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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE D’ANTANANARIVO
GENIE DES PROCEDES CHIMIQUES ET INDUSTRIELS
SCIENCE DE L’INGENIEUR
Présenté par : Lanto Koloina Fenosoa RAKOTOARISON
Soutenue le 20 décembre 2016
Promotion 2015
Polytechnique, Premier Partenaire des Professionnels
Mémoire de fin d’étude en vue de l’obtention du diplôme de Master 2
Titre Ingénieur en Génie des Procédés Chimiques et Industriels,
parcours Génie des Procédés
CONTRIBUTION A LA VALORISATION DE
LA PEAU DE BANANE POUR LA
FABRICATION D’ENGRAIS CHIMIQUE
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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE D’ANTANANARIVO
GENIE DES PROCEDES CHIMIQUES ET INDUSTRIELS
SCIENCE DE L’INGENIEUR
Polytechnique, Premier Partenaire des Professionnels
Mémoire de fin d’étude en vue de l’obtention du diplôme de Master 2 Titre
Ingénieur en Génie des Procédés Chimiques et Industriels, parcours Génie des
Procédés
CONTRIBUTION A LA VALORISATION DE
LA PEAU DE BANANE POUR LA
FABRICATION D’ENGRAIS CHIMIQUE
Présenté par : Lanto Koloina RAKOTOARISON
Soutenu le 20 décembre 2016
Membre du Jury :
Président : Monsieur RANDRIANA Nambinina Richard Fortuné
Encadreur : Monsieur Noëlson RANAIVOSAMOELINA
Examinateur : Madame Helisoamiadana Philippine
Monsieur RABIBISOA Daniel
Monsieur RAKOTOMAMONJY Pierre
Promotion 2015
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REMERCIEMENTS Tout d’abord, mon premier remerciement se tourne vers Dieu qui m’a donné le savoir-faire,
la santé et la force pour l’accomplissement de ce présent mémoire. Je lui rends grâce pour sa
bienveillance durant toutes les épreuves de la réalisation du travail.
Je tiens à exprimer particulièrement tous mes remerciements à :
Monsieur ANDRIANAHARISON Yvon, Professeur Titulaire, Directeur de l’Ecole
Supérieure Polytechnique d’Antananarivo, qui m’a permis d’effectuer mes études au
sein de l’établissement,
Monsieur RANDRIANA Nambinina Richard Fortuné, Professeur, Chef de la mention
Génie de Procédés Chimiques et Industriels, pour avoir accepté de faire l’honneur de
présider cette séance malgré ses nombreuses occupations,
Monsieur RANAIVOSAMOELINA Noëlson, Enseignant chercheur au sein du
département Génie des procédés chimique et industriel au sein de l’Ecole Supérieure
Polytechnique d’Antananarivo, et d’accepter d’être mon encadreur et les précieux
soutiens et conseil pour ce travail de recherche de fin d’étude.
J’adresse aussi toute ma gratitude aux membres de jury, examinateur de ce mémoire :
Madame Helisoamiadana Philippine
Monsieur RABIBISOA Daniel
Monsieur RAKOTOMAMONJY Pierre
Je suis également redevable envers :
Tout le personnel, enseignant, technique et administratif de l’Ecole Supérieure
Polytechnique d’Antananarivo, pour le savoir-faire et les connaissances qu’ils m’ont
fournis pendant le cursus universitaire.
Enfin, je réitère ma profonde gratitude à :
Mes parents, pour leur encouragement et leurs précieux conseils depuis toujours,
ainsi qu’aux soutiens financiers pour la réalisation de ce présent mémoire,
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Toute la famille et les amis pour leur réconfort et surtout qui m’ont porté dans leur
prière.
A vous tous qui avez contribué de loin ou de près à la réalisation de ce travail, veuillez
recevoir l’expression de mes sincères et profondes gratitudes. Que Dieu vous bénisse !
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SOMMAIRE REMERCIEMENTS
SOMMAIRE
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES ANNEXES
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : ETUDES DES ENGRAIS
CHAPITRE II : ETUDES DU SOL
CHAPITRE III : BESOIN DES PLANTES
CHAPITRE IV : GENERALITE SUR LA BANANE
DEUXIEME PARTIE : PARTIE EXPERIMENTALE
CHAPITRE V : ETUDE EXPERIMENTALE ET METHODOLOGIE
FLOW-SHEET
CONCLUSION PARTIELLE
TROISIEME PARTIE : ETUDE ENVIRONNEMENTALE ET ECONOMIQUE
CONCLUSION GENERALE
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
ANNEXES
TABLE DES MATIERES
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LISTE DES FIGURES Figure 1 : Récapitulatif des différents types d’engrais ..................................... 16
Figure 2 : Composition du sol ........................................................................... 18
Figure 3 : Triangle des textures de la composition minéral du sol ..................... 20
Figure 4 : Profil de sol montrant les horizons principaux ................................... 25
Figure 5 : Illustration du Complexe argilo Humique ou CAH ............................. 27
Figure 6 : Illustration d’échange d’ion dans le sol ............................................. 28
Figure 7 : Anatomie du bananier ...................................................................... 47
Figure 8 : Peau de banane fraiche directement récolté auprès des commerçants
......................................................................................................................... 50
Figure 9 : Peau de banane sèche ...................................................................... 51
Figure 10 : Four carbolite, pour calcination ...................................................... 52
Figure 11 : Cendre de peau de banane prête a être mis en solution ................. 53
Figure 12 : Solution de cendre de peau de banane apportée à ébullition à 100°c
......................................................................................................................... 53
Figure 13 : Solution de Carbonate double ......................................................... 54
Figure 14 : Cristaux de double carbonate accolé aux parois du bécher ............. 54
Figure 15 Tracé du comportement de la formation de précipite de BaCO3 ....... 59
Figure 16 : A gauche solution de double carbonate obtenue par l’eau de robinet,
et traitée par l’HCl Vue de face ......................................................................... 64
Figure 17 : A gauche solution de double carbonate obtenue par l’eau de robinet,
et traitée par l’HCl Vue de haut ........................................................................ 64
Figure 18 : Diagramme présentant quelques mot-clé et les relations et
interrelations entre 3 modes de compensation d'impacts écologiques, tels que
devant ou pouvant être compensés suite aux études d'impacts ....................... 67
Figure 19 : Cycle des nitrates ............................................................................ 69
Figure 20 : illustration du projet de triage sélective avec un 4eme bac a ordure
......................................................................................................................... 74
Figure 21 : illustration de l’installation d’énergie en biogaz, ainsi que l’utilisation
des déchets en engrais ..................................................................................... 75
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LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Composition et classement des éléments contenu dans l’engrais .... 4
Tableau 2 : Consommation des Engrais ............................................................ 14
Tableau 3 : Composition en masse des éléments principaux............................. 37
Tableau 4 : Composition en masse des éléments secondaires .......................... 37
Tableau 5 : Situation de la production de banane ............................................ 46
Tableau 6 Precipitation du BaCO3 ..................................................................... 58
Tableau 7 : Dosage de la solution de double carbonate par l’HCl, avec 2
indicateurs différents ....................................................................................... 62
Tableau 8 : Dosage de la solution de double carbonate pour trouver la teneur en
CO2 .................................................................................................................. 63
Tableau 9 : Caractéristique des engrais obtenus .............................................. 67
Tableau 10 : étude économique de la sylvinite ................................................. 76
Tableau 11 : étude économique de l’engrais Potassium Sulfate ....................... 77
Tableau 12 : étude économique de l’engrais Potassium Nitrate ....................... 78
Tableau 13 : Comparaison économique des trois engrais ................................. 79
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LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Calcul de la pureté de l’acide tartrique ............................................. c
Annexe 2 : Dosage du carbonate dans la sylvinite .............................................. c
Annexe 3 Calcul de la quantité nécessaire d'acide nitrique pour faire dégager le
CO2 ..................................................................................................................... d
Annexe 4 : Calcul de la quantité d’acide Sulfurique pour faire dégager le CO2 ... d
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LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES °C : Degré Celsius, unité de température
Kg : Kilogramme, unité de masse
Ml : Millilitre, unité de volume
Ar : Ariary, Unité monétaire Malagasy
Kwh : Kilo Watt Heure
(S1) : La solution de double carbonate
N : Normalité de la solution
V : Volume de la solution
C : Concentration de la solution
NPK : L’engrais a base d’azote, Phosphore et Potassium
Mm : millimètre,
∅ : Symbole du diamètre exprime en millimètre.
CAH : Complexe Argilo Humique.
OH : horizon humiliée
OF: Horizon de fragmentation
A: Horizon mixte
E: Horizon de lessivage
B: Horizon d’accumulation
S : Horizon d’altération
C : Roche
R : Roche mère
ASIS : Service d’Information des Sols Africains
CIAT : Centre d’Information d’agriculture Tropicale
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RAKOTOARISON Lanto Koloina Fenosoa,
Master II, Ingeniorat
Contribution à la valorisation de la peau de banane pour la fabrication d'engrais chimique GPCI
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Introduction 1.1. Context general
Madagascar est un pays à vocation agricole. Son emplacement géographique sur le globe
terrestre est un de ses plus grands avantages car le climat et les grandes terres lui donnent
ses potentiels dans le domaine agricole. En dépit de cela, on sait toujours que l'homme est à
la recherche de méthode technique non seulement simple mais surtout au moindre coût
possible, c'est pour cette raison que l'idée de valoriser des déchets afin de produire des
engrais chimiques est le principal but de cette étude. Le déchet à valoriser mis en question
ici est la peau de banane.
1.2. Problématique
La banane est un fruit tropical, massivement produite et surtout accessible dans le
commerce durant toute l'année à Madagascar. Mais d'un côté aussi les peaux de bananes
sont délaissées par les consommateurs et sont parfois source de pollution car la gestion de
ce déchet est assez compliquée, pourtant les peaux de bananes contiennent beaucoup de
substances valorisables qu'on peut extraire et exploiter.
On sait que Madagascar vit d’une majeure partie de plantation d’où, nécessité de fertiliser le
sol agricole. Le but de la fertilité du sol consiste donc à l’enrichir de minéraux et le donner un
potentiel à la fois productif et moins coûteux grâce à la valorisation de peau de banane.
On a donc eu l’idée de valoriser les peaux de bananes, en extraire les minéraux qui nous a le
plus intéressé pour pouvoir produire de l’engrais chimique et ainsi contribuer à la
fertilisation de sol.
Les questions qui se posent est donc :
Quel sont les minéraux qui nous ont intéressé pour la fabrication de cet engrais chimique ?
Quelles méthodes avons-nous élaborée pour arriver à notre produit ?
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Master II, Ingeniorat
Contribution à la valorisation de la peau de banane pour la fabrication d'engrais chimique GPCI
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1.3. Hypotheses
Pour répondre à cette problématique, deux hypothèses ont été avancées:
Hypothèse 1 : Le potassium qui est l’élément majeur constituant les peaux de banane peut
être extrait et exploité pour produire un engrais chimique.
Hypothèse 2 : Un certain nombre méthodes purement chimique ont été établi pour extraire
le potassium de la peau de banane, ensuite des traitements pour aboutir a notre produit
final.
1.4. Objectif de l’étude
Les objectifs ici donc sont :
Valoriser les peaux de bananes d’un côté pour réduire la pollution et d’un autre pour
le transformer en engrais
Démontrer l’efficacité de l’engrais et démontrer une méthode à moindre coût pour
l’élaboration de ce projet de fabrication d’engrais chimique à base de potassium
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Première Partie :
Etude Bibliographique
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Master II, Ingéniorat
Contribution à la valorisation de la peau de banane pour la fabrication d'engrais chimique GPCI
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CHAPITRE I : ETUDES DES ENGRAIS
1.Historique sur les engrais
Les Égyptiens, durant des milliers d'années, ont utilisé les riches limons apportés par les crues
du Nil pour enrichir et entretenir les sols.
Divers amendements ont été utilisés dans le monde, des poissons enterrés sous le maïs en
Amérique du Nord, les excréments humains et animaux.
En Grèce antique, les engrais animaux et minéraux sont connus, ainsi que du fumier, et des
engrais verts, les plus souvent utilisés.
2.Généralités sur les Engrais
2.1.Définitions Les engrais sont des substances, le plus souvent des mélanges d’éléments minéraux, destinées
à apporter aux sols cultivés des compléments d’éléments nutritifs de façon à améliorer leur
rendement.
Cette opération consistant à apporter un engrais au sol s’appelle fertilisation.
Les engrais font partie des produits fertilisants. Les engrais compensent donc les pertes du sol
en éléments fertilisants sur une profondeur de quelques centimètres.
Les éléments fertilisants du sol, à côté des éléments prépondérants comme le carbone C,
l’hydrogène H et l’oxygène O fournis par l’air et l’eau, sont l’azote (N), le phosphore (P) et le
potassium (K) et dans une moindre mesure, le soufre (S), le calcium (Ca) et le magnésium (Mg).
En agrobiologie, on distingue les types suivants :
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Contribution à la valorisation de la peau de banane pour la fabrication d'engrais chimique GPCI
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Tableau 1 : Composition et classement des éléments contenu dans l’engrais
Primaires Secondaire Tertiaires
N S Fe, Mn, Cu
P Ca Zn, Co, B
K Mg
Les primaires sont utilisés en grande quantité et sont indispensables
Les tertiaires sont aussi appelés oligo-éléments.
Il est à noter que les éléments fertilisants P et K sont souvent supposés être impliqués dans les
formes moléculaires P2O5 et K2O respectivement.
Tous ces éléments favorisent le métabolisme des végétaux afin d’augmenter la teneur en
substances utiles comme l’amidon, le sucre et les protéines.
Les engrais augmentent également la résistance des plantes aux intempéries et aux maladies.
2.2.Classification des Engrais Les engrais sont généralement classés selon la nature par leur teneur en NPK. NPK est un sigle
qui signifie azote, phosphore et potassium, d'après leur symbole chimique. Ces éléments
chimiques se retrouvent principalement dans les engrais, lesquels ont une composition
variable adaptée aux besoins de chaque type de plantes.
On distingue les engrais minéraux et les engrais organiques.
Selon le nombre d’éléments nutritif qu’il contient, un engrais est dit simple (N, P ou K ), binaire
( NP, NK ou NK ) ou ternaire ( NPK )
2.2.1.Engrais Minéraux
a. Engrais Azotés
Les engrais azotés sont multiples on peut citer entre autres :
Ammoniac anhydre, NH3 ( 82 % d’azote)
Sulfate d'ammonium, (NH4)2SO4 ( 20 à 22 %)
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Cyanamide calcique, CaCN2, ( 18 à 21 %)
Urée CO(NH2)2 ;(N 46 %)
ammonitrates, à base de nitrate d'ammonium (NH4NO3) moyen dosage (N 25 à 27,5 %)
haut dosage (N 33 %)
Solutions azotées (engrais liquide)
Nitrate d'ammonium + urée (N 36 à 40 %)
Nitrate d'ammonium + urée + sulfate d'ammonium (N 25 à 36 %)
Nitrate de soude du Chili (N 16 %)
Nitrate de chaux (N 15 %)
Nitrate de calcium
b. - Engrais Phosphatés
Parmi les engrais Phosphatés on peut citer :
Phosphates naturels
Phosphate naturel tendre (P2O5 > à 25 %)
Phosphate naturel solubilisé (P2O5 > à 20 %)
Phosphate bicalcique (P2O5 > à 38 %)
Superphosphates
Superphosphate simple (P2O5 de 16 à 24 %)
Superphosphate triple (P2O5 > à 38 %)
Phospal phosphate alumino-silicique (P2O5 34 %)
Scories Thomas (P2O5 > à 12 %)
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c. Engrais Potassiques
Chlorure de potassium, KCl (K2O 61 %)
Sulfate de potassium, K2SO4 (K2O 50 %)
Patentkali ou sulfate double de potassium et de magnésium
d. Engrais Complexe
Engrais binaires
Binaires NP
Phosphate d'ammonium
Nitrophosphate
Superphosphate ammonié
Binaires NK
Nitrate de potassium
Binaires PK
Scories potassiques
Supers potassiques
Phospal potassique
Bicalcique potassique
Engrais ternaires NPK, obtenus par mélange physique (engrais composés) ou par
combinaison chimique (engrais complexes)
Engrais complexes granulés (nombreuses formules)
Mélange en vrac ou bulkblending, formules à la demande
Ternaires liquides (solutions complexes)
2.2.2.Engrais organique
Déchets industriels d'origine animale
Farine de viande
Farine de poisson
Os broyé
Corne torréfiée
Boues de station d'épuration
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Lisier
Fumier
Poudrette : excréments animaux ou humains desséchés et réduits en poudre
employés comme engrais.
Déchets industriels d'origine végétale
Tourteaux
Vinasse
Guano - Voir aussi Newbéryite
Remarque : On peut aussi noter que les engrais peuvent se classifier selon leurs origines, ou
selon leur nature.
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a. Rôle des engrais [2]
Pour accomplir le processus de leur vie végétative, les plantes ont besoin d'eau, de près de
vingt éléments nutritifs qu'elles trouvent sous forme minérale dans le sol, de dioxyde de
carbone (CO2) apporté par l'air, et d'énergie solaire nécessaire à la synthèse chlorophyllienne.
Puis, avec l'avènement de l'industrie chimique, charbonnière et pétrolière au XIXe siècle, sont
apparues des formes chimiques de plus en plus « pures » des éléments de base (NPK). Ces
engrais chimiques, en dépit de leurs effets immédiats sur la croissance, n'ont pas toujours été
facilement acceptés : par exemple, en 1858, dans le nord de la France, la presse locale
rapportait qu'à l’approche des semailles « les agriculteurs sont harcelés par des marchands
d’engrais qui prétendent que leurs concentrés chimiques sont plus efficaces que le fumier. La
Société impériale d’agriculture, qui a effectué des essais, met en garde contre ces engrais
concentrés, qui ne sauraient selon elle remplacer le fumier. »
Les engrais doivent apporter, en justes proportions :
Des éléments de base, aussi appelés macronutriments, azote (N), phosphore (P),
potassium (K); on parle des engrais ternaires de type NPK si les trois sont associés. Sinon,
on parle également des engrais binaires NP, NK, PK ou d'engrais simples s'ils sont
constitués d'un seul de ces éléments N ou P ou K.
Des éléments secondaires, calcium (Ca), soufre (S), magnésium (Mg).
Des oligo-éléments, tels que le fer (Fe), le manganèse (Mn), le molybdène (Mo), le cuivre
(Cu), le bore (B), le zinc (Zn), le chlore (Cl), le sodium (Na), le cobalt (Co), le vanadium (V)
et le silicium (Si).
Ces éléments secondaires se trouvent habituellement en quantité suffisante dans le sol, et ne
devraient être ajoutés qu'en cas de carence, la plupart devenant toxiques, à faible dose, au-
delà d'un seuil variant selon les éléments, certaines synergies entre éléments, et selon le pH du
sol.
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Les plantes ont besoin de quantités relativement importantes des éléments de base, les
macro-éléments. L'azote, le phosphore et le potassium sont donc les éléments qu'il faut
ajouter le plus souvent aux sols pauvres ou épuisés par l'agriculture intensive. Ces ressources
sont consommées par les plantes et ne se reconstituent pas entièrement par la jachère.
L’azote
L’azote contribue au développement végétatif de toutes les parties aériennes de la plante. Il
est profitable à la plantation, au printemps, lors de la pousse de la végétation, et aux légumes
feuillus, à condition de le distribuer sans excès car cela se ferait au détriment du
développement des fleurs, des fruits (alimentation humaine) ou des bulbes, l'azote permet à la
plante de fabriquer en quantité et en vitesse accrue les acides nucléiques, aminés ainsi que la
synthèse des protéines et de la chlorophylle pour permettre à la plante une croissance plus
rapide. On trouve de l'azote dans le sang séché, dans les tontes de gazon ou dans le purin
d'orties. Sous forme chimique (ion NO3- dit « nitrate »), il est particulièrement soluble dans
l'eau et utilisé en excès il est à l'origine de la pollution azotée.
Le phosphore
Le phosphore renforce la résistance des plantes et contribue au développement des racines.
Le phosphore est extrait principalement des roches phosphatées, on le trouve également dans
la poudre d'os ou dans les fientes. Utilisé en excès, il est un facteur d'eutrophisation de l'eau.
Les engrais phosphatés chimiques contiennent une multitude d'éléments minéraux
secondaires et d'oligo-éléments dont de petites quantités d'uranium (radionucléide) et de
cadmium (métal lourd).
Le potassium
Le potassium contribue à favoriser la floraison et le développement des fruits. Le potassium
se trouve dans la cendre de bois, qui peut par ailleurs contenir des métaux lourds, ou des
radionucléides dans certaines régions.
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La chaux calcique est un amendement agricole et une source de calcium. La chaux dolomitique
fournit du calcium et du magnésium. Le soufre est généralement présent en quantité
suffisante dans le sol.
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b. Application
Généralement, les engrais sont incorporés au sol, mais ils peuvent aussi être apportés par l'eau
d'irrigation. Cette dernière technique est employée aussi bien pour les cultures en sol,
traditionnelles, que hors sol, sur un substrat plus ou moins inerte, tel que terreau, tourbe, laine
de roche, perlite, vermiculite, etc. Une autre technique particulière, la culture hydroponique,
permet de nourrir les plantes avec ou sans substrat. Les racines se développent dans une
solution nutritive, eau plus engrais, qui circule à leur contact. La composition et la
concentration de la solution nutritive doivent être constamment réajustées.
Dans certains cas, une partie de la fertilisation peut être réalisée par voie foliaire, par
pulvérisation. En effet, les feuilles sont capables d'absorber des engrais, s'ils sont solubles, et si
la surface de la feuille reste humide assez longtemps. Cette absorption reste toutefois limitée
en quantité. Ce sont donc plutôt les oligo-éléments qui peuvent être ainsi apportés, compte
tenu des faibles quantités nécessaires aux plantes.
Sur des sols acides, on peut procéder au chaulage pour augmenter le pH. Cette mesure
augmente l'efficacité des engrais en favorisant l'assimilation par les plantes des éléments
nutritifs présents dans le sol.
Les engrais doivent être utilisés avec précaution. Il est généralement suggéré
D’éviter les excès, car au-delà de certains seuils les apports supplémentaires, non
seulement n'ont plus aucun intérêt économique, mais de plus, risquent d'être toxiques
pour les plantes, particulièrement en oligo-éléments, et de nuire à l'environnement;
De maîtriser leurs effets sur l'acidité du sol;
De tenir compte des interactions possibles entre les éléments chimiques;
De tenir compte des limites imposées par les autres facteurs de production.
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c. Effet sur l’environnement et la sante [3] [4]
L'utilisation des engrais entraîne deux types de conséquences qui peuvent comporter des
risques sanitaires (atteinte à la santé de l'homme) ou des risques environnementaux (dégâts
sur les écosystèmes).
Le risque sanitaire le plus connu est celui relatif à la consommation d'eau riche en nitrate,
résultant de la fertilisation azotée, par le nourrisson.
Le risque environnemental le plus cité est celui de la pollution de l'eau potable ou de
l'eutrophisation des eaux, lorsque les engrais, organiques ou minéraux, répandus en trop
grande quantité par rapport aux besoins des plantes et à la capacité de rétention des sols, qui
dépend notamment de sa texture, sont entraînés vers la nappe phréatique par infiltration, ou
vers les cours d'eau par ruissellement.
Un risque environnemental moins cité, et pourtant très important lui aussi, est la contribution
au réchauffement climatique, due aux fortes émissions, après épandage, d'oxydes d'azote,
notamment le protoxyde d'azote (N2O), qui est un puissant gaz à effet de serre, à fort potentiel
de réchauffement global mais à durée de résidence modéré (de l'ordre de 100 ans).
Plus généralement, les conséquences de l'utilisation des engrais, qui peuvent comporter des
risques et qui sont soumises à la critique, sont les suivantes :
Effets sur la qualité des sols, leur fertilité, leur structure, l'humus et l'activité biologique ;
Effets sur l'érosion ;
Effets d'eutrophisation des eaux douces et marines liés au cycle de l'azote et de pollution
diffuse induite par la toxicité des nitrates dans l’eau potable ou pour certaines espèces,
et par leur caractère eutrophisant et favorisant la turbidité de l'eau;
Effets liés à la dégradation des engrais inutilisés, qui émettent des gaz à effet de serre,
oxydes d’azote (protoxyde d'azote N2O et N2O4), dans l’atmosphère8 ;
Effets d'eutrophisation des eaux douces et marines liés au cycle du phosphore
(eutrophisation voire Dystrophisation) ;
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Effets liés aux autres éléments nutritifs : potassium, soufre, magnésium, calcium, oligo-
éléments ;
Effets liés à la présence de métaux lourds : cadmium, arsenic, fluor, présents dans les
engrais minéraux et dans les lisiers de porc ;
Effets liés à la présence d'éléments radioactifs (significativement présents dans les
phosphates),
Effets sur les parasites des cultures ;
Effets sur la qualité des produits ;
Pollution émise par l'industrie de production des engrais chimiques et certains engrais
organiques ;
Utilisation d'énergie non renouvelable pour leur transport et épandage épuisement des
ressources minérales ;
Effets indirects sur l'environnement, dont par la mécanisation pour l'agriculture intensive,
et les épandages.
d. Consommation Mondiale [6]
Entre 1972 et 1992, l'utilisation mondiale d'engrais est passée de 73,8 à 132,7 millions de
tonnes. Au Canada, l'utilisation des engrais est passée de près d'un million de tonnes en 1960 à
environ quatre millions de tonnes en 1985, tandis que le pourcentage des terres ayant reçu des
engrais est passé de 16 % en 1970 à 50 % en 1985.
La consommation mondiale d'éléments fertilisants s'est élevée à 179,4 millions de tonnes en
2007 : 61,6 % d'azote, 23,1 % de phosphates, et 15,3 % de potasses10. En 2007, les principaux
pays consommateurs sont les suivants:
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Tableau 2 : Consommation des Engrais
Pays Million de tonne de nutriment
Chine 96,6
Etats-Unis 29,2
Inde 22,6
Brésil 11,3
Canada 4,7
France 3,8
Indonésie 3,7
Pakistan 3,6
Vietnam 2,7
Pologne 2,7
Allemagne 2,3
Turquie 2,2
Espagne 2,0
Australie 1,8
Argentine 1,8
Thaïlande 1,8
Russie 1,7
Mexique 1,6
Egypte 1,6
Liban 1
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3.Conclusion Partielle [6]
L'objectif de la fertilisation est de satisfaire les besoins nutritionnels des plantes en complétant
l’offre du sol en éléments minéraux dans des conditions économiquement rentables. La
fertilisation doit tenir compte :
- Des objectifs de rendement et de qualité des différentes cultures
- De la biodisponibilité des éléments du milieu
- Du maintien du potentiel de production
- De la variabilité spatiale et temporelle du milieu
- De la préservation de l'environnement.
Cette définition appelle deux remarques :
On recherchera moins que par le passé à atteindre un niveau de teneur analytique d'un
élément dans un sol donné jugé par l'analyse de terre.
La notion de qualité sera très importante pour certaines cultures hors du champ
d'activité traité dans ce document (compte tenu des cultures concernées).
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Pour faire un bref résumé, voici une illustration des diffèrent types d’engrais
Figure 1 : Récapitulatif des différents types d’engrais
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CHAPITRE II : ETUDE DU SOL
1.Généralités et Définitions
Le sol est la couche superficielle de l’écorce terrestre qui sépare la lithosphère (enveloppe
rocheuse rigide du globe terrestre) de l’atmosphère.
Il fournit aux plantes les éléments nutritifs dont elles ont besoin et le support meuble dans
lequel les racines peuvent se développer.
La nature du sol est très variée. Il est composé :
- D’une fraction solide comportant des éléments minéraux et organiques ;
- D’une fraction liquide : eau et substances dissoutes appelée ‘’solution du sol’’ ;
- D’une fraction gazeuse : atmosphère du sol.
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Voici l’image montrant la distribution de la composition du sol
Figure 2 : Composition du sol
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1.1.Constituant du sol [9]
1.1.1.La fraction Minérale
On appelle terre fine, la terre dont on a éliminé les cailloux et graviers de plus de 2 mm. Elle
est constituée de sable, de limon et d’argile dont on peut connaître les proportions
respectives grâce à l’analyse granulométrique, qui les classifie selon leur taille, puis on
détermine la texture du sol grâce au triangle.
- Il est ainsi possible de prévoir son comportement physique, son potentiel de
production, les dates et types d’interventions culturales.
- Les particules argileuses jouent un rôle important dans la mise en réserve des
éléments nutritifs présents dans le sol et sur la capacité de rétention de l’eau.
La fraction minérale représente l'ensemble des produits de la dégradation physique puis
chimique de la roche mère. On peut les classer par diamètres décroissants:
- les graviers et cailloux : ∅ > 2 mm ;
- Les sables grossiers : 2 mm >∅> 0,2 mm ;
- Les sables fins : 0,2 mm >∅> 0,05 mm ;
- Les limons : 0,05 mm >∅> 0,002 mm ;
- Les argiles : 0,002 mm >∅
La structure du sol est la façon dont les particules solides sont disposées les unes par rapport
aux autres. On distingue :
- La structure granuleuse qui donne de bonnes terres agricoles. Les particules solides
sont agencées en agrégats : squelettes de grains de sables unis par un complexe
d’argiles et d’humus (complexe argilo-humique). Les vides permettent la circulation de
l’air et de l’eau, et la pénétration des racines.
- La structure compacte qui offre une résistance à la pénétration des racines.
- La structure particulaire où éléments sableux sont entassés sans liaison. Elle permet
une bonne pénétration des racines, mais ne retient pas l’eau.
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Figure 3 : Triangle des textures de la composition minéral du sol
1.1.2.La fraction organique
La matière organique du sol peut être définie comme une matière carbonée provenant de la
décomposition et du métabolisme d'êtres vivants végétaux, animaux et microbiens
(fongiques, bactériens). Elle constitue l'humus.
Elle est composée d'éléments principaux (carbone-C, hydrogène-H, oxygène-O et azote-N),
d'éléments secondaires (soufre-S, phosphore-P, potassium-K, calcium-Ca et magnésium-Mg),
ainsi que d'oligoéléments.
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Elle se répartit en quatre groupes :
- La matière organique vivante, animale (faune du sol), végétale (organes souterrains
des plantes) et microbienne (bactéries, champignons, algues du sol), qui englobe la
totalité de la biomasse en activité,
- Les débris d'origine végétale (résidus végétaux ou litière, exsudats racinaires),
animale (déjections, cadavres) et microbienne (cadavres, parois cellulaires, exsudats)
appelés matière organique fraîche,
- Des composés organiques intermédiaires, appelés matière organique transitoire
(évolution de la matière organique fraîche),
- Des composés organiques stabilisés, les matières humiques ou humus, provenant de
l'évolution des matières précédentes.
La végétation fournit des débris végétaux qui constituent la litière ou horizon organique. Sa
décomposition se fait sous l'action de la microflore et de la faune du sol, et produit l'humus
et des composés minéraux. Les deux processus de décomposition sont d'une part la
minéralisation (produisant des composés minéraux tels que le dioxyde de carbone (CO2),
l'ammoniac (NH3), les nitrates et les carbonates) et l'humification (polymérisation oxydative
sous la forme de composés organiques amorphes qui migrent ou se lient aux argiles et aux
hydroxydes métalliques). Le processus d'humification aboutit à la formation de l'humus.
- En milieu peu actif, la décomposition des litières est lente, l'horizon organique OH est
épais, brun noir, fibreux et acide. On parle de mor ou terre de bruyère.
- En milieu biologiquement plus actif mais sans bioturbation, l'horizon OH est moins
épais et constitue un Moder.
- En milieu biologiquement très actif, la décomposition est très rapide, l'horizon OH
disparaît et apparaît un horizon A grumeleux, composé d'agrégats argilo-humiques à
fer et aluminium. On parle de mull.
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Selon l'acidité du sol, sous climat tempéré, l'humus prendra la forme de mull, moder ou mor
(sur substrat siliceux) ou mull, amphi ou tangel (sur substrat carbonaté)
1.2.Texture du sol Une des caractéristiques des sols est la taille des éléments minéraux qui le composent.
- Les cailloux ou blocs sont les éléments de taille supérieure à 2 mm.
- Les éléments de taille inférieure à 2 mm sont définis par leur classe de texture (sables,
limons et argiles), les argiles étant de par leur taille des particules colloïdales).
Ces minéraux appartiennent aux groupes des silicates ou des carbonates.
- Des ions (Ca2+,Mg2+,K+,NH4+,NO3-…) arrivent dans le sol en solution dans l'eau
d'infiltration, à partir des pluvio-lessivats, de la décomposition de la litière ou bien
encore des processus d'altération, et peuvent se fixer aux particules colloïdales citées
ci-dessus, formant le complexe absorbant.
- D'autres ions, comme les sulfates (𝑆𝑂42−) ou les iodures (I-) sont apportés par les
précipitations atmosphériques.
Les particules colloïdales chargées négativement peuvent se présenter à l'état dispersé ou
floculé.
- À l'état dispersé, les particules se repoussent en raison de leur polarité, et occupent
tous les interstices du sol, où elles peuvent s'accumuler (colmatage du sol) ou bien
migrer (lessivage du sol). Dans le premier cas le sol devient asphyxiant, et l'eau ne s'y
infiltre plus, le sol est difficile à travailler. Dans le second cas il se forme un niveau
d'accumulation d'argile en profondeur, pouvant entraîner la formation d'une nappe
perchée.
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- À l'état floculé, les particules colloïdales sont neutralisées électriquement par les ions
métalliques chargés positivement, et s'agglutinent avec ceux-ci. Les flocons formés
laissent un espace lacunaire, perméable à l'eau et à l'air. C'est un sol avec une bonne
structure.
En agriculture, une bonne analyse de sol est nécessaire afin de corriger d'éventuelles
anomalies. Par exemple, une terre sablonneuse (et donc drainante) devra être plus
irriguée qu'une terre argileuse, qui retient l'eau. On peut faire analyser son sol de façon
très précise en laboratoire mais il existe des techniques très simples pour faire une analyse
de base
1.3.Profil du sol Pour décrire un sol, il est nécessaire de l'observer en tranches parallèles à la surface,
appelées horizons. Deux types d'horizons se superposent habituellement : une suite
d'horizons humifères, reposant sur des horizons minéraux (voir Le profil de sol pour plus
de précisions).
Les horizons humifères sont les horizons les plus riches en êtres vivants (pédofaune et
microflore). On les observe surtout en forêt.
- O, (ou A0) comprenant la litière fraîche et les matières organiques qui en dérivent, en
cours de transformation,
- OL - litière fraîche: comprend l'ensemble des débris bruts (feuilles mortes, bois, fleurs
et fruits, cadavres d'animaux) qui tombent au sol et s'accumulent en surface tout en
restant reconnaissables,
- OF - horizon de fragmentation (parfois appelé à tort horizon de fermentation). La
température et l'humidité y sont optimales, en raison de l'isolation fournie par la
litière fraîche. On y observe aussi de nombreuses racines fines en croissance, souvent
mycorhizées. C'est l'horizon où l'activité biologique est à son optimum,
- OH - horizon d'humification : horizon composé en majorité de matière organique
morte transformée par les organismes du sol. On y observe de nombreuses boulettes
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noires ou brun foncé issues de la défécation des animaux du sol, qui sont
responsables de la couleur sombre de cet horizon, ainsi que des racines, vivantes et
mortes (rhizodéposition), ces dernières étant à leur tour en voie de transformation,
- A - horizon mixte, composé d'éléments minéraux et d'humus. Sa structure dépend de
l'incorporation plus ou moins rapide de l'humus et du mode d'agrégation des
particules minérales et organiques.
Les horizons minéraux sont les moins riches en organismes vivants.
- E - horizon de lessivage. Il est drainé par l'eau qui s'infiltre, transportant composés
solubles et particules colloïdales (lixiviat), ce qui le rend pauvre en ions, argiles,
composés humiques et hydroxydes de fer et d'aluminium.
- B - horizon d'accumulation. Horizon intermédiaire apparaissant dans les sols lessivés.
Il est riche en éléments fins (argiles, hydroxydes de fer et d'aluminium, composés
humiques), arrêtant leur descente à son niveau lorsqu'ils rencontrent un obstacle
mécanique lié à la porosité (frein à la diffusion lorsque la porosité devient plus fine)
ou une modification de l'équilibre électrostatique ou du pH19.
- S - horizon d'altération. Il est le siège de processus physico-chimiques et
biochimiques aboutissant à la destruction des minéraux du sol (altération minérale)
- C - roche-mère peu altérée.
- R - roche-mère non altérée. Couche géologique dans laquelle se sont formés les sols.
Chaque profil de sol à une histoire, que les pédologues tentent de retracer grâce aux
caractéristiques et à l'agencement des différents horizons.
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Figure 4 : Profil de sol montrant les horizons principaux
1.4.Fonction du sol Les sols ont plusieurs fonctions. Ainsi, selon les critères du Service d'Information des Sols
Africains (ASIS) du Centre International d'Agriculture Tropicale (CIAT), un sol est considéré
comme sain lorsqu'il parvient à la fois à:
- Héberger un écosystème (le sol), lui-même fonctionnellement fortement lié aux
écosystèmes terrestres et parfois aquatiques via notamment les symbioses à l'œuvre
dans la rhizosphère et parce que le sol abrite de nombreuses espèces qui y
effectuent une partie de leur cycle de vie (hibernation ou estivation notamment). Les
plantes non-aquatiques dépendent fortement du sol au travers de biofeedbacks
complexes et nombreux.
- Produire des récoltes,
- Stocker le carbone et l'azote de l'atmosphère,
- Retenir les eaux de pluie et de ruissellement.
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Par sa capacité à retenir les eaux de ruissellement, un sol doté d'une bonne structure
permet de lutter contre l'érosion, notamment l'érosion en nappe. Les sols de qualité
limitent également les risques de salinisation.
Le sol est un acteur-clé des cycles biogéochimiques du carbone, de l'azote, du potassium,
du calcium, du phosphore, des métaux.
Le sol joue aussi un rôle très important dans la fixation, la dispersion et la biodégradation
des polluants.
Par la richesse de ses fonctions, la diversité des formes de vie qu'il abrite et les services éco
systémiques qu'il assure, le sol est considéré comme un patrimoine essentiel dont la
conservation est le garant de la survie de l'humanité.
2.Le complexe argilo humique
2.1.Définition Le complexe argilo-humique (CAH), aussi appelé complexe adsorbant ou complexe
absorbant, est l'ensemble des forces qui retiennent les cations échangeables (Ca2+, Mg2+, K+,
Na+…) sur la surface des constituants minéraux et organiques des sols (le mélange de
minéraux argileux et d'humus constituant le "complexe argilo-humique" à proprement
parler). Ces cations peuvent s'échanger avec la solution du sol et les plantes et constituent le
réservoir de fertilité chimique du sol, c'est ce qu'on appelle la capacité d'échange cationique.
L’humus est issu de la décomposition des matières végétales (débris divers, feuilles) ; il
contient des acides organiques, de formule R-COOH qui se dissocient partiellement en ions
carboxylate R-COO-
Avec les anions silicate, les anions carboxylate forment un ensemble de particules chargées
négativement. Ces particules sont liées entre elles par l’intermédiaire des cations cités plus
haut qui forment des ponts entre l’argile et l’humus. L’agrégat qui en résulte est appelé
complexe argilo-humique (C.A.H.) ; il est en suspension dans la solution du sol.
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2.2.Propriétés du complexe argilo humique
2.2.1.Rétention d’ions positifs
En raison de sa charge négative, le CAH retient les ions positifs tels que H+ (H3O+) ; K+ ; Ca2+ ;
Mg2+ ; NH4+, etc.
Cela est essentiel car, ainsi, ces ions ne sont pas emportés par les eaux de ruissellement. Les
plantes puisent les ions minéraux dont elles ont besoin dans la solution du sol. Qu’un ion y soit
absent, le CAH le lui fournit, jouant ainsi le rôle d’un véritable garde-manger.
Figure 5 : Illustration du Complexe argilo Humique ou CAH
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2.2.2.Echange d’ion
Le CAH échange des ions positifs avec la solution du sol.
L’introduction dans le sol d’ions positifs (K+ ; Ca2+ ; Mg2+ ; 𝑁𝐻4+) ou d’ions négatifs (𝑁𝑂3
− ; Cl-
; 𝑆𝑂42− ; 𝑆𝑃𝑂4
3−) par les engrais, par exemple, conduit à un échange entre le CAH et la solution
du sol :
- Les ions positifs remplacent facilement les ions H+ et Ca2+ fixés sur le CAH.
Figure 6 : Illustration d’échange d’ion dans le sol
L’apport d’engrais a donc pour effet de ‘’déloger’’ les ions H+ du CAH : il en résulte un dol
moins acide. D’où l’importance des engrais pour contrôler le Ph des sols.
- Les ions négatifs, en revanche, ne se fixent pas sur le CAH, sauf un seul : l’ion
phosphate 𝑃𝑂43−. Les autres anions sont donc entrainés par la solution du sol vers les
nappes phréatiques.
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3.Les différents types de sols et leur repartions a Madagascar [11]
3.1.Notion de profil et d’horizon Géologique : Les différents éléments d’un sol ont rarement un emplacement stable. Ils sont souvent
entrainés par l’eau d’infiltration et peuvent s’accumuler à des niveaux différents dans le sol.
Ainsi, quand on réalise une coupe verticale dans un sol (un profil) on observe souvent des
couches de couleurs différentes appelés : HORIZONS.
3.2.Constituants d’un profil : Dans le profil d’un sol évalué, on peut distinguer trois horizons principaux. De haut en bas, on
distingue :
- 1- Horizon A : Horizon lessivé ou horizon de départ
- 2- Horizon B : Horizon alluvial ou horizon d’accumulation
- 3- Horizon C : Roche- mère
Remarque: On a un sol peu évolué ; on les actions mécaniques ont très largement
prédominées. Si au contraire, les actions chimiques et biologiques sont importantes on a un sol
évolué.
L’HORIZON A :
SUBDIVISION DES HORIZONS :
A/O : Litière
A/1 : Sous- horizon lumière
A/2 : Sous- horizon brun, riche en matières minérales
L’HORIZON B :
B/1 : Sous- horizon riche en humus et en matière minérales provenant de la roche-mère
B/2 : Sous – horizon d’accumulation des matières et colloïdales.
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L’HORIZON C :
C/O : Roche- mère en voie d’altération
C/1 : Roche- mère
3.3.Les différents types de sols :
3.3.3.Les sols latériques ou sols ferralitiques :
a. Caractéristiques :
Ce sont des sols argileux, riches en oxyde d’aluminium et de fer. Ce qui leur donne une
couleur rouge ou jaune.
Les sols ferralitiques se forment en régions équatoriales et subtropicales sous un climat
chaud et humide.
b. Nature de la roche mère :
Les sols latériques proviennent de l’altération des :
- GRANITES GNEISS
- BASALTES
c. Formation : (phénomène de latérisation)
En climat chaud et humides, l’altération des roches est intense. Les substances libérées ont
tendance à MIGRER dans le sol en suivant les mouvements de l’eau ; en particulier la silice ; les
sels de calcium ; de magnésium et de potassium. Par contre les oxydes d’aluminium et de fer
s’accumulent plus rapidement : ils relient les autres éléments du sol et donnent des corrections
et des cuirasses (agrégats).
d. Profil des sols latéritiques : types ABC ou BAC, quand l’évaporation est
intense.
Les sols latériques sont des sols épais, souvent plus de 10m d’épaisseur, on y distingue :
AO : litière très mince
A1 : cendreux, une partie de l’humus a été décomposé par les microbes
A2 : sableux (blanchâtre ou rose)
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BO : horizon d’accumulation d’hydroxyde de fer et d’aluminium (rouge ou violet)
B1 : horizon argileux avec des concrétions rouges et jaunes
CO : horizon de départ des sels minéraux
C1 : roche- mère (granite, gneiss, basalte)
e. Inconvénients :
Ce sont des sols :
- sensibles à l’érosion
- lessives
- pauvres ou réserves : l’humus y est rapidement décomposé et dispersé
- à faible épaisseur de sol cultivable par suite des présences des cuirasses
f. Intérêt agricole :
En raison de la structure et de l’acidité des sols latéritiques , les cultures arbustives
(forestières) s’y adaptent mieux. Ils conviennent aussi aux cultures de tabac et de maïs.
g. Répartition à Madagascar :
Les sols ferralitiques recouvrent le socle cristallin de Madagascar. Ils représentent plus de tiers
de la superficie. Les concrétions et cuiraces existent dans les régions du Tampoketsa, de
Brickaville, de Fort- Dauphin (Tolagnaro).
3.3.2.Les sols ferrugineux :
a. Caractéristique :
Ce sont des sols moins riches en oxyde d’aluminium que les sols ferralitiques, mais plus
riche en oxyde de fer hydraté. Ils sont de couleur grisâtre, moins rouge que les sols
ferralitiques mais plus terne.
b. Nature de la roche- mère :
Granite, gneiss, basalte.
c. Profil :
Type ABC (horizon lessivé superficiel)
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A1 : horizon humifère à couleur légèrement gris foncé
B1 : horizon sableux et argileux de couleur rouge
A2 : horizon sableux et argileux de couleur rouge, jaune
B2 : horizon sableux et argileux de couleur jaune avec des Caillaux
C0 : Roche- mère en voie d’altération
C1 : Roche- mère (granite, gneiss, basalte)
Remarque: La position de B1 au dessus de A2 est due à l’action de la chaleur qui provoque
l’évaporation de l’eau dans le sol, entraînant ainsi la migration ascendante de l’hydroxyde de
fer.
d. Intérêt agricole :
Les sols ferrugineux sont des sols acides. Ils conviennent aux cultures d’arachide, de
tabac, de coton, de manioc, et sisal.
e. Répartition à Madagascar :
Les sols ferrugineux sont abondants dans l’ouest et le sud de Madagascar.
3.3.3.Les sols hydromorphes :
a. Caractéristique :
Ce sont des sols très argileux. Ils évoluent en présence d’un excès d’eau temporaire ou
permanent dans son profil. La matière organique n’y peut pas s’humifier entièrement ; elle
s’accumule à la surface du sol pour former la tourbe.
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b. Nature de la roche- mère :
ARGILE
c. Profil des sols
Hydromorphes :
- A0 : Argileux de couleur noire (riche en matière organique)
- A1 : Argileux de couleur brune (riche en matière organique)
- B0 : Horizon brun, tacheté de jaune
- C : Roche- mère : ARGILE
d. Intérêt agricole :
Les sols hydromorphes sont des sols presque acides. Par drainage (retrait d’eau) et irrigation ;
ils peuvent porter de belles cultures de (Alaotra), (Laniera), Betsimitatatra, des pâturages.
e. Répartition à Madagascar :
Les sols hydromorphes sont des sols qui existent dans les dépressions des hauts- plateaux,
dans les plaines alluviales et le long de la côte.
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3.3.4. Les sols volcaniques ou andosols :
a. Caractéristique :
Ce sont des sols qui se sont formés à partir de la décomposition de basalte et par accumulation
de projections volcaniques. Les andosols sont riches en phosphate de chaux. Ils ont un PH
neutre ou basique.
Ce sont aussi des sols très structurés :
- de forte porosité
- perméable
- léger
- profond
L’humification des matières organiques y est très importante.
b. Profil :
A0 : Horizon riche en matières organiques
B0 : Horizon riche en matières minérales
c. Intérêt agricole :
Les andosols sont des sols fertiles. Ils conviennent aux cultures de tabac, maïs, agrumes,
aleurite.
d. Répartition à Madagascar :
Les sols volcaniques sont abondants dans les régions volcaniques (Antsirabe, Itasy, Montagne
d’Ambre)
3.3.5.Les sols calcaires :
a. Caractéristique :
Ce sont des sols de très faibles répartitions. Ils se forment sur de la roche mère calcaire.
Les sols calcaires subissent de la transformation avec une dégradation mécanique en climat à
faible pluviosité. Une dégradation mécanique en climat à faible pluviosité.
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Une dégradation mécanique accompagnée d’une altération chimique, c’est-à-dire une
dissolution du carbonate de calcaire un climat à forte précipitation.
b. Profil d’un sol volcanique :
Profil d’un sol calcaire peu évolué, sous climat à faible pluviomètre.
Remarque: Si le climat est pluvieux, le processus d’évolution du calcaire continu pour donner
naissance en sol brun calcique évolué.
Profil d’un sol calcaire évolué, sous climat pluvieux.
c. Répartition :
On peut trouver du sol calcaire peu évolué au sud-ouest de Madagascar.
d. d) Utilisation :
La plupart des plantes peuvent être cultivés sur ce type de sol, surtout les plantes calciphiles,
comme la vigne, le blé, les légumineux.
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CHAPITRE III : Le besoin des plantes
1.La composition des végétaux [12]
Une plante est un organisme vivant qui se développe grâce à un apport permanent :
- d'énergie, due au rayonnement solaire ;
- de matière, fournie par le sol et l'atmosphère.
Les plantes contiennent des proportions variables d'eau. Celle-ci peut constituer jusqu'à
90 % de leur masse. Le reste est appelé matière sèche. L'analyse de la matière sèche
montre qu'elle est formée :
- de macroéléments présents en grandes quantités (carbone, oxygène, hydrogène, azote,
potassium, calcium, phosphore, magnésium et soufre) qui représentent près de 99 % de
sa masse
- d'oligo-éléments présents à l'état de traces, mais indispensables à la croissance des
végétaux. Les principaux sont le bore, le cuivre, le zinc, le fer, le manganèse, le
molybdène et le chlore.
Voici donc la composition moyenne en masse des végétaux secs sous forme de tableau :
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Tableau 3 : Composition en masse des éléments principaux
Eléments principaux Composition
C 40% à 50%
O 42% à 44%
H 6% à 7%
N 1% à 3%
Tableau 4 : Composition en masse des éléments secondaires
Eléments secondaires Composition
Ca 0,5% à 3,5%
K 0,3% à 3%
P 0,05% à 3%
S 0,1% à 0,05%
Mg 0,03% à 3,8%
Na 0,001 à 3,5%
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2.L’origine et le rôle des différents éléments
Au cours de sa croissance, la plante absorbe les éléments que nous venons de citer en les
puisant soit dans le sol, soit dans l'atmosphère.
2.1.Les éléments carbone C, hydrogène H et oxygène O Ils constituent les matériaux de base des végétaux et sont assimilés au cours de la synthèse
chlorophyllienne des glucides.
Cette synthèse est une réaction chimique réalisée par les plantes à partir du dioxyde de
carbone contenu dans l'atmosphère et de l'eau présente dans le sol. Son équation-bilan peut
s'écrire :
𝑛𝐶𝑂2 + 𝑛𝐻2𝑂 𝐶𝑛𝐻2𝑛𝑂𝑛 + 𝑛𝑂2
2.2.L'élément azote N L'élément azote est fondamental pour la matière vivante, végétale ou animale. Il entre dans
la composition des protéines, de la chlorophylle, de l'ADN, etc. Il joue donc un rôle essentiel
dans la croissance des plantes.
La plupart des végétaux ne sont pas capables d'assimiler l'azote contenu dans l'atmosphère.
En revanche, les plantes prélèvent et utilisent les ions nitrate 𝑁𝑂3− présents dans le sol. Les
ions ammonium 𝑁𝐻4+ doivent être transformés en ions nitrate par des bactéries afin de
devenir absorbables par les végétaux.
2.3.L'élément phosphore P Il joue un rôle très important dans la nature : chez les végétaux, il contrôle les échanges
d'énergie, favorise la croissance, la reproduction, etc.
Les plantes l'absorbent sous forme d'ions phosphate𝑃𝑂43−. Ces ions proviennent du très lent
lessivage de roches contenant du phosphate de calcium 𝐶𝑎3(𝑃𝑂4)2 et ne sont présents
qu'en faible quantité dans les sols.
2.4.L'élément potassium K L'élément potassium est présent dans tous les organismes vivants sous forme d'ions K+.Il est
indispensable à la synthèse chlorophyllienne, contrôle les échanges d'eau entre la plante et
l'atmosphère, et les aide donc à lutter contre la sécheresse.
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2.5.L'élément soufre S Il est nécessaire à la synthèse des protéines et intervient dans la composition de certaines
vitamines.
Les plantes en ont un besoin variable : certaines, comme le colza, le soja, les poireaux, etc.
sont de grosses consommatrices de soufre qu'elles absorbent sous forme d'ions sulfate
𝑆𝑂42−présents dans le sol.
2.6.Les éléments calcium Ca et magnésium Mg L'élément calcium, assimilé sous forme d'ions Ca2
+, est nécessaire au développement de la
plante. Ces ions sont présents en quantité importante dans la plupart des sols calcaires.
L'élément magnésium, assimilé sous la forme d'ions magnésium Mg2+, est indispensable à la
production de la chlorophylle.
2.7.Les oligo-éléments Les plantes ont besoin d'oligo-éléments en quantités très faibles, mais précises. En effet,
excès et défaut sont également nuisibles à la plante.
3.Utilité et apport des engrais dans la plante
De nombreux sols manquent naturellement d'un ou plusieurs éléments nutritifs et
nécessitent, avant toute culture, un apport correctif : c'est la fertilisation dite de
redressement (souvent réalisée dans le cas du phosphore). Elle est indispensable puisque
c'est l'élément nutritif en défaut dans le sol qui limite le rendement d'une récolte.
3.1.Les engrais azotés Ils apportent sous différentes formes l'élément azote N nécessaire aux cultures :
L'azote joue un rôle primordial dans le métabolisme des plantes. C'est le constituant numéro
un des protéines, composants essentiels de la matière vivante. Il s'agit donc d'un facteur de
croissance, mais aussi de qualité (teneur en protéines des céréales par exemple).
Les plantes, à l'exception des légumineuses (luzerne, trèfle, petit pois…), ne peuvent pas
absorber l'azote sous sa forme gazeuse. L'azote devra donc être apporté par les fertilisants.
En revanche, il ne sera pas nécessaire d'apporter des engrais azotés aux légumineuses.
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Dans le sol, l'azote se trouve sous forme organique (humus) ou minérale (ammonium 𝑁𝐻4+,
nitrate 𝑁𝑂3−). L'azote organique provient des résidus des récoltes précédentes, d'engrais
organiques, et doit être transformé par les bactéries présentes dans le sol en nitrates pour
être utilisable par les plantes ; c'est ce qu'on appelle la minéralisation. L'essentiel de la
nutrition azotée des plantes est assurée par les nitrates.
L'azote sous forme d'ions nitrate, est un élément très soluble, peu retenu par le sol. Apporté
en trop grande quantité, l'excédent est lessivé (dissous, puis emporté par l'eau circulant
dans le sol) et donc perdu pour la plante. L'azote doit donc être apporté, autant que possible,
juste avant son absorption par la plante, afin d'éviter le lessivage vers la nappe phréatique.
Par ailleurs, l'excès d'azote par temps froid et couvert, entraîne l'accumulation des nitrates
dans la plante (par exemple, dans les pommes de terre). Or l'excès de nitrate dans le tissu
végétal est néfaste pour la santé.
Ces particularités expliquent que son apport soit généralement annuel, voire fractionné.
- Les engrais nitriques, comme le nitrate de sodium 𝑁𝑎𝑁𝑂3 et le nitrate de calcium
𝐶𝑎(𝑁𝑂3 )2, contiennent l'azote sous la forme d'ions nitrate 𝑁𝑂3− directement
assimilables par les plantes. Ces engrais ont donc une action très rapide sur les
cultures.
- Les engrais ammoniacaux, comme le sulfate d'ammonium (NH4)2SO4 qui est
particulièrement intéressant pour les cultures exigeantes en soufre, le chlorure
d'ammonium NH4Cl, etc. contiennent l'azote sous forme d'ions ammonium 𝑁𝐻4+.Ces
ions sont fixés par la terre, puis lentement transformés en ions nitrate avant d'être
assimilés par les plantes. Ces engrais ont donc une action lente et durable.
- Les engrais ammoniaco-nitriques sont constitués de nitrate d'ammonium NH4NO3et
commercialement appelés ammonitrate. Ils permettent une fertilisation rapide
(action des ions nitrate) et durable (effet à long terme des ions ammonium).Les
engrais phosphatésIls apportent l'élément phosphore P nécessaire aux cultures,
principalement sous forme d'ions phosphatés 𝑃𝑂43−, 𝐻𝑃𝑂4
2−-, 𝐻2𝑃𝑂4−).Les gisements
de phosphate sont essentiellement constitués de phosphate de calciumCa3(PO4)2. Ces
phosphates naturels, peu solubles dans l'eau, doivent être souvent transformés en
composés plus solubles, assimilables par les plantes.
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3.2.Les engrais Phosphatés Ils apportent l'élément phosphore P nécessaire aux cultures, principalement sous forme
d'ions phosphatés.
Les gisements de phosphate sont essentiellement constitués de phosphate de
calciumCa3(PO4)2. Ces phosphates naturels, peu solubles dans l'eau, doivent être souvent
transformés en composés plus solubles, assimilables par les plantes.
Le phosphore intervient dans les transferts énergétiques (ATP), dans la transmission des
caractères héréditaires (acides nucléiques), la photosynthèse et la dégradation des
glucides. Cet élément est essentiel pour la floraison, la nouaison, la précocité, le
grossissement des fruits et la maturation des graines.
Il se trouve dans le sol sous trois formes :
- une forme accessible, liée au complexe argilo-humique par le calcium et le
magnésium ;
- une forme combinée : il est immobilisé, en partie, par les hydroxydes d'aluminium et
de fer dans les sols acides (dans ce cas, il est nécessaire de chauler le sol pour le
libérer) ;
- une forme insoluble : en sol calcaire, le phosphore peut être sous forme de phosphates
de calcium, dont certains sont insolubles.
Seul le phosphore du complexe argilo-humique est rapidement disponible (0.2 à 1 kg de
P2O5 par hectare). C'est donc un élément peu mobile dans le sol. Pour cette raison, il est
préférable de le placer précisément là où les racines le prélèvent. Les risques de drainage
sont très limités.
Les mycorhizes jouent souvent un rôle fondamental dans l'absorption du phosphore par
la plante. Ces dernières en sécrétant des enzymes sont capables d'absorber un
phosphore fixé par le sol (forme non assimilable par la plante directement) pour le
transmettre ensuite à la plante en contrepartie de sucres provenant de la photosynthèse
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(symbiose racinaire). Les sols cultivés sont de moins en moins pourvus de mycorhizes
(travail du sol, assolement, fongicides…).
Les plantes très exigeantes en phosphore sont la betterave, la pomme de terre, le colza,
la luzerne. Les plantes peu exigeantes sont le blé tendre, le maïs grain, le soja, le
tournesol, l'avoine, le seigle. Certains stades sont plus sensibles au manque de
phosphore que d'autres : le stade de tallage pour les céréales, le stade de 4 à 10 feuilles
pour le maïs par exemple.
3.3.Les engrais potassiques Ils apportent l'élément potassium K sous forme d'ions potassium K+.La matière première des
engrais potassiques est la sylvinite. C'est un minerai principalement constitué de chlorure de
potassium KCl et de chlorure de sodium NaCl.
Le potassium n'est pas très mobile dans la plante. Il joue un rôle primordial dans l'absorption
des cations, dans l'accumulation des hydrates des protéines, le maintien de la turgescence
de la cellule et la régulation de l'économie en eau de la plante. C'est aussi un élément de
résistance des plantes au gel, à la sécheresse et aux maladies. Il est essentiel pour le
transfert des assimilats vers les organes de réserve (bulbes et tubercules). Pour ces raisons, il
est particulièrement important pour les cultures de type pomme de terre, betteraves
Le potassium dans le sol se trouve uniquement sous forme minérale. Il provient soit de la
décomposition de la matière organique et des minéraux du sol, soit des engrais.
Pour certains minéraux, la quantité présente dans le sol doit être supérieure à la quantité
nécessaire ; en effet ils peuvent être présents dans le sol, mais non disponibles pour autant
pour la plante. Le potassium est essentiellement retenu par l'humus ou l'argile (dans certains
sols, il pourra donc être perdu en quantité importante par drainage).
Le potassium est souvent apporté en une seule fois, de façon irrégulière, en grande quantité,
car il est stocké par le sol et libéré progressivement.
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Les plantes très exigeantes en potassium sont la betterave ou la pomme de terre, alors que
des plantes peu exigeantes sont le blé tendre, le blé dur, l'orge.
Le potassium est toujours abondant dans la matière sèche des végétaux.
Très mobile dans la plante, il y joue un rôle multiple :
- il intervient dans l'équilibre acido basique des cellules et régularise les échanges
intracellulaires.
- il réduit la transpiration des plantes, augmentant la résistance à la sécheresse.
- il active la photosynthèse et favorise la formation des glucides dans la feuille.
- il participe à la formation des protéines, et favorise leur migration vers les organes de
réserve (tubercules et fruits).
- il contribue à renforcer les parois cellulaires, offrant aux plantes une meilleure
résistance à la verse et à l’agression des maladies ou parasites.
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CHAPITRE IV : ETUDE DE LA BANANE
1.Généralités sur la banane
1.1.Définition [13] Les bananiers cultivés sont des herbes géantes appartenant au genre Musa. Ils produisent
des fruits qui sont à la fois stériles et parthénocarpiques. Il en existe plus de 1 000 variétés et
ce sont généralement des clones triploïdes (parfois diploïdesou tétraploïdes) issus
principalement de croisements entre deux espèces sauvages séminifères, Musa acuminata
et Musabalbisiana. En termes de production mondiale, la banane est le quatrième produit
agricole après le riz, le blé et le maïs. Elle constitue la base de la sécurité alimentaire de
nombreuses populations. Les systèmes culturaux sont très diversifiés de par le monde et les
objectifs contrastés : autoconsommation, ventes sur les marchés locaux ou nationaux,
exportation, etc.
Il faut distinguer les bananes à cuire, comprenant entre autres les plantains, des bananes
dessert qui font notamment l’objet d’un important commerce international. Ce dernier a
débuté au début des années 1900 et a connu depuis lors une croissance continue.
Actuellement, la banane est le fruit le plus exporté tant en termes de valeur que de quantité
et cette industrie est d’une importance vitale pour les pays producteurs. Malgré la grande
diversité génétique rencontrée au sein du genre Musa, le marché d’exportation repose
essentiellement sur le seul groupe variétal Cavendish. La production de banane doit faire
face à de nombreux défis d’origines biotique et abiotique pour continuer de répondre aux
critères de durabilité, qualité et rendement qui lui sont imposés.
La banane est le fruit ou la baie dérivant de l’inflorescence du bananier. Les bananes sont
des fruits très généralement stériles issus de variétés domestiquées. Les fruits des bananiers
sauvages et de quelques cultivars domestiques contiennent des graines. Les bananes sont
généralement jaunes lorsqu'elles sont mûres et vertes quand elles ne le sont pas. Les
bananes constituent un élément essentiel du régime alimentaire de certaines régions.
1.2.Origine Le bananier est originaire de l’Asie du Sud-Est, où il est retrouvé de l’Inde à la Polynésie
(Simmonds, 1962) et son centre de diversification semble être la Malaisie où il s’est propagé
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vers l’Afrique de l’Ouest il y a au moins 2500 ans. Son implantation aux Amériques s’est
d’abord faite par la République Dominicaine en 1516 grâce à des plants en provenance des
îles Canaries, et s’est poursuivie vers l’Amérique Centra le et du Sud. Ainsi, depuis des
millénaires, les migrations humaines et les échanges de matériel végétal ont introduit le
bananier dans des situations écologiques très différentes sur tous les continents
1.3.La production mondiale de banane Les bananiers sont cultivés dans plus de 120 pays sur les 5 continents et sur plus de 10
millions d’hectares. Les bananes offrent de multiples usages. Elles sont consommées
principalement sous forme de fruit frais ou comme légume cuit ou frit mais font également
l’objet de nombreuses transformations : chips, frites, beignets, purée, confiture, ketchup,
alcool, vin, bière, etc. D’autres parties de la plante sont utilisées comme fibre textile, pour la
construction d’abris, la fabrication de couvertures ou comme emballages de cuisson. En
termes de production mondiale, la banane est le quatrième produit agricole après le riz, le
blé et le maïs. Elle occupe le premier rang de la production fruitière, avec un peu plus de 106
millions de tonnes produites annuellement à l’échelle mondiale.
Les systèmes culturaux sont très diversifiés dans le monde et les objectifs très contrastés
autoconsommation, ventes sur les marchés locaux ou nationaux, exportation vers des
régions proches ou vers les pays industrialisés du Nord. Près de 90 % de la production sont
issus de petits agriculteurs, produisant pour la consommation domestique et les marchés
locaux. Seuls un peu plus de 10 % de la production mondiale sont destinés à l’exportation.
On distingue cependant deux grandes filières de production : celle des bananiers en culture
pure, dont une partie des fruits est destinée à l’exportation et celle du bananier en
polyculture, destinés à l’approvisionnement des marchés locaux ou à l’autoconsommation
familiale. Dans les statistiques, il faut distinguer :
- les bananes à cuire comprenant notamment les plantains(AAB) séparés des autres
types de bananes à cuire,
- les bananes dessert dominées par les variétés du sous groupe Cavendish (AAA)
séparées des autres bananes dessert pouvant appartenir au groupe AAB (Prata), AA
(Figue sucrée) ou AAA (Gros-Michel,etc.)
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Les bananes à cuire correspondent à 43 % de la production mondiale des bananes et les
plantains(AAB) représentent 40 % des bananes à cuire. Le reste de la production mondiale
(57 %) concerne les bananes dessert, avec la majorité de leur production issue du groupe des
Cavendish. L’Inde et le Brésil en sont les deux plus gros producteurs et écoulent la quasi-
totalité de leur récolte sur les marchés intérieurs. En termes de production, ils sont suivis par
l’Équateur, la Chine, la Colombie et le Costa Rica. De 1985 à 2000, la production est passée
de 42,5à 63,4 millions de tonnes, les surfaces ayant augmenté corrélativement de 1 million
d’hectares. Les études d’impact sur la production bananière sont peu nombreuses. Toutefois,
cette industrie est d’une importance vitale pour l’ensemble des pays producteurs. Elle joue
non seulement un rôle important dans l’alimentation, mais aussi aux niveaux social,
économique et écologique.
1.5. Production de banane a Madagascar [14]
Tableau 5 : Situation de la production de banane
Faritany Production (%) Superficie
Antananarivo
Toliary
Mahajanga
Antsiranana
Toamasina
Fianarantsoa
318
3 396
5 919
28 137
61 108
71 285
0,2
1,9
3,5
16,5
36,0
41,9
675
1 770
4 975
5 995
10 230
14 755
Total 170 163 100 38 000
Une collection de bananiers existe à la station du FOFIFA à Toamasina et peut servir de
sources de matériel végétal pour un éventuel programme de relance de la culture bananière.
Actuellement on ne peut plus parler de techniques culturales à proprement parler tant les
plantations bananières sont devenues des cultures de cueillette. La surveillance
phytosanitaire n’existe plus et les régimes sont récoltés sans soins particuliers. Les fruits sont
cueillis plutôt précocement pour suivre les rythmes de passage des collecteurs.
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La production de banane a diminué progressivement pour passer de 400 000 t en 1975,
(Source FAO) à 200 000 t en 1985 et à 170 000 t en 1999. Par ailleurs, avec la poussée
démographique, la disponibilité en bananes par habitant a rapidement diminué. Cette
disponibilité est passée de 60 kg de bananes par habitant en 1974 à 25,8 kg en 1993 pour
descendre actuellement à 18 kg par habitant, soit une diminution de près de 70% en 30 ans.
Avant 1986, le Faritany de Toamasina produisait 51% de la production nationale. En 1999, la
situation de la production est présentée dans le Tableau précédent. On y observe que le
Faritany de Toamasina est devenu le deuxième producteur de bananes après Fianarantsoa.
Sa production est passée de 51% à 36% à cause de la dégradation des plantations avec la
disparition de l’encadrement technique pour l’intensification de la production.
2.Description du fruit [15] La banane est un fruit tropical, généralement jaune avec des taches brunâtres. Le bananier est la
plante herbacée qui donne les fruits
2.1.Racines On trouve dans le sol un bulbe qui porte de très nombreuses racines. Les racines prennent
naissance sur une couche interne de ce bulbe, appelée couche de Mangin. Les vieilles racines
Figure 7 : Anatomie du bananier
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se trouvent à la base de ce bulbe tandis que les jeunes apparaissent plus près de la surface
du sol.
Les racines sont groupées par 3 ou 4. Elles sont toutes d’abord tendre et de couleur blanche.
Elles durcissent légèrement en vieillissant et elles jaunissent.
On distingue des racines primaires de 5 à 8 mm de diamètre et de longueur très variable
dépassant parfois 3 à 4 m. Ces racines primaires portent un grand nombre de racines
secondaires de 2 mm de diamètre environ.
2.2.Les Feuilles Elles comprennent : une gaine, un pétiole, une nervure centrale et un limbe. La gaine est
droite et allongée. En coupe, elle se présente sous la forme d’un croissant dont les bords
sont très fins et la partie centrale épaissie (2 à 3 cm). On distingue très nettement sur une
coupe : deux épidermes lisses et de coloration variable avec les variétés, séparés par des
rangées de lacunes dont les séparations contiennent des fibres. Ces lacunes sont
généralement remplies d’air. Cette disposition donne une grande rigidité à la gaine. Les
gaines sont fortement imbriquées les unes dans les autres. Les plus anciennes se trouvent à
l’extérieur, les plus jeunes au centre.
- Le pétiole se trouve au sommet de la gaine. Si on fait une coupe, on obtient un
croissant fortement concave possédant également des lacunes. Il est très rigide car il
est composé d’un grand nombre de fibre.
- La nervure centrale est le prolongement du pétiole. Elle devient de plus en plus
mince vers l’extrémité de la feuille.
- Le limbe est divisé en deux demi-limbes disposés de part et d’autre de la nervure
centrale. L’ensemble a une forme ovale allongée. La largeur des feuilles varie de 70
cm à 1 m, la longueur, de 2 à 4 m. L’épaisseur du limbe varie de 0,35mm à 1 mm. Le
limbe est de couleur verte sur la face supérieure et de couleur plus foncée sur la face
inférieure. Il est parcouru par un grand nombre de nervures secondaires toutes
parallèles et séparées de 5 à 10 mm. Le limbe peut se déchirer très facilement entre
ces nervures secondaires pour donner tout un ensemble de lanières.
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- Les jeunes feuilles sont enroulées sur elles-mêmes, on leur donne le nom de« cigare
». Ce cigare est surmonté par un filament qui se dessèche et tombe très rapidement
sur le sol. Dans de bonnes conditions de végétation, il apparaît une feuille tous les 5
à11 jours. Un bananier porte une trentaine de feuilles.
2.3.Le bulbe C’est la vraie tige du bananier. Il demeure sous la surface du sol jusqu’à la floraison. En plus
des nombreuses racines, il émet des ramifications latérales ou« oeilletons» qui vont sortir de
terre et que l’on appellera « rejetons » ou « rejets ».Ces oeilletons proviennent du
développement des bourgeons latéraux situés à la base des gaines des feuilles. Au centre du
bulbe, on trouve un bourgeon terminal qui donne naissance aux feuilles puis à
l’inflorescence, qui sera portée par une tige florale.
La partie supérieure du bulbe s’élargit considérablement au fur et à mesure de la production
des feuilles. Il provoque donc une pression latérale sur la terre. Si cette terre est trop
compacte, le bulbe ne pourra pas se développer normalement et le bananier restera chétif.
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2.4.Le tronc Il s’agit en réalité d’un faux-tronc, qui peut atteindre 6 à 8 m de haut, formé par l’ensemble
des gaines des feuilles fortement imbriquées les unes sur les autres. Lors de la floraison, le
bourgeon terminal du bulbe donne naissance à une tige florale qui va monter vers le
sommet du bananier en écartant les gaines des feuilles, ce qui provoque une légère
augmentation du diamètre du faux-tronc.
2.5.L’inflorescence Elle apparaît au sommet du faux-tronc après le développement d’une dernière feuille courte
et large possédant une nervure centrale incomplète et élargie. Elle se compose d’un rachis
portant de très nombreuses bractées. Ce rachis se courbe vers le sol au niveau des
premières bractées. Ces bractées sont de couleur rouge-violacée. Ces premières bractées
sont vides, mais les suivantes recouvrent un groupe de fleurs. Elles se soulèvent, se
retournent sur elles-mêmes, fanent rapidement et tombent au bout de un ou deux jours. Les
groupes de fleurs sont ainsi découverts successivement. Les bractées et leur groupe de fleurs
sont portés par une excroissance du rachis appelé coussinet.
2.6.Les Fleurs Elles sont disposées en deux rangées imbriquées l’une dans l’autre. On appelle « main » le
groupe de fleurs disposé sous chaque bractée. On distingue des fleurs femelles et des fleurs
mâles.
L’inflorescence comprend tout d’abord de 5 à 15 mains de fleurs femelles. Les mains
suivantes ne comportent plus que des fleurs mâles. Il peut apparaître des fleurs
hermaphrodites entre les deux.
Les fleurs femelles se composent d’un ovaire allongé, surmonté d’un périanthe (calice et
corolle) à 5 lobes entourant un stigmate et deux étamines réduites ou staminodes.
Les fleurs mâles ont un ovaire plus réduit surmonté par un périanthe identique à celui des
fleurs femelles et entourant un stigmate et deux étamines développées.
2.7.Le fruit Lorsque la bractée découvre les fleurs femelles, leur ovaire a déjà près de la moitié et parfois
même les deux tiers de sa longueur définitive. Leur extrémité est dirigée vers le bas. Les
pièces florales flétrissent vite et tombent sur le sol. Seul le stigmate desséché peut persister
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jusqu’à la récolte. L’ovaire se développe sans l’intervention de pollen, qui n’existe d’ailleurs
pas dans les étamines de la plupart des variétés de bananiers cultivés.
Les fleurs mâles se dessèchent rapidement et tombent. Les jeunes bananes se redressent
rapidement vers le haut. L’ensemble des bananes groupées en mains et le rachis ou hampe
qui les portent forment un régime. Le rachis continue de s’allonger ; à peu près chaque jour,
une main de fleurs mâles apparaît. Le bourgeon de l’inflorescence diminue progressivement
de volume pour disparaître plus ou moins rapidement selon les variétés.
Pendant environ deux mois, les bananes vont grossir plus en largeur et en épaisseur qu’en
longueur. Elles possèdent des côtes qui finissent par s’estomper à maturité. L’intervalle de
temps qui s’écoule entre l’émission florale et la récolte varie de80 à 120 jours suivant la
saison. Il est de 80/90 jours dans des conditions optimales de température : fleurs en mai -
juin en Afrique de l’Ouest (saison chaude), en novembre - décembre à Madagascar. Il
s’allonge en saison sèche ou fraîche. Cet intervalle peu atteindre 150 jours dans les régions
ayant une saison froide marquée(Canaries).
A maturité, une banane a une couleur jaune parfois tachetée de ponctuations brunes. Sa
longueur varie en moyenne de 16 à 22 cm et sa largeur de 3 à 4 cm. Son poids varie en
moyenne de 100 à 150 g. Il existe des variétés à fruits plus petits et des variétés à fruits plus
gros. Il y a 60 à 65 % de pulpe consommable par fruit.
Un régime pèse de 10 à 40 kg. Un bon régime doit comporter 9 à 12 main set chaque main
doit posséder 18 à 22 bananes.
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Deuxième partie:
Partie expérimentale
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CHAPITRE V : Etude expérimentale et méthodologie
Ce présent chapitre aura pour objectif général de décrire les étapes ainsi que de les
expérimentations faites au laboratoire afin d’arriver a notre but.
1.Traitement primaire
1.1.Collecte de peau de banane D’après la description concernant la banane dans les chapitres précédents on a constaté que
ce fruit est très abondant dans notre pays tropical. Il est a notée que la banane se vend a
Madagascar sous plusieurs aspects autre que le dessert. Il est disponible sur le marché sous
forme de « beignet de banane ou mofo akondro » , « koba raviny », . . .
Ces produits commercialisés par contre incitent les consommateurs à avoir une mauvaise
habitude de jeter les épluchures de peau de banane n’ importe où, ainsi de même pour les
vendeurs qui agglomèrent les leurs n’importe où.
Une bonne technique de communication et de négociation chez le commerçant nous a offert
une opportunité d’obtenir gratuitement leur peau de banane.
Pour la réalisation de notre travail ; il à été donc facile de collecter la auqntité de peau de
banane nécessaire.
Figure 8 : Peau de banane fraiche directement récolté auprès des commerçants
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1.2.Séchage a l’air libre On a fait sécher à l’air libre des 2,280 Kg de peau de banane fraîche à une température
d’environ 29°C durant 30 jours, pendant les périodes d’été
L’objectif ici est d’obtenir des peaux de banane de couleur noir et dépourvu d’eau. Le pesage
de la peau de banane sèche en tout nous a donné 2,000 Kg.
Nous avons constaté la teneur en eau des peaux de banane qui est selon les calculs ci-
dessous :
𝜌 =𝑊 − 𝐷
𝐷
Où W est le poids initial de l'échantillon, et D le poids de l'échantillon desséché.
𝜌 =2280 − 2000
2000
𝜌 = 0,14
D’où la teneur de notre peau de banane ici est de 14%
Figure 9 : Peau de banane sèche
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1.3.Broyage et Calcination La calcination est une opération qui consiste à chauffer intensément dans une enceinte
fermée un corps afin d’éliminer tout reste de trace d’eau, le décomposer ou d’obtenir des
réactions chimiques.
Avant de procéder à notre opération, on a d’abord réduit en petit morceaux les peaux de
banane pour qu’on puisse insérer dans notre creuset 250g de peau de banane sèche broyée.
Nous avons ensuite calciné les 250 g de peau de banane sèche à 700°C, on a obtenu 75g de
cendre de peau de banane.
Figure 10 : Four carbolite, pour calcination
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1.4.Mise en solution des cendres.et solution
Rappelons que les cendres de peau de banane sont composées d’environs, 90% en
carbonate de sodium et potassium en masse, dont 60% de potassium pour 30% de sodium.
Notre objectif est de séparer K afin de le transformer en engrais Potassique.
Cette étape nous conduit à la solution de carbonate double 𝐾2𝐶𝑂3et 𝑁𝑎2𝐶𝑂3
L’opération ici consiste à faire bouillir les cendres de peau de banane obtenue après
calcination. Les 75 g de cendre ont été mis en solution dans 3 Litres d’eau distillé puis portée
à ébullition pendant 30 minutes.
Nous avons obtenu une solution de couleur très sombre encore pourvue de beaucoup de
cendre aussi bien au fond qu’à la surface ainsi que beaucoup d’autres impuretés.
Figure 11 : Cendre de peau de banane prête a être mis en solution
Figure 12 : Solution de cendre de peau de banane apportée à ébullition à 100°c
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La solution de cendre de peau de banane à ensuite été filtrée pour enlever les particules
solides, le but de cette opération étant de récolter seulement la solution de carbonate
double.
Apres filtration, on à évaporé complètement la solution et on à obtienu des cristaux collés
aux parois du bécher. Seulement l’extraction de ces cristaux des parois du bécher s’avère
très difficile, et la majorité du solide est resté sur le becher. La méthode la plus pratique
pour les opérations prochaines est de travailler sur la solution de double carbonate.
Figure 13 : Solution de Carbonate double
Figure 14 : Cristaux de double carbonate accolé aux parois du bécher
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D’après les opérations réalisées précédemment on a pu obtenir une solution contenant
principalement du carbonate de potassium et de sodium à partir de laquelle on va essayer
d’obtenir un engrais à base de potassium.
Dans la suite de notre travail on va se focaliser seulement sur la solution et non sur les
cristaux.
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2.Traitement Chimique [16]
Dans cette partie, l’objectif est de faire passer le potassium contenu dans la solution par
différent traitement chimique pour faire de l’engrais potassique.
Pour cela, on va utiliser 3 méthodes chimiques.
2.1.Utilisation de l’acide tartrique
L’acide tartrique de formule 𝐶4𝐻6𝑂6 , usuellement appelé acide 2, 3 –
Dihydroxybutanedïoque. Il se présente sous forme de cristaux transparents solubles dans
l’eau.
Il est considéré comme un diacide faible.
Dans l’agroalimentaire il est utilisé comme additif
Au laboratoire l’acide tartrique surtout utilisé pour isoler le potassium. En effet, l’acide
tartrique 𝐶4𝐻6𝑂6 ainsi que l’hydrogenotartrate de sodium forment avec les solutions de sels
de potassium un précipité blanc cristallisé d’hydrogenotartrate de potassium 𝐾𝐻𝐶4𝐻4𝑂6.
Selon les équations :
𝐾𝐶𝑙 + 𝐻2𝐶4𝐻4𝑂6 𝐾𝐻𝐶4𝐻4𝑂6 + NaCl
𝐾𝐶𝑙 + 𝑁𝑎𝐻𝐶4𝐻4𝑂6 𝐾𝐻𝐶4𝐻4𝑂6 + NaCl
Les tartrates de potassium 𝐾2𝐶4𝐻4𝑂6 et de sodium 𝑁𝑎2𝐶4𝐻4𝑂6 se dissolvent
facilement dans l’eau par contre l’hydrogenotartrate de potassium est peu soluble. Et c’est
la formation de ce sel qu’on exploitera pour rechercher les ions 𝐾+.
De même, en faisant la réaction à partir de notre solution de double carbonate,
théoriquement seul l’hydrogenotartrate de potassium précipité puis sera recueilli.
Toutefois, la réalisation de ces réactions nécessite des conditions particulières, il faut que :
La concentration en ion 𝐾+soit faible
La réaction doit se produire à froid
La neutralité de la solution doit être étudiée
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On peut aussi réaliser la réaction d’obtention de l’hydrogenotartrate de potassium en
présence d’acide fort, mais une fois de plus la réaction est aussi difficile à maîtriser.
En effet Le précipité étant soluble dans les acides forts, la formation de l’acide va gêner la
réaction en la rendant réversible. Pour que cela ne se produise pas, on effectue la réaction
avec 𝐻2𝐶4𝐻2𝑂6 en présence de 𝐶𝐻3𝐶𝑂𝑂𝑁𝑎 . Dans cette condition, l’acide fort qui se forme
est remplacee par un acide faible
L’équation globale de la réaction s’écrit :
KCl + 𝐻2𝐶4𝐻2𝑂6 + 𝐶𝐻3𝐶𝑂𝑂𝑁𝑎 𝐾𝐻𝐶4𝐻4𝑂6 + NaCl + 𝐶𝐻3𝐶𝑂𝑂𝐻
En ce qui concerne cette première méthode, le laboratoire de chimie minérale dispose de
tous les produits chimique nécessaire a ces réactions.
L’avantage de cette méthode est qu’on peut directement précipite le potassium sous forme
de 𝐾𝐻𝐶4𝐻4𝑂6 et ensuite exploité ce composé pour faire notre engrais potassique.
Seulement certain technique de grande précision sont encore à maîtriser c’est pourquoi
nous n’avons pas pu réaliser parfaitement cette réaction.
Nous avons ensuite opté pour une deuxième méthode qui est d’utiliser le chlorure de
baryum.
2.2.Traitement par le 𝐁𝐚𝐂𝐥𝟐
En traitant notre solution par le 𝐵𝑎𝐶𝑙2 qui est un précipitant spécifique des carbonates on
parvient à obtenir un mélange de KCl et de NaCl.
La réaction est la suivante
𝐾2𝐶𝑂3 + 2𝐵𝑎𝐶𝑙2 2KCl + 2𝐵𝑎𝐶𝑂3
𝑁𝑎2𝐶𝑂3 + 2𝐵𝑎𝐶𝑙2 2 𝑁𝑎𝐶𝑙 + 2𝐵𝑎𝐶𝑂3
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Durant notre expérience nous avons pu mettre en évidence l’existence d’un précipité blanc.
Nous avons réalisé plusieurs essaies avec différentes quantités de précipitant ( BaCl2) Ceci
pour vérifier l’existence ou non d’un excès de BaCl2 a la fin de la réaction.
𝐵𝑎𝐶𝑙2 + (𝑁𝐻4) 𝐶𝑂3 𝐵𝑎𝐶𝑂3 + 2𝑁𝐻4𝐶𝑙
La concentration du BaCl2 est de 40g/litre
La concentration du (NH4)2CO3 est de 9,6g/Litre = 0,1 mol/litre
Les résultats sont regroupés dans le tableau suivant.
Tableau 6 Précipitation du BaCO3
Numéro essai (1) (2) (3) (4)
Volume du carbonate double [ml] 100 100 100 100
Volume BaCl2 [ml] 20 30 40 100
Masse de précipité + Becher [g] 100,4 100,4 101,2 101,0
Masse Becher [g] 99,84 99,7 100,49 100,28
Masse BaCO3 [g] 0,56 0,70 0,71 0,72
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Figure 15 Tracé du comportement de la formation de précipite de BaCO3
Interprétation
On constate qu’a partir du moment où le volume de BaCl2 devient supérieur ou égal à 30ml
la masse du précipité obtenu n’augmente plus, soit mBaco3=0,71g
Détermination de la quantité exacte de BaCl2 pour la précipitation du carbonate double.
Pour ce faire, on a utilisé la même solution de carbonate double. A 100ml de la solution
précédente on ajoute 40ml de BaCl2. Pour déterminer l’excès de BaCl2. Apres séparation du
précipité et du filtrat, on a ajouté au filtrat une solution de carbonate d’ammonium de titre
connu, ceci dans le but de précipiter l’excès de Baryum sous forme de BaCO3 (dosage en
retour)
(NH4)2CO3 + BaCl2 BaCO3 + 2NH4Cl
On a laissé le précipité décanter un certain temps, puis on a séparé le filtrat du précipité.
Apres évaporation on a pesé le bécher + précipitée ( le bécher ayant été pesé
préalablement ).
On en déduit la masse de BaCO3 correspondant a l’excès de BaCl2
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Concentration de(NH4)2CO3 est de 9,6g/litre
Numéro assai (1) (2) (3)
Volume Filtrat [ml] 100 100 100
Volume (NH4)2CO3 [ml] 40 40 40
Masse Becher + précipité [g] 100,23 100,10 100,89
Masse BaCO3 [g] 0,39 0,40 0,40
La masse moyenne de précipité est de
m= 𝑚1+ 𝑚2+𝑚3
3
mBaCO3=0,396 g
Cette masse correspond à l’excès de BaCl2 utilisé pour le traitement de 100ml de la solution
de carbonate double (voir tableau 6 )
Or 1 mole de BaCO3 1 mole de BaCl2 ,
116g 127g
0,396g m1 = 0,396 𝑥 127
116 = 0,433g
D’après le tableau numéro 6 , on a utilisee 40ml d’une solution de (NH4)2CO3 pour la
neutralisation de 100ml de la solution de double carbonate
40ml c'est-à-dire 0,04 litre de la solution de BaCl2 contient m = C.V = 40 x 0,04 = 1,6g
La quantité exacte de BaCl2 pour neutraliser 100ml de la solution de double carbonate est
donc de 1,6g – 0,433g = 1,167g de BaCl2
Conclusion partielle
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L’utilisation du chlorure de baryum pour neutraliser la solution de carbonate double
permet d’obtenir une solution de KCl et de NaCl qui représente un engrais minéral
connu sous le nom de sylvinite.
Toutefois, pour obtenir un engrais de pH relativement neutre il faut déterminer la
quantité exacte de BaCl2 selon la méthode décrite précédemment
L’utilisation de l’acide tartrique n’a pas permis de séparer le potassium du sodium,
bien que la théorie permette d’utiliser cette méthode, pour les raisons évoquées
précédemment
Autrement dit, dans la solution obtenue aussi bien par l’utilisation de l’acide tartrique ou du
chlorure de baryum contient toujours un mélange de Chlorure de potassium et de chlorure
de sodium.
Or le mélange de ces 2 substances constitue un engrais chimique appelé sylivinite
Dans la suite nous allons nous concentrer non plus à la séparation de ces 2 substance mais, à
l’obtention d’un engrais mixte composé essentiellement des éléments nutritifs à savoir le
potassium et le sodium.
On a alors abouti à une 3eme méthode qui est le traitement direct par acide fort, l’avantage
ici est d’éviter l’étape de filtration et surtout d’utiliser un produit de substitution au chlorure
de baryum moins couteux et aboutissant au même produit, ou aussi a d’autres engrais
dérivés.
2.3.Traitement par acide fort Le traitement de la solution de carbonate double par les acides forts permet également
d’obtenir des engrais minéraux :
Avec l’acide chlorhydrique HCl on obtient de la sylvinite
Avec l’acide nitrique HNO3 on obtient un mélange de Nitrate de potassium et de
nitrate de sodium, ce mélange représente lui aussi un engrais largement utilisée en
agriculture
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Avec l’acide Sulfurique H2SO4on obtient un mélange de sulfate de potassium et de
sulfate de sodium.
Dans tous les cas, la réaction conduit à la formation d’un mélange de sels minéraux et
d’acide carbonique. Ainsi, avec l’acide chlorhydrique on a la réaction.
𝐾2𝐶𝑂3 + 𝑁𝑎2𝐶𝑂3 + 4HCl 2KCl + 2NaCl +2𝐻2𝐶𝑂3
L’avantage de cette réaction est que l’acide carbonique ainsi formé se décompose en
dioxyde de carbone CO2 et en eau
H2CO3 H2O + CO2
Il suffit donc de traiter la solution de carbonate double avec une quantité convenable d’acide
chlorhydrique pour obtenir une solution neutre de sylvinite.
Notre solution de double carbonate a un caractère basique, 3 essais successives avec l’acide
chlorhydrique a donné le résultat ci-dessous sous forme de tableau.
2.3.1.Dosage acido basique
Soit, (S1) la solution de double carbonate de volume 10ml à doser par l’acide chlorhydrique
0,1N, nos 2 indicateur coloré sont l’hélianthine et le phénophtaléine
Tableau 7 : Dosage de la solution de double carbonate par l’HCl, avec 2 indicateurs différents
prélèvement de (S1) N° hélianthine Phénophtaléine
01 8ml 4,2ml
02 7,7ml 4,0ml
03 7,9ml 4,2ml
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Pour bien vérifier la sureté des résultats, normalement le résultat à l’helianthine doit être le
double de celui résultant de la phénophtaléine. L’opération aboutissant au résultat de ce
tableau nous l’a bien démontré
2.3.2.Dosage des carbonates.
On a ensuite dosé la teneur en carbonate en faisant réagir la solution de double carbonate à
chaud par l’acide chlorhydrique.
On observe alors un dégagement de bulle qui se définit par le dégagement de dioxyde de
carbone, le dosage s’arrête quand le dégagement de bulle de gaz n’’apparait plus.
Afin de procéder a cela, on à réaliser plusieurs successions de dosage de 10 ml de la solution
(S1) à chaud par une solution d’acide chlorhydrique a 1N. Le résultat est dans le tableau ci-
dessous :
Tableau 8 : Dosage de la solution de double carbonate pour trouver la teneur en CO2
Prélèvement de (S1) a chaud N° Quantité de HCl
01 1,5ml
02 1,6ml
03 1,3ml
04 1,6ml
Dans un premier temps, on a dosé par l’acide chlorhydrique 0,1N. Mais à cette concentration,
même à chaud on n’a pas réussi à obtenir un dégagement de CO2
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Illustration de la comparaison de l’eau de robinet et de l’eau distillée
D’après ces figure, on distingue nettement les dégagements de bulle de 𝐶𝑂2 ainsi que la
décoloration de Solution contenue dans le bécher de droite, car cette solution de double
Figure 16 : La solution avant et après neutralisation par HCl 1N, avec dégagement de bulle
Figure 17 : Figure 18 : La solution avant et après neutralisation par HCl 1N, avec dégagement de bulle
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carbonate a été obtenue et faisant bouillir 75g de cendre de peau de banane avec l’eau
distillée.
2.4.Equation bilan des réactions
Suite des études faites précédemment, on a alors pu réaliser les réactions suivantes, selon
les engrais désirés :
Sylvinite
𝐾2𝐶𝑂3 + 2HCl 2KCl + 𝐻2𝐶𝑂3
𝑁𝑎2𝐶𝑂3 + 2HCl 2NaCl + 𝐻2𝐶𝑂3
𝐾2𝐶𝑂3 + 𝑁𝑎2𝐶𝑂3 + 4HCl 2KCl + 2NaCl +2𝐻2𝐶𝑂3
Pour provoquer le dégagement de dioxyde de carbone, la réaction à chaud s’écrit.
𝐾2𝐶𝑂3 + 𝑁𝑎2𝐶𝑂3 + 4HCl 2KCl + 2NaCl +2𝐻2𝑂 + 2𝐶𝑂2
Engrais potassium nitrate
𝐾2𝐶𝑂3 + 2𝐻𝑁𝑂3 2𝐾𝑁𝑂3 + 𝐻2𝑂 + 𝐶𝑂2
𝑁𝑎2𝐶𝑂3 + 2𝐻𝑁𝑂3 2𝑁𝑎𝑁𝑂3 + 𝐻2𝑂 + 𝐶𝑂2
𝐾2𝐶𝑂3 + 𝑁𝑎2𝐶𝑂3 + 4𝐻𝑁𝑂3 2𝐾𝑁𝑂3 + 2𝑁𝑎𝑁𝑂3 + 2𝐻2𝑂 + 𝐶𝑂2
Engrais potassium sulfate
𝐻2𝑆𝑂4 + 𝐾2𝐶𝑂3 𝐾2𝑆𝑂4+ 𝐻2𝑂 + 𝐶𝑂2
𝐻2𝑆𝑂4 + 𝑁𝑎2𝐶𝑂3 𝑁𝑎2𝑆𝑂4 + 𝐻2𝑂 + 𝐶𝑂2
𝐾2𝐶𝑂3 + 𝑁𝑎2𝐶𝑂3 + 2𝐻2𝑆𝑂4 𝐾2𝑆𝑂4 + 𝑁𝑎2𝑆𝑂4 + 𝐻2𝑂 + 𝐶𝑂2
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Flow-sheet du procédé:
Résumé du procédé chimique
Sylvinite KNO3 K2SO4
Peau de banane fraiche
Peau de banane seche
Cendre de peau de banane
Solution de double carbonate
Séchage
Calcinations a
700°C
Filtration
Traitements Chimiques
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2.5.Caractéristique des engrais
Tableau 9 : Caractéristique des engrais obtenus
Engrais Taux en K2O Effet sur le PH du sol Type de plante préférentielle
Sylvinite 61% = Tabac, fruit et légume (engrais mixte)
Potassium nitrate 46% ++ Fruit et fleur de jardinage
Potassium sulfate 50% = Legume
2.5.1.Importance du sodium pour le sol
Dans le sol le sodium ne se trouve que dans l'état lié principalement sous forme de sels.
Dans les zones à climat humide où semi humide le sol contient peu de sodium, car il est très
facilement lessivé vers les couches profondes du sol par l'eau de pluie. Le sodium se
fixe moins bien à l´argile que l´ion potassium.
Dans les zones arides ou semi arides il arrive en revanche souvent qu´une accumulation de
Na trouve lieu dans les couches superficielles du sol à cause de la forte évaporation se
produise qui fait migrer l’eau dans les couches superficielles du sol. Dans ce cas, la structure
du sol se détériore. Cela se répercute négativement sur le bilan hydrique et l’aération du sol.
En plus, le pH s´élève de plus en plus lorsque la teneur en Sodium augmente
2.5.2.Importance du sodium pour les plantes
Bien que le sodium joue un rôle mineur dans l'alimentation de la plante en comparaison
avec les éléments nutritifs potassium et le magnésium, un amendement au sodium à un
effet positif sur le rendement et la qualité pour les plantes natrophiles (p. ex.
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Chénopodiacées). La betterave à sucre, principale culture de ce groupe, est un exemple bien
connu pour ses besoins relativement élevés en sodium. Le sodium favorise la formation de
fructose et sa transformation en glucose, qui s´entreposera finalement dans les racines de la
betterave.
Le sodium règle la pression osmotique des cellules végétales et conduit à une utilisation plus
efficace de l'eau.
Comme les ions K, les ions Na peuvent activer, en partie les enzymes du métabolisme
végétal. En d'autres termes, ils sont sous certaines conditions permutables.
2.6.Conclusion partielle
Après les traitements primaires de notre peau de banane, on a pu constater 3 méthodes afin
de parvenir à notre objectif qui est d’exploiter autant que possible le potassium et d’en faire
de l’engrais potassique.
La première méthode qui s’avère la plus importante n’a pas pu être réalisée parfaitement
par cause de non maitrise d’une technique chimique très compliquée, pourtant la
description théorique venant de notre documentation évoque la possibilité de piéger l’ion
potassium par une réaction chimique complexe.
Ensuite, la 3eme méthode qui est la méthode de traitement par acide fort est un succès, on
précise aussi que la présente de l’élément Sodium dans l’engrais n’est pas du tout gênant, au
contraire elle collabore aussi a la fertilisation du sol et au développement de notre plante.
Voyons alors ensuite dans le prochain chapitre les études d’impact environnementale et
étude économique de ce projet.
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Troisième Partie:
Etude
environnementale et
économique
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1.Etude d’impact environnementale
Une étude d'impact est une étude technique qui vise à apprécier les conséquences de toutes
natures, notamment environnementales d'un projet pour tenter d'en limiter, atténuer ou
compenser les impacts négatifs.
D’après la synthèse d’engrais que nous avons expérimentée, il est a noter que nos produits
sont de nature chimique, d’où des possibilités de mettre en danger l’environnement.
Si les engrais sont un facteur important pour le développement des plantes, ils peuvent aussi
être néfastes. En effet notre expérience montre que l'engrais peut tuer la plante s'il est en
excès.
De plus, durant une étude d’impact environnementale, il n’y a pas que le sol qui est mis en
observation, les impacts négatifs peuvent aussi s’acharner bien plus sur l’environnement
social et humain comme sur la faune et la flore. Voyons alors les avantages et les
inconvénients qu’on peut citer pour l’utilisation des engrais chimiques.
Figure 19 : Diagramme présentant quelques mot-clé et les relations et interrelations entre 3 modes de compensation d'impacts écologiques,
tels que devant ou pouvant être compensés suite aux études d'impacts
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1.1.Inconvénients
1.1.1.Impact due au séchage a l’air libre
Durant l’étape de séchage a l’aire libre, on a remarquée a un certain période « t1 »du
processus de déshydratation l’existence d’odeur désagréable a l’odorat, ensuite
l’agglomération de certaines insectes généralement volant attire par des produis
secondaires se dégageant des peaux de bananes. Ce n’est qu’après quelque jour de plus
après la période t1 que tout odeur s’épuise et que les produis secondaires consommés par
les insectes se termine.
Ceci étant, Durant cette période t1, l’exploitation de ces peaux de banane entrainera une
atmosphère désagréable à l’environnement social (odeur désagréable et bourdonnement
d’insecte volant)
1.1.2.Consommation en énergie
Durant notre expérience a petite échelle, afin de réaliser notre calcination, on a eu à notre
disposition qu’un four ne pouvant contenir au maximum que 250g de peau de banane sèche.
Si nous voulons donc faire cette exploitation a très grande échelle, il nous faudra
s’approprier de plusieurs fours au moins 10 fois. Cette exploitation alors se transformera en
industrie très gourmande en énergie.
De plus, une usine a grande consommation d’énergie provoque nos seulement des bruits
aux alentours du milieu environnant mais aussi l’émission de gaz à effet de serre.
1.1.3.Source de production de déchets liquides.
Les eaux provenant de cette activité sont de trois types : eaux résiduaires, composées des
eaux usées, des eaux de nettoyage des installations et des services auxiliaires (laboratoire).
En fonction du processus de production, l’industrie exploitant ce projet peut se caractériser
par une grande consommation d’eau. C’est le cas du procédé par voie humide. Néanmoins,
les caractéristiques ces procédés n’impliquent pratiquement pas de production de déchets
liquides.
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L’effet négatif dans cela est la répartition et la distribution d’eau dans la zone d’exploitation.
1.1.4.Impact sur le sol
L’excès en acide de notre engrais peu renverser la qualité du sol en sol acide, ce la pourrai
même rendre le sol stérile et entrainer divers dégradation de la zone d’exploitation.
1.1.5.Effet des nitrates
Les nitrates, de symbole NO3- sont indispensables aux plantes. Cependant, ils sont aussi très
nocifs pour notre environnement lorsqu'ils sont présents en trop forte quantité. Ils sont
présents dans les engrais azotés et le lisier. Or ces deux derniers sont utilisés dans
l'agriculture, et représentent ainsi 66% des nitrates présents dans l'eau.
La plupart du temps, l'engrais est mis en trop forte quantité par les agriculteurs. C'est ainsi
que par exemple, la France a comme premier facteur de pollution, les nitrates. Cela entraine
donc des soucis sanitaires, de l'eutrophisation voir de la dystrophisation.
Les nitrates sont déjà présents dans le sol via la matière organique, mais il se libère que petit
à petit. On y ajoute donc en plus des engrais ( 45% de la pollution due à l'agriculture), alors
que par exemple, l'élevage des bovins entraine déjà une pollution des sols due au déjection
animale(55% de la pollution due à l'agriculture qui se sert de ces déjections comme engrais).
Comme dit précédemment, il se libère petit à petit, il faut donc plusieurs années pour qu'ils
disparaissent. Seulement plus il y en a, plus le temps sera long pour les éradiquer.
Figure 20 : Cycle des nitrates
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70
Les nitrates s'infiltrent dans le sol et par le ruissellement, dans les cours d'eau.
La France a été condamné par la Cour de Justice Européenne pour la non application des
règles établisses. La norme était dépassée (norme fixée à 50mg/l). De plus, de nombreuses
personnes s'approvisionnent d'eau de leur propre puits sans savoir que, parfois le taux de
nitrate présent dans l'eau dépasse les 300mg/L.
Cependant, ce taux ne cesse d'augmenter, malgré des usines de dénitratation très couteuses
( 1,2 milliard d'euro) ou encore le PMPOA, plan de maitrise des pollutions des d'origine
animale ( 14milliards d'euro). Aujourd'hui, certains cours d'eau sont abandonnés car ils sont
trop pollués, on essaie même plus de les dénitrater.
Les Maladies causées par les nitrates :
Certes, elles sont rares, mais souvent très dangereuses.
==> La première est la méthémoglobinémie. Dans l'organisme, les nitrates sont transformés
en nitrite, qui agit sur l'hémoglobine pour la transformer en méthémoglobine. Les
nourrissons sont plus menacés car l'acidité gastrique n'est pas encore bien établie et leur
hémoglobine est plus sensible. On peut remarquer des taches localisées sur les pieds, mains
et contour de la bouche, c'est pour cela qu'on l'appelle généralement "maladie des bébés
bleus. Les personnes âgées peuvent aussi être touchées car leur estomac n'a pas la même
acidité qu'une personne de 20 ans. Cette maladie peut s'avérer mortelle.
==>Le cancer de l'estomac, car les nitrites résistent à de nombreux enzymes, et, après
expérience faite sur des animaux, ils seraient la cause ou une des causes de ce cancer.
Cependant, pour l'homme, ceci n'est qu'une hypothèse.
==> Les femmes enceintes buvant de l'eau contenant trop de nitrates expose leur fœtus à
des malformations. Passé le seuil de 15mg/L de nitrate, le risque serait multiplié par 4.
==> Selon des études, ingéré de l'eau contenant 100mg/L de
nitrate quotidiennement engendre un temps de réaction nettement plus long chez la
personne touchée.
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1.1.6.Effet des sulfates
Les animaux sont aussi sensibles aux niveaux élevés de sulfate. Pour les jeunes animaux, de
hauts niveaux de sulfates peuvent créer des diarrhées sévères et dans certains cas la mort.
Comme les humains, les animaux ont tendance à s'habituée aux eaux fortement chargées en
sulfate avec le temps. En diluant l'eau chargée en sulfates avec de l'eau qui l'est moins cela
peut permettre d'éviter les problèmes de diarrhée et de déshydratation des jeunes animaux
et des animaux non habitués à des concentrations en sulfate importantes. La proportionne
sulfate dans l'eau peut progressivement augmenter jusqu'à-ce que les animaux puissent
admettre une concentration importante en sulfate dans l'eau. Nous vous recommandons de
contacter votre vétérinaire pour avoir plus d'information.
L’excès en concentration de sulfate dans l’engrais provoque chez la plante un gout amer, un
gout médical. Cela rend désagréable sa consommation.
Des importantes concentrations en sulfates peuvent être corrosives pour le sol.
1.1.7.Autres Inconvénients
- Les ressources minérales sont épuisées, l'agriculteur devient indépendant de l'engrais. Sans
lui il ne peut pas de nouveau cultiver, car ce n'est pas une énergie renouvelable.
- La qualité du sol devient mauvaise, l'humus peut même être détruit par les engrais. Or c'est
lui qui permet de garder l'eau et ses éléments dans la terre, d'où une infiltration s’il disparait.
- L'érosion devient plus forte.
- On remarque la présence de métaux lourds dans les champs, notamment lorsque l'on
utilise de l'engrais organique telle que les boues d'épuration des eaux. Ceci pose un autre
souci; que faire des boues d'épuration si elles ne sont pas utilisables comme engrais? Les
métaux lourds contiennent parfois même des éléments radioactifs, présent grâce aux lisiers
de porc.
- Emission de gaz à effet de serre par l'engrais, sous forme de protoxyde d'azote N2O et
N2O4.
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-Pollution atmosphérique due à l'industrie de production des engrais. En effet, toutes les
usines produisent des gaz nocifs pour la terre.
-Les cultures sont plus sensibles à tous les parasites et maladies existantes.
1.2.Alternatives
Si de nombreuses alternatives sont évoquées, aucune ne permettrait à la fois de stopper la
pollution tout en nourrissant les hommes. Ce ne sont donc pas des solutions au problème,
elles permettent juste de réduire les conséquences de l'utilisation des engrais.
- Tout d'abord, la gestion des intrants agricoles. Une loi, écrite en 1995, donne la dose
maximale à ne pas dépasser par les agriculteurs pendant l'épandage.
-Le calcul des dosages, l'agriculteur, peut, selon une étude sur son champ, établir la dose
d'engrais nécessaire. En effet, si l'étude l'informe d'un taux faible en phosphate et que sa
culture nécessite beaucoup de phosphate, il pourra alors calculer choisir l'engrais nécessaire
pour son sol tout en limitant la pollution.
- La culture bio, sans engrais ou pesticide. Aujourd'hui, cette méthode est de plus en plus
utilisée. Cependant, elle possède des problèmes. Si toute notre agriculture était bio, toutes
les personnes ne seraient pas nourries. De plus, elle coute chère.
==> Cependant, sans les engrais:
- nous n'aurions donc pas de rendements maximaux
- Les prix flamberaient, les agriculteurs perdraient beaucoup d'argent (déjà qu'à l'heure
actuelle, leur situation est critique).
-Pour voir une amélioration de nos nappes phréatiques, il faudrait attendre extrêmement
longtemps. Selon des études, dans 30 ans, le taux augmentera toujours malgré qu'aucun
engrais ne soit utilisé, l'accumulation engendre une durée très longue de disparition des
nitrates.
-Très peu de territoire est adapté pour le système bio, il faut un climat précis, des éléments
précis dans le sol. Cela n'est pas le cas partout.
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2.Etudes économiques et stratégies d’élaboration du projet.
2.1.Stratégies d’élaboration du projet
D’abords, avant d’élaborer chapitre répondons d’abords à la question « pourquoi avions
nous choisis uniquement les peaux de bananes à valoriser au lieu de valoriser en globalité
tous les déchets organiques ? »
Bien sûr tous les 2 peuvent être valorisée en engrais, par contre si nous choisissons la
globalité de tous les déchets organiques possibles, les proportions en élément
indispensables à la fertilisation du sol seront vraiment très variés et difficile de déduire une
valeur exacte pour en faire les calculs appropriés.
Nous avions alors choisi uniquement les peaux de bananes car on a su en avance que sa
teneur en potassium en très importantes, de plus en se focalisant seulement su ce déchets
unique a valoriser nous aurons des valeurs stable.
2.1.1.Récolte massive de peau de bananes
Bref à Madagascar, le triage sélectif de déchets est une méthode de gestion des déchets qui
n’est pas encore tout à fait au point. En générale, ce triage se divise toujours e 3 groupes,
déchets plastiques, déchets métalliques et déchets organique ou biodégradable.
Dans la plupart des pays surdéveloppé, les habitants sont sensibilisés eux-mêmes à trier
leurs déchets ménagers par catégories en fonctions des jours de la semaine. Leurs déchets
chaque jour doivent être déposé en bas de leurs portes à une heure précise de la journée
pour être ramasse par la commune.
Dans un certain pays isolé au japon appelé Kamikatsu ils repartissent leurs déchets en 34
catégories. Bien qu’on pourra être franc et dire que suivre ces méthodes soit quasiment
impossible à Madagascar, On a quand même pensé a suivre ce système de tri sélective en
rajoutant une 4eme bac a ordure réservée uniquement pour les peau de banane.
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En plus du triage sélectif, on pourra aussi faire appelle directement au commerçant du fruit
et des produits dérivés à devenir nos premiers fournisseurs en peau de bananes, et aussi
comme la banane est à Madagascar le fruit le plus consomme il faut aussi sensibiliser les
gens à connaitre d’abord l’importance du fruit et de son épluchure ainsi que de les insister a
valorisant les déchets en suivant la méthode du tri sélectif.
2.1.2.Consommation d’énergie.
D’après les études d’impacts environnementaux, nous avons conclus que faire appel a une
source d’énergie électrique serai trop néfaste a l’environnement, de plus une grande
consommation en énergie ne serai pas du tout rentable a notre projet.
Pour remédier à cela, nous avons pensé à installer plutôt une source d’énergie tel que le bio
gaz, qui lui-même est une source d’énergie provenant de la valorisation de déchets
organique.
Plusieurs avantages seront visibles :
Dépendance en énergie venant de la JIRAMA
Valorisation des déchets de produit organiques
Réduction de la pollution de l’environnement
Recyclage des résidus de l’installation du biogaz qui sera lui-même utilise comme
adjuvant à notre engrais potassique
Figure 21 : illustration du projet de triage sélective avec un 4eme bac a ordure
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Figure 22 : illustration de l’installation d’énergie en biogaz, ainsi que l’utilisation des déchets en engrais
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2.2.Etudes économiques
2.2.1.Cout économique pour l’obtention des peaux de bananes
D’après nos descriptions précédentes, on a pu évoquer que l’obtention de déchet de peau
de bananes est quasiment gratuite. Certes, nous devront néanmoins placer une marge en ce
qui concerne le cout du prix des peaux de bananes par le déplacement et sont transport.
Nous avons estimé le cout approximatif du kilo de peau de banane sur un plafond de 200ar :
Le cout du kilogramme de peau de banane nous coutera : 200, 00Ar
2.2.2.Cout de la sylvinite
Voici le cout de la synthèse de la sylvinite en se basant sur 3L de solution de double
carbonate
Tableau 10 : étude économique de la sylvinite
produit quantité Unité Prix unitaire
Montant
Peau de banane 0,285 Kg 200,00 57
Energie 2,3 Kwh 205 471,5
Eau 3 L 415 1245
Acide Chloridrique 1N 2,4 L 30421 73010,4
Total 74784
Le cout total de la Sylvinite, en engrais « liquide » est 25000ar par litre
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2.2.3.Cout de l’engrais Potassium sulfate
Voici le cout de la synthèse de l’engrais potassium Sulfate en se basant sur 3L de solution de
double carbonate
Tableau 11 : étude économique de l’engrais Potassium Sulfate
Produit Quantité Unité Prix unitaire
Montant
Peau de banane 0,285 Kg 200 57
Energie 2,3 Kwh 205 471,5
Eau 3 L 415 1245
Acide Sulfurique 1N 1,14 L 32111,52 36607,1328
Total 38373,63035
Le cout total de l’engrais potassium Sulfate, en engrais « liquide » est 12800Ar par litre
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2.2.4.Cout de l’engrais potassium Nitrique
Voici le cout de la synthèse de l’engrais potassium nitrate en se basant sur 3L de solution de
double carbonate
Tableau 12 : étude économique de l’engrais Potassium Nitrate
Produit Quantité Unité Prix unitaire
Montant
Peau de banane 0,285 Kg 175,43 57
Energie 2,3 Kwh 205 471,5
Eau 3 L 415 1245
Acide Nitrique 1N 3 L 151367,79 454103,37
Total 455869,8676
Le cout total de l’engrais potassium Sulfate, en engrais « liquide » est donc de 152000Ar
par litre
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2.3.Comparaison économique et généralité d’utilisation
Tableau 13 : Comparaison économique des trois engrais
Engrais Cout de l’acide Cout de l’engrais Utilisation
Sylvinite 30 421 Ar/Litre 25000 Ar/Litre Adapté à la fertilisation des cultures exigeantes
en potasse (maraîchage,
arboriculture fruitière, vigne). Engrais simple
soluble.
Engrais Potassium Sulfate
32 111,52 Ar/Litre 12 800 Ar/Litre Engrais de fond ou d’entretien
Engrais Potassium Nitrate
151 367,79 Ar/Litre 152000 Ar/Litre Engrais d’entretien, action rapide et
directement assimilé par la plante
On peu tirer depuis ce tableau tout d’abord le cout économique des acides fort, le moins
couteux au marchée est l’acide chlorhydrique, ensuite l’acide sulfurique et enfin le plus
chère est l’acide nitrique.
Bien que l’acide nitrique s’avère vraiment couteux, on en déduit quand mêmes que c’est un
produit de qualité importante car son exploitation en tant qu’engrais donne des effets
rapides dans l’alimentation de la plante.
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2.4.Engrais liquide et engrais solide, économie en conditionnement
Nous avons jusqu'à présent conçu de l’engrais liquide, toutefois une simple étape nous
permet de le transformer à état solide. Quelques points sont alors citer ci-dessous pour
comparer économiquement la conception de l’engrais solide et l’engrais liquide.
Engrais Liquide :
Contient d’avantage d’eau
Nécessite beaucoup d’espace dans son conditionnement
Sa production est plus rapide et moins couteuse
Engrais Solide :
Nécessite une étape d’évaporation
Besoin d’additif complémentaire et aussi de charge
Très facile à conditionner,
Plus long à produire, plus couteux.
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CONCLUSION GENERALE
Après les traitements primaires, 3 méthodes ont été proposées
La première méthode qui se base sur la précipitation du potassium par l’utilisation d’acide
tartrique aurait pu être la meilleure méthode car elle nous permet de recueillir uniquement
le potassium présent dans la solution. Cependant des techniques difficiles à maitriser nous a
empêchés de réaliser cette méthode avec succès.
La deuxième méthode se basant aussi sur la précipitation mais en utilisant le chlorure de
baryum pour l’obtention uniquement de la sylvinite fut un succès mais du point de vue
industriel elle n’est pas assez pratique.
La troisième méthode qui est l’utilisation de trois différent acides qui sont l’acide
chlorhydrique, l’acide sulfurique et l’acide nitrique nous a permis d’obtenir directement la
sylvinite, l’engrais potassium sulfate et l’engrais potassium nitrate.
L’élaboration de ce projet offre la possibilité de réduire la pollution, protéger
l’environnement et mettre en valeur l’importance de l’agriculture verte. D’une manière
écologique, on pourra alors réaliser un cycle qui permettra de maintenir la vie des végétaux
pour les agriculteurs.
Du point de vue économique, l’engrais potassium nitrate est le plus couteux mais les plus
pratique du point de vue pourvoir fertilisant, vient ensuite l’engrais potassium Sulfate et
enfin le moins couteux la sylvinite.
Pour finaliser cela, on signalera que notre engrais est chimique, elle nécessite des
précautions et des dosages à respecter pour éviter la dégradation du sol et de la plante. Elle
est tout de même très pratique mais dans le marché, sa concurrence directe sera les engrais
bio qui sont fait à base de compostage et d’autre des engrais naturels composée
uniquement de matière organique.
Page 99
a
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE ET WEBOGRAPHIQUE [1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Engrais (consulté le 03 avril 2016)
[2] Benoit Raulin - découverte chimique d'un engrais
[3] Agriculture effet de serre et changement climatique
[4] C. de Kimpe, congrès « La recherche agronomique européenne dans le monde du xxie siècle » à Strasbourg les 28 et 29 novembre 1996
[5] http://faostat.fao.org/site/575/DesktopDefault.aspx?PageID=575 2007 (consulté le 10 juin 2016)
[6] Adil MIHOUB - 2008 - Effet de la fertilisation phosphatée sur la nutrition azotée et la productivité d'une culture de blé
[7] https://fr.wikipedia.org/wiki/Sol_(pedologie) (consulté le 10 juin 2016)
[9] Jean-Michel Gobat, Michel Aragno & Willy Matthey, Le sol vivant. Bases de pédologie. Biologie des sols. Troisième édition, Presses Polytechniques et Universitaires Romandes, 15 octobre 2013
[10] INRA 2001 - complexe argilo humique - https://www2.nancy.inra.fr (consulté le 10 juin 2016)
[11] Armand - 2014 - LES DIFFERENTS TYPES DE SOL ET LEUR REPARTITION A MADAGASCAR http://mtkfr.accesmad.org/LotusQuickr/accesmad/PageLibrary85256E91005B2 2FE.nsf/h_Index/A1234FD664889BE0C1257C5900329A99/?OpenDocument (consulté le 30 juin 2016)
[12] Le besoin des plantes - pdf
[13] https://fr.wikipedia.org/wiki/Banane (consulté le 30 juin 2016)
Page 100
b
[14] Filières de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, et Actions du Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche
[15] Ratsiaharovala Vero 2011 - CONTRIBUTION A LA VALORISATION DES PEAUX DE BANANES
[16] Analyse quantitative V.ALEXEEV 1980 édition Moscou
Page 101
c
ANNEXES
Annexe 1 : Calcule de la pureté de l’acide tartrique
Durant l’essaie de précipitation du potassium nous avons eu a notre disposition une quantité d’acide tartrique sans étiquette, ce qui nos a ramener a le doser et a calculer sa pureté.
Dosage de l’acide par lu NaOH 2mole par litre Le dosage de 10ml l’acide a fait virer l’indicateur a VB=2ml
On a refait un dosage avec les produits moins concentré
NB=0,5 mole par litre
NAVA = NBVB NA = 𝑁𝐵𝑉𝐵
𝑉𝐴 =
0,5𝑋5,1
10 = 0,255 mole par Litre
Dans 1 litre de solution : 0,255 x 150 = 38,25g
Dans 10 ml de il y a 38,25
100 = 0,3825g
La pureté est 0,3825𝑋100
0,5 = 76,5%
Annexe 2 : Dosage du carbonate dans la sylvinite
Le dosage de 10 ml de la solution de double carbonate a fait virer l’indicateur a 1,5 ml d’acide chlorhydrique 1N.
Calcule de la quantité de CO2 dégagé est : Le réactif limitant est l’acide chlorhydrique, en dressant le tableau des avancement on a pu calculer le dégagement en CO2
(S1) 2HCl 2KCl H2O CO2
Masse en gramme
0,291 0,595 0,071 0,175
Nombre de mol
0,0079 0,0079 0,0039 0,0039
Page 102
d
Annexe 3 Calcule de la quantité nécessaire d'acide nitrique pour faire dégager le CO2
Pour faire dégager 0,17g de CO2 contenu dans 10ml de S1 on a dressé le tableau des avancements :
S1 HNO3 2KNO3 H2O CO2
M 63,012 101,10 18,01 44,00
n 0,007 0,007 0,003 0,003
Masse en gramme
0,486 0,78 0,069 0,017
Pour faire dégager 0,17g de CO2 dans 10ml de S1 on a besoin de 0,0077 mole de HNO3
C=𝑛
𝑀 V=
𝑛
𝐶
Avec C=1N le volume nécessaire en acide nitrique est de 0,0077 Litre ou 7,7 ml
Annexe 4 : Calcul de la quantité d’acide Sulfurique pour faire dégager le CO2
Pour faire dégager 0,17g de CO2 contenu dans 10ml de S1 on a dressé le tableau des avancements :
S1 H2SO4 K2SO4 H2O CO2
M 98,07 174,25 18,1 44,00
n 0,0038 0,0038 0,0038 0,0038
Masse en gramme
0,378 0,673 0,069 0,17
Pour faire dégager 0,17g de CO2 dans 10ml de S1 on a besoin de 0,0077 mole de HNO3
C=𝑛
𝑀 V=
𝑛
𝐶
Avec C=1N le volume nécessaire en acide nitrique est de 0,0038 Litre ou 3,8 ml
Page 103
e
Table des matières REMERCIEMENTS ..................................................................................................................................... i
SOMMAIRE .............................................................................................................................................. iii
LISTE DES FIGURES ................................................................................................................................... iv
LISTE DES TABLEAUX ................................................................................................................................ v
LISTE DES ANNEXES ................................................................................................................................. vi
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES ............................................................................................. vii
Introduction ............................................................................................................................................. 1
Première Partie :.................................................................................................................................. 3
Etude Bibliographique ......................................................................................................................... 3
CHAPITRE I : ETUDES DES ENGRAIS ................................................................................................. 3
1.Historique sur les engrais ......................................................................................................... 3
2.Généralités sur les Engrais ....................................................................................................... 3
2.1.Définitions ......................................................................................................................... 3
2.2.Classification des Engrais ................................................................................................... 4
3.Conclusion Partielle [6]........................................................................................................... 15
CHAPITRE II : ETUDE DU SOL ......................................................................................................... 17
1.Généralités et Définitions ....................................................................................................... 17
1.1.Constituant du sol [9] ...................................................................................................... 19
1.2.Texture du sol .................................................................................................................. 22
1.3.Profil du sol ...................................................................................................................... 23
1.4.Fonction du sol ................................................................................................................ 25
2.Le complexe argilo humique .................................................................................................. 26
2.1.Définition ......................................................................................................................... 26
2.2.Propriétés du complexe argilo humique ......................................................................... 27
3.Les différents types de sols et leur repartions a Madagascar [11] ........................................ 29
3.1.Notion de profil et d’horizon Géologique : ..................................................................... 29
3.2.Constituants d’un profil : ................................................................................................. 29
3.3.Les différents types de sols : ........................................................................................... 30
CHAPITRE III : Le besoin des plantes ............................................................................................. 36
1.La composition des végétaux [12] .......................................................................................... 36
2.L’origine et le rôle des différents éléments ........................................................................... 38
2.1.Les éléments carbone C, hydrogène H et oxygène O ...................................................... 38
2.2.L'élément azote N ............................................................................................................ 38
Page 104
f
2.3.L'élément phosphore P ................................................................................................... 38
2.4.L'élément potassium K .................................................................................................... 38
2.5.L'élément soufre S ........................................................................................................... 39
2.6.Les éléments calcium Ca et magnésium Mg ................................................................... 39
2.7.Les oligo-éléments ........................................................................................................... 39
3.Utilité et apport des engrais dans la plante ........................................................................... 39
3.1.Les engrais azotés ............................................................................................................ 39
3.2.Les engrais Phosphatés ................................................................................................... 41
3.3.Les engrais potassiques ................................................................................................... 42
CHAPITRE IV : ETUDE DE LA BANANE ............................................................................................ 44
1.Généralités sur la banane ....................................................................................................... 44
1.1.Définition [13] ................................................................................................................. 44
1.2.Origine ............................................................................................................................. 44
1.3.La production mondiale de banane ................................................................................ 45
1.5. Production de banane a Madagascar [14] ................................................................ 46
2.Description du fruit [15] ......................................................................................................... 47
2.1.Racines ............................................................................................................................. 47
2.2.Les Feuilles ....................................................................................................................... 48
2.3.Le bulbe ........................................................................................................................... 49
2.4.Le tronc ............................................................................................................................ 50
2.5.L’inflorescence ................................................................................................................. 50
2.6.Les Fleurs ......................................................................................................................... 50
2.7.Le fruit ............................................................................................................................. 50
Deuxième partie: ............................................................................................................................... 52
Partie expérimentale ......................................................................................................................... 52
CHAPITRE V : Etude expérimentale et méthodologie ................................................................... 50
1.Traitement primaire ............................................................................................................... 50
1.1.Collecte de peau de banane ............................................................................................ 50
1.2.Séchage a l’air libre ......................................................................................................... 51
1.3.Broyage et Calcination..................................................................................................... 52
1.4.Mise en solution des cendres.et solution ....................................................................... 53
2.Traitement Chimique [16] ...................................................................................................... 56
2.1.Utilisation de l’acide tartrique ......................................................................................... 56
2.2.Traitement par le 𝐁𝐚𝐂𝐥𝟐 ................................................................................................. 57
Page 105
g
2.3.Traitement par acide fort ................................................................................................ 61
2.4.Equation bilan des réactions ........................................................................................... 65
2.5.Caractéristique des engrais ............................................................................................. 67
2.6.Conclusion partielle ......................................................................................................... 68
Troisième Partie: ............................................................................................................................... 69
Etude environnementale et économique ......................................................................................... 69
1.Etude d’impacte environnementale ....................................................................................... 67
1.1.Inconvénients .................................................................................................................. 68
1.2.Alternatives ..................................................................................................................... 72
2.Etudes économiques et stratégies d’élaboration du projet. .................................................. 73
2.1.Stratégies d’élaboration du projet .................................................................................. 73
2.1.1.Récolte massive de peau de bananes .......................................................................... 73
2.1.2.Consommation d’énergie. ............................................................................................ 74
2.2.Etudes économiques ....................................................................................................... 76
2.3.Comparaison économique et généralité d’utilisation ..................................................... 79
2.4.Engrais liquide et engrais solide, économie en conditionnement .................................. 80
CONCLUSION GENERALE ....................................................................................................................... 81
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE ............................................................................................................... a
ANNEXES ................................................................................................................................................... c
Table des matières .................................................................................................................................. e
Page 106
Auteur : Lanto Koloina Fenosoa RAKOTOARISON
Nombre de page : 97
Nombre de tableaux : 13
Nombre de figures : 21
Titre : Contribution à la valorisation de la peau de banane pour la fabrication d’engrais Chimique
RESUME
La banane est le fruit le plus consommé à Madagascar, nous avons eu comme
mission de valoriser les peaux de banane qui sont les parties du fruit ignorées par la
population pourtant, ce dernier est très riche en potassium. Des traitements chimiques ont été
réalisés afin de transformer notre peau de banane considérée par les Hommes comme «
déchet » en engrais potassique qui sont la sylvinite, l’engrais potassium sulfate et l’engrais
potassium nitrate. On a alors pu élaborer un projet consistant non seulement à réduire la
pollution mais aussi valoriser le maximum de déchet pour mettre au point une stratégie de
sauvegarde de l’environnement.
Mots clé : Peau de banane, Potassium, valorisation, traitement chimique, environnement.
Title: Contribution to the valorization of banana peel for the manufacture of chemical fertilizers
ABSTRACT
Bananas are the most consumed fruit in Madagascar, our mission is to value the
banana peels which are the parts of the fruit ignored by the population yet, banana peel is very
rich in potassium. Chemical treatments have been made to transform our banana skin
considered by Men as "waste" into potassium fertilizer which are sylvinite, fertilizer
potassium sulfate and fertilizer potassium nitrate. It was possible to develop a project not only
to reduce pollution but also to valorize a maximum of waste in order to develop an
environmental conservation strategy.
Keywords: Banana skin, Potassium, valorization, chemical treatment, environment.
Encadreur : Monsieur Noëlson RANAIVOSAMOELINA
Adresse de l’auteur : Lot II M 50 Besarety Antananario 101
E-mail: [email protected]