Top Banner
Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUALTION DES PROJETS, 3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF 1 UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU ____________ FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION (FA.S.E.G) ____________ DOCUMENT DIDACTIQUE Evaluation des Projets (Recherche, Méthodes empiriques, Analyse causale des marchés) 3e édition, 1996 par Heinz-Peter WOLFF TABLE DES MATIERES I L'analyse et la planification des projets 1 La terminologie et le cycle des projets 2 Les avantages et les limitations de l'approche de projet 3 L'analyse des objectifs Objectifs principaux et objectifs d'action - Analyse des problèmes - Procédé de l'analyse des objectifs - Déroulement chronologique des analyses 4 L'analyse du développement Procédé de l'analyse du développement - Collecte des informations et des données - Analyse des projets agricoles: Analyse régionale - Analyse du projet - Analyse du groupe-cible 5 L'organisation d'un projet Procédé de l'organisation d'un projet (planification et management) - Planification au niveau du groupe-cible - Planification au niveau de l'organisme du projet - Planification des projets par objectif (PPO, "ZOPP") II Les méthodes d'appréciation des projets 1 La détermination des coûts et des avantages des projets Comparaison "sans - avec" - Coûts des projets - Avantages des projets - Cas particuliers (transferts financiers directs, coûts irréversibles, financement du projet, coûts et avantages secondaires, coûts et avantages intangibles) 2 Critères de la rentabilité d'un projet Circonscription de l'analyse de l'investissement à la différence de l'analyse des revenus et l'analyse de la liquidité - Prémisses principales de la théorie de l'investissement - Méthodes statiques (sans recours à l'actualisation: Classement à la suite d'un examen sommaire d'un projet, Délai de récupération, Produit par unité de dépense, Produit moyen annuel par unité de dépense) - Méthodes dynamiques (évaluation à l'aide de la méthode de l'actualisation: Choix du taux d'actualisation, VAN, TRI, Ratio avantages-coûts, Ratio avantages nets-investissement, Ratio de l'accroissement des avantages nets - Considération de la liquidité dans le cadre de l'analyse des investissements - Considération de l'incertitude (analyse de sensibilité, analyse de risque)
53

Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Aug 13, 2019

Download

Documents

PhạmTuyền
Welcome message from author
This document is posted to help you gain knowledge. Please leave a comment to let me know what you think about it! Share it to your friends and learn new things together.
Transcript
Page 1: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUALTION DES PROJETS, 3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF 1

UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU ____________

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION (FA.S.E.G)

____________

DOCUMENT DIDACTIQUE

Evaluation des Projets

(Recherche, Méthodes empiriques, Analyse causale des marchés)

3e édition, 1996

par Heinz-Peter WOLFF

TABLE DES MATIERES

I L'analyse et la planification des projets 1 La terminologie et le cycle des projets 2 Les avantages et les limitations de l'approche de projet 3 L'analyse des objectifs

Objectifs principaux et objectifs d'action - Analyse des problèmes - Procédé de l'analyse des objectifs - Déroulement chronologique des analyses

4 L'analyse du développement Procédé de l'analyse du développement - Collecte des informations et des données - Analyse des projets agricoles: Analyse régionale - Analyse du projet - Analyse du groupe-cible

5 L'organisation d'un projet Procédé de l'organisation d'un projet (planification et management) - Planification au niveau du groupe-cible - Planification au niveau de l'organisme du projet - Planification des projets par objectif (PPO, "ZOPP")

II Les méthodes d'appréciation des projets 1 La détermination des coûts et des avantages des projets

Comparaison "sans - avec" - Coûts des projets - Avantages des projets - Cas particuliers (transferts financiers directs, coûts irréversibles, financement du projet, coûts et avantages secondaires, coûts et avantages intangibles)

2 Critères de la rentabilité d'un projet Circonscription de l'analyse de l'investissement à la différence de l'analyse des revenus et l'analyse de la liquidité - Prémisses principales de la théorie de l'investissement - Méthodes statiques (sans recours à l'actualisation: Classement à la suite d'un examen sommaire d'un projet, Délai de récupération, Produit par unité de dépense, Produit moyen annuel par unité de dépense) - Méthodes dynamiques (évaluation à l'aide de la méthode de l'actualisation: Choix du taux d'actualisation, VAN, TRI, Ratio avantages-coûts, Ratio avantages nets-investissement, Ratio de l'accroissement des avantages nets - Considération de la liquidité dans le cadre de l'analyse des investissements - Considération de l'incertitude (analyse de sensibilité, analyse de risque)

Page 2: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUATION DES PROJETS , 3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF 2

3 L'analyse financière des projets Objectifs de l'analyse financière - Les prix utilisés - Déroulement de l'analyse financière - Incidence des projets sur les recettes et dépenses du gouvernement

4 L'analyse économique: A) La méthode de la Banque Mondiale Objectifs de l'analyse économique - Déroulement de l'analyse économique - Détermination des valeurs économiques - Agrégation des comptes des projets - L'analyse sociale des projets

5 L'analyse économique: B) La méthode des effets Les schémas principaux de la méthode des effets - Etapes de l'analyse économique des projets selon la méthode des effets

BIBLIOGRAPHIE (d = disponible au niveau de la bibliothèque de la FASEG)

BUSSERY, A. (1973) "Méthodes d'appréciation des projets dans les pays moins développés", OCDE, Paris (La méthode des effets, comparaison de la méthode de prix de référence et de la méthode des effets)

CHERVEL, M. "Calculs économiques publics et planification" (la méthode des effets, d)

CHERVEL, M; LE GALL, M. (1976) "Manuel d'évaluation économique des projets" Ministère des Relations Extérieures, Coopération et Développement, République Française (la méthode des effets)

DOPPLER, W. (1985) "Planung, Evaluierung und Management von Entwicklungsprojekten", Kieler Wissenschaftverlag, VAUK (l'analyse et la planification des projets)

GITTINGER, J.P. (1985) "L'analyse économique des projets agricoles", Banque Mondiale, Paris (les méthodes de l'appréciation des projets, la méthode de la Banque mondiale, d)

SQUIRE, L.; van der TAK, H.G. (1975) "Analyse économique des projets" Banque Mondiale, Paris (l'analyse sociale, d)

I L'analyse et la planification des projets

1 La terminologie et le cycle des projets

Terminologie

projet = Ensemble des activités menées pour réaliser un objectif déterminé

programme = Conjonction de plusieurs projets ou d'opérations n'ayant pas la contexture d'un projet dans un même secteur mais à différents niveaux pour atteindre un objectif global (ou une structure des multiples objectifs).

groupe-cible = Le groupe de personnes auquel s'adressent les opérations et objectifs d'un projet et devant directement tirer profit de la réalisation du projet.

maître-d'œuvre = Entité ou personne juridique responsable de l'exécution du projet tant du point de vue technique et financier qu'au niveau des ressources humaines.

suivi = Désigne le processus de comparaison (permanente) entre résultats prévisionnels et effectifs et fait partie intégrante de la fonction de management qu'est le contrôle (p.ex. contrôle du déroulement, de l'avancement et des résultats du projet).

Le cycle des projets

Page 3: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUALTION DES PROJETS, 3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF 3

2 Les avantages et les limitations de l'approche de projet

Avantages du format de projet • Le format de projet mène à une révision permanente du programme

supérieur de développement grâce au procédé de l'identification et de la planification des projets

• Le projet est un cadre systématique pour la mise en ordre des informations venants des plusieurs sources et leur analyse du point de vue d'une multiplicité des aspects. Des échelles d'évaluation sont des aspects techniques, organisateurs/institutionnels, financiers, économiques et sociaux

• Le projet est un cadre approprié pour la coopération interdisciplinaire des experts

• La compilation annuelle des coûts indique les besoins de financement. Ces besoins mènent au plan de financement.

• Les effets et les impacts aux participants du projet, aux bénéficiaires du projet et aux autres personnes ou institutions concernées (c'est-à-dire des facteurs encourageants (incitations, "incentives") et empêchants ("disincentives")) seront identifiés.

• Les arrangements institutionnels et organisateurs doivent être exposés clairement

• La décision sur un projet doit être pris en une période déterminée. • Les suppositions, les objectifs, les coûts et les bénéfices estimés seront

exposés et peuvent être contrôlés. • Le format de projet est flexible et applicable même pour des projets sans

bénéfices quantifiables ("soft projects", application de la méthode des moindres coûts)

• Le format de projet est un cadre approprié pour les évaluations d'accompagnement et l'évaluation ex post.

Limitations du format de projet • La qualité de l'évaluation des projets dépend de la qualité des données

utilisées. Vu que l'évaluation des projets s'occupe de la situation à l'avenir, la valeur de l'analyse dépend de la fiabilité des pronostics (estimation des coûts, avantages, prix, taux d'inflation et de change, développement des marchés, degré de l'acceptation et des attraits etc.). Des hypothèses non réalistes peuvent vider l'analyse de projet de toute sa substance.

• Puisque la quantification des avantages des "soft projects" (éducation, santé etc.) est difficile, l'évaluation des projets pose des problèmes lors de la comparaison entre ces projets et des projets "bien quantifiables".

• Une détermination assurée des risques d'un projet n'est pas possible (méthodes auxiliaires pour les estimations: analyse de sensibilité, analyse de risque)

• L'identification et l'évaluation des effets secondaires, tertiaires etc. est difficile ou impossible, même si ces effets peuvent être plus importants que les effets primaires.

• Un projet peut rester une action ponctuelle sans des effets durables si le cadre institutionnel et administratif et le cadre politique du développement sont inadéquats (Dérangements de la suite logique du programme de développement par des mesures inadéquates de la politique de prix, de la politique des impôts et des taxes, de la politique commerciale, de l'appui de la recherche etc.)

3 L'analyse des objectifs

Objectifs = "Dans l'analyse des projets, ce sont les objectifs de cette analyse qui nous fournissent les critères de définition des coûts et des avantages" (GITTINGER, p.49).

Objectifs principaux (objectifs de développement): objectifs dépendant des groupes qui participe à un projet ou qui sont affectés par un projet. Les objectifs principaux se rapportent toujours aux besoins des peuples. Ils comprennent aussi des paramètres qui sont défini comme contribution aux objectifs des peuples. Paramètres concernant a) le groupe-cible: augmentation du standard de vie, augmentation des revenus, diminution de risque de l'approvisionnement, formation des enfants etc.; b) la collectivité considérée dans son ensemble (niveau national): augmentation de la bienfaisance, garantie de la bienfaisance, augmentation du PIB, compensation de la balance de payements etc.

Objectifs principaux pour le choix entre des alternatives d'un projet (objectifs utilisés en général, il y a des exceptions): exploitations agricoles: maximisation des avantages supplémentaires nets; entreprises privées ou sociétés du secteur publique: maximisation du revenu supplémentaire net; collectivité considérée dans son ensemble: maximisation du PIB (contribution du projet au revenu national, choix du PIB en place du PNB, parce que nous admettrons que la totalité du financement d'un projet provient de sources nationales et que tous les bénéfices vont à des résidents du pays, distinction entre le financement d'un projet et la capacité du projet à produire des revenus).

Page 4: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUATION DES PROJETS , 3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF 4

Objectifs d'action: objectifs des actions particulières menant à l'obtention des objectifs principaux. Exemples pour des objectifs d'action concernant a) le groupe-cible: diminution du risque de la production du maïs, augmentation de la production du viande etc.; b) le maître d'œuvre du projet: acquisition d'un profit convenable, affermissement de l'organisation et des possibilités d'influence etc.; c) niveau national: augmentation des exportations de coton, acquisition des devises etc.

"Aucun système analytique classique pour l'analyse des projets ne pourrait véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51)

Objectifs secondaires: la maximisation des objectifs principaux doit prendre en considération des objectifs secondaires: exploitations agricoles: liquidité, risque, approvisionnement entreprises privées, sociétés du secteur publique: liquidité, garantie de la

paix sociale etc. niveau national: répartition des revenus, augmentation de l'emploi,

l'acquisition des devises et le contrôle de leur utilisation, l'appui d'économisés, l'approvisionnement des secteurs santé et formation, la conservation de l'environnement etc.

Analyse des problèmes

"L'arbre" du problème (exemple): effets capacite de manque duindividuels travail reduit, personnel qualifié

ensemble alimentation insuffisante manque de l'education etdes effets des familles de la formation

problème niveau de vie faible

ensemble productivité basse conditions du marchédes causes des terres insatisfaisantes

causes multiples emploi sous-optimal prix bas pour limitationdes intrants les produits des ventes

causes indiduelles variétés mal manque des adaptées routes

pénurie d'argent manque desmoyens de transport

L'analyse des problèmes c'est la mise en structure des causes des problèmes, des problèmes eux-mêmes et des effets de ces problèmes. L'identification de cette structure permet la détermination logique des mesurés possibles dans le but de l'amélioration de la situation actuelle.

Procédé de l'analyse des objectifs L'analyse des objectifs c'est la concertation des solutions potentielles des problèmes identifiés (= résultat de l'analyse des problèmes) avec les groupes concernés. Puisque aucun projet peut résoudre tous les problèmes ou toutes les causes d'un problème, le but de l'analyse des objectifs est la détermination des objectifs d'un projet particulier. Le procédé de l'analyse des objectifs suit le schéma suivant:

soure: selon DOPPLER, 1985

Page 5: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUALTION DES PROJETS, 3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF 5

Exemple (tableaux a - f): a) Résultat de la collecte des informations: une liste des objectifs de

développement des groupes concernés par le projet

Objectifs politiques Objectifs sociaux Objectifs économiques

Promotion de l'indépen-dance économique Promotion de la colla-boration avec des pays définis Accomplissement des désirs des groupes particuliers de la popu-lation ou des partis Renforcement de la base d'un parti Promotion des tendan-ces souhaitées politi-quement etc.

Emploi Répartition équitable des revenus Accélération des chan-gements culturelles Amélioration de la santé et de l'alimentation Avancement profes-sionnel des collabora-teurs du projet, accrois-sement du pouvoir Prestige social etc.

Croissance économi-que Augmentation de la constitution du capital Amélioration de la ba-lance des paiements, acquisition des devises Réduction du risque Maximisation des sur-plus monétaires du projet Augmentation des revenus etc.

b) Résultat de la sélection des objectifs pour le projet

Niveau Objectifs sociaux Objectifs économiques

national

du projet

du groupe-cible (paysans)

Augmentation de l'emploi Répartition équitable des revenus Amélioration de la santé et de l'alimentation

Prestige social des membres du projet

Prestige social

Croissance économique Augmentation de l'acquisition des devises

Maximisation des surplus monétaires du projet

Augmentation des revenus

c) Analyse des relations entre les objectifs: la matrice de relations

1 2 3 4 5 6

1 Augmentation de l'emploi

2 Amélioration de la balance de paiement

3 Croissance économique

4 Répartition équi-table des revenus

5 Réduction des coûts

6 Augmentation des revenus

ident. neutre

ident.

compl.

compl.

ident.

compl.

neutre

concur.

ident.

concur.

compl.

compl.

neutre

ident.

neutre

neutre

concur.

concur.

concur.

ident.

d) Analyse des relations entre les objectifs du projet et les objectifs des décideurs: l'hiérarchie des objectifs

Page 6: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUATION DES PROJETS , 3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF 6

e) Pondération et opérationalisation des objectifs

Objectifs Pondéra-tion

Opérationalisation

Objectifs économiques - Augmentation du volume de la production - Augmentation de l'acquisition des devises - Augmentation des revenus du groupe-cible

Objectifs socio-économiques - Augmentation de l'emploi

Objectifs sociales - Répartition des revenus - Amélioration de la santé et de la formation

20 5 10

20

10

35

+ 5% min.

+ 1 mio $/an min. + 50% min.

+ 5% min.

revenu/famille max.

+ 100% - 10% mortalité

infantile, - 20% des illettrés

Total 100

f) Opérationalisation des objectifs d'action (= objectifs des activités du projet)

Objectifs d'action 1995 1996 1997 1998 1999 Total

constructions anti-erosives (ha) utilisation de l'engrais NPK par les membres du groupe-cible (t) construction des écoles (no.) construction des infirmeries (no.) artisans formés (no.) etc.

1000 100

3 5

30

2000300

35

80

2000500

25

120

50001000

25

120

50001500

25

120

150003400

1225

470

Déroulement chronologique des analyses

temps disponible pour l'évaluation0%

20%

40%

60%

80%

100%

analyse des

objectifs

analyse du développement

planification de l'organisation du

projet

établissement de l'étude

Exemple: Le cadre temporel le contenu d'une évaluation (collecte des informations, projet de développement, période sur place)

ordre chron.

Groupe-cible Type des informations

Méthode Temps

1 ministères, organisations nationales

problèmes, objectifs, priorités

discussion 5 %

2 administration du projet, organisations régionales

objectifs, développement

interview intensive 10 %

3 commissions villageoises, personnes bien informées

développement, problèmes

interview intensive, discussion

10 %

4 établissements du projet, villageoises et régionaux

développement collecte des documents et des enregistrements

20 %

5 exploitations agricoles, ménages, familles

développement, problèmes, objectifs

interview intensive, interview standardisée

40 %

6 direction du projet, institutions régionales

objectifs, développement, options

interview intensive, discussion

10 %

7 ministères, organisations nationales

objectifs, priorités, plans, financement

interview intensive, discussion

5 %

Page 7: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUALTION DES PROJETS, 3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF 7

4 L'analyse du développement

Procédé de l'analyse du développement

source: selon DOPPLER (1985)

La collecte des informations et des données

Types des informations nécessaires (Ex.: projet de développement rural, liste préliminaire) 1 Les conditions naturelles:

la topographie (cartes), les sols, le système écologique (végétation, la faune, maladies d'animaux), des possibilités de influencer les conditions naturelles du lieu

2 L'équipement des exploitations agricoles (unités de production familiales) le type des champs et circonférence de la superficie cultivée (subdivision selon la qualité des sols, l'utilisation, les améliorations du terrain, les droits d'usage etc.), la capacité de la main-d'œuvre familiale pendant les différentes périodes, l'emploi de capital (cheptel, outils, machines, bâtiments), des possibilités de recevoir des crédits, des possibilités d'augmenter la disponibilité des facteurs de production (terrain, capital etc.)

3 Les méthodes et techniques de la production agricole la mécanisation, l'emploi de la main-d'œuvre, l'intensité de l'emploi des facteurs de production, l'emploi des différentes méthodes de la production, des raisons pour les systèmes actuelles de l'utilisation et de la gestion du terroir et de l'élevage, des innovations possibles

4 Les paramètres des ménages et des revenus l'emploi en agriculture et hors d'exploitation agricole, des revenus et des salaires, des relation entre le ménage et l'exploitation agricole, la liquidité, l'autosuffisance, les économises, le risque, les objectifs de la famille

5 Les marchés de produits et de facteurs de production la demande des produits agricoles particuliers, les prix, des limitations/ restrictions/régulations des marchés, les possibilités de la transformation des matières premières, l'offre + la disponibilité + les prix des facteurs de production, des outils, des machines, des pièces de rechange et de l'énergie

6 Les structures sociales et les facteurs socio-culturels la structure des familles (nombre des membres, structure d'âge et de sexe), les groupes villageoises, les niveaux sociaux, les dépendances, la manière de décider des paysans, la formation, l'expérience, l'attitude en voie des innovations, objectifs des groupes sociaux

Page 8: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUATION DES PROJETS , 3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF 8

7 les structures des exploitations agricoles, le cadre institutionnel et administratif de la région du projet les types (classes) des exploitations agricoles, la composition de la population totale, la migration, la répartition des revenus, les types et les capacités des institutions et de l'administration, les relations entre les exploitations agricoles (les familles) et les institutions

8 Le projet (évaluation d'accompagnement) les activités et les mesures du projet, l'organisation et la gestion (management) du projet, la situation financière

9 Le secteur au niveau national les objectifs, la situation actuelle (les chiffres de l'économie nationale, financières et sectoriels, p.e. PNB, PIB, taux de croisement du PIB, balance commerciale, quote-part d'épargne etc.)

Le niveau des informations et données Le niveau des informations est une fonction de la qualité et de la quantité des informations collectées. On peut distingue entre 3 types des informations en général: 1 Des informations qui sont valables à long terme (les conditions naturelles,

les institutions administratives etc.). Il ne faut les collecter que de temps en temps. Le niveau de ces informations s'augmente pendant le procédé de planification et il reste presque constant pendant les périodes suivantes

2 Des informations concernant des mesures, des activités, des impacts et des effets réels du projet. Il faut les collecter dans le cadre de chaque évaluation et par le suivi pendant le déroulement du projet. Conformément leur niveau s'augmente pendant la mise en œuvre du projet.

3 Des informations variables (prix, climat, structure administrative). Il faut les collecter dans le cadre de chaque évaluation et par le suivi. Leur niveau s'augmente au cours des périodes du projet

Evaluation ex ante (étude de planification) = Type 1 + 3 Evaluation d'accompagnement (contrôle du progrès du projet, révision de la planification) = Type 1 + 2 + 3 (l'importance des informations du type 1 se diminue) Echelles de la qualité des informations et données: 1 Vérité: = coïncidence avec la réalité (actualité des informations, confiance

des sources)

2 Représentativité = degré de la coïncidence avec la réalité ( = l'erreur des estimations sur la base des données disponibles. Lors des études de cas la représentativité peut être estimée seulement subjectivement; lors des sondages aléatoires, l'erreur et la probabilité de cette erreur sont calculables)

Sources d'informations Les sources potentielles dépendent 1) du but de la collecte des informations et 2) des ressources disponibles pour la collecte des informations. 1) Le groupe-cible (p.e. paysans) Annotations des paysans et comptabilité des exploitations agricoles (rare dans les pays en voie de développement), enquêtes et interviews chez des membres des familles (très important, mais l'emploi de cette méthode dans le cadre d'un évaluation est limité à cause du manque de temps→ tâche du suivi pendant la phase de mise en œuvre du projet) 2) Des autorités locales Vulgarisateurs, marchands, représentants des différentes organisations régionales et des partis, professeurs, chefs de village, patrons de familles, élites locales 3) Des programmes de recherche Stations expérimentales, programmes de recherche (concernant des exploitations agricoles: "on-farm-research, on-farm-trials") 4) Des groupes qui sont concernés par le projet Groupes internes: responsables et collaborateurs du projet. Groupes externes: organisations et entreprises des secteurs en amont et en aval (coopératives, commerçants, conseillers locaux, industrie de transformation) 5) Des organisations au niveau national Ministères, établissements nationaux et semi-étatiques, ONG's, partis, autres groupes d'intérêt 6) Des organisations au niveau international Organisations multilatérales (FAO, Banque Mondiale, ONUDI etc.) et bilatérales (organisations de la coopération technique et financière) 7) Des publications et des rapports internes Recensements nationaux, plans quinquennaux, plans sectoriels, rapports et études des projets, conditions des organisations multilatérales et bilatérales etc. (à tous les niveaux)

Page 9: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUALTION DES PROJETS, 3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF 9

Méthodes de la collecte des informations/données 1) Les enquêtes (collecte des données primaires) 1.1 la conversation (interview non-structurée)

Exigence au interviewer: élevée. L'emploi préférable: l'évaluation des opinions, des notions et des objectifs des groupes et des personnes individuelles - la discussions des questions fondamentales au niveau régional et national - la création d'une base de confiance

1.2 L'interview intensive: utilisation d'un catalogue approximatif des questions pour l'interview. Exigence au interviewer: élevée, la préparation du catalogue demande plus de temps que la préparation d'une conservation. L'emploi préférable: Recensement plus précise des sujets complexes

La conversation et l'interview intensive sont l'arsenal typique des études de préfaisabilité et des évaluations d'accompagnement 1.3 Le questionnaire standardisé

Exigence au interviewer: peu en comparaison avec l'interview intensive et la conversation. Mais: la création et la révision du questionnaire et l'analyse des données collectées demandent beaucoup de temps! L'emploi préférable: Recensements représentatives des sujets complexes (sondages aléatoires, sondages de jugement) - lors des études de la planification principale (étude de faisabilité, si

les ressources sont disponibles) - par le suivi d'un projet (données et informations pour 1) le

management du projet, 2) le maître-d'œuvre, 3) la planification et la vérification au niveau national, 4) les évaluations d'accompagnement et l'évaluation ex ante)

2) Le suivi (collecte des données primaires) Le suivi est un système de la collecte périodique des données. Le suivi est un instrument du management et de la contrôle. Donc il n'est pas une méthode de la collecte des informations au cours des évaluations, mais les évaluations utilisent les données du suivi (si existant).

3) La collecte des données secondaires Littérature, plans, études etc. Avantage: il s'agit des informations concentrées. Problème: la reconstruction de l'origine et de la représentativité des informations est rarement possible. 4) Le pronostic Il s'agit des enquêtes concernant des estimations de l'avenir. "Brain-storming", "Méthode Delphi" (= un procédure de consultation d'experts reposant sur un processus itératif d'interrogation). Désavantages: 1) Les méthodes demandent beaucoup de temps et le manque des experts d'une connaissance particulière des conditions du cas actuel

L'analyse de développement des projets agricoles L'analyse de développement des projets agricoles s'occupe du recensement du système constituant le cadre de ses activités:

source: selon DOPPLER (1985)

Les trois parties de l'analyse de développement 1) L'analyse de développement au niveau national et de la région du projet - le développement national et la situation du secteur agricole - les conditions naturelles de la région - le développement socio-économique

Page 10: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUATION DES PROJETS , 3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF 10

- les méthodes et les techniques de la production et de la transformation - les marchés et le marketing - les institutions régionales et l'administration régionale

2) L'analyse de développement du projet - La délimitation spatiale du projet - La révision des objectifs de projet - L'intégration du projet dans le cadre du développement national (le maître

d'œuvre, l'organigramme, le diagramme des fonctions) - Le déroulement du projet (le management et le personnel du projet, la

situation financière, les moyens disponibles) - Le jugement et l'évaluation des mesures et des activités (le degré de

réalisation des objectifs d'action et des objectifs de développement)

3) L'analyse de développement du groupe-cible (p.e.: exploitations agricoles) - Les relations internes et externes des unités individuelles du groupe-cible - La rentabilité et les techniques des méthodes de production - L'analyse des revenus - L'analyse de la liquidité - L'analyse du risque - L'analyse de l'approvisionnement du ménage

Analyse au niveau régional (et national)

Indices sélectionnés pour la description d'une région Conditions naturelles:

Climat: la pluviométrie (en mm, distribution pendant l'année), les jours de pluie (distribution), la température (max., min., moyenne, distribution), l'humidité (en %, distribution), la vitesse de vents (max., moyenne, fréquence), Sols: les types et la typologie des sols (p.e. alfisol), la valeur pH, la matière organique (en %), la capacité d'échange (en mval/100 g), le teneur en substances nutritives (en g/1 kg sol, N, P, K, Ca), la topographie, L'eau d'irrigation et l'eau potable: les sources, la valeur pH, les pollutions

Conditions pour les animaux et les plantes (inclusivement les différences périodiques):

L'association des plantes, les herbes principales, la qualité de pâturage, le type et la quantité du pâturage, la capacité du pâturage (en animaux/ha), les maladies, le service vétérinaire, les systèmes de l'élevage, les systèmes de cultures

Développement social: Des dépenses par personne pour la formation et la santé, la quote-part des illettrés adultes, la quote-part des élèves aux écoles primaires (en % de leur groupe d'âge), le nombre des habitant par médecin, la quote-part de la population ayant accès à l'eau potable nette, l'offre des calories en % des besoins, l'espérance de vie en ans, la mortalité infantile par 1000 naissances, les naissances par 1000 habitant, les décès par 1000 habitant, l'accroissement démographique en % par an, la population urbaine en %, la quote-part des actives (potentielles) en % de la population totale, la composition de la population selon leur adhésion aux tribus en %

Structure des exploitations agricoles et des revenus: Le nombre des exploitations agricoles, le nombre des membres par famille, la superficie cultivée par exploitation agricole, les droits d'usage, l'autosuffisance en %, les revenus nets en FCFA/an par exploitation agricole, la quote-part des revenus en espèces, les revenus venant des activités hors de l'exploitation agricole en FCFA/an, les cultures principales en % de la superficie cultivée

Structure de la production: La taille des exploitations agricoles (en ha), la superficie propre en %, la structure de la production végétale (ha par culture), l'intensité de charge en %, le nombre des champs, intensité de l'utilisation d'engrais (type et kg/ha), le niveau des rendements (par culture), les techniques de la culture (type des machines ou outils utilisées, type de plantation, méthode d'irrigation)

Structure des prix: Les prix de produits, les prix des facteurs de production, les salaires, les prix de transport

Structure des marchés: les lieus et l'importance des marchés, l'infrastructure de transport (en km de routes, méthodes principales de transport), la sécurité d'approvisionnement des marchés de facteurs de production, les importations et les exportations régionales (en t et FCFA)

Etablissements et structure administrative: les coopératives locales , les organisations et services de vulgarisation, les niveaux de l'administration régionale, les niveaux de l'administration de l'agriculture régionale. Pour toutes les organisations et niveaux administratives: les fonctions, les groupes participants, l'année d'établissement

Page 11: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUALTION DES PROJETS, 3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF 11

Indicateurs sélectionnés du développement national (Ex.: BURKINA FASO)

ANNEE 85 86 87 88 89 90

PIB (en mrd. FCFA) 643,5 703,3 717,7 755,4 752,6 762,4

Population (en mio.) 8,0 8,2 8,4 8,7 8,9 9,1

Revenus par personne (1000 FCFA) 80,8 85,9 84,6 87,3 84,7 83,5

Taux d'inflation (moyen: 2,5 %)

Investissements brutes (en mrd. FCFA) 618,6 664,8 684,8 705,4 716,9 734,4

Consommation de l'administration (en mrd. FCFA)

77,7 86,2 93,0 91,0 95,8 97,6

Consommation privée (mrd FCFA) 540,8 578,6 591,7 614,5 621,0 636,6

Balance commerciale (mrd. FCFA) -97,6 -99,9 -73,7 -70,8 -91,4 -78,5

Balance de paiements (mrd. FCFA) -3,6 9,6 3,0 6,2 42,9 -9,9

Indices générales des prix (1985 = 100)

à la consommation africaine (à Ouagadougou)

100 97,3 94,8 98,8 98,3 97,5

des importations _ _ _ _ _ _

des exportations _ _ _ _ _ _

Termes de l'échange (terms of trade) _ _ _ _ _ _

Dette publique extérieure (mrd FCFA) 188,6 198,4 211,5 243,9 178,8 196,5

Dettes en % du PIB 29,3 28,2 29,5 32,3 23,8 25,8

Dettes en % des exportations 309,7 384,5 306,1 328,7 260,6 236,7

Taux d'emploi _ _ _ _ _ _

Importations d'énergie en % des exportations

_ 27,5 17,4 19,5 19,8 20,2

Importations d'aliments en % des exportations

_ _ 38,0 _ _ _

sources: "Deuxième plan quinquennal de développement populaire 1991 - 1995" Vol. I "Développement agricole au Burkina Faso: Un survol", 1992, ORSTOM

Liste des indicateurs sélectionnés du développement du secteur agricole

Pays: Année: région du

projet

pays

Contribution au PNB (%): actuelle: 5 ans avant:

____ ____

____ ____

Taux de croissance de la production des produits alimentaires/personne (%)

____ ____

Portion de la population active de la population totale (%)

actuelle: 5 ans avant:

____ ____

____ ____

Densité de la population (personnes/km²) ____ ____ Taux de croissance de la population au milieu rural (%)

____ ____

Superficie totale (1000 ha) ____ ____ superficie cultivée (1000 ha) ____ ____ superficie irriguée (1000 ha) ____ ____ superficie du pâturage (1000 ha) ____ ____

Nombre des exploitations agricoles ____ ____ nombre des expl. avec moins de 5 ha ____ ____ nombre des expl. produisant principalement pour l'autoconsommation

____ ____

Terrain cultivée par exploitation agricole (ha en moyenne)

____ ____

Intensité de l'utilisation du terrain (% jachère) ____ ____ Productivité des sols:

Sorgho dt/ha ____ ____ Coton dt/ha ____ ____

L'emploi d'engrais (kg/ha en moyenne) ____ ____ Revenu par personne du secteur agricole (FCFA)

____ ____

Degré de l'autosuffisance (%) céréales ____ ____ sucre ____ ____ huile ____ ____ viande ____ ____

Page 12: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUATION DES PROJETS , 3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF 12

Analyse du projet

Lors des études de planification (évaluation ex ante), l'analyse du la planification qualitative et quantitative du déroulement du projet (organisation, déroulement, activités). Lors des évaluations d'accompagnement elle comprend, outre que la planification pour la période suivante, aussi la comparaison entre la planification précédante et les réalisations dans le cadre de la période passée. Lors des évaluations ex post elle comprend la comparaison entre le déroulement planifié et le déroulement réel du projet

a) Evaluation de la structure du projet

b) Structure divisionelle selon les produits et les groupes de produits

DirectionService administratif central

Coton Viande Céréales

a) Structure fonctionelle selon les secteurs des activitésDirection

Approvisionnement Production Commercialisation Gestion

l'organigramme (ex.): Diréction du projet

Gestion Suivi Production Formation Infrastructure Atélier

Paysans (groupe-cible)

Exemple d'un diagramme de fonctions

Planification R/M M C I I ...Achat D C I ...

Plantation I D/M C I ...Entretien R/M ...

Suivi Co M ...etc. ... ... ... ... ... ...

R = Responsabilité M = Mise en œuvre C = Consultation I = Information Co = Contrôle

Page 13: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUALTION DES PROJETS, 3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF 13

b) Compilation des structures des dépenses, des structures de personnel, des moyens disponibles et des investissements pendant les différentes périodes du projet.

Ex.: Développement du personnel et des dépenses 1995 1996 ... TOTAL

mois salaire1 mois salaire1 ... mois salaire1

Directeur 6 1200 12 2400 ... 30 6000

Adjoint technique

0 0 12 1200 ... 24 2400

Secrétaire 6 300 12 600 ... 30 1500

... ... ... ... ... ... ... ...

TOTAL 20 1900 51 5550 ... 122 13000

c) Evaluation de la situation financière L'évaluation de la situation financière consiste de l'etablissement d'un plan de financement selon les périodes (= déroulement chronologique) du projet. La différence entre l'évaluation de la situation financière lors des projets "privés" (projets des entreprises etc.) et lors des projets de développement concerne les flux des payements et versements et des sources de financement. Les relations concernant la liquidité entre les différents niveaux d'un projet de développement:

c) Evaluation des moyens disponibles

L'évaluation des moyens disponibles concerne la disponibilité et la répartition des moyens du projet (bâtiments, machines, voitures, matériaux etc.) selon les périodes du projet (et les écarts pendant les périodes passées).

Ex.: Evaluation d'accompagnement/Evaluation ex post

1989 1990

1991 1992

Toyota LC

plan réal.

1 1

0 0 0

2 Toyota HL/DC plan réal.

1 1

0 0 0

Motos Yamaha plan réal.

10 8

4 6

2 2

0

Micro-ordinateur plan réal.

1 0

0 1

0 0

... ... ... ... ... ...

d) Evaluation des mesures et des activités du projet L'évaluation des mesures et des activités concerne la description quantitative et qualitative, le déroulement chronologique des réalisations du projet et l'évaluation de la contribution des activités aux objectifs principaux Ex. 1: Evaluation d'accompagnement/Evaluation ex post, description

quantitative

1989 1990 1991 TOTAL

construction d'un magasin central (nombre)

plan réal.

1 1

0 0

0 0

1 1

construction des magasins villageoises(nombre)

plan réal.

1 0

1 1

1 2

3 3

construction des pistes (km)

plan réal.

10 0

50 30

50 50

110 80

formation des vulgarisateurs (personnes-jours)

plan réal.

100 70

200 210

300 300

600 580

vente de l'engrais NPK (tonnes) plan réal.

0,5 0,5

3 3

5 4

8,5 7,5

... ... ... ... ... ...

Page 14: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUATION DES PROJETS , 3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF 14

Ex. 2: Evaluation d'accompagnement/Evaluation ex post, description qualitative

Activités et objectifs d'action Degré de la réalisation

1 période: 1989

Installation du service de vulgarisation Planification et formation des premiers vulgarisateurs effectué, aucune réalisation de la vulgarisation au niveau du groupe-cible

Installation du service de distribution de l'engrais

Construction des bâtiments seulement effectué d'une manière partielle, quantité vendu correspondait au quantité planifié

... ...

Ex. 3: Evaluation d'accompagnement/Evaluation ex post, déroulement chronologique des activités

année

activité 1 2 3

construction du magasin central plan réal.

construction des magasins villageoises

plan réal.

construction des pistes plan réal.

... ...

Ex. 4: Evaluation d'accompagnement/Evaluation ex post, évaluation du degré de réalisation de la contribution planifiée aux objectifs de développement

Objectif sans projet avec projet situation actuelle

objectifs économiques

augmentation des revenus du groupe-cible 0 25% négative

augmentation de la création du capital (FCFA)

0 990 mio. positive

etc. (objectifs sociaux, socio-économiques, politiques

... ... ...

Analyse de développement du groupe-cible

Lors des projets privés (= l'entreprise réalisant le projet est identique avec le "groupe-cible"), l'analyse du groupe-cible (= groupe des bénéficiaires prévues d'un projet) s'occupe de l'évaluation du développement des paramètres, qui pourraient avoir des effets sur la réalisation et le succès du projet (développement de la solvabilité et de la liquidité, développement des revenus nets, risque de marchés). Lors des projets de développement (projets agricoles, projets sectoriels etc.), cette analyse concerne en outre l'analyse du niveau du vie des membres du groupe-cible (analyse de l'approvisionnement des ménages). Dans le deux cas, les résultats de l'analyse de développement représentent la base de l'appréciation du projet (comparaison de la situation actuelle et des effets du projet). Lors des projets de développement, cette analyse est aussi la base de l'évaluation des incitations du projet pour les membres du groupe-cible. Ce résultat est essentiel pour le jugement sur la probabilité de la participation du groupe-cible prévu. Il est plus décisif du point de vue de l'utilité d'un projet de développement que les paramètres de la rentabilité d'un investissement (TRI, VAN etc.). En autres mots: un projet de développement menant aux incitations remarquables au niveau du groupe-cible mais donnant un TRI faible est plus préférable que un projet menant (sur le papier) à un TRI très élevé mais n'ayant pour effet que des incitations faibles au niveau du groupe-cible. La raison: la réalisation d'un projet de développement sans participation volontaire du groupe-cible est (au moins du point de vue à moyen et à long terme) impossible.

Page 15: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUALTION DES PROJETS, 3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF 15

[Malgré tout cela, le calcul des paramètres déterminant la rentabilité d'un investissement est nécessaire, si des fonds publics seront utilisés pour la réalisation. La collectivité dans son rôle comme financier a le droit de revendiquer l'emploi optimal de ses moyens, c'est-à-dire le TRI, la VAN etc. doivent indiquer une utilisation des moyens par le projet menant à une augmentation du bien-être collectif (TRI supérieur au taux d'intérêt d'opportunité, VAN positive etc.).]

Le procédé de l'analyse de développement du groupe cible (projets de développement) 1) identification du groupe-cible 2) collecte des données 3) classification (identification des groupes homogènes dans le groupe-cible)

4) analyse de la situation actuelle des classes (description des capacités et des activités, analyse des paramètres déterminant le succès économique: revenu, liquidité, risque, approvisionnement, analyse individuelle des classes, analyse comparative entre les classes)

Seulement lors des évaluations d'accompagnement et des évaluations ex post: 5) comparaison de la situation actuelle avec la situation passée (sur la base

de la dernière évaluation du projet 6) analyse des raisons, qui ont engendrés les changements (projet,

problèmes)

identification du groupe-cible -> voir analyse des objectifs collecte des donnes -> voir pages 6,7,8

classification: Il y a trois méthodes principales: - La classification déterministe utilise des critères qualitatives (ex.:

éleveurs - autres). L'avantage de cette méthode c'est que la distinction entre les membres des différents classes est claire et indubitable. Le désavantage c'est qu'on ne peut pas prendre en considération l'hétérogénéité dans des classes ayant la même caractéristique par cette méthode.

- La classification univariate utilise 1 à 3 critères quantitatives (ex.: nombre des animaux, ha cultivées, revenus nets etc.). L'avantage de cette méthode c'est qu'on peut prendre en considération des distinctions dans des groupes ayant les mêmes caractéristiques qualitatives. Le

désavantage sont des problèmes lors de la détermination des limites des différentes classes. Le but c'est de trouver des limites menant a une distinction entre des classes qui sont les plus homogènes que possible et les plus hétérogènes entre eux. La présentation graphique peut aider lors de la décision. Une autre aide sont des règles statistiques menant à une classification distinguant entre des classes qui se rapprochent des distributions normales le plus que possible (échelle pour l'homogénéité d'une classe: coefficient de variation (s/m) le plus petit que possible, échelle pour l'hétérogénéité entre les classes: différence entre les moyennes des classes le plus grande que possible).

- La classification multivariate utilise plus des trois critères quantitatives. L'avantage de cette méthode c'est leur applicabilité dans des situations sans structure évidente du groupe-cible. La désavantage c'est le besoin des micro-ordinateurs pour les calculs (méthode de la "cluster-analysis).

Puisqu'une analyse de chaque classe est nécessaire (temps!), il faut se délimiter sur la distinction de au maximum 5-6 classes (mieux: 3-4 classes). Les critères qu'on choisira pour la classification doit toujours être en relation avec l'objet de la recherche! (ex.: questions économiques: paramètres des revenus et de l'approvisionnement du ménage, quantités commercialisées etc. - questions de la production végétale: paramètres de la culture et de l'emploi des intrants etc.).

Analyse des relations internes et externes des membres du groupe-cible: L'analyse des relations prends en considération la description et la quantification des éléments dans des deux graphiques suivantes (ex.: exploitations agricoles):

Page 16: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUATION DES PROJETS , 3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF 16

a) relations internes

FAMILLE

EXPLOITATIONAGRICOLE

MENAGE

- main d'oeuvre- capital- connaissance

- objectifs- besoins

- production végétale- production animale- mécanisation- investissements

- construction et aménagement des outils et bâtiments- achats, approvisionnement- transformation- élaboration- préparation

l'argentpar vente

investissements,l'argent pourles coûts courants,main d'oeuvrefamiliale,prestations d'entrepreneur(gestion etc.)

main d'oeuvrefamiliale,l'argent

moyens deménage,aliments,denréesde luxe,logement,l'eau,vêtements,médicaments

énergie,alimentstabac, thé,café, etc.,

déchets organiques

matières premièrespour la constructiondes bâtiments etoutils

Source: selon DOPPLER, W. (1991) "Landwirtschaftliche Betriebssysteme in den Tropen und Subtropen, p.15

b) relations externes

Marché decapital

Marché dutravail

Systèmed'exploitation agricole-

ménage

ménage

exploitation agricole

Servicede vulga-risation

Environnement(socio-culturel, naturel)

Marchés de terrain, moyens deproduction, produits, énergie,aliments, besoins de ménage,denrées de luxe, vêtements,eau potable

Services deformation etservices desanté

Ammortissements,économises,intérêts

Crédit,intérêts

Emploi,dépenses

Main d'oeuvre,recettes

Dépenses,coûts

Recettes,prestations

Dépenses

Dépenses,recettes

Prestations

Savoir -faire

Source: selon DOPPLER, W. (1991) "Landwirtschaftliche Betriebssysteme in den Tropen und Subtropen, p.15

Analyse des paramètres du succès: L'analyse des paramètres de succès s'occupe des analyses partielles et des analyses du système des unités du groupe-cible. On utilise les analyses

Page 17: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUALTION DES PROJETS, 3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF 17

partielles pour l'évaluation de la capacité concurrentielle des activités particulières. La méthode la plus souvent utilisé c'est le calcul des marges brutes (ex.: marge brute de la production de coton avec et sans attelage, etc.). Les analyses du système (analyses globales) des membres du groupe-cible sont nécessaires puisque les analyses partielles ne suffit pas pour l'évaluation des effets des changements des activités les paramètres du succès économique de ces membres.

Exemple des effets multiples d'un sous-système (élevage) sur le système (exploitation agricole):

1. Effets potentiels sur la superficie - Elargissement de la superficie utilisée par l'exploitation de la jachère - Amélioration de la fertilité des sols par l'utilisation du fumier - Effets sur la rotation des cultures par l'introduction des plantes

fourragères

2. Effets potentiels sur les travaux - Substitution de la main-d'œuvre humaine par les animaux (attelage) - Allégement du travail - Utilisation de la main-d'œuvre économisée pour l'intensification de la

production - Transport des matériaux et des personnes

3. Effets potentiels sur la production - Diversification de l'autosuffisance - Compensation du risque provenant de la production et des marchés - Augmentation des résultats de la production végétale à cause de

l'utilisation du fumier, de l'introduction de attelage lors du travail de sol et de l'introduction des plantes fourragères à la rotation des cultures

- Transformation des produits végétaux, utilisation des déchets et des produits secondaires

4. Effets potentiels sur les revenus et la liquidité - Revenus réguliers provenant de la vente du lait, des petits animaux etc. - Création du capital (jeune bétail, produits animaux, travail) - Création des économises grâce aux investissements dans le cheptel - Effets sur la liquidité grâce à la transformation du bétail en espèce

Analyse des revenus Schème de calcul des revenus annuels:

Revenus (entrées) - Recettes des ventes des produits de la

production végétale et animale - Valeur de l'augmentation du cheptel et des

stocks - Valeur des prélèvements en nature

(autoconsommation) - Recettes de fermage - Intérêts du capital - Autres entrées

Dépenses (sorties) - Dépenses en matériaux et en cheptel - Valeur de la diminution du cheptel et des

stocks - Dépenses pour l'entretien des outils,

machines et bâtiments - Dépenses en service et de fermage - Dépenses en salaires - Taxes, impôts - Intérêts sur les crédits - Autres sorties

- Calcul des revenus nets d'exploitation agricole = Revenus - Dépenses - Calcul des revenus nets familiaux = Revenus nets de l'exploitation

agricole + Revenus provenant hors de l'exploitation agricole Exemples d'indicateurs d'analyse: - Revenus nets d'exploitation agricole/ha de terres possédées - Revenus nets d'exploitation agricole/ha de terres cultivées - Revenus nets d'exploitation agricole/1000 FCFA de sorties - Revenus nets d'exploitation agricole/revenus familiaux nets Echelles de la distribution fonctionnelle des revenus: Revenus d'exploitation agricole - salaires calculés de la main-d'œuvre familiale = montant d'intérêts du capital investi propre - intérêts calculés du capital propre = profit de l'entrepreneur + salaires calculés de la main-d'œuvre familiale = rendements de la main-d'œuvre familiale

Analyse de la liquidité L'analyse de la liquidité contient deux paramètres: 1) la liquidité comptante (= solvabilité = la différence entre les flux pécuniaires = versements - paiements) et 2) la liquidité potentielle (= différence entre les flux de capital = entrées - sorties). Analyse de la liquidité comptante L'analyse de la liquidité comptante concerne l'analyse du développement des moyens pécuniaires étant disponible dans les différents périodes d'une année (par mois, périodes selon les activités agricoles etc.

Page 18: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUATION DES PROJETS , 3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF 18

Analyse de la liquidité potentielle La liquidité potentielle se compose de la liquidité comptante + des créances à court terme + des biens vendables. On peut calculer la liquidité potentielle aussi comme différence entre les revenus nets et les coûts de la vie. Calcul du seuil de service de capital en considération d'un investissement: revenus nets dans la situation actuelle + revenus nets supplémentaires attendus à cause de l'investissement = bénéfices préliminaires après la réalisation de l'investissement + revenus provenant hors de l'entreprise + pensions, transferts etc. = revenus totaux préliminaires - remboursement de crédit = revenus disponibles pour les besoins de la famille et le remboursement

des autres crédits - coût de la vie, taxes et impôts personnels, autres devoirs privés = seuil de service de capital

Analyse du risque L'analyse du risque s'occupe de l'évaluation des variations des paramètres du succès. Il se compose 1) de la détermination du domaine des variations des paramètres influençant le succès (quantité de la récolte, prix, quantités vendues etc.) et 2) de la détermination des probabilités des différentes situations (si possible).

Analyse de l'approvisionnement du ménage L'analyse de l'approvisionnement des membres du groupe-cible s'occupe de la détermination du niveau de vie et de l'identification des sources des biens pour la consommation (production propre, achat etc.). Plus les ménages s'occupe de la production pour l'autoconsommation, plus l'analyse de l'approvisionnement du ménage est nécessaire, particulièrement dans le cas d'où le projet a des effets sur la structure de la production. Cette analyse utilise souvent des unités non-monétaires Ex.: paramètres de l'analyse de l'approvisionnement du ménage: Besoin et disponibilité: des aliments (MJ, gramme de protéine) - de l'eau potable (l) - d'autre l'eau (l) - de l'énergie (MJ, kg, t) - de l'approvisionnement médical (h de traitement, lits de hôpital, FCFA pour les médicaments) - de logement (m²/personne) - de l'éducation (années, type de l'école) - des moyens pour les besoins socioculturels (jours, kg, l, FCFA).

Les différences entre les analyse de l'investissement, du revenu et du flux des sources et emplois des fonds (liquidité)

Objet Analyse de l'investissement

(agricole)

Analyse du revenu (agricole)

Analyse du flux des sources et des

emplois des fonds

Objectif général Vérifier l'attraction exercée par l'investissement supplémentaire

Vérifier les résultats courants de l'exploitation

Vérifier les liquidités de l'exploitant

Période normalement analysée

Durée de vie utile de l'investissement

Années Période de remboursement des prêts

Prix utilisés Prix constants Prix courants Prix courants

Traitement du capital Investissement initial, valeur résiduelle

Amortissement annuel Achats et ventes au comptant

Revenus hors-exploitation

Eléments financiers et non-financiers inclus

Exclus Partie monétaire incluse

Production auto-consommée

Incluse Incluse Exclue

Critères de résultats Rentabilité des ressources supplémentaires engagées

Rendement du capital et de la main-d'oeuvre engagés dans l'exploitation

Trésorerie disponible pour la famille de l'agriculteur

Valeur temporelle Actualisée Non actualisée Non actualisée

Indicateurs de résultats

Valeur nette actualisée, taux de rentabilité interne, ratio avantages-coûts, ratio avantages nets-investissement, augmentation des avantages nets

Bénéfice en pourcentage de la valeur nette, revenu familial

Excédent ou déficit de trésorerie

source: selon GITTINGER, (1985), p.103

Page 19: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUALTION DES PROJETS, 3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF 19

5 L'organisation d'un projet (planification)

L'organisation d'un projet est une fonction de la planification et du management de projet pendant la période de la mise en œuvre du projet. Lors des projets de développement, les conditions déterminant les possibilités de la planification se composent des capacités et de la structure du maître-d'œuvre (plus l'appui des bailleurs de fonds) et des plans supérieurs. Lors des projets privés, les capacités de l'entreprise (capital, liquidité) et sa structure délimite la latitude de la planification.

Conditions et relations lors de l'organisation d'un projet:

selon DOPPLER (1985)

La planification et le management sont le sujet à l'évaluation lors des études de planification (évaluation ex ante) et des évaluations d'accompagnement. Dans le cadre de ces études il faut analyser la planification et le management de la période passée et de formuler la stratégie de la période suivante. L'évaluation ex poste ne s'occupe que du jugement sur le succès de la planification et du management dans le cadre de la période de la mise en œuvre du projet.

Déroulement de la planification Le terme "planification" désigne le procédé de l'identification et de la proposition des solutions ayant le potentielle de la meilleure réalisation des objectifs. Elle s'occupe de l'avenir, c'est-à-dire il indique comment la situation actuelle doit se développer. La base de la planification sont des estimations et des pronostics concernant les conditions à l'avenir. La base de ces estimations et pronostics sont les résultats de l'analyse du développement

(description de la situation actuelle et identification des raisons du développement passé). Procédé de la planification:

selon DOPPLER (1985)

Page 20: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUATION DES PROJETS , 3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF 20

Lors du procédé de la planification on peut distinguer entre la planification au niveau du groupe-cible (3 domaines: - planification technique - planification de l'introduction des innovations - planification globale du développement des membres du groupe-cible) et la planification au niveau de l'organisme du projet (5 domaines: - structure du projet - personnel - procuration et emploi des matériaux - planification financière - planification du suivi).

la planification au niveau du groupe-cible

La planification au niveau du groupe-cible s'occupe du développement de leurs paramètres de succès (revenus nets, liquidité, approvisionnement du ménage, risque). Les calculs menant aux estimations de ces paramètres à l'avenir sont les mêmes que les calculs lors de l'analyse de développement, mais on remplace des données de base par des pronostics.

Méthodes disponibles pour l'optimisation de la planification au niveau du groupe-cible

- méthodes de planification selon la théorie néoclassique: Méthodes utilisant la fonction de production, les courbes et les droites des isoquants et des isocoûts pour la détermination de l'intensité optimale, de la combinaison de moindres coûts et de la combinaison optimale de la production. L'application de ces méthodes est rare lors des évaluations des projets en tenant compte de leur exigence en données. Mais il représente la base des méthodes exactes pour la planification globale.

- méthodes approximatives de la planification globale: Lors des prévisions budgétaires ("budgeting", "partial budgeting") il s'agit des estimations simples d'un plan de l'entreprise ou de l'exploitation agricole sur la base de l'expérience et de l'intuition (saisie immédiate de la vérité sans l'aide du raisonnement). La méthode de la planification de programmes détermine l'organisation optimale sur la base du principe de l'exploitation optimale du facteur de production le plus rare.

- méthodes exactes de la planification globale: Il s'agit de l'application des modèles linéaires (programmation linéaire). L'intensité optimale serait déterminé d'avance grâce à la formulation des alternatives potentielles de la production (besoin de facteurs de production, résultat). La combinaison de moindre coûts et la combinaison optimale seraient déterminé grâce à l'application de l'algorithme simplexe.

On peut appliquer les méthodes approximatives et les méthodes exactes de la planification pour la planification de la production (c'est-à-dire pour la

planification du développement des revenus), la planification du développement de la liquidité et de l'approvisionnement du ménage. Le risque serait pris en considération à l'aide de l'analyse de sensibilité (voir chapitre II.2).

la planification au niveau de l'organisme du projet Les objectifs de la planification au niveau de l'organisme du projet c'est la création d'une structure permettant - un management efficace en tenant compte du poursuite des objectifs

principaux, - la réalisation des travaux de routine d'une manière facile (coordination,

déroulement) et - une flexibilité satisfaisante (adaptation aux changements et aux nouvelles

situations). La base de la planification c'est le résultat de l'analyse de développement de l'organisme existante (évaluation d'accompagnement) ou l'analyse de l'organisation et des capacités du maître-d'œuvre prévu (évaluation ex ante). Procédé de la planification au niveau de l'organisme du projet

Objectifs de développement Cadre politique et administratif

Degré de la centralisation

Distribution des décisions

Dimension du projet

Activités principales

Structure de l'organisation

Distribution des devoirs

Delimitation des competences

Style de commandement,methode de direction

Détermination des devoirs de routine

Déroulement des opérations

mise en structure de l'organisation selon DOPPLER (1985)

Page 21: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUALTION DES PROJETS, 3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF 21

Ce procédé mène à la détermination de l'organigramme (structure de l'organisme), du diagramme des fonctions (distribution des tâches) et des travaux de routine. Le résultat est la base de la planification des autres 4 domaines de la planification au niveau de l'organisme du projet. planification du déroulement chronologique (procuration et emploi des matériaux) Le résultat de cette partie de la planification c'est l'emploi de temps des différents activités du projet (voir Ex. 3, p.12) dans le cadre de la période suivante. Dans le but d'optimiser le déroulement chronologique, on applique la méthode de la planification par réseau (calcul de chemin critique). planification du besoin en personnel La planification du déroulement chronologique mène à l'identification des besoins en personnel. La planification du besoin en personnel comprend la description de la quantité et de la qualité de la main-d'œuvre nécessaire. Outre, elle détermine le temps d'emploi des différents experts et ouvriers. planification financière La détermination des besoins en moyens financiers est un autre résultat provenant de la planification du déroulement chronologique. Cette partie de la planification s'occupe de la détermination 1) des sources des moyens financiers, 2) des montants nécessaires et de la partie en devises et 3) des moments de la mise à la disposition des moyens financiers. planification du suivi L'objectif du suivi c'est la création d'une base des données et des informations dans le but d'appuyer la coordination, le contrôle et l'identification des goulots d'étranglement. La planification du suivi s'occupe de la détermination des types des informations nécessaires, des méthodes de la collecte et du traitement des données et de l'utilisation des résultats du suivi dans les 3 domaines suivantes: - système d'information du management (comptabilité, informations

concernant le personnel, le déroulement et le progrès des travaux etc.) - système du contrôle (voir système d'information du management) - système de correction de la planification (identification des alternatives,

optimisation). Puisque la collecte engendre des coûts (personnel, équipement, fonds), il faut appliquer des règles économique aussi lors de la planification du suivi. En autre mots il faut assurer que les coûts du suivi ne dépassent pas les avantages étant le résultat des informations qu'on a collecté. Si la

quantification des avantages pose des problèmes, on applique la méthode de moindre coûts, c'est-à-dire on minimise les coûts du suivi à l'aide de l'identification 1) des données étant absolument nécessaires pour accomplir les tâches prévisionnelles du système du suivi, 2) de la quantité et de la qualité des données étant suffisante 3) des méthodes les moins chères de la collecte et du traitement des données. organisation du management Le terme management désigne la coordination des moyens disponibles (personnel, matériaux, moyens financiers) dans le but de la mise en œuvre des solutions. En autres mots, il s'agit d'une action dans le cadre de l'organisation d'un projet. L'organisation du management est le résultat de la planification au niveau de l'organisme du projet. Les tâches du management sont 1) l'établissement du contact et les relations avec les groupes et institutions ayant des fonctions dans le cadre du projet et 2) le contrôle et la commande de la réalisation des activités prévisionnelles. Les objectifs d'action sont d'une importance supérieure pour le management puisqu'ils représentent la base des jugements sur le management dans le cadre des évaluations (d'accompagnement et ex post). Relations entre le management (structure de l'organisation), la mise en œuvre du projet et le contrôle

selon DOPPLER (1985)

Page 22: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUATION DES PROJETS , 3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF 22

Planification des projets par objectif (PPO, "ZOPP") Outre que la connaissance des différentes parties de la planification, le processus de la planification exige une méthode pour la mise en structure des réflexions de l'équipe s'occupant de la planification. La plupart des méthodes standardisées qu'on applique lors de la planification du projet ont leur origine dans la méthode américaine du "logical framework" (cadre logique). Dans la méthode de la planification des projets par objectif (PPO, "ZOPP = Zielorientierte Projektplanung") il s'agit d'un développement ultérieure de la méthode du "logical framework" qui serait appliqué dans le cadre de la coopération technique et économique de la R.F.A. Le but de cette méthode n'est pas seulement de uniformiser le processus de réflexions mais aussi la terminologie employée et de faciliter la communication et la coopération entre toutes les parties concernées par un projet. La PPO comprend différents éléments qui se soutiennent mutuellement: - La méthode. - Le travail en équipe qui sert d'approche à l'étude de problèmes multi-

sectoriels et de cadre à la participation des groupes-cibles et groupes d'intérêt importants.

- La visualisation qui, à l'aide de cartes, permet de retenir par écrit les contributions des participants et de fixer les résultats de la discussion.

- Les règles d'application qui, dans la phase de préparation du projet, fixent le moment, la composition du groupe de participants et le but de l'atelier PPO.

- La gestion du projet qui se base sur le PPO et doit mettre en pratique les plans établis

La méthode PPO suit quelques principes très simples: 1 La coopération entre le personnel du projet et les différentes organisations

partenaires est plus facile et plus fructueuse si les participants ont pu se mettre d'accord sur des objectifs formulés clairement.

2 Dans la coopération au développement, nous essayons de résoudre ou d'atténuer des problèmes en nous attaquant à leurs causes. Par conséquent, c'est de l'analyse des problèmes, de leurs causes et de leurs effets que nous déduisons les objectifs qu'il semble possible et raisonnable de poursuivre (voir aussi p.2).

3 Les problèmes et leurs causes n'existent pas en tant qu'abstractions, mais sont toujours liés à des personnes, à des groupes sociaux ou à des

organisations. Aussi ne peut-on parler de problèmes qu'après d'être fait une idée des individus, des groupes d'intérêt et des institutions concernés.

4 Les étapes d'analyse s'emploient ainsi à découper une réalité complexe et inextricable en plusieurs scènes caractéristiques que les groupes de travail pourront entreprendre d'analyser et de planifier. La simplification que ceci implique nécessairement repose sur un choix conscient et pragmatique en faveur des personnes et collaborateurs au projet en tant qu'agents responsables de la planification parce que, dans la pratique, il est souvent impossible d'appliquer des méthodes de planification plus complexes.

Les résultats de travail de planification sont synthétisés dans les documents suivants: - un tableau des personnes et groupes concernés par le projet (= résultat de

l'analyse de la participation) - une hiérarchie des problèmes et une hiérarchie des objectifs faisant

apparaître des différentes solutions alternatives - aux étapes d'analyse succèdent les étapes de planification proprement dites

dont les résultats sont consignés dans un schéma de planification du projet. Ce schéma doit présenter la structure de base d'un projet logique, cohérent et réalisable.

Ces documents sont concrétisés au cours d'ateliers successifs ZOPP 1: (ZOPP préliminaire) pour préparer la décision concernant

l'instruction du projet. L'organisation s'occupant de la planification soumet au responsables un avis préliminaire, et si possible des propositions ainsi qu'une offre concernant l'examen du projet

ZOPP 2: (ZOPP-examen) pour préparer l'instruction du projet et pour préciser les termes de référence de la mission d'examen. Les experts (conseillers) s'occupant de la mise en pratique de la planification sont associés à cet atelier.

ZOPP 3: (ZOPP-partenaire): avant la rédaction finale du rapport d'examen du projet, les principales conclusions et recommandations de la mission d'examen sont harmonisées et concertées sur place avec le partenaire.

ZOPP 4 (ZOPP-démarrage): pour préparer l'établissement du plan d'opérations, les analyses et éléments de planification déjà élaborés sont actualisés et finalisés sur place avec le personnel du projet et les partenaires.

Page 23: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUALTION DES PROJETS, 3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF 23

ZOPP 5 (ZOPP-réorientation): pour préparer une réorientation du projet, c'est-à-dire les changements ou compléments à apporter au niveau des objectifs ou des résultats en cours d'exécution du projet (et aussi pour préparer une nouvelle phase de projet).

source: "ZOPP - initiation aux éléments de la méthode", GTZ, 1987

II Les méthodes d'appréciation des projets

1 La détermination des coûts et des avantages des projets coûts: tout ce qui restreint les revenus (d'exploitation, de société, national) avantages: tout ce qui augmente les revenus "Présenté schématiquement, un coût est quelque chose qui restreint nos objectifs, un avantage est tout ce qui contribue à leur réalisation" (GITTINGER, p.50)

La comparaison "sans - avec" L'appréciation des projets ne considère que des rendements provenant directement du projet. L'avantage d'un projet est l'avantage supplémentaire (avantage marginal) diminué par les coûts supplémentaires (coûts marginaux). Ceci ne revient pas à comparer la situation "avant" et "après" le projet ! Quelques possibilités de développement des avantages d'un projet (avantages nets = avantages - coûts):

temps temps temps

sans projet

avec projet

selon GITTINGER, p. 53-57

Coûts des projets (agricoles) • Tout ce qui restreint les revenus des entreprises ou les avantages

économiques. Biens physiques Les biens physiques utilisés dans le projet sont rarement difficiles à définir (ciment, engrais, machinerie etc.). On calcule les coûts financiers par les prix et les quantités. La valorisation économique n'est pas si facile. Exemple: Pourquoi y a-t-il des coûts économiques de l'utilisation du ciment? L'utilisation du ciment pour la construction d'une barrage est une consommation des ressources. Alternativement, on pourrai utiliser le ciment pour la construction des maisons ou on pourrai utiliser les matières premières

Page 24: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUATION DES PROJETS , 3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF 24

du ciment alternativement. C'est pourquoi il y a des coûts d'utilisation ou des coûts d'opportunité. Le prix économique du ciment est l'équivalent des avantages échappés des alternatives de l'utilisation. Travail La composante travail des projets n'est pas généralement, elle non plus, très difficile à définir. Mais il y a des différences de la valorisation entre • la main-d'œuvre familiale et la main-d'œuvre salariée • la valorisation économique et la valorisation économique Terres Dans la même optique, les terres qui doivent être utilisés dans un projet agricole ne présentent pas non plus de difficultés d'identification. La valeur des terres sera déterminée particulièrement du point de vue financier et économique. Provisions pour imprévus ("contingency allowances") Il s'agit des provisions pour des coûts étant connu d'être possible mais qui ne sont pas calculable d'avance. Elles considèrent des problèmes potentielles et des développements divergentes pendant l'implémentation d'un projet. Les provisions pour imprévus sont de 2 sortes: • les provisions pour imprévus physiques ("physical contingencies") Il s'agit des provisions pour des événements physiques imprévus (glissement de terrains, conditions climatiques exceptionnelles ou conditions géologiques imprévus etc.). L'augmentation de l'utilisation des biens réels et des services représentée par ces provisions est un coût réel et réduira le total de biens et des services disponibles pour d'autres buts. Alors il faut les considéré aussi lors de l'appréciation économique d'un projet. • les provisions concernant la hausse des prix ("price contingencies")

Il s'agit des provisions pour la hausse des prix pendant le déroulement du projet. On distingue entre

• les provisions liées aux modifications relatives des prix ("price contingencies for relative changes in price"). L'élévation du coût relatif d'un article implique que sa productivité a augmenté dans un autre secteur de la collectivité; donc, que sa contribution potentielle au revenu national s'est accentué. C'est-à-dire, la réduction opérée sur le revenu national est plus importante; donc il faut considéré ces provisions lors de l'évaluation économique.

• les provisions liées à l'inflation générale ("price contigencies for general inflation"). Dans une analyse de projet le moyen le plus courant pour répondre à l'inflation est de travailler à prix constants, en partant l'hypothèse que tous les prix seront également affectés par toute hausse du niveau général des prix. Ces provisions ne sera cependant pas intégrée aux coûts du projet. Toutefois, si l'on envisage une inflation importante, il faudra constituer une provision dans le plan de financement de façon à prévoir au budget les fonds nécessaires pour pailler les effets de l'inflation sur les coûts du projet.

Primes d'assurance Les primes d'assurances sont coûts pour l'utilisation réelle des ressources, c'est-à-dire les coûts des dégâts payés par l'assurance. On choisi la valeur des dégâts prévus ou, comme valeur auxiliaire, les primes d'assurance. Du point de vue de l'analyse économique il n'y a pas une différence entre les deux valeurs si on suppose, que les primes sont conformes aux dégâts prévus. Mais les assurances peuvent mener aux avantages de la liquidité et de la sécurité du point de vue de l'analyse financière. Avantages des projets (agricoles) (= Avantages tangibles. Avantages intangibles: voir "cas particuliers") Accroissement de la production Dans une forte proportion, le supplément de production engendré par un projet sera commercialisé par l'intermédiaire de circuits commerciaux. Dans ce cas, il ne sera probablement pas trop difficile de définir les avantages et de trouver un prix de marché, encore que déterminer la valeur correcte à utiliser dans l'analyse économique puisse poser un problème Dans de nombreux projets agricoles, toutefois, on pourra inclure dans les avantages la production supplémentaire consommée par la famille d'exploitants agricoles. Cette production rend possible une augmentation de la consommation finale, c'est-à-dire il s'agit d'un avantage où d'un bénéfice supplémentaire. Mais la valorisation n'est pas toujours facile. Lorsque, dans un projet, la part des récoltes autoconsommées prend une grande place, l'importance d'une analyse financière minutieuse s'en trouve augmentée. En pareil cas, il faut non seulement estimer les avantages supplémentaires nets mais aussi évaluer les fonds disponibles pour l'exploitant. Il est possible que, dans un projet, la production autoconsommée augmente suffisamment pour en rendre très attrayante la rentabilité pour

Page 25: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUALTION DES PROJETS, 3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF 25

l'économie dans son ensemble, mais que la production supplémentaire à commercialiser soit si infime que les exploitants ne puissent réunir l'argent liquide nécessaire pour rembourser leurs emprunts. Amélioration qualitative Améliorations des produits qui permettent la vente à un meilleur prix ou qui causent une meilleure utilisation pour l'autoconsommation. Changement du moment de la vente Des effets qui permettent un meilleur choix du moment de la commercialisation (par exemple: projets de stockage) Modification du produit (tri et transformation) Les projets qui comprennent des industries de transformation des produits agricoles partent du principe qu'une modification de la forme de ces produits sera une source d'avantage. Mise en exploitation des marchés supplémentaires Réduction des coûts par la mécanisation L'investissement dans des machines agricoles qui réduit les frais de main-d'œuvre constitue un exemple classique d'avantage retiré de la réduction des coûts dans les projets agricoles. Coûts de transport réduits La réduction des coûts constitue une source habituelle d'avantages lorsque le transport est en jeu. Diminution des pertes Avantages tangibles directs d'une autre nature

Cas particuliers Transferts financiers directs Certains entrées dans les comptes financiers représentent en réalité des déplacements de créances sur biens et services d'une entité de la collectivité à une autre et ne reflètent pas de changements du revenu national. C'est ce qu'on appelle des transferts financiers directs, qui sont beaucoup plus facile à identifier si l'on garde en mémoire notre définition des coûts et avantages. On trouve normalement 4 sortes de transferts financiers directs: • impôts ou taxes

En analyse financière, le paiement d'un impôt ou taxe est évidemment un coût. Lorsqu'un entrepreneur paie une taxe, son bénéfice net diminue. Mais le paiement de la taxe par l'exploitant ne réduit pas le revenu

national; plus exactement il transfère un revenu de l'agriculteur à l'état et ce revenu pourra être utilisé dans un but social présumé être plus important pour la collectivité que l'accroissement de consommation (ou l'investissement) qu'aurait réalisé l'entrepreneur. Le paiement des impôts ne constitue donc pas un coût du point de vue de la collectivité dans son ensemble. Attention: il y a des paiements qualifiés de "taxes" mais qui concernent des paiements en échange de biens et de services rendus plutôt que des transferts au profit de l'état. Dans ces cas il faut les considérer comme coûts même dans l'analyse économique selon la méthode de prix de référence (méthode de la Banque mondiale)!

• subventions Les subventions sont tout simplement des transferts financiers directs qui circulent en sens inverse des taxes.

• prêts Du point de vue de l'exploitant, recevoir un prêt augmente ses ressources d'exploitation, mais le paiement des intérêts et les remboursements concernant le principal les diminuent. Du point de vue de l'économie, l'optique est différente. Le prêt réduit-il le revenu national disponible? Non, il transfère simplement le contrôle des ressources de prêteur à l'emprunteur. Mais l'opération de prêt ne réduit pas, par elle-même, le revenu national.

• service de la dette (paiement des intérêts et remboursement du principal) La même chose se produit en sens inverse lorsque le remboursement des emprunts. En analyse économique, le service de la dette est traité comme un transfert à l'intérieur de l'économie, même si le projet doit être en fait financé par un prêt de l'étranger et que le service de la dette soit payé à l'extérieur des frontières nationales. Ceci à cause de la convention qui prévoit que tous les financements d'un projet proviennent de ressources nationales et que tous les revenus de ce projet doivent aller à des résidents du pays. Cette convention place sur deux plans différents la décision concernant la qualité du projet et celle qui se rapporte aux moyens de financement. Donc, même s'il avait été prévu qu'un projet soit financé par un prêt de la Banque mondiale par exemple, le service de la dette de ce prêt n'apparaîtrait pas comme un coût dans les comptes économiques de l'analyse du projet.

Page 26: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUATION DES PROJETS , 3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF 26

Coûts irréversibles ("sunk costs") Les coûts irréversibles sont des dépenses effectués antérieurement et sur lesquelles on basera un nouvel investissement proposé. Ces coûts ne peuvent pas être évités, même s'ils résultent de décisions fort peu judicieuses. Lorsque nous analysons un investissement proposé, nous tenons compte seulement des rendements futurs des coûts futurs; les dépenses du passé, ou coûts irréversibles, n'apparaissent pas dans nos comptes. Considération du financement d'un projet La question principale des calculs de l'investissement est: Qu'est-ce qu'est la rentabilité d'un investissement à part son financement? C'est pourquoi on néglige le financement lors des calculs de la rentabilité d'un investissement (Cas exceptionnel: si un investissement est lié avec un financement qui est seulement disponible pour cet investissement. Dans cet cas la différence des conditions de crédit doit être considérée comme avantage lors de la comparaison entre deux projets). Mais l'optique est différent si il faut calculer la rentabilité du capital investi ou si on détermine la situation de la liquidité d'une entreprise. Dans ces cas, le financement doit être compris, c'est-à-dire la considération des coûts du financement (intérêts, droits, remboursement du principal etc.) est nécessaire. Le financement des fonds de roulement supplémentaires ("incremental working capital") est à traiter que le financement d'un investissement. Lors du traitement des crédits de production à court terme on utilise normalement la méthode de l'ajustement temporel ("time adjusted cash flow", voir chapitre 4). Si on n'utilise pas cette approche, l'analyse doit tenir compte les coûts des crédits à court terme comme rémunération pour la différence temporelle entre les dépenses et les revenus pendant une période lors des calculs financiers et économiques. Coûts et avantages secondaires Un projet peut être à l'origine d'avantages et de coûts extérieurs au projet lui-même. L'analyse économique doit tenir compte de ces coûts et avantages externes de sorte qu'ils puissent être correctement attribués à l'investissement du projet. Ceci, naturellement, ne s'applique qu'à l'analyse économique; ce problème n'existe pas en analyse financière si il s'agit des impacts externes. On peut ajouter les coûts et avantages secondaires aux coûts et avantages directs ou on peut les convertir en coûts et avantages directs. La dernière

façon d'aborder le problème est adoptée dans la plupart des analyses de projet effectués par les organismes internationaux. Lors de l'analyse économique, incorporer les coûts et avantages secondaires dans l'analyse du projet peut être regardé comme un procédé analytique destiné à justifier la valeur ajoutée qui vient de l'extérieur du projet mais qui est un résultat de l'investissement du projet. Exemples des coûts et avantages secondaires des projets: - un projet d'irrigation engendre la fondation d'un nouveau village. Cela

mène à la création d'un nouveau marché pour les paysans d'alentour (considération en analyse financière et économique)

- le niveau de l'eaux souterraines s'affaisse à cause d'un projet d'irrigation. Les paysans extérieurs du projet ont moins de l'eau et en conséquence moins des rendements ou ils doivent creuser des puits plus profonds engendrant des coûts élevés (considération en analyse économique)

- un système d'irrigation engendre la bilharziose ou a des effets négatifs sur le système écologique (considération en analyse financière et économique)

- on donne parfois à entendre que les investissements du projet peuvent produire des avantages secondaires par le truchement d'un effet multiplicateur aux autres secteurs (considération en analyse économique).

A cause des difficultés de la quantification et de la valorisation des effets secondaires on les néglige normalement lors des calculs de la rentabilité d'un projet. Malgré cela il faut les considérer pendant la décision sur la réalisation d'un projet. Ils peuvent être décisive lors de la décision définitive. Coûts et avantages intangibles Dans presque tous les projets agricoles apparaissent des coûts et des avantages qui sont intangibles. C'est le cas, par exemple, de la création de nouveaux emplois, de l'amélioration de la santé publique et de la diminution de la mortalité infantile grâce à la création de dispensaires ruraux; de l'amélioration de l'alimentation et de la fréquence moins élevée des maladies d'origine hydrique à la suite du développement de l'adduction d'eau dans les campagnes. Ce peut être aussi le cas de l'intégration nationale et même de la défense nationale. Ces avantages intangibles sont réels et reflètent des valeurs vraies. Elles ne se prêtent pas, cependant, à une évaluation.. Comment, en effet, calculer la valeur à long terme de la vie d'un enfant que l'on a sauvé ou chiffrer le mieux-être d'une population à qui l'on a épargné l'apparition d'une maladie aux effets débilitants?

Page 27: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUALTION DES PROJETS, 3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF 27

Des avantages de cette nature peuvent demander une orientation de l'analyse normale des coûts et avantages vers une analyse des moindres coûts ("least cost principle"). Etant donné que les avantages intangibles sont un facteur du choix des projets, il est important de les définir soigneusement et, dans toute la mesure du possible, de les quantifier, même si l'évaluation (valorisation) n'est pas possible. Par exemple: - combien d'enfants fréquenterons les nouvelles écoles? - combien de logements bénéficieront d'un meilleur système d'adduction

d'eau? - combien de nouveau-nés seront sauvés par l'augmentation du nombre

des dispensaires? Dans la plupart des cas où les avantages intangibles sont issus d'un projet, les coûts, eux, sont assez tangibles: coûts de construction des écoles, salaires des infirmières employées dans les services de santé publique etc. Les coûts intangibles existent cependant bel et bien dans les projets. De tels coûts peuvent se produire si de nouveaux projets brisent la structure traditionnelle de la vie familiale, si le développement entraîne une pollution accentuée, si l'équilibre écologique est perturbé, ou si de beaux paysages sont défigurés. Ici encore, bien que l'évaluation soit impossible, les coûts intangibles doivent être soigneusement définis et, si possible, quantifiés. Finalement, toute décision concernant un projet devra tenir compte des facteurs intangibles par le truchement d'une évaluation subjective parce que les coûts intangibles peuvent apporter une contribution importante à de nombreux objectifs du développement rural. 2 Critères de la rentabilité d'un projet Chaque projet représente un investissement. On révise à l'aide des méthodes de calcul de la rentabilité des investissements, si un projet est raisonnable du point de vue financière et économique. En outre, ces méthodes aident lors du choix entre des conceptions alternatives d'un projet et lors de la création d'un ordre de préséance entre des différents projets. En général, il faut prendre en considération, que: - toutes les méthodes supposent la maximisation des revenus (ou du profit)

comme objectif principal du décideur, - chaque méthode se base sur des suppositions particulières, qu'il faut

prendre en considération lors de l'interprétation des résultats,

- toutes ces méthodes considèrent seulement des impacts étant quantifiables en termes monétaires. Dans le processus de la décision il faut prendre en considération souvent aussi des autres effets d'un projet.

- l'analyse de la rentabilité des investissements ne donne aucune information concernant les conditions requises pour la mise en pratique du projet (développement de la solvabilité et de la liquidité du financier, incitations et effets au niveau du groupe-cible, capacités du maître-d'œuvre). Le jugement final sur un projet exige la connaissance des résultats des toutes les analyses étant le sujet du chapitre I.

Circonscription de l'analyse de l'investissement à la différence de l'analyse des revenus et l'analyse de la liquidité Les objectifs de l'analyse des revenus sont l'évaluation du processus de la production pendant une certaine période (normalement une année) et l'identification des améliorations possibles. En autres mots l'objectif de l'analyse de revenus est l'identification des réserves des revenus. Les paramètres de succès sont les revenus nets par ha, par membre de famille, par exploitation agricole, par heure de travail, par FCFA investi etc. Dans le cadre de l'analyse de la liquidité on examine la question, si l'exploitation agricole, l'entreprise ou l'institution faisant l'objet de l'évaluation est capable de payer les dépenses. On compare les flux monétaires pendant le déroulement chronologique de la période faisant l'objet de l'évaluation et on identifie les sources des recettes et des dépenses. L'analyse de l'investissement s'occupe de l'évaluation de l'avantage d'un investissement pour le financier (l'entrepreneur, la société dans son ensemble etc.). A cet effet on détermine aussi les revenus des paysans ou des entrepreneurs mais on ne fait pas une optimisation. On fait de même une analyse de la liquidité mais seulement du point de vue du financement de l'investissement et des fonds de roulement supplémentaires ne prenant pas en considération des autres obligations de crédit. La période évaluée est la durée de vie utile d'un investissement. Les critères de succès sont le VAN, le TRI etc. (voir aussi le tableau "les différences entre l'analyse de l'investissement, du revenu et du flux des sources et emplois des fonds", p.16). Les prémisses principales de la théorie d'investissements 1) Le capital est rare du point de vue de l'économie national et on le peut

placé toujours à un certain taux d'intérêt, qui reste constant pendant les périodes faisant l'objet de la recherche

2) L'investisseur a libre accès auprès du marché de capital

Page 28: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUATION DES PROJETS , 3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF 28

3) Un investissement est rentable, si il apporte au moins le même paiement des intérêts du capital investi que a) l'emploi du capital propre: on aurait reçu pour le placement du capital sur un banque ou pour un investissement alternatif, b) l'emploi des capitaux étrangers: on devrait payé comme intérêt au prêteur de crédit

4) Toutes le méthodes prennent en considération la maximisation des revenus nets comme objectif principal de l'investisseur

5) Chaque méthode se base sur des suppositions particulières, qui doivent être respectées lors de l'interprétation des résultats

6) Les méthodes ne prennent pas en considération que des effets, qui peuvent être évalués en termes monétaires

Méthodes statiques (Evaluation des projets sans recours à l'actualisation, GITTINGER, p.340 suite) - classement à la suite d'un examen sommaire d'un projet ("ranking by

inspection" comparaison des flux des paiements (= investissements) et des versements (= valeur nette de la production supplémentaire). Création des tableaux des flux. Entre deux projets menant à une production supplémentaire de la même valeur nette, nous choisirons le projet qui reste rentable plus longtemps)

- délai de la récupération (sans recours à l'actualisation, "pay back period", faiblesses: a) il ne prend pas en considération les revenus nets provenant des périodes après la période requise pour la récupération de l'investissement, b) il ne prend pas suffisamment en considération la répartition chronologique des recettes)

- produit par unité de dépense ("proceeds per unit of outlay", valeur nette de la production supplémentaire/l'investissement total)

- produit moyen annuel par unité de dépense ("average annual proceeds per unit of outlay")

- revenu moyen d'un investissement estimé à sa valeur comptable ("average income on book value of the investment", la différence entre la valeur nette de la production supplémentaire et l'amortissement annuel en pour-cent de la valeur comptable moyenne)

Le défaut de ces méthodes est qu'elles ne tiennent pas suffisamment compte de l'échelonnement dans le temps des avantages . C'est pourquoi on les n'utilise que pour l'évaluation approximative.

Exemples: (chiffres en 1000 FCFA)

1) Coûts et avantages des deux projets alternatifs:

Projet I p0 p1 p2 p3 p4 total Coûts supplémentaires du projet

Capital investi 500 500 Fonctionnement et entretien 30 30 30 230 320 Production 70 70 70 70 280

Coûts totaux 500 100 100 100 300 1100 Valeur de la production supplémentaire (Avantages bruts)

250 300 350 400 1300

Valeur nette de la production supplémentaire (Avantages bruts - Coûts supplémentaires sans investissement)

150 200 250 100 700

Projet II p0 p1 p2 p3 p4 total

Coûts supplémentaires du projet Capital investi 500 Fonctionnement et entretien 10 30 100 77 187 Production 40 70 100 120 330

Coûts totaux 500 50 100 200 197 1017 Valeur de la production supplémentaire (Avantages bruts)

400 340 250 200 1190

Valeur nette de la production supplémentaire (Avantages bruts - Coûts supplémentaires sans investissement)

350 240 50 3 643

Page 29: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUALTION DES PROJETS, 3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF 29

2) Classement à la suite d'un examen sommaire d'un projet Critère Classement projet I projet II temps de la rentabilité 1 1 valeur nette dans les premières périodes 2 1 valeur nette total (même période, p1 à p4) 1 2 3) Délai de récupération Projet Délai de récupération (années) Classement I 3 2 II 2 1 4) Produit par unité de dépense Projet Capital

investi Valeur nette totale de la production supplémentaire

Produit par unité de dépense

Classe-ment

I 500 700 1,40 1 II 500 643 1,29 2 5) Produit moyen annuel par unité de dépense Projet

Capital investi

Valeur nette totale de la production

supplémentaire

Valeur nette moyenne de la production supplémentair

e

Produit moyen annuel par

unité de dépense

Classe-ment

I 500 700 140 0,28 1 II 500 643 129 0,26 2 6) Revenu moyen d'un investissement estimé à sa valeur comptable Projet Valeur

nette mo-yenne de

la productio

n suppléme

ntaire (Produit)

Amortis-sement annuel

Revenu moyen (Produit moins

amortisse-ment)

Valeur comptable moyenne

Revenu moyen

en valeur comptabl

e (%)

Classe-ment

I 140 125 15 250 6 1 II 129 125 4 250 2 2 remarque: présupposition d'un amortissement linéaire, Valeur comptable moyenne: investissement/2

Méthodes dynamiques (évaluation des projets à l'aide de la méthode de l'actualisation, GITTINGER, p.345 suite)

Fondements de la mathématique financière Définitions: p = taux d'intérêt en % q = facteur d'intérêt (1+p/100) q-1 = taux d'intérêt en forme décimale C0 ou Ct0 = valeur actuelle du capital n ou N = nombre des périodes Cn = valeur de capital à la fin de la période n Valeur finale d'une paiement isolée du investisseur: Cn = C0 qn Valeur finale des paiements (c) régulières périodiques (paiement à la fin de chaque période): Cn = c (qn-1)/(q-1) = c sn (qn-1)/(q-1) = sn = facteur de valeur finale des paiements Valeur actuelle d'une paiement isolée à la fin de la période n: C0 = Cn 1/qn 1/qn = facteur d'actualisation Valeur actuelle des paiements (c) régulières périodiques (paiement à la fin de chaque période suivante): C0 = c/qn (qn-1)/(q-1) = c an 1/qn (qn-1)/(q-1) = an = facteur de valeur actuelle des paiements Question: Quelle paiement annuelle (c) recevrait-on à la fin de chaque période pendant n périodes, si on aurait placé un capital C0 à la banque? Réponse: Transformation d'équation: c = C0 1/an 1/an = facteur de récupération du capital Méthodes d'appréciation des projets à l'aide de la méthode de l'actualisation Ces méthodes qui prennent en considération la valeur actuelle du capital par l'utilisation des taux d'intérêt sont les méthodes les plus employées. La technique de l'actualisation nous permet de déterminer s'il faut ou non accepter de faire passer au stade de l'exécution des projets dont le déroulement dans le temps est très varié et dont la durée elle-même varie. La meilleure façon d'y parvenir est de soustraire année par année les coûts des avantages pour obtenir le flux des avantages supplémentaires nets ("cash flow") et d'actualiser ensuite ce cash flow. Par cette méthode on obtient l'une des trois mesures de cash flow actualisé: la VAN, le TRI, ou le ratio avantages nets - investissement. Le résultat du calcul séparé des valeurs actualisées des flux des coûts et des avantages et leur division donne le ratio avantages-coûts (ce ratio n'est pas une technique de cash flow!).

Page 30: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUATION DES PROJETS , 3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF 30

Dans l'analyse des projets de la Banque mondiale, les coûts et les avantages sont actualisés en commençant au début de la première année du projet (t0)

Tous les méthodes comprennent les 4 éléments suivants:

- le capital pour l'investissement (C0)

- le développement des avantages supplémentaires nets ("cash-flow") et des coûts supplémentaires (inclusivement le capital investi), exprimé comme progression des recettes et des dépenses périodiques (Ri, Ai, i = 1 à n)

- la durée de la vie utile de l'investissement (N)

- le taux d'intérêt, ou comme taux de calcul (q - 1) ou comme taux interne (qint - 1).

Si trois des éléments sont connus, on peut calculer le quatrième.

Choix du taux d'actualisation

L'analyse financière: taux d'actualisation = coût marginal de l'argent pour l'exploitation ou l'entreprise. Souvent le taux auquel l'entreprise peut emprunter de l'argent. Financement mélangé: (fonds propres * rentabilité nécessaire pour attirer les fonds propres / capital total)+(capital emprunté * taux d'emprunt / capital total) = taux d'actualisation).

L'analyse économique: 1) "le coût d'opportunité du capital" = correct, mais normalement inconnu. Dans la plupart des pays en voie du développement, on pense qu'il se situe entre 6 et 15% en termes réels (sans considération de l'inflation). On choisit couramment 12%. 2) taux d'emprunt que l'état doit payer pour financer le projet. Problème: Le choix des projets ne s'appuie pas sur la seule base de la contribution relative au revenu national .3)Taux de rentabilité sociale, taux de rentabilité environnementale. On estime que, généralement, la communauté dispose d'un horizon temporel plus étendu, et que le taux d'actualisation peut donc être plus faible. L'application d'un taux de rentabilité sociale est problématique aussi bien en théorie qu'en pratique (voir aussi GITTINGER, p.355 suite)

Méthode de la valeur actualisée nette (VAN, "Net Present Worth")

n VAN = - C0 + Σ [(Ri - Di) q-i ]

i=1

La VAN peut être interprétée comme la valeur actualisée du flux du cash flow produit par un investissement. Le critère de sélection classique des projets sur la base de leur VAN amène à accepter tous les projets indépendants dont la valeur VAN est nulle ou positive. Il est évident qu'un des problèmes de cette méthode est que le critère de sélection ne pourra s'appliquer que si le coût d'opportunité du capital est connu de manière relativement satisfaisante.

Comme le critère de la VAN est une mesure non pas relative mais absolue, il ne permet pas de classer les divers projets indépendants qui seraient acceptables les uns par rapport aux autres. Nous devrions réaliser tous les projets avec une VAN ≥ 0 car il y aura suffisamment d'argent si le coût d'opportunité du capital a été correctement estimé. L'incapacité de les entreprendre tous par manque de fonds ou des ressources administratives signifierait que le coût d'opportunité du capital a été estimé trop bas. La bonne formule, dans ce cas, consiste à élever l'estimation jusqu'à ce que le choix ne porte plus que sur des projets pour lesquels on dispose juste de fonds suffisants pour les investissements.

La VAN constitue également le critère de sélection préféré pour choisir entre des projets qui s'excluent mutuellement.

Le taux de rentabilité interne (T.R.I., Taux d'intérêt intérne, "Internal rate of return") Calcul d'un taux d'intérêt tel que la VAN du cash flow soit égale à 0 (cash flow - investissement = 0). C'est l'intérêt maximal qu'un projet puisse rapporter, compte tenu des ressources engagés, si le projet doit permettre de récupérer l'investissement et les coûts d'exploitation et rester encore en équilibre.

n C0 = Σ (Ri - Di) qint

-i si Ri - Di = const. : (R - D)/C0 = qn(q-1)/(qn-1) i=1

Un investissement est rentable, si le taux d'intérêt interne est au moins pareille que le taux d'intérêt d'une alternative, le taux d'intérêt des emprunts ou les coûts d'opportunité du capital.

Ce taux nous indiquera seulement sur un plan très général qu'un projet est meilleur qu'un autre, en ce sens qu'il contribue davantage au revenu national en fonction des ressources engagées. Bien que le TRI ne soit pas le même

Page 31: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUALTION DES PROJETS, 3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF 31

pour différents projets, on ne peut se servir de cette différence pour classer les projets avec certitude. Il faudra prendre en considération aussi la période du projet etc. Dans le cas des projets incompatibles, le TRI peut être utilisé comme critère du choix supplémentaire à coté de la VAN. Il convient de noter que le TRI d'une série de valeurs comme le cash flow ne peut exister que si au moins l'une des valeurs est négative. Il n'y a pas de formule pour trouver le TRI. On est forcé de recourir à des approximations successives pour trouver le TRI. Méthode: 1) estimation d'un taux qui mène à une VAN négative et d'un taux donnant une VAN positive (différence maximale entre les deux taux: 5%) 2) Approximation successive entre les deux VAN selon la formule: TRI = taux le plus faible + différence entre les deux taux * (VAN au taux le plus faible / somme des deux VAN sans tenir compte des signes)

Le ratio avantages - coûts ("Benefit-Cost Ratio") On l'obtient en divisant le flux de la valeur actualisée des avantages nets par celui de la valeur actualisée des coûts (l'investissement inclusive).

x x ratio avantages-coûts= Σ (Ri / qi ) / Σ (Di / qi ) i=1 i=1

Un investissement est rentable, si le ratio ≥ 1. Il faut remarquer que la valeur absolue du ratio varie avec le taux d'intérêt choisi. Le ratio avantages-coûts n'est pas une pratique courante dans les pays en développement parce que sa valeur se modifie lorsqu'on passe aux valeurs nettes des coûts et des avantages. Le ratio défavorise les projets dont les rendements bruts et les coûts bruts sont relativement élevés, même s'il est démontré que ces montants procurent une capacité de production de richesse supérieure à celle d'autres solutions dont le ratio serait meilleur. De même, dans les cas des projets incompatibles, le ratio avantages-coûts peut fausser le choix des investissements. Un des atouts du ratio avantages-coûts vient de ce qu'on peut utiliser directement pour voir jusqu'où peuvent monter les coûts sans rendre le projet inintéressant sur le plan économique. Le ratio avantages nets-investissement ( ratio N/K, "Net Benefit-Investment Ratio") Le ratio N/K est le résultat de la division de la valeur actualisée des avantages nets par la valeur actualisée de l'investissement. Pour la mesure actualisée

de la valeur du projet par le ration N/K, le critère de sélection classique consiste à accepter tous les projets qui présentent un ration N/K ≥ 1 lorsqu'ils sont actualisés au coût d'opportunité du capital - en choisissant d'abord ceux qui ont le ratio le plus élevé et, en ordre décroissant, jusqu'à ce que les fonds d'investissement dont on peut disposer soient épuisés. Il s'agit d'un critère adéquat de classement des projets indépendants, car il est toujours fiable sauf dans des cas extrêmes (lors des projets qui s'excluent mutuellement, la VAN est le critère du choix). Si le cash flow (= avantages supplémentaires nets) est été calculé, il est facile de déterminer le ratio N/K d'un projet. Il en est ainsi parce qu'on peut considérer que les avantages nets sont la valeur actualisée nette du cash flow pendant les années du projet à partir du moment où ce flux est devenu positif, et que l'on peut aussi admettre que l'investissement est la valeur actualisée du cash flow lorsque ce flux est négatif. x x ratio N/K = Σ (Ri - Di)+ q-i / Σ (Ri - Di)- q-i i=1 i=1

L'accroissement des avantages nets ("Net Benefit-Increase", NBI)

Les critères mentionnés sont insuffisants concernant la question, si les paysans participeraient aux projets. En général, l'objectif des paysans n'est pas la maximisation du taux d'intérêt mais la maximisation de leur salaires. Une échelle pour la disposition des paysans à la participation est le NBI. Ce ratio est le résultat de la division de la valeur actualisée du cash flows avec projet par la valeur actualisée du cash flow sans projet. Cette méthode ne joue un rôle qu'à l'analyse financière.

x x NBI = Σ (Ri - Di) avec projet / Σ (Ri - Di) sans projet i=1 i=1

Page 32: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUATION DES PROJETS , 3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF 32

Exemples (chiffres en 1000 FCFA, deux investissements alternatifs, ) taux d'intérêt (t) = 10%, pn = période n)

Projet I Projet II

Période: p0 p1 p2 p3 p4 p0 p1 p2 p3 p4

Investissement 500 500 Avantages sup-plémentaires

250 300 350 400 400 340 250 200

Coûts 100 100 100 300 50 100 200 197 Surplus périodique (cash flow)

150 200 250 100 350 240 50 3

Calcul de la valeur actuelle et de la valeur finale des surplus (t = 10%)

Période: p1 p2 p3 p4

Valeur finale (en p4) Valeur finale du cash flow

Valeur finale de l'investissement

Projet I 200 242 275 100 817 732

Projet II 466 290 55 3 812 732

Valeur actuelle (en p0) Valeur actuelle du

cash flow Valeur actuelle de l'investissement

Projet I 136 165 188 68 557 500

Projet II 318 198 38 2 556 500

1) VAN

Projet I Projet II

Valeur actuelle des surplus (cash flow)

557 556

- Investissement 500 500

VAN 57 56

Si la VAN < 0 → le placement du capital au taux d'intérêt utilisé est préférable (= désigne le rôle et la base du choix du taux!).

2) TRI Projet I: Cash flow escompté par i

Taux d'intérêt p1 p2 p3 p4 Σ VAN t = 8 139 172 199 136 649 149

t = 20 125 139 145 48 457 - 43

t = 15 130 151 164 57 502 2

t = 16 129 149 160 55 493 - 7

TRI = 15 + 1 (2/9) = 15,22 % Projet II: Cash flow escompté par i

Taux d'intérêt p1 p2 p3 p4 Σ VAN

t = 8 324 206 40 2 572 72

t = 20 292 167 29 1 489 - 11

t = 15 304 181 33 2 520 20

TRI = 15 + 5 (20/31) = 18,22 %

Le classement des projets selon la VAN peut être diffèrent que le classement sur la base du TRI !

Développement de la VAN des deux projets en relation avec le taux d'intérêt utilisé:

Page 33: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUALTION DES PROJETS, 3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF 33

Choix: Toujours le projet qui donne la VAN la plus élevée

3) Ratio avantage-coût (RAC, "Benefit-Cost Ratio, CBR")

= proportion entre les annuités de versements et paiements resp. entre les surplus bruts et la VAN:

A = (250 * 1,1-1 + 300 * 1,1-2 + 350 * 1,1-3 + 400 * 1,1-4) / (500 + 100 * 1,1-1 + 100 * 1,1-2 + 100 * 1,1-3 + 300 * 1,1-4) = 1011,37 / 953,59 = 1,0606

B = (400 * 1,1-1 + 340 * 1,1-2 + 250 * 1,1-3 + 200 * 1,1-4) / (500 + 50 * 1,1-1 + 100 * 1,1-2 + 200 * 1,1-3 + 197 * 1,1-4) = 969,06/9,12,92 = 1,0615

4) Ratio avantages nets-investissements (ratio N/K, "Net Benefit-Investment

Ratio") ratio N/K = Valeur actualisée des avantages nets / Valeur actualisée des investissements = Valeur actualisée du cash flow positif / Valeur actualisée du cash flow négatif Projet I: (150/1,11 + 200/1,12 + 250/1,13 + 100/1,14) / (500/1,10) = 1,116 Projet II: (350/1,11 + 240/1,12 + 50/1,13 + 3/1,14) / (500/1,10) = 1,112

Comparaison entre les différentes mesures de la valeur des projets (GITTINGER, p.404)

Objet VAN TRI Ratio A/C Ratio N/K

critère de décision

Accepte tous les projets indépen-dants dont la VAN ≥ 0

Accepte tous les projets indépen-dants dont le TRI ≥ le coût d'oppor-tunité du capital

Accepte tous les projets indépen-dants dont le ratio A/C ≥ 1

Accepte tous les projets indépen-dants dont le ratio N/K ≥ 1 dans l'ordre de la valeur du ratio jusqu'à ce que tous les fonds d'investissement soient épuisés

classement Ne donne pas d'ordre de préférence pour la mise en œuvre

Peut donner un classement incorrect entre les projets indépendants

Peut donner un classement incorrect entre les projets indépendants

Peut servir à classer les projets indépendants

Solution s'excluant mutuellement

Accepte la solution de rechange qui présente la plus grande VAN (la VAN est le critère de sélection préféré des ces solutions)

Ne peut être utilisé directement; il faut actualiser les différences entre les cash flous supplémentaires des divers projets qui s'excluent mutuellement

Ne peut être utilisé directement

Ne peut être utilisé directement

Taux d'actuali-sation

Il faut déterminer un taux d'actualisation convenable, généralement le coût d'opportunité du capital

Détermination interne. Il faut établir le coût d'opportunité du capital qui servira de taux limite de rentabilité

Il faut déterminer un taux d'actualisation convenable, généralement le coût d'opportunité du capital

Il faut déterminer un taux d'actualisation convenable, généralement le coût d'opportunité du capital

Page 34: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUATION DES PROJETS , 3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF 34

Considération de la liquidité dans le cadre de l'analyse des investissements Lors de l'établissement des cash flows, on suppose souvent d'une manière simplificatrice que tous les recettes et les dépenses arrivent à la fin d'une période (c'est-à-dire normalement à la fin de l'année). Cette manière d'agir engendre des erreurs si on ne prend pas en considération 1) la séparation de l'investissement initial des années de production (la considération de l'investissement initial et des premières recettes dans la même année cause transformation en valeurs nettes ("netting out"), c'est-à-dire les premières recettes diminuent les coûts de l'investissement) et 2) le fait qu'il nous faut disposer des fonds nécessaires aux dépenses d'exploitation au début de la saison de production. En réalité, les coûts d'un investissement et les dépenses de roulement arrivent toujours plus tôt que les recettes de la production additionnelle. Une analyse au mépris de ces influences mène à une surestimation des surplus et du succès du projet et à une sous-estimation du financement nécessaire. L'analyse de l'investissement suivant les principes du cash flow actualisé, il est donc commode d'adopter une convention comptable compatible avec ces mêmes principes ("convention temporelle", "time adjustment approach" SCHAEFER-KEHNERT, 1980, "Methodology of Farm Investment Analysis", Quarterly Journal of International Agriculture, vol.17, no.3). On y parvient en considérant les coûts de l'investissement dans l'année 0 (fin de l'année 0, début de l'année 1) et en incorporant dans l'analyse une entrée pour des fonds de roulement supplémentaires ("incremental working capital") à la fin de l'année précédente. SCHAEFER-KEHNERT recommande un ensemble d'ajustements portant sur les dépenses d'exploitation supplémentaires en vue d'obtenir des fonds de roulement supplémentaires. Le montant de ces fonds dépend de la période entre les dépenses et les recettes. Fonds de roulement supplémentaires en pourcentage des dépenses d'exploitation supplémentaires (GITTINGER, p.114)

Objet Pourcentage

Arboriculture fruitière (à maturation lente, une récolte par an) 100

Cultures annuelles

Une récolte

Deux récoltes

80 - 100

40 - 60

Mise en culture continue et entreprises d'élevage à production permanente 20 - 40

Introduire un flux de fonds de roulement supplémentaires traduit l'utilisation d'une ressource réelle. Au moment de l'engagement d'un investissement, les intrants à court terme doivent être en place. Leur remplacement est assuré par le produit des ventes au cours de l'année, et ces intrants sont à nouveau disponibles pour la production l'année suivante.

Exemple: Comparaison du cash flow sans recours à la convention temporelle et du cash flow selon la convention temporelle ("time adjusted cash flow" chiffres en 1000 FCFA) sans

projet

avec projet

année 0 1 2 3-19 20 21

sans recours à la convention temporelle Recettes ("Inflow") Production additionnelle - 1200 1200 1200 1200 - Valeur restante de

l'investissement - - - - 400 -

Dépenses ("outflow")

Investissement - 2000 - - - -

Dépenses des opérations - 800 800 800 800 -

Avantage net - -1600 400 400 800 - T.R.I = 24%

convention temporelle ("time adjustment")

Recettes ("inflow") Production additionnelle - 1200 1200 1200 1200 Valeur restante de

l'investissement - - - - 400

Valeur restante des fonds de roulement supplémentaires

- - - - 400

Dépenses ("outflow")

Investissement 2000 - - - - -

Dépenses des opérations - 800 800 800 800 Fonds de roulement

supplémentaires 400 0 0 0 -

Avantage net ("net benefit) -2400

400 400 400 1200

T.R.I. = 15%

Page 35: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUALTION DES PROJETS, 3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF 35

Suppositions: fonds de roulement supplémentaires = 50% des dépenses des opérations, différence année0 - année 1 = 800 (50% = 400), année 1 - année 2 = 0 (50% = 0)

Considération de l'incertitude

doute: les situations possibles sont connues mais la probabilité des différentes situations n'est pas connue

risque: les situations possibles et leur probabilité sont connues 1) Cas de doute: l'analyse de sensibilité (voir aussi GITTINGER pp. 409)

L'analyse économique et financière approfondie d'un projet présente, entre autres avantages appréciables, celui de permettre de tester ce qu'il adviendra de la rentabilité du capital investi dans un projet si tout ne se déroule pas comme prévu. Dans quelle mesure la valeur actualisée d'un projet réagit-elle aux prix financiers et aux valeurs économiques? Dans quelle mesure la rentabilité économique ou financière, ou bien le ratio avantages nets - investissements d'un projet, sont-ils sensibles à une augmentation des coûts de travaux, à un allongement des délais d'exécution, à une baisse des prix? On appelle analyse de sensibilité la mesure de l'incidence de telles hypothèses sur l'analyse première. C'est l'un des moyens permettant d'aborder un des problèmes-clés de l'analyse de projet, à savoir le fort degré d'incertitude des projections sur l'avenir. L'analyse de sensibilité devrait être appliquée à tous projets. Dans le domaine agricole, il y a lieu de retenir quatre points particulièrement sensibles: les prix, les délais d'exécution, les dépassements de devis et les rendements. La technique de l'analyse de sensibilité ne présente pas de difficultés; il s'agit simplement de refaire les calculs relatifs à la mesure de la valeur du projet en utilisant successivement les nouvelles estimations de l'un ou l'autre des éléments du coût ou de la rentabilité La méthode de "valeur de variation" représente un cas particulière de l'analyse de sensibilité. Lorsque nous calculons la valeur de variation, nous cherchons jusqu'à quel point un élément pourra changer dans une direction défavorable avant que le projet ne passe en dessous du niveau minimal d'acceptabilité indiqué par l'une des mesures de la valeur du projet. Résumé:

- facteurs à tester: les coûts de l'investissement, les coûts des opérations (coûts courants), prix de vente, les rendements, les délais d'exécution

- application: par exemple des calculs avec une valeur pessimiste, une valeur probable et une valeur optimiste. Test des effets sur le T.R.I (ex.)

- interprétation du résultat: description des variations potentielles du succès d'un projet. L'analyse de sensibilité ne mène pas aux informations concernant les probabilités des différents scénarios et sur les effets des changements simultanés des plusieurs facteurs indépendantes.

2) Cas de risque: l'analyse de risque (voir aussi SQUIRE, van der TAK)

(= l'analyse de probabilité). Il s'agit du calcul des paramètres de succès (TRI, VAN etc.) par l'utilisation des probabilités des différentes scénarios. Le calcul plus précise considérant les covariances entre les changements des valeurs est rarement réalisé à cause des difficultés de la détermination des covariances. Le résultat de l'analyse de risque est une distribution cumulative de probabilité des TRI, VAN etc. Le résultat permet par exemple la détermination de la probabilité dont le TRI va être inférieur au coût d'opportunité du capital et la VAN va être négative. Exemple: Scénario Probabilité TRI prix de produit = 1000 FCFA/kg 0,05 6 %

prix de produit = 2000 FCFA/kg 0,10 8 %

prix de produit = 3000 FCFA/kg 0,30 10%

prix de produit = 4000 FCFA/kg 0,40 12 %

prix de produit = 5000 FCFA/kg 0,10 14 %

prix de produit = 6000 FCFA/kg 0,05 16 % coût d'opportunité du capital: 10%

Page 36: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUATION DES PROJETS , 3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF 36

Résultat: le TRI du projet serait inférieur au coût d'opportunité du capital avec une probabilité de 45 % dépendant du prix du produit. L'analyse de risque ne minimise pas le risque, mais elle en fait plus transparent. Ayant normalement très dispendieux (données!), on ne l'applique en général que dans le cas des grands projets, si le TRI est proche du coût d'opportunité du capital.

3 L'analyse financière des projets

objectifs de l'analyse financière 1 Analyse des effets financiers d'un projet au niveau des participants du

projet (groupe-cible), du maître-d'œuvre (l'organisation étant responsable pour la mise en œuvre du projet) et du budget de l'état.

2 Analyse des incitations des investissements au niveau des participants potentiels du projet (les revenus supplémentaires, sont-ils suffisants? Qu'est-ce qu'est le risque pour les participants?).

3 Etablissement d'un plan de financement pour les entreprises et les exploitations agricoles participant au projet (source du financement, capital propre, capital emprunté, modalités des crédits: taux d'intérêt, délai de récupération, période avant l'amortissement).

4 Analyse de la situation du projet du point de vue des exigences de la tache du projet (organisation, qualification et capacité du management, formation du personnel)

5 Etablissement d'un plan de financement pour le maître-d'œuvre (montant nécessaire en capital propre, montant nécessaire en capital externe, solvabilité et liquidité du maître-d'œuvre)

Pour les méthodes et techniques de ces analyses consultez les chapitres I.4 et I.5. Ici nous nous limitons aux questions de l'appréciation des projets. les prix utilisés L'analyse financière utilise en général des prix de marché, c'est-à-dire les prix qu'il faut payer sur place inclusivement tous les "déformations" par des mesures administratives (taxes, impôts etc.). - Si le projet mène à la production des nouveaux produits d'exportation ou

des nouveaux produits substituant des produits d'importation, on utilise des prix de parité d'exportation ou d'importation en prenant en considération des estimations des coûts pour le transport, les taxes etc.

- En cas des produits ne faisant pas l'objet du commerce (par exemple eau, fourrage) on essaye de les valoriser à l'aide de l'évaluation d'une branche de production menant à un produit final faisant l'objet du commerce.

Exemples pour la détermination du prix des produits non-commercialisés: Investissement d'irrigation → production supplémentaire du sorgho → prix de marché / → production supplémentaire des plantes fourragères → alimentation des bovins → production supplémentaire du viande et du lait → prix de marche - Pour l'utilisation du terre on utilise le prix d'achat ou le fermage (Attention:

on ne prend en considération que la demande supplémentaire du terre!). - Le travail salarié sera valoriser avec les salaires payés. Le travail familial

sera rémunérer par le revenu net. Donc on ne prend pas en considération des salaires pour les travaux familiaux. Une augmentation des revenus par le projet mène en même temps à une augmentation de la rémunération du travail familial.

- Souvent, les participants d'un projet (paysans) ne peuvent pas réagir aux fluctuations saisonnières. Il faut essayer de saisir le moment de vente et de déterminer les prix payés en réalité.

- Il faut déterminer les prix à l'avenir à l'aide des projections de prix. Ces projections se basent sur l'estimation du développement de l'offre et de la demande. On utilise des renseignements disponibles sur les marchés et les prix (par exemple: Banque Mondiale: "Prospects for Major Primary Commodities" (publication annuelle), informations sur les prix de la FAO).

- L'inflation change les prix à l'avenir. Lors de l'inflation générale on suppose que les prix pour tous les produits et les facteurs se changent de la même manière et du même pourcentage, c'est-à-dire l'erreur des calculs utilisant des prix constants n'est pas grave.

Page 37: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUALTION DES PROJETS, 3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF 37

L'inflation partielle des différents biens déplace des prix relatifs et peut influencer l'utilisation des facteurs. Donc, il faut rendre compte des projections des prix lors de l'évaluation. La considération de l'inflation partielle est particulièrement essentielle lors de l'analyse du financement et de la liquidité. Financement: l'inflation partielle pourra engendre une divergence entre le montant de l'investissement planifié et la demande de financement réelle. (Danger de sous-financement). Liquidité: l'inflation partielle peut mener à une sous-estimation des recettes si on détermine les taux d'intérêt et les crédits d'une manière nominale. La négligence de l'inflation partielle mène à une estimation incorrecte des effets sur le budget de l'état.

Déroulement de l'analyse financière

- Définition d'une convention comptable. Il n'existe pas une convention comptable générale pour l'analyse de l'investissement. La convention proposée par GITTINGER était déjà expliquée dans le cadre du chapitre s'occupant de la considération de la liquidité dans le cadre de l'analyse de l'investissement (convention temporelle: tous les recettes et dépenses arrivent à la fin de l'année, l'investissement initial est considéré à la fin de la première année du projet, les premières recettes arrivent à la fin de la deuxième année du projet).

- Utilisation des plans types d'exploitation. La plupart des projets agricoles feront probablement appel à une projection financière basée sur au moins un plan type d'exploitation adapté aux agriculteurs qui veulent participer à ces projets. Ce plan type (ou modèle) d'exploitation projette l'utilisation des ressources et le flux des revenus pour un groupe d'exploitations similaires participant au projet. Pour l'élaboration de ces modèles des enquêtes au niveau des participants du projet sont nécessaires. Les projections financières concernant les entreprises publiques et privées ainsi que les organismes du projet peuvent être de nature tout à fait sommaire dans un projet dont l'organisation est simple. Mais lorsque plusieurs sociétés ou organismes différents sont concernés, ou lorsque le projet pose des problèmes financiers particuliers, l'analyse peut devenir beaucoup plus complexe.

Analyse des effets financiers du projet sur les paramètres de succès aux différents niveaux (base: résultats de l'analyse de la situation actuelle = analyse de développement, chapitre I.4)

- Etablissement des flux et des budgets des exploitations, des entreprises, des organisations et des institutions concernées. Cette étape demande une collecte intensive des données représentatives. Elle comprend aussi l'évaluation de l'utilisation des facteurs de production (voir aussi chapitre I.4, l'analyse de développement, la collecte des informations, p.6) et la détermination les coefficients techniques des méthodes de production, c'est-à-dire les quantités des moyens de production employés et les résultats de cet emploi. La valorisation de la production par des prix départ ferme donne la valeur totale de la production ("farm outputs"). La valorisation des facteurs de production et des intrants par des prix départ ferme donne les coûts totaux de la production. On applique le même système de la détermination des inputs et des outputs et de leur valorisation pour les entreprises, organisations et institutions concernées. La valeur restante de l'investissement à la fin de la dernière année ("incremental residual value") du projet représente une avantage supplémentaire.

- Analyse de la rentabilité financière du projet. (= analyse de la rentabilité financière de l'investissement) Cette calcul comprend tous les recettes et les dépenses des exploitations agricoles, des entreprises, des organisations et des institutions concernées ("cash flow analysis", calcul des critères de l'appréciation des investissements: VAN, TRI etc.). Si cette analyse mène déjà aux résultats défavorables, on peut rejeter le projet et s'épargner les autres analyses.

- Analyse du revenu. La comparaison entre les coûts et les revenus donne la rentabilité des exploitations agricoles, des entreprises, des organisations et des institutions concernées (les coûts et les revenus ne correspondent pas aux versements et paiements mais représentent les flux selon leur origine temporelle). La rentabilité des exploitations (exploitations agricoles, entreprises) ne tient compte que les coûts et revenus des exploitations et est décisive pour la participation des agriculteurs, les chefs d'entreprises et les propriétaires (= évaluation des incitations). Le calcul de la rentabilité du maître-d'œuvre prendre de l'ascendant sur l'appréciation des projets si un financement externe continuel de l'organisation mettant en œuvre le projet n'est pas prévu ou n'est pas assuré.

Page 38: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUATION DES PROJETS , 3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF 38

- Analyse de la liquidité. Cette analyse répond à la question si les exploitations agricoles, les entreprises, les institutions et les organisations concernées ont la capacité d'accomplir toutes les obligations de paiement

- L'analyse des effets de l'incertitude. Application de l'analyse de sensibilité ou si possible l'analyse de risque pour tous les calculs (= analyse du revenus, analyse de la liquidité, analyse de la rentabilité du projet)

Incidence des projets sur les recettes et dépenses de l'état

La réalisation de projets de développement a d'évidentes répercussions sur les recettes et les dépenses de l'état, c'est-à-dire sur le budget de son représentant, le gouvernement. Le montant et le calendrier des recettes supplémentaires procurées à l'état par un projet et l'incidence du projet sur les dépenses publiques doivent être étudiées pour permettre au gouvernement de programmer l'investissement et de veiller à ce qu'il y ait assez de ressources pour faire face aux dépenses de fonctionnement. En déterminant ce que sera le flux de devises étrangères engendré par le projet, l'analyste pourra aussi estimer les conséquences du projet sur la balance de paiements. Il devra également évaluer la part des coûts et celle des avantages nouveaux que le gouvernement recouvrera sur les bénéficiaires du projet.

L'analyse des recettes et des dépenses publiques permet essentiellement de savoir si le projet produira assez d'argent pour que le gouvernement se rembourse des ressources que le projet consommera. D'un point de vue financier, elle doit traiter le gouvernement comme une entité distincte. On utilise des prix de marché actuels pour la planification des moyens financiers nécessaires. Parce que l'inflation à long terme est difficile à prédire, des prix constants seront utilisés souvent pour la valorisation des dépenses et des recettes.

L'analyse du budget étatique: Le cash flow du gouvernement se compose des entrées et des sorties suivantes:

entrées (inflows):

1) les crédits (étrangers) empruntés par le gouvernement,

2) le remboursement des crédits prêtés par le gouvernement (remboursement du principal, intérêts, frais d'engagement),

3) des taxes et impôts engendrés par des ventes des produits du projet,

4) des dividendes venant de la participation aux entreprises du projet.

sorties (outflows):

1) dépenses pour des investissements publics (ponts, routes etc.),

2) des crédits prêtés par le gouvernement aux participants du projet (paysans, institutions, organisations),

3) remboursement des crédits (étrangers) empruntés par le gouvernement (remboursement du principal, intérêts, frais d'engagement),

4) dépenses pour la participation aux entreprises du projet.

L'établissement des budgets annuels donne les excédants ou les déficits pendant les périodes du projet qu'il faut prendre en considération dans le budget global.

L'analyse du compte des devises: On établit le flux des devises par différence entre les entrées et les sorties pour aboutir au solde en devises net ("net foreign exchange flow"). entrées:

1) les prêts (étrangers) reçus pour aider le projet, 2) des taxes et des impôts engendrés par l'exportation des produits du

projet sorties:

1) l'élément des devises de diverses opérations d'exécution du projet, 2) les arrérages payés pour les prêts de l'étranger (remboursement du

principal, intérêts, frais d'engagement) Les excédants ou les déficits annuels abouti à la mobilisation nécessaire des devises et à l'impact du projet sur la balance de paiements de l'état.

Page 39: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUALTION DES PROJETS, 3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF 39

4 L'analyse économique: A) La méthode de la Banque Mondiale

objectifs de l'analyse économique

L'objectif de l'analyse économique c'est la détermination de la contribution du projet au revenu national. Cette contribution est la différence entre les recettes de la société dans son ensemble et de leur dépenses.

Digression: Le calcul du revenu national:

"Le revenu national représente le total qu'on reçoit si on réduit au dénominateur de leur valeur monétaire les différents pommes et oranges et les machines que chaque communauté économique produit avec son terre, sa main-d'œuvre et son capital." (P.A. SAMUELSON, 1967, "Economics - An Introductory Analysis", Tome I)

Produit interne brut (PIB) aux prix du marché + solde des revenus et dépenses des nationaux dans des autres pays = Produit national brut (PNB) - amortissements = Produit national net (PNN) - taxes (directs et indirects) + subventions = Produit national net aux prix des facteurs (PNN(f))= création de valeur = Revenu national

déroulement de l'analyse économique Les revenus économiques c'est l'accroissement des biens. Les coûts économiques sont les coûts d'opportunité (coûts d'utilisation) en conséquence de l'utilisation alternative des facteurs rares. L'analyse commence par les éléments financiers et procède aux ajustements nécessaires pour que ces éléments reflètent mieux la valeur réelle que revêtent pour l'ensemble de la collectivité les intrants et les extrants. Quand on ajuste le prix du marché de tout bien ou service pour qu'il reflète mieux le coût social d'opportunité (= la valeur d'un bien ou d'un service dans sa meilleure utilisation de rechange), la nouvelle valeur que nous attribuons au prix d'un service devient son "prix de référence" (= prix comptable, "shadow price", "accounting price"). Au sens le plus étroit du terme, un prix de

référence correspond à tout prix qui n'est pas un prix du marché, mais habituellement, il faut également entendre par prix de référence une estimation de la valeur économique du bien ou du service en question, qui a peut être été pondérée pour tenir compte des objectifs en matière de distribution du revenu et d'épargne.

L'analyse économique se délimite sur l'analyse des effets primaires. Les impacts de ces effets (= effets secondaires) seront pris en considération lors de l'analyse sociale.

Détermination des valeurs économiques (= prix de référence)

L'analyse économique peut suivre une des deux différentes approches de la détermination des prix économiques. Une méthode consiste à exprimer ces valeurs économiques en monnaie nationale et utilise un prix de référence en devises; le prix de référence accroît la valeur des biens qui font l'objet d'échanges de manière à obtenir la correction de change résultant des distorsions imputables à la taxation des échanges (méthode de l'ONUDI). L'autre méthode quantifie le coût d'opportunité de la variation du revenu national réel en monnaie nationale après conversion des devises au taux de change officiel et applique un facteur de conversion au coût d'opportunité des biens qui ne font pas l'objet d'échanges exprimé en monnaie nationale (méthode de LITTLE-MIRRLESS, directives de l'ODA). Le facteur de conversion réduit la valeur de ces biens par rapport aux biens qui font l'objet d'échanges, ce qui permet de prendre en compte la correction de change. La méthode de LITTLE-MIRRLESS pose des problèmes lors de l'analyse sociale (voir dernière partie de ce chapitre) si le projet engendre des revenus au niveau de plusieurs participants (paysans, entrepreneurs, ouvriers, organisations, gouvernement). Cette méthode est seulement préférable pour l'évaluation des projets dans des pays ayant une forte orientation aux marchés internationaux (exemple: Corée). La méthode de l'ONUDI est la meilleure choix pour les pays orientés aux marchés nationaux (exemple: tous les pays ouest africaines). transferts financiers directs: taxes, impôts et subventions: il s'agit des paiements d'un entité économique à

une autre sans équivalent. Des subventions simulent des prix trop faibles. Des taxes prétextent des prix trop élevés. C'est pourquoi il faut en éliminer lors de l'analyse économique (voir aussi chapitre I.1, p.22).

transactions de crédit: Demandant de la rentabilité de l'investissement indépendant du financement, l'analyse économique les supprime. On les

Page 40: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUATION DES PROJETS , 3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF 40

traite comme des taxes et subventions même si les intérêts représentent des coûts pour la ressource "capital" (voir aussi chapitre I.1, p.23).

Prise en compte des distorsions de prix des biens donnant lieu à des échanges internationaux Pour obtenir la valeur économique des avantages et des coûts des projets les prix des biens substitutifs au marché international seront utilisé. Par ce procédé on évite que des prix distordants par des interventions étatiques, des restrictions au commerce, des taxes douanières, des subventions indirectes etc. mènent à une valorisation incorrecte des effets économiques du projet (mais il faut aussi prendre en considération des distorsions des prix au marché internationaux par des prix de dumping ou des cartels). C'est quoi, des biens donnant lieu à des échanges internationaux? Il s'agit des biens qu'on peut acheter ou vendre au marché internationaux.. S'ils sont exportés, les biens négociés présentent un prix f.o.b. > coût intérieur de production. S'ils sont importés, les biens négociés présentent un coût intérieur > prix c.a.f..

exemple 1: prix économique du coton exporté dérivé des prix du marché internationaux (1994, en FCFA, chiffres fictifs, supposition d'un taxe local (T.V.A. etc.) de 15%)

prix financier en monnaie national

prix économique en monnaie nationale

prix du bien hors taxe sur place (prix de producteur)

marché local 10.000 112.000

taxes locaux 1.500 -

matériel d'emballage 750 638

coûts de transport et de char-gement au lieu d'exportation

1.250 1.063

profit du commerçant 2.000 -

valeur au frontière d'exportation 15.500 13.701

coûts de stockage 750 638

pertes de stockage 500 1600

taxe d'exportation 0 -

profit de l'exportateur 2.000 -

prix f.o.b. au lieu d'exportation lieu d'exportation

18.750 14.939

1 calculé par rapport au taux d'échange corrigé (TCR, voir chapitre suivant)

Page 41: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUALTION DES PROJETS, 3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF 41

exemple 2: prix économique de l'engrais importé dérivé des prix du marché internationaux (1993, chiffres fictifs en FCFA)

prix financier en monnaie national

prix économique en monnaie nationale

prix c.a.f. au lieu d'importation lieu d'importation

10.000 112.000

taxe à l'importation (20 %) 2.000 -

T.V.A. (15%) 1.803 -

profit de l'importateur 1.000 -

coûts de chargement et de transport au lieu du projet

1.250 1063

coûts de stockage 750 638

pertes de stockage 1.000 11.200

profit du commerçant 2.000 -

prix au lieu du projet lieu du projet 19.823 14.921

1 calculé par rapport au taux d'échange corrigé (voir chapitre suivant)

Détermination de la prime( ou correction) de change

La nécessité de déterminer la correction de change résulte du fait que en raison des politiques commerciales, les citoyens de nombreux pays acquittent une prime sur l'achat de biens qui font l'objet d'échanges plus importante que pour les biens qui ne font pas l'objet d'échanges. Cette prime n'est pas reflétée de façon adéquate quand les prix des biens donnant lieu à des échanges internationaux sont convertis en monnaie nationale en utilisant le taux de change officiel.

Cette prime représente le montant supplémentaire que les utilisateurs de biens faisant l'objet d'échanges internationaux sont en moyenne et dans l'ensemble de l'économie disposés à payer pour se procurer une unité supplémentaire de ces biens. Etant donné que tous les coûts et avantages en analyse économique sont évalués sur la base du coût d'opportunité ou de la disposition à payer des consommateurs, c'est la relation entre la disposition à payer une prime pour se procurer des biens faisant l'objet d'échanges

internationaux par opposition aux biens qui ne font pas l'objet d'échanges internationaux qui établit la valeur relative de ces biens.

Si les articles qui donnent lieu à des échanges internationaux sont incorporés dans l'analyse du projet à une valeur économique obtenue seulement en multipliant le prix à la frontière par le taux de change officiel ( = TCO, "official exchange rate", "OER") sans ajuster la prime de change, les articles importés paraîtront trop bon marché et les biens produits dans le pays trop chers, ce qui encouragera le surinvestissement dans des projets faisant entrer des produits importés. Il existe deux méthodes équivalentes pour incorporer la correction de change dans l'analyse économique. Il faut choisir une de ces méthodes et d'en appliquée conséquemment l'analyse.: 1) Conception du taux de change de référence (TCR, "shadow exchange

rate", "SER"). Par ce taux on fait la correction de la valeur de la monnaie étrangère. Tous le biens font l'objet d'échanges internationaux seront multipliés par le TCR, tous les biens qui ne font pas l'objet d'échanges internationaux seront évalués par le TCO.

2) Conception du coefficient de conversion standard (CCS, "standard conversion factor", "SCF"). Par ce taux on fait la correction de la valeur de la monnaie nationale. Tous le biens font l'objet d'échanges internationaux seront évalués selon le TCO, tous les biens qui ne font pas l'objet d'échanges internationaux seront multipliés par le SCF.

La méthode du TCR a été utilisée dans la plupart des projets de la Banque mondiale. Comment calcule-t-on ces facteurs? Pour répondre à cette question il faut se représenter comme des distorsions du taux d'échange peuvent être maintenues. Comme on déjà viens de dire, un taux d'échange surévalué favorise des importations et désavantage des exportations. Ça indique que les importations excédent rapidement les exportations. Cette situation mène à une déficit de la balance des paiements c'est-à-dire à une diminution des devises disponibles pour les importations. Selon les règles de l'offre et de la demande il faudrait que le prix pour les devises augmente (= dévaluation de la monnaie nationale). Pour conserver le taux d'échange actuelle dans cette situation, il faudrait limiter des importations et appuyer les exportations par des autres mesures. Les mesures possibles sont 1) des droits et des taxes à l'importation, 2) des subventions à l'exportation, 3) le contrôle des devises, 4) la restriction des quantitatives commercialisées et 5) l'introduction des licences commerciales.

Page 42: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUATION DES PROJETS , 3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF 42

Ces mesures ont l'effet d'une dévaluation ou d'une réévaluation sur les biens concernés. C'est cette dévaluation ou réévaluation que les facteurs TCR et CCS tiennent en compte. Dans le cas d'ou les exportations sont subventionnées et d'ou il faut payer des taxes pour les importations, les prix des biens exportés aussi bien que les prix des biens importés se trouvent sur le prix du marché international. On appelle la relation entre les prix nationaux et les prix du marché internationaux la prime d'échange étrangère = PRIMA, "premium on foreign exchange" = "PREMA"). Prix C.A.F. + Taxes à l'importation + Prix F.O.B. + subventions à l'exportation PRIMA = ------------------------------------------------------------------------------- Prix C.A.F. + Prix F.O.B. Taxes à l'importation = "Tariffs on Imports" = "TARIM" Subventions à l'exportation = "Subsidy on Exports" = "SUBEX" Les facteurs TCR et CCS seront déterminés a l'aide de cette prime:

CCS = 1 / PRIMA = TCO / TCR → TCR = TCO / CCS

Exemple: Estimation approximative du TCR et du CCS de Burkina Faso (montants des taxes douaniers selon des estimations de la ministère du plan)

année 1990 1991 1992 1993 1994 taxe douanier (%)

moyen 19,4 23,3 22,2 21,8 20,2 biens de la consommation finale 25,8 34,0 biens d'équipement 20,4 16,0

subventions à l'exportation (%) -1 -1 -1 -1 -1 TCR 1,1 1,12 1,11 1,11 1,1 TCR désagrégés

biens de la consommation finale 1,13 1,17 biens d'équipement 1,10 1,08

CCS 0,91 0,89 0,90 0,90 0,91 CC désagrégés

biens de la consommation finale 0,88 0,85 biens d'équipement 0,91 0,93

1 remboursement des taxes à l'importation des moyens de production pris en considération dans le montant de la taxe moyenne d'importation.

Prise en compte des distorsions de prix des biens qui ne font pas l'objet d'échanges internationaux Les biens qui ne font pas l'objet d'échanges internationaux sont ceux pour lesquels le prix f.o.b. < coût intérieur de la production < prix c.a.f.. ou ceux qui ne sont pas échangés en raison de l'intervention des pouvoirs publics. Si nous utilisons la méthode CCS pour la prise en compte de la prime de change, tous les prix des biens qui ne font pas l'objet d'échanges internationaux sont réduits en les multipliant par le CCS adéquat. Il s'agit: Des biens encombrants (paille, briques etc.) ou extrêmement périssables (lait

etc.): Si on achète ou vend un bien ne faisant pas l'objet d'échanges internationaux dans un marché relativement concurrentiel, le prix du marché reflète la disposition à payer des consommateurs et représente habituellement la meilleure estimation d'un coût d'opportunité. En pareil cas le prix du marché hors taxe est accepté comme valeur pour l'analyse économique. Dans certains cas, plus fréquents dans les projets industriels et ceux de transports que dans les projets agricoles, la production du projet est importante par rapport au marché. Toutefois, la valeur économique de la nouvelle production, malgré la baisse des prix n'a pas diminué pour les personnes qui utilisent le produit depuis long temps; pour ces gens-là, elle reste ce qu'elle était avant la mise en œuvre du projet. Par contre, pour les nouveaux utilisateurs, la production du projet ne vaut pas ce que valait l'ancien prix du produit; sinon, le prix ne serait pas tombé. Dans ces conditions, la valeur économique de la production nouvelle n'est ni l'ancien prix ni le nouveau; on l'estime plutôt au moyen d'une moyenne pondérée des anciennes et nouvelles valeurs.

La terre: Le coût d'opportunité de la terre est la valeur nette de la production à laquelle on renonce quand on passe de l'utilisation de la terre sans le projet à l'utilisation de cette terre avec le projet. Le prix d'achat ou le fermage représentent le coût financier de l'utilisation supplémentaire de la terre. Mais puisque il ne s'agit pas d'une consommation des ressources on utilise le coût d'opportunité (prix du marché de la production renoncée moins les coûts de cette production) pour l'analyse économique.

La main-d'œuvre: Aux marchés du travail parfaits, le salaire représenterait la productivité marginale du travail, c'est-à-dire le coût d'opportunité de la

Page 43: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUALTION DES PROJETS, 3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF 43

main-d'œuvre. Dans nombre de pays en développement, les taux de salaire ne traduisent pas exactement le coût d'opportunité du transfert de la main-d'œuvre de l'occupation qui était la sienne sans le projet à l'occupation qui sera la sienne si le projet est exécuté. Justement en agriculture il y a des périodes d'activité intense (semailles, récoltes) et des périodes d'ou il y a un excédent des ouvriers agricoles. Pour la main-d'œuvre salariée on prends en général la rémunération pendant les périodes d'activité intense comme assez bonne estimation de son coût d'opportunité. En cas d'un excédent des ouvriers le coût d'opportunité de la main-d'œuvre est très faible (même égal à zéro) dans notre compte économique (mais non dans le compte financier!). La valeur économique de la main-d'œuvre familiale serait pris en considération automatiquement par l'application de la méthode "sans - avec le projet". Généralement, on considère que la main-d'œuvre qualifiée dans des pays en développement est insuffisante et qu'elle serait très vraisemblablement employée à plein temps même sans l'exécution du projet. Par conséquent, les salaires versés à des mécaniciens, des contre-maîtres (homologues) ou de chefs du projet nationaux sont généralement censés représenter la véritable valeur marginale de production de ces travailleurs, et ces salaires sont portés, aux prix du marché, dans les comptes économiques. Le fait décisif pour la détermination du coût d'opportunité, c'est-à-dire de la valeur de la main-d'œuvre c'est toujours la situation effective du projet: le moment d'ou le travail se présentent et la disponibilité de la main-d'œuvre dans la région.

Biens qui pourraient faire, mais qui ne font pas l'objet d'échanges internationaux Il s'agit des éléments - qui seraient normalement importés si les importations n'étaient pas

contingentées ou simplement interdites. Leur prix, sur le marché national, peut être très supérieur à celui du marché mondial. Pour ces produits le prix du marché hors taxe est accepté comme valeur pour l'analyse économique car il représente la productivité marginal.

- qui sont soumis à une interdiction d'exporter. Leur prix, sur le marché national, peut être très inférieur à celui du marché mondial.

Le prix du marché hors taxe est aussi accepté comme valeur pour l'analyse économique car il représente la disposition à payer ("willingness to pay") des consommateurs.

En d'autres termes les éléments qui sont exportables mais qui ne font pas l'objet d'échanges internationaux sont évalués comme des éléments non échangés. GITTINGER (pp. 300) énonce les motifs sur lesquels est fondé ce point de vue comme suit: "Le projet sera mis en œuvre dans le cadre de mesures économiques adoptées par le gouvernement. Le spécialiste de l'analyse de projet doit donc exercer au mieux son jugement pour tenter de percevoir ce que sont et seront ces mesures, non pas ce qu'elles devraient être, et effectuer son analyse économique en tenant compte de ces mesures". Critique de l'application de la méthode des prix de référence: - le choix entre la méthode du TCR (UNIDO) et de la CCS (LITTLE -

MIRRLESS) a des considerables implications politiques. La valorisation sur la base des prix nationaux (TCR) implique que les possibilités de l'augmentation des revenus par le commerce international ne sont pas épuisées. La valorisation sur la base des prix internationaux (CCS) implique que les prix nationaux étant une fonction des décisions politiques ne représentent pas correctement les valeurs économiques.

- les deux méthodes laissent beaucoup de la marge pour des manipulations. Les résultats dépendent de la valorisation de la main-d'œuvre et des biens faisant l'objet d'échanges internationaux et du choix de la base des prix du marché international. Il est facile de choisir une base des données qui mène à une rentabilité souhaitée.

- La valorisation des inputs - particulièrement de la main-d'œuvre non qualifiée - par des coûts d'opportunité mène en général à une rentabilité économique du projet qui est bien plus grande que la rentabilité selon l'analyse financière. Les résultats de l'analyse économique selon la méthode des prix de référence correspondent rarement à l'expérience de l'économie pratique dans les pays concernées. Le décideur politique est surpris si ces fonds se diminuent de plus en plus malgré des projets ayant une rentabilité économique très élevée car les salaires des ouvriers ne correspondent pas aux coûts d'opportunité mais aux salaires nominaux.

- La façon de considérer les éléments qui pourraient faire, mais qui ne font pas l'objet d'échanges internationaux selon GITTINGER est l'objet d'une controverse entre les expertes s'occupant des analyses des projets. Pour une institution qui s'occupe du développement la position de GITTINGER

Page 44: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUATION DES PROJETS , 3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF 44

revient à dire d'accepter les conditions politiques non optimales inclusivement tous les inefficacités liées à ces conditions.

Conclusion: détermination des valeurs économiques

implique l'utilisation de ressources réelles

tangible

Elément à évaluer

intangible

transfert financier direct

taxes / subventions

produit du prêt / service de la dette

paiement à destination ou en provenance de l'état omis

omis

Biens non échangés

Biens échangés

production du projet

intrants du projet

transaction de crédit

prix de parité à l'exportation

prix de parité à l'importation

prix de parité à l'exportation

prix de parité à l'importationimportés avec le projet

exportés sans le projet

exportations

produit de remplacement des

importations

valeur marginale de

l'utilisation sans le projet

prix du marché des intrants

coût marginal de la

production

économies de ressources d'une autre production

(prix sans + prix avec) / 2

intrants du projet

production du projet

sous-employée sans le projet

répond à la nouvelle demande

remplace d'autres biens sur le marché

éléments produits

localement

éléments non produits pleinement

occupée sans le projet

salaire en vigueur sur la

marché

l'industrie qui approvisionne le

projet a une capacité

excédentaire

petit projet par rapport au

marché; les prix ne sont pas

affectés

grand projet par rapport au

marché; les prix tombent

main-d'oeuvre

terre

l'industrie qui approvisionne le projet tourne à pleine capacité

coût d'opportunité

prix du marché sans le projet

identifié et quantifié mais pas évalué

selon GITTINGER, pp. 320

Page 45: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUALTION DES PROJETS, 3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF 45

Agrégation des comptes des projets Dans le but d'estimer la contribution qu'un projet apporte au revenu national, l'analyste recalcule d'abord les comptes financiers - budgets des exploitations agricoles, comptes des industries de transformation et budgets des services officiels de l'état - en remplaçant les prix financiers par les valeurs économiques. Ensuite, il fait le total de ces valeurs pour obtenir les avantages économiques supplémentaires nets auxquels on donne couramment le nom de Cash Flow. L'agrégation des comptes suit le tableau suivant:

Selon GITTINGER, p. 331

L'analyse sociale des projets

L'analyse sociale des projets étend l'analyse économique traditionnelle grâce à la prise en considération de la répartition des revenus et de l'utilisation des revenus. Elle se base dans ses éléments sur l'analyse de l'efficacité ("efficiency analysis" = l'analyse économique traditionnelle). L'analyse économique traditionnelle L'analyse économique traditionnelle des projets prends la mesure de la contribution d'un projet à la bien-être globale. L'échelle est en premier lieu la contribution du projet au PNB ou PIB. L'analyse de l'efficacité ne prend pas en considération la distribution du revenu national supplémentaire entre le secteur publique et le secteur privé, la distribution au-dedans du secteur privé et la distribution selon son utilisation pour l'épargne/l'investissement ou pour la consommation. C'est-à-dire des revenus qui affluèrent aux riches seront pondérées de la même façon que les revenus des pauvres et la consommation a la même valeur que les investissements/l'épargne (facteur de pondération = 1), bien que des revenus supplémentaires aient une plus grande valeur pour les pauvres que pour les riches et malgré que les investissements/l'épargne aient une effet de croissance qui est supérieur à celui de la consommation. On suppose que le gouvernement est capable d'atteindre la distribution de revenu souhaitée et la croissance économique aspirée par des mesures appropriées (politique fiscale). Mais cela ne va pas de soi. Les représentants de l'analyse sociale opposent des objections suivantes: - La redistribution des revenus par le gouvernement engendre des coûts

économiques. Parfois le coût peut être devenu tellement élevé que le budget étatique n'est pas suffisant pour la mise en œuvre de la répartition.

- Souvent la redistribution des revenus ou l'introduction d'un taux d'épargne élevé ne peuvent pas être réalisés à cause des fortes résistances politiques.

C'est pourquoi il faudrait considérer la répartition et l'utilisation des revenus supplémentaires lors de l'analyse économique. Le double aspect de la consommation - soit donc sa répartition dans le temps et entre les personnes - constitue le fondement de la fonction d'utilité collective utilisée.

Page 46: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUATION DES PROJETS , 3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF 46

L'extension de l'analyse d'efficacité à l'analyse sociale

Puisque le revenu national ne prends pas en considération la distribution et l'utilisation des revenus, des autres étalons communs sont nécessaires (Pour ces étalons communs on utilise le terme "numéraire" passé dans la langue des spécialistes avec le sens d' "unité de compte", "unité de mesure ou "étalon de valeur"). A cela on divise l'augmentation des ressources réelles à cause du projet (E) en les avantages du secteur prive et du secteur public et on pondère les deux par leur contribution à l'accroissement de bien-être collectif ( leur valeur collective marginale).

Procédé:

- Division des avantages du projet (E) en: 1) le revenu du secteur privé (C) pondéré par un coefficient d'ajustement (β) qui représente les nombreuses distorsions qui affectent les marchés nationaux et 2) les avantages du secteur public (E - Cβ).

- Considération de l'accroissement de bien-être:

facteur Wg, lorsqu'il a pour origine un accroissement marginal des ressources réelles du secteur public (Wg est défini en termes des ressources réelles),

facteur Wc, lorsqu'il provient d'un accroissement marginal de la consommation d'un groupe donnée de revenu (Wc est défini en termes de consommation aux prix du marché intérieur).

- Pondération des parties de E par les facteurs de l'accroissement de bien-être:

avantages collectifs = (E - Cβ) Wg + C Wc = (E - Cβ) + C ω , ω = Wg /Wc

division par Wg: avantages collectifs nets = E - C (β - ω), en mots:

Avantages collectifs nets = Avantages

d'efficacité - Coût collectif de l'accroissement de la consommation du secteur

privé

Sur la base de ces réflexions deux numéraires seront proposés:

- la valeur des ressources réelles auxquelles le secteur public a librement accès (= E - Cβ). Cette valeur correspond à la valeur actuelle des revenus du gouvernement mesurée en devises librement convertibles exprimé en

monnaie nationale au TCO. C'est-à-dire il faut donc réévaluer, en l'occurrence par l'intermédiaire de ω, toute unité de consommation privée. On appelle les prix calculés sur cette base "prix d'efficacité" ou "border prices" (méthode proposée par SQUIRE & van der TAK et LITTLE & MIRRLESS, la BM préfère cette méthode car elle correspond à la pensée de l'administration gouvernementale)

- la valeur de la consommation aux prix intérieurs pour un niveau donné de consommation (= Cβ). C'est-à-dire il faut réévaluer toute unité des ressources réelles pour le secteur public (méthode proposée et utilisée par l'ONUDI).

Selon le premier numéraire le coût collectif de l'utilisation des ressources (et également l'avantage collectif) se compose de l'effet du produit marginal (non réalisé en cas du coût) et de l'effet sur les ressources disponibles pour la consommation du secteur privé, c'est-à-dire :

coût collectif = coût d'efficacité + C (β - ω) Exemple: la main-d'œuvre employée par un projet entraîne 1) le coût d'efficacité, c'est-à-dire le coût d'opportunité pour l'utilisation de la ressource "main-d'œuvre" et 2) des coûts provenant de l'accroissement consécutif de la consommation, c'est-à-dire la valeur de cette partie des ressources disponibles pour la consommation du secteur privé qui serait consommée par les employées du projet à cause de l'accroissement de leur pouvoir d'achat par les salaires provenant du projet et qui n'est donc plus disponible pour les autres consommateurs. Conséquences pour les coefficients de pondération: - si l'accroissement de la consommation = 0, le prix collectif = prix

d'efficacité (cas du marché parfaitement concurrentiel du travail) - β: si le salarié dépense l'intégralité de son revenu sur des marchés

dépourvus de la moindre distorsion (exemple: achat d'importations qui ne sont pas frappées de droits de douane), alors β = 1. La valeur de β varie d'un consommateur à l'autre selon la composition réelle de leurs paniers de produits de consommation.

- ω: si le gouvernement se préoccupe de la répartition des revenus, la valeur de ω tendra à être faible pour les riches et élevée pour les pauvres.

Effets qu'il faut prendre en considération lors de la réévaluation des valeurs de l'analyse d'efficacité dans le cadre l'analyse sociale

Page 47: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUALTION DES PROJETS, 3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF 47

- utilisation des prix du marché intérieur ("domestic market prices") ou des prix du marché international ("border prices"). Considération par le facteur β. Calcul du facteur β = (valeur totale, en prix à la frontière, des exportations et des importations) / (valeur totale, en prix intérieurs, des exportations et des importations) = CCS, ou, si le coefficient sera calculé selon l'utilisation et le type des biens: CC partiel par exemple des biens d'équipement, des biens de la consommation, de la consommation des groupes particuliers.

- le moment de la réalisation des avantages d'un projet. On peut utiliser des différents taux d'actualisation dans le but de la détermination de la valeur actuelle des avantages à venir d'un projet: Des avantages et coûts d'un projet exprimant en équivalents de consommation seraient actualisés par le taux d'actualisation de la consommation (TAC, "consumption rate of interest, CRI", voir SQUIRE, van der TAK pp. 73). Des avantages et coûts du secteur public seraient actualisés par le taux d'intérêt comptable (TIC, "accounting rate of interest, ARI", voir SQUIRE, van der TAK pp.80). Le TAC et le TIC sont identiques, si on estimé que la valeur de la consommation privée est égale à la valeur du revenu public.

- l'utilisation du revenu supplémentaire. Si le gouvernement ne prend pas en considération d'une manière suffisante que l'épargne public est d'une valeur élevée par rapport à la consommation public, l'output du projet qui serait épargné peuvent être revalorisé par une prime.

- le bénéficiaire des avantages du projet. La répartition des revenus peut être considérée par la multiplication des revenus des différents groupes sociaux (i) par des facteurs (di) représentant la valeur marginale de leur consommation. Ces facteurs seront calculés par la relation entre la valeur marginale de la consommation d'une personne du groupe i et la valeur marginale de la consommation d'une personne ayant un revenu moyen.

Chaque point en particulier demande le calcul d'un facteur de conversion spécifique pour rapporter les valeurs de l'analyse économique au numéraire utilisé. Après l'agrégation des valeurs pondérées le calcul de la rentabilité est effectué par les méthodes du chapitre II.2 (TRI, VAN, etc.).

5 L'analyse économique: le calcul des effets du projet La méthode revient à tenter d'apprécier directement les effets d'un projet sur les différents agents économiques concernés et à exclure l'utilisation de prix de référence sauf éventuellement à la fin de l'analyse pour quelques éléments clefs (le coût du capital, de la main-d'œuvre, des devises étrangères). Elle distingue donc: - les effets primaires directs: création de revenus au sein de l'organisme

appelé à réaliser le projet; - les effets primaires indirects, résultant d'achats dans un certain nombre

d'entreprises fournisseurs de biens et de services placées en amont. Ces effets ont un caractère quasi mécanique: fourniture de fuel à une cimenterie, de produits chimiques à un producteur de peintures et vernis, etc.; ces effets toutefois n'existent que dans deux cas: - existence de capacités de production sous-employées qui par suite du

projet initial, pourront assurer une production supplémentaire à un coût marginal à court terme inférieur au prix de vente;

- réalisation d'investissement complémentaires (qu'il conviendra de prendre en compte dans les coûts) pour faire face à la demande supplémentaire engendrée par le projet

- les effets "secondaires" dus à l'utilisation des revenus supplémentaires créés éventuellement par le projet, qu'il s'agisse de revenus distribués aux ménages, à l'Etat ou à des entreprises. L'existence de tels "effets secondaires" est toutefois soumise à des conditions restrictives très importantes concernant l'existence de capacités de production inemployées dans l'économie et les emplois alternatifs possibles des capitaux investis dans le projet.

Dans les économies réelles des pays en voie de développement, il conviendra de faire des hypothèses précises - et donc des analyses préalables - sur le contexte dans lequel s'insère le projet pour apprécier l'importance des différents effets précédemment cités. La valeur de ces effets dépendra en particulier de l'existence ou non de capacités de productions inemployées dans l'économie concernée et des hypothèses sur l'emploi. La méthode n'est applicable pratiquement qu'aux projets industriels ou agricoles productifs. Elle nécessite en principe de disposer d'une esquisse de l'économie au terme du plan en cours d'élaboration, afin de comparer la situation des différents agents économiques avec et sans projet.

Page 48: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUATION DES PROJETS , 3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF 48

Cette esquisse de l'économie devrait se présenter sous la forme d'un tableau d'input-output (TES) dans lequel sont ventilées par utilisateur les productions locales et les importations (pour leur valeur CAF) et dans lequel on dispose également pour chaque branche d'une décomposition de la valeur ajoutée en salaires et charges, impôts et taxes, revenus des entrepreneurs. Les calculs sont faits au prix initiaux du marché supposés constants (sauf variation prévisible du cours d'un produit déterminé) et pour une demande intérieure à terme donnée par l'esquisse. (SOURCE: BUSSERY, A., 1973 "Méthodes d'appréciation des projets dans les pays moins développés", OCDE) Les schémas principaux de la méthode des effets La méthode des effets s'est basée sur des réflexions concernant la modification de trois grands types de flux causée par la réalisation aussi bien que le fonctionnement d'un projet: - les uns liés à l'utilisation de consommations intermédiaires, - les autres à la distribution de la valeur ajoutée entre divers agents, - les derniers liés à l'utilisation des revenus ainsi crées par les divers

agents. Les trois schémas élémentaires fournissent une représentation de la propagation dans l'économie nationale de ces trois types de flux. - Appliquer 1 fois le schéma 1 permet de dégager les effets directs du

projet. - Appliquer le schéma 1 jusqu'à ce qu'il n'apparaisse plus de

consommations intermédiaires donnant lieu à un accroissement de production locale met en évidence les effets primaires (directs et indirects) du projet.

- Appliquer le schéma 1 et le schéma 2 jusqu'à ce qu'il n'apparaisse plus de consommations intermédiaires donnant lieu à un accroissement de production locale et jusqu'à ce que toutes les nouvelles valeurs ajoutées distribuées aient été ventilées met en évidence les effets primaires (directs et indirects) ventilés par catégorie d'agents.

- Appliquer les schémas 1, 2 et 3 jusqu'à ce qu'il n'apparaisse plus de consommations intermédiaires donnant lieu à un accroissement de production locale, ni de revenus nouveaux pour les diverses catégories d'agents, fait apparaître l'ensemble des effets, primaires et secondaires, du projet.

Les schémas 1,2, et 3 constituent donc bien comme cela avait été indiqué les cellules élémentaires du schéma d'analyse des effets d'un projet sur l'appareil productif national et sur les agents de cette économie.

(SOURCE: CHERVEL, M.; LE GALL, M.; "Manuel d'évaluation économique des projets" Ministère des Relations Extérieures, Coopération et Développement, République Française, 1976)

Schéma 1: Analyse de la propagation dans l'économie nationale de la perturbation engendrée par un accroissement de demande d'une consommation intermédiaire

(SOURCE: CHERVEL, M.; LE GALL, M.; "Manuel d'évaluation économique des projets" Ministère des Relations Extérieures, Coopération et Développement, République Française, 1976)

Page 49: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUALTION DES PROJETS, 3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF 49

Schéma 2: Analyse de la distribution dans l'économie nationale d'une nouvelle valeur ajoutée

Schéma 3: Analyse de la propagation dans l'économie nationale de la pertubation engendrée par l'utilisation d'une nouvelle valeur ajoutée nouvelle (pour simplifier le schéma on n'a pas figurer les versements d'impôts par les différents agents)

Schéma 4: Analyse des effets primaires et secondaires

Demande finale

donnée à terme

Projet

CI1VA1

CI3VA3

CInVAn

CI2VA2

VA(1)

VA

CIL (1)IET (1)

I P (1)

E P (1)

IE1 IE2 IEn IE = (IE)i

= (VA)i

IET (1)

I P (1)

E P (1)

primaire

secondaire1er cycle

CI(1)1VA(1)1

CI(1)3VA(1)3

CI(1)nVA(1)n

CI(1)2VA(1)2

VA(1)

VA(1)

IE(1)1 IE(1)2 IE(1)n IE(1) = (IE(1))i

= (VA(1))i

secondaireqème cycle

VA(q)

IET (q)

I P (q)

E P (q)

23

23

23

Légendeaccroissement des importations ou diminution des exportationsaccroissement des importations ou diminution des exportations et transferts à l'étrangerrevenus transférés à l'Etat

revenus épargnésutilisation du schéma 1utilisation du schéma 2 utilisation du schéma 3

1 1 1

1 1 1

accroissement de consommations intermédiaires

valeur ajoutée nouvelleEP

IP

IET

IE

12 3

CI

VA

consommations intermédiaires donnant lieu à un accroissement de production locale

CIL

Page 50: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUATION DES PROJETS , 3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF 50

(SOURCE des schémas: CHERVEL, M.; LE GALL, M.; "Manuel d'évaluation économique des projets" Ministère des Relations Extérieures, Coopération et Développement, République Française, 1976) Etapes de l'analyse économique des projets selon la méthode des effets Concrètement, l'analyse de chaque projet comportera les étapes suivantes: 1 définir l'ensemble économique pour lequel la rentabilité du projet est

examiné (région, pays ou groupe de pays); 2 définir la situation de référence prise comme base de comparaison

(production locale ou importation, exploitation ou absence d'exploitation d'un gisement minier, etc.); la situation de référence correspond à la situation dans laquelle le projet n'est pas réalisé, mais elle ne coïncide pas nécessairement avec la situation qu'on obtiendrait en prolongeant indéfiniment la situation initiale;

3 repérer les agents économiques (gouvernement, entreprises, ménages, étranger) concernés par le projet et distinguer les plus importants d'entre eux qui feront l'objet d'une analyse plus approfondie;

4 calculer les coûts et avantages directs et indirects du projet: cette étape particulièrement importante revient à calculer, aux prix actuels et futurs du marché, la modification introduite par le projet dans l'échéancier des revenus et des dépenses des différents agents. Dans la pratique, on pourra faire une analyse détaillée pour les agents les plus concernés par le projet et effectuer des estimations plus approximatives pour les autres (entreprises fournissant une faible part des inputs du projet). On peut enfin soit limiter l'analyse aux modifications des ressources et dépenses de chaque agent, soit la poursuivre en introduisant certains prix de référence (Prix de référence du capital pour l'actualisation, prix de référence des devises pour les échanges avec l'étranger, prix de référence du travail).

5 estimer éventuellement le surplus actualisé, positif ou négatif, et les économies ou déséconomies externes (PROU et CHERVEL travaillant à prix constant n'évoque pas le problème de surplus)

6 compléter éventuellement l'analyse des effets du projet sur la répartition des revenus et calculer sommairement, s'il y a lieu, les effets secondaires. Ce calcul des effets secondaires ne sera justifié que si ces effets sont susceptibles d'apparaître (existence de ressources inemployées en équipement, en matières premières ou en hommes, hypothèses sur

l'origine des capitaux) et si l'on doit comparer des projets entraînant des répartitions de revenus très dissemblables.

7 appliquer des critères de choix, du type bénéfice actualisé net ou bénéfice actualisée par unité d'investissement ou bénéfice-coût, s'il y a lieu de choisir entre plusieurs projets ou plusieurs variantes d'un projet, ou du type taux de rentabilité s'il n'y a qu'a refuser ou accepter le projet. En fait, on ne sera pas obligé de caractériser la rentabilité du projet par une seule valeur (TRI, rapport coût-bénéfice, etc.) mais on pourra étudier la rentabilité du projet du point de vue de différents agents (en particulier l'Etat) ou déterminer le prix des devises étrangères qui rendrait le projet rentable. PROU et CHERVEL suggèrent d'utiliser, s'il le faut, un critère simple du type "valeur ajoutée supplémentaire par unité d'investissement", mais accordent leur préférence à une procédure de discussion avec le pouvoir politique: on comparerait alors les effets des projets alternatifs avec les objectifs généraux du pays (croissance et répartition du revenu) compte tenu des contraintes sur le financement et le commerce extérieur. PROU et CHERVEL n'excluent pas l'utilisation éventuelle en phase finale de pondérations pour les revenus des différents agents.

(SOURCE: BUSSERY, A., 1973 "Méthodes d'appréciation des projets dans les pays moins développés", OCDE

Œuvres citées: PROU et CHERVEL (1970) "Etablissement des programmes en économie sous-développée", tome 3: "Etudes des grappes de projet", Dunod, Paris)

Critique de l'application de la méthode des effets

- la méthode suppose que l'Etat (= le gouvernement) a le pouvoir et l'intention de créer des conditions cadre économiques et politiques qui permet seulement des distorsions des prix menant à une meilleur distribution des ressources nationales entre les agents économiques nationaux (= distribution, qui mène à la maximisation des revenus nationaux et au optimum de la répartition de ces revenus selon la fonction d'utilité). Grâce à cette supposition (qui est au moins louche) la méthode renonce aux comparaisons avec l'économie mondiale et utilise les prix de marché national comme expression des valeurs économiques.

- La méthode suppose la possibilité d'une planification centrale de l'économie, c'est-à-dire les réactions de tous les agents économiques sont supposées d'être connues au niveau des planificateurs. Cette supposition, qui a des impacts en particulier sur l'évaluation des effets secondaires, est

Page 51: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUALTION DES PROJETS, 3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF 51

aussi louche si on prend en considération l'échec de l'application pratique de presque tous les modèles macro-économiques théoriques dans les pays en voie de développement. C'est-à-dire la méthode laisse la même marge pour des manipulations des résultats de l'analyse économique que les méthodes des prix de référence.

- la méthode n'est applicable pratiquement qu'aux projets qui ont des effets sur la production.

Page 52: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUATION DES PROJETS , 3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF 52

Exemple:

L'estimation des coûts et des avantages des 5 premières années d'un projet de la gestion de la pêche (projet de développement) a mené aux chiffres suivants (en prix réels sur place):

COUTS année

(en 1000 FCFA) 1 2 3 4 5

Investissements

bâtiments 25.000 9.900 9.900 0 0

véhicules 40.000 26.000 0 0 0

machines 15.000 5.000 0 0 0

Dépenses des opérations

personnel 18.720 18.720 18.720 18.720 18.720

matériaux 5.000 4.000 3.000 3.000 3.000

entretien 3.000 3.000 10.000 3.000 3.000

formation, évaluation 0 2.000 1.000 2.000 1.000

imprévus 1.000 1.000 1.000 1.000 1.000

TOTAL 107.720 69.620 43.620 27.720 26.720

Avantages du projet (1000 FCFA):

année

1 2 3 4 5

producteurs 20.000 50.000 60.000 60.000 60.000

transformateurs 5.000 12.500 15.000 15.000 15.000

commercants 4.000 10.000 12.000 12.000 12.000

TOTAL 29.000 72.500 87.000 87.000 87.000

Catalogue de questions: 1) Les avantages dans la domaine production représentent les avantages

des membres du groupe-cible s'occupant de la pêche et de l'agriculture. Décrivez le procédé du calcul de ces avantages.

2) Evaluez la rentabilité économique du projet en tenant compte de la liquidité du projet à l'aide du calcul de la VAN, le TRI (entre 15 et 17%) et le ratio N/K. Présuppositions: - Le projet sera financier à l'aide d'un crédit de la Banque Mondiale (taux

d'intéret: 8%). Les coûts d'opportunité du capital dans le cadre de l'économie nationale s'augmente à 10%.

- Le TVA s'augmente à 15%. Même les membres du groupe-cible paieront les taxes.

- Tous les voitures et tous les machines seront importées. Tous les autres coûts et les avantages concernent des biens ne faisant pas l'objet d'échanges internationaux.

- Le TCR se montre à 1,1 - Le taxe à l'importation est de 20% - Les coûts de chargement, de transport etc. entre le lieu d'importation et le projet s'élèvent à 5% du prix de marché des biens importés - Le profit de l'importateur s'élève à 5% du prix de marché.

- Le coût du personnel comprend 3 millions FCFA/an des salaires des ouvriers non qualifiés qui seraient des chômeurs sans le projet.

- Les fonds de roulement supplémentaires s'élève à 50 % des dépenses des opérations.

3 Les indicateurs de la rentabilité du projets, permettent-ils un jugement final de l'appréciation du projet? Si non: interprétez la déclaration de ces indicateurs. Mentionnez les analyses étant nécessaire en outre et discutez leur impact sur le procédé de décision.

4 Calculez les effets sur le budget étatique pendant les 5 ans du projet sous la supposition que les coûts de la formation et de l'évaluation seront financés par la coopération technique allemande.

5 L'analyse économique d'un autre propos de projet s'occupant de la promotion de la production végétal dans la même région pour le même groupe-cible donne une VAN de 80 mio FCFA, un TRI de 11% et un ratio N/K de 1,4. Le désavantage c'est que le développement des activités agricoles empêche le développement de la pêche. Enoncez les motifs sur lesquels est fondé votre choix entre le projet de la promotion de la pêche

Page 53: Evaluation des Projets - quasir.de · véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51) Objectifs secondaires:

Université de Ouagadougou, FA.S.E.G. EVALUALTION DES PROJETS, 3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF 53

et le projet de la promotion de l'agriculture. Quels autres paramètres faut-il prendre en considération lors du choix final?

6 Admettons que le projet "promotion de la pêche" serait un projet de la société (imaginaire) "Société des Spécialités de Pêche Burkinabé (SOSPEB)" et la pêche serait réalisé par des pêcheurs contractuels. Quelles analyses sont nécessaire pour l'évaluation et l'appréciation du projet?

7 Admettons que le gouvernement est prêt de subventionner la pêche par une augmentation de 10% des revenus nets au niveau des producteurs. Discutez les effets sur le résultat de l'analyse financière et de l'analyse économique et sur le budget étatique.

8 Admettons que les pêcheurs représentent la partie la plus pauvre et les commerçants la partie la plus riche du groupe-cible. Comment est-ce qu'on pourrait prendre en considération la répartition des avantages lors de l'appréciation du projet? Discutez les objectifs potentiels de l'état menant à la prise en considération de ces aspects de la répartition des avantages. Discutez les objections possibles du gouvernement contre la prise en considération de la répartition des revenus lors de l'appréciation du projet.

9 Admettons que la promotion de la pêche diminue le ravitaillement des oiseaux rares dans un parc national. Comment pourrait-on prendre en considération cet effet lors de l'analyse du projet?

10 Le projet utilisera aussi des magasins déjà construits (coûts de construction: 20 millions FCFA). Discutez l'effet de cette utilisation sur la rentabilité économique et financière du projet a) si l'état est le propriètaire et si il y a aucun autre emploi des magasins, b) si les magasins se trouve dans la possession d'une entreprise, qui pourrait augmenté leur contribution à l'économie nationale de 250.000 FCFA/an à l'aide des magasins et qui demande une location de 300.000 FCFA/an.

11 Discutez les étapes de la planification menant à l'établissement du tableau de cash flow.

12 Disutez les objets de l'évaluation