Découvertes récentes de l'Age du Bronze moyen dans le département de la Sarthe (Pays-de-la-Loire)= Recent Middle Bronze Age finds in the Sarthe department ( …

7Découvertes récentes de l’Age du Bronze moyen dans le département de la Sarthe

Revue archéol. Ouest, 19, 2002, p. 7-13.

* Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (Inrap) Basse-Normandie, Boulevard de l’Europe, 14540 BOURGUEBUS, [email protected]** Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (Inrap) Haute-Normandie, 22 rue Saint-Nétien, 76000 ROUEN.*** Musée Baron Gérard, 14400 BAYEUX.**** Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (Inrap) Coordination A28, 5 rue Thomas Edison, 72022 LE MANS.

Manuscrit reçu le 01/08/2002, accepté le 04/09/2002.

DÉCOUVERTES RÉCENTES DE L’AGE DU BRONZE MOYEN

DANS LE DÉPARTEMENT DE LA SARTHE (Pays-de-la-Loire)

Cyril MARCIGNY*, Bruno AUBRY**, Antoine VERNEY***, Stéphane VACHER**** et Catherine THOORIS****

Avec la collaboration de Loïc MENAGER*

Résumé : Lors des fouilles préventives menées sur l’Autoroute A28 (Alençon, Le Mans, Tours ; sous la coordination de C. Thooris, Inrap), trois sites ont livré du mobilier daté de l’Age du Bronze moyen (céramiques, épingle en bronze à tête évasée et renflement fusiforme et hache à talon). Ces données, inégales suivant les gisements, sont les premiers éléments de cette époque permettant de relier les occupations de la façade Atlantique et des rivages de la Manche. Elles confirment l’extension vers le sud du complexe « techno-culturel » Manche-Mer-du-Nord, actuellement en cours de définition.

Abstract : During rescue excavations undertaken on the A28 motorway (Alençon - Le Mans - Tours), work coordinated by C. Thooris (Inrap), three sites yelded Middle Bronze Age artefacts (including ceramics, a bronze pin with a splayed head and a spindle – shaped bulge, and a palstave). These elements, unequal depending on the sites, are the first ele-ments of this period which permit links to be established between the Atlantic and Channel coast areas. They confirm the southern extension of the Channel - North Sea « techno - cultural » complex presently under definition.

Mots-clés : Pays de la Loire, Sarthe, occupation domestique, céramique, épingle, hache à talon, Age du Bronze moyen.

Key-words : Pays de la Loire, Sarthe, domestic occupation, ceramics, palstaves, middle Bronze Age.

Le nord du département de la Sarthe a fait l’objet ces dernières années de prospections au sol soutenues, puis de fouilles dans le cadre des opérations d’archéologie préventive (Autoroute A28). Trois sites ont ainsi livré des ensembles mobiliers plus ou moins conséquents datés de l’Age du Bronze (deux occupations sur la commune de Vivoin près de Beaumont-sur-Sarthe et un objet isolé à Changé près du Mans ; fig. 1). L’absence de donnée con-cernant cette période au nord des Pays de la Loire et au sud de la Basse-Normandie (hormis le mobilier métallique) rend ces informations relativement importantes, même si leur portée archéo-ethnographique reste limitée.

VIVOIN « LE PARC »(fouille C. Marcigny)

La commune de Vivoin se place en rive gauche de la Sarthe, au nord de la dépression centrale occupée par la ville du Mans. Cette partie de la plaine entre Alençon au nord et Le Mans au sud s’inscrit entre les deux lignes de relief d’orientation sud-sud-ouest/nord-nord-est que constituent la cuesta du Bathonien moyen/Callovien (de Rouessé-Fontaine à Montrenault) et du Callovien supé-rieur (de Dangeul à Monhoudon).

Le site archéologique du Parc est implanté à 72 mètres NGF dans la partie nord de l’interfluve entre le ruis-seau de la Vigne et l’Orthon, tous deux affluents en rive

8 C. Marcigny et al.

gauche de la Sarthe dont la vallée développe d’amples méandres au sud-ouest du site.

L’occupation de l’Age du Bronze est anecdotique sur le site. Elle est représentée par une structure unique (St. 41/39) située à proximité d’une vaste occupation Cerny (bâtiment et niveau de sol ; Marcigny et Ghesquière, 1999). Cette structure présentait au niveau du décapage des contours flous qui ont rendu son approche difficile ; elle a d’abord été immatriculée sous deux références St. 39 et St. 41 puis pour finir sous la référence unique St. 39/41.

Un nettoyage minutieux de ses parois a cependant permis d’en connaître la topographie. La fosse est de forme oblongue, sa longueur avoisine 2,20 m pour une largeur de l’ordre du mètre. Son profil n’est pas régulier, ses parois sont relativement droites dans sa partie occi-dentale alors qu’elles affectent un profil en sape à l’est et au nord. Sa profondeur moyenne, sous la surface actuelle, est de 1,20 m. Son comblement homogène était constitué de limon argileux brun. Le mobilier archéologique pré-levé lors de la fouille de la structure se trouvait à tous les niveaux du comblement, à l’exception de la forme com-plète 41-1 de la figure 2 qui se trouvait dans la partie

sommitale de la structure à un niveau où il était délicat de préciser l’appartenance du récipient au « paléosol » Cerny ou à une structure le recoupant.

Le mobilier recueilli dans les couches de comblement de la St. 41/39 est peu abondant. On dénombre trois indi-vidus céramiques dont un est restituable graphiquement et deux fragments de meule.

Les couleurs des vases varient d’orange à noir ; plus rarement les récipients présentent une surface externe de teinte jaune. La technique de montage a été examinée sur les trois unités céramiques, les joints de colombin sont toujours visibles sous la forme de cassure « en sif-flet ». Les traitements de surface, lorsqu’ils ont pu être observés, appartiennent à deux catégories ; la première regroupe les surfaces brutes ou ayant juste fait l’objet d’un raclage ou d’un peignage sommaire (fig. 2, 41-1) et la seconde les formes à surface finement lissée (fig. 2, 41-2 et 41-3). Les pâtes céramiques utilisées semblent issues d’une argile issue de la décomposition d’une arène granitique riche en micas (granite à deux micas d’Alençon probablement). Les formes sont relativement simples. Le récipient 41-1, qui a été reconstitué graphi-quement, est une forme haute globulaire volumineuse à fond plat. Son col nettement individualisé de la panse est muni d’une lèvre arrondie décorée au bâtonnet. Un moyen de préhension sous la forme d’une anse en arceau est placé dans la partie médiane du vase. Les formes 41-2 et 41-3 sont représentées par deux éléments de col. Le premier est surmonté d’une lèvre épaissie et aplatie sou-lignée d’un cordon collé. Le second, non décoré, est la partie sommitale d’un petit récipient à profil en S et à lèvre arrondie.

Le matériel de mouture est constitué de fragments de meules passives. Le premier fragment mesure 18 cm de longueur, 18,5 cm de largeur et 7 cm d’épaisseur (fig. 2, 39-2). Le second mesure 11,5 cm de longueur, 12 cm de largeur et 7 cm d’épaisseur (fig. 2, 39-1). La surface de travail des ces deux fragments est polie et régulière avec des traces de piquetage encore visibles. Ils sont tous deux en granite de teinte claire à grain moyen et à très fines paillettes de mica (mica blanc-muscovite et mica noir-biotite). Ce matériau identifié comme un granite de teinte claire à deux micas peut être rattaché au Leucogranite alcalin d’Alençon qui se développe à 20 km au nord-ouest du site (Juignet et al., 1984 ; Dassibat et al., 1982).

Malgré le caractère ponctuel des résultats concernant l’Age du Bronze, les vestiges et en particulier les restes céramiques issus de la structure présentent un intérêt par-ticulier. Les formes 41-2 et 41-3 sont relativement ubi-quistes et n’apportent aucun élément pertinent quant à l’attribution chronoculturelle du mobilier issu de la fosse St. 41/39. Seul le cordon en arceau du vase 41-1 fournit des données exploitables. Ce type de moyen de préhen-sion bien que connu dès la fin du IIIe millénaire (St-Just en Ille-et-Vilaine : Le Roux et al., 1983 ; groupe des urnes à décor plastique : Blanchet, 1984), semble con-naître son essor au cours du Bronze ancien (Bucy-le-Long/Missy-sur-Aisne dans l’Aisne : Brun et Pommepuy, 1984 ; Port-des-Barques en Charente-Maritime : Gomez, 1995) et est encore connu au début du Bronze moyen en contexte Deverel Rimbury (Tatihou : Marcigny et al., 2000 ; Iles Britanniques : Burgess, 1987 et 1996). Le type de Vivoin se rapproche incontestablement des exemplai-res les plus récents daté de la fin du Bronze ancien ou du début du Bronze moyen. Une date isotopique obtenue sur un charbon de bois prélevé dans la fosse a confirmé la

"Le Parc"

"La Petite Némerie"

"Le Petit Bordigné"

Alençon

Tours

ALENCON

LE MANS

ROUESSE FONTAINE

TEILLE

MARESCHE

VIVOINDOUCELLES

CHERANCE

COULOMBIERS

NEUVILLE SUR SARTHE

St SATURNIN

LA BAZOGE

St JAMMESUR

SARTHE

St JEAN D' ASSE

FYECHERISAY

CHAMPFLEUROISSEAU

ARCONNAY St PATERNE

La Sarthe N 1

38

L'Huisne

YVRE L' EVEQUE

CHAMPAGNE

CHANGE

PARIGNE L' EVEQUE

BRETTE LES PINS

RUAUDIN

TELOCHE

St MARS D' OUTILLE

ECOMMOY

MARIGNE LAILLE

MAYET

0

10 Km

Indice de site

Evaluation

Fouille

Fig. 1 : Le tracé de l’autoroute A28 et les trois sites datés de l’Age du Bronze moyen (DAO, V. Pommier, Inrap).

9Découvertes récentes de l’Age du Bronze moyen dans le département de la Sarthe

Fig. 2 : Vivoin « Le Parc » - Le mobilier céramique et lithique de la fosse St. 41 (dessin E. Ghesquière, Inrap).

10 C. Marcigny et al.

datation proposée à partir du mobilier céramique (Lyon 805/Oxa : 3285 +/- 50 BP soit –1670/-1442 BC ; fig. 3).

VIVOIN « LA PETITE NEMERIE »(fouille B. Aubry)

L’occupation de La Petite Nèmerie s’étend sur une plaine légèrement ondée de 64 m N.G.F. d’altitude moyenne. Elle est distante d’environ 1,5 km de la rive gauche de la Sarthe, dont un méandre s’est formé à cet endroit. Le ruisseau l’Orthon, qui coupe le site au sud du décapage, s’écoule du nord-nord-est au sud-sud-ouest. Son cours a marqué légèrement le relief de la plaine.

Les investigations ont permis de décaper près de 2,7 hectares d’un site dont les premières traces d’occupation sont attestées dès le Paléolithique moyen. La fouille a révélé un complexe d’habitat sur poteaux et tranchées de fondation, associé ponctuellement à des niveaux de sols. Le mobilier céramique, ainsi qu’une fibule en bronze à tête d’oiseau stylisé, issus de ces sols, permettent d’attri-buer l’origine de ces vestiges à la fin du premier Âge du Fer. Une seconde occupation est liée à des espaces funé-raires répartis en trois nécropoles à incinérations du Ier au IIIème siècle après notre ère.

L’occupation de l’Âge du Bronze est située dans la partie sud du décapage de part et d’autre du ruisseau. Aucune structure archéologique n’a été véritablement identifiée en rapport direct avec cette période. Seul du mobilier a été mis au jour à la faveur des décapages des horizons superficiels et lors de la fouille de fosses plus récentes. Le corpus est constitué de plusieurs récipients en céramiques et d’une épingle en Bronze de 19 cm de long (fig. 4) à tête évasée et renflement fusiforme.

Cette dernière porte un décor incisé, qui peut être ratta-ché à la seconde partie du Bronze moyen ou au tout début du Bronze final. Cette proposition d’ordre chronologique reste néanmoins imprécise car ces épingles, au demeu-rant peu nombreuses, n’apparaissent en association avec d’autres objets que dans de rares contextes, sous la forme

Fig. 3 : Vivoin « Le Parc » - Résultat 14C obtenu sur un charbon de la fosse St. 41. Mesure par accélérateur au laboratoire d’Oxford (Lyon805(0xA) : -285 +/- 50 BP : -1670/-1442 BC).

0

5 cm

VIVOIN

1 - Cossé-le-Vivien (53)2 - Champlay (89)3 - Villers-sur-Authie (80)4 - Chéry (18)

1

3

2

4

Localisation des découvertescitées dans le texte :

Fig. 4 : Vivoin « Le Parc » - L’épingle en Bronze et la répartition des épingles à tête en trompette et col incisé en France (DAO, C. Marcigny et S. Vacher, Inrap).

11Découvertes récentes de l’Age du Bronze moyen dans le département de la Sarthe

Fig. 5 : Vivoin « La Petite Némerie » - Le mobilier céramique des fosses St. 54, 106 et 1143 (dessin D. Giazzon, Inrap).

Fig. 6 : Changé « Le Petit Bordigné » - La hache à talon trouvée lors du sondage 10081 (dessin H. Holstein).

←

dichotomique dépôt/sépulture opposant la partie occi-dentale à la partie orientale de la France. De la même manière, les caractères typologiques de ces épingles sont relativement instables (Audouze et Gaucher, 1981, fiches 411-413-421-422-423). Il en va ainsi de la forme de la tête dont le caractère évasé peut aller d’un simple élar-gissement conique régulier tel l’exemplaire du dépôt de Cossé-le-Vivien (Mayenne ; Briard, 1965, fig. 41), que l’on peut rapprocher des épingles provenant des inhuma-tions n° 1 et n° 5 de Champlay « La Colombine » (Yonne) (Brun, 1986, pl. 3.1 et 3.5), jusqu’à posséder une tête cylindrique dans le dépôt de Villers-sur-Authie (Somme) (Blanchet, 1984, fig. 83).

Le décor d’incisions est également caractéristique mais non systématique comme il en va pour le fragment non décoré du dépôt de Chéry (Cher) (Briard, Cordier et Gau-cher, 1969, fig. 194) et peut prendre des formes très

12 C. Marcigny et al.

diverses à base d’assemblages d’incisions transversales, longitudinales et obliques.

Ainsi l’épingle de Vivoin s’inscrit-elle par la plupart de ses caractères (renflement de la tige, décor incisé, tête évasée en trompette) dans la famille des épingles de la fin du Bronze moyen du Nord-Ouest de la France (Cossé-le-Vivien, Chamblay, Chéry, et Villier-sur-Authie) sans que l’on puisse trouver, régionalement ni sur une plus vaste échelle géographique (carte de répartition fig. 4), un exemplaire morphologiquement identique.

Le mobilier céramique, découvert à proximité de l’épin-gle, est constitué d’un corpus de neuf formes différentes (fig. 5). Il s’agit principalement de vases de stockage de grandes dimensions, ornés de cordons digités et de cor-dons lisses (vases hauts fermés sans col à paroi subrecti-ligne ou légèrement courbe). Un exemplaire présente un décor digité sur la lèvre et un cordon digité souligné par une cannelure horizontale (fig. 5, lot 2). Les céramiques contiennent toutes un dégraissant composé de quartz et de mica en très grande quantité. La pâte est orangé-beige avec des nuances plus sombres sur la panse. Un second vase sub-cylindrique (fig. 5, lot 3) a la particularité de posséder, directement sur son cordon horizontal, un petit tenon de préhension.

L’ensemble est très proche typologiquement des réci-pients de l’Age du Bronze moyen de Normandie et du Nord de la France, de tradition Deverel-Rimbury (forme proche des Buckets Urns, en particulier pour le vase du lot 3 de la figure 5 ; on pense en particulier aux sites de Mondeville dans la Plaine de Caen, de la phase 2 de l’île Tatihou dans le département de la Manche (Marcigny, 2001) ou de Roeux dans le Pas-de-Calais (Desfossés et al., 2000).

CHANGÉ « Le Petit Bordigné »(fouille C. Thooris et S. Vacher)

Sur cette commune, une hache en bronze a été décou-verte hors structure lors des prospections mécaniques. Elle présente un aspect longiligne et une longueur de 13,5 cm pour un tranchant de 3,5 cm. Le rapport lon-gueur / largeur au tranchant est très élevé puisqu’il est de 3,97. Son état de conservation est bon, son poids est de 183 g (fig. 6).

Il s’agit d’une hache à talon de type breton de petite taille, la longueur moyenne pour ce type de hache se situant autour de 16,35 cm (Briard et Verron, 1976). Elle est attribuable à la seconde moitié du Bronze moyen

Fig. 7 : Contour schématique des principales entités culturelles du nord-ouest de l’Europe à la fin du Bronze ancien et au Bronze moyen. L’ensemble des entités du nord-ouest de la France semble pouvoir être regroupé sous une seule et même composante Manche – Mer-du-Nord (DAO, C. Marcigny, Inrap).

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ou au début du Bronze final, où ce type de hache per-dure avant d’être remplacé par les haches à ailerons et à douille.

CONCLUSION

Les découvertes se rattachant à l’Age du Bronze sont encore rares dans le nord des Pays de la Loire, contrai-rement aux régions limitrophes (en particulier la Breta-gne et la Basse-Normandie). Les occupations du Bronze moyen de Vivoin et de Changé sont donc, et malgré le peu d’éléments collectés, à ce titre particulièrement importantes puisqu’elles constituent les premiers jalons géographiques entre les rivages de la Manche et de la façade atlantique (fig. 7). A un premier niveau de lecture, ces vestiges très ténus démontrent une fois de plus que les établissements de la protohistoire ancienne ne laissent le plus souvent que des traces évanescentes (une fosse, quelques restes mobiliers épars…) que seuls les déca-pages étendus permettent d’enregistrer. A un deuxième niveau de lecture, les lots céramiques prélevés sur les deux sites de Vivoin, avec leurs profils caractéristiques semblables aux récipients de tradition Deverel-Rimbury (« Barrel Urns », « Bucket Urns »…), confirment l’exten-sion méridionale des groupes culturels littoraux du Sud de l’Angleterre, de Normandie et du Nord de la France : « l’entité culturelle nord-occidentale » de P. Brun et C. Pommepuy à laquelle on préférera le terme d’attente de « complexe techno-culturel Manche-Mer-du-Nord » (MMN), actuellement en cours de définition (fig. 7) (Brun et Pommepuy, 1984 ; Desfossés, 2000 ; Marcigny, 2001).

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