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GUIDE DE BIENSEANCE A LEGARD DES JEUNES
CONVERTIS
ECRIT PAR
Sheikh Muhammad Slih Al-Munajjid
TRADUIT PAR Lequipe Islamhouse
REVU ET CORRIGE PAR Lequipe Islamhouse
Publi par Le bureau de prche de Rabwah (Riyadh)
www.ISLAMHOUSE.com Lislam la porte de tous !
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2me dition, Juin 2013/ Shacbn 1434
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AU NOM DALLAH, LINFINIMENT
MISERICORDIEUX, LE TRES MISERICORDIEUX
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Introduction
La louange est Allah, le Seigneur des mondes. Et que la prire et
le salut soient sur Muhammad, notre prophte quAllah a envoy avec la
guide et la religion de vrit, afin de la faire triompher sur toutes
les autres religions. [Et jatteste qu] il a transmis le message,
honor sa mission, sest montr loyal envers la communaut, a
vritablement combattu sur [le sentier] dAllah, et nous a laiss sur
la voie claircie : son jour est tel sa nuit, personne nen dvie sans
en prir.
Constatant notre poque que le nombre de personnes entrer en
Islam ne faisait quaugmenter, et que les convois de personnes
bien-guides navaient cesse de se succder, il savrait obligatoire
pour les gens de science de clarifier la guide du prophte () et sa
mthode dans sa manire dappeler Allah, que ce soit de
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manire gnrale ou bien avec les nouveaux entrants en Islam plus
particulirement.
On retrouve dans ce livre une compilation de ce que lon a pu
recenser de la guide du prophte () et de sa manire de se comporter
avec les nouveaux musulmans. Nous esprons des prcheurs et des prchs
quils en tirent profit et que cela constitue un moyen pour eux de
se conforter dans cette religion et de sy affermir.
Nous demandons Allah quIl nous fasse aimer la foi et lembellisse
dans nos curs, quIl nous fasse dtester la mcrance, la perversit et
la dsobissance, et quIl nous fasse parmi les bien-guids.
QuAllah prie et accorde Sa paix notre prophte Muhammad, ainsi qu
tous ses proches et ses compagnons.
Muhammad Slih Al-Munajjid.
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La Sollicitude du Prophte pour que sa communaut
entre en Islam
Lempathie du prophte () pour sa communaut et son aspiration ce
quils entrent en Islam taient dune intensit si marque que son
Seigneur () linterpella un jour par Sa parole :
Il se peut que tu te consumes de chagrin parce quils ne sont pas
croyants !1
Ainsi que par Sa parole :
Tu vas peut-tre te consumer de chagrin parce quils se dtournent
de toi et ne croient pas en ce discours !2 .
1 Sourate Les potes , v. 3. 2 Sourate La caverne , v. 6.
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Signification : [tu vas peut-tre] tabattre et tattrister cause
de ton dsir ardent de les voir [tre guids]1 .
Effectivement ! Combien de fois versa-t-il () des larmes pour
que sa communaut soit guide. cAbdullah Ibn cAmr Ibn Al-cs ()
rapporte quun jour, le prophte () rcita la parole dAllah () au
sujet dIbrhm () :
mon Seigneur, elles (les idoles) ont gar beaucoup de gens.
Quiconque me suit est des miens. Quant celui qui me dsobit...cest
Toi le Pardonneur, le Trs-Misricordieux2 .
Puis il rcita la parole de css3 () :
Si Tu les chties, ils sont Tes serviteurs. Et si Tu leur
pardonnes, cest Toi le Puissant, le Sage4 .
Puis il leva ses mains et dit : mon Dieu, ma communaut ! Ma
communaut ! et se mit pleurer. Ds lors, Allah () ordonna Jibrl5
:
1 Tir de Tafsr Ibn Kathr . 2 Sourate Ibrhm , v. 36. 3 Nom arabe
de Jsus. 4 Sourate La table servie , v. 118. 5 Nom arabe de lange
Gabriel.
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- Jibrl ! Va la rencontre de Muhammad et demande-lui et ton
Seigneur en est plus Savant ce qui le fait pleurer .
Alors Jibrl se rendit lui et le prophte () len informa. Allah
dit ensuite :
- Jibrl ! Rends-toi chez Muhammad et dis-lui : Nous allons te
rjouir par ta communaut, et Nous ne te ferons aucun mal1 .
Et combien de fois les traits de son visage () resplendirent de
joie et de bonheur du fait quun homme venait de dclarer son Islam !
Et comment en serait-il autrement alors quil est celui qui a dit :
Par Celui qui dtient lme de Muhammad, jespre que vous serez la
moiti des gens du Paradis2 .
Il fut notamment rjoui de la conversion Islam de cAdiy Ibn Htim
et de cIkrimah Ibn Ab Jahl () et disait : Tb3 pour quiconque a t
guid
1 Rapport par Muslim. 2 Rapport par Al-Bukhr et Muslim. 3 NdT :
Tb est un arbre du paradis, dont lombre abrite le cavalier pendant
une centaine dannes sans quil en sorte.
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lIslam et dont la vie est faite de sobrit et de contentement1
.
Par ailleurs, Anas Ibn Mlik () rapporte quun jeune homme juif
qui travaillait pour le prophte () tomba malade. Le prophte () vint
alors lui rendre visite. Il sassit proximit de son chevet et lui
dit :
- Embrasse lIslam .
[Le jeune homme] se tourna vers son pre, qui tait auprs de lui
et lui dit :
- Obis Ab Al-Qsim2 ! .
Il embrassa alors lIslam. Le prophte () sortit ensuite de chez
lui et dit : Louange Allah, qui la sauv du feu . Et dans une autre
narration : Louange Allah, qui la sauv du feu grce moi .
Aussi, Huwaytib Ibn Abdil-cUzz raconte : Lorsque le messager
dAllah () entra [vainqueur] la Mecque lanne de la Victoire,
1 Rapport par At-Tirmidh, jug authentique par Al-Hkim, et appuy
dans cet avis par Adh-Dhahab. 2 NdT : Ab Al-Qsim tait lun des
surnoms du messager dAllah ().
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jprouvai une peur intense. Je sortis de chez moi pour dposer ma
famille et les parpiller dans des endroits o ils seraient en scurit
puis je parvins au jardin1 des cAwf. Alors que jtais l-bas, je me
retrouvai nez nez avec Ab Dharr Al-Ghifr. Celui-ci tait autrefois
mon ami intime et lamiti intense est toujours un gage de scurit.
Lorsque je le vis, je pris la fuite mais il minterpella :
- Ab Muhammad ! .
- Je dis : A tes ordres .
- Quas-tu ? Dit-il.
- Jai peur, lui dis-je.
- Il dit : Naie pas peur, tu seras en scurit, sous la protection
dAllah () .
Je revins alors lui et le saluai.
- Il me dit : Retourne ta demeure .
- Je dis : Est-il possible de rentrer chez moi ? Par Allah, je
ne pense pas pouvoir rentrer chez moi sain et sauf sans quon me
trouve et quon me tue, ou bien que lon entre chez moi
1 NdT : tir du terme Hit qui dsigne une palmeraie entoure ou non
par un mur.
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pour me tuer. De plus, jai dispers ma famille divers endroits
.
- Il dit : Regroupe ta famille en un seul endroit et je
taccompagnerai jusqu chez toi .
Cest ce quil fit et scria : Huwaytib est en paix ! Que personne
ne lattaque !
Puis Ab Dharr retourna au messager dAllah () et len informa. Il
dit : Nest-ce pas que tout le monde est en paix ? Hormis ceux dont
jai ordonn quils soient tus1
Puis je fus apais et fis rentrer ma famille dans leurs demeures.
Ensuite, Ab Dharr revint moi et me dit.
- Ab Muhammad, jusqu quand ? Jusquo ? Tu as t prcd toutes les
occasions, et beaucoup de bien ta chapp ! Cependant, beaucoup de
bien reste venir. Rends-toi donc au messager dAllah () et
soumets-toi, tu seras en paix ! En plus, le
1 NdT : le messager dAllah () stonne que Huwaytib ait peur des
musulmans alors quil leur a dj promis la paix tous les habitants de
La Mecque, hormis un nombre infime dentre eux, qui continuent le
combattre.
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messager dAllah () est la meilleure des personnes, la plus
accueillante et la plus indulgente. Son prestige sera un prestige
pour toi, et sa force sera une force pour toi
- Je dis : Je veux partir avec toi et aller sa rencontre
Je my rendis avec lui jusqu parvenir au messager dAllah (), qui
tait Al-Bath accompagn de Ab Bakr et cUmar (). Je pris place ct de
lui et demandai Ab Dharr comment dire si on voulait le saluer.
- Il me dit : Dis : Que la Paix soit sur toi prophte, ainsi que
la misricorde dAllah et Ses bndictions ! .
- Je dis alors ceci.
- Il me rpondit : Et que la Paix soit sur toi, Huwaytib ! .
- Je dis : Jatteste quaucun ne mrite adoration sauf Allah, et
que tu es le messager dAllah .
- Il () dit : Louange Allah, qui ta guid .
Le messager dAllah () fut rjoui de ma conversion. Un jour, il me
demanda de lui prter
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de largent, je lui prtai quarante mille dirhams. Je participai
ensuite aux batailles de Hunayn et dAt-T-if, et il moctroya cent
dromadaires du butin de guerre1 .
Parmi les preuves qui confirment son engouement ce que sa
communaut embrasse lIslam, on retrouve la manire dont son Seigneur
() la dcrit dans Sa parole :
Certes, un messager pris parmi vous, est venu vous, auquel psent
lourd les difficults que vous subissez, plein de sollicitude pour
vous, compatissant et misricordieux envers les croyants2 .
Auquel psent lourd les difficults que vous subissez : ce qui
vous est difficile et pnible lest tout autant pour lui.
Plein de sollicitude pour vous : il aime le bien pour vous et
dploie tous ses efforts pour vous le faire parvenir, il sempresse
ce que vous soyez guids la foi. Et il dteste que le mal vous
atteigne et dploie tous ses efforts pour vous en loigner.
1 Rapport par Al-Hkim dans Al-Mustadrak . 2 Sourate Le repentir
, v. 128.
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Compatissant et misricordieux envers les croyants : dune grande
douceur et misricorde envers eux, plus misricordieux envers eux que
leurs propres parents.
A ce titre, il suppliait Allah () et Limplorait pour quIl guide
les personnes de sa communaut qui avaient manifest des
caractristiques de bont, afin quils entrent en Islam. Ibn cAbbs ()
rapporte que le prophte () a dit :
- mon Dieu, renforce lIslam en guidant Ton serviteur prfr parmi
ces deux personnes : Ab Jahl ou cUmar Ibn Al-Khattb1 .
Ceci fut dans un premier temps, mais il concentra ensuite ses
invocations sur cUmar uniquement. En effet, cAshah, () rapporte que
le messager dAllah () a dit : mon Dieu, renforce lIslam par cUmar
Ibn Al-Khattb uniquement2 . Ceci se produit alors que beaucoup
avaient dsespr que cUmar ne se convertisse, au point mme que lun
dentre eux avait dit : cUmar ne se convertira pas tant que lne dIbn
Al-Khattb ne 1 Rapport par At-Tirmidhi, jug authentique par Ibn
Hibbn. 2 Rapport par Ibn Mjah, jug authentique par Al-Hkim, et
confort par Adh-Dhahab.
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se soit converti1 . Ainsi, linvocation du prophte () envers
cUmar Ibn Al-Khattb () eut un impact dcisif pour le faire entrer en
Islam. En effet, il embrassa lIslam juste aprs les invocations du
prophte () pour lui.
On retrouve galement quil () invoqua pour que la mre dAb
Hurayrah () entre en Islam. Celui-ci rapporte :
Javais pour habitude dinviter ma mre, qui tait polythiste,
lIslam. Un jour, je prchai auprs delle mais elle me fit entendre
des mauvaises paroles propos du messager dAllah (). Je vins alors
au messager dAllah () en pleurant et dis :
- messager dAllah, jappelais ma mre lIslam et elle refusait.
Aujourdhui, alors que je linvitais, elle ma fait entendre des
paroles dsagrables ton sujet. Invoque Allah pour quIl guide la mre
dAb Hurayrah ! .
- Le messager dAllah () dit : mon Dieu, guide la mre dAb
Hurayrah .
1 Rapport par At-Tabarn dans Al-Kabr , le hadith est
authentique.
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Je rentrai alors rjoui de linvocation du prophte dAllah (). En
arrivant chez moi, je voulus ouvrir la porte mais elle tait bloque.
Ma mre entendit mes bruits de pas et me dit : Ne bouge pas, Ab
Hurayrah . Jentendis un bruit dcoulement deau.
Puis elle prit un bain, enfila son haut, sempressa de mettre son
voile et ouvrit enfin la porte.
- Elle dit ensuite : Ab Hurayrah, jatteste quaucun ne mrite
adoration sauf Allah, et que Muhammad est Son serviteur et Son
messager .
- Je retournai au prophte en pleurant de joie et je dis :
messager dAllah, je tannonce la bonne nouvelle quAllah a exauc ton
invocation et a guid la mre dAb Hurayrah .
- Il se mit alors louer Allah et Le glorifier puis dit : Quel
bienfait ! .
- Je dis : messager dAllah, invoque Allah quil fasse que les
croyants nous aiment, ma mre et moi, et quil nous les fasse aimer
.
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- Le messager dAllah () dit : mon Dieu, fais de Ton petit
serviteur1 que voici ainsi que de sa mre des tres aims auprs de Tes
serviteurs croyants, et fais-les tous deux aimer les croyants .
Ainsi, pas un seul des croyants ne fut cr sans quil maime, et
mme sil entend parler de moi sans me voir2 .
On retrouve galement son () invocation pour que la tribu des
Daws soit guide lIslam. Ab Hurayrah () rapporte : At-Tufayl Ibn
cAmr () vint au prophte () en disant :
- Les Daws ont pri en dsobissant et en refusant [lIslam].
Invoque Allah contre eux ! .
Les gens furent alors convaincus quil allait invoquer contre eux
mais il dit plutt : mon Dieu, guide les Daws et amne-les moi3 .
Les invocations du prophte () taient en faveur de ceux dont il
ne craignait pas le mal, et 1 NdT : formule affective qui illustre
la douceur du prophte () envers ses compagnons. 2 Rapport par
Muslim. 3 Rapport par Al-Bukhr.
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envers ceux quil esprait convaincre. Quant ceux dont le mal
stait intensifi, et dont les svices staient multiplis, il invoquait
contre eux, parfois mme dans le qunt1.
1 Se reporter Fath al-Br . NdT : le qunt , qui signifie
obissance, supplication, recueillement , est le fait dinvoquer son
Seigneur en levant les mains et en position debout. Il se pratique
avant o aprs linclinaison lors de la prire du Witr (qui est la
prire impaire qui clture la prire nocturne) ou des prires
obligatoires du matin et du soir en cas dvnement affligeant.
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La guide du prophte dans sa relation avec les
nouveaux convertis
Il leur ordonnait dentrer en Islam avant tout autre acte
Al-Bar () rapporte quun homme dcid combattre [auprs des
musulmans] vint au prophte () et lui dit :
- messager dAllah ! Dois-je combattre ou entrer en Islam ? .
- Il dit : Entre dabord en Islam, puis combats .
Il entra effectivement en Islam puis il combattit et fut tu. Le
messager dAllah () dit alors : Il na uvr que trs peu mais sera
normment rcompens1 .
1 Rapport par Al-Bukhr.
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On en conclut quune rcompense grandiose peut tre obtenue pour
une uvre simple, par la grce et le bienfait dAllah.
Al-Muhallab () a dit : Ce hadith renferme la preuve quAllah
accorde une norme rcompense pour une uvre simple, par pure et
simple gnrosit de Sa part envers Ses serviteurs. Cette personne a
mrit la jouissance ternelle dans le Paradis du fait de sa
conversion lIslam, bien que ses uvres ne fussent pas nombreuses. Et
la raison [pour cela] est que cette personne tait convaincue que
sil vivait longtemps, il serait rest croyant jusqu la fin de sa
vie. Son intention lui a donc t bnfique, et mme si luvre qui a prcd
[sa mort] ntait que de faible quantit1 .
Il les invitait prendre un bain rituel aprs leur conversion
1 Cf. Sharh Sahh Al-Bukhr dIbn Battl.
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Qays Ibn csim rapporte que lorsquil se convertit, le prophte ()
lui ordonna de prendre un bain avec de leau et du jujubier1 .
Ab Hurayrah () rapporte que lorsque Thummah Ibn Uthl se
convertit, le messager dAllah () dit : Emmenez-le au jardin des Ban
Untel et dites-lui de prendre un bain2 .
At-Tirmidh () a dit : Ce qui est prconis par les gens de science
est quil est conseill lhomme, lorsquil se convertit, de prendre un
bain et de laver ses vtements3 .
Il leur annonait la bonne nouvelle du pardon de leurs pchs
Ibn Shimsah Al-Mahr rapporte : Nous tions au chevet de cAmr Ibn
Al-cs (), quelques temps avant sa mort. Il se mit pleurer
longuement et fixer son regard vers le mur. 1 Rapport par
At-Tirmidh, qui la considr comme bon. 2 Rapport par Ahmad, considr
comme bon par Al-Albn. 3 Cf. Sunan At-Tirmidh .
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- mon pre ! Le messager dAllah () ne ta-t-il pas annonc la bonne
nouvelle de ceci ? Ne ta-t-il pas annonc la bonne nouvelle de cela
? Lui dit son fils.
Il tourna son regard face lui et rpondit :
- Certes la meilleure chose prparer [pour lavenir] est
lattestation quil ny a personne digne dadoration autre quAllah, et
que Muhammad est le messager dAllah. Jai connu trois diffrents tats
:
Je me revois [ un temps] o il ny avait pas de personne plus
haineuse que moi envers le messager dAllah (). Je ne souhaitais pas
une chose plus ardemment que de trouver un moyen de le tuer. Si
jtais mort dans cet tat, jaurais certainement t parmi les gens de
lEnfer.
Puis, lorsquAllah a mis lIslam dans mon cur, je me rendis au
prophte () et lui dis :
- Tends ta main que je te fasse allgeance ! Il tendit sa main
puis je repliai la mienne.
- Il dit : Quas-tu, cAmr ? .
- Je dis : Je veux mettre une condition .
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- Il dit : Laquelle ? .
- Je dis : Quil me soit pardonn .
- Il dit : Mais ne sais-tu pas que lIslam efface tout ce qui le
prcde, que lmigration efface tout ce qui la prcde, et que le
plerinage efface tout ce qui le prcde ? .
[A ce moment], il nexistait personne que jaimais plus que le
messager dAllah (), et personne de plus magnifique mes yeux. Je
nosais mme pas le contempler un temps suffisant tellement je le
prenais en rvrence. Et si on mavait demand de le dcrire, je naurais
pas pu, car je nosais pas assouvir mon envie de lobserver. Et si
jtais mort dans cet tat, jaurais espr tre parmi les gens du
Paradis.
Puis nous avons fait des choses pour lesquelles je ne sais pas o
jen suis. Ainsi, lorsque je meurs, quaucune pleureuse ne soit l,
[et quon nallume aucun] feu. Et lorsque vous menterrerez, jetez
bien de la terre sur moi. Puis, restez auprs de ma tombe comme le
temps que lon met pour sacrifier une chamelle et dcouper sa viande,
afin que je me ressource de votre prsence et que je vois avec
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quoi je vais retourner aux messagers de mon Seigneur1 .
Il leur ordonnait dapprendre lIslam et de se dbarrasser des
souillures de la Jhiliyah2
Ab Mlik Al-Ashjac rapporte daprs son pre : Lorsquun homme se
convertissait, le prophte () lui apprenait la prire, puis lui
disait dinvoquer par ces paroles : mon Dieu pardonne-moi, fais-moi
misricorde, guide-moi, prserve-moi et procure-moi3 .
cUthaym Ibn Kulayb rapporte daprs son pre, qui rapporte lui-mme
de son pre, quil vint un jour au prophte () et lui dit :
- Je me suis converti .
1 Rapport par Muslim. 2 NdT: Jhiliyah dsigne la priode
antislamique. Sa racine est issue du terme arabe jahl qui signifie
ignorance . 3 Rapport par Muslim.
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- Le prophte () lui dit alors : Dbarrasse-toi des cheveux de
mcrance et fais-toi circoncire1 .
Dbarrasse-toi des cheveux de mcrance : ce qui est vis ici nest
pas que toute personne qui se convertit soit oblige de se raser la
tte, puisquil nest pas obligatoire de le faire, contrairement au
bain rituel. Aussi, le fait dassocier les cheveux la notion de
mcrance indique [quil nest obligatoire] de raser les cheveux que
lorsquils constituent un signe distinctif des mcrants et ceux-ci
peuvent diverger selon les circonstances et marquent une diffrence
visible entre la mcrance et lIslam. Ainsi, le prophte () a ordonn
au grand-pre de cUthaym et ceux qui laccompagnaient de raser leur
chevelure, qui tait de cette nature. Et Allah est plus Savant2
Fais-toi circoncire : ceci est une preuve que la circoncision
est obligatoire pour quiconque se convertit, et que cela est un
signe [distinctif] de lIslam.
1 Rapport par Ab Dwd, jug authentique par Al-Albn. 2 Tir de cAwn
al-Macbd (NdT : lune des plus illustres explications des Sunans dAb
Dwd, dont lauteur est Shamsulhaqq Al-cAzhm-bd).
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Il envoyait des personnes pour leur enseigner lIslam
Anas () rapporte que [les tribus] de Ricl, Dhakwn, cUsayiah et
Ban Lihyn vinrent au prophte () en dclarant stre convertis. Ils lui
demandrent des renforts contre leur propre peuple. Le prophte ()
leur accorda en renfort soixante-dix hommes parmi les Ansrs. Puis
Anas () dit : Nous les surnommions Les rcitateurs : ils coupaient
le bois de jour et priaient la nuit1 .
Al-Muhallab () a dit : On retrouve dans ce rcit que le prophte
() avait pour habitude denvoyer des hommes qui se trouvaient avec
lui pour renforcer les brches quil avait conquises. Ensuite, les
califes et imams aprs lui perpturent cette tradition2 .
1 Rapport par Al-Bukhr et Muslim. 2 Cf. Sharh Sahih Al-Bukhr
dIbn Battl.
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Il leur ordonnait de se dbarrasser de ce qui est contraire la
religion
Ibn cUmar () rapporte que Ghayln Ibn Salamah Ath-Thaqaf se
convertit alors quil avait dix pouses avant lIslm et quelles se
convertirent avec lui. Le prophte () lui dit : Choisis-en quatre
parmi elles . [Puis,] lors du califat de cUmar (), il divora de
[toutes] ses femmes et partagea son argent entre ses enfants1.
Lorsque la nouvelle parvint cUmar (), il dit : Je pense que Satan,
dans ce quil a saisi au vol [comme information], a entendu parler
de ta mort et a insuffl cela dans ton cur. Et il se peut quil ne te
reste que peu de temps [ vivre]. Je jure par Allah que tu vas
certainement reprendre tes pouses et reprendre ton argent ou bien
je [les] ferai hriter de toi, et jordonnerai que lon jette des
cailloux sur ta tombe, comme pour la tombe dAb Righl2 .
1 NdT : Comme pour dshriter ses pouses. 2 Rapport par Ahmad, jug
authentique par Al-Albn.
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Jabir () rapporte : Lorsque le messager dAllah () passa proximit
dAl-Hijr, il dit :
- Ne demandez pas de miracles ! Le peuple de Slih les a certes
demands. Ceux-ci venaient de cette valle et repartait vers cette
valle. Puis, ils dfirent le commandement de leur Seigneur et la
turent (la chamelle). Elle buvait leur eau un jour et ils buvaient
son lait lautre jour mais ils la turent. Cest alors que le Cri les
saisit. Allah () teignit quiconque dentre eux se trouvait sous le
ciel, hormis un homme qui se trouvait dans la terre Sacre dAllah
.
- Ils dirent : Qui est-il, messager dAllah ? .
- Il dit : Cest Ab Righl. Lorsquil sortit de la Terre Sacre, il
fut atteint par ce qui avait atteint son peuple1 .
Adh-Dhahhk Ibn Fayrz rapporte que son pre a dit :
1 Rapport par Ahmad, jug authentique par Al-Hkim, et confort par
Adh-Dhahab. NdT : ce hadith a t rapport par lauteur pour expliquer
qui tait Ab Righl, cit dans le premier hadith.
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- messager dAllah, je me suis converti alors que je suis mari
avec deux surs .
- Il dit : Divorce de celle dentre elles que tu souhaites1 .
1 Rapport par Ab Dwd, jug authentique par Al-Albn.
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Il demandait aux personnes dont la situation lexigeait de
dissimuler leur conversion lIslam
cAmr Ibn cAbasah As-Sulam () rapporte : En temps de Jhiliyah,
jtais convaincu que les gens se trouvaient dans lgarement et quils
ntaient sur rien [de vrai] tant quils adoraient les idoles.
Jentendis parler dun homme qui se trouvait La Mecque et qui
informait les gens [au sujet de leur religion]. Jenfourchai alors
ma monture et me rendis lui. Voici que le messager dAllah () se
cachait, de peur que son peuple ne le pourchasse. Je me fis discret
jusqu' mintroduire auprs de lui La Mecque.
- Qui es-tu ? Lui dis-je.
- Il me dit : Je suis un prophte .
- Je dis : Quest-ce quun prophte ?
- Il dit : Allah ma envoy .
- Je dis : Et avec quoi ta-t-Il envoy ?
- Il dit : Il ma envoy pour entretenir les liens de parent, pour
dtruire les idoles, et pour quon adore Allah sans Lui associer quoi
que ce soit .
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- Je dis : Qui te suit dans cela ?
- Il dit : Un homme libre et un esclave . Il y avait cette poque
avec lui Ab Bakr et Bill, qui avaient cru en lui.
- Je veux te suivre Lui dis-je.
- Il dit : Tu ne pourras faire cela ds aujourdhui. Ne vois tu
pas mon tat vis--vis des gens ? Repars plutt vers tes proches et
lorsque tu entendras que jai triomph, reviens moi .
Je retournai donc mes proches. Pendant ce temps, le messager
dAllah () arriva Mdine. De mon ct, je minformais rgulirement et
demandais aux gens quand est-ce quil arriverait. [Tout cela dura]
jusquau jour o un groupe de personnes parmi les gens de Yathrib1
vint moi [pour minformer de sa venue]. Jinterrogeai : Qua fait
cette personne qui est arrive Mdine ? . Ils dirent : Les gens se
prcipitent sa rencontre. Son peuple a voulu le tuer mais ils nont
pas pu .
1 NdT : Yathrib tait lancien nom donn Mdine avant lmigration du
prophte ().
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Cest alors que je me rendis alors Mdine et parvint lui. Je lui
dis :
- messager dAllah, me reconnais-tu ?
- Il dit : Oui, tu es celui qui est venu ma rencontre La Mecque
.
- Je dis : Tout fait puis je poursuivis : prophte dAllah,
informe-moi de ce quAllah ta enseign et que jignore. Informe-moi au
sujet de la prire !
- Il dit : Effectue la prire de laube puis ne prie plus jusqu ce
que le soleil soit compltement lev car en fait, lorsquil se lve, il
le fait entre les cornes dun dmon (shaytn) et cest galement ce
moment que les mcrants se prosternent pour lui. Puis tu peux prier,
car la prire [ ce moment] dispose de tmoins qui sont prsents,
jusqu' ce que lombre de la lance soit son minimum. Ensuite ne prie
plus car cest ce moment que lenfer est allum. Ensuite, lorsque
lombre commence slargir, tu peux prier car la prire dispose de
tmoins qui sont prsents, jusqu ce que tu pries le cAsr. Ensuite, ne
prie plus jusqu' ce que le soleil soit couch, car il se couche
entre les cornes dun dmon et cest
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ce moment que les mcrants se prosternent pour lui .
- Jajoutai : prophte dAllah, et les ablutions ? Peux-tu men
informer ?
- Il dit : Pas un seul dentre vous se met faire les ablutions en
faisant frtiller leau dans sa bouche puis en inspirant de leau par
ses narines puis en lexpirant sans que se dversent les pchs de son
visage, de sa bouche et de son nez. Puis, [pas un seul dentre vous]
ne lave son visage comme Allah le lui a ordonn sans que se
dversent, avec leau, les pchs de son visage, par les extrmits de sa
barbe. Puis, [pas un seul dentre vous] ne lave ses bras jusquaux
coudes, sans que se dversent, avec leau, les pchs de ses bras, par
le bout de ses doigts. Puis, [pas un seul dentre vous] ne passe les
mains mouilles sur sa tte sans que se dversent, avec leau, les pchs
de sa tte, par les pointes de ses cheveux. Puis, [pas un seul
dentre vous] ne lave ses pieds jusquaux chevilles, sans que se
dversent, avec leau, les pchs de ses pieds, par le bout de ses
orteils. Puis, [pas un seul dentre vous] ne se met prier, en louant
Allah, Le glorifiant et Le
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magnifiant par ce dont Il est digne, et en vouant compltement
son cur Allah, sans quil sloigne de ses pchs comme le jour o sa mre
la mis au monde1 .
Lordre du prophte () qui stipulait de dissimuler leur conversion
tait une incitation, il ne les contraignait pas le faire. [On
retrouve la preuve de cela dans le rcit dAb Dharr ()] qui rapporte
:
Jtais un homme parmi [la tribu] des Ghifrs, lorsquon nous
informa quun homme tait apparu La Mecque et prtendait tre prophte.
Je dis alors mon frre : Pars la rencontre de cet homme, parle-lui
et reviens men informer .
Il partit, alla sa rencontre puis revint.
- Je lui dis : Quas-tu [ me dire] ?
- Il dit : Par Allah, jai vu une personne qui incite au bien et
interdit le mal .
- Je lui dis : Tu ne mas apport suffisamment dinformations .
1 Rapport par Muslim.
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Je pris une besace et un bton, et men allai la direction de La
Mecque. [Arriv La Mecque], je feignais de ne rien savoir de lui et
ne souhaitais interroger personne son sujet. Aussi, je me
nourrissais de leau de Zamzam et demeurais dans la Mosque. Cest
alors que cAl () vint ma rencontre et me dit :
- Vous semblez tre tranger ?
- Je dis : Oui
- Il me dit : Viens chez moi .
Je partis avec lui, sans quil minterroge sur quoi que ce soit,
ni que je linforme. Le lendemain matin, je me rendis la mosque sans
interroger personne ce sujet, et sans que personne minforme de quoi
que ce soit son sujet.
- cAl revint moi et dit : Nest-ce pas le moment pour vous de
nous informer au sujet de votre origine ?
- Je dis : Non
- Il me dit : Viens avec moi
Je partis avec lui, sans quil minterroge sur quoi que ce soit,
ni que je linforme. [Ceci dura]
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jusquau troisime jour. cAl revint une nouvelle fois puis demeura
auprs de moi et dit :
- Vas-tu finir par minformer ton sujet et me dire ce qui ta fait
venir sur cette terre ?
- Je dis : Si tu gardes cela secret, je ten informe .
- Il dit : Je le ferai assurment .
- Je lui dis : On nous a inform quun homme tait apparu ici [ La
Mecque] et prtendait tre un prophte. Jai envoy mon frre pour quil
lui parle, mais il est revenu sans me fournir dinformations
suffisantes. Je veux le rencontrer .
- Il dit : Tu as sans aucun doute t orient [vers la bonne
personne] ! Cest la vrit, et il est le messager dAllah (). Demain
matin, suis-moi et entre par le mme endroit que moi. Si je
rencontre une personne que je crains pour toi, je me mettrai contre
le mur et ferai semblant de remettre ma sandale. Quant toi, tu
continueras ton chemin .
Il prit son chemin et je le suivis jusqu ce quil entre et que je
le suive chez le prophte ().
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- [Une fois arriv,] je lui dis : Expose-moi lIslam . Il
mexpliqua lIslam et je me convertis immdiatement.
- Il dit alors : Ab Dharr, camoufle cette affaire et retourne ta
terre. Lorsque la nouvelle te parviendra que jai triomph, reviens
.
- Je dis alors : [Non,] par Celui qui ta envoy avec la vrit, je
le crierai sur tous les toits !1 .
Il (Ab Dharr) se rendit la Mosque, alors que les Quraysh sy
trouvaient et dit : assemble de Quraysh ! Jatteste quaucun ne mrite
adoration sauf Allah, et que Muhammad est Son serviteur et Son
messager . Ils dirent : Allez cet apostat ! . Ils sapprochrent et
je fus battu mort mais Al-cAbbs vint et me couvrit. Puis il leur
fit face et leur dit : Malheur vous ! Allez-vous tuer un homme des
Ghifrs, alors quils se trouvent sur votre voie commerciale et votre
chemin ? . Ils me relchrent alors. Le lendemain matin, je revins et
dis la mme chose que la veille. Ils dirent nouveau : Allez cet
apostat ! et il fut fait de moi la mme chose que la veille, mais
Al-cAbbs
1 Littralement : entre leurs dos .
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revint et me tomba dessus, puis il dit la mme chose que ce quil
avait dit la veille1 .
Il ne manifestait aucun laxisme vis--vis du Tawhd2
Lorsque la dlgation de la tribu des Thaqf rendit visite au
messager dAllah () Mdine, il y avait parmi eux Kinnah Ibn cAbdiyll
qui tait leur chef ce jour. Il y avait galement cUthmn Ibn Ab Al-cs
Ibn Bishr. Ils taient la plus petite des dlgations. Ils taient
venus demander la paix et leur allocation (budget), aprs avoir
constat que La Mecque avait t conquise et que la majorit des Arabes
stait convertie. Les membres de la dlgation se succdrent ainsi
auprs du
1 Rapport par Al-Bukhr. 2 NdT : Tawhd : dsigne lunicit du culte
dAllah. Bien que le messager dAllah () se montrait indulgent et
permissif envers les nouveaux convertis, il ne tolrait en aucun cas
que ceux-ci ne continuent attribuer une part de culte pour
quiconque autre quAllah.
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- 39 -
messager dAllah () alors quil les invitait lIslam.
- cAbduyll dit : Vas-tu nous attribuer notre allocation
(budget), afin que lon retourne nos familles et notre peuple ?
.
- Le messager dAllah () dit : Oui, si vous acceptez lIslam, je
vous accorderai votre allocation. [Et si vous le refusez], alors
point dallocation ni de trait de paix entre vous et moi .
- cAbduyll dit : Quel est ton avis propos de la fornication ?
Nous sommes un peuple qui migre souvent, nous avons besoin de cela.
Et personne dentre nous ne pourra supporter le clibat en priode de
voyage.
- Il dit : Cela fait partie des actes quAllah a interdits aux
musulmans. Allah () dit : Et napprochez pas la fornication. En
vrit, cest une turpitude et quel mauvais chemin !1
- Il dit : [Que] dis-tu propos de lusure ?
- Il dit : Lusure est proscrite .
1 Sourate Le voyage nocturne , v. 32.
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- Il dit : Mais tous nos biens sont issus de lusure !
- Il dit : Vous pouvez gardez vos capitaux1. Allah () dit : les
croyants ! Craignez Allah et renoncez au reliquat de lintrt
usuraire, si vous tes croyants2
- Il dit : Et le vin ? Cest le jus de nos vignes. On ne peut pas
sen passer
- Il dit : Allah la certes proscrit ! . Puis il () rcita : les
croyants ! Le vin, les jeux de hasard, les pierres dresses, les
flches de divination ne sont quabominations issues de luvre du
diable. cartez vous-en afin que vous russissiez3 .
Puis ils se replirent et sisolrent entre eux. cAbduyll leur dit
:
- Malheur vous ! Allons-nous repartir notre peuple et leur
annoncer linterdiction des ces trois choses ? Par Allah, les Thaqf
ne
1 NdT : cest--dire largent que vous possdiez avant dacqurir des
intrts usuriers. 2 Sourate La vache , v. 278. 3 Sourate La table
servie , v. 90.
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pourront jamais patienter sans le vin ni la fornication !
- Sufyn Ibn cAbdillah dit : toi [tais-toi] ! Si Allah leur veut
du bien, ils patienteront. Ces gens-l, qui sont avec lui
maintenant1, taient dans une situation similaire mais ils ont tout
de mme patient et dlaiss ce sur quoi ils taient. De plus, nous
sommes terroriss par cet homme qui a pitin la terre de sa
suprmatie, et ne sommes que dans un [petit] retranchement sur un
coin de terre. Quant lIslam, il se rpand autour de nous. Par Allah
! Sil encercle notre base ne serait-ce quun mois, nous mourrons de
faim. Je ne vois pas dautre voie que lIslam, et je redoute un jour
similaire celui de [la conqute de] La Mecque .
Le messager dAllah () leur faisait parvenir de la nourriture et
ils nen mangeaient point tant quil () nen avait pas mang. Cela dura
jusqu ce quils se convertissent lIslam. Ils dirent un jour :
- Quel est ton avis sur Ar-Rabah2 ? 1 Les compagnons du prophte
(). 2 NdT : Ar-Rabah tait une des statues quils adoraient avant
leur conversion.
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- Il () dit : Quelle soit dtruite .
- Ils dirent : Impossible ! Si Ar-Rabah sait que nous projetons
de la dtruire, elle tuera nos familles !
- cUmar Ibn Al-Khattb () dit : Malheur toi, Abduyll ! Ar-Rabah
nest quune pierre. Elle ne distingue mme pas ceux qui ladorent de
ceux qui ne ladorent pas !
- Abduyll dit : Nous ne nous sommes pas adresss toi, cUmar !
Ils finirent par se soumettre et le trait de paix fut tabli
entre eux. Une fois cela termin, ils vinrent parler au prophte ()
pour quil leur laisse Ar-Rabah pendant trois ans sans la dtruire,
ce quil refusa. Puis, ils demandrent pour deux ans, ce quil refusa.
Puis, ils demandrent pour un an, ce quil refusa. Puis, pour un mois
seulement, mais il refusa de leur accorder quelque priode que ce
soit.
Ils ne voulaient dlaisser Ar-Rabah que par peur des reprsailles
de leurs faibles desprit, de leurs femmes et leurs enfants et ils
navaient pas envie deffrayer leur peuple en leur annonant sa
destruction. Ils demandrent alors au prophte de
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- 43 -
les pargner davoir la dtruire deux-mmes. Le messager dAllah dit
: Je vous enverrai quelquun qui vous pargnera davoir la dtruire ,
et ils saccordrent l-dessus par crit.
Puis, ils lui demandrent la permission denvoyer en premier leurs
messagers leur peuple. Ensuite, lorsquils retournrent leur peuple,
ils les rencontrrent et leur demandrent : Que sest-il pass ? . Ils
firent semblant dtre tristes en disant quils revenaient de chez une
personne dure et tyrannique qui avait triomph par lpe et qui
jugeait comme il le voulait, qui avait enivr les Arabes, avait
interdit lusure, la fornication et le vin et avait ordonn de
dtruire Ar-Rabah. Les Thaqf rechignrent cela et dirent : Nous
nobirons jamais cela et dirent : Prparez-vous combattre et apprtez
les armes . Ils persistrent dans cet tat pendant deux ou trois
jours puis Allah jeta leffroi dans leurs curs. Ils revinrent alors
sur leur dcision et dirent :
- Retournez eux (les musulmans), mettez-vous daccord avec lui
l-dessus et signez un trait de paix .
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- 44 -
- Ils dirent : [En ralit], cest ce que nous avons dj fait et
nous avons trouv quil tait le plus pieux des hommes, le plus loyal,
le plus misricordieux, le plus vridique. De plus, notre voyage lui
nous a t bni et nous avons reu un surplus dans ce quil nous a
accord comme allocation .
- Ils dirent : Mais pourquoi nous avez-vous cach cela depuis le
dbut ?
- Ils dirent : Nous voulions quAllah enlve de vos curs le
souffle du Satan .
Puis ils se convertirent et demeurrent un certain temps jusqu ce
que le messager dAllah () vienne leur rendre visite. Il dsigna
Khlid Ibn Al-Wald pour les diriger. Al-Mughrah Ibn Shucbah tait
galement avec eux.
[A ce moment-l], les Thaqf sortirent tous et se mirent les
entourer. Tous taient prsents : leurs hommes, leurs femmes et leurs
enfants ; et mme leurs jeunes adolescentes sortirent de leurs
loges. La plupart dentre eux ne pensaient pas quils pouvaient tre
vaincus [par les musulmans], ils taient srs de pouvoir se
dfendre.
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Al-Mughrah Ibn Shucbah se leva, saisit la pioche et dit ses
compres : Je vais vous montrer lidiotie des Thaqf !1 . Il prit la
pioche mais il fut dsquilibr et essaya de se rattraper en courant.
Les Thaqf sexclamrent tous dun mme cri et dirent joyeusement :
Allah a loign Al-Mughrah, et Ar-Rabah la vaincu !
Puis Al-Mughrah dit ses compagnons : Que celui dentre vous qui
le souhaite se rapproche . Il sadressa aux Thaqf en leur disant :
peuple des Thaqf ! Les Arabes avaient pour habitude de dire quil
nexiste pas de tribu plus intelligente que les Thaqf. [Mais je
constate] quil ny a pas de tribu plus idiote que la votre ! Malheur
vous, que valent donc Al-Lt et Al-cUzz ? Et que vaut Ar-Rabah ? Des
pierres comme celles-ci, qui ne sont mme pas au courant de qui les
adore ou non.
Il frappa la porte [dAr-Rabah] et la dtruisit, puis il se mit au
dessus de sa face, et ses compagnons en firent de mme. Ils ne
cessrent de la dmolir pierre par pierre jusqu laplatir
totalement.
1 NdT : littralement : Je vais vous faire rire des Thaqf .
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Le gardien dAr-Rabah dit : Attendez quil dtruise ses fondations,
[vous verrez] que celles-ci vont se mettre en colre et lensevelir
sous la terre .
LorsquAl-Mughrah entendit cela, il dit Khlid [Ibn Al-Wald] :
Laisse-moi creuser [pour dtruire] ses fondations .
Ainsi, ils creusrent jusqu extraire sa terre, son eau et ses
fondements.
Les Thaqf demeurrent abasourdis ce moment, puis ils repartirent
au messager dAllah () qui leur alloua leur budget ce jour-l.
Ils lourent Allah () pour avoir renforc Sa religion et avoir
secouru Son messager1.
Il les ralliait en leur donnant des biens et en se comportant de
manire bienfaisante avec eux
1 Cf. As-Srah An-Nabawiyah dIbn Kathr et Zd Al-Macd dIbn
Al-Qayyim.
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Il () avait pour habitude de fdrer ceux qui venaient de se
convertir par loctroi de bien ou par des manifestations de bont,
afin que cela les pousse saffermir sur lIslam.
Anas () dit : On na jamais demand une chose au messager dAllah
() en change de lIslam sans quil ne la donne. [Un jour], un homme
vint lui, il lui octroya un troupeau de moutons qui couvrait
lespace entre deux montagnes. Celui-ci repartit et dit son peuple
:
mon peuple, convertissez-vous ! Car Muhammad octroie comme
quelquun qui ne craint jamais le manque1
De fait, le prophte () tait la plus gnreuse des cratures, et il
donnait si gnreusement quil ne craignait aucunement la pauvret
.
Anas () dit galement : Il y avait des personnes qui ne se
convertissaient quen recherchant que la vie dici-bas. Mais
lorsquils se convertissaient, [peu de temps scoulait] avant que
lIslam ne leur soit plus apprciable que la vie dici-bas et tout ce
quelle contient2 1 Rapport par Muslim. 2 Rapport par Muslim.
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Signification : initialement, ils affichaient leur conversion
pour obtenir le bien dici-bas et non par une intention honnte qui
provenait du cur. Puis, grce aux bndictions du prophte () et la
lumire de lIslam, peu de temps se passait jusqu ce que leurs
poitrines souvrent la vritable foi et quelle assige leur curs. A ce
moment-l, lIslam leur devenait plus apprciable que la vie dici-bas
et tout ce quelle pouvait contenir1.
Par ailleurs, il donnait ceux qui demeuraient hsitants ou
manifestaient une faiblesse dans leur foi, comme la rapport Anas ()
: Il () a dit : Joctroie aux Quraysh pour les rallier, car ils nont
quitt la Jhiliyah que rcemment2 .
Il sempressait de satisfaire leurs besoins
Il accordait de limportance aux proccupations des jeunes
convertis, il sempressait de combler
1 Cf. Lexplication de Sahh Muslim . 2 Rapport par Al-Bukhr et
Muslim.
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leurs besoins et veillait au soin des malades parmi eux.
Ab Qilbah rapporte daprs Anas () quun groupe de huit personnes
de la tribu des cUkl ou cUraynah vinrent la rencontre du messager
dAllah () pour lui faire lallgeance de lIslam. Ils ne se sentirent
pas bien Mdine car ils avaient des difficults supporter
lenvironnement et leurs organismes taient atteints de maladie. Ils
se plaignirent de cela auprs du messager dAllah () qui leur rpondit
:
- Et si vous partiez avec notre berger et ses dromadaires afin
de boire de leur lait et de leur urine ?
- Ils dirent : Oui .
Puis ils partirent, burent de leur urine et de leur lait et
furent effectivement guris. Ensuite ils turent le berger et
semparrent des dromadaires.
Ceci parvint aux oreilles du messager dAllah (), qui envoya des
personnes leur recherche et ils furent capturs.
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- 50 -
Ils furent amens, on coupa leurs mains et leurs jambes, on creva
leurs yeux et ils furent abandonns en plein soleil jusqu en mourir1
.
Ce qui nous importe dans ce hadith est sa parole : Et si vous
partiez avec notre berger et ses dromadaires afin de boire de leur
lait et de leur urine ?
Il les invitait de manire progressive2 lIslam
Il arrivait parfois quil accepte de certaines personnes quelles
dlaissent une obligation, lorsquil en jugeait le bnfice, afin de sy
prendre par tapes dans son invitation lIslam3. En effet, il 1
Rapport par Al-Bukhr et Muslim, cette narration est celle de
Muslim. 2 Lgre modification du sens du titre par le traducteur. 3
NdT : il est question ici pour celui qui invite lIslam daccepter du
futur musulman des conditions qui ne sont pas conformes lIslam
avant quil se convertisse dans lespoir quaprs sa conversion, il
soit naturellement amen se soumettre totalement. Mais il nest pas
question daccepter du musulman initi quil dlaisse des obligations
voire des
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- 51 -
se pouvait quil se montre conciliant et accepte dune personne
quelle dlaisse certains devoirs de lIslam afin quelle se
convertisse. Ensuite, lorsque ceux-ci entraient en Islam, ils
finissaient par [se soumettre] de bon gr et appliquer leurs devoirs
et leurs obligations dans leur totalit1.
Wahb rapporte : Jai interrog Jbir () au sujet des Thaqf
lorsquils ont fait allgeance [au prophte ()].
- Il dit : Ils ont mis comme condition de ne pas avoir donner
daumne et de ne pas devoir combattre puis il dit avoir entendu le
prophte () dire :
- Ils donneront des aumnes et combattront une fois quils se
seront convertis2 .
Anas rapporte par ailleurs que le messager dAllah () dit un
homme :
- Convertis-toi .
- Celui-ci dit : Jai de la rpulsion pour cela
piliers de lIslam dans le but de lui faire plaisir, sous prtexte
de vouloir lui rendre les choses faciles . 1 Cf. Fath Al-Br dIbn
Rajab. 2 Rapport par Ab Dwd, jug authentique par Al-Albn.
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- Il dit : Convertis-toi, mme si tu prouves de la rpulsion1
.
Nasr Ibn csim rapporte quun des siens est venu un jour au
prophte () pour se convertir en mettant comme condition de ne prier
que deux fois [par jour], ce que le prophte accepta2.
Ainsi, le prophte () accepta de ces personnes quils dlaissent
certaines obligations dans le but de les inviter lIslam de manire
progressive, et pour rallier leurs curs. En effet, il se peut que
certains mcrants ne comprennent pas vritablement la religion
islamique ou quelle leur paraisse insurmontable. Il sagit l
daccepter dans un premier temps leur conversion afin de les
stimuler [ suivre lIslam], et ensuite de les orienter, de les
conseiller et de leur ordonner de mettre en pratique le reste des
obligations qui leur incombent ; tout ceci en esprant que lorsquils
entreront en Islam et que la foi sancrera dans leurs curs, ils
finiront par mettre en pratique le reste de la lgislation. Ceci est
illustr par la parole du prophte () au sujet de la dlgation des
Thaqf :
1 Rapport par Ahmad, jug authentique par Al-Albn. 2 Rapport par
Ahmad, jug authentique par Al-Albn.
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Ils donneront des aumnes et combattront une fois quils se seront
convertis .
A ce titre, Majd-ud-Dn Ibn Taymiyah1 () a intitul lun des
chapitres qui comporte ces hadiths : Chapitre : la validit de la
conversion lIslam lorsque la condition mise est invalide .
Ash-Shawkn () a dit : Ces hadiths constituent une preuve quil
est autoris daccepter lallgeance dun mcrant ainsi que sa conversion
lIslam, et mme sil met pour cela une condition invalide. Ils
comportent galement la preuve que la conversion lIslam dune
personne qui prouve de la rpulsion est valide2 .
En fait, le bnfice escompt par le fait quil se convertisse avec
un manque que lon espre tre combl [plus tard] est prfrable au fait
quil demeure dans la mcrance pure.
Al-Hfizh Ibn Rajab () a dit : Ce qui est connu de tous, cest que
le prophte () acceptait 1 NdT : Majd-ud-Dn Ibn Taymiyah tait un
grand savant parmi les adeptes de lcole hanbalite. Il tait le
grand-pre de lillustre imam Taqiyud-Dn Ibn Taymiyah, plus connu
sous le nom de Sheikh Al-Islm. QuAllah leur fasse misricorde. 2 Cf.
Nayl Al-Awtr .
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les deux seules attestations de ceux qui venaient lui pour
entrer en Islam. Par ce biais unique, il rendait leur sang sacr et
les considrait comme musulmans. Et il ntait pas de son habitude de
poser comme condition pour les personnes qui venaient le voir pour
se convertir dtre assidu la prire ou la Zakt. Au contraire, il est
rapport de sa part quil a accept la conversion lIslam dun groupe
qui a mis comme condition de ne pas sacquitter de la Zakt. Aussi,
limam Ahmad a considr ces hadiths en disant : La conversion lIslam
est valide mme si la condition mise est invalide. Ensuite on doit
leur imposer dadopter toutes les obligations religieuses 1
[Il est judicieux de remarquer que] tout ce qui a t cit [dans ce
chapitre] ne concerne que le mcrant qui souhaite se convertir. En
revanche, si un musulman venait nous en disant quil se contentera
de deux prires par jour, prenant ces hadiths pour prtexte, cela ne
serait accept en aucun cas.
Il arrivait galement que pour certains, il naccepte pas
dallgement car il connaissait bien
1 Cf. Jmic Al-cUlm wal-Hikam .
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- 55 -
leur dtermination [ entrer en Islam]. Ibn Al-Khassiyah rapporte
: Je vins au prophte () pour lui prter allgeance. Il mit comme
condition que jatteste quil ny a aucun digne dadoration autre
quAllah et que Muhammad est Son serviteur et Son messager, que
jaccomplisse la Salt et que je macquitte de la Zakt, que
jaccomplisse le plerinage qui incombe tout musulman [NdT : une fois
dans la vie], que je jene le mois de Ramadan et que je combatte sur
le sentier dAllah.
Je dis alors :
- messager dAllah, en ce qui concerne ces deux actes : le combat
et laumne, par Allah je suis incapable de les accomplir. Ils mont
prvenu que quiconque tourne le dos [ lennemi lors du combat]
encourra la colre dAllah. Or, jai peur, si le combat a lieu, que
mon me soit prise de panique et que je me mette craindre la mort.
Quant laumne, par Allah je ne possde que des petits ovins et une
demi-douzaine de dromadaires, qui servent de moyen de transport et
de locomotion pour ma famille .
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- 56 -
- Le messager dAllah () resserra son poing puis agita sa main et
dit : Alors point de combat ni daumne ? Pour quelle raison
entrerais-tu au Paradis alors ?
- Je dis : messager dAllah, je te fais allgeance . Ainsi je lui
fis le pacte daccepter toutes ces conditions1.
Ibn Al-Athr () a dit : Dans le hadith de Bashr Ibn Al-Khassiyah,
lorsquil () la inform des obligations de lIslam, il ne la pas charg
des mmes obligations quavec les Thaqf. Ce qui est le plus
vraisemblable est quil a fait preuve dintransigeance [avec lui] car
il savait bien quil allait accepter ces conditions, tandis que les
Thaqf ntaient pas prts les accepter ce moment. De plus, il tait un
individu seul alors que les Thaqf taient tout un groupe. Il voulait
dont les rallier et les guider pas--pas2 .
1 Rapport par Ahmad. 2 Cf. An-Nihyah f Gharb al-Athar .
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- 57 -
Il leur annonait quils bnficieraient de la rcompense des uvres
bienfaisantes quils avaient accomplies avant leur conversion
cUrwah Ibn Az-Zubayr rapporte que Hakm Ibn Hizm () avait libr
cent esclaves lpoque de la Jhiliyah et avait fait don de cent
dromadaires. Lorsquil se convertit, il fit nouveau don de cent
dromadaires et libra cent esclaves.
Ce dernier dit : Jai interrog le messager dAllah () en disant
:
- messager dAllah, quel est ton avis sur des actes que je
faisais lors de la Jhiliyah par adoration et pour me purifier de
mes pchs ? et dans une autre narration : [...] tels que laumne, la
libration desclaves, ou la prservation des liens de parent. Est-ce
que ces actes me seront rtribus ?
- Le messager dAllah () a rpondu : Tu tes converti avec les
bonnes uvres que tu as accomplies1 .
1 Rapport par Al-Bukhr et Muslim.
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- 58 -
Ibn Rajab () a dit : Ceci indique que le mcrant sera rcompens
pour ses bonnes uvres sil se convertit lIslam1 .
An-Nawaw () a dit : Ibn Battl et dautres parmi les vrificateurs
ont opt pour lavis que le hadith devait tre interprt au sens
propre, cest--dire que lorsque le mcrant se convertit et meurt en
tant musulman, il recevra la rcompense des bonnes actions quil a
accomplies en temps de mcrance2 .
On retrouve galement dans Sahh Al-Bukhr : Lorsquun serviteur se
convertit et que son Islam [perdure et] samliore, Allah lui expie
toutes les mauvaises uvres quil a commises. Ensuite, les comptes
commencent : la bonne uvre est rcompense de dix sept-cents fois son
quivalent, tandis que la mauvaise action est rtribue identiquement
sauf si Allah labsout3 .
Ibn Battl () a dit, aprs avoir cit le hadith : Allah peut faire
grce Ses serviteurs comme Il
1 Cf. Jmic Al-cUlm wal-Hikam . 2 Cf. Sharh Sahh Muslim ,
dAn-Nawaw. 3 Rapport par Al-Bukhr.
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le dcide, et personne ne peut Lui reprocher quoi que ce soit1
.
Quant la parole des jurisconsultes qui stipule quaucune des
adorations du mcrant nest valide ou prise en compte mme sil se
convertit , elle est interprter par le fait quon ne lui accorde pas
de considration dans les rgles de la vie dici-bas, sans forcment
nier le fait quils en auront la rcompense dans lau-del. Et si une
personne prtend clairement que lorsque le mcrant se convertit, il
na aucune rcompense pour ses anciennes actions, sa parole sera
rejete en raison de cette Sunna authentique.
Sacsacah Ibn Njiyah Al-Mujshic, qui est le grand-pre
dAl-Farazdaq2, rapporte : Je vins au prophte () qui mexposa lIslam
et je me convertis. Il menseigna quelques versets du Coran. Je dis
alors :
- messager dAllah, jai accompli quelques uvres lors de la
Jhiliyah, est-ce que jen aurai la rcompens ?
1 Cf. Sharh Sahh Al-Bukhr , dIbn Battl. 2 NdT : Al-Farazdaq est
lun des potes les plus loquents parmi les Arabes.
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- 60 -
- Quas-tu uvr ? Dit-il.
Je dis : Jai perdu deux de mes chamelles qui taient en fin de
gestation. Jenfourchai mon dromadaire et me mis leur recherche.
Japerus deux maisons sur une grande plaine et pris leur direction.
Dans lune dentre elles, je vis une personne trs ge et lui dis :
- Avez-vous aperu deux chamelles en fin de gestation ?
- Il dit : Oui, nous avons trouv tes deux chamelles mais nous
les avons vendues. Et grce elles, Allah a sauv [de la pauvret] deux
familles, parmi les Arabes de ta tribu : les Ban Mudhar [NdT : le
vieil homme parle de sa propre famille et de celle de la maison
voisine en sexprimant la troisime personne] .
Et alors que cet homme me parlait, une femme de la maison
voisine scria :
- Jai mis un enfant au monde ! Jai mis un enfant au monde !
- Le vieil homme lui dit : Quas-tu mis au monde ? Si cest un
garon, il sera des ntres. Si cest une fille, enterre-la !!
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- Elle dit : Cest une fille
- Je dis : Qui est cette fille qui vient de natre ?
- Il dit : Cest ma fille
- Je lui dis : Je te lachte !
- Il dit : mon frre des Ban Tamm ! Tu me proposes de vendre ma
fille alors que je tai inform que je suis un Arabe des Ban Mudhar ?
[NdT : sous-entendu : je suis un noble et non un esclave. Par
consquent, ma fille nest pas vendre].
- Je dis : Je ne te propose pas de racheter sa libert mais je
souhaite racheter sa vie pour pas quelle ne soit tue !
- Il dit : Pour quelle somme veux-tu lacheter ?
- Je dis : Avec mes deux chamelles [que tu as retrouves] et les
enfants quelles portent .
- Il dit : Ajoute cela le dromadaire qui est avec toi !
- Je dis : Daccord, condition que tu envoies une personne pour
maccompagner jusqu chez moi. Ainsi lorsque je serai rentr chez
-
- 62 -
moi, je lui rendrai le dromadaire [pour quil te le restitue]
.
Lorsquune partie de la nuit scoula, je rflchis intrieurement et
me dis que cet acte tait honorable et quaucun Arabe ne mavait prcd
cela. Ensuite, lorsque lIslam apparut, jpargnai la mort trois cent
soixante filles qui taient destines tre enterres vivantes, en
rachetant chaque fois leur vie par deux chamelles en fin de
gestation et un dromadaire. Serais-je rcompens pour cela ?
- Le prophte () dit : Ceci fait partie des actes de bont. Tu en
recevras la rcompense puisquAllah ta combl par lIslam1
Cest cela que faisait allusion Al-Farazdaq dans son vers de
posie :
Mon grand-pre est celui qui a empch les meurtrires,
Et qui a laiss les fillettes en vie, sans plier.
1 Rapport par Al-Hkim dans Al-Mustadrak et par Ibn Kathr dans
Al-Bidyah wa An-Nihyah .
-
- 63 -
Il leur ordonnait de respecter les adorations quils staient jur
daccomplir avant leur conversion, lorsque celles-ci taient
conformes la lgislation
Ibn cUmar () rapporte que cUmar a dit :
- messager dAllah, en temps de Jhiliyah, jai fait le vu de me
retirer une nuit dans la Mosque Sacre .
- Le messager dAllah () lui a rpondu : Accomplis ton vu1 .
Ibn Battl () a dit : Il est obligatoire pour quiconque a fait le
vu ou a jur de faire quelque chose avant son Islam de le respecter,
en raison du rcit de cUmar. Ceci est galement valable pour
quiconque a jur ou fait un vu alors quil tait dj musulman2 .
Ibn Hajar () a dit : Ce hadith renferme la preuve quil est
obligatoire de raliser un vu
1 Rapport par Al-Bukhr. 2 Cf. Sharh Sahh Al-Bukhr dIbn
Battl.
-
- 64 -
dadoration, et mme si ce vu est effectu avant lIslam1 .
Par ailleurs, lorsque Thummah Ibn Uthl se convertit, il dit au
prophte () : Ta cavalerie ma captur alors que je comptais faire une
cUmrah. Quel est ton avis ? Le messager dAllah lui annona la bonne
nouvelle et lui dit deffectuer sa cUmrah. Ensuite, lorsquil parvint
La Mecque, une personne lui dit :
- As-tu apostasi ?
- Il dit : Non, mais je me suis soumis avec Muhammad le messager
dAllah ()2 .
Il se htait les raffermir sur lIslam
Il () sempressait de les soutenir et vitait tout ce qui pouvait
les faire fuir. cshah rapporte :
1 Se reporter Fath al-Br . 2 Rapport par Al-Bukhr.
-
- 65 -
- Jai interrog le prophte () au sujet dAl-Jadr1 pour savoir sil
faisait partie de la Maison [Sacre].
- Oui , dit-il.
- Pourquoi ne lont-ils pas intgr dans la Maison ? Dis-je.
- Il dit : Ton peuple nen a pas les moyens [financiers] .
- Pourquoi sa porte est surleve ? Dis-je.
- Il dit : Ton peuple a fait cela pour permettre de rentrer ceux
quils veulent et en interdire ceux quils veulent .
- Puis il poursuivit : cshah, si ce ntait pas que ton peuple
tait dans la Jhiliyah encore rcemment, jaurais demand quon dtruise
la Maison Sacre, puis jy aurais fait entrer tout ce quon en a fait
sortir, jaurais
1 NdT : Al-Jadr dsign lespace entour par un muret qui est une
prolongation de la Kacbah, mais qui nest pas en son intrieur, bien
quil soit considr au niveau religieux comme en faisant partie
intgrante. Cest pour cette raison que cshah a demand pour quelle
raison demeurait-il lextrieur de la Kacbah alors quil aurait du
normalement tre lintrieur.
-
- 66 -
fais quelle soit au niveau du sol, et je lui aurai dsign deux
portes : lune lest et lautre louest. Jaurais ainsi restitu les
fondements tablis par Ibrhm1 .
Et dans une autre narration : ...si ce ntait que ton peuple tait
dans la Jhiliyah encore rcemment, et que je craignais que leurs
curs ne saffligent [...]2 .
En effet, il est probable que leurs curs auraient ressenti de la
gne en raison de la restauration de la Kacbah, et que Satan leur
aurait alors insuffl cause de cela des ides qui auraient troubl
leur foi.
Or, le prophte () voulait les rallier sa cause et esprait les
affermir dans leur religion, il craignait dengendrer de la rpulsion
dans leurs curs cause de la dmolition de la Kacbah. Il a donc
choisi de ne pas faire cela.
En revanche, il a ordonn de contourner Al-Jadr lorsquon effectue
le Tawf3, ce qui est plus mme
1 Rapport par Al-Bukhr. 2 Rapport par Al-Bukhr. 3 NdT : Tawf
dsigne une adoration grandiose qui consiste pour le plerin
effectuer sept circonvolutions
-
- 67 -
de faciliter aux gens et de prserver leur foi, sachant que le
fait dentourer Al-Jadr par lenceinte de la Kacbah ntait pas
indispensable puisque ce ntait ni une obligation ni un pilier de la
lgislation. La seule chose obligatoire tait de le contourner en
faisant le Tawf. Or, ceci tait possible en le laissant tel
quel1.
[NdT : lauteur veut dire par cela que la seule chose qui est
interdite est de franchir Al-Jadr lorsquon fait le Tawf, ce qui le
rend invalide car lobligation du plerin est de tourner autour de la
Kacbah et non pas dentrer lintrieur. Ce problme pos peut tre
solutionne par deux moyens : soit de faire entrer Al-Jadr lintrieur
des murs de la Maison de manire ce que naturellement, personne ne
puisse le franchir, ou bien ordonner aux gens de le contourner. Or
le prophte choisi cette dernire solution qui est celle qui cause le
moins de difficult son peuple].
autour de la Kacbah, notamment lors du plerinage ou de la
cUmrah. 1 Cf. Al-Muntaq .
-
- 68 -
Il les rconfortait cUrwah () rapporte : Lorsque les
polythistes revinrent La Mecque de [la bataille de] Badr, et
quAllah avait ananti ceux dentre eux quIl avait voulus, cUmayr Ibn
Wahb () les accompagna jusqu parvenir Safwn Ibn Umayyah Al-Hijr1.
Safwn dit alors :
- QuAllah maudisse la vie aprs la mort des gens de Badr !
- cUmayr rpondit : Oui, par Allah. Il ny a plus de bien dans
cette vie aprs cela. Et si ce ntait mes dettes que je narrive pas
rembourser, ni la peur de laisser ma famille derrire moi sans rien
pour vivre, je mintroduirais auprs de Muhammad et lassassinerai
sans mme prendre le temps de le regarder. De plus, jaurais un
prtexte pour laborder : je lui dirais que je viens pour rcuprer mon
fils fait prisonnier auprs deux .
Safwn se rjouit de cette parole et lui dit :
1 NdT : Al-Hijr dsigne un lieu proximit de la Kacbah.
-
- 69 -
- Je moccuperai de tes dettes, et je dpenserai pour ta famille
comme pour la mienne .
Safwn lquipa dune monture et larma de sa propre pe, il la
couvrit dans son fourreau et dit Bismillah . cUmayr dit Safwn :
- Camoufle-moi pendant quelques nuits . cUmayr se mit en route
jusqu' ce quil arrive
Mdine. Il y fit halte la porte de la mosque, y attacha sa
monture et se munit de son pe pour [tuer] le messager dAllah
().
cUmar Ibn Al-Khattb qui tait avec un groupe dAnsrs qui
discutaient de la bataille de Badr en remerciant Allah pour Ses
bienfaits, laperut.
Lorsque cUmar vit cUmayr, il fut pris dinquitude et dit :
- Ce chien est auprs de vous, lennemi dAllah !
Puis il entra chez le messager dAllah () et dit :
- Voici cUmayr Ibn Wahb, il est rentr dans la mosque avec une
arme. Cest un pervers et un tratre, messager dAllah, ne lui fais
jamais confiance .
- Il dit : Fais-le rentrer chez moi !
-
- 70 -
cUmar ordonna ses compagnons dentrer chez le messager dAllah ()
puis de monter la garde contre cUmayr lorsquil entrerait.
cUmar et cUmayr entrrent chez le messager dAllah (), cUmar tant
arm dune pe. Le messager dAllah () dit alors cUmar :
- Recule [et reste] derrire lui .
Lorsque cUmayr sapprocha de lui, il le salua en disant : Bonjour
, ce qui tait la salutation traditionnelle de la Jhiliyah.
- Le messager dAllah () dit : Allah () nous a affranchi de ta
salutation et nous a accord la paix (As-Salm) la place, qui est la
salutation des gens du Paradis
- cUmayr dit : Celle-ci nest que rcente !
- Le messager dAllah () dit : Allah nous donn mieux en change.
Quest-ce qui tamne, cUmayr ?
- Il dit : Je suis venu pour rcuprer mon [fils] prisonnier auprs
de vous. Rendez-moi les choses faciles, nous sommes de la mme
famille !
-
- 71 -
- Le messager dAllah () dit : Pourquoi portes-tu une pe autour
de ton paule ?
- QuAllah dtruise cette pe ! Ma-t-elle servi quelque chose ? Dit
cUmayr.
- Le messager dAllah () dit : Dis-moi la vrit ! Quest-ce qui
tamne ?
- Je ne suis venu pour rien dautre que mon prisonnier,
dit-il.
- Le messager dAllah () dit : Quas-tu promis Safwn Ibn Umayyah
Al-Jumah auprs dAl-Hijr ?
- cUmayr fut pris dangoisse et dit : Que lui ai-je donc promis
?
- Il dit : Tu tes engag me tuer en change de quoi il prendrait
en charge ta famille et rembourserait tes dettes. Mais Allah
empchera cela de se produire .
- cUmayr dit alors : Jatteste que tu es le messager dAllah et
quil ny personne digne dadoration autre quAllah. messager dAllah,
nous avions pour habitude de traiter la rvlation et tout ce qui te
venait du ciel de mensonge. Mais cette discussion qui a eu lieu
-
- 72 -
entre Safwn et moi auprs dAl-Hijr est exactement comme le
messager dAllah la dcrite. Personne dautre hormis nous deux navait
connaissance de cela. Mais cest Allah qui ten a inform, jai donc
cru en Allah et en Son messager. Louanges Allah pour mavoir fait
venir jusquici .
Les musulmans furent heureux quAllah lait guid. cUmar Ibn
Al-Khattb dit mme :
- Un porc mtait prfrable lui avant quil narrive, mais aujourdhui
je laime plus que certains de mes enfants !
- Le messager dAllah () dit : Assieds-toi avec nous que lon te
rconforte1 puis il dit : Enseignez le Coran votre frre .
Ensuite, il libera son fils qui tait prisonnier.
- cUmayr dit : messager dAllah, autrefois je faisais tous les
efforts possibles pour teindre la lumire dAllah. Louange Allah qui
ma fait venir ici de cette manire. Mautorises-tu retourner aux
Quraysh pour les inviter lIslam ? Qui sait, Allah les guidera
peut-tre et les sauvera de la perdition .
1 NdT : le titre de ce chapitre fait rfrence cette parole.
-
- 73 -
Le messager dAllah () lui permit de repartir La Mecque, ce quil
fit.
Pendant ce temps, Safwn disait aux Quraysh lorsquil les
rencontrait :
- Rjouissez-vous dune victoire qui vous fera oublier [la dfaite
de] Badr !
Il demandait chaque cavalier qui rentrait de Mdine si quelque
chose stait pass. Il esprait bien que se produise ce quavait promis
cUmayr. Lorsque lun dentre eux, qui revenait de Mdine, parvint
Safwn, il linforma que cUmayr stait converti lIslam. Ainsi, les
polythistes vinrent linformer quil avait apostasi.
Safwn jura de ne jamais dpenser le moindre sou pour lui, et de
ne plus lui adresser la moindre parole.
cUmayr arriva [ La Mecque], les appela lIslam et leur fit
bnficier de conseils sincres. Ainsi, un grand nombre de personnes
se convertit1.
1 Tir de Al-Isbah fi tamyz as-Sahbah .
-
- 74 -
Il leur prescrivait de transmettre autrui ce quils avaient
appris
Il () leur disait de transmettre leur peuple ce quils avaient
appris. Mlik Ibn Al-Juwaythir () rapporte : Nous allmes voir le
prophte () alors que nous tions encore jeunes. Nous sjournmes avec
lui environs une vingtaine de jours. Le prophte () stait montr doux
et plein de compassion. Il avait senti que nos familles nous
manquaient. Lorsquil nous interrogea au sujet de nos familles que
nous avions laisses et que nous lui rpondmes, il dit :
- Et si vous repartiez vers votre rgion pour leur enseigner ?
Dites-leur de prier telle prire telle heure, puis telle prire telle
heure...Et lorsque lheure de la prire arrive, que lun dentre vous y
appelle [NdT : par ladhn], et que le plus grand dentre vous dirige
la prire1 .
Nous remarquons que le prophte () leur a donn un ordre sous la
forme dune proposition ( Et si vous repartiez ) dans le but de
mnager 1 Rapport par Al-Bukhr.
-
- 75 -
leurs egos. De fait, sil leur avait directement ordonn de
repartir, cela aurait pu susciter de laversion au fond deux.
-
- 76 -
Les droits des nouveaux convertis lIslam
Il revient chacun dentre nous de considrer les jeunes convertis
comme nos frres, daimer pour eux ce que lon aime pour nous-mmes, de
dtester pour eux ce que lon dteste pour nous-mmes, de sempresser
selon les moyens notre disposition de leur apporter le bien dont
ils ont besoin, de les rconcilier avec les leurs, de fdrer leurs
curs, de les unir sur la vrit.
Et le musulman est le frre du musulman, il ne lui fait aucune
injustice, ni ne le trahit, ni ne lui ment, ni le ddaigne.
Il convient quon les invite avec la sagesse et la bonne
exhortation, comme le faisait le prophte () avec eux.
Ibn As-Sacd () a dit, dans son explication de la parole dAllah
() :
Par la sagesse et la bonne exhortation appelle les gens au
sentier de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure des
faons. Car cest ton
-
- 77 -
Seigneur qui connat le mieux celui qui sgare de Son sentier et
cest Lui qui connat le mieux ceux qui sont bien guids1 :
Que ton invitation des cratures, musulmans ou mcrants, au chemin
de droiture qui se compose de science utile et dacte de
bienfaisance se fasse avec sagesse : chacun par sa situation, sa
comprhension, ses paroles, son degr de soumission...
Parmi les formes de sagesse, on retrouve que lexhortation doit
se faire avec science et non avec ignorance, en privilgiant les
thmes prioritaires, en commenant par les sujets les plus faciles
comprendre et accepter, avec douceur et compassion. Sils se
soumettent cette invitation ralise avec sagesse, [ceci est une
belle chose]. Et sinon il est judicieux de passer ltape suivante
qui est la bonne exhortation, qui consiste ordonner et interdire en
encourageant ou en inquitant.
Plus prcisment, il sagit soit de dcrire et dnoncer les bnfices
associs au fait de mettre les ordres en application, et les mfaits
engendrs
1 Sourate Les abeilles , v. 125.
-
- 78 -
par la dsobissance aux ordres. Ou bien, il sagit de dcrire la
noblesse dont jouissent ceux qui appliquent la religion dAllah et
lhumiliation de ceux qui ne le font pas.
Ou encore, il sagit dvoquer la rcompense quAllah a prpare aux
personnes obissantes, quelle soit immdiate ou future ; et le
chtiment quIl a prpar aux personnes dsobissantes, quil soit immdiat
ou futur.
Ensuite, si le prcheur pense que le prch [qui refuse daccepter
lIslam] est vraiment convaincu dtre sur la bonne voie, ou bien que
cette personne invite lgarement, alors quil [passe la troisime tape
qui est de] dbattre avec lui par la meilleure des manires,
cest--dire quil dtaille les preuves textuelles ou logiques qui
amneront le prch accepter plus facilement.
Il est galement prconis dans ce cas dutiliser les propres
arguments du prch pour lui montrer quils sont invalides, ceci est
plus mme dobtenir ce que lon souhaite. Et il faut viter que le dbat
tourne la dispute ou linsulte, ce qui aura leffet inverse et
napportera aucun bnfice. Et le but ultime de cela doit tre de
guider les
-
- 79 -
cratures la vrit, pas de remporter le dbat ou autre... - fin de
citation.
Aussi, le Comit International de Prdication auprs des Nouveaux
Musulmans a publi le communique suivant sur son site Internet :
Suite aux nombreuses rencontres organises par le Comit
International de Prdication auprs des Nouveaux Musulmans avec des
nouveaux convertis, et en prenant compte les remarques des anciens
convertis qui les ont prcds, il en ressort que les principales
ncessits des nouveaux convertis se rsument par les points suivants
:
- Leur apprendre les rgles islamiques quil leur est obligatoire
de savoir, par une mthode facilite et pratique.
- Quils trouvent une compagnie rgulire et des institutions qui
leur garantiront la fraternit dont ils ont besoin (mosques ou
centres islamiques).
- Leur faire bnficier dun parcours de comprhension et de mise en
pratique progressives de lIslam.
-
- 80 -
- Les prparer intrioriser leur nouvelle croyance, en prenant en
compte leur propre environnement et leur situation personnelle.
- Les soutenir pour affronter toute difficult ou attitude
ngative dautrui qui pourrait apparatre suite leur conversion.1
Il est galement de notre devoir de leur manifester de la douceur
et de la cordialit dans nos relations avec eux. En effet : La
douceur ne peut se retrouver dans une chose sans que cela
lembellisse. Et pas une chose nen est prive sans que cela
lenlaidisse2 , comme nous en a inform le prophte ().
1 http://www.4newmuslims.org/a/needsa.htm 2 Rapport par
Muslim.
-
- 81 -
Conclusion
Voici ce quil nous a t possible de recenser et de prparer. Et
parmi ce qui augmente notre optimisme et notre espoir, on retrouve
lannonce du prophte () de la bonne nouvelle que cette religion
atteindra la porte de la nuit et du jour.
Il ne restera pas une seule demeure, quelle soit faite dargile
ou mme de cuir, sans quAllah y fasse entrer lIslam. Ceci aura lieu
par force ou par humiliation : par une force avec laquelle lIslam
sera soutenu, et par lhumiliation de la mcrance.
Ainsi, il revient au musulman dtre un moyen par lequel cette
religion se propagera, et quil invite les gens cela.
Enfin, il est ncessaire pour nous de sempresser de suivre la
guide du prophte () dans sa manire de se comporter avec les
nouveaux musulmans : par une volont intense de guider les gens, par
une misricorde leur gard, en tant doux avec eux, en leur enseignant
leur religion, en leur indiquant ce qui leur apportera du bien,
en
-
- 82 -
satisfaisant leurs besoins, en les aidant, et en faisant le
ncessaire pour les affermir.
Nous demandons Allah la stabilit dans toute chose...
... quil affermisse nos curs sur Sa religion...
... quIl nous oriente vers Son obissance...
...et notre dernire invocation est que La louange soit Allah le
Seigneur des Mondes .
Muhammad Ibn Slih Al-Munajjid
-
- 83 -
Table des matires
Introduction
......................................................................
- 4 -
La Sollicitude du Prophte pour que sa communaut entre en Islam
...................................................................
- 6 -
La guide du prophte dans sa relation avec les nouveaux convertis
......................................................... - 19
-
Il leur ordonnait dentrer en Islam avant tout autre acte ...
..............................................................................................
- 19 -
Il les invitait prendre un bain rituel aprs leur conversion
.............................................................................
- 20 -
Il leur annonait la bonne nouvelle du pardon de leurs pchs
....................................................................................
- 21 -
Il leur ordonnait dapprendre lIslam et de se dbarrasser des
souillures de la Jhiliyah
............................................ - 24 -
Il envoyait des personnes pour leur enseigner lIslam
.............
..............................................................................................
- 26 -
Il leur ordonnait de se dbarrasser de ce qui est contraire la
religion
........................................................................
- 27 -
Il demandait aux personnes dont la situation lexigeait de
dissimuler leur conversion lIslam
.................................. - 30 -
Il ne manifestait aucun laxisme vis--vis du Tawhd .............
..............................................................................................
- 38 -
Il les ralliait en leur donnant des biens et en se comportant de
manire bienfaisante avec eux
........................................ - 46 -
-
- 84 -
Il sempressait de satisfaire leurs
besoins.......................... - 48 -
Il les invitait de manire progressive
................................ - 50 -
Il leur annonait quils bnficieraient de la rcompense des uvres
bienfaisantes quils avaient accomplies avant leur conversion
.............................................................................
- 57 -
Il leur ordonnait de respecter les adorations quils staient jur
daccomplir avant leur conversion, lorsque celles-ci taient
conformes la lgislation ..................................... - 63
-
Il se htait les raffermir sur lIslam
............................ - 64 -
Il les rconfortait
............................................................... -
68 -
Il leur prescrivait de transmettre autrui ce quils avaient
appris
....................................................................................
- 74 -
Les droits des nouveaux convertis lIslam ............... - 76
-
Conclusion
.......................................................................
- 81 -
Table des matires
.......................................................... - 83
-
-
- 58 -
- -
:
:
3102/4341
IntroductionLa Sollicitude du Prophte pour que sa communaut
entre en IslamLa guide du prophte dans sa relation avec les
nouveaux convertisLes droits des nouveaux convertis
lIslamConclusionTable des matires