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Entranement de volontaires fminines de la France
libre,photographie, 1941.
FEMMESET RSISTANCE
1
Alors que lon clbre le 70e anniversaire du premier vote des
femmes (29 avril 1945) et que les rsistantesGermaine Tillion et
Genevive de Gaulle-Anthonioz reposent pour toujours au Panthon, il
est dsormaiscertain que lhistoire ne saura plus scrire sans les
femmes.Agents de liaison, cantinires, chauffeurs,
infirmires,secrtaires, standardistes ou combattantes, les Franaises
ont largement particip la Rsistance. Une fois larmefranaise dfaite
et lArmistice sign alors que la France de Vichy entre en
collaboration avec lAllemagne, des voixslvent pour dire non et
rsister ds lt 1940. Parmi ces voix, celles des femmes. Durant les
quatre annes doccupation,elles rsistent, chacune leur manire :
hbergement de clandestins, organisation de rseaux, impressions de
tracts etde journaux clandestins, prparation dengins explosifs,
vasions, collecte et transmission dinformations. Certainessengagent
dans les Forces franaises libres 1 800 femmes tant et si bien que,
le 7 novembre 1940, le gnral deGaulle institue le corps des
volontaires franaises, la premire unit fminine de larme franaise.
Cest une rvolutioncar ces femmes qui signent comme des hommes un
engagement militaire, nont pas encore le droit de vote.Pourtant, la
Libration, cet engagement nest pas valoris. Les chiffres en
tmoignent, elles sont les grandes oubliesdu conflit : elles
auraient reprsent 15 20 % des membres de la Rsistance, mais on
compte seulement six femmesparmi les 1 038 Compagnons de la
Libration et peine 10 % des mdaills de la Rsistance. Cependant,
depuis unetrentaine dannes, ces combattantes sortent de lombre.
travers les portraits de quarante-six hrones, cetteexposition est
loccasion de rendre hommage lensemble de ces femmes.
Crant leurs rseaux et leurs mouvements, utilisant leur position
et la sympathie quelles inspirent au public,des femmes clbres se
sont engages dans la Rsistance,comme la chanteuse et actrice
Germaine Sablon (1),laviatrice Maryse Basti (2) et la championne de
tennisSimonne Mathieu (3). Les trangres sengagent auxcts des
Franaises. On peut citer Virginia Hall (4), unagent amricain
travaillant pour les services secretsbritanniques puis amricains,
Julia Pirotte (6), unephotographe de presse polonaise qui a
beaucoupdocument la vie de la Rsistance Marseille et NoorInayat
Khan (5), une princesse hindoue ne Moscouqui sengage ds 1940 en
Angleterre au sein desvolontaires fminines de lAir puis plus tard
au SpecialOperations Executive. Toutes ces rsistantes ont vcu
sousla menace permanente des arrestations, de la dportationou de la
condamnation mort, limage de FranceHamelin (8), emprisonne la
prison de la PetiteRoquette puis aux Tourelles, de Charlotte Delbo
(9)envoye Ravensbrck ou de France Bloch-Srazin (7)excute Hambourg
le 12 fvrier 1943.
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Berthy Albrecht, dcapite la hache le 9 juin 1943, brochure de
lUnion des Femmes franaises, 1945.
2
Ne le 15 fvrier 1893 Marseille, Berthy Albrecht a fait de sa vie
un engagement. Infirmire de formation, ellesert dans les hpitaux
militaires pendant la Premire Guerre mondiale, dcouvre les combats
des fministes anglaisesdans les annes 1920 et poursuit son action
en accueillant des rfugis allemands fuyant le nazisme ds 1933.
Procheavant la guerre dHenri Frenay, qui est lorigine du Mouvement
de libration nationale (MLN), elle sengage au seinde ce groupe,
participe la cration de bulletins et fonde, avec Henri Frenay, le
mouvement Combat. Elle aide desprisonniers passer la ligne de
dmarcation, recrute des adhrents et organise laide aux militants
emprisonns et leur famille. Arrte par la Gestapo Mcon le 27 mai
1943, elle est torture avant dtre transfre la prisonde Fresnes le
31 mai. Enferme, Berthy Albrecht se donne la mort dans la nuit. Le
26 aot 1943, elle est faiteCompagnon de la Libration. Le 11
novembre 1945, son corps est inhum dans la crypte du mmorial de la
Francecombattante au Mont-Valrien, en hommage aux combattantes de
la premire heure.
1893
-194
3
BERTHY ALBRECHTDe la Rsistance au Mont-Valrien
Berthy Albrecht en Bourgogne, quelques jours avant son
arrestation, photographie, 1943.
Berthy Albrecht. Rene Lvy, enveloppe premier jour, 1983.
Dans lhonneur et par la victoire. Les femmescompagnon de la
Libration , ouvrage, 2009.
Lever de drapeau au Mont Valrien au-dessus des quinze cercueils
symboles des combattantsde la Seconde Guerre mondiale,
photographie, 1945.
FEMMESET RSISTANCE
Elle a tout donn la Rsistance, la France, son confort, sa
libert,
sa famille et maintenant sa vie. Henri Frenay, 1973
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Lucie Aubrac, photographie, 1939.
3
Ne le 29 juin 1912 Paris, Lucie Aubrac rvle trs tt un temprament
militant. Ayant pris rapidement consciencede la monte des fascismes
en Europe, cette professeure agrge refuse demble la dfaite de juin
1940 et participeavec son poux, Raymond Aubrac, aux premiers pas du
mouvement Libration-Sud. Trs active, elle est de toutes lesluttes.
Elle organise, au cur de Lyon, une opration retentissante qui libre
son mari et treize autres rsistants des griffes de la Gestapo en
octobre 1943, aprs larrestation Caluire, le 21 juin, de Raymond
Aubrac, Jean Moulin et dautres rsistants. Dsormais activement
recherche par les services allemands, elle doit gagner Londres avec
mariet enfant le 8 fvrier 1944. Surnomme Madame Conscience , elle
reprend son mtier denseignante la Libration.Sa retraite venue, elle
parcourt la France pour tmoigner auprs des jeunes gnrations de ce
que fut la Rsistance, la lutte contre les totalitarismes et
rappeler la ncessit de prserver les conqutes sociales de la
Libration. Elle sengage galement auprs dAmnesty International et
dans le rseau Femmes pour la parit. Forte personnalit,Lucie Aubrac
a indiscutablement eu un destin hors du commun.
1912
-200
7
LUCIE AUBRACLa Rsistance comme cole de la citoyennet
Lucie et Raymond Aubrac, photographie, Alain Nogues, c. 1940.
Lucie to the rescue, bande dessine amricainedcrivant lvasion de
Raymond Aubrac mene par Lucie Aubrac, sa femme, 1944.
Le mot rsister doit toujours se conjuguer au prsent.
Lucie Aubrac, 1997
FEMMESET RSISTANCE
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Lucie Aubrac, photographie, Ulf Andersen, 1984.
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Josphine Baker, photographie, Studio Harcourt, 1945.
4
Josphine Baker est ne le 3 juin 1906 Saint-Louis aux tats-Unis.
Danseuse de charleston, elle rencontre le succs Paris et dans toute
lEurope au milieu des annes 1920 dans La Revue ngre du thtre des
Champs-lyses. Devenuelgrie des dadastes et des cubistes, elle
profite de son statut de star et utilise son image pour lutter
contre le racismedurant lentre-deux-guerres. Reconnaissante de
laccueil quelle reoit en France et devenue franaise en 1937, elle
metsa clbrit au service du pays au dbut de la Seconde Guerre
mondiale en donnant sa fameuse chanson Jai deuxamours un caractre
patriotique, puis devient aprs la dfaite un agent de renseignement
au service de la France libre.Elle multiplie les actions,
sengageant de plus en plus auprs de larme franaise pour soutenir le
moral des soldats,avec le thtre aux armes, et des blesss au sein de
la Croix-Rouge. Aprs le dbarquement anglo-amricain au Marocet en
Algrie le 8 novembre 1942, elle sengage comme sous-lieutenant de
larme de lair. Dcore de la Lgiondhonneur la Libration, puis de la
mdaille de la Rsistance avec rosette, Josphine Baker passera le
reste de sa vie lutter contre les intolrances. Elle recevra les
honneurs militaires lors de son inhumation le 12 avril 1975.
1906
-197
5
JOSPHINE BAKERLa Rsistance par amour de la France
Josphine Baker sur la scne du thtre Le Paramount, photographie,
1944. Josphine Baker en compagnie dauxiliaires fminines de larme
[Londres], photographie, 1944.
Jai deux amours. Mon pays et ParisPar eux toujours. Mon cur est
ravi
Jai deux amours, 1930
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Josephine [dernier spectacle de Josphine Baker Bobino], affiche,
1975.
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Olga Bancic, carte photographique, non date.
5
Olga Bancic voit le jour le 10 mai 1912 en Roumanie, dans une
famille juive de Bessarabie. Militante des Jeunessescommunistes et
syndicalistes, elle est, ds 1933, de toutes les luttes
antifascistes. Plusieurs fois arrte, elle doit sexileren France en
1938, o elle est proche des milieux rpublicains espagnols. Aprs
linvasion en 1940, elle participe desactions isoles de sabotage
puis sengage en 1942 dans le groupe Francs-Tireurs et partisans de
la Main-duvre immigre(FTP-MOI) de Missak Manouchian. Charge de
lacheminement des armes du groupe, elle est arrte Paris par
lesBrigades Spciales le 6 novembre 1943 avec vingt-deux autres
membres. Le groupe Manouchian est aussitt jug par un tribunal
militaire allemand, en mme temps quil est dnonc par une propagande
intense. Le 22 fvrier 1944, tous les hommes sont excuts au fort du
Mont-Valrien tandis quOlga Bancic est transfre en Allemagne o elle
est dcapite le 10 mai 1944, la prison de Stuttgart, lge de 32 ans.
Seule figure fminine du groupe Manouchian,elle incarne la lutte
pour la libert porte par ces trangers et trangres venus en
France.
1912
-194
4
OLGA BANCICLa Rsistance au sein du groupe Manouchian
Larme du crime, brochure de propagande nazie dnonant les faits
de rsistance du groupe Manouchian, 1944.
Olga Bancic et sa fille, photographie, c. 1939. Les femmes de la
section des Francs-Tireurs et Partisans de la Main-duvre
immigredfilent Marseille, photographie, Julia Pirotte, 1944.
Vingt et trois trangers et nos frres pourtantVingt et trois
amoureux de vivre en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en sabattant. Louis
Aragon, 1955
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6DE LA RSISTANCE LENGAGEMENT POLITIQUE
Au lendemain de la guerre, plusieurs rsistantes sengagent en
politique. Si le 24 mars 1944, lAssemble consultativesigeant Alger
adopte le droit de vote des femmes, lordonnance du 21 avril suivant
prvoit leur ligibilit, qui devient une ralit en avril 1945.
Madeleine Braun (1907-1980) Ds 1940, elle rejoint le mouvement de
rsistance Front national de luttepour la libration et lindpendance
de la France. lue dpute communiste de la Seine le 21 octobre 1945,
elle devient la premire femme vice-prsidente de lAssemble nationale
constituante le 14 juin 1946, fonctionquelle occupe ensuite
lAssemble nationale quatre reprises. Gilberte Brossolette
(1905-2004) Cettejournaliste exerce une action majeure avec son
poux, Pierre Brossolette, dans la Rsistance parisienne dslautomne
1940. Nomme au Conseil de la Rpublique (nom du Snat) en 1946, elle
est lue snatrice de la Seineen 1948. Vice-prsidente du Snat de 1946
1954, elle est la premire femme avoir prsid une runion de laHaute
Assemble. Eugnie bou-Tell (1891-1972) Ds lArmistice, elle sengage
dans les Forces franaiseslibres et sert comme infirmire lhpital
militaire de Brazzaville. Aprs la Libration, elle embrasse une
carrirepolitique en tant successivement dpute de Guadeloupe,
conseillre de la Rpublique et snatrice de Guadeloupe.Germaine
Poinso-Chapuis (1901-1981) Avocate proche de Gaston Defferre, elle
rsiste au sein dumouvement de Libration nationale, puis exerce les
fonctions de dpute et de ministre de la Sant publique et de la
Population de 1947 1948. Premire femme ministre de plein exercice
dans lhistoire de la Rpublique,elle reste la seule jusqu la
nomination de Simone Veil en 1974.
1
2
3
4
Mouvement de Libration nationale. Action fminine [Limoges],
affiche, c. 1944.
Premire carte dlectrice de Juliette Mquet, 1945.
6FEMMESET RSISTANCE
Les premires dputes franaises,France Illustration, 1945 [1er
dcembre].
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Danielle Casanova, photographie, c. 1939.
FEMMESET RSISTANCE 7
Ne Vincentella Perini le 9 janvier 1909, Danielle Casanova est
originaire dAjaccio en Corse. tudiante en dentaire Paris, elle
sengage moins de 20 ans dans lUnion fdrale des tudiants, adhre aux
Jeunesses communistes(1928), rencontre puis pouse Laurent Casanova
(1933). Trs implique dans les instances communistes
parisiennes,elle fonde en 1936 un mouvement antifasciste, lUnion
des jeunes filles de France. Oblige de passer dans la
clandestiniten septembre 1939 lorsque le parti communiste est
interdit, elle travaille dabord renouer les liens entre
lesmilitants et les dirigeants du PCF puis participe, partir de
1941, la mise en place dune organisation arme et decomits fminins
pour manifester contre les privations. Arrte par la police le 15
fvrier 1942, Danielle Casanovaest croue la prison de la Sant durant
plusieurs mois, au cours desquels elle nabandonne pas la lutte.
Dporte Auschwitz-Birkenau un an plus tard, le 24 janvier 1943, avec
plus de deux cents autres femmes, elle assure quelquetemps les
soins mdicaux pour son block tout en tablissant le contact avec une
organisation clandestine, mais elleest finalement vaincue par le
typhus le 9 mai 1943.
1909
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3
DANIELLE CASANOVALa Rsistance et la lutte contre le fascisme
Louis Aragon, Marie-Claude Vaillant-Couturier et Jeannette
Vermeesch lors dun hommage Danielle Casanova [Paris], photographie,
1946.
Danielle Casanova (au centre) peu de temps avant la guerre, avec
Claudine Chomat( droite) de lUnion des jeunes filles de France,
photographie, 1939.
La mort de Danielle Casanova, tude pour le tableau ponyme ralis
en hommage la rsistante, Boris Taslitzky, 1950.
Ils ont voulu lanantir, ils lont rendue immortelle.
Crmonie commmorative la mmoire de Danielle Casanova, 1945
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Marie-Madeleine Fourcade, photographie, 1959.
FEMMESET RSISTANCE 8
Ne le 8 novembre 1909, Marie-Madeleine Fourcade reste la seule
femme franaise avoir dirig un rseau. Elletravaille avant la guerre
comme journaliste et, en 1936, elle est secrtaire de rdaction du
groupe de publicationsdextrme-droite de Georges Loustaunau-Lacau,
quelle accompagne dans la fondation du rseau Alliance sous lgidede
lIntelligence Service en 1941. Aprs larrestation de ce dernier en
mai 1941, elle prend la tte du rseau de renseignementet organise,
le 4 novembre 1942, lembarquement clandestin du gnral Giraud avant
le dbarquement alli Alger.Arrte le 10 novembre 1942, elle svade et
rejoint Londres do elle continue diriger Alliance. Au lendemain de
laguerre, Marie-Madeleine Fourcade rend hommage son rseau en crant
lassociation Amicale du rseau Alliance.Elle se charge du mmorial de
lAlliance, ddi aux 483 morts du mouvement. Nomme vice-prsidente de
lAssociationnationale des mdaills de la Rsistance et de la Fdration
des rseaux de la France combattante en 1960, elle est galement
vice-prsidente de lUnion internationale de la Rsistance et de la
Dportation. Elle livre son derniercombat en 1987 en tmoignant au
procs de Klaus Barbie Lyon.
1909
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9
MARIE-MADELEINE FOURCADELa Rsistance au sein du rseau
Alliance
Marie-Madeleine Fourcade, photographie, Jean Mounicq, 1968.
Stle en lhonneur des membres du rseau Alliance tus par les Nazis
lors de la libration de Strasbourg,
carte postale, c. 1955.
Carte de service des Forces franaises combattantes signe
Marie-Madeleine, 1948.
Larche de No [nom donn par les Nazisau rseau de rsistants
Alliance], livre de Marie-Madeleine Fourcade, 1999. Je voudrais que
lon ne les oublie pas
et quon comprt surtout quelle tait la divine flamme qui les
animait.
Marie-Madeleine Fourcade, 1968
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Genevive de Gaulle-Anthonioz, photographie, Gaston Paris, c.
1945.
FEMMESET RSISTANCE 9
Genevive de Gaulle-Anthonioz nat le 25 octobre 1920 dans le
Gard. Le discours du marchal Ptain du 17 juin1940 la dtermine
entrer en rsistance avant mme de prendre connaissance de lappel de
son oncle. Elle entre Paris, dans un groupe de rsistance auprs de
sa tante Madeleine de Gaulle. Puis, en 1943, elle intgre sous le
pseudonymeGallia le mouvement Dfense de la France et joue un rle
essentiel pour l'adhsion du groupe de Gaulle. Arrte le20 juillet
1943, elle est dporte le 2 fvrier 1944 Ravensbrck, o son nom de
famille lui fait plusieurs fois frler lamort. Libre en avril 1945,
elle milite au sein de lAssociation des dportes et internes de la
Rsistance o elle nade cesse de dnoncer la barbarie nazie, comme en
tmoigne sa prsence au procs Barbie en 1987. Sa vie fut unengagement
total. En 1958, aprs avoir rencontr le Pre Joseph Wresinski,
aumnier du bidonville de Noisy-le-Grand,elle sinvestit dans le
mouvement Aide Toute Dtresse (ATD), dont elle devient prsidente en
1964. En 1998, Genevivede Gaulle-Anthonioz est la premire femme
franaise leve la dignit de grand-croix de la Lgion dhonneur. En mai
2015, elle entre au Panthon et devient le symbole du combat des
femmes pour la fraternit et la Rsistance.
1920
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2
GENEVIVE DE GAULLE-ANTHONIOZLa Rsistance dans la fraternit
Genevive de Gaulle-Anthonioz la tribune de lAssemble nationale,
photographie, Pierre Verdy, 1997.
Genevive de Gaulle-Anthonioz et le Pre Joseph Wresinsky,
respectivement prsidente et fondateur dATD,photographie, Pierre
Guillaud, 1980.
Vue de la rue de Rivoli sous l'Occupation allemande,
photographie, Andr Zucca, c. 1942. Je ne suis pas une hrone, mais
je revendiquele terme de rsistante. Au fond, entre
la Rsistance et ATD, il y a un cheminementcommun : le refus de
linacceptable.
Genevive de Gaulle-Anthonioz, 1998
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Anna Marly, photographie, non date.
FEMMESET RSISTANCE 10
Anna Marly voit le jour en Russie le 30 octobre 1917 pendant la
rvolution. Exile avec sa famille en France ds ledbut des annes
1920, elle commence une carrire de danseuse dans les ballets russes
puis devient chanteuse dansles cabarets parisiens. Lexode de mai
1940 la pousse prendre de nouveau le chemin de lexil. Elle gagne
Londres etsengage comme cantinire dans les Forces franaises libres.
Elle compose alors la guitare la musique du Chant despartisans dont
Joseph Kessel et son neveu Maurice Druon crivent les paroles. Il
devient aussitt lhymne de la Rsistancefranaise, celui dun peuple
qui a refus la dfaite et se lve pour combattre. Devenu lindicatif
de lmission de la BBCHonneur et Patrie puis signe de reconnaissance
dans les maquis, le Chant des partisans connat un succs mondial.
Aprsla guerre, Anna Marly sinstalle aux tats-Unis. Le 18 juin 2000,
loccasion du 60e anniversaire de lappel du 18 juin,elle revient en
France pour une interprtation du Chant des partisans l'glise de la
Madeleine. Sa musique reste pourlternit le symbole de ces annes de
lutte.
1917
-200
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ANNA MARLYLa Rsistance et le Chant des Partisans
Anna Marly, photographie de studio, c.1953.
Le Chant des partisans, partition, 1941. Laissez-passer dAnna
Marly au quartier gnral des Forces franaises libres, 1942.
Oh ! Partisans, ouvriers et paysans, cest lalarme ! Ce soir
lennemi connatra
le prix du sang et des larmes.Le Chant des partisans, 1943
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Jacotte Fournier et Crapette Demay, lquipage de lambulance Tante
Mirabelle, photographie, 1944.
FEMMESET RSISTANCE 11
Refusant lOccupation et la Collaboration, de nombreuses
Franaises sengagrent en tant que conductrices-ambulanciresau sein
de la 2e division blinde (DB) forme fin 1943 par le gnral Leclerc.
Le groupe Rochambeau, o elles sont lesplus nombreuses, intgre le
13e bataillon mdical de la division (les Rochambelles ) ; le groupe
des Marinettes est rattach au rgiment blind des fusiliers marins de
la 2e DB.Florence Conrad (1886-1966) LAmricaine Florence Conrad a t
volontaire en 1917 puis pendant la campagnede France 1939-1940 en
tant quinfirmire. En 1943, New York, elle recrute de jeunes
volontaires franaises et creune unit dambulancires-infirmires, le
groupe Rochambeau. Arrive au Maroc en septembre 1943 avec son
groupe,les Rochambelles , Florence Conrad persuade Leclerc de les
intgrer et elles dbarquent en Normandie en aot 1944avant de
participer la libration de Paris. Suzanne Torrs (1907-1977) En
1940, Suzanne Torrs sengage dans laSection sanitaire automobile
(SSA). Aprs la dfaite de la France, elle senvole pour lAfrique du
Nord dans laviondAntoine de Saint-Exupry puis rejoint New York o
elle rencontre Florence Conrad. Lieutenant du groupe Rochambeaupuis
commandant en septembre 1944, Suzanne Torrs mne ses Rochambelles de
Paris libr jusquen Allemagne.Jacqueline Carsignol Lpope des
Marinettes commence Assi Ben Okba, au Maroc, o Jacqueline
Carsignol,ancienne infirmire de la Croix-Rouge, cherche des
volontaires pour soccuper des blesss de la division Leclerc.
Ellerecrute huit jeunes filles et trouve les vhicules ncessaires
leur tche. Le 7 mai 1944, lquipe dambulancires SFF(Services fminins
de la flotte) est constitue. Ccile de Jerphanion (1914-2008) Le 6
mai 1944, cette infirmirerejoint Alger les rangs des Marinettes .
Ccile de Jerphanion assure la succession de Jacqueline Carsignol et
prendle commandement du groupe. Sa mission : apporter les premiers
secours aux soldats blesss et les vacuer vers larrire.Les
Marinettes participrent toute la campagne de la libration de la
France, de la Normandie lAllemagne.
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Pour moi, cest un des souvenirs les plus rconfortantsde notre
pope que celui de ces braves et gnreuses
femmes et filles qui ont servi, pour limmense majoritdentre
elles, dune manire si pure et si efficace.
Gnral de Gaulle, 1946
ROCHAMBELLES ET MARINETTES
Pour librer la France. Franaises ! Venez au Corps fminin des
transmissions,affiche, Gaston Ry, 1943.
Louis Jacquinot, ministre de la Marine, sentretenant avec les
Marinettes,photographie, 1944.
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Franoise Seligmann, photographie, c. 2000.
FEMMESET RSISTANCE 12
Ne le 9 juin 1919, Franoise Seligmann a 21 ans au dbut de
lOccupation. Parce quelle a vu sa mre qui travaillaitdans
lenseignement en tre exclue en raison de ses origines juives, elle
entre dans la Rsistance en organisant avec lepasteur Roland de Pury
une filire dvasion vers la Suisse (1941). Rapidement, elle rejoint
le mouvement Combat etprend en charge son service social : accueil
et accompagnement des rsistants vers des lieux dhbergement
srs,recherche dagents disparus dans les prisons Directrice du
service social du Mouvement de libration nationale(MLN) la fin de
la guerre, elle donne son combat une orientation fministe. Elle
fonde en 1946 le journal fministeLa Franaise afin dobtenir lgalit
professionnelle entre les hommes et les femmes, adhre la Ligue des
droits delHomme (1949) et travaille avec Pierre Mends France au
sein de lUnion des forces dmocratiques partir de 1955.Avec son
poux, Franois-Grard Seligmann, elle fonde en 2004 le prix Seligmann
contre le racisme en mmoire descombats mens contre le nazisme.
Franoise Seligmann sest teinte en 2013, lge de 93 ans, aprs avoir
fait dela lutte pour les droits de lHomme le fil conducteur de
toute sa vie.
1919
-201
3
FRANOISE SELIGMANNLa Rsistance contre le nazisme
Combat, Actualits, Une de presse, 1943 [1er juin].
Affiches ftant la Libration, photographie, Leonard McCombe,
1944. Franoise Seligmann lors de la remise de leur prix Yossi
Beilin et Yasser Abed Rabbo,photographie, Mehdi Fedouach, 2004. Je
soutiens que pour construire
lhistoire de demain, il ne faut pasoublier celle dhier.
Franoise Seligmann, 2000
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Germaine Tillion, photographie, Aldo Soares, c. 2000.
FEMMESET RSISTANCE 13
Germaine Tillion, ne le 30 mai 1907 en Haute-Loire, est une
pionnire. Diplme de lInstitut dethnologie, elle effectueune mission
scientifique de six ans dans les Aurs en Algrie. De retour en
France, en juin 1940, elle refuse lArmistice etsengage dans la
Rsistance. Elle rejoint un groupe d'assistance aux prisonniers de
guerre (notamment les prisonnierscoloniaux) et noue des liens avec
plusieurs rseaux de Rsistance, dont celui du Muse de l'Homme. Elle
met en relationles uns avec les autres et collecte les
renseignements. Le rseau paie sa prcocit dun lourd tribut. la suite
de lhcatombequi dcime le groupe, Germaine Tillion prend la tte du
rseau. Alors qu'elle organise lvasion dun rsistant, elleest arrte
en 1942 puis dporte Ravensbrck en 1943, o elle enqute sur le systme
concentrationnaire nazi. En 1946, au sortir de la guerre, elle
sengage dans le combat contre le systme concentrationnaire et en
1954, elle parten Algrie, o la guerre vient de dbuter, pour une
mission officielle denqute sur le sort des populations civiles.
Ellemet en place des centres sociaux pour lutter contre la misre et
dnonce la torture. Elle fait galement siens les combatscontre
lesclavage moderne. Elle disparat en 2008 aprs avoir vou sa vie la
lutte pour lgalit entre les peuples.
1907
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GERMAINE TILLIONLa Rsistance au service de lgalit
Rsistance, Bulletin officiel du Comit national de Salut public,
Une du journal publi clandestinement par le groupe dit du muse de
lHomme , 1940 [15 dcembre].
Germaine Tillion et sa mre Emilie, toutes deux rsistantes et
dportes Ravensbrck [Allemagne], photographie, 1940.
Germaine Tillion lors dune mission ethnographique dans les Aurs
[Algrie], photographie, 1935. Si jai survcu, je le dois dabord et
coup sr auhasard, ensuite la colre, la volont de dvoiler
ces crimes et, enfin, une coalition de lamiti, car javais perdu
le dsir viscral de vivre.
Germaine Tillion, 1944
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Marie-Claude Vaillant-Couturier, photographie, Jean Mounicq,
1962.
FEMMESET RSISTANCE 14
Marie-Claude Vaillant-Couturier nat le 3 novembre 1912 Paris. Ds
1933, journaliste au magazine Vu, elle effectuedes reportages en
Allemagne, ce qui en fait une observatrice privilgie du rgime nazi.
Militant au sein de lUnion desjeunes filles de France, elle sengage
dans la Rsistance ds lArmistice en participant des publications
clandestines.Elle assure la direction du parti communiste et les
comits intellectuels du Front national de lutte pour lindpendancede
la France. Arrte en fvrier 1942, elle est dporte Auschwitz-Birkenau
le 24 janvier1943. Elle est transfre Ravensbrck en aot 1944 avant
dtre libre en avril 1945. Rentre en France le 25 juin 1945, elle
sengage immdiatementpour lutter contre loubli des crimes nazis et
les horreurs de la guerre. Le 28 janvier 1946, Marie-Claude
Vaillant-Couturier tmoigne au procs de Nuremberg. Elle poursuit son
combat en dfendant la notion dimprescriptibilitdes crimes contre
lhumanit devant lAssemble nationale (1964), avant de sengager dans
le procs de Klaus Barbie(1987). Elle participe activement la
naissance de la Fondation pour la mmoire de la dportation en 1990
dont ellesera prsidente jusqu sa mort le 11 dcembre 1996.
1912
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6
MARIE-CLAUDE VAILLANT-COUTURIERLa Rsistance comme idal de
vie
Marie-Claude Vaillant-Couturier et Simone Veil lors dun dbat
tlvis sur lholocauste, photographie, Jean-Pierre Couderc, 1979.
Lagerlazarett 1. Klasse [pavillon mdical du camp de
concentration dAuschwitz],huile sur toile, Tollik Janina, 1949.
Les dports accusent, Une du magazine Regards, 1945.
En racontant les souffrances de ceux qui nepouvaient plus
parler, javais le sentiment que,
par ma bouche, ceux quils avaient torturs,extermins, accusaient
leurs bourreaux.
MarieClaude VaillantCouturier
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Rose Valland, membre de la premire arme franaise en Allemagne,
photographie,c. 1950.
FEMMESET RSISTANCE 15
Ne le 1er novembre 1898 dans lIsre, Rose Valland est la figure
emblmatique de lhistoire de la rcupration des uvres dart spolies
durant la Seconde Guerre mondiale. Sous lOccupation, les Allemands
organisent un pillageen rgle des muses et des collections prives,
principalement celles appartenant des Juifs dports ou ayant fui, et
se servent du muse du Jeu de Paume comme dpt central. Rose Valland,
qui y travaille en tant quattache deconservation dresse un
inventaire mticuleux des uvres pilles. Elle fournit aussi des
renseignements la Rsistancesur les transports duvres dart. la
Libration de Paris, en aot 1944, elle devient membre de la
Commission dercupration artistique. Le film Le Train de John
Frankenheimer (1964) lui rendra un vibrant hommage, rappelant vingt
ans aprs la Libration quelle a particip au sauvetage de prs de 45
000 uvres dart. Elle inspire galementle personnage de Claire Simone
dans le film Monuments Men de George Clooney (2014). Elle aide la
reconstructiondes muses allemands et reoit, en 1972, la croix
dofficier de lordre du Mrite de la Rpublique fdrale dAllemagnepour
services rendus au monde des arts.
1898
-198
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ROSE VALLANDLa Rsistance face au pillage culturel
Cette femme a sauv un trsor, extrait du magazine Elle, 1963.
Rose Valland et Edith Standen entoures dobjets dart spolis par
les Nazis, photographie, c. 1945.
Rose Valland sur le lac de Constance, photographie, c. 1950. Le
train, film de John Frankenheimer daprs lhistoirede Rose Valland,
affiche, 1964. Son uvre est un combat
pour la libert. Plaque commmorative en hommage
Rose Valland, 2006
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Combattante des Forces franaises de lintrieur, photographie,
1944.
FEMMESET RSISTANCE 16
LES DERNIRES TMOINS DE LHISTOIRE
Tmoigner encore et toujours. Soixante-dix ans aprs la fin de la
Seconde Guerre mondiale, les derniers tmoins delhistoire apportent
un clairage sur cette immense pope de la Rsistance. Pour ces
rsistantes, il est donc essentielde raconter leur engagement et de
rappeler leur combat pour la libert.Jeanne Cataye (ne en 1921)
Cette institutrice dorigine guyanaise habite en Martinique lorsque
la guerreclate. En 1943, elle devient une dissidente et, avec une
vingtaine de jeunes filles et quelque 1 500 hommes, ellerejoint la
France libre Casablanca. Elle participe au dbarquement de Provence
en aot 1944, traverse la Franceet se retrouve engage dans les
terribles combats de la poche de Royan. Marie-Jos Chombart de Lauwe
(neen 1923) Elle entre en Rsistance ds lge de 17 ans en Bretagne.
Elle fait partie de la Bande Sidonie, crepar sa mre, avant dintgrer
le rseau Georges France 31 li lIntelligence Service britannique.
Arrte le 22 mai1942, puis condamne mort, elle est finalement dporte
en juillet 1943 au camp de Ravensbrck, puis Mauthausenen mars 1945,
do elle est libre le 21 avril. Madeleine Riffaud (ne en 1924) Elle
entre en Rsistance 18ans. Alors que les combats de linsurrection
Paris se prparent, elle participe aux actions armes des
francs-tireurset partisans. De sa propre initiative, en raction au
massacre dOradour-sur-Glane, elle abat un officier allemand etest
capture. Torture puis condamne mort, elle est finalement libre au
cours dun change de prisonniers avecles Allemands et participe
linsurrection. Ccile Rol-Tanguy (ne en 1919) Secrtaire la Maison
des mtallos,elle pouse Henry Tanguy en 1939. Refusant la
soumission, cette militante sengage dans la rsistance ds lt 1940et
devient ladjoint et lagent de liaison de son mari. Lors de
linsurrection parisienne elle assure le secrtariat deson mari
devenu le colonel Rol, chef des FFI dle-de-France.
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Les Franaises au cur de la guerre (1939-1945) , ouvrage dirig
par Evelyne Morin Rotureau, Editions Autrement et ministre de la
Dfense, 2014.
Il faut tmoigner de ce que nous avons vcu, il faut en parler aux
jeunes qui sy intressent.
Hlne Viannay, 1995
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Hlne Terr et le gnral de Gaulle[Londres], photographie,
1942.
FEMMESET RSISTANCE 17
Hlne Terr est ne le 26 avril 1903 en Haute-Sane. crivaine et
musicienne, cette actrice majeure de la fminisationde larme
franaise sengage en 1939 dans les sections sanitaires automobiles
de la Croix-Rouge franaise (SSA). En1940, elle poursuit la lutte
comme agent de rseau. Menace, elle rejoint Londres et signe son
engagement en mai 1941dans les Forces franaises libres puis succde
Simonne Mathieu la tte du Corps des volontaires franaises
(CVF).Elle organise son unit en sections (terre, air, marine) et
leur assure une formation complte. lautomne 1943, elle rejoint
Alger et participe la cration des Auxiliaires fminines de larme de
terre (AFAT), qui deviendront par la suite le Personnel fminin de
larme de terre (PFAT). Premire femme commandant dune unit fminine
de larme franaise, elle termine la guerre comme directrice de larme
fminine au ministre de la Guerre. Elle est dmobilise en 1947 aprs
avoir effectu des oprations derrire les lignes allemandes et des
missions dinspectionen Autriche et en Indochine. Lorsquelle steint,
en novembre 1993, une crmonie en son hommage a lieu lhteldes
Invalides en prsence de nombreuses anciennes rsistantes et
combattantes de la France libre.
1903
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3
HLNE TERR La Rsistance au service de la France
La Libration de Paris, dernier pisode de la srie Les enfants de
la Lorraine: agents secrets de la Rsistance, 1946.
Volontaires fminines conductrices Rivoli [Algrie], photographie,
1943. Mouvement de Libration nationale, photographie, Andr Zucca,
c. 1944. Mais le simple mot France qui est leur mot dordre suffit
rassembler
leurs esprits et soutenir leur courage. Hlne Terr, 1943
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Elise Rivet, carte photographique, c. 1939.
FEMMESET RSISTANCE 18
Fille dun officier franais, lise Rivet voit le jour le 19
janvier 1890 Draria en Algrie. Entre en 1912 au couventNotre-Dame
de la Compassion de Lyon, elle en devient la mre suprieure sous le
nom de Mre Marie lisabethde lEucharistie en 1933. Aprs la dfaite
franaise de juin 1940, elle cache des rfugis, sauve de nombreux
enfantsjuifs et dissimule des armes et du matriel pour larme secrte
et le rseau Ajax. Aprs avoir t dnonce, elle est arrte le 25 mars
1944 en mme temps quune autre religieuse, Mre Marie Jsus. Conduite
au sige de la Gestapo, rue Berthelot, elle est interroge puis reste
emprisonne trois mois la prison de Montluc Lyon.Dporte le 14
juillet 1944 Sarrebrck, elle est transfre deux semaines plus tard
au camp de Ravensbrck.Soumise aux travaux forcs, lise Rivet
continue dentretenir des contacts avec une autre religieuse, ce qui
luipermet de sinformer de lvolution de la guerre et den faire part
ses compagnes dinfortune. Elle est gaze le 30 mars 1945, quelques
semaines avant la fin de la guerre.
1890
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LISE RIVETUne religieuse dans la Rsistance
Lyonnais, voici votre Combat, Une du premier numro de Combat,
journal clandestin, organe du Mouvement de Libration franaise,
1942.
Les Hros de la rsistance, lise Rivet, enveloppe premier jour,
1961.
Groupe de maquisards du Rhne, photographie, Guy Mas, c.
1943.
La souffrance dans le cur, le sourire sur les lvres.
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Denise Vernay, photographie, Marie Rameau, 2005.
FEMMESET RSISTANCE 19
Ne Denise Jacob en 1924, Denise Vernay est la sur ane de Simone
Veil. lge de 16 ans seulement, en juin 1940,elle refuse la
capitulation de la France. Elle rejoint lun des trois mouvements de
zone sud : le mouvement Franc-Tireurdirig par Jean-Pierre Lvy dont
elle devient lun des agents de liaison lyonnais. Sous le nom de
code Miarka, elletransporte journaux et messages. Le 18 mars 1944,
elle retrouve sa famille rfugie Nice pour les 21 ans de sa surane
Madeleine. Cest la dernire fois quelle les voit tous. Dix jours
plus tard, son pre, sa mre, son frre et ses deuxsurs sont arrts
pour tre ensuite dports au camp dAuschwitz. Aprs le dbarquement du
6 juin 1944, elle rejointAnnecy comme agent de liaison de larme
secrte, mais elle est elle-mme arrte une semaine plus tard au
coursdune mission effectue pour le maquis du plateau des Glires.
Interroge durement par la Gestapo Lyon elle subitle supplice de la
baignoire , Denise Vernay est dporte Ravensbrck le 26 juillet 1944,
puis transfre en mars1945 au camp de Mauthausen. Libre en avril
1945, elle dcide de se faire, au sein de la Fondation pour la
mmoirede la dportation, le tmoin inlassable de ce drame jusqu sa
mort en 2013 .
1924
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DENISE VERNAYLa Rsistance au sein de lArme secrte
Appel du Comit de libration de la rgion lyonnaise, Une de La
voix de la libration, 1944 [14 juillet].
Denise Vernay, photographie, 1967. Simone Veil et Denise Vernay
lors dune crmonie en hommage leur frre et dix autres enfants juifs
dports,photographie, Valry Hache, 2007. Patriotisme et civisme, ce
sont bien ces deux
notions qui furent les motivations majeures de mon engagement
dans la Rsistance.
Denise Vernay, 1946
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Libration, lithographie couleur, R. Dumoulin, 1944.
FEMMESET RSISTANCE 20
Au lendemain de la guerre, la vie politique franaise est oblige
de reconnatre lengagement des femmes dans laRsistance. Ds le 24
mars 1944, lAssemble consultative sigeant Alger adopte le principe
du droit de vote desfemmes, fruit de la longue lutte des
militantes. Un mois plus tard, le 21 avril, le gnral de Gaulle
ratifie une ordonnancequi prvoit le vote des femmes et leur
ligibilit (article 17). En devenant des citoyennes part entire,
ellesfont dfinitivement leur entre dans la sphre politique. Elles
votent pour la premire fois le 29 avril1945, loccasion des lections
municipales et participent, le 21 octobre, au scrutin national. Le
rle desfemmes pendant la guerre est galement reconnu par leur
incorporation dans larme en tant que militaire partentire. Le corps
des Auxiliaires fminines de larme de terre (AFAT), cr en 1944,
laisse la place au Personnel fmininde larme de terre (PFAT) en
fvrier 1946 et ouvre la voie de la fminisation de larme dans son
ensemble. Lengagementde ces femmes ne sarrte pas avec la fin des
hostilits ; de nombreuses rsistantes continuent le combat, en
tmoignantinlassablement pour dnoncer les mfaits de lOccupation ou
de la barbarie nazie, pour clbrer lesprit de la Rsistance,sengager
dans les luttes contre tous les racismes, contre le colonialisme ou
pour les droits des femmes. Aujourdhui,ces combats continuent,
particulirement ceux pour la parit, la lutte contre les violences
ou encore lgalit professionnelleentre les hommes et les femmes.
Pour que lgalit soit relle.
Un grand nombre de rsistantes sestengag activement pour soutenir
lescombats des femmes. Parmi elles, Marie-Hlne Lefaucheux (1) qui a
eu un rletrs actif dans la Rsistance en prsidantnotamment la
section fminine dumouvement Organisation civile etmilitaire ; la
photographe Janine Niepce(2) qui a dvelopp des films pour
laRsistance et particip la Libration deParis ; la journaliste
Franoise Giroud (3)qui participe un rseau de Rsistancefond par sa
sur et est arrte par laGestapo en 1944 ; Marthe Simard (4),premire
femme franaise avoir sigdans une assemble parlementaire au seinde
lAssemble consultative provisoire en 1943 Et des milliers
dautresauxquelles cette exposition rend hommage.
APRS-GUERRE, LA LUTTE CONTINUE
Dfil des corps fminins de larme franaise [18 juin],
photographie, 1945. Un bureau de vote, photographie, c. 1945.
Exposition coordonne par lagence Les btisseurs de mmoire ;
ralise pour le secrtariat auprs du ministre de la Dfense, charg des
Anciens Combattants et de la Mmoire, le secrtariat auprs du
ministre des Affaires sociales, de la Sant et des Droitsdes Femmes,
charg des Droits des Femmes et la Mairie de Paris, avec le concours
de la Direction de la Mmoire, du Patrimoine et des Archives (DMPA)
et de lOffice national des anciens combattants et victimes de
guerre (ONAC), en partenariat avec FranceTlvisions, l'Agence France
Presse et avec le concours de la Parisienne de Photographie, en
charge de la numrisation et la valorisation des fonds
iconographiques de la ville de Paris. Exposition sous le
commissariat de Julie d'Andurain et Pascal Blanchard,
recherche,documentation et suivi ditorial Tiffany Roux,
iconographie Marion Perceval, coordination gnrale Emmanuelle
Collignon, cration graphique Thierry Palau, assistantes
documentation et iconographie Clo Boivin et Cindy Lermite et
conseillre historique ChristineLevisse-Touz. Remerciements
l'Association Germaine Tillion et Genevive Zamansky-Bonnin et Marie
Rameau ; la Fondation Seligmann et Annie Snanoudj-Verber ; le Muse
de la Rsistance nationale de Champigny-sur-Marne, le Muse de
l'Ordre de la Libration et Vladimir Trouplin et Batrice Parrain ;
la Fondation de la Rsistance et Frantz Malassis ; la Fondation pour
la mmoire de la dportation et Cyrille Le Quellec ; le Muse
d'histoire de Marseille et Ann Blanchet ; Chilina Hills et Romain
Leroy ;Evelyne Taslitzky ; Isaline Amalric-Choury ; Aldo Soares ;
Jean-Claude Cadet ; le Centre d'histoire de la rsistance et de la
dportation ; le Muse du Gnral Leclerc-de-Hauteclocque et
l'ECPAD.
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