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Gauheria 69 D’exceptionnelles tombes gallo-romaines à Avion (62) au lieu-dit « Le Fossé à Leu » Gilles PRILAUX, Alain JACQUES, Cyrille CHAIDRON, Alexia MOREL Le site se trouve au sud du territoire communal, jouxtant celui de Vimy. Il se développe au bas de la butte de Vimy et se trouve donc à la jonction du plateau d’Artois et de la plaine de Gohelle. Le substrat est constitué, pour partie, d’une craie pulvérulente et de « nappes » de limon orangés, plus ou moins chargés en intrusions calcaires. La notice présentée ici ne porte que sur les tombes gallo-romaines découvertes à Avion. Deux lieux de sépultures ont été implantés dans les angles nord-ouest et sud-est de l’enclos principal de la fin du I er siècle avant notre ère, faisant face, par ailleurs, à l’accès principal de l’établissement. Ces deux petites nécropoles totalisent 14 structures funéraires pour celle du nord ouest, 25 pour celle du sud-est. Ces nécro- poles ont, semble-t-il, « fonctionné » en même temps, si l’on se réfère à certains assemblages de dotations funéraires, bien que celle du nord- ouest soit désaffectée avant le début du II e siècle de notre ère. Du 17 octobre au 25 mai 2005, l’Institut national de Recherches ar- chéologiques préventives (Inrap) a réalisé un diagnostic archéologique sur la commune d’Avion. Cette opération a été menée dans l’emprise de l’extension de la zone industrielle dite « du 14 », dont l’aménagement incombe à la société Adévia. La surface sondée représente 475 747 m 2 et deux secteurs ont été retenus pour un examen plus approfondi, sous forme de deux opérations de fouilles d’archéologie préventive. La première concerne un habitat ouvert, probablement datable de la fin du Néolithique et de l’Âge du Bronze (intervention menée par Philippe Lefèvre de l’Inrap) et la seconde porte sur une occupation protohistorique et gallo-romaine dont la fouille a été placée sous l’autorité de Gilles Prilaux de l’Inrap. L’intervention a porté sur une surface de 4,5 hectares et a été assurée par des archéologues de l’Inrap et du service archéologique de la ville d’Arras avec le renfort de deux étudiants bénévoles. L’opération a commencé au mois de juin 2007 et s’est achevée à la fin du mois d’octobre de la même année. Gilles-Prilaux copie.indd 1 29/04/09 17:55:32
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D'exceptionnelles tombes gallo-romaines à Avion (62). Gauhéria, n°69, 2009

Dec 21, 2022

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D’exceptionnelles tombes gallo-romaines à Avion (62)

au lieu-dit « Le Fossé à Leu »

Gilles PriLAux,Alain JAcques,cyrille chAiDron,Alexia MoreL

Le site se trouve au sud du territoire communal, jouxtant celui de Vimy. Il se développe au bas de la butte de Vimy et se trouve donc à la jonction du plateau d’Artois et de la plaine de Gohelle. Le substrat est constitué, pour partie, d’une craie pulvérulente et de « nappes » de limon orangés, plus ou moins chargés en intrusions calcaires. La notice présentée ici ne porte que sur les tombes gallo-romaines découvertes à Avion. Deux lieux de sépultures ont été implantés dans les angles nord-ouest et sud-est de l’enclos principal de la fin du ier siècle avant notre ère, faisant face, par ailleurs, à l’accès principal de l’établissement. Ces deux petites nécropoles totalisent 14 structures funéraires pour celle du nord ouest, 25 pour celle du sud-est. Ces nécro-poles ont, semble-t-il, « fonctionné » en même temps, si l’on se réfère à certains assemblages de dotations funéraires, bien que celle du nord-ouest soit désaffectée avant le début du iie siècle de notre ère.

Du 17 octobre au 25 mai 2005, l’institut national de recherches ar-chéologiques préventives (inrap) a réalisé un diagnostic archéologique sur la commune d’Avion. cette opération a été menée dans l’emprise de l’extension de la zone industrielle dite « du 14 », dont l’aménagement incombe à la société Adévia. La surface sondée représente 475 747 m2 et deux secteurs ont été retenus pour un examen plus approfondi, sous forme de deux opérations de fouilles d’archéologie préventive. La première concerne un habitat ouvert, probablement datable de la fin du Néolithique et de l’âge du Bronze (intervention menée par Philippe Lefèvre de l’inrap) et la seconde porte sur une occupation protohistorique et gallo-romaine dont la fouille a été placée sous l’autorité de Gilles Prilaux de l’inrap. L’intervention a porté sur une surface de 4,5 hectares et a été assurée par des archéologues de l’inrap et du service archéologique de la ville d’Arras avec le renfort de deux étudiants bénévoles. L’opération a commencé au mois de juin 2007 et s’est achevée à la fin du mois d’octobre de la même année.

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I. La nécropoLe du nord-ouest

Elle comporte 10 sépultures secondaires à incinération, une à inhumation et 3 fosses « funé-raires ». Ce lieu de sépulture se développe sur une surface un peu inférieure à 100 m2. une certaine organisation a pu être observée. Ainsi la sépulture la plus ancienne (st 283) datée du tout début du ier siècle est ceinturée par cinq tombes très impo-santes, tant parleurs dimensions que par la nature du mobilier d’accompagnement. Néanmoins, ces 5 tombes riches ont toutes été enfouies entre le milieu et la fin du ier siècle de notre ère. On peut ainsi penser, avec toutes les réserves d’usage, que la sépulture st 283 correspond à l’ensemble fondateur de cette petite nécropole et qu’elle a exercé un pouvoir suffisamment attractif pour que le développement de ce lieu prenne en compte sa position. Naturellement, un lien de filiation vient tout de suite à l’esprit, même si cela reste impossible à prouver. On peut signaler que trois sépultures placées au nord de la nécropole (st 276, 84 et 85) marquent la désaffection progressive de ce lieu, puisqu’elles datent de la fin du ier siècle et du début du iie siècle (pour la tombe 85). On doit noter la présence d’une inhumation assez singulière (st 278) : la position du défunt dans la fosse et la nature du mobilier d’accompagnement (un talon de lance en fer et une petite plaquette

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Tombes gallo-romaines à Avion (62)

facettée en schiste) traduisent un statut particulier qui ne sera pas possible, à notre stade de réflexion, de préciser. Enfin, il faut noter la présence de 3 fosses regroupées au nord-ouest du petit cimetière et qui se distinguent par des comblements très charbonneux, contenant invariablement de nombreux morceaux de terre cuite et quelques esquilles osseuses brûlées. Leur appartenance au domaine funéraire semble acquise sans que l’on puisse néanmoins en déter-miner la fonction, l’importance et la datation. Le terme « structure funéraire » sera retenu pour ces trois fosses à défaut d’autre appellation. Pour des raisons pratiques, la présentation des tombes est ici faite par ordre croissant et non selon la chronologie.

CataloGue des sépultures

Tombe 84. La fosse est rectangulaire (1 m × 0,79 cm). En son centre a été creusé avec grand soin le réceptacle de la sépulture. Ce « coffre » calcaire (0,55 m × 0,38 m) se trouve à une profondeur conservée comprise entre 0,34 m et 0,55 m. Le comblement supérieur de la fosse résulte d’un apport limoneux riche en inclusions charbonneuses et cendreuses et contenant quelques nodules de terre cuite. L’incinération a été déposée dans une urne cinéraire (vase 1) dans l’angle nord-est de la fosse. Deux petites bouteilles (vases 2 et 3) ont été placées le long de la paroi ouest. On notera qu’un jeune poulet (détermination S. Lepetz) a été posé sur le sol de la tombe (n° 4). Enfin, il faut signaler qu’une fibule en bronze a été découverte au sommet de l’urne cinéraire (84. 1a) : voir l’étude d’Alexia Morel, ci-après.

Description du mobilier céramique :

– Vase 1. Marmite en céramique commune réductrice à col tronconique court, type Bayard 25. Production des ateliers d’Arras.– Vase 2. Bouteille en terra nigra, type BT. Production Arras-Cambrai (probablement Cambrésis).– Vase 3. Pot en terra nigra, type P48. Production du Cambrésis.Datation proposée : fin du ier siècle, début du second.

Tombe 85. La tombe se résume à une simple fosse sub-circulaire, d’un diamètre d’environ 0,64 m et d’une profondeur conservée de 0,20 m. Les bords sont évasés et le fond irrégulier. Le comblement et un sédiment limoneux très proche du terrain naturel, à l’exception de quelques rares inclusions charbonneuses. Les ossements incinérés ont été déposés dans une urne (vase 1, pot tronconique des productions d’Arras) qui a, par ailleurs, beaucoup souffert des labours modernes. On note la présence d’un petit pot tronconique avec décor au lissoir (vase 2). Enfin, il faut signaler la présence d’une rondelle percée en céramique, retaillée dans un fragment de vase (85.3).

Description du mobilier céramique :

– Vase 2. Marmite en céramique commune réductrice à col tronconique court, type Bayard 25. Production des ateliers d’Arras.– Vase 3. Marmite en céramique commune réductrice à col tronconique court, type Bayard 25. Production des ateliers d’Arras.Datation proposée : fin du ier siècle, début du second.

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Tombe 87. La fosse est sub-circulaire, d’un diamètre d’environ 0,54 m et d’une profondeur conservée de 0,18 cm. Les bords sont assez incisés et le fond est plus ou moins régulier. Le comblement est un sédiment limono-crayeux avec quelques rares inclusions char-bonneuses. Les ossements incinérés ont été placés dans une urne (vase 1) et deux petits pots tronconiques ont été posés de part et d’autre du réceptacle de l’incinération.

Description du mobilier céramique :

– Vase 1. Marmite en céramique commune réductrice à col tronconique court, type Bayard 25. Production des ateliers d’Arras.– Vase 2. Marmite en céramique commune réductrice à col tronconique court, type Bayard 25. Production des ateliers d’Arras.– Vase 3. Marmite en céramique commune réductrice à col tronconique court, type Bayard 25. Production des ateliers d’Arras.Datation proposée : fin du ier siècle, début du second.

Tombe 88. La fosse présente deux niveaux distincts. La partie supérieure est un creusement quadrangulaire régulier de 1,50 m de long sur 1,44 m de large. Au centre de ce premier niveau on trouve un second creusement de 0,85 m de côté et de presque 0,50 m de profondeur ; les parois sont alors très incisées et le fond parfaitement plat. Le soin apporté à la construction de cette fosse témoigne, semble-t-il, d’une volonté de reproduire une véritable « réplique » de chambre funéraire. Le comblement est un apport limono-crayeux avec quelques rares inclusions charbonneuses. Les ossements incinérés ont été déposés dans l’angle ouest de la fosse (n° 7). Des effets de parois ont été observés et attestent de l’existence d’un réceptacle périssable à parois rigides. On note toutefois l’absence de clou. une paire de chaussures, dont ne subsistent que les clous de semelles (n° 9), a été posée sur le contenant de l’incinération. Au pied du contenant cinéraire, on note la présence d’une demi-tête de cochon (n° 10) et d’une moitié de grille costale (n° 8). Six vases ont été déposés. Les bouteilles et cruches (nos 4, 5 et 6) sont groupées dans le quart sud-est de la fosse ; en revanche, une assiette et deux coupelles à collerette sont assemblées dans le quart nord-ouest (nos 1, 2 et 3).

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Description du mobilier céramique : – Vase 1. Coupe à collerette en terra rubra TR2, type C13. Production champenoise. Estampille illisible.– Vase 2. Coupe à collerette en terra nigra, type C13. Production champenoise. Estampille anépigraphique : cartouche carré avec un cercle au centre et quatre rayons partant du cercle vers les quatre coins.– Vase 3. Assiette en terra nigra, type A42. Production champenoise. Estampille :V

V

NIO.– Vase 4. Pot en terra nigra, type P46. Production du Cambrésis.– Vase 5. Bouteille en terra nigra, type BT6. Production d’Arras.– Vase 6. Cruche à deux anses en céramique commune oxydante, pâte fine beige à surface lissée, type CRU 203 (Deru 1996)Datation proposée : première moitié du ier siècle.

Structure funéraire 89. La fosse est irrégulière, de plan plus ou moins ovale ; sa longueur est de 1,24 m sur 0,80 m de largeur maxi-male La profondeur conservée est de de 0,26 m. Les parois sont évasées et le fond plus ou moins plat. Le comblement est un sédiment limoneux, riche en inclusions charbonneuses et cendreuses. On trouve des esquilles d’ossements brûlés dans la totalité du comblement, sans véritable concentration. Bien que son lien avec le domaine funéraire ne soit pas contestable, les arguments font défaut pur aller plus loin dans l’interprétation. On note néanmoins l’absence de mobilier funéraire et l’absence de toute trace de rubéfaction.

Tombe 90. Comme pour la sépulture 88, le soin apporté à la réalisation de la fosse démontre clairement une volonté d’accentuer l’aspect ostentatoire de cet ensemble. La partie supérieure est un creusement quadrangulaire de 1,40 m sur 1,30 m de côté ; la profondeur de cette partie est de 0,48 m. Là encore, au centre de ce creusement on trouve un réceptacle creusé avec grand soin dans le substrat crayeux ; ses parois sont parfaitement droites et le fond plat. Ce « contenant » mesure 0,80 m sur 0,73 m de côté ; sa profondeur est de 0,53 m. Le comblement est un apport limoneux riche en inclusions charbonneuses et cendreuses. à noter la présence de nodules de terre cuite. Les ossements incinérés ont été déposés dans l’angle nord de la fosse. Des clous en fer, trouvés aux angles, et les effets de parois, particulièrement bien visibles ici, témoignent de la présence d’un contenant rigide de type coffre de bois. Au sommet de l’incinération, deux fibules en bronze (90.3.a et c) et un nécessaire de toilette comprenant une pince à épiler, un auriscalpium ou cure-oreille et probablement un cure-ongle (90.3.b). Les restes d’un jeune poulet placés soigneusement devant le coffre cinéraire ont été identifiés par S. Lepetz, archéozoologue au CNrS. une grande cruche à deux anses (n° 4) a été posée dans l’angle sud-ouest de la fosse. un tonnelet très original (n° 7) et deux vases retaillés dans des fonds de céramiques (nos 5 et 6) occupent approximativement le centre de la fosse.

Description du mobilier céramique : – Vase 4. Cruche en céramique commune oxydante à panse bombée et lèvre avec une gorge médiane. Pâte claire orange sableuse. Production de Dourges ? (Bord identique au vase 5 de la tombe 288).– Vase 5. Fond de marmite en céramique commune réductrice à col tronconique, type Bayard 25 (Bayard 1980). Production des ateliers d’Arras.

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– Vase 6. Fond de marmite en céramique commune réductrice à col tronconique, type Bayard 25 (Bayard 1980). Production des ateliers d’Arras.– Vase 7. Pot en terra rubra TR1a, type P26 similis. Production d’Arras.Datation proposée : fin du ier siècle de notre ère (transition Néron-Flaviens ?).

Tombe 220. Il s’agit encore d’une sépulture tout à fait remarquable tant sur le plan architectural que par la nature et la conservation des offrandes funéraires. La partie supérieure de la fosse se présente sous la forme d’un creusement irrégulier aux parois droites de 1,27 m de côté et de 0,44 m de profondeur. Au centre de ce premier niveau a été aménagé avec grand soin le réceptacle des offrandes et dépôts funéraires. Celui qui se présente sous la forme d’une fosse carrée d’environ 0,80 m de côté et de 0,58 m de profondeur. Les parois sont parfaitement droites et le fond est plat. Le comblement est un sédiment limono-crayeux beige à beige orange, avec quelques nodules de terre cuite. Les ossements incinérés ont été placés dans l’angle ouest de la fosse, probablement dans un contenant rigide, si l’on en juge par les effets des parois qui ont pu être observés. On notera néanmoins l’absence de clous. Le mobilier d’accompagnement conservé comprend six vases en céramique. Dans l’angle nord de la fosse, on observe une assiette en terra nigra (n° 5) contenant des restes alimentaires et accompagnée d’une bouteille en terra nigra (n° 6). Les offrandes alimentaires ont été identifiées par S. Lepetz du CNRS: il s’agit du crâne d’un très jeune porcelet (de quelques semaines) fendu en deux et accompagné d’une partie de la grille costale et de l’extrémité de la patte avant. S. Lepetz a attiré notre attention sur le fait que

l’animal, très jeune et qui n’a pas été engraissé, doit être considéré comme une pièce de choix. Le quart sud-est de la tombe comprend deux coupelle à collerette en terra nigra (nos 3 et 4), une grande bouteille en terra nigra (n° 2) et un tonnelet en terra rubra (n° 1).

Description du mobilier céramique : – Vase 1. Bouteille en terra nigra, type BT6. Production Arras-Cambrai (probablement Arras).– Vase 2. Tonnelet en terra rubra TR1a, type 13. L’engobe est absent du registre médian guilloché. Production des ateliers d’Ar-ras.– Vase 3. Coupe à collerette en terra nigra, type C13.Production champenoise. Estampille illisible.– Vase 4. Coupe à collerette en terra nigra, type C13.Production champenoise. Estampille illisible.– Vase 5. Assiette en terra nigra, type A39. Production champenoise. Estampille illisible.– Vase 6. Bouteille en terra nigra, type BT6. Production Arras-Cambrai (probablement Arras)Datation proposée : première moitié du ier siècle.

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Tombe 221. La Partie supérieure de la fosse se présente sous la forme d’un creusement quadrangulaire aux parois droites, dont les longueur des côtés sont comprises entre 1,29 m et 1,36 m ; la profondeur est de 0,54 m. Au centre de ce premier niveau, le réceptacle des offrandes et dépôts funéraires se traduit par un creusement soigné dont les côtés sont compris entre 0,78 m et 0,95 m, pour une profondeur conservée de 0,58 m. Les parois sont droites et le fond parfaitement plat. Le comblement est un apport massif de limon crayeux contenant quelques rares inclusions charbonneuses. Les ossements incinérés ont été déposés le long de la paroi ouest de la fosse. Aucun effet de paroi (rigide) n’a pu être observé ; en revanche, les ossements se répartissent sur une aire sub-circulaire de 0,40 m de diamètre et une épaisseur de 3,8 cm, ce qui suggère un dépôt dans un contenant périssable souple, de type sac. Huit vases ont été recensés. Les formes basses occupent la partie centrale de la tombe. Deux assiettes, l’une en terra nigra (n° 4), l’autre en terra rubra (n° 8) accompagnent trois coupelles en pâte sableuse issues des officines d’Arras (nos 5, 6 et 7). Les formes hautes sont représentées par deux bouteilles en terra nigra (nos 1 et 2) et un tonnelet en terra rubra (n° 3). On note enfin qu’une demi-tête de cochon et une moitié de grille costale ont été trouvées le long de la paroi nord.

Description du mobilier céramique : – Vase 1. Bouteille en terra nigra, type BT1 déformée. Production des ateliers d’Arras.– Vase 2. Bouteille en terra nigra, type BT6. Production des ateliers d’Arras. Un décor de longues lignes recourbées, faisant penser à des cannes placées en opposition et organisées en trois ensembles, orne le vase.– Vase 3. Tonnelet en terra rubra, TR1a, type P13. Production des ateliers d’Arras. La panse combine un décor de guillochis et de « tétons » à la barbotine.– Vase 4. Plat caréné en terra nigra, type A1. Production des ateliers d’Arras (?).– Vase 5. Casserole carénée en céramique commune réductrice déformée en céramique commune réductrice, à lèvre ronde. Production des ateliers d’Arras.– Vase 6. Bol-casserole en céramique commune réductrice déformée, à bord rentrant et lèvre en amande. Production arrageoise.– Vase 7. Casserole carénée en céramique commune réductrice, à lèvre éversée. Production des ateliers d’Arras.– Vase 8. Assiette en terra nigra, type A/18. Production champenoise. Estampille (rétrograde ?) INDuHO (horizon V, Deru 1996)Datation proposée : première moitié du ier siècle.

Tombe 222. La fosse se présente sous la forme d’un rectangle de 1,32 m de long sur 1,24 m de large et 1,29 m de profondeur conservée. Les parois sont très incisées et le fond est plat. Le comblement est un sédiment limono-crayeux contenant quelques inclusions charbonneuses. Les ossements incinérés ont été déposés le long de la paroi nord dans un contenant périssable à parois rigides ou semi-rigides (on note néanmoins l’absence de clous). Six vases en céramique sont regroupés dans l’angle nord de la fosse ; un septième a été placé au-dessus du contenant cinéraire. On note ainsi la présence de deux bouteilles en terra nigra (nos 5 et 6) dont le second est particu-lièrement imposant par ses dimensions et son état de conservation. Ces bouteilles sont accompagnées d’une cruche-amphore (n° 4) qui recouvrait deux coupelles à collerette (nos 9 et 10). une assiette en terra nigra (n° 2) contenait les restes d’un jeune poulet (identification de S. Lepetz). une demi-tête de cochon et une moitié de grille costale ont été placées le long de la paroi nord-est (n° 1). une seconde partie de grille costale a également été identifiée : elle était déposée approximativement au centre de la fosse. On peut encore signaler la découverte d’une fibule en bronze au sommet des ossements incinérés (voir infra l’étude d’Alexia Morel).

Description du mobilier céramique : – Vase 2. Assiette en terra nigra, type A39. Production champenoise. Estampille illisible.– Vase 4. Cruche à deux anses, à engobe micacée, type Cru 204 similis. Pâte savonneuse brun clair. Engobe brun micacé, pâte chamois fine, savonneuse au toucher.– Vase 5. Bouteille en terra nigra, type BT6. Production des ateliers d’Arras.

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– Vase 6. Pot en terra nigra, type P37. Production des ateliers d’Arras.– Vase 7. Pot en terra nigra, type P43. Production des ateliers d’Arras.– Vase 9. Coupe à collerette en terra nigra, type C13. Pro-duction champenoise. Estampille DAC.– Vase 10. Coupe à collerette en terra nigra, type C13. Production champenoise. Estampille DAC.Datation proposée : première moitié du ier siècle.

Tombe 276. Cette sépulture se résume à une simple fosse creusée uniquement pour accueillir une urne cinéraire. La fosse, sub-circulaire, a un diamètre moyen de 0,46 m et une profondeur conservée de 0,14 cm. Les bords sont évasés et le fond incurvé. Le comblement est un apport beige à orange, sans inclusion notable. L’urne cinéraire a été déposée au centre de la fosse. Il s’agit d’un vase tronconique à décor au lissoir sur le col, provenant des officines d’Arras.

Description du mobilier céramique : – Vase 1. Marmite en céramique commune réductrice à col tronconique, type Bayard 25. Production des ate-liers d’Arras. Décor d’impressions sub-circulaires sur l’épaulement.Datation proposée : fin du ier, début du iie siècle.

Tombe 278. Tombe 278. Il s’agit de la seule inhumation de ce lieu de sépulture. On la trouve à quelques centimètres au nord de la sépulture à incinération st 90. La fosse est sub-rectangulaire avec des angles fortement arrondis. La longueur est de 1,09 m, la largeur de 0,57 m et la profondeur conservée de 0,27 m. Le creusement est irrégulier et le fond est très incurvé en son centre. Le comblement est un apport limono-crayeux beige à orange, sans inclusion visible. La position de l’inhumé est assez particulière : il repose sur le côté gauche, les jambes repliées au niveau du thorax. Le bras

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droit est au-dessus des jambes et la main droite est fortement repliée sur elle-même. Les extrémités labiles, notamment au niveau des mains et des pieds (mais aussi la mâchoire), montrent la présence de connexions strictes qui semblent prouver que la fosse a été rebouchée très rapidement après la mise en place du défunt. On évoquera à présent la découverte d’un singulier dépôt à 5 cm au nord du crâne. En effet, un talon de lance en fer et une plaquette facettée en schiste on été posés à même le sol de la tombe. La position du talon de lance exclut l’hypothèse que celui-ci était encore emmanché dans la hampe et permet de penser qu’il était ainsi démonté (l’absence d’un fer de lance renforce cette idée). La plaquette en schiste est aussi très particulière. Elle se présente sous la forme d’une fine plaque en schiste gris-noir de 0,7 cm d’épaisseur. La pièce est incomplète, la longueur totale de l’objet n’est donc pas connue ; elle est néanmoins supérieure à 4 cm ; la largeur est légèrement supérieure à 4 cm. Les côtés ont été biseautés assez grossièrement. Le dessus de la pièce porte des marques très nettes d’incisions qui évoquent davantage des traces d’utilisation qu’un décor ou ornement. Par son aspect (notamment les côtés biseautés) cet objet rappelle les palettes à fard bien connues dans le monde romain quoiqu’ici les dimensions semblent trop faibles pour retenir cette attribution. Il faut également signaler que la sépulture 278 à très nettement recoupé une fosse charbonneuse mais qui n’a malheureusement livré aucun indice de datation. La présence d’une inhumation dans un contexte chronologique ou la pratique de l’incinération est très largement majoritaire, la position « contrainte » du corps et l’originalité des deux objets déposés à la tête du défunt appellent à exprimer quelques commentaires. Le premier problème qui apparaît concerne le contexte chronologique puisqu’ici aucun élément probant ne permet de régler cette question. Au mieux on peut rappeler que la sépulture 278 à recoupé une fosse charbonneuse (st 279) qui est très proche, par l’aspect de son comblement, des fosses « funéraires » du Haut-Empire situées tout à côté. une datation 14C pourrait être envisagée dans le cadre d’un projet de publication. La position du corps est aussi problématique car, en règle générale, les inhumations connues dans le secteur, et pour la période, montrent que les défunts ont été enterrés très majoritairement sur le dos. On peut néanmoins rapprocher le cas d’Avion de la découverte de deux sépultures singulières découvertes en 2001 à Saint-Laurent-Blangy près d’Arras sur la future ZAC-Actiparc. Au lieu-dit « La Plaine d’Hervin », c’est l’association entre une tombe à incinération assez richement

dotée (lre moitié du ier siècle de notre ère) et une inhumation dépourvue de matériel. Le défunt, couché sur le côté a été enterré semble-t-il avec les mains liées (Favier, Jacques et Prilaux 2004). Au lieu-dit Les Soixante, dans un contexte augustéen, à l’arrière des habitations principales, une inhumation a été réalisée dans un fossé et le défunt a été enterré avec les bras attachés dans le dos (Favier, Jacques et Prilaux 2004). Ces deux cas ont été interprétés comme la traduction probable de gestes religieux, voire de sacrifices.

Datation proposée : indéterminée.

Tombe 283. La fosse se présente sous la forme d’un creusement sub-rectangulaire, aux angles arrondis, d’une longueur de 1,08 m sur une profondeur conservée de 0,46 m. Les parois sont assez incisées et le fond est plus ou moins plat. Le comblement est un apport limono-crayeux contenant quelques inclusions charbonneuses. Les ossements incinérés ont été placés dans une urne (vase 2) située à l’angle nord-est de la fosse. Deux fibules en bronze ont été découvertes au sommet des ossements ; elles suggèrent que les cendres étaient contenues dans un contenant souple en textile (voir infra l’étude d’Alexia Morel). Un second vase (vase 1-, une petite bouteille de tradition indigène, achève la liste des offrandes (conservées) recensées dans cet ensemble qui est placé exactement au centre de l’espace occupé par les cinq sépultures les plus richement dotées. L’assemblage du mobilier indique par ailleurs que cette tombe est la plus ancienne de cette nécropole.

Description du mobilier céramique : – Vase 1. Petit pot globulaire à col concave et lèvre sub-verticale. Céramique modelée. Traces d’enduit résineux sur le col. Pâte grise chamottée.– Vase 2. Pot globulaire à col concave court. La forme est proche de la bouteille BT4 en terra nigra. Céramique modelée, peut-être finie au tour lent. Traces d’enduit résineux sur le milieu de la panse. Pâte grise chamottée.Datation proposée : 1re moitié du ier siècle de notre ère (fin Auguste-Tibère ?).

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II. La nécropoLe du sud-est

Elle comporte 18 sépultures secondaires à incinération et 7 fosses « funéraires » (qui sont ici systématiquement associées aux tombes). Toutes ces structures se trouvent très exactement dans l’angle sud-est de l’établissement. Elles se développent sur une surface d’environ 100 m2. La lisibilité médiocre du sous-sol à cet endroit nous a amenés à recourir à un second décapage à la pelle mécanique. Cette phase complémentaire de terrassement a permis de mettre au jour 11 tombes supplémentaires qui étaient totalement indétecta-bles (les sépultures de cette seconde phase portent un numéro d’enregistrement en « 1000 ». Pour des raisons pratiques, la présentation des tombes se fera par ordre croissant et non par chronologie.

CataloGue des sépultures

Tombe 280. La fosse est assez irrégulière ; elle mesure 0,87 m de longueur sur 0,63 m de large ; la profondeur conservée est de 0,15 m. Les bords sont évasés et le fond est plat. Le comblement est un apport limono-sableux beige à orange, avec quelques inclusions charbonneuses. Les

ossements incinérés ont été placés dans une cruche à pâte orange (vase 1) malheureusement fortement altérée par les labours modernes. un petit bol tronconique (vase 2) à décor de bandes lissées (production arrageoise) était placé juste à côté de l’urne cinéraire. On note la présence d’une rondelle percée (peut-être une fusaïole) taillée dans un fragment de panse de dolium (n° 3) ainsi qu’un fond de vase sigillée, lui même retaillé mais non percé (n° 4). Ces deux objets, qui ont peut-être été déposés là pour rappeler la profession du défunt se trouvent approximativement au centre de la fosse.

Description du mobilier céramique : – Vase 1. Cruche globulaire en céramique commune oxydante à anse cannelée. Pâte claire, orange, sableuse, mal cuite. Production BA-FA ?– Vase 2. Petite marmite en céramique commune réductrice à col tronconique et lèvre éversée en bourrelet. Production des ateliers d’Arras.– Vase 4. Fond taillé de coupe Drag 27 en sigillée de Gaule du sud. Estampille illisible.Datation proposée : fin du ier siècle, début du second.

Tombe 281. La fosse est plus ou moins ovale ; sa longueur est de 0,71 m, sa largeur de 0,56 m et sa profondeur conservée de 0,19 m. Les parois sont très évasées et le fond est assez irrégulier. Le comblement est un sédiment limono-sableux orange à beige contenant quelques inclusions charbonneuses. Les ossements incinérés ont été déposés dans une grande urne (vase 1) tronconique à décor au lissoir (production arrageoise). Au pied de ce réceptacle, deux autres vases en terre cuite ont été placés, une écuelle (vase 2) et un petit bol tronconique, lui aussi issu des officines arrageoises.

Description du mobilier céramique : – Vase 1. Marmite en céramique commune réductrice à col tronconique, type Bayard 25 (Bayard 1980). Production des ateliers d’Arras.– Vase 2. Plat-casserole caréné en céramique commune réductrice, type produit à Dainville (Arras).– Vase 3. Marmite en céramique commune réductrice à col tronconique, type Bayard 25. Production des ateliers d’Arras.Datation proposée : fin du ier siècle, début du iie siècle de notre ère.

Structure  funéraire 282. La fosse est irrégulière ; sa longueur maximale est de 1,18 m sur une largeur moyenne de 0,70 m ; la profondeur conservée est de 0,30 m. Les parois sont évasées et le fond bosselé. Aucun vestige mobilier conservé et aucun véritable bloc d’ossements n’est à signaler. En revanche, le comblement est un sédiment limoneux riche en inclusions charbonneuses et cendreuses avec de nombreux fragments de terre cuite. Quelques esquilles osseuses sont à signaler, dont le faible nombre doit nous rendre prudents quant à l’appellation de ce vestige. à ce stade de l’étude, les terme « structure funéraire » nous semble préférable à celui de « sépulture ».

Datation proposée : aucun élément datant.

Structure funéraire 284. La fosse présente des contours irréguliers ; sa longueur maximale est de 1,04 m sur une largeur moyenne de 0,88 m ; la profondeur conservée est de 0,22 m. Les bords sont évasés et le fond est plus ou moins plat. Le comblement est un sédiment riche en inclusions charbonneuses et cendreuses. On note la présence de très nombreux fragments de terre cuite. Quelques esquilles osseuses sont à signaler et ne présentent aucune véritable concentration. Cette fosse a été très nettement recoupée par la sépulture 296, qui est datée de la fin du ier siècle ou du début du iie siècle de notre ère

Datation proposée : aucun élément datant.

Tombe 286. La fosse est oblongue, aux contours irréguliers. La longueur totale est de 1,38 m sur une largeur de 0,67 m ; la profondeur conservée est de 0,24 m. La partie sud-est de la fosse a été creusée plus profondément qu’ailleurs afin de pouvoir mettre en place l’urne cinéraire. Deux remplissages distincts sont à signaler. La fosse a été colmatée par un apport limoneux beige à orange, sans inclusion notable (uS1). En revanche, le centre de la fosse a révélé la présence d’un important dépôt limoneux contenant de très nombreux frag-ments de terre cuite (uS2). On note également quelques esquilles osseuses brûlées, éparses. La disposition de ce comblement évoque

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la mise en place d’un véritable « tas de terre » volontairement déposé dans la fosse. S’agit-il du résultat du curage du bûcher funéraire ? Les ossements brûlés ont été déposés dans une grande urne tronconique à décor lissé (vase 1, produit à Arras). une petite cruche à anse à pâte orange (n° 3) a été placée contre l’urne. On note que cette cruche est usagée, comme le prouvent les deux cassures anciennes présentes sur la lèvre. Enfin, un petit bol tronconique à décor au lissoir (n° 2), lui aussi issu des productions arrageoises, a été posé au bord du comblement central de la fosse.

Description du mobilier céramique : – Vase 1. Marmite en céramique commune réductrice à col tronconique, type Bayard 25. Production des ateliers d’Arras.– Vase 2. Marmite en céramique commune réductrice à col tronconique légèrement bombée, type Bayard 25. Production des ateliers d’Arras.– Vase 3. Cruche à panse bombée et lèvre aplatie. Type 11 de Vendeuil-Caply (Piton, Delebarre 1993). Production du Noyonnais.Datation proposée : début du iie siècle de notre ère.

Tombe 287. Initialement, la fosse présente une forme globalement quadrangulaire d’environ 0,65 m de côté, pour une profondeur conservée de 0,25 m. Les bords sont assez incisés et le fond est plat. Le comblement est riche en inclusions charbonneuses et cendreuses. un fragment de meule à grain a été posé de champ le long de la paroi ouest de la fosse. Interprété dans un premier temps comme un dépôt, ce fragment a été utilisé pour obturer une petite loge contenant une urne cinéraire. Il faut noter que ce type d’aménagement est tout à fait original et ne trouve que peu de points de comparaison dans la région.

Description du mobilier céramique : – Vase 1. Marmite en céramique commune réductrice à col tronconique, type Bayard 25. Production des ateliers d’Arras.Datation : fin du ier, début du iie siècle.

Tombe 288. La fosse est sub-rectangulaire, longue de 0,78 m sur une largeur de 0,64 m et une profondeur conservée de 0,25 m. Les bords sont évasés et bien incisés, le fond est plat. Le comblement est un sédiment limono-sableux orange à beige, contenant quelques particules charbonneuses ainsi que quelques fragments de terre cuite. Les ossements incinérés ont été placés à même le sol de la tombe dans un contenant souple, probablement fermé par deux fibules (voir infra l’étude d’Alexia Morel). Deux bouteilles (nos 3 et 4) et une cruche à une anse (n° 5) ont été regroupées plus ou moins au centre de la fosse. une écuelle en terra nigra portant des traces d’exposition au feu a été placée le long de la paroi nord de la sépulture. Enfin, on note la présence d’ossements animaliers (probablement du cochon) malheureusement très altérés.

Description du mobilier céramique : – Vase 3. Bouteille en terra nigra, type BT6. Production Arras-Cambrai (probablement Arras).– Vase 5. Bouteille en céramique commune oxydante à panse bombée et lèvre à gorge médiane. Pâte claire orange sableuse. Pro-duction BA-FA.– Vase 6. Assiette en terra nigra, type A42 (Deru 1996). Estampille illisible. Production champenoise.Datation proposée : milieu du ier siècle (transition Néron-Flaviens ?).

Tombe 291. Cette sépulture a été recoupée par un fossé (st 290) qui en a détruit une grande part. La fosse est, de plus, très mal conser-vée, la profondeur observée atteignant à peine 10 cm. Le comblement est un sédiment limoneux beige à orange contenant des inclusions

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charbonneuses et cendreuses. Les ossements incinérés ont été placés dans une grande urne tronconique décorée au lissoir, fabriquée dans les officines d’Arras. On peut signaler la présence de deux fibules en bronze, décrites infra dans l’étude d’Alexia Morel.

Description du mobilier céramique : – Vase 1. Marmite en céramique commune réductrice à col tronconique court et lèvre tombante, type Bayard 25. Production des ateliers d’Arras.Datation proposée : ier siècle de notre ère.

Tombe 294. La fosse est sub-circulaire, d’un diamètre moyen de 0,65 m et une profondeur conservée de 0,25 m. Les bords sont évasés et le fond assez irrégulier. Le comblement est un sédiment limoneux beige à orange avec quelques inclusions charbonneuses. On peu signaler qu’une « structure funéraire » (n° 295) a très nettement recoupé la sépulture mais l’impact sur les dépôts est presque insi-gnifiant. Les ossements brûlés ont été déposés dans une urne cinéraire qui est une céramique tronconique à col lissé, fabriquée dans les officines d’Arras. Une petite cruche usagée à pâte orange et à une anse (un morceau de lèvre manquant) a été placée dans l’angle sud-est de la fosse. On peut signaler que les restes d’une petite fiole en verre fortement altérée par une exposition prolongée au feu, ainsi qu’un clou en fer (lui aussi a été chauffé longuement) ont été placés au sommet des ossements brûlés dans l’urne. Ces deux éléments évoquent naturellement un ramassage sur le bûcher funéraire, voire un curage ou nettoyage de la structure d’ustion.

Description du mobilier céramique : – Vase 1. Marmite en céramique commune réductrice à col tronconique, type Bayard 25. Production des ateliers d’Arras.– Vase 2. Cruche à panse bombée et bord en double lèvre ou à lèvre arrondie sur une collerette. Type proche des formes 5 et 6 de Vendeuil-Caply (Piton, Delebarre 1993). Production BA-FA.Datation proposée : fin du ier et début du iie siècle.

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Structure funéraire 295. La fosse est sub-quadrangulaire, aux angles arrondis. Sa longueur totale est de 0,99 m, sa largeur de 0,64 m et sa profondeur conservée de 0,10 m. Les bords sont évasés et le fond présente une légère déclivité du sud vers le nord. Le comblement est un apport limoneux très riche en particule charbonneuses et cendreuses. On note la présence de nombreux fragments de terre cuite.

Datation proposée : aucun élément datant.

Tombe 296. La fosse est sub-quadrangulaire, aux angles arrondis ; la longueur des côtés est d’environ 0,50 m et la profondeur conser-vée de 0,25 m. Les bords sont très incisés et le fond plat. Le comblement est un sédiment limoneux riche en particules charbonneuses et cendreuses ainsi que quelques fragments de terre cuite. Les ossements brûlés ont été placés dans une grande urne tronconique (n° 1) à col décoré au lissoir, typique des productions d’Arras. une bouteille biconique en terra nigra (n° 2) et une assiette en sigillée (n° 3) complètent le dépôt.

Description du mobilier céramique : – Vase 1. Marmite en céramique commune réductrice à col tronconique, type Bayard 25. Production des ateliers d’Arras.– Vase 2. Pot biconique en terra nigra, type P54. Pâte B des Rues-des-Vignes (Nord). Production du Cambrésis.– Vase 3. Plat en sigillée de Gaule du sud, type Drag 18b. Estampille OF VIr[III] du potier Virilis. Datation : 80-120/130 (Polak 2000).Datation proposée : fin du ier et début du iie siècle.

Tombe 297. La fosse est sub-quadrangulaire, aux angles arrondis. Sa longueur est de 0,61 m, sa largeur inconnue mais supérieure à 0,50 m. La profondeur conservée est de 0,16 m. Les bords sont évasés et le fond irrégulier. Le comblement est un sédiment limoneux beige orange avec quelques inclusions charbonneuses. Les ossements brûlés ont été placés dans une bouteille biconique en terra nigra (n° 1). Une cruche orange à une anse accompagne l’urne. On note la présence de deux fibules en bronze posées à même le sol de la sépulture, au pied de la cruche (voir infra l’étude d’Alexia Morel). Ces deux fibules se trouvent souvent au iie siècle, ce que ne dément pas l’assemblage céramique. Cette sépulture 297 a été recoupée par une fosse charbonneuse (st 285), mais l’impact sur les dépôts funé-raires est quasiment nul.

Description du mobilier céramique : – Vase 1. Pot biconique en terra nigra, type P54. Pâte B des Rues-des-Vignes (Nord). Production du Cambrésis.– Vase 2. Cruche à panse bombée et bord en double-lèvre ou en poulie. Type 8 de Vendeuil-Caply (Piton, Delebarre 1993). Production du Noyonnais.Datation proposée : fin du ier et début du iie siècle.

Structure funéraire 285. La fosse est quadrangulaire, longue de 0,97 m sur une largeur de 0,67 m et une profondeur conservée de 0,10 m. Les bords sont évasés, le fond plat. Le comblement est un sédiment limoneux particulièrement riche en inclusions charbonneuses et cendreuses. Datation proposée : aucun élément datant.

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Structure  funéraire 298. La fosse se présente sous forme d’un creusement sub-circulaire, d’environ 0,80 m de diamètre, sur une profondeur conservée de 0,12 m. Les bords sont évasés et le fond plat. Le comblement est un sédiment très riche en inclusions charbon-neuses et cendreuses.

Datation proposée : aucun élément datant.

Tombe 1008. La fosse est quadrangu-laire, aux angles arrondis ; la longueur des côtés varie de 0,42 m à 0,52 m. Les bords sont très incisés, le fond plat. le comble-ment est un limon orange à beige contenant quelques inclusions charbonneuses. Les ossements brûlés ont été déposés dans une urne à décor au lissoir, dont la partie supé-rieure a été détruite par les labours (vase 3). une bouteille, elle aussi partiellement détruite (vase 1) et une écuelle complètent les offrandes funéraires.

Description du mobilier céramique : – Vase 1. Fond de pot en terra nigra. Pâte brun-rose à dégraissant de quartz très fins, surface fumigée. Production du Cambrésis.– Vase 2. Petit bol-casserole en céramique commune réductrice à carène moulurée et décorée d’impressions circulaires, type Bayard 16 (Bayard 1980). Production des ateliers d’Arras.– Vase 3. Fond de marmite en céramique commune réductrice à col tronconique, type Bayard 25. Production des ateliers d’Arras.Datation proposée : fin du ier siècle, début du second.

Structure funéraire 1011. La fosse est sub-rectangulaire, auc angles arrondis, longue de 1,42 m, large de 1,02 m et d’une profondeur conservée de 0,29 m. Les parois sont très évasées, le fond plus ou moins plat. Le comblement est un apport limono-sableux riche en inclusions charbonneuses ; on note la présence de traces de terre cuite et de rares esquilles osseuses brûlées. Cette fosse a recoupé les sépultures 280 et 1019.

Datation proposée : absence d’élément datant.Tombe 1014. La fosse est sub-rectangulaire, aux angles arrondis ; elle est longue de 0,63 m et large de 0,52 m ; sa profondeur conservée

est de 0,18 m. Ses parois sont assez bien incisées et son fond bosselé. Le remplissage est un combelemnt limoneux beige à orange, sans inclusion notable et proche du terrain naturel. L’incinération a été placée dans une urne (vase 1) à décor au lissoir, dont la partie haute a été partiellement détruite par les machines agricoles. une bouteille biconique (vase 2) en terra nigra accompagne l’urne cinéraire.

Description du mobilier céramique : – Vase 1. Fond de marmite en céramique commune réductrice à col tronconique, type Bayard 25. Production des ateliers d’Arras.– Vase 2. Pot biconique en terra nigra, type P54. Pâte B des Rues-des-Vignes (Nord). Production du Cambrésis.Datation proposée : fin du ier siècle, voire début du second.

Tombe 1015. La fosse est globalement circulaire. Son diamètre moyen est d’envi-

ron 0,50 m et la profondeur conservée de 0,24 m. Les parois sont droites et le fond presque plat. Le comblement est un apport limoneux beige à orange proche du terrain naturel, sans inclusion notable. Les ossements incinérés ont été déposés dans une urne (vase 2) à pâte grise et à décor au lissoir. un petit bol tronconique (vase 1) à décor lissé accompagne l’urne.

Description du mobilier céramique : – Vase 1. Petit pot déformé en céramique commune réductrice à col tronconique, type Bayard 25. Production des ateliers d’Arras.– Vase 2. Marmite en céramique commune réductrice à col tronconique ; la lèvre, légèrement éversée, présente une petite gouttière interne, type Bayard 25. Produc-tion arrageoise.Datation proposée : fin du ier siècle, début du second.

Tombe 1016. La fosse est circulaire, d’un diamètre moyen d’environ 0,60 m et de profondeur conservée de 0,30 m. Les bords sont bien incisés et le fond irrégulieer. Le comblement est un sédiment limoneux, riche en inclusion charbonneuses et contenant quelques esquilles osseuses brûlées.

Datation : absence d’élément datant ; mais cette fosse a recoupé la tombe 1027.

Tombe 1017. La fosse est sub-rectangulaire, aux angles arrondis ; sa longueur maximum est de 0,84 m, sa largeur de 0,68 m et sa profondeur conservée de 0,16 m. Les parois sont bien taillées et le fond est plat. le comblement est un apport limoneux comportant de

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nombreuses inclusions charbonneuses et des traces de terre cuite. On note en revanche l’absence d’esquilles brûlées.

Datation : absence d’élément datant.

Tombe 1018. En surface, la fosse forme un ovale irrégulier.Sa longueur totale est de 0,78 m, sa largeur de 0,42 m et sa profon-deur conservée de 0,19 m. Ses parois sont bien incisées et le fond est presque plat. Le comblement est un sédiment limoneux beige à orange, très proche du terrain naturel. Les ossements brûlés ont été placés dans une grande bouteille en terra nigra (vase 2), malheureusment partiellement détruite par les labours modernes. Dans la moitié sud de la fosse, on note la présence d’une bouteille élancée en terra nigra (vase 1), d’une assiette en terra rubra (vase 4) posée, fait original, sur un grand fragmeent de dolium réformé (vase 5). une petite coupelle en terra rubra (vase 3) achève la liste des dotations funéraires conservées.

Description du mobilier céramique : – Vase 1. Bouteille en terra nigra, type BT (Deru 1996). Production Arras ou Cambrai.– Vase 2. Fond indéterminé debouteille ou de pot en terra nigra. Production du Cambrésis.– Vase 3. Coupe carénée en terra rubra, TR2 (pseudo engobe), type C8. Production champenoise. Pas d’estampille.– Vase 4. Assiette en terra rubra, TR1a, type A19 ou 21 (apparentée, appartenant aux groupes A16-A21). Production champenoise. Pas d’estampille.– Vase 5. Dolium à bord rentrant terminé par un bourrelet. Production arrageoise.Datation proposée : milieu du ier s.

Tombe 1019. La fosse présente un plan irrégulier ; sa longueur est de 0,64 m, sa largeur de 0,58 m et sa profondeur conservée de 0,20 m. Les parois sont incisées et le fond est plat. le remplissage est un comblement limono-sableux beige à orange, sans inclusion notable. Les ossements incinérés ont été placésdans un réceptacle en matière périssable, dans le quart nord-ouest de la fosse. Le mobilier d’accompagnement conservé comprend quatre vases en céramique, une urne tronconique des ateliers d’Arras (vase 1), une cruche à pâte orange et à une anse (vase 3), une urne biconique à col resserré (vase 2) et une écuelle à fond soulevé (vase 4).

Description du mobilier céramique : – Vase 1. Marmite en céramique commune réductrice à col tronconique court et col vertical court ; une cannelure médiane est visible sur la lèvre. Production arrageoise.– Vase 2. Pot ovoïde en terra nigra, à carène arrondie et lèvre effilée terminant un long col concave, type P51. Production du Cam-brésis.

– Vase 3. Cruche en céramique commune oxydante, à panse bombée aplatie et col en entonnoir cannelé, avec une anse cannelée. Pâte claire orange sableuse. Production BA-FA. Type proche en St 1059.– Vase 4. Assiette-casserole carénée en céramique commune réductrice, ; type produit à Dainville (Arras). Production arrageoise. Datation proposée : fin du ier siècle, début du second.

Tombe 1020. La fosse est ovale ; sa longueur maximale est de 0,82 m, sa largeur moyenne de 0,62 m et sa pro-fondeur conservée n’excède pas 0,10 m. Les parois sont évasées et le fond plat. Les ossements icinérés ont été placés dans une urne bitronconique à pâte grise et à décor lissé, issue des ateliers d’Arras (vase 1). un second récipient, un petit pot non tourné, de facture indi-gène, complète le dépôt. Cette sépulture a été creusée au centre et au sommet de la grande tombe 1027.

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Description du mobilier : – Vase 1. Marmite en céramique commune réductrice à col tronconique, type Bayard 25. Production arrageoise.– Vase 2. Petit pot ventru à col court cannelé et petite lèvre sub-verticale. Céramique modelée. Pâte grise chamottée.Datation proposée : fin du ier siècle, début du second.

Tombe 1027. La fosse présente deux niveaux distincts. La partie supérieure est un creusement quadrangulaire de 1,27 m de côté, au centre duquel une seconde fosse quadrangulaire a été aménagée ; la longueur des côtés se réduit à environ un mètre. Les parois sont droites et le fond plat. Le comblement, uniforme, est constitué d’un apport limono-sableux beige à beige-orange, sans inclusion remarquable. Les ossements icinérés ont été placés dans un petit coffret de bois, comme l’attestent les clous en fer découverts sur le pourtour du dépôt osseux. Sur ce coffret a été posée une paire de chaussures, identifiée par les clous (en fer) des semelles, relevés à cet endroit. Le mobilier céramique comprend sept éléments : deux bouteilles en terra nigra (nos 1 et 7), un tonnelet en terra rubra (n° 2), deux assiettes (nos 3 et 5) et une petite coupelle (n° 6) en terra rubra, enfin une petite bouteille originale exogène (n° 4). Ces dépôts céramiques sont regroupés plus ou moins au centre de la sépulture.

Description du mobilier céramique : – Vase 1. Bouteille en terra nigra, type BT4. Production Arras-Cambrai (probablement du Cambrésis).

– Vase 2. Tonnelet en terra rubra, TR1a, type P13. Pro-duction arrageoise.– Vase 3. Assiette en terra nigra, type A18. Production champenoise.– Vase 4. Petite bouteille-flacon à engobe micacé (doré au mica), à panse globulaire et à lèvre plate à goutière interne ; pâte B des Rues-des-Vignes (Nord). Produc-tion du Cambrésis. Estam-pille illisible.– Vase 5 Assiette en terra rubra , TR1a, type A18. Production champenoise. Estampille illisible.– Vase 6. Coupe à collerette en terra nigra, type C13. Production champenoise. Estampille OV dans un car-touche quadrangulaire.– Vase 7. Bouteille en terra nigra, type BT10. Produc-tion Arras-Cambrai (proba-blement du Cambrésis).Datation proposée : milieu du ier siècle de notre ère.

Tombe 1059. Ici encore, la fosse présente deux niveaux distincts. La partie supérieure est un creusement soigné de 1,75 m de côté, dont la partie centrale a été aménagée d’un second creusement quadrangulaire de 1,20 m de côté, lui aussi particulièrement bien réalisé. Les parois sont droites ou très incisées, le fond plat. Le comblement est un sédiment limoneux beige à gris clair, contenant de nombreuses traces hydromorphes liées à la stagnation de l’eau. La partie supérieure de la tombe, formant en qualque sort une margelle, recelait deux « amas » de céramiques, comptant pour le premier (n° 13) au moins 8 individus et pour le second (n° 14) au moins deux éléments. Ces fragments de vases, en position secondaire, ont été placés dans les angles ouest et est de la fosse. D’après les données de l’étude typo-chronologique, ces fragments s’intégre-raient dans un contexte chronologique légèrement postérieur au dépôt initial directement lié à la dotation funéraire. Faut-il voir dans ces dépôts supérieurs le témoignage de cérémonies commémoratives ? Des ossements incinérés ont été déposés dans deux petits coffrets en bois, comme l’indiquent les clous en fer retrouvés sur le pourtour des deux traces quadrangulaires (nos1, 2 et 3). Le contenant n° 3 est très petit, puisqu’il forme une trace rectangulaire de 0,18 m de long sur 0,12 m de large. En revanche, le contenant des nos 1 et 2 est un rectangle de 0,46 m de long sur 0,30 m de large. Le mobilier céramique comprend six vases en terre cuite : une cruche à pâte orange et à une anse (n° 9), une grande bouteille en terra nigra (n° 12), un grand vase-tonnelet en terra rubra (n° 8), deux écuelles en terra nigra (nos 10 et 11) et un vase très original, un bol biconique à décor cannelé (n° 7). On note enfin la présence d’un rasoir en fer triangulaire (n° 4) posé au pied de l’incinération principale

Description du mobilier céramique : – Vase 7. Pot biconique en terra nigra, type P56, à panse moulurée. Déformé à la cuisson. Pâte grise à dégraissant de quartz fin ; quelques micas blancs. Production indéterminée (septentrionale ?).– Vase 8. Tonnelet en terra rubra, type P17. Pâte orange sableuse avec de fréquents oxydes de fer. Décor incisé au peigne ; décor gaufré, panse moulurée. Pas d’engobe visible ou conservé (TR2). Production des ateliers d’Arras ?

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Tombes gallo-romaines à Avion (62)

– Vase 9. Cruche globulaire en céramique commune oxydante,à lèvre en entonnoir cannelé. Pâte claire, orange, sableuse, légèrement sablonneuse au toucher ; nombreux oxydes de fer. Type proche en st 1019. Production à déterminer.– Vase 10. Assiette en terra nigra, type A43, déformée à la cuisson. Pâte gris-brun à surface grise. trace de peinture brun-orange sur une partie de la panse externe et sur la lèvre. Production champenoise. Estampille [ ]OI/OC.– Vase 11. Assiette en terra nigra, type A43, déformée à la cuisson. Pâte gris clair fumigée. Production champenoise. Estampille illisible.– Vase 12. Bouteille en terra nigra BT1. Production des ateliers d’Arras (?).– Vase 13a. Fragment de dolium. Production du Cambrésis ?– Vase 13b. Fragment de marmite à pâte grise sableuse des ateliers d’Arras.– Vase 13c. Fragment de vase de stockage à pâte chamottée.– Vase 13d. Plat caréné en terra nigra, type A1. Traces de passage au feu. Pâte grise (?) à dégraissant de quartz fin. Production d’Arras ?– Vase 13e. Bord de vase avec lèvre à gouttière interne. Vase modelé, pâte des ateliers d’Arras.– Vase 13f. Fragment de marmite en céramique commune réductrice à col tronconique avec un décor d’impressions sub-cir-culaires (batonnet ?). Production arrageoise.– Vase 13g. Marmite en céramique commune réductrice à col tronconique court, type Bayard 25. Production d’Arras.– Vase 13h. Marmite en céramique commune réductrice à col tronconique court, type Bayard 25. Production d’Arras.– Vase 14. Pot globulaire en terra nigra, type P61. Pâte noire à dégraissant de quartz fin, surface noire lissée avec un décor de cercles imprimés au repoussé. Production des ateliers d’Arras ?Datation proposée : milieu du ier siècle (transition Néron-Flaviens ?).

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Tombe 1060. La fosse est informe, longue de 0,60 m et large de0,52 m ; la profondeur conservée atteint 0,28 m. les bords sont irré-guliers et le fond est plus ou moins plat. Le remplissage est un un comblement limoneux beige à orange contenant quelques rares traces charbonneuses. Les ossements incinérés ont été placés dans une grande bouteille en terra nigra (n° 1) dont le bord a été détruit par les labours modernes. Une petite cruche à pâte jaunâtre (n° 2) et à une anse complète le dépôt céramique. On note la présence de deux fibules en bronze (nos 1a et 1b) découvertes au sommet du contenant cinéraire. Celles-ci ont été exposées au feu et leur état de conservation est très moyen. Elles s’apparentent au type 23 de la typologie de Michel Feugère et elles rencontrent généralement dans des contextes de la seconde moitié du ier siècle après notre ère, ce que semble confirmer l’étude céramique.

Description du mobilier céramique : – Vase 1. Bouteille en terra nigra, type BT2 (?). Pâte gris à gris-brun à surface fumigée. Production du Cambrésis.– Vase 2. Cruche en céramique commune oxydante ovoïde à double lèvre ; type identique au vase 2 de la tombe 294. Type proches des formes 5 et 6 de Vendeuil-Caply (Piton, Delebarre 1993). Production du Noyonnais.Datation proposée : milieu du ier et début du iie siècle.

La « structure funéraire » 1067. La dernière structure funéraire ici présentée est un ensemble tout à fait remarquable et original. La fosse, comme pour les sépultures

richement dotées d’Avion, présente deux niveaux distincts. La partie supérieure forme un carré de 1,26 m de côté, au centre duquel un second creusement très soigné de 0,67 m de côté a été réalisé. La profondeur conservée est de 1,20 m. Les parois sont droites ou très incisées, le fond parfaitement plat. Le comblement est un sédiment limoneux beige à orange sans inclusion notable. L’architecture de la tombe est donc très proche d’autres cas trouvés dans les deux lieux de sépulture d’Avion. Ce qui frappe ici, c’est la nature des restes « conservés ». En effet, les seuls artefacts découverts dans la fosse ne comprennent que des ossements de cochons et de poulets, trouvés en position secondaire (identification S. Lepetz). On note ainsi l’absence d’ossements incinérés et de dépôt céramique et même de tout autre artefact hormis les restes de faune. La question repose sur la fonction ou la vocation de cette structure. Il faut au préalable signaler sa position topographique, puisqu’elle se trouve à 24 m à l’ouest du groupe principal et à une quinzaine de mètres de l’entrée principale de la ferme. Les ossements animaux reposent directement sur le sol de la fosse et aucun fragment n’a été collecté dans le remplissage. Par ailleurs, la demi-tête de cochon découverte dans l’angle nord de la fosse, recouvrait une demi-grille costale de porc, ce qui pourrait indiquer que le quart de cochon aurait pu être déplacé. Enfin, les autres ossements animaliers révèlent, pèle mêle, des fragments de pou-lets ou de cochons, sans connexion. Faut-il traduire ces observations comme le fruit du pillage d’une sépulture ? L’absence d’ossements incinérés permet de douter sur cette probabilité (quel pourrait être l’intérêt de dérober des restes incinérés, voire de dérober des vases en terre cuite ?). L’éloignement de la structure 1067 par rapport au groupe principal, son architecture (très particulière) semblable aux tombes richement dotées des deux lieux de sépultures, l’absence d’ossements incinérés et de dépôt céramique et enfin la nature et la position singulière des ossements animaliers retrouvés au fond de la fosse sont les critères que l’on peut retenir pour voir ici une structure liée aux cérémonies funéraires (repas commémoratifs, sacralisation du lieu de sépulture ?) sans que l’on puisse aujourd’hui prétendre à une quelconque restitution. Une analyse fine des restes fauniques sera importante et nous éclairera peut-être davantage quant à la véritable vocation de cette structure atypique.

Gilles PriLAux,Alain JAcques.

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Tombes gallo-romaines à Avion (62)

éTude du mobiLier cérAmique deS Lieux de SépuLTure d’Avion Au « foSSé à Leu»par Cyrille Chaidron

Ce n’est pas moins de 106 vases qui ont pu être étudiés répartis dans 29 sépultures (soit une moyenne de près de 4 vases par tombe).

quelques mots sur la chronologieLa quantité des céramiques permet une approche chronologique assez fine ; cependant l’image est faussée en raison du faible

nombre de céramiques par fosse sépulcrale. La moyenne étant de moins de 4 vases (3,66 exactement), il convient de garder à l’esprit ce NMI (nombre minimum d’individus) de 4 vases, ce qui, pour la datation d’une structure, n’est pas forcément suffi-sant ; il est même tout juste satisfaisant pour les fosses les mieux dotées (NMI de 8 vases complets et 15 individus si l’on prend en considération les tessons piégés avec les vases complets dans la tombe 1059). De plus, on ne peut non plus, écarter, c’est un truisme, le fait qu’il s’agit de vases complets déposés dans une fosse à la destination bien différente d’un dépotoir contenant un mobilier d’usage quotidien ! Les distorsions chronologiques peuvent aussi entrer en ligne de compte (Tuffreau-Libre 2001).

Pour établir le phasage des deux zones sépulcrales, nous avons réalisé un tableau où chaque céramique est regroupée par tombe puis un tri en regroupant les ensembles présentant le plus de similitudes. Les dépôts céramiques ont suffisamment de différences dans leur composition pour qu’une chronologie relative puisse être proposée. Globalement, la chronologie s’étale sur le ier siècle de notre ère, entre la fin de la période julio-claudienne et le début de la période antonine.

Il apparaît que 4 ou 5 phases se distinguent. La première n’est représentée que par la tombe 283, augusto-tibérienne.La deuxième séquence chronologique comprend les sépultures 88, 220, 221, 222, 1018, 1027. La troisième est celle des tombes 90, 288 et 1059. La quatrième, qui peut être divisée en deux (4a et 4b), comprend les tombes 84, 276, 280, 281, 286, 297, 1008, 1014, 1019

(4a), 87, 85, 285, 287, 291, 1015 (4b).

une tombe augusto-tibérienneUne sépulture (la tombe 283) se trouve, principalement datée par son mobilier métallique : deux fibules de type Feugère 23d1,

dérivées du type Aucissa, datée de la 1re moitié du ier siècle (cf. dans ce volume l’étude d’Alexia Morel). Composée uniquement de deux vases modelés et des deux fibules julio-claudiennes, cette association pourrait bien signaler la plus ancienne sépulture gallo-romaine du site, c’est-à-dire, dans la première moitié du ier siècle après J.-C. Cette datation est d’ailleurs confirmée par la position stratigraphique de la tombe qui recoupe un fossé de l’état 3a, daté de la période augustéenne.

Le pot (n° 1) est proche d’un exemplaire connu en Belgique à La Tène finale, dans une tombe d’Ursel-Rozestraat (tombe n° 3. Leman-Delerive 1999). En revanche, la bouteille (vase n° 2) offre une forme intégrée dans le répertoire de la terra nigra du Haut-Empire. Elle trouve son origine dans le corpus laténien septentrional, comme le montrent les découvertes d’Acy-romance (Lambot, Friboulet 1996) et d’Arras (nécropole de Duisans, Jacques, rossignol 1999). Le vase présenté ici n’est pas non plus sans rappeler celui, certainement modelé ou de technique mixte (probablement le cas ici) de la tombe 1 de la nécropole de Vimy (Monchy 1977) que l’on peut dater de la période Claude-Néron. Pour l’argumentation chronologique, basée ici en partie sur la présence de fibules de la première moitié du ier siècle après J.-C., on ne peut écarter une différence de datation entre céramiques et fibules, ne serait-ce que par les données de la fouille qui ont clairement montré l’existence d’une possible dissociation des mobiliers céramique et métallique (voir infra).

L’argument a silentio portant sur l’absence de céramique modelée pourrait être utilisé ici mais dans d’autres nécropoles gallo-romaines. Par exemple, à Baralle (62) située à une trentaine de kilomètres au sud-est d’Avion, aucune céramique modelée n’est signalée dans cette nécropole qui débute sous le règne de Claude (Hosdez, Jacques 1989). Il en est de même dans les tombes découvertes à Marquion (62), à près de 35 kilomètres au sud-ouest d’Avion, lors des diagnostics du canal Seine-Nord-Europe s’échelonnant du milieu du ier au début du iie siècle (diagnostic D. Gaillard, Inrap, rapport en cours).

Dans la nécropole de Vitry-en-Artois « rue Nobled », située à moins de 20 kilomètres d’Avion, au sud-est, trois sépultures ont livré des vases modelés et de tradition protohistorique (vase 2 tombe 2, vase 3 tombe 1017, vase 7 tombe 1021 (Compagnon, Queyrat 2006).

C’est dans la petite nécropole de Méricourt que l’on retrouve plusieurs éléments de comparaison (Roger 1983).Tout d’abord sur le nombre, puisque deux tombes ont livré de la céramique modelée. La tombe A, une écuelle à col mouluré et une cruche à bord en bandeau strié. Il s’agit du type Cru 101, que xavier Deru date de l’époque augustéenne (Deru 1996) mais elle est encore en usage à Amiens jusqu’au règne de Claude (Dubois, Binet 2000). La tombe B, quant à elle, a été mise au jour avec un dépôt de 6 vases dont 2 modelés, de type identique à celui de la tombe A. La datation n’est assurée que par un pot TN P37 daté de la période julio-claudienne (Deru 1996). Si ces deux tombes ne permettent pas de trancher sur la chronologie, elles permettent en tout cas des rapprochements typologiques avec le vase modelé n° 2 de la tombe 1020. En effet, si celui-ci est plus petit et plus trapu, il possède aussi un col mouluré comme les trois exemplaires des deux tombes de Méricourt (Roger 1983).

Comment utiliser ces données technologies rapportées à la chronologie ? Les données de la fouille de cette sépulture indiquent qu’il peut y avoir eu un deuxième dépôt celui des fibules, ce qui donne un terminus avant le milieu du ier siècle, et la stratigraphi-que indique qu’elle coupe un fossé de l’état 3a, daté de la période augustéenne, on peut donc, en toute logique, proposer comme datation la période fin Auguste-Tibère pour ce dépôt.

Les tombes claudiennesPour la datation des tombes du milieu du ier siècle (règne de Claude, 40-50/60), la chronologie repose principalement sur la

céramique fine, bien représentée. Toutes les tombes de cette séquence on livré soit de la terra nigra, soit de la terra rubra (dans ce cas, toujours associée à de la terra nigra). Les formes sont caractéristiques de zones de productions distinctes : les formes hautes en terra rubra sont toutes régionales, les formes basses en terra rubra sont toutes champenoises. Pour les terra nigra, le constat est sensiblement le même, à l’exception que, si toutes les formes hautes sont régionales, les formes basses mélangent aux produits régionaux des importations champenoises. Mais ce mélange est très partiel ; en effet, une seule forme est régionale : l’assiette TN A1 (2 exemplaires mais une seule dans cette séquence chronologique-ci), alors que les six autres formes sont champenoises (11 individus : A17/18, A18, A39, A42, C13).

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Les proportions de céramiques champenoises, terra rubra et terra nigra sont de 47 % (15 sur 32 vases) de l’ensemble des terra rubra et nigra de cette phase chronologique.

Les terra rubra sont au nombre de 7 vases et les formes sont, d’après la typologie de xavier Deru, A18, A19/21, C8, C13 et P13. Les datations proposées par x. Deru couvrent les horizons III à VII (soit entre -5/-1 au début du iie siècle) avec une majorité comprise entre les horizons IV et VI soit entre les règnes de Tibère et Domitien (c. 15 à 90 après J.-C.). Si l’on prend en compte les données urbaines, et notamment celle d’Amiens, il apparaît que la chronologie se trouve réduite aux années 15-50/60, la limite haute étant donnée par la disparition dans les contextes amiénois des terra rubra champenoises (Dubois, Binet 2000). La question de la persistance des terra rubra atrébates peut être posée ; elle sera débattue dans la partie consacrée à la séquence suivante.

La terra nigra semble opérer un resserrement de la chronologie. Les formes basses s’inscrivent dans les horizons de synthèse III à VIII, avec une forme, TN A42, n’apparaissant pas avant la période claudienne, selon X. Deru, proposant ainsi un terminus vers 40 apr. J.-C. (forme TN A42, horizons V-VII/VIII). Pour cette assiette, la date d’apparition dans les contextes amiénois semble se situer entre 30 et 50 apr. J.-C. (ensemble PDS 70379, Dubois, Binet 2000). Cette forme a été largement utilisée à Amiens surtout en contexte claudien (Ben Redjeb 1985 : 21 exemplaires de la forme Amiens en contexte claudien, 5 en contexte tibérien, 7 pour la période Néron-Flaviens) mais aussi flaviens-fin ier (Chaidron, Binet 2006). Elle semble disparaître après 120 (encore attestée dans l’horizon IVb d’Amiens, dans la St. 32 de Marcelcave ; absente des ensembles amiénois de l’horizon Va. Dubois 2002). Les données fournies par les ensembles d’Amiens pour les terra rubra et les terra nigra permettent de réduire la datation entre les années 40 et les années 60, soit principalement pendant le règne de Claude (41-54).

Les informations fournies par les autres terra nigra ne contredisent pas cette première approche chronologique, appuyée d’ailleurs par le terminus de la phase 3 et même de la phase 4 de cette nécropole (voir infra). Il s’agit des formes TN A1, A17/18, A18, A39, A42, A43, C13, P37, P43, P46, BT1, BT4, BT6 et BT10.

Parmi les 32 vases en céramique fine, trois formes sont représentées en plusieurs exemplaires, le tonnelet TR P13 (3 fois), la coupe à collerette TR/TN C13 (7 fois) et la bouteille TN BT6 (5 fois). La coupe C13 est signalée à 7 reprises ce qui en fait la forme emblématique de l’horizon claudien de cette nécropole (18 % des céramiques fines), associée à la bouteille BT6.

Les estampilles pour les tombes de cette période sont au nombre de 4 et leur lisibilité est variable : V

V

NIO sur TN A42 (tombe 88), INDVHO (rétrograde) sur TN A17/18, DAC sur TN C13 (2 fois, tombe 222). Le potier Induho est daté de l’horizon V de Xavier Deru. La Marque DAC est attestée à Nimègue entre 20 et 40 après J.-C. (Hofmann, s.d.).

Essentiellement dominées par le service œnochoé/patère, les céramiques dorées au mica n’appartiennent pas au répertoire des formes connues en contexte funéraire. Deux d’entre elles ont été trouvées dansla fouille d’Avion : il s’agit d’un petit flacon et d’une cruche/amphore Cr 204 similis (Deru 1996).

Le flacon à engobe micacé appartient au groupe B des Rues-des-Vignes qui est daté par X. Deru à partir de 70 (Deru 1994 2005) mais que l’on rencontre tout de même une décennie plus tôt à Amiens, au moins vers 60 apr. (Dubois 2002), aussi bien pour la céramique à engobe micacé que pour les plats à cuire à vernis rouge pompéien (VRP) réalisés dans la même pâte (B des Rues-des-Vignes, fabric 6 de Peacock, Peacock 1977). Cette date d’apparition vers 60 semble se confirmer aux alentours d’Amiens (Poulainville, étude en cours).

La cruche (vase 4 de la tombe 22) est directement dérivée de la forme Cru 204 que l’on associe volontiers au type 203 qui est attesté aussi dans cet horizon, mais en céramique commune oxydante (voir infra). x. Deru leur attribue une datation comprise entre ces horizons III et VIII. Cette fourchette large peut être réduite avec certaines découvertes funéraires et les données urbaines notamment. La proximité typologique entre la cruche à engobe micacé Cru 204 similis et la cruche Cru 203 en céramique com-mune oxydante lissée (tombe 88) permet de faire un traitement chronologique commun. La cruche Cru 203 est signalée, d’après x. Deru, dans les horizons III à V en contexte funéraire (soit entre -5/-1 et 65/70. Deru 1996). En contexte funéraire, ce type de cruche est signalé dans la tombe 1047N de Vitry-en-Artois (Compagnon, Queyrat 2006) que nous datons de la période tibéro-claudienne, dans une tombe datable de la période julio-claudienne à Lens (roger 1983), dans deux des tombes militaires augusto-tibériennes de Coblenz-Neuendorf (Günther 1901) ou encore dans la tombe claudienne d’Actiparc L 14003 (Jacques, Prilaux 2003).

En contexte urbain, les données amiénoises limitent leur datation à la période julio-claudienne, jusque vers les années 50/60 (Dubois, Binet 2000). Elle n’est plus signalée dans les contextes Néron-Flaviens (Dubois 1996, ensembles PDS 63049, PDS 61.482, Chaidron, Binet 2006) et même dès le milieu du ier siècle (absentes des ensembles PDS 65.285 et PDS 61.542, Dubois 1996). Quant aux provenances, si la cruche à engobe micacé présente une pâte savonneuse brun clair qui pourrait nous orienter vers les ateliers du secteur de Bavai, la cruche à pâte beige lissée CRU 203 n’a pu être rattachée à un secteur de production.

La céramique commune réductrice n’est signalée que dans deux sépultures, sous des formes très différentes. Dans la tombe 1018, a été déposé un fragment de dolium à bord rentrant terminé par un bourrelet, certainement originaire des ateliers d’Arras. Dans la tombe 221, ce sont plusieurs casseroles qui ont constitué une partie du dépôt funéraire, soit trois vases différents, tous les trois réalisés dans la pâte des ateliers d’Arras. Les formes sont originales puisqu’il y a une casserole, déformée à la cuisson, à carène basse, paroi évasée et lèvre en bourrelet (vase n° 5), une casserole ou bol déformé à la cuisson, à panse convexe et lèvre rentrante légèrement effilée (vase n° 6) et une casserole à carène basse moulurée, paroi évasée et lèvre légèrement éversée (vase n° 7).

Si le bol peut éventuellement trouver des équivalents, principalement dans le répertoire de tradition indigène (protohistorique et du Haut-Empire), les deux casseroles carénées sont beaucoup plus originales et ne trouvent pas d’éléments de comparaison dans le répertoire des formes produites dans les ateliers d’Arras qui sont principalement d’époque flavienne (Durier & alii 2007).

un groupe de transition néron-flaviens ?L’analyse globale des sépultures (cf. tableau 1) montre que trois sépultures (tombes 90, 288 et 1059) présentent certaines

différences avec les tombes de la séquence 2 malgré des points communs (présence de terra rubra septentrionale, de terra nigra champenoise). La terra rubra n’est plus champenoise, deux vases seulement la représentent, deux tonnelets, un TR2 P17 (tombe 1059) et un TR1a P26 similis (tombe 90).

Le tonnelet P17 a une pâte orange sableuse avec de fréquents oxydes de fer, un décor incisé au peigne sur une panse mou-lurée. Il n’y a aucune trace d’engobe, en tout cas conservé. Il pourrait s’agir d’une production des ateliers d’Arras. La forme présente une vraie évolution typologique par rapport aux tonnelets P13 de la période précédente à bord en gouttière. Peut-on voir ici l’évolution remarquée pour les tonnelets P21/Amiens 30 qui présentent un ressaut interne jusque vers 60/80 (Dubois, Binet, 1996) pour disparaitre et laisser une lèvre oblique, comme le P17 ?

Le pot TR1a P26 similis est surtout connu en terra nigra. Il est daté par x. Deru des horizons IV à VII (soit 15/20-vers 120 ?) mais la série de pots globulaires est généralement attribué, dans sa typologie, aux horizons V-VI (40/45-85/90. Deru 1996). un

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Tombes gallo-romaines à Avion (62)

pot similaire en terra nigra est signalé à Baralle, dans la tombe J87-J35 datée de la phase III soit de la période flavienne-début du iie siècle (Hosdez, Jacques 1989). La pâte est typique des productions d’Arras, ceci impliquant une continuité de la production de céramiques de type terra rubra bien au-delà de ce que nous ont apportées les données de fouilles (Durier & alii 2007). On se place ici à la fin des importations champenoises dans le Nord de la Gaule, en contexte détritique, proposée avant la période flavienne (Amiens : Dubois, Binet 1996 ; Chaidron, Binet 2006 ; Reims : Delor Ahü & alii 2005). La continuité des terra rubra septentrionales est pourtant admise, même si la terminologie est différente (elle devient de la « céramique à enduit rouge » dans l’atelier des rues-des-Vignes. Deru 2005).

Par contre, les terra nigra champenoises continuent à être distribuées jusqu’au début du iie siècle (vers 100/120 ?), sur Amiens par exemple (Dubois, Binet 1996). Le répertoire ici présenté ne compte que deux formes basses champenoises, les plats TN A42 et A43 (1 TN A42 en sép. 288, 2 TN A43 en sép. 1059). Le plat caréné à lèvre oblique TN A1, produit ici en pâte des ateliers d’Arras n’est qu’un fragment dans la tombe 1059, il n’entraîne pas de contradiction chronologique, même si cette forme est généralement julio-claudienne (elle est datée jusque vers 65/70 par xavier Deru. Deru 1996 : horizons II à V).

Les formes hautes, là encore, toutes régionales sont au nombre 4. Trois semblent venir des ateliers d’Arras (TN P61, BT1, BT6) et une se rattache au groupe septentrional indéterminé (TN P56). Le pot TN P61 est réalisé dans une pâte fine assez proche des productions d’Arras, voire du Cambrésis. La panse est décorée de deux lignes parallèles d’ocelles estampées enserrées de moulu-res. La datation donnée par x. Deru de cette forme est comprise entre la période claudienne et le milieu du iie siècle (Deru,1996). Ce vase est connu, sans décor, dans la nécropole de Baralle (vase A, sép. J87-J84), daté de la phase II et éventuellement de la phase I (vase G, sép. J87-J73. Hosdez, Jacques 1989), soit pour la période Claude-Néron. La dernière terra nigra préfigure les pots de la séquence suivante car, si les pots sont globulaires dans la phase claudienne de la nécropole (P43, P46), ils sont tous à carène vive dans la phase 4. Ici, le pot caréné P56 côtoie le pot globulaire P61. Le P56 est daté par xavier Deru à partir de 65/70 apr. J.-C. (Horizon VI à VIII) mais il est plus précoce à Amiens où les données de fouilles le font apparaitre sous les règnes de Claude-Néron (Ben Redjeb 1985, Dubois, Binet 2000 : ensemble AGR 3100 daté vers 50-60 apr. J.-C.).

La céramique commune fait vraiment son apparition ici, aussi bien pour la céramique réductrice que la céramique oxydante. Très discrète auparavant, elle est presque récurrente maintenant et les marmites à col tronconiques courts (voir infra) sont main-tenant signalées (sép. 90 et 1059).

La céramique commune oxydante se traduit ici et dans trois cas par des cruches à pâte claire orange sableuse. Les provenances sont délicates, une d’entre elles (vase 5, sép. 288) pourrait être issue du groupe Bavai-Famars (Willems, Clotuche 2007), une autre des ateliers de Dourges (vase 4, sép. 90). La dernière restant d’origine indéterminée (Dourges ? vase 9, sép. 1059).

D’un point de vue typologique, deux cruches présentent un bord identique, appartenant à une sorte de service à liquide, puis-que l’une, petite, n’a qu’une anse (vase 5, sép. 288) et s’apparente à une bouteille, alors que la seconde, beaucoup plus grosse, est dotée de deux anses et se rapproche de la cruche-amphore (vase 4, sép. 90). Là encore, c’est du côté de Baralle que nous trouverons un parallèle sans qu’il soit totalement caractéristique. En effet la cruche J87-J71B, de grand module mais à une anse, présente elle aussi un bord assez similaire à nos deux exemplaires, mais avec plusieurs cannelures externes. Elle provient d’une sépulture datée de la phase I (Hosdez, Jacques 1989).

Par contre, la cruche à col cannelé en entonnoir (vase 9, sép. 1059) est nourrie de nombreux éléments de comparaissons. à Barrale, elle est datée de la phase III (J87-J111E), soit flaviens-début iie siècle. Il s’agit du type Cru 13 daté des horizons IV à VIII et plus certainement des horizons V à VIII (Deru 1996). La datation proposée à Vendeuil-Caply pour ce type de cruche est comprise entre la période flavienne et le milieu du iie siècle (Piton, Delebarrre 1993). Elle est d’ailleurs particulièrement bien représentée à Reims en contexte flavien (Delor-Ahü & alii 2005).

Les tombes flaviennes-début IIe siècle/milieu IIe siècle.Le dernier groupe, le plus important, comporte 19 sépultures, avec un nombre total de 43 vases répartis comme suit : 2 sigillées

de Gaule du Sud, 9 terra nigra 1 céramique modelée, 22 marmites à col tronconique, 3 casseroles, 6 cruches. Parmi ces sépultures, nous avons intégré la sépulture 84 mais celle-ci a livré un pot ovoïde à lèvre effilée (P48) qui pourrait bien, soit appartenir à la séquence 2, soit lui aussi, faire le lien entre la séquence 3 et celle présentée ici. Nous avons fait le choix de l’intégrer à cette phase, basse, par prudence car le mobilier répond à certains critères qui lui sont caractéristiques : tombe pauvre en mobilier céramique, disparition des formes basses en gallo-belge, présence de marmite à col tronconique, association d’une forme avec un exemplaire présent aussi dans une autre tombe de cette phase (BT2).

C’est au cours de cette phase qu’apparaissent les sigillées dont il convient de relativiser l’importance, car il n’y en a que deux, originaires de Gaule du Sud (La Graufesenque). Il s’agit d’un fond retaillé de coupe Drag 27 (vase 4, sép. 280) avec une estampille illisible et un plat Drag 18b (vase 3, sép. 296) avec une estampille OF VIr[III] du potier Virilis. Datation : 80-120/130 (Polak 2000). Avec la première des deux sigillées sont associées une marmite à col tronconique des ateliers d’Arras et une cruche globulaire en céramique commune oxydante à anse cannelée (pâte claire, orange, sableuse, mal cuite. Production BA-FA ?), alors qu’avec la seconde, ce sont une marmite à col tronconique, type Bayard 25 des ateliers d’Arras et un pot biconique en terra nigra, type P54. (pâte B des Rues-des-Vignes. Production du Cambrésis).

Les terra nigra ne sont plus maintenant que des formes hautes, ne présentant que trois types : les pots P48 (1 exemplaire), les pots P54 (4 exemplaires) et les bouteilles BT2 (2 exemplaires). Les datations proposées par X. Deru vont de la période claudienne au début du second siècle (horizons V à VII pour les trois types. Deru 1996). Quant aux provenances, le pot P54 présente dans trois des quatre exemplaires la pâte B des Rues-des-Vignes, l’autre étant indéterminée entre les ateliers d’Arras ou de Cambrai. Il en est de même pour les bouteilles BT2 qui sont originaires probablement du Cambrésis, tout comme le pot P48. Ces formes sont d’ailleurs produites dans l’atelier de Cambrai « route de Crèvecœur » (Gaillard & alii 2001) et dans celui des rues-des-Vignes (Deru 2005).

La céramique commune réductrice prend véritablement un essor dans cette séquence, proposant ainsi, le cas échéant, une aide à la datation de certaines sépultures comme les tombes 284 (voir supra) et 1020. La sépulture 1020, la deuxième à avoir livré un vase modelé ne peut être datée que par la présence d’une marmite à col tronconique court flavienne-début iie s. En effet, le pot à col tronconique plus ou moins court, comme tous ceux présents dans les tombes de cette phase, est le type qui préfigure ceux à col haut (type 25 de Didier Bayard. Bayard 1980) qui semble apparaître après 120 apr. J.-C. Le basculement du premier type vers le second semble s’opérer, si l’on en croit les ensembles amiénois, entre 120/130-150 (ensemble PDS 146. Dubois dans Binet 1995), ce que corrobore l’étude des mobiliers issus des ateliers. Dans celui de Dainville « Gérico » (près d’Arras), deux unités de production bien distinctes chronologiquement ont produit de la céramique commune réductrice, dont des marmites à col tronco-

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nique. Dans le premier four, daté de la fin du ier-début du iie siècle, les marmites produites sont identiques à celles que l’on trouve dans les tombes d’Avion, à savoir à col tronconique court, et dans le second four, qui est daté certainement du dernier tiers du iie-début iiie, il s’agit de marmites à haut col tronconique (donc postérieures à 150/160. Chaidron 2006). Le nombre de marmites à col tronconique est de 22 vases sur les 43 déposés au cours de cette phase, soit plus de la moitié des vases funéraires !

Les formes basses, toutes issues du foyer arrageois, sont au nombre de trois et se répartissent comme suit : un bol/casserole (sép. 1008) à carène moulurée et décorée d’impressions circulaires, appartenant au type Bayard 16 (Bayard 1980) et deux plats carénés/casseroles carénées (sép. 281 et 1019) identiques à une forme bien attestée dans les ateliers d’Arras (Jacques, Tuffreau-Libre 1991 ; Durier & alii 2007) et, en contexte d’utilisation, à Amiens par exemple (Dubois, Binet 1996, Chaidron, Binet 2006). Dans les deux cas, il s’agit de formes principalement flaviennes (Chaidron, Binet 2006).

Les céramiques communes oxydantes sont au nombre de 6. Elles allient à une forme présente dans un horizon antérieur, la cruche Cru 203 (voir infra) des formes typiques de la période flavienne : cruches de Vendeuil-Caply 5 et 6 apparaissant à la période flavienne (Piton, Delebarre 1993) et produites dans l’atelier flavien de Noyon (Ben Redjeb 1992, Chaidron, Binet 2006), cruche à une anse proche de la forme de Vendeuil-Caply 8 datée du début du iie siècle (Piton, Delebarre 1993) et de la forme VC 5-6. Ces formes sont largement représentées dans les ensembles flaviens d’Amiens (PDS 63.049, 61.482, Dubois dans Binet 1995) et durent jusqu’à la période sévérienne (AGR 5000. Dubois dans Binet 1999). Une seule cruche (sép. 1019) est rattachable aux productions à pâte orange dense sableuse produites notamment dans les ateliers de Bruay-Labuissière et de Dourges (62). La forme est une variante de la forme flavienne que l’on rencontre dans la tombe 1059.

à l’intérieur de cette séquence chronologique, une série de 7 tombes (8 si on prend en considération la sépulture 1020) n’ont livré comme autre mobilier céramique funéraire que des céramiques culinaires, de mode B, toutes originaires des ateliers d’Arras. Il s’agit des tombes 85, 87, 276, 285, 287, 291, 1015, réparties aussi bien dans la zone funéraire A (sép. 85, 87, 276) que la zone funéraire B (sép. 285, 295 et 1015, ainsi que 1020). Cette séparation géographique peut être liée à deux ensembles « familiaux » distincts car il n’est pas possible d’y voir une divergence de chronologie entre la zone A et la zone B pour cette série de sépultures « pauvres » en mobilier céramique. Il est donc admis que soit cet ensemble de tombes a une datation différente des autres (postérieure sur la chronologie large de la céramique commune), soit il s’agit ici d’une dichotomie sociale, opposant dépôt céramique « riche » et dépôt « pauvre ».

Á propos de la composition du mobilier funéraireEn premier lieu, on peut constater que trois groupes se dessinent, le premier composé des tombes avec un assemblage

nombreux et hétéroclite de céramiques, principalement représenté par de la vaisselle de table mais avec parfois de la céramique culinaire ; un second, plus modeste associant vaisselle de table et vaisselle culinaire, enfin, le dernier groupe, caractérisé par une céramique indigente, uniquement culinaire. En second lieu, le nombre de vases déposés est très variable, allant d’un vase dans la sépulture (276 ou 285 par exemple) à 8 vases pour la plus riche (sép. 221) et même jusqu’à 15 pour la sépulture 1059 avec une série de fragments (probablement 8 en tout) de vases pouvant être interprétés comme des dépôts symboliques d’une partie de l’objet (pars pro toto).

Le code couleur correspondant aux catégories ou plutôt aux fonctions des vases est loin d’être sclérosé puisque la couleur de la surface dépend de nombreux facteurs (composition de l’argile, durée de la phase de post-cuisson, traitement de surface…) qui peuvent être biaisés par l’adjonction d’un engobe. C’est la raison pour laquelle il ne faut pas se focaliser sur la couleur comme critère discriminant aux choix du dépôt de tel vase dans la fosse sépulcrale. Il est plus probant d’analyser les dépôts sous le regard de la fonction du vase, de ce qu’il véhicule dans sa nature intrinsèque et pas forcément ce qu’il nous renvoie aujourd’hui, sous l’œil de l’homme moderne.

une analyse précise par xavier Deru du vaisselier antique sous l’angle de la fonction est riche d’enseignements. Il se com-pose de catillus/catinus (assiette/plat), d’acetabulum/paopsis (petite et grande coupe), de pots (consommation des liquides, petite conservation), de calices (vase pour le mélange de l’eau et du vin), de bouteilles (stockage des liquides), de céramiques à feu (pentole/patina, olla, cacabus, couvercles), de céramiques pour la préparation des aliments (mortaria), de cruches et amphores (transports et stockage des liquides).

Que nous apprennent les riches tombes d’Avion ? La tombe 221, une des deux plus riches avec ses 8 vases a livré un grand vase à boire (tonnelet P13), des assiettes de table (A1, A17/18), des bouteilles et des casseroles. une vision minimaliste du vaisselier, mais suffisante, car il y a ce qu’il faut pour boire, cuire la nourriture et la consommer. La tombe 1059, quant à elle, présente une composition fonctionnelle très proche : marmite pour cuire les aliments, assiettes pour le service et la consommation, cruche, bouteilles et pots pour le stockage, tonnelet pour la consommation de boissons.

Pour les autres tombes, les assemblages sont plus hétéroclites. Dans la phase 2 de la nécropole, seule la tombe 221 présente le triptyque complet : cuisson des aliments, consommation des aliments, boisson (consommation ou stockage). Dans les autres tombes, le grand absent est le matériel de cuisson, aucune céramique culinaire n’étantt déposée alors que dans la phase 4, elle est systématique à trois exceptions près, où la cuisson est remplacée par la boisson (pot et/ou cruche). Pour les autres tombes, l’accent est mis sur la consommation des aliments (assiettes, coupes) et le stockage des boissons et autres en petit quantité (tonnelets, pots) alors que les grands stockages à boisson (cruches) sont rares. En clair, l’important est le service de table dans la phase 2.

On remarque bien une évolution entre les phases 2-3 et la phase 4 dans ce que l’on considère utile dans l’au-delà au défunt, en tout cas en matériaux céramiques. On peut donc se demander si la fonction du vase (pot à cuire) n’est pas occultée par exemple par des raisons économiques puisqu’il est difficile de consommer des aliments directement dans une marmite à col tronconique alors que l’on peut le faire dans une casserole (cuisson et consommation). Ne s’agit-il plus qu’un dépôt d’un vase, en tant que tel, et non plus un vase pour sa fonction symbolique ? un dépôt par habitude, par tradition en quelque sorte ?

Les absents pour un usage alimentaire des aliments sont le gobelet et le calice. Si ce dernier est déjà rare en contexte détritique, il l’est encore plus en contexte funéraire où il ne semble pas intervenir dans le rituel funéraire à moins qu’il ne soit remplacé par les pots, par exemple pour le mélange de l’eau et du vin ( ?) Pour la consommation (raisonnée !) de boisson, les gobelets pourraient être remplacés dans quatre tombes, uniquement de la phase 2, par des bols à collerette type C13 (en terra rubra et terra nigra) permettant une meilleure préhension. à moins qu’une partie n’ait été réalisée en matériaux périssables !

Constatons enfin l’absence du service œnochoé/patère qui est généralement considéré comme lié aux rites d’ablutions même si le lien avec la consommation du vin ne peut être complètement exclu.

D’une manière générale, les exemples les plus complets sont ceux des élites où ce mobilier est associé à du mobilier métallique de statut élevé. Aussi pouvons-nous citer, de manière non exhaustive, la tombe 29 de Trinquies (80), les tombes de Behen (80) et

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Tombes gallo-romaines à Avion (62)

du Plouy (80. Bayard 1993), la tombe 61 de Méaulte (Chaidron dans Soupart, étude en cours), la tombe 11 de Bavay (« Fache des Prés Aulnoys ». Loridant 2001), les tombes d’Actiparc (tombes 2068, E560, L14003) et les tombes de Saint-Nicolas-lès-Arras (la tombe 4 notamment. Jacques 2007) ou plus lointaines encore, les tombes de Bretagne insulaire (Ferdière, Villard 1993, Fitzpatrick 2007) ou celles en territoire trévires par exemple (Goeblange-Nospelt A-B. Metzler & alii 1991 ; Metzler 1996)

L’étude de cette nécropole porte sur un corpus important de céramiques particulièrement diversifiées. La distinction géographi-que sur le site de deux ensembles sépulcraux doit être prise en compte pour l’analyse chronologique. Les résultats montrent qu’ils ont fonctionné de manière concomitante et que ces deux entités peuvent plus certainement recouvrir des distinctions familiales. Les différences statutaires ou sociales n’entrent pas en ligne de compte puisque les différences dans la richesse des dépôts est plus certainement d’ordre chronologique que sociologique.

D’une manière générale, les formes hautes en terra nigra sont des pièges pour la datation car leur chronologie est loin d’être fiable. La datation des céramiques déposées peut s’appuyer sur des données internes (présence/absence) et sur des données externes (datations fournies par les sites de consommation aux horizons bien définis comme à Amiens par exemple).

Toutefois, l’étude de cette nécropole témoigne d’une dichotomie chronologique entre deux modes de dépôts : des dépôts plé-thoriques et des dépôts minimalistes. La phase 1 n’est signalée que par une tombe à la chronologie fluctuante (sép. 283), les phases 2 et 3 sont les périodes de dépôts importants et la phase 4 (4a et 4b éventuellement) correspondant à des dépôts a minima.

Les transformations dans la nature des dépôts replacées dans un contexte historique plus large, pourraient correspondre aussi à une mutation dans le répertoire de la céramique commune septentrionale. En effet, les ateliers flaviens-alto-antonins d’Arras témoignent de la stabilisation dans le Nord de la Gaule de certaines formes apparues sous l’égide romaine à la période augustéenne. La fixation est d’autant plus évidente sur certaines formes, même si celles-ci n’ont pas forcément connues un succès commercial, qu’elles sont des copies de formes méditerranéennes : ainsi une casserole carénée de l’atelier de Dainville imite parfaitement une « casserole »-tegame campanienne (type 2161a. Di Giovanni 1996 ; Chaidron 2006).

La céramique des tombes d’Avion s’inscrit dans un répertoire maintenant bien déterminé pour le Nord de la France puisque les multiples découvertes funéraires permettent d’établir de nombreuses correspondances entre ces dépôts : nécropoles de Baralle, Vitry-en-Artois, Vimy, Arras-Actiparc, Méaulte, Bavay, Fontaine-Notre-Dame…

La carte de localisation des sépultures ayant livré au moins une sigillée dans le Nord de la France (carte 1) dans laquelle nous pouvons maintenant intégrer le site d’Avion, témoigne d’une forte concentration de nécropoles dans le territoire atrébate et dans le territoire des Morins, pourtant souvent considéré comme en marge des courants d’importations. Cette carte n’est pas une carte plaçant toutes les sépultures mais elle est représentative de la dispersion des zones funéraires dans le Nord de la France et donc du référentiel permettant les comparaisons. Comment interpréter la différence dans le nombre de céramiques déposées d’une période à une autre ? Peut-on y voir une baisse du statut des habitants du site ? Est-ce lié à un changement dans les pratiques funéraires ? Est-ce le résultat de l’implantation de nouveaux arrivants ? En Picardie, des tombes flaviennes aristocratiques peuvent être large-ment plus riches, sans commune mesure. Nous prendrons les exemples des tombes découvertes sur le tracé de l’autoroute A28. Par exemple, la tombe 203 de Béhen, datée de la fin du ier siècle-début du iie siècle, a livré 35 objets dont 27 vases, 5 bouteilles ou cruches en verre et 6 coupes en sigillée, une louche en fer, un coffret et deux monnaies ! (Bayard 1993). Nous sommes loin des tombes contemporaines d’Avion et de leurs dépôts d’un ou deux vases !

Quant aux approvisionnements, il est intéressant de noter que, pour les vases déposés dans les tombes, le site d’Avion est largement alimenté, par les ateliers d’Arras, aussi bien en formes hautes en terra rubra qu’en céramique culinaire de mode B. Les ateliers du Cambrésis ont essentiellement fourni les pots en terra nigra à paroi fine, qui semblent être une de leurs spécialités, ainsi qu’une des deux céramiques à engobe micacé. La seconde provient du groupe de Bavay, qui, d’ailleurs, semble avoir fourni une partie des cruches, avec, peut-être, les ateliers du Noyonnais ; mentionnons aussi un vase probablement du groupe de Dour-ges et éventuellement les ateliers champenois. Ces derniers sont surtout largement dominateurs pour les formes basses en terra nigra et terra rubra. La sigillée, pour des raisons chronologiques, provient de La Graufesenque. La majorité du mobilier est donc septentrional et, d’une manière générale, les courants sont tournés vers le sud-est, là où sont situés des groupes de productions qui ont largement égrainé leurs produits dans tout le Nord de la Gaule. La position d’Avion se situe donc dans un faciès plutôt atrébate-sud-nervien, à l’écart des productions du groupe de Bruay (à l’exception, peut-être, d’une cruche du groupe de Dourges ?) pourtant situé à 25 km ; mais Arras n’est à 14 km d’Avion.

cyrille chAiDron

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Le mobiLier méTALLique deS TombeS du SiTe d’Avion « Le foSSé à Leu » par Alexia Morelrépartis entre les cimetières nord-ouest et sud-est, quatorze tombes, sur les trente-neuf mises au jour, ont livré des assembla-

ges spécifiques d’objets métalliques issus des dépôts volontaires. Précieuses sources d’informations concernant à la fois le défunt mais aussi le rituel funéraire, les témoins matériels et leurs positions dans la tombe permettent d’appréhender, pour reprendre une expression de J. Leclerc1, les différents « temps funéraires ». Cette notion englobe l’ensemble des gestes et des dons effectués à l’intention du défunt et ce lors de deux moments du rituel : les offrandes primaires faites sur le bûcher et les offrandes secondaires réalisées après la crémation2.

Il ne faut, bien entendu, pas perdre de vue qu’un objet, métallique ou non, déposé en tant qu’offrande, n’a pas la même signi-fication qu’une découverte du même type en contexte d’habitat. Des facteurs extérieurs, difficilement perceptibles, interfèrent en effet sur la composition du dépôt (volonté du défunt, interactions des proches et de la famille sur le rituel, codes et croyances de la société…). Les objets qui accompagnent les morts d’Avion, se distinguant quelque peu des biens matériels qui les entouraient dans leur vie quotidienne, correspondent exclusivement à de l’instrumentum personnel (parure ou toilette) et à des éléments de quincaillerie isolés3.

Les fibules d’Avion : les changements des accessoires vestimentaires au Ier siècle de notre ère

sépulture Type et variante caractérisation nmi datation

222 Feugère-Philippe 4a2 1 -15/37

291 Feugère 14a1 Fibule dite à plaquettes « einfache gallische Fibel » 2 -20/66

84 Feugère 14a2 Fibule dite à plaquettes « einfache gallische Fibel » 1 41/69

90 Feugère 18/23 Fibule à pied en queue d’aronde 2 ier apr. J.-C.

1060 Feugère 22 ?/23 Fibule d’ « Aucissa » ou dérivée d’« Aucissa » 1 ier apr. J.-C.

288 Feugère 23a Fibule dérivée d’ « Aucissa » 2 40-45/80

297 Feugère 23b Fibule dérivée d’ « Aucissa » 1 40/iie

1060 Feugère 23c2d Fibule dérivée d’ « Aucissa » 1 40/80

283 Feugère 23d1 Fibule dérivée d’ « Aucissa » 2 20/80

297 Feugère 25b « Tutulusfibel » 1 70/iie

Tableau récapitulatif par type des fibules issues des tombes

Couvrant le ier siècle av. J.-C et le début du iie siècle apr. J.-C., quatorze fibules, dont douze exemplaires peuvent être rattachés précisément à des types, proviennent de huit contextes funéraires.

Les accessoires vestimentaires produits dès les dernières décennies avant notre ère sont illustrés par un seul exemplaire à ressort et à corde interne. En fer forgé, ce spécimen est encore fort inspiré des modèles laténiens et reste relativement sommaire.

Produites à la même période, les fibules du type Feugère 14 (3 NMI), se caractérisent par leur arc non-interrompu et leur pla-quette qui servait de protection au système d’articulation. Ainsi deux exemplaires de la variante 14a1, ont un répertoire décoratif peu développé. Quoiqu’une soit incomplète, elles devaient être identiques à l’origine. La variante 14a2, de format plus réduit, n’est produite qu’à partir du ier siècle apr. J.-C.

Contemporains de cette einfache gallische Fibel, les exemplaires du ier siècle apr. J.-C4. stricto sensu, correspondent en majeure partie aux modèles dérivés d’Aucissa (6 NMI), à l’exception peut-être d’une fibule d’Aucissa (Feugère 22b2, contexte 1060). Le spécimen Feugère 23b, vu sa composition complexe, peut être attribué au siècle suivant.

L’ensemble de ces fibules à arc composite, coulées en une seule pièce, illustre les productions de masse réalisées dès la période julio-claudienne. Toutes sont étamées ce qui révèle la volonté d’imiter les métaux semi-précieux. Si la composition générale reste la même, on peut néanmoins noter des variations du décor parmi les exemplaires d’une même variante ; c’est le cas ici des spécimens Feugère 23a et 23d1.

Aux exemplaires précédemment évoqués, s’ajoutent les parures de la tombe 90, déjà attestées dans le Nord – Pas-de-Calais, ayant des parentés avec les fibules dérivées d’Aucissa (Feugère 23) et les fibules à pied en « queue de paon » (Feugère 18). Demeurant majoritaires, les accessoires vestimentaires du ier siècle apr. J.-C. révèlent des compositions complexes de leur arc à l’exception de la fibule Feugère 14a2 à arc non interrompu.

Même si leur production débute au premier siècle de notre ère, deux spécimens sont encore produits au iie siècle apr. J.-C. : le modèle dérivé d’Aucissa, précédemment évoqué, (Feugère 23b) et la Tutulusfibel caractérisée par son arc décoré, développé en épaisseur, et ses multiples appendices.

Le site d’Avion se situe à l’intérieur des zones géographiques délimitées par les différentes découvertes de fibules de même type. Certains spécimens correspondent d’ailleurs à des productions spécifiques de ce territoire de la Gaule. En revanche, nous verrons qu’un exemplaire issu de l’habitat révèle un mode d’approvisionnement qui ne correspond pas aux circuits classiques.

La plupart des contextes funéraires sont cohérents avec les périodes principales de production et de diffusion des fibules. Une fibule dont la production s’achève sous le règne de Néron, a été découverte dans la tombe 84 datée de la fin du ier siècle ; ce décalage chronologique est cependant trop infime pour être significatif.

La parure des lieux de sépultures correspond exclusivement à des fibules. Le faciès de ce corpus est plutôt esthétique (répertoire décoratif développé, petit format, étamage). En effet, les fibules de type fonctionnel plutôt que décoratif sont moins nombreuses : elles sont ici limitées aux types Feugère 4a2 et 14a (soit 4 exemplaires sur 14). à titre de comparaison, la nécropole à incinérations de Baralle (Pas-de-Calais), en usage de Claude à Antonin le Pieux, a livré 10 exemplaires de type Feugère 14a sur 42 fibules au total5. Même si certains des accessoires dits « décoratifs » d’Avion conservent leur aspect pratique par leur format relativement important, ils présentent tous un décor complexe. Les plus petits (autour des 40 mm.) étaient certainement purement décoratifs.

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Tombes gallo-romaines à Avion (62)

Les fibules précoces, les fibules au répertoire décoratif limité se trouvent attestées au sein des deux cimetières sans que l’on puisse y voir une logique particulière.

L’analyse précise de la distribution des fibules au sein des tombes à incinération de nécropoles gallo-romaines pourrait per-mettre de mieux saisir le faciès des cimetières d’Avion (tombes à fibules, fibules trouvées par paire, fibules isolées).

Les derniers costumes des mortsLes découvertes de fibules dans les nécropoles à incinérations du Centre et du Nord de la Gaule sont minoritairement attes-

tées. Cette pratique funéraire est en usage au ier siècle apr. J.-C. dans ces régions et dure au iie siècle apr. J.-C. Les exemples du Sud de la Gaule sont d’autant plus rares6.

À l’instar de la nécropole de Baralle, une approche précise de la distribution des fibules au sein des tombes doit être menée7. Ainsi, 23 des 100 tombes de la nécropole de Baralle ont livré des fibules. À titre comparatif, pour la nécropole de Blicquy, seules 64 des 494 tombes contenaient des fibules8. Sur ces deux sites, dans la moitié des cas, les fibules ont été découvertes par paires (deux spécimens de même type). Ces paires étaient parfois associées à une troisième fibule correspondant à une mode vestimentaire, attestée principalement par des sources allemandes sous le terme de Menimane-Tracht9. D’ailleurs, pour la Germanie Supérieure

et les régions avoisinantes, il est reconnu que le costume traditionnel, fermé par une paire de fibules, disparaît des contextes urbains au milieu du ie siècle apr. J.-C. mais reste en vogue dans les campagnes et les régions traditionalistes10. Cette constatation semble s’appliquer aux autres provinces de l’Empire comme la Gaule Belgique où les découvertes du ier siècle restent néanmoins sensiblement importantes.

Concernant la survivance de cette mode, la nécropole de Thuin (Belgique), datée de la fin du iie siècle apr. J.-C. et du milieu du iiie siècle apr. J.-C., constitue un précieux témoignage. Contrairement aux siècles précédents, où la paire de fibule était la base dominante du costume, les associations multiples et les découvertes isolées sont désormais majoritaires11.

Si l’on considère de nouveau les nécropoles d’Avion, le dépôt de fibules demeure une pratique courante (21 % du nombre totale des tombes en ont livré). Au sein des huit tombes à fibules, seules des paires ou des fibules isolées ont été mises au jour. Si les paires de broches, au nombre de six, maintenant le vêtement, restent la base dominante du costume, elles ne sont jamais associées à un troisième individu.

Toutes les paires présentent un aspect décoratif affirmé même si certains lots conservent leur aspect fonctionnel (c’est le cas, par exemple, de l’assemblage de la tombe 90). Ainsi, une

seule paire de fibules à arc non-interrompu a été mise au jour dans la tombe 291. Les tombes 297 et 1060 ont livré des apparie-ments de fibules de types différents. D’ailleurs, même si certaines paires de même type ne sont pas stricto sensu identiques, les variations restent infimes. Conformément aux exem-ples des nécropoles précédemment évoquées, aucune évolution au niveau de la mode vestimentaire de la population du ier/début du iie siècle n’est discernable, les assemblages à un ou deux accessoires se côtoyant pendant cette période. Concernant les fibules, l’élément le plus significatif du faciès des cimetières d’Avion demeure donc l’absence de « compositions » à trois (ou plus) exemplaires ; cependant, cette mode vestimentaire reste minoritaire parmi les exemples septentrionaux précédemment cités. De plus, il ne faut pas perdre de vue que les lieux de sépulture d’Avion correspondent à de petites nécropoles.

Quant à l’apport de la parure sur l’appréciation de la parenté entre les deux lieux de sépultures, il convient de noter que les faciès demeurent proches. Il est néanmoins possible de discerner quelques infimes variations : le cimetière sud-est, « survivant » à son homologue, a livré moins de dépôts funéraires incluant des accessoires vestimentaires et les fibules y sont systématiquement déposées par paires. Nous noterons aussi que les contextes les plus récents du cimetière sud-est, tombe 297 et 1060, sont les deux seuls assemblages « disparates » du gisement, révélateurs d’un changement dans l’habillement ou lors des « temps funéraires » ? Concernant ces deux cimetières, il ne semble pas y avoir de corrélation entre l’importance du dépôt et la présence ou non de fibules.

Pour finir cet aperçu du costume des morts, il convient de s’interroger sur la présence des fibules sur le bûcher lors de la crémation. Si peu de doutes persistent quand celles-ci sont mêlées à l’amas osseux à proprement parler (tombe 291), le cas des fibules déposées sur l’amas osseux ou dans la tombe suscitent quelques interrogations. En l’absence d’examen précis en laboratoire afin de discerner des phénomènes de « recuit », les observations qui suivent se limitent aux signes extérieurs. Seuls les spécimens des tombes 288 et 1060, dont les ardillons sont incomplets, présentent des altérations des parties hautes, notamment des systèmes d’articulation, indices présumés d’un contact avec le feu.

de rares objets de toilette Seules les tombes 59 et 90 ont livré des objets se rapportant à la toilette, directement liés à la préparation du corps et/ou biens

usuels du défunt : un nécessaire de toilette et un rasoir. Cette pratique reste discrète au sein des nécropoles du Haut-Empire. Si l’on se fie aux dépôts funéraires dans leur totalité (céramiques, offrandes alimentaires…), ces deux objets proviennent d’assem-blages relativement importants.

des coffres ou des coffrets ?Plusieurs incinérations ont révélé la présence de coffres ou de coffrets utilisés comme contenant des restes de la crémation,

comme en témoigne la présence de quincaillerie in situ (tombes 90, 1027 et 1029) ; il semble que d’autres étaient réalisés uni-quement par assemblage de bois (tombes 88, 220 et 222). L’examen de la quincaillerie ne livre ici que des informations sur la

12

Fig. 1. Répartition des fibules au sein des tombes.

paires

isolées

Alexia3

12

Alexia2

123

Fig. 2. Répartition des fibules au sein des nécropoles.

Nécropole nord-ouest Nécropole sud-est

paires

isolées

sans

paires

sans

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taille des contenants sans que l’on ne puisse mieux cerner leur système d’assemblage.Le soin apporté dans l’organisation de la tombe, révélé par la mise en coffret des restes du défunt, visait à les protéger et à

les enfermer au sein de celle-ci. Cette pratique était en cours en Gaule dès le ier siècle apr. J.-C. et reste en usage au iie siècle. Elle est attestée par exemple, pour la région nous concernant, à Baralle12, Vimy, Noyelles-Godault, Hénin-Beaumont, Saint-Nicolas-lès-Arras13, Bavay14 ou encore Blicquy (Belgique).

L’étude des tombes d’Avion, à travers leur mobilier métallique, a révélé la pratique de certains rites propres à la société romaine du ier et du iie siècle. Des actions visant à protéger le mort et/ou les vivants comme la mise en coffret des ossements est attestée. La majorité du corpus correspond à des objets personnels (parure et toilette). Ces pratiques sont relativement bien attestées si l’on se réfère au nombre total de tombes mises au jour.

La mode vestimentaire romaine entrevue est typique de cette période et son aspect « décoratif » affirmé est à souligner.

Alexia MoreLnotes

1. Leclerc 1990.2. Bel 2001, p. 107. étude Michel Feugère.3. Le parti pris a été d’exclure la tombe 278 de l’étude qui suit, compte tenu du mode de traitement différent du corps et des doutes qui persistent

autour de l’interprétation du « talon de lance » en cours de restauration.4. La période principale de production correspond à la seconde moitié du ier siècle apr. J.-C.5. Hosdez, Jacques 1989, p. 187. L’étude des objes en métal a été effectuée par Michel Feugère.6. Pour la nécropole de Valladas, des fibules ne sont retrouvées que dans les tombes ayant livré entre quatre et dix offrandes secondaires. Bel

2001, p. 149.7. Hosdez, Jacques 1989, fig. 4, p. 186.8. Ibidem, p. 185.9. Une stèle rhénane des époux Blussus du milieu du ier siècle donne son nom à cette mode vestimentaire. La femme y est représentée avec un

vêtement léger maintenu par deux fibules similaires (Rheinisch Landesmuseum Mainz). Ibidem, p. 186.10. Ferdière 1993, p. 157.11.  Hosdez, Jacques 1989, fig. 4.12. Au minimum six coffrets ont été identifiés. Ils fournissent des exemples intéressants puisqu’ils ne font pas intervenir de quincaillerie métal-

lique. Hosdez, Jacques 1989, p. 191.13. Pour l’ensemble de ces sites, voir Vitasse 1982, p. 69.14. La tombe n° 11 de la nécropole de la « Fache des Prés Aulnoys » a livré un coffret mesurant 20 cm sur 25 cm. Elkle est datée de la phase 7

du site, soit de 120 à la fin du iie siècle apr. J.-C. Loridant 2001.15. Cinq coffrets cinéraires ont été utilisés. De Laet 1972, p. 73.

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