Lettre n°9 pour les mois de juillet et août – 16 juillet 2015 contacts: [email protected] - http://www.adorationperpetuelle34.com 1 LETTRE AUX AMIS DE LA CHAPELLE D’ADORATION PERPETUELLE 9 EDITORIAL Nous fêtons cette année plusieurs « vieux » anniversaires : les 800 ans de la fondation à Toulouse de l’Ordre des Frères Prêcheurs, par Saint Dominique, les 500 ans de la naissance (le 28 mars 1515) de Sainte Thérèse de Jésus (Thérèse d’Avila), les 200 ans de l’ordination diaconale ( le 23 juin 1815) et de l’ordination sacerdotale (le 13 août 1815) de Saint Jean-Marie Vianney (le saint Curé d’Ars), les 200 ans de la naissance (le 16 août 1815) de Don Bosco. En quoi ces « vieux » anniversaires nous parlent-ils ? Rien de ce qui garde la fraîcheur de l’Evangile ne vieillit . Ces saints ont fait une œuvre artistique comparable à celle que fait un illustrateur pour un livre. Ils ont mis des images personnelles sur le texte éternel de la Parole de Jésus. Il se trouve que ces images nous parlent encore. Jean-Marie Vianney a illustré par sa vie ce qu’est un prêtre de Jésus-Christ ; Thérèse a illustré ce qu’est un cœur amoureux qui avance avec détermination sur le chemin de l’oraison ; Jean Bosco a aussi donné son image personnelle de ce qu’ est une éducation des jeunes par la douceur, la confiance et l’amour ; et Dominique de Guzman, prédicateur de l’Evangile, a donné l’exemple du service du prochain dans une vie pauvre et joyeuse. Chacun d’eux semble plus vivant que certains de leurs contemporains qui étaient aussi célèbres qu’eux, mais comment lutter avec la jeunesse éternelle que donne la Parole du Christ ? La Bonne Nouvelle les a gardés en vie. Ils ne furent pas médiocres car ils ont présenté l’évangile avec toutes ses promesses et toutes ses exigences. Dieu les a choisis partout : Jean-Marie Vianney et Jean Bosco, des petits paysans, Thérèse d’Avila, fille d’une famille noble. Dieu ne s’embarrasse ni du sexe, ni de l’âge, ni de la classe sociale. On pourrait souligner beaucoup de choses, mais restons terre à terre, comme ils étaient, en ayant le cœur tourné vers le ciel. Pour Thérèse d’Avila, écrivain, maîtresse de prière, docteur de l’Eglise, la vie mystique doit s’accompagner des œuvres « Aujourd’hui, Thérèse nous dit : prie davantage pour bien comprendre ce qui se passe autour de toi et ainsi agir mieux. La prière vainc le pessimisme et engendre de bonnes initiatives (cf. Demeures VII,4,6). Voilà le réalisme thérésien qui exige des œuvres au lieu d’émotions, et l’amour au lieu de songes, le réalisme de l’amour humble face à un ascétisme essoufflé ! » (message du pape François, 15 octobre 2014). Pour Jean- Marie Vianney, il n’y avait pas d’eucharistie sans vêtements et objets splendides pour honorer le Christ. Pour Jean Bosco, il n’y avait pas de catéchisme sans jeux. Pour Dominique de Guzman il n’y avait pas de prédication qui ne fût centrée sur les mystères et les beautés du Seigneur. Ils se sont livrés corps et âme. Ils ont beaucoup aimé, ils ont évidemment beaucoup souffert, pas à cause du Seigneur qui était leur joie, mais à cause de gens d’église pas suffisamment saint s. Ils étaient très divers, Sainte Thérèse était très intelligente, Jean-Marie un peu moins, mais qu’importe ! Le Saint- Esprit mettait dans leur bouche une sagesse qui ne devait rien à la chair ni au sang. Leur rayonnement vient de là, et ils nous rappellent avec amour que nous aussi nous pouvons illustrer l’Evangile par notre vie donnée plutôt que par des mots creux.
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D’ADORATION PERPETUELLE · Bosco a aussi donné son image personnelle de ce qu’est une éducation des ... Thérèse nous dit: ... nous pouvons lui demander de nous aider à regarder
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Lettre n°9 pour les mois de juillet et août – 16 juillet 2015
Pourquoi dites-vous « l’amitié de Dieu », « l’amitié du Père, et du Fils, et de l’Esprit » alors que le
plus souvent on utilise là le mot « amour » ?
C’est vrai, amitié peut paraître un mot étrange pour parler de Dieu. Il peut sonner un peu
froid alors que l’on utilise habituellement le vocabulaire d’un amour conjugal passionné. Mais, pour
les premiers dominicains, c’était vraiment une manière de penser l’amour, peut-être sous l’influence
d’Aristote que l’on redécouvrait à l’époque de la fondation de l’Ordre. Saint Thomas disait de
l’amitié qu’elle était « la forme d’amour la plus parfaite » parce qu’elle n’est pas possessive, parce
qu’elle exalte l’égalité des personnes. C’est en ce sens qu’elle révèle l’égalité du Père, du Fils et de
l’Esprit au sein de la Trinité. Egalité que nous sommes appelés à vivre en tant que frères au sein de
l’Ordre.
Cinquième centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (Thérèse d’Avila) - 28 mars 1515 Lettre du pape François au préposé général de l'ordre des carmes déchaux pour le 500
e anniversaire de la
naissance de sainte Thérèse de Jésus, le 28 mars 2015- extraits.
Je considère comme une grâce providentielle que cet anniversaire coïncide avec l’Année
dédiée à la vie consacrée, pendant laquelle la sainte d’Avila resplendit comme un guide sûr et un
modèle attrayant de don total à Dieu. Quel bien continuent à nous faire à tous le témoignage de sa
consécration, directement née de la rencontre avec le Christ, son expérience de prière, comme
dialogue permanent avec Dieu, et sa vie communautaire, enracinée dans la maternité de l’Eglise!
Sainte Thérèse est surtout une maîtresse de prière. Dans son expérience, la découverte de
l’humanité du Christ a été centrale. Animée par le désir de partager cette expérience personnelle
avec les autres, elle la décrit de manière vivante et simple, à la portée de tous, car celle-ci consiste
simplement en «un rapport d’amitié... avec celui qui, nous le savons, nous aime» (Vie 8, 5).
A partir de sa rencontre avec Jésus, sainte Thérèse a
vécu « une autre vie »; elle s’est transformée en une
communicatrice inlassable de l’Evangile (cf. Vie, 23, 1).
Désireuse de servir l’Eglise, et face aux graves problèmes de
son temps, elle ne se limita pas à être une spectatrice de la
réalité qui l’entourait. Dans sa condition de femme et avec
ses difficultés de santé, elle décida — dit-elle — « de faire le
peu qui dépendait de moi... c’est-à-dire de suivre les conseils
évangéliques avec toute la perfection possible et de faire en
sorte que ces quelques sœurs qui sont ici fassent la même
chose » (Chemin, 1, 2).
Sainte Thérèse savait que ni la prière ni la mission ne
peuvent être soutenues sans une authentique vie
communautaire. C’est pourquoi le fondement qu’elle établit
dans ses monastères fut la fraternité:
«Ici toutes doivent s’aimer, se vouloir du bien et s’aider
réciproquement» (ibid., 4, 7). Et elle fut très attentive à
avertir les religieuses à propos du danger de
l’autoréférentialité dans la vie fraternelle, qui consiste «entièrement ou presque entièrement à
Lettre n°9 pour les mois de juillet et août – 16 juillet 2015
renoncer à nous-mêmes et à nos commodités» (ibid., 12, 2) et à placer ce que nous sommes au
service des autres. Pour éviter ce risque, la sainte d’Avila recommande tout d’abord à ses sœurs la
vertu de l’humilité, qui n’est ni une négligence extérieure ni une timidité intérieure de l’âme, mais
de connaître chacun ses propres possibilités et ce que Dieu peut faire en nous (cf. Relations, n. 28).
Le contraire est ce qu’elle appelle un «faux point d’honneur» (Vie, 31, 32), source de médisances,
de jalousies et de critiques, qui nuisent sérieusement à la relation avec les autres. L’humilité
thérésienne est faite d’acceptation de soi, de conscience de sa propre dignité, d’audace missionnaire,
de reconnaissance et d’abandon à Dieu.
Deuxième centenaire des ordinations diaconale et sacerdotale de Saint Jean-Marie VIANNEY - 23 juin 1815 et 13 août 1815 Discours de Saint Jean-Paul II aux prêtres, diacres et séminaristes
Ars, lundi 6 octobre 1986 – extraits.
Au terme de cette longue méditation, je reviens à
l’aspect missionnaire de notre sacerdoce. Il s’agit, comme un
bon Pasteur, de rejoindre les gens 1à où ils sont. Pour cela, il y
a beaucoup d’approches apostoliques: présence discrète et
patiente dans la proximité amicale, dans le partage des
conditions de vie, parfois même du travail, dans le monde
ouvrier, dans le monde des travailleurs intellectuels, ou en
d’autres milieux lorsque ceux-ci semblent coupés de l’Eglise et
ont besoin du dialogue quotidien et crédible d’un prêtre,
solidaire de leur recherche d’un monde plus juste et plus
fraternel. […] Il reste vrai que tous les efforts pastoraux des
prêtres doivent converger, comme chez le Curé d’Ars, vers
l’annonce explicite de la foi, vers le pardon, vers l’Eucharistie.
Surtout, Paul VI le disait à vos Evêques en 1977, ne séparez
jamais mission et contemplation, mission et culte, mission et
Eglise. Comme s’il y avait d’un côté ceux qui exercent une
activité missionnaire auprès de ceux qui sont en marge de
l’Eglise et, de l’autre, ceux qui préparent aux sacrements, à la prière, en fortifiant l’institution
chrétienne. La mission est l’œuvre de toute l’Eglise; elle prend son souffle dans la prière, et sa force
dans la sainteté.
La mission ne saurait non plus se limiter aux besoins de votre pays, si grands soient-ils. Elle
est ouverte aux autres Eglise, à l’Eglise universelle qui continue à compter sur l’entraide des prêtres
français, dans le sillage de la générosité missionnaire admirable qui s’est maintenue depuis un siècle
et demi. Les diocèses français qui, même dans leur pauvreté actuelle, poursuivent cet effort de
solidarité, retrouvent pour eux-mêmes un dynamisme missionnaire.
Mais je ne veux pas limiter mon appel à la France. Il y a ici des prêtres et des évêques venus
de plus de soixante pays du monde. Ils se sentent chez eux à Ars, 1à où le sacerdoce a brillé d’un
éclat tout particulier. L’exemple de saint Jean-Marie Vianney continue à donner un élan aux curés
du monde entier, et à tous les prêtres engagés dans les tâches apostoliques les plus diverses.
De ce haut lieu qui contraste avec la modestie du village primitif, je rends grâce à Jésus-
Christ pour ce don inouï du sacerdoce, celui du Curé d’Ars, et celui de tous les prêtres d’hier et
d’aujourd’hui. Ils prolongent à travers le monde entier le saint ministère de Jésus-Christ, dans les
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communautés chrétiennes comme aux avant-postes de la mission;
ils travaillent, souvent dans des conditions difficiles, cachées,
ingrates, au salut des âmes et au renouveau spirituel du monde qui
tantôt les honore, tantôt les ignore, les méconnaît ou les persécute.
Aujourd’hui, en union avec tous les évêques du monde, mes
Frères dans l’épiscopat, dont les prêtres sont les coopérateurs
immédiats, je leur rends l’hommage qu’ils méritent, en priant Dieu
de les soutenir et de les récompenser. Et j’invite tout le peuple
chrétien à s’y associer.
La seule question décisive que Jésus pose à chacun d’entre
nous, à chaque pasteur, est celle posée à Pierre: “M’aimes-tu,
m’aimes-tu vraiment?” (Jn 21, 15).
Deuxième centenaire de la naissance de Saint Jean Bosco - 16 août 1815 DISCOURS DU SAINT-PÈRE - Basilique Marie-Auxiliatrice – Turin - Dimanche 21 juin 2015 – extraits.
On peut dire tant de choses de don Bosco! Mais aujourd’hui je voudrais souligner
uniquement trois caractéristiques: la confiance dans la divine Providence; la vocation à être le prêtre
des jeunes, en particulier des plus pauvres; le service loyal et actif rendu à l’Eglise, et
particulièrement à la personne du Successeur de Pierre.
Don Bosco a exercé sa mission sacerdotale jusqu’au dernier souffle, soutenu par une
inébranlable confiance en Dieu et dans son amour, raison pour laquelle il a accompli de grandes
choses. Cette relation de confiance avec le Seigneur est également la substance de la vie consacrée.
L’autre aspect important de la vie de don Bosco est le service aux jeunes. Il le réalisa avec
fermeté et constance, parmi les obstacles et les peines, avec la sensibilité d’un cœur généreux. «Il ne
fit pas un pas, il ne prononça pas un mot, il ne prit pas part à une entreprise qui n’ait pour objectif le
salut de la jeunesse... Il n’eut réellement rien d’autre à cœur que le salut des âmes». Le charisme de
don Bosco nous conduit à être des éducateurs des jeunes en
mettant en œuvre cette pédagogie de la foi qui se résume
ainsi: «évangéliser en éduquant et éduquer en évangélisant»
Don Bosco a toujours été docile et fidèle à l’Eglise et
au Pape, en suivant les suggestions et les orientations
pastorales. Aujourd’hui, l’Eglise s’adresse à vous, filles et fils
spirituels de ce grand saint, et de manière concrète, vous
invite à sortir, à partir toujours à nouveau à la recherche des
enfants et des jeunes, là où ils vivent: dans les périphéries des
métropoles, dans les zones de danger physique et moral, dans
les contextes sociaux où manquent tant de choses matérielles,
mais où surtout manquent l’amour, la compréhension, la
tendresse, l’espérance.
Puissiez-vous annoncer à tous la miséricorde de Jésus,
en faisant un «oratoire» dans chaque lieu, en particulier les
plus difficiles d’accès; en portant dans votre cœur le style
oratorien de don Bosco et en visant à des horizons