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I
Les déterminants liés au signalement des
infections nosocomiales
Cas de l’hôpital El Idrissi Kenitra
CYCLE DE SPECIALISATION EN SANTE PUBLIQUE
ET EN MANAGEMENT DE LA SANTE
FILIERE: Management Hospitalier
PROMOTION : 2015-2017
Mémoire de fin d’études
Elaboré par : Mr Aziz Chatouani
Encadré par : Prof . Asmae Khattabi
Juillet 2017
Remerciements à :
ENSP, Rue LamfadelCherkaoui, Madinat Al Irfane, Rabat
Tél. : 05.37.68.31.62 - Fax 05.37.68.31.61 - BP : 6329 Rabat -
http://ensp.sante.gov.ma
المملكة المغربية
وزارة الصحة
المدرسة الىطنية للصحة العمىمية
ROYAUME DU MAROC
Ministère de la Santé
Ecole Nationale de Santé Publique
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II
Remerciements à :
- Notre encadrante : Prof. Asmae Khattabi
Dont l’expertise, la modestie et les judicieux conseils ont fait que valoriser le présent
travail. Je lui suis grandement reconnaissant, pour m’avoir à juste titre offert l’occasion
d’apprécier davantage la grandeur de ses compétences et qualités humaines, et pour
avoir condescendu en dépit de ses multiples préoccupations et responsabilités à
encadrer et suivre de très près l’avancement de cette étude.
- Toute l’équipe des enseignants de l’ENSP :
Qui s’est investie le long de ces deux années pour nous accompagner dans nos
apprentissages, et nous dispenser de ce fait une formation de taille.
- Staff administratif de l’ENSP :
Equipe dont le support et les encouragements n’ont pas cessé de nous être copieusement
prodigués depuis déjà depuis notre première rencontre.
- Dr Fouad Kharmaz : Directeur de l’hôpital El Idrissi Kenitra ;
- Dr Mahmoud Berrahal : Délégué de Ministère de la Santé à la préfecture de
Kenitra ;
- Tous les professionnels de santé de l’hôpital El Idrissi Kenitra : Notamment ceux
et celles qui ont participé aux différentes étapes de cette étude ;
- Tous les collègues de la promotion 2015-2017
Je tiens à vivement vous remercier pour tous les moments de partage, de plaisir, et de
fraternité que nous avons pu passer ensemble.
- Toutes celles et tous ceux qui m'ont soutenu ; aidé et supporté à achever ce travail :
qu’ils puissent trouver ici l’expression de mes remerciements les plus distingués.
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III
Dédicaces
Que ce travail soit dédié en gage de mon affection et ma reconnaissance
A
A mon épouse Ghizlane et ma petite fille Mayssoune
A ma mère ; mon père ; ma sœur et mes frères
A ma belle mère ; mon beau père
A mon beau frère et ma belle sœur
A mes amis qui se reconnaitront
A tous les collègues de la promotion 2015-2017
pour avoir toujours été là pour moi, et pour m’avoir suffisamment
épaulé aux moments voulus
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IV
Résumé
Introduction : Le signalement des infections nosocomiales s’inscrit dans le cadre de
la gestion du risque infectieux. Il permet d’améliorer la qualité des soins et d’assurer la
sécurité des patients, élément indispensable au processus d’accréditation Toutefois, sa
mise en œuvre n’était pas optimale. L’objectif de la présente étude est de décrire les
facteurs inhérents au signalement des infections nosocomiales, et de proposer des pistes
d’amélioration à l’hôpital El Idrissi Kenitra.
Méthode : Nous avons mené une étude qualitative descriptive au niveau du centre
hospitalier provincial de Kenitra durant les mois d’Avril et Mai 2017. Notre étude s’est
basée sur l’observation et les entretiens semi-directifs en utilisant trois guides
d’entretien et une grille d’observation, auprès d’une population de 66 participants
Résultats : Le signalement des infections nosocomiales est caractérisé par un circuit
ambigu, une procédure de déclaration non formalisée, une fiche de déclaration adaptée
mais peu utilisée, des référents et une équipe opérationnelle d’hygiène non disponibles.
Les mécanismes de coordination entre les différents intervenants sont peu développés
avec un déficit en matière de suivi-évaluation des actions menées dans les services de
soins. D’un autre côté, cette étude a pu dégager un certain nombre de déterminants liés
au signalement qui sont d’ordre organisationnel, culturel, juridique et institutionnel.
Conclusion : Le signalement des infections nosocomiales constitue un outil utile de
détection, d’alerte et de suivi des infections contractées au niveau du centre hospitalier
Kenitra. Cependant, il reste des progrès à faire pour rendre le circuit de déclaration
réellement opérationnel et impliquer les différents professionnels intervenant dans ce
processus. D’où l’intérêt de la présence d’un leadership dynamique et motivé capable de
fédérer les efforts dans un souci de gestion des risque.
Mots clés : Infections nosocomiales, Déterminants, Signalement, Centre Hospitalier
Kenitra.
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V
Abstract
Introduction: The nosocomial infection reporting is part of the management of
infectious risk. It improves the quality of care and ensures patient safety, which is
essential to the accreditation process. However, its implementation was not optimal.
The objective of this study is to describe the factors inherent in the reporting of
nosocomial infections and to suggest avenues for improvement at the El Idrissi
Kenitra hospital.
Methods: We conducted a descriptive qualitative study at the Kenitra Provincial
Hospital during the months of April and May 2017. Our study was based on
observation and semi-directive interviews using three interview guides and one
observation grid, with a population of 66 participants
Results: The reporting of nosocomial infections is characterized by an ambiguous
circuit, a non-formalized declaration procedure, an adapted but little used declaration
form, a non-available referrals and hygiene operational team. Coordination
mechanisms between the various actors are poorly developed, with a deficit in
monitoring and evaluation of the actions carried out in the health services. On the
other hand, this study has identified a number of organizational, cultural, legal and
institutional considerations related to reporting.
Conclusion: The reporting of nosocomial infections is a useful tool for detecting,
alerting and monitoring infections contracted at the Kenitra hospital center. However,
progress is still needed to make it truly operational reporting system and involve the
different professionals involved in this process. Hence the importance of the presence
of a dynamic and motivated leadership capable of uniting efforts for the sake of
managing risks.
Keywords: Nosocomial infections - Determinants - Reporting - Kenitra Hospital
Center
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VI
مــلــخــص
جزء إداسة اىخاطش اىعذت. حس عت اىشعات اىسخشفاث عذ ع اإلبالغ :المــقــدمة
ضا سالت اىشض، عصشا أساسا ـ عيت اىخصذق، ع رىل، ما حفزا ىس األثو. اىذؾ
اىسخشفاث، اقخشاح اىخحساث اىنت ز اىذساست صؿ اىعاو اىنات ـ اإلبالغ ع عذ
.إى اىسخشف اإلدسس باىقطشة
ا/ أاس أبشو/ سا شش خاله اىقطشة سخشف ـ عت صفت دساست أجشج :المنــهجيــة
.شاسما 66 سناا عذد بيػ اىخ اىشاقبت اىشاقبت شب اىشاقبت شبنت إى اىذساست اسخذث. 2012
خ ىإلعال سس إجشاء جد عذ ؼاضت، بحيقت باىعذ اإلصاباث ع اإلبالغ خس: النــتائــج
. اىخشؽيت اىصحت ـشق اىحي حـش عذ عت، خذاث ـ سخخذ ال ىن اإلعال رج حنؿ
اإلجشاءاث حق سصذ ـ عجز دج ع اىخطس، ضعفت اىفاعيت اىجاث خخيؿ ب اىخسق آىاث
اىخظت االعخباساث عذدا اىذساست ز حذدث أخش، احت . اىصحت اىخذاث ـ اىخخزة
.باإلبالغ اىخعيقت اىؤسست اىقات اىثقاـت
سخشف ـ شاقبت اىخاباث ححزش فذة؛ اىنشؿ أداة اىسخشفاث عذ ع اإلبالغ: الخــاتمــة
اى خخيؿ إششاك حقا اىخشؽي اإلبالغ ظا ىجعي ىيخحس جاه اك ىس رىل، ع اىقطشة
قادسة داـع راث دانت قادة جد أت حأح ا باىسخشفاث اىنخسبت اىعيت ز ـ اىعاي
اىخاطش إداسة قيق ـ ححذ جد عي
.اىقطشة سخشف شمز اىخقاسش، اىحذداث، اىعذ،: سيةالرئي الكلمات
.
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VII
Liste des Tableaux, Figures et Annexes
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Le personnel hospitalier interviewé :
Tableau 2 : Ressources mises à la disposition du CLIN
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Cadre conceptuel des déterminants liés au signalement des IN inspiré
de la recension des écrits
Figure 2 : Modèle conceptuel de l’organisation du signalement des IN adapté et
inspiré du modèle français
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Grille d’entretien avec les responsables locaux
Annexe 2 : Grille d’entretien avec les membres de CLIN
Annexe 3 : grille destiné aux professionnels hospitaliers
Annexe 4 : Grille d’observation
Annexe 5 : Fiche de déclaration
Annexe 6 : Les six départements mises en place (CHP Kénitra)
Annexe 7 : Présentation du lieu de l’étude (Hôpital El Idrissi Kénitra) et
départements
Annexe 8 : Etat des connaissances liées aux infections nosocomiales
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VIII
Liste des abréviations
AMO Assurance maladie obligatoire
BMR Bactéries multi résistantes
CHP Centre hospitalier provincial
CHU Centre hospitalier universitaire
CLIN Comité de lutte contre les infections nosocomiales
CCLIN Comité de Coordination de Lutte contre les Infections Nosocomiales
DHSA Direction des hôpitaux et soins ambulatoires
EOH Equipe opérationnelle d’hygiène
ES Etablissements de santé
FD Fiche de déclaration
HEK Hôpital El Idrissi Kénitra
IAS Infection associée aux soins
IDE Infirmier diplômé d’Etat
IN Infection nosocomiale
OMS Organisation mondiale de la santé
PAA Pole des affaires administratives
PAM Pole des affaires médicales
PEH Projet d’établissement hospitalier
PSI Pole des soins infirmiers
RAISIN le réseau d’alerte d’investigation et de surveillance des infections
nosocomiales
REC Référentiel des emplois et compétences
RIH Règlement intérieur des hôpitaux
SEGMA Service d’Etat Géré de Manière Autonome
SIAAP Service d’infrastructures d’action ambulatoires provincial
SRES Service des réseaux des établissements de santé
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IX
Table des matières
Remerciements …………………………………………..…………...…………………II
Dédicace…………………………………………………………………………. ……III
Résumé……………………………………………………………………...……………IV
Abstract……………………………………………………………………………..…….V
يخص …………………………………………………………..………………….……VI
liste des tableaux ; figures et et annexes. ……………………….. …………………......VII
Liste des abréviations …………………………………………….……………… ;….VIII
INTRODUCTION
1.Définition du problème………………………..….………………………………………… ….1
2.Pertinence ……………………………………………………………………….…………….7
3. Objectifs de l’étude…………….………..…………………..…………..….……………8
METHODES
1. Design de l’étude ..........................................................................................................9
2. Description du milieu de l’étude ..................................................................................9
2.1 Justification du choix………………………………..………………………9
2.2 Identification de l’hôpital……………………………...…………………….10
3. Population cible et échantillonnage ..............................................................................10
3.1 Définition de la population cible ....................................................................10
3.2 Echantillonnage ..............................................................................................10
4. Définition des variables .................................................................................................11
5. Collecte des données .....................................................................................................14
5.1. Méthodes de collecte des données .................................................................14
5.2. Instruments de collecte des données .............................................................14
6. Plan d’analyse des données ..........................................................................................14
7. Considérations éthiques ................................................................................................15
RESULTATS
1 Caractéristiques générales des participants à l’étude …………………………...…16
2 Résultats des entrevues semi – directifs ………..…………………..………………17
3. Résultats des observations ……………………………………………...…………..22
DISCUSSION
1. Importance ; utilité et organisation du signalement .....................................................25
2. Les déterminants liés au signalement des IN ………………..……...……….……….29
3. Validité de l'étude ........................................................................................................33
Conclusion et recommandations……………………………………………………….34
Références bibliographiques…..………………………………………………………37
Annexes………………………………………………………………………………….40
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1
Introduction
1. Définition du problème :
Le système de santé au Maroc connaît de grands chantiers de réforme, la
régionalisation, les réformes juridiques, la réforme du financement, la réforme des
dépenses publiques, et la réforme hospitalière qui a pour objectif de rendre les
hôpitaux plus performants et plus compétitifs, d’autant plus que l’avènement de
l’assurance maladie obligatoire(AMO) ; le Régime d’assistance médicale aux
économiquement démunis ( RAMED ) , obligent l’hôpital à améliorer la qualité
de ses services pour fidéliser sa clientèle solvable [1].
En effet, l’hôpital est un lieu où le risque d’infection est très important et où les
germes deviennent de plus en plus résistants. De ce fait, les infections contractées
au niveau de l’hôpital sont reconnues comme des problèmes majeurs de santé
publique de par leur fréquence, leur coût et leur gravité qui touche aussi bien les
patients et leurs entourages que l’ensemble des professionnels de santé. [1].
Selon l’organisation mondiale de la santé, plus de 1,4 millions de personnes dans
le monde souffrent de complications infectieuses induites par les soins. Dans
certains pays en développement, la proportion dépasse 25% des malades
hospitalisés. Dans les établissements modernes des pays dits développés, 5 et 10%
des patients admis dans les services de soins aigus contractent une infection liée
aux soins [2].
Pour cela l’hôpital doit améliorer les mesures préventives systématiques
d’hygiène hospitalière. Celles ci sont bien au centre des préoccupations actuelles
qui se résument en la procuration de soins aux malades dans les meilleures
conditions et avec la meilleure efficacité [3].
Certes l’hygiène ne suffit pas à elle seule à guérir le malade et à pallier aux
manques de moyens et de compétences mais elle évite les conséquences qui sont
causées le plus souvent par l’absence de rigueur plus que par le manque de
moyens [4].
Une étude sur la prévalence des IN menée sous l’égide de l’OMS a révélé qu’en
moyenne 8,7% des patients hospitalisés avaient acquis une infection nosocomiale.
Les causes de ces IN sont multiples, liées à la fois aux procédures de soins et aux
pratiques comportementales [5].
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2
Mais si la lutte contre ces infections est organisée dans les pays développés, elle
l’est beaucoup moins dans les pays de faible niveau socio-économique qui
souffrent, pour la majorité, d’une absence de réglementation et du manque de
données représentatives de surveillance [2].
Comme il n’est pas toujours facile de réaliser cette surveillance, le signalement
des IN constitue un complément indispensable du système de surveillance
épidémiologique qui permet aux responsables et aux professionnels de
l'établissement de prendre connaissance de ces infections qui ont une grande
importance locale. L'analyse de ces évènements peut déboucher sur des actions
d'amélioration de la structure, de l'entretien des locaux, des pratiques de soins, de
désinfection et de stérilisation [6].
L’OMS incite les pays membres à mettre en place des CLIN qui joueront un rôle
central dans l’action et la coopération multidisciplinaires et le partage de
l’information [5, 6].
La lutte contre les infections repose aussi bien sur la prévention, que sur la
surveillance et le contrôle. La prévention seule ne garantit pas leur réduction sans
avoir recours à un bon système de surveillance et à un contrôle systématique des
cas chez les personnes soignées. La forme de surveillance la plus utilisée en
milieu hospitalier est la surveillance passive basée sur la déclaration des cas par
les professionnels des services de soins et le laboratoire de microbiologie. Par
ailleurs, l’importance du rôle de la déclaration dans la gestion des programmes de
prévention et de lutte contre les IN a été démontrée. En effet, pour diminuer le
nombre d’IN, il faut pouvoir les identifier et en connaître le nombre et cela passe
par leur déclaration, car on ne peut pas gérer ce qu’on ne connait pas [7].
Au Maroc, une enquête réalisée en 1994, a révélé que la prévalence globale de
l’infection nosocomiale dans les hôpitaux marocains était de 8.1% [8].
D’autre part, cette situation a amené les responsables à renforcer la lutte contre
ces infections à travers la mise en place au niveau des établissements hospitaliers,
des comités de lutte contre les infections nosocomiales (CLIN) circulaire N° 054,
du 26/07/2008, ce sont des instances de concertation et d’appui inscrites parmi les
dispositions de l’arrêté de la ministre de la Santé portant sur le règlement intérieur
des hôpitaux (06 Juillet 2010).
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3
Toutefois, malgré l’implantation des CLIN dans les hôpitaux, leurs actions sur le
terrain restent limitées et laisse apparaitre un déficit en matière de formation et de
communication avec les professionnels de soins sur les IN [9]
Ce dernier a été formalisé par l’implantation d’une fiche de déclaration et la
diffusion d’une note de service à l’ensemble des services de soins. Cette note
précise l’objectif de la déclaration et incite les professionnels à renseigner la fiche
et l’envoyer à l’équipe opérationnelle d’hygiène. Néanmoins, bien que la mise en
place de ce dispositif remonte à plus de 10 ans, le fonctionnement de la
déclaration des IN n’est pas optimal et laisse apparaître des dysfonctionnements
organisationnels.
Au Maroc, la déclaration des IN est une pratique nouvellement instaurée dans
certains centres hospitaliers. Elle commence à susciter l’intérêt de certains
hôpitaux, surtout ceux engagés dans le processus d’accréditation. Cet engagement
a amené les hôpitaux à mettre en place un programme de maîtrise des bactéries
multirésistantes basé sur le signalement. A cet effet, Le centre hospitalier Hassan
II de Fès a pu développer un dispositif de signalement formalisé par une
procédure écrite précisant qui fait quoi et comment. L’organisation de
signalement adoptée par ce centre hospitalier trouve son originalité dans le fait
qu’elle est la première de son genre au niveau national [10]
Selon la même source l’élaboration d’un guide pratique de signalement des IN à
l’usage des correspondants d’hygiène hospitalière (nommé aussi référents),
médecins traitants et responsables du signalement a permis aux acteurs de
signalement de connaître leur rôle d’une manière précise. Ainsi, l’organisation du
signalement adaptée comme suit :
- Les acteurs chargés du signalement des IN sont les référents d’hygiène des
services de soins, l'EOH et les responsables désignés pour le signalement ;
- Le circuit de signalement des IN commence à partir des services de soins qui
actionnent le dispositif interne d’alerte suite à une IN. Le médecin traitant déclare
l'IN au réfèrent de son service. Ensuite, le responsable du signalement avec
l’EOH vérifie et valide les critères de signalement avec le médecin traitant et
vérifie la fiche de signalement et l’adresse sans délai au CLIN et au laboratoire de
microbiologie.
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4
Si une investigation est en cours, elle est mentionnée sur la fiche de signalement,
les comptes-rendus sont adressés dès que possible au CLIN. Enfin lors de la
clôture de l’événement infectieux, le CLIN informe les directeurs des hôpitaux et
les instances concernées [10].
La synthèse de la littérature a permis de mettre en évidence un ensemble de
facteurs influençant le signalement des IN. Ces facteurs peuvent être classés en
trois catégories : facteurs organisationnels, culturels, facteurs institutionnels et
juridiques.
Facteurs organisationnels :
En France, l’enquête réalisée en 2006 sur la perception du signalement des IN, a
souligné que le non signalement est dû essentiellement à : La charge du travail
importante demandée par le signalement, la méconnaissance des objectifs du
signalement, le manque de sensibilisation des professionnels au signalement
ainsi la proportion non négligeable de professionnels de santé infectés lors de
certains épisodes incite à mieux les sensibiliser au risque nosocomial encouru.
Ceci est déjà le cas pour Ie risque viral lié aux accidents d'exposition au sang, le
manque de formation des acteurs principalement les médecins sur les IN et le
manque de clarté de la définition de l’IN [11].
Une autre enquête effectuée en 2009 par le réseau d’alerte d’investigation et de
surveillance des infections nosocomiales (RAISIN) a mis le point sur la question
de définition des IN comme barrière à sa déclaration. De même, plusieurs études
ont mis en évidence que l’aptitude des professionnels de santé à identifier une IN
est déterminante dans le signalement des IN [12].
Selon la même référence, certains professionnels considèrent que le remplissage
des fiches est une perte de temps puisque cela ne concerne pas directement les
patients. Ces auteurs suggèrent qu’il faudrait parvenir à convaincre le personnel
hospitalier que les fiches ne sont pas un moyen de sanction directe ou indirecte.
Aussi, la rétro information aux professionnels déclarants sur les cas signalés,
constitue une composante essentielle pour la motivation du personnel et la
pérennisation de ces déclarations [12].
Facteurs institutionnels et juridiques : L’enquête effectuée par les CCLIN Sud-
Ouest (2006) sur la perception du signalement des IN, ainsi que l’enquête réalisée
en 2008 sur l’évaluation du dispositif et de la perception du signalement des IN
dans les établissements de santé de l’inter-région Ouest, affirment que les raisons
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5
de non signalement sont liées à des réticences rencontrées au sein des hôpitaux à
savoir (a) la crainte d’une médiatisation, (b) la crainte d’un contrôle par les
membres du CLIN et (c) les réticences liées à la nécessité d’informer le patient.
Dans le même sens, le signalement est considéré comme présentant un risque
d’impact néfaste pour l’image de marque de l’établissement [12].
D’un autre côté, la réticence de certains médecins concernant la déclaration des
événements indésirables peut être occasionnée par la crainte de poursuite
juridique [12].
Les professionnels de santé veulent se protéger de la justice à la suite de plaintes
de victimes (les patients) et de la sanction de leur hiérarchie immédiate [13]. .
Facteurs culturels : Les barrières culturelles jouent un rôle primordial dans le
signalement des IN par les soignants. En effet, les systèmes de signalement ont
pour objectif d’inculquer une culture de sécurité Ainsi, l’effet d’acculturation du
personnel soignant à la sécurité, perçu comme secondaire, apparaît de plus en plus
comme une fonction essentielle des systèmes de déclaration [14].
En plus, plusieurs études ont constaté que le non signalement est également lié à
la crainte d'être coupable, de se faire ou de faire punir. Rapporter un incident à un
supérieur hiérarchique est également une barrière à la déclaration d’IN ou de tout
incident [12]. Les chefs de service jouent un rôle dans la déclaration des IN en
exerçant des pressions sur le personnel de leur service afin qu’ils ne remplissent
pas les fiches de déclaration [13]. Par conséquent, les professionnels de santé
considèrent ces déclarations comme déconseillées en raison d'une crainte qu'elles
pourraient révéler des défauts spécifiques dans la compétence professionnelle et la
capacité individuelle, et peuvent fournir une base pour des sanctions
professionnelles [14].
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6
Cadre de référence de l’étude :
Figure 1 : Cadre conceptuel des déterminants liés au signalement des IN inspiré
de la recension des écrits
Institutionnels et juridiques :
Absence d’une réglementation
régissant la déclaration des IN
la crainte d’une
médiatisation,
la crainte d’un contrôle par les
membres du CLIN
les réticences liées à la
nécessité d’informer le patient
Crainte des sanctions de la
hiérarchie immédiate
Organisationnels :
Insuffisance en matière de
formation continue
Mobilisation insuffisante
autour des cas déclarés
La charge de travail
La motivation du personnel
Le retour d’information aux
déclarants
Efforts de l’amélioration de la
qualité
Déterminants liés au
signalement des infections
nosocomiales
Culturels
Perception négative de la
déclaration
Culture de silence
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7
2. Pertinence :
La prise en compte du risque infectieux inhérent à toute structure hospitalière est
un élément indispensable à la mise en place d’un service de qualité pour la
population : elle sera certainement au cœur des démarches d’évaluation qui
s’annoncent. Ceci concernera aussi bien la surveillance des infections que la
qualité des soins techniques et la prise en charge du patient dans ses différentes
dimensions : organisation des soins, compétences du personnel, mise en œuvre de
programmes d’actions proposés par le CLIN. En plus, la détection des situations à
risque infectieux graves ou récurrentes ; permettra d’une part de mettre en œuvre
des mesures de prévention et de contrôle à l’échelon local et d’autre part, la
modification des pratiques qui pourraient prévenir la survenue de ces infections.
Avec l’avènement de l’accréditation hospitalière, et pour assurer le minimum de
sécurité pour les malades, La déclaration des IN commence à trouver sa place
dans les hôpitaux. (manuel d’accréditation hospitalière). A cet effet, les
responsables expriment un besoin d’information sur les dysfonctionnements que
connait le dispositif de déclaration et qui impactent ses actions en terme d’alerte,
d’amélioration des pratiques et de collaboration entre les professionnels. A
souligner le manque d’information sur la manière dont le personnel soignant agit
vis-à-vis de la présence d’une IN, et sur les contraintes rencontrées pour sa
déclaration à l’EOH / CLIN;
Depuis la mise en œuvre du CLIN à l’hôpital El Idrissi de Kenitra comme
intervention impliquant la collaboration de plusieurs partenaires (EOH ; référents
d’hygiène ; professionnels), aucune étude n’a été menée pour retracer les aspects
du signalement interne des IN ou pour évaluer la perception de cette pratique et
pour identifier ses forces et ses limites
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8
3. Objectifs de l’étude :
Objectif général :
Décrire les limites du signalement des infections nosocomiales par le personnel
soignant en dépit de la présence de l’organisation de la lutte (CLIN) à l’hôpital El
Idrissi Kenitra
Objectifs spécifiques :
1) Décrire le fonctionnement du signalement des infections nosocomiales par le
personnel soignant au niveau des services ca de l’hôpital El Idrissi Kenitra
(HIK)
2) Décrire les déterminants d’ordre institutionnel ; juridique ; organisationnel
et culturels inhérents au signalement des infections nosocomiales par le
personnel soignant au niveau des unités de soins de l’hôpital El Idrissi Kenitra
3) Suggérer des pistes d’amélioration ; managerielles et recommandations des
bonnes pratiques liés au signalement des IN au niveau de cet établissement.
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9
Méthodes
Le présent chapitre est consacré à la description de la méthode adoptée afin de
répondre à la question de recherche et de maîtriser les biais de l’étude.
1- Design de l’étude
Il s’agit d’une étude descriptive, utilisant une approche qualitative avec
plusieurs niveaux d’analyse.
Le lieu choisi pour mener cette étude est l’hôpital El Idrissi de Kenitra avec ces
six départements en raison, de leur importance en termes de l’offre de soins d’une
grande technicité présentant un facteur de risque infectieux et de la disponibilité
d’une plate forme dédiée à la surveillance des IN (EOH, CLIN, référents
d’hygiène ….)
L’étude s’est étalée sur une période de trois mois (entre Février et Avril de
l’année 2017). Elle s’est appuyée sur des observations et des entretiens semi -
directifs auprès des professionnels hospitaliers (personnel médical, infirmier et
responsables)
2- Description du milieu de l’étude
2.1 Justification du choix :
Nous avons choisie de mener cette étude au niveau du centre hospitalier
provincial (CHP) de Kenitra pour les raisons suivantes : il s’agit d’une structure
qui réunit à notre sens un ensemble de conditions nécessaires pour réaliser cette
étude, particulièrement l’engagement formel et le besoin manifesté par la direction
de l’hôpital à développer des pratiques managerielles liés à l’organisation
hospitalière. En effet, l’expérience cumulée de la direction par sa participation aux
concours qualité et au programme d’accréditation hospitalière initié par la DHSA,
sont des préalables encourageants.
Egalement en tant qu’ancien cadre de santé chargé de plusieurs activités entre
autre celle de la formation continue et l’enseignement paramédical.
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10
2.2 Identification de l’hôpital :
L’hôpital El Idrissi de Kenitra qui est érigé en Service d’Etat Géré de Manière
Autonome (S.E.G.M.A.) depuis 1994. Il dessert une population qui est estimée
à 1.901.301 habitants.
Implanté à la ville de Kénitra sur une superficie de 6,5 hectares dont 1,5 hectare
construit avec une structure pavillonnaire verticale. Il a ouvert ses portes en 1933
puis rénové en 1980 et connu une extension en1998. Sa capacité litière est de 416
lits répartis sur 25 services comportant 11spécialités médicales, 10 spécialités
chirurgicales et 04 spécialités médico-techniques.
L’hôpital constitue le deuxième niveau de référence pour les deux autres provinces
(Sidi Slimane et Sidi Kacem) et le premier niveau de référence pour la ville de
Kenitra. Cependant, la situation actuelle des admissions est très marquée par la
grande proportion des admissions provenant de la ville Kenitra (51.7%)1. Ceci
s’explique par le fait qu’un grand nombre de malades bénéficient de
l’hospitalisation du jour (Accouchement, Urgences….) du fait du non disponibilité
d’un hôpital local dans la ville.
En outre, l’attractivité de l’hôpital peut être justifiée en partie par :
La disponibilité des compétences humaines, et la multidisciplinarité,
La disponibilité du plateau technique,
L’accessibilité physique facile [15].
3- Population cible et échantillonnage
3.1. Définition de la population cible
Responsables locaux : Le directeur du CHP de Kenitra et les chefs des pôles
(PAM ; PAA et PSI)
Les membres du CLIN ; l’EOH et les référents d’hygiène
Les professionnels hospitaliers exerçants à l’hôpital El Idrissi
3.2- Echantillonnage :
Pour les niveaux d’analyse liés aux responsables locaux et les membres du CLIN
nous avons préconisé l’exhaustivité de la population de ces niveaux vu la taille
réduite (Choix raisonné)
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11
Pour les professionnels hospitaliers: Nous avons procédé par un échantillonnage
non probabiliste accidentel qui consiste à sélectionner les éléments de
l’échantillon en fonction de leurs présence à un endroit déterminé, à un moment
précis ; notre échantillon sera constitué des professionnels hospitaliers que nous
avons rencontré à l’hôpital le jour de l’entretien [16].
Critères d’inclusion : Sont inclus dans la présente étude les professionnels des
services de soins ayant accepté de participer à cette étude dans les différentes
disciplines qui assurent le signalement des IN.
Critères d’exclusion : Sont exclus de cette étude les professionnels des services
médico-techniques, les professionnels ayant une ancienneté de moins d’une année
dans les services de soins, du fait qu’ils sont novices et n’ont pas accumulé assez
d’expérience en matière de déclaration des IN. Sont aussi exclus, les
professionnels absents au cours de la période de l’étude et ceux chez qui les
guides d’entretiens ont été testés.
4- Définition des variables
- Circuit de la déclaration des IN : ce circuit comprend trois étapes :
La première étape consiste à la déclaration intra service, où les services de soins
actionnent le dispositif interne d’alerte suite à une IN, le médecin traitant déclare
au référent d’hygiène de son service. Ce dernier avec le responsable du
signalement vérifie et valide les critères de signalement avec le médecin traitant.
La deuxième étape consiste à ce que le responsable du signalement vérifie la fiche
de déclaration et l’adresse à l’EOH, au laboratoire et au président du CLIN.
La troisième étape est dédiée à l’information, où le CLIN informe lors de la
clôture de l’événement infectieux, le directeur et les chefs des pôles [14].
- L’utilisation du support de la déclaration des IN : Pour chaque cas d’IN constaté
par les professionnels au niveau des services de soins, une fiche de déclaration
format papier est renseignée puis transmise à l’EOH, au laboratoire et au président
du CLIN [14].
- Le rôle des acteurs de la déclaration des IN : C’est la fonction qui est censée être
remplie par les référents, les responsables de signalement et l’EOH [14].
- Implication des services de soins : Niveau d’adhésion des services de soins au
signalement.
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12
- La coordination entre les différents intervenants : C’est l’harmonisation des
actions des différents intervenants dans un souci d’efficacité à travers la tenue des
réunions, l’élaboration des plans d’action.
- Les mécanismes de suivi/évaluation : Visites de supervision, audits des pratiques
faites par l’EOH et le CLIN.
- Facteurs limitant et facilitant : Comme déterminants du signalement, la
recension des écrits a montré que le signalement des IN pourrait être influencée
par des facteurs limitant et d’autres facilitant. Ils sont d’ordre organisationnel,
institutionnel, juridique et culturel.
Ainsi, l’organisation du signalement des IN peut être décrite à travers le circuit, le
support et les acteurs responsables du signalement. Quant au fonctionnement de
ce signalement des IN, il peut être apprécié par la coordination entre les différents
intervenants, le niveau d’implication des services de soins au signalement.
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13
Modèle conceptuel inspiré de l’expérience française :
Facteurs organisationnels Facteurs institutionnels et juridiques Facteurs culturels
Service hospitalier /Département Le Directeur
(constatation / suspicion du cas)
Médecin responsable (information)
Référents / correspondant
Médecin /infirmier CLIN
FD
FD
FD
Responsable du signalement EOH (validation des critères de signalement)
FD : Fiche de déclaration
: Freins liés au signalement
Facteurs organisationnels Facteurs institutionnels et juridiques Facteurs culturels
Figure 2 : Modèle conceptuel de l’organisation du signalement des IN adapté
et inspiré du modèle français
Laboratoire
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14
5. Collecte des données
5.1. Méthodes de collecte des données :
La méthode utilisée est basée sur l’enquête par entretien, l’observation et la
consultation des documents utilisés au niveau des services de soins. L’entretien a
pour but de recueillir les témoignages des sujets participants à l’étude, ça a
permis aux enquêtés de s’exprimer davantage de manière libre et profonde et de
porter un jugement sur leur intervention en matière du signalement des IN
(Annexes 1, 2 et 3)
L’observation et la consultation documentaire nous ont permis de compléter
certains éléments recueillis par les entretiens et notamment les moyens de
communication utilisés et l’utilisation de la fiche de déclaration (Annexe 4). Au
début, des entretiens individuels ont été réalisés auprès des membres du CLIN, le
directeur du CHP, les chefs des pôles ; des personnes ressources : biologistes et
pharmaciens. Chaque entretien a été précédé de prise de rendez-vous, avec
explication du but du travail de recherche. Les rendez-vous ont été obtenus et les
personnes interviewées ont collaboré de façon délibérée et engagée. Les
entretiens ont duré entre 15 et 20 minutes.
Pour les professionnels des services de soins (médecins et infirmiers), nous
avons procédé à des entretiens individuels. Pour l’administration des entretiens,
il fallait se rendre à chaque service hospitalier pour rencontrer les professionnels
soignants et recueillir leurs points de vue concernant les déterminants liés au
signalement des IN
5.2. Instruments de collecte des données
Nous avons utilisé pour la collecte des données de notre étude deux outils : un guide
d’entretien semi-structuré e une grille d’observation (voir annexes).
6. Plan d’analyse des données
Les résultats des différents entretiens ont fait l’objet d’une retranscription écrite et fidèle
des principaux propos et idées relatifs à notre étude. Ces propos ont fait ensuite l’objet
d’une analyse verticale par un relevé systématique sur des fiches individuelles et d’une
analyse horizontale après codage des réponses. Ceci nous a permis d’examiner, de
catégoriser et de regrouper les propos selon les items choisis [16].
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15
L’analyse qualitative des données recueillies lors des entrevues s’est déroulée en
respectant les étapes suivantes :
1) l’établissement de catégories d’analyse, 2) l’encodage, 3) la réduction des
données, 4) la présentation des données et 5) la vérification des données. Les
catégories ont été établies en fonction des blocs de l’entrevue. Lors de
l’encodage, les commentaires vagues et imprécis ont été écartés. Aussi, lors de
l’étape de la réduction des données, les commentaires ayant le même sens mais
formulés de façon différente ont été regroupés.
Les données ont été présentées sous forme de tableaux pour chaque catégorie.
Enfin, les résumés des entrevues ont été repris afin de s’assurer que tous les
éléments de réponses se retrouvaient dans les tableaux.
De plus, une confrontation de ces informations aux connaissances contemporaines
va être envisagé au niveau de la discussion; pour détecter les similitudes et
divergences par rapport aux résultats de cette étude
7- Les considérations éthiques
Au cours de cette recherche, nous avons pris en compte les principes de l’éthique
de la recherche à savoir:
l’obtention en premier lieu de l’accord de l’administration de l’ENSP;
l’obtention de l’accord du directeur pour effectuer l’étude au niveau de
l’HIK ;
le consentement libre et éclairé de la personne participante à l’étude;
l’anonymat et le caractère confidentiel des données;
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16
Résultats
Dans ce chapitre, nous commençons par décrire la population cible de notre
étude, pour ensuite présenter les résultats relatifs aux déterminants inhérents au
signalement des IN selon les caractéristiques de la personne. Enfin, nous
exposerons les différents facteurs qui sont le fruit de la synthèse des
observations directes des différents sites de l’étude et des 66 entretiens semi
directifs qui sont réalisés auprès des professionnels de santé (Responsables ;
membres du CLIN et soignants)
1. Caractéristiques des participants à l’étude
Parmi les 66 entretiens effectués, nous avons noté que l’âge moyen de la
population d’étude était de 38,5 ans (± 10) avec des extrêmes allant de 22 à 58
ans . Nous avons aussi enregistré une prédominance féminine avec un sex-ratio
de 0,47. Presque la moitié des répondants (50,5 %) avaient suivi, durant leur
parcours professionnel, une formation en hygiène hospitalière.
Ces 66 personnes interviewées ont été répartis selon le tableau suivant :
Tableau 1 : Le personnel hospitalier interviewé :
Profil Fonctions Le nombre
Responsables
hospitaliers
Le directeur du centre hospitalier
Le chef du PAM
Le chef du PAA
Le chef du PSI
04
Les membres du CLIN Le Président
L’équipe opérationnelle d’hygiènes
Biologiste
Pharmaciens
Médecins spécialistes
Référents (médicaux et infirmiers)
2O
Les soignants Cliniciens (médecins traitants)
Infirmiers
42
Total 66
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17
2. Présentation des résultats des entretiens semi-structurés par
thématiques:
2.1. Utilité et importance du signalement des IN comme politique de
gestion des risques hospitaliers :
Par rapport à ce thème tous les participants étaient unanimes à confirmer
l’importance de la lutte contre les infections nosocomiales et beaucoup plus le
signalement et la déclaration de ces IN.
« …. A mon avis l’amélioration de la prise en charge des patients est
conditionnée par la lutte contre les IN afin de réaliser des interventions sures et
efficaces ; ces IN sont devenues plus difficiles à prévenir ; à diagnostiquer et à
traiter ces derniers temps … » a affirmé trois interviewés : « …..le succès des
prestations médicales et des soins dépend directement d’un système de gestion des
risques hospitaliers performant capable d’en garantir une qualité effective et
une utilisation rationnelle et il faut dire que la nature des patients hospitalisés
qui sont souvent immunodéprimés et qui subissent des examens et des
traitements invasifs exige de se pencher sur des actions de surveillance et de
prévention touchant le signalement et ça permet aussi d’améliorer les
connaissances et les différents savoirs … » ont enrichi d’autres participants
Et pour une autre personne :
« La lutte contre les IN demande une mobilisation autour de la déclaration ou le
signalement qui concourent à détecter des événements infectieux inhabituels et à
identifier des agents pathogènes émergents et à assurer en continuité la
collaboration avec le laboratoire ….. »
En outre deux autres membres du CLIN ont conditionné la gestion du risque
infectieux avec le système de signalement ; ici il s’agit d’un des préalables :
«…. on peut dire que la lutte est réussi si tous les services, assurant
l’hospitalisation, signalent les IN et tout le personnel y participe avec la
contribution des référents dans chaque unité de soins et qui constituent des
acteurs incontournables dans la diffusion de l’information en cas d’IN sans
oublier la dynamique de l’EOH…. »
D’un autre coté trois autres interviewés lient le signalement à la détection de
phénomènes inhabituels et événements indésirables :
« ….le signalement appui le fait de repérer des phénomènes inhabituels émergents
/ Evénements indésirables qui peuvent causer des épidémies à l’origine de
Page 27
18
germes particuliers , j’ai assisté à un colloque sur l’infectiovigilance à Lyon en
France la plupart des interventions ont qualifié les dégâts causés par les bactéries
multirésistanes (BMR) à une guerre sans merci qui est entrain de se déclencher ;
et nous savons qu’une Bactérie Multirésistante aux antibiotiques est une bactérie
qui n’est plus sensible qu’à un très petit nombre d’antibiotiques ; … à mon sens il
faudrait se mobiliser et créer des équipes de travail pour soutenir la lutte … »
Un responsable hospitalier a souligné la nécessité d’organiser le signalement des
IN :« …..Une organisation rationnelle de la gestion des risques constitue une
gage de réussite de toute politique œuvrant à mieux cerner le signalement des
IN …. »
Un autre responsable a affirmé que le circuit de signalement des IN est
insuffisamment explicite et se prête à confusion et il est rarement respecté :
«…. Chaque fois qu’il ya une IN, on reçoit un appel téléphonique du chef de
service concerné pour intervenir et aviser l’hygiéniste de l’hôpital, alors qu’il
fallait aviser le référent d’hygiène qui est censé déclarer l’IN à l’EOH et qui à
son tour achemine la déclaration vers le CLIN…….»
2.2.Les déterminants liés au signalement des IN :
1er
sous- thème - Déterminants organisationnels :
Dans la discussion à propos de ce volet et au sujet du signalement des IN deux
membres du CLIN expliquent que :
« …ceux qui travaillent dans le domaine d’hygiène hospitalière savent très bien
que le « risque zéro » n’existe pas et qu’il n’est pas toujours possible d’éviter les
IN et c’est inconcevable d’imaginer à ce jour là un établissement sans ces
infections .il est par contre tout à fait possible d’en limiter ou diminuer la
fréquence et la gravité au sein des services (maternité, le bloc opératoire ;
réanimation, chirurgie …) par un ensemble de mesures , entre autres , la
formation et la sensibilisation des intervenants , la disponibilité des fiches de
déclaration ; à souligner la motivation du personnel comme gage de réussite
pour rehausser la satisfaction et la performance hospitalière …. »
Un autre référent infirmier (Urgences) avance :
« ….la formation et la sensibilisation du personnel sur le signalement et la
prévention des IN sont très utiles ; de ce fait la direction programme en
Page 28
19
collaboration avec le CLIN des séances de communication sur ce sujet
…..Malheureusement la participation du personnel en formation reste faible … »
Dans le même ordre d’idées ; tous les participants ont souligné l’importance de
la formation et la sensibilisation sur le signalement des IN.
Un interviewé a ajouté que : « ….effectivement la formation et la sensibilisation
constituent un volet primordial et un maillon indispensable de la politique de
lutte … »
Dans la continuité de cette intervention une autre personne réplique :
« ….nous compterons programmer des séances de formation continue avant le
début d’une enquête de prévalence des IN …. »
Par rapport à la rétro- information ou le feed-back quelques participants
soulignent qu’en dépit de l’importance de cette dimension, elle constitue un
moyen de pérennisation du signalement, dans ce sens un interviewé a confirmé :
« ….l’intérêt du feed-back aux déclarants va les encourager à fournir plus
d’efforts en matière du signalement et la reconnaissance de leur travail, de plus la
plupart ne voit pas en signalant un effet concret ou un impact réel sur leurs
déclarations ni sur les patients….. »
D’autres avancent la charge de travail qui retarde le circuit du signalement :
« ….certains professionnels de santé voient dans le remplissage des fiches de
déclaration des IN une perte du temps puisque cela ne concerne pas directement
les patients (tâche administrative) et bien sure constitue une charge de travail
ce qui bloque le processus et les procédures du signalement et on note à coté de
ça qu’il n y a pas de programmation des réunions prévues par le CLIN pour
soulever ces requêtes ….. » (un IDE )
Un participant a ajouté que :
« ……comment voulez vous que le professionnel signale alors que la définition
d’une IN n’est pas trop claire et qu’il n y a pas de mobilisation insuffisante autour
des cas déclarés et que le supérieur est là pour faire la pression pour ne pas
déclarer du risque de l’image du service, c’est comme si on va le chasser de son
poste d’autant plus que l’origine de l’infection perd sa nosocomialité lors des
transferts du malade d’un autre établissement »
Page 29
20
2ème
sous- thème - déterminants institutionnels et juridiques
Ce volet a suscité l’intérêt de plusieurs participants en qualifiant l’arsenal
juridique de « déficitaire » en matière de lutte contre les IN spécifiquement le
signalement.
En effet le verbatim suivant est significatif :
« ….d’abord avec la bonne volonté il faut respecter les normes et les bonnes
pratiques …..Par la suite viennent les procédures et les textes de loi qui manquent
pour le moment surtout l’obligation de signaler ; en France c’est plus de 2O ans
que l’obligation est de mise et on a peur qu’un jour nos hôpitaux ne pourront
échapper à leurs responsabilités…. »( biologiste CLIN )
Dans le même sens un Référent médical (Réanimation) reconnait que : « ……
l’hôpital subira un jour des poursuites pour ses patients et s’exposera à des
punitions si on n’arrive pas à cerner nos devoirs à agir en termes de
responsabilités …. »
Et il a ajouté que :
«….. En France une patiente subissait une intervention, à l'hôpital public, et a
bénéficié de la mise en place d'une prothèse de la hanche. Elle en est ressortie
avec des séquelles importantes suite à l'introduction accidentelle, dans son
organisme, de staphylocoques dorés. Il était reconnu que les médecins n'avaient
commis aucune faute, notamment en matière d'asepsie et, malgré cela, les juges
ont condamné l'hôpital. Selon eux, le seul fait que cette infection ait pu se
produire – alors que rien ne permet de présumer que la patiente aurait été
porteuse d'un foyer infectieux avant l'intervention – révèle une faute dans
l'organisation et le fonctionnement du service engageant la responsabilité de
l'hôpital surtout que l’obligation de déclarer incombe aux autorités
compétentes. »
Pour ce qui a trait au droit du patient certains participants ont avancé que :
« ….ce domaine est très compliqué de part la déontologie et le respect des
considérations éthiques ainsi le patient a le plein droit d’être informé même on
va pas attendre la loi on est obligé de le faire , pourtant plusieurs acteurs sont
concernés … » ( Membres CLIN)
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Un autre médecin de travail avance que :
« …Pour moi à l'hôpital, vous êtes un usager du service public et vous êtes dans
une situation légale et réglementaire. Lorsque vous faites un recours, vous mettez
en cause le bon fonctionnement du service public ; c'est donc contre l'hôpital que
vous devez agir et non contre le médecin ou le chirurgien. Sa responsabilité
personnelle ne peut être mise en cause que si il commet une faute qui ne peut être
rattachée au service public, c'est-à-dire une faute grave (médecin de garde à son
domicile refusant de se déplacer au chevet d'un malade à l'hôpital) ou révélant
l'intention de nuire ; dans ce cas, le litige est porté devant le juge judiciaire. En
revanche, dès lors que la faute a un lien avec le service (ce qui est généralement
le cas), c'est l'hôpital qui en répond et dans tous les cas on craint toujours une
médiatisation excessive mettant en jeu la renommée de ce service public.. »
Un médecin chef d’un service hospitalier a avancé que :
« …..Parmi les freins principaux au signalement la peur des conséquences pour
la notoriété du service ou de l’établissement et la peur d’un contrôle par le
CLIN ; la réticence la plus fréquente était liée au fait que les professionnels ne
sont pas convaincus de l’intérêt du signalement ; ça met en jeu leurs compétences.
Cela nécessiterait de recueillir le point de vue croisé d’autres acteurs au sein de
chaque établissement, n’oublions pas que la seule enquête réalisée au niveau des
hôpitaux publics est celle de 1994 …. »
D’autres interviewés ont affirmé que : « ……il est nécessaire de dégager une
politique de sécurité des soins et de gestion de risque conformément
aux prescriptions réglementaires et basé sur la volonté de répondre aux besoins
de la population … » (Membres CLIN)
Plus des trois quart du personnel interviewés déclarent que la crainte de la
sanction représente l’important facteur institutionnel et juridique prédictif au
signalement des IN : « ……Sans tenir compte des risques de médiatisation et du
droit d’informer le patient ; les conditions et la charge de travail rendent
quotidiennement le personnel stressé on ajoute aussi que la hiérarchie
immédiate (Médecin chef ; Référent Médical ; Médecin de travail ..) exerce de la
pression si à défaut les procédures de la déclaration ne remplissent pas les
conditions qui obligent à signaler une IN ; on peut dire qu’il y a quasiment
réticence par les chefs pour ne pas signaler ….. » . Un autre interviewé a
mentionné que « ….nous travaillons dans un désordre total, ce qui augmente le
Page 31
22
stress chez le personnel …….il n’y’a pas d’ambiance pour travailler dans ces
conditions, je me sens fatigué, ce qui tue parfois l’esprit d’initiative….».
(Pharmacien membre du CLIN )
3ème
sous- thème Déterminants Culturels
La moitié des interviewés parmi les professionnels des services de soins ont
évoqué la rareté des réunions et des rencontres entre les membres du CLIN ;les
référents et l’EOH
Ainsi un référent infirmier s’est exprimé :
« ……. ça fait longtemps qu’on s’est pas réuni et on sent qu’il y a une culture de
silence qui s’installe et ça plait à tout le monde …..» ( IDE service pédiatrie)
Un autre référent Médical a ajouté que
«…… l’IN est perçu comme une faute du personnel lors de la prise en charge du
patient, ce qui amène parfois à des accusations entre les membres de l’équipe
soignante ….. »
Un chef de service évoquant la culture de silence a précisé que :
« ….Je perçois bien l’intérêt la déclaration pour les patients et pour l’image de
l’hôpital, mais avec toute franchise je ne déclare pas du fait que je ne suis pas
couvert et qu’il y a un risque d’être épingler, je ne cherche pas des ennuis ……»
Un responsable a touché aussi du doigt la culture du silence malgré les efforts :
« …. Dans certains services, le personnel a compris qu’on avait gagné en qualité
pour le patient, il est moins réticent envers le signalement ; il a aussi compris que
la dynamique avancée risque de mettre en péril tout le gain et que ce sont des
personnes qui vont payer cher de façon individuelle, donc nos ambitions c’est de
réaliser une avancée dans le volet signalement des IN et de la qualité en
général.»
Aussi des membres de CLIN (6/20) ont affirmé que l’IN est vécu par les
professionnels comme une faute ou un échec de la prise en charge ; Le Verbatim
suivant est significatif :
« …..Le problème c’est celui de la coulure de déclaration en elle même, on peut
se demander si nos professionnels acceptent déjà de déclarer … il y a un effort
d’accompagnement à faire (…), tant qu’on n’aura pas résolu cela, certains
médecins resteront craintifs par rapport au signalement et c’est une perception à
mon sens très négative …..»
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3. Résultats des observations directes :
L’observation était basée sur l’utilisation d’une grille d’observation standardisée
qui a permis d’observer de la même façon les différents sites choisis de l’étude
(24 services).
Avant d’entamer les différentes étapes de l’observation, nous avons expliqué au
personnel des différentes unités à observer que nous allons procéder au niveau
de leurs services à une observation des différents éléments contenus dans la
grille toute en leurs expliquant l’objectif et le contenu de la gille d’observation .
En effet, pour éviter la modification de comportement du personnel au moment
de l’observation et le biais d’influence, nous avons procédé de ne pas les
informer sur le moment de l’observation.
Les résultats sont présentés en points communs et en points divergents des
différents sites:
La présence des référents (Médicaux et infirmiers) :
Ils sont présents et nommés pour chaque service hospitalier (14 / 24) sauf deux
référents médicaux au niveau des services de transfusion et de rééducations qui
n’étaient pas remplacés par leur départ à la retraite ou le changement de poste et
un autre infirmier du service de médecine qui a regagné l’administration de
l’hôpital
Responsable de signalement :
Dans la plupart du temps c’est le médecin chef ; le président du CLIN et c’est le
laboratoire qui confirme la survenue d’une IN et la prise des mesures nécessaires
en coordination avec les structures d'hygiène hospitalière et l’EOH.
Les outils utilisés :
Registres de traçabilité :
Aucune unité/ service n’a de registre de signalement/déclaration des IN sur les 24
services visités.
Les déclarations se font bouche à oreille à l’infirmier chef de l’unité. Il n’existe
pas de procédure formelle à suivre en cas d’exposition à une IN dans l’ensemble
des unités / services.
Nous avons noté au niveau des services des urgences et la maternité hospitalière
la présence des registres d’incident qui rassemble tous les risques
(infectiovigilance ; pharmaco-vigilance ; matériovigilance …) ce qui éparpille la
déclaration des IN
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Fiches de déclaration :
La déclaration des IN s’organise au sein de chaque service /unité de soins des
professionnels de soins, les référents d’hygiène des différents services et l’EOH
(absente mais on mobilise les techniciens d’hygiène travaillant au niveau du
SRES (Ex SIAAP) : nous avons noté la présence des fiches de signalement
/déclaration dans la totalité des services 20/24.
Nous avons remarqué que la fiche n’est pas présente dans l’ensemble des
services et son utilisation varie et laisse la place à la déclaration orale. Ceci pose
un problème de traçabilité et de documentation des cas déclarés par ces services.
Moyens de communication :
Le temps accordé par la plus part du personnel pour comprendre la fiche de
déclaration et/ ou assurer la diffusion est souvent insuffisant. La communication
dans la plus part du temps est monopolisée par le chef du service (référent
médical) ; le directeur ; le président du CLIN et le chef du PSI ; le personnel de
santé ne tient pas compte du respect du circuit de déclaration et ne sont pas
obligés de le faire.
Nous avons observé l’absence de la rétro information aux professionnels
déclarants sur les cas signalés (07 cas déclarés au cours de 2017
Fournitures de bureau
Tableau 2 : Ressources mises à la disposition du CLIN :
Ressources Disponibilité
Local Oui (le même que celui du PAM)
Equipements bureautiques Oui
Matériels informatiques Oui
Fournitures de bureau Oui
Matériels audiovisuels Oui
Moyens de communication
(téléphone, fax, internet)
Oui
Tableau de bord de suivi des cas signalés :
Nous avons noté aussi l’absence du tableau de bord ; statistiques journaliers
et d’indicateur de suivi/évaluation des IN au niveau de tous les services
hospitaliers.(00/24)
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25
Discussion
Cette étude sur le signalement des IN est la première de ce type réalisée au
niveau du CHP de Kenitra. Elle a été effectuée sur 66 professionnels de santé. La
méthodologie poursuivie dans cette étude semble pertinente pour décrire et
comprendre le circuit et les déterminants liés au signalement des IN .
En effet, la représentativité de toutes les catégories professionnelles impliquées
constitue un atout à l’enrichissement des résultats de cette étude. Les interviewés
ont toutefois exprimé leur intérêt pour ces entretiens visant à recueillir plusieurs
points de vue, dans des conditions permettant la liberté d’expression (anonymat
garanti ; consentement libre et éclairé ). L’accueil favorable de cette enquête par
les membres du CLIN et les référents s’explique par le fait que cette étude est
perçue comme une opportunité pour ouvrir le débat sur le signalement des IN et
constitue une plate-forme permettant de questionner son fonctionnement. Le fait
que l’enquête soit qualitative, a suscité l’intérêt des interviewés, qui perçoivent
l’importance de chercher en profondeur tous les contours du signalement des IN.
1) Importance. utilité et organisation du signalement des IN
Pour les professionnels rencontrés, la première utilité du signalement est l’action à
destination du cas, ou des autres patients placés dans la même situation de risque.
Pour les professionnels rencontrés, l’importance du rôle de la déclaration dans la
gestion des programmes de prévention et de lutte contre les IN n’est pas à
démontrer. En effet, pour diminuer le nombre d’IN, il faut pouvoir les identifier et
en connaître le nombre et cela passe par leur signalement en plus l’accroissement
des connaissances est également un thème fréquemment évoqué.
Comme il n’est pas toujours facile de réaliser la surveillance, le signalement des
IN constitue un complément indispensable du système de surveillance
épidémiologique qui permet aux responsables et aux professionnels de
l'établissement de prendre connaissance de ces infections qui ont une grande
importance locale. L'analyse de ces évènements peut déboucher sur des actions
d'amélioration de la structure, de l'entretien des locaux, des pratiques de soins, de
désinfection et de stérilisation [6].
Page 35
26
Cet état de lieu a été abordé par plusieurs intervenants :
« …le succès des prestations médicales et des soins dépend directement d’un
système de gestion des risques hospitaliers performant capable d’en garantir
une qualité effective et une utilisation rationnelle et il faut dire que la nature
des patients hospitalisés qui sont souvent immunodéprimés et qui subissent des
examens et des traitements invasifs exige de se pencher sur des actions de
surveillance et de prévention … »
Le signalement des IN s’organise au sein du CHP de Kenitra dans un objectif
qui vise la gestion du risque et la sécurité dans une approche participative
impliquant des professionnels de soins, les référents d’hygiène des différents
services et l’EOH, moyennant l’utilisation de la fiche de la déclaration. Sans
omettre le laboratoire qui constitue la pièce maitresse des déclarations qui par
la suite acheminer vers le président du CLIN et à l’EOH pour prendre les
mesures qui s’imposent
Deux membres du CLIN ont conditionné la gestion du risque infectieux avec le
système de signalement :
« …………(…..) Mais je dirais que la lutte est réussi si tous les services, assurant
l’hospitalisation, signalent les IN et tout le personnel y participe avec la
contribution des référents ou correspondants dans chaque unité de soins qui
jouent un rôle primordial dans la diffusion de l’information en cas d’IN sans
oublier la dynamique de l’EOH…. »
D’autre part, l’observation directe a fait ressortir la présence des référents dans
presque la totalité des unités /services et nommés par le CLIN pour chaque service
hospitalier sauf deux référents médicaux qui n’étaient pas remplacés par leur
départ à la retraite ou le changement de poste et un autre infirmier qui a regagné
l’administration de l’hôpital
Ce qui spécifie que les services ne sont pas encore cadrés en matière de
signalement. Ainsi l’information qui émane du laboratoire devrait être confirmée
et complétée par une déclaration des services de soins. Ces derniers sont les seuls
à avoir connaissance d’infections qui ne sont pas l’objet d’un prélèvement et
échappent au laboratoire [11].
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27
Par ailleurs, le circuit de la déclaration au sein du service, qui s’effectue entre le
référent d’hygiène et le médecin clinicien, se caractérise par la réticence de
certains chefs de service, des praticiens et l’absence d’un responsable de
signalement. Lors de la déclaration, la fiche est adressée uniquement à l’EOH
puis au CLIN, alors que le laboratoire est exclu. Ce qu’il ne lui permet pas de
documenter les cas d’IN à l’échelle de l’hôpital et de réaliser le suivi des cas
d’IN pour chaque service. Du moment où, la 3ème recommandation
pour la surveillance et la prévention des IN (1999) précise l’importance du rôle
de laboratoire dans la confirmation de l'existence d'IN en coordination avec les
structures d'hygiène hospitalière [12].
En plus , l’étude a montré que le circuit de la déclaration manque de clarté et
reste méconnu par une partie non négligeable des personnes, la méconnaissance
et l’ambiguïté pour le personnel soignant font que les déclarations s’effectuent
aux destinataires différents, et notamment le directeur de l’hôpital, le chef de PSI
et Le comité qualité et sécurité . Cet état de fait résulte de l’absence d’une
procédure formalisée (écrite) de déclaration des IN au niveau de l’hôpital. Par
ailleurs, le dispositif de déclaration est plus souvent jugé opérationnel quand il
existe une procédure écrite impliquant les différents acteurs et intervenants de la
lute contre ces IN [11].
Concernant la fiche de déclaration, La majorité des interviewés ont confirmé
qu’elle est adaptée à la description de l’IN, facile à renseigner et ne demande pas
assez de temps pour son remplissage. Toutefois, la disponibilité de la fiche n’est
pas généralisée dans l’ensemble des services et son utilisation varie d’un service
à un autre voire absente dans certains services (04/24) . Et laisse la place à la
déclaration orale. Ceci pose un problème de traçabilité et de documentation des
cas déclarés par ces services.
Pour les acteurs de la déclaration des IN, ils sont insuffisamment impliqués dans
le signalement, l’étude a révélé la non disponibilité des référents dans certains
services hospitaliers, avec un manque plus accru pour le profil médical. Ceci
résulte de l’instabilité et la mobilité de cette catégorie du personnel.
De même, l’observation directe nous a permis de constater que la disponibilité
des fiches de signalement /déclaration au niveau de tous les services à
l’exception de quatre.
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Quant à l’EOH, la majorité des interviewés sont satisfaits de leur travail, malgré
le manque en ressources humaines et matérielles (départ à la retraite d’un
hygiéniste chevronné et en cas de besoin on fait recours à l’hygiéniste du SRES).
Ce manque retenti négativement sur les actions menées par ces équipes et
engendre des retards de leurs interventions. De plus, l’absence des médecins au
sein de l’EOH, fait que leurs interventions auprès des médecins sont parfois mal
perçues. Il est donc approprié de les appuyer par un personnel médical en plein
temps pour qu’elles puissent s’acquitter de leurs missions.
De plus, les résultats de cette étude ont révélé que la déclaration des IN ne
fonctionne pas bien en raison de non implication de l’ensemble des services
de soins dans la déclaration. Pour la majorité des membres du CLIN, le degré
d’implication des professionnels des services dépend d’une part de la
représentativité de son personnel comme membres du CLIN. D’autre part de
l’absence d’une culture de déclaration chez certains chefs de services. Alors que
les professionnels soignants l’attribuent à l’absence d’une motivation des
supérieurs hiérarchiques ceci présente un facteur majeur dans la déclaration [14].
En outre, les mécanismes de coordination entre les différents intervenants sont
peu développés. Ils se manifestent par la rareté des réunions de coordination et
l’absence de plan de communication interne au profit des acteurs de déclaration.
L’organisation du dispositif de déclaration des IN est conditionnée par la gestion
de la communication interne et externe [12]. De plus, la rétro information aux
déclarants sur les cas signalés, constitue une composante essentielle pour la
motivation du personnel et la pérennisation de ces déclarations [17].
De même, le déficit en matière de suivi/évaluation de l’action des équipes
soignantes en matière de la déclaration a été évoqué par la majorité des
interviewés.
Notre observation pendant la période de l’étude a permis de dégager un constat
qui corrobore avec ces propos. En effet, durant cette étude aucune visite de
supervision n’a été effectuée par les membres l’EOH ni le CLIN. Sachant que,
l’évaluation régulière de la qualité et de l’exhaustivité du recueil du signalement
interne est un élément essentiel au bon fonctionnement du dispositif [17].
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29
L’analyse aussi des données recueilles a permis de mettre en évidence un
ensemble de déterminants liés au signalement des IN. Ces facteurs sont classés
en trois catégories comme suit :
2) Les déterminants liés au signalement des IN
Déterminants organisationnels :
Les résultats de cette étude ont montré que la majorité des participants des
services de soins ont réclamé une insuffisance en matière de formation continue
sur la surveillance des IN et l’intérêt de la déclaration. Résultat qui reste malgré
l’appui du CLIN insatisfaisant, du fait que la formation continue est
dispensée d’une manière disparate alors qu’elle doit concerner tout le personnel
soignant. Il appartient donc au CLIN avec l’appui de l’EOH, les référents en
hygiène et les responsables de l’unité de la formation continue de sensibiliser
tout le personnel sur les IN et leur déclaration [12].
Ce constat est partagé par un référent infirmier qui confirme que :
« ….la formation et la sensibilisation du personnel sur le signalement et la
prévention des IN sont très utiles ; de ce fait la direction programme en
collaboration avec le CLIN des séances de communication sur ce sujet
…..Malheureusement la participation du personnel en formation reste faible … »
Dans un autre côté, la majorité des interviewés ont mis le point sur la faible
mobilisation autour des cas déclarés de la part du CLIN et notamment en terme
de rétro information et d’aide aux services déclarants. Pour eux le CLIN, devrait
apporter son expertise et participer activement à l’investigation et à l’analyse de
la situation épidémiologique, plaider pour la mobilisation des ressources
additionnelles permettant d’améliorer les conditions de travail de l’équipe
soignante pendant l’épisode d’IN et diffuser une rétro information au service
concerné.
Par rapport à la rétro- information ou le feed-back quelques participants
soulignent qu’en dépit de l’importance de cette dimension, elle constitue un
moyen de pérennisation du signalement, dans ce sens un interviewé confirme
que l’intérêt du feed-back aux déclarants va les encourager à fournir plus
d’efforts , de plus la plupart ne voit pas en signalant un effet concret ou impact
réel sur leurs déclarations ni sur les patients… »
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30
La méconnaissance du circuit de déclaration et des responsabilités de chaque
intervenant, fait que ces professionnels de soins ont une confusion entre le rôle
que doit jouer l’EOH et celui du CLIN. Cette situation laisse croire aux
professionnels que le CLIN n’est pas impliqué dans le processus de déclaration
des IN.
Quant au temps nécessaire occasionné par la déclaration depuis le début de
l’épisode de l’IN jusqu’à sa clôture constitue une charge de travail au personnel,
cela a été corroboré par plusieurs personnes qui confirment que la charge de
travail retarde le signalement :
« ….certains professionnels de santé voient dans le remplissage des fiches de
déclaration des IN une perte du temps puisque cela ne concerne pas directement
les patients (tâche administrative) et bien sure constitue une charge de travail
ce qui bloque le processus et les procédures du signalement et on note à coté de
ça qu’il n y a pas de programmation des réunions prévues par le CLIN pour
soulever ces requêtes ….. »
Cette étude a montré que le CLIN et les différents intervenants mobilisent un
temps excessif pour effectuer une investigation. La non-disponibilité d’un
système informatisé pour le traitement de l’information contribue lui aussi à
l’augmentation du temps consommé par la déclaration.
En outre la motivation des membres du CLIN, la disponibilité de l’hygiéniste au
sein de l’EOH et l’engagement des professionnels dans la démarche qualité sont
autant d’éléments à renforcer sur le plan organisationnel pour améliorer la
situation de la déclaration des IN.
Déterminants institutionnels et juridiques :
La nature et la complexité du domaine des IN exigent, l’instauration de textes
réglementaires et ce dans le but de transparence et de responsabilisation des
acteurs de soins dans un souci de sécurité du patient ; au niveau national, ce
volet accuse un retard important et notamment en matière de l’obligation de la
déclaration des IN. Cela dit, les résultats de la présente étude vont dans ce sens,
puisque la majorité des interviewés ont estimé que ce vide juridique constitue
le principal obstacle au signalement des IN
« ….d’abord avec la bonne volonté il faut respecter les normes et les bonnes
pratiques …..Par la suite viennent les procédures et les textes de loi qui manquent
pour le moment surtout l’obligation de signaler ; en France c’est plus de 2O ans
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que l’obligation est de mise et on a peur qu’un jour nos hôpitaux ne pourront
échapper à leurs responsabilités…. »( biologiste CLIN )
Cet avis trouve sa justification du fait que cette absence de soubassement
juridique serait à l’origine de la non-clarification des rôles, de l’ambigüité dans le
circuit et la non uniformisation des procédures de signalement. Les mêmes
résultats diffèrent de loin de ceux trouvés dans le contexte européen et notamment
en France, où la réglementation est très riche, elle varie entre lois, décrets et
circulaires [13].
Eu égard à ce déficit réglementaire dans notre contexte, et vu que le signalement
est basée sur le volontariat, les professionnels ne se sentent pas responsables
devant la survenue d’une IN.
Les entretiens réalisés dans le cadre de cette étude ont permis également de
montrer que la plupart des participants se sont heurtés lors de leur déclaration à
une réticence du médecin clinicien et parfois même du chef de service :
Plus des trois quart du personnel interviewés déclarent que la crainte de la
sanction représente l’important facteur institutionnel et juridique prédictif au
signalement des IN : « ……Sans tenir compte des risques de médiatisation et du
droit d’informer le patient ; les conditions et la charge de travail rendent
quotidiennement le personnel stressé on ajoute aussi que la hiérarchie
immédiate (Médecin chef ; Référent Médical ; Médecin de travail ..) exerce de la
pression si à défaut les procédures de la déclaration ne remplissent pas les
conditions qui obligent à signaler une IN ; on peut dire qu’il y a quasiment
réticence par les chefs pour ne pas signaler ….. » Ce dernier est normalement
censé jouer le rôle d’un leader tout en laissant au personnel une autonomie
suffisante pour le signalement. En outre, la plupart de ces participants ont
manifesté une crainte du non respect de la confidentialité des données. Cet état
de fait s’accentue avec l’absence d’une protection du signalant, le risque d’une
médiatisation et la crainte de nuire à la réputation de l’équipe soignante et à
l’image de marque de l’établissement. Ces résultats sont proches de ceux de
l’étude effectuée au niveau de l’hôpital provincial de Beni Mellal sur
l’implantation d’une démarche de gestion des risques selon lesquelles la peur
d’être sanctionné, la perception d’être mal vu par ses collègues et la crainte de
perturbation des relations professionnelles constituent les freins liés au
signalement des événements indésirables [18].
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32
Ces résultats corroborent ceux des enquêtes réalisées dans le contexte européen,
en l’occurrence l’enquête réalisée dans les établissements de santé de l’inter-
région Ouest de France sur le signalement des IN et le recueil des informations
les concernant qui a été rendu obligatoire par le décret n°2001-671 du 26 juillet
2001 pris en application de cette loi [19]
Déterminants culturels :
Les résultats de cette étude ont fait ressortir que presque la majorité des
interviewés associent l’IN à une faute ou un échec de prise en charge.
Un référent Médical révèle que :
«…… l’IN est perçu comme une faute du personnel lors de la prise en charge du
patient, ce qui amène parfois à des accusations entre les membres de l’équipe
soignante ….. »
Or, l’IN n’est pas toujours dû à une faute, elle peut être reliée à d’autres
défaillances d’ordre organisationnel. En plus « le risque zéro » n’existe pas [20].
De même, la présente étude montre que le manque d’habitude de déclaration et
l’adoption d’une culture de silence par le personnel soignant constituent un frein
lié au signalement : « ……. ça fait longtemps qu’on s’est pas réuni et on sent
qu’il y a une culture de silence et ça plait à tout le monde …..». Ces résultats
soulignent le poids des facteurs culturels sur le degré d’implication des
professionnels à la lutte. Un responsable s’est exprimé : « …. Dans certains
services, le personnel a compris qu’on avait gagné en qualité pour le patient, il
est moins réticent envers la déclaration car il a aussi compris que la dynamique
avancée risque de mettre en péril tout le gain et que ce sont des personnes qui
vont payer cher de façon individuelle, donc nos ambitions c’est de réaliser une
avancée dans la déclaration des IN et de la qualité en général …….»
Ainsi, les messages de prévention et les contenus de formation devraient en
conséquence s’adapter et accentuer le travail sur les perceptions des IN chez les
soignants. [12 ,14].
Par ailleurs, malgré les efforts fournis par le CLIN le signalement reste une
notion aujourd’hui difficilement tolérée.
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3) La validité de l’étude :
La validité interne :
- La prise de contact préliminaire, avec présentation de l’étude et demande de
rendez-vous, a favorisé la réussite des entrevues semi-dirigées ;
- L’utilisation des outils de collecte de données déjà existants et appliqués dans
d’autres études similaires à notre contexte : validité de la mesure.
- Le choix de notre devis, étude de cas, qui est privilégié dans les études
contextuelles
Le principal biais lié à notre méthode est la désirabilité sociale (l’interviewé a
tendance à s’idéaliser souhaite projeter une image positive, valorisante de lui. Il va
mentir, exagérer ou feindre des habitudes ou des opinions socialement bien
reconnues. Il tend naturellement à répondre conformément à ce qui est valorisé
par la société, à ce qu’il considère être la norme sociale.) Que nous avons essayé
de contrôler en utilisant des outils de collecte des données (entretiens ; grille
d’observation), ceci nous a permis d’avoir plus d’assurance sur la véracité des
données collectées.
La validité externe :
Nous sommes amenés à discuter la validité externe qui fait référence à la capacité
de généraliser les résultats de l’étude. Le choix restreint du site (cas unique)
compromet la généralisabilité de nos résultats mais ne nous permet d’aller en
profondeur dans notre contexte particulier.
Il s’agit donc d'une étude de cas dont les résultats ne peuvent être inférés,
cependant, ils peuvent constituer une base d'hypothèses et de renseignements pour
en tirer profit dans des études de recherche similaires.
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34
Conclusion et recommandations :
L’émergence de nouveaux agents infectieux, les exigences en matière de
sécurité sanitaire, les attentes des patients en termes de transparence, de soins de
qualité, et d’information, font que la fonction « signalement des IN » devrait être
à juste raison sous les feux des projecteurs et au centre de nombreux textes
législatifs.
La dite fonction, et tout en détenant comme rôle principal la garantie de la
sécurité , est susceptible par ailleurs d’être un maillon fort dans la chaîne du
risque infectieux. En effet, c’est dans cette visée qu’il a été jugé pertinent de
décrire à travers le présent travail les facteurs à même d’influencer positivement
ou négativement le processus en question, en choisissant comme milieu d’étude
l’Hôpital El Idrissi Kenitra .
Les IN /IAS causent une morbidité, un surcoût économique et un long séjour. Au
fait, le respect des modalités de surveillance épidémiologique des cas au niveau
des services s’avère nécessaire pour réduire et contrecarrer les risques infectieux
au sein des hôpitaux et assurer des soins de qualité et de sécurité chez les patients
qui deviennent de plus en plus exigeants et conscients de leurs droits.
Au terme de cette étude, il apparaît clairement que les déterminants liés au
signalement des multiples et les actions visant s’avèrent nécessaires. Le succès
de ces actions exige l’implication active de l’ensemble des intervenants et ceci
dans le but de garantir une qualité optimale des soins et une sécurité plus
importante des patients
Le signalement des reconnu comme un outil d’alerte et de sensibilisation à
la prévention des IN/IAS. Néanmoins, l’organisation du dispositif doit être
interne. Le nombre important des freins au signalement rapportés suggèrent
qu’une campagne d’information et d’explication doit être menée pour sensibiliser
les différents acteurs à ce dispositif essentiel pour la détection précoce et la
prévention des IN/IAS. En parallèle, une réflexion sur les capacités d’adaptation
du système à l’évolution permanente des acteurs et des structures de soins doit
être menée par les autorités sanitaires pour améliorer son efficacité.
Ainsi, la simplicité et l’acceptabilité du recueil, la rapidité de la rétro-information,
la représentativité des patients surveillés par rapport aux patients pris en charge et
la validité des résultats sont les principaux critères d’évaluation d’un dispositif de
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signalement. Il faut, par ailleurs, inciter les professionnels de santé à signaler
d’une façon volontaire, complète, objective et confidentielle. En effet, la
confidentialité, la facilite d’utilisation et la rétro-information sont des incitations
majeures pour le signalement [21]
En revanche, la maîtrise de toutes les procédures et le circuit du signalement ne
pourrait être pour autant garantie qu’avec l’instauration d’un système d’assurance
qualité opérationnel. Lequel système supposerait en amont l’implication des
responsables hospitaliers, à travers la procuration, la mise à disposition, le
renforcement et l’actualisation de tous les moyens nécessaires pour l’amélioration
des bonnes pratiques , les actions qui pourraient être entreprises dans ce sens
sont :
Actualiser les compétences du personnel moyennant une formation continue et
un accompagnement par le CLIN et renforcées par en hygiène hospitalière
des services de soins, pour une meilleure application des procédures.
Améliorer la communication et la coordination entre les différents
intervenants
Constituer et consolider l’arsenal juridique relatif au signalement surtout
l’aspect relatif à l’obligation du signalement.
Sensibiliser le personnel sur ce qui est traçabilité et transmissions des
consignes qui sont liés à la nature des informations et données à transcrire et à
transmettre, et deuxièmement par son habilitation dans ce sens.
Renforcer l’approvisionnement en matériel sur le plan quantité et qualité lié au
signalement des IN
Organiser des réunions périodiques par le CLIN afin d’y étudier, élaborer,
valider, et faire évaluer les protocoles sur les modalités inhérentes au
signalement et sur la surveillance des IN .
Elaborer un plan d’action annuel clair se rapportant aux différents aspects de
prévention des IN
Mettre en place un plan de communication pour accompagner le plan d’action
d’amélioration et de suivi. Par le biais d’affiches, posters, film, etc. Ainsi que
des journées d’échanges professionnels (journée du CLIN, journées d’hygiène
hospitalière ; journée mondiale de la santé ….).
Surveiller l’incidence des IN en suivant des indicateurs à même de mesurer
l’impact du programme de prévention tenu en la matière.
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36
Coordonner les activités de lutte par la formation en tissant les liens et
améliorant les mécanismes de suivi et de décisions entre le CLIN, les
structures régionales et nationales.
Instaurer une collaboration étroite entre le laboratoire et les services cliniques
pour l’identification des germes et la communication des résultats des analyses
demandées au temps opportun.
Mettre en place un REC permettant d’instituer des fiches de postes comportant
l’ensemble des activités à assurer par le personnel impliqué.
Plaidoyer pour le renforcement de l’effectif du personnel surtout au niveau des
de diminuer la charge de travail et répondre au besoin de certaines en
hygiène hospitalière ; épidémiologie ; infectiologie
Mettre en place une base de données de surveillance des IN centralisée et
veiller à la réalisation des enquêtes épidémiologiques d’une façon périodique.
Instituer leadership dynamique ; motivé ; avisé et de la pour une meilleure
traparence ; participation et subsidiarité.…
Certes, le présent travail étant purement descriptif, a touché un volet des plus
importants en relation avec Le risque un contexte hospitalier, il n’en demeure
pas moins que d’autres pistes de recherche tout aussi stimulantes restent à
explorer, et concernent entre autres : (a) la perception des infirmiers sur le
risque infectieux nosocomial ; (b) le signalement externe des IN ; et (c) la
cartographie des risques y compris le risque infectieux.
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Références bibliographiques
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hebdomadaire2011;193-7
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40
ANNEXES
Annexe 1
Guide d'entrevue destiné aux responsables hospitaliers :
(Le directeur et les pôles de Gestion : PAM ; PAA et PSI)
Titre de l’étude : Les déterminants liés au signalement des infections
nosocomiales par le personnel soignant au niveau des services hospitaliers : Cas de
l’hôpital El Idrissi Kenitra
Introduction : Notre étude s’inscrit dans le cadre de la réalisation d’un mémoire
de fin d’étude à l’école nationale de santé publique, cycle de spécialisation en
santé publique et en management de la santé.
Elle vise à identifier et décrire les facteurs intra hospitaliers inhérents à la
déclaration des Infections nosocomiales par le personnel médical et infirmier en
dépit de la présence de l’organisation de la lutte (CLIN) à l’hôpital El Idrissi
Kenitra.
Je vous remercie d’avoir accepté cet entretien dont l’objet est identifié les facteurs
intra- hospitaliers prédictifs de cette déclaration exprimée par les responsables
hospitaliers.
Je compte sur votre entière collaboration et je vous assure que l’anonymat et la
confidentialité des données seront respectés.
Eclaircissement sur le déroulement de l’entrevue :
L'entrevue devrait prendre environ 15 à 20 minutes et sera enregistrée pour
s'assurer que tous les points clés sont documentés avec précision. Toute
information d'identification (par exemple les noms d'autres personnes) que vous
utilisez dans le cadre de notre discussion sera retirée des transcriptions d'entrevue.
L’entrevue intéresserait deux dimensions telles : la déclaration des IN ;
l’organisation de la lutte
Dimensions et thèmes d’entretien :
1. La politique de gestion des risques/sécurité – qualité des soins :
Actions entreprises par la direction dans le cadre de la prévention et la gestion
des IN ;
Coordination des vigilances et prévention des risques;
Evaluation des actions entreprises
2. Appréciation du dispositif de déclaration des IN (intérêt, limites, visibilité
sur son circuit, rôle des acteurs de déclaration)
3. les réticences/freins inhérents à la déclaration des IN ?
4. Les suggestions d’amélioration du dispositif et plus largement la sécurité
des soins dans l’hôpital en général.
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Annexe 2
Guide d'entrevue destiné au personnel composant le CLIN /EOH
Titre de l’étude : Les déterminants liés au signalement des infections
nosocomiales par le personnel soignant au niveau des services hospitaliers : Cas de
l’hôpital El Idrissi Kenitra
Introduction : L’intervention menée est une étude exploratoire qui vise à décrire
les facteurs limitant la déclaration des Infections nosocomiales par le personnel
médical et infirmier en dépit de la présence de l’organisation de la lutte (CLIN) à
l’hôpital El Idrissi Kenitra. Elle est basée sur l’étude de l’activité et l’organisation
à travers une observation du terrain. Je vous remercie d’avoir accepté cet
entretien dont l’objet serait d’identifier les facteurs intra-hospitaliers liés au
signalement exprimés par le CLIN.
On compte sur votre collaboration et on vous assure que l’anonymat et la
confidentialité des données seront respectés.
Eclaircissement sur le déroulement de l’entrevue :
L'entrevue devrait prendre environ 15 à 20 minutes et sera enregistrée pour
s'assurer que tous les points clés sont documentés avec précision. Toute
information d'identification (par exemple les noms d'autres personnes) que vous
utiliserez dans le cadre de notre discussion sera retirée de la transcription de
l’entrevue.
L’entrevue intéresserait des dimensions telles : le dispositif du signalement des
infections nosocomiales ; procédures et responsabilités engagées.
Dimensions et thèmes d’entretien :
1. Perception globale du dispositif de la déclaration des IN (intérêt, utilité,
limites ) 2. Description de l’organisation de la déclaration des IN dans votre
établissement?
- Activités tenues ( plan d’action propre au CLIN )
- Circuit de l’information;
- Personnels impliqués (profil, formation, missions) ;
- Supports écrits (Registres de traçabilité, fiches de déclaration) ;
- protocoles poursuivis ;
- Difficultés rencontrées;
3. Appréciation par rapport au fonctionnement actuel de la procédure de
déclaration
- Coordination entre EOH, laboratoire, Pharmacie, CLIN et service de soins
(nombre de réunions, opérationnalisation).
- Suivi des IN et supervision et évaluation des actions entreprises
4. Selon vous les solutions à mettre en œuvre pour améliorer le dispositif et
favoriser la déclaration des IN
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Annexe 3 :
Guide d'entrevue destiné au personnel des services
Titre de l’étude : Les déterminants liés au signalement des infections nosocomiales par
le personnel soignant au niveau des services hospitaliers : Cas de l’hôpital El Idrissi
Kenitra
Introduction : L’intervention menée est une étude exploratoire qui vise à décrire les
facteurs limitant la déclaration des Infections nosocomiales par le personnel médical et
infirmier en dépit de la présence de l’organisation de la lutte (CLIN) à l’hôpital El Idrissi
Kenitra . Elle est basée sur l’étude de l’activité et l’organisation à travers une observation
du terrain. Je vous remercie d’avoir accepté cet entretien dont l’objet est d’identifier les
facteurs intra-hospitaliers liés au signalement exprimés par le CLIN
On compte sur votre collaboration et on vous assure que l’anonymat et la confidentialité
des données seront respectés.
Eclaircissement sur le déroulement de l’entrevue :
L'entrevue devrait prendre environ 15 à 20 minutes et sera enregistrée pour s'assurer que
tous les points clés sont documentés avec précision. Toute information d'identification
(par exemple les noms d'autres personnes) que vous utilisez dans le cadre de notre
discussion sera retirée des transcriptions d'entrevue.
L’entrevue intéresserait des dimensions telles : le dispositif du signalement des infections
nosocomiales ; procédures et responsabilités engagées
Dimensions et thèmes d’entretien :
1. intérêt et utilité la déclaration des IN
2. L’organisation de la déclaration des IN au niveau de votre service
3. En tant que personnel soignant, que pensez-vous de la pratique de déclaration
des IN dans votre service ?
Procédure de déclaration;
Fiche de déclaration: son remplissage
Retour d’information sur les déclarations, contacts avec l’EOH
Le rôle des acteurs de la déclaration (médecins/référents,
l’EOH/CLIN/laboratoire)
Les difficultés rencontrées lors de la déclaration d’une IN
4. suggestions pour améliorer le dispositif du signalement des IN
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Annexe 4: Grille d’observation
Guide d’observation de service / unité de soins ciblé par l’étude
Titre de l’étude : Les déterminants liés au signalement des infections nosocomiales par le personnel
soignant au niveau des services hospitaliers : Cas de l’hôpital El Idrissi Kenitra.
Introduction : L’intervention menée est une étude exploratoire qui vise à décrire les facteurs limitant
la déclaration des Infections nosocomiales par le personnel médical et infirmier en dépit de la
présence de l’organisation de la lutte (CLIN) à l’hôpital El Idrissi Kenitra . Elle est basée sur l’étude de
l’activité et l’organisation à travers une observation du terrain.
Eclaircissement sur le déroulement de l’observation : Avant d’entamer les différentes étapes de
l’observation, on expliquera au personnel de l’unité à observer qu’on va procéder au niveau de leurs
services à une observation des différents éléments contenus dans la grille en leur expliquant l’objectif
et le contenu de la gille d’observation . Pour éviter la modification de comportement du personnel
au moment de l’observation et le biais d’influence, on ne va pas informer le personnel du service sur le
moment de l’observation.
Ressources Disponibilité
Oui Non Commentaires
Référents
Responsable de signalement
Outils :
Registres de traçabilité
Fiches de déclaration
Moyens de
communication
Fournitures de bureau
Tableau de bord de suivi
Statistiques journalières
Utilisation de la fiche de
déclaration
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Annexe 5
Fiche de déclaration
Formation : ………………………………………………………………………………………………………………………
Service : …………………………………………………………………………………………………………………………..
Nom et prénom :………………………………………………………………………………………………………………
N° d’entrée : ………………………………………………….Date d’entrée :…………………………………………
Patient toujours hospitalisé : Oui
Non Si non date de sortie :…………………………...
Date d’apparition de l’infection :…………………….Germe en cause :………………………………….
Médecin traitant : ……………………………………………………………………………………………………………
Nature de l’infection probable :………………………………………………………………………………………..
Kenitra Le :……/………/…………
Signé : (Référent, Médecin, Infirmier chef, infirmier)
*Une fois remplie cette fiche sera adressée au responsable de l’équipe opérationnelle
d’hygiène et par conséquent le comité de lutte contre les infections nosocomiales
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Annexe 6
Les six départements mises en place (CHP Kénitra) sont présentés comme suit :
Départements
Médecins chefs Infirmiers chefs
Département mère -enfant : 04
-Admission Salle d’Accouchement
-Bloc opératoire Gynéco -
Obstétrique
-Pédiatrie -Prématurés
-Chirurgie infantile
………………………….
………………………….
………………………….
-Dr Ahmed Hajji
-Dr Noureddine Touiyek
-Mme Malika Rajji
-Mme Malika Rajji
-Mme Samira Nassreddine
-Mme Meriem Naciri
-Mme Meriem Naciri
Département urgences –SMUR –
Réanimation : 02
-Réanimation
-Urgences
-Dr Mohammed Tracheli
-Dr Mohammed tracheli
………………………….
-Mlle Laila Boutayeb
-Mlle Laila Boutayeb
-Mme Sophia Ghazi
Département Chirurgie 03
-Bloc opératoire
-Traumatologie
-Chirurgie
-Dr Mouhcine Lhayani
soufiane
-Dr Abdelhamid Bahri
-Dr Mouhcine lhayani
Soufiane
………………………
-Mme Fatime zahra Fares
-Mr Lahcen Lebouit
-Mme Naima Hallam
Département Médical : 04
-Cardiologie
-Médecine
-Pneumo-phtisio
-Hémodialyse
Dr Khalid Zaidi
Dr Khalid Zaidi
Dr Khalid Zaidi
Dr Ahmed el haoui
Mme Khadija Bouanani
Mme Khadija Bouanani
Mme Khadija Sitel
M.Driss Badra
Mme Habiba Harnaf
Département Medico-Technique : 06
-Centre de diagnostic
-Laboratoire
-Radiologie
-Transfusion
-Rééducation
-Centre d appareillage
………………………….
…………………………
-Dr Aicha Faiq
-Dr Abdelilah Benbrahim
-Dr Abdellah Belhachmi
-Mme Maria El guerjouma
-Mme Maria El guerjouma
………………………
-M.Abdelkader Ennadi
-Mme Fatiha Maazouzi
-Mme Malika El habbassi
………………………
Département ophtalmo-ORL 05
-ORL
-Ophtalmologie
-Chirurgie dentaire
-Chirurgie maxillo-faciale
-Chirurgie plastique
-Dr Naima Lahlou
-Dr Naima Lahlou
-Dr Naima Lahlou
-Dr Naima Lahlou
-Dr Naima Lahlou
-Dr Naima Lahlou
-Mme Fatiha limouri
-Mme Fatiha limouri
-Mme Assia chennah
………………………..
………………………..
………………………..
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Annexe 7 : Présentation du lieu de l’étude (Hôpital El Idrissi
Kenitra) et départements
L’hôpital El Idrissi est un hôpital provincial, érigé en Service d’Etat Géré de Manière
Autonome (S.E.G.M.A.) depuis 1994. Il a une vocation régionale avant d’être rattaché à
la région Rabat –Salé –Kenitra et dessert la population du Gharb Chrarda Beni Hsen qui
est estimée à 1.901.301 habitants.
Implanté à Kenitra ville « chef lieu de la région » sur une superficie de 6,5 hectares dont
1,5 hectares construite avec une structure pavillonnaire verticale. Il a ouvert ses portes en
1933 puis rénové en 1980 et a connu une extension en1998. Sa capacité litière est de 416
lits répartis sur 25 services comportant 12 spécialités médicales, 11 spécialités
chirurgicales et 04 spécialités médico-techniques.( PEH ,2O12)
Le centre hospitalier provincial de Kenitra comme toute structure hospitalière au Maroc
est organisé selon les dispositions du RIH
L’équipe de direction est composée du directeur, du chef de Pôle des Affaires Médicales
(PAM), du chef de Pôle des Affaires Administratives (PAA) et du chef de Pôle des soins
infirmiers (PSI).
Des Instances de gestion, de concertation et d’appui et en services : le comité
d’établissement, le comité de suivi et d’évaluation, CMDP (Conseil des Médecins, des
Dentistes et des Pharmaciens), CII (Conseil des Infirmiers et Infirmières), le comité de
gestion, SAA(le service d’accueil et d’admission), le service de la pharmacie.
La départementalisation est en cours d’être instaurée à l’hôpital, vu que sa capacité litière
dépasse 240 lits.
L’hôpital El Idrissi a été mis en place conformément au RIH et composé des structures
suivantes :
• La chefferie de l’hôpital représentée par un directeur,
• Le Pole des affaires médicales PAM
• Le Pole des affaires administratives PAA
• Le pole des soins infirmiers. PSI
• Service de la pharmacie hospitalière SPH
• Service accueil et admission SA
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Annexe 8 Etat des connaissances
Les infections associées aux soins (IAS) sont responsables d’une lourde
morbidité et d’une létalité non négligeable [22, 23]. Leur prévention constitue une
préoccupation majeure des systèmes de santé partout dans le monde, en vue d’une
amélioration de la qualité et de la sécurité des soins [24, 25].
En effet, 50% des IAS seraient évitables grâce à la mise en œuvre d’un
ensemble de mesures de prévention connues [26]. Dans ce cadre, la surveillance
épidémiologique des IAS, continue ou discontinue, est reconnue comme étant le
fondement des programmes de prévention et de contrôle de ces infections [27]. Il
s’agit d’un processus systématique et dynamique de collecte, d’analyse et
d’interprétation des données pour la planification, la mise en œuvre et l’évaluation
des pratiques. En outre, ce processus veille à la diffusion des résultats
épidémiologiques au niveau des instances et des personnes concernées permettant
d’orienter les politiques et les procédures de prévention globales et ciblées [24].
Prévu en complément du système de surveillance épidémiologique, le
signalement des IAS est un dispositif d’alerte et de vigilance, dont l’objectif
premier est de détecter les situations a risque infectieux suffisamment graves ou
récurrentes imposant la mise en place rapide de mesures de contrôle et de
prévention à l’échelon local, régional ou national [28, 29]. Il s’agit d’un élément
essentiel dans la politique de maîtrise des risques sanitaires, d’autant plus que le
signalement témoigne du degré d’implication des systèmes de santé dans
l’instauration d’une culture partagée de qualité et de sécurité des soins.
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Les systèmes de signalement des IAS sont, de ce fait, indispensables pour
développer une approche cohérente de la sécurité du patient dans les
établissements de santé, ainsi que pour développer une approche nationale de
veille et d’alerte des risques liés aux soins [30].
Signalement et surveillance :*
La surveillance est la collecte systématique et continue d’informations sanitaires
dans un but d’aide à la décision en santé publique .Elle nécessite le recueil des
cas (numérateur) et des personnes exposées (dénominateur) afin d’établir des
taux permettant des comparaisons. Son principe est celui de « l’information pour
l’action ». Ses objectifs sont multiples : mesure de l’importance, suivi de
tendances dans le temps, description d’un phénomène de santé, détection
d’épidémies. Elle s’appuie sur deux axes methodologies:
L’observation qui permet de penser avec un risque d’erreur acceptable qu’il
existe des variations significatives des taux, et qui est basée sur
l’identification, le recueil et l’analyse (organisation et interprétation des
données).
Mais aussi l’intervention, à la fois technique et organisationnelle avec ses
composantes de restitution, d’implantation et d’évaluation [19 ].