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Epinomis Sección Final

Jul 07, 2018

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spinoza16
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  • 8/18/2019 Epinomis Sección Final

    1/6

    989 d

    EPINOMIS

    156

    5

    Mais

    on ne saurait l'instruire sans

    etre

    guidé

    par

    la

    divi

    nité; et en

    admettant

    qu'

    on

    put

    l'instruire,

    si

    1 on ne

    s'y

    prenait pas

    comme

    il

    faut,

    il vaudrait

    mieux ne

    pas

    apprendre.

    Toutefois, d'apres nos

    propos

    actuels, et je

    suis obligé

    de

    le

    dire moi

    aussi, ces le¡;ons

    s'imposent a

    une

    pareille nature, qui est aussi la meilleure.

    Essayons

    e

    done de déterminer en détail en

    quoi

    elles

    consistent,

    leur caractere

    et la

    maniere dont il

    faut les

    apprendre,

    selon

    mon pouvoir, a moi qui parle, et

    celui

    de ceux qui

    990 a

    peuvent me suivre

    :

    quels éléments de la piété apprendra

    t-on

    et

    de

    quelle fa¡;on

    1

    ?

    Or,

    e'

    est étrange sans do

    ute

    a entendre

    2

    ' mais nous

    donnons

    a

    cette

    matiere

    un nom

    que

    n'imaginerait jamais

    quiconque

    n'a pas

    l'expérience

    de

    la chose, celui

    d'astronomie; on ignore qu'il

    faut

    une

    grande

    science au

    véritable astronome, non pas a

    celui

    5

    qui

    fait de l'astronomie a

    la fa¡;on

    d'Hésiode

    et

    de

    tous

    ses

    pareils,

    en

    observant des couchers

    et des

    levers d'astres,

    mais

    a

    celui

    qui

    a

    observé sept

    des

    huit

    révolutions, alors

    que chacune

    parcourt

    son

    cycle d'une

    maniere

    qu'aucun

    b

    homme ne serait

    en

    mesure

    de

    contempler facilement,

    a moins

    d'avoir re¡;u des dons exceptionnels.

    C'est

    ce

    que

    nous avons

    dit maintenant qu'il

    fallait

    apprendre,

    et

    nous dirons, je le répete,

    par

    quels moyens

    et comment

    il faut l'apprendre. Tout d'abord, disons ceci.

    5

    Les études

    scientifiques.

    La une est la plus rapide a parcourir

    son circuit,

    ramenant

    le mois avec

    sa

    premiere

    phase, la pleine lune; en

    second

    lieu,

    il faut observer

    le

    soleil,

    qui amene

    des con

    versions tout

    le

    long de son circuit, et

    les

    astres qui

    ont la

    meme

    vitesse

    que lui

    3

    Mais pour

    ne pas dire plu

    sieurs

    fois les

    memes

    choses

    a propos

    des memes

    sujets,

    e toutes les autres orbites que nous avons passées précé

    demment

    en revue ne

    sont

    pas

    faciles

    a reconnaltre;

    1. lnterrogation épexégétique qui reprend celles de 989 e l.

    La question initiale de 973 b 1-2 aboutit, par un détour (l'équi

    valenee TJyoho·

    Et

    o' o\'lv OlOcX

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    2/6

    99 e

    EPINOMIS

    157

    il le faut

    cependant, en

    préparant a eette fin des natures

    g:a.ce auxquelles ce sera nécessairement possible, a con

    ditwn. de donner beaucoup de lec;_ons préliminaires

    et

    d hahltuer l éleve a

    ne

    pas se relacher de son effort pen-

    5 dans l enfance et la jeunesse.

    C est

    pourquoi des

    études

    scientifiques sont nécessaires

    1

    Or, la plus importante,

    la premiere, est

    celle

    des nombres

    en

    soi,

    qui

    n ont point

    de corps; toute la théorie

    du

    pair

    et

    de l impair, de leur

    genese, de

    leur

    puissance et

    de

    ce

    qu ils communiquent

    d de

    celle-ci aux etres

    Quand on la possede, vient

    immédia

    tement apres elle celle

    qu on

    appelle

    d un

    nom bien

    ridicule

    la géométrie

    3

    • En effet,

    tous

    les nombres ne

    sont

    pas pa;

    nature comparables les uns aux

    autres,

    mais la

    possibilité

    de

    la comparaison

    devient

    manifeste quand

    on

    les

    traduit

    5 en surfaces : merveille qui

    n

    est pas humaine, mais, si

    elle se réalise, divine, ainsi qu il apparait a qui peut la

    comprendre.

    Viennent ensuite

    les

    nombres

    élevés

    a a

    troi··

    sieme

    puissance

    et

    rendus homogenes

    a

    a nature du

    solideh. '

    ou

    Ien sans rapport entre

    eux, mais entre lesquels

    un

    e

    nouvel

    art,

    pareil

    au précédent, établit

    des rapports

    :

    ceux

    qui l ont découvert par

    hasard

    l ont appelé stéréométrie.

    Ici

    le

    divin, le merveilleux,

    pour ceux qui

    le considerent

    et y

    réfléchissent,

    c est de voir comment du

    fait

    que la

    . '

    pmssance et son inverse

    roulent toujours

    autour du

    99 a double, la nature modelle chaque fois, en conformité

    avec chaque

    progression, un

    genre

    et

    une

    forme

    définis.

    La

    premiere

    progression s avance

    suivant la raison du

    double, d apres

    le rapport

    numérique

    de un a

    deux;

    double

    également, celle

    qui est

    selon le

    carré;

    double

    encore,

    celle qui s achemine vers le solide et le tangible en s a u ~

    5 tant de un ahuit

    5

    ; enfin,

    dans

    l échelle qui va du double

    1. A partir d'ici, cf. Notice p.

    120

    sv.

    2. « Genese u: Platon songe-t-il a la loi qu'exprime la

    formule n = {n - i ) +

    {n

    +

    1

    ) : tout nombre entier s obtient en

    2

    divisant

    par

    2 la '

    somme

    des deux nombres qui l'encadrent?

    3. Géométrie plane; a la géométrie dans l'espace Platon

    réserve le nom de stéréométrie.

    4.

    La

    puissance: le carré; son inverse: la racine? Cf. p. 122.

    5. Allusion

    au

    probleme de Délos,

    la

    duplication du cube?

    157

    E n f N O M I ~

    990 e

    oi: -rcx01:cx

    ncxpo:cnc::s:uál;ov-rcxc;

    cpúcrs:Lc;

    oL• O ouvcxTov E'tvcxL

    XPEcilv'

    TtOAAcX

    npooLOá.OKOV'[ ouvcxp.Évq> auvvoe:'lv. Me:'l:a OE CCXÚTTJV 'l:ouc;

    1:plc;

    11Uf,r¡p.é:vouc; KCXl 1:n

    O ' ' t E . f ' E ~ cpÚO EL

    op.o(ouc;·

    "Couc;

    ÓE &vo

    ~ o l o u c ; e x ~ ye:yovó-rcxc; hé:pcx "tÉXVTJ

    óp.oLoZ

    óp.olcx 1:cxú-rn,

    CJ1:EpEOI;ll::1:plcxV

    tKáAEO

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    3/6

      t

    a

    E PINOMIS

    158

    a

    une

    moyenne,

    l'une

    des médiétés est

    a

    égale

    distance

    des extremes, puisqu'elle surpasse le plus petit d'une quan-

    tité

    égale a e elle dont elle est surpassée par le plus grand;

    l'autre

    surpasse les extremes et

    est

    surpassée par

    eux

    d'une meme

    fraction de

    chacun d'eux; et

    ainsi, dans les

    intervalles de la gamme

    qui va

    de six a douze, se forment

    b les

    rapports

    de trois

    a

    deux et

    de

    quatre

    a trois. Cette

    progression, qui évolue dans les

    deux

    sens

    au

    milieu

    de ces derniers

    rapports

    1

    et

    dispense

    aux

    hommes le bien

    fait

    de l'accord

    et

    de la mesure, en

    vue d'un

    jeu

    de

    rythme et

    :> d'harmonie, est un

    don

    du

    chceur

    bienheureux

    des Muses

    2

    La vraie

    sagesse.

    Que tout cela soit done

    et

    se

    comporte

    ainsi; mais,

    pour mettre

    le faite

    a

    l'édifice, il faut

    venir a

    la génération

    des

    dieux

    en meme temps

    qu'aux

    plus beaux

    et aux

    plus

    divins des etres visibles, que Dieu a donné aux hommes

    de

    contempler dans

    une certaine mesure, mais que, sans

    e les

    études

    que nous avons dites,

    jamais

    personne ne

    pourra

    se

    flatter d'observer et

    de percevoir aisément. En

    outre

    il

    faut,

    dans chacune de nos discussions,

    ramener

    l'indi

    viduel

    a

    'universel, en posant des questions

    et en réfutant

    les réponses erronées; car e' est la, sans conteste, la plus

    5 grande et la premiere épreuve (de la vérité) si elle se

    fait

    correctement,

    et toutes

    celles qui prétendent faussement

    etre

    telles ne

    sont

    que le

    labeur

    le plus

    vain du

    monde.

    1l faut

    encore saisir

    l'exactitude

    du temps,

    vo1r comme

    il accomplit

    exactement tous

    les phénomenes célestes;

    d

    par

    la, si

    l'on

    a

    cru

    a

    la

    vérité

    du

    raisonnement

    qui

    fait

    l'ame

    a la fois plus ancienne

    et

    plus divine que le corps,

    on

    peut

    juger

    qu'il

    a

    été

    bien dit,

    et

    avec grande raison,

    que

    tout était

    plein de dieux,

    et

    que jamais, par oubli

    1.

    Cf. B. L.

    van den Waerden, in

    Hermes LXXVIII,

    1943,

    p.

    187)

    n.

    2:

    ' t O Ó ' t w ~ CIU'tWY

    dé signe les rapports définis

    a

    l'ins

    tant, 1 1/2 et 1 1/3; on a

    obtenu

    ainsi, en effet, tous les in er-

    valles fondamentaux des trois gammes d'apres

    Arehytas de

    Tarente (fr. 2 Diels). Mais Taylor

    entend

    les deux mots des

    termes extremes, 6 et 12;

    pour

    Toeplitz, ils désignent 9 et 8.

    2.

    J'ai

    gardé

    la ponetuation

    de

    Burnet. Taylor met pu6p.oü

    ...xrí.ptv

    entre virgules

    et rattaehe 7 t C i t 0 t ~ ~ a xpdav.

    158

    E f i i N O M I ~

    E t ~

    ~ É c r o v , t c r ~ ~

    OE

    ~ o O

    ~ A ~ ~ o v o ~

    nAÉov ~ A a ~ ~ 6 v ~ o D

    ~ E L ~ o v o ~ , ~ o

    o hEpov a ú ~ 9

    ~ É p E l

    ~ & ) v K p ~ v < X Ú ~ & : l v

    únEpÉxov

    K 6 ~ E p < X c r ~ p s : c ¡ > o ~ É v r ¡ ,

    n ' L ~ &v8pcb

    T I O L ~ c r ú t t c ¡ > ~ v o v

    xr:::to:v

    K ) tou

    r:pt (rí.p;

  • 8/18/2019 Epinomis Sección Final

    4/6

    99i

    d

    EPINOMIS 159

    5 ou incurie

    des etres

    plus forts, nous n'avons été négligés

    1

    Sur

    tout

    cela, il faut

    penser

    que si

    l 'on

    saisit correcte-

    ment chacun de ces

    enseignemenü¡, e'est grande

    utilité

    pour celui

    qui

    les reQoit avec méthode

    2

    ; sinon, il vaut

    mieux

    invoquer

    chaque

    fois

    la

    divinité

    3

    ;

    et

    voici la

    vraie méthode

    e - car on doit dire au moins cela: il faut que toute figure,

    tout

    systeme

    numérique,

    toute

    combinaison harmonique,

    enfin

    le concert de toutes les révolutions sidérales

    révelent

    leur uni

    é

    a

    qui

    s'en

    instruit

    méthodiquement,

    et

    cette

    unité appara tra si, je le répete, on apprend correctement,

    5 les yeux toujours fixés sur l un i té , - car alors, a a réflexion,

    :992 a il

    appara tra

    qu'unlien naturel unique relie tous les

    phéno-

    menes;

    mais si l 'on

    s'applique

    a ces

    études de

    quelque autre

    fa«;on, il faut, nous

    le redisons,

    invoquer la Fortune.

    Sans

    ces

    connaissances,

    en effet, jamais,

    dans

    les

    cités,

    on ne v ~ r r a

    5 personne devenir heu reux; la est la

    méthode,

    la l'éducatwn,

    la

    les sciences; pénibles ou faciles, il faut passer par la. l

    1.

    La

    phrase cite, en faveur de l'existence des dieux,

    un

    dicton

    attribué a

    Thalcs (Aristote, De l drne, A 5, 411 a

    7;

    cf. Lois, X 899 b 9), puis résume, comme 980 d

    1,

    la réfuta

    tion

    de la seconde impiété (négation de la Providence)

    au

    Xe

    livre des Lois; cf. République, II, 365 d-e.

    2.

    La

    ce méthode >>

    (:r.a't

  • 8/18/2019 Epinomis Sección Final

    5/6

    992 a

    EPINOMlS

    160

    n est

    pas

    permis, d'ailleur s, de négliger les dieux, au moment

    ou sur eux tous, nous a

    étémanifestée avec méthode la

    révé-

    b

    lation

    salutaire.

    Et

    celui qui a ainsi compris tout cela,

    je le proclame le véritable sage; de luí aussi j'affirme,

    a

    la

    fois

    par jeu

    et sérieusement,

    que

    lorsqu un

    tel homme

    accomplira

    par

    la mort sa destinée, si, comme nous l'assu

    rons,

    il reste vivant

    apres son

    trépas,

    il ne

    participera

    5

    plus, comme a

    présent,

    a des sensations multiples, mais,

    en

    possession d un sort unique, de multiple qu il

    était

    devenu

    un

    1

    , il sera

    heureux,

    a u comble de

    la

    sagesse et en

    e meme temps de

    la

    félicité, qu'il vive, bienheureux,

    sur

    un

    continent ou

    aux

    Iles

    2

    ; cet homme-la jouira éternel

    lement d une telle condition, et quiconque aura, sa vie

    durant, pratiqué ces recherches, en homme

    d État

    ou

    en simple particulier

    3

    , recevra des dieux un sort pareil

    et

    identique.

    Quant a

    notre

    assertion initiale, et main

    tenant encore le meme propos s avere réellement fondé,

    qu il

    n est

    pas

    possible a

    deshommes

    d atteindrela béatitude

    5 et la félicité parfaites, a l exception d un petit nombre

    4

    ,

    nous nous sommes alors exprimés correctement; car tous

    ceux qui sont divins, tempérants et en meme temps

    naturellement

    doués

    des autres

    vertus, qui en outre se

    d sont approprié tout ce qu'embrasse la science bienheu

    reuse ,- nous avons dit en quoi elle consiste,- a ceux-la

    seulement

    tous

    les dons des dieux

    ont été et dem

    e

    urent

    abondamment départis. C'est pourquoi, de ceux

    qui

    ont

    ainsi peiné a ces

    études

    5

    , nous disons

    en

    particulier

    et

    1. Cf. 992 a l et la note; Pindare et Platon, p. 132 ; Festu

    giere, II, p. 214-218:

    unification de

    l

     ame

    dans la

    contemplation.

    2.

    Cf. Aristote, Protreptique,

    :fr. 58 R.

    Pindare t Platon,

    p.

    141).

    3. Religion civique : cf. 989 d

    1-2 et la

    note; 976 d 4.

    4.

    Récurrence

    de 973 e 4-5;

    voir la

    note ad locum.

    5. Meme si,

    comme

    je

    le

    crois (la construction

    de

    la fin

    de

    la

    phrase est douteuse) , l épreuve indiquée d 8

    par

    iloxtp.á:cra:na: ~ ' t c x ' t o v · ov

    Kcxl

    Ollcrxupl

    l;oi;1CXL

    mxll;c.:lV

    KCXl

    artouoÓ'tOI. p.óvov Kcxl EK noA.A&v EVCX

    ye:yovó-rcr ,

    docxl1:1ov6:

    'tE

    Ecre:cr8cu ~ e c x l

    a o c y ~ ' t c x ' t o v &p.cr KCXt

    p.cxK6:pLov,

    d tE

    'ttc; E:v

    ~ n ú p o L c ;

    Eh E:v v ~ c r o L c ; p.crK&p Lo c; Ci:lv

    4n' KCXKELVOV

    f1E8€E,e:LV

    ' t ~ c ; 'tOLct{nr¡c;

    &El

    'túxr¡c; , KEhE e

    OT)[.tocrtCf -rtc; ETIL'tTJOEúacxc; 1:cdh:cr e:hE totcx otcr8t6.l -r p o v E c ; &1;1cx ' t ~ c ; CX. .Jr¡c; 'tE p.e:'tÉ

    xov-rEc; p e : - r ~ c ; ÚOEl, npoc; O 'tOÚ'tolc; OJCX p . c x 8 a ' t o c ;

    EXE't(l(t

    l:l(I(K

    Ó'tE

  • 8/18/2019 Epinomis Sección Final

    6/6

    992 d

    E PINOMIS

    161

    nous

    proclamons publiquement

    par

    une loi

    qu une

    fois

    5

    arrivés

    au terme qu est

    la

    vieillesse, ils doivent recevoir

    les plus hautes charges;

    que

    les ?Utres doivent, leur

    exemple, bénir

    tous

    les dieux ensemble

    et

    toutes les

    déesses;

    et

    que nous aurons grandement raison

    de convier

    a cette sagesse,

    apres

    l

    avoir

    suffisamment discernée et

    éprouvée,

    le conseil

    nocturne

    avec

    tous

    ses

    membres.

    161

    I J I N O M I ~

    't OU

    't ÉAoc;

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