DOSSIER DE PRESSE Suite aux inondations qui ont frappé le territoire de l’Agglomération pendant le week end Conférence de presse du 12 Juin 2013
DOSSIER DE PRESSE
Suite aux inondations qui ont frappé le territoire
de l’Agglomération pendant le week end
Conférence de presse
du 12 Juin 2013
QUELLE EST L’INTENSITE DES PLUIES SURVENUES LES 18 MAI et 9 JUIN 2013
L’intensité d’un phénomène pluvieux est souvent traduite par une hauteur
précipitée sur 24 h. Toutefois, la période de retour est beaucoup plus
représentative. Ainsi, une hauteur précipitée de 65,4 mm en 24 h correspond à
une pluie annuelle alors que cette même hauteur tombée en 2 h donne une
pluie centennale.
En ce qui concerne les pluies des week-ends des 18-19 mai et 8-9 juin 2013, il
convient de préciser qu’elles sont consécutives de phénomènes orageux. Elles
ont donc été plus intenses sur certaines parties du territoire de l’Agglomération
que sur d’autres.
Ainsi, les pluviomètres montrent que les pluies tombées sur 24 h présentent
des hauteurs précipitées comprises entre 100 et 120 mm le 18 mai 2013 et
entre 40 mm et 120 mm les 8-9 juin 2013.
Il convient de préciser que la pluie sur 24 heures, de retour 5 ans est
caractérisée par une hauteur précipitée de 94.5 mm, celle de 10 ans par 110.8
et celle de 20 ans par 126.9 mm.
Sur des durées plus courtes, les pluies ont été tout aussi intenses.
Ainsi, le 18 mai, la pluie a atteint une fréquence de retour de 20 ans sur une
durée de 12 h à Biarritz avec 97.4 mm.
Le 9 juin 2013,la pluie tombée entre 4 h et 7 h a atteint 50 mm soit une pluie
de période de retour de 10 ans.
Ces hauteurs caractérisent ces deux phénomènes comme exceptionnels avec
des périodes de retour comprises entre 5 et 20 ans selon les secteurs et les
durées prises en compte.
LES PRINCIPAUX PROBLEMES RENCONTRES LE 9 JUIN 2013
- Bayonne:
- allée de Huire : débordement du ruisseau lors de la marée haute du matin (
jardins familiaux et propriété de M. IZARD)
- Impasse Tambourindeguy, débordement du ruisseau avec inondation de la
partie arrière sur la propriété LAFONT et les maisons,
- Avenue d'Ilbaritz - débordement important de l’Aritxague et du "ruisseau
sans nom" ,
- Avenue Foch - mise en charge des réseaux au droit de la CAF.
- Bassin Paulmy mise en charge du bassin sans toutefois inonder le parvis.
- Chemin de Hayet 10 cm d'eau dans l'atelier de M. MAISONNAVE - à priori
semble-t-il par l'arrière par des eaux de ruissellement, le poste Gibéléou ayant
encore une réserve de capacité pour l'évacuation des eaux de ce secteur.
- Avenue du Docteur Delay, résidence des Tourettes : caves inondées par les
eaux de ruissellement du bassin versant.
-Rue Sergent Duhau : les garages en sous-sols des résidences Belharra et Carré
de l’Adour ont été inondés
-Anglet:
- Route de Lamouly inondée ponctuellement au niveau du PR Florence pluvial
par colmatage de la grille du poste,
- Allée de Guichon : 1 maison située contre le PR Guichon a eu des remontées
au niveau du rez de chaussée, malgré le fonctionnement au maximum du PR
- Rue de l'Etang : débordement sur voirie suite à rupture d'une digue contre le
ruisseau entraînant des inondations de maisons
- Rue du Moulin de Sault : inondations des garages et parkings des résidences
Cascade et Beaulieu.
- Impasse la Plaine : inondation des habitations situées en bout de l'impasse.
- Zone de Maignon : Inondation de la rue de Pitoys par les eaux de
ruissellement du bassin versant sud de l'aéroport entraînant en particulier
l'inondation de la propriété Arcouet.
- Route de Sutar : crue de l’Aritxague ayant entraîné un effondrement du
réseau eaux usées.
- route de Cambo : mise en charge du réseau eaux pluviales traversant la casse
auto Prieur, entraînant l'inondation de la propriété amont.
-Biarritz:
- Plage de Milady : Mise en charge de l'ancien émissaire de la station
d'épuration de Marbella provoquant la rupture de la chambre de répartition
amont, entraînant un désensablement de la plage.
-Bidart:
- débordements de l'Uhabia au niveau de Bidaparc (site en zone inondable), du
Kirolak, et des zones habituellement inondées (route ZA de Bassilour,
Calamardin, ...).
-Boucau:
- rue Georges Lassalle débordement du réseau pluvial.
LES RAISONS POUR LESQUELLES LES DEGÂTS SONT PLUS IMPORTANTS LE
9 JUIN que le 18 MAI 2013
L’analyse montre que ce sont les débordements de cours d’eau qui ont
occasionné la grande majorité des dégâts importants.
Les relevés météorologiques de la station de Biarritz affichent un cumul de
précipitations de 145 mm pendant le mois qui a précédé les orages du 18 mai
alors qu’elles ont été de 428 mm, soit 3 fois plus, avant les précipitations du 9
juin 2013.
Les sols étaient ainsi plus saturés et les nappes phréatiques plus hautes.
Par ailleurs, les plus gros dégâts ont été constatés lors de l’orage du 9 juin entre
4 h et 7 h du matin, qui est survenu au lendemain d’une journée très arrosée
avec plus de 100 mm pour la journée du 8 juin.
Le niveau des ruisseaux était donc beaucoup plus élevé juste avant les
précipitations du 9 juin qu’il ne l’était juste avant les pluies du 18 mai 2013, ce
qui explique qu’ils aient débordés de façon beaucoup plus importante.
Ainsi, avec une importance comparable, en intensité et en durée, les
conditions initiales étant plus défavorables, il a été constaté que les sinistres
consécutifs à la pluie du 9 juin 2013 sont beaucoup plus nombreux et graves
que ceux du 18 mai dernier.
DES OPERATIONS QUI ONT TENU LE RÔLE ATTENDU
Depuis une dizaine d’années, l'Agglomération s'est engagée dans un lourd
programme d'investissement pluvial afin d’éviter ou limiter les inondations.
Ainsi lors du dernier événement pluvieux des 8 et 9 juin, il a été constaté,
malgré la pluviométrie exceptionnelle, une nette amélioration sur des secteurs
précédemment très sensibles:
-à Bayonne, le poste de Gibéléou, sur le bassin versant de Hayet, mis en service
début 2013 a assuré l'écoulement du ruisseau vers l'Adour évitant ainsi les
inondations majeures telles que connues dans le passé sur le secteur de Saint
Frédéric et du Grand Basque.
-à Anglet,le poste de pompage et les trois bassins de rétention sur le bassin
versant de Florence, ont assuré la rétention puis l'évacuation des eaux avec
une inondation légère de la voirie, rue Lamouly.
-à Anglet, sur le secteur Pécheméjà, le bassin d'un volume de 5 000 m3 assure
la rétention des eaux de ruissellement. Depuis sa réalisation, il n'a pas été
constaté d'inondation particulière sur ce secteur.
-à Boucau, aucun retour d'inondation sur le secteur d'Haoucats très sensible
depuis la création du bassin.
-à Bidart, pas d'inondation à l'aval du bassin Gachonenea qui bien que en cours
de travaux a déjà tenu son rôle de rétention.
-à Biarritz, les Bassins de la Grande Plage, de Kleber, Maysonnabe, Rankine,
Aguilera, Mouriscot ont tenu leur rôle de rétention pluviale même si certains
ont déversé après saturation
LES TRAVAUX ET FINANCEMENTS DEPUIS 2008
Ce sont donc près de 26 M€ qui ont été consacrés par l’Agglomération à la lutte
contre les inondations au cours des années 2008 à 2012
Parmi les opérations les plus significatives on retiendra :
En 2008
-Bassins tampons unitaires du BAB et de l’Aviron à Bayonne
-Réseaux de Chassin et Bassin de la Gendarmerie à Anglet
En 2009
-Station de pompage de Lamoulie sur le ruisseau de Florence, réseaux de
Chassin à Anglet
-Restructuration du chemin de Busquet à Bayonne
-Bassins de la Halle d’Iraty à Biarritz
2008 2009 2010 2011 2012 TOTALBAYONNE 437 338 € 421 737 € 412 422 € 764 333 € 1 460 647 € 3 496 477 €
ANGLET 1 677 040 € 2 421 913 € 1 357 767 € 2 160 839 € 234 049 € 7 851 608 €
BIARRITZ 363 598 € 833 858 € 351 813 € 416 334 € 21 853 € 1 987 456 €
BOUCAU 12 238 € 141 880 € 154 118 €
BIDART 16 536 € 56 099 € 72 635 €
SDEP 365 € 228 197 € 168 964 € 397 526 €
Participation budget Assainissement 1 600 710 € 429 755 € 291 426 € 692 245 € 843 969 € 3 858 105 €
TOTAL 4 078 687 € 4 107 262 € 2 413 793 € 4 290 722 € 2 927 461 € 17 817 925 €
2008 2009 2010 2011 2012 TOTAL
BAYONNE 6 462 546 € 6 462 546 €
BIARRITZ 596 207 € 596 207 €
BIDART 1 051 730 € 1 051 730 €
TOTAL 6 462 546 € 1 051 730 € 596 207 € 8 110 483 €
INVESTISSEMENTS LIES AUX INONDATIONS EN ASSAINISSEMENT
INVESTISSEMENTS EN HYDRAULIQUE
En 2010
-Réseaux de l’avenue de la plage et de la cité de l’Océan à Biarritz
-Réseaux de la route d’Arcangues à Biarritz
-Réseaux d’eaux pluviales du Bassin de Hayet à Bayonne
En 2011
-Station de relevage de Gibéléou, extension réseaux EP du bassin de Hayet à
Bayonne
-Réseau EP du carrefour de l’Europe à Biarritz
-Bassin BS1 et réseaux EP de Burruntz à Bidart
En 2012
-Bassin de Lachague, réseaux rue de l’Industrie à Anglet
-Bassin et réseaux du chemin de Haoucats à Boucau
-Bassin de Gachonénéa à Bidart
A toutes ces opérations, s’ajoutent bien entendus tous les travaux de
réhabilitations de réseaux ou les travaux moins significatifs ainsi que les
études préalables et celles du SDEP
LES OPERATIONS PROJETEES A COURT TERME
-en cours de travaux :
-les trois Bassins Latchague sur le Maharin à Anglet
-le bassin Gachonenea à Bidart
-en projet travaux pour fin 2013 :
-renforcement de collecteur sur le secteur de l'Avenue de l'Adour (secteur
Samadet)
-travaux du bassin de Mondeville sur le ruisseau Gendarmerie à Anglet (après
autorisation Loi sur l'Eau en cours d'instruction depuis mars 2013)
-étude de maîtrise d'œuvre en cours :
-bassins au nord du bassin versant d'Hayet à Bayonne
-bassin sous le stade du Grand Basque à Bayonne
-étude de faisabilité SDEP :
-bassin à l'intersection Avenue Foch / Paulmy à Bayonne
-bassin du carrefour Delay à Bayonne
-bassin du carrefour Saint Jean à Anglet
-études à engager en 2013 :
-bassin des Arbousiers à Boucau
-reprise de la régulation du bassin pluvial Contresta à Bidart
LES RAISONS D’UN SCHEMA DIRECTEUR DES EAUX PLUVIALES
Le changement climatique
C’est une réalité qui se traduit notamment par une modification de la
pluviométrie et une augmentation de la fréquence des phénomènes
exceptionnels.
Les villes s’adaptent à leur climatologie. Elles présentent des architectures et
des configurations urbaines différentes selon qu’elles ont à faire front à tel ou
tel climat. Si le climat change lentement, la ville trouve le temps de l’adaptation
et modifie sa morphologie.
Or, le changement climatique actuel est un changement qui paraît très rapide.
Les conséquences locales
Le climat océanique local est caractérisé par des précipitations annuelles
importantes (1450 mm/an en moyenne) mais assez bien réparties sur l’année
avec quelques phénomènes orageux principalement en été et au début de
l’automne.
Au cours de la deuxième moitié des années 2000, il a été constaté une
augmentation significative des inondations de ruissellement urbain lors des
phénomènes orageux qui étaient par ailleurs plus fréquents et répartis
pratiquement sur l’ensemble de l’année.
Il semblait que nous étions en train de sortir d’une climatologie océanique pour
tendre vers un climat semi-méditerranéen.
Anticiper par des décisions indispensables
Plutôt que rester sur des hypothèses, la Communauté d’Agglomération a
décidé en 2010 de lancer une vaste étude afin de caractériser l’évolution de la
pluviométrie d’une part et du territoire urbain d'autre part puis d’examiner les
mesures à mettre en œuvre pour atténuer, le mieux que possible, les
conséquences de ce changement climatique en termes d’inondations et de
pollutions des milieux, notamment des eaux de baignade, qui en résultent.
C’est ainsi qu’il a été constaté au cours de la dernière décennie, une
augmentation de 20 % de la hauteur précipitée lors de phénomènes pluvieux
de durées inférieures à 6 heures et une augmentation de la fréquence de ces
phénomènes avec la pluie de septembre 2009 (pluie supérieure à la centennale
sur les quartiers Nord de Bayonne), celle de juin 2010 (pluie décennale) ou
encore celles des 18 mai et 9 juin 2013 (pluies supérieures à la pluie décennale
sur certains secteurs de l’Agglomération).
L’artificialisation des sols par le développement urbain ne fait l’objet de
mesures de compensation que depuis la fin des années 90. De plus le
dimensionnement des ouvrages de compensation se fait sur la base d’une
pluviométrie moyenne, substantiellement différente de celle observée
localement.
Partant de ce constat, les capacités de développement du territoire ont été
appréciées et par là même, l’imperméabilisation potentielle du territoire en
2035.
En l’absence de toute mesure de compensation, Il en ressortirait des volumes
de débordement très importants et des risques pour les biens et les personnes
substantiellement aggravés.
Il a été calculé que, si aucune mesure compensatoire n’est imposée aux
aménageurs et aux constructeurs, et si l’Agglomération devait prendre en
charge sous forme d’aménagements publics l’ensemble des mesures
nécessaires pour limiter ces débordements, lors d’un évènement pluvieux de
type décennal et de durée 2 heures, le coût serait de l’ordre de 260 Millions
d’euros HT hors acquisitions foncières.
Le projet schéma directeur propose en conséquence de :
- limiter l’imperméabilisation afin de limiter le ruissellement des eaux pluviales
à l’échelle de chaque « bassin versant ». En somme, il s’agit de penser la ville
future en intégrant le fait pluvial tout en respectant une forme d’équilibre
entre espaces imperméabilisés et espaces non imperméabilisés. Cette
limitation de l’imperméabilisation sera définie par les règles d’urbanisme
combinant préservation au sein des projets d’espaces de pleine terre et
préservation au sein des bassins versants d’espaces non imperméabilisés en
consacrant leur vocation naturelle ou agricole.
- faire participer les futurs aménageurs à la lutte contre les inondations en
imposant des rétentions pluviales adaptées à l’évolution de la pluviométrie.
Cette participation sera définie au travers de règles d’urbanisme et de
conditions de rétention pour les projets.
- prévoir des aménagements sous maîtrise d’ouvrage publique sur les secteurs
à risques forts afin de limiter les débordements résultants d’une pluie
décennale de durée deux heures (coût global de 36 M€).
Le SDEP est actuellement soumis à la consultation des communes de
l’Agglomération préalablement au lancement d’une procédure d’enquête
publique.
Contact presse :
Service communication
Tel : 05 59 44 72 59