UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ------------------------------- FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION, ET DE SOCIOLOGIE ------------------------------- DEPARTEMENT ECONOMIE Deuxième Cycle, promotion sortante Année Universitaire :2002-2003 Pour l’obtention du : « Diplôme de Maîtrise en ÈS- Sciences Economiques » Présenté par : Monsieur RAZAFIMAHARO Andry Nirina Rado Angello Encadré par : Monsieur RAKOTO David Olivaniaina, Docteur en Economie Internationale Sous la responsabilité de : Monsieur RAVELOMANANA Mamy, Chef du Département Date de soutenance : 06 Janvier 2003 THEME : INTEGRATION ECONOMIQUE ET LIBERALISATION DES ECHANGES DANS LES ZONES DE L’OCEAN INDIEN : LE CAS DE MADAGASCAR
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Diplôme de Maîtrise en ÈS- Sciences Economiquesbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/razafimaharoanra_eco_m1_03.pdf · A- Présentation de la COI A-1- Organisation de la COI A-2- Objectifs,
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*Economies d’échelle………………………………… 21*Economies de gamme……………………………….. .. 21*Effet concurrentiel ……………………………………. 22*Afflux des capitaux …………………………………… 22*Dynamisme régional…………………………………... 22
B-3-Régionalisme : Protectionnisme déguisé, un problème mondial ……… 23PARTIE III- APPROCHE PRATIQUE …………………………………………………... 24
I - Volonté de Madagascar face à l’intégration économique régionale ……………... 24*Programme d’action de la COI à Madagascar ………... 25
II-Analyse et diagnostic des échanges au sein de la région de l’Océan Indien………
1- Enjeux de l’intégration économique pour Madagascar
2- Echanges Commerciaux Madagascar / pays membres
COI……………………………………………………
…
3- Perspectives de Madagascar au niveau de la COI ……
III- Obstacles à l’encontre des opportunités …………………………………………
1- Impact de la crise politique …………………………..
2- Problèmes structurels ……………………………….
3- 3-Perspectives ………………………………….
CONCLUSION ……………………………………………………………………………
Cigles et abréviations……………………………………………………………….
Annexes ……………………………………………………………………………
Annexes ……………………………………………………………………………
Bibliographie……………………………………………………………………….
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INTRODUCTION
La Commission de l’Océan Indien présente Madagascar comme le pôle de
développement dans la région de l’Océan Indien. (1)
D’une part, de par la taille de sa population représentant 85% de la population
totale de la COI ainsi que de sa superficie, et d’autre part , de par son abondance en
ressources naturelles. Madagascar dispose de grandes potentialités économiques
insuffisamment exploitées nécessitant une collaboration économique et technique
avec les autres pays. (1)
En d’autres termes, les potentialités d’affaires régionales sont nombreuses, et
Madagascar est à même de répondre.
Ceux ci représentent des opportunités à saisir pour Madagascar.
La question est de savoir maintenant, si l’intégration de Madagascar au sein de
la COI contribue effectivement à la promotion de commerce extérieur malgache ; et
donc, au développement économique de Madagascar.
Le présent dossier traite les grandes lignes afférentes au régionalisme
économique, du point de vue théorique et pratique, en prenant le cas de Madagascar
au sein de la région de l’Océan Indien. D’où, la création de la COI, qui est une
organisation régionale dont les activités sont les plus effectives sur le plan national.
L’approche théorique traite davantage la conception de la libéralisation des
échanges, portant sur les éléments déterminants de ces derniers ; et aussi les raisons
de faire des échanges commerciaux et économiques avec d’autres pays.
D’ailleurs cette partie répond également aux controverses actuelles autour des
enjeux de l’intégration économique régionale face au dynamisme de la globalisation.
Dans l’approche pratique, nous allons analyser et diagnostiquer la contribution
réelle et éventuelle apportée par l’intégration de Madagascar au sein de la COI
(1) : solofo RAKOTOSON, in ‘’MADAGASCAR , Les Défi d’un développemet durable , ed CERIC,AOUT 2002
1
PARTIE I
APPROCHE HISTORIQUE
Les Iles du Sud-Ouest de l’Océan Indien ont en commun, outre le fait insulaire,
un peuplement partagé et une même histoire coloniale. Face à la problématique du
développement et de la lutte contre la pauvreté, elles ne disposent pas des mêmes
atouts et se situent à des niveaux de développement dissemblables. Si a Réunion,
région européenne ultrapériphérique, appartient au monde développé, les Comores
et Madagascar restent encore dans le groupe dit des ‘’ pays moins avancés ‘’, tandis
que Maurice fait figure de ‘’ nouveau pays industrialisé’’ et les Seychelles de ‘’ pays
à revenus intermédiaire’’.
Et c’est l’identité indiano-océanique que les îles ont les plus en partage.
Si on veut la faire fructifier, il faut aller vers plus d’intégration régionale : la
coopération fonctionnelle dans les secteurs d’intérêt commun tels que la
météorologie, le tourisme, la pêche, la gestion des zones côtières et des ressources
naturelles…, est une première étape : plus durs à relever seront les autres défis. Il
s’agit d’abord de celui d’une plus grande cohésion régionale par un développement
accéléré des Comores et de Madagascar préalable à une harmonisation des politiques
économiques. Il faut aussi une meilleure insertion de pays de la région dans
l’économie mondiale, par l’investissement et l’accès au commerce international. Il
convient, en outre, d’associer la Réunion à une zone de libre échange à instituer par
un accord commercial régional, harmonisé avec le COMESA, les Accords de
Partenariat Economique APE avec l’union Européenne et les exigence de
l’Organisation Mondiale du Commerce ( OMC ), dans les fora internationaux, des
spécificités insulaires.
La COI est un instrument irremplaçable si on veut aller dans ce sens.
Wilfrid Bertile
Secrétaire Général de la COI
A- Présentation de la COI*
La COI est une organisation de Coopération économique régionale au sein de
la zone de l’Océan Indien, créée en janvier 1984.
Au début, elle a composé des 3 pays, à savoir Madagascar, Maurice et
Seychelles.
Mais à partir de janvier 1986, deux autres pays (La Réunion, et Comores) y
font également parties.
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A-1- Organisation de la COI
L’organisation de La COI peut se présenter en diagramme suivant :
COMITE DES OFFICIERS PERMANENTS DE LIAISON (OPL)
*Suivi des décisions du Conseil
*Revue, approbation des activités
*Composé de représentants désignés par chaque Etat membre
*Présidence annuelle tournante
SECRETARIAT GENERAL
*Assure la permanence et la continuité de l’institution
*Prépare les Programmes et Projets émanant des décisions des
instances
*Suivi de l’avancement des Projets et Programmes
*Gestion administrative et financière des Projets
*Géré par un Secrétaire général, assisté par des chargés de mission, un
secrétariat et un Assistant comptable. Le Secrétariat général reçoit le
soutien d’Assistants techniques mis à sa disposition par des bailleurs de
fonds
*Le secrétaire général est Ordonnateur régional des Projets financés
par la Communauté européenne
PROJETS / PROGRAMMES
*Mise en œuvre des
Projets/Programmes
* COI, RAPPORT ANNUEL 2002(P. 1 –13)
CONSEILS DES MINISTRES
*Organe suprême
*Détermine les principaux axes de la COI
*Présidence annuelle tournante
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1-Le conseil des ministres : Qui regroupe, une fois par an, les ministres
des Affaires Etrangères des cinq Etats membres, modifie ou rejette les propositions
du Comité des Officiers Permanents de Liaison ou du Secrétariat général. Il
détermine les axes principaux des actions de la Commission. Cette dernière est
composée de 5 organes délibérants suivants :
2- Le comité des Officiers Permanents de Liaison (OPL) : Qui est composé
de représentants des administrations nationales des cinq Etats membres. Le rôle
principal des OPL est de réunir les avis de leurs administrations sur les propositions
qui se dégagent de ces dernières et de représenter leurs gouvernements respectifs,
auprès des instances de la COI.
Le comité des OPL se réunit trois fois par an. Au cours de ces réunions
l’avancement des projets et toutes nouvelles propositions d’activités sont passées en
revue, approuvés ou modifiés. Il est habilité à prendre certaines décisions concernant
les projets et en déférer les autres au Conseil de la COI.
3- Le Secrétariat général : Qui est le principal organe de préparation des
programmes émanant des instances de la COI et de leur mise en œuvre, ainsi que de
ses relations avec les bailleurs de fonds.
A-2- La COI, ses objectifs, ses missions, ses partenaires techniques (1)
[* COI, RAPPORT ANNUEL 2002( p3 et 14)]
*Objectifs et missions
La COI a pour objectifs de resserrer les liens d’amitié et de solidarité entre les
peuples de ses Etats membres et d’améliorer le niveau de vie des populations, en
développant la coopération dans les domaines ci-après : diplomatie, coopération
économique et commerciale, coopération agricole, pêche maritime et conservation
des ressources et des écosystèmes, coopération dans les domaines culturels,
scientifique et technique, éducation et en matière de justice. Depuis sa création, la
COI a développé des actions dans ces différents domaines à travers de nombreux
projets et programmes.
Le livre Blanc de 1998, a précisé les grands axes de l’activité de la COI. On
peut citer :
1- Le « Renforcement du dialogue politique et Stratégique » afin « que par une
dérive technocratique », «le projets ne disparaisse pas derrière les projets. »
2- « La préparation de la région et des ses acteurs économiques pour faire face aux
défis de la mondialisation » (1)
3- « L’affirmation et la valorisation de l’identité indianocéanique »(1)
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4- « La représentation des intérêts spécifiques des îles de l’Océan Indien auprès des
instances régionales et internationales »(1)
5- « La promotion et la facilitation de la coopération fonctionnelle à travers la
participation des populations et des opérateurs économiques et sociaux aux actions
de coopération régionale » (1)
*Les partenaires techniques de la COI
Pour assurer le financement de ses activités la COI reçoit une aide importante
de l’Union européenne qui intervient dans le cadre de la Convention de Lomé et,
désormais, de l’Accord de Cotonou, à travers le Fonds Européen de Développement
(FED).
Le Programme indicatif régional (PIR) détermine les domaines d’action et
d’intervention de cet appui. Pour le 8ème FED (période 1995-2000), une enveloppe de
25,5millions d’Euros a été affectée à la COI dans les secteurs prioritaires suivants :
- protection et gestion durable des ressources naturelles et maritimes (50% de
l’enveloppe)
- développement des échanges et des biens (35%)
- autres secteurs (15%)
Dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de Cotonou, un nouveau
programme indicatif régional (9ème FED)est en cours de négociation avec les
instances européennes. Celui-ci devrait couvrir la période 2002-2007 et faire l’objet
d’une programmation globale concernant la COI et les autres instances de
coopération régionale d’Afrique de l’Est et du Sud (COMESA, EAC, IGAD…)
La COI reçoit également le soutien d’autres partenaires :
La France finance notamment un projet de Sécurité civile et un Assistant
technique.
La Banque mondiale finance le Programme de lutte contre les déversements
d’hydrocarbures.
Dans le cadre de mise en œuvre de l’Accord de Cotonou, la COI a renforcé ses
partenariats avec le COMESA, l’IGAD, l’EAC et la SADC et entretient des liens
étroits avec d’autres organisations et programmes : CDE (Centre pour le
Développement de l’Entreprise), EBAS (European Business Assistance Scheme), le
système des Nations Unies (UNESCO, PNUE, PNUD, ONU-SIDA), OMM
(Organisation Mondiale de la Météorologie)
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B- Présentation Economique de Madagascar dans la COI
Madagascar « La grande île » se trouve séparée du continent africain par le
canal de Mozambique.
Le centre de l’île est constitué de hauts plateaux, où se trouve la capitale
Antananarivo, qui délimitent les régions côtières en deux zones climatiques très
distinctes. Le Nord et l’Est subissent l’influence des moussons très humides et
reçoivent plus de 2 mètres de pluies par an, alors que le Sud, semi - désertique n’en
reçoit que 40 mm (3).
Avec 15 millions d’habitants, pour une superficie de 587 000 km², Madagascar
apparaît faiblement peuplé. Madagascar est une grande économie insulaire par la
taille de sa population qui représente 85% de la population totale de la COI.(3 )
Mais du fait d’un niveau très faible de son revenu (235 euros par habitant en
1998), qui lui fait un des pays les plus pauvres du monde, son marché ne constitue
actuellement que le troisième de la région. (3)
Madagascar ne représente que 23% du PNB global des pays de la COI, 80% de
la population travaille dans l’agriculture ; l’économie informelle domine, ce qui
explique en partie une pression fiscale faible de l’ordre de 10% du PIB.(3 )
Madagascar subit d’importantes contraintes économiques, socio-culturelles et
géoclimatiques.
Pourtant, l’économie malgache dispose d’atouts indéniables comme une main
d’œuvre abondante, habile et très bon marché, de nombreuses ressources naturelles,
mais elle est restée handicapée par la désorganisation des filières, l’anarchie dans
l’exploitation des mines, la dégradation continue des infrastructures (routes, pistes,
ports), l’existence d’un environnement trop incertain pour l’investissement. (3)
Madagascar fait partie intégrante de la COI, depuis sa création en janvier 1984.
Du point de vue du commerce, Madagascar est pleinement intégrée au désarmement
tarifaire de la COI (selon le principe de réciprocité (4) :« Chaque pays doit accorder
aux autres membres des avantages dès lors que lui-même bénéficie de concessions de
la part des partenaires) »
_________________________________________________________________(3) COI , rapport annuel 2002, p22/29(4) Bernard Guillochon . Economie internationale 2001 p 188/189
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Actuellement, le pays a subi des difficultés à surmonter après la crise politique
vers le début de janvier 2002 qui a vraiment asphyxié l’économie. En effet, ce
phénomène se répercute sur l’économie, tout au moins sur l’évolution des échanges
avec les pays membres de la COI.
Pourtant, face à de telles situations, Madagascar se doit d’élaborer et de
mettre en œuvre un plan de redressement économique et social. Pour ce faire, la
recherche d’un développement rapide et durable ainsi que sa répartition équitable en
constituent la charpente.
Dans l’optique du DSRP même (document de Stratégie de réduction de la
Pauvreté) le gouvernement actuel s’attache de (5) :
- promouvoir le libéralisme économique et assurer un cadre favorable à la
concurrence ; améliorer la sécurité foncière ; assurer aux investissements étrangers
un traitement non discriminatoire et dans le respect des lois en vigueur à
Madagascar.
De ce fait, la stratégie de croissance nécessite la mobilisation d’un financement
considérable aussi bien intérieur qu’extérieur. Elle nécessite également un cadre
favorable à l’investissement sain et incitatif dans les domaines macroéconomique,
institutionnel, juridique et en matière d’infrastructures. La bonne gouvernance sera
un élément déterminant de la réalisation de ces objectifs.
A- Les théories fondamentales relatives aux échanges dans le cadre du
libéralisme économique
A-1- Avantages du libéralisme économique aux échanges
extérieurs
Si on se réfère au principe de la main invisible d’A. Smith - qui stipule que la
recherche de l’intérêt personnel de tous les individus conduit à la prospérité générale
de la nation-, chaque pays a donc intérêt à faire le commerce avec l’extérieur pour
l’atteindre. En effet, l’ouverture commerciale et économique avec l’extérieur
optimise le niveau d’utilité des consommateurs, d’une part, et le niveau de profit des
producteurs, d’autre part pour un pays donné. Le premier est assuré grâce à la
diversité des choix, goûts, et aussi des prix assez faibles, tandis que le second, sera
atteint grâce à la spécialisation dans la production des biens à laquelle les firmes font
relativement de mieux en terme de productivité.
Sur ce, l’objectif est d’atteindre le bien-être de la population.
Cet argument reste insuffisant à l’explication des avantages relatifs aux
échanges avec l’extérieur.
Des théories en parlent d’avantages.
8
A-2- Théories de l’avantage comparatif
A-2.1 : Principe de l’avantage comparatif Un modèle de D. Ricardo :
C’est un modèle exposé au XIXème Siècle, par D. Ricardo. Primo, et au sens strict il se définit comme l’avantage lié au coût relatif en « travail », pour la production d’un bien, par rapport à son partenaire. A propos, le coût relatif en « travail » est assimilable, par le rapport(1) :
Coût d’une unité de bien x Coût d’une unité de bien y (*)(*) Il s’agit de coût relatif à la production du type de bien considéré.
De ce fait, le pays ayant le coût relatif, le plus faible par rapport aux autres pays possède cet avantage comparatif pour ce bien.
Et secondo, au sens large, il repose sur la comparaison des coûts d’opportunité des deux producteurs dans deux pays différents (2) ceux ci étant définis comme « ce à quoi il faut renoncer pour obtenir ledit bien » (2). En d’autres termes, c’est la quantité d’un bien à laquelle on renonce, lorsqu’on veut produire une unité de l’autre bien. Celle –ci est mesurée par le taux de substitution dans la production (3).
Cependant, il est à noter qu’un pays peut avoir de l’avantage absolu dans la production des deux biens X et Y, qui utilisent le moins de facteurs de deux biens ; et donc, par-là, peut tirer profit de l’avantage en terme de productivité.
Par extension, d’ailleurs, la théorie de l’avantage comparatif se réfère également au coût d’opportunité relatif, à l’instar du facteur « temps ».
En somme, en l’occurrence, le pays qui ayant le coût d’opportunité le plus faible à un bien possède de l’avantage comparatif pour ce type de bien. Et donc, il a intérêt de se spécialiser dans la production de ce bien, plutôt que de produire ensemble les deux types de biens X et Y (4).
En illustrant à l’aide d’un exemple.
De par l’avantage lié au coût d’opportunité, supposons deux producteurs (éleveur, agriculteur) respectivement dans deux pays A et B qui produisent deux types de biens chacun, à savoir de la pomme de terre et de la viande (5)
- pour le pays A, il lui faut 8 heures pour avoir un livre de pomme de terre, tandis qu’une heure pour avoir un livre de viande.
(1) : Bernard Guillochon, Economie internationale, 2001( p 32)(2) : Georges Mankiw, Principe de l’économie, 2001( p 71-72-73 )(3) : Bernard Guillochon, Economie internationale, 2001(p28)(4) : P. Krugman, Economie internationale, 2001( p 4-5)(5) : Georges Mankiw, Principe de l’economie moderne, 2001(p 70-71-72-73)
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Quant à l’autre pays (B), le cultivateur a besoin de 10 heures pour avoir un livre de pomme de terre, tandis que 20 heures pour avoir un livre de viande.
De par l’avantage absolu parlant, le pays A en profite par rapport au pays B, parce qu’il utilise moins de facteur « temps » par rapport à ce dernier.
Par contre, de par l’avantage comparatif, le pays B en bénéficie par rapport à celui du pays A. En effet, partant du coût d’opportunité, pour le pays A, à l’égard de l’éleveur, les 8 heures nécessaires à la production d‘un livre de pomme de terre permettraient de produire 8 livres de viande ; le coût d’opportunité d’un livre de pomme de terre est donc 8 heures de viande.
Pour le pays B, à l’égard du cultivateur, en 10 heures, il aurait produit ½ de livre de viande. Ainsi, le coût d’opportunité d’un livre de pomme de terre est équivalent à 0,5 livres de viande.
En présence d’échange, le cultivateur du pays bénéficierait 3 Livres de viande contre 1 livre de pommes de terre, soit :0, 33 Livre de pomme de terre =1 livre de viande. Ce qui signifie que le coût d’opportunité de la viande est supérieur à ce prix d’équilibre d’échange.
Il en est de même principe pour l’éleveur :
Il procure 1 livre de pomme de terre pour 3 Livres de viande. Ce prix est inférieur au coût d’opportunité de pomme de terre
Bref, les deux pays tirent profit de l’échange, du fait qu’il maximise le bien être tant au niveau des producteurs qu’ au niveau des consommateurs pour l’ensemble des deux pays, d’où la notion de « l’ échange des gains » (6).
En outre, ils ont intérêt à renoncer la production de bien qui n’offre pas cette opportunité liée à l’avantage des coûts comparatifs.
(6) : P. Krugmon, Economie internationale , 2001, p3
10
C’est un modèle exposé au XIXème Siècle, assimilable à l’avantage des coûts
relatifs.
Selon ce modèle, le « travail » est le seul facteur de production dont seule sa
productivité concourt à cet avantage comparatif.
D’ailleurs, un pays a intérêt à se spécialiser dans la production d’un ou de
plusieurs biens qui ont les moindres coûts relatifs que ceux des autres pays.
Pourtant, ce modèle reste incomplet pour expliquer les déterminants factoriels
de l’échange avec l’extérieur
D’autres théories en fournissent, à l’instar des dotations factorielles qui
favorisent également l’avantage comparatif aux échanges.
A-2-2 Les dotations factorielles avec les échanges extérieurs modèle HOS :
D’après ce modèle, à part l’avantage des coûts de facteur « travail ». Les
facteurs «Capital » et « ressources naturelles « jouent généralement des rôles
prépondérants dans la détermination de l’avantage comparatif relatif aux échanges.
Cet avantage comparatif provient de la concomitance et synergie de l’abondance en
facteurs appelés « dotations factorielles » et la technologie de production. Cette
dernière étant la technicité qui permet de produire plusieurs biens avec l’utilisation
d’une même quantité facteurs de production (8). En d’autres termes les facteurs de
productions ont été utilisés dans la production de divers biens.
Pour l’atteindre, le pays doit aligner son prix d’autarcie, c’est à dire son prix
intérieur en absence d’échange à celui du prix extérieur ayant un poids économique
relativement élevé.
Par-là d’ailleurs, il faut qu’il se spécialise dans la production du bien ou des
biens supportant le coût relatif d’autarcie le plus faible, et donc, possédant le prix le
plus faible en autarcie par rapport au prix extérieur.
En outre, en terme de prix relatifs, le pays peut acquérir plus des biens importés
que des biens exportés, car le revenu réel du pays augmente.
Face à l’évolution de l’échange extérieur, ces théories de base ne suffisent plus
d’expliquer les facteurs des échanges aux pays tiers, de nos temps moderne.
(8) et (9) Bernard Guillochon . Economie internationale ,2001 p 135 – p 167
11
En conséquence, les producteurs du pays pour ces types de biens pourraient
tirer de cet avantage de prix d’autarcie faible par rapport à ceux des autres
partenaires commerciaux. Ils doivent produire plus pour gonfler leurs profits.
Des nouvelles théories apparaissent en rajout des anciennes pour expliquer les
facteurs explicatifs des échanges entre pays.
A-3-Les nouvelles théories des échanges avec l’extérieur
A-3-1- La technologie : facteur des échanges extérieures
• La thèse de l’écart technologique
Selon cette thèse, la technologie est stipulée comme un des facteurs aux
échanges entre divers pays. De ce fait, l’avance technologique obtenue dans un
secteur permet le monopole d’exportation pour certain produit à condition que les
consommateurs des pays étrangers expriment une demande très forte à ce bien
nouveau. Il en est de même pour les pays bénéficiant de l’IDE (Investissement Direct
à l’Etranger).
Par conséquent, le pays bénéficiant de cette avance technologique dans la zone
économique intégrée peut jouer le rôle de « monopoleur » sur le marché commun et
large (10).
Par ailleurs, les avantages liés aux échanges entre pays proviennent également
des économies d’échelle.
A-3-2- Echanges entre pays et économies d’échelle
On distingue deux types d’économies d’échelle : ceux de l’économie
d’échelle internes, et économies d’échelle externes
Le premier type se traduit par l’accroissement de la production (en
pourcentage), plus proportionnellement que l’accroissement des facteurs utilisés, ces
derniers étant utilisés dans les mêmes proportions. Plus les facteurs utilisés
augmentent en terme de quantité, plus le coût marginal et coût moyen par unité
produite diminuent.
____________________________________________________________________(11)et(12) Bernard Guillochon . Economie internationale 2001 p 182 – p 104
12
En conséquence, il en ressort que ce sont les grandes entreprises qui en
profitent beaucoup plus du fait qu’elles ont la possibilité d’accroître leurs facteurs de
production. Par conséquent, pour elles, il y a présence de rendements d’échelle
croissants internes du fait que, plus la quantité du facteur utilisé accroisse moins
leurs coûts augmentent et le profit gonfle à son tour. Elles donnent un avantage de
coût aux grandes entreprises, et ainsi mènent à l’impossibilité de la concurrence.
Par contre, les économies d’échelles externes résultent des facteurs externes,
qui ne dépendent pas des quantités de facteurs utilisés par les entreprises.
Autrement dit, elles existent si le coût unitaire est fonction de la dimension de
la branche d’industries où l’entreprise est classifiée. Dans ce cas, cette branche est
composée de nombreuses petites entreprises, et est parfaitement compétitive car les
avantages pour les grandes entreprises ne sont pas pris en compte.
Du point de vue économique, toutes les deux sont les causes importantes du
commerce entre pays. Mais, elles ont des impacts différents pour la structure du
marché.
1- Théorie de la concurrence imparfaite
La concurrence est imparfaite car la condition d’atomicité n’a pas été respectée
par le marché.
Ainsi les entreprises rendent compte qu’elles peuvent influer les prix de leurs
produits et peuvent seulement vendre plus en réduisant leur prix .
A cet égard, elles se trouvent dans la situation ce qu’on appelle « la
concurrence monopolistique ».
2- Modèle de concurrence monopolistique
Il repose sur deux hypothèses :
Premièrement, le bien produit par chaque firme doit être différenciable par leur
caractéristique intrinsèque. Leurs produits différenciés permettent à chacun de
monopoliser le marché, et donc l’isole dans une mesure de concurrence ;
Deuxièmement, la détermination de leur propre prix est indépendante des
autres prix. Sur ce, il n’existe pas d’attente dans les politiques de prix entre les
grandes entreprises ; la concurrence n’est pas oligopole.
13
3- Concurrence monopolistique et régionalisme : leurs
conséquences sur les échanges entre pays
Avantages :
Les échanges ont pour effet d’étendre le marché par sa dimension. A cet effet,
chaque entreprise peut produire plus et avoir par conséquent un coût moyen plus bas.
Donc il y a baisse du prix de chaque bien considéré.
En plus, du fait même des économies d’échelle, le commerce intra-branche
s’intensifie d’avantage. (Voir ultérieurement)
En conséquence théoriquement, chaque pays pourrait avoir des biens en
grandes variétés qui sont présents sur le marché (13), d’une part ; et les
consommateurs peuvent varier leur choix en fonction de leur pouvoir d’achat et aussi
du prix des biens, d’autre part (14).
Inconvénient :
Les économies d’échelle sont incompatibles avec le marché de concurrence
parfaite car elles éliminent les entreprises de petite taille ne pouvant pas influencer le
marché par leur système de prix. En l’occurrence, certaines entreprises sont
contraintes de cesser leurs activités. Et par conséquent, il y a apparition de ce qu’on
entend « sous emploi ».
D’autre point de vue théorique met en relief l’importance de l’échange entre
pays et explique en fin de compte la cause de cet échange.
A-3-3- Echanges de différenciation
L’existence de produits différenciés engendre des courants d’échange à
l’intérieur de la zone économique intégrée.
14
1- Echanges de différenciation : moteur de commerce intra-branche
Le commerce intra-branche se caractérise par l’existence des flux
commerciaux sur des échanges croisés de produits similaires entre les pays. Ainsi,
les échanges de différenciation reposent essentiellement sur des biens différenciés.
L’indicateur de GRUBEL et Lloyd (15) mesure leur intensité, donné par la
formule suivante :
Somme en valeur absolue des soldes par branche I = 1-
Exportation totale + Importation totale
Plus I est proche de 1, plus ces échanges sont élevés
Plus I est proche de 0, il n’y a presque d’échanges
En d’autres termes, plus la demande globale par les consommateurs de la zone
est élevée, plus les échanges intra-branches s’accroissent.
Cependant, la demande des consommateurs de la zone dépend d’autres
facteurs. Ils ont leurs préférences en termes de goûts pour la variété de produits ; il
faut aussi tenir compte du niveau des revenus réels dans chaque pays.
Ce qui nous amène à tirer la thèse de B. Linder. (16)
2- La thèse de B. Linder : la proximité des comportements de
demande
Pour B. Linder, les dotations factorielles ne sont pas les seuls facteurs
engendrant les échanges intra-branches entre les pays ; mais, le comportement de la
demande les influe également. En effet, un pays devient exportateur s’il dispose
d’abord d’une demande nationale pour les produits spécifiquement manufacturiers.
Ce qui lui permet de lancer la production. Les ventes à l’étranger sont ensuite
possibles et intenses dès lors que les pays importateurs ont des comportements de
Des mesures allant dans le sens de la libre circulation des capitaux et donc de
l’assouplissement des réglementations sont à envisager (1) (paragraphe tiré du
Document Intérimaire de Stratégie de réduction de la pauvreté)
Ce paragraphe illustre la volonté des autorités malgaches dans le domaine.
Par ailleurs, la question d’une éventuelle souscription à la SADC ( Southern
African Developpement Community) et aux autres espaces communautaires
témoigne de la volonté affirmée de Madagascar à s’avancer d’une façon pondérée
vers une intégration économique, type union Européenne.
(1) Solofo Rakotoson, Madagascar, les défis d’un développement durable , août 2002, ed CEDRIC, p3522
Programme d’action COI : Programme Régional Intégré de Développement des
Echanges ( 2 )
Le PRIDE ou programme Régional Intégré de Développement des Echanges
est un programme de la COI. En 1998, la part du commerce intra-COI ne représentait
qu’environ 3% du commerce total de la région avec les pays tiers. C’est pourquoi,
l’objectif du PRIDE est de renforcer le processus d’intégration régionale en
favorisant le développement des échanges économiques et commerciaux entre les
pays de l’Océan Indien.
Par ailleurs, le PRIDE a pour but de lever les contraintes réglementaires qui
entravent le développement des échanges. Le « cadre général d’actions » du PRIDE
est une série d’objectifs qui assignent les pays de la COI afin de libéraliser les
échanges commerciaux les échanges de services, les investissements, les
mouvements de capitaux et la circulation des personnes. Cependant, il ne s’applique
pas à la Réunion du fait de son statut de région européenne. Tous ces engagements
correspondent à ceux que les pays ont souscrit dans le cadre de l’ « Initiative
transfrontalière » mais aussi dans celui du COMESA ou le la SADC, organisations
régionales avec lesquelles la COI coordonne ses actions.
Un Comité Technique de Suivi (CTS) a été constitué pour suivre le processus
d’abaissement tarifaire. Madagascar puis Maurice ont alors notifié respectivement en
janvier et en août 1999- au Secrétariat Général leur décision d’appliquer, dans le
cadre de la COI et sous réserve de réciprocité, une baisse des droits de douane de
80% puis de 100% de 1er janvier 2000.
De fait, la mise en œuvre de la préférence tarifaire est effective entre ces deux
pays depuis le 6 septembre 1999. Celle-ci est accordée aux seuls « produits
originaires » de Madagascar et de Maurice. En janvier 2000, les Comores en tant que
membre de la COI ont également notifié leur décision d’appliquer une baisse des
droits de douane de 80%.
____________________________________________________________________ ( 2) : COI, Rapport annuel, 2002 p 33 Solofo Rakotoson, Madagascar, les défis d’un développement durable , août 2002, ed CEDRIC, p35
23
Dans sa composante micro-économique, le PRIDE a pour objectif d’aider les
entreprises à développer leurs activités dans la région. La première préoccupation est
de faciliter les rencontres et les partenariats d’entreprises. Par exemple, pour le cas de
Madagascar, parmi les 624 dossiers examinés, 533 ont été approuvés par le PRIDE
avec un financement de 787120 euros en 1999.
Le Programme Régional de Développement du Tourisme devait être bouclé en
octobre 2000, mais il a été prorogé jusqu’à la fin 2002 du fait de son succès auprès
de ces bénéficiaires. Ce volet inclut les programmes de formation, d’échanges
régionaux ainsi que des activités de promotion et de marketing des îles de l’Océan
Indien en Europe (15).
Par ailleurs, il faut préciser que le volet micro-économique du PRIDE vise à
donner une impulsion aux entreprises dans la région ou avec des partenaires
régionaux.
Le volet d’appui au secteur privé du PRIDE articule ses activités autour des
points suivants :
- Renforcement des actions de facilitation de l’investissement et du
partenariat ;
- Approche plus sectorielle, produits porteurs ou à forte potentialité,
avec promotion du marché hors COI ;
- Renforcement des appuis au niveau meso ( organisations
intermédiaires) ;
- Sélectivité des appuis aux activités collectives (au profit des
projets individuels) ;
- Articulation avec le nouveau dispositif UE/ACP au secteur privé.
Le fonds PRIDE n’a été débloqué qu’en 1998 car sa disponibilité était liée à
l’application effective par les Etats des mesures du CGA ou Cadre Général d’Actions
et, notamment, l’abaissement tarifaire. En conséquence, de 1998 à 2002, 2136
actions ont été financées pour un montant de 3 607 000 euros. Pour Madagascar, le
pays a pu bénéficier du projet PRIDE jusqu’à la concurrence de 54,2% de sa valeur.
Le PRIDE a abordé son processus de clôture dont l’action a été freinée par la
crise malgache en 2002.
24
II- Analyse et diagnostic des échanges au sein de la région de l’Océan Indien
II-1 Les enjeux de l’intégration économique régionale pour Madagascar
Au niveau de la région, l’ouverture économique et l’ouverture commerciale du
pays apportent des gains contribuables au développement économique, car elle
améliore le bien-être du pays au sens global.
Sous l’effet statique régional, le courant commercial au sein de la région
économique intégrée apparaît et s’intensifie sur divers produits. Le Commerce
extérieur total de la COI représentait 6,7% du commerce intra-COI, dans la période
1995-1998 ; tandis que, quant au commerce intérieur total il représentait 1,6% du
commerce intra-COI. En somme, durant cette période, le commerce total,
représentait 3,03% du commerce intra-COI (3 ).
Sous l’effet dynamique du régionalisme, la baisse et suppression des taux des
droits de douane sur certains produits, à l’instar des produits textiles ne font qu’à
attirer des capitaux étrangers. Par-là, il s’agit de la déclaration des filiales
d’entreprises de la zone franche majoritairement concentrées dans le capital du pays.
La filière textile et confection tiennent une place importante du secteur
secondaire, car elle compte pour 13% de la production de ce secteur ( 4 ). Les Zones
franches assurent, en effet le tiers des exportations et environ 20% de l’importation.
Au niveau intérieur, cet IDE permet l’introduction de capitaux frais. Il est
également un moyen de transfert et de diffusion de technologies et de savoir-faire.
Les cas les plus typiques de l’IDE sont les investissements dans des zones franches.
Les entreprises franches sont effectivement concentrées dans la région
d’Antananarivo. La raison de cette implantation est l’abondance de la main d’œuvre
technique et spécialisée, ainsi que le niveau d’instruction de la population. Elles se
multiplient, en conséquence d’après l’enquête réalisée par l’INSTAT : en 1998, elles
comptent 125 à Antananarivo et s’élèvent à 140 en 2001( 5 ). Ce qui montre un réel
intérêt pour Madagascar de la part des étrangers. Il faut noter que Maurice tient 24%
(3) Annexe I – Commerce intra-COI, 1995-1998- COI Infonet 1999 (4) « Madagascar, Les défis d’un développement durable » ed. CERIC Août 2002, page 30 (5) Projet MADIO II/INSTAT, Enquête sur les zones franches industrielles, 2001
25
D’ailleurs, cet IDE stimule l’entrée des devises et des capitaux étrangers, dont
le mouvement est facilité par les réformes financières récentes. Ceci augmente les
réserves en devises de la banque centrale, d’une part, et favorise la rentrée fiscale
pour des recettes budgétaires du pays. En effet, le montant des investissements
engagés jusqu’en 1999 était de 562530 millions de Fmg pour ces entreprises (20). En
outre, du point de vue social (main d’œuvre et emploi), jusqu’en 1999, 37318
emplois étaient effectivement crées pour les 138 entreprises franches recensées, dont
10896 appartiennent et travaillent dans les entreprises franches mauriciennes. En
2001, ceux ci augmentaient à 37% (6). Ces investisseurs sont venus à Madagascar
pour obtenir les avantages liés aux coûts des facteurs (dotation factorielle), et donc
des économies d’échelle.
______________________________________________ (6) « « Les défis d’un développement durable » Ed. CERIC Août 2002, page 138
26
II-2- Les échanges commerciaux : Madagascar et les pays de
l’Océan Indien
Comme nous l’avons dits auparavant, Madagascar ne représente que
23 % du PNB global des pays de la COI( 7 ), et il est classé parmi les pays les
moins avancés (PMA).
Le volume de son commerce extérieur total (Importation+Exportation)
présente un état dégressif de temps à autres ( 8 ). En effet, on remarque une régression
du volume du commerce total d’un taux moyen égal à 0,04% dans la région. Ceci
s’explique par le fait que, d’un côté le label des produits « Made in Madagascar »
n’est pas conforme aux normes et qualités internationales dans la plupart des cas, et
de l’autre côté quelques produits ne sont pas compétitifs sur ce marché, vu les
niveaux de prix relatifs et nominaux, de l’autre côté.
Ces deux côtés résultent de la faiblesse de « productivité-travail » et donc de
la manque de technicité dans le processus productif (Insuffisance et retard
technologique). Par exemple, Madagascar est un exportateur fortement potentiel de
la viande de bœuf. Malheureusement, dû au problème d'hygiénique, le pays a perdu
ce marché dans la région de l’Océan Indien. Il en est de même pour le cas du produit
« vanille ».(9 )
D’ailleurs, les produits halieutiques, les produits textile et de confection ; les
produits miniers, les produits des cultures traditionnelles de rente (vanille, café,
litchis,…) et l’élevage tiennent une place encore importante dans l’exportation au
niveau de la région de l’Océan Indien, mais de faible proportion. En effet , en 1999,
Madagascar n’occupe que 2% du marché comorien , notamment sur le produit de
viande de bœuf ; 1% sur le marché mauricien concernant les produits traditionnels et
autre ; 0,4% celui du marché seychellois, enfin, 0,8% celui du marché réunionnais (9).
L’exportation de ces produits provient des avantages liés aux dotations
factorielles notamment en ressources naturelles abondantes et spécifiques ; mais les
produits industriels et manufacturiers ne sont pas figurés dans la liste des produits
exportés de Madagascar vers la région de l’Océan Indien (10).
Malgré tout, Madagascar tient la 2ème place après Maurice aux exportations
intra-COI. La valeur de ces exportations atteint 50 000 000 d’euros, en 1999 (8).
(7) Rapport annuel COI, page 32(8) Annexe I , commerce intra-COI, 1995-1998, COI- Infonet 1999 Annexe II, echanges intra-COI, 1999, PRIDE/COI/UE
(9) Rapport annuel 2002, COI pages 19,26,29,31 (10) « Le marché juste en face, c’est le nôtre » PRIDE/COI, 6-PRIDE/COI/UE
27
Ces exportations portent essentiellement sur les produits halieutiques, d’élevage,
agricole et agro-alimentaire ; mais de faible valeur aux produits textiles et autres.
Quant aux importations, le pays tient la 2ème position parmi les pays
importateurs de la région. En effet, la valeur de ces importations s’élèvent à 80
millions d’Euro, en 1999 (24). Les importations proviennent essentiellement de la
Réunion (3%), de Maurice (4%) ; les flux en provenance de Comores et Seychelles
sont relativement très faibles (23).
II-3 - Les Perspectives de Madagascar au niveau de la COI : (25)
Les potentialités d’affaires régionales sont nombreuses, et la Grande Ile est à
même de répondre à ces demandes. Toutefois, une attitude commerciale plus
agressive est nécessaire pour concrétiser cette volonté d’ouverture à un marché de
proximité.
Les observations ci-après nous permettent d’avoir un aperçu de ce que
représente le potentiel malgache par rapport aux marchés existants :
- En 1999, Madagascar a exporté pour près de $ 11,5 millions de produits
vers l’Indonésie et en a importé $ 14 millions environ. S’il exportait
également de la viande bovine vers ce pays, cela comblerait la vide laissé
par l’interdiction posée par l’Europe.
- Depuis l’arrêt de ses importations en provenance d’Afrique du Sud, de
l’Ile Maurice importe de la viande de bœuf du Brésil et de l’Australie,
alors que Madagascar est potentiellement exportateur de ce produit.
- L’Ile de la Réunion a besoin annuellement de 4 000 tonnes d’oignons et
de 1000 tonnes d’ails alors même que Madagascar est en mesure d’en
produire respectivement 6000 et 1000 tonnes par an.
- Pour le piment, La Réunion et Maurice restent un marché potentiel pour la
Grande Ile . En 1999, l’exportation vers ces îles n’atteignait que 59 tonnes
pour une valeur de 871 millions Fmg, alors que depuis 1997, Madagascar
produisait 3000 tonnes de ce produit.
- Sur le marché de l’Océan Indien, les haricots sont très recherchés.
Pourtant, Madagascar exporte une quantité insignifiante de ce produit,
moins de 1 500 tonnes pour une valeur de 3 300 millions fmg. Mieux
encore, en 2001, la production est estimée à 78 000 tonnes grâce à
l’amélioration des semences et à l’augmentation des superficies cultivées.
28
- Des opérateurs réunionnais sont intéressés par une production à grande
échelle d’ananas de Madagascar certifiés biologiques pour l’exportation.
- Les pays de l’Asie du Sud-Est constituent un nouveau créneau
d’exportation du foie gras malgache qui est aussi apprécié par les
mauriciens.
- Des pays de l’Afrique de l’Ouest sont en quête de fournisseurs de viande
bovine, marché que Madagascar pourrait exploiter.
- Il est clair que la participation des agents économiques aux zones de libres
échanges ne peut être effective qu’avec la mise en place d’une politique
d’accompagnement plus efficiente. C’est pourquoi le tissu économique
malgache actuel nécessite plus de soutien pour affronter la concurrence
étrangère.
Par ailleurs, le secteur du tourisme revêt une importance économique pour les
Etats de la COI, étant une source de devises, de création d’emplois et de recettes
fiscales.
Dans ce contexte, la COI a mis en œuvre depuis 1994, avec le soutien de
l’union européenne, un programme d’appui au développement du tourisme.
Ainsi une organisation régionale, L’organisation Touristique des Iles De
l’Océan Indien (OTIOI) a été créée en fin d’octobre 2001, dont le siège doit être
localisé à Madagascar. Cette association est rattachée au Ministère du Tourisme. A
cet effet, des reformes structurelles devraient être élaborées, en privilégiant le secteur
du tourisme, dans le cadre du DSRP : ainsi pour attirer des investisseurs étrangers
dans le domaine du tourisme, il faut sécuriser les investissements étrangers à travers
la conclusion d’accord bilatéraux de protection des investissements en complément
de l’adhésion de Madagascar à des mécanisme d’assurances et de garantie des
investissements.
Aussi faut-il assurer aux investisseurs étrangers un traitement non
discriminatoire et dans le respect des lois en vigueur à Madagascar.
(25) Solofo Rakotoson, Madagascar, les défis d’un développement durable, août 2002, ed CEDRIC, p37
29
III- Les obstacles à l’encontre des opportunités
• Impact de la crise politique 2002 : bilan en mai 2002
(Source : Madagascar en crise : situation économique et sociale en mai 2002 bureau
de la Banque mondiale)
d’une manière aperçue, les différents secteurs de la production sont tous plus ou
moins touchés par la crise :
- Perte directe totale de production jusqu’en mai 2002 : environ 600 millions
de dollars ;
- Volume de commerce extérieur : environ moins 50%
- Utilisation de capacité de production dans l’industrie, le tourisme, le transport
et la construction : 10 à 30%
Pour ce secteur agricole, concernant la vanille, on estime une récolte entre 1200
et 1400 tonnes ; (donc, une augmentation de production de 50%), grâce à la reprise
de la production dans la sous préfecture d’Antalaha où les plantations ont été
endommagées par le cyclone en 2000.
Pour la pêche crevettière, les trois premiers mois de la campagne 2002 est
conforme à la production de la même période des années précédentes.
La crise était plutôt ressentie dans le secteur au niveau du prix pour les
producteurs. En effet, la désorganisation logistique (barrage, pénurie de carburants)
et financière entraînant une diminution importante des prix aux producteurs.
Pourtant, la chute pour les prix des produits agricoles d’exportation provient,
d’ailleurs, de la conjoncture mondiale. En effet, pour la vanille, après deux
campagnes de surenchères, le prix aux producteurs tend vers une baisse notable à
cause de l’augmentation de la production mondiale qui effectuera le prix à
l’exportation.
La crevette et le café subissent aussi d’un effondrement des prix au niveau de
l’exportation.
Pour le secteur industriel, les entreprises franches sont les plus touchées : à la
fin du mois de mars, l’annulation des commandes des importateurs des pays
industrialisés a entraîné la suppression d’environ 40 000 emplois sur 100 000. A la
même période, 40% des ouvriers des entreprises qui continuent à travailler sont en
sous charge ou en chômage technique.
30
Ces entreprises ne recensent en fin mars que 25 000 emplois réguliers. La perte
financière correspondante à cette baisse drastique diminuerait d’au moins 30% de la
valeur ajoutée, et effectera dans la même proportion d’exportation du secteur.
Pour le secteur des services, le tourisme et le transport sont les plus touchés par
cette crise. Le nombre de touristes a tellement diminué qu’il ne représente plus à la
fin du mois de mars que 10% des chiffres des années précédentes pour la même
période.
Il est à noter que les barrages anti-économiques, les ponts dynamités la manque
du carburant sont autant de facteurs qui asphyxient toute l’économie, les biens et les
personnes ne peuvent circuler librement.
• Problèmes structurels : (source : in « Madagascar, les défis d’un
développement durable… ». Ed CERIC, août 2002)
Les produits de cultures traditionnelles de rentes, notamment la vanille, le café,
l’essence de vanille, et d’autres produits de cultures agricoles sont confrontés aux
problèmes de normes et d’irrégularité sur le marché régional de la COI, faute de
véritable professionnalisme.
D’ailleurs, l’organisation de la commercialisation est assurée par des producteurs
et des sociétés exportatrices qui ne pensent qu’à spéculer sur ces produits,
rendant cette filière peu rentable.
En outre, ces problèmes s’associent aux difficultés d’évacuation de ces produits
dû au mauvais état des infrastructures de transport (réseaux routier, réseaux
ferroviaire).
• Perspectives : (Source : in « Madagascar les défis d’un développement durable,
Ed CERIC, août 2002 »).
Le programme d’action a été élaboré par le gouvernement, face à de telles
situations.
Pour faire face aux impacts macroéconomiques de la crise, le gouvernement a eu
recours au programme de phase d’urgence consistant à :
- Rétablir la circulation sur les grands axes reliant la capitale et les provinces ;
- Appuyer le secteur privé pour la relance de l’économie ;
- Sauver la campagne de commercialisation des produits agricoles et assurer
une bonne préparation de la prochaine campagne ;
- Rendre opérationnelle la loi des finances 2002.
31
La phase à moyen terme sera la mise en place des mesures et réformes pour
l’objectif de croissance rapide et durable et une répartition équitable de cette
croissance. Madagascar entend entre autres :
- De promouvoir le libéralisme économique et d’assurer un cadre favorable à la
concurrence ;
- D’assurer aux investissements étrangers un traitement non discriminatoire et
dans le respect des lois en vigueur à Madagascar.
- Dans ce cadre, la volonté du gouvernement à s’avancer d’une façon pondérée
vers une intégration économique-type. Union Européenne-, et d’une
éventuelle souscription à la SADC (Southern African Developpement
Community) pourraient apporter des avantages pour le développement du
commerce extérieur.
D’ailleurs, le secteur routier est une priorité étatique, car la part des
investissements dans les infrastructures routières sont en moyenne de 20% de
l’enveloppe globale de programme des investissements publics. L’objectif
gouvernemental en cette matière est actuellement de réhabiliter quelques
20 000 km de routes nationales avant 5 ans.
L’amélioration de voie ferrée et la mise en place d’un réseau de
télécommunications le long des voies sont prévues. En plus, le Réseau National de
Chemin de Fer Malgache ( RNCFM) serait en cours de privatisation et de
négociation avec la société sud africaine COMAZAR.
Concernant le transport maritime, avec un trafic avoisinant les deux millions de
tonnes par an ; le port de Toamasina peut avoir comme future vocation d’être un port
d’éclatement pour la région de l’océan indien. Cela pourrait offrir des avantages en
terme de coûts avec l’amélioration de dessertes à escales multiples.
La concurrence entre les ports est quasi-inexistante. Cette situation s’explique
par la faiblesse des liaisons routières et ferroviaires au sein de pays et entre les villes.
Concernant la pêche industrielle, l’avenir pour le pêcheur malgache est sûrement
dans la reconversion vers l’élevage piscicole ou l’aquaculture des crevettes ou
d’algues. Mais pour les autres secteurs, le blocage de l’extension des fermes
piscicoles artisanales ou d’aquaculture tient essentiellement au problème de
financement des premiers investissements.
32
Concernant les cultures traditionnelles de rente, le gouvernement actuel a la
volonté de promouvoir la commercialisation vers l’extérieur, dans le cadre du
document de stratégie de réduction de pauvreté (ou DSRP). Pour y parvenir, les
prestations suivantes devraient être mises en œuvre, pour la normalisation et la
conformité des produits, en faveur de ce secteur :
Prestations de base :
→ Assistance directe en entreprise dans l’audit, l’identification des
besoins, l’élaboration des projets et les conseils.
→ Appui institutionnel dans les domaines des bureaux de normes et
équipements métrologiques.
Prestations de support :
→ Formation en normalisation/ qualité
Mise en place d’un réseau de formateurs et d’un organisme de coopération et de
promotion de la qualité.
33
CONCLUSION
La COI est l’organisation régionale dont les activités sont les plus effectives
sur le plan national.
Les domaines de coopération prennent plusieurs domaine à savoir :
diplomatique, économique et commerciale, etc… Pourtant, nous venons de
concentrer notre étude spécifiquement dans le domaine économique et commercial.
De plus, les formes de coopération régionale vont prendre d’autres aspects. En
effet, des mesures allant dans le sens de la libre circulation des capitaux et donc de
l’assouplissement des réglementations sont déjà envisagées.
Bref, l’intégration apparaît aujourd’hui comme une solution possible pour
constituer un espace économique intégré. Il ne reste à Madagascar que d’agir aux
opportunités face au « marché juste en face » (26) ; et aussi de réagir contre le retard
au développement économique.
(26) Slogan du PRIDE au niveau de la COI
34
SIGLES ET ABREVIATIONS
COI :
COMESA :
CARICOM :
EAC :
FED :
IDE :
IGAD :
RIFF :
SADC :
Commission de l’Océan Indien
Common Market Of Eastern and Southern African
Communauté de basin des Caraîbes
East African Community
Fonds Européens de Développement
Investissement Direct à l’Etranger
Autorité Inter-gouvernementale pour le Développement
Regional Integration Facilitation Forum
Southern African Development Community
A N N E X E S
35
(1) : Il y abaissement voire annulation des barrières tarifaires sur certains produits au niveau
de la région ; tandis qu’a l’échelle mondiale , le commerce est basé sur l’avantage lié aux
coûts et de l’abaissement tarifaires suivant les règles et conventions imposées par
l’Organisation Mondiale de Commerce.
A N N E X E S
36
37
BIBLIOGRAPHIE
- BERNARD GUILLOCHON, Economie Internationale, 3ème Edition
Collection DUNOD, 2001
- PAUL R. KRUGMAN et MAURICE OBSTFELD, 3ème Edition
Collection NOUVEAU HORIZONS, 2001
- N. GREGORY MANKIW, Principes de l’économie moderne
Collection NOUVEAU HORIZONS, 2001
- N. GREGORY MANKIW, Macroéconomie, 2ème Edition
Collection NOUVEAU HORIZONS, 2001
-HENRI ROUILLE D’ORFEUIL, Economie, le réveil des citoyens, les alternatives à la
mondialisation, Edition la Découverte SYROS, Paris 2002
- AUBIN C. et P. NOREL, Economie internationale, Collection « points » Paris, éditions du
Seuil, 2000
- MAILLET P. et ROLLET P., Intégration économique européenne, théorie et pratique.