1 Centre national de recherche agronomique Direction des Programmes de recherche et de l’appui au développement Rapport annuel des activités de recherche et d’appui au développement 2019 ___________________________________________________________________________ Nous inventons aujourd’hui l’agriculture de demain
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Centre national de recherche agronomique Direction des Programmes de recherche et de l’appui au développement
II.1 Étude de la fertilisation organique et/ou minérale en plantation immature
II.1.1 Déterminer l’effet de la fertilisation organique en hévéaculture
L’objectif visé est d’affiner la technique de compostage par la réduction du temps de matu-
ration des substrats organiques, d’évaluer l’effet de l’application du compost sur les carac-
téristiques physico-chimiques des sols et sur la croissance végétative des hévéas en pépi-
nière et en culture immature, puis de déterminer la rentabilité économique de la fertilisation
organique en hévéaculture.
Les résultats ont montré que les paramètres physico-chimiques (température, teneur en
eau, pH et rapport C/N) au cours du compostage évoluent suivant deux phases caractéris-
tiques majeures. La première phase de fermentation active est caractérisée par des tempé-
ratures élevées (supérieures à 45 °C). La seconde phase concerne la maturation et la sta-
bilisation de la matière organique à basse température (environ 27 °C). Le volume initial du
compost baisse significativement de l’ordre de 21,40 %, avec un rendement de 78,60 %. Le
compost obtenu présente une structure avec des particules plus petites et assez homo-
gènes. Les caractéristiques chimiques du compost obtenu sont d’un niveau acceptable par
rapport à la norme française AFNOR, même conservé à 12 mois, et peuvent lui permettre
de jouer le double rôle d’amendant et de fertilisant. Sur le plan agronomique, l’analyse de
variance de la circonférence des arbres en culture immature, ne révèle aucune différence
significative entre les traitements appliqués sur les différents sites d’études. En pépinière,
l’apport de compost à base de fiente de poulet combiné ou non à l’apport fractionné d’urée
induit une meilleure croissance végétative aérienne des plants. La fertilisation organique a
été plus rentable avec la dose normale de compost, soit 180 % de gain additionnel par
rapport au témoin.
II.2 Valorisation efficiente des déchets organiques en pépinières d’hévéa par la vermitechnologie
Les objectifs visés sont le renforcement des capacités des pépiniéristes à l’utilisation de la
vermitechnologie, la démonstration des effets des produits métaboliques des vers de terre
(vermicompost et vermiwash) sur le développement des plants en sac d’hévéa en pépinière
et la détermination de la rentabilité économique de l’utilisation de la vermitechnologie en
pépinière d’hévéa.
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Selon les résultats préliminaires, une poubelle remplie de fumier à 60 % du volume, produit
en moyenne 2,37 kg de vermicompost après tamisage à la maille de 2 mm et de 50 litres
de vermiwash sur une période de deux mois. L’évaluation de cette vermitechnologie au
champ montre que les traitements avec le vermiwash et le vermicompost se distinguent plus
ou moins nettement des autres traitements.
III. DEFENSE DES CULTURES
III.1. Méthodes de lutte efficaces contre la maladie de chute des feuilles
L’objectif de l’étude est de proposer un appareil de traitement pratique, rentable et adapté
aux conditions d’exploitation des planteurs pour lutter efficacement contre la pathologie en
plantation mature.
Les résultats ont montré que l’atomiseur porté par quatre personnes (ATP 4) a une portée
maximale de 12 m de hauteur. Les quantités de bouillie fongicide ont été négativement
corrélées avec l’augmentation de l’altitude et ont réduit le taux de germination des conidies
de la maladie de chute des feuilles causée par Corynespora cassiicola de 15 % dans la
strate inférieure (5 à 8 m) et à 30,27 % dans la strate moyenne (8 à 12 m) et à plus de 50
% dans les strates supérieures (plus de 13 m).
III.2. Mise en place d’un dispositif de veille sanitaire du verger hévéicole ivoirien
La mise en place d’un dispositif de veille sanitaire du verger héveicole ivoirien vise à prévenir
et/ou déceler en temps réel toute pathologie pouvant affecter le verger héveicole.
Quatre stations agro-météorologiques autonomes ont été installées en milieu non industriel
pour l’enregistrement des données des paramètres météorologiques (Tabou, Tiapoum,
Daoukro, Zoukougbeu). Deux stations non autonomes appartenant au CNRA (Gagnoa et
Man) ont été intégrées dans le réseau. Quatre plantations pilotes par site d’implantation des
JBG ont été annexées, soit un total de 24 plantations pour tout le dispositif en milieu non
industriel. Six jardins à bois de greffe (JBG) ont été installés dans les zones héveicoles
(Nouamou, Tabou, Gagnoa, Daoukro, Zoukougbeu et Man). Dans chacun des JBG, Cinq
(05) clones vulgarisables (GT 1, PB 217, IRCA 331, IRCA 230, IRCA 41) sont plantés et
des porte-greffes des 12 clones non vulgarisés sont plantés en attendant le greffage. Les
agents phytosanitaires chargés d’inspecter les JBG et les plantations d’observation sont
équipés de motos pour collecter les données sur le terrain.
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III.3. Méthodes de lutte contre les Loranthaceae en culture d’hévéa
L’essai a été implanté dans les plantations industrielles d’hévéa du CNRA à Anguédedou.
L’efficacité du Glyphosate sur les parasites a été déterminée par comparaison de la morta-
lité de touffes d’arbres traités à celle d’arbres non traités.
Les taux de mortalité de touffes ont été enregistrés sur les clones GT1 (46,55%), PB 217
(69,39%) et PR 107 (88%). Sous l’effet du Glyphosate, la circonférence des hévéas à 1,70
m du sol est de 104,90 cm (GT1), 103 cm (PB 217) et 87,11 cm (PR107).
L’analyse de production des arbres sains, parasités et traités a montré, une variabilité de
production sur les trois clones. Le clone PB 217 a donné le meilleur rendement de produc-
tion quel que soit le traitement comparativement aux clones GT1 et PR107. Aucun résidu
de Glyphosate n’a été détecté dans le caoutchouc des arbres injectés avec du Glyphosate
et le produit n’a pas eu d’effet sur l’état physiologique des laticifères et sur les propriétés
technologiques du caoutchouc. Cependant, un effet clonal a été observé : le clone PB 217
supporterait mieux les effets du Glyphosate par rapport à GTI et PR 107.
IV. TECHNOLOGIE
IV.1. Etude sur le transfert des technologies de valorisation des graines d’hévéa.
IV.1.1 Elaborer un catalogue de technologies de valorisation des graines d’hévéa.
Un catalogue des différentes technologies de valorisation de la graine d’hévéa a été réalisé.
Il en ressort qu’à partir de la graine, on peut extraire du tourteau et de l’huile. Quatre fiches
techniques sur la valorisation des graines ont été élaborées et consolidées au sein de ce
catalogue, validé par le CNRA et le FIRCA.
Un projet de recherche a été mis en place, portant sur « la mise en place de quatre unités
pilotes de production d’huile et de tourteau en milieu villageois et industriel ». Les activités
de ce projet démarreront en 2020.
IV.2 Etude des propriétés technologiques des clones d’hévéa
IV.2.1 Réaliser l’étude comparative des propriétés technologiques du caoutchouc produit en zones traditionnelle et marginale
L’étude comparative des propriétés technologiques du caoutchouc produit en zones tradi-
tionnelle et marginale révèle qu’il n’y a pas de différence au niveau des taux d’impuretés et
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de matières volatiles. Les teneurs en azote et en cendres dosées dans le caoutchouc pro-
venant des zones marginales sont supérieures à celles de la zone traditionnelle. En re-
vanche, la plasticité et la viscosité Mooney du caoutchouc produit en zone traditionnelle sont
supérieures aux données de la zone marginale. De façon générale, les caoutchoucs issus
de la zone marginale et de la partie traditionnelle ont les mêmes propriétés technologiques.
B. ACTIVITES D’APPUI AU DEVELOPPEMENT
1. Formation
1.1 Formation à l’identification morphologique en jardin à bois de greffes et en plantations
des cinq clones recommandés en milieu non industriel ;
1.2. Formation à la reconnaissance des maladies foliaires notamment maladie de la chute
des feuilles causée par Corynespora cassiicola et l’antrachnose causée par Colle
tetrichum glosporioides.
2. Réunions & Séminaires
2.1 Participation de Mme OKOMA Muriel à une conférence internationale sur l’amélioration
des revenus du petit planteur d’hévéa organisée par l’IRRDB au Nigéria ;
2.2 Mme OKOMA Muriel a animé un panel au SARA 2019 pour le compte de l’APROMAC.
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PROGRAMME PALMIER A HUILE
A. ACTIVITES DE RECHERCHE
I. AMELIORATION GENETIQUE
I.1 Gestion des ressources génétiques
I.1.1 Sauvegarder les vieilles collections d’Elaeis guineensis
L’action vise le renouvellement des vieilles collections de palmiers présentes sur la Station
de La Mé. Au cours de la campagne agricole, le suivi de l’essai de conservation des popu-
lations BRT10 et TEIS3 de 2,35 ha, mis en place en 2018, a été assuré.
I.1.2 Introduire les populations traditionnelles de palmiers de la Région de Man
L’enrichissement des ressources génétiques disponibles par la prospection d’autre matériel
végétal est le résultat attendu de l’action. Dix spécimens traditionnels de palmiers à huile,
répertoriés dans la zone de Man pour la très bonne fluidité de leur huile, ont été équipés en
échelles pour tenter d’introduire ce matériel dans la collection disponible à La Mé.
I.2. Sélection d’hybride et clones performants
I.2.1 Évaluer les progrès génétiques réalisés au 3ème cycle de sélection récurrente réciproque
Les mensurations portant sur la récolte individuelle ont été achevées sur le bloc génétique
d’Ehania. Les premiers résultats, portant sur six essais plantés en 2002, 2003 et 2005, ont
montré que les hybrides testés ont, dans l’ensemble, les mêmes niveaux de performances
que les témoins utilisés dans les essais, sauf sur l’essai EHGP03 où la plupart des croise-
ments testés ont donné des rendements plus élevés. Sur cet essai, les 22 croisements tes-
tés ont des rendements annuels d’au moins 20 tonnes de régimes par hectare. Pour ce qui
concerne les autres essais, l’objectif visé d’au moins vingt tonnes de régimes à l’hectare par
an a été atteint avec quinze descendances. Au total, les premiers résultats indiquent que 37
descendances sur les 115 croisements testés ont permis d’atteindre ou de dépasser l’ob-
jectif annuel de 20 tonnes de régimes par hectare sur les six essais.
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I.2.2 Evaluer les caractères technologiques du matériel du 3eme cycle de sélection
Mille six-cent (1600) régimes ont été récoltés et analysés. Pour permettre une valorisation
progressive des résultats du 3e cycle, les efforts ont été concentrés sur les essais plantés
en 2002.
Les résultats de plus de huit cent analyses de régimes réalisées indiquent un taux moyen
d’huile sur régime de 28%. Pour le matériel recombiné, les valeurs obtenues ont varié pour
l’instant entre 23 et 30 % de taux d’huile sur régime contre 25 % pour le matériel actuelle-
ment vulgarisé.
I.3. Mise en place de nouveaux champs semenciers
I.3.1 Créer de nouveaux champs semenciers
En 2018 un champ semencier de 45 ha a été mis en place. Le suivi de ce champ semencier
a été assuré. Quatre-cent quatre-vingt et un (481) plants morts ont été remplacés.
III. AGRONOMIE & PHYSIOLOGIE
III.1 Mise au point d’itinéraires techniques par zone agro-écologique du palmier à huile
III.1.1 Améliorer la tolérance du palmier à huile au déficit hydrique
Au cours de l’année 2018, a été mise en évidence la tolérance au déficit hydrique au stade
pépinière chez trois catégories vulgarisées de palmier à huile. Il s’agit des catégories
C1001F, C7001 et C2401. Les travaux ont porté, en 2019, sur l'amélioration de la tolérance
du palmier à huile au déficit hydrique par l’amélioration du développement racinaire des
plantes. L’effet de complexes d’engrais NPK sur le développement racinaire et la croissance
des plants de la catégorie C1001F a été évalué en période de déficit hydrique.
Les résultats ont montré que le complexe d’engrais N15P15K15 favorise plus le dévelop-
pement racinaire en période de déficit hydrique que le complexe N12P22K22. Cet engrais
pourrait être préconisé en zone de déficit hydrique.
III.1.2 Evaluer l’efficacité de nouveaux types d’engrais sur les variétés vulgarisées de palmier à huile à La Mé
Les essais mis en place avec l’engrais biologique BIOJADI ont montré que cet engrais amé-
liore la vigueur végétative des plants de palmier à huile et augmente la production de 20%
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comparé à la culture classique du palmier à huile avec l’apport de KCl uniquement. Cette
augmentation qui provient uniquement d’une augmentation du poids des régimes est statis-
tiquement non significative. Cinq autres essais ont été mis en place dans les zones des
cultures du palmier pour évaluer d’autres types d’engrais.
III. DEFENSE DES CULTURES
III.1 Lutte intégrée contre les maladies du palmier à huile
III.1.1 Renforcer les outils de lutte contre la fusariose
Dans l’optique d’étoffer les catégories tolérantes à la fusariose, des tests d’inoculation ont
été initiés depuis 2018 sur deux nouvelles catégories C2501 et J1942. Il s’agit d’identifier
des croisements tolérants pour des sorties variétales en plus du C1001F, seule catégorie
vulgarisée actuellement.
Les premiers tests réalisés ont révélé des sources de tolérance au niveau de ces deux
catégories testés. En effet, pour la catégorie J1942, 53% des croisements testés se sont
révélés tolérants. Concernant la catégorie C2501, 41% des croisements éprouvés tolèrent
la fusariose. Un deuxième test est en cours sur les deux catégories pour confirmer les ré-
sultats obtenus.
III.1.2 Identifier des marqueurs phénoliques pour la tolérance a la fusariose
Quatre marqueurs phénoliques de tolérance à la fusariose avaient été identifiés avec la
catégorie C1001 F. Un essai a été mis en place en 2019 sur les croisements issus de deux
catégories C2501 et J1942 pour confirmer les résultats. Les croisements issus de ces deux
catégories ont été inoculés avec la souche mono 179, agent pathogène de la fusariose. Au
cinquième mois, les racines et les pseudobulbes des croisements ont subi des extractions.
A partir des extraits obtenus, devraient être identifiées les structures chimiques des mar-
queurs phénoliques de tolérance à la fusariose. Les travaux seront reconduits en 2020.
III.1.3 Assurer le suivi épidémilogique de la fusariose
Les activités sur le suivi épidémiologique de la fusariose indiquent un bon comportement
des croisements aussi bien sur le bloc génétique à Ehania qu’à la Station Robert Michaux.
A la Station Robert Michaux, les résultats des observations ont montré que la fusariose est
presqu’inexistante sur les cultures de 2000 à nos jours grâce à la forte pression de sélection
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au stade prépépinière des croisements en tests. Les taux de remissions à la fusariose
atteignent 100%.
A Ehania, les plantations de 2002 à 2007 ont été visitées pour suivre l’évolution de la fusa-
riose. Aucun nouveau cas n’a été observé au cours de l’année confirmant ainsi le bon com-
portement des lignées plantées vis-à-vis de la fusariose. En effet, les contrôles ont montré
que les géniteurs ont exprimé des taux de rémission de plus de 90%.
III.2. Lutte intégrée contre les ravageurs du palmier à huile
III.2.1 Mettre au point des méthodes de lutte intégrée contre C. lameensis et les autres ravageurs
L’évaluation de l’efficacité de l’insecticide chimique Sivanto Energy 85 EC a été réalisée.
Cet insecticide s’est montré efficace contre C. lameensis. Il a provoqué un taux de mortalité
de plus 80 % chez les adultes et les larves. Par ailleurs, l’utilisation des oecophylles Oeco-
phylla longinoda en condition contrôlée a permis de réduire à un seuil tolérable les popula-
tions de C. lameensis. Les résultats de la corrélation entre les populations d’Oecophylles et
de C. lameensis ont montré que lorsque les populations d’oecophylles croissent, celles du
ravageur baissent. Un test en champ devra être réalisé afin de confirmer la relation proie-
prédateur entre ces individus.
III.2.2 Renforcer la méthode de lutte contre le vecteur du blast en pépinière
L’insecticide chimique Sivanto Energy 85 EC utilisé contre l’insecte vecteur du blast a donné
des résultats intéressants. Testé en cage avec trois doses sur les pépinières de palmier à
huile, la dose de 1 ml/plant a entraîné une diminution des populations de R. mica.
IV. TECHNOLOGIE DU PALMIER
IV.1 Caractérisation physico-chimique et nutritionnelle des régimes et de l’huile de palme
IV.1.1 Déterminer les caractéristiques physico-chimiques des régimes
Les travaux de recherche ont porté sur l’évaluation des caractéristiques physico-chimiques
des régimes issus des essais du 3ème cycle de sélection récurrente réciproque (SRR). Ainsi,
la teneur en huile (THR) et la fluidité (Indice d’Iode) des huiles extraites des régimes ont
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été déterminées. Un total de 1600 analyses a pu être réalisé. Les résultats indiquent des
taux d’huile sur régime variant entre 23 et 30 %.
B. ACTIVITES D’APPUI AU DEVELOPPEMENT
1. Suivi et protection phytosanitaires des géniteurs de la production de semences de palmier
à huile à La Mé et à Dabou.
2. Suivi et protection phytosanitaires des parcelles de production de palmier à huile à La
Mé et Divo: Pépinière, Jeunes Cultures, Plantations en Rapport.
3. Suivi sanitaire du bloc génétique du troisième cycle à Ehania PALM-CI.
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PROGRAMME FORÊT ET ENVIRONNEMENT
A. ACTIVITES DE RECHERCHE
I. AMELIORATION DES PRODUCTIONS FORESTIERES
I.1 Gestion des expérimentations de recherche forestière
I.1.1 Promouvoir les plantations en mélange pour sécuriser la production de bois d’œuvre et le maintien des services écosystémiques en Côte d’Ivoire
Les travaux se déroulent dans le cadre du projet ForestInov qui est coordonné par le CIRAD.
Le CNRA, la SODEFOR, l’INP-HB et l’Université Péléforo Gon Coulibaly participent aux
activités de ce projet. L’objectif général est la promotion des itinéraires techniques maximi-
sant la productivité et les services écosystémiques dans les plantations en mélange.
Les activités du projet ont démarré avec l’installation du démonstrateur dans la forêt classé
de La Téné (Oumé). Une mission a été réalisée sur le site CNRA de Lataha (Korhogo).L’état
sanitaire de 5817 individus a été enregistré. Les données ont été géo-référencées dans un
système d’information géographique.
Le calcul des taux de survie et des taux de croissance par espèce permet de classer les
espèces en fonction de leur potentiel pour la foresterie dédiée. Ainsi les espèces les plus
intéressantes pour la foresterie de plantations dédiées sont : Khaya senegalesis, Pterocar-
pus erinaceus, Anogeissu leicarpus, Terminaia glaucescens, Afzelia africaca, Prosopis afri-
cana, cassia siebierania.
II. MISE AU POINT DE TECHNIQUES D’AGROFORESTERIE
II.1 Etude des associations arbres/cultures
II.1.1 Apporter un appui au Projet Gestion Durable des Terres
L’action est un appui (consultance) aux activités du projet de Gestion Durable des Terres
(GDT) portant sur les pratiques agricoles et d’agroforesterie pour la gestion durable des
terres en Côte d’Ivoire.
Les pratiques locales de GDT et d’Agroforesterie, les attentes des populations et les atouts
des 3 régions concernées par le projet ont été collectées. Toutes ces données et les rap-
ports produits devront aboutir à la soumission d’un projet national de «Gestion durable des
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terres et agroforesterie», en cours d’élaboration par le Ministère de l’Environnement et du
Développement Durable.
III. VALORISATION DES PRODUITS FORESTIERS NON LIGNEUX
III.1. Domestication des espèces alimentaires et fourragères forestières
III.1.1 Poursuivre la mise au point de techniques de production en pépinière de
Garcinia kola
Le renouvèlement de l’essai de comportement et de densités de Garcinia kola a été réalisé
à partir de plants utilisés qui sont issus de sauvageons élevés en pépinière à la Station de
Recherche Technologique. Le premier dispositif installé il y a 4 ans n’a pas connu de succès
pour des raisons de difficulté de suivi à Anguédédou.
IV. TECHNOLOGIE DU BOIS
IV.1 Détermination des caractéristiques technologiques des essences forestières et agricoles
Des échanges ont eu lieu avec la société ‘‘Wood ivoire’’ pour la valorisation en bois d’œuvre
du cedrela, des pins tropicaux et des eucalyptus. Des échanges ont, également, eu lieu
avec la société de transformation du bois ‘‘Gomale’’ pour la réhabilitation et la valorisation
de l’atelier de menuiserie du CNRA. Ces échanges ont abouti à la rédaction d’une conven-
tion et d’un projet d’intérêt commun pour rechercher le financement de sa mise en œuvre.
IV. ENVIRONNEMENT
IV.1 Etude des interactions climat-forêt-sol
IV.1.1 Evaluer la séquestration du carbone par une plantation d’hévéa
Tous clones confondus, le système racinaire des clones étudiés représente de 16 à 29 %
du carbone total séquestré par l’arbre en fonction de son degré de maturité. Le réservoir ou
compartiment de carbone le plus important, tous clones confondus, est constitué par le tronc
et les branches de l’arbre avec des proportions variant de 70 à 91 % selon l’âge et le clone.
Les feuilles constituent le second réservoir de biomasse et de carbone de l’arbre, dans des
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proportions variant de 17 % pour les clones en phase immature à 2 % en fin de vie écono-
mique. Les racines constituent le reste du réservoir et varie de 17 % (phase immature) à 8
% pour les peuplements de plus de 25 ans.
Le clone PB 217 séquestre le plus de carbone/ha (11 tC/ha pour la phase immature) suivi
des clones de la série IRCA. Le clone GT1 séquestre le moins de carbone par ha. La capa-
cité maximale de séquestration des clones intervient vers la fin de la seconde phase de
production entre 15 et 25 ans. Après 25 ans, le clone GT1 ne stocke plus de carbone par
contre le PB 217 continue de stocker jusqu’à 35 ans.
Au vu des résultats partiels obtenus, il apparait que les peuplements d’hévéa séquestrent
le carbone atmosphérique de manière comparable aux essences forestières natives ou exo-
tiques utilisées dans les reboisements telles que le Fraké, le Framiré, le Teck, le Gmelina,
le Cedrela, ou les systèmes agroforestiers tels que les Acacia sp, les Albizia sp et les Leu-
ceanae sp.
B. ACTIVITES D’APPUI AU DEVELOPPEMENT
1. Ateliers et réunions techniques
1.1 Atelier national de présentation de la Stratégie nationale de réhabilitation et d’extension
des forêts en Côte d’Ivoire, Auditorium de la Primature;
1.2 Atelier national pour l’élaboration de feuilles de route pour le développement de l’agro-
foresterie dans les filières hévéa, palmier à huile, anacarde et coton, Grand-Bassam ;
1.3 Atelier de restitution de la participation de la Côte d’Ivoire à la COP24, Primature ;
1.4 Atelier de la validation du rapport sur la stratégie de conservation des espèces mena-
cées et de lutte contre les plantes envahissantes, Institut Botanique AKE-ASSI (IBAAN)
à Andokoi à Abidjan ;
1.5 Atelier d’élaboration participative du plan de travail et Budget annuel 2019 du projet
Gestion Durable des Terres (GDT), hôtel Attoungblan, Yamoussoukro;
1.6 Séminaire de validation du cadre institutionnel et des priorités nationales d’investisse-
ment du fond vert pour le climat en Côte d’Ivoire, Abidjan, Hôtel Belle-Côte ;
1.7 Atelier d’information des organisations de la société civile et les communautés locales
sur les changements climatiques en Côte d’Ivoire, CERAO (2 plateaux) Abidjan. AMIS-
TAD/ PACJA/ FOREST CARBON partnership ;
1.8 Atelier de présentation et de validation du guide d’Agroforesterie en lien avec les cul-
tures vivrières, CRRAE-UMOA, Plateau;
1.9 Atelier de restitution des projets de la filière hévéa, Grand-Bassam.
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PROGRAMME BIOTECHNOLOGIES
A. ACTIVITES DE RECHERCHE
I. DÉVELOPPEMENT DES CONNAISSANCES DE BASE
I.1 Développement des outils moléculaires de la sélection pour la résistance au stress hydrique
I.1.1 Identifier les marqueurs biochimiques et moléculaires de tolérance au déficit hydrique chez l’hévéa
L’objectif spécifique de l’étude est de déterminer les conditions d’adaptation de l’hévéa à la
sècheresse en milieu réel.
Les résultats ont montré un taux de mortalité de 20 % plus élevé que celui du témoin, dans
le premier essai d’adaptation de l’hévéa à la sécheresse mis en place à Kani, après les
premiers remplacements de plants morts. Pour la mise en place de l’essai de Dimbokro,
2 358 plants greffés réussis ont été produits et entretenus.
I.1.2 Identifier les marqueurs biochimiques et moléculaires de tolérance au déficit hydrique chez l’igname
Les paramètres biochimiques ont été évalués pendant la période du stress hydrique chez
les variétés d’igname 12 Comcomséné et Lopka J.
La variété Lopka J a montré une concentration moyenne en sucres solubles des feuilles
légèrement plus élevée que la variété 12 Comcomséné. Cette concentration a diminué lé-
gèrement avec l’augmentation du déficit hydrique chez les deux variétés.
La concentration en proline des feuilles des vitroplants a varié selon le régime hydrique et
selon la variété. Ainsi, elle a augmenté légèrement avec l’augmentation du déficit hydrique
chez les deux variétés.
En condition de déficit hydrique, la concentration en protéines des feuilles des vitroplants a
varié chez les deux variétés d’igname. Elle a augmenté légèrement avec la hausse du déficit
hydrique chez les vitroplants de la variété 12 Comcomséné alors qu’elle a diminué légère-
ment chez les vitroplants de la variété Lokpa J.
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I.2. Développement d’outils moléculaires de sélection précoce pour la résistance aux maladies
I.2.1 Rechercher des gènes impliqués dans la résistance des cacaoyers au swollen shoot
L’action vise à conduire une étude d’association génétique pour identifier les gènes de
résistance au swollen shoot.
Un premier dispositif composé de deux blocs a été mis en place sous une ombrière à Boua-
flé. Au total 837 plants issus de 31 fèves par cabosse ont été obtenus. Les observations des
symptômes sont en cours.
I.2.2. Identifier les marqueurs de gènes de résistance à l’anthracnose chez l’igname
L’objectif général de l’étude est de déterminer la source de la résistance partielle à l’an-
thracnose chez l’igname et les marqueurs de gènes qui y sont associés, en vue de déve-
lopper des outils moléculaires pour assister les programmes d’amélioration génétique.
La sévérité de l’anthracnose sur le plant a été plus élevée à Bouaké qu’à Gagnoa. Cette
situation se trouve inversée lorsqu’il s’agit du nombre de plants infectés et de l’incidence.
Pour ce qui concerne le séquençage, 10 606 marqueurs SNP ont été générés pour couvrir
l’ensemble du génome de D. alata. La matrice de données est disponible pour les analyses
subséquentes.
II. GESTION DURABLE DES RESSOURCES GÉNÉTIQUES
II.1 Caractérisation moléculaire des ressources génétiques
II.1.1 Caractériser au plan moléculaire des ressources génétiques de caféier
L’objectif de cette action est de caractériser, au plan moléculaire, la population parentale
des caféiers Robusta.
Les relations génétiques entre les 66 génotypes de caféier Canephora ont été établies.
Ainsi, une variation très hautement significative a été observée au sein et entre les cinq
populations de caféier. La variance moléculaire estimée dans l'ensemble des 66 génotypes
de caféier Canephora a été très forte. Ainsi 54 % de la variance génétique totale a été
imputable aux différences entre les populations de caféier, alors que 46% de la variation
totale a été attribué au sein des populations. Une différenciation très importante a été ob-
servée entre les sous-groupes de caféiers congolais et le groupe des caféiers guinéens.
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Toutefois, au sein du groupe congolais, une différenciation modérée a été révélée entre les
populations des différents sous-groupes B, C-Ind et SG2. La population SG1, quant à elle,
s’est nettement différenciée des populations des autres sous-groupes du groupe congolais.
III. UTILISATION DES OUTILS MOLECULAIRES EN PRODUCTION AGRICOLE
III.1 Sélection génomique et assistée par marqueurs moléculaires
III.1.1 Suivre les flux de pollens au cours des brassages intra population en condition isolée chez le caféier
L’objectif de l’étude est d’améliorer la précision des facteurs génétiques au cours de la sé-
lection récurrente réciproque, à travers une compréhension des facteurs influençant les bra-
sages des populations en condition isolée chez le caféier.
Les données sont en cours d’analyses pour affecter les parents à chaque descendant.
III.4 Diagnostic et caractérisation moléculaire des pathogènes
III.4.1 Cribler des variétés de riz pour la résistance à la panachure jaune du riz
L’objectif spécifique de l’action est d’identifier des lignés tolérantes ou résistantes au RYMV.
Le taux de germination des accessions s’étant avéré très faible, de nouvelles semences
avec un bon taux de germination ont été acquises auprès du programme Riz du CNRA. Un
nouvel essai a été lancé avec 115 génotypes. Les observations après l’inoculation sont en
cours de traitement.
III.4.2 Développer des amorces spécifiques pour la détection LAMP des virus du swollen shoot du cacaoyer
L’objectif est de contribuer à la détection précoce du virus de la maladie du Swollen shoot
du cacaoyer (CSSV).
Plusieurs échantillons de jeunes feuilles de cacao virosées ont été collectés dans la
vitrothèque de Bouaflé. La collecte a concerné les feuilles de cacao symptomatiques de
tous les pathotypes CSSV (B, D, E, F et S) archivés. Les feuilles ont été conservées au
laboratoire. Par ailleurs, un corpus de 40 séquences de génome CSSV collectées dans la
base de données en ligne NCBIA a été mis en place et quelques jeux d'amorces LAMP
basés sur la région génomique MP/CP (N-terminal de ORF3) ont été développés. En outre,
une amorce LAMP a été développée.
38
III.5 Etude épidémiologique
III.5.1 Poursuivre l’évaluation du pouvoir pathogène des isolats du RYMV chez le riz
L’action vise à compléter et finaliser le travail concernant les études de phylodynamique du
RYMV, avec un pan initié sur la comparaison du succès épidémiologique contrasté des
souches S2 et S3 de RYMV.
Les calculs préliminaires ont permis de confirmer l’existence d’un signal temporel dans la
base de données et l’absence de recombinaison entre toutes les séquences utilisées ;
confirmant ainsi que le corpus de 445 CP mis en place est donc fiable pour la suite des
analyses à faire.
A partir de ce corpus de 445 CP, la vitesse d’évolution de la CP a pu être estimée et la
dispersion spatio-temporelle du RYMV en Afrique de l’Ouest et Centrale a été reconstruite.
Ainsi, les isolats de la souche S3 sont caractérisés par un taux de dispersion et un coefficient
de diffusion plus faible que les isolats de la souche S2 ; ce qui se traduit par une migration
du front de propagation plus lente de la souche S3.
La quantité des isolats S2 et S3 inoculés sur plante sensible après 14 jours ne présente pas
de différence significative. Les 2 souches se multiplient sensiblement de la même façon en
inoculation simple. Les résultats partiels des séquençages présentés, à 28 jours et à 2 mois
après inoculation ont confirmé cette tendance.
III.5.2 Produire des boutures saines de manioc, pour améliorer la productivité du manioc en Côte d'Ivoire
Les plants de manioc issus des boutures des 21 variétés reçues de la collection de Bouaké
et mises en terre ont tous été positifs après amplification PCR. Parmi ces 21 variétés, les
vitroplants issus de culture de méristèmes de 5 d’entre elles se sont avérés assainis. Les
tests de détection de virus dans les vitroplants issus de culture de méristème des 16 variétés
restantes est en attente.
IV. UTILISATION DE LA CULTURE IN VITRO EN PRODUCTION AGRICOLE
IV.1 Tests de production en masse de vitro plants
IV.1.1 Poursuivre l’optimisation de l’embryogenèse somatique chez le cacaoyer
Les travaux menés dans le cadre de l’action visent à induire et développer des embryons
somatiques chez les différents génotypes de cacaoyer. Ils visent, également, à déterminer
39
les concentrations de phytohormones, de sels minéraux les plus adaptés pour induire les
cals embryogéniques et à évaluer leur réponse sur le développement des embryons soma-
tiques produits chez les différents génotypes étudiés.
Des résultats obtenus, on peut retenir que seuls les explants pétales ont induit des em-
bryons somatiques. On peut retenir, également, que parmi les auxines testées, la concen-
tration P3 de 2, 4,5-T a exprimé le meilleur pourcentage de cals embryogènes des géno-
types étudiés. Le 2, 4,5-T est la meilleure des phytohormones des génotypes étudiés car
ayant induit plus de cals embryogène que les autres. En outre, concernant les sources de
carbone testées, la concentration SC2 de glucose a exprimé le meilleur pourcentage de cals
embryogène. D’une manière générale, le glucose est la meilleure source de carbone parce
qu’il a induit plus de cals embryogènes que les autres sources de carbone chez tous les
génotypes étudiés. Enfin, parmi les sels minéraux testés, la concentration K2 de K2S04 et
M3 de MgSO4 ont exprimé les meilleurs pourcentages de cals embryogènes.
IV.2 Assainissement du matériel végétal
IV.2.1 Poursuivre l’assainissement in vitro chez le manioc
Les objectifs visés : produire en grande quantité des vitroplants assainis de manioc, puis les
transférer en serre d’acclimatation et enfin constituer des parcs à boutures à partir des vitro-
plants acclimatés et mettre le matériel végétal à la disposition des producteurs.
Le nombre des vitroplants assainis et multiplié a été de 9 440. Ce nombre a varié selon les
variétés. La variété Tme 7T arrive en tête avec 1 880 vitroplants. Le nombre de vitroplants
a varié entre 1 390 et 1 830 chez les variétés Bocou 2, Bocou 5, Bocou 6 et Yacé.
IV.3 Conservation des ressources génétiques
IV.3.1 Conserver in vitro des variétés de canne à sucre
Au total, 2 700 vitroplants de canne à sucre sont en conservation in vitro à partir de 4 varié-
tés. Parmi elles, la variété BT8716419 a exprimé un nombre relativement plus élevé de
vitroplants. En outre, le taux de prolifération de plantules issus de la mise en culture d’ex-
plants est demeuré très élevé. En effet, le taux moyen de multiplication est d’environ une
dizaine de pousses.
40
IV.3.2 Poursuivre la conservation in vitro des accessions de la collection d’ananas
Il s’agit, à l’issue des travaux, de mettre en collection dans la vitrothèque du CNRA les
différentes variétés d’ananas disponibles, au plan national et venant d’autres collections.
Le nombre de vitroplants de variétés d’ananas fait apparaître un total d’environ 5 570 vitro-
plants répartis dans 18 variétés. Le nombre de vitroplants par variété a été variable, mais
relativement plus élevé chez les variétés hybrides H4 et MD 2 qui ont fait l’objet de plus de
multiplication comparé aux autres.
B. ACTIVITES D’APPUI AU DEVELOPPEMENT
Aucune activité de transfert de technologies et d’appui au développement n’a été menée.
41
PROGRAMME CONSERVATION ET TRANSFORMATION
DES PRODUITS AGRICOLES
A. ACTIVITES DE RECHERCHE
I. QUALITE DES PRODUITS AGRICOLES
I.1 Détermination des caractéristiques physico-chimiques, sensorielles et technologiques des produits agricoles
I.1.1 Évaluer la qualité technologique des hybrides et des clones haut producteurs de cacao en sélection
Au total 171 échantillons d’hybrides de la ‘’famille Mercédès’’ et de clones collectés à la
Station de Divo et chez des producteurs ont été analysés au Laboratoire. Les analyses ont
porté sur la détermination du pourcentage d'humidité, le nombre de grains et le test de
coupe des échantillons.
L'analyse des résultats des tests de coupe a révélé un niveau de fermentation insuffisant
des clones. Il existe également une variation de la teneur en eau des échantillons lorsqu'ils
ont été séchés dans les mêmes conditions. Sur 41 échantillons, seulement 14 présentent
un niveau de fermentation acceptable variant entre 65 et 75% de fèves bien fermentées.
L'humidité est comprise entre 6,6 et 8%. Les 27 autres échantillons montrent un niveau de
fèves bien fermentées inférieur à 65%.
Parallèlement, les tests de dégustation de la liqueur de cacao, révèlent une bonne appré-
ciation de l'intensité du cacao par la majorité des panélistes. Cependant, une mise à niveau
dans la perception des saveurs de base est nécessaire.
Globalement, les résultats obtenus laissent apparaitre un niveau moyen d’adoption des
bonnes pratiques post-récoltes. Un effort doit être fait au niveau des producteurs. Cela
passe par le renforcement de leur capacité à travers de fréquentes rencontres ponctuées
de démonstrations et de sensibilisation à l’adoption des bonnes pratiques post-récoltes.
I.1.2 Etudier les propriétés physiques et technologiques de variétés de riz
Les travaux consistent en une étude comparative des propriétés physiques et technolo-
giques de quelques variétés de riz mis au point par le CNRA et des variétés de riz importées
et commercialisées en Côte d’Ivoire. Les travaux sont en cours d’exécution.
42
II. TRANSFORMATION DES PRODUITS AGRICOLES
II.1 Mise au point de technologies de transformation des produits et sous-produits vivriers
II.1.1 Réaliser l’étude d’adoption des nouvelles variétés de manioc
Afin de connaitre le niveau d’adoption des variétés améliorées de manioc mises au point
par le CNRA, des enquêtes menées par Focus Groups ont été réalisées dans six zones :
Bouaké, Bonoua, Bingerville, Dabou, Adzopé et Man.
Il ressort de cette étude que les variétés améliorées de manioc introduites ont été acceptées
et adoptées dans les zones du Centre (Bouaké) et Ouest (Man). Elles rencontrent des diffi-
cultés d’acceptation et d’adoption dans les zones du Sud (Dabou, Bingerville et Bonoua) et
Sud-Est (Adzopé) où les variétés anciennes sont plus prisées.
Dans les zones où les nouvelles variétés ont connu un faible niveau d’adoption, il a été
constaté que les producteurs s’érigent en fournisseurs de boutures et procèdent à de mul-
tiples recepages avant la récolte des tubercules. Cette pratique impacte négativement les
propriétés physico-chimiques et technologiques des nouvelles variétés.
Il est d’urgente nécessité de mener des campagnes d’information et de sensibilisation au-
près des acteurs de la filière manioc pour une meilleure adoption et exploitation des nou-
velles variétés mises au point par le CNRA.
II.1.2 Déterminer les caractères hédoniques de différents attiéké
Les travaux ont été réalisés dans le cadre d’un projet de l’IITA. Ils consistent en la mesure
de la rétention du Beta carotène dans l’attiéké obtenu après transformation de trois variétés
bio-fortifiées (Bocou 2, I083774 et I090006) et d’une variété locale (Yacé) de manioc en
attiéké. Les caractères hédoniques (couleur, odeur, granulométrie, gout) des différents at-
tiékés ont été déterminés.
L’analyse des données indique que l’appréciation des différents attiékés n’est pas liée à une
seule variable, mais à la conjugaison des variables (couleur, odeur ou goût). En conclusion
de l’étude, il faut retenir que les variétés bio-fortifiées présentent, en plus d’une valeur nu-
tritionnelle améliorée, des attributs hédoniques intéressantes pour les valoriser.
43
II.1.3 Déterminer les aptitudes à la transformation du manioc, de l’gname, de la banane plantain et de la patate douce
Les travaux de recherche sont conduits dans le cadre du projet RTBFoods. Le programme
CTPA couvre les composantes sur le manioc, l’igname, le plantain et la patate douce pour,
respectivement l’attiéké, le foutou d’igname, l’alloco et les frites.
Les enquêtes de terrain ont été conduites à Abidjan, Bingerville, Dabou, Yamoussoukro et
Bouaké. Ceci a permis de mettre en évidence les descripteurs les plus pertinents préférés
et non préférés qui caractérisent les variétés de manioc et les différents types d’attiékés en
Côte d’Ivoire. Les données brutes sont en cours de traitement.
Concernant l’attiéké, dix variétés ont été utilisées : 9 nouvelles et une traditionnelle. Des
tests d’acceptabilité ont été conduits. La variété Yavo a été classée 1ère pour sa bonne
cuisson et sa faible teneur en fibre. La variété I090091 a été la moins préférée pour la taille
de ces grains, son aigreur et sa consistance. Parmi les variétés bio-fortifiées, l’attiéké de
Bocou2 a été la plus appréciée pour son arôme et son goût légèrement sucré.
Les travaux ont, égalment, permis de déterminer certaines caractéristiques physiques et
sensorielles de l’alloco. Bien que les activités soient toujours en cours, les résultats prélimi-
naires ont été satisfaisants.
Les résultats obtenus des tests hédoniques et descriptifs pourraient ainsi guider les sélec-
tionneurs dans les modifications physiologiques et génétiques afin d’améliorer les variétés
à venir pour la grande satisfaction des producteurs, transformateurs et consommateurs.
B. ACTIVITES D’APPUI AU DEVELOPPEMENT
1. Ateliers, séminaires et réunions techniques
1.1 Atelier de réflexion sur la redynamisation et l’élaboration du plan d’actions du réseau
du milieu académique et de la recherche pour la nutrition, Grand Bassam;
1.2 Deuxième journée scientifique de l’ASCAD, Hôtel Palm Club d’Abidjan. Thème ; Sécu-
rité sanitaire des aliments en Côte d’Ivoire;
1.3 Participation à la 2ème édition des AGRIEDAYS 2019 (Thème : Sécurité alimentaire et
protection de l’environnement), Bibliothèque Nationale Abidjan ;
1.4 Participation à la l’atelier de formation à la méthodologie de la recherche et aux tech-
niques de suivi-évaluation de projets ;
1.5 Participation à la l’Atelier de formation des chercheurs a la préparation des projets
éligibles aux fonds compétitifs (Direction Générale du CNRA) ;
1.6 Participation au colloque «Entreprendre contre la malnutrition» .SARA 2019 ;
44
2. Formation et expertises
2.1 Formation de groupements professionnels aux techniques de valorisation des
variétés de manioc mises au point par le CNRA ;
2.2 Apport d’expertise à CODINORM pour l’analyse d’avant-projets de normes ;
2.3 Formation des techniciens spécialisés de l’ANADER à la post- récolte du café ;
ANADER Gagnoa ;
2.4 Contribution à l’analyse de deux avant-projets de Normes Ivoiriennes (APNI) res-
pectivement sur les spécifications du cacao en poudre, le chocolat et les produits
à base de chocolat;
2.5 Appui à la formation pour l’aptitude à la transformation des nouvelles variétés de
manioc à chaires colorées en attiéké, placali, foutou et gari par les coopératives
de femmes et conduite de test de dégustation. Didiervi (Molonoublé) et Tiébissou
(N’Gattadolikro) (Opoyou et Dédremou) dans la région de Dabou ;
2.6 Contribution à la mise en place d’une plateforme (USOCOVIES-Sud Comoé) pour
les transformatrices du manioc et la culture des vivriers en Côte d’Ivoire ;
2.7 Accompagnement dans la mise en œuvre de la stratégie de développement de la
Région du Sud Comoé: Organisation des coopératives et associations pour la redy-
namisation des activités d’autonomisation des femmes au niveau de la transformation
des vivriers.
45
PROGRAMME COTON
A. ACTIVITES DE RECHERCHE
I. AMELIORATION GENETIQUE
I.1 Conservation et gestion des ressources génétiques
I.1.1 Gérer les ressources génétiques de la banque de gènes
Le pouvoir germinatif de 174 génotypes a été amélioré, passant de 72 % de taux de germi-
nation à la sortie de la chambre froide à 98 % en fin d’année. L’égrenage, le délintage et le
traitement des graines se sont poursuivis en vue de la remise des génotypes en chambre
froide. Un incendie survenu la nuit du 7 juillet 2019 a, malheureusement, ravagé le labora-
toire de génétique et détruit tout le matériel végétal.
I.2 Création de la variabilité génétique
I.2.1 Réaliser de nouvelles hybridations
Trois variétés de cotonnier ont été introduites d’Inde en 2017. Il s’agit des variétés dénom-
mées Brahma 1, Brahma 2 et Brahma 3. L’évaluation agro-morphologique réalisée en milieu
confiné (serre) en 2018 a permis de dresser les avantages du matériel indien, à savoir la
pilosité foliaire forte, le nombre de capsules élevé (+2 capsules), le nombre de branches
fructifères élevées, la production de coton graine plus élevée et la fibre de couleur plus
blanche et brillante. Ce matériel est désavantagé en rendement à l’égrenage (35,28 %
contre 37 % à 44 %) et en longueur de la fibre (30,54 mm contre 32,38 mm).
I.2.2 Améliorer le potentiel de rendement et la résistance naturelle des variétés de coton par la sélection classique
Douze croisements réalisés en 2017 entre les variétés Brahma 1, Brahma 2 et Brahma 3
et les variétés locales GL 7, X 442, Y 331 et Y 301 A ont permis de créer 12 hybrides F1 qui
ont été autofécondés sous serre pendant l’intercampagne en 2018. 133 hybrides F2 pro-
metteurs furent retenus sur un total de 3 200 individus évalués sur Station coton en 2019.
L’incendie survenu la nuit du 7 juillet 2019 a, malheureusement, ravagé le laboratoire de
génétique et détruit tous les hybrides. De nouveaux croisements ont été repris en aôut 2019.
46
I.3 Sélection de variétés de cotonnier performantes et résistantes à la fusariose
I.3.1 Poursuivre la stabilisation/amélioration des nouveaux hybrides développés par rapport à la fusariose
Dix lignées F3 performantes issues de croisements réalisés en 2017 entre des variétés lo-
cales et des géniteurs étrangers de résistance au Fusarium ont été retenues en 2019 sur
un total de 100 individus. Ces lignées qui devaient être suivies en populations (sélection
généalogique) ont été perdues dans l’incendie survenu du 7 juillet.
I.3.2 Evaluer au plan agro-morpho-technologique les lignées de cotonnier en phase finale de sélection
Trois lignées en fin de sélection (F12) réalisant plus de 2 tonnes/ha avec une longueur de
fibre comprise entre 29,5 mm et 30 mm ont fait l’objet d’un test variétal à la Station coton et
sur les postes d’observation (PO) de Korhogo, de Boundiali et de Séguela pour la seconde
année consécutive. Les résultats sont présentés au paragraphe I.5.
I.4 Sélection en station de variétés de cotonnier performantes à forte pilosité foliaire pour lutter contre la virescence florale
I.4.1 Poursuivre la stabilisation/amélioration des nouveaux hybrides développés par rapport à la virescence
Neuf lignées F3 performantes issues de croisements réalisés en 2017 entre des variétés
locales et des géniteurs à forte pilosité foliaire, ont été retenues en 2019 sur un total de 64
individus. Ces lignées qui étaient suivies en populations (sélection généalogique) ont été
perdues dans l’incendie survenu du 7 juillet 2019.
I.4.2 Evaluer au plan agro-morpho-technologique des lignées de cotonnier en phase finale de sélection
Quatre lignées en fin de sélection (F12) et à bonne pilosité folaire réalisant plus de 2
tonnes/ha avec une longueur de fibre comprise entre 29,5 mm et 30 mm avaient participé
au test variétal ci-dessus évoqué, à la Station coton et sur les postes d’observation (PO) de
Korhogo, Boundiali et de séguela. Les résultats sont présentés au paragraphe I.5.
I.5 Etude de l’adaptation des nouvelles variétés de cotonnier performantes et tolé- rantes aux ravageurs et maladies aux différentes conditions agro-écologiques ivoiriennes
47
I.5.1 Evaluer au plan agro-morpho-technologique des lignées de cotonnier en phase finale de sélection
Au cours de la campagne 2019-2020, 7 lignées en fin de sélection et une variété introduite
d’origine chinoise ont été évaluées sur la Station coton et au niveau des PO de Séguéla, de
Boundiali et de Korhogo. Ce sont les lignées P12, P16, P 68, P74, P123, P126 et P128.
Les variétés témoin utilisées sont les variétés Gouassou F1 et Sicama V1. Quatre groupes
de variétés ou lignées ont été définis et les variables les distinguant ont été identifiées.
Le groupe 1 est constitué des lignées peu précoces P 28, P 68, P74 et P12. Ce groupe se
caractérise par une apparition de la 1ère fleur tardive, une ouverture plus tardive de la 1ère
capsule et une précocité de récolte moindre. Cependant la pilosité foliaire est bonne, le taux
de shedding des capsules en P1 plus faible, une taille de plant moyenne et une faible pré-
sence de jassides sur les plants de cotonniers.
Le groupe 2, composé de la variété chinoise se caractérise par une précocité d’ouverture
de récolte élevée, les plants de taille plus élevé et portant plus de capsules en P1, des délais
d’apparition de la 1ère fleur et d’ouverture de la 1ère capsule plus courts. Cette variété
étrangère a des feuilles presque glabres qui ont favorisé d’importantes attaques de
jassides.
Le groupe 3 renferme la variété Gouassou F1, les lignées P 126, P 123 et P 16. Elles se
caractérisent par un rendement en coton graine et un nombre de branches fructifères très
élevés. Les individus de ce groupe donnent moins de branches végétatives et présentent
aussi moins de traces d’attaques d’acariens.
Le groupe 4 qui est composé de la variété Sicama V1 présente une faible production, un
nombre de branches végétatives et un niveau d’attaques d’acariens assez élevés.
En résumé, certaines lignées en fin de sélection présentent des avantages par rapport aux
variétés vulgarisées. Ces progrès portent sur la précocité, le potentiel de production de
coton graine et une tolérance aux ravageurs. Il s’agit des lignées P 16, P 123 et P 126.
I.5.2 Evaluer le comportement agronomique et les caractéristiques technologiques des variétés de cotonnier issues des pays membres du PR-PICA
Dix variétés de cotonnier ont été introduites à partir des pays participant au Projet régional
du PR-PICA. Un essai variétal commun dénommé « essai collaboratif » a été mis en place
au niveau de chaque pays. En Côte d’Ivoire, les variétés NTA 88-6, NTA L 88, NTA E 152
(Mali), FK 64, FK 140 (Burkina Faso), A 24 et A 26 (Tchad) , P 625.1 et P 746.1 (Benin) et
STAM 129 A (Togo) ont été évaluées aux côtés des variétés ivoiriennes X 442 A et W 766
48
A. Les essais ont été conduits en 2019 pour la séconde année consécutive à Bouaké et sur
les PO de Séguéla, de Boundiali et de Korhogo.
Au niveau de la précocité, les variétés tchadiennes A 24 et A 26 se sont montrées plus
précoces avec 55,62 % de taux d’ouverture des capsules. Relativement au rendement en
coton graine, les variétés A 24, W 766-A, NTA L88, FK 140 et NTA E 152 se sont montrées
plus productives avec un rendement moyen de 3,06 tonnes/ha. Il a été observé moins d’in-
festations chez les variétés NTA 88-6, A 24, NTA L88, FK 64, FK 140, NTA E 152, P 625-1
et STAM 129A.
II. AGRONOMIE & PHYSIOLOGIE
II.1 Mise au point de stratégie de gestion de la fertilité des sols dans les systèmes de production à base de coton
II.1.1 Etudier l’effet de nouvelles formules d’engrais sur la nutrition minérale des cotonniers
II.1.1.1 Etude de l’efficacité agronomique du biostimulant OVALIS Rhizofertil en culture cotonnière de Côte d’Ivoire
La fertilisation minérale du cotonnier combinant la fumure minérale vulgarisée et le biosti-
mulant OVALIS RHIZOFERTIL permet d’augmenter le rendement en coton graine. Cette
augmentation est de 90 kg/ha de coton graine. Ces résultats confirment ceux obtenus au
cours de la campagne passée. L’analyse des sols sous les différentes modalités pourrait
expliquer davantage la réponse du coton à l’apport du biostimulant OVALIS et permettre
d’ajuster les doses afin d’obtenir un gain substantiel au niveau du rendement en coton
graine.
II.1.1.2 Etude de l’efficacité agronomique du biostimulant « Véritas » en culture cotonnière de Côte d’Ivoire
La fertilisation minérale du cotonnier combinant le régulateur de croissance (PIX) et le Bios-
timulant Véritas permet d’augmenter le rendement en coton graine. Ce rendement passe de
90 à 121 kg/ha de coton graine. Cette pratique semble avoir un impact plus marqué que
lorsque les apports du régulateur de croissance et du biostimulant sont fractionnés.
I.1.2 Etudier les modalités d’utilisation du compost ou du fumier en complément de l’engrais minéral en culture cotonnière
Les données de l’essai portant sur l’efficacité de l’apport de la fumure organique en poquet
ont été collectées. Elles sont en cours d’analyse.
49
III. DEFENSE DES CULTURES
MALHERBOLOGIE
III.1 Contrôle des infestations des adventices en culture cotonnière
III.1.1 Maitriser l’enherbement par les légumineuses Arachis pintoi et Arachis hypogea
Arachis pintoi qui n’a pas eu une couverture totale du sol et Arachis hypogea, dont le déve-
loppement a été perturbé par les rongeurs, n’ont pas eu d’effet significatif sur l’enherbement
des parcelles et le rendement du coton.
III.2 Maîtrise des mauvaises herbes par des méthodes agronomiques
III.2.1 Maîtriser les mauvaises herbes par des rotations culturales
Pendant la première année de culture, l’enherbement est bien maîtrisé dans les parcelles
de riz et de maïs où on mesure environ 6 kg de biomasse de mauvaises herbes par parcelle
cultivée contre 10 kg dans les parcelles d’arachide et 17 kg dans celles de coton à 83 jours
après la levée.
III.2.2 Etudier l’effet de la double ligne de semis sur l’enherbement et sur la production de coton graine
La double ligne de semis réduit de 36,2 % la biomasse des mauvaises herbes à 65 jours
après la levée (JAL) du coton. En culture cotonnière écimée à 65 JAL, la double ligne de
semis avec un écartement intérieur de 40 cm et des poquets à un plant espacés de 30 cm
permet d’avoir un rendement comparable statistiquement à celui du mode de semis vulga-
risé : 1983 contre 1911 kg/ha.
ENTOMOLOGIE
III.3 Surveillance parasitaire et phytosanitaire dans les zones cotonnières
III.3.1 Suivre les variations les variations des niveaux d’infestation des ravageurs
La surveillance parasitaire a été réalisée sur environ 400 parcelles en milieu paysan. Les
résultats sont présentés ci-après.
50
III.3.1.1 Suivi des niveaux moyens d’infestations parasitaires
Les niveaux moyens d’infestations ont été variables d’une zone à l’autre. Ces niveaux
moyens d’infestations ont connu une diminution par rapport aux campagnes agricoles pré-
cédentes : Helicoverpa armigera (0,06 larve/30 plants en 2019, contre 0,24 en 2018) ; Di-
paropsis watersi (0,02 larve/30 plants contre 0,12 en 2018); Earias spp (0,07 larve/30
plants, contre 0,15 en 2018) ; Thaumatotibia leucotreta (0,15 larve/100 capsules vertes,
contre 0,19 en 2018) ; Acarien Polyphagotarsonemus latus (0,10 plants attaqué/30, contre
0,16 en 2018); Jassides Jacobiella fascialis (3,67 plants attaqués/30, contre 5,59 en 2018) ;
Mouche blanche Bemisia tabaci (8,84 individus/30 plants, contre 28,3 en 2018).
Le niveau d’infestation de la chenille endocarpique Pectinophora gossypiella a connu une
légère augmentation : 0,18 larve/100 capsules vertes, contre 0,16 en 2018. Ce niveau reste
cependant inférieur à celui observé en 2017 (0,75 larves/100 capsules vertes).
III.3.1.2 Suivi des variations saisonnières des niveaux d’infestations
Les pics de pullulation des principales chenilles carpophases s’établissent comme suit : H.
armigera (premier pic en fin juillet-début août, deuxième pic (plus important) en mi-septembre); Ea-
rias spp (premier pic en mi-juillet, deuxième pic (moins important) en début août) ; leucotreta (un pic
en fin octobre-début novembre); J. fascialis et B. tabaci (augmentation régulière du niveau d’infes-
tation, de juillet jusqu’à la fin de la campagne).
III.3.1.3 Suivi des variations géographiques des niveaux d’infestations
Les localités situées à l’Est de la zone cotonnière ont subi les plus fortes pressions parasi-
taires : Niakara, Ouangolo, Diawala, Sordi, Bouaké, Kong, Tafiré, Korhogo. Sur la base des
données collectées depuis 2016, un nouveau découpage de la zone cotonnière a été fait.
Cette carte définit 4 zones homogènes contre 3 par le passé.
- Zone 1 : Jassides, H. armigera, Earias spp et H. derogata,
- Zone 2 : jassides, B. tabaci, P. gossypiella et T. leucotreta,
- Zone 3 : jassides, B. tabaci, H. armigera, Earias spp, D. watersi, P. gossypiella, T. leuco-
treta, Acariens,
- Zone 4 : P. gossypiella, T. leucotreta, Acariens, jassides, H. armigera et Earias spp.
III.3.2 Suivre les variations de l'incidence du parasitisme et de la performance du programme de protection phytosanitaire
L’étude a été conduite sur la Station de recherche de Bouaké et sur les Postes d’Observa-
tions.
51
III.3.2.1 Suivi des variations géographiques et annuelles des pertes de récolte imputables aux ravageurs
Les pertes de récoltes en l’absence de la protection se situent à 24,21 % (environ 23,45 %
en 2018).Les plus fortes pertes ont été enregistrées à Boundiali (55,8 %) et à Bouaké (44,6
%). Le plus faible niveau de pertes en l’absence de protection à été observé à Korhogo (1,8
%). Le niveau de pertes observé en 2019 en l’absence de protection se situe dans l’intervalle
observé depuis 2012, à savoir 23 à 31 %.
III.3.2.2 Suivi des variations géographiques et annuelles de l’efficacité du programme de protection vulgarisé
Le niveau moyen d’efficacité du programme de protection en milieu contrôlé a été de 89,23
%. Le plus faible niveau (76,9 %) a été observé à Séguéla. Le niveau d’efficacité du pro-
gramme en 2019-2020 est supérieur à celui observé en 2018 qui était d’environ 80,5 %. Il
faut noter que, depuis 2010, l’efficacité du programme varie de 80 à 90 % selon les années.
Les données collectées en milieu paysan sont en cours de traitement.
III.3.3 Conduire une opération pilote de relevés parasitaires par tablettes numériques
L’action vise à faciliter la collecte de données, le traitement et la diffusion des résultats sur
l’évolution des infestations. Une application a été développée et installée sur la tablette an-
droïde. Elle permet la collecte des données parasitaires et météorologiques et l’envoi de
ces données à la Recherche en temps réel pour leur traitement.
Dès la campagne agricole 2020-2021, l’opération sera initiée dans une trentaine de zones
pilotes, en collaboration avec les services R&D des sociétés cotonnières. Un serveur sera
acquis, pour le stockage des données. Un portail web sera créé, pour la diffusion en temps
réel des résultats.
III.3.4 Mettre au point des modèles de prévision des infestations larvaires à partir des captures des populations adultes des lépidoptères carpophages
Les travaux réalisés ont consisté, dans un premier temps, à comparer différents modèles
de pièges (Delta, Funnel et Local) et diffétentes charges de phéromone (Biosystème, IPM,
Trade Tec) pour la capture des adultes de Helicoverpa armigera, Earias insulana, Thauma-
totibia leucotreta et Pectinophora gossypiella. Ensuite, les populations adultes et les infes-
tations larvaires de chaque espèce ont été suivies au cours de la même période pour déter-
miner les corrélations entre ces facteurs.
Helicoverpa armigera
Le piège local fait à partir d’une bouteille d’eau minérale s’est montré le plus efficace en
capturant plus de papillons. Au niveau des phéromones, la charge Trade Tech Helicoverpa
52
armigera a été la plus attractive. Ainsi, le dispositif « Piège local + phéromone Trade Tec
Helico » est mieux indiqué pour cet insecte. Les données sur la relation entre les captures
et les infestations larvaires sont en cours de traitement.
Pectinophora gossypiella
Le piège local s’est montré le plus efficace en capturant plus de papillons. Au niveau des
phéromones, la charge Biosystème Pectinophora gossypiella a attiré plus de papillons.
Ainsi, le dispositif « Piège local + phéromone Biosystème Pectino » serait mieux indiqué
pour cet insecte.
Thaumatotibia leucotreta
Le piège local s’est montré efficace dans la capture. Au niveau des phéromones, la charge
Biosystème Thaumatotibia leucotreta a été plus attractive. Ainsi, le dispositif « Piège local
+ phéromone Biosystème Thaumato » serait mieux indiqué pour cet insecte.
III.4 Surveillance de la perte de sensibilité aux insecticides chez les ravageurs du cotonnier
III.4.1 Suivre la perte de sensibilité aux principaux produits insecticides utilisés dans les zones cotonnières chez les chenilles carpophages
Un test toxicologique a été réalisé avec la deltaméthrine sur Helicoverpa armigera. La va-
leur de 2019 (1,93 µg/g larve) représente environ 96 fois la DL50 de référence (1988). Ce
résultat confirme l’existence de la résistance.
III.4.2 Suivre la perte de sensibilité aux principaux produits insecticides utilisés dans les zones cotonnières chez les piqueurs
Les tests ont été réalisés uniquement sur les jassides. Les objectifs étaient de comparer la
toxicité de quelques produits (au laboratoire) et la sensibilité des différentes populations de
jassides à ces produits. Deux produits à base de profenofos et de chlorpyrifos-ethyl (orga-
nophosphorés) ont été évalués sur des souches collectées à Bouaké, Korhogo et Boundiali.
Les résultats indiquent que le chlorpyrifos éthyl a été plus toxique que le profenofos pour
les souches des trois origines. Il en ressort, également, que les souches de Korhogo sem-
blent moins sensibles au profenofos que celles de Bouaké et Boundiali.
III.5 Développement de stratégies agro-écologiques de gestion des ravageurs pour réduire le recours à la lutte chimique
III.5.1 Mettre au point des programmes de protection phytosanitaire adaptés à l’état des systèmes de ravageurs et aux conditions agroécologiques
53
III.5.1.1 Evaluation de nouveaux programmes adaptés aux zones à chenilles endocarpiques
Cinq nouveaux programmes ont été évalués à Bouaké, Niakara, Séguéla, Korhogo, Boun-
diali et Nambingué. Les données des essais sont en cours de traitement. Toutefois, les
résultats préliminaires indiquent que les différents programmes ont donné des rendements
supérieurs au témoin non traité.
III.5.1.2 Evaluation de nouveaux programmes adaptés aux zones à dominance de piqueurs suceurs
Quatre nouveaux programmes ont été évalués à Bouaké, Niakara, Séguéla, Korhogo, Boun-
diali et Nambingué. Les données sont toujours en cours de traitement. Cependant, les ré-
sultats préliminaires montrent que tous les nouveaux programmes ont donné des rende-
ments allant de 180 à 348 kg/ha.
III.5.2 Mettre au point des programmes de protection intégrant des biopesticides d’origine végétale ou microbienne
III.5.2.1 Evaluation de la toxicité de biopesticides au laboratoire
La toxicité des huiles essentielles extraites de deux plantes aromatiques (Hyptis suaveolens
et Ocimum gratissimum) a été évaluée sur Helicoverpa armigera, Thaumatotibia leucotreta
et Pectinophora gossypiella. Ces deux plantes ont eu des propriétés insecticides sur les
trois ravageurs. L’huile d’Ocimum gratissimum s’est montrée la plus toxique.
III.5.2.2 Evaluation de l’efficacité de biopesticides d’origine microbienne
Le produit VENARATE s’est montré efficace sur les principaux insectes piqueurs suceurs
B. tabaci, J. fascialis et A. gossypii. Le produit NON TRAITE été efficace sur les deux che-
nilles carpophages exocarpiques H. armigera et Earias spp. Le produit NATURALIS n’a pas
montré une efficacité évidente. Une deuxième année d’expérimentation est souhaitable. Le
produit biologique NO BUG PLUS s’est montré efficace sur les insectes piqueurs suceurs
(B. tabaci, J. fascialis et D. voëlkeri) et les chenilles carpophages Earias spp.
III.5.2.3 Evaluation de l’effet de biostimulants sur les infestations de ravageurs
Le biostimulant Agriphyt Contact Zn-Mn a montré une bonne efficacité sur les jassides et
sur les chenilles Earias spp et Anomis flava. Le biostimulant Agriphyt Final (Huile de Neem
: 40 % w/w) s’est montré efficace sur les jassides et les chenilles Earias spp.
54
III.6 Amélioration des techniques et matériels de traitement pour une utilisation efficiente des insecticides
III.6.1 Evaluer les modalités d’utilisation de l’atomiseur
Un essai a été conduit en Station pour évaluer les modalités d’utilisation de l’atomiseur pour
l’application foliaire des insecticides. Les résultats de la campagne confirment que l’utilisa-
tion de l’atomiseur pour traiter simultanément 5 à 10 lignes de cotonniers, permet une bonne
couverture de la masse végétative et un bon niveau de contrôle.
IV. TECHNOLOGIE DU COTON GRAINE
IV.1 Suivi de l’évolution spatio-temporelle des caractéristiques technologiques des variétés commerciales de coton
IV.1.1 Suivre l’évolution des caractéristiques technologiques des variétés de coton cultivées en fonction des zones de production
Trois variétés (Y331 BLT, GOUASSOU F1 et SICAMA V1) ont été évaluées sur des par-
celles expérimentales sur PO et en milieu paysan.
Les résultats préliminaires montrent que quelles que soient les variétés, le seed index est
faible (de l’ordre de 6) dans les parties Sud (Bouaké et Bouaflé), moyen (7 à 8) dans les
partie Nord (Korhogo et Nambingué) et élevé (9 à 10) dans la partie Ouest (Mankono et
Séguéla) de la zone cotonnière. Les taux de graines saines et de germination suivent la
même tendance. Les résultats des localités non encore traités permettront de confirmer ou
infirmer ces premiers résultats. Quant aux fibres, elles ont été échantillonnées et seront
analysées sur la chaîne de mesure intégrée de type HVI.
IV.2 Evaluation de l’incidence des méthodes de protection phytosanitaire sur les caractéristiques du coton graine
IV.2.1 Evaluer l’incidence des méthodes de protection phytosanitaire sur la qualité de la graine et de la fibre
En vue d’évaluer la qualité de la graine et de la fibre de coton en fonction du niveau phyto-
sanitaire, des parcelles expérimentales ont été mises en place sur les postes d’observation
de Korhogo, Boundiali, Séguéla, Niakara et sur la Station à Bouaké.
55
Les graines sont en cours d’analyse. Les premiers résultats obtenus sur deux localités mon-
trent une variation des paramètres de qualité de la graine en fonction du niveau de traite-
ments. Les fibres ont été échantillonnées et feront objet d’analyse sur la chaîne de mesure
Intégrée de type HVI.
IV.3 Suivi de l’égrenage du coton graine dans les usines des sociétés cotonnières
IV.3.1 Suivre le dispositif d’égrenage dans les usines des sociétés cotonnières
Une des activités importantes de la technologie cotonnière est l’égrenage. De la maîtrise de
cette opération et de sa bonne conduite, dépend la qualité de la fibre et de la graine de
coton. Une mission a été organisée dans les usines des sociétés cotonnières en vue de
passer en revue le dispositif d’égrenage du coton.
Il ressort de la mission que toutes les usines utilisent des égreneuses de type lummus mu-
nies généralement de 170 scies, sauf à Boundiali, Séguéla et Mankono où elles sont de 158
scies. Les vitesses d’égrenage varient de 10 à 16 kg/scie/heure. Les vitesses les plus éle-
vées (16 kg/scie/heure) ont été notées dans les usines de Ouangolo et de Ferké.
B. ACTIVITES D’APPUI AU DEVELOPPEMENT & DE TRANSFERT DE TECHNOLOGIES
1. Production des semences de pré-base et de base de coton
Les activités de production de semences de pré-base et de base de coton ont abouti aux
quantités suivantes : semences de pré-base G0 (108,6 kg), semences de pré-base G1 (1
600 kg), semences de pré-base G2 (1 100 kg) et semences de base G3 (71 500 kg). Ces
quantités sont largement au-dessus des quantités attendues, sauf au niveau des G2.
2. Renforcement des capacités des acteurs
2.1 Reproduire et distribuer des outils d’aide à la décision
1 120 exemplaires de l’ardoise de relevés parasitaires, 120 exemplaires du Guide pratique
des traitements sur seuil et 300 exemplaires du Manuel de reconnaissance des nuisibles en
langue vernaculaire, ont été reproduits et distribués.
2.2 Former les Agents R&D et les agents d’encadrement du Conseil Agricole
Au début de la campagne agricole, des formations sur les protocoles d’expérimentation et
la reconnaissance des nuisibles ont été réalisées. Ainsi 9 observateurs en milieu paysan
(OMP), 1 observateur de Poste d’Obersvations (OPO) et 1 Responsable R&D de la CIDT
56
ont été formés à Bouaké. A Korhogo, 35 OMP, 3 OPO et 2 Responsables R&D de COIC,
SECO et IVOIRE COTON ont été formés.
2.3 Former les Agents du service semencier des sociétés cotonnières prestataires
Le personnel des services semenciers des sociétés cotonnières prestataires (IVOIRE
COTON, COIC et SECO) et de INTERCOTON ont été formés à Korhogo, M’Bengué et
Ferké. Le personnel des services semenciers des sociétés cotonnières CIDT et GLOBAL
COTTON ont été également formés à Mankono.
2.4 Renforcer la dynamique de vulgarisation de la stratégie de protection sur seuil
Neuf (9) Agents d’encadrement et 85 producteurs instructeurs de Mankono, Tomono,
Bouandougou, Tiéningboué, Marandala, Bouaflé, Kani, Morondo et Vavoua ont été formés
par le CNRA sur les traitements sur seuil. De même, 913 producteurs individuels ont été
formés par les producteurs instructeurs au cours de 2019.
2.5 Introduire la technique de transplantation du cotonnier en Côte d’Ivoire
Pendant la campagne 2019, 83 tests et 7 essais ont été mis en place. Dans l’ensemble, les
transplants ont eu une croissance et un développement comparables à ceux des plants
issus du semis direct.
57
PROGRAMME CULTURES MARAICHERES ET PROTEAGINEUSES
A. ACTIVITES DE RECHERCHE
SOUS/PROGRAMME CULTURES MARAÎCHERES
I. AMÉLIORATION GÉNÉTIQUE
I.1 Gestion des ressources génétiques
I.1.1 Régénérer les collections de ressources génétiques d’aubergine et de piment
Vingt-cinq accessions de tomate, 18 d’aubergine, 15 de piment et 80 de gombo ont été
régénérées et sont en conservation. En outre, des accessions d’autres cultures maraîchères
ont été multpliées. Il s’agit du poivron (1), de la pastèque (2), de l’amarante (1), de l’oignon
(3), du gombo (2), de l’aubergine (7), du piment (5) et de la tomate (5).
I.2. Sélection des variétés améliorées de cultures maraîchères
I.2.1 Confirmer en Station les performances des variétés prometteuses d’aubergine de type Klongbo
En vue de confirmer trois variétés d’aubergine de type Klongbo à haut rendement et tolé-
rantes aux maladies qui ont été présélectionnées, un essai a été mis en place. Les résultats
obtenus ont montré que les variétés testées Ab51K/04YP (67,4 tonnes/ha), Ab54K/04Ad
(64,31 tonnes/ha) et Ab50K/05K (77,06 tonnes/ha) ont eu des rendements nettement supé-
rieurs à ceux de la variété traditionnelle utilisée comme témoin.
I.2.2 Confirmer en Station les performances des variétés prometteuses d’aubergine de type N’Drowa
Un essai a été mis en place en vue de confirmer deux (2) variétés d’aubergine de type
N’Drowa à haut rendement et tolérantes aux maladies qui ont été présélectionnées en Sta-
tion. L’une des variétés testées Ab42N/09Ad a donné un rendement de (48,91 tonnes/ha)
proche de celui du témoin Ab21N/06Du (47,26 tonnes/ha). Par contre Ab34N/08Od a gé-
néré un rendement de (76,78 tonne/ha) largement supérieur à celui du témoin.
58
II. AGRONOMIE & PHYSIOLOGIE
II.1 Elaboration des techniques de production des cultures maraîchères respectu- euses de l’environnement
II.1.1 Déterminer l’arrière effet des légumineuses alimentaires sur le rendement de l’aubergine, du piment et de la tomate
La mise en place des légumineuses au premier cycle a eu lieu jusqu’à son terme. Par
contre, l’essai sur les légumes n’a pu être conduit à terme à cause de l’arrêt prématuré
des pluies à la Station.
II.1.2 Déterminer l’efficience de l’utilisation de l’eau, des engrais minéraux et organiques sur le rendement des légumes feuilles
II.1.2.1 Influence des engrais sur le rendement de l’oseille de guinée
Trois types d’engrais ont été testés : matière organique à base de résidus de récolte, NPK
10 22 22 et urée 46N.
Pour les plants traités avec la matière organique, les résultats obtenus ont montré que le
rendement en biomasse totale le plus élevé (18,73 tonnes/ha) a été produit par le traitement
MOT2 (4 tonnes de compost par ha). Les apports de NPK ont permis de noter que le traite-
ment NPK2 (100 kg/ha) a produit les valeurs les plus élevées en biomasse (27,67
tonnes/ha). En ce qui concerne les plants des parcelles traitées à l’urée, le rendement le
plus important (29,83 tonnes/ha) a été observé chez le traitement de 150 kg/ ha.
Pour tous les engrais et les doses utilisés, c’est le traitement à base d’urée qui a produit le
rendement le plus élevé.
II.1.2.1 Influence des engrais sur le rendement de la célosie
Un essai de fertilisation de la célosie a été réalisé avec pour facteur principal les doses de
compost à base de résidus de récolte. Le facteur secondaire a été les microdoses d’urée.
Les résultats indiquent que traitements D2T3 (4 tonne /ha de compost + 2 g d’urée /poquet)
et D0T5 (0tonne/ha de compost et 3 g d’urée /poquet) ont donné les valeurs du rendement
en feuilles les plus importantes ; respectivement 27,28 tonnes/ha et 27,08 tonnes/ha.
II.1.3 Etudier l’effet des engrais YARA sur le rendement de la tomate
En tenant compte des valeurs numériques, les plus faibles taux de pourriture de fruits (40,27
et 41,87%) ont été notés chez les traitements YARA. En ce qui concerne les rendements,
59
les plus élevés (9 à 10 tonnes/ha) ont été produits par la méthode habituelle et les traite-
ments YARA. Le plus faible rendement (4,60 tonnes/ha) a été observé chez le témoin sans
traitement.
S’agissant de la durée de conservation, elle a varié de 28 à 50 jours après la récolte. Cette
longue durée de conservation après la récolte pendant laquelle les fruits ont gardé leur qua-
lité alimentaire, a été sans doute favorisée par la période de harmattan.
Les composantes du rendement ont également varié. En effet, le nombre de fruits par plant
et le poids moyen du fruit ont varié d’un traitement à un autre. La méthode des producteurs
a eu le nombre de fruits par plant le plus élevé (40) et le traitement YARA a produit le poids
moyen du fruit le plus important (30 g).
En analysant les taux de fruits avariés générés par les traitements (40 à 64%), on se rend
compte qu’il est trop élevé. Généralement il se situe entre 20 et 35% pour cette variété.
II.2 Mise au point des méthodes d’extraction et de conditionnement des semences maraîchères
II.2.1 Déterminer l’effet de la durée du conditionnement des fruits après récolte sur la qualité des semences du piment
Pour déterminer l’effet de la durée du conditionnement des fruits après récolte sur la qualité
des semences du piment, des fruits murs de piment de deux variétés de piment bec d’oiseau
PM16 et PM17 ont été récoltés puis divisés en deux lots pour chaque variété. Le premier
lot a été mis dans des sacs et le deuxième a été conservé à la température ambiante.
Les résultats obtenus ont permis d’observer que la qualité des semences issues des fruits
de piment récoltés et entreposés directement à la température ambiante varie en fonction
de la durée de conditionnement et de la variété. Au niveau de la variété PM16 on a observé
des taux de germination de 82,67% (jour1) à 63,33% (jour 5). Au-delà de cette période, on
a des taux de l’ordre de 50% entre le sixième et le septième jour. Pour la variété PM17 on
a observé des taux de germination de 83,33% (jour 1) à 65,65% (jour 7). On remarque
qu’au-delà du cinquième jour, on a des taux supérieurs à ceux de la variété PM16.
En ce qui concerne les fruits de piment récoltés et conditionnés dans des sacs à la tempé-
rature ambiante, les taux de germination varient de la façon suivante. Au niveau de la variété
PM16 on a eu des taux de germination variant entre 84,67% (jour 1) et 53,33% (jour 7).
Chez PM17, les taux de germination ont été de 86,33% (jour 1) et de 51,67% (jour 7).
60
II.2.2 Déterminer l’effet de l’emballage sur la durée de conservation des semences de piment en chambre froide et à la température ambiante
Les semences de piment ont été conditionnées dans 4 différents types d’emballage (plas-
tique, aluminium, verre et papier Kraft). Un lot a été entreposé en chambre climatisée à 18°
C puis l’autre à la température ambiante autour de 28°C.
Après 30 jours de conservation, les meilleurs taux de germination des semences de piment
obtenus sont : sachet plastique à 28°C (76%) ; boite plastique à 28 C° (76%) ; sachet alu-
minium à 28 °C (76,67%) et papier Kraft à 18°C (78%). Après 60 jours de conservation, les
taux de germination sont : boite plastique à 18°C (76,67%) et sachet aluminium à 18°C
(69,33%). Après 90 jours de conservation, seul le papier Kraft donne un taux de germination
des semences de piment de 64,67%.
II.2.3 Réaliser une recherche participative sur les systèmes agro-écologiques
L’objectif de l’étude est d’améliorer les systèmes de production maraîchère actuels par la
mise au point de systèmes de culture plus écologiques. La typologie des pratiques maraî-
chères a été réalisée à partir d’enquêtes faite auprès des producteurs.
Au total, 127 producteurs de 49 périmètres maraîchers en milieu urbain, semi-urbain et rural
de la région de Korhogo ont été interrogés. Parmi ceux-ci, aucun ne pratique actuellement
une production exclusivement biologique ou agroécologique. La typologie a permis de défi-
nir quatre types de systèmes de productions maraîchères sur la base de leur localisation,
de leur superficie, de l’intensité d’utilisation des pesticides et des engrais minéraux et orga-
niques. Ces exploitations présentent des défis spécifiques à relever en termes d’usage des
pesticides de synthèse et de fertilisation raisonnée pour une transition agroécologique. Les
producteurs ont généralement une connaissance faible et imprécise des effets de leurs pra-
tiques sur l’environnement, tout particulièrement en milieu urbain où la sensibilisation aux
impacts sanitaires et environnementaux des pratiques maraîchères doit être renforcée.
III. DEFENSE DES CULTURES
III.1 Mise au point des stratégies de lutte respectueuses de l’environnement contre les maladies et les ravageurs
III.1.1 Etudier l’effet de différents types de filets sur la protection de la tomate
L’effet de différents types de filets sur la protection de la tomate en pépinière et en parcelles
protégées a été étudié.
61
Comme résultats, on note que les filets réduisent considérablement les dégâts de la mouche
mineuse, de la noctuelle de la tomate et le nombre de pucerons sur les plants de tomate.
Sur le chou, les filets réduisent considérablement les attaques de Plutella xylostela et Hellula
undalis.
III.1.2 Etudier l’effet des différentes méthodes de lutte biologique contre les ravageurs Tuta absoluta et Bemisia tabaci
L’étude est relative à l’usage des produits biologiques comme mode de protection des plants
de tomate. Les résultats obtenus montrent que les traitements avec les biopesticides ont
enregistré le plus grand nombre de fruits sains avec 1694,8 par parcelle contre 1288,8 pour
le traitement sans protection. De même, le poids moyen du fruit est passé de 31,6 g à de
42,83 g pour le traitement avec les biopesticides. En ce qui concerne le poids des fruits
avariés, le traitement témoin a enregistré le poids le plus élevé avec 38 kg contre 16,7 kg.
Le traitement avec les biopesticides a généré le rendement net le plus élevé avec 15,13
tonnes/ha.
III.1.3 Etudier l’effet de la combinaison de l’utilisation des filets anti-insectes et des méthodes de lutte biologique sur la protection de la tomate contre les ravageurs
L’objectif visé est de connaitre l’effet de la combinaison de l’utilisation des filets anti-insectes
et des méthodes de lutte biologique sur la protection de la tomate contre les ravageurs Tuta
absoluta et Bemisia tabaci
A 60 jours après semis, on note que le plus important taux de nouaison a été obtenu avec
les traitements témoin et les traitements aux biopesticides avec 77% et 64%. Quant à l’état
sanitaire, il était nettement bon avec les traitements (filet à petites mailles+ biopesticides) et
(filet à grosses mailles + biopesticides). Ces traitements ont généré les plus grands nombres
de fruits sains avec 1694,8 et 1596. Quant au poids des fruits avariés, les plus élevés ont
été obtenus avec les traitements aux biopesticides et témoin avec respectivement 37 969 g
et 31 868 g. En ce qui concerne les rendements, le traitement (filet à petites mailles+ biopes-
ticides) a donné (14,2 tonnes/ha) et le traitement (filet à grosses mailles + biopesticides) a
obtenu 14,25 tonnes/ha. Le traitement avec les biopesticides seuls a généré le meilleur
rendement et le poids de fruits avarié le plus élevé.
62
SOUS-PROGRAMME CULTURES PROTÉAGINEUSES
I. AMELIORATION GENETIQUE
I.1. Gestion des ressources génétiques
I.1.1 Régénérer et multiplier les collections de ressources génétiques de l’arachide, du niébé, du soja et du haricot traditionnel
Les essais ont permis de régénérer 44 variétés d’arachide, 15 de niébé et 18 de soja. En
outre, des accessions de soja (4), de niébé (2), de soja vert (1), de petit pois (1), de haricot
sec (30) et d’arachide (4) ont fait l’objet de multiplication.
I.1.2 Cartographier les principales zones de production de haricot sec et identifier les chaines de valeur
Des missions de prospection ont été organisées dans le Nord, le Centre et l’Ouest de la
Côte pour identifier les zones de production du haricot sec. A l’issue de ces missions, il a
été noté que la culture est en voie de disparition au profit de celle du niébé. Cependant,
quelques localités ont été identifiées comme étant des zones potentielles pour la pratique
de la culture du haricot sec. L'objectif de la prospection est de mettre en place des corridors
(une chaine d’acteurs impliquant les producteurs, les commerçants, les consommateurs,
etc.) de haricot à travers les localités de Côte d'Ivoire. Au total, 11 localités constitueront le
corridor du haricot en Côte d'Ivoire.
I.1.3 Constituer une collection de haricot sec
Quatre accessions ont été introduites du Kenya. Cette introduction a permis d’obtenir une
collection de haricot sec de 40 accessions et variétés.
I.1.4 Caractériser les accessions collectées et les variétés introduites de haricot sec
Les accessions et les variétés introduites ont été caractérisées au plan agromorphologique
en Station. Le rendement a varié de 0,63 à 1,90 tonne/ha. Les descripteurs agromorpholo-
giques utilisés ont permis d’obtenir quatre (4) groupes d’accessions et de variétés.
Le groupe I (13 accessions et variétés) est caractérisé par des feuilles ayant une grande
surface foliaire, un poids de graine par plant élevé, un meilleur rendement en gousses et en
graines.
63
Le groupe II (5 accessions et variétés) est caractérisé par un taux de nouaison élevé, une
grande surface foliaire, de longue gousse, un poids de graines par plant et un poids de 100
graines élevés.
Le groupe III comporte 4 accessions et variétés qui se distinguent par un bon indice de la
vigueur végétative à la fructification, à la première récolte et par une importante biomasse
fraiche.
Le groupe IV, avec 13 accessions et variétés, est caractérisé par un taux de germination et
un nombre de nodules élevés, un bon indice de la vigueur végétative à 15 jours après semis,
à la fructification et à la première récolte.
I.1.5 Evaluer les accessions et les variétés introduites de haricot sec de la collection
Les accessions et variétés introduites ont été évaluées au plan agromorphologique sur deux
cycles de culture en Station.
Dans le premier cycle de culture, les rendements ont varié de 0,63 à 1,90 tonne/ha. Sur les
40 accessions ou variétés étudiées, 7 ont été identifiées comme prometteuses, avec des
rendements variant entre 1,46 tonne/ha et 1,90 tonne/ha.
Au deuxième cycle de culture, les rendements ont fluctué entre 0,17 et 1,63 tonne/ha. Sur
les 40 accessions ou variétés testées, 7 jugées prometteuses ont été retenues, avec des
rendements de 1,21 tonne/ha à 1,63 tonne/ha.
I.2. Sélection de variétés améliorées de cultures protéagineuses
I.2.1 Sélectionner des variétés d’arachide à haut rendement tolérantes à la rosette et à la cercosporiose
Un essai d’évaluation de 22 accessions d’arachide à la rosette et à la cercosporiose a été
réalisé en deux cycles de culture. Il a été observé une baisse générale de rendement en
graines de toutes les accessions du premier cycle au second cycle. La moyenne du rende-
ment en graines pour l’ensemble des accessions a été de 2,74 tonnes/ha au premier
cycleset de 1,04 tonne/ha au deuxième cycle de culture. Cette baisse de rendement en
graines est due essentiellement aux attaques de la cercosporiose. En outre, hormis les ac-
cessions NIAK-01, ODI-01, ANG-03 et 3-5A, les autres ont été peu sensibles ou tolérantes
à la rosette sur les deux cycles. Toutefois, les données agronomiques ont montré que les
accessions 9-52, DL-K., 8-20, KOR et 3-13 ont donné le meilleur rendement en graines.
64
I.2.2 Evaluer les performances agronomiques de cinq variétés de sésame
Un essai d’évaluation de cinq variétés de sésame a été conduit en Station de recherche.
Les résultats ont montré un faible rendement des variétés évaluées dû à des fortes attaques
causées par l’anthracnose et le fomès. Le meilleur rendement a été obtenu avec la variété
Se2 (0,564 tonne/ha). Les variétés KGO1 et KGO2 ont donné un rendement en graines
sensiblement égal (0,351 tonne/ha et 0,314 tonne/ha).
II. AGRONOMIE & PHYSIOLOGIE
II.1. Optimisation des itinéraires techniques des cultures protéagineuses
II.1.1 Actualiser les doses optimales d’inoculum en culture de soja
Un essai d’actualisation des doses d’inoculum pour la culture de soja a été mis en place.
Chez la variété Canarana, le meilleur rendement (4,7 tonnes/ha) a été obtenu avec la dose
d’inoculum de 600 g/ha de la souche bactérienne 26D4. Concernant la variété Doko, les
meilleurs rendements de 3,62 tonnes/ha et 2,53 tonnes/ha ont été obtenus avec la dose de
200 g/ha respectivement, avec les deux souches bactériennes 26D4 et 81R1. Avec la va-
riété Tracaja, les souches bactériennes 26D4 et 81R1 à la dose de 600 g/ha ont donné les
rendements les plus élevés, respectivement 4,64 tonnes/ha et 4, 23 tonnes/ha.
II.1.2 Actualiser de la date de semis du niébé
L’essai de confirmation de l’actualisation des périodes de semis en vue d’optimiser les ren-
dements du niébé a été conduit en Station.
Les résultats obtenus ont montré que seules les périodes du 26 mars (1er semis) et du 26
août (6e semis) ont généré des rendements avoisinant les rendements de référence du
niébé, de l’ordre de 1,5 à 2 tonne/ha. A l’issue de la deuxième année de l’essai, les semis
du mois de mars et de la période de juillet-aout pourraient être conseillés aux producteurs.
III. DEFENSE DES CULTURES
III.1 Mise au point de stratégies de lutte respectueuses de l’environnement contre les maladies et ravageurs
65
III.1.1 Déterminer les incidences de la cercosporiose et de la rosette sur le rendement des variétés d’arachide sélectionnées
Les résultats de cette activité ont permis d’observer une baisse générale de rendement en
graines de toutes les accessions du premier cycle au second cycle. La moyenne du rende-
ment en graines pour l’ensemble des accessions a été de 2,74 tonnes/ha au premier cycle
et de 1,04 tonne/ha au deuxième cycle de culture. Cette baisse de rendement en graines
est due essentiellement aux attaques de la cercosporiose au 2ème cycle de culture. Hormis
4 accessions (NIAK-01, ODI-01, ANG-03 et 3-5A), les autres ont été peu sensibles ou tolé-
rants à la rosette sur l’ensemble des deux cycles. Toutefois, les données agronomiques ont
montré que les accessions 9-52, DL-K., 8-20, KOR et 3-13 ont donné le meilleur rendement
en graines.
III.1.2 Gérer les espèces cryptiques de Bemisia tabaci sur la tomate en Côte d’Ivoire et l’impact sur la transmission de Begomovirus
Dans le cadre de la gestion agroécologique des cryptiques de Bemisia tabaci, 19 périmètres
maraichers ont été prospectés sur le territoire ivoirien, excepté le Sud du pays. Plus de 1800
aleurodes et 218 échantillons de feuilles ont été collectés. Le niveau d‘infestation d’aleu-
rodes sur la tomate a été le plus élevé dans la localité d’Agnibilékro avec en moyenne 460
individus par plant. Cependant le niveau d’infestation a été le plus élevé en considérant
l’ensemble des plantes hôtes à Djèbonoua précisément sur des plantes non cultivées.
Après analyse des résultats, trois espèces cryptiques de B. tabaci ont été identifiées. Il s’agit
des espèces MED ASL, MED Q1, SSA1 SG3 reparties de façon précise selon les zones
agroécologiques. Les espèces MED ASL et MED Q1 ont été identifiées au Nord avec une
forte proportion pour l’espèce MED Q1. Il faut noter que toutes les espèces décrites ont été
identifiées au Centre précisément à Djèbonoua. Par contre à l’Est et à l’Ouest seul l’espèce
MED ASL a été identifiée.
Plusieurs espèces connues (Pepper yellow vein Mali virus, Tomato yellow leaf curl Mali
virus, Ageratum leaf curl Cameroon virus) et inconnues de bégomovirus et une espèce de
polérovirus (AEYV) ont été répertoriées sur la tomate. Au total 28 échantillons ont réagi
positivement au test d’identification de bégomovirus et 3 échantillons à celui des polérovirus.
III.1.4 Adapter et développer l’agriculture aux conditions climatiques et parasitaires
L’enquête effectuée dans le cadre de cette étude a établi que 52% des producteurs font un
usage abusif des pesticides. Parmi ceux-ci, 7% utilisent le double de la quantité de pesti-
cides recommandée, 8% appliquent au moins le triple de la quantité normale et 2% utilisent
66
cinq (5) fois plus que la dose normale d’acétamipride, de l’indoxacarbe, de flubendiamide et
de spirotetramate recommandée. En outre, 92% des producteurs font une protection chi-
mique préventive et la plupart des produits utilisées sont non-homologués. Le faible niveau
de scolarisation des producteurs pourrait expliquer ces mauvaises pratiques phytosanitaires
qui, en augmentant leur coût de production, réduisent le niveau de rentabilité économique
de leurs activités.
En vue de définir une cartographie des zones de distribution de Tuta absoluta, ont été con-
duites une enquête diagnostique et des missions de prospection dans plusieurs localités de
production de la tomate du pays. Parmi ces localités visitées, seule celle de Man n’a pas
enregistré de capture de la mineuse Tuta absoluta après 4 semaines. La localité de Djèbo-
noua a enregistré la plus forte présence du ravageur, suivie de Yamoussoukro, d’Agnibilé-
krou et de Ferkessédougou.
Des larves de Tuta absoluta ont été observées majoritairement sur des plants de tomate, et
parfois sur des plants de morelle noire, d’aubergine africaine et de poivron à Agnibilékrou,
Ferkessédougou et Djèbonoua.
B. ACTIVITES D’APPUI AU DEVELOPPEMENT & DE TRANSFERT DE TECHNOLOGIES
1. Former les encadreurs des producteurs de tomate, aubergine, piment et de soja de la région du Bélier
Dans le cadre de la convention entre l’équipe de coordination du projet 2PAI-BELIER et le
CNRA, une séance de formation s’est tenue au bénéfice des encadreurs et des producteurs
maraichers de la région du Bélier. Le thème : « les innovations et itinéraires techniques des
cultures maraîchères (tomate, piment, aubergine et gombo) et du soja ».
2. Organiser des ateliers de restitution
En lieu et place des ateliers de restitution des résultats majeurs chacune des 5 régions du
PARFACI, l’équipe du Programme et le FIRCA ont racheté les semences produites dans le
cadre de ce projet.
3. Produire des semences de base
A travers la mise en œuvre du projet FIRCA/CNRA « Appui technique aux producteurs se-
menciers », d’importantes quantités de semences de plantes maraichères ont été pro-
soja (1200 kg). Ces quantités de semences ont été conditionnées et conservées en salle
climatisée à la Station des cultures vivrières. Elles seront mises à la disposition des multi-
plicateurs semenciers et des producteurs de masse par le FIRCA.
67
PROGRAMME PLANTES A RACINES ET TUBERCULES
A. ACTIVITES DE RECHERCHE
SOUS/PROGRAMME IGNAME
I. AMELIORATION GENETIQUE
I.1 Gestion des ressources génétiques
I.1.1 Conserver la collection d’igname au champ
La collection des accessions d’igname comptait à la fin 2019, 285 acccessions de Diosorea
alata, 217 accessions de D. rotundata, 11 accessions de D. esculenta, 3 accessions de D.
bulbifera, 2 accessions de D. dumetorum ; soit un total de 518 accessions. Par rapport à
2018, il y a eu une augmentation de 99 accessions, soit un accroissement de 23,6 % grâce
à des collectes locales et à l’introduction des variétés de l’IITA.
I.2 Création de nouveaux hybrides d’igname
I.2.1 Produire de nouveaux hybrides par des croisements intra spécifiques de D. alata
Quatre clones mâles ont été croisés avec 3 clones femelles. Le nombre de fruits récoltés a
été de 1 120 pour 5 683 croisements réalisés, soit un taux de réussite de 19,70 %. Ce taux
est plus élevé que celui de 2018 qui était de 14 %.
I.2.2 Produire de nouveaux hybrides par des croisements intra spécifiques de Dioscorea rotundata
Trois clones mâles ont été croisés avec 3 clones femelles. Le nombre de fruits récoltés a
été de 223 pour 5 110 croisements réalisés, soit un taux de réussite de 4,3 %. Ce taux a
été très faible et en baisse par rapport à celui de 2018 qui était de 14 %. L’une des causes
serait l’inexpérience de la main-d’œuvre utilisée pour les croisements.
68
I.3 Sélection de variétés d’igname à hauts rendements, tolérantes aux facteurs biotiques et abiotiques, de bonne qualité technologique et organoleptique
I.3.1 Conduire une évaluation préliminaire des nouveaux hybrides de Dioscorea alata
Une population de 119 clones hybrides en première année clonale a été évaluée.
I.3.2 Conduire une évaluation préliminaire des nouveaux hybrides de Dioscorea rotundata
De nouveaux hybrides créés en 2019 ont été évalués. Il s’est agi de 253 clones issus de
14 familles. Tous ont eu peu de symptômes de viroses.
I.3.3 Sélectionner des clones de Dioscorea alata
L’essai comprenait 4 génotypes proposés à homologation à Bouaké et Gagnoa.
Les rendements ont été, en moyenne, assez élevés (46,25 tonnes/ha) pour la campagne.
TDa01/00012 a eu le meilleur rendement à Bouaké avec 58,72 tonnes/ha, suivi de
CNRAiga1500028 avec 48,89 tonnes/ha. Toutes ces variétés ont été faiblement attaquées
par l’anthracnose. Au plan agronomique, TDa01/00002 a été la plus appréciée et Florido
est deuxième dans le classement des utilisateurs de Bouaké. Au niveau sensoriel, la variété
C18 arrive en tête suivie de TDa01/00012 à Bouaké tandis qu’à Gagnoa, les producteurs
ont préféré C18 et TDa01/00012. La variété CNRAiga15/00020 a le plus fort taux en matière
sèche avec 29,29 % et TDa01/00012 a eu la plus faible teneur.
I.3.4 Sélectionner des clones de Dioscorea rotundata adaptés aux zones agro- écologiques
L’essai comprenait 4 génotypes proposés à homologation à Bouaké et Gagnoa. Les rende-
ments ont été, en moyenne, assez élevés pour la campagne (23,89 tonnes/ha). Le clone
TDr01/00406 a eu le meilleur rendement à Bouaké avec 32,55 tonnes/ha, suivi du témoin
Krenglè qui a donné 23,55 tonnes/ha. Cependant Krenglè est la variété la plus attaquée par
les virus. Toutefois, au plan agronomique, Krenglè est plus appréciée et TDr01/00406 est
deuxième dans le classement des utilisateurs de Bouaké. Au niveau sensoriel, la variété
TDr10/00459 arrive en tête, suivie de Krenglè. Cette variété a la plus forte teneur en matière
sèche avec 33,71 %. A Gagnoa, les utilisateurs préfèrent TDr10/00459 et Krenglè.
69
I.3.5 Conduire une évaluation multilocale des clones de Dioscorea rotundata
Cinq nouveaux clones dont trois introduits de l’IITA ont été évalués pour le rendement à la
Station de Recherche sur les Cultures Vivrières à Bouaké. Tous ces clones ont été faible-
ment attaqués par les viroses. Les rendements ont varié de 26,83 tonnes/ha pour
Cnraigr1500009 à 34,8 tonnes/ha pour TDr0900067. Alushi, un cultivar local nigerian a eu
le deuxième niveau de rendement avec 34,35 tonnes/ha.
II. AGRONOMIE & PHYSIOLOGIE
II.1 Mise au point de techniques culturales efficaces adaptées aux variétés d’igname et au stress hydrique
II.1.1 Adapter la culture de la variété Kponan aux conditions agro-écologiques du Centre de la Côte d'Ivoire
L’expérimentation a été conduite sur deux terrains choisis selon la toposéquence. L’essai A
a été réalisé sur le mi-versant (sol gravillonaire) et l’essai B sur le bas-versant. La variété
d’igname Kponan, (D. rotundata) à deux récoltes, a été utilisée.
Les taux de levées ont été similaires pour les deux toposéquences. Les rendements en
tubercules ont été, en général, plus élevés sur le mi-versant où on a enregistré 14,5
tonnes/ha contre 13,8 tonnes/ha sur le bas-versant. Les deux premières dates de plantation
(février et mars) ont donné les meilleurs rendements (16,5, et 17,3 tonnes/ha). Le rende-
ment le plus élevé a été obtenu au mi-versant avec la plantation de mars (18 tonnes/ha).
Les plantations en avril ont enregistré les rendements les plus faibles quel que soit le type
de toposéquences (7,3 tonnes/ha).
La période de février-mars pourrait être optimale pour la mise en place du Kponan au Centre
du pays. Le mi-versant serait propice à la culture.
II.2 Amélioration de la technique de bouturage de tige aérienne d’igname
II.2.1 Améliorer le rendement en semenceaux produits à partir de bouturages de tige aérienne
L’expérimentation a été menée sur les boutures de tige aérienne de C18 (Dioscorea alata)
et de Krenglè (D. rotundata). Les boutures de tiges aériennes ont été traitées avec du NPK
(12-22-22) et un fongicide. Chez le Krenglè et le C18, les boutures traitées ont produit plus
de semenceaux que le témoin non traité.
70
III. DEFENSES DES CULTURES
III.1 Mise au point de méthodes de lutte intégrées contre les maladies et ravageurs
III.1.1 Evaluer des cultivars d'igname pour la résistance à un large éventail de populations de pathogènes d’anthracnose
Sur 76 souches fongiques isolées et purifiées à partir de feuilles infectées chez D. alata, 72
souches fongiques ont été identifiées sur la base de caractéristiques macroscopiques et
microscopiques.
Les souches appartenant au genre Collettotrichum sp ont été trouvées dans la plupart des
feuilles infectées avec une dominance de C. gloeosporioïdes. Celle-ci a été subdivisée selon
la couleur des colonies ou souches. Les colonies de couleur grise et orange ont été les plus
abondantes avec une fréquence d’isolement de 29,17 et 25 %, respectivement. Les colonies
de couleur blanche ont été moins nombreuses chez C. gloeosporioides avec une fréquence
de 16,67 %. Les autres colonies du genre Collettotrichum spp notamment, C. capsici et C.
truncatum ont eu respectivement des fréquences de 9,72 et 6,94. Fusarium spp, Pestalo-
tiopsis spp et Curvularia spp ont été moins abondants avec des fréquences d’isolement ont
été, respectivement, de 6,94, de 4,17 et de 1,39 %.
III.1.2 Assurer la surveillance phytosanitaire des ressources génétiques
Des relevés sanitaires ont été réalisés pour déterminer l’incidence des viroses et de l’an-
thracnose, après la plantation de la collection.
Sur 283 accessions d’igname du type alata, seulement 4 accessions n’ont présenté aucun
symptôme de viroses (soit un taux 1,4 % des accessions) et 279 accessions étaient atteintes
par les viroses (98,4 %). Quant à l’anthracnose, les symptômes ont été observés sur 98,04
% des accessions de l’igname du type alata, soit 279 accessions atteintes.
Chez l’igname du type rotundata, l’analyse des données a montré que l’attaque des viroses
a présenté une incidence 98,60 % (soit 212 accessions) et de 89,76 % (193 accessions)
pour l’anthracnose. Au niveau de l’anthracnose, 127 accessions ont été attaquées, avec
une incidence de moins de 25 % des plants attaqués.
71
SOUS-PROGRAMME MANIOC
I. AMELIORATION GENETIQUE
I.1 Gestion des ressources génétiques
I.1.1 Conserver la collection de manioc in vivo
La collection vivante de manioc est conservée in vivo en Station à Bouaké avec 727 acces-
sions, y compris, 34 nouvelles accessions collectées au Sud-Est du pays et 55 nouveaux
clones à chair colorée du CNRA. Elle est dupliquée à Man avec 612 accessions. La collec-
tion de Bouaké a été reconduite en mai 2019 ; celle de Man, mise en place en juillet 2017,
n’a pas pu être reconduite. Dans l’ensemble, les viroses ont été très répandues avec une
incidence d’attaques d’au moins 70 % des accessions.
Des échantillons de feuilles de 376 accessions ont été prélevés et ont été expédiés en Aus-
tralie où la caractérisation moléculaire a été réalisée. Au total, 28 marqueurs moléculaires
SNP ont été utilisés. 221 accessions ont pu enregistrer des profils SNP pour l’ensemble des
marqueurs dont 180 génotypes avec des profils uniques et 41 génotypes avec des dou-
blons.
I.2 Sélection de variétés de manioc à hauts rendements, tolérantes aux facteurs biotiques et abiotiques, de bonne qualité technologique et organoleptique
I.2.1 Déterminer des caractères morphologiques et physico-chimiques utilisables pour une sélection précoce des variétés de manioc à haut rendement et à fortes potentialités culinaires
Un essai comprenant les mêmes variétés qu’en milieu paysan a été conduit à la Station à
Bouaké de 2018 à 2019. Les données morphologiques ont été collectées. Des échantillons
de racines tubéreuses ont été transférés au laboratoire du Programme CTPA à Bingerville
pour déterminer les caractéristiques physico-chimiques des variétés.
I.2.2 Réaliser un essai comparatif du rendement de clones de manioc en cours de création
A l’issue de l’essai récolté 12 mois après plantation, 13 clones ont été sélectionnés sur la
base du rendement, du taux de matière, du niveau de fibres dans les racines tubéreuses,
de la couleur de la chair, de la cuisson et du goût. Leurs rendements ont oscillé entre 31
tonnes/ha et 48 tonnes/ha. Les taux de matière ont varié entre 38% et 43 %. Six génotypes
72
ont eu une cuisson bonne à moyenne et un goût doux à neutre.Tous les clones retenus ont
la chair de couleur jaune à orange. Les clones sélectionnés feront l’objet d’autres évalua-
tions multilocales en Station et de tests de démonstration en milieu paysan.
II. AGRONOMIE & PHYSIOLOGIE
II.1 Mise au point de méthodes de gestion intégrée de la fertilité des sols sous culture de manioc
II.1.1 Evaluer le comportement des variétés de manioc par semis direct sur couverture végétale
Une plus grande production de biomasse a été enregistrée avec les couvertures végétales
Mucuna, Tithonia, Pueraria et Stylosanthes Les meilleurs taux de levée des variétés de
manioc ont été observés avec le Mucuna et le Thitonia. L’essai se pousuit.
III. DEFENSE DES CULTURES
III.1 Mise au point des méthodes de lutte contre les maladies et ravageurs
III.1.1 Assurer la surveillance phytosanitaire des ressources génétiques
Des relevés sanitaires ont été réalisés après la plantation de la collection, à Bouaké.
Sur 727 accessions que compte la collection, 226 accessions (31,08 %) n’ont présenté
aucun symptôme de viroses et 501 accessions atteintes par les viroses. Les accessions les
plus attaquées par les viroses sont généralement des accessions locales.
Concernant l’anthracnose, 435 accessions (59,8 %) sont atteintes par le pathogène et 292
accessions sont apparemment saines. Au total, 67 accessions présentaient l’incidence de
l’anthracnose variant de 76 à 100 %.
Au niveau des dégâts, 609 accessions ont été attaquées par les acariens, soit 83,77 %.
Parmi les accessions attaquées, 446 accessions ont présenté les symptômes d’acariens
avec une incidence élevée de 76 à 100 %.
Au niveau des dégâts causés par les cochenilles, 518 accessions apparemment saines
(71,25 %) n’ont présenté aucun symptôme d’attaque de cochenilles. Pour les 209 acces-
sions attaquées, l’incidence était comprise entre 76 et 100%.
73
SOUS-PROGRAMME PATATE DOUCE
I. AMELIORATION GENETIQUE
I.1 Gestion des ressources génétiques
I.1.1 Conserver la collection de patate douce in vivo
La collection vivante de patate douce est conservée à Bouaké avec 102 accessions de
patate douce (77 locales, 10 introduites et 15 clones-hybrides) ont été conservées dans la
collection in vivo à Bouaké.
I.2 Sélection de variétés de patate douce à haut rendement, tolérantes aux facteurs biotiques et abiotiques, de bonne qualité technologique et organoleptique
I.2.1 Conduire une évaluation préliminaire des hybrides de patate douce issus de graines
L’évaluation préliminaire d’hybrides de patate douce issus de graines a permis de retenir
125 individus présentant une bonne vigueur végétative et tolérants aux maladies et rava-
geurs. Les hybrides ont présenté les couleurs de chair crème (6,4%), jaune (19,2%), orange
(64,8%) et pourpre (9,6%).
II. AGRONOMIE & PHYSIOLOGIE
II.1 Mise au point de techniques culturales efficaces adaptées
II.1.1 Définir des itinéraires techniques adaptés aux variétés de patate douce
Les récoltes fractionnées à partir de 3 mois ont donné les meilleurs rendements pour les
moussoukro, Divo, Daloa, Duékoué, Danané et Sassandra. Les données de 2019 sont en
cours d’analyses statistiques.
103
III.8.4 Améliorer le dispositif d’observation à des fins de stratégies de veille et d’alerte dans le cadre de la gestion des insectes nuisibles et des maladies du cacaoyer en Côte d’Ivoire
L’étude vise à prévenir les nouvelles menaces des vergers de caféiers et de cacaoyers de
Côte d'Ivoire par la prospection et la collecte d’information sur les espèces d’insectes nui-
sibles et d’agents de maladies.
Au cours de l’année 2019, onze (11) Départements non couverts par les bases d’observations
Dans les zones de l’Ouest, les résultats obtenus dans ces départements font état de la
présence de maladies endogènes (pourriture brune, pourriture molle, CSSVD). Toutefois, une
forte attaque de pourriture brune a été observée dans toutes les plantations du Département
de Biankouma.
B. ACTIVITES D’APPUI AU DEVELOPPEMENT & DE TRANSFERT
DE TECHNOLOGIES
1. Créer des champs semenciers
Cinquante-quatre (54) ha de champs semenciers cacao installés en 2015 sur les stations
de Divo, Soubré et Abengourou ont été entretenus en 2019.
2. Créer des jardins clonaux
En vue de mettre en place, en 2020, un jardin clonal d’accessions paysannes potentielle-
ment tolérantes à la sécheresse, des prospections ont été réalisées dans des cacaoyères
paysannes de trois régions de production de cacao à pluviométrie déficitaire (Bouaflé, Ya-
moussoukro et Tiébissou). Une pépinière de 1850 plants issus de greffage de 168 acces-
sions paysannes a été mise en place à la Station de Soubré à cet effet.
104
3. Rechercher des engrais efficaces pour la fertilisation du cacaoyer
L’analyse statistique des données de productivité et de rentabilité aux termes des 30 mois
de test, montre que les formules d’engrais NPK 0-23-19 et NPK 0-18-9 ont donné les meil-
leurs rendements dans la région de la Nawa. Dans le Lôh-Djiboua, le NPK 0-23-19 et le
NPK 0-15-15 ont eu les meilleurs rendements. Quant à la région de l’Indénié Djuablin, les
formules d’engrais NPK 0-21-19 et NPK 0-23-19 ont eu le meilleur rendement.
4. Intensifier la production durable de cacao par la gestion intégrée de la fertilité des sols
Dans le cadre des activités du projet Cocoasoils, un essai « Core Trial » a été mis en place
à la Station de recherche de Divo en 2018. En 2019, des bananiers associés au maïs ont
été plantés sur une superficie de 2 ha.
Les résultats préliminaires ont montré une augmentation de la production de banane pour
les premières récoltes, avec un rendement moyen de 1894,78 kg/récolte. Une pépinière de
cacaoyers et un système d’irrigation sont en cours d’installation.
5. Renforcer les capacités des agents de vulgarisation et des producteurs
Une formation des agents ANADER à la reconnaissance des maladies et ravageurs endo-
gènes et exogènes du cacaoyer a été organisée à Yamoussoukro à travers deux sessions.
A l’issue des deux sessions, 72 agents (57 de l'ANADER, 13 de l'industrie et 2 du FIRCA)
ont été ont formés.
105
PROGRAMME SYSTEMES AGRAIRES ET DEVELOPPEMENT DURABLE
A. ACTIVITES DE RECHERCHE
I. ETUDE DE LA DYNAMIQUE DES SYSTEMES AGRAIRES
I.1 Caractérisation des systèmes de production
I.1.1 Caractériser les systèmes de production d’igname dans dix régions de production en Côte d’Ivoire
Les résultats des enquêtes ont révélé que les systèmes de production à base d’igname se
caractérisent par une culture mixte (manioc, maïs et cultures maraîchères) et / ou une rota-
tion avec diverses autres cultures (riz, arachide, cultures maraîchères). Les aires préférées
pour la culture de l'igname sont les forêts, les savanes ou les jachères. Les principales
contraintes liées à culture de l'igname sont les effets du stress environnemental, la pénurie
de main-d'œuvre, les dommages causés par les ravageurs, les difficultés de stockage des
tubercules et des semences ; ainsi que la faible valeur marchande. Les variétés d'ignames
les plus cultivées sont Bètè-Bètè et Florido pour Dioscorea alata et Lokpa pour Dioscorea
rotundata. Le système de culture, les espèces et les variétés varient selon la région, la sé-
quence topographique et le sol.
II. ANALYSE DE LA CHAINE DE VALEUR DES PRODUITS AGRICOLES
II.1 Evaluation économique de la production, la transformation et la commercialisa- tion des produits agricoles
II.1.1 Concevoir des arrangements contractuels fonctionnels et durables entre les différents acteurs de la filière riz
Les caractéristiques du contrat type préféré par les acteurs de la chaine de valeur du riz
local sont : le type de partenaire (transformateur), la durée du contrat (par cycle), le type
d’organisation (groupement et producteurs individuels), le niveau du préfinancement (25 à
50% du coût de production), le mode de préfinancement (nature ou espèces) et de recou-
vrement de la créance, l’accord sur la qualité (taux d’humidité 12 à 14%, pureté variétale et
propreté), le prix du paddy (indexer le contrat au prix de référence au moment de la vente),
l’accord sur la quantité (préciser la quantité à produire), le contrôle et le suivi des activités
106
(obligation de contrôle et périodes de contrôle), le moment d’engagement du contrat (avant
le labour avec présentation du document d’identification et du droit d’exploitation), le lieu de
livraison de la récolte (bord champ), le mode de paiement (à la livraison) et les moyens de
paiement (Mobile money, chèque au porteur ou virement bancaire).
II.1.2 Identifier les caractéristiques de production, de transformation du manioc en attiéké et les préférences des consommateurs en Côte d’Ivoire
L’objectif de l’étude est d’identifier les caractéristiques qualitatives du manioc et de l’attiéké
tout le long de la chaîne production.
Il ressort des enquêtes que la production de l'attiéké est une activité exclusivement assurée
par les femmes. Quelle que soit la zone de production, les cinq principales caractéristiques
d’une bonne racine (manioc) pour faire un attiéké de qualité sont : ‘’ chair blanche ‘’, ‘’ chair
dure’’, ‘’ peau blanche’’, ‘’ faible quantité d’eau dans la racine’’ et ‘’ peau striée’’. Les variétés
de manioc les plus appréciées sont Yacé et Essakpel (zone Sud), Agbablé, Yavo et Yacé
(zone Centre). Un attiéké de bonne qualité est légèrement sucré, pas aigre, avec des grains
ronds et durs et qui ne collent pas.
III. APPUI À LA MISE AU POINT ET AU TRANSFERT DE TECHNOLOGIES
III.1 Evaluation économique des technologies mises au point
III.1.1 Evaluer la rentabilité économique de l’utilisation des blocs alimentaires pour l’élevage de tilapia
La rentabilité économique, avant l’introduction des blocs alimentaires en élevage de Tilapia
(Oreochromis niloticus) a été évaluée dans 5 Départements en Côte d’Ivoire : Gagnoa, Sou-
bré, Bouaké, Abengourou et Adzopé. Les résultats ont montré que la pisciculture est ren-
table dans les Départements de Soubré, Gagnoa et Abengourou. Elle ne l’est pas dans les
Départements d’Agboville et de Bouaké. De plus, la pisciculture est plus rentable à Soubré
que dans les autres localités retenues pour l’étude.
Les essais avec l’usage des blocs alimentaires ont été mis en place dans les 5 Départe-
ments. Les résultats de l’évaluation économique seront disponibles en 2020.
III.1.2 Evaluer la rentabilité économique de la fertilisation organique des jeunes cultures et en pépinière de l’hévéa
Il ressort de l’étude que la fertilisation « dose normale de compost » est rentable, aussi bien
en Station qu’en milieu paysan. En milieu paysan, la combinaison de la dose normale de
107
compost devra être accompagnée de la demi-dose d’urée pour améliorer la rentabilité de la
fertilisation organique. Ces résultats sont à confirmer avec des répétitions d’essais en Sta-
tion et milieu paysan.
III.1.3 Faire l’évaluation économique de l’usage des biofertilisants en culture de tomate, de maïs et de manioc en station et milieu paysan en Côte d’Ivoire
Les essais ont été conduits en station et en milieu paysan dans deux zones agro-écolo-
giques favorables à la culture du manioc, du maïs et de la tomate en vue d’identifier les
fertilisants organiques les plus performants.
De l’analyse économique des résultats préliminaires, il ressort que l’usage des biofertilisants
en culture de manioc devra être accompagné de l’utilisation de fertilisants minéraux pour
une meilleure rentabilité de production du manioc. De plus, les traitements les plus béné-
fiques ont été « Fertilisation minérale recommandée » en zone Centre-Nord et « Biodeposit
+ Fertilisation minérale recommandée » en zone Sud.
III.2 Rédaction de fiches technico-économiques
III.2.1 Rédiger des fiches technico-économiques sur l’usage des blocs alimentaires pour la production de Tilapia
Les essais sur l’usage des blocs alimentaires pour la production de Tilapia ont été mis en
place en 2019. La collecte des données agroéconomiques est en cours en vue de l’élabo-
ration de fiches technico-économiques.
III.2.2 Collecter les données et rédiger des fiches technico-économiques sur l’usage de biofertilisants en culture de maïs, de tomate et de manioc
Les données pour l’usage de biofertilisants en culture du manioc ont été collectées et ana-
lysées. Celles relatives à la culture du maïs et de la tomate sont en cours d’analyses en vue
de l’élaboration des fiches technico-économiques pour les trois cultures.
III.3 Etude d’adoption et d’impact
III.3.1 Réaliser l’étude d’impact du swollen shoot sur les ménages de producteurs de cacao en Côte d’Ivoire
L’objectif de l’étude est d’évaluer l’impact du swollen shoot (CSSV) sur les ménages de
producteurs de cacao en Côte d’Ivoire en prenant en compte la zone Ouest, nouvelle zone
d’extension de la maladie. Des données ont été collectées auprès de 80 producteurs de
cacao dans la zone de Sinfra/Bouaflé et les analyses sont en cours.
108
III.3.2 Décrire les perceptions des effets du changement climatique par les producteurs de cacao et les stratégies d’adaptation développées
L’étude a été conduite dans la zone Sinfra/Bouaflé, la plus touchée par la maladie du Swol-
len Shoot en Côte d’Ivoire.
Les résultats des enquêtes ont montré que les producteurs de cacao de la zone ont enre-
gistré de profonds bouleversements ayant trait aux facteurs climatiques de leur milieu. Pour
la pluie, les changements concernent le démarrage tardif, la présence de poches de séche-
resse abondantes en cours des saisons pluvieuses, le raccourcissement de leur durée, la
diminution du nombre de jours pluvieux et des hauteurs pluviométriques. Pour la tempéra-
ture et le vent, les producteurs ont perçu des bouleversements se traduisant par des temps
plus chauds et une fréquence plus élevée de vents violents.
Comme conséquences des changements climatiques, on constate une diminution des ren-
dements des cultures pratiquées. Au niveau du bien être des ménages, l’impact est la vul-
nérabilité au paludisme, à la tension artérielle (hypo/hyper), aux maladies diarrhéiques et
aux infections respiratoires.
Les stratégies d'adaptation des producteurs sont, entre autres, l'adoption des variétés amé-
liorées, l’application de nouveaux itinéraires techniques et la diversification des sources de
revenu à travers l'élevage, l’artisanat et le commerce.
III.3.3 Etudier l’efficience technique et économique des producteurs de cacao en Côte d’Ivoire
L’étude a pour objectif a été d’évaluer la contribution de l’adoption de la variété « cacao
Mercedes » à l’efficacité technique et économique des producteurs. Les analyses des don-
nées agroéconomiques collectées, en collaboration avec l’ANADER, sont en cours.
B. ACTIVITES D’APPUI AU DEVELOPPEMENT
Pas d’activités d’appui au développement réalisées en 2019
109
PROGRAMME ANACARDE, MANGUE, PAPAYE
A. ACTIVITES DE RECHERCHE
SOUS-PROGRAMME ANACARDIER
I. AMELIORATION GENETIQUE
I.1 Gestion et maintien des ressources génétiques d’anacardier
I.1.1 Caractériser au plan agro-morphologique les arbres haut producteurs identifiés en zone Nord-Ouest
L’objectif de l’étude est de caractériser au plan agro-morphologique 31 arbres potentielle-
ment hauts producteurs (AHP) identifiés et géo-référencés en milieu rural dans la région du
Kabadougou (Séguélon, Madinani et Gbongaha) et dans le Folon (Kaniasso).
La diversité agro-morphologique de 67,48 % a été trouvée entre les AHP étudiés. Cette
diversité a été structurée en deux groupes : le groupe I est caractérisé par une productivité
intermédiaire. Les génotypes ont une petite vigueur ainsi qu’une petite taille des pommes et
des noix. Ils proviennent principalement de Madinani. Le groupe II est composé de géno-
types issus de Kaniasso. Ces génotypes sont constitués d’arbres vigoureux et productifs
portant des pommes et des noix de grande taille. Les génotypes de Séguelon et de Gbon-
gaha (Région du Kabadougou) constituent les arbres ayant des caractéristiques intermé-
diaires des deux groupes.
Ces groupes offrent un critère de choix d’individus à utiliser dans la sélection de génotypes
anacardier performants en Côte d’Ivoire.
I.1.2 Déterminer les caractéristiques technologiques des noix des arbres hauts producteurs identifiés
L’étude vise à sélectionner des génotypes d’anacardier ayant des noix de bonne qualité
pour les mettre à la disposition des producteurs ivoiriens. Les noix de 85 génotypes issues
de la campagne 2018 ont été échantillonnées dans 17 localités de la Côte d’Ivoire.
Les analyses statistiques des données ont permis de structurer les 85 génotypes en trois
groupes. Le groupe 1 est constitué de 24 génotypes soit 28,23% de l’effectif total, avec des
noix de grande taille ayant un taux d’amande faible. Le groupe 2 renferme à lui seul 31
génotypes (36,47% de l’effectif) ayant des noix de petite taille et un taux d’amande élevé.
110
Le groupe 3 contient 30 génotypes (35,29% de l’effectif) ayant des noix de taille intermé-
diaire aux deux autres groupes, avec un taux d‘amande approximativement identique à celui
du groupe 2. Ce groupe semble être le meilleur compte tenu de la taille acceptable de ces
noix et de son taux d’amande élevé. Les génotypes de ce groupe pourraient être utilisés
comme porte-greffe pour améliorer la qualité des noix produites en Côte d’Ivoire.
I.1.3 Etudier le comportement au champ des trois génotypes d’anacardier en diffusion
Le comportement sur les sites de Maniasso (Tengréla), Niédiékaha (Niakara) et Poulo
(Ferké) des trois génotypes en diffusion, a été évalué à 3 ans et 8 mois après plantation.
Ces trois génotypes sont : LAZ330, LA4297 et LAX3264
A Maniasso, le génotype LAX3264 a montré la plus grande hauteur et la plus grande enver-
gure. Ce génotype a enregistré le rendement moyen le plus élevé. Concernant les maladies,
une forte incidence de la rouille et de la bactériose a été observée chez les trois génotypes.
Au niveau de l’anthracnose, l’incidence a été fortement observée sur les génotypes LAZ330
et LAX4297. Le génotype LAX3264 a subi une faible incidence de cette maladie.
A Niédiékaha, les variations observées sur les caractères végétatifs et le rendement en noix
étaient faibles. Toutefois, le génotype LAX3264 a enregistré le rendement en noix le plus
élevé (0,45 kg de noix/arbre). Au niveau de l’incidence des maladies, le génotype LA X4297
a été très faiblement attaqué par l’anthracnose et la bactériose comparativement aux deux
autres génotypes LA X3264 et LA Z330.
A Poulo, les trois génotypes ont montré une faible variation au niveau des caractères végé-
tatifs et une variabilité importante au niveau de la circonférence du tronc. Le génotype
LAX3264 a eu le rendement moyen par arbre le plus élevé et a plus été attaqué par l’an-
thracnose et la rouille.
De façon générale, les rendements ont été faibles. Toutefois le génotype LAX3264 a enre-
gistré le rendement en noix par arbre le plus élevé sur tous les trois sites, suivi du génotype
LAZ330 et LAX4297 qui a enregistré le plus faible rendement. La collecte des données sur
les trois génotypes dans ces localités se poursuit pour appréhender leur comportement en
fonction de l’âge et des zones agroécologiques.
I.2 Sélection d’anacardier pour la précocité, le rendement, la qualité des noix et la tolérance aux insectes ravageurs, aux maladies et au stress hydrique
I.2.1 Identifier par sélection massale des arbres élites qui serviront de parents dans la création variétale de l’anacardier en Côte d’Ivoire
111
I.2.1.1 Détermination du rendement des arbres potentiellement hauts producteurs
Les données de rendement pour l’année 2019, ont été obtenues sur 80 arbres hauts pro-
ducteurs (AHP). L’analyse des données a indiqué que 12 AHP (15 %) ont eu un rendement
compris entre 30 et 63 kg de noix/arbre et que celui de 28 AHP (35 %) varie entre 10 et 29,5
kg de noix/arbre. Douze arbres (15%) ont eu un rendement moyen compris entre 7 et 9,5
kg de noix/arbre et 35 % (28 arbres) ont eu un rendement de 0,5 à 5,5 kg de noix/arbre.
I.2.2 Déterminer le profil phénolique de défense de chaque génotype TOP 24 suivant les stades phénologiques
I.2.2.1 Evaluation du comportement de 24 génotypes d’anacardier en cours de sélection vis-à-vis des maladies
Cas de l’anthracnose
Face à l’anthracnose, quatre génotypes ont présenté des infections moyennes. La sévérité
de l’infection a été plus marquée (50 à 100 %) sur sept génotypes.
Cas de la bactériose
La sévérité des attaques a été très importante sur trois génotypes. A l’opposé, 10 génotypes
ont été légèrement infectés.
Cas de Phomopsis anacadii
La sévérité des attaques de Phomopsis anacadii a été très prononcée au niveau de six
génotypes. En revanche, huit génotypes ont présenté un niveau d’infection modérée. Deux
génotypes ont enregistré des infections légèrement sévères.
I.2.3 Evaluer les génotypes d’anacardier pour la tolérance au stress hydrique et rechercher les marqueurs génétiques
Les travaux de criblage au jeune âge des génotypes d’anacardier pour la tolérance au déficit
hydrique par la technique du dry-down, devront être réalisés avec l’installation d’un abri, en
attendant la construction de lysimètre. C’est la conclusion à laquelle ont abouti les réflexions
au terme de deux séjours scientifiques au Centre d’Etude Régional pour l’Adaptation à la
Sécheresse (CERAAS), Thiès (Sénégal).
II. AGRONOMIE & PHYSIOLOGIE
II.1 Mise au point d’un itinéraire technique de l’anacardier adapté au nouveau matériel
II.1.1 Elaborer une stratégie de recépage et de surgreffage de l’anacardier en Côte d’Ivoire
112
II.1.1.1 Effet de la hauteur de recépage et du génotype sur la croissance de l’anacar- dier surgreffé
Le travail réalisé à la Station de Lataha, vise à déterminer la hauteur idéale de recépage
des anacardiers et à évaluer l’aptitude à la régénération, après la taille, des trois génotypes
en diffusion, surgreffés.
Les résultats ont montré que le diamètre des rameaux sectionnés, n’a pas été significative-
ment différent quels que soient la hauteur de la souche et le génotype. De même, le nombre
de bourgeons émis par les arbres après la taille, n’a pas été statistiquement différent, quels
que soient la hauteur de la souche et le génotype. Pour toutes les hauteurs de souche et
pour les différents génotypes, les envergures Nord-Sud et Est-Ouest des arbres n’ont pas
montré de différence significative. Le diamètre des bourgeons végétatifs n’a présenté au-
cune différence significative. Au contraire, la hauteur de la souche et le génotype ont eu un
effet significatif sur la croissance en longueur des bourgeons végétatifs.
II.1.1.2 Essai de surgreffage à Badikaha
Quatre vergers accessibles, dont l’âge varie de 29 à 37 ans, ont été choisis pour la conduite
de l’essai. Les observations sont en cours.
II.1.1.3 Tests de démonstration sur le surgreffage à Badikaha, Sanankoro et Koflandé
Les travaux ont porté sur des anacardiers communs dont l’âge varie entre 22 et 37 ans à
Badikaha, 9 et 15 ans à Koflandé, 10 et 26 ans à Sanankoro. Les arbres ont subi tous les
traitements et sont en attente d’être surgreffés.
II.1.2 Mettre au point une stratégie de fertilisation de l’anacardier en Côte d’Ivoire
II.1.2.1 Evaluation de l’efficacité des engrais Yara sur le rendement de l’anacardier
L’objectif de l’étude est de contribuer à l’amélioration de la productivité de l’anacardier. Les
formules d’engrais testées sont : YaraMila WINNER, YaraLiva NITRABOR sous forme gra-
nulé et YaraVita TRACEL Bz utilisé en pulvérisation foliaire. Ils ont été apportés aux arbres
de génotype LA X1432, LA Z286 et LA X5219 en Station, et de génotype inconnu en milieu
réel.
Les résultats indiquent que la durée de production, la période de production (février à mai)
et la production totale ont été fonction du génotype, aussi bien en Station qu’en milieu réel.
Par contre les différentes associations et doses d’engrais n’ont pas eu d’effet significatif sur
les paramètres étudiés, quel que soit le site de l’essai.
113
II.1.3 Mettre au point un itinéraire technique efficient de production de plants greffés d’anacardier
II.1.3.1 Influence de l’âge du porte-greffe et du niveau de lignification du greffon sur le succès du greffage et la durée de production du plant greffé d’anacardier
L’objectif est de réduire le temps de production des plants greffés d’anacardier en pépinière.
Les résultats indiquent qu’il n’y a pas eu d’interaction entre les facteurs âge du porte-greffe
et type de greffon. L’âge du porte-greffe a influencé le délai de reprise des greffons, le taux
de réussite du greffage et non la durée de la période de production du plant greffé d’ana-
cardier. Le niveau de lignification du greffon a influencé le délai de reprise des greffons et
non la durée de la période de production des plants greffés et le taux de réussite du greffage.
III. DEFENSE DES CULTURES
III.1 Mise au point d’une stratégie de lutte intégrée contre les insectes ravageurs de l’anacardier
III.1.1 Evaluer les dégâts des insectes ravageurs de l’anacardier au stade préfloraison et floraison dans les régions du Poro et du Gontougo
La prospection pour l’inventaire des insectes s’est déroulée au stade préfloraison et au
stade floraison de l’anacardier, dans les Régions du Poro et du Gontougo.
En ce qui concerne les insectes ravageurs majeurs, les taux d’attaque des espèces ont
varié selon les régions. Ainsi, dans la Région du Gontougo, l’espèce Diastocera trifasciata
a enregistré le taux d’attaque le plus élevé (45 %), il est suivi d’Apate terebrans (32 %) et
d’Helopeltis sp (23 %). La proportion des attaques des différents insectes ravageurs dans
la Région du Poro a montré que l’espèce Helopeltis sp a eu un taux d’attaque plus élevé
(67 %) que l’espèce Apate terebrans (33 %).
S’agissant des insectes ravageurs mineurs les résultats ont montré que dans la Région du
Gontougo, l’espèce Acrocercops syngramma a causé un taux d’attaque des vergers d’ana-
cardiers plus élevé (77 %) que les termites (23 %). Dans celle du Poro, l’espèce Acrocer-
cops syngramma a occasionné plus de dégâts (80 %) ; suivi des termites Macrotermes sp
(17 %) et de l’Orthoptère Zonocerus variegatus (3 %).
Cette différence de taux d’attaque s’explique par les périodes d’apparitions des insectes
ravageurs qui sont fonction des facteurs abiotiques et biotiques.
114
III.1.2 Evaluer l’état phytosanitaire des parcs à bois et verger grainier d’anacardier
III.1.2.1 Evaluation de l’incidence des nuisibles sur le point d’observation de Tanda
Des observations ont été réalisées dans le verger grainier et le parc à bois d’anacardier en
vue d’évaluer l’incidence des différentes maladies et des insectes ravageurs.
Dans le verger grainier, la présence de cinq maladies a été observée : anthracnose, galle,
bactériose, rouille rouge et gommose. Les plus dominantes sont la bactériose, l’anthrac-
nose, la rouille rouge et la galle. Les dégâts de quatre insectes ravageurs ont été observés :
la chenille mineuse, la punaise, l’Helopeltis et la chenille enrouleuse. La chenille mineuse
est la plus présente.
Dans le parc à bois, les maladies observées sont l’anthracnose, la galle, la bactériose, la
rouille rouge, le Phomopsis et la gommose. La présence de la chenille mineuse, l’Helopeltis,
la chenille enrouleuse et la punaise a été observée au niveau des insectes. La chenille
mineuse est la plus fréquente.
Les nuisibles les plus fréquents sur le site anacardier de Tanda sont : la rouille rouge, la
chenille mineuse, la bactériose, l’anthracnose, le Phomopsis et l’Helopeltis.
III.1.2.2 Evaluation de l’état phytosanitaire des anacardiers du parc à bois et du germoplasme de la Station de Ferké
Des observations ont été faites dans le verger grainier, le parc à bois et le germoplasme
d’anacardiers en vue d’évaluer l’incidence des principales maladies et des insectes rava-
geurs dans ces parcelles.
Sept maladies sont présentes dans le verger grainier : le jaunissement prématuré, la rouille
rouge, la bactériose, la gommose, le dépérissement, l’anthracnose et l’alternariose. Les plus
dominantes sont la rouille rouge, le jaunissement prématuré des feuilles et la bactériose.
Les traces de deux insectes ravageurs ont été observées : la chenille mineuse et l’Helopel-
tis. La chenille mineuse est la plus fréquente.
Dans le parc à bois, les maladies dominantes sont la bactériose et la rouille rouge. Dans
cette parcelle, les insectes ravageurs identifiés sont la chenille mineuse et l’Helopeltis.
Dans le germoplasme, la présence de trois maladies a été constatée: la bactériose (domi-
nante), l’anthracnose et l’alternariose. Les insectes présents sont la chenille mineuse et la
punaise. Les nuisibles les plus fréquents dans le point d’observation (PO) de Ferké sont la
rouille rouge et la bactériose.
III.1.3 Revue de littérature sur les nuisibles de quarantaine de l’anacardier
Chez l’anacardier, les nuisibles de quarantaine sont multiples. Les insectes sont : Helopeltis
I.1 Gestion et maintien des ressources génétiques de manguier
I.1.1 Faire l’inventaire du matériel végétal de la collection manguier
L’étude sur l’évaluation de la diversité morphologique des variétés de manguiers a permis
d’actualiser le nombre de variétés existant dans la collection de Lataha. Cette collection est
aujourd’hui riche de 128 variétés connues et de cinq variétés inconnues sur 141 mises en
collection ; soit une perte de huit variétés.
La diversité agro-morphologique de la collection de manguier a été structurée en quatre
groupes. Les groupes I, II et III sont composés respectivement de 11, 33 et 21 variétés
caractérisés par des fruits de poids et de circonférences moyens. Le groupe IV renferme 11
variétés de masse et de circonférence élevées. Les variétés de mangues de ce groupe sont
Miami-late, Soudan II, Petit green, Galerie, Springfield, Smith, Davis-haden et Dabsha drah-
net. Hormis Kent et Keitt, ces variétés pourraient être les plus intéressantes à valoriser.
II. AGRONOMIE & PHYSIOLOGIE
II.1 Estimation du rendement et de la maturité de la mangue dans le Nord de la Côte d’Ivoire
Dans la Région de Korhogo, l’une des principales zones de production de mangue en Côte
d’Ivoire, il existe une hétérogénéité de rendement à l’échelle de l’arbre et du verger. L’étude
vise, dans un premier temps, à quantifier la variabilité de la production à l’échelle de l’arbre
et du verger. En second lieu, il s’agira d’identifier ou d’approfondir les connaissances sur les
paramètres explicatifs de cette variabilité, pour établir un modèle de prévision quantitative
116
de récolte. Enfin, seront testées de nouvelles méthodes non destructives d’évaluation de la
maturité de la mangue au champ.
Un réseau de 21 vergers a été échantillonné dans différents sites sur la base d’une variabi-
lité représentative des types de vergers de la zone. Des cartographies drone ont été réali-
sées pour extraire des indices de composition et de configuration. Parallèlement, une expé-
rimentation sur le suivi de la maturité du fruit par l’analyse d’images a été réalisée. 600 fruits
ont été photographiés puis récoltés entre la nouaison et la récolte. Les analyses de ses
travaux sont en cours.
III. DEFENSE DES CULTURES
III.1 Stratégie de mise en place de techniques de lutte contre les mouches des fruits
III.1.1 Evaluer l’efficacité de la combinaison de fourmis oecophylles, du Success Appât (GF120) et du Neem insecticide dans la lutte contre les mouches des fruits dans les vergers manguiers du Nord de la Côte d’Ivoire
L’évaluation de l’efficacité de la combinaison de fourmis Oecophylles, du Success Appât
(GF120) et du Neem insecticide dans la lutte contre les mouches des fruits dans les vergers
manguiers s’est déroulée durant la campagne mangue de 2019.
Dans l’ensemble des sites, les résultats ont montré que la combinaison « Oecophylle +
neem » et la combinaison « Oecophylle + Success Appât » ont plus protégé les vergers
manguiers que les Oecophylles seuls. Le taux d’attaque dans l’ensemble des sites a été de
rus (PRSV), Tomato Spotted Wilt virus (T.S.W.V.), Bunchy top, Yellow crinkle et Mosaïque.
Quant aux nématodes, il y a Meloidogyne spp et Rotylenchulus spp.
B. ACTIVITES D’APPUI AU DEVELOPPEMENT & DE TRANSFERT DE
TECHNOLOGIES
1. Formation et expertises
1.1 Rencontre et sensibilisation des producteurs d’anacarde
53 producteurs détenteurs d’arbres potentiellement hauts producteurs (AHP) ont été sensi-
bilisés sur la conduite des vergers anacardier. Ils ont été, par ailleurs, instruits sur le mode
de reproduction de l’anacardier qui impose l’utilisation de plants greffés en lieu et place de
noix pour l’établissement de nouveaux vergers. Il leur a été fortement recommandé de ne
pas vendre les noix des AHP comme semences.
1.2 Rencontre d’échanges d’expériences sur le développement de la filière mangue
La Station de Lataha a accueilli une délégation béninoise en visite en Côte d’Ivoire pour une
rencontre d’échange d’expériences sur le développement de la filière mangue.
1.3 Appui aux producteurs de mangues
Des conseils techniques sur l’entretien des vergers manguiers ont été donnés chez deux
producteurs à Napié et un producteur à Boundiali. Ces conseils concernent la taille des
manguiers et des anacardiers. Du côté phytosanitaire, la reconnaissance de symptômes de
la bactériose et de l’anthracnose a été faite. Les méthodes de prévention et de lutte ont été
montrées. Les noms de quelques produits phytosanitaires homologués ont été donnés.
119
2. Ateliers, séminaires et réunions techniques
2.1 Table ronde sur le futur des chaînes de valeur des filières mangue et karité
Un atelier a eu lieu à l’Université PELEFORO Gon Coulibaly (UPGC) sur le thème : « Dé-
veloppement durable des chaînes de valeur des filières mangue et karité pour une redyna-
misation de l’économie du septentrion ivoirien ».
2.2 Atelier bilan de la campagne, de programmation et de financement des activités de la filière mangue
Participation à l’atelier bilan de l’Inter-mangue. L’objectif : faire le bilan de la campagne 2019
et faire un plan quinquennal d’activités et valider le mécanisme de pérennisation du finan-
cement de la filière mangue. Hôtel Olympe de Korhogo ;
2.3 Participation à l'atelier sur l’actualisation des boîtes à images relatives à l’itinéraire tech-
nique de l’anacardier ; l'Hôtel PALACE, à Yamoussoukro ;
2.4 Participation à l'atelier bilan anacarde 2019. Au cours de cet atelier, plusieurs bilans ont
été faits sur les activités menées pendant la campagne 2019 dans la filière anacarde. Hôtel
PALACE, à Yamoussoukro.
3. Production de matériel végétal
3.1 Prélèvement et de livraison de greffons
L’objectif de livraison était de 100 000 greffons (21 000 à Ferké et 79 000 à Tanda). Le
nombre total de greffons livrés a été de 88 500 sur 100 000 prévus (88,50 %). Les greffons
livrés à Ferké ont été au nombre de 37 500 sur 21 000 prévus (178,57 %). Ceux livrés à
Tanda ont été au nombre de 51 000 sur 79 000 (64,56 %). La répartition par génotype s’éta-
blit comme suit : 29 367 pour le génotype LA X3264, 29 765 pour LA X4297 et 29 368 pour
LA Z330. Les greffons ont été livrés à 8 pépiniéristes.
120
PROGRAMME CANNE A SUCRE
A. ACTIVITES DE RECHERCHE
I. AMELIORATION GENETIQUE
I.1 Gestion des ressources génétiques
I.1.1 Gérer les collections de canne à sucre de La Mé, d’Adiopodoumé et de Ferké
Les 73 variétés de canne à sucre introduites sont maintenues et entretenues en collection
sur les stations du CNRA de La Mé (43 variétés) et d’Adiopodoumé (30 variétés). Ces va-
riétés ont eu un bon développement et un bon état sanitaire. Des attaques de termites ont
été constatées sur certaines variétés.
La collection de 73 variétés de canne à sucre, dupliquée à Ferké, a été conservée et entre-
tenue. Elle sera enrichie avec des variétés locales, commerciales et des variétés à circula-
tion libre.
I.2 Sélection des variétés pluviales de canne à sucre
I.2.1 Evaluer en condition pluviale de 34 variétés de canne à sucre introduites
Un essai d’évaluation de 34 variétés de canne à sucre introduites dans le cadre du projet
CFC/ISO 32 est conduit à la Station de Ferké. L’objectif est de sélectionner des variétés
performantes pour la culture pluviale de canne à sucre.
Les résultats obtenus après l’évaluation en vierge réalisée ont permis d’identifier 14 variétés
prometteuses de canne à sucre. Ces variétés ont obtenu des rendements élevés en canne
compris entre 65,1 et 112,6 tonnes/ha et le taux de sucre extractible (T.S.E.) par hectare
est compris entre 6,1 et 10,5. Il a été constaté un fort tallage (95 000 à 165 000 tiges /ha) et
un taux de brix de 18 à 21 %. Les qualités technologiques sont : la richesse saccharine (12,3
à 12,7 % de canne), la pureté du jus de canne (73,8 à 85,8 % de canne), le taux de
fibre (12,1 à 17,0 % de canne). En outre, ces variétés ont été résistantes à la sècheresse et
tolérantes aux maladies du charbon, la mosaïque, à l’échaudure et au foreur de tige Eldanna
saccharina (2,2 à 5% de taux d’entre-nœuds attaqués). Le plus haut rendement a été
obtenu avec la variété SP 813250 (112,6 tonnes de cannes/ha et 10,5 T.S.E/ha). Les plus
faibles performances ont été obtenues chez 5 variétés ayant des rendements canne et
sucre compris entre 20 et 55 tonnes de cannes/ha et 2,1 à 4,6 T.S.E/ha.
121
L’essai se poursuivra sur les deux prochains cycles. A terme, les variétés ayant obtenu les
meilleures performances agronomiques et technologiques seront sélectionnées.
I.2.2 Evaluer en condition pluviale dix variétés de canne à sucre introduites de la serre de Montpellier
L’objectif de l’étude est de sélectionner et mettre à la disposition des producteurs de canne
villageoise des variétés à haut rendement, résistantes aux maladies et ravageurs et répon-
dant aux exigences des industriels.
Les résultats ont montré que les variétés testées ont obtenu une bonne levée (germination)
de boutures avec des taux moyens, toutes variétés confondues, qui s’élèvent à 15 et 51 %,
respectivement, à 7 et 21 jours après plantation. A 3,5 mois après plantation, les résultats
ont permis d’identifier deux variétés prometteuses (FR 98122 et FR 98072) qui ont eu un
tallage et une élongation plus élevés que ceux des variétés témoins (R 570 et SP 701406).
L’essai sera poursuivi avec l’évaluation des paramètres technologiques et de rendements à
la maturité de la canne à sucre.
II. AGRONOMIE & PHYSIOLOGIE
II.1 Mise au point d’itinéraires techniques adaptés à la culture villageoise
II.1.1 Mettre au point un système d’association canne à sucre et cultures vivrières
Un essai d’évaluation de 6 types d’association de canne à sucre/cultures vivrières a été
réalisé en Station de recherche du CNRA de Ferké. Les résultats obtenus après 6 mois
d’expérimentation, ont révélé que les associations canne/cultures vivrières ont eu un effet
significatif sur l’ensemble des paramètres de croissance mesurés. Les associations promet-
teuses et bénéfiques en canne culture identifiées sont les suivantes : canne à sucre/ara-
chide, canne à sucre/soja et canne à sucre/vigna. L’association canne à sucre/maïs n’est
pas favorable à la croissance et au développement de la canne à sucre.
L’essai se poursuivra avec l’évaluation l’effet de ces systèmes d’associations sur les para-
mètres technologiques et les rendements. Par ailleurs, une étude de l’effet de la densité des
cultures intercalaires sur la productivité sera envisagée.
B. APPUI AU DÉVELOPPEMENT
Organisation de la journée de sélection participative variétale du programme canne à
sucre. Invités : les producteurs de canne villageoise de Ferké et SUCAF-CI.
122
PROGRAMME MAÏS, MIL, SORGHO
A. ACTIVITES DE RECHERCHE
SOUS-PROGRAMME MAÏS
I. AMELIORATION GENETIQUE
I.1 Sélection de variétés de maïs, à haut rendement et tolérantes aux différents stress biotiques et abiotiques
I.1.1Sélectionner des variétés de maïs à cycle court ou intermédiaire à haut rende- ment, tolérantes à la striure et aux espèces striga.
I.1.1.1 Amélioration des caractères agronomiques et augmentation de la productivité de la population locale AC-115
Les populations locales de maïs présentent certaines qualités, telles que la rusticité et les
qualités organoleptiques. Toutefois leur productivité est médiocre. Dans ce contexte, une
sélection visant l’accroissement de la productivité et la réduction du cycle de la variété locale
de maïs Ac-115 a été menée de 2015 à 2019.
Les résultats des quatre cycles de sélection massale stratifiée sur la population AC-15
montre l’obtention d’un progrès. Le nombre de jours pour la sortie des soies a été réduit de
3 jours par cycle et le nombre de jours pour atteindre 50 % des soies est passé de 115 à
103 jours. Le rendement en grain de la population de départ (3,5 tonnes/ha) a atteint 4,25
tonnes/ha à la fin du 4ème cycle.
I.1.1.2 Création de la population composite de maïs à pollinisation libre
Les travaux réalisés ont pour objectif de fusionner des accessions originaires d’écologies
différentes et des introductions pour obtenir un composite très diversifié génétiquement. La
diversification devra favoriser son adaptabilité à l’ensemble des zones.
Après trois cycles de fusion une variété composite a été obtenue. Ce composite dénommé
CJF (composite jaune de Ferké) a un cycle compris entre 95 et 110 jours. Il présente une
variabilité génétique assez grande dont l’aire d’adaptation serait plus étendue que celle
d’une variété classique.
123
SOUS-PROGRAMME SORGHO
I. AMELIORATION GENETIQUE
I.1 Sélection de variétés de sorgho à haut rendement, tolérantes aux insectes, aux maladies, à la sécheresse et au Striga.
I.1. Evaluer les performances agronomiques de cinq nouvelles variétés de sorgho introduites de l’ICRISAT
I.1.1 Evaluation de l’adaptabilité et de la productivité de nouvelles variétés de sorgho dans la zone de Ferkessédougou
L’étude a pour objectif d’évaluer et d’identifier parmi les variétés de sorgho introduites celles
qui sont performantes et mieux adaptées aux conditions agro-écologiques de la Côte
d’Ivoire.
Les résultats obtenus de cette première évaluation ont permis de présélectionner deux va-
riétés sur les cinq testées. Il s’agit respectivement des variétés hybrides Pablo (2148,179
kg / ha) et Dièman (2059,896 kg/ha).
I.1.2 Réaliser le maintien et la sélection massale pour l’homogénéisation d’une variété locale de sorgho
L’objectif de ce travail est de corriger les faibles performances liées à l’hétérogénéité des
grains de la population locale de sorgho FSR (Ferké Sorgho Rouge) et d’augmenter si pos-
sible sa productivité.
Une épuration a été réalisée avant floraison. Les panicules obtenues ont fait l’objet d’un tri
sévère et ont été égrenées avant la mise en conversation. Cette première action d’épuration
a permis d’homogénéiser la population FSR pour les caractéristiques du grain. En effet, sur
1600 panicules récoltées 1175 ont présenté des grains rouge foncé avec des glumes noires,
300 ont présenté des grains orangés avec des glumes noires, 125 ont des grains rouges
foncé avec des glumes claires.
I.1.3 Evaluer les accessions prometteuses de sorgho pour la tolérance au Striga sp. sous infestation naturelle
I.1.3.1 Evaluation de 100 accessions prometteuses de Sorgho pour la tolérance à Striga hermonthica sous infestation naturelle au Nord de la Côte d’Ivoire
Cent accessions de sorgho sélectionnées pour leur bonne performance agronomique ont
été évaluées pour leur tolérance au striga en condition d’infestation naturelle.
124
L’analyse combinée des données collectées durant deux années d’expérimentation, a ré-
vélé quatre groupes de sorgho sur la base des critères de tolérance. Le groupe I est com-
posé de huit accessions très sensibles au parasite avec un nombre de striga émergés par
parcelle élevé. Le groupe II renferme 25 accessions intermédiaires qui, sans être totalement
résistantes au Striga, favorisent très peu la fixation et l’émergence du parasite. Le groupe
III est constitué de 29 accessions avec une absence totale de striga émergé mais dont cer-
tains individus présentent des symptômes sur les feuilles. Le groupe IV est composé de 38
accessions qui semblent aussi présenter une très faible tolérance au parasite. Bien que le
nombre de striga émergé soit faible, les symptômes ont été plus importants.
II. AGRONOMIE & PHYSIOLOGIE
II.1 Amélioration des techniques de gestion durable des sols en culture de sorgho
II.1.1 Adapter la fertilisation minérale du sorgho au précédent de légumineuses
L’objectif de l’essai est de proposer au paysan une ou deux légumineuses fixatrices sym-
biotiques d’azote qui permettent d’enrichir le sol en micronutriments. A terme, il s’agira de
réduire la dose d’engrais minéraux apportée à la culture subséquente de sorgho.
L’essai a démarré pendant la campagne 2019 par la culture des trois légumineuses (ara-
chide, niébé, soja) qui seront remplacées en 2020 par le sorgho.
B. ACTIVITES D’APPUI AU DEVELOPPEMENT
1. Participation à l’atelier de validation des données de semences de variétés améliorées
et des recommandations d’engrais pour la mise à jour de la carte régionale des se-
mences et engrais de l’Afrique de l’Ouest. L’atelier organisé par le CORAF a eu lieu à
Abidjan ;
2. Participation à l’atelier de validation de l’étude sur la compilation de données sur les
semences de variétés améliorées pour les principales cultures céréalières.
3. Réunion d’expert pour développer des paquets d’intrants agricole pour l’Afrique de
l’Ouest. Cette réunion régionale organisée par le CORAF s’est déroulée à Dakar, Sé-
négal.
125
PROGRAMME CAFE & COLA
A. ACTIVITES DE RECHERCHE
SOUS-PROGRAMME CAFE
I. AMÉLIORATION GÉNÉTIQUE
I.1 Gestion des ressources génétiques
I.1.1 Dupliquer les collections
Les travaux préparatoires de la duplication de la collection de caféiers sauvages de Divo à
Soubré sont en cours. 6500 plants produits par greffage sous tunnel sont en cours d’éle-
vage en pépinière à Divo. Ils seront transférés et plantés en collection à Soubré en 2020.
I.1.2 Régénérer les collections d’altitude
La régénération et la sauvegarde des collections de caféiers d'altitude se poursuivent à
Man. En 2017, 69 génotypes di-haploïdes (haploïdes) de Coffea arabica ont été transférés
à Man par bouturage direct sous tunnel. Les plants obtenus, au nombre de 538, ont tous
été plantés en parc.
Parallèlement 100 accessions, dont 25 de chacune des espèces d’altitude C. eugenioïdes,
C. humilis, C. pseudozanguebariae et C. sessiliflora, ont été greffées sous tunnel à Divo
pour être plantées à Man. Les plants sont en cours d’élevage.
I.1.3 Transférer la collection de travail à Man
52 géniteurs de troisième cycle de sélection récurrente dupliqués à Man entre 2017 et 2018
ont été plantés en parc à bois dans le cadre du transfert de la collection de travail. Ces
génotypes ont été renforcés par 20 autres géniteurs venant de Divo et plantés également
en parc à bois. Par ailleurs, 12 géniteurs tétraploïdes canephora ont été transférés de Divo
à Man et sont en cours d’élevage en pépinière. Dans le même temps, 20 descendances de
C. anthonyi issues de fécondations libres et plantées en essai de comportement à Divo, ont
été suivies pour la sélection de têtes de clones. Les 5 à 10 génotypes élites sélectionnés
seront, également, introduits en parc à bois à Man pour l’enrichissement de la collection de
travail.
126
I.1.4 Evaluer les performances des accessions paysannes
L’essai d’évaluation agronomique de 150 accessions paysannes planté en 2017 à Divo suit
son cours. Une notation de sensibilité à la rouille et une mesure de croissance (diamètre au
collet, hauteur), de même qu’une mesure de masse surfacique (corrélée avec la résistance
à la sécheresse) ont été réalisées. Le traitement des données est en cours.
I.1.5 Evaluer les diversités génétiques des accessions paysannes
L’évaluation des diversités génétiques et moléculaires des accessions paysannes est en
cours. La partie agro-morphologique a démarré, avec des observations sur les formes des
feuilles des accessions, leurs masses surfaciques et la longueur de leurs entrenœuds.
I.2 Amélioration de C. canephora pour la production, la résistance à la sécheresse et aux maladies
I.2.1 Sélectionner de nouveaux hybrides de café Robusta
Quatre essais de sélection de nouveaux hybrides de café Robusta sont en cours en Station
de Divo. Après le premier cycle de production, 48 nouveaux hybrides performants sont iden-
tifiés comme potentiellement candidats à la vulgarisation. Leur niveau de production est de
3,5 tonnes/ha/an, pour une granulométrie supérieure à 16 g à 12% d’humidité. L’étude de
leurs qualités sensorielles et organoleptiques est en cours.
I.2.2 Faire l’évaluation multi locale des nouveaux hybrides de café Robusta
Les premiers essais de confirmation multi locale des nouveaux hybrides pour la résistance
à la sécheresse et aux maladies ont été plantés dans les localités d’Agnibilékrou, de
M’Batto, de Dimbokro, de Yamoussoukro et de Gagnoa (Tchédjèlé). Le taux moyen de mor-
talité enregistré est égal à 5,94% toutes parcelles confondues, quatre mois après plantation.
I.2.3 Evaluer en serre la résistance à la sécheresse des nouveaux hybrides de café Robusta
Une douzaine de descendances parmi celles qui sont en voie de confirmation en essai multi
local a été évaluée en serre pour sa résistance à la sécheresse.
Les résultats obtenus montrent que trois hybrides parmi les douze présentent un niveau de
résistance significativement supérieur à celui des autres. Ces hybrides font partie de ceux
plantés en essai d’évaluation multi locale dans les régions d’Agnibilékrou, de Dimbokro et
de Yamoussoukro. Leur présence dans ces localités permettra d’évaluer leur résistance à
127
la sécheresse en milieu réel. Ils seront également plantés dans les localités de Bondoukou,
Tanda et Daoukro pour étendre le réseau d’observation.
I.3 Amélioration du potentiel de production de l’Arabusta
I.3.1 Créer des descendances Arabusta adaptés aux contraintes climatiques
Vingt-six croisements avec des géniteurs de C. canephora (diploïdes et tétraploïdes) ont été
réalisés pour la création de nouvelles descendances d’hybrides interspécifiques. Ce sont
19 croisements avec C. arabica, et 7 avec l’espèce diploïde autogame C. anthonyi. Ces
fécondations ont permis de produire 200 graines reparties en 16 descendances. Elles ont
été mises en germination en pépinière.
I.3.2 Evaluer en serre la résistance à la sécheresse des nouveaux clones Arabusta
Cinq clones d’hybrides d’Arabusta de première génération en comparaison avec des des-
cendances de Coffea stenophilla et de C. racemosa ont été évalués en serre pour leur ré-
sistance ou leur tolérance à la sécheresse. L’analyse des données est en cours. Les résul-
tats de l’étude permettront de mieux orienter les études sur le comportement des Arabusta
en milieu réel.
I.3.3 Confirmer au champ les nouveaux clones interspécifiques diploïdes
Des clones congusta sont en cours d’évaluation en essai de confirmation multi locale pour
la productivité, la résistance à la sécheresse et aux maladies. En 2018, 13 clones de libusta
ont été plantés en essai à Divo, suivi et entretenu en 2019. La duplication de cet essai,
prévue à Abengourou et Man, est en cours. Un essai de 24 clones de congusta a été planté
à Abengourou, Divo et Man.
II. AGRONOMIE & PHYSIOLOGIE
II.1 Amélioration des techniques culturales de l’Arabusta
II.1.1 Etudier la densité de plantation du café Arabusta
Des essais de densité sont en cours en milieu réel. Les densités en comparaison sont 1333
et 1600 pieds/ha. Le suivi des productions en 2019 confirme le gain de production de l’ordre
de 30% avec la densité de 1600 pieds/ha comparée à 1333 pieds/ha.
128
II.1.2 Etudier la fertilisation adaptée au café Arabusta
Pour l’étude d’une stratégie de fertilisation des caféiers Arabusta, trois parcelles ont été
installées à Divo, Daloa et Man.
II.1.3 Etudier le mode de conduite du café Arabusta
Le relevé d’existence effectué sur la parcelle de l’étude de la fréquence de recépage à Divo,
12 mois après plantation, donne 70% de mortalité, principalement dus à la sécheresse.
La collecte des données d’existence sur la parcelle de Man a été effectuée. Le taux de
mortalité reste très faible, inférieur à 8% tous clones confondus.
II.2 Amélioration des techniques culturales du caféier Robusta
II.2.1 Déterminer la durée d’élevage des plants en pépinière
Les données collectées ont confirmé les résultats des précédentes années. Les plants âgés
de 5 à 6 mois présentent des faibles taux de mortalité (en-deçà de 15%) et une bonne
vigueur (émission de rejet, hauteur de tige et diamètre au collet), comparativement à ceux
plus âgés (40 à 70%).
II.2.2 Etudier la densité de plantation des nouveaux hybrides
Des études de densités de plantation des nouveaux hybrides sont en cours. L’essai a été
mis en place à Divo et à Man. La densité de plantation varie entre 952 et 2 222 pieds/ha. Le
matériel végétal est constitué des descendances issues de 5 familles. Les relevés d’exis-
tence au cours de cette campagne donnent des taux de mortalité de 16 à 37% à Divo et 1
à 25% à Man. Aucune tendance nette ne se dégage quant à l’effet des densités étudiées
sur les taux de mortalité observés.
II.2.3 Etudier le barème de fumure adapté aux nouveaux hybrides
L’exploitation des données sur le cumul des 5 récoltes de l’étude de la dose d’engrais adap-
tée aux nouveaux hybrides a été réalisée. Elle a confirmé que l’apport fractionné en 2 ap-
plications, mars-avril et août-septembre, de 100 g d’urée à 46 % d’azote par pied de caféier
donne une meilleure production chez ces nouveaux hybrides de caféiers. Le gain de pro-
duction est de 86%, comparé au témoin non fertilisé.
Parallèlement, l’étude du barème de fumure régionalisé a été conduite sur un réseau de 4
parcelles. Les résultats obtenus sur les relevés d’existence à Divo et Soubré, montrent que
129
les taux de mortalité restent faibles sur l’ensemble des parcelles (5 à 8 %). En ce qui con-
cerne les parcelles d’Abengourou et de Man, l’analyse des premières récoltes indique une
différence entre les traitements. L’urée à 100 g/pied en deux applications à Abengourou et
le NPK à 384 g/pied en deux applications à Man, se classent en tête.
II.2.4 Etudier des techniques de régénération des vieux vergers
Deux techniques sont à l’étude pour la régénération des vieux vergers des nouveaux hy-
brides de café Robusta. Un essai est en cours depuis trois ans pour l’étude du recépage.
Les données collectées en 2019 confirment l’adaptation des nouveaux hybrides de café
Robusta au recépage. Les souches de plants recépés après 8 années de récolte ont rejeté
à au moins 95%, confirmant les résultats obtenus avec des caféiers recépés après 6 et 7
récoltes. L’analyse des données collectées montre le bon niveau de production des caféiers
laissés en croissance libre (non encore recepés).
II.2.5 Etudier l’efficacité des hydro-rétenteurs à l’établissement de jeunes caféiers au champ
Les inventaires de mortalités et les notations de la résistance à la sécheresse ont été réali-
sés, 6 mois après la plantation. L’analyse de ce taux de mortalité ne montre pas, pour l’ins-
tant, de différence entre les traitements étudiés (quantité d’hydro-rétenteur par trou de plan-
tation). Les taux de mortalité ont varié de 5 à 15% en fonction des différents sites et des
différents traitements. Les fortes et longues pluies au cours de l’année dans ces zones pour-
raient expliquer ces tendances observées.
II.3 Caractérisation des terroirs caféicoles
II.3.1 Etudier la typologie des exploitations
L’exploitation des données sur les caractérisations du verger caféicole a été faite pour cinq
régions administratives.
Les résultats obtenus confirment les tendances observées quant à la prédominance des
parcelles sous ombrage dans la région du Tonkpi. Les régions de la Marahoué et celle du
Sud-Comoé sont celles où se pratiquent le plus le plein soleil. En terme d’âge des exploita-
tions, la région de l’Indénié-Djuablin, qui fait partie de l’ancienne boucle du cacao, compte
au nombre de celles où les parcelles sont relativement jeunes.
130
II.3.2 Identifier et caractériser les terroirs caféicoles
L’analyse sensorielle et organoleptique de 532 échantillons de café collectés en 2018 est
achevée. Les résultats obtenus permettent d’identifier 6 potentiels terroirs caféicoles y com-
pris les 4 anciens (Abengourou, Aboisso, Divo, Man). Les deux autres semblent centrés sur
Daloa et Yamoussoukro. Les limites de l’ensemble de ces terroirs restent à préciser.
III. DEFENSE DES CULTURES
III.1 Mise en place d’un dispositif permanent d’information sur les nouvelles menaces des vergers de caféier
III.1.1 Actualiser la base de données
L’action menée a consisté en la poursuite des observations dans les bases pour l’actualisa-
tion de la base de données. L’étude est exécutée sur 11 bases établies à Abengourou,
Méagui et Yamoussoukro. Des relevés mensuels des attaques du scolyte des fruits et des
autres insectes du caféier ont été effectués.
III.2 Etude diagnostic de la trachéomycose dans le verger caféier
III.2.1 Collecter les données sur la trachéomycose
Des contacts ont été établis avec l’ANADER pour le démarrage de l’enquête diagnostique
de la maladie dans la région du Gôh. Les fiches d’enquête sont élaborées et validées. Cette
enquête aura lieu en mars-avril 2020.
SOUS-PROGRAMME COLA
I. AMELIORATION GENETIQUE
I.1 Gestion et conservation des ressources génétiques
I.1.1 Réhabiliter et enrichir les vieilles collections
Les travaux de réhabilitation des vieilles collections visaient le recépage et la densification
des vieilles parcelles à Divo et Zro-Troya. Seules celles de Zro ont été recépées en 2018.
131
Le taux moyen de reprise des souches après recépage des parcelles de Zro est de 89%,
avec environ 26 rejets par souche.
En 2019, la collecte d’écotypes a été poursuivie à Aboisso, Adzopé, Agboville et Rubino. 75
nouvelles accessions ont été ainsi collectées et mises en multiplication, par bouturage et
semis de noix en pépinière à Abengourou, Divo et Man. Par ailleurs, 11 accessions dont les
plants ont plus de 2 ans en pépinière à Man et Divo, ont été multipliées par bouturage.
Compte tenu de la mauvaise aptitude de certaines accessions au bouturage, la multiplica-
tion se fait par greffage à la pépinière de Divo. Environ 800 porte-greffes sont en cours de
préparation pour ces greffages.
Une nouvelle collection a été créée à Abengourou en 2019. Elle couvre une superficie d’un
hectare, et compte 49 accessions provenant des régions d’Abengourou, de Bongouanou,
d’Agnibilékro et de Tanda.
I.1.2 Caractériser les ressources génétiques
Les génotypes et accessions collectées sont caractérisés sur le plan agro morphologique
et sur le plan moléculaire.
Le résultat des caractérisations agro morphologiques se présente comme suit : 13 clones
ivoiriens et 10 nigérians ont été caractérisés au plan agro-morphologique ; 367 accessions
ont été caractérisées pour leurs caractères morphologiques qualitatifs ; 100 nouvelles têtes
de clones sont en cours de caractérisation dans une jeune parcelle à Divo, pour leurs ca-
ractères agro-morphologiques et leurs productivités.
I.1.3 Créer une base de données sur les ressources génétiques de colatiers
Les résultats de caractérisation et autres observations sur les colatiers ont été rassemblés
en un fichier électronique qui servira à créer une base de données des ressources géné-
tiques du colatier. Cette base sera dynamique et sera régulièrement mise à jour.
I.2 Création et sélection de matériel végétal performant
I.2.1 Identifier les nouveaux clones haut-producteurs
Le suivi de la production des arbres en observations dans les tests de fertilisation et les
parcelles de collection a été réalisé en 2019. Cette action a permis d’identifier 37 têtes de
clone dont la production est jugée satisfaisante (plus de 25 kg par an) et 15 clones poten-
tiellement précoces.
132
Huit clones d’élite sont mis en essai de comparaison à Divo. Dix-huit (18) clones d’élite et
accessions sont mis en essai de comparaison à Man. Les observations et mesures de crois-
sance sont en cours.
I.2.2 Créer et sélectionner de nouvelles descendances
De nouvelles pollinisations manuelles ont été effectuées pour la création de nouveaux hy-
brides. Les taux de nouaison obtenus sont supérieurs à 80 %.
II. AGRONOMIE & PHYSIOLOGIE
II.1 Amélioration des techniques culturales du colatier
II.1.1 Poursuivre le test de densités et de dispositifs de plantation
L’essai de densité et de dispositifs de plantation du colatier mis en place à Divo a été dupli-
qué à Soubré et à Man en 2019. Des relevés d’existence et de mesures de vigueur ont été
réalisés. Les taux de mortalité sur les deux sites sont inférieurs à 16%.
II.1.2 Etudier le mode de conduite de colatiers issus de semenceaux
Un test de conduite de semenceaux mis en place en 2017 à la Station de Man a été dupliqué
à Soubré. Le taux de survie des plants à Soubré s’élève à 80%, six mois après plantation.
La collecte des données se poursuit.
II.1.3 Améliorer les techniques de régénération de vieux vergers de colatiers
Deux essais de régénération par recépage de vieux arbres mis en place à San-Pédro et
Zro-Troya 2018, ont été dupliqués à Toulépleu en 2019. Les taux de reprise après recépage
s’élèvent à plus de 80% à San-Pédro et Zro-Troya et à 45% à Toulépleu. Les meilleurs taux
de reprises ont été obtenus avec les arbres recépés à 220 cm, à San-Pédro et à Zro-Troya.
II.1.4 Etudier le mode de fertilisation de colatiers adultes
Un test d’efficacité d’engrais foliaire sur la floraison, les nouaisons et le rendement de cola-
tiers adultes, mis en place à Divo en 2018, a été poursuivi en 2019. Les premiers résultats
obtenus montrent qu’à la dose de 25g/litre et 30 g/litre en 3 applications, l’engrais testé a un
effet sur la production des noix ; de même que l’apport d’urée à 750 g/plant, en deux apports.
133
II.2 Mise au point des techniques de récolte et post-récolte
II.2.1 Déterminer les critères de maturité du follicule de cola
L’action a pour objectif de définir les critères de reconnaissance du follicule de cola à matu-
rité avant sa chute.
Les résultats obtenus montrent que suivant le génotype, trois palettes de couleur permet-
tent de déterminer le stade de maturité du follicule. Ce sont les couleurs vert foncé, brun et
vert jaunâtre.
II.3 Amélioration des techniques de production de matériel végétal
II.3.1 Améliorer les méthodes de production en pépinière
II.3.1.1 Bouturage du colatier
Les taux de réussite varient de 26 à 82% suivant le clone. La période propice pour le prélè-
vement des boutures et le bouturage est la saison pluvieuse, dès le début des premières
pluies. Les substrats « 100% terreau », « 50% black coco + 50% sciure de bois » et « 100%
sciure de bois » sont les meilleurs pour le bouturage du colatier. La bouture avec 4 feuilles
donne les meilleurs taux d’enracinement. Le taux de survie des boutures âgées de 9 mois
est meilleur que celui de boutures âgées de 6 et 3 mois. La durée maximale de conservation
des rameaux après prélèvement est de 4 jours.
II.3.1.2 Greffage du colatier
Le colatier montre une bonne disposition pour le greffage en fente terminale. L’aptitude au
greffage de 11 clones a été évaluée. Le taux de réussite avoisine 80% tous clones confon-
dus. Le taux de réussite au greffage s’améliore avec l’âge des porte-greffes.
III. DEFENSE DES CULTURES
III.1 Amélioration des techniques de lutte contre les charançons et autres ravageurs du colatier
III.1.1 Faire l’état sanitaire du verger dans différentes zones de production
Les résultats obtenus confirment la présence, sur les colatiers adultes, de la maladie du
balai de sorcière sur les rameaux, des Loranthacées, des charançons, d’insectes de l’ordre
des Diptères, de Coléoptères, de Lépidoptères, d’Hémiptères et de Thysanoptères. La pré-
sence de Psylles a également été notée sur les jeunes colatiers au champ et en pépinière.
134
Les populations d’insectes ont varié suivant les départements et les pratiques culturales.
Les Départements de Danané et d’Agboville sont apparus les plus infestés.
III.1.2 Inventorier les pratiques paysannes de lutte contre les ravageurs
Les colateraies sont constituées à près de 90% de matériel végétal tout-venant. Elles sont
des cultures pures ou en association avec des cacaoyers, des anacardiers, ou un mélange
de cacaoyers et de bananiers (dans les jeunes cultures). Peu de planteurs entretiennent
leurs vergers de colatiers (20%). Des herbicides et des insecticides sont utilisés pour le
désherbage et le traitement contre les insectes. Ils procèdent à la taille à la machette des
rameaux infectés par les loranthacées et les balais de sorcière.
III.1.3 Etudier la structure et la dynamique des populations des ravageurs du colatier
Les captures réalisées dans six régions ont révélé la présence des charançons Balanogas-
tris colae et Paremydica sp. Les populations de Paremydica sp. étaient plus nombreuses
que celles de Balanogastris colae à ces périodes de l’année.
III.1.4 Mettre au point des méthodes de lutte contre les ravageurs au cours de la régénération des vieux vergers
Un test de technique de lutte par piégeage (piège à glue) a été mis en place à Zro-Troya.
Sur 37 souches recépées et encore vivantes, seulement 2 ont été attaquées par les foreurs
avec en moyenne 5 trous par souche. Les données sur le nombre de feuilles endommagées
par les insectes sur chaque rejet ont été collectées. Elles ont montré des attaques d’insectes
défoliateurs sur 13 souches parmi les 37, avec des niveaux variant entre 12 et 90% suivant
les rejets.
III.4 Diagnostic de la maladie du balai de sorcière sur le colatier
III.4.1 Caractériser les champignons
Les travaux ont consisté en l’isolation et l’identification des champignons présents dans les
rameaux infectés, en Station de recherche et en milieu réel. Ceux trouvés dans les rameaux
prélevés dans les collections en station de recherche appartiennent aux genres Lasiodiplo-
dia sp, Fusarium sp, Crinipellis sp, Cylindrocarpon sp et Pestalotia sp. Des tests de patho-
génicité de ces champignons sont en cours à Bingerville.
135
B. ACTIVITES DE TRANSFERT DE TECHNOLOGIES ET D’APPUI AU
DEVELOPPEMENT
1. Renforcer les capacités des acteurs des filières
Cinquante Techniciens spécialisés (TS) de l’ANADER ont été formés sur les techniques
post-récolte du café. Ce renforcement de capacités était centré sur les facteurs qui influen-
cent la qualité du café (y compris l’Ochratoxine A), et sur l’itinéraire technique post-récolte
propice à améliorer la qualité du café.
Dix colaculteurs de Bongouanou ont été formés au greffage en fente terminale du colatier,
et la conduite en pépinière des plants greffés.
2. Réaliser le suivi des parcelles de comportement en milieu réel
7850 plants ont été distribués dans les régions du Haut-Sassandra, du Lôh Djiboua et du
Tonpki pour la densification des parcelles. 1800 kg d’urée ont été distribués aux producteurs
de chacune des régions du Haut Sassandra et du Lôh-Djiboua. Quant à ceux de la Région
du Tonkpi, ils ont reçu au total 1200 kg de Winner et 650 kg de Nitrabore.
136
PROGRAMME RIZ
A. ACTIVITES DE RECHERCHE
I. AMELIORATION GENETIQUE
I.1 Mise au point des variétés de riz à haut rendement, adaptées aux conditions agro- pédologiques, résistantes aux stress (abiotiques et biotiques) et à grande valeur marchande
I.1.1 Sélectionner des génotypes de riz adaptés aux conditions agro-écologiques
I.1.1.1 Evaluation du rendement et de la qualité du grain de lignées tolérantes à la toxicité ferreuse ou à la submersion
Les résultats des analyses réalisées mettent en lumière, sept lignées ayant affiché les meil-
leurs profils agronomiques, comparées au WITA9. Ces lignées ont présenté des rende-
ments supérieurs à 7 tonnes à l’hectare. Elles seront impliquées dans le l’essai de sélection
participative avancée en 2020.
I.1.1.2 Evaluation de nouvelles lignées de riz irrigué et de bas-fond pour le rendement
L’analyse des données de l’essai a permis de retenir quatre lignées. Elles ont présenté les
meilleurs profils agronomiques comparées au WITA9. Les rendements affichés sont supé-
rieurs à 4,523 tonnes/ha. Aucune lignée n’a fait mieux que le témoin qui a donné un rende-
ment de 5,5 tonnes/ha. Ces génotypes seront concernés par la sélection avancée en 2020.
I.1.1.3 Adaptation pour la sélection de lignées prometteuses
Concernant l’essai d’adaptation de nouvelles lignées de riz (Observation Nursery), les tra-
vaux conduits ont permis d’identifier 65 lignées de riz prometteuses pour les valeurs agro-
morphologiques. Celles-ci feront l’objet d’étude plus avancées en 2020.
I.1.2 Sélectionner des variétés de riz à haute qualité marchande
Des lignées de riz prometteuses ont été déposés au Laboratoire spécialisé d’AfricaRice
(M’Bé/Bouaké) pour l’analyse de qualité.
II. AGRONOMIE & PHYSIOLOGIE
II.1 Amélioration des itinéraires techniques
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II.1.1 Déterminer des barèmes de fertilisation minérale et organique dans les diffé- rentes localités de la Côte d’Ivoire
II.1.1.1 Evaluation de la dose optimale de compost à base de paille de riz en riziculture irriguée
Une compostière a été bâtie en plein air à partir de la paille de riz, de la fiente de poulet, de
cendres issues de la balle de riz, des tiges de maïs et de l’urée. La prochaine phase portera
sur la détermination d’une dose optimale de ce compost en riziculture.
II.1.1.2 Détermination de l’intérêt du phosphore naturel dans la fertilisation minérale
L’importance de l’essai sur le phosphore est justifiée par le fait que ce macronutriment est
le deuxième dans la nutrition des plantes après l’azote. L’objectif est d’améliorer les rende-
ments en riziculture par l’utilisation des roches naturelles phosphatées (RP) en remplace-
ment du phosphore de synthèse (TSP).
Les résultats ont montré que, en Station de recherche comme en milieu paysan, aussi bien
à Gagnoa qu’à Man, les moyennes de toutes les variables analysées, notamment les ren-
dements sont identiques sous toutes les modalités du facteur étudié. L’apport du phosphore
naturel n’a pas été noté au cours cette première saison d’essai.
III. DEFENSE DES CULTURES
III.1 Mise au point de méthodes de lutte contre les principales maladies et ravageurs
III.1.1 Sélectionner des génotypes de riz pour la tolérance à la galle blanche
L’action a pour objectif de sélectionner du matériel végétal tolérant à la maladie de la galle
blanche due à Corallocytostroma oryzae.
Selon les résultats préliminaires, les variétés Bouaké 189 et Bouaké-am, semblent afficher
une bonne tendance à la tolérance. A l’opposée, NIL10, CY2 et WITA9 semblent être sen-
sibles à la maladie. Des essais du même genre sont envisagés afin de corroborer ou non
ces tendances.
III.1.2 Evaluer le matériel végétal pour la résistance à l’helminthosporiose
Au terme du dépouillement des résultats, dix lignées à Gbombelo et dix-huit lignées à Lébré
se sont révélées tolérantes à l’helminthosporiose. En considérant les réactions sur les deux
sites d’étude, il ressort que trois lignées ont affiché une tolérance stable. D’autres études de
criblage doivent être envisagées en vue d’une part, de confirmer la tendance à la résistance
138
générale de ces trois lignées et d’autre part, d’identifier d’autres génotypes à résistance
stable.
B. ACTIVITES D’APPUI AU DEVELOPPEMENT & DE TRANSFERT DE TECHNOLOGIES
1. Appui à la diffusion des technologies en milieu paysan
1.1 Diffuser en milieu paysan de nouvelles variétés tolérantes à la sécheresse
Une évaluation multi-locale et participative des variétés CRAM 1, CRAM 2, CRAM 3 et
CRAM 4, quatre nouvelles variétés de riz pluvial strict tolérantes à la sécheresse, a été
réalisée dans les Départements de Korhogo, Duekoué et Vavoua.
En considérant tous les Départements ciblés par le test de démonstration, les variétés
CRAM ont été plus performantes au champ que les témoins locaux. Au niveau du goût
CRAM 4 et CRAM3 ont été les plus appréciées, avec une mention spéciale pour la première
variété citée.
1.2 Produire des semences de base
La production de semences de pré-base et de base a été réalisée dans les bas-fonds du
CNRA de Gagnoa et de Man. Elle a permis d’obtenir 500 kg de G4 de WITA 9, 75 kg de G2
de WAB 638-1, 75 kg de G2 de ORYLUX 6.
Sur 4000 kg prévus, 1000 kg de semences de base des nouvelles variétés de riz pluvial
tolérantes à la sécheresse (CRAM 1, CRAM 2, CRAM 3 et CRAM 4) ont été produits pour
la diffusion à grande échelle en milieu paysan.
1.3 Evaluer la performance du placement profond de l’urée en riziculture irriguée dans la région du Bélier
Les tests de démonstration envisagés, visent à diffuser le PPU dans la zone du projet 2PAI-
Bélier. Les sites des tests ont été choisis et 13 techniciens de l’ANADER ont été formés à
la pratique du PPU. Les tests de démonstration seront réalisés en 2020.
1.4 Evaler le Système de Riziculture Intensive
Les tests de démonstration ont pour objectif final de faire adopter à grande échelle le Sys-
tème de riziculture intensive (SRI). Quinze (15) Départements de Côte d’Ivoire sont ciblés
par les travaux. En 2019, les sites d’opération et les riziculteurs (258) ont été identifiés.
2. Renforcement des capacités des acteurs de la filière riz
Cinquante-deux (52) agents ANADER ont été formés à la pratique du SRI et 13 autres au
compostage à base de paille de riz et placement profond d’urée (PPU).
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ANNEXE
140
LISTE DES PUBLICATIONS
DIRECTION REGIONALE D’ABIDJAN
Programme Cocotier
Articles publiés
1. Okoma D.M.J., Konan K.J-L., Assa R.R., Konan N.Y., 2019. Development of a method
to produce granulated sugar from the inflorescences sap of coconut (Cocos nucifera L.)
in Ivory Coast: Case of Hybrid PB113+, Journal of Experimental Agriculture International,