Adeline Kubiak – REP 4 Tuteur : Roxanne Lagorce 2011 - 2012 Mémoire de fin d’études L’événementiel et les réseaux sociaux Comment les marques vont-elles intégrer les réseaux sociaux dans leurs événements, alors qu'il est difficile de contrôler l’e-réputation qui en résulte ? 1
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Evenement 2.0 - Comment integrer les reseaux sociaux dans un evenement
Facebook, Twitter, Pinterest, Youtube, Slideshare… les médias sociaux n’ont jamais représenté un tel levier marketing au cœur de l’événement, 35% des organisateurs d’événements les qualifieraient de « très importants » selon la dernière étude Amiando 2012. Pour autant, peu d'entreprises savent tirer profit des médias sociaux et mettre en place une stratégie web efficace.
A travers son mémoire de fin d'étude, Adeline Kubiak a souhaité explorer et proposer une analyse de l’événement 2.0. C'est en effet un sujet d’actualité qui concerne tous les organisateurs d’événements cherchant à répondre au mieux aux attentes d'un public toujours plus connecté.
"Travaillant dans ce domaine, l’ascension des réseaux sociaux m’a interpellé car j’estime que c’est aujourd’hui important pour les professionnels du secteur de les intégrer dans leur stratégie de communication événementielle" souligne Adeline Kubiak jeune spécialiste de l'événementiel et des réseaux sociaux. La jeune diplômée de ISCOM 2012 poursuit son analyse en précisant la nature de sa recherche : "En réalisant mon mémoire de fin d'étude sur l'événement 2.0, j’ai voulu en connaître davantage sur l’intégration, par les marques, des réseaux sociaux dans leurs événements. L’utilisation d’Internet n’étant pas sans risque, j’ai trouvé également judicieux de traiter la gestion de l’e-réputation qui en résulte."
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Adeline Kubiak – REP 4
Tuteur : Roxanne Lagorce
2011 - 2012
Mémoire de fin d’études
L’événementiel et les réseaux sociaux
Comment les marques vont-elles intégrer les réseaux sociaux dans leurs
événements, alors qu'il est difficile de contrôler l’e-réputation qui en résulte ?
Sous la direction d’Anthony Babkine
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REMERCIEMENTS
Je tiens tout d’abord à remercier l’équipe pédagogique de l’ISCOM pour m’avoir tant
appris sur la communication et donné l’occasion de réaliser ce mémoire.
Je remercie Haude Delic et Roxanne Lagorce, mes tutrices pour ce mémoire, de
m’avoir conseillé sur la réalisation de mon sujet d’étude.
Je tiens également à remercier Anthony Babkine pour m’avoir accompagné tout au
long de ce travail, en m’apportant son aide et ses précieux conseils.
Je tiens aussi à remercier les différents professionnels de l’événement et/ou du Web,
qui m’ont consacré de leur temps pour partager leur vision de l’événement 2.0, et
particulièrement :
- Monsieur Eric Amram, Directeur Général de la Société Evenium,
- Monsieur Grégoire Argand, Chef de groupe Benenuts chez Pepsico France,
- Madame Anne Cagan, Journaliste au Nouvel Economiste,
- Monsieur Philippe Claveau, Enseignant-chercheur et organisateur
d’événements,
- Monsieur Jean-Yves Gebel, Chargé d'e-marketing pour l'agence de
webmarketing Pullseo,
- Monsieur Yann Gourvennec, Cadre dirigeant à l'international, marketer,
spécialiste du Web et des médias sociaux, intervenant en marketing,
conférencier et auteur,
- Madame Mounira Hamdi, Chef de projet web et médias sociaux,
correspond en France au site Internet Trombi.com4. Les autres pays ont pris
connaissance de ce terme seulement en 2004, certainement par la création du plus
connu des réseaux sociaux : Facebook.
En France, 38 millions d’internautes se connectent régulièrement pour rechercher
des informations sur le travail, les vacances, les loisirs, l’actualité et tous types de
sujets ; consulter ses comptes bancaires, sa messagerie ; écouter la radio, regarder
la télévision, jouer, partager, discuter, acheter, etc. Le temps moyen de connexion
s’est élevé à presque 4h par jour en 20115. Internet a donc pris une place centrale
dans la vie des Français et il devient dès lors difficile de s’en séparer.
Les réseaux sociaux permettent d’être visible sur Internet, de créer des liens avec
des personnes, de partager diverses données telles que des photos, vidéos et toutes
autres informations. En l’espace de 10 ans, ils sont devenus des médias à part
entière, avec une explosion de leurs usages et de nombreux acteurs qui sont
apparus. On peut citer par exemple le métier de community manager, dont le but
principal est de gérer et animer les conversations d’une communauté sur le Web.
L’ascension des réseaux sociaux amène à plusieurs constats :
- les nouvelles générations naissent avec le digital et ne pourront donc que
difficilement vivre sans,
- ils sont désormais intégrés dans la vie quotidienne, que ce soit pour des
activités professionnelles que personnelles,
- il devient alors difficile de revenir en arrière. L’époque où il était possible de
vivre sans les réseaux sociaux semble quelque peu révolue.
b. Description des principaux médias sociaux et réseaux sociaux
Il existe des dizaines de réseaux sociaux. La liste ci-dessous est non exhaustive
mais présente les plus connus et les plus cités dans le secteur de l’événementiel.
Facebook est un réseau social créé en 2004 par Marc Zuckerberg. Il permet de
4 Rubriques « About us » et « France » du site Internet http://www.classmates.com/ 5 Etude de France Info, « Infographies | La France en chiffres : Internet », 25 octobre 2011
internes, externes, etc. Toutes ces notions définissent les réseaux sociaux.
En effet, de nombreux classements peuvent exister pour les répertorier. Par
exemple, des réseaux sociaux se créent par secteur d’activité, par métier, par
thématique tels que le sport, le voyage, l’informatique, la vie de famille et bien
d’autres. Ils sont appelés les réseaux sociaux verticaux. En voici quelques
exemples :
- Wizbii : pour les étudiants et des jeunes diplômés afin d’échanger entre eux,
rejoindre des communautés et des projets, et se faire recruter,
- Yupeek : à destination des stagiaires et jeunes diplômés pour les mettre en
relation avec les entreprises,
- TripAdvisor : dans le domaine du voyage et du tourisme, pour connaître et
partager les avis, photos et conseils des voyageurs sur les hôtels et les séjours,
- Digikaa : pour les professionnels du digital, en les fédérant et permettant un
meilleur échange et partage d’expériences,
- Doyoucom : communauté dédiée aux métiers de la création et de la
10 Cf. annexe 2, page 51, « Notoriété des 20 premiers réseaux sociaux en France », Ifop, classement
publié début 2012
10
communication, pour développer son réseau, échanger, rencontrer des personnes
dans ces domaines et rechercher un emploi ou un stage.11
L’avantage principal de s’inscrire sur des réseaux spécialisés réside dans leur aspect
fédérateur, le contact direct avec des personnes partageant les mêmes centres
d’intérêts. Ceci améliore la qualité des échanges.
A noter aussi la très forte progression de Pinterest. Créé fin 2009, ce réseau social
qui permet d’épingler des photos ou vidéos sur notre « board », a connu la plus
rapide progression du nombre de visiteurs uniques. Il a franchi les 20 millions
d’utilisateurs dans le monde, avec majoritairement des femmes. En ce qui concerne
l’événementiel, il est possible de suivre la catégorie « Event planning » et
« Event/Party Ideas » par exemple.
2.Réseaux sociaux, études de consommation chez les individus.
Aujourd’hui, plus d’un milliard de personnes utilisent les réseaux sociaux et l’on
constate de nombreuses choses :
- Tout d’abord, 77% des internautes français sont membres d’un réseau
social12. Les individus aiment se connecter à des personnes et 59% trouvent que ces
réseaux permettent d’interagir plus souvent avec plus de personnes qu’ils ne
pourraient le faire en réel13. Par ailleurs, ces individus sont ceux qui ont la vie sociale
la plus intense14.
- Ensuite, les femmes y sont plus actives que les hommes15, et en ont un
usage différent. Sur les réseaux, elles passent 8,2 heures par mois alors que les
hommes se connectent 6,9 heures par mois16. Elles échangent davantage avec leurs
11 FAUCOMPRE, Pascal, « 150 réseaux sociaux incontournables pour un community manager »,
publié en mars 2012, http://www.faucompre.com/2011/11/16/150-r%C3%A9seaux-sociaux-
incontournables-pour-un-community-manager/12 Ifop, Enquête sur les réseaux sociaux, octobre 201113 Cf. annexe 3, page 52, Etude Deloitte, Observatoire international des usages et interactions des
médias, Avril 201114 Etude Opinionway, novembre 201015 Etude Deloitte, « Women State of Media Democracy », octobre 201116 Etude Comscore, décembre 2011
contacts, partagent plus de photos et sont plus disposées à l’achat sur Internet. Les
hommes préfèrent le divertissement avec les « social games », regarder des vidéos
et télécharger.
Dans le cadre de mon mémoire, j’ai souhaité interroger mon propre réseau. J’ai alors
mis en place un sondage, réalisé du 4 décembre 2011 au 4 février 2012, destiné au
grand public, de tout âge à partir de 18 ans et de toutes professions. En effet, mon
enquête avait pour but de déterminer les points de vue et comportements du grand
public vis-à-vis des événements sur les réseaux sociaux ainsi que de définir leurs
attentes. Toutes les personnes participant à des événements pouvaient donc
répondre aux questions. Je l’ai diffusé sur Facebook, Viadeo et Twitter.
Il en ressort que 99% des 100 personnes sondées sont sur Facebook et 40% sur
Twitter. En ce qui concerne les réseaux sociaux professionnels, 59% sont présents
sur Viadeo et 48% sur LinkedIn. Mon enquête montre également que 55% des
sondés suivent une marque sur les réseaux sociaux. Ceci dans un but de connaître
leurs actualités, les dernières tendances mais surtout pour bénéficier de bons plans
et d’offres promotionnelles. Etre invité à des événements et partager leur avis, sont
aussi de principaux critères. A noter que les internautes suivent des marques parce
qu’ils aiment le produit, pas en réponse à une publicité.
Beaucoup d’entre eux sont donc présents sur un ou plusieurs réseaux sociaux et ils
y passent une grande partie de leur temps.
Que font-ils lorsqu’ils y sont connectés ?17
Mise à part un petit nombre qui suit un effet de mode, nous pouvons constater que
leur principale motivation, à 85%, est de discuter et de mettre à jour leurs statuts afin
de rester en contact avec leur famille et leurs amis. 56% des sondés les utilisent pour
partager des données multimédias telles que des photos et vidéos et d’autres tout
simplement pour jouer ou se divertir. Les réseaux sociaux sont un bon moyen de
donner des nouvelles et d’en recevoir. Ils permettent ainsi d’avoir une fonction de
veille sur ce qui nous entoure grâce aux contenus partagés par nos contacts. C’est
17 Cf. annexe 6, page 54, Analyse de mon sondage sur l’événementiel dans les réseaux sociaux,
réalisé du 4 décembre 2011 au 4 février 2012
12
donc une source d’informations, fournie également par les marques. De plus, nous
pouvons noter que 65% sont présents sur les réseaux sociaux dans un but
professionnel, soit pour rechercher un emploi soit pour étendre leur réseau18.
Ces données présentent un fort intérêt pour connaître les réseaux sociaux sur
lesquels les marques doivent être présentes et pour analyser les comportements des
internautes, afin de toucher au mieux leurs publics.
Qu’en est-il pour les entreprises, les marques ?
3. Réseaux sociaux, études de consommation chez les marques.
Les professionnels du marketing et de la communication ont bien compris que les
réseaux sociaux faisaient désormais partie intégrante du quotidien et de leurs actions
de communication. Que nous soyons client, collaborateur, prospect, nous sommes
nombreux à être inscrits sur au moins un de ces réseaux, avec en moyenne un
français présent sur 2,8 réseaux sociaux.
Dans un objectif constant d’attirer de nouveaux clients, il est essentiel que les
entreprises, marques et toutes autres organisations soient présentes là où se
trouvent leurs publics. Dès lors, les réseaux sociaux deviennent une cible
intéressante. Nous pouvons par ailleurs souligner que les marques utilisent
majoritairement ceux où sont inscrits leurs consommateurs.
Quelles sont les entreprises déjà présentes ? Que font-elles une fois inscrites ?19
Sur Facebook :
Nous pouvons constater que la marque Coca-Cola est la première sur
Facebook avec plus de 50 millions de fans. Première également dans le classement
du top 100 des marques en 201120, Coca-Cola dispose d’une communication très 18 Cf. annexe 6, page 54, Analyse plus détaillée de mon sondage sur l’événementiel dans les réseaux
sociaux 19 Cf. annexe 4, page 52, Trois infographies : top 10 des marques sur Facebook, Twitter et Google +,
publiées en janvier 2012 par l’entreprise socialbackers20 Interbrand, Classement du top 100 des marques en 2011, http://www.interbrand.com/fr/best-global-
interactive avec son public par l’organisation de plusieurs événements dans le
monde et la mise en place de nombreux jeux concours avec de belles récompenses.
Actuellement, la marque propose de s’inscrire à un concours de remix, en lien avec
les Jeux Olympiques 2012, et de gagner des places pour la soirée finale du relais de
la Flamme Olympique à Londres.
Nous pouvons aussi observer que Red Bull est en forte croissance, avec presque
deux millions de fans supplémentaires entre décembre 2011 et janvier 2012. Ceci
peut s’expliquer par un discours adapté au public visé, et par de nombreuses actions
qui font vivre une expérience de marque mémorable. Red Bull a très vite su prendre
avantage des nouveaux médias, mise beaucoup sur le marketing direct et organise,
sponsorise de nombreux événements sportifs. La marque va donc à la rencontre de
son public et accroît ainsi fortement sa visibilité.
L’entreprise Bouygues Telecom est très présente sur Facebook pour communiquer
avec ses fans avec un taux de réponse à leurs questions de 76%, selon le rapport
Socialbakers France de juin 2012.
Sur Twitter :
La marque Whole Foods Market est la première sur Twitter avec plus de deux
millions de followers, suivie de très près par la marque Facebook.
En comparaison avec le top 10 sur Facebook, nous pouvons remarquer que la
marque Starbucks se trouve toujours en troisième position.
Sur Google + :
Google +, qui est encore un réseau jeune sur le Web, dénombre beaucoup
moins de fans que Facebook ou Twitter. Cependant, il ne cesse de se développer en
termes d’inscrits.
La love marque Starbucks est encore présente dans le top 10, ce qui montre qu’elle
est très appréciée et qu’elle dispose d’une bonne stratégie de présence sur les
réseaux sociaux.
Les réseaux sociaux, des usages différents selon l’activité de l’entreprise :
Suite à notre analyse, nous pouvons constater qu’en fonction de la nature de leur
activité, les marques ne seront pas présentes de la même manière sur les mêmes
réseaux sociaux. A titre d’exemple, sur Facebook, ce sont principalement des
14
marques dites grand public, qui sont très suivies et connues par la majorité de la
population. A contrario, les entreprises du secteur de la santé et de la finance sont
des entreprises qui communiquent peu sur les réseaux sociaux.
Certaines marques sont sur ces réseaux car c’est facile d’y accéder, gratuit pour
s’inscrire et parfois dans une logique de suiveur, sans en connaître les objectifs ou
bénéfices. La page sert alors de vitrine, où aucune interactivité n’est recherchée
avec l’internaute. Par conséquent, pour certaines entreprises, les réseaux sociaux ne
sont pas exploités de manière optimale. D’autres, au contraire, tirent profits des
bénéfices que peuvent leur apporter les réseaux sociaux.
Les réseaux sociaux pour communiquer :
Elles communiquent autour de leurs activités, leurs produits, leurs nouveautés. Cela
peut parfois se limiter à des informations postées sur la page de la marque.
Toutefois, les actions de promotion y sont souvent favorisées. En effet, il est majeur
de noter que la publicité sur Internet représente 12.5% des investissements
publicitaires totaux en France, avec 3,48 milliards d’euros bruts investis. Internet est
alors le quatrième média, après la télévision qui compte 9,39 milliards d’euros bruts
investis, la presse avec 7,67 milliards et la radio avec 4,15 milliards. Les principaux
secteurs sont la culture et les loisirs, la banque et l’assurance et l’automobile et les
transports21. Facebook est aussi un média et l’on constate une envolée des
investissements publicitaires sur ce réseau, qui ont augmenté de 109% par mois au
quatrième trimestre 201122.
Les réseaux sociaux, SAV des temps modernes :
Dans les secteurs aériens, bancaires et télécoms, les réseaux sociaux sont utilisés
comme un service après-vente en répondant aux questions des internautes. Par
exemple, la banque BNP Paribas a ouvert un compte sur Twitter, dédié au service
après-vente : @BNPPARIBAS_SAV. Les community managers répondent aux
21 Bilan 2011 de la publicité en ligne, Baromètre IAB-SRI-Kantar Media, publié en février 201222 Kenshoo, Etude « Evolution des investissements publicitaires entre les 3e et 4e trimestres. », publiée
début 2012
15
questions des internautes sur les produits, les services et la gestion des comptes.
Les réseaux sociaux pour divertir :
Le divertissement est également très privilégié. De nombreuses marques ont déjà
organisé des jeux concours, des événements ou réalisé des quizz pour faire gagner
des cadeaux. Par ailleurs, certaines créent ce qu’on appelle des « social games »,
des jeux où les internautes peuvent s’amuser ensemble en ligne. La marque Oasis
est la parfaite illustration en ce qui concerne les jeux concours, grâce à une stratégie
correctement développée.
Concours étudiant « Oasis Spring Break » pour gagner 2 jours à Djerba avec 240 étudiants
de sa ville, du 1er au 3 juin 2012. Un site dédié est créé pour le jeu, et l’utilisation d’une
application mobile est également à utiliser pour pouvoir participer.
Les réseaux sociaux pour recruter :
Aujourd’hui, de nombreuses entreprises utilisent les réseaux sociaux pour recruter
de nouveaux collaborateurs. Ils recherchent les noms des candidats en les
« googlelisant » sur les moteurs de recherche et les réseaux spécialisés tels que
LinkedIn et Viadeo, pour connaître plus en détail leurs parcours mais aussi vérifier
les informations diffusées, bonnes ou mauvaises, autour de leur identité numérique.
D’après une enquête sur l’emploi et les réseaux sociaux de RegionsJob, 28% des
recruteurs interrogés ont embauché une personne via un réseau social et 90%
d’entre eux cherchent des profils de cadres sur ces réseaux23.
23 Enquête RegionsJob, « emploi et réseaux sociaux, deuxième édition », publiée début 2011
16
Les réseaux sociaux et la veille :
Les entreprises utilisent également les réseaux sociaux afin de réaliser une veille
marketing sur la concurrence mais aussi dans le but d’analyser ses actions sur ses
consommateurs, clients, ou encore pour rester au fait des dernières tendances et
des attentes du public.
Les réseaux sociaux, nouvel Intranet :
En interne, les réseaux sociaux se développent également, avec parfois la création
de réseaux sociaux spécifiques à l’entreprise qui remplacent l’Intranet. Ils permettent
de dialoguer avec et entre collaborateurs de manière plus simple et sur des lieux
géographiquement lointains.
Cette brève analyse des réseaux sociaux démontre à quel point ils sont
omniprésents dans notre quotidien, et particulièrement bénéfiques pour les marques
et plus généralement l’entreprise.
17
II. La place des réseaux sociaux dans la communication de marque
événementielle.
1.L’événement 2.0 aujourd’hui
a. Définition de l’événement 2.0
L’événement est par nature éphémère, une action de communication qui rassemble
un public avec un objectif et un message précis, et qui fait l’objet d’une certaine mise
en scène.
« L’événement est un média spécifique, il actionne des ressorts forts, par son
caractère vivant et unique mais également par la diversité des solutions qu’il propose
pour répondre à des enjeux de communication très diversifiés. »24, selon l’ANAE.
Le web 2.0 et les réseaux sociaux s’intègrent peu à peu dans l’événement grâce à
l’interactivité qui les définit. Ils permettent de déployer sa visibilité, créer une
communauté, partager et échanger avec elle, et faire durer les échanges après
l’événement.
Hervé Kabla25 soutient cette idée en définissant l’événement 2.0 comme un
événement qui utilise les bénéfices du web 2.0 pour « créer cette interaction avant,
pendant et après l’événement ». Cette mise en relation va ainsi permettre à tout le
monde de participer et communiquer avec les autres. Cette proximité, qui est
impossible avec des médias traditionnels, va rendre le public acteur pour augmenter
la notoriété de l’événement grâce à la communication virale et donc faire du bruit à
l’intérieur et à l’extérieur de celui-ci.
Dans le cas d’un événement 2.0, les réseaux sociaux sont des relais et des outils
d’aide à l’organisation et à la promotion de l’événement. Il est essentiel de ne pas le
confondre avec un événement virtuel, c’est-à-dire totalement en ligne où il n’y a
aucune rencontre physique. En effet, ce dernier réuni dans un lieu commun des
24 Définition de l’édito du guide de la relation entre l’annonceur et l’agence conseil en communication
En effet, dans le cadre d’un événement 2.0, il est nécessaire de tout mettre en
œuvre pour donner les moyens au public de s’exprimer, lui donner l’envie de
partager et ainsi devenir un porte-parole. Il est prouvé qu’un internaute va plus
facilement cliquer sur un lien ou un post publié par un de ses contacts, plutôt que par
une marque. C’est pour cela qu’il est primordial de toucher les personnes les plus
aptes à transmettre les messages désirés. Leurs contacts vont lire leurs informations,
puis les transmettre à leur tour et ainsi de suite. Pour associer le public à
l’événement, il est envisageable de le faire participer par l’intermédiaire de quizz,
question, jeu, vidéo viral. Il va ainsi se sentir concerné, privilégié, et plus susceptible
de partager. Nous pouvons prendre l’exemple de la campagne à succès de l’agence
Buzzman, avec sa vidéo interactive Tipp-Ex Expérience.
En ce qui concerne la publicité sur les réseaux sociaux, il est plus judicieux d’en
utiliser avec parcimonie. En effet, lorsqu’elles sont trop répétitives ou intrusives, c’est
l’effet inverse qui se produit et les internautes ont davantage tendance à les zapper,
les masquer voire les supprimer. Nombre d’entre eux vont s’intéresser à un
événement parce que la marque les attire et le contenu les intéresse potentiellement.
C’est donc cet aspect qu’il faut renforcer, le contenu. Philippe Claveau40 parle de
story-telling « pour pouvoir publier du contenu pertinent et intéressant pour les
internautes. On va ainsi aller vers le public qui va avoir un sentiment
d’appartenance ». Il est vrai que raconter une histoire peut renforcer son adhésion
pour la marque et l’événement.
En fonction de l’événement, ou de la cible, certains réseaux sociaux seront plus
adaptés que d’autres. Pour le grand public, Facebook est préconisé car il est
généraliste et dénombre le plus d’inscrits. Pour les événements professionnels, ce
sont LinkedIn et Viadeo à privilégier voire les réseaux sociaux spécialisés par
secteur d’activités. Il est évidemment astucieux de multiplier les supports de
communication et inscrire l’événement sur plusieurs réseaux sociaux dans un but de
toujours toucher le plus de monde possible sans oublier de segmenter en fonction de
son public cible. Cependant, il faut rester centré sur ses objectifs, et ne pas trop se
disperser. Véronique Laz41, précise qu’ « il est préférable de ne pas être « partout »
[…] 3 ou 4 réseaux c’est bien ». Cela permet de les gérer de manière plus efficace.
40 Cf. annexe 9, page 61, interview de Philippe Claveau, enseignant-chercheur et organisateur
d’événement
32
De plus, les réseaux sociaux peuvent être complémentaires. Par exemple, Facebook
va annoncer l’événement, Twitter va relayer les messages émis pendant l’événement
grâce au hashtag, Foursquare va localiser les participants et Flickr partager les
photos.
Il est majeur de ne pas oublier, comme le souligne Yann Gourvennec42 que
« l’important est l’événement en tant que tel, non pas les réseaux sociaux qui ne sont
destinés qu’à servir de relais, pour faire vivre l’événement en lui-même ».
3. Les moyens à mettre en œuvre pour créer un événement 2.0.
a. Le budget à allouer.
Un problème majeur se pose en ce qui concerne l’utilisation d’Internet, et
particulièrement des réseaux sociaux, dans la stratégie de communication des
marques. Certains commanditaires ne voient pas l’intérêt du 2.0 dans l’événement et
ne sont pas convaincus des bénéfices qu’ils peuvent apporter. De plus, selon une
étude Ifop, 62% des cadres sondés considèrent que les entreprises ne devraient pas
utiliser les réseaux sociaux pour communiquer afin de conserver la maîtrise de sa
communication43. Cela peut alors entraîner un manque de budget alloué dans ce
domaine et donc une réduction des moyens déployés pour optimiser l’événement
2.0.
L’investissement dans les réseaux sociaux fait l’objet de plusieurs obstacles44. Le
principal se caractérise par la difficulté à identifier les bonnes actions à mener. En
effet, aujourd’hui il existe encore très peu de retours sur l’efficacité de certains
moyens mis en œuvre pour une communication 2.0. Par conséquent, c’est encore
flou et certaines personnes préfèrent ne pas prendre de risques.
41 Cf. annexe 14, page 71, interview de Véronique Laz, Responsable, agence de communication
Epsilon42 Cf. annexe 11, page 65, interview de Yann Gourvennec, Cadre dirigeant à l’international, marketer,
spécialiste du web et des médias sociaux, intervenant en marketing, conférencier et auteur43 Etude de l’Atelier BNP Paribas réalisée par l’Ifop, publiée en février 201144 Selon un questionnaire posé aux membres du réseau PSST
33
La seconde difficulté réside dans les mauvais objectifs et indicateurs de
performances, d’où l’importance de prendre le temps de bien les définir en amont
afin de choisir des indicateurs adaptés. Il sera sinon très difficile de déterminer si les
objectifs ont été atteints. Cela ne permettra pas de progresser pour les prochaines
campagnes de communication, et risquera de faire perdre encore plus d’argent.
La difficulté à intégrer les réseaux sociaux représente également un frein non
négligeable. En effet, ils restent encore un phénomène assez récent. De
nombreuses personnes ne savent pas les utiliser et ne réalisent pas les bénéfices
que les réseaux sociaux peuvent engendrer. Ce n’est donc pas un automatisme pour
tout le monde.
Mis à part le manque de budget déployé, plusieurs autres raisons ont été
analysées45.
Le manque de temps et de personnel ont majoritairement été cités. Ces deux idées
se rejoignent car moins il y a de personnel, moins il y a de temps. Il est donc
judicieux d’employer une personne dédiée au Web 2.0, qui en a les connaissances
et les compétences, car c’est devenu aujourd’hui une forte tendance. La difficulté de
mesurer les résultats revient encore une fois, mais aussi le manque de savoir-faire.
La mise en place de formations dans une entreprise est à envisager.
b. Des aspects légaux et moraux.
Le cadre juridique et légal qui encadre les médias sociaux n’est parfois pas très
précis, du fait de sa naissance encore récente face aux médias traditionnels.
Cependant, comme toute communication de buzz sur Internet, il est impératif de
respecter certaines règles en matière de vie privée et de libertés individuelles ou
publiques. En effet, lorsqu’une personne devient fan d’une marque sur Facebook, ou
la suit sur Twitter par exemple, elle est enregistrée dans une base de données.
La CNIL a donc imposé différentes règles dont les plus importantes sont
indubitablement le droit à l’oubli, la sécurité des données récupérées, le respect des
droits des personnes.
45 Cf. annexe 5, page 54, Etude « L’utilisation des réseaux sociaux dans l’événementiel », publiée par
le site Internet Amiando en juillet 2012
34
Le droit à l’oubli se définit par une durée de conservation des données qui doit être
limitée. Ensuite, celles-ci ne doivent pas être divulguées et des mesures doivent être
prises pour en assurer la confidentialité. Enfin, toutes personnes répondant à des
questionnaires ou faisant l’objet de fichiers doivent être informées des conditions
d’utilisation de leurs données, de leur droit d’en obtenir communication, de les
rectifier et de les supprimer si nécessaire.
Si la campagne se décline à l’international, il ne faut pas oublier de prendre en
considération les règles en vigueur dans chaque pays concerné.
D’un point de vue moral, la promotion de l’événement ne doit pas être contraire aux
bonnes mœurs et respecter une certaine déontologie.
c. Une communication à adapter.
La communication événementielle sur les réseaux sociaux doit être adaptée en
fonction des valeurs de la marque, de son secteur d’activité.
En ce qui concerne les marques BtoC, de produits de grande consommation par
exemple, il n’y a pas de restrictions particulières dans le ton à employer et les
messages à transmettre.
Cependant, pour le secteur du BtoB, et plus précisément celui de la banque ou de la
santé, il est difficile et peu imaginable de communiquer de la même manière.
D’une part, car ce sont des secteurs sensibles, intimes, propres à chacun et souvent
encadrés par une déontologie. D’autre part, ils ne prêtent pas à l’humour. Le public
n’attend pas ce type de communication de leur part.
Par conséquent, il est indispensable de définir des messages et le ton adaptés mais
surtout d’utiliser des réseaux sociaux appropriés. Facebook et Twitter par exemple,
trop généralistes, sont peu conseillés car trop tournés vers le plus grand nombre et
pas assez professionnels. Des réseaux sociaux spécialisés existent, comme iMedix
pour la santé.
Cependant, pour le secteur bancaire, une communication décalée pourrait être un
bon moyen de se différencier car l’humour reste efficace pour toucher son public.
35
Il sera alors impératif de prendre des précautions, en évitant toute exagération, et
toujours rester dans le respect de ses valeurs. Le groupe CIC a déjà effectué ce
choix et nous pouvons en constater la réussite de plusieurs de ses campagnes.
d. La difficulté de maîtriser l’e-réputation.
La réputation d’une marque correspond à l’opinion favorable ou défavorable qu’une
personne lui attache. C’est une question de confiance et de jugement puisque
chacun a des valeurs différentes et ne se représente donc pas une image de la
même manière. C’est un enjeu primordial pour toutes entreprises d’avoir une bonne
réputation. Par ailleurs, le risque de réputation est classé comme prioritaire pour les
dirigeants d’une entreprise.
L’e-réputation, désigne le reflet numérique de l’image d’une marque sur Internet. Elle
est importante car avec le Web, des millions de personnes diffusent, partagent,
commentent des données, qui se propagent à une grande vitesse et peuvent voir ces
traces numériques autour du nom de la marque. « Sur les 10 premières marques
françaises, 30% des résultats des moteurs sont générés par les internautes contre
27% par la marque elle-même »46. Les conversations sur Internet se multiplient de
plus en plus sur différents supports et il faut prendre conscience de la puissance de
chaque internaute avec les pouvoirs qu’offre le Web.
Il est nécessaire pour une marque de gérer ces messages et conversations et donc
gérer son e-réputation, car les éventuelles critiques peuvent avoir des conséquences
de grande ampleur sur l’image de marque et parfois sur le chiffre d’affaires. Une
marque qui intègre les réseaux sociaux pour communiquer sur son événement
expose donc l’image de celui-ci sur Internet. Pour protéger son e-réputation, elle doit
adopter une certaine posture passant par trois étapes :
- Tout d’abord, privilégier la relation et l’engagement en favorisant le dialogue
avec son public. Pour cela, un ou plusieurs community managers peuvent être
employés pour l’événement car c’est essentiel que la marque montre sa présence et
soit dans une dynamique conversationnelle.
46 Digimind, Etude « L’e-réputation en chiffres », 2010
36
- Ensuite, être transparent et authentique. Sur les espaces de social media,
c’est la transparence qui prime, tout en acceptant le risque de décevoir ou de créer
une réponse (trop) immédiate. Tromper son public n’apportera rien de bon à la
marque.
Prenons l’exemple d’Orangina Schweppes qui publiait de faux commentaires sur sa
fanpage Facebook avec de faux fans. Le jour où cela s’apprend, c’est un bad buzz
qui se créé et l’e-réputation de l’événement et de l’entreprise est inévitablement
entachée. Il est également important de ne pas vouloir supprimer des critiques (à
moins que ces dernières soient infondées ou mensongères) ou les laisser sans
réponse. Jean-Yves Gebel47, explique qu’ « il faut répondre à la critique pour
montrer que l’on est présent, à l’écoute et que l’on cherche le dialogue ».
- Enfin, être juste et rapide. Il faut trouver le bon positionnement en choisissant
les bonnes actions à mettre en place avec les indicateurs de performances
adéquats. De plus, la marque doit savoir réagir rapidement et répondre presque
immédiatement aux différents messages de son public. La difficulté est de maîtriser
l’instantanéité des demandes/questions et de répondre rapidement avec justesse.
Pour cela, elle doit prévoir en amont de l’événement les retombées en terme d’e-
réputation afin d’établir une stratégie de communication événementielle en ligne.
Après avoir adopté la posture à suivre et anticipé la ligne éditoriale, gérer son e-
réputation passe par la veille, le pilotage et la mesure.
Surveiller, par une stratégie de veille sur Internet préalablement établie. Pour cela, il
est possible de se créer des alertes (Google Alertes) avec des mots-clés précis ou se
« googleliser ». Mais il y a aussi des sites Internet qui mesurent la visibilité et la
présence sur le Web et les réseaux sociaux. Nous pouvons citer Youseemii.fr.
Piloter, en publiant régulièrement du contenu pertinent à destination de son public.
Ce contenu doit être riche et diversifié, sous forme de texte mais aussi multimédia.
Il faut diffuser les bons messages aux bons publics via les bons outils et les bons
réseaux.
47 Cf. annexe 10, page 63, interview de Jean-Yves Gebel, Chargé d’e-marketing, agence de
webmarketing Pullseo
37
Mesurer, pour s’assurer du succès de sa communication événementielle en
analysant le contenu de ce qu’il se dit sur l’événement de manière quantitative et
qualitative. Pour cela, il faut utiliser les indicateurs de mesures définis auparavant
avec les objectifs.
L’e-réputation est un capital intangible, qui n’est plus possible de contrôler mais que
l’on peut influencer et canaliser. La communication 2.0 a donc un impact sur la
réputation de l’événement, qui est tout à fait gérable si la marque respecte et
maîtrise les dispositions citées précédemment et réfléchie mûrement à son
engagement et ses prises de position avant de se lancer dans l’aventure.
III. Mes recommandations pour favoriser l’émergence.
Dans le cadre d’un événement 2.0, il est indispensable pour les marques d’être à
l’écoute de leur public, de favoriser la conversation et l’interaction avec lui, et d’être
transparentes dans les informations qu’elles publient.
Un événement qui intègre les réseaux sociaux doit être pensé en trois étapes :
avant, pendant et après. Ainsi, il n’est plus considéré comme éphémère. Il dure dans
le temps, ce qui l’enrichit et le rend plus intéressant et attractif. Pour l’optimiser, il y a
quelques règles d’or à respecter.
1. AVANT pour préparer et annoncer l’événement
Pour que l’événement se déroule le mieux possible et intègre efficacement les
réseaux sociaux, il faut commencer à l’organiser plusieurs mois à l’avance.
Des réunions avec les personnes concernées par le projet sont nécessaires si
certaines ne sont pas convaincues des bénéfices que peuvent apporter les réseaux
sociaux. Il faudra alors leur faire prendre conscience du fort intérêt qu’ils
représentent en rappelant qu’ils sont rapides, puissants, et souvent peu coûteux.
Après avoir établi des objectifs de communication, il faut mettre en place une ligne
éditoriale pour apporter une cohésion dans l’ensemble des contenus à diffuser, et
38
élaborer une stratégie de présence sur ces réseaux sociaux. Il est en effet peu utile
d’être présent partout en même temps. Pour cela, il faut déterminer sur lesquels son
public est le plus actif. Trois ou quatre réseaux sociaux suffisent afin de ne pas
perdre le contrôle et de rester centré sur ses objectifs et son public définis.
Facebook est plus adapté pour les événements grand public, tandis que Viadeo et
LinkedIn sont recommandés pour des événements professionnels. Des réseaux
sociaux spécialisés ou d’entreprises sont également privilégiés pour ce type
d’événement. Cependant, il y en a d’autres qui peuvent être intégrés à la stratégie.
Youtube ou Dailymotion permettent la diffusion de vidéos à travers la chaîne de
l’événement créée pour l’occasion.
Foursquare, pour se localiser. Il suffit que les invités installent l’application sur leur
téléphone et se marquent présent sur le lieu de votre événement. Ce dernier
apparaitra donc plus souvent sur les réseaux sociaux.
Instagram et Pinterest pour partager les photos que les invités prennent tout au long
de l’événement. Sur Pinterest, ils pourront utiliser le même hashtag que sur Twitter.
A noter un nouveau réseau social, Invit You, qui est spécialisé pour les événements.
Il permet de créer son événement ou de partager ceux auxquels nous participons.
Un autre point fort, et pas des moindres, est qu’il aide à développer son réseau.
En fonction de la nature de l’événement et de son ampleur, il sera certainement
adéquat d’embaucher une ou plusieurs personnes dédiées à la communication de
l’événement sur les réseaux sociaux. Cette ou ces personnes devront avoir les
connaissances et compétences nécessaires. Un débutant est peu recommandé pour
effectuer ce travail qui demande de l’application car il peut entrainer de lourdes
conséquences s’il n’est pas correctement réalisé. Pour cela, des métiers existent. Le
community manager, par exemple, est un métier récent créé par la forte croissance
des réseaux sociaux, qui consiste à gérer des communautés. Il anime les
conversations des internautes sur le Web 2.0 et fait respecter les règles en vigueur
pour s’assurer de la bonne conduite de ces échanges.
Ensuite, le contenu des messages doit être préparé dans le but d’intéresser les
internautes. C’est celui-ci qui va les attirer et les faire adhérer à l’événement. Que ce
39
soit sous forme multimédias ou textes, ils doivent mettre en avant toutes informations
concernant le contenu de l’événement. Il est vrai que ce dernier est généralement
peu détaillé. Il faut alors donner le plus d’informations concernant le lieu, les
animations et l’actualité des artistes et intervenants présents. Il est intéressant de
communiquer sur les éditions précédentes en publiant les commentaires qui étaient
postés et montrant des photos ou vidéos afin que le public estime ce que
l’événement peut représenter. Cet aspect est non négligeable car il peut permettre à
des personnes hésitantes de confirmer leur choix grâce à l’avis d’anciens
participants. Il est primordial de retenir que le contenu doit être riche et diversifié.
D’un point de vue technique, il est essentiel de vérifier s’il y a de la Wifi et une
connexion Internet sur le lieu de l’événement. En effet, sans cela, les participants ne
pourront pas partager en direct leurs impressions, commentaires, photos et toutes
autres informations, ce qui fait perdre tout son sens à l’événement 2.0.
Pour faire connaitre et promouvoir au mieux son événement, il existe plusieurs
techniques. Tout d’abord, après avoir créé son événement sur le ou les réseaux
sociaux souhaités, il faut bien paramétrer la visibilité de sa page, définir si seuls les
fans ont accès aux contenus et qui peut publier des messages. Depuis fin mars
2012, chaque marque dispose obligatoirement de la nouvelle présentation de page
appelée « Timeline ». Pour en tirer parti, le nom et les photos (profil et couverture)
doivent être réfléchis et mettre en valeur l’événement car ce sont les premières
informations que voient l’internaute. Si l’événement dispose d’un site dédié, il faut
créer des liens qui mènent vers ses réseaux sociaux.
Ensuite, inviter le plus grand nombre de membres. Pour cela, il faut s’appuyer sur
une base de données préétablie, avec les participants des anciennes éditions, ses
amis, ses clients, etc. Par la suite, il faut faire en sorte que ces membres invitent
également leurs contacts. Les valoriser, les faire participer, susciter l’intérêt autour
de l’événement sont indispensables. Il est intéressant de prendre en compte ce que
souhaite son public, ce qu’il aime et ce qu’il attend de l’organisateur. Par exemple,
créer des jeux concours pour faire gagner des entrées, offrir des places aux
meilleurs contributeurs, ou encore mettre en place des sondages en posant des
questions qui les interrogent sur leurs attentes et préférences. Ainsi, le public va se
sentir impliqué et acteur dans l’organisation de l’événement et aura davantage l’envie
40
de le partager. Sur Facebook, les applications telles que MyPoll, MyQuestion ou
encore Ask-the-Others sont très utiles pour répondre à cet aspect. Ce dernier permet
de voir les résultats sous forme de graphiques.
Ensuite, il faut animer la page de l’événement par la publication régulière de
contenus, en gardant un certain suspens dans le but de conserver l’intérêt et
l’adhésion du public. Ce contenu doit être varié, comme explicité ci-dessus, diffusé
au bon moment et à une fréquence adaptée en fonction de sa stratégie. En effet, il
n’est pas judicieux de communiquer la nuit par exemple, mais plutôt la semaine en
fin de journée.
Jusqu’au jour de l’événement, des relances par messages privés sont à effectuer
pour les personnes n’ayant pas encore répondu à leur invitation ou n’ayant pas
encore confirmé, en rappelant le nombre de personnes déjà inscrites, les animations
prévues pour le jour J, et l’intérêt d’y participer. Le fait d’acheter des publicités
Facebook Ads peut être un bon moyen d’accroître la visibilité de son événement
mais il ne faut pas devenir un spammeur au risque d’avoir des résultats négatifs. Il
est vrai que la publicité intrusive va plutôt inciter les internautes à la rejeter.
Enfin, il peut être avantageux de disposer d’une application Facebook pour enrichir
davantage la page de son événement, impliquer son public et se démarquer des
autres. Ce type d’application permet aussi de récupérer des données sur sa
communauté, d’attirer de nouveaux participants et de les fidéliser. Des entreprises
sont spécialisées dans la création et la gestion d’applications personnalisées.
Voici une liste de quelques applications existantes pouvant aider pour un événement
2.0 avec Facebook :
- Facebook Live Stream, pour permettre aux internautes de voir et commenter
un événement en direct grâce à sa diffusion de vidéos en temps réel.
- Twitter to Pages, pour relayer sur Facebook les publications Twitter, grâce à
l’onglet Twitter que cette application installe sur la page.
- Blog RSS Feeder, pour ajouter le fil RSS du site Internet dédié à l’événement
ou du blog sur la page Facebook. Comme pour Twitter to Pages, cette
application permet de partager les informations publiées sur d’autres
plateformes.
41
- ContactMe, pour aider à la mise en relation entre l’organisateur et le public,
par l’ajout d’un onglet «formulaire de contact».
- PostPlanner, pour gagner du temps dans la publication de messages, photos,
vidéos et toutes autres informations. En effet, cette application gratuite
pendant 30 jours se chargera de les publier elle-même.
- TopFans by SocialAppsHQ, pour distinguer et récompenser les meilleurs
contributeurs. Cette application permet de savoir lesquels interagissent le
plus.
- Amiando, pour vendre les entrées à l’événement directement sur la page
Facebook.
L’application Evénement de Facebook a de nombreuses fonctions dont une qui a
l’avantage de retrouver les listes des invités des anciennes éditions de votre
événement s’il y a eu lieu. Cela permet ainsi de gagner du temps dans la phase
invitation.
Il est à noter que ces applications sont des exemples, il en existe plusieurs pour
chacune de ces utilités.
2. PENDANT pour le couvrir
Après avoir correctement préparé et annoncé son événement, il faut continuer à lui
donner de l’ampleur lors de celui-ci.
Tout comme dans la phase communication, c’est-à-dire faire connaître, il faut inciter
le public à participer, par la mise en place de jeux concours ou d’applications
interactives, et agir avec lui par la publication de sondages en leur demandant ce
qu’il pense de l’événement, leur ressenti et appréciation. Du contenu doit être
régulièrement diffusé en direct avec des photos, vidéos si possible et des statuts
précisant ce qu’il se passe. C’est ici que le community management intervient, pour
informer et partager en temps réel ce qui permet de faire rayonner l’événement au-
delà du lieu où il se déroule, de le faire vivre et d’en garder une trace pour la suite. Il
est important que ce soit également les participants qui enrichissent ce contenu. Si
Twitter est un des réseaux sociaux utilisés, un hashtag doit être créé au nom de
42
l’événement, ce qui permettra de centraliser toutes les informations publiées par les
« twittos » au sujet de l’événement. Les personnes non présentes pourront aussi
partager et suivre le fil de discussion, ce qui accroît sa visibilité. La mise en place
d’un écran géant, appelé Tweet Wall, qui diffuserait ces différents messages les
inciteront davantage à communiquer, par la volonté de voir leurs propres
commentaires s’afficher à la vue de tous et la sensation d’être acteur de l’événement
et plus seulement spectateur. Ces commentaires devront être modérés par le
community manager, afin de ne pas porter préjudice à la réputation de l’événement,
de l’entreprise.
La géolocalisation, avec éventuellement la création d’un « spot » spécialement pour
l’événement, peut avoir de l’intérêt pour l’organisateur comme pour les participants.
Les encourager à se localiser par le biais de Foursquare et/ou de Facebook Lieux,
va faciliter les rencontres et avertir si un de leurs contacts se trouvent à proximité.
3. APRES pour le réseautage et animer des communautés
Lorsque l’événement est terminé, il n’est pas question de s’arrêter en si bon chemin
pour l’organisateur 2.0.
D’une part, auprès de sa communauté, il est important de fidéliser les participants
pour les éventuelles prochaines éditions. Pour cela, il faut les remercier d’être venu.
Il faut obtenir leur retour sur leur avis par rapport à l’organisation et au contenu de
l’événement. Par ailleurs, il faut publier sur les réseaux sociaux les photos, vidéos et
pourquoi pas des anecdotes qui pourrait créer de l’adhésion et de l’échange.
D’autre part, pour l’amélioration de l’événement, il est nécessaire d’en mesurer et
évaluer les résultats. Ceci de manière quantitative, par l’étude des diverses
statistiques, et qualitatives, par l’analyse des critiques. Cela permettra de déterminer
la qualité de communication sur les réseaux sociaux et de repérer les éventuels
manquements, dans un but continu de progresser. Démontrer la réussite de cette
communication permet d’en assurer sa crédibilité et de convaincre les personnes qui
étaient réticentes au départ pour intégrer les réseaux sociaux dans les futures
manifestations.
43
De plus, afin que l’événement se passe au mieux et remporte un franc succès, il est
indispensable de bien gérer l’e-réputation de l’événement durant toute la durée de
son organisation. Ceci est important pour connaître ce qu’il se dit à son sujet et donc
de gérer et maîtriser au mieux son image en ligne. C’est pour cela qu’il faut veiller
aux informations communiquées, écouter, et répondre aux commentaires et critiques
éventuelles des internautes.
En quelques mots, il faut que la marque organisatrice de l’événement soit présente
et communique régulièrement auprès de son public présent sur les réseaux sociaux.
44
CONCLUSION
L’arrivée des réseaux sociaux a véritablement modifié les habitudes des internautes
qui en font usage pour partager leurs envies, leurs émotions, leurs quotidiens. Leur
essor est principalement dû au fait que chaque individu cherche désormais à
développer son réseau et privilégie des moyens de communication rapides et
efficaces pour y parvenir. Ces réseaux sociaux répondent ainsi aux besoins des
internautes de s’exprimer de manière plus libérée et de partager des informations de
façon instantanée.
Les réseaux sociaux et la communication événementielle, qui ont tous deux vocation
à réunir les individus entre eux, répondent à des objectifs communs envers les
marques. En particulier, accroître la notoriété, atteindre de nouveaux publics et
dynamiser la cohésion d’une communauté. Ils sont donc très complémentaires et les
organisateurs d’événements l’ont bien compris en intégrant de plus en plus ces
réseaux dans leurs stratégies de communication événementielle. Cependant, il est
difficile pour une marque de contrôler ce qu’il se dit sur Internet. Elle doit donc
acquérir une bonne connaissance et adopter tous les conseils énoncés
précédemment. Les diverses techniques et exemples abordés ne sont pas les seuls
mais représentent une bonne base pour les marques qui souhaitent intégrer les
réseaux sociaux dans leurs événements, mais aussi aider toutes personnes encore
réticentes à les utiliser, à passer ce cap.
De cette analyse, nous pouvons donc retenir que le Web 2.0 et plus particulièrement
les réseaux sociaux constituent un excellent relais pour promouvoir et faire connaître
son événement. De plus, le réel et le virtuel ont chacun leurs atouts et il y a de
nombreux avantages à les fusionner pour en obtenir des résultats plus importants en
termes de notoriété, de visibilité, et d’adhésion du public.
Afin de démarquer leurs événements des autres, les marques devront également
continuer à être toujours plus créatives. La 25ème édition des Phénix de l’Union des
annonceurs a constaté «la montée en puissance des dispositifs digitaux» signale
Claudie Voland-Rivert48.
48 Directrice marketing et innovation annonceurs à l’UDA
45
Les campagnes sur mobile (smartphones et tablettes) font leur apparition dans la
grande majorité des campagnes de communication.
L’événement 2.0 est donc un moyen fort pour la marque d’aller plus loin dans son
dispositif de communication événementielle, mais une question se pose. A quoi
ressemblera l’événement de marque de demain grâce aux avancées continues du
Web et de la fameuse tendance au SoLoMo49 ?
GLOSSAIRE
Ambassadeur : personne représentant une marque, en communiquant sur elle.
49 SoLoMo = Social Local Mobile. Expression qui regroupe les réseaux sociaux, la géolocalisation et
les nouveaux usages du mobile.
46
Audience : nombre de visites sur un site Internet.
BtoB : Business to Business, relations entre les entreprises et les professionnels.
BtoC : Business to Consumers, relations entre les entreprises et les consommateurs.
Buzz : technique marketing qui consiste à faire du bruit autour d’un événement.
Community management : démarche qui consiste à gérer et animer des
communautés sur Internet, mais aussi contrôler l’e-réputation.
E-réputation : réputation sur Internet. Elle correspond à l’image que les internautes
se font d’une marque ou d’une personne via les traces numériques présentent en
ligne.
Fan : sur Facebook, personne qui « aime » une marque ou une entreprise.
Fan Page : sur Facebook, c’est un profil public d’une marque, organisation ou artiste,
qui permet d’interagir avec son public.
Follow : terme anglais signifiant “suivre”. Il est utilisé sur Twitter pour définir l’action
de suivre une personne ou une entité.
Follower : sur Twitter, un follower est une personne qui suit une autre personne ou
une entité via son profil Twitter.
Googleliser : rechercher des informations sur une marque, une personne, un produit
(ou autres) via le moteur de recherche Google en tapant le nom de ce dernier
(prénom + nom pour une personne).
Identité numérique : représente pour une personne toutes ses informations postées
sur ses profils réseaux sociaux, ses commentaires sur un forum, ses articles sur un
blog, et toutes traces laissées sur un site Internet visité.
47
Liker : terme anglais signifiant « aimer ». Ici, il signifie « aimer » un contenu sur
Facebook.
Live-tweet : messages publics envoyés via Twitter en direct d’un événement.
Retweet : partager sur Twitter un message déjà envoyé via Twitter.
Tagger : action d’identifier quelqu’un sur Facebook.
Socionaute : internaute sur les réseaux sociaux.
SoLoMo : Social Local Mobile. Expression qui regroupe les réseaux sociaux, la
géolocalisation et les nouveaux usages du mobile.
Tag : fonction sur Facebook qui permet d’identifier une personne.
Temps homme : personne qui prend du temps pour réaliser une action.
Timeline : nom donné au nouveau profil Facebook.
Tracking : analyse de la visite d’un internaute sur un site Internet.
Tweet : message public envoyé via Twitter à ses followers.
Twittos : personnes qui envoient des messages via Twitter.
Viralisation : circulation d’une information.
.
Web 2.0 : évolution du web vers une utilisation plus simplifiée et qui favorise les
conversations.
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48
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« Réussir un événement grâce au web 2.0 »,IESA Paris, 3 novembre 2011
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49
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