RAKOTONINDRINA Noro Hasinambinina EVALUATION DE LA TOLERANCE DIGESTIVE DES ANTI-INFLAMMATOIRES NON STEROIDIENS EN RHUMATOLOGIE Thèse de Doctorat en Pharmacie
RAKOTONINDRINA Noro Hasinambinina
EVALUATION DE LA TOLERANCE DIGESTIVE DES
ANTI-INFLAMMATOIRES NON STEROIDIENS
EN RHUMATOLOGIE
Thèse de Doctorat en Pharmacie
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
FACULTE DE MEDECINE
DEPARTEMENT PHARMACIE
ANNEE : 2013 N° 023 /Ph
EVALUATION DE LA TOLERANCE DIGESTIVE DES ANTI-
INFLAMMATOIRES NON STEROIDIENS EN RHUMATOLOGIE
THESE
Présentée et soutenue publiquement le 09 Juillet 2013 à Antananarivo
Par
Madame RAKOTONINDRINA Noro Hasinambinina
Née le 26 Septembre 1986 à Faratsiho
Pour obtenir le Grade de
DOCTEUR EN PHARMACIE
(Diplôme d’Etat)
Directeur : Professeur RAPELANORO RABENJA Fahafahantsoa
MEMBRES DU JURY :
Président : Professeur RAPELANORO RABENJA Fahafahantsoa
Juges : Professeur RANDRIANTSOA Adolphe
: Professeur RAMANAMPAMONJY Rado Manitrala
Rapporteur : Docteur RALANDISON Dimby Stéphane
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEURET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ------------
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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
RSITE D’ANTANANARIVO
: BP. 375 Antananarivo : [email protected]
LISTE DES ENSEIGNANTS IMPLIQUES DANS LA FORMATION D U
DEPARTEMENT PHARMACIE
ANNEE UNIVERSITAIRE 2011
I. CHEF DE DEPARTEMENT
Dr. RAOELISON Guy Emmanuel
II.- ENSEIGNANTS
II.1.- NATIONAUX MATIERES ENSEIGNEES Pr. RASAMINDRAKOTROKA Andry Immunologie fondamentale et clinique
Pharmacologie des médicaments antiparasitaires, fongiques
Médicaments antiparasitaires et fongiques
Pr. RASAMINDRAKOTROKA Andry Microbiologie Générale Pr. RAKOTOZANDRINDRAINY Raphaël Pr. RAPELANORO RABENJA Fahafahantsoa Dermatologie
Pr. RAMAHANDRIDONA Georges Enseignement coordonné Diabète Pr. RASAMINDRAKOTROKA Andry Pr. RATSIMBAZAFIMAHEFA RAHANTALALAO Henriette
Santé Publique
Pr. RANDRIANJAFISAMINDRAKOTROKA Nantenaina Soa Biologie cellulaire Histo-Embryologie Génétique Enseignement coordonné Inflammation Anti-Inflammatoire
Pr. RANDRIANTSOA Adolphe Pharmacologie Générale et Moléculaire Pharmacologie appliquée à la Thérapeutique
Pr. RAZAFIMAHEFA RAMILISON Dorothée Chimie Physique (Atomistique)
Chimie Organique
Pr. RAKOTOARIMANGA Jeannot Chimie Physique (Thermodynamique chimique)
Pr. RATSIMIALA RAMONTA Isabelle Botanique
Pr. RAVELOMANANTSOA Solofonirina Physique atomique
Pr. RAVELONANDRO Pierre Chimie inorganique
Pr. JEANNODA Victor Biologie et Génétique Moléculaire
Toxicologie générale
Pr. RAKOTOZANDRINDRAINY Raphaël Parasitologie et Mycologie Pr. RAZANAKOLONA Lala Rasoamialy Soa Pr. RANAIVOHARISOA Lala Biochimie
Pr. ANDRIANASOLO Roger Nutrition
r. RAKOTO Alson Aimée Olivat Hématologie Biologique
Immunologie, Hématologie Fondamentale Immunologie Clinique Pr. RAZAFIMAHANDRY Henri Jean Claude Pr. RAVALISOA Marie Lydia Agnès Anatomie Pr. SAMISON Luc Hervé Pr. SAMISON Luc Hervé Communication Scientifique Pr. RANDRIANARIVELOJOSIA Milijaona
Pr. RASOLOFO Voahangy Biologie et génétique moléculaire Pr. RAMANAMPAMONJY Rado Manitrala Séméiologie Médicale Pr. RANDRIAMAROTIA Harilalaina Franck Willy Pr. RABEARIVONY Nirina Enseignement coordonné Douleurs Pr. ANDRIANTSEHENO Marcellin Pr. RANDRIA Mamy Jean de Dieu Hygiène hospitalière et générale Pr. ROBINSON Annick Médication familial Pr. RAFATRO Herintsoa Pharmacie vétérinaire Pr. SAMISON Luc Hervé Anglais Dr. RANDRIAMANANTENASOA Tiana Nathalie Dr. RAKOTO Doll Biochimie Dr. RAJEMIARIMOELISOA Clara
Dr. RANDRIAMANANTENASOA Tiana Nathalie Enseignement coordonné Diabète Dr. RAMANITRAHASIMBOLA David
Dr. RAVELOSON Nasolotsiry Urgences et Secourisme Dr. ANDRIANTSOA Jean Rubis Biophysique Dr. VOLOLONTIANA Marie Danielle Médication familial Dr. RANDRIAMANANTENASOA Tiana Nathalie Enseignement Coordonné Inflammation
Anti-Inflammatoire
Dr. RAKOTOBE Etienne Botanique Dr. RAJEMIARIMOELISOA Clara Organisation du Monde Vivant Culture Générale Toxicologie Générale
Santé Publique
Dr. RAZAFIMAHEFA André Physique générale Dr. RANDRIATIANA Richard Initiation à la Pharmacie et aux Médicaments Culture générale
Législation
Dr. RAMANITRAHASIMBOLA David Enseignement coordonné Diabète Dr. RANDRIASAMIMANANA Jean René Pharmacologie appliquée à la Thérapeutique Dr. RAMANITRAHASIMBOLA David Pharmacocinétique Dr. RAOELISON Guy Pharmacognosie et Phytochimie
Assurance Qualité des Médicaments
Thérapeutiques Alternatives
Dr. RAMAMONJISOA Armand Mathématiques Dr. RAKOTONDRAMANANA Dina
Gestion
Chimie Analytique Dr. RAJEMIARIMOELISOA Clara Toxicologie clinique et Bromatologie Dr. RAVELOJAONA RATSIMBAZAFIMAHEFA Hanitra Initiation à la Pharmacie et au Médicament Thérapeutiques Alternatives
Assurance Qualité
Dr. RAVELOJAONA RATSIMBAZAFIMAHEFA Hanitra Pharmacie Clinique et Appliquée Dr. RASETARINERA Ony Dr. ANDRIANJARA Charles Pharmacochimie (drug design) Mme RAKOTOBE Holy Informatique Dr. RAKOTONIRINA Hortense Médecine traditionnelle Dr. RANDRIANIRINARISON Jean Claude Communication interpersonnelle Dr. RANIVOARIVELO Noromihaja Pharmacie galénique II.2.- MISSIONNAIRES MATIERES ENSEIGNEES Pr. Renée GRILLOT Evolution du Monde Animal Parasitologie – Mycologie Pr. Aziz BAKRI Pharmacie galénique Pr. Patrice TROUILLER Initiation à la Pharmacie et aux Médicaments Culture générale Santé publique
Pharmacie clinique et appliqué
Dr. Thierry IMBERT Pharmacochimie moléculaire
Dr. Véronique MICHEL Enseignement coordonné Inflammation Anti-inflammatoire
EC Douleurs
Dr. Véronique PEZET Toxicologie clinique et Bromatologie Dr. Bouajila JALLOUL Chimie analytique Dr. Nawell KHALEF Pharmacie galénique Dr. Isabelle FEDERSPIELD Pharmacie clinique et appliquée
Heureux, toujours heureux ! J’ai le Dieu fort pour Père,
Pour Sauveur Jésus Christ, pour Conseil l’Esprit Saint ! (A. Monod)
En souvenir de mon père,
Merci de m’avoir appris la sagesse et à aimer l’étude. Dors en paix !
A ma mère et mes beaux parents
Qui m’a soutenu moralement et spirituellement.
Que Dieu vous bénisse.
A mon cher Mari,
Qui m’a soutenu moralement et a contribué énormément à la réalisation de ce travail.
Que Dieu te bénisse !
A mes six frères et ma grande sœur,
Pour leur amour, leur patience, leur soutien et leurs sacrifices. Que ce travail soit le
témoignage de mon plus grand amour. Merci pour tout!
A ma fille,
Comme un ange très gentille à mon côté.
A toute la famille.
A mes 5 meilleurs amis : Mirana, Hanitra, Hasina, Lalaina
Pour leur soutien et leur conseil durant l’étude à la Faculté jusqu’à ce jour.
A tous les personnels du Service PEM et du Service Rhumatologie-Dermatologie
Befelatanana. Pour votre collaboration durant l’enquête.
A la promotion « SITRANA »
A tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce travail.
Merci à tous.
A NOTRE MAITRE DIRECTEUR ET PRESIDENT DE THESE
Monsieur le Docteur RAPELANORO RABENJA Fahafahantsoa
- Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Dermatologie à
la Faculté de Médecine d’Antananarivo
- Chef de Service de l’UFR Rhumatologie et Dermatologie du CHU Befelatanana
C’est pour nous un grand privilège de vous avoir comme Président de thèse.
Vous avez dirigé mon travail et m’avez permis, grâce à vos compétences, de le mener
à terme.
Nous avons su apprécier en vous un scientifique émérite.
Que ce travail soit le témoignage de mon respect et de mon admiration.
A NOS MAITRES ET HONORABLES JUGES DE THESE
Monsieur le Docteur RANDRIANTSOA Adolphe,
- Professeur Titulaire d’Enseignement de Pharmacologie Cellulaire et
Moléculaire à la Faculté des Sciences d’Antananarivo
- Coordinateur Pédagogique au Département Pharmacie à la Faculté de
Médecine d’Antananarivo
Monsieur le Docteur RAMANAMPAMONJY Rado Manitrala,
- Professeur d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Hépato-Gastro-
Entérologie à la Faculté de Médecine d’Antananarivo.
- Chef de Service de l’UFR d’Hépato-Gastro-Entérologie
Qui a bien voulu assumer la lourde responsabilité de juger ce travail.
C’est pour nous un grand honneur de vous avoir comme juge de thèse.
Veuillez trouver ici l’expression de ma profonde gratitude.
A NOTRE MAITRE RAPPORTEUR DE THESE :
Monsieur le Docteur RALANDISON Dimby Stéphane
- Médecin Spécialiste en Rhumatologie
- Chef de Service du Pavillon Emeraude du CHU Befelatanana
Je vous remercie pour le soutien et l’aide précieuse que vous m’avez accordés.
Je vous remercie pour les heures passées à la relecture des différentes parties de cette
thèse. En souvenir d’une agréable collaboration, veuillez recevoir l’expression de ma
profonde gratitude et de mes promesses de ne jamais oublier vos respectables conseils.
0
A NOTRE MAITRE ET DOYEN DE LA FACULTE DE MEDECINE
D’ANTANANARIVO
Monsieur le Professeur ANDRIAMANARIVO Mamy Lalatian a
Veuillez recevoir l’expression de notre haute considération et de notre profond respect.
A NOTRE MAITRE ET CHEF DE DEPARTEMENT PHARMACIE
Monsieur le Docteur RAOELISON Guy Emmanuel
Veuillez accepter l’expression de notre gratitude et de notre profond respect.
Nous vous remercie pour vos précieux conseils.
A NOTRE MAITRE ET COORDINATEUR PEDAGOGIQUE
Monsieur le Professeur RANDRIANTSOA Adolphe
Veuillez recevoir l’expression de notre reconnaissance.
A TOUS NOS MAITRES ET PROFESSEURS DE LA FACULTE DE
MEDECINE D’ANTANANARIVO – DEPARTEMENT PHARMACIE
Que ce travail soit le témoignage de tous vos efforts consentis à notre formation.
A TOUS LES PERSONNELS ADMINISTRATIFS ET TECHNIQUES DE LA
FACULTE DE MEDECINE D’ANTANANARIVO
Merci à tous !
0
SOMMAIRE
Pages
INTRODUCTION ............................................................................................................ 1
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I.INFLAMMATION ET ANTI-INFLAMMATOIRE NON STEROÏDIEN ............... 3
I.1. Définition et étiologies de l’inflammation ........................................................ 3
I.2. Déroulement d’une réaction inflammatoire ..................................................... 3
I.3 Cinétique de l’inflammation .............................................................................. 4
I.4 Pharmacologie des AINS .................................................................................. 5
I.5. Classification des AINS .................................................................................... 8
II.COMPLICATIONS DIGESTIVES DES ANTI-INFLAMMATOIRES NON
STEROIDIENS...................................................................................................... 12
II.1. Signes cliniques de complications digestives ................................................ 12
II.2. Complications digestives des AINS et facteurs de risques ............................ 13
II.3. Complications digestives graves par rapport aux facteurs de risques ........... 15
III.INDICATIONS ET VOIES D’ADMINISTRATIONS DES AINS EN
RHUMATOLOGIE ............................................................................................... 16
III.1. Pathologies inflammatoires aigües ............................................................... 16
III.2. Pathologies inflammatoires chroniques ....................................................... 16
III.3. Voies et modalités d’administration des AINS ........................................... 17
DEUXIEME PARTIE: METHODES
I. CADRE DE L’ETUDE ........................................................................................... 19
II. TYPE ET PERIODE DE L’ETUDE .................................................................... 19
III.POPULATION DE L’ETUDE .............................................................................. 19
III.1. Population source ......................................................................................... 19
III.2. Population cible…………………………………………………………….19
IV.CRITERES DE SELECTION ............................................................................... 19
IV.1. Critères d’inclusion ...................................................................................... 19
IV.2. Critères d’exclusion ...................................................................................... 20
1
IV.3. Mode d’échantillonnage ............................................................................... 20
IV.4. Mode de collecte de données ....................................................................... 20
V.LES PARAMETRES ETUDIES ............................................................................ 20
VI.CRITERES DE JUGEMENT ............................................................................... 28
VII. MODE DE SAISIE ET ANALYSE DES DONNEES ....................................... 29
VIII. CONSIDERATION ETHIQUE ........................................................................ 29
TROISIEME PARTIE :RESULTATS
I.PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES PATIENTS ............................................... 30
I.1.Profil démographique ....................................................................................... 30
I.2. Prévalence des affections rhumatologiques .................................................... 31
I.3. Fréquence d’utilisation des différentes classes d’AINS .................................. 32
II.TOLERANCE DIGESTIVE DES AINS ................................................................ 33
II.1. Fréquence des manifestations digestives secondaires aux AINS................... 33
II.2. Analyse des différents types d’effets indésirables liés à la prise d’AINS ... 34
II.3. Incidence des complications digestives graves des AINS ............................. 35
III.FACTEURS DE RISQUE DE COMPLICATIONS DIGESTIVES DES AINS .. 36
IV.EVOLUTION CLINIQUE DES PATIENTS MIS SOUS AINS .......................... 44
IV.1. Evolution de la douleur ................................................................................ 44
IV.2. Comportement des patients vis-à-vis des effets secondaires des AINS ...... 45
IV.3. Souhaits des patients à propos des médicaments antalgiques ...................... 46
QUATRIEME PARTIE: COMMENTAIRES ET SUGGESTIONS
COMMENTAIRES ............................................................................................... 49
SUGGESTIONS .................................................................................................... 56
CONCLUSION ............................................................................................................... 59
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
0
LISTE DES TABLEAUX
Pages
Tableau n° I : Classification des AINS selon le temps de demi-vie plasmatique .. 11
Tableau n° II : Tableau récapitulatif des facteurs de risques de complications
digestives ......................................................................................... 15
Tableau n° III : Niveau de risque d’avoir un ulcère grave par an en fonction du
nombre facteurs de risque ................................................................ 16
Tableau n° IV : Liste des AINS et leurs posologies quotidiennes ............................ 18
Tableau n° V : Cadre pour évoquer les paramètres et les variables à étudier ......... 21
Tableau n° VI : Classification des affections rhumatologiques ................................. 29
Tableau n° VII : Profil démographique des patients atteints d’affections
rhumatologiques et mis sous AINS ................................................. 30
Tableau n° VIII : Incidence des complications digestives graves des AINS .............. 35
Tableau n° IX : Conséquences de l’intolérance digestive sur les modalités de prise
anti-inflammatoires non stéroïdiens ................................................ 45
Tableau n° X : Souhaits des patients pour améliorer le traitement ........................... 46
0
LISTE DES FIGURES
Pages
Figure 1 : La cinétique de l’inflammation ...................................................................... 5
Figure 2 : Mécanisme et site d’action des anti-inflammatoires non stéroïdiens ............ 6
Figure 3 : Prévalence des affections rhumatologiques ................................................. 31
Figure 4 : Evaluation de la classe d’AINS utiliséselon la maladie articulaire. ............ 32
Figure 5 : Taux des patients présentant des symptômes digestifs en rapport avec la
prise d’AINS .................................................................................... 33
Figure 6 : Type d’effets secondaires digestifs liés aux AINS ...................................... 34
Figure 7 : Toxicité digestive des AINS selon l’âge du patient..................................... 36
Figure 8 : Toxicité digestive des AINS selon le sexe .................................................. 37
Figure 9 : Analyse des complications digestives suivant les facteurs de risque ......... 38
Figure 10 : Toxicité digestive suivant la classe chimique d’AINS utilisé ..................... 39
Figure 11 : Toxicité digestive de chaque AINS utilisé .................................................. 40
Figure 12 : Toxicité digestive des AINS selon la durée du traitement .......................... 41
Figure 13 : Toxicité digestive selon la posologie des AINS ......................................... 42
Figure 14 : Toxicité digestive des AINS selon la voie d’administration ....................... 43
Figure 15 : Evolution de la douleur des patients après prise d’AINS ............................ 44
Figure 16 : Conséquence de la modification du traitement sur la douleur des patients 46
Figure 17 : Arbre décisionnel de la prescription des AINS selon les facteurs de risque 58
0
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
AAFFCHG : Association Africaine Francophone de Formation Continue en Hépato
Gastro-entérologie.
AFSSAPS : Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé
AINS : Anti-inflammatoire Non Stéroïdien
ATCD : Antécédent
CHU-JRB : Centre Hospitalier Universitaire Joseph Ravoahangy Befelatanana
COX : Cyclo-oxygénase
Cp : Comprimé
IEC : Information, Education et Communication
IL2 : Interleukine 2
IPP : Inhibiteur Pompe à Proton
l : Litre
LP : Libération Prolongée
mg : Milligramme
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
PGE2 : Prostaglandine type E2
PGI2 : Prostaglandine type I2
PGS : Prostaglandine type S
RGO : Reflux Gastro Oesophagien
RIC : Rhumatisme Inflammatoire Chronique
t ½ : Temps de demi-vie plasmatique d’un médicament
TXA2 : Thromboxane A2
UGD : Ulcère Gastro-duodénal
0
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Fiche d’enquête
Annexe 2 : Critères de jugement
Annexe 3 : Brochure patient délivré pendant la séance d’éducation thérapeutique
1
INTRODUCTION
Les AINS font partie de la classe de médicaments la plus prescrite au monde.
Plus de 300 millions de personnes dans le monde prennent des AINS : 30 millions en
prennent tous les jours et 40% des consommateurs ont plus de 60 ans (1). Leur
utilisation est très répandue en milieu hospitalier en général et en particulier en
Rhumatologie dans le traitement des nombreuses affections à composante
rhumatismale. Leurs efficacités thérapeutiques ont fait de ces médicaments une
prescription de choix dans la prise en charge de la douleur.
Cependant, ces médicaments génèrent des nombreuses complications,
notamment digestives. Ces complications majoritairement bénignes peuvent dans de
rares cas entrainer des hémorragies digestives ou des perforations d’organes engageant
ainsi le pronostic vital (2, 3). L’incidence du décès lié à la prise d’AINS est de 480/100
000 par an (3). L’usage des AINS non sélectifs multiplie le risque d’événements
digestifs par 4 alors que les coxibs diminuent de 50% ces complications digestives (3).
L’étude ARAMIS menée chez des patients atteints des maladies rhumatologiques a
montré que les complications basses représentaient 13 % de l’ensemble des
hospitalisations pour complications digestives chez les malades atteints de polyarthrite
rhumatoïde et 32 % chez les malades atteints d’arthrose (4).
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) posent un réel problème de
santé publique du fait de leur large prescription, de la fréquence et la gravité potentielle
de leurs effets indésirables. Madagascar fait partie des pays où les AINS peuvent-être
obtenu sans ordonnance médicale. L’incidence des complications digestives graves non
contrôlées consécutive a la prise d’AINS est cependant inconnue. Le pharmacien joue
ainsi un rôle principal dans la délivrance de ces médicaments, en particulier chez les
patients sans ordonnances.
Devant la fréquence d’utilisation de ces AINS en Rhumatologie, nous avons
mené une étude qui avait pour objectif d’évaluer les complications digestives des AINS
afin de mieux conseiller les patients sur le bon usage de ces médicaments. Nous avions
eu comme objectifs spécifiques (i) d’établir le profil épidémio-clinique des patients
atteints d’affections rhumatologiques et sous AINS, (ii) d’identifier les facteurs de
risque digestif des patients sous AINS, (iii) d’identifier le niveau de toxicité digestive
2
des AINS prescrits, (iv) de recenser les différentes complications digestives liées aux
AINS, (v) d’évaluer l’incidence des complications digestives graves et (vi) d’évoquer
les impacts de l’intolérance digestive des AINS sur l’évolution de la maladie
rhumatologique.
Afin d’atteindre ces objectifs, nous avons divisé notre travail en quatre parties : la
première partie concernera le rappel théorique sur les anti-inflammatoires non
stéroïdiens et leurs complications digestives ; la seconde partie rapportera le détail de la
méthodologie avec laquelle nous avons mené l’étude ; la troisième partie concernera
les résultats. Les commentaires suivis de quelques suggestions seront proposés en
quatrième partie.
3
I. INFLAMMATION ET ANTI-INFLAMMATOIRE NON STEROÏDIEN
I.1. Définition et étiologies de l’inflammation
L’inflammation se définit comme un processus biologique de défense de
l’organisme contre un agent agresseur d’origine endogène (5). Elle peut être causée par
des agressions physiques (comme le chaud, le froid, les radiations ionisantes) ou
chimiques (composés acides ou basiques, des toxines bactériennes). Elle peut être la
conséquence d'une infection en rapport avec la présence dans l'organisme vivant des
pathogènes tels que bactéries, virus, parasites ou champignons (6).
Elle peut être provoquée par une réaction immunitaire secondaire à la
réintroduction dans l'organisme d'un antigène tel qu'un antibiotique ou même une
réaction auto-immune durant laquelle l’organisme fabrique autant d’anticorps contre soi
même (6). En rhumatologie, elle est souvent la conséquence d’une destruction d’un
élément constitutif d’une articulation après une chute, un traumatisme ou sous l’action
d’un micro-organisme au niveau des articulations.
I.2. Déroulement d’une réaction inflammatoire
L’inflammation, réponse de l’organisme vis-à-vis des agressions, est sous-
tendue par des mécanismes complexes. Son objectif est la réparation des lésions
provoquées par l’agression. La réaction inflammatoire est un processus dynamique
comportant plusieurs étapes successives (5, 6).
I.2.1. Phase vasculaire
Elle comporte trois phénomènes: une congestion active, un œdème
inflammatoire et une diapédèse leucocytaire. Au cours de cette phase, des modifications
vasculaires concourent à augmenter l’afflux sanguin au site de l’agression :
vasodilatation permettant le passage du plasma et des leucocytes dans les tissus où
siègent les agressions. La vasodilatation locale a pour but d’augmenter la circulation du
sang afin d’évacuer les cellules mortes et les toxines (détersion), et d’apporter in situ les
médiateurs cellulaires de l’inflammation nécessaires à la guérison. Elle se traduit
cliniquement par les quatre signes cardinaux classiques de l’inflammation aiguë :
rougeur, chaleur, douleur et tumeur (œdème) autour du site de l’agression (6).
4
I.2.2. Phase cellulaire
Les cellules de l'inflammation comprennent : les leucocytes, les lymphocytes,
les cellules phagocytaires ou phagocytes (polynucléaires neutrophiles : PNN,
monocytes, macrophages, cellules dendritiques), les mastocytes et les polynucléaires
basophiles, les fibroblastes.
Les polynucléaires neutrophiles et les macrophages neutralisent ou détruisent
l’agent déclencheur de l’inflammation. En outre, elles secrètent en abondance des
cytokines (Tumor Necrosis Factor (TNF), diverses interleukine (IL),….) qui sont à
l’origine de variation de concentration de nombreuses protéines plasmatiques, des
modifications de l’hématopoïèse et des signes généraux comme la fièvre et l’anorexie
(5).
I.2.3. Réparation des tissus
Cette phase se termine par une restitution complète ou presque des tissus lésés
(cicatrisation). Si l’agression persiste, elle peut se poursuivre, par une inflammation
chronique qui met en jeu les lymphocytes et l’immunité adaptative (cellulaire et
humorale) (5).
I.3 Cinétique de l’inflammation
La réaction inflammatoire est une succession des réactions qui varie dans le
temps. Au décours immédiat d’une agression générant l’inflammation, il y a une
vasodilatation des vaisseaux responsable des 4 signes cliniques de Celse à l’endroit de
l’agression : rougeur, chaleur, douleur et tumeur. Jusqu’au quatrième jour de
l’agression, les cellules résidentes (macrophages, les polynucléaires, les mastocytes, les
cellules dendritiques) et les cellules attirées par chimiotactisme secrètent des
médiateurs chimiques de l’inflammation (amines vasoactives, cytokines,
prostaglandines, leucotriènes,….) suivi d’une phagocytose des agents agresseurs. La
réparation tissulaire se fait en même temps que les deux mécanismes vasculaire et
cellulaire (5).
5
Figure n°1: La cinétique de l’inflammation
I.4 Pharmacologie des AINS
I.4.1. Mécanisme d’action des anti-inflammatoires non stéroïdiens
Les anti-inflammatoires appartiennent à des classes chimiques très variées et
agissent de façon symptomatique sur la réaction inflammatoire que nous avons déjà
expliqué au paravent. Ils ont une action anti-inflammatoire, antalgique et antipyrétique,
essentiellement par l’inhibition de la synthèse des prostaglandines (PG) en inhibant la
cyclo-oxygénase (COX). Les prostaglandines sont des médiateurs lipidiques de
l’inflammation qui proviennent de la dégradation des membranes cellulaires et sont à
l’origine de certaines douleurs inflammatoires (5, 7, 8).
Bien que les phénomènes inflammatoires soient multifactoriels, le rôle
primordial des prostaglandines pro-inflammatoires (PGE 2, PG I2, etc...) dans la genèse
de l'inflammation, de la douleur et de la fièvre reste incontesté. C'est pourquoi les anti-
inflammatoires non stéroïdiens (AINS), médicaments dont un des modes d'action
préférentiel est l'inhibition de la synthèse des prostaglandines, sont largement utilisés
pour lutter contre l'inflammation et la douleur. Afin d'optimiser leur prescription en
pratique médicale quotidienne, il est nécessaire de mieux connaître leur niveau d'action
sur la cascade biochimique de l'inflammation. En effet, leurs effets respectifs sur les
deux isoformes : COX 1 et COX 2 de la cyclo
anti-inflammatoires attendus et leurs effets indésirables.
Le schéma suivant montre le site et le mécanisme d’action des anti
inflammatoires non stéroïdiens au niveau du métabolisme de l’acide arachidonique
Figure n° 2: Mécanisme
I.4.2. Effets indésirables digestifs des AINS
Les AINS ont beaucoup d’effets thérapeutiques bénéfiques. Cependant, via
l’inhibition de la COX 1 qui est constitutive, de nombreux effets secondaires
possibles. Ces effets indésirables peuvent être siégé au niveau cardio
rénales, cutanées. Les effets indésirables digestifs sont cependant les plus fréquentes et
ils sont potentiellement dangereux.
6
: COX 1 et COX 2 de la cyclo-oxygénase conditionnent leurs effets
inflammatoires attendus et leurs effets indésirables.
Le schéma suivant montre le site et le mécanisme d’action des anti
inflammatoires non stéroïdiens au niveau du métabolisme de l’acide arachidonique
: Mécanisme et site d’action des anti-inflammatoires non stéroïdiens
I.4.2. Effets indésirables digestifs des AINS
Les AINS ont beaucoup d’effets thérapeutiques bénéfiques. Cependant, via
l’inhibition de la COX 1 qui est constitutive, de nombreux effets secondaires
possibles. Ces effets indésirables peuvent être siégé au niveau cardio
rénales, cutanées. Les effets indésirables digestifs sont cependant les plus fréquentes et
ils sont potentiellement dangereux.
oxygénase conditionnent leurs effets
Le schéma suivant montre le site et le mécanisme d’action des anti-
inflammatoires non stéroïdiens au niveau du métabolisme de l’acide arachidonique :
inflammatoires non stéroïdiens
Les AINS ont beaucoup d’effets thérapeutiques bénéfiques. Cependant, via
l’inhibition de la COX 1 qui est constitutive, de nombreux effets secondaires sont
possibles. Ces effets indésirables peuvent être siégé au niveau cardio-vasculaires,
rénales, cutanées. Les effets indésirables digestifs sont cependant les plus fréquentes et
7
Les AINS font partie de l’une des classes thérapeutiques les plus utilisées dans
le monde. Leur bénéfice thérapeutique est cependant limité par la survenue d’effets
indésirables potentiellement graves, principalement digestifs qui les placent au premier
rang de la pathologie iatrogène médicamenteuse.
Les effets indésirables digestifs des AINS sont dus à leur mode d’action qui est
d’inhiber la cyclo-oxygénase diminuant la production des prostaglandines
vasodilatatrices ainsi que la réduction du flux sanguin local. L’action locale irritante des
AINS provoqué par des AINS dissoutes dans le fluide digestif n’est que la conséquence
de la propriété acide que leur confèrent la présence de fonctions carboxylique ou
énolique dans leur structure chimique. Au niveau du tube digestif, les effets induits sont
une inhibition de la production du mucus protecteur et une vasoconstriction locale
responsable d’une hypoxie tissulaire à l’origine de nécroses de la muqueuse digestive.
Ces effets indésirables peuvent intéresser tout le tractus digestif. Ces effets indésirables
digestifs fréquents sous AINS sont peu ou pas symptomatiques sur le plan clinique. Ils
peuvent se révéler d’emblée par une complication à type de perforation ou
d’hémorragies (9). Au niveau de chaque division du tractus digestif, on peut citer les
effets indésirables des AINS suivants (10, 11) :
Au niveau de l’œsophage
- Ulcérations toxiques de l'œsophage
- Aggravations des lésions œsophagiennes par Reflux Gastro Œsophagien
(RGO)
Au niveau de l’estomac et du duodénum
-Troubles fonctionnels isolés ou associés à des lésions : nausées,
vomissements, douleurs épigastriques
- Lésions : œdèmes, hémorragies des muqueuses ou sous-muqueuses :
- Pertes de substance : érosions, ulcérations
- Complications : perforation, hémorragie gastrique
Au niveau de l’intestin grêle :
- Perte de substance : érosions, ulcère
-Modifications des fonctions d'absorption hydro électrolytique (diarrhée)
8
- Modifications de la perméabilité intestinale (entéropathie exsudative),
micro-inflammation intestinale.
- Complications : perforation, hémorragie digestive aiguë ou chronique
- Sténoses longues ou courtes (diaphragme)
Au niveau du colon :
- Colites non spécifiques, colites à éosinophiles, colites collagènes
- Pertes de substance, ulcérations coliques, sténose diaphragmatique (10)
I.5. Classification des anti-inflammatoires non stéroïdiens
Cette classe très hétérogène regroupe des produits de structure différente qui ont
en commun des propriétés pharmacologiques anti-inflammatoires, antalgiques et
antipyrétiques, un mécanisme d’action similaire (inhibition de la voie de la cyclo-
oxygénase du catabolisme de l’acide arachidonique) (7).
Ces médicaments sont uniquement symptomatiques et indiqués dans des
maladies rhumatologiques diverses. On distingue : les anti-inflammatoires non sélectifs
(ou classiques ou conventionnels) et les AINS sélectifs représentés par les Coxibs.
I.5.1. Classification selon le mode d’action
Les AINS classiques ou AINS conventionnels bloquent à la fois la COX-1 et la
COX-2, ce qui expliquerait leurs effets indésirables digestifs par inhibition de la
production de prostaglandines "cytoprotectrices"(12).
I.5.1.1. Les AINS classiques
• Les salicylés
Cette classe très active est constituée par quelques dizaines de spécialités
présentées sous des formes galéniques variées, orales, rectales ou parentérales.
Le chef de fil est l’aspirine ou acide acétylsalicylique, commercialisé seul (Aspégic®)
ou en association dans de très nombreux médicaments, souvent avec du paracétamol
ou des antispasmodiques (Migralgine®, Propofan®, …)
9
Les salicylés à doses élevées peuvent être utilisées dans les maladies
articulaires inflammatoires .Cette molécule est analgésique périphérique, indiquée dans
la prise en charge de la douleur d’intensité faible à modérée d’origine variée. Ils sont
également antipyrétique et antiagrégant plaquettaire à faible dose .Leurs effets
principaux indésirables sont la gastrotoxicité pratiquement constante, les saignements
par troubles de l’hémostase.
• Les pyrazolés
La phénylbutazone (Butazolidine ®) est un anti-inflammatoire remarquable. Sa
demi-vie est supérieure à 70 heures, elle a un pouvoir élevé de défixation des
médicaments à haute affinité protéique. C’est un inhibiteur enzymatique puissant .Son
métabolisme est hépatique. Le risque thérapeutique est dominé par la gastrotoxicité, les
accidents de sensibilisation, la rétention hydrosodée et les accidents hématologiques qui
restreignent son utilisation (13).
• Les indoliques
Il s’agit de l’indométacine (Indocid ®, …) et de son dérivé moins actif le
sulindac (Arthrocine ®). Cet anti-inflammatoire est puissant, équivalent à l’acide
acétylsalicylique, c’est un antipyrétique dix fois supérieur à la phénylbutazone. Il a un
effet antalgique modéré. Outre ses indications rhumatologiques classiques, elle agit
dans l’accès de goutte aigue sans modifier l’uricémie. Les accidents sont avant tout
neurosensoriels. La toxicité gastrique est inférieure à celle des salicylés (13).
• Les dérivés arylcarboxyliques
Ce sont des anti-inflammatoires, antalgiques, antipyrétiques moins puissants
que les précédents, antalgiques, antipyrétique. Bien que leur tolérance digestive soit
supérieure à celles des précédents produits, chacun d’eux provoque des ulcères. C’est la
classe d’AINS la plus prescrite en cas des douleurs articulaires et dentaires (8).
• Les oxicams
Le ténoxicam (Tilcotil®) et le piroxicam (Feldène®) ont une activité anti-
inflammatoire élevée avec une longue demi-vie plasmatique. Le risque ulcéreux
persiste avec les trois produits. Quelques vascularites et syndrome de Lyell ont été
signalés après prise de ce type d’AINS (13).
10
• Les fénamates
L’acide méfénamique et l’acide niflumique ont une activité modeste. Leur
tolérance est acceptable mais les risques d’ulcères ne sont pas pour autant supprimés.
I.5.1.2. Les AINS sélectifs (Coxibs ou Anti Cox2)
Les coxibs ont été présentés comme inhibiteurs spécifiques ou préférentiels de la
COX2. Le célécoxib (Celebrex®) est indiqué dans l’arthrose ou la polyarthrite
rhumatoïde (14). Les coxibs semblent avoir un avantage sur le plan des effets
indésirables digestifs par rapport aux autres AINS. Par contre, ils exposent à des effets
indésirables cardiovasculaires, parfois graves, en particulier risque d’infarctus du
myocarde. Ils sont donc contre-indiqués en cas de cardiopathie ischémique ou
d’antécédent d’AVC (9).
I.5.2. Classification selon la pharmacocinétique des AINS
Rappelons tout d’abord qu’après administration orale, les AINS ont une bonne
biodisponibilité de l’ordre de 70 à 80 % (12). Ils vont diffuser dans la plupart des tissus
et les fluides de l’organisme. Par ailleurs, la diffusion de ces substances est facilitée
dans les tissus inflammatoires. Les AINS sont transportés essentiellement de 60 à 100
% sous forme liée aux protéines plasmatiques. Ces médicaments subissent un
métabolisme hépatique avant d’être éliminés pour 1/3 dans les selles et pour 2/3 dans
les urines sous forme inactive (12). La classification chimique des AINS s’avère utile
sur le plan de la prescription pratique courante. Il est en effet plus important de
connaître leur demi-vie d’élimination plasmatique (t1/2) qui conditionne directement leur
rythme d’administration (12). Le tableau suivant montre la classification des AINS
selon la demi-vie plasmatique (Tableau n° I)
11
Tableau n° I: Classification des AINS selon le temps de demi-vie plasmatique
Classification des
AINS selon t1/2
AINS à demi-vie
plasmatique courte
AINS à demi-vie
plasmatique
intermédiaire
AINS à demi-vie
plasmatique
longue
Demi-vie
plasmatique des
AINS
2 à 6 heures 6 à 24 heures plus de 24 heures
Exemples
acide nilotique
diclofenac,
ibuprofene,
indometacine,
kétoprofène,
flurbiprofene.
naproxène,
sulindac
phénylbutazone
ténoxicam
piroxicam
Rythme
d’administration
3 prises quotidiennes 2 prises
quotidiennes
1 prise
quotidienne
Cependant, le nombre de prises quotidiennes peut varier :
- Selon la forme galénique. Certains AINS à courte 1/2 vie plasmatique ont été
conditionnés sous des formes à libération digestive prolongée (exemple:
Profenid® LP, Voltarène® LP), (15)
- Selon l'intensité des douleurs dans le nycthémère.
- Selon la tolérance: la phénylbutazone est repartie en trois prises quotidiennes
pour améliorer la tolérance
12
II. COMPLICATIONS DIGESTIVES DES ANTI-INFLAMMATOIRES NO N
STEROIDIENS
II.1. Signes cliniques de complications digestives
II.1.1. Complications digestives mineures
Ces complications mineures au niveau du tractus digestif peuvent précéder ou
non les complications digestives graves. On peut classer ces toxicités en 2 groupes :
- Pyrosis (remonté acide surtout après le repas) et/ou de la régurgitation
(sensation de liquide acide dans la bouche) : ces signes peuvent être en rapport
avec un reflux gastroeosophagien (16, 17).
- Trouble dyspeptique à type de malaises gastriques, ballonnement abdominal,
nausée et vomissement.
Selon l’étude de Sing G et al 5 à 50% des patients sous AINS ont présenté la
dyspepsie après utilisation des AINS (11).
Une étude française concernant l’utilisation des AINS chez 401 patients a
montré que 31% (125) ont présenté des intolérances digestives dont le 98% (122) sont
des malaises épigastriques (18).
II.1.2. Complications digestives graves
La complication digestive liée à la prise d’AINS nécessite une prise en charge
immédiate et adéquate. L’incidence d’une complication grave est de l’ordre de 1% pour
le célécoxib et de 2% selon l’étude réalisée par Graham et al (19).
II.1.2.1. Ulcère gastroduodénal symptomatique ou intestinale
L’ulcère est une perte de substance plus ou moins étendue de la paroi digestive
qui atteint la couche musculaire. Il est dû à un déséquilibre entre les facteurs
d’agressions (acides) et les facteurs protecteurs (prostaglandines, mucus) au niveau du
tractus digestif (10).
L’ulcère peut être symptomatique ou non. Cliniquement, elle est caractérisée par
une douleur de siège épigastrique, à type de crampe et de faim douloureuse, calmé par
la prise alimentaire ; Les lésions ulcéreuses peuvent se révéler d’emblée par une
complication à type de perforation ou d’hémorragie.
13
II.1.2.2. Perforation gastrique ou intestinale
C’est une complication grave d’un ulcère gastroduodénal. La perforation peut
être duodénale ou intestinale selon la localisation des ulcères (2). La perforation
gastrique est caractérisée par une douleur intense comme un coup de poignard au niveau
de l’épigastre, irradiant parfois vers l’épaule droite. Elle concerne le plus souvent les
ulcères duodénaux. Elle peut survenir brutalement sans prodromes. Le diagnostic est
surtout clinique, aidé par la fibroscopie digestive haute. La perforation peut être siégée
au niveau de l’intestin mais le diagnostic clinique est difficile (20).
II.1.2.3. Hémorragie digestive
L’ulcère peut se révéler par une hémorragie digestive qui est à l’origine d’une
anémie grave. L’hémorragie digestive peut se manifester soit par une hématémèse
(vomissement avec du sang), soit par méléna (émission de selles noirâtre) (21). Une
étude descriptive et analytique faite par l’Association Africaine Francophone de
Formation Continue en Hépato-gastroentérologie chez 1 702 patients présentant des
signes d’hémorragie digestive a montré que 51% d’entre eux ont pris l’AINS à dose
forte. L’hémorragie était grave dans 21% de cas.
II.2. Complications digestives des AINS et facteurs de risques
On peut classer les facteurs de risque digestif en 2 groupes distincts : facteurs
liés aux terrains et facteurs liés au traitement.
II.2.1. Liés aux patients
II.2.1.1. Age
Les personnes âgées ont plus de risque digestif aux anti-inflammatoires non
stéroïdiens. L’âge avancé (≥60ans) favorise la survenue des complications digestives
(21). Certains auteurs ont montré que le risque est très élevé à l’âge de 70 et plus (22);
ainsi la posologie doit être réduite par rapport à la dose normale pendant une courte
durée.
14
II.2.1.2. Antécédents
Il apparaît évident que les patients ayant des antécédents gastriques compliqués
ont le risque d’avoir un problème digestif après prise des substances ulcèrogènes (21)
comme l’AINS. Ces antécédents peuvent être un ulcère digestif compliqué ou une
hémorragie digestive (21,22) ou une infection à l’Hélicobacter Pylori.
II.2.1.3. Habitudes toxiques
Les produits toxiques pour le tube digestif favorisent l’effet néfaste des AINS si
on les prend pendant le traitement. Le tabagisme et l’alcoolisme sont les deux habitudes
toxiques qui vont majorer le risque digestif aux anti-inflammatoires non stéroïdiens
(21).
II.2.2. Liés au traitement
II.2.2.1. La coprescription avec un anticoagulant, un
antiagrégant plaquettaire ou association des 2 AINS
L'absorption digestive des AINS qui sont des acides faibles est excellente, ce qui
leur confère à une bonne biodisponibilité par voie orale et limite considérablement
l'intérêt des formes parentérales.
La liaison protéique est très forte, souvent supérieure à 99%. Les AINS sont
ainsi capables de déplacer d'autres médicaments de leurs sites de fixation protéique
lorsqu'ils sont co-prescrits. Ce déplacement protéique conduit à une plus grande fraction
libre (partie active du médicament) de la molécule déplacée. Cette interaction
médicamenteuse en cas de co-prescription avec les anticoagulants oraux (anti-vitamines
K) génère ainsi une hémorragie (21). L’association AINS - anti-vitamine K est donc
contre-indiquée. De même que pour l’antiagrégant plaquettaire qui va favoriser le risque
d’hémorragie digestive (21). L’association des deux AINS différents ou avec l’Aspirine
augmente la toxicité des AINS au niveau du tractus digestif surtout au niveau de la
muqueuse gastrique (21, 23, 24).
15
II.2.2.2. Durée du traitement et posologie
La survenue d’effets indésirables digestifs des AINS peut être minimisée par
l’utilisation de la dose la plus faible possible pendant une durée de traitement courte
nécessaire au soulagement des symptômes. La dose élevée et le traitement de longue
durée augmente le risque de complication digestive surtout chez les personnes âgées.
Les facteurs de risque de complication digestive se résument dans le tableau ci-dessous
(Tableau n° II).
Tableau n° II : Tableau récapitulatif des facteurs de risques de complications digestives
Facteurs de risques liés aux patients Facteurs de risques liés aux modalités de
traitement
� Age ≥ 65 ans
� Antécédents accidents digestifs :
ulcère ou hémorragie digestive
� Infection à Hélicobacter Pylori
� Habitudes toxiques : Tabac et alcool
� Utilisation simultanée avec :
- Autre AINS
- ASPIRINE
- Antiagrégant plaquettaire
- Anticoagulant
� Posologie élevée
� Durée du traitement longue
II.3. Complications digestives graves par rapport aux facteurs de risque
L’incidence des complications digestives liées à la prise d’AINS est influencée
par les facteurs de risques prédictifs. Le tableau suivant (Tableau n° III) montre le
niveau de risque de faire un ulcère gastrique ou digestif grave par an en fonction du
nombre de facteurs de risque (25).
16
Tableau n° III : Niveau de risque d’avoir un ulcère grave par an en fonction du nombre
de facteurs de risque
ATCD : Antécédent
III. INDICATIONS ET VOIES D’ADMINISTRATION DES AINS EN
RHUMATOLOGIE
Chaque molécule a des indications qui lui sont propres mais de façon très
générale, les indications des AINS peuvent être utilisées en traitement de courte durée
et/ou un traitement au long cours (26). Ces anti-inflammatoires non stéroïdiens ont
aussi des indications non rhumatologiques tout en évaluant le rapport bénéfice/risque
pour optimiser l’effet thérapeutique.
III.1. Pathologies inflammatoires aigües
On utilise les AINS lors des poussées congestives d’arthrose et des pathologies
microcristallines. Ils sont indiqués aussi en cas de pathologies abarticulaires,
rachidiennes, radiculaires et traumatologiques pendant une courte durée.
III.2. Pathologies inflammatoires chroniques
Les AINS sont indiqués en cas de rhumatismes inflammatoires chroniques,
entre autre la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite, le lupus érythémateux pour
diminuer et supprimer les conséquences de la réaction inflammatoire : la douleur, la
rougeur, la chaleur et la tuméfaction (27). Le traitement peut être plus six mois voire
même un an (traitement au long cours).
Risque
Faible
Risque
modéré
Risque élevé Risque très élevé
Nombre de
facteurs
de risque
0 1 à 2 3 ou+
Ou+Aspirine
ATCD de
complications
digestives graves
Complications
ulcéreuses
graves: %/an
0.8% 2% 3 = 8%
4 = 18%
30-40%
17
III.3. Voie et modalités d’administration des AINS
Les AINS par voie entérale doivent être prises pendant le repas pour éviter le
contact direct avec la muqueuse digestive. Elle est la voie préférentielle de
l’administration des AINS quelque soit le type de pathologie, ce d’autant que leur
biodisponibilité est excellente (supérieure à 90 %).
Les AINS par voie locale (pommade et gel) sont habituellement proposés en cas
de pathologie abarticulaire comme la tendinite superficielle et de certaines formes
d’arthrose digitale, en cas de pathologie traumatique douloureuse.
Les AINS par voie intra musculaire peuvent être proposés dans certaines
pathologies aiguës (lombalgie aiguë, sciatique, névralgie cervico-brachiale). Il s’agit
alors de traitement de courte durée (durée maximum 48 heures) relayé par voie orale.
Les AINS par voie intraveineuse ou sous forme de perfusion dans le cadre d’une
surveillance hospitalière comme le kétoprofène, utilisé dans les pathologies aiguës telles
que les poussées de rhumatisme inflammatoire, les sciatiques hyper-algiques, les
névralgies cervico-brachiales.
La posologie journalière varie en fonction de la molécule à utiliser. Le tableau
suivant (Tableau n° IV) montre les posologies quotidiennes correspondantes à chaque
molécule d’AINS existant au Canada (28).
18
Tableau n° IV: Liste des Anti-inflammatoires Non Stéroïdiens et leurs posologies
quotidiennes Famille
chimique
DCI Noms des spécialités
Présentation (mg)
Posologie quotidienne (mg)
D’ attaque
D’ entretien
Salicylés acétylsalicylate de lysine
Aspégic ® Sachet 500-1000 6000 2000-3000
Pyrazolés phénylbutazone
Butazolidine ®
Cp 100 ; Suppo 250
600 100 - 300
Indolés indométacine Indocid ® Suppo 50-100 150 75 sulindac Arthrocine ® Cp 200 400 200
Aryl carboxy-liques
diclofénac potassique
Cataflam ® Cp 25-50 150 75-100
diclofénac sodique Voltarène ® Cp 25-50. ; Cp LP 100; Suppo 25-100
150 150
acide tiaprofénique Surgam ® Cp 100-200 600 75-100 kétoprofène Profénid ® Gel 50 Cp 100;
Cp LP 200; Suppo 100
300 75-100
Bi-profénid ®
Cp 150 300 150
alminoprofène Minalfène ® Cp 300 900 300 à 600
fénoprofène Nalgésic ® Cp 300 1500 900
ibuprofène Algantil ® Cp 200 ; Suppo 250
2400 1200
naproxène Naprosyne ® Cp 500-1000 ; Suppo 500
1000 500
flurbiprofène Cébutid ® Gel 50-100 ; Suppo 100
400 200
Fénamates acide méfénamique Ponstyl ® Cp 500 1500 750
acide niflumique Nifluril ® Gel 250 1500 750
Oxicams piroxicam Feldène ® Gel 10-20; Cp disp 20; Suppo 20
40 10 à 20
méloxicam Mobic ® Cp 7,5-15 15 7,5
Coxibs célécoxib
Celebrex ® Cp 100-200 400 100-200
19
I. CADRE DE L’ETUDE
Nous avons fait l’étude au sein des 2 services de référence en rhumatologie au
sein Centre Hospitalier Universitaire - Befelatanana, qui prend en charge les patients
souffrants des maladies articulaire : l’unité de Rhumatologie et le Pavillon Emeraude
II. TYPE ET PERIODE DE L’ETUDE
C’est une étude rétrospective et transversale sous forme d’enquête réalisée
auprès des patients souffrants des pathologies articulaires vus en consultation ou
hospitalisation entre Juin 2010 et Juin 2011 au sein des centres d’étude. Le
recrutement des patients enquêtés s’est fait entre Novembre et Décembre 2012.
L’enquête proprement dite a été réalisée en Janvier 2013.
III. POPULATION DE L’ETUDE
La population étudiée est représentée par les patients souffrant des maladies
articulaires et sous anti-inflammatoire non stéroïdiens (AINS) répondant aux critères
d’inclusion et issus des populations source et cible ci-dessous.
III.1. Population source
Les patients souffrants des pathologies ostéo-articulaires et qui sont hospitalisés
et/ou vus en consultation dans les 2 services de référence en rhumatologie à l’HJRB.
III.2. Population cible
Les patients souffrants des pathologies ostéo-articulaires, hospitalisés et/ou vus
en consultation dans les 2 services de référence en rhumatologie à l’HJRB et chez qui
un AINS a été prescrit au moins une fois pour son problème articulaire.
IV. CRITERES DE SELECTION
IV.1. Critères d’inclusion
Les patients présentant des affections rhumatologiques et qui ont pris au moins
un AINS durant plus de trois jours pour leurs douleurs articulaires. Nous avons
sélectionné seulement les patients qui habitent à Antananarivo et qui pouvaient venir
assister physiquement à l’enquête.
20
IV.2. Critères d’exclusion
Les patients qui ne pouvaient pas parler ou incapable de répondre aux enquêtes
étaient exclus.
IV.3. Mode d’échantillonnage
Nous avons fait un échantillonnage aléatoire en tirant au hasard des noms de
patients issus de la population cible. Les patients étaient classés par ordre alphabétique
suivant l’initial de leurs noms. Nous avons retenus les 100 premiers qui ont répondu aux
critères d’inclusion.
IV.4. Mode de collecte de données
A partir de la population cible, nous avons recruté les patients pour assister à une
séance d’éducation thérapeutique concernant l’utilisation des anti-inflammatoires non
stéroïdiens. Nous avons donné à chaque patient une brochure leur expliquant les
précautions à prendre pendant un traitement par AINS. La séance était suivie d’une
explication des signes d’intolérance digestive éventuelle liée à la prise d’AINS et les
conseils nécessaires pour prévenir les complications graves. Après avoir expliqué et
obtenu le consentement éclairé des patients, ils avaient répondu à la fin de la séance aux
questionnaires élaborés à partir des variables à étudiés. Tous les messages d’éducations
thérapeutiques (brochures en annexe, diapositives), les questionnaires (en annexes) et
les fiches de consentement étaient en langue malgaches.
V. LES PARAMETRES ETUDIES
Les paramètres étudiés étaient tirés à partir des objectifs spécifiques. Le tableau
suivant montre la relation entre les objectifs spécifiques, les paramètres et les variables à
étudier
21
Objectifs spécifiques
Paramètres à
évaluer
Variables mentionnés dans les
questionnaires
Critères de jugement
Méthode de collecte
des données
Profil épidém
io-clinique des patients
Age : • <30 ans
• [30-60 ans [
• ≥ 60 ans
Enquête réalisée directem
ent auprès des patients
Sexe : • Homme
• Femme
Niveau
d’éducation :
Quel est votre diplôme le plus
élevé que vous avez obtenu ?
• CEPE
• BEPC
• BACC
• BACC +
• Primaire
• Secondaire
• Secondaire
• Universitaire
Maladie à
traiter:
• Diagnostic de présomption
ou diagnostic définitif
mentionné dans le dossier
Les pathologies sont
classées en :
• Arthrose,
• Discopathie
dégénérative,
• Arthrite
microcristalline,
• Ostéopathie,
• Rhumatisme
Inflammatoire
Chronique (RIC)
• Tendinite,
• Arthrite infectieuse
22
LIES AUX PATIENTS R
evue bibliographique et questionnaires auprès des patients
Identifier les facteurs de risques digestifs des patients mis sous A
INS
• ANTECEDENTS
Ulcère gastro-
duodénale
• Avez-vous déjà eu un ulcère
confirmé par la fibroscopie avant le
traitement par AINS ? OUI /NON
Le paramètre est
considéré comme
positif à chaque
OUI répondu par
le patient
Hémorragie
digestive
• Avez-vous déjà eu des
vomissements striés de sang avant
le traitement?
OUI /NON
• Avez-vous déjà eu des selles
noirâtres ou striés de sang avant le
traitement ?
OUI /NON
Infection à
l’Hélicobacter
Pylori
• Avez-vous déjà eu une infection
dite : à Hélicobacter
Pylori confirmé par la fibroscopie
avant le traitement ?
OUI /NON
Habitudes toxiques
Tabagisme • Êtes-vous un fumeur
actuellement ?
• Si oui,
Depuis quand ?
Combien de tige par jour ?
Le paramètre est
considéré comme
positif à chaque
OUI répondu
Alcoolisme • Consommez-vous de
l’alcool régulièrement au moins
une fois par semaine
actuellement? OUI /NON
• Quelle quantité par semaine :<
1/4l ; 1/4-1/2 ; >1l
Le paramètre est
considéré comme
positif à chaque
OUI répondu
23
Identifier les facteurs de risques digestifs des patients mis sous A
INS
LIES AUX TRAITEMENTS
Enquête réalisée directem
ent auprès des patients
co-
prescription
• Pendant que vous suiviez un
traitement par un AINS, preniez
vous en même temps un des
médicaments ci- dessous ?
OUI/ NON
• Si oui, cocher la réponse vraie :
- diclofenac,
- ibuprofène,
- indométacine,
- kétoprofène,
- phenylbutazone.
Si le patient a
coché l’un d’entre
ces médicaments
= association avec
un autre AINS
ASPIRINE ou ASPEGIC (à faible
dose), INSTACLOP, PLAVIX
Si le patient a
coché l’un d’entre
ces médicaments
= association avec
un Antiagrégant
plaquettaire
PREVISCAN,…
Si le patient a
coché l’un d’entre
ces médicaments
= association avec
un Anticoagulant
24
Recenser les différents signes cliniques de com
plications digestives des A
INS
, tirées aux interrogatoires des patients
Effets indésirables digestifs des AINS
Revue bibliographique et questionnaires auprès des
patients
• Pyrosis : • Avez-vous une remontée acide après le repas ? OUI /NON
Le paramètre est considéré comme positif dès présence d’une réponse OUI faite par le patient
• Régurgitation • Avez-vous une sensation de remontée liquidienne acide dans la bouche surtout le matin au réveil ? OUI /NON
• Troubles dyspeptiques
• Avez-vous ressentis du ballonnement (distension) abdominal ? OUI /NON
• Avez-vous des remontées de gaz après le repas ? OUI /NON
• Avez-vous une sensation de lourdeur abdominale après le repas ? OUI /NON
• Hémorragie digestive
• Avez-vous déjà eu des vomissements striés de sang pendant le traitement? OUI /NON
• Avez-vous déjà eu des selles noirâtres ou rouge vif ou striés de sang pendant le traitement ? OUI /NON
• Ulcère gastroduodénal symptomatique
• Aviez-vous ressenti des Douleurs au niveau de l’épigastre pendant le traitement ? OUI /NON
• La douleur est-elle calmée par la prise d’aliment ? OUI /NON
• Type douleur : Crampe /torsion/brulure ?
Le paramètre est considéré positif en cas de réponse OUI aux 2 questions+ précision type de douleur
• Perforation d’ulcère
• Aviez-vous ressenti des Douleurs autour de l’estomac comme un coup de poignard ? OUI /NON
• Aviez-vous déjà hospitalisé et/ou subi une intervention chirurgicale à la suite de l’épigastralgie? OUI /NON
Le paramètre est considéré positif en cas de réponse OUI aux 2 questions
25
Identifier le niveau de toxicité des AIN
S prescrits selon :
Famille chimique des AINS prescrits
• Arylcarboxyliques ; Indolique ; Pyrazolés ; Antraniliques ; Oxicams ; Coxibs
<7jours = <1semaine ; 7jours = 1semaine ; 7j à 30j =1semaine à
1mois ; ≥ 30j = ≥1mois
Données tirées à partir des Q
uestionnaires auprès des patients atteints
d’affections Rhum
atologiques et mis sous A
INS
Durée du traitement
• Pendant combien de temps vous avez pris de façon continue l’AINS ? .........Jour/ …………semaines/ ……….mois
Voie
d’administration
• Votre AINS a été
administré par quelle
voie ?
-Orale ;
-Rectale ;
-Injectable ;
-Cutanée
• Dose prise par le patient/ dose maximale permise dans le dictionnaire VIDAL -Si > 1 : surdosage -Si = 1 : dose maximale -Si < 1: dose inférieure à la maximale permise -Si incalculable : inconnu
Evaluer l’incidence
des complications digestives
Proportion des
patients
présentant des
signes de
complications
digestives
graves
• Nombre des patients présentant des signes d’UGD
après traitement par l’AINS
• Nombre des patients présentant des signes d’une
hémorragie digestive après traitement par l’AINS
• Nombre des patients présentant des signes d’une
perforation digestive après traitement par l’AINS
Evaluation des résultats obtenus
d’après les objectifs spécifiques précédents
26
Evoquer les im
pacts de l’intolérance digestive :
• Modification des modalités de prise d’AINS
Questionnaires auprès des patients atteints d’affections R
humatologiques et m
is sous AIN
S pendant au trois jours
Réduction du
nombre de
comprimé
• Réduisiez- vous le nombre de
comprimé par jour depuis la
survenue de signes d’intolérance
digestive ? OUI/NON
Le paramètre
est considéré
comme positif
en cas de
réponse OUI
par le patient Arrêt définitif du
traitement par
l’AINS
• Aviez-vous arrêté définitivement
l’AINS depuis la survenue de
signes d’intolérance digestive ?
OUI/NON
Arrêt
momentané
• Arrêtiez- vous momentanément
l’AINS après l’évènement
d’intolérance digestive ?
OUI/NON
Pas de
changement
• Pas de changement OUI /NON
• Impacts de cette modification du traitement
-Augmentation
de la douleur
• Ressentiez-vous une augmentation
de la douleur articulaire après
modification du traitement ?
OUI /NON
Le paramètre est considéré comme positif en cas de réponse OUI par le patient
-Aucun
retentissement
Ressentiez-vous un retentissement
sur votre aptitude à réaliser les
activités de la vie quotidienne depuis
la modification du traitement ?
OUI /NON
Le paramètre est considéré comme positif en cas de réponse OUI par le patient
27
Evoquer les im
pacts de l’intolérance digestive
Souhaits des patients pour améliorer le
traitement de la douleur
Questionnaires auprès des patients
Quel type de traitement souhaiteriez- vous en
cas d’une affection rhumatismale ? Classer par
ordre de priorité votre souhait?
Efficacité du
traitement
1- Traitement qui stoppe la
douleur plus longtemps ?
2- Traitement qui stoppe la
douleur plus rapidement ?
3- Traitement qui stoppe la
douleur efficacement ?
4- Traitement qui améliore
plus nettement les
activités quotidiennes ?
On ne considère que le premier choix du patient :
-Si le patient choisi en
premier lieu, soit 1, ou
2 ou 3 ou 4, il
souhaitera une
efficacité du
traitement sur la
douleur
-Si le patient choisi en
premier lieu le 5, il
souhaitera une
amélioration de la
tolérance digestive
-Si le patient choisi
en premier lieu le 6, il
souhaitera une facilité
d’emploi du
médicament
Amélioration de
la tolérance
digestive
5- Médicament qui peut être
pris sans crainte d’avoir
mal à l’estomac ?
Facilité du mode
d’emploi
6- Médicament plus pratique
à utiliser par rapport au
nombre de prise
journalière ?
28
VI. CRITERES DE JUGEMENT
VI.1. Evaluation des complications digestives graves
Les complications digestives potentiellement développées par les patients se
basent uniquement sur les données issues de l’interrogatoire. L’évaluation de la réponse
des patients suit ce qu’est décrit dans le tableau N°4. La réponse à une question est
considérée comme positive :
- Pour une seule réponse OUI sur les questions se rapportant sur l’hémorragie
digestive
- Pour deux réponses OUI sur les questions concernant la perforation gastrique
- Pour une réponse OUI à toutes les questions concernant l’ulcère
gastroduodénale avec précision du type de la douleur
VI.2. Méthode de regroupement des pathologies articulaires
Tableau n° III: Classification des affections rhumatologiques
CLASSES PATHOLOGIES
Arthrose Coxarthrose, Gonarthrose, rhizarthrose,
Discopathie dégénérative Cervicarthrose, Lombalgie commune, lumbago,
Arthrite microcristalline Goutte
Ostéopathie Ostéoporose, ostéopathie fragilisante
Rhumatisme Inflammatoire
Chronique (RIC)
Polyarthrite rhumatoïde, Spondylarthrite
ankylosante, arthrite indéterminé
Tendinite Toute les tendinopathies des membres supérieurs,
tendinite su moyen fessier, tendinite d’Achille
Arthrite infectieuse Arthrite septique, Arthrite tuberculeuse,
29
VII. MODE DE SAISIE ET ANALYSE DES DONNEES
La saisie des questionnaires et la collecte de données ont été effectuées sur
Excel. Les données ont été ensuite exportées vers le logiciel R puis analysées. Le test
de Chi 2 (χ2) a été utilisé pour déterminer l’existence d’une corrélation entre deux
variables avec un seuil de signification de 5% (p<0,05).
Nous avons illustré les résultats de notre recherche sous forme de tableau ou
figure dans la troisième partie, qui sont :
- Le profil démographique des patients mis sous AINS
- La prévalence des affections rhumatologiques
- La fréquence d’utilisation des différentes classes d’AINS
- Fréquence des manifestations digestives secondaires aux AINS
- Les différents types d’effets indésirables lies a la prise d’AINS
- L’incidence des complications digestives graves des AINS
- L’évolution de la douleur après prise d’AINS
- Le comportement des patients vis-à-vis des effets secondaires lies aux AINS
- Les souhaits des patients a propos des médicaments antalgiques
VIII. CONSIDERATION ETHIQUE
Le participant à l’enquête a été informé sur les objectifs de l’enquête et les
attentes par rapport à sa participation. Il a été clairement exposé que sa participation
demeure totalement volontaire.
Le respect de l’anonymat ainsi que celui du secret professionnel ont été
respectés. Le remplissage du fiche d’enquête (modèle en malgache en annexe) n’était
fait qu’après consentement du participant.
30
I. PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES PATIENTS
I.1.Profil démographique
Sur les 272 patients de la population cible, nous avons retenus 80 dossiers. Les
69% des patients colligés avaient moins de 60 ans. L’âge moyen des patients sous
AINS est de 51 ans. Quarante cinq pourcent (45%) de notre échantillon ont le niveau
universitaire. La répartition des patients atteints d’affections rhumatologiques et sous
anti-inflammatoire non stéroïdien, selon l’âge, le sexe et le niveau d’étude est
présentée dans le tableau ci-dessous (Tableau n° VII).
Tableau n° VII : Profil démographique des patients atteints d’affections
rhumatologiques et mis sous AINS
PARAMETRES VARIABLES NOMBRE
(n)
POURCENTAGE
(%)
AGE <30 5 6,25
≥30-60> 50 62,5
≥60 25 31,25
SEXE
FEMININ 45 56,25
MASCULIN 36 43,75
NIVEAU
D’INSTRUCTION
PRIMAIRE 4 5
SECONDAIRE 40 50
UNIVERSITAIRE 36 45
N= 80
I.2. Prévalence des affections rhumatologiques
Sur les 80 patients souffrants des maladies articulaires et mis sous
(41%) ont présenté de l’arthrose. Le nombre de cas de la tendinite est de 21 (26 %) et
celui du rhumatisme inflammatoire chronique est de 14 (17,5%).
Figure 3: Prévalence des affections rhumatologiques
17,5
26,25
ARTHROSE
ARTHRITE MICROCRISTALLINE
RIC
ARTHRITE INFECTIEUSE
31
I.2. Prévalence des affections rhumatologiques
Sur les 80 patients souffrants des maladies articulaires et mis sous
%) ont présenté de l’arthrose. Le nombre de cas de la tendinite est de 21 (26 %) et
celui du rhumatisme inflammatoire chronique est de 14 (17,5%).
: Prévalence des affections rhumatologiques
7,52,52,5
26,25
2,5
ARTHROSE DISCOPATHIE DEGENERATIVE
ARTHRITE MICROCRISTALLINE OSTEOPATHIE
TENDINITE
ARTHRITE INFECTIEUSE
Sur les 80 patients souffrants des maladies articulaires et mis sous AINS, 33
%) ont présenté de l’arthrose. Le nombre de cas de la tendinite est de 21 (26 %) et
41,25
DISCOPATHIE DEGENERATIVE
I.3. Fréquence d’utilisation des différentes classes d’AINS
Sur les 80 patients retenus, 37 ont utilisé le
population d’étude. L’Ibuprofène a été utilisé par 20 patients (25%). Le
été utilisé par 19 patients (23,75%). Aucun patient n’a pris des Phénylbutazones, ni du
célécoxib, ni des oxicams (Figure 4). En cas d’arthrose (n=33), le
utilisé par 6% des patients; 25 % pour le
de la tendinite, le diclofenac
Figure 4: Evaluation de la classe d’AINS utilisé selon la maladie articulaire.
ARTHROSE
DISCOATHIE
DEGENERATIVE
GOUTTE
OSTEOPATHIE
RIC
TENDINITE
ARTHRITE SEPTIQUE
32
I.3. Fréquence d’utilisation des différentes classes d’AINS
Sur les 80 patients retenus, 37 ont utilisé le diclofenac
population d’étude. L’Ibuprofène a été utilisé par 20 patients (25%). Le
été utilisé par 19 patients (23,75%). Aucun patient n’a pris des Phénylbutazones, ni du
célécoxib, ni des oxicams (Figure 4). En cas d’arthrose (n=33), le
utilisé par 6% des patients; 25 % pour le ketoprofene et 21 % pour l’Ibuprofène.
diclofenac a été utilisé dans 52% des cas.
: Evaluation de la classe d’AINS utilisé selon la maladie articulaire.
0 5 10 15
ARTHROSE
DISCOATHIE
DEGENERATIVE
GOUTTE
OSTEOPATHIE
RIC
TENDINITE
ARTHRITE SEPTIQUE
15
4
1
2
3
11
1 Ténoxicam
Célécoxib
Phénylbutazone
Kétoprofène
Indométacine
Ibuprofène
Diclofenac
Acide niflumique
Acide acétylsalycilique
I.3. Fréquence d’utilisation des différentes classes d’AINS
diclofenac, soit 46 % de la
population d’étude. L’Ibuprofène a été utilisé par 20 patients (25%). Le ketoprofene a
été utilisé par 19 patients (23,75%). Aucun patient n’a pris des Phénylbutazones, ni du
célécoxib, ni des oxicams (Figure 4). En cas d’arthrose (n=33), le diclofenac ont été
et 21 % pour l’Ibuprofène. En cas
: Evaluation de la classe d’AINS utilisé selon la maladie articulaire.
Ténoxicam
Célécoxib
Phénylbutazone
Kétoprofène
Indométacine
Ibuprofène
Diclofenac
Acide niflumique
Acide acétylsalycilique
II. TOLERANCE DIGESTIVE DES AINS
II.1. Fréquence des
Des signes d’intolérances digestifs ont été trouvés chez 87,5¨% de la
population d’étude dont les troubles dyspeptiques sont les plus fréquentes. Les
complications digestives graves étaient présentes chez 5%
Figure 5: Taux des patients présentant des symptômes digestifs en rapport avec la
prise d’AINS
PATIENTS PRESENTANT DES SYMPTOMES DIGESTIFS
33
TOLERANCE DIGESTIVE DES AINS
II.1. Fréquence des manifestations digestives secondaires aux AINS
Des signes d’intolérances digestifs ont été trouvés chez 87,5¨% de la
population d’étude dont les troubles dyspeptiques sont les plus fréquentes. Les
complications digestives graves étaient présentes chez 5% de la population étudiée. .
Taux des patients présentant des symptômes digestifs en rapport avec la
prise d’AINS
87,5
12,5
PATIENTS PRESENTANT DES SYMPTOMES DIGESTIFS APRES PRISE D'AINS
oui non
manifestations digestives secondaires aux AINS
Des signes d’intolérances digestifs ont été trouvés chez 87,5¨% de la
population d’étude dont les troubles dyspeptiques sont les plus fréquentes. Les
de la population étudiée. .
Taux des patients présentant des symptômes digestifs en rapport avec la
PATIENTS PRESENTANT DES SYMPTOMES DIGESTIFS
II.2. Analyse des différents types d’effets indésirables liés à la prise d’AINS
La figure ci-dessous évoque les effets indésirables digestifs retrouvés chez les 70
(87,5%) patients mis sous AINS.
Figure 6: Type d’effets secondaires digestifs liés aux AINS
D’après cette figure, 84% (59) des patients mis sous AINS ont présenté des
troubles dyspeptiques et 37% (26) ont signalé des signes de RGO. L’incidence des
complications graves est représentée par le tableau ci
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
Reflux gastro
Oesophagien
Po
urc
en
tag
e
34
II.2. Analyse des différents types d’effets indésirables liés à la prise d’AINS
dessous évoque les effets indésirables digestifs retrouvés chez les 70
(87,5%) patients mis sous AINS.
Type d’effets secondaires digestifs liés aux AINS
D’après cette figure, 84% (59) des patients mis sous AINS ont présenté des
troubles dyspeptiques et 37% (26) ont signalé des signes de RGO. L’incidence des
complications graves est représentée par le tableau ci-dessous.
Reflux gastro
Oesophagien
Troubles
dyspeptiques
Ulcère
gastroduodénale
Hémorragie
37
84
11
Effets indésirables digestifs des AINS
II.2. Analyse des différents types d’effets indésirables liés à la prise d’AINS
dessous évoque les effets indésirables digestifs retrouvés chez les 70
D’après cette figure, 84% (59) des patients mis sous AINS ont présenté des
troubles dyspeptiques et 37% (26) ont signalé des signes de RGO. L’incidence des
Hémorragie
digestive
6
Effets indésirables digestifs des AINS
35
II.3. Incidence des complications digestives graves des AINS
Parmi les patients présentant des effets indésirables digestifs, 6% ont
rapporté des signes cliniques en faveur d’une hémorragie digestive et de 11% ont
évoqué des signes d’ulcère gastroduodénal symptomatique d’après l’interrogatoire
auprès des patients.
Tableau n° VIII: Incidence des complications digestives graves des AINS (n=12)
Complications digestives des
AINS
NOMBRE
(n)
POURCENTAGE
(%)
Hémorragie digestive 4 6
UGD symptomatique 8 11
III. FACTEURS DE RISQUE DE COMPLICATIONS DIGESTIVES DES AINS
III.1. Liés aux patients
III.1.1. Age
La figure ci
digestif par rapport à l’âge. Parmi les patients qui ont supérieur à 60 ans,
pourcent avaient rapporté des signes d’hémorragie digestive et 12% avaient présenté des
signes d’ulcère gastroduodénal
Figure 7 : Toxicité digestive des AINS selon l’âge du patient
0
10
20
30
40
50
60
70
80
<30 ans
Po
urc
en
tag
e
36
FACTEURS DE RISQUE DE COMPLICATIONS DIGESTIVES DES AINS
III.1. Liés aux patients
III.1.1. Age
figure ci-dessous montre le niveau de toxicité des AINS sur le tractus
digestif par rapport à l’âge. Parmi les patients qui ont supérieur à 60 ans,
avaient rapporté des signes d’hémorragie digestive et 12% avaient présenté des
d’ulcère gastroduodénal (Figure 7).
: Toxicité digestive des AINS selon l’âge du patient
<30 ans ≥30-60 ans> ≥60 ans
0
10 12
0
6
Age
FACTEURS DE RISQUE DE COMPLICATIONS DIGESTIVES DES AINS
dessous montre le niveau de toxicité des AINS sur le tractus
digestif par rapport à l’âge. Parmi les patients qui ont supérieur à 60 ans, quatre
avaient rapporté des signes d’hémorragie digestive et 12% avaient présenté des
: Toxicité digestive des AINS selon l’âge du patient
4
PYROSIS
REGURGITATION
TROUBLE DYSPEPTIQUE
UGD SYMPTOMATIQUE
HEMORRAGIE DIGESTIVE
III.1.2. Sexe
Cinquante pourcent des patients présentant des signes de complications digestives
graves sont des femmes.
Figure 8: Toxicité digestive des AINS selon le sexe
0
10
20
30
40
50
60
8
7
No
mb
re d
e c
as
37
III.1.2. Sexe
Cinquante pourcent des patients présentant des signes de complications digestives
graves sont des femmes.
Toxicité digestive des AINS selon le sexe
11
28
4
9
31
4
Effets indésirables des AINS
Cinquante pourcent des patients présentant des signes de complications digestives
2
2
FEMININ
MASCULIN
III.1.3. Antécédents et habitudes toxiques
La dyspepsie est très fréquente à un taux 100% chez les patients ayant des
facteurs de risque digestif. L’incidence de l’’ulcère gastroduodénale varie de 28 à 50%,
celle de l’hémorragie digestive de 16 à 28%.
Figure 9: Analyse des complications digestives suivant les facteurs de risque des
patients.
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
ANTECEDENT
ULCERE
GASTRIQUE(N1=6)
Tau
x e
n %
38
Antécédents et habitudes toxiques
La dyspepsie est très fréquente à un taux 100% chez les patients ayant des
facteurs de risque digestif. L’incidence de l’’ulcère gastroduodénale varie de 28 à 50%,
celle de l’hémorragie digestive de 16 à 28%.
Analyse des complications digestives suivant les facteurs de risque des
ANTECEDENT
ULCERE
GASTRIQUE(N1=6)
ANTECEDENT
HEMORRAGIE
DIGESTIVE(N2=7)
TABAGISME(N3=8)
50
28,5
0
16,6
28,5
12,5
Facteurs de risque digestif
PYROSIS
REGURGITATION
DYSPEPSIE
UGD SYMPTOMATIQUE
HEMORRAGIE DIGESTIVE
La dyspepsie est très fréquente à un taux 100% chez les patients ayant des
facteurs de risque digestif. L’incidence de l’’ulcère gastroduodénale varie de 28 à 50%,
Analyse des complications digestives suivant les facteurs de risque des
ALCOOLISME(N4=9)
0
11
PYROSIS
REGURGITATION
DYSPEPSIE
UGD SYMPTOMATIQUE
HEMORRAGIE DIGESTIVE
III.2. Liés aux traitements
III.2.1. Effets indésirables digestifs selon la famille chimique
L’arylcarboxylique est utilis
pourcent (33%) des patients qui ont pris les arylcarboxiliques ont présenté des signes
d’hémorragie digestive.
Figure 10: Toxicité digestive suivant la classe chimique d’AINS
0
10
20
30
40
50
60
39
III.2. Liés aux traitements
III.2.1. Effets indésirables digestifs selon la famille chimique
L’arylcarboxylique est utilisé par 96% des patients enquêtés. Trente trois
pourcent (33%) des patients qui ont pris les arylcarboxiliques ont présenté des signes
d’hémorragie digestive.
Toxicité digestive suivant la classe chimique d’AINS
7 9
31
4
8
11
28
4
Effets indésirables digestifs des AINS
III.2.1. Effets indésirables digestifs selon la famille chimique
patients enquêtés. Trente trois
pourcent (33%) des patients qui ont pris les arylcarboxiliques ont présenté des signes
Toxicité digestive suivant la classe chimique d’AINS utilisé
22
FEMININ (N2=45)
MASCULIN(N1=35)
I II.2.2. Effets indésirables digestifs selon la molécule utilisée
Le trouble dyspeptique est la manifestation clinique la plus fréquente après
traitement par l’AINS, avec une prévalence de 70%, 75% et 84% respectivement pour
le Diclofénac, l’Ibuprofène et le Kétoprofène
Figure 11: Toxicité digestive de chaque AINS utilisé
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
18,9Tau
x e
n %
40
II.2.2. Effets indésirables digestifs selon la molécule utilisée
Le trouble dyspeptique est la manifestation clinique la plus fréquente après
traitement par l’AINS, avec une prévalence de 70%, 75% et 84% respectivement pour
’Ibuprofène et le Kétoprofène
Toxicité digestive de chaque AINS utilisé
18,9
0 0
5,4
0 0
AINS utilisés
RGO
DYSPEPSIE
UGD SYMPTOMATIQUE
HEMORRAGIE DIGESTIVE
II.2.2. Effets indésirables digestifs selon la molécule utilisée
Le trouble dyspeptique est la manifestation clinique la plus fréquente après
traitement par l’AINS, avec une prévalence de 70%, 75% et 84% respectivement pour
5
10,5
RGO
DYSPEPSIE
UGD SYMPTOMATIQUE
HEMORRAGIE DIGESTIVE
41
III.2.3. Effets indésirables digestifs selon la durée du traitement
Cette figure montre respectivement que 13% et 11,7% des patients mis sous
AINS durant une semaine et plus d’une semaine ont présenté des signes d’ulcère
gastrique. Les signes d’hémorragie digestive ont été rapportés par 25% des patients mis
sous AINS durant plus de 3 mois.
Figure 12: Toxicité digestive des AINS selon la durée du traitement
1311,7
0 00 1,9
10
25
0
10
20
30
40
50
60
70
80
Tau
x e
n %
Durée du traitement
PYROSIS
REGURGITATION
DYSPEPSIE
UGD SYMPTOMATIQUE
HEMORRAGIE DIGESTIVE
Correspondent à des patients ayant des antécédents digestifs
III.2.4. Effets indésirables digestifs selon la posologie
Quarante sept pourcent de la population d’étude
posologie maximale et 42% ont oubliés
Figure 13: Toxicité digestive selon la posologie des AINS
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
INCONNUE(N2=34)
Po
urc
en
tag
e
42
III.2.4. Effets indésirables digestifs selon la posologie
Quarante sept pourcent de la population d’étude ont pris leur AINS à une
posologie maximale et 42% ont oubliés la dose du médicament qu’ils ont pris.
Toxicité digestive selon la posologie des AINS
INCONNUE(N2=34) INFERIEURE A LA
MAXIMALE(N1=8)
MAXIMALE(N3=38)
8,8
0
13
0
37,5
2,6
Posologie
III.2.4. Effets indésirables digestifs selon la posologie
ont pris leur AINS à une
la dose du médicament qu’ils ont pris.
Toxicité digestive selon la posologie des AINS
MAXIMALE(N3=38)
2,6
PYROSIS
REGURGITATION
DYSPEPSIE
UGD SYMPTOMATIQUE
HEMORRAGIE DIGESTIVE
III.2.5. Effets indésirables digestifs selon la voie
La majorité de notre
85%.Quelque soit la voie d’administration des AINS utilisée par les patient, ces
médicaments provoquent des troubles dyspeptiques, soit 42%,75%,76% et 100%
respectivement chez des patients mis sous
Parmi les patients mis sous AINS par voie rectale, 1 sur 4 a présenté des signes
d’hémorragie digestive.
Figure 14: Toxicité digestive des AINS selon
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Tau
x e
n %
43
III.2.5. Effets indésirables digestifs selon la voie
d’administration
La majorité de notre population ont pris ses médicaments par voie entérale soit
85%.Quelque soit la voie d’administration des AINS utilisée par les patient, ces
médicaments provoquent des troubles dyspeptiques, soit 42%,75%,76% et 100%
respectivement chez des patients mis sous AINS locale, rectale, parentérale et entérale.
Parmi les patients mis sous AINS par voie rectale, 1 sur 4 a présenté des signes
d’hémorragie digestive.
Toxicité digestive des AINS selon la voie d’administration
11,7
0 04,4
0
25
Voie d'administration
population ont pris ses médicaments par voie entérale soit
85%.Quelque soit la voie d’administration des AINS utilisée par les patient, ces
médicaments provoquent des troubles dyspeptiques, soit 42%,75%,76% et 100%
AINS locale, rectale, parentérale et entérale.
Parmi les patients mis sous AINS par voie rectale, 1 sur 4 a présenté des signes
la voie d’administration
0 0
PYROSIS
REGURGITATION
DYSPEPSIE
UGD SYMPTOMATIQUE
HEMORRAGIE DIGESTIVE
Un sur 80 patients mis sous AINS a pris simultané l’AINS avec un antiagrégant
plaquettaire. Un sur 80 patients a pris l’AINS avec un anticoagulant. Ces
présentés des signes de complications digestives graves et des troubles dyspeptiques
après prise d’AINS.
IV. EVOLUTION CLINIQUE DES PATIENTS MIS SOUS AINS
IV.1. Evolution de la douleur
Malgré l’intolérance digestive aux AINS, respective
patients qui prenaient l’AINS pour leurs problèmes articulaires une disparition et une
diminution de leurs douleurs, alors que le 12,5% changeait leur traitement à cause de
l’inefficacité des AINS sur la douleur.
Figure 15
44
III.2.6. Effets indésirables digestifs selon les médicaments
associés
Un sur 80 patients mis sous AINS a pris simultané l’AINS avec un antiagrégant
plaquettaire. Un sur 80 patients a pris l’AINS avec un anticoagulant. Ces
présentés des signes de complications digestives graves et des troubles dyspeptiques
EVOLUTION CLINIQUE DES PATIENTS MIS SOUS AINS
IV.1. Evolution de la douleur
Malgré l’intolérance digestive aux AINS, respectivement 31% et 51% des
patients qui prenaient l’AINS pour leurs problèmes articulaires une disparition et une
diminution de leurs douleurs, alors que le 12,5% changeait leur traitement à cause de
l’inefficacité des AINS sur la douleur.
15: Evolution de la douleur des patients après prise d’AINS
31,25
56,25
12,5
Disparition de la douleur
Diminution de la douleur
Pas d'amélioration
III.2.6. Effets indésirables digestifs selon les médicaments
Un sur 80 patients mis sous AINS a pris simultané l’AINS avec un antiagrégant
plaquettaire. Un sur 80 patients a pris l’AINS avec un anticoagulant. Ces patients ont
présentés des signes de complications digestives graves et des troubles dyspeptiques
EVOLUTION CLINIQUE DES PATIENTS MIS SOUS AINS
ment 31% et 51% des
patients qui prenaient l’AINS pour leurs problèmes articulaires une disparition et une
diminution de leurs douleurs, alors que le 12,5% changeait leur traitement à cause de
des patients après prise d’AINS
45
IV.2. Comportement des patients vis-à-vis des effets secondaires liés aux
AINS
IV.2.1. Comportement lié aux modalités de prise des AINS
Un changement de modalité de prise des AINS a été fait par 63% (44 sur 70)
des patients présentant des effets indésirables digestifs parmi lesquels 6 patients (8,58%)
ont diminué la posologie, 28 patients (40%) ont arrêté momentanément la prise d’AINS,
10 patients (14,28%) ont arrêté définitivement la prise d’AINS. Malgré la présence
d’effets secondaires aux AINS, 37% respectaient la prescription.
Tableau n° IX: Conséquences de l’intolérance digestive sur les modalités de prise des AINS
Modification de la modalité du traitement
par AINS
NOMBRE
(n)
POURCENTAGE
(%)
Arrêt momentané de la prise d’AINS 28 40
Pas du changement du traitement 26 37,14
Arrêt définitif de la prise d’AINS 10 14,28
Diminution de la posologie 6 8,58
TOTAL N=70 100
IV.2.2. Conséquence sur la douleur des patients
Parmi les 44 patients présentant une intolérance digestive aux AINS et ayant
modifiés leurs traitements, 29 (66%) ressentaient une augmentation de leur douleur
articulaire après modification de la modalité de prise des AINS prescrits.
Figure 16: Conséquence de la modification du traitement sur la douleur des
IV.3. Souhaits des patients à propos des médicaments antalgiques
Le souhait des 58% de notre population est d’améliorer l’efficacité du
médicament vis-à-vis de la douleur articulaire.
Tableau n° X: Souhaits des patients pour améliorer le traitement
Souhaits des patients
Amélioration de l’efficacité du traitement
Amélioration de la tolérance digestive
Amélioration de la forme galénique des
médicaments (Forme LP
TOTAL
AUGMENTATION DE LA DOULEUR ARTICULAIRE
APRES CHANGEMENT DU TRAITEMENT PAR AINS
46
Conséquence de la modification du traitement sur la douleur des
patients
IV.3. Souhaits des patients à propos des médicaments antalgiques
Le souhait des 58% de notre population est d’améliorer l’efficacité du
vis de la douleur articulaire.
: Souhaits des patients pour améliorer le traitement
Souhaits des patients NOMBRE POURCENTAGE
l’efficacité du traitement 47
Amélioration de la tolérance digestive 28
Amélioration de la forme galénique des
médicaments (Forme LP : prise unique)
5
N=80
65,9%
34,1%
AUGMENTATION DE LA DOULEUR ARTICULAIRE
APRES CHANGEMENT DU TRAITEMENT PAR AINS
Conséquence de la modification du traitement sur la douleur des
IV.3. Souhaits des patients à propos des médicaments antalgiques
Le souhait des 58% de notre population est d’améliorer l’efficacité du
POURCENTAGE
58,75
35
6,25
100
AUGMENTATION DE LA DOULEUR ARTICULAIRE
APRES CHANGEMENT DU TRAITEMENT PAR AINS
OUI
NON
47
LIMITES ET AVANTAGES DE NOTRE ETUDE
Notre étude a pour objectif d’évaluer la tolérance digestive des AINS chez 80
patients souffrants de douleurs rhumatologiques afin de mieux conseiller les patients sur
le bon usage des médicaments. Nous avons réalisé une enquête de pharmacovigilance
auprès des patients souffrant d’affections rhumatologiques et mis sous AINS.
Les données de notre étude sont principalement issues des interrogatoires et
enquête réalisés auprès des patients. Nous signalons que l’analyse univarié des patients
venus en consultation rhumatologique constitue déjà un biais dans le recrutement et
cela constitue ainsi la principale limite car les types de complications digestives était
définis à partir des signes cliniques rapportés à l’interrogatoire des patients. Aussi,
aucun des signes d’intolérance ou de complication digestive telle que la dyspepsie, le
reflux gastro-œsophagien, l’ulcère, la perforation d’ulcère et l’hémorragie digestive
n’étaient basés sur des données fibroscopiques. La fiabilité des informations fournies à
l’interrogatoire des patients est également sujette à discussions. En effet, nous étions
exposés aux problèmes de remémoration de certains événements digestifs liés aux
AINS, des fausses réponses au cours de l’enquête ou incompréhension de certaines
questions pouvant provoquer des informations erronées. Toutefois, nous avons fait une
éducation thérapeutique concernant le bon usage et les effets indésirables fréquents des
AINS avant l’enquête proprement dit, en insistant sur les signes cliniques éventuels que
présenterait un patient mis sous AINS. Nous avons interrogé un à un les patients en
expliquant les questionnaires en malgache (en annexe 1) avant le remplissage de la fiche
d’enquête. Avec l’aide de médecins cliniciens, nous avons également pu répondre aux
questions individuelles des patients. Ce qui permet de répondre à notre objectif
d’évaluer les intolérances digestives aux prises d’AINS.
Cependant, cette étude apportera des informations concernant les effets
indésirables digestifs aux AINS et les facteurs de risques de complications graves en
vue de renforcer la règle du bon usage des AINS. Notre étude est superposable à celle
réalisée en France à propos de l’évaluation de la tolérance digestive des médicaments, et
ce à partir d’’interrogatoires réalisées auprès des patients (18).
48
COMMENTAIRES
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont les médicaments les plus utilisés
dans le monde. Ils représentent l’un des traitements de référence des douleurs
articulaires et rachidiennes. Ils sont très utilisés en rhumatologie surtout à
Madagascar où les médicaments de fond coûtent trop chère ou même non disponibles.
Les AINS sont utilisés fréquemment en cas d’arthrose, pathologie qui due à une
destruction du cartilage au niveau des articulations entraînant une douleur intense.
Ainsi, les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont utilisés pour réduire ou supprimer
la conséquence de la réaction inflammatoire et la douleur lors des affections
rhumatologiques. La limitation majeure de leur utilisation provient de leurs effets
iatrogéniques et le décès dus à leur emploi prolongé. Des études américaines et
anglaises ont révélé que la gastropathie aux AINS était l’effet médicamenteux
indésirable le plus fréquent aux USA et en Grande Bretagne (29). Des études
endoscopiques ont montré que l’incidence cumulée des ulcères gastro-duodénaux est
de 20 à 30 % après prise d’AINS classiques, quels qu’ils soient, pendant 3 mois et de
45 % après 6 mois de traitement, ulcères la plupart du temps asymptomatiques (30). Si
des ulcères symptomatiques ne sont présents que chez 1 à 2% des patients, les
complications graves des AINS (ulcères symptomatiques, hémorragies, perforations,
sténose) concerneraient 2 à 4 % des patients par année de traitement (31). Depuis
octobre 2005, les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont des médicaments
particulièrement surveillés en France car ils peuvent provoquer d’une part des
complications digestives graves et d’autre part une atteinte cutanée, risques
d’insuffisance cardiaque et d’hypertension artérielle. Par ailleurs, la toxicité digestive
des AINS n’est pas limitée à l’estomac et au duodénum mais s’exerce également en
aval, au niveau de l’intestin grêle, du côlon et du rectum (9, 20). Notre étude est
limitée par des effets indésirables digestifs évaluables sur le plan clinique, c’est
pourquoi cette toxicité intestinale n’a pas été évaluée en raison des difficultés des
techniques d’exploration.
49
L’efficacité des AINS est reconnue depuis de nombreuses années mais leur
emploi est limité par leur toxicité digestive, parfois responsable de complications
graves. Ils font partie des médicaments qu'il faut utiliser avec prudence, du fait de la
grande fréquence de leurs effets indésirables potentiellement graves, surtout leurs
complications gastro-intestinales. Dans notre étude, 87% de la population ont présenté
des effets indésirables digestifs liés aux AINS dont la dyspepsie liée au malaise
gastrique est la manifestation la plus fréquente à une prévalence de 84%. L’analyse des
différents types d’effets indésirables signalés par les patients mis sous AINS a montré
que les manifestations digestives bénignes sont fréquentes. Les signes d’ulcère
gastroduodénal ont été révélés par 5% et ceux de l’hémorragie digestive par 10% de la
population étudiée. Ce qui confirme les études antérieures qui ont révélé que la
gastropathie aux AINS était l’effet médicamenteux indésirable le plus fréquent (29, 30,
32). Ces effets sont liés au mécanisme d’action des AINS au niveau de la muqueuse
digestive par une inhibition de la sécrétion du mucus protecteur et une vasoconstriction
responsable d’une hypoxie tissulaire à l’origine de nécrose de la muqueuse digestive.
Dans la littérature, l’incidence des complications digestives liée à l’AINS est de
480/100 000 par an et le décès dus aux AINS est de 36% dont 12% pour l’aspirine à
faibles doses (2). Selon notre enquête de pharmacovigilance, l’incidence des
complications digestives grave est de 6 % à 11%, ce qui est largement supérieure aux
données des autres études antérieures (22, 31, 33).
Par rapport au profil épidémio-clinique de nos patients souffrant de
maladies articulaires au sein des 2 services de référence en rhumatologie au CHU
Befelatanana, le tiers de la population ont plus de 60 ans. Ce sont surtout ces personnes
âgées qui ont des problèmes articulaires, ainsi ils ont besoins des anti-inflammatoires
non stéroïdiens pour leur douleur rhumatismale du fait de leur efficacité. Ce qui est
proche aux données annoncées dans la littérature (21, 23, 34). Plus des femmes ont pris
l’AINS que l’homme, avec un sexe ratio de 0,8. La moitié de notre population ont le
niveau secondaire, capable de suivre les recommandations du médecin concernant le
bon usage des médicaments. L’arthrose est l’affection rhumatologique la plus présentée
avec un taux de 41%. Ces données sont concordantes avec les connaissances actuelles
sur les affections rhumatologiques, problème reconnu de santé publique dont
50
l’importance ne va cesser de croître dans les années à venir en raison du vieillissement
de la population et dont l’OMS a fait sa priorité pour la décennie à venir (27, 35).
Les facteurs de risque de complications digestives peuvent être regroupés
en deux catégories: les facteurs liés à la nature ou aux modalités du traitement et les
facteurs liés au terrain (21). Il existe par ailleurs une variabilité interindividuelle
importante de tolérance aux AINS. La toxicité des AINS dépend du médicament lui
même, de la posologie quotidienne, de la durée du traitement et la voie d’administration.
L’antécédent d’ulcère ou d’hémorragie digestive augmente le risque de complication
grave jusqu’à la mortalité car 50% des patients qui ont été mort après traitement par
l’AINS sont ceux qui ont des antécédents digestifs selon l’étude de Fries et al (25). Les
études concernant la tolérance digestive des AINS ont montré que l’âge avancé est l’un
des facteurs favorisant la survenue des complications digestive des AINS. D’après notre
résultat, l’étude descriptive montre une variation proportionnelle de l’incidence de
complication digestive grave avec l’âge du patient. Plus l’âge est avancé, plus le risque
d’ulcère gastrique et d’hémorragie digestive est élevé. Nous avons remarqué que le taux
des patients présentant des troubles dyspeptiques est semblable quelque soit l’âge. Ce
qui justifie encore que la dyspepsie est un effet indésirable banal mais les complications
digestives graves dépendent des facteurs de risque prédictifs. En comparaison avec les
donnés dans la littérature, Bertin Phillipe a mentionné que l’âge entre 60 et 65 ans
constitue un facteur de risque de complications digestives (13) et les autres auteurs
ont mentionnés que les patients qui ont supérieur à 70 ans et mis sous AINS ont le
risque plus élevé d’avoir une gastropathie (3, 21). L'étude de ces facteurs de risque
d'accidents digestifs graves sous traitement d’AINS a été possible grâce aux enquêtes
comme nous avons fait pour cette étude, ou aux études cas-témoin prospectives ou
rétrospectives.
Par rapport à la durée du traitement, on observe que plus l’AINS est
prise au long cours, plus le risque de complication digestive grave est élevé. Dans notre
étude, la fréquence des signes d’hémorragie digestive liée respectivement chez les
patients prenant l’AINS durant 7 jours, 7 jours à 1 mois, 1mois à 3mois et plus de 3
mois est de 0%, 2%, 10% et 25%. Pourtant, 13% des patients mis sous AINS pendant 7
51
jours au plus ont présenté déjà des signes d’ulcère gastroduodénal. Il y a une variation
proportionnelle entre la durée du traitement et le risque d’hémorragie digestive. Les
données provenant de nombreuses études cliniques confirment que le risque de
développer un ulcère, qui peut être s’aggraver en perforation, saignement, est 2 à 3 fois
plus importante que celui d’une population normale après une prise prolongée d’AINS
(36). L’étude faite par l’Association Africaine Francophone de Formation Continue en
Hépato Gastroentérologie aussi a montré que la prise chronique des AINS constitue un
facteur de risque d’hémorragie digestive haute engageant le pronostic vital des patients.
C’est pourquoi les AINS doivent être prise à une dose minimale efficace pendant une
courte durée possible. L’analyse de nos résultats a montré que les patients qui ont pris
l’AINS à une courte durée (< à 7jours), mais qui ont subit des signes d’ulcères gastrique
ont déjà des antécédents digestifs. Ce qui renforce la recommandation de l’AFSSAPS
de ne pas poursuivre un traitement par un AINS au delà d'une période d'une à deux
semaines dans les lombalgies aiguës et/ou lombosciatalgies aiguës et dans les
rhumatismes abarticulaires en poussée, sans une réévaluation clinique. Pour cette raison,
il faut prendre en compte les facteurs de risque prédictifs des patients avant la
prescription et surtout avant la délivrance des AINS sans ordonnance.
Selon notre étude, treize patients sur quatre vingt (16,5%) mis sous AINS ont
des antécédents digestifs. Parmi les patients ayant un antécédent d’ulcère gastrique,
100% ont présenté des troubles dyspeptiques, la moitié a présenté des signes d’ulcère
gastrique probable et 16% ont signalé des signes d’hémorragie digestive. Tous les
patients ayant un antécédent d’hémorragie digestive ont présenté des troubles
dyspeptiques, 28% ont signalé des signes d’hémorragie digestive et on a suspecté un
ulcère gastrique chez 28% des malades ayant une antécédente hémorragie digestive.
Ces taux élevés de complications digestives graves ont justifié le résultat de Vallot T.
sur les facteurs de risque de complications digestives hautes sous traitement par AINS
(21). Ce qui conforte à la règle de bon usage des AINS selon l’AFSSAPS, par laquelle,
il est important d’évaluer le risque digestif individuel (âge > 65 ans, antécédents
d'ulcère gastroduodénal, antécédents d'intolérance aux AINS) avant l’association d’un
antiulcéreux (misoprostol ou IPP) à un AINS à dose anti-inflammatoire.
En outre, l'association à un traitement anticoagulant ou un antiagrégant
augmente le risque d'accident digestif selon notre étude. Un patient sur 80 seulement a
52
pris l’anticoagulant avec l’AINS et c’est le même cas pour l’antiagrégant plaquettaire.
Ces 2 patients ont présenté des troubles dyspeptiques, effets indésirables banals, ainsi
que des signes d’hémorragie digestive. Il est difficile ici d’évaluer l’influence de la co-
prescription d’un AINS avec un anticoagulant ou un antiagrégant plaquettaire pour un
patient seulement mais on est sûre que ces deux classes thérapeutiques favorisent la
survenue d’une hémorragie digestive chez les patients mis sous AINS, inhibiteurs de la
formation du Prostaglandine. Dans la littérature, l’association des AINS avec
l’antiagrégant plaquettaire ou un anticoagulant majore le risque d’hémorragie
digestive : pour l’antiagrégant plaquettaire, le risque relatif est multiplié par 3 (37). Ce
qui vérifie la recommandation de l’AFSSAPS de ne pas prescrire un AINS chez un
patient sous antiagrégant plaquettaire, sous anti-vitamine K, ou sous héparine ou
ticlopidine en raison du risque hémorragique. A ce propos, les pharmaciens cliniciens
ainsi que les dispensateurs doivent valider l’ordonnance pour détecter l’interaction
médicamenteuse afin de réduire l’effet iatrogénique.
D’ailleurs, parmi les patients tabagiques qui ont pris des AINS, 62% ont subi des
troubles dyspeptiques, 12% ont présenté d’hémorragie digestive. Ces données qui sont
énormes par rapport aux patients qui ne sont pas fumeurs montrent que le tabac
favorise l’accident digestif chez les patients mis sous AINS. Parmi les patients
alcooliques qui ont pris des AINS, 77% ont subit des troubles dyspeptiques, 11% ont
présenté d’hémorragie digestive. Ces taux élevés de manifestation digestive justifient
que ces deux produits gastrotoxiques vont majorer les risques digestifs des patients (21 ;
36). L’éducation des patients sur l’hygiène de vie est nécessaire en vue de réduire les
complications digestives des médicaments.
Par rapport à la posologie, certains patients ont oublié la dose du médicament,
nécessaire au calcul de la posologie journalière qu’il a pris. C’est pourquoi il y a une
variable « inconnue » dans notre résultat concernant l’effet indésirable digestif des
AINS selon la posologie. Nous ne pouvons pas faire une étude analytique sur le niveau
de toxicité des AINS selon la posologie. Pourtant, les manifestations digestives ont été
fréquentes chez les patients qui ont pris une posologie maximale par rapport aux autres
variables (posologie inférieure à la maximale et celle inconnue). Les troubles
dyspeptiques et l’épigastralgie d’allure ulcéreuse ont été signalés respectivement par
53
82% et 13% des patients mis sous AINS à dose maximale. Ce qui renforce la
recommandation de l’AFSSAPS de ne pas prescrire un AINS à des doses supérieures
aux doses recommandées. Bien que la fréquence des effets indésirables digestifs varie
proportionnellement à la posologie quotidienne, la relation n’était pas significative
après une étude statistique (p > 0,05).
Du point de vue voie d’administration, la majorité (85%) de la population
enquêtée utilise la voie orale ou entérale. C’est la voie préférentielle de l’administration
des AINS, ce d’autant que leur biodisponibilité est excellente jusqu’à 90%, même la
recommandation de l’AFSSAPS annonce qu’il n'y a pas lieu de prescrire un AINS par
voie intramusculaire au-delà des trois premiers jours du traitement, la voie orale
prenant le relais. La voie parentérale ne diminue pas le risque digestif, et n’est pas plus
efficace dépassé ce délai. Du fait que la voie orale est celle la plus utilisée, c’est la voie
la plus toxique. Aucun patient utilisant les autres voies n’a présenté des signes d’ulcère
gastroduodénal, tandis que 11% de ceux qui ont pris l’AINS par voie orale ont signalé la
survenue des signes ulcères gastrique. Par rapport à l’hémorragie digestive, 1 sur 4
patients mis sous AINS par voie rectale a présenté du méléna du fait qu’il a eu un
antécédent d’hémorragie digestive. Concernant les manifestations digestives bénignes,
3 sur 7 patients appliquant localement l’AINS ont signalé des troubles dyspeptiques.
L’analyse des données a montré que ces patients ont des antécédents d’ulcère gastrique.
En résumé, les patients ayant des antécédents accidents digestifs sont très sensibles aux
AINS. Par conséquent, il est contre indiqué de leurs prescrire des AINS de nouveau. Il
faut considérer aussi la recommandation de l’AFSSAPS de ne pas associer deux AINS
par voie générale, y compris l'aspirine (sauf lorsque celle-ci est prescrite à visée anti-
agrégante à des doses < 500 mg) pour éviter le surdosage et le risque de complication
grave. Cette recommandation concerne toute la classe des AINS, qu'ils soient prescrits
comme antalgiques, antipyrétiques ou anti-inflammatoires. De ce fait, le dispensateur
doit être sûr que le patient ne prenne aucun AINS avant la délivrance d’un tel AINS sur
demande ou conseil pour éviter le surdosage.
Par rapport à la famille chimique d’AINS prescrite en rhumatologie,
l’arylcarboxylique et l’indolique sont les 2 familles utilisées. Les molécules d’AINS
appartenant à ces classes chimiques sont presque disponibles et accessibles à
54
Madagascar. On constate que chaque molécule d’AINS utilisé provoque des effets
indésirables digestifs mineurs. Du fait que l’usage du diclofenac et du ketoprofène soit
fréquent d’après notre enquête, leur risque de complications digestives graves est élevé
par rapport à l’ibuprofène, anti-inflammatoire non stéroïdien pouvant être délivré sans
ordonnance en raison de son niveau de toxicité digestive tolérable à faible dose.
D’après nos résultats, aucun patient n’a pas pris des AINS COX-2 sélectif. Or des
études antérieures ont mentionné que l’utilisation d’un AINS COX-2 sélectif s’est
révélée aussi sûre que l’association d’un AINS classique avec un gastroprotecteur en ce
qui concerne l’apparition d’ulcères avec complications (38, 39, 40, 41). La disponibilité
et l’accessibilité à ces derniers est difficile chez nous, si bien que les AINS classiques
surtout les arylcarboxyliques sont les plus utilisés à un taux de 96 % contre 4% pour les
indoliques. En général, il n’y a pas d’AINS dépourvus de gastrotoxicité, toutefois les
anti-Cox-2, molécules épargnant les secrétions des prostaglandines semblent être moins
gastrotoxiques (42). Selon l’étude de Kettanifz, l’AINS le plus prescrit et le plus vendu
est le diclofénac (37). Ce qui est similaire à notre étude dont la prescription du
diclofénac (AINS non sélectif ou AINS classique) représente 46% des 80 patients
atteints des maladies rhumatismales.
Les études antérieures ont montré que l’AINS non sélectif multiplie par 4 la
toxicité digestive par rapport aux AINS sélectifs ou les Coxibs (3). Cet intérêt des
coxibs est lié à son mécanisme d’action qui inhibe uniquement le Cox 2 inductible,
apparaissant dans les foyers inflammatoires. Malgré cet intérêt du coxib, les malgaches
ne pouvaient pas l’acheter car la boîte coûte chère (supérieur au SMIG malgache).
Par ailleurs, aucun patient n’a pas utilisé le Phénylbutazone malgré son faible
coût sur le marché. Les prescripteurs prennent en compte la toxicité médullaire de ces
dérivés pyrazolés si bien qu’ils ont prescris en premier lieu les arylcarboxyliques qui
sont indiqués à l’ensemble des affections rhumatologiques douloureuse ou invalidante
(rhumatisme inflammatoire aigues et chronique, arthrose, tendinites,…). De plus,
l’indication du phenylbutazone a été restreinte aux arthrites aigües microcristallines en
cures brève de moins de 7 jours depuis 1983 (43). Compte tenu de ces résultats, les
pharmaciens qui donnent des conseils aux patients ou délivrent des médicaments sur
demande doivent tenir compte du rapport coût / efficacité et celui du bénéfice/risque
55
Malgré la survenue des effets indésirables digestifs chez 87% des patients mis
sous AINS, le 37 % d’entre eux n’ont pas changé la modalité du traitement prescrit par
le médecin. Dans notre enquête, plus de la moitié (63%) des patients présentant des
signes d’intolérance digestive ont modifié leur traitement par l’AINS, ce qui a entraîné
chez 66% d’entre eux une augmentation de la douleur articulaire. A la suite de cette
constatation, il apparaît que la survenue des effets inattendus des médicaments entraîne
l’inobservance des patients ou le non respect de la prescription, par la même le
retentissement de la douleur et la maladie rhumatismale. Malgré cette survenue des
effets indésirables digestifs chez 70 patients, 25% de la population mis sous AINS ont
été satisfait sur l’efficacité des AINS dont la disparition de la douleur et 62 % ont
ressenti une diminution de la douleur. Ce qui signifie que les AINS sont efficaces contre
la douleur articulaire mais leurs effets indésirables digestifs bénins et qui peuvent être
graves selon les facteurs de risque des patients limitent leur utilisation. Ainsi, 35% de la
population souhaitait l’amélioration de la tolérance digestive des anti-inflammatoires et
6% désirait l’amélioration de la forme galénique pour rendre facile leur utilisation.
Pour les malgaches, les approches galéniques de la protection gastrique allant
dans le sens d’une protection de l’estomac, représentées principalement par des
comprimés enrobés gastro-resistants, soient par l’association des AINS à une
prostanglandine dont la forme galénique mise au point est un comprimé à double noyau
(diclofénac-misoprostol), soient par la co-prescription d’antiulcéreux appartenant à la
famille des Inhibiteurs de la Pompe à Proton. Les inhibiteurs spécifiques de COX2 sont
actuellement non accessibles pour tous.
56
SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS
I. Programme d’information, d’éducation et de communication (IEC) concernant
le bon usage des anti-inflammatoires non stéroïdiens.
Selon la définition de l'OMS, l'éducation thérapeutique du patient est « un
processus continu, intégré dans les soins et centré sur le patient ». Elle comprend des
activités organisées de sensibilisation, d'information, d'apprentissage et
d'accompagnement psychosocial concernant la maladie, le traitement prescrit, les soins,
l'hospitalisation et les comportements de santé du patient. L'éducation thérapeutique du
patient (ETP) est un processus continu de soins et de prise en charge. Ce sont des
professionnels de la santé qui vont transmettre une partie de leurs savoirs et de leur
savoir-faire aux patients, surtout pour les pharmaciens.
� Les pharmaciens doivent informer les patients sur les effets indésirables
fréquents (troubles dyspeptiques) et les complications graves (ulcère gastrique
symptomatique et hémorragie digestive) des AINS en vue d’orienter les patients à
consulter les médecins si échec des AINS pendant 7 jours du traitement
� Les pharmaciens doivent éduquer les patients concernant les risques dus à
l’automédication et l’utilisation irrationnelle des AINS qui sont en vente libre
actuellement à Madagascar.
� L’acide acétylsalycilique et l’ibuprofene à faible dose sont les médicaments
« conseils » contre la douleur parmi les AINS. On peut les délivrer sans ordonnance. Ils
sont limités aux traitements symptomatiques des affections douloureuses aigues ou
fébriles
� Les spécialistes en médicament doivent se communiquer avec les patients en
expliquant les modalités du traitement à respecter pour chaque molécule d’AINS
prescrit et de ne pas délivrer les AINS sur demande sans une évaluation des facteurs de
risques digestifs des patients par quelques questions au comptoir.
� Devant une prescription médicale, les pharmaciens doivent analyser
l’ordonnance en détectant une éventuelle interaction médicamenteuse pour éviter la
survenue des complications iatrogéniques.
� Les pharmaciens doivent éduquer les patients à changer leurs hygiènes de vie
(d’éviter la prise des produits gastrotoxiques (tabac et alcool) qui favorisent le risque de
complications digestives graves) afin de réduire les risques digestifs aux AINS.
57
II. Place de la formation médicale et FMC du bon usage des AINS
La formation médicale continue consiste à renouveler la connaissance et à
apprendre les essentielles à connaitre pour rendre efficace la prise en charge
thérapeutique des patients. Elle s’avère très importante afin de prescrire et d’utiliser
les médicaments de façon rationnelle. Les pharmaciens doivent avoir des
connaissances sur les recommandations internationales concernant le bon usage des
médicaments que ceux soient des anciens médicaments ou des nouvelles molécules
mis sur le marché pour pouvoir valider l’ordonnance et de mieux conseiller les
patients.
III. Recommandations sur la modalité de prescription des anti-inflammatoires
non stéroïdiens
Compte tenu de l’importance de la population traitée par l’AINS et du taux élevé
des complications qui leur sont dues, la prévention est une étape thérapeutique capitale.
Il est important de réfléchir l’alternative thérapeutique efficace et d’estimer le
rapport bénéfice risque en fonction de l’existence des facteurs de risques avant de
prescrire un AINS. De plus, le respect des impératifs de sécurité est clé pour réduire le
risque de complication (considération des interactions médicamenteuses et des contres
indications, respect de la posologie et la durée du traitement minimale efficace). Par
ailleurs, la prescription des gastroprotecteurs est nécessaire chez les sujets dont le risque
de développer des ulcérations gastroduodénales est élevé
Quelques suggestions pour réduire et même pour éviter le risque digestif.
Règles essentielles de la prescription des AINS:
• Toujours s’assurer du bien fondé de la prescription et se poser la
question d’éventuelles alternatives thérapeutiques (Antalgiques non anti-
inflammatoire)
• Evaluer les co-morbidités et tenir compte du terrain sur lequel l’AINS va
être prescrit (sujet âgé, patient ayant un antécédent digestif).
Cas particulier :
Chez les sujets de plus de 60 ans qui ont des risques digestifs, il convient de :
• Réduire les doses en fonctions du poids
• Prescrire un protecteur gastroduodénal efficace si nécessaire
Utilisation en pratique des AINS
Le choix d’un AINS peut dépendre de mul
pour laquelle il est prescrit, les facteurs de risque du patient chez qui il va être prescrit, les
caractéristiques de tolérance spécifique à chaque molécule, les spécificités galéniques ,
néanmoins le choix d’un AINS
prescripteur sur le rapport efficacité
ont la responsabilité sur l’explication de la modalité du traitement de l’AINS prescrit par le
médecin. . Pour optimiser l’efficacité thérapeutique des AINS, ainsi que d’augmenter le
rapport bénéfice /risque, il est nécessaire de suivre l’arbre décisionnel suivant (
45).
Figure n° 17: Arbre décisionnel de la
58
en pratique des AINS
Le choix d’un AINS peut dépendre de multiples facteurs tels que la pathologie
pour laquelle il est prescrit, les facteurs de risque du patient chez qui il va être prescrit, les
caractéristiques de tolérance spécifique à chaque molécule, les spécificités galéniques ,
néanmoins le choix d’un AINS est habituellement arbitraire, reposant sur l’opinion du
prescripteur sur le rapport efficacité - tolérance de telle ou telle molécule. Les pharmaciens
ont la responsabilité sur l’explication de la modalité du traitement de l’AINS prescrit par le
Pour optimiser l’efficacité thérapeutique des AINS, ainsi que d’augmenter le
rapport bénéfice /risque, il est nécessaire de suivre l’arbre décisionnel suivant (
Arbre décisionnel de la prescription des AINS selon les facteurs de risque
* : Inhibiteur Pompe à Proton(IPP) ou Anti H2
** : Inhibiteur sélectif du COX 2
tiples facteurs tels que la pathologie
pour laquelle il est prescrit, les facteurs de risque du patient chez qui il va être prescrit, les
caractéristiques de tolérance spécifique à chaque molécule, les spécificités galéniques ,
est habituellement arbitraire, reposant sur l’opinion du
tolérance de telle ou telle molécule. Les pharmaciens
ont la responsabilité sur l’explication de la modalité du traitement de l’AINS prescrit par le
Pour optimiser l’efficacité thérapeutique des AINS, ainsi que d’augmenter le
rapport bénéfice /risque, il est nécessaire de suivre l’arbre décisionnel suivant (38, 39, 44,
prescription des AINS selon les facteurs de risque
: Inhibiteur Pompe à Proton(IPP) ou Anti H2
59
CONCLUSION
La présente recherche a pour objectif d’évaluer la tolérance digestive des Anti-
inflammatoires Non Stéroïdiens chez les patients souffrant des maladies articulaires.
L’intolérance digestive à cette classe médicamenteuse constitue un problème majeur de
santé publique. Nous avons fait une enquête auprès des patients concernant le type
d’intolérances digestives survenues après prise d’AINS, telle que la dyspepsie, le reflux
gastro-œsophagien, l’ulcère, la perforation d’ulcère et l’hémorragie digestive à partir
des signes cliniques. Cet interrogatoire limite nos résultats car aucun des signes
d’intolérance n’étaient basés sur des données fibroscopiques. Cependant, cette étude
apportera des informations concernant les effets indésirables digestifs aux AINS et les
facteurs de risques de complications graves en vue de renforcer la règle du bon usage
des AINS et de mieux conseiller les patients.
D’après notre enquête, un tiers des patients mis sous AINS en rhumatologie ont
plus de 60 ans. L’analyse des résultats montre que quatre vingt sept pourcent de la
population étudiée ont présenté des signes d’intolérance digestive aux AINS dont la
majorité est le trouble dyspeptique. Les manifestions cliniques après utilisation des
AINS sont en rapport avec des troubles digestifs mineurs ou des complications graves
telle que l’ulcère gastrique et l’hémorragie digestive, et ceux surtout chez les personnes
âgées et les patients ayant des antécédents digestifs. L’incidence de ces complications
digestives graves est de l’ordre de 6%. La fréquence de ces effets indésirables digestifs
varie proportionnellement avec la posologie d’AINS utilisée et la durée du traitement.
La survenue de ces effets indésirable est responsable de la modification du traitement
par les patients ainsi que le souhait d’améliorer la tolérance digestive des anti-
inflammatoires.
Sur la base des résultats de notre étude, les pharmaciens ont des responsabilités
sur la validation de la prescription, le choix des AINS à délivrer sans ordonnance et le
conseil pour les patients sur le bon usage des AINS. La communication avec les
patients sera nécessaire pour bien analyser la demande d’AINS, par laquelle on accepte,
soit on refuse la délivrance. En plus, l’information et l’éducation des patients à éviter
l’automédication abusive et l’utilisation irrationnelle des AINS sont très importantes en
vue de réduire l’incidence des complications digestives liées à ces derniers. Par ailleurs,
60
la formation des personnels de santé que ceux soient les prescripteurs ou les
dispensateurs et leur collaboration seront importante dans le but d’optimiser l’effet
thérapeutique et de réduire les risques iatrogéniques. Des études endoscopiques seront
nécessaires pour avoir des résultats plus fiables en termes de « l’incidence de
complications digestives graves » liées aux AINS, ainsi qu’une évaluation des autres
complications graves pour compléter la règle de bon usage de cette classe
médicamenteuse chez nous.
FANADIHADIANA MOMBA NY FAHAZAKAN’NY MARARY NY FANA FODY
ANTSOINA HOE « ANTI-INFLAMMATOIRES NON STEROIDIENS »
Mba ho fanatsarana ny fitsaboana ireo olona manana aretin’ny
vanintaolana dia manao fanadihadiana izahay ato amin’ny « Unité de Rhumatologie »,
sampana iray eto amin’ny Hôpitaly » Befelatanana momba ny fahazakan’ny marary ireo
fanafody antsoina hoe : « Anti-inflammatoires Non Stéroïdiens». Koa dia maniry indrindra
izahay ny handraisanao anjara amin’ny famenoana ity taratasy fanadihadiana ity.
Misy ny fanontaniana mahakasika anao nefa matokia fa ny valin’ny
fanontaniana sy izay rehetra ho lazainao dia atao amin’ny fahatokiana ka tsy haseho na ho
ambara amin’olon-kafa. An-tsitrapo tanteraka no handraisanao anjara amin’izao
fanadihadiana izao. Manantena anefa izahay fa vonona handray anjara sahady ianao satria
dia manana ny lanjany lehibe izao fanadihadiana izao ho amin’ny fitsaboana ireo
mararin’ny vanintaolana.
Raha manaiky ianao, dia miangavy anao mba hamaly ireto fanontaniana manaraka
ireto.
FENOIN’NY MPANADIHADY
FENOIN’NY MARARY
Fomba famenoana ny taratasy fanadihadiana: marihana “ croix” ny efatra mahitsy
zoro kely izay tandrifin’ny valiny mifanaraka amin’ny momban’ny marary sy ny zava-nisy
marina taloha, nandritra ary taorian’ny fihinana ny AINS.
Nomerao hamatarana ny marary /__/__/__/
Aretin’ny vanintaolana mahazo ny marary
……………………………....
MOMBA NY MARARY
1) Taona nahaterahana na taona fotsiny /__/__/__/__/ na /__/__/taona
2) Lahy Vavy
3) Marim-pahaizana ambony indrindraazonao: CEPE
BEPC
BACC
BACC+
4) Mifoka sigara ve ianao? 4.1) Raha eny,hatramin’ny oviana (firy taona)? 4.2) Mahalany firy isan’andro ianao?
ENY TSIA
……………………..
…………. /andro
5) Mandray zava-pisotro misy alikaola ve ianao farafahakeliny indray isak’herin’andro?
5.1) Raha eny, inona no karazany tena fihinanao? 5.2) Mahalany toa inona isan’andro ianao?
ENY TSIA
………………………………
1/4l< 1/4 à 1/2l >1/2l
MOMBAMOMBA ANAO TALOHAN’NY FITSABOANA TAMIN’NY ANTIINFLAMMATOIRE NON STEROIDIEN
1) Efa nanao fitiliana antsoina hoe “fibroscopie” ve ianao
taloha ka nahitana tsy fahasalamana ny vavoninao?
ENY TSIA
2) Efa nanao fitiliana antsoina hoe fibroscopie” ve ianao
taloha ka nambaran’ny mpitsabo fa nahitana ilay
mikroba hoe “Hélicobacter Pylori”tao amin’ny
vavoninao?
ENY TSIA
3) Efa nisy fotoana ve maintimainty na toy ny nisy rà ny
fivalananao taloha?
ENY TSIA
4) Efa nisy fotoana ve ianao nandoa ka toy ny nisy rà? ENY TSIA
MOMBA NY FITSABOANA NY MARARY Marihina fa ny valin’ireto fanontaniana ireto dia izay niseho marina nandritry ny
fihinanao ny AINS
5) Inona no anaran’ilay anti-inflammatoire efa nohaninao?
o acide acétylsalicylique(ASPEGIC
o acide niflumique(NIFLURIL,…)
o diclofenac (VOLTARENE ,…)
o ibuprofène (ADVIL, BRUFEN, ANTARENE,…)
o indométacine (INDOCID,…)
o kétoprofène (PROFENID,…)
o phenylbutazone(BUTAZOLIDINE,…)
o célécoxib(CELEBREX)
o tenoxicam(TILCOTIL)
o FLOTAC(Diclofenac)
o IBUMOL(Ibuprofène)
o IBEX(Ibuprofène
6) Firy isan’andro tamin’io fanafody io no nohaninao?
Na impiry nanosotra? Na impiry nitsindrona? Na impiry nasisika(supposutoire)?
………………… ………………… …………………. …………………. …………………
7) Nandritra ny firy andro ianao no nampiasa io fanafody io?
………………….
8) Firy no fatran’ny fanafody nohaninao ………………isan’andro 9) Nisy fanafody hafa ve nohaninao niaraka tamin’io
fanafody io? 14.1) Raha eny, iza amin’ireto fanafody ireto no
anarany?
ENY TSIA
ASPIRINE ASPEGIC INSTACLOP PLAVIX PREVISCAN AINS 2 SAMY HAFA
(jereo amin’ireo lisitra ireo) : diclofenac ibuprofène indométacine kétoprofène phenylbutazone
ZAVA-NITRANGA TAMIN’NY MARARY NANDRITRA NY FIHINANANA AINS
Marihina fa ny valin-teninao amin’ireto fanontaniana ireto dia izay niseho marina nandritra na andro vitsy taorian’ ny fihinanao ilay AINS
10) Nahatsapa ve ianao toy ny misy ranon’asidra amin’ny lala-kaninarehefa avy misakafo hatramin’ny nihinananao AINS na amin’izao fotoana izao?
ENY TSIA
11) Nahatsapa ve ianao fa toy ny misy ranon’asidra ao amin’ny vavanao indrindra rehefa maraina ?
ENY TSIA
12) Nahatsapa ve ianao hoe toy ny misy rivotra miakatra na manetsina ny vavoninao indrindra rehefa avy misakafo ?
ENY TSIA
13) Nahatsapa ve ianao hoe mavesabesatra ny faritry ny ambavafo indrindra rehefa noana ?
ENY TSIA
14) Nisy fotoana ve toy ny mihenjana be ny kibonao ohatry ny hoe misy rivotra?
ENY TSIA
15) Efa nisy fotoana ve maintimainty na toy ny misy rà ny fivalananao nandritry ny fihinana io fanafody io ?
ENY TSIA
16) Efa nisy fotoana ve nandoa ianao ka toy ny nisy rà nanaraka nandritry ny fihinana io fanafody io?
ENY TSIA
17) Nisy fotoana ve narary ny faritry ny vavoninao? ENY TSIA
17.1) Raha eny, toy ny ahoana no fahatsapanao azy?
Mamaivay be Toy ny misy crampe Toy ny misy zavatra
miholana
17.2) Ny fihinananao sakafo ve mampihena io faharariana io? ENY TSIA
18) Nisy fotoana ve naharary ny faritry ny vavoninao, toy ny tsindronina amin’ ny lefona?
18.1)Efa niditra hopitaly na nodidina noho io antony io ve ianao
ENY TSIA
ENY TSIA
19) Nisy fotoana ve narary ny faritry ny kibonao taorian’ny fihinanao ny AINS? ENY TSIA
VOKATRY NY FISIAN’NY TSY FAHAZAKANA ILAY FANAFODY ANTSOINA HOE “ANTIINFLAMMATOIRE NON STEROIDIEN ”
20) Nanomboka hatramin’ny fisian’ny tsy fahazakanao io fanafody io : (valiny iray
ihany)
Nahenanao ve ny isan’ny fanafody tokony hohaninao?
Notapatapahinao ny fihinanana azy?
Najanonao tanteraka ny fihinana azy?
21) Rehefa nanova ny fatra na nanajanona tanteraka ilay fanafody
ianao: Nitombo ve ny fanaitainanao? ENY TSIA
FANIRIAN’NY MARARY MOMBA NY FITSABOANA NY ARETINA MAHAZO NY VANIN-TAOLANA AMIN’NY ALALAN’NY ANTIINFLAMMATOIRE N ON
STEROIDIEN
22) Inona no fanafody irinao mba hanatsarana ny fitsaboana ny mararin’ny vanintaolana ? Alaharo araka izay tena irinao ny valinteninao (asiana marika 1 hatramin’ny 6)
- Fitsaboana manala ny fanaintainana maharitra ve?
- Fitsaboana manala ny fanaintainana haingana ve?
- Fitsaboana izay manala tanteraka ny fanaintainana ve?
- Fanafody tsy atahorana hanimba ny fahasalaman’ny vavony ve?
- Fanafody ahafahana manasitrana mba ahafahana manatanteraka ny asa andavan’andro?
- Fanafody mora ampiasana,vitsy an’isa nohanina isan’andro nefa mahasitrana?
FIVOARAN’NY FAHASALAMAN’IREO MARARIN’NY VANINTAOLAN A NIHINANA ANTIINFLAMMATOIRES NON STEROIDIENS
23) Rehefa nihinana io fanafody io ianao (Valin-teny iray ihany)
- Afapo tamin’io fanafody io ve ianao?
- Nihena na afaka tanteraka ve ny fanaintainanao?
- Tsy nisy fiovana mihitsy ve ka tsy maintsy nosoloina ny fanafodinao?
Misaotra indrindra tompoko!
Annexe 2 : CRITERES DE JUGEMENT
EFFETS INDESIRABLES
DIGESTIFS EVALUES PAR UNE
INTEROGATOIRE AUX PATIENTS
CRITERES DE JUGEMENT
PYROSIS Réponse de la question 15 positive
REGURGITATION Réponse de la question 16 positive
DYSPEPSIE Réponse des questions 17 et/ou 18 et/ou 19
et/ou 24 positives
HEMORRAGIE DIGESTIVE Réponse des questions 20 et/ou 21 positives
UGD SYMPTOMATIQUE Réponse des questions 22, 22.2 et 23 positives
PERFORATION GASTRIQUE
PROBABLE
UGD symptomatique plus hospitalisation et/ou
intervention chirurgicale
Annexe 3 B
RO
CH
UR
E P
AT
IEN
T D
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CE
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IQU
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HO ANAO IZAY MARARIN’NY
VANINTAOLANA MATETIKA:
� Manantona mpitsabo rehefa
manaintainana ianao
� Mety hanala fanaintainana hainganana ny
fanafody anti inflammatoires. Tandremo anefa ny
mihinana ela na matetika loatra ny fanafody
antiinflammatoires non steroidiens raha tsy
nahazo alalana avy amin’ny mpitsabo
� Mety tsy ahazaka io karazana fanafody io koa
ny vatanao, eny fa na dia nahomby aza izany
tamin’ny olona fantatrao
� Tandremo ny mihinana tambavy na fanafody
hafa tsy nahazoana alalana avy amin’ireo
mpitsabo sao mampiombo ny aretinao
IREO TSARA HO
MOMBA NY
ARETIN’NY
VANINTAOLANA
SY NY
FIHINANANA
FANAFODY “ANTI-
INFLAMMATOIRES
NON STEROIDIENS”
(AINS)
4-INONA AVY IREO « ANTIINFLAMMATOIRES NON STEROIIDIENS » (AINS) TENA FAMPIASA ETO AMINTSIKA?
Ny anarana ivarotana azy dia ilay sora-baventy
eo amin’ny boaty (Nom commercial en majuscule), fa
ny singa simika izay tena manasitrana dia ilay soratra
kely(DCI en miniscule) eo ambaniny.
• Acide acétylsalicylique(ASPEGIC
• Acide niflumique(NIFLURIL,…)
• Diclofenac (VOLTARENE
• Ibuprofène (ADVIL, BRUFEN, ANTARENE,…)
• Indométacine (INDOCID,…)
• Ketoprofène (PROFENID,…)
• Phenylbutazolidine(BUTAZOLIDINE,…)
• Célécoxib(CELEBREX)
• Tenoxicam(TILCOTIL) 5-INONA AVY IREO ENDRIKA ISEHOANY ENY AMIN’NY
FARMASIA? Hohanina (comprimé, gélule)
Tsindrona (injectable)
Ahosotra (gel,pomade,crème)
Asisika( supposutoire)
1-MARO IREO ANTONY METY MAHATONGA NY ARETIN’NY VANINTAOLANA: - Ny fahanteran’ny sela mamorona ny vanin-taolana ka
mahatonga ny fahalemeny
- Fianjerana nahatonga fahasimban’ny singa mamorona
ny vanin-taolana ka miteraka fanaintainana
- Fisian’ny otrik’aretina any anatin’ny vanintaolana ka
miteraka fanaintainana
- Fisian’ny singa simika tsy ara-dalana any anatin’ny
vanintaolana(Cristaux d’acide urique) ka miteraka
fanaintainana
- Fanimban’ny hery fiarovana foronin’ny vatana
hanimba ny vanin-taolana
2-AHOANA NYFOMBA AHAFAHANA MISOROKA SY MITSABO NY ARETIN’NY VANINTAOLANA?
Maro be izy ireo ary miankina tanteraka amin’ny antony
mahatonga ny aretina no ahafahana misoroka azy. Tsy
voafintina etoana noho izany ny fisorohana fa aleo hatrany
manantona mpitsabo ka santionany ihany ireto:
- Fanaovana fanatanjahan-tena mifanaraka amin’ny
taonanao(mandeha tongotra 30mn isan’andro,…)
- Tokony mifanaraka amin’ny halavanao ny
haben’ny vatanao (IMC normal)
Ny fanafody ANTIINFLAMMATOIRES dia tena
anisan’ny fampiasa mba hampihena ny fanaintainana
ary ahafahan’ny vanin-taolana mihetsika hatrany 3-AHOANA NO FIASAN’NY ANTIINFLAMMATOIRES?
Ny anti-inflammatoire dia kilasina fanafody natao
hanalana na hampihenana ny fanaintanana sy ny
fivontosana ary ny hafanana izay mety mahazo ny
vanintaolana .
Misy karazany 2 ny antiinflammatoires:
Antiinflammatoire Stéroïdiens : CORTICOIDES
Anti-inflammatoires Non Stéroïdiens:
AINS, izay tena mahomby amin’ny vanintaolana
marary sy mivonto ary mafana
� Hahafahanan’ny vanintaolana mihetsika
� Hahafanana manao ny asa andavan’andro.
6- INONA IREO VOKA-DRATSY METY ATERAKY NY FANAFODY ANTIINFLAMMATOIRES na “AINS”RAHA TSY MANARAKA NY TOROMARIKY NY MPITSABO?
TANDREMO FA :
� Manala fanaintainana haingana ny fihinanana ny anti-inflammatoire.
Tandremo anefa fa :
• Tsy azo hampiasaina ela loata
raha tsy nahazoana alalana avy amin’ny
mpitsabo fa mety miteraka ny
fahararian’ny vavony , na ny fo sy ny voa.
• Misy ireo fanafody izay
mampitombo ny voka-dratsiny raha
hohanina miaraka aminy toy ny
ASPEGIC,CLOPIDOGREL,
INSTACLOP,PLAVIX, PREVISCAN.
Noho izany mila ny fahazoan-dalana avy
amin’ny dokotera ny fihinanana ny
“AINS” • Misy ireo AINS mifangaro any
anaty fanafody hafa ka mampihoatra ny
fatra sahaza ho anao ny fihinanana ny
AINS efa nomena anao miaraka amin’ io
fanafody hafa io.
Annexe 3 (suite)
Mampitombo ny asidra ao
amin’ny vavony ka mety
hiafara amin’ny faharatrany.
(Ulcère gastrique)
Mety mahatonga ny
fikorontanan’ ny fiasan’ ny
voa (insuffisance rénale)
Mety manimba ny fiasan’ny
fo sy ny lalan-drà
Anarana ivarotana ny fanafody +
fatran’ny singa tena mahasitrana
ao anatiny
(NOM COMMERCIAL+DOSE)
Anarana iombonana eran’izao tontolo
izao (DCI)
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VELIRANO
(Serment de Galien)
Mianiana aho, eto anatrehan’ireo mpampianatra rehetra, ato amin’ny sampam-
pampianarana momba ny fahasalamana sy ny filan-kevitra ao amin’ny aro fenitrin’ny
farmasianina ary ireo mpiara-mianatra amiko rehetra, fa:
- Hanome voninahitra, ao anatin’ny fitsipika mifehy ny asako, ireo rehetra
namolavola sy nanofana ahy ary hahatsiaro mandrakariva ny soa lehibe nataon’izy ireo
ka hitandro hatrany ny fampianarana nomeny ahy;
- Hanatanteraka ny asako am-pahamendrehana sy ampahamalinana ary am-
pahamarinana ka tsy hanararaotra na hitady tombony mihoatran’izay lazain’ny lalâna
ary hanaja an-tsakany sy an-davany ny lalàna rehetra manankery mifehy izany mba ho
tombon-tsoa ambonin’ny fahasalamam-bahoaka;
- Tsy hanadino rnihitsy ny adidy aman’andraikitro amin’ireo marary sy ny
hasin’ny maha-olona;
- Tsy hanaiky mihitsy hampiasa ny fahalalako sy ny fahefako mba ho fitaovana
handikana ny maha-olona sy hanatanterahana heloka famonoana olona na amin’inona
na amin’inona ary na rahoviana na rahoviana.
Enga anie mba ho hajain’ny mpiara-monina aho raha manaja an-tsakany sy
andavany izao fianianako izao, fa kosa ho feno henatra sy ho halan’ireo mpiara-miasa
raha tsy manaja izany.
PERMIS D’IMPRIMER
LU ET APPROUVE
Le Président de thèse
Signé : Professeur RAPELANORO RABENJA Fahafahantsoa
VU ET PERMIS D’IMPRIMER
Le Doyen de la Faculté de Médecine d’Antananarivo
Signé : Professeur ANDRIAMANARIVO Mamy Lalatiana
Full Name : Rakotonindrina Noro hasinambinina Thesis Title : EVALUATION OF THE GASTROINTESTINAL SAFETY OF
NO STEROIDAL ANTI- INFLAMMATORY IN RHEUMATOLOGY
Section : Clinical Pharmacy Number of pages : 60 Number of tables : 10 Number of Figures : 17 Number of references : 45
SUMMARY
No steroidal anti-inflammatory drugs are the most prescribed class of
medications in the world. Despite their wide Rheumatology indications, frequency and
potential severity of their gastrointestinal adverse effects limit their use. This study aims
to evaluate the gastrointestinal safety of no steroidal anti-inflammatory drugs to better
counsel patients. We did a survey of pharmacovigilance to 80 suffering from rheumatic
disease patients, placed in non-steroidal anti-inflammatory, seen in two departments
within the University Hospital Befelatanana, which were randomly selected. Eighty-
seven percent (87%) of patients had signs of gastrointestinal intolerance: dyspepsia in
84%, 10% in peptic ulcer and gastrointestinal hemorrhage in 5%. The frequency of
gastrointestinal complications varies depending on the risk factors related to patients
(over age 60) and those related to treatment modalities (co-prescription with
anticoagulants, treatment duration longer than three months). Among patients with
gastrointestinal intolerance associated with no steroidal anti-inflammatory drugs, 63%
have changed the therapeutic regimen, resulting in increased joint pain in 66% of them.
The incidence of serious gastrointestinal complications from 6 to 11%, much higher
than previous studies leads us to accurately assess the prescription and non-prescription
request steroidal anti-inflammatory. To minimize this effect, information and patient
education on the proper use of each molecule, and the eviction will be important to self-
medicate.
Keywords : No steroidal Anti-inflammatory, gastrointestinal safety, incidence, complication, rheumatology, Supervisor : Professor RAPELANORO Rabenja Fahafahantsoa Thesis Reporter : Doctor RALANDISON Dimby Stéphane Author's Address : Lot VT 85 Bis BA Andohanimandroseza Antananarivo
Nom et Prénoms : RAKOTONINDRINA Noro hasinambinina Titre de la thèse : EVALUATION DE LA TOLERANCE DIGESTIVE DES ANTI-INFLAMMATOIRES NON STEROIDIENS EN RHUMATOLOGIE Rubrique : Pharmacie clinique Nombre de pages : 60 Nombre de Tableaux : 10 Nombre de Figures : 17 Nombre de références bibliographiques : 45
RESUME
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens représentent la classe de
médicaments la plus prescrite au monde. Malgré leurs indications larges en
Rhumatologie, la fréquence et la gravité potentielle de leurs effets indésirables digestifs
limitent leur usage. Cette étude vise à évaluer la tolérance digestive des anti-
inflammatoires non stéroïdiens afin de mieux conseiller les patients. Nous avons réalisé
une enquête de « pharmacovigilance » auprès de 80 patients souffrants de la maladie
rhumatismale, mis sous anti-inflammatoire non stéroïdiens, vus dans deux services au
sein du Centre Hospitalier Universitaire Befelatanana, et qui ont été sélectionnés au
hasard. Quatre vingt sept pourcent (87%) des patients présentaient des signes
d’intolérance digestive : troubles dyspeptiques chez 84%, ulcère gastroduodénal chez
10% et hémorragie digestive chez 5%. La fréquence des complications digestives varie
en fonction des facteurs de risques liés aux patients (âge supérieure à 60, antécédents
digestifs) et ceux liés aux modalités du traitement (co-prescription avec les
anticoagulants, durée du traitement plus de trois mois). Parmi les patients présentant une
intolérance digestive liée aux anti-inflammatoires non stéroïdiens, 63 % ont modifié la
modalité de prise, induisant une augmentation de la douleur articulaire chez 66 %
d’entre eux. L’incidence des complications digestives graves de 6 à 11%, largement
supérieure à celle des études antérieures nous incite à bien analyser la prescription et la
demande d’anti-inflammatoire non stéroïdien sans ordonnance. Pour minimiser cette
incidence, l’information et l’éducation des patients sur le bon usage de chaque
molécule, ainsi que l’éviction à l’automédication seront importantes.
Mots-clés : Anti-inflammatoire non stéroïdien, tolérance digestive, incidence,
complication, rhumatologie
Directeur de thèse : Professeur RAPELANORO RABENJA Fahafahantsoa
Rapporteur de thèse : Docteur RALANDISON Dimby Stéphane
Adresse de l’auteur : Lot 85 HZ Bis BA Andohanimandroseza Antananarivo