Le réseau sur les bananiers et les bananiers plantain fête ses 20 ans 2005 rapport annuel inibap
Aug 13, 2020
Le réseau sur les bananiers et lesbananiers plantain fête ses 20 ans
INIBAP Parc Scientifique Agropolis II34397 Montpellier - Cedex 5 - FranceTél. : 33-(0)4 67 61 13 02Fax : 33-(0)4 67 61 03 34Courriel : [email protected]://www.inibap.org
Amérique latine et les Caraïbesc/o CATIEApdo 60 - 7170 TurrialbaCosta RicaTél./Fax : (506) 556 2431Courriel : [email protected]
Asie et le Pacifiquec/o IRRI, Rm 31, GS Khush HallLos Baños, Laguna 4031PhilippinesTél. : (63-2) 845 0563Fax : (63-49) 536 0532Courriel : [email protected]
Afrique occidentale et centrale BP 12438DoualaCamerounTél./Fax : (+237) 342 9156Courriel : [email protected]
Afrique orientale et australePO Box 24384KampalaOugandaTél. : (256 41) 28 6213Fax : (256 41) 28 6949Courriel : [email protected]
Centre de Transit INIBAP (ITC)Katholieke Universiteit LeuvenLaboratory of Tropical Crop ImprovementKasteelpark Arenberg 13B-3001 LeuvenBelgiqueTél. : (32 16) 32 14 17Fax : (32 16) 32 19 93Courriel :[email protected]
2005rapport annuel inibap
Réseau international pourl’amélioration de la banane et la banane plantain
La mission du RRéésseeaauu iinntteerrnnaattiioonnaall ppoouurr ll’’aamméélliioorraattiioonn ddee llaa bbaannaannee eett llaa bbaannaannee ppllaannttaaiinn (INIBAP) estd’améliorer les moyens de subsistance des petits producteurs de Musa. Au travers de ses réseaux, l’INIBAPtravaille avec ses partenaires pour : • conserver, caractériser et distribuer la diversité génétique ;• mettre au point des cultivars améliorés, par le biais de techniques conventionnelles et moléculaires et les
tester avec les agriculteurs ;• mettre au point des systèmes de production durables et accroitre la valeur ajoutée après récolte ;• appuyer les efforts en recherche et développement en diffusant de l’information et en sensibilisant un
large public ;• évaluer les besoins régionaux et nationaux, apporter des réponses coordonnées et encourager l’adoption
de solutions prometteuses. L’INIBAP est un réseau de l’Institut international des ressources phytogénétiques (IPGRI), un centreFuture Harvest. L’IInnssttiittuutt iinntteerrnnaattiioonnaall ddeess rreessssoouurrcceess pphhyyttooggéénnééttiiqquueess (IPGRI) est un organisme scientifique indépendantà caractère international visant à promouvoir la conservation et l’utilisation au champ et dans les forêts desressources phytogénétiques au profit des générations actuelles et futures. C’est l’un des 15 centres FutureHarvest fonctionnant sous l’égide du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale(GCRAI), une association de membres des domaines privé et public qui soutiennent les efforts pour utiliserla recherche de pointe pour réduire la faim et la pauvreté, améliorer l’alimentation et la santé et protégerl’environnement. L’IPGRI a son siège social à Maccarese, près de Rome, en Italie, et possède des bureauxrégionaux dans plus de 20 pays à travers le monde. Il fonctionne sur la base de quatre programmes : 1)Diversity for Livelihoods, 2) Understanding and Managing Biodiversity, 3) Global Partnerships et 4)Commodities for Livelihoods.Le statut international a été conféré à l’IPGRI au titre d’un accord d’établissement qui, en janvier 2006,avait été signé par les gouvernements des pays suivants : Algérie, Australie, Belgique, Bénin, Bolivie, Brésil,Burkina Faso, Cameroun, Chili, Chine, Congo, Costa Rica, Côte d’Ivoire, Chypre, Danemark, Egypte,Equateur, Grèce, Guinée, Hongrie, Inde, Indonésie, Iran, Israël, Italie, Jordanie, Kenya, Malaisie, Mali,Maroc, Mauritanie, Norvège, Ouganda, Pakistan, Panama, Pérou, Pologne, Portugal, République Tchèque,République Slovaque, Roumanie, Russie, Sénégal, Soudan, Suisse, Syrie, Tunisie, Turquie, et Ukraine. Pour mener à bien son programme de recherche, l’IPGRI reçoit une aide financière de plus de 150donateurs, incluant des gouvernements, des fondations privées et des organismes internationaux. Pour plusde renseignements sur les donateurs et les activités de recherche, consultez les rapports annuels de l’IPGRI.Des copies imprimées sont disponibles sur demande à [email protected] ou à partir du site webde l’IPGRI (www.ipgri.cgiar.org).
Les désignations géographiques utilisées dans cette publication ainsi que la présentation de matériel ne sonten aucun cas le signe d’une opinion, quelle qu’elle soit, exprimée par l’IPGRI ou le GCRAI quant au statutlégal d’un pays, d’un territoire, d’une ville ou une zone ou l’autorité qui les dirige, ou sur la délimitationde ses frontières géographiques ou administratives. De même, les opinions exprimées sont celles des auteurset ne reflètent pas nécessairement celles de ces organisations.La mention d’une marque déposée ne constitue pas le cautionnement du produit et n’est faite qu’à titred’information.
CCiittaattiioonn:: INIBAP. 2006. Rapport annuel de l’INIBAP 2005. Réseau international pour l’amélioration dela banane et la banane plantain, Montpellier, France.
IIlllluussttrraattiioonn ddee ccoouuvveerrttuurree :: Benjamin Offnei-Nyako, Ghana
DDeessiiggnn eett mmiissee eenn ppaaggeess :: Bernard Favre, Louma productions
INIBAP ISBN: 2-910810-76-3© International Plant Genetic Resources Institute, 2006IPGRI INIBAP Via dei Tre Denari 472/a Parc Scientifique Agropolis 200057 Maccarese (Fiumicino) 34 397 Montpellier Cedex 5 Rome, Italie France
Regard sur les vingt dernières années . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
Investir pour l’avenir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4La banque de gènes créée par l’INIBAP est à la base d’un ambitieuxprojet visant à conserver le fruit le plus populaire au monde.
Soif d’amélioration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9Comme l’INIBAP et ses partenaires l’ont appris, améliorer lesbananiers exige du temps et de la détermination.
Pénétrer les secrets du génome du bananier . . . . . . . . . . . 14La génomique, cette science qui s’organise autour du séquençagedes gènes et du déchiffrage de leur fonction, va-t-elle changer notrefaçon de produire de la nourriture ?
Apprendre à gérer la diversité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20L’introduction de variétés améliorées a toujours été considéréecomme un élément indispensable au développement de l’agriculturemais les agriculteurs ont peut-être d’autres priorités lorsqu’ilscherchent à améliorer leur vie.
L’INIBAP en bref . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26Conserver, comprendre et améliorer la diversité de MusaUtilisation de la diversité de Musa pour améliorer les moyens de subsistancePublications INIBAP
L’INIBAP en 2005 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29Conseil d’administration États financiers Liste du personnelSigles et abréviations
2005rapport annuel inibap
8Des soins« high-tech »
12Des hybrides globe-trotteurs
18La marche des ennemis
Sommaire
C’est avec grand plai-sir que nous vousprésentons cette
édition anniversaire du rapportannuel de l’INIBAP qui nous per-met d’examiner ce qui a changé, etce qui est resté identique, au coursde ces vingt dernières années detravail en réseau sur le bananier etle bananier plantain.
En accord avec notre philo-sophie de retenir ce qui est bon, etd’être prêt à changer, ce rapportannuel a un contenu et un espritsimilaires aux trois précédents. Il contient quatre arti-cles qui explorent différents sujets, suivis d’un résuméinstitutionnel de notre programme de recherche, denotre gouvernance et de nos finances actuelles. Il seradisponible dans nos trois langues de travail : espa-gnol, français et anglais. Nous terminons égalementnotre tour artistique des régions avec une couvertureprovenant d’Afrique. Le contenu des articles, cepen-dant, est plutôt différent dans le sens où, au lieu de sepencher sur un projet particulier, nous avons essayéde dresser un « état des lieux » de nos principauxdomaines d’activités : conserver la diversité de Musa,comprendre cette diversité (particulièrement aumoyen de méthodes moléculaires), utiliser la diversi-té génétique pour l’amélioration des plantes, et gérerla diversité pour une production durable et unmeilleur accès aux marchés.
Pour le point de départ de chaque article, noussommes redevables à quatre spécialistes qui ont parti-cipé au Symposium on the Conservation and Useof Musa Diversity for Improving Livelihoods, uneréunion organisée à Leuven, en Belgique, dans lecadre des célébrations de notre 20ème anniversaire.Rony Swennen, de la Katholieke Universiteit Leuven(l’institution qui héberge notre banque de gènesinternationale) a traité de la conservation ; PatHeslop-Harrison a expliqué certains des mystères de
la génomique ; Michael Pillay, de l’IITA, a soulignéles défis que représente l’amélioration des bananiers;enfin, Franklin Rosales, le coordinateur régional del’INIBAP pour l’Amérique latine et les Caraïbes, apassé en revue notre travail, en partenariat, sur l’éco-logie des systèmes de production et post-production.Notre rédactrice scientifique, Anne Vézina, tout enpréservant la substance des présentations d’origine,leur a donné un ton uniforme et les a enrichies avecses propres réflexions.
Alors, qu’avons-nous appris au cours de cesvingt années d’efforts souvent frénétiques ? Le pre-mier Directeur de l’INIBAP, le Professeur EdmondDe Langhe, a écrit dans l’introduction du premierRapport annuel de l’INIBAP que « l’élan principal dela mission de l’INIBAP dans cette phase d’établisse-ment du réseau dans les régions en développement,est d’interagir avec le plus de personnes et d’institu-tions possible. C’est en forgeant des liens harmo-nieux, au niveau humain et institutionnel, que nousévoluerons avec succès vers la création d’un réseau derecherche dynamique … ». Les chercheurs sur lebananier ne sont probablement plus la communauté
l Rapport annuel 2005 l INIBAP l2
Regard surles vingt
dernièresannées
Le Dr Denis Kyetere,Président du groupede soutien à l’INIBAP,inaugure l’expositionitinérante Des bananespour la vie dans lecadre des célébrationsdu 20ème anniversaireà Leuven.
dispersée et désorganisée d’il y a vingt ans. Une partiedu mérite de les avoir unis en une force de change-ment revient peut-être à l’INIBAP. La promotiond’échanges constructifs entre les chercheurs sur Musareste au cœur de notre activité, et les animateurs desgroupes de travail de ProMusa (qui sont choisis dansdes organisations partenaires, et non parmi le per-sonnel de l’INIBAP) ont reconnu cela comme étantl’une des réussites les plus appréciées du réseau,quand ils se sont réunis en mai 2005 pour discuter del’avenir.
Le second Directeur de l’INIBAP, NicolasMateo, réfléchissant sur les problèmes auxquels étaitconfronté le réseau il y a dix ans, a identifié les pointssuivants :• Le défi d’expliquer, particulièrement aux donateurs,
le concept et les implications économiques d’unréseau. Comment pouvions-nous convaincre lessceptiques qu’il était préférable d’investir dans unréseau que dans une nouvelle infrastructure coûteusepour assurer le maintien de matériel génétique sain,son intégrité, son évaluation et sa distribution ?
• Les promesses de la biotechnologie (peut-êtreinitialement exagérées), comme étant l’outil clépour résoudre la plupart des défis posés par la pro-duction de Musa et en particulier ceux liés aux mal-adies et ravageurs.
• Le besoin d’avoir un impact au niveau des agri-culteurs et des consommateurs, afin d’augmenterla compétitivité, de réduire la pauvreté rurale etde contribuer à la bonne gestion des ressourcesnaturelles.
Nous devrons certainement lutter pour convain-cre certains gestionnaires qu’un réseau de spécialistesoffre une solution plus efficace que les modèles linéai-res de développement et de transfert de technologie ;nous nous demandons toujours combien investir dansles dernières avancées biotechnologiques et combiendans les technologies plus terre à terre, comme l’utili-sation de compost ; et notre dernier projet majeur,financé par la Direction générale de la coopération audéveloppement du gouvernement belge, couvre touteune gamme d’activités pouvant avoir un impact, de larecherche de base sur les mécanismes de la toléranceaux stress en passant par l’évaluation et la diffusion devariétés améliorées, jusqu’à la transformation et lesl’accès aux marchés.
Un ingrédient vital qui n’a pas changé est l’enga-gement de notre personnel. Le Dr Mateo notait que« faire face aux défis ci-dessus n’a été possible et sup-
des résultats positifs variés. De plus en plus, nous met-tons l’accent sur l’importance de la dimension humai-ne dans l’adaptation et l’adoption des technologies,incluant les forces du marché et l’environnement poli-tique qui nous affectent tous.
Par-dessus tout, cependant, nous continuons àtravailler avec les communautés. Le réseau del’INIBAP a toujours été soucieux de développer uncapital humain par la formation et la disséminationdes informations, et a fait de son mieux pour rassem-bler la communauté en recherche et développement.Au fur et à mesure que notre agenda évolue, nous met-tons de plus en plus l’accent sur les individus qui sontles utilisateurs finaux des innovations dont nous fai-sons la promotion, à savoir les petits cultivateurs debananiers et leurs communautés dans les pays en déve-loppement. Il est donc logique que nous entamionscette nouvelle phase de notre développement guidéspar la nouvelle stratégie, Diversity for well-being, del’IPGRI, qui vise explicitement à satisfaire les besoinsdes communautés.
En décembre 2006, peu de temps après la publi-cation de ce Rapport annuel, l’IPGRI et l’INIBAP vontfaire un pas supplémentaire important en changeant lenom de ces organisations combinées pour celui deBioversity International. Au moment d’aller souspresse, les implications de ce changement ne sont pastoutes connues. Cependant, lorsque Bioversity dévoi-lera son nouveau logo, nous saisirons cette opportuni-té pour abandonner l’utilisation d’un logo différentpour l’INIBAP. Pour des raisons historiques et pourbénéficier de la reconnaissance de notre nom auprèsdes donateurs et des autres partenaires, nous conser-verons le nom INIBAP, mais nous l’appliquerons plusstrictement au travail en réseau pour les ressourcesgénétiques, qui était, à l’origine, notre activité princi-pale. Et nous reconnaîtrons cette étape comme le sym-bole de l’aboutissement du processus d’intégration del’INIBAP dans l’IPGRI.
Jusqu’à ce que le gouvernement français conclueun accord de siège avec l’IPGRI, qui permettra la dis-solution légale de l’INIBAP comme une organisationséparée en France, nous continuerons à publier descomptes et un rapport annuel séparés. Cependant,dans le futur, ce document sera beaucoup plus modes-te et formel. Nous redistribuerons les ressources quiétaient jusqu’à présent réservées à cette publication etnous les utiliserons pour renforcer nos efforts pourservir la communauté bananière en fournissant d’aut-res produits, sur papier et électroniquement. Nousencourageons donc nos lecteurs à s’inscrire à un ouplusieurs des groupes de travail de ProMusa et àsurveiller notre site Web plus fréquemment pour suiv-re les derniers développements en matière de recher-che en réseau sur la banane et la banane plantain auservice d’une vie meilleure.
Emile Frison Richard Markham
3l INIBAP l Rapport annuel 2005 l
Les directeurs del’INIBAP, de droite àgauche : Edmond DeLanghe, NicolasMateo, Emile Frison etRichard Markham.
Le Professeur DeLanghe est toujoursun membre très actifde la famille INIBAP ;il participe au grouped’experts entaxonomie et nousaide toujours àcollecter du matérielgénétique,particulièrement dansle bassin du Congo.
Le Dr Mateo estaujourd’hui Secrétaireexécutif du RegionalFund for AgriculturalTechnology(FONTAGRO) de labanqueinteraméricaine dedéveloppement, unpartenaire importantdu réseau de l’INIBAPpour l’Amérique latineet les Caraïbes,MUSALAC.
Le Dr Frison, qui aprésidé à la périodede croissance la plusactive de l’histoire del’INIBAP, estmaintenant Directeurgénéral de l’IPGRI, oùil a mené ledéveloppement de lanouvelle stratégie,Diversity for Well-being.
Le Dr Markhamcherche à intégrernotre travail sur lebananier avec celuisur le cacaoyer et lecocotier, au sein duprogramme de l’IPGRICommodities forLivelihoods.
Image en arrière-plan:croissance du budgetde l’INIBAP de 1987à 2005, de 0,5 à 6,8millions de $ US.
portable que grâce à un facteur extrêmement impor-tant : un petit groupe d’individus avec un engagementfort et un sens très clair du but à atteindre ! ». Bienque le personnel de l’INIBAP soit passé d’une petitedemi-douzaine à ses débuts à presque 40 en 2005,l’équipe est encore bien réduite pour s’attaquer auxnombreuses activités de notre agenda qui ne fait ques’élargir, même si tout le monde abat plus que sa partde travail pour accomplir notre mission.
Au milieu d’une telle continuité, qu’est-ce qui achangé ? Les menaces causées par nombre des maladieset ravageurs majeurs continuent certainement à faireles gros titres (avec quelquefois de nouvelles recrues quise joignent à la bataille, comme le flétrissement bacté-rien qui s’attaque aux bananiers en Afrique centrale).Nous continuons de mettre l’accent sur les nouvellesvariétés comme une part importante de la solution ànombre de ces problèmes. Cependant, si nous devonsidentifier un thème commun, c’est peut-être que, avecune meilleure appréciation de la complexité du mondedans lequel les petits agriculteurs évoluent, nous nenous pensons pas qu’une nouvelle technologie puisseseule résoudre tous les problèmes. Nous cherchons àoffrir aux agriculteurs une gamme d’options parmi les-quelles choisir. Sur le plan conceptuel, elles sont uni-fiées par le paradigme de la gestion de la diversité dansle système de production à différents niveaux et pour
l Rapport annuel 2005 l INIBAP l4
Investir pour l’avenir
La banque de gènes crééepar l’INIBAP est à la based’un ambitieux projet visantà conserver le fruit le pluspopulaire au monde.
Rony Swennen (à gauche)et Ines Van den Houwe
(à droite), qui remettentici l’un des premiers
colis de plantules à deschercheurs de l’Institutde recherche bananière
de Taïwan, gèrent leCentre de transit del’INIBAP depuis sacréation en 1985.
KULeuven
Des formationssur l’utilisationde descripteursdu bananier pouren caractériserles variétés ont donnéun coup de pouce àdifférentes activitésvisant à harmoniserla nomenclaturedu bananier.E. Arnaud, INIBAP
Bien que seule une petite partie des250 000 espèces connues de plantes àfleurs ait été domestiquée, la plupart
d’entre elles ne joue actuellement qu’un rôle marginaldans l’alimentation humaine. La tâche de nourrirl’humanité revient principalement à quelques cultu-res, parmi lesquelles le riz, le blé et le maïs. Bananes etplantains ne sont pas loin derrière.
Les cultures de base étant en nombre restreint,leur diversité génétique est d’autant plus importantepour relever le défi de nourrir les générations futures.Les variétés créées par les cultivateurs ainsi que leursgéniteurs sauvages fournissent un réservoir de variabi-lité dans lequel puiser pour trouver des solutions auxproblèmes existants et aux imprévus, d’où la nécessitéde les conserver. La conservation est toutefois uneactivité complexe qui exige de trouver des réponses àdiverses questions, notamment quelle diversitéconserver et où la conserver (banques de gènes, collec-tions en champ, champ des cultivateurs et, dans le casdes espèces sauvages, réserves naturelles).
Pour résoudre ces problèmes et faire en sorteque la conservation de la diversité se fasse sur des basessaines et sur le long terme, l’INIBAP élabore et met enœuvre une stratégie globale de conservation de Musa.S’appuyant sur les points forts de la collection inter-nationale gérée par l’INIBAP, ainsi que sur quelquescollections régionales et nationales, cette stratégie apour but de rationaliser les activités menées dans lemonde entier visant à conserver le pool génétique deMusa et à promouvoir l’utilisation et la diffusion sûresd’un large éventail de cette diversité jusqu’au champdes cultivateurs.
Contrairement aux autres cultures importantes,pour lesquelles il peut exister jusqu’à cent mille varié-tés, le bananier a l’avantage de présenter un niveau dediversité gérable. Avec un nombre de variétés estimé àun millier, l’ambition de conserver l’intégralité dupool génétique du bananier n’a rien d’irréaliste.
Une première ébauche de la stratégie a été élabo-rée dans le cadre du Fonds fiduciaire mondial pour ladiversité des cultures, un fonds établi par la FAO et leGroupe consultatif pour la recherche agricole inter-nationale, afin de soutenir la conservation à long
Cet article est basé sur la communication faite par Rony Swennen, de laKULeuven, Belgique, lors d’un colloque consacré à la conservation et àl’utilisation de la biodiversité de Musa pour améliorer les moyens desubsistance, qui s’est tenu à Leuven (Belgique) le 18 octobre 2005.
terme des cultures vivrières vitales (voir le site Internetwww.croptrust.org).
Cerner la diversitéLes bananiers domestiqués et les bananes plantainétant dépourvus de graines, leur diversité génétiquedoit être conservée soit dans des collections en champsous forme de plants entiers, soit dans des banques degènes sous forme de plantules obtenues par culture deméristèmes (tissu se divisant rapidement et donnantnaissance à tous les autres tissus) et conservées dans destubes à essais dans des conditions de croissance ralen-tie. La plus grande collection de Musa au monde,qui se trouve au Centre de transit de l’INIBAP (ITC)et est gérée par la Katholieke Universiteit Leuven(KULeuven) en Belgique, comporte actuellement 1183accessions1 (voir Des soins « high-tech »).
Le maintien d’une banque de gènes centrale estun préalable nécessaire aux activités de conservation,mais il ne fournit qu’une partie de la solution. Lescollections en champ sont également importantespour la caractérisation taxonomique et l’évaluation. Al’heure actuelle, on dénombre près de 60 collections,chacune consacrée à la conservation d’une partie dupool génétique du bananier, mais les inquiétudesconcernant leurs perspectives à long terme vont crois- sant. De nombreuses collections
nationales ayant de faibles moyens,en particulier celles situées enAfrique et en Asie/Pacifique etayant de faibles moyens, sontmenacées par une gestion insuffi-sante, les catastrophes naturelles(inondations, sécheresse, etc.) etles maladies. D’ailleurs, certainesaccessions n’existent déjà plus dansles collections en champ dont ellesétaient originaires et ne subsistentà présent que sous forme de cultu-res in vitro.
L’investissement dans desbanques de gènes est plus facile-ment justifiable si le matériel géné-tique conservé est largement utilisépar les sélectionneurs et les autreschercheurs. Mais, pour l’instant,seule une faible quantité de géno-types est utilisée et, même à l’ITC,seule une fraction des accessionsfait l’objet de commandes réguliè-res. L’amélioration convention-nelle repose traditionnellementsur un éventail assez limité degénotypes permettant de réaliserdes croisements fertiles, mais d’au-tres techniques, telle la modifica-tion génétique, devraient élargir lagamme de matériels dont on pour-rait tirer des gènes utiles, ce quisouligne la nécessité d’une caracté-risation plus complète. Dans cetteperspective, l’Institut de botaniqueexpérimentale a déterminé lesniveaux de ploïdie des accessions
5l INIBAP l Rapport annuel 2005 l
Des débuts sauvages
Les bananiers sauvages appartiennent au genre Musa, quiest originaire des forêts tropicales et subtropicales d’Asie etd’Océanie qui s’étendent de l’Inde au Pacifique. Lesbotanistes ont répertorié quelques 50 espèces de bananiers,mais le nombre exact est sujet à modifications à mesureque de nouveaux spécimens sont inventoriés et que lesquestions de taxonomie sont tranchées. Tout comme l’êtrehumain, les bananiers sauvages sont diploïdes, c’est-à-direqu’ils présentent deux séries de chromosomes, un dechaque parent.
La majorité des bananiersd’aujourd’hui descendent soit
de Musa acuminata (à gauche)soit de Musa balbisiana (à
droite), soit des deux.K. Tomekpe, CARBAP
Le plus grandbananier du monde,Musa ingens, pousseen Papouasie-NouvelleGuinée. C’est undiploïde, comme lesautres bananierssauvages, mais ila 7 paires dechromosomes au lieudes 10 ou 11 paireshabituelles.S. Sharrock, INIBAP
1Une accession est une espèce, une variété ou unepopulation figurant dans une banque de gènes.
La domestication du bananier
Les bananes sauvages sont généralement remplies de graines. Elles sont devenuescomestibles lorsque le plant a muté pour produire des fruits présentant plus de chairque de graines, ce qui a incité les cultivateurs à propager les rejets qui poussaientà sa base. Mais comme ces diploïdes comestibles étaient toujours fertiles,ils pouvaient également être pollinisés par des bananierssauvages. La domestication s’est accélérée lorsque, au coursd’un tel croisement, l’un des parents a transmis « par erreur »tous ses chromosomes au lieu de la moitié, comme c’estnormalement le cas chez les organismes à reproductionsexuée. Ce que ces nouvelles variétés triploïdes ont gagné enproductivité, elles l’ont perdu en fertilité. À partir de cemoment, la diversité a principalement été le fait des cultivateursqui ont sélectionné les mutations avantageuses.
Fruit rempli de graines d’un Musa acuminata sauvage.R. Markham, INIBAP
C’est avec l’apparition de fruits parthénocarpiques, c’est-à-direproduits sans pollinisation, que la domestication du bananiera démarré. S. Sharrock, INIBAP
On consomme toujours des diploïdes comestibles à certains endroits duglobe. En Papouasie-Nouvelle Guinée (photo) les fruits parthénocarpiques de
Musa peekeli sont consommés malgré la présencede graines. En Thaïlande et en Inde, les Musabalbisiana semi-sauvages sont également propagéspar les cultivateurs et consommés lorsque lesautres aliments se font rares. S. Sharrock, INIBAP
de la collection de l’ITC, dont lacaractérisation au moyen de carac-tères morphologiques et de mar-queurs génétiques est en cours.
La caractérisation moléculai-re devrait contribuer à la taxono-mie définitive des bananiers. Labanane est connue pour la prolifération de noms dési-gnant une seule variété ou des variétés très semblables.Bien que certains noms soient sans conteste synony-mes, d’autres sont plus difficiles à faire coïncider avecprécision car ils correspondent à des différencesmorphologiques résultant des conditions de culture. Il
faut identifier les influences del’environnement sur la morpholo-gie et distinguer les variétés les unesdes autres sur des bases génétiquessolides. Les marqueurs moléculai-res permettant de faire la distinc-tion entre des cultivars très prochessont encore à découvrir, mais réus-sir à faire le lien entre des caractè-res morphologiques et un profilmoléculaire devrait servir de trem-plin à l’harmonisation de la taxo-nomie et à la rationalisation descollections de Musa à travers lemonde. En effet, l’une des premiè-res étapes majeures de la stratégieest la coordination à l’échelle mon-diale des recherches visant à carac-tériser les accessions de Musa et l’é-tablissement d’une taxonomiefonctionnelle grâce à laquelle tousles chercheurs de cette branchepourront se comprendre.
Stopper
l’hémorragie
La nécessité de se doter au plus vited’une stratégie concertée est ren-forcée non seulement par la préca-rité de la situation de certainesbanques de gènes et collections enchamp, mais également par la
disparition dans les exploitations de certaines variétéstraditionnelles ainsi que par la destruction des milieuxnaturels de leurs parents sauvages.
À l’heure actuelle, la majorité des producteurs debananes ne s’appuient que sur une fraction de la diver-sité que nous connaissons. Des 105 millions de tonnesactuellement cultivées, 16 millions sont destinées àl’exportation et se composent de quelques cultivarsgénétiquement très proches appartenant au groupeCavendish. Le reste de la production est consommé ouvendu localement, mais est de plus en plus dominé parun nombre relativement faible de cultivars.
De nombreuses variétés ne sont plus cultivées oune subsistent que dans quelques bastions, générale-ment dans des endroits reculés où prévaut toujours unetradition héritée d’une lointaine époque où la diversi-té était la clef de la sécurité alimentaire. La conserva-tion à la ferme peut jouer un rôle dans la préservationde la diversité cultivée (voir Réconcilier modernité ettradition pour conserver la diversité dans le rapportannuel 2004) mais son importance dépendra de ladurabilité des mécanismes mis en place dans ce but.
Le problème se pose également pour les parentssauvages des bananiers, qui disparaissent lorsque leurmilieu naturel, à savoir les forêts tropicales et subtro-
l Rapport annuel 2005 l INIBAP l6
Cultiver la diversité
Les bananes triploïdes les plus connues, du moins dansles pays importateurs, appartiennent au groupeCavendish, qui domine le marché international. Leurorigine remonte à Musa acuminata uniquement, maisde nombreux cultivars ont également un lien de parentéavec Musa balbisiana. D’autres espèces ont aussi laisséune trace dans certaines variétés, mais leurcontribution est restée limitée, sauf dans le Pacifiqueoù une autre espèce a donné naissance à un groupeinhabituel de bananes riches en précurseurs de lavitamine A.
En disséminant lesrejets de leurs
mutants préférés, lescultivateurs ont créé
des bananes deformes et de couleursvariées pour satisfairetous les goûts et tous
les usages (dans lesens des aiguilles
d’une montre )K. Tomekpe, CARBAP,S. Sharrock, INIBAP,
M. Hakkinen, V. Lebot,Cirad, J. Daniells,
QDPI.
Les bananiers plantain forment un vaste groupe debananiers à cuire contenant des gènes de Musabalbisiana ainsi que de Musa acuminata. C’est enAfrique centrale et occidentale que s’illustre lemieux leur diversité. K. Tomekpe, CARBAP
Aisément reconnaissables à leurs régimes dressésvers le ciel, les bananiers Fe’i ne se trouvent quesur les îles du Pacifique. Leur origine est obscure.J. Daniells, QDPI
Les bananiers sontoriginaires des forêts
tropicales d’Asie, où lestaux de déforestationsont particulièrementélevés. R. Markham,
INIBAP
picales d’Asie, est détruit par l’exploitation forestière etl’urbanisation ou transformé en terres cultivées. Laconservation dans les banques de gènes et les collec-tions en champ mettant un frein à leur évolution, lesparents sauvages doivent aussi être conservés dans leurmilieu naturel où ils peuvent continuer à se modifier età s’adapter.
Une meilleure compréhension de la diversité desbananiers et l’élaboration de mécanismes plus efficacespour leur conservation et leur diffusion devraiententraîner l’émergence de bananes plus saines et plussavoureuses pour le consommateur partout dans le
monde et offrir de nouvelles solutions aux problèmesde production inhérents aux systèmes agricoles fondéssur un éventail limité de variétés. Les consommateursdes pays industrialisés peuvent s’attendre à trouver surles étals bien plus que la banane standard Cavendish.Dans les pays en développement, les bananes pour-raient voir leur rôle renforcé en matière de sécuritéalimentaire et de lutte contre certaines carences nutri-tionnelles. Finalement, c’est surtout en revendiquantet en faisant usage de cette diversité que nous pour-rons, en tant que communauté internationale, assurersa conservation. �
7l INIBAP l Rapport annuel 2005 l
Collecter le passé pour assurer l’avenir
Les taxonomistes sont généralement des passionnés,toujours prêts à explorer de nouveaux endroits, à poser denouvelles questions et à collecter plus d’échantillons.D’après les experts en bananiers sauvages, il faut poursuivreles recherches pour affiner la frontière entre les espèces etles sous-espèces et pour rendre totalement compte de ladiversité existante, ou de ce qu’il en reste, étant donné lerythme auquel le milieu naturel disparaît. Dans le contextede la conservation cependant, les ressources limitéesdoivent être allouées de façon stratégique, afin d’enquêteren premier lieu dans les régions détenant la plus grandediversité ou celles dans lesquelles cette diversité semble leplus en danger.
Ceci vaut également pour les variétés cultivées, quidisparaissent rapidement elles aussi. Ainsi, en Inde, onestime que plus de 90 % des villages tribaux ont cessé decultiver les variétés traditionnelles, généralement peuconnues. Concernant l’Afrique, qui est un centre secondairede diversité pour les bananes plantain et pour un groupeendémique de bananiers des hautes terres, l’INIBAP prévoitde retourner en République démocratique du Congo et enTanzanie, où les précédentes missions de collecte ontdécouvert des variétés absentes des banques de gènes.
Les collections enchamp, comme cellegérée par le Centreafricain de recherchesur bananiers etplantains (CARBAP)au Cameroun, sont unélément important dela stratégie mondialepour la conservationde la diversité desbananiers (à gauche),mais le personnel estparfois obligé dedétruire des plantsinfectés pour luttercontre les maladies (àdroite). R. Markham,INIBAP
Deborah Karamura, de l’INIBAP, est une expertereconnue en bananiers des hautes terres d’Afriquede l’Est, un groupe très diversifié de quelques 80
variétés principalement utilisées pour la cuisine etla fabrication de bière ; ils poussent sur les
montagnes fertiles de la région des grands lacs eton ne les trouve nulle part ailleurs. INIBAP
Edmond de Langhe, le plus éminent spécialistemondial du bananier, et premier directeur del’INIBAP, est né dans ce qui était alors le Congobelge, pays dans lequel il est très souvent retournépour travailler sur les bananiers. R. Stevens
Ancien capitaine dans la marine marchande,Markku Hakkinen a embrassé il y a 30 ansune deuxième carrière de spécialiste desbananiers après avoir été fasciné par unbananier qu’il avait acheté sur un marché desa Finlande natale. Il est actuellementchercheur associé à l’Université d’Helsinki etcollabore étroitement avec l’INIBAP. Il amené de nombreuses missions de collecte enAsie du Sud-Est et a écrit plus de 30 articlessur les bananiers. Mme Hakkinen
Le fait que la Belgique ne cultive pas de bananiers a joué en sa
faveur lorsque, en 1985, l’INIBAP nouvellement créé a opté pour
la ville universitaire de Leuven pour accueillir son Centre de transit
(ITC). Comme ce nom l’indique, cette banque de gènes devait servir
de point nodal pour l’échange de matériel végétal. Le choix d’établir
l’ITC dans un pays non producteur a certainement facilité la
réception d’échantillons venus de partout dans le monde en raison
de l’absence de restrictions de quarantaine. Leur distribution a
toutefois été une autre affaire. Il a fallu veiller à ne pas diffuser de
maladies avec le matériel végétal, en particulier lorsque le pays de
destination était encore préservé de certaines d’entre elles.
Les bananiers domestiqués ne donnant pas de graines, les
scientifiques ont utilisé la capacité de la plante à produire des rejets
afin de conserver les bananiers dans des tubes à essai sous forme de
plantules. Celles-ci poussant en milieu
stérile, il est possible de garantir, grâce à
des procédures rigoureuses de tests et de
culture, qu’elles sont exemptes de bactéries
et de champignons. Ce qui n’est pas
forcément le cas pour les virus qui, en tant
que parasites des cellules, peuvent
nécessiter de faire subir aux plantules un
traitement particulier et de les soumettre à
des tests intensifs (menés par des centres
d’indexation agréés) avant d’être certain
qu’elles peuvent être distribuées. En effet,
la présence continuelle de virus dans 37%
des accessions fait que cette partie de la
collection ne peut être mise en circulation,
même si des traitements ont récemment été
mis au point contre certains virus et que des
recherches se poursuivent pour trouver le
moyen de se débarrasser des autres.
Même si la température et la luminosité
sont réduites au minimum afin de ralentir
leur croissance, les plantules finissent par
être à l’étroit dans leurs éprouvettes. En conséquence, chaque
accession est re-cultivée une fois par an. En outre, l’expérience
laisse penser qu’il faudrait remplacer tous les dix ans le matériel
utilisé pour la culture de tissus afin de limiter les risques de
variations somaclonales, c’est-à-dire une altération des
caractéristiques des tissus qui ont été conservés dans des tubes à
essais pendant une longue période. Un programme de régénération
de la collection a été lancé en 2001. Pour une accession donnée,
les plants sont cultivés en serre puis « décapités » pour qu’ils
produisent des rejets à partir desquels on tire du matériel qui
remplacera les échantillons de tissus pour le stockage à moyen
terme et qui sera envoyé sur le terrain pour que les taxonomistes
connaissant ce matériel puissent vérifier son identité variétale.
Les recherches menées à la KULeuven ont permis d’ajouter un autre
niveau de sécurité aux activités de conservation par la mise au point
de méthodes permettant de conserver tout type de bananier dans de
l’azote liquide (procédé appelé « cryoconservation »). Les
températures extrêmement basses suspendent la croissance
cellulaire ainsi que tous les processus de détérioration biologique de
sorte que le matériel peut être conservé de façon sûre et rentable
puis « ressuscité » pour donner des bananiers parfaitement viables.
Jusqu’à présent, plus du tiers de la collection est conservé de cette
manière et une copie est en cours d’élaboration pour être conservée
en toute sécurité sur un autre site. Grâce au savoir-faire acquis à la
suite de ces travaux, la KULeuven est reconnue comme un centre
d’excellence en matière de cryoconservation, non seulement pour les
bananiers, mais aussi pour d’autres cultures.
UNE CRYOCONSERVATIONPOUR TOUSIl y a à peine trois ans, les scientifiques qui tentaient de
cryoconserver des parties de plants procédaient à des essais et, si
cela ne fonctionnait pas, modifiaient légèrement leurs protocoles.
Cette approche par tâtonnements a donné des résultats mais
s’avérait laborieuse lorsque l’on s’aventurait en territoire inconnu. Un
projet européen pour développer des méthodes de cryoconservation
pour la conservation des collections de ressources phytogénétiques
(CRYMCEPT pour establishing CRYopreservation Methods for
Conserving European PlanT germplasm collections), y a remédié
lorsqu’il a entrepris d’identifier les composantes indispensables à la
réussite de la cryoconservation. Les chercheurs du Laboratoire
d’amélioration des cultures tropicales de la KULeuven ont fait partie
de l’équipe internationale de scientifiques qui a travaillé sur
différentes plantes et analysé divers paramètres.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la principale clef du
succès n’est pas de disposer de tissus résistants au gel (auquel cas
le bananier, qui est une plante tropicale, ne pourrait supporter la
cryoconservation), mais de tissus tolérant la déshydratation. La
préoccupation majeure lorsque l’on expose des cellules vivantes au
gel est d’empêcher la formation de cristaux de glace. Ceux-ci sont en
effet capables de perforer la membrane cellulaire qui va alors perdre
sa capacité à contrôler ce qui entre dans la cellule et ce qui en sort.
Éviter la formation de cristaux de glace en enlevant toute l’eau n’est
pas une solution car elle entraînerait la mort de la cellule. La
solution, connue depuis un certain temps, est la vitrification, qui est
un processus de solidification qui n’entraîne pas la formation de
cristaux de glace et donne aux tissus un aspect vitreux.
Les chercheurs de la KULeuven utilisent déjà la vitrification pour la
cryoconservation de méristèmes de bananiers. Avant la congélation,
les cellules sont exposées à une solution de vitrification
extrêmement concentrée en composants comme le saccharose et le
glycérol. L’osmose fait que l’eau passe de la cellule à la solution, ce
qui déshydrate la cellule sans la tuer.
L’innovation cruciale a été d’ajouter une goutte de la solution de
vitrification à un morceau du tissu méristématique placé sur une
feuille d’aluminium et de le plonger dans l’azote liquide. La solution
étant sirupeuse, elle colle à la feuille. Comparée à la procédure
standard, selon laquelle les tissus sont disposés dans un petit tube,
cette méthode congèle plus rapidement les tissus, qui sont
désormais directement en contact avec l’azote liquide (ce n’est
qu’après avoir été congelées que les cellules de la plante sont
stockées dans une éprouvette). Il s’est avéré qu’une congélation et
qu’une décongélation rapides augmentent le taux de survie lorsque
les tissus sont ensuite décongelés.
Après le succès obtenu avec le bananier, les chercheurs de la
KULeuven ont testé leur protocole de cryoconservation sur le taro, la
pomme de terre, la fraise, la chicorée, le palmier dattier et le
pélargonium. Leur méthode a fonctionné presque immédiatement et
les quelques ajustements, qu’ils ont du effectuer ne concernaient
souvent que la partie de la plante utilisée ou la durée d’exposition
des cellules meristématiques à la solution de vitrification.
l Rapport annuel 2005 l INIBAP l8
Depuis sa création en1985, l’ITC a envoyéplus de 60 000échantillons de Musaà 200 établissementsdans 88 pays
La congélation destissus méristématiquesà la température del’azote liquide (-196° C) permet destocker des tissus deplantes viablespendant des milliersd’années. B. Panis,KULeuven
Les variétés debananiers cultivéesétant dépourvues degraines, elles sontconservées dans destubes à essai sousforme de plantules.
Des soins «high-tech»
9l INIBAP l Rapport annuel 2005 l
Lima, au Honduras. Lorsque l’INIBAP est arrivé enscène l’année suivante avec pour mission d’accroître laproductivité des cultures des petits exploitants, il acommencé à canaliser un appui financier vers le pro-gramme hondurien qui, fort de plus de 25 années pas-sées à améliorer des bananiers, fut bientôt à même deproduire des hybrides résistant aux maladies.
Avant d’être diffusés, les hybrides furent testés surle terrain dans le cadre du Programme international d’é-valuation des Musa (IMTP) nouvellement créé et mis enplace par l’INIBAP en 1989 (voir l’article « Des hybridesglobe-trotteurs » dans ce rapport). L’une des explica-tions avancées concernant la lenteur des progrès réalisésen matière d’amélioration variétale des bananiers est queles sélectionneurs ne recevaient que peu de feedback desautres disciplines. L’IMTP s’est attaqué à ce problème enévaluant dans différentes conditions environnementalesla performance de certaines de leurs créations afin que lespathologistes et autres chercheurs puissent les étudier.
Le Programme mondial pour l’amélioration desMusa (ProMusa), qui a vu le jour en 1997, a renforcé lacréation de liens inter-disciplinaires. À l’origine, il secomposait de six groupes de travail interconnectés ettravaillant chacun sur un sujet particulier — améliora-tion génétique, fusariose, maladies foliaires causées parMycosphaerella, charançons, nématodes et virus — dans
le but de fournir un soutien auxactivités visant à l’amélioration desbananiers.
Bien que ProMusa soit perçucomme une structure très utile pourfaire avancer la recherche et répon-dre aux questions urgentes, le senti-ment est qu’il faut modifier sesmécanismes de fonctionnement tantpour stimuler les interactions entrespécialistes que pour tenir comptede la difficulté de coordonner un telréseau avec le faible appui financierdes donateurs. Il s’est en effet avéréde plus en plus difficile de susciterl’intérêt de ces derniers pour lesactivités conventionnelles d’amélio-ration variétale. Le financement del’IMTP s’est tari après la premièrephase et le soutien du secteur publicà la FHIA a pris fin en 2004.
Évidemment, le manque d’intérêt des donateursinternationaux pour le travail en réseau n’a pas sonné leglas de l’amélioration variétale des bananiers. Cedomaine ne dispose pas d’autant de pratiquants que lesautres cultures majeures, mais une poignée de centres ytravaillent encore. En Amérique latine et dans lesCaraïbes, les vétérans sont l’Empresa Brasileira dePesquisa Agropecuaria (EMBRAPA) qui s’investit dansla sélection de bananiers pour le marché brésilien et la
Soif d’améliorationComme l’INIBAP et ses partenairesl’ont appris, améliorer les bananiersexige du temps et de la détermination.
Les bananiers domestiqués sont souventmontrés du doigt pour avoir abandonnél’équivalent du sexe chez les végétaux et,
par conséquence, la diversité génétique qui leur per-mettrait de résister aux insectes nuisibles et aux ma-ladies leur fait défaut. Cependant, une trop grandediversité génétique peut poser un problème aussiimportant que son absence. La plupart des variétés pro-viennent du petit groupe de plantes sauvages qui sontsoit hermaphrodites, c’est-à-dire qu’elles sont dotées àla fois des fleurs males et femelles et qu’elles se pollini-sent elles-mêmes, soit qui, à l’instar des bananiers sau-vages, ont une reproduction aussi bien végétative quesexuée. La pollinisation croisée génère une plus grandediversité, mais l’auto-pollinisationou la reproduction végétative sontplus efficaces pour stabiliser legénotype voulu et le reproduire defaçon fiable.
Le problème avec les bana-niers est que la domestication aconsidérablement réduit leur capa-cité à produire de la diversité (voirl’article « Investir pour l’avenir »dans ce rapport). Si tous les bana-niers avaient perdu leur aptitude àéchanger des gènes entre eux, lespossibilités d’amélioration se limi-teraient à la sélection de mutationsavantageuses, spontanées ou provo-quées, et à l’introduction d’unecaractéristique désirée par modifi-cation génétique. Heureusementpour les sélectionneurs, certainesvariétés sont restées assez fertilespour faire de l’hybridation unepossibilité viable.
Le sélectionneur
de bananiers, moins seul
au monde ?Rétablir le « goût du sexe » chez les bananiers n’a pasété chose facile. Les premiers à avoir essayé ont aban-donné. Lorsque en 1984 la United Fruit Companyrenonce à son tour à l’idée de mettre au point un bana-nier amélioré à des fins commerciales, elle fait donde son programme d’amélioration à la FundaciónHondureña de Investigación Agrícola (FHIA) de La
Les bananiers sauvagessont pleinement fertilesmais les grainesproduites au cours duprocessusd’amélioration n’ontgénéralement qu’unechance sur cent degermer. Pour accroîtreles probabilités, lesaméliorateurs seportent au secours del’embryon en ouvrant lagraine et en extrayantl’embryon pour le fairepousser sur un supportde culture artificiel.M. Hakkinen
Cet article est basé sur la communication faite par Michael Pillay de l’IITAau symposium Conservation and Use of Musa Biodiversity for ImprovingLivelihoods qui s’est tenu à Leuven, Belgique, le 18 octobre 2005.
l Rapport annuel 2005 l INIBAP l10
station de recherche de la Guadeloupe du Centre decoopération internationale en recherche agronomiquepour le développement (Cirad), qui se consacre princi-palement à l’amélioration variétale des bananiers pourles marchés d’exportation. Cuba s’est récemment jetédans la mêlée avec le programme d’amélioration lancépar l’Instituto de Investigaciones en Viandas Tropicales(INIVIT). En Inde, le National Research Centre onBanana (NRCB) et l’Université agricole du Tamil Naduont créé de nombreux hybrides, tandis qu’en Afrique,l’amélioration variétale des bananiers repose principa-lement sur l’Institut international d’agriculture tropi-cale (IITA) et le Centre africain de recherche sur bana-niers et plantains (CARBAP).
Améliorer l’améliorationLa méthode mise au point par la FHIA, qui consiste àcroiser des variétés triploïdes avec des diploïdes élitesafin d’obtenir des hybrides tétraploïdes (voir Les aléasde l’amélioration), est toujours utilisée bien que d’aut-res procédés aient également été développés pour parercertains des inconvénients inhérents aux tétraploïdes. Sices hybrides sont généralement plus productifs, porterun énorme régime est un autre exemple de « point tropn’en faut » lorsque le poids de celui-ci fait crouler leplant. Les hybrides tétraploïdes produisent par ailleursdes fruits présentant une forte teneur en eau qui seramollissent assez vite. En outre, certains cultivateurstrouvent ces grands plants encombrants, en particulierlorsqu’il faut se débarrasser du pseudotronc et des aut-res parties végétatives après la récolte. Enfin, le fait d’a-voir un nombre pair de séries de chromosomes peutrétablir la fertilité et entraîner la production de fruitsdonnant des graines lorsque les fleurs sont pollinisées.
Donner un coup depouce aux bananiers.Pour obtenir unequantité suffisante degraines à évaluer, lessélectionneurs peuventpolliniser jusqu’à desmilliers de fleurs(à gauche). Les fruitsrésultant de cetaccouplement forcésont pressés(au centre) puistamisés (à droite) à larecherche de graines.R. Markham, INIBAP
Les aléas de l’amélioration
Au début du XXe siècle, les sélectionneurs s’intéressaientprincipalement à l’amélioration de la banane Gros Michel,qui dominait les exportations à cette époque. Elleprésentait de nombreux avantages, en particulier un goûtdélicieux et une peau résistante aux meurtrissures, idéalepour les longs voyages. Mais son inconvénient majeur étaitsa prédisposition à une maladie fongique qui se propagerapidement, la fusariose, plus connue sous le nom demaladie de Panama.
Heureusement pour l’amélioration, il est possible destimuler la production de graines chez le bananier GrosMichel lorsqu’il est pollinisé par des bananiers sauvages.Gros Michel étant triploïde et ses cellules reproductricespouvant contenir d’une à trois séries de chromosomes, soncroisement avec un diploïde va produire des descendantsprésentant deux, trois ou quatre séries de chromosomes.Les améliorateurs se sont particulièrement intéressés à sadescendance tétraploïde car ce sont ces hybrides quiproduisent les plus gros régimes. Cependant, peu d’entreeux alliaient la qualité des fruits du parent femelle et larésistance aux maladies du parent mâle. C’est ce dernierqui a été tenu pour responsable de la piètre qualité deshybrides. La solution fut de créer des lignées élites deparents mâles mieux équipés pour exprimer leur résistanceaux maladies et pourvus d’une qualité de fruit améliorée.
Les diploïdes les plus prometteurs ont été croisés entreeux pour obtenir des parents élites mâles, méthode quis’est avérée très longue. Le diploïde élite dénommé SH-2095 a nécessité plus de dix années de mise aupoint. Au cours du processus, les qualités agronomiqueset la résistance aux maladies de plus de 10000 plantsont été évaluées. Une fois les parents élites obtenus, leurpollen a été utilisé pour féconder des variétés triploïdesproduisant des graines fertiles, ce qui a inauguré unnouveau cycle de croisements et d’évaluations à larecherche de l’hybride désiré.
Grâce à cette stratégie, des traces de Gros Michelsubsistent dans certains hybrides FHIA, comme FHIA-17et FHIA-23, mais, au moment où les hybrides FHIA ontété distribués, Gros Michel avait depuis longtemps étésupplanté dans les plantations commerciales par lesbananiers Cavendish, résistants à la fusariose. Il atoutefois rapidement été mis en évidence que ce nouveaupillier des marchés internationaux était sensible à uneautre maladie fongique, la maladie des raies noires,également connue sous le nom de cercosporiose noire.Bien que les hybrides FHIA soient généralement résistantsà ces maladies fongiques ainsi qu’à certains insectesnuisibles et que l’un d’entre eux, vendu sous le nom deGoldfinger sur le marché australien, ait prouvé qu’ilpouvait être commercialisé, aucun n’a réussi à ébranler lamain mise des variétés Cavendish sur les marchésinternationaux.
Un air de famille. FHIA-26 (à gauche) avec ses parents, un diploïdeélite (au centre) et le cultivar Pisang awak (à droite). FHIA
Les sélectionneurs dela FHIA ont créé unhybride résistant auxmaladies en utilisantGros Michel commel’un des géniteurs.K. Tomekpe, CARBAP,A. Javellana
11l INIBAP l Rapport annuel 2005 l
Cette caractéristique n’est toutefois pas toujours uninconvénient. Certains améliorateurs l’ont exploitée encroisant des hybrides tétraploïdes avec des diploïdes éli-tes afin d’obtenir des triploïdes stériles plus fiables.
En quête d’alternatives, le Cirad a élaboré unestratégie originale qui consiste à imiter ce qui s’est passéau cours de la domestication. Les ancêtres des bananiersétant diploïdes, les premiers triploïdes sont apparussuite à une anomalie de la méiose (le processus de divi-sion cellulaire qui réduit de moitié le nombre dechromosomes dans les cellules reproductrices) chez l’undes géniteurs qui a transmis les deux copies de ses gènesau lieu d’une seule. Mais les améliorateurs ne peuventse permettre d’attendre que des erreurs se produisent.Ceux du Cirad ont choisi des diploïdes et ont doublé lenombre de leurs chromosomes en utilisant de la colchi-cine pour obtenir des auto-tétraploïdes. Ils ont ensuitecroisé ces tétraploïdes avec des diploïdes pour obtenir
Et demain ?
Dans leur recherche de nouveaux défis et de nouvellespossibilités, les sélectionneurs veulent désormais utili-ser l’amélioration dans d’autres buts que la résistanceaux maladies et aux ravageurs, dans l’optique de confé-rer des caractéristiques telles que la résistance au froidet à la sécheresse pour aider les cultivateurs à faire faceaux changements climatiques ou à étendre la produc-tion à des zones aujourd’hui considérées comme mar-ginales pour ce type de culture. Cette volonté d’amélio-rer la qualité nutritionnelle des cultures fournit égale-ment un nouvel objectif aux sélectionneurs. En ce quiconcerne les bananes, l’intérêt réside principalementdans les caroténoïdes, que l’organisme convertit envitamine A. Il a été démontré que certaines variétéscontiennent une forte quantité de ces micronutri-ments. En Micronésie, les bananes appartenant au
groupe Fe’i sontutilisées pourlutter contre lescarences en vita-mine A, qui ontdes effets débili-tants sur la santédans les pays endéveloppement.Des recherchessont en coursdans le cadre deH a r v e s t P l u spour analyser la
teneur en caroténoïdes d’autres cultivars et conférercette caractéristique à des variétés moins biens dotées.Les bananes plantain, qui sont un aliment de base trèsimportant dans de nombreuses régions, sont des candi-dats intéressants de ce point de vue car certaines varié-tés à la chair jaune ou orange sont naturellement richesen caroténoïdes.
Étant donné les difficultés inhérentes à l’amélio-ration variétale des bananiers et bananiers plantain,certains scientifiques considèrent désormais la modi-fication génétique comme un moyen d’introduire desgènes dans les bananiers tout en préservant leurs qua-lités agronomiques. En outre, dans de nombreusesrégions productrices de bananes, le manque d’espècessauvages fertiles pouvant donner lieu à une féconda-tion croisée ainsi que la stérilité de la plupart desvariétés cultivées réduit à un niveau négligeable lerisque de propagation de gènes issus de bananes géné-tiquement modifiées. Au cours des ans, l’INIBAP acoordonné des projets de recherche qui ont contribuéaux progrès réalisés dans la modification génétique devariétés importantes pour les petits producteurs(voir l’article « Le pouvoir des gènes alimente unerévolution agricole en Afrique » dans le rapportannuel de 2003)
Comparée à l’amélioration conventionnelle, latechnique de modification génétique doit surmonterd’autres types d’obstacles avant de pouvoir être utiliséepour créer de nouvelles variétés de bananes. Sonacceptation par les consommateurs n’est que l’und’entre eux. Quoi qu’il en soit, que l’avenir de l’amé-lioration passe ou non par la biotechnologie, unechose est sûre, cet art séculaire qu’est l’améliorationvariétale ne peut se passer de technologie. �
des triploïdes qui héritent de la moitié du génome dechaque parent par le processus normal de la méiose.
L’un des avantages de cette stratégie est que laplupart, voire l’ensemble des gènes du diploïde, dont legénome a été doublé, se retrouvent dans l’hybride tri-ploïde, tandis que l’utilisation de géniteurs plus fertilesse traduit généralement par une descendance plusnombreuse parmi laquelle choisir. De plus, cetteméthode permet une meilleure utilisation de la diversi-té connue car un plus grand nombre de diploïdes peu-vent être intégrés dans les stratégies d’amélioration.
Alors que le Cirad a recours à cette stratégie pouraméliorer les bananes dessert, le CARBAP l’a adoptéepour produire des bananes à cuire ne contenant aucu-ne trace de Musa balbisiana, espèce sauvage ayant trans-mis au moins une série de chromosomes à la plupart desbananiers à cuire, notamment aux bananiers plantain.Certains améliorateurs ont cessé d’utiliser des bana-niers descendant de balbisiana lorsqu’il a été établi quele génome du virus de la mosaïque en tirets était présentdans celui de l’espèce sauvage et de ses descendantsdomestiqués. Dans certaines circonstances, et l’hybri-dation en est une, la séquence complète du virus estcapable de se réassembler et de générer des particulesvirales infectieuses (voir l’article « Pathogène malgrélui » dans le rapport annuel 2004). Pour éviter cela, lesaméliorateurs du CARBAP ont mis à profit les étudesmoléculaires qui avaient montré que la sous-espèceM. acuminata banksii était à l’origine des qualités culi-naires d’un groupe de bananiers exempt de balbisiana.En sélectionnant attentivement les géniteurs, ils ont étéà même de produire des hybrides triploïdes présentantla chair farineuse typique des bananes à cuire, mais d’o-rigine purement acuminata.
Posséder quatre sériesde chromosomes peutparfois présenter desinconvénients, si lerégime est trop lourd(gauche). Les hybridestétraploïdes produisentparfois des fruits quicontiennent desgraines. A. Vézina,INIBAP
l Rapport annuel 2005 l INIBAP l12
En 1989, l’INIBAP mettait en place le Programme international
d’évaluation des Musa (IMTP) pour évaluer les hybrides produits
par les améliorateurs sous une large gamme de conditions de
culture. La première phase de cette activité collaboratrice était axée
sur l’évaluation dans six pays (trois en Amérique latine et trois en
Afrique) de sept hybrides produits par la Fundación Hondureña de
Investigación Agrícola (FHIA). Leur résistance à la maladie des raies
noires (ou cercosporiose noire) a été comparée à celle de plusieurs
variétés connues pour couvrir tout le spectre des réponses possibles,
allant de très résistante à très sensible. À la publication des
résultats, il fut recommandé de rendre public deux
types de banane dessert, FHIA-01 et FHIA-02, et à
un type d’hybride à cuire, FHIA-03. Depuis, ces trois
hybrides ont été distribués dans plus de 50 pays.
Une deuxième phase a démarré en 1996. À cette
occasion, on a évalué la résistance des hybrides à deux
maladies supplémentaires, la maladie de Sigatoka (ou
cercosporiose jaune) et la fusariose, et deux programmes
d’amélioration, à savoir ceux de l’Empresa Brasiliera de
Pesquisa Agropecuaria (EMBRAPA) et de l’Instituto de
Investigaciones en Viandas Tropicales (INIVIT), ont apporté
leur contribution sous la forme de nouvelles variétés. Le Taiwan
Banana Research Institute (TBRI) a également offert des variants
somaclonaux pour évaluation. Le nombre de sites d’étude est passé
à 37, et ce malgré le fait que les établissements participants
devaient désormais financer leurs essais. Il ressortait des résultats
que FHIA-23 et SH-3436-9 étaient les plus tolérants à la maladie
des raies noires. L’hybride avec la meilleure performance globale
était FHIA-23, même si GCTCV-119 a également fait bonne
impression.
Ce sont à présent 25 pays qui participent à la troisième phase. En
plus de la FHIA et du TBRI, l’Institut international d’agronomie
Des hybrides globe-trotteurs
Un hybrideplantain, FHIA-21.
A. Javellena
Visite d’un site del’IMTP en Inde.
G. Orjeda, INIBAP
Améliorateurs dont lescréations ont ététestées en champs :le défunt Phil Rowede la FHIA (à gauche)et Kodjo Tomekpe,l’actuel directeur-général du CARBAP(à droite). D. Jones,R. Markham, INIBAP
13l INIBAP l Rapport annuel 2005 l
tropicale (IITA), le Centre africain de recherches sur bananiers et
plantains (CARBAP) et le Centre de coopération internationale en
recherche agronomique pour le développement (Cirad) ont également
proposé des hybrides pour évaluation. Les partenaires ont pu, pour la
première fois, choisir entre mener une étude approfondie impliquant
des recherches épidémiologiques et écologiques, et un simple essai
de performance face à des maladies précises. Comme lors des
phases précédentes, les partenaires ont utilisé des méthodologies
communes pour s’assurer que les résultats étaient comparables d’un
site à un autre.
L’un des examens lesplus difficiles à passerpour les hybrides estla comparaison de leurgoût à celui descultivars locaux.T. Hemelings, KCDP
Sites d’essai de l’IMTP
Centres d’amélioration participants
Sites d’essai de l’IMTP
Centres d’amélioration participants
l Rapport annuel 2005 l INIBAP l14
Si seul le nombre degènes importait,nous serions incapa-
bles d’expliquer pourquoi c’estl’être humain, et non le bana-nier, qui a déchiffré le codegénétique, séquencé son prop-re génome et fait de mêmepour les autres espèces. L’êtrehumain et le bananier sont tousdeux dotés d’environ 30 000gènes. Le défi est de dégager lessimilitudes et surtout de com-prendre ce qui nous rend sidifférents.
Au fur et à mesure que lesgènes sont identifiés et leurs fonctions découvertes, cequi est l’objectif de la génomique, nous devrions com-mencer à comprendre comment les interactions entreles différents gènes du bananier et leur environnementfont que la plante se développe ou meurt. On espèreque ces connaissances se traduiront par des rende-ments durablement plus importants, en particulierpour les petits cultivateurs, qui produisent plus de85 % des bananes récoltées dans le monde.
La génomique devraitaider à comprendre lesprocessus qui sous-tendent les problèmesaffectant les bananierset ainsi améliorer lavie des petitsexploitants. G. Orjeda,INIBAP
Pénétrer les secrets du génome du bananier
La génomique, cette sciencequi s’organise autour
du séquençage des gènes et dudéchiffrage de leur fonction,
va-t-elle changer notre façonde produire de la nourriture ?
Les sélectionneurs ontprincipalement
circonscrit leursrecherches génétiquesà Musa acuminata et
Musa balbisiana, maisd’autres espèces
sauvages pourraientprésenter des
caractéristiquesintéressantes d’un
point de vueagronomique, commedes mécanismes leur
conférant unetolérance au froid, àl’engorgement du sol
ou à la sécheresse.De gauche à droite,
Musa campestris,Musa borneensiset Musa velutina.
M. Hakkinen
L’une des principales motivations réside dans lefait que la plupart des variétés existantes n’ont paschangé de manière significative depuis l’époque oùelles ont été sélectionnées à l’état sauvage et cultivéespar les agriculteurs pendant des milliers d’années,alors que les conditions économiques et agronomiquesont au contraire évolué de façon spectaculaire. Lesbananiers sont assaillis par une horde de ravageurs etde maladies alors que la diminution des terres cultivéesau profit de l’urbanisation et les pratiques agricolesnon viables obligent de nombreux producteurs àexploiter des bananiers dans des conditions qui sontloin d’être optimales. Les petits producteurs ont doncbesoin de bananiers pouvant surmonter ces difficultéstout en ayant les qualités qu’attendent aujourd’hui lescultivateurs, les négociants et les consommateurs. Labarre est placée haut étant donnée la difficulté à croi-ser des variétés qui, à la base, sont stériles. (Voir l’ar-ticle « Soif d’amélioration » dans ce rapport)
Les contraintes qui font de l’amélioration varié-tale des bananiers un processus long et laborieux limi-tent également les applications de la génétique classiqueà la compréhension des processus à l’origine des pro-blèmes qui affectent les bananiers. La génomique dubananier n’en est qu’à ses débuts et ses retombées posi-tives en termes agricoles demeurent largement théo-riques. Tout comme les autres domaines de recherchesur le bananier, elle manque relativement de ressour-ces, mais le travail en réseau permet aux chercheurs detirer le meilleur parti de ce dont ils disposent et cetteapproche a certainement accéléré les découvertes réali-sées en génétique. Depuis 2001, la plupart des travauxportant sur la génomique du bananier sont effectuéspar des chercheurs membres du Consortium global surla génomique de Musa, dont le secrétariat est assuré parl’INIBAP. Leurs découvertes ont des implications nonseulement pour l’agriculture, mais également pour laconservation et la recherche fondamentale.
Un premier coup d’œil
sur le génome
La grande majorité des variétés de bananiers domesti-qués descendant d’une ou de deux espèces sauvages, lesscientifiques n’ont pas un mais deux génomes à étudier.Musa acuminata a donné ce que l’on a appelé le géno-me A et Musa balbisiana le génome B. En préalable au
séquençage du génome du bana-nier, l’ADN de plants d’acuminataet de balbisiana a été dupliqué etfractionné en morceaux plus petitset plus faciles à manier. Ces frag-ments d’ADN ont été insérés dansdes bactéries afin de les conserveren qualité de « chromosomes arti-ficiels bactériens » (BAC). Lesmembres du Consortium ont créécinq banques BAC, une de balbisia-na et quatre d’acuminata. Elles sontlibrement accessibles à la commu-nauté scientifique par l’intermé-diaire du Centre de ressourcesgénomiques de Musa, qui esthébergé en République tchèque parl’Institut de botanique expérimen-tale (voir « Un centre plein de res-sources »).
Le laboratoire de technologie génétique de laKatholieke Universiteit Leuven (KULeuven), enBelgique, a donné un premier aperçu de l’organisa-tion du génome A avec le séquençage de deux clonesBAC issus de l’une des banques BAC d’acuminata (lediploïde sauvage Calcutta 4). La densité en gènes était,en moyenne, d’un par 8 700 bases (8,7 kb). Moins dela moitié de l’ADN de ces clones était codant pour desgènes. A l’instar de la plupart des génomes des végé-taux, celui de la banane semble être composé derégions riches en gènes qui sont séparées par de lon-gues étendues de séquences répétitives. Et comme lesavent les scientifiques depuis un moment déjà, legénome B, et peut-être aussi le génome A, contientl’ADN du virus de la mosaïque en tirets (BSV) qui, aucours de l’évolution de balbisiana, a trouvé une nichedans le génome du bananier (voir l’article « Pathogènemalgré lui » dans le rapport annuel 2004 del’INIBAP).
Les clones BAC ont également été utilisés pourcomparer des séquences d’ADN du bananier avec cel-les du riz, qui est une monocotylédone comme lebananier, et d’Arabidopsis, une dicotylédone. Du faitde leur séquençage, les génomes de ces plantes sontdevenus la référence à laquelle sont comparés lesgénomes en attente de séquençage, mais leur impor-tance pourrait aller en diminuant lorsque les autresgénomes auront livré leurs secrets. Un premier cyclede comparaisons effectué au TIGR (The Institute forGenomic Research), aux États-Unis, a montré moinsde similitudes avec le riz et plus de correspondancesavec Arabidopsis que ce qu’on ne le pensait. La placedu bananier sur l’arbre phylogénétique, relativementéloignée de celle des principales céréales et présentantdes similitudes avec différentes dicotylédones, pour-rait être un point de comparaison utile (voirL’avantage comparatif du bananier).
Le déchiffrage du génome Pour obtenir la séquence complète du génome dubananier, on choisira un génotype représentatif etchaque clone de sa banque BAC sera séquencé. Unlogiciel déterminera alors les extrémités communesafin de réassembler l’intégralité de la séquence à par-tir des dizaines de milliers de clones issus de la banqueBAC. L’identification des gènes enfouis dans la litanie
15l INIBAP l Rapport annuel 2005 l
Cet article estbasé sur lacommunicationfaite par Pat Heslop-Harrisonde l’université deLeicester ausymposiumConservation andUse of MusaBiodiversity forImprovingLivelihoods qui s’esttenu à Leuven,Belgique, le 18octobre 2005.
Calcutta 4 est le nomvernaculaire de Musa
acuminata ssp.burmannicoïdes.
R. Markham, INIBAP
de A, C, G et T, qui représentent les quatre bases del’ADN du code génétique, n’est qu’un début. Il fautensuite déterminer leur fonction.
En effet, bien avant que la séquence intégrale dugénome ne soit disponible, il existe d’autres moyens derechercher des gènes utiles. La nature n’étant pas par-tie de zéro avec chaque espèce, il est possible d’extrai-re du génome des gènes dont on sait qu’ils sont pré-sents chez d’autres espèces, tandis que les EST (mar-queurs de séquences exprimées) et l’ADN complé-mentaire (ADNc) offrent un raccourci pour mettre enévidence des gènes exprimés aussi bien dans des condi-tions normales que dans des conditions spécifiques,comme en cas de maladie, d’infection ou de sécheres-se. La méthode commence avec la récolte d’ARN mes-sager (ARNm), à savoir la molécule qui transportel’information encodée dans l’ADN devant être trans-crite en protéines. La présence d’ARNm dans une cel-lule indique que les gènes auxquels il sert d’intermé-
diaire sont actifs. Mais en raison de la nature transitoi-re de la molécule d’ARN, les scientifiques la transcri-vent en ADNc, plus stable. La séquence d’un certainnombre de bases situées sur l’une ou les deux extrémi-tés de l’ADNc est une EST. Il faut juste qu’elle soitassez longue pour pouvoir faire office de marqueurpour le gène encodé dans l’ADNc.
Cette méthode est prisée des scientifiques quitentent d’isoler des gènes importants d’un point devue agronomique, comme ceux impliqués dans laréponse d’une plante à un stress biotique ou abio-tique. Dans de tels cas, l’ARNm est prélevé soit sur unplant soumis à un stress, que celui-ci soit un agentpathogène, des écarts de température extrêmes ou lasécheresse, soit sur un plant normal ou en croissancelorsque l’objectif est de se concentrer sur les gènesimpliqués dans son développement ou son fonction-nement au quotidien.
l Rapport annuel 2005 l INIBAP l16
Un centre plein de ressources
Le Consortium global sur la génomique de Musa a pour mission, à chaque fois quecela est possible, de mettre dans le domaine public les produits élaborés par sesmembres. Pour cela, il a créé le Centre de ressources génomiques de Musa, qui doiten assurer la distribution. L’objectif premier du Centre est de soutenir les recherchesmenées dans le cadre du Consortium en mettant à la disposition de ses membres lesressources génomiques de Musa et en en développant des nouvelles. Il arrive que leCentre distribue également ses ressources à des particuliers et à des organismesscientifiques ne faisant pas partie du Consortium. Les utilisateurs doivent alorssigner un accord stipulant que les ressources resteront dans le domaine public.
Cinq banques BAC sont actuellement disponibles. Il s’agit d’une banque BAC debalbisiana, à savoir du diploïde sauvage Pisang klutuk wulung, don du Centre deCoopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad),et de quatre banques BAC d’acuminata : deux du diploïde sauvage Calcutta 4 (l’uneprovenant du Cirad et l’autre de la Texas A&M University), la troisième du diploïdesauvage Tuu gai issue du Centro de Investigación Científica de Yucatán (CICY), et laquatrième du cultivar triploïde Grande naine en provenance du Cirad.
Le Centre propose également des banques d’EST, d’inserts d’ADN, de clones d’ADNrépétitif et de marqueurs moléculaires. Pour de plus amples informations, voir le sitehttp://www.musagenomics.org/index.php?page=resources.
Jaroslav Dolezel,de l’Institut debotaniqueexpérimentale, quiabrite le centre deressourcesgénomiquesde Musa.A. Vézina, INIBAP
Les agriculteurs ontbesoin de cultivars
pouvant pousser dansdes conditions
extrêmes. P. Heslop-Harrison,
J. Daniells
caractéristique qu’ils veulent lui conférer.Cela vaut aussi pour les scientifiquesdésireux d’utiliser le génie génétiquepour modifier les bananiers.
Ce degré de connaissance per-mettrait également de s’assurer que lescollections conservent la diversitéexistante des allèles, ce qui devraitensuite accroître l’utilisation de ladiversité dans les banques de gènes.
Pour l’instant, la recherche de caractèresutiles est laborieuse et parfois le fruit du
hasard. Elle implique une évaluation agrono-mique en champ ou en serre, ou uniquement le
croisement des quelques matériels connus pour êtrecompatibles. Une analyse systématique visant à mettreen lumière la diversité des allèles au moyen de métho-des moléculaires peut contribuer à mettre en évidencela diversité utile et permettre de s’assurer qu’elle nesera pas perdue avant même d’être découverte.
La mise au point d’outils moléculaires puissantsgrâce à des initiatives telles que le Consortium globalsur la génomique de Musa fournit une occasion sansprécédent d’utiliser la diversité presque inexploitée deMusa tant à l’état sauvage que cultivée. Utilisée avecsagesse, cette meilleure compréhension des végétauxsur lesquels nous nous appuyons pour produire notrenourriture, ainsi que des insectes nuisibles et des ma-ladies qui limitent notre capacité de production, nouspermettrait également d’accroître la qualité nutrition-nelle de nos cultures vivrières et de réduire l’impact del’agriculture sur l’environnement. L’amélioration del’agriculture et de notre nourriture n’est toutefois pasla seule raison de poursuivre la recherche génomique.La découverte de la diversité génétique cachée dubananier devrait nous rappeler que nous avons ledevoir moral de la conserver. �
17l INIBAP l Rapport annuel 2005 l
Au Brésil, les chercheurs del’EMBRAPA et de l’Universitécatholique de Brasilia ont prélevédes échantillons de feuilles deCalcutta 4 exposées à une tempéra-ture de 5˚ C et de feuilles soumisesà une température de 45˚ C pourcréer deux banques d’ADNc, unepour chaque type de stress induitpar la température. Environ 10 %des ADNc séquencés étaient pré-sents dans les deux types de feuillesalors que 42 % n’étaient présentsque dans les feuilles exposées au
froid et 48 % uniquement dans celles exposées à dehautes températures.
Parallèlement, au Royaume-Uni, une équipe duDépartement de biologie de l’Université de Leicester aisolé des gènes candidats impliqués dans la tolérance àla sécheresse dans trois cultivars de banane dessert(AAA). Les scientifiques ont donné à un plant sa dosequotidienne d’eau (soit 200 ml) et en ont pratique-ment privé un second. Le profil d’expression del’ADNc a permis d’identifier 22 gènes candidats.L’équipe a montré que 3 de ces gènes avaient été acti-vés par le stress induit par la sécheresse, que 5 avaientété régulés à la baisse et que 14 avaient été désactivés.Les gènes ont ensuite été classés en fonction de leurrôle putatif. Près de 40 % d’entre eux n’avaient jamaisété recensés (voir graphique ci-dessus).
De nombreux membres du Consortium mettentégalement sur pied des banques d’EST et d’ADNc degènes exprimés dans les fleurs mâles, les jeunesfeuilles, les racines des plantules in vitro, l’écorce desfruits verts, les feuilles exposées au champignonMycosphaerella fijiensis (l’agent responsable de lamaladie des raies noires) et dans les plants mis à malpar les charançons, pour ne citer que quelques exem-ples. Les séquences connnues sont mises en ligne surle site Internet du Consortium global sur la géno-mique de Musa de sorte que d’autres chercheurs peu-vent y participer en comparant et en analysant leursrésultats.
Comprendre la diversitéMême lorsque les gènes ont été identifiés et que lalumière a été faite sur leur fonction, il reste un autreproblème à résoudre, celui de la documentation de ladiversité allélique, c’est-à-dire la différence entre lefait de savoir que, par exemple, tel gène est codantpour la couleur des yeux, et que tel variant, ou allèle,est codant pour des yeux bleus et que tel autre l’estpour des yeux marron. C’est là une pièce du puzzletrès importante pour les améliorateurs, qui veulentpouvoir distinguer les allèles dans les croisements pourêtre sûrs qu’une nouvelle variété exprimera bien la
Séquençage dugénome à l’Institutefor Genomic Researchaux États-Unis. TIGR
L’avantage comparatif du bananier
Même si elle se positionne aux côtés du riz, du blé et du maïs en termesd’importance comme aliment de base, la banane ne bénéficie pas de la mêmeattention de la part des chercheurs et des donateurs qui financent leurs activités.Toutefois, la composition génétique inhabituelle du bananier pourrait susciter unintérêt nouveau. Le bananier est très prometteur pour les scientifiques s’intéressantaux capacités qu’offre la génomique comparative pour étudier les questionsfondamentales de la biologie et de l’évolution. En premier lieu, le bananier permetd’analyser des caractéristiques absentes des plantes modèles habituelles.
Le système reproducteur du bananier présente un mode de propagation aussi biensexué que végétatif, ce dernier étant le résultat de différentes formes de stérilitécombinées à la parthénocarpie (obtention d’un fruit sans fécondation préalable), cequi est relativement rare chez les monocotylédones. En outre, l’Asie du Sud-Est estla seule région abritant à la fois des bananiers à reproduction sexuée et desbananiers à reproduction asexuée, les deux types ayant co-évolué avec des agentspathogènes. Elargir le champ de la génomique à des cultivars qui, comme lesplantains, se sont diversifiés hors d’Asie en l’absence de certains agents pathogènes,fournirait un outil précieux pour l’étude de l’évolution des bananiers en présence eten l’absence de leurs agresseurs d’origine.
La gamme des niveaux de ploïdie que l’on trouve chez le bananier fournit égalementune occasion particulière de se familiariser avec les gains synergiques deproductivité des cultures qui accompagnent souvent la polyploïdie. Plus complexesque les polyploïdes comme le coton et la canne à sucre, qui ne présentent qu’unseul niveau de ploïdie dans le taxon, les variétés de bananier comportent différentsniveaux de ploïdie et mélange les génomes A et B (AA, BB, AB, AAA, AAB, ABB,AAAA, AABB, AAAB). Cela donne l’occasion d’étudier non seulement la relation entrela ploïdie et le phénotype, mais également les causes de la polyploïdie et sesconséquences sur l’organisation du génome.
Facteurs de transcription : 5 %
Division et croissance cellulaires : 4 %
Synthèse des protéines : 7 %
Gènes nouveaux : 27 %
Autre : 2%
Métabolisme : 9 %
Lié à un stress abiotique : 38 %
Communication cellulaire et transduction du signal : 8 %
Répartition des22 gènes candidatsliés à la tolérance à lasécheresse identifiéspar des chercheurs del’université deLeicester.
Tout comme pour le bananier, c’est en Asie que se trouvent les
origines de la plupart des ravageurs et des maladies qui
s’attaquent à cette culture. Cependant, dans les habitats naturels et
les systèmes de culture traditionnels diversifiés, ils sont souvent
contenus par des prédateurs naturels ou des espèces concurrentes
—ou bien ils ne trouvent tout simplement pas assez d’hôtes à
infecter pour déclencher une véritable épidémie. Par contre, quand
qu’ils se retrouvent dans les grandes plantations commerciales, c’est
une toute autre histoire. Les ravageurs, comme les maladies,
peuvent se propager rapidement et envoyer les scientifiques et les
responsables des plantations à la recherche frénétique de solutions.
Parallèlement, les petits producteurs subissent souvent des
« dommages collatéraux » lorsque de nouveaux agents pathogènes
passent des plantations commerciales aux petites exploitations à
proximité, mal équipées pour combattre les envahisseurs.
La première épidémie mondiale à avoir touché le bananier était une
épidémie de fusariose, ou maladie de Panama, provoquée par le
champignon responsable de la disparition de la banane dessert Gros
Michel qui dominait jusqu’alors les marchés internationaux. Ce
champignon qui vit dans le sol ne peut être contrôlé au moyen de
pesticides chimiques. La robuste et savoureuse Gros Michel a donc
dû laisser la place à des variétés appartenant au groupe des
Cavendish, qui sont résistantes à ce champignon. Malheureusement,
une souche très virulente de fusariose (race tropicale 4) se répand
actuellement en Asie du Sud-Est, où elle s’attaque à de nombreuses
variétés, dont les Cavendish.
Sur le continent américain, la principale menace est, depuis les
années 80, une maladie fongique appelée maladie des raies noires,
ou cercosporiose noire. Dans ce cas, ce sont les feuilles qui sont
attaquées, mais la maladie peut être contrôlée en pulvérisant des
fongicides sur les plantes. Les grandes plantations d’Amérique latine
sont soumises à un traitement quasi hebdomadaire pour contenir la
maladie, mais de nouvelles souches résistantes aux pesticides
apparaissent fréquemment. Désormais présente dans toute la bande
humide des tropiques, cette maladie réduit aussi la productivité des
bananiers cultivés par les petits producteurs, qui n’ont que peu de
possibilités de la contrôler — une préoccupation à l’origine de la
création de l’INIBAP. Elle avait été précédée par la maladie de
Sigatoka, ou cercosporiose jaune, qui lui est apparentée et qui est
également provoquée par un champignon appartenant au genre
Mycosphaerella.
Les nématodes et les charançons s’attaquent au système racinaire et
entraînent la chute des plantes. Ils ont eux aussi accompagné les
bananiers autour du globe et, en particulier les nématodes, sont
parfois soumis à des traitements pesticides nuisibles pour
l’environnement et à l’efficacité limitée. En Afrique, nématodes et
l Rapport annuel 2005 l INIBAP l18
La marche des ennemis
Maladie des raies noiresMaladie de Sigatoka
Fusariose
Race tropicale 4
Le champignon quis’incruste
Le champignon qui se propage par le solet qui est responsable de la fusarioseenvahit le système vasculaire de la plante.A. Javellena
L’ennemi n°1 dubananier
En attaquant les feuilles, le champignonMycosphaerella perturbe la photosynthèse, leprocessus qui nourrit le régime pendant sacroissance. E. Fouré
charançons sont un problème croissant qui contribue au syndrome
mal défini du « déclin de la banane », qui réduit la productivité et la
durée de vie productive des plantations.
Dans certaines parties de l’Asie, l’une des principales menaces est le
virus du « bunchy top » du bananier, qui ralentit considérablement la
croissance des plants et a conduit de nombreux cultivateurs à cesser
la production de bananes, comme cela a été le cas dans certaines
régions des Philippines. La maladie est actuellement en train de
s’étendre en Afrique.
Les maladies bactériennes ne sont pas en reste. Le même agent
pathogène provoque la maladie de Moko lorsqu’il est transmis
principalement par des outils contaminés (en particulier dans les
plantations d’Amérique latine) et la maladie de Bugtok lorsqu’il est
transmis par des insectes visitant les fleurs du bananier (surtout en
Asie). La maladie du sang, qui en est très proche mais encore plus
virulente se répand dans toute la région d’Asie du Sud-Est d’où sont
originaires les bananiers, menaçant les cultivars traditionnels et leurs
parents sauvages. Une nouvelle menace est apparue plus récemment
en Afrique centrale et en Afrique de l’Est : le flétrissement bactérien
est depuis longtemps un problème chronique pour l’ensete en
Éthiopie mais il se répand rapidement parmi les cultures de base et
les bananiers à bière d’Ouganda et des pays voisins.
Chercheurs et producteurs de bananes devront donc continuer
d’innover et de partager les meilleures pratiques pour ne pas se
laisser dépasser par ces nouvelles menaces quand elles
apparaissent.
SUIVRE DE PRÈSLES RAVAGEURSET LES MALADIESDepuis sa création, l’INIBAP a sans conteste
joué un rôle actif dans la
surveillance de la propagation des
agents pathogènes clés par l’étude de
leur diversité et la promotion de
l’utilisation des techniques de
diagnostic les plus efficaces ; il a
également complété les activités de
recherche grâce à l’échange
d’informations et le renforcement de
capacités. Entre 1991 et 2004, par
exemple, l’INIBAP a organisé 21
formations et ateliers de coordination de la
recherche portant sur la seule maladie des raies noires. Cinquante-six articles
sont parus sur ce sujet dans InfoMusa et, fin 2005, 1144 articles étaient
référencés sur ce thème dans la base de données MusaLit. Dans le cadre de
ProMusa, les groupes de travail sur les principaux problèmes posés par les
ravageurs et les maladies ont pris une part active à l’organisation de réunions et
à la promotion d’autres formes d’échange d’informations. Les différents groupes
de travail sur les cercosporioses, la fusariose, les nématodes et les charançons
sont en train d’être réunis en une seule entité, le groupe de travail sur la
protection des cultures, afin de promouvoir la recherche de solutions intégrées.
19l INIBAP l Rapport annuel 2005 l
Moko/BugtokFlétrissement bactérienMaladie du sang
Moko/BugtokFlétrissement bactérienMaladie du sang
Le trio bactérien
Les trois bactéries pathogènes peuvent sepropager dans tout le système vasculaire de laplante et détruire le fruit. G. Blomme
Maladie du bunchy top
Le virus qui rabougritles plantes
Le virus du bunchy top freine lacroissance et tire son nom de la formequ’il donne aux plantes infectées.S. Sharrock
Sources: Crop Protection Compendium - Global Module, 3rd edition. © CAB International, Wallingford, UK, 2001. Diseases of banana, abaca and enset. Edited by D.R. Jones. CAB International, Wallingford, UK, 2000.
Àl’âge d’or de la révolution verte, les cher-cheurs en agriculture pensaient que de
produire des variétés à haut rendementet leur donner régulièrement des engrais et des pesti-cides pourrait sauver le monde de la pauvreté et de lafamine. La tâche des améliorateurs du bananier étaitévidemment plus difficile que celle de leurs homolo-gues cultivant le riz, le blé ou le maïs (voir Soif d’amé-lioration dans le présent rapport). Néanmoins, l’ab-sence d’hybrides améliorés n’a pas empêché les pro-ducteurs de la banane-export de soutirer des rende-ments élevés de leurs plantations de bananesCavendish en investissant lourdement dans leur cultu-re et leur protection, tout en restant à l’affût demutants prometteurs. Quelles leçons peut-on tirer decette expérience pour les petits producteurs de bana-nes et de bananes plantain ? Sont-ils mieux servis parle modèle classique des variétés améliorées et des systè-mes de production intensifs ou bien existe-t-il desmoyens plus efficaces d’aider les petits agriculteurs àatteindre leurs objectifs ?
Au cours des vingt dernières années, l’INIBAP etses partenaires ont examiné les nombreux aspects dudéfi qui consiste à produire des bananes qui, par leurnature, évoluent lentement dans un monde en rapideévolution ; et cette expérience a été très différente
selon les endroits où l’INIBAP a établises bureaux régionaux. En Amériquelatine, où l’INIBAP a créé son premierbureau régional en 1987, la recherched’alternatives « vertes » à la produc-tion à grande échelle, notammentla production biologique, est aucœur des préoccupations. Quant auxbureaux régionaux établis en Afriquede l’Ouest en 1988 et en Afrique del’Est en 1989, ils se sont intéressésprincipalement à l’introduction et àl’évaluation de nouveaux cultivars qui
pourraient s’insérer dans les systèmes agricoles afri-cains axés sur la sécurité alimentaire. En revanche,l’Asie, où l’INIBAP s’est établi en 1990, a privilégié ledéveloppement de systèmes destinés à l’introductionde matériel de plantation exempt de maladie.
De manière générale, les réseaux qui se sontcréés autour de chaque bureau régional se sont effor-cés d’aider les organisations nationales à définir et àrelever les divers défis de la production bananière danschaque région. Plus récemment toutefois, une nouvel-le conception de « gestion de la diversité dans les sys-tèmes de production », utilisant comme fondementles principes de l’agro-écologie, offre à l’INIBAP uncadre conceptuel dans lequel rassembler ses diversesexpériences en un tout cohérent.
Présenter les hybrides aux
agriculteurs
Les variétés résistantes aux ravageurs et aux maladiessont généralement perçues comme le point de départd’une stratégie intégrée de gestion de la culture maispour le bananier ce principe est difficile à mettre enpratique. Probablement en raison de la diversité rela-tivement peu élevée de variétés, agriculteurs etconsommateurs ont tendance à afficher des préféren-
l Rapport annuel 2005 l INIBAP l20
Apprendre àgérer la diversité
L’introduction de variétésaméliorées a toujours été considérée
comme un élément indispensableau développement de l’agriculturemais les agriculteurs ont peut-être
d’autres priorités lorsqu’ilscherchent à améliorer leur vie.
Fermier hondurienévaluant les hybridesFHIA sur ses terres.
C. Staver, INIBAP
I. Van den Bergh, INIBAP
Cet article estbasé sur lacommunicationfaite par FranklinRosales du bureaurégional INIBAP-LAC au symposiumConservation andUse of MusaBiodiversity forImprovingLivelihoods qui s’esttenu à Leuven,Belgique, le 18octobre 2005.
ces marquées en faveur des cultivars qui leur sontfamiliers. Par ailleurs, compte tenu des difficultésrencontrées en matière d’amélioration variétale dubananier, les cultivars résistant aux maladies qui ontété mis au point ne sont pas des succédanés des varié-tés existantes.
La Fundación Hondureña de InvestigaciónAgrícola (FHIA) a peut-être remporté le plus grandsuccès en utilisant l’amélioration conventionnellepour produire des variétés résistantes aux maladies et àrendement élevé mais, comparées aux variétés existan-tes, ces variétés présentent toutes des différences plusou moins grandes quant à leur goût et aux caractéris-tiques de leurs fruits. L’INIBAP et ses partenaires sesont employés à diffuser et à évaluer ces « hybridesFHIA » auprès des agriculteurs en Amérique latine,en Afrique et en Asie. Initialement, on pensaient queles variétés présentant des niveaux élevés de résistanceaux maladies et des rendements jusqu’à cinq fois supé-rieurs à ceux des cultivars traditionnels seraientaccueillies à bras ouverts par les agriculteurs. Certes,des dizaines de milliers de plantules ont été distribuéesaux fermiers, par le biais de divers projets, mais leschiffres sur les plants adoptés ont été au mieux mitigéset les facteurs qui favorisent cette adoption ne sont pasencore pleinement compris.
L’adoption la plus enthousiaste des hybridesFHIA améliorés a été observée à Cuba. Depuis 1992,plus de 16 000 ha ont été plantés. D’un point de vueéconomique, les analyses suggèrent que les nouvellesvariétés font économiser aux agriculteurs plus de400 $US/ha/an, principalement grâce à la réductiondes applications de fongicides. Pourquoi tout lemonde ne suit-il pas l’exemple cubain ? La situationà Cuba a-t-elle quelque chose d’exceptionnelle ?Apparemment les agriculteurs cubains étaient déjà deshabitués de la production intensive de bananes, avecun usage intensif « d’intrants » (à savoir pesticides,engrais, irrigation et main d’œuvre). Au moment où
les restrictions sur les devises et d’autres facteurs éco-nomiques réduisirent considérablement l’accès auxpesticides, les agriculteurs étaient peut-être davantageprêts à s’adapter à un goût différent et à d’autres carac-téristiques, en échange des niveaux élevés de résistanceaux maladies et de production assurés par les nouveauxhybrides.
Nous n’avons pas encore tiré toutes les leçons duprojet TARGET en Afrique, qui a vu la distribution de64 000 plants d’hybrides FHIA et d’autres variétés àfort rendement dans quatre pays, et d’un projet finan-cé par le CFC qui a mené à la distribution de plus de31 000 plants dans trois pays africains et trois paysd’Amérique latine, (voir Des hybrides améliorés prêtspour l’adoption dans le rapport annuel de 2003). Al’évidence, l’accès à des plants de bonne qualité pour-rait limiter l’adoption de nouveaux cultivars. Ces deux
21l INIBAP l Rapport annuel 2005 l
Samuel Addo et safemme transportant unrégime de FHIA-21.A. Nkakwa Attey,INIBAP
Les agriculteursghanéens participantau projet TARGETétaient invités à votersur leur variétépréférée (à droite),après les avoirévaluées en champ(à gauche).A. Nkakwa Attey,INIBAP
projets avaient pour objectif de garantir la qualité dumatériel de plantation, de créer des pépinières pourendurcir les plantules, de former les agriculteurs sur lafaçon d’utiliser le matériel issu de culture de tissus et,dans une certaine mesure, de mettre en place desmécanismes destinés à favoriser la propagation desnouvelles variétés à l’aide de méthodes conventionnel-les. Ces expériences sont toutefois loin d’avoir instau-ré des systèmes nationaux permettant de garantir la
disponibilité à long terme de maté-riel de plantation sain.
L’INIBAP est en passe d’ins-titutionnaliser ces systèmes enAsie où 17 Centres nationaux dedépôt, multiplication et diffusion(NRMDC) ont été créés dans14 pays. Ces centres conservent desplants exempts de maladie de varié-tés potentiellement utiles afin d’a-limenter les systèmes de multipli-cation à grande échelle des secteursprivé et public. Cela a particulière-
ment bien réussi aux Philippines où un partenariatentre des producteurs de culture de tissus du secteurprivé (qui fournit essentiellement les grandes planta-tions commerciales) et des experts du secteur public apermis de fournir de grandes quantités de plants dehaute qualité à des petits producteurs à des prix trèscompétitifs (voir Le retour d’un grand classique à lafaçon capitaliste dans le rapport annuel de 2004).
Dépourvus de clients solides comme les exporta-teurs de bananes, les petits laboratoires de culture detissus d’Afrique de l’Est et Centrale vendent leursplantules quatre fois plus chères que leurs homologuesaux Philippines et sans offrir, du moins pour l’instant,les mêmes garanties de qualité (notamment l’absencede virus). Renforcer ces installations pour qu’ils puis-sent garantir des plants de qualité à un prix compétitifrevient à se demander qui de l’œuf ou de la poule vienten premier dans la mesure où la capacité des fournis-seurs à réaliser des économies d’échelle et à contrôlerla qualité dépend d’une augmentation de la demande ;or la demande peut difficilement croître tant que l’of-fre est insuffisante.
Créer la demandeUne partie de la demande, en particulier lorsqu’il s’a-git de nouvelles variétés à haut rendement, pourraitprovenir du marché des produits transformés. Parexemple, en Afrique de l’Est, tout laisse à penser queles hybrides FHIA et d’autres, tels que ceux produits
tiques qu’ils détiennent (notamment si certainesvariétés se révèlent mieux adaptées à certains produitsen particulier).
Dans le domaine du marketing et de la transfor-mation après récolte, le rôle de l’INIBAP ne consistepas à piloter des projets de recherche innovants maisplutôt à promouvoir l’échange des expériences. Encommandant des études de cas quant à la façon dont lesentreprises bananières se sont développées dans diver-ses régions et en analysant les succès, l’INIBAP chercheà tirer des conclusions et à les partager sur la manièredont des investissements plutôt limités du secteurpublic peuvent aider à catalyser le développement d’en-treprises qui offrent des perspectives concrètes auxpetits producteurs et à leurs communautés.
Assurer l’offreApprovisionner de manière fiable des usines, ou mêmedes marchés urbains, en bananes représente pour lespetits agriculteurs un défi bien différent de celui qui
l Rapport annuel 2005 l INIBAP l22
par l’Institut international d’agronomie tropicale(IITA), seraient une matière première acceptable etrentable pour les secteurs traditionnels de fabricationde bière et de vin à base de bananes, que ce soit à uneéchelle artisanale ou bien pour ravitailler des brasse-ries commerciales. En Amérique latine et ailleurs, lesnouvelles variétés servent de matière première à lafabrication de chips de bananes, un marché limitémais rentable. Par ailleurs, en Inde et en Asie du Sud-Est, les bananes servent de matière première à un vastechoix de farines, ketchups et autres produits de confi-serie à valeur ajoutée.
Jusqu’à présent, ces industries sont à petiteéchelle et importantes uniquement localement. De parleur nature, les produits transformés à base de bananesauront probablement toujours un marché restreintmais c’est sans doute davantage une vertu qu’un vice.En ce qui concerne les petits producteurs, approvi-sionner divers marchés locaux, régionaux et interna-tionaux leur apporte probablement plus de stabilitééconomique que de fournir les grands marchés endenrées de base. Ces premiers sont mieux à même d’a-jouter de la valeur à la diversité des ressources géné-
Pour avoir accès à dumatériel de plantationsain, des systèmes dedistribution doiventêtre mis en place.Les plantationscommerciales utilisentdu matériel produitpar culture de tissus(ci-dessus) tandisque la productionde plants par desméthodes demultiplication parfragmentationdu corme estprobablement mieuxadaptée aux petitsproducteurs.R. Markham, INIBAP
consiste à assurer la sécurité alimentaire de leur familleou communauté. Il reste à définir la place de la diversi-té dans cette stratégie de marché mais les systèmes deproduction capables d’assurer une productivité élevée etun approvisionnement fiable seront très prisés.
Une approche que l’INIBAP expérimente est laplantation annuelle à haute densité de bananiers plan-tain et de bananiers à cuire en Amérique latine et enAfrique. En replantant chaque année des plants issusde culture de tissus (et, si nécessaire, en alternant avecd’autres cultures), les agriculteurs seront peut-être enmesure de réduire l’abondance des ravageurs chro-niques qui résident dans le sol, tels que lesnématodes, tout en accroissant la productivitédes petites exploitations. L’ombre créée par lesplants de bananier empêche la croissance desmauvaises herbes tandis que, par des mécanis-mes encore mal compris, un microclimat sem-ble s’établir qui réduit l’incidence de la mal-adies des raies noires. Dans les zones expo-sées aux ouragans, les plantationsà haute densité présentent l’aut-re avantage d’être nettement
23l INIBAP l Rapport annuel 2005 l
moins sensibles au vent et, s’ils veulent minimiser lerisque de perdre toute la plantation pendant la saisondes ouragans, les agriculteurs peuvent échelonnerleurs plantations sur toute l’année.
De nouveau, Cuba donne l’exemple en adoptantla plantation à haute densité avec plus de 4 000 haactuellement en production. Encore une fois, le prin-cipal attrait de cette pratique culturale est probable-ment le besoin réduit en produits chimiques. Après latenue dans 13 pays d’ateliers, stages de formation etprojets pilotes sur la plantation à haute densité, toutlaisse à penser que cette stratégie pourrait être utileailleurs en Amérique latine ainsi qu’en Afrique del’Ouest (voir Quand l’Afrique de l’Ouest rencontrel’Amérique latine dans le rapport annuel de 2004).L’INIBAP et ses partenaires devront analyser plus endétails ces diverses expériences afin d’établir où et dansquelles circonstances cette approche est la plus appro-priée et a le plus de chance de réussir.
Vivre sans pesticidesLe coût élevé des pesticides de synthè-
se et la résistance croissante deschampignons (en particu-lier celui qui provoque lamaladie des raies noires)aux produits convention-nels sont autant d’incita-tifs au développementde nouveaux produits etde nouvelles appro-ches. En Amériquelatine, les projets
ont porté sur unlarge éventail
d’extraits deplante et de
compost et surleur efficacité à réduire les attaques
d’agents pathogènes, soit en renforçant les mécanis-mes de défense de la plante, soit en éliminant leschampignons. Après maints tests et essais à petiteéchelle, deux produits botaniques, dérivés des plantesMomordica charantia et Senna reticulata, sont pro-duits de façon « semi-commerciale » au Costa Rica.Néanmoins, rien ne laisse supposer qu’à long termeces produits se révèleront supérieurs à leurs homolo-gues de synthèse.
Une approche plus radicale, développée princi-palement de manière empirique, consiste simplementà travailler sans pesticides et autres intrants de synthè-se, avec ou sans l’appellation officielle de production« biologique ». En principe, les producteurs tolèrentles rendements inférieurs qui en résulte en retour duprix plus élevé que certains consommateurs sont prêtsà payer pour un fruit certifié biologique. En réalité,l’avantage de la culture biologique est plus subtil car ilest déterminé par la différence entre la demande et leprix des bananes biologiques d’une part et le coût deproduction d’autre part. Les agriculteurs biologiques,par définition, n’ont pas à acheter des pesticides maisils doivent parfois utiliser (et parfois préparer) d’au-tres produits qui sont autorisés dans le cadre de lacertification biologique ou employer de la maind’œuvre supplémentaire afin de préserver la fertilitédu sol ou de lutter contre les ravageurs. Dans certains
La plupart desbananes cultivées parles petits agriculteurssont vendues dans lesmarchés locaux. Dans le sens desaiguilles d’une montreen partant de lagauche, D. Mowbray,A. Javellena, C. Lusty,INIBAP
Utiliser la banane dansles produits transformésoffre de nouveauxdébouchés aux petitsproducteurs.B. Favre
endroits, les agriculteurs se contentent d’économisersur les coûts de production moins élevés de la culturebiologique et acceptent un rendement inférieur, sansrechercher l’avantage financier lié à la certificationbiologique.
Une stratégie consiste à pratiquer la culture bio-logique dans des conditions qui sont par naturemoins favorables aux maladies foliaires causées par leschampignons, comme faire pousser des bananiersdans des environnements moins humides, générale-ment avec irrigation. C’est la stratégie adoptée auPérou où, en 1998, l’INIBAP a joué un rôle impor-tant dans le développement d’une production debananes biologiques dans le cadre d’un programmede reconstruction dans la foulée d’un phénomèned’El Niño dans le nord du pays. Les premières400 000 caisses ont été exportées en 2001, pour unevaleur de 2,4 millions de dollars. Au fur et mesured’autres entreprises se sont joints à cette initiative etles exportations atteignent maintenant quatre fois cechiffre, ce qui place le Pérou en troisième positiondes exportateurs de bananes biologiques dans lemonde. Un autre projet en Bolivie a visé la produc-tion de bananes biologiques destinées à approvision-ner le marché urbain national (voir Les hauts et lesbas de la banane organique en Amérique du Sud dansle rapport annuel de 2003).
Recruter les ennemis
des ennemis
L’INIBAP essaye maintenant de réunir les connaissan-ces acquises dans les projets de production biologiqueet dans les études sur des agents pathogènes dans le butd’apprendre de manière plus générale comment tra-vailler avec les organismes vivants qui protègent lesbananiers dans leur habitat naturel (voir Travailleravec la nature). Bien que cette approche soit plus
l Rapport annuel 2005 l INIBAP l24
La culture biologiqueest plus facile sous unclimat sec (en haut àgauche, G. Blomme,INIBAP), dans lamesure où les plantssont irrigués (ci-dessus, I. Van denBergh, INIBAP).
En Équateur, unproducteur biologique
(à droite) lutte contre lesmaladies à l’aide d’une
concoction de fertilisantsnaturels (photo du haut)
R. Markham, INIBAPÀ Alto Beni, Bolivie,
l’INIBAP a aidéles agriculteurs à
produire des bananesbiologiques. A. Vezina,
INIBAP
ambitieuse et pose des défis techniques plus impor-tants au départ, elle devrait se révéler en fin de comp-te plus durable.
Les chercheurs ont trouvé, par exemple, que laprésence de bactéries et de champignons endophytes,c’est-à-dire vivant à l’intérieur des tissus végétaux sanscauser de maladie, est un phénomène répandu etque ces organismes peuvent aider à protéger laplante hôte contre des agents pathogènes. Danscertains cas, l’endophyte protecteur et l’a-gent pathogène nocif sont de prochesparents, comme dans le cas des espècesendophytes du genre fusarium qui protè-gent contre les nématodes et peut-êtrecontre les souches de fusarium qui pro-
voquent la maladiede Panama (fusa-riose).
La recherched’endophytes effi-caces est le plus sou-vent un processusfastidieux de passageau crible et de descrip-tion des nombreuxéchantillons de plants etmicroorganismes. Toutefois,l’approche en réseau del’INIBAP convient parfaitementpour mobiliser les ressources com-plémentaires des partenaires dansle cadre d’un effort global. Par lasuite, des façons rentables de culti-ver, formuler et appliquer auxplants de bananiers les produitssélectionnés pourraient être misesen place de la même manière.Divers organismes et stratégies sontactuellement en cours d’évaluation
et il reste beaucoup de travail àfaire pour définir les circonstancesdans lesquelles le coût supplémen-taire encouru pour traiter desplants issus de culture de tissus estcompensé par une meilleure surviedes plants et un meilleur rende-ment. Au Costa Rica, des traite-ments avec des champignons endo-phytes sont en train de faire leurpreuve sur 22 ha de bananiers pro-duits de manière intensive. Si cesessais sont concluants, les avantagespotentiels rien qu’en termes d’ap-plications réduites de nématicidespourraient être énormes.
De même, en Amérique lati-ne et dans les Caraïbes, l’INIBAPet ses partenaires travaillent avecdes producteurs de bananes quivendent leurs produits sur les mar-
chés locaux et internationaux, afin de comprendre cequi constitue un sol sain pour une production debananes durable. En comparant 42 exploitations auxantécédents connus et situées dans quatre pays diffé-rents, les chercheurs visent à identifier les variables quipourraient servir d’indicateurs de santé du sol et, dansun deuxième temps, réhabiliter des sols dégradés,réduire le niveau des ravageurs et obtenir une bonnerécolte en gérant les pratiques culturales et les intrants
— en particulier la matière organique. Une fois que nous compren-
drons les principes qui permet-tent de préserver la qualité
des sols dans les con-ditions relativement
contrôlées des plan-tations commercia-
les de bananiers,nous pensonsêtre en mesured’appliquer lesmêmes princi-pes pour aiderles petits pro-ducteurs à sur-monter les pro-blèmes posés par
les ravageurs etune faible fertilité
des sols. En outre,une fois de plus, la
marque de commercede l’INIBAP, qui consis-
te à partager tant lesconnaissances que la charge de
tester de nouvelles options, devraitdéboucher sur l’identification d’un
ensemble de solutions adaptées aux situations et aspira-tions des gens pour qui nous travaillons : les petits pro-ducteurs de bananes et leurs communautés. �
25l INIBAP l Rapport annuel 2005 l
Travailler avec la nature
Dans les forêts de l’Asie du Sud-Est, il est relativementfacile de trouver des bananiers sauvages mais rare d’entrouver des malades. Cela est parfois dû à des conditionsinhérentes aux plantes sauvages, telle que la reproductionsexuée, qui lui permet d’évoluer en parallèle avec sespathogènes, et le fait que les populations soientdispersées, ce qui ralentit la propagation des agentspathogènes. Mais d’autres caractéristiques del’environnement naturel peuvent peut-être être reproduitesdans une bananeraie. Des sols riches en matièreorganique peuvent supporter une grande diversitéd’organismes saprophytes qui pourraient occuper l’espacequi autrement pourrait être utilisé par des agentspathogènes potentiels, et d’agents de lutte biologique quipourraient attaquer directement les nématodes et leschampignons qui attaquent le bananier. Les plusintéressants sont sans doute les bactéries et champignonsqui se développent à l’intérieur du plant de bananier(« endophytes ») ou à la surface de ses racines(« mycorhize ») et qui le protègent contre les agentspathogènes. Plus nous en apprendrons et mieux nouscomprendrons les processus qui maintiennent lesbananiers « en bonne santé » dans leur environnementnaturel, plus nous pourrons espérer arriver à gérer cesmêmes processus dans les fermes.
Une poignée de terrecontient des millionsde microorganismesbénéfiques.R. Markham, INIBAP
Des « bons »champignonsattaquant un
nématode. A. Meneses
Àla suite de consultations avec les partenai-res et les parties prenantes, l’Institut
international des ressources phytogéné-tiques (IPGRI), dont l’INIBAP fait partie, a mis enplace en 2005 une nouvelle structure institutionnelledans laquelle les travaux de l’IPGRI sur des plantes cul-tivées primordiales pour la subsistance des petits pay-sans, à savoir le bananier, le cocotier et le cacaoyer, sontregroupés sous le programme Commodities forLivelihoods. Cette nouvelle structure reflète un chan-gement d’orientation de la conservation des ressourcesgénétiques des plantes cultivées vers l’amélioration dubien-être des individus par le déploiement de l’agro-biodiversité. Les aider à tirer profit de la biodiversitédevrait assurer la conservation des ressources génétiquespour un usage futur.Le programme de travail de l’INIBAP couvre à présentdeux champs thématiques : • Conserver, comprendre et améliorer la biodiversité
de Musa• Utiliser la biodiversité de Musa pour améliorer les
moyens de subsistance des paysans.
Conserver, comprendre
et améliorer la biodiversité
de MusaLes activités se concentrent sur la conservation et lacaractérisation efficaces de la diversité génétique deMusa, afin d’accroître son utilisation et d’aborder lesproblèmes posés par la biologie de la plante. Planteparthénocarpique, propagée végétativement et poly-ploïde, Musa est difficile à améliorer par les moyensconventionnels. Ses variétés cultivées ont une basegénétique très étroite et les efforts d’améliorationactuels n’utilisent qu’une petite partie de la diversitéexistante. Dans un même temps, la recherche sur Musaest très insuffisamment financée, malgré son importan-ce en tant que culture vivrière. Les banques de gènes ontégalement des ressources limitées et elles ne sont pasreliées de façon adéquate aux efforts globaux qui pour-raient faciliter une utilisation plus efficace de la diver-sité de Musa.
Conservation des ressources génétiques de MusaDu matériel représentatif des régions où l’on cultive lebananier est conservé dans une collection de matérielgénétique de pointe gérée par l’INIBAP à l’ITC1 héber-gé par KULeuven, avec le soutien du DGDC du gouver-nement belge. La plus grande partie de la collection estconservée en fidéicommis, sous les auspices de la FAO,pour le bénéfice de la communauté internationale ; cematériel est rendu disponible publiquement par le biaisd’accords standards de transfert de matériel.
Des recherches sont menées pour éliminer lesagents pathogènes et les accessions sont indexées pourgarantir que seul du matériel sain est distribué aux uti-lisateurs à travers le monde. Les accessions sont encours de réjuvénilisation, testées pour leur conformitéau type variétal et replacées en milieu de culture, tandisqu’un double est cryoconservé pour un stockage sécuri-sé à long terme. Environ 30 % de la banque de gènes deMusa sont déjà cryoconservés et la moitié des accessionsa été réjuvénilisée. Environ 70% des accessions réjuvé-
nilisées ont été envoyées en champ pour vérification deleur confirmité au type variétal.
En République démocratique du Congo, 20 cul-tivars de bananier plantain ont été collectés et plantésdans la collection en champ de l’université deKisangani. Une mission de collecte effectuée enTanzanie a identifié 16 cultivars potentiellement nou-veaux de bananiers d’altitude d’Afrique de l’est.
Afin de sécuriser sur le long terme la conservationde la diversité du bananier, une stratégie globale deconservation de Musa est en cours de développementdans le cadre du Fonds fiduciaire mondial pour ladiversité des cultures, un fonds mis en place par la FAOet le GCRAI pour soutenir financièrement la conserva-tions des cultures mentionnées dans l’Annexe 1 duTraité international sur les ressources génétiques pourl’alimentation et l’agriculture. Des informations ontété rassemblées à partir de 45 collections et les expertset les réseaux régionaux de recherche sur le bananieront été consultés afin d’établir une ‘feuille de route’pour améliorer et rationaliser la conservation de Musaà l’échelle mondiale.
Comprendre les ressources génétiques de MusaLe Système d’information sur le matériel génétique deMusa de l’INIBAP (MGIS) donne accès aux informa-tions sur les accessions de différentes collections, ycompris les données de caractérisation phénotypiqueet moléculaire. Dans le cadre d’un projet de mise àniveau des banques de gènes à l’échelle du GCRAI,financé par la Banque mondiale, des améliorationsmajeures du MGIS sont presque achevées. Elles per-mettront d’inclure plus d’illustrations et une plusgrande quantité d’informations, et faciliteront l’ utili-sation du système.
Le Consortium global sur la génomique de Musarassemble l’expertise de 27 institutions publiques dans20 pays. Tout en encourageant des collaborationsétroites, le Consortium permet le partage des ressour-ces issues de la recherche, y compris des données deséquences et les technologies permettant de les obte-nir. Les membres du Consortium participent active-ment au Generation Challenge Programme (GCP),qui finance le développement d’un ensemble de mar-queurs communs pour une meilleure caractérisationdes ressources génétiques du bananier, de même quedes études de génomique comparative entre le bana-nier et le riz. En 2005, 304 accessions représentantune partie de la diversité des Musa ont été caractériséesen utilisant des marqueurs moléculaires (24 SSR).Quatre types de marqueurs/méthodes (SSR, IRAP,CpDNA, DArT) ont été utilisés et comparés pourcaractériser 48 accessions considérées comme la ‘minicollection noyau’ (pour plus d’informations, consul-ter le site web www.musagenomics.org).
Le Centre de ressources du génome de Musa,hébergé par l’IEB en République tchèque, fournit desbanques d’ADN, des clones d’ADN, des marqueurspour la cytogénétique moléculaire et des filtres de colo-nies à haute densité aux membres du Consortium (pourde plus amples informations, consulter le site webwww.musagenomics.org/index.php?page=resources).
Le Consortium international sur la génomiquede Mycosphaerella regroupe sept partenaires qui ont unintérêt partagé pour l’espèce Mycosphaerella. En 2005,l’Initiative commune sur le génome du Département
l Rapport annuel 2005 l INIBAP l26
L’IN
IBA
P en
bre
f
1 Voir page 32pour lasignification dessigles et desabréviations.
américain de l’énergie a annoncé le séquençage dugénome de Mycosphaerella fijiensis.
Amélioration génétique de MusaUn soutien à l’amélioration de Musa est fourni par leréseau ProMusa et ses groupes de travail thématiques.Les coordinateurs des groupes de travail de ProMusaont proposé une nouvelle structure et une nouvellestratégie pour le réseau, centrées sur le développementde biens publics basés sur l’utilisation plus efficace de ladiversité de Musa dans les domaines de l’améliorationdes plantes, de la protection et de la production. Lesessais de la troisième phase du programme internatio-nal d’évaluation des Musa (IMTP) sont en cours dans25 pays. Des jeux complets de données ont été reçus de
deux sites de tests et plusieurs autres sites ont envoyé desrapports intermédiaires. Un groupe de travail del’IMTP a été mis en place pour coordonner la collectedes données et leur analyse.
Des protocoles d’évaluation des carotènes (pré-curseurs de la vitamine A) et des microéléments (par-ticulièrement le fer et le zinc) dans les bananes et lesbananes plantain ont été développés grâce à un finan-cement du HarvestPlus Challenge Programme. Ilsseront utilisés initialement pour identifier des bana-nes plantain et des bananes à cuire plus riches enmicroéléménts parmi celles disponibles en Afrique del’ouest, dans le but de promouvoir leur plus large uti-lisation par les secteurs de la population souffrant demalnutrition.
27l INIBAP l Rapport annuel 2005 l
Projets Donateurs Partenaires
Réhabilitation des actifs du GCRAI en matière de biens publics mondiaux Banque mondiale BPI, ESPOL, FHIA, KULeuven, Université de Gembloux
Amélioration de la gestion des ressources génétiques Gatsby Charitable Foundation CARBAP, Infruitec-Nietvoorbij, KULeuven, Maruku du bananier et du bananier plantain pour l’Afrique Agricultural Station, NARO, University of Kisangani
Conservation et amélioration du matériel génétique de Musa DGDC KULeuven
Plateforme de puce à ADN de Musa Autriche ARC, IAEA, IEB
Soutien à la distribution de matériel génétique de référence GCP (sous-programme 1: Genetic diversity) Cirad, IEB
Génotypage de matériel génétique composite, Musa GCP (sous-programme 1: Genetic diversity) ARC, CARBAP, Cirad, IITA, University of Leicester, IAEA
Validation de DArT comme plateforme pour le profilage GCP (sous-programme 1: Genetic diversity) DArT, Ciraddu génome entier chez les plantes cultivées orphelines
Etude de structure des populations, des informations phénotypiques GCP (sous-programme 1: Genetic diversity) CARBAP, Ciradet d’associations chez les plantes cultivées à longue génération
Construction d’une carte du génome de Musa et lien avec GCP (sous-programme 2: Comparative genomics) Cirad, EMBRAPA, IEB, NIAS, University of Leicesterla séquence du riz
Validation des marqueurs orthologues conservés GCP (sous-programme 2: Comparative genomics) University of Leicester
Exploration de la structure du génome de Musa USAID linkage funds TIGR
Evaluation du potentiel de la diversité du bananier et du HarvestPlus Challenge Programme CARBAP, IITA, KULeuvenbananier plantain à contribuer à l’amélioration de la nutrition humaine
Nouvelles approches pour l’amélioration des variétés de bananiers Ouganda avec la Belgique, Cirad, FABI, IITA, JIC, KULeuven, NARO, des hauts plateaux d’Afrique de l’est Fondation Rockefeller, USAID University of Pretoria, Makerere University
Utilisation de la biodiversité
de Musa pour améliorer les
moyens de subsistance
Les communautés rurales dans les régions tropicales etsubtropicales, y compris celles dépendant de systèmesbasés sur le bananier, sont confrontées à des défis telsque la dégradation des ressources, la pauvreté, le chan-gement climatique, la mondialisation des marchés, lespréférences changeantes des consommateurs et le coûtélevé des intrants. La faculté des hommes à mieux gérerla diversité dans de tels systèmes, afin d’améliorer leursécurité alimentaire et augmenter leurs moyens de sub-sistance, dépend de leur aptitude à améliorer leurscompétences en gestion agro-écologique et en com-mercialisation ainsi que de l’accès à des matériels géné-tiques utiles et à de nouvelles technologies de produc-tion et de traitement après récolte. Pour réussir, ils ontbesoin d’un accès direct à ces nouvelles sources d‘infor-mation et de compétences qui sont habituellementfournies par les organisations de terrain, les services dusecteur privé, les établissements de formation et lesmedia. Ce domaine thématique du travail de l’INIBAPs’adresse principalement aux groupes, organisations etinstitutions qui sont impliqués dans l’amélioration dubien-être des paysans par l’utilisation de la diversitéprésente chez le bananier et le bananier plantain.
Les sujets de recherche visés incluent le diagnos-tic du sol, l’état sanitaire des racines et des plantes, le
contrôle des ravageurs et maladies (comme la fusariose,les flétrissements bactériens, la maladie du bunchy topet les maladies foliaires) ainsi que la gestion de la diver-sité des plantes et de celle associée aux plantes, afind’accroître la productivité et la durabilité des systèmes àniveaux d’intrants élevés ou faibles. En Amérique cen-trale, les partenaires d’un projet financé par FONTA-GRO ont échantillonné de manière intensive40 champs dans quatre pays et sont en train d’analyserles données, afin de mettre au point des indicateurs del’état sanitaire du sol et des racines. Dans la mêmerégion, des extraits botaniques sont en cours d’évalua-tion à une échelle semi-commerciale comme optionpour la gestion de la maladie des raies noires.
L’épidémie de flétrissement bactérien causé parXanthomonas (BXW) est la préoccupation prédominan-te en Afrique de l’est et centrale L’équipe de l’INIBAPen Ouganda a réalisé une étude financée par le DFIDpour évaluer les effets de l’épidémie de flétrissement surles foyers ruraux, ainsi qu’une autre étude, financée parle CRDI, pour voir comment les agriculteurs font face àce défi. Parallèlement elle a aidé à mobiliser de l’exper-tise en Amérique latine et en Asie, où des maladies bac-tériennes similaires sont déjà bien établies ; les experts,réunis avec le soutien de la FAO et d’autres organisationsinternationales, ont proposé des stratégies pour réduirel’impact de l’apparition de cette nouvelle maladie.
La distribution de variétés améliorées et l’amé-lioration des systèmes de multiplication du matériel de
plantation sont considérées comme des éléments clépour répondre à différents problèmes causés par lesmaladies, de même qu’à d’autres défis auxquels sontconfrontées les communautés paysannes. C’est l’Asiequi a le plus d’expérience dans ce domaine ; un projetfinancé par le gouvernement philippin a mobilisé despartenaires des secteurs public et privé, avec l’appuitechnique de l’INIBAP, pour répondre à une épidé-mie de BBTV. De telles stratégies feront partie de cel-les déployées dans un nouveau projet en cours de lan-cement pour revitaliser le secteur bananier en Afriquecentrale (spécifiquement au Rwanda, au Burundi etdans les provinces orientales de la République démo-cratique du Congo), avec le soutien du DGDC et encollaboration avec l’IITA et le CIAT-TSBF.
Si les cultivateurs de bananiers et leurs commu-nautés veulent retirer un bénéfice maximal des nou-velles variétés plus productives et de la diversité desvariétés traditionnelles, ils devront établir des liens
avec différentes parties prenantes impliquées dans l’a-jout de valeur aux activités post-récolte de Musa, autravers de diverses possibilités de transformation et decommercialisation. Des études de cas sur le développe-ment d’entreprises de transformation après récolteont été conduites par des partenaires dans neuf pays etdiscutées lors d’un atelier aux Philippines, avec l’ob-jectif de tirer des leçons pouvant être appliquéesailleurs.
L’INIBAP a pour préoccupation constante des’assurer que les produits de la recherche et les expé-riences de développement sont rendus disponibles,sous la forme appropriée, pour le plus grand nombrede parties prenantes dans le secteur bananier. Lesinformations pertinentes sont diffusées par le biais debulletins régionaux, de services questions-réponses et,de plus en plus, par la mise en ligne de documents surInternet pouvant être téléchargés et imprimés par lesutilisateurs potentiels.
l Rapport annuel 2005 l INIBAP l28
Projets Donateurs Partenaires
Innovations technologiques pour améliorer l’état sanitaire et la qualité du sol dans FONTAGRO, IDB, GCRAI CATIE, CEDAF, CORBANA, IDIAF, IDIAP, INIA, Université de Bonnles plantations de bananiers d’Amérique latine et des Caraïbes
Développement de produits biologiques de contrôle des ravageurs FONTAGRO IDIAF, INIA
Réhabilitation de l’industrie bananière dévastée par le BBTV dans le nord DA-BAR CAVSU, DA-BAR, DMMMSU, ISPSC, MMSU, PCARRD, des Philippines
Développement d’une réponse régionale cohérente au BXW FAO MAAIF, NARO
Evaluation de l’impact du BXW sur les moyens de subsistance des ménages DFID EG Consulting, IFPRI, MAAIF, Makerere University, NARO, NIDA,
Mécanismes communautaires en réponse au BXW CRDI Ssemwanga Group Ltd
Développement de stratégies de gestion du BSV et du CMV STC-GCRAI INIEA
Etudes sur les nématodes VVOB CARBAP, IITA, IPB, NARO, Makerere University
Projet ensete et bananier en Ethiopie VVOB SARI
Evaluation et dissémination participative de matériel génétique amélioré CFC CIRAD, FHIA, FUNDAGRO, IICA, INERA, IRAG, NARO, UNAN-Leon de Musa par les paysans
Augmentation de la productivité et des opportunités de commercialisation USAID TARGET ADRA, AFRICARE, ARDI, Cameroon Gatsby Trust, CARBAP, CARE, Casa do pour la banane et la banane plantain Gaiatus, CSIR, FAIDA-MaLi, INIA, Mozambique Ministry of Works, UEM,
WV Ghana
Construction de filières d’impact pour améliorer les moyens de subsistance DGDC AgroBiotec, CIAT-TSBF, INERA, IRAZ, ISABU, ISAR, KULeuven, dans des systèmes basés sur Musa en Afrique centrale Université Catholique du Graben, WV Rwanda
Utilisation de la biodiversité de Musa pour améliorer les moyens de subsistance CRDI ARDI, FADECO, Associations de paysans de Bisheshe, Chanika, Ibwera, en Afrique orientale Bushenyi et Masaka, Makerere University, NARO, Ssemwanga Group Ltd,
Uganda Biodiversity Network
Evaluation et dissémination de cultivars dans la région Asie-Pacifique au UE, programmes nationaux Pays membres de BAPNETtravers des NRMDCs
Diversification des opportunités de commercialisation (études de cas et atelier) Rockefeller et CFC ARDI, CATIE, DAR, MARDI, NRCB, NIHORT, PCARRD, UNAN-Leon
�
� INIBAP HQ � IPGRI HQ � INIBAP Regional office � International Musa germplasm collection
�
��
�
�
��
Le réseau de
recherche et de
développement sur les
bananiers et les bananiers
plantain pour l’Amérique
latine et les Caraïbes
(MUSALAC) fonctionne sous
les auspices du Foro Regional
de Investigación y Desarrollo
Tecnológico Agropecuario para
América Latina y el Caribe.
Le réseau de
recherche bananière
dans la région
Asie-Pacifique (BAPNET)
fonctionne sous les
auspices de l’Asia
Pacific Association
of Agricultural
Research
Institutes.
Le réseau de recherche
sur les bananiers pour
l’Afrique orientale et
australe (BARNESA)
fonctionne sous les auspices de
l’Association for Strengthening
Agricultural Research in
Eastern and Central Africa.
Le réseau Musa pour
l’Afrique centrale et
occidentale (MUSACO)
fonctionne sous les
auspices du Conseil
ouest et centre africain
pour la recherche et le
développement agricole.
Bien que les activitésfinancées par dessubventions derecherche puissentêtre conduites avec unnombre relativementrestreint departenaires nationauxet institutionnels, uneappropriation pluslarge des résultats etdes innovations estencouragée au traversdes quatre réseauxrégionaux coordonnéspar l’INIBAP. Ladiscussion despriorités nationales etdes résultats de larecherche présentésaux comités depilotage de cesréseaux permet des’assurer que lesfuturs projetscollectifs derecherches sont bienciblés sur desproblèmes communs.
INIBAP. 2005. La diversité des bananes et desbananes plantains au service d’une vie meilleure.INIBAP Annual Report 2004. INIBAP,Montpellier, France. 44pp.
INFOMUSA Vol. 14, No. 1 & 2 (English, Frenchand Spanish)
RISBAP Bulletin Vol. 9, No. 1, 2 & 3
G. Blomme, C. Gold & E. Karamura (eds). 2005.Farmer-participatory testing of integrated pestmanagement options for sustainable bananaproduction in Eastern Africa. Proceedings of theworkshop on Farmer-participatory testing of IPMoptions for sustainable banana production inEastern Africa, held in Seeta, Uganda, 8-9 December 2003. INIBAP, Montpellier,France. 150pp.
F.S. de la Cruz, Jr., I. Van den Bergh, D. De Waele,D.M. Hautea & A.B. Molina (eds). 2005. Towardsmanagement of Musa nematodes in Asia and thePacific–Country reports. Training workshop onenhancing capacity for nematode management insmall-scale banana cropping systems held at theInstitute of Plant Breeding, University of thePhilippines at Los Baños, Laguna, Philippines, 1-5 December 2003. INIBAP – Asia-Pacific, Los Baños, Philippines. 93pp.
F.S. de la Cruz, Jr., I. Van den Bergh, D. De Waele,D.M. Hautea & A.B. Molina (eds). 2005. Towardsmanagement of Musa nematodes in Asia and thePacific–Technical manual. Training workshop onenhancing capacity for nematode management insmall-scale banana cropping systems held at theInstitute of Plant Breeding, University of thePhilippines at Los Baños, Laguna, Philippines, 1-5 December 2003. INIBAP–Asia-Pacific, Los Baños, Philippines. 76pp.
D.W. Turner & F.E. Rosales (eds). 2005. BananaRoot System: towards a better understanding forits productive management. Proceedings of aninternational symposium held in San José, Costa Rica, 3-5 November 2003. INIBAP,Montpellier, France. 260pp.
Selection d’articles publiés par
les scientifiques de l’inibap
Carlens K., L. Sági, E. Van Damme, A. Elsen, D. De Waele, & R. Swennen. 2005. The use oftransgenic Arabidopsis thaliana plants to evaluatethe nematicidal effect of lectins and lectin-relatedproteins upon migratory nematodes. InternationalJournal of Nematology 15:1-8.
Carpentier S.,E. Witters, K. Laukens, R. Swennen& B. Panis. 2005. Two-dimensional gelelectrophoresis and subsequent proteinidentification via MALDI-MS/MS: a successfulapproach to unravel the abiotic stress responses ina non-model organism (Musa spp.). Molecularand Cellular Proteomics 4(8):S257 (online).
Carpentier S., E. Witters, K. Laukens, P. Deckers, R. Swennen & B. Panis. 2005. Preparation ofprotein extracts from recalcitrant plant tissues: anevaluation of different methods for two-dimensional gel electrophoresis analysis.Proteomics 5(10):2497-2507.
Carpentier S., E. Witters, K. Laukens, B. Panis & R. Swennen. 2005. Proteome analysis: a successfulapproach for functional research in recalcitrantnon-model crops. 11th symposium on AppliedBiological Sciences. Leuven (Belgium), 6 October 2005. Communications in Agriculturaland Applied Biological Science 70(2):3-4.
Coemans B., H. Matsumura, R. Terauchi, S. Remy,R. Swennen & L. Sagi. 2005. SuperSAGEcombined with PCR walking allows global geneexpression profiling of banana (Musa acuminata),a non-model organism. Theoretical and AppliedGenetics 111(6):1118-1126 (online).
Criel B., A. Panta, S. Carpentier, J. Renaut, R. Swennen, B. Panis, J.-F. Hausman, 2005.Cryopreservation and abiotic stress tolerance inpotato: a proteomic approach. Communicationsin Agricultural and Applied Biological Science70(2):83-86.
Davey M.W., E. Stals, B. Panis, J. Keulemans & R. Swennen. 2005. High-throughputdetermination of malondialdehyde in planttissues. Analytical Biochemistry 347(2):201-207.
De Langhe E., M. Pillay, A. Tenkouano, R. Swennen, M. Suleiman & J. Gisil. 2005.Integrating morphological and moleculartaxonomy in Musa: the African plantains (Musa spp. AAB group). Plant Systematics andEvolution 255:225-236.
Panis B., B. Piette & R. Swennen. 2005. Droplet vitrification of apical meristems: acryopreservation protocol applicable to allMusaceae. Plant Science 168(1):45-55.
Remy S., E. Thiry, B. Coemans, S. Windelinckx, R. Swennen & L. Sági. 2005. Improved T-DNAvector for tagging plant promoters via high-throughput luciferase screening. BioTechniques38(5):763-770.
Roux N., H. Strosse, A. Toloza, B. Panis &J. Dolezel. 2005. Potential of flow cytometry formonitoring genetic stability of bananaembryogenic celle suspension culture. Pp. 337-344 in Liquide Culture Systems for in vitro PlantPropagation (A.K. Hvoslef-heide & W. Preil,eds). Springer, The Netherlands.
Xu C.X., B. Panis, H. Strosse, L. Li, H.G. Xiao, H.Z. Fan & R. Swennen. 2005. Establishment ofembryogenic cell suspensions and plantregeneration of the dessert banana ‘Williams’(Musa AAA group). Journal of HorticulturalScience and Biotechnology 80(5):523-528.
29l INIBAP l Rapport annuel 2005 l
Publ
icat
ions
INIB
AP
Conseil
d’administration
PrésidentDr Anthony K. Gregson
Oakview EastP.O. Box 197Warracknabeal Victoria 3303Australie
Vice-présidentDr Ana Sittenfeld
Centro de Investigacion enBiologia Celular y Molecular(CIBCM) Universidad de Costa RicaCiudad Universitaria RodrigoFacioSan JoseCosta Rica
MembresDr Emile Frison
Directeur Général, IPGRIVia dei Tre Denari 472/a00057 Maccarese (Fiumicino)Rome, Italie
Dr Antonio La Vina (a quitté aucours de l’année)World Resources Institute 10G Street, NEWashington DC 2002USA
Dr Marianne LefortChef du département deGénétique et Amélioration desplantesInstitut national de la rechercheagronomiqueINRA-DGAPRD 10 – Route de St Cyr78 026 Versailles CedexFrance
Dr Olga LinaresMaître de recherchesSmithsonian Tropical ResearchInstitute Unit 0948APO AA 34002-0948Balboa, Panama
Dr Shoji Miyazaki (a quitté aucours de l’année)Directeur GenebankNIAS2-1-2 KannondaiTsukuba 305-8602Japon
Prof. Luigi MontiDépartment d’agronomie et de génétique des plantesUniversità di NapoliVia dell’Università 10080055 Portici, NapoliItalie
Dr Stephen SmithPioneer Hi-Bred International7300 NW 62nd AveP.O. Box 1004Johnston, Iowa 50131USA
Dr Mahmoud SohlDirecteur FAO Plant Production & Protection DivisionViale delle Terme di Caracalla00100 RomeItalie
l Rapport annuel 2005 l INIBAP l30
L’IN
IBA
P en
20
05 Dr Florence Wambugu
Directeur, bureau régionalA Harvest Biotech FoundationInternational AHBFIRunda Mimosa vale, Hse No.215P.O. Box 25556Nairobi, Kenya
Dr Paul ZuckermanBanquier d’affairesZuckerman & Associates LLC 105 Grosvenor RoadLondres SW1V 3LGRoyaume-Uni
États financiersRevenus Non affectés Affectés Challenge Total
programmes
Afrique du sud 30 30
Australie 144 144
Autriche 47 47
Banque mondiale 429 271 700
Belgique 340 1 003 1 343
Canada 517 517
CFC 232 232
Challenge Programme - Generation 101 101
CRDI 86 86
CTA 23 23
DFID 55 55
FAO 34 34
Fondation Gatsby 48 48
Fondation Rockefeller 36 36
FONTAGRO 75 75
France 165 165
Harvest Plus 50 50
IFPRI 1 1
IITA 10 10
Inde 25 25
KUL 11 11
Organisation des Etats Américains 82 82
Ouganda 170 170
Pays-Bas 253 253
Pérou 9 9
Philippines 7 11 18
Thaïlande 3 3
Royaume-Uni 348 348
USA 100 100
Union Européenne 648 648
USAID 52 52
VVOB 414 414
Revenus totaux 2 361 3 271 198 5 830
Dépenses
Programme de recherche 1 793 3271 198 5 262
Administration 684 684
Dépenses totales 2 477 3 271 198 5 946
Couverture des frais indirects -299 -299
Total 2 178 3 271 198 5647
Au 31 Décembre 2005 – US$000
31l INIBAP l Rapport annuel 2005 l
Liste du personnel en 2005Nom Fonction Nationalité Recruté le Basé à
R. Markham Directeur Royaume-Uni 01-07-03 Montpellier
E. Akyeampong Coordinateur régional AOC Ghana 01-06-97 Cameroun
E. Arnaud Responsable MGIS France 01-10-89 Montpellier
T. Aourai Aide comptable Royaume-Uni 01-07-03 Montpellier
S. Belalcázar Collaborateur scientifique honoraire Colombie 01-04-02 Costa Rica
G. Blomme Expert associé, Assistant au coordinateur régional Belgique 01-01-00 Ouganda
R. Bogaerts Technicien de laboratoire Belgique 12-02-88 ITC, Belgique
K. Borromeo Assistante Information/Communication Philippines 16-06-04 Philippines
G. Boussou Spécialiste Information/Documentation France 07-09-00 Montpellier
H. Calderón Responsable administratif Costa Rica 06-09-04 Costa Rica
A. Causse Assistante de projet France 22-11-99 Montpellier
H. Doco Spécialiste Information/Communication, Webmestre France 15-09-98 Montpellier
C. Eledu* Spécialiste SIG Ouganda 01-06-00 Ouganda
L. Er-Rachiq Documentaliste assistante France 19-08-02 Montpellier
J.V. Escalant Scientifique, Coordinateur, Amélioration génétique de Musa France 01-04-99 Montpellier
S. Faure Assistante de direction Royaume-Uni 01-06-88 Montpellier
E. Gonnord Comptable France 17-08-98 Montpellier
K. Jacobsen Expert associé, Transfert de technologies Belgique 01-05-01 Cameroun
J. Kamulindwa Administrateur du projet de biotechnologie en Ouganda Ouganda 03-05-01 Ouganda
D. Karamura Spécialiste, Ressources génétiques de Musa Ouganda 01-01-00 Ouganda
E. Karamura Coordinateur régional AES Ouganda 01-04-97 Ouganda
E. Kempenaers Assistant de recherche Belgique 15-10-90 ITC, Belgique
K. Lehrer Assistante de programme États-Unis 06-01-03 Montpellier
C. Lusty Spécialiste, Communication et évaluation de l'impact Royaume-Uni 05-06-00 Montpellier
S.B. Lwasa Assistante de projet Ouganda 01-08-97 Ouganda
M.A. Maghuyop* Assistante technique Philippines 01-07-00 Philippines
D. Masegosa Assistante comptable France 16-08-04 Montpellier
H. Mbuga Aide comptable Ouganda 15-04-02 Ouganda
J. Mertens Technicien Belgique 01-01-05 ITC, Belgique
B. Metoh Assistante de projet Cameroun 07-01-03 Cameroun
A.B. Molina Coordinateur régional AP Philippines 20-02-98 Philippines
A. Nkakwa Attey* Superviseur, Projet transfert de technologie sur le plantain Cameroun 01-11-02 Cameroun
M. Osiru Scientifique associé Ouganda 01-07-04 Ouganda
C. Picq Coordinatrice, Information et communication France 01-04-87 Montpellier
L. Pocasangre Expert associé, Transfert de technologies Honduras 01-07-00 Costa Rica
G. Ponsioen Spécialiste Information/Documentation Pays-Bas 12-04-99 Montpellier
V. Roa Assistante de projet Philippines 01-01-91 Philippines
F. Rosales Coordinateur régional ALC Honduras 01-04-97 Costa Rica
M. Rouard Bioinformaticien France 01-11-04 Montpellier
N. Roux Scientifique, Coordinateur, Génomique et conservation des ressources génétiques de Musa Belgique 26-05-03 Montpellier
M. Ruas Administrateur de bases de données France 28-02-00 Montpellier
G. Sempere Consultant MGIS France 17-05-05 Montpellier
M. Smith Scientifique, Génétique de Musa Australie 01-10-05 Montpellier
C. Staver Scientifique, Coordinateur, Production durable et utilisation des Musa États-Unis 01-01-04 Montpellier
R. Swennen Collaborateur scientifique honoraire Belgique 01-12-95 KUL, Belgique
J. Tetang Tchinda Coordinateur régional de l’information pour l’Afrique Cameroun 15-08-02 Cameroun
I. Van den Bergh Expert associé, Transfert de technologies Belgique 01-10-97 Philippines
I. Van den Houwe Responsable ITC Belgique 01-02-92 ITC, Belgique
L. Vega Assistante de projet Costa Rica 01-02-92 Costa Rica
A. Vézina Spécialiste en communication et rédactrice Canada 15-07-02 Montpellier
T. Vidal Administrateur réseau informatique France 01-10-03 Montpellier
S. Voets Assistante administrative Belgique 01-01-93 ITC, Belgique
C. Walugenbe Chauffeur Ouganda 17-01-05 Ouganda
N. Youdja Consultant Algérie 21-06-04 ITC, Belgique
* a quitté au cours del’année.
La liste présente lesmembres du réseauINIBAP de l’IPGRIet n’inclut pas lepersonnel des autresprogrammes etdépartements del’IPGRI qui ontcontribué auprogramme INIBAPen 2005.
l Rapport annuel 2005 l INIBAP l32
ADN acide désoxyribonucléique
ADNc ADN complémentaire
ADNcp ADN chloroplastique
ADRA Adventist Development and Relief Agency, Tanzanie
AIEA Agence Internationale de l’Energie Atomique, Autriche
ARC Austrian Research Centre, Autriche
ARDI Agriculture Research and Development Institute, Tanzanie
ARN acide ribonucléique
ARNm ARN messager
BAC chromosome artificiel bactérien
BAPNET réseau de recherche bananière dans la région Asie-Pacifique
BARNESA réseau de recherche sur les bananiers pour l’Afrique orien-tale et australe
BBTV virus bunchy top du bananier
BPI Bureau of Plant Industries, Philippines
BSV virus de la mosaïque en tirets
BXW bacterial Xanthomonas wilt
CARBAP Centre africain de recherches sur bananiers et plantains,Cameroun
CATIE Centro Agronómico Tropical de Investigación y Enseñanza,Costa Rica
CEDAF Centro para el Desarrollo Agropecuario y Forestal,République dominicaine
CFC Fonds commun pour les produits de base, Pays-Bas
CIAT-TSBF Centro Internacional de Agricultura Tropical, Tropical SoilBiology and Fertility Institute, Kenya
CICY Centro de Investigaciónes Científicas de Yucatán, Mexique
CIRAD Centre de coopération internationale en rechercheagronomique pour le développement, France
CMV virus de la mosaïque du concombre
CORBANA Corporación Bananera Nacional, Costa Rica
CRDI Centre de recherche pour le développement international,Canada
CSIR Council for Scientific and Industrial Research, Ghana
CvSU Cavite State University, Philippines
DA-BAR Department of Agriculture – Bureau of AgriculturalResearch, Philippines
DAR Department of Agricultural Research, Malawi
DArT diversity array technology
DFID Department for International Development, Royaume-Uni
DGDC Direction Générale de la Coopération au Développement,Belgique
DMMMSU Don Mariano Marcos Memorial State University, Philippines
EMBRAPA Empresa Brasiliera de Pesquisa Agropecuaria, Brésil
ESPOL Escuela Politécnica del Litoral, Equateur
EST marqueurs de séquences exprimées
FABI Forestry and Agricultural Biotechnology Institute, Afriquedu Sud
FADECO Family Alliance for Development and Cooperation, Tanzanie
FAIDA-MaLi Faida Market Link, Tanzanie
FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, Italie
FHIA Fundación Hondureña de Investigación Agrícola, Honduras
FONTAGRO Fondo Regional de Tecnología Agropecuaria, États-Unis
FUNDAGRO Fundación para el Desarrollo Agropecuario, Equateur
GCRAI Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale
IDB Inter-American Development Bank, États-Unis
IDIAF Instituto Dominicano de Investigaciones Agropecuarias yForestales, République Dominicaine
IDIAP Instituto de Investigaciones Agropecuarias de Panamá,Panama
IEB Institute for Experimental Botany, République Tchèque
IFPRI International Food Policy Research Institute, États-Unis
IICA Institut Interaméricain de Coopération pour l’Agriculture,Costa Rica
IITA Institut international d’agronomie tropicale, Nigéria
IMTP Programme international d’évaluation des Musa
INERA Institut national pour l’étude et la recherche agronomiques,République Démocratique du Congo
INIA Instituto Nacional de Investigacao Agronomica,Mozambique
INIA Instituto Nacional de Investigaciones Agrícolas, Vénézuela
INIEA Instituto National de Investigación y Extensión Agraria,Pérou
INIVIT Instituto de Investigaciones en Viandas Tropicales, Cuba
IPGRI Institut international des ressources phytogénétiques, Italie
IRAG Institut de Recherche Agronomique de Guinée, Guinée
IRAP inter-retroelement amplified polymorphisms
IRAZ Institut de recherches agronomique et zootechnique,Burundi
ISABU Institut des Sciences Agronomiques du Burundi
ISAR Institut des Sciences Agronomiques du Rwanda
ISPSC Ilocos Sur Polytechnic State College, Philippines
ITC Centre de transit INIBAP, Belgique
JIC John Innes Centre, Royaume-Uni
KULeuven Katholieke Universiteit Leuven, Belgique
MARDI Malaysian Agricultural Research and DevelopmentInstitute, Malaisie
MGIS système d’information sur le matériel génétique de Musa
MMSU Mariano Marcos State University, Philippines
MUSACO Réseau Musa pour l’Afrique centrale et occidentale
MUSALAC Réseau de recherche et de développement sur lesbananiers et les bananiers plantain pour l’Amérique latineet les Caraïbes
MUSALIT base de données bibliographiques de l’INIBAP
NARO National Agricultural Research Organization, Ouganda
NIAS National Institute of Agrobiological Sciences, Japon
NIHORT Institut National de Recherches Horticoles, Nigéria
NRCB National Research Centre on Banana, Inde
NRMDC Centres nationaux de dépôt, multiplication et diffusion
PCARRD Philippines Council for Agriculture Resources Research andDevelopment, Philippines
PROMUSA Programme global d’amélioration des Musa
SARI Southern Agricultural Research Institute, Ethiopie
SSR séquences répétées en tandem
TARGET Technology Applications for Rural Growth and EconomicTransformation, États-Unis
TBRI Taiwan Banana Research Institute, Taïwan
TIGR The Institute for Genomic Research, États-Unis
UE Union européenne
UEM University Eduardo Mondland, Mozambique
UNAN-León Universidad Nacional Autónoma de Nicaragua-León,Nicaragua
USAID United States Agency for International Development, États-Unis
VVOB Vlaamse Vereniging voor Ontwikkelingsamenwerking enTechnische Bijstand, Belgique
WV Ghana World Vision Ghana, Ghana
Sigl
es e
t abr
évia
tions
Le réseau sur les bananiers et lesbananiers plantain fête ses 20 ans
INIBAP Parc Scientifique Agropolis II34397 Montpellier - Cedex 5 - FranceTél. : 33-(0)4 67 61 13 02Fax : 33-(0)4 67 61 03 34Courriel : [email protected]://www.inibap.org
Amérique latine et les Caraïbesc/o CATIEApdo 60 - 7170 TurrialbaCosta RicaTél./Fax : (506) 556 2431Courriel : [email protected]
Asie et le Pacifiquec/o IRRI, Rm 31, GS Khush HallLos Baños, Laguna 4031PhilippinesTél. : (63-2) 845 0563Fax : (63-49) 536 0532Courriel : [email protected]
Afrique occidentale et centrale BP 12438DoualaCamerounTél./Fax : (+237) 342 9156Courriel : [email protected]
Afrique orientale et australePO Box 24384KampalaOugandaTél. : (256 41) 28 6213Fax : (256 41) 28 6949Courriel : [email protected]
Centre de Transit INIBAP (ITC)Katholieke Universiteit LeuvenLaboratory of Tropical Crop ImprovementKasteelpark Arenberg 13B-3001 LeuvenBelgiqueTél. : (32 16) 32 14 17Fax : (32 16) 32 19 93Courriel :[email protected]
2005rapport annuel inibap
Réseau international pourl’amélioration de la banane et la banane plantain