UNIVERSITE D’ABOMEY CALAVI (UAC) ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI (EPAC) DEPARTEMENT DE GENIE DE L’ENVIRONNEMENT (GEn) OPTION : AMENAGEMENT ET PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT (APE) MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU LICENCE PROFESSIONNELLE Réalisé par : WANDJI Jordy Romuald Année académique 2015-2016 Maître de mémoire : Prof Elisabeth YEHOUENOU AZEHOUN PAZOU Biologiste Environnementaliste Ecotoxicologue Maître de Conférences des Universités (C.A.M.E.S) Enseignante-Chercheure à l’EPAC/UAC Maître de stage : Dr. Victor GBEDO Gestionnaire environnementaliste Expert en Gestion des Déchets et Evaluation environnementale Directeur de DCAM/BETHESDA GESTION DES SACHETS PLASTIQUES A COCOTOMEY : Etat des lieux et Approches de solutions
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GESTION DES SACHETS PLASTIQUES A COCOTOMEY : Etat des … · MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU LICENCE PROFESSIONNELLE Réalisé par : WANDJI Jordy Romuald Année académique 2015-2016
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UNIVERSITE D’ABOMEY CALAVI
(UAC)
ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI
(EPAC)
DEPARTEMENT DE GENIE DE L’ENVIRONNEMENT
(GEn)
OPTION : AMENAGEMENT ET PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT
(APE)
MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU LICENCE PROFESSIONNELLE
Réalisé par :
WANDJI Jordy Romuald
Année académique 2015-2016
Maître de mémoire :
Prof Elisabeth YEHOUENOU AZEHOUN PAZOU
Biologiste Environnementaliste Ecotoxicologue
Maître de Conférences des Universités (C.A.M.E.S)
Enseignante-Chercheure à l’EPAC/UAC
Maître de stage :
Dr. Victor GBEDO
Gestionnaire environnementaliste
Expert en Gestion des Déchets et
Evaluation environnementale
Directeur de DCAM/BETHESDA
GESTION DES SACHETS PLASTIQUES
A COCOTOMEY : Etat des lieux et
Approches de solutions
i
]
DEDICACE
Je dédie ce mémoire à mes parents, WANDJI C. Justin et BOCOSSA Dieu-Fera, qui ont
toujours œuvré pour ma réussite de par leur amour, leur soutien, pour toute leur assistance et
leur présence dans ma vie. Recevez à travers ce travail aussi modeste soit-il, l’expression de
mes sentiments et de mon éternelle gratitude. Que Dieu vous accorde longue vie.
Réalisé par WANDJI R. Jordy
ii
REMERCIEMENTS
Ce mémoire n’aurait pas pu voir le jour sans l’aide et la participation de nombreuses personnes
que je tiens à remercier.
Le Professeur Jacques Boco ADJAKPA, Chef du Département de Génie de
l’Environnement à l’EPAC pour sa rigueur et les grands efforts qu’il fait pour la promotion du
département ;
Le Professeur Elisabeth YEHOUENOU AZEHOUN PAZOU, Enseignante-chercheure
à l’EPAC/UAC pour avoir accepté de superviser ce travail malgré ses nombreuses occupations.
Que Dieu vous le rende;
Le Dr Victor GBEDO, Directeur de DCAM-BETHESDA d’une part pour avoir autorisé
mon stage au sein de sa structure et d’autre part pour avoir accepté assumer la codirection de
ce travail malgré ses multiples occupations. Que Dieu tout puissant vous bénisse ;
Mr Etienne AKOHO pour ses multiples conseils et encadrements ;
Tous les Enseignants et Techniciens du Département de Génie de l’Environnement
pour avoir forgé nos connaissances pendant ces trois années de formation ;
Tout le personnel de DCAM-BETHESDA pour leur assistance et leur soutien. Que
Dieu vous le rende ;
Les membres du jury qui me font l’honneur de juger ce travail malgré leurs multiples
occupations ;
Mes frères et sœurs Irmine, Adeline, Ruth et Julius pour leur soutien ;
Mon beau-frère Pierre-Marie KAKPOHOUE pour son soutien et sa disponibilité ;
Tous les camarades de la 9ième Promotion de Génie de l’Environnement en particulier
Modeste, Nazif, Joël, Aziz, Ariane et Serge pour leur sens de la solidarité ;
Jadix et Amiath pour leur soutien inconditionnel.
A tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont contribué à la réalisation de ce mémoire.
Je vous prie de recevoir ici l’expression de ma profonde gratitude.
Réalisé par WANDJI R. Jordy
iii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ABE : Agence Béninoise pour l’Environnement
CISE : Compagnie d’Ingénierie Sociale et Environnementale
COGEDA : Coordination des ONG de Gestion des Déchets Solides Ménagers et de
l’Assainissement
CREPA : Centre Régional pour l’Eau potable et l’Assainissement
DCAM : Développement Communautaire et Assainissement du Milieu
DGE : Direction Générale de l’Environnement
DSM : Déchets Solides Ménagers
DST : Direction des Services Techniques
ENAM : Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature
EPAC : Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi
FLASH : Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines
INSAE : Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PrAPE : Programme d’Assainissement et de Protection de l’Environnement
RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat
UAC : Université d’Abomey-Calavi
UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature
Réalisé par WANDJI R. Jordy
iv
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Répartition de l’échantillon en fonction des zones du milieu d’étude .................. 25
Tableau 2: Composition des déchets ....................................................................................... 32
LISTE DES PHOTS
Photo 1 : Terrain inondé de sachets purs water .................................................................................... 34
Photo 2 : Sachets plastiques en prolifération ........................................................................................ 34
Photo 3 : Dépotoir sauvage à Cocotomey ............................................................................................. 34
Photo 4 : Basfonds rempli de déchets ................................................................................................... 34
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Les étapes de la fabrication d’un sachet plastique .................................................... 8
Figure 2 : Carte montrant le milieu d’étude (Cocotomey) ...................................................... 23
Figure 3 : Taux des enquêtés selon le sexe.............................................................................. 28
Figure 4 : Taux des enquêtés selon l’âge................................................................................. 28
Figure 5 : Taux des enquêtés selon l’état civil ........................................................................ 29
Figure 6 : Taux des enquêtés selon le niveau d’étude ............................................................. 29
Figure 7 : Répartition des différentes sources d’approvisionnement en sachets plastiques .... 30
Figure 8 : Raison d’utilisation des sachets plastiques ............................................................. 30
Figure 9 : Les quantités de sachets utilisés par jour au niveau des ménages .......................... 32
Figure 10 : Répartition des modes d’évacuation des déchets .................................................. 33
Figure 11 : Répartition des modes de gestion des sachets plastiques par les usagers des rues 33
Figure 12 : Taux des enquêtés ayant reçu une sensibilisation ................................................. 35
Figure 13 : Taux des enquêtés selon leur connaissance sur les effets du conditionnement des
aliments dans les sachets plastiques ......................................................................................... 35
Figure 14 : Répartition des enquêtés selon leur connaissance sur les effets d l’incinération des
Figure 15 : Répartition des enquêtés selon leur connaissance sur les risques d’inondation due
à l’imperméabilité des sachets plastiques ................................................................................. 36
Figure 16 : Répartition des enquêtés selon leur connaissance sur les risques liés au
développement des plantes ....................................................................................................... 37
Réalisé par WANDJI R. Jordy
v
RESUME
L’Afrique est confrontée de nos jours à la problématique de la gestion des déchets en
générale et à celle des sachets plastiques en particulier puisque ceux-ci sont non biodégradables.
De nos jours, il est devenu difficile de fonctionner sans ce matériel qui après utilisation est
généralement laissé dans la nature, source de pollution visuelle et de dégradation de
l’environnement. C’est pour mieux cerner le problème que cette étude sur les sachets plastiques
a été réalisée. Elle a pour but d’étudier les contraintes à la bonne gestion des sachets plastiques
dans le quartier de Cocotomey. Pour mener à bien ce travail, nous avons utilisé des méthodes
descriptive et quantitative. Notre échantillonnage était de 218 responsables de ménages soit 3%
de la population.
Suite aux enquêtes auprès des ménages et des structures de pré-collecte et grâce aux
observations directes sur le terrain, plusieurs causes à la prolifération des sachets plastiques à
Cocotomey ont été identifiées. Les résultats de nos enquêtes ont également révélé que la
population a connaissance des effets néfastes des sachets plastiques sur l’environnement et la
santé même si certains répondants ignorent les véritables nuisances.
Mots clés : Déchet, Sachet plastique, Biodégradable, Pollution, Environnement.
Réalisé par WANDJI R. Jordy
vi
ABSTRACT
Waste management and especially plastic bags constituded problems in general Africa because
they are not biodegradable. Nowadays, it is difficult to operate without this equipment which
after their use are left in environment causing environmental degradation and visual pollution.
To better plastic waste management this study was performed in Cocotomey municipality.
Descriptive and quantitative methods were used to carry out this study. 3% of the population
corresponding to 218 households were sampled including pre-collection structures and direct
observations. Several plastic bags causes were identified in Cocotomey municipality. Results
shown that population is aware of plastic bags risks on health and on the environment even if
they ignore the real nuissance.
Keys words : Waste, Plastic bags, Biodegradable, Pollution, Environment
Réalisé par WANDJI R. Jordy
vii
SOMMAIRE
DEDICACE.................................................................................................................................................. i
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ........................................................................................................ iii
Liste des tableaux .................................................................................................................................... iv
Liste des figures ....................................................................................................................................... iv
RESUME .................................................................................................................................................... v
ABSTRACT ................................................................................................................................................ vi
SOMMAIRE ............................................................................................................................................. vii
ANNEXES .................................................................................................................................................. ix
ANNEXE1 : Organigramme de DCAM-Bethesda .................................................................................. ix
ANNEXE 2 : Questionnaire et Guides d’Entretien ................................................................................ x
ANNEXE 3 : Quelques photos ...................................................................... Erreur ! Signet non défini.
1
]
1
INTRODUCTION
Depuis la conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement de Rio
de Janeiro en 1992 et d’autres forums sur le développement durable, l’assainissement et en
particulier la gestion des déchets occupe de plus en plus une place importante dans les
politiques de gestion de l’espace urbain. C’est ainsi que de nombreuses initiatives ont vu le jour.
Cependant, elles restent en deçà des attentes et nombreuses sont celles qui ne sont pas durables.
En effet l’inefficacité des politiques mises en place surtout dans les pays en voie de
développement a pour principales causes : la démographie galopante des villes, la non
délimitation entre les zones industrielles, commerciales et résidentielles avec les habitations et
les équipements collectifs, la promiscuité des habitats, l’inégalité de la densité de l’habitat et
de la population sur l’espace urbain etc. (KABORE, 2009).
En Afrique, l’urbanisation très rapide ajoutée à la forte croissance de la population
urbaine et aux moyens limités a fait que le problème de la gestion des déchets se pose avec
acuité. Les villes béninoises à l’instar des villes au Sud du Sahara rencontrent des difficultés
pour exercer de manière efficace cette compétence que la loi sur la décentralisation leur a
conférée. Au nombre de ces difficultés, on peut citer l’insuffisance des ressources disponibles
au regard de la quantité sans cesse croissante de déchets à pré-collecter, à collecter, à transporter
et à éliminer. Des études ont montré que 78% de la population rejetait ses déchets dans la nature
ou simplement hors de la maison. Parmi les 22% restants, seulement 10,6%, accédait à la voirie
privée ou voirie publique, 9,8% de la population continuait de brûler ses déchets alors que 1%
se contentait de les enterrer .Une proportion non moins importante de sachets plastique s’y
trouve.
De par sa position géographique par rapport au Nigéria et au Ghana, grands producteurs
de produits plastiques, l’importation de ces matériaux au Bénin a significativement augmenté
ces dernières années, entraînant une consommation démesurée de ceux-ci au niveau des
ménages et par ricochet de la population entière. Au Bénin, l’importation des sachets plastiques
avant les années 2000 a progressé de plus d’un million de kilogrammes en quatre ans (CREPA,
2011).
De nos jours, l’offre étant abondante et assez concurrentielle, les emballages plastiques
sont substitués progressivement à ceux des végétaux (objets de tissage tels que les paniers).
Un simple achat de quelques dizaines de francs donne droit à un ou plusieurs emballages.
Condiments, nourriture, boissons et articles divers, liquide comme solide, tout est emballé dans
Réalisé par WANDJI R. Jordy
2
des sachets plastiques. La conséquence est que les déchets plastiques deviennent importants et
se répandent dans l’environnement, au mépris de toutes les conséquences que cela implique.
Cette pratique liée au changement de comportement des populations constitue une bombe à
retardement dont les effets nocifs sur la santé humaine, animale et la qualité de l’environnement
ont souvent été ignorés par la population sous informée, les autorités et les décideurs de notre
pays (NATABOU, 2007)
Cocotomey, un quartier au sud de la commune d’Abomey-Calavi n’échappe pas à cette
situation. En effet, il suffit de faire quelques pas dans les rues du quartier pour rencontrer une
kyrielle de dépotoirs sauvages dont les sachets plastiques constituent pratiquement la couche
supérieure. Ce travail de fin de formation intitulé « Gestion des sachets plastiques à Cocotomey
» est basé sur une démarche qui consiste à faire une analyse de la gestion actuelle des sachets
plastiques, à identifier les contraintes de la bonne gestion et à proposer des solutions afin de
réduire les risques de leur prolifération que connait actuellement le quartier de Cocotomey.
Notre travail s’articule autour de trois (03) grandes parties:
La première partie présente le cadre théorique articulé autour de la
problématique, des objectifs, les hypothèses et de la revue bibliographique ;
La deuxième partie porte sur le cadre de l’étude et l’approche méthodologique ;
La troisième partie est consacrée à la présentation, à l’analyse et à
l’interprétation des résultats, assorties de propositions.
Réalisé par WANDJI R. Jordy
3
PROBLEMATIQUE
Les villes Africaines produisent des quantités de plus en plus importantes de déchets du
fait de l’urbanisation très rapide et de la démographie galopante. Le système de gestion et de
traitement mis en place, ne semble pas s'adapter à cette évolution bien que de nombreuses études
et plans aient été réalisés (LUSUNGU, 2008).
Les déchets ménagers et assimilés sont pour l'essentiel mis en décharge ou alors laissés
dans la nature. Cependant, une partie des déchets produits qui sont de nature biologique peuvent
se dégrader naturellement. Les autres déchets (non biologiques) ne subissent pas ce principe si
important de biodégradabilité. C'est le cas précisément de la plupart des plastiques utilisés au
Bénin et dans d'autres pays. (Sachets et divers articles plastiques). Le sachet plastique reste un
des emblèmes de notre société de consommation, société qui n’est ni plus ni moins qu’une
société productrice de déchets. Sa durée d'utilisation est de quelques minutes, mais sa durée de
vie s’étend potentiellement sur plusieurs siècles (TOUIKI, 2013).
Abomey-Calavi l’une des principales communes du Benin abrite une population de
655965 habitants (RGPH4, 2013) et compte neuf (09) arrondissements et soixante-dix (70)
villages et quartiers de ville dont Cocotomey qui, ces dernières années, a connu un changement
rapide dû aux mutations de plusieurs facteurs tels que l’urbanisation, l’exode rural... Le quartier
qui, au départ n’était qu’une petite localité s’est vu modifié par l’afflux massif des populations
qui vont entraîner l’augmentation de la consommation et le développement d’activités de toute
sorte. Le standing de l’habitat est composé majoritairement de populations à faibles revenus
caractérisé par une précarité des conditions de vie et une mauvaise hygiène sanitaire ce qui
entraine l’éparpillement et l’entassement des déchets de tout genre : ordures ménagères, eaux
usées ménagères et déchets solides au nombre desquels il faut noter une abondance de sachets
plastiques qui, en se substituant à nos objets traditionnels de transport et de conditionnement,
ont fini par s’imposer en raison de leur imperméabilité, de leur légèreté et de leur faible coût.
Ces sachets plastiques d’emballages sont en effet très polluants et nocifs pour la santé.
Par ailleurs, le manque d’organisation des structures intervenant dans la gestion des déchets
ajouté à l’incivisme de la population entraine des décharges sauvages et incontrôlées un peu
partout dans le quartier. Les ménages jettent les ordures dans les endroits non appropriés, dans
les rues, sur des terrains non occupés, dans les basfonds... Tout ceci entraine une dégradation
du cadre de vie des populations (NATABOU, 2007).
Réalisé par WANDJI R. Jordy
4
Le choix de ce sujet se justifie suite à la situation critique de l'insalubrité qui caractérise
le quartier de Cocotomey en allant du principe que l'état de santé des individus est lié au niveau
d'hygiène de leur cadre de vie. Le présent travail se veut alors être une alerte pour la population
et pour les autorités locales. Celui-ci propose d'apporter quelques pistes de solutions concourant
à minimiser le problème de la dégradation de l'environnement que connaît actuellement le
quartier.
L'objectif global de notre travail est d’étudier les contraintes à la bonne gestion des
sachets plastiques dans le quartier de Cocotomey. Pour y arriver, ce travail poursuit les objectifs
spécifiques suivants :
- Identifier les causes de la prolifération des sachets plastiques à Cocotomey ;
- Evaluer le niveau de connaissance de la population sur les impacts environnementaux
et sanitaires des sachets plastiques;
- Proposer des solutions pour une bonne gestion des sachets plastiques à Cocotomey.
Les hypothèses associées aux objectifs sur-cités sont respectivement :
- La prolifération des sachets plastiques à Cocotomey est liée au comportement humain ;
- Les conséquences liées à la mauvaise gestion des sachets plastiques ne sont pas connues
de la population du quartier de Cocotomey ;
- Le recyclage des sachets plastiques usagés constitue une solution durable contre la
prolifération des sachets plastiques.
Réalisé par WANDJI R. Jordy
5
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE
1.1. Clarification des concepts
Déchet
Selon l’article 66 de la Loi Cadre sur l’Environnement en République du Bénin, on entend
par déchet « tout résidu d’un processus de production, de transformation, d’utilisation ou tout
bien meuble abandonné ou destiné à l’abandon par son détenteur. »
Selon le dictionnaire Larousse Edition 2009, un déchet est une partie inutilisable d’une
matière. C’est aussi un morceau qu’on rejette issu des activités de l’homme qui peut être à
l’origine de la dégradation de l’environnement ou de la santé s’il n’est pas valorisé.
Plastique
Selon le dictionnaire le Robert édition 1998, c’est une matière synthétique constituée de
macro molécules obtenues par polymérisation ou polycondensation et qui peut être moulée ou
modelée mais souvent rigide après fabrication.
Pour Reyne 1998, une matière plastique est un matériau susceptible de se déformer sous
l’action d’une force extérieure et de conserver la forme ainsi acquise lorsque l’on interrompt
cette force.
Sachet plastique
C’est un petit sac léger, fabriqué en matière plastique destiné à accueillir divers types de
contenu. Il est vendu ou prêté par les commerçants à leurs clients pour faciliter le transport et
le conditionnement de leurs achats (TOUIKI, 2013).
Biodégradation
La biodégradation est la décomposition des matières organiques par les microorganismes
comme les bactéries, les champignons ou les algues. C’est le processus de dégradation
moléculaire de substances organiques par l’action de micro-organismes aérobies ou anaérobies.
Une matière est dite biodégradable si, sous l’action d’organismes vivants extérieurs, elle peut
se décomposer en éléments divers (LUSUNGU, 2008).
Réalisé par WANDJI R. Jordy
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Environnement
La loi n° 98-038 du 12 Février 1999 portant loi-cadre sur l’environnement en République
du Bénin (ABE, 1999) définit l’Environnement comme l’ « ensemble des éléments naturels et
artificiels, ainsi que les facteurs économiques, sociaux et culturels qui influent sur les êtres
vivants et que ceux-ci peuvent modifier. »
Au sens de la loi française du 10 Juillet 1976 relative à la protection de la nature,
l’environnement est considéré comme « un thème générique qui recouvre trois éléments que
sont la nature (les espaces, les espèces animales et végétales, la diversité et l’équilibre
biologique), les ressources naturelles et les sites et paysages.
Santé
La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social qui ne consiste pas
seulement en une absence de maladie ou d’infirmité (OMS, 1946). En d’autres termes, être en
bonne santé, c’est être capable d’optimiser son équilibre de vie en développant au maximum et
harmonieusement toutes ces ressources.
Gestion des déchets
La gestion des déchets désigne l’ensemble des opérations et moyens mis en œuvre pour limiter,
recycler, valoriser ou éliminer les déchets, c’est-à-dire des opérations de prévention, de pré-
collecte, de collecte et de transport et toute autre opération de tri, de traitement, jusqu’au
stockage (GBEDO, 2010).
Valorisation
On appelle valorisation des déchets, toute action qui permet d’en tirer de l’énergie, de
trouver un nouvel usage à la matière qui le compose, de tirer une matière première secondaire
utile à la fabrication du même bien, de trouver un nouvel usage à l’objet ou de permettre à un
déchet de redevenir utile pour d’autres (GBEDO, 2010).
Recyclage
Le recyclage des déchets est un procédé de traitement qui permet de réintroduire dans le cycle
de production d’un produit, des matériaux qui composaient un produit similaire ou arrivé en fin
de vie ou des résidus de fabrication. Elle a deux conséquences écologiques majeures qui sont
la réduction du volume des déchets et la préservation des ressources naturelles (GBEDO, 2010).
Réalisé par WANDJI R. Jordy
7
1.2. Revue de littérature
1.2.1. Définition de sachet plastique
Un sachet plastique est un assemblage de feuilles en matière plastique (est un
polyéthylène, matière produite à partir du pétrole) qui reste ouvert à une extrémité pour
accueillir un contenu. Il nous permet d’emballer, de protéger, de transporter voire de cacher
tout produit ou objet qu’il contient. Les propriétés d’un sachet plastique sont la légèreté,
l’imperméabilité, la résistance et surtout le faible coût. Il a perdu en 15ans, 75% de son poids
et ses propriétés restent inchangées. De nos jours, un sachet plastique pèse 6g en moyenne et
peut transporter jusqu’à 10 kg. C’est un matériau organique constitué de macromolécules et
produit par transformation de substances naturelles, ou par synthèse directe, à partir de
substances extraites du pétrole (TOUIKI, 2013).
1.2.2. Composition chimique des sachets plastiques
Généralement, les sachets plastiques sont composés de polyéthylène haute ou basse
densité qui sont des hydrocarbures obtenus à partir d’un déchet du pétrole : Le naphta. Le
polyéthylène est un polymère de synthèse très employé qui est chimiquement composé de
molécules d’éthylènes (H2C=CH2), lesquelles sont composées d’hydrogènes (H) et de carbones
(C). Grâce à sa structure chimique, seuls de la vapeur d’eau (H2O), de l’oxygène (O2) et du
dioxyde de carbone (CO2) sont libérés lors de la combustion complète. Notons que le CO2 et
la vapeur d’eau sont des gaz à effet de serre. Le polyéthylène entre dans la composition des
sachets plastiques pour leur conférer trois caractéristiques importantes : l’élasticité, la résistance
et la légèreté. Ainsi, un sachet plastique pèse en moyenne 6g pour une contenance en volume
atteignant 14 Litres, soit à titre indicatif 3,5mg/cm2. Les sachets plastiques ne sont pas
composés uniquement de polyéthylène. Ils contiennent également des pigments qui servent à
les teindre. Le dioxyde de Titane (TiO2) et le carbonate de calcium (CaCO3) sont des pigments
blancs qui assurent l’opacité des sachets plastiques. D’autres pigments sont ajoutés pour donner
diverses colorations aux sachets comme par exemple le noir de carbone qui confère la couleur
noire (TOUIKI, 2013).
1.2.3. Fabrication des sachets plastiques
Les sachets plastiques sont obtenus par le procédé d’extrusion-gonflage. On extrude une
paraison à paroi mince qui est ensuite gonflée à l’air en surpression. Il se forme ainsi en flux
continu, une gaine gonflée de flux plastiques qui, refroidie, va pouvoir être bobinée pour être
ensuite imprimée et thermo soudée à l’extrémité. Le schéma ci-dessous illustre les principales
étapes de la fabrication des sachets plastiques.
Réalisé par WANDJI R. Jordy
8
Source : Faculté de Médecine et de Pharmacie (FMP) du Maroc
1.2.4. Les types de sachets plastiques
Il existe différents types de sachets en fonction de leur résistance et donc du micronnage.
On distingue :
- Les sachets de 20 micron qui sont de qualité très fine, adaptés aux produits très légers
de moins de 1kg ;
- Les sachets de 30 micron qui sont de qualité fine, adaptés aux produits légers pesant
entre 1,5 et 2 kg.
Ces types de sachets plastiques sur-cités sont les plus utilisés car ils sont très légers, petits,
moins chers (voire gratuit) et sont surtout adaptés à nos besoins quotidiens.
On distingue en outre :
- Les sachets de 40-50 micron qui sont adaptés aux produits moyennement lourds ;
- Les sachets de 100 micron et plus qui sont adaptés aux produits lourds.
Source : CBS Groupe
1.2.5. Consommation de sachets plastiques dans le monde et au Bénin
Les usages industriel, commercial et domestique font des sachets plastiques des éléments
très répandus dans les zones urbaines. Ces multiples usages leur confèrent une place importante
dans le quotidien des populations.
Selon l’association anglo-saxonne « Reuse it », la planète consomme un million de
sachets par minute, c’est-à-dire 500 milliards par an au bas mot. Les Français et les Belges en
utilisent respectivement 17 milliards et 3 milliards par an. Avant l’interdiction faite en 2001, le
Taiwan utilisait 16 millions de sacs plastiques par jour. Les quelques statistiques africaines
recueillies donnent pour le Maroc 10 000 tonnes de sacs en plastiques et quant au Nigéria avec
ses villes « Pure Water » dont Lagos à elle seule, déverse journellement environ 20 millions de
sacs plastiques. On estime à 700 tonnes la quantité de sachets plastiques consommés par an au
Bénin soit plus de 300.000 sachets par jour sans prendre en compte les sachets d’emballages
MATIERES
PREMIERES FUSION EXTRUSION/
GONFLAGE
COUPURE/
SOUDURE
STOCKAGE
Figure 1 : Les étapes de la fabrication d’un sachet plastique
Réalisé par WANDJI R. Jordy
9
alimentaires (TradeMap.org). Mais avec la mauvaise gestion des déchets qui résultent de leur
utilisation, les espaces libres, les grandes artères, les canaux d'irrigation à ciel ouvert, les
devantures des concessions, les alentours des marchés, services et usines sont envahis par des
déchets de sachets plastiques. Cette prolifération due à l’utilisation abusive et à la mauvaise
gestion des sachets plastiques dont la durée de vie varie entre 100 et 400 ans en fonction des
conditions, n’est pas sans nuisances sur l’environnement et la santé (KABORE, 2009).
1.2.6. Conséquences de la mauvaise gestion des sachets plastiques
Depuis quelques décennies, l’utilisation des sachets plastiques non biodégradables est
devenu très récurrente, disons même que le sachet est devenu « un récipient par excellence »
dans le quotidien des béninois. Certes il est très pratique, moins coûteux mais ne reste pas sans
conséquences sur la santé et l’environnement (KABORE, 2009).
Les matières plastiques influencent beaucoup le milieu de vie et leurs conséquences sur
l’environnement sont énormes et multiples. Légers donc s’envolant facilement, les sachets
plastiques sont un désastre environnemental. Abandonnés, jetés par mégarde, oubliés par les
agents de pré collecte de DSM, les sacs plastiques sont partout et engendrent une pollution
visuelle importante (TOUIKI, 2013).
Leur durée de vie varie entre 100 et 400 ans en fonction des conditions. Ils ont des effets
nocifs sur la faune et la flore aquatique. La tortue marine par exemple, espèce en danger selon
l’UICN, s’étouffe avec des sacs plastiques qu’elle prend pour des méduses. Les cétacés et les
thons aussi prennent ces sacs comme des proies et les ingèrent. Selon une étude publiée en 2011
par l’Institut océanographique de San Diego (Californie), on trouvait en 2009 des morceaux de
sachet plastique ingérés dans 1 poisson sur 10 dans le Pacifique Nord, et les poissons vivant
aux profondeurs moyennes en ingéreraient environ 24 000 t/an. Ils entravent la pénétration de
la lumière, pourtant nécessaire pour la photosynthèse des organismes végétaux, provoquant
ainsi la modification des sous-écosystèmes.
Des recherches ont montré que les sachets plastiques usagés enfouis dans le sol
empêchent l’infiltration de l’eau ce qui a pour conséquence l’assèchement des puits et forages
et sont à l’origine de la stagnation des eaux qui favorise la multiplication des moustiques qui
sont à l’origine du paludisme. De plus, la mauvaise gestion des sachets plastiques peut
également provoquer des inondations, avec le bouchage des conduites d’eau de ruissellement.
Selon un rapport d’étude du Ministère des Ressources Animales du Burkina Faso rédigé
en 2003, les sachets plastiques constituent également un danger pour les animaux domestiques
Réalisé par WANDJI R. Jordy
10
pour qui ils peuvent être mortels. Environ 30% de la mortalité du bétail est attribué aux sachets
plastiques suite à leur ingestion par les animaux. Au Togo, il a été constaté que des poulets et
moutons élevés meurent d’occlusion stomacale après avoir confondu des bouts de sachets
plastiques à des vers de terres et à des feuilles.
Aujourd’hui, l’utilisation sur diverses formes des sacs plastiques n’est point un secret
pour personne pour offrir des mets « plus présentables ». Les feuilles de teck, de banane et
autres ont disparu au profit des sacs plastiques dans la préparation et l’emballage de manioc, de
l’akassa, du «Ablo ». Ces sachets sont également utilisés pour l’emballage de nos "plats à
emporter" de divers mets aux abords de nos voies. Ces pratiques peuvent être à l’origine
d’intoxications alimentaires. Les matières qui entrent dans la fabrication des sachets plastiques
sont des produits toxiques. Ces produits toxiques, au contact du chaud et du froid, se
décomposent. Ces substances nuisibles rentrent directement dans les aliments et les rendent
toxiques ce qui peut entraîner des pathologies primaires, puisqu’il faut atteindre un niveau
d’infestation avant que l’organisme ne puisse réagir (AYIMADE, 2010).
Aussi, « La fumée produite par l’incinération des sachets plastiques contient des dioxines
cancérigène et des Composés Organiques Volatils (COV) comme le Monoxyde de Carbone
(CO) qui est un gaz très toxique » disait un spécialiste de la santé humaine qui précise que les
sachets plastiques provoquent le cancer. Les gaz toxiques libérés par leur incinération
s’attaquent aux poumons ou aux hormones provoquant ainsi des cancers et des malformations
chez les nouveaux nés. Cette fumée contient en outre d’autres substances appauvrissant la
couche d’ozone ce qui contribue fortement au réchauffement climatique (NGUILU, 2002).
Des substances chimiques, en particulier présentes dans les sachets plastiques, seraient «
au premier rang des accusés » de la chute de la qualité des spermatozoïdes (réduite de 50 %
depuis 1950) et des maladies liées à l’appareil génital à travers les perturbateurs endocriniens.
Les principaux composés incriminés sont les phtalates et le bisphénol A (BPA), deux substances
présentes dans certaines matières plastiques.
1.2.7. Des moyens de recyclage et de valorisation
De nombreuses pistes existent pour « donner une valeur » aux sachets plastiques usagés
et faire en sorte qu’ils soient considérés plus comme une ressource qu’une nuisance.
La première, la valorisation énergétique, consiste à les incinérer, dans des installations
adaptées (usines d’incinération, cimenteries, ..), pour produire de l’énergie. La difficulté est que
Réalisé par WANDJI R. Jordy
11
ces installations sont très techniques, extrêmement coûteuses et restent, malgré le respect strict
des normes, toujours de plus en plus contraignantes, toujours polluantes.
La deuxième, la valorisation matière, consiste à transformer ce type de déchets en produits
utiles à la population. Plusieurs modes de fabrication, comme la fabrication de cordes, de tapis,
de produits obtenus par tressage, jouets, … sont possibles et peuvent être générateurs de profits.
C’est le cas notamment de feue Mme Grâce DOTOU qui a créé une ONG dénommée
QUI DIT MIEUX. Basée à Porto Novo, cet ONG a participé à la réduction de la pollution dont
est victime la ville de Porto-Novo. Les femmes récupéraient les sachets usagés qu'elles
transformaient en articles de consommation courante (Sacs à main, poupées, trousses scolaires,
porte-clés etc...) avant de les revendre.
Il est également possible de les transformer, par fusion, avec adjonction de sable ou non,
en divers produits d’excellente qualité, comme des panneaux de signalisation, des pavés de sol,
des dalles de caniveaux et de latrines (BARREL, 2002). C’est le cas du centre AGRIPLAS de
l’ONG DCAM/Bethesda qui récupère les sachets plastiques, les transforme pour la fabrication
de pavés en plastiques.
1.2.8. Lutte contre les sachets plastiques dans le monde et au Bénin
Face à ce qui devient un grave problème environnemental et de santé publique contribuant
à une dégradation dangereuse des conditions de vie des populations tant urbaines que rurales,
il est urgent que des mesures appropriées et durables soient prises dans les différents pays du
monde. C'est ainsi que des actions sont entreprises un peu partout afin de résoudre le problème
des sachets plastiques.
En effet, la façon dont les pays abordent la question des sachets plastiques, y compris les
actions initiées, différent d’un pays à un autre. Les approches varient de mesures volontaires,
de campagnes d'éducation, de prélèvements sur les sacs plastiques à payer par les détaillants ou
les consommateurs, à des interdictions pures et simples. D'autres pays se contentent
actuellement d'actions ponctuelles de collecte et de valorisation (Réseau pour la Gestion
Durable des Déchets Solides).
Le Bénin à l’image d’autres pays comme le Burkina-Faso, le Gabon, le Niger, le Tchad,
les Etats-Unis d’Amérique, le Rwanda, la France, la Chine… tente de lutter contre le problème
que posent les sachets plastiques. C’est son Honorable El Hadj Issa Azizou, ancien ministre de
l’agriculture qui est le premier à faire une proposition de loi visant à interdire la fabrication,
Réalisé par WANDJI R. Jordy
12
l’importation, la commercialisation et l'utilisation des sachets plastiques en République du
Bénin. La prise de cette loi aura le mérite de soigner le visage de l’environnement urbain et
rural de notre pays, de rendre fluide la circulation des eaux potables et usées, d’éviter la mort
d’animaux par suite de consommation de ces sachets indigestes, de préserver la santé des
populations quant aux risques de cancer.
Il propose des mesures d’accompagnement qui peuvent s’inscrire dans plusieurs cadres
dont :
- La reconversion des usines de fabrication de sachets plastiques ;
- L’utilisation des sachets en plastiques biodégradables ;
- L’encouragement de la recherche dans la production des types de sachets non
polluants ;
- L’utilisation des paniers durables en végétal.
En Avril 2016, une seconde proposition de loi visant à interdire la production,
l’importation, la commercialisation, la détention, la distribution et l’utilisation des sachets
plastiques non biodégradables en République du Bénin a été faite par le député de la 9ième
circonscription électorale. En vue de créer un cadre légal spécifique aux sachets plastiques pour
une meilleure protection de l’environnement et une lutte plus objective contre la dégradation
de notre cadre de vie, cette proposition de loi vise également à interdire le déversement, le jet
des sachets plastiques dans les rues et autres lieux publics, en milieu urbain et rural, dans les
infrastructures des réseaux d’assainissement, dans les cours et plans d’eau et leur abords et par-
dessus-bord des véhicules.
1.3. Cadre Juridique et Institutionnel
1.3.1. Cadre Juridique
1.3.1.1. Les textes juridiques internationaux
En matière de législation environnementale, le Bénin a signé plusieurs traités, accords et
conventions internationaux au nombre desquels nous pouvons citer :
- La Déclaration de Stockholm tenue au Suède du 05 au 16 Juin 1972, le premier
instrument juridique de portée internationale qui a lancé les jalons de la décentralisation
institutionnelle en matière d’environnement. Elle consacre comme devoir pour tous les
gouvernements, de protéger et d’améliorer l’environnement au profit des populations et les
Réalisé par WANDJI R. Jordy
13
convie à une prise en compte des intérêts locaux dans l’élaboration et la mise en œuvre des
politiques environnementales et de développement.
- La Déclaration de Rio de Janeiro qui s’est tenue au Brésil du 03 au 14 Juin 1992 en
précisant la notion de développement durable, a placé l’homme au centre de celui-ci. L’homme
demeure donc l’acteur principal de la protection de l’environnement. Dans ce sens, la résolution
des problèmes que pose la prolifération des sachets plastiques à l’environnement et à l’homme
passe par une responsabilisation plus accrue de ce dernier. Ceci nécessite une prise de
conscience et un changement de comportement dans la production et la gestion des sachets
plastiques.
La dynamique créée par ces sommets mondiaux a également amené de nombreux pays
comme le Bénin à se doter d’instruments juridiques et règlementaires pour mieux organiser la
gestion de l’environnement et des déchets.
1.3.1.2. Cadre législatif et Réglementaire de la gestion des déchets au Bénin
Il est indispensable de relever qu’au Bénin, il n’existe pas un cadre juridique, et
institutionnel spécifique à la gestion des déchets plastiques. Mais dans la réglementation, les
déchets plastiques doivent être perçus au même titre que les déchets solides ménagers pour
lesquels quelques textes de lois ont été élaborés.
- La Constitution béninoise du 11 Décembre 1990 stipule dans son article 27 que « Toute
personne a droit à un environnement sain et durable et a le devoir de le défendre. L’Etat veille
à la protection de l’Environnement ». Elle fait donc de l’environnement l’affaire de tous en
définissant à travers les articles 28, 29, 74 et 98, les attitudes qui garantissent un environnement
sain pour tous. Ainsi présentée, la protection de l’environnement implique aussi bien la
participation du citoyen que la responsabilisation de l’Etat entendu dans son acceptation large.
- La Loi n° 87-015 du 21 Septembre 1987 a constitué pendant longtemps la principale
base juridique de la gestion des déchets au Bénin. Elle interdit notamment les dépôts
anarchiques de déchets de toute sorte sur la voie publique ainsi que leur enfouissement ou
incinération anarchique, fixe l’implantation de décharges contrôlées à cinq kilomètres au moins
des dernières habitations et à cinquante mètres au moins d’un point d’eau. Le Code d’Hygiène
Publique interdit en outre dans son article 97 le mélange des déchets solides ménagers avec les
déchets issus des abattoirs ou des produits toxiques ou pharmaceutiques.
Réalisé par WANDJI R. Jordy
14
Nous pouvons lire ici le souci du législateur d’établir une gestion séparée et donc plus
écologique des différentes catégories de déchets. Cependant, la mise en œuvre des dispositions
du code d’hygiène publique a souffert pendant dix années de l’absence de son Décret
d’application qui n’est intervenu que le 18 Décembre 1997 sous le numéro 97-616.
Aussi, dans la ferveur de la mise en œuvre des décisions de la conférence de Rio de
Janeiro, l’Assemblé Nationale a voté :
- La Loi n° 097-029 du 15 Janvier 1999 portant organisation des communes. Cette loi
analyse en sa section 3 et aux articles 93 et 95, le niveau de prise en charge des responsabilités
de la commune au regard des compétences qui lui sont dévolues en matière d’environnement,
d’hygiène et de salubrité notamment en ce qui concerne la collecte et le traitement des déchets
liquides et solides.
- La Loi n° 98-030 du 12 Février 1999 portant Loi-cadre sur l’Environnement en
République du Bénin. Elle traite des déchets dans ces articles 65 et 73 et prévoit que les déchets
doivent faire l’objet d’un traitement adéquat afin d’éliminer ou de réduire à un niveau requis
leurs effets sur la santé humaine, les ressources naturelles et la qualité de l’environnement en
générale.
Certains textes réglementaires viennent compléter les lois précédemment citées. Il
s’agit du :
- Décret n° 2001-096 du 20 Février 2001 portant attribution, organisation et
fonctionnement de la police environnementale.
- Décret n° 2003-332 du 27 Aout 2003 portant gestion des déchets solides en République
du Bénin pris par l’exécutif en application de la loi-cadre. En son article premier. Ce décret
affirme son objectif qui est de préserver l’environnement et la santé de l’homme de toute
influence dommageable causée par les déchets.
1.3.2. Cadre institutionnel
La gestion des déchets au Bénin fait intervenir de nombreux acteurs institutionnels dont
les rôles et les responsabilités sont définis par les textes en vigueur. Nous avons :
L’Assemblé Nationale
C’est l’organe fondamental de législation au niveau national. Les articles 27, 28, 29 et 98
de la Constitution du 11 Décembre 1990 lui donnent des pouvoirs d’orientation générale de la
Réalisé par WANDJI R. Jordy
15
politique environnementale et un pouvoir de contrôle en matière de protection de
l’environnement et des ressources naturelles. Dans le domaine de la gestion des déchets,
beaucoup de lois ont déjà été votées par l’Assemblé Nationale pour une organisation des
activités de collecte, de transport et de traitement des déchets au Bénin (GBEDO, 2010).
Ministère du Cadre de Vie et du Développement Durable
Ce Ministère a pour mission de définir la politique nationale en matière de prévention des
pollutions et risques environnementaux, d’amélioration du cadre de vie, d’urbanisme,
d’assainissement, d’aménagement du territoire, de cartographie et télédétection. Il est entre
autre chargé de : réglementer la production de déchets, notamment par la fixation d’objets
quantitatifs ou par toutes dispositions visant à favoriser l’utilisation des déchets comme matière
première d’un processus de consommation déterminé ; favoriser la valorisation interne des
déchets solides par les entreprises qui les produisent ; promouvoir des techniques appropriées
en vue de l’élimination des substances dangereuses contenues dans les déchets destinés à la
valorisation. Il intervient dans ce cadre par le biais de trois (03) structures majeures à savoir :
Agence Béninoise pour l’Environnement (ABE)
Créée par décret 95-47 du 20 février 1995 pour servir d’Institution d’appui à la politique
nationale en matière de protection de l’environnement, l’ABE est chargée de la mise en œuvre
de la politique nationale en matière environnement définie par le gouvernement dans le cadre
du plan général de développement. Elle veille à l’intégration de l’environnement dans les
programmes, les plans et les projets en vue d’un développement durable au Bénin. De plus, elle
assure, par avis technique, l’autorisation de réalisation de tout projet devant faire l’objet d’une
étude d’impact environnemental (EIE) par la délivrance d’un certificat de conformité
environnementale (GBEDO, 2010).
Direction Générale de l’Environnement (DGE)
Elle définit la politique, les normes et les stratégies de gestion des déchets et leurs
réglementations à travers la loi cadre et les décrets d’application et veille au respect des lois et
prescriptions en matière de protection de l’environnement au Bénin (GBEDO, 2010).
Fonds National pour l’Environnement (FNE)
Il a pour mission de collecter les taxes vertes et de financer les projets environnementaux.
Au niveau déconcentré, il intervient à travers les Directions Départementales de
l’Environnement, de l’Habitat et de l’Urbanisme (DDEHU). La DDEHU représente le ministère
Réalisé par WANDJI R. Jordy
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et assure le relais de sa mission environnementale dans les départements et commune du
territoire national. Elle gère la police environnementale (créée par décret n° 96-115 du 02 avril
1996 et modifié par le décret n° 2001-096 du 20 février 2001) chargée de faire respecter les
prescriptions en matière environnementale. Leurs missions dans la gestion des déchets de la
ville sont les suivantes:
- Intervenir dans les domaines d’aide au financement de la filière par le recouvrement
des impôts ;
- Participer à l’application des sanctions contre l’incivisme et les pratiques illégales de
détention, enfouissement et traitement de déchets par les populations ou les structures de
collecte ;
- Sensibiliser les populations sur les risques que représentent les déchets et sur la
législation en vigueur dans le traitement des déchets ;
- Assurer la sécurité autour des décharges et le contrôle des dépotoirs sauvages ;
- Contrôler la légalité environnementale et réglementaire des opérations de transport, de
traitement, de valorisation et de récupération des déchets sur les décharges (GBEDO , 2010).
Ministère de la Santé
Il a pour but de concevoir, d’appliquer et de contrôler la politique nationale de santé
publique. A travers la Direction de l’Hygiène et de l’Assainissement de Base (DHAB), ses
services départementaux et de la police sanitaire, il veille au respect et à l’application du code
de l’hygiène publique et de son décret d’application.
Ministère de la Décentralisation, de la Gouvernance Locale
C’est le ministère de tutelle des communes, dont il devra garantir le fonctionnement
normal. Cette attribution révèle un intérêt particulier. Les collectivités territoriales seront
désormais chargées de l’observation et de l’évaluation permanente de la satisfaction des
besoins des populations. Elles apporteront à terme, à travers l’action de leurs services
techniques, une assistance aux communautés, aux ONG et aux associations d’usagers en
matière d’amélioration de l’environnement urbain et de la gestion des déchets. En tant
qu’autorité de tutelle, le ministère a un droit de regard sur les politiques en cours dans le secteur
au niveau de l’Etat et des communes (GBEDO, 2010).
Réalisé par WANDJI R. Jordy
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Les collectivités locales
La loi n° 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République
du Bénin prescrit à son article 93 que «la commune a la charge de la collecte et du traitement
des déchets solides autre que les déchets industriels». A travers leurs Directions ou Services
Techniques, les mairies coordonnent le système de gestion des déchets en conformité avec la
politique nationale d'assainissement et établissent le budget de fonctionnement de la filière en
tenant compte de chaque segment de celle-ci (GBEDO, 2010).
Les ONG de gestion des déchets.
Elles sont regroupées au sein du Collectif National des ONG de Gestion des Déchets
Solides Ménagers et de l'Assainissement (CONOGEDA). C’est l’organe au sein duquel se
retrouvent toutes les ONG intervenant dans la gestion des déchets. Il dispose d’une
représentation dans tous les départements du Bénin. (Il s’agit du COSGAC dans la commune
d’Abomey-Calavi). Il joue le rôle d’interface entre les ONG et les autorités à tous les niveaux.
Ces objectifs consistent à :
- Favoriser la concertation, la coopération et le partenariat entre les membres ;
- Favoriser les échanges d’expériences avec les organisations similaires d’autres pays ;
- Promouvoir les activités des ONG de gestion des déchets dans les différentes communes
du Bénin ;
- Défendre les intérêts des membres auprès des autorités à divers niveaux ;
- Promouvoir les échanges d’expériences entre les membres ;
- Renforcer la capacité organisationnelle et opérationnelle des membres ;
- Appuyer et/ou Représenter les membres auprès des partenaires au développement et
dans diverses instances ;
- Coordonner les actions entre les membres et les structures publiques en vue du respect
de la réglementation en vigueur.
Ces ONG ou structures de pré collecte assurent l’enlèvement des ordures des ménages de
leur secteur d'intervention et les amènent aux points de regroupement moyennant une redevance
mensuelle payée par les ménages bénéficiaires de leur service. Elles surveillent et conservent
la propreté quotidienne du point de regroupement. Les entreprises privées de collecte et de
Réalisé par WANDJI R. Jordy
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transport des Déchets Solides Ménagers assurent l'enlèvement et le transport des Déchets
Solides Ménagers des points de regroupement vers la décharge finale (où se font le traitement
ou l’enfouissement technique).
Partenaires techniques et financiers
Ils apportent une assistance technique et financière aux acteurs nationaux à travers la mise
en œuvre des projets/programmes de services communautaires ou de recherches (GBEDO,
2010).
Les acteurs informels
Ce sont les récupérateurs et les artisans utilisant les déchets récupérés comme matières
premières secondaires. Malgré la prise en compte de leurs activités comme une nécessité
absolue pour une gestion des déchets, ils sont encore complétement ignorés par le législateur et
l’exécutif (GBEDO, 2010).
Réalisé par WANDJI R. Jordy
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CHAPITRE II : CADRE DE L’ETUDE
2.1. Présentation de la structure d’accueil
DCAM-BETHESDA situé à Minonkpon lot 1110 parcelles E et F dans le 8ème
Arrondissement de Cotonou est l’un des deux départements de l’Organisation Non-
Gouvernementale BETHESDA créé en 1990. Structure d’utilité publique depuis 2008,
BETHESDA est une organisation confessionnelle à but non lucratif visant le bien-être mental,
physique, social et spirituel de l’Homme à travers des activités de santé et de développement
communautaire. DCAM-BETHESDA a pour mission d’initier des actions préventives de
protection de l’environnement et des actions de développement local.
2.1.1. Historique
En prenant en compte l’impact de la pauvreté sur la santé des populations et la diminution
sensible du budget accordé au secteur par le gouvernement, une trentaine de différentes
dénominations chrétiennes regroupées au sein du Conseil Interconfessionnel Protestant du
Bénin a créé en novembre 1987 une Commission santé (CS) chargée d’étudier la question et de
mettre en œuvre une politique sanitaire. Ainsi, en février 1990 a vu le jour le Centre de Santé
BETHESDA à Sainte Rita qui reçoit environ soixante-dix mille (70.000) patients chaque année.
Une évaluation des activités du Centre de Santé BETHESDA en mai 1993 a révélé qu’en
dépit de la qualité des soins, un grand nombre de patients revient souvent avec les mêmes
affections telles que le paludisme, les gastro-entérites, etc. L’analyse de cette situation montre
que les individus éprouvent de réelles difficultés pour se prendre en charge sur le plan de la
nutrition, de l’hygiène du milieu, etc. Dès cet instant, le souci de BETHESDA étant de
contribuer au bien-être physique et mental de l’homme, il est apparu nécessaire de créer un
service pour aborder tous les aspects de la question.
Ainsi a vu le jour en juillet 1993, D.C.A.M. (Développement Communautaire et
Assainissement du Milieu) qui dans son développement actuel a été érigé en une Direction
autonome dont les actions restent complémentaires de celles du Centre de Santé BETHESDA.
2.1.2. Domaines d’expertise et actions menées
A travers la mise en œuvre des programmes et projets, DCAM a développé des
compétences avérées dans les domaines ci-après :
Réalisé par WANDJI R. Jordy
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La gestion des déchets et évaluation environnementale (Gestion et valorisation
des Déchets Solides Ménagers, des Déchets Biomédicaux, élaboration des Programmes
de Développement Communal, pollution atmosphérique, changement climatique…)
La gestion intégrée des ressources en eau (Accès à l’eau potable, traitement des
eaux usées…) ;
La décentralisation et le développement local (Plan de développement