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Léa Barreau-Tran Doctorante à Les Afriques dans le Monde (LAM) Sciences Po Bordeaux, UMR 5115 [email protected] tel : 0033 + 6 81 74 50 91 DEMANDE DE FINANCEMENT À L'INSTITUT FRANÇAIS D'AFRIQUE DU SUD (IFAS) POUR UNE MISSION ANGOLA/CHINE (JUILLET -AOÛT 2015) « ANGOLA/CHINE : SUR LES TRACES DES COMMERÇANTES ANGOLAISES À CANTON » Documents du dossier : 1. Formulaire de demande de financement individuel 2. Lettre de recommandation du directeur de recherche 3. Lettre de motivation de la candidate 4. Projet scientifique 5. Budget prévisionnel 6. CV de la candidate Le 9 décembre 2014
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Demande de financement à l'Institut Français d'Afrique du Sud pour une enquête de terrain en Chine

Mar 02, 2023

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Léa Barreau-TranDoctorante à Les Afriques dans le Monde (LAM)Sciences Po Bordeaux, UMR [email protected] : 0033 + 6 81 74 50 91

DEMANDE DE FINANCEMENT À L'INSTITUT FRANÇAIS D'AFRIQUE DU SUD (IFAS)

POUR UNE MISSION ANGOLA/CHINE (JUILLET -AOÛT 2015)

« ANGOLA/CHINE : SUR LES TRACES DES COMMERÇANTES ANGOLAISES À CANTON »

Documents du dossier :

1. Formulaire de demande de financement individuel2. Lettre de recommandation du directeur de recherche3. Lettre de motivation de la candidate4. Projet scientifique5. Budget prévisionnel6. CV de la candidate

Le 9 décembre 2014

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– Doctorants - FORMULAIRE DE DEMANDE DE FINANCEMENT INDIVIDUEL

IDENTITE AVIS***Nom Barreau-Tran

Prénom Léa

Nationalité Française

Directeur de recherche Michel Cahen

Unité / université de rattachement

Sciences Po Bordeaux, Laboratoire « Les Afriques dans le Monde », CNRS/ UMR 5115

Discipline principale Sociologie politique

Diplôme préparé / Année d’inscription*

Doctorat, 3ème année

Thème de recherche (intitulé précis)

La mondialisation par le bas, trajectoires internationales de commerçantes angolaises au Brésil et en Chine.

MISSIONDurée prévue du séjour et dates

Du 12 juillet au 6 septembre 2015

Lieu / Itinéraire Canton (Guangzhou) et Hong Kong, ChineNote : Cette destination, bien que ne faisait pas partie del'Afrique Australe, s’intègre dans un projet de recherche multisitué entre le Brésil, l'Angola et la Chine où la communauté angolaise est au cœur de nos préoccupations.

Objectif (entretiens, consultation d’archives, etc …)

Réalisation d'entretiens, d'observations dans les hôtels de transit des commerçant(e)s de la communauté angolaise et les restaurants africains ou d'autres groupesde migrants d'affaires interagissent Canton. Suivi des processus de transaction et de négociation sur les marchés entre commerçant(e)s africain(e)s et vendeur(se)s chinois(es). SI possible, entretiens avec desvendeurs chinois pour comprendre leur perception de la présence des africains en Chine. Travail d'archives (consultations de la presse et des articles paru en anglais sur les quartiers africains de Canton et la présence des africains en Chine), récoltes ded'informations auprès des ministères de l'immigration et du commerce pour dater et chiffrer les échanges économiques en la Chine et l'Afrique, faire une cartographie de la présence des communautés africainesà Canton. Enfin, mener des entretiens avec les chercheurs chinois de l'Université de Canton et de Hong Kong au sujet des commerçant(e)s africain(e)s en Chine.

FINANCEMENTBoursier ou salarié (oui /non et nature)*

Doctorante contractuelle (Bourse du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche) depuis octobre 2012.

Financement demandé à l’IFAS

2000 euros

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Appl. N°Date received :

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Nature de l’aide Financière

Montant du financement total

4 000 euros

Autres sources de financement**

Propres + demande d'une participation financière à l'IEP de Bordeaux.

VALORISATION PREVUE / PROPOSEE****En Afrique australe Conférence espérée au CEIC (Centro de Estudos e

Investigação científica) à l'Université Catholique de Luanda (en janvier 2016). Proposition de communication au III International Conference on Angola: New Directions in Angolan Research organisée par Ricardo Soares (date à confirmer, 2015).

En France Organisation d'un séminaire de recherche sur les nouvelles mobilités Sud-Sud à Sciences Po Bordeaux au printemps 2016. Présentation des résultats de la recherche dans divers événements académiques (colloques et séminaires à prévoir au CERI à Paris et au CES à Coimbra, Portugal).

Publications Propositions de publication dans plusieurs revues scientifiques comme Politique Africaine, Afrique Contemporaines, Hommes et Migration, Perspectives chinoises etc. Valorisation du carnet de terrain sur mon blog lusofolia.org.

Date prévue de soutenance finale*

Décembre 2016

Impact en termes de partenariats structurants

Les liens entre la Chine, l’Afrique et le Brésil sont un axe majeur de recherche aujourd’hui. J’attends donc aussi de ma mission des pistes pour établir des partenariats entre « Les Afriques dans le Monde » (LAM), le Centro de Estudos Africanos de l’Université de São Paulo, le Centro de Estudos e Investigação Cientifica (CEIC) de l’universitécatholique de Luanda, l'Université de Sun Yat-Sen à Canton et le Centre d’études français sur la Chine contemporaine de Hong Kong (CEFC). Ce seront les entités liée à la réalisation de mon enquête multi-située sur la mondialisation Sud-Sud avec lesquelles je compte maintenir des liens privilégiés pour de futurs partenariats. Par ailleurs, LAM reçoit souvent des visiteurs chinois intéressés par l’Afrique et ma mission doit aussi servir à resserrer ces liens.

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Les Afriques dans le mondeCentre de recherches pluridisciplinaires et

comparatistesUMR 5115 du CNRS • Université de Bordeaux • Centre affilié à

la FNSP

Michel Cahen, directeur de recherche CNRS, habilité à diriger des recherchesSciences Po Bordeaux, Allée Ausone33607-Pessac cedex, FranceTél. : 05 56 44 17 68 ou 06 63 41 33 56Courriel : <[email protected]>

Lettre de recommandation en faveur deMlle Léa Barreau‐Tran

pour une mission de terrain (Angola-Chine)

Cher(e)s collègues,

En tant que directeur scientifique de Mlle Léa Barreau-Tran, doctorante, jeme permets de soutenir sa demande de soutien pour une nouvelle enquête deterrain.

La trilogie arrive à son troisième et ultime chapitre. Après deux premièresenquêtes de terrain à São Paulo (Brésil) et à Luanda (Angola), sur les traces descommerçantes africaines au long cours, le projet de Léa Barreau-Tran sepoursuit en Chine pour tenter de comprendre leurs échanges, leurs singulièrestrajectoires de commerce, qui depuis quelques années se prolongent, secomplexifient, s’affinent et s’étendent de Luanda à São Paulo, à Canton ou mêmeà Dubaï… La réalisation de cette dernière phase d’observation sera décisivedans la construction d’une véritable analyse par le bas, en trois temps, sur lenouvel empire de la mondialisation et le rôle des femmes dans les rapports Sud-Sud.

Cette dernière phase d’observation arrive à un moment clé du parcoursacadémique de la candidate ayant obtenu un contrat doctoral du Ministère de laRecherche et de l'Enseignement Supérieur en octobre 2012, et pour lequel jesuis son directeur de recherche. Actuellement en troisième année de doctorat, lacandidate effectuera sa dernière enquête durant l’été 2015, avant la phase finalede rédaction (soutenance prévue décembre 2016). Ce calendrier serré imposedonc à la candidate de réaliser un terrain cours (deux mois) pour lequel elledevra faire un important travail de préparation et embaucher un(e) assistant(e)de recherche pour les traductions et les facilités d’adaptation sur place.

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L’institut Français d’Afrique du Sud accompagne cette doctorante depuisses premières recherches de Master sur le commerce transfrontalier à lafrontière avec le Mozambique. Son premier séjour de recherche dans le cadre desa thèse a été financé par le Réseau français d’études brésiliennes (REFEB)grâce auquel elle est entrée en contact avec un réseau de commerçantesangolaises présentes à São Paulo. L’IFAS a ensuite soutenu Léa pour son enquêtede terrain en Angola (en juin et juillet 2014) au cours duquel elle est parvenue àretrouver les commerçantes de São Paulo, amorçant ainsi une méthoded’enquête multi-sites très originale. Elle a également élargi son échantillongrâce à une enquête sur 50 commerçantes internationales d’un marché devêtements de Luanda et est parvenue à faire un entretien officiel avec troisdouaniers de l’aéroport de Luanda.

Forte de ses expériences passées, je suis persuadé que Léa Barreau-Transaura faire preuve de beaucoup d’initiative pour se confronter à ce nouveau défiscientifique : s’intégrer dans les communautés angolaises de Canton en Chine.L’objectif de cette enquête de terrain est double. D’une part, elle permettrad’établir une comparaison entre les marchés nocturnes de São Paulo et lesquartiers dits « africains » de Canton, intégrant ce travail de thèse dans lesproblématiques urbaines de l’informel et du commerce ; d’autre part de l’autre,poursuivre l’enquête multi-site en accompagnant les mouvements descommerçantes angolaises dans trois étapes de la mondialisation par le bas.

Cette mission a lieu en Chine et la candidate demande le soutien del’IFAS : la raison est évidente, puisqu’il s’agit d’enquêter sur des femmesangolaises, déjà « suivies » à São Paulo et à Luanda (avec le soutien de l’IFAS).La demande de la candidate est donc cohérente et rendra possible la finalisationde cette enquête de terrain ambitieuse, sur trois continents, et qui fera l’objet,j’en suis persuadé, d’une excellente thèse de doctorat.

Pessac, le 7 décembre 2014

Michel Cahen

Institut d’Études Politiques • 11, allée Ausone •Domaine universitaire • 33607 Pessac Cedex FranceTél : + 33 (0)5 56 84 43 11 • Fax : + 33 (0)5 56 84 43 [email protected] • www.lam.sciencespobordeaux.fr

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LETTRE DE MOTIVATION DE LA CANDIDATE

Cher Monsieur Adrien Delmas, directeur de l'IFAS,

En ce début de troisième année de doctorat, j'entame la troisième phase de mon enquête entre le Brésil, l'Angola etla Chine. Cette dernière étape, géographiquement éloignée de l'Afrique Australe, n'en reste pas moins intrinsèquement liéeaux problématiques contemporaines qui touchent cette région, c'est-à-dire : les mutations qui résultent de la globalisationéconomique et de la mobilité croissante des Africain(e)s vers la Chine. Je me permets donc de vous envoyer cette demandede financement pour une mission « exceptionnelle » qui me permettra de conclure mon travail de thèse. Cette mission, enpartenariat avec le Centre d’Études Urbaines de l'Université de Sun Yat-Sen de Canton et le Centre d’Études Français sur laChine Contemporaine de Hong Kong aura lieu du 12 juillet au 6 août 2015.

Les résultats de mes deux précédentes enquêtes au Brésil et en Angola ont bien montré l'importance des nouvellestrajectoires de mobilités économiques vers la Chine. La première mission, réalisée à São Paulo en mai, juin et juillet 2013et financée par le Réseaux français d'études brésiliennes de l'Ambassade de France (REFEB), m'a permis de faire quatreconstats : (1) l'activité d'importation de vêtements par voie aérienne ou le « commerce à la valise » est principalementpratiquée par des femmes en Afrique, (2) les femmes angolaises représentent la plus importante communauté decommerçantes africaines à São Paulo mais (3) les changements structurels de production et de commercialisation du textileau Brésil décourage la venue de ces commerçantes d'Angola et (4) l'arrêt des produits bon marché de la Chine attirent cesfemmes vers ce nouveau marché. Introduite dans la communauté angolaise de São Paulo par le biais de l'Hôtel Vitoria oùles commerçantes de Luanda se logent, j'ai pu débuter un travail intéressant sur les trajectoires de mobilité et d'émergenceéconomique que j'ai par la suite poursuivi à Luanda, et que je souhaite maintenant prolonger et conclure à Canton.

Cette première mission m'a conduit à délaisser le Mozambique (qui était à l'époque ma zone de prédilection) pourme tourner vers l'Angola. J'ai donc réorienté mon projet de thèse sur l'Angola et réalisé la seconde partie de mon enquête àLuanda en juin et juillet 2014. Soutenue financièrement par votre institut pour ce séjour de recherche, j'ai eu la chance deretrouver une grande majorité de « mes » commerçantes de São Paulo et d'approfondir l'enquête à partir de ce point deréférence. J'ai développé mes recherches sur le marché Africampo (informellement appelé le « marché de la Thaïlande »)où une grande majorité de mes enquêtées travaillent pour revendre leurs produits qu'elles achètent en Chine ou en Afriquedu Sud. Le nom donné à ce marché, qui remplace le très connu « Mercado Roque Santeiro » de Luanda (nom d'une sérietélévisée brésilienne) témoigne des changements actuels en termes d'importation des produits manufacturés. Dans cemarché spécialisé dans le textile, les vêtements proviennent en grande majorité de Chine (Canton), puis moinsfréquemment, d'Afrique du Sud, de Thaïlande et du Brésil.

Les conclusions de cette seconde enquête ont alors confirmé la cohérence de réaliser une dernière mission àCanton pour prendre en considération les dynamiques économiques qui façonnent l'Afrique aujourd'hui. Ce « pendant »chinois de ma recherche offrira une comparaison riche par rapport au terrain brésilien, et donnera toute sa crédibilité à uneenquête multi-sites sur la mondialisation Sud-Sud.

Le financement de l'IFAS pour la mission en Angola a été fondamental pour faire face au coût de la vie à Luandaet m'a également permis de financer un assistant de recherche angolais qui a largement contribué à la réalisation del'enquête. Pour ma prochaine mission en Chine (prévue de début juillet à début septembre 2015), les barrières culturelles etlinguistiques m'obligent à recruter un assistant chinois qui pourra m'accompagner dans les zones commerciales et faire lestraductions avec les vendeurs chinois. Cet assistant me permettra également de me sentir plus en sécurité dans un universmajoritairement masculin et peu sécurisant pour une jeune femme blanche. Le soutien de l'IFAS sera aussi un moyen defaire face aux dépenses de déplacement (avion et train en Canton et Hong Kong) et de coût de la vie sur place.

Enfin et surtout, j'espère que cette mission en Chine favorisera un partenariat structurant entre les centres derecherche qui m'accueilleront à Canton et à Hong Kong, le centre « Les Afriques dans le Monde » et l'IFAS pour deprochaines missions sur les relations Chine/Afrique ou le rôle des acteurs et actrices africain(e)s dans la mondialisationentre pays du Sud.

En espérant vivement que mon projet suscite votre intérêt, veuillez agréer, Monsieur Adrien Delmas, l'expressionde mes sentiments les plus respectueux.

À Bordeaux, le 9 décembre 2014

Léa Barreau-Tran

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PRÉSENTATION DU PROJET SCIENTIFIQUE POUR LA RÉALISATION DE L'ENQUÊTE À CANTON (CHINE):

Introduction : Une enquête multi-sites entre le Brésil, l'Angola et la Chine

Les échanges commerciaux entre l’Afrique et les pays dits « émergents » font l’objet d’uneattention croissante dans les sciences sociales. La mondialisation1 semble toucher de plein fouet lespays africains, autant d'un point de vue culturel qu'économique. Cependant, ces échanges et les routesqui connectent les villes et les acteurs(trices) entre eux se réalisent souvent en marge des grandsmouvements hégémoniques des multinationales ou des grandes transactions financières. On assisteplutôt à des formes de « mondialisation par le bas », c'est-à-dire des « flux transnationaux depersonnes et de biens mobilisant des petites sommes de capital ou des investissements informels,souvent dans des transactions semi-légales ou illégales, présents sur l'ensemble du globe » (Mathews& Alba Vega, 2012: 1). L’approche de la mondialisation par « le bas » a pour postulat méthodologiqueune observation de « l'intérieur », et au plus proche, des réseaux parallèles ou non comptabilisés parles données économiques2. Cette approche s’intéresse donc aux hommes et aux femmes qui agissent àl’ombre du contrôle économique, fiscal et politique de l’État (Portes 1996, Mathews and all 2012,Kernen & Mohammad 2014).

Face à un objet scientifique mouvant et incontrôlable, les méthodes d'enquêtes développéesnotamment par Tarrius (2002) et Marcus (1995) proposent de sortir du cadre classique de l'enquêteanthropologique qui supposait une immersion du (de la) chercheur(e) sur un seul et même espace. Aulieu de cela, Marcus3 (1995 : 109-110) propose à l’ethnographe de devenir mobile, de suivre les gens,les objets et les histoires de vie dans les différents espaces qui rentrent en jeu dans la production dusocial dans une contexte globalisé. Pour Olivier Pliez (2012), la méthode multi-sites suggérée parMarcus est une aubaine pour toutes recherches sur les activités transnationales dans le cadre de lamondialisation « par le bas ». Dans son cas, il l'applique à une enquête multi-sites entre le Liban,l’Égypte, Dubaï et la Chine au sein de laquelle il suit le cheminement des Jeans bleus, de leurproduction à leur commercialisation. En suivant les réseaux, les individus ou même les objets de lamondialisation « par le bas » sur plusieurs sites à la fois, cette méthode d'enquête parvient à donner unvisage plus humain aux nombreux réseaux invisibles du système monde.

Dans le cadre de notre recherche doctorale, nous ne nous limiterons pas au choix d'un produitmais chercherons plutôt à mettre en lumière des histoires de vie qui bâtissent, au quotidien, lamondialisation. Le choix de se focaliser sur une catégorie des petit(e)s entrepreneurs(es) migrant(e)sest apparu suite à notre première enquête (pour le master) sur le rôle des commerçantes

11 Le terme de mondialisation sera compris au sens de Castells (1998) (reprenant le concept développé par Marx) comme leprocessus d’expansion croissante qui caractérise le mode de production capitaliste, tandis que la globalisation, qui s’inscritau sein de la mondialisation, définit une économie dont les éléments centraux, depuis la fin du XXe siècle, ont la capacité defonctionner comme unité en temps réel à l’échelle planétaire, grâce à l’infrastructure fournie par les nouvelles technologiesde l’information et de la communication. 22 « Globalization from below is difficult to fully comprehend. Globalization from above can be grasped through statistics:corporate sales figures and national economic indicators of various sorts. Globalization from below, by definition, providesno such data; it can't be measured through economic statistics because there are no such reliable statistics, only rough esti -mates. Because Globalization from below is below the radar of the state, and of multinational institutions, it is also beyondthe reach of their apparatuses of economic measurement. » (Mathews & Alba Vega, 2012: 5).

33 « Life stories reveal juxtapositions of social contexts through a succession of narrated individual experiences that may beobscured in the structural study of processes as such. They are potential guides of the delineation of spaces within systemsshaped by categorical distinctions that may make these spaces otherwise invisible. These spaces are not necessarily subal -tern spaces (although they may be most clearly revealed in subaltern life stories), but they are shaped by unexpected ornovel associations among sites and social contexts suggested by life story accounts ». Marcus, George E., « Ethnographyin/of the World System: The Emergence of Multi-Sited Ethnography » (Marcus 1995, 109-110).

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transfrontalières entre le Mozambique et l'Afrique du Sud (Barreau-Tran, 2011). De façon évidente,cette forme plus traditionnelle d'importation des marchandises est aujourd'hui remplacée par denouvelles destinations commerciales, empruntées par de nouvelles générations de femmes etd'hommes en quête d'autonomie. L'ouverture économique des pays africains et la pacification desconflits jouent également un rôle dans ces nouvelles attentes. La Chine, le Brésil, la Thaïlande, Dubaïattirent les négociant(e)s de toutes les grandes villes africaines pour s'approvisionner en marchandisesbon marché. En effet, une littérature de plus en plus riche souligne l'importance des mouvements deces petit(e)s commerçant(e)s africain(e)s qui chamboulent notre perception de l'insertion de l'Afriquedans les mouvements capitalistes mondiaux (voir la bibliographie spécifique sur les Africains enChine). L'objectif de notre démarche est donc de mettre en relief la capacité de réaction et de créativitédes acteurs et actrices du continent africain généralement considérés comme subordonné(e)s (Bayart1981).

Notre démarche est donc à la fois multi-située, par « le bas » (dans le sens où elle donne lavoix à des acteurs subalternes), et genrée car elle valorise l'importance du rôle des femmes du Suddans l'économie mondiale (Falquet et all 2010). La mobilité des femmes angolaises dans le commerceinternational entre pays émergents4 nous semble donc un phénomène heuristique qui témoigne à la foisde la reconfiguration des relations commerciales et des relations de genre. Ce phénomène, que nousavons choisi d'observer sur trois zones spécifiques et en trois moments particuliers : São Paulo à l'été2013, Luanda à l'été 2014 et Canton à l'été 2015 nous permet, sans nécessairement comparer les unesaux autres, de faire surgir les singularités de chaque destination. Dans la suite du texte, nousprésenterons brièvement les différentes pistes de réflexion nées de nos deux premières enquêtes auBrésil et en Angola pour ensuite détailler notre projet d'enquête à Canton (Guangzhou) et Hong Kongen Chine pour lequel nous présentons cette demande de financement à l'Institut Français d'Afrique duSud.

1. Historique de l'enquête et bilan des deux premiers « terrains »

1.1 Le Brésil : le début du circuit de l'enquête

Depuis le début de notre recherche pour le doctorat, nous avons eu pour ambition de mener uneenquête sur trois terrains distants, ayant chacun comme point de repère une ville émergente africaine.Le point de départ de cette enquête s’est déroulé à São Paulo5, ville considérée de longue date commeune ville globale au carrefour de plusieurs pays d'Amérique Latine. Conformément à ces critères derecherche multi-sites, notre enquête avait donc pour ambition de repérer les réseaux decommerçant(e)s africain(e)s dans ces villes globales (Sassen 2010). La première enquête de terrain,ayant eu lieu en mai, juin et juillet 2013 nous a ouvert les yeux sur une phénomène très particulier etassez récent : celui du rôle des femmes africaines dans le commerce international. En effet, l'enquêteque nous avons menée à l’Hôtel Vitoria dans le quartier commercial du Brás (spécialisé dans laproduction de vêtements et de textiles) a démontré la présence massive de femmes venues d'Angola etl’importance économique de cette communauté dans le secteur du textile. L'objectif de cette enquêtede terrain exploratoire était donc de rentrer en contact avec un groupe de femmes commerçantesauprès desquelles nous avons commencé un premier travail biographique. Le contexte de ceséconomies « souterraines » de la Feira da Madrugada (« Marché de l’Aube ») du quartier du Bràs àSão Paulo où les femmes font leurs achats a donc ouvert les pistes de nos réflexions sur l'économie etl'informel. L'analyse de ces phénomènes nous invite à « interconnecter l'économie avec tous leséléments de la société (le local, le global, le matériel, l'immatériel) » afin de voir dans les mouvementséconomiques non pas seulement des actions rationnelles mais des « désirs de faire », des rêves, dessentiments, de la culture des idées (Hibou, 1996 : 15). 44 Dans son article, Qu'est-ce qu'un pays émergent ?, J. Sgard (Jaffrelot 2008:41) souligne le caractère mouvant de la défini-tion des pays émergents. Nous conserverons une définition large de H. Garmard (Jaffrelot 2008 : 13) pour qui le seul pointcommun entre les pays émergents est « d'être vastes, peuplés, et de compter chaque jour davantage au plan économique,commercial, diplomatique et militaire ».55 Cette enquête de terrain a été financée par le Réseau Français d'Études Brésiliennes (REFEB) de l’Ambassade de France.

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Dans cette première phase d’enquête de terrain à São Paulo, nous avons orienté notre regardsur la difficulté, pour une femme d'affaires africaine, de concilier les voyages avec les obligations de lavie familiale. L'immersion dans le monde du commerce informel à destination de l'Afrique nous apermis de rencontrer un groupe composé d'une dizaine de commerçantes angolaises que nous avonsaccompagnées tout au long de leurs négociations sur les marchés de gros. La forte présence desAngolaises dans ce quartier a progressivement réorienté notre recherche sur les relationsAngola/Brésil, tout à fait intéressantes à étudier en raison de l'influence culturelle des telenovelas(feuilletons) sur les tendances de consommation dans le secteur de la mode et du lien historique del'espace lusophone dans une perspective post-coloniale. Les trajectoires de vie recueillies nous ontrenseignée sur les profils sociologiques de ces commerçantes angolaises et attestent, dans leur grandemajorité d'une émergence économique considérable par rapport à leurs milieux d'origine. Cependant,la précarité et la condition de semi-légalité de leur commerce remettent en cause cette vision peut-êtretrop optimiste du rôle des femmes sur le marché du travail.

Les résultats de cette première enquête de terrain a fait naître le fil rouge de notre projet derecherche qui vise, dans le cadre d'une enquête multi-sites, à retrouver les commerçantes angolaises deSão Paulo dans leurs foyers et leur de travail (marchés et entreprises).

1.2 L'Angola : du marché informel aux nouvelles routes du commerce

Les sociétés contemporaines africaines, en profond bouleversement, sont travaillées par destransformations socio-économiques majeures sous l’effet conjugué d’une mondialisation accélérée deleurs économies, d’une urbanisation galopante et des mutations radicales du marché du travailmarquées par un niveau de chômage considérable. Face à ces crises, les femmes se voient obligées decumuler plusieurs sources de revenus, de s’investir à la fois sur les secteurs formel et informel, outrouver un négoce lucratif pour compléter les revenus d'un mari absent ou au chômage. En Angolacomme ailleurs, beaucoup de femmes seules trouvent dans l'importation informelle une source derevenus qu'elles investissent dans l'éducation de leurs enfants ainsi que dans leur formationprofessionnelle. Une nouvelle catégorie de femmes accèdent donc à l'enseignement supérieur,obtiennent des crédits pour lancer des affaires et s'engagent dans l’import-export. Ces femmes partentdonc avec quelques valises vides et un visa de touriste d’une ou deux semaines à la recherche desproduits à la mode qu’elles dénichent sur les marchés de gros, comme ceux de São-Paulo au Brésil oude Canton en Chine.

En Angola, les femmes entrepreneuses sont depuis 2002 de plus en plus nombreuses à sediriger vers les pays dits « émergents » à la recherche de produits bon marché. Appelées Muambeira6

en Angola, elles achètent des vêtements, des accessoires de modes ou des chaussures directement enChine, au Brésil, à Dubaï ou en Afrique du Sud. Ces produits sont ensuite revendus en gros ou audétail avec une marge plus ou moins grande en fonction de la qualité. Sur le marché de la Thaïlande7,nom informel donné à un marché de l’habillement de Luanda, 95% des vendeurs sont des femmes.Toutes n’ont pas les mêmes capacités d’investissements mais la grande majorité effectue, en dehorsdes périodes de vente, des séjours à l’étranger pour s’approvisionner sur les marchés internationaux. À

66 Le terme Muambeira, importé du Brésil, signifie « une personne qui transporte illégalement des marchandises d'une côté àl'autre de la frontière ». Incorporé dans le langage courant en Angola, le terme Muambeira qualifie surtout les femmes quirevendent des produits de bonne qualité qu’elles achètent à l'étranger. En Angola la définition a donc progressivement prisune connotation positive, notamment pour son allusion à la « Muamba », plat traditionnel angolais très riche en sauce et ensaveurs. D'autres termes qualifient les commerçantes ambulantes ou des marchés : « quitandeiras, kínguilas e zungueiras »(Santos 2011). 77 Traduction française de « Mercado da Tailandia », nom informel donné au Mercado Afrocampo fondé par un entrepreneurprivé angolais en 2011. La construction de ces zones commerciales à ciel ouvert fait suite à une orientation politique dugouvernement angolais visant à formaliser la vente ambulante en réduisant le commerce de rue. La mesure la plus parlantede cette politique est la destruction du gigantesque marché de Roque Santeiro en 2010, marché dont l'histoire est intime-ment l'idée au lancement de beaucoup de carrières des commerçant(e)s à l'échelle internationale. Pour plus d’informationssur ce marché voir : Carlos Lopes, Roque Santeiro : entre a ficção e a realidade,  Princípia, 2007.

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coups de containers, de valises ou de baluchons, ces « femmes navettes »8 participent à la« mondialisation par le bas » du continent africain. La régularité de leurs voyages varient aussi, lesplus fortunées feront des allers-retours Luanda-Canton une fois par mois, d'autres, moins chanceuses,attendent plusieurs mois pour écouler leur stock et réunir assez de fonds pour les voyages. Lestrajectoires de ces commerçantes ne sont pas toutes des histoires de succès comme les fameuses NanasBenz9 du Togo dont nous parle très bien Nina Sylvanus (2007). Ce sont des histoires de lutte auquotidien dans le cadre d'une économie du « poor to poor »10 où les risques sont nombreux et lesrevenus incertains. Cette activité semble d’autant plus contraignante pour les femmes qui doiventconcilier l’organisation de la vie famille, les voyages à l’international et la concurrence de la vente surle marché.

Les entretiens que nous avons recueillis sur le marché de l’habillement dont nous parlions plushaut nous ont permis d’établir un échantillon intéressant de commerçantes pratiquant le commerceinternational. Nous avons pu approfondir les histoires de vie de plusieurs d'entre elles que nousanalyserons dans les détails dans notre thèse. Notre article, en cours de publication, pour la revue enligne Lesedi de l'Institut Français d'Afrique du Sud illustre un exemple de l'internationalisation de cestrajectoires féminines et de la difficulté, pour beaucoup de ces femmes de concilier la vie de familleavec les voyages d'affaires. La précarité de conditions de travail et le statut de semi-légalité de cesimportatrices est aussi une question de fond qui fragilise cette activité professionnelle non reconnuepar l’État. Les résultats de cette enquête de terrain passionnante à Luanda (même si parfois éprouvantepour l'enquêtrice) ne diminue en rien l’importance de compléter ces données par un troisième volet del'enquête en Chine où nous espérons répondre aux interrogations encore en suspens.

2. Programme d'enquête et itinéraire en Chine

2.1 États des connaissances sur les commerçants africains en Chine

Dans son dernier roman, Sur les ailes du dragon. Voyage entre l'Afrique et la Chine (2014),Lieve Joris adopte une démarche similaire à la nôtre en suivant les traces des commerçants africainsen Chine mais également des commerçants chinois en Afrique. Elle part de Dubaï pour se retrouver unchapitre plus loin à Guangzhou où elle décrit dans les moindres détails le quotidien des petitsnégociants africains toujours pendus à leurs téléphones portables ou entre deux voyages d'affaires oudeux livraisons. Ces scènes de commerce se concentrent dans un quartier de Canton nomméinformellement « Chocolate City » (quartier de Xiabei situé dans l'est de la ville) : « je me dirige cematin-là vers le Tianxiu Builging, un bâtiment rose qui domine Chocolate City, le quartier africain deGuangzhou » (Joris 2014 : 58). Ce roman-reportage, richement documenté, témoigne de la complexitédes rapports entre africains et chinois en donnant la parole aux acteurs et actrices économiques decette autre facette de la mondialisation, que l'auteure perçoit comme une opportunité de succès etd'émergence économique pour beaucoup d'africain(e)s.

De nombreux articles et revues s'intéressent à ces nouvelles dynamiques, citons à titred'exemple, l'article « Africatown à Canton » de Graciela Ducatenzeiler (2009) qui décrit lescommerces pour Africains qui s’établissent clandestinement dans la ville de Canton ou encore des88 Expression tirée du texte de Sylvie Bredeloup, « Mobilités spatiales des commerçantes africaines : une voie vers l’émanci  -pation ?  », Autrepart, vol. 61 / 2, avril 2012, p. 23-39.99 Les Nanas Benz, célèbres commerçantes d'Afrique de l'Ouest sont connues pour avoir fait fortune dans la vente de pagnesou Wax en provenance de Hollande il y a une quarantaine d'années. Aujourd'hui, ce sont leurs filles qui reprennent le né-goce en achetant des tissus d'imitation en Chine. Voir l'article de Nina Sylvanus, « L’habilité entrepreneuriale des NanaBenz du Togo », Africultures, 20 février 2007.1010 Le concept du « poor to poor » (du pauvre au pauvre) ne fait pas encore l'objet d'une théorisation solide. Nous l'avonsutilisé pour reprendre l'expression de notre enquêtée qui qualifie son commerce d'un « négoce pour les pauvres » (traduc-tion du portugais « o meu negócio para os pobres », entretien du 11 juin 2014). Lamia Missaoui (2014) dans son article surtransmigrants définit le poor to poor comme « une puissante mobilisation internationale de la force de travail de popula-tions pauvres : le poor to poor , ou l’entre pauvres, se déploie mondialement avec comme arrière-fond les grandes firmesmultinationales ».

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restaurants et des coiffeurs africains qui affichent leurs tarifs en français. On peut lire également,l’article de Bertoncello Brigitte & Bredeloup Sylvie (2007) « De Hong Kong à Guangzhou, denouveaux "comptoirs" africains s’organisent », où les auteures relatent les discriminations raciales àl'encontre des Africains immigrés en Chine. Ou encore le reportage de Tristan Coloma, 2010,« L'improbable saga des Africains en Chine », paru dans Le Monde diplomatique où le journalistedécrit les stratégies commerciales des négociants africains qui dominent déjà la langue et les codes surles marchés de gros. Des ouvrages sur le sujet voient également le jour avec en premier lieu le travailde Adams Bodomo, Africans in China, a sociocultural study and its implications for Africa-Chinarelations (2012) ou entre l'œuvre collective Globalization from Below (2012) où Yang Yang consacreun article entier sur ce sujet « African traders in Guangzhou » (2012 : 154-170). Cette brève revue dela littérature révèle l'intérêt brûlant de ces questions pour la compréhension des nouvelles dynamiquesqui bouleversent autant les rapports Sud-Sud que notre perception des capacités des acteurs(rices)économiques au Sud.

Cependant, les numéros spéciaux de revue sur les relations Chine-Afrique qui se multiplientdepuis quelques années, suivis de près par des écrits sur les nouvelles coopérations Sud-Sud, sefocalisent en priorité une compréhension macro-économique du phénomène. Rares sont les études quise consacrent au suivi détaillé des expériences de femmes dans les espaces précis de cettemondialisation (Perrot & Malaquais 2009). De fait, l’implication des femmes africaines dans le secteurde la confection à l’échelle internationale, qui fait l'objet de quelques études empiriques récentes, resteencore largement inexploré (Bredeloup 2012, Diallo 2014).

2.2 Une approche genrée sur le rôle des commerçantes angolaises en Chine

Partant des résultats11 obtenus lors de notre seconde enquête sur les marchés de vêtements àLuanda en juin et juillet 2014, cette dernière phase de notre recherche qui aura lieu à Canton et HongKong du 12 juillet 2015 au 6 septembre 2015, vise (1) à renouer le lien avec les commerçantes quenous suivons depuis São Paulo et (2) à élargir l'observation à ce nouveau contexte économique chinoisdans une perspective de comparaison des trajectoires. Dans cette démarche, nous allons concentrernotre observation sur les stratégies de négociation et les rapports de genre qui se mettent en place surles marchés, mais également dans les hôtels pour commerçant(e)s en transit, dans les restaurants et lescoiffeurs africains de la ville de Canton. L’attention particulière que nous accorderons aux relations degenre dans le cadre des transactions commerciales (généralement étudiées d'un point de vuestrictement économique) vise notamment à comprendre comment ces femmes parviennent-elles àtrouver leur place dans un contexte majoritairement masculin. Est-ce que la division classique de larelation de pouvoir entre sexes est inversée dans un contexte où l'argent est le principal critère ? Dansquelle mesure le genre (le fait d'être socialement une femme) entre en considération dans les capacitésentrepreneuriales dans le commerce informel (Chen & Carr 2004) ? Enfin, quel est l'impact de lamobilité (tant géographique qu'économique) pour les femmes de notre enquête ?

Ces hypothèses en forme de questions, sur lesquelles nous avons quelques éléments deréponses suite à nos deux premiers terrains seront confirmées ou infirmées dans ce nouveau contextechinois. Pour nos entretiens, nous nous concentrerons sur deux quartiers principaux à Canton : lequartier de Xiaobei, majoritairement francophone en raison de la présence de communautés d'Afriquede l'Ouest et le quartier de Sanyuanli, principalement occupé par la communauté nigérianne (l’une desplus ancienne à Canton). Selon le South China Morning Post12, le nombre d'Africains vivant de façon

1111 Au cours de notre enquête de terrain de trois mois à São Paulo, nous avons réalisé plus de 20 entretiens avec des commer-çantes angolaises en transit, 10 entretiens avec des commerçants grossistes du quartier du Bras et 5 entretiens avec des tra -vailleurs ou gérants d’hôtel où se logent les commerçantes. Une observation semi-participante de 3 mois a été réalisée àl’intérieur d’hôtel Victoria et dans le restaurant africain de l’hôtel où nous avons étudié les rapports des commerçantes avecles autres clients de l’hôtel ainsi que les interactions communautaires entre l'Angola et le Congo Kinshasa. Deux observa-tions de nuit ont aussi été réalisées dans la Feira da Madrugada au cours desquelles nous avons suivi deux groupes decommerçantes angolaises dans leurs stratégies de négociation et d'achat. 1212 Voir l'article « Guangzhou clarifies size of African community amid fears over Ebola Virus » publié le 1er novembre2014, sur http://www.scmp.com/news/china/article/1629415/guangzhou-clarifies-size-african-community-amid-fears-over-

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permanente en Chine est de 16 000 et les entrées et sorties des passagers africains sur le sol chinois estde 430 000 ces neuf derniers mois, ce qui représentent environ 1 540 entrées et sorties par jour. Cetteestimation permet d'avoir une notion des flux de commerçant(e)s et d'évaluer l'importance de cephénomène à l'échelle globale. Nous ne disposons pas encore de chiffres sur le nombre decommerçant(e)s angolais(es) sur le territoire chinois mais nous pourrons obtenir une idéeapproximative de leur implantation dans le commerce suite à notre enquête.

Grâce aux liens que nous avons établis avec plusieurs commerçantes de Luanda qui voyagenten Chine, nous aurons la possibilité d’en retrouver quelques-unes sur place et d'être intégrée trèsrapidement dans les circuits commerciaux. L'hôtel Donfranc situé dans le quartier de Xiaobei est uneréférence pour toutes les femmes angolaises en transit à Canton et sera pour nous un lieu privilégié del’enquête où nous espérons trouver de nombreux informateurs. Comme dans le cas de notre premièreenquête de terrain à São Paulo, cet hôtel sera une porte d'entrée percer les réseaux de cescommunautés africaines. D’autre part, ce travail d'observation ethnographique dans deux hôtels dedeux villes globales sera un formidable matériel de comparaison.

En ce qui concerne le planning de notre recherche en Chine, nous organiserons notre séjour entrois phases. Une première phase aura lieu à Canton (du 13 juillet au 26 juillet) au cours de laquellenous établirons les premiers contacts avec le quartier africain et avec le centre d’Études Urbaines del'Université de Sun Yat-Sen pour débuter les recherches (repères des quartiers et des lieux ducommerce, prise de contact avec les commerçants, les gérants des commerces africains). La secondephase du travail sera consacrée à la lecture d'archives et aux entretiens avec les chercheurs du Centrefrançais sur la Chine contemporaine à Hong Kong. Enfin, dans une troisième phase, de retour àCanton (du 6 août au 6 septembre), nous approfondirons le travail de terrain avec un assistant derecherche avec qui nous explorerons la question des rapports entre communautés africaines etvendeurs chinois, et plus particulièrement des stratégies de négociation des femmes angolaises dans uncontexte où elles ne maîtrisent pas la langue. Toutes les « manières de faire » pour aboutir à unenégociation malgré les barrières linguistiques et culturelles seront des éléments précieux que révéleracette prochaine enquête.

Enfin, dans cette dernière phase de l'enquête, nous espérons avoir l'opportunité de retrouverArlette, une commerçante de Luanda que nous suivons depuis São Paulo qui devrait venir faire cesachats sur cette période (séjour prévu mi août, sur une période de 7 à 10 jours). Nous logerons avecelle à l'Hôtel Donfranc, hôtel de prédilection des angolaises, et auront l'opportunité d'accompagnerArlette tout au long de son parcours sur les marchés chinois. Cette observation participante sera unesource très riche d'informations pour la compréhension de ce phénomène dans toute sa finesse et,surtout, du point de vue d'une commerçante des marchés de Luanda.

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Calendrier

Période detravail

Lieux etinstitutions

Actions de recherche

Du 13 juilletau 25 juillet

CantonUniversité deSun Ya-set

http://www.sysu.edu.cn/2012/en/

Jinan Universityhttp://welcome.jnu.edu.cn/en201

4/

Quartier deXiaobei

- Rencontre avec Professeur Zhigang ([email protected]) duCentre d'Études Urbaines de l'Université de Sun Ya-Set ; ce chercheurchinois a beaucoup publié sur les Africains à Canton (« voirnotamment The 'Third tier' of globalization, African traders inGuangzhou » 2008) donc il pourra me donner des contactsd'informateurs et m'aider trouver un(e) étudiant(e) chinois(e) pour êtrepour mon assistant(e) de recherche et m'aider à me localiser dans laville. - Rencontre avec Tu HUYNH, de l'Univesité de Jinan à Canton,spécialiste des relations Chine/Afrique, du genre et de la migration.Entretien et demande d'informations sur le terrain.

-Entretiens avec lescommerçant(e)scommunautés africainesprésentes à Canton.Observation dans le quartierà majorité francophone deXiao bei.

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26 juillet au 5août

Hong Kong Centre Français

d'étude sur laChine

contemporaine

Rencontre avec les chercheur(e)s du Centre d’Études Français sur laChine contemporaine de Hong Kong : Chloé Froissart, chercheureCEFC spécialiste de la société civile, citoyenneté et politiques dutravail ([email protected]) et Sebastian Veg, Directeur duCEFC ([email protected])Tél. : (852) 2876 6910

6 août au 6septembre

Canton

(Phased'approfondissement du terrain)

Hotel Donfranc àCanton

- Approfondissement des enquêtes de terrain avec un(e) assistant(e)chinois(e) pour comprendre les dynamiques entre les vendeurs chinoiset les communautés africaines.

- Observation participante avec Arlette, commerçante de Luanda(prévue mi-août).

Observation (si possible participante) avec les commerçantesangolaises rencontrées à Luanda présentes sur place ou avec lescommerçantes angolaises rencontrées dans les divers lieuxd'approvisionnement ou les lieux de logement de ces commerçantescomme l’hôtel Donfranc13 (voir illustration ci dessous).

Perspectives de valorisation et partenariat institutionnels :

Les liens entre la Chine, l’Afrique et le Brésil sont un axe majeur de recherche aujourd’hui.J’attends donc aussi de ma mission des pistes pour établir des partenariats entre « Les Afriques dans leMonde » (LAM), le Centro de Estudos Africanos de l’université de São Paulo, le Centro de Estudos eInvestigação Cientifica (CEIC) de l’université catholique de Luanda, l'Université de Sun Yat-Sen àCanton et le Centre d’études français sur la Chine contemporaine (CEFC)de Hong Kong. Cespartenariats seront établis dans le cadre de mon séjour au cours duquel je compte présenter mesrecherches à l'Université de Sun Yat-Sen et au CEFC de Hong Kong pour pouvoir débattre desavancées de mes travaux avec des spécialistes de la Chine. J'espère pouvoir apporter une contributionintéressante au débat sur la question des flux mondiaux et l'impact de la mobilité dans une perspectivede genre, ce qui est assez neuf dans ce champ de recherche.

Réalisant à la fin de cette troisième année la dernière phase de mon enquête, j'espère pouvoiraboutir à des résultats concluants pour la rédaction de ma thèse. Ces résultats feront, je l'espère, l'objetde plusieurs opérations de divulgation à la fois à Bordeaux dans mon centre de recherche mais

1313 Pour plus d'information, voir le site internet : http://www.chinahotelsreservation.com/GuangZhou/Guangzhou_New_Donfranc_Hotel.html

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également, et surtout, à l'étranger. Je pense notamment au Brésil, à l'Université de la USP de Sao Pauloqui a été mon premier partenaire, ou une conférencep prévue au CEIC (Centro de Estudos eInvestigação científica) à l'Université Catholique de Luanda (en janvier 2016) ou au III InternationalConference on Angola: New Directions in Angolan Research organisée par Ricardo Soares (date àconfirmer, 2015) mais également en Afrique du Sud dans le cadre d'un séminaire de votre institut ouencore au Portugal où j’établis depuis plusieurs années des liens privilégiés avec le Centre de EstudosSociais de Coimbra.

En termes de publication, je souhaiterais proposer des articles dans plusieurs revuesscientifiques comme Politique Africaine, Afrique Contemporaines, Hommes et Migration, Perspectiveschinoises, etc. Une proposition de publication dans le cadre du projet Africa's Asian Options(AFRASO) est également en cours suite à une conférence où j'ai présenté mes travaux en Allemagne.Et par ailleurs, valoriser mes carnets de terrain sur mon blog lusofolia.org. '

Budget prévisionnel

Billet d'avion Paris/ Canton du 12 juillet au 6 septembre 2015 760 eurosLogement à Canton (20 euros x 56 jours) 1 120 eurosFrais d'alimentation (20 euros x 56 jours) 1 120 eurosAssistante de recherche chinoise à Canton 800 eurosAssurance de voyage et Visa 200 euros

Total………………………………………………………………………………………….4 000 euros

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CVLéa Barreau-Tran

Doctorante à Les Afriques dans le Monde, Sciences Po Bordeaux 06 81 74 50 91

[email protected]

RecherchesDepuis octobre 2012 : doctorante contractuelle en sciences politique. Thèse en cours :« L'internationalisation des trajectoires d'émergence économiques des commerçantes angolaises auBrésil », laboratoire Les Afriques dans le Monde (LAM), Sciences Po Bordeaux, ED SP2. Directeur derecherche : Michel Cahen.

Enseignements2014-2015 : Conférence d'études politiques en 1ère année de licence à Sciences Po Bordeaux.2013-2014 : Tutorat d'études politiques (méthodologie) en 1ère année de licence à Sciences Po Bordeaux.

Publications2014 (juin) : « EXPRESS LUANDA, trajetos e trajetórias de comerciantes angolanas em trânsito na cidadede São Paulo », Revista Cabo dos Trabalhos, Centre de Estudos Sociais, Coimbra.

2014 (février) : « A minha caminhada na sociologia lusofona », Newsletter de sociologia Prisma.soc,Coimbra. Consultable sur http://issuu.com/prisma.soc/docs/newsletter.

2013 (juin) : « La fin d'un train et des fins de vie. Le Sud-Express et les immigrés portugais à la retraite enFrance », Revue Hommes et Migrations, rubrique Mémoire, n°1302, p 162-168.

2012 (avril) : «Émergence économique des femmes et négociation des rapports de genre auMozambique », les trajectoires de trois Mukheristas de Maputo », Revue Afrique contemporaine, DossierLes classes moyennes en Afrique, n°244, p124-125.

Oral communications2014 (juin) : « “Réflexions sur une recherche multisituée”, Jornadas Científicas Luso-Francesas Coimbra –Bordéus, Faculdade de Economia, Universidade de Coimbra, Portugal.

2014 (mai) : “Catching biographies of African women traders between Brazil and China”, AEGIS Thematicconference “Africa in the Global South: biographies of mobility and aspirations of success”, Centre forInterdisciplinary African Studies, Goethe University of Frankfurt, Germany.

2013 (7 décembre) : « Mulher que viaja tem muitos comprimossos, trajetorias de mulheres angolanas emtransito na cidade de Sao-Paulo (Brasil) », IV Colóquio Internacional de Doutorandos/as do CES (5èmecolloque international des doctorants du Centre d'Études sociales, Coimbra, Portugal.

2013 (28 juin) : « Muambeiras do Brasil, Angolan women suitcase traders in Sao-Paulo », 5th EuropeanConference on African Studies (ECAS), Lisbonne, Portugal.

Enquête de terrain financées2014 (juin-juillet) : Enquête de terrain pour la thèse à Luanda (Angola) dans le cadre d'un projetd'observation multisites sur les commerçantes angolaises à l'échelle internationale. Réalisation d'unquestionnaire sur 50 commerçantes dans sur le marché Africampo à Luanda, suivi des histoires de vie avecles enquêtées et entretiens avec les Douanes de l'aéroport. Enquête financée par l'Institut Françaisd'Afrique du Sud (IFAS).

2013 (mars-avril-mai) : Terrain pour la thèse, enquête sur les commerçantes angolaises en transit dans laville de Sao-Paulo (Brésil), réalisation d'une ethnographie dans l'hôtel Victoria. Financement du RéseauFrançais d'études brésiliennes (REFEB).

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2012 (février-mars-avril) : Enquête sur les rituels de passage à l'âge adulte au Mozambique. Assistante derecherche et réalisation de 60 entretiens dans la région de Maputo et de Zambezie. Financement de l'ONGWomen and Law in Southern Africa (WLSA-Mozambique).

2011 (mai-juin-juillet) : Enquête pour le mémoire de Master 2 sur les femmes dans le commercetransfrontalier entre le Mozambique et l'Afrique du Sud. Financement de l'Institut Français d'Afrique du Sud(IFAS).

Diffusion de la recherche et représentation 2014-2015 : Co-organisatrice, avec Didier Galibert (LAM) du Séminaire Général du laboratoire Les Afriquesdans le Monde, CNRS/Sciences po Bordeaux, UMR 5115.

2013-2014 : Chargée de recherche pour la valorisation des outils numériques de la revue Politique Afrique(Animation du site internet et création du blog et de la page facebook de la revue).

2013-2014: Représentation des doctorants à l'École Doctorale de Bordeaux

2013 (10 janvier) : Discutante de l'ouvrage de Béatrice Hibou, Anatomie politique de la domination,Séminaire général du LAM (Les Afriques dans le monde), en présence de l'auteure.

Cursus Universitaire2009-2011 : Master 1 et 2 en Politique et Développement dans les Pays du Sud, Sciences Po Bordeaux.2006-2009 : Licence en Filière franco-portugaise entre Sciences Po Bordeaux et la Faculté d'économie del'Université de Coimbra, Portugal.

LanguesPortugais (bilingue), Anglais (courant), Espagnol (courant).

InformatiqueWord, Open office, Power point, Prezi, logiciel Sofal, création de site internet sur Wordpress, revue.org,over-blog.

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