RECHERCHE AGRONOMIQUE SUISSE Avril 2011 | Numéro 4 Agroscope | OFAG | HESA | AGRIDEA | ETH Zürich Environnement Carte à haute résolution du risque d'érosion au raster 2×2 m (CRE2) Page 148 Production végétale L’évapotranspiration de référence et son application en agrométéorologie Page 176 Société Formation continue «prise en charge de personnes»: renforcer les prestations sociales en agriculture Page 184
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Environnement Carte à haute résolution du risque d'érosion au raster 2×2 m (CRE2) Page 148
Production végétale L’évapotranspiration de référence et son application en agrométéorologie Page 176
Société Formation continue «prise en charge de personnes»: renforcer les prestations sociales
ImpressumRecherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz est une publication des stations de recherche agronomique Agroscope et de leurs partenaires. Cette publication paraît en allemand et en français. Elle s’adresse aux scientifiques, spécialistes de la recherche et de l’industrie, enseignants, organisations de conseil et de vulgarisation, offices cantonaux et fédéraux, praticiens, politiciens et autres personnes intéressées.
EditeurAgroscope
Partenairesb Agroscope (stations de recherche Agroscope Changins-Wädenswil
ACW; Agroscope Liebefeld-Posieux ALP et Haras national suisse HNS; Agroscope Reckenholz-Tänikon ART)
b Office fédéral de l’agriculture OFAG, Berneb Haute école suisse d’agronomie HESA, Zollikofenb Centrales de vulgarisation AGRIDEA, Lausanne et Lindau b Ecole polytechnique fédérale de Zurich ETH Zürich,
Department of agricultural and foodscience
Rédaction Andrea Leuenberger-Minger, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, Case postale 64, 1725 Posieux, Tél. +41 26 407 72 21, Fax +41 26 407 73 00, e-mail: [email protected]
Judith Auer, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, Case postale 1012, 1260 Nyon 1, e-mail: [email protected]
Team de rédaction Président: Jean-Philippe Mayor (Directeur général ACW), Sibylle Willi (ACW), Gerhard Mangold (ALP et HNS), Etel Keller-Doroszlai (ART), Karin Bovigny-Ackermann (OFAG), Beat Huber-Eicher (HESA), Philippe Droz (AGRIDEA), Jörg Beck (ETH Zürich)
AbonnementsTarifsRevue: CHF 61.–*, TVA et frais de port compris(étranger + CHF 20.– frais de port), en ligne: CHF 61.–** Tarifs réduits voir: www.rechercheagronomiquesuisse.ch ou
L'érosion fait perdre la précieuse substance constituant la couche arable et peut causer la pollution des eaux par de la terre, des éléments nutritifs ou des substances dangereuses. De nouvelles cartes à haute définition du risque d'érosion affectant la surface agricole utile de la Suisse mettent en évidence le risque potentiel sur la base de paramètres locaux (relief, sol et précipitations). (Photo: Thomas Ledermann, CDE Bern)
147 Editorial
Environnement
148 Carte à haute résolution du risque d'érosion au raster 2×2 m (CRE2)Simon Gisler, Hans Peter Liniger et Volker
Prasuhn
Environnement
156 Identification des surfaces qui contribuent démesurément à la pollution des eauxMartin Frey, Nadine Konz, Christian Stamm et
Volker Prasuhn
Environnement
162 Développement des émissions azotées dans l’agriculture jusqu’en 2020Simon Peter
Environnement
170 Systèmes de détention et concept de mesure des émissions d'ammoniac en cas d’aération naturelleSabine Schrade, Margret Keck, Kerstin Zeyer
et Lukas Emmenegger
Production végétale
176 L’évapotranspiration de référence et son application en agrométéorologiePierluigi Calanca, Pascalle Smith, Annelie
Holzkämper et Christof Ammann
Société
184 Formation continue «prise en charge de personnes»: renforcer les prestations sociales en agricultureErnst Bolliger
190 Portrait
191 Actualités
195 Manifestations
Editorial
147Recherche Agronomique Suisse 2 (4): 147, 2011
Anton Candinas, Office fédéral de l’agriculture OFAG
Chère lectrice, cher lecteur
Une action ciblée présuppose une information suffisante. Pour cela, il
importe de savoir dans quelle situation nous nous trouvons, dans quelle
direction nous voulons nous diriger et quelles sont nos possibilités d’action.
Songeons par exemple à la problématique du sol.
Selon les pronostics de l’ONU, il faudra nourrir neuf milliards d’êtres
humains en 2050, ce qui correspond à une croissance annuelle de 80 millions
de personnes d’ici là - l’équivalent de la population allemande. Dans les pays
émergents, la consommation de produits d’origine animale augmente
parallèlement à la progression du revenu. Les besoins en surfaces de produc-
tion augmentent de ce fait de façon disproportionnée.
Sols menacés
Cette évolution se produit alors que la surface de sols productifs est limitée.
De grandes réserves de terres ne sont disponibles que dans un nombre limité
de pays et les surfaces disponibles sont exposées à une multitude de risques.
Des millions d’hectares de terre sont ainsi menacés par l’érosion, la salinisa-
tion, le compactage ou les polluants. L’urbanisation à elle seule entraîne la
perte annuelle de deux millions d’hectares.
Comparée à l'alimentation de la population mondiale, la production de
denrées alimentaires en Suisse peut paraître insignifiante. Cependant, notre
pays dispose sur le Plateau de terres fertiles et de quantités d’eau suffisantes
pour une production élevée. Le Plateau fait partie des régions propices à
l’agriculture, même en comparaison mondiale. C’est un potentiel à préser-
ver. Or, aujourd’hui en Suisse, nous perdons chaque heure la surface néces-
saire pour nourrir un être humain. L’agriculture n’est en effet pas la seule à
prendre les décisions dans le domaine de l’utilisation des sols: d’autres
groupes d’intérêts puissants ont aussi voix au chapitre.
Risques d’érosion en Suisse
Il en va autrement pour d’autres problèmes liés aux sols agricoles, par
exemple pour l’érosion. L'objectif est clairement défini: puisque l’érosion
menace la fertilité des sols, elle doit être évitée. Les possibilités pour y parve-
nir sont bien connues. Nous connaissons désormais les sites concernés et
l’ampleur du problème. Une carte montre désormais de manière détaillée le
risque potentiel d’érosion à l'échelle des parcelles (lire l’article consacré à ce
sujet, pages 148 à 155 de la présente édition). Il appartient dès lors aux agri-
cultrices et aux agriculteurs de veiller à ce que l’érosion ne diminue pas la
fertilité des sols et de prendre des mesures d’exploitation appropriées à
cette fin.
Cette carte offre des perspectives intéressantes pour s’attaquer aux pro-
blèmes pouvant se poser dans l’agriculture. Une bonne information sur la
topographie, les précipitations et les sols permet d’identifier les surfaces
potentiellement menacées d’érosion. Les mesures destinées à améliorer la
situation peuvent être limitées à ces surfaces et appliquées de manière
ciblée. Une information suffisante est indispensable pour y parvenir.
Contributing Area Concept et utilise des algorithmes à
flux multiples, contrairement à l’équation classique de
l’érosion qui repose sur le Regular Slope Concept et uti-
lise des algorithmes à flux unique. Ainsi, le cours de l’eau
dans les cuvettes (talweg) est mieux représenté. AVEro-
sion nécessite cinq groupes de données:
•• raster parcellaire (unité de calcul)
•• modèle altimétrique numérisé
•• raster avec les données du facteur R
•• raster avec les données du facteur K
•• raster avec les données du facteur C.
Raster des parcelles et blocs de parcelles
Le raster des parcelles circonscrit la surface à calculer.
A l’intérieur des limites définies, les facteurs sont géné-
rés et pris en compte pour le calcul du risque d’érosion.
Le raster des parcelles peut comprendre des parcelles
cultivées, des blocs de parcelles, des unités cadastrales,
des fractions de parcelles ou toute autre surface délimi-
tée. Pour la CRE2, les blocs de parcelles ont été choisis.
Un bloc de parcelles est une surface agricole homogène
dont les limites clairement identifiables sur le terrain
sont relativement stables (forêt, route, surface urbani-
sée, cours d’eau, etc.). Un bloc de parcelles peut être
exploité par un ou plusieurs agriculteurs. Il peut donc
être composé de différentes soles culturales et unités
cadastrales, et peut réunir différents types d’utilisation
du sol (terre assolée avec ses multiples cultures, herbages
permanents, vigne). Un bloc de parcelles correspond à
une sorte de bassin versant hydrologique fermé, dans
lequel toutes les cellules du raster peuvent être reliées
sur le plan hydrologique (pour autant que la pente le
permette) et peuvent ainsi s’influencer les unes les autres
au niveau de l’érosion. D’autres blocs de parcelles ou
d’autres surfaces hors du bloc concerné ne peuvent pas y
influencer l’écoulement des eaux ni l’érosion. L’arrivée
d’eaux externes n’entre pas dans le cadre de ce modèle.
La taille minimale d’un bloc de parcelles a été fixée à
25 ares (exception: la vigne). Les surfaces inférieures à
cette valeur ont été exclues des calculs.
Les blocs de parcelles ont été définis à partir de la
carte Vector25, selon une démarche uniforme pour
toute la Suisse. Le jeu de données de Vector25 est le
modèle numérique du paysage de tout le territoire; il
est construit à partir de la carte nationale au 1:25 000,
pixellisée et complétée par des données photogrammé-
triques. Il comporte neuf couches thématiques; celles
que l’on nomme couches primaires comprennent les sur-
faces agricoles utiles. Avec les jeux de données numé-
Figure 1 | Exemples de représentation des facteurs S (inclinaison de la pente), L (longueur de pente et dimension du bassin versant), K (sensibilité du sol à l'érosion) et R (érosivité des précipitations). La multiplication de ces facteurs débouche sur le risque potentiel d'éro-sion (voir fig. 2 et 3).
Echelle CantonSurface
(ha)
Surface (%) de SAU prise pour la
CRE2
1:5000 AG 1428
1:5000 BL/BS 17 890
1:5000 GL 990
1:5000 LU 4011
1:5000 SO 9020
1:5000 ZG 8782
1:5000 ZH 64 080
Total 1:5000 106 203 12,0
1:10 000 LU 3925
1:10 000 SG 35 469
Total 1:10 000 39 395 4,4
1:25 000 LU 17 307
Total 1:25 000 17 307 2,0
1:50 000 TG 44 396
1:50 000 GE 11 261
Total 1:50 000 55 658 6,3
Total couvert par les cartes des sols 218 564 24,7
SAU totale de la CRE2 886 661
Tableau 1 | Cartes des sols détaillées et numérisées utilisées pour calculer le risque d'érosion
Niedrig Hoch
Einzugsgebietsgrösse
Niedrig Hoch
Hangneigung
Niedrig Hoch
NiederschlagserosivitätBodenerodierbarkeit
Niedrig Hoch
Inclinaison de la pente S Longueur de la pente L
Sensibilité du sol à l'érosion K Erosivité des pluies R
faible forte courte longue
faible élevée faible élevée
mètres mètres
mètres mètres
Carte à haute résolution du risque d'érosion au raster 2×2 m (CRE2) | Environnement
riques disponibles actuellement, il n’est pas possible de
différencier les terres assolées et les prairies perma-
nentes. Au total, 180 920 blocs de parcelles ont été défi-
nis. Leur surface moyenne est de 5 ha et la valeur
médiane de 2,4 ha.
Modèle altimétrique numérique DTM-AV
Le DTM-AV utilisé est un modèle numérique de terrain
appartenant aux services officiels de mensuration (swiss-
topo). Il a été constitué entre 2000 et 2007 à l’aide d’un
Airborne Laser Scanning. A partir des données brutes
(données points), un modèle tramé avec un raster 2×2m
a été extrapolé. En terrain ouvert, sa précision est de
± 50 cm. Le DTM-AV couvre toute la Suisse jusqu’à une
altitude de 2000 m. Le modèle altimétrique est à la base
du calcul des facteurs L et S du modèle de l’érosion; c’est
lui qui détermine la taille des cellules du raster 2×2m
(fig. 1). Sa haute définition permet de bien mettre en
évidence des petites structures qui ont aussi leur impor-
tance par rapport à l’érosion, comme des cuvettes ou des
talus.
Raster avec les facteurs R, K et C
Le raster des facteurs R reflète l’érosivité des pluies,
soit la répartition des précipitations dont l’énergie est
capable de provoquer de l’érosion; il a été repris de
Friedli (2006) sans modification (fig. 1).
Le raster des facteurs K montre la sensibilité des sols
à l’érosion. Il est construit à partir de la carte des fac-
teurs K de Friedli (2006) et complété par les informations
provenant de cartes numérisées des sols cantonaux
(fig. 1). Les cantons ont été priés de fournir leurs cartes
numérisées des sols. Les données de ces différentes
cartes concernant la granulométrie, la teneur en humus
et la proportion de pierres, ont permis de calculer la sen-
sibilité des sols à l’érosion. Cependant, seul un quart des
surfaces prises dans les calculs étaient étayées par des
données pédologiques détaillées (tabl. 1). Pour le reste
Classe DescriptionValeur (S x L x K x R)
Représentation
1 Pas de risque d'érosion 0–30 vert
2 Risque d'érosion 30–55 jaune
3 Risque d'érosion élevé >55 rouge
Tableau 2 | Classes de risque d'érosion hydrique de la CRE2 basées sur les prescriptions contenues dans l'ordonnance allemande sur les obligations à remplir pour les paiements directs.
Figure 2 | Extrait de la CRE2 avec une classification à 3 niveaux (même extrait que pour les fig 1 et 3).
Risque d'érosion
1 Pas de risque
2 Risque d'érosion
3 Risque d'érosion élevé
0 250 500mètres
des surfaces, les facteurs K dérivés de la carte des apti-
tudes des sols au 1:200 000 (Prasuhn et al. 2010) ont été
utilisés.
Territoire couvert par le calcul de la CRE2
Le territoire couvert par les calculs comporte toutes les
surfaces agricoles des zones de plaine et de collines,
selon l’étagement des zones agricoles; ces deux zones
sont désignées en tant que région de plaine. Dans un jeu
de données étendu, les zones de montagne I et II ont été
ajoutées. Les zones de montagne III et IV ainsi que la
zone des alpages ont été exclues des calculs. Tout
d’abord, les surfaces non agricoles comme la forêt, les
zones urbanisées, les lacs et cours d’eau, les routes, les
haies, etc. ainsi que les surfaces en vergers ou en cultures
maraîchères, ont été exclues de ce territoire à l’aide du
jeu de données Vector25. Des bandes tampon le long
des routes, des aquifères, des haies et des forêts ont éga-
lement été écartées. Finalement, la zone couverte par les
calculs correspond à une surface de 886 661 ha, soit 84 %
de l’ensemble de la surface agricole utile de la Suisse.
Limites des classes de la CRE2
En Allemagne, l’ordonnance sur les obligations à remplir
pour les paiements directs (DirektZahlVerpflV) vise la
protection des sols contre l’érosion hydrique selon le
principe de l’éco-conditionnalité. Les Länder avaient
jusqu’au 01.07.2010 pour définir le degré de sensibilité à
l’érosion de toutes les terres assolées et pour communi-
quer le résultat de cette classification aux exploitants.
Les classes de risques sont décrites dans l’annexe 1 de
cette ordonnance. La détermination des facteurs S, L, R
et K doit être faite selon la norme DIN19708 (2005). La
CRE2 reprend cette classification allemande (tabl. 2).
R é s u l t a t s e t d i s c u s s i o n
Les résultats des calculs du risque d’érosion sont propo-
sés sous deux formes. La première carte contient les
niveaux de risque correspondant aux trois classes décrites
dans le tableau 2. Elle fournit un aperçu rapide de la
situation dans l’extrait sélectionné de la carte (fig. 2). Le
Environnement | Carte à haute résolution du risque d'érosion au raster 2×2 m (CRE2)
jeu de données, qui peut être consulté en arrière-plan
pour chaque bloc, ne contient pas de valeurs absolues
sur les quantités de terre potentiellement érodables; il
indique seulement les classes de risque. Il permet cepen-
dant des mises en valeur statistiques pour n’importe
quel extrait sélectionné de la carte. A l’aide du Système
d’Information Géographique (SIG), on peut par exemple
calculer facilement la surface relative de chacune des
trois classes pour une parcelle, un bloc de parcelles ou
une commune.
La seconde carte contient en arrière-plan le jeu de
données d’origine, avec les valeurs absolues des pertes
de sol potentielles pour chaque cellule du raster. La
répartition en neuf classes est dérivée des données du
tableau 2, par les valeurs indiquées et les teintes choisies.
Cette classification permet une représentation plus
détaillée et, par là, une bonne identification des causes
de risques au niveau de la parcelle (fig. 3 et 5).
Aperçu de la CRE2
La carte de la figure 4 donne un aperçu du risque poten-
tiel d’érosion selon la modélisation en neuf classes, pour
l’ensemble de la surface agricole utile de la zone de
plaine en Suisse. Le risque d’érosion, calculé d’après la
moyenne pluriannuelle des quantités potentielles de
terre érodée en t/ha/an, a été échelonné en neuf classes.
Les classes et les teintes ont été adaptées d’après les
niveaux définis plus haut (tabl. 2). Pour la Suisse, les sur-
faces actuellement occupées par les terres assolées (prai-
ries temporaires incluses) atteint 405 214 ha, auxquels
s’ajoutent 13 084 ha de vignoble. Le 90 % de ces surfaces
(377 567 ha) est situé en zone de plaine (USP 2009). Pour
cette raison, les zones de montagne 1 et 2 sont absentes
de la figure 4, bien qu’elles aient été également calcu-
Figure 3 | Extrait de la CRE2 avec une classification en 9 niveaux pour la quantité potentielle de terre érodée (même extrait que pour les fig. 1 et 2).
0 250 500mètres
Risque d'érosionen t/(ha*a)
< 20
20 – 30
30 – 40
40 – 55
55 – 100
100 – 150
150 – 250
250 – 500
> 500
Figure 4 | Carte des risques d'érosion (CRE2) en neuf classes sur les surfaces agricoles utiles de Suisse situées en zone de plaine. Cette carte montre le risque potentiel sans tenir compte de l'occupation des surfaces ni du mode d'exploitation.
Risque d'érosion en t/(ha*a)
< 20
20 – 30
30 – 40
40 – 55
55 – 100
100 – 150
150 – 250
250 – 500
< 500
0 40 80km
Carte à haute résolution du risque d'érosion au raster 2×2 m (CRE2) | Environnement
lées. La surface agricole utile représente 606 233 ha pour
la plaine, dont 38 % sont des prairies permanentes et
62 % des terres assolées ou de la vigne. Il y a lieu d’en
tenir compte dans l’interprétation des résultats. Le 56 %
des surfaces modélisées ont été considérées comme
n’étant pas menacées par l’érosion, 12 % sont potentiel-
lement menacées et 32 % potentiellement fortement
menacées. Une part importante des surfaces classées
comme potentiellement fortement menacées sont
situées dans la zone intermédiaire entre la zone de
plaine et la zone de montagne. D’importantes surfaces y
sont exploitées en prairies permanentes, ce qui réduit
sensiblement le risque d’érosion réel.
Validation de la CRE2
La validation du modèle AVErosion a été réalisée avec
les résultats des mesures récoltées à Frienisberg durant
10 ans sur 203 parcelles pour la cartographie des dégâts
dus à l’érosion (Prasuhn 2010). Une concordance satis-
faisante a été constatée, plus particulièrement pour les
parcelles présentant un risque potentiel d’érosion élevé.
Figure 5 | Extrait de la CRE2 pour un bloc de parcelles situé dans une cuvette orientée selon la ligne de plus grande pente (lignes noires = limite des blocs de champs). Les profils longitudinaux et transversaux permettent de caractériser la cuvette. La struc-ture en cuvette est bien reconnaissable sur la CRE2 par le risque d'érosion élevé qui l'affecte.
La validité du modèle a également été testée dans
d’autres régions, notamment dans la région d’Esta-
vayer-le-Lac et en Haute Argovie, par Ledermann et al.
(2010). La cartographie des dégâts dus à l’érosion y a
été conduite durant deux ans: les éléments cartogra-
phiés correspondent bien aux prévisions du modèle,
particulièrement dans les talwegs. La comparaison
visuelle entre la CRE2 et les cartes indicatives au 1:25 000
des risques d’érosion dans les sols des cantons de
Soleure, Lucerne et Genève montre à nouveau une
bonne à très bonne concordance. Frey et al. (2010) ont
utilisé AVErosion dans quatre exploitations très diffé-
rentes. Tous les agriculteurs ont trouvé que les résultats
étaient corrects et ils les ont admis comme tels. Par
ailleurs, et avec une autre approche, Noll et al. (2010)
ont évalué les risques d’érosion dans les régions
d’Avenches (VD) – où des observations de terrain sur les
dégâts d’érosion étaient disponibles – et dans la région
du Boiron de Morges (VD). Ils les ont comparés aux pré-
visions du modèle CRE2 et constaté une très bonne cor-
respondance.
Risque d'érosion en t/(ha*a) Hillshade du DTM-AV (swisstopo)
< 20
20 – 30
30 – 40
40 – 55
55 – 100
100 – 150
150 – 250
250 – 500
< 500
Profil bleu Profil noir
Unités en mètres Unités en mètres
569,5569
568,5568
567,5567
566,5
595590585580575570565560
0 10 20 30 40 50 60 70 200 150 100 50 0
154
Environnement | Carte à haute résolution du risque d'érosion au raster 2×2 m (CRE2)
Recherche Agronomique Suisse 2 (4): 148–155, 2011
risque d’érosion qui présente effectivement les formes
d’érosion typiques, ainsi que la correspondance avec
l’extrait de la CRE2. D’autres exemples sont mentionnés
par Gisler et al. (2010).
Indications à l’intention des utilisateurs
Même dans un modèle comme Universal Soil Loss Equa-
tion, validé et très utilisé au niveau mondial, la réalité est
toujours rendue abstraite et simplifiée. Il en résulte que
l’évaluation du risque potentiel d’érosion de la CRE2
peut parfois ne pas être juste. Il se peut que des régions
figurant sur la carte comme étant sans risque subissent
en réalité des dégâts d’érosion, ou que des régions subis-
sent des dégâts encore plus forts que mentionnés par la
carte. Cela peut être dû à des arrivées d’eau extérieures
au périmètre, provenant de routes, de drainages défec-
tueux, ou de résurgences. D’autre part, de nombreuses
surfaces classées comme potentiellement exposées à
l’érosion dans la CRE2 sont déjà l’objet de mesures cultu-
rales adéquates (prairie permanente, travail de conser-
vation du sol, etc.) permettant de maîtriser l’érosion.
Une vérification de chaque bloc de parcelles modélisé
dans le terrain est fortement recommandée.
Perspectives
Des travaux complémentaires pour améliorer la CRE2
pourraient consister à différencier les prairies perma-
nentes des terres assolées. Une différenciation des rota-
tions culturales et des techniques de travail du sol en
connaissant les méthodes d’exploitation permettrait de
nuancer le facteur C dans l’équation de l’érosion du sol
en fonction du type d’utilisation actuel et, ainsi, d’éva-
luer le niveau de risque effectif. Plus tard, une interface
avec le réseau des eaux pourrait être intégrée afin de
pouvoir évaluer les atteintes possibles par l’érosion des
sols. n
Possibilités d’interprétation de la CRE2
Le risque d’érosion étant conditionné dans une large
mesure par la topographie du terrain, il est possible
d’obtenir une bonne approche du relief réel à partir de
la carte. Cela permet de savoir s’il y a un risque d’érosion
et pourquoi. Pour interpréter la représentation gra-
phique du risque potentiel d’érosion de la CRE2, il est
utile de se poser les questions suivantes: où se trouvent
les cuvettes? Quel est en gros le relief du terrain? Où
trouve-t-on des pentes concaves ou convexes? Dans
quelle direction l’eau s’écoule-t-elle? Où se trouvent les
haies et talus? De telles structures peuvent souvent être
identifiées dans la CRE2 avec beaucoup de détails per-
mettant une première analyse des causes.
Exemple d’une cuvette
Les cuvettes sont des dépressions du terrain qui canali-
sent les eaux, puis les évacuent (ce qu’on appelle le
talweg). Les masses d’eau qui convergent vers les
cuvettes augmentent l’énergie de l’écoulement et par
conséquent le facteur L. De tels compartiments de ter-
rain sont donc considérés comme à haut risque d’érosion
(fig. 5, à gauche). La structure en cuvette (profil bleu),
avec la pente longitudinale qui lui correspond (profil
noir) aboutissent à cette évaluation. Pour ces structures
typiques et facilement identifiables sur la CRE2, une véri-
fication de la situation dans le terrain est vivement
recommandée car elles sont souvent le lieu d’impor-
tantes pertes de terre (érosion de talweg). D’autres
exemples de structures de terrain facilement identi-
fiables sont mentionnés par Gisler et al. (2010).
Comparaison avec des cas d’érosion réels
La comparaison entre photo et carte montre comment
se représenter un extrait de la CRE2 dans la réalité du
terrain. La figure 6 montre une portion de pente à fort
Figure 6 | Comparaison entre les dégâts d'érosion photographiés et le risque d'érosion calculé de la CRE2. La cuvette avec l'érosion en talweg est bien représentée par le modèle. (Photo: Thomas Ledermann, CDE Uni Berne)
Carte à haute résolution du risque d'érosion au raster 2×2 m (CRE2) | Environnement
Ria
ssu
nto
Sum
mar
y
Recherche Agronomique Suisse 2 (4): 148–155, 2011
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b Frey M., Stamm C., Konz N. & Prasuhn V., 2010. Machbarkeitsstudie Kar-tierung beitragender Flächen. Etude mandatée par l‘OFEV, EAWAG et Agroscope ART.
b Friedli S., 2006. Digitale Bodenerosionsgefährdungskarte der Schweiz im Hektarraster – Unter besonderer Berücksichtigung des Ackerlandes. Tra-vail de diplôme, CDE Université de Berne.
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Erosion risk map in a 2×2-meter grid (ERM2)
The high-resolution erosion risk map (ERM2) of
Switzerland’s utilised agricultural area shows
potential erosion risk based on the locational
factors of relief, soil and precipitation – irrespective
of particular land use (arable land, permanent
grassland or vines) or crop management. Areas at
high risk of erosion within a plot or on a hillside,
such as talwegs for example, are easy to identify on
the map. Erosion damage mapping in the field,
comparisons with other erosion risk maps and
discussions with farmers have confirmed the
validity of the map. Altogether, 44 % of the utilised
agricultural area in the valley region was classified
as a potential erosion risk on the basis of a
2×2-meter grid. 38 % of all the land in the valley
region is used as permanent grassland, however,
and to this extent poses no real erosion risk. A
digital map of arable land is not currently available,
so the land could not be broken down into arable
and permanent grassland. ERM2 now provides a
standard basis for assessing the potential erosion
risk on plot scale for the whole of Switzerland. It
enables farmers and cantonal advisors to identify in
advance the land at risk of potential erosion, assess
it jointly in situ and plan the requisite action. It
remains essential, however, to carry out a field
inspection of the erosion risk modelled.
Key words: soil erosion, erosion risk map,
modeling.
Carta ad alta risoluzione del rischio di erosione
con reticolo a celle di 2×2 m (CRE2)
La carta ad alta risoluzione del rischio di erosione
(CRE2) della superficie agricola utile della Svizzera
mostra il potenziale rischio di erosione, basandosi
su fattori locali quali rilievo, suolo e precipitazioni,
indipendentemente dalla forma di utilizzazione
(superficie campicola, prato permanente o
vigneto) e di gestione. Sulla carta possono essere
identificate distintamente le zone fortemente a
rischio di erosione all'interno di una parcella o su
un pendio, come per esempio i thalweg. La
pertinenza della CRE2 è stata confermata dalla
cartografia sul campo dei danni provocati dall'ero-
sione, dai confronti con altre carte sul rischio di
erosione e dai colloqui intrattenuti con gli
agricoltori. Sulla base di un reticolo a quadrati di
2×2 metri è stato classificato come potenzial-
mente a rischio d'erosione, il 44 % della superficie
agricola utile in zona di pianura. Tuttavia, il 38 %
di tutte le superfici in pianura è sfruttato come
superficie permanentemente inerbita e non è,
pertanto, a rischio reale di erosione. La CRE2
rappresenta una base unificata, valida per tutta la
Svizzera per individuare potenziali rischi di
erosione a livello di parcellare. Essa consente ad
agricoltori e consulenti cantonali di intervenire
tempestivamente in caso di rischio di erosione, di
A partir de réflexions simples sur le bilan massique,
il est possible d’estimer grossièrement l’extension mini-
male des surfaces contributrices pour les différents
éléments. Des mesures effectuées dans les bassins hydro-
logiques montrent que souvent de grandes quantités –
parfois plus de 30 % de la quantité d’azote utilisée dans le
bassin hydrologique – peuvent être retrouvées dans l’ef-
fluent. Pour le phosphore en revanche, les pertes sont
généralement de l’ordre de 3 à 5 % seulement, et pour les
produits phytosanitaires, elles étaient même souvent en-
dessous de 1 % de la quantité épandue. Le ruissellement
de phosphore et de produits phytosanitaires peut donc
se limiter à une petite partie du bassin hydrologique.
Pour l’azote par contre, la surface contributrice est sans
doute relativement grande. La contamination par l’azote
est donc un problème de surface, qui ne peut souvent pas
être résolu par un management adapté appliqué à une
petite partie de la zone.
Analyse des études de terrain disponibles
Erosion
Il n’est pas facile d’attribuer les pertes de matières mesu-
rées dans l’effluent à des surfaces contributrices dans le
bassin versant. C’est avec l’érosion que l’identification
réussit le mieux, car les traces de ce phénomène sont
encore bien visibles après des précipitations (fig. 1).
L’étude longue durée sur l’érosion dans la région de Frie-
nisberg montre que la partie de la surface touchée par
l’érosion représentait en moyenne environ 16 % par an
(Prasuhn et al. 2007). Si l’on considère les évènements
d’érosion individuellement, le pourcentage était sou-
vent nettement plus faible. A l’échelle mondiale, les
études sur l’érosion fournissent des valeurs semblables
ou plus basses. Si l’on tient compte du lien avec des cours
d’eau, le pourcentage de surfaces contributrices diminue
encore considérablement, car de petites barrières topo-
graphiques suffisent déjà à retenir l’entrée des sédi-
ments dans les eaux.
Phosphore
Contrairement à l’érosion, les pertes de matières dis-
soutes sont pratiquement impossibles à retracer, car il ne
reste plus aucune trace du processus de transport. Il
n’existe donc que peu d’études de terrain confirmant
empiriquement le concept de surfaces contributrices.
Différentes études sur le ruissellement du phosphore en
Pennsylvanie (USA) sont néanmoins intéressantes.
Comme chez nous, les pertes de phosphore ont lieu pen-
dant un petit nombre de fortes précipitations. En géné-
ral, l’écoulement se forme principalement à partir du
ruissellement superficiel sur des surfaces saturées situées
le long des cours d’eau (Gburek et Sharpley 1998). Le
phénomène est amplifié si des précipitations impor-
tantes tombent sur un sol dont la teneur en eau est déjà
élevée. Pour les écoulements moyennement importants
qui se produisent chaque année, le pourcentage des sur-
faces contributrices était d’environ 20 %. Ces surfaces
étaient responsables d’environ la moitié des pertes
totales de phosphore pendant une série de mesures de
dix ans. Pour deux évènements extrêmes, toute la zone a
pratiquement contribué au ruissellement.
Produits phytosanitaires
La variation géographique des pertes de produits phyto-
sanitaires a été analysée intensivement dans la région
du lac de Greifen. Les mesures ont montré que 76 % des
pertes provenaient des champs de maïs d’un sous-bassin
versant, qui représentent 44 % de la surface cultivée en
maïs dans l’ensemble du bassin versant (Leu et al. 2004).
Une autre étude dans la même région a permis de cerner
plus précisément encore les surfaces contributrices
(Gomides Freitas et al. 2008), montrant que sur quelques
ares d’une même parcelle, les pertes pouvaient être
jusqu’à 30 fois plus élevées que sur le reste de la parcelle.
Ces études ont prouvé que les liaisons hydrologiques
entre les différentes parties d’une parcelle et le système
hydrologique sont décisives (Frey et al. 2009). Des bar-
rières topographiques de petite envergure peuvent ainsi
Figure 1 | Les «surfaces contributrices» à la contamination des eaux du fait de l’érosion du sol sont faciles à cartographier sur le terrain. Ri-gole d’érosion qui aboutit dans une ravine et via cette dernière, dans les cours d’eau. (Photo: Thomas Ledermann, CDE Université de Berne)
Identification des surfaces qui contribuent démesurément à la pollution des eaux | Environnement
eaux et le nombre de mesures est généralement limité.
Pour les pertes de phosphore, il faut distinguer le phos-
phore particulaire du phosphore dissous. Le phosphore
particulaire est un élément du sol qui a été érodé, tandis
que le phosphore dissous est lessivé dans la phase
aqueuse et est déterminant pour l’eutrophisation des
cours d’eau. Comme les prévisions relatives à l’érosion
sont très avancées, il est possible d’identifier les surfaces
à risque pour le transport de phosphore particulaire.
Produits phytosanitaires: pour les produits phytosani-
taires, les prévisions de risque effectuées dans cette étude
reposent sur l’indice topographique Topoindex et sur la
méthode DRP. Les surfaces contributrices calculées de cette
manière sont plausibles. Les données disponibles sur les
pertes de produits phytosanitaires permettent seulement
une évaluation qualitative des approches. Les prévisions de
risques selon les deux méthodes (Topoindex et DRP) sont
représentées à titre d’exemple dans la figure 4 pour un
petit bassin versant de la région «Weinland» zurichoise.
Application dans les exploitations tests
Les outils ont été employés dans quatre exploitations
tests en Suisse. Les pronostics d’érosion ont été réalisés à
l’aide du modèle AVErosion, les prévisions relatives au
phosphore à l’aide de l’indice P de Pennsylvanie et les
prévisions concernant les produits phytosanitaires à
l’aide de l’indice topographique et de la méthode DRP.
Afin de vérifier la plausibilité des prévisions, nous avons
fait appel aux expériences des agriculteurs, car ils
connaissent généralement très bien leurs parcelles en ce
qui concerne la saturation du sol par l’eau et l’érosion.
La qualité de la prévision des surfaces contributrices
dépend en grande partie des données utilisées. La Suisse
dispose d’un modèle digital de terrain couvrant tout le
territoire avec un quadrillage de 2×2 mètres. Les don-
nées relatives à l’affectation des sols sont également de
bonne qualité (Vector25, statistique de superficie). Par
empêcher que les produits phytosanitaires lessivés ne
gagnent les cours d’eau. Dans la région étudiée, seul un
tiers de la surface était relié avec les cours d’eau (fig. 2).
L’eau retenue se réinfiltrait dans le sol. Dans les sols drai-
nés, une partie peut arriver dans les cours d’eaux par l’in-
termédiaire des macropores et du drainage.
Dans l’ensemble, selon la littérature scientifique, le
concept de surfaces contributrices pour l’érosion, les
pertes de phosphore et de produits phytosanitaires,
peut être confirmé empiriquement. Les données dispo-
nibles indiquent que dans de nombreux cas, environ
80 % des pertes proviennent d’environ 20 % de la sur-
face. Pour l’azote par contre, le problème concerne
généralement l’ensemble de la surface.
Evaluation des outils disponibles
Erosion: afin d’estimer la précision du modèle d’érosion
AVErosion, les pronostics du modèle ont été comparés
avec les séries de mesures d’érosion effectuées pendant
dix ans sur 203 surfaces de la région de Frienisberg. Le
système a permis d’identifier les surfaces à risque de
fortes pertes par érosion.
Phosphore: pour l’évaluation des différents indices
de P, la quantité de données disponibles est nettement
moins bonne que pour l’érosion. C’est ce que montre
notre analyse à partir d’études publiées, résumée dans
la figure 3. La figure montre la fiabilité des indices P
pour identifier les surfaces contributrices, définies ici
comme 20 % des surfaces affichant les taux de pertes les
plus élevées. Les études sur des parcelles tests ne consi-
dèrent généralement que l’influence de la teneur du sol
en phosphore et de la fertilisation, mais pas la qualité
des prévisions relatives au risque de transport. Divers
travaux indiquent que les incertitudes sont considé-
rables à ce niveau. La connectivité avec les eaux est sou-
vent totalement négligée. Il n’existe pratiquement
aucune mesure à l’échelle des parcelles connectées à des
Figure 2 | Le chemin forme une barrière topographique qui empêche l’eau ruisselant à la surface du champ de s’écouler dans le ruisseau à droite de la route. (Photo: Martin Frey, Eawag)
P total P dissous
AUC
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
1.0
NA NA NA NA NA NA
Modèle parfait
Modèle sansintérêtinformatif
*
**Différences de risque
de transport incluesdans les prévisions
Figure 3 | Evaluation des différents indices pour le phosphore total et le phosphore dissous sur la base des études publiées dans la littérature. NA: aucune valeur disponible; AUC: un label de quali-té de la prévision (Area under the curve).
160
Environnement | Identification des surfaces qui contribuent démesurément à la pollution des eaux
Recherche Agronomique Suisse 2 (4): 156–161, 2011
contre, les données relatives au sol sont très hétéro-
gènes (par exemple, échelles allant de 1:5000 à
1:200 000). Dans toutes les régions, l’étude s’est appuyée
sur les meilleures informations disponibles pour les sols.
Les prévisions de l’érosion dans l’espace ont été jugées
tout à fait réalistes par les agriculteurs. Les prévisions de
risques avec l’indice P utilisé sont très liées à l’érosion. De
bonnes prévisions de l’érosion permettent donc de faire
des pronostics réalistes pour les surfaces exposées au
transport de phosphore particulaire. Les parcelles avec
ruissellement de phosphore dissous sont cependant
sous-évaluées dans l’indice P utilisé. Pour les surfaces
classées à risque pour le ruissellement de produits phyto-
sanitaires, il n’y a apparemment pas eu de mauvaise
répartition si l’on se réfère aux connaissances des agri-
culteurs sur la saturation de leur sol par l’eau et les ruis-
sellements éventuellement observés pendant des préci-
pitations.Avec des données pédologiques à haute résolution,
la méthode de l’indice topographique et la méthode
DRP donnent des résultats similaires quant aux surfaces
à risque de pertes de produits phytosanitaires (compa-
rer avec la figure 4). Lorsque les données pédologiques
sont insuffisantes, la différenciation spatiale est très
limitée avec la méthode DRP. Les informations topogra-
phiques suffisent à identifier la répartition dans l’es-
pace des écoulements superficiels sur les surfaces satu-
rées, mais pas à identifier les écoulements superficiels
limités par le phénomène d’infiltration. Pour détermi-
ner de telles surfaces, il faut des données pédologiques
de qualité. Ces prévisions restent cependant très incer-
taines, car elles dépendent beaucoup du mode d’ex-
ploitation. La comparaison des surfaces contributrices
pour l’érosion, le phosphore et les produits phytosani-
taires montre qu’elles ne se recoupent généralement
pas. L’érosion et le transport particulaire ont lieu en
général dans des terrains à pente raide, tandis que le
ruissellement se produit surtout au pied des pentes, là
où le terrain est plat.
C o n c l u s i o n s
Application pratique
Pour l’érosion, les pertes de phosphore et de produits phytosa-
nitaires, les surfaces contributrices peuvent être mises en évi-
dence empiriquement. En matière d’exploitation des surfaces,
il faut donc veiller à prendre des mesures spécifiques afin de
limiter la contamination des eaux par des substances diffuses.
La carte à haute résolution des risques d’érosion, dis-
ponible depuis peu pour la surface agricole utile suisse,
constitue une étape importante dans cette procédure
(Gisler et al. 2010). Elle fournit des résultats fiables per-
mettant une évaluation relative du risque d’érosion.
Pour le phosphore et pour les produits phytosani-
taires également, les méthodes disponibles peuvent
aider à prévoir les surfaces contributrices. Les cartes de
risques conviennent très bien pour visualiser le pro-
blème. Il est toutefois nécessaire de les adapter aux
conditions spécifiques de la Suisse.
Parallèlement au développement de ces méthodes, il
est important d’améliorer l’état des données servant à
caractériser les propriétés du sol. Toutes les méthodes de
pronostic des surfaces contributrices ont besoin d’infor-
mations plus précises sur les sols des parcelles. A ce jour,
de telles données ne sont disponibles en qualité suffisante
que pour un petit nombre de surfaces en Suisse. Actuelle-
ment, il n’existe aucune carte pédologique appropriée
pour plus de la moitié de la surface agricole utile de la
Suisse. Une carte digitale détaillée au 1:5000 n’est dispo-
nible que pour 12 % de la surface. Quant aux cartes digi-
tales au 1:10 000, il n’en existe que pour 4 % des surfaces.
Les études réalisées dans quatre exploitations tests
ont montré que les surfaces contributrices de l’érosion et
du ruissellement ne se recoupent pas forcément, ce qui
rend difficile de pratiquer un mode d’exploitation spéci-
fique aux surfaces contributrices. L’adaptation de la struc-
ture des parcelles dans le cadre d’une collaboration inter-
exploitations pourrait permettre de tenir compte de ce
type de surfaces dans la pratique agricole. n
Figure 4 | Prévisions du risque de contamination des eaux par les produits phytosanitaires avec la méthode Topoindex (à gauche) et la méthode DRP (à droite).
Identification des surfaces qui contribuent démesurément à la pollution des eaux | Environnement
Ria
ssu
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Sum
mar
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Recherche Agronomique Suisse 2 (4): 156–161, 2011
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Identificazione di aree che contribuiscono in
modo sproporzionato all'inquinamento delle
acque
Le immissioni di sedimenti dovute all'erosione
e al convogliamento di prodotti fitosanitari e
sostanze nutritive provenienti dall'agricoltura
inquinano i nostri corsi d'acqua. Diversi studi
sul campo evidenziano che queste immissioni
provengono da aree circoscritte. In particolare
il fosforo, i prodotti fitosanitari e i sedimenti
giungono nei corsi d'acqua principalmente a
causa del rapido ruscellamento che interessa
aree ristrette delle superfici agricole. Queste
aree a rischio, le cosiddette critical source areas
(CSA), rappresentano mediamente il 20 per
cento circa della superficie totale. La migliore
prova empirica delle CSA esiste in relazione
all'erosione, dove le perdite possono essere
osservate in seguito a precipitazioni. Per il
fosforo questo concetto è ampiamente diffuso
soprattutto all'estero, ma è confermato solo da
poche misurazioni Ancor meno dati sono
disponibili per i prodotti fitosanitari. Il con-
cetto non è adatto per quanto concerne
l'azoto. Per identificare le CSA si può ricorrere
a diversi strumenti. Ne abbiamo testati alcuni
in quattro aziende. Gli agricoltori hanno
valutato realistica soprattutto l'identificazione
di aree che contribuiscono all'erosione. Le CSA
per l'erosione e quelle per il convogliamento
spesso non coincidono. L'identificazione di
queste aree è limitata dalle scarse informazioni
territoriali. Cartine dei suoli con una risolu-
zione sufficientemente elevata in Svizzera
sono disponibili solo per poche regioni.
Identification of critical source areas for diffuse
water pollution
Input into streams due to erosion and runoff of
pesticides and nutrients from agricultural fields
pose a threat to our water bodies. Field studies
indicate that these losses originate from limited
parts of a given catchment. This holds especially
for fine sediments, pesticides and phosphorus,
which are mainly transported by fast flow
processes that are generated only on certain
locations. These critical source areas (CSAs) seem
to cover in many cases about 20 % of the total
area. The best empirical evidence for CSAs exists
for erosion, where losses can be observed after
an erosive event. For P losses, the concept is also
used fairly wide-spread in many countries
outside Switzerland. However, the empirical data
base supporting the concept is rather limited.
Even less data exist for pesticides. For nitrogen,
the CSA concept is not appropriate. For identify-
ing CSA in space, several tools are available. We
have tested some of them on four different test
farms. The risk areas for erosion agreed well
with the field experience of the local farmers.
The risk areas for runoff and erosion did not
overlap in many situations. Identifying risk areas
L’offre en azote (N) est un facteur limitant dans la consti-
tution du rendement des cultures agricoles. De ce fait,
l’apport d’azote détermine dans une large mesure le
rendement des plantes. Une partie de l’azote introduit
dans l’agriculture rejoint la matière organique des pro-
duits végétaux et animaux ou celle des sols. Une autre
partie est, aux yeux de l’agriculture, improductive et per-
due – soit sous forme d'azote élémentaire (N2), non pro-
blématique pour l’environnement, soit dans des formes
nuisibles à l’environnement comme l’ammoniaque (NH3),
le nitrate (NO3), le protoxyde d’azote (N2O) ou les oxydes
d’azote (NOx) (OFAG, 2008). L’agriculture est, au niveau
suisse, la principale émettrice de trois de ces formes
d’azotes nuisibles à l’environnement: l’ammoniaque, le
nitrate et le protoxyde d’azote. Par conséquent, l’agri-
culture porte une responsabilité particulière pour
réduire les émissions azotées nuisibles à l’environne-
ment, parmi lesquelles l’ammoniaque et le nitrate sont
les plus importantes, d’un point de vue purement quan-
titatif (fig. 1).
Protection de l'environnement, bien-être des animaux, rentabilité et réduction de la charge de travail; il n'existe malheureusement aucune mesure de réduction des émissions azotées qui influence positivement tous ces objectifs. Dès lors, l'application d'une mesure exige toujours une étude préalable de tous ses effets.
Simon Peter, Institute for Environmental Decisions IED, ETH Zurich
Développement des émissions azotées dans l’agriculture jusqu’en 2020
E n v i r o n n e m e n t
Développement des émissions azotées dans l’agriculture jusqu’en 2020 | Environnement
163
Rés
um
é
Recherche Agronomique Suisse 2 (4): 162–169, 2011
Lacunes existantes
L’Office fédéral de l’environnement OFEV et l’Office
fédéral de l’Agriculture OFAG ont formulé, pour l’agri-
culture, des objectifs environnementaux dans divers
domaines importants, qui découlent de lois, d’ordon-
nances, d’accords internationaux ou de décisions du
Conseil fédéral. Le rapport Objectivs environnementaux
pour l'agriculture (OFEV/OFAG 2008) démontre qu’il
existe, précisément dans le domaine des émissions azo-
tées agricoles, des lacunes parfois importantes entre les
objectifs environnementaux fixés légalement et la situa-
tion actuelle. Pour l’ammoniaque par exemple, les émis-
sions générées par l’agriculture devraient presque être
divisées par deux, passant d‘environ 48 kt N actuelle-
ment (Kupper et al. 2009) à 25 kt N (OFEV/OFAG 2008),
pour éviter une incidence nuisible substantielle dans les
écosystèmes sensibles. Les objectifs pour la fraction
nationale de nitrate comportent également des lacunes
importantes.Vu cette situation, l’OFAG a mandaté le groupe
d’économie agraire, alimentaire et environnementale
de l’EPFZ pour effectuer une étude quantitative (Peter
et al. 2010). Le travail doit fournir des bases décision-
nelles pour définir des objectifs intermédiaires dans le
domaine de l’azote qui pourraient être visés de manière
réaliste en 2020. Ceci en considérant les objectifs envi-
ronnementaux de l’agriculture (OEA) à long terme,
ainsi que les coûts générés et les conséquences pro-
bables sur la production agricole.
L’agriculture est la principale émettrice
d’ammoniaque, de nitrate et de protoxyde
d’azote – trois liaisons azotées réactives. Elle
porte donc une responsabilité particulière
dans la réduction des émissions azotées
nuisibles à l’environnement. D’autant plus
que les lacunes sont parfois importantes
entre les objectifs environnementaux fixés
par les textes de loi et la situation actuelle.
Cet article établit les objectifs intermédiaires
agro-écologiques dans le domaine de l’azote
qui peuvent être visés pour 2020. Dans
l’étude menée, des mesures de réduction
d’ordre technique et organisationnel ont été
implémentées dans un modèle d’allocation
agro-économique. Ce modèle a permis de
calculer le potentiel d’une réduction des
émissions dans l’agriculture ainsi que ses
coûts spécifiques pour le secteur. Les résul-
tats montrent que les mesures choisies dans
le cadre du programme sur l’utilisation
durable des ressources naturelles de la «PA
2011» permettent d’espérer une réduction
maximale d’environ 10 % des émissions
d’ammoniaque, de nitrate et des autres
émissions azotées nuisibles à l’environne-
ment. Sans mesures additionnelles, des
réductions supplémentaires ne semblent
atteignables que par l’extensification et le
recul de la production, engendrant d’impor-
tants effets indésirables sur le revenu
agricole. Dès lors, les objectifs intermédiaires
à fixer pour 2020 dépendent largement du
potentiel de mesures de réduction supplé-
mentaire réalisables encore non considérées
jusqu’à présent. L’atteinte des objectifs
formulés à long terme devrait rester encore
longtemps un défi pour la recherche, la
politique et la pratique.
47,5 (52%) 37,7 (41%)
3,2 (4 %) 2,5 (3 %)
Ammoniaque
Nitrate
Protoxyde d‘azote
Oxydes d‘azote
Figure 1 | Pertes d’azote nuisibles à l’environnement dans l’agriculture suisse en 2007. Source: Kupper et al. (2009) et calculs personnels (Peter et al. 2010).
Environnement | Développement des émissions azotées dans l’agriculture jusqu’en 2020
Niveau d'émission [en % et en kt N/a](100% = situation 2020, sans l'utilisation de technologie]
Ammoniaque Nitrate
Figure 4 | Coûts sectoriels marginaux d’une réduction des émissions d’ammoniaque et de nitrate. Source: Peter et al. (2010)
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Environnement | Développement des émissions azotées dans l’agriculture jusqu’en 2020
Recherche Agronomique Suisse 2 (4): 162–169, 2011
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b OFAG 2008. Rapport agricole, Office fédéral de l‘Agriculture, Berne. b OFEV/OFAG, 2008. Objectifs environnementaux pour l‘agriculture – A partir de bases légales existantes. Berne. 221 p
b Peter S., 2008. Modellierung agrarökologischer Fragestellungen unter Be-rücksichtigung struktureller Veränderungen in der Schweizer Landwirt-schaft. Dissertation ETH-n° 17820. ETH Zurich.
b Peter S., Valsangiacomo A. & Weber M., 2010. «Stickstoff 2020» – Mög-lichkeiten und Einschränkungen zur Vermeidung landwirtschaftlicher Stickstoffemissionen in der Schweiz. IAW-Schriftenreihe 2010/4 der Gruppe Agrar-, Lebensmittel- und Umweltökonomie, ETH Zürich.
b Spiess E. & Prasuhn V., 2006. Einfluss der Ökologisierung in der Landwirt-schaft auf den Nitratgehalt des Grundwassers. Bulletin de la Société suisse de Pédologie 29, 21–26.
Le potentiel de mesures supplémentaires est décisif
Il est clair que les objectifs intermédiaires à viser pour
2020 dépendent largement du potentiel supplémentaire
estimé des mesures de réduction non considérées dans
ce travail.
Sans un tel potentiel supplémentaire, une réduc-
tion des émissions doit s’opérer uniquement i) par les
mesures techniques et organisationnelles considerées
dans ce travail et ii) par un ajustement «automatique»
de la production agricole avec la poursuite de la poli-
tique agricole actuelle (moins de cultures fourragères,
plus de prairies extensives). Dans ce cas, les objectifs
intermédiaires à formuler sont plutôt défensifs: une
réduction d’environ 10 % par rapport à 2007 pour les
pertes d’ammoniaque, de nitrate et pour les pertes
totales d’azote nuisibles à l’environnement, suivant les
résultats du scénario Best Case.
Cependant, les objectifs de réduction en 2020 peu-
vent être d’autant plus offensifs si, a) le potentiel des
mesures supplémentaires qui n’ont pas pu être considé-
rées dans ce travail est étendu et b) la diminution admise
de la production agricole augmente (p. ex. incitation à
la diminution de la production dans les régions inten-
sives en production animale).
L’objectif à long terme reste un défi
Même en considérant le potentiel de réduction d’ammo-
niaque des mesures non considérées dans ce travail, il
reste des lacunes importantes pour atteindre les objec-
tifs à long terme de l’OEA (25 kt NH3-N). Peut-être même
trop importantes pour que ces objectifs puissent être
remplis en conservant la production agricole actuelle.
Cela est également valable pour la réduction des émis-
sions de nitrate en l’absence de mesures simples de
réduction techniques ne provoquant pas de conflit d’ob-
jectifs. C’est pourquoi une diminution substantielle des
émissions dans ce domaine n’est accessible principale-
ment qu’avec une forte conversion des surfaces de
grandes cultures et des cultures fourragères en prairies
naturelles. Et cela correspondrait avec une baisse sen-
sible du taux d’auto-approvisionnement dans le domaine
des grandes cultures.
Il est clair qu’il n’existe pas de réponse univoque à la
question de quels sont les objectifs intermédiaires «cor-
rects» pour 2020. En effet, les objectifs à fixer dépen-
dent fortement, en plus du potentiel de réduction des
mesures non considérées, de la façon dont sont appré-
ciés et pesés les intérêts écologiques, agronomiques
et d’économie nationale. C'est pourquoi la définition
d’objectifs intermédiaires concrets dans le domaine
de l’azote restera un objet du développement de la
politique agricole et devrait s’effectuer avec la partici-
pation de toutes les institutions impliquées. n
169
Développement des émissions azotées dans l’agriculture jusqu’en 2020 | Environnement
Conditions les plus fréquentes de détention en stabulation libre des vaches laitières en Suisse: stabulation libre à logettes, avec aire d’exercice au sol non perforé et aire d’exercice extérieure en bordure. (Photo: ART)
E n v i r o n n e m e n t
I n t r o d u c t i o n
Tant du point de vue de l’agriculture que de la politique
environnementale, il est urgent de détenir des données
actuelles sur les émissions d’ammoniac (NH3) provenant
de l’élevage des vaches laitières. Ces données servent à
comparer, évaluer et optimiser les systèmes de détention
et à contribuer aux inventaires d’émissions. Pour en
déduire des facteurs d’émissions et établir des calculs
prévisionnels sur les émissions de NH3, il est nécessaire de
connaître la répartition actuelle des systèmes de déten-
tion ainsi que leurs émissions respectives. Afin d’amélio-
rer la base de données sur les émissions de NH3, il importe
d’adapter le concept des mesure et les méthodes analy-
tiques à de futurs systèmes de détention. En outre, pour
assurer la qualité des données, le concept de mesure doit
remplir les exigences qui permettront la déduction de
facteurs d’émissions.
Sy s t è m e s d e d é t e n t i o n d e s b o v i n s
Les informations existantes sur la répartition des sys-
tèmes de détention sont insuffisantes. Diverses sources
livrent des données ponctuelles certes, mais elles sont
trop peu nuancées et parfois contradictoires, comme
lorsque que le nombre d’animaux ne correspond pas au
nombre de places dont ils disposent. Tout d’abord, une
enquête externe a été réalisée auprès d’experts des
Offices cantonaux, d’organisations de consultation, de
différentes entreprises et associations. Ensuite, des
experts de la Station de recherche Agroscope Recken-
holz-Tänikon ART ont été interrogés et l’évolution de la
stabulation entravée et de la stabulation libre a été
déterminée pour chaque catégorie de bovins sur la base
de ces résultats.
Bien que la détention entravée domine encore dans
l’élevage des vaches laitières, la tendance est à la stabu-
lation libre dans toutes les catégories de bovins (fig. 1).
Des troupeaux de plus en plus grands, une meilleure
organisation du travail, des avantages ergonomiques et
la participation croissante aux deux programmes de
garde des animaux «Systèmes de stabulation particuliè-
rement respectueux des animaux» (SST) et «Sorties
régulières des animaux de rente en plein air» (SRPA) ren-
forcent cette évolution. En 2009, 34 % des unités de gros
bétail participant au programme SST étaient des vaches
laitières, ce chiffre atteignant 80 % pour le programme
SRPA (Office fédéral de l’agriculture 2010). Toutefois, le
nombre d’unités de gros bétail dans le programme SRPA
ne permet pas de tirer des conclusions détaillées sur la
répartition de chaque système de détention, ni sur la
surface disponible, la réalisation ou la durée d’utilisa-
tion des aires d’exercice extérieures.
Conditions les plus fréquentes de stabulation libre pour
vaches laitières La caractérisation suivante des systèmes de stabulation
libre adéquats concerne la détention des vaches laitières,
car ces systèmes ont dominé ces dernières années, avec
64 à 73 % des unités de gros bétail de l’effectif bovin.
Sabine Schrade1, Margret Keck1, Kerstin Zeyer2 et Lukas Emmenegger2 1Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, 8356 Ettenhausen2Empa, 8600 Dübendorf
Systèmes de détention et concept de mesure des émissions d'ammoniac en cas d’aération naturelle
171
Systèmes de détention et concept de mesure des émissions d'ammoniac en cas d’aération naturelle | Environnement
Rés
um
é
Recherche Agronomique Suisse 2 (4): 170–175, 2011
Afin d’améliorer la base de données concernant les
émissions d’ammoniac (NH3) issues de la production
bovine, il est nécessaire de définir des systèmes de
détention et un concept de mesure d’émissions
adéquats. Les statistiques et un sondage mené
auprès d’experts montrent qu’en Suisse, les stabula-
tions libres et les aires d’exercice extérieures ont
passé de 5 % des systèmes de détention en 1990 à
40 % en 2010. Selon les experts, la stabulation libre
des vaches laitières se présente le plus souvent sous
la forme d’une étable à un seul bâtiment aéré
naturellement, avec logettes, aires d’exercice au sol
non perforé et une aire d’exercice extérieure en
bordure. Un concept de mesure pour quantifier les
émissions doit permettre de relever les émissions
d’étables à aération naturelle et d’aires d’exercice
extérieures sans influencer l’activité des animaux ou
le climat de l’étable. La méthode Tracer-Ratio est
établie pour effectuer des mesures dans les étables à
aération naturelle. Elle permet de saisir des données
en temps réel dans des conditions authentiques.
Pour en déduire des facteurs d’émissions, il faut réali-
ser ces mesures dans plusieurs exploitations. La large
variation climatique des étables ouvertes se définit
en répartissant systématiquement les mesures sur
l’année. Des mesures recouvrant chaque fois
24 heures, ainsi qu’une haute résolution temporelle,
reflètent les variations au cours de la journée ou les
occurrences de courte durée. Enfin, l’interprétation
de ces données d’émissions nécessite le relevé de
paramètres d’accompagnement adéquats contenant
des informations sur les animaux, l’affouragement,
la détention et la souillure des aires d’exercice, ainsi
que sur la gestion et le climat.
Une estimation d’experts a fourni, en 2006, des données
différenciées sur la répartition des détails liés à la
construction et aux techniques utilisées ainsi que sur cer-
tains aspects de la gestion. Cette estimation a été réalisée
en plusieurs étapes. Tout d’abord, des valeurs ont été
estimées sommairement pour des paramètres importants.
Puis elles ont été soumises à des experts de la Station de
recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART et de l’Of-
fice vétérinaire fédéral OVF. Dans une deuxième étape,
des spécialistes en matière de construction d’étables et
de consultation ont validé ces valeurs remaniées.
Selon l’estimation différenciée des experts, les sta-
bulations libres sont principalement des étables à un
seul bâtiment, non isolées thermiquement et aéré natu-
rellement (fig. 2). Si l’aération entre la sablière et le faîte
a dominé jusqu’à présent (60 %), les systèmes ouverts,
avec ventilation faîtière, transversale ou longitudinale,
gagneront en importance à l’avenir. D’où la tendance à
installer une grande part de parois souples (filets brise-
vent, bardages à claire-voies, rideaux) et de façades
ouvertes. Quelque 85 % des vaches laitières en stabula-
tion libre sont détenues dans les logettes, et quelque
90 % ont un accès permanent ou temporaire à une aire
d’exercice extérieure. Les aires d’exercice intégrées dis-
posées entre les cornadis et les logettes sont moins
répandues que les aires d’exercice extérieures en bor-
dure. Les aires d’exercice au sol non perforé dominent
tant dans les aires d’affouragement et de repos que
dans l’aire d’exercice extérieure. Dans les aires d’affou-
ragement et de repos, les aires d’exercice au sol non per-
foré sont nettoyées plusieurs fois par jour à l’aide d’un
racleur (respectivement 70 % et 60 %). Dans les aires
d’exercice extérieures au sol non perforé situées en bor-
0
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vaches laitères Jeune bétaild‘élevage et
de rente
Vaches mèreset nourrices
Gros bétailà l‘engrais
Veaux àl‘engrais
Part
s d'
anim
aux
[%]
Stabulation libre Stabulation entravée
Figure 1 | Evolution de la proportion des bovins en stabulation entravée et en stabulation libre, sur la base des statistiques (Union Suisse des Paysans 1991 – 2008) et d’une estimation d’experts.
172
Environnement | Systèmes de détention et concept de mesure des émissions d'ammoniac en cas d’aération naturelle
Recherche Agronomique Suisse 2 (4): 170–175, 2011
dure, le lisier est presque toujours évacué à l’aide de
systèmes manuels ou mobiles. Comme les étables ne
sont pas pleinement occupées, 60 % des vaches laitières
disposent de plus d’une place. Dans 90 % des exploita-
tions, la surface totale correspond tout au moins aux
exigences du programme SRPA.
C o n c e p t d e m e s u r e
Données sur les émissions de NH3 pour l’élevage des
vaches laitières
La littérature sur les émissions de NH3 présente une large
variabilité pour les stabulations libres sans aire d’exercice
extérieure et elle ne couvre pas systématiquement les sai-
sons. Les concepts et méthodes de mesure différents,
ainsi que la description insuffisante des conditions de
mesures réduisent la qualité des données et rendent les
valeurs difficilement comparables. Les systèmes de déten-
tion avec aération naturelle et aire d’exercice extérieure
n’ont pas encore été étudiés. Le manque de données sur
les émissions en cas d’aération naturelle et sur des sur-
faces de sources diffuses est principalement dû aux diffi-
cultés de déterminer les taux de renouvellement d’air.
Aperçu des méthodes liées à l’aération naturelle
La quantification des émissions issues des étables passe
par diverses approches citées dans la littérature. La
méthode de différence de pression et la détermination
du débit volumétrique d’air avec ventilateurs de mesure
dans des cheminées d’aération ne conviennent que pour
les étables à ventilation forcée (Mosquera et al. 2005).
Les méthodes de quantification des émissions ou du
débit volumétrique d’air provenant des systèmes de
détention avec aération naturelle se distinguent dans le
principe de mesure et dans la délimitation du secteur de
mesure (tabl. 1).
Les mesures par chambre à flux sont avantageuses,
relativement faciles à appliquer et se prêtent aux mesures
comparatives de courte durée (Hensen et al. 2006). Mais
dans la pratique les valeurs ne sont pas nécessairement
représentatives, car on ne peut tester que des surfaces par-
tielles. En outre, la pose des chambres influence le système
et interrompt l’activité des animaux (Greatorex 2000).
Dans les étables à aération naturelle, le calcul des
taux d’air à l’aide de méthodes basées sur le bilan (cha-
leur, vapeur d’eau) n’est réalisable, selon Pedersen et al.
(1998), que dans les étables isolées thermiquement avec
0% 25% 50% 75% 100%
Disposition
Disposition aired’exercice extérieure
Ventilation
Aire de repos
Logettes
Aired’affouragement
Aire de repos
Aires d’exerciceextérieures
Isolationthermique
Stockage dulisier séparé ou dans l’étable
et sous l’aire d’exercice extérieure
les deux
étable à un bâtiment étable à plusieurs bâtiments
en bordure aucune
aération naturelle logettes
matelas paille-fumier
sol non perforé
sol non perforé
sol non perforé
séparé de l’étable
intégrée
tapis confort
perforé
perforé
perforé
non structurée
existante
ventilation forcée
uniquement au toit
les deux
non perforé et perforé
dans l’étable et sous l’aire d’exercice extérieure
Figure 2 | Disposition et réalisation de stabulations libres pour vaches laitières en Suisse; résultats d’une esti-mation d’experts, indiqués en tant que médiane de la proportion relative de vaches laitières (%).
Concept de mesure• Mesures pour un système de détention dans plusieurs exploitations • Analyses durant plusieurs saisons et dans différentes conditions climatiques • Mesures effectuées sur 24 heures, haute résolution temporelle • Relevé d’importants paramètres d’accompagnement adaptés aux paramètres-cibles
Méthodes de mesure • Méthode Tracer-Ratio• Large plage dynamique de mesures
(de 5 ppb à 20 ppm d’ammoniac) • En ligne (presque constamment)• Technique de mesure robuste et appli-
cable dans l’étable • Protection des installations de mesure
contre les animaux, les intempéries et la saleté
Disposition des mesures • Echantillon représentatif:
haute résolution spatiale, nombreuses tranches temporelles par lieu d’échantil-lonnage
• Concentration de gaz et débit volumé-trique d’air relevés simultanément
• Distinction entre les étables et les aires d’exercice
Figure 3 | Exigences que doivent remplir le concept de mesure, la disposition des mesures et les méthodes pour les stabulations à aération naturelle avec aire d’exercice extérieure.
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Systèmes de détention et concept de mesure des émissions d'ammoniac en cas d’aération naturelle | Environnement
Recherche Agronomique Suisse 2 (4): 170–175, 2011
tables, des vents faibles et une topographie irrégulière
limitent sérieusement l’application de ces méthodes en
Suisse (Flesch et al. 2005; Mosquera et al. 2005).
La méthode Tracer-Ratio est établie pour quantifier
les émissions diffuses provenant des différentes sur-
faces d’étables à aération naturelle (Greatorex 2000;
Berry et al. 2005). Un débit massique connu d’un gaz
traceur est injecté dans le bâtiment ou à la source
d’émission. Les émissions sont ensuite calculées indirec-
tement à l’aide de la concentration du gaz traceur et de
la loi de la conservation de masse. Il est indispensable
que la source d’émission soit bien représentée par le
gaz traceur et que sa répartition, de la source d’émis-
sion au lieu d’échantillonnage, soit comparable à celui
du NH3.
Concept et disposition des mesures
Afin d’obtenir des valeurs d’émissions significatives pour
modéliser les facteurs d’émission dans les systèmes de
détention à aération naturelle, le concept de mesure
doit répondre aux exigences suivantes (modifié selon
Schrade, 2009):
un large gradient thermique entre l’intérieur et l’exté-
rieur. Pour les étables non isolées thermiquement, le
bilan CO2 peut éventuellement entrer en considération.
Mais la principale difficulté réside dans le relevé des
diverses sources (animaux, aires d’exercice souillées,
aires de repos, fourrage, etc.) et puits (Scholtens et Van’t
Ooster 1994). Plus les ouvertures de l’étable sont grandes
et donc aussi les taux d’échange d’air, plus l’imprécision
est importante. Les méthodes basées sur le bilan ne
conviennent pas pour les systèmes de détention avec
aire d’exercice extérieure ni pour les étables inoccupées.
Les méthodes micro-météorologiques (Eddy corrélation,
Eddy accumulation, méthode de gradients), les méthodes
Fencing et la rétro-modélisation permettent de détermi-
ner les émissions d’un système global, comme une étable
avec aire d’exercice extérieure, stockage du lisier et du
fumier solide. Mais les émissions ne peuvent être diffé-
renciées par secteur. Dans une étude réalisée aux Pays-
Bas, la différence entre les valeurs mesurées et les valeurs
modélisées était énorme (jusqu’à un facteur trois),
notamment dans les petites exploitations (Hensen et al.
2006). En outre, des conditions météorologiques ins-
Méthode Délimitation, principe Evaluation
Technique des chambres à fluxchambre statique(closed chamber)
Surfaces partiellesChambre posée hermétiquement sur la surface émettrice; émission calculée basée sur l’augmen-tation de la concentration de gaz et mis en rapport à la surface
Air aspiré à travers la chambre avec un débit volumique défini. Calcul d’émission sur la base de la différence de concentration entre l’air entrant et sortant et du débit.
+ Technique peu coûteuse+ Facile à appliquer− Atteinte au système− Influence de l’activité des animaux− Uniquement surfaces partielles➡ Pas applicable dans la pratique et n’indique pas le niveau d’émission
absolu➡ Uniquement mesures comparatives de courte durée
BilanBilan de CO2
Bilan de vapeur d’eauBilan thermique
EtablesCalcul du débit volumétrique d’air à l’aide du gra-dient de concentration de CO2, vapeur d’eau ou chaleur à l’intérieur et à l’extérieur de l’étable ainsi que leur dégagement théorique par les ani-maux, compte tenu des conditions climatiques
+ Rapidement utilisable+ Peu coûteux− Bilan thermique uniquement réalisable lors de grandes différences de
température entre l’intérieur et l’extérieur − Exige un relevé complet de toutes les sources et de tous les puits − Non fiable➡ Non applicable pour les étables avec de grandes ouvertures ni pour
Sources diffuses: étable, aire d’exercice exté-rieure, stock d’engrais de fermeSource d’émission représentée à l’aide d’ajouts do-sés de gaz traceurs; calcul des émissions provenant du débit massique de gaz traceurs soumis à des ajouts dosés et du rapport entre la concentration des gaz traceurs et des gaz émis
+ Conditions dans la pratique+ Mesures en temps réel+ Applicable+ Etablie par aération naturelle− Coûts et somme de travail élevés➡ Se prête aux systèmes de stabulation à aération naturelle avec aire
d’exercice extérieure
Rétro-modélisation
Fencing
Micrométéorologie (Eddy corrélation, Eddy accumulation, méthode de gradients)
Système global: étable, aire d’exercice exté-rieure, stock d’engrais de fermeMesure des concentrations ou des gradients en aval de la source et détermination du niveau d’émissions en tenant compte des conditions météorologiques
+ Echelle utilisée dans la pratique+ Rétro-modélisation: peu coûteuse− Fencing: méthode coûteuse− Non appropriée à une topographie irrégulière− Temps stable et vitesses de vent élevées nécessaires− La rétro-modélisation exige une validation− Pas de distinction entre l’étable, l’aire d’exercice extérieure et le lieu
de stockage➡ Seulement applicable pour des sources de forte intensité, des vitesses
de vent élevées et une topographie claire
Tableau 1 | Aperçu des méthodes de détermination des émissions et du débit volumétrique d’air pour aération naturelle et sources diffuses (modifié selon Schrade 2009)
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Environnement | Systèmes de détention et concept de mesure des émissions d'ammoniac en cas d’aération naturelle
Recherche Agronomique Suisse 2 (4): 170–175, 2011
Bibliographie b Berry N. R., Zeyer K., Emmenegger L. & Keck M., 2005. Emissionen von Staub (PM10) und Ammoniak (NH3) aus traditionellen und neuen Stallsys-temen mit Untersuchungen im Bereich der Mastschweinehaltung. Agroscope FAT Tänikon, Ettenhausen und Empa, Dübendorf, 108 p.
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•• Pour procéder à la déduction des facteurs d’émissions,
il est nécessaire d’effectuer des mesures dans des
exploitations. Les résultats d’essais en laboratoire, à
l’échelle semi-industrielle, sur des surfaces partielles
ou à partir de nouvelles étables propres ou d’étables-
tests, ne sont pas applicables au niveau absolu
d’émissions dans des conditions réelles.
•• Les données d’émissions provenant de mesures
réalisées dans une seule exploitation ne peuvent être
appliquées à un système de stabulation global. Seules
les mesures d’un tel système relevées dans plusieurs
exploitations peuvent fournir des valeurs tolérables
ou démontrer tout au moins l’effet de l’exploitation.
•• Pour tenir compte des variations climatiques d’étables
influencées par le climat extérieur, il est indispensable
de répartir plusieurs mesures sur l’année.
•• Etant donné qu’au cours du jour, les émissions varient
en fonction du climat, de l’utilisation et des activités
de management, les mesures doivent couvrir 24 heu-
res au moins. Une haute résolution temporelle est
souhaitable pour relever les variations durant la
journée, ainsi que les importantes variables
d’influence ou l’effet des occurrences de courte durée.
•• Pour obtenir un échantillonnage représentatif des
étables de grande superficie et de gros volume, une
haute résolution spatiale est indispensable.•• Pour obtenir des données représentatives sur les
émissions provenant d’étables à aération naturelle, avec
un débit d’air dynamique, il s’agit de relever le plus
grand nombre possible de tranches temporelles à chaque
lieu d’échantillonnage en mesurant simultanément les
concentrations de gaz et les débits volumétriques d’air.
•• Une large plage dynamique de mesures est nécessaire
pour relever les faibles concentrations de NH3, par
exemple en cas de basses températures ou de fortes
dilutions, ainsi que les concentrations élevées, comme
pendant l’évacuation du fumier.
•• Comme l’utilisation, les salissures, les conditions
climatiques et le potentiel d’émissions ne sont pas les
mêmes dans l’étable que dans l’aire d’exercice
extérieure, mais que ces facteurs s’influencent
réciproquement, il est souhaitable de différencier les
émissions de ces secteurs.
•• Il faut en outre déterminer la concentration de fond
des paramètres de mesure.
•• Pour classifier les valeurs d’émissions afin qu’elles
servent de référence et de variable d’influence sur les
émissions de NH3, il est nécessaire de relever les
paramètres d’accompagnement importants, comme le
nombre d’animaux, l’affouragement, la gestion, la
surface, le climat, ou les teneurs en éléments nutritifs
des excréments.
C o n c l u s i o n s
Le système de détention à examiner et l’utilisation des
résultats des mesures, entre autres, sont des facteurs
déterminants lors du choix des méthodes, du concept et
de la disposition des mesures (fig. 3). La méthode Tracer-
Ratio se prête à la quantification des émissions de NH3
provenant des systèmes de détention généralement
construits actuellement, soit la stabulation libre à aéra-
tion naturelle avec aire d’exercice extérieure. L’analy-
tique en ligne permet de représenter, avec une haute
résolution temporelle, les occurrences de courte durée
et les variations au cours du jour. Les mesures dans des
conditions de stabulation exigent des méthodes robustes
et fiables. Les installations de mesure doivent être proté-
gées contre les animaux et la saleté. Un recensement
représentatif des émissions dans les étables ouvertes
nécessite une résolution spatiale adéquate des lieux
d’échantillonnage ainsi que des mesures de longue
durée, en raison de la dynamique du débit d’air. Pour
procéder à la déduction des facteurs d’émissions de NH3
pour un système de détention, il est nécessaire de répar-
tir systématiquement sur l’année les mesures de plu-
sieurs exploitations. La description et l’interprétation
des conditions lors de la campagne de mesure impli-
quent la saisie de paramètres d’accompagnement adé-
quats. Afin d’améliorer la comparabilité et la validation
des données d’émissions, les concepts et méthodes de
mesure devraient être adaptés au niveau international.
n
Remerciements
Ce projet a été cofinancé par l’Office fédéral de l’environnement OFEV.
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Ria
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Sum
mar
y
Systèmes de détention et concept de mesure des émissions d'ammoniac en cas d’aération naturelle | Environnement
Recherche Agronomique Suisse 2 (4): 170–175, 2011
Housing systems and a concept to measure
ammonia emissions in case of natural ventilation
The relevant housing systems and a suitable
measuring concept have to be defined in order to
improve the data base for ammonia emissions (NH3)
from cattle farming. Statistics and an expert survey
show that the proportion of loose housing facilities
and outdoor exercise areas in Switzerland increased
from 5 % in 1990 to around 40 % in 2010. Experts
identified the most common situation in dairy
cattle loose housing as a naturally ventilated
single-building stable with cubicles, solid floors and
an outdoor exercise yard alongside. The design of a
measuring concept to quantify emissions should
represent emissions from naturally ventilated
stables and outdoor exercise areas without
influencing livestock activity or the stable climate.
The tracer ratio method is established for measure-
ments in naturally ventilated stables. This enables
real-time measurements under practical conditions.
To derive emission factors, measurements on
several commercial farms are required. The great
climatic variation in outdoor climate housing
systems over the course of the year can be recorded
by means of measurements spread systematically
throughout the year. Measurements were taken
over 24 hour periods as well as high temporal
resolution map daily patterns and short-term
events. The interpretation of these emission data
requires to record relevant accompanying param-
eters with information on the animals, feeding,
housing and traffic area soiling as well as on
management and climate.
Key words: ammonia emissions, dairy cattle,
natural ventilation, measuring concept, measuring
methods.
Sistemi di detenzione e concetto di misurazione
delle emissioni di ammoniaca in caso di ventila-
zione naturale
Per migliorare i dati di base sulle emissioni di
ammoniaca (NH3) riconducibili alla detenzione di
bovini, è necessario definire i sistemi di deten-
zione rilevanti e un adeguato concetto di misura-
zione. Le statistiche e un sondaggio condotto tra
gli esperti hanno dimostrato che in Svizzera la
quota di aree di camminamento e di stalle a
stabulazione libera è aumentata, dal 1990 ad
oggi, dal 5 al 40 per cento. Quale situazione più
frequente di detenzione a stabulazione libera per
bestiame da latte, gli esperti hanno indicato la
stalla, costituita da un unico edificio con ventila-
zione naturale, dotata di lettiera, di superfici di
camminamento con rivestimento e di una corte
limitrofa. Un concetto di misurazione per quanti-
ficare le emissioni va impostato in maniera da
registrare le emissioni delle aree di cammina-
mento e delle stalle a ventilazione naturale,
senza interferire sull'attività degli animali o sul
clima della stalla. Il tracer-ratio è il metodo che si
è affermato per le misurazioni nelle stalle a
ventilazione naturale. Esso consente di effettuare
misurazioni in tempo reale e in condizioni
analoghe a quelle che si riscontrano nella pratica.
Per la definizione di coefficienti di emissione sono
necessarie misurazioni in diverse aziende. La
grande variazione climatica delle stalle con clima
esterno nel corso dell'anno può essere rilevata
attraverso misurazioni sistematiche. Delle
misurazioni 24 ore su 24, nonché un'alta risolu-
zione temporale permettono di rappresentare sia
l'andamento giornaliero, sia gli avvenimenti di
breve durata. L'interpretazione di questi dati sulle
emissioni richiede, in definitiva, la registrazione
di parametri secondari rilevanti, con informazioni
sugli animali, sul foraggiamento, sulla deten-
zione, sul grado di sporcizia delle superfici di
camminamento nonché sulla gestione e sul clima.
b Mosquera J., Monteny G. J. & Erisman J. W., 2005. Overview and assess-ment of techniques to measure ammonia emissions from animal houses: the case of the Netherlands. Environmental Pollution 135, 381–388.
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L’évapotranspiration de référence et son application en agrométéorologie
P r o d u c t i o n v é g é t a l e
Vue du nord sur la parcelle expérimentale de Oensingen (prairie fauchée avec tracteur), où l'évapotranspiration a été mesurée durant plusieurs années. (Photo: ART)
L’évapotranspiration de référence et son application en agrométéorologie | Production végétale
177
Rés
um
é
Recherche Agronomique Suisse 2 (4): 176–183, 2011
Le changement climatique place l’agriculture
face à de nouveaux défis. Lorsqu’il s’agit de
planifier les mesures d’adaptation, l’estima-
tion du besoin en eau des prairies, des
pâturages et des terres arables joue un rôle
capital. L’évapotranspiration de référence, un
concept introduit par l‘Organisation des
Nations Unies pour l’alimentation et l’agricul-
ture (FAO, Food and Agriculture Organiza-
tion) dans les années 1990, définit le poten-
tiel d’évaporation d’un couvert végétal
standard abondamment approvisionné en
eau. Elle se calcule à partir de l’équation dite
de Penman-Monteith et peut, comme le
montre la présente étude, représenter très
précisément comment évolue l’évapotranspi-
ration d’une prairie sur le Plateau suisse dans
des conditions quasiment optimales.
Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)
a introduit dans son rapport 56 sur l’irrigation et le drai-
nage (Allen et al. 1998)1 le concept d’évapotranspiration
de référence (ET0), c’est-à-dire l’évapotranspiration d’un
peuplement végétal idéal, disposant d’eau à volonté
(encadré 1).
A partir de l’évapotranspiration de référence ET0, la
méthode FAO permet de déduire, à l’issue de deux
autres étapes, les pertes en eau effectives des prairies et
des terres arables par évapotranspiration. La première
étape nécessite des connaissances sur l’état de la végé-
tation (hauteur du peuplement et indice de surface
foliaire), afin de déterminer le «coefficient cultural» Kc,
et donc l’évapotranspiration du peuplement concerné
dans de bonnes conditions d’irrigation. Pour la deu-
xième étape, il s’agit, sur la base d’un bilan hydrique
simplifié de la zone racinaire, d’introduire une limita-
tion éventuelle de l’évapotranspiration par la sécheresse.
Le calcul de l’ET0 s’effectue à l’aide de l’équation de
Penman-Monteith (équation PM), considérée à plus d’un
titre comme standard et recommandée par la FAO (Allen
et al. 1998) comme unique formule de calcul. Des
approches empiriques n’en restent pas moins très popu-
laires dans la pratique, en Suisse également où les for-
mules de Primault (1962 et 1981) et de Turc (1961) sont
encore utilisées aujourd’hui par MétéoSuisse ou AGRO-
METEO2, la plateforme de vulgarisation Internet d’Agros-
cope.
Encadré 1 | Propriétés de la surface de référence,
Allen et al. (1998)
Hauteur du peuplement, h: 12 cm ≡ 0,12 m
Indice de surface foliaire, LAI: 24 h, avec h en m ≡ 2,88 m2 m–2
Albédo, α: 0,23 ≡ 23 %
Résistance stomatique rl: 100 s m–1
Résistance superficielle rs: 2rl / LAI ≡ 70 s m–1
Résistance aérodynamique ra: 208 / u2 s m–1
1Le rapport est également disponible sur Internet sous http://www.fao.org/
docrep/x0490e/x0490e00.htm ou www.kimberly.uidaho.edu/ref-et/fao56.pdf2 http://www.agrometeo.ch
Production végétale | L’évapotranspiration de référence et son application en agrométéorologie
de résultats convenables dans les conditions suisses4, il a
développé sa propre formule de calcul, utilisée encore
aujourd’hui par MétéoSuisse sous une forme légère-
ment adaptée (Primault 1981; encadré 2). En Suisse, une
autre formule est encore utilisée. Il s’agit de celle de Turc
(1961; encadré 2). Bien qu’elle soit considérée comme
une équation empirique, elle représente en principe
une forme de l’évaporation en conditions d’équilibre et
est donc équivalente à l’équation de Priestley et Taylor
(1972).
L’équation FAO56
L’équation PM (encadré 2) peut être mise sous la forme
suivante (FAO56) compte tenu des propriétés de la sur-
face de référence (encadré 1):
sachant que RN désigne le bilan radiatif ou le rayonne-
ment net (MJ m–2 d–1), G le flux de chaleur du sol (MJ m–2
d–1), T la température de l’air (°C), es la pression de
vapeur saturante, ea la pression de vapeur réelle (kPa) et
u2 la vitesse du vent (m s–1). De plus,
représente la constante psychrométrique (kPa °C–1)
comme fonction de la pression atmosphérique p (kPa)
avec les paramètres Cp = 1,004×10–3 MJ °C–1 kg–1 (chaleur
spécifique à pression constante), e = 0,622 (rapport des
masses molaires de la vapeur d’eau et de l’air sec), et λ =
2,5 MJ kg–1 (chaleur latente d’évaporation), tandis que
représente la pente de la courbe de pression de vapeur
saturante comme fonction de la température (kPa °C–1).
Pour évaluer l’équation (1), il est nécessaire de dispo-
ser des valeurs horaires ou journalières des variables en
entrée. Tandis que les mesures de T (et par conséquent
de es), ea, u2 et p sont effectuées de manière standard
dans le cadre des réseaux de mesures de MétéoSuisse et
d’AGROMETEO, le bilan radiatif et le flux de chaleur du
sol ne sont que rarement observés directement. Par
conséquent, il est important de les estimer le plus préci-
sément possible, car, ils déterminent environ deux tiers
du potentiel d’évaporation.
Une compilation des formules utilisées pour le calcul
de RN et G à partir des données météorologiques se
trouve également dans Allen et al. (1998). Pour la pra-
pour la surface du sol et des processus d’échange qui
déterminent le flux de vapeur d’eau entre la végétation
et l’atmosphère.
A peu près à la même époque, Slatyer et McIlroy
(1961) ont publié une monographie dans laquelle ils ont
introduit le concept d’équilibre d’évaporation. Il s’agit
de la dissipation d’eau potentielle dans une atmosphère
en équilibre avec le sous-sol, compte tenu d’un apport
constant d’énergie. Ce concept a fourni une base théo-
rique à d’autres développements, notamment aux
études de Priestley et Taylor (1972) sur l’évaporation
dans des conditions d’advection minimale. La formule
qu’ils ont proposée (encadré 2) s’est imposée autant
dans la pratique que dans la recherche.
Les premières études systématiques sur l’évapotrans-
piration potentielle en Suisse remontent à Primault
(1962). Convaincu que ni l’approche de Thornthwaite
(1948), ni celle de Penman (1948) ne pouvaient donner
Figure 1 | Relation entre le rayonnement net (RN) et le rayonne-ment global (RS) (a), et entre le flux de chaleur du sol (G) et le rayonnement net (RN) (b) à Oensingen. Moyennes journalières ob-servées pendant les mois d’avril à octobre de 2005 à 2009. Les lignes pleines représentent les droites de régression: a) RN = 0,529 RS – 0,466 avec r2 = 0,89; b) G = 0,159 RN – 0,987 avec r2 = 0,48. De plus, dans le diagramme a) la relation de Davies (1976, éq. 4) est in-diquée par une ligne pointillée.
R N [M
J m-2 d
-1]
20
15
10
5
0
0 10 20 30
0 5 10 15 20
G [M
J m-2 d
-1]
3
2
1
0
-1
-2
-3
4 Primault n’était peut-être pas conscient que les mauvais résultats obtenus avec
l’équation de Penman (1948) venaient avant tout d’un paramétrage insuffisant.
En effet, à l’époque, Penman a actualisé plusieurs fois les valeurs des paramètres
(cf. p. ex. Brutsaert 1982)
RN [MJ m-2 d-1]
(1)
(2)
(3)
RS [MJ m-2 d-1]
Production végétale | L’évapotranspiration de référence et son application en agrométéorologie
0,48) est largement conforme à la règle de base souvent
utilisée en microclimatologie, G ≈ 0,1 RN.
M é t h o d e
Evaluation
Nous avons testé l’équation (1), en comparant les valeurs
calculées pour ET0 avec les mesures de l’évapotranspira-
tion réelle sur le site d’Oensingen (fig. 2). Il s’agit de don-
nées relevées en 2006 à l’aide de la technique dite
d’Eddy-Covariance (Neftel et al., 2005) et dont le taux
d’erreur relative est de 15 %.
Le choix de l’année 2006 s’explique pour deux raisons.
La première est que cette année-là, les conditions d’hu-
midité du sol ont été pratiquement optimales durant
toute la période végétative et que les conditions envi-
ronnementales correspondaient donc à la définition de
l’évapotranspiration de référence. La deuxième est que
l’indice de surface foliaire était rarement supérieur à 3 m²
m–2, soit souvent proche des 2,88 m² m–2 fixés dans la
définition de la surface de référence (encadré 1).
Les résultats de la figure 2 montrent qu’ET0 reproduit
bien l’évapotranspiration mesurée durant la période
d’avril à octobre. De ce fait, la méthode de calcul de
l’évapotranspiration de référence peut être recomman-
dée sans réserve pour la pratique. On peut néanmoins se
tique, il serait souhaitable de trouver des méthodes plus
simples. Pour déterminer RN, l’approche de Davies (1967)
s’impose au premier abord. Dans les limites de la période
végétative, Davies part d’une relation linéaire indépen-
dante du climat entre le rayonnement global RS et le
rayonnement net RN. La linéarité tient à ce que les flux
radiatifs à ondes longues (comme fonction de la tempé-
rature absolue élevée à la puissance quatre) varient net-
tement moins dans le temps que ceux à ondes courtes.
L’albédo d’une surface avec couvert végétal sans neige
peut également être considéré comme relativement
constant.
Sur la base des données provenant de quatorze sta-
tions dans le monde converties en MJ m–2 d–1, Davies
(1967) a proposé l’équation suivante:
RN = 0,617 RS – 1,004
qui reflète assez bien la relation observée sur le Plateau
suisse sur le site d’Oensingen (fig. 1a). Il est possible
d’obtenir une meilleure concordance en adaptant les
paramètres de régression aux données de mesures
locales ou régionales (RN = 0,529 RS – 0,466; r2 = 0,89), ce
que montre également la figure 1a.
En ce qui concerne le flux de chaleur du sol, Allen et
al. (1998) recommandent de fixer G égal à zéro pour le
calcul de l’ET0 sur une base journalière, ce qui se justifie
car les flux de chaleur entre le jour et la nuit sont oppo-
sés et se compensent. Les données d’Oensingen mon-
Figure 2 | Evolution de l’évapotranspiration journalière sur le site d’Oensingen pendant la période d’avril à octobre 2006. En gris: évapotranspiration mesurée, avec comme hypothèse une incertitude relative des mesures de ± 15 %; en rouge: évapotranspiration de référence.
ET [m
m d
-1]
6
5
4
3
2
1
0
100 150 200 250 300
Jour de l'année
Mesures
ETo
(4)
L’évapotranspiration de référence et son application en agrométéorologie | Production végétale
Il reste l’approche de Primault (1962 et 1981), qui
reproduit le moins bien l’évapotranspiration observée.
Les raisons qui expliquent ce résultat peuvent être de
nature différente. D’une part, le choix des variables
déterminantes joue un rôle. La durée d’ensoleillement,
qui, autrefois, était la seule grandeur de rayonnement
mesurée, exerce une influence moins directe sur l’évapo-
transpiration que RS ou RN. D’autre part, les mesures
d’évapotranspiration dont disposait Primault à l’origine
pour la mise au point empirique de sa formule, étaient
sans doute chargées d’une part d’incertitude relative-
ment importante. C’est la raison pour laquelle il serait
opportun de procéder à une nouvelle évaluation des
valeurs des paramètres.
Pour estimer les besoins éventuels en irrigation
(Fuhrer et Jasper 2009) il est intéressant de comparer
les différentes approches en termes de pertes d’eau
cumulées pendant la période végétative. Pour la période
d’avril à octobre 2006, les mesures effectuées à Oensin-
gen ont donné un résultat total de 501 mm. Les résultats
demander si des méthodes de calcul plus simples (p. ex.
Priestley et Taylor 1972) ou empiriques (Turc 1961; Pri-
mault 1962 et 1981) pourraient également fournir des
résultats comparables. Sous la forme de diagrammes de
dispersion, la figure 3 présente une comparaison directe
de différentes formules de détermination avec les
mesures effectuées à Oensingen. Il est possible d’identi-
fier quelques tendances.
La formule de Priestley et Taylor (1972) aboutit à un
résultat relativement semblable à celui de l’équation
FAO56, ce qui n’est pas étonnant car le terme lié au
rayonnement dans l’équation (1) contribue pour environ
deux tiers au potentiel d’évaporation, phénomène qui
est pris en compte indirectement dans la formule de
Priestley et Taylor (1972) par le facteur 1,26. La formule
de Turc (1961) a elle aussi fourni des résultats similaires.
Nous avons déjà mentionné dans le chapitre «Histo-
rique» que Turc (1961) ainsi que Priestley et Taylor (1972)
sont en principe équivalents. Par conséquent, ce résultat
n’a rien de surprenant non plus.
Figure 3 | Comparaison des résultats de quatre formules avec l’évapotranspiration mesurée sur le site d’Oensingen. Moyennes journalières pour la période d’avril à octobre 2006. a) Evapotranspira-tion de référence (r2 = 0,88); b) Priestley-Taylor (r2 = 0,91); c) Turc (r2 = 0,87); et, d) Primault (r2 = 0,67). L’évaluation de l’évapotranspiration de référence et de Priestley-Taylor a été réalisée sur la base des paramétrages pour RN et G tirés de la figure 1.
6
5
4
3
2
1
0
6
5
4
3
2
1
0
0 1 2 3 4 5 6 0 1 2 3 4 5 6
0 1 2 3 4 5 6 0 1 2 3 4 5 6
6
5
4
3
2
1
0
6
5
4
3
2
1
0
ET mesurée [mm d-1] ET mesurée [mm d-1]
ETTu
[mm
d-1]
ET0 [
mm
d-1]
ETPT
[mm
d-1]
ETPr [m
m d
-1]
182
Production végétale | L’évapotranspiration de référence et son application en agrométéorologie
Recherche Agronomique Suisse 2 (4): 176–183, 2011
correspondants pour l’évapotranspiration de référence
selon FAO56, d’une part avec un paramétrage local pour
RN et G, d’autre part avec RN selon Davies (1967) et G = 0,
s’élèvent à 483 et 566 mm. Des calculs analogues avec les
formules de Priestley-Taylor (1972), Turc (1961) et Pri-
mault (1962 et 1981) ont donné respectivement des
valeurs de 574, 596 et 337 mm. Ceci montre que l’évapo-
transpiration de référence est celle qui s’écarte le moins
des mesures sur le terrain, même en ce qui concerne les
pertes totales.
R é s u l t a t s e t d i s c u s s i o n
Nous avons expliqué le concept d’évapotranspiration de
référence et discuté l’application de l’équation FAO56.
Nous avons montré que cette approche était en mesure
de reproduire fidèlement l’évapotranspiration d’une
prairie du Plateau suisse mesurée dans des conditions
quasiment optimales.
Les formules empiriques peuvent donner des résul-
tats tout à fait utilisables pour des applications pra-
tiques, comme l’a montré l’exemple d’Oensingen. La
formule de Primault, la plus mal classée ici, pourrait
aboutir à des résultats nettement meilleurs grâce à une
nouvelle évaluation des paramètres et à l’introduction
de facteurs de correction (saison et altitude, cf. enca-
dré 2). Par contre, il est évident que de telles approches
transpiration potentielle à l’avenir sur la base de scéna-
rios climatiques, car dans ce cas, la validité des paramé-
trages actuels ne sera plus garantie.
En relation avec le changement climatique, quatre
aspects doivent être pris en compte: (i) l’augmentation
de la température; (ii) la baisse de l’humidité de l’air que
cela pourra entraîner pendant la journée; (iii) une modi-
fication potentielle du régime de rayonnement; (iv) les
effets de la hausse des concentrations de CO2 dans l’at-
mosphère, qui permettent une utilisation plus efficace
de l’eau par les plantes. L’équation PM peut sans pro-
blème tenir compte de tous ces facteurs. L’équation
FAO56 qui en découle le peut elle aussi, dans la mesure
où les paramètres numériques sont adaptés à une réduc-
tion de la résistance stomatique due au CO2 (encadré 1)5.
C o n c l u s i o n s
Etant donné le peu de données disponibles, les
approches empiriques étaient tout à fait justifiées autre-
fois. Mais aujourd’hui, plus rien ne devrait empêcher de
passer à des méthodes de détermination physiques, car
les données nécessaires sont soit directement dispo-
nibles ou peuvent être déduites avec une précision suffi-
sante de valeurs de mesures opérationnelles, comme
nous l’avons montré ici.
Dans le contexte de la présente étude, il n’a pas été
nécessaire d’approfondir l’évaluation de l’évapotranspi-
ration selon Allen et al. (1998) en tenant compte d’un
coefficient cultural Kc, car pendant la période sélection-
née, les caractéristiques de la végétation correspon-
daient à peu près à celles de la surface de référence. Ce
point doit néanmoins être décidé au cas par cas. Il reste
encore à étudier si la méthode FAO peut être appliquée
de manière standard pour évaluer le besoin en eau des
cultures fruitières et des vignes, soit dans des situations
où la disposition des plantes impacte autant sur les pro-
priétés des surfaces que sur les caractéristiques aérody-
namiques de la surface évaporante. n
Remerciements
Nos recherches sur le régime d’évapotranspiration des terres arables et des her-
bages ont lieu en partie dans le cadre des projets suivants: ACQWA (7e programme
cadre de l’UE), AGWAM (Programme national de recherche PNR61, Gestion
durable de l’eau) et AGRISK (Pôle de recherche national Climat, PRN Climat). Nous
remercions l’Office fédéral de météorologie et de climatologie (MétéoSuisse) pour
la mise à disposition des données météorologiques opérationnelles.
Figure 4 | Système dit d’Eddy-Covariance pour la mesure de l’évapotranspiration, constitué d’un anémomètre à ultrasons et d’un capteur à infrarouges. (Photo: ART)
5 Pour l’estimation de l’évapotranspiration effective selon la FAO (Allen et al.,
1998), il est également nécessaire d’adapter le coefficient de cultural Kc à cause
de l’utilisation plus efficiente de l’eau par les plantes.
183
L’évapotranspiration de référence et son application en agrométéorologie | Production végétale
Ria
ssu
nto
Sum
mar
y
Reference evaporation and its applica-
tion in agrometeorology
Climate change places the agriculture
in front of new challenges. An assess-
ment of the water requirement of
grassland, pasture and arable land on
the basis of the evapotranspiration
potential plays a central role in the
planning of adaptation measures. The
reference evaporation, a concept
introduced in the 1990’s by the Food
and Agriculture Organization (FAO)
and presented in this paper, defines
the evaporation potential of standard
vegetation with an abundant water
supply. It is determined on the basis of
the so-called Penman-Monteith
equation and, as demonstrated here, is
able to accurately reproduce the
evolution of the evaporative flux from
grassland as observed on the Swiss
Plateau under virtually optimum
conditions.
Key words: reference evapotranspira-
tion, evapotranspiration potential,
Penman-Monteith equation, crop
water requirements, climate change.
L'evapotraspirazione di riferimento e
la sua applicazione nella me-teorologia
agricola
Il cambiamento climatico pone
l'agricoltura di fronte a nuove sfide.
Considerato il potenziale di eva-
porazione, nel programmare le misure
d'adeguamento è particolarmente
importante valutare il fabbisogno
idrico di prati, pascoli e superfici
campicole. L'evapotraspirazione di
riferimento, un concetto introdotto
negli anni novanta dall'Organizzazione
delle Nazioni Unite per l'alimentazione
e l'agricoltura (FAO) e presentato nella
presente pubblicazione, definisce il
potenziale di evaporazione da una
vegetazione standard abbondante-
mente approvvigionata d’acqua. Essa
viene calcolata sulla base della cosid-
detta formula di Penman-Monteith e,
come mostrato in questo lavoro,
riproduce fedelmente l’evapotra-
spirazione osservata in condizioni
pressoché ottimali in un prato dell'Alti-
piano svizzero.
Recherche Agronomique Suisse 2 (4): 176–183, 2011
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ment, prise en charge) fassent l’objet d’une communica-
tion claire.
La charte «Offres de formation continue en accueil
spécialisé» est un élément déterminant de l’assurance
qualité. Elle a été développée par les responsables des
formations à partir de leur propre pratique et des expé-
riences d’autres prestataires. Bien qu’elle serve de fil
conducteur, elle conserve un caractère indicatif et non
contraignant. Son contenu s’inspire des «Exigences à
l’égard des organisations de placement familial dans le
domaine de l’aide aux enfants et à la jeunesse» d’INTE-
GRAS et du label de l’OPF. Le rôle de surveillance des
formations régionales incombe aux services sociaux
cantonaux. n
Observation 1:Relation
Prise en charge ou ouvrier?Relation de travail ou travail relationnel?
Observation 2:Groupes-cibles
Prise en charge: personnes âgées et handicapéesEducation: jeunes et enfants placésRéintégration: anciens drogués ou jeunes en remise de peine
Observation 3:Le déracinement (une analogie)
Les racines blessées ont une influence sur la croissance, la floraison et la résistance aux maladies de la plante.Lorsque l’on transplante des végétaux, il faut faire particulièrement attention en phase de croissance et durant les week-ends et les vacances (arrosage), et lors de l’hivernage et du transfert en pleine terre.
Observation 4:Prise en charge à la ferme – particularités
L’engagement social est tout aussi important que le revenu complémentaire.La famille paysanne met son «capital social» à disposition (structure familiale, compétences sociales, l’espace dans la mai-son, intégration active dans le village, la commune).Le travail avec des êtres humains n’admet pas l’expérimentation débridée. La prise en charge exige une présence continue (week-ends, vacances, soirées...).Le succès se mesure sur le long terme et répond à des critères particuliers. L’accueil spécialisé a une incidence sur le réseau social (voisinage, village, commune).
Observation 5:Accueil spécialisé = travail en réseau
La famille paysanne et la personne accueillie sont au centre d’un réseau de relations avec la famille d’origine, les organismes de placement, l’assistance publique, les services sociaux, l’office de la jeunesse, les institutions de formation, les groupes d’échange d’expériences, l’école, l’AVS et AI, les remplaçants du week-end, etc. Cela requiert d’excellentes compétences en communication de la part de la famille d’accueil.
Observation 6:Bien se tester
EIE L’«étude d’impact sur l’environnement» en trois étapes:• l’examen des compétences personnelles;• le test d’intégration de la famille;• le test d’impact social.
Tableau 2 | Six observations sur le thème «Engagement social comme revenu complémentaire»
189
Formation continue «prise en charge de personnes»: renforcer les prestations sociales en agriculture | Société
Ria
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Sum
mar
y
Recherche Agronomique Suisse 2 (4): 184–189, 2011
Formazione continua nei servizi di assistenza:
rafforzare le competenze per le prestazioni
sociali in agricoltura
Da più di dieci anni, i centri regionali per la
formazione agricola, in collaborazione con le
scuole pedagogiche superiori, offrono una
formazione mirata a fornire conoscenze e
competenze per l’accoglienza di persone con
bisogni specifici. I corsi di formazione dei
centri regionali si distinguono nella durata e
si rivolgono a uno o più gruppi, in funzione
delle necessità regionali. Tutte le offerte
hanno un unico obbiettivo: acquisire la
capacità per prendersi cura in modo compe-
tente di un «ospite» nella propria famiglia,
accompagnati da esperti di un’organizzazione
designata. Le offerte regionali si basano su
valori e criteri di qualità che devono essere
definiti congiuntamente in una Charta. Nella
maggior parte delle regioni della Svizzera, i
partecipanti hanno creato dei gruppi di lavoro
per condividere e le proprie esperienze. Le
consulenti agrarie di tutta la Svizzera,
impegnate in questi progetti di formazione
continua, si incontrano ogni anno per
coordinare, discutere ed ampliare l'offerta
formativa. Questi servizi di accoglienza sono
diventate in alcune regioni della Svizzera una
risorsa importante per molte aziende agri-
cole. Il loro impatto non è confinato solo alla
sfera economica ma va a toccare anche lo
svolgimento della giornata lavorativa ed
influisce sulla presenza dei gestori. Questo
rapporto si basa su esperienze applicative e
conoscitive e riflessioni pratiche intese come
forma di ricerca particolare.
Bibliographie b Inforama. Konzept der Ausbildung Betreuung im ländlichen Raum (ABL).http://www.vol.be.ch/site/kurskonzept_11 – 12.pdf
b Integras. Exigences à l’égard des organisations de placement familial dans le domaine de l’aide à l’enfant et à la jeunesse. http://www.integras.ch/2005_index_FR.htm
b Integras. Label OPF – Sécurité dans le placement familial. http://www.integras.ch/2005_index_FR.htm
b Quality4children http://www.quality4children.ch/media/pdf/q4cstandards-französisch.pdf
b SOCIALinfo. Dictionnaire suisse de politique sociale. http://www.socialinfo.ch
Advanced training for caring services at the
farm
For more than ten years some regional
agricultural training and extension centers in
cooperation with a college of social studies
offer an advanced training on «green care»
(caring services at the farm).
The regional trainings differ in their duration
and in the orientation to one or several focus
groups of people to be taken care of –
according to the regional context. All offers
are striving for the same goal: competency
development for a high quality care of
«guest persons» in the own family under
professional coaching of a recognized
organisation. The regional trainings are
based on the same values and quality
criteria that are stipulated in a commonly
formulated Charta.
In most of the regions, the graduates started
to form quality circles to share and reflect
their own experience. From all over Switzer-
land, the agricultural extension staffs
(women) engaged in this training meet
annually to coordinate, reflect and further
develop the training concept.
In several regions of Switzerland, caring
services at the farm have evolved into an
important element in the puzzle of the
farming system. Not only is caring at the
farm financially important, it also has a
major impact on the daily rhythm and the
presence at home of the farming family.
Knowledge and learning from experience
are the source of this report – reflecting
practical experience understood as a special
form of research.
Key words: caring services at farm, training,
coaching, quality standards,
out-of-home child and youth care.
190
«Complètement énervée, j’ai coupé le toupillon souillé
de la queue de la vache», se souvient Sabine Schrade.
«C’était lors de l‘examen d‘apprentissage d’agricultrice
dans l‘Ostfriesland.» Sabine Schrade en rougit encore
légèrement aujourd‘hui: «La vache devait être prépa-
rée pour les enchères et ne se tenait tout simplement
pas tranquille», explique-t-elle. Elle n’en est pas moins
contente d’avoir d’abord fait cette formation après
son baccalauréat. Elle connaît le fonctionnement des
exploitations et sait ce qui se passe dans la pratique
agricole. «Dans l’exploitation où j’ai fait mon appren-
tissage, on a beaucoup bricolé et improvisé. Cette
expérience m’aide aussi pour les essais, lorsqu’il s’agit
de trouver des solutions pour adapter les installations
expérimentales aux étables». Elle ne regrette donc pas
d’avoir fait le détour par l’apprentissage, ni l‘anecdote
avec la queue de cette vache.Après son apprentissage, Sabine Schrade a com-
mencé des études d’agronomie à l’Université de Hohen-
heim. Elle a rédigé son master sur le temps de travail
nécessaire dans l’élevage de vaches-mères en 2004 en
Suisse à la station de recherche Agroscope Reckenholz-
Tänikon ART. Cette recherche réalisée à Tänikon dans des
conditions proches de la pratique lui a convenu: divers
stages post-diplômes dans le domaine de la technique
des procédés en production animale ont suivi, pour
aboutir à une thèse intitulée «Emissions d’ammoniac et
de PM10 dans les stabulations libres de vaches laitières
avec aération naturelle et aire d’exercice extérieure, à
l’aide de la méthode Tracer-Ratio», thèse qu’elle a ter-
minée en 2009 à l‘Université Christian-Albrecht de Kiel.
Les mesures d’émissions effectuées en collaboration
avec l‘Empa dans six exploitations de vaches laitières ont
exigé sa présence à l’étable et au laboratoire, parfois
presque 24 heures sur 24. Le lien étroit entre science et
pratique a continué de plaire à Sabine Schrade.
Meilleure qualité de l'air grâce à l'amélioration de la
technique d'évacuation du fumier
Actuellement, Sabine Schrade occupe un poste de colla-
boratrice scientifique à ART et s’occupe du projet de
réduction des émissions mandaté par l’Office fédéral de
l’environnement OFEV. Le but est de réduire au maxi-
mum les pertes d’ammoniac dans les étables. Une étable
d’essai pilote pour bovins est en projet pour mesurer les
émissions, explique la jeune femme. Cette étable doit
permettre à ART, en collaboration avec des entreprises,
de développer et d’étudier les mesures techniques et
architecturales susceptibles de réduire les émissions. La
jeune femme de 32 ans évoque les projets de développe-
ment: «Concrètement, on pourrait par exemple envisa-
ger des racleurs automatiques d’évacuation du fumier,
respectueux des animaux, adaptés au revêtement des
sols d’étables, qui nettoient mieux et plus fréquemment
les surfaces de circulation». Cette recherche s’appuie sur
les objectifs environnementaux formulés par l’OFEV et
l’Office fédéral de l’agriculture OFAG en 2008, qui fixent
notamment une réduction des émissions d’ammoniac
de 40 %. Ces objectifs sont complétés par les pro-
grammes de ressources des cantons.1 «L’ammoniac pro-
vient essentiellement de la détention d’animaux de
rente. Outre l’épandage et le stockage, la stabulation
contribue en grande partie aux émissions d‘ammoniac»,
explique la scientifique.
Sabine Schrade a grandi dans un petit village du Jura
souabe, dans le Bade-Wurtemberg. Dès son plus jeune
âge, elle aidait dans l’exploitation de ses grands-parents.
Aujourd’hui encore, elle aime donner un coup de main
à l’étable ou pour les travaux des champs lorsqu’il le
faut. Bien qu’elle retourne régulièrement dans le Jura
souabe, Sabine Schrade se plait beaucoup en Thurgo-
vie. La proximité des montagnes convient bien à cette
passionnée de ski et d‘alpinisme. Lors de ses randonnées,
la jeune femme photographie souvent les vaches à l’al-
page, et ajoute qu’en fait, elle aime bien les vaches, mal-
gré l’histoire du toupillon coupé.
Etel Keller-Doroszlai, Station de recherche Agroscope Reckenholz-
Tänikon ART, 8356 Ettenhausen
La science à la porte de l’étable
Recherche Agronomique Suisse 2 (4): 190, 2011
P o r t r a i t
1Pour plus d’informations: www.blw.admin.ch > Thèmes> Programme sur
l‘utilisation durable des ressources naturelles
Aktuell
191
Dans l’éditorial du numéro de Recherche Agronomique Suisse de février 2011, je me suis appuyé sur le livre
System Innovation – die Welt neu entwerfen de Bruno Weisshaupt. J’ai par erreur omis de mentionner cette réfé-
rence dans l'éditorial et m'en excuse. L’auteur est le directeur de l’entreprise origo SA et plaide dans son livre
instructif pour une nouvelle approche et une nouvelle vision du système, qui s’orienterait de manière systématique
sur les besoins du marché et de l’utilisateur et libérerait ainsi réellement un potentiel d’innovation. Le livre publié en
2006 est disponible chez l’éditeur Orell Füssli.
Urs Gantner, OFAG
Recherche Agronomique Suisse 2 (4): 191–195, 2011
Référence bibliographique omise
Actualités
A c t u a l i t é s
Informations actuelles de la recherche
pour le conseil et la pratique:
Recherche Agronomique Suisse paraît 10 fois
par année et informe sur les avancées en
production végétale, production animale,
économie agraire, techniques agricoles,
denrées alimentaires, environnement et
société. Recherche Agronomique Suisse
est également disponible on-line sous
www.rechercheagronomiquesuisse.ch
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RecheRcheAgRonomiqueSuiSSe
Talon réponse à envoyer à:Rédaction Recherche Agronomique Suisse, Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, Case postale 64, 1725 Posieux, Tél. +41 26 407 72 21, Fax +41 26 407 73 00, e-mail: info@rechercheagronomiquesuisse.chwww.rechercheagronomiquesuisse.ch
NOUVEAU
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Profession
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Date
Signature
Recherche Agronomique Suisse/ Agrarforschung Schweiz est une publica-
Edition:Station de recherche AgroscopeReckenholz-Tänikon ART,Tänikon, CH-8356 Ettenhausen,Traduction Regula Wolz, ART
Les Rapports ART paraissentenviron 20 fois par an.Abonnement annuel: Fr. 60.–.Commandes d‘abonnementset de numéros particuliers: ART,Bibliothèque, 8356 EttenhausenT +41 (0)52 368 31 31F +41 (0)52 365 11 [email protected]: www.agroscope.ch
ISSN 1661-7576
Octobre 2010
Depuis les années 1990, le nombre d’ex-ploitations pratiquant la vente directe anettement augmenté parmi les exploita-tions du Dépouillement centralisé. Depuis2003, l’évolution n’est toutefois plus aussidynamique. La vente directe se pratiqueavant tout dans la région de plaine et larégion de montagne à cause de la proxi-mité des agglomérations ou du tourisme.Les exploitations biologiques écoulentdavantage leurs produits en vente directeque les exploitations non biologiques. Entermes de types d’exploitation, les exploi-tations spécialisées avec production frui-tière et maraîchère et les exploitations
axées sur la production de viande sont cel-les qui se démarquent. Les exploitationsspécialisées dans la commercialisation dulait ou l’élevage de vaches mères prati-quant la vente directe n’obtiennent pasd’avantages en termes de revenus par rap-port à leurs collègues. Les exploitationsqui pratiquent la vente directe se distin-guent des autres exploitations en premierlieu par la structure de leurs coûts et deleurs prestations. Elles réalisent générale-ment une prestation brute plus élevée,mais ont également des coûts réels plusélevés du fait de coûts de main-d’œuvreplus importants.
Le produit de la vente directe est très peu significatif dans de nombreuses exploitations.Photo: Dierk Schmid, ART
Rentabilité de la para-agriculture sur la base de l’exemple de la vente directe
Rapport ART 736
Les arbres font bien plus que produire du bois et des
fruits. Ils façonnent le paysage et fournissent d’im-
portantes prestations écologiques. Toutefois, au cours
des dernières décennies, de nombreux arbres, notam-
ment des arbres fruitiers à hautes-tiges ont disparu du
paysage. Pour doter à nouveau les surfaces agricoles
d’arbres, des systèmes agroforestiers modernes ont
été conçus. Les arbres y sont généralement disposés en
lignes dans des champs et sur des herbages et servent
à la production de bois d’oeuvre ou de fruits. Les sys-
tèmes agroforestiers modernes fournissent des presta-
tions écologiques en partie semblables à celles des ver-
gers traditionnels d’arbres fruitiers à hautes-tiges. Les
arbres emmagasinent le carbone, protègent les sols de
l’érosion et réduisent le lessivage des éléments nutritifs
et des pesticides dans les eaux souterraines et les cours
d’eau. Les régions cibles dans lesquelles l’agroforesterie
peut être avantageuse sur le plan écologique se situent
surtout dans les zones de grandes cultures du Plateau.
Les arbres dans les terres cultivées peuvent accroître la
diversité des espèces. Une aide à l’aménagement sous
forme de check-list montre comment agencer les sys-
tèmes agroforestiers au bénéfice des oiseaux vivant
dans les vergers et à la lisière des forêts, et en faveur de
la protection de la nature. Les arbres et un aménage-
ment du système en conséquence valorisent le paysage.
Alexandra Kaeser,
João Palma (ISA-UTL, Lissabon),
Firesenai Sereke, Felix Herzog, ART
Rapport ART 736
Prestations environnementales de l’agroforesterie
Importance des arbres dans l’agriculture pour la protection des eaux et des sols, du climat,
de la biodiversité et pour l’esthétique du paysage
Auteurs
Alexandra Kaeser, João Palma(ISA-UTL, Lissabon), FiresenaiSereke, Felix Herzog, [email protected]
Impressum
Edition:Station de recherche AgroscopeReckenholz-Tänikon ART,Tänikon, CH-8356 Ettenhausen,Traduction Regula Wolz, ART
Les Rapports ART paraissentenviron 20 fois par an.Abonnement annuel: Fr. 60.–.Commandes d‘abonnementset de numéros particuliers: ART,Bibliothèque, 8356 EttenhausenT +41 (0)52 368 31 31F +41 (0)52 365 11 [email protected]: www.agroscope.ch
ISSN 1661-7576
Février 2011
Les arbres font bien plus que produire dubois et des fruits. Ils façonnent le paysageet fournissent d’importantes prestationsécologiques. Toutefois, dans les dernièresdécennies, de nombreux arbres, notam-ment des arbres fruitiers hautes-tiges ontdisparu du paysage.Pour doter à nouveau les surfaces agrico-les d’arbres, des systèmes agroforestiersmodernes ont été conçus (cf. figure 1). Lesarbres y sont généralement disposés enlignes dans des champs et sur des herba-ges et servent à la production de boisd’œuvre ou de fruits. Les systèmes agrofo-restiers modernes fournissent des presta-tions écologiques en partie semblables àcelles des vergers traditionnels d’arbresfruitiers hautes-tiges.
Les arbres emmagasinent le carbone, pro-tègent les sols de l’érosion et réduisent lelessivage des éléments nutritifs et des pes-ticides dans les eaux souterraines et lescours d’eau. Les régions cibles dans les-quelles l’agroforesterie peut être avanta-geuse sur le plan écologique, se situentsurtout dans les zones de grandes culturesdu Plateau. Les arbres dans les terres culti-vées peuvent accroître la diversité desespèces. Une aide à l’aménagement sousforme de check-list montre comment agen-cer les systèmes agroforestiers au bénéficedes oiseaux vivant dans les vergers et à lalisière des forêts, et en faveur de la protec-tion de la nature. Les arbres et un aména-gement du système en conséquence valo-risent le paysage.
Fig. 1: Merisiers plantés en lignes sur bandes fleuries dans les champs et destinés à la produc-tion de bois d’œuvre en Allemagne (Photo: Alexander Möndel, Landratsamt Constance).
Prestations environne-mentales de l’agrofo-resterie
Aktuell
193
UntertitelLauftext
Untertitel Lauftext
A c t u a l i t é s
Recherche Agronomique Suisse 2 (4): 191–195, 2011
Cahiers d'ART 15
Le résumé de la troisième conférence de Tänikon dédiée
à la technique laitière présente des possibilités d’optimi-
ser la production laitière dans les conditions suisses. Il
existe un grand nombre d’options techniques, électro-
niques et organisationnelles pour le monitoring de la
production laitière; par exemple les capteurs servant à
mesurer le débit et la quantité de lait, mais aussi, moins
connus, des procédés plus complexes pour commander
l’ensemble du processus de traite et garantir la qualité.
Le diagnostic permet d’identifier et d’éliminer les pro-
blèmes de la production laitière d’une exploitation agri-
cole. Ces problèmes peuvent être liés au montage, mais
ils peuvent aussi être d’origine technique. Le chef d’ex-
ploitation est parfois la cause des problèmes, du fait
d’une mauvaise organisation du travail. La base de tout
diagnostic consiste toujours à examiner les processus de
la technique de traite proprement dite, mais aussi les
processus touchant l’animal et la réalisation des travaux
par l’homme.
Pour garantir une production laitière rentable dans les
conditions suisses, l’efficience est un critère capital. Il
s’agit, en combinant monitoring et diagnostic, d’identi-
fier les points faibles de l’exploitation, de trouver des
ART-Schriftenreihe 15
3. Tänikoner Melktechniktagung
Der Tagungsband zur dritten Tänikoner Melktechniktagung zeigt Möglichkeiten einer optimierten Milchgewinnung unter schweizerischen Bedingungen auf.
Für das Monitoring in der Milchgewinnung stehen eine Vielzahl technischer, elektron-ischer und organisatorischer Möglichkeiten zur Verfügung. Hierzu zählen neben den bekannten Sensoren zur Messung von Milchfluss und Milchmenge mittlerweile auch komplexere Verfahren zur Steuerung des gesamten Melkprozesses und zur Qualitätssi-cherung.
Die Diagnostik dient in der Milchgewinnung dazu, bestehende Fehler in der gesa-mten Milchproduktion eines Landwirtschaftsbetriebes zu erkennen und zu beheben. Diese Fehler können einerseits bauseits vorliegen. Andererseits können es technisch verursachte Fehler sein. Letztlich kann aber auch die Betriebsleitung selbst aufgrund einer falschen Arbeitsorganisation die Fehlerursache darstellen. Die Grundlage der Diag-nostik ist immer eine Prozesserfassung bei der eigentlichen Melktechnik, am Tier, oder bei der Arbeitserledigung durch den Menschen.
Zur Gewährleistung einer wirtschaftlichen Milchproduktion unter schweizerischen Bedingungen ist die Effizienz ein wesentliches Kriterium. Hierbei geht es darum, aus der Kombination von Monitoring und Diagnostik einzelbetriebliche Schwachstellen aufzu-decken, Optimierungsmöglichkeiten aufzuzeigen und Handlungsempfehlungen daraus abzuleiten. Bei dieser Prozessoptimierung ist eine standardisierte Vorgehensweise anzus-treben um den Effekt der einzelnen Optimierungsschritte gesichert zu erkennen. Hierzu bieten sich Versuchsmelkstände und bedingt auch Praxismelkstände an. Im Versuchs-melkstand können vorwiegend physikalische und technische Parameter exakt analysiert und optimiert werden. Dagegen können im Praxismelkstand die physiologischen Param-eter an der Kuh und die menschliche Arbeit optimal untersucht werden.
Ausgehend vom Ziel einer optimierten Milchgewinnung versteht sich die Tagung als aktiver Beitrag zur Wissensentwicklung und Wissensvermittlung in der Melktechnik.
3e conférence de Tänikon sur la technique laitière
possibilités d’optimisation et d’en dégager des recomman-
dations. Pour optimiser les processus, il faut viser une rou-
tine, afin d’identifier sûrement les différentes étapes de
l’optimisation. Pour ce faire, on peut recourir à des salles
de traite expérimentales et éventuellement aussi à des
salles de traite de terrain. La salle de traite expérimentale
permet d’analyser exactement les paramètres physiques et
techniques et de les optimiser. La salle de traite de terrain
en revanche permet d’étudier les paramètres physiolo-
giques de la vache et le travail de l’homme.
Partant d’un objectif d’optimisation de la production lai-
tière, la conférence se veut une contribution active au
développement et au transfert des connaissances touchant
la technique de traite.
Ce numéro de la série Schriftenreihe n’est disponible qu’en
allemand, avec des résumés en français et en anglais.
Pascal Savary et Matthias Schick, ART
194
M e d i e n m i t t e i l u n g e n
22.09.2010 / ART Im Netz der Pilze Zürich ist zur Pilzhauptstadt der Schweiz avanciert. Heute
wurde am Stadtrand die erste nationale Sammlung
unterirdischer Knäuelpilze eröffnet. Pilzfäden halten das
Leben auf der Erde zusammen. Denn sie liefern Bäumen,
Gräsern und Nutzpflanzen überlebenswichtige Nähr-
stoffe. Wegen ihrer enormen Bedeutung für das Ökosys-
tem eröffnete heute die landwirtschaftliche Forschungs-
anstalt Agroscope Reckenholz-Tänikon ART die erste
nationale Sammlung der so genannten Knäuelpilze, eine
Gruppe der Mykorrhizapilze.
19.09.2010 / SNG Equus helveticus – Ein weiterer Grosserfolg für das Schweizer Pferd Die zweite Ausführung des neuen Pferdefestivals Equus
helveticus zog während vier Tagen (16. – 19. September
2010) 20 000 Personen an und war ein Grosserfolg. Familien,
Reiter und Züchter aus der ganzen Schweiz und dem Aus-
land bewunderten über 1000 Pferde in sämtlichen existie-
renden Pferdesport- und Pferdezuchtdisziplinen. Das Pfer-
defestival Equus helveticus bescherte Avenches ein
einmaliges Wochenende.
16.09.2010 / ART Ammoniak aus Ställen auf der Spur Laufställe sind bedeutende Quellen von Ammoniak. Jetzt
zeigen Messungen, dass Ammoniakemissionen im Sommer
besonders hoch sind. Kühe produzieren eine Menge Kot
und Harn, die oft mehrere Stunden auf den Laufflächen
liegen. Dabei entweicht Ammoniak. Das Problem: Der
Landwirtschaft geht viel wertvoller Stickstoffdünger verlo-
ren, weil er sich buchstäblich in die Luft verflüchtigt.
Ammoniak in der Atmosphäre kommt schliesslich mit dem
Regen auf die Erdoberfläche und belastet dort als
Stickstoff¬dünger empfindliche Ökosysteme.
13.09.2010 / ACWAgroscope ACW bewertet 120 Aprikosensorten, die zwischen Juni und September geerntet wurden Das Aprikosenfest vom 6 bis 8. August 2010 in Saxon hat
viele tausend Menschen angelockt. In diesem Rahmen hat
das kantonale Amt für Obstbau im Wallis in Zusammenar-
beit mit der Forschungsanstalt Agroscope Changins-
Wädenswil ACW einen gemeinsamen Informationstag
organisiert. Anlässlich dieser Veranstaltungen konnten
neben vielen angesprochenen aktuellen Themen auch
zahlreiche Aprikosensorten vorgestellt werden. Agroscope
ACW bewertet an ihrem Standort in Conthey derzeit
120 Aprikosensorten, die in der Zeit von Mitte Juni bis Ende
September geerntet werden können.
09.09.2010 / ART Identitäts-Chip am Ohr
Das Leben eines Schweins könnte in Zukunft von der
Geburt bis zur Schlachtung mittels elektronischen Ohrmar-
ken rückverfolgt werden. Die Technologie dazu muss noch
entwickelt werden.
31.08.2010 / ART Landwirtschaftliche Einkommen sinken 2009 Die wirtschaftliche Situation der landwirtschaftlichen
Betriebe ist 2009 weniger gut als 2008. Sowohl das land-
wirtschaftliche Einkommen je Betrieb als auch der Arbeits-
verdienst je Familienarbeitskraft gehen zurück. Dies zeigen
die definitiven Ergebnisse der Zentralen Auswertung von
Buchhaltungsdaten der Forschungsanstalt Agroscope
Reckenholz-Tänikon ART. 2009 beträgt das landwirtschaft-
liche Einkommen je Betrieb 60 300 Franken gegenüber
64 100 Franken im Vorjahr (-6,0 %). Der durchschnittliche
Arbeitsverdienst je Familienarbeitskraft sinkt im Vergleich
zu 2008 um 1,3 % (von 41 700 Franken auf 41 200 Franken).
www.agroscope.admin.ch/medienmitteilungen
Actualités
C o m m u n i q u é s d e p r e s s e
Recherche Agronomique Suisse 2 (4): 191–195, 2011
28.03.2011 / ACWLes levures ont un effet sur l'arôme des eaux-de-vie Les levures sont le moteur de la fermentation alcoolique.
Pour que ce processus se déroule sans heurt, il faut choi-
sir les levures adaptées. Mais l’influence de celles-ci sur
l'arôme des distillats restait assez peu connue jusqu’ici.
Les spécialistes de la Station de recherche Agroscope
Changins-Wädenswil ACW ont maintenant démontré
que les levures contribuent aussi de façon importante à
la richesse aromatique des eaux-de-vie.
08.03.2011 / ACWDes analyses génétiques pour accélérer la sélection de nouvelles variétés de fruits À l'avenir, la sélection de nouvelles variétés de fruits
devra se dérouler plus rapidement qu'aujourd'hui. C’est
dans ce but que l’on analyse actuellement le génotype
des plantes. La Station de recherche Agroscope Chan-
gins-Wädenswil ACW est au premier rang parmi les
acteurs de la sélection des pommes. Dans le cadre de
Fruit Breedomics, un projet de recherche européen, elle
va se livrer à des travaux de recherche en collaboration
avec des partenaires internationaux. L’objectif du projet:
identifier, dès le stade de la plantule, les caractéristiques
génétiques souhaitées en termes de résistance aux mala-
dies et de qualité du fruit. Les sélectionneurs gagnent
ainsi des années, les producteurs de fruits disposent plus
rapidement de plantes résistantes et les consommateurs
peuvent savourer plus tôt de nouvelles variétés de
pommes.
03.03.2011 / ARTSemences de qualité pour la Suisse Les semences sont une base essentielle de notre alimen-
tation. La conférence intitulée «Maintenir notre produc-
tion de semences au top», organisée par Agroscope
Reckenholz-Tänikon ART, a traité des moyens de garantir
la qualité et la production de semences.
28.02.2011 / ACWSystèmes de navigation pour les cultures maraîchères Parmi les producteurs suisses de cultures maraîchères de
plein champ, quelques grandes entreprises ont équipé
leurs tracteurs de récepteurs GPS. Cette technique, qui
fonctionne de manière similaire aux systèmes de naviga-
tion des voitures, utilise de plus les signaux de correction
d'une station au sol, permettant une meilleure précision.
Celle-ci sera bénéfique lors de la préparation, la planta-
tion et la culture des champs de légumes. Les maraîchers
économiseront ainsi du temps et de l'argent. Les stations
de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW et
Reckenholz-Tänikon ART mettent à disposition des pro-
ducteurs et des services cantonaux de vulgarisation des
informations relatives à la technologie GPS pour les
15.04.20116e réunion annuelle du Réseau de recherche équine en SuisseHaras national suisse HNSAvenches
Mai 2011
05.05.2011Fachtagung: Zukunftsträchtige Futtermittel und Zusatzstoffe Manifestation commune de ETH Zürich, Vetsuisse Berne et Zurich et d‘Agroscope Liebefeld-Posieux ALPETH Zentrum, Zurich
17. – 19.06.2011Nutri11Manifestation commune de l'Institut agricole de Grangeneuve (IAG), d'Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, Vetsuisse Berne et Haute Ecole Suissee d'Agriculture (HESA) Posieux
Juillet 2011
06. – 09. 07.2011International Symposium on Medicinal, Aromatic and Nutraceutical Plants from Mountainous AreasInternational Society for Horticultural Science (ISHS)et Agroscope Changins-Wädenswil ACWSaas-Fee
L i e n s I n t e r n e t
Carte du risque potentiel d’érosion des sols agricoles en Suisse
www.agri-gis.admin.ch
La carte est mise à la disposition des agriculteurs, des
cantons et de tout autre milieu intéressé, pour les inciter
à considérer le thème de l'érosion du sol à l'échelle natio-
nale. Les agriculteurs peuvent ainsi adapter l'exploita-
tion du sol en fonction du risque d'érosion.
La carte fournit une appréciation globale des régions
potentiellement menacées par l'érosion dans l'agricul-
ture, sur la base de différents facteurs locaux et sans tenir
compte de l'utilisation ou du mode d'exploitation du sol.
L'appréciation du risque d'érosion effectif nécessite
en outre de prendre en compte l'exploitation des surfaces
menacées.
Mai 2011 / Numéro 5
•• Projet «Quelle vache pour la pâture ?» Problématique
et description de l’essai, Valérie Piccand et al. HESA,
ALP, Université de médecine vétérinaire de Vienne et
Université de Zurich
•• Effet d’échantillonnage – La comparaison avec l’année
précédente est-elle pertinente? Andreas Roesch ART
•• Assolement, travail du sol, variété et protection
fongicide en production céréalière, Raphaël Charles
et al. ACW
•• Gluten humide des variétés de blés en condition
extenso et PER, Geert Kleijer et al. ACW, Fachschule
•• Recensements des pratiques phytosanitaires: évolution
dans l’UE et en Suisse, Simon Spycher et al. ACW et OFAG
•• Liste recommandée des variétés de colza d’automne
pour la récolte 2012
Le projet «Quelle vache pour la pâture?» a comparé les performances globales des trois principales races laitières suisses (Tachetée rouge, Brune et Holstein) aux performances de Holstein-Friesian néo-zélandaises, sur des exploitations pratiquant la pâture intégrale avec vêlages saison-niers de fin d’hiver.