Gestion d’eau d’irrigation et conflits en agriculture de contre saison au Burkina Faso: Quels enjeux et perspectives pour la sécurité alimentaire? Marthe OUEDRAOGO, ART-Dev, Montpellier, France Résumé Au Burkina Faso l’agriculture représente la principale source de revenu pour les populations les plus pauvres et le pilier de la sécurité alimentaire du pays. Elle occupe plus de 80% de la population et contribue pour environ 33% au PIB (INSD, 2013). Cependant, la sécurité alimentaire et la pauvreté y constitue l’une des majeures préoccupations tout comme dans les autres pays d’Afrique subsaharienne. En effet, ces pays subissent depuis plusieurs années une succession de crises alimentaires et nutritionnelles dues aux changements climatiques conjugués avec une croissance exponentielle des populations et une forte urbanisation. De nombreuses stratégies d’adaptation furent développées parmi lesquelles figurent l’agriculture de contre saison. Elle constitue une source de revenus et d’emploi pour les agriculteurs durant une longue période sèche qui dure environ huit (08) mois. Par ailleurs, de nombreux défis restent à relever dans le but de promouvoir cette agriculture. Introduction L’agriculture de contre saison consiste à pratiquer de l’agriculture en saison sèche en utilisant des ressources en eaux de surface et celles en eaux souterraines. Cela implique donc l’utilisation de bonnes pratiques de gestion d’eau. Notre étude vise à montrer que les cultures de contre saison peuvent contribuer à la sécurité alimentaire des exploitants ainsi que celle du reste de la population à travers une bonne gestion de l’eau d’irrigation. Matériel et méthode Nous utiliserons différentes approches telles que géographique, économique et analytique à travers trois (03) phases d’enquêtes auprès des producteurs et des acteurs ressources. Nous établirons d’abord, des typologies des exploitations et celles des principaux acteurs. Nous analyserons ensuite, les différentes pratiques de gestion d’eau ainsi que les conflits liés à l’utilisation de cette ressource. Enfin, nous formulerons des recommandations dans le but de répondre à la demande croissante des populations en saison sèche. Résultats Quelques cultures de contre saison au Burkina Faso: Graphe 1: Jardin de salade à Ouagadougou. Graphe 2: Jardin d’aubergine et d’oignon à Koubri. Graphe 3: Jardin d’arbres fruitiers à Koubri. Quelques techniques d’irrigation au Burkina Faso: Graphe 4: Forage électrique à Ouagadougou. Graphe 5: Bassin d’eau d’irrigation diffusé à travers Graphe 6: Arrosoirs. le forage (G.4). Ressource Acteurs Type de conflit Acteur en conflit Eau Agriculteur Eleveur Autres Latent Latent, ouvert Latent Agriculteur Discussion et conclusion Les cultures de contre saison prennent de plus de plus de place dans l’alimentation des populations (surtout celles citadines). Cependant, ces cultures restent vulnérables du fait de nombreuses contraintes liées principalement à l’insuffisance ainsi qu’à la mauvaise gestion de l’eau. Malgré les nombreuses avancées techniques réalisées, les agriculteurs de saison sèche peinent à se développer. Plusieurs facteurs expliquent cela. Il est donc indispensable que les producteurs bénéficient de l’appui technique à travers la formation sur les bonnes pratiques (champs écoles), de l’appui financier et d’aménagement (et réhabilitation) des sources d’eau. Références Bogninni S. (2010). Impacts des changements climatiques sur les cultures maraîchères au nord du Burkina Faso : cas de Ouahigouya. Agence Suédoise de Coopération Internationale au Développement (ASDI). 38 p. Herrera R., Ilboudo L. (2012). « Les défis de l'agriculture paysanne : le cas du Burkina Faso », L'Homme et la société 2012/1 (n° 183-184), p. 83-95. DOI 10.3917/lhs.183.0083 INSD. (2013). Annuaire statistique 2012. Ouagadougou : INSD. 375 p. Jouve P. (2010). Pratiques et stratégies d’adaptation des agriculteurs aux aléas climatiques en Afrique subsaharienne. Grain de sel, nº 49, 15-16. Robineau O. (2013). Vivre de l'agriculture dans la ville africaine : Une géographie des arrangements entre acteurs à Bobo‐Dioulasso, Burkina Faso. Thèse de doctorat : Géographie et Aménagement de l’Espace. Montpellier : Université Paul Valéry Montpellier III, 378 p.