- 1. DaresAnalysespublication de la direction de l'animation de
la recherche, des tudes et des statistiquesLcole de la 2e chance,la
grande cole des dcrocheurs motivsLes coles de la 2e chance (E2C)
sadressent auxjeunes de moins de 26 ans sortis du systme
duca-tifsans diplme ni qualification professionnelle (enca-dr1).
Elles ont pour objectif linsertion sociale etprofessionnelle des
jeunes, en privilgiant les sortiesvers la formation qualifiante.
Fondes sur une pda-gogieinnovante, ces coles proposent un
parcoursdaccompagnement individualis sur plusieurs mois.Ce parcours
est organis autour de lalternance detrois volets : remise niveau
dans les savoirs de base,stages en entreprises (cl de vote du
dispositif) ettemps socioculturels et sportifs. Chacun de ces
troisvolets tient un rle important dans la pdagogie delE2C. En fin
de parcours, les E2C dlivrent une attes-tationde comptences
acquises, qui na pas encorede reconnaissance officielle.Chaque cole
est un organisme de formation indpen-dantet a ses propres
spcificits. Des enqutes mono-graphiquesralises auprs de huit coles
permettentde dcrire finement leur fonctionnement, leur
orga-nisationet laccompagnement quelles mettent enoeuvre (encadr
2).Un doublement des sites et des effectifsaccueillis entre 2009 et
2011En 2013, les coles de la 2e chance ont accueilli14 150 jeunes
sur une centaine de sites (graphi-que1). Le dispositif sest
beaucoup dveloppentre 2009 et 2011, avec un doublement des siteset
des effectifs accueillis. Depuis 2011, la progres-sionreste
soutenue, avec une augmentation annuelleEn France, une quarantaine
dcolesde la 2e chance (E2C), rparties sur une centainede sites,
proposent un accompagnement globalpour favoriser linsertion sociale
et profession-nelledes jeunes sortis sans diplme du systmescolaire,
les dcrocheurs .14 000 jeunes ont t accueillis en 2013.Afin de
mieux connatre le fonctionnement etles pratiques de ces coles de la
2e chance,la Dares a fait raliser en 2012une tude qualitative.Daprs
cette enqute monographique,les jeunes accueillis ont connu des
rupturesscolaires, souvent associes des difficultssociales et
personnelles. Leur entre en E2C estsouvent conditionne leur
motivation.Toutes les coles partagent les mmes
principesdindividualisation des parcours et dalternanceen
entreprise. Toutefois, chacune possde sonidentit avec ses propres
pratiques, en rapportavec son territoire dimplantation.Dans lcole,
le parcours des stagiaires est orga-nisen alternant successivement
trois volets :une remise niveau sur les savoirs de base, desstages
en entreprise et des activits douverturesur lextrieur. Deux axes
forts charpentent lemodle dvelopp par les coles : la
stabilisa-tiondu parcours des jeunes et le dveloppe-mentde liens
troits avecles acteurs conomiques locaux.Il est encore difficile de
mesurer le devenir desjeunes la sortie du dispositif, les pratiques
desuivi tant trop htrognes entre les coles.septembre 2014 N
068
2. de 10 % du nombre de jeunesaccueillis. Les coles
sontimplantes dans lensemble duterritoire mtropolitain, exceptdans
louest et le sud-ouest.Elles sont aussi prsentes dansles
dpartements et territoiresultramarins (carte 1).9 jeunes sur 10
sansdiplmeLes jeunes entrs en E2C en2013 ont 19,9 ans en
moyenne,avec une proportion quilibrede femmes (51 %) et dhommes(49
%), (tableau 1). La parithomme-femme observe dansles effectifs
accueillis peut sex-pliquerpar labsence de ciblage16 00014 00012
00010 0008 0006 0004 0002 000de mtiers particuliers par lesE2C et
par une vigilance sur ce critre ds lorien-tation.9 jeunes sur 10
nont pas de diplme deniveau V ou suprieur (niveaux VI, Vbis, V
sansdiplme et IV sans diplme). 32 % habitent dansdes territoires de
la politique de la Ville, cest--diredes quartiers ayant sign un
contrat urbainde cohsion sociale (Cucs) ou des zones
urbainessensibles (Zus).Des parcours marqus par des
rupturesscolaires et personnellesLe public vis par les coles de la
2e chance seconcentre sur des franges de la population
parti-culirementfragilises : des jeunes sortis sansdiplme des
systmes denseignement tradition-nel(tableau 1) et qui doivent faire
face des diffi-cultssociales et humaines marques.Les jeunes
rencontrs pour ltude prsentent unegrande diversit de parcours avant
leur entre danslE2C. Cependant, tous les parcours sont marquspar
des ruptures scolaires et souvent personnelles.La plupart des
jeunes ont quitt prmaturment lesystme ducatif. Certains ont dcroch
progres-sivement,avec des difficults scolaires non prisesen compte.
Dautres ont abandonn leur filirescolaire aprs un chec un diplme ou
la suitedune orientation par dfaut ou force. proposde son
orientation scolaire, une stagiaire interro-gedclarait : Moi je
voulais faire compta maison ma mise en secrtariat. Le secrtariat, a
neme plaisait pas .Dans les discours des jeunes, lcole classique
estlargement remise en cause dans sa capacit accompagner un
apprentissage et orienter. Lesruptures se retrouvent aussi sur le
plan person-nelet social. Les jeunes rencontrs cumulent lesproblmes
dans plusieurs domaines : financiers,2 DARES ANALYSES Septembre
2014 - N 0681 004 1 4281 9182 6693 7134 7375 7048 04911 45413 03614
1509 111526353949709610710502003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
2011 2012 2013Nombre de jeunes accueillis120100806040200Nombre de
sites E2CGraphique 1 volution du nombre de jeunes accueilliset du
nombre de sites E2CSource : Rseau E2CFrance.Tableau 1
Caractristiques des jeunes accueillis en E2Cen 2013 et en contact
avec la mission locale*En
%SexeFemme........................................................................................................
51Homme.......................................................................................................
49ge lentreMoins de 18
ans.........................................................................................
9De 18 21
ans............................................................................................
67De 22 25
ans............................................................................................
2426 ans et
plus.............................................................................................
0Niveau de formation lentreBaccalaurat ou suprieur (IV avec diplme
ou plus).................................... 2Niveau baccalaurat
sans diplme (IV sans diplme)....................................
6CAP-BEP (V avec
diplme)...........................................................................
10Niveau CAP-BEP sans diplme (V sans
diplme)........................................... 29Premire anne
CAP-BEP, sortie de 3e (V
bis)................................................ 36Sortie avant
la 3e gnrale
(VI).....................................................................
17NationalitFranaise.....................................................................................................
92Autre..........................................................................................................
8Type dhbergementHbergement
autonome.............................................................................
17Chez les parents ou dans la
famille..............................................................
69En foyer, en centre dhbergement et de rinsertion sociale,
lhtel.......... 5Chez des
amis.............................................................................................
5Sans hbergement ou hbergement
nomade..............................................
1Autre..........................................................................................................
3Situation familialeMari, Pacs, vie
maritale............................................................................
6Clibataire..................................................................................................
93Divorc, spar,
veuf...................................................................................
1Moyen de locomotion
principalAucun.........................................................................................................
11Transport en
commun.................................................................................
75Voiture,
moto..............................................................................................
7Cyclomoteur...............................................................................................
4Vlo............................................................................................................
2Autre..........................................................................................................
1Zone dhabitationQuartier de la politique de la
ville................................................................
32Dont zone urbaine sensible
(Zus)..........................................................
25Zone de revitalisation rurale
(ZRR)................................................................
6Travailleur
handicap...................................................................................
2* Le suivi par les missions locales des jeunes en E2C est htrogne
suivant lesrgions. En particulier, moins dun stagiaire E2C sur deux
est en contact avec lamission locale en Guadeloupe et en
le-de-France.Champ : jeunes entrs en E2C en 2013 et reprs par la
mission locale, soit 77 %des jeunes rellement accueillis par
lensemble des E2C.Source : Parcours 3 ;traitements Dares. 3.
notamment dendettement (lis des abon-nementstlphoniques, internet),
de sant(addictions, malnutrition, sant dentaire,
diffi-cultspsychologiques), de logement, de mobi-lit(notamment en
zone rurale), de dlinquance.Chez les jeunes femmes, la rupture peut
aussi fairesuite larrive dun enfant : elles ont d quit-terlcole ou
leur formation pendant leur gros-sesse,puis font face des problmes
de gardedenfants. Le manque de soutien familial vientsouvent
sajouter aux difficults rencontres. Desjeunes migrants, matrisant
mal le franais, et quidisposent parfois dune formation ou de
diplmesnon reconnus en France, figurent galementparmi les jeunes
accueillis en E2C. et un enchanement de petits boulotsEntre lcole
et lE2C les jeunes ont souvent confileur impression de navoir rien
fait , en tout casrien dutile selon eux. En ralit, ils ont
souventpris de nombreuses initiatives, plus ou moinsfructueuses. La
plupart des jeunes rencontrsdcrivent un processus de recherche
quils jugentaprs coup erratique. Certains ont enchan despetits
boulots, des formations courtes, dautresont suivi des programmes
dinsertion (1). Lesexpriences en entreprise ou en formation sontpeu
valorises par les jeunes, qui nen voient paslutilit. Cette priode
de transition semble davan-tagesoumise aux alas et au hasard qu
unematrise dun parcours personnel en vue dacc-der une situation
durable.Le dclic dterminant pour linscription lE2Cprovient soit dun
conseil extrieur (de la missionlocale ou dun ami), soit dune
pression desparents pour trouver quelque chose , ou biendune
dcision individuelle pour sortir de chezsoi et faire quelque chose
.Source : Rseau E2C France.Carte 1 Implantation des sites des coles
de la 2e chance en 2012(1) Dans le cadre dunservice civique,
duncontrat dinsertiondans la vie sociale(Civis) ou encore delEpide,
tablissementpublic dinsertion quiaccueille des jeunesdsocialiss,
enmanque de repres etpour lesquels le risquede marginalisation
estimportant.DARES ANALYSES Septembre 2014 - N 068 3 4. La mission
locale, principal prescripteurvers les E2CQuatre coles sur les huit
E2C tudies dpendenttrs fortement des prescriptions de la
missionlocale (plus de 90 % des jeunes de lE2C ont torients par les
missions locales). Cest un atoutpour favoriser les synergies dans
lorientation et lesuivi des jeunes. Du point de vue de lcole,
celaconstitue une contrainte, potentiellement dsta-bilisantequand
le nombre de jeunes orients parla mission locale se rduit ou est
irrgulier. Dansloffre des E2C, les missions locales apprcienten
particulier la longueur de la formation et lop-portunitpour les
jeunes dy entrer tout au longde lanne, contrairement dautres
formations.Certains conseillers de mission locale rencontrssituent
lE2C comme une offre de la dernirechance , qui serait propose la
suite de prc-dentesorientations infructueuses. Daprs unconseiller
de mission locale, lE2C ne doit pastre la solution premire. On
essaye daborddautres choses car, aprs lE2C, si a plante onna pas
grand-chose ! .En marge des orientations par les missions
locales,cinq coles de lchantillon acceptent les
candi-daturesspontanes de jeunes (en proposant parexemple une
prinscription sur internet) ou lesorientations par dautres acteurs
de linsertiondu territoire (Ple emploi, Cap emploi, le
conseilgnral, les clubs de prvention, les services dela justice,
les acteurs socio-ducatifs). Daprs unpermanent dune cole, un jeune
qui vient delui-mme prsente une garantie plus leve entermes de
motivation par rapport une orienta-tionpar un prescripteur ou une
raction lapression des parents. Dans ces cas de
candidaturespontane, lE2C demande aux jeunes de prendrecontact avec
la mission locale.Une slection fonde sur le volontariatet la
motivationLa slection des jeunes se fait aussi sur la
moti-vation.La mesure de la motivation intervient dslorientation
par la mission locale mais, face auxenjeux du recrutement, les
coles ont galementmis en place des processus de slection trs
struc-turs.Il sagit de dtecter chez les candidats unerelle volont
de sengager. Daprs un perma-nentdune E2C, lun des critres, cest
quondoit sentir chez le jeune quil sait o il est et quil aenvie de
sen sortir . Un autre permanent donnecomme exemple : quelquun qui
dit : je viensici parce que mon conseiller, a commencemal ! . La
mobilisation initiale des jeunes est unecondition cl de la russite
de leur parcours enE2C, lcole venant renforcer une motivation
exis-tante,mme si elle est fragile au dpart. Au sujetdun candidat
qui na pas russi convaincre, un4 DARES ANALYSES Septembre 2014 - N
068permanent dclare : sil ne se bouge pas, onne peut rien faire
pour lui . La motivation estun gage de moindre dperdition au cours
de laformation dans lE2C. Cest aussi un facteur deplus grande
russite lissue du parcours car lesentreprises reprennent ce mme
critre lors deleurs recrutements.La slection lentre est plus ou
moins forte selonla libert de recrutement accorde par le
partena-riatavec la mission locale. Les pratiques de
recru-tementsont trs disparates entre les coles, selonles habitudes
locales et la mise en place ou non dejurys de slection. Quelques
coles qui reoiventde nombreuses candidatures peuvent
slection-nerles jeunes. Pour dautres qui ont plus de mal recruter,
le processus de recrutement doit assu-rerdes entres suffisamment
importantes etrgulires de groupes de jeunes tout au long delanne.En
guise de premier contact, les coles organisentrgulirement des
runions dinformation collec-tivespour susciter le volontariat chez
les jeunes.La dure de ces runions varie entre 1h et 2 h 30selon les
E2C de lchantillon. Ensuite, les jeunesvolontaires suivent le
processus de recrutementqui est propre chaque cole. Dans la
majoritdes coles, un entretien individuel est proposaux
volontaires. Cet entretien est conduit parun permanent de lcole
(formateur de lquipepdagogique, responsable du recrutement,
direc-teur)ou, dans une seule cole du panel tudi,par un binme de
formateurs. Il a pour objectifprincipal de mesurer la motivation du
jeune. Dansles coles visites, il dure de 15 45 minutes.Certaines
E2C le positionnent directement lis-suede la runion dinformation
collective. Quandlentretien est long, il peut permettre
didentifierles difficults sociales des jeunes et de proposerun
appui spcifique.Deux coles de lchantillon organisent des jurysde
recrutement lentre la place de lentre-tiende motivation individuel,
limage dunpremier entretien dembauche dans une entre-prise. linstar
des entretiens individuels, ces jurysvaluent principalement la
motivation et le volon-tariatdu jeune. Ils sont composs de
permanentsde lcole, de partenaires de linsertion (missionlocale) et
dacteurs conomiques locaux.Une priode dessai pour validerle
recrutement dans lE2CCertains jeunes abandonnent entre
lorientationet lentre relle en E2C, du fait dune motiva-tionsouvent
fragile au dpart. Dans les E2C visi-tes,cet abandon concerne
environ 2 jeunes sur10. Deux coles visites cherchent limiter
cephnomne en rduisant le temps entre lorien-tationet lintgration.
Lune accueille tous les15 jours une permanence de la mission locale
5. dans ses locaux (dans cette cole, linscription enmission locale
est un pralable obligatoire pourentrer dans lE2C). Lautre simpose
daccueillirles jeunes dans les 48 heures aprs lorientationpar la
mission locale et propose une entre sous15 jours maximum.Dans
toutes les coles, la validation du recru-tementse fait au terme
dune priode dessai,appele aussi priode dintgration. Dans lescoles
visites, la dure de cette priode est de2 7 semaines. Cette priode
dessai permet demesurer la motivation du jeune et ltat de sesacquis
sur les savoirs de base. Elle permet dob-serverle respect du
rglement intrieur de lcole(horaire, assiduit, tenue vestimentaire,
) par lejeune. Un stagiaire rsume ainsi sa priode des-sai: On vient
ici et le premier mois cest un moisdessai. On passe des tests pour
voir notre niveauscolaire. Et il y a le comportement qui joue.
Lecomportement, cest la ponctualit et bien setenir, a veut dire
avoir une bonne attitude, suivreen cours. la suite du mois, on a un
entretien[avec la directrice] pour savoir si on continue ouEncadr
1Les c oles de la 2e chanc eLe concept dcole de la 2e chance (E2C)
est n dune initiative europenne et sinscrit dans le cadre de
lEurope de la connaissance . En1995, le livre blanc Enseigner et
apprendre. Vers une socit cognitive pose les principes fondateurs
du dispositif. Le projet E2C a tprsent comme lun des outils promus
par la Commission europenne pour investir dans lintelligence et
pour rduire le nombre de jeunes nepoursuivant pas leur terme leurs
tudes ou leur formation.Ces coles devaient respecter cinq principes
clefs :- un public cible exclusivement compos de jeunes qui ne sont
plus, en aucune manire, soumis lobligation scolaire ;- un
partenariat actif des collectivits territoriales, des services
sociaux, des associations sociales et du secteur priv ;- une
approche pdagogique cible sur les besoins, les aspirations et les
capacits de lindividu et stimulant un apprentissage actif et
construc-tifavec un rle central donn lacquisition de comptences en
informatique et dans les autres technologies nouvelles ;- un emploi
du temps flexible permettant la combinaison de lapprentissage de
qualifications de base (lire, crire, compter, sexprimer) et
desmodules de formations pratiques raliss par et dans les
entreprises ;- une implantation dans des quartiers dfavoriss o
vivent et se rencontrent les jeunes afin de favoriser une stratgie
intgre de rnova-tionurbaine qui vise donner la fois de nouvelles
perspectives aux jeunes et leur environnement.Cest dans le respect
de ces principes que lE2C de Marseille voit le jour en 1997, suivie
par sept autres coles jusquen 2004. Ces huit E2Cforment un groupe
dcoles pionnires, qui sont encore aujourdhui motrices dans la
stratgie et la rflexion sur lavenir des E2C. En 2004, lescoles se
fdrent autour du Rseau E2C France. Les coles cres par la suite sont
nes du succs des anciennes et des volonts locales. Ellesont
consolid le concept du dispositif en bnficiant de lappui des coles
pionnires et sont aussi source dinnovations. En 2007, le
disposi-tifentre dans le paysage institutionnel avec la loi n
2007-297 du 5 mars 2007 relative la prvention de la dlinquance et
linscription dansle code de lducation. Aux termes de larticle L.
214-14 du code de lducation, les coles de la 2e chance proposent
une formation despersonnes de seize vingt-cinq ans dpourvues de
qualification professionnelle ou de diplme. Chacune dentre elles
bnficie dun parcoursde formation personnalis. Ces coles dlivrent
une attestation de fin de formation indiquant le niveau de
comptence acquis de manire faciliter laccs lemploi ou une
certification inscrite au rpertoire national des certifications
professionnelles . Le dcret n 2007-1756 du13 dcembre 2007 relatif
aux E2C prcise le cadre dapplication du dispositif et cre les
articles D214-9 D214-12 du code de lducation. partir de lanne 2009,
ltat sengage dans le financement de ces coles dans le cadre du Plan
Espoir Banlieues, lanc en 2008, ce qui permetde favoriser
lessaimage du dispositif.Pour assurer la qualit du dispositif, le
Rseau des E2C met en place en 2009 un processus de labellisation.
Le rfrentiel de labellisationprcise les principes et pratiques des
E2C en France, sur avis conforme des ministres chargs de lducation
et de la formation profession-nelle.Les structures de formation
rpondant ces critres se voient dlivres le label cole de la 2e
chance pour une dure de quatre ans,renouvelable.En 2012, le budget
de fonctionnement de lensemble des E2C slve 65 millions deuros,
hors investissement et rmunration des stagiaires(tableau A).
lorigine dun tiers des financements, les rgions sont les principaux
financeurs des E2C, en tant quacteurs pivots de la
forma-tionprofessionnelle. Dautre part, la rgion est lunique
organisme qui finance la rmunration des bnficiaires comme
stagiaires de la forma-tionprofessionnelle. Ltat et le Fonds social
europen (FSE) assurent respectivement 21 % et 20 % du financement
des coles. Les colesbnficient aussi dapports de fonds privs via la
collecte de la taxe dapprentissage et le mcnat (12 %). Le
cofinancement runit en outre lescollectivits territoriales et
lAgence nationale pour la cohsion sociale et lgalit des chances
(Acs), qui participent respectivement hauteurde 11 % et 3 %. Pour
consolider les financements des E2C, confrontes une baisse des
crdits du FSE, le dcret n 2009-221 du 24 fvrier2009 permet aux
coles de collecter la taxe dapprentissage.Tableau A Financement des
coles de la 2e chance en 2012Part du financement(en %)Cot de
fonctionnement(en milliers deuros, hors rmunrationdes stagiaires et
investissement)Ensemble des E2C (France
entire)......................................................... 64
870 100,0Conseil
rgional..........................................................................................
21 662
33,4tat.............................................................................................................
13 545 20,9Fonds social europen
(FSE).........................................................................
12 921 19,9Autre (dont taxe dapprentissage et
mcnat)............................................. 7 587
11,7Collectivits territoriales (autres que conseil
rgional)................................... 6 952
10,7Acs............................................................................................................
2 203 3,4Source : Dlgation gnrale lemploi et la formation
professionnelle (DGEFP) ; traitements Dares.Cette rpartition
moyenne sur lensemble des coles masque des carts importants dans le
financement de chaque cole. Ces carts sont lis lidentit de chaque
cole et limplication des porteurs de projets initiaux.DARES
ANALYSES Septembre 2014 - N 068 5 6. pas. On a aussi notre mot
dire. a doit aussi trenotre choix .Dans la majorit des E2C, la
priode dessai inclutun stage de dcouverte de lentreprise. Cestun
stage court dobservation, o le jeune peutmontrer quil est prt
respecter les contraintesinhrentes au monde du travail (tre
lheure,tre assidu). Les jeunes les moins motivs aban-donnentpendant
ce stage. Dans les coles visi-tes,entre 10 % et 25 % des jeunes
narriventpas au terme de leur priode dessai. Labandonest
linitiative du jeune dans la grande majoritdes cas. Les dparts
peuvent survenir pour desraisons de non motivation, de refus du
cadre oude comportements mettant en pril le groupe. Auterme de la
priode dessai, un bilan est ralis,qui entrine ou refuse lentre en
formationau sein de lE2C. Ce bilan est ralis en
entre-tienindividuel ou par une commission o sontprsents plusieurs
permanents, voire des conseil-lersde la mission locale. Si la
priode dessai estvalide, le jeune signe son contrat dengage-menten
formation. Il devient alors stagiaire de laformation
professionnelle et reoit ce titre unermunration mensuelle (2),
verse par la rgion.Les stagiaires qui nont jamais travaill
auparavanttouchent entre 130 euros et 400 euros par mois,en
fonction de leur ge. La rmunration slve 650 euros par mois pour les
stagiaires ayant djtravaill ou prsentant une situation
personnellespcifique (handicap, parent isol).Lindemnisation perue
en tant que stagiaire dela formation professionnelle ne semble pas
treun motif dattractivit pour les jeunes. Elle appa-ratcependant
essentielle pour stabiliser ceuxqui ont charge de famille. Le
recours la sanc-tionfinancire immdiate la suite de retards
oudabsences non justifis vise responsabiliser lesjeunes et les
rendre plus assidus.Un modle de formation structurantpour le
jeuneLe cadre dapprentissage propos par les E2C seveut global, pour
parvenir un effet structurantpour le jeune. Il intgre la fois une
dimensionducative et de formation. Lapproche, la
foisprofessionnelle et sociale, est favorise par le faitque le
cursus est relativement long. Dans les colestudies, le parcours
moyen dure de 6 8 mois, plein temps (35 heures par semaine). Dans
deuxterritoires visits, il peut staler jusqu plus de30 mois : dans
lun des deux cas, le parcours tho-riqueinsiste sur la formation des
jeunes (jusqu24 mois), rsultant de la volont forte de lcolede
dvelopper laccs la formation qualifiante ;lautre propose une phase
de formation en alter-nancequi peut durer jusqu 24 mois.Le cadre
est aussi trs structur, face un publicen manque de repres. Les
entres rgulires6 DARES ANALYSES Septembre 2014 - N 068sous la forme
de promotions de 12 18 jeunesenviron assurent des taux dencadrement
levs(encadr 2). Le parcours cherche offrir aussi dela souplesse, il
laisse la place au ttonnement etvalorise les essais. Il peut tre
interrompu toutmoment, si le jeune a loccasion de saisir
uneopportunit demploi ou de formation.Chaque cole suit son propre
modle de parcourstype, avec une succession de plusieurs
tapesprogressives. Les objectifs successifs de cesparcours
convergent autour de quatre pointscls. En premier lieu, il sagit de
stabiliser lesjeunes dans le parcours de formation en
tablis-santune relation de confiance. Dans un deuximetemps,
lobjectif est de consolider la motivationdu jeune et de linscrire
dans une dynamique deprojet professionnel. Troisimement, cest
lauto-nomiedu jeune dans son apprentissage au seinde lE2C qui est
recherche. Enfin, lultime tapedu parcours est lorientation vers une
forma-tionqualifiante, un contrat en alternance ou unemploi. Les
coles privilgient les sorties vers laformation qualifiante, dans
loptique dassurerune insertion durable des jeunes. Cependant,
lesstagiaires aspirent le plus souvent travailler leplus rapidement
possible pour gagner leur vie.Une individualisation des
parcours,fil conducteur de la pdagogieLindividualisation du
parcours est une prioritaffirme par toutes les coles et constitue
unfil conducteur de la pdagogie des E2C. Ds ledpart, les coles
cherchent tablir une relationde confiance entre le jeune et les
permanents delcole. Chaque promotion accueillie est sous
laresponsabilit dun formateur rfrent. Celui-cia donc une position
privilgie pour porter cetterelation individualise. Une relation de
confiancepeut aussi stablir avec un autre permanent,selon les
affinits du jeune ou la spcificit dessujets abords. Laccompagnement
individua-lisdans la dure se ralise par des temps rgu-liersde
bilans et permet aux permanents de bienconnatre les jeunes.
Lindividualisation intervientaussi dans les temps collectifs. Une
attention indi-viduelleest porte aux jeunes dans le groupe.
Lacomposition des groupes nest pas fige et peutvoluer selon le
parcours individuel des jeunes.Nanmoins, certains permanents notent
lemanque de temps formalis dentretiens indivi-duels.En effet, si
les permanents disent veiller se rendre disponibles aux demandes
dentretiensindividuels de la part des jeunes, certains craignentde
passer ct de jeunes en difficult qui neviendraient pas spontanment
les solliciter. Unepermanente expliquait : Tous les jeunes nontpas
la mme capacit venir spontanment solli-citerun change. Mme si les
temps en groupesont essentiels pour dautres raisons, ces temps(2)
Fixe par le dcretn 88-368 du 15 avril1988. 7. en tte tte manquent,
surtout que certainsjeunes sont trs diffrents pris en tte tte
oudans le groupe . ce titre, la densit de len-cadrementest un
facteur essentiel. Une des E2Csouligne ainsi que laccompagnement
qualitatif etlindividualisation staient dtriors lorsque
leportefeuille tait temporairement pass plus de20 jeunes par rfrent
suite un afflux de jeunes.Les jeunes rencontrs rendent compte de
laqualit de la relation noue avec les permanents.Ils se sentent
soutenus, remis en confiance et nonrenvoys ou laisss seuls face
leurs difficults.Ils soulignent aussi lengagement des
permanentsvis--vis deux comme un vecteur de dynamisationet de
motivation.Un double accompagnement,professionnel et
personnelToutes les E2C ont mis en place un ple social pourrpondre
au besoin dappui social des jeunes. Ilsagit de trouver des
solutions aux problmes lisau logement, la sant, aux gardes denfant,
la mobilit et au surendettement. LE2C laborele diagnostic des
difficults rencontres et faitensuite largement appel des
partenaires spci-fiquespour les traiter. Le premier moment clpour
identifier les difficults est celui de lentre-tienindividuel de
motivation. Laccompagnementsocial est ensuite pris en compte en
continu.Pour lever les freins lis la mobilit, les colesmultiplient
les antennes dans les zones rurales.Dans lune des E2C, une
convention permet ses stagiaires de louer des mobylettes un
tarifprfrentiel. Elle prte galement des vlos auxstagiaires pour se
rendre sur leur lieu de stage.Toujours concernant la mobilit, une
autre cole afix ses horaires de cours en fonction des horairesde
train et a mis en place un systme de navetteentre la gare et ses
diffrents sites. En matire desant, une E2C a dvelopp un partenariat
avecun centre de soins de mdecins la retraite (soinsgratuits,
dlivrance de mdicaments disponiblessans ordonnance, dlivrance de
certificats mdi-cauxpour la pratique du sport au sein de lcole).Une
autre a instaur une visite mdicale obliga-toirependant la phase
dintgration. Face ausurendettement, les coles aident les jeunes
dansEncadr 2Une enqute quali tative pour mieux conn atre le fonc
tionn ementet les pratiques des c oles de la 2e chanc eAfin de
mieux connatre les pratiques mises en oeuvre par les coles de la 2e
chance, la Dares a fait raliser des enqutes monographiques au4e
trimestre 2012 dans huit coles de la 2e chance. Cette tude
qualitative a t ralise par le cabinet dtudes Pluricit.Lobjectif des
monographies tait dapporter des lments de diagnostic, danalyse et
de prconisation sur les quatre volets suivants :- la trajectoire
antrieure des jeunes, leur orientation vers lcole et leur
recrutement par celle-ci ;- le fonctionnement des coles : parcours
au sein de lcole et organisation de laccompagnement ;- les
relations que les E2C entretiennent avec les entreprises et les
organisations professionnelles : mode dintermdiation des E2C, rle
etattentes des entreprises ;- le suivi des jeunes aprs la sortie de
lE2C (droulement du suivi, situation des jeunes).La mthodologie est
celle dune enqute de terrain, combinant tude de documents et
entretiens semi-directifs auprs des principaux acteursconcerns.
Ltude a t ralise sur plusieurs sites de France mtropolitaine,
slectionns de manire reprsenter la diversit des situationsdes coles
(tableau B). Les critres de slection taient lanciennet, le nombre
de sites, le type de territoire dimplantation (urbain, rural),
lataille et le statut vis--vis de la labellisation.Tableau B
Caractristiques des coles slectionnes pour ltudeAvant
2004OuiAgglomrationAssociationspcifiqueEntre 2 et 4Plus de 500Oui
Oui Oui Oui Oui Non OuiAgglomration Rgion Dpartement Agglomration
Dpartement Dpartement AgglomrationEntre 2 et 4 Plus de 4 Entre 2 et
4 Entre 2 et 4 Entre 2 et 4 Un seul site Un seul site11 12* 18* 22*
14 14* 4 12Au sein de chaque territoire, les entretiens ont t
conduits auprs des principaux acteurs concerns : jeunes en cours de
formation ou sortis dudispositif, personnels pdagogiques et
administratifs des coles, entreprises partenaires, missions
locales, organismes de formation. Au total,153 entretiens ont t
raliss auprs de 54 jeunes, 54 professionnels dE2C et 45
partenaires. Les jeunes rencontrs taient tous volontaireset choisis
sur proposition des coles elles-mmes. Les quipes de terrain ont
rencontr des difficults pour joindre les jeunes qui avaient
aban-donnou rompu avec lE2C.Entre 100et 250Plus de 500Entre 250et
500Plus de 500Entre 250et 500Moins de 100Entre 100et 250Organisme
deformationOrganisme deformationOrganisme
deformationAssociationspcifiqueAssociationspcifiqueAssociationparitaireOrganisme
deformationAvant 2004 Avant 2004Entre 2005et 2010Entre 2005et
2010Entre 2005et 2010Aprs 2010Entre 2005Date de cration et
2010Labellise E2C en 2012TerritoireMode de portage initialNombre de
sitesNombre de stagiairesen 2012Nombre de jeunespar permanents en
2012(* en 2011)cole A cole B cole C cole D cole E cole F cole G
cole HSource : Dares, monographies E2C.DARES ANALYSES Septembre
2014 - N 068 7 8. leurs dmarches avec leur banque (rchelonne-mentde
la dette). linverse, la plupart des E2C nont pas de solu-tionde
restauration collective le midi alors quela plupart des jeunes
accueillis sont sujets lamalnutrition. Une seule des coles
rencontresrpond ce besoin travers son restaurant pda-gogique,lcole
profitant dune spcialisation surles mtiers de bouche.Une relle
stabilisation des jeunes,mais des ruptures prmaturesLa majorit des
jeunes rencontrs dclarent uneconfiance et une image de soi
restaures. Ilstmoignent dune progression effective dans
lap-propriationde leur parcours. La mise en placede bilans ds quune
action est termine (3),le recours systmatique lcrit ou la
saisieinformatique facilitent cette appropriation. Lesjeunes sont
la fois acteurs et relecteurs de leurparcours. Des rites de
restitution obligatoires etrguliers sont mis en place : entretien
de recru-tement,prsentation dun bilan de parcours.Dans certaines
coles, les jeunes disposent dunportefeuille de comptences. Il sagit
dun clas-seurqui retrace leur parcours, avec les tapes deleur
programme de remise niveau et le bilan desstages raliss. Cependant,
ces supports crits nesont pas toujours adapts au public. propos
duportefeuille de comptences, un permanent dunecole souligne que
les jeunes sont beaucoupdans limmdiatet et ne mesurent pas
toujoursson intrt . Des mesures sont tudies pourmieux susciter
ladhsion des stagiaires, en fonc-tionde limplication des coles dans
le domainede la recherche pdagogique.Ladhsion des jeunes est
renforce par le hautniveau de ressources mobilis, sur le plan
finan-ciercomme sur les ressources humaines et mat-rielles.Dans les
projets les plus avancs, la qualitdes locaux, la communication
ambitieuse, le rleimportant jou par limage, et mme le sigle
E2Crappellent les codes dune grande cole .Certaines des E2C visites
sont implantes dansdes zones urbaines sensibles, des zones
indus-triellesou danciens sites industriels rhabili-ts.Cependant,
le territoire dimplantation nesemble pas constituer un facteur
dterminantsur la qualit des locaux. Cest plus leur
caractrevalorisant qui importe. Lide est de marquer unerupture
physique (taille), spatiale (implantationexcentre des immeubles du
quartier), dimage(architecture, couleurs). Ces critres sont plusen
cohrence avec le projet valorisant et inno-vantdune E2C. Sur le
terrain, on ressent lim-pactde ces efforts sur les infrastructures
: dansdeux coles visites situes la limite dun quar-tierprioritaire
de la politique de la ville, les locauxdonnent limage dun campus ou
dune ambiance8 DARES ANALYSES Septembre 2014 - N 068dentreprise.
Dans deux autres coles, les locauxparaissent peu valorisants, voire
inadapts (une deces coles est engage dans un projet de
dm-nagement).Cette situation provient dune diver-gencede point de
vue entre dcideurs publics etacteurs conomiques sur le
dimensionnement delE2C lors de la conception du projet.Cependant,
des ruptures en cours de parcoursrestent possibles. Dans les coles
visites, entre15 % et 35 % des stagiaires sortent prmatur-mentde
leur parcours. Il peut sagir dabandons,de dmissions ou dexclusions.
Les priodes dab-sencesont relativement frquentes et suscitentune
vigilance particulire de la part des coles. Lescoles visites
ragissent rapidement aux situa-tionsdabsentisme, les sanctions sont
graduelleset peuvent conduire jusqu lexclusion. En plusde ces
sorties prmatures, de 4 % 10 % desjeunes accueillis sortent du
dispositif, selon lesE2C, pour des motifs dits non matrisables
(maternit, dmnagement, incarcration, mala-die,dcs).Lmergence du
projet du jeune,le dfi de lE2CLE2C a pour mission premire de
renforcer lamotivation des jeunes pour consolider un ouplusieurs
projets professionnels. De nombreuxjeunes arrivent sans projet
professionnel dfiniou avec des projets peu ralistes. Lenjeu est
deprendre en compte leurs aspirations, leurs capaci-tset leurs
comptences, ainsi que les besoins etles exigences du march de
lemploi local. Toutesces dimensions ne sont pas compatibles
immdia-tement.Le dfi des E2C est donc de co-construireavec le jeune
un projet conciliant aspirations,capacits et dbouchs rels. La
dmarche estprogressive, de manire faire voluer le projetsans se
dcourager.Une des premires tapes est de faire rapidementdcouvrir
diffrents mtiers aux stagiaires. Daprsune permanente dune E2C, lide
est de fouil-lerdans tous les mtiers, quils aient ou pas leurprojet
. Certaines coles ciblent particulirementles mtiers en tensions sur
le territoire. Souvent,les jeunes sont incits ne pas se focaliser
sur unseul projet, afin de construire des projets profes-sionnels
possibles, cest--dire ralistes et rali-sables. Dvelopper plusieurs
projets en parallle,par exemple un projet de coeur et un projetde
raison permet de ne pas opposer de fin denon-recevoir immdiate
certains projets et de nepas apparatre comme des briseurs de rves
.(3) Bilan de fin destage, bilan lissuedun enseignement. 9. La
remise niveaudans les savoirs de baseLa remise niveau seffectue sur
les savoirs debase : lire, crire, compter. Certaines coles
dve-loppentaussi des enseignements informatiquesou dune langue
trangre. Lenjeu est cemoment-l de franchir les ractions
spontanesdaversion pour lcole et dviter labandon. Pourpoursuivre
ces objectifs, les coles sefforcentdindividualiser la pdagogie. Les
tests de posi-tionnement,effectus pendant la priode
dessai,permettent dajuster les objectifs du programmeindividualis
de remise niveau. Chez les jeunesrencontrs, ces temps de tests ne
sont pas vcuscomme une preuve pour les mettre en difficultou les
rabaisser , mais comme un moyen posi-tifde savoir de quoi ils ont
besoin et de conso-liderleur motivation sur les formations venir.La
progression des squences pdagogiques estaussi individualise. Ainsi,
formateurs et stagiairesdisposent dun programme modulable selon
leniveau du groupe et des jeunes dont les contenusintgrent et
associent savoirs, savoir-faire et savoir-tre,et projets
individuels. Pour favoriser lint-rtdes jeunes, les formateurs crent
directementdes exercices adapts aux projets professionnelsou aux
situations de vie que pourraient rencon-trerles stagiaires. Par
exemple, un jeune avec unprojet de peintre devra matriser les
calculs daires.Les valuations ont dabord un but de formationet
constituent un levier dapprentissage suppl-mentaire.Chaque module
fait aussi lobjet dunevaluation pour mesurer les acquis.La pdagogie
dveloppe par les coles se veutactive et innovante. Toutefois, des
pratiquesscolaires classiques , dconnectes du champprofessionnel ou
utilisant des supports pdago-giquesmoins adapts de jeunes adultes
existent,tout en restant minoritaires. Dans lune des colesvisites,
lobjectif de matrise des savoirs de basesemblait tre dlaiss au
profit de lacquisition desavoirs professionnels spcifiques.Les
stages en entreprises, une approcheprogressive du monde du
travailLe temps pass en entreprise reprsente entre40 et 55 % du
parcours en E2C. Comme pourla remise niveau, le parcours en
entreprise estprogressif et va de pair avec la construction dunou
plusieurs projets professionnels. Les jeunesentrant en E2C nont pas
eu de liens avec lemonde du travail ou y ont connu de
mauvaisesexpriences. Daprs le rseau E2C France, prsdes deux tiers
des jeunes accueillis en 2012 nontaucune exprience professionnelle.
Il sagit doncde les familiariser avec le monde de lentre-prise.Un
contact rapide avec lentreprise pourrapermettre de rompre avec les
reprsentationsngatives de lentreprise souvent rencontres chezles
jeunes. Le stage est positionn comme unerampe de lancement
professionnel pour acqurirde lexprience et connatre le mtier, son
langageet ses codes, pour initier un rseau professionnelet se faire
remarquer. Lindividualisation se jouesur le type de stages
mobiliss, leur dure et leurnombre, selon les priorits de
progression parta-gespar le jeune et son rfrent.Les premiers
stages, raliss la plupart du tempspendant la priode dessai, sont
rgulirementutiliss comme des stages de savoir-tre en entreprise et
visent dcouvrir des mtiers.Ils sont gnralement trouvs par lE2C
pourcommencer rapidement lexprience en entre-prise.Un objectif port
par lensemble des colesest douvrir le jeune des projets
professionnelsdiffrents, notamment sur des secteurs dactiviten
recrutement ou des mtiers en tension sur leterritoire. Cest une
priode intense, avec beau-coupde mises en situation en entreprise (
Depuis5 mois, jai fait 5 stages ! ). Plus le parcours dujeune
avance au sein de lE2C, plus les stagescontribuent construire ou
confirmer son projetprofessionnel. Progressivement, le stagiaire
estinvit faire lui-mme ses recherches de stage.Le cas chant, il
peut bnficier de supportsmis disposition par lcole, de lappui du
pleentreprise de lcole et de sa renomme. Unjeune de lE2C voque ses
recherches de stages : On a nos feuilles de dmarches. On doit
allervoir les entreprises. Les premires fois cest diffi-cile,aprs
on shabitue et on fait comme si derien ntait daller voir des
entreprises ! . Deschances pour trouver les stages peuvent trefixes
pour mettre volontairement la pression surles stagiaires. Par
ailleurs, les stages trouvs par lesjeunes permettent de consolider
le rseau den-treprisespartenaires, en complment ou la placedune
prospection plus directe.Pour dvelopper leur autonomie, les
jeunesapprennent progressivement des mthodes derecherche demploi.
Certaines E2C proposent desateliers de rdaction de CV et de lettres
de moti-vation,dautres organisent des simulations
den-tretiendembauche, parfois en prsence de chefsdentreprise
volontaires. Des fiches mtiers sont utilises pour que les
stagiaires dcouvrentplus prcisment un mtier, et le travail peut
allerjusqu lappropriation du vocabulaire propre chaque mtier.Les
stages donnent lieu un suivi en interne pardes chargs de relations
ou de mission entreprisesde lE2C et en externe par un tuteur de
lentre-prise.De manire gnrale, les coles ne posentpas dexigences
particulires sur la mise en oeuvredu tutorat. En pratique, il sagit
dun tutorat deterrain , technique, confi un salari qui peutsuivre
le stagiaire au quotidien. Pour le suivi eninterne, les permanents
de lE2C essaient denouer des relations de qualit avec les
reprsen-tantsdes entreprises travers trois moments dansDARES
ANALYSES Septembre 2014 - N 068 9 10. le stage. En dbut de stage,
le charg de missionentreprise peut tre amen prsenter directe-mentle
jeune lentreprise. Sinon, il peut sentre-tenirpar tlphone avec le
tuteur et sassurer dela prsence du stagiaire. De la mme manire,
unsuivi intermdiaire peut tre effectu soit par tl-phone,soit par un
entretien sur le lieu de stage. la fin du stage, un bilan est ralis
pour valuerla satisfaction du jeune suite ce temps dimmer-sion.Pour
les coles ralisant un suivi distance,celui-ci est prsent comme un
moyen de dve-lopperlautonomie du jeune dans sa relationavec
lentreprise. En filigrane, apparat le manquede disponibilit des
permanents pour assurer lesuivi in situ de lensemble des stages. En
cas dedifficult dans les relations entre le jeune et sonemployeur,
les employeurs interrogs apprcientquand le charg de mission
entreprises assure lamdiation.Les activits socioculturelleset
sportives, pas suffisammentintgres dans le parcoursLe troisime
volet de laccompagnement ralisen E2C concerne louverture
lenvironnementextrieur et la connaissance de soi. Lintention
descoles est de rduire lcart culturel et social entreles jeunes
stagiaires et les acteurs conomiquesou leurs futurs collgues. En
plus dune connais-sancelimite du monde professionnel et dunfaible
niveau de formation, des facteurs socio-culturelsrisquent en effet
de limiter la capacitdes jeunes une insertion
socioprofessionnelledurable. Les obstacles les plus souvent
voqussont des relations sociales pauvres, une connais-sancelimite
de soi-mme et une perceptionrduite de lenvironnement proche et plus
loin-tain.Ces obstacles limitent la capacit des jeunes rechercher
un emploi (moins de rseau) et sintgrer dans une quipe de
travail.Les coles proposent donc des activits sociocul-turelleset
sportives trs diversifies, obligatoiresou optionnelles. Lune dentre
elles distingueainsi quatre axes dintervention : dcouverte dumonde,
mobilit, dcouverte des mtiers et undernier axe regroupant hygine,
sport et sant.Plus prcisment, on retrouve par exemple dansces
activits des visites groupes en entreprise ouen centre de
formation, la pratique rgulire dunsport collectif, des visites
culturelles (muse, visitedune ville, court sjour ltranger) ou des
activi-tsautour de la citoyennet. Quand ces activitssont bien
articules avec les autres volets de lac-compagnement,avec des
objectifs communs etune pdagogie cohrente, la valeur ajoute
pourlinsertion des jeunes semble relle.La perception des jeunes
lgard de ces acti-vitsoppose deux aspects. Certains expri-mentleur
enthousiasme de dcouvrir des10 DARES ANALYSES Septembre 2014 - N
068activits nouvelles : a nous montre des chosesauxquelles on
pensait mme ne pas avoir accs.a nous montre tout ce quon est
capable de faireaussi. . Dautres font part de leur scepticisme
surle lien entre ces activits et la recherche
dinser-tionprofessionnelle : Au dbut, je me suis dit,houla ! Moi je
veux de la remise niveau, pas allerme promener, je me demande ce
que a apportequoi ! .De fait, la structuration et les ambitions de
ce voletdactions socioculturelles varient fortement duneE2C lautre.
Souvent, ces activits dpendentdes opportunits locales (prsence dun
gymnase proximit) ou sont lis aux caractristiques despermanents de
lE2C (leurs propres centres din-trts,leur rseau). Par ailleurs,
elles manquentgnralement dune inscription plus large et
plussystmatique dans les rseaux culturels ou sportifslocaux. La
diversit des pratiques sexplique aussipar labsence de principes
communs : les activitssocioculturelles ne sont pas prcisment
dfiniesdans le rfrentiel de labellisation des E2C.Des
permanentsavec des profils diversifis chacun des trois volets de
laccompagnementcorrespond un profil de permanents dE2C. Ondistingue
les formateurs de remise niveau (ouformateurs rfrents), les chargs
de relationentreprises et les animateurs de la vie socialeet
collective. Souvent, les formateurs rfrentsjouent aussi le rle
danimateurs de la vie socialeet collective. Les permanents
rencontrs ont djeu la plupart du temps une exprience
profession-nelleantrieure, principalement dans lenseigne-mentou la
formation professionnelle, le travailsocial ou lanimation, ou en
entreprise dans lecommerce ou le marketing. On trouve aussi
dessalaris ayant eu des parcours atypiques, ouvertssur
linterculturel, la recherche pdagogique ou lacommunication, avec
notamment des expriences ltranger.Le rfrentiel de labellisation
attache une atten-tionparticulire la qualit du personnel desE2C.
Ainsi, la majorit des salaris dispose dundiplme de bac+4 ou 5 et la
quasi-totalit sont encontrat dure indtermine.Un ancrage territorial
fortLa proximit des E2C avec leur territoire dimplan-tationest un
autre axe fort qui ressort de ltude.Toutes les coles partagent cet
objectif de bn-ficierdun ancrage territorial fort. La
dimen-sionterritoriale est inhrente au projet, puisquela cration
dune E2C est le rsultat dun appeldoffre de la rgion, qui est
lautorit comptentesur la formation professionnelle. Une cole peut
11. tre rayonnement rgional, dpartemental ouse concentrer sur une
seule ville.Chaque E2C se construit comme une rponseaux besoins des
acteurs conomiques du terri-toire.Daprs un prsident dune E2C,
lanalysedu territoire fait partie de lADN des coles.Ds ltude de
faisabilit pour la cration dunenouvelle cole, le projet est pens
pour treinsr dans le tissu local avec une analyse des vides en
termes de formation et un diagnos-ticdu march du travail local.
Certaines coles sepositionnent en partie sur des mtiers en
tension.Par exemple, une cole visite a mis en place un plateau
technique restauration en rponseaux besoins du secteur de
lhtellerie-restaura-tion.Une autre cole a dvelopp un
partenariatavec des acteurs du secteur de la mtallurgie, unsecteur
en tension dont limplantation est histo-riquesur le territoire. Le
diagnostic est ensuite mis jour en continu grce la proximit des
colesavec le tissu conomique local.Lors de leur cration, la moiti
des coles visi-tesont, ds le dbut t portes par des
asso-ciationscres spcifiquement pour le projet. Lesquatre autres
coles visites ont t construites partir de structures prexistantes,
des organismesde formation ou des associations dinsertion. Auterme
des interrogations ralises, il semble quele portage juridique
initial ne constitue pas unfacteur primordial dans la russite du
projet.Il apparat que les E2C les plus rcentes doiventcontinuer
sapproprier les mthodes, outils etsupports pdagogiques crs par les
E2C plusanciennes. Une meilleure coopration entre lescoles
permettrait aux nouvelles coles de bnfi-cierde lexprience des coles
existantes.Une place cruciale des acteursconomiques locauxLes
relations avec le monde conomique secrent et se consolident de
trois faons : traversla prsence dacteurs conomiques dans
lesinstances de gouvernance de lE2C, les liens deschargs de
relation entreprise avec les partenairesconomiques de lcole et les
retours des stageset travaux raliss par les jeunes.Sept des huit
coles visites ont des liens troitsavec les branches
professionnelles prsentes surle territoire et avec les chambres
consulaires,particulirement les chambres de commerce etdindustrie
(CCI). Souvent, ces dernires sontprsentes dans les instances de
gouvernance descoles, avec un haut niveau de reprsentation :dans
certaines coles, le prsident de lE2C estaussi prsident de la CCI.
Les CCI peuvent notam-mentmettre des locaux disposition de lE2C.
Enoutre, les liens avec la CCI permettent de faciliterla prise de
contact avec les entreprises, en jouantsur sa notorit et son rseau.
Enfin, la prsencedes acteurs relais du monde conomique dans
lagouvernance diffuse une forte culture dentrepriseau sein de lE2C,
avec un impact sur la gestion(tableaux de bord, objectifs de
rsultats) et surles pratiques pdagogiques (mise en place
dunpointage des stagiaires). Quand cette exigencede rsultats est
trop pousse, il peut y avoir unimpact ngatif sur la slection des
entrants, laqualit des pratiques pdagogiques ou la fiabilitdu mode
de calcul des taux de sortie.Les E2C manant de structures
dinsertion socialeprexistantes semblent rencontrer plus de
diffi-cultspour tablir une telle dynamique avec lesentreprises. Il
semble donc important de veiller impliquer les entreprises et
rseaux de profession-nelsds le projet de conception de lE2C.Des
entreprises volontaires,attires par la prslectionde jeunes
motivsLes entreprises partenaires des coles sont toutesvolontaires.
Selon les E2C, les entreprises sontrassures par le srieux et la
reconnaissance offi-cielledes coles. Les partenaires voient dans
lE2Cune autre entreprise, avec des processus simi-laires, les
structures sociales quelles ont puconnatre par ailleurs ne
fonctionnent pas commea du tout ajoute un permanent dune E2C.Les
entreprises rencontres reconnaissent unetrs bonne expertise mtier
et un profession-nalismedes permanents. Elles valorisent aussi
larelation personnalise noue avec le charg derelation entreprise :
avoir un seul et mme inter-locuteurest un vrai plus . Le suivi des
jeunesen stage est aussi apprci, toutefois certainesentreprises
aimeraient tre mieux informes dessuites des stages raliss. Pour
laccueil de jeunesen stage, elles font confiance la slection surla
motivation exige pour lentre en E2C, untri est fait au dpart. Ce ne
sont pas des jeunesqui dbarquent comme a . LE2C est aussi unmoyen
de faciliter les recrutements, pour embau-cher la suite dun stage
par exemple. Les entre-prisesqui cherchent recruter y voient un
moyenintressant pour trouver un personnel nonqualifi mais sans
problmes comportemen-taux. Un reprsentant dune grande
entrepriseinterrog considre lE2C comme un expert quali-fi,pour
laider gagner du temps et diversi-fierson recrutement : On est noy
sous les CV.a permet dhumaniser et de prslectionner. apermet de
recruter des profils que je naurais pasreus sinon . Pour les
grandes entreprises, lepartenariat se concrtise souvent dans le
cadredaccords nationaux sur la responsabilit socialede lentreprise
(RSE).En plus de laccueil de jeunes en stages, les
parte-nairesconomiques peuvent tre sollicits sousDARES ANALYSES
Septembre 2014 - N 068 11 12. dautres formes, plus adaptes leur
profil.Certaines entreprises militantes souhaitentsimpliquer aux
cts de lE2C mais ne peuventpas toujours accueillir de stagiaires.
Il sagit leplus souvent de structures de linsertion par
lac-tivitconomique, de plateaux techniques dor-ganismesde formation
ou dentreprises plusclassiques qui souhaitent sengager dans
linser-tionprofessionnelle des jeunes. Les chargs derelations
entreprises leur proposent divers modesdintervention pour
concrtiser leur mobilisation :prsentation aux jeunes de leur
activit et de leurenvironnement professionnel (au cours dunevisite
sur site ou au sein de lE2C), participation des jurys de slection
lentre, des speed-dating(4), ou une plus simple sollicitation
traversdes enqutes mtiers ralises par les jeunes partlphone. Les
entreprises peuvent aussi soute-nirfinancirement lE2C travers le
mcnatou la taxe dapprentissage, que les coles label-lisessont
habilites collecter depuis le dcretdu 24 fvrier 2009. Parmi les
huit E2C visites, lamoiti reoivent un financement priv allant de4 %
40 % de leur budget total de fonctionne-ment(hors rmunration des
stagiaires et inves-tissement).Les quatre coles de lchantillon
nebnficiant pas de ressources prives sont portespar des structures
prexistantes (organismes deformation ou associations dinsertion) ou
alorstrop rcentes pour avoir dvelopp une stratgiede financement
priv.Un positionnement complmentaire loffre de service du
territoireLe contour des E2C sadapte leur territoire
dim-plantation.Selon les stratgies rgionales, lescaractristiques
des publics peuvent tre modi-fies.Ainsi, certaines coles
accueillent desmineurs, dautres souvrent aux 26-30 ans. Ceschoix
traduisent la fois une volont stratgiquelocale des dcideurs publics
et un besoin propreau territoire. Laccueil de mineurs est souvent
subipar les coles car il impacte fortement les rsultatssur les
sorties vers lemploi, ncessite des adap-tationspdagogiques et
implique de nouer desrelations avec les parents des jeunes. Une
coleaccueillant des mineurs mne par exemple untravail plus
approfondi pour proposer des sortiesvers lapprentissage. Un
permanent rencon-trestime que le dispositif nest pas adapt
auxmineurs et poursuit : Les mineurs, cest plusdifficile. Ce sont
encore des ados. Il faut tre plusvigilant sur le respect des
horaires, ils ont plus deproblmes de comportement. Le lien est plus
fortavec la famille, quon est amen contacter plusieurs reprises
.Parmi les sites visits, une cole prend en comptele problme de
lillettrisme, une autre expri-mentelaccueil de jeunes atteints de
dficiencesmentales. Une cole interroge participe la plateforme
dcrocheurs sur le territoire.12 DARES ANALYSES Septembre 2014 - N
068Une attestation de fin de formationnon reconnue officiellementEn
fin de formation, le stagiaire reoit une attes-tationde comptences
acquises (Aca). Ce docu-mentsynthtise le nombre dheures de
formationeffectues, les savoirs de base acquis et lescomptences
professionnelles valides en entre-prise.Les personnels des E2C
rencontrs ontexprim des avis mitigs sur lintrt de lAca.En labsence
de reconnaissance officielle, lat-testationne peut pas tre valorise
auprs desemployeurs. Par ailleurs, elle nest pas ncessairepour les
entreprises dj partenaires de lE2C. Enoutre, parce quils la
reoivent parfois plusieurssemaines aprs leur sortie, et par
courrier,certaines jeunes lui accordent peu dimportance.Nanmoins,
des coles saisissent lopportunitde promouvoir le jeune en
organisant une cr-moniede remise de lattestation en prsence
desentreprises daccueil.En dehors de lAca, deux des coles
tudiesdlivrent des attestations de comptences oudiplmes reconnus
par lducation nationale.Lune est habilite faire passer le Brevet
infor-matiqueet internet (B2I) et les premiers niveauxdu diplme
dtudes en langue franaise optionprofessionnelle (Delf). Lautre
permet auxstagiaires dobtenir une attestation de comp-tencesur les
gestes professionnels du ou desmtiers acquis, dlivre par le
Rectorat dans lecadre du dispositif acadmique de validation
desacquis (Dava).Laprs E2C, un suivi consoliderLa plupart des coles
considrent que le jeune est sorti la fin de son parcours dans lE2C,
cest--dire au bout de 6 8 mois aprs son entre.La sortie du jeune
peut tre avance sil accde un contrat de travail dun mois ou plus ou
une formation qualifiante. Ceux qui nont pastrouv demploi ou de
formation au terme duparcours dans lcole sont orients vers la
missionlocale. Selon la situation du jeune, il est possiblede
prolonger laccompagnement au-del du dlaihabituel, sous rserve dune
drogation de largion.Aprs la sortie du parcours au sein de lE2C,
lerfrentiel de labellisation prvoit un suivi dujeune pendant un an.
Les modalits prcises dece suivi ne sont pas clairement dfinies, et
celui-ciest ralis de faon ingale dans les colesvisites.Le rfrentiel
de labellisation prvoit un suivi desjeunes jusqu 12 mois aprs leur
sortie de leurparcours dans lE2C. Sur le terrain, ce suivi
estencore une pratique trs htrogne et encoreinsuffisamment travaill
par les coles. Or, auregard des entretiens raliss (5), il
semblerait(4) Le speed-datingpermet de faire serencontrer dans
lecadre de salons ouforums sur lemploi,des entreprises et
descandidats pour desentrevues de quelquesminutes.(5) Entretiens
auprsdes jeunes sortismais dont un certainnombre a t difficile
joindre. 13. quil y ait un taux dabandon significatif desjeunes
dans les phases demploi ou de formationqualifiante qui suivent le
parcours dans lE2C. Lesuivi mis en place par les coles apparat
insuf-fisantau regard des difficults dintgration desjeunes dans
leur nouveau milieu professionnel,que ce soit une entreprise ou un
organisme deformation. Une dirigeante dentreprise regrettele manque
de suivi pendant le contrat de 6 moisquelle avait sign avec une
stagiaire de lE2C : Jaurais souhait quils suivent plus ce contrat
etcette jeune fille, qui tait gentille mais pas dans laralit des
choses .Deux modes de suivi sont pratiqus par les coles :un suivi
dominante administrative et un suivi dominante accompagnement. Le
suivi adminis-tratifest un processus systmatique et formalisvisant
rendre compte de la situation du jeune des chances fixes aprs sa
sortie. Les rgles deralisation sont fixes par le rseau E2C, en
vuedlaborer des rsultats sur les sorties lchelonnational. Malgr ces
rgles, le suivi est ralis defaon trs htrogne par les coles et ne
permetpas de fournir des rsultats robustes sur leurdevenir. Il se
fait gnralement par tlphone etse heurte aux changements de numros
de tl-phonedes jeunes. Le mode de calcul des sortiesvarie dune E2C
lautre, notamment pour dter-minerce quest une sortie positive . Un
contratde travail de quinze jours suffira dans une E2C,dun mois
pour une autre et de trois mois pourune troisime. De leur ct, ceux
qui financent lescoles calculent habituellement des taux de sortie
six mois. De mme, le recensement de la situa-tiondu jeune peut se
situer des horizons diff-rents: au moment de sa sortie de lE2C, en
findanne civile, puis 3, 6, 9 et 12 mois aprs sasortie.
Lhomognisation des pratiques de suiviest un axe de progrs sur
lequel travaille le RseauE2C.Lautre mode de suivi repr est un suivi
plusqualitatif, dominante daccompagnement. Ilsagit de prvenir les
ruptures quand le jeune esten emploi ou en formation ou alors de
continuer encourager les jeunes quand ils rencontrentdes problmes
dinsertion. Un jeune homme enemploi a fait appel la mdiation de
lE2C aprssa sortie : Je leur ai dit que ctait pas top unmoment Et
ils sont venus sur place. Ils ont faitune rencontre trois, a a calm
les choses . Delavis de plusieurs responsables dE2C, cest pluttun
axe de progrs dvelopper. Il est peu prati-quactuellement du fait
dun manque de moyensddis. Ce suivi est mobilis la demande dujeune,
de lentreprise ou de lorganisme de forma-tion.Les liens troits
tablis entre le jeune et unpermanent jouent un rle primordial.
Parfois, lejeune peut refuser un suivi par lE2C, sil
sestimesuffisamment autonome. Dans lune des coles,le suivi
systmatique est quasi impos auxjeunes sans solutions, dans un souci
de respecterles exigences du label, ce qui nest pas toujoursbien
peru par les jeunes.Enfin, le suivi en emploi ou en formation, a
aussiune autre finalit : nourrir et consolider la relationavec les
entreprises ou les organismes de forma-tionconcerns. Ces derniers
apprcient tout parti-culirementla continuit du lien avec lcole,
unefois le jeune sorti de lE2C.Pour en savoir plusWali Rostam
(Dares)(1995), Enseigner et apprendre. Vers une socit cognitive ,
Livre blanc sur lducation et la formation, Commission
europenne.Pluricit (2012), Analyse transversale des monographies
des coles de la 2e chance Rseau E2C, Cahier des charges pour
labelliser une cole de la 2e chance.Rseau E2C (2013), 2012 &
perspectives , Rseau E2C France, avril.Rseau E2C (2014), Lactivit
en 2013 , Rseau E2C France, avril.DARES ANALYSES Septembre 2014 - N
068 13DARES ANALYSES et DARES INDICATEURS sont dits par le ministre
du travail, de lemploi, de la formation professionnelle et du
dialogue social.Direction de lanimation de la recherche, des tudes
et des statistiques (Dares), 39-43, quai Andr Citron, 75902 Paris
cedex 15.www.travail-emploi.gouv.fr (Rubrique tudes, Recherches,
Statistiques de la Dares)Directrice de la publication : Franoise
Bouygard.Rdactrice en chef : Marie Ruault. Secrtariat de rdaction :
Marie Avenel, Evelyn Ferreira - Maquettistes : Guy Barbut, Thierry
Duret, Bruno Pezzali.Conception graphique et impression : ministre
du travail, de lemploi, de la formation professionnelle et du
dialogue social.Rponse la demande :
[email protected] aux avis de parution
de la
Dares(http://travail-emploi.gouv.fr/etudes-recherches-statistiques-de,76/avis-de-parution,2063/bulletin,2064/abonnement,13777.html)Dpt
lgal : parution. Numro de commission paritaire : 3124 AD. ISSN 2109
- 4128 et ISSN 2267 - 4756.