Master 2 Economie et Développement des Territoires Année : 2013/2014 Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi de Louviers Etudiante : Sara de POLTORASKY Tuteur de l’organisme d’accueil : Loïc MINOUFLET : Chargé de mission Observatoire Régional de l’Artisanat Directeur de mémoire : Gérard DUTHIL : Maître de conférences en économie
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Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi
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Master 2 Economie et Développement des Territoires
La production (travail du bois, joaillerie, prothésiste dentaire, etc.)
Cette étude se déroule dans le cadre d’un stage au sein de l’Observatoire Régionale de
l’Artisanat de Haute-Normandie du 3 mars au 3 septembre 2014. L’observatoire est un service
régional mutualisé de la Chambre Régionale des Métiers et de l’Artisanat (CRMA HN). Il permet de
caractériser économiquement le secteur de l’Artisanat en Haute-Normandie et d’apporter des
éclairages thématiques (artisanat d’art, métiers de bouche, étude territoriale etc.) et prospectifs en
matière d’activité économique, d’emploi et de formation.
La CRMA HN est un établissement public à caractère administratif, placé sous la tutelle de
l’Etat, dont les principales missions sont de représenter les intérêts de l’Artisanat au niveau régional.
En étroite collaboration avec la CMA de l’Eure, l’UPA Haute-Normandie et la Maison de
l’Emploi et de la Formation de Louviers, l’Observatoire Régional de l’Artisanat souhaite réaliser une
2Registre des commerces et Sociétés : registre tenu par les Chambres de Commerce.
3Assemblée Permanente des Chambres de Métiers et de l’Artisanat : représente l’artisanat au niveau national.
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étude territoriale permettant d’apporter un éclairage économique sur l’artisanat du bassin d’emploi de
Louviers.
L’objet de cette étude porte plus précisément sur le développement économique des entreprises
artisanales du bassin d’emploi de Louviers, territoire du Service Public d’Emploi Local (SPEL) de
Louviers. La zone de SPEL est un découpage territorial opérationnel de la DIRECCTE pour la mise en
œuvre des politiques d’emploi. Six Établissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI),
regroupement de communes qui ont choisi de développer plusieurs compétences en commun comme
les transports en commun, l’aménagement du territoire… sont pour tout ou partie présents sur ce
territoire. Les EPCI peuvent prendre la forme de communauté d’agglomération, communauté de
communes, communauté urbaine, syndicats d'agglomération nouvelle, syndicats de communes, les
syndicats mixtes ainsi que les métropoles.
Ce mémoire professionnel a donc pour objet de répondre à la problématique du développement
économique des entreprises artisanales du bassin d’emploi de Louviers. Aussi, dans un premier
chapitre, nous caractérisons l’artisanat du SPEL de Louviers et observons ses grandes tendances en
nous appuyant sur les données du Centre de Formalités des Entreprises du répertoire des métiers
(CFE-RM). Puis, dans un second chapitre, nous diagnostiquons les besoins des artisans sur ce
territoire en matière de développement économique en nous appuyant sur une enquête réalisée auprès
de ces derniers. Enfin, dans un troisième et dernier chapitre, nous faisons un état des lieux des aides
des secteurs privés et publics en faveur du développement économique du bassin d’emploi de Louviers
et vérifions l’adéquation avec les besoins précédemment recensés.
Dans le premier chapitre, nous caractérisons l’Artisanat du bassin d’emploi de Louviers en présentant
les données statistiques disponibles et en décrivant l’évolution du secteur dans le temps. Ensuite, dans
le second chapitre, nous communiquons les résultats de notre enquête organisée en 6 sections :
Section 1 : Commerce et marketing ; Section 4 : Emploi et ressources humaines ;
Section 2 : Financement et besoins de financement ; Section 5 : Localisation ;
Section 3 : Formation ; Section 6 : Transmission.
Enfin, dans le troisième chapitre, nous recensons les différentes aides publiques et privées en région
concernant ces six sections et répondons à la question de l’adéquation entre les besoins des artisans
relevés dans notre enquête et les dispositifs existant sur le bassin d’emploi de Louviers.
7
Chapitre 1 : Statistiques de l’Artisanat du bassin d’emploi de Louviers
: Caractérisation de l’artisanat du bassin d’emploi de Louviers Section1
Voici les principaux chiffres au 31/12/2013 concernant l’artisanat du bassin d’emploi de Louviers.
Le secteur Artisanal représente 32,6% des établissements régionaux et 40,1% des établissements
eurois tous secteurs confondus (hors agriculture)4.
SPEL de Louviers Eure Haute-Normandie
Nombre d’entreprises 1 739 15,5% 11 221 6,4% 27 295
Nombre d’établissements 1 793 15,4% 11 637 6,3% 28 557
Nombre de salariés 3 229 16,5% 15 187 5,9% 42 378
Nombre d’apprentis 366 16,4% 2 236 6,4% 5 725
Au 31/12/2013, nous comptabilisons 1 739 entreprises artisanales sur le SPEL de Louviers
soit 15,5 % des entreprises artisanales de l’Eure et 6,4% des entreprises de Haute-
Normandie.
A la même date, 1 793 établissements sur le SPEL de Louviers représentent 15,4% des
établissements artisanaux de l’Eure et 6,3% de ceux de Haute-Normandie.
Le nombre de salariés sur le SPEL de Louviers s’élève à 3 229, ce qui représente 16,5% des
salariés du département de l’Eure et 5,9% des salariés de Haute-Normandie.
Les apprentis sont au nombre de 366 sur le SPEL de Louviers, soit 16,4% des apprentis du
département de l’Eure et 6,4% des apprentis de Haute-Normandie.
1. Les entreprises
Au 31/12/2013, 925 entreprises du SPEL soit 53 % sont des personnes physiques et 814 soit 47% sont
des personnes morales. 16,3% de ces entreprises fonctionnent sous le régime de l’auto-entreprise5.
4 Champ : activités marchandes hors agriculture. 5 Autoentreprise : régime créé par la Loi de Modernisation de l’Economie en 2008 qui permet à une personne physique de créer une activité
indépendante de commerce, artisanat, libérale, ne dépassant pas 80 000 € de chiffre d’affaires annuel.
53% 47%
Personnalité juridique des entreprise
31/12/2013
Personne physique
Personne morale
Source : INSEE, REE (Sirène) et service CFE-RM de la CMA27. Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat.
16,3% 83,7%
Poids des auto-entrepreneurs
31/12/2013
Auto-entreprises
Entreprises classiques
Tableau 1 : Chiffres clés de l’artisanat
Graphique 2 Personnalité juridique des entreprises sur le
SPEL de Louviers Graphique 1 Poids des autoentrepreneurs dans le nombre
d’entreprises
Source : Service CFE-RM de la CMA27.
Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat.
8
2. Les établissements
2.1 Répartition des établissements par secteur d’activité (NAR4) : une surreprésentation du
bâtiment
Voici comment se répartissent les établissements sur le SPEL de Louviers ainsi qu’en Haute-
Normandie :
Le secteur du bâtiment est le secteur le plus représenté dans l’Artisanat du bassin d’emploi de
Louviers, avec 810 établissements soit 45% du total des établissements artisanaux. Il est suivi du
secteur des services avec 569 établissements soit 32%. Nous constatons également que le bâtiment est
surreprésenté sur le bassin d’emploi de
Louviers par rapport au niveau régional
avec une part de 45% sur Louviers contre
42% en moyenne régionale. L’alimentation
et les services sont, pour leur part,
légèrement sous-représentés par rapport au
niveau régional avec une part respective de
11% et de 32% contre 12% et 34%.
Au 31/12/2013, les 3 activités artisanales
les plus répandues sur le SPEL de Louviers
sont les travaux de maçonnerie générale et
gros œuvre de bâtiment avec 173
établissements soit une part de 9,6%, suivi
de la coiffure avec 110 établissements soit
6,1%, puis de l’entretien et réparation de
véhicule automobiles légers avec 109
établissements, soit 6,1% également.
Source : Service CFE-RM de la CMA27.
Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat.
Source : Service CFE-RM de la CMA27
Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat
Graphique 3 nombre d’établissements par activités Graphique 4 Nombre d’établissements par activité en
Haute-Normandie
Graphique 5 Répartition des établissements par activité NAF
45%
32%
12%
11%
SPEL de Louviers
31/12/2013
Bâtiment
Service
Production
Alimentation
42%
34%
12%
12%
Haute-Normandie
31/12/2013
Bâtiment
Service
Alimentation
Production
2,0%
2,2%
2,5%
2,5%
2,8%
3,0%
3,1%
3,6%
3,7%
3,8%
5,0%
5,0%
6,1%
6,1%
9,6%
Travaux de revêtement des sols et
des murs
Boucherie et boucherie-charcuterie
Travaux de peinture et vitrerie
Travaux de terrassement spécialisés
ou de grande masse
Boulangerie et boulangerie-pâtisserie
Transports de voyageurs par taxis
Travaux de couverture par éléments
Soins de beauté
Restauration rapide et vente de plats
à emporter
Travaux d'installation d'eau et de gaz
en tous locaux
Travaux de menuiserie bois et PVC
Travaux d'installation électrique dans
tous locaux
Entretien et réparation de véhicules
automobiles légers
Coiffure
Travaux de maçonnerie générale et
gros œuvre de bâtiment
Répartition par activité NAF
31/12/2013
9
2.2 Répartition des établissements par intercommunalité
La Carte ci-contre nous indique que la Communauté
d’Agglomération Seine et Eure arrive en tête dans la
répartition des établissements par intercommunalité
avec 1 117 établissements artisanaux soit une part de
62,3%. Viennent, ensuite, la Communauté de
communes de l’Andelle avec 325 établissements soit
une part de 18,1%, la Communauté de commune
d’Amfreville la Campagne avec 229 établissements
ce qui représente 12,8% et enfin les autres communes
avec 122 établissements soit 6,8% du total.
2.3 Répartition des établissements par secteur d’activité et par intercommunalité
Voici comment se répartissent les activités artisanales sur les differents EPCI :
Le tableau ci-dessus nous indique que la répartition des établissements par secteurs d'activités sur
chaque EPCI, est à l’image de celle du SPEL de Louviers, avec néanmoins quelques spécificités :
Il existe des surreprésentations dans le secteur du bâtiment avec une part de 62% sur la
Communauté de communes d'Amfreville la Campagne et une part de 48% sur autres
communes contre une part de 45% sur le SPEL de Louviers pris dans son ensemble (45%).
Les services sont également surreprésentés sur la communauté de communes de l’Andelle
(36%) comparativement au SPEL de Louviers (32%) pris dans son ensemble.
Les candidats ne sont pas assez formés ou n'ont pas le diplôme…
Les candidats n’ont pas assez d’expérience professionnelle
Manque de candidatures et de réponses
Les candidats manquent de motivation
Je n'ai pas eu de difficultés particulières
3%
6%
6%
12%
14%
20%
29%
32%
45%
Part des artisans ayant éprouvés des difficultés dans le recrutement de leurs salariés
39%
61%
Part des artisans ayant déjà procédé
à un recrutement
Non
Oui
Graphique 36 Part des artisans ayant déjà
procédé à un recrutement
Graphique 37 Difficultés de recrutement des salariés
29
o Dans le recrutement de vos apprentis, quelles ont été vos difficultés ?
Parmi les artisans ayant déjà procédé à un recrutement, 40% déclarent ne pas rencontrer de difficultés
dans le recrutement des apprentis, ce qui semble plutôt positif. Néanmoins, 40% affirment rencontrer
un manque de motivation de la part des jeunes, 22% déclarent que le coût de recrutement d’un
apprenti devient de plus en plus important et/ou 20% affirment ne pas recevoir assez de
candidatures.
Le graphique 39 nous éclaire sur les
secteurs d’activité qui rencontrent le plus
de difficultés de recrutement. Le secteur
du bâtiment et de la production arrive en
tête. Ils sont 47% à connaître des
difficultés pour recruter un salarié et 38%
pour recruter un apprenti. L'alimentation
est moins touchée avec une part respective
de 13 et 20%.
Graphique 38 Difficultés de recrutement des apprentis
Les jeunes ne sont pas suffisamment mobiles
Autres difficultés de recrutement d'apprentis
Leur formation n’est pas adaptée
Manque de candidatures et de réponses
Recruter un apprenti coûte de plus en plus cher
Les jeunes manquent de motivation
Je n'ai pas eu de difficultés particulières
6%
8%
11%
20%
22%
40%
40%
Difficultés de recrutement des apprentis
Graphique 39 Répartition des artisans ayant des difficultés de
recrutement par NAR4
Bâtiment et
production
Services Alimentation
47%
40%
13%
38% 42%
20%
Répartition des artisans interrogés
éprouvant des difficultés de recrutement
selon leur scteur d'activité
Difficultés de
recrutementdes salariés
Difficultés de
recrutementdes apprentis
30
o Question : quelles sont vos méthodes de recrutement ?
45% des artisans interrogés affirment passer par Pôle Emploi pour le recrutement de leurs salariés
et/ou apprentis. Le réseau personnel arrive en seconde position avec 37% des répondants. 34% des
répondants mobilisent le Centre d’Aide à la Décision de la CMA de l’Eure et sa plate-forme
numérique pour recruter un salarié ou un apprenti. Les autres méthodes de recrutement classique sont
donc faiblement mobilisées par les artisans.
Je passe par des organismes privés
Je mets une annonce sur ma vitrine
Je recrute les salariés des autres entreprises
Je mets une annonce sur le journal de la région
Je mets une annonce en ligne
J'utilise mon réseau professionnel
Autre méthodes de recrutement
Je passe par la chambre de métiers et de l'artisanat
Je mise sur le bouche à oreille et sur mon réseau personnel
Je passe par pôle emploi
5%
5%
6%
8%
14%
17%
22%
34%
37%
45%
Méthodes de recrutement des artisans interrogés
Graphique 4039 Méthodes de recrutement
31
Conclusion de la Section 4 :
Plus de la moitié des artisans du bassin d’emploi de Louviers interrogés rencontrent des
difficultés de recrutement des apprentis et/ou de salariés.
Pour les salariés Pour les apprentis
Manque de motivation des candidats; Manque de motivation des candidats;
Insuffisance de candidatures ; Coût de recrutement des apprentis.
Manque d’expérience professionnelle Insuffisance de candidatures ;
L’étude nous permet aussi de relever les méthodes de recrutement des artisans peu standardisées
ou utilisées par défaut. En effet, 45% déclarent passer par Pôle emploi et 37% par le réseau
personnel et le bouche à oreille. La première méthode paraît être un « passage obligé » utilisé par
les artisans car c’est le plus connu de tous. La seconde méthode, certes est plus facile et moins
contraignante, mais elle accroît le risque d’un recrutement raté.
Globalement, il existe un risque de profil inadapté au poste proposé ainsi qu’un manque de
candidatures dû au manque de diffusion de l’offre d’emploi.
32
: Localisation Section5
Cette rubrique est consacrée aux projets foncier et ou immobilier des artisans du bassin d’emploi de
Louviers.
o Ou êtes-vous localisé ?
Le graphique 41 nous informe que
39% des répondants sont localisés aux
centres villes, 31% en zone rurale et
15% en ville.
o Avez-vous un projet immobilier ?
34 artisans, soit 32% des répondants, ont un projet foncier ou immobilier dans les années à venir
(sachant que les projets de rénovations et/ou mise aux normes sont également pris en compte).
16 artisans ayant un projet, soit 47%, sont en pleine recherche de locaux ou doivent entamer des
travaux sous peu
Le graphique ci-contre réparti les artisans
interrogés ayant un projet foncier ou immobilier par
secteur d’activité. Les secteurs de l’alimentation et
des services investissent peu comparativement au
secteur du bâtiment. En effet, les secteurs du
bâtiment et de la production arrivent en tête avec
59% des répondants, suivi des services avec 29%
et de l’alimentation avec 12%.
Projet foncier ou immobilier
Non 72
Oui, dans 5 ans ou plus 2
Oui, dans un délai de 2 ans 10
Oui, de 2 à 5 ans 6
Oui, je suis en pleine recherche (terrain, local,
etc…)
16
Total des artisans interrogés 106
Tableau 7 Projets fonciers ou immobiliers (en nombre)
68%
32%
Répartition des artisans interrogés
ayant un projet foncier ou
immobilier
non
oui
Graphique 41 Localisation actuelle des entreprises
Graphique 42 Projets fonciers ou immobiliers (en %)
Dans une zone commerciale
Dans un village d’artisans
Dans une zone d’activité
En ville
Dans une zone rurale
En centre-ville
1%
3%
11%
15%
31%
39%
Répartition des artisans interrogés selon la
localisation de leur entreprise
59%
29%
12%
Bâtiment et production Services Alimentation
Répartition des artisans interrogés ayant
un projet foncier ou immobilier par
secteur d'activité
Graphique 43 Répartition des artisans interrogés ayant un projet
foncier ou immobilier par NAR4
33
o Ou souhaitez-vous vous installer ?
Sur ce graphique, nous avons souhaité
exclure les projets de rénovations et mises
aux normes pour nous concentrer
uniquement sur les projets fonciers ou
immobiliers à proprement parler. Nous
constatons que parmi les artisans ayant un
projet de ce type, 44% souhaitent s’installer
en zone rurale, 32% en zone d’activité et/ou
29% dans un village d’artisans. Ce que l’on
peut constater, c’est que la majeure partie
des artisans interrogés est installée en centre-
ville, mais que la majeure partie de ceux qui
ont un projet foncier ou immobilier
souhaitent aller en zone rurale.
Le graphique ci-contre montre que parmi les
artisans ayant un projet foncier ou immobilier,
seuls 50% installés au centre-ville ou en ville
souhaitent y rester. Il existe un phénomène de
délocalisation souhaitée en zone rurale.
NB : les projets de rénovation ont, ici aussi, été exclus.
La première raison évoquée par
les artisans pour justifier leur
projet est le manque de
fonctionnalité des locaux avec
38% des répondants, suivie de
l’accès à la propriété avec 35%
et/ou de la rénovation/mises aux
normes avec 21% des répondants.
Graphique 44 Localisation du projet
Dans une zone commerciale
En ville
En centre-ville
Village d'artisans
Dans une zone d'activité
Dans une zone rurale
6%
12%
26%
29%
32%
44%
Localisation du projet foncier/immobilier
50% 50%
Part des projet des artisans interrogés
installés au centre-ville ou en ville
Centres-ville / ville
Hors centre-ville
ou ville
Graphique 45 Souhaits des artisans interrogés installés au
centre-ville ou en ville
Autres raisons
Je ne suis pas assez visible
Mes locaux sont trop chers
Rénovation / mises aux normes
Je souhaite accéder à la propriété
Mes locaux ne sont pas assez fonctionnels
9%
18%
18%
21%
35%
38%
Répartition des artisans interrogés ayant un projet
foncier ou immobilier selon les raisons de leurs
besoins
Graphique 4406 Répartition des artisans interrogés ayant un projet foncier
ou immobilier selon les raisons de leurs besoins
34
o De quel type de bien avez-vous besoin ?
Le graphique 47 nous informe que 32% des artisans interrogés auraient besoin d’entrepôts pour
stocker leur marchandise, 32% d’ateliers et/ou 26% de bureaux.
Le graphique 48 nous indique que
la majeure partie des artisans du
bassin d’emploi de Louviers ayant
un projet foncier ou immobilier ne
souhaite pas s’éloigner de leur lieu
d’implantation actuelle, le rayon est
de maximum 10 kilomètres pour
92% d’entre eux.
NB : les projets de rénovation ont, ici aussi, été
exclus.
Graphique 47 Type de besoins fonciers ou immobilier
Autre type de besoin
Terrain
Magasin
Rénovation et/ou mise aux normes
Bureau
Atelier
Entrepôt
6%
12%
15%
21%
26%
32%
32%
Répartition des artisans interrogés ayant un projetfoncier ouimmobilier selon le type de besoins
Conclusion de la Section 5 :
50% des artisans interrogés installés au centre-ville ou en ville ont émis le souhait de
s’installer en zone rurale, village d’artisans ou zone d’activité. Ceci indique un manque de
satisfaction de leur implantation actuelle, notamment, à cause de la taille de leurs locaux en
zone urbaine. L’accès à la propriété constitue également une raison importante mentionnée
par les artisans. Un besoin de créer des zones adaptées aux besoins des artisans ainsi qu’un
suivi de leurs projets sont constatés. De plus, le rayon d’implantation souhaité nous indique
que les artisans sont attachés à leur territoire et ne veulent pas s’en éloigner. Les zones
d’activité doivent donc être proches.
Graphique 48 Part des artisans interrogés ayant un projet foncier ou
immobilier selon le rayon d’implantation souhaité
26%
33%
33%
7%
Part des artisans interrogés ayant un projet
foncier ou immobilier selon le rayon
d'implantation souhaité
Dans un rayon d’un
kilomètre
Dans un rayon de 5
kilomètres
Dans un rayon de 10
kilomètres
Dans un rayon de 50
kilomètres ou plus
35
: Transmission Section6
Les questions de cette partie nous informent de l’existence de projets de transmission ainsi que
de leurs délais de réalisation.
o Question : Avez-vous un projet de transmission ?
Le graphique 50 montre que 23 artisans soit 22% des artisans interrogés déclarent avoir un projet de
transmission de leur entreprise.
Parmi ceux-ci, 12 chefs d’entreprises artisanales soit 52% souhaitent céder leur entreprise dans un
délai d’un an. 6 artisans, soit 26% ont l’intention de transmettre leur entreprise dans un délai de 3 à 5
ans et enfin 5 artisans soit 22% souhaitent transmettre leur entreprise dans un délai de 1 à 2 ans.
78%
22%
Transmission
Non
Oui 52%
22%
26%
Délais de transmission
Oui dans un délai
d’un an
Oui de 1 à 2ans
Oui, de 3 à 5 ans
Graphique 49 Projets de transmission
d’entreprise
Graphique 50 Délais de transmission
d’entreprise
Conclusion de la Section 6 :
22 % des artisans interrogés affirment avoir un projet de transmission. Cela constitue une
proportion assez importante. Il est donc nécessaire que ces artisans soient accompagnés dans
leurs démarches
36
Conclusion du chapitre 2
Les artisans du bassin d’emploi de Louviers se heurtent à des difficultés qui semblent être de
nature différentes mais qui, en y voyant de plus près, sont liées les unes aux autres. Près de 70% des
artisans interrogés affirment éprouver des difficultés à vivre de leur activité, et ce essentiellement dans
le secteur des services. Cette situation entrave la réalisation de projets, tels que le recrutement, la
formation, l’investissement etc.
Les artisans interrogés rencontrent les difficultés économiques suivantes :
Le manque de stratégie commerciale. En effet, peu d'artisans développent une stratégie
commerciale d'envergure ne cherchant pas à se démarquer de leurs concurrents.
(Exemple : peu de nouveau produits ou services...) ;
Des difficultés financières, et notamment des difficultés de trésorerie avec 78% des
artisans interrogés ayant des difficultés financières ;
Le manque d’intérêt aux formations transversales. Seuls 37% des artisans interrogés ont
suivi une formation transversale. Hors celle-ci est une clé primordiale au développement
économique des entreprises artisanales, ouvrant les portes d'un bon recrutement, d'une
meilleure gestion financière et de la mise en place d'une politique commerciale ;
Des difficultés de recrutement liés principalement au manque de motivation, de
candidatures, d’expérience professionnelle, de formation et au coût de recrutement… A
cela il faut ajouter l'insuffisance des artisans à utiliser les autres méthodes de recrutement
standardisées (37% passent par le bouche à oreille pour recruter) ;
Le manque de fonctionnalité des locaux et le besoin d'accéder à la propriété. En effet,
38% des artisans ayant un projet foncier ou immobilier ont déclaré que leurs locaux ne
sont pas fonctionnels et/ou 35% souhaitent devenir propriétaire. De plus, la majeure
partie souhaite s'installer en zones rurale. L'offre foncière ou immobilière risque donc de
ne pas être suffisante.
Il existe également un véritable enjeu pour le territoire en matière de reprise/transmission. En effet,
22% des artisans interrogés ont un projet de transmission de leur entreprise. Ces projets doivent donc
rapidement être pris en charge, notamment par la CMA27 afin d’éviter toute perte de savoir-faire sur
le bassin d'emploi de Louviers.
37
Chapitre 3 : Diagnostic des aides territoriales en faveur du développement
économique des artisans du bassin d’emploi de Louviers:
Cette partie est consacrée à l'analyse des dispositifs d’aide au développement économique6
territorial et en faveur de l’Artisanat dont peuvent bénéficier les artisans du bassin d'emploi de
Louviers.
: Emploi, GPEC, GPEC-T et formation Section1
1. Dispositifs d’aide à l’embauche :
1.1 Recensement des dispositifs d’aide à l’embauche :
Face à la détérioration de la situation du marché de l’emploi en France, des dispositifs de
traitement social du chômage sont mobilisés. Parmi les dispositifs d’aide à l’emploi qui touchent de
près ou de loin le secteur de l’Artisanat, nous comptons :
a) Les contrats aidés :
Le contrat aidé est un contrat dérogatoire au droit commun, pour lequel l’employeur bénéficie
d’aides, qui peuvent prendre la forme de subventions d’embauche, d’exonérations de certaines
cotisations sociales etc. Les principaux contrats aidés sont :
les Contrats Uniques d’Insertion-Contrats Initiative Emploi (CUI-CIE) sont des
contrats aidés facilitant l’accès à l’emploi aux personnes rencontrant des difficultés
d’insertion professionnelle (demandeurs d’emploi, jeunes en grandes difficultés…).
L’employeur mobilisant ce mode de contrats percevra environ 47% du SMIC horaire
brute par mois. (Exemple : pour un contrat à durée déterminée de 12 mois à temps
plein, l’employeur percevra 35% du SMIC, soit 500 € par mois soit 6 000 € pour 12
mois).
Le contrat de génération est un dispositif d’aide à l’emploi mis en place par l’Etat le
1er mars 2013 à destination des entreprises ayant jusqu’à 300 salariés. Ce contrat a
pour objectif de maintenir l’emploi des séniors, d’encourager l’emploi des jeunes et
surtout de soutenir la transmission des savoir-faire. Il se traduit par le recrutement
d’un jeune de moins de 26 ans en CDI, qui travaillera en binôme avec un sénior de
6 Un artisan peut également être commerçant, et donc inscrit à la fois au répertoire des métiers et au Registre des Commerces et des Sociétés
(RCS). Ceux-ci pourront bénéficier des dispositifs mis en place pour les artisans et pour les commerçants.
38
l’entreprise afin que celui-ci lui transmette ses compétences. Ce dispositif est
accompagné d’une aide financière annuelle de 4 000 € sur 3 ans versée par Pôle
Emploi à l’employeur. C’est une solution innovante pour lutter contre le chômage, la
précarité des jeunes, le faible taux d’emploi des séniors et la disparition des savoir-
faire lors d’un départ en retraite. C’est une gestion active des âges et des compétences
en entreprises, facteur de compétitivité et de performance.
b) Des aides en faveur de l'apprentissage :
Les dispositifs principaux d’aide à l’apprentissage sont :
La prime à l’apprentissage instaurée par la loi de finance 2014 et dont seules les
entreprises de moins de 11 salariés, peuvent bénéficier à hauteur de 1 000 € par année
de formation. Aucune aide n’est accordée aux entreprises comptant plus de 10 salariés.
Cette aide vient en remplacement de l’Indemnité Compensatrice Forfaitaire (ICF)
destinée à tous les employeurs d’apprentis afin d’encourager le recours à
l’apprentissage et de les inciter à encadrer les jeunes ;
Le crédit d’impôt qui est de 1600€ mais limitée à la première année de formation et
aux formations inférieures ou égales à bac+2. Cette aide était, auparavant, accordée
aux entreprises employant un apprenti, quel que soit le niveau de diplôme. Elle était de
1 600€ par année de formation.
c) Le Crédit Impôt en faveur de la Compétitivité et de l’Emploi (CICE) :
Mis en place par l’État en 2013, le CICE est destiné à améliorer la compétitivité des
entreprises françaises. Ce dispositif se traduit par un allégement des charges pour toute entreprise,
individuelle ou société, soumise à l’Impôt sur les sociétés et sur les revenus tous secteurs confondus.
Le taux du CICE est de 6%.
Par exemple : une entreprise de 5 salariés à 2 000 €/mois
5*2 000€= 10 000€*12 mois = 120 000€
120 000*6%= crédit impôt de 7 200€
Cette somme vient en déduction de l’impôt sur le revenu ou sur les sociétés, dû par l’entreprise.
Le CICE vise les entreprises ayant des salariés et soumises à un régime réel d’imposition. Il exclut, par
conséquent, les microentreprises et les autoentrepreneurs et n’a que peu d’impact sur le reste des
entreprises, car le secteur artisanal n’emploie pas beaucoup de salariés (seul 50% des établissements
39
artisanaux de Haute-Normandie sont employeurs7). Ce dispositif a donc un impact très limité sur
l’Artisanat et c’est pourquoi nous nous concentrerons sur l’impact des deux premiers dispositifs.
2.4 L’impact des deux principaux dispositifs d’aide à l’embauche
Les deux premiers dispositifs d’aide à l’emploi recensés précédemment (contrats aidés et aides
à l’apprentissage) ont des effets favorables, défavorables sur l’emploi8 avec un impact plus ou moins
spécifique et prononcé dans le secteur de l’Artisanat.
a) Les dispositifs de contrats aidés :
Les dispositifs de contrats aidés sont faiblement mobilisés dans l’Artisanat. Ce sont des
dispositifs qui intéressent principalement les grandes entreprises. Or l’enquête a montré que 45% des
artisans interrogés n’emploient aucun salarié et que 48% des artisans interrogés emploient entre 1 et 5
salariés. L’Artisanat est donc un tissu de microentreprises et de petites et moyennes entreprises. Le
risque économique est donc grand pour un artisan de recruter un salarié connaissant de grandes
difficultés d’insertion professionnel même si son coût marginal est relativement faible. Il existe un
déficit de confiance des employeurs envers les salariés bénéficiant de contrats aidés. Aussi lorsque le
nombre de salariés dans l’entreprise est faible, le chef d’entreprise ayant un projet de recrutement a
besoin d’un salarié qu’il jugera digne de confiance pour le seconder dans sa tâche. Aussi les contrats
aidés qui sont faiblement mobilisés par les artisans, ont un impact limité dans l’Artisanat. Pour autant
ceux qui y ont recours peuvent être principalement impactés par les effets suivant :
7Chiffres de l’Urssaf 2013.
8 Le chômage des jeunes en Europe, Gérard Duthil et Estelle Paquet-Vaultier, Edition l’Harmattan 1999.
9 Les employeurs observent imparfaitement les caractéristiques productives des travailleurs, ainsi les candidats bénéficiant d’une meilleure
formation véhiculent une meilleure productivité.
Effets positifs sur l’emploi Effets négatifs sur l’emploi
Effet de substitution horaire : les entreprises
baissent les horaires des salariés non
subventionnés et augmentent ceux des salariés
subventionnés. Nous pouvons penser que le
recours aux heures supplémentaires est
relativement élevé dans l’Artisanat et
notamment dans le bâtiment. L’employeur
pourrait être tenté d’embaucher un salarié
supplémentaire en contrat aidé afin de réduire le
recours aux heures supplémentaires, d’autant
Effet de stigmatisation (théorie du « signal »,
K.J.Arrow - 1973)9: Une personne qui bénéficie
d’un contrat aidé est une personne éloignée de
l’emploi connaissant de graves difficultés
d’insertion professionnelle. Aussi les demandeurs
d’emploi ayant bénéficié d’un tel dispositif
peuvent subir une certaine forme de
discrimination qui les désert lorsqu’ils
recherchent un emploi. Les artisans qui sont très
attachés à la valeur « travail » sont sans doute
40
b) Aides en faveur de l’apprentissage
Nous avons vu qu’il existe deux dispositifs majeurs favorisant l’embauche d’un salarié en
apprentissage. Néanmoins, nous avons montré que ces dispositifs sont de moins en moins avantageux
financièrement. C’est pourquoi, il convient d’analyser ici, non pas les effets incitatifs de dispositifs
d’aide en faveur de l’apprentissage, mais au contraire, les effets désincitatifs de l’affaiblissement des
dispositifs existants d’aide en faveur de l’apprentissage. L’affaiblissement des dispositifs d’aide en
faveur de l’apprentissage a eu les effets suivants sur l’apprentissage :
Effets positifs sur l’apprentissage Effets négatifs sur l’apprentissage
Effet d’aubaine inversé : l’artisan qui compte
procéder dès aujourd’hui au recrutement d’un
jeune en apprentissage va profiter d’incitations
fiscales moins avantageuses et donc moins
coûteuses pour l’Etat.
Effet de substitution horaire inversé : les
entreprises augmentent les horaires des salariés
non subventionné et diminuent ceux des salariés
subventionnés. Plutôt que d’embaucher un jeune
en apprentissage, les dispositifs d’aide étant de
moins en moins avantageux, les artisans
pourraient être incités à recourir aux heures
supplémentaires.
Effet de rotation inversé : l’affaiblissement des
dispositifs en faveur de l’apprentissage peuvent
avoir un impact positif sur les jeunes ayant
terminé leur contrat d’apprentissage et étant en
recherche active d’emploi. En effet si les aides en
Effet de discrimination positive inversé :
l’apprentissage est le mode de formation et
d’insertion professionnelle privilégié des artisans.
L’apprentissage est presque un passage obligé
pour les artisans soucieux de recruter des salariés
plus qu’elles sont majorées. d’autant plus réticents.
Effet d’embauche anticipée : l’artisan peut
décider de procéder plus rapidement à un
recrutement qu’il envisageait de réaliser plus
tard afin de bénéficier de l’aide.
Effet d’aubaine : l’artisan bénéficie de l’aide
pour un projet de recrutement qu’il envisageait
dans tous les cas, avec ou sans aide. Il n’y a donc
pas d’impact réel sur l’emploi.
Effet de rotation : les contrats aidés sont des
dispositifs limités dans le temps qui poussent les
entreprises à remplacer le salarié en contrat aidé
d’une période donnée par un autre salarié en
contrat aidé la période suivante. L’impact en
termes d’insertion professionnel est donc limité
dans le temps.
41
faveur de l’apprentissage sont moins importantes,
l’employeur peut être incité à recruter
définitivement le jeune ayant terminé son contrat
d’apprentissage plutôt que de le remplacer par un
autre jeune en apprentissage.
« bien formés ». Les chances d’insertion
professionnelle d’un apprenti ayant terminé son
contrat d’apprentissage sont donc démultipliées
par rapport à un jeune sorti de formation initiale
ou ayant bénéficié d’un contrat aidé. C’est la
raison pour laquelle l’affaiblissement des aides en
faveur de l’apprentissage a un effet contre-
productif sur l’emploi dans l’Artisanat réduisant
dramatiquement le nombre de jeunes ayant
bénéficié à la fois d’une formation adaptée et
d’une expérience professionnelle reconnue.
Effet d’embauche anticipée inversé : l’artisan
qui compte procéder dès aujourd’hui au
recrutement d’un jeune en apprentissage va être
incité à décaler le recrutement dans le temps en
attendant un changement de politique plus
favorable à l’apprentissage. La lutte des
organisations patronales pour le rétablissement de
dispositifs plus avantageux amplifie ce
phénomène.
Focus adéquation :
L’adéquation entre ces dispositifs d’emploi et leur impact auprès des artisans du bassin
d’emploi de Louviers est donc assez controversée. Réduire les incitations fiscales en faveur de
l’apprentissage tout en augmentant celles en faveur des contrats aidés a impact négatif sur
l’emploi dans l’Artisanat. D’une part les contrats aidés ne sont pas suffisamment utilisés par les
artisans alors que l’apprentissage rencontre au contraire un franc succès dans ce secteur
d’activité. D’autre part si l’affaiblissement des aides fiscales en faveur de l’apprentissage
semble avoir un effet positif sur l’insertion professionnelle des jeunes ayant terminé leur contrat
d’apprentissage, cela ne compense pas les forts effets négatifs sur l’employabilité des jeunes
recherchant un emploi dans l’Artisanat et sur la pérennisation de ce système efficace de
formation en alternance.
42
2. GPEC et mutations économiques
Dans un contexte de mondialisation et de fortes mutations économiques, l’entreprise se doit
d’anticiper les changements auxquels elle aura à faire face afin de poursuivre son développement
économique. La Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC) est une clé
primordiale à cette anticipation. La GPEC est une démarche de gestion des ressources humaines
instaurée par la loi de programmation pour la cohésion sociale (loi Borloo) en 2005. Elle permet à
l’entreprise de gérer l’évolution des métiers en son sein, afin de mieux anticiper les changements
d’organisation et de développer les compétences des salariés en vue d’améliorer leur employabilité.
Elle permet ainsi de réduire l’écart entre les besoins de l’entreprise et ses ressources. Néanmoins, cet
outil, aussi important soit-il, comporte quelques limites dont les principales sont les suivantes:
La GPEC est une obligation dans les grandes entreprises, mais pas dans les TPE/PME,
ces dernières ne se sentent donc pas concernées ;
L’entreprise n’a pas d’idée précises des compétences présentes sur son bassin
d’emploi ;
La mise en place d’un plan GPEC est coûteux pour une petite entreprise ;
L’entreprise ne saisit pas les évolutions conjoncturelles touchant son implantation ;
Afin d’encourager les petites structures à adopter une gestion des compétences plus formelle,
des organismes tels que la CAPEB, ou la FFB qui sont des organisations représentatives des intérêts
économiques et sociaux des artisans du bâtiment, OPCALIA, AGEFOS PME, l’ARACT, la CCI et la
CMA27 proposent un soutien aux Petites et Moyennes Entreprises (PME) à la mise en place d’un plan
GPEC à travers un diagnostic des compétences présentes dans l’entreprise, un état des lieux de
l’organisation de celle-ci, ainsi qu’un accompagnement à la formation ou au recrutement afin d’aider
les chefs d’entreprises à une meilleure gestion de leurs ressources humaines.
Cependant la GPEC ne peut plus être conçue uniquement au sein de l’entreprise et des branches
professionnelles. C’est pourquoi la GPEC Territoriale (GPEC-T) a été créée. Cette dernière vient en
complément de la première. La GPEC-T est une démarche coordonnée entre les entreprises et les
acteurs locaux (PME, Maison de l’Emploi et de la Formation, OPCA, conseil régional, conseil
général,…) sur un territoire donné (bassin d’emploi) afin de procéder régulièrement à un ajustement
de l’offre et de la demande d’emploi au niveau local. Ce dispositif, par définition collectif, permet aux
PME d’être plus proches de leur territoire et d’être accompagnées de près dans leurs démarches
d’anticipation des évolutions à venir en termes d’emploi et de formation. Si ce travail d’anticipation
n’est pas fait, nous risquons de nous retrouver avec une offre de formation sans débouchés.
43
Plusieurs observatoires en région ont pour mission d’observer la situation économique d’un
territoire ou d’un secteur d’activité donné. Cette fonction d’observation contribue grandement à
l’action des institutionnels et des territoires en matière de GPEC-T.
Concernant l’Artisanat du bassin d’emploi de Louviers, nous pouvons citer les quatre structures
suivantes :
L’Observatoire Régional de l’Artisanat rattaché à la CRMA-HN qui a pour principales
fonctions de:
Dresser un portrait économique de l’Artisanat haut-normand ;
Analyser la conjoncture économique de l’Artisanat haut-normand ;
Anticiper les mutations socio-économiques dans ce secteur ;
Faire remonter les besoins des artisans (emploi, formation...) et intervient à travers des
enquêtes.
L’Observatoire du BTP qui est un observatoire de branche soutenant l’action de 4
fédérations professionnelles : la FFB, la Capeb, la fédération SCOP BTP et la Fédération
Nationale des Travaux Publics. Le secteur de la construction ainsi observé englobe l’ensemble
des activités du bâtiment et des travaux publics quelle que soit la taille de l’entreprise.
L’artisanat du BTP est inclus dans ce champ.
Le CREFOR qui est un Groupement d’Intérêt Public faisant partie du réseau des Carif-Oref.
Les Carif-Oref sont des structures organisées au niveau régional, financées par l’Etat et la
région. En Haute-Normandie, ils contribuent à la rédaction du CPRDF, document technique
d’aide à la décision permettant à la région de prendre des décisions objectives en matière de
formation. Au sein du CREFOR, le pôle Observation et Prospective (POPS) travaille sur
l’adéquation entre l’emploi et la formation en région, tous secteurs d’activité et tous métiers
confondus. L’Artisanat est inclus dans le champ d’étude du CREFOR, mais est éclaté entre
plusieurs branches professionnelles (bâtiment, production etc.)
La Maison de l’Emploi et de la Formation de Louviers (MEF) qui assure, sur le territoire
du bassin d’emploi de Louviers, une mission d’observation permettant de caractériser les
besoins socio-économiques du territoire afin de mener des actions en matière de GPEC
Territoriale.
Il existe d’autres structures qui, au moyen d’études statistiques, d’enquêtes et d’interviews, anticipent
les mutations socio-économiques concernant l’Artisanat du bassin d’emploi de Louviers. Mais
l’information recueillie par ces organismes est mal structurée et pas suffisamment pertinente du fait de
44
leur large champ d’action (la région Haute-Normandie pour le CREFOR, tous secteurs d’activité pour
la Maison de l’Emploi et de la Formation de Louviers) et du caractère transversal du secteur de
l’artisanat. L’Artisanat concerne, en effet, à la fois, plusieurs grands secteurs d’activité économique
traditionnels comme la construction, l’industrie, le tertiaire etc. Il est donc difficile de caractériser ce
secteur et de rendre lisible les informations recueillies sur les mutations socio-économiques le
concernant, notamment à l’échelle d’un territoire comme celui du bassin d’emploi de Louviers. Dans
ces conditions, il est difficile d’assurer une GPEC-T efficace, d’orienter au mieux l’offre de formation
et de faciliter le travail des conseillers d’orientation et des conseillers d’emploi.
3. Méthodes et difficultés de recrutement
3.1 Méthodes de recrutement
En matière de formation, la compétence métier (compétence liée au cœur du métier) semble être
privilégiée à la compétence transversale (compétence commune à tout chef d’entreprises comme la
comptabilité, le marketing etc.). En effet, dans notre enquête 63% des artisans interrogés se sont
formés en compétences métier. Ils ne prêtent pas beaucoup d’importance aux compétences
transversales, ils ne se voient donc pas comme chefs d’entreprise. Cependant, la compétence
transversale est tout aussi importante que la compétence métier. Elle permet au chef d’entreprise de
mieux comprendre l’évolution de l’environnement de l’entreprise, d’appréhender les opportunités et
menaces auxquelles il devra faire face et de mieux recruter et gérer ses ressources humaines. C’est ici
un problème clair de GPEC, ce qui peut venir influencer la façon de recruter des artisans. De plus, les
résultats de notre enquête montrent que les deux principales méthodes de recrutement sont Pôle
Emploi et le bouche à oreille. Il existe donc un manque de compétences et un manque de formalisme
dans les méthodes de recrutement mobilisées par les artisans.
45
Appui théorique :
Les entreprises artisanales sont généralement des PME et TPE, avec beaucoup d’entreprises
de proximité. L’auteur Olivier Torres, professeur d’économie à l’Université de Montpellier
et chercheur spécialistes des PME, a développé une théorie sur la façon de recruter des
artisans dans son essai de Théorisation de la gestion des PME : de la mondialisation à la
proxémie (2004).
L’auteur affirme que les PME et TPE ont davantage tendance à privilégier des stratégies
intuitives et informelles de recrutement plutôt que des démarches plus standards. Il explique
ce manque de formalisme par la notion de proximité. En effet, la proximité favoriserait la
non-standardisation des mécanismes de recrutement. Le dialogue direct et spontané
encouragerait non pas la formalisation, mais au contraire la souplesse et la flexibilité des
méthodes utilisées, ce qui rend la gestion des ressources humaines plus complexe. Certes,
cette proximité a des avantages, à savoir un processus d’intégration plus rapide lors d’un
recrutement, mais elle accroit, ceci dit, le risque d’une embauche ratée.
Le résultat de l’enquête vient appuyer ce constat. La part des artisans qui privilégient le
recrutement par le bouche à oreille plutôt que les méthodes plus standards y est importante
(Voir graphique 40 page 30).
46
3.2 Difficultés de recrutement
La GPEC a pour objet de faire remonter les besoins en compétences nécessaires pour répondre
à l’offre d’emploi et faire en sorte qu’il y ait une adéquation avec les profils des demandeurs d’emploi.
En effet, il y a des difficultés de recrutement qui ne sont pas liées aux compétences du chef
d’entreprise à recruter ou aux méthodes qu’il emploie, mais au profil du candidat qu’il a en face de lui.
L’enquête montre qu’il existe de nombreuses difficultés de recrutement des salariés, rencontrées par
les artisans du bassin d’emploi de Louviers à savoir :
1) 32% des artisans interrogés affirment que les candidats ne sont pas assez motivés ;
2) 29% déclarent ne pas recevoir assez de candidatures à l’embauche ;
3) 20% que les candidats n’ont pas assez d’expérience professionnelle ;
4) 14% déclarent que les candidats ne sont pas assez formés.
Les trois premières difficultés nous indique un souci d’employabilité des demandeurs d’emploi est
donc constaté. La demande d’emploi, quand elle existe, n’est pas en adéquation avec l’offre d’emploi
proposée.
a) Le manque de motivation :
Le manque de motivation peut s’expliquer par la théorie néoclassique selon laquelle, le
demandeur d’emploi répartit le temps dont il dispose, de façon à optimiser son bien-être. Il compare
l’utilité que lui rapporte un salaire par rapport au loisir. La fonction d’offre de travail émanant du
demandeur d’emploi étant croissante du salaire réel, plus celui-ci est élevé, plus il compense la perte
de loisir et vis-versa. Le demandeur d’emploi choisira par conséquent de ne pas travailler, s’il estime
que le salaire proposé est trop faible « pourquoi travailler pour un salaire comparable au montant des
allocations ? ». Il entrera donc en phase de chômage volontaire encore appelé chômage frictionnel.
La théorie de la recherche d’emploi (Georges Stigler, 1962) ou encore appelée la théorie du Job search
est associée à ce type de chômage. L’économiste américain défini le chômage frictionnel comme un
chômage d’abord volontaire puis involontaire. Les demandeurs d’emploi arbitrent entre le coût de la
recherche d’emploi (démarches, lettres, déplacements etc.) et le montant du salaire qui leur est
proposé. Ceux-ci ne rentreront dans le marché du travail que si le montant du salaire proposé est
supérieur aux indemnités reçues en période de chômage. Dans le cas contraire, les chômeurs
continueront à rechercher un « meilleur » travail. Le niveau de salaire qui détermine s’il est plus
avantageux de sortir du chômage est appelé salaire de réservation. Au fur et à mesure du temps, le coût
de la recherche d’emploi augmente, ce qui incite les demandeurs d’emploi à revoir leurs exigences à la
baisse (diminuer le salaire de réservation). A un moment donné, le coût continuant à croitre, les
47
demandeurs d’emploi chercheront n’importe quel emploi à tout prix (chômage involontaire) et finiront
par prendre le poste qui se présente.
La demande de travail émanant des entreprises étant, elle, fonction décroissante des salaires : plus le
salaire (indemnités chômage) augmente, moins les entreprises sont incitées à embaucher. La rencontre
de l’offre et de la demande de travail du le marché de l’emploi prend la forme suivante :
Illustration : Rencontre entre l’offre et la demande de travail du point de vue néoclassique
Avec la concurrence, le chômage doit normalement baisser avec la baisse des salaires jusqu’au
point d’équilibre (point de rencontre entre l’offre et la demande d’emploi), mais ceci est valable
lorsque les salaires sont flexibles. En France, il existe une rigidité de ceux-ci due au salaire minimum
(SMIC). Par conséquent le chômage ne peut se résorber.
La solution la plus adaptée selon les économistes libéraux, pour lutter contre le chômage frictionnel est
la diminution des indemnités chômage qui favorise ce maintien hors du marché du travail des
demandeurs d’emploi. En cas d’impossibilité, la seconde solution est la réduction du coût du travail,
comme vu précédemment avec les contrats aidés, la prime à l’apprentissage etc.
b) Le manque de candidature
Le manque de candidatures au recrutement évoqué par les artisans interrogés est sans doute lié
à ce manque de motivation. Il existe un problème d’attractivité des emplois proposés dans le secteur
de l’Artisanat lié au nombre d’heures effectives travaillées et au niveau de salaire proposé.
Offre de travail
Demande d’Emploi
Demande de travail
Offre d’emploi
Salaire réel
D’équilibre Salaire réel
Quantité de
travail
(nombre
d’heures
travaillées)
Chômage
Indemnités chômage
(salaire minimum)
48
Rappelons également que les méthodes de recrutement employées par les artisans, sont sans doute
insuffisantes ce qui explique en partie le manque de candidatures.
c) Le manque d’expériences professionnelles et de formation
Le manque d’expériences professionnelles principalement, mais aussi le manque de formation
sont d’autres difficultés de recrutement évoquées par les artisans interrogés. Elles résultent d’un
problème structurel. Le chômage structurel est un chômage de long terme qui se traduit par un
déséquilibre profond sur le marché du travail résultant d’une mauvaise adéquation entre l’offre
d’emploi et le profil des candidats potentiels. Il est caractérisé le plus souvent, par l’inadéquation entre
les qualifications et l’expérience professionnelle des demandeurs d’emploi et les besoins des
entreprises.
La Théorie de l’appariement entre l’offre et la demande de travail vient expliquer cette notion. Selon
cette théorie, pour qu’un emploi soit créé, il ne suffit pas qu’un poste de travail nouveau soit proposé,
mais qu’il rencontre des demandeurs d’emploi dont le profil est en adéquation avec le poste vacant.
La solution pour lutter contre le chômage structurel est un processus de formation continue adapté, qui
permet une meilleure employabilité des salariés et demandeurs d’emploi. La GPEC-Territoriale,
évoquée précédemment, facilite cette adéquation en anticipant les besoins des entreprises permettant
ainsi aux institutionnels de l’emploi et de la formation d’adapter l’offre de formation disponible et les
financements qui en découlent. Adapter les besoins en compétences et en formation dans le secteur de
l’Artisanat permet donc, aux entreprises, de trouver un candidat ayant les compétences requises, et aux
personnes en recherche d’emploi de type artisanal, de répondre aux exigences de l’employeur.
49
4. Offre de formation et dispositifs de financement
La formation continue a pour principale fonction de répondre aux exigences du marché du
travail. En effet, elle permet une meilleure adéquation entre l’offre et la demande d’emploi en
permettant aux salariés et aux demandeurs d’emploi d’acquérir de nouvelles compétences. La
formation continue a également un rôle de première importance envers les dirigeants. Les artisans sont
soumis à la concurrence et doivent s’adapter à la réalité du marché en développant des compétences
commerciales, en ressources humaines, etc. De même certaines activités s’exercent dans un cadre
réglementaire contraignant qui oblige ces-derniers à se former ou à former leurs salariés pour acquérir
le diplôme ou la certification requise. On peut schématiser le circuit de financement de la formation
continue de la manière suivante :
Shéma global du financement de la formation contunue dans l’Artisanat
4.1 Formation des dirigeants
Concernant la formation des dirigeants (chef d’entreprise, conjoints) d’entreprises artisanales,
il existe deux types de formations : la formation métiers et la formation transversale. La première
s’effectue en tant qu’artisans, ce sont donc des formations liées au cœur du métier (exemple : la
formation de boucher, de boulanger…). La seconde s’effectue en tant que chef d’entreprise, ce sont
des formations communes à tous les chefs d’entreprises tous secteurs confondus (exemple :
comptabilité, marketing, informatique…)
FAFCEA
Dirigeants +
Conjoints
collaborateurs +
Conjoints associés
+ Auxiliaires
familiaux
Conseil de la
Formation
Métiers
Métiers
Transversale
Transversale
CMA :
Formation
Collective
Autres
organismes de
formation :
Formation
individuelles
Métiers
Métiers
Transversale
Transversale
OPCA Salariés
50
a) Formation transversale
L’artisan souhaitant effectuer ce type de formation a la possibilité de se tourner vers le Conseil
de la Formation pour être financé. Le Conseil de la Formation (CF) est une entité de la Chambre
Régionale des Métiers et de l’Artisanat financée, d’une part, par la taxe d’apprentissage10
à hauteur de
900 milles euros environs, d’autre part, par une subvention attribuée par l’ACOSS réservée aux
autoentrepreneurs.
Le Conseil de la Formation finance la formation transversale, le Brevet de Maîtrise et le SPI11
des dirigeants d’entreprises artisanales (chef d’entreprise et/ou conjoints collaborateurs ou associés)
ainsi que des auxiliaires familiaux et des auto-entrepreneurs. Mais il finance aussi, et c’est une
exception, la formation métiers des stagiaires bénéficiant d’une formation au sein de l’IFCER.
Deux modes de financement existent selon le mode d’organisation de la formation mobilisée :
pour les formations collectives, le Conseil de la Formation verse aux CMA ainsi qu’à l’IFCER un
budget, et ce sont ces organismes qui décident, ensuite, du montant du financement des formations ;
pour les formations individuelles, le candidat reçoit directement par le Conseil de la formation, le
financement convenu.
Les formations transversales peuvent donc s’effectuer individuellement ou collectivement. Les CMA
27 et 76 dispensent des formations collectives qui sont assez nombreuses et touchent à beaucoup de
domaines : Communication et internet, bureautique, comptabilité et gestion, commerce et marketing…
Le financement de la formation collective diffère selon qu’il s’agit:
D’une formation courte : qui peut durer de 1 à 4 jours et concerne les domaines vu ci-dessus.
La Chambre de Métiers de l’Eure prend en charge la totalité des formations lorsque le
candidat choisit un des Packs proposés par la CMA27 contenant 3 formations, sinon les tarifs
vont de 35 à 105 € par jour avec prise en charge partielle de la part de la CMA27 (si la
demande en est faite par l’intéressé).
D’une formation longue (ou diplômante) : qui peut donner un niveau Baccalauréat jusqu’à
Bac +3 dans la gestion d’entreprise. Celle-ci dure de 1 à 2 ans, à raison de 1 jour par semaine
en formation, pour l’artisan, le conjoint, la secrétaire… le but étant de professionnaliser ceux-
ci et de leur permettre l’accès aux études supérieures.
10
Taxe d’apprentissage : contribution versée par l’employeur à la CRMA HN permettant de financer les premières formations
technologiques et professionnelles, d’améliorer la qualité de l’enseignement des apprentis. 11 Le Stage de Préparation à l’Installation est un stage obligatoire pour tout créateur ou repreneur d’entreprise alliant la théorie à la pratique.
51
La formation individuelle se déroule au sein d’autres organismes non rattachés aux Chambres
de Métiers. Le candidat choisit une formation dans l’organisme de son choix et établi ensuite
sa demande de financement minimum 15 jours avant le début du stage. Le financement
n’étant pas attribué si le demandeur entame son stage de formation avant.
Remarque :
Un phénomène est soulevé via les statistiques du Conseil de la Formation : au niveau régional, la
formation transversale des dirigeants est mobilisée essentiellement par les femmes, qu’elles soient
chefs d’entreprise ou conjoints collaborateurs. Les hommes sont en effet attirés par des formations
centrées sur leur cœur de métier et semblent délaisser les formations plus transversales (comptabilité,
commerce, ressources humaines, etc.). Le tableau suivant vient appuyer ce constat.
Tableau 8 Répartition H/F des stagiaires financés par le Conseil de la Formation en 2012 dans les 15 activités les plus
représentatives de l’Artisanat Haut-Normand.
Nombre
d'établissements
Nombre de stagiaires Total
Femme Homme Total général
Coiffure 2003 7,2% 488 79,2% 128 20,8% 616 62,8%
Travaux de maçonnerie générale et gros
œuvre de bâtiment
1770 6,4% 41 76% 13 24% 54 5,5%
Entretien et réparation de véhicules
automobiles légers
1444 5,2% 20 69% 9 31% 29 3,0%
Travaux d'installation électrique dans tous
locaux
1295 4,7% 53 67,1% 26 32,9% 79 8,1%
Travaux de menuiserie bois et PVC 1261 4,6% 16 43,2% 21 56,8% 37 3,8%
Travaux de peinture et vitrerie 1089 3,9% 11 42,3% 15 57,7% 26 2,7%