REPUBLIQUE DU BENIN *=*=*=*=*=*= MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE *=*=*=*=*= UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI *=*=*=*=*= FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION *=*=*=*=**=**= Option : Gestion des Projets et Développement Local 8 ème Promotion (2008-2009) Réalisé et soutenu par : Ghislain Wilfrid BOHOUN Décembre 2010 Thème
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Gestion Efficace de l'Espace Urbain Face Aux Activites Informelles a Cotonou
Le développement économique local est un processus qui démarre avec l’urbanisation (A. FLOQUET, 2008). Mais la croissance des villes, combinée à un contexte de désengagement de l'Etat, a conduit à l'exclusion de nombreux acteurs urbains issus de l'exode rural. La plupart de ces acteurs, dans une stratégie de survie, s’adonnent à des activités qui relèvent généralement de l'économie dite informelle ou du secteur informel. Le présent travail de recherche se propose d’analyser les problèmes que créent ces activités économiques non formelles sur la Commune de Cotonou à travers une étude intitulée : « Gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou ».
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REPUBLIQUE DU BENIN *=*=*=*=*=*=
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
*=*=*=*=*=
UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI
*=*=*=*=*=
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION *=*=*=*=**=**=
Option : Gestion des Projets et Développement Local
8ème Promotion (2008-2009)
Réalisé et soutenu par :
Ghislain Wilfrid BOHOUN
Décembre 2010
Thème
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par BOHOUN Ghislain Wilfrid
AVERTISSEMENT
LA FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION N’ENTEND DONNER AUCUNE APPROBATION NI
IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS CE
MEMOIRE ; CES OPINIONS DOIVENT ETRE CONSIDEREES
COMME PROPRES A LEUR AUTEUR.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN
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DEDICACE
A
La mémoire de ma mère Pétronille DOVONON Je dédie ce travail.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN
i
REMERCIEMENTS Ce travail de recherche n’a été possible que grâce au concours de
plusieurs personnes qui n’ont ménagé aucun effort pour mettre à notre
disposition leur connaissance.
Nos remerciements vont notamment à l’endroit de :
Monsieur Thomas HOUEDETE, coordonnateur du programme DESS
Gestion des Projets et Développement Local ;
Monsieur Eric ABIASSI, enseignant à la FASEG ;
Messieurs Maxime AZONDEKON et Expédit LANMADOUCELO
respectivement Chef du Service de la Promotion des Micro-Entreprises
et Tourisme et Chef du Service des Ressources Humaines et de la
Formation à la Mairie de Cotonou ;
Messieurs Enock YALCA et Germain HOUNAHO respectivement Chef
du Service des Archives et de la Documentation, et Chef de la Division
des Archives à la Mairie de Cotonou ;
Tous les professeurs qui nous ont encadré tout au long de la formation
universitaire ;
Tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à l’élaboration de ce
travail.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN
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AVANT PROPOS
Le Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG) de
l’Université d’Abomey-Calavi offre une formation pour l’obtention du Diplôme
d’Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) en Gestion des Projets et
Développement Local (GPDL). Cette formation, accessible aux titulaires d’un
diplôme de niveau Maîtrise, a une composante obligatoire d’un stage d’une
durée de trois (03) mois débouchant sur la soutenance d’un mémoire de fin de
formation.
En ce qui nous concerne, ce stage s’est déroulé à la Mairie de Cotonou.
Nos investigations ont porté sur le thème : « Gestion efficace de l’espace
urbain face aux activités informelles à Cotonou ».
Ce thème nous a permis d’apporter notre modeste contribution à une
meilleure gestion de l’espace urbain de Cotonou, dans un contexte de
prédominance du secteur informel.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN
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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
AIMF : Association Internationale des Maires Francophones ANCB : Association Nationale des Communes du Bénin BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest BRVM : Bourse Régionale des Valeurs Mobilières de l’Afrique de
l’Ouest CAPOD : Projet de renforcement des capacités en Conception et Analyse
des Politiques de Développement CNHU-HKM : Centre National Hospitalier Universitaire – Hubert Koutoucou
Maga CNSS : Caisse Nationale de Sécurité Sociale DESS : Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées DPDM : Direction de la Prospective et du Développement Municipal DSAJ : Direction des Services Administratifs et Juridiques DSAP : Direction des Services A la Population DSEF : Direction des Services Economiques et Financiers DST : Direction des Services Techniques FASEG : Faculté des Sciences Economiques et de Gestion GPDL : Gestion des Projets et Développement Local IGN : Institut Géographique National INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique OCDE : Organisation de Coopération et de Développement
Economiques PDC : Plan de Développement Communal PDM : Partenariat pour le Développement Municipal PRODECOM : Programme d’Appui au démarrage des Communes RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat SMIG : Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti SOGEMA : Société de Gestion des Marchés Autonomes SONEB : Société Nationale des Eaux du Bénin UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine UPI : Unité de Production Informelle
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN
iv
LISTE DES FIGURES Pages
Figure 1: Cotonou et ses limites géographiques ............................................................7
Figure 2: Carte de la ville de Cotonou ..........................................................................8
Figure 3: Découpage administratif de la Commune de Cotonou ................................. 12
Figure 4: Valeur Ajoutée, Impôts et taxes par branche à Cotonou .............................. 30
Figure 5: Rémunération et horaires de travail dans le secteur informel à Cotonou ...... 34
Figure 6: Taux d'enregistrement par type de registre .................................................. 38
Figure 7: Réparation des UPI ne figurant sur aucun registre par catégorie .................. 39
Figure 8: UPI et volonté d'intégrer le secteur formel .................................................. 43
Figure 9: UPI et consentement à payer des impôts sur les bénéfices ........................... 43
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN
v
LISTE DES TABLEAUX Pages
Tableau 1: Caractéristiques démographiques générales ...................................................... 10 Tableau 2: Arrondissements de Cotonou ................................................................................ 11 Tableau 3: Structure du budget de la Mairie de Cotonou .................................................... 14 Tableau 4: Structure du PLB de Cotonou ............................................................................... 25 Tableau 5: Structure par branche des UPI de Cotonou ........................................................ 26 Tableau 6: Organisation du travail dans le secteur informel à Cotonou ........................... 32 Tableau 7: Structure du capital du secteur informel à Cotonou ......................................... 36 Tableau 8: Raisons du non enregistrement des UPI ............................................................. 40 Tableau 9: Modes de règlement des litiges entre le secteur informel et l'Etat................. 41 Tableau 10: Détermination des problématiques possibles................................................... 49 Tableau 11: Synthèse des approches génériques applicables par problème .................... 56 Tableau 12: Tableau de bord de l’étude sur : « Gestion efficace de l’espace urbain face
aux activités informelles à Cotonou » ............................................................. 64 Tableau 13: Répartition de l’échantillon par catégorie d’activités .................................... 76 Tableau 14: Tri à plat relatif à une hypothèse de recherche ................................................ 79 Tableau 15: Test d’adéquation au modèle théorique des avis partagés ............................ 80 Tableau 16: Répartition des UPI interviewées suivant les causes de la congestion du
trafic urbain .......................................................................................................... 85 Tableau 17: Répartition des UPI interviewées suivant les causes de l’occupation
anarchique du domaine public municipal ....................................................... 86 Tableau 18: Répartition des UPI interviewées suivant les causes du déficit de collecte
et de traitement des déchets solides ménagers .............................................. 87 Tableau 19: Répartition des Cadres de la Mairie interviewés suivant les causes de la
congestion du trafic urbain ................................................................................ 88 Tableau 20 : Répartition des Cadres de la Mairie interviewés suivant les causes de
l’occupation anarchique du domaine public municipal ............................... 89 Tableau 21: Répartition des Cadres de la Mairie interviewés suivant les causes du
déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers ............. 90 Tableau 22: Test d’adéquation au modèle théorique relatif à la congestion du trafic
urbain ..................................................................................................................... 92 Tableau 23: Test d’adéquation au modèle théorique relatif à l’occupation anarchique
du domaine public municipal ............................................................................ 93 Tableau 24: Test d’adéquation au modèle théorique relatif au déficit de collecte et de
traitement des déchets solides ménagers ........................................................ 95 Tableau 25: Eléments du diagnostic ........................................................................................ 96 Tableau 26: Synthèse de l’étude sur la gestion efficace de l’espace urbain face aux
activités informelles à Cotonou ...................................................................... 104
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN
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GLOSSAIRE DE L’ETUDE
Activité informelle :
Une activité informelle se définie généralement comme une activité
économique se réalisant en marge de la législation pénale, sociale et fiscale ou
qui échappe à la Comptabilité Nationale. Elle peut être assimilée à une unité de
production dépourvue de numéro statistique et/ou de comptabilité écrite
officielle (INSAE, 2002).
Commune :
La Commune est une collectivité territoriale administrée par un Maire
assisté d’un conseil municipal (LAROUSSE, 2008). Au Bénin, la Commune se
définit comme une collectivité territoriale décentralisée dotée de la personnalité
juridique et de l’autonomie financière. Ses limites géographiques sont celles de
la sous-préfecture ou de la circonscription urbaine qui existait jusqu’en 2002
(Loi n°97-028 du 15 janvier 1999 portant organisation de l’administration
territoriale de la République du Bénin).
Congestion du trafic :
La congestion du trafic se définit comme étant une situation où les usagers
des transports ne peuvent pas se déplacer comme ils y sont habitués ou comme
ils le souhaitent (OCDE, 1999). Il s’agit d’un encombrement de la circulation
routière. La congestion du trafic est encore désignée par les termes "congestion
routière" ou "embouteillage".
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN
vii
Déchets solides ménagers :
Les déchets solides ménagers désignent l’ensemble des résidus solides
issus de la vie quotidienne et familiale1. Ils regroupent :
Déchets spéciaux : il s’agit des déchets provenant de l'activité des
ménages qui ne peuvent être pris en compte par la collecte usuelle des
ordures ménagères, sans créer de risques pour les personnes ou pour
l'environnement (piles, batteries, toxiques),
Déchets verts : il s’agit de déchets biodégradables (tontes de pelouse,
branchages, feuilles),
Objets encombrants : il s’agit des déchets volumineux que l'on ne peut pas
mettre dans la poubelle habituelle : vieux meubles, ferrailles, literie,
jouets, etc.,
Ordures ménagères : Déchets issus de l'activité domestique des ménages
et peuvent faire l’objet d’un tri sélectif.
Développement économique local :
Le développement économique local est un processus de création de
meilleures conditions pour la croissance économique et la création d'emplois à
partir des potentialités d’une localité. C’est la résultante des activités
d’entreprises, même très petites, produisant localement des biens et services.
Domaine public :
Le domaine public est, classiquement, tout espace affecté soit à l’usage du
public, soit à un service public ou tout bien (espaces physiques ou meubles)
appartenant à des collectivités administratives et à des établissements publics,
1 COMMUNAUTE DE COMMUNES DE L’AIRE CANTILIENNE (2010) « Environnement : déchets Ménagers ».
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN
viii
lorsqu’ils sont mis à la disposition directe du public usager (J. AGBALI et C.
MEGBEDJI, 2008).
Espace urbain :
« L’espace urbain se définit, au sens strict, comme l’ensemble des
parcelles bâties ou revêtues, c’est-à-dire les parcelles portant des bâtiments ou
majoritairement couvertes d’un revêtement empêchant la végétation (dallage,
ciment) ou de sol majoritairement tassé pour assurer la circulation (cour,
marché). » (P. TRICAUD, 1996). La notion d’espace urbain est généralement
assimilée à celle de ville.
Gestion efficace :
La gestion efficace est une gestion basée sur l’efficacité, c’est-à-dire
l’atteinte des objectifs. Pour apprécier si une gestion est efficace ou non, les
résultats obtenus sont comparés aux objectifs préalablement fixés.
Municipalité :
La municipalité est généralement entendue comme le territoire soumis à
une organisation municipale ou l’ensemble formé par le Maire et ses Adjoints
(LAROUSSE, 2008). Au Bénin le terme municipalité est réservé aux trois
Communes à statut particulier que sont Cotonou, Porto-Novo et Parakou.
Pré-collecte des déchets
La pré-collecte est une pratique largement répandue dans les pays en
développement. Il s’agit d’une collecte primaire des ordures et de leur
évacuation, effectuées au moyen de tricycles ou de charrettes à traction animale
ou humaine, depuis les parcelles jusqu’à des points de regroupement désignés.
Elle est particulièrement utile pour les quartiers inaccessibles aux véhicules
conventionnels de collecte des ordures.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN
ix
SOMMAIRE Pages
INTRODUCTION GENERALE ........................................................ 1
PARTIE I : PRESENTATION DE LA COMMUNE DE COTONOU ET DU SECTEUR INFORMEL .......... 4
CHAPITRE 1 : PRESENTATTION GENERALE DE LA COMMUNE DE COTONOU ET ETAT DES LIEUX ..............................................................................................5
Section 1 : PRESENTATION GENERALE DE LA COMMUNE DE COTONOU ....................5 Section 2 : EVALUATION DES ELEMENTS DE L’ETAT DES LIEUX DE BASE ET LEUR
CHAPITRE 2 : PRESENTATION DU SECTEUR INFORMEL A COTONOU ......................... 24 Section 1 : AMPLEUR ET PRINCIPALES ACTIVITES DU SECTEUR INFORMEL ........... 24 Section 2 : EVALUATION DES ELEMENTS DE L’ETAT DES LIEUX ET LEUR
PARTIE II : CADRE THEORIQUE, METHODOLOGIE, RESULTATS ET SUGGESTIONS ......................... 47
CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ........... 48 Section 1 : PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES ......................................... 48 Section 2 : REVUE DE LITTERATURE ET METHODOLOGIE DE RECHERCHE ............. 65
CHAPITRE 2 : PRESENTATION DES RESULTATS, VERIFICATION DES HYPOTHESES ET SUGGESTIONS .......................................................................................... 84
Section 1 : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS .......................................... 84 Section 2 : VERIFICATION DES HYPOTHESES ET SUGGESTIONS ................................. 91
CONCLUSION GENERALE ......................................................... 107
ANNEXES ....................................................................................... i
TABLE DES MATIERES .............................................................. xii
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 1
INTRODUCTION GENERALE Depuis l’indépendance obtenue en 1960, la priorité du Bénin, comme bon
nombre de pays africains, est de forger un Etat fort afin d’assurer aux
populations des conditions de vie meilleures. Après la crise économique des
années 1980, le désengagement imposé à l’Etat et son intervention très limitée
sur le quotidien des populations le poussent à enclencher le processus de la
décentralisation qui n’a été effective qu’en 2003. C’est à partir de ce moment
que l’attention a commencé à être focalisée sur le développement au niveau
local.
Le développement économique local est un processus qui démarre avec
l’urbanisation (A. FLOQUET, 2008). Mais la croissance des villes, combinée à
un contexte de désengagement de l'Etat, a conduit à l'exclusion de nombreux
acteurs urbains issus de l'exode rural. La plupart de ces acteurs, dans une
stratégie de survie, s’adonnent à des activités qui relèvent généralement de
l'économie dite informelle ou du secteur informel.
Ainsi, la présence d’une multitude de petites activités, se déroulant en
marge des cadres institutionnels et en dehors des normes traditionnelles de
production ou d’emploi, est rapidement apparue comme une réalité socio-
économique incontournable des zones urbaines des pays en voie de
développement. Il est très fréquent, lorsqu’on visite une « grande ville »
africaine, d’être littéralement ému et stupéfait devant le comportement des
vendeurs, des réparateurs, des transporteurs, des cireurs de chaussures etc. A
l’approche d’un piéton ou d’une voiture, des groupes de jeunes personnes voire
d’adultes se livrent une course effrénée pour exhiber ce qu’ils vendent. Ils sont
prêts à converser avec tout passant, dans l’espoir que l’échange débouche sur
l’achat de ce qu’ils proposent. Et ceux-là se rencontrent partout, aux abords des
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 2
rues, dans les marchés centraux et périphériques et même parfois dans les
administrations et domiciles privés.
La Commune de Cotonou, principale ville et capitale économique du
Bénin n’échappe pas à cette réalité. Elle demeure incontestablement une ville où
se côtoient un très dynamique secteur privé structuré et un secteur informel
grandissant. Elle abrite 10%2 de la population totale et est le principal lieu
d’exercice des activités économiques. Le chiffre d’affaires annuel du secteur
informel non agricole à Cotonou a atteint 532 milliards3 de francs CFA au cours
de l’exercice 2000/2001 (Novembre 2000/ Octobre 2001).
Les activités informelles créent de nombreux problèmes à la gestion
efficace de l’espace urbain qu’est Cotonou. Ces problèmes sont entre autres : la
congestion du trafic urbain, l’occupation anarchique du domaine public
municipal, puis le déficit de collecte et de traitement des déchets solides
ménagers. Il en résulte une gestion non efficace de l’espace urbain face aux
activités informelles à Cotonou.
Le présent travail de recherche se propose d’analyser les problèmes que
créent ces activités économiques non formelles sur la Commune de Cotonou à
travers une étude intitulée : « Gestion efficace de l’espace urbain face aux
activités informelles à Cotonou ».
En choisissant de mener des réflexions sur la gestion efficace de l’espace
urbain face aux activités informelles à Cotonou, nous envisageons contribuer à
la résolution d’une préoccupation majeure des autorités de la Mairie de Cotonou.
Ce travail permettra d’apporter la lumière sur les actes de gestion que peut poser
la municipalité à l’endroit du secteur informel dans le but du développement
économique local. Il s’agira donc d’identifier les facteurs de l’inefficacité
2 INSAE (2002) « Recensement Général de la Population et de l’Habitation : 3ème édition ». Cotonou : INSAE. 3 INSAE (2002) « Le secteur informel dans l’agglomération de Cotonou ». Cotonou : INSAE, p. 27.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 3
observée et de contribuer à une meilleure gestion de l’espace urbain dans un
contexte de prédominance des activités informelles.
L’ossature de cette étude comprend quatre chapitres répartis en deux
parties que sont la présentation de la Commune de Cotonou et du secteur
informel d’une part, et le cadre théorique, la méthodologique, les résultats et
suggestions d’autre part. Ainsi, après un aperçu général de la Commune de
Cotonou et des activités informelles qui s’y déroulent, nous nous attarderons sur
la problématique, les objectifs et hypothèses de l’étude, la présentation de la
méthodologie adoptée, la présentation des résultats d’enquêtes, la vérification
des hypothèses et enfin nous formulerons des suggestions.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 4
PARTIE I : PRESENTATION DE LA COMMUNE DE COTONOU ET DU SECTEUR INFORMEL
Cette partie traitera dans un premier chapitre de la présentation générale
de la Commune de Cotonou et de l’état des lieux puis dans un second chapitre
de la présentation du secteur informel à Cotonou.
PARTIE I :
PRESENTATION DE LA COMMUNE DE COTONOU ET DU
SECTEUR INFORMEL
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 5
CHAPITRE 1 : PRESENTATTION GENERALE DE LA COMMUNE DE COTONOU ET ETAT DES LIEUX
Cotonou, l’une des soixante dix-sept (77) Communes du Bénin, a ses
particularités. Le présent chapitre aborde en section 1, la présentation générale
de la Commune de Cotonou puis en section 2, l’évaluation des éléments de l’état
des lieux de base et leur inventaire.
Section 1 : PRESENTATION GENERALE DE LA COMMUNE DE COTONOU
La présente section va passer en revue, l’historique, les caractéristiques
physiques et démographiques puis l’organisation, les principales infrastructures
et le budget de la Mairie de Cotonou. Le but poursuivi ici est de présenter le
milieu d’étude.
Paragraphe 1 : Historique, caractéristiques physiques et démographiques
Cotonou, qui est la capitale économique du Bénin, a une histoire. Sa
position géographique est particulière et ses caractéristiques démographiques
font d’elle la ville la plus peuplée du pays.
I- Bref historique Située sur le Golfe de Guinée, Cotonou s’étend entre le cordon littoral de
l’Atlantique et le lac NOKOUE. Cotonou c’est-à-dire KUTONU ("la lagune de
la mort") tient son appellation, à l’origine, de la couleur rougeâtre des arbres qui
bordaient le NOKOUE et qui laissaient penser à du sang, selon la croyance,
celui des âmes des morts qui descendraient du fleuve OUEME, situé plus à
l’Est, pour se jeter dans la mer Atlantique. Créée sur l’initiative du roi Ghézo
d’Abomey en 1830 pour des besoins liés essentiellement à la traite négrière pour
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 6
laquelle, KUTONU devenu Cotonou servait de point de transit et
d’embarquement.
Porte océane du Bénin ex Dahomey dont elle est la première ville,
l’origine de Cotonou, liée à l’emprise des rois d’Abomey sur le littoral
Atlantique depuis le XVIIIème siècle, se trouve ancrée dans le plein champ de
l’histoire de l’esclavage et de la colonisation. A la fin du 19 siècle, Cotonou
s’est développée à partir de quelques villages de pêcheurs situés à l’Est et à
l’Ouest de la lagune. En 1888, le territoire de la ville a été cédé à la France par le
roi d’Abomey, ce qui eut pour effet l’accélération du processus de son
développement.
Bâtie au-dessous du niveau de la mer sur un terrain sablonneux et
marécageux, cause de l’inondation dont la ville est sujette en saison de grande
pluie, le plan architectural de la ville de Cotonou est typique de l’urbanisation
africaine peu européanisée. Ville cosmopolite, Cotonou réunit toutes les ethnies
du pays. A partir du noyau originel Toffin, peuple lacustre, la cité s’est
progressivement enrichie de toutes les ethnies du Bénin. Certains quartiers en
portent la marque.
Aujourd’hui, Cotonou est devenue une représentation du Bénin en
miniature et sa croissance accélérée est entrain de donner naissance à une vaste
« région urbaine » allant de Porto- Novo jusqu’à Ouidah et Abomey-Calavi. Elle
est non seulement le principal centre économique du Bénin, mais également le
centre politique et administratif du pays.
Suite à la réforme administrative et territoriale dont l’aboutissement a été
l’élection communale et municipale organisée en 2002, la ville de Cotonou
dispose d’une administration locale décentralisée depuis 2003. Malgré sa petite
superficie, 79 Km², elle est l’unique ville du Bénin dont le périmètre correspond
à une circonscription territoriale. Le département du Littoral est la preuve s’il en
fallait de son importance.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 7
II- Caractéristiques physiques et climatiques de la Commune Les caractéristiques physiques d’une Commune sont importantes lors de
sa présentation. Nous aborderons ici la superficie, les limites géographiques et
quelques particularités de Cotonou.
A- Superficie et limites géographiques :
La ville de Cotonou couvre une superficie de 79 km2. La ville est située
sur le cordon littoral qui s’étend entre le lac Nokoué, sur lequel se situe la
Commune de Sô-Ava et l’océan Atlantique.
Elle est limitée :
- au Nord par le lac Nokoué qui abrite la Commune de Sô-Ava,
- au Sud par l’Océan Atlantique,
- à l’Ouest par la Commune d’Abomey-Calavi,
- à l’Est par la Commune de Sèmè-Kpodji.
La ville de Cotonou est positionnée au croisement des parallèles 6°20 et
6°24 de latitude Nord et des méridiens 2°20 et 2°29 de longitude Est (IGN, cité
par G. BOKO, 2006).
Figure 1: Cotonou et ses limites géographiques
Source : WIKIMEDIA FOUNDATION
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 8
B- Particularités physiques et climat de la Commune
Cotonou est constituée de sables alluviaux d’environ cinq mètres de
hauteur maximale, le relief du cordon a deux caractéristiques principales :
- dépressions longitudinales parallèles à la côte ;
- bas-fonds érodés par l’écoulement des eaux pluviales qui communiquent
avec le lac.
Le site est coupé en deux par le chenal appelé "lagune de Cotonou",
communication directe entre le lac et la mer, creusé par les Français en 1885. La
liaison entre les deux parties de la ville est assurée par trois ponts. La nappe
phréatique se trouve à proximité de la surface du sol. Cette situation est à la base
de la présence de zones marécageuses dans la ville.
La carte ci-après montre la Commune avec ces plans d’eau et ses
principaux axes routiers et de chemins de fer.
Le climat est de type équatorial avec une alternance de deux saisons
pluvieuses et de deux saisons sèches :
Figure 2: Carte de la ville de Cotonou
Source : JOLOME (www.jolome.com)
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 9
- une grande saison des pluies de mi- mars à mi- juillet ;
- une petite saison sèche de mi- juillet à mi- septembre ;
- une petite saison des pluies de mi- septembre à mi- novembre ;
- une grande saison sèche de mi- novembre à mi- mars.
Les précipitations ont lieu principalement entre mars et juillet avec un pic
en juin (300 à 500 mm). Les températures moyennes mensuelles varient entre 27
et 31 degrés centigrades. Les écarts entre le mois le plus chaud et le mois le
moins chaud ne dépassent pas 3,2 degrés à Cotonou, alors que cette variation se
situe à 3,8 degrés dans le nord du pays. Les mois de février à Avril sont les plus
chauds et les mois de juillet à septembre sont les plus frais.
III- Caractéristiques démographiques
La population de la ville de Cotonou est de 665 100 habitants au troisième
recensement général de la population et de l’habitation en février 2002. On y
dénombre 94,5 hommes pour 100 femmes. Son poids démographique est de
9,82% de la population du pays avec une densité de 8419 habitants au km2.
Selon le Recensement Général de la Population et de l’Habitat effectué par
l’INSAE en 2002, les ethnies rencontrées sont : les Fon (32,9%), les Goun
(15,2%). On trouve également les Mina et les Yoruba pour respectivement
(5,9%) et (5,5%). La Commune de Cotonou est marquée du point de vue des
religions par les catholiques (57,8%), l’islam (14,2%). Les autres chrétiens et les
célestes sont respectivement (4,4%) et (7,8%).
Le tableau ci-après présente les caractéristiques démographiques
générales de la Commune.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 10
Indicateurs Valeurs Sources Population actuelle 665 100 INSAE, RGPH 2002 Population en 2010 1 364 911 habitants ONG Oxfam Québec, 2008 Taux de croissance démographique 2,17%
INSAE, RGPH 2002
Population de - 15 ans 34,1% Population de - 15 ans scolarisée 78,6% 15-59 ans 62,7% 35 à 60 ans 34% 60 ans et + 3,3% Taux de chômage 2,3% Taille moyenne des ménages 4,31%
Paragraphe 2 : Organisation, infrastructures accélératrices des activités économiques et budget
L’organisation, les principales infrastructures et le budget de la Mairie
constituent des caractéristiques fondamentales de la Commune de Cotonou que
nous examinons dans ce paragraphe.
I- Organisation et fonctionnement
L’organisation et le fonctionnement de la Mairie de Cotonou confère un
statut particulier à la Commune.
A- Organisation administrative et statut
En application de la loi N° 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation
des Communes en République du Bénin, en son article 12, le Conseil Municipal
de Cotonou est composé de quarante cinq (45) Conseillers Municipaux élus au
suffrage universel direct, pour un mandat de cinq (05) ans. Le Conseil Municipal
est l’organe délibérant de la Commune et a à sa tête le Maire qui est assisté de
trois (03) Adjoints directs.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 11
La ville de Cotonou est une Commune régit par un statut particulier
d’administration décentralisée conformément à la loi N° 97- 029 du 15 janvier
1999 portant organisation des Communes en République du Bénin et à la loi
N°98-005 du 15 janvier 1999 portant organisation des Communes à statut
particulier.
La ville de Cotonou compte 13 arrondissements qui regroupent 145
quartiers de ville. Elle est érigée en un département (Département du Littoral).
Le tableau ci-après présente les 13 arrondissements de la Commune.
Les résultats du troisième Recensement Général de la Population et de
l’Habitat (INSAE, 2002) montrent que 98,9% des populations de Cotonou ont
accès à l’eau potable. Il est prévu à l’horizon 2013, la mise en place d’un cadre
de concertation entre la Mairie et la SONEB6 en vue de l’appropriation
progressive du secteur de l’eau. La ville de Cotonou produit par jour 718 tonnes
de déchets solides ménagers dont environ 500 tonnes sont enlevées par le
système de gestion mis en place par la Mairie. Il y a donc un déficit de collecte
et de traitement des déchets solides ménagers.
6 Mairie de Cotonou (2008) « Plan de développement de la ville de Cotonou », p. 53
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 19
Une étude réalisée par le cabinet Canadien LAVALIN en 1994 a révélé
que Cotonou est constituée d’un tiers (1/3) de zones inondables, un tiers (1/3) de
bas-fonds et un tiers (1/3) de zones sèches. Suite à cette étude, il a été procédé à
la délimitation des zones interdites à l’urbanisation. Mais les populations s’y
sont installées, occupant ainsi anarchiquement les bas-fonds et autres zones
inondables. Cette situation occasionne des inondations régulières dans la ville
malgré la construction de collecteurs entreprise depuis 2003 par la Mairie.
Suite à la saturation des cimetières existants (Akpakpa et PK14 route de
Ouidah) un nouveau cimetière est construit et géré à Somè. Des efforts sont
déployés dans le cadre de l’embellissement de la ville à travers des espaces
verts qui sont aménagés et entretenus. Cependant, les résultats de l’étude
réalisée par SERHAU-SA en 2006 sur la ville de Cotonou7 ont montré que le
niveau de pollution atmosphérique dans la ville est élevé (72%).
Au moins 10% des populations de Cotonou (soit l’effectif des habitants du
13ème arrondissement) vivent dans des conditions d’hygiène précaires et sont
exposées à des risques élevés8. Les maladies les plus courantes sont le
paludisme, la diarrhée, les affections gastro-intestinales. Le paludisme
représente environ 40% des cas de consultation, les affections respiratoires
aiguës 29%, les affections gastro-intestinales 15% etc. Il est à noter également
une absence de règlementation concernant l’assainissement individuel.
IV- Constats sur les investissements économiques et les services marchands
Il est question ici d’examiner les actes de gestions que sont : la
construction, l’équipement, la réparation, l’entretien et la gestion des marchés et
abattoirs, la promotion du tourisme, la promotion des activités économiques.
7 SERHAU-SA (2006) « Perception de l’image du Maire et attentes des populations de Cotonou ». 8 INSAE (2002) « Recensement Général de la Population et de l’Habitat, 3ème édition ».
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 20
Les statistiques disponibles (Mairie de Cotonou, 2008) révèlent que la
Commune dispose d’un abattoir, d’un centre d’affaires à Ganhi et de quarante
(40) marchés dont ceux Dantokpa, de Gbogbanou et de Ganhi. Malgré les
dispositions de l’article 104 de la loi 97 – 029 du 15 janvier 1999, ces trois
marchés sont toujours gérés par la Société de Gestion des Marchés (SOGEMA)
qui est une société appartenant à l’Etat central. La Mairie déploie des efforts en
vue de l’entretien et la gestion de l’abattoir et des marchés qui ne relèvent pas de
la SOGEMA.
Les activités touristiques à Cotonou concernent quelques sites très prisés
tels que le Centre de Promotion de l’Artisanat, les plages, la place des martyres,
la place de l’Etoile rouge, le Palais des congrès et le Centre International de
Conférence. Mais le secteur touristique est inorganisé au niveau de la
Commune.
Dans le cadre de la promotion des activités économiques, la Mairie de
Cotonou a initié en 2008, un projet de soutient aux activités génératrices de
revenu dont l’une des actions est le développement des petites et moyennes
entreprises puis des petites et moyennes industries. Les activités prévues à cet
effet sont : créer des centres de promotion des petites et moyennes entreprises,
appuyer les Chefs d’entreprise à s’installer, appuyer les artisans à développer
des activités, organiser les chefs d’établissement et les artisans à l’écoulement de
leurs produits.
V- Constats sur l’action sociale et la culture
L’action sociale et culturelle se rapporte aux actes de gestion que sont : la
réalisation, l’équipement et la réparation des centres publics de promotion
sociale, des infrastructures publiques culturelles, de jeunesse, de sport et de
loisir.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 21
Faute de moyens, l’action sociale est insuffisante dans la ville. L’aide
aux déshérités et aux sinistrés se limite aux dons de moustiquaires, de
médicaments de premières nécessités et de nattes à l’occasion des inondations et
incendies.
Dans le domaine culturel, la Mairie a opté dans le Plan de Développement
Communal pour le renforcement des activités culturelles, sportives et de
loisirs à travers la construction d’infrastructures de jeux et de loisirs dans les
arrondissements et la promotion de l’émergence des actions concourant qui
facilitent le brassage inter-arrondissement.
VI- Constats sur la coopération intercommunale et la coopération décentralisée
La coopération intercommunale se rapporte à l’association de plusieurs
Communes sur la base d’une convention. Quant à la coopération décentralisée,
elle concerne l’adhésion à des organisations internationales de ville.
La Commune de Cotonou mène des actions intercommunales avec les
Communes voisines de Ouidah, Abomey-Calavi, Sèmè–Podji. A titre d’exemple
il convient de noter : la construction du Lieu d’Enfouissement Sanitaire à
Ouessè (Ouidah) avec l’appui des canadiens pour la gestion des déchets solides
ménagers de Cotonou, la construction du nouveau cimetière de Cotonou à Somè
(Abomey-Calavi), le traitement de la boue humaine de Cotonou à Sèmè – Podji.
Il importe également de mentionner la prise d’arrêtés intercommunaux dans le
cadre du projet de développement urbain de l’agglomération de Cotonou
(Cotonou- Abomey- Calavi- Sèmè – Podji) et la mise en place de comités
techniques dans le cadre de l’élaboration et de la mise en œuvre du Schéma
Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme du « Grand Cotonou ».
A l’extérieur du Bénin, Cotonou a réalisé un jumelage avec les
Communes de Créteil (France), Atlanta (Etats-Unis d’Amérique) et Zilina
(Slovaquie). La ville est également membre des organisations internationales
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 22
de ville telles que l’Association Internationale des Maires Francophones
(AIMF), l’Alliance des Villes (réseau mondial des villes) et Métropolis
(association mondiale des grandes métropoles).
Paragraphe 2 : Inventaire des éléments de l’état des lieux Après avoir fait une étude minutieuse de la Commune de Cotonou à
travers ses actes de gestions, il ressort que celle-ci présente des atouts majeurs et
des problèmes.
I- Inventaire des atouts
La gestion de la Commune de Cotonou présente un certain nombre
d’atouts à savoir :
1. L’existence d’un plan de développement communal ;
2. L’existence des documents de planification ;
3. L’allègement de la procédure de délivrance des permis d’habiter ;
4. Le niveau relativement élevé de l’aménagement urbain ;
5. L’accès à l’eau potable ;
6. La délimitation des zones interdites à l’urbanisation ;
7. L’existence de cimetières construits et gérés ;
8. L’aménagement et l’entretien des espaces verts ;
9. L’existence d’abattoir, de centre d’affaires et de marchés entretenus ;
10. L’existence de projet de développement des petites et moyennes entreprises
puis des petites et moyennes industries ;
11. Le renforcement des activités culturelles ;
12. La coopération intercommunale ;
13. La coopération décentralisée.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 23
II- Inventaire des problèmes
Les problèmes liés à la gestion communale de Cotonou handicapent
lourdement le développement de la ville. Ils peuvent être énumérés comme suit :
1. La lourdeur du processus de délivrance des permis de construire ;
2. L’insuffisance de promotion immobilière par la Mairie ;
3. L’occupation anarchique du domaine public municipal ;
4. L’insuffisance de feux tricolores et de panneaux de signalisation ;
5. L’état embryonnaire des réseaux d’eau, d’électricité, d’éclairage et de
téléphone ;
6. L’inexistence de centres d’écoute publique dans la ville ;
7. La congestion du trafic urbain ;
8. Le déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers ;
9. La fréquence des inondations ;
10. La pollution atmosphérique ;
11. La précarité des conditions d’hygiène et les risques de maladies ;
12. L’absence de règlementation concernant l’assainissement individuel ;
13. L’inorganisation du secteur touristique ;
14. L’insuffisance de l’action sociale.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 24
CHAPITRE 2 : PRESENTATION DU SECTEUR INFORMEL A COTONOU
Faute d'instruments de connaissance appropriés, les pouvoirs publics
adoptent les positions les plus contradictoires à l'égard du secteur informel. Ils
oscillent entre une attitude répressive et une bienveillante mansuétude.
Ce deuxième chapitre présente le secteur informel à Cotonou à travers
deux sections. La section 1 traite de l’ampleur du secteur informel et des
principales activités du secteur ; tandis la section 2 procède à un état des lieux
sur le secteur.
Section 1 : AMPLEUR ET PRINCIPALES ACTIVITES DU SECTEUR INFORMEL
L’importance du secteur informel dans une ville comme Cotonou n’est
plus à démontrer. Cette section traite d’une part de l’ampleur du secteur
informel dans l’économie locale et, d’autre part des principales activités du
secteur.
Paragraphe 1 : Ampleur du secteur informel
Le secteur informel à Cotonou est très hétérogène, tant au niveau des
activités que de leur mode d'organisation. Sur la base de cette hétérogénéité, les
sous-secteurs suivants sont distingués :
- un sous-secteur informel moderne : il regroupe des branches d'activités
appartenant à l'artisanat, les services et le commerce de gros et de détail. Il
est constitué par de véritables entreprises viables qui cherchent à échapper
aux contraintes de l'administration ;
- un sous-secteur des micro-entreprises : il comprend des opérateurs ayant
reçu une formation, dans un centre professionnel ou par apprentissage
auprès d'un patron ou d'un parent et qui exercent dans le secteur de
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 25
l'artisanat, du commerce et des services. Ces entreprises sont des sociétés
de personnes peu capitalisées et travaillant avec une technologie
élémentaire. Les entrepreneurs peuvent travailler à domicile, hors
domicile ou être des marchands ambulants. Ce sous-secteur, tout comme
les autres secteurs d'activités, subit aussi une mutation du fait de
l'évolution de la société béninoise : c'est le cas des taxis-motos, de la
restauration rapide et de l'artisanat d'art.
La part du secteur informel progresse. La croissance annuelle moyenne du
PLB informel à Cotonou est de 0,29%9. Le tableau ci-après présente les poids
des différentes composantes du Produit Local Brut (PLB) de Cotonou de 1990 à
2025.
Tableau 4: Structure du PLB de Cotonou
Libellé 1990 2005 2015 2025
Secteur primaire 1% 1% 1% 1%
Secteur non primaire informel 44% 50% 45% 43%
Secteur non primaire moderne 54% 49% 54% 56%
Secteur non primaire total 99% 99% 99% 99%
Produit Local Brut (PLB) 100% 100% 100% 100%
Montant du PLB à prix courant (en milliards de francs CFA) 470 629 1 242 2 268
Source : PDM/DPDM/MCOT/2006 Ce tableau montre que les activités du secteur primaire à Cotonou ne
représentent que 1% du PLB de la Commune. Par contre les activités du secteur
informel non primaire sont considérables et se sont accrues de 44% à 50% entre
1990 et 2005. Face aux difficultés d’emploi, le poids du secteur informel a ainsi
atteint la moitié du PLB en 2005.
9 Taux de croissance annuelle moyenne calculé sur la période 1990-2005 ; source PDM.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 26
La Mairie de Cotonou, en collaboration avec l’Etat central, prévoit réduire
cette importance du secteur informel afin de ramener son poids à 45% en 2015
puis à 43% en 2025.
Paragraphe 2 : Principales activités du secteur informel
L'agglomération de Cotonou compte 206.160 unités de production
informelles10 (UPI) dans les branches marchandes non agricoles. La
décomposition des branches d'activités en trois grands secteurs montre que le
"commerce" compte 49,5% des unités de production, l’"industrie" 21,9% et les
"services" 28,6%.
Tableau 5: Structure par branche des UPI de Cotonou Branche d’activités Effectif Proportion (%)
Les UPI de type "non salariale" sont celles qui n’emploient que des travailleurs non salariés, les UPI "salariales" n’emploient que des salariés et des apprentis rémunérés, et les UPI mixtes combinent les deux types de main-d’œuvre. Le taux de salarisation inclut les salariés proprement dits et les apprentis rémunérés, que l’on peut considérer comme des quasi-salariés.
L’auto-emploi et les micro-unités ont une prédominance écrasante. En
effet, 72% des UPI sont réduites à une seule personne. Environ 7% des UPI
emploient plus de trois personnes tandis que très peu (0,3%) utilisent plus de
huit personnes. Cette distribution, fortement polarisée sur l’auto-emploi, est un
indicateur de la faible capacité d’accumulation d’un secteur informel qui semble
incapable de se développer autrement que par un processus de croissance
extensive, caractérisé par la prolifération des établissements.
Du fait de ta taille réduite des unités informelles et du poids écrasant de
l'auto-emploi, le taux de salarisation (ratio rapportant le nombre de salariés au
nombre total d'actifs) est de 12% (et 11% quand on exclut les apprentis payés).
L'intensité de la relation salariale discrimine assez bien le secteur informel du
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 33
secteur formel où la norme salariale est la règle. Ainsi, les unités informelles
ayant exclusivement recours au salariat ne représentent que 5,1 % des UPI. Le
salarié mensualisé y est majoritaire : environ 82 % des salariés reçoivent un
salaire fixe, alors que, seuls 17,5 % d'entre eux sont rémunérés soit à la tâche ou
par des commissions, soit en fonction de la durée de travail.
Par ailleurs, l’enquête 1-2-3 réalisée par l’INSAE en 2002 a révélé
également que l’absence de protection (contrat écrit et couverture sociale) est
la caractéristique principale des emplois proposés à la main-d’œuvre du secteur
informel).
B- Temps de travail et rémunération
Le temps de travail dans le secteur informel ne respecte pas les normes
légales régissant la durée de travail au Bénin.
Les actifs du secteur informel travaillent en moyenne 48,7 heures par
semaine15. Dans 21% des cas, la durée hebdomadaire du travail varie entre 35 et
48 heures. Pour les autres, le temps de travail varie fortement. Ainsi, si à peine
15% des actifs travaillent moins de 24 heures, ils sont en revanche plus du quart
(27%) à effectuer plus de 60 heures par semaine.
Cette grande hétérogénéité dans la durée du travail peut être interprétée de
diverses manières. C'est un facteur positif, puisqu'il marque la flexibilité d'un
secteur qui peut moduler le recours au facteur travail en fonction des
variations de la demande. Elle donne aussi la possibilité à ceux qui travaillent
peu de mener parallèlement d'autres activités (travaux domestiques, études,
autre emploi, etc.).
Mais en contrepartie, elle est un indicateur du sous-emploi des
ressources humaines dans le secteur informel. En premier lieu, le sous-emploi
visible est très fréquent dans ce secteur. 26% des actifs informels travaillent
15 INSAE (2002). « Le secteur informel dans l’agglomération de Cotonou », p.17.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 34
moins de 35 heures. En second lieu, et paradoxalement, la présence massive
d'horaires très élevés peut aussi être considérée comme un indice de sous-
emploi. Elle met en lumière l'inadéquation entre emploi et rémunération,
puisque cette charge horaire constitue la seule manière d'obtenir un revenu
acceptable, au prix d'une productivité horaire dérisoire. Cette forme de sous-
emploi est particulièrement répandue dans le secteur "commerce" et dans les
"services" (notamment dans la "réparation" avec une masse horaire
hebdomadaire moyenne de 55,4 heures) où les actifs travaillent en moyenne bien
plus que 48 heures par semaine. Il apparaît donc que, si le secteur informel ne
peut être assimilé au sous-emploi, il en constitue l'un des refuges de
prédilection.
La mesure des revenus dans le secteur informel pose de redoutables
problèmes de mesure et d’interprétation. Outre les difficultés à obtenir une
estimation fiable, faute de comptabilité écrite ou de bulletin de paie, la
diversité des statuts et la variabilité des horaires ouvrés rendent délicat le choix
d'un indicateur pertinent.
Figure 5: Rémunération et horaires de travail dans le secteur informel à Cotonou
Source des données : Enquête 1-2-3, phase1 et phase 2, INSAE (2002)
396 411
324
51,648,7
43,8
38
40
42
44
46
48
50
52
54
0
50
100
150
200
250
300
350
400
450
Commerce Service Industrie
Tem
ps (h
eure
s)
Reve
nus (
mill
iers
de
FCFA
)
Revenu mensuel moyen Horaire hebdomadaire moyen
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 35
La rémunération mensuelle moyenne, calculée sur l'ensemble des actifs
du secteur informel, est de 38 200 FCFA. Elle est donc 1,5 fois supérieure au
Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) en vigueur en 2001
correspondant à 25 000 FCFA. En termes de revenu horaire, on obtient 186,9
FCFA en moyenne dans le secteur informel, contre 147,1 FCFA pour le salaire
horaire minimum.
En fait, la rémunération moyenne cache d’importantes disparités. Elle est
fortement tributaire des revenus les plus élevés, et donc assez peu représentative
de la situation réelle de la majorité des travailleurs du secteur informel. Ainsi, si
le revenu mensuel moyen est de 38 200 FCFA, le revenu médian n'est que de
12 000 FCFA par mois. La faiblesse du niveau de ce revenu s'explique par le
grand nombre d'aides familiaux et d'apprentis qui ne perçoivent aucune
rémunération.
Par ailleurs, les femmes qui travaillent dans le secteur informel
pâtissent d'un déficit de revenu très marqué par rapport à leurs
homologues masculins. En moyenne, les hommes perçoivent 71% plus que les
femmes. Ces dernières souffrent d'un double handicap : d'une part, elles exercent
plus souvent des emplois structurellement mal payés (commerces, activités
précaires, etc.), et, d'autre part, même quand elles occupent des postes
équivalents aux hommes, à qualification égale, elles sont victimes de
discriminations de revenus.
III- Constats sur le capital investi Comme le montre le tableau 7, le montant total du capital du secteur
informel, estimé au coût de remplacement, atteint presque 71 milliards de
FCFA. Au niveau agrégé, ce stock est constitué essentiellement de terrains et
locaux, de véhicules puis de machines. La part du capital consacré aux mobiliers
de bureau est relativement faible, même dans la branche "services", où
l'équipement en mobilier dépasse à peine 3% du capital total.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 36
Les branches "autres industries", "transport", "réparation", sont pourvues
d'un volume moyen de capital nettement supérieur à celui des autres secteurs. A
l'autre extrémité. Les "BTP", la "restauration" et le "commerce de détail hors
magasin" en sont peu dotés.
Tableau 7: Structure du capital du secteur informel à Cotonou
Branche d’activités
UPI sans capital
(%)
Montant total
(milliards FCFA)
Montant moyen par UPI ayant un capital (en milliers
Ainsi, moins de 5% des chefs d'UPI déclarent avoir connu des
problèmes avec les agents de l'Etat au cours de l'année écoulée. Les branches
les plus touchées par ces frictions avec les agents publics sont la "réparation",
les "commerces en magasin", la "confection" et surtout les "transports ", où près
de 13% (1 sur 8) des transporteurs se plaignent d'avoir eu maille à partir avec
l'autorité publique.
Lorsqu'un litige survient, le différend se règle par le paiement d'une
amende dans 43% des cas. Le paiement d'un "cadeau", symptôme du
phénomène de la corruption, représente le mode de règlement du conflit
pour 8,5% des chefs d'UPI interpellés par les agents de l'Etat. Il faut
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 42
nuancer ce taux car le règlement à l'amiable ou les autres formes de règlement
qui constitue la majorité des cas (48,5%) pourrait bien cacher l'ampleur des
« cadeaux – amendes » ; c'est-à-dire des amendes payées mais pour lesquelles
l'agent de l'Etat ne délivre aucune pièce en contrepartie. Cette pratique est plus
fréquente dans le "commerce".
Non seulement peu d'UPI ont été importunées par l'Etat, et encore moins
ont dû payer des amendes ou des cadeaux, mais de plus les sommes déboursées
paraissent négligeables. Ainsi le montant moyen des amendes, pour des UPI qui
en ont payées, est de 13 000 FCFA sur l’année ; tandis que le montant moyen
des "cadeaux" atteint à peine 4 000 FCFA. Ce sont les "autres industries"
(notamment la "fabrication de meubles") et le "commerce en magasin" qui
paient le plus cher. Si on rapporte ces montants à l’ensemble du secteur
informel, les amendes auront été de 300 FCFA par UPI dans l’année, et les
"cadeaux" n’ont pas excédé 25 FCFA.
Cela signifie que d'une part, les sanctions monétaires de l'Etat à
l'encontre du secteur informel ne constituent pas une entrave au
développement de leurs activités, et que d'autre part, le détournement de fonds
publics associé à la corruption envers le secteur informel représente un
manque à gagner dérisoire pour les finances publiques.
VII- Constats sur la volonté de formalisation de l’informel Si le secteur informel entretient peu de liens avec l'Etat, et que ce dernier
ne semble pas pousser ses activités hors de la légalité systématiquement par une
action répressive, la question qui se pose est de savoir dans quelle mesure le
secteur informel est prêt à collaborer avec la puissance publique.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 43
Globalement, près du tiers (32%) des chefs d'UPI sont prêts à
enregistrer leur établissement auprès de l'administration. Ce taux est
quasiment identique dans les trois secteurs d’activité. Une analyse plus
approfondie révèle que les plus favorables à la réintégration dans la légalité sont
les UPI salariales, 54% se disant disposées à accepter le cadre légal, contre 30%
parmi les UPI de type familial.
Figure 9: UPI et consentement à payer des impôts sur les bénéfices
Source des données : Enquête 1-2-3, phase1 et phase 2, INSAE (2002)
0%
20%
40%
60%
80%
100%
40% 41%53% 43%
60% 59%47% 57%
Non disposée à payer des impôts sur les bénéfices
Prête à payer des impôts sur le bénéfices
Figure 8: UPI et volonté d'intégrer le secteur formel
Source des données : Enquête 1-2-3, phase1 et phase 2, INSAE (2002)
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Ensemble
Industrie
Services
Commerce
32%
37%
32%
30%
68%
63%
68%
71%
Prête à se faire enregistrer
Non disposée à faire l'enregistrement
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 44
Pris isolément, le consentement à payer des impôts sur le bénéfice
atteint un taux de 43% de l’ensemble des UPI. Les UPI de type salarial sont
plus disposer à payer ces impôts que les autres. En effet, 68% des UPI de type
salarial accepteraient de payer l'impôt sur leur activité contre 41% parmi les UPI
de type familial.
Même si un tiers des chefs d'UPI sont prêts à enregistrer leur
établissement auprès de l'administration, seulement 3% de l'ensemble des UPI
ont essayé de faire les démarches nécessaires. En réalité, un cinquième y verrait
comme principal intérêt un meilleur accès au crédit, un autre cinquième pour un
accès à un meilleur emplacement sur un marché mais en revanche plus d'un tiers
n'y verrait aucun intérêt.
Paragraphe 2 : Inventaire des éléments de l’état des lieux L’étude spécifique du secteur informel dans la Commune de Cotonou
révèle que ce secteur présente des atouts majeurs et des problèmes.
I- Inventaire des atouts
Les atouts majeurs identifiés au niveau du secteur informel à Cotonou
sont :
1. L’importance de la production ;
2. L’existence d’un gisement fiscal potentiel ;
3. La satisfaction des besoins des ménages ;
4. La flexibilité du facteur travail en fonction des variations de la demande ;
5. La possibilité de mener parallèlement d'autres activités ;
6. La supériorité de rémunération mensuelle moyenne au SMIG ;
7. L’importance du capital investi ;
8. La prépondérance des chefs d’unités de production propriétaires du capital ;
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 45
9. Le payement de la patente par quelques unités de production ;
10. La rareté des conflits avec l’Etat ;
11. La faiblesse des sanctions monétaires en cas de conflit avec l’Etat ;
12. La petitesse du manque à gagner pour les finances publiques en cas de
corruption ;
13. La disponibilité à la formalisation dans certains cas.
II- Inventaire des problèmes
Le secteur informel à Cotonou est caractérisé par des problèmes qui
peuvent être énumérés comme suit :
1. La faiblesse du taux de prélèvement fiscal ;
2. La prédominance de micro-unité de production ;
3. La faiblesse du taux de salarisation dans les UPI ;
4. L’absence de protection sociale pour les travailleurs des UPI ;
5. Le non respect du temps réglementaire de travail dans les UPI ;
6. Le sous-emploi des ressources humaines dans les UPI ;
7. L’absence de comptabilité dans les UPI ;
8. La discrimination salariale selon le genre au niveau du secteur informel ;
9. L’abondance du matériel de seconde main dans le capital des UPI ;
10. La méconnaissance des acteurs informels par les services publics ;
11. L’ignorance de la réglementation par les acteurs du secteur informel.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 46
Conclusion partielle
Cette première partie a été consacrée à la présentation du milieu d’étude.
Ainsi, nous avons présenté la Commune de Cotonou et le secteur informel dans
la ville. Nous avons ensuite procédé à l’évaluation des éléments de l’état des
lieux à chaque niveau. Cette évaluation a permis de relever les forces et les
faiblesses au niveau des actes de gestion de la Commune et du secteur informel
spécifiquement. Les problèmes identifiés au terme de cette partie sont :
- La lourdeur du processus de délivrance des permis de construire ; - L’insuffisance de promotion immobilière par la Mairie ; - L’occupation anarchique du domaine public municipal ; - L’insuffisance de feux tricolores et de panneaux de signalisation ; - L’état embryonnaire des réseaux d’eau, d’électricité, d’éclairage et de
téléphone ; - L’inexistence de centres d’écoute publique dans la ville ; - La congestion du trafic urbain ; - L’insuffisance de collecte et de traitement des déchets solides ménagers ; - La fréquence des inondations ; - La pollution atmosphérique ; - La précarité des conditions d’hygiène et les risques de maladies ; - L’absence de règlementation concernant l’assainissement individuel ; - L’inorganisation du secteur touristique ; - L’insuffisance de l’action sociale ; - La faiblesse du taux de prélèvement fiscal ; - La prédominance de micro-unité de production ; - La faiblesse du taux de salarisation dans les UPI ; - L’absence de protection sociale pour les travailleurs des UPI ; - Le non respect du temps réglementaire de travail dans les UPI ; - Le sous-emploi des ressources humaines dans les UPI ; - L’absence de comptabilité dans les UPI ; - La discrimination salariale selon le genre au niveau du secteur informel ; - L’abondance du matériel de seconde main dans le capital des UPI ; - La méconnaissance des acteurs informels par les services publics ; - L’ignorance de la réglementation par les acteurs du secteur informel.
A partir de ces problèmes, nous allons procéder, dans la deuxième partie
de cette étude, au choix de la problématique et à sa résolution sur la base d’une
méthodologie bien précise.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 47
PARTIE II : CADRE THEORIQUE, METHODOLOGIE, RESULTATS ET SUGGESTIONS
Dans cette deuxième partie, le premier chapitre sera consacré au cadre
théorique et à la méthodologie de la recherche. Le second chapitre portera sur la
présentation des résultats, la vérification des hypothèses et les suggestions.
PARTIE II :
CADRE THEORIQUE, METHODOLOGIE,
RESULTATS ET SUGGESTIONS
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 48
CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE
LA RECHERCHE
A partir des problèmes précédemment identifiés, ce chapitre abordera en
section 1, la problématique, les objectifs et les hypothèses, puis en section 2, la
revue de littérature et la méthodologie de recherche.
Section 1 : PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES
Le choix de la problématique et la vision globale de résolution de la
problématique choisie d’une part et, la fixation des objectifs, des hypothèses et
l’élaboration du tableau de bord d’autre part, sont les paragraphes à aborder dans
cette section.
Paragraphe 1 : Choix de la problématique et vision globale de résolution de la problématique choisie
Dans le présent paragraphe, dans un premier temps, nous identifierons les
problématiques possibles et choisirons la problématique à résoudre puis, dans un
second temps nous procéderons à la spécification de la problématique brute et à
la détermination de la vision globale de résolution de la problématique spécifiée.
I- Identification des problématiques possibles et choix de la problématique
Ce sous-paragraphe fait état de la liste des problématiques possibles, du
choix de la problématique et de sa justification.
A- Identification des problématiques possibles
Les problèmes spécifiques énumérés ci-dessus sont regroupés sous
différentes problématiques et présentées comme telles dans le tableau suivant :
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 49
Tableau 10: Détermination des problématiques possibles
Gestion de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou
- Occupation anarchique du domaine public municipal
- Congestion du trafic urbain ; - Déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers ;
- Pollution atmosphérique ; - Faiblesse du taux de prélèvement fiscal.
Gestion non efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou
Problématique de la gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou
Gestion du secteur informel à Cotonou
- Prédominance de micro-unité de production ; - Faiblesse du taux de salarisation dans les UPI ;
- Absence de protection sociale pour les travailleurs des UPI ;
- Non respect du temps réglementaire de travail dans les UPI ;
- Sous-emploi des ressources humaines dans les UPI ;
- Absence de comptabilité dans les UPI ; - Discrimination salariale selon le genre au niveau du secteur informel ;
- Abondance du matériel de seconde main dans le capital des UPI ;
- Méconnaissance des acteurs informels par les services publics ;
- Ignorance de la réglementation par les acteurs du secteur informel.
Non dynamisation du secteur informel à Cotonou
Problématique de la dynamisation du secteur informel à Cotonou
Offre des services urbains à Cotonou
- Lourdeur du processus de délivrance des permis de construire ;
- Insuffisance de promotion immobilière par la Mairie ;
- Insuffisance de feux tricolores et de panneaux de signalisation ;
- Etat embryonnaire des réseaux d’eau, d’électricité, d’éclairage et de téléphone ;
- Inexistence de centres d’écoute publique dans la ville ;
- Fréquence des inondations ; - Précarité des conditions d’hygiène et les risques de maladies ;
- Absence de règlementation concernant l’assainissement individuel ;
- Inorganisation du secteur touristique ; - Insuffisance de l’action sociale.
Déficit des services urbains à Cotonou
Problématique de l’amélioration des services urbains à Cotonou
Source : Résultat de l’état des lieux effectué par l’auteur
B- Choix de la problématique et justification du sujet
Après l’identification des problèmes de la Commune de Cotonou et leur
regroupement sous différentes problématiques, il convient de faire le choix
d’une seule problématique parmi les trois (03) identifiées, et de justifier le sujet.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 50
1) Choix de la problématique
L’état des lieux réalisé nous a permis de recenser les problèmes de la
Commune de Cotonou. A partir de ces problèmes, nous avons dégagé les trois
problématiques suivantes :
- Problématique de la gestion efficace de l’espace urbain face aux
activités informelles à Cotonou ;
- Problématique de la dynamisation du secteur informel à Cotonou ;
- Problématique de l’amélioration des services urbains à Cotonou.
Notre étude portera sur « la problématique de la gestion efficace de
l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou ». Ceci pour deux
raisons essentielles :
Les travaux réalisés sur la dynamisation du secteur informel ont montré
que celle-ci dépasse le cadre d’une Commune et implique des mesures
relevant de l’Etat Central ;
En ce qui concerne la problématique de l’amélioration des services
urbains à Cotonou, nous n’avons pas les compétences nécessaires pour la
résoudre.
2) Justification du sujet
Le contexte de la décentralisation fait du secteur informel un thème
majeur d'investigation et d'analyse. Cotonou, la principale ville du Bénin, est le
lieu d’exercice de nombreuses activités informelles. Le recensement réalisé par
l’OIT en 2004 a révélé que cette ville se place au premier rang parmi les dix
principales agglomérations16 du pays avec 73.373 établissements informels, soit
plus de la moitié (54 pour cent) du total recensé (environ 136.500). La gestion
de l’espace urbain face à ces activités, dont le rôle socio-économique n’est plus 16 Les dix principales agglomérations objets du recensement de l’OIT en 2004 : Cotonou, Porto-Novo, Parakou, Abomey, Bohicon, Djougou, Kandi, Lokossa, Natitingou, Ouidah.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 51
à démonter, constitue un souci majeur pour les autorités de la Mairie de
Cotonou.
En nous fondant sur la logique de Gaston Bachelard selon laquelle toute
connaissance est une réponse à une question, nous nous sommes proposé
d’orienter nos recherches vers la gestion efficace de l’espace urbain face aux
activités informelles. Nous avons alors choisi comme thème de notre étude :
« Gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à
Cotonou ».
Aucune étude n'ayant été faite antérieurement sur la Commune de
Cotonou et la gestion des activités informelles, ce travail permettra de mieux
nous éclairer sur les actes de gestion que peut poser la Commune à l’endroit du
secteur informel dans le but du développement économique local.
II- Spécification de la problématique brute et détermination de la vision globale de résolution de la problématique spécifiée
Le présent sous-paragraphe sera consacré à la spécification de la
problématique choisie d’une part, et à la vision globale de résolution de la
problématique spécifiée, d’autre part.
A- Spécification de la problématique choisie
Du tableau de regroupement des problèmes par centre d’intérêt, il ressort
que les problèmes spécifiques liés à la problématique de la gestion efficace de
l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou sont :
- La pollution atmosphérique ;
- La faiblesse du taux de prélèvement fiscal ;
- La congestion du trafic urbain ;
- L’occupation anarchique du domaine public municipal ;
- Le déficit de collecte et de traitement des déchets.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 52
La pollution atmosphérique est un problème complexe d’une part, et
englobé par le problème de la congestion du trafic urbain d’autre part. En effet,
sa complexité a été révélée par les travaux réalisés17 sur la pollution indiquant la
mise en œuvre des mécanismes de pollueur-payeur qui sont difficilement
applicables dans un pays pauvre comme le Bénin du fait de l’importance des
moyens nécessaires au contrôle de chaque agent pollueur. De plus, si le
problème de congestion du trafic urbain est résolu, alors le problème de
pollution atmosphérique est résolu en grande partie. La présente étude ne
retiendra pas donc à ce problème du fait, d’une part de sa complexité et, d’autre
part, de son regroupement par le problème de congestion du trafic urbain.
La faiblesse du taux de prélèvement fiscal est un problème qui dépasse
notre domaine d’expertise. Les investigations sur la mobilisation des ressources
financières requièrent des compétences d’analyste financier maîtrisant les
stratégies de recouvrement des impôts. Ne disposant pas des outils nécessaires et
vu l’indisponibilité des autorités en charge, nous ne pouvons pas résoudre ce
problème dans ce mémoire.
Il découle de ce qui précède que, ne pouvant pas étudier toutes les
manifestations liées à la problématique choisie, le présent mémoire s’intéressera
aux trois problèmes spécifiques ci-après :
La congestion du trafic urbain (PS1) ;
L’occupation anarchique du domaine public municipal (PS2) ;
Le déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers
(PS3).
B- Vision globale de résolution de la problématique spécifiée
Après avoir formulé le sujet, spécifiée la problématique et retenu les
problèmes spécifiques à résoudre, il convient à présent de préciser la vision 17 notamment par HOUENINVO T. (2000) « L’utilisation des instruments économiques dans la lutte contre la pollution atmosphérique en milieu urbain au Bénin : cas de la ville de Cotonou ».
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 53
globale qui guidera l’analyse et la résolution des problèmes spécifiques et par
ricochet du problème général identifié. Cette vision globale prendra en compte
trois centres d’intérêt à savoir :
l’approfondissement de la problématique,
l’esprit de résolution de la problématique et,
le contenu séquentiel de la vision.
1) Vision globale de résolution du problème générale
Le problème général auquel est confrontée la Commune de Cotonou est la
gestion non efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à
Cotonou. Par rapport à ce problème, il importe de rappeler que l’efficacité de la
gestion urbaine des activités informelles est un élément fondamental de la
stratégie de développement économique local dans les pays en voie de
développement.
En effet, le conseil municipal de Cotonou a la charge d’œuvrer, à travers
ses actes de gestion, au développement de la ville dont l’économie est dominée
par le secteur informel. Ce secteur était auparavant décrié et objet de répressions
de toutes sortes parmi lesquelles nous pouvons citer les tentatives autrefois aussi
régulières que vaines de déloger les commerçants ambulants qui envahissent les
chaussées du centre-ville. Mais aujourd’hui le rôle des activités informel est
reconnu dans la lutte contre la pauvreté. Ainsi, la gestion efficace de l’espace
urbain face aux activités informelles à Cotonou est devenue primordiale pour la
Mairie de Cotonou.
Subséquemment, pour la résolution du problème général, nous ferons
recours à une approche générique basée sur l’efficacité de la gestion urbaine
des activités informelles. Elle sera présentée dans ses diverses formes par
rapport aux différents spécifiques identifiés plus haut.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 54
2) Vision globale de résolution du problème spécifique n°1
Le problème spécifique n°1 est relatif à la congestion du trafic urbain.
Rappelons à cet effet que la ville de Cotonou joue le rôle d’un grand centre
économique, politique et administratif du Bénin. En effet, la ville concentre de
grands équipements et administrations d’intérêt national et international (Port
Autonome de Cotonou, Aéroport international de Cadjèhoun, siège national de
la BCEAO et des Institutions financières, palais de la Présidence, sièges des
représentations diplomatiques et des organismes internationaux etc.) ; mais
également les principaux équipements de santé (CNHU-HKM), économiques
(marché Dantokpa) et éducationnels (centres universitaires). Ce statut de pôle
économique, politique et administratif de la ville engendre des difficultés de
mobilité urbaine. Aux heures de pointes, la multiplicité des engins à deux roues
(notamment les taxis-motos dits « Zémidjans ») et les autres véhicules dont les
propriétaires ont opté pour le transport individuel créent des embouteillages dans
la circulation.
Il s’en suit que la résolution de ce problème spécifique, fera référence, en
terme de théorie, à une approche générique basée sur la gestion efficace de la
mobilité urbaine.
3) Vision globale de résolution du problème spécifique n°2
L’occupation anarchique du domaine public municipal constitue le
problème spécifique n°2. Selon la représentation collective, le domaine public
est un lieu de détente de recréation de repos appartenant à l’état par conséquent à
tout le monde. Ainsi, chacun peut en faire un usage voulu en temps voulu sans
être inquiété. Cette compréhension de la notion de domaine public conduit à une
occupation anarchique du domaine public à Cotonou. Ainsi, les utilisations
suivantes sont constatées :
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 55
l’installation de baraques, de kiosques ou d’appâtâmes dans l’emprise de
la voie publique ou ses accessoires ;
la pose de panneaux publicitaires ou de banderoles ;
l’entreposage dans l’emprise du domaine public d’épaves de véhicules ou
de matériaux de construction ;
l’installation sur des espaces publics (érection dans l’emprise de la voie
des bâches lors des manifestations festives, parkings privés) ou sur les
berges lagunaires d’infrastructures (habitations humaines en matériaux
définitifs).
La Mairie de Cotonou est l’institution qui autorise et contrôle l’occupation
du domaine public relevant de la Commune. Mais cet acte de gestion rencontre
des difficultés. Elle est préoccupée par la gestion de l’occupation du domaine
public municipal. En conséquence, pour la résolution de ce problème spécifique,
nous ferons recours à une approche générique reposant sur la gestion efficace de
l’occupation du domaine public municipal.
4) Vision globale de résolution du problème spécifique n°3
Le problème spécifique n°3 se rapporte au déficit de collecte et de
traitement des déchets solides ménagers. Rappelons à cet effet que de tous
temps et en tous lieux, la production des déchets est inhérente aux activités
humaines, qu’elles soient domestiques, agricoles, industrielles ou commerciales.
Mais, en Afrique, comme partout, ce n’est qu’avec le fait urbain qu’elle devient
véritablement un problème public (F. CHALOT, 2004).
En effet, la croissance de la population urbaine et l’extension continuelle
de l’espace occupé entraînent d’énormes difficultés dans la gestion de
l’environnement. Les autorités municipales en sont bien conscientes. C’est
pourquoi elles ont mis en place un système de gestion des déchets qui
comprend : la pré-collecte, la collecte et le transport, puis la décharge.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 56
Mais ce système est inefficace. La ville de Cotonou produit par jour 718
tonnes de déchets solides ménagers. La Mairie, compte tenu de ses capacités,
n’en enlève qu’environ 500 tonnes. En moyenne 218 tonnes de déchets18 restent
entassés tous les jours dans la ville de Cotonou.
Pour résoudre ce problème, nous ferons référence à un modèle d’approche
générique basée sur la gestion efficace des déchets solides ménagers.
Les différentes approches génériques retenues peuvent être résumées dans
le tableau de synthèse suivant :
Tableau 11: Synthèse des approches génériques applicables par problème
Niveaux d’analyse Problèmes Approches génériques
applicables
Niveau général Gestion non efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou
Théorie générale de l’efficacité de la gestion urbaine des activités informelles.
Niveaux spécifiques
1 Congestion du trafic urbain Approche générique basée sur la gestion efficace de la mobilité urbaine.
2 Occupation anarchique du domaine public municipal
Approche générique reposant sur la gestion efficace de l’occupation du domaine public municipal.
3 Déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers
Modèle d’approche générique basée sur la gestion efficace des déchets solides ménagers.
Source : Auteur
Cette vision globale que nous venons de retenir permet de libeller en dix
(10) étapes les séquences de résolution de la problématique qui sont :
a. Fixation des objectifs ;
18 Mairie de Cotonou (2008) « Plan de développement de la ville de Cotonou », p. 57.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 57
b. Identification des causes des problèmes et formulation des hypothèses ;
c. Construction du tableau de bord de l’étude ;
d. Revue de littérature ;
e. Choix de l’outil d’analyse des données ;
f. Choix de l’outil de mobilisation des données ;
g. Mobilisation des données ;
h. Analyse des données ;
i. Etablissement du diagnostic ;
j. Approches de solutions et conditions de leur mise en œuvre.
Paragraphe 2 : Objectifs, hypothèses et tableau de bord de l’étude
La fixation des objectifs, des hypothèses et l’élaboration du tableau de
bord de l’étude constitueront le corps de ce paragraphe. Mais avant tout,
rappelons les problèmes auxquels nous voulons trouver de solutions. Il s’agit du
problème général et des problèmes spécifiques.
Le problème général :
Gestion non efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à
Cotonou.
Les problèmes spécifiques :
Congestion du trafic urbain ;
Occupation anarchique du domaine public municipal ;
Déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 58
I- Objectifs de l’étude
Les objectifs de l’étude sont fixés en rapport avec les problèmes recensés.
Il s’agit des objectifs de développement et des objectifs de recherche.
A- Objectifs de développement
A ce niveau, nous faisons une déclaration d’intention permettant de
résoudre la problématique. Ils regroupent l’objectif général de développement et
les objectifs spécifiques de développement.
1) Objectif général de développement
L’objectif général de développement du présent travail est de contribuer à
la gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou.
2) Objectifs spécifique de développement
Les objectifs spécifiques de développement sont :
Envisager les conditions de réduction de la congestion du trafic urbain
(OSD1) ;
Proposer le contexte de l’occupation réglementée du domaine public
municipal (OSD2) ;
Suggérer aux autorités municipales les conditions de gestion efficace des
déchets solides ménagers (OSD3).
B- Objectifs de recherche
L’objectif de recherche est une déclaration d’intention en vue de la
réalisation de l’étude sur le problème. Il regroupe l’objectif général de recherche
et les objectifs spécifiques de recherche.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 59
1) Objectif général de recherche
Le but général visé par cette étude est de rechercher les conditions de
gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou.
2) Objectifs spécifique de recherche
Les objectifs spécifiques de recherche sont :
Identifier les conditions de réduction de la congestion du trafic urbain
(OSR1) ;
Déterminer le contexte de l’occupation réglementée du domaine public
municipal (OSR2) ;
Etudier les conditions de gestion efficace des déchets solides ménagers
(OSR3).
II- Causes supposées être à la base des problèmes à résoudre et hypothèses de recherche
Les causes et les hypothèses de recherche seront présentées pour chacun
des problèmes spécifiques.
A- Causes et hypothèses liées au problème spécifique n°1
Pour le problème qu’est la congestion du trafic urbain, les causes
possibles identifiées et classées par ordre d’importante croissante sont :
- Etroitesse des voies de circulation ;
- Absence de parkings gros porteurs ;
- Insuffisance de réseaux de transport collectif.
La première cause possible pourrait justifier ledit problème car au
moment des embouteillages, des usagers ont l’impression que s’ils s’étaient sur
une route à double chaussées comportant au moins quatre voies de circulation
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 60
dans chaque sens, la circulation serait très fluide. Cela revient à admettre que le
fait que la ville de Cotonou ne dispose pas de grandes routes comme celles des
villes occidentales est à la base de la congestion du trafic urbain. Cependant,
l’effectif de la population de Cotonou, qui est moins d’un million (1.000.000)
d’habitant19 est très insignifiant par rapport à celles de ces villes occidentales
dont la population tournent parfois autour de cinq millions (5.000.000)
d’habitant. Cette cause n’est donc pas significative.
Le stationnement des poids lourds à l’intérieur de la ville de Cotonou qui
se fait un peu partout conduit à un accaparement de la voirie urbaine au
détriment des usagers. Ainsi, l’absence de parkings gros porteurs apparaît
comme cause de la congestion du trafic urbain. Seulement, la majorité des
artères où se produisent les embouteillages se ne sont pas utilisées comme lieux
de stationnement par les camions. Donc cette cause n’est pas la plus plausible.
L’insuffisance de réseaux de transport collectif se fait remarquer. Elle
conduit à la prolifération du mode de déplacement à deux roues, notamment les
motos taxis appelées « Zémidjans ». Ce qui occasionne la congestion du trafic
urbain.
Ainsi, l’hypothèse n°1 peut être formulée comme suit : la congestion du
trafic urbain est due à l’insuffisance de réseaux de transport collectif.
B- Causes et hypothèses liées au problème spécifique n°2
Après identification du problème de l’occupation anarchique du domaine
public municipal, les causes exploitables suivantes, listées par ordre
d’importance croissante peuvent être retenues :
- Ignorance des populations ;
- Pauvreté des populations ;
19 Au troisième recensement général de la population et de l’habitation, l’effectif de la population de Cotonou est de 665 100 habitants (INSAE, 2002)
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 61
- Insuffisance du contrôle et de la répression.
L’ignorance des populations pourrait être à la base de l’occupation
anarchique du domaine public municipal. Ainsi, le manque de sensibilisation sur
les textes réglementaires ci-après serait la cause de ce problème : les loi n°97-
028 portant organisation de l’administration territoriale ; n° 98-032 du 11-12-
1990 portant loi-cadre sur l’environnement; n°87-015 du 21-09-1987 portant
code d’hygiène publique de même que les arrêtés n°39/CUC du 06-09-2001;
n°024/CUC du 31-03-2004; n°026/CUC du 31- 03-2004. Cependant, bon
nombre d’habitants se souviennent des opérations de répression menées
autrefois par les autorités en charge de la ville dans le but de déloger les
commerçants ambulants envahissant les chaussées du centre-ville. Donc
l’ignorance des populations n’est pas la plus plausible.
Par ailleurs, la cause relative à la pauvreté des populations pourrait
expliquer l’occupation anarchique du domaine public municipal. Car n’ayant pas
assez de moyens face à la rente foncière sans cesse croissante ou à la cherté de la
location d’espace privé, bon nombre d’habitants de la ville ne trouvent que
l’érection de hangars aux abords d’une route comme unique moyen pour
démarrer une activité commerciale. Cette cause n’est pas la plus raisonnable, car
malgré la pauvreté, ces habitants pourraient chercher une place dans le marché
le plus proche ou se rapprocher de la Mairie pour prendre connaissance de la
réglementation en vigueur en la matière.
Enfin, l’insuffisance du contrôle et de la répression est de nos jours
manifeste. La Mairie de Cotonou, faute de moyens adéquats et par crainte de
perdre l’électorat, n’organise plus régulièrement les opérations de contrôle et de
répression. Ce qui favorise l’occupation anarchique du domaine public
municipal.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 62
L’hypothèse n°2 peut donc être formulée de la façon suivante :
l’insuffisance du contrôle et de la répression explique l’occupation
anarchique du domaine public municipal.
C- Causes et hypothèses liées au problème spécifique n°3
Le problème relatif au déficit de collecte et de traitement des déchets
solides ménagers peut avoir comme causes les éléments d’appréciation ci-dessus
énumérés par ordre d’importance croissante :
- Non aménagement des points de regroupement des déchets ;
- Importance des frais d’abonnement au réseau de pré-collecte des ordures ;
- Insuffisance du dispositif de pré-collecte des ordures.
Le non aménagement des points de regroupement des déchets encore
appelés sites de transit est une cause possible du problème de déficit de collecte
et de traitement des déchets solides ménagers. En effet, les déchets pré-collectés
au niveau des ménages nécessitent d’être regroupés en un endroit ou site de
transit en attendant leur acheminement vers la décharge finale. Le non
aménagement de ces sites engendre la multiplication des dépotoirs sauvages tous
azimuts dans la ville. Mais malgré le non aménagement des points de
regroupement des déchets, les camions de la Mairie s’y rendent et assurent
l’acheminement vers la décharge finale qui est à Ouidah. Donc cette cause
n’explique pas totalement le problème.
Ensuite, l’importance des frais d’abonnement au réseau de pré-collecte
des ordures pourrait être un facteur du problème de déficit de collecte et de
traitement des déchets solides ménagers. Les soixante dix sept (77)20 ONG,
autorisées par la Mairie pour effectuer la pré-collette, offrent leur service aux
ménages moyennant des frais d’abonnement mensuel. Ainsi, chaque ménage,
quelque soit son revenu, doit payer à la fin de chaque mois une somme dans le 20 Mairie de Cotonou (2010).
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 63
cadre de la gestion des ordures. Mais cette cause n’est pas la plus plausible
puisque le montant des frais d’abonnement est déterminé par une grille de
tarification bien étudiée en fonction de la zone d’habitation.
Enfin, l’insuffisance du dispositif de pré-collecte des ordures est à la base
du déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers. Les ONG
chargées de la pré-collecte n’arrive pas à couvrir toutes zones d’habitation
notamment les zones récemment loties ou encours de lotissement et celles
marécageuses. Cette situation explique le déficit de collecte et de traitement des
déchets solides ménagers.
Ainsi, l’hypothèse n°3 peut être énoncée comme suit : l’insuffisance du
dispositif de pré-collecte des ordures est à la base du déficit de collecte et de
traitement des déchets solides ménagers.
III- Tableau de bord de l’étude (TBE)
Le tableau de bord est un instrument de communication et de décision qui
permet au contrôleur de gestion d’attirer l’attention de tout responsable sur les
points clés de sa gestion et de lui fournir des informations indispensables au
pilotage de son entreprise ou de son centre de responsabilité. Il sert dans cette
perspective à mesurer le chemin parcouru (ou qui reste à parcourir) vers
l’atteinte des objectifs. Ainsi, nous avons le tableau de bord ci-après :
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 64
Tableau 12: Tableau de bord de l’étude sur : « Gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou »
Niveaux d’analyse
Problématique* Objectifs de recherche
Causes supposées
Hypothèses
G E N E R A L
Problème général : Gestion non efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou
Objectif général : Rechercher les conditions de gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou
____________
____________
S P E C I F I Q U E S
Problème spécifique n°1 : Congestion du trafic urbain
Objectif spécifique n°1 : Identifier les conditions de réduction de la congestion du trafic urbain
Cause spécifique n°1 : Insuffisance de réseaux de transport collectif
Hypothèse spécifique n°1 : la congestion du trafic urbain est due à l’insuffisance de réseaux de transport collectif.
Problème spécifique n°2 : Occupation anarchique du domaine public municipal
Objectif spécifique n°2 : Déterminer le contexte de l’occupation réglementée du domaine public municipal
Cause spécifique n°2 : Insuffisance du contrôle et de la répression
Hypothèse spécifique n°2 : l’insuffisance du contrôle et de la répression explique l’occupation anarchique du domaine public municipal.
Problème spécifique n°3 : Déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers
Objectif spécifique n°3 : Etudier les conditions de gestion efficace des déchets solides ménagers
Cause spécifique n°3 : Insuffisance du dispositif de pré-collecte des ordures
Hypothèse spécifique n°3 : l’insuffisance du dispositif de pré-collecte des ordures est à la base du déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers.
* Problématique de la gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou.
Source : Auteur
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 65
Section 2 : REVUE DE LITTERATURE ET METHODOLOGIE DE RECHERCHE
La présente section aborde en paragraphe 1, la revue de littérature et en
paragraphe 2, la méthodologie de recherche.
Paragraphe 1 : Revue de littérature Dans le cadre d’un travail de recherche, la revue de littérature permet de
faire le point des connaissances acquises sur les problèmes identifiés. Rappelons
que la présente recherche s’inscrit dans une logique de gestion efficace de
l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou. Ainsi, le travail
prendra pour repère les racines thématiques retenues au niveau de la vision
globale de résolution de la problématique spécifiée. Pour y parvenir, nous
exposerons, à travers ces thématiques, les points des connaissances liées au
problème général de la gestion non efficace de l’espace urbain face aux
activités informelles à Cotonou, et ceux relatifs aux problèmes spécifiques en
résolution ci-après :
Congestion du trafic urbain ;
Occupation anarchique du domaine public municipal ;
Déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers.
Cette revue de littérature fera ressortir les points des connaissances sur le
problème général et les problèmes spécifiques, tout en ayant à l’idée que les
problèmes spécifiques constituent diverses formes de mise en exergue du
problème général.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 66
I- Point des connaissances sur le problème général de gestion non efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou
La thématique liée au problème général stipule l’efficacité de la gestion
urbaine des activités informelles. L’objectif visé est de rechercher les conditions
de gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à
Cotonou. Pour ce faire, nous nous intéresserons à la notion d’activité informelle
et à la gestion urbaine efficace des activités informelles.
A- Notion d’activité informelle
La notion d’activité informelle connait plusieurs explications et diverses
dimensions. Le concept reste préoccupant étant donné qu'il s'applique à tout ce
qui échappe à l'économie régulière tout en répondant aux structures de la vie
quotidienne. Cet état de choses conduit à une interrogation : « le secteur
informel serait-il une boîte vide ou un concept fourre-tout ? » (A.
CHANDAVARKAR, 1988).
Les diverses explications de l’économie informelle, notamment en
Afrique, peuvent être regroupées en cinq points essentiels :
Première explication : l'expérimentation sociale
Des groupes ayant une emprise sur une situation relativement délimitée
peuvent mener des actions pour apporter des solutions propres à leurs problèmes
en modifiant leurs rapports avec l'Etat et les marchés. Ce sont de nouveaux
styles de vie. Ils peuvent s'exprimer à travers des activités autonomes (X.
GREFFE, 1982, p. 4).
Deuxième explication : le marché noir dû aux excès des gouvernements (G. SORMAN, 1987, p. 55).
Guy SORMAN décrit les conditions d'un entrepreneur argentin et qui
ressemblent à celles d'un africain. Cet entrepreneur a dû investir illégalement
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 67
pour survivre à des excès gouvernementaux qui, bien qu’incapable d’offrir le
service désiré dans sa zone, lui en refuse l’autorisation.
Troisième explication : l'angle mort de l'économie selon l'expression de Claudia WERLHOF
"Les activités de subsistance orientées vers la production de valeurs
d'usage et celles de l'économie du rebut où l'habitant du bidonville réhabilite les
caisses et détritus des autres gens pour se fabriquer son abri" (C. WERLHOF
cité par I. ILLICH, 1983, p. 43).
Quatrième explication : le fonctionnement du marché de travail A ce propos, Jacques CHARMES (1990, p. 11-15) évoque la pluri-activité
des salariés et les liens avec l'exode rural :
"Le salarié consacre une partie de son temps, de ses efforts et des moyens
de production de son patron (phénomène de la "perruque") pour réaliser une
activité indépendante qui peut en venir à représenter, dans ses revenus, une
partie plus importante que le salaire. Les revenus primaires de l'activité dite
principale peuvent dès lors être trompeurs, même s'ils expliquent pourquoi les
migrants ruraux sont toujours aussi nombreux à venir s'entasser dans les villes,
attirés qu'ils sont par les revenus informels plus substantiels et de toute façon
plus accessibles que les salaires de la main d'œuvre non qualifiée du secteur
moderne".
Cinquième explication : la petite production marchande locale. Dans cette optique, le secteur informel n’appartient ni au secteur moderne
ni au secteur traditionnel. Il est plutôt la réalité du "petty commodity production"
(C. MOSER, 1978, p.1041-1064) ou la petite production marchande pour
satisfaire les besoins fondamentaux.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 68
B- Travaux sur la gestion urbaine efficace des activités informelles
Une série de travaux s’est intéressée à la gestion urbaine dans un contexte
de prédominance des activités informelles.
L’urbanisation entraine de nombreux problèmes de développement
urbain auxquels il convient d’accorder une attention toute particulière (G.
COMPAORE, 1991). L’absence d'un projet urbain réellement formalisé conduit
à l'impossibilité pour les pouvoirs publics de maîtriser le développement urbain
(I. DIAGANA, 2001).
La gestion urbaine est un processus complexe qui nécessite une base
d'information conséquente et une grande coordination entre les acteurs qui font
la ville. Dans les pays en voie de développement, cette gestion est rendue plus
difficile encore par le manque de moyens financiers et de compétences
techniques (A. REPETTI et R. PRELAZ-DROUX, 2003).
Au demeurant, le développement d’une ville tient compte des contraintes
physiques et des potentialités économiques du département auquel elle
appartient. Les activités qui s’y exercent, notamment informelles, engendrent de
nombreux problèmes. Et à cet effet, l’effort de la Mairie ne doit pas se limiter à
la collecte des ordures ménagères (K. KOUASSI, 1996).
Les fonctions macro-économiques et les politiques à l’endroit du secteur
informel au Niger ont été étudiées par le Département du développement des
entreprises et des coopératives de l’Organisation Internationale du Travail21
(OIT, 1998). Il a été réalisé une évaluation d’impact du secteur informel par la
méthode des comparaisons réflexives, dans la première partie du document de
recherche. Cette étude s’est focalisée sur trois principales dimensions du
développement économique : la création d’emploi, la contribution à la
production nationale, aux revenus et aux besoins essentiels. Les premières 21 OIT (1998) « Secteur informel : fonctions macro-économiques et politiques gouvernementales : le cas du Niger ».
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 69
données disponibles sur l’économie informelle au Niger datent de 1978 tandis
que les plus récentes au moment de la réalisation de l’étude sont celles de 1995.
Les premières ont été retenues comme référence et les dernières comme données
provenant d’une enquête de suivi.
Au niveau de la dimension « création d’emploi », l’analyse s’est focalisée
sur l’artisanat, secteur prépondérant dans les activités informelles. Le nombre de
personnes s’y consacrant a fortement augmenté sur l’ensemble de la période. Cet
accroissement est supérieur à celui des activités formelles. Il a été conclu que le
secteur informel occupe une place prépondérante dans le domaine de l'emploi en
milieu rural et urbain et dans une multitude de branches d'activités.
Au niveau de la dimension « production », l’analyse à consister à
comparer le taux d’accroissement de la contribution au PIB aux taux
d’accroissements du secteur formel et du PIB. Les résultats ont révélé que le
secteur informel, très dynamique, se place largement au-dessus de la moyenne et
tire le PIB vers le haut.
Au niveau de la dimension « revenus », il a été noté que, globalement, le
revenu dans le secteur rural a tendance à décliner plus rapidement que celui du
secteur non-agricole, et qu'au sein de celui-ci, les revenus des activités
informelles se sont accrus par rapport à ceux du secteur moderne. La structure
de l'emploi dans le pays indique que c'est le secteur informel qui offre le plus
d'emplois. Mais, paradoxalement, c'est aussi le secteur qui rémunère le moins les
travailleurs. Cette faiblesse des salaires est la conséquence immédiate de la non
qualification des employés dans le secteur informel.
Au niveau de la dimension « satisfaction des besoins fondamentaux », il a
été procédé à une comparaison du rythme annuel d’évolution du PNB par
habitant au rythme annuel de progression de la consommation des ménages
rapporté au taux d’accroissement de la population. Cela a été complété par une
analyse du taux d’accroissement de la population active occupée par le secteur
informel notamment les populations à faibles revenus. Etant donné que celles-ci
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 70
dont l’effectif est grandissant survivent, l’étude a conclu que le secteur informel
est le seul moyen, pour ces populations, de satisfaire leurs besoins.
Cette étude d’impact, à défaut d’utiliser un dispositif quasi-expérimentale
incontestable, s’est basée sur une approche multidimensionnelle. Ceci permet de
mener une analyse approfondie qui ne révèle pas nécessairement la mesure
d’impact.
La contribution du secteur informel au développement local a été analysée
par DIOP Demba22 (2007) dans une Commune du Sénégal. Il a constaté que
bien qu’on dise de l'informel qu'il n'observe pas les réglementations en cours, la
plupart des activités informelles se conforment à des lois en cours. « Il existe des
patentes annuelles, des taxes municipales sur les lieux de travail et sur les
étalages des marchés auxquelles sont assujetties les entreprises du secteur
informel ». La Commune tire ses fonds des recettes, de la dotation budgétaire...
Dans un contexte de quête d'autonomie financière, les Communes misent,
désormais, sur ce secteur entre autres sources de recettes. La tolérance dont
l'informel devra jouir dans cette conjoncture moyennera sûrement le paiement de
certaines taxes à la municipalité. Au-delà de la contribution au budget
communal, le secteur informel constitue une mine de potentialités surtout dans
le contexte de la décentralisation.
Les activités informelles ont été analysées suivant la dimension
économique (apport à la formation de richesses locales (Produit Local Brut) et
au budget municipal) d’une part, et la dimension sociale (absorption des
chômeurs et concours à la satisfaction sociale (revenu et fourniture de biens et
services accessibles)) d’autre part. La méthodologie utilisée est celle de la
triangulation.
22 DIOP D. (2007) « Apport du secteur informel à la vie de la Commune dans le contexte de la décentralisation: le cas de la commune de Richard Toll ».
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 71
Au terme de cette étude, il a été conclu que les activités informelles
permettent la survie des populations les plus démunies. Lutter contre
l'informalité reviendrait à se mettre aux antipodes des politiques de lutte contre
la pauvreté, de réduction du chômage et de promotion des initiatives privées.
Cette étude bien qu’ayant évalué la contribution du secteur informel au
développement local, n’a pas analysé les problèmes qu’il crée dans l’espace
urbain.
L’atteinte des objectifs de développement par la gestion urbaine dans un
contexte caractérisé par une forte présence du secteur informel nécessite des
efforts considérables pour la Mairie. Ainsi, le défi fondamental de la gestion
urbaine contemporaine est de reconstituer la ville en tant qu’acteur complexe,
symbiose d’agents publics et privés, dotée d’une capacité de représentation et
d’action internationale et d’organiser l’action publique selon le principe
politique fondamental de la proximité et de l’accessibilité des citoyens (J.
BORJA cité par C. FAVOREU, 1999, p. 4).
II- Point des connaissances sur les problèmes spécifiques
Il est question ici de faire le point des connaissances pour chacun des
problèmes spécifiques.
A- Point des connaissances sur la congestion du trafic urbain
La thématique retenue au niveau de la vision globale de résolution de ce
problème spécifique est celle qui met en exergue la gestion efficace de la
mobilité urbaine.
L’évolution des enjeux liés à l’étalement urbain, à la congestion routière,
à l’augmentation du prix du pétrole ou à l’émission de gaz à effet de serf
impose un renouvellement des perspectives sur les transports dans les
agglomérations urbaines (G. BEAUDET et E. CHAMPAGNE, 2010). O.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 72
PAUL-DUBOIS-TAINE (2008) préconise la mise en place d’un système de
péage urbain. Ce système devrait être efficace pour la collectivité : les
dispositions mises en œuvre doivent permettre d’atteindre les objectifs visés au
départ (financement, réduction de la congestion, etc.), en régulant correctement
les effets de reports de trafic (sur les itinéraires de contournement de la zone ou
du réseau à péage). Mais le système de péage urbain ne convient pas aux villes
africaines compte tenu de l’importance des investissements requis.
Des investigations sur la gestion efficace de la mobilité en Afrique
recommandent les réseaux de transport collectif ou la localisation adéquate des
points de stationnement. Ainsi, A. HAUHOUOT (1973) dans son étude sur les
migrations pendulaires et quotidiennes des travailleurs à Abidjan, a montré
l’impact des transports collectifs sur l’évolution spatiale de l’agglomération. Il
n’occultait pas dans son analyse l’impact du transport sur les budgets familiaux
et leur influence sur les autres aspects de la vie des ménages, et en particulier
des travailleurs. Quant à A. KOUADIO (1988), il s’est pensé sur l’analyse
structurelle des gares et des lignes de transport urbain et a déterminé les facteurs
devant présider à la localisation des gares ou nœuds spontanés de transport.
B- Point des connaissances sur l’occupation anarchique du domaine public
municipal
La logique de la gestion efficace de l’occupation du domaine public
municipal est celle de la thématique retenue pour ce problème spécifique.
L’occupation du domaine public n’est pas interdite mais encadrée par une
réglementation (H. ASSOGBA, 2009). Il suffirait donc que l’administration
municipale veille au respect des lois et arrêtés réglementant l’occupation du
domaine public.
La mise en place d’un système d’information géographique devrait
permettre de gérer l’occupation du domaine public dans les Communes urbaines
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 73
(I. SANON, 2008). L’accroissement de l’occupation du domaine public du fait
de l’importance grandissante du secteur informel devrait pourvoir être contrôlé
à travers l’utilisation d’une base de données géographique. Cette base de
données permettra de gérer l’attribution des autorisations, de procéder au suivi
des occupations, à l’évaluation et à la planification des nouvelles occupations.
Toutefois, la mise en œuvre d’un tel système nécessite un investissement
considérable et une forte implication de l’Institut Géographique National (IGN).
L’organisation à l’endroit des populations des séances de sensibilisation,
l’encadrement des ventes à l’étalage et l’organisation mensuelle des opérations
de contrôle et de répression constituent des approches de solution pour améliorer
la situation actuelle de l’occupation du domaine public dans les Communes de
Cotonou et d’Abomey-Calavi (J. AGBALI et C. MEGBEDJI, 2008).
C- Point des connaissances sur le déficit de collecte et de traitement des
déchets solides ménagers
La thématique retenue au niveau de la vision globale de résolution de ce
problème spécifique est celle qui s’inscrit dans la logique de modèle générique
basé sur la gestion efficace des déchets solides ménagers.
L’implication sans faille des populations elles-mêmes, ensuite de la
municipalité et enfin de l'Etat central est une condition nécessaire pour résoudre
le problème des ordures (A. KOUAMÉ, 2005). Les populations doivent être plus
actives dans la gestion des ordures et valoriser la récupération. Il serait peine
perdue d'analyser le problème des déchets en se concentrant sur la description
des structures et des moyens. Une analyse politique des enjeux, des rapports et
des stratégies des différents acteurs est requise (K. ATTAHI, 1996).
La prise en compte de toutes les étapes de la gestion des déchets est très
importante pour aboutir à un taux élevé de collecte (A. HEBETTE, 1996).
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 74
Aucune des phases de pré-collecte, collecte et transport, puis décharge ne doit
souffrir d’une insuffisance de moyens.
La mauvaise gestion d’une décharge entraîne le plus souvent des querelles
entre les riverains et les gestionnaires de la décharge à cause des ordures et des
eaux usées qui dégagent des odeurs pestilentielles (B. AKEKO, 1991). La
création d'un centre de recyclage moderne est fondamentale. En plus de
l’organisation de la décharge, les moyens matériels et humains des structures de
ramassage doivent être adaptés au rythme de croissance de la population (M.
DOKA, 1990).
Paragraphe 2 : Méthodologie de recherche Aujourd'hui, les querelles de méthodes en sciences sociales n'ont plus
leurs raisons d'être. « Ni le qualitatif, ni le quantitatif d'ailleurs, ne garantissent
une totale objectivité ; ils tendent seulement à assurer une démarche la plus
objective possible »23. Autant la parole est limitative, autant le chiffre ne donne
pas plus de sens. Pour mieux cerner notre sujet et avoir une plus grande lisibilité
et visibilité des facettes qu'il présente, nous proposerons une méthodologie
recommandée en sciences sociales : la triangulation des méthodes (réunion de
plusieurs démarches d’observation distinctes, poursuivies de façon indépendante
dans une même étude).
La démarche méthodologique adoptée pour le présent travail de recherche
est accentuée sur deux volets à savoir la dimension empirique et la dimension
conceptuelle.
I- Dimension empirique
La dimension empirique met en exergue la méthode d’enquête envisagée.
A cet effet, les différentes étapes sont : objectifs de la collecte des données,
23 RUQUOY Danielle (1995) cité dans : DIOP D (2007) « Apport du secteur informel à la vie de la Commune dans le contexte de la décentralisation: le cas de la commune de Richard Toll », p. 29.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 75
nature de la collecte, cadre de l’enquête et population mère, échantillonnage et
spécification des données à mobiliser.
A- Objectifs l’enquête et nature de la collecte des données
Les objectifs et la nature des données sont déterminants pour une enquête.
1) Objectifs de la collecte des données
Dans le cadre de cette recherche, les enquêtes ont pour objectifs de
mobiliser les données nécessaires à la vérification des différentes hypothèses
formulées plus haut. Ainsi, d’une manière spécifique, ces enquêtes permettront
de vérifier si :
la congestion du trafic urbain est due à l’insuffisance de réseaux de
transport collectif ; l’insuffisance du contrôle et de la répression explique l’occupation
anarchique du domaine public municipal ; l’insuffisance du dispositif de pré-collecte des ordures est à la base du
déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers.
2) Nature de la collecte des données
La vérification des hypothèses nous a obligé à effectuer deux types
d’enquêtes à caractère quantitatif : une enquête interne adressée aux chefs
d’Unités de Production Informel (UPI) et une autre externe adressée aux cadres
de la Mairie de Cotonou.
La recherche documentaire (exploration) et la pré-enquête (entretien
individuel et focus group avec des spécialistes et acteurs du secteur informel)
nous ont permis de mieux cerner les contours de la rédaction présent mémoire et
d’améliorer les questionnaires. Les principaux centres de documentation visités
sont ceux de : la FASEG, la Mairie de Cotonou, le Projet de renforcement des
capacités en Conception et Analyse des Politiques de Développement (CAPOD),
l’INSAE. En outre, nous avons effectué des recherches sur internet.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 76
B- Echantillonnage et outils de présentation des données
Il est question de préciser le cadre de l’enquête, la population mère,
l’échantillonnage et la spécification des données à recueillir.
1) Cadre de l’enquête et population mère
La ville de Cotonou est le cadre de réalisation de la collecte des données
comme précisée dans le thème de l’étude. Ainsi, la population mère est
composée :
des chefs d’Unités de Production Informels (UPI) de Cotonou pour
l’enquête interne ;
des cadres de la Mairie de Cotonou pour l’enquête externe.
2) Echantillonnage
L’échantillonnage a été faite pour l’enquête interne et pour l’enquête
externe.
a) Echantillonnage pour l’enquête interne
La collecte de données dans les unités de production s’est effectuée auprès
d’un échantillon à caractère non probabiliste à savoir l'« échantillon stratifié
pondéré » ou « échantillon par quotas » qui est un des types d'échantillon des
plus utilisés de nos jours. Dans un souci de représentativité, tous les secteurs
d’activités ont été considérés. Le tableau suivant présente taille de l’échantillon
à enquêter par branche d’activités.
Tableau 13: Répartition de l’échantillon par catégorie d’activités Branche d’activités Population mère Taille de l’échantillon
PROBLEME GENERAL : Gestion non efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou
OBJECTIF GENERAL : Rechercher les conditions de gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou
____________
____________
____________
NIVEAUX SPECIFIQUES
PROBLEME SPECIFIQUE N°1 : Congestion du trafic urbain
OBJECTIF SPECIFIQUE N°1 : Identifier les conditions de réduction de la congestion du trafic urbain
CAUSE SPECIFIQUE N°1 : Insuffisance de réseaux de transport collectif
ELEMENT DU DIAGNOSTIC N°1 : La congestion du trafic urbain est due à l’insuffisance de réseaux de transport collectif.
SOLUTIONS AU PROBLEME SPECIFIQUE N°1 : - Organisation des transports
collectifs artisanaux ; - Création d’une entreprise
moderne de transport par autobus ;
- Installation d’un réseau de tramway pour la traversée Est-Ouest de Cotonou.
PROBLEME SPECIFIQUE N°2 : Occupation anarchique du domaine public municipal
OBJECTIF SPECIFIQUE N°2 : Déterminer le contexte de l’occupation réglementée du domaine public municipal
CAUSE SPECIFIQUE N°2 : Insuffisance du contrôle et de la répression
ELEMENT DU DIAGNOSTIC N°2 : L’occupation anarchique du domaine public municipal a pour causes : l’ignorance, la pauvreté des populations et l’insuffisance du contrôle et de la répression.
SOLUTIONS AU PROBLEME SPECIFIQUE N°2 : - Organisation de séances de
sensibilisation sur les principales étapes de la procédure d’occupation du domaine public municipal ;
- Construction d’infrastructures socio-économiques ;
- Organisation, chaque fin du mois, des opérations de contrôle et de répression.
Gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou
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NIVEAUX D’ANALYSE PROBLEMATIQUE* OBJECTIFS CAUSES
REELLES DIAGNOSTIC SOLUTIONS PROBLEME SPECIFIQUE N°3 : Déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers
OBJECTIF SPECIFIQUE N°3 : Etudier les conditions de gestion efficace des déchets solides ménagers
CAUSE SPECIFIQUE N°3 : Insuffisance du dispositif de pré-collecte des ordures
ELEMENT DU DIAGNOSTIC N°3 : L’insuffisance du dispositif de pré-collecte des ordures est à la base du déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers.
SOLUTIONS AU PROBLEME SPECIFIQUE N°3 : - Renforcement des méthodes
actuelles de collecte et de gestion des déchets ;
- Sensibilisation et éducation des populations sur le code de l’environnement ;
- Développement de nouvelles méthodes de collecte des détritus.
* Problématique de la gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou. Source : Résultats de l’étude réalisée par l’auteur.
Gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou
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Conclusion partielle
Au terme de cette deuxième partie, des approches de solutions ont été
proposées pour chaque problème spécifique et leurs conditions de mise en
œuvre ont été définies. Mais avant de parvenir à ces suggestions, la
problématique, les objectifs, les hypothèses, la revue de littérature, la
méthodologie de recherche, la présentation et l’analyse des résultats d’enquêtes,
la vérification des hypothèses ont été abordés.
Les tests d’hypothèses ont abouti à la validation de la première et de la
troisième hypothèse. La deuxième hypothèse n’est pas validée du fait de l’équi-
répartition des avis sur trois causes. Les suggestions ont été par la suite
formulées en se fondant sur les causes réelles de chaque problème spécifique.
Gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou
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107
CONCLUSION GENERALE Le secteur informel s'impose aujourd'hui comme un levier puissant de
l'économie locale auquel il convient d'apporter une attention particulière. La
Commune de Cotonou l'a vite saisi en ne préconisant pas une politique
répressive à son encontre. La Mairie a compris, sans doute, que l'économie
informelle constitue un gisement fiscal de premier ordre auquel il convient de
porter une attention soutenue.
Cette attention aux activités informelles ne doit pas entravée l’efficacité
des actes de gestion tels que définis par la loi n°97-029 du 15 janvier 1999
portant organisation des Communes en République du Bénin. Or l’état des lieux
fait apparaitre une multitude de problèmes qui attestent une gestion non efficace
de l’espace urbain face aux activités informelles.
La présente étude s’est fixée pour objectif de rechercher les conditions de
gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou. Les
problèmes spécifiques identifiés sont :
1) la congestion du trafic urbain ;
2) l’occupation anarchique du domaine public municipal ;
3) le déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers.
Le diagnostic effectué a révélé les éléments ci-après :
La congestion du trafic urbain est due à l’insuffisance de réseaux de
transport collectif ;
L’occupation anarchique du domaine public municipal a pour causes :
l’ignorance, la pauvreté des populations et l’insuffisance du contrôle et de
la répression ;
Gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou
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L’insuffisance du dispositif de pré-collecte des ordures est à la base du
déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers.
Sur la base de ce diagnostic, des solutions ont été proposées dans le but
d’éradiquer les causes réelles de chaque problème spécifique. Ces approches de
solutions ont été accompagnées de la définition des conditions de leur mise en
œuvre.
Les solutions varient selon le problème auquel elles se rapportent. Elles
ont été formulées en tenant compte des compétences propres de la Commune,
autrement dit celles qu’elle exerce de manière exclusive. Il s’agit notamment de
l’organisation des séances de sensibilisation, de la création d’une entreprise
moderne de transport par autobus, de la construction d’infrastructures socio-
économiques et du développement de nouvelles méthodes de collecte des
détritus. Toutefois, la mise en œuvre de ces solutions requièrent des conditions
telles que le partenariat public/ privé, l’étroite collaboration avec les acteurs du
secteur informel et les structures de l’Etat central voire le transfert effectif des
compétences.
Par ailleurs, la réalisation des actions proposées dans cette étude nécessite
certainement des moyens dont la Mairie ne dispose pas en ce moment et que
l’Etat central tarderait à fournir. C’est pourquoi, il serait judicieux de placer le
secteur informel au cœur des négociations avec tous les partenaires techniques et
financiers de la ville.
Ainsi, les activités informelles autrefois décriées seront mieux encadrées
dans la gestion de l’espace urbain. La ville sera alors mieux embellie et offrira
davantage de conditions favorables au développement économique local. Cette
situation pourra alors contribuer à l’atteinte de la vision de la ville à l’horizon
Gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par BOHOUN Ghislain Wilfrid
109
2017 à savoir : « Cotonou : une ville moderne, une ville phare économiquement
solide avec un cadre de vie sain »25.
Nous n'avons pas la prétention d'avoir abordé, à travers notre étude, tous
les contours de l’analyse des difficultés de gestion de l’espace urbain face aux
activités informelles. Plusieurs extensions de ce travail sont envisageables. En
effet, cette analyse pourrait par exemple être approfondie par une approche
identifiant les problèmes par catégories d’activités en vue de mieux tenir compte
de leurs spécificités.
25 Mairie de Cotonou (2008) « Plan de développement de la ville de Cotonou », p 127.
Gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou
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112
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Annexe 1: ORGANIGRAMME DE LA MAIRIE DE COTONOU ................. ii
Annexe 2: STATISTIQUES FINANCIERES DE COTONOU ........................ iii
Annexe 3: SOURCE DU CHIFFRE D’AFFAIRE ET DECOMPOSITION DE LA VALEUR AJOUTE DU SECTEUR INFORMEL ............. iv
Annexe 4: REMUNERATION ET HORAIRE DE TRAVAIL DANS LE SECTEUR INFORMEL .............................................................v
Annexe 5: CARACTERISTIQUES DU CAPITAL DU SECTEUR INFORMEL ................................................................................................. vi
Annexe 6: QUESTIONNAIRE UPI ............................................................... vii
Annexe 7: QUESTIONNAIRE CADRE DE LA MAIRIE ............................... ix
Annexe 8: TRI A PLATS SUR LES VARIABLES DU QUESTIONNAIRE UPI.............................................................................................x
Annexe 9: RESULTATS DES TESTS D’HYPOTHESES .............................. xi
ii
Annexe 1: ORGANIGRAMME DE LA MAIRIE DE COTONOU
Secrétariat du SG
Service du Courrier Central
Service des Transmissions
Service du
Secrétariat Particulier
Contrôleur général des services municipaux
Directeur de Cabinet
Chef de Cabinet
Chef de Protocole
MAIRE
Adjoints au Maire
Chefs d’Arrondisseme
nts
Conseil Municipal
Commissions Permanentes
Chargé de mission aux
affaires politiques
Chargé de mission
aux relations internationales et
décentralisées
Conseiller Techni-que à la
santé, aux affaires
féminines et à
l’action sociale
Conseiller Technique chargé des
affaires générales et du
suivi des questions
administratives
Chargé de mission aux
relations publiques et à
la communication
Secrétariat Général
Secrétariat Général Adjoint
SAD
Département des Services Juridiques
SRH
SI
SAD
SJC
SMP
SA
Département des Services Administratif
s
Département des Services de l’urbanisme et de l’Environnement
Urbain
SPU
SEEE
SAV
SCT
SRE
SAC
Département des Voies et
Réseaux Divers
SAF
SDU
SPP
Département des Services de la
Prospective et de la Planification
SAIC
SAPC
SAE
SPZ
Département des Services du
Développement Municipal
SL
SSH
SSS
SCC
Département des Services de
l’Action Sociale
SEC
SF
Département des Affaires
Civiles
SBC
SD
SFI
SSR
Département des Services Financiers
SMET
SGP
SM
Département des Services Economiques
Direction des Services Techniques
Direction des Services à la Population
Direction des Services Economiques et
Financiers
Direction de la Prospective et du
Développement Municipal
Direction des Services Administratifs et
Juridiques
NB : SRH : Service des Ressources Humaines et de la formation SI : Service de l’Informatique et des NTIC SAD : Service des Archives et de la Documentation SJC : Service Juridique et du Contentieux SMP : Service des Marchés Publics SA : Service des Assurances
SEC : Service de l’Etat Civil, du recensement et des élections SF : Service des affaires Funéraires SSS : Service des affaires Scolaires et Sportives SCC : Service des affaires Culturelles et Cultuelles SSH : Service de la Santé, de l’Hygiène publiques et des affaires sociales SL : Service du Logement
SGP : Service des gares et des parkings SM : Service des Marchés SMET : Service de la Promotion des Micro-Entreprises et Tourisme SFI : Service de la Fiscalité SRP : Service de la Régie Principale des recettes SD : Service des affaires Domaniales SBC : Service du Budget et de la Comptabilité
SAF : Service de l’Analyse Financière SDU : Service de la Documentation Urbaine SPP : Service de la Prospective et de la Programmation SAE : Service de L’Analyse Economique SPZ : Service de la Politique urbaine et des Zones d’activités SAPC : Service des Autorisations de programme et de crédits de paiement SAIC : Service d’Appui aux Initiatives Communautaires
SPU : Service de la Propreté Urbaine SEEE: Service de l’Eau, de l’Electricité et de l’Eclairage public SAV: Service de l’Assainissement des Voies urbaines SCT: Service de la Circulation et des Transports SRE: Service de la prévention des Risques, des Espaces verts et du cadre de vie SAC: Service de l’Architecture et de la Construction
Secrétariat du SG
Service du Courrier Central
Service des Transmissions Radio
Service du Conseil Municipal
iii
Annexe 2: STATISTIQUES FINANCIERES DE COTONOU (Montant en FCFA)
NB : La baisse des recettes totales observée en 2005 est due à la réduction sensible de la taxe de voirie par le gouvernement de l’époque. Le ratio d’autonomie financière est le rapport du montant des recettes propres sur l'ensemble des ressources.
iv
Annexe 3: SOURCE DU CHIFFRE D’AFFAIRE ET DECOMPOSITION DE LA VALEUR AJOUTE DU SECTEUR INFORMEL
Branche d’activités
Secteur de la demande (en % du chiffre d’affaire) Décomposition de la valeur ajoutée
Annexe 5: CARACTERISTIQUES DU CAPITAL DU SECTEUR INFORMEL
Qualité du capital (%) Propriété du capital (%)
TYPE DE CAPITAL Neuf Usagé Auto produit Total Propriétaire Locataire Prêt ou
partagé Total
Terrains, locaux
Machines
Mobilier, Bureau
Véhicules professionnels
Outillage
Autres
70,0
53,6
94,0
36,5
83,7
81,7
30,0
46,4
5,8
63,5
16,2
18,3
0
0
0,2
0
0,1
0
100
100
100
100
100
100
43,7
73,7
96,3
84,1
97,9
99,3
31,7
22,5
0,8
14,8
0,1
0,5
24,6
3,8
2,9
1,2
2,0
0,2
100
100
100
100
100
100
Ensemble 61,9 38,0 0,1 100 60,0 24,7 15,3 100 Source : Enquête 1-2-3, phase1 et phase 2, INSAE (2002) La qualité du capital a pu être identifiée pour 74% du capital total du secteur informel. Le type d’immobilisation "Terrains, locaux" a été identifié à 61% malgré la difficulté de déterminer la "qualité" des terrains. Ce résultat explique la prédominance (98% des immobilisations de cette nature) des locaux dans cette catégorie de capital. La propriété du capital a pu être identifiée pour 99,9% du capital total du secteur informel.
vii
Annexe 6: QUESTIONNAIRE UPI
Questionnaire Unité de Production Informelle (UPI)
I- Caractéristiques générales Q1. Désignation de l’UPI :___________________________________________ Q2. Nom et Prénoms du responsable de l’UPI :___________________________
Q3. Sexe : Homme Femme Q4. Niveau d’instruction : (Cocher la case correspondante)
Non scolarisé
Primaire
Secondaire
Supérieur
Q5. Quel est votre secteur d’activités ? (Cocher la case correspondante)
Commerce en magasin
Commerce détail hors magasin
Restauration
Réparation
Transport et télécommunication
Autres services
Confection et chaussures
Autres industries
Bâtiments et Travaux Publics
II- Problèmes et suggestions Problèmes (Cocher la case correspondante) Q6. Selon vous, qu’est-ce qui peut être à la base de la congestion du trafic
urbain ?
Insuffisance de réseaux de transport collectif Absence de parkings gros porteurs Etroitesse des voies de circulation
Q7. Qu’est-ce qui peut, selon vous, expliquer l’occupation anarchique du domaine public municipal ?
Insuffisance du contrôle et de la répression
Pauvreté des populations
Ignorance des populations
23
22
21
13
12
11
33
32
31
24
23
22
21
12
11
3
2
1
0
2 1
Collecte de données dans le cadre d’un mémoire de DESS en Gestion des Projets et Développement Local
viii
Q8. Qu’est-ce qui peut justifier, selon vous, le déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers ?
Insuffisance du dispositif de pré-collecte des ordures Importance des frais d’abonnement au réseau de pré-collecte des
ordures Non aménagement des points de regroupement des déchets
Suggestions Q9. Quelles sont enfin vos suggestions, par type de problème, à l’endroit de la
Mairie de Cotonou pour une gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou ?
Industrie 23 22,3%Confection et chaussures 6 5,8%Autres industries 16 15,5%Bâtiments et Travaux Publics 1 1,0%
Problèmes
4 3,9%
21 20,4%
78 75,7%
Occupation anarchique du domaine public municipalIgnorance des populations 31 30,1%
Pauvreté des populations 48 46,6%
Insuffisance du contrôle et de la répression. 24 23,3%
2 1,9%
22 21,4%
79 76,7%
Déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagersNon aménagement des points de regroupement des déchetsImportance des frais d’abonnement au réseau de pré-collecte des orduresInsuffisance du dispositif de pré-collecte des ordures
Etroitesse des voies de circulationAbsence de parkings gros porteursInsuffisance de réseaux de transport collectif
Indicateurs
Congestion du trafic urbain
xi
Annexe 9: RESULTATS DES TESTS D’HYPOTHESES
Résultats du test de Khi-deux d’adéquation au modèle théorique des avis partagés pour l’hypothèse n°1
Hypothèse n°1 : vérifiée ;
Résultats du test de Khi-deux d’adéquation au modèle théorique des avis partagés pour l’hypothèse n°2
Hypothèse n°2 : non vérifiée
Résultats du test de Khi-deux d’adéquation au modèle théorique des avis partagés pour l’hypothèse n°3
Hypothèse n°3 : vérifiée
EffectifFréquence observée
Fréquence théorique
Distance d2 D Khi-2 lue
Congestion du trafic urbain 103 100,00% 100,00% 0,28 87,51 10,6
Etroitesse des voies de circulation 4 3,88% 33,33% 0,09
Absence de parkings gros porteurs 21 20,39% 33,33% 0,02
Insuffisance de réseaux de transport collectif 78 75,73% 33,33% 0,18
PARTIE I : PRESENTATION DE LA COMMUNE DE COTONOU ET DU SECTEUR INFORMEL .......... 4
CHAPITRE 1 : PRESENTATTION GENERALE DE LA COMMUNE DE COTONOU ET ETAT DES LIEUX ..............................................................................................5
Section 1 : PRESENTATION GENERALE DE LA COMMUNE DE COTONOU ................5
Paragraphe 1 : Historique, caractéristiques physiques et démographiques................................5
II- Infrastructures accélératrices des activités économiques et budget de la Mairie ..... 13
A- Infrastructures accélératrices des activités économiques .............................. 13
B- Budget de la Mairie de Cotonou ..................................................................... 14
Section 2 : EVALUATION DES ELEMENTS DE L’ETAT DES LIEUX DE BASE ET LEUR INVENTAIRE ......................................................................................... 15
xiii
Paragraphe 1 : Evaluation des éléments de l’état des lieux de base ........................................ 15
I- Constats sur le développement local, l’aménagement, l’habitat et l’urbanisme ......... 16
II- Constats sur les infrastructures, l’équipement et les transports ............................... 17
III- Constats sur l’environnement, l’hygiène et la salubrité ........................................... 18
IV- Constats sur les investissements économiques et les services marchands ................ 19
V- Constats sur l’action sociale et la culture ................................................................... 20
VI- Constats sur la coopération intercommunale et la coopération décentralisée ......... 21
Paragraphe 2 : Inventaire des éléments de l’état des lieux ..................................................... 22
I- Inventaire des atouts .................................................................................................... 22
II- Inventaire des problèmes ............................................................................................ 23
CHAPITRE 2 : PRESENTATION DU SECTEUR INFORMEL A COTONOU ......................... 24
Section 1 : AMPLEUR ET PRINCIPALES ACTIVITES DU SECTEUR INFORMEL ........ 24
Paragraphe 1 : Ampleur du secteur informel ......................................................................... 24
Paragraphe 2 : Principales activités du secteur informel ........................................................ 26
Section 2 : EVALUATION DES ELEMENTS DE L’ETAT DES LIEUX ET LEUR INVENTAIRE..................................................................................................... 28
Paragraphe 1 : Evaluation des éléments de l’état des lieux .................................................... 28
I- Constats sur la production, la contribution aux ressources de la collectivité et aux besoins essentiels des ménages .................................................................................. 28
A- Production et contribution aux ressources de la collectivité .......................... 29
B- Contribution aux besoins essentiels des ménages........................................... 30
II- Constats sur l’emploi et Rémunération ...................................................................... 31
PARTIE II : CADRE THEORIQUE, METHODOLOGIE, RESULTATS ET SUGGESTIONS ......................... 47
CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ........... 48
Section 1 : PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES ..................................... 48
xiv
Paragraphe 1 : Choix de la problématique et vision globale de résolution de la problématique choisie ....................................................................................................... 48
I- Identification des problématiques possibles et choix de la problématique ................. 48
A- Identification des problématiques possibles ................................................... 48
B- Choix de la problématique et justification du sujet ....................................... 49
1) Choix de la problématique ................................................................................ 50
2) Justification du sujet ......................................................................................... 50
II- Spécification de la problématique brute et détermination de la vision globale de résolution de la problématique spécifiée .................................................................. 51
A- Spécification de la problématique choisie ...................................................... 51
B- Vision globale de résolution de la problématique spécifiée ........................... 52
1) Vision globale de résolution du problème générale .......................................... 53
2) Vision globale de résolution du problème spécifique n°1 ................................. 54
3) Vision globale de résolution du problème spécifique n°2 ................................. 54
4) Vision globale de résolution du problème spécifique n°3 ................................. 55
Paragraphe 2 : Objectifs, hypothèses et tableau de bord de l’étude ........................................ 57
I- Objectifs de l’étude ....................................................................................................... 58
A- Objectifs de développement ............................................................................ 58
1) Objectif général de développement ................................................................... 58
2) Objectifs spécifique de développement ............................................................. 58
B- Objectifs de recherche .................................................................................... 58
1) Objectif général de recherche ........................................................................... 59
2) Objectifs spécifique de recherche ..................................................................... 59
II- Causes supposées être à la base des problèmes à résoudre et hypothèses de recherche ................................................................................................................... 59
A- Causes et hypothèses liées au problème spécifique n°1 .................................. 59
B- Causes et hypothèses liées au problème spécifique n°2 .................................. 60
C- Causes et hypothèses liées au problème spécifique n°3 .................................. 62
III- Tableau de bord de l’étude (TBE) ............................................................................ 63
Section 2 : REVUE DE LITTERATURE ET METHODOLOGIE DE RECHERCHE ......... 65
Paragraphe 1 : Revue de littérature ....................................................................................... 65
I- Point des connaissances sur le problème général de gestion non efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou ...................................................... 66
B- Travaux sur la gestion urbaine efficace des activités informelles .................. 68
II- Point des connaissances sur les problèmes spécifiques .............................................. 71
A- Point des connaissances sur la congestion du trafic urbain ........................... 71
B- Point des connaissances sur l’occupation anarchique du domaine public municipal .................................................................................................................... 72
C- Point des connaissances sur le déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers ......................................................................................................... 73
xv
Paragraphe 2 : Méthodologie de recherche ............................................................................ 74
1) Les outils d’analyse ........................................................................................... 78
2) Le cadre opératoire de l’étude .......................................................................... 78
a) Identification de la cause dominante .......................................................... 79
b) Test d’adéquation au modèle théorique des avis partagés ........................... 79
B- Difficultés rencontrées et limites des données ................................................ 81
1) Difficultés rencontrées et stratégies adoptées ................................................... 81
2) Limites des données ........................................................................................... 83
CHAPITRE 2 : PRESENTATION DES RESULTATS, VERIFICATION DES HYPOTHESES ET SUGGESTIONS .......................................................................................... 84
Section 1 : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS ....................................... 84
Paragraphe 1 : Présentation et analyse des résultats de l’enquête auprès des UPI ................... 84
I- Résultats relatifs à la congestion du trafic urbain ....................................................... 84
II- Résultats relatifs à l’occupation anarchique du domaine public municipal.............. 85
III- Résultats relatifs au déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers ................................................................................................................................... 86
Paragraphe 2 : Présentation et analyse des résultats de l’enquête auprès des cadres de la Mairie .................................................................................................................. 87
I- Résultats relatifs à la congestion du trafic urbain ....................................................... 88
II- Résultats relatifs à l’occupation anarchique du domaine public municipal.............. 88
III- Résultats relatifs au déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers ................................................................................................................................... 89
Section 2 : VERIFICATION DES HYPOTHESES ET SUGGESTIONS ............................ 91
Paragraphe 1 : Vérification des hypothèses et approches de solutions.................................... 91
I- Vérification des hypothèses et établissement du diagnostic ........................................ 91
A- Vérification des hypothèses ............................................................................ 91
1) Vérification de l’hypothèse liée au problème spécifique n°1 ............................ 91
2) Vérification de l’hypothèse liée au problème spécifique n°2 ............................ 93
xvi
3) Vérification de l’hypothèse liée au problème spécifique n°3 ............................ 94
B- Synthèse du diagnostic .................................................................................... 96
II- Approches de solutions ............................................................................................... 96
A- Approches de solutions au problème de congestion du trafic urbain ............ 97
B- Approches de solutions au problème d’occupation anarchique du domaine public municipal ......................................................................................................... 98
C- Approches de solutions au problème du déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers ..................................................................................... 99
Paragraphe 2 : Conditions de mise en œuvre des solutions et synthèse de l’étude ................ 101
I- Conditions de mise en œuvre des solutions ................................................................ 101
A- Conditions de mise en œuvre des solutions liées au problème de congestion du trafic urbain ........................................................................................................ 101
B- Conditions de mise en œuvre des solutions liées au problème d’occupation anarchique du domaine public municipal ............................................................... 102
C- Conditions de mise en œuvre des solutions liées au problème du déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers ........................................... 102
II- Synthèse de l’étude .................................................................................................... 103
ANNEXES ....................................................................................... i
Annexe 1: ORGANIGRAMME DE LA MAIRIE DE COTONOU ....................................... ii Annexe 2: STATISTIQUES FINANCIERES DE COTONOU .............................................. iii Annexe 3: SOURCE DU CHIFFRE D’AFFAIRE ET DECOMPOSITION DE LA VALEUR
AJOUTE DU SECTEUR INFORMEL ..................................................... iv
Annexe 4: REMUNERATION ET HORAIRE DE TRAVAIL DANS LE SECTEUR INFORMEL ................................................................................................v
Annexe 5: CARACTERISTIQUES DU CAPITAL DU SECTEUR INFORMEL .................. vi Annexe 6: QUESTIONNAIRE UPI ..................................................................................... vii Annexe 7: QUESTIONNAIRE CADRE DE LA MAIRIE .................................................... ix
Annexe 8: TRI A PLATS SUR LES VARIABLES DU QUESTIONNAIRE UPI ...................x
Annexe 9: RESULTATS DES TESTS D’HYPOTHESES .................................................... xi
TABLE DES MATIERES .............................................................. xii