Mémoire présenté pour l’obtention du diplôme de MAGISTER En Gestion des Ressources Aquatiques Laboratoire : Gestion des Ressources Aquatiques (Ge.Re.Aq.) Thème : Présenté par : M. AL DILAIMI Ayed Devant la commission du jury : Président: M. ALABOUDY Abdulkadhum Professeur à l’Université d’Oran. Promoteur: M. ABI-AYAD S.-M. El-amine Maître de Conférences A à l’Université d’Oran. Examinateur: M. KERFOUF Sid-Ahmed Maitre de Conférences A à l’Université de Sidi Bel-Abbes. Examinateur: M. BABA HAMED Med. Bey Maître de Conférences A à l’Université d’Oran. Détermination de la ration lipidique alimentaire optimale chez les alevins du tilapia du Nil (Oreochromis niloticus) Année universitaire 2009 -
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Mémoire présenté pour l’obtention du diplôme de
MAGISTER
En Gestion des Ressources Aquatiques
Laboratoire : Gestion des Ressources Aquatiques (Ge.Re.Aq.)
Thème :
Présenté par :
M. AL DILAIMI Ayed
Devant la commission du jury :
Président: M. ALABOUDY Abdulkadhum Professeur à l’Université d’Oran.
Promoteur: M. ABI-AYAD S.-M. El-amine Maître de Conférences A à l’Université d’Oran.
Examinateur: M. KERFOUF Sid-Ahmed Maitre de Conférences A à l’Université de Sidi Bel-Abbes.
Examinateur: M. BABA HAMED Med. Bey Maître de Conférences A à l’Université d’Oran.
Détermination de la ration lipidique alimentaire optimale chez les alevins
En condition d’élevage intensif en circuit fermé, la qualité physico-chimique de l’eau
(température, oxygène, qualité d’eau, etc….) doit être irréprochable pour pouvoir supporter
des densités de mise en charge importante, qui peuvent varier entre 20 et 100 kg/m3.
• Température : La température de l’eau d’élevage est vérifiée quotidiennement à
l’aide d’un thermomètre à mercure. L’eau est maintenue à 27 ± 1° C, grâce à des
résistances de type thermoplongeur (Visitherm, 300W).
• Oxygénation : La concentration en oxygène dissout dans le circuit est maintenue à un
minimum de 5 ppm, grâce à un oxygénateur (Resun : AC-4000, 12 l/min). La teneur
en oxygène dissout est vérifiée quotidiennement à l’aide d’un oxymètre (Hanna 9145).
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Ge.Re.Aq., 2010
Matériel et méthode
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• Teneur en déchets azotés : La teneur en nitrites, nitrates et ammonium est maintenue
à un seuil minimal à l’aide du système de double filtration utilisé. Par ailleurs, la
concentration de ces ions est mesurée en début et milieu de chaque semaine à l’aide
d’un spectrophotomètre spécial aquaculture (Hanna 83203).
Pour éviter tous problèmes de pathologies, les aquariums sont nettoyés par siphonage tous
les jours avant le 1er nourrissage. Les pompes à eau sont nettoyées hebdomadairement.
II.3. Préparation des régimes alimentaires et alimentation des poissons
Pour chacune des deux expériences, 3 régimes alimentaires sont testés. Pour ce faire, les
poissons sont divisés en 3 lots et les expériences sont menées en triplicata (n = 3).
Les régimes alimentaires utilisés sont tous isoprotéiques contenant 40 % de protéines
brutes (51 % de protéines animales et 49 % de protéines végétales). Ces proportions sont
reconnues comme étant idéales pour assurer un maximum de croissance et de digestibilité.
Les ingrédients utilisés dans la préparation des régimes alimentaires la farine de poissons (27
%), la farine de tourteau de soja (40 %), la farine de maïs (10 %) et la farine de blé (10 %)
(Rouabhi, 2007). Les formules alimentaires utilisées durant la 1ère et 2ème expérience sont
reprises dans les tableaux 2 et 3.
II.4. Ration alimentaire et fréquence de nourrissage
Lors des deux expériences, la ration alimentaire journalière optimale était de 16 %, 14 %,
12 % et 10 % de la biomasse, respectivement, entre J1-J7, J8-J14, J15-J21 et J22-J28. Cette ration
est calculée à partir de la biomasse totale (g) en début de chaque semaine. Les alevins
d’Oreochromis niloticus sont nourris entre 9 et 16 heures, à raison de 8 nourrissage/jour.
Tableau 2 : Composition des régimes alimentaires utilisés durant la 1ère expérience.
Constituants (g) R1 R2 R3
Mélange des farines 785 785 785
Lipides totaux 60 120 180
Prémix vitaminé* 15 15 15
carboxyméthylcellulose 120 60 00
Agar 20 20 20
Total (g) 1000 1000 1000
R1 : Régime 1 : 6 % de lipides. R2 : Régime 2 : 12 % de lipides. R3 : Régime 3 : 18 % de lipides. *La composition du prémix vitaminé et des sels minéraux est détaillée dans l’annexe 1.
Matériel et méthode
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Tableau 3 : Composition des régimes alimentaires utilisés durant la 2ère expérience.
Constituants (g) R1 R2 R3
Mélange de farines 785 785 785
Lipides totaux 90 120 150
Prémix vitaminé* 15 15 15
Carboxyméthylcellulose 90 60 30
Agar 20 20 20
Total (g) 1000 1000 1000
R1 : Régime 1 : 9 % de lipides. R2 : Régime2 : 12 % de lipides. R3 : Régime3 : 15 % de lipides. *La composition du prémix vitaminé et des sels minéraux est détaillée dans l’annexe 1.
II.5. Facteurs utilisés pour l’appréciation de la qualité des aliments distribués :
Pour le suivi et le control des performances de survie, de croissance et d’assimilation de la
nourriture distribuée, nous avons utilisé un certain nombre de facteurs zootechniques et
biochimiques.
II.6. Facteurs zootechniques
• Poids moyen (Pm)
Durant les expériences, 10 poissons par aquarium (ou 30 poissons/régime) sont pesés
individuellement à jeun à J1, J7, J14, J21 et J28, à l’aide d’une balance électronique (Ohaus,
Scout pro ; Portée 200g et précision 0,01g).
• Taux de croissance spécifique (S.G.R.)
S.G.R = 100 (ln Pm2 –ln Pm1) ∆T-1
ln Pm1/ ln Pm2 : Logarithme népérien du poids moyen initial/final (g), ∆T : Temps (jours).
• Gain moyen de poids par jour (G.M.P.J.)
G.M.P.J = (Pm2-Pm1)/ ∆T-1
Pm1/Pm2: Poids moyen initial/final (g), ∆T : Temps (jours).
• Taux de conversion alimentaire (T.C.A.)
T.C.A = (Bm2-Bm1)-1 Qp.
Bm1/Bm2 : biomasse initiale/finale (g), Qp : Quantité d’aliments distribués entre les deux pesées (g).
• Coefficient d’efficacité protéique (C.E.P.)
C.E.P = (Bm2-Bm1) Pp-1.
Bm1/Bm2 : biomasse initiale/ finale (g), Qp : quantité d’aliments distribués entre les deux pesées (g), Pp :
quantité de protéines distribuées entre les deux pesées (g).
Matériel et méthode
21
II.7. Facteurs biochimiques
Le dosage des paramètres biochimiques est réalisé en triplicata (n = 3) sur des alevins à J1,
J7, J14, J21 et J28.
• Dosage des protéines : Après extraction des protéines musculaire (protocole
d’extraction : voir annexe 2), le dosage des protéines est réalisé selon la méthode de
Bradford (1976) (voir annexe 3).
Le principe de cette méthode est basé sur la formation d’un complexe coloré entre le bleu
de Coomassie G-250 et les chaînes latérales des acides aminés basiques (lysine, arginine,
histidine) ainsi que sur les fonctions amines libres de la chaîne polypeptidique, formant un
complexe chromogène présentant un maximum d’absorption à 595 nm.
• Le dosage des lipides : La méthode utilisée pour l’extraction et la quantification des
lipides totaux musculaire est celle préconisée par Folch et al. (1957).Cette technique
repose sur le principe d’une extraction à froid des lipides par un solvant composé de
chloroforme et de méthanol (2/1 ; v/v). Le chloroforme extrait les lipides et le méthanol
dissocie les lipides des autres constituants membranaires. L’addition d’une solution
aqueuse de NaCl à 0,58% (p/v) favorise l’obtention d’un système biphasique. La phase
chloroformique inferieure est récupérée dans un ballon et évaporée à 39°C sous vide à
[L] (g/100 g M.F) 0,67a±0,25 1,61b±0,76 1,12ab±0,36
S.G.R. : taux de croissance spécifique, T.C.A. : taux de conversion alimentaire, C.E.P. : coefficient d’efficacité protéique, G.M.P.J. gain moyen de poids par jour. [P] : teneur en protéines. [L] : teneur en lipides. M.F : matière fraîche. Les valeurs, de la même ligne portant des lettres différentes sont significativement différentes (p < 0,05).
• Taux de survie
Le taux de survie obtenu durant la première expérience est très élevé (supérieur à 98 %,
dans tous les cas). En effet, nous remarquons que les poissons nourris avec le régime R1(6 %
de lipides) présente un taux de survie de 100 % suivi par les poissons nourris avec le régime
R2 (12 % de lipides) avec 99,04 % puis les poissons nourris avec le régime R3 (18 % de
lipides) avec 97,14 % (tableau 4). D’après les valeurs mensuelles globales (tableau 4) et après
28 jours d’expérience, les poissons nourris avec l’aliment contenant 12 % de lipides
présentent un poids moyen final supérieur (p < 0,05) à celui mesuré chez les poissons nourris
avec les aliments contenant 6 et 18 % de lipides.
Résultats
24
• Croissance : Poids moyen
L’analyse de la variance à un critère de classification (Anova 1) montre un effet significatif
du régime alimentaire (p < 0,05) sur la croissance des alevins d’O. niloticus nourris avec
différentes rations alimentaire lipidiques.
D’après les valeurs hebdomadaires (figure 10) et durant la première semaine de
nourrissage, la croissance des alevins de tilapias est comparable quel que soit le régime
lipidique distribué. Après 14 jours de nourrissage, la croissance des poissons nourris avec les
aliments contenants 12 et 18 % de lipides est supérieure (p<0,05) à celle mesurée chez les
alevins nourris avec 6 % de lipides. A partir du 21ème jour, post nourrissage, le lot des
poissons nourris avec un aliment contenant 12 % de lipides présente une croissance
supérieure à celle observée chez les poissons nourris avec des régimes contenant 6 et 18 % de
lipides totaux.
Figure 10 : Variation du poids moyen exprimé en g (moyenne ± écart type) chez les alevins
d’Oreochromis niloticus nourris avec les 3 régimes expérimentaux (6, 12 et 18 % de lipides)
après un mois de nourrissage.
• Taux de croissance spécifique (S.G.R.)
L’analyse de la variance à 1 critère de classification (Anova 1) montre un effet significatif
du régime alimentaire (p < 0,05) sur le taux de croissance spécifique des alevins
d’O. niloticus nourris avec les différentes rations alimentaire lipidiques.
D’après les données mensuelles (tableau 4), le S.G.R. mesuré chez les alevins nourris avec
12 % de lipides est supérieur à celui des alevins nourris avec 6 % de lipides.
Résultats
25
Les tilapias nourris avec un régime alimentaire contenant 18 % de lipides présentent un
S.G.R. intermédiaire.
D’après les valeurs hebdomadaires (figure 11), le S.G.R. ne présente de différences
significatives que durant la 2ème semaine (J8 - J14). En effet, nous remarquons que les poissons
nourris avec les régimes contenants 12 et 18 % de lipides présentent un S.G.R. supérieur
(p < 0,05) à celui mesuré chez les alevins nourris avec 6 % de lipides. En termes de valeurs
absolues, le S.G.R. est toujours en faveur des tilapias nourris avec 12 % de lipides durant la
première (J1-J7), la troisième (J15-J21) et la dernière semaine (J22-J28) de nourrissage.
Figure 11 : Variation du taux de croissance spécifique ou S.G.R. exprimé en % / jour
(moyenne ± écart type) chez les alevins d’Oreochromis niloticus nourris avec les 3 régimes
alimentaires expérimentaux contenants 6, 12 et 18 % de lipides. Les histogrammes portant des
lettres différentes sont significativement différents (p < 0,05).
• Gain moyen de poids journalier (G.M.P.J.)
L’analyse de la variance à 1 critère de classification (Anova 1) révèle un effet significatif
(p < 0,05) du régime alimentaire sur le gain moyen de poids journalier.
Les mesures mensuelles (tableau 4) montrent que les alevins nourris avec le régime
alimentaire contenant 12 % de lipides présentent un G.M.P.J. (0,30 ± 0,02 g/j) supérieur
(p < 0,05) à celui mesuré chez les alevins nourris avec les régimes alimentaires contenant 6 et
18 % de lipides (respectivement 0,17 ± 0,01 et 0,20 ± 0,01 g/j).
a
b
b
Résultats
26
D’après les mesures hebdomadaires (figure 12), le G.M.P.J., mesuré durant la 2ème semaine
de nourrissage (J8-J14), est plus élevé (p < 0,05) chez les poissons nourris avec 12 et 18 % de
lipides. De plus et en fin d’expériences (J22-J28), ce même facteur est le plus élevé
(p < 0,05) chez les animaux nourris avec l’aliment contenant 12% de lipides. Le G.M.P.J.
chez les tilapias nourris avec 6 et 18 % de lipides est comparable durant cette même période.
Figure 12 : Variation du gain moyen de poids journalier ou G.M.P.J. exprimé en g / jour
(moyenne ± écart type) chez les alevins d’Oreochromis niloticus nourris avec les 3 régimes
alimentaires expérimentaux contenants 6, 12 et 18 % de lipides. Les histogrammes portant des
lettres différentes sont significativement différents (p < 0,05).
• Taux de conversion alimentaire (T.C.A.)
L’analyse de la variance à 1 critère de classification (Anova 1) révèle un effet significatif
(p < 0,05) du régime alimentaire sur le taux de conversion alimentaire.
D’après les mesures mensuelles globales (tableau 4), les valeurs du T.C.A. sont
statistiquement comparables. Cependant et en termes de valeurs absolues, le T.C.A. le plus
faible est mesuré chez les poissons nourris avec l’aliment contenant 12 % de lipides (2,54 ±
0,46) suivi des animaux ayant reçus un régime alimentaire renfermant 18 % de lipides
(3,27±0,18). Le T.C.A. le plus élevé étant mesuré chez les tilapias nourris avec 6% de lipides
(6,96 ± 3,62).
D’après les valeurs hebdomadaires (figure 13), quel que soit le régime lipidique distribué,
les valeurs les plus faibles sont enregistrées durant la 4ème et dernière semaine d’élevage.
a
b
b a
b
a
Résultats
27
D’après le test d’Anova 1, seul le T.C.A. mesuré durant la 2ème semaine de nourrissage (J8-
J14) présente des différences significatives en faveur des poissons nourris avec le régime
alimentaire contenant 18 % de lipides.
Par ailleurs et suite à de nombreux problèmes techniques, liés à des coupures de courant et
d’eau et à des augmentations brusques des composés azotés, la présentation des résultats du
T.C.A. des alevins nourris avec 6 % et 12 % de lipides durant, respectivement la 2ème et 3ème
semaine n’est pas possible.
Figure 13 : Variation du taux de conversion alimentaire ou T.C.A. (moyenne ± écart type)
chez les alevins d’Oreochromis niloticus nourris avec les 3 régimes alimentaires
expérimentaux contenants 6, 12 et 18 % de lipides. Les histogrammes portant des lettres
différentes sont significativement différents (p < 0,05).
• Coefficient d’efficacité protéique (C.E.P.)
L’analyse statistique à 1 critère de classification, Anova 1, n’a montré aucun effet
significatif (p ≥ 0,05) du régime alimentaire sur le coefficient d’efficacité protéique (C.E.P.).
D’un point de vue valeurs absolues, les résultats mensuels (tableau 4) du C.E.P. montrent que
les poissons nourris avec le régime contenant 12 % de lipides présentent le C.E.P. le plus
élevé (1,21) et les poissons nourris avec le régime 6% de lipides présentent le C.E.P. le plus
bas (0,88).Concernant les résultats hebdomadaires, aucun effet significatif du régime
alimentaire sur le C.E.P n’est décelé le long de l’expérience (figure 14).
Résultats
28
Figure 14 : Variation du coefficient d’efficacité protéique ou C.E.P. (moyenne ± écart type)
chez les alevins d’Oreochromis niloticus nourris avec les 3 régimes alimentaires
expérimentaux contenants 6, 12 et 18 % de lipides. Les histogrammes portant des lettres
différentes sont significativement différents (p < 0,05).
III.1.c. Facteurs biochimiques
• Concentration protéique musculaire
L’analyse statistique à un critère de classification (Anova 1) ne montre aucun effet
significatif (p ≥ 0,05) du régime alimentaire sur la concentration protéique musculaire
(tableau 4, figure 15). De manière générale et quel que soit le régime alimentaire distribué (6,
12 ou 18 % de lipides), nous remarquons que la concentration protéique musculaire augmente
durant les deux première semaines de nourrissage (J0-J14), puis diminue, légèrement, à partir
de J21 pour se stabiliser jusqu’à la fin des expériences (figure 15).
Résultats
29
Figure 15 : Variation de la concentration protéique musculaire exprimée en µg/g. de matière
fraîche (moyenne ± écart type) chez les alevins d’Oreochromis niloticus nourris avec les trois
régimes alimentaires expérimentaux contenants 6, 12 et 18 % de lipides.
Les histogrammes portant des lettres différentes sont significativement différents (p < 0,05).
• Concentration lipidique musculaire
L’analyse statistique (Anova 1) montre un effet significatif (p < 0,05) du régime
alimentaire sur la concentration lipidique mesurée au niveau musculaire. En effet, les poissons
nourris avec le régime contenant 12 % de lipides présentent la concentration la plus élevée (p
<0,05), suivi par les alevins nourris avec le régime contenant 18 % de lipides. Les poissons
nourris avec le régime 6 % de lipides présentent la concentration la plus basse (Tableau 4).
Concernant les résultats hebdomadaires (figure 16), la concentration lipidique au niveau
musculaire reste comparable durant les 2 premières semaines (J1 - J14) de nourrissage. Après
21 jours d’élevage, les alevins nourris avec les régimes alimentaires contenant 12 et 18 % de
lipides présentent une concentration lipidique musculaire élevée comparativement aux
poissons nourris avec le régime 6 % de lipides (p < 0,05). Durant la dernière semaine de
nourrissage, les tilapias recevant 12 % de lipides alimentaires présentent une concentration en
lipides musculaire de près de 1,5 et 2,5 plus élevée (p < 0,05) que celle mesurée chez,
respectivement, les poissons nourris avec les régimes alimentaires contenant 18 et 6 % de
lipides. Par ailleurs, la concentration en lipides musculaires mesurée chez les tilapias nourris
ave 18 % de lipides est 1,5 supérieure à celle mesurée chez les poissons nourris avec 6 % de
lipides (p < 0,05).
Résultats
30
Figure 16 : Variation de la concentration lipidique musculaire exprimée en g/100 g de
matière fraîche (moyenne ± écart type) chez les alevins d’Oreochromis niloticus nourris avec
les trois régimes alimentaires expérimentaux contenants 6, 12 et 18 % de lipides.
Les histogrammes portant des lettres différentes sont significativement différents (p < 0,05).
III.2. RESULTATS DE LA DEUXIEME EXPERIENCE
III.2. a. Variation dans la teneur en composés azotés du circuit d’élevage
Durant toute la durée de l’expérience (J1-J28), la concentration en ammoniac (NH3) et en
nitrite (NO2) évolue de manière parallèle (figure 17). A savoir, des valeurs initiales de l’ordre
de 0,5 ppm et 0,1 ppm, respectivement pour le NH3 et le NO2 ; Des pics correspondant à un
maximum de concentration à J7 (1,26 et 1,08 ppm, respectivement, pour le NH3 et le NO2),
ensuite une diminution progressive jusqu’à J28 où ils atteignent leurs concentrations les plus
basses (0,02 et 0,03 ppm, respectivement, pour le NH3 et le NO2).
Concernant la concentration en nitrates (NO3), nous remarquons que les valeurs les plus
hautes sont enregistrées en début d’expérience (J1) puis la concentration diminue
progressivement pour atteindre un minimum de 9,03 ppm à J14 puis augmente à nouveau à J21
pour se stabiliser jusqu’en fin d’expérience (figure 17).
III.2. b. Facteurs zootechniques
Les résultats de croissance des alevins d’O. niloticus et d’assimilation des aliments
expérimentaux durant cette expérience, sont repris dans le tableau 7. Ces résultats concernent
les moyennes obtenues en début (J1) et/ou en fin (J28) d’expérience.
Résultats
31
Figure 17 : Evolution de
la concentration (ppm) en nitrites, nitrates et ammoniac dans le circuit d’élevage du tilapia du
Nil (Oreochromis niloticus) au cours des 28 jours de nourrissage.
• Taux de survie
Le taux de survie obtenu durant la deuxième expérience est très élevé (supérieur à 90 %,
dans tous les cas). En effet, nous remarquons que les poissons nourris avec le régime R1
(9 % de lipides) présente un taux de survie de 100 % suivi par les poissons nourris avec le
régime R2 (12 % de lipides) avec 98,24 % puis les poissons nourris avec le régime R3
(15 % de lipides) avec 94,73 % (tableau 5).
• Croissance : poids moyen (Pm)
L’analyse de la variance à 1 critère de classification (Anova 1) montre un effet significatif
du régime alimentaire (p < 0,05) sur la croissance des alevins d’O. niloticus nourris avec
différentes rations alimentaire lipidiques.
Résultats
32
Tableau 5: performances de croissance des juvéniles d’O. niloticus, recevant trois régimes
alimentaires contenant différentes proportions de lipidiques.
S.G.R. : taux de croissance spécifique, T.C.A. : taux de conversion alimentaire, C.E.P. : coefficient d’efficacité protéique, G.M.P.J. gain moyen de poids par jour. [P] : teneur en protéines. [L] : teneur en lipides. M.F : matière fraîche. Les valeurs de la même ligne portant des lettres différentes sont significativement différentes (p<0,05).
D’après les résultats mensuels (tableau 5), les poissons nourris avec le régime R2
(12 % de lipides) présentent un poids final supérieur (p < 0,05) à celui des deux autres lots de
poissons (R1 : 9 % de lipides et R3 : 15 % de lipides).
Pour ce qui est des résultats hebdomadaires (figure 18), nous remarquons que les trois lots
de poissons présentent une croissance comparable durant la 1ère semaine d’élevage (J1 - J7).
A partir de J8, les alevins nourris avec le régime à base de 12 % de lipides (R2) présentent
le poids moyen le plus élevé (p < 0,05) et ce jusqu’à la fin de l’expérience. Durant la dernière
semaine (J22-J28). Par ailleurs, nous remarquons que la croissance des poissons nourris avec
les régimes R1 et R3 est comparable durant les 28 jours de nourrissage expérimental.
Résultats
33
Figure 18 : Variation du poids moyen exprimé en g (moyenne ± écart type) chez les alevins
d’Oreochromis niloticus nourris avec les 3 régimes expérimentaux (9, 12 et 15 % de lipides)
après un mois de nourrissage.
• Taux de croissance spécifique (S.G.R.)
L’analyse de la variance à un critère de classification Anova 1 révèle un effet significatif (p
< 0,05) du régime alimentaire distribué sur le taux de croissance spécifique.
En effet, les mesures mensuelles de ce facteur (tableau 5) montrent que les poissons
nourris avec le régime R2 (contenant 12 % de lipides) présentent un S.G.R. supérieur
(p < 0,05) (3,72 ± 0,87) à celui mesuré chez les poissons nourris avec les régimes R1 et R3
(respectivement, 1,73 ± 0,49 et 2,56 ± 0,39).
Concernant les résultats hebdomadaires (figure 19), nous remarquons qu’aucune différence
significative n’est décelée durant les trois premières semaines (J1-J21) de nourrissage.
Cependant, en termes de valeurs absolues, nous remarquons que les alevins nourris avec le
régime R2 (12 % de lipides) présentent les S.G.R. les plus élevés durant cette même période.
Concernant la dernière semaine d’élevage (J22-J28), les poissons nourris avec les régimes R2
présentent un S.G.R. significativement plus élevé (p < 0,05) que celui mesuré chez les
poissons nourris avec le régime R1 et R3 (nourris avec respectivement 9 et 15 % de lipides).
Résultats
34
Figure 19 : Variation du taux de croissance spécifique ou S.G.R. exprimé en % / jour
(moyenne ± écart type) chez les alevins d’Oreochromis niloticus nourris avec les 3 régimes
alimentaires expérimentaux contenants 9, 12 et 15 % de lipides. Les histogrammes portant des
lettres différentes sont significativement différents (p < 0,05).
• Gain moyen de poids journalier (G.M.P.J.)
L’Anova 1 révèle un effet significatif (p < 0,05) du régime alimentaire distribué sur le gain
moyen de poids journalier ou G.M.P.J.
Les résultats mensuels de ce facteur (tableau 5) montrent que les alevins nourris avec le
régime R2 (12 % de lipides) présentent un G.M.P.J. (0,16 ± 0,03) significativement plus élevé
(p < 0,05) que celui mesuré chez les poissons nourris avec les régimes R1 (0,05 ± 0,01) et R3
(0,07 ± 0,01).
Les résultats hebdomadaires (figure 20) de ce facteur montrent que durant la 1ère, 3ème et
4ème semaine d’élevage la valeur du G.M.P.J. est toujours plus élevée (p < 0,05) chez les
poissons nourris avec le régime R2, comparativement aux G.M.P.J. mesurés chez les tilapias
nourris avec les régimes R1 et R3. Par ailleurs, durant la 2ème semaine de nourrissage, les
valeurs du G.M.P.J. sont comparable quel que soit le régime lipidique distribué aux alevins
d’O. niloticus.
Résultats
35
Figure 20 : Variation du gain moyen de poids journalier ou G.M.P.J. exprimé en g / jour
(moyenne ± écart type) chez les alevins d’Oreochromis niloticus nourris avec les 3 régimes
alimentaires expérimentaux contenants 9, 12 et 18 % % de lipides. Les histogrammes portant
des lettres différentes sont significativement différents (p < 0,05).
• Taux de conversion alimentaire (T.C.A.)
L’analyse de la variance à un critère de classification Anova 1 montre un effet significatif
(p < 0,05) du régime alimentaire sur le taux de conversion alimentaire ou T.C.A.
Les mesures mensuelles (tableau 5) montrent que les poissons nourris avec le régime R2
présente le T.C.A. le plus bas (p < 0,05) (3,38 ± 0,10) comparativement aux animaux nourris
avec les régimes R1 (10,92 ± 0,63) et R3 (6,82 ± 3,45).
Par contre, les valeurs de T.C.A. hebdomadaires ne présentent pas de différences
significatives. Nous remarquons aussi que certaines valeurs de T.C.A manquent
(R3 : 1ère semaine ; R1 : 2ème et 3ème semaines et R1 et R3 : 4ème semaine) en raison de
problèmes techniques liés aux coupures de courant et d’alimentation en eau répétitives, ce qui
a provoqué une augmentation dans la teneur en nitrites, nitrates et ammoniac du circuit
d’élevage (figure 21).
Résultats
36
Figure 21 : Variation du taux de conversion alimentaire ou T.C.A. (moyenne ± écart type)
chez les alevins d’Oreochromis niloticus nourris avec les 3 régimes alimentaires
expérimentaux contenants 9, 12 et 15 % de lipides. Les histogrammes portant des lettres
différentes sont significativement différents (p < 0,05).
• Coefficient d’efficacité protéique (C.E.P.)
L’analyse statistique à un critère de classification (Anova 1) révèle un effet significatif
(p < 0,05) du régime alimentaire distribué sur le C.E.P.
Les résultats mensuels (tableau 5) montrent que les alevins nourris avec le régime R2
(12 % de lipides) présentent un C.E.P. (0,69 ± 0,16) significativement supérieur (p < 0,05) à
celui mesuré chez les alevins nourris avec le régime R1 (0,09 ± 0,02) et R3 (0,15 ± 0,03).
Notons enfin, que ce facteur est plus élevé chez les poissons nourris avec le régime R3
qu’avec le régime R1 (p < 0,05).
Concernant les résultats hebdomadaires (figure 22), durant la 1ère semaine de nourrissage le
C.E.P. est statistiquement comparable quel que soit le régime lipidique utilisé. A partir de la
2ème semaine de nourrissage le coefficient d’utilisation protéique est toujours en faveur des
poissons nourris avec le régime R2 (12 % de lipides). Les alevins nourris avec régimes R1 et
R3 (respectivement, 9 et 15 % de lipides) présentent des C.E.P. comparable durant toute la
durée de l’expérience.
Résultats
37
Figure 22 : Variation du coefficient d’efficacité protéique ou C.E.P. (moyenne ± écart type)
chez les alevins d’Oreochromis niloticus nourris avec les 3 régimes alimentaires
expérimentaux contenants 9, 12 et 15 % de lipides. Les histogrammes portant des lettres
différentes sont significativement différents (p < 0,05).
III.2.c. Facteurs biochimiques
• Concentration protéique musculaire
D’après les résultats mensuels (tableau 5), la concentration protéique musculaire est plus
élevée (p < 0,05) chez les poissons nourris avec le régime R2. Les tilapias nourris avec les
régimes R1 et R3 présentent des concentrations protéiques comparables.
En prenant en considération les valeurs hebdomadaires (figure 23), nous remarquons que
durant les 3 premières semaines de nourrissage, la concentration protéique musculaire est
comparable quel que soit le régime alimentaire lipidique distribué. Par contre, durant la
dernière semaine d’expérimentation, la concentration des protéines musculaire augmente
significativement (p < 0,05) chez les poissons nourris avec le régime R2. Les poissons nourris
avec les régimes R1 et R3 présentent des concentrations protéiques musculaires comparables.
Résultats
38
Figure 23 : Variation de la concentration protéique musculaire exprimée en µg/g de matière
fraîche (moyenne ± écart type) chez les alevins d’Oreochromis niloticus nourris avec les 3
régimes alimentaires expérimentaux contenants 9, 12 et 15 % de lipides. Les histogrammes
portant des lettres différentes sont significativement différents (p < 0,05).
• Concentration lipidique musculaire
L’analyse de la variance à un critère de classification (Anova 1) montre un effet significatif
(p < 0,05) du régime alimentaire sur la concentration lipidique musculaire.
Prise globalement (tableau 5), la concentration lipidique musculaire est supérieure
(p < 0,05) chez les tilapias nourris avec le régime R2 (8,56 ± 0,85) comparativement à celles
mesurées chez les alevins nourris avec les régimes R1 (2,83 ± 0,85) et R3 (3,28 ± 2,68).
Mesurée hebdomadairement (figure 24), nous remarquons tout d’abord que durant les
deux premières semaines d’élevage (J1-J14), les poissons nourris avec le régime R3 présentent
la concentration lipidique musculaire la plus élevée (p < 0,05). A partir de J15,
la concentration de ce nutriment augmente fortement chez les poissons nourris avec le régime
R2 et est supérieure à celle mesurée chez les alevins nourris avec les régimes R1 et R3
(p < 0,05).
Résultats
39
Figure 24 : Variation de la concentration lipidique musculaire exprimée en g/100 g de
matière fraîche (moyenne ± écart type) chez les alevins d’Oreochromis niloticus nourris avec
les trois régimes alimentaires expérimentaux contenants 9, 12 et 15 % de lipides.
Les histogrammes portant des lettres différentes sont significativement différents (p < 0,05).
a
b
a
a
b
a a
b
ab
a
b
a
DISCUSSION
ET
CONCLUSION
Discussion
40
IV. DISCUSSION ET CONCLUSION
Les lipides sont des composés très importants dans la formulation des régimes
alimentaires destinés aux élevages aquacoles que se soit pour couvrir les besoins
énergétiques ou les besoins structuraux (Watanabe, 1982 ; Ackman, 1995; Parpoura and
Alexis, 2001; Sargent et al., 2002). De plus, ils permettent l’épargne protéique. Ces
derniers étant utilisés pour la croissance somatique. Cependant, des teneurs trop élevées
en lipides ont tendance à ‘engraisser’ les animaux aquacoles d’où la nécessité de
déterminer la ration lipidique alimentaire optimale lors de la formulation pour aboutir à
un maximum de croissance sans affecter la qualité du produit.
Le taux de survie observé durant ce travail est excellent. Ce taux, élevé, démontre la
l’adaptation des alevins d’O. niloticus aux régimes alimentaires expérimentaux utilisés.
De plus, il est probable que la mortalité observée soit causée par le stress engendré lors
des opérations de contrôles (pesées) et / ou nettoyage des aquariums, qui se manifeste
par le saut des poissons en dehors des aquariums. Par ailleurs, nos résultats sont
comparables à ceux obtenus par de Huang (2005), Rouabhi et al. (2007) et Abi-ayad et
Seddikioui (2007).
Les résultats de la croissance pondérale indiquent que les poissons nourris avec le
régime 12 % de lipides croissent plus vite que les tilapias nourris avec les autres
régimes lipidiques (6, 9, 15 et 18 % de lipides). Ces résultats concordent avec ceux du
taux de croissance spécifique (S.G.R.) et du gain moyen de poids par jour (G.M.P.J.),
qui sont en faveur des poissons nourris avec le régime R2. Comparativement aux
résultats de Chou and Shiau (1996) qui ont travaillé sur des alevins de la même espèce
et approximativement du même poids (1,40 g environ pour les 2 expériences), les
alevins issus de la présente expérience présentent une croissance plus élevée. Cette
différence est probablement due aux conditions expérimentales différentes appliquées
durant les expériences:
• ration alimentaire distribuée variant entre 10 et 16 % dans la présente étude
et 5 % dans les travaux de Chou and Shiau (1996),
• ration protéique distribuée dans la présente étude = 45 % vs 30 % dans les
travaux de Chou and Shiau (1996),
• température de l’eau d’élevage = 27 °C dans la présente étude vs 21 °C dans
les travaux de Chou and Shiau (1996).
Concernant le taux de conversion alimentaire, un facteur qui renseigne sur la qualité
de l’aliment, et en accord avec les résultats de Fagbenro, (1993), de Huang, (2004) et de
Discussion
41
Abi-ayad et al, (2009) nous remarquons que sa valeur diminue au fur et à mesure que
les poissons grandissent. En effet, le tube digestif chez les poissons atteint sa maturité
fonctionnelle complète avec l’âge. De plus et d’après Philippart et al. (1979) et
O’Connor et al., (1985), plus la valeur du T.C.A. est réduite mieux l’aliment est utilisé
et converti. Ceci est confirmé par les résultats du coefficient d’efficacité protéique
obtenus, qui sont plus élevés chez les poissons nourris avec le régime R2 (12 % de
lipides) et qui traduisent une meilleure utilisation et conversion des protéines
alimentaires pour la croissance somatique.
Concernant la concentration protéique mesurée au niveau tissulaire, nous
remarquons, qu’elle est comparable chez tous alevins ou légèrement supérieure chez les
tilapias nourris avec le régime R2 lors de la 2ème expérience, reflétant, ainsi, le caractère
isoprotéique des régimes distribués.
Une corrélation positive est généralement admise entre l’évolution des lipides
alimentaires et ceux mis en réserve chez les poissons (Chou and Shiau, 1996 ; Giléneau
et al., 2001). En effet, de nombreuses études montrent que les régimes à forte teneur en
lipides conduisent à des modifications dans la composition corporelle caractérisées par
un accroissement des lipides corporels accompagné d’une diminution de la teneur en
eau sans variation dans la teneur protéique (Watanabe, 1982 ; Corraze, 1999). En
pratique d’élevage de poissons destinés à la consommation, il est possible d’utiliser des
taux élevés en lipides alimentaires, ensuite, utiliser un régime hypocalorique durant
douze semaines avant la commercialisation du produit (Corraze and Kaushik, 2009).
Lors de cette étude, nous remarquons qu’une carence en lipides alimentaires (les
régimes R1) conduit à une baisse de la concentration en lipides musculaires. Par contre
aucune corrélation n’est mise en évidence entre des teneurs en lipides alimentaires
élevées et leur concentration au niveau musculaires. Ceci est du au fait que le tilapia (O.
niloticus), en qualité de poisson d’eaux douces, stocke les lipides en excès au niveau du
tissus adipeux péri-viscéral. En effet, le tissu adipeux chez les poissons varie en
fonction de l’espèce et peut être localisé au niveau hépatique, sous cutané, musculaire
ou au niveau péri-viscéral. Ce dernier constitue le tissu de stockage des graisses chez le
tilapia. (Corraze, 1999 ; Corraze and Kaushik, 2009).
De manière générale, d’après les résultats obtenus et quelle que soit l’expérience
considérée (1ère ou 2ème expérience), nous remarquons que le tilapia du Nil (O. niloticus)
présente un besoin en lipide alimentaire de l’ordre de 12 %. Chez le tilapia bleu
Discussion
42
(O. aureus) une espèce très proche d’O. niloticus, la ration lipidique alimentaire
optimale est estimée à 17 % (Hanley, 1991 ; Wille et al., 2002).
Les régimes alimentaires à hautes teneurs en lipides présentent sur le plan
commercial et environnemental des bénéfices significatifs réels (Wille et al., 2002) tels
que l’épargne des protéines, la réduction dans l’excrétion et les rejets de déchets azotés
(Hillestad and Johnsen, 1994 ) et, donc, une réduction de la pollution générée par les
stations d’élevages aquacoles.
Cependant, sur le plan biologique, leur principale contrainte est leur tendance à
augmenter la teneur en lipides des tissus du poisson aboutissant à une baisse de la
qualité (Rasmussen et al., 2000) et un risque élevé d’altération post-mortem.
D’après De Silva et al., (1991), des teneurs en lipides alimentaires supérieures à 18
% limite l’utilisation et l’assimilation des protéines chez le tilapia. En effet, des taux
élevés en lipides alimentaires entrainent la diminution dans l’efficacité d’utilisation des
protéines alimentaires (Page and Andrews, 1973 ; Watanabe, 1982 ; Daniels and
Robinson, 1986 et Ellis and Reigh, 1991), affectent la composition de la carcasse
(Bromley, 1980 ; Hillestad and Johnsen, 1994) et entrainent la diminution de l’activité
des lipases chez le tilapia du Nil (O. spp) (Shimeno et al., 1993 ; Chou and Shiau,
1996), la truite arc-en-ciel (Onchorhynchus mykiss) (Gélineau et al., 2001 ; Wang et al.,
2005) et le saumon coho (Lin et al., 1977). De plus et d’après Hanley (1991), les tilapias
sont incapables d’utiliser les lipides comme source d’énergie lorsque les protéines sont
présentes en teneur optimale dans la ration alimentaire.
A l’issue de ces expériences et comme nous l’avons clairement démontré par les
résultats obtenus, les besoins des alevins (pesant entre 1 et 10 g) du tilapia du Nil
(Oreochromis niloticus) en lipide alimentaire s’élèvent à 12 % de la matière sèche.
Cette quantité en lipide assure les différents besoins cataboliques et anaboliques chez
cette espèce et lui permet une croissance et une survie optimale.
Depuis quelques années déjà, le Ministère de la Pêche et des Ressources Halieutiques
a initié un plan de développement de l’aquaculture en Algérie. Plusieurs fermes
aquacoles ont vues le jour, certaines sont fonctionnelles et d’autres pas encore. Dans
tous les cas, les éleveurs trouvent de très grosses difficultés à s’approvisionner en
aliments pour assurer l’élevage des poissons, mollusques et crustacés. De manière
générale, l’aliment est soit fabriqué au niveau même de la station aquacole, soit acheté
chez des importateurs spécialisés. L’aliment sec local est généralement fabriqué sans
norme et est de mauvaise qualité (croissance et survie médiocre).
Discussion
43
L’aliment sec importé coute très cher (500-1200 DA) et son utilisation n’est
généralement pas rentable, si elle l’est cela se répercute sur le prix de vente du poisson
au détail. Actuellement, il est impératif que l’on développe une industrie des aliments,
aux normes internationales, destinés à l’élevage aquacole. Le développement de cette
industrie passe obligatoirement par la recherche au développement de formules
alimentaires et nutritionnelles adaptées aux modes de vie des animaux (animaux marins
ou dulcicoles) et à leurs régimes alimentaires (détritivores, herbivores, omnivores ou
carnivores). Le développement de ces formules passe par la détermination de besoins en
protéines, lipides, glucides, acides aminés, acides gras et un certain nombre de produits
additifs qui améliorent la qualité des aliments fabriqués. Dans le cas du tilapia du Nil
(O. niloticus), il reste à déterminer les besoins spécifiques en acides aminés et en acides
gras, notamment polyinsaturés et fabriqués, ainsi, des aliments locaux de qualité selon
les normes internationales.
.
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
Réferences Bibliographiques
44
V. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES :
Abi-ayad S.M. E.A., 1998 - Etude expérimentale de la biologie de la reproduction de la
perche fluviatile (Perca fluviatilis).Effet de la composition en acides gras de la série (n-
3) de l’alimentation des géniteurs sur la qualité des œufs et des larves. Thèse de
Doctorat. Université de Liège, 147 pp.
Abi-ayad S.M. E.A., & Seddikioui L., 2007 - Détermination de la ration protéique
optimale alimentaire chez les alevins du tilapia du Nil (Oreochromis niloticus) en
élevage intensif. Mémoire de D.E.S. Université d’Oran. 24 pp.
Welcomme R.L., 1988 - International introductions of inland aquatic species. F.A.O.
Fish Techn. Rep. 294: 318 pp.
Wille K., Mc Lean E., Goddard J. S. & Byatt J. C., 2002 - Dietary lipid level and
growth hormone alter growth and body conformation of blue tilapia Oreochromis
aureus. Aquaculture. 209: 219–232.
Winfree R. A. & Stickney, R. R., 1981 - Effects of dietary protein and energy on
growth, feed conversion efficiency and body composition of Tilapia aurea. J. Nutr. 111
: 1001-1012.
Réferences Bibliographiques
51
Wood D. & Lister D., 1973 - Lipids and fatty acids composition, J. Sci. Food Agric.
24: 1449.
REFERENCES WEBOGRAPHIQUES
Dabbadie D, 2006 - L’alimentation du tilapia du Nil. CIRAD Centre de Cooperation en Recherche Agronomique pour le Développement. www.cirad.fr Fishgen., 2002 - Tilapia en aquaculture. www.aquatrop.fr.
Shimeno S. & Shikata T.,1993 - www.springerlink.com/index/W53608T616384K48.pdf.
Annexes
Annexe
51
ANNEXE 1 : Composition du prémix vitaminé et du prémix minéral incorporé dans l'aliment, respectivement à 1 et 3% de la matière sèche (Jauncey and Ross, 1982).
Prémix vitaminé Prémix minéral
Vitamines g/kg de prémix Minéraux g/kg de prémix
Rétinol palmitate (A) 1000 000 U.I Iode 30
Cholécalciférol (D3) 200 000 U.I Lysine 6000
Acide ascorbique (C) 16000 mg Manganèse 5000
Tocophérols acétate (E) 15000 mg Zinc 5000
Ménadione (K) 1000 mg Fer 4500
Thiamine (B1) 1000 mg Iodure de Potassium
813,20
Riboflavine (B2) 1400 mg Cobalt 7,00
Acide pantothénique (B5) 3000 mg Cuivre 400
Pyridoxine (B6) 1000 mg Sélénium 25
Choline (B7) 80000 mg
Biotine (B8) 50 mg
Acide folique (B9) 400 mg
Cyanocobalamine (B12) 04 mg
Niacine (B3) 400 mg
Inositol 3000 mg
Méthionine 6000 mg
Annexe
52
ANNEXE 2 : Méthode d’extraction et de quantification des protéines totales selon la méthode de Bradford (1976). Principe : Le bleu de Coomassie G-250 forme un complexe avec les chaînes latérales des acides aminés basiques (lysine, arginine, histidine) ainsi que sur les fonctions amines libres de la chaîne polypeptidique, formant un complexe chromogène présentant un maximum d’absorption à 595 nm. Réactif de Bradford :
• Bleu de Coomassie G-250 100 mg • Ethanol à 95% 50 ml
• Acide phosphorique (H3PO4) à 85% 100 ml • Eau distillée Q.S.P. : 1 litre • Conservation à 4° C et à l’abri de la lumière.
Mode opératoire :
• Extraction des protéines dans du tampon Tris-Hcl à pH : 8,00.
• Pour chaque gramme de tissu dosé, 4 ml de tampon Tris-Hcl sont utilisés. • Récupération de l’échantillon (Tris-Hcl et tissu broyé) dans un tube Eppendorf,
• Centrifugation de l’échantillon pendant 15 à 20 minutes à 10.000 tours/minute, • Récupération du surnageant, • Mélanger 10 µl de surnageant, 490 µl d’eau distillée et 500 µl de réactif de
Bradford. • Incuber 15 minutes à température ambiante, • Lire l’absorbance à 595 nm.