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Finance & Finance Internationale N°3 juillet 2016
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FINANCE ISLAMIQUE, STABILITE FINANCIERE ET
CROISSANCE ECONOMIQUE :
EVIDENCE EMPIRIQUE A PARTIR DES DONNEES DE PANEL
Par
Amine NAFLA
Chercheur à l’Institut Supérieur de Gestion de Sousse- Tunisie.
&
Amine HAMMAS
Professeur à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion Sousse-
Tunisie.
Résumé :
Vu les mutations économiques et financières, la question réputée reste « comment peut-on
garantir la stabilité financière en particulier et la croissance économique en général ?».
C’est dans ce cadre que s’implante notre papier, où nous testons la capacité de deux
industries à s’échapper à la crise financière, afin d’atteindre la croissance économique.
En utilisant l’approche paramétrique « données de panel » pour un laps de temps de dix
ans (2003-2012), nous allons mettre en exergue l’impact de la crise, principalement, sur
les banques commerciales islamiques et conventionnelles de la zone MENA et la Malaisie
avant, durant et après la crise des subprimes. Les résultats affirment que, d’un côté, les
banques islamiques commerciales ne sont pas exclues de l’effet néfaste de la crise, d’un
autre côté, les banques conventionnelles commerciales gardent sa stabilité avec un
rythme croissant.
Mots-clés :
Finance islamique, croissance économique, stabilité financière, Panel.
Classification GEL: G2, F43, G21, Z12.
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Abstract :
Given the economic and financial changes, the famous question remains "how can we
ensure financial stability in particular and economic growth in general?"
It is in this framework sets up our paper, where we test the ability of two industries to
escape the financial crisis, to achieve economic growth. Using the parametric approach
"panel data" for a period of ten years (2003-2012), we will highlight the impact of the
crisis mainly on Islamic and conventional commercial banks in the MENA region and
Malaysia before, during and after the subprime crisis. The results affirm that, on one
hand, commercial Islamic banks are not excluded from the harmful effect of the crisis, on
the other side, commercial conventional banks keep its stability with a cruising pace.
Keywords:
Islamic finance, economic growth, financial stability, Panel.
GEL Classification: G2, F43, G21, Z12.
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1. Introduction
Vu l’importance de la stabilité financière et sa contribution indéniable à la croissance
économique, la solidité du système financier reste la préoccupation majeure de différents
gouvernements. En fait, au sein d’une conjoncture économique lésée par une crise
financière systémique, plusieurs analyseurs et chercheurs ont proposé des solutions pour
résoudre cette fissure financière dont la finance islamique est en premier rang, vu
l’interaction existant entre les principes de ce phénomène et l’économie réelle.
À l’instar d’une mauvaise conjoncture économique caractérisée par des
perturbations financières et politique, surtout après la crise des subprimes (l’année 2007),
plusieurs spécialistes poussent les gouvernements à adopter un système financier
islamique. Ce dernier, d’après eux a pu surmonter la crise en s’appuyant sur la
performance du secteur bancaire. D’ailleurs, les pays qui ont introduit la finance
islamique et surtout les pays du Golfe ont pu subsister tout au long la période de crise. La
cause de cette résistance subsiste surtout dans l’origine de la crise qui est par nature
prohibée et s’affronte avec les principes de la finance islamique.
Dans notre papier, nous tentons de répondre à notre problématique, si la finance
islamique d’une manière générale et les banques islamiques commerciales en particulier
sont capables de s’échapper de la crise financière et de préserver la stabilité financière,
afin d’atteindre la croissance économique. Nous traitons dans une première section la
revue de littérature, où nous expliquons les travaux qui subsistent entre la stabilité
financière, le développement financier et la croissance économique en mettant en
exergue le rôle et la position de la finance islamique dans la croissance économique.
Enfin, nous allons évaluer l’impact de différents déterminants de la stabilité
financière sur la croissance économique, en vue de tester empiriquement la résistance du
système financier islamique durant la crise et le considère un bon facteur qui contribue au
développement économique.
2. Revue de littérature
Nul ne peut nier l’importance de la stabilité financière. C’est pour cette raison plusieurs
études et recherches sont consacrées pour élucider ce phénomène. En fait, les crises
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financières et surtout celle de début de 2007 (crise des subprimes) ont poussé à la
naissance de maints articles et revues, où nous trouvons Dominique Plhion et Michelle
Aglietta à la tête de liste. Dominique Plihon a touché surtout le côté de règlement aussi
bien que le risque. Sans oublier Miotti et surtout Krugman qui ont donné les différents
déterminants de la stabilité financière, dont le meilleur exemple est en 1979: « A Model
of Balance-of-Payments Crisis ». Mais du côté pratique, il existe peu de recherches
empiriques qui s’occupent au rôle de la stabilité financière et de leur impact sur la
croissance économique.
Au sein de même champs, nous trouvons aussi les investigations de Jung (1986),
Paul (1996) et Patrick (1966). Ces derniers ont aussi mis en évidence le lien de causalité
entre le développement financier d’un côté et la croissance économique de l’autre, en
admettant le rôle primordial joué par la sphère réelle dans la croissance économique à
côté de l’intervention de l’État. D’ailleurs, l’augmentation de niveau d’épargne collecté
par le système financier peut être considérée comme le signe précurseur de la croissance.
Patrick, dans son étude, a prélevé deux phases majeures dans l’explication de l’interaction
existe entre le développement financier et le développement économique. Le secteur
financier est l’outil qui engendre le développement de la sphère réelle économique et vis-
versa. En restant dans la même idée, l’apport de Vertheling et Varoudaks se manifeste par
la forte relation, voir l’intimité, entre la sphère réelle et la sphère financière. De même,
l’effet de causalité, d’après ce travail, est dans les deux sens.
Plusieurs indicateurs ont été mis en place pour mesurer le développement financier
aussi bien d’examiner la relation entre les deux sphères (réelle et financière). Dans ce
champ de recherche, king et levine (1992) sont, sans doute, parmi les pionniers qui ont
évalué le lien entre le développement financier et la croissance économique. Ils ont pris la
méthode de Barro (1991) comme postulat pour apprécier le phénomène de convergence
du PIB, en tenant compte des variables de développement financier comme outils de
contrôles. Ils ont retenu les indicateurs financiers suivants :
La taille du système financier (surface financière) mesurée par le ratio M1/PIB, le
passif liquide des institutions financières/PIB, le passif quasi liquide /PIB et les
crédits domestiques au secteur privé /PIB;
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Le poids et la valeur relative des institutions financières sont mesurés par trois
ratios tels que : les dépôts auprès des banques commerciales sur le PIB, les actifs
de la banque centrale sur le PIB et l’importance des banques de dépôt par rapport
à la banque centrale dans l’allocation des crédits domestiques.
L’échantillon étudié par king et levine (1992), contient 119 pays entre 1960-1989,
découvre qu’un grand nombre d’indicateurs de développement financiers est corrélé entre
eux, même positivement associées au taux de croissance. D’autre part, les deux auteurs
affirment que cette croissance sera bien établie que par l’existence d’un volume important
des investissements performants. Dans ce travail, il y a une confirmation de l’impact
négatif de la répression financière sur le développement économique (relation croissante
entre le taux d’intérêt administratif et le taux de croissance).
En restant dans la même vision, Roubini et Sala-i-Martin (1992), dans leur apport
ont essayé de tester l’impact de la répression financière sur la croissance économique
pour un échantillon de 50 pays sur un laps de temps de vingt-cinq ans. Ils ont suggéré
grosso modo que, la répression affecte négativement la croissance économique (les
variables utilisées dans ce modèle sont : taux d’intérêt, taux d’inflation et ratio de réserves
obligataires et l’indice de distorsion sur les marchés financiers).
Levine et zevros (1993), dans leur estimation se sont basés sur la relation entre le
taux de liquidité et la croissance du PIB réel. Ces auteurs ont affirmé la fiabilité et
l’efficacité de ces indicateurs pour déceler le niveau de l’interaction. Ils ont trouvé que
ces derniers sont généralement positivement inter-liés. Donc ici nous pouvons conclure
que le degré de développement financier se diffère selon le groupe de pays. Évidemment
les pays développés possèdent un niveau de taux de liquidité important et supérieur à
celles en développement. Par ailleurs, Fry (1997) soutien l’idée précédente en affirmant la
contribution du taux de liquidité dans le développement financier et dans la protection de
la stabilité financière, surtout dans les pays en première phase de développement où les
banques dominent dans les secteurs de financement des investissements et des projets, par
contre le rôle de marché presque négligeable comme le nôtre.
Parmi les études qui ont attaqué la relation entre le niveau de développement
financier et la croissance économique on peut citer celle de Levine et Loayza (1999). Ces
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derniers ont utilisé des variables endogènes décalées comme innovation, en l’occurrence
le niveau de PIB/Habitant en t-1. Dans cette estimation le nombre de variables
explicatives sera complété en y adjoignant des variables sur les systèmes de
règlementation, comme étant « dummies » financières spécifiques à chaque pays d’où
l’équation régressée sera de la manière suivante : Yi= α+ β Finance + y Real+ εi
Dont y représente la croissance de PIB, la croissance de taux d’épargne et la croissance
de stock de capital.
À l’opposition d’Atje et Jovanovic (1993), Harris (1997) a montré dans leur
assertion la faiblesse de lien existant entre le marché financier et la croissance
économique, en se basant sur un échantillon composant de 60 pays durant onze ans. Ces
résultats sont relatifs aux pays en développement, mais pour les pays développés, cet
auteur a suggéré que le marché financier a une incidence positive, mais peu significative
sur la croissance. La justification de contradiction avec Atje et Jovanovic, Harris
l’explique par la mauvaise gérance de l’endogénéité.
Fayaratne et Strahan (1996) ont affirmé dans leur travail que l’encouragement de
la concentration du capital est la conséquence de l’amélioration de la qualité de prêts, ce
dernier à son tour est l’issue d’une dérégulation du système bancaire. Cette hypothèse est
confirmée de même par Guiso et Zingales (2002).
Koetter et Wedow (2006) ont examiné l’interaction subsistant entre
l’intermédiation financière et la croissance économique en s’appuyant sur un échantillon
qui se décompose de 97 régions allemandes durant dix ans (1994-2003) sur un panel
dynamique. Les résultats donnent que la croissance économique ne dépend pas du volume
de crédit, à l’opposition un meilleur système peut nous amener à une croissance
économique.
Guillaumont et Kpodar (2004) ont essayé dans leur article de concilier l’idée de
deux courants, où l’un affirme l’impact positif du développement sur la croissance et
l’autre l’incidence défavorable de la crise financière. D’après eux, le phénomène est
l’hypothèse majeure. En fait, la relation positive qui se trouve entre le développement et
l’instabilité atténue le rythme de la croissance économique. Cette pensée est validée
empiriquement et avec succès sur un grand échantillon de pays en développement
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pendant la période (1966-2000). Les résultats montrent aussi que la libéralisation
financière est un bon déterminant qui permet de promouvoir la stabilité et le
développement financier, afin d’atteindre le développement économique, sous réserve de
faire attention aux changements de l’environnement politique et économique.
Nul ne peut nier que la stabilité financière passe par la solidité du système
bancaire. C'est pour cela Jie Gan (2004), a essayé d'examiner la relation entre la structure
du marché bancaire et la stabilité financière, en se basant sur des variables importantes
telles que : les caisses d'épargne et les institutions bancaires spécialisées dans les prêts
hypothécaires résidentiels pour tester deux hypothèses inter-liées. Les sorties d'évaluation
donnent que : primo, la concurrence réduit la valeur de franchise. Secundo, la valeur
réduite de franchise induit vers la prise de risque. Le test de la seconde hypothèse exploite
les prévisions dans le cas où subsiste un choc exogène qui frappe la structure du marché
bancaire, la pente du risque par rapport à la valeur de franchise devient plus négative, car
les caisses d'épargne adoptent la stratégie'' bang-bang'' et choisissent le risque minimal ou
maximal.
Beck et levine (2001) tentent dans leur assertion d’évaluer l’impact de la stabilité
du système financier sur la croissance économique pendant la période 1976-1998, en
vérifiant l’incidence du secteur bancaire et boursier sur l’évolution de l’économie pour un
échantillon de 40 pays, par l’utilisation de la méthodologie GMM en panel dynamique.
Les résultats économétriques révèlent que la bourse et le système bancaire ont des effets
largement favorables et significatifs sur la croissance économique.
3. Méthodologie
3.1 Données
Notre analyse est basée sur un échantillon composé d’un panel non consolidé ni cylindré,
et ça revient essentiellement au manque des données pour certaines variables, tout au
long de la période estimée « 2003-2012 ». Le choix de ce laps de temps est très
important pour évaluer la solidité, résistance et de la performance des banques islamiques
spécialement dans la période d’instabilité financière. Une autre raison qui nous repousse
d’adopter cette période de temps, se manifeste par la disponibilité des données pour les
banques islamiques aussi bien les banques conventionnelles à l’aide de bases des données
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diffusées par la Bank Scope et la banque mondiale. De plus, notre choix nous permet de
vérifier si les banques islamiques sont vraiment une solution efficace pour s’échapper de
la crise financière et apte de préserver la stabilité financière afin d’atteindre la croissance
économique. C’est pour cette raison on a choisi un échantillon composé de cinquante six
banques islamiques et conventionnelles divisées équitablement en deux groupes
d’investissement et commerciales. Le but de cette estimation est de faire une comparaison
avant, durant et après la période de crise financière qui a submergé presque le monde
entier. En effet l’impact de cette crise se distincte, quelles que soient sur les banques
ordinaires, les banques islamiques et aussi sur celles d’investissements et commerciales.
D’ailleurs, en appuyant sur les résultats de notre analyse, nous pouvons tirer l’impact de
la crise financière, en se basant sur les effets de déterminants de stabilité financière sur la
croissance économique en général. Vu l’existence d’une spécificité pour les services des
établissements conventionnels et celles qui respectent la charia’a, nous avons subdivisé
nos deux industries en deux groupes ; banques d’investissement et banques commerciales.
Cette séparation entre les deux types de banques n’est que pour rendre notre estimation
plus fiable, raisonnable et efficace.
Nous avons essayé dans ce travail de diversifier notre échantillon par la mise en
œuvre des pays appartiennent à des régions différentes (MENA, GOLFE, Asie) tels que,
l’Arabie saoudite, le Bahreïn, les Émirats arabes-unis, la Jordanie, le Koweït, le Soudan,
le Yémen, et la Malaisie. Le but fondamental de notre article est :
- tester où subsiste la résistance.
- savoir quels sont les déterminants de la stabilité financière qui ont vraiment un
effet sur la croissance des banques islamiques et conventionnelles
- évaluer cette influence pour chaque période (durant, avant et après la crise
financière) à part pour savoir l’influence de la crise sur l’effet de la stabilité sur la
croissance.
- Enfin élucider la possibilité de considérer les banques islamiques comme un
remède pour s’échapper de la crise financière et d’atteindre la croissance. Si oui,
quel est le groupe de banques adéquat ?
3.2 Modèle économétrique et variables utilisées
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Après l’évaluation de la stabilité financière de deux types de systèmes bancaires, nous
essayons dans cette partie de démêler si la finance islamique contribue vraiment à la
croissance économique, bien évidemment, en intégrant les indicateurs de la stabilité
financière. De plus, notre fin est de clarifier cette participation en comparant avec celle de
la finance conventionnelle. Le modèle, donc mis en exergue les deux groupes des
banques, conventionnelles et islamiques et essaye d’illustrer la croissance économique
durant, avant et après la crise financière et de donner une idée claire concernant l’habilité
de la finance islamique, comme étant une solution efficace, de nous amener à la
croissance économique à coté de la stabilité financière.
Pour mesurer la croissance économique nous allons nous appuyer, dans notre
modèle, sur les travaux antérieurs. En fait, l’FMI, la banque mondiale et toutes les autres
organisations et spécialistes en sciences économiques sont d’accord que le taux de
croissance du PIB est la meilleure unité de mesure pour tester le degré de croissance
économique. En général, le taux de croissance économique est égal à : PIB de l’année N-
PIB de l’année N-1/PIB de l’année N-1. Dans notre modèle nous allons utiliser le taux de
croissance économique pratiqué par la banque mondiale. En effet, nous tentons d’estimer
la croissance économique, en appliquant un modèle qui met en œuvre les banques
islamiques commerciales contre leurs homologues. La variable endogène de notre modèle
est le taux de croissance économique. Tandis que, nous trouvons dans les variables
exogènes les indicateurs de la stabilité financière. En fait, les travaux précédents n’ont pas
recouru vraiment à l’impact de différents déterminants de la stabilité sur la croissance
économique, en comparant les deux grandes industries de banques (islamiques et
conventionnelles).
De ce fait, notre modèle est comme suit:
Avec :
i et t représentent respectivement le groupe de banque et la période
Yi,j,t : taux de croissance économique de le groupe de banques i dans la période t
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εi,t : terme d’erreur de groupe de banques i dans la période t
(NI/ATA)i,t: Revenu net /Total actif Profitabilité
ROAAi,t : Rendement des actifs moyens Rentabilité
CIi,t : Coût/Revenue Efficacité
(LLR/GL)i,t : Réserves pour pertes sur prêt/ Total prêts bruts Qualité d’actif
ILEi,t : prêt non performants- réserves sur prêts non performants/ Fonds propres
LADi,t : Actif liquide/ dépôts et fonds à court terme Liquidité
NLDi,t : prêts nets/ dépôts et fonds à court terme
FTi,t : Fonds propres/ Total actifs Adéquation de capital
INFi,t : Taux d'inflation variable monétaire ou macroéconomique
La variable Y qui mesure la croissance économique représente notre variable
endogène. Tandis que, les restes sont des variables exogènes. Ces dernières sont
appropriées à la stabilité financière. Les variables de profitabilité mesurent la rentabilité
économique de la banque et donnent une idée claire sur leur performance. Nous avons
tenu compte de l’inflation, vu leur rôle indéniable dans les perturbations économiques et
financières. En outre, cet indicateur touche sans doute la croissance et l’une des variables
principales qui, d’après les chercheurs précédents, a un effet crucial sur la croissance
économique. C’est pour cette raison nous trouvons ledit phénomène presque dans toutes
les recherches qui s’occupent de la croissance ou de développement économique.
3.3 Statistiques descriptives
Les tableaux 1 et 2 illustrent respectivement les statistiques descriptives avant, durant et
après la crise financière pour les deux groupes des banques. Les résultats nous expliquent
la relation subsistant entre les variables exogènes (stabilité financière) et la croissance
économique. En général, nous distinguons que le taux de croissance économique moyen
de l’échantillon durant la période d’étude (2003-2012) est de l’ordre de 7.5 %, 3.87 et
3.22 respectivement avant, après et durant la crise. La valeur minimale moyenne du taux
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de croissance passe de 3.17% à -15.09 après la crise des subprimes, où il atteint -1.57 %
en Malaisie (en 2009), par contre, le maximum est au Kuwait (17.32%). Les statistiques
des écarts types indiquent une valeur de 2.7%, pour le taux de croissance (Y) pour le laps
de temps avant la crise financière. Cette dernière, leur effet s’apparaît claire avec
l’aggravation du risque de défaillance, en arrivant au taux de 4.1 % durant la crise et qui
touche même le 4.5% pour la période qui succède la catastrophe économique.
Tableau 1 : Statistique descriptive : banques commerciales conventionnelles
stats Périod
e Y
ROA
A ILE NLD LAD FT
LLR/G
L CI NI/AT INF
ME
AN
avant 7.5 2.151 5.405 67.32
8 37.422 11.523 7.370 37.806 2.200 3.414
durant 3.876 1.625 2.280 79.68
5 31.564 12.670 4.709 36.599 1.662 5.905
après 3.228 1.211 5.577 74.14
1 30.358 13.624 6.689 38.122 1.635 5.346
MA
X avant 17.32 4.99 147.6 373 81 22 47.49 105.32 5.02 12.51
durant 11.5 3.31 36.2 339 91.54 28 23.96 65.65 3.5 18.976
après 8.57 2.35 73 243 101.83 27.55 39.5 73.62 15.33 37.393
MIN
avant 3.17 -1 -
204.4 4.95 11.44 -31.37 1.55 0.5 -0.9 0.329
durant -7.08 -2.73 -9.2 9.35 14.82 6.59 1.13 -1.15 -2.7 -0.678
après -
15.09 -2 -8.8 7.25 10.06 6.3 1.6 -4.82 -1.02 -0.3
SD
avant 2.703 1.465 41.94 55.06
6 13.419 6.854 9.050 22.151 1.164 3.046
durant 4.173 1.103 10.49 68.63
7 15.599 4.744 4.787 15.795 1.098 4.736
après 4.503 0.654 19.03 51.25
1 20.640 4.618 8.396 16.899 2.297 6.957
skew
nes
s
avant 1.53 -0.116 -
1.044 3.823 0.354 -4.307 2.856 0.963 -0.143 1.492
durant -
1.066 -1.450 1.627 2.809 2.228 1.7 2.914 -0.473 -1.393 0.870
après -
2.261 -0.053 2.513 2.21 2.58 1.408 3.265 -0.342 5.390 2.936
ku
rtosi
s avant 7.076 3.57 15.13 20.71
3 3.421 28.672 10.902 4.230 3.407 4.456
durant 3.959 7.011 5.08 10.71 8.443 6.367 10.948 3.25 7.21 3.037
après 9.195 2.318 8.084 8.122 9.247 5.060 12.580 4.195 33.470 12.578
M E D I A N
avant 7.26 2.185 -1.3 60.79 40.805 12.235 4.04 33.905 2.2 2.469
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Réalisé par l’auteur
En jetant l’œil sur les indicateurs de stabilité financière, de banques
conventionnelles commerciales, pour la période qui précède la crise, nous constatons que
les banques du Yémen ont enregistré les plus faibles valeurs de fragilité du système
bancaire et du niveau de liquidités. D’ailleurs, les déterminants de rentabilité ont vécu une
récession remarquable durant la période de la crise, vu les incidences néfastes de cette
dernière, plusieurs banques ont été trouvé dans des situations difficiles, voire défaillantes
pour quelques-uns. La résistance des banques conventionnelles commerciales, selon notre
tableau statistique, revient à deux raisons : la stagnation de déterminant principal de la
stabilité « l’adéquation de capital » d’un côté, la qualité de l’actif qui n’a pas été affecté
d’une manière grave, une perturbation s’articule autour de 1.5%, de l’autre côté. En fait,
l’Arabie saoudite et les Émirats Arabes Unis ont les plus solides ratios de « l’adéquation
de capital ». En outre, la Jordanie souligne le meilleur ratio de qualité d’actif.
Tableau 2 : Statistiques descriptives : Banques commerciales islamiques
5
durant 4.48 1.795 -0.65 64.87 27.205 11.955 3.48 35.845 1.8 5.066
après 3.88 1.01 -
0.705 68.22 26.69 11.92 4.42 37.97 1.395 3.174
stats Périod
e Y
ROA
A ILE NLD LAD FT LLR/GL CI NI/AT INF
ME
AN
avant 7.854 4.666 13.31 58.314 48.876 25.28
8 4.386 46.513 1.928 3.420
durant 3.747 1.802 9.881 69.232 73.230 23.47
2 3.609 47.505 1.740 6.190
après 3.035 1.044 14.05 71.5 38.2 21.03
1 4.59 53.239 0.996 5.466
MA
X
avant 17.32 57.72 436 184 134.2 99.88
5 15.84 83.49 6.1 12.515
durant 11.5 5.862 35.59 203.91 514.8 95.89
2 6.652 94.69 5.9 18.976
après 8.57 5 40.55 208.02 72.3 86.65
1 16.44 97.72 3.8 37.393
MIN
avant 3.17 -0.79 -7.1 6.5 5.47 5.17 0.38 24.2 -0.8 0.329
durant -7.08 -5.76 -
26.26 19.23 8.3 8 0.8 28.47 -5.76 -0.67
après -
15.09 -4.17 -6.12 28 11 5.88 1.01 38.17 -4.17 -0.3
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ISSN : 2489-1290
13
Réalisé par l’auteur
En se basant sur le tableau 2, les résultats statistiques de banques commerciales
islamiques soulignent, au contraire aux résultats théoriques qui donnent une idée sur
toutes les banques islamiques sans exception que :
- le taux moyen de profitabilité est en dégradation remarquable (un écart de 3%)
dès le déclenchement de la crise, mais la menace de ce déterminant reste limitée,
en s’appuyant sur la valeur de l’écart type.
- L’adéquation de capital reste stable durant, même après la crise avec un taux
d’écart type qui affirme leur solidité et leur relation positive avec la croissance
économique.
- La stagnation de la qualité de l’actif s’apparaît claire durant les trois périodes avec
une valeur moyenne autour de 4% pour LLR/GL. La solidité de ce ratio se
confirme par la récession de l’écart presque trois fois de la valeur avant crise. la
même chose pour les autres indicateurs qui représente la qualité de l’actif.
3.4 Méthode d’évaluation
SD
avant 3.020 11.83 58.03 37.691 26.799
28.09
8 2.955 12.813 1.263 3.05
durant 4.306 1.957 11.11 28.918 121.61
2
24.67
8 1.367 13.671 1.946 4.681
après 4.559 1.317 10.50 40.488 19.194 22.48
3 3.506 13.194 1.22 6.916
skew
nes
s
avant 1.415 3.909 7.07 1.579 0.723 1.905 1.676 0.679 0.818 1.476
durant -
1.062 -0.912
-
0.708 2.372 3.175 2.041 0.334 1.224 -0.893 0.789
après -
2.106 -0.360 0.214 2.27 0.58 2.03 1.87 1.61 -0.974 2.94
ku
rtosi
s
avant 5.88 16.58 52.07 5.88 3.515 5.03 6.890 3.01 4.55 4.41
durant 3.774 6.802 4.601 12.587 11.442 5.582 2.842 4.936 6.962 2.936
après 8.42 9.36 2.801 8.281 1.96 5.52 6.64 5.53 9.871 12.669
ME
DIA
N
avant 7.52 1.82 4.305 53.69 40.44 14.25
5 3.934 43.765 1.99 2.469
durant 4.251 1.67 11.2 69.06 37.99 13.94 3.665 46.235 1.55 5.22
après 3.68 1 13.89
5 70.985 31.696
11.60
5 3.6835 50.791 0.985 4.020
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Dans le but d’évaluer l'impact de la stabilité financière sur la croissance économique, de
vérifier l’effet de la crise financière sur les banques conventionnelles et aussi bien
islamiques, et si cette dernière a pu surmonter la situation critique, nous construisons une
équation en donnée de panel rectifié ou ajusté et appliqué sur les banques de notre
échantillon. Nous avons inspiré notre modèle de la littérature antérieure de Berthélémy &
Varoudakis (1998), sauf qu’ici, nous gardons seulement l’inflation, en introduisant la
variable de la stabilité financière. Cependant, notre apport empirique se distingue par
l’évaluation de la stabilité microéconomique pour deux industries, sur trois périodes.
Toutefois, un modèle sera traité pour chaque période avec le groupe des banques
approprié, Ainsi nos résultats seront, en effet, illustrés dans les deux tableaux 3 et 4.
A. Analyse et discussion : banques conventionnelles commerciales
a. Discussion économétrique
Pour examiner l’impact de déterminants de la stabilité financière sur la croissance
économique, nous avons adopté l’approche paramétrique, en utilisant les données de
panel, vu leur caractère de double dimension. Notre modèle se compose de douze
variables explicatives y compris l’inflation pour tenir compte de l’effet
macroéconomique. Nous attaquons en premier lieu, le test de l’effet fixe et de l’effet
aléatoire afin de les différencier par le test de Hausman. En outre, nous trouvons deux
estimations pour chaque période. La première concerne soit l’effet fixe, soit l’effet
aléatoire, le choix dépend de test de Hausman. Ce qui concerne la deuxième illustre les
données corrigées soit avec la méthode MCG soit par l’MCO (ceci par la méthode de
White). En bas de tableau nous trouvons le R2. Ce dernier nous informe de la part de la
variabilité intra-individuelle de variable à expliquer par celles des variables exogènes.
Notons bien que, pour le modèle aléatoire le R2« between » sera pris en considération car
le R2 «
within » donne une idée de la contribution des effets aléatoires au modèle. Tant
que, si nous choisissons l’effet fixe, donc le choix sera complètement l’inverse (R2
within). En observant notre premier tableau 3, nous constatons que :
Avant la crise :
Concernant les banques conventionnelles commerciales, l’estimation primaire, selon
L’MCO (moindre carré ordinaire), affiche un R2 acceptable (0.6) et montre que, deux
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piliers principaux de la stabilité financière ont eu un impact significatif sur la croissance
économique, ceci en rajoutant l’effet macroéconomique négatif de l’inflation. En fait la
liquidité représentée par les deux variables LAD et NLD affectent d’une manière
respectivement positive et négative. Dans la même ligne l’indicateur de l’efficacité (CI) à
un effet significatif et négatif. Après la correction, par la méthode de moindres carrés
généralisés (MCG), en tenant compte de différents phénomènes qui causent des maints
problèmes d’estimation (hétéroscédasticité et autocorrélation), nous remarquons que la
significativité reste la même pour toutes les variables, seulement le niveau de seuil de
significativité qui a augmenté (atteint même le 1%).
Durant la crise :
Après la correction par la méthode de white (MCO), nous pouvons conclure que, dans la
période de la crise, la croissance économique est touchée significativement par les
déterminants de l’efficacité (CI), la liquidité et l’adéquation de capital. En effet ce dernier
affecte négativement. En fait, nous pouvons dire que les banques conventionnelles
commerciales sont financièrement efficaces. De plus le pilier liquidité maintient son poids
significatif sur la croissance. Concernant l’inflation, cette dernière garde leur effet néfaste
et significatif au seuil du %.
Après la crise :
En utilisant la méthode de white pour se débarrasser de l’auto-corrélation et
l’hétéroscédasticité et avoir un bon résultat. Le tableau 3 montre que la qualité de l’actif a
exercé avec l’indicateur de profitabilité (NI/ATA) une incidence significative, par contre
seulement une seule variable de la liquidité qui a affecté significativement la croissance
économique.
Le facteur macroéconomique a agi négativement comme nous avons attendu.
Tableau 3: Résultats de l’impact de la stabilité financière sur la croissance
économique(BCC)
-Banques Conventionnelles commerciales-
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Les valeurs entre parenthèses sont des P-Values. Source :
Réalisé par l’auteur
Périod
e Avant crise Durant crise Après crise
Test
varria
ble
CO♠
MCO
(t) CO
MCG•
Cross
STS
CO MCO
(t) CO
MCOc
xtreg
ar
CO MCO
(t) CO
MCOc
(t)
ROAA
ILE
NLD
LAD
FT
LLR/
GL
CI
NI/AT
A
INF
Cons
-
0.0
2
0.0
05
-0.1
0.0
9
-
0.0
05
-
0.0
36
-
0.0
2
0.0
3
-
0.5
2
8.1
1
-0.2
(0.9)
0.44
(0.66)
-2.34
(0.019)**
2.83
(0.005)***
-0.05
(0.9)
-0.68
(0.49)
-1.19
(0.23)
0.02
(0.9)
-3.50
(0.0)***
4.49
(0.0)
0.25
0.00
8
-0.1
0.1
-
0.03
-
0.03
-
0.02
-
0.09
-0.5
7.75
0.16
(0.8)
0.69
(0.4)
-2.65
(0.008
)***
3.61
(0.0)**
*
-0.39
(0.6)
-0.79
(0.4)
-1.62
(0.1)*
-0.06
(0.9)
-4.17
(0.0)**
*
4.92
(0.0)
-4.9
0.04
-0.7
0.23
-0.95
-1.31
0.22
6.98
-0.02
9.19
-0.79
(0.43)
0.4
(0.69)
-1.76
(0.095
)*
2.95
(0.008
)***
-1.79
(0.09)**
-1.97
(0.06)**
1.52
(0.14)
1.09
(0.28)
-0.20
(0.8)
1.04
(0.31)
0.78
0.09
-
0.34
0.9
-
3.08
-1.1
0.56
2
-
0.48
14.0
5
0.12
(0.9)
0.82
(0.45)
-3.82
(0.01)***
3.50
(0.017
)**
-2.78
(0.039
)**
-0.14
(0.8)
3.98
(0.01)***
0.3
(0.7)
-3.24
(0.023
)**
1.16
(0.29)
-0.7
-
0.06
-
0.00
1
-
0.15
0.02
-
0.27
0.03
0.19
-0.3
7.62
-0.56
(0.57)
-1.57
(0.116
)
-0.09
(0.9)
-1.91
(0.05)**
0.13
(0.8)
-1.43
(0.15)
0.55
(0.58)
0.64
(0.52)
-3.22
(0.001
)***
1.69
(0.09)
-0.7
-
0.06
-
0.00
1
-
0.15
0.02
-
0.27
0.03
0.19
-0.3
7.62
-0.72
(0.46)
- 2.75
(0.006
)***
-0.12
(0.9)
-1.79
(0.07)**
0.2
(0.8)
-1.63
(0.1)*
0.95
(0.34)
2.49
(0.01)***
-5.19
(0.0)**
*
2.36
(0.018
)
R2 0.6 (between) 0.61 (within) 0.8 (between)
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Valeur significatif à un seuil de : (***) 1% ; (**) 5% et (*) 10%
♠ coefficient
c :Moindre Carré Ordinaire (MCO) corrigé par la méthode de White
• correction par la méthode MCG (moindre carré général)
b. Discussion économique
Selon l’illustration de données dans le tableau ci-dessous, l’inflation entretient leur effet
néfaste sur la croissance économique. Cela est tout à fait logique, puisque l’effet attendu
de cette variable par toutes les études est négatif. À l’échelle microéconomique l’effet des
déterminants de la stabilité financière sur la croissance économique sa diffère d’une
période à une autre.
Avant la crise :
L’effet de liquidité est en général positif sur la croissance économique, en fait, les
banques conventionnelles commerciales possèdent une base liquide respectable qui peut
le prévenir contre la menace de retrait massif à court et moyen terme.
Par contre ce dernier risque d’être trouvé en période de défaillance par le niveau
de prêt qui risque de détruire la réserve de liquidité que de son tour pour fariner la
croissance économique. D’ailleurs, le facteur d’efficacité au début de période n’est pas
favorable au développement économique puisque le coût sur revenu ne cesse à
augmenter ce qui réduire la marge de profit, ce qui nuit à la solidité du système financier.
Durant crise :
Le déclenchement de la crise n’a pas aggravé la situation de cette catégorie de banque
d’une manière éloquente. Le changement, reste uniquement, au niveau de la qualité de
l’actif qui a attaqué négativement la croissance économique. Ceci se manifeste par la
diminution de réserve sur perte de prêt qui augmente la menace défaillance en cas où les
clients n’honorent pas ses engagements. Cependant, le problème principal causé par la
crise reste le niveau médiocre de l’adéquation de capital, dans lequel le volume de fonds
propres demeure incapable de couvrir le total actif. Cette situation peut aggraver la
détérioration du système bancaire en particulier et reculer le taux de croissance en
général.
Après crise :
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Le trait remarquable après la crise est sans doute l’amélioration de ratio de l’adéquation
de capital où leur effet est tellement changé d’un déterminant qui empêche la croissance à
une faveur pour l’atteindre et même l’y améliorer. Tant que la qualité d’actif pour les
banques conventionnelles commerciales s’émerge un facteur de décroissance par
excellence, le pilier de liquidité joue aussi bien à leur tour un obstacle après la crise des
subprimes. En effet, ces résultats s’avèrent très logiques, puisque l’origine principale de la
crise se déroule autour du manque brutal de liquidité et de la mauvaise qualité d’actif.
B. Analyse et discussion : banques islamiques commerciales
Nous discutons au premier lieu les analyses économétriques de banques islamiques
commerciales, en arrivant aux explications économiques.
a. Discussion économétrique
Le tableau 4 nous donne une idée claire sur l’impact de déterminants de la stabilité
financière sur la croissance économique. Nous allons expliquer chaque période à part.
Tableau 4 : Résultats de l’impact de la stabilité financière sur la croissance
économique (BIC)-
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Les valeurs entre parenthèses sont des P-Values. Source :
Réalisé par l’auteur
Valeur significative à un seuil de : (***) 1% ; (**) 5% et (*) 10%
♠ coefficient
c : MCO corrigé par la méthode de White
• correction par la méthode MCG
Avant la crise :
Seules trois variables qui ont un impact significatif, tant positif tel que la rentabilité
-Banques Islamiques commerciales-
Périod
e Avant crise Durant crise Après crise
Test
varria
bles
CO♠
MC
O
(t)
CO
MCOc
(t)
CO
MC
O
(t)
CO
MCOc
(t)
CO
MC
O
(t)
CO
MC
Oc
(t)
ROAA
ILE
NLD
LAD
FT
LLR/
GL
CI
NI/AT
A
INF
Cons
0.0
2
0.0
03
0.0
1
-0.7
0.1
1
0.0
07
-
0.0
9
-
1.0
7
-
0.3
9
15.
44
0.49
(0.6
2)
0.44
(0.6
6)
0.29
(0.7
7)
-
1.29
(0.2)
0.7
(0.4
8)
0.02
(0.9)
-
1.80
(0.0
8)**
-
1.23
(0.2
2)
-
1.20
(0.2
4)
2.86
(0.0
07)
0.02
0.00
3
0.01
-0.7
0.11
0.00
7
-
0.09
-
1.07
-
0.39
15.4
4
3.32
(0.006
)***
2.53
(0.02)**
0.35
(0.72)
-1.63
(0.1)*
1.26
(0.22)
0.03
(0.9)
-3.80
(0.002
)***
-1.49
(0.16)
-1.32
(0.21)
3.73
(0.002
)
-
3.0
1
0.0
5
-
0.0
03
0.0
01
0.0
3
-
1.4
2
-
0.0
6
3.6
2
0.1
7
8.5
6
-0.2
(0.8)
0.73
(0.46
)
-0.12
(0.9)
0.21
(0.83
)
0.69
(0.49
)
-2.53
(0.01
)***
-1.12
(0.26
)
0.24
(0.8)
1.39
(0.16
)
1.67
(0.09
)
-
4.71
0.08
-
0.00
3
0.00
2
0.03
-
1.46
-
0.04
5.26
0.21
7.13
-0.34
(0.73)
1.58
(0.1)*
-0.17
(0.8)
0.39
(0.69)
1.05
(0.29)
-3.17
(0.002
)***
-0.86
(0.38)
0.38
(0.7)
1.89
(0.059
)**
1.71
(0.08)
-3.7
0.00
3
-
0.00
8
-
0.04
0.11
-0.3
-
0.06
3.05
-
0.16
10.0
9
-
1.12
(0.2
6)
0.06
(0.9)
-
0.51
(0.6)
-
0.67
(0.5)
2.26
(0.0
2)**
-1.6
(0.1)*
-
0.76
(0.4
4)
0.92
(0.3
6)
-
0.88
(0.3
7)
2.06
(0.0
4)
-3.7
0.00
3
-
0.00
8
-
0.04
0.11
-0.3
-
0.06
3.05
-
0.16
10.0
9
-
0.94
(0.3
4)
0.06
(0.9)
-
1.25
(0.2
1)
-
1.17
(0.2
4)
3.76
(0.0)***
-
1.95
(0.0
5)**
-
1.75
(0.0
8)**
0.75
(0.4
5)
0.96
(0.3
3)
4.81
(0.0)
R2 0.3 (within) 0.57 (between) 0.9 (between)
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économique et l’indicateur de qualité d’actif (ILE), tant négatif, nous parlons ici de
facteur d’efficacité (CI).
Durant la crise :
La qualité d’actif représenté par les deux variables (LLr/GL et ILE) et l’inflation, les
seules variables qui ont un effet significatif sur la croissance économique avec des signes
respectivement négatifs et positifs.
Après la crise :
La significativité de la qualité d’actif sur la croissance économique, reste et en même
sens, mais nous remarquons aussi, après la crise, d’un côté, l’effet positif et significatif de
l’adéquation de capital, de l’autre côté, l’incidence au mauvais sens pour le CI.
b. Discussion économique
Avant la crise :
Il est clair que le déterminant « profitabilité » ou l’indicateur de rentabilité économique
exerce un effet significatif et positif sur la croissance. L’explication est simple, ce qu’il y
a une performance d’utilisation ou de gérance de l’ensemble de capitaux. De plus, si
l’ROA est positif, cela agit de bon sens sur la rentabilité financière, particulièrement, si la
rentabilité économique et supérieure au cout de l’endettement. En ajoutons qu’un signe
positif de l’ROA (return on Assets) indique l’existence d’un niveau de bénéfice
respectable qui aide à fortifier l’assise financière qui protège les banques contre
l’insolvabilité de clients. Tout ça nous amène sans doute à la stabilité financière en
premier lieu la croissance économique, en second lieu. En outre, le fait d’enrichir la
liquidité bancaire, cela permet aux banques d’augmenter ses investissements ou ceci est
un excellent indicateur de croissance. La qualité d’actif, représentée par la variable ILE,
impacte positivement la croissance économique. Cette influence est née à cause du degré
de provision respectable contre les prêts non performants, cela protège les banques contre
le risque d’insolvabilité. Selon les analyses, le CI, représente l’efficacité, affect
négativement la croissance à cause de niveau du coût élevé contre un volume faible de
revenu. En fait l’inflation reste défavorable à la croissance.
Durant la crise :
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Nous remarquons qu’uniquement la qualité de l’actif qui touche dans cette période la
croissance, en ajoutant l’inflation à l’échelle macro. Cela demeure explicable, puisque la
crise financière n’a pas touché la plupart des banques islamiques. En fait, l’origine de la
crise c’est le phénomène de titrisation, en fait, puisque ça est prohibé par la finance
islamique et le facteur éthique est le premier critère dans toutes les opérations, en ajoutons
que la majorité de contrat dans cette catégorie de banques et du type mourabaha. C’est
pour cela ces banques sont au-dehors des effets néfastes de la crise. Mais nous
remarquons l’effet positif de l’inflation. Nous avons bien expliqué le cas où l’inflation
aide à la croissance dans le troisième chapitre, dans la deuxième partie empirique qui
évalue l’impact de déterminant de la stabilité sur la croissance.
Après la crise :
Le tableau 4 illustre que la variable qui représente l’adéquation de capital exerce un effet
positif sur la croissance économique. L’effet favorable de ledit variable revient, d’abord,
à sa valeur importante qui augmente l’autonomie bancaire et qui réduit le risque
d’insolvabilité. De plus, le bon signe revient aussi au niveau confortable de fonds propre
par rapport aux dettes c’est qui préserve la stabilité financière afin d’atteindre la
croissance économique. Nous rajoutons aussi que, d’après Athanasoglou et al (2005) et
Berger (1995), qu’en existence d’asymétrie d’information, les banques les plus
capitalisées peuvent accéder aux fonds dans des excellentes conditions, car elles sont
considérées comme hors de la zone de risque. Alors que, la mauvaise incidence de
LLR/GL retourne au faible montant de réserve pour perte sur prêt et leur régression.
L’insuffisance de réserves liquide au regard des engagements remet en causse la
probabilité de défaillance.
La variable CI affiche un effet négatif, ceci retourne aux mêmes causes expliquées
pour le groupe de banques conventionnelles commerciales.
Conclusion
Dans le but de répondre à notre problématique, le présent papier a évalué l’impact de
divers déterminants de la stabilité financière sur la croissance économique durant, avant et
après la crise des surbprimes. Ceci, en vue de savoir l’effet de l’instabilité financière, pour
les quatre groupes de banques testés, sur le développement économique. De même, notre
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travail a exhibé aussi la relation entre la stabilité financière et la croissance dans les deux
industries (islamiques et conventionnelles).
En guise de synthèse, dans notre travail, nous avons confirmé l’idée de plusieurs
littératures qui affirme le rôle néfaste de l’inflation qui menace la pérennité du système
financier, d’un côté, et la croissance économique, de l’autre côté, Grier et Perry (2000),
et Foutnas et al(2006). Cependant, cette conséquence concerne seulement les deux
périodes avant et après crise, car l’effet de ce phénomène durant la crise demeure
bénéfique, dotsey et Sarte (2000). L’effet positif de l’inflation sur la croissance s’explique
par la détérioration de la valeur réelle de monnaie. Ceci allège les dettes des acteurs
économiques. De plus, les coûts réels de dettes peuvent être diminués par l’inflation, à
partir de la différence entre le niveau général de prix et les niveaux des taux d’intérêt
nominaux. De ce fait, les investisseurs et les consommateurs profitent de la faiblesse de
taux d’intérêt réel, ce qui les amène à recourir de nouveau aux crédits. Alors là, les
investissements vont augmenter ainsi le taux d’emploi, d’où l’inflation devient, sans
doute, un moteur de croissance. C’est grâce à l’inflation que la rentabilité économique et
financière s’améliore, où les banques sont incitées à emprunter que d’utiliser leurs
capitaux propres. Concernant les variables exogènes de notre modèle qui s’occupent de la
solidité financière, ils sont en nombre de neuf tels que : (LAD, NLD, NI/ATA, ROAA,
ILE, LLR/GL, CI, FT et INF). La validation empirique nous a présenté l’effet de ces
indicateurs au sein de chaque groupe de banques durant les trois périodes, en montrant la
catégorie qui a vécu une instabilité financière, durant la période de la crise, qui à son tour
a contribué à freiner la croissance économique. Cette dernière représente notre variable
endogène qui s’explique par la variation de PIB (le même indicateur de croissance adopté
par la banque mondiale). En résumé, les résultats de l’estimation nous illustrent qu’avant
la crise financière, les deux groupes de banques, quelle que soit l’industrie, leur situation
n’est ni excellente ni médiocre. Tandis que, durant la catastrophe, il y a un changement
notable qui touche la totalité de l’échantillon, mais d’une manière différente. Si nous
attaquons les banques commerciales islamiques, nous remarquons que, d’après notre
analyse empirique, à l’exception de la variable LLLR/GL et l’inflation, les déterminants
de la stabilité n’ont presque aucune incidence sur la croissance économique. En fait, la
mauvaise influence de LLR/GL retourne au faible montant de réserve pour perte sur prêt
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et leur régression. L’insuffisance de réserves liquides au regard des engagements remet en
causse la probabilité de défaillance. Si nous jetons l’œil sur l’industrie classique, il y a
une différence entre les deux types de banques (commerciales et d’investissement).
D’ailleurs, nos résultats montrent que les déterminants « qualité d’actif et liquidité »
affectent la croissance économique. Ceci revient, sans doute, à l’effet néfaste de la crise
sur la liquidité et sur l’actif de ce groupe de banques. Les banques conventionnelles
commerciales gardent leurs situations. Tandis que, les divers déterminants de la stabilité
financière de banques commerciales islamiques ont une incidence négative sur la
croissance. Cette mauvaise influence est essentiellement liée aux menaces suivantes :
-Un défi juridique mis en place dans le système bancaire islamique tel que l’absence des
formulaires spécifiques à la conclusion des contrats typiquement conforme à la charia
pour les divers instruments financiers. Malgré ça, les banques islamiques poursuivent la
conclusion des contrats selon les lois nationales et leur appréhension à la charia. La
lacune de l’uniformisation et le cadre juridique insuffisant ne cessent d’augmenter les
risques juridiques liés aux banques islamiques.
-Plusieurs autres failles qui sont liées, surtout, aux risques opérationnels qui ont empêché
le développement de la qualité d’actif et de bien gérer la liquidité. En fait, les banques
islamiques commerciales manquent des systèmes informatiques destinés à gérer leurs
propres opérations. D’ailleurs, la majorité des banques, si nous ne disons pas toutes,
utilisent le système de banque classique. En outre, un manque des personnels bien formés,
compétents et capables de discerner les privilèges de la banque islamique en particulier et
la finance islamique en général et de couvrir les vices s’il y en a.
-Le risque commercial déplacé se manifeste dans le cas où les banques islamiques
transfèrent le risque lié au dépôt vers les actionnaires. En fait, ceci se fait sur pression,
dans lequel les banques vont abandonner une partie de leur gain au profit de leurs
déposants pour couvrir le malingre taux de rendement et en même temps pour éviter le
risque de retrait massif OCAIFA(1999). De même, pour gérer le taux de rendement
appliqué par leurs homologues, les banques islamiques sont obligées de se débarrasser
d’une partie de leur profit envers les investisseurs, sinon elles risquent un retrait massif de
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l’argent et de perte d’un grand nombre de clients. L’application de cette méthode a créé
une perturbation au niveau de ration adéquation de capital.
En guise de synthèse, nous pouvons dire qu’une réunion de l’État, des comités
internationaux et des deux industries (islamique et conventionnelle) est indispensable
pour garantir la stabilité financière en particulier et la croissance économique en général.
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