£EA~'R-5928- UJ CO CQ FR0104094 COMMISSARIAT A , L ' É N E B tt I Gestion INIS Doc. Enreg. le ..f.ldiJ..àQû.c. DETERMINATION DES ENTHALPIES LIBRES DE FORMATION DES VERRES BOROSIUCATES APPLICATION À L'ÉTUDE DE L'ALTÉRATION DES VERRES DE CONFINEMENTS DE DÉCHETS RADIOACTIFS o par Yannick LINARD O LU u û DIRECTION DU CYCLE DU COMBUSTIBLE DÉPARTEMENT DE RECHERCHE EN RETRAITEMENT ET EN VITRIFICATION SERVICE DE CONFINEMENT DE DÉCHETS O h- LU Û Centre d'études de la Vallée du Rhône Site de Marcoule DIRECTION DE L'INFORMATION SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE RAPPORT CEA-R-5928
257
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£EA~'R-5928-
UJ
CO
CQ
FR0104094C O M M I S S A R I A T A , L ' É N E B tt I
Gestion INISDoc. Enreg. le ..f.ldiJ..àQû.c.
DETERMINATION DES ENTHALPIES LIBRES
DE FORMATION DES VERRES BOROSIUCATES
APPLICATION À L'ÉTUDE DE L'ALTÉRATION
DES VERRES DE CONFINEMENTS DE DÉCHETS RADIOACTIFS
o par
Yannick LINARD
O
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D I R E C T I O N D U C Y C L E D U C O M B U S T I B L E
D É P A R T E M E N T D E R E C H E R C H E E N R E T R A I T E M E N TET E N V I T R I F I C A T I O N
S E R V I C E D E C O N F I N E M E N TD E D É C H E T S
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LU
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Centre d'études de la Vallée du Rhône
Site de Marcoule
D I R E C T I O N DE L ' I N F O R M A T I O N
S C I E N T I F I Q U E E T T E C H N I Q U ERAPPORT
CEA-R-5928
RAPPORT CEA-R-5928 - Yannick LINARD
«DETERMINATION DES ENTHALPIES LIBRES DE FORMATION DES VERRESBOROSILICATES. APPLICATION A L'ETUDE DE L'ALTERATION DES VERRES DECONFINEMENT DE DECHETS RADIO ACTIFS »
Résumé - Ce travail contribue à la caractérisation des propriétés thermochimiques des verres deconfinement de déchets radioactifs. Les résultats sont utilisés pour discuter les mécanismes et lesparamètres intégrés dans les modèles d'altération par l'eau des matrices de confinement dessolutions de produits de fissions.
Le verre est un matériau désordonné, défini thermodynamiquement hors d'équilibre. Enutilisant un paramètre d'ordre qui caractérise l'état de configuration du verre, on peut considérer leverre dans un équilibre métastable et mesurer ses principales propriétés thermodynamiques.
Les techniques calorimétriques ont été utilisées pour mesurer les capacités calorifiques et lesenthalpies de formation de verres borosilicatés (de 3 à 8 oxydes). Les entropies de formation ontégalement été déterminées, en utilisant la théorie entropique des processus de relaxation énoncéepar Adam et Gibbs (1965). Ainsi, les contributions entropiques de configuration ont été déterminéespar des mesures de viscosité.
Cet ensemble de données a permis de calculer les enthalpies libres de dissolution des verresdans l'eau pure. Par comparaison avec des expériences de lixiviation, on montre que la diminutiondes vitesses d'altération observée à fort progrès de la réaction ne peut être associée à l'approche d'unéquilibre réactionnel entre le verre "sain" et la solution altérante. Nous devons envisager la prise encompte de l'évolution de composition de la zone réactionnelle et notamment caractériser l'équilibrethermodynamique d'un verre hydraté désalcalinisé et/ou du gel d'altération avec la solution, pourtraduire le niveau de saturation du lixiviat en produits de corrosion.
2000 — Commissariat à l'Energie Atomique - France
RAPPORT CEA-R-5928 - Yannick LINARD
«DETERMINATION OF THE FREE ENTHALPIES OF FORMATION OFBOROSILICATE GLASSES »
Abstract - This work contributes to the study of the thermochemical properties of nuclear wasteglasses. Results are used to discuss mechanisms and parameters integrated in alteration models ofconditioning materials.
Glass is a disordered material defined thermodynamically as a non-equilibrium state.Taking into account one order parameter to characterise its configurational state, the metastableequilibrium for the glass was considered and the main thermochemical properties were determined.
Calorimetric techniques were used to measure heat capacities and formation enthalpies ofborosilicate glasses ( from 3 to 8 constitutive oxides). Formation Entropies were measured too,using the entropy theory of relaxation processes proposed by Adam and Gibbs (1965). Theconfigurational entropy contribution were determined from viscosity measurements.
This set of data has allowed the calculation of Gibb's free energies of dissolution ofglasses in pure water. By comparison with leaching experiments, It has been demonstrated that thedecreasing of the dissolution rate at high reaction progress cannot be associated to the approach ofan equilibrium between the sound glass and the aqueous solution. The composition changes of thereaction area at the glass surface need to be considered too. To achieve a complete description ofthe thermodynamic stability, the equilibrium between hydrated dealkalinized glass and/or the gellayer with the aqueous solution should also be evaluated.
2000 - Commissariat à l'Energie Atomique - France
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Université Denis Diderot - Paris VII
U.F.R. des Sciences de la Terre
Thèse présentée à l'Institut de Physique du Globe de Paris
pour l'obtention du titre de Docteur de l'Université Paris VII
spécialité : Géophysique Interne
DETERMINATION
DES ENTHALPIES LIBRES DE FORMATION
DIS VERRES BOROSILICATÉSAPPLICATION A L'ETUDE DE L'ALTERATION DES VERRES DE
CONFINEMENT DE DECHETS RADIOACTIFS
par
LINARD YANNICK
Soutenue le 23 juin 2000 devant la commission d'examen :
M. T. Advocat
Mme Z. Andriambololona
M. G. Calas
M. G. Libourel
M. P. Richet __
M. J. Rogez
Examinateur
Examinateur
Président
Rapporteur
Directeur de thèse
Rapporteur
- Rapport CEA-R-5928-
Centre d'Études de la Vallée du Rhône
Site de Marcoule
Direction du Cycle du Combustible
Département de Recherche en Retraitement et en Vitrification
Service de Confinement des Déchets
DÉTERMINATION DES ENTHALPIES LIBRES
DE FORMATION DES VERRES BOROSILICATES.
APPLICATION À L'ÉTUDE DE L'ALTÉRATION DES VERRES
DE CONFINEMENT DE DÉCHETS RADIOACTIFS.
par
Yannick LINARD
- Août 2000 -
REMERCIEMENTS
Cette thèse a été effectuée d'une part au laboratoire des Géomatériaux de l'Institut dePhysique du Globe de Paris (IPGP) dirigé par Pascal Richet, et d'autre part au Commissariat àl'Energie Atomique (CEA) à Marcoule au sein du Service de Confinement des Déchets (SCD)dirigé successivement par J.P. Moncouyoux et J.P. Nabot et plus précisément dans le laboratoired'Etude de l'Altérabilité des Matériaux dirigé par E. Vernaz.
Je remercie Pascal Richet de m'avoir accepté dans son équipe dès mon stage de DEA endécembre 1995. Il m'a dirigé avec attention. J'ai apprécié sa disponibilité. Ses conseils etencouragements m'ont été d'une aide très précieuses.
Je suis également redevable envers Thierry Advocat qui fut mon contact privilégié auCEA. J'ai profité grandement de ses connaissances sur la gestion des déchets radioactifs et surl'altération des silicates.
Cette étude résulte d'une collaboration entre le CEA, l'Agence Nationale de gestion desDéchets Radioactifs (ANDRA) et l'IPG. Mes remerciements s'adressent donc également à ZoéAndriambololona, chargée du suivi de cette thèse pour l'ANDRA, pour l'intérêt qu'elle a manifestépour ce travail et les discussions que nous avons eues sur les enjeux industriels.
J'exprime ma profonde gratitude à Jacques Rogez qui m'a tout appris sur la calorimétriede dissolution lors de plusieurs semaines passées au Centre de Thermodynamique et deMicrocalorimétrie (CTM) du CNRS à Marseille. Je tiens à remercier également J.C. Mathieuresponsable de l'équipe "physico-chimie des phases condensées" au sein du CTM et tous ceux quim'ont apporté leur aide et leur soutien amical.
Je remercie le professeur Atake qui m'a acceuilli durant 3 semaines dans son laboratoiredans l'Institut de Technologie de Tokyo (Tokyo Institute of Technology) au Japon pourm'apprendre à utiliser un calorimètre adiabatique. Je remercie également les différents membres deson laboratoire et plus particulièrerment Isao Yamashita pour son hospitalité.
Je remercie Daniel Neuville pour sa contribution à mon apprentissage des diversestechniques expérimentales dont dipsose le laboratoire des Géomatériaux. Je le remercie égalementpour son soutien et l'intérêt qu'il a porté sur mon travail.
Christophe Téqui a également largement contribué à l'avancée des mesures encalorimétrie de chute. Il a toujours été présent pour résoudre les petits problèmes techniques. J'aiapprécié son efficacité. Je le remercie pour ses conseils.
Je remercie G. Calas qui a accepté de présider mon jury de thèse ainsi que lesrapporteurs de mon travail, G. Libourel et J. Rogez, pour leur rapidité et efficacité.
Je tiens encore à remercier tous ceux du Laboratoire des Géomatériaux qui m'ont aidépar leurs connaissances techniques, informatiques et scientifiques ou simplement par leur soutienamical : Alain, Ali, Anne, Béatrice, Denis, Dominique, Elrik, Emmanuelle, Fabrice, JB, Joël,Katia, Laurent, Maria, Marie Lyse, Moustafa, Nicola, Pascale, Philipe, Sébastien, Thomas, Vo,Wydia.
J'ai apprécié également la bonne humeur des thésards du SCD :.Christophe,Emmanuelle, Gilles, Isabelle, Mickael, Pierre, Xavier.
Merci à Anne, Max et Omar.
Pour terminer, que toute personne qui m'a donné une part de son temps pour ce travail etque j'aurais honteusement oublié de nommer, m'excuse de cet oubli impardonneble et reçoive mesremerciements d'autant plus sincères.
A Lucas, Sonia et mes parents...
SOMMAIRE
SOMMAIRE 5
INTRODUCTION 7
PREMIÈRE PARTIE LE VERRE (REVUE) 13
CHAPITRE 1 APPROCHE STRUCTURALE 16
1.1 Modèle du réseau continu désordonné, règles de Zachariasen 16
1.2 Les conditions de vitrification 18
1.3 Modèles modernes de la structure des verres 24
CHAPITRE 2 APPROCHE THERMODYNAMIQUE ET CINÉTIQUE 27
2.1 Germination et croissance 27
2.2 Conditions de vitrification 29
2.3 Immiscibilité 31
2.4 La transition vitreuse 33
CHAPITRE 3 LES VERRES DE CONFINEMENT 38
3.1 Les verres « SON » et « AVM » 40
3.2 Choix des compositions étudiées 42
3.3 Connaissances structurales 47
CHAPITRE 4 ALTÉRATION DES SILICATES VITREUX 53
4.1 Mécanismes de dissolution 53
4.2 Diffusion et réactions de surface 55
4.3 L'altération du verre SON 58
4.4 Cinétique de dissolution et modélisation 58
4.5 Un besoin de données thermodynamiques 62
DEUXIÈME PARTIE MÉTHODES EXPÉRIMENTALES 71
CHAPITRE 5 SYNTHÈSES 74
5.7 Protocole de synthèse 74
5.2 La synthèse des verres binaires SiO2-B2Os 78
CHAPITRE 6 CALORIMÉTRIE 80
6.1 Principe 80
6.2 La calorimétrie adiabatique entre 10 et 300 K 81
6.3 La calorimétrie de chute entre 400 et 1600 K (calorimètre à glace) 88
6.4 La calorimétrie différentielle à balayage (DSC) entre 298 et 1100 K 96
6.5 Calorimétrie de dissolution en sels fondus 104
CHAPITRE 7 VISCOSIMÉTRIE 119
7.1 Dispositif de fluage 119
7.2 Viscosimètre rotatif. 124
TROISIEME PARTIE PROPRIETES THERMODYNAMIQUES 133
CHAPITRE 8 CAPACITÉ CALORIFIQUE 135
8.1 Capacité calorifique, vibration et structure 136
8.2 Capacité calorifique basse température 143
8.3 Les mesures de calorimétrie de chute 155
8.4 Les mesures de calorimétrie différentielle à balayage 157
8.5 Capacités calorifiques au-dessus de 273 K 158
8.6 Capacité calorifique de configuration 173
CHAPITRE 9 VISCOSITÉS ET ENTROPIES DE CONFIGURATION 179
9.1 La relaxation structurale et les modèles rhéologiques 779
9.2 Viscosité : effet de la température et de la composition chimique 182
9.3 Entropie de configuration 190
9.4 Entropie deformation 196
CHAPITRE 10 ENTHALPIES DE FORMATION 199
10.1 Les résultats des dissolutions 199
10.2 Calcul des enthalpies deformation 204
QUATRIÈME PARTIE APPORT DE LA THERMODYNAMIQUE À LA
COMPRÉHENSION DES CINÉTIQUES
D'ALTÉRATION DES VERRES 209
CHAPITRE 11 ENTHALPIE LIBRE DE DISSOLUTION DES VERRES SIMPLIFIÉS 212
11.1 Calcul des enthalpies de formation par rapport aux oxydes 212
11.2 Evaluation des erreurs 213
11.3 Influence de la température fictive sur les propriétés deformation 214
11.4 Calcul de l'enthalpie libre de dissolution des verres dans l'eau 216
CHAPITRE 12 COMPARAISON AVEC LES TESTS DE LIXIVIATION 221
12.1 Expériences de lixiviation 221
12.2 Discussion des résultats des essais de lixiviation et des calculs de solubilité
des verres dans l'eau 222
12.3 Quelles modifications apporter ? 228
CONCLUSION 231
BIBLIOGRAPHIE 235
ANNEXE A 257
INTRODUCTION
Les verres silicates, aluminosilicatés et borosilicatés forment la majorité
des compositions de vitrage et d'emballage. Ils ont également un intérêt
géologique car leurs compositions sont celles des assemblages minéraux
terrestres. L'étude des verres naturels, tels que les obsidiennes ou les tectites, est
en soi intéressante, mais n'explique pas le nombre d'études consacrées aux verres
en géologie. Dans ce domaine le réel objet d'étude est le liquide à partir duquel
s'effectue la différenciation des minéraux ; cependant, pour des raisons
expérimentales, les liquides magmatiques sont difficiles à étudier et les verres de
même composition en forment une représentation plus manipulable.
Le bore est un élément mineur voire un élément trace dans les magmas
naturels. Cependant, la présence de bore dans les systèmes magmatiques est
couramment révélée par la cristallisation de tourmaline, un minéral borosilicaté
contenant environ 10 % de B2O3. Les évidences directes de l'implication du bore
dans les processus magmatiques viennent des analyses des verres naturels tels que
les obsidiennes étudiées par Pichavant et al. en 1987 ou des inclusions fluides
observées par London en 1986. A cause de son effet significatif sur les propriétés
physiques et chimiques des liquides silicates, le bore est un constituant
supplémentaire à considérer dans la modélisation expérimentale des systèmes
granitiques.
La chimie unique du bore lui permet d'être concentré dans des formations
géologiques (dépôts de sources chaudes par exemple) sous forme de borax. Ces
formations ont facilité la découverte et l'utilisation du bore dans l'histoire humaine
contrairement à d'autres éléments, tels que le germanium ou le gallium, restés
dissimulés derrière les éléments plus abondants comme le silicium et l'aluminium
pendant très longtemps. Le bore fut en effet utilisé très tôt dans les civilisations
égyptiennes, grecques et chinoises pour faire des verres et des émaux.
Que leur composition relève du domaine industriel ou géologique, la
caractérisation précise de la thermochimie des borosilicates est nécessaire à
l'interprétation de nombreuses propriétés. Ainsi, la connaissance des différences
énergétiques entre le verre et le cristal permet de mieux comprendre la
cristallisation ou la démixtion, que ce soit pour les contrôler (vitro-céramiques) ou
pour prédire ou expliquer des coefficients de partage (différenciation
magmatique). Les phénomènes de transport, avec comme application les verres
conducteurs ioniques, ou l'altération des verres pour confiner des éléments
polluants, ont motivé plusieurs études des propriétés thermodynamiques des
borosilicates. C'est dans le cadre de cette dernière problématique que notre étude a
également été menée.
Le choix d'une matrice vitreuse pour le confinement de déchets
domestiques ou industriels fut dicté par les études qui, dès les années 60,
démontrèrent la capacité du verre à intégrer les divers éléments polluants
(radionucléides de haute activité, éléments lourds, ...) dans le réseau et à assurer
un confinement durable. De nombreux travaux visant à évaluer les effets à long
terme associés aux paramètres susceptibles de modifier les propriétés du verre
(irradiation, altération chimique et dévitrification) ont également été entrepris.
D'un point de vue fondamental, la métastabilité de l'état vitreux a constamment
suscité des interrogations quant à son évolution annoncée vers un état cristallin
thermodynamiquement plus stable. D'autre part, l'état amorphe serait-il plus
résistant à la corrosion aqueuse qu'un état ordonné ? C'est à ce genre
d'interrogations qu'ont dû se heurter nombre de scientifiques s'intéressant au
problème de confinement de déchets.
De manière générale, la cinétique d'altération des verres nucléaires
aluminoborosilicatés peut se décomposer de façon schématique en trois étapes :
Une phase durant laquelle le verre se dissout à une vitesse d'altération
maximale (vitesse initiale Vo),
Une deuxième phase caractérisée par une chute de la vitesse d'altération,
Et enfin une dernière étape au cours de laquelle la vitesse d'altération
reste inférieure de plusieurs ordres de grandeurs à la vitesse initiale Vo.
8
Les deux principaux mécanismes généralement évoqués pour décrire
l'altération des verres nucléaires sont l'interdiffusion et les réactions de surface. Le
premier qui peut être décrit par les lois de Fick est caractéristique d'un échange
d'éléments. Le second est associé aux réactions d'hydrolyse des différentes
liaisons du réseau vitreux. Les effets couplés de ces deux mécanismes conduisent
rapidement à l'établisement d'un état stationnaire. Par ailleurs, l'altération des
verres nucléaires se traduit toujours par la formation à l'interface verre-solution
d'une pellicule d'altération constituée des éléments très peu solubles du verre et
d'une partie de la silice du réseau vitreux.
Grambow (1985) puis Advocat (1991) ont suggéré que, pour les verres
aluminoborosilicatés, la réaction limitant le processus global d'altération est la
seule réaction d'hydrolyse de la silice. Cette hypothèse les a conduit à proposer
une loi cinétique ne dépendant que du pH et de l'activité de l'espèce aqueuse
HUSiC^ à l'interface réactionnelle verre / pellicule d'altération. Dans une telle
approche, l'augmentation de l'activité de l'acide orthosilicique à l'interface
réactionnelle cause donc la chute de vitesse observée expérimentalement.
Cette loi cinétique, intégrée dans les modèles de prédiction du
comportement à long terme des verres nucléaires et dans des codes géochimiques
(Lixiver, Prediver, Glassol et Kindis), s'est avérée insuffisante dans plusieurs cas
expérimentaux : par exemple, certains systèmes complexes verre-eau-argile mais
également dans des systèmes plus simples verre-eau. Or, la méthodologie de
l'étude du comportement à long terme nécessite de développer une modélisation
qui intègre les mécanismes contrôlant la cinétique d'altération des verres
nucléaires.
Dans ce travail, nous avons voulu aborder cette problématique par le
biais d'une description thermodynamique des processus et des matériaux mis en
jeu pour, notamment, déterminer le produit de solubilité du verre, et non plus
seulement de la silice.
Les grandeurs de base que constituent capacités calorifiques, enthalpies
de formation, entropies ou volumes contrôlent la stabilité des phases et les
fonctions d'état nous permettent de décrire des équilibres réactionnels. La courbe
d'équilibre entre deux phases au sein d'un système clos s'exprime par :
àGT p = 0
avec
JAVTtPdP
où AH représente la différence d'enthalpie entre les différents participants à la
réaction considérée, AS la variation d'entropie, ACp celle de chaleur spécifique à
volume constant et A V les données de volume ; les indices associés indiquent les
conditions de pression et de température.
Dans notre problématique, l'équilibre à considérer est celui de la réaction
de dissolution d'un matériau vitreux dans une solution aqueuse. Par conséquent les
différences de propriétés énumérées ci-dessus devront être calculées entre les
verres, les solutions, et les espèces aqueuses résultant de la dissolution.
Notre approche relève de mesures directes de ces propriétés. Les
capacités calorifiques et les enthalpies peuvent être mesurées par des expériences
de calorimétrie (calorimétrie adiabatique, calorimétrie de chute, calorimétrie
différentielle à balayage calorimétrie de dissolution). Le terme entropique est plus
difficile à obtenir. Nous ne ferons pas une mesure réellement directe car celle-ci
n'est possible que lorsque les verres ont un équivalent cristallin fondant de
manière congruente. Depuis une vingtaine d'année, la théorie entropique des
processus de relaxation énoncée par Adam et Gibbs (1965) a été utilisée pour des
systèmes d'intérêt géologique afin de déterminer la partie configurationnelle du
terme entropique. La qualité des résultats obtenus nous a conduit à appliquer cette
approche aux matrices de confinement des déchets. Cette méthode nécessite des
mesures de viscosités des liquides desquelles on déduit l'entropie de configuration
du verre héritée du liquide parental lors du figeage de ce dernier à la transition
vitreuse. L'autre contribution entropique, la partie vibrationnelle, s'obtient à partir
des mesures calorimétriques.
10
Pour bien cerner l'objet de notre étude et pour rappeler les diverses
précautions inhérentes à la détermination des propriétés d'une phase métastable,
nous ferons dans une première partie un descriptif général de l'état vitreux. Nous
verrons notamment ces différentes caractéristiques structurales et
thermodynamiques ainsi que l'état actuel des connaissances sur les mécanismes de
son altération. La seconde partie sera consacrée aux techniques expérimentales
utilisées au cours de notre travail. Les deux dernières parties seront consacrées à
l'exposé des résultats, leur discussion et leur apport à la compréhension des
mécanismes d'altération.
11
PREMIERE PARTIE
LE VERRE
{revue)
Connu et utilisé depuis 5000 ans, le verre a fait l'objet au cours des
cinquante dernières années d'un développement technologique important (semi-
conducteurs amorphes, verres métalliques, etc.) lié à l'effort de recherche de la
science fondamentale. Le retard qu'il pouvait y avoir il y a encore quelques années
tient en grande partie aux difficultés associées à l'étude du matériau vitreux :
- solide désorganisé, le verre ne présente pas de structure périodique se prêtant à
une étude cristallographique fine.
- liquide figé, le verre est un matériau thermodynamiquement métastable qui ne
doit son existence qu'à des problèmes de cinétique.
Et pourtant l'état vitreux, ou amorphe, ou encore non-cristallin, n'est pas
une exception. On le retrouve dans tous les types de matériaux :
le silicium, l'aluminium et le bore sont introduits en tant que formateurs du
réseau vitreux,
les alcalins et alcalino-terreux, qui sont des éléments modificateurs de
réseau, permettent d'abaisser le point de fusion et facilitent ainsi son
élaboration; le bore joue aussi le rôle de fondant et permet d'incorporer le
molybdène,
41
le zirconium et l'aluminium confèrent au matériau final de bonnes propriétés
chimiques.
Les compositions données dans le Tableau 3.1 sont celles des verres
SON et AVM inactifs (non radioactifs) simulant les verres actifs pour les études
au laboratoire. Dans ces verres, les actinides sont simulés par le thorium et les
platinoïdes par le manganèse, le cobalt et le nickel.
Toutes les études ont été réalisées jusqu'à présent sur des verres inactifs
pour faciliter la mise en œuvre qui devient très lourde lorsqu'il s'agit d'un matériau
radioactif (travail en cellule blindée, risques d'irradiation). Certaines études ont été
effectuées sur des verres dopés avec un ou plusieurs actinides. Les résultats
obtenus sur le verre inactif ont permis d'établir les lois cinétiques régissant la
dissolution du verre ainsi que les mécanismes d'altération en solution aqueuse.
Cependant, une étape ultérieure de validation sur le verre actif sera nécessaire, car
d'autres phénomènes, tels que la radiolyse de l'eau, peuvent alors intervenir et
modifier les lois préétablies.
3.2 CHOIX DES COMPOSITIONS ÉTUDIÉES
3.2.1 Des verres inactifs simplifiés
L'étude directe des verres SON et AVM radioactifs s'avère délicate. C'est
pourquoi nous avons travaillé sur des verres SON et AVM inactifs. Cependant,
l'étude de ces derniers ne se fait pas non plus aisément. En effet, les résultats
obtenus ne permettent pas une interprétation simple et ceci plus particulièrement à
cause du nombre important de constituants. Les effets observés seront
difficilement attribuables à tel ou tel élément présentant des caractéristiques
voisines.
42
Tableau 3.2 : Compositions nominales et analysées en mol % des verres simplifiés dérivés duverre de référence SON (M : masse molaire, n : nombre d'atome).
SiO2
B2O3
Na2O
A1ACaO
ZrO2
Ce2O3
Li2O
Autres
M
n
SON-3a
nominal
67.74
18.02
14.24
62.066
3.3601
analysé
67.58
18.27
14.12
0.02
0.02
62.117
3.3662
SON-4a
nominal
64.93
17.28
13.65
4.13
0.01
63.714
3.4279
analysé
64.94
17.49
13.39
4.14
0.04
63.779
3.4336
SON-5b
nominal
61.16
16.27
12.86
3.89
5.82
63.275
3.3450
analysé
59.16
17.32
13.12
4.04
6.32
0.01
0.03
63.445
3.3639
SON-6b
nominal
60.11
16.00
12.63
3.83
5.72
1.71
64.310
3.3397
analysé
57.71
17.33
12.91
4.16
6.04
1.80
0.02
0.02
64.680
3.3697
Dosage du bore et analyse par ICP-AES pour les autres constituantsAnalyse par Microsonde
SiO2
B2O3
Na2O
A12O3
CaO
ZrO2
Ce2O3
upAutres
M
n
SON-7b
nominal
59.98
15.96
12.61
3.82
5.70
1.70
0.23
64.901
3.3429
analysé
59.18
16.03
12.15
4.75
5.95
1.70
0.22
0.02
65.251
3.3601
SON-8b
nominal
56.98
15.16
11.98
3.63
5.42
1.62
0.22
4.99
63.165
3.3260
analysé
53.68
15.95
10.66
3.71
7.28
1.57
0.87
6.23
0.04
64.521
3.3377
SON
nominal analysé
52.46
13.96
11.03
3.34
4.99
1.49
0.20
4.59
7.94
69.220
3.3147
*'Dosage du bore et analyse par ICP-AES pour les autres constituantsAnalyse par Microsondeb)
43
Tableau 3.3: Compositions nominales et analysées en mol % des verres simplifiés dérivés du verrede référence AVM (M : masse molaire, n : nombre d'atome).
SiO2
BANa2O
A12O3
MgO
Autres
M
n
AVM-3a
nominal
56.71
20.39
22.90
62.469
3.4081
analysé
57.36
19.63
22.94
0.06
0.02
62.429
3.3940
AVM-4a
nominal
52.33
18.82
21.14
7.71
65.508
3.5306
analysé
52.24
18.78
20.79
8.13
0.06
65.721
3.5393
AVM-5b
nominal
47.65
17.13
19.25
7.02
8.95
63.253
3.3935
analysé
46.86
17.47
18.98
7.26
9.41
0.01
63.287
3.4004
AVM
nominal analysé
45.28
16.28
18.29
6.67
8.50
4.98
67.828
3.3820
Dosage du bore et analyse par ICP-AES pour les autres constituants
Afin de faciliter l'analyse et l'interprétation des résultats nous avons
travaillé sur des verres plus simples, dont les compositions sont donnéee dans les
Tableaux 3.2 et 3.3. Ces compositions ont été définies pour pouvoir caractériser la
contribution de chaque élément aux propriétés thermochimiques des verres de
stockage. Seuls les éléments majeurs des verres SON et AVM ont été retenus dans
ces compositions.
Les noms que nous avons adoptés pour nos produits sont caractéristiques
du verre de référence associé et du nombre d'oxydes constitutifs.
Le verre SON-8 est un verre composé de 8 oxydes, il contient les
principaux éléments dans des proportions voisines au verre SON, à savoir : Si, B,
Na, Al, Zr, Li, Ca, tous les lanthanides sont simulés par le cérium. Les verres
SON-8, SON-7, SON-6, SON-5, SON-4, SON-3 forment une série
compositionnelle où les rapports oxyde/SiO2 sont constants et égaux à ceux du
verre SON.
Selon le même procédé, nous avons établi les compositions de la série
AVM par ajout de AI2O3 et Al2O3+MgO dans la composition ternaire AVM-3
pour former les produits AVM-4 et AVM-5, respectivement.
De manière générale, dans ces séries, les alcalins sont simulés par le
sodium, les alcalino-terreux par le calcium et les terres rares par le cérium ou le
44
zirconium. Les verres SON-3 et AVM-3 ne sont formés que de 3 éléments mais
ces derniers représentent 77,45 et 79.85 mol% des compositions SON et AVM,
respectivement.
3.2.2 Le system e SiO2-B2OrNa2O
Comme nous venons de le mentionner dans le paragraphe précédent, les
oxydes de silice, de bore et de sodium constituent la plus grande partie des verres
de cette étude. Or, pour de nombreux systèmes vitreux et liquides, les propriétés
physiques et plus particulièrement thermodynamiques se sont révélées être des
fonctions quasi-additives des propriétés des oxydes constitutifs. Sur cette base, il
nous a semblé indispensable d'obtenir une connaissance plus complète du système
SiO2-B2O3-Na2O dont les propriétés thermodynamiques, notamment les capacités
calorifiques et les entropies, n'ont été que très rarement étudiées. D'autre part, la
nature des déchets évoluant, il faudra formuler de nouvelles compositions de
matrice de confinement avec des teneurs en SiO2, B2O3 et Na2O différentes de
l'AVM et du SON, il sera alors plus aisé d'estimer les propriétés de ces nouvelles
matrices à partir des variations observées dans ce système.
Nous avons voulu synthétiser des verres s'alignant le long de joints
passant par les compositions AVM-3 et SON-3. L'un des produits (BSN-8/24) n'a
cependant pas la composition escomptée par suite d'une erreur expérimentale et
d'autre part la synthèse des composés binaires à partir de mélange d'oxyde s'est
avérée très complexe. Nous aborderons dans le chapitre 5 les difficultés de
synthèse.
Les compositions synthétisées sont données dans le Tableau 3.4. Les
noms utilisés rappellent la composition chimique nominale, BSN-x/y indique un
verre ayant x mol% de B2O3, y mol% de Na2O et (100-x-.y) mol% de SiO2. Nous
soulignons que le verre nommé BSN-8/24, ayant été victime d'une erreur lors de
sa synthèse, ne suit pas cette définition et devrait d'après l'analyse chimique se
45
nommer BSN-9/17. D'autre part, les verres SON-3 et AVM-3 pourraient
également s'appeler respectivement BSN-18/14 et BSN-20/23.
SiO;
: SONr3-a -;-@--- ••
o Synthétisé° Non synthétiséA Déjà étudié
Na2O
- p ••<&> - p -
/ AVM-3
B2O3Figure 3.1 : Compositions synthétisées dans le diagramme SiO2-B2O3-Na2O. L'oxyde de bore et lebinaire SiO2-Na2O ont déjà fait l'objet d'un grand nombre de descriptions thermochimiquespubliées.
Tableau 3.4: Compositions nominales et analysées en mol % des verres de la série BSN (Mmasse molaire, n : nombre d'atome).
SiO2
BANa2O
Autres
M
n
BSN-5/163
nominal
78.66
5.34
16.00
60.903
3.1071
analysé
78.45
5.70
15.81
0.04
60.955
3.1147
BSN-8/243
nominal
67.73
8.07
24.20
61.312
3.1614
analysé
74.07
8.80
17.05
0.08
61.296
3.1777
BSN-1
nominal
56.71
10.82
32.47
61.731
3.2164
1/3 2a
analysé
56.60
10.96
32.39
0.05
61.766
3.2198
BSN-29/14a
nominal
56.71
28.86
14.43
63.110
3.5772
analysé
56.62
29.28
13.98
0.13
63.197
3.5871
Dosage du bore et analyse par ICP-AES pour les autres constituants
46
SiO2
BANa2O
Autres
M
n
BSN-43/0
nominal analysé
56.71
43.29
64.212
3.8658
BSN-58/0a
nominal
41.96
58.04
65.619
4.1608
analysé
41.96
58.04
65.619
4.1608
BSN-68/03
nominal
31.63
68.37
66.604
4.3674
analysé
31.63
68.37
66.604
4.3674
Dosage du bore et analyse par ICP-AESpour les autres constituants
3.3 CONNAISSANCES STRUCTURALES
Comme nous l'avons vu dans le premier chapitre, le réseau vitreux est
constitué de polyèdres liés entre eux par leur sommet. Selon le nombre de
connexion entre ces polyèdres, le verre sera plus ou moins polymérisé. Le degré
de polymérisation du verre dépend essentiellement des éléments qui le
constituent.
Pour étudier des systèmes multiéléments, on se base en général sur
l'étude de systèmes simples (binaires, ternaires) et on fait ensuite des hypothèses
structurales sur le système complexe. Les verres SON et AVM ainsi que nos
verres simplifiés étant des verres de type borosilicaté sodique, leur étude peut se
rapporter à celle des ternaires SiO2-B2O3-Na2O. Ce système a été énormément
étudié au moyen d'un éventail de techniques de caractérisation structurale très
large (Spectroscopie Raman, RMN, Infra-rouge, XANES, fluorescence X, ...) et,
de nombreux modèles structuraux ont été élaborés. Ces descriptions structurales
montrent que l'ajout d'ions alcalins conduit à des effets différents sur l'oxyde de
bore et la silice.
Dans le dernier cas, la présence d'alcalins conduit à la formation d'atomes
d'oxygène non-pontants alors que dans le cas premier, des oxygènes non-pontants
ne sont pas forcément formés. L'excès d'oxygène entre plutôt dans le réseau en se
liant de façon covalente à deux atomes de bore. Ce mécanisme crée des atomes de
47
bore liés de manière covalente à quatre oxygènes pontants, l'atome de bore central
et les quatres oxygènes qui l'entourent forment ainsi un oxyanion qui est lié à la
structure vitreuse par chaque oxygène. La charge négative associée à l'oxyanion
n'est pas localisée sur un oxygène particulier mais est compensée par un ion
alcalin dans l'environnement proche. A partir de leurs analyses de spectroscopie
RMN du n B, Bray et ses collaborateurs (Dell et al., 1983 ; Xiao, 1981 ; Yun et
Bray, 1978 ; Silver et Bray, 1958) ont développé un modèle détaillé de la structure
atomique des verres borosilicatés sodiques. Ce modèle donne les fractions
molaires du bore présent dans les sites anioniques tétraèdriques (7V4), symétrique
trigonal (A^s), et assymétrique trigonal (N^a). Dans presque toute la totalité du
domaine vitrifiable de ce système, N4, NiS, et À̂ a dépendent des rapports molaires
Na2O/B2Û3 (R) at SiO2/B2O3 (K). Faisons ici un bref résumé du modèle de Dell et
al. (1983) expliquant la dépendance de la spéciation du bore avec la composition :
R < 0.5. Dans ce domaine de composition à faible teneur en sodium, tout le
bore est soit en site trigonal symétrique soit en site tetragonal. La quantité
de bore tétracoordonné est directement proportionnelle à la teneur en
sodium. Tout le sodium dans le verre compense la charge négative des sites
tétraèdriques du bore contenus dans une matrice purement boratée. La
teneur maximale de sodium que le sous-réseau borate peut intégrer est
supposée correspondre à la composition diborate (Na2O.2B2Û3) pour
laquelle R = 0.5. Les sous-réseaux borate sodique et silicate sont supposés
ne pas se mélanger à une échelle locale ce qui s'accorde avec la tendance de
ces verres à présenter des séparations de phase.
0.5 < R < i?max = 0.5 + K116. Dans ce domaine, la proportion totale de bore
tétracoordonné est encore égale à la teneur en sodium du verre. Cependant,
il est supposé que le sodium en excès par rapport à la composition diborate
est capable d'entrer dans le réseau silicate avec un bore tétracoordonné pour
former des unités Reedmergnerite. Ces unités [BSi40io]~ sont formées d'un
tétraèdre BO4, chaque oxygène participant également à la construction d'un
tétraèdre autour d'un atome de silicium. Tout le sodium supplémentaire (par
rapport à la composition diborate) vient donc compenser la charge négative
_
de ces unités jusqu'à ce que la teneur en bore qui s'intègre au réseau silicate
soit tellement importante que tous les oxygènes pontants formant les sites
tétraèdriques du bore ne puissent plus être liés à des tétraèdres de silice.
•Kmax <R<Rd\ = 0.5+K/4. Dans ce domaine, N4 est constant. Le sodium
en excès par rapport à i?max est supposé s'associer avec des oxygènes non-
pontants sur les tétraèdres de silice. Il est de plus supposé que le nombre
maximum de tétraèdres SiÛ4 à oxygènes non-pontants que le réseau peut
accomoder est de trois pour une paire d'unités Reedmergnerite.
Ru < R < Z?d3 = 2 + K. Une fois que le réseau est saturé en oxygènes non-
pontants dans les unités Reedmergnerite et en bore tétracoordonné, le
sodium supplémentaire est supposé compenser la charge négative crée par la
formation de site trigonal assymétrique du bore contenant un ou deux
oxygènes non-pontants. La formation de ces nouvelles unités résulte de
l'élimination des bores tétracoordonnés jusqu'à ce que la teneur en sodium
excède i?d3, point où tous les sites tétraèdriques ont disparu.
Le modèle structural des verres borosilicatés sodiques ci-dessus est basé
entièrement sur les résultats de résonance magnétique nucléaire du n B . Bien que
le modèle apparaisse qualitativement en accord avec les spectres de vibrations
obtenus par spectroscopie Raman (Furukawa and White, 1981), la plupart des
détails quantitatifs du modèle n'ont pas été vérifiés par d'autres tecnhiques
spectroscopiques. Bunker et al. (1990), Loshagin et Sosnin (1994), Bhasin et al.
(1998), Fleet et Muthupari (1999) avec leurs nouvelles données de spectroscopie
RMN (29Si, 170,23Na et nB), Raman et Xanes au seuil K du bore ont montré que
le mélange des unités boratées et silicatées commençait pour des valeurs de R
inférieures à celle prédite par Dell et al., entre 0.33 et 0.4 au lieu de 0.5. Les
données de Bunker et al. (1990) et Loshagin et Sosnin (1994) ont révélé la
présence d'un groupement structural supplémentaire qu'ils ont nommé groupe
danburite [BSiC>4]\ Celui-ci se compose d'un atome de bore tétracoordonné lié à
un tétraèdre Sidt. Par conséquent sa présence dans les domaines de composition
R>0.5 induit une augmentation de la fraction de bore tétracoordonné par rapport
aux valeurs du modèle de Dell. De plus le réseau silicate serait saturé à R — 3 K
49
/16 (et non Kl 16). En désaccord avec tous ces travaux, l'étude de Wang et
Stebbins (1998) par spectrométrie RMN 17O des verres borosilicatés sodiques a
par ailleurs montré qu'un mélange entre les atomes de bore en coordinence 3 dans
le réseau silicate était possible.
Les compositions de nos verres ayant été choisies pour pouvoir
extrapoler les résultats obtenus aux verres SON et AVM, les valeurs de R de
chaque série sont identiques et égales à celles qui caractérisent les verres de
référence, SON ou AVM, soit 0.79 et 1.12, respectivement. La valeur de R étant
supérieure à 0.5, nous sommes a priori en présence d'un réseau mixte constitué en
particulier d'unités de type Reedmergnerite [BSi40io]~.
Si on peut penser que cette caractérisation structurale est valide pour les
verres SON-3, AVM-3 (ternaires) et la série BSN, l'extrapolation aux verres plus
complexes et notamment au SON et AVM est délicate car l'effet de l'incorporation
d'autres éléments dans le réseau d'oxyde est mal connu. En particulier, la
possibilité d'effets synergiques entre deux cations peut modifier les résultats
obtenus sur les systèmes simples. C'est typiquement le cas des systèmes
quaternaires SiO2-B2O3-Na2O-Al2O3, où la substitution du sodium par
l'aluminium augmente la polymérisation du réseau de silice et diminue la
proportion de bore en coordinence 4 (El-Damrawi et al., 1993). Araujo et Hares
(1981) suggèrent que, dans les cas où la teneur en alumine reste inférieure à celle
des alcalins, l'aluminium soit considéré comme tétracoordonné et qu'un atome
d'aluminium ne puisse être lié via un atome d'oygène à un autre aluminium ou à
un atome de bore tétracoordonné. Cette suggestion permet d'utiliser les
descriptions structurales du système SiO2-B2O3-Na2O en réduisant seulement la
teneur en alcalins potentiellement utilisable pour compenser les charges des
oxyanions de bore de la proportion d'alumine dans la composition du verre.
De nombreuses techniques spectroscopiques (RMN, absorption X,
XANES, Môssbauer) ont été utilisées pour scruter de façon un peu plus précise la
structure du verre SON et de verres simplifiés qui lui sont associés. La RMN Al
a permis de vérifier la coordinence tétraèdrique de l'aluminium qui est donc
complètement formateur de réseau dans le verre (Delorme, 1998 ; Ricol, 1995 ;
50
Tovena, 1995). La spectroscopie d'absorption X au seuil K et L du zirconium
(Galoisy et al., 1999 ; Petit-Maire, 1988 ; Ricol, 1995) a mis en évidence le rôle
de formateur de réseau du zirconium avec une coordinence 6 en degré d'oxydation
+4. La spectroscopie Môssbauer (Ricol, 1995) a attribué une valence 3 au fer dans
des sites tétraèdriques. L'étude EXAFS au seuil K du Fe pour une famille de
verres simplifiés dérivés du SON (Pellegrin, 2000), montre que l'essentiel du fer
est sous forme Fe3+ en coordinence 4 mais aucune liaison entre les tétraèdres FeÛ4
et le réseau vitreux n'a pu être mise en évidence. Le zinc a été étudié par EXAFS
au seuil K du Zn (Le Grand, 1999). Il se présente en sites tétraèdriques liés aux
tétraèdres SiÛ4 par des sommets. Les environnements de l'uranium, du thorium,
du neptunium et, globalement, des éléments présentant un danger important à long
terme ont été étudiés par Petit-Maire (1988). Lorsque ces éléments sont en
valence 6, on observe un mélange de sites de coordinence 6 et de coordinence plus
élevée (7, 8 ou plus). La proportion des sites en coordinence 6 augmente lorsque
la taille du cation diminue.
Tous les cations intermédiaires contenus dans le verre SON sont donc
formateurs du réseau. Leur substitution à Si + provoque un déficit de charge qui
doit être compensé par un cation modificateur de réseau afin d'assurer la neutralité
électrique du matériau. Le bilan des charges négatives créées par les groupements
(A1O4), (ZrO62~), (FeO4) et (BO4~) dans le verre SON donne 5.19 moles pour 100
moles d'éléments (calculé à partir des pourcentages molaires d'éléments). En
contre-partie celui des alcalins et alcalino-terreux est de 9.44 moles. Cette
différence explique le fait que tous les cations intermédiaires puissent être
incorporés dans le verre en tant que formateurs. Le même raisonnement s'applique
aux autres verres que nous avons préparés. Ces considérations montrent que le
réseau est homogène et très bien copolymérisé, du fait de la bonne incorporation
des cations intermédiaires dans le réseau vitreux et qu'il est sans doute constitué
de nombreuses liaisons mixtes Si-O-M. Cette bonne incorporation est due à la
forte présence de cations modificateurs qui permettent un agencement homogène
des autres cations dans le réseau. Ce résultat est en outre en accord avec les
données de la littérature sur des systèmes plus simples quant à l'importance des
51
alcalins et alcalinoterreux sur l'incorporation des cations intermédiaires dans le
réseau en tant que formateurs.
Ce bilan fait apparaître un excédent de cations modificateurs restants
dans le réseau. Ils vont donc s'incorporer au réseau de silice en provoquant la
rupture de liaisons Si-O-Si. Ces ruptures provoquent l'apparition de liaisons Si-O"
compensées par un cation de type Na+. Le réseau silicate du verre SON-8 est donc
a priori faiblement dépolymérisé (4.25 moles d'alcalins restants pour 100 moles
d'éléments).
Nous avons vu que la mesure des propriétés thermochimiques des verres
nécessite la réalisation d'un cycle thermodynamique incluant la phase liquide. Il
est donc utile d'avoir également quelques idées sur la structure des borosilicates
liquides. Très peu d'études structurales se consacrent à la structure des liquides
borosilicates. On mentionnera cependant les travaux de Stebbins et ses
collaborateurs (Stebbins et Ellsworth, 1996 ; Wang et Stebbins, 1998 ; Sen et al.,
1998 ; Stebbins et Sen, 1998) qui se sont intéressés aux rearrangements
structuraux dans la zone de transition vitreuse. Leurs résultats de spectroscopie
RMN UB permettent de suivre les variations de la teneur en oxygène non-pontant
et a posteriori l'évolution des rapports 4B / 3B. Ils ont pu observer des diminutions
significatives de la teneur en bore tétracoordonné quand la température augmente
tout en laissant inchangée la coordinence du silicium.
En résumé, la structure des verres borosilicates a fait l'objet de
nombreuses études. Bien que les interprétations structurales issues de ces
dernières permettent d'expliquer un grand nombre de propriétés, les progrès
d'analyse récents apportent d'importantes modifications permettant de se
rapprocher des détails quantitatifs. Pour les liquides, la situation est plus confuse
car les outils analytiques leur sont moins adaptés. Pourtant, on a clairement
montré que la transition vitreuse marquait le début de changements structuraux
qu'il devrait être possible de sonder par le biais de nos mesures des propriétés
thermochimiques.
Structure et thermodynamique ont été abordées, voyons comment
l'altération des silicates peut être comprise à la lumière de ces définitions..
52
Chapitre 4
ALTERATION DES SILICATES VITREUX
L'étude de la corrosion aqueuse des verres est un élément essentiel pour
estimer la durée de vie des colis de stockage. En effet, l'eau, en cas d'intrusion au
sein d'un site de stockage, constitue le principal facteur d'altération des verres et le
principal vecteur des radionucléides vers la biosphère. La prédiction du
comportement à long terme de la matrice vitreuse repose sur l'étude des
mécanismes et cinétiques de dissolution.
4.1 MECANISMES DE DISSOLUTION
La vitesse d'une réaction est proportionnelle à son affinité réactionnelle,
A (Prigodine, 1968). Celle-ci peut être définie comme une force motrice d'origine
chimique qui détermine le sens de la réaction chimique de la même façon que le
sens du gradient de charge hydraulique détermine le sens d'écoulement d'un
fluide. Sa connaissance n'est cependant pas suffisante pour décrire à quelle vitesse
les transferts de masse entre la solution et le minéral s'opèrent jusqu'à l'équilibre.
Il est nécessaire pour cela de connaître le ou les mécanismes contrôlant les
phénomènes de dissolution et de précipitation afin d'accéder au temps de passage
de l'état initial à l'état final ou intermédiaire.
Lors du processus de dissolution interviennent simultanément des
réactions de surface et des phénomènes de diffusion (transport d'espèces en
solution vers l'interface réactionnelle et transport des produits hors de l'interface).
Il convient d'apprécier à chaque instant la contribution de chacun des mécanismes
à la dissolution. La corrosion des matériaux silicates vitreux et cristallisés
s'explique par deux théories étroitement liées :
53
la théorie de l'état de transition (Lasaga, 1981b>c; Aagaard et Helgeson, 1982) :
la réaction de surface entre le solide et la solution met en jeu des molécules
transitoires appelées complexes activés. Le complexe activé définit l'état des
réactants quand ils passent par un maximum d'énergie libre avant de former
les produits de la réaction d'altération;
la théorie de la chimie de coordination de surface (Sposito, 1986; Schindler et
Stumm., 1987 ; Stumm et al., 1985) : la surface du minéral ou du verre dans
l'eau est comparée à une électrode sur laquelle s'adsorberaient les ions.
Selon ces deux théories, toute réaction chimique hétérogène peut se
décomposer en 5 étapes élémentaires situées au niveau de l'interface
solide/solution :
1. transport des réactifs (H+, H3Û+, H2O) vers la surface du verre,
2. adsorption des réactifs sur les sites réactionnels de la surface,
3. réaction chimique de surface sensus-stricto avec déstabilisation des liaisons
pontantes du réseau autour de la molécule réactive,
4. désorption des produits de la réaction de surface,
5. transport des produits loin de la surface.
L'étape la plus lente contrôle la réaction de dissolution. Quand les étapes
limitantes sont les réactions 2, 3, 4, il s'agit d'un contrôle par une réaction de
surface. Pour les verres et minéraux silicates, à des températures inférieures à
100° C, c'est généralement la réaction 4 de désorption du complexe qui est
cinétiquement la plus lente (Stumm et al., 1985). Quand les étapes limitantes sont
1 ou 5, il s'agit d'un contrôle diffusionnel. Les expériences de Guy (1989) sur des
verres basaltiques illustrent les différents domaines de contrôle des mécanismes
de dissolution en fonction de la température et du pH (Figure 4.1). On constate
que les réactions de surfaces contrôlent la cinétique de dissolution des verres pour
des températures basses (inférieures à 170° C) et pour des pH proches de la
neutralité (3 à 9). Le contrôle diffusionnel se manifeste aux températures les plus
élevées et les pH extrêmes acides ou basiques.
54
o
300 -
200 -
100 -
Contrôle diffusionnel
Contrôle intermédiaire
Contrôle par réactionsde surface
6
pH10 12
Figure 4.1 : Mécanismes de contrôle de la cinétique globale des verres basaltiques (Guy, 1989)
4.2 DIFFUSION ET REACTIONS DE SURFACE
4.2.1 La diffusion des espèces réactantes
Dans le modèle des défauts (Bruce et al., 1986), les cations migrants H+
ou H3Û+ pénétreraient préférentiellement dans le verre grâce aux sites interstitiels
laissant les sites normaux vacants. Pour les modèles plus récents qui postulent
l'existence dans le verre de pseudophases (Goodman, 1986) qui auraient un effet
bloquant de la diffusion ionique, la diffusion de H+, H3Û+ ou H2O se fait alors
plutôt dans le réseau désordonné connecté autour des pseudophases. Ce
phénomène d'échange entre les ions mobiles M+ (principalement les alcalins,
alcalinoterreux) du verre et les ions H+ ou H3Û+ de la solution est beaucoup plus
marqué en milieu acide. Ce processus d'extraction préférentielle encore appelé
lixiviation conduit à une augmentation du pH de la solution altérante et à la
formation d'une couche résiduelle désalcalinisée en surface du verre.
Si—O—Na + H+ => Si—OH + Na+
ou Si—O—Na + H2O=>Si—OH +
55
Dans le cas des verres et minéraux borosilicatés, l'altération s'effectue
également par une extraction préférentielle du bore, alors que cet élément est
formateur du réseau vitreux. Ce comportement analogue à celui du sodium résulte
néanmoins de mécanismes réactionnels différents. La réaction électrophile sur un
oxygène pontant favoriserait d'une part la lixiviation du bore en milieu acide et
d'autre part la conversion des sites de coordinence 4 du bore vers des sites de
coordinence 3 facilement hydrolysables (Bunker et al., 1988). Cet auteur estime
donc que la coordinence 4 du bore et son caractère formateur dans le verre ne rend
pas impossible la dissolution sélective de cet élément. On sait par ailleurs que
l'acide borique et le borate de sodium sont solubles dans l'eau.
r+OHsC B :
H2O
OH
B + H2O
4.2.2 La diffusion des espèces hydratées du verre
Sous l'action de l'ion hydroxyl créé par interaction d'un atome d'oxygène
non pontant avec une molécule d'eau, des liaisons siloxanes peuvent se rompre.
Si—O— Si + OH" => Si—OH + Si—O"
Si—O- + H2O => Si—OH + OH"
En milieu neutre ou basique, la dissolution des verres procède par une
attaque nucléophile des ions hydroxyls sur les liaisons fortes du réseau, donc sur
les liaisons entre oxygènes pontants et cations formateurs. Les éléments
constitutifs du verre passent en solution de manière stoechiométrique : la
dissolution est congruente tant qu'aucune phase secondaire ne se forme.
56
Ainsi la dissolution d'un verre silicate peut être limitée et contrôlée par la
diffusion des ions formateurs de réseau à travers une couche d'altération poreuse
superficielle dans certaines conditions : stade très avancé de la réaction
d'altération ou température d'altération très élevée (Doremus, 1979).
4.2.3 Les réactions de surface
Ces réactions consistent en une succession de réactions élémentaires
d'adsorption du solvant réactif, de formation de molécules réactives appelées
complexes activés et de désorption de ces molécules. Les espèces aqueuses sont
susceptibles de catalyser ou d'inhiber la cinétique de réaction globale. La réaction
globale macroscopique qui résulte de ces réactions élémentaires à l'échelle
moléculaire peut s'écrire sous la forme : aA + bB => cC + dD + eE, où A est le
verre réactif solide, B l'espèce aqueuse éventuellement organique (H+, H3O+,
H2O), C, D, E les produits de la réaction (espèces aqueuses telles que HUSiC ,̂
Al3+, Zn2+) et a, b, c, d et e les nombres de moles de réactifs et de produits qui
participent à la réaction globale de dissolution.
Lee et Clark (1985, 1986) ont étudié la dissolution des verres
borosilicatés et proposent le processus suivant : après immersion dans une
solution aqueuse, une charge de surface négative se développe en surface du
verre. La cause de cette charge négative est la lixiviation des alcalins qui crée en
surface des sites SiO\ Ces groupes réagissent avec les molécules d'eau pour
former en surface des groupes silanols et augmenter le pH de la solution. Lorsque
le pH est suffisament élevé pour hydrolyser les liaisons des cations métalliques,
ces cations métalliques en solutions forment des particules colloïdales chargées.
Elles peuvent rester en solution ou s'adsorber en surface du verre suivant la charge
de surface de celui-ci. Les particules de même charge que le verre sont repoussées
et grossissent en solution en adsorbant d'autres ions (Clark, 1992). Les colloïdes
en solution ainsi formés, consommeraient des éléments provenant de la solution et
diminueraient les effets de saturation. Ils augmenteraient de cette façon la
57
dissolution du verre alors que les colloïdes adsorbés en surface pourraient
constituer une barrière protectrice vis-à-vis d'une altération ultérieure.
4.3L'Ai TERA TION DU VERRE SON
Dans le cas du verre SON, la première étape de l'altération est
l'interdiffusion entre les alcalins (Na, Li), alcalinoterreux (Ca, Sr) et les protons de
la solution et l'extraction préférentielle du bore (cf. § 4.2.1) par rapport au
principal élément formateur (Si). Cette première étape provoque une élévation du
pH (de 6 à 9,5) et conduit à la création d'une fine zone réactionnelle de verre
hydraté plus ou moins désalcalinisé encore appelée front d'attaque.
Dès que le pH devient basique, pour des faibles rapports surface de
verre / volume de solution, il y a une libération par hydrolyse de tous les éléments,
la corrosion se poursuit donc par l'attaque des liaisons Si-O-Si (cf. § 4.2.1) c'est-à-
dire par la dissolution du réseau vitreux. Il se forme alors en surface du verre,
lorsque les conditions de saturation sont atteintes, une pellicule d'altération
principalement amorphe appelée "gel", constituée des éléments non solubles (Fe,
Ni, Zn, Zr) et éventuellement la précipitation de phases minérales de type
smectite, zéolithe ou silicate de calcium hydraté mais en très faible quantité à
basse température (90° C) (Vernaz et Dussossoy, 1992). Les mécanismes
d'hydrolyse par réaction de surface sont prépondérants pour le verre SON; ils sont
inhibés par la présence de SiÛ2 dissoute (Raymond, 1992) en milieu basique et
catalysés par de fortes concentrations en H+ et OH".
4.4 CINETIQUE DE DISSOLUTION ET MODELISATION
Nous avons vu que la cinétique était contrôlée par les réactions de
surface. Ce contrôle peut être décrit à l'aide de la théorie d'état de transition
(Aagard et Hegelson, 1982; Hegelson et al., 1984; Lasaga, 1981a'bc, 1984) ce qui
conduit à une équation générale valable pour les réactions congruentes ou
incongnientes, proche ou loin de l'équilibre. Cette équation peut prendre la forme
suivante (Aagaard et Helgelson, 1982) :
di1-exp - _A_
RTEq. 4.1
, kBTKavec k = j — , Eq. 4.2
hy
où 4 e s t l'avancée du processus globale de dissolution (dans le cas de la
dissolution d'un verre, ^est égal au nombre de moles de verre dissoutes), s est la
surface effective de verre (autrement dit, il s'agit de l'aire des sites actifs exposés à
la phase aqueuse), a\ est l'activité de l'espèce i réactive affectée du coefficient de
réaction «/ défini par /?/ =( dnf / dÇ) où dnf rend compte des variations du nombre
de moles de l'espèce / lors de la réaction, A est l'affinité chimique du processus
globale de dissolution, k désigne une constante de vitesse (mol.cm"2.s"1), K est la
constante d'équilibre de la réaction de formation du complexe activé à la surface
du verre et / est le coefficient d'activité du complexe activé à la surface du verre,
R, ks, h et T sont respectivement la constante des gaz parfaits, les constantes de
Boltzmann, de Planck et la température.
Le dernier terme, entre crochets, de l'équation 4.1 rend compte de
l'approche de l'équilibre thermodynamique, autrement dit de la variation des
potentiels chimiques entre le verre et la solution altérante. A l'équilibre A vaut 0 ;
très loin de l'équilibre, A est très grand et seul le premier terme demeure. On voit
ainsi que la cinétique de dissolution est peu sensible à l'enthalpie libre de la
réaction de dissolution globale dans les premiers stades du processus. Le produit
Y\ ap1' rend compte des effets catalytiques et inhibiteurs sur la réaction globale,
comme, par exemple, la présence des ions H+ en conditions acides et OH" en
conditions basiques qui catalysent la dissolution.
Cette loi a été validée dans la majorité des études relatives aux cinétiques
de réactions hétérogènes (Lasaga, 1981a). Grambow (1985) propose que la
59
dissolution de la matrice vitreuse est contrôlée par la seule activité en acide
orthosilicique et suggère que la solubilité d'un verre à plus de 30 oxydes (tel que
ceux utiliser pour le stockage des déchets radioactifs) se limite à celle de son
constituant majeur, la silice. En accord avec Grambow, Advocat et al.(1991)
justifient la nature purement siliceuse du complexe activé critique par la structure
même du verre. Celui-ci est constitué en majorité de tétraèdres de SiC^ répartis de
façon aléatoire qui passent en solution en entraînant avec eux les autres entités
élémentaires. La loi cinétique de dissolution de ce type de verre complexe pourrait
alors se limiter à l'expression réduite de la loi d'Aagaard et Helgelson qui a été
formulé plus haut avec un complexe activé purement siliceux et pourrait s'écrire
sous la forme :
Eq.4.3-^ = k \ H \ 1 - T T
dt L J [ [H4SiO4]sat
Le terme £+[H+]" caractérise la vitesse initiale VQ. NOUS avons vu que la
première étape dans l'altération du verre est l'extraction préférentielle des alcalins
et alcalinoterreux ainsi que du bore. Lors de cette phase, la vitesse de dissolution
peut être considérée constante pour une composition donnée et un pH donné.
Cette vitesse a donc pu être déterminée expérimentalement en milieu extrêmement
dilué et sur des échelles de temps très courtes (Delage et Dussossoy, 1991). La loi
4.3, souvent appelée loi du premier ordre puisqu'elle ne tient compte que de
l'activité de l'acide silicique comme paramètre limitant, est, en première
approximation, en bon accord avec les résultats expérimentaux (Advocat et al.,
1990; Tovena, 1995; Ricol, 1995). Elle montre par conséquent que l'activité de
l'acide silicique est un paramètre clé de la cinétique de dissolution. Cependant,
cette loi suppose que la vitesse de dissolution est nulle lorsque
[EUSiO/i] = [H4SiO4]sat, c'est-à-dire lorsque la phase aqueuse est saturée en acide
orthosilicique vis-à-vis de la silice du verre. Cet équilibre chimique n'a pas été
observé expérimentalement, au contraire la vitesse est non nulle et peut varier
avec le temps (Advocat et al., 1990; Ricol, 1995). Pour expliquer cet écart au
modèle, Grambow (1985) suggère qu'il existe dans le système un assemblage de
60
produits secondaires plus stables que le verre lui-même, empêchant ainsi l'atteinte
de l'équilibre entre la solution et le verre. Grambow parle "d'affinité résiduelle"
pour décrire ce phénomène. Cette phase silicatée secondaire pourrait être la
couche d'altération amorphe formée à la surface du verre puisque le verre et la
couche présentent des solubilités différentes. Cette différence serait d'autant plus
faible que la teneur en éléments formateurs du gel et du verre serait proche.
Advocat et al. (1990) préfèrent employer le terme "d'affinité contextuelle" pour
s'opposer à "l'affinité résiduelle" du fait que la vitesse finale ne peut être
considérée comme une propriété intrinsèque du verre.
Ainsi, la cinétique de la série réactionnelle peut être décrite
schématiquement par la Figure 4.2. Le segment AB représente la perte de masse à
vitesse constante, Vo, c'est un stade de dissolution congruente. Le segment BC
caractérise le contrôle par les réactions de surface que l'on modélise par l'équation
4.3 et le segment CD met en valeur la notion d'affinité contextuelle, la vitesse de
dissolution n'est pas nulle, le gel d'altération protège le reste de verre inaltéré.
D
Figure 4.2 : Schéma de la cinétique de dissolution
61
4.5 UN BESOIN DE DONNEES THERMODYNAMIQUES
Les prédictions quantitatives nécessitent des modèles décrivant non
seulement les vitesses auxquels les verres réagissent, de façon congruente ou non,
avec les solutions aqueuses mais aussi les variations de ces vitesses avec la
pression, la température et la composition chimique des verres et des solutions. La
théorie de l'état de transition et la thermodynamique ont permis de comprendre les
principaux mécanismes mis en jeu et de composer des modèles simples décrits
dans la partie précédente. La validation de ces modèles a plus de peine à aboutir.
En effet, ces lois cinétiques font appel à un grand nombre de données
thermochimiques sur les matériaux vitreux. Or ces données sont encore peu
nombreuses actuellement par rapport aux matériaux cristallisés qui ont servi de
base à l'élaboration de ces modèles.
En 1977, Paul suggère que la durabilité chimique d'un verre peut être
estimée à partir de ses propriétés thermodynamiques. Il suppose que les vitesses
de réactions entre l'eau et le verre peuvent être paramétrées par la sommation des
enthalpies libres de dissolution de chaque composant à "structure individualisée";
c'est-à-dire les composants silicates les plus simples et les oxydes qui constituent
le verre. Paul, puis Jantzen et Plodinec ont alors développé une base de données
thermodynamiques pour étudier la dissolution des verres (Paul, 1977; Jantzen et
Plodinec, 1984). Nous rappellerons ici brièvement leur démarche.
Le verre est considéré comme un mélange homogène d'entités telles que
SiÛ2, Na2SiO3, Mg2SiO3, Ca2SiC>3, AI2O3, B2O3... La réaction de ces espèces avec
l'eau crée une variation d'enthalpie libre qui définit thermodynamiquement la
dissolution. L'enthapie libre de dissolution du verre est donc considérée comme la
somme des enthalpies libres de chaque entité (AG°) pondérées par leur fraction
molaire dans le verre,
où Xi représente la fraction molaire de l'entité /. Les enthapies libres les plus
élevées donnent alors les verres les moins altérables.
Discutons maintenant les méthodes d'estimation des données
thermodynamiques concernant les unités de base que les auteurs ont considérées.
Paul calcule les enthalpies libres de dissolution de ces entités de base par
62
différences des enthalpies libres de formation entre réactifs et réactants.
L'enthalpie libre d'un matériau est égale à
AfG(T) = AfH(T)-TAfS(T), Eq. 4.5
où AjH et À/5 sont respectivement les différences d'enthalpie et d'entropie entre le
composé formé et ses constituants. En supposant que le terme TAfS est très
inférieur à AjH dans le cas des systèmes silicates, que les variations d'enthalpie
d'un verre et du cristal de même composition sont très proches, Paul conclue que
A/7overTe~A/7°cristai- Avec l'avancée des connaissances sur les structures et les
propriétés des matériaux vitreux, les hypothèses formulées par Paul sont devenues
caduques.
Si la contribution entropique peut être négligée dans le cas des cristaux, il
n'en va pas de même pour les verres. En effet, on constate, par exemple dans le
cas d'un verre de composition d'anorthite, que la contribution entropique (-18.9
kJ/mol) peut être d'importance semblable à celle de la contribution enthalpique
(-23.6 kJ/mol). L'enthalpie et l'entropie de formation par rapport aux oxydes sont
données par :
= 2>J ASH(TS )' + \CpldT
pT.
-ASH(TS)- \CpdT, Eq.4.6
— . Eq. 4.7T
0 i
où ASH est l'enthalpie de solution dans un solvent approprié (nous reviendrons sur
ce terme par la suite), S est l'entropie, Cp est la capacité calorifique, n exprime une
fraction molaire et T est la température. L'indice i indique une propriété d'un
oxyde constitutif du matériau étudié et l'absence d'indice réfère au matériau lui-
même. Pour les minéraux, comme pour les oxydes constitutifs, S(0) est nulle. De
plus, l'entropie relative d'un silicate peut en général être considérée comme
l'addition des entropies relatives de ces oxydes constitutifs. Par conséquent, on
peut effectivement négliger en première approximation le terme entropique face
au terme enthalpique dans le cas des minéraux. En revanche, dans le cas des
63
verres, l'entropie à 0 Kelvin n'est pas nulle. Cette entropie résiduelle représente
l'entropie de configuration du liquide figée à la température de transition vitreuse,
5(0) = Sfonf(Tg). Eq. 4.8
Cette entropie dépend fortement de la composition chimique du verre. A
température ambiante, elle peut représenter jusqu'à 30 % de l'entropie absolue des
verres de silicates (Richet et Neuville, 1992) et plus de 70% de leur entropie de
formation par rapport aux oxydes.
D'autre part, on peut difficilement assimiler l'enthalpie de formation d'un
verre à celle du cristal de même composition. On peut exprimer l'enthalpie de
formation d'un verre en fonction de l'enthalpie de formation du cristal qui lui est
associé en y ajoutant un terme enthalpique de vitrification,,
AfH(T)verre = AfH(T)crislal + AVH(T). Eq. 4.9
Outre le terme entropique, le modèle de Paul néglige donc également l'énergie
nécessaire à la vitrification. Cette autre approximation est peu propice à une
modélisation efficace puisque l'enthalpie de vitrification de verres silicates peut
être supérieure en valeur absolue à l'enthalpie de formation du cristal par rapport
aux oxydes. Les enthalpies de vitrification du quartz, de la wollastonite et de
l'enstatite sont respectivement 9.12, 33.07 et 42.50 kJ.mor1 alors que leur
enthalpie de formation sont 0, -92.77 et -36.53 kJ.mol"1 (Richet et al., 1982 ;
Richet, 1984 ; Robie et Hemingway, 1995).
La remise en question des hypothèses nécessaires à l'estimation des
enthalpies libres de formation des entités qui composent le verre rend donc
inexploitable les données de Paul pour des modélisations cinétiques quantitatives.
Cependant, si une autre approche permettait d'acquérir ces données, nous
pourrions malgré tout tester le modèle. Nous proposerons donc dans les
paragraphes suivants une nouvelle méthode de détermination basée sur des
mesures calorimétriques et viscosimétriques. C'est cette approche que nous avons
mise en œuvre dans le cadre de cette thèse.
64
Parmi les diverses méthodes utilisables pour déterminer des enthalpies de
formation, celle qui est la mieux adaptée à des composés constitués d'oxydes
consiste à mesurer séparément les parties enthalpiques et entropiques.
La partie enthalpique
L'enthalpie de formation, AjH, est habituellement obtenue à partir de
mesures d'enthalpies de dissolution dans un solvant approprié. Dans le cas de
composés comportant des oxydes réfractaires comme CaO ou MgO, la dissolution
dans des solutions acides (acide fluorhydrique, par exemple, à des températures
proches de l'ambiante) est généralement incomplète. Pour obtenir des résultats
fiables, on doit effectuer les dissolutions dans des oxydes fondus (borate de plomb
par exemple) à des températures de 700° C environ (Navrotsky et al., 1980).
Ayant mesuré les enthalpies de dissolution, ASH, à la température Ts, du verre et
de ces oxydes constitutifs, on obtient l'enthalpie de formation du verre par rapport
aux oxydes avec l'équation 4.6.
La partie entropique
L'entropie de formation est déterminée à partir de mesures de capacités
calorifiques effectuées de 0 K à la température T voulue comme indiqué dans
l'équation 4.7.
Dans le cas des oxydes assimilés à des cristaux parfaits, on a S(0 K)=0;
en revanche, comme nous l'avons vu dans la partie précédente (cf. Eq. 4.8),
l'entropie d'un verre à 0 K est égale à l'entropie de configuration du liquide figée à
la transition vitreuse, Sfon\Tg). Cette entropie de configuration peut être
déterminée par des mesures calorimétriques (Richet, 1984). Cette méthode repose
sur la réalisation du cycle entropique représenté dans la Figure 4.3 en partant
d'une phase cristalline de même composition que le verre considéré et dont le
point de fusion sera noté Tm. La mesure de la capacité calorifique du cristal (Cpc)
de 0 K à Tm permet de déterminer son entropie absolue à Tm:
65
TIT. Eq. 4.10
En ajoutant l'entropie de fusion du cristal (AmS = AmH / Tm) à cette
entropie, on obtient ensuite l'entropie du liquide à Tm. Par des mesures de Cp pour
le liquide de Tm à la température de transition vitreuse, Tg, puis des mesures de Cp
pour le verre de Tg à 0 K, on obtient enfin l'entropie résiduelle du verre à 0 K :
Eq.4.11
où Cpi et Cpg sont les capacités calorifiques du liquide et du verre.
700 -i
400 1600800 1200
Température (K)
Figure 4.3 : Cycle entropique pour un verre de diopside.
Ce calcul est illustré dans la Figure 4.3 pour un verre de composition
CaMgSi2O6 (diopside). Comme le montre cette figure, l'entropie résiduelle d'un
verre représente une petite différence entre de grands nombres et sa valeur sera
ainsi entachée d'une erreur inacceptable si les mesures calorimétriques ne sont pas
effectuées avec la meilleure précision possible. On détermine à cet effet les Cp à
66
mieux que 0.2 % par calorimétrie adiabatique entre 0 K et l'ambiante, et à mieux
que 0.5 % par calorimétrie de chute à haute température.
Cette méthode ne peut être utilisée pour les verres de confinement de
déchets nucléaires car son utilisation est restreinte aux cas particuliers de verre
ayant la composition de cristaux fondant de façon congruente. Il est donc
nécessaire de déterminer l'entropie de configuration à partir d'une autre méthode,
nous avons choisi une méthode viscosimétrique (Richet, 1984). Le fondement
théorique de cette méthode est donné par la théorie entropique des processus de
relaxation (Adam et Gibbs, 1965). Selon cette théorie, un écoulement visqueux
nécessite un changement de configuration d'un liquide. Quand la température
augmente, l'entropie de configuration augmente également, tandis que la viscosité
diminue car ces changements peuvent se produire de manière indépendante dans
des parties de plus en plus petites du liquide. Quantitativement, on obtient :
logr| = ^ e + e—-, Eq.4.12TSœnf{T)
où Ae est un terme pré-exponentiel et Be une constante proportionnelle à la
barrière d'enthalpie libre s'opposant aux réarrangements coopératifs requis pour
l'écoulement visqueux.
En pratique, c'est seulement l'entropie de configuration à une température
donnée, à Tg par exemple, qu'on détermine avec l'équation 4.12 à partir des
mesures de viscosité (en même temps que les paramètres Ae et Be). Entre Tg et une
température quelconque T, l'entropie de configuration augmente suivant la relation
suivante :
y /-iconf
Sconf(T) = Sconf(Tg)+ \-E—dT, Eq.4.13T* T
où Cpconf est la capacité calorifique de configuration. Comme justifié par Richet et
al. (1986), cette dernière peut être prise égale à :
CCp°
nf{T)=Cpl(T)-Cpg{Tg). Eq.4.14
En résumé, des mesures calorimétriques permettent de déterminer avec
l'équation 4.14 la capacité calorifique de configuration en fonction de T. On
67
obtient ensuite Sfonf(Tg) en ajustant les équations 4.12 et 4.13 aux mesures de
viscosités effectuées sur de vastes plages de températures. L'intérêt de cette
méthode est double. Elle est applicable à n'importe quel silicate fondu, et les
entropies de configuration obtenues de la sorte sont précises à mieux que 5 %,
comme l'indiquent les comparaisons (Figure 4.4) avec les quelques valeurs qui ont
pu être obtenues par une méthode calorimétrique. Cette figure qui montre une
corrélation de pente 1 entre les deux jeux de données, entropies de configuration à
0 K mesurées par méthode calorimétrique et celles déterminées par mesure de
viscosité, est un argument important de validité de la théorie d'Adam et Gibbs.
100
90
80 -
70 -
40 60
™vis (J/mol.K)80 100
Figure 4.4: Comparaison entre les entropies de configuration à la température de transition vitreusedéterminées par viscosimétrie et calorimétrie (Richet et Bottinga, 1994).
Afin d'illustrer la méthode présentée plus haut, nous avons collecté dans
la littérature les données nécessaires au calcul des enthalpies de formation à partir
des oxydes de quelques silicates simples. Pour effectuer le calcul des enthalpies
libres de dissolution des verres dans l'eau, il suffit de connaître les données
thermochimiques qui concernent les espèces aqueuses de la réaction de
dissolution considérée. Ces données sont en général disponibles dans la littérature
68
et n'ont donc pas donné lieu à de nouvelles déterminations dans le cadre de ce
travail. Les équations de dissolution considérées sont celles faisant réagir le verre
avec de l'eau pure pour former de façon congruente les espèces aqueuses suivantes
: H4Si04°, Al(OH)4", B(OH)3°, Na+, K+, Ca2+, Mg2+, H+ et H2O. Les résultats
présentés dans la Figure 4.4 prennent en compte les entropies à 0 K déterminées
par méthode calorimétrique. Comme nous l'avons dit précédemment, la méthode
de détermination par mesures viscosimétriques est en principe plus précise, mais
les données déjà publiées sont encore rares.
On constate que les résultats du modèle de Paul sont du bon ordre de
grandeur pour les composés les plus simples, mais peuvent différer des véritables
enthalpies libres de dissolution d'un facteur supérieur à dix (verre de pyrope,
Mg3Al2Si3Oi2) pour les composés complexes. Les critiques du modèle de Paul
faîtes précédemment nous permettent d'expliquer ces différences ; par exemple la
composition du pyrope montre une différence d'enthalpie libre de formation entre
sa phase cristalline et sa phase vitreuse d'environ 160 kJ/mol à 298 K, il semble
par conséquent que la valeur du modèle de Paul soit plus en accord avec
l'enthalpie libre de dissolution du cristal qu'avec celle du verre.
300 i
200 -
!J 100o
«3-100
-200 -
-300 J
• Modèle de Paul (1977)
• D'après les données calorimétriques de lalittérature
°
Figure 4.5 : Enthalpies libres de dissolution dans l'eau à 25°C des verres d'intérêts géologiquespour les réactions faisant intervenir H4S1O40, A1(OH)4", B(OH)3°, Na+, K+, Ca2+, Mg2+, H+ et H2O.En grises, les valeurs calculées à partir des enthalpies de formation des verres (Robie etHemingway, 1995 ; Richet, 1984 ; Richet et al., 1982 ; de Ligny, 1996 ; Neuville et Richet 1992)et des espèces aqueuses (JANAF, 1985 ; Rimstidt, 1991 ; Wesolowski, 1992)et en noires, cellesprédites par le modèle de Paul.
69
Nous avons décrit les traits généraux des verres, de leur structure à leur
altération en passant par leur définition thermodynamique. Les axes de recherche,
que nous avons suivi pour obtenir les valeurs des enthalpies de dissolution, ont été
décrits, nous y reviendrons plus précisément dans les sections suivantes
consacrées à l'exposé des techniques utilisées et des résultats.
70
DEUXIEME PARTIE
Méthodes expérimentales
Les déterminations d'enthalpies libres de formation de verres que nous
avons faites est une approche expérimentale qui permet une mesure de chaque
contribution à l'enthalpie libre du verre (enthalpie de formation, entropie
vibrationnelle, entropie de configuration). Outre la synthèse des produits, cette
partie présentera les techniques suivantes :
calorimétrie adiabatique, qui permet la mesure des entropies relatives entre
l'ambiante et 0 K, S29&-S0,
calorimétrie de chute et calorimétrie différentielle à balayage, qui nous
permettent de mesurer les capacités calorifiques et les propriétés relatives,///-
-#298 et SrS298,
la calorimétrie de dissolution, dont les résultats nous permettent de déterminer
l'enthalpie de formation des verres,
les méthodes de mesures de viscosité qui sont associées aux entropies de
configuration selon la théorie des processus de relaxation (Adam et Gibbs,
1965).
73
Chapitre 5
SYNTHESES
Les échantillons étudiés ont été synthétisés par nos soins à l'exception du
verre SON, qui nous a été fourni par le CEA afin que celui-ci soit en tout point
conforme au verre de référence inactif couramment utilisé, ainsi que les verres de
la série AVM. Les verres de la série SON et les compositions ternaires de la série
BSN ont été préparés suivant le protocole de synthèse décrit par Schairer et
Bowen (1955, 1956) et utilisés au laboratoire depuis des décennies. Les verres
binaire SiO2-B2O3 ont demandé un protocole particulier. Nous décrirons d'abord
les différentes étapes du protocole "classique" puis celles inhérentes à la
particularité des binaires étudiés.
5.1 PROTOCOL E DE SYNTHÈSE
Séchage des poudres
Les poudres d'oxydes et de carbonates utilisées sont légèrement
hygroscopiques. Par conséquent l'eau qu'elles contiennent doit être éliminée pour
ne pas fausser la pesée. Pour cela, les poudres sont mises dans des creusets
d'alumine et séchées dans un four à moufle électrique. Les séchages s'effectuent à
1100°C pour SiO2, A12O3, ZrO2 et ZnO, à 1000°C pour Ce2O3, à 550°C pour
CaCO3) à 500°C pour Na2B4O7 et à 350°C pour Na2CO3 et Li2CO3. Typiquement,
lors de ces séchages, la silice perd environ 0.003 % en poids, alors que ZnO,
A12O3) Ce2O35 Na2B4O7, CaCO3, Na2CO3 perdent quelques pourcents. Ces pertes
sont directement imputables à l'eau.
74
Pesée et broyage
Nous utilisons une balance Sartorius de portée 162 g et de précision 0.1
mg. Nous pesons directement le creuset de platine dans lequel nous effectuerons
la fusion et nous rajoutons les différentes poudres dans les proportions requises.
Après la pesée, le mélange est broyé pendant une heure en présence
d'alcool dans un mortier en agate (RETSCH). A la fin du broyage, nous
transférons le mélange de poudres et d'alcool dans le creuset de platine afin que
l'alcool s'évapore. Pour accélérer la disparition de l'alcool, nous l'enflammons.
Cette combustion peut déposer sur la poudre des résidus carbonés qui disparaient
lors de la fusion.
Décarbonatation et première fusion
Les decarbonatations et les fusions sont effectuées dans un four
"Meeker" composé d'éléments chauffant en Kanthal 33. Les produits qui ont été
synthétisés dans le cadre de cette étude sont pour partie à base de carbonates
(CaCÛ3 et Na2CÛ3). La décarbonatation induit une diminution de la masse de
produit qui permet un premier contrôle des teneurs en CaCÛ3 et Na2CÛ3 présentes
dans le mélange.
La décarbonatation est suivie de la fusion; après le palier au voisinnage
de 900°C pour les produits étudiés ici, qui clot le cycle de décarbonatation, on
augmente la température de 1°C par minute jusqu'à une température légèrement
supérieure au point de fusion du produit.
Première trempe
Cette opération a pour but de figer le liquide pour obtenir un verre.
Généralement les vitesses de trempes sont de l'ordre de la centaine de degrés par
minute. Ces trempes sont effectuées soit en plongeant le fond du creuset dans l'eau
distillée, soit en coulant directement son contenu sur une plaque de cuivre. Lors
de la trempe, les verres se fragmentent sous l'effet des contraintes internes créées
par la différence de vitesse de refroidissement dans le produit, ce qui facilite le
démoulage des creusets.
75
Homogénéisation des produits
Afin d'homogénéiser les produits, à l'issue de la première trempe, on
broyé le verre obtenu puis on le fait fondre en suivant une rampe de l°C/min
jusqu'à une température légèrement supérieure à son liquidus. On fracture alors de
nouveau le produit par une trempe et on recommence le cycle une nouvelle fois.
La dernière trempe doit être extrêmement bien réalisée afin d'obtenir un produit
entièrement vitreux et sans fractures. Pour cela, nous coulons le liquide dans des
cylindres en graphite posés sur une plaque de cuivre afin d'obtenir des "lentilles"
de verre dans lesquelles nous pourrons carotter des éprouvettes aux dimensions
souhaitées. Afin de s'assurer de la non-fracturation de notre produit, nous
transposons la lentille de verre dans un four préchauffé à une temperature
d'environ 500° C. Un relâchement des contraintes internes est obtenu en quelques
heures.
Vérification des synthèses et de la vitrification
En premier lieu, nous effectuons des mesures de densité sur une dizaine
de fragments de verre d'un même échantillon pour nous assurer que le verre est
homogène. La viscosité dépendant fortement de la composition chimique, il faut
que cette dernière soit identique dans tout le verre et surtout dans toutes les
éprouvettes utilisées. Ces mesures sont réalisées selon la méthode d'Archimède,
précise à 0.001, en utilisant du toluène comme fluide d'immersion. Une
vérification de la composition de nos verres sera obtenue, dans un second temps,
par des analyses à la microsonde électronique ou par fluorescence X.
Il faut aussi s'assurer de l'absence de cristaux dans les produits car une
fraction cristalline peut provoquer non seulement une augmentation de viscosité,
mais aussi un comportement non-newtonien (Lejeune et Richet, 1995). Un
premier examen au microscope n'a montré de cristaux ni en lumière naturelle, ni
en lumière polarisée. Cependant, la présence possible de cristaux de symétrie
cubique (spinelle) font que cet examen n'est pas rigoureusement concluant pour
détecter des particules de taille supérieure à quelques microns; c'est pourquoi, des
76
diagrammes de diffraction de rayons X ont également été obtenus pour déterminer
la présence éventuelle de phases cristallines.
Les produits sont également analysés pour s'assurer que la stoechiométrie
souhaitée a été obtenue. Nous avons utilisé deux techniques d'analyse, la
microsonde électronique et la spectrométrie ICP-AES. Ayant observé parfois des
phénomènes caractéristiques d'une volatilisation (B ou Na ?) sous le faisceau de la
microsonde, nous avons voulu nous assurer des compositions par une autre
technique, l'ICP-AES. La comparaison entre les deux types d'analyses montre de
très faibles différences comprises dans les erreurs expérimentales inhérentes aux
techniques. Les compositions analysées sont, à l'exception du verre BSN-8/24, en
bon accord avec les valeurs nominales. Pour le verre BSN-8/24, il est
vraissemblable de penser à une erreur sur la nature des oxydes lors des pesées et
du mélange des poudres.
Les Tableaux 5.1-5.2 font un bref résumé des conditions de synthèse et
indiquent les densités mesurées de tous les produits.
Tableau 5.1 : Récapitulatif des conditions de synthèses des différents verres de la série SON
nombre de cycle
broyage-fusion-trempe
température d'élaboration (°C)
durée d'affinage (heures)
température de recuit (°C)
durée du recuit (heure)
densité des fragments
recuits
non-recuits
SON-3
3
1180
1
480
4
2.448
2.433
SON-4
3
1200
1
480
4
2.405
2.386
SON-5
3
1200
1
500
6
2.467
2.451
SON-6
3
1200
1
500
5
2.490
2.475
SON-7
3
1250
1
500
10
2.514
2.491
SON-8
3
1150
1
450
5
2.611
2.588
77
Tableau 5.2 : Récapitulatif des conditions de synthèses des différents verres de la série BSN
nombre de cycle
broyage-fusion-trempe
température d'élaboration (°C)
durée d'affinage (heures)
température de recuit (°C)
durée du recuit (heure)
densité des fragments
recuits
non-recuits
BSN-5/16
3
1200
1
450
4
2.401
2.392
BSN-8/24
3
1200
1
450
5
2.446
2.438
BSN-11/32
3
1200
1
450
8
2.526
2.511
BSN-29/14
3
1200
1
450
2
2.402
2.388
5.2 LA SYNTHESE DES VERRES BINAIRES SlO2-B2O3
Les verres binaires SiO2-B2O3 ont demandé un protocole de synthèse
particulier du fait des caractéristiques des deux oxydes S1O2 et B2O3. La silice a
un point de fusion très élevé (1999 K) par rapport à B2O3 qui fond à 723 K.
D'autre part, le bore se volatilise très facilement (Asano et al., 1989) dès 1000 K.
Dans les premiers essais de synthèse, suivant le protocole décrit précédemment en
partant de poudre de SiÛ2 et de B2O3 ou H3BO3, on obtenait une suspension de
silice cristallisé dans un bain, liquide, de B2O3 qui s'appauvrissait en bore
lorsqu'on augmentait la température pour s'approcher du point de fusion de la
silice. La volatilisation du bore était clairement mise en évidence par l'apparition
d'une fumée blanche aux environs de 1200 K. Outre un écart important par rapport
à la composition nominale, ces essais n'ont pas abouti puisqu'ils nécessitaient
d'augmenter la température au-delà de 1700 K afin de rendre la silice
suffisamment fluide pour se dissoudre et former un liquide homogène avec B2O3.
Afin de réduire la différence de température de fusion, nous avons choisi
de changer nos produits de départs. Nous avons utilisé de l'acide silicique
(S1O2.MH2O) dont le point de fusion est proche de 1400 K et qui, par sa texture
très floconneuse, permet d'augmenter la "mouillabilité" du bore vis-à-vis de la
78
silice. Après avoir constaté la fonte de tout le mélange d'oxyde vers 1400 K, nous
avons dû porter les mélanges aux environs de 1500 K afin d'homogénéiser la
composition. Ces dernières étapes on fait apparaître des fumées blanches, signes
d'une perte de bore. L'analyse des compositions a confirmé ces pertes qui ont été
de l'ordre de 10 %.
En plus de la difficulté d'obtenir des verres ayant la composition désirée,
cette méthode ne permet de synthétiser que de petites quantités par cycle de pesée-
mélange-fusion car l'acide silicique est beaucoup moins dense que la silice
cristallisée. Pour obtenir la quantité désirée nous avons dû broyer, mélanger et re-
fondre 4 lots de produit ainsi formé. Après l'obtention d'un premier binaire (BSN-
68/0), nous avons enrichi ce produit en silice par ajout d'acide silicique pour
s'approcher par étape successive (BSN-58/0) du verre dont la composition nous
semblait pertinente (BSN-43/0). Ces verres binaires ont un caractère très
hygroscopique qui oblige leur stockage dans un lieu protégé de toute humidité.
79
Chapitre 6
CALORIMETRIE
6.1 PRINCIPE
Le terme de calorimètre désigne un appareil permettant de mesurer les
quantités de chaleur. Il est constitué par un récipient dans lequel on produit les
phénomènes thermiques à étudier. En général ce récipient est placé dans une
cavité dont la paroi est à température constante ou réglable à volonté. Nous
appelons enceinte interne la paroi du récipient calorimétrique et enceinte externe
la paroi de la cavité dans laquelle il est logé.
La chaleur (AQ) dégagée par conduction, rayonnement et convection à
l'intérieur du récipient calorimétrique tend à faire varier la température de
l'enceinte interne et il en résulte des échanges de chaleur entre les deux enceintes
qui tendent à s'équilibrer thermiquement.
Pour un système qui évolue à pression constante, la quantité de chaleur
échangée est la somme des enthalpies des réaction qui l'affectent et d'une variation
d'enthalpie (enthalpie relative ) entre un état initial et un état final. Si on se réfère
à une température finale de 7b, on note l'enthalpie relative HT - HT0. Enthalpie et
capacité calorifique à pression constante sont reliées par les équations suivantes:
Cp=(ÔH/ÔT)p Eq.6.1
T
et HT - HTQ = \CpdT. Eq. 6.2
Expérimentalement, suivant le type de calorimètre, les Cp peuvent être
déterminés "directement", tandis que les enthalpies relatives sont calculées à partir
80
de l'équation 6.2. Ceci n'est possible que si les échanges de chaleur sont réduits au
minimum, auquel cas on peut assimiler AQ/AT à l'équation différentielle 6.1. Les
Cp peuvent aussi être obtenus par dérivation de l'enthalpie relative selon l'équation
6.2.
6.2 LA CALORIMETRIE ADIABATIQUE ENTRE 10 ET 300 K
6.2.1 Le principe
Le flux de chaleur, O, qui passe à chaque instant de l'enceinte interne à
l'enceinte externe est donné par l'équation suivante,
<&=pAT,
où p est la conductibilité du milieu qui sépare les deux enceintes et AT la
difference de température entre celles-ci. Si p est nul, c'est-à-dire si les deux
enceintes sont séparées par un isolant thermique parfait, le calorimètre est dit
adiabatique (imperméable à la chaleur). Dans ces conditions, toute la chaleur AQ
produite au cours de l'expérience est utilisée pour élever la température du
récipient calorimétrique. Celle-ci devient supérieure de AT à la température
initiale et on a
AQ = CPAT.
Il est difficile de réduire à zéro la conductibilité thermique entre les deux
enceintes. Pour répondre aux conditions d'adiabaticité, la température de l'enceinte
externe demeure constamment égale à celle de l'enceinte interne de façon à rendre
toujours nuls les échanges de chaleur entre les deux enceintes (<I> =0). On obtient
ce résultat en modifiant constamment la température de l'enceinte externe grâce à
un système de régulation asservi aux différences de température entre les deux
enceintes.
81
6.2.2 Appareilla ge
Le calorimètre adiabatique que nous avons utilisé se trouve au laboratoire
des Structures et Matériaux de l'institut de Technologie de Tokyo (Japon). Il a été
décrit par Atake et al. (1990).
Ce dispositif est constitué de trois éléments :
• Un calorimètre dans lequel s'effectue la mesure de l'accroissement de
température en réponse à un apport d'énergie,
• Un cryostat permettant de refroidir l'ensemble du dispositif aux basses
températures auxquelles on fait les mesures,
• Une enceinte adiabatique permettant d'isoler thermiquement le
calorimètre.
Une vue en coupe du cryostat est présentée dans la Figure 6.1. La
chambre calorimétrique (F) est entourée par l'enceinte adiabatique (en cuivre
plaqué de chrome, de 1 mm d'épaisseur) formée de trois parties : la partie haute
(Hi), le pourtour (H2) de 70 mm de diamètre et 115 mm de hauteur, et la partie
basse (H3). La chambre calorimétrique est suspendue par des fils de nylon à la
partie haute. Chaque partie de l'enceinte adiabatique est contrôlée
indépendamment par un système p.i.d (d.c. amplificateur, model AM 100IB,
Ohkura Electric Co. et une unité de contrôle p.i.d. modèle 5301, Shinku-Riko
Inc.). La différence de température entre la chambre calorimétrique et le pourtour
de l'enceinte (H2) est détectée par des thermocouples type E et Au / chromel
connectés en série. Pour le contrôle entre le pourtour (H2) et les parties hautes
(Hi) et basse (H3), des thermocouples type E sont utilisés. L'écran thermique E
(bloc de cuivre de 400 g) et le manteau extérieur G (en cuivre plaqué de chrome
de, 1 mm d'épaisseur) sont maintenus à quelques Kelvin sous la température de
l'enceinte adiabatique en utilisant des systèmes p.i.d. (identiques aux précédents).
Sous conditions adiabatiques, la température de la chambre calorimétrique est
gardée constante à des fluctuations de 10"4 K prés.
82
Les tubes L et A sont connectés séparément à un système de pompage
qui permet d'obtenir un vide à mieux que 2 10~4 Pa durant les mesures entre le
réceptacle intérieur I (en cuivre plaqué d'or de 120 mm de diamètre et 1 mm
d'épaisseur) et le receptacle extérieur C d'une part, le manteau G d'autre part.
Le calorimètre est refroidi jusqu'au voisinage de 15 K en cassant le vide
par introduction d'une petite quantité d'hélium. Au-dessus de 20 K environ, le
refroidissement s'effectue uniquement par conduction de chaleur entre la chambre
calorimétrique et le conteneur J (en cuivre plaqué or d'un volume de 1.5 dm3).
M
Figure 6.1 : Vue schématique en coupe du calorimètre adiabatique. (A) Tube d'évacuation duréceptacle extérieur relié à un circuit de pompage. (B) Tube de remplissage du cryostat. (C)Réceptacle extérieur. (D) Obturateur conducteur thermique. (E) Ecran thermique. (F) Chambrecalorimétrique. (G) Manteau extérieur. (H,, H2, H3) Manteau adiabatique. (I) Réceptacle intérieur.(J) Conteneur du liquide refroidissant. (K) Obturateur supérieur. (L) Tube d'évacuation duréceptacle intérieur relié à un circuit de pompage. (M) Caisson Dewar rempli d'azote liquide.(Tanaka et al., 1994)
Celui-ci est utilisé soit vide soit rempli d'hélium liquide ou encore d'azote liquide
et/ou solide selon les températures souhaitées. Pour les mesures aux plus basses
températures, le conteneur I est rempli avec de l'hélium liquide ; avec une seule
charge, l'hélium liquide nous permet des mesures pendant 10 h. L'azote solide et
liquide est utilisé entre 50 et 100 K. A plus haute température, le conteneur est
laissé presque vide, juste rempli d'hélium gazeux sous pression atmosphérique.
Les tubes B servent à remplir ou vider le conteneur. L'ensemble du cryostat est
placé dans le caisson Dewar métallique L qui est toujours rempli d'azote liquide.
Figure 6.2 : Schéma de la chambre calorimétrique. (A) Bouchon. (B) Tube de cuivre. (C) Crochetsd'attache des fils de nylon. (D) Thermocouples. (E) Fils conducteur. (F) Thermomètre à résistancede germanium. (G) Alvéoles. (H) Thermomètre à résistance de platine. (J) Four. (K) Ecran àradiation. (Tanaka et al., 1994)
84
Les détails de la chambre calorimétrique peuvent être observés dans la
Figure 6.2. La chambre est divisée en huits alvéoles (C) pour faciliter l'équilibre
thermique à l'intérieure de la chambre. Le four I est enroulé sur le thermomètre à
résistance de platine F qui est fixé dans la cavité de la chambre calorimétrique. Le
thermomètre à résistance de germanium est placé au contact de l'enveloppe en
cuivre.
L'échelle de température du thermomètre à résistance de platine (type
5187L, Ro=25 Cl, H. Tinsley and Co., Ltd) a été calibré au National Physical
Laboratory en Angleterre sur la base de l'IPTS-68 entre 13.81 et 373.15 K. La
résistance du thermomètre J (platine) est mesurée par un pont a.c. (modèle 5840D,
H. Tinsley and Co., Ltd). Le thermomètre à résistance de germanium (model GR-
200A-500, Lake Shore Cryotonics, Incs.) a été calibré sur la base de l'EPT-76
entre 1.2 et 23 K. Sa résistance est mesurée en utilisant un multimètre digital
haute précision (modèle.TR-7200, Advantest Corp.), un scanner universel
(modèle TR-7200, Advantest Corp.) et un resistor standard (type 2794, 100 Cl,
Yokogawa Hokushin Electric Corp.). Les interruptions du four sont réalisées par
le scanner universel et le temps de chauffage est mesuré par un compteur
universel (modèle TR-5822, Advantest Corp.).
6.2.3 Déroulement des mesures
La mesure des capacités calorifiques s'effectue toujours en chauffant
parce qu'on contrôle beaucoup mieux la température qu'en refroidissant. Après
chaque période de chauffe, l'équilibre thermique de la chambre calorimétrique est
atteint en 4 min à 20 K, 8 min à 50 K, 15 min à 100 K et une vingtaine de minute
au-delà de 150 K. L'apport d'énergie dans le calorimètre s'effectue en débitant un
courant dont on mesure la tension U et l'intensité / pendant un intervalle de temps
A/ variable selon l'incrément de température souhaité. Le temps de l'apport
d'énergie est mesuré par le compteur universel. Lors de cet apport d'énergie, la
température du calorimètre augmente subitement et, à la fin de la période de
chauffe, la température continue à augmenter légèrement avant de se stabiliser à la
température 7}. Ceci est simplement dû à la stabilisation de la température dans
l'échantillon due à la conduction.
La capacité calorifique de l'ensemble échantillon-calorimètre à la
température T se déduit alors facilement par :
P O T T
La mesure à vide du calorimètre permet de déterminer sa capacité
calorifique en fonction de la température. La capacité calorifique est ensuite
soustraite à la valeur donnée par la relation 6.3 pour obtenir la capacité calorifique
de l'échantillon.
De nombreuses données de calorimétrie adiabatique ont été publiées avec
des "corrections de courbure". En effet, la capacité calorifique obtenue n'est
qu'une valeur moyenne correspondant à une élévation de température qui n'est pas
infinitésimale. Une correction de courbure peut être alors apportée car la capacité
calorifique n'est pas une fonction linéaire entre 7/ et Tf. Pour réaliser cette
correction on doit faire l'hypothèse d'une loi locale de variation de la capacité
calorifique avec la température (généralement un polynôme d'ordre trois) et
soustraire la valeur de la dérivée seconde de la capacité calorifique moyenne
lissée par rapport à la température calculée à la température T = (Tt + Tj)l2. Nous
avons choisi de ne pas faire cette correction qui peut générer des erreurs aussi
importantes que celles qu'elle est sensée gommée selon les compositions étudiées
et l'hypothèse de variation locale utilisée en nous astreignant plutôt à des
incréments de température très faibles. Cette démarche a l'inconvénient
d'augmenter considérablement la durée des expériences. Typiquement, les
incréments de température sont de l'ordre de 0.5 à 1 K entre 13 et 20 K, de 1 à 1.5
K entre 20 et 50 K, de 1.5 à 2 K entre 50 et 150 K et entre 2 et 2.5 K entre 150 et
300 K. Ces variations d'incréments sont corrélées aux domaines de plus ou moins
grande linéarité des capacités calorifiques.
Pour tester la qualité des données obtenues, des mesures de capacité
calorifique ont été réalisées sur le matériau standard SRM 720 (un saphir
86
syntéthique, 01-AI2O3) fourni par le U.S. National Institute of Standards and
Technology (U.S. N.I.S.T.). La comparaison de ces mesures avec les valeurs
données par le U.S. N.I.S.T. indique des écarts de 10 % à 10 K, 0.3 % à 50 K et
0.1 % au-dessus de 70 K (Atake et al., 1990).
6.2.4 Lissage des données et extrapolation vers le zéroabsolu
Nous avons choisi de lisser les données expérimentales selon la méthode
des polynômes chevauchants. Pour chaque composition, on a défini des
polynômes de degré 3 à 5 sur des intervalles de températures restreints à des
différences de Cp entre les valeurs expérimentales et celles données par les
polynômes de 0.01 %. Chaque polynôme est "redondant" sur la moitié des
intervalles précédents et suivants. La capacité calorifique à la température T, est
égale à :
()(ff0()(|^)(),où I2 et T\ sont les bornes supérieures et inférieures de l'intervalle de température
commun au domaine de définition des polynômes PA et PB- Cette méthode permet
d'assurrer une parfaite continuité des valeurs lissées tout en s'ajustant au plus prés
aux valeurs expérimentales.
Les deux premiers polynômes étant décisifs pour la qualité de
l'extrapolation des différentes fonctions thermodynamiques à 0 K, on utilise une
fonction de type CP(T) = ai3 , conforme aux approximations du modèle de
vibration de Debye, pour simuler des valeurs inférieures à la plus basse
température mesurée. Ces valeurs et les premières valeurs expérimentales nous
servent à ajuster les coefficients des deux premiers polynômes. Le coefficient a
est pris égal au rapport Cp I T5 de la mesure effectuée à la plus basse température
(entre 13 et 14 K).
87
6.3 LA CALORIMETRIE DE CHUTE ENTRE 400 ET 1600 K(CALORIMETREA GLACE)
6.3.1 Principe
Outre la calorimetrie adiabatique haute température qui n'a pas fait l'objet
d'expérience dans ce travail, la méthode la plus précise au-delà de 1000 K est la
méthode de la chute. On chauffe l'échantillon à la température T, et on le fait
chuter dans un calorimètre, maintenu à la température de la glace fondante, To,
auquel il cède de la chaleur, HTHT0 en s'équilibrant avec lui. Des erreurs
inférieures à 0.1% peuvent être obtenues de 400 K à plus de 2000 K. On peut
ensuite calculer les capacités calorifiques par dérivation de l'enthalpie (Eq. 6.1).
Nous allons présenter le calorimètre à glace que nous avons utilisé au
département des géomatériaux de l'IPG de Paris.
6.3.2 Dispositif expérimental
Pour nos mesures, nous avons utilisé le dispositif comprenant deux
montages en service, l'un dit de basse température (BT) qui permet des mesures
d'enthalpie relative entre 400 et 1150 K et l'autre dit de haute température (HT)
permettant des mesures entre 700 et 1850 K.
Ces calorimètres ont été construits par Deniélou, Fournier, Petitet et
Téqui (Deniélou et al, 1971) et la partie haute température a été réalisée ensuite
par P. Richet (Richet et al., 1982, 1992). Un schéma du dispositif expérimental est
représenté sur la Figure 6.3, dans laquelle nous pouvons voir que le montage
calorimétrique s'articule autour de trois éléments principaux qui sont le four, le
vase calorimétrique et l'enceinte thermostatée.
88
Figure 6.3 : Schéma général du calorimètre à glace. (1) Four. (2) Vase calorimétrique. (3) Mélangeeau-glace fondante. (4) Enceinte thermostatée. (5) Bêcher de mercure. (6) Capillaire calibré (pourmesurer la fuite thermique). (7) Thermocouple de régulation. (8).Thermocouples de mesures. (9)Creuset.
89
Les fours
La température de ces fours (1) est contrôlée par des régulateurs
Eurotherm. Chaque four repose sur un élévateur Fenwick permettant son
positionnement de manière à placer le creuset dans la zone isotherme, pour
laquelle les gradients thermiques résultant de la convection à l'intérieur du four
sont les plus faibles. Les températures sont mesurées à l'intérieur des creusets à
l'aide de deux thermocouples (8) placés à la base de l'échantillon et à son sommet.
Les thermocouples utilisés sont en Pt/Rh 6% - Pt/Rh 30% pour le dispositif haute
température et en Pt - Pt/Rh 10% pour le dispositif basse température. Les f.e.m.,
fonctions de la température, sont directement mesurées avec un galvanomètre par
une méthode d'opposition. Des compensateurs de soudure froide Omega sont
adjoints aux thermocouples Pt - Pt/Rh 10% afin d'ajouter à la f.e.m mesurée de la
température ambiante à la température T, la f.e.m mesurée de 0°C à la température
ambiante. Dans le cas des thermocouples Pt/Rh 6% - Pt/Rh 30%, la f.e.m mesurée
de 0°C à la température ambiante est très faible et constante.
Les porte-échantillons sont constitués par une partie supérieure porteuse
en duralumin prolongée par des tubes verticaux d'alumine permettant l'accrochage
du creuset (9) ainsi que le maintien des thermocouples et d'écrans thermiques qui
permettent de réduire les gradients de température.
Vase calorimétrique
Le vase calorimétrique (2) constitue la partie réceptrice du creuset
chauffé après la chute. La chaleur libérée par l'échantilon est cédée au calorimètre
qui est constitué d'un mélange de deux phases en équilibre, glace et eau à 273 K.
La fusion d'une partie de la glace est accompagnée d'une variation de volume A V,
proportionnelle à l'enthalpie Hj-Hm de l'échantillon.
Le vase est constitué de deux enceintes en verre séparées par un vide
primaire de manière à obtenir une bonne isolation du milieu extérieur. L'intérieur
de la deuxième enceinte contient un mélange de mercure et d'eau bien dégazée par
bidistillation. Un manchon de glace de forme cylindrique qui correspond à
l'expulsion d'environ 450 grammes de mercure hors de l'enceinte interne. Lors de
90
la formation de la glace, le volume augmente en effet, obligeant le mercure à
sortir dans un bêcher extérieur (5), et vice versa lors de la fonte du manchon.
Enceinte thermostatée
L'enceinte thermostatée (4) permet d'isoler le vase calorimétrique du
milieu extérieur. Elle est constituée de glace pilée fondante(3) préparée à partir
d'eau distillée. La glace est préalablement tassée, puis, nous comblons les
interstices avec de l'eau distillée afin d'obtenir une température homogène dans le
thermostat.
Pour éviter une fonte de la glace trop rapide, une circulation d'eau +
glycol, maintenue à une température aux environs de 0.5 °C, a été intégrée entre
l'enceinte en verre et celle en tôle. Cette circulation est gérée par un cryostat
Haake de type F3K. Sur la Figure 6.3, nous pouvons voir les différentes parties
constituant l'enceinte. En partant de l'extérieur, nous avons tout d'abord un
premier container en tôle qui renferme un tube en PVC de 355 mm de diamètre.
Entre les deux se trouve une mousse de polyuréthane expansée constituant un
premier isolant. Entre le tube en PVC et le vase en verre de 300 mm de diamètre,
circule le mélange eau + glycol sur toute la hauteur de l'enceinte.
Pour mesurer les échanges thermiques du vase calorimétrique avec
l'extérieur (fuites thermiques), nous pouvons suivre le niveau de mercure en
fonction du temps dans un capillaire en verre étalonné, à l'aide d'un cathétomètre,
le robinet placé avant le bêcher de mercure étant fermé.
6.3.3 Technique calorimétrique
Un creuset, contenant une masse connue m de produit, est porté à une
température T dans le four. Lors de sa chute dans le calorimètre maintenu à
To=273 K, il apporte une certaine quantité de chaleur (Hr-Hr) au calorimètre, ce
qui entraîne la fusion de glace à l'intérieur du vase calorimétrique. Par voie de
conséquence, le volume de glace diminue et cette perte de volume est compensée
par un apport de mercure venant du bêcher externe. L'enthalpie mesurée (Hm) est
91
donc égale à l'enthalpie apportée par le creuset {Hcr) plus l'enthalpie du produit
Hm = Hpr + Hcr Eq. 6.5
On détermine Hcr par :
2 T 2h(T2-T02)-c(\/T-\/T0) Eq. 6.6
2
où le terme entre crochets est le facteur d'étalonnage du creuset et mcr la masse du
creuset. De plus, 7o=273.15 K et a, b, c sont des paramètres propres à chaque
creuset.
L'enthalpie mesurée est obtenue en faisant la différence de poids de
mercure avant et après la chute. A cette valeur, il faut ajouter une correction de
fuite (quantité de chaleur apportée ou prise au calorimètre par le milieu extérieur)
et une correction de niveau (différence de niveau de mercure dans le capillaire
avant et après la chute lors de la mesure du mercure restant dans le bêcher).
6.3.4 Représentation des mesures calorimétriques
La première représentation possible consiste à exprimer les enthalpies
relatives, HT-H273, en fonction de la température. Un tel graphe a peu d'intérêt car
il y est difficile de différencier le liquide du verre, c'est-à-dire de visualiser la
transition vitreuse. Une seconde représentation, celle que nous utiliserons, nous
permet de mettre en valeur la transition vitreuse par une nette rupture de pente.
Dans cette représentation, les données expérimentales s'expriment sous forme de
capacités calorifiques moyennes, Cm, définies par :
_ HT ~ H*)T>Cm = —£ 221 . Eq. 6.7
T-273.15
En effet, les capacités calorifiques moyennes permettent d'illustrer les
résultats sous une échelle plus dilatée que les enthalpies relatives ne pourraient le
permettre car la capacité calorifique varie peu avec la température.
Ces deux types de représentations sont des représentations brutes des
résultats expérimentaux, elles ne nécessitent aucun calcul long ou fastidieux et
92
nous permet de reconnaître d'éventuels problèmes de cristallisation, mauvaise
chute, etc.. pendant la durée de l'expérience.
Dans un second temps, il est possible de calculer et de représenter les
capacités calorifiques, Cp. Il convient d'abord d'effectuer un lissage des enthalpies
relatives pour obtenir, sur l'intervalle de tempéraure étudié, une représentation
continue des quantités de chaleurs libérées par le produit. Ce lissage s'effectue le
plus fréquemment à partir d'une équation du type Haas et Fisher (1976),
où a, b, c, d et e sont des paramètres ajustables ; i?273 est un paramètre ajustable
uniquement pour les liquides, en revanche, pour les verres et les cristaux, il est
fixé par la contrainte HT-H273 = 0 pour T= 273,15 K.
Par dérivation de cette équation, nous obtenons les Cp :
r + -r= + eT2, Eq. 6.92 4Ï
Par cette méthode, des comparaisons avec un étalon calorimétrique
)t nous donnent une précision de 0.2 % pour les enthalpies relatives et
0.5% pour les capacités calorifiques (Richet et al., 1982, 1992).
6.3.5 Etalonnage des creusets
II n'est pas possible d'effectuer des mesures calorimétriques sans avoir
préalablement étalonné le creuset accueillant le produit. Pour ce faire, nous
appliquons au creuset vide le même processus expérimental qu'au creuset plein.
Nous effectuons des mesures dans toute la gamme de température possible (de
400 à 1800 K) de manière à obtenir une courbe régulière. Nous présenterons ici
les étalonnages des creusets 13 et 14 qui ont été fabriqués pour cette étude.
L'étalonnage précis d'un creuset est fondamental car de lui dépend l'équation de
l'enthalpie qui est ensuite incluse dans un programme de dépouillement de
l'enthalpie du produit. Les mesures sur le creuset 13 ont été réalisées
93
parallèlement aux mesures sur le creuset 14 de nature identique, car fabriqués en
même temps et de même forme, en platine rhodié 15%.
660
520
300 500 700 900 1100 1300 1500 1700 1900
T(K)Figure 6.4 : Capacités calorifiques moyennes des creusets 13 et 14 en fonction de la température.
La différence de masse entre les deux creusets n'intervient pas car les
résultats sont rapportés à un gramme de creuset. Le but de ce double étalonnage
est de s'assurer que les creusets ont la même équation enthalpique.
Dans la Figure 6.4, ont été représentées les capacités calorifiques
moyennes des creusets 13 et 14 en fonction de la température. Le faible écart entre
les points des creusets 13 et 14 nous permet de vérifier qu'ils apportent bien la
même quantité de chaleur pour une même température. Ces points expérimentaux
forment un ensemble de données suffisant pour effectuer un lissage avec
l'équation de Haas et Fisher (1976) et calculer les capacités calorifiques des
creusets sur l'intervalle de température balayé. Les Cm recalculées à partir de ces
équations sont représentées par le trait continu de la Figure 6.4.
94
Tableau 6.1 : Enthalpies relatives des creusets 13 et 14 .
T
(K)
401.15
452.65
573.45
782.15
864.9
926.65
1024.96
1121.59
1204.6
1267.04
1339.87
1472
1614.92
1622.74
1752.24
HT-H273
(mgHg/gcreuset)
70.607
100.317
171.590
297.970
349.030
388.177
450.243
512.408
566.770
607.719
657.382
746.510
845.560
853.477
945.046
T
(K)
362.64
466.52
521.2
558.59
606.5
654.35
762.8
821.85
877.73
971.22
1055.79
1286.2
1335.7
1556.3
1761.38
Hj-H273
(mgHg/gcreuset)
48.719
108.508
140.568
163.042
191.441
220.484
286.223
322.414
357.919
415.731
470.313
621.251
654.190
807.123
952.720
Tableau 6.2 : Coefficients de lissage par l'équation de Haas et Fisher des données descreusets 13 et 14.
creuset
13 et 14
R273
144.112
a
0.3073
\0\b
0.1655
10~5.c
-0.1272 5
d
.574
N"
30
AT{¥L)b
364-1761
AADC
0.05
a N représente le nombre de points pris en compte dans le lissage,b AT (K) représente l'intervalle de température couvert par les points expérimentaux,c AAD est la déviation moyenne absolue entre les valeurs expérimentales et lissées (%).
95
6.4 LA CALORIMETRIE DIFFERENTIELLE A BALAYAGE (DSC)ENTRE298ET1100K
Principe
En accord avec le principe général exposé plus haut (§ 6.1), la
calorimétrie différentielle à balayage consiste à mesurer la quantité de chaleur par
unité de temps qui s'échange entre l'enceinte d'une chambre calorimétrique et une
enceinte extérieure soumise à des variations de température programmées. Le
montage différentiel, qui consiste à associer en opposition deux détecteurs
calorimétriques identiques et à les placer à chaque instant dans les mêmes
conditions de température, permet de supprimer les effets thermiques extérieurs
pour ne mesurer que les flux de chaleurs qui s'opèrent entre la chambre laboratoire
et l'extérieur. Autrement dit, lorsque aucun phénomène énergétique n'est produit
dans la cellule laboratoire, le zéro expérimental est stable et donne lieu à un
enregistrement parallèle à l'axe des temps. Le moyen le plus sûr de soumettre les
deux éléments calorimétriques jumelés à des températures identiques est d'utiliser
un unique thermostat qui entourera les deux chambres de façon équidistante et
symétrique. Pour "balayer" un large domaine de température, le thermostat est un
four qui est régulé selon le phénomène à étudier. Ce principe simple permet
d'étudier les phénomènes énergétiques (fusion, transition de phase, etc..) qui
affectent les matériaux par pointage des températures (ou des intervalles de
température) auxquels se produisent les phénomènes et mesures de l'intensité des
phénomènes par différence entre l'intégration du flux de chaleur sur toute la durée
des phénomènes et l'intégration du flux de chaleur généré par une expérience "à
blanc". Une autre utilisation du DSC (Differential Scanning Calorimeter) est celle
qui nous a permis la détermination des capacités calorifiques à pression constante.
Selon le même principe de mesure, l'intégration de la différence des flux de
chaleur entre l'expérience "chargée" et l'expérience à blanc lors d'un incrément de
température AT dans la chambre laboratoire est égale à la variation d'enthalpie de
96
l'échantillon de T à T+AT. Si l'incrément de température ou la chaleur échangée
sont suffisamment faibles, on peut assimiler cette valeur à la capacité calorifique à
la température T+1/2AT.
6.4.1 Appareilla ge
Nous avons utilisé un calorimètre DSC 121 de la compagnie SETARAM
qui a été acheté par le laboratoire des Géomatériaux (I.P.G.P.) au cours de cette
thèse. Dans la section suivante nous aborderons les étapes de mise en service de
l'appareil (étalonnage, test de reproductibilité, etc.). Le bloc calorimétrique de
DSC 121 est représenté dans la Figure 6.5.
Le bloc calorimétrique (1) est traversé par les deux tubes (2) en alumine
frittée de diamètre intérieur 7 mm. La section intérieure des tubes est entièrement
libre et permet le transit d'un échantillon (3) d'une extrémité à l'autre. Chaque
extrémité des tubes reçoit une embouchure qui permet de connecter un système de
circulation de gaz.
Le cœur du bloc calorimétrique comporte deux cavités dans lesquelles
sont disposés les détecteurs calorimétriques : deux thermopiles consituées de 10
couronnes de 12 thermocouples Au / chromel repartis de façon homogène sur
toute la surface du détecteur (20 mm de longueur). De façon pratique, seuls les 10
mm médians du détecteur sont utilisés pour l'analyse de l'échantillon. Ceci assure
de part et d'autre du creuset une grande longueur de garde thermique. Les
dimensions : diamètre 7 mm, longueur 10 mm définissent ainsi les dimensions
pratiques maximales de l'échantillon étudié. Les détecteurs entourent la partie
médiane des tubes formant ainsi les cellules laboratoire et témoin.
97
U[jUFigure 6.5 : Photo du DSC 121 SETARAM et schéma du bloc calorimétrique (1). (2) Tubes enalumine. (3) Thermopile. (4) Echantillon. (5) Four. (6) Circulation d'eau.
Les deux ensembles, thermopile + tube, sont entourés par un four à effet
Joule qui est placé dans un bloc métallique, lui-même entouré d'une circulation
d'eau. Deux sondes (résistances de platine) sont utilisées pour les mesures de la
température de régulation du four et celle de l'échantillon. La nature des éléments
qui composent l'appareil et leur assemblage ont été conçus pour des utilisations
jussqu'à des températures voisines de 830°C.
Les bornes des thermopiles sont reliées à un amplificateur, lui-même
associé à un convertisseur analogique/numérique. Par ce biais, les variations de
f.e.m. aux bornes des thermopiles sont transmises à un ordinateur qui offre des
possibilités de visualisation graphique des phénomènes en cours. C'est également
à partir de cet ordinateur que l'on contrôle les périodes de chauffe du four ; le four
est asservi à des températures de consigne et des vitesses de chauffe par un
système p.i.d..
La compagnie SETARAM fournit divers types de conteneurs pour placer
les échantillons dans les cellules (barquette et creuset alumine, creuset aluminium,
98
acier inoxydable, platine, etc.) mais ceux-ci n'ont pas été utilisés pour des raisons
évidentes : nos objets d'étude étant des verres et des liquides susceptibles de
s'écouler dans cette géométrie horizontale, il faut des creusets capables de contenir
les échantillons sans risque d'endommager les tubes d'alumine et qui restent inerte
au contact de liquides silicates aux environs de 800°C. Pour répondre à nos
besoins, nous avons fait faire des barquettes de platine (cylindre de longueur 10
mm tronqué au 2/3 selon un plan horizontal parallèle à son axe de révolution) par
les services techniques du Centre de Thermodynamique et de Microcalorimétrie
du CNRS à Marseille. Ces barquettes s'ajustent au tube d'alumine des cellules
pour assurer une bonne conduction thermique et des pertes minimales de chaleur
par les extrémités des tubes.
6.4.2 Mode opératoire
Dans nos expériences, la cellule témoin accueille une barquette vide. La
cellule laboratoire reçoit une barquette contenant entre 150 et 250 mg
d'échantillon ou une barquette vide dans le cas d'une expérience à blanc. En effet,
une expérience typique de détermination de capacité calorifique par DSC consiste
en deux acquisitions : l'une à blanc, l'autre chargée. Les mesures ont été effectuées
dans une atmosphère dynamique d'argon avec un débit de 15 ml/h.
Pour commencer une acquisition, les cellules sont chargées et maintenues
à 25 ou 30°C jusqu'à atteinte de l'équilibre thermique, qui est marqué par une
ligne de base stable et parallèle à l'axe des temps. Un saut de température de 25°C
est alors réalisé, à une vitesse de 3 K/min. La température finale est ensuite
maintenue 600 s pour laisser le flux de chaleur reprendre de nouveau une valeur
stationnaire. Cette température finale est alors utilisée comme nouveau point de
départ pour le prochain saut de température de 25°C. Cette procédure est répétée
de nombreuses fois jusqu'à atteindre la température finale maximale de 820 ou
825°C. Les programmes de chauffe sont consignés dans l'ordinateur avant
l'acquisition, le reste est entièrement automatisé. La durée de chaque acquisition, à
blanc ou non, est de 8 h 30.
99
Après chaque expérience, les barquettes sont nettoyées par immersion
dans l'acide fluorhydrique.
900 1400 2000
temps
Figure 6.6 : Exemple de rampe de chauffage au cours d'une acquisition. La température deconsigne est en trait haché, la température mesurée en trait plein.
6.4.3 Etalonnage et tests de reproductibilité
Le voltage enregistré aux bornes des thermopiles doit être converti en
Joule selon une loi d'échelle obenue par étalonnage, la fonction de sensibilité. La
mise en œuvre de ce nouvel appareillage a donc d'abord consisté par la
détermination de la courbe d'étalonnage de l'appareil.
L'appareil était livré avec une fonction de sensibilité pré-installée
(Eq. 6.10), obtenue avec un dispositif d'étalonnage par effet Joule.
= - i .4329i i .Kr 1 1 r 4 + 3.737445. io~8r3
~5 T 2 T2- 4.034331.10~5 T2+1.647582.1(T2 7 + 6.391659. Eq.6.10
Cet étalonnage étant prédestiné à des acquisitions standard d'enthalpie de
réaction de forte intensité, nous n'avons dû modifier les paramètres de cette
fonction (polynôme d'ordre 4) pour les adapter à des mesures de capacité
calorifiques de matériaux silicates. Des expériences ont été menées sur un saphir
synthétique (01-AI2O3) et des verres d'albite et d'anorthite. La courbe de sensibilité
100
a été ajustée par la différence relative entre les mesures obtenues et les valeurs
publiées par Ditmars et Douglas (1971) du National Bureau of Standards, Richet
et al. (1984) et Richet et al. (1984), respectivement. La courbe de sensibilité
obtenue (Eq. 6.10) nous permet de reproduire les valeurs publiées des capacités
calorifiques à mieux que 1% sur tout le domaine de température utilisable.
S(T)= -1.03961. i ( r u : r 4 +2.94555. K r 8 r 3
- 3.40631.10-572+1.3576.10"2r +6.80835. Eq.6.11
Cette courbe de sensibilité est dépendante de la nature des creusets
puisque celle-ci modifie la conductivité thermique entre l'échantillon et le
détecteur calorimétrique. Ceci a été vérifié lors de l'utilisation de barquettes
d'alumine pour lesquels une autre courbe de sensibilité a dû être déterminée.
Une autre calibration doit être effectuée : la calibration en température.
En effet, la mesure de température de l'échantillon est réalisée par une sonde
platine située dans le bloc calorimétrique ; bien que cette mesure se fasse à
proximité de l'échantillon, une petite différence existe avec la température réelle
de l'échantillon due au gradient thermique et au temps de transfert de la chaleur au
travers de la paroi du creuset et du détecteur calorimétrique. Pour effectuer la
correction de température, on utilise divers composés caractérisés par des
transitions (fusion, transition de phase, etc.) bien définies dans le domaine de
température couvert par l'appareil. Les différences entre les températures de
transition réelle et celles pointées sur nos thermogrammes nous permettent
d'obtenir une loi de variation linéaire de la correction a apporté en fonction de la
température. Cet étalonnage ayant déjà été réalisé par la société SETARAM, nous
avons juste vérifié sa validité dans notre configuration de barquette de platine
avec la fusion de l'Indium (429.8 K) et la transition a-P du quartz (847 K).
La correction de température est en théorie sensible à la vitesse de
chauffe programmée, à la nature des creusets employés et à la nature et au débit
du gaz de balayage. Nos tests n'ont pas permis de voir de variations sensibles pour
des vitesses de chauffe entre 0.5 et 3 K/min. De même, les variations des mesures
réalisées en présence ou non d'un balayage d'argon sont restées égales à celles
101
liées à la reproductibilité des mesures. Celle-ci a été évaluée par des acquisitions
répétées selon les même séquences de chauffage pour les trois étalons utilisés
pour l'étalonnage de la sensibilité de l'appareil. La reproductibilité s'est montrée
très dépendante de l'exactitude du centrage des barquettes à l'intérieur du détecteur
calorimétrique et de la rotation de celles-ci dans les tubes d'alumine et ceci, aussi
bien entre différentes expériences qu'entre l'acquisition chargée et à blanc. En
utilisant plusieurs repères de centrage sur les creusets et le détecteur, on obtient
une reproductibilité de l'ordre de 0.4%. Les tests de reproductibilités sont montrés
dans la Figure 6.7.
OC-AI2O3Ditmars et al., 1982
HH
osa.
u
130 -
120 -|
110 -
100 •
90 -
80 -
70 -
60 -
Sf) -J\J
40 -
XA•O+
//
run n° 1run n°2
run n°3
run n°4
run n°5 _^s-^*^
s*
CaAkSisOs __
ivlvllcl Cl -DULLlIltia, 12/oH •
A runn°l :O run n°2 i
n « ;• U iiL.»
• :
n_S——'
Rirliet et Rnttin^n 10ÎM
D runn°l
300 400 500 600 700 800T(K)
900 1000 1100 1200
Figure 6.7 : Vérifiacation de l'étalonnage de la sensibilité du DSC par comparaison entre lesvaleurs mesurées et les données de la littérature (alumine, verre d'anorthite et de diopside) et testsde la reproductibilité de l'appareil.
6.4.4 Le traitement des données
La différence entre les signaux enregistrés (Figure 6.8) lors de
l'acquisition chargée et l'acquisition à blanc est proportionnelle à la chaleur
102
dégagée par l'échantillon lors des différentes séquences de chauffe. Cette
amplitude est directement convertie en puissance thermique par l'ordinateur grâce
à la courbe d'étalonnage du DSC selon la formule ci-dessous:
T
Eq. 6.12.
où cp(7) est le flux de chaleur exprimé en mV.s,fs{T) est la fonction de sensibilité
en J.mV"1 et m la masse de l'échantillon. On obtient donc une valeur de capacité
calorifique moyenne sur l'intervalle de température [T,-, 7/+i]. Cette valeur peut
être considérée égale à la capacité calorifique à la température (Tt + r,+i)/2 si
(Tj+\ - Tt) est petit ou si l'intégration des flux de chaleur donne des résultats
faibles, autrement dit si la courbe de variation de l'enthalpie relative, HTM-HTI,
avec la température entre les températures 7, et Ti+\ a une pente peu élevée. Dans
nos expériences, les incréments de température étant de 25°C, nous ne répondons
qu'à la deuxième condition puisque les courbes de Cp des verres et liquides ne
montrent que des rayons de courbure assez faibles.
temps — •
Figure 6.8 : Superposition de deux thermogrammes, l'un de l'expérience à blanc et l'autre"chargée". L'aire entre les deux courbes est proportionnelle à la chaleur de l'effet thermique créédans la cellule laboratoire.
103
6.5 CALORIMETRIE DE DISSOLUTION EN SELS FONDUS
Les techniques de calorimétrie de dissolution en sels fondus ont été mises
en œuvre avec l'aide de J. Rogez au Centre de Thermodynamique et de
Microcalorimétrie (CTM) du CNRS à Marseille. Celles-ci ont été réalisées dans
un microcalorimètre Tian-Calvet de type haute température. On se référera aux
travaux de Calvet et Prat (1956), à la thèse de C. Brousse (1981) pour la
description détaillée des techniques et de l'appareillage.
La méthode utilisée pour calculer les enthalpies de formation d'un verre
(ou d'un liquide) à partir ses oxydes constitutifs repose sur un cycle
thermodynamique faisant intervenir (n+l) mesures de chaleur de dissolution dans
un même solvant, n étant le nombre d'oxydes constitutifs et la («+l)ieme réaction
étant la dissolution du verre (ou du liquide). De ce fait, l'imprécision affectant
l'enthalpie de formation est importante (de l'ordre du kJ/mole).
6.5.1 La détermination des enthalpies deformation
Pour obtenir l'enthalpie de formation, AjH, des borosilicates vitreux et
liquides par référence à leurs oxides purs constitutifs nous avons dû recourir à la
méthode de dissolution dans un solvant.
La procédure se traduit par la dissolution séparée dans un bain adéquat,
S, du verre et de chacun de ses oxydes constitutifs. Par exemple, pour un verre de
formule molaire xSi02Si02. -^o^Ch. x^p Na2O, les trois réactions suivantes sont
En général, on effectue les mesures d'enthalpie de dissolution en fonction
de la concentration en soluté et on extrapole à concentration nulle. Nous verrons
dans la prochaine section que, avec le solvant choisi, les enthalpies de dissolution
(a), (b), (c) et (d) sont, à forte dilution, indépendantes de la concentration. Il n'est
donc pas nécessaire d'effectuer les mesures en fonction de la concentration et
d'extrapoler à dilution infinie.
6.5.2 Le choix du solvant
Un grand nombre de mélanges d'oxydes fondus a été recherché et étudié
comme solvant. Parmi eux, citons les binaires PbO-V2O5 (Yokokawa and Kleppa,
1964), PbO-B2O3 (Holm and Kleppa, 1967), Na2O-MoO3 (Navrotsky and Kleppa,
1967), PbO-GeO2 (Mûller and Kleppa, 1973), LiBO2-NaBO2 (Amosse and
Mathieu, 1980).
Ces bains d'oxydes doivent satisfaire à plusieurs exigences :
105
ils doivent dissoudre, avec une vitesse suffisante, à la fois les composés acides
(comme SKD2 par exemple) et basiques (comme CaO ou MgO) puisque la
mesure des chaleurs de dissolution est d'autant moins précise que le flux
thermique correspondant est faible et de longue durée ;
leurs températures de liquidus doivent être relativement basses et leurs
viscosités faibles aux températures utilisées ;
les chaleurs de dissolution doivent être reproductibles et indépendantes des
concentrations relatives du soluté et du solvant, et ne doivent pas varier de
façon significative à la suite de légères fluctuations de la composition du bain.
Cette dernière condition est remplie si le solvant choisi présente les
caractéristiques d'une solution tampon.
Nous avons utilisé comme solvant d'oxydes l'une des compositions du
système binaire PbO-B2O3. Dans le domaine situé 0.25 et 0.5 mol% d'anhydrique
borique, les enthalpies molaires partielles des deux constituants varient peu,
autrement dit l'acidité du bain est indépendante de la composition. C'est donc dans
cette zone tampon, due à l'existence d'au moins deux anions borates, qu'il faudra
prendre le solvant. Les auteurs, Holm et Kleppa (1967) conseillent de prendre le
mélange de composition 2PbO.B2Û3. De fait, le métaborate de plomb se prête
bien à la dissolution de composés aluminosilicatés et borosilicatés. Il est
particulièrement efficace entre 900 et 1000 K pour dissoudre les oxydes
réfractaires tels que MgO par rapport aux autres solvants (Navrotsky et al., 1980).
Il est totalement liquide aux alentours de 773 K (Geller et Bunting, 1937) et de
faible viscosité à la température où nous l'utilisons. Il se présente sous forme
vitreuse à température ambiante, et est relativement peu hygroscopique d'où une
certaine simplicité de stockage et de préparation. C'est donc le métaborate de
plomb que nous avons utilisé à une température fixée à 973 K, suivant en cela un
grand nombre d'expérimentateurs. Ce choix permet également de restreindre le
nombre de mesures sur les oxydes constitutifs de nos diverses compositions
puisque les enthalpies de dissolution de la majeure partie des oxydes qui
constituent les verres de référence SON et AVM à plus de 30 oxydes ont déjà été
déterminées dans les mêmes conditions.
106
La température de 973 K étant supérieure à la plupart des températures
de transition vitreuse de nos produits (à l'exception de la série des analogues
naturels), il ne sera pas nécessaire de tenir compte de variation de température
fictive entre les mesures faites avec différentes techniques calorimétriques.
6.5.3 Synthèse du solvant 2PbO.B2O3
Nous nous sommes conformés aux indications fournies par Charlu et al.
(1975) pour sa préparation.
En vue de l'obtention de 1500 g de solvant, nous avons dans un premier
temps synthétisé le metaborate de plomb par fractions de 150g à partir de portions
stoechiométriques d'oxyde de plomb (PbO) et d'acide orthoborique (H3BO3)
(Baker analysed Reagent).
Tableau 6.3 : Compilation des mesures d'enthalpies de dissolution dans 2PbO-B2O3 présentes dansla littérature pour certains oxydes. AHS est l'enthalpie de dissolution de l'oxyde exprimée enkJ/mole à la température Ts (en K) et a est la déviation par rapport à la moyenne des N mesuresréalisées.
Shearer et Kleppa, 1973Shearer et Kleppa, 1973Charlu et al., 1975Newton et al., 1980Navrotsky et Coons, 1976Navrotsky et al., 1980Akaogi et Navrotsky, 1984Kiseleva et al., 1979Kiseleva et al., 1979Kiseleva et al., 1979Kiseleva et al., 1979Rogezetal., 1983Ellison et Navrotsky, 1992Kiseleva et al., 1996
Zygan et al., 1978Zyganetal., 1978Hervig et Navrostky, 1985
Produit de départ / Traitement
Quartz nat. de Lisbon, MarylandQuartz nat. de Lisbon, MarylandQuartz nat. de Lisbon, MarylandQuartz nat. de Lisbon, MarylandQuartz naturel brésilien, recuit 48 h. à 1000°CQuartz nat. brésilienQuartz nat. Brésilien, recuit 2 jours à 1073 KQuartz synt. (99.995% SiO2)Monocristal nat. de quartzQuartz synt. (99.995% SiO2)Quartz synt. (99.995% SiO2)Quartz nat. de Lisbon, MarylandQuartz synt.Na2CO3 (produit Aldrich), séché à 473 K,décarbonatationNa2CO3
NaA102
Na2CO3
107
Tableau
Oxyde
B2O3
6.3 (suite)
Ts AH/T^a
1073 -51.46±1.25973 -56.56±0.55
N
34
Références
Holm et Kleppa, 1967Hervig et Navrostky, 1985
HH
3BO33BO3
Produit de départ/ Traitement
AI2O3 965 32.97±1.00 16 Shearer et Kleppa, 1973
1173 31.25±0.54 18 Shearer et Kleppa, 1973
970 32.34±0.33 19 Charlu et al., 1975970 32.55±0.46 16 Newton et al., 1980970 32.92±1.20 9 Rogez et al., 1983
Corindon synt. (Baker Analysed Reagent), recuit 24 hà1400°CCorindon synt. (Baker Analysed Reagent), recuit 24 hà1400°CCorindon synt. (Fisher), recuit 72 h à 1300°CA1(OH)3, recuit 1 semaine à 1350°Alumine a (produit CERAC, 99.7% AI2O3)
CaO 970 -56.36±0.71 6 Newton et al., 1980
986 -54.52±0.92 6 Navrotsky etCoons, 1976970 -55.15±1.21 Charlu et al., 1978973 -55.65±0.29 27 Kiseleva et al., 1979
1070 -52.47±0.96 8 Kiseleva et al., 1979
CaCO3, décarbonatation à 800°C, recuit 1 semaine à1350°CCaCO3, recuit 72 h. à 1350°CCaCO3, recuit 1 semaine à 1450°CCaCO3 (chem. pure) et CaO pureté spéciale,décarbonatation de 72 h. à 1100°C, recuit de 850 à1650°CCaCO3 (chem. pure), décarbonatation de 72 h à1100°C, recuit 168 h. à 1350°C
MgO 1173 8.33±0.46 7 Mûller et Kleppa, 1973
965 3.0U0.12 7 Millier et Kleppa, 1973
1173 8.41±2.26 10 Shearer et Kleppa, 1973
970 4.94±0.33 9 Charlu et al., 1975
986 4.81±0.59 5 Navrotsky et Coons, 1976
1070 7.03±0.96 6 Kiseleva et al., 19791170 8.66±1.72 10 Kiseleva et al., 1979
Monocristaux de periclase, recuit 24 h à 1100°CMonocristaux de MgO (Norton Co.), recuit 24 h à1450°CMonocristaux de MgO (Norton Co.), recuit 24 h à1450°CMonocristaux de MgO (Muscle Shoals Electro-Chemical Corporation)MgO synt. (Baker Analysed Reagent), recuit 18 h. à1250°CMonocristaux synt. de periclase, recuit 5 h à 1000°CMonocristaux synt. de periclase, recuit 5 h à 1000°C
ZnO 9861173
965
18.45±1.0420.33±0.21
17.91±0.84
67
5
Davies et Navrotsky, 1981Mûller et Kleppa, 1973
Navrotsky, 1971
ZnO zinciteZn(NO3)2.4H2O (Merck), décarbonatation, recuit 12 hà1000°CZnO synt. (Mallinckrodt), recuit 24 h à 800°C
NiO 986 36.75±0.73 6 Davies et Navrotsky, 1981986 35.82±1.46 8 Navrotsky et Coons, 1976965 36.23±0.75 7 Mûller et Kleppa, 1973
1173 45.77±0.50 7 Mûller et Kleppa, 1973
965 36.23±0.75 5 Navrotsky, 1971
NiO synt, séché 24 h. à 973KNiO synt. (Clico), recuit 48 h. à 1000°CNi(NO3)2.6H2O (Merck), décarbonatation, recuit 24 hà1200°CNi(NO3)2.6H2O (Merck), décarbonatation, recuit 24 hà1200°CNiO synt. (Mallinckrodt), recuit 24 h à 700°C
MnO
CoO
CuO2
CuO
CdO
Cr2O3
GeO2
K2OZrO2
La2O3
986
986
965
1173
1173
1173
1173
965975977974
5.82±0.71
22.51±1.09
24.81 ±0.46
78.66±0.75
51.92±0.42
12.47±0.25
22.38±0.33
-19.66±0.67-260.98±1.20
15.05±0.52-126.0±4.4
5
10
4
3
6
6
5
6
67
Navrotsky et Coons, 1976
Navrotsky et Coons, 1976
Navrotsky, 1971
Mûller et Kleppa, 1973
Mûller et Kleppa, 1973
Mûller et Kleppa, 1973
Mûller et Kleppa, 1973
Navrotsky, 1971Kiseleva et al., 1996Ellison et Navrotsky, 1992Bolechetal., 1995
Mn2O3 (Baker Analysed Reagent), recuit 5 jours à800°C sous atmosphère tamponné à CO/CO2=3/1CoO synt.(Alfa Inorganics), recuit à l'air 48 h à800°C et réduit à 1000°C sous nitrogèneCo3O4 (Baker Analysed Reagent), décompositionsous N2 à 300-600°C, recuit 24 h. à 1050°Cu(NO3)2.6H2O (Merck), décarbonatation à 1000°C,recuit 12 h. à 1000°Cu(NO3)2.6H2O (Merck), décarbonatation, recuit 48h. à 900°CCd(NO3)2.4H2O (Merck), décarbonatation, recuit 14h. à 1000°CCr(NO3)2.4H2O (Merck), décarbonatation, recuit 12h. à 1000°CGeO2 synt. (Eagle-Picher), recuit 24 h. à 900cCK2CO3 (Aldrich), séché à 413 K, décarbonatationZrO2
La2O3
108
Les produits de départ sont mélangés, puis portés dans un creuset de
platine à la température de 1073 K durant une demi-heure. Le bain résultant est
trempé à l'air sur une plaque métallique.
Les différentes fractions sont broyées puis mélangées. Le tout est refondu
en plusieurs fois (portions d'environ 150 g) à 1323 K, le bain étant maintenu à
cette température durant une heure et demie. Finalement, la totalité du solvant est
rebroyée à une granulométrie inférieure à 50 \xm et mélangée pour produire une
seule quantité homogène.
Ce mode de synthèse a pour but de chasser au maximum l'eau résiduelle
contenue dans le solvant et de réduire la dispersion des mesures pour un produit
donné en disposant d'un stock unique de solvant.
6.5.4 Description du calorimètre
Pour les mesures calorimétriques, nous avons utilisé un microcalorimètre
Tian-Calvet haute température (Figure 6.9). L'appareil se compose de deux piles
thermoélectriques (4) insérées dans une masse isotherme de grande inertie
thermique : le bloc calorimétrique (6). Chaque thermopile est constituée par
l'empilement de couronnes d'alumine frittée autour desquelles s'enroulent les
couples Pt/Pt-Rh 13% (25 couronnes de 18 couples, reliés en série, soit 450
couples au total). Les deux piles sont électriquement reliées en opposition, suivant
en cela le principe des appareils différentiels, ce qui permet de minimiser toutes
les perturbations thermiques d'origine extérieure. Le signal obtenu aux bornes de
la série de thermocouples est amplifié (amplifiacteur Keithley 150B ou
nanovoltmètre EMDM) et enregistré par un potentiomètre (Sensitrace SEFRAM
type BE) et/ou un micro-ordianteur par l'intermédiaire d'un convertisseur
analogique/numérique (Keithley 175). Un jeu d'écrans en alumine isole et fixe le
bloc calorimétrique à l'intérieur d'un four (5) régulé électroniquement. La
température est mesurée par un thermocouple Pt/Pt-Rh 10%, situé au cœur du
bloc calorimétrique et relié à un thermomètre numérique (AOIP). Deux puits
verticaux donnent accès aux chambres calorimétriques dans lesquels on fait passer
109
deux tubes de silice ou "doigts de gant" (3) constituant le laboratoire d'étude. Au
fond de ces tubes, nous déposons un creuset de platine (8) de 0.2 mm d'épaisseur
qui contient le solvant. Par mesure de sécurité et afin de prévenir de toute fuite du
creuset, un tampon de fibres d'alumine (11) est inséré entre le creuset et le fond du
doigt de gant. En cas de fuite, le signal enregistré est augmenté du signal engendré
par la dissolution des fibres d'alumine ce qui nous permet d'être alerté et
d'intervenir sur le calorimètre avant que le solvant ne coule sur les parties
alumineuses du bloc calorimétrique.
Bien que la température de stabilisation du four (973 K) soit supérieure
aux températures de transition vitreuse des compositions étudiées et que les
valeurs obtenues concernent les phases liquides de nos compositions, pour un
grand nombre des produits, la viscosité reste importante. Les échantillons restants
dans leur "domaine de ramollissement", il nous a semblé préférable d'introduire
dans le calorimètre les échantillons sous forme de poudre fine de verre plutôt que
sous forme de fragments millimétriques de manière à augmenter le rapport surface
d'échantillon / volume de solvant et ainsi accroître la cinétique de dissolution. Des
temps d'aquisition important favorisant les risques d'erreurs, une taille de grains
de verre comprise entre 40 et 75 microns augmente la qualité des mesures.
Initialement, l'échantillon en poudre était déposé sur une nacelle en
platine suspendue à trois tiges de platine elles-mêmes reliées à une tige creuse en
alumine frittée. Les premiers résultats sur nos séries borosilicatés témoignant
d'une variation de chaleur très faible durant la dissolution, nous avons triplé la
nacelle (10) afin de multipier par trois la masse d'échantillon dissoute et par
conséquent le signal enregistré.
Il est de plus nécessaire d'agiter la solution afin d'accélérer la dissolution
et d'homogénéiser l'action du solvant sur tout le volume d'échantillon présent.
Suivant l'expérience antérieure acquise par le CTM (Brousse, 1981) nous avons
opté pour une agitation mécanique. Le dispositif (9) utilisé avait pour buts de
stabiliser thermiquement les échantillons au-dessus du bain, de les descendre dans
le bain pour les dissoudre, d'opérer une agitation verticale tout le temps de la
dissolution et, de revenir à l'état initial au-dessus du bain de manière la plus
110
reproductible possible. Le système d'agitation est situé à l'extérieur du
calorimètre. Il est constitué de deux parties. La première se compose d'un moteur
sur l'arbre duquel est fixée une came circulaire portant un roulement à billes
décentré. Sur ce dernier repose la clavette d'une pièce creuse en laiton servant de
guide à la canne porte-échantillon. La rotation de l'arbre du moteur engendre un
mouvement sinusoïdal aux tiges d'alumine qui agite le bain par translation
verticale. La seconde partie se compose d'un moteur, d'une came portant un ergot
décentré d'environ 20 mm sur lequel vient s'appuyer le taquet d'un tube
cylindrique solidaire de la seconde tige d'alumine. Elle permet de maintenir les
nacelles hors du solvant et de les y plonger. Les deux parties peuvent être rendues
solidaires par une pièce en laiton, mais nous verrons par la suite (§ 6.5.6) qu'elles
ne l'ont pas été au cours de nos expériences.
Figure 6.9 : Schéma général d'un calorimètre Tian-Calvet équipé pour la dissolution en selsfondus. (1) Armature métallique. (2) Réfractaire. (3) Doigt de gant. (4) Thermopile. (5) Four. (6)Bloc calorimétrique. (7) Entrée/sortie des thermocouples de mesure, de régulation et desthermopiles. (8) Creuset de platine. (9) Système d'agitation. (10) Nacelle porte-échantillon. (11)Fibres d'alumine.
111
Tout le sytème d'agitation et les cannes porte-échantillon reposent sur des
cales en toile d'alumine posées sur rextrimité des doigts de gant. La hauteur de ces
cales est choisie de manière à ce que les tubes en silice ne soient pas en contact
avec le fond des chambres calorimétriques, ceci afin que les vibrations des cannes
porte-échantillon (engendrées par les moteurs par exemple) ne se transmettent pas
aux thermopiles et n'augmentent pas le bruit du signal enregistré
6.5.5 Principe de la mesure et étalonnage
La grandeur enregistrée est l'écart de température entre les soudures
"internes" et "externes" des thermocouples engendré par la chaleur qui est prise ou
cédée au calorimètre lors de la réaction de dissolution. Les pertes de chaleur
restant assez faibles, on considère que la quantité enregistrée est proportionnelle
au flux thermique, dH/dt, c'est-à-dire à la quantité de chaleur par unité de temps
associée à la dissolution. L'effet calorifique global est alors proportionnel à l'aire
située sous le thermogramme enregistré.
Une fois le facteur d'étalonnage déterminé, l'effet thermique peut être
calculé. Les étalonnages sont réalisés par chute de billes de platine dans le bain de
métaborate de plomb au travers de la tige creuse porte-échantillon. Les capacités
calorifiques de cet étalon sont bien connues. Nous les avons obtenues de la
compilation de Robie et al. (1995).
L'effet endothermique produit dans la cellule calorimétrique par
réchauffement de la bille de platine, de la température ambiante jusqu'à la
température de stabilisation du four, correspond à l'intégration de la capacité
calorifique par rapport à la température entre l'ambiante et Ts = 973 K pondérée
par la masse de la bille de platine. Le facteur d'étalonnage, K, est alors le rapport
de l'enthalpie relative ainsi calculée et de la mesure de l'aire du thermogramme
enregistré. Au cours de nos dépouillements des enregistrements, les mesures
d'aires ont été effectuées à l'aide d'un planimètre OTT ou par des moyens
informatiques.
112
20
18
16
14
12
> 10 :
8 ;
6 :
4 :
2 :
0
Chaîne d'acquisition :
* Amplificateur EMDM NANOVOLTMETER
calibre 3 mV* Voltmètre KEITHLEY 175
calibre 2 V* Traceur SENSITRACE SEFRAM t>pe BE
sensibilité 100 mV pleine échellevitesse de déroulement 5 mm/min
a> • T=700°C
200 400 600 800 1000
mm21200 1400 1600 1800 2000
Figure 6.10 : Etalonnage de la chaîne d'acquisition et du calorimètre par chute de billes de platine.Chaque symbole représente un jour d'expérimentation.
A chaque expérience, plusieurs étalonnages sont effectués. La valeur
retenue est la moyenne arithmétique des grandeurs obtenues. Chaque journée
consacrée entièrement à la calorimétrie de dissolution nous a permis de réaliser au
plus deux dissolutions et 3 ou 4 étalonnages par chute de bille. Pour éviter tout
risque dommageable au calorimètre, nous introduisons et retirons le système
réactionnel en début et fin de journée. Les écarts entre les valeurs moyennes des
coefficients d'étalonnage relevées au cours d'une même journée sont en général de
moins de 2%. Ils peuvent être plus importants (<5%) d'un jour à l'autre.
L'effet thermique molaire du composé étudié est obtenu par la formule :
AsH(970m
Eq. 6.13
où M est la masse molaire du composé, m la masse d'échantillon dissous, S l'aire
du thermogramme et K le coefficient d'étalonnage (en J/mm2).
Les valeurs numériques des enthalpies de dissolution fournies dans ce
travail correspondent aux moyennes arithmétiques des résultats obtenus pour
chaque type d'expérience et chaque composé.
113
L'erreur sur la moyenne est calculée (sauf mention contraire) par la
formule suivante :
G(ASH) = \\^ — Eq. 6.14
6.5.6 Mode opé ratoire
Avant toute série d'expérience, un grand nombre de pièces composant le
calorimètre étant en alumine, le calorimètre doit être stabilisé à 973 K pendant
environ une semaine afin d'obtenir l'équilibre thermique.
On commence une expérience en chargeant la poudre de verre sur les
trois nacelles de la canne dite porte-échantillon. Il est impératif de connaître
précisément la quantité de produit dissoute et par conséquent la charge de chaque
expérience. Pour cela, les pesées sont faites avec une balance Mettler dant la
sensibilité est de 10~5 grammes. La canne porte-échantillon ne pouvant pas de
façon simple être pesée avec son chargement, la masse de soluté est obtenu par
différence de pesée du conteneur de poudre de verre avant et après chargement
des nacelles. L'ordre de grandeur des charges dans le dispositif à trois nacelles est
de 180 mg.
La pesée, la répartition de la poudre sur les nacelles et la descente de la
canne porte-échantillon dans le doigt de gant constituent la partie la plus délicate
de la manipilation car une perte de produit à cet instant entraînerait des erreurs
dans la quantité effectivement dissoute lors de la mesure.
La canne porte-échantillon et son homologue (non chargée) sont
descendues manuellement dans les doigts de gant jusqu'au contact avec la butée
supérieure de l'agitateur (Figure 6.11). Ce niveau que l'on appelera "niveau initial"
correspond à la profondeur nécessaire pour que les trois plateaux soient maintenus
au-dessus du bain, tandis que trois extrémités des tiges de platine qui les
supportent trempant dans le bain. Le fait que ces trois tiges soient en contact avec
le solvant permet de réduire le temps de mise en équilibre thermique du
114
calorimètre. Il faut environ une à deux heures pour atteindre cet équilibre qui se
traduit par une ligne de base stable sur l'enregistreur qui nous servira de référence
lors du dépouillement.
oFigure 6.11 : Schéma explicatif du réglage de l'agitateur et du positionnement des nacelles avant etpendant la dissolution. Etat 1 : les nacelles sont au "niveau initial". Etat 2 : Les deux éléments dusystème d'agitation sont désolidarisés, la canne porte-échantillon subit une agitation par translationverticale autour du "niveau de référence" et les nacelles de la canne témoin sont immobiles au"niveau de référence".
Une fois l'équilibre atteint, la dissolution est amorcée en plongeant les
nacelles dans le solvant à l'aide de l'un des moteurs de la partie haute. Une fois
que la nacelle intermédiaire est positionnée au milieu du bain ("niveau de
référence"), les deux parties de l'agitateur sont désolidarisées. En théorie, et
comme l'avait utilisé initialement Brousse (1981), les deux parties devraient dans
115
l'étape suivante restées solidaires pour reproduire dans les deux doigts de gants le
même phénomèmes oscillatoires et pour assurer un effet thermique similaire.
Cepandant,
comme la solidarité des deux parties ne peut être réalisée sans créer des
vibrations parasites,
comme le viellissement des appareils et leur hisoire expérimentale à créer une
légère différence de sensibilité des deux thermopiles,
et comme le gradient de température le long des axes verticaux n'est pas
parfaitement identique pour les deux piles,
des signaux moins bruités sont enregistrés lorsqu'on désolidarise ces deux parties
mécaniques.
L'agitateur est mis en marche et transmet à la canne porte-échantillon un
mouvement de translation verticale autour du niveau de référence. La dissolution
suit son cours pendant 30 à 60 minutes selon les échantillons que nous avons
étudiés. Un pic positif ou négatif correspondant à un phénomène endothermique
ou exothermique est enregistré, puis une courbe représentative d'une relaxation
thermique apparaît. Au terme de la dissolution, la courbe tend vers une
assymptote témoignant de l'équilibre thermique associé au "niveau de référence".
On peut alors revenir à l'état initial en arrêtant l'agitation, en resolidarisant les
deux parties de l'agitateur et en remontant les deux cannes par activation du
moteur de remontée. Après une heure d'enregistrement, on atteint la ligne de base
initiale correspondant à l'équilibre thermique associé au "niveau initial".
L'effet thermique enregistré est la somme de trois phénomènes : la
translation des plateaux du niveau initial au niveau de référence, l'agitation du
bain et la dissolution de l'échantillon. Afin d'extraire l'information correspondant à
la dissolution du produit, une expérience dite "à blanc" est effectuée après chaque
expérience. Les nacelles, sans charge, sont plongées à nouveau dans le bain
(niveau initial —> niveau de référence) et l'agitation mise en œuvre comme
précédemment. La différence entre les deux effets enregistrés correspond à la
dissolution du verre.
116
Une fois l'expérience terminée la canne porte-échantillon est remontée et
les nacelles sont chauffées afin d'éliminer la partie la plus importante du solvant
résiduel. Enfin les nacelles sont nettoyées par immersion dans une solution
d'acides (HNO3 ou HF) pendant quelques heures avant de pouvoir les réutiliser.
Intervalle d'intégration
Figure 6.12 : Exemple de thermogramme enregisté. (A) Signal de relaxation thermique vers un étatd'équilibre thermique (2) associé à la descente de la canne porte-échantillon jusqu'au niveauintial". (B) Signal d'une expérience chargée. Le signal est la somme des contributions desperturbations thermiques liées à la dissolution, au passage du niveau initial vers le niveau deréférence et l'agitation dans le bain. (C) Signal associé au passage de l'équilibre thermique (1) duniveau de référence vers l'équilibre thermique (2) du niveau initial. (D) Signal d'une expérience àblanc. Le signal correspond à celui des pertubations thermiques de l'agitation et du mouvement descannes du niveau de référence vers le niveau initial. L'aire délimitée par la superposition dessignaux de la dissolution et du blanc est égale à ASH(TS) divisée par le coefficient d'étalonnage K.
6.5.7Intégration des thermogrammes
Pour chaque expérience, deux intégrations sont effectuées: une pour la
dissolution et une autre pour le blanc. La différence entre les deux donne l'aire
proportionnelle à l'enthalpie de dissolution de la masse m de produit dissous
(Figure 6.12).
117
Les décalages entre les lignes de base en début (équilibre thermique
associé à l'état initial) et en fin d'expérience (équilibre thermique associé à l'état de
référence) sont importants ainsi que les différences des amplitudes de ces
décalages entre le blanc et la dissolution. Ces écarts sont dus à des différences de
gradient de température vertical pour les deux états (niveau initial, niveau de
référence) et donc à la différence de fuite thermique.
Lorsque les décalages sont identiques entre l'expérience de dissolution et
l'expérience à blanc, il suffit de soustraire les aires comprises entre la ligne de
base initiale et le signal enregistré sur un intervalle de temps A.t correspondant à
l'atteinte de l'équilibre thermique associé au niveau de référence pour les deux
expériences. Si l'aire résultante est positive la réaction est endothermique et, dans
le cas contraire, la réaction est exothermique pour le soluté étudié.
Lorsque les décalages diffèrent entre l'expérience à blanc et la
dissolution, une intégration rendant compte de la quantité de chaleur dégagée par
la dissolution n'est plus possible sans apporter certaines corrections au signal. La
différence de fuite thermique entre les deux expériences est généralement due à
une mauvaise reproductibilité du positionnement des nacelles entre les deux
expériences. La reproductibilité la meilleure est assurée par l'utilisation du
système mécanique de descente de la canne porte-échantillon. Cependant, il est
parfois arrivé que la reproductibilité voulue ne soit pas atteinte à cause de diverses
sources de frottements (roulement à billes défectueux, usures des pièces,...) entre
les pièces mécaniques. D'autres sources de décalage sont les pertubationss
électriques générales qui peuvent affecter le signal ou encore des perturbations
thermiques extérieures qui n'ont pas été totalement effacées par notre système
différentiel. Dans de tels cas de décalage de ligne de base, nous n'avons effectué
des corrections graphiques directes sur le thermogramme lors de l'intégration
uniquement que pour des deviations brèves et bien marquées des lignes de base.
Pour les autres cas les enregistrements n'ont pas été utilisés.
118
Chapitre 7
VISCOSIMETRIE
La viscosité est une propriété qui varie énormément avec la température
et la composition chimique. Pour observer la variation de viscosité en fonction de
la température, il est donc nécessaire de disposer de plusieurs appareillages.
7.1 DISPOSITIF DEFLUAGE
Les mesures de viscosité comprises entre 10 et 10 Pa.s sont effectuées
avec le dispositif de fluage décrit par Neuville et Richet (1991). Le principe de la
mesure consiste à mesurer la vitesse de déformation d'un échantillon soumis à une
contrainte donnée, à température constante.
7.1.1 Dispositif expérimental
Le viscosimètre est représenté sur la Figure 7.1. Cet appareil permet de
mesurer des viscosités dans une gamme de températures proches de la température
de transition vitreuse, c'est-à-dire entre 108 et 1014 Pa.s.
L'échantillon de verre est placé entre deux pistons (3), l'un fixe (piston
supérieur), l'autre mobile. L'échantillon s'écrase lorsqu'il est soumis à des
contraintes que l'on impose en plaçant des masses sur le plateau (7), la force
produite sur la surface inférieure de l'échantillon étant amplifiée par un bras de
levier. La déformation des éprouvettes est donc due à l'application d'une
contrainte uniaxiale verticale. Deux rondelles d'alumine (8) de 5 mm d'épaisseur
séparent l'échantillon des pistons. Une feuille de platine (9) de 50 microns
intercalée entre l'alumine et le verre évite les réactions chimiques à haute
température.
119
9, i^
Figure 7.1 : Schéma du viscosimètre. (1) Bâti. (2) Four. (3) Piston. (4) Crémaillères. (5) Bille. (6)Couteau. (7) Plateau. (8) Rondelle d'alumine. (9) Feuilles de platines. (10) Thermocouple. (11)Tige de rappel des capteurs.
120
Nous faisons l'hypothèse que les échantillons sont déformés à volume
constant. Ils sont au départ cylindriques ; si l'expérience est prolongée au-delà de
50 % d'écrasement, leur forme sera celle d'un barillet (Neuville, 1992), pour
lequel il faudrait appliquer des corrections de forme. Les mesures seront donc
restreintes à 30 ou 40 % de déformation. La mesure de la longueur de l'éprouvette
est donnée au micron près par deux capteurs linéaires TESATRONIC qui nous
donnent la position de deux tiges d'alumine (11), l'une fixée au piston supérieur
immobile, l'autre étant solidaire du piston inférieur mobile. On mesure, au
dixième de seconde près, le temps nécessaire pour que l'éprouvette se déforme de
5 ou 10 microns à l'aide d'un chronomètre ou de l'horloge interne d'un PC. A partir
de ces mesures il est possible de calculer la vitesse de déformation de
l'échantillon.
La régulation en température du four tubulaire (2) est assurée directement
sur la résistance de celui-ci par un régulateur Eurotherm 720, relié à un
thermocouple Pt/Pt-RhlO % branché sur un compensateur de soudure froide
Omega, qui permet de tenir compte des variations de température de la soudure
froide. Dans ces conditions, nous pouvons effectuer des mesures de déformation
durant plusieurs jours avec des variations de température du four inférieures au
degré. La température au niveau de l'échantillon est connue grâce aux deux
thermocouples Pt/Pt-RhlO % placés aux deux extrémités de l'éprouvette (10). Les
deux thermocouples sont reliés à un compensateur de soudure froide Omega
semblable à celui décrit précédement. Chacun d'entre eux nous donne une
différence de potentiel mesurée par un voltmètre scrutateur Keithley 1992 qui
permet de déterminer précisément la température.
Il existe un gradient de température dans le four. Ce gradient doit être
minimisé au niveau de l'échantillon pour ne pas déformer préferentiellement les
zones les plus chaudes. Un barreau d'argent mis en place autour de l'échantillon
permet de réduire le gradient de température, et celui-ci peut être encore amélioré
en modifiant la position du four: on peut avoir aisément un gradient inférieur à
0,1 °C le long de l'échantillon.
121
7.1.2 Préparation des échantillons
Les échantillons ont été carottés dans les lentilles de verre. Ils sont
ensuite sciés et polis sous eau à l'aide d'une polisseuse rotative de manière à ce
que leurs faces soient planes, parallèles entre elles et perpendiculaires aux
génératrices du cylindre : ces conditions assurent que la déformation est
homogène. On préfère en général faire des mesures de viscosité sur des
éprouvettes de longueur 10 mm, de diamètre 5 mm environ ; il est commode pour
les manipulations avec l'appareil de fluage utilisé que le rapport R=L/D soit
proche de 2. Ces dimensions sont mesurées au micron près avec un palmer
électronique.
7.1.3 Calculs
Dans le cas de l'écoulement isochore d'un fluide newtonien généré par
une contrainte uniaxiale, on a (Lévesque, 1991) :
a = 3r)è, Eq. 7.1
où a est la contrainte cisaillante, n la viscosité et s la vitesse de déformation du
fluide. A haute température, la viscosité des verres devient suffisament faible pour
qu'ils présentent des propriétés analogues à celles des fluides newtoniens. Notre
dispositif expérimental soumet l'échantillon à une contrainte uniaxiale; par
conséquent, la relation précédente nous permet de calculer la viscosité.
La longueur de l'échantillon est calculée à un instant t par L = Lo- dL, où
dL = TtdLj est le raccourcissement depuis le début de la manipulation. L'hypothèse
du volume constant permet de calculer la surface au même instant par :
Eq.7.2L0-dL
La masse réellement appliquée à l'échantillon est connue par la relation
suivante, déterminée par étalonnage du bras de levier,
M = 369.04 + 4.3142m -ma, Eq. 7.3
122
où m est la masse posée sur le plateau de la balance et ma la masse des rondelles
d'alumine (15 g). La masse de l'échantillon vaut approximativement 0,5 g: elle est
négligée puisque les charges appliquées sont supérieures à quelques centaines de
grammes.
Connaissant la masse et la surface, il est possible de calculer la contrainte
que subit l'échantillon:
a - 9 . 8 1 ^ .S
La vitesse de déformation est calculée par :
Eq. 7.4
LdtEq. 7.5
Connaissant cret s on a alors accès à la viscosité par la relation 7.1
Figure 7.2 : Viscosité du verre NBS717. Les ronds correspondent aux valeurs mesurées dans lelaboratoire des Géomatériaux. Les traits continus représentent la fonction donnée par le NationalBureau of Standards.
123
7.1.4 Qualité des mesures
Afin de vérifier la précision de nos mesures de viscosité, un borosilicate
du "National Bureau of Standard", le NBS717, a été étudié dans les mêmes
conditions que nos autres échantillons. Les valeurs mesurées avec la machine de
fluage sont comparées avec celles données par le Bureau des Standards. Dans la
Figure 7.2, nous avons représenté le logarithme décimal de la viscosité en
fonction de l'inverse de la température. Les deux courbes correspondent aux
lissages des valeurs extrêmes données par les équations du Bureau des Standards.
La méthode utilisée pour les obtenir n'a pas été décrite. Les barres d'erreur sur nos
valeurs sont de la dimension des symboles utilisés. On remarque que les valeurs
sont parfaitement encadrées par les valeurs données par le Bureau des Standards.
La reproductibilité est de 0.02 log Pa. s et l'imprécision du même ordre de
grandeur. Ces résultats nous permettent de dire que nous mesurons de façon
absolue les viscosités entre 108 et 1014 Pa.s.
7.2 VISCOSIMETREROTATIF
Contrairement aux mesures de hautes viscosités pour lesquelles il existe
plusieurs méthodes reposant sur des principes différents, on utilise toujours, pour
des faibles viscosités, la méthode de Couette (1988; 1890). Contrairement au
dispositif décrit précédemment, la méthode dite de Couette permet de déterminer
la viscosité dynamique d'un liquide. En effet, nous soumettons un liquide à un
mouvement de rotation qui le cisaille, et nous regardons comment il se comporte.
Le viscosimètre a été décrit par Neuville (1992).
7.2.1 Dispositif expérimental
La mesure de viscosité est effectuée avec un appareil du commerce, le
Rhéomat 115, fabriqué par METTLER et commercialisé par LAMY à Caluire.
Cet appareil permet d'imposer la vitesse de rotation à un plongeur que l'on
124
immerge dans un creuset maintenu fixe qui contient le silicate fondu. Il donne
directement le pourcentage correspondant au couple appliqué. Notre dispositif
peut atteindre des températures de 1700°C en continu et 1750°C
occasionnellement. Dans la Figure 7.3, nous présentons un schéma du
viscosimètre.
Le four
II s'agit d'un four hexagonal dont la coque extérieure est en
duraluminium, et l'intérieur composé de quatre couches de réfractaires fabriqués
par les sociétés KAPYROK et ZIRCAR. Ces réfractaires sont des composés
d'alumine (80 %) et de silice (20 %). Leur résistance à la température vient du fait
que plus ils sont compacts, moins ils résistent à de fortes températures. Les
réfractaires suivants sont utilisés, en partant de la périphérie vers le centre du four
: du KAPYROK 700, du KAPYROK 1200, du KAPYROK 1600 et du Sali
(ZIRCAR). Les températures d'utilisation en continu des trois premières couches
sont respectivement 700°, 1200° et 1600° C. Pour le Sali, elle est de 1700° C.
Dans la partie centrale du four, est disposé un tube laboratoire (2) en
alumine de diamètres extérieur 60 mm et intérieur 50 mm, sa hauteur étant de
1100 mm. Ce tube laboratoire est refroidi à ces deux extrémités par deux
refroidisseurs à eau, le refroidisseur bas étant solidaire du bâti du four. Notre
appareillage est également muni d'un dispositif assurant l'etanchéité à l'air du four
ce qui permet la possibilité de fixer différentes atmosphères.
La régulation
Le système de chauffage est composé de six épingles de super Kanthal
33, de puissance 486 W sous une tension de 11 V, soit une intensité de 45 A. Le
super Kanthal a pour avantage de fonctionner à l'air et de permettre une montée en
température rapide. La régulation est effectuée avec un régulateur 818 S de chez
Eurotherm, qui nous fournit également le bloc de puissance de type 460. Le
montage est relativement simple : le régulateur pilote le bloc de puissance en
fonction de la f.e.m. qu'il reçoit d'un thermocouple de régulation, en PtRh6%-
PtRh30%, placé à 2 cm d'une des épingles de super Khantal. Le bloc de puissance
125
délivre en sortie une tension de 220 V qu'un transformateur (DYNATRA) 220-67
de 12000 Gauss, va baisser à 67 V. Avec cette tension, nous alimentons en série
les épingles.
La montée en température s'effectue de 20°C jusqu'à la première
température voulue pour l'expérience (> 800° C) avec une vitesse de l'ordre de
l°C/min afin de minimiser les chocs thermiques que pourraient subir les tubes
d'alumine. Il faut alors compter une heure pour avoir une température stable.
A 1350°C, le gradient de température dans le four est de ±2° sur 5 cm, le
tube laboratoire étant bouché par une rondelle d'alumine qui sert d'écran et le
tube-porte échantillon (3) étant plein de Sali. Nous respecterons toujours par la
suite ces conditions opératoires de façon à avoir un bon gradient de température.
La tête du viscosimètre
Notre viscosimètre (1) possède une barre de torsion de 50 N/m. Cet
appareil a été choisi car contrairement à d'autres, il permet à lui seul de couvrir la
gamme de 1 à 106 poises. Le Rhéomat possède 30 vitesses comprises entre 0.05 et
780 tr/mn. Le viscosimètre est fixé sur une crémaillère au-dessus du four, ce qui
nous permet de descendre et de remonter le plongeur, relié au Rhéomat par
l'intermédiaire d'une tige en platine irridié 30 %, dans le liquide en fusion.
Le creuset et le plongeur
Le creuset (7) et le plongeur (6) ont été fabriqués par la Compagnie des
Métaux Précieux. Ils sont respectivement en platine irridié 10 % et en platine
irridié 20 %. Ces alliages nous donne une bonne résistance mécanique en
température. Le plongeur est porté par une tige en platine irridié 25 % de 3 mm de
diamètre ce qui lui confère une bonne résistance en torsion.
126
Figure 7.3 : Schéma général du viscosimètre rotatif. (1) Rhéomat. (2) Tube laboratoire. (3) Tubeporte échantillon. (4) Thermocouple de mesure. (5) Thermocouple de régulation. (6) Plongeur. (7)Creuset.
127
'.2.2 Réponse aux conditions de Couette
Avec ce dispositif, il est particulièrement simple de faire des mesures de
viscosité. Une fois que la température est stabilisée, il suffit de fixer la vitesse de
rotation du plongeur et de lire le couple sur l'afficheur du Rhéomat. Il existe
toutefois une difficulté qui résulte des conditions d'immersion du plongeur et de
son centrage. Le dispositif a été conçu pour que le plongeur soit centré. Celui-ci
est relié au Rhéomat par la tige en platine irridié, et par un système de deux
cardans, le premier reliant le plongeur à la tige, le second la tige au viscosimètre.
Le viscosimètre est fixé sur une crémaillère, fixée sur le bâti. L'ensemble bâti
(tube laboratoire), crémaillère et viscosimètre est aligné. Il n'y a qu'un seul
mouvement possible : un déplacement vertical de la crémaillère, donc du réglage
de la profondeur d'immersion du plongeur. Nous avons donc satisfait les deux
premières conditions de Couette. Le creuset est centré dans le tube laboratoire
donc il l'est aussi avec le plongeur (troisième condition satisfaite).
Nous avons cependant essayé volontairement de décentrer le plongeur
par rapport au creuset. On constate dans ces conditions, à vitesse de rotation
constante, une variation anormale et non reproductible de la valeur affichée sur le
Rhéomat. Ce phénomène résulte d'une mauvaise répartition des frottements dans
le cylindre comme l'a montré Couette (1890). Il est possible, si cette exentricité
est faible, de modifier le calcul de viscosité pour en tenir compte (Couette 1890).
Dans la suite, nous pourrons donc attribuer une variation anormale de la valeur de
l'affichage, à température et à vitesse constante pour un liquide newtonien, à une
exentricité du plongeur.
Le creuset fait 50 mm de haut. Nous le remplissons jusqu'à 40 mm avec
le produit à étudier, ce qui représente un volume de 22.9 cm3. Dans ces conditions
d'immersion, le bas du plongeur est à 10 mm du fond du creuset. Nous avons
constaté qu'une variation de hauteur de quelques millimètres n'entraîne pas de
variation de viscosité. Il faudrait se placer dans les conditions limites (plongeur
128
trop près du fond du creuset ou de la surface du liquide) pour voir un effet sur la
viscosité.
7.2.3 Etalonnage
Avec le dispositif de Couette, nous n'effectuons pas de mesure absolue de
viscosité mais une mesure relative. Il faut donc déterminer une constante
d'étalonnage.
Le Rhéomat donne une valeur, qui correspond à un pourcentage de
couple. Il faut multiplier cette valeur par une constante, k, qui est fonction de la
vitesse utilisée, pour connaître la viscosité. Des liquides étalons du "National
Bureau of Standards", le NBS710a et le NBS717 ainsi que le disilicate de sodium
,dont les viscosités ont été mesurées un grand nombre de fois et par des
expérimentateurs différents, ont été utilisés afin d'obtenir ce jeu de coefficients
(Neuville, 1992).
5
£ 4W)O
té
3 -
S 2C/3
2o Na2Si2O5
\
\ -
^ ^ . . NBS717
NBS71Oa ""*-%.
• Etalonnage (Ce travail)
* Etalonnage (Neuville, 1992)
• Etalonnage (Neuville, 1992)
a Etalonnage (Neuville, 1992)
o Fontana and Plummer, 1979
a Meiling and Uhlmann, 1967
» Bockris et al, 1955
Courbe du NBS (Napolitanoand Hawkins, 1964)Courbe du NBS (Napolitanoand Hawkins, 1971)
700 900 1100 1300 1500 1700 1900
T(K)Figure 7.4 : Viscosités des liquides étalons déterminés à l'aide du jeu de coefficient du Tableau 7.1comparées aux données de la littérature.
129
Tableau 7.1 : Coefficients d'étalonnage du viscosimètre rotatif en fonction des vitesses de rotationutilisables.
Les lois d'écoulements des liquides newtonniens (lois de Navier-Stokes)
prédisent une dépendance des coefficients avec la température due aux variations
de géométrie du creuset associée à la dilatation thermique ; cependant un jeu de
coefficients indépendant de la température a pu être défini. Il permet de reproduire
les viscosités des verres étalons à 0.1 Pa.s prés sur toute la gamme de température
que nous utilisons (700-1700 K). Ceci s'explique par la faible contribution de la
dilatation du creuset en platine-rhodié dans cette gamme de température. Les
valeurs des coefficients obtenus diffèrent de celles données par la théorie des
écoulements newtoniens. Cet écart est un décallage systématique et constant pour
130
chaque coefficient vers des valeurs plus faibles que nous ne pouvons imputer qu'à
des effets engendrés par l'état de surface de l'intérieur des creusets qu'il nous est
difficile de paramétrer pour en tenir compte dans les modèles théoriques.
Le Tableau 7.1 donne les coefficients que nous avons utilisés pour
chaque vitesse de rotation de la tête du Rhéomat. La Figure 7.4 représente les
viscosités des liquides étalons déterminées avec ce jeu de coefficients comparées
aux valeurs données par le "National Bureau of Standards" et la littérature.
131
TROISIEME PARTIE
Propriétés thermodynamiques
Chapitre 8
CAPACITE CALORIFIQUE
Nous allons décrire dans cette partie les propriétés thermiques des verres.
La capacité calorifique molaire à la température T est la quantité de chaleur
nécessaire pour élever la température d'une mole de matière de T à T+dT.
La contribution majeure aux changements de capacités calorifiques pour l'état
vitreux est vibrationnelle, elle provient de la mobilité des atomes autour de leur
position d'équilibre. Dans un liquide, une autre contribution, attribuée à la
distribution des positions des atomes, apparaît : la contribution configurationnelle.
Dans l'étude des verres borosilicatés à basse température, la contribution
exclusive aux changements d'entropie est vibrationnelle. En effet, bien que
l'entropie configurationnelle ne soit pas nulle, celle-ci est constante et égale à celle
du liquide qui a été figé à la transition vitreuse. Les positions atomiques dans le
verre, solide amorphe, sont déterminées par des minima locaux du potentiel
interatomique séparés par des barrières de potentiel de hauteur et de forme
variable selon les angles et les distances de liaison entre atomes. Lorsqu'on
augmente la température pour se rapprocher de la zone de transition vitreuse,
l'énergie vibrationnelle devient suffisante pour que les atomes franchissent la
barrière de potentiel séparant deux états configurationnels différents. Sur une
courte échelle de temps, seule la partie vibrationnelle de la capacité calorifique
sera alors mesurée mais, si l'échelle de temps devient suffisamment grande pour
laisser place aux changements configurationnels, la capacité calorifique montre un
excès par rapport à la valeur vibrationnelle : c'est la contribution
configurationnelle qui représente la chaleur utilisée pour accroître le potentiel et
non l'énergie vibrationnelle.
Au-delà de Tg, pour les phases liquides, les variations de capacités
calorifiques avec la température sont dues aux changements des vibrations et des
135
états confïgurationnels, la contribution vibrationnelle du liquide étant continue
avec celle du verre.
8.1 CAPACITE CALORIFIQUE, VIBRATION ET STRUCTURE
Les paragraphes suivants décriront quelques aspects théoriques de
l'approche vibrationnelle des capacités calorifiques. La contribution
configurationnelle sera illustrée lors de la discussion des résultats.
8.1.1 Théorie des capacités calorifiques vibrationnelles
Dans un solide (cristallin ou amorphe), les atomes sont attirés entre eux
par les forces de cohésions. Si l'on déplace un atome, il est soumis à une force de
rappel qui, en première approximation, est proportionnelle à l'écart à la position
d'équilibre : c'est l'analogue de la masse suspendue à un ressort.
L'atome vibre dans l'espace : son mouvement peut être considéré comme
la résultante de trois oscillations suivant trois axes perpendiculaires. D'où le
modèle d'Einstein : les mouvements des NA atomes d'une mole de solide sont
schématisés par les mouvements de 3 NA oscillateurs identiques, de même
fréquence, non couplés les uns aux autres et dont l'énergie est quantifiée. Ce sont
ces oscillateurs qui constituent le réservoir d'énergie emmagasinant la chaleur
fournie au solide : quand on chauffe celui-ci, les amplitudes des oscillateurs
augmentent ; elles diminuent quand on le refroidit.
Le modèle d'Einstein soulève de graves objections, pas uniquement à
cause des divergences, somme toute assez mineures, avec l'expérience, mais
surtout parce qu'il repose sur une hypothèse certainement erronée : l'indépendance
des mouvements des atomes voisins. C'est pour tenir compte des interactions entre
les mouvements des atomes dans le solide qu'a été proposé par Debye un autre
modèle de d'agitation thermique dans les solides.
Les interactions dans le solide propagent les vibrations locales selon une
onde progressive. Les modes de vibration du solide forment une suite discrète et
136
finie. La prise en compte des interactions entre atomes conduit à analyser
l'agitation thermique à partir des modes propres de vibration du solide intéressant
tous les atomes de ce solide : les différents modes sont indépendants et tous les
modes se superposent pour décrire l'agitation des atomes dans un solide. Dans les
structures amorphes, l'absence de maille empêche de définir des modes propres de
vibration, mais cela n'implique pas l'inexistence de vibrations. Les vibrations du
verre sont donc interprétables en terme de "pseudo-mode propre de vibration".
A basse température, le comportement de la capacité calorifique prouve
que l'énergie du mode de vibration du solide est quantifiée, comme l'est la
vibration de l'oscillateur d'Einstein. Pour calculer l'énergie d'un mode (ou pseudo-
mode), il faut calculer sa fréquence : c'est là un calcul très difficile qu'on doit
recommencer pour chaque solide et qui fait intervenir les paramètres définissant
les interactions atomiques. Ensuite, il faut faire la somme des contributions de
tous les modes. Pour simplifier, on a recours à une approximation proposée par
Debye.
On suppose que les modes sont répartis avec une symétrie sphérique,
c'est-à-dire que la fréquence d'un mode ne dépend que de la norme de son vecteur
d'onde. Pour les cristaux à haute symétrie, comme les cristaux cubiques,
l'approximation n'est pas mauvaise. Ensuite, on néglige la dispersion ; on admet
que, comme il est vrai pour les petits vecteurs d'onde, la fréquence est
proportionnelle au vecteur d'onde k : co = vk, le facteur v, homogène à une vitesse,
étant choisi intermédiaire entre les vitesses de vibrations longitudinale et
transversales. Pour une structure de volume V, le nombre de modes indépendants
dont la fréquence est comprise entre co et co+dco vaut donc :
( \J 3V 2Jg(COJaCù = r—r- Cù d(ù . Eq. 8.12TCV
La fonction g(co), appelée densité spectrale ou densité d'états vibrationnels, varie
comme co2 à basse fréquence. Debye a fait l'approximation suivante : cette loi en
co2 reste valable jusqu'à une fréquence maximale oc>£>, appelée fréquence de Debye,
calculée de telle façon que le nombre total de modes, c'est-à-dire l'intégrale de
g(co) sur l'intervalle [0, co ]̂ soit égale à 3 TV. On doit donc avoir la relation
137
I 7 Y/3
= v[6n nj , Eq. 8.2
qui relie COD à la vitesse du son, et où n = NA/V est le nombre d'atomes par unité de
volume. En utilisant alors CÙD, on écrit la densité des états, rapportée à la mole,
dans l'approximation de Debye sous la forme :
~ . Eq.8.3
On poursuit alors le calcul de la capacité calorifique en généralisant le calcul
d'Einstein. Dans un intervalle de fréquences compris entre CÙ et co+dco, il y a
g(co)dco modes, on obtient donc l'énergie totale en sommant l'énergie moyenne de
chaque mode sur toute la "bande" de fréquence depuis w = 0 jusqu'à <B = (ÙQ. En
posant x = h(ù I kgT (h est la constante de Planck divisée par 2% et ks la constante
de Boltzmann) et en dérivant l'énergie totale par rapport à la température, on
obtient la capacité calorifique :
avec R = Nks la constante des gaz parfaits (8.3184 J.K'Vmor1). Dans cette
formule, nous avons fait apparaître la température de Debye, ®D = h®D I ks.
Cette fonction a une forme "sigmoïde". On remarque que, lorsque T est
très grand, l'intégrale ne fait intervenir que les petites valeurs de x, ce qui permet
de remplacer ex/(ex-1)2 par \/x2 ; on trouve alors Cv = 3 R qui n'est autre que la loi
de Dulong et Petit. En revanche, lorsque T est au voisinnage de 0 K, on utilise
l'expression de l'intégrale :
yj-xdx = , Eq. 8.5
pour trouver :
Cv=—^M — \. Eq.8.6
Quand T tend vers 0, la capacité calorifique tend vers 0 comme r3, c'est-
à-dire plus lentement que suivant l'exponentielle donnée par le calcul d'Einstein.
138
La formule de Debye, qui interpole entre deux domaines (basses et
hautes températures) est une remarquable approximation pour la dépendance de la
capacité calorifique avec la température pour un grand nombre de substances. En
fait, le calcul entièrement rigoureux consisterait à connaître la forme exacte de la
densité g(co) des modes de vibration dans chacun des cas. Même s'il est vrai que
g(ra) se comporte toujours comme OÙ2 à fréquence suffisamment basse, son
comportement à des fréquences plus élevées dépend des subtilités de la
dynamique des vibrations des solides, spécifiques de chaque solide.
La grandeur thermodynamique mesurable par l'expérience est la capacité
calorifique à pression constante. Les capacités calorifiques à volume constant et
isobare sont dépendantes l'une de l'autre selon la relation :
Cp-Cv=a2VKTT, Eq. 8.7
où a représente le coefficient de dilatation thermique, V le volume molaire, KT le
module d'incompressibilité isotherme et T la température.
Pour les solides, on peut faire l'approximation suivante,
Cp ~ Cv, Eq. 8.8
car la dilatation thermique est extrêmement faible. Cette approximation a été
vérifiée par Richet et Bottinga (1980) pour les silicates vitreux.
8.1.2 Capacités calorifiques et structure des verres
La Figure 8.1 illustre la manière dont la capacité calorifique est sensible à
la densité d'état. Les différentes courbes représentent le produit entre g(a>) et la
fonction d'Einstein prise à des températures différentes. Les capacités calorifiques
sont données par les aires en dessous de chaque courbe. Les capacités calorifiques
ne peuvent informer sur la structure du verre que si la structure recherchée a une
signature vibrationnelle nette.
La densité d'état peut être scinder en différents domaines vibrationnels
attribuables aux modes de vibrations de différentes entités structurales du solide.
Il y a une association étroite entre la fonction des cations et les modes de
vibrations auxquels ils participent (Kieffer, 1979). Les formateurs de réseau sont
139
impliqués dans les fréquences les plus élevées (modes "internes") alors que les
modificateurs le sont dans les basses fréquences de réseau (mode "externes"). Le
lien entre la nature du cation et la vibration découle de l'énergie d'interaction
ionique, les formateurs étant plus fortement liés aux oxygènes que les
modificateurs.
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160. J 1 ,
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1
200^°
• 1 | • 1 1 | • 1 1 | . • 1
A A :J \ / \ '-
0 200 400 600 800 1000 1200 1400
Figure 8.1 : Densité d'état d'un verre de silice déterminée par diffusion inélastique de neutrons(Galeener et al., 1986)
Avec une échelle de distance centrée sur un cation formateur de réseau et
dans le sens des fréquences de vibration décroissantes, nous trouvons
successivement :
l'ordre à courte distance, qui se situe dans la première sphère de coordinence
du cation formateur,
l'ordre à moyenne distance constitué par l'interconnexion des polyèdres entre
eux,
l'ordre à longue et moyenne distance où se propagent les ondes acoustiques.
Les fréquences de vibration varient selon les potentiels ioniques des
éléments en raison inverse de leur dépendance spatiale : les énergies de liaison,
donc les fréquences de vibration, augmentent avec les potentiels ioniques et
diminuent avec la distance.
140
Le lien entre structure, vibration et capacité calorifique peut alors
s'identifier comme suit :
- les capacités calorifiques à très basse température (< 50 K), où seuls les modes
de basse fréquence sont excités, sont liées à l'ordre à moyenne distance,
- les capacités calorifiques à plus haute température mettant en jeu toutes les
fréquences, même les plus élevées, sont liées à l'ordre à courte distance ; en se
rapprochant de la transition vitreuse, la capacité calorifique tend vers la limite
harmonique de Dulong et Petit (3nR) et ne dépend plus que du nombre
d'atome («), toute information structurale est alors perdue.
250
200 •
I I 150O
ao50
;
/ / X*'
> . I .
Aibite\ t
^ A""" "
Néphéline
«Quartz
100 200 300
T(K)Figure 8.2 : Capacités calorifiques des cristaux (quartz, néphéline, jadéite, aibite) le long du jointSiO2-NaAlSiO4 en fonction de la température. Les courbes continues symbolisent les variations decapacités calorifiques avec la température calculées pour l'albite et la jadéite à partir du mélangeapproprié des Cp du quartz et de la néphéline ; l'accord est bon pour l'albite et mauvais pour lajadéite (Richet et al., 1993).
La dépendance de la capacité calorifique vis-à-vis de la coordinance d'un
formateur de réseau est illustrée dans le polymorphisme cristallin du système
Na2O-Al2O3-SiO2. La Figure 8.2 (d'après Richet et al., 1993) montre les capacités
141
calorifiques à basse température des alumino-silicates de sodium. Les auteurs ont
recalculé les capacités calorifiques de l'albite (NaAISisOg) et de la jadéite
(NaAISiiOô) en ajoutant à celle de la néphéline (NaAlSiC^) les capacités
calorifiques du quartz dans les proportions appropriées. Il en ressort un bon
accord pour l'albite mais très mauvais pour la jadéite, surtout à basse température.
Cette différence a depuis longtemps été attribuée par Kelley et al. (1953) à la
coordinence de l'aluminium : 6 dans la jadéite et 4 dans la néphéline et l'albite.
6 0 i ' • • > i r • • ' i
^ A I i i i i I i i i i I i i i i I i
10 15 20 25 30V (cm3/mol)
Figure 8.3 : Entropie relative des polymorphes de SiC>2 (stishovite, coésite, quartz, tridymite,cristobalite et verre), de GeO2 (hexagonal, trigonal) et du rutile TiO2. (Richet et al., 1993)
Un autre exemple est donné par une comparaison des entropies à
l'ambiante des polymorphes du quartz et de l'oxyde de germanium. La Figure 8.3
souligne l'existence nette d'une corrélation entre l'entropie à l'ambiante et la
coordinence de Si ou Ge. Dans les différents polymorphes de SiÛ2 (coésite,
quartz, cristobalite, verre et tridymite) le silicium est en coordinence 4 c'est
pourquoi ils ont une entropie à l'ambiante très distincte de celle de la stishovite
142
dans laquelle le silicium a une coordinence 6. Le passage d'une coordinence 4 à
une coordinence 6 augmentant la compacité du site polyédrique, on observe une
augmentation de la fréquence des modes de réseaux. Cet effet implique une
importante diminution des capacités calorifiques à basse température.
L'idée de modéliser les propriétés thermiques en fonction de la
coordinence des oxydes constitutifs des matériaux n'est pas nouvelle. Robinson et
Haas (1983) proposent un modèle d'entropie et de capacité calorifique pour les
cristaux basé sur cette idée. Ils considèrent que les propriétés thermiques des
cristaux sont additives par rapport aux propriétés calculées pour des pôles fictifs
d'oxydes de coordinences variées.
8.2 CAPACITE CALORIFIQUE BASSE TEMPERATURE
Les mesures de capacité calorifique à basse température ont été
partiellement réalisées par le professeur T. Atake et son étudiant I. Yamashita du
Laboratoire des Matériaux et Structures de l'Institut de Technologie de Tokyo,
l'autre partie ayant été réalisée par nos soins lors d'un séjour de trois semaines
dans cet institut.
Les masses utilisées pour les mesures sur les verres SON-3, AVM-3,
BSN-5/16, BSN-11/32 et BSN-29/14 étaient respectivement de 15.020, 18.356,
13.925, 15.148 et 14.200 g. Typiquement, les verres contribuent de 60% à la
capacité calorifique mesurée totale à 300 K, 30% à 100 K, 10% à 50 K et 4% à
20 K.
Les capacités calorifiques molaires expérimentales sont données dans le
Tableau 8.1 et représentées dans la Figure 8.4. La dépendance des Cp vis-à-vis de
la température ne montre pas d'évidence de transition ou de discontinuité, elle est
conforme à la forme sigmoïde habituelle observée pour les solides.
Les valeurs de Cp lissées et les fonctions thermodynamiques relatives à
298.15 K sont reportées dans l'Annexe A. Les différences absolues entre les
valeurs expérimentales et les données lissées pour l'ensemble des compositions
143
étudiées par calorimétrie adiabatique n'excèdent pas 0.04 %. Puisque les verres
silicates ne présentent pas de changement configurationnel au-dessous de la
température ambiante, les résultats des Tableaux A.1-A.14 représentent les
entropies vibrationelles uniquement, sans contribution configurationelle.
La Figure 8.5 montre l'excès des capacités calorifiques mesurées par
rapport à la loi de Debye en J3. Cet excès est particulièrement marqué aux plus
basses températures mesurées. Ces déviations ne sont pas surprenantes car elles
sont habituellement observées pour les verres et parfois pour les minéraux
présentant un certain désordre (Pohl, 1981). L'origine de cette déviation est encore
mal comprise mais Leadbetter (1968), grâce à ces expériences de diffusion de
neutron sur un verre de silice, a pu corréler ce phénomène à un excès de densité
des modes vibrationnels de basse fréquence par rapport à la loi de Debye.
Tableau 8.1 : Capacités calorifiques mesurées par calorimétrie adiabatique.
^ D O o r h t i o o û O o o c o û o i j N ^ ^ O v c ^
00
— \ h ; ̂ r s o r - ^ n —> —•^^ooo-^rni/2r^ooo(N^i"^Dt~^ON^-r*^i/~ir^odi—THTI S o\i-« rn </S r-- ON •—•'r*i"/Sr̂ ON
°-
60.0
50.0 -
40.0 -
30.0 -
20.0 -
10.0 -
0.0
AVM-3BSN-11/32
BSN-5/16SON-3
50 100 150 200 250 300
T(K)Figure 8.4 : Capacités calorifiques molaires de cinq verres mesurées par calorimétrie adiabatiqueen dessous de 300 K.
SON-3
AVM-3
BSN-5/16
BSN-11/32
BSN-29/14
50 100 150 200 250 300 350
Température (K)Figure 8.5 : Capacités calorifiques exprimées sous forme de Cplf1 vs. T. Cette représentationmontre l'écart des capacités calorifiques des verres par rapport à une loi de Debye en 7e pour lestempératures les plus basses.
147
On remarque également que ces écarts à la loi de Debye dépendent de la
composition. Les verres BSN-11/32, AVM-3 et BSN-29/14 qui ont des teneurs en
silice semblables mais des rapports R différents montrent des différences
sensibles, le verre s'écartant au moins de la loi de Debye étant le plus proche du
rapport R=l.
8.2.1 Capacité calorifique et entropie vibrationnelle
Pour la plupart des verres complexes, les propriétés thermodynamiques
sont en général estimées à partir d'une loi additive des propriétés de leurs
constituants vitreux les plus simples ou, à défaut de données, de leurs oxydes
constitutifs. Une autre approche, qui s'est révélée fructeuse pour modéliser un
grand nombre de propriétés, est de définir des propriétés partielles des oxydes ou
des entités structurales dans les verres. Celles-ci s'obtiennent en général à partir
des mesures des propriétés sur des systèmes simples (binaire, ternaire) en
considérant que la contribution de chaque entité considérée est proportionnelle à
sa concentration dans le système.
Les capacités calorifiques partielles du sodium à basse température
peuvent être déterminées par les mesures de Cp obtenues dans le système binaire
SiO2-Na2O (SiO2 : Yamashita et al, 2000 ; Na2Si205 et Na2Si307 : Westrum,
1988). Ces valeurs (Tableau 8.2) et les capacités calorifiques de la silice vitreuse
(Yamashita et al., 2000) et de l'oxyde de bore vitreux (de Ligny, 1996) ont été
utilisées pour tester la loi additive (Figure 8.6). Les écarts calculés entre nos
mesures et le modèle additif sont inférieurs à 12% entre 100 et 300 K, 12 à 37%
entre 30 et 100 K et 37 à plus de 100% en dessous de 30 K. Ces écarts nous
indiquent une non-additivité bien nette avec les constituants pris en compte.
D'autre part, les écarts semblent être corrélés à la composition des verres : les
verres BSN-5/16 (5 mol% de B2O3), BSN-11/32(11 mol%) et BSN-29/14(29
mol%) montrent des écarts respectifs à la loi additive de 8, 20 et 35 % à 30 K.
148
100% -,
0%
Température (K)Figure 8.6 : Déviations entre les Cp mesurées et une loi additive (SiO2, B2O3, Na2O).
Comme nous l'avons vu dans la partie introductive de ce chapitre, les
capacités calorifiques sont sensibles à la coordinence des éléments. Par
conséquent les déviations observées par rapport à la loi additive considérée
peuvent être attribuées à des environnements anioniques différents du bore et/ou
du sodium entre les verres borosilicatés sodiques et les entités considérées. La
dépendance très nette des écarts obtenus vis-à-vis de la teneur en bore suggère que
la partition du bore en coordinence 3 et 4 joue un rôle dominant.
Tableau 8.2 : Capacités calorifiques partielles molaires de Na2Odans les verres du système SiO2-Na2O.
Figure 8.7 : Déviations entre les capacités calorifiques mesurées et le modèle additifs de capacitéscalorifiques partielles.
151
Il y a plusieurs interprétations quant aux écarts résiduels. D'une part, les
limites de notre approche sont dictées par l'imprécision relative de l'interprétation
structurale de Dell (discuté dans le chapitre 4). Notons cependant que le bore en
coordinence 3 peut se répartir sur des sites symétriques ou asymétriques et ces
deux symétries pourraient avoir des signatures calorimétriques différentes. Selon
le modèle de Dell, seul le verre BSN-29/14 présente une petite quantité de BO3
asymétriques. Par conséquent, si cette interprétation structurale est correcte, cette
contribution n'est pas suffisante pour expliquer les écarts observés pour toutes les
compositions. D'autre part, les écarts, pour des températures inférieures à 30 K,
peuvent être corrélés aux déviations observées par rapports à la loi de Debye
(Figure 8.5). Cette corrélation ne nous semble pas fortuite : Richet et al. (1993)
ont montré que, entre 40 et 0 K, les capacités calorifiques étaient caractérisées par
une influence marquée de l'histoire thermique des verres et donc par une forte
sensibilité à l'ordre à moyenne distance qui est alors surperposé à la contribution
de l'ordre à courte distance. Par conséquent les imperfections du modèle en
dessous de 30 K reflètent des différences d'ordre à moyenne distance dans nos
verres. Ces différences se traduisent également par des signatures vibrationnelles
différentes (et donc par des écarts à la loi de Debye variables). Ces dépendances
complexes de la capacité calorifique des verres devraient cependant se situer assez
prés de 0 K pour que leurs contributions aux entropies à température ambiante
soient négligeables (Richet et al., 1993).
Nos calculs thermodynamiques nécessitent d'obtenir les entropies
relatives des verres entre 0 K et l'ambiante ; au-delà les variations d'entropie
vibrationnelle pourront être calculées avec les équations Cp obtenues à partir des
mesures de calorimétrie de chute et de DSC.
Les entropies vibrationnelles partielles, déterminées selon la même
méthode que les Cp partielles, sont respectivement 32.40 et 85.08 J.mol'.K"1 pourIVB2Û3 et Na2O. La valeur obtenue pour Na2Û dans les borosilicates est identique
à 1.4% à celle obtenue dans le binaire Na2O-SiO2 (86.26 J.mor'.K"1).
152
Richet et al. (1993) ont calculé les entropies partielles de AI2O3, CaO,
MgO et Li2Û à partir de données publiées pour le système SiO2-Al2O3-CaO-MgO
et le binaire SiO2-Li2O. Pour les compositions de ces systèmes, les capacités
calorifiques sont additives à mieux que 2 % au-dessus de 70 K.
La coordinance de l'aluminium (IV) dans les verres du système SiÛ2-
Al2O3-CaO-MgO étant similaire à celle des borosilicates étudiés (cf. chapitre 1 §
3.3), nous supposerons que l'ajout de bore dans ce système ne modifie pas de
manière importante la contribution de l'aluminium ni celle des unités BO3 et BO4
à la capacité calorifique et l'entropie des verres.
Contrairement à la présence de bore, la présence d'aluminium semble
modifier de façon significative l'entropie partielle des oxydes alcalins. Richet et
al. (1993) donnent des entropies partielles de 85 et 108 J.mor'.K"1 pour Na2Û et
K2O dans les systèmes binaires M2O-SiO2 et des valeurs de 96.7 et 119.1 J.mor
'.K"1 dans les systèmes aluminosilicatés (SiCVJV^AlC^). Ils interprètent ces
variations par des changements de coordinence des alcalins en présence
d'aluminium. Les variations d'entropies des alcalins Na2Û et K2O en présence
d'alumine étant respectivement de 11.7 et 11.1 J.mor1.K'1 nous prendrons pour
l'autre alcalin Li2Û une valeur supérieure de 11.4 J. J.mor'.K"1 à celle déterminée
pour le binaire SiO2-Li2Û soit 60.4 J. J.mor'.K"1.
Nous ne disposons pas de données calorimétriques pour déterminer
précisément les entropies partielles des oxydes de zirconium et de cérium. Nous
utiliserons donc les données calorimétriques des phases cristallines de ces oxydes.
Les capacités calorifiques et entropies vibrationnelles partielles des oxydes dans
les cristaux sont en général assez voisines de celles déterminées pour les verres de
même composition lorsque les environemments anioniques des éléments dans ces
deux phases sont identiques. Par exemple, IVSiÛ2 et IVAl2Û3 ont des entropies
partielles de 43.4 et 69.1 J.mor'.K"1 dans les verres du système SiO2-Al2O3-CaO-
MgO et de 40.3 et 72.1 J.mor'.K"1 dans les cristaux (Richet et al., 1993).
Le Tableau 8.5 donne les entropies partielles molaires que nous
utiliserons pour le calcul des entropies des verres que nous n'avons pu déterminer
expérimentalement.
153
Tableau 8.5 : Valeurs des entropies molaires partielles dans les verres considérés.
SiO2I VB 2O 3m B 2 O 3
A12O3
ZrO 2
Ce 2 O 3
N a 2 O s a n s A , 2 O 3
Na 2O a v e c A 1 2 O3L i 2 O sans A12O3
L i 2 O avec AI2O3
CaOMgO
S "*,.
(J.mol'.K/1)
43.432.467.469.150.4a
151.6a
85.196.749.060.442.830.7
Références
Richetetal. (1982)Ce travaildeLigny(1996)Richetetal. (1993)Robie et Hemingway (1978)Gronvold et Westrum (1960)Ce travailRichetetal. (1993)Richetetal. (1993)estimation (voir texte)Richetetal. (1993)Richetetal. (1993)
a) - Valeur donnée pour la forme cristalline de l'oxyde (voir texte).
Nous avons utilisé le modèle de Dell et al. (1983) et les hypothèses
d'Araujo et Hares (1981) (voir Chapitre 1 § 3.3) étendues à l'ensemble des
formateurs de réseau pour calculer les fractions de bore tetracoordonne :
Tableau 8.6 : Estimation de la fraction de bore tetracoordonne d'après le modèle de Dell et al.(1983) et les approximations d'Araujo et Hares (1981) étendues à tous les cations formateurs deréseau vitreux.
SON-3SON-4SON-5SON-6SON-7SON-8
73%53%71%71%73%66%
AVM-3AVM-4AVM-5
BSN-5/16BSN-8/24BSN-11/32BSN-29/14
68%67%56%100%100%64%48%
En utilisant les valeurs reportées dans les Tableaux 8.5 (entropies
partielles), 8.6 (fraction de bore tetracoordonne) et 3.4 (composition), nous
obtenons les entropies, S^s-Sb, P o u r l'ensemble de nos verres selon le modèle
additif des propriétés partielles. Le Tableau 8.7 donne les résultats obtenus ; à des
fins de comparaison, nous avons également reporté les valeurs mesurées pour les
compositions ternaires. Selon le nombre d'approximations et les incidences de
154
celles-ci sur les entropies, nous avons estimé les incertitudes sur les résultats
obtenus (Tableau 8.7).
Tableau 8.7 : Valeurs des entropies relatives estimées par le modèle additif des entropies partielles.
Figure 8.8 : Capacités calorifiques moyennes (Eq. 6.7) mesurées par calorimétrie de chute descompositions SON-3, SON-6, SON, AVM-3 et AVM.
8.4 LES MESURES DE CALORIMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE A
BALAYAGE
Les capacités calorifiques mesurées par DSC pour la série SON ont été
reportées dans les Tableaux 8.9-8.13. Le Tableau 8.11 donne celles de la série
AVM et les Tableaux 8.12-8.13 celles de la série BSN. Ces données sont
représentées par série dans les Figures 8.10-8.13. En plus de la série BSN, la
Figure 8.12 montre les capacités calorifiques des compositions ternaires SON-3 et
AVM-3 afin de pouvoir replacer les variations de Cp observées dans une série par
rapport à celles observées dans les autres. Dans ces figures, les points représentent
les valeurs expérimentales tandis que les courbes en trait plein représentent les
variations de Cp avec la température obtenues après un lissage des données que
nous expliciterons dans la section 8.5.
Chaque produit présente une zone de transition marquée par le passage
des capacités calorifiques caractéristiques du verre vers celles du liquide.
Contrairement à la calorimétrie de chute, cette méthode de "balayage" de la
157
température permet de suivre l'évolution des Cp dans le domaine de transition
vitreuse. En revanche, les courbes lissées, pour des raisons de commodité ne
reproduisent pas cette évolution mais prennent la valeur Tg. En l'absence de toute
autre source de données, la température de transition vitreuse, Tg, déterminée par
ces expériences de calorimétrie différentielle à balayage sera prise égale à
(TA+TB)/2 OÙ les points A et B sont ceux définis sur le schéma explicatif ci-
dessous.
t
Figure 8.9 : Détermination graphique de la température de transition vitreuse à partir des donnéesde DSC. Les points A et B sont définis par l'intersection de l'extrapolation de la courbe de Cp avantet après la transition vitreuse et de la tangente au point d'inflexion (ligne de plus grande pente) dela courbe de Cp dans la zone de transition vitreuse.
8.5 CAPACITES CALORIFIQUES AU-DESSUS DE 273 K
II est possible d'obtenir une représentation continue des capacités
calorifiques et des enthalpies relatives sur l'intervalle de température étudié, en
utilisant diverses fonctions ajustables. Au-dessus de 273 K, l'interpolation est
réalisée avec une équation du type Haas et Fisher (1976) définie dans la section
6.3.4.
Les coefficients de ces relations sont données pour chaque composition,
pour le verre et le liquide, dans le Tableau 8.14. Pour les phases vitreuses, on a
utilisé les trois sources de données : les données adiabatiques au-dessus de 270 K,
les données de DSC et celles de calorimétrie de chute. Pour la phase liquide,
seules les données de DSC et de calorimétrie de chute sont utilisées.
158
Il faut remarquer que les capacités calorifiques de plusieurs des produits
n'ont été mesurées que par DSC, qui est la technique la moins précise et qui, de
plus, se limite à des températures inférieures à 1100 K. Nous utiliserons par la
suite ces coefficients pour extrapoler les Cp à des températures plus hautes, aussi
faudra-t-il rester prudent quant à la précision des interprétations données
concernant ces produits.
40
200 300 400 500 600 700
7(K)
800 900 1000 1100 1200
Figure 8.10 : Capacités calorifiques de la série SON obtenues par calorimétrie différentielle àbalayage.
159
Tableau 8.9 : Capacités calorifiques molaires des compositions SON-3, SON-4, SON-5 et SON-6mesurées par calorimétrie différentielle à balayage.
Les enthalpies de dissolution varient de -0.66 à 0.87 kJ.mol"1. Ces valeurs
sont très faibles par rapport à celles des compositions silicatées ou
aluminosilicatées naturelles (Rogez et al., 1983 ; Richet et al., 1986). Dans les
séries SON et AVM, l'ajout d'un oxyde entre chaque composition a été fait en
proportion minime par rapport à la base SiO2-B2O3-Na2O, il est donc difficile
d'identifier clairement la dépendance compositionnelle des enthalpies de
dissolution. L'effet de l'incorporation des différents oxydes est dissimulé derrière
l'erreur statistique de l'ordre de 0.4 kJ.mol"!.
767676533263
-0.24-0.190.02-0.48-0.66-0.080.39
(0.51)(0.71)(0.87)-0.15(0.36)
0.300.310.340.560.300.380.32
(0.09)(0.18)(0.25)0.09
(0.23)
200
mol
)/(
970
K)
i on.
050
000
-0 50
-100
-1 50
SON-3
50 100 150 200 250 300 350 400
masse d'échantillon dissoute (mg)
100 150 200 250 300 350 400
masse d'échantillon dissoute (mg)
0 50 100 150 200 250 300 350
masse d'échantillon dissoute (mg)
50 100 150 200 250 300 350 400
masse d'échantillon dissoute (mg)
50 3 150 200 250 303 350
masse d'échantillon dissoute (mg)
50 100 150 200 250 300 350
masse d'échantillon dissoute (mg)
Figure 10.1 : Enthalpies de dissolutions dans 2PbO.B2O3 à 970 K mesurées pour les liquides de lasérie SON en fonction de la masse d'échantillon dissoute.
201
100 200 3OD 400
masse d'échantillon dissoute (mg)
100 200 300
masse d'échantillon dissoute (mg)
(kJ/
mol
)(9
701
i •
05 •
0 •
-0 5 •
-1 .
-1 5 .
•
AVM-5
0 100 200 300 400
masse d'échantillon dissoute (mg)
0 100 200 300 400
masse d'échantillon dissoute (mg)
100 200 300 400
masse d'échantillon dissoute (mg)
0 100 200 300 400
masse d'échantillon dissoute (mg)
Figure 10.2 : Enthalpies de dissolutions dans 2PbO.B2O3 à 970 K mesurées pour les liquides desséries AVM et BSN en fonction de la masse d'échantillon dissoute.
202
La plus grande contribution aux variations d'enthalpies de dissolution le
long d'un joint de composition est due aux équilibres acide-base entre les divers
composants du système considéré (Navrotsky, 1993) : par exemple, les énergies
associées à la rupture des liaisons Si-O-Si et à la formation des liaisons M-O-Si
lorsqu'un oxyde alcalin est ajouté à la silice pure. Les énergies associées au
mélange d'éléments voisins, tel que la substitution d'un oxyde alcalin par un autre
dans un liquide ou un verre (à teneur en silice égale), sont plutôt faibles en
comparaison. Les compositions globales des produits étudiés peuvent être
projetées dans un système simple de composants fictifs qui décrit
schématiquement une information structurale. La Figure 10.3 montre la projection
des produits de cette étude dans le système à trois pôles, S1O2, les composants
susceptibles d'être formateurs de réseau (B2O3, AI2O3, ZrCh) et les modificateurs
de réseau (Na2Û, CaO, MgO). Cette représentation montre que le domaine couvert
par nos compositions est étroit, ce qui peut expliquer la faible amplitude observée
sur l'ensemble des résultats. D'autre part, on distingue les séries AVM et SON
dans ce type de diagramme, en accord avec la tendance endothermique des
dissolutions de la série SON et, au contraire, avec le caractère exothermique des
dissolutions de la série AVM.
SiO2
• Série SONo Série AVMA Série BSN
Na2O + CaO+ MgO
B2O3 + AI2O3+ ZrO2
Figure 10.3 : Projection des produits étudiés dans un diagramme ternaire SiO2, modificateurs deréseau, et éléments pouvant se substituer à la silice dans le réseau vitreux.
203
10.2 CALCUL DES ENTHALPIES DE FORMATION
A 970 K, les enthalpies de formation d'un verre par rapport aux oxydes
sont obtenues par différence de l'enthalpie de dissolution du verre dans
2PbO.B2O3 à 970 K et de la somme des enthalpies de ses oxydes constitutifs (dans
le même solvant et à même température) pondérées par la fraction molaire de ces
derniers.
Le Tableau 10.2 contient les données, concernant les oxydes, nécessaires
au calcul de l'enthalpie de formation de nos verres. Ces données tirées de la
littérature (cf. références dans le Tableau 6.3) sont, en général, des données
expérimentales obtenues par dissolution des oxydes dans un bain de 2PbO-B2Û3
pour des températures voisines de 970 K. Les légères variations de températures
de dissolution sont négligées, car, comme le montre la Figure 10.4, l'enthalpie de
dissolution des oxydes dans 2 PbO.B2O3 ne semble pas dépendre de façon
sensible de la température dans l'intervalle 960-980 K.
D'autre part, les enthalpies de dissolution des oxydes utilisées
proviennent de travaux qui ont tous en commun la détermination de l'enthalpie de
dissolution de la silice amorphe ou de l'alumine. Nos tests préliminaires de
l'appareillage ayant concerné les dissolutions de ces deux matériaux, une
comparaison entre nos mesures sur ces produits et les résultats cités dans les
publications de référence nous permet de vérifier que les compositions des
solvants utilisés sont comparables. Le Tableau 10.3 donne les valeurs
préalablement obtenues ainsi que nos mesures. Le bon accord entre ces résultats
justifie l'utilisation des enthalpies de dissolution des oxydes données dans ces
publications pour le calcul des enthalpies de formation.
204
Tableau 10.2 : Données thermochimiques concernant les oxydes
Oxyde
SiO2
Na2O
A12O3
B2O3
CaO
ZrO2
Ce2O3
MgO
Phase
Quartz-aQuartz-p
cristal
corindon
cristal
liquide
chaux
cristal
cristal
périclase(a) Richet et al., 1982.1985. (/) Newton et al.,
Tx(K)
298847
298
298
298
723
298
298
298
298(b) Rogez t
T2
(K)
847970
970
970
723
970
970
970
970
970:t al., 1983
1980. (g)Bolechetal.,
Ts
(K)
_970
975
970
-
973
970
977
970
970
ASH(TS)(kJ.mof1)
-4.38 ±0.13
-170.78 ±0.90
32.92 ±1.20
-
-56.56 ±0.55
-56.36 ±0.71
15.05 ±0.52
-126.0 ±4.40
4.94. (c) Kiseleva et al., 1996.1995.(h) Holley et al., 1968
H(T2)-H(Tx)(kJ.mol"1)
34.498.37
57.18
74.28
37.60
32.04
33.71
46.85
92.34
31.42(d) Robie et al.,:. (0 Charlu et al.
KH{T(kJ.mol
0.655--
-
24.01
-
-
-
-
-1995. (e)
, 1975.
2) Références-1) AsH(Ts)'Cp
-la
bla
cl d
bid
-Id
eld
fidgld
glh
I IdHervig et Navrotsky,
950 1000 1050 1100 1150 1200
(K)Figure 10.4 : Variations des enthalpies de dissolution des oxydes dans 2PbO.B2O3 en fonction dela température de dissolution. (Les références sont celles données dans le Tableau 6.3).
205
Tableau 10.3 : Enthalpies de dissolution de l'alumine et de la silice vitreuse dans 2PbO.B2O3
Références
a-Al2O3
Rogez et al., 1983Kiseleva et al., 1996Hervig et Navrotsky, 1985Newton et al., 1980Charluetal., 1975Ce travailSiO2 (amorphe)Hervig et Navrotsky, 1985Ce travail
T,(K)
970975973970970970
973970
AsH(Ts)(kJ.mol1)
32.92 ±1.2032.8 ±0.3
32.92 ±1.2032.55 ±0.9232.35 ±0.34
32.69 (± 0.58)
-10.92 ±0.23-10.87 (±0.13)
N
99
16193
82
Pour une température T, l'enthalpie de dissolution est obtenue selon la
Nous disposons maintenant de toutes les données pour effectuer le calcul
des enthalpies libres de dissolution des verres simplifiés dans l'eau. Les résultats
sont présentés dans le Tableau 11.4.
Tableau 11.4 : Enthalpies libres et constantes d'équilibre des réactions de dissolution des verresdans l'eau à 25 °C et 90°C (voir texte pour la définition des réactions et les références des donnéesutilisées).
Dès quatorze jours, première échéance de temps considérée, des états
stationnaires sont instaurés pour les éléments Si et Al libérés par le verre d'albite.
Par contre, les pertes de masses normalisées en Na continuent d'augmenter au
cours du temps, mais de moins en moins vite. Ceci traduit une diminution
progressive de la vitesse d'altération du verre d'albite. La vitesse initiale
d'altération Vo du verre d'albite est de l'ordre de 0,5 g.m'lj"1 à 90°C et pH 9
(Bourcier, 1997). Dès 14 jours, la vitesse mesurée à 383 cm"1 et pH 9.4 est égale à-v-3 -2 - 1l,9.10"J g.m~z.j~', pour finalement diminuer en deçà de 1,2.10"4 g.m^.j"1 après 364
jours. La diminution de la vitesse d'altération est ainsi d'au moins 4 ordres de
grandeur à fort progrès de la réaction, par rapport à VQ mesurable aux premiers
stades de l'interaction eau-verre.
223
50 100 150 200 250 300 350 400
12
' _.... h 10
6
5 -
I J Na4 -
1 -
0
___ -a-_ „..- NaAlSi3O8
S/V=80cm-l2 H/
Si::::::::::::::g::::::::::::::
Al
- 6 H
0 50 100 150 200 250 300 350 400
Durée (jours)
Figure 12.1 : Evolution des pertes de masse normalisées de Si, B et Na lors du test de lixiviationdu verre albitique.
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
12
sSX)
8 -
7 -
6 -
5 -
4 -
3 -
2 -
1 -
n -
* — * A *—• " * ~
B g^-
y"
PH
i i—[—i 1 r—T—i
Si
' " " Na
SON-3
T = 90°CS/V=80cm-l
* »
- 10
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
Durée (Jours)
Figure 12.2 : Evolution des pertes de masse normalisées de Si, B et Na lors du test de lixiviationdu verre SON-3.
Le verre SON-3
Les pertes de masses normalisées en Na et B évoluent de manière
identique au cours du temps. Il n'y a pas d'extraction préférentielle de Na par
224
rapport à B. Par contre, ces pertes sont nettement supérieures à celles de Si. Ce
dernier élément est donc retenu à l'interface réactionnelle verre/solution. Il forme
graduellement une pellicule d'altération, clairement identifiée au MEB et TEM
par Jégou (1998). Au cours des 186 jours d'altération, la vitesse d'altération du
verre SON-3 baisse progressivement. La vitesse initiale mesurée par ailleurs à
90°C et pH 9 est ainsi de 5 g.m"2.j"' (Jégou, 1998). Elle est égale, à 3,8.10"2 g.m"2.j"1 après 186 jours, soit une baisse d'environ 1.5 ordres de grandeur.
On met ainsi clairement en évidence, grâce à ces expériences, que les
vitesses d'altération baissent signifïcativement de plusieurs ordres de grandeur. Il
y a donc bien une attaque congruente par l'eau au niveau du réseau vitreux,
jusqu'à ce que des éléments tels que Si et Al soient retenus dans les produits
d'altération secondaires.
Les activités des espèces dissoutes ont été calculées à l'aide du code de
calcul Kindis (Madé et al., 1990), à partir des analyses des concentrations
élémentaires en solution. Les réactions de dissolution de base prises en compte
dans le code de calcul sont les suivantes :
• pour le verre d'albite,
NaAlSi3O% + m2O o Al{OH)4 + Na+ + 3H4Si04
• pour le verre SON-3,
•^4^0.284*0.36802.042 + lJ5*H2° + 02%4H +
O036SB(OH)3 +0.284Na+ +0.674H4SiO4
Les résultats de ces calculs sont reportés respectivement dans les
Tableaux 12.3 et 12.4 pour le verre d'albite et le verre SON-3.
Les produits ioniques d'activité Q ont été calculés à chaque échéance de
temps à partir des activités des espèces aqueuses.
a a a
Q = — - — dans le cas du verre d albite,
0.368 0.284 0.674„ aB(OH\ -aMa+ MH4Si04 , , , „ „,. T -Q = —-—n _ — - — - dans le cas du verre SON-3.
aH;
225
Les rapports QIK ont ensuite été calculés afin d'évaluer le degré de
saturation des lixiviats et l'impact éventuel sur les vitesses d'altération
déterminées expérimentalement. C'est dans ce calcul qu'intervient la valeur que
nous avons déterminée par les techniques calorimétriques et viscosimétriques.
Dans le cas du verre d'albite nous utilisons les données des références citées dans
la Figure 4.5 qui permettent de calculer une constante d'équilibre à 90°C de -
13.25. Les résultats sont reportés dans les Tableaux 12.3 et 12.4.
Tableau 12.3 : Activités des espèces aqueuses présentes en solution en fonction de la durée del'expérience de lixiviation du verre albitique et valeurs du rapport QIK.
1. Le produit ionique d'activité Q (Tableau 12.3) est toujours inférieur au produit
de solubilité du verre d'albite, d'environ 2 unités log. En d'autres termes, le
rapport QIK est de l'ordre de 0.01. D'après l'équation 11.3, la vitesse
d'altération du verre d'albite devrait être proche de VQ. Or, expérimentalement,
la vitesse d'altération du verre d'albite a significativement baissé. Après 14
jours, elle est inférieure de plus de 3 ordres de grandeur à VQ (Figure 11.7).
226
Tableau 12.4 : Activités des espèces aqueuseses présente en solution en fonction de la durée del'expérience de lixiviation du verre SON-3 et valeurs du rapport QIK.
2. Les produits ioniques d'activité Q calculés à chaque échéance de temps sont
toujours inférieurs au produit de solubilité du verre SON-3 (Tableau 12.4), de
plus de 5 unités log. Les lixiviats seraient ainsi sous-saturés vis-à-vis du verre
sain. D'après l'équation cinétique 11.3, la vitesse d'altération du verre devrait
toujours être de l'ordre de la vitesse initiale. D'après les données
expérimentales de lixiviation, la vitesse d'altération a baissé de 1.5 ordres de
grandeur par rapport à VQ.
Pour les deux tests de lixiviation décrits ci-dessus, il paraît évident que
l'hypothèse d'un contrôle par l'affinité réactionnelle selon l'équation 11.3 ne peut
être avancée pour expliquer les diminutions de vitesses mesurées
expérimentalement. Il est donc probable que la diminution de la vitesse
d'altération avec le progrès de la réaction soit liée à un autre mécanisme
réactionnel.
D'autres tests de lixiviation ont été effectués sur des verres simplifiés de
type SON et AVM tels que ceux présents dans notre étude. Mais le dépouillement
des données n'est pas encore achevé et les activités des espèces aqueuses n'ont pu
être calculées pour donner lieu à une comparaison dans le cadre de ce mémoire. Il
faudra attendre de confirmer les résultats sur ces autres produits avant de redéfinir
une loi cinétique ne considérant plus que l'équilbre verre/solution pour paramétrer
l'évolution à long terme des vitesses d'altération.
227
12.3 QUELLES MODIFICATIONS APPORTER ?
Pour expliquer ces diminutions de vitesse, nous pouvons envisager par
exemple un processus de passivation de surface, le gel d'altération siliceux à
l'interface réactionnel pouvant jouer éventuellement un rôle protecteur. Cette
hypothèse a souvent été émise (Murakami et al., 1989 ; Bourcier et al., 1990) mais
suppose que la cinétique de l'altération est strictement contrôlée par la diffusion
des espèces réactantes dans le gel d'altération. La vérification d'une telle
hypothèse reste délicate car elle demande d'évaluer les propriétés diffusives d'un
système hydraté, poreux et fracturé qui évolue avec le progrès de la réaction.
Une autre approche consisterait à évaluer non plus la fonction d'affinité
(l-Q/K) du verre sain mais celle du verre hydraté et/ou du gel d'altération
néoformé. Bourcier et Cunnane (1990, 1993) ont tenté d'explorer cette approche
en se fixant uniquement l'interface gel/eau comme système. Le gel est considéré
comme un système polyphasé qui évolue dans le temps jusqu'à montrer un certain
niveau de polymérisation lui faisant contrôler l'altération. La composition du gel
est obtenue par bilan de masse à partir de la composition du verre sain et de
l'évolution de la chimie de la solution. A partir de cette composition, il faut
ensuite évaluer les phases néoformées les plus probables. Enfin, à partir de cette
reconstitution du gel, le produit de solubilité du gel doit être estimé grâce aux
propriétés thermochimiques associées à chaque phase. Une telle approche
demande une bonne caractérisation de la surface réactive pour identifier de façon
exhaustive la nature des phases secondaires précipitées et pour déterminer les
profils de concentration. Cette approche reste délicate car les conditions
d'altération (S/V, mode d'altération,...) fixeront les propriétés du gel (composition,
structure, porosité, fracturation, etc.).
Pour l'étude du système formé par le verre hydraté, l'approche semble
plus proche de celle testée pour le verre sain. On peut considérer qu'une fois que
les étapes conduisant au départ des cations du verre et à l'hydrolyse des liaisons
silicatées de surface (donnant naissance à des groupements silanols) se sont
228
produites, la structure de la zone hydratée se redensifie et tend vers un nouvel
équilibre en réagissant avec l'eau. Les propriétés thermochimiques du verre
hydratée peuvent être évaluées d'une façon proche ou semblable à celle utilisée au
cours de notre travail pour pouvoir ainsi définir une nouvelle fonction d'affinité
chimique. Les mesures de viscosités sur les silicates hydratés (Lejeune et al., 1994
; Dingwell et al., 1996, 1998a'b ; Whittington et al., 2000) montrent que la
viscosité diminue d'autant plus fortement avec la température que la teneur en eau
est importante. Ces diminutions sont interprétées comme des variations d'entropie
de configuration grâce à la théorie entropique des processus de relaxation. De
même, de récentes mesures de capacités calorifiques sur des verres silicates
hydratés (Bouhifd, 2000) indiquent une modification sensible des Cp dès les
faibles teneurs en eau dans le verre par rapport au produit équivalent anhydre. La
tendance générale révélée par ces études est une augmentation des entropies de
configuration, enthalpies et entropies relatives. Sur cette base, il semblerait que la
constante d'équilibre entre le verre hydraté et la solution altérante devrait diminuer
et donc augmenter la valeur de l'affinité chimique. Il me semble nécessaire
d'approfondir cette démarche pour vérifier une amélioration éventuelle d'une
description cinétique telle qu'on peut la formuler sur la base de l'équation 11.3.
229
CONCLUSION
La matrice de confinement des produits de fission est un verre
borosilicaté dont la composition exacte varie selon les types de réacteurs
nucléaires à l'origine de la production du déchet à stocker. Les verres SON
(réacteur "eau légère") et AVM (réacteur "graphite-gaz") en sont deux
représentations, chacun étant formé d'une trentaine d'oxydes. L'évolution des
techniques de vitrification et de la nature des déchets amène à considérer d'autres
compositions de verre qu'il faut également caractériser dans le cadre des études du
comportement à court, moyen et long terme. A ce jour, les modèles géochimiques
qui tendent à reproduire les vitesses de relargages des éléments polluants dans la
biosphère intègrent des lois cinétiques dont la qualité varie selon la composition
de matrice et les conditions d'altération. Cette variabilité à reproduire les données
d'expériences est en partie due à la paramétrisation de ces lois qui souffre d'un
manque de données thermochimiques important.
Le travail que nous avons accompli est une contribution à la
caractérisation des propriétés thermochimiques des matrices de stockage. Le verre
est un matériau désordonné défini thermodynamiquement hors d'équilibre. En
caractérisant chaque verre par au moins un paramètre d'ordre qui rend compte de
son état de configuration, on peut alors considérer que c'est un équilibre
métastable. En utilisant la température fictive de nos verres comme paramètre
d'ordre, nous avons pu déterminer les principales fonctions thermodynamiques de
trois séries de verres simplifiés. Parmi celles-ci, une série formée par des
compositions ternaires du système SiO2-Na2O-B2O3 pourra servir de base à une
modélisation des propriétés thermodynamiques des verres borosilicatés et
notamment à celles des nouvelles compositions de verre de confinement de
déchets.
Les capacités calorifiques à basse température de 5 verres ternaires ont
été mesurées par calorimétrie adiabatique. En utilisant un modèle de structure des
231
borosilicatés, nous avons pu déterminer l'entropie partielle relative à 0 K de l'unité
BO4 dans le système SiO2-Na2O-B2O3. En utilisant les entropies partielles
déterminées dans d'autres systèmes notamment pour les aluminosilicates, nous
avons estimé les variations d'entropie entre 0 et 300 K de l'ensemble de nos
compositions.
Grâce aux techniques de calorimétrie de chute et de calorimétrie
différentielle à balayage, les capacités calorifiques entre l'ambiante et 1500 K de
nos compositions ont été mesurées. Ces mesures rendent compte d'une
dépendance compositionnelle importante des liquides borosilicatés. En effet,
contrairement aux silicates simples, on observe, selon les compositions, des
dépendances de la capacité calorifique des liquides vis-à-vis de la température.
Nous suggérons que ces "anomalies" sont liées à des interactions partagées entre
les cations Si4+ et B3+ mais la nature exacte et la dépendance de ces interactions
vis-à-vis de la composition ne peut être définie facilement sur la seule base de
données thermodynamiques. En revanche, les capacités calorifiques des verres ne
semblent pas marquées de caractère inhabituel ce qui nous laisse envisager une
modélisation simple des Cp des verres basée, comme pour les basses températures,
sur un concept de propriétés molaires partielles rendant compte des coordinences
de chaque élément.
Ainsi, nos mesures pourront conduire à l'élaboration d'un modèle de
capacité calorifique du verre fonction de la température et de la composition pour
des systèmes comprenant le silicium, le bore en coordinence 3 et 4 et, grâce aux
données de la littérature (Richet, 1987), l'aluminium comme formateurs de réseau.
La modélisation des liquides sera plus difficile et demandera notamment une
étude fine de la structure des liquides borosilicatés pour comprendre les causes
des capacités calorifiques anormales observées pour la majeure partie des
compositions de notre étude.
Le troisième volet expérimental fut de mesurer les enthalpies de
dissolution des verres dans un bain de 2PbO.B2C>3 à 970 K. Les résultats
permettent de calculer les enthalpies de formation des verres. Mais l'originalité de
232
notre travail est particulièrement attachée à la détermination des entropies de
configurations des verres étudiés. Les viscosités sont reliées à l'entropie de
configuration du verre à la transition vitreuse par la théorie entropique des
processus de relaxation énoncée par Adam et Gibbs (1965). Les mesures de
viscosités réalisées sur l'ensemble de nos verres nous ont permis de déterminer
leur entropie de configuration et donc d'avoir accès à leur entropie résiduelle à
0 K. Cette méthode est utilisée depuis une vingtaine d'années pour les systèmes
d'intérêt géologique mais, pour la première fois, nous l'avons appliquée aux
compositions des matrices de confinement. Les résultats indiquent des valeurs
particulièrement élevées par rapport aux silicates simples. Encore une fois, cette
observation est à relier au mélange des unités silicatées et boratées qui composent
nos verres.
Cet ensemble de données nous a conduit à la détermination des
enthalpies libres de formations des verres simplifiés. Cette donnée est très riche
d'application puisqu'elle permet de définir les équilibres réactionnels dans lesquels
nos verres peuvent prendre part. Outre les phénomènes d'altération auxquels nous
avons tenté d'apporter un nouvel éclairage, ces données pourront être utiles à
l'élaboration des diagrammes de phases, aux études de démixions ou de
cristallisations qui sont réalisées dans le cadre de la caractérisation des matrices de
stockage.
Grâce à nos mesures des propriétés thermodynamiques, il nous a été
possible de calculer les enthalpies libres de dissolution des verres dans l'eau, et
d'évaluer en détail la loi cinétique qui rend compte de la diminution des vitesses
d'altération des verres par un écart des potentiels chimiques entre le verre sain et
la solution altérante. De nombreux modèles cinétiques décrivent l'évolution des
pertes de masses des éléments traceurs de l'altération (B, Na) par le niveau de
saturation de la solution altérante vis-à-vis des espèces aqueuses provenant de la
dissolution du verre. Nos mesures montrent que dans le cas d'un verre ternaire
(Si0.674Na0.284B0.368O2.042) et d'un verre d'albite (NaAISisOg) les vitesses
d'altération diminuent d'un facteur 2 à 5 alors que les potentiels chimiques du
233
verre et de la solution sont encore très différents. Ces résultats seront à valider sur
les autres tests de lixiviation en cours de dépouillement actuellement mais
suggèrent, au moins pour ces deux compositions, que l'évolution des vitesses
d'altération n'est pas régie par l'écart à l'équilibre thermochimique entre le verre et
la solution.
D'autres mécanismes de contrôle cinétique doivent donc être proposés.
Certaines évidences expérimentales nous montrent deux voies possibles :
Le contrôle par les propriétés diffusives du gel d'altération néoformé,
Le contrôle par l'écart à l'équilibre entre la solution et le verre hydraté
désalcalinisé.
Nos mesures thermochimiques ne permettent pas d'évaluer la pertinence de la
première hypothèse. En revanche, les études menées sur la thermochimie des
silicates hydratées suggèrent des variations des propriétés que nous avons
mesurées selon une tendance générale qui conduirait à une augmentation du
niveau de saturation de la solution altérante par rapport à l'équilibre verre
sain/solution considéré initialement.
L'approche utilisée dans ce travail pourrait être utilisée pour tester de
façon précise cette seconde hypothèse malgré des difficultés expérimentales
supplémentaires liées au risque d'exsolution de l'eau lors des traitements
thermiques effectués au cours des mesures.
234
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