Ferme éolienne de Mauprévoir SAS Ferme éolienne de Mauprévoir SAS Commune de Mauprévoir (86) Mémoire en réponse aux observations émises lors de l’enquête publique Volkswind France SAS capital de 250 000 € R.C.S Paris 439 906 934 Centre Régional de Limoges Aéroport de Limoges Bellegarde 87100 LIMOGES Tél : 05.55.48.38.97 / Fax : 05.55.08.24.41 www.volkswind.fr Février 2019
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Ferme éolienne de Mauprévoir SAS
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS
Commune de Mauprévoir (86)
Mémoire en réponse aux observations émises lors de l’enquête publique
Volkswind France SAS
capital de 250 000 € R.C.S Paris 439 906 934
Centre Régional de Limoges
Aéroport de Limoges Bellegarde
87100 LIMOGES
Tél : 05.55.48.38.97 / Fax : 05.55.08.24.41
www.volkswind.fr
Février 2019
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019
Préambule
Ce document, rédigé à destination du commissaire enquêteur pour le projet de la ferme éolienne de
Mauprévoir, Monsieur Bernard CHAIGNAUD, des riverains de ce même projet et du public, apporte
les réponses aux observations émises lors de l’enquête publique qui s’est déroulée du 7 janvier 2019
au 8 février 2019 inclus.
Conformément aux dispositions de l’article 7 de l’arrêté n°2018-DCPPAT/BE-195 du 18 octobre 2018,
le commissaire enquêteur a rencontré le responsable du projet, afin de lui communiquer les
observations écrites et orales, le tout consigné dans le procès-verbal de synthèse.
Les observations ont été regroupées par thématiques dans le procès-verbal. Ainsi, pour faciliter la
lecture de ce mémoire en réponse, nous reprendrons la même trame, à savoir :
• Préservation de l’environnement, de la faune et de la flore
• Saturation et impact sur le paysage
• Patrimoine architectural
• Effet sur la santé et la qualité de vie
• Impact sur la valeur de l’immobilier et l’attractivité du territoire
• Le contexte économique de l’énergie éolienne
• Le démantèlement
• Evaluation respective des projets « Sergies » et « Volkswind »
• Réponses à des interventions plus particulièrement argumentées
Le Maître d’ouvrage est invité à faire connaître ses réponses dans un mémoire produit sous
quinzaine. Aussi le présent mémoire en réponse est à retourner au commissaire enquêteur le mardi
5 mars 2019 au plus tard. Ce document sera annexé au rapport d’enquête.
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Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019
Sommaire
1. Réponses par thèmes ...................................................................... 7
1.1. Préservation de l’environnement, de la faune et de la flore ...................................................... 7
1.2. Saturation et impact sur le paysage .......................................................................................... 17
2.1. Intervention n°21 : M. et Mme SCARTH .................................................................................... 59
2.2. Intervention n°22 : M. et Mme GUYOT ..................................................................................... 61
2.3. Intervention n°52 : M. PUYGRENIER ......................................................................................... 64
2.4. Intervention n°57 : M. KAWALA ................................................................................................ 64
2.5. Intervention n°77 : M. ROBERT de SAINT VICTOR ..................................................................... 65
2.6. Intervention n°126 : Mme GRACIEUX pour la LPO .................................................................... 66
2.7. Intervention n°132 : M. GASCOUIN d’Alloué ............................................................................ 67
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1. REPONSES PAR THEMES
1.1. Préservation de l’environnement, de la faune et de la flore
1.1.1. « Effet barrière » et impacts sur les oiseaux et les chiroptères
• Impacts sur l’avifaune
Concernant plus particulièrement l’avifaune migratrice, aucun couloir principal migratoire n’a
été mis en évidence. L’étude écologique (pièce n°4.2) indique que « le site d’étude est localisé sur
une zone bocagère où la migration est diffuse. Les migrateurs suivent essentiellement la vallée de la
Vienne, située à une dizaine de kilomètres, et le flux diminue au fur et à mesure que l’on s’en
éloigne. Les flux observés sur le périmètre d’étude sont très faibles à faibles » (p. 86). Ainsi, les
effectifs d’oiseaux migrateurs transitant par la zone du projet sont restreints. Toutefois, ils ont été
pris en compte et, pour réduire au maximum l’effet barrière du parc et éviter un trop grand
contournement, les éoliennes ont été disposées en une ligne orientée Nord-Ouest/Sud-Est
quasiment parallèle à l’axe migratoire observé dans cette zone (plutôt Nord/Sud). De plus,
l’espacement entre les éoliennes (entre 500 et 750 m) permet le passage des oiseaux entres celles-ci,
sans les obliger à systématiquement contourner le parc. La variante d’implantation retenue est
d’ailleurs celle qui présente la plus faible emprise sur l’axe migratoire.
Pour les espèces qui ne migrent que de jour (rapaces, cigognes, fringilles, etc.), elles sont capables
d’adapter leurs trajectoires à distance. En effet, comme cela a été démontré dans l’étude d’Abies1
(2002), 88 % des oiseaux changent leur trajectoire à la vue des éoliennes. Ces comportements
d’anticipation participent à la réduction des situations à risque. Sur le site de Mauprévoir, les
aérogénérateurs choisis, dont la taille est plus grande que celle des éoliennes ayant fait l'objet de
l'étude citée, sont plus visibles à distance et sont donc susceptibles de participer à la diminution des
situations à risques les jours où la visibilité est bonne. En revanche, de mauvaises conditions
météorologiques seront défavorables, notamment pour les grands voiliers tels les cigognes, la Grue
cendrée et les rapaces de grande envergure (Balbuzard pêcheur, busards, milans, etc.). Néanmoins,
l’implantation du parc qui est quasi-parallèle à l’axe de migration principal et son emprise sur cet axe
est limitée. Ce choix d’implantation participera de façon marquée à la réduction des risques de
collisions puisque celui-ci sera plus aisément contournable.
Les espèces qui peuvent migrer en grand nombre de façon nocturne, sont plus particulièrement
vulnérables (Grue cendrée, grives, limicoles, etc.) bien qu’elles volent en général à des altitudes plus
élevées, en moyenne 700 à 910 m (http://www.migraction.net). Sur le site de Mauprévoir, la faible
emprise du parc sur l’axe de migration réduira les risques de collisions.
1 Abies/LPO Aude – Suivi ornithologique 2001 des parcs éoliens du plateau de Garrigue Haute (Aude)
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De plus, des suivis post-implantation seront réalisés conformément au protocole national afin de
contrôler la pertinence des mesures mises en place et l’absence d’impact significatif sur l’avifaune :
• Suivi environnemental ICPE post-implantation de l’activité et du comportement des
oiseaux sur le parc éolien
• Suivi environnemental ICPE post-implantation de la mortalité des oiseaux
Ces suivis seront mis en place les 3 premières années suivant la mise en fonctionnement du parc puis
une fois tous les 10 ans ; ce qui est supérieur à ce qu’exige la réglementation, à savoir « au moins une
fois au cours des trois premières années de fonctionnement de l’installation puis une fois tous les dix
ans » (arrêté ICPE du 26 août 2011).
Par ailleurs, Mme et M. Wilson, dans leur intervention (intervention n°45 - PJ 51), signalent
entre autres l’impact sur les passereaux et les rapaces diurnes en citant la publication de la LPO de
2017 « Le parc éolien français et ses impacts sur l’avifaune – Étude des suivis de mortalité réalisés en
France de 1997 à 2015 ». Cette dernière présente une étude globale sur la mortalité des oiseaux
imputable aux éoliennes2, issue de la compilation et de l’analyse de 197 rapports de suivis
environnementaux réalisés sur 142 parcs éoliens français, soit 1065 éoliennes, entre 1997 et 2015.
Cette étude s’est concentrée sur la mortalité directe par collision avec les éoliennes ; 91 parcs, soit
645 éoliennes, concernent ces rapports de suivi de mortalité.
Le nombre de collisions observé est très variable d’un parc à l’autre et est globalement faible au vu
de l’effort de prospection mis en œuvre : en effet les 35 903 prospections de suivi de mortalité
protocolé, ont permis de découvrir 803 cadavres d’oiseaux, soit 1 cadavre toutes les 45 prospections.
Cela correspond à 0,7426 oiseau par éolienne et par année de suivi.
Cette mortalité est à comparer aux autres causes possibles de mortalité de l’avifaune.
Une étude commandée par le gouvernement américain, réalisée par Wallace P. Erickson, Gregory D.
Johnson, et David P. Young Jr., démontre que la mortalité liée aux éoliennes est négligeable par
rapport à plusieurs autres causes comme les immeubles vitrés, les lignes à haute tension, les chats, la
circulation routière, et les pesticides3.
2 LPO France. Le parc éolien français et ses impacts sur l’avifaune. Juin 2017.
3 Wallace P. Erickson, Gregory D. Johnson, David P. Young Jr. A Summary and Comparison of Bird Mortality from
Anthropogenic Causes with an Emphasis on Collisions. Publié en 2005. Disponible sur : https://www.fs.fed.us/psw/publications/documents/psw_gtr191/psw_gtr191_1029-1042_erickson.pdf (Table
2)
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Les données de la LPO concernant les causes de mortalités des oiseaux sont également cohérentes
avec les études menées aux Etats-Unis.
Principales causes de mortalité des oiseaux en fonction des infrastructures (LPO)
Comme le citent Mme et M. Wilson, l’étude de la LPO indique bien que « les migrateurs,
principalement des passereaux, représentent environ 60% des cadavres retrouvés » et que « les
rapaces diurnes […] sont […] les premières victimes des éoliennes ». Mais en remettant les chiffres
bruts de la mortalité en perspective avec les autres causes de mortalité, il est raisonnable de penser
que les éoliennes ont une responsabilité moindre dans le déclin des espèces, en comparaison,
notamment, aux pratiques agricoles intensives, aux routes, aux immeubles et aux chats qui tuent
mille fois plus que les éoliennes.
• Cas particulier de la Grue cendrée :
Il est explicité dans l’étude écologique (p. 84) que « le site du parc éolien de Mauprévoir est
situé en limite du couloir de migration des Grues cendrées en France (zone d’observation régulière).
Sur la zone d’étude, un seul vol a pu être observé, lors de l’inventaire prénuptial réalisé fin février. Un
groupe de 16 individus volaient en direction du nord, à haute altitude non loin du périmètre d’étude.
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Cependant, selon les jours et les années, le flux observé peut être extrêmement variable.
Ainsi sur la commune proche d’Availles-Limouzine, ce sont quelques centaines de Grues qui ont été
observées en migration prénuptiale [en 2016] par le CERA. Hors périmètre, ces individus ne sont
donc pas pris en compte dans le calcul du flux horaire mais cette information suggère que des
groupes plus importants sont susceptibles de survoler le site du projet lors des migrations pré et
postnuptiale. » Nous trouvons d’ailleurs la confirmation de cette suggestion dans différentes
interventions à l’enquête publique, puisque plusieurs personnes évoquent des passages réguliers de
grands groupes de Grues cendrées au-dessus de leur maison lors des migrations et s’inquiètent de
leur devenir avec l’implantation d’un parc éolien.
Localisation des couloirs de migration de la Grue cendrée (Source : LPO Champagne-Ardenne)
Comme ce qui a pu être observé dans le cadre des études du projet, les Grues cendrées volent à des
altitudes très élevées en migration directe (700 à 900 m en moyenne) et ne sont donc pas sensibles à
l’effet barrière. Toutefois, dans le cas peu probable de vols à basse altitude, les larges espacements
entre les éoliennes face à l’axe de migration permettent d’estimer un faible risque potentiel d’effet
barrière provoqué par les éoliennes. Les éventuels contournements du parc éolien dans sa globalité
n’engendreront que de faibles déviations et n’entraîneront aucune dépense énergétique
additionnelle significative.
Concernant les risques de collisions avec les éoliennes, ils sont estimés très faibles par les écologues
d’ENCIS Environnement pour les populations migratrices de Grues cendrées en raison de leurs
altitudes de vol et de leurs capacités d’anticipation et d’évitement des éoliennes. À ce jour, aucune
mortalité par collision avec des éoliennes n’a été constatée en France. Par ailleurs, la population de
Grues cendrées est actuellement en expansion et sa population s’établissait en 2005 à au moins
350 000 à 400 000 individus en Europe (INPN). Les risques d’atteinte à l’état de conservation des
populations de Grue cendrée en raison du fonctionnement futur du parc éolien de Mauprévoir sont
donc négligeables.
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• Impacts sur les chauves-souris :
Dans le cas du parc éolien de Mauprévoir, les impacts concernant les chiroptères après la
mise en place des mesures de réduction sont jugés faibles.
Des mesures d’évitement et de réduction fortes ont été prises en faveur des chiroptères :
• Choix de l’implantation du parc (éoliennes les plus éloignées possibles des haies et
boisements)
• Choix du modèle d’éolienne : éviter l’éclairage automatique des portes d’accès aux
éoliennes afin de limiter l’attractivité des insectes aux environs du mât ;
• Arrêt conditionnel des éoliennes E1 à E4 la nuit pendant la période d’activité de vol à
risque pour les chauves-souris
De plus, des suivis post-implantation seront réalisés, conformément à la réglementation, afin de
contrôler la pertinence des mesures mises en place et l’absence d’impact significatif sur les chauves-
souris :
• Suivi environnemental ICPE post-implantation de l’activité et du comportement des
chauves-souris : écoutes au sol selon la même méthodologie que l’étude d’impact +
écoutes spécifiques à hauteur de nacelle en continu pendant la saison d’activité des
chiroptères les 3 premières années de fonctionnement
• Suivi environnemental ICPE post-implantation de la mortalité des chauves-souris.
Comme pour l’avifaune, ces suivis seront mis en place les 3 premières années suivant la mise en
fonctionnement du parc puis une fois tous les 10 ans ; ce qui est supérieur à ce qu’exige la
réglementation, à savoir « au moins une fois au cours des trois premières années de fonctionnement
de l’installation puis une fois tous les dix ans » (arrêté ICPE du 26 août 2011).
L’ensemble des mesures prises en amont du choix de l’implantation, des mesures de réduction et
d’accompagnement permettent au projet de la Ferme éolienne de Mauprévoir d’avoir un impact
résiduel faible sur son environnement. Les suivis qui seront mis en place après la construction du
parc permettront de maintenir l’impact du projet à un niveau faible.
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1.1.2. Proximité d’une Zone de Protection Spéciale (ZPS)
Le SRE Poitou-Charentes, annulé en avril 2017, indiquait :
« Pour les ZPS, les populations d’oiseaux ne se concentrent pas strictement à l’intérieur des zones
favorables délimitées ; il est indispensable de considérer avec la plus grande attention les
conséquences possibles d’éoliennes aux abords immédiats de ces zones. Afin d’éviter le dérangement
de ces oiseaux de la ZPS et de réduire la richesse sur sa périphérie, la prise en compte d’une zone
tampon de l’ordre de 2 km a donc été retenue. »
Bien que la périphérie de la zone d’étude initiale se trouvait effectivement à 1,4 km de la ZPS
« Région de Pressac, étang de Combourg », l’implantation retenue des éoliennes situe
l’aérogénérateur le plus proche (E06) à 2,1 km de cette ZPS. Ainsi, aucune éolienne ne se trouve à
moins de 2 km d’un site Natura 2000, en accord avec la recommandation du SRE Poitou-Charentes.
Pour rappel, l’analyse de l’ensemble des contraintes répertoriées et des enjeux du territoire sont
étudiés et analysés afin de proposer une implantation cohérente et en accord avec ce territoire.
L’éloignement de 2 km de la ZPS était, au même titre que de nombreuses autres, une contrainte, non
réglementaire, que le pétitionnaire s’était fixé de respecter.
Par ailleurs, pour le développement du projet éolien de Mauprévoir, une analyse des incidences
Natura 2000 a été réalisée par le bureau d’études CERA Environnement (annexe 4 de la pièce 4).
Celle-ci conclut que ce parc « ne devrait pas remettre en cause la conservation des populations de
cette ZPS » (p. 34).
1.1.3. Suivi environnemental
Comme mentionné au 1.1.1, un suivi environnemental du parc est proposé dans le cadre des
mesures d’accompagnement. Ce suivi concernera :
- l’étude de l’activité et du comportement des chauves-souris
- l’étude de l’activité et du comportement de l’avifaune
- le suivi de la mortalité de l’avifaune et des chiroptères
- le suivi des habitats
Pour les personnes s’inquiétant du fait qu’il n’y ait pas de moyen de vérifier que le suivi
environnemental est effectivement réalisé, il faut savoir que celui-ci est obligatoire pour les parcs
éoliens soumis à la réglementation ICPE et qu’il doit être tenu à dispositions des services de
l’inspection des installations classées (DREAL). En effet, l’article 12 de l’arrêté ministériel du 26 août
2011 modifié relatif aux installations de production d’éléctricité utilisant l’énergie mécanique du vent
au sein d’une installation soumise à autorisation au titre de la rubrique 2980 de la législation des ICPE
et le point 3.7 de l’annexe I de l’arrêté du 26 août 2011 relatif aux installations soumise à déclaration
disposent que : « au moins une fois au cours des trois premières années de fonctionnement de
l’installation puis une fois tous les dix ans, l’exploitant met en place un suivi environnemental
permettant notamment d’estimer la mortalité de l’avifaune et des chiroptères due à la présence des
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aérogénérateurs. Lorsqu’un protocole de suivi environnemental est reconnu par le ministre chargé
des installations classées, le suivi mis en place par l’exploitant est conforme à ce protocole. Ce suivi
est tenu à disposition de l’inspection des installations classées ».
Nous rappelons que dans le cas présent, le pétitionnaire s’engage à réaliser le suivi environnemental
pendant les trois premières années de fonctionnement du parc puis une fois tous les dix ans et non
pas qu’une fois dans les trois premières années puis une fois tous les dix ans comme le stipule
l’arrêté, allant ainsi au-delà de la réglementation. Ceci permet de suivre les recommandations de la
SFEPM (Société Française pour l’Étude et la Protection des Mammifères) qui précise que seul un suivi
de la mortalité sur plusieurs années consécutives permettra de s’assurer ou non de l’absence
d’impacts. De même, elle préconise un suivi d’activité des chiroptères sur trois années consécutives
afin de le mettre en relation avec le suivi de mortalité et de pallier à la variabilité annuelle.
Ces suivis seront conformes aux protocoles en vigueur lors du fonctionnement du parc.
Actuellement, les suivis sont définis selon les prescriptions du protocole national révisé en mars 2018
(Décision du 05/04/18 relative à la reconnaissance d’un protocole de suivi environnemental des
parcs éoliens terrestres révisé). Il a été établi en tenant compte de l’évolution de l’état des
connaissances et du retour d’expérience tiré de la mise en application du précédent protocle,
reconnu par décision du 23 novembre 2015. Il est à noter que celui-ci a été élaboré par un groupe de
travail incluant notamment la SFEPM et la LPO, ce qui tendra à rassurer le public laissé sceptique
quant au suivi environnemental proposé pour la Ferme éolienne de Mauprévoir.
1.1.4. Fonctionnement compensatoire de centrales thermiques à gaz
La production électrique des éoliennes est en effet intermittente, puisque fonction du vent.
Le vent peut fluctuer d’un jour à l’autre. Dans ces conditions, nous pouvons nous poser la question :
comment utiliser la production aléatoire issue du vent pour satisfaire les besoins réguliers de la
population ? Pour comprendre la réponse, il faut considérer l’énergie produite par l’ensemble du
parc éolien français, et non pas seulement par une seule éolienne ou un seul parc.
La France a la chance de bénéficier de 3 régimes de vents décorrélés ce qui fait que lorsque certaines
éoliennes ne tournent pas à pleine puissance sur un parc, les machines présentes sur d’autres sites
peuvent, quant à elles, fournir le maximum de leur capacité. Grâce à ces 3 régimes de vents, la
France se trouve rarement « en panne » de vent.
Ainsi, et contrairement aux idées reçues, les variations de la production éolienne s’équilibrent au
niveau national, assurant la continuité de la production.
De plus, les prévisions météorologiques permettent d’anticiper à 4 jours la production du parc éolien
Français, et donc de mettre à disposition d’autres sources d’énergie complémentaires comme
l’hydroélectricité, le solaire photovoltaïque ou encore les énergies marines. RTE (Réseau de transport
de l’électricité) dispose de divers moyens pour gérer les fluctuations de la production et de la
demande d’électricité.
Par ailleurs, RTE constate que les trois quarts de l’électricité produite par l’éolien constitue une
énergie de substitution aux énergies fossiles. C'est-à-dire que 75% de la production électrique
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 14
éolienne est autant d’électricité qu’il n’est pas nécessaire de produire par les centrales thermiques
classiques qui rappelons-le, sont fortement émettrices de gaz à effet de serre. Lorsque la production
éolienne diminue, la production globale est alors « classique » et retrouve, dans le pire des cas, son
taux d’émission de CO2 initial. Il s’agit bien d’un retour au niveau initial et non d’une augmentation
du taux par rapport à ce niveau de base.
Les variations de l’éolien sont intégrées dans la gestion générale du réseau électrique. Tous les
producteurs d’électricité - de source fossile, fissile ou renouvelable - annoncent leurs prévisions de
production, détaillées par quart d’heure. Sur la base de ces prévisions, les gestionnaires d’équilibre
assurent en permanence un équilibre entre les variations de production et les variations de
consommation sur le réseau.
Cette gestion, opérationnelle depuis longtemps, intègre les fluctuations de l’éolien dans l’ensemble
des variations de l’offre et de la demande. Il n’y a donc pas de compensation spécifique pour l’éolien.
Dans son Bilan Prévisionnel 2017, RTE indique notamment que « […] développer un système
reposant à 70 % sur des ENRs ne conduit en aucun cas à « doubler » la capacité renouvelable par
des moyens thermiques […]. […] les argumentaires alarmistes consistant à considérer nécessaire le
développement de moyens de secours systématiques font fi, d’une part, de l’interconnexion de la
France avec ses voisins qui permet de mutualiser les flexibilités, et d’autre part, d’une analyse de la
contribution statistique de l’éolien et du photovoltaïque à la sécurité d’approvisionnement », (BP
2017, Scénario Watt, p279). Dans ce même bilan de 2017, RTE indique que la capacité des
installations de production d’électricité a diminué de 94 MW (-0,1%) par rapport à 2016. La baisse
importante du parc thermique fossile classique (-13,1%) avec la fermeture des quatre groupes de
Porcheville et d’un groupe de Cordemais a été compensée par la progression notable du parc
renouvelable (+2 763 MW). Dans la même logique, le gouvernement a d’ailleurs récemment décidé
de faire fermer les 4 dernières centrales à charbon d’ici à 2022. Cela est rendu possible par la
progression des énergies renouvelables, et va à l’inverse de ce que certaines interventions laissent
entendre.
Enfin, il est à noter que dans aucun cas, l’intermittence de la production éolienne sur le parc de
Mauprévoir dénie le bilan carbone avancé par le pétitionnaire. En effet, dans toutes les pièces du
dossier, ce dernier est défini par une quantité de rejet de CO2 évitée par rapport à l’état initial
évoqué ci-dessus. Ce bilan carbone est calculé en prenant en compte la production annuelle estimée
de la Ferme éolienne de Mauprévoir qui intègre elle-même le caractère intermittent de l’énergie
éolienne. L’intermittence est ainsi déjà prise en compte dans le calcul du bilan carbone et ne remet
donc pas en cause celui qui est avancé.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 15
1.1.5. Facteur de charge
Le facteur de charge estimé pour la Ferme éolienne de Mauprévoir est de 31,18 %, ce qui
étonne plusieurs intervenants qui indiquent que les éoliennes fonctionnent plutôt à 20/25 % de leur
capacité réelle. Cela correspond en fait aux valeurs de facteurs de charge issues des données RTE, tel
que 20,3 % en Nouvelle Aquitaine, ou encore 24,3 % en France en 2015. Ces données sont des
valeurs moyennes sur l’ensemble des parcs en exploitation à l’époque, comprenant des parcs
construits il y a 20 ans, durée de vie moyenne d’une éolienne, composés d’éoliennes plus petites et
bien moins efficaces que celles qui sont aujourd’hui implantées. Par exemple, début 2018 la
puissance installée du parc éolien néo-aquitain était de 875 MW (source RTE) avec 424 éoliennes
installées (source DREAL Nouvelle) soit une puissance moyenne par éolienne d’environ 2MW. Les
éoliennes de Mauprévoir auront une puissance de 3.6MW soit une augmentation de près de 80% de
la puissance...
Ce sont donc des valeurs moyennes basses difficilement comparables aux facteurs de charge
attendus pour les futurs parcs à construire, dont les diamètres de rotor sont nettement supérieurs,
ainsi que leur hauteur (plus l’altitude est importante plus la vitesse du vent augmente). Ces deux
critères permettent d’obtenir des facteurs de charge plus importants.
A titre d’exemple, nous avons réalisé une étude de productible par l’intermédiaire de la société UL-
DEWI (bureau d’étude spécialisé) pour un projet prêt à construire, composé d’éoliennes de 117 m de
diamètre de rotor, 91,5 m de hauteur de mât et de 3,45 MW de puissance. Il s’agit d’un projet où
nous avons récolté des données de vent précises avec un mât de mesures des vents.
L’étude a estimé une valeur de facteur de charge de 31,3 %. Cette valeur, dite P50, correspond à la
production la plus probable. Le tableau page suivante, issu de cette étude, explicite le résultat
obtenu.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 16
Extrait rapport productible – V117 – 3,45 MW – 150 m - DEWI
Sachant que le mât des éoliennes de Mauprévoir est environ 20 m plus haut que celui de la V117
citée en exemple et que la surface balayée par le rotor est 35 % plus importante (14 527 m² pour
Mauprévoir, contre 10 751 m² pour la V117), le facteur de charge estimé se situe dans une
fourchette correcte de facteur de charge attendu pour le projet de Mauprévoir.
Vitesse de vent moyen
à hauteur de moyeu
(Proche de celle de
Mauprévoir)
Facteur de charge
net (après pertes)
calculé (P50)
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 17
1.2. Saturation et impact sur le paysage
1.2.1. Densité en Sud Vienne et Nord Charente
Le choix d’une zone pour l’implantation d’un parc éolien doit répondre à de nombreux critères et
contraintes, tels que :
• Le potentiel vent : la Nouvelle-Aquitaine est une région propice au développement éolien
compte tenu des vitesses moyennes de vent à 100m relevées qui sont principalement
supérieures à 5m/s sur la majorité du territoire de la région. Il apparait clairement que le
Nord de la Nouvelle-Aquitaine, possède un gisement de vent important avec des vents
moyen à plus de 6 m/s à 100m sur une grande partie des départements des Deux-Sèvres, de
la Vienne, de la Charente-Maritime et du Nord de la Charente.
• La distance aux habitations (500 m réglementaires) : cette distance contraint une très grande
partie du territoire et plus on veut s’éloigner des habitations moins il y a de zones disponibles
• La distance aux routes : distance minimale de 180m des routes départementales
• Les contraintes aéronautiques et radars (civils, militaires, météo) : elles sont rédhibitoires et
elles occupent une large partie du territoire aquitain (voir carte ci-dessous des radars météo
et contraintes militaires)
• Les zonages réglementaires et d’inventaires environnementaux
o Zonages réglementaires (ayant une valeur d’opposabilité) : il s’agit des sites inscrits
ou classés, les arrêtés préfectoraux de protection de biotope (appb), des réserves
naturelles nationales (RNN), les sites du réseau Natura 2000 tels que les SIC et les
ZPS.
o Zonage d’inventaires : Ces zonages n’ont pas de valeur d’opposabilité, mais
indiquent la présence d’un patrimoine naturel qu’il est important d’intégrer dans
l’analyse de tous projets tels que les projets éoliens. Ces zonages concernent les
ZNIEFF type I et II, et les ZICO.
• Les contraintes patrimoniales : notamment un périmètre de 500m de protection autour des
monuments historiques classés ou inscrits mais aussi une ’archéologie
• Autres sensibilités…
Le Sud de la région Nouvelle Aquitaine est ainsi moins favorable au développement de l’énergie
éolienne, en raison d’un plus faible potentiel vent, comme le montre la carte page suivante qui
compare l’état de l’éolien et le gisement éolien dans la région nouvelle Aquitaine, mais également en
raison de contraintes aériennes militaires très importantes en aquitaine (cf. carte page suivante).
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 18
Vitesse de vent moyenne à 100m sur la région Nouvelle-Aquitaine
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 19
Cartes des contraintes militaires et radars
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 20
1.2.2. Impact sur le paysage
Le paysage que nous connaissons actuellement ne possède qu’une centaine d’années
d’existence. Il est façonné par l’homme qui, depuis des décennies, l’a ponctué d’ouvrages de plus ou
moins grande dimension, tels les autoroutes, châteaux d’eau, silos ou lignes haute-tension. Les
diverses cultures, remembrements, ainsi que le déboisement et le reboisement ont également un
impact. Ainsi le paysage que nous observons aujourd’hui est bien différent de celui que l’on pouvait
observer il y a 300 ans, et il continuera d’évoluer au fil du temps.
A titre de comparaison, la FEE (Fédération Energie Eolienne), a établi une comparaison quantitative
entre différentes infrastructures modernes : à 1500 parcs éoliens en France correspondent environ
35000 châteaux d’eau, 100 203 km de lignes aériennes à haute tension, 950 000 km de réseau
routier (hors autoroutes), et environ 12 000 supermarchés et hypermarchés.
Il ne s'agit pas de "destruction" ou de "défiguration" d'un paysage mais bien d'une évolution du
paysage environnant et d'une création d'un nouveau paysage en fonction du développement du
niveau de vie en accord avec les enjeux actuels. Il est important de noter que l’impact d’un parc
éolien sur le paysage est totalement réversible.
Les populations environnantes s'approprient généralement bien les ouvrages constituant leur
paysage en leur attribuant un rôle de repère et/ou d'utilité. La perception du paysage est subjective
et donc propre à chacun.
Une enquête du CSA (Consumer Science & Analytics) pour FEE (France Energie Eolienne) indique que
près de 3 français sur 4 considèrent que les éoliennes sont bien implantées dans le paysage.
Figure 1 : Enquête CSA pour FEE : Les éoliennes situées près de chez vous, vous semblent elles bien implantées dans le
paysage (CSA pour FEE – avril 2015)
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 21
Un autre sondage réalisé par IFOP et présenté le 14 Septembre 2016 montre que 75% des riverains
d’un parc éolien en ont une image positive.
Un troisième sondage plus récent vient également confirmer cette image positive qu’ont les français
de l’éolien. Ce sondage a été réalisé en septembre 2018, en partenariat avec Harris Interactive pour
FEE.
Deux autres enquêtes ont été menées :
- Une enquête « Grand Public » auprès d’un échantillon de 1091 personnes représentatif des
Français âgés de 18 ans et plus
- Une enquête « Riverains » auprès d’un échantillon de 1001 personnes représentatif des
français habitant à proximité d’une éolienne (moins de 5 kilomètres)
Il en ressort que :
- 3 Français sur 4 (73%) ont « une bonne image » à l’éolien
- 80% des français vivant à proximité d’une éolienne en ont « une bonne image ».
Ces trois sondages tendent à montrer que, même si la perception des parcs éoliens est subjective,
celle-ci n’est pas vécue négativement par la grande majorité des gens ni même par les riverains de
ces parcs. Nous pouvons d’ailleurs noter que lors de l’enquête publique pour la Ferme éolienne de
Mauprévoir, une seule intervention (n°-108 de Mme et M. VIVION) évoque des nuisances liées à la
présence du parc éolien des Courtibeaux à Saint-Martin-l’Ars, distant que de 3,6 km du projet de
Mauprévoir.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 22
1.2.3. Saturation du territoire
Comme vu au-dessus, la perception du paysage est subjective et complexe à saisir. Pour
autant, la prise en compte du paysage dans le développement d’un parc éolien est un élément
essentiel à sa bonne intégration locale. L’étude des effets de saturation fait partie de cette prise en
compte.
Les développeurs ont l’obligation de prendre en compte les parcs éoliens voisins dans leurs études.
Cet aspect est cadré par l’article R. 122-5 du code de l’environnement. Sont à prendre en compte les
projets qui, lors du dépôt de la demande d’autorisation (cf. e) du 5° du II de l'article R. 122-5) :
• ont fait l'objet d'un document d'incidences au titre de l'article R. 214-6 et d'une enquête
publique ;
• ont fait l'objet d'une évaluation environnementale […] et pour lesquels un avis de l'autorité
environnementale a été rendu public.
Les effets cumulés avec les aménagements éoliens ou autres sont à prendre en compte dans la partie
« Effets cumulés » de l’étude d’impact. La liste des projets étudiés dans l’étude d’impact jointe au
dossier correspond aux exigences de la réglementation.
Des espaces de respirations sont laissés entre les parcs pour limiter la saturation visuelle. Lors de la
réalisation de l’étude paysagère, une attention particulière a été portée sur les effets cumulés et
l'évaluation de la saturation visuelle théorique du territoire du projet.
En l’occurrence, l’analyse paysagère a étudié la saturation visuelle et les effets cumulés en prenant
en compte les parcs dans un rayon de 10 km en date de mai 2018 :
• Parc éolien de la Bénitière – Mauprévoir-Pressac – 2,8 km – En instruction
• Parc éolien des Courtibeaux – Saint Martin l’Ars – 3,6 km – Autorisé, Non construit à l’époque
• Parc éolien des quatre vents – Château Garnier–La Chapelle Bâton- 7,1 km – Construit
• Parc éolien de Le Vigeant – 9 km – En instruction
Pour les parcs éoliens à plus de 10 km du projet, l’étude paysagère (pièce n°4.3) indiquait
que « les impacts cumulés seront nuls du fait de la distance séparant ces parcs avec le projet
(exemple de la ferme éolienne des Mignaudières et du parc éolien des Brandes, PDV n°38) »
(p. 179)
Précisons que le dossier de compléments de la Ferme éolienne de Mauprévoir, tenant compte des
évolutions du contexte éolien depuis le dépôt initial en février 2017, a été déposé en mai 2018. L’état
de l’éolien a donc évolué depuis.
L’analyse des effets cumulés par l’intermédiaire de photomontages met en évidence « que les
impacts cumulés avec les autres parcs éoliens sont faibles à nuls. En effet, les masques végétaux
présents ou la distance entre les parcs rendent l’impact cumulé négligeable » (pièce n°4 p. 230).
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 23
Concernant plus particulièrement la saturation, une étude a été menée sur les principaux
bourgs présents à proximité immédiate du projet de Mauprévoir.
La saturation visuelle est évaluée sur la base de deux indices : l’occupation de l’horizon et l’espace de
respiration. Pour rappel, « l’espace de respiration correspond au plus grand angle continu sans
éoliennes. Un angle sans éoliennes de 160° à 180° (correspondant à la capacité humaine de
perception visuelle) paraît souhaitable pour permettre une véritable « respiration » visuelle ». (extrait
de la page 31 de l’étude paysagère, pièce n°4.3).
« L’occupation de l’horizon est évaluée grâce à un indice égal à la somme des angles sur l’horizon
interceptés par des éoliennes à moins de 10 km, depuis le point considéré. Pour ce projet, on
considérera donc l’extension du parc éolien de Glénay et les parcs éoliens accordés à moins de 10
kilomètres du projet ou d’un des points considérés. Au-dessus de 120° on peut considérer que
l’occupation de l’horizon est élevée avec un effet sensible dans le grand paysage. » (extrait de la page
31 de l’étude paysagère, pièce n°4.3).
NB : Lors de l’étude de la saturation, il est fait référence à une analyse depuis « l’intérieur des
villages » ou depuis « le centre des villages ». Ces deux expressions sont utilisées en tant que
synonyme, aucune différence de signification n’est à signaler. La saturation visuelle ne pouvant être
évaluée qu’à partir d’un point localisé, les centres ou intérieurs de villages sont choisis comme point
de référence car ils représentent la situation la plus pénalisante. En effet, ils sont par définition les
points impactant le plus grand nombre d’habitants. Pour rappel, ces études de saturation sont
théoriques et ne prennent en compte aucun filtre, qu’il soit végétal ou bâti. L’horizon est donc estimé
complétement libre autour du point central du village.
L’analyse montre qu’aucun village situé à moins de 10 km ne voit son indice d’occupation de
l’horizon dépasser le seuil d’alerte de 120° avec la réalisation du projet éolien de Mauprévoir. Le cas
le plus défavorable montre en effet un indice d’occupation de l’horizon de 97° (pour les communes
de Mauprévoir et La Chapelle-Bâton). Ce sont pour les communes Saint-Martin-l’Ars et de
Mauprévoir que les indices d’occupation de l’horizon sont les plus fortement impactés, mais restent
largement sous le seuil d’alerte (69° pour Saint-Martin l’Ars et 97° pour Mauprévoir).
Concernant les espaces de respiration, il apparait que pour 5 villages sur 11, il n’y a pas d’évolution
de cet indice avec l’implantation du projet. Toutefois, il entraîne le dépassement du seuil d’alerte
pour les villages de Payroux et Joussé, mais l’emprise du projet sur ces deux villages est faible (6 à 7°)
et confirme le dépassement de ce seuil pour Saint-Martin-l’Ars et Mauprévoir. Ces résultats sont des
indices maximums qui ne prennent pas en compte les filtres pouvant masquer le projet, alors que
ceux-ci sont importants dans ce contexte bocager. L’analyse des photomontages a permis de vérifier
l’impact du projet depuis ces 4 villages.
L’analyse de l’ensemble de ces indices et des photomontages réalisés en conséquence a mené le
bureau d’études paysager aux conclusions suivantes : Bien qu’«au niveau de la saturation visuelle des
bourgs à moins de 10 kilomètres du projet, le diagnostic et le calcul des indices avaient donné des
alertes pour Mauprévoir, Saint-Martin-l’Ars, Payroux, Joussé et Usson-du-Poitou », «seul Mauprévoir
présente une visibilité importante sur le projet » (Extrait page 185 de l’étude paysagère). Ainsi, le
projet éolien ne vient pas renforcer le sentiment de saturation pour les bourgs aux alentours de
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 24
Mauprévoir. Concernant la commune d’implantation, la proximité du projet entraîne forcément une
visibilité du parc mais celui-ci ne vient pas modifier l’espace de respiration (190°).
NB : Il n’y a effectivement pas de différence entre les pages 20 et 22 de la pièce n°0 Compléments et
les pages 31 et 79 de la pièce n°4.3 Etude paysagère. Les Compléments présentent les pages qui ont
été modifiées et mises à jour dans les différentes pièces du dossier par rapport à la version initiale
déposée en préfecture en février 2017. Ainsi, dans un souci de clarté, les mises à jour auxquelles font
référence ces pages des Compléments avaient été intégrées dans le dossier soumis à la consultation
du public.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 25
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 26
Par ailleurs, il est important de rappeler que la Nouvelle-Aquitaine s’était engagée au travers des Schémas Régionaux Eolien (SRE) à installer 3000 MW d’éolien d’ici 2020 et seulement 930 MW étaient installés au 30 septembre 20184. Ces schémas définissaient également les zones favorables au développement éolien, avec lesquelles la zone de projet est compatible.
Zones favorables du SRE Poitou-Charentes - Le SRE a été annulé en Avril 2018 et sera remplacé par le SRADDET (Schéma Régional d’Aménagement de Développement Durable et d’Egalité des Territoires). La zone du projet est dans le cercle rouge.
A titre de comparaison, la région Hauts-de-France était dotée au 30 septembre 2018 de 3 584 MW
éolien installés soit presque 4 fois plus de MW installés qu’en Nouvelle-Aquitaine, pour un territoire
Comparaison entre la photo « ultra-zoomée » avec l'éolienne, diffusée au JT de TF1 et la même
perspective de la cathédrale, prise depuis le secteur du viaduc de la Soulles cette fois.
Christophe LECONTE.
Après le JT de TF1, c'est le magazine Valeurs actuelles qui vient d'utiliser une photo grossie de l'éolienne derrière la cathédrale. Sans préciser les conditions très particulières de prise de vue.
C'est l'histoire d'une photo diffusée une première fois en 2011. Le but était de montrer l'éolienne de Gratot aussi grosse que possible dans la perspective de la cathédrale, grâce à un cliché pris au téléobjectif.
La photo avait été alors utilisée par des associations pour la sauvegarde du paysage.
La suite se passe au JT de 13 h de TF1, le 15 mai dernier. Au milieu d'une série de sujets consacrés aux pollutions visuelles en général, cette photo est apparue à l'image. Indignation en plateau du présentateur Jean-Pierre Pernaut, puis la journaliste est passée à autre chose.
Précisons qu'il n'y avait pas de sujet consacré à Coutances, TF1 s'était juste contenté de passer la photo.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 70
Juste une illustration
Le 11 juillet dernier, le magazine Valeurs actuelles a également utilisé cette photo pour un article intitulé Vent de colère sur nos villages pour illustrer un article sur des éoliennes... en Anjou.
Début juillet, Nadège Delafosse avait demandé à TF1 de rectifier l'information. La chaîne nationale n'a pas donné suite. L'adjointe à la communication vient de faire la même demande à Valeurs actuelles. « À chaque fois, ces médias n'ont absolument pas parlé de Coutances. Cette photo sert uniquement d'illustration. »
Le lendemain du JT de TF1, nous avions parlé d'une photo truquée. C'était une erreur. D'ailleurs, une équipe de TF1 était venue à Coutances pour tourner une vidéo, laquelle nous avait été envoyée.
Puis Jean-Pierre Pernaut était revenu sur la question, lors du JT du 19 mai, pour dire que cette prise de vue est bien possible. « Au zoom », précisait-il cette fois.
Pas à l'oeil nu
En effet, il faut se placer à un endroit très précis dans la perspective à la fois de la cathédrale et de l'éolienne, et surtout zoomer énormément pour arriver à cet effet d'optique. « Rappelons que l'éolienne de Gratot est située à 3 km de la cathédrale, rappelle Nadège Delafosse. La vision qui a fait « hurler » M. Pernaut n'est absolument pas perceptible à l'oeil nu. C'est seulement en utilisant un téléobjectif puissant. »
Dans cette histoire, il ne s'agit pas d'être pour ou contre les éoliennes.
On peut effectivement voir l'éolienne de Gratot depuis les hauteurs autour de Coutances (route de Gavray par exemple), mais absolument pas dans les proportions que laisse supposer cette photo.
« Je suis d'accord avec ceux qui pensent qu'apercevoir une éolienne dans la perspective de la cathédrale n'est pas normal », termine Nadège Delafosse.
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L’éolienne derrière la cathédrale : la photo qui fait bondir les Coutançais – France 3 Normandie –