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E1 749BURKINA FASO Vol. 3
44
MINISTERE DES INFRASTRUCTURES ET DU DESENCLAVEMENT
DIRECTION GENERALE DES ROUTES
PROGRAMME REGIONAL DE FACILITATION DES TRANSPORTSET DU TRANSIT
ROUTIER EN AFRIQUE DE L'OUEST
ETUDES TECHNIQUE-ECONOMIQUE, TECHNIQUE DETAILLEE, DESECURITE
ROUTIERE, ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE DES
TRAVAUX DE RENFORCEMENT DU TRONÇON DE LA ROUTENATIONALE N01
(RN1) ENTRE OUAGADOUGOU ET SAKOINSE
I DOSSIER D'APPEL D'OFFRES - PROVISOIRE I
RAPPORT DE L' ETUDE ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE
FINANCEMENT: (I.D.A. LETTRE D'ACCORDNO Q 4610)
Mai 20073 r Rome Italie
D. G. R.
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Etudes technico-économique, technique détaillée, de sécurité
routière, environnementale et socialedes travaux de renforcement du
tronçon de la RNI entre Ouagadougou et Sakoinsé
TABLE DES MATERIES
SIGLES ET ABREVIATIONS ...................................
............................................... 4
INTRODUCTION
........................................................................................
5
1 GENERALITES
....................................................................
5
1.1 PRESENTATION DU PROJET .......
......................................................................
51.1.1 Cadre et Contexte du Projet 51.1.2 Objectif du projet et de
l'Etude d'Impact Environnementale (EIE) 5
1.1.2.1 But du projet
..............................................................................
51.1.2.2 L'Etude Environnementale Simplifiée
........................................... 6
1.1.3 Présentation du tronçon de la route Ouagadougou - Sakoinsé
et de sa zone d'influence 71.1.4 Zone d'influence du projet 8
1.2 CADRE JURIDIQUE, RÉGLEMENTAIRE ET INSTITUTIONNEL
.......................... 91.2.1 Cadre juridique et réglementaire
9
1.2.1.1 La réorganisation agraire et foncière (RAF)
....................................... 91.2.1.2 Le code
forestier...........................................................91.2.1.3
Le code de l'environnement
.................................................. 101.2.1.4 La loi
d'orientation relative à la gestion de l'eau
................................... 101.2.1.5 Le Code Minier
........................................................... I
l1.2.1.6 Le code de Santé
........................................................... I l
1.2.2 Le cadre institutionnel
.............................................................
I1.2.2.1 Le Ministère des Transports et le Ministère des
Infrastructures et du Désenclavement ....... Il1.2.2.2 Le Ministère
de l'Environnement et du Cadre de Vie ... 12
2 DESCRIPTION ET ANALYSE DE L'ÉTAT INITIAL DE L'ENVIRONNEMENT
.......... 14
2.1 APERÇU DU MILIEU BIOPHYSIQUE
.......................................... ... 142.1.1 Les
conditions climatiques 142.1.2 Le réseau hydrographique 152.1.3 Le
relief, les unités géomorphologiques et les sols 172.1.4 Les
formations végétales 172.1.5 La faune 17
2.2 APERÇU DU MILIEU SOCIO-ÉCONOMIQUE
......................................... 182.2.1 La population
182.2.2 Les caractéristiques socioculturelles 182.2.3 L'occupation
du sol et la gestion de l'espace 182.2.4 Les principales activités
économiques 20
2.2.4.1 L'agriculture
.............................................................
202.2.4.2 L'élevage
................................................................
202.2.4.3 Autres activités
............................................................ 20
2.3 LES SITES D'EMPRUNTS ET DE CARRIÈRES
........................................ 202.3.1 Les sites
d'emprunts 20
2.3.1.1- Site 1 PK9.5
............................................................ 212.3.
1.2 Site 2: PK 22.8
............................................................
212.3.1.3 Site 3 PK 30
.............................................................
222.3.1.4 Site 4: PK 40.8
............................................................ 23
2.3.2 Les carrières 242.3.2.1 la carrière n°1 ou carrière de
Ramongo ......................................... 242.3.2.2 la
carrière n°2 ou carrière de Kanazoé
.......................................... 242.3.2.3 la carrière
n°3 ou carrière de Colas
............................................ 25
3 ANALYSE DES IMPACTS DU PROJET SUR L'ENVIRONNEMENT
.................... 26
AI lO_Ouaga-Sakoins_EtudeEn,ironnementale et Sociale_VersCor doc
-2
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Etudes technico-économique, technique détaillée, de sécurité
routière, environnementale et socialedes travaux de renforcement du
tronçon de la RNI entre Ouagadougou et Sakoinsé
3. 1 ANALYSE DE L'OPTION INITIALE OU OPTION SANS PROJET
......................... 26
3.2 ANALYSE DES IMPACTS DU PROJET
.............................................. 263.2.1 Analyse des
impacts liés à la réalisation des travaux 30
3.2.1.1 Impacts sur le milieu biophysique
............................................. 303.2.1.2 Impacts sur
le milieu humain ................................................
313.2.1.3 Impacts sur les activités économiques ...............
.......................................... 33
4 PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE (PGES)
.................... 36
4.1 MESURES PRÉVENTIVES, RÉDUCTRICES, COMPENSATOIRES ET
INDICATEURS DE SUIV136
4.2 PLAN DE SUIVI ENVIRONNEMENTAL
............................................. 41
4.3 RENFORCEMENT DES CAPACITES
................................................ 44
4.4. BUDGET DE MISE EN ŒUVRE DU PGES
........................................... 45
5. CONCLUSION
....................................................................
47
BIBLIOGRAPHIE
.....................................................................
48
AI I OOuaga-Sakons,_EtudeEnvironnementale et Sociale_VersCor doc
-3
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Etudes technico-économique, technique détaillée, de sécurité
routière, environnementale et socialedes travaux de renforcement du
tronçon de la RNI entre Ouagadougou et Sakoinsé
SIGLES ET ABREVIATIONS
CCVA: Centre de Contrôle des Véhicules AutomobilesCGES: Cellule
de Gestion Environnementale et SocialeCSLP: Cadre Stratégique de
Lutte contre la PauvretéCIT: Convergence InterTropicaleDAO: Dossier
d'Appel d'OffresDEE: Directions des Evaluations
EnvironnementalesDGACV: Direction Générale de l'Amélioration du
Cadre de VieDGCN: Direction Générale de la Conservation de la
NatureDGR: Direction Générale des RoutesDGTTM: Direction Générale
des Transports Terrestres et MaritimesDPECV: Direction Provinciale
de l'Environnement et du cadre de VieDRECV: Direction Régionale de
l'Environnement et du cadre de VieEES: Etude Environnementale
SimplifiéeEIE: Etude d'Impact EnvironnementalIDA: Association
Internationale de DéveloppementIST Infections Sexuellement
TransmissiblesMASSN: Ministère de l'Action Sociale et de la
Solidarité NationaleMECV: Ministère de l'Environnement et du Cadre
de VieMID: Ministère des Infrastructures et du DésenclavementMST:
Maladies Sexuellement TransmissiblesPGES: Plan de Gestion
Environnementale et SocialePST 2 Programme Sectoriel des
Transports, phase 2PIB: Produit Intérieur BrutPNB: Produit National
BrutPK: Point KilométriquePRFTTAO: Programme Régional de
Facilitation des Transports et du Transit RoutierRPGH: Recensement
Général de la Population et de l'HabitatRN 1 : Route Nationale no
1SNIE: Système National d'Informations EnvironnementalesSIDA:
Syndrome Immunitaire Déficience AcquiseUCP: Unité de Coordination
du Projet
AIl O_Ouaga-Sakoins, EtudeEnvironnementale et Sociale_VersCor
doc -4
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Etudes technico-économique, technique détaillée, de sécurité
routière, environnementale et socialedes travaux de renforcement du
tronçon de la RN1 entre Ouagadougou et Sakoinsé
INTRODUCTION
Le secteur des transports occupe une place importante dans le
développement socio-économique du BurkinaFaso. La stratégie de
développement du secteur routier est une partie intégrante du Cadre
Stratégique deLutte contre la Pauvreté (CSLP) adopté en 2000 (et
révisé en 2004) par l'Etat burkinabè. Elle est mise enoeuvre à
travers le Programme Sectoriel des Transports et du Tourisme (PST
2) dont les objectifs sont
- la protection du patrimoine routier en assurant l'entretien
courant et l'entretien périodique- la récupération du réseau
abandonné;- le bitumage des routes rentables;- le reforme
institutionnelle de l'administration routière.
Le projet de réhabilitation de la route entre Ouagadougou et
Sakoinsé en étude fait partie de ce programme.Il est exécuté par le
Ministère des Infrastructures et du Désenclavement qui a bénéficié
des financements del'Association Internationale de Développement
(IDA) pour la réalisation des études technico-économique,technique
détaillée, de sécurité routière, environnementale et sociale des
travaux de renforcement du tronçonde la route nationale N°l (RNI)
entre Ouagadougou et Sakoinsé. Le Ministère des Infrastructures et
duDésenclavement a confié ces études au bureau d'études AIC
Progetti.
1. GENERALITES
1.1 PRESENTATION DU PROJET
1.1.1 Cadre et Contexte du Projet
Le tronçon de la route Ouagadougou - Sakoinsé, qui fait partie
de la route nationale n°l Ouagadougou -Bobo-Dioulasso, est un des
principaux axes routiers du Burkina Faso. La route nationale n°l
joue un rôlecapital dans l'économie nationale et sous-régionale. Il
permet les échanges non seulement à l'intérieur duBurkina Faso,
mais aussi relie les pays comme le Burkina, le Mali et le Niger qui
n'ont pas directement dedéboucher avec la mer entre eux. Ces
dernières années la route nationale est en dégradation continuelle
pourplusieurs raisons dont la principale est l'augmentation du flux
de trafic à cause des problèmes rencontrés parles exploitants sur
le corridor ivoirien. La conséquence de cette situation est la
pérennité de la chaussée et lasécurité tout au long de la
route.
Pour faire face à cette problématique, le gouvernement avec
l'appui de ses partenaires envisage, dans lecadre du Programme
Régional de Facilitation des Transports et Transit Routier en
Afrique de l'Ouest(PRFTTAO), un renforcement du tronçon Ouagadougou
- Sakoinsé et un entretien harmonieux de celui deSakoinsé -
Bobo-Dioulasso.
Le Programme Régional de Facilitation des Transports et Transit
Routier en Afrique de l'Ouest (PRFTTAO)a pour but de remettre en
état et d'entretenir les infrastructures essentielles des
transports.
1.1.2 Objectif du projet et de l'Etude d'Impact Environnementale
(EIE)
1.1.2.1 But du projet
L'objectif du projet est de mener un étude sur le tronçon
Ouagadougou - Sakoinsé longue d'environ 51 kmen vue de:
- renforcer ce tronçon de route afin de faire face à
l'augmentation du trafic en volume et enagressivité;
- d'harmoniser les niveaux d'entretien avec les autres tronçons
de la route nationale n°l dont lestravaux sont en voie de
démarrage
A I 1O-Ouaga-Sakons,_EtudeEnvîronnementale et Sociale_VersCor
doc - 5
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Etudes technico-économique, technique détaillée, de sécurité
routière, environnementale et socialedes travaux de renforcement du
tronçon de la RNI entre Ouagadougou et Sakoinsé
- de résoudre les problèmes de sécurité qui se pose sur le long
du tronçon.
La réalisation du projet permettra d'obtenir une diminution ou
le maintien du coût de transport et del'entretien après la
réhabilitation de la route, ainsi qu'une augmentation qualitative
des niveaux de services.
Conformément au terme de références, l'étude comprend deux
phases qui sont:- phase 1 : Etude d'Avant Projet Sommaire, Etude de
Faisabilité économique, Etude
Environnementale et Sociale, Etude de Sécurité Routière;- phase
2 : Etude technique Détaillée et élaboration du Dossier d'Appel
d'Offres (DAO).
1.1.2.2 L 'Etude Environnementale Simplifiée
L'étude environnementale simplifiée du projet qui est confiée au
consultant constitue, de part son contenu,une Etude d'impact
Environnementale (EIE). Elle devra permettre de connaître la
situationenvironnementale initiale de la route au moment de
l'exécution des travaux, de quantifier et de qualifier lesimpacts
potentiels du projet compte tenu des travaux programmées. Elle
devra en outre, permettre deproposer des mesures d'atténuation et
de compensation aussi bien pendant l'exécution des travaux
deréhabilitation que l'exploitation de la route après le
projet.
L'Etude d'Impact Environnementale (EIE) qui fait l'objet du
présent rapport, rentre dans le cadre des
étudestechnico-économiques, technique détaillée, de sécurité
routière, environnementale et sociale des travaux derenforcement à
entreprendre sur ledit tronçon. Elle est simplifiée dans la mesure
où le projet n'a pas pourobjet d'importante modification du tracé
préexistant. En effet, face à d'autres options possibles telles que
lecontournement des villages ou encore l'élargissement de la
chaussée, il est apparu plus objectif etraisonnable de gardé le
même itinéraire avec le même profil tout en élargissant les
accotements.
Aussi L'Etude d'Impact Environnementale est-elle axée d'une
part, sur les anciens sites d'emprunts et lescarrières déjà
existantes (ouverts lors des travaux précédents sur la route
nationale n°l), et d'autre part, surles points d'eau et leur
exploitation ainsi qu'aux déplacements des engins sur le site.
L'EIE se justifie du fait que l'adoption des conventions de la
génération de Rio de Janeiro, des dispositionsinstitutionnelles et
juridiques sont prises au niveau global (conventions) et des Etats
(ratification desconventions, lois et décrets d'application) pour
intégrer la dimension environnementale comme uneconditionnalité
dans l'exécution des projets et programmes dans le cadre des
objectifs de développementdurable.
L'article 17 de la loi N° 005/97/ADP du 30 janvier 1997 portant
code de l'environnement au Burkina Fasoainsi que le décret
N°2001-342/PRES du 17 janvier 2001 stipulent que toutes les
activités de projets ouprogrammes de développement susceptibles
d'avoir des impacts significatifs directs ou indirects
surl'environnement sont soumises à la réalisation d'Etudes ou de
Notices d'impacts sur l'Environnement (EIEou NIE). Actuellement, il
est unanimement reconnu que la réalisation d'un projet de
développement rural nepeut pas ne pas avoir d'impacts sur le milieu
naturel ou social. Ces impacts ne sont pas nécessairementnégatifs.
C'est pourquoi il faut faire le bilan des effets et ajuster les
dispositions techniques etinstitutionnelles prévues pour en
éliminer ou atténuer (dans la plupart des cas) les impacts
négatifs.
Conformément à la réglementation en vigueur, cette L'Etude
d'Impact environnementale du projet vacomprendre:
- une description et analyse de l'état initial de
l'environnement du tronçon de route Ouagadougou -Sakoinsé;
- une évaluation des impacts directs et indirects du projet sur
l'environnement- une proposition de mesures compensatoires,
préventives ou réductives des impacts (notamment
négatifs).
A 11 O-Ouaga-Sakoins_EtudeEnvironnementale et Sociale_VersCor
doc -6
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Etudes technico-économique, technique détaillée, de sécurité
routière, environnementale et socialedes travaux de renforcement du
tronçon de la RNI entre Ouagadougou et Sakoinsé
L'EIE du projet répond également aux exigences de la politique
de sauvegarde environnementale de laBanque Mondiale qui est le
principal partenaire de l'Etat Burkinabè dans la mise en oeuvre de
ce projet.En effet, la Banque Mondiale exige que les projets de
développement qui lui sont soumis pour financementsoient
acceptables du point de vue environnemental. Elle soutient une
approche fondée sur le principe de laprécaution, de façon à ce que
toutes les opportunités soient saisies et garantissent un
développementenvironnementalement durable. Aussi, tous les projets
qui lui sont soumis sont-ils objets d'uneconditionnalité
d'évaluation environnementale. La Banque Mondiale finance en
appoint le renforcement descapacités de ses partenaires lorsque des
insuffisances sont constatées pour l'exécution des fonctions clés
enrapport avec l'évaluation environnementale.
1.1.3 Présentation du tronçon de la route Ouagadougou - Sakoinsé
et de sa zone d'influence
Le tronçon de route Ouagadougou - Sakoinsé (cf. carte 1) conceme
directement 2 provinces (Kadiogo etBoulkiemdé) de deux régions
administratives (Centre et Centre-Ouest). Il traverse 3
départements de laprovince du Kadiogo (Ouagadougou,
Tanghin-Dassouri, Komki-Ipala) et un département de la province
duBoulkiemdé (kokologho).
La zone d'étude est constituée de 4 sites d'emprunts, de 3
carrières ainsi que le tronçon de route nationale I(RN I) quittant
Ouagadougou et atteignant le village de Sakoinsé. Elle touche les
provinces du Kadiogo et duBoulkiemdé. Des points kilométriques (PK)
indiquant la zone géographique de leur emplacement sontsignifiés
sur le tronçon de route. Chaque site est précisément localisé par
ses coordonnées. Le tableau ci-dessous présente les coordonnées
géographiques de chaque site ainsi que les carrières au nombre de
trois (3).Les quatre (4) sites d'emprunts identifiés et une
carrière sont localisés dans ces départements. La deuxièmecarrière
est située dans le département de Ramongo dans la province du
Boulkiemdé (cf. tableau 1).
Carte I - Localisation de la zone d'étude
600000 SS0OOO 700000
| . . -F
0-Tuaga-SakO in REudesEvrrem-..t.cas eVeso
o -Atres Me rtanent s
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Etudes technico-économique, technique détaillée, de sécurité
routière, environnementale et socialedes travaux de renforcement du
tronçon de la RNI entre Ouagadougou et Sakoinsé
Tableau J - Situation des sites d'emprunts et des carrièresSites
d'emprunts et carrières coordonnées géographiques villages
concerné
PK 9.5 12018'554 N - 001°40'749 W Yimdi (kadiogo)
PK 22.8 12°13'764 N - 001°46'371 W Koudiéré (Kadiogo)
PK 30 12°l 1'971 N - 001049'595 W Passoudtenga (kokologo)
PK 40.8 12° 11'367 N - 001°55'763 W Douré (kokologo)
Carrière de Ramongo 1212'11 1 N - 0021 1'273 W
Tanghin-bayandi
Carrière de Colas 12025'750 N - 001`37'734 W Yagma (kadiogo)
Carrière de Kananzoé 12024'449 N - 001036'989 W Bissighuin
(Kadiogo)
1.1.4 Zone d'influence du projet
La zone d'influence du projet a été déterminée en prenant en
compte les villages traversés directement par letronçon de la route
Ouagadougou - Sakionsé ainsi que les villages qui se trouvent à une
distance d'un rayonde 5 km dudit tronçon. Elle est donc basée
essentiellement sur l'accessibilité à la route par les
populationsriveraines. Au total, 15 villages sont traversés
directement par le tronçon (cf. carte 2). La population
totaleconcernée par le projet est estimée à 876.323 habitants en
1996 (voir chapitres suivants).
Carte 2 Les villages d'influence du tronçon
A_A
560000 600000 ¢JOOOO 680000
T .d n
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Etudes technico-économique. technique détaillée, de sécurité
routière, environnementale et socialedes travaux de renforcement du
tronçon de la RNI entre Ouagadougou et Sakoinsé
1.2 CADRE JURIDIQUE, RÉGLEMENTAIRE ET INSTITUTIONNEL
1.2.1 Cadre juridique et réglementaire
Les principaux textes juridiques pris en considération dans le
cadre de cette étude sont ceux portant sur laRéorganisation Agraire
et Foncière, le Code de l'Environnement, le Code Forestier, le code
minier, la loid'orientation relative à la gestion de l'eau et le
code de la santé.
1.2.1.1 La réorganisation agraire etfoncière (RAF)
L'article 3 de la RAF défini le domaine foncier national et
l'article 6 mentionne le droit pour l'Etat deprocéder à des
expropriations pour cause d'utilité publique.
Les articles 28 et 31 font obligation aux Ministères concernés
par les aménagements urbains et lesaménagements ruraux de procéder
à une Etude d'Impact sur l'Environnement.
L'article 41 porte création des structures de gestion du domaine
foncier national. Ainsi, dans le cadre desterroirs villageois, la
structure de gestion (attribution, évaluation et retrait des
terres) est la commissionvillageoise de gestion des terroirs.
L'article 79 stipule que « tout prélèvement d'eaux domaniales à
usage non domestique est soumis à unedéclaration. Les prélèvements
d'eaux soumis à déclaration ou à autorisation donnent lieu au
paiement dedroits et taxes ».
L'article 81 ajoute que « des concessions de service public
fondées sur l'utilisation des eaux peuvent êtreaccordées aux
personnes physiques ou morales de droit public ou privé si la
demande présente un caractèred'intérêt général. Ces concessions
sont approuvées par décret pris en conseil des ministres ».
Cependant,« les concessions sont accordées moyennant le paiement
d'une redevance. Toutefois dans certains cas, laredevance peut être
symbolique » (article 82).
Le rappel des articles 79, 81 et 82 tient son importance par le
fait que l'entreprise chargée de la réalisationdes travaux de
renforcement sera emmenée soit à effectuer des travaux (forages par
exemple) pour obtenirl'eau nécessaire, soit à procéder à des
prélèvements directs dans les lacs ou rivières de la zone. Dans
lecontexte du Burkina, il est plus commode et d'usage d'envisager
le ravitaillement sur les points d'eaunaturels (mares et lacs ou
retenues d'eau) (cf réseau hydrographique).
Enfin, dans le cadre de la réalisation des travaux de
renforcement, l'entreprise retenue doit se référer àl'article 380
qui stipule que « la recherche des gîtes de substance de carrières
est autorisée par les servicescompétents du Ministère chargé des
Mines ».
1.2.1.2 Le codeforestier
Le code forestier promulgué le 31 Janvier 1997 sous le N°
006/97/ADP, conformément à la politiqueforestière nationale fixe
l'ensemble des principes fondamentaux relatif à la conservation et
à la gestion desressources naturelles forestières, fauniques et
halieutiques.
Par l'article 11, il définit le domaine forestier qui comprend
les forêts publiques et les forêts privées.
L'article 12 définit la forêt comme « étant les espaces occupés
par les formations végétales d'arbres etd'arbustes à l'exclusion de
celles résultant d'activités agricoles ». L'obligation des études
d'impact surl'environnement est mentionnée à l'article 50 où il est
écrit que: « toute réalisation de grands travauxentraînant un
défrichement est soumise à une autorisation préalable du Ministre
chargé des forêts sur la based'une Etude d'Impact sur
l'Environnement ».
AI 11 0Ouaga-Sakoins,_EtudeEnvironnementale et Sociale_VersCor
doc - 9
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Etudes technico-économique, technique détaillée, de sécurité
routière, environnementale et socialedes travaux de renforcement du
tronçon de la RN1 entre Ouagadougou et Sakoinsé
L'article 51 précise que « quelque soit le régime des forêts en
cause, le Ministre chargé des forêts peut, parun arrêté, déterminer
des zones soustraites à tout défrichement en considération de leur
importanceparticulière pour le maintien de l'équilibre écologique
».
Dans le cadre du projet de renforcement du tronçon de route
Ouagadougou - Sakoinsé, les investigations duterrain montrent que
seul le domaine protégé de l'Etat est touché. Il n' y a pas de
forêts classées ou de forêtsprivées qui vont subir les impacts du
projet. Par contre les sites d'emprunts sont dans le domaine
protégécaractérisé par des savanes herbeuses ou des champs et des
jachères.
1.2.1.3 Le code de l'environnement
Le code de l'environnement a été promulgué loi le 30 janvier
1997 sous le No 005/97/ADP. L'Etuded'Impact sur l'Environnement et
la Notice d'Impact sur l'Environnement sont citées à l'article 17
commeconditions indispensables pour la réalisation des activités
susceptibles d'avoir une incidence significative
surl'environnement.
L'article 18 est plus précis en ce sens qu'il stipule que «
l'étude et la notice d'impact sur l'environnements'inscrivent à
l'intérieur d'un processus décisionnel. De ce fait, elles
contribuent à établir la faisabilitétechnique des projets au même
titre que les études techniques, économiques et financières ». De
plus l'article19 fait obligation de compléter l'étude d'impact sur
l'environnement par une enquête publique dont le but estde
recueillir les avis et les contre-propositions des parties
concernées par rapport à l'étude d'impact surl'environnement.
Concernant les pollutions atmosphériques, l'article 47 mentionne
que: « les immeubles, établissementsindustriels, commerciaux,
artisanaux et agricoles, les mines et carrières, les véhicules à
moteur ou autresobjets mobiliers possédés, exploités ou détenus par
toute personne physique ou morale doivent êtreconstruits, exploités
ou utilisés de manière à satisfaire aux dispositions prises en
application du présent code,afin d'éviter les pollutions de
l'atmosphère et les odeurs qui incommodent la population,
compromettent lasanté, la sécurité publique ou nuisent à la
production agricole et animale, à la conservation des sites
etmonuments ».
L'article 100 fait obligation à tout promoteur ou exploitant de
grands travaux, ouvrages et aménagementsdéjà exécutés et ceux en
cours de réalisation ou d'exploitation sans étude ou notice
d'impact surl'environnement de faire un audit environnemental dans
un délais de deux (2) ans à compter de la date depromulgation de la
loi.
Par ailleurs, un décret, conformément à l'article 58 du Code de
l'Environnement portant modalités de miseen oeuvre, de suivi et
d'évaluation de la stratégie nationale d'assainissement a été pris
en janvier 1996. D'ansl'esprit et la lettre de ce texte, il est
confié au département de l'Environnement et du Cadre de Vie la
missionde veiller à la sauvegarde du milieu naturel et humain de
telle sorte que chaque citoyen puisse bénéficierd'eau, d'air et
d'espaces salubres en quantité et en qualité suffisante pour la
satisfaction de ses besoinsessentiels sur le plan de la santé, de
l'esthétique et du bien être général.
La protection de l'environnement qui en découle vise à
promouvoir l'assainissement, à prévenir ladétérioration des milieux
et à protéger les espèces vivantes et leurs interrelations.
1.2.1.4 La loi d'orientation relative à la gestion de l'eau
La loi N° 002 - 2001 du 3 / 4 / 2001 est relative aux principes
de gestion de l'eau, à l'organisationstructurelle encadrant la
gestion de l'eau, au régime de l'eau, aux modes de gestion et de
financement dusecteur de l'eau.
Ainsi, aux termes de l'article 1, "la gestion de l'eau a pour
but, dans le respect de l'environnement et despriorités définies
par la loi, d'assurer l'alimentation en eau potable de la
population, de satisfaire ou deconcilier les exigences de
l'agriculture, de l'élevage, de la pêche et de l'aquaculture, de
l'extraction des
A 1 0-Ouaga-Sakoins,_EtudeEnvironnementale et Sociale_VersCor
doc - 10
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Etudes technico-économique, technique détaillée, de sécurité
routière, environnementale et socialedes travaux de renforcement du
tronçon de la RNI entre Ouagadougou et Sakoinsé
substances minérales, de l'industrie, de la production
d'énergie, des transports, du tourisme, des loisirs ainsique de
toutes autres activités humaines légalement exercées, de préserver
et de restaurer la qualité des eaux,de protéger les écosystèmes
aquatiques, de faire face aux nécessités de la santé, de la
salubrité publique, de lasécurité civile et aux problèmes posés par
les inondations et les sécheresses".
1.2.1.5 Le Code Minier
Promulgué sous la loi N° 023 / 97/ Il / AN du 4 décembre 1997,
le code minier réglemente la prospection, larecherche et
l'exploitation de gîtes des substances minérales ainsi que leur
traitement, leur transport et leurtransformation.
A l'instar des autres ressources déjà évoquées, les substances
minérales contenues dans le sol et le sous-solsont selon l'article
4 "propriété de l'Etat" qui en concède la mise en valeur à des
personnes morales de droitprivé.
La loi fait obligation à tous les intervenants dans les mines et
carrières de se conformer aux prescriptionslégislatives et
réglementaires en matière de préservation de l'environnement.
1.2.1.6 Le code de Santé
La loi N° 23 / 94 / ADP du 19 / 05 / 94 ou Code de la Santé
donne compétence au Ministère de la Santé pourprendre conjointement
par arrêté avec les Ministères chargés de l'Environnement et de
l'Eau les mesuresdestinées à prévenir la pollution des eaux
potables.
En outre, conjointement avec les Ministères chargés de
l'Environnement et de l'Administration Territoriale,le Ministère de
la Santé prend les mesures destinées à prévenir et à réduire les
effets préjudiciables liés auxbruits et aux nuisances.
1.2.2 Le cadre institutionnel
Plusieurs instances gouvernementales interviennent dans le
secteur des transports routiers au Burkina Faso. Ily a deux
Ministères qui interviennent spécifiquement dans le domaine. Il
s'agit du Ministère des Transportset du Ministère des
Infrastructures et du Désenclavement dont les missions se
complètent et que nousprésentons ensemble. Ces ministères
travaillent en collaboration avec les autres départements lorsqu'il
y ades interactions.
1.2.2.1 Le Ministère des Transports et le Ministère des
Infrastructures et du Désenclavement
Ces deux ministères complémentaires ont la charge d'assurer la
mise en oeuvre de la politique dugouvernement en matière de
transport routier, ferroviaire, aérien, maritime et fluvial. Ils
s'occupent de lagestion et de l'entretien du secteur routier à
travers leurs directions techniques.
La Direction Générale des Transports, Terrestres et Maritimes
(DGTTM) s'occupe de la gestion destransports terrestres et
maritimes.
La Direction Générale des Routes (DGR) est responsable de la
Planification, de l'aménagement et dumaintien en état des
infrastructures routières. Il est à noter qu'il existe au sein de
cette direction une Cellulede Gestion Environnementale et Sociale
(CGES) dont la mission est la prise en compte des
préoccupationsenvironnementales et sociales dans la conception et
la mise en oeuvre des projets et programmes dudépartement.
A 11 O_Ouaga-Sakoins, EtudeEnvironnementale et Sociale_VersCor
doc - I I
-
Etudes technico-économique, technique détaillée, de sécurité
routière, environnementale et socialedes travaux de renforcement du
tronçon de la RNI entre Ouagadougou et Sakoinsé
La CGES est une structure interministérielle comprenant trois
ministères dont Ministère de l'Environnementet du Cadre de Vie, le
Ministère des Infrastructures et du Désenclavement et le Ministère
de l'Action Socialeet de la Solidarité Nationale (MASSN). Elle est
chargée de:
- sensibiliser les cadres du département pour la prise en compte
des aspects environnementaux etsociaux dans la conception et
l'exécution des projets et programmes;
- Orienter les promoteurs publics et privés dont les projets
présentent des impacts environnementauxet sociaux vers les services
techniques chargés de la préservation de l'environnement et les
servicestechniques de l'action sociale des Ministères en charge de
l'Environnement et de l'Action Sociale.;
- Participer à l'élaboration des termes de référence et de
l'examen des rapports des études d'impactsenvironnementaux et
sociaux;
- Contribuer à alimenter le système national d'informations
environnementales (SNIE);
- Suivre la mise en oeuvre des plans de gestion environnementaux
et sociaux en rapport avec lesservices techniques du Ministère en
charge de l'Environnement et les Agences d'exécution
desprojets;
- Contribuer à l'élaboration des rapports périodiques sur l'état
de mise en oeuvre des conclusions desétudes d'impacts
environnementaux et sociaux.
De manière spécifique, la Cellule de Gestion Environnementale et
Sociale est chargée de
- planifier, organiser et/ou suivre toutes les études d'impacts
environnementaux et sociaux en tantqu'organisateur et
facilitateur;
- élaborer des plans de communication et suivre les campagnes
d'informations du Ministère relativesaux impacts environnementaux
et sociaux des projets;
- suivre les activités de déplacements et de compensations des
populations touchées par les projets encollaboration avec les
Agences d'exécution;
- assurer la formation des représentants des Agences d'exécution
désignés pour accompagner lesmembres des cellules de projets lors
des visites sur les chantiers;
- traiter les demandes d'appui présentées à la cellule de
gestion des projets par les populations etémettre les avis y
relatifs.
Par ailleurs, il existe au sein de l'Unité de Coordination du
projet (UCP) du PST, un environnementalistechargé d'animer la
Cellule de Gestion Environnementale et Sociale et qui sera chargé
du suivi de l'exécutionde l'EIE.
Le Centre de Contrôle des Véhicules Automobiles (CCVA),
structure spécialisée du Ministère desTransports est une société
d'Etat dont la responsabilité est le contrôle technique des
véhicules mis encirculation au Burkina Faso. Ils réalisent des
visites techniques dans le but d'assainir le parc
automobilenational et garantir autant que faire se peut une bonne
sécurité au niveau de la circulation routière.
1.2.2.2 Le Ministère de l'Environnement et du Cadre de Vie
Le Ministère est chargé de l'application de la politique du
gouvernement burkinabè en matièred'environnement, des eaux et
forêts et de la faune. Il est chargé du maintien des grands
équilibresécologiques, de la sauvegarde de l'environnement et la
lutte contre la désertification. Ainsi, il dispose entre
AI 10 Ouaga-Sakoîns,_EtudeEnvirounementale et Sociale_VersCor
doc - 12
-
Etudes technico-économique, technique détaillée, de sécurité
routière, environnementale et socialedes travaux de renforcement du
tronçon de la RNI entre Ouagadougou et Sakoinsé
autre de deux structures techniques pour sa mission. Une
Direction Générale d'Amélioration du Cadre deVie (DGACV) qui est
chargée à travers sa Direction des Evaluations Environnementales
(DEE) decoordonner les études d'impacts sur l'environnement. La DEE
est également chargée de suivre la mise enoeuvre des mesures
compensatoires contenues dans les plans de gestion environnementale
et sociale (PGES).La Direction Générale de la Conservation de la
Nature (DGCN) est quant à elle chargée de la politique enmatière
des forêts et de la faune.
La réalisation de l'étude d'impact environnementale d'un projet
de renforcement routier est réalisée avec lacollaboration de la
DGACV et de la DGCN.
AIl 10Ouaga-Sakoins,_EtudeEnvironnementale et Sociale_VersCor
doc - 13
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Etudes technico-économique, technique détaillée, de sécurité
routière, environnementale et socialedes travaux de renforcement du
tronçon de la RNI entre Ouagadougou et Sakoinsé
2 DESCRIPTION ET ANALYSE DE l'ÉTAT INITIAL DE
L'ENVIRONNEMENT
2.1 APERÇU DU MILIEU BIOPHYSIQUE
2.1.1 Les conditions climatiques
La zone d'étude, comme c'est le cas partout au Burkina Faso,
connaît un climat tropical à saisons contrastées.Deux saisons
rythment ce climat: l'une pluvieuse va de juin à octobre. L'autre
sèche, s'étale sur les autresmois de l'année. Cette division de
l'année en saisons est conditionnée par le déplacement de la
ConvergenceInter Tropicale (CIT). Au Burkina Faso en général, la
saison pluvieuse s'installe lorsque la CIT prend saposition la plus
septentrionale. La saison sèche, quant à elle s'établit lorsque la
CIT se trouve aux environs del'océan Atlantique donc dans sa
position la plus méridionale (Atlas du Burkina Faso 2001).
Les données climatiques ont été fournies par les deux stations
couvrant la zone d'étude : la station deOuagadougou et celle de
Koudougou. Dans le cadre de cette étude, seule la station de
Ouagadougou est priseen compte. Cela se justifie par le faite
qu'elle dispose de données assez complètes et variées. Aussi,
présente-t- elle l'avantage d'avoir des données couvrant de longues
périodes.
La zone d'étude se situe entre les isohyètes 700 et 800 mm. Les
précipitations mensuelles, dont les donnéesmoyennes, sur une
période de 36 ans (1970 - 2005), sont présentées sur le tableau et
la figure Fl suivants
Station Hauteurs des précipitations (mm)Pluviométrique
.............................Jan Fév Mar . Avr. Mai 'Juin Juil I
Août Sept Oct Nov Déc Année
Ouagadougou " ' .I 5 1 1'4; ; i i . I
Station de OuagadougouPluies moyennes mensuelles
2511
2~~~~ - --- ------- ---- -
I -Fn hlf TI _ F DJan F., Ma, A,, Mal J.o Jul Aou Sup Oct No,
Doo
Entre 1970 et 2005, la moyenne pluviométrique annuelle de
Ouagadougou est résultée de 744,3 mm contrerespectivement 571 mm et
587,80 mm en 1984 et 1997, considérées comme étant des années de
sécheresse.
Les précipitations moyennes annuelles sur la période de 1970 à
2005 (figure 2) montrent une tendance à labaisse qui n'est pas sans
conséquences sur les éléments du milieu naturel. Aussi, la quantité
globale de pluiesreçues dans cette région comme dans l'ensemble du
pays avant et pendant les premières années 1970 a -t-ellediminué
considérablement.
AI 1 0 Ouaga-Sakoins,_EtudeEnvironnementale et Sociale_VersCor
doc - 14
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Etudes technico-économique, technique détaillée, de sécurité
routière, environnementale et socialedes travaux de renforcement du
tronçon de la RNI entre Ouagadougou et Sakoinsé
Figure 2 Pluviométrie moyenne annuelle de la région de
Ouagadougou (1970-2005)
1 200,00 --
800,00 -
600,00Ir
400,00
200,00 1.
4,." k4,,,, A\4,,% t .
années
Les températures présentent une variation saisonnière même si
l'on constate que toute l'année, le BurkinaFaso jouit de
températures élevées. Les plus fortes chaleurs se situent pendant
la saison sèche, entre mars etmai, où la température maximale
absolue diurne avoisine 40°C.
Une seconde période chaude, relativement courte s'installe
immédiatement après la saison pluvieuse avec35°C en moyenne pour
maxima. Les températures chutent par contre pendant les mois de
novembre àfévrier. En décembre, les minima sont de l'ordre de 18°C
en moyenne. Une seconde période plus fraîche vade juillet à
septembre, elle est marquée par les influences marines et les
températures minimales du moisd'août (le plus pluvieux) atteignent
22°C.
Tableau 2 : Températures moyennes mensuelles minimales et
maximales de la région de Ouagadougou de 1995 à 2004Mois janv.
Févr. Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Dec.
Min 17,45 19,21 23,73 27,41 26,80 24,83 23,32 22,81 23,03 '
23,84 20,47 17,88
Max 33,75 35,64 38,71 39,60 38,22 35,34 , 32,62 31,43 32,69 '
35,89 36,47 , 34,53
L'harmattan et la mousson sont les des vents qui soufflent dans
la zone. L'harmattan est un vent de saisonsèche. Il est chaud la
journée et frais la nuit. Il a un effet desséchant et accentue
l'effet des températuresélevées. La mousson quant à elle est un
vent humide qui s'installe progressivement aux alentours de mai
-juin. En début de saison pluvieuse, le vent peut causer lors des
tornades d'important dégâts sur les céréalessurtout et en
déracinant parfois les arbres.
2.1.2 Le réseau hydrographique
Les cours d'eau au Burkina Faso se repartissent en trois régimes
calqués sur les domaines climatiques. Cesont:
- le régime tropical de transition qui englobe les bassins de
l'Ouest et du Sud Ouest;- le régime sahélien au Nord Est;- le
régime tropical pur au centre et à l'Est.
C'est ce dernier qui intéresse la zone d'étude. Il est marqué
par des écoulements plus ou moins temporairesdes cours d'eau allant
de Juillet à Octobre. La zone d'étude est drainée par les affluents
du Mouhoun inférieur
A 1 10Ouaga-Sakoins,_EtudeEnvironnementale et Sociale_VersCor
doc - 15
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Etudes technico-économique, technique détaillée, de sécurité
routière, environnementale et socialedes travaux de renforcement du
tronçon de la RNI entre Ouagadougou et Sakoinsé
dans sa partie ouest, le Nazinon au Centre et le Nakanbé à
l'Est. L'organisation du réseau hydrographique estdu type
dendritique.
La hiérarchisation du réseau hydrographique (classification de
Schum) fait apparaître une multitude desources alimentant, pour la
plupart d'entres elles, des écoulements élémentaires et tertiaires
(cf. carte 3).
N
A600000 650000 700000
+ +
6doooo 6600O0 7d0000
0 50 Kilomètres LEGENDE
Bassin versantA/ MOUHOUN INFERIEUR/\/NAKAMBE
NAZINONRivièreTronçon d'étudePoint d'eau
EI |ProvincesSource BNDT Réalisation: Françoise Valéa
Géographe, Ouagadougou 2006
AI 11 OOuaga-Sakoîns,_EtudeEnvîronnementale et Sociale_VersCor
doc - 16
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routière, environnementale et socialedes travaux de renforcement du
tronçon de la RNI entre Ouagadougou et Sakoinsé
2.1.3 Le relief, les unités géomorphologiques et les sols
La zone d'étude se situerait sur le socle précambrien. Il est
constitué de roches granitiques. Le modelé de lazone d'étude
représente une large pénéplaine avec par endroit des buttes et des
collines à sommet cuirasséesqui perturbent la monotonie d'ensemble
du paysage.
Les études réalisées par Boulet (1976), Kaloga (1977), Leprun
(1969), Moreau (1969), Guichard (1969) surla pédologie du Burkina
Faso, révèlent trois (2) principales unités pédologiques dans la
zone étudiée. Cesont:- les sols peu évolués d'érosion sur matériau
gravillonnaire- les sols ferrugineux tropicaux
Les sols peu évolués d'érosion sur matériau gravillonnaire
correspondent aux sols cuirassés et/ ougravillonnaires et aux
roches en affleurement. Ils ont de faible profondeur ainsi qu'une
faible disponibilitéen eau et une forte sensibilité à l'érosion
(Atlas du Burkina Faso, 2001). La difficulté de pénétration
desracines due à leur faible épaisseur et leur pauvreté chimique
confère à ces sols une valeur agronomique quasinulle (Boulet,
1976). Cependant, ils peuvent servir d'aire de pâturage ou faire
l'objet de protection pourfavoriser le développement de la
végétation naturelle.
Les sols ferrugineux tropicaux lessivés et peu lessivés se
développent sur des matériaux d'altérationgranitique ou sur des
colluvionnement sableux provenant des grès. De nature limono
argileuse à argilolimoneuse en surface, ces sols sont argileux en
profondeur, mais souvent mal drainés. Boulet (1976) lescaractérise
comme des sols profonds (plus de 100 cm) ; leur capacité de
rétention en eau est moyenne àbonne. Des techniques appropriées
permettent la mise en valeur de ces terres par des cultures
vivrières. Onpeut y retrouver des associations à sols ferralitiques
et des sols hydromorphes.
A ces deux principaux type de sols, il faut adjoindre ceux
hydromorphes qui se développent dans toutes leszones où se produit
une inondation temporaire de surface ou de profondeur. Ils occupent
en général lesplaines alluviales ou colluvio-alluviales longeant
les cours d'eau ou cernant les barrages. Ces sols
sonttraditionnellement plantés en riz ou servent à la culture
maraîchère. Leur compacité et leurs imperméabilitéssont parfois
défavorables car difficiles à travailler.
2.1.4 Les formations végétales
Selon le découpage phytogéographique de Guinko (1985), la région
d'étude se situe dans le domainesoudanien septentrional. La
végétation est constituée d'un complexe mosaïque de graminées,
d'arbustes etquelques arbres. Cependant, la zone est dans
l'ensemble dominée par des savanes herbeuses à arbustives etdes
savanes à parcs.
Les espèces ligneuses présentes sont celles laissées
expressément dans les champs. Ce sont Parkiabiglobosa, lannea
microcarpa, Butyrospermum parkii.
Les savanes arbustives sont dominées par des combrétacées avec
Guiera senegalensis, et Combretum spainsi que d'autres espèces
comme Piliostigma reticulatum.
Le tapis herbacé se compose en majorité d'espèces annuelles
telles que Loudetia togoensis, et de cellespérennes comme
Andropogon gayanus.
2.1.5 La faune
Au regard de la végétation constituée en majorité de savanes
herbeuses et de vielles jachères, la faunemammalienne est
quasi-inexistante dans la zone d'étude. Seulement, on remarque une
faune aviaire pas dutout abondante surtout dans les cours d'eau
(mares, rivières...).
AI 1 0 Ouaga-Sakoins. EtudeEnvironnementale et Sociale_VersCor
doc - 17
-
Etudes technico-économique, technique détaillée, de sécurité
routière, environnementale et socialedes travaux de renforcement du
tronçon de la RNI entre Ouagadougou et Sakoinsé
2.2 APERÇU DU MILIEU SOCIO-ÉCONOMIQUE
2.2.1 La population
La population de l'ensemble des cinq (5) départements de la zone
d'étude se répartie dans une centaine devillages. Le décompte de
ces villages situés dans les limites des départements qui abritent
les sites d'études adonné 117 villages. D'après le recensement
général de la population effectué par l'INSD en décembre 1996,la
population « résidente » sur ces 5 départements était de 876.323
habitants. En prenant en compte le tauxd'accroissement de 2,6% par
an (INSD, 1996) de la population au Burkina Faso, la population de
notre zoned'étude avoisinerait actuellement (2006) à 1.104.163
habitants.
C'est une population composée en majorité de mossi. La densité
moyenne de la population de la zone d'étudeest de 57,61 habitants
au km2. Cette densité est supérieure à la moyenne nationale qui est
de 37,6 habitants aukm 2 en 1996.
Les différents groupes ethniques vivant dans la zone d'étude
sont les mossi et les peuls. A ces deux groupesethniques, il faut
ajouter la présence d'autres ethnies, moins bien représentées.
La migration qui touche la zone d'étude est temporaire et
orientée pour une grande part vers les grandesvilles
particulièrement Ouagadougou et Koudougou. Une partie de ces
migrants se dirigent vers les zones àpotentialités agricoles plus
élevées du Sud et de l'Ouest du pays.
2.2.2 Les caractéristiques socioculturelles
Dans toute forne de société, les groupements humains se
reconnaissent à travers leur mode de vie, c'est-à-dire leur
organisation sociale et leurs valeurs ou considérations
spirituelles. Dans la zone d'étude, lespopulations n'échappent pas
à cette règle socio culturelle.
L'organisation sociale est fortemnent influencée par l'origine
mossi du peuplement, les autres groupesethniques l'ont pour la
plupart adopté. Ainsi, les villages de la zone d'étude sont
traditionnellement gérés parle chef de village et le chef de terre.
Il est souvent assisté d'un conseillé. Le chef de terre est souvent
l'hommele plus âgé du lignage. De nos jours, sur le plan
adrninistratift un délégué sert de passerelle entrel'administration
et la population.
La fernme, suitout qLtand elle est jeune, ne jouit d'aucune
prérogative et est sous la coupe de son mari. Cen'est qu'à un âge
avancé qu'une femme acquielt un statut social plus élevé.
En ce qui concerne la structure de l'habitat traditionnel, elle
est typique du pays mossi et est constitué par unensemble dc cases.
Les cases sont reliées cntres elles par un mur en banco, et forment
approximativement uncercle.
La plupart de la population de la zone d'étude est animiste
(pratique le culte des ancêtres). Mêrne si. avec lebrassage actuel
des populations. on assiste à l'émergence de petites communautés
musulmanes et chrétiennes,il n'en demeuie pas mois que les gens
restent toujours attachés à leurs valeurs ancestrales.
2.2.3 L'occupation du sol et la gestion de l'espace
L'observation d'occupation des sols (carte 4) révèle un milieu
quasiment occupé par les activités agricoles.On constate que la
superficie des terres mises en cultures ainsi que toutes les
entités spatiales qui relèvent del'agriculture occupent près de 90%
de la superficie totale laissées pour les habitations. En ce qui
concernel'habitat, il est groupé. Le reste de l'espace est occupé
par la végétation "naturelle" à dominante savaneherbeuse.
A 1 0Ouaga-Sakoins, EtudeEnvironnementale et Sociale_VersCor doc
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Etudes technico-économique, technique détaillée, de sécurité
routière, environnementale et socialedes travaux de renforcement du
tronçon de la RNI entre Ouagadougou et Sakoinsé
N
570000 600000 630000 660000
-j + + -.F
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-
Etudes technico-économique, technique détaillée, de sécurité
routière, environnementale et socialedes travaux de renforcement du
tronçon de la RNI entre Ouagadougou et Sakoinsé
- les jachères ou terres déjà exploitées mais laissées en repos
pour la reconstitution. elles sont souvent lapossession de chefs de
famille ou de lignage;
- les parcelles individuelles sont souvent destinées aux jeunes
des villages. Ils se chargent de l'organisationpratique des
activités qui s'y déroulent. Ils s'y rendent après le travail dans
les champs de brousse;
- les champs de case sont de petites parcelles localisées à
proximité des concessions. Elles sont très fertilesà cause des
détritus ménagers et de la fumure naturelle des animaux qu'on y
dépose. De ce faite, ellessont rarement laissées en jachère.
2.2.4 Les principales activités économiques
L'agriculture et l'élevage sont les deux principales activités
dans la zone d'étude. Mais à côtés d'elles semaintient
l'artisanat.
2.2.4.1 L'agriculture
C'est une agriculture de subsistance pratiquée de façon
extensive, sans intrants agricoles, sur des terrespréalablement
défrichées ou brûlées.
Les techniques culturales demeurent archaïques car fondées sur
l'utilisation de la houe et de la daba. Lescultures sont à base de
céréales: mil, sorgho et il existe peu de culture de rente.
L'aspect rudimentaire des instruments de travail et la taille
(souvent réduite) des exploitations ne permet pasde dégager des
revenus substantiels. Cependant, la proximité de Ouagadougou et la
disponibilité de certainspoints d'eau ont favorisé le développement
de l'activité maraîchère. Ce sont principalement le chou, latomate,
l'oignon, l'aubergine, le poivron. Le calendrier agricole commence
dès le mois d'Avril avec le labourdes champs. Il se termine avec
les récoltes vers novembre - décembre.
2.2.4.2 L'élevage
Tout comme l'agriculture, l'élevage est de type extensif. Il est
pratiqué d'abord par les peuls, puis par lesautres agriculteurs.Les
premiers entretiennent surtout le gros bétail, notamment les bovins
mais parfois aussi un troupeau assezimportant de petits ruminants
(moutons, chèvres). Les agriculteurs associent à leurs activités,
l'élevage. On ytrouve de petits troupeaux et surtout de la volaille
(poules, pintades). On y rencontre également l'élevage desporcins
qui se développent de plus en plus.
2.2.4.3 Autres activités
Les activités artisanales regroupent un certain nombre de métier
qui dans la plupart des cas sont pratiquésessentiellement en saison
sèche quand les agriculteurs ne sont pas occupés dans les travaux
champêtres. Ellecontribue néanmoins à l'économie des villages de la
zone d'étude. Les artisans sont constitués de forgerons,de
sculpteurs, de tanneurs et de vanniers. Mais ces deux dernières
activités tendent à disparaître au regard dutaux de pratiquant et
de l'importance accordée à ces métiers.
Le petit commerce des fruits et légumes se voient également tout
au long du tronçon. Il est effectué enmajorité par les femmes et
les enfants. Les produits sont pour la plupart des produits issus
de la culturemaraîchère. Ce commerce constitue une des sources de
revenus non négligeables pour les jeunes gens et lesfemmes surtout,
cependant il est saisonnier.
2.3 LES SITES D'EMPRUNTS ET DE CARRIÈRES2.3.1 Les sites
d'empruntsLes sites d'emprunts sont situé le long du tronçon
Ouagadougou - Sakoinsé et ont, pour chaque site unesuperficie
d'environ 4 à 5 hectares.
AI 0-Ouaga-Sakoins, EtudeEnvironnementale et Sociale_VersCor doc
-20
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Etudes technico-économique, technique détaillée, de sécurité
routière, environnementale et socialedes travaux de renforcement du
tronçon de la RNI entre Ouagadougou et Sakoinsé
2.3.1.1- Site 1: PK 9.5
Le site I se situe à Yimdi dans le quartier Signoguin.
L'emplacement du site est une butte à cuirasseaffleurante par
endroit où l'on rencontre un tapis herbacé quasi inexistant au
sommet ainsi que quelquesbuissons de Combrétacées (Guiera
senegalensis). Le flanc de la butte est colonisé par une savane
herbeusedominée par l'espèce Loudetia togoensis. La zone qui
entoure la butte renferme quelques espèces notammentle Saba
senegalensis, Diospyros mespiliformis, Parkia biglobosa à densité
très faible (cf. photo 1).
Photo 1: site
d'emprunt n°l
Le site d'emprunt n°l fait partie du terroir de Yimdi dont la
question foncière est gérée traditionnellementpar le chef de terre
du quartier de Boukou. Des sacrifices y sont effectués sur le flanc
Nord de la colline. Lesfemmes des villages riverains exercent comme
activité le ramassage des cailloux sur les flancsgravillonnaires de
la butte. Des amas effectués par celles-ci y sont disposés.
2.3. 1.2 Site 2: PK 22.8Localisé dans le village de Koudiéré, le
site PK 22.8 est une vielle jachère appartenant à Tasséré
Kaboré,agriculteur de fonction résident dans ledit village. Le site
est dominé par une savane herbeuse à Loudetiatogoensis et
d'arbustes buissonnants comme Guiera senegalensis. Quelques néré
(Parkia biglobosa) et karité(Butyrospermum parkii) sont parsemés
sur l'ensemble du site (cf. photo 2).
Photo 2 :site d'emprunt n02
AI 1O_Ouaga-Sakoins,_EtudeEnvîronnementale et Sociale_VersCor
doc - 21
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routière, environnementale et socialedes travaux de renforcement du
tronçon de la RNI entre Ouagadougou et Sakoinsé
La topographie du milieu présente des élévations (collines) à
sols peu évolués d'érosion sur matériauxgravillonnaires. Lors des
visites effectuées sur le site, nous avons remarqué que ces
gravillons sont en effetextraits par les femmes pour être vendus
(cf. photo 3).
Photo 3: Amas de terre faits par lesfemmes des villages
riverains
Il ressort de l'enquête menée auprès des habitants de la
localité qu'un bas-fond sacré existait aux environs duPK 22.50. Il
appartiendrait au quartier Taonsgo. Des sacrifices y étaient faits
dans le bosquet présent dans lebas-fond. Selon les témoignages
obtenus, le bosquet a été détruit lors de la construction de la
route. Non loinde là, mais à Tintoulou, le village après Koudiéré
sur ce tronçon, existait également un bas-fond sacré danslequel se
trouvait un puit, sacré lui aussi. Il fut bouché, pendant la
construction de la route, sansaménagement quelconque par rapport
aux "propriétaires et gardiens" de ce bas fond sacré. Selon les
dires dela population, c'est le non respect de ces lieux sacrés
sans aucune considération au moment de la constructionqui
entraînent un nombre considérable d'accidents sur le tronçon
Koudiéré - Tintoulou. Pour expier cemauvais sort, il faudrait voir
le "tengsoaba" (chef de terre) de Koudiéré. Les personnes
interrogées rajoutentqu'au ` au niveau du pont de Koudiéré, il y
avait un lieu sacré, c'est ce qui expliquent le nombre
considérabled'accidents à ce lieu" précisément.
2.3.1.3 Site 3: PK30
Ce site d'emprunt se situe dans le village de Passoudtenga
(département de Kokologho). C'est une savaneherbeuse à Loudetia
togoensis avec la présence de quelques arbustes notamment Guiera
senegalensis. Dansl'ensemble, le relief est monotone mais troublé
par endroit de quelques élévations. Nous n'avons pas noté
laprésence de champs aux abords immédiats jusqu'à I kilomètre
environ du site. Cela s'explique aisément parle fait que le sol,
très gravillonnaire, ne favorise pas une mise en valeur agricole de
la zone (cf. photo 4).
AI 1O-Ouaga-Sakoins,_EtudeEnvironnementale et Sociale_VersCor
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routière, environnementale et socialedes travaux de renforcement du
tronçon de la RNI entre Ouagadougou et Sakoinsé
Photo 4 : Site d'emprunt n°3
ht -4
iâiÀ
r4f
2.3.1.4 Site 4: PK 40.8
Localisé dans le village de Douré (département de Kokologho), le
relief du site est constitué en grande partied'une vaste plaine.
Les sols sont pour la plupart des sols ferrugineux tropicaux peu
lessivés. La végétationdominante est la savane à parc à
Butyrospermum parkii. Ce parc à karité a une densité de 30 pieds
parhectare. D'autres espèces notamment le Parkia biglobosa, le
Lannea microcarpa y sont présentes. Sur unrayon de I km
c'est-à-dire 4 à 5 ha de superficie pour l'emprunt des matériaux,
les champs et des jachèresseront fortement touchés (cf. photo 5 et
6). Les propriétaires terriens de cette localité sont basés pour
certainà Douré et d'autres à Sakoinsé au quartier de Poussedouré.
Ils ont pour nom: Kaboré Koudyamba etRoamba Tenga pour ceux
Sakoinsé, Kiendrebéogo Issaka et Zongo Issouf pour ceux de
Douré.
Photo 5 site d'emprunt n°4 photo 6: autre vue du site n°4
A] 1O_Ouaga-Sakoins,_EtudeEnviromnementale et Sociale_VersCor
doc -23
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routière, environnementale et socialedes travaux de renforcement du
tronçon de la RNI entre Ouagadougou et Sakoinsé
Les herbacées annuelles qui sont observées sur le site n°4 sont
à dominance Loudetia togoensis. La strateherbacée est plus ou moins
continue. On note également la présence de quelques arbustes
émondés, nedépassant pas un mètre. Le site est en majorité occupé
par des jachères. Nous avons également noté laprésence de quelques
femmes sur le site entrain de cueillir les fruits du néré.
2.3.2 Les carrières
2.3.2.1 la carrière n°l ou carrière de RamongoComme son nom
l'indique, la carrière se situe à Ramongo (Province du Boulkiemdé)
dans le village deYagoam précisément dans le quartier de
Bayandi-palogo. On note très peu de végétation au niveau du
site.Les concavités laissées par les exploitations antérieures du
site permettent la rétention d'eau en saisonpluvieuse. Cette eau
est utilisée par la population pour abreuver les animaux (cf. photo
7).
Photo 7: carrière de Ramongo
2.3.2.2 la carrière n°2 ou carrière de Kanazoé
Situé dans le village de Bissighin dans la périphérie de la
capitale Ouagadougou, la carrière de Kanazoésemble être une
propriété privée. Elle est entourée par une clôture et semble être
exploitée de nos jours. Il n'y a pas de végétation particulière
dans la zone. Cependant, on note la présence de quelques arbres sur
lesflancs. La carrière est utilisée par la population environnante
pour diverses activités (lessives, abreuvoird'animaux...) (cf.
photo 8).
A 1 O Ouaga-Sakoins,_EtudeEnvironnementale et Sociale_VersCor
doc - 24
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routière, environnementale et socialedes travaux de renforcement du
tronçon de la RN1 entre Ouagadougou et Sakoinsé
Photo 8: carrière de Kanazoé
2.3.2.3 la carrière n 03 ou carrière de Colas
La carrière de Colas est localisée à Yagma, à côté de la
paroisse mariétale du village qui est lieu depélérinage. Elle est
entourée de champs et de jachères. Quelques plantations
d'Eucalyptuscamaldulensis se trouvent autour de la carrière. Elle
semble exploitée de nos jours. Des enginsd'extractions sont trouvés
sur le site le montre les photos ci-dessus (cf. photo 9 et 1 0). La
carrièreselon les entretiens sur le terrain appartiendrait à la
Société Tan Aliz.
Photo 9 carrière de Colas Photo 10 Engins de concassage trouvé
sur le site
AI O0_Ouaga-Sakoins,_EtudeEnvironnementale etS5ociale_VersCor
doc -25
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routière, environnementale et socialedes travaux de renforcement du
tronçon de la RNI entre Ouagadougou et Sakoinsé
3 ANALYSE DES IMPACTS DU PROJET SUR l'ENVIRONNEMENT
3. 1 ANALYSE DE L'OPTION INITIALE OU OPTION SANS PROJET
Il s'agit de considérer l'état actuel de l'environnement des
sites d'emprunts, des carrières et des points d'eautel que décrit
dans les précédents chapitres et de faire une analyse prospective
sur l'évolution de la situationécologique de l'ensemble de la zone
d'emprise en dehors de tout projet de travaux de renforcement
àentreprendre sur le tronçon Ouagadougou - Sakoinsé. On considère
tous les cas de figure (sites en jachère,exploitation agricole et
maraîchère...). Cette option sans projet est encore appelée option
zéro. L'analyse estbasée sur deux (2) postulats à savoir:
1) les sites ne sont plus l'objet d'une exploitation
quelconque2) les sites continus à être exploités comme c'est le cas
actuellement.
Dans le premier cas où la zone est à l'abandon ; ce qui est la
situation actuelle pour les sites d'emprunt 1, 2 et3 que les
exploitants agricoles actuels ont mis en jachère. On constate plus
ou moins une reconstitutionprogressive de la végétation qui a une
tendance de végétation herbeuse. En fait, la mise en jachère est
unestratégie paysanne sur une période suffisamment longue (environ
20 ans), pour favoriser la re-végétalisationdu milieu. Cette
disposition paysanne est le plus souvent accompagnée de mesures de
défense et derestauration des sols ainsi que de conservation des
eaux et des sols.
En dehors de toute contrainte anthropique ou climatique, les
jachères sont susceptibles d'évoluer de lasavane herbeuse à la
savane arbustive claire ou encore vers une savane à parc
agro-forestier qui sont lestypes de formations végétales
caractéristiques dans cette partie du pays. En effet, cette
probabilité estsoutenable au regard de la régénération naturelle
des Combretacées qu'on observe sur le terrain nonobstantles
sécheresses climatiques et la sur exploitation du bois. Il ne
s'agit là que d'une hypothèse très peuvraisemblable car la zone est
effectivement soumise à une très forte pression anthropique pour
les besoins deterres agricoles et de bois de chauffe.
Quant au site d'emprunt n°4, on constate une densité de 30
pieds/ha avec 60% de Karité et 40% de Néré. Cesarbres utilitaires
sont entretenus et exploités par les propriétaires fonciers en
concertation avec les exploitantsagricoles. Pour les points d'eau
(bas-fonds, retenues...) aménagés ou non les plus ou moins
importantssusceptibles de fournir de l'eau pour les travaux du
projet sont : le barrage de Boulmiougou, Sakoinsé etBazoulé. Dans
une situation de non-exploitation agricole, on assistera à la
reconstitution de la végétation desberges vers une galerie
forestière.
Dans le second postulat, la zone présentera très peu de
différence d'avec le faciès actuel puisque lesproducteurs semblent
avoir intégré à leur système d'exploitation la conservation d'une
certaine catégoried'espèces ligneuses utilitaires à savoir
Butyrospermum paradoxum (karité) et Parkia biglobosa (néré) pourles
zones mises en jachères et les champs agricoles exploités.
Un tel système d'exploitation où les populations tirent le
maximum de bénéfice a peu de chance d'êtreabandonné. Par contre du
fait de la poussée démographique avec pour corollaires l'extension
des champsagricoles et l'urbanisation, il y a très peu de chances
que ces zones évoluent suivant les schémas classiquesd'évolution
des végétations de savane. En effet, les actions anthropiques
conjuguées aux aléas climatiquesrécurrents depuis ces dernières
années, on va assister plus à la dégradation continue des terres,
c'est-à-dire ladésertification avec pour conséquences
l'appauvrissement des populations.
3.2 ANALYSE DES IMPACTS DU PROJET
Le projet de renforcement du tronçon de route Ouagadougou -
Sakoinsé vise surtout au renforcement des dela chaussée pour une
largeur de 9/10 à 13 m sur toute la longueur. Le renforcement va
nécessiter 12/14 cm deGraves Bitumes (GB) et 4/5 cm de Béton
Bitumineux (BB). La consommation de gravelés latéritiques
estestimée entre 100.000 et 170.00 mètre cube (m3), selon
l'alternatives. Ce volume de gravelés latéritiques
A 1 O Ouaga-Sakoins, EtudeEnvironnementale et Sociaie_VersCor
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routière, environnementale et socialedes travaux de renforcement du
tronçon de la RN1 entre Ouagadougou et Sakoinsé
serait prélevé dans les 4 sites d'emprunts ci-dessus indiqués,
soit 25.000/45.000 m3 par site sur une superficiede 10 ha.
La structuration pédologique de la zone d'étude montre qu'on
trouve déjà de la cuirasse latéritique à uneprofondeur d'environ 30
cm laissant ainsi présager l'utilisation d'espace plus ou moins
grand pour une petiteconsommation de gravelés latéritiques de bonne
qualité. De plus, il faudrait transporter, concasser et broyerde
80.000 à 200.000 m3 de granit pour le bitumage. Enfin, le
traitement des matériaux va nécessiter environ1.500.000 litres
d'eau et 10.000 tonnes de bitumes.
Sous réserve de la confirmation des calculs de l'étude
géotechnique finale, l'objectif est d'avoir des ordres degrandeur
pour apprécier les impacts sur l'environnement. Ces estimations
permettent d'examiner lesmodifications tant négatives que positives
sur le milieu physique, biologique et socio-économique.
Ainsi, l'analyse des impacts va s'appuyer sur une grille des
interrelations entre les éléments des milieuxbiophysique et
socio-économique et les sources d'impact potentiel liées aux
différentes phases de laréalisation du projet, ce qui va permettre
d'apprécier l'ampleur et la qualité des perturbations selon
descritères pondérés en guise d'outils à la décision comme
ci-après:
- l'importance ou intensité de l'impact: mineure (min), moyenne
(moy) ou majeur (maj);- la durée de l'impact : temporaire (Tem),
permanent ou périodique (Per)- la qualité ou valeur de l'impact:
positif (+) ou négatif (-);- le délai d'apparition de l'impact :
immédiat (im), court terme Ct, moyen terme (Mt) ou long terme
(L);
Tout impact peut être classé selon la valeur qu'il offre (cf.
tableau 3). Un impact positif entraîne une plus-value à la
composante du milieu considéré et il est négatif quand il la
détériore. L'intensité de l'impact estliée au degré de modification
de la composante du milieu. Elle est majeure pour une modification
sensible,moyenne pour une modification relativement faible et
mineure pour une modification atténuée de lacomposante. En terme de
durée, un impact peut avoir des incidences permanentes, périodiques
ou encoretemporaires.
Un impact permanent peut affecter la composante du milieu
définitivement ou à long terme et peut êtrenaturellement ou
artificiellement irréversible. Un impact temporaire est limité sur
une courte période(quelques mois) et est réversible. Enfin, le
délai d'apparition d'un impact peut être immédiat et à court,moyen
ou long terme. L'appréciation des impacts se fera selon les
différentes phases ci-après du projet
- la phase préparatoire;- la phase de réalisation des travaux;-
la phase exploitation de la route.
Tableau 3: Matrice des impactsPHASE DU PROJET NATURED ES IMPACTS
POTENTIELS, CARACTERISATION
ACTIVrTES SOURCES ET LOCALISATION . .......A B C D
PHASE Conception du projet - Identification du tronçon Néant
Néant i Néant Néantet étude d'impacts de route et de la
zoneintégrée à d'influence du projet;lingénierie d - Consultations
avec les Neant Néant Néant Néant
pré r du populations et lespJt ,autorités locales sur les
impacts du projet;Evaluation des impacts. Néant Néant Néant
Néantnotamment des pertes;
AI I Ouaga-Sakoins,_EtudeEnvironnementale et Sociale_VersCor
doc-27
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routière, environnementale et socialedes travaux de renforcement du
tronçon de la RNI entre Ouagadougou et Sakoinsé
PHASE DU PROJET NATURED ES IMPACTS POTENTIELS,
CARACTERISATION
ACTIVITES SOURCES ET LOCALISATIONA B CD
Lancement des - Informations, communi- Néant Néant Néant
Néanttravaux cations et sensibilisation
des populations et lesautorités locales sur ledémarrage des
travaux;
- Coordination avec les Néant 1 Néant Néant Néantautorités
etdédommagements desbiens perdus;
- Lancement des travaux et - Moy. i Per. lm.destruction
physique; ,
PHASEDE Création de ou des - Débroussaillage,pression Moy. Tem.
lm.REALISATION bases-vie de et destruction de laDES TRAVAUX
chantier; végétation ligneuse
Disponibilité de produits Moy. Tem. lm.ligneux;
- Présence de travailleurs
Pression sur la végétation - Moy. Tem CT/MT.environnante.
Risques de maladies - Maj Per MT/LT(IST/VIH-SIDA) sur lessites
du chantier etpopulations riveraines
Mobilisation, Transport, entreposage etd'équipements et de
utilisation du matériel etmatériels sur le site produits divers
Modification de la - Min. Per. CT/MT/LT.structure de la
végatationet du paysage,
Appauvrissement de la - Maj. Per M MTLT.diversité
biologique,
Pollution du milieu - Maj. Per. MT/LT.perturbation
équilibreécologique,
Entreposage et - Maj. Per. MT/LT.manipulation de
produitsdangereux (carburant,huile et autres)
Création de points d'eau - Min. Per. MT/LT.pour la base-vie
ouApprovisionnement eneau à partir d'une sourceexistante
Exploitation des sites Aménagement de pistes +/- Min. , Tem.
lm.d'emprunts et de d'accès aux sitesterrassements d'emprunt .
Décapage de la terre - Moy. Tem. : m.végétale et mise en
dépôtdes matériaux,
AI IOOuaga-Sakomns._EtudeEnvironnementale et Sociale_VersCor doc
- 28
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tronçon de la RNI entre Ouagadougou et Sakoinsé
PHASE DU PROJET NATURED ES IMPACTS POTENTIELS,
CARACTERISATION
ACTIVITES SOURCES ET LOCALISATIONA B C D
Modification de la rtopographie locale, Mcompactage des
surfacesmeubles,
- Destruction de la - Min. Per. lm.végétation ligneuse,
- Transport, entreposage et - Moy. Tem. CT/MT
utilisation des machines,
Transport fréquent des Mai Per. CT/MTmatériaux par
lescamions,Fermeture du site après Moy Per. MT/LTexploitation
Exploitation des i Aménagement de pistes +/ Min. Im. CT/MTsites
de carrières d'accès aux carrières.
Transport et installation - Moy. Per. CT/MTd 'équipements lourds
surles sitesExtraction (foration, tirs), - Maj. Tem
CTexcavationTransport fréquent par i Moy Tem MTles
camionsTraitement des matériaux - Maj ;Tm. MT(concassage,
broyage,criblage).
i Fermeture du site après + Min. Tem. MT/LTexploitation . I
Bitumage - Chauffage et entreposage - Moy. Tem MT/LTdu bitume, .
du -.Manipulation du bitume - Moy. Tem. CT/MT
Transport du bitume vers - Moy. Tem. CT
le chantier et la route,Gestion des déchets - Maj. Tem.
MTILT
solides et des eaux usées,Gestion des liquides - Maj. Per.
lm.(huiles de vidanges etautres),Présence de produits - Moy Per.
MT/LTdangereux
Fermeture du site après Maj. Tem. MT/LT_ exploitation.
PHASE Exploitation de la - Transport de Maj. î Per. i
LTD'EXPLOITATION route marchandises et de
carburant,- Accroissement du trafic + Mai. Per. LT
sur le tronçon,- Sécurité routière Maj Per. CT/MT/LT
- Entretien courant de la + Maj. Per. LTroutePollution
atmosphérique - Maj. Per; LT
Note: A: Qualité. B. Importance; C. Durée: D. Temps
d'aeparition
A 1 10 Ouaga-Sakoins,_EtudeEnvironnementale et Sociale_VersCor
doc - 29
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routière, environnementale et socialedes travaux de renforcement du
tronçon de la RNI entre Ouagadougou et Sakoinsé
La lecture de la matrice des actions - impacts montre qu'à la
phase de préparation du projet, il n'y a aucunimpact significatif
susceptible d'affecter l'environnement. Les incidences néfastes du
projet sur le milieurécepteur concernent surtout la phase de
réalisation des travaux et de l'exploitation de la route.
3.2.1 Analyse des impacts liés à la réalisation des travaux
Il est à noter que le projet s'exécutera sur l'ancien tracé de
route de la nationale RNI et sur des emprises déjàexistantes. Par
conséquent, il n'y aura pratiquement pas de défriche le long de la
route. Les travaux derenforcement du tronçon de la route nationale
n°l Ouagadougou-Sakoinsé vont nécessiter la constructiond'une base
vie pour le chantier, l'ouverture de sites d'emprunts, la
destruction de la végétation ligneuse etherbacée (base vie, sites
d'emprunts, voies d'accès des sites d'emprunts, des carrières et
des points d'eau...),le décapage du sol pour accéder à la latérite,
l'entreposage et la gestion de produits dangereux... Ces
impactsfonctionnels du chantier ont une incidence sur les milieux
physique, biologique, humain et économique.
3.2.1. 1 Impacts sur le milieu biophysique
a) Dégradation de la végétation et de la flore.Les observations
floristiques de terrain ont montré que la végétation de la zone
d'étude est une zone à savaneherbeuse pour les 3 premiers sites
d'emprunts et une savane arbustive claire ou parc agro-forestier à
karitéset de nérés pour le 4ème site. Pour les 3 premiers sites
d'emprunts, la dégradation va surtout concerner lesherbacées
annuelles (décapage des sols, tassement des sols, déversement de
produits dangereux ou toxiques,de vidange, d'hydrocarbures...) et
les quelques ligneux (déracinement, asphyxie des racines, coupe
debois ... ).
Les ligneux sont surtout trouvés au site 4 (30 pieds/ha) où les
espèces épargnées sont des arbres utilitaires àusage multiples pour
les populations locales. Les deux principales espèces rencontrées
procurent des revenusaux propriétaires terriens à partir de leurs
graines (néré) et amendes (karité) et à certaines périodes
del'année, elles sont également des supplémentaires (fruits et
pulpes). Tous ces milieux végétaux (sitesd'emprunts) qui seront
affectés constituent également les zones de pâturage (superficie de
20 ha pour lessites d'emprunts) pour les animaux domestiques des
populations riveraines.
Certains bosquets situés le long de la route (Tintilou au PK
26,400) sont sacrés pour les populations de lalocalité. A défaut de
l'épargne, il est nécessaire d'engager des négociations avec le
chef de terre de Tintiloupour une voie amiable à suivre et
respecter la culture locale.
En plus de la perturbation de l'équilibre écologique engendré
par la réalisation du projet, il convient deprendre en compte la
perte des espèces ligneuses utilitaires jouant un rôle alimentaire,
médicinal ou mêmefourragers. Aussi, il est souhaitable d'épargner
tous les ligneux dont le diamètre est plus de 25 cm,
surtoutlorsqu'ils n'affectent pas le travail du chantier et les
matériaux recherchés.
b) Pollution du sol.Comme souligné plus haut, il faut 9000
tonnes de bitume (ou 10.000 ton de bitume) et une quantité
nonnégligeable en huile de vidange et bien d'autres produits pour
la réalisation des travaux de renforcement desaccotements. Ce qui
montre des risques de pollution non négligeable même accidentelle
au cours desdifférentes manipulations.
La pollution du sol peu également intervenir par le rejet des
déchets solides et au cours du lavage, de lavidange ou du
ravitaillement en carburant des engins lourds du chantier. Cette
pollution du sol a impactpositif significatif sur la micro-faune du
sol. En effet, les différents produits toxiques ou
dangereuxentraîneront une disparition à plus ou moins long terme de
cette biodiversité assez sensible à ces formes depollution.
En outre, la circulation des engins dans la zone, notamment dans
les jachères et les champs de culture peutentraîner le tassement du
sol. L'ouverture de voie dessertes pour accès aux points, d'eau,
aux sites
AI I O_Ouaga-Sakomns,_EtudeEnv,ronnementale et Sociale_VersCor
doc - 30
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routière, environnementale et socialedes travaux de renforcement du
tronçon de la RNI entre Ouagadougou et Sakoinsé
d'emprunts et aux carrières risquent d'accélérer l'érosion des
sols le long desdites voies pendant la saisondes pluies.
Quant aux impacts positifs ils porteront sur quatre (4) aspects
essentiels qui sont:
- la disponibilité du bois de chauffe à partir de l'abattage des
arbres. Ce bois pourrait être valorisé etprocurer des revenus aux
propriétaires terriens;
- la construction de pistes d'accès ou de dessertes améliore le
réseau de pistes des localités touchéesen facilitant la
circulation;
- la restauration des sites d'emprunts de matériaux qui
pourraient de nouveau être affectés àl'exploitation agricole;
- l'aménagement ou la transformation de certains sites
d'emprunts en points d'eau temporaires oupermanents pourrait être
réalisé en vue d'augmenter la capacité en stockage d'eau des
villagesnotamment pour l'abreuvement des animaux domestiques.
c) Pollution des eaux de surface et souterraines.Les risques de
pollution des eaux souterraines et de surface sont les mêmes que
pour le sol ce qui affectera laqualité de ces eaux. Par
infiltration la nappe phréatique pourrait être menacée. La
situation est plus critiquepar le rejet des eaux usées que les
pluies vont transférer de la pollution du sol (drainage) vers les
pointsd'eau, notamment les rivières, les mares et les retenues
d'eau. Aussi, la faune ichtyologique est-elle menacéede
disparition.
Par ailleurs, les travaux à exécuter dans le cadre de ce projet
nécessitent l'utilisation de grandes quantitésd'eau (cf. plus haut
§ 3.2) essentiellement pour le compactage des terrassements et des
différentes couches(roulement, liaison, base, fondation et forme)
de la structure de la chaussée. Au regard, des problèmes queconnaît
cette partie du Burkina, il risque d'avoir des conflits avec les
usagers des points d'eau. La mise encollaboration des autorités
locales s'avère nécessaire pour la bonne conduite des travaux du
projet.
3.2.1.2 Impacts sur le milieu humain
Le projet s'exécutant sur un tracé existant n'entraînerait pas
d'expropriation des populations quant auxhabitations. Par contre
une expropriation pourrait toucher les champs agricoles, notamment
au site d'empruntn° 4. Alors des dédommagements pourraient être
faits à ceux qui auront leurs biens affectés par le projet.
a) Création d'emplois pour les populations locales.Les
populations riveraines du tronçon de route pourront bénéficier
d'emplois temporaires non qualifiés ouspécialisés dans le cadre des
travaux du chantier aussi bien au niveau de la base vie (gardien)
ou sur les sitesd'emprunts, les carrières, zone de traitement des
matériaux (manoeuvre).
b) les risques sanitaires- Propagation des maladies sexuellement
transmissibles et VIH-SIDA. Le personnel du projet peut
devenir un vecteur de diffusion des MST pendant toute la période
d'exécution du projet.
- Les principales sources de dangers ou de nuisances pouvant
induire des risques sanitaires pour lespopulations dans les projets
de constructions d'infrastructures routières, notamment dans le cas
dessites d'emprunts et les carrières sont les nuisances liées à
l'air (poussière, gaz de combustion), ledrainage des eaux
souterraines et de surface (substances explosives et carburant) les
bruits et lesvibrations.
L'air ambiant sera sans doute l'élément de l'environnement qui
subira le plus de perturbation dans la zonesurtout lors de la phase
des travaux. Ainsi, les activités sur le site qui vont favoriser
cette perturbation sont
- le terrassement;- le charroi (déplacement des engins sur les
voies non bitumées donnant accès au sites d'exploitation);- les
déchets produits;
A I 10-Ouaga-Sakoins,_EtudeEnvironnementale et Sociale_VersCor
doc - 31
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routière, environnementale et socialedes travaux de renforcement du
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- le débroussaillage et la destruction de la végétation;-
l'entreposage et la manipulation de produits dangereux
On assistera à l'envol des poussières et quelques émissions de
fumées pendant les travaux. L'existence sur lechantier de pistes en
terre battue (voies de desserte) pour la circulation des camions et
des engins de chantierest une source potentielle d'émission de
poussières. Ces émissions poussières risquent de faire
fréquemmentl'objet de plaintes du voisinage et même des usagers de
la route nationale n°l. Les effets sanitaires desparticules
atmosphériques dépendent de leur diamètre aérodynamique et de leur
composition phyisico-chimique qui déterminent la capacité de
pénétration dans l'arbre broncho-pulmonaire.
Comme nuisances on pourra noter les bruits occasionnés par
l'utilisation des engins de terrassement et lesnuisances olfactives
dues aux déchets produits. Les bruits et vibrations pourront être
très audibles pour levoisinage. Mais cette situation pourrait être
plus ou moins acceptable ou tolérée par les populationsriveraines
de la route nationale n°l. De nombreux véhicules et engins de tous
les gabarits passent à longueurde journée à proximité du tronçon
dont la présence a fini par créer une sorte d'accoutumance chez
lespopulations riveraines. Ainsi, seuls les travailleurs sur le
site seront directement concernés par cet impact.
Pendant la phase d'exploitation on assistera à la pollution de
l'air du fait de l'augmentation du trafic quientraînera le rejet
dans l'atmosphère de gaz polluants et à effet de serre. Ces
émissions rejetées dans l'airsont principalement:- le monoxyde de
carbone (CO);- l'anhydride sulfureux (S02);- les oxydes d'azote
(NOx);- le plomb (Pb);- le gaz carbonique (C02);- les hydrocarbures
(HC);- les particules en suspension.Au Burkina Faso, des normes de
qualité de l'air ambiant et d'émission ou de rejet de substances
ont étédéfinies selon le décret N° 2001-185 / Pres / PM / MEE du 7
Mai 2001 portant fixation des normes de rejetsde polluants dans
l'air, l'eau et le sol. Les tableaux suivants en donnent les
détails.
Tableau 4: Normes de qualité de l'air ambiantSubstance Valeurs
limites Durée de la période de mesureMonoxyde de carbone (CO) ; 30
pg/m3 Moyenne sur I heureDioxyde de soufre (S02) 200 à 300 pg/m3
Moyenne sur 1 heureDioxyde d'azote (N02) 170 ptg/m3 Moyenne sur I
heure
100 g/m3 Moyenne sur 1 heureParticules 200 à 300 Fig/m3 ;
Moyenne sur 24 heuresPlomb (Pb) 2 >.tgm3 Moyenne
annuelleOzone(03) 150 à 200 ,tg/m3 Moyenne sur I heureSource:
décret N° 2001-185/Pres/PM/MEE du 7 Mai 2001
Tableau 5: Normes de rejets des émissions dues aux véhicules
automobilesAge (ans) Valeurs limites (e/km)
CO NOx HC COV0 à 5 2 0,25 , 0,12 0,15
6 à 10 3.00 0,37 0,12 0,191 à15 4,00 04 02 0,2
16 à 20 4,5 0,6 0,3 0,3> 20 5,00 0,8 0,5 0,5
Source . décret N° 2001-1 85/Pres/PM/MEE du 7 Mai 2001
- CO Monoxyde de carbone- NOx Oxydes d'azote- HC Hydrocarbure-
COV Composés organiques volatils.
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tronçon de la RNI entre Ouagadougou et Sakoinsé
De bonnes dispositions de gestion des déchets solides et des
eaux usées de même que le respect des normesd'émission et de rejet
des substances polluantes pourront atténuer considérablement les
impacts négatifs del'exploitation des sites et carrières
c) Risques de sécurité.Les camions et engins du chantier en
circulation augmentent les risques d'accidents. Le risque est
élevépendant la période des travaux pour les personnes vulnérables
notamment les enfants, les femmes et lespersonnes âgées se
déplaçant vers les marchés, les points d'eau, les écoles, etc. Des
précautions sécuritairesdoivent être envisagées pour les
populations riveraines d'une manière générale.
d) Risque sur le cadre de vie.En tant que perception que l'on a
de son environnement immédiat, le cadre de vie peut être considéré
à deux(2) niveau à savoir le cadre de vie des travailleurs du
chantier et des populations riveraines au moment destravaux de
renforcement et celui des travailleurs et autres usagers au moment
de la phase d'exploitation dutronçon de route Ouagadougou -
Sakoinsé.
Dans le premier cas, le cadre de vie sera perturbé par la
plupart des activités retenues au moment de la phasede construction
à savoir le transport, l'accès du tronçon de route Ouagadougou -
Sakoinsé entreposage etl'utilisation des engins, l'entreposage des
produits dangereux et toxiques, débroussaillage et à la
destructionde la végétation ligneuse, la production de déchets
liquides et solides, les déblais et remblais, tous les travauxliés
à la réalisation des emprunts de matériaux (excavations, créations
de pistes d'accès, restauration dessites), la préparation et la
manipulation du bitume...
Au moment de l'exploitation du tronçon de la route, la qualité
du cadre de vie sera fonction desaménagements et de l'occupation de
l'espace le long de la route: bandes d'arrêt, la création d'espaces
vertsdans les gros villages (Tanghin-Dassouri, Kokologho...),
l'instauration d'un système efficace de gestion desdéchets
produits...
3.2.1.3 Impacts sur les activités économiques
L'impact de la réalisation du projet sur les activités
économiques des populations se manifestera parl'évaluation des
pertes en terres, l'évaluation des pertes au niveau des arbres à
usages multiples, lescampagnes d'information et le démarrage du
processus d'indemnisation.
Ce pendant, il est à noter comme impact positif du projet, le
développement des activités économiquespendant la phase des travaux
de renforcement du tronçon (abattage des arbres, présence de
travailleurs,déblais et remblais, création de pistes d'accès,
excavation, restauration des sites d'emprunt ...). On