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+ FRANCK RIBÉRY + FRANCE-PORTUGAL + EURO 2016 + COSMIN MOTI + VANNES OC + JAMES RODRIGUEZ + ALBERT ÉBOSSÉ + BIELSA
Luzenac, équipe de France et indice UEFA Pourquoi la LFP ne veut pas de Luzenac en Ligue 2 ? Suite à la visite de la délégation LFP/FFF dans les locaux du club, celui-ci a été averti que son enceinte ne répond pas aux normes de la Ligue 2. Le LAP part alors à la recherche d’un stade et un compromis est trouvé entre Luzenac et le Stade Toulousain pour que le club ariégeois joue au stade Ernest Wallon mais aussi avec le Stadium du Toulouse FC, puisque celui-ci est de toutes façons homologué pour la Ligue 1. Suite à ces solutions, la LFP laisse entendre que le club doit disposer de son propre stade pour évoluer en tant que professionnel. Le CNOSF et le Tribunal Administratif de Toulouse
approuvent cette décision. Luzenac est donc interdit de montée et remplacé par Châteauroux, 18ème de Ligue 2 lors de la saison 2013/2014. Le LAP finira finalement sa course en DHR, 7ème division nationale. Pourquoi Deschamps a-t-il gardé le même groupe qu'au Mondial pour affronter l'Espagne et la Serbie ? Pour recevoir en match amical l'Espagne (1-0) et la Serbie (1-1), le sélectionneur français a convoqué pas moins de 21 des 23 joueurs ayant fait le déplacement au Brésil. Parmi les mondialistes Seuls Landreau (retraité) et Giroud (blessé) n'ont pas été
appelé. En vérité, Didier Deschamps cherche à construire une équipe stable où les automatismes entre joueurs sont présents. Il cherche aussi à faire jouer la nouvelle génération (9 des 23 joueurs ont moins de 25 ans) qui sera l’Équipe de France de demain. Avec comme ligne de mire, l'Euro 2016. Pourquoi la Russie est passée devant la France à l'indice UEFA ? Suite à l'élimination en barrages de la Ligue des Champions de Lille, la Russie a dépassé la France à l'indice UEFA et lui a pris sa sixième place. Les conséquences sont grandes : si la
France ne repasse pas devant la Russie d'ici à la fin de la saison, elle n'aura que deux représentants en Ligue des Champions, dont un devra passer par le troisième tour préliminaire. L’origine du problème est l’intérêt que portent les clubs tricolores à jouer les matchs européens. La culture française veut que les clubs n’aient pas la même considération pour les matchs européens. Ces derniers se focalisent sur leurs ambitions nationales en négligeant l’aspect européen pourtant si important à leur renommée. Inconsciemment, ils causent donc progressivement leur perte. Pour information, la nation huitième à l'indice UEFA est l'Ukraine, talonnée de près par les Pays-Bas.
La question
Ribéry a-t-il eu raison d'arrêter la sélection ? OUI
Alexandre Muffon
Peut-on aller contre la volonté du joueur même ? Si celui-ci décide
d’arrêter, au sélectionneur et supporters de prendre en considération
cette demande. Ribéry est le plus à même à savoir s’il peut encore
contribuer au bien-être de l’équipe de France. Or, depuis la Coupe du
Monde, l’ailier gauche est presque disparu des radars.
Il n’a pas manqué. Après avoir déclaré forfait à quelques jours du
départ pour le Brésil, alors qu’il était considéré comme l’élément clé de
cette équipe, il a forcément déçu et fâché certains. D’autant que son
forfait s’est fait sur fond de mini-polémique, où le joueur a préféré faire
confiance au médecin du Bayern qu’à celui des Bleus. Ses coéquipiers
s'en sont eux bien remis. Un quart de finale sans son joueur
emblématique : la France a fait fort au Brésil et aurait même pu
prétendre à mieux. Certes, Ribéry a peut-être manqué dans les
moments clés mais Griezmann, Rémy ou encore Cabella se sont
transcendé pour faire oublier son absence.
Il n’est pas l’avenir des Bleus. À 31 ans, le Français est plus proche de
la fin que du début de sa carrière même si son expérience peut
contribuer au jeu tricolore, et qu’il a été décisif dans la qualification
pour le Mondial. L’EDF souhaite regarder loin devant elle, comptant
sur de jeunes joueurs dotés d’une solide marge de progression. Or,
Ribéry peut régresser dans les prochains mois, alors que certains
progresseront fortement.
Il est l’un des derniers survivants de Knysna. Même si la crise sud-
africaine semble loin, les Français savent se souvenir. Même si ses
performances sportives sont indéniables, l’état d’esprit de Franck
Ribéry n’a pas toujours été du goût de tout le monde. Le départ de
l’ailier est synonyme de renouveau, de renaissance, et aussi de
fraîcheur. Tout ce qu’il faut à cette équipe de France pour progresser
et surprendre.
Si Ribéry a su se montrer précieux par le passé (souvenez-vous de
son but contre l’Espagne lors de la Coupe du Monde 2006), si sa
présence lors de la qualification et des barrages pour le Mondial
brésilien a compté, Franck ne va plus faire partie de cette équipe. Une
formation française jeune, ambitieuse, et tournée vers l’avenir, qui
espère son heure de gloire en 2016.
NON
Kérian Portrait
Premier argument qui vient à l'esprit : l'expérience. Un groupe, qui
plus est jeune, peut-il se passer de l'expérience de deux Coupes du
Monde, un Euro ou bien du très haut niveau régulier depuis 2007
(année de son arrivée au Bayern) ? Assurément non. Les Griezmann,
Lacazette, Remy...auront-ils les épaules assez larges pour remplacer
Franck Ribéry, autant dans le vestiaire que sur le terrain ? Rien n'est
moins sûr.
Même en tant que supersub (super remplaçant), il ne serait pas de trop
pour Didier Deschamps. Encore faut-il qu'il accepte sa condition de
remplaçant. Franck Ribéry a 31 ans (né en 1984), un âge où l'on peut
encore faire monts et merveilles. Ce n'est pas Carlos Tevez (30 ans),
goleador de la Juventus qui dira le contraire. Xavi (34 ans) dans un
autre domaine, a disputé trente-deux matchs internationaux les trois
dernières saisons. Et on peut multiplier les exemples de longévité avec
Eto'o, Di Natale, Giggs...
Parce qu'il doit encore prouver qu'il peut refaire la même chose qu'en
2006. Surprendre son monde, être décisif en phase finale, faire rêver...
La Coupe du Monde 2010 et l’Euro 2012 déjà loin, pourquoi ne pas
décrocher un titre majeur avec l'équipe de France ? Il a déjà remporté
la Ligue des Champions, les championnats allemand et français, il lui
faut finir en apothéose.
Même si on y croit peu, il ne faut pas oublier qu'il est sous le coup d'une
suspension de l'UEFA avec son club, le Bayern Munich. Si Didier
Deschamps décidait de le sélectionner quand même (ce qui a peu de
chance de se produire), Franck Ribéry serait dans l'obligation
d'accepter sa sélection. Ou bien cela serait contre-productif pour le
joueur et son club.
Retrouvez un dossier sur la retraite internationale de Franck Ribéry en
pages 8 et 9.
ÉCHAUFFEMENT QUESTIONS-RÉPONSES, LA QUESTION
Il s'appelait Albert ÉbosséAlbert Ébossé, attaquant de la JS Kabylie est mort sur un terrain fin août de jets de pierres
d'un de ses supporters. L'illustration d'un football algérien malade de sa passion.
Stade du 1er novembre 1954, Tizi-
Ouzou (Algérie). Nous sommes le 23 août et
se joue sur le terrain synthétique la rencontre
du championnat algérien entre les locaux de la
Jeunesse Sportive de Kabylie et les visiteurs
de l'Union Sportive Médina d'Alger, ancien
club d'Hervé Renard, Didier Ollé-Nicolle et
Roland Courbis. 27ème minute de jeu. Le
joueur de l'USM Alger Mokhtar Benmoussa
touche volontairement le ballon de la main
dans la surface adverse. Pour ce geste, il
écope d'un carton jaune ; son second de la
rencontre. Il est exclu sur le champ. Albert
Ébossé se saisit alors du ballon. Il le pose et
recule jusqu'à la ligne des 16.50 mètres. Le
joueur star de la JS Kabylie veut permettre à
son équipe d'égaliser à 1-1. Il fait comme son
habitude trois pas très calmement vers le
ballon avant d'immédiatement passer en mode
sprint et de se mettre en position de frappe. Le
voici qui tire. "Intérieur du pied-sécurité" dirons
certains à propos de sa frappe. Il prend à
contre-pied Mohamed Zemmamouche : but.
Les deux équipes reviennent à égalité.
Albert Ébossé ne le sait pas encore
mais ce but sera le dernier de sa carrière. Mort
sur un terrain, tué sur son terrain par un de ses
supporters. Sa vie lui a été ôtée, sans raison,
à part une misérable frustration liée à une
défaite. Une injustice, un acte odieux qui a
glacé le sang de tous les fans du ballon rond à
travers la planète. À l'issue de la rencontre,
l'ennemi de l'USM Alger s'est imposé 2-1. Un
imprudent, un dangereux, un inconscient
supporter s'empare de deux pierres et les jette
sur le terrain vers l'équipe qu'il supporte. Il est
kabyle. Et le joueur qui reçoit les objets
tranchants n'est autre qu'Albert Ébossé. Le
premier à la nuque, le second au poignet.
Évacué d'urgence, il succombera à ses
blessures. Aucune équipe de la Croix Rouge
n'était sur les lieux. C'en est fini de la carrière
du joueur camerounais, décrit souriant,
attachant, modeste, généreux par ses
partenaires mais atteint d'un meurtre dont il
n'aurait jamais imaginé être la victime. Son
mètre quatre-vingt-neuf ne courra plus sur les
pelouses et son pied droit n'enverra plus de
ballon au fond des filets adverses. Il se
déclarait être "en mission", envoyait
régulièrement de l'argent à sa famille. Celle-ci
ne le reverra plus vivant. Passé par Coton
Sport dans son pays natal où il fut champion
du Cameroun, il avait ensuite rejoint l'Unisport
Bafang puis le Douala AC. Un exil en Malaisie
au Perak FC où il termina meilleur buteur du
championnat avec 16 réalisations et 11
passes décisives et le voilà en Algérie, à la JS
Kabylie. Ce sera son dernier club. Meilleur
buteur du championnat la saison dernière
avec 17 réalisations, il ne le sera pas de
nouveau cette année, contre son gré et son
dernier but, face à l'USM Alger.
Un drame prévisible
C'est certes un décès comme un
autre, comme il y en a des dizaines de milliers
sur Terre par jour. Mais il n'est pas naturel et il
Ribéry dit stop aux Bleus Franck Ribéry a décidé de prendre sa retraie internationale à 32 ans, préférant
laisser la place aux jeunes. Rétrospective.
"J'arrête. J'ai compris que
le moment était venu. Je souhaite
consacrer plus de temps à ma
famille, me concentrer totalement
sur ma tâche au Bayern Munich et
aussi laisser la place en sélection
aux nombreux jeunes joueurs
talentueux". Ces mots sortent de la
bouche de Franck Ribéry dans le
magazine allemand Kicker du 13
août dernier. L’ailier gauche titulaire
de la sélection française a décidé
de tirer un trait sur sa carrière
internationale. Une carrière sous le
maillot tricolore riche de 81
sélections et de 16 buts. N’ayant
pas pu participer au dernier
Mondial à cause d’une lombalgie
chronique, Ti’Franck comme il était
surnommé à Boulogne sur Mer ne
se voyait pas avoir la force de
continuer sa carrière internationale.
De plus, l’avènement d’une
nouvelle génération symbolisée par
Antoine Griezmann ne l’assurait
pas d’une place de titulaire
indiscutable : "On doit savoir quand
il est temps de s'arrêter. J'ai vécu
tant de choses. Il est désormais
temps pour d'autres d'aller de
l'avant et on a vu lors de la Coupe
du monde qu'il n'y a pas
d'inquiétudes à avoir pour l'avenir
de l'équipe de France. Les Français
ont perdu en quart de finale 1-0
contre le futur champion du monde
allemand". L’Allemagne justement,
Ribéry y reste puisqu’il continue sa
carrière de club sous les couleurs
du Bayern Munich. Mais sans
oublier son passé en bleu… qui a
débuté par une belle performance
en Allemagne.
27 juin 2006, Hanovre. La
France joue son huitième de finale
de Coupe du Monde face à
l’Espagne et elle est menée 0-1
suite à un penalty inscrit David
Villa. 42ème minute de jeu, Iker
Casillas dégage au loin un ballon
donné en retrait par un de ses
défenseurs. Celui-ci est récupéré
par les Français suite à un bon
pressing de Zinedine Zidane.
Franck Ribéry reçoit le ballon et
effectue un une-deux avec Patrick
Vieira en pivot. Dans la profondeur,
Ribéry a le champ libre et se
présente face à Casillas. Plutôt que
de frapper directement, il préfère
déborder le portier espagnol avant
d’envoyer le ballon dans les cages
ibériques malgré le retour de Carles
Puyol. La France revient à 1-1, elle
s’imposera finalement 3-1 et ira
jusqu’en finale de la compétition.
Mais le fait le plus important de ce
match est le premier but
international de Franck Ribéry. Le
joueur qui évoluait alors sous les
couleurs de l’Olympique de
Marseille avait lancé de la plus
belle des manières son compteur
de buts sous le maillot bleu.
Titulaire durant huit ans
Des buts, Ribéry en aura inscrit 16. Et à chaque fois, la France se sera imposée¹. Suite à son beau parcours au Mondial 2006, il devient un cadre du dispositif de Raymond Domenech. Mais malgré tout, il ne peut empêcher la débâcle de l’Euro 2008 où la France fait match nul face à la Roumanie (0-0) avant de s’incliner lourdement face aux Pays-Bas (1-4). Il ne peut même pas terminer le dernier match de poule face à l’Italie, obligé de sortir sur civière dès la 8ème minute de jeu. Suite à cet échec retentissant, Ribéry permet à Raymond Domenech de ne pas perdre son poste en évitant la défaite lors des qualifications du Mondial 2010 en Roumanie en inscrivant un but avant de faire une passe décisive à Yoann Gourcuff. Menée 0-2, la France termine le match sur un score de 2-2. Mais déjà des blessures le gênent et elles se succèdent : tenditine rotulienne, inflammation de la cheville ou de l’orteil… Ribéry passera plus de trois ans sans marquer en équipe de France, du 1er avril 2009 au 27 mai 2012. Durant cette période, le fiasco de Knysna et notamment la grève de l’entraînement du 20 juin 2010. Ribéry est vu comme le meneur de la fronde et est suspendu trois matchs par sa fédération.
Pour son retour, il fait un mea culpa, assume ses erreurs passées et demande pardon. Il prend deux ans avant de retrouver le chemin des filets sous le maillot national. Ce sera en match de préparation de l’Euro 2012, face à l’Islande. Le début d’un renouveau. Cette renaissance durera jusqu’à fin 2013. Performant en Pologne et en Ukraine, il devient ensuite indispensable sous l’ère Dider Deschamps. Il y marquera six fois, permettant de débloquer la situation face au Bélarus par exemple le 10 septembre 2013 où il permet à la France de remporter un match important. Puis au fur et à mesure, il perd de son importance, devient de moins en moins performant au point d’être presque inexistant face à l’Ukraine. Pas au niveau face aux Pays-Bas en mars dernier, il terminera sa carrière internationale par la petite porte, éclipsé par les performances de ses successeurs. Son but face à la Finlande le 15 octobre dernier sera le dernier.
"Il y a eu des hauts et des bas" analyse-t-il à propos de sa carrière en bleu. Celle-ci ne fut en effet pas tout à fait linéaire. Chouchou du public lors du Mondial 2006, il a réalisé de beaux gestes inoubliables. Comme cet hommage à Thierry Gilardi le lendemain de son décès lors de la rencontre France-Angleterre le 26 mars 2008. Suite à son but sur penalty face à l’Angleterre, il soulève son maillot où il rend hommage à l’ancien commentateur. Ribéry laissera aussi l’image d’un homme sulfureux comme lors de l’affaire Zahia, où il est accusé d’avoir eu des relations sexuelles tarifées avec une jeune femme mineure. Il est également soupçonné d’avoir une jalousie envers Yoann Gourcuff, son partenaire en sélection et d’avoir été à l’origine de la fronde de l’entraînement au Mondial 2010. N’ayant pas applaudi lors de la minute d’applaudissement en hommage à Thierry Roland lors de France-Uruguay le 15 août 2012, il aggrave son image. Mais quoiqu’il arrive, Ribéry restera un grand joueur de l’équipe de France. Il a fait vibrer la France durant huit ans et ça, personne ne l’oubliera. "C'est aujourd'hui le moment pour une nouvelle étape de ma vie" déclare-t-il. Nous ne lui souhaitons qu’une chose : bonne continuation Francky !
________________________ ¹ À l’exception de Roumanie-
ÉQUIPE DE FRANCE LA RETRAITE INTERNATIONALE DE FRANCK RIBÉRY
Une annonce en questions
QUESTIONS-RÉPONSES. Franck Ribéry a pris sa retraite internationale. Mais qu’est-ce qui
l’a motivé ? A-t-il une chance de revenir tout de même ? Éclairage.
Pourquoi arrête-t-il maintenant ?
Depuis sa défaite au Ballon d’Or 2013, Franck
Ribéry n’est plus le même. Enchaînant les
blessures au dos notamment et souffrant d’une
grosse concurrence au Bayern Munich, il n'est
plus le joueur virevoltant qu'il était encore en
2013. Malgré sa volonté, il avait dû déclarer
forfait pour le dernier Mondial. Sentant qu’un
nouvel état d’esprit s’était formé dans le groupe
en son absence, il ne sentait plus à sa place. Sa
décision de décliner l’invitation de Noël Le Graët
à venir assister au quart de finale France-
Allemagne était un signe annonciateur.
Didier Deschamps était-t-il au courant ?
Même s’il n’a pas officiellement réagi, le
sélectionneur de l’équipe de France a été mis au
courant après la Coupe du Monde que Franck
Ribéry pourrait stopper sa carrière
internationale. Ce serait l’agent du joueur depuis
2007, Jean-Pierre Bernès qui aurait averti
Deschamps d’un possible communiqué.
Est-ce la fin d’une génération ?
Quatre jours plus tôt, le 10 août, Samir Nasri qui
lui aussi n’avait pas disputé le dernier Mondial
(par choix du sélectionneur) annonçait sa
retraite internationale dans le Guardian.
Quelques heures après l’annonce de Ribéry,
Éric Abidal a lui aussi déclaré prendre sa retraite
internationale. Ce dernier n’avait lui aussi pas
été du voyage au Brésil, pour la même raison
que Nasri. Ribéry et Abidal étaient les derniers
du groupe présents au Mondial 2006. Nasri était
lui plus connu pour ses frasques que pour ses
exploits sous le maillot tricolore. Ce triple départ
laisse plus de place à une génération où figurent
Aréola, Digne, Varane, Pogba ou Griezmann.
Qui pour prendre sa place ?
Antoine Griezmann semble en pôle pour
occuper la place du Munichois. Souvent utilisé
sur le flanc gauche lors du Mondial brésilien, il a
fait ses preuves. Le départ de Ribéry ouvre aussi
de nouvelles possibilités à Deschamps, qui peut
du coup tenter le duo Benzema-Giroud à la
pointe de l’attaque avec Valbuena en retrait et
un milieu à trois. Benzema peut également être
aligné à gauche, comme cela a été le cas contre
la Suisse pendant que Giroud est aligné à la
pointe de l’attaque et que Valbuena joue sur le
côté droit.
Peut-il revenir ?
Le cas de Zinedine Zidane, Lilian Thuram et de
Claude Makelele, qui étaient revenus sur leur
décision pour aider la France à se qualifier pour
le Mondial 2006 est possible, mais il faudrait que
les circonstances s’y prêtent. Ribéry devrait
redevenir incontournable en club, comme il l’a
été en 2012-2013 et que la France peine à
quelques mois de l’Euro. Jean-Pierre Bernès,
agent de Deschamps et de Ribéry pourrait alors
mettre les deux hommes en contact. Mais
l’hypothèse paraît pour le moment improbable.
– A. M.
Les 16 buts de Ribéry en sélection
Numéro du but. Date, stade, ville (pays/département). Compétition. Match score final.
1. 27 juin 2006, AWD-Arena, Hanovre (Allemagne). Huitièmes de finale de Coupe du Monde.
France-Espagne 3-1.
2. 2 juin 2007, Stade de France, Saint-Denis (Seine Saint-Denis). Qualifications de l’Euro 2008.
France-Ukraine 2-0.
3. 26 mars 2008, Stade de France, Saint-Denis (Seine Saint-Denis). Match amical. France-
Angleterre 1-0.
4. 3 juin 2008, Stade de France, Saint-Denis (Seine Saint-Denis). Match amical. France-
Colombie 1-0.
5. 11 octobre 2008, Standionul Farul, Constanta (Roumanie). Qualifications de la Coupe du
Monde 2010. Roumanie 2-2 France.
6. 28 mars 2009, Dariaus ir Giréno stadionas, Kaunas (Lituanie). Qualifications de la Coupe du
Monde 2010. Lituanie 0-1 France.
7. 1er avril 2009, Stade de France, Saint-Denis (Seine Saint-Denis). Qualifications de la Coupe du
Monde 2010. France 1-0 Lituanie.
8. 27 mai 2012, Stade du Hainaut, Valenciennes (Nord). Match amical. France-Islande 3-2.
9. 31 mai 2012, Stade Auguste-Delaune, Reims (Marne). Match amical. France-Serbie 2-0.
10. 5 juin 2012, MMArena, Le Mans (Sarthe). Match amical. France-Estonie 4-0.
11. 11 septembre 2012, Stade de France, Saint-Denis (Seine Saint-Denis). Qualifications pour la
Coupe du Monde 2014. France-Belarus 3-1.
12. 22 mars 2013, Stade de France, Saint-Denis (Seine Saint-Denis). Qualifications pour la
Coupe du Monde 2014. France-Géorgie 3-1.
13. 10 septembre 2013, Stade central, Gomel (Belarus). Qualifications pour la Coupe du Monde
2014. Belarus-France 2-4.
14. 10 septembre 2013, Stade central, Gomel (Belarus). Qualifications pour la Coupe du Monde
2014. Belarus-France 2-4.
15. 11 octobre 2013, Parc des Princes, Paris (Paris). Match amical. France-Australie 6-0.
16. 15 octobre 2013, Stade de France, Saint-Denis (Seine Saint-Denis). Qualifications pour la
Coupe du Monde 2014. France-Finlande 3-0.
Abidal et Nasri arrêtent aussi. Non sélectionnés
pour le Mondial, le défenseur Éric Abidal et le
défenseur Samir Nasri ont tout comme Ribéry
annoncé leur retraite internationale. Tous deux ne
se reconnaissaient plus dans la génération actuelle
de la sélection tricolore.
Deschamps veut terminer premier du groupe de
qualification. Bien que qualifiée d'office en qualité
d'organisatrice, l'équipe de France participera bien
à un groupe de qualifications pour son Euro. Placé
dans le groupe I avec le Portugal, la Serbie, le
Danemark, l'Albanie et l'Arménie. Elle y visera la
première place, dixit son sélectionneur Didier
Deschamps dans les colonnes de L'Équipe : "Nous
sommes dans un groupe. L'objectif sera de le
gagner" s'est-il ainsi exclamé.
Match amical en vue contre le Maroc ? Les Bleus
pourraient bien rencontrer leurs homologues
marocains en mars prochain, dans le cadre d'un
match amical. En effet, la FFF a envoyé à la
fédération marocaine une demande officielle de
match amical. Cette dernière est en phase de
réflexion mais la réponse devrait être positive. Lors
du dernier affrontement entre les deux équipes,
celles-ci s'étaient quittées sur un score nul de 2-2.
Les Espoirs en barrages de l'Euro 2015. Suite à
leur victoire le 4 août dernier à Astana (Kazakhstan),
l'équipe de France Espoirs s'est assurée une place
de barragiste lors des qualifications pour l'Euro
2015, qui se déroulera en République Tchèque.
Ceux-ci se joueront sur le format aller-retour, les 8
et 14 octobre prochain. L'équipe qui se qualifiera ira
donc dans le pays de Sigmund Freud disputer la
phase finale de la compétition. Rappelons que celle-
ci est qualificative pour les Jeux Olympiques de
2016, qui se dérouleront à Rio.
Le programme des Bleus. 11 octobre, France-
Portugal ; 14 octobre, Arménie-France ; 14
novembre, France-Albanie ; 29 mars 2015, France-
Danemark. Tous ces matchs sont amicaux.
BLEUS EXPRESS
ÉQUIPE DE FRANCE LA RETRAITE INTERNATIONALE DE FRANCK RIBÉRY
Cher James… Il a quitté la Ligue 1 cet été, pour s'envoler vers l'Espagne et le club roi de sa capitale. James Rodriguez restera quoiqu'il arrive dans l'histoire de la Ligue 1 grâce à son aisance technique et son indispensabilité. Lettre ouverte à un joueur qui manquera à notre championnat.
Cher James…
Tu n’es parti que depuis juillet mais dans notre cœur, nous avons l’impression que cela fait une éternité. Sache que chaque semaine, ton absence sur les terrains de Ligue 1 se fait ressentir. Sans toi, regarder un match de l’AS Monaco n’a plus la même saveur. Alors parce qu’en une saison, tu as fait bien plus que ce que certains feront en 10 ans, nous t'écrivons cette lettre ouverte, qui à défaut de te faire revenir, te fera comprendre à quel point tu nous manques.
Cher James…
La trace que tu as laissée en France restera à jamais indélébile. Rien ni personne ne pourra effacer ce que tu as apporté à notre championnat. Tu n’as pas seulement guidé Monaco à la deuxième place, tu n’as pas seulement marqué ou fait marquer, tu as prouvé qu’il était possible d’être performant en Ligue 1 avec pour seul argument la technique. Dans notre football qui se perd, tu es venu démontrer que l’aisance balle au pied reste la seule, la plus puissante des armes. Tu as valorisé le spectacle, dès ton premier grand match contre Saint-Etienne. Tu as régalé nos yeux, mais tu as également démontré qu’un joueur pouvait être à la fois élégant et efficace. Tu n’as pas été qu’un joueur spectaculaire, tu as été notre bouffée d’air frais dans notre championnat trop morose. Tu as vengé ceux qui avaient tué Lucho Gonzalez, Miralem Pjanic ou ceux qui veulent tuer Javier Pastore. Ceux qui imposent leur dictat du physique, de l’athlétique et du puissant. Ceux-là même qui guident notre football à l’échec. Tu as envoyé un message fort. Tu leur as répondu. Tu leur as montré qu’ils avaient tort. Les défenseurs dont on se fait des montagnes sont devenus ridicules face à tes dribbles. Les milieux qu’on croyait géniaux sont devenus médiocres à côté de ta vision du jeu. C’est une nouvelle façon de juger les joueurs et de voir le football qui est arrivée avec ton éclosion. Tu as mis la technique en avant, tu as toujours valorisé le jeu, tu as fait tant de choses en si peu de temps. Alors vraiment, comment pourrions-nous t’oublier ? Tu as ouvert la voie à un nouveau football. Tu
as démontré qu’une nouvelle façon de jouer été possible. Jouer, voilà ce que tu as fait, jouer. Dans une Ligue 1 repliée sur elle-même. Dans une Ligue 1 qui se contente du strict minimum, toi tu as joué. Comme un gamin de 10 ans le fait sur un terrain ou dans la cours de récréation, tu as joué sans te soustraire à la morosité de notre championnat. Cher James, c’est pour cela qu’on ne pourra jamais oublier tout ce que tu as apporté.
Cher James…
Tu fais désormais parti des grands parmi les grands de l’histoire de notre
championnat. Et pourtant tu n’es resté qu’un an. Et pourtant tu t’es montré
impatient en partant peut-être trop vite au Real. Peut-être parce
que c’était devenu trop facile pour toi de joueur face à nos pauvres équipes. Peut-être que c’était le moment de voir
plus grand. Peut-être que la Ligue 1 ne te faisait pas rêver. Mais saches que toi, tu as fait rêver la Ligue 1. Tu as été le successeur de Ronaldinho. Comme lui tu es arrivé jeune, comme lui tu es reparti star. Tu resteras dans les mémoires comme le sont restés Josip Skoblar, Roger Magnusson, Safet Susic, Marco Simone, Ali Benarbia ou Chris Waddle. Comme eux tu incarneras désormais une époque, une ère, une
période réjouissante de notre championnat. Comme eux, tu as marqué une génération de supporters de ton empreinte. Ce sont désormais des dizaines, des centaines, des milliers de jeunes fans de football qui garderont en tête ton souvenir. Ta place dans le temple des légendes de la Ligue 1 est assurée.
Certains jeunes étaient orphelins de grandes stars, avec toi et Zlatan, ils ont désormais leurs
idoles. Ne l’oublie jamais. Même si tu es maintenant loin de tout ça, n’oublies pas le bonheur que tu as apporté en Ligue 1. Ton passage en France n’était qu’une parenthèse, mais une
parenthèse de pur bonheur, de joie totale comme rarement nous en avons eu. N’oublies pas que tu es désormais une légende de notre championnat. Ton destin a fait en sorte que tu partes après seulement une saison, mais il a agi de manière à ce que tu restes présent dans nos cœurs, à tout jamais.
Cher James…
Tu es parti mais ton souvenir est toujours là, puissant et indéfectible. Nous ne te reverrons probablement jamais sur nos pelouses. Peu
importe, tu as laissé une trace suffisamment grande pour que nous ne t’oublions pas. Nous nous consolerons en regardant les images de tes buts, de tes coup-francs, de tes dribbles ou de tes passes décisives, en
nous rappelant qu’un jour, tu es passé par chez nous…
LIGUE DES CHAMPIONS LE JOUR DE GRÂCE DE COSMIN MOTI
L'Euro 2016 en France, c'est dans moins de 2 ans...
Le 10 juin 2016 sera donné le coup d'envoi de l'Euro 2016 en France. A moins de deux ans de l'évènement, petit tour d'horizon sur son organisation.
La Coupe du Monde passée, la prochaine grande compétition pour les équipes de notre continent est bien évidemment l’Euro 2016, qui se déroulera en France. Ce championnat d’Europe accueillera à l’inverse de son habitude, 24 équipes dont la France, qualifiée d’office en tant que pays organisateur. Les qualifications en cours depuis début septembre, il est temps de faire un point sur les infrastructures et l’évolution des stades de ce championnat d’Europe.
Bordeaux, Toulouse, Marseille, Nice, St-Etienne, Lyon. Parmi eux, quatre nouveaux stades : le stade Pierre-Mauroy à Lille, le Grand Stade de Nice, le Stade des Lumières de Lyon et le Nouveau Stade de Bordeaux. Deux d’entre eux sont déjà terminés, à savoir ceux de Lille et Nice. Aux abords de chaque stade seront également placés des "Fan Zone" où les matchs seront diffusés sur écrans géants, comme lors de la précédente Coupe du Monde. Les constructions du stade de Bordeaux sont en cours et dans les temps, celles du Stade des Lumières de Lyon ont mis plus de temps que prévu à débuter à cause de mouvements politiques s’opposant à la construction du stade, mais ce dernier devrait tout de même être terminé dans les temps.
Des travaux à l'heure
Au niveau des autres stades, le Stade de France qui accueillera le match d'ouverture (au même titre que le stade Vélodrome et le
stade Pierre-Mauroy), ne bénéficie d’aucun travaux nécessaire. Le Stade Vélodrome de Marseille a lui finit ses travaux nécessaires et a été inauguré le 6 septembre dernier face à Montpellier. Saint-Etienne et son mythique stade de Geoffroy-Guichard a aussi souffert de la rénovation de son stade d’un point de vue économique (places en moins dans une bonne période sportive), mais les travaux sont en cours de finition et devraient être terminés entre fin novembre et début décembre. Le club ligérien espère inaugurer le stade pour la réception de Lyon lors du derby le 30 novembre. Lens subit aussi les conséquences de la rénovation de son stade Félix-Bollaert, le club de Gervais Martel doit ainsi jouer toute la saison à Amiens au stade de la Licorne. L’évolution des travaux est satisfaisante, pour une augmentation de seulement 3 500 places. De son côté, le Stadium de Toulouse devrait être livré en 2015, alors que les travaux sont toujours en cours. Pour information, c’est le seul stade où la capacité sera réduite, de 35 000 à 33 000 places. Dans la capitale, le Parc des Princes (qui ne sera pas rasé au souhait du président parisien Nasser Al-Khalaïfi), a vu ses quelques travaux commencer cet été (rénovation des tribunes présidentielles et des vestiaires) et les quelques aménagement restants qui sont en cours de rénovations devraient être terminés à la fin de la saison.
Par ailleurs, plusieurs stades comme ceux de Marseille et de Saint-Etienne ont profité de l’été dernier pour s’équiper d’une pelouse hybride (c’est-à-dire semi-synthétique et semi-naturelle), pour une meilleure qualité de jeu, surtout dans des régions à fortes altitudes. Au niveau de la capacité, la seule ville qui verra la capacité de son enceinte gonfler sera Lyon qui l'augmentera de plus de 15 000 places. Tout ceci nous promet un bel Euro 2016… sur le terrain !
Le calendrier de la compétition dévoilé Six groupes de quatre équipes, 23 jours de compétitions, trois horaires différents… le
calendrier de la compétition a été dévoilé. Un calendrier réfléchi et malin.
Quatre groupes de six ou
six groupes de quatre ? Avec le
passage de 16 à 24 équipes, la
question se posait. Après de
longues réflexions, les
organisateurs ont finalement
décidé d'opter pour la seconde
option. Chaque équipe ne jouera
donc que trois matchs en phase
de poule. Les deux premières
nations étant qualifiées pour les
huitièmes de finale – nouveauté
de cette version à 24 équipes –, il
fallait également trouver un
système pour repêcher quatre
équipes. Ce seront les quatre
meilleurs troisièmes qui iront
finalement en phase à élimination
directe. Ce qui fait que les deux
tiers des équipes se retrouveront
au second tour. La phase de
poule sera du coup bien moins
intéressante qu'actuellement au
contraire de la phase à
élimination directe qui, plus
longue, sera plus palpitante.
Une répartition des rencontres
sagement pensée
Chaque stade
accueillera au minimum quatre
matchs et au moins un match de
la phase à élimination directe. Le
comité d'organisation a
également bien réparti sur le
territoire les différentes
rencontres. Ainsi, des matchs ne
se joueront pas le même jour à
Lille et à Lens, à Lyon et à Saint-
Étienne, à Paris et à Saint-Denis,
à Toulouse et à Bordeaux ou à
Marseille et à Nice. Pour sa part,
l'équipe de France débutera au
Stade de France avant d'enchaîner
sur le Stade Vélodrome et le Stade
Pierre-Mauroy. Si elle venait à
terminer première de son groupe,
elle se déplacerait ensuite à Lyon
(huitièmes de finale) puis à
Bordeaux (quarts) et à Marseille
(demis). La finale se jouera elle à
Saint-Denis.
Il y aura au total 23 jours de
compétition pour huit jours de
repos. Les matchs seront espacés
comme lors de la dernière Coupe
du Monde de trois heures chacun et
se joueront à 15h, 18h et 21h.
Aucun match à 15h ne se disputera
à Marseille et à Nice, afin de
préserver l'intégrité physique des
joueurs. À partir du 27 juillet, toutes
les rencontres se disputeront à
l'horaire de 21h, plus télévisuelle. À
noter par ailleurs qu'à l'instar des
dernières éditions, il n'y aura pas de
finale pour la troisième place,
comme c'est de coutume en Coupe
du Monde.
EURO 2016 LE CALENDRIER DE LA COMPÉTITION
Dopage, la grande omerta Les cas de dopage dans le football sont assez rares et peu médiatisés. Pourtant, la réalité est toute autre. Le dopage est bien plus présent qu'on ne le pense dans le football. Durant un an, nous avons mené notre enquête sur un sujet plus que tabou dans le monde du ballon rond. Et les conclusions sont accablantes. Investigation, preuves à l'appui.
Dopage. Un mot que l'opinion publique renvoie au cyclisme et à l'athlétisme principalement. Six lettres qui ne sont jamais associées au football. Du dopage dans le football ? Jamais ! Supporters, institutions et journalistes se cachent les yeux. Il ne peut y avoir de dopage dans le football selon eux. Mais nous avons décidé de voir les choses en face, d’ouvrir nos yeux à la réalité. Durant un an, nous avons mené une enquête, interrogé différentes personnes de différents milieux : journalistes, supporters, entraîneurs… La plupart du temps, le sujet a été évacué. "Je n'ai rien à dire sur le dopage" commente ainsi un ancien arbitre. Beaucoup de ceux qui nous répondent nient l’évidence quand ils ne coupent pas court à la conversation ou changent de sujet. Quelques-uns ont expliqué pourquoi ils ne souhaitaient pas répondre : "Je crains de ne pouvoir vous être d’aucun secours. Le dopage est un domaine extrêmement complexe,
technique et je n’ai vraiment pas assez de connaissances pour risquer de m’y aventurer." Cependant, certains ont acceptés de nous répondre, anonymement ou non. Nous les en remercions. Beaucoup n'ont pas voulus dévoiler leur identité mais nous ont cependant répondu. Même si un d'entre eux nous a mis en garde : "le milieu du foot est opaque. Avoir des témoignages et des preuves est redoutablement difficile".
Nous avons cependant eu des périodes de doutes quant à l'intérêt de notre démarche. Nous arrivions facilement à trouver des éléments concordants mais pas des preuves. Car les contrôles sont rares, trop rares. Un footballeur professionnel sur 2000 fait l'objet d'un contrôle. Une goutte d'eau dans un océan. Puis, nous avons finalement réussis à mettre bout à bout tous ces éléments qui prouvent notre pensée. Pour ceci, nous avons lus les quelques articles sur le sujet, écouté des émissions de radio, lu un rapport sénatorial de plus de 200 pages, avons fouillés dans le passé pour rassembler les cas avérés ou presque afin d'être bien certains de ce que nous allions démontrer. Car oui, le dopage existe dans le football. Et il est bien plus présent qu’on ne le pense. Il est l’heure de briser l’omerta. Autissier Robinot Panoramic
En 1958, déjà…
"Le dopage est omniprésent dans le football. Gerardo Ottani, un footballeur professionnel de Bologne devenu médecin puis président de la société médico-sportive italienne, mène en 1958 une étude qui révèle
que 27 % des footballeurs de la première division prenaient des amphétamines, 62 % des stimulants du coeur et de la respiration, 68 % des stéroïdes anabolisants. Il y a alors un match et deux entraînements par semaine et beaucoup moins d'argent qu'aujourd'hui : le vrai moteur du dopage n'a jamais été l'argent ; c'est l'égo, la compétition. Tant que l'on n'a pas compris cela, on parle en amateur. " Ces propos de Jean-Pierre de Mondenard, médecin du sport lors du commission sénatoriale sur le dopage le 14 mars 2013 sont clairs : pourquoi tous les autres sports et pas le football ? Pourquoi le dopage n'impliquerait-il pas le football ? Les faits sont pourtant là.
Novembre 2010. Jean-Michel Aulas s'emporte en suspectant ses adversaires de Schalke 04 d'être dopés mais sans jamais utiliser le terme. Le président de l'Olympique Lyonnais vient de perdre 3-0 à domicile face au club allemand. Il sous-entend alors sur OLTV, la chaîne du club : "Les joueurs n'étaient pas comme au match aller, ils couraient beaucoup plus vite et beaucoup plus longtemps. Je ne sais pas quelle préparation ils avaient suivi, mais leur dimension physique était impressionnante. Nous avons été tellement battus physiquement que c'était un peu trop gros... On voit que les joueurs ne sont pas toujours à armes égales." S'en était alors suivi un grand débat. Ces mots spontanés : "c'était un peu trop gros" insinuent beaucoup trop de choses. L'OL s'en sortira avec un communiqué appuyant les propos de son président mais en niant toute interprétation. "Aulas aurait dû dire plus de choses. Pourquoi insinuer des choses et ne pas aller au bout ?" s'insurge Sébastien
Jean-Michel Aulas avait alors soulevé un vaste débat vite étouffé. Si le président lyonnais avait élevé la voix, ce n'est en revanche pas le cas de la FIFA. L'institution dirigée par Sepp Blatter nie en bloc. Le médecin en chef, Jiri Dvorak a démenti l'été dernier tout système de dopage : "Je suis convaincu qu'il n'existe pas de culture du dopage systématique dans le football." Selon lui, sur 30 000 contrôles par an, "débouchent sur 70 à 90 résultats positifs." C'est peu, beaucoup trop peu. Jean-Pierre de Mondenard détaillait d’ailleurs en septembre dernier à Sport 24 : "Il faut 10% de sportifs contrôlés pour dissuader les tricheurs. Or, dans le football et avec des résultats qui sont en plus sous-évalués, on constate en France que l’on a 548 contrôles sur 2 225 000 licenciés, soit 0,002 %". "Quand on ne cherche rien, on ne trouve rien ! " enchaîne devant la commission sénatoriale le 3 avril 2013 Stéphane Mandard, spécialiste des questions sur le dopage.
Juventus, Puerto… la face immergée de l'iceberg
Les preuves sont claires. Bernd Schuster a récemment avoué dans un entretien au quotidien espagnol Marca que "certains joueurs prennent plus de pilules et de comprimés qu'ils ne mettent du parfum ou du déodorant. On buvait tous des produits. Ce n'était pas forcément des stimulants mais à l'époque les médecins et les physiothérapeutes nous en donnaient en permanence." Il n'est pas le seul. L'idole allemande Franz Beckenbauer a lui aussi reconnu s'être dopé "Bien sûr que nous avions des injections de vitamines. Comment pourrais-je le savoir... Le docteur nous disait : ce sont des injections de vitamines." Son compatriote Dieter Schatschneider, meilleur buteur de deuxième division allemande des années 1980 enfonce le clou : " Le dopage était présent. Les produits circulaient dans le bus ou étaient cachés dans les toilettes. Les joueurs ont pris leurs responsabilités en pensant qu’ils seraient plus performants, qu’ils pourraient courir plus longtemps. J’ai décidé que cela ne valait pas le coup. Et que l’on ne me dise pas qu’on ne savait rien du Captagon" faisant référence à un stimulant. Trois ex-joueurs professionnels Allemands affirment donc que le dopage existe, et qu'il est bien plus présent qu'on ne le pense. Et ce ne sont pas les seuls.
En 1998 éclate l'affaire Festina, impliquant uniquement des cyclistes. Mais l'évènement s'est déroulé à deux semaines seulement après la fin de la Coupe du Monde. En 2004, le procès de Turin, resté célèbre car le seul cas avéré de dopage de masse dans le football aboutit sur des non-lieux. Aucun joueur n'est inquiété pénalement et le club garde l'intégralité de ses titres. En mai 2006 commence le grand déballage de l'affaire Puerto. Les médias s'emparent de l'affaire et les cyclistes sont pointés du doigt. De grands noms ou de futurs grands noms de la discipline sont impliqués : Ivan Basso, Marco Pantani, Michele Scarponi, Jan Ulrich, Alberto Contador ou Alejandro Valverde. Ils s'en sortiront avec des sanctions diverses, entre le blanchiment total, une peine allégée pour collaboration ou une peine plus lourde. Ce que l'opinion publique n'a en revanche pas su, c'est que les deux clubs les plus riches du monde étaient impliqués : le Real Madrid et le FC Barcelone. Avec le Bétis Sévis et le FC Valence, ils auraient fait appel aux services du médecin Eufemiano Fuentes (voir photo ci-contre) pour avoir accès à un programme de dopage. Stéphane Mandard, journaliste au Monde a réussi à convaincre le docteur espagnol de lui faire visiter ses locaux. Dans un article paru le 7 décembre 2006 sur le site internet du journal, il détaillait sa visite. D'après ses dires, Fuentes aurait écrit sur une simple feuille A4 au stylo tout le programme de préparation du club et des joueurs avec différents pics de forme. Jusque-là, le travail d'un préparateur physique classique. Sauf qu'il n'était pas question ici de doses de travail mais bien de doses de piqûres. Des sigles ("IG", flèches, "e" entouré) permettait au docteur et aux équipes de savoir quel produit serait injecté et à quelle dose. De l'organisation réfléchie. Fuentes niera par la suite ces informations qui lui "paraissent trop graves et [qu'il] démen[t]". Suite à cette rencontre, Mandard sera poursuivi en justice par le FC Barcelone et le Real Madrid. Chacun des deux clubs réclame 300 000€ au Monde, son employeur qui a diffusé l'article, pour droit à la dignité, équivalent des dommages et intérêts en France. La justice espagnole a tranché et le montant total est de 350 000€. Bien trop pour le journal en difficulté financière. Au micro d'Emmanuel Leclère pour France Culture, le journaliste – toujours en procès – détaillait la stratégie des deux mastodontes, qui ne sont pas à cette somme-ci près : "leur objectif est de dire 'si vous enquêtez sur le dopage dans le football, voilà ce qui vous arrivera'". Depuis, le Français se refuse de dire les noms des sportifs incriminés mais ne
regrette pas la publication de cet article. Il continue d'ailleurs d'écrire presque exclusivement sur le dopage dans le sport et a témoigné devant la commission sénatoriale sur le dopage.
La FIFA se bande les yeux
"La Coupe du monde 1998 a été celle de l'EPO." Cette phrase n'a pas été prononcé par un passant ayant une haine pour le ballon rond mais bien par Michel d'Hooghe, membre exécutif de la FIFA depuis 1988. Pas anodine, elle a vite été étouffée par un démenti forcé. Mais ces mots voulaient dire quelque chose. Rien que pour l'équipe de France, nous pouvons affirmer avec une presque certitude que les joueurs, ou à défaut une partie d'entre eux étaient dopés. Par exemple, Didier Deschamps et Zinedine Zidane "présentaient un taux d'hématocrite anormal" selon Jean-Pierre Paclet, médecin des équipes de France Espoirs puis A entre 1992 et 2008 dans son livre L'Implosion (éditions Michel Lafon, 2010). L'hématocrite est le pourcentage de globules rouges circulant dans le sang par rapport au volume total du sang. Le taux moyen pour un homme se situe entre 40% et 52%. Celui de Deschamps était de 51,9%... un taux anormalement haut et qui aurait par exemple entraîné son exclusion du Tour de France. Cette pratique était courante en Italie selon Jean-Marcel Ferret, médecin des Bleus de 1993 à 2004 : "Il s'agissait souvent des produits utilisés pour leurs effets secondaires ou parce qu'ils contenaient un certain nombre d'éléments intéressants pour l'organisme - mais jamais interdits". Le dopage n'est pas encore là, l'esprit
Pour le Mondial 1998, les équipes étaient amenées à déclarer leur bagage médicamenteux. Parmi eux, de l'Actovegin… utilisé pour faire baisser le taux d'hématocrite. Le taux déjà anormalement élevé de Didier Deschamps pourrait alors être en réalité encore plus fort ? Rien ne nous l'indique mais rien non plus ne nous prouve le contraire. Encore plus surprenant, de la nandrolone aurait été déclaré. Cette substance, interdite par la FIFA et par toutes les associations anti-dopage comme l'AMA (Agence Mondiale Antidopage) permet de gagner rapidement du muscle, améliore la confiance en soi, exacerbe l’agressivité et atténue les douleurs articulaires liées à un entraînement intensif. L'idéal pour une bonne préparation d'une équipe. Pour contrer ce phénomène, les autorités françaises souhaitent procéder à des contrôles policiers dans les hôtels des équipes, comme cela est fréquemment le cas lors du Tour de France. La FIFA applique aussitôt son veto. "La magie de la FIFA" selon une de nos personnes interviewées. Elle indique qu'elle se charge seule du contrôle anti-dopage. Cette même FIFA qui a demandé à détruire à la fin de l'édition du Mondial français les échantillons des contrôles antidopage. Ceux de Ronaldo en faisaient partie. L'attaquant Brésilien a eu un malaise avant la finale officiellement en ayant trop joué aux jeux vidéo. Pour faire un malaise, le numéro 9 aurait dû jouer plus de 5 heures dans la même journée. Une version difficile à croire tant l'on sait la préparation de match importante. Jean-Pierre de Mondenard, spécialiste du dopage détaille ainsi que le joueur de l'Inter Milan à l'époque "souffrait des genoux depuis le début du Mondial et le staff médical lui faisait des infiltrations pour qu’il puisse jouer malgré son handicap. De plus, ce genre de produit contient un anesthésique qui peut, s'il est injecté en partie dans un vaisseau sanguin, provoquer un choc avec perte de connaissance pouvant passer pour une crise d’épilepsie."
Un engagement dans la lutte anti-dopage bien discret
Cette volonté de se cacher les yeux de la FIFA n'est pas nouvelle. En effet, le contrôle anti-dopage lors de cette édition du Mondial n'était qu'optionnelle. En soi, ses effets n'étaient alors quasi-nuls. Comment imaginer qu'un joueur qui sait s'être dopé soit assez honnête pour réaliser ces contrôles et risquer alors une sanction alors qu'il peut éviter tous ces problèmes légalement ? Alors que, comme le défend le docteur Jean-Pierre de Mondenard, spécialiste du dopage et auteur du livre "Dopage dans le football, la loi du silence" (éditions Jean-Claude Gawsewitch, 2010) en 2013 à Sport 24 : "C’est une imbécillité ! Dans le football moderne, ce sont les qualités physiques qui priment d’abord. Il faut avoir un gros moteur pour être performant dans le dernier quart d’heure. Si vous courez plus vite et sautez plus haut, vous allez voir la différence. Avec de l’EPO ou de la testostérone, un joueur peut gagner en puissance et en endurance".
La FIFA a été la dernière fédération à adopter le code mondial antidopage de l'AMA en juin 2006 alors que toutes les autres l'avaient ratifié avant les Jeux Olympiques d'Athènes en 2004. La fédération a même dû être menacée d’être exclu des disciplines olympiques pour obtempérer. Lancé en janvier 2004, celui-ci avait été adopté en sept mois par les autres et en… 29 mois pour la FIFA. Comme par hasard, l'instance internationale n'avait pas fait de communication dessus. En général de toutes manières, la FIFA ne fait pas de communication sur le dopage. Sur la page d'accueil du site internet de l'institution, pas de lien direct vers ses mesures antidopage. Pour trouver une trace sur ce sujet, il faut naviguer sur le site, cliquer tour à tour sur "développement", sur "médical" puis enfin sur "anti-dopage". En étudiant de près cette page peu exhaustive, l'on peut lire en bas de page une phrase surprenante : "le système de tests individuels n'est pas efficace". En somme, la fédération internationale avoue directement ne pas arriver à réaliser des contrôles efficaces et admet son impuissance.
Son impuissance, elle l'a aussi avoué en 2006 quand Jiri Dvorak, le médecin en chef de l'institution expliquait au Monde l'absence de contrôles à la Coupe du Monde parce que "Nous considérons la probabilité de cette pratique dans le football tellement faible que ce serait une perte de temps, d'argent et d'énergie de faire des contrôles sanguins". Il a fallu attendre cette Coupe du Monde 2014 pour que des contrôles soient mis en place. Et encore, la FIFA se vante d'user d'une "approche complètement nouvelle, avec la mise en place du profil biologique". Une approche nouvelle mise en place dans le cyclisme depuis 2008. Problème, seuls deux joueurs par équipe sont contrôlés, bien peu. Mais ce n'est rien par rapport à l'efficacité des contrôles en eux-mêmes. Michel Rieu, ancien conseiller scientifique de l'AFLD (Agence française de lutte contre le dopage) explique le procédé typique à nos confrères du Monde : "La fenêtre de détection de l'EPO administrée en microdoses, comme c'est la règle aujourd'hui, est seulement de 12 heures". Le laboratoire antidopage de Rio de Janeiro étant à proximité des lieux de compétition, il n'y avait pas de problèmes apparents. Jusqu'à ce qu'en 2013, l'AMA décide de retirer l'accréditation au laboratoire. La FIFA peut alors espérer se rabattre sur Montréal ou Los Angeles, eux aussi agréés. Mais elle préfère rapatrier en Suisse, à Lausanne plus exactement ces échantillons. Obstacle : avec le trajet en avion, les échantillons ont pris plus d'une journée pour arriver dans le laboratoire. Bien trop tard pour détecter la moindre trace d'EPO. "Pour des temps de transport de 24 à 48 heures, cela devient très aléatoire avec des paramètres comme l'hémoglobine ou l'hématocrite" s'insurge Michel Rieu. Pour comparer, les échantillons d'une étape du Tour de France arrivent sous trois heures au laboratoire.
"Le mot dopage n'est pas dans le vocabulaire des dirigeants du football." En une phrase, Sébastien Bézard résume la situation. "Comment cela se fait-il qu'un joueur comme Lionel Messi n'ai jamais été contrôlé positif alors que ses résultats sont plus que douteux ? Si un cyclisme français arrivait 3ème d'un Tour de France [l’interview a été réalisée à l’été 2013], il serait accusé de dopage mais Messi qui inscrit plus de 90 buts dans une même année, tout le monde trouve cela normal…" Le 20 mars 2013, Marc Sanson, ancien président du Conseil de prévention et de lutte contre le dopage proposait l’idée suivante lors de son audition devant la commission sénatoriale : "Il faut établir un plafond de pratiques pour les sportifs professionnels, afin d'éviter le dopage ou rendre possible la pratique sportive sans assistance médicamenteuse. Il faudrait, autrement dit, limiter le nombre de matchs ou de jours de compétition dans l'année. Pour un footballeur, 60 matchs dans l'année représentent un nombre de prestations important... [...] Je pense donc qu'il faut restreindre le calendrier des épreuves : un trop grand nombre de coupes d'Europe avec tours préliminaires, poules avec matchs aller-retour - là où l'on procédait par élimination directe - est nuisible à la santé des sportifs et à l'intérêt des compétitions." en craignant toutefois "que la sagesse des organisateurs ne vienne que lorsque le public sera lassé émotionnellement ou financièrement de la répétition des compétitions et qu'il ne vienne plus au stade ou ne regarde plus la télévision !"
Jean-Marcel Ferret, médecin de l'équipe de France de football de 1993 à 2004 était du même avis le 5 juin 2013 devant la même commission : "Actuellement, un joueur court un grand risque de se blesser après trois à quatre saisons pleines. En 1998, la moyenne des matchs était de 41. En 2002, on est passé à 52, avec des extrêmes à plus de 70 matchs par saison. On insiste beaucoup sur la récupération des joueurs, mais plus on les fait récupérer, plus on leur fait faire de matchs. Il faut donc légiférer à propos de la charge de travail. Cela existe en médecine du travail ! Or, les cyclistes ou les footballeurs professionnels sont des salariés qui relèvent de la médecine du travail" propose-t-il. Ce trop grand nombre de matchs a déjà fait des victimes. Les cas d'arrêts cardiaques sur le terrain sont fréquents sans que cela alerte plus que ça les autorités : Marc Vivien Foé en 2003, Antonio Puerta en 2007 ou Piermario Morosini en sont des exemples parfaits. "C'est étonnant qu'on nie encore les cas de dopage alors que nombre de joueurs de foot ont fait des arrêts cardiaques pendant un match. Cela a été trop fréquent pour être le hasard" dénonce Sébastien Bézard. Même si tous les arrêts cardiaques ne sont pas liés au dopage.
Des risques pour la santé
Si réduire le nombre de matchs et de compétitions est une solution quasiment obligatoire, c’est aussi car la vie des joueurs est
mise en danger. Ainsi, le président de SOS Dopage David Dehaemers expliquait sur France Inter fin août 2012 : "J'ai reçu un appel d'un jeune joueur qui allait signer un contrat professionnel dans un club de Ligue 1. Une des conditions de la signature était qu'il prenne des anabolisants durant l'été, ce qui va permettre de développer l'aspect musculaire." La pression du haut niveau est aussi due au dopage apparemment chez certains clubs. Marc Sanson, ancien président du CPLD (Conseil de prévention et de lutte contre le dopage) déclarait ainsi le 20 mars 2013 devant la commission sénatoriale de lutte contre le dopage : "Selon une enquête réalisée à l'époque où j'étais au CPLD, un nombre significatif de jeunes des sections ‘sport et études’ se déclaraient prêts à se doper. Le mot pouvait naturellement recouvrir des pratiques inefficaces ou nocives destinées à être plus performant, avoir de meilleurs résultats que ses camarades ou augmenter ses chances de devenir professionnel pour un footballeur. Cela témoignait d'un état d'esprit inquiétant."
Le dopage a déjà fait de grandes victimes à l’image de Tom Simpson sur le Mont Ventoux en 1967 ou du grand Émile Zatopek à l’arrivée de certains de ses marathons. Ainsi, le dopage a des effets indésirables comme le montrent des études scientifiques. Ainsi, le rapport Spitzer de 2006 concernant les conséquences du dopage d'État tel qu'il était organisé dès le plus jeune âge en République Démocratique Allemande était basé sur une étude portant sur 10 000 sportifs dopés. Elle a identifié 1 000 troubles mineurs et 500 troubles graves (changement de sexe, stérilité, cancer...). Les produits incriminés étaient essentiellement des anabolisants stéroïdiens et des neuro-stimulants. Sur le football uniquement, une étude a montré que les anciens footballeurs professionnels italiens sont sept à huit fois plus touchés que le reste de la population par la sclérose latérale amyotrophique (également appelée maladie de Charcot). Autre exemple, sept des joueurs de la sélection algérienne qui avaient participé aux Mondial de 1982 ou de 1986 et qui avaient été dopés à leur insu par un médecin soviétique peu scrupuleux ont vu leurs enfants naître avec des malformations. Ces joueurs sont Djamel Menad, Kaci Said, Tej Bensaloua, Mehdi Cerbah, Mohamed Chaïb, Abdelkader
Tlemçani et Salah Larbès. Le problème n’est plus de préserver l’intérêt du sport mais bien de préserver l’intégrité physique des êtres humains.
Cependant, quels que soient les risques, la FIFA ne semble pas pressée. Responsable de la section tennis sur le site VAVEL, Jérémy Triffault sent bien que ce n’est pas la priorité de l’institution : "Pour le moment, les sujets principaux sont la vidéo et le Mondial au Qatar... On n’est pas près de voir du changement d'ici peu." Ce suiveur assidu du football français est lui plus critique en parlant de la FIFA : "C'est un petit monde merveilleux où tout le monde peut s'arranger avec tout le monde dans la discrétion la plus totale. C'est un système limite mafieux qui ne fait pas du bien à l'image du foot mais cela n'est pas prêt de changer." Gérard Dine est à l’origine du passeport biologique. Selon ses dires sur France Culture en février dernier, le problème pourrait être réglé à l’image de cas dans d’autres sports : "Dans le cyclisme, on a laissé Armstrong gagner sept Tour de France alors qu'on avait les moyens de l'arrêter dès 1999. Si l'UCI [Union Cycliste Internationale, équivalent cycliste de la FIFA] avait décidé d'utiliser l'outil créé par le ministère des Sports français, Armstrong aurait été hors des clous tout de suite au Tour 1999." Jean-Pierre Paclet, médecin de l'équipe de France de 2004 à 2008 pensait lui le 16 mai 2013 lors de la commission sénatoriale à une sanction différente et bien plus embêtante dans les sports collectifs : "Il faudrait réfléchir à la portée des sanctions personnelles. Dans les sports collectifs, les sanctions devraient être collectives. Cela inciterait l'ensemble les dirigeants, les entraineurs, les accompagnateurs à s'engager davantage. J'ai expliqué à un responsable de la FIFA qu'avec les sanctions existantes il était possible d'amener en finale une équipe intégralement dopée. Cela l'a paniqué... Si l'on dit ‘un joueur positif, toute l'équipe sera sanctionnée’, il y aura des ruptures de contrat - il n'y en a pas actuellement - et la situation changera."
Une idée est cependant adoptée par l’immense majorité des spécialistes du dopage : "Il faut que l’organisme chargé des contrôles soit extérieur à l’organisme qui organise l’évènement. Pour des sanctions plus adaptées et des contrôles mieux réalisés." Jérémy Triffault est de cet avis-là : "Il faut que cette sorte de tribunal du dopage ne soit pas lié à la fédération du joueur et soit donc indépendant." Devant la commission sénatoriale le 3 avril 2013, Stéphane Mandard comprend presque la position de la FIFA : "On l’imagine mal effectuer de vrais contrôles, elle scierait la branche sur laquelle elle est assise !" Cette situation ne peut plus durer ainsi. Il est encore temps de réagir. La FIFA doit rapidement créer ou désigner un organisme chargé des contrôles, lui donner un budget conséquent (10 millions d’euros par an) même si cela n’est rien pour l’institution et lui donner les pleins pouvoirs au niveau des sanctions. Elle ne doit pas avoir son mot à dire, ne doit pas pouvoir opposer de véto, ni alléger des sanctions. Un énorme scandale apparaîtra alors et avec ses conclusions, le football pourra repartir sur des bases saines. Quand la peur du contrôle sera là, le dopage disparaitra peu à peu même s’il ne disparaîtra pas totalement : "Il y aura toujours du dopage tant que des produis permettront d'augmenter l'endurance et la puissance des sportifs" nous prédit ainsi ce suiveur du championnat allemand. Le football doit retomber les pieds sur terre, comme l’ont fait le cyclisme ou l’athlétisme. Il est l’heure de retrouver de la crédibilité. Mais le chemin sera long et tortueux. Cet échange en fin de séance de la commission sénatoriale le 11 avril 2013 est là pour en témoigner. Antoine Vayer, ancien entraîneur d'équipe cycliste professionnelle et professeur d'éducation physique et sportive glisse comme dernière phrase avant de s’éclipser : "J'aimerais simplement que tout cela [l’audition] serve à quelque chose." Le président lui répond alors comme découragé : "Nous avons la naïveté de le penser"…
Arthur Massot (@Massobry)
20 affaires de dopage Nous avons sélectionné vingt affaires qui ressemblent plus ou
moins au dopage : soupçons, dopage avéré, déclaration ou
constat accablant. Cette liste est non-exhaustive, bien sûr…
1955-1957. Le Budapest Honved, où évolue Ferenc Puskas enchaîne les tournées en Europe et joue
pratiquement quotidiennement. L’équipe aurait usé de nombreuses amphétamines, ce qui leur aurait permis
de tenir la cadence.
1958. Le footballeur de Bologne Gerardo Ottani fait une enquête dans le Calcio italien et en tire le rapport
suivant : 27% des footballeurs prennent des amphétamines, 62% prennent des stimulants du cœur et de la
respiration et 68% prennent des stéroïdes anabolisants.
1970. Van Rompu, docteur à l’AZ Alkmaar déclare dans le journal L’Équipe que "le dopage est largement
répandu parmi les footballeurs hollandais".
1976. Capitaine de la sélection allemande championne du monde en 1974, Franz Beckenbauer explique au
magazine Stern avoir : "une méthode particulière pour demeurer au top niveau : l'injection de [son] propre
sang".
1982 et 1986. Les joueurs de la sélection algérienne qui dispute le Mondial sont dopés à leur insu par leur
médecin peu scrupuleux. Sept joueurs voient leurs enfants naître quelques années plus tard avec des
malformations.
1987. Harald Schumacher décrit dans son livre "Coup de sifflet" en 1987 les penchants de l'équipe
d'Allemagne pour l'éphédrine, produit qui développe entre autre l'agressivité.
Été 1994. En conflit avec la FIFA, Diego Maradona est exclu du Mondial suite à un contrôle positif à
l’éphédrine. Trois ans plus tôt, il avait déjà été contrôlé positif. À la cocaïne cette fois-ci.
26 octobre 1994. Dans son autobiographie "Prolongations d'enfer", l'ancien international français José Touré
indique avoir reçu lors de son passage au FC Nantes d'étranges "piqûres de vitamines".
26 décembre 1997. Le ministère des Sports procède à un contrôle inopiné à Tignes où l’équipe de France
procède à un stage de préparation. Les enquêteurs doivent patienter cinq heures pour pouvoir procéder à des
prélèvements.
30 avril 1999. Christophe Dugarry est contrôlé positif à la nandrolone à l’issue du match Marseille-Lyon. Il
s’en sortira sur un vice de forme.
2001. Franck De Boer, Josep Guardiola, Fernando Couto et Edgar Davis sont tous quatre contrôlés positifs à
la nandrolone.
Février 2002. Deux cadres dirigeants du club de la Juventus de Turin se retrouvent devant les tribunaux,
accusés d'avoir administré des médicaments dangereux pour la santé. Le procureur fait défiler à la barre près
de 150 témoins. Il est révélé que la pharmacie du club italien abritait 281 types de médicaments, une quantité
jugée "incompatible avec une structure non sanitaire". Les deux accusés seront finalement acquittés.
2004. Un rapport commandé par le procureur italien Raffaele Guariniello dresse un tableau pour le moins
alarmant. Cancer du côlon, du foie, de la thyroïde, leucémie, sclérose… les anciens footballeurs
professionnels italiens sont deux à dix fois plus fréquemment malades que le reste de la population.
2005. La chaîne de télévision italienne Rai 2 diffuse une vidéo dans laquelle on voit le défenseur Fabio
Cannavaro en train de s'injecter un produit par intraveineuse, la veille de la finale de la Coupe UEFA entre
Parme et l'Olympique de Marseille.
28 janvier 2006. Dans un entretien accordé à L'Équipe Magazine, l'ancien défenseur de l'Olympique de
Marseille Jean-Jacques Eydelie évoque avoir été en contact avec le dopage : "Je l'ai vu dans tous les clubs
où je suis passé, sauf à Bastia. Dans les années 1980-90, beaucoup de choses traînaient. On nous donnait
des cachetons. C'était de la folie, en particulier autour du Captagon".
Mai 2006. Début de l’affaire Puerto. Stéphane Mandard publie sur le site internet du Monde un article où il
indique que quatre clubs espagnols, dont le Real Madrid et le FC Barcelone sont impliqués. Il est attaqué en
justice par les deux clubs.
Novembre 2010. Jean-Michel Aulas s’insurge après un match de Ligue des Champions face à Schalke 04 :
"Les joueurs n'étaient pas comme au match aller, ils couraient beaucoup plus vite et beaucoup plus longtemps.
[…] Nous avons été tellement battus physiquement que c'était un peu trop gros... "
18 octobre 2011. Suite à la positivité au clenbutérol de 109 des 208 échantillons prélevés sur le Mondial U17,
la FIFA conclue le problème en indiquant qu’il ne s’agissait pas de dopage mais d’un "problème de santé
publique".
14 mars-13 juin 2013. Le Sénat français réalise 86 auditions dans le cadre d’une commission sur le dopage
dans le sport. Le rapport est publié en juillet. Jean-Marcel Ferret, médecin de l'équipe de France de football de 1993 à 2004 fait partie des personnes interrogées tout comme son successeur Jean-Pierre Paclet, médecin de l'équipe de France de 2004 à 2008. 19 juin 2014. Le Costa Rica voit sept de ses joueurs contrôlés après sa victoire en Coupe du Monde contre
l’Italie. Surpris de l’initiative, le chef de délégation s’insurgera : "On a demandé des explications à la FIFA, ils ne nous ont pas répondu", ne connaissant sûrement pas les contrôles antidopage.
GRAND THÈME
LE DOPAGE DANS LE FOOTBALL
10 propositions pour en finir Le dopage ne disparaîtra pas totalement sans la volonté collective des joueurs et des instances,
il est possible d'éradiquer le dopage du football ou au moins de diminuer conséquemment son
emprise. Nous vous proposons justement 10 idées pour en finir.
1. Faire signer une charte antidopage lors de l’achat de la licence.
Le joueur, quel que soit son âge s’engagerait à ne pas utiliser de produits dopants
ni à s’en procurer. Toute personne refusant de la signer ne se verrait pas accorder
de licence.
2. Donner un document sur les dangers du dopage avec la licence.
Ainsi, dès leur plus jeune âge, les joueurs seraient avertis du danger du dopage.
Le numéro vert gratuit et anonyme d’Écoute Dopage (0 800 15 2000) serait
également inscrit.
3. Obliger les footballeurs
professionnels à suivre tous les
deux ans un stage de prévention
sur le dopage.
Chaque joueur jouant en National,
Ligue 2, Ligue 1 ou Division 1 féminine
devrait suivre un stage de
sensibilisation aux risques du dopage
à un intervalle régulier. Le numéro vert
d’Écoute Dopage (0 800 15 2000)
serait rappelé.
4. Créer une commission indépendante chargée de la lutte anti-dopage.
La FIFA doit créer une commission indépendante qui se chargerait de la lutte anti-
dopage. Celle-ci aurait les pleins pouvoirs au niveau de la détection et des
sanctions. Le budget alloué par la FIFA à cette commission doit être d’au minimum
10 millions d’euros par an.
5. Attribuer à cette commission indépendante le produit des amendes
financières.
Cette commission recevrait les sommes versées par les personnes condamnées
financièrement par cette même commission.
6. Effectuer des contrôles sanguins.
Plus efficaces, les contrôles sanguins permettent de détecter plus de produits. Ils
ne sont actuellement pas utilisés par la FIFA.
7. Augmenter le nombre de contrôles inopinés.
Plus efficaces, ceux-ci prennent de cours les tricheurs et leurs adressent un
message clair : où et quand que vous vous dopiez, vous pouvez être pris. Ceux-
ci inspirent la peur chez les tricheurs. La FIFA est actuellement la seule fédération
internationale à interdire cette pratique à l’AMA (Agence Mondiale Antidopage).
8. Mettre en place des sanctions collectives.
"Cela inciterait l'ensemble les dirigeants, les entraineurs, les accompagnateurs à
s'engager davantage. […] Si l'on dit ‘un joueur positif, toute l'équipe sera
sanctionnée’, il y aura des ruptures de contrat et la situation changera." Jean-
Pierre Paclet, médecin de l'équipe de France de 2004 à 2008, le 16 mai 2013
devant la Commission sénatoriale d’enquête sur l’efficacité de la lutte contre le
dopage.
9. Mettre en place une obligation individuelle de localisation pour les
joueurs.
À l’image des athlètes ou des lutteurs, les footballeurs devraient se soumettre le
temps de leur carrière à une obligation de localisation. Dans ce système, ils
indiqueraient leur position actuelle et future afin d’être sujet à des contrôles
inopinés. Au bout de trois manquements de localisations, ils seraient suspendu un
an et demi comme cela a été le cas pour Teddy Tamgho (triple-sauteur) ou Steve
Guénot (lutteur) en 2014.
10. Réduire les cadences infernales.
À coup sûr la décision la plus urgente et la plus importante à prendre. Les
compétitions subsidiaires n’ayant pas un intérêt sportif certain doivent être
supprimées afin de respecter le temps de récupération du sportif. Sont visés au
plan national : la Coupe de la Ligue et le Trophée des Champions. Au plan
continental : l’Europa Leagu et, la Supercoupe d’Europe. Au plan international : la
Coupe des Confédérations. "A force de tirer sur le physique des joueurs, il y a
forcément de la casse. Le décès de Marc Vivien Foé lors de cette compétition en
est le triste exemple…" expliquait Dorian Martinez, le responsable d’Écoute
Dopage en 2006 à Doctissimo. Le nombre de clubs par championnat doit
également être réduit à 18 au maximum. L'adoption par la FIFA du code de
l'Agence mondiale antidopage devait appliquer cette idée lors de la saison 2007-
2008 en France, en Espagne, en Italie et en Angleterre. Cela n’a depuis pas été
le cas. A. M.
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DEVENEZ UN VRAI SUPPORTER Répondez à la question ci-dessous et tentez de remporter un des trois
lots mis en jeu en participant au tirage au sort.
1er prix : Une écharpe aux couleurs de la France. Taille : 140x22 cm
Valeur unitaire : 6.15€
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COMBIEN D'ARTICLES ONT ÉTÉ CONSACRÉ À L'ÉQUIPE DE FRANCE DANS FOOT+ DEPUIS LE NUMÉRO 42 ?
Répondez sur bit.ly/jeuconcours-footplus en marquant le mot de passe F+JC14.
Règlement : Participation possible du mercredi 1er octobre 2014 (01/11/2014) au vendredi 31 octobre 2014 (31/11/2014) inclus. Jeu ouvert à toute personne ayant entre 10 et 100 ans, abonnée à FOOT+, résidant en France Métropolitaine et limité
à une participation par personne. Les gagnants seront désignés parmi les bonnes réponses ou à défaut parmi les réponses les plus proches et recevront chez eux leur lot. Ils seront avertis par mail et aurons sept jours pour se déclarer. Si dans les
sept jours suivant réception du mail, un de ceux-ci ne s'est pas déclaré, un autre participant sera tiré au sort. Aucune réclamation n'est possible. Article signifie pour nous un papier d'au moins 1000 caractères, avec titre et chapô, paru dans notre
publication, entre le numéro 42 inclus et le numéro 49 inclus, suppléments inclus. Les brèves ne sont donc pas comptées tout comme la partie "Bleus Express". Les lots peuvent être achetés séparément et valent respectivement 6.15€ (écharpe),
3.59€ (drapeau) et 5.95€ (maquillant). L'écharpe est en acrylique et mesure 140 cm de large sur 22 cm de haut. Le drapeau est en polyester et mesure 150 cm de large sur 95 cm de haut. Le maquillant ne contient pas de paraben et il est prévu
pour plus de 100 applications. La livraison qui coûte respectivement 4.79€ (écharpe), 1€ (drapeau) et 3€ (maquillant) est gracieusement offerte par FOOT+. En participant au jeu-concours, la personne accepte ce règlement.
France-Portugal :
comme on se retrouve L'équipe de France recevra le 11 octobre prochain le Portugal au Stade de France.
Deux équipes qui se sont affrontées trois fois en compétition officielle. Et à chaque
fois, ce fut en demi-finales. Et à chaque fois, c'est la France qui gagne. Replay.
Un France-Portugal a toujours un
goût particulier quand on sait que les
Portugais sont les étrangers les plus
nombreux en France, notamment depuis la
forte immigration des années 60 à 80. Le
dilemme entre soutenir son pays d'origine ou
son pays d'accueil est toujours compliqué.
D'autant que la France et le Portugal sont
deux grands pays du football, l'un détenant un Euro et une Coupe du
Monde et l'autre étant arrivé en finale de l'Euro chez lui et ayant déjà été
plusieurs fois en demis en Coupe du Monde. Trois rencontres, trois demi-
finales sortent du lot et furent plus que chargées en émotions.
France-Portugal 1984 : La surprise portugaise
Le premier match nous emmène en France, à Marseille plus
précisément, pour l'Euro 1984. La France, guidée par Platini, voit en cet
Euro à la maison sa première belle occasion de remporter un trophée
continental. Sortie en tête de sa poule devant la Belgique et le Danemark
avec trois victoires en autant de matches, elle s’avance en ultra favori. Le
Portugal de son côté surprend. Pour la deuxième compétition
internationale de son histoire après le Mondial 1966, il parvient à sortir
deuxième de son groupe, à égalité de points avec l'Espagne mais devant
la RFA, championne d'Europe en titre. Arriver en demie de l'Euro est donc
un exploit déjà en soi pour des Portugais que l’on n’attendait pas à ce
niveau de la compétition.
Et à la surprise générale, les Ibériques résistent bien aux Français.
Les Bleus dominent le match et ouvre le score par Domergue (24ème
minute). Mais les Portugais, procédant beaucoup en contre, parviennent à
égaliser en seconde période par l'un des hommes du match, Rui Jordao
(74ème). En prolongations, ce dernier jettera un froid dans les tribunes du
Vélodrome en donnant l'avantage au Portugal (94ème). Derrière, les
Portugais font le dos rond et tiennent comme ils peuvent. Mais les
Français, déterminés à l'emporter chez eux, poussent et finissent par faire