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Jean-Marc Buttin Frousse Chagrin Lazuli Guy Boulianne, éditeur
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Frousse Chagrin Lazuli, de Jean-Marc Buttin

Jun 06, 2015

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Page 1: Frousse Chagrin Lazuli, de Jean-Marc Buttin

Jean-Marc Buttin

Frousse Chagrin Lazuli

Guy Boulianne, éditeur

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FROUSSE CHAGRIN LAZULI © Copyright tous droits réservés à JEAN-MARC BUTTIN Toute reproduction interdite pour tous les pays Editeur en chef : GUY BOULIANNE Mille Poètes LLC (Delaware, USA) POUR TOUTE COMMUNICATION : Mille Poètes LLC Globe Services 34 rue des lierres 78490 Boissy sans Avoir France ____________________________________ 233 Middleton rd - Suite 836 Glenside - Wellington 6037, Nouvelle Zélande ____________________________________ http://www.mille-poetes.com [email protected]

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Jean-Marc Buttin

Frousse Chagrin Lazuli

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A découvert

Ma langue au creux de ton oreille Sur le grain de ta peau caresse

Les mots du désir où sommeillent Les embellies de nos promesses

Mon désir en écho des frissons

Sur tes seins offerts aux tumultes Pose ses morsures d’abandon Douces et violentes insultes

Nos cœurs se battent à découvert

Le rythme insensé des limites Sur nos baisers fous à corps ouverts

Où s’inventent de nouveaux rites

Nos yeux se ferment vers l’en dedans D’un paysage aux couleurs plaisirs

Pleins et déliés entreprenants Ecrivent les formes à s’offrir

Nos routes s’emmêlent se croisent

Aux zénith des élans du désir Quand nos regards fermés se toisent

De leurs lumières à s’éblouir

L’instant d’un rêve nous sommes deux Au temps unique de nos émois

Dans l’illusion de nos amours bleues Unis aux silences de nos voix.

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Au fond de l’amnésie

Mon adresse s’est éclipsée de ma tête Lumière noire des jours de solitude

Dans le manque des amours vite défaites Mon cœur est en errance d’incertitude

Voyage dans l’immobile de l’attente

Au choc du souvenir des caresses perdues Le corps d’une déesse se réinvente Surgi du désir écorché remis à nu

Vagabondage des images sur le flou

Des sentiments arrogants rongeurs de vide A quelle adresse mes amours ont rendez-vous Dans le flux des désirs en leurs temps Avides

C’est toi que mes mains caressent et découvrent Aux détours incertains des rêves de mes nuits

Ton image s’éteint lorsque mes yeux s’ouvrent Sur la place restée vide au froid de mon lit

J’habite solitaire un antre de l’oubli A des années lumières de ton sourire

Sur une île sans mer au fond de l’amnésie Tout près des absences des mots à médire

Je hante cet univers où tu demeures

Dans mon désir et pourtant loin de mon présent Aux fugaces envies je compte les heures

Qui t’éloignent en baisers de tes vieux amants

Je retrouve le chemin de ma couche bleue Au coin d’un cœur aux bords de lèvres sans envies

Je cueille sans âme les parfums vaporeux A jamais amoureux d’une fée lazuli.

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Au sel océan

Mes lèvres au sel océan de la houle Sur les vagues de ton plaisir évanescent

Murmurent leurs baisers au sexe où se roulent Les abysses et les sommets de nos élans

Nos regards s’illuminent de leur absence Dans les dédales ouverts sur les embellies

Et nos rêves se confondent de présence Au grain de nos peaux aux creux secrets de nos plis

Nos mains trouvent l’invisible des caresses

A courir le frisson à fleur de nos désirs Aux chutes de reins aux rondeurs de nos fesses

L’invention extérieure d’un temps à saisir

Je bois à la source d’un ventre à retenir Les promesses d’une langue caressante

Douce et puissante à se rassasier d’élixir Source fontaine lascive et ruisselante

Voyage en ivresse d’un parfum d’abandon Nos corps se découvrent de secrets à créer

Tempête suave de vagues à tâtons Nous ouvrons le ciel pour être mieux emportés.

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Au tempo du désir

Sur tes douces lèvres Pour ton anniversaire’ Les baisers de fièvre

De mon cœur à l’envers

Au tempo du désir Les années de folie

Au corps de nos plaisirs Les spasmes des envies

Quelques pleurs d’absence

Un bouquet de fleurs bleues La même élégance

Dans ce beau pas de deux

Serons-nous les amants Du temps d’éternité

Qu’envieront les enfants A jouer à s’aimer

Aux fugaces désirs

De nos amours sans fin L’éclair de ton plaisir Pour assouvir ma faim

Pour ton anniversaire’ Un cadeau de la vie

Aux merveilleux revers Des amours éblouies

Au nombre des années

La rivière du temps S’écoule à satiété

Au flux d’un doux printemps.

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Aux jeux d’amour

Quand nos lèvres se caressent Quand nos yeux s’entredévorent

Les mots se font en paresse Les jeux que l’amour adore

Frissons désir à fleur de peau

Sous nos doigts des bouquets de feu D’épaules nues aux creux du dos

Couleurs et parfums délicieux

Quand nos corps se dépossèdent Des habits de servitude

Nous ouvrons les intermèdes Des fusions de solitudes

Sur la douceur de tes jambes

Mes lèvres glissent leurs baisers Silencieux dithyrambe

De langue au sexe d’une fée

Aux plus beaux quartiers de Lune Tes fesses rondes à croquer De ta peau au goût de prune Tes seins tiennent l’éternité

Ton ventre mystère des dieux

Tient ses secrets en spasmes fous Au bout du temps juste milieu Où les amants ont rendez-vous

Quand nos lèvres se caressent

Quand nos yeux s’entredévorent Les mots se font en paresse Les jeux que l’amour adore.

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Aux lèvres des amours

J’ai du soleil dans le ventre La tête comme un arc en ciel

Les mots qui se font les chantres De l’amour fou au goût de miel

Champ de lavande sous le vent

En houle vague de parfums Ton regard caresse le temps

D’un baiser nous ne faisons qu’un

La brise aux lèvres des amours Chante la musique d’envie

D’un instant qui dure toujours Quand nos frissons disent la vie

Cascade du prisme couleurs

Ruisseau d’une eau fraîche à baigner Nos corps s’éprenant de nos cœurs Aux souffles courts de s’épouser

Mousses tendres des lumières

Sur la peau les dessins des mains Aux lèvres mille prières

En baisers d’amour pour chemin

Nuit de plaisir au jour volée Aux creux secrets de nos désirs Ensemble à mieux réinventer

Le don sublime du plaisir

J’ai du soleil dans le ventre La tête comme un arc en ciel

Les mots qui se font les chantres De l’amour fou au goût de miel.

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Aveugle du peut-être

J’ai du soleil dans le ventre La tête comme un arc en ciel

Les mots qui se font les chantres De l’amour fou au goût de miel

Champ de lavande sous le vent

En houle vague de parfums Ton regard caresse le temps

D’un baiser nous ne faisons qu’un

La brise aux lèvres des amours Chante la musique d’envie

D’un instant qui dure toujours Quand nos frissons disent la vie

Cascade du prisme couleurs

Ruisseau d’une eau fraîche à baigner Nos corps s’éprenant de nos cœurs Aux souffles courts de s’épouser

Mousses tendres des lumières

Sur la peau les dessins des mains Aux lèvres mille prières

En baisers d’amour pour chemin

Nuit de plaisir au jour volée Aux creux secrets de nos désirs Ensemble à mieux réinventer

Le don sublime du plaisir

J’ai du soleil dans le ventre La tête comme un arc en ciel

Les mots qui se font les chantres De l’amour fou au goût de miel.

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Baisers d’entresols

Un baiser de nos lèvres sources des désirs A rouler la fougue de nos langues d’envie

Sur le souffle court des promesses de plaisir Affamés des caresses d’un temps à saisir

Un baiser flamme jusqu’aux creux de nos ventres

A réveiller les vagues de houle frisson Sur nos corps en sueur qu’une lave éventre

Ouverts aux voyages des plus beaux abandons

Un baiser rage pour assouvir le désir A manger le rêve d’une fusion d’amour

Sur nos peaux tremblantes de fièvre à se tenir Collés aux élans des profondeurs sans retour

Un baiser retenu en suspension du cœur

A hésiter au rebord des engagements Sur une lèvre balbutiante de bonheur

Susurrante d’un mot qu’enlacent les amants

Un baiser voyageur en mille répliques A serpenter sur les courbes de ta beauté Sur le galbe d’un sein escale magique

Enivrée des senteurs d’un grain de peau hâlée

Un baiser caresse du plus haut dans le ciel A humer les fragrances d’une peau de soie

Aux lèvres d’un sexe le plus suave miel Mystérieux plaisir à l’énigme de ses voies

Un baiser repos aux lèvres épanouies

A signer l’attente d’un très prochain envol Sur la piste des rencontres inassouvies

Nos solitudes s’offrent leurs bleus d’entresols.

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Baisers promis

Où sont tous ces baisers promis Figés dans le gel timide Posés sur un miroir terni

Dans une eau claire et limpide

Ils volent en parfum secret De l’aube au crépuscule noir

Fragrance qu’un long mascaret Porte aux promesses de l’espoir

Ils chauffent le temps de vide D’un rêve acceptant son ennui

Sur un teint de peau livide Dessinent les rides de vie

Ils brûlent d’un été trop sec

A courir sur les rochers blancs Qu’un soleil bleu d’oiseaux sans bec

Peint sous l’aile fine du temps

Ils coulent en ruisseaux de vent Jusqu’aux fontaines des amours

Chantant aux cœurs fous des amants La rengaine de leurs beaux jours

Ils rêvent de lèvres chaudes Où poser leur désir fiévreux

De regards feux qui minaudent D’invitation à être deux

Où sont tous ces baisers promis Aux merveilles des entre deux Aux vagues des jours alanguis D’un désir qui ferme les yeux.

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Billet sans retour

J’ai dans la tête des pelouses parfumées Et des couleurs d’automne de senteurs d’humus

Des sourires joyeux des regards enfiévrés Des mélodies fontaines en stradivarius

J’ai dans le corps un feu de désir et d’amour

Et des frissons à l’évocation d’une peau Des picotements au ventre chaud comme un four

Un appétit de plaisirs à croquer tantôt

J’ai dans le cœur les plus tendres des caresses Et des promesses à offrir à tous les vents Des petits bonheurs bleus de délicatesse

Des baisers sur les lèvres des plus beaux serments

J’ai dans mon rêve des étreintes sans bornes Et des câlins à s’inventer un univers Des bijoux rutilants que le désir orne

Sur le velours perles de larmes en revers

J’ai pour ce jour le manque de notre histoire Et des blessures qui saignent un flot d’amour

Des cicatrices à fleur du dérisoire Sur le temps d’absence d’un billet sans retour.

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Biographie

La Bio graphie requiert De prendre précautions

Sur des mots en jachère’ Jaunis par l’émotion

Si elle se pose sur un papier blanchi

Elle n’a plus de bio que sa propre emphase Cachant les mélanges noirs de son alchimie

Où coule la sève du corps de ses phrases

Quand elle fanfaronne ses expériences Elle oublie le miroir de la source des pleurs

Donne à voir l’acceptable à vendre souffrance Peignant de rouge sang les saignées de son cœur

Qu’il lui prenne de tenir le compte des jours

Elle y glissera quelques pesticides bleus Donnant un ton guilleret aux pâles amours

Qui se traînent dans son souvenir amoureux

Bio comme la Terre des origines nues Un homme ne saurait être aux tourments des mots

Qu’invention de détours de ses déconvenues Habillées d’or d’un ladre sous ses oripeaux

Bio comme la semence d’un amant perdue Dans le fou désir d’une femme à conquérir

Au caniveau des rencontres hâtives tues A la lumière du jour espoir des plaisirs

Je suis né pour mourir Des amours des rêves

Dans les maux à écrire’ Mon sang bleu ma sève

Nu comme un homme ver

Traversé par le vent Je forge quelques fers

Biographie des amants.

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Bouquet fleuri

Aussi loin dans mon souvenir Je n’ai reçu que quelques fleurs

Brassée parfumée à offrir Ou ruban d’instant de bonheur

J’ai offert de nombreux bouquets

Simples ou plus sophistiqués Gestes gratuits ou intérêts

Pour des conquêtes convoitées

J’ai glissé des cartons tristes En condoléances chagrin

Compositions de fleuristes Sur grisaille des jours crachins

Une rose solitaire

Rouge du sang de sa magie Au parfum imaginaire

Pour s’enivrer mieux des envies

Quelques fleurs au fil de mes jours Une pâquerette d’enfant

Au sourire des jeux de cour Le plus beau de tous les présents

Une jonquille ouverte aussi Aux amours encore secrètes

A elles-mêmes au cœur de vie Les mots caresses muettes

Des muscaris bleu lazuli Tapis volant dans le désir Sur une herbe le tendre lit

Bouquet promesse d’avenir

Aussi loin dans mon souvenir Je n’ai reçu que quelques fleurs

Brassée parfumée à offrir Ou ruban d’instant de bonheur.

Page 17: Frousse Chagrin Lazuli, de Jean-Marc Buttin

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Camionneur

C’est un frêle esquif sur les galets de terre Roulant sans cap dans les creux aux souffles des vents

Lancé sur le macadam froid ventre à terre La route s’avale en ponctuation du temps

Les chevaux sont d’acier d’huile et de pétrole Vague souvenir de chairs de sangs et sueurs La cargaison vaut son pesant cher pactole D’un fleuve d’argent à écraser le bonheur

Quarante cinq tonnes de semi-remorque Se font la montre sur l’autoroute du sud Cabine climatisée sur mouchard lorsque

Le temps se fait la belle au radar vers le sud

A traîne misère au volant les images De ce corps de sirène oubliée dans un lit

De cailloux précieux aux baisers d’un autre âge De kilomètres sans fin d’aucun appétit

Aux instruments navigation sans surprise Le temps se rétrécit au loin des livraisons

Vitesse limitée d’une ivresse grise A compter les primes d’une rétribution

A rire sans raison le cœur s’oublie un peu

Aux saveurs immobiles d’un ciel sans chemin Il faut être fou il faut se taire amoureux Pour oser prendre la route de ces engins

Vaisseaux de l’apocalypse des vitesses Un téléphone sonne le lien des amours

Quand les mots lointains se voudraient des caresses Un camionneur songe aux baisers de son retour.

Page 18: Frousse Chagrin Lazuli, de Jean-Marc Buttin

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Caprices des adieux

Un baiser bleu sur une épaule dénudée Une caresse perdue au fil de cheveux

Un sanglot abandonné d’un cœur isolé Dans l’éphémère le désir des amoureux

Corps contre cœur des mains glissent sur des fesses

Dans un temps volé aux caprices des adieux Où des bouches roulent des langues caresses

Sur l’île lointaine des êtres amoureux

Aux souffles perdus dans les senteurs de plaisir Les yeux se ferment sur les éclairs des émois Pour voir plus loin que les rives de l’avenir

S’éblouir en frissons l’effleurement des doigts

A mordre le désir violent à pleines dents L’appétit de l’autre se creuse de baisers

D’un temps unique diluant tous les serments Seuls êtres au monde de l’amour étanchés

Les instants se plient aux secrets des caresses

Eternité suspendue au creux des pulsions Le désir invente sa propre tendresse

Au tempo des corps découvrant leur unisson

Etre encore à soi est déjà tout à l’autre En corps à corps à nourrir la faim et la soif Sablier du temps au grain de peau de l’autre Au plaisir s’inventer les sources de la soif

Plus loin que la fin des espaces découverts Les amants ouvrent encore leurs étreintes

Aux délices des spasmes d’un temps à revers Dans les baisers soleil des peurs bleues éteintes.

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Cerises

Cerises rouge perles rubis du printemps Accroches cœurs aux branches du désir d’un fruit

Pulpeux et juteux des rencontres des amants Célébrant la cueillette de leurs folles nuits

Regards perçants injectés de sang aux arbres

De feuilles vertes des vergers chauds des pulsions Où le désir renifle sa proie au marbre

Froid des palaces dans la suite des saisons

Sucre de douceur gouleyant jus de saveur Nectar sanguin en bouches gourmandes d’envies

Au noyau amer enrobant toutes les peurs Cerises en grappes offertes à la vie

Taches billes de joie sur les draps blancs du temps

Promesse d’un retour des caresses désir D’un printemps d’espoir des fruits des amours de l’an

Du rouge au noir sève de femme devenir.

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Certitudes sables

Cerises rouge perles rubis du printemps Accroches cœurs aux branches du désir d’un fruit

Pulpeux et juteux des rencontres des amants Célébrant la cueillette de leurs folles nuits

Regards perçants injectés de sang aux arbres

De feuilles vertes des vergers chauds des pulsions Où le désir renifle sa proie au marbre

Froid des palaces dans la suite des saisons

Sucre de douceur gouleyant jus de saveur Nectar sanguin en bouches gourmandes d’envies

Au noyau amer enrobant toutes les peurs Cerises en grappes offertes à la vie

Taches billes de joie sur les draps blancs du temps

Promesse d’un retour des caresses désir D’un printemps d’espoir des fruits des amours de l’an

Du rouge au noir sève de femme devenir.

Page 21: Frousse Chagrin Lazuli, de Jean-Marc Buttin

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Cerveau de lézard

Calme ta joie lance la misère à la mort Lâche-moi la grappe dit le bonheur au temps Vas te faire’ voir crie le désir à l’amour mort

Pousse-toi jubile la vie face au néant

Casse-toi vite de là que je m’y mette Chante l’oiseau fier de son mâle cri guerrier

Viens sucer mon pistil dit la fleur muette A l’œil glouton de l’insecte son jardinier

Silence radio de ces chants de séduction

Inscrits dans le réel de leur instant présent Sans intention au cœur de leur seule pulsion De vie dans les méandres infinis du temps

Y’a du barouf et des éclats de voix puissants Des susurrements à fondre un sucre d’orge

Des cris des larmes des coups et parfois du sang Quand les hommes suintent les mots de leur gorge

Au mystère des amours l’intelligence

S’invente des raisons pour créer l’avenir Les baisers les plus chauds ne sont qu’indigence

Pour donner sens au chaos chances du désir

Je t’aime moi non plus voilà notre histoire Perdue sur une ligne égarée du hasard

Aucun bonheur ne peut crier sa victoire Il est ignoré de mon cerveau de lézard

Calme ta joie lance la misère à la mort

Lâche-moi la grappe dit le bonheur au temps Vas te faire’ voir crie le désir à l’amour mort

Pousse-toi jubile la vie face au néant.

Page 22: Frousse Chagrin Lazuli, de Jean-Marc Buttin

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Chaud soleil

Quand tes petits seins nus rouleront sous mes mains Comme les galets ronds qu’un ruisseau fait chanter

Que nos baisers de nos lèvres feront festin Un chaud soleil ouvrira la nuit à rêver

Quand nos frissons seront cascades sur nos peaux

Cristaux diamants aux scintillements du désir Que nos doigts caresseront les perles de l’eau

Une lune d’or ambrera le devenir

Quand nos ventres ouverts suinteront la mort D’odeurs fétides et de jus pourritures

Que nos yeux fixeront le temps de l’en dehors Un scarabée bleu trouvera nourriture

Quand nos pieds fouleront les rives des temps bleus

Déchirées des cris et larmes de repentir Que nous entendrons au fond des regrets trop vieux

Une senteur lavande fera souvenir

Quand tes cheveux voleront aux vents caprices Des cimes de roches chaudes et parfumées

Que ton cœur battra de ces nouveaux délices Une marmotte prendra le soleil d’été

Quand tes larmes abreuveront les torrents froids Des vallées sombres verdoyantes de tourments Que des rides creuseront l’espoir pour l’effroi

Un aigle planera silencieux dans le vent

Quand l’oubli nous fera cicatrice du temps Sur les joies tristes de bonheurs trop combinés Que nous serons sages de n’être plus amants Un crabe rongera nos cœurs toujours soudés.

Page 23: Frousse Chagrin Lazuli, de Jean-Marc Buttin

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Cœur asséché

Des fleurs bleues en bouquet Fragrances des amours Dans mon cœur asséché Ensoleillent mes jours

Au point du jour le chant

Panique des oiseaux Affûte les tourments Haillons et oripeaux

Spasmes de mes rêves

Aveuglés de désir Pulsions de la sève Le cœur en départir

Figé aux bords du temps

Mon sang de fontaine Coule à contre courant Chaud flux de déveine

J’aspire à n’être rien Loin des solitudes

Caresses de tes mains Douces habitudes

Le ciel est toujours bleu Au regard des amours Des amants oublieux

Des frasques de leurs jours

Une lumière vit Aux nuits velours des peurs

De l’amour en sursis Aux sentiments du cœur.

Page 24: Frousse Chagrin Lazuli, de Jean-Marc Buttin

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Courbatures du cœur

Mon rêve s’éveille sur un matin triste Aux courbatures du cœur de couleurs trop bleues

La chaleur se dissipe d’un jour autiste Aux cris d’amour trésors de la nuit de tes yeux

Ma peau se frotte à l’air pinçant de lumière Les frissons de froids pour étouffer le désir

Qui courra en ondes vives primevères Dans la sarabande nocturne du plaisir

Mon regard s’oublie sur le souvenir fervent

D’un feu brûlant aux profondeurs des possessions Aveugle des réalités de l’avenant

Posé sur les courbes d’un corps en oraison

Mon temps se perd en un brouillard au parfum doux Incertain de l’ordre de ses enchaînements

Hier est à venir au lendemain plus fou Demain peut-être le suave de l’instant.

Page 25: Frousse Chagrin Lazuli, de Jean-Marc Buttin

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Couleur noisette

Quelle est la couleur de tes yeux Brillent-ils couleur noisette

De quelle soie sont tes cheveux Es-tu sur cette planète

Dans mon désir d’amour trop bleu Ton corps se façonne en courbes

Esthétique d’un amoureux Aux heures creuses trop lourdes

Ta peau se fait lisse d’un grain De velours aux frissons du vent

Sous les caresses de la main La houle d’un dos chaloupant

Le rythme des vagues du temps

D’un désir au soleil d’été Vers tes lèvres rouges de sang

S’envole fièvre de baisers

Ton ventre nu tes petits seins Tes jambes de découvertes Je peins dès le petit matin Tes épaules découvertes

Au firmament des rencontres Buisson de ton sexe fécond

Quand nos peaux se frottent contre Le désir d’un amour profond

Quelle est la couleur de tes yeux

Brillent-ils couleur noisette De quelle soie sont tes cheveux

Es-tu sur cette planète.

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Derrière les murs

C’est pas la vie c’est du béton C’est pas l’amour c’est un maton Derrière’ les murs triste saison

Au jour le jour quel horizon

Les cris de rage au cœur de nuit Médocs en rêves interdits

Odeur de merde sous l’ennui Le temps pour complice ennemi

J’ai pas tué j’ai pas violé

J’ai rien compris d’la société Je suis rien d’autre’ qu’un condamné

Héros d’un jour du grand J.T.

Y’a pas d’espace dans mon lit Pour le rêve d’un tout petit

Ça sent la haine bien nourrie J’sais pas écrire’ qu’est-ce que t’en dis

Je suis un homme comme’ tu dis

Pourtant je ne l’ai pas choisi Je sens le temps qui se moisit La mort est un trop long sursis

J’prête ma bouche aux tentations

Mes fesses donnent sensation Aux heures creuses des matons

Je suis plus droit qu’leurs érections

C’est pas la vie c’est du béton C’est pas l’amour c’est un maton Derrière’ les murs triste saison

Flèche pourrie de Cupidon.

Page 27: Frousse Chagrin Lazuli, de Jean-Marc Buttin

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Echarpe blanche

Le ciel déchiré de lumière ce matin Traînait quelques écharpes blanches de brume Au levant radieux d'un bleu profond et serein

La couleur de tes yeux caressait l'écume

Un appétit de désir aux lueurs du jour Vibrant d'appels fébriles d'un ciel lazuli

En nuages d'altitude formes d'amour De courbes lascives d'un temps inassouvi

Je goûte aux lumières de ce tout nouveau jour Sous les caresses bleues d'un ciel à s'étourdir

Mes lèvres murmurent les mots de nos amours Sous les cheveux de vent où tu viens te blottir

Je te rêve autant que je te désire aussi

Ce matin quand je plonge au firmament du jour Je te sens te respire t'embrasse et te lie

Dans mes bras mon corps s'enfièvre du feu du jour

Viens ma fée viens ma déesse ma sublime Aux creux du petit jour entendre les chants bleus

Du plaisir qui monte du fond des abîmes Quand leurs caresses transportent les amoureux.

Page 28: Frousse Chagrin Lazuli, de Jean-Marc Buttin

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Entrecôte de taureau

Une entrecôte de taureau dans l’assiette Rubis de côte du Rhône dans le verre

Sous des murs de pierre la belle dînette A Uzès un déjeuner à fleur de Terre

Des corneilles de cheminées et des pigeons

Jettent des plumes bleues au vent et des fientes Sur le cœur de bobos dodelinant en rond

Au silence minéral d’une mort lente

Dimanche midi de fin d’été au soleil D’une bourgade pour touristes rassasiés

Chalands bernés d’étals à jambon trop pareils Aux clichés de cartes postales effacées

Musique essoufflée d’une flûte trop triste A la terrasse d’un café des vieux rassis

Figés sur leur chaise comme clowns en piste Une mélodie se traîne devant midi

Les cloches ont sonné la fin d’une messe

Les cathos poussent leurs résolutions du jour A suivre la plus belle paire de fesses

Qui courre sur le pavé trouver son amour

Chacun se tait à la lumière de ce temps A la surface des choses une intuition Se pose l’évidence du désir présent

La mort pour rêve de vie d’un troupeau sans fonds

Je mords à pleine dent la chair tendre et rouge Gorgée de vie privée d’un sang chaud que je bois Quand le temps s’arrête alors plus rien ne bouge

Sur le sable de l’arène je pense à toi.

Page 29: Frousse Chagrin Lazuli, de Jean-Marc Buttin

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Femme nue au bord du fleuve

Naïade des eaux froides de solitudes Ondine de l’océan brûlant des désirs Tu nages en rêve bleu des certitudes

Perles d’eau roulantes sur ta peau à frémir

Déesse des sources de toutes fontaines Tu plonges au clair du courant dans les bras doux

D’un grand fleuve fougueux épris d’une reine Offrant ton corps à l’étreinte de ses remous

Vous roulez ensemble dans ses tourbillons fous

Tes cuisses caresses de ses algues vertes S’ouvrant au fil du cours aux frissons les plus doux

Tes seins généreux galets lèvres offertes

Un omble chevalier pianote sur ton dos Et tes cheveux ondoient au souffle de l’amont

Une truite frétille sur ton sexe chaud Tu flottes libre dans le cours de l’unisson

Au plus profond du lit couchée sur le sable Tu laisses le fleuve t’inonder de ses eaux

Transportée au loin d’un temps méconnaissable Tu glisses soupirs tu es roseau et ruisseau

Sur une berge dans le creux d’un méandre

Le fleuve te pose poursuivant sa course Nue sur l’herbe tu continues à entendre

Le clapot de l’eau harmonie de tes sources

Nymphe de mystère au secret de ton plaisir Tu ressens ton amant fou courir vers la mer

Quelques gouttes diamant de ses baisers désir Perlent sur ton ventre dans un bel écrin vert.

Page 30: Frousse Chagrin Lazuli, de Jean-Marc Buttin

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Fenêtre sur l’océan

Un portrait lumière d'une bricoleuse Sur une photo couleur des jambes sans fin

Remontent nues le temps des journées frileuses Qu'un rayon de soleil caresse de son teint

Le galbe léger d'une paire de fesses Invitant l'espace du ciel à s'agrandir

Effleure le regard de mille promesses Où germent les plus chauds baisers de l'avenir

Une perceuse dans une main experte

Plonge sur un linteau et courbe tout le corps Qui aérien pénètre le bois inerte

S'offrant à l'orgasme du charme et de l'effort

Une fée des amours révèle son pouvoir A tenir en appétit le désir du temps

Mêlant en un geste banal à entrevoir La grâce d'une invitation à fleur d'élans

Le regard dessine les courbes du désir

Dans le flou de cheveux au vent d'une brise Sur des épaules dénudées ondes plaisir

Naissent des vagues aux tempêtes promises

Un spectateur marin des ouragans d'amour Sur une fenêtre ouverte sur l'océan

Ouvre son coeur aux émois des sens pour toujours Prisonnier insatiable de ses chauds tourments

Les images parlent leur langage désir

A dire en silence dans leurs couleurs choisies Les messages caresses de mille plaisirs

Où le temps s'éteint pour se tenir tout petit

Un cri d'amour une promesse de couleur Comme une grande image de publicité

Annonce au monde son évidente douceur Une tendresse bleue ouvre l'éternité.

Page 31: Frousse Chagrin Lazuli, de Jean-Marc Buttin

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Frousse chagrin

Le temps perdu me rattrape Au rendez-vous des jours chagrins

De ces amours à la trappe De caresses aux creux de reins

De ces visages oubliés

Aux sourires les plus tendres Dans la nasse de mon passé

Quelques prises sont à vendre

Enchères de foire à l’encan Pour quelques euros à boire

Les belles rencontres d’amants Sont à vendre pour y croire

Sur un comptoir d’estaminet

Le flot des mots bleus d’histoires Cataractes de vieux secrets

Chutant sur le dérisoire

Dans quelques larmes asséchées Sur des promesses non tenues Des amours se sont encollées

Dans quelques mots vers jamais lus

Combien de rendez-vous manqués Au calendrier des frousses

Pour quelques pommes à croquer Sous les jupes qui se troussent

A l’ombre de l’arbre des peurs

Je couche ce désir d’amant En grand parapluie du bonheur Séché de n’avoir pris le temps

Le temps perdu me rattrape

Quand je n’ose prendre ta main Je musique d’une harpe

A caresser ce beau chagrin.

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Goût de vie

La neige de mai se pose sur nos amours Et les fleurs sont gelées d’un précoce printemps La chaleur reviendra réchauffer les beaux jours

En d’autres temps à nouveau nous serons amants

Une promesse sur le drap blanc de rosée Dans les yeux silence d’un regard amoureux

Un matin donnée aux sourires des baisers D’un été sans partage de rêves en bleu

Un serment ruisselle dans l’eau de fontaines Murmurant dans chaque goutte le chaud désir

De nos caresses partagées à l’aubaine D’une rencontre sur les bords du devenir

Il tombe des flocons d’argent sur ce printemps

Qu’un soleil chaud viendra fondre pour les sources Des élans de fièvre de l’absence du temps Et déjà nos cœurs battent la même course

Il fleurit en givre des fleurs éphémères

Sur les perles de larmes roulant sur le vent Nos souffles respirent leur argumentaire

En profonds soupirs cherchant les parfums du temps

L’un manque à l’autre qui se couvre du manteau De la saison d’hiver au cœur de ce printemps

Et l’espoir au désir mesure son niveau De confiance dans le retour des jours d’amants

Quand la neige sera fondue des caresses

D’un soleil amoureux des mousses refleuries Nos mains glisseront sur nos peaux la tendresse

Qui donne aux amants de toujours le goût de vie.

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Grand largue

J’espère ce baiser Que tu voudras offrir Aux lèvres retrouvées Des phrases du désir

J’attends ces caresses

Aux grains frissons de peau Aux creux de tendresse Grand largue de ton dos

Je compte les siècles

Des secondes du temps Perdues dans le siècle Des errances du vent

Je brûle du désir

D’un cœur vite enflammé Eperdu d’avenir

De promesses volées

Où que tu sois venue Mon rêve te rejoint

Aux couleurs dévêtues D’orange de tes seins.

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Grelots d’argent

Adieu mon amour des jours de solitude Je regagne mes rêves trop vite oubliés

Au désir à ses violentes servitudes Je fais don de ce prétexte de liberté

Femme des caresses de baisers langoureux J’oublie le nom des parfums d’incertitude

Nos saisons se croisent dans le bleu de tes yeux Miroir magique des plis d’ingratitude

Je te fais complainte sourde du fou désir

Qui me pousse à voir des larmes de pluie rouler Sur tes petits seins frissonnant de ton plaisir A croquer la vie sur un grain de peau hâlée

Comment te dire ces paquets d’amour posés Sous l’arbre des jours de fête de rencontres Attendant le temps dans un espace éthéré

Où des ombres géantes portent des montres

Un sablier d’épines vertes à rebours Remonte les saisons du grand mécanisme Arrangeant à sa façon les belles amours

Pour que l’heure sonne du beau romantisme

Un génie de la forêt sur une branche S’agite en faisant tinter des grelots d’argent Regardant passer les amours des dimanches

Il cultive la mousse du lit des amants

Je t’invite à partager le même rêve Dans les distances de l’oubli nos ventres chauds

Brûlent leurs atomes de désir en sève Sèche du sang des arbres de ce renouveau.

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Horizon

Comment naît une rencontre du coin de l’œil Posé sur des formes une couleur des cils Autour d’une table ronde fragile écueil

Quand deux regards se croisent de signes civils

Comment les mots qui se bousculent convenus Creusent des spots de silences très caressants

Sur la croûte d’un vocabulaire d’abus De conformités aux rites socialisants

Comment le frisson chaud se niche-t-il en creux

Sur un discours froid de phrases anodines Entre un clin d’œil un léger sourire merveilleux

Pour courir sur la peau en ondes câlines

Comment s’ouvrent les vannes des éclairs subits Dans le brouhaha silencieux d’un verbe nu

Attaché au pilier des désirs de l’envie Pour que s’illumine une voie entr’aperçue

Comment se mentir avant les premiers baisers

Sur des lèvres hachant le désir en mots tors D’un face à face à distance de société

Pour que s’éclaire le soleil désir des corps

C’est simple il faut un homme et une femme Un jour comme un autre porteur de ses doutes Un rendez-vous fortuit au bord d’une flamme Pour que s’ouvre l’horizon d’une autre route.

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Il y avait un arbre

Il y avait un arbre Un géant solitaire

Il y avait des feuilles Pour une ombre de l’été Il n’y a que du marbre D’agence immobilière Une hôtesse t’accueille Dans un hall climatisé

Il y avait du bois mort

A joncher parfois la rue Il y avait des chevaux A piaffer sur les pavés

Le trottoir parfois s’endort D’affiches de femmes nues

Des voitures et motos Se prennent à klaxonner

Il y avait autrefois Le rêve d’une ville

Quand la campagne venait Faire de l’œil aux boulevards

Il y a le désarroi D’une foule incivile

Qui ne sait plus que le lait Des vaches fait le broutard

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Il y aura de l’acier Du feu des larmes du sang

Un brouhaha de l’enfer Sur les paroles d’amour L’humanité perdra pied Asservie au dieu argent S’égarant dans le revers

Du décompte de ses jours

Il y avait un arbre Un géant solitaire

Les enfants jouaient à loup Se cachaient contre son tronc

Un cheval noir se cabre D’enseigne luminaire

De voitures à rendre fou Un homme frappe son front.

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Inséparables d’en haut

Sur la neige le soleil D’une froide lumière

Jour bleu d’amour en éveil S’élève une prière

Les yeux se cherchent le temps

D’une caresse glace D’un léger souffle le vent

Au désir fou s’enlace

En cascade retenue Bruisse un ruissellement doux

Où nous restons inconnus A ce murmure entre nous

Sur tes lèvres les baisers

Morsures de l’avenir D’un froid de métal d’acier

Cherchent à se prévenir

Les mots se gorgent d’oiseaux Pour taire l’éphémère Inséparables d’en haut

Glace et eau de la Terre

Notre chant se fait regard Aux futurs baisers d’azur

Il ne saurait être tard Un plus bel été s’augure

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Quand se dénouent tes cheveux Le temps coule en fontaine Aux braises d’un désir bleu Les flammes se déchaînent

Aux glaces la blessure

Du pas froid de nos désirs Aux coûts d’une rupture

Le cher emprunt du plaisir

Un parfum se fait source D’une sève de printemps Aux élans d’une course

Le souffle court des amants.

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Intelligence des poux

Tout ce qui est demeure inachevé Dans l’impermanence du fleuve amour

Au devenir qui cherche à se créer Aux consciences intuitives des jours

La même vie transcende l’éthique

L’inconnue du fond de l’univers noir La relation électrochimique

De cellules grises de désespoir

Le singe et l’araignée la fleur et l’eau Dans le même vase en mouvement flou

Qu’un soleil fait naître en brûlant les peaux L’intelligence secrète des poux

Les rencontres aux croisées des hasards

Incertains à eux-mêmes pour rêver La réalité au gré des regards Invention promise d’éternité

Les peurs à vouloir stopper les cycles

Pour une mort à défier l’avis Des savants à la vue de besicles Qui caressent de science l’infini

La violence à défendre l’incertain

Des religions en fuite de désir L’ignorance d’un geste de la main A vouloir retenir le vent en vain

Et l’ivresse des orgasmes sans faim A disparaître dans le cours du temps

Pour grandir dans l’éclair et n’être rien Que larme de vie d’un bel océan.

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Là loin

Il y a là-bas il y a aussi là-haut Tous lieux évoqués plus ou moins précisément

Mais il y a encore et sonnant comme il faut Là-loin ni haut ni bas à l’horizon du temps

Haut et bas restent sans profondeur presque plats

Comme sur l’image figée dans son cadre Lieux incertains vagues souvenirs agrégats Là-loin lui rit des fesse-mathieux et ladres

Les économistes du langage perdus

Dans les références mornes des consensus Redoutent la profondeur et ses inconnus

Pour se cantonner dans l’acception de nos us

Ainsi donc c’est là-loin que je te sais vivre Sur cette île d’un océan de tempêtes

Où mon regard se porte bleu pour survivre Aux éclats d’âme noire des jours sans fête

Là loin en perspective des oublis du cœur

Un sanglot parfois secoue les plumes du temps Qui s’ébroue dans un bain de poussière bonheur

Au souvenir fugace des baisers d’amants

Sertie comme pierre précieuse sur son or Une image surgie dans un écrin de vent

Là-loin où soufflent les espoirs de bleus raccords Du temps des amours sur les lèvres des amants

Là-loin les devenirs du rêve se posent Sur les côtes secrètes du désir d’aimer

Ta silhouette se profile puis j’ose D’une main fébrile l’esquisse caresser.

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Lapin à la casserole

Un lapin a brûlé dans une cocotte De ses amours torrides avec une fée Qui dans son costume lazuli papote

Avec l’écho de mots d’amour bien cuisinés

Lapin énamouré aux oreilles coupées A feu doux sous un filet d’huile d’olive

Sourd au discours secret de son ensorcelée En rêve sortie de bain sur une rive

L’une ruisselante d’une eau fraîche d’été

L’autre à mariner dans son jus sur la flamme A deux mots l’un et l’autre près à s’embraser

Du désir qui résonne frisson de femme

Quand une fée vous passe à la casserole Elle vous baigne des vagues bleues de son désir

Se dit ainsi un lapin quêteur d’obole Et de quelques pensées douces pour son plaisir

Quelle ardente déclaration de la magie

Dans un de ses filtres magiques inspirée Une fée fait revenir à feu doux la vie

Du bonheur fou d’être par sa bouche croqué

Recette d’un plat à consommer bien vite Du bout des lèvres sur une chair très tendre

Une fée en désir de lapin récite Des mots bleus que seul l’avenir peut entendre

Un lapin énamouré fond dans un jus bleu

Sur un feu attisé par un rêve de fée Au parfum de cuisson un songe merveilleux S’envole dans le creux de cœurs ensorcelés.

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Les anges jouent avec les mouches

Je crois au père Noël A sa hotte de cadeaux

Son voyage dans le ciel Ses rennes et son traîneau

Je crois au grand voyage Des caresses de l'amour

Au doux atterrissage Des câlins du petit jour

Je crois aux regards profonds

Des âmes qui résonnent Aux courbes aux beaux rebonds

Qu'un fort désir façonne

Je crois aux anges du ciel Qui jouent avec les mouches

Facétieux petits rebelles' Qui réchauffent les couches

Je crois au mystère bleu Qui ouvre l'espace temps Au manque des amoureux

De se tenir en amants

Je crois aux merveilleux soirs Dans un Eden de plaisirs Où l'on pourra recevoir Les baisers de l'avenir

Je crois ce que je ne vois Qu'en intuition d'un rêve Une musique des voix

Deux corps nus sur la grève.

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Liqueur des aléas

Chartreuse châtaigne Ombres d’épicéas Vulnéraire saigne Liqueur des aléas

Sur les plus hauts sommets Fleurissent les espoirs Des pâles sobriquets

Gravés sur les miroirs Ecorce des arbres

Porteurs des promesses D’amours sur le marbre

Des froides caresses Calcaire au goût de sel

De falaises rougies D’un soir soleil auquel Se donnent les envies

Mousse tendre cachée

Aux yeux des seuls choucas Les corps entrelacés Animaux en ébats Une carcasse nue

Déchirée par les crocs D’un loup entr’aperçu Au rêve d’un chevreau

Au pays marmotte Un sifflement de peur

Un orage flotte Sur les débris d’un cœur.

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Longue marche

J’ai marché longtemps sur les bords des nuages J’ai couru sur les vagues bleues des océans

J’ai volé dans les idées des plus grands sages J’ai nagé dans la lave des plus chauds volcans

C’est sur tes lèvres que chante la vérité

C’est sur ta peau que frémissent les tempêtes C’est de tes caresses que vient l’éternité

C’est du désir de toi que le temps s’arrête

J’ai vu des déesses plus belles que le jour J’ai connu des sirènes aux cheveux d’algues

J’ai frémi aux parfums de corps aux mille atours J’ai fondu de plaisir sur l’onde des vagues

C’est ton regard qui m’ouvre les paysages

C’est ta langue qui parle le plus doux des miels C’est la courbe de tes reins la plus sauvage

C’est ton sexe velours nacre le plus beau ciel

J’ai espéré dans les rencontres fortuites J’ai fantasmé sur des promesses futiles J’ai cauchemardé de déchirures fuites

J’ai ressuscité en caresses utiles

C’est toi que je trouve aux bords de ma tristesse C’est toi que je cherche aux battements du désir C’est toi que j’attends dans l’amour sans adresse

C’est toi le manque sur la plage du plaisir.

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Lune repaire

A la lueur de l’aube Lumière métallique

Un filet d’or de Lune Un soupir galactique

Le désir de toi au jour A venir va se grandir

Dans l’espace au grain velours De promesses de plaisirs

Des perles bleues d’étoiles

En parures sur ta peau Ton sexe se dévoile

A la rosée de cristaux

Je hurle un cri de rage Au rêve qui s’estompe Le quotidien s’encage

Du désamour qui trompe

Mes caresses de brume A l’aurore du désir

Je cours nu et m’enrhume Espérant te retenir

Le jour vient en lumière

Eteindre ce filet d’or D’une Lune repaire

Des images de ton corps.

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Messages égarés

Entre les êtres qui s’aiment les messages Egarés dans la cohue des foultitudes Tissent un filet où se piège la rage

Des jours de doute et des larmes solitude

Un mot incompris s’immisce dans les brèches Des cœurs ouverts aux tourments bleus de leur désir

Vent puissant il pousse les vagues revêches Ebranle les digues teneuses d’avenir

Un appel attendu s’oublie dans le présent Cadeau empoisonné d’une longue attente Le réel piétine soudain l’espoir d’amants

Effondrés dans le gouffre noir qu’ils s’inventent

Un son de voix aux résonances étranges Livre à la lumière bleue d’un corps de passion Des frissons prisonniers que la peur arrange

A torturer le souffle de sa déraison

Une voix se perd à vibrer de l’intérieur D’un attachement à l’autre devenu sourd

Pour un temps séché aux creux lointain des ailleurs En phrases muettes pour un rêve d’amour

Un cri gonfle une poitrine d’un gros sanglot

Porteur de la haine du désir redoublé Au silence des larmes se choque l’écho

D’un vide profond de la peur d’être oublié

Quelque part dans le secret des cœurs amoureux Se blottissent les mots indicibles au temps Ils attendent impatients les caresses bleues

Pour s’écrire sur le grain de peau des amants.

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Mille bijoux

J’ai tressé un collier de perles et d’eau bleue Autour d’un souffle de vent chaud levant la mer

Il ruisselle d’écumes et d’embruns aux yeux Du temps qui le tient dans l’écrin de son éther

J’ai confié mon amour à quelques gouttes d’eau

Enserrées par un fil d’or cueilleur de rosée Pendentif d’une eau claire porteuse de mots

Que des lèvres diront comme de doux baisers

J’ai cueilli des larmes de joie au sel de vie Sur les joues rosies de vierges amoureuses

Elles miroitent en diamants petits grains de riz Sur les bagues d’or gris de contours nuageux

J’ai mille parures mille bijoux d’argent

Forgés aux caresses de ton regard si bleu Au feu de ce désir brûlant et persistant

A poser sur ta peau au temps des entre deux.

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Mouches bleues

Sur une nappe brodée courent les désirs Sans regarder le ciel ni les couverts dorés

Dans la course haletante de tous les plaisirs Les pulsions se bousculent jusqu’à satiété

Sur un fleuve torrentiel cahote l’amour

Dans sa course effrénée vers l’absolu parfait Prêt à défaire ce qu’il promet un beau jour

Pour un sourire croisé un tendre rejet

Sur une mousse jaunie dort le souvenir Dans une bulle de Crystal aux teintes bleues

Il respire les images de son plaisir Rassasié d’un rêve d’éternel amoureux

Sur un chemin sableux aux pièges d’ornières

L’amitié avance vers son horizon noir Dans un grain d’orage belle aventurière Elle invente les harmonies du désespoir

Sur une peau salée glissent les promesses Des lendemains à se toujours réinventer Que de chemins pour une paire de fesses

A s’offrir partage d’un bout d’éternité

Sur un cadavre de loup quelques mouches bleues Se régalent de l’ordre noir des prédateurs

Au bal des amours fous les perles de leurs yeux Miroirs vifs à facettes à voir les bonheurs

La vie s’offre la mort en festin de plaisir

Sans faire la bégueule sur un cadavre A table ouverte elle invite au champ du plaisir

Et chacun renaît à l’abri de ce havre.

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Papillon sur le pré

Y’a comme un vent fou qui retiendrait son souffle Dans ma tête à se perdre entre les images

Des rêves bleus de mes pieds dans leurs pantoufles Une pression contenue dans ses rivages

Et sur les bords une déesse nue montre

Ses charmes aux reflets froids de l’eau qui s’en fout Un ciel gris pèse sur le temps et démontre

Qu’un tient vaut mieux que rien quand on joint les deux bouts

Le rêve s’effiloche sur le gazon vert Mangé par une limace trop lascive

Il se bave dégoulinant sur son revers Pour s’oublier derrière un arbre des rives

Et la houle grossit sous la force du vent

Ecumant jusqu’au débord de mes yeux hagards Dans une tempête intestine sans élan

Une vague claque au sourire d’un doux regard

Où es-tu bourrasque des élans du désir Sur quels corps souffles-tu ton haleine chaude

Vient à nouveau tourbillon fougueux des plaisirs Epouser le vent dans ma tête minaude

Je me crèverai les yeux pour ne plus revoir

Surgir de nulle part un beau rêve animé Je donnerai mon temps rien que pour percevoir

Le frémissement d’un papillon sur le pré.

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Parfum de roi

Sur les courbes de ton corps Mon rêve se plie aux nuits Sous les caresses s’endort

Le temps d’absence et d’oubli

Voyage au feu du désir D’un espoir à inventer

Les rencontres du plaisir Aux lèvres bleues rapprochées

Errance douce au ventre

Les frissons à retenir Sous un ciel qui s’éventre

Aux émois à contenir

Ma nuit s’invente à l’amour Blottie aux creux des soupirs

Elle glisse vers le jour Découvrir un doux sourire

Sur les brèches du rêve

La lumière s’évade Sous le jour qui se lève

Aux bonheurs d’escapade

Je t’attends au bout des doigts Cherchant dans le vent la peau Au grain d’un parfum de roi Pour l’envol au fil de l’eau

Sur les courbes de nos corps

Les voyages inconnus Aux reflets bleus de l’essor

D’un désir à nourrir nus.

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Parfum secret

Quand je croise ce parfum au coin d’une rue Le trottoir prend les allures d’un beau sous-bois

Et aussitôt mes mains caressent ta peau nue Sur la mousse verte l’écrin de nos émois

Plus léger qu’une fragrance d’aubépine

Je flotte en odeur de printemps dans la ville Heurtant les poubelles déchets qu’on devine

Les pieds dans le caniveau froid je jubile

Ce parfum c’est toi et c’est moi en un baiser Sur le ciel jaloux d’un désir aussi fervent

L’un contre l’autre à sentir nos odeurs sucrées Dans l’univers ambré du secret des amants

Les souvenirs et les promesses se mêlent

En un bouquet de senteurs du désir d’amour Et les femmes croisées sont toutes plus belles Dans cette rue où ton parfum est leurs atours

C’est jonquille et lavande myosotis et thym

Toute l’ivresse de parfums de liberté Une fleur de l’éternité sur le chagrin Don évanescent du désir à la volée

Quand je rencontre ton parfum sur ma route

Je croque à nouveau sur tes lèvres des baisers Et l’amour envoie balader tous les doutes

Reste un soleil au cœur du plaisir retrouvé.

Page 53: Frousse Chagrin Lazuli, de Jean-Marc Buttin

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Pâle aventure

Un chien aboie aux oreilles d’un bel oiseau Qui dans sa robe de plumes de jais danse

D’une patte sur l’autre près de son museau Picorant léger sans la moindre méfiance

Le cerbère tire sur sa longue chaîne

Se dressant sur les postérieurs les crocs pointés Vers cet intrus importun qui se démène

Sans crainte aucune de ce bruyant canidé

Le volatile noir s’expose sans risque Devant ce monstre de muscles qu’il excède

Prenant plaisir à déjeuner de moustiques A la barbe d’un fauve il intercède

Pour la cause des petits et des sans grades De tous les faibles il se joue la revanche Des minuscules il est le fier camarade

Haussant la tête puis se roulant des hanches

Enfin justice est faite se dit l’emplumé La force n’est rien retenue par un maître

Asservie dans ses chaînes elle peut écumer Le faible devient fort libre de son être

La danse se fait plus folle et plus légère

Devant les dents de ce très féroce animal Tirant plus fort la chaîne de sa misère L’oiseau se grise de l’ivresse de ce bal

Un chat prudent avisé des mœurs de ce temps

Féru de la morale de son appétit Réveillé de son somme par les aboiements

D’un bond saute sur l’oiseau et lui prend la vie

Aussitôt son forfait commis il se sauve Avec entre les dents un festin en râle

Calmant ainsi les aboiements du grand fauve Il est ainsi des aventures bien pâles.

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Poésie à tordre le temps

Comme la nourriture d’un temps de l’espoir Les mots viennent en docile paysage

Prendre les formes d’un rêve sur le miroir Où respirent les couleurs bleues d’un autre âge

Une inspiration prend son souffle de désir Sur des images peintes en rimes de mots

Au profond d’un regard amoureux du plaisir D’être sans être sur les bords d’un temps nouveau

L’indicible se glisse dans un manteau bleu Mosaïque des genres du chant d’un soupir

Les corps se confondent aux lèvres d’amoureux En jeux musicaux inventeurs d’un devenir

La violence fait relâche de ses chaînes

Morales et mœurs s’oublient dans les vestiaires Des habits de convenance qui se traînent

Aux pieds de vers enivrés de larmes fières

La joie se cache d’un rire trop factice Pour laisser les charognes empester les airs De cadavres jamais morts toujours en lice

Au souvenir des amours frustrées de revers

Vient alors une mélodie au verbe bleu Berçant de son chant les fées et leurs intuitions Les mots s’ouvrent à leur liberté pauvres gueux

Pour quelques poésies de langue mirliton

Rassasiés de leur suffisance sans ordre Substantifs verbes adverbes et adjectifs Se baladent de concert vaillants à tordre

Le temps pour qu’en mots coule un fleuve moins craintif.

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Poussières de cendres

Quand les hommes n’auront plus de poils sous les bras Qu’ils sentiront le vétiver et le jasmin

Les canons de la mode auront pris le pas Sur le réel de la sueur et de la faim

Quand les femmes changeront de couleur de peau

Pour être noires l’été blanches au printemps Leurs frissons seront alors dissipés sous l’eau Polluée des fleuves de plomb des continents

Quand les enfants s’achèteront en magasins

Sous préférences sexuelles garanties Par contrat et certificats de leurs vaccins Ils pourront exiger le rachat de leur vie

Quand les animaux seront nos parfaits clones Porteurs de viscères très sains échangeables

Les objets porteront nos douleurs atones Dans l’ennui d’un temps devenu immuable

Quand les arbres seront virtuels sur écrans

Avec des oiseaux de couleur aux œufs dorés Nous seront libérés des tourments des amants

L’amour et ses spasmes seront numérisés

Quand les sentiments s’achèteront à l’envi Sur catalogues en lignes avec soldes

Pour y goûter quelques temps en catimini L’hygiène sera ciment d’un nouveau monde

Nos os poussières de cendres données aux vents

Trembleront de leurs particules dissociées Chatouillant de leurs fleurances les survivants

Plongés dans le souvenir des civilisés.

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Prière au désir, à l’amour, aux femmes et aux dieux aussi

Au bord d’un ruisseau d’eau fraîche sous le soleil Au fond d’une rue ouverte sur nulle part

Sur une plage des tempêtes au réveil Au sommet d’une montagne loin des regards

Sur la place d’un marché aux sons des couleurs

Au bord d’une oasis perdue dans le désert Dans un avion de ligne loin des grandes peurs

Dans la foule compacte après un concert

Dans l’isoloir secret du vote citoyen Dans les formulaires de l’administration Sur les affiches des arrêts de bus urbains

Dans les mots les phrases des communications

Dans les rêves bleus du cœur de toutes les nuits Dans les pensées rebelles d’un souffle à mourir Au fond des soupirs secs du profond de l’ennui

Aux franges rassasiées du plus petit plaisir

Dans les formes et les courbes de la beauté A l’éphémère douceur des parfums du vent

Dans les instants perdus à se mieux échapper Dans l’inutile aussi à se douter vivant

Je te cherche te sens au fil du quotidien

Pas un seul instant où je n’existe sans toi A regarder le monde le toucher des mains

En poussière du temps je me confonds à toi.

Page 57: Frousse Chagrin Lazuli, de Jean-Marc Buttin

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Redresseur de torts

Monsieur BRASSENS avait tort Sauf le respect qu’on lui doit

En bon redresseur de torts Dans l’fion il s’est mis le doigt

C’est pas vrai cet’histoire

Du gorille et d’un juge Personne’ ne peut la croire

Et les singes s’insurgent

Laissez les rites en butte’ A la justice de paix

Le chant d’un gorille en rut Résonne d’un bel effet

Jamais un sodomite

Ne s’est plaint d’un gorille Ce qui renvoie ce mythe

Derrière’ de hautes grilles

Les juges parfois femmes Un sexe dans la tête

Aiment toutes les fables Où l’homme fait la bête

Quand on sort de la taule

A chercher sa pitance Pour compagne de gaule

On épouse l’errance

Page 58: Frousse Chagrin Lazuli, de Jean-Marc Buttin

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Sous la robe d’un juge Y’a de grands torrents de sang

Abreuvant les transfuges Sourds aux cris des innocents

Les palais se le disent

Le chanteur était blindé Y’a pas pire sottise

Qu’un juge pour s’évader

Comment violer la robe Qui cache la misère Où l’âme se dérobe

A tanner son derrière

Monsieur BRASSENS avait tort Sauf le respect qu’on lui doit

En bon redresseur de torts Dans l’fion il s’est mis le doigt.

Page 59: Frousse Chagrin Lazuli, de Jean-Marc Buttin

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Regard du petit matin

J’écrirai sur le grain de ta peau les rides Cicatrices des morsures possessives

Creux secrets des nuits de nos lèvres turgides Effleurant des dents nos caresses lascives

Je battrai la démesure sur ton cœur nu

Le souffle coupé d’un trop plein d’émois rêvés Ton ventre brûlera de spasmes inconnus

Dans les tourments chauds d’un désir à rassasier

J’effacerai les perles de sueur du temps Arrêté sur les frissons promis d’une main

Découvrant sur une épaule les bruissements De mots susurrés à l’oreille des chagrins

Je soufflerai la tempête des océans

Sur l’onde houle des vagues bleues de tes reins Sur le velours de tes cuisses havre céans

Aux lames de fond des orgasmes souverains

Je boirai le lait à la pointe de tes seins Ronds de l’histoire des voluptés charnelles Sources taries des sevrages de baisers vains

Sur l’éternelle poitrine maternelle

Je bercerai tes plaisirs de mille couleurs Dans ces voyages à corps perdus de désir Pour inviter au festin des grandes lueurs

Le goût arc en ciel des promesses d’avenir

Je tiendrai le silence fourbu entre nous Sceau rouge sang des regards du petit matin

A ouvrir les jours aux fantasmes les plus fous Pour l’amour volé au hasard de nos destins.

Page 60: Frousse Chagrin Lazuli, de Jean-Marc Buttin

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Ressac déchaîné

A course folle dans le vent des pas perdus Eviter la rencontre de l’impossible Découverte de vérité du désir nu

Dans sa soif inaltérable et indicible

Aux largesses du temps ouvert sur le plaisir De savourer et d’assouvir l’appel des sens L’étroitesse d’un besoin à toujours grandir Pour repousser les limites des contre sens

Fuir plus loin que son propre horizon incertain

Au-delà des bords glissants de suavité A craindre qu’un jour enfin s’appelle demain

S’inventer la marche d’une nécessité

Redouter le calme plat du bonheur béat Aux caresses molles sur des chairs obèses

Aux heures régulières des mêmes ébats Dire aux baisers bleus leurs belles hypothèses

Accélérer la course d’un souffle asphyxié

Sur les sentes des amours et de leurs flammes Poursuivre le rêve d’une félicité

En corps à corps au long cours de chaque femme

Reprendre un regard sur le temps à l’ombre bleue Des infidèles promesses adultères

Pour culbuter plus encore de fous adieux Dans le marathon plaisir de sa misère

A corps perdu aux limites de l’extase

Ressacs de vagues dans le désir déchaîné Ailleurs au loin des mots simples sans emphases

L’orgasme se donne en impuissance d’aimer.

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Rêve coloré

Un rêve s’est posé Sur le souffle d’un cœur

Au soleil de l’été Un gros bouquet de fleurs

Un regard a suffi

A ouvrir l’horizon Au bleu du bel ennui

Les tous premiers frissons

Une découverte Sur des lèvres de sang

Aux saisons inertes Les baisers fous d’amants

A l’éveil du désir

Le rythme accéléré Au comptant des plaisirs

D’une réalité

Au corps à corps du temps Des instants rassasiés

Le rêve d’un printemps Au cœur d’un autre été

Un rêve coloré

Aux harmonies d’odeurs Le parfum retrouvé

D’un merveilleux bonheur.

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Rêve promesse

Les parfums secrets de nos amours Les baisers fougueux de nos désirs

Nos caresses tendres de velours Les belles nuits données aux plaisirs

Les rendez-vous des cœurs en émoi

Les silences blottis deux à deux Les promenades au fond des bois De neige ou de soleil amoureux

Nos langues sucrées à susurrer

Les mots de miel à vivre le temps Les frissons de peau à résonner De la houle fougue des amants

Nos regards perdus sur l’avenir Au creux de l’épaule d’un câlin

Nos souffles courts aux vents du désir Nos corps enlacés jusqu’au matin

Nos absences aux sources des peurs

A croire à jamais l’amour tari Nos fébriles rencontres au cœur

De l’espoir d’une même harmonie

Nos escapades en promesses De découvertes de l’inconnu Sur la mousse vertes caresses

Aux larmes trop souvent retenues

Je vis le rêve de ce rêve Au présent le merveilleux déni Il n’est d’absence ni de trêve

C’est du désir de toi que je vis.

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Revers de veston

Au revers de son veston Une tache couleur sang

Affidé de la légion Des honneurs dus à son rang

Au revers de médaille

Bons et loyaux services Au son de la mitraille

Quelques menus sévices

Une carrière feutrée Aux pieds des murs de prisons

A confondre des dossiers Oubliant qu’ils ont un nom

Les belles décorations

Dans le bel ordre du temps Redorent tous les blasons Des larbins et des servants

Aux élites soumises

La boutonnière fleurit Qui traversent les crises En experts de la survie

Liberté égalité

Fraternité pas besoin De citoyens décorés

Et d’honneurs encore moins.

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Scansion d’amour

Je glisse sur l’écho de ma vie sociale Dans l’intérieur chaud de mes sensations de vie

Spectateur distant de la scansion banale D’un temps étranger au rythme de mes envies

Des hommes et des femmes en costumes gris Courent après le stress de leurs rêves avortés

D’autres en bermudas casquettes à repli Chantent la joie d’évènements prés digérés

Je marche sur les marges de la cohorte

De ce grand troupeau poursuivant ses racines Dans la cohue générale qui l’emporte Vers un retour barbare qui hallucine

Le flux me porte de sa vaine violence

Dans son cours précipité aux relents de mort Sans que je ne puisse opposer résistance

Mes cris font silence pour tous ceux du dehors

Je vois les déserts enserrer les espaces Où traînent des amours trop vite partagées

Sur des cadavres invisibles aux faces Repues des gaspilleurs gavés d’humanité

La chute vertigineuse ne se peut voir

Que depuis les bords incertains de vieux désirs Sentant le vide sous la marche des avoirs

Qui naissent sur des champs où d’autres vont gésir

Parfois je happe quelque baiser de lèvres Venues s’épancher d’une soif de caresses

De mots calmes nourris de leur propre fièvre A croire aux vertus des parfums de l’ivresse.

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Se reconnaîtra-t-on ?

Se reconnaîtra-ton Au premier des regards A l’émoi d’un frisson

Sur la voie des hasards

Oserons-nous être Sur les certitudes

Au long des peut-être Suave inquiétude

Nos cœurs se battront-ils

La chamade des peurs Ou bien resteront-ils

Eteints de leur langueur

Nos ventres se tordront Saisis d’un coup du sort Promesses d’abandon

D’une petite mort

Nos souffles tariront D’un air insuffisant A nourrir l’illusion Du rêve des amants

Nos pas se figeront

Sur la mousse du temps Au désir de fusion

D’un futur au présent

Au premier des baisers Sur le grain de nos peaux

Viendra l’éternité Des amours écheveaux

Se reconnaîtra-ton

Au premier des regards A l’émoi d’un frisson

Sur la voie des hasards.

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Silence à l’unisson

Au cœur du silence La parole fleurit

L’être son essence Surgit de l’infini

Aux pulsions de la vie

Les mots domptent la peur Conscience d’un répit Ils pèsent la douleur

L’instant s’éternise Du verbe protégé Le feu galvanise

La folle logorrhée

Velours pensant du temps Au silence intérieur Une voix entreprend

Le sens du vrai bonheur

Unique rencontre Seul au cœur de foule L’amour se rencontre Goutte bleue de houle

Solide inconstance

Des doutes de l’amour Les mots de silence

Résonnent pour toujours

Mystère des frissons Aux creux des paroles

Silence à l’unisson L’amour batifole.

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Sur la frise du temps

Sur les lèvres un léger sourire secret Dans les yeux la profondeur d'une caresse

Le rose sur les joues d'une peau sous le fouet D'un frisson de désir tenant la tendresse

Au silence des mots tutoyant l'avenir

L'amour balbutie sur le bord de ses émois Impatients de ce temps retenant le désir

Au creux des absences dans la fuite des mois

Echappée belle par-dessus les contraintes Au coeur d'un bref instant une complicité

Comme un pied de nez une émouvante étreinte A boire sans soif la rivière d'éternité

L'impossible s'estompe aux cris d'un vif désir

Une musique douce fait taire le bruit D'un brouhaha fracassant du temps à périr

D'une séparation où la déraison fuit

Soudain c'est l'été au coeur de l'hiver soleil Tout est possible pour les amants de l'amour

La glace fond en cascades d'un frai réveil Un pacte est scellé aux couleurs d'un si beau jour

Rendez-vous du doute craintes incertaines

A torturer l'intuition de l'évidence Deux êtres boivent à la même fontaine Ecopant le temps dans une folle danse

L'infini s'est renoué en quelques phrases

Au hasard de mots timides colporteurs bleus Un feu s'étincelle et à nouveau s'embrase

Sur la frise du temps des baisers amoureux.

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Toile bleue

Avec quelques fils du temps J’ai tressé une toile

Aux couleurs bleues des amants Où scintille une étoile

Avec les cheveux du vent

Dans le creux de gouttes d’eau Les vagues d’un océan

Sculptent la chute d’un dos

Une larme de rosée Se pose sur un soleil

Images de liberté Aux pétales d’un sommeil

Aux caresses d’une joue

Dans l’eau pure d’un sourire Sur le sein un baiser doux

De lèvres sang à chérir

Aux sons de longs murmures De la musique des vents Je prends en démesure

Le tempo fou des amants

Inventant la cadence Au regard bleu du désir

recomposant dans la danse Des ivresses du plaisir

Au grand large du Levant

Aux rives de l’étoile Pour toujours fidèle amant J’y veux peindre une toile.

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Un matin

Un matin très lointain je me réveillerai Sans penser à toi j’épouserai ce jour blanc

Sous le manteau de plomb froid je me vêtirai L’âme éteinte dans le vide s’effilochant

Sevré de désir je serai mort à la vie

Mon corps oublié à la brocante du vent Traînera sur le pavé raide sans envies

Sous les embruns caniveau d’un trop vieux printemps

Mon regard vide rêvera d’un bleu profond Sous un ciel mauve du deuil des matins rêveurs

Ailleurs au loin de l’invisible déraison Un halo dessinera les courbes d’un cœur

Mes doigts saisiront la pâte de l’absence

Pour pétrir un mortier au grain lisse du temps Une odeur de lit d’amour comme présence

D’un mystère d’automne du bois des amants

Je serai libre du désir d’amour de toi Je serai fort comme le sont tous les grands rois

Sous la couronne d’or des inutiles choix La mort d’un baiser bleu à l’amour fou de toi.

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Une muse s’amuse

Une muse s’amuse Sur le cœur d’un poète L’enchante de ses ruses

Et colore sa tête

L’emporte en quelques mots bleus Dans un rêve merveilleux

Au plus profond de ses yeux Il boit aux sources des dieux

Elle chante un silence

Où se perdent les rimeurs Feignant l’indifférence

Ouvre la vanne des peurs

Elle’ chatouille le désir En promesses susurrées

Pour quelques vers du plaisir Qu’elle croque à satiété

Elle’ disparaît un instant

Invisible aux yeux du temps Pour distraire un bel amant

Des amours à l’avenant

Elle pousse un cri d’effroi Surprenant un poète

Qui s’égaye trop les doigts Sur un clavier en fête

Une muse s’amuse

Dans sa cache recluse A construire des ruses

Que les amours récusent.

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Voyage sur la Terre

Sur la chute de tes reins Mon rêve d’amour ma fée Aux caresses de nos mains Nos promesses susurrées

Nos baisers roulent câlins Aux lèvres de cette soif

Aux lueurs d’un beau matin Tes cheveux que je décoiffe’

Je dirai cent fois l’amour

A l’oreille du désir A ce frisson pour retour

La mélodie du plaisir

Sur tes cuisses grain velours Remonte le cours du temps

Criant la rage d’amour Où s’invente le présent

Je t’aime n’est rien dire

Du manque à être sans toi Mon cœur bat et soupire

La fougue d’un même émoi

J’inventerai l’avenir Au regard de tes yeux bleus

A aimer ce fou désir Avec toi si tu le veux

Je t’invite au mystère

Des amours sens unique Voyage sur la Terre Des êtres oniriques.

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