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Master 2 de philosophie LE PARFAIT HUMANICIDE Critique du transhumanisme et des rapports humains machines Florian OLIVIER Directeur de recherche : Pascal Nouvel 2 Octobre 2008 1/38
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[French] Le parfait humanicide, une critique du transhumanisme - 2008

Apr 02, 2023

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Master 2 de philosophie

LE PARFAIT HUMANICIDE

Critique du transhumanisme et des rapports humains machines

Florian OLIVIER

Directeur de recherche : Pascal Nouvel2 Octobre 2008

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Remerciement et bon courage

La plupart avaient raison tellement souvent que je n'ai pu que les reprendre : Michel Tibon­Cornillot, Ion Vezeanu, Jacques Testart, Alexandre Grothendieck1.Les contributeurs de : Notes & Morceaux Choisis, Planète Laboratoire, Sortir de l'Economie, Decroissance.info2, ETC Group.Aux objectrices et objecteurs de croissance de Montpellier, ainsi qu'a l'Université Populaire Montpellier Méditérannée. A Elisa et Réjane d'Avignon, Alice, Sophie, Didier, de Lyon, Véronique Naud de Rouen.

Avertissement au sujet de la guerre du langage.La langue est le lieu d'une guerre. Ce sujet n'échappe pas à cette pratique, il suffit pour s'en 

convaincre de lire le rapport du CEA et l'objectif du laboratoire IDEA LAB qui font la promotion de la base matérielle nécessaire à l'idéologie du transhumanisme (l'ingénierie atomique), dans la lignée du plan déjà évoqué par le lobbie industriel du GIXEL (que l'on retrouve au sein de la FIEN).

C'est bien a dessein qu'au cours de ce travail nous emploierons certains termes qui peuvent paraître surprenant ou inhabituel.

Si nous utilisons pour le titre de ce mémoire et au début de ce travail « transhumanisme », c'est pour tenir compte de sa diffusion dans les médias industriels et donc de sa connaissance par une large part de la population. Mais le terme adéquat que nous proposons est chimères vivantes anthropotechniques.

Par ailleurs, les promoteurs de cette idéologie entretiennent une confusion entre l'amélioration que l'on peu évaluer comme un gain, l'altération qui est une modification dont on ne peu sourcer l'origine, la modification qui est une altération issus d'une volonté, et la manipulation humaine c'est à dire la modification par un humain. Tout comme par le passé, les OGM ( en fait des clones chimériques vivant végétal  génétiquement breveté3) se faisait déjà (et se font encore chez les producteurs) passer pour des améliorations afin d'augmenter les ventes4.

Ce travail ne peu malheureusement pas être encore considéré comme une version finale. Mais il n'en existe pas d'autres. Vous pouvez trouver d'autres travaux (celui­ci compris) à cette adresse : http://bugin.free.fr/atome.html

Image de couverture : Nebuchadnezzar par William Blake.Image de fin : Le sommeil de la raison engendre des monstres de Francisco Goya.

1 Ou qu'il soit.2 Http://www.decroissance.info3 Comme le suggère le brevet accordé a Boyer et Cohen pour leur première manipulation génétique, le terme déposé 

était alors « chimère fonctionnelle ». Comme le rapporte Jean­Pierre Berlan dans JEAN­PIERRE BERLAN (coordination), La guerre au vivant, ogm & mystifications scientifiques. éd. Agone, 2001. Quelques termes de la novlangue biotechnologique. p 149 et 150. Le terme « fonctionnelle » permettant certainement de les distinguer des chimères que l'on retrouve habituellement dans les mythes et les contes. C'est un problème car même les chimères des rêves sont fonctionnelles. Elles ont une certaine fonction que l'on peu leur attribuer et qui a ses effets.

Par exemple on se servait de monstres littéraires comme excuse pour justifier des lieux inexplorés dans le monde par peur de les y rencontrer. (voir AIMERIC VACHER, Monstres, Bréviaire des créatures légendaires ou fantastiques. 2007. éd. Dilecta. Introduction p. 11).

4 Comme l'indique Jean­Pierre Berlan, dans une note : « un groupe de 37 « partenaires » réuni à l'instigation de la  FNSEA (syndicat majoritaire des agriculteurs) sous la responsabilité scientifique de l'INRA pour promouvoir l'agriculture transgénique en dépit de l'opposition de l'opinion publique conclut sérieusement que « la création d'un logo comportant une allégation positive de type « génétiquement amélioré » reste une voie d'avenir à explorer systématiquement ». Sous le titre Pertinence et faisabilité d'une filière « sans OGM » (INRA, 1999) ». JEAN­PIERRE BERLAN (coordination), La guerre au vivant, ogm & mystifications scientifiques. éd. Agone, 2001. p 149

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Table des matièresIntroduction..........................................................................................................................................3I. Les Techniques..................................................................................................................................5II. De l'humain à l'inacceptable............................................................................................................8

La culture.........................................................................................................................................9Le vivant.........................................................................................................................................10Aspect morphologique...................................................................................................................11Les techniques du grand singe humain..........................................................................................12L'éthique à l'âge de la mégamachine planétaire.............................................................................14Le choix..........................................................................................................................................18Un mauvais dressage......................................................................................................................24Problème de la mécanisation de la conscience et des corps..........................................................27

La mécanisation de la conscience.............................................................................................27La mécanisation des corps.........................................................................................................31

III. Conclusion....................................................................................................................................32Bibliographie......................................................................................................................................34

Livres.............................................................................................................................................34Articles & chapitres.......................................................................................................................36

IntroductionL'idée selon laquelle l'animal humain peu agir sur lui même à fait du chemin. La nécessité 

du souci de soi comprise comme la modification de soi par soi, évoqué par des philosophes grecs de l'antiquité est devenue un objectif essentiel avec l'humanisme de l'occident. L'animal humain n'est plus un animal théologique qu'un dieu aurai fait a son image et dont l'objectif est de suivre ses commandements. Il est avec l'humanisme, un animal qui décide lui même de son devenir. Un animal perfectible.Cette idée rencontre aujourd'hui une question redoutable. L'animal humain est sorti de sa soumission aux autres vivants et aux forces matérielles (des intempéries, du climat, de la géologie) grâce aux techniques. Ces techniques qui lui ont permis d'établir une clairière apaisante au milieu de cette jungle, peuvent dès à présent permettre la destruction de l'animal humain lui même, ainsi qu'une large part des vivants.Pourtant l'impératif de recourir à plus de techniques se fait toujours fort. Dès a présent certains envisagent la nécessité de dépasser l'animal humain pour mettre en place le règne des mécaniques.Un projet se dessine à grand traits qui consiste en le remplacement progressif de l'humain par des machines. Le plus inquiétant de cette idéologie, sa pièce la plus puissante, c'est que ce sont les animaux humains eux­même qui demanderont leur propre remplacement5 et participeront à une nouvelle grande extinction des espèces dont­ils feront parti.En agissant de la sorte ne prend on pas des risques inconsidérés ? Ne risque t'on pas de rendre la situation plus incontrôlable encore ?Face à cette perspective, peu de critique rationnelle ou raisonnable. Ont se contente souvent de rejeter ces ambitions avec des arguments qui n'ont aucune valeur6 face à ceux qui travaillent à leur 

5 « Améliorer les conditions d'existences, allonger la durée de vie, tout le monde y souscrit. » Etienne Klein, Le Monde économique.

6 En les désignants comme rêves ou mythes.Par exemple CHRISTIAN JOACHIM, LAURENCE PLÉVERT. Nanosciences ­ La révolution invisible. Janvier 2008. éd. seuil (p 149 

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développement.Si nous avons abordé ce sujet, c'est parce qu'il fait modèle (paradigme), il est le paroxysme 

d'une idéologie technicienne (L'évolution comme programme, la biologie comme mécanique, l'esprit comme calcul, l'intelligence par des éléments mécaniques électrisés, le choix libre des techniques et l'inexistence de problème moral). Il permet de mettre en valeur un ensemble de questionnements qui reviennent souvent sous des masques divers et pour lesquels une mise au clair semblait nécessaire.

Nous avons tenté de transmettre à la fois, de l'information sur le sujet traité, des outils conceptuels pour permettre à chacun de faire son jugement ; proposé le notre et ce qu'il implique.

Approches. Au cours de ce travail nous essayons d'éviter deux postures : celle du magicien et celle du dernier venue. Malgré nous, nous pouvons être dans de telles postures. Parfois nous pouvons en endosser plusieurs à la fois.

Le magicien. Il se présente comme le détenteur d'un savoir décrété comme vérité et qui ne peut être découvert, voire compris que par des magiciens, même de manière vulgarisé. Le magicien ne révèle pas tout et recèle ou donne l'impression de garder des éléments secrets. Ses propositions peuvent s'avérer adéquate ou intéressante mais dans un domaine strictement restreint. Il peut s'entourer d'attributs symboliques pour pallier sa faiblesse personnelle (blouse blanche, bleu de travail, pile de livres/bibliothèque, insigne ou carte de police, langage jargonnant).

Le dernier venu7. Il se réfère en grande partie aux médias dominants. Il est hanté par ses préjugés culturel. Ses positions sont ambiguës voire incohérentes et ses jugements à l'emporte pièce peuvent autant être positif, que négatif. Dans le pire des cas le dernier venu est un nihiliste naïf, qui s'ignore.

Le transhumanisme se présente comme une idéologie8 prenant ses sources dans l'humanisme9, où d'un échec de l'humanisme10. Ce transhumanisme se concrétiserai grâce aux sciences et techniques contemporaines.

L'objectif du transhumanisme est d'accomplir la transition entre l'humanité et la post­humanité composée de robots, d'androïdes, de cyborgs, d'humains génétiquement modifiés, potentiellement immortels et aux capacités augmenté11 ou supérieures12 aux êtres humains. Ce processus trouve son terme et son aboutissement dans la mise en place d'une Singularité13 (un événement historique sans équivalent) grâce à la combinaison de 4 techniques : celle de la génétique (pour contrôler la vie), des atomes (la matière), des bits (l'intelligence artificielle) et des neurones 

à 152).7 Ce n'est pas qu'un clin d'oeil à Nietzsche.8 Le terme n'est pas péjoratif. « Ensemble plus ou moins systématisé de croyances, d'idées, de doctrines influant sur le 

comportement individuel ou collectif. » Larousse 2007, p 561.9 Voir notamment NICK BOSTROM, A History of Transhumanist Thought. 2005. « Transhumanism has roots in rational 

humanism. » p 2.10 PETER SLOTERDIJK, Règles pour le parc humain.  Pour l'auteur, l'humanisme en tant qu'outil pour l'apprivoisement 

humain à échoué. p 30.11 C'est à dire différente, comme voir dans la nuit.12 C'est à dire une l'amélioration d'une capacité déjà présente chez l'être humain. Par exemple : « [...] être plus 

productif, dormir moins et travailler plus [...] » ou encore augmentation de la mémoire, voir plus loin, développer les capacités musculaires. Des détails : http://www.transhumanism.org/index.php/WTA/more/1263/ propos de Justice de Thézier

13 On trouvera un grand nombre de détails sur la singularité dans RAY KURZWEIL, Humanité 2.0, éd. M21, 2007 [2005]. Chapitre 1, L'imminence de la singularité. Page 42 à 49.

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(les sensations)14. Cette population à venir (posthumains, singulariens, ou extropiens) vivra dans un paradis issus de la mécanique (ingénierie du paradis [paradise engineering]) ou sera aboli toute souffrance (société abolitionniste [abolitionism]15). Pour certains il en sera ainsi jusqu'à l'arrivée du Successeur, être terminal issus de la Singularité, résultat de l'autoproduction successives et indéterminées d'intelligences artificielles de plus en plus puissante.

Le transhumanisme à ses partisans les plus nombreux en France16, aux États­Unis d'Amérique17, au Québec18. Ils exposent leurs revendications19 : autoplastie (ou liberté  morphologique), abolition de la souffrance, soutient de la science et de la technique... à travers des livres, des sites internet et des articles. Certains sont passés à la pratique.

14 Le détail sur cette combinaisons est traité sous l'appellation de convergence NBIC, GNR, ou petit BANG.15 The Hedonistic Imperative de David Pearce. http://www.hedweb.com/hedethic/hedonist.htmou The Abolitionnist project, http://www.abolitionist.com/16 Leur site : http://transhumanistes.com/ (association française technoprogressiste)Par exemple : Jacques Attali,“"Transhumains", c’est le nom que je donne à l’élite de demain. [...] Les “transhumains” 

formeront une nouvelle classe créative, porteurs d’innovations sociales et artistiques et non plus seulement marchandes. La microfinance sera un des acteurs majeurs de cet avenir.” extrait d'une entrevue avec Jacques Attali (25/01/2007), présentant son livre Une brève histoire de l'avenir (2006). http://www.transhumanism.org/index.php/WTA/more/1268/

17 Notablement en philosophie Nick Bostrom, pour l'ingénierie atomique K. Eric Drexler, pour la génétique Lee Silver ou William Haseltine, pour l'informatique Marvin Minsky, Ray Kurzweil ou Hans Moravec.

18 En particulier, son propagandiste Justice De Thézier qui en 2003, fonde l’Association transhumaniste du Québec (ATQ), et en 2006 devient membre du conseil d’administration de l’Association transhumaniste mondiale.

19 Voir notamment leurs manifestes :  Upwingers Manifesto (1978), Principes Transhumanistes d'extropie (Transhumanist Principles of Extropy – 1990), Déclarations transhumaniste (Transhumanist Declaration ­ 1999 et 2002). Historique et généalogie critique et détaillée dans ION VEZEANU, Impossibilia Moralia. 2007. 8.2.Le manifeste transhumaniste. p110 à 112.

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I. Les Techniques

C'est avec la mise au point des techniques atomiques dans le cadre d'une convergence des techniques que se développe les idées du transhumanisme.

Convergence atomique. La convergence des langages scientifiques dans un réductionnisme ou tout est compris comme machine informationnelle (ou algorithme, pour faire simple : calcul) que ce soit les lois de la physiques20, l'esprit21 ou la vie22 ainsi que l'avènement des techniques générique de l'ingénierie atomique constitue la pierre philosophale à l'émergence d'une convergence de techniques issus de domaines différent dans le cadre d'un projet politique.

Ces convergences possibles prennent des appellations différentes selon les intérêts en jeu (NBIC, petit BANG, ou encore NGR)23. Elle est en partie concrétisée dans des disciplines comme l'informatique ou la biologie (dont il existe déjà une convergence en tant que bio­informatique).Dans le cadre de ce projet, les bits, les atomes, les neurones et les gènes, ne sont pas de simples constituant du réel, mais les briques élémentaires, fonctionnelles et constitutionnelles du réel. Les techniques de l'information permettent le contrôle des Bits

La manipulation monoatomique permet de contrôler et de manipuler les Atomes

Les neurosciences cognitives permettent de manipuler les  Neurones

Les techniques biologiques permettent de contrôler, manipuler et réorganiser les Gènes

Le livre de Kurzweil, considéré comme une bible24 par les lecteurs qui se reconnaissent dans le transhumanisme, représente une théorie de l'évolution des techniques. Sa vision de l'histoire, que ce soit celle du passé ou du futur qu'il prévoit est extrêmement monoculturelle et assez simple vis a vis de ce que pourrait être toute étude sérieuse dans ce domaine. On doit pouvoir déjà distinguer techniques et technologies, différent types de techniques et face aux théories du progrès unilatéral des techniques, il existe une vision plus globale qui prend en compte l'existence de technotope et de système technique.

Technique et Technologie. L'étymologie de technologie, signifie connaissance (du grec logos) sur la technique (du grec techné). Il s'agit d'un savoir et non de la technique elle­même. La confusion entre technique et technologie n'est pas forcément un hasard, elle peu s'expliquer par l'absence dans certaines langues de cette distinction25. Cette confusion elle même, peut­être la trace de la perte du logos sur la technique. Nous avons multiplié les techniques, mais pas la connaissance 

20 D'après Marvin Minsky, pionnier de l'intelligence artificielle (I.A) et professeur d'Eric Drexler.21 L'esprit est assimilée à un algorithme dans le modèle de Mc Culloch et Pitts reprenant la machine de Turing. En 

1943.22 La vie est assimilée à un algorithme avec la naissance de la biologie moléculaire par Max Delbrûck et le groupe du 

phage en 1949.23 Convergence NBIC (Nano Bio Info Cogno) si l'on veut insister sur l'idée de convergence ou petit BANG,si l'on veut 

insister sur ce qui est manipulé : les Bits, les Atomes, les Neurones et les Gènes. NGR pour insister sur l'aspect cyborg avec N pour Nanotechnique, G pour Génétique, R pour Robotique.

24 La traduction française du livre de Kurweil [The Singularity is near When Humans Transcend Biology] est rendu par Humanité 2.0, la bible du changement. L'illustration du livre est elle aussi très parlante du point de vue des symboles et des cultures. Si l'on suit l'ordre occidental classique de lecture du haut vers le bas. On comprend qu'il s'agit de passer d'une représentation sphérique de la Terre à une représentation cubique, Dans les deux représentation la Russie et une large partie des pays du Sud ne sont pas représenté. On ne choisit pas un titre et une couverture de livre au hasard.

25  En anglais cette distinction n'existe pas, on ne trouve que le mot technology.

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de ces techniques, et moins encore leurs conséquences sur les groupes humains. « Technologie,  dans cette optique, c'est le nom de la technique dont nous nous sentons dépossédés. Elle se fait hors de nous, sans nous.26 »

Les types de techniques. La technique n'est pas que du matériel, du dur, « la langue est  également une production technique, comme la science, les moeurs (les us et coutumes) et les lois.27 » La technique est en fait un procédé qui peut être matériel, dur, tangible ou pas. Un couteau tout comme la rhétorique est une technique. On peut distinguer toutefois par le vocabulaire des techniques du corps que l'on nommerai manières, pratiques, biotechniques ou somatechniques et des techniques de l'esprit que l'on nommerai psychotechniques. Mais il ne s'agirait que d'une orientation générale, car nous avons toujours affaire à un mélange.

Les Techniques génériques. Une technique générique, ou déterritorialisée est une technique qui vient doper tous les milieux existants en augmentant et changeant leur puissance et leur pouvoir. Dans le domaine des savoirs ce fut d'abord le cas de l'imprimerie, puis sa puissance se situant à la fois sur les techniques et sur les savoirs ce fut d'abord l'informatique puis les techniques d'assemblage atomique.

Les machines. On peut distinguer les machines par la source (moteur interne ou externe) et le type d'énergie, les matériaux qui la constitue, le nombre et les interactions qu'elle permet avec des utilisateurs, et ses objectifs.Les premières machines dont on a retrouvé des traces matérielles sont des machines à matérialiser le calcul28.Machine et industrie. Quand une machine, ou un ensemble de machines prennent en chargent une filière entière, que la production finale est séparée du producteur, on l'appelle industrie.

Le Progrès ou le buisson des techniques. Une tradition d'historien est habité par l'idéologie politique dominante des sociétés industrielles marchandes, et voie dans les exclusives techniques de l'oligarchie industrielle une tendance générale qui serait un progrès. La technique (quand ce n'est pas la guerre) est souvent l'opium de l'Histoire. Seuls quelques historiens dérogent à cette tendance29.L'évolution technique, si l'on peu en voir une, est souvent comprise comme un programme et non comme une description autour d'un petit nombre de facteurs (vitesse et quantité).

Le passé, tout comme le présent y est alors vécu comme un manque vis à vis d'un futur prometteur. Le tout du moment, tel qu'il pouvait être vécu par les personnes est rarement pris en compte.

La vision des mécaniques à venir est fataliste (comme un destin inévitable30). Elle a soit l'ambition nihiliste de la réalisation de toutes les expériences31, soit elle est centrée sur les 

26 Jean­Pierre Séris, La Technique. Page 6 de l'édition P.U.F, 1994.27 Jean­Pierre Séris. La technique. Chapitre 2, I. Page 55.28 Le boulier ou abaque, inventé en Chine au IXème siècle avant Jesus­Christ.29 On relèvera notamment Thompson, premier a avoir décrit les destructions de machines par des anglais en prenant en 

compte les motivations des acteurs de ces bris de machines.30 Un véritable « Compte à rebours » melangeant sur la même ligne des humains et des machines, des techniques qui 

n'ont rien avoir les uns avec les autres, et qui étrangement évite de cité la bombe nucléaire ( qui ne fut pourtant pas la moindre des inventions...). On trouve de tels graphiques dans RAY KURZWEIL, Humanité 2.0, éd. M21, 2007 [2005]. Chapitre 1. p38 à 40. 

31 C'est la proposition de Francis Bacon, exposé dans La nouvelle Atlantide. L'objectif de la science est de tout réaliser. Il faudrai abolir toutes les limites. C'est l'idéologie de l'expérimentation.

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techniques minoritaires partagées par une petite oligarchie32.Combien de culturologues étudiant des groupes humains aux techniques simples faudra t'il pour percevoir qu'il n'y a pas une histoire des techniques, mais une multitudes d'histoire de techniques très différentes.

Nous irions vers un progrès exponentiel (thèse de Kurzweil), linéaire ou encore cumulatif (thèse du positivisme)33, pas question d'envisager l'existence simultanée de techniques aux orientations différentes. Chaque nouvelle technique est forcément un dépassement d'une précédente, et une ébauche d'une suivante. Elle apparaît comme toujours­déjà dépassé. Insatisfaisante.

On pratique la confusion entre la projection (futur imaginé à partir de technique que l'on a déjà) et l'anticipation (futur imaginé avec des techniques que l'on a pas encore)34.

Le système technique. « Un système est un ensemble d'éléments fortement interdépendants,  présentant une assez nette unité, et aussi une assez nette autonomie par rapport au milieu ou il est  intégré. Cependant, un système n'est jamais totalement fermé. Il a toujours des rapports avec son milieu.35 »

Un système technique peut­être examiné par culture (Grec, Chinois), par époque (Antiquité, classique, moyen age...), par ressources énergétique dominante (pétrôle, charbon, eau, vent), par mode de production (très rustique, rustique, semi­rustique, semi­industriel et industriel36), par taille du système (méga­machine, machine travail planétaire...), ainsi que vitesse d'exécution.Quelques critères sont priviligiés par certains groupes plutôt que d'autres. La société industrielle marchande occidentale fait valoir la vitesse et la quantité, ça ne veut pas dire qu'avant elles n'avaient pas d'intérêt (penser à la vitesse de l'arc).Le système technique n'est pas un phénomène nouveaux, mais un phénomène qui a toujours existé37. Par contre la mégamachine qui désigne un système technique qui peu englober la totalité de l'espace de vie est un choix de civilisation38. Un système technique peut finir par un blocage vis à vis de sa ressource.Chaque système est légèrement impur et peu contenir les éléments du suivant de manière minoritaire au début39.

Le transhumanisme veux mobiliser toute la mégamachine planétaire au service de son projet qui 

32 Informatique, portable, nucléaire ou encore l'avion qui n'est pris que par 1% de la population mondiale.33 Par exemple, tout l'univers de la course, des étapes et des successions, (si bien décris par Hobbes dans les éléments  

de la politique) se retrouvent dans cette culture. Même les vivants ne sont plus simplement différent, mais se succède et se dépasse, comme dans le cadre d'une course : « Tout comme le royaume végétal a lentement évolué du minéral, et que de la même façon les animaux ont déppasé le végétal [...] Chaque jour, nous donnons aux machines  plus de pouvoirs, de mécanismes ingénieux d'autorégulation ou d'indépendance énergétique, qui seront pour elles  l'équivalent de l'intellect chez les humains. » Samuel Butler, 1863, cité par Kurzweil, H2.0, Chap. 5. p 221.

34 Par exemple, Kurzweil (p35 H2.0) : « Une autre erreur que font souvent les pronostiqueurs est de considérer les transformations qui résulteront d'une seule tendance aujourd'hui sans prendre en compte les autres changements éventuels. Un bon exemple est l'inquiétude concernant l'extension radicale de la durée de vie de laquelle résulterait  une surpopulation et un épuisement des ressources naturelles limitées qui permettent la vie humaine, ignorant ainsi  complètement la création de richesses permise par la nanotechnologie et de puissance IA. Par exemple, la  nanotechnologie sera capable dans les années 2020 de créer presque tous les produits physiques à partir de produits bruts bon marché et d'informations. »

35 François Russo, introduction à l'histoire des techniques. 5,1,§4, p 440.36 Proposition de Leroi­Gourhan relevé par Bernard Stiegler. La technique et le temps ; 1.La faute d'Épiméthée. Page 67 

de l'édition Galilée. 1994.37 JEAN PIERRE SÉRIS, La technique. P 54.38 Définition de la mégamachine donné par Serge Latouche, La mégamachine ; I,2, le système technicien, le 

phénomène technique comme système. P 75, éd. 2004.39 Analyse de Bertrand Gille.

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consiste en une modification totale de l'être humain, voire selon nous, son remplacement par des machines. Une large part de notre problème se situe d'ailleurs ici : ou se situe la limite entre l'humain et le projet du transhumanisme ?

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II. De l'humain à l'inacceptableLes modifications que peuvent entraîner les techniques sur l'humain sont nombreuses et importantes. On ne peu en prendre toute la mesure qu'en prenant soin de considérer l'humain avec le monde ou il vie et meurt.

Il n'existe pas un mot pour définir la nature de l'humain, ni un critère, mais plutôt un ensemble de critères différents et parfois assez instables. Toutefois il est relativement évident de distinguer les humain de l'ensemble des autres pli du réel.

Tout comme les propriétés morphologiques et biologique de l'humain ne sont pas entièrement connus et ne suffisent pas à cerner l'humain, il ne s'agit pas non plus de s'en sortir en définissant l'humain uniquement par sa culture comme le fait une culturologie prompte à se faire passer pour une anthropologie. L'humain est complexe et doit être vu dans cette complexité, en prenant en compte les aspect biologique, morphologique, culturel, ses habilités techniques et ses considérations éthique.

La cultureL'histoire de l'animal humain. La recherche d'un chaînon manquant est sans cesse reculée 

et avec lui la localisation d'un premier représentant de la lignée humaine. Reconstituer à partir d'os retrouvés de manière éparses et en de rares occasions. C'est une entreprise difficile et douteuse : il faut compter avec la tentation de l'anthropomorphisme et du culturocentrisme40, les difficulté de datation, de localisation et de séparation entre les diverses branches d'hominidés41 et les accidents probable : qu'arriverai t'il si l'on retrouvait les ossements d'un nain ? En déduirai t'ont tout une espèce de nain ? Comment s'assurer que les quelques squelette reconstitués ne l'on pas été à partir d'exceptions de la même espèce ?Pour l'instant nous reconnaissons 3 espèces d'humains, dont semble t­il une seule vive encore aujourd'hui42.Le transhumanisme semble vouloir mettre au point une nouvelle vie, ou espèce humaine qui ne serai plus biologique mais mécanique.

Les cultures de l'humain. Les données concernant la totalité des cultures de l'humain échappe par nature au domaine de la recherche : les traces anciennes ne sont exploitable que si des conditions exceptionnelles ont permis leurs conservations, et cela ne concerne que certains matériaux. Impossible d'envisager les connaissances en architecture bois qui n'ont pas pu être conservées.D'où l'erreur classique d'homme des cavernes (Homo troglodytes), les cavernes étant effectivement un des rares endroits ou l'on peu retrouver des traces d'humain, impossible effectivement de retrouver la trace de personnes habitant dans les forêts de l'époque ou sous les étoiles.Une partie des transhumanistes revendiquent des origines humanistes au transhumanisme.

Le deuil de la connaissance de la totalité des cultures humaines. L'animal humain à tellement changé depuis ses origines et continuant dans ce mouvement inévitablement, il faut faire le deuil de cette connaissance43.

40 La volonté de les penser comme nous ou au contraire manquant de tout.41 Voir  JEAN MARIE BROHM, L'autre homme et l'autre que homme, 2001. Dans la revue Prétentaine. p. 428 à 451.42 Les progressions et les témoignages qu'accumulent la cryptozoologie sur l'existence d'autres anthropoïdes sont 

malheureusement encore insuffisant pour pouvoir affirmer la co­existence actuelle d'autres espèces dont le Yéti, ou le Sasquash serait des représentants. Ils semblent demeurer pour l'instant dans l'imagination de quelques humains.

43 JEAN JACQUES ROUSSEAU, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, 1754. Dans la 

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Nous projetons sur ces domaines nos propres pratiques44. Les reconstitution des humanoïdes du passé laisse une large part à l'imagination concernant la pilosité, la chevelure, la couleur de la peau.

L'humain est un animal particulier qui se pense comme un animal spécial45. Il élabore des théories métaphysique importante, incluant des personnages fictif. Certains se pensent comme le centre ou le sommet de l'ensemble des vivants. Ou se désigne comme les premiers (sens du mot primate46), ou les chefs (les humains sont classés parmi les Archonta47).

L'humain est biographique et à une personnalité évolutive. Il se pense et vie en tant qu'inscrit dans une histoire qui constitue une part de son identité (mais pas son identité complète). 

Se transférer dans une machine pour être immortel en numérisant le cerveau humain48 est impossible. On ne peu pas résumer la personne à un réseau de neurones49 ou à son cerveau50, elle est aussi un coeur, un corps, des habitudes, des gestes, plus encore : une part de relation, de société.

L'humain se construit par ses rapports avec les autres, « dans le partage émotionnel et  cognitif51 » et cette individualisation peut donner lieux à des personnalité très différentes. Il est un individu social extrême. Chez les invertébrés, il n'y aurai pas de différence entre les sujets aussi importante52. Pas question donc de vivre au milieu des robots et des machines sans la présence d'autres humains.

Le vivantL'humain est un vivant. L'humain semble pouvoir vivre jusqu'à environ 120 ans, avec une 

moyenne de 60 à 80 ans53. En 2008 la population de l'espèce humaine compte moins de 7 milliards de membres. Ce qui n'empêche pas certains d'envisager l'immortalité. C'est une idée ancienne qui reviens régulièrement et propose sa réalisation à travers des moyens différents : Elle peut être accordé par un Dieu54 ; ou mise au point par l'humain grâce à l'alchimie ou les sciences contemporaine.Dans l'alchimie, par un mélange de potion, de pratique gymnique, d'exercice de respiration et de 

préface. p.158 de l'édition GF « Tous les progrès de l'espèces humaine l'éloignant sans cesse de son état primitif,  plus  nous accumulons de nouvelles connaissances, et plus nous nous ôtons les moyens d'acquérir la plus  importante de toutes, et que c'est en un sens à force d'étudier l'homme que nous nous sommes mis hors d'état de le  connaître. »

44 Voir  JEAN MARIE BROHM, L'autre homme et l'autre que homme, 2001. Dans la revue Prétentaine.45 DOMINIQUE LESTEL, Portrait de l'humain comme animal particulier qui se pense comme animal spécial. Pour les Actes 

STP­2002. Http://www.lutecium.org/stp/ltl.html46 PASCAL PICQ, L'humain à l'aube de l'humanité. Dans Qu'est ce que l'humain?. éd. Le pommier, 2003. p.39.47 PASCAL PICQ, L'humain à l'aube de l'humanité. Dans Qu'est ce que l'humain?. éd. Le pommier, 2003. p. 39.48 RAY KURZWEIL, Humanité 2.0, éd. M21, 2007 [2005]. Tout le chapitre 4 en particulier de la p. 172 à 214.49 C'est pourtant les positions de J.P Changeux (dans l'homme neuronal), et de M. Onfray (dans la puissance d'exister. 

Part.V,  Chap. III, 2). Ces personnages se revendiquent d'un matérialisme et vomissent « nous sommes notre cerveau ». Il est pourtant clair qu'être un cerveau c'est ne pas être assez matérialiste. Une transplantation d'un coeur peut nécessité des années d'adaptation au nouveau rythme de cet organe d'origine différente, si nous étions qu'un cerveau il n'y aurai pas à s'adapter.

50 « Quand tout peut se résumer dans le cerveau et le réseau neuronal, le corps devient une fonction inutile » Jean Baudrillard. L'échange impossible. Paris, Galilée, 1999. p. 57.

51 JEAN­DIDIER VINCENT, L'homme interprète passionné du monde. Dans Qu'est ce que l'humain?. éd. Le pommier, 2003. p. 14.

52 C'est une observation qu'indique JEAN­DIDIER VINCENT, L'homme interprète passionné du monde. Dans Qu'est ce que l'humain?. éd. Le pommier, 2003. p. 19.

53 Quelques récits nous transmettent des épopées d'humain à la vie beaucoup plus longue, mais nous ne pouvons malheureusement pas les considérer comme des preuves. Leur valeur étant équivalente à ceux qui décrivent notamment des immortels.

54 Par exemple la déesse Calypso la propose au mortel Ulysse (qui la décline).

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concentration.Les sciences industrielles proposerai de considérer la mort comme une maladie et afin de la combattre une intervention par traitement périodique sur des phénomènes qui participe à la dégénérescence55. Par cryogénisation (du corps ou de la tête uniquement) puis recomposition ou greffe. Par transfert de la conscience dans un androïde ou dans un corps cloné.La recherche de l'immortalité se confond parfois avec la perpétuité de l'égo ou avec l'image que l'on se faisait d'une personne à une certaine époque56.

L'humain est hétérotrophe. Contrairement aux plantes qui transforment le milieu dans lequel ils sont en nourriture qu'il peuvent absorber, l'humain se déplace et se nourri de matière vivante déjà formée, c'est un hétérotrophe.Des transhumanistes propose de « créer de la viande et d'autres sources de protéines en usine sans animaux en cultivant les tissus musculaires animaux. Les bénéfices incluraient des coûts de productions extrêmement bas, l'absence de pesticides et d'hormones (que l'on trouve actuellement dans la viande naturelle), des impacts environnementaux largement réduits (comparé à l'élevage actuel), des profils nutritionnels améliorés et l'absence de souffrance animale. [...] il ne serait pas  nécessaire de créer un animal en entier, mais plutôt de produire directement les parties animales désirées.57 »

L'humain est un grand singe. La distinction humain/animal n'est pas adéquate. Non seulement l'humain est un animal, mais de quel animal faudrait­il distinguer l'humain ? De la chèvre ou du singe ?  Et de quel type de singe ? Le panel des animaux est large, tout autant que leur capacités.Les tentatives de séparer l'humain de l'animal, et celle de le sortir des grands singes persistent58 et pourtant tout ce qui semblait le distinguer est observé, plus ou moins partagés, à présent en particulier chez les chimpanzés ou les bonobos59 : La bipédie, l'outillage ; la reconnaissance d'interdits sexuels, de la communication symbolique et de la transmission culturelle ; la pratique de la guerre (tout autant que les agressions et les réconciliations), de la chasse et du partage de la nourriture ; la vie sociale (avec la politique, la morale et le mensonge), la sexualité, la conscience de soi jusqu'au rires et aux pleurs.L'humain est « totalement singulier [...] aussi bien du point de vue de son évolution génétique 

55 Selon Aubrey De Grey : Des mutations ADN des chromosomes (qui peuvent causer le cancer) et des mithocondrie ; les résidus (comme les radicaux libres) produits par les cellules endommagées ou mortes ; « la sénescence des  cellules, qui cessent à un moment de se diviser ; les agrégats extracellulaires (comme l'amyloïde, une des causes de la maladie d'Alzheimer) ; les liens extracellulaires, qui dominuent l'élasticité des tissus ; l'atrophie et la mort  cellulaires. » ANTOINE ROBITAILLE. Le nouvel homme nouveau. 2007. Boréal. P 62. On retrouve cette liste dans le livre RAY KURZWEIL, Humanité 2.0, éd. M21, 2007 [2005]. 5. GNR, trois révolutions qui se chevauchent. p 236 a 238.

Selon Robert Freitas, Death is an outrage ! « l'élimination d'une liste spécifique de 50% des conditions évitables par la  médecine prolongerait l'espérance de vie des humains à plus de 150 ans. » rapporté dans RAY KURZWEIL, Humanité  2.0, éd. M21, 2007 [2005]. 6. L'impact... p 346.

56 Ainsi des peintres, des écrivains. On remarquera que l'accés à l'académie française donne le statut d'immortel.57RAY KURZWEIL, Humanité 2.0, éd. M21, 2007 [2005]. Chap. 5, Combattre la faim dans le monde. p.241­ 242.58 Aristote éloignait déjà les humains des autres singes, et Buffon fait de son « histoire naturelle des singes »(1767) la 

fin de la série d'une quarantaine de volume d'histoire naturelle dont les premiers commence avec ce qu'il y a pour lui de plus familier aux humains.

59 On trouve de nombreux exemples dans le texte de PASCAL PICQ, L'humain à l'aube de l'humanité. Dans Qu'est ce que l'humain?. éd. Le pommier, 2003. p.47 à 51. Sur l'observation des comportement moraux, malheureusement empreint des croyances et catégories économique (et de l'agent rationnel!) voir FRANS B. M. DE WAAL. L'homme est­il  un loup pour l'homme ? Dans Les frontières de l'humain, 2007. éd. Le pommier..

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(génotype) que dans ce qu'il apparaît être (phénotype).60 »C'est pour rappeler que l'humain est un animal que nous parlons d'animaux humain ou du mammifère humain. Nous faisons partie du genre Homo, au sein de la famille des hominidés (qui se compose des grands singes, gorilles, chimpanzés et bonobos), « dans la superfamille des hominoïdes ; eux mêmes classés dans l'infra­ordre des anthropoïdes61 »

Aspect morphologiqueLes formes de l'humain. La tératologie62 nous enseigne que l'humain à eu, a et aura de 

multiple formes et que l'on ne peu donc se fier aux apparences pour reconnaître un vivant comme un humain. Il y a parfois plus de différence entre des vivants qui semblent de la même espèces qu'entre des vivants qui ne le semble pas63.

Sa forme, hérité à la naissance, ne fait que se développer avec l'âge, elle ne change pas au cours de sa vie sauf accident ou intervention chirurgicale.On peu rencontrer des obèses, des nains, des géants, des manchots, des culs­de­jatte, des humains troncs, des femmes à barbe, des siamois, des cyclopes, des sirènes, des cornus, des hydrocéphales, des corps avec plusieurs têtes (bi ou tricéphales).

Toutefois sa forme « normale », celle qui constitue la majorité d'entre eux semble être celle d'un bipède, à la stature verticale, au pouce préhenseur, au volume cérébral moyen de 1100 cm³, mais variant de 700 à 2000 cm³, dont « l'articulation du crâne (trou occipital ou foramen magnum) sur la colonne vertébrale (atlas) se situe au centre du crâne64 ».

Les techniques du grand singe humain. Des humains ont su fabriquer des outils, domestiquer le feu, fabriquer des machines, et des machines capable de produire d'autres machines. Ils ont été aussi capable de fabriquer une arme (l'arme atomique) qui rend possible la disparition de la totalité des vivants sur la planète Terre.

Les prothèses de l'animal humain.Techniques, Prothèses et Machines. Les prothèses sont des techniques ou machines liés au 

corps.Matériaux, Positions et fonctions. L'animal humain est capable de mettre au point un 

ensemble de prothèses aux matériaux, places et fonctions différentes.On peut distinguer des prothèses en bois (sylvestre); en fer (minérale); en alliage électrisée 

(informatique).Des prothèses internes (endo­prothèses : hanche, genou...) ;  externes (exo­prothèses jusqu'à 

l'exo­squelette : jambe, bras).Des prothèses correctrices vis à vis d'une norme, d'une fonction (orthèse, médicale) ; 

soutenant un membre déficient (attelle) ; esthétique (piercing) ; renforcent ou augmentant une capacité corporelle déjà présente (Verstärkung, voir plus loin, entendre plus) ; qui déchargent nos 

60 JEAN­DIDIER VINCENT, L'homme interprète passionné du monde. Dans Qu'est ce que l'humain?. éd. Le pommier, 2003. p. 18.

61 PASCAL PICQ, L'humain à l'aube de l'humanité. Dans Qu'est ce que l'humain?. éd. Le pommier, 2003. p.3962 Par exemple : MARTIN MONESTIER, Les Monstres, histoire encyclopédique des phénomènes humains. ed. Le cherche 

midi. 2007.63 JEAN JACQUES ROUSSEAU, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, 1754. Première 

partie. « il y a plus de différence de tel homme à tel homme que de tel homme à telle bête. »64 Anonyme, « A la recherche d'une définition de l'homme ». Dans Qu'est ce que l'humain?. éd. Le pommier, 2003. p. 

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organes, leur économise des efforts (facilitatrice, Entlastung) ; qui nous permettent des types de pouvoirs que notre corps n'a pas (expansive, Ausschaltung : voir dans le noir, respirer sous l'eau)65.

Toujours humain. A partir de combien de pièces mécaniques un humain finit­il par ne plus être humain ? « Un humain avec un coeur bionique est­il encore humain ?66 ». L'argument Sorite nous permet une hypothèse. Il a eu une certaine postérité67 et il est souvent présenté à travers la composition d'un tas de blé (du grec soros, tas).« Le tas est­il amoindri quand on enlève un seul grain de blé, puis deux, et ainsi de suite ? Il est  impossible de dire à quel moment il commence à ne plus y avoir de tas, [...]68 »La définition de où et quand commence et termine le tas, ou par analogie l'être humain, se trouve ailleurs que dans le retrait ou l'ajout d'éléments. La définition de ce qui est humain est ailleurs que dans sa morphologie, ou sa composition. Elle est dans ce qui permet de réaliser le projet que l'on attend de ce qu'est l'humain. Quelques soit le nombre de pièces mécanique qui s'ajouterai ou remplacerai des organes humain, qu'il soit biologique ou mécanique, nous aurions toujours affaire à un être humain.

On ne commence pas à être une chimère vivante anthropotechnique en portant des lunettes, ni en ayant une prothèse équivalente à un membre perdu. On entre dans les chimère vivantes anthropotechnique, si l'on désire avoir des capacité différentes aux êtres humains, c'est à dire si l'on désire ne plus être humain. Être autre chose, un être vivant avec des capacité différentes à celles des humains.

Cela ne fait pas de nous pour autant des êtres inacceptables, nos capacité étant sommes toutes limités. Mais ce serait oublier l'existence du technotope et de ce qu'il nous permet de faire. Nous pensons que c'est dans l'ouverture de certains monde que permet certaines techniques que se trouvent une part importante de nos comportement inacceptable.L'idée même d'une « nature humaine » nous ferais défaut69. Ce principe servait de repère d'autorité et dans le champs de la morale à permis de nombreux dogmatisme suivant lesquels il ne fallait pas toucher à la nature de l'humain.Le danger ne vient pas que « d'une nature humaine qui serait menacée en tant que t'elle, mais [...] de nouvelles formes d'inhumanité70 », ou pour être plus juste : de la multiplication de comportements inacceptables envers l'ensemble des vivants confiné dans un espace particulier et qui doivent pourtant co­exister.

L'animal humain dans le milieu technique (technotope). Les animaux humains sont élevés, cultivés dans un technotope qui les protèges71 des agressions et de l'asservissement « extérieur72 » (en limitant ses mouvements et son contact avec lui) et le libère en lui permettant 

65 Tout ces outils permettent d'accomplir des buts qui eux ont toujours été humain et dont la technique vient amplifier, faciliter la réalisation. L'inspiration des 3 dernières distinctions provient des écris d'Arnold Gehlen, (1904 – 1976), L'homme à l'âge de la technologie, 1949 sous titré : Problèmes socio­psychologique dans la société industrielle, repris et développé sous le titre Die Secle im technischen Zeitalter en 1957.

66 RAY KURZWEIL, Humanité 2.0, éd. M21, 2007 [2005]. Chapitre 7, « encore humains ? ». p 400.67 On le retrouve dans des domaines divers, comme la physique chez aristote, ou encore la morale : « riche ou pauvre ? 

célèbre ou obscur ? beaucoup ou peu ? Grand ou petit ? long ou court ? large ou étroit ? » Cicéron, Acad. pr. II, XXIX, 92.

68 Cicéron, Acad. pr. II, XVI, 49. Reporté par Robert Muller dans les mégariques, fragments et témoignages.69 Ce qu'indique Edgar Morain dans le paradigme perdu.70 Henri Atlan. Les frontières revisitées. dans Les frontières de l'humain, 2007. éd. Le pommier. p. 49.71 Ce qui amène Peter Sloterdijk à parler d'utéro­technique.72 Cette distinction fonctionne pour distinguer le corps de l'humain du monde dans lequel il se trouve. Cependant la 

distinction extérieure­intérieur est beaucoup moins claire quand on considère les attraits des humains pour certains 

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d'agir avec, voire contre l'extérieur. Nous avons altéré le milieu, notre monde, grâce à nos techniques et en retour, nous sommes altérés par cette modification du milieu et des techniques73.

Cabanes, abris, serres, parcs, protège des conditions climatiques74 et de certaines maladies75. Elle participe à la pullulation de l'humain sur une large part de la Terre, ses plaines et ses montagnes, ses milieux tempérés et ses déserts de sables ou de glaces. Ces derniers étant rarement habité en permanence.

Parfois le technotope est vecteurs de nouvelles maladies qu'il produit ou vectorise76.Le technotope est le milieu technique dans lequel se situe une personne, un groupe. Il n'est 

pas que « la ou les opérations techniques qui affectent (et/ou ont affecté) semblablement certaines  surfaces77 » mais aussi l'ensemble des vivants qui s'y trouvent.78

Ce technotope est essentiellement le fruit des parents, de la ville et de la mégamachine79 en général. Il est sensiblement différent pour chacun des animaux humain d'un même groupe80. La personne peut au fil du temps participer à la constitution de ce technotope (le premier vélo), mais ses liberté de modifications sont limités.

Le technotope mêlé à d'autres conditions, change radicalement le type de vivants et de comportements de ses vivants81, il déforme leurs perceptions métabolique de l’espace, du temps et du rythme. Il favorise une sélection entre ceux qui savent le fabriquer, le réparer et ceux qui l'achète, ceux qui savent l'employer et ceux sur qui on l'emploi. Et selon l'importance que prennent certaines techniques :  entre ceux qui peuvent en disposer et ceux qui ne le peuvent pas.

Technique et social. Les techniques selon leur nombre, leur fonction et la manière dont on les utilisent, modifient les liens sociaux, favorisant de plus ou moins nombreuses interactions entre les vivants.

L'éthique à l'âge de la mégamachine planétaireC'est du point de vue éthique que nous allons questionner le sujet.  L'éthique est existentielle, 

lié à la personne, il s'agit des pratiques relatives au bien et au mal82. La Morale est institutionnelle et 

objets qu'ils semblent considérer parfois comme une véritable extension d'eux même.73 La Nature au sens d'un lieu inaltéré qui est demeuré inchangé et pur depuis l'origine à disparu dès que les vivants 

sont apparut. Bien que tous les vivants participent à cette altération, le mammifère humain industriellement outillé y détient une puissance sans commune mesure.

74 « Les hommes ont toujours vécu dans des abris, des serres ou des parcs, même rudimentaires, dont ils contrôlent le  climat et les conditions intérieures pour mieux aménager leur relation avec l'extérieur [...]. » Yves Michaud, Humain, Inhumain, Trop Humain. p 11.

75 La lecture du traité des Eaux des Airs et des Lieux d'Hyppocrate permet de comprendre l'enjeu du climat vis à vis de la santé humaine.

76 Maladie nosocomiale, Grippe Aviaire qui s'étend en suivant les transports de viande industrielle...77 Christian PERREIN, Contribution à l'archéologie des bocages : recherches méthodologiques sur l'utilisation des  

données botaniques de la haie vive, Paris­Toulouse, mémoire de diplôme de l'École des hautes études en sciences sociales, 1987. Page 160­161.

78 Pour une approche plus complète : Andrei DUMITRESCU, the concept of technotope, 2001. Nous ne suivons pas l'auteur quand il indique que les mêmes dynamiques animent le monde vivant et le monde technique [the same dynamics animates the living world and the human artifacts world]. http://www.imst.pub.ro/TCM/dumia/Technotope.pdf

79 Voir Techniques & Matières / Système technique. Pour Serge Latouche, la mégamachine désigne un système technique qui peu englober la totalité de l'espace de vie.

80 Sur le plan du pouvoir, de la puissance et des dépendances, l'animal humain des mégamachines est en moyenne très différent de l'animal humain des systèmes techniques rustique.

81 Voir sur cette question les études et travaux de Marc Augé, Paul Virilio, Gunther Anders. D'un point de vue plus large (celui du  système technique) voir Lewis Mumford, Les transformations de l'Homme, 1956. édition de l'encyclopédie des nuisances 2008.

82 Le français « éthique » vient du grec ethos, qui désigne les moeurs, c'est à dire les habitudes relatives à la pratique 

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ne fait que rechercher sa propre exécution, application. La morale exige de chacun la docilité et son respect. La morale est la politique extérieure par excellence (son ergon). La morale est la police qui impose une éthique particulière et oligarchique de ceux qui gouvernent83 à ceux qui sont gouvernés.

Ontologie de l'éthique. N'ayant pas de type de production en particulier, l'éthique n'est pas un art.Certains considère l'éthique comme « la science de choses qu'il faut faire, de celles qu'il ne faut ni  faire ni ne pas faire, ou la science des choses qui sont bonnes, de celles qui sont mauvaises et de celles qui ne sont ni bonnes ni mauvaises84 » ou encore la science de ce qu'il faut rechercher et fuir85.L'éthique porte sur les choses particulières, « les circonstances de l'action, qui sont singulières86 », empêchant de prévoir totalement les conséquences de nos actions87, elle n'est pas une science qui fondamentalement est la mise en évidence de répétition, d'un bégaiement du réel sous certaines conditions, une bégailogie.L'éthique est plus un savoir scientifique (au sens de savoir rigoureux) qu'une science proprement dite. Elle peut se parer du style scientifique ou employer ses connaissances, sans pour autant être une science88.

Qui juge ? Notre sujet à des aspects qui semblent nécessiter des connaissances de spécialistes et de nombreuses expertises. Après tout il s'agit de techniques nouvelles et l'on pourrait donc s'attendre à être dans l'incapacité légitime nous, comme la plupart de la population à poser un jugement valable sur ce qui s'élabore. Nous pensons en fait tout le contraire.

Ethique & Scientifiques. Les scientifiques, les chercheurs, ne sont pas plus légitime que d'autres. Il n'est pas sur qu'être scientifique soit ce qui aide le plus a la détermination de ce qu'il est bon ou mauvais de faire. Plusieurs éléments nuisent à la perception par le scientifique de problèmes politique auquel il peut­être amené à participer, favoriser. Ils fonctionnent séparément ou/et par conjugaison :1.« La fascination des problèmes techniques ou théoriques qui se posent89 », la croyance en une 

du bien et du mal.83 « La moralité n'est rien d'autre (et donc, surtout, rien de plus) que l'obéissance aux moeurs, quelles qu'elles soient » 

Nietzsche, Aurore, §9.De plus, La police morale car ses contraintes et ses moyens sont moindre est bien inférieure à ce qui reste la meilleure 

des polices, la plus efficace, celle qui soumet chacun de son mieux : le travail. Nietzsche, Aurore (1880), collection Idées, traduction de J. Hervier. Ed. Gallimard, 1974. Livre III, p. 181­182.

84 Chrysippe du courant stoïcien. Cité par Pierre Pellegrin, dans son article Prudence. Page 1562.85 saint Augustin, Du libre arbitre. Cité par Pierre Pellegrin, dans son article Prudence. Page 1563.86 Pierre Aubenque, La prudence chez aristote. Page 4387 Aristote faisait une distinction similaire en affirmant que le monde sublunaire (situé sous la Lune) est livré à la 

contingence, alors que les astres ont des mouvements prévisibles. Il n'avait pas tout a fait tort. C'est en partie à cause d'une trop grande rapidité, de trop grand nombre de facteur et d'une précision nécessairement accrue des mouvement que nous percevons dans notre champ de vision direct (sans instruments) qu'Aristote ne pouvait pas faire de représentation mathématique permettant la prévision. Tandis qu'a grande distance (pour les astres) et avec une moindre précision nécessaire (on ne pouvait pas vérifier avec la précision d'instruments d'aujourd'hui) il était possible de faire des prévisions satisfaisante.

88 Tout comme Spinoza proposa une éthique « démontrée suivant l'ordre géométrique et divisée en cinq parties ». Son livre est composé de Définitions, Explications, Axiomes, Propositions, Démonstrations, Scolies et comme pour en rajouter dans le style mathématique il est parsemé de la formule C.Q.F.D – Ce Qu'il Fallait Démontrer. Il s'inspirait alors de l'influence importante qu'ont procuré les réflexions de Newton et de Gallilée en élaborant des réflexions systématiques et des lois mathématiques sur le monde dans lequel nous sommes. La représentation scientifique, rigoureuse peut donc être conservé sans faire de l'éthique une science.

89 A. GROTHENDIECK, Sur le divorce entre science et vie, scientifique et population. Dans la revue Survivre et vivre n°1, 

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recherche pour la connaissance pure, désintéressée, agit comme une drogue : elle donne des illusions et entretient une dépendance. Elle peut­être une réalité psychologique pour le scientifique90, dans son laboratoire, mais elle est une illusion hors de celui­ci. La recherche servira inévitablement des objectifs différents. « De fait, Il faut toujours rappeler que la grande majorité  des scientifiques se trouve aujourd'hui hors de l'environnement universitaire, dans des laboratoires industriels et ceux des arsenaux [...]91 »Le progrès de la recherche appliquée est inconcevable à moyen et long terme sans les apports de la recherche fondamentale92. Les chercheurs le savent93, mais ils sont près à dire le contraire dès que l'on fait valoir que c'est pour cette raison là qu'ils sont partie prenante dans la production de certains problèmes. Ils rétablissent alors une disjonction entre recherche fondamentale et recherche appliquée.2.La compétition sociale, c'est à dire, « le désir d'acquérir ou de défendre une certaine notoriété  scientifique, qui est un moyen de prestige social et d'avantage matériel.94 »3.Le scientifique emploie des critères de jugement, de valeur, spécifique à son activité (exactitude, cohérence, beauté, amplitude, fécondité) qui ne sont pas ceux politiques de la société, mais peuvent être confondu.4.La transformation du chercheur en employé permettant l'extension de l'exploitation et de la marchandise par le capitalisme95 introduit une valeur politique de concurrence qui privatise les savoirs et rends difficile la connaissance des conséquences probables sous couvert de « secret  industriel » ou plus clairement pour ne pas « entamer la confiance de l'opinion ». Ces informations devraient pourtant participer à prouver l'innocuité des techniques96.« Quand la recherche produit des résultats qui peuvent être embarrassants pour les compagnies, ils  sont le plus souvent étiquetés « commercialement confidentiel » et jamais publié.97 ».5.Un code de prudence qui le maintient dans sa spécialité. Il se refuse la liberté de « [...] mettre en relation des données provenant de domaine très variés98 ».

La question du qui ? Se lie très vite à la question du avec quoi ?99 La capacité à être un agent moral 

Août 1970. p 16.90 L'Avis éthique du CNRS, publié par le COMETS. Enjeux éthique des nanosciences et nanotechnologies. Page 9. 

Octobre 2006 indique que les scientifiques travaillant à l'ingénieurie atomique seraient habités par « les finalités  cognitives – comprendre les phénomènes à l'échelle « nano » et utiliser les nanotechnologies comme outils  d'exploration ».

91 JEAN­JACQUES SALOMON, Les Scientifiques, entre pouvoir et savoir. éd. Albin Michel, 2006. I.2. « Recherche industrialisée et technologie » p 49.

92 Les Etats­Unis d'Amérique on bien compris l'intérêt public à soutenir la recherche fondamentale pour améliorer la recherche appliqué. Les ressources accordées sous contrat aux universités pour des programmes de recherche fondamentale, augmente en suivant les périodes de crise (Corée, Cuba, Berlin, 11 Septembre...). Voir JEAN­JACQUES SALOMON, Les Scientifiques, entre pouvoir et savoir. éd. Albin Michel, 2006. I.5. « Soutenir la recherche fondamentale ». p 118 à 123.

93 Par exemple, le groupe « sauvons la recherche », le rappelle quand il demande une hausse du budget pour la recherche.

94 A. GROTHENDIECK, Sur le divorce entre science et vie, scientifique et population. Dans la revue Survivre et vivre n°1, Août 1970. p 16.

95 Ou pour la recherche du profit, si le mot capitalisme en froisse quelques uns, il suffit de se rappeller les objectifs de rentabilité qu'exige employé du chercheur dans certains domaine que ce soit pour l'Etat ou pour  les entreprises.

96 JACQUES TESTART, Le vélo, le mur et le citoyen. éd. Belin 2006. Chapitre 2 p.28.97  JACQUES TESTART, dans « Le vélo, le mur et le citoyen. éd. Belin 2006.Chap. 1, p. 17 » citant la conférence à l'Institut 

royal de Londres du 31 janvier 2005 de Meacher M. Publié dans Science in society n°26. Voir le site www.i­sis.org.uk.

98 LEWIS MUMFORD, Les transformations de l'homme. Encyclopédie des nuisances 2008 [1956]. préface à la nouvelle édition (1972).

99 Comme partout la question du pouvoir est une question de moyens ou d'apparence de ses moyens.

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est donnée à tout ceux qui disposent d'un accès au sens commun, d'une conscience et peuvent se mouvoir. Mais l'ensemble de ces dispositions sont remises en question par des techniques que le transhumanisme prévoit d'améliorer.

Le sens commun. L'humain agit autour de lui en premier lieu en suivant le raisonnable, son coeur, ses tripes, ses instincts, plutôt que sa rationalité. Par les moyens qui lui tombe sous la main, il cherche à favoriser ce qui lui permet son affirmation, sa persévérence à travers une auto­détermination et à restreindre la souffrance de tout être sensible à commencer par ses semblables100.

L'humain est d'abord touché par ceux qu'ils a connu et qu'il connaît, qu'il à déjà rencontrés, puis par ceux inconnus qui se trouvent dans une distance géographique très proche (visible à l'oeil nu), ce n'est que ensuite et par contrainte que jouent les représentations rationnelles et l'attachement aux fonctions, règles et lois101.

Disposer d'une conscience. Faire un choix éthique, raisonnable, nécessite une conscience ou un principe de rationalité nécessaire (principium necessarum rationis102). Il faut avoir conscience des probables conséquences de nos actions sur l'ensemble des vivants et de la société, les types de risques, qui sera concerné, dans et pour combien de temps.Certaines personnes en raison de formation anormale du cerveau, ne dispose pas de tout leur droits. Ils peuvent ne pas avoir le droit de sortir, d'être inscrit à l'armée, de disposer d'une arme, de conduire ou encore de voter, selon l'évaluation que l'on fait de leur capacité à être responsable. A disposer du sens commun.

Ambition et techniques.  Éliminer les soucis et les insatisfactions, maintenir l'enthousiasme, guérir toutes les maladies, rendre la vue aux aveugles, l'audition aux sourds103, faire marcher les tétraplégiques, ingénierie de la peau pour les brûlés, régler les problèmes de faim dans le monde, être plus intelligent, plus beau, plus fort, ne pas mourir, ni vieillir. Les motivations qui se trouvent au coeur des ambitions humaines sont anciennes104. La nouveauté ce sont les moyens, les 

100Chez Rousseau nous trouvons : « deux principes antérieurs à la raison, dont l'un nous intéresse ardemment à notre bien être et à la conservation de nous­mêmes, et l'autre nous inspire une répugnance naturelle à voir périr ou souffrir tout être sensible et principalement nos semblables. » JEAN JACQUES ROUSSEAU, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, 1754. Préface.

101Cette répartition peu être reconnu comme similaire à la distinction de socialité primaire et socialité secondaire que l'on trouve élaborée, illustrée et défendu par Godbout et Caillé notamment dans L'esprit du don et résumé et présenté clairement dans ALAIN CAILLÉ, Anthropologie du don. La découverte, [2000] 2007. encadré p. 86 et 87.

102Constitué comme tel par Ion Vezeanu. On le trouve inactif ou en puissance chez les anciens, pour qui il ne peu avoir de morale sans raison

103Phillip J. Bond, sous­secrétaire étatsunien au commerce pour les techniques, indique que les techniques d'ingénierie atomique « rendront la vue aux aveugles, redonneront aux boiteux la faculté de marcher et aux sourd d'entendre ;  elle permettront de guérir les personnes atteintes du sida, du cancer, du diabète et d'autres maladies, de vaincre la  faim et même de suppléer nos capacité intellectuelles. » Relevé dans YAN DE KERORGUEN, Les nanotechnologies,  Espoir, menace ou mirage ?, ed. Lignes de repères, 2006. Introduction, p 10.

104On trouve une liste du même genre en 1627 chez Francis Bacon dans La nouvelle atlantide. Page 133 et134 de l'éd. GF, 2000. « Merveilles naturelles, surtout celles qui sont destinées à l'usage humain. Prolonger la vie. / Rendre, à  quelque degré la jeunesse. / Retarder le vieillisement. / Guérir des maladies réputées incurables. / Amoindrir la  douleur. / Des purges plus aisées et moins répugnantes. / Augmenter la force et l'activité. / Augmenter la capacité à  supporter la douleur / Transformer le tempérament, l'embonpoint et la maigreur. / Transformer la stature. /  Transformer les traits. / Augmenter et élever le cérébral. / Métamorphose d'un corps dans un autre. / Fabriquer de nouvelles espèces. / Transplanter une espèce dans une autre. / Instruments de destruction, comme ceux de la guerre et le poison. / Rendre les esprit joyeux, et les mettre dans une bonne disposition. / Puissance de l'imagination sur le corps, ou sur le corps d'un autre. / Accélérer le temps en ce qui concerne les maturations. / Accélérer le temps en ce qui concerne les clarifications. / Accélérer la putréfaction. / Accélérer la décoction. / Accélérer la germination /  Fabriquer pour la terre des compost riches. / Forces de l'atmosphère et naissance des tempêtes. / Transformation radicale, comme ce qui se passe dans la solidification, le ramollissement, etc. / Transformer des substances acides et  

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nouvelles techniques et les puissances qui sont enrôlés et envisager à cette fin.La convergence des techniques semble les rassembler toutes et le transhumanisme les recentres autour de l'humain. C'est le paroxysme de l'idéologie technicienne.

La reconnaissance d'une base éthique du mammifère humain comme essentiellement sensible, perceptive, n'empêche pas la reconnaissance d'un savoir minimal nécessaire concernant les conséquences de nos actions et donc la mise en place d'un certain conséquentialisme.

Le conséquentialisme. Le terme "conséquentialisme105" désigne une évaluation de l'action en fonction de ses conséquences. Une action est moralement bonne si elle semble produire les meilleures conséquences possibles. Contrairement au déontologisme106, le conséquentialiste soutient que la valeur n'est pas intrinsèque à un type d'acte mais dépend de ses conséquences qui varient selon le contexte. Les intentions de l'agent y sont mis de côté aux profits des conséquences107. Le conséquentialisme est tourné vers les préférences particulières et la promotion de valeur.

Pour pouvoir analyser les problèmes soulevés par une question, il faut prendre une distance minimale avec les émotions suscitées par la représentation de sentiments que par ailleurs nous pourrions approuver ou désapprouver. Il faut désactiver dans un premier temps de l'analyse les ambitions, les bons sentiments et les mythes, quitte à y revenir ensuite. Sinon ils risquent de favoriser le passage clandestin d'un ensemble d'éléments, de moyens, qui ainsi se soustrairaient à l'observation. Parfois inconscient, parfois sciemment mis en place, le dégoulinement des bons sentiments doit toujours être examiné depuis ses moyens.Par exemple on retrouve quasiment les mêmes promesses et défis dans les discours sur les biotechnologies d'il y a 10 ans et dont peu d'éléments à ce jours ont abouti108.

Le choixLa technique à toujours eu un rôle ambigu. La « puissance technique des hommes doit être lue dans son ambivalence. Ainsi par exemple, les forgerons, les alchimistes, les potiers, sont à la fois  ceux qui révèlent une puissance, mais aussi ceux dont le groupe doit se méfier (c'est pourquoi les  forges et les forgerons sont installés à la périphérie des villes et des villages).109 ». Assez rapidement on observe des adorateurs et des détracteurs sur son sujet. Le débat pour certains va jusqu'à la distinction de fanatique du progrès et de malades technophobes.

aqueuses en substances grasses et onctueuses. / Produire des aliments nouveaux à partir de substances qui ne sont  pas actuellement utilisées. / Fabriquer de nouveaux fils pour l'habillement ; et de nouveaux matériaux, à l'instar du papier, du verre, etc. / Prédictions naturelles. / Illusions des sens. / De plus grand plaisirs pour les sons. / Minéraux artificiels et ciments. »

105Il a été proposé par G.E.M. Anscombe dans son essai "Modern Moral Philosophy" [1958], essai critique envers ce point de vue moral. Depuis le terme s'est largement répandu sans être péjoratif. Ses racines théorique sont cependant bien antérieures.

106Voir l'opposition Kant/Constant sur la question du mensonge. Kant y défend une interdiction dogmatique du mensonge, Constant ne rejette pas les principes (car ils ont une plausibilité morale a priori, mais recherche des "médiations" qui permettent de les qualifier en leur adjoignant des clauses restrictives en elles­mêmes moralement acceptables), mais prenant en compte les conséquences, il préfère indiquer que tout le monde ne mérite pas la vérité.

107Voir culture / Ethique & Politique / Vocabulaire / la feinte des bons sentiments.108Fondation Science Citoyenne. Survivre aux nanotechnologies ? réflexion collective coordonnée par Claudia 

Neubauer. Chapitre 4.2. Page 16 et 17.109Michel Tibon­Cornillot. Extrait du chapitre 3 : la part technique de l'histoire des antibiotiques. Dans le cadre de son 

enseignement 2004 ­ 2005: Impact génocidaire du déferlement des techniques.

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Les défenseurs de la technique accuse les critiques d'être atteint du syndrome pas dans mon jardin, de bourgeois repus, d'occidentaux parvenue. Les critiques de la technique souhaite un retour en arrière, sauver la planète ou la nature, exige la pureté ou l'authenticité et demanderai un ré­ensauvagement.

Le Syndrome NIMBY (Not In My Back Yard [pas dans mon jardin]): est à l'origine un procédé de propagande commerciale (« stratégies communicationelles »). Il désigne une personne qui critique le déploiement d'une technique près de chez elle pour x raisons, alors qu'elle l'utilise couramment dans d'autres conditions. En fait il n'y a pas de traumatisme ou de trouble médical qui justifierait l'appellation de Syndrome mais juste la prise de conscience soudaine de nuisances qui auparavant demeurait trop lointaine pour être perçues. C'est une réaction tout a fait saine.

Bourgeois repus, occidentaux parvenus : La critique de certaines techniques dans des groupes humains nourris à l'idéologie du progrès sonne comme l'ambition de ne pas prendre en compte les difficultées d'autres groupes humains. Or nous résolvons tous nos problèmes de manières différentes en fonction de notre situation et de besoins qui nous correspondent. C'est une grave erreur que de projeter ses solutions et besoins d'une manière globale sans connaître la situation et les personnes concernée. Cela ne veux pas dire pour autant qu'il ne faut pas prendre en compte les besoins d'eau, de nourriture des personnes, mais que chacun peu les résoudre à sa manière (tout en demandant de l'aide). Nombre de groupes humains se passent de techniques qui nous paraissent nécessaire pour des raisons des plus surprenantes. Certains groupes refusent l'eau courante pour y préférer les puits, d'autres détruisent les câbles de courants électriques pour s'en servir comme cordes. Il faut apprendre à distinguer misère et pauvreté. On peu vivre heureux dans la pauvreté, choisir d'être pauvre. Mais la misère, elle, ne se choisi pas mais se subit. Il est plus juste de parler de pays appauvris et enrichi, que de pays pauvres et riches.

Le retour en arrière, « dans la caverne », « à la bougie » : Cette idée n'est ni souhaitable, ni réalisable (même si la bougie est plus chaleureuse que l'éclairage électrique). Le passé est rempli de tyrans et de problèmes que parfois nous avons  su délocaliser hors de l'occident, sans pour autant les résoudre. De plus elle est inaccessible dans la pratique : même si des théories astronomiques et cosmologiques propose de distordre le temps, personne à notre connaissance n'a réussi cela. Il faut comprendre toutefois le message derrière cette proposition : la nostalgie pour un temps ou les maux semblaient moindre aux personnes qui expriment cette idée.

Sauver la planète, la terre mère, la nature : La Terre se porte bien, contrairement aux espèces vivantes qui la peuple et sur qui l'inquiétude devrait plutôt se porter. Quand à ce que l'on entend par nature, nous avons découvert que c'est tout aussi relatif que les cultures110. Et que reste t­il de non altéré, de si « naturel », depuis que les vivants sont sur Terre et que des météorites percute régulièrement la surface ?

La pureté et le goût de l'authentique111 : La pureté n'existe que dans les laboratoires de chimie. Du point de vue du biologiste tout ce qui est vivant est biologique qu'il soit modifié ou pas, touché ou pas par des pesticides.  L'authentique, le traditionnel n'est pas une référence de qualité et de bonne choses, nombres d'entre elles propagent des messages tout autant dangereux que ceux qu'ils critiquent dans la modernité.

Le bon sauvage et la recherche d'un ré­ensauvagement : tous les groupes aux pratiques artisanales ne sont pas forcément écologique (pensons à la pratique indienne de la terre brûlée). Idéaliser ses groupes est un pari risqué112, la domination masculine, le patriarcat est conservé dans la 

110Par exemple : Par dela Nature et Culture de Philipe Descola.111Par exemple : Hans Jonas, principe responsabilité.112Michael Singleton, critique de l'ethnocentrisme.

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plupart des sociétés (artisanaux ou industriel par ailleurs) qui paraissent pour certains si exotiques et attrayantes.

Les critiques théologiques portée sur la technique ne touchent que ceux qui croit en Dieu ou dans la véracité de certains textes, sans apporter d'argument, pour cette raison nous ne les évoquerons pas. Nous tenons simplement à noter leur puissance en tant que culture ancienne, très répandue.

La technophilie et la technophobie semble être deux illusions du à une incompréhension de l'appréciation ou de la dépréciation des techniques. Le sentiment profond de ceux qui on souffert et de ceux qui ont connu les avantages de nouvelles inventions techniques, se réfugie dans des propos dogmatique et irrationnel. Ces sentiments ne sont pas nécessairement déraisonnables. L'enjeu est de donner les bons outils argumentatifs à cette impression, afin que chacun puisse justifier son sentiment et en discuter.

Nous utiliserons avec parcimonie, afin de ne pas tomber dans le monologue de l'expert et dans des éléments que nous ne pourrions pas vérifier, les données de la science et de l'écotoxicologie.Notre approche se veut d'abord raisonnable, voire rationnelle. Il s'agit de mettre en place une intelligence du désastre et un savoir liant (les personnes de connaissances, de mondes différents entre elles) qui excède et dépasse le savoir confiné du laboratoire.

Technique et éthique. La technique ne résout pas les engagements et les problèmes moraux et politique, mais les amplifient113, leur donne plus de pouvoirs, de puissances, modifie le nombre et la qualité des domaines d'actions et change la forme, le degré (et parfois la nature) des effets recherchés.Les techniques industrielles transforment notre façon d'agir singulière et intime en une façon d'agir homogénéisé sur le monde.

L'ambivalence des techniques. Toutes les techniques sont bivalentes, elles permettent du bon et du mauvais (elle ne sont pas neutre, permettant du bon ou du mauvais). Chaque technique ouvre un monde. Ce n'est pas l'un ou l'autre mais l'un et l'autre.Un couteau peu couper du papier et blesser en profondeur. « Innover le navire c'était déjà innover le  naufrage, inventer la machine à vapeur, la locomotive, c'était encore inventer le déraillement, la  catastrophe ferroviaire. De même de l'aviation naissante, les aéroplanes innovant l'écrasement au sol, la catastrophe aérienne. Sans parler de l'autonomobile et du carambolage à grande vitesse, de l'électricité et de l'électrocution, ni surtout, de ces risques technologiques majeurs, résultant du développement des industries chimiques ou du nucléaire... chaque période de l'évolution technique apportant, avec son lot d'instruments, de machines, l'apparition d'accidents spécifiques, révélateurs  « en négatif », de l'essor de la pensée scientifique.114 »

L'idéologie de l'usagisme. Les dégâts engendrés ne sont pas le fruit de « mauvais utilisateurs », « aisément identifiables par le premier psychiatre venu115 », comme le voudrait tout un courant mythologique d'une pensée de l'usage (que nous nommons usagisme). Par exemple en distinguant de bons pays et de mauvais pays. Suivant cette hypothèse on élabore en ce moment des listes communes « de technologies interdites d'exportation vers des pays « indignes de confiance »,  de peur  qu'ils ne s'en servent [...]116 ».

113J. J. Rousseau. Discours sur les sciences et les arts.114Paul Virilio. Un paysage d'évènement. Galilée, 1996.115Dominique Lecourt, Humain Posthumain, au sujet de critique du clonage, p 34.116Yan de Kerorguen, Les nanotechnologies, Espoirs, menace ou mirage ?. Page 127 de l'édition Lignes de repères. 

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L'usagisme semble trouver son expression idéale dans certaines lectures du marxisme, selon lesquelles on pourrait distinguer des bons et des mauvais utilisateurs des forces de productions (au lieu de bon et de mauvais comportement vis à vis d'autres personnes). Sous couvert de la réappropriation des forces de production nous avons affaire à un discours tentant de préserver une opposition de classe entre un « prolétariat » et un « patronat ». Toutes deux se disputant le pouvoir, chacun pour installer sa dictature117. Selon cette proposition le problème est un mauvais propriétaire de l'outil de production (alors que pour nous il est évident que ce sont les mauvais comportements de ces propriétaires qui pose problème, un prolétaire n'a pas une nature humaine différente d'un patron, mais ces mauvais comportement ne sont autorisés qu'a des personnes ayant le pouvoir économique et technique d'un patron, un prolétaire ne peu donc pas engendrer les mêmes dégâts). Il faudrait alors se réunir entre « bons propriétaires » (c'est à dire des propriétaire prolétaires) et au mieux, autogérer cette propriété.Ce qui peu apparaître au concepteur comme un « détournement118 » de ce qu'il avait prévu, n'est en fait qu'une très bonne manipulation de la technique par un utilisateur qui commet non pas une erreur, mais au contraire fait preuve d'une extrême intelligence. Il n'utilise pas mal la technique, mais du mieux qu'il pouvait le faire. Pour lui servir. Il faut sortir du point de vue du concepteur.Contrairement à ce que l'on pourrait penser le risque d'une technique n'est pas qu'elle tombe dans de « mauvaises mains », au sens de personnes sachant mal les utiliser, ne sachant pas comment les faire fonctionner correctement. En fait si elle tombait dans de mauvaises mains, le problème serait moins inquiétant. Si l'on ne sait pas faire fonctionner la technique on a peu à craindre. Le problème n'est pas une absence de fonctionnement de la technique, mais que la technique fonctionne, et qu'elle fonctionne même très (ou trop) bien. Les bugs, et les plantages, ne sont pas moins programmés que le   reste   d'un   logiciel.   Bien   sûr,   on   ne   les   a   pas   voulus,   mais   s'ils   ont   lieu   c'est   parce   que l'organisation, la programmation, les ont permis119.

L'usagisme mène à une multiplication des recommandations comportementales pour faire accepter l'inacceptable.En terme de recommandations, le cas exemplaire est celui du téléphone portable : pas pour les enfants, pas plus de tel durée, ne pas porter sur soi, éteindre dans les lieux publics (voir retirer la batterie).

Technique et risques. Le risque zéro n'existe pas120 (marcher, c'est prendre le risque de 

2006.117 « L'Artisan », un journal, publie le 17 Octobre 1830 en réponse à des briseurs de machines : « Puisque vous êtes  

renvoyés de vos ateliers par des machines, cessez d'être des ouvriers et devenez des maîtres à votre tour.» ou encore : Jules Leroux, « ouvrier du livre s'adressant à l'assemblée générale de ses collègues : Les mécaniques, les clichés,  les stéréotypes ne nous sont nuisibles que parce que tout cela est propriété des maîtres, parce que tout cela s'impose entre eux et nous. Notre industrie n'est pas à nous, nous n'avons aucun droit à ses résultats. Faisons donc en sorte que notre industrie soit à nous, que nous seuls puissions en disposer selon notre bon vouloir.». Citation rapportée par Nicolas Chevassus­au­louis dans Les briseurs de machines. Fin du Chapitre 5. Page 96 de l'édition Seuil, collection science ouverte, Février 2006.

118« Comme pour le nucléaire, le détournement ou l'abus des nanos sont des risques possibles. » Yan de Kerorguen, Les nanotechnologies, Espoirs, menace ou mirage ?. Page 127 de l'édition Lignes de repères. 2006.

119On ne peut pas isoler les risques comme s'ils étaient indépendants de la technique étudiée. Chaque probabilité d'un risque est envisagé vis­à­vis de la qualité de la technique étudiée. On ne peut donc pas dire que c'est un risque de la technique questionnée qui pose problème, mais la technique en elle­même, puisqu'elle est irrémédiablement liée à ce risque. Modifier une technique implique de refaire un scénario et de recalculer les probabilités. Un changement qualitatif entraîne la nécessité d'une nouvelle étude quantitative. Certaines techniques pouvant avoir des intéractions entre­elles, l'augmentation des techniques, peut aussi entraîner un changement qualitatif. Le problème que pose une technique, n'est pas forcément le même problème que celui de deux techniques, même si ces techniques sont identiques.

120Nous espérons que Testart à tort quand il indique « il y a toujours un imbécile pour dire que « le risque zéro n'existe  

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tomber). Il faut se demander : quel monde on accepte de rendre possible, et pour qui ?L'enjeu peu fonctionner sous la forme d'un pari. Ceux qui accepte ces techniques prennent un pari sur leur avenir. Cela exige deux connaissances : celles des risques et celles des personnes qui peuvent êtres exposés à ces risques. Sans ces savoirs, les techniques ne peuvent pas avoir été ou être accepté d'une manière raisonnable121.

L'enjeu du technotope. Le technotope est le résultat d'une sélection à laquelle nous prenons part, mais qui nous échappe tant que nous n'avons pas pris conscience de son existence et de son influence. Et une fois cette conscience prise, une partie de lui demeure hors de notre portée, car il n'est qu'un fragment d'un ensemble de techniques déjà présentes, d'un système technique que nous ne choisissons pas (résultat des choix techniques passé, de la culture technique, ou des interactions avec les autres technotopes).

L'enjeu pour l'animal­humain est d'identifier son technotope afin de pouvoir sélectionner consciemment le milieu technique puisque celui­ci influe sur lui, ses pratiques, ses choix122. Choisir dans notre technotope, les techniques les plus justes afin de participer au changement du système technique, et non de chercher à se détacher de tout système technique (ce qui est impossible) ou d'éviter toutes les influences123. Cette sélection participe aussi à la formation de nouvelles habitudes sur nous­même, ainsi qu'à l'ouverture de l'imaginaire des personnes découvrant ce technotope.

Un ensemble d'éléments oriente le choix du technotope : tout d'abord le plaisir immédiat qu'il apporte à la personne, ce que peux supporter le corps, la pression du groupe dans lequel on se trouve et nos habitudes124, ce que la culture tolère125, ce qui est promut via les techniques de propagandes, ce qui est techniquement disponible, accessible ou déjà présent126.

Les effets systémique (prendre en compte le système technique). Quelle puissance (monopole radical de production, diversification) ? . C'est à dire la triple prise de conscience qui permet de voir que nous ne choisissons jamais une technique isolée mais plusieurs en même temps, 

pas » ». JACQUES TESTART, Le vélo, le mur et le citoyen. éd. Belin 2006. p 48.121Un exemple de choix non raisonnable : la centrale nucléaire. La centrale nucléaire peut exploser, On ne peut pas 

savoir à l'avance qui sera exposé, ni a quel degré ( à cause des vents) à la radioactivité. Ont ne peu donc pas faire de pari.

122Le premier effet étant de les transformer en usager. L'usager n'est pas une personne réelle. Il est un personnage fictif inventé par les détenteur de la technique. Les usager et les détenteurs de la technique ne se demande pas si d'autres techniques remplissent le même besoin, mais recherche l'efficacité de la technique qui les pré­occupes.

123Ce qui reviendrait à choisir les yeux fermés, la tête vide, les oreilles et le nez bouchés, en désignant sans toucher.124Le plus souvent ce sont les parents et les amis. L'installation dans un appartement et le choix des techniques 

contenue dans cet appartement par exemple, bref, ce technotope nous semble le plus évident.125Certains militants habités par le sentiment de nature intouchable, ou des scientifiques par la foie dans le progrès.

Les chinois qui connaissaient les techniques de pompage bien avant notre ère se refusaient à puiser trop bas, car c'était un acte délicat [...] pour une civilisation qui se définissait comme « assurant l'équilibre entre le Ciel et la  Terre, les Astres et les Enfers, le Haut et le Bas. » [Alain Gras, Fragilité de la puissance, III.7. §Pourquoi ne pas faire ? Pour quoi faire ? p 208­209].« La roue ne fut pas utilisée dans bon nombre de civilisations (Afrique, une partie de l'Asie du Sud­Est, Amérique précolombienne) avant qu'on ne l'imposât de l'extérieur. On jugea très rapidement que ces peuples n'avaient pas su l'inventer. » Pourtant certains en faisaient des représentations, d'autres l'utilisaient que pour des jouets, d'autres encore rendaient son utilisation inutile (dans des rues labyrinthique et étroite ou passe les mules mais point les charettes) ou leur étaient tout simplement trop couteuse (par les infrastructures qu'elle exigeait). [Alain Gras, Fragilité de la puissance, III.7. §Sur quelques exemples de grands refus p 218­219]. Alain Gras donne d'autres exemples dans le même livre (le boomerang et l'étrier) et considère le même questionnement sur les questions énergétique dans le suivant Le choix du feu, 2007.

126Une cité qui rend les longues distances nécessaire, favorise les transports hétérogènes (moteur extérieur : voiture, transports en commun) au lieu des autogènes (fondé sur l’énergie métabolique de l’utilisateur : vélo, marche). Sur les enjeux de ces choix, lire Ivan Illich, énergie et équité. p23.

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que nous ne choisissons pas librement les techniques, que les techniques sont liés par les matières qu'elles nécessitent. 

Entretient d'un système technique & effets systémiques. Lorsque nous croyons sélectionner une technique, nous validons en fait un ensemble de techniques qui permettent la production, l'utilisation, l'entretient, la réparation et le recyclage de cette technique.Cette évidence est aussi l'occasion de voir les effets systémique, ou domino127. "L'augmentation en puissance et en précision des techniques fait que l'on accroît proportionnellement les risques. Cela signifie que nous n'avons jamais été confrontés à une telle réussite et jamais à autant de risques à  la fois128".

Choix pré­orienté et pari sur le monde. Lorsque nous croyons choisir librement nous sommes en fait influencé dans une direction plutôt qu'une autre à cause de l'ensemble des techniques et situations déjà présentent qui favorisent certaines techniques plutôt que d'autres129.En général, la critique d'une technique, laisse place à une surenchère : une cascade de techniques venant protéger des techniques précédentes. Nous entrons dans le pire des cas dans une régression à  l'infinie qui entraîne l'acceptation (comme actuellement) d'un faux statuts quo, d'une fausse égalité, ou chacun ne fait rien et attend les techniques et changement a venir.Le problème n'est pas de rechercher le risque zéro, celui­ci est impossible. Mais de voir les mondes que l'on ouvrent et des dangers que l'on permets ou que l'on décide de ne pas permettre. Il ne s'agit pas de se garder de faire des modifications, mais de choisir à la manière d'un pari (démocratique de préférence) les douleurs acceptables et les nuisances inacceptables. Tout ce que nous rendons possible peu se réaliser, à nous de nous organiser pour ne pas permettre certains possibles130. Toute la difficulté en décidant de choisir ou de ne pas choisir une technique, c'est qu'il s'agit plutôt de choisir ou de ne pas choisir un certain monde.

Entropie et limitation des ressources. Enfin toutes les techniques sont liés à une dépendance forte qu'il faut absolument prendre en compte : la limitation de la quantité de matière nécessaire à leur production et leur entretient.

Techniques et destruction du sens commun. L'éloignement géographique ou temporel des conséquences de nos actions, leur trop grande vitesse de déplacement du à certaines techniques empêchent la perception immédiate de l'ensemble des conséquences de nos actions qui permettent habituellement une large partie des prises de décisions juste. C'est comme si nous perdions un peu de notre conscience.

Conséquence politique de la perte du sens commun. Pour pallier à cette déficience sans pour autant se résoudre à la condamnation logique a subir les mêmes contrainte que des anormaux, nous distinguons deux larges paradigmes.

Soit mettre au point un savoir supplémentaire, un nouveau code moral adapté et tout un 

127Par exemple : le choix de l'alimentation à base de poulet confiné dans de gigantesque entrepôt avec de minuscule enclot, implique afin de diminuer le stress, de couper le bec des poules (pour éviter qu'elle tape leurs voisines) et de leur donner des drogues. Ces drogues la poule va ensuite les rejeter à travers ses fientes. Ces fientes vont polluer le sol et la nappe phréatique. Cette pollution va empêcher l'installation aux alentours de tout système d'alimentation différent.

Les pesticides que l'on répand sur le le sol, l'imperméabilise. Lors de pluie (en été notamment), l'eau ne pénètre plus les sols pour venir alimenter les nappes phréatiques et augmente l'érosion en s'écoulant à la surface. Favorisant les observations d'inondations et de sécheresses simultanées et contiguës.

128Mai 1998. Lors d'un débat. Source : http://www.cite­sciences.fr/actu/controverses/C98_5_aliments/html/intro_mai98.html

129Par exemple une ville qui maintient de longue distances entre des bâtiments institutionnel public nécessaire à toute personne, favorise la voiture ou les transports en commun, au lieu du vélo ou de la marche.

130Cela ressemble à l'énoncé de Dennis Gabord écrit en 1964 dans Inventing the future : « tout ce qui est possible, se fera ». Mais nous insistons : c'est nous qui décidons de ce qui est possible.

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ensemble de médiations131 ou/et intervenir directement sur les corps pour faire respecter la loi sans imposer d'idéologie132. Ce qui revient à mettre en place tout un système de représentation (une véritable matrice) dans laquelle il faudrait faire confiance ou/et tout un système de contrôle et de localisation des corps à distance. C'est ce que nous nommons la mécanisation de la conscience (et non l'avènement d'une conscience mécanique) et la société de contrôle. Malgré l'existence d'un autre paradigme, c'est souvent les petites distinctions à l'intérieur de celui­ci qui sont mise en avant. Ce paradigme qu'elle que soit ses options interne favorise la perte du sens commun par le maintient de la mégamachine planétaire.Ces techniques ne sont pas choisies au hasard, le rapport de la National Science Foundation133 précise : « Si les sciences cognitives peuvent le penser, les nanotechnologies peuvent le construire, les biotechnologies peuvent l'implanter, et les technologies de l'information peuvent le surveiller et  le contrôler134 ». Contrôler, Surveiller, pour aboutir au chimères vivante anthropotechnique135et à la société de contrôle qui va avec.

Soit restaurer et entretenir les conditions qui permettent de maintenir l'usage du sens commun, c'est à dire la perception des conséquences de nos actions par le plus petit nombre de médiations choisies consciemment, le tout dans le cadre d'une relocalisation généralisée  et une restriction de la taille maximale des structures. D'autres semble rejoindre cette solution, mais ne propose qu'en fait la perpétuité d'une domination localisée à travers la restauration de traditions ancienne.

Un mauvais dressageLe désir d'être une machine La considération de l'animal humain comme une machine et le désir de celui­ci à devenir celle­là, trouverai 3 raisons : 1.la banalisation d'analogies du vivant à de la mécanique ; 2.Le désir d'animaux humains d'être autant productifs que des machines ; 3.La volonté d'animaux humains de conserver un certain pouvoir sur le vivant et la matière voire de l'augmenter.

1.la banalisation d'analogies du vivant à de la mécanique ou des principes physico­chimique. Le mécanomorphisme est la tendance à ne voir que le seul aspect mécanique ou à attribuer les caractéristiques d'une machine dans la formation et l'interprétation des phénomènes biologiques136. Les vivants sont comparés à des horloges, des montres, des automates, des ordinateurs (infomorphisme).L'évolution comme un programme, la biologie comme mécanique, l'esprit ou l'intelligence comme calcul,  l'absence de problème moral (il n'y aurai plus que des questions techniques : ou, comment, et rien au sujet du pourquoi ?, du es ce juste?).

De nombreuses comparaisons de l'humain avec la machine banalisées à travers des écrits137 et des pratiques138 biaise notre compréhension du vivant.

131Aboutissement de la pensée conservatrice.132Aboutissement de la pensée libérale.133Agence gouvernementale des États­Unis d'Amériques équivalent au C.N.R.S avec un budget supérieur.134extrait du compte rendu du séminaire du 3 et 4 décembre 2001 à Washington intitulé « Technologie convergentes 

pour l'Amélioration du Fonctionnement Humain ». Organisé par la National Science Foundation (NSF) et le ministère du Commerce. Publié en Juin 2002 par Mihail C. Rocco et William Sim Brainbridge.

135 Comme le titre le rapport de Juin 2002 de la NSF : « Converging technologies for improving human performance » [Technologies convergentes pour augmenter les performances humaines]. Ou avec la perspective NGR comme l'indique RAY KURZWEIL, Humanité 2.0, éd. M21, 2007 [2005]. Chapitre 5.

136« [...] tout s'exécute aisément suivant les lois de la mécanique »137Le mécanisme, dualiste de Descartes, ou moniste de La Mettrie. Sur cette question : Paul­Laurent Assoun. Lire La 

Mettrie. Dans Onfroy de La Mettrie, L'Homme­Machine.138Les automates de Vaucanson, les nouvelles expressions (apparu avec la généralisation dans les pays enrichies des 

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Il ne s'agit pas de dire qu'il n'y a rien qui ressemble à la mécanique chez les vivants, mais que l'on ne peut pas réduire le vivant à un amalgame, un assemblage, une collection de pièces éparses.

2.Le désir d'animaux humains d'être autant productifs que des machines. Lorsque la programmation est reconnue comme désirable et comme catégorie propre à qualifier le vivant, ce qui n'est pas programmé peut alors paraître comme mal programmé. La personne se considère elle même, non plus comme source d'erreur, mais comme erreur. Tout ce qui n'est pas contrôlé, parfaitement maîtrisé est rejeté ou vu comme une faute.Le corps n'est plus qu'une carcasse139, une machine de viande140.

La honte prométhéenne141 est cette honte qui consiste non pas à regretter d'être chosifié, mais de ne pas l'être. Face à la capacité de la machine, résultat de sa programmation, la personne a honte de ses propres performances. En définitive elle a honte même, du fait de ne pas être programmer.

Impressionnée par cette machine qu'il n'a pas produit lui même (et qui lui demeure donc un mystère), la personne accepte la supériorité de son pouvoir et désire avoir des capacités du genre machine, devenir machinal, rationnel (et non pas raisonnable).

On peut voir difficilement se manifester la honte prométhéenne chez une personne car elle n'est pas une honte vis à vis d'une personne (donc d'un observateur), mais vis à vis d'une machine ou plus précisément du pouvoir d'une machine. Il faut une tierce personne pour observer. « En outre la  honte ne se manifeste pas [...] mais « se dissimule »142 ». Celui qui à honte cherche a disparaître. Il peut pour cela adopter une attitude directement opposer à la honte.

3.La volonté d'animaux humains de conserver un certain pouvoir sur le vivant et la matière voire de l'augmenter grâce à certaines techniques, comme celle que l'on retrouve dans le cadre du transhumanisme.

Les base technique nécessaire au projet du transhumanisme pose problème.Détechnicisé l'humain est mort, sans la connaissances des techniques vitale il est perdu143. La technique et son usage le dépossède, lui rende inutile certaines activité qui tant et si bien font de lui un incapable dans certains domaine en leur absence. En panne de ces techniques dans un monde ou une vie qui les réclame et les nécessite à chaque instant, l'humain est perdu. C'est pourquoi il faut toujours préserver les pratiques de ce qui permette d'obtenir simplement ce qu'il y a de vital pour les vivants144.

ordinateurs) « t'as bugué », ou « je bugue », pour désigner l'incapacité à répondre dans la seconde à une question ou une injonction.

139Marc­André Sirard, directeur du Centre de recherche en biologie de la reproduction à l'université Laval affirme que « Les progrès de l'électronique et des nanotechnologies nous amènent vers des hybrides beaucoup plus fonctionnels  que la pauvre carcasse dans laquelle nous vivons présentement » dans une entrevue. ANTOINE ROBITAILLE. Le nouvel  homme nouveau. 2007. Boréal. I.1, p. 30.

140« Meat machine » propos de Marvin Minsky. ANTOINE ROBITAILLE. Le nouvel homme nouveau. 2007. Boréal. I.1, p. 30.141GUNTHER ANDERS, L'obsolescence de l'homme, sur l'âme à l'époque de la deuxième révolution industrielle. 

Encyclopédie des nuisances, 2001 [1956]. Sur la honte prométhéenne. p 37 à 115.142GUNTHER ANDERS, L'obsolescence de l'homme, sur l'âme à l'époque de la deuxième révolution industrielle. 

Encyclopédie des nuisances, 2001 [1956]. Sur la honte prométhéenne. §2, Réponse à la seconde objection. p 44.143JEAN JACQUES ROUSSEAU, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, 1754. Première 

partie. « Le corps de l'homme sauvage étant le seul instrument qu'il connaisse, il l'emploie à divers usages, dont, par  le défaut d'exercice, les nôtres sont incapables, et c'est notre industrie qui nous ôte la force et l'agilité que la  nécessité l'oblige d'acquérir. »

144JEAN JACQUES ROUSSEAU, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, 1754. Première partie. « Laissez à l'homme civilisé le temps de rassembler toutes ses machines autour de lui, on ne peut douter qu'il  ne surmonte facilement l'homme sauvage ; mais si vous voulez voir un combat plus inégal encore, mettez­les nus et  désarmés vis à vis l'un de l'autre, et vous reconnaîtrez bientôt quel est l'avantage d'avoir sans cesse toutes ses forces 

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Le critère de la disponibilité. Or qui peut l'utiliser (lois, contrats, certificat médical, religion), la reproduire, la réparer, la fabriquer145 ? Cela demande de considérer les droits de reproduction (brevets), la disponibilité des ressources matérielles (outils, machines, matières premières) et cognitives (savoir et savoir faire).

Le problème n'est pas la technique en soi, mais non plus les valeurs elle même146, mais une alliance des deux. Nous assistons à un dégoulinement de bonne valeurs, derrière les quelles se parent les personnes : démocratie, liberté, arrêter la faim dans le monde147, guérir les maladies incurables148, développement, universalisme technologique. Avec ou sans certaines techniques, le racisme, le patriarcat, l'autoritarisme, l'ignorance et la superstition, persisteront, mais avec des pouvoirs et sur des domaines différents.

L'ingénierie atomique, les chimères fonctionelles génétiquement breveté ou anthropotechnique ne resterons que sous la production d'une oligarchie de marchand et d'industriels149 alors que d'autres recherches serait possible dés à présent qui irait dans le sens de techniques non faite pour le plus grand nombre (avec tout les bons sentiments qui s'en suivent) mais faisable par le plus grand nombre. Qu'elle soit utilisable (que le savoir et l'énergie pour l'employer soient disponibles aisément), reproductible (le problème des brevets), réparable et fabriquable par la majeure parti de la population.

Le transhumanisme plaidant pour ces techniques participe à la mise en place d'un « faussé  des capacités150 » entre riches et pauvres.

L'humain est perfectible151. La perfectibilité de l'humain c'est en fait  pour lui  l'occasion de s'achever d'un point de vue moral. Certains ont pris la plaie béante qu'ouvrai la perfectibilité du mammifère humain, comme le maintient de cette souffrance, comme quelque chose qui doit rester inachevé, qui ne doit pas avoir de fin, pas d'objectif clair. Ils cherchent en fait l'inverse de la perfection152, un dépassement perpétuellement renouvelé153, c'est subir l'insatisfaction constante, repousser toujours plus loin l'atteinte possible du bonheur et le remplacer par une désorientation 

à sa disposition, d'être toujours prêt à tout événement, et de se porter, pour ainsi dire, toujours tout entier avec soi. »145Exemple : On peut préférer accéder à de l'eau grâce à un puit et un seau que l'on saura réparer soit même, plutôt que 

par d'autres moyens.146Par exemple, James Hugue (partisant du transhumanisme anthropotechnique) lorsqu'il participe à la 

conférence :"Les technologies de l'homme" organisée à la Fondation pour l'innovation politique le 24 octobre 2007.147Ray Kuzweil par exemple, envisage sérieusement de ne pas prendre de décision politique immédiate (en faveur 

pourquoi pas, de l'argriculture bio­intensive) pour « éliminer la faim dans le monde », mais d'attendre les procédés de clonage. Pour lui les animaux­humains ne se nourrissent visiblement que de viande (de tissus musculaire animaux) qu'il suffirai de cultiver. « Les bénéfices incluerai des coûts de production extrêmement bas, l'absence de pesticides et d'hormones (que l'on trouve actuellement dans la viande naturelle), des impacts environnementaux largement réduits (comparé à l'élevage actuel), des profils nutritionnels améliorés et l'absence de souffrance animale. Comme avec le clonage thérapeutique, il ne serait pas nécessaire de créer un animal en entier, mais plutôt  de produire directement les parties animales désirées. » RAY KURZWEIL, Humanité 2.0, éd. M21, 2007 [2005]. p.241 et 242.

148Pour ne citer que les plus anciennes et les plus redondantes. Cette ambition est déjà cité par Francis Bacon comme objectif désiré et réalisable grâce à la science.

149Voir le dossier  (2 pages) du supplément Economie du journal Le Monde 17/6/2008 : « Le business du surhomme,  eldorado ou cauchemar ? ».

150Terme proposé et employé par ETC Group.151JEAN JACQUES ROUSSEAU, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, 1754. Première 

partie : « il y a une [...] qualité très spécifique [...] sur laquelle il ne peut y avoir de contestation, c'est la faculté de se perfectionner »

152Le terme perfection vient du latin perfectio, du verbe perficio, « faire complètement ».153« l'essence de l'humain n'est pas dans nos limitations [...] mais dans notre capacité à les dépasser. » RAY KURZWEIL, 

Humanité 2.0, éd. M21, 2007 [2005]. p 335.

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permanente. Même en étant difforme, en ayant quatre bras et quatre jambes certains on su bien vivre, pourquoi donc s'épuiser, s'acharner à vivre mal ?

C'est uniquement l'esprit humain confronté à un monde rationnel, désensibilisé qui l'amène à se complaire dans l'imparfait. Il est perdu, en proie au doute sur ce qu'il peut et doit faire dans le monde. Il abandonne alors sa quête pour rendre son existence tolérable.Quand Rousseau154 évoque la qualité perfectible de l'humain, il prévient de l'ambivalence de ce caractère qui peu tout aussi bien lui apporter le meilleur en recherchant l'achèvement de la connaissance du juste et de ce qu'est l'humain (afin de pouvoir ainsi agir avec lui même) ; que le pire en l'emmenant à agir comme une bête, condamné a l'errance.

Ce qui fait l'être humain n'est pas seulement l'espèce à laquelle il appartient, mais aussi le fait d'avoir un comportement acceptable, qui permette la co­existence. Il ne s'agit pas d'attendre de lui qu'il soit d'une bestialité sans nom, ou d'un héroïsme sans pareille.

Problème de la mécanisation de la conscience et des corpsNous allons tout d'abord envisagé les conséquences problématiques du processeus de mécanisation de la conscience puis de la mécanisation des corps.

La mécanisation de la conscienceUn ensemble d'éléments nuisent à la réalisation de cette voie : 1.Une limite psychologique 

2.L'altération incontrôlée des informations.

1.Nous avons une limite psychologique155 (trop grande puissance à gérer, une culture technicienne est impossible). La puissance des représentations sur les modifications de nos comportement et bien moindre que la mise en jeu de nos sensibilité. Cela nous entraîne dans un cercle vicieux ou nous déléguons notre méconnaissance des techniques à des sociétés d'expertises, ce qui augmente encore notre méconnaissance (rassurée que nous sommes dans l'idée qu'il y a ces spécialistes).

2.La mise en place d'une matrice industrielle de représentation permet le contrôle par ceux qui monopolise les symboles des monologues transmis, voire imposer au cheptel humain.On assiste à la multiplication des structures d'aveuglement156, de la propagande, des discours subjecticides et de la légalisation des dangers.

C'est la mort de la narration autopoïétique, les scénarios individuant sont sous contrôle d'éleveurs détenant le monopole des signes et des représentations.

154« [...] c'est la faculté de se perfectionner; faculté qui, à l'aide des circonstances développe successivement toutes les  autres, et réside parmi nous tant dans l'espèce que dans l'individu [...]. Pourquoi l'homme [...] est­il sujet à devenir imbécile ? N'est­ce point qu'il retourne ainsi dans son état primitif, et que, tandis que la bête, qui n'a rien acquis et  qui n'a rien non plus à perdre, reste toujours avec son instinct, l'homme, reperdant par la vieillesse ou d'autres  accidents, tout ce que sa perfectibilité lui avait fait acquérir, retombe ainsi plus bas que la bête même ? Il serait  triste pour nous d'être forcés de convenir que cette faculté distinctive, et presque illimitée, est la source de tous les  malheurs de l'homme ; que c'est elle qui le tire, à force de temps, de cette condition originaire dans laquelle il  coulerait des jours tranquilles et innocents ; que c'est elle, qui faisant éclore avec les siècles ses lumières et ses  erreurs, ses vices et ses vertus, le rend à la longue le tyran de lui­même, et de la nature. » JEAN­JACQUES ROUSSEAU, Discours sur l'origine et les fondements de l'Inégalité parmi les Hommes, Première Partie.

155C'est une critique que l'on retrouve chez Bergson (Les deux sources de la morale et de la religion, IV. Mécanique et  mystique), Gunther Anders, et Jacques Ellul. Elle vient s'opposer à tout ceux qui demandent aux personnes d'avoir une grande connaissance technique (et qui attendent d'elle qu'elle lise toutes les étiquettes avant d'acheter un produit). Au quotidien, cette exigence est invivable.

156Nous avons trouvé ce concept chez Adorno.

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Nous sommes pris dans un jeu dont nous ignorons les règles.Les concepts sont des machines de guerre prodigué par l'imaginaire.

Esseulement et Virtualisation contre Société et Responsabilité. Les communications, commandes et actions à distance généralisée et banalisée favorise l'ésseulement.La virtualisation des rapports humains permet de s'affranchir de la responsabilité. Dans le virtuel l'on peut­être n'importe qui.La disparition de la frontière entre le mécanique et le vivant, le réel et l'immitation ou sa simulation, la vie et le théâtre est problématique. « Les images ne souffrent pas et tout le problème, dans l'avenir, sera que l'on continue de ne pas confondre les vivants et leur image, malgré leur parenté de plus en plus nette.157 »

Le problème des techniques de propagande. Le langage, le vocabulaire, notre capacité a nous raconter ce que nous vivons, sentons, partageons, fait aujourd'hui lui aussi parti d'un champ de bataille dont l'ampleur n'est plus à sous estimer.Depuis que sont au point des techniques permettant de faire entendre un discours au plus grand dnombre sans qu'il puisse y répondre avec les mêmes moyens (radio­télévision­publicité), la communication, la discusion se meurt au profit d'une propagande qui est à l'oeuvre de manière différente dans les dictatures et dans les démocraties, mais qui demeure.En plus de la violence de telle procédé, de celle qu'elle engendre, de la soumission docile de tout un chacun à l'accepter (a quelques exceptions : antipub, déboulonneurs, critique des médias), ces techniques et le discours qu'elle transmette font à présent référence pour une large part de la société. C'est à dire qu'il servent de mot de passe, de ressource pour le dialogue, d'un fond culturel.Mais ce fond culturel est fait d'une matière étrangère, au sens ou ceux qui l'emploient ne l'on pas tous élaboré, loin de là. Nous subissons une attaque verbicide, subjecticide, par les techniques du storytelling ou l'imaginaire prémaché prend place comme autant de multitudes machines de guerre lancée à l'assault de notre capacité personnelle de représentation (Minatech, Idea Lab, neurotechniques, travail visant à faire accepter les nouvelles techniques, créer la fidélité).Nous adoptons trop facilement des représentation du pouvoir de contrôle. Nous prenons de moins en moins part à l'élaboration de notre vision du monde158 et acceptons des discours conçu contre nous afin de mieux servir, d'être plus disponible et finalement d'éapprécier, voire de désirer, de quémander notre contrôle, notre servitude (petite phrase sur l'acculturation dont l'objectif premier est de mettre en place les personnes qui on besoin de la propagande).

Le discours est le terrain d'un conflit qui bien que régulièrement mise en évidence159, continue de toucher de nombreuses personnes.Il faut prendre acte de ce territoire de lutte de pouvoir difficilement perceptible et invasif. Il ne saura donc pas surprenant de voir notre travail contenir des néologismes et quelques essai parfois maladroit de réapropriation de nos faculté de représentation.Nous ne sommes pas des émetteurs­récepteurs, des antennes relais, des simples cables, l'humain n'est pas que de l'information.

Les investissements publicitaire (télé, radio, presse, cinéma) ont augmenté de 2,4% en 2007 selon 

157Daniel Perrochia, le statut épistémologique de la « vie artificielle », article dans ordre biologique, ordre technologique sous la direction de Frank Tinland, 1994, éd. Champ vallon.

158Ou alors dans des zones limités, de défoulement ou de folklore, peut­être de future attraction touristique.159Aristote avec la réthorique, mais aussi Orwell dans 1984 avec le procédé de la novlangue, ou encore Eric Hazan 

dans LQR.

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l'étude de Yacast160.Edward Bernays expose en 1923 dans Crystallizing Public Opinion que les gouvernements et les annonceurs peuvent « enrégimenter l'esprit comme les militaires le font du corps ». L'animal humain craint la solitude, et « sa mise en troupeau » le sécurise.  Mais une fois en troupeau, il ne faut pas s'adresser à lui en tant que membre du troupeau, mais en faisant appel à son égo.C'est dans ce sens que les théories de Sigmund Freud ont été mis à profit par une économie qui à su exploité le libidinal, le désir, au lieu de la coercition.Ce qui était réservé au discours publicitaire, à l'idolatrie de la consommation, est à présent une arme politique officielle. La pratique à trouver son institution, non pas dans les dictatures161, mais dans les états unis au début des années 1980, c'est le storytelling management162. Comme les à désignés Adorno, il s'agit de la mise en place de véritable structure d'aveuglement.La confusion entre le réel et le virtuel, c'est la fin du vrai et du faux. C'est le nihilisme, ce courant barbare à l'encontre de toute morale, qui affirme que « tout est possible163 ».« Dans les studios de télé­réalité, comme sur la console de jeux vidéo, sur les écrans des téléphones  portables et des ordinateurs, de la chambre à coucher jusqu’à l’automobile, la vie quotidienne est  en permanence enveloppée dans un filet narratif ou un voile qui filtre les perceptions, stimule les  affects, organise les réponses multisensorielles ; ce que les chercheurs en management conceptualisent comme des « expériences tracées ».164 »Certains réagissent à ces manipulations comme « Voice of young scientists », groupe de chercheurs étudiant les messages de propagande qui se parent d'arguments scientifiques165.

Le transhumanisme n'hésite pas à employer ces techniques et réussi à faire passer son discours et à se faire passer pour ce qu'il n'est pas. Il cache ainsi son véritable projet qui n'a rien avoir avec l'humanisme ou le surhomme de Nietzsche et déclare la fin de la médecine.

L'humanisme propose à travers certaines pratiques de faire sortir l'humain de la bestialité et de lui faire prendre conscience de sa liberté et de ses responsabilité dans ce processus.

l'humanisme est culturel. Mais la proposition humaniste ne peut pas correspondre avec le transhumanisme : les auteurs cités par les transhumanistes (Plotin166, Pic de la Mirandole167) demande à considérer provisoirement l'humain comme un objet (une statue) doué du pouvoir paradoxal pour un objet, de se modifier lui même, d'être sculpteur.Ces considérations permettent aux transhumanistes de dire que la modification technique de l'humain est un vieux projet et de diminuer les inquiétudes sur ses objectifs. Cependant les humanistes appellent à une modification de l'homme par la culture, par l'éducation et la morale et non par la technique. C'est l'analogie avec le sculpteur qui permet cette confusion, mais l'ensemble 

160Le Monde 4/1/2008, p 10.161Dans les dictatures, la pratique est cachée.162Parmis ces fervents promoteurs : Stephen Denning, ex­dirigeant de la Banque mondiale, déclare :  Quand je vois  

comment des histoires bien ficelées peuvent entrer facilement dans les esprits, écrit­il, je m’étonne moi­même devant  cette propension du cerveau humain à absorber les histoires. Stephen Denning, The Springboard : How storytelling ignites action in knowledge­era organizations, Butterworth Heinemann, Boston, 2000.

163Cela n'échaperra à personne qu'il s'agit aussi du slogan de Nicolas Sarkozy. Sarkozy est l'acteur de la bande son écrite par Henri Guaino.

164Christian Salmon, Une machine à fabriquer des histoires, Le monde diplomatique, Novembre 2006. http://www.monde­diplomatique.fr/2006/11/SALMON/14124

16519/11/2007 http://www.cyberpresse.ca/article/20071119/CPSCIENCES/71119139/1020/CPSCIENCES166« Si tu ne vois pas encore ta propre beauté, fais comme le sculpteur d’une statue qui doit devenir belle : il enlève 

ceci, il gratte cela... De la même manière, toi aussi, enlève tout ce qui est superflu, redresse ce qui est oblique » Plotin, Ennéades.

167Notamment son oraison sur la dignité humaine.

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de ces auteurs tantôt religieux (pour Plotin) tantôt laïque (pour ceux que l'on appelle les lumières en France) attachait de l'importance à l'écriture et à l'élévation par la lecture et la connaissance.

Transhumanisme ou chimère vivante anthropotechnique ? Le transhumanisme procédant à une modification de l'humain par la technique est plus proche des objectifs de l'alchimie168 :

L'alchimie symbolique ou mystique vise à l'atteinte de la transmutation de l'âme et l'éveil spirituel. L'opérative ou magique, la fabrication de « la pierre philosophale », aboutissement du « Grand Œuvre » (opus magnum). La Pierre philosophale en poudre, dite « poudre de projection », ou de l'élixir philosophal (teinture active aux mêmes propriétés que la pierre) permet 4 réalisations : transmuter les métaux vils en or (chrysopée), guérison infaillible (panacée), apporter l'immortalité par l'elixir de longue vie (Elixir Vitae) et la mise au point d'un homuncule (du latin homonculus, « petit homme ») pour effectuer  des tâches définies (service et protection169).

A partir de cette analyse il est possible de séparer un vrai transhumanisme qui puiserai ses sources dans l'humanisme, et qui pourrait correspondre à l'acquisition d'un certain savoir qui permet de transcender l'humanité170, d'un transhumanisme issus d'une distorsion sémantique qui entend modifier l'humain avec des prothèses et des machines qui se confondent avec le corps (des anthropotechniques). Nous distinguerons donc un transhumanisme, d'un transhumanisme anthropotechnique171 ou pour être plus juste : de chimères vivantes anthropotechniques.

Nietzschéïsme ? Pour donner une aura aux chimères fonctionnelles anthropotechniques certains brandissent le nietzschéisme. Mais si Nietzsche proclamait la venue du surhumain c'était en opposition à celle de l'homme supérieur. L'homme supérieur est le réactif, celui qui n'acceptent pas ses limites et cherche toujours à les dépasser grâce à la science et à la technique172. Le surhomme quand a lui s'affirme, connaît et accepte ses limites. Pour Nietzsche l'humain est une corde tendu 

168Le rapprochement possible de l'alchimie avec le projet actuel de modification de l'humain à été remarqué par Nick Bostrom, mais nous pensons qu'il préfère l'enraciné dans l'humanisme a des fins de propagande positive, l'alchimie étant communément prise pour une démarche irrationnelle, alors que lorsque Bostrom cite l'humanisme il précise immédiatement sa rationalité. Nous précisons pourtant que l'alchimie à des versants qui revendique sa rationalité et qu'elle a fasciné des philosophes et des savants de toutes époques, tels Roger Bacon (1220­1292), Paracelse (1493­1541) ou Isaac Newton (1643­1727) Pic de la Mirandole et Marcile Ficin.

Le Manuscriptum ad Fridericum de Pierre­Jean Fabre rédigé en 1653, publié en 1690 rend « particulièrement claires les obscurités des alchimistes » (p 52). Il en révèle les 3 objectifs : 1. « « conférer la perfection à tout ce qui présente un défaut » Cela vaut [...] pour le règne minéral [...] [mais] également le règne végétal et animal »(p 52). 2.Réaliser un Elixir (« mot arabe qui désigne la quintessence c'est à dire la partie la plus fine de toute chose obtenue par distillation » note 5 p 53), « Un remède universel à la fois pour guérir les maladies et pour prolonger la vie [...] » (p  53). 3.Elle est aussi « une connaissance de toute chose et de toute la nature. » (p 53). C'est elle qui permet la mise en pratique. » extrait de  « Rationalité de l'alchimie au XVIIe siècle » de Bernard JOLY. éd. Vrin, 1992.

169Comme le Golem.170Par exemple, comme le remarque ION VEZEANU, (Impossibilia Moralia. 2007. 8.2.Le manifeste transhumaniste. 

p112.), cette proposition se trouve chez Teilhard de Chardin, ou encore, et avec l'appellation de transhumanisme, chez Mircea Eliade (qui à aussi étudié l'alchimie) dans Initiation, rites, sociétés secrètes : naissances mystiques. p.  277.

171C'est la proposition de ION VEZEANU, Impossibilia Moralia. 2007. 8.Le transhumaniste anthropotechnique. p107 à 112. En ce sens le mot transhumanisme trouve sa première occurrence chez le biologiste Julian Huxley en 1957 dans son livre Towards a New Humanism [Vers un nouvel humanisme]. Son frère, l'écrivain Aldous Huxley, à largement critiqué ces conceptions dans ses livres, notamment « Le meilleur des mondes ». Cependant la définition que donnait Julian au mot transhumanisme (« man remaining man, but transcending himself, by realizing new possibilities of  and for his human nature ») ne correspond déjà plus avec celle que lui donne les promoteurs du transhumanisme dès 1978 dans leur Upwingers Manifesto.

172Il est clair que Ray Kurzweil et Terry Grossman sont dans le réactif, quand ils écrivent dans Fantastic Voyage : Live Long Enough to Live Forever  [titre Fr : Serons nous immortels ?] : « je vois la maladie et la mort à tout âge comme une calamité, comme des problèmes qui doivent être dépassés ».

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entre le Surhumain et la bête. Le Nietzschéens est l'équilibriste qui sait parcourir cette corde.D'autres auteurs173 prennent en compte cette distinction et pensent que l'humanisme en tant 

que moyen pour l'élévation de l'humain à échoué et qu'il faut employer d'autres moyens, dont les anthropotechniques.

La fin de la médecine. L'ensemble des prothèses et interventions médicale sur l'animal humain ont pour objectif la restauration d'une normalité vis à vis d'une déficience. Les lunettes par exemple ne permettent pas d'acquérir une vue supérieure, mais une vision non pathologique. Sortir de cette logique peu entraîner des conséquences négatives pour la vie sociale de la personne modifié.

La mécanisation des corpsRéification et pathologisation contre personnalisation et politisation. Les questions 

d'esthétiques174 de l'humain se pose avec le corps et s'amplifie ou/et se répend sur des objets lié à la personne (autant l'exo­protèses que les vêtements).A première vue une modification esthétique n'entraîne pas de problème éthique. Pourtant les cosmétiques (du piercing au maquillage) peuvent être mis en place pour des raisons qui font la différence : comme une personne qui se maquillant ne chercherai pas sa personnification mais sa réification, la beauté des choses normalisée, sérialisée, traditionnelle, du code institutionnel.

Toutes résistance est inutile. Selon l'adage d'une certaine psychiatrie, le refus de la reconnaissance d'une pathologie en est déjà une. La pathologisation des « épreuves normales » de la vie175, du moindre désaccord, du conflit, de l'insuffissance vis à vis d'une exigence sociale du moment, à la mode, permet la dépolitisation. Chaque problème, saute d'humeur, souffrance aura son calmant. Seront disponible afin que chacun puisse danser sur le désastre : des « orgues a humeurs176 » et tout un arsenal de « briseur de soucis » et de « redresseur d'humeur177 ».

Des pouvoirs invivables. Une personne qui par le remplacement d'un organe, se voit attribuer une prothèse aux capacité supérieure à la moyenne, peut rendre la vie intime et personnelle impossible pour le plus grand nombre en brisant l'eumétrie (la juste distance : ni trop près, ni trop proche) et les comportements sociaux conçu dans le cadre d'un certain pouvoir limité.

Les figures du refus de la part biologique de soi.Les progrès de la mécanique et de son rapport avec la viande offre l'occasion d'un véritable tableau des plaintes et des gémissements des animaux humains embourbée dans un idéal abolitionniste de la souffrance, demi­aveugle de ce qu'est la vie. Ils refusent toute souffrance et n'exige de la vie que des plaisirs. S'il est évident que la souffrance n'est pas le summum du bonheur pour la majorité des vivants, il est tout aussi absurde de la rejeter totalement car elle permet à nos corps de s'orienter, d'éviter à notre chair de se consumer (parce que l'on ressent la douleur de la brulure et que l'on retire 

173Comme Peter Sloterdijk dans Règles pour le parc humain (1999) et La domestication de l'être (2000).174Les questions esthétiques ne se limitent pas qu'aux problèmes de la personnalisation, mais ce dernier lui est 

spécifique. Elles entraînent d'autres questions à traiter par ailleurs sur les matériaux et techniques nécessaire pour l'esthétique souhaité : le choix d'une esthétique produite par les pratiques et savoir faire artisanaux, ne soutient pas les mêmes directions du système technique qu'une esthétique produite par l'ingénieurie tissulaire (pour l'obtention de revêtement en silicone par exemple afin de recouvrir une exo­prohèse).

175Par exemple, « les deuils, [...] sont de plus en plus « traités », à coups de narcotique. » ANTOINE ROBITAILLE. Le nouvel  homme nouveau. 2007. Boréal. I.2. p. 36.

176Cette idée est apparu pour la première fois dans une nouvelle de l'écrivain de Science Fiction Philip K. Dick.177Ces deux dernières expressions sont de Christian Saint­Germain, « Paxil Blues : enjeux éthique des  

antidépresseurs »

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donc sa main du feu), de savoir quand es ce que nos organes ont besoin de repos. Nous partons du principe que ce qui fait de nous un être bon, un être meilleur ce n'est pas le rejet de toute douleur, mais la possible maîtrise178 de la douleur et du plaisir que l'on accepte de recevoir.

Le problème du polymorphisme. Il n'y a pas de problème dans le fait d'avoir une forme différente, surprenante. En tout cas cela ne nous rend pas moins humain. Par contre il y en a dans la volonté de changer d'apparence à son gré, de pouvoir prendre l'apparence de n'importe qui179, ou de devenir invisible180. Toute société, toute relation amicale, amoureuse, familliale deviendront invivable. Ce sera le doute permanent.

Des Féministes pro chimère anthropotechnique. Des « féministes », trouvent réconfortant l'idée d'hybridation humain machine car elle permettrai la libération de la femme soit en leur permettant de ne plus subir l'accouchement grâce à des incubateurs181, ou encore de choisir de n'avoir plus un sexe biologique clairement déterminé182.Mais nous sommes la dans le registre du réactif, du refus de soi et en aucun cas dans l'affirmation par l'acceptation de soi même. Bien étranges sont ces femmes qui refusent leur corps.

Devenir pantin. Comparer l'animal humain à un objet et en particulier à une machine étonnerai des humains pour qui la transformation en statue était considérée comme une punition dans des mythes183 et des contes184. Devenir vivant, tel Pinocchio ou la statue de Pygmalion, voilà ce qui est recherché pour échapper au devenir pantin que lui proposerai l'opération inverse. Ces critiques trouvées dans la littérature ne sont pas irrationnelles. C'est bien ce qui est rendu possible quand l'animal humain se fait en partie machine. Les composants mécanique du corps ne sont pas uniquement contrôlable par le cerveau, mais aussi par l'ordinateur. Le piratage possible permettrait le contrôle de corps informatisée malgré la volonté des personnes, la récupération d'informations médicales185, et pourquoi pas le transfert ou le vol de conscience contre son gré.Si une personne employait une bombe électromagnétique, elle mettrai hors circuit non seulement tous les systèmes informatiques, les robots, les androïdes mais aussi l'ensemble des personnes équipées de ces prothèses informatisée186.

III. ConclusionLa recherche de la mise au point des chimère vivantes anthropotechnique et l'augmentation 

du pouvoir par les techniques d'une oligarchie minoritaire (ce qui se fait nommer le 

178Nous disons bien « possible » et pas juste maîtrise. Nous pourrions dire même « maîtrise potentielle ». Car le bonheur peut­être aussi dans le laisser aller. Dans le fait de ne pas accomplir cette maitrise tout en sachant que l'on peu l'accomplir. Par exemple on peu souhaite avoir du plaisir sans vouloir en maîtriser à l'avance le degré ce qui parfois reviendrait soit à le faire disparaître, soit à ne plus pourvoir être surpris. Tout ceci serait bien triste.

179 RAY KURZWEIL, Humanité 2.0, éd. M21, 2007 [2005]. 6. L'impact... p 338 et 339.180Des recherches de l'armée sont en cours pour créer le soldat invisible. Il vulgarise cette technique à travers un aspect 

ludique comme une recherche pour la « cape d'invisibilité d'Harry Potter ».181Shulamith Firestone dans « The dialectif of Sex » d'après ce que rapporte Nick Bostrom en page 20 de « A History of  

Transhumanist Thought ».182Nous pensons que c'est l'idée de Donna Haraway.183Dans les Métamorphoses d'Ovide, l'invention de la prostitution féminine entraîne la transformation en pierre des 

premières prostituées. Ovide, Métamorphoses, X, 243 sq. JOHN SCHEID ET JESPER SVENBRO, Femmes et hommes « artificiels » en Grèce et à Rome. Dans L'homme Artificiel sous la direction de Jean­Pierre Changeux. Édition Odile Jacob, 2007. p 15 et 16.

184Le « bonhomme en fer­blanc » du magicien d'Oz, ancien humain transformé en pantin de métal par une méchante sorcière.

185Dans ce domaine les multiples démonstration du Chaos Computer Club, sont exemplaire : piratage des puces RFID, de la biométrie...

186Citation de Rousseau, dans l'origine de l'inégalité.

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transhumanisme) représente le paroxysme d'un fétichisme de la technique, que l'on retrouve avec des idées moins radicalement développées dans une large partie de la population.On peu distinguer des dealers (promoteurs) et des probables utilisateurs de ces techniques.Les dealers sont le quadrilatère : savants187, industriels, médias et État (et à travers lui tous les contribuables)188. Ils ont un intérêt double : si ils pensent la fabrication, la diffusion, la banalisation, la fidélisation à ces techniques et à celles qui les remplaceront après leurs obsolescences programmée189 c'est aussi parce qu'ils peuvent en tirer un avantage dans le cadre de leurs objectifs professionnels et commerciaux.Ceux qui utiliserais ces techniques sont l'État, l'armée, les assurances, les exploiteurs, les propagandistes, les médecins du corps et de l'esprit, les professeurs, les parents et enfin la population en général. Bien que l'objectif soit clairement l'amélioration du contrôle de la population pour certains acteurs, d'autres se découvrent ce rôle à travers l'injonction inscrite dans l'instauration de nouvelle lois190.

De la discipline pour les monstres. Le problème n'est pas d'être difforme, d'être partie lié avec certaines techniques, il ne s'agit pas de rejeter tous les humains qui dès aujourd'hui ont leurs destins liés aux machines. Ni même grâce aux techniques de ne plus être humain. Mais de montrer dès a présent ou tout cela peu nous mener en pointant le monde que nous ouvrons.Les humains à la morphologie minoritaire depuis la naissance n'ont pas choisi leur sort, contrairement aux chimères vivante anthropotechnique qui décident de se modifier pour augmenter leurs pouvoirs.C'est aux agents moraux vivants (humain ou pas) d'empêcher la mise au point de techniques qui ouvre des mondes obscurs et c'est encore a eux d'en trouver d'autres et/ou d'agir de manière à ne pas laisser leurs congénères et l'ensemble des vivants dont ils sont responsables dans la misère ou les douleurs non acceptés.

Le parfait humanicide c'est l'avenir vers lequel nous allons depuis que nous consentons à continuer à co­administrer le désastre.C'est la quête de la croissance du pouvoir (ou du pouvoir exponentiel) et de sa maîtrise qui mènera l'humain à consentir, demander, voire exiger sa propre disparition.

Il est toujours possible de mettre en place le mammifère éthique a venir et le monde qui lui est nécessaire. Remettre en place la possibilité d'un comportement potentiellement éthique du mammifère humain. Cela nécessite qu'ayant reconnu les fondements sensibles (et non rationnel) de l'éthique, on 1.redimensionne le monde aux limites sensible de la perception humaine 2.améliore sa réalisation grâce à un travail de la raison.La redimension du monde ou à lieu l'action de l'humain doit prendre en compte ce dont il peu percevoir les conséquences immédiatement.

187Parfois enrôle aussi des étudiants, c'est le cas pour notre étude puisque le laboratoire Idea Lab chargé de la propagande commerciales des nouvelles techniques s'est rallié l'université des lettres de Grenoble, et ces étudiants pour travailler ensemble. Le rôle des transmetteurs de savoirs ayant fini par être définitivement transformé en formation des futurs travailleurs comme l'indique la loi sur les université modifié en 2007.

188Typologie inspirée de LUCIEN SFEZ, Le rêve biotechnologique. Puf, que sais­je ? 2001. p.4. 189Il s'agit du cycle de vie d'un produit que décrivent tous les cours de ventes, y compris ceux auquel j'ai eu droit dans 

ma formation de BAC Pro en Maintenance Informatique et Réseau (MRBT,  devenue MRIM).190Par exemple les professeurs qui doivent dénoncés leurs élèves aux comportements suspect pour la prévention de la 

délinquance. Ils seront ainsi surveillés avant d'avoir commis la moindre infraction pénale sous prétexte qu'ils pourraient en commettre une, ne pas être attentif en cours menant naturellement à tuer quelqu'un. Nous rejoignons ainsi ce que Philip K. Dick avait si bien décrit dans ses nouvelles de science fiction dystopique avec l'instauration notamment de précrime. Une police qui arrête les criminels avant qu'ils le deviennent.

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L'humain étant dans un monde complexe, ou sa perception ne suffira peut­être pas à suivre tout ce qu'il est juste de faire, il peut aussi faire appel à sa raison et aux représentations qu'il peu mettre en place. Mais celles­ci seront toujours secondes et doivent toujours être en quantité minimale.

C'est l'affirmation du plus grand nombre de vivant qu'il faudra rendre possible (libre à eux de s'affirmer ou pas) et la disparition de toutes les nuissances ou souffrance non désirés qu'il faudra chercher pour l'ensemble des vivants191.Finalement le problème n'est pas tant la sortie de l'espèce humaine, puisque c'est l'animalité qu'il faut conserver : le fait que l'humain puisse retrouver sa place parmi l'ensemble des vivant.

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191Chez Rousseau nous trouvons que les animaux « tenant en quelque chose à notre nature par la sensibilité dont ils  sont doués, on jugera [...] que l'homme est assujetti envers eux à quelque espèces de devoirs. [...] si je suis obligé de ne faire aucun mal à mon semblable, c'est moins parce qu'il est un être raisonnable que parce qu'il est un être sensible ; qualité qui, [...] commune à la bête et à l'homme, doit au moins donner à l'une le droit de n'être point  maltraitée inutilement par l'autre. » JEAN JACQUES ROUSSEAU, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité  parmi les hommes, 1754. Préface.

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