DOSSIER : LA REFORME DES RYTHMES SCOLAIRES Table des matières 1. Introduction : pourquoi ce document ............................................................................................. 2 2. Les études scientifiques à l’origine de la réforme ........................................................................... 2 A. Les études des chronobiologistes : rythmes et performances de l’enfant ................................. 2 B. Comparaisons avec les autres pays européens ........................................................................... 4 C. Résultats des classements internationaux .................................................................................. 5 3. La pédagogie du père Faure ............................................................................................................ 6 4. La réforme des rythmes scolaires entérinée par le gouvernement ................................................ 8 A. Les grandes lignes........................................................................................................................ 8 B. Exemples d’emploi du temps préconisés par le gouvernement ................................................. 9 C. Obligation et liberté pour les écoles privées sous contrat .......................................................... 9 D. Application de la réforme en France : les difficultés ................................................................. 10 5. Position des communes de l’Essonne ........................................................................................... 10 6. La position de l’équipe enseignante du CSO ................................................................................. 12 7. Présentation des scénarios............................................................................................................ 12 A. Scénario premier ....................................................................................................................... 12 B. Scénario second......................................................................................................................... 13 8. Conclusion ..................................................................................................................................... 14
Dossier de présentation de la réforme des rythmes scolaires pour la communauté éducative du Cours Secondaire d'Orsay.
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DOSSIER : LA REFORME DES RYTHMES SCOLAIRES
Table des matières 1. Introduction : pourquoi ce document ............................................................................................. 2
2. Les études scientifiques à l’origine de la réforme ........................................................................... 2
A. Les études des chronobiologistes : rythmes et performances de l’enfant ................................. 2
B. Comparaisons avec les autres pays européens ........................................................................... 4
C. Résultats des classements internationaux .................................................................................. 5
3. La pédagogie du père Faure ............................................................................................................ 6
4. La réforme des rythmes scolaires entérinée par le gouvernement ................................................ 8
A. Les grandes lignes ........................................................................................................................ 8
B. Exemples d’emploi du temps préconisés par le gouvernement ................................................. 9
C. Obligation et liberté pour les écoles privées sous contrat .......................................................... 9
D. Application de la réforme en France : les difficultés ................................................................. 10
5. Position des communes de l’Essonne ........................................................................................... 10
6. La position de l’équipe enseignante du CSO ................................................................................. 12
7. Présentation des scénarios............................................................................................................ 12
A. Scénario premier ....................................................................................................................... 12
B. Scénario second ......................................................................................................................... 13
1. Introduction : pourquoi ce document Ce document a pour but d’informer les parents des élèves de maternelle et primaire sur la
réforme des rythmes scolaires et sur le point de vue de l’équipe enseignante du CSO.
L’APEL a créé une « Commission des rythmes scolaires » composée de 5 parents d’élèves de
maternelle et primaire, en charge de faire le lien entre l’équipe enseignante et l’ensemble
des autres parents d’élèves. Ce présent document est rédigé par les membres de la
Commission.
Conformément à l’esprit originel du CSO, l’équipe enseignante estime que la position prise
par l’école vis-à-vis de cette réforme doit nécessairement faire consensus avec les parents
d’élèves.
2. Les études scientifiques à l’origine de la réforme
A. Les études des chronobiologistes : rythmes et performances de l’enfant
Depuis le rapport Debré-Douady (1962) qui dénonce la fatigue des écoliers jusqu’à celui de la
mission parlementaire d’information sur les rythmes scolaires en décembre 2010, les
scientifiques sont unanimes pour dire que les rythmes de l’enfant et ceux de l’école française
ne sont pas en harmonie.
Des journées trop chargées
La journée des écoliers français (de 8h30 à 16h30) est la plus longue d’Europe avec 6 heures
de cours dans le primaire.
La semaine de 4 jours, instaurée en 2008 doit contenir 24 heures de cours en primaire,
auxquelles s’ajoutent 2 heures d’aide personnalisée pour les élèves en difficulté (contre 26
heures pour tous auparavant). De ce fait, les journées sont trop denses en apprentissage et la
pause méridienne souvent tronquée.
Enfin, l’année scolaire s’avère la plus courte des pays de l’OCDE : elle ne compte que 140
jours. Mais elle concentre l’un des plus grands nombres d’heures de classe : entre 840 et
1033 heures selon l’âge des élèves contre 608 heures en Finlande ou 620 heures en
Norvège…
Faculté d’apprentissage des enfants aux différentes heures de la journée
Les chronobiologistes et les chronopsychologues s’accordent à dire que le début de la
matinée et le début de l’après-midi sont des moments difficiles pour l’enfant. Celui-ci arrive
fatigué à l’école (8h30) quelle que soit la durée de son sommeil la nuit précédente. Puis ses
capacités d’attention et d’apprentissage vont augmenter progressivement dans la matinée,
avec un pic vers 10-11 h. Celles-ci vont ensuite diminuer en début d’après-midi et être à
nouveau performantes vers 15-16 h.
Il est donc nécessaire d’alléger la journée par une rentrée en classe plus tardive le matin
(avec un temps d’accueil pour démarrer en douceur) et moins d’heures d’enseignement
journalier. Il faut concentrer les enseignements « académiques » en fin de matinée et en fin
de journée scolaire, c’est-à-dire après 14h30. La reprise de l’après-midi ne devrait être
occupée que par des activités qui sollicitent peu les enfants, des activités à caractère ludique
par exemple.
Vigilance des élèves tout au long d’une semaine à 8 demi-journées contre 9 demi-journées
En 2010, l’Académie de médecine, la Cour des comptes, l’institut Montaigne et la mission
parlementaire d’information sur les rythmes scolaires ont produit des rapports réclamant
l’abandon de la semaine de 4 jours.
Les coupures d’un jour ou plus cassent le rythme d’apprentissage des enfants, et ces derniers
ont souvent besoin d’une journée pour recaler leur horloge biologique voir d’une journée et
demi dans le cas d’une rupture de 2 jours. C’est le cas du lundi et du mardi matin, qui servent
de resynchronisation aux écoliers, au détriment de leur activité intellectuelle et de leur
vigilance.
L’ajout d’une journée complète de repos le mercredi, reproduit le phénomène décrit
précédemment sur le jeudi, sacrifiant 2 jours et demi d’apprentissage dans la semaine. Les
scientifiques recommandent donc une semaine de 4,5 jours (voire de 5 jours).
B. Comparaisons avec les autres pays européens
C. Résultats des classements internationaux
Centrée sur la maîtrise de la lecture, clé de tous les apprentissages, l’étude PIRLS (Progress in
international reading literacy study) mesure tous les 5 ans les performances des élèves
terminant leur quatrième année de scolarité obligatoire. La dernière enquête a été menée en
mai 2011 dans 45 pays dont 23 pays européens. En France, 4 438 élèves de CM1 ont été
évalués. Ils ont débuté leur scolarité en 2008, au moment de la mise en œuvre de la semaine
de 4 jours.
Les résultats de cette enquête révèlent la situation dégradée de notre école : avec un score
de 520 points, la France n’arrive qu’en 29ème position sur 45 pays, en-deçà de la moyenne
européenne, qui est de 534 points.
Autre constat particulièrement préoccupant : cette baisse de niveau n’est pas le fait des seuls
élèves les plus en difficulté; ce sont l’ensemble des écoles et l’ensemble des élèves qui
enregistrent des résultats en recul par rapport à la moyenne européenne.
Enfin, les écoliers français sont généralement à l’aise avec les questions à choix multiples de
réponses mais s’abstiennent davantage que les autres de répondre lorsque les réponses
doivent être rédigées. Ils sont également les plus nombreux à ne pas terminer les épreuves.
3. La pédagogie du père Faure "Chaque personne est unique et est actrice de sa propre construction, de sa propre
formation." (Pierre Faure)
L'avantage d'un enseignement personnalisé tel que celui préconisé par le Père Faure est de
respecter les rythmes d'apprentissage. La question des rythmes scolaires est en effet inscrite
au cœur de la pédagogie de Pierre Faure. Dans un système traditionnel, l'enseignant travaille
pour un élève " moyen " qui, en réalité, n'existe pas. En travail personnalisé, chacun peut
travailler à son rythme. Il s’agit d’offrir à l’enfant la possibilité d’inscrire ses apprentissages
dans la durée, d’équilibrer les activités mentales et physiques, et de porter une attention
particulière à l’organisation des horaires et des semaines.
Le tableau ci-dessous permet, si ce n’est d’établir un parallèle, du moins de tenter d’entrevoir
des points communs entre la pédagogie du Père Faure et les bénéfices pédagogiques de la
réforme avancés par le gouvernement.
Pédagogie du Père Faure, extraits de « Un enseignement personnalisé et communautaire », Pierre Faure , 1979
Rythmes scolaires, extraits du guide
pratique des rythmes scolaires publié sur
le site du gouvernement
(http://www.education.gouv.fr/pid29074/
rythmes-scolaires.html)
« Si l’on veut que les élèves se mettent vraiment au travail, […], si l’on veut que guidés par les indications de travail, ils se documentent et lisent, observent et réfléchissent, s’exercent, soumettent au contrôle ou effectuent des autocorrections, mettent en commun ce qu’ils ont découvert ou cherché à approfondir, il faut leur en laisser le temps.
S’il on ajoute qu’ils progressent à leur rythme, il convient de prévoir des horaires qui permettent à la fois continuité et souplesse dans le travail. Il ne peut s’agir de minuter des tranches de travail et moins encore de passer d’une courte activité à une autre à heure fixe, comme le prévoyaient les anciennes instructions de l’enseignement élémentaire.»
Avec la mise en place de la semaine de quatre jours en 2008, les écoliers français ont connu des journées plus longues et plus chargées que la plupart des autres élèves dans le monde. […] Or cette extrême concentration du temps d’enseignement s’est avérée inadaptée et préjudiciable aux apprentissages. Elle est source de fatigue et de difficultés scolaires. Ce constat est unanimement partagé, des scientifiques spécialistes des rythmes de l’enfant aux enseignants, en passant par les parents d’élèves.
« Le travail, comme l’être humain, a son rythme. Il est un temps de recherche et de tâtonnement, un temps de découverte, d’étonnement, d’admiration et de contemplation, un temps pour la précision et un temps pour l’exercice et la vérification, un temps pour l’expression et l’échange. En fait, des séquences d’une heure et demie semblent être la norme moyenne. De telles séquences permettent de se plonger dans un travail et laissent souvent sur la faim. Ce qui est préférable à la satiété.»
« L’activité normale de l’homme, et plus encore de l’enfant, est activité de tout son être : corps, esprit et âme. Elle se traduit par une activité mentale certes, mais qui va à utiliser le geste et à mettre en mouvement le corps pour passer aux réalisations de ce que conçoit l’esprit. Une activité ou l’esprit et le corps ont leur part est une activité normale, équilibrée et qui équilibre. L’expérience le confirme. Si l’on veut améliorer les conditions de vie de l’écolier, il faut en tenir le plus grand compte dans l’organisation des activités de travail. Avant de remédier à la fatigue, il convient de la prévenir par le rythme même des activités, par l’association étroite entre celles de l’esprit et celles du corps.»
Les nouveaux rythmes scolaires ont donc, avant tout, un objectif pédagogique : mettre en place une organisation du temps scolaire plus respectueuse des rythmes naturels d’apprentissage et de repos des enfants afin de favoriser la réussite de tous à l’école primaire. Les nouveaux rythmes scolaires conduiront ainsi à une meilleure répartition des heures de classe sur la semaine, à un allègement de la journée de classe de 45 minutes en moyenne et à la programmation des séquences d’enseignement aux moments où la faculté de concentration des élèves est la plus grande.
« L’après-midi, des activités différentes et complémentaires de celles de la matinées sont fort souhaitables et conformes au rythme vital : ateliers de travaux manuels et artistiques, activités musicales et de chants, observation au dehors, éducation physique proprement dite, jeux et sports, sans oublier la sieste pour les plus jeunes. […] Il est bon d’attribuer à ces activités ou le corps a sa plus large place un horaire suffisant pour la mise en train, l’exécution, la remise en ordre. »
[Les nouveaux rythmes scolaires] permettent également une meilleure articulation des temps scolaire et périscolaire : les élèves peuvent accéder à des activités culturelles, artistiques ou sportives et demeurent pris en charge au minimum jusqu’à l’heure actuelle de fin de la classe (16h30 dans la plupart des écoles) si leurs parents le souhaitent. Ces activités périscolaires, organisées par les collectivités territoriales, sont pensées en articulation avec le projet d’école et contribuent à l’épanouissement et au développement des enfants.
« Une bonne hygiène, et de l’esprit et du corps fait alterner dans la journée et dans la semaine les séquences plus spécifiquement mentales et les activités physiques : ce que devraient
assurer la bonne organisation des heures d’éducation physique et sportive, toujours mieux placées l’après-midi ou tout en fin de matinée. Les bonnes heures du matin doivent être réservées au travail mental, exception faite – et il faut des exceptions – pour les sorties intelligentes, les excursions et découvertes dont on a trop perdu l’habitude. »
Le passage à la semaine de quatre jours en 2008 ne s’est pas accompagné d’un allègement
des programmes. Dans les écoles « Père Faure » cela a forcément diminué les temps de
travail personnalisé avec pour conséquence logique la mise en difficulté des plus fragiles.
Même s’il est vrai que le Père Faure ne se positionne pas explicitement pour la semaine de
quatre jours et demi, il mentionne néanmoins clairement la nécessité d’aménager le temps
de travail en favorisant l’alternance des activités pour prévenir la fatigue globale des élèves
et améliorer leur performance. Il est évident que passer à la semaine de quatre jours et demi
permettrait d’aller dans ce sens en laissant aux élèves plus de temps pour tâtonner, observer,
découvrir.
La réforme engagée par le gouvernement peut être pour notre communauté éducative
l’occasion de réfléchir à notre rapport au temps :
« Le rapport au temps : nous sommes dans une société qui a toutes les informations qu’elle
veut dans l’instant, et qui se donne l’illusion de vivre en temps réel – et en même temps,
c’est une entreprise en flux tendu. L’école est ce lieu où l’éducation s’inscrit dans la durée
[…] L’école peut être le lieu suffisamment souple et protégé à la fois où l’élève prend le
temps de faire l’expérience de l’erreur, de l’échec, et du choix d’un autre itinéraire pour
atteindre l’objectif fixé. » André Blandin, Membre d’honneur de l’AIRAP.
4. La réforme des rythmes scolaires entérinée par le gouvernement
A. Les grandes lignes
A compter de la rentrée 2013, les principes généraux d’organisation du temps scolaire dans
le premier degré seront les suivants (article 3 du décret) :
1. l’enseignement sera dispensé dans le cadre d’une semaine de neuf demi-journées
incluant le mercredi matin ;
2. tous les élèves bénéficieront de 24 heures de classe par semaine; à titre d’exemple,
l’ajout de 3 heures de classe le mercredi matin permettrait d’alléger les autres
journées en moyenne de 45 minutes ;
3. la journée d’enseignement sera, en tout état de cause, de maximum 5 heures 30 et la
demi-journée de maximum 3 heures 30 ;
4. la durée de la pause méridienne ne pourra pas être inférieure à 1 heure 30 ;