A U 1 2 . P R O D U C T I O N D E S M I N E R A I S D
E P L O M B EN A L L E M A G N E
1880 1890 1909 Silsie (Breslau, Oppeln) 17 766 32 503 585:68
42 165 33 711 52 881 Rhin (Coblentz , Dsseldorf, Co logne ,
61 352 t. 60 080 t. 29 676 t. Nassau ( W i e s b a d e n ) 24
687 12 055 9 830
8 048 10 262 7 856
134 018 147 155 158 811 20 000 31 500 1 042
T A B L E A U 1 3 . P R O D U C T I O N D U P L O M B E N A L L
E M A G N E
1890 1909 Distr ict de Bonn (Province Rhnane) 60 228 66 293
Districts de Breslau et Halle (Silsie) 19 713 37 360 Distr ict de W
i e s b a d e n (Hesse) 32 946
11 147 8 730 Osnabruck , Coblen tz , Saxe et autres Etats a l
le-
22 589
91 132 167 918
-
TABLEAU 1 4 . PRODUCTION DES. MINERAIS DE PLOMB EN
GRANDE-BRETAGNE
A n n e s ; . . . . 1856 1870 1880 1890 1909 Mille tonnes . .
104 100 73 46 30
Dont, en 1909, 14110 t. pour l'Angleterre, 9855 t. pour le Pays
de Galles, 3 760 pour l'Ecosse, 2 540 pour l'le de Man.
Cette extraction se rpartit de la manire suivante, entre les
divers dis-tricts : TABLEAU 1 5 . RPARTITION DE LA PRODUCTION DES
MINERAIS DE PLOMB ANGLAIS
1880 1890 1909 Tonnes. Tonnes. Galne. Plomb.
Denbighshi re et Flintshire 5 963 6 466 7 491, 5 835 Derbyshi re
2 264 4 582 5 892. 4 368 Durham 7 709 4 572 3 300 Ecosse (Dumfries
et Lana rk ) 3 760 2 970 Ile de Man 3 920 6 789 2 540 1 884
1 581 1 476 1 556 1 210
Shropshire 5 850 2 184 1 290 945
Shropshire 7 713 1 893 960 770 Montgomerysh i re (13 mines en
1880) . 9 041 620. 485
2 667 2 609 598 465 2 1 4 4 . 492. 370 4 198 1 523 242 185
Nor thumber land (30 mines en 1880) . 16 869 3 264. 2 727
Dans le Flintshire, les principales mines sont Bryn-Celyn,
Rhosesmor, Halkyn.
Dans les gisements du Derbyshire et du Durham, l'exploitation du
plomb dpend; en forte partie, de celle de la fluorine, qui est
obtenue comme sous-produit. La Weardale lead C est, dans le Durham,
le prin-cipal producteur de fluorine comme de galne. Ailleurs des
mines ont t exploites successivement pour barytine ou pour plomb,
comme la Cum-berland Min. C.
France. En France, la plupart des anciennes mines de plomb
clas-siques sont fermes : Pontpan, Ponlgibaud, Vialas, etc.
Nanmoins, la France a produit, en 1909, 26 900 t. de plomb et, en
1910, 20 200 t. : soit Coueron (Loirer-Infrieure) par la socit de
Pontgibaud, soit Noyelles-Godault (Pas-de-Calais) par celle de
Malfdano. En 1910, la production de minerais a t de 14 500 t. en
France, de 12 700 t. en Algrie, de 31 300 t. en Tunisie (contre 41
600 t. en 1909). On a import, en France, 23200 t. de minerais de
plomb, dont 11 400 t. venant d'Algrie.
Les producteurs de galne en France sont (1910) : les Malines
(Gard), 3300 t. de galne, 22 900 t. de blende plombeuse et I 000 t.
de calamine plombeuse; Chaliac (Ardche), la Socit des Cvennes, 2
400t. de galne; les Bormettes (Var), 160 t. de galne et 3900 t. de
blende ; Planioles (Lot), 4100 t. de minerais de zinc; Pierrefitte
(Hautes-Pyrnes), 2 800 t. de galne et 7100 t. de blende.
On peut encore citer Bleymard, dans la Lozre, qui produit de la
galne et de la calamine.
-
Algrie et Tunisie. En Algrie et Tunisie, il s'est fait, depuis
une dizaine d'annes, un dveloppement important de la production
plombi-fre par suite de l'installation d'ateliers de lavage
permettant de traiter les minerais complexes. La Socit mtallurgique
de Mgrine a fond, en 1 9 0 7 , une usine Mgrine, prs Tunis.
Les chiffres statistiques ont t les suivants dans ces dernires
annes (galne et crusite) :
Le plomb accompagne le zinc; nombre de gisements tunisiens ont t
exploits pour plomb par les anciens, et les travaux actuels, quand
ils s'enfoncent, retrouvent, en bien des points, le prolongement de
ces zones plombifres. En outre, les gisements tunisiens produisent
de grandes quantits de minerais mixtes, ncessitant une prparation
mcanique, que l'on a commenc vers 1 9 0 0 traiter en grand dans
diverses laveries ; il en rsulte que la production des minerais de
plomb a beaucoup augment depuis 1 9 0 1 . Ce plomb se prsente l'tat
de galne, partiellement transforme en crusite, avec la calamine, ou
avec les argiles rouges zincifres, rsultant de la dissolution
superficielle des calcaires calami-naires. Parmi les principaux
gtes de plomb tunisiens, je citerai ceux du Djebel-Reas, de
Sidi-Amor, de Sidi- Youssef, etc. 1 .
Italie. L'Italie produit, depuis longtemps, environ 2 0 0 0 0 T.
de plomb par an. La majeure partie vient du Sud de la Sardaigne2, o
il y a eu, en 1 9 1 0 , 1 2 mines de plomb, 3 6 mines de plomb et
de zinc, 1 0 mines de zinc, produisant au total pour 1 8 millions
de minerais ;*un peu de la Toscane et de la Calabre.
La production de l'Italie a t :
1 Voir le tableau 7, tome 3 , p. 8.
2 Voir plus loin, t. 3. p. 211 et 227, pour la province
d'Iglesias et p. 399 403, pour le
Sarrabus.
1896 1897 1898 1899 1900 1901 1909 1910 tonnes. tonnes. tonnes.
tonnes. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes.
117 145 120 389 3 000 11 000 13 800
Tunisie Galnes 242 1 128 2 583 5 224 3 300 10 400 41 600 28 600
Tunisie
I Mix tes . . 10 000 10 000 1000 500
ANNES ITALIE TOTALE IGLSIAS
1860 1870 1880 1890 1909 1910
Tonnes. Francs.
10 407 minerai valant 3 015 000 26 352 6 577 000 37 555 9 096
000 32 187 6 507 000 38 000 5 757 000 36 540 60 p . 100 de
P b et 400 gr . A g . . 5 304 000
Tonnes. Francs.
9 165 minerai va lant 2 756 000 25 000 6 310 000 36 143 8 934
000 37 705 6 430 000 37 572 36 425 5 284 000
T A B L E A U 1 6 . P R O D U C T I O N D E S M I N E R A I S D
E P L O M B E N A L G R I E E T T U N I S I E
T A B L E A U 1 7 . P R O D U C T I O N D E S M I N E R A I S D
E P L O M B I T A L I E N S
-
Une usine, situe Lerici (Pertusola), dans la province de Gnes,
produisait, en 1890, 17 768 t. de plomb et 34248 kg. d'argent. En
1910, on y a trait 19 100 t. de minerais de plomb argentifre de
Sardaigne, avec quelques minerais tunisiens et obtenu 11 500 t. de
plomb, 12 000 kg. d'argent. L'usine de Monteponi, en Sardaigne, a
produit, la mme anne, 2 995 t. de plomb et 2 237 kg d'argent.
Canada. Le Canada a produit, en 1909, 20 700 t. de plomb
provenant de la Colombie Britannique, surtout de I'East Kootenay
(13 600 t.), o le grand producteur est la mine Saint-Eugne. En
1910, on est tomb 16 700 t.
Grce. La production de la Grce est uniquement fournie par le
Laurium Attique. En 1909, on y a obtenu 15 300 t. de plomb.
Autriche-Hongrie. La rpartition, par provinces, peut se faire,
en Autriche, comme suit :
T A B L E A U 1 8 . P R O D U C T I O N D E S M I N E R A I S D
E P L O M B A U T R I C H I E N S
En 1910, la mine de Przibram, avec 2 533 ouvriers, a produit 23
628 t. de galne valant en moyenne 185 fr. la tonne. Mies est rest
inexploit.
La statistique hongroise annonait, en 1905, 685 t. de minerai de
plomb et 2145 t. de plomb mtal provenant de galnes argentifres. En
1910, on n'y trouve plus de minerai, mais 2076 t. de mtal, venant
surtout de Besz-terczebanya (Schemnitz).
Russie. La Russie (Pologne) a produit : en 1889,38 000 t. de
minerai ; en 1907, 29 600 t. et seulement 500 t. de plomb, le reste
des minerais passant en Allemagne.
Chine et Asie Russe. La Chine exporte Anvers un peu de plomb
venant du Hounan (1 800 t. en 1907).
Dans le reste de l'Asie, on peut signaler, comme produisant un
peu de plomb, le district de Terek (Caucase), 550 t. en 1903; Alta,
74 t., et Nertchinsk (Transbakalie), 62 t.
MINES exploite en 1910
AUTRICHE 1 8 7 0 1 8 8 0 1 8 9 0 1 9 1 0
1
9 1 2 1
Bohme (Przibram, Mies) . . . Carinthie (Raibl,
Wodleysche-Ges.)
Tyrol (Schneeberg, Rabenstein, Tsen)
Carniole (Littai) Moravie (Alfendorf, Bcrhaux) . .
Tonnes.
' 1 014-gal. . . ?.gal.arg. 5 147
558 1 996
47
Tonnes.
1 867 gal. . .?.gal.arg. 6 927
665
587
Tonnes.
2 474 gal. 14 538 gal.arg.
8 216 l 909
453 32
202 72
Tonnes.
213 23 628 16 697
5 864 40 24
0 0
T O T A U X 10 456 10 482 27 899 46 408
-
Les cours du plomb, comme ceux de la plupart des mtaux, sont
gn-ralement cots en livres sterling par tonne anglaise de 1016 kg.
sur le march de Londres. En Espagne, on cote, Carthagne, par
quintal de 46 kg.
Si l'on recherche les variations que ces prix ont subies depuis
un demi-sicle, on voit qu'elles ont pu aller du simple au double,
entre 500 et 250 fr. la tonne.
Sans entrer dans le dtail, le plomb qui valait 500 fr. la tonne
vers 1868 l, tait descendu peu peu 440 fr. en 1870. Il remonte
alors un moment 530 en 1874, pour redescendre progressivement 280
en 1885, remonter 354 en 1888, retomber .250 en 1894. Vers 1906, on
avait atteint 475 fr. A la fin de 1910, le cours tait de 325 fr. En
mars 1912, il est mont 398 fr.
Ce cours est, dans quelque mesure, solidaire de celui de
l'argent: un grand nombre de minerais de plomb tant exploits en mme
temps, et mme surtout, pour l'argent connexe. La hausse de l'argent
peut ainsi se trouver amener l'exploitation de certaines mines de
plomb et, par suite, une surproduction de ce mtal, dterminant
l'affaissement de ses cours.
Au contraire, la baisse de l'argent peut. jusqu' un certain
point, conso-lider les cours du plomb. En octobre 1910, le cours de
l'argent tait de 92 fr. le kilogramme (23 d. l'once). 11 est facile
de calculer que, pour une galne thorique 86,6 p. 100 de plomb
tenant 3 kg. d'argent la tonne, la valeur de l'argent tait alors
gale celle du plomb.
L'organisation de l'industrie extractive du plomb est telle que
longtemps l'on n'a pas russi tablir des syndicats de producteurs
analogues ceux qui existent pour le zinc et consolider ainsi les
cours. Il existe cepen-dant, depuis 1909, une entente de ce genre
entre les producteurs euro-pens.
IV. MARCH DES MINERAIS DE PLOMB
Le principal minerai de plomb est la galne. On ne saurait
cependant ngliger les carbonates, qui font l'objet de quelques
exploitations impor-tantes, notamment Leadville (Colorado.)
Les conditions de vente des minerais de plomb sont un peu
diffrentes suivant les pays : en France ou en Belgique, en
Angleterre ou en Allema-gne.
En France et en Belgique, comme en Espagne (formule de
Carthagne), avec quelques variantes, on prend pour base la teneur
l'essai, diminue de 6 10 units suivant la nature du minerai et
surtout suivant la quantit d'arsenic contenue. Les units restantes
sont payes au cours du plomb doux Londres, Paris, Marseille ou
Carthagne suivant convention, en dduisant 60 80 fr. de frais de
fusion par tonne. L'argent est pay au cours, soit de l'argent fin,
soit de l'argent brut (standard) 995/1000; en dfal-
A Athnes, dans l'antiquit', le cours du plomb tait d'environ S4
fr. la tonne (2 drachmes par talent).
III. COURS. DU PLOMB
-
quant 55 60 francs pour frais de dsargentation par tonne de
plomb paye 1.
Ainsi, un minerai de plomb 65 p. 100 et 800 gr. d'argent, le
cours tant de 30 fr. les 100 kg. de plomb et92 fr. le kg. d'argent,
vaudra au port de livraison :
dont il faut retrancher 5 p. 100 pour l'escompte commercial.
Cette formule dpend naturellement des usages locaux. C'est ainsi
qu'
Linars (Espagne), on compte les frais de fusion 56,25 fr. ; et,
pour l'va-luation rapide de la valeur d'un minerai, on a adopt une
sorte d'talon de 8 fr. par quintal castillan de 46 kg.2, pour une
galne 75 p. 100 de plomb, le cours du mtal Londres tant de 325 fr
(13 ). Pour chaque livre sterling de variation sur le march
anglais, il suffit d'ajouter ou de retrancher 0,75 fr. du prix de
quintal.
Pour les carbonates, on estime, en moyenne, Linars, 3 fr. 3 fr.
50 le quintal castillan 45 p. 100 de plomb pour le mme cours du
plomb 3.
En Sardaigne, on a une formule de vente analogue :
o V reprsente la valeur du quintal mtrique en francs ; t la
teneur en plomb ; a, une constante qui varie de 6, 7 8; P, le prix
du quintal de plomb; Ag, le prix courant de l'argent; p, le poids
de l'argent; FP et fp, les frais de fusion et de dsargentation.
En Angleterre, Swansea, on applique le poids brut de la cole 1
016 kg. et l'on compte 1,25 fr. par tonne pour les frais de pesage,
2,5 p. 100 d'escompte, 1,5 2 de commission avec payement 15 jours.
La dduc-tion ordinaire sur la teneur est de 4 units pour des
minerais de bonne qualit non arsenicaux et les frais de traitement
allous vont de 49 fr. pour une teneur ainsi rduite de 70 p. 100, 64
pour une teneur de 40 p. 100.
En Allemagne, la valeur V de la tonne est donne par :
1 Dans les descriptions de filons, la teneur en argent est
nonce, tantt par rapport
au minerai brut ou marchand, tantt par rapport la galne
thorique, tantt encore par rapport au plomb. Dans le premier cas,
la teneur en plomb du minerai doit tre en mme temps indique si l'on
veut apprcier la valeur du filon. Souvent il s'agit de galnes
marchandes 50,60 ou 70 p. 100 de plomb (60 p. 100 en moyenne). La
galne thorique tant 86.6, la teneur correspondante d'une galne pure
s'obtiendrait, dans ce cas, en multipliant par 86,6/60. D'autre
part, ayant la teneur en argent d'un plomb d'uvre, celle de la
galne qui l'a fourni s'obtiendra en multipliant par 80,0,100.
1 Le prix du quintal castillan se dduit pratiquement du prix de
la tonne anglaise
en divisant par 22. 3 En mars 1912, on cote en Espagne : Linars,
sulfures 78 p. 100, S fr. les 46 kg.;
alcohol de hoja, 12 fr. ; carbonates 50 p. 100, 4 fr. 10. Ce qui
met la tonne de galne 174 fr., la tonne de carbonates 91 fr. Le
cours du plomb est, au mme moment, a Londres, de l 6 , soit 394 fr.
ta tonne mtrique et. Carthagne, de 17 fr. 70 le quintal (385 fr. la
tonne).
-
o T et t sont les teneurs en plomb et en argent la tonne de
minerai, P et p, les prix moyens du plomb et de l'argent, F, les
frais de traitement et de dsargentation : 60 80 fr. d'une part, 88
60 de l'autre.
Pour les minerais gangue siliceuse, on fait subir la teneur une
dduc-tion plus forte que pour les minerais gangue calcaire et l'on
compte des frais de traitement plus levs.
V. VALUATION DE LA VALEUR D'UN FILON DE PLOMB
La plupart des observations, qui vont tre faites ici propos de
la galne, pourraient s'appliquer aussi bien tout autre minerai
filonien et notamment la blende. Nous les donnons l 'occasion du
plomb qui, asso-ci souvent au zinc, fournit les meilleurs types de
filons remplissage hydrothermal rgulier.
L'valuation de la valeur d'un filon comprend : d'une part,
l'apprcia-tion de l'paisseur rduite du filon, ou de sa valeur par
mtre carr de surface, ainsi que de sa longueur (la profondeur tant
forcment une in-connue, mais devant tre suppose limite); puis,
l'estimation de la teneur en plomb et en argent, laquelle on peut
arriver, suivant les cas, par la prparation mcanique; enfin, par
contre, le devis des dpenses corres-pondantes.
On apprcie, en gnral, un filon d'aprs la valeur du minerai
contenu dans un mtre carr de surface, suivant le plan du filon: la
mme base tant adopte pour le calcul des dpenses. A cet effet, on
supposera rap-proches l'une de l'autre et juxtaposes les plaquettes
compactes de subs-tances utiles, galne et blende, comprises dans la
largeur du filon, que nous admettrons tre lui-mme plus troit qu'une
galerie ordinaire de mine (1,20 m 1,80 m) 1. On conoit ainsi un
filon idal, dont l'paisseur est nomme paisseur rduite2. Quelle que
soit cette paisseur rduite, les dpenses d'exploitation resteront
les mmes par mtre d'avancement et par mtre de hauteur, donc par
mtre carr de surface de filon, puisqu'il faudra toujours faire une
galerie assez large pour que l'ouvrier puisse y travailler ; nous
n'avons donc qu' rechercher la valeur du minerai con-tenu dans ce
mtre carr.
Considrons un filon de 8 c m . d'paisseur rduite, dont 1,3 en
galne et 6,7 en blende, il contiendra, par mtre carr : 1,3 X 10000
X 7,5 gr. , soit 97,5 kg. de galne 86,6 p. 100 et 6,7 X 10 000 X 4,
soit 268 kg. de blende 66,9 p . 100: 10000 tant le nombre de
centimtres carrs
1 Dans le cas contraire, il faudrait videmment en tenir
compte.
2 Dans la plupart des fdons, o les minerais sont plus ou moins
irrgulirement
distribus, l'paisseur rduite ne peut tre connue avec un peu
d'exactitude qu' la suite d'une exploitation ayant port au moins
sur quelques mtres de longueur et sui-vie d'une prise d'essai
mthodique, ou d'une prparation mcanique relle. L'chan-tillonnage
pratiqu sur un front de taille ne donne que des rsultats dfectueux,
peine prfrables au calcul mental que peut faire un mineur expriment
d'aprs la simple inspection.
-
contenus dans un mtre carr, 7,5 le poids spcifique d'une galne
thori-que 86,6 p. 100 et 4 celui d'une blende 66,9 p. 100 l .
Chaque centi-mtre d'paisseur de galne thorique correspondrait, en
particulier, dans cette valuation, 75 kg.
Mais il faut tenir compte des pertes d'exploitation et de
lavage. Celles-ci sont trs variables, comme nous l'expliquerons
plus loin, suivant la nature du minerai et les procds de prparation
mcanique. Si on les estime, en moyenne, 20 p. 100 pour la galne, on
voit que le centi-mtre d'paisseur donne seulement, par mtre carr,
0,8 X 75 ou 60 kg.
De plus, on n'enrichit pas ordinairement le minerai jusqu'
obtenir de la galne pure. Au lieu d'arriver une galne thorique
tenant 86,6 p. 100 de plomb, on n'obtient qu'une galne marchande
une teneur de 69 p. 100, par exemple ; ds lors, le rendement par
centimtre d'paisseur rduite et mtre carr de surface devient, en
ralit, dans ce cas :
En multipliant, ds lors, ce rendement par l'paisseur rduite et
le prix de la galne obtenue, ajoutant la valeur de l'argent contenu
avec les dfal-cations ordinaires et faisant un calcul semblable
pour la blende, on aura la valeur du filon au mtre carr en un
point; et, si on a eu soin de noter les paisseurs rduites au fur et
mesure de l'avancement des galeries en direction et en inclinaison,
on sauraapproximativement la valeur reprsen-te par les massifs
ainsi dcoups.
Mais nous venons de supposer implicitement que nous connaissions
les teneurs en plomb et en argent finales, teneurs absolument
dpendantes de la formule de la prparation mcanique, qui, d'autre
part, interviendra dans la quotit des dpenses. Il faut donc ind