Année universitaire 2014-2015 Méthodes d’extraction et de purification des enzymes Microprojet Thème : Présenté par : CHEBIRA Hadjar MOUSSAOUI Rahima 5 e Année ingénieur Devant le jury : Président : Dr KECHID M. MCB I.N.A.T.A.A.-U.C.1 Promoteur : M. GOMRI M. A. MAB I.N.A.T.A.A.-U.C.1 Examinateur : M. BOUGUERRA A. MAA I.N.A.T.A.A.-U.C.1 REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINIS TERE DE L’ENS EIGNEMENT S UPERIEUR ET DE LA RECHERCHE S CIENTIFIQUE Université Constantine 1 Institut de la Nutrition, de l’Alimentation et des Technologies Agro-Alimentaires (INATAA)
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Année universitaire 2014-2015
Méthodes d’extraction et de purification des enzymes
Microprojet
Thème :
Présenté par :
CHEBIRA Hadjar
MOUSSAOUI Rahima
5e Année ingénieur
Devant le jury :
Président : Dr KECHID M. MCB I.N.A.T.A.A.-U.C.1
Promoteur : M. GOMRI M. A. MAB I.N.A.T.A.A.-U.C.1
Examinateur : M. BOUGUERRA A. MAA I.N.A.T.A.A.-U.C.1
REPUBLIQUE ALGERIENNE
DEMOCRATIQUE ET
POPULAIRE
MINISTERE DE
L’ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Université
Constantine 1
Institut de la Nutrition, de l’Alimentation et des
Technologies Agro-Alimentaires (INATAA)
SOMMAIRE
Page
Liste des figures
Liste des tableaux
Introduction 1
Chapitre 1. Généralités sur les enzymes
1- Définition
2- Propriétés des enzymes
3- Sources d’enzymes
4- Domaines d’application des enzymes dans l’industrie agro-alimentaire
5- Schéma général d’obtention d’une enzyme
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Chapitre 2. Extraction des enzymes
1- Définition et principe 6
2- Critères de choix et préparation du matériel biologique de départ 6
3- Méthodes d’extraction
3-1- Méthode physiques
- Choc osmotique
3-2 - Méthodes mécaniques
- Congélation-décongélation
- Broyage ou agitation avec des abrasifs
- Bombe à disruption
- Homogénéisateur d’Elvjm de potier
- Les billes de verre
- Sonication
3-3- Extraction chimique
3-4- Enzymes lytiques
3-5- Extraction liquide- liquide
3-6- Extraction liquide-solide
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7
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Chapitre 3. Purification des enzymes
1- Définition
2- Objectifs de la purification des enzymes
3- Méthodes de purification des enzymes
3-1- Méthode basée sur les différences de solubilité
- Précipitation différentielle au sulfate d’ammonium
3-2- Méthodes basées sur la taille des molécules
3-2-1 Dialyse
3-2-2 Centrifugation
3-2-3 Filtration membranaire
3-3- Méthodes basées sur les propriétés ioniques
3-3-1 Chromatographie
- Définition
- Principe
-Types de chromatographie
Chromatographie par adsorption
Chromatographie par échange d’ions
Chromatographie de partage
Chromatographie d’exclusion
Chromatographie d’affinité
3-3-2 Electrophorèse
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15
15
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Conclusion 17
Références bibliographiques 18
LISTE DES FIGURES
Page
Figure 1. Représentation schématique d’un processus d’isolement et de purification d’une
enzyme………………………………………………………………………………………..5
Figure 2. Schéma représentant l’appareil utilisé dans l’extraction par billes de verre……….8
Figure 3. Précipitation au sulfate d’ammonium……………………………………………...11
Figure 4. Schéma générale d’une dialyse…………………………………………………….12
Figure 5. Chromatographie par échange d’ions……………………………………………...14
hydrolyse les lipides en acides gras et glycérides
Produire davantage de composés d'arômes dans
les fromages et autres produits laitiers
Chapitre 1. Généralités sur les enzymes
5
Enzymes
protéolytiques
(Protéases)
Aspergillus oryzœ (moisissure)
Bacillus subtilis (bactérie)
hydrolyse des protéines en acides aminés
Améliorer la texture de la pâte à pain
Stabiliser la bière
Rennine
(ou rennet)
Mucor pusillus (moisissure)
coagulation de la caséine du lait
Coaguler le lait pour la fabrication de fromages
5-Schéma général d’obtention d’une enzyme
Pour l’isolement d’une enzyme, deux grandes étapes constituent le processus d’obtention de
la biomolécule : l’extraction et la purification (Figure 1) (LAURENT, 1982).
Figure 1. Représentation schématique d’un processus d’isolement et de purification d’une
enzyme (LAURENT, 1982).
MATIERE PREMIERE
Végétale Microbienne Animale
ENZYME PURE
EXTRAIT BRUT
Etape1
EXTRACTION
Etape 2
PURIFICATION
Chapitre2. Extraction des enzymes
6
1-Définition et principe
Le mot extraction est formé de deux mots d’origine latine : « ex » et « traction » qui
signifie tiré à l’extérieur. On peut dire que le mot extraction désigne l’action de séparer une
substance quelconque du composé dont elle fait partie (BRISSET, 2005).
Les méthodes d’extraction correspondent au transfert sélectif d’un soluté contenu dans
le milieu initial vers un second milieu dans le quel il est soluble en vue de son isolement
(BRISSET, 2005).
L’extraction consiste en la libération des enzymes des cellules ou constituants
cellulaires, nécessitant donc un éclatement de la paroi ou de la membrane cellulaire, par des
procédés mécaniques, physiques ou chimiques (LAURENT, 1982).
2-Critères de choix et préparation du matériel biologique de départ
Bien qu’il n'y ait aucune règle précise et rapide pour choisir le tissu et/ou l'organisme
pour l'isolement d'une enzyme, il est toujours préférable de choisir une source enrichie en
cette enzyme particulière, d’autres éléments sont à prendre en considération (KUMAR et
GARG, 2006):
vérifier si l'enzyme est produite universellement (chez les animaux, les plantes aussi
bien que des micro-organismes) ou confiné à un royaume particulier ;
dans le cas ou l’enzyme visée est universellement produite, choisir une enzyme
microbienne ou animale de préférence, car il est plus facile de travailler sur ce type de
matériel biologique comparativement aux végétaux, puisque les plantes sont généralement
riches en composés phénoliques, qui sont convertis en quinones au contact de l'air, ces
quinones se lient avec la protéine enzymatique pour la rendre inactive ;
pour le tissu animal, on devra sacrifier l'animal dans le laboratoire ou apporter le tissu
d'un abattoir ;
dans le cas des micro-organismes, on devra les accroîtront dans un milieu approprié
de croissance dans des conditions aseptiques ;
3-Méthodes d’extraction
3-1 Méthode physique
Choc osmotique
Le choc osmotique permet de briser certaines cellules fragiles avec un minimum de
dommages. Les cellules sont incubées dans une solution hypo-osmotique. Cherchant à rétablir
l’équilibre osmotique, l’eau pénètre dans la cellule et finit par causer une rupture de la
membrane plasmique (LEBLANC, 2013).
Chapitre2. Extraction des enzymes
7
3-2 Méthodes mécaniques
Congélation-décongélation
Suite à un refroidissement brusque et à la concentration du soluté intra et
extracellulaire, la formation de cristaux intra et extracellulaires entraîne des cassures dans la
cellule (LAURENT, 1982).
Broyage ou agitation avec des abrasifs
L’agitation violente en présence de microbilles de verre désintègre les
microorganismes avec rupture de la paroi (LAURENT, 1982).
Bombe à disruption
Elle consiste en une chambre pressurisée dans laquelle les cellules sont traitées avec
de l'azote à haute pression. La pression force l'azote à se solubiliser dans les liquides. On
libère alors la pression tout d'un coup; l'azote en solution reprend son état gazeux, forme des
bulles à l'intérieur des cellules et les fait éclater (LEBLANC, 2013).
Homogénéisateur d'Elvejm de potier
Elle est considérée comme une technique douce et est généralement employée pour
l'homogénéisation des tissus mous tels que les tissus animaux.
L’homogénéisateur d'Elvejm de potier est un équipement simple ayant un pilon sous
forme de tige de verre avec des dents sur son bout. La manipulation du pilon se fait
manuellement ou par dispositif mécanique (KUMAR et GARG, 2006).
Les billes de verre
L’appareil utilisé pour cette technique ressemble à un blinder, à ceci près qu’il est
beaucoup plus petit et ne contient pas de lames. Son contenant amovible est rempli de petites
billes en verre sur lesquelles on verse la suspension de cellules. La suspension se répartit entre
les billes. Il est important de remplir complètement le contenant et de ne pas y laisser d’air
pour éviter de faire de la mousse et d’oxyder les protéines. Le tout est alors scellé et on lance
la machine, qui fait furieusement tourbillonner les billes de verre dont l’action abrasive fait de
dégrader les cellules (LEBLANC, 2013).
Séparer les billes du lysat est très facile parce que les billes coulent au fond dès que
l'agitation cesse. On doit prendre soin de garder le tout au frais; le contenant est souvent nanti
d’une chambre où on installe de la glace. Le mouvement des billes génère en effet beaucoup
de chaleur (Figure 2) (LEBLANC, 2013).
Chapitre2. Extraction des enzymes
8
Figure 2. Schéma représentant l’appareil utilisé dans l’extraction par billes de verre
(LEBLANC, 2013).
Sonication
L’application des ultrasons dans un liquide crée le phénomène connu sous le nom de
cavitation. Des aires de compression et raréfaction apparaissent, et les cavités s’effondrent
rapidement. Les bulles produites dans les cavités sont compressées à plusieurs centaines
d’atmosphère. Ces chocs constituent les éléments de destruction des tissus cellulaires : tout
d’abord, une attaque de la structure cellulaire, puis une lyse (LAURENT, 1982).
L’efficacité de cette technique est liée à des paramètres tels que le pH, la température
et la force ionique du milieu de suspension, ainsi que du temps d’exposition aux ultrasons.
(LAURENT, 1982).
3-3 Extraction chimique
Cette technique, l’une des plus utilisées en industrie, consiste à mélanger le produit en
solution aqueuse avec un petit volume de solvant organique dans lequel il est très soluble. On
agite ensuite vigoureusement le mélange pour permettre au produit de se déplacer de la phase
aqueuse vers la phase organique, puis on récupère celle-ci. Le choix du solvant est
déterminant dans l’efficacité de l’extraction. Il repose sur plusieurs critères (TESSIER,
2007) :
la solubilité du produit dans la phase organique par rapport à la phase aqueuse
(coefficient de partage) ;
la stabilité du produit dans la phase organique ;
la sélectivité du solvant (faible solubilité des impuretés).
Chapitre2. Extraction des enzymes
9
Après l’extraction, les phases sont séparées, dans le cas des protéines qui ne sont pas
solubles ou sont déstabilisées dans des solvants organiques, on peut les extraire en créant
deux ou plusieurs phases aqueuses séparables, à l’aide de polymères hydrophiles comme le
ployéthylèneglycol (PEG) et le dextrane (TESSIER, 2007).
3-4 Enzymes lytiques
Avec les levures, les plantes, les bactéries, il faut tenir compte de la paroi cellulaire qui
protège la membrane plasmique. Pour ceci les enzymes lytiques comme les cellulases,
pectinases, xylanases, protéases, etc., peuvent être employées pour rompre les parois de ces
cellules (KUMAR et GARG, 2006).
3-5 Extraction liquide-liquide
C’est une opération qui consiste à extraire un ou plusieurs constituants d’une solution A
(solvant initial) au contact d’un solvant liquide B (solvant d’extraction) pour lequel le ou les
constituants à isoler ont une grande affinité par rapport au liquide initial. Les deux solvants A
et B sont non miscibles. L’extraction liquide-liquide est aussi nommée extraction par solvant.
(BRISSET, 2005).
3-6 Extraction liquide-solide
Ce procédé d’extraction est de plus en plus utilisé. Une extraction liquide-solide se
déroule en deux étapes. Une première étape consiste en un passage d’un soluté (ou de solutés)
d’un milieu liquide à un milieu solide, ce dernier ayant pour finalité de retenir ce (ou ces)
soluté (s). La seconde étape consiste en une élution du soluté d’intérêt, par un solvant
approprié, permettant de rompre les interactions soluté-matrice de la phase solide. La
« fixation » du soluté doit donc être réversible. Les relations entre la phase solide et les
solutés sont des interactions de type Van der Waals, électrostatiques, ou de type liaisons
hydrogène (BRISSET, 2005).
Chapitre 3. Purification des enzymes
10
1. Définition
La purification est un ensemble d’opérations visant à enlever toutes les impuretés
d’un extrait brut contenant l’enzyme d’intérêt. En principe, n'importe quelle méthode destinée
au fractionnement de protéines peut être employée pour la purification d'enzymes
(ILLANES, 2008).
La purification d’une protéine donnée passe par l’étude de différents critères la
caractérisant, et permettant de la séparer des autres molécules (taille, forme, charge…)
(CEZARD, 2009).
2. Objectifs de la purification des enzymes
Alors, la purification des enzymes a comme objectifs essentiels d’avoir (HAINQUE et
al., 2008 ; CEZARD, 2009):
Un maximum du rendement de l’enzyme ;
Un maximum de pureté possible ;
Un maximum de son activité catalytique.
3. Méthodes de purification des enzymes
Les méthodes sont celle utilisées dans la purification des protéines. On peut désigner les
différentes méthodes en fonction de leur propriété générale de purification (CEZARD, 2009):
Méthodes basées sur les différences de solubilité.
Méthodes basées sur la taille des molécules.
Méthodes basées sur les propriétés ioniques.
3.1. Méthode basée sur les différences de solubilité
3.1.1 Précipitation
Les techniques de précipitation consistent à rendre une protéine insoluble dans un solvant
donné. Cette solubilité dépend de l’hydratation de ces protéines, de leur structures et leur PH.
(CEZARD, 2009).
Précipitation différentielle au sulfate d’ammonium [(NH4)2SO4]
La précipitation différentielle est une technique plus douce qui préserve en générale la
structure, et donc la fonction des protéines (peu dénaturante, elle n’altère pas non plus
l’activité des éventuelles enzymes (CEZARD, 2009).
Chapitre 3. Purification des enzymes
11
Le sulfate d’ammonium (SA) est utilisé comme un sel favorisant la précipitation : c’est un
sel très soluble dans l’eau, permettant d’atteindre des forces ioniques très élevées (CEZARD,
2009).
L’addition du sulfate d’ammonium à une solution protéique provoque une déshydratation
et précipitation des protéines, induisant ainsi le phénomène de relargage (l’avantage du
relargage est que les protéines conservent leur conformation native et peuvent être dissoutes
sans dénaturation) (ABDELLAOUI, 2007).
Les ions sulfates et ammonium sont petits et neutralisent efficacement les charges des
protéines. Cette méthode devra être suivie d’un lavage pour éliminer le sel résiduel (en
général par dialyse, gel de filtration) (CEZARD, 2009) (Figure 3).
Figure 3. Précipitation au sulfate d’ammonium (WENK et FERNANDIS, 2007).
3.2. Méthodes basées sur la taille des molécules
3.2.1 Dialyse
La dialyse permet de séparer des substances en utilisant leur capacité respective à
franchir les pores d’une membrane semi-perméable appelée membrane de dialyse. Les
membranes de dialyse utilisées se présentent sous forme de cylindres allongés qu’il faut
fermer aux deux extrémités et qui contiennent le liquide à dialyser. Ce cylindre prend alors le
nom de « boudin » de dialyse. Il est placé dans un récipient contenant le liquide contre lequel
s’effectue la dialyse ou liquide de contre-dialyse (Figure 4) (HAINQUE et al., 2008).
Bécher
Lysat
Glace
Récipient
Barreau magnétique
Agitateur
Chapitre 3. Purification des enzymes
12
Figure 4. schéma générale d’une dialyse (HAINQUE et al., 2008).
3.2.2. Centrifugation
La centrifugation est une méthode permettant de séparer les constituants d’un mélange
sur la base de leur différence de densité dans un solvant (HAINQUE et al., 2008).
Dans cette méthode, les molécules de protéine sont soumises aux forces (centrifuges)
de la gravité (les molécules de protéine sont des macromolécules) (NITIN et al., 2007).
En effet, si la particule a une densité plus élevée que le fluide en lequel elle est
immergée, elle tend à émigrer en bas, suivant la direction de force de pesanteur
(MIKKELSEN et CORTON, 2004).
Ce déplacement des particules dans le sens de la force centrifuge est dénommé
sédimentations ; lorsque les particules en suspension dans leurs solvant sont ainsi placées
dans le rotor d’une centrifugeuse, la mise en œuvre de la centrifugation génère une
accélération qui pousse les particules vers l’extérieur du rotor, donc vers le fond du tube de
centrifugation. La vitesse à laquelle se déplacent les particules est proportionnelle à
(HAINQUE et al., 2008):
la force gravitationnelle à laquelle les particules sont soumises (dans le cas d’une
simple sédimentation, cette force est due à la seule pesanteur) ;
la masse des particules ;
la différence entre la densité des particules et celle du solvant.
3.2.3 Filtration membranaire
La filtration est l’opération qui consiste à séparer les particules solides qui se trouvent en
suspension dans un liquide par une membrane, tout en limitant son colmatage pour obtenir un
Dialysant
(Les molécules de grandes
tailles, protéines par exemple,
restent dans le boudin de dialyse)
Contre – dialyse
(Les petites molécules contenues
dans le boudin sortent du sac de
dialyse vers le liquide de contre
–dialyse)
Chapitre 3. Purification des enzymes
13
fonctionnement stable (HAINQUE et al., 2008). On distingue deux types de procédés, la
filtration tangentielle et la filtration frontale (JAFFRIN, 2014).
Filtration tangentielle
Le fluide circule parallèlement à la membrane à partir d’un réservoir sous l’action d’une
pompe. Seule une partie, le perméat, traverse les pores de la membrane par l’effet d’une
différence de pression (pression transmembranaire, Ptm) tandis que le reste (retentât) est
évacué ou recyclé sur le réservoir. Les pores de la membrane vont arrêter les macromolécules
et les particules de taille supérieure, tandis que les microsolutés (molécules et particules plus
petites que les pores) passeront dans le perméat (JAFFRIN, 2014).
Filtration frontale
Dans ce cas, le fluide est forcé de traverser la membrane placée perpendiculairement à
l’écoulement et la concentration du retentât augmente rapidement. Ce système est surtout
employé avec des fluides dilués et le colmatage de la membrane est plus rapide qu’en
filtration tangentielle (JAFFRIN, 2014).
3.3. Méthodes basées sur les propriétés ioniques
3.3.1 Chromatographie
Définition
La chromatographie est la plus importante de toutes les méthodes de purification. Bien
que ce soit la technique qui trouve l'applicabilité la plus large, la chromatographie est une
méthode relativement simple de séparation du composé désiré de ses impuretés, ou d'isoler
différents composants d'un mélange (BUDHIRAJA, 2004). Elle sert en analyse pour
identifier et qualifier des composés au sein d’échantillons divers. (FRANCIS et ANNIK
ROUESSAC, 2004). Les méthodes chromatographique sont des méthodes mettant en jeu
différents processus physicochimiques (GWENOLA et JEAN-LOUIS BURGOT, 2011).
Principe
La chromatographie est une méthode physique de séparation basée sur les différentes
affinités d’un (des) composé (s) à l’égard de deux phases (BOURGUET et AUGE, 2008).
L’une, dite stationnaire, est emprisonné dans une colonne ou fixé sur un support et l’autre,
dite mobile, se déplace au contact de la première. (FRANCIS et ANNIK ROUESSAC,
2004).
L’échantillon est entrainé par la phase mobile à travers la phase stationnaire qui a
tendance à retenir plus ou moins les composés de l’échantillon à l’aide d’interactions comme
les forces de van der waals ou les liaisons hydrogène. Une fois la phase stationnaire traversée,
les composés sont élués. Les différents composants de l’échantillon ont généralement une
Chapitre 3. Purification des enzymes
14
affinité différente pour l’une et l’autre des deux phases. Il en résulte une différence de vitesse
de progressions des produits et donc l’élution. Ceci permet de les séparer les uns des autres
voire de les identifier. Cette vitesse de séparation est fortement dépendante de la nature des
phases mobile et stationnaire (BOURGUET et AUGE, 2008).
Types de chromatographie
Chromatographie par adsorption
La phase solide est constituée d’une résine adsorbante qui fixe, faiblement et de façon non
spécifique, certains composés en solution par l’entremise de liaisons de van der waals
lorsqu’on charge la colonne, la phase mobile (l’éluant est généralement un solvant) modifie
ensuite les propriétés de la résine, ce qui force la désorption des composés qui y étaient
adsorbés et permet leur séparation au cours de l’élution (TESSIER, 2007).
Chromatographie par échange d’ions
Dans une chromatographie d’échange d’ions, les protéines sont séparées sur la base de
leur charge électrique globale. Dans une chromatographie échangeuse d’anions, une colonne
contenant des billes chargées positivement est utilisée pour fixer des protéines ayant une
charge électrique globale négative alors que dans une chromatographie d’échange de cations,
des billes chargées négativement sont utilisées pour lier des protéines à charge électrique
globale positive. Les protéines liées sont ensuite éluées en ajoutant une solution de chlorure
de sodium ou en modifiant le pH du tampon (HAMES al., et 2000) (Figure 5).
Figure 5. Chromatographie par échange d’ion (WENK et FERNANDIS, 2007).
Molécule chargé positivement
Molécule positivement chargée
Molécule négativement chargée
Molécule moins chargée
Solvant
Chapitre 3. Purification des enzymes
15
Chromatographie de partage
Fonctionne par partage de solutés entre deux phases non miscibles ; l’une mobile et l’autre
stationnaire. Plus la répartition des composés d’un mélange dans la phase stationnaire est
grande plus leur rétention est grande et inversement. L’affinité de chaque constituant pour la
phase stationnaire dépend de sa solubilité dans cette phase et de sa polarité (KABOUCHE,
2007).
Chromatographie d’exclusion
La phase stationnaire est un gel ou un réseau macromoléculaire exerçant un véritable effet
de tamis vis-à-vis de grosses molécules, celles-ci migrant plus vite que les molécules de plus
faible poids moléculaire qui elles peuvent diffuser librement dans la phase stationnaire alors
que les premières ne le peuvent pas (GWENOLA et JEAN-LOUIS BURGOT, 2011).
Chromatographie d’affinité
On utilise ici une interaction plus spécifique pour obtenir une séparation, en mettant à
profit un système biologique du type antigène-anticorps, enzyme-inhibiteur ou autre. Un
ligand ayant la propriété de fixer spécifiquement une molécule ou un groupe de molécules est
lié de façon covalente à la phase solide. Ainsi, au moment du chargement de la colonne, les
composés qui ont une affinité pour le ligand sont fixés alors que les impuretés sont éliminées.
Par la suite, les composés sont élués avec un solvant dont les caractéristiques chimiques
favorisent leur dissociation d’avec le ligand (TESSIER, 2007) (Figure 6).
Figure 6. Chromatographie d’affinité (WENK et FERNANDIS, 2007).
Protéine liée
Molécule avec la protéine
d’affinité attachée
Protéine non liée
Solvant
Chapitre 3. Purification des enzymes
16
3.3.2 L’électrophorèse
L’électrophorèse est une technique extrêmement puissante pour séparer les protéines.
Elle a de nombreuses applications. Elle permet, entre autre, de vérifier la pureté des solutions
obtenues par les techniques précédentes (CEZARD, 2009).
Elle est basée sur le principe de la mise en mouvement différentiel. Des particules
chargées sont donc placées dans un champ électrique crée par une tension continue et se
déplacent vers le pôle de signe opposé à leur charge à une vitesse proportionnelle à cette
charge. Si on dépose une espèce anionique (chargée négativement) elle migrera vers l’anode
(+) et une espèce cationique (chargée positivement) migrera du côté de la cathode (─)
(BOURGUET et AUGE, 2008).
Conclusion
17
Notre travail avait pour but de mettre en évidence les différentes méthodes
d’extraction et de purification des enzymes, notamment celles utilisées en industrie agro-
alimentaire.
Ce sont ses caractéristiques intrinsèques de l’enzyme cible, qui permettront de la séparer de
ses congénères cellulaires. Une protéine a une masse, une forme, des structures primaire,
secondaire, tertiaire et peut-être quaternaire; elle a une certaine charge à un pH donné, elle
présente une certaine densité; elle possède un certain degré d’hydrophilicité ou
d'hydrophobicité. Elle peut avoir des isoformes. Elle se retrouve peut-être dans une certaine
région de la cellule ou dans une organelle donnée. Tous ces critères peuvent être utilisés dans
le choix de la stratégie de purification.
Une bonne stratégie d’obtention d’une enzyme dans les meilleures conditions possibles
comportera donc le bon choix du matériel biologique de départ, le choix des techniques
d’extraction les plus adaptées à ce dernier et les techniques de séparation et de purification
adéquates aux propriétés physico-chimiques de l’enzyme.
Référence bibliographiques
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