Sociologie L3 AES Page | 1 A.Closse Sociologie Homogamie dans les années 1960, trois quart des époux vivent dans le même village. Il y a une proximité géographique qui fait le lien social. Aujourd'hui on est tendanciellement dans une société de mobilité. On est susceptible de changer de lieu, d'emploi. On exerce des activités sociales ou culturelles en dehors de son lieu de vie. Les univers d'approvisionnement se trouvent en périphérie. On passe ses vacances dans une autre région ou dans un autre pays. Il y a des mobilités sociales. Cette mobilité est géographique, sociale et va modifier la nature des relations et le rapport qu'on va avoir au territoire. Cela a des conséquences sur l'aménagement de l'espace rural. Après une période d'exode rural, les campagnes sont à nouveau habitées. Cela est le fait de classe moyenne urbaine qui viennent vivre à la campagne pour des raisons diverses (économiques par exemple) mais qui parce qu'ils ont une culture et un mode de vie urbain attendent des services qui sont propres à la ville : transport en commun, possibilité de mobilité... cela va conditionner la vision publique. Passer d'une société d'immobilité à une société de mobilité passe par une réorganisation de son territoire s'intéresser par le développement local c'est poursuivre un travail sur le lien social. La sociologie du développement local n'est pas une discipline universitaire à proprement parlé. C'est une spécialisation par la pratique. On va emprunter à la sociologie urbaine, de la ville, du développement, sociologie qui relève des comportements culturels... Quels sont les enjeux du développement local ? Chapitre 1 : Que faut-il entendre par sociologie du développement local ? Chapitre 2 : Chapitre 3 : Les techniques sociales des territoires Chapitre 4 : Les nouvelles relations ville campagne Chapitre 5 : La sociologie rural : quel concept pour quelle réalité ? Chapitre 6 : Chapitre 7 : politique urbaine et développement urbain Chapitre 8 : Le développement local entre l'état et le marché
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Sociologie
Homogamie dans les années 1960, trois quart des époux vivent dans le même village. Il y a une
proximité géographique qui fait le lien social. Aujourd'hui on est tendanciellement dans une
société de mobilité. On est susceptible de changer de lieu, d'emploi. On exerce des activités
sociales ou culturelles en dehors de son lieu de vie. Les univers d'approvisionnement se
trouvent en périphérie. On passe ses vacances dans une autre région ou dans un autre pays. Il y
a des mobilités sociales. Cette mobilité est géographique, sociale et va modifier la nature des
relations et le rapport qu'on va avoir au territoire. Cela a des conséquences sur l'aménagement
de l'espace rural. Après une période d'exode rural, les campagnes sont à nouveau habitées. Cela
est le fait de classe moyenne urbaine qui viennent vivre à la campagne pour des raisons diverses
(économiques par exemple) mais qui parce qu'ils ont une culture et un mode de vie urbain
attendent des services qui sont propres à la ville : transport en commun, possibilité de
mobilité... cela va conditionner la vision publique.
Passer d'une société d'immobilité à une société de mobilité passe par une réorganisation de son
territoire s'intéresser par le développement local c'est poursuivre un travail sur le lien social.
La sociologie du développement local n'est pas une discipline universitaire à proprement parlé.
C'est une spécialisation par la pratique. On va emprunter à la sociologie urbaine, de la ville, du
développement, sociologie qui relève des comportements culturels...
Quels sont les enjeux du développement local ?
Chapitre 1 : Que faut-il entendre par sociologie du développement local ?
Chapitre 2 :
Chapitre 3 : Les techniques sociales des territoires
Chapitre 4 : Les nouvelles relations ville campagne
Chapitre 5 : La sociologie rural : quel concept pour quelle réalité ?
Chapitre 6 :
Chapitre 7 : politique urbaine et développement urbain
Chapitre 8 : Le développement local entre l'état et le marché
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Chapitre 1 : Que faut-il entendre par sociologie du
développement local ?
La sociologie du développement local n'existe pas en propre, il s'agit d'une volonté d'apporter
un éclairage non économique à une question qui est celle des enjeux du développement local,
essayé de comprendre ce qui se passe sur les territoires, qu'est-ce qui fait qu'il y a des
changements. Il y a des évènements politiques majeurs (guerres) mais aussi les évolutions
sociologique, les approches d'architecture, les évolutions de la sociologie, les apports de
population... On peut avoir un raisonnement économique mais on ne couvre pas par une
approche économique l'ensemble des réponses à cette question : qu'est-ce qui conditionne
l'environnement ? La sociologie tente d'apporter un certain nombre de réponses ou d'apporter
un regard un peu différent des économistes.
Le développement est un concept à priori un concept économique. On distingue en économie
la croissance et le développement. Lorsqu'on veut mesurer la production, on mobilise le PIB.
Lorsqu'on parle de développement on parle d'autre chose que de croissance économique, ce
n'est pas seulement un concept quantitatif. Lorsqu'on parle de développement on n'est pas dans
le même horizon, c'est un processus dynamique qui se manifeste à long terme, et il y a des
indicateurs qui sont qualitatifs qui s'intéressent aux conditions de vie. Dans le concept de
développement il y a aussi cette idée de transformation, c'est un processus qui a une
connotation positive. Il y a plus après qu'avant. C'est à partir de ce concept qu'il faut tenter de
définir le développement local.
Section I) Définition du développement
La définition du développement commence en 1961 par François Perroux (traducteur de
Schumpeter, spécialiste de la mesure de la croissance et du développement). Ouvrage :
L'économie du 20e siècle. Le développement est « la combinaison des changements mentaux et
sociaux qui la rendent apte à faire croitre cumulativement et durablement son produit réel
global ». C'est d'abord des changements de mentalité, on est au cœur de l'idée de culture, et les
transformations de la société peuvent être eux-mêmes les produits d'influence. Par exemple
l'industrialisation a eu pour conséquence la division du travail. Ce sont ces changements de
mentalité, ces changements dans les rapports sociaux qui expliquent le développement (capacité
à accroitre et à être accumulé de la richesse). La richesse n'est pas uniquement un concept qui
se mesure par l'accumulation de revenu ou d'un patrimoine physique mais qui se mesure aussi
en termes de qualité de vie. La définition est au singulier, on parle de développement et non
des développements. Le développement serait donc un processus unique applicable en tout
temps et à toute société. C'est un processus d'abord cumulatif.
C'est une définition qui reste fortement marquée par la contribution économique. La condition
du développement est inévitable. Dans l'approche économique fondamentalement les
transformations sociales découlent du développement économique. La société est le produit
d'un ordre économique. La théorie économique néolibérale explique que l'économie a ses lois,
elle est ouverte, il reste à remettre en cause l'ordre social, et la société doit s'adapter aux
évolutions et aux exigences de l'économie qui impose ses règles. Ce sont les lois économiques
qui fondent les lois sociales.
L'une des originalités de la sociologie est de dire qu'on peut peut-être penser, au moins
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localement, le territoire comme un espace de vie, on peut vouloir un cadre de vie, une qualité
de vie, exprimer un certain nombre de besoins et ensuite créer les conditions qui répondent à
ces besoins.
Le développement serait donc constitutif à des cercles vertueux passant par la croissance
économique. A l'opposé l'absence de croissance génère du non développement ou du sous
développement.
Dans les années 1960-1970, les tiers mondistes (courant d'économistes) ont expliqué les
mécanismes de maintient du sous développement. Par exemple, à la suite de travaux, ils ont
expliqué en quoi il pouvait exister un cercle de pauvreté. Ils montrent qu'il y a certains
mécanismes qui permettent de rester en sous développement sur un territoire donné. Pour
illustrer cela, il faut suivre 4 étapes :
situation de pauvreté : production à faible valeur ajoutée qui s'appuie sur une population
dont le niveau de qualification est faible ou obsolète, générant des revenus faibles
d'autant que le recours au capital est limité.
Épargne faible, on ne peut pas dégager une certaine consommation
on ne peut pas financer l'investissement ou financer un faible niveau d'investissement
sauf recourir à la dette
maintient d'un faible niveau de productivité
On ne peut sortir de cette situation sans qu'il y ait des réformes de structure fondamentales.
Pour sortir du sous développement il faut d'abord comprendre ce que sont les goulots
d'étranglements et de voir comment on peut rompre ce cercle vicieux et entrer dans un cercle
vertueux. Faire du développement c'est d'abord soutenir l'investissement. C'est par cet
investissement qu'on contribuera à accroitre le revenu global, à modifier le niveau de
qualification, les structures sociales et parvenir au développement économique et au
développement social. L'un des exemples typiques est la Corée du Sud.
Cette approche du sous développement au développement n’est pas les seules explications du
développement. D'autres vont insister sur l'aspiration à un mode de vie moderne, sur l'absence
de capital social, l'importance de la culture traditionnelle qui est marquée par une forte
immobilité, le développement tiens à la situation démographique pour d'autres. Vision
d'aujourd'hui : lorsqu'il y a développement économique il y a ralentissement démographique.
Région industrielle : en phase de reconversion industrielle qui passe par un certain nombre de
reconquête de logements. Les efforts pour attirer les investisseurs et changer l'image à travers
des relances par exemple. Ce dynamisme économique, ces programmes de reconversion
industriels se traduisent par une très forte demande de logements sociaux, de revenus,
d'emplois et quand on regarde les investissements passe dans la réhabilitation de ce qui a été
détérioré soit d'apporter des réponses à court terme. En fin de compte la priorité de l'autorité
publique est de répondre à court terme à ces questions. On maintient une sociologie dominée
par l'importance d'une population active peu qualifiée à qui il s'agit d'apporter des emplois, et
qui contribue à maintenir la population dans des situations à faible ou peu de valeur ajoutée. Ce
cercle de la pauvreté permet de comprendre des mécanismes dont tout le monde a conscience
mais qui semble inéluctable. Les programmes sociaux dans le nord pas de calais c'est un tiers
de la capacité d'investissement de la région. C'est trois fois plus que les régions comme l'ile de
France. En termes de budget de fonctionnement, les budgets sociaux c'est 80 % des budgets de
fonctionnement.
Autre exemple : les communes qui souhaitent vendre des terrains pour créer des lotissements.
Si les nouveaux arrivants sont des nouveaux contribuables, ils expriment aussi des besoins. Et la
condition même à attirer des gens dans la commune c'est de satisfaire les besoins.
Le sociologue explique a posteriori quel est le jeu des acteurs sociaux qui selon les rôles qu'ils
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endossent prennent des décisions ou agissent sur tel ou tel levier.
Y -a-t-il d'autres définitions du développement que celle des économistes ? Les sociologues n'en
disent pas beaucoup plus dans le Dictionnaire critique de la sociologie (page 65). Il ne faut pas
percevoir une société comme une forme statique mais il faut s'intéresser aux processus qui sont
les leurs. On parle de développement que s’il y a progrès. Le concept de développement
intègre l'idée de progrès. Assez paradoxalement, ce sont des économistes qui aujourd'hui donne
à la sociologie d'aborder différemment les théories économiques traditionnelles. Armatia Sem
(prix nobel en 1998) tente à vouloir élargir cette définition économique du développement. Il
appréhende le développement comme une extension des libertés, c'est la possibilité individuelle
et collective plus grande et cela est le produit des acteurs politiques de ceux qui ont une
position sociale, une légitimité à exercer le pouvoir mais aussi la conséquence des acteurs de
terrain. Il met l'accent sur les rôles des institutions dans la dynamique du développement.
Pour atteindre une modernité, ces mutations sont sensés concerner tous les domaines de la
société. Les transformations, par exemple la rénovation profonde du vieux Lille, qui a été
amorcé au milieu des années 1970, est un quartier qui a été très populaire, très insalubre.
Aujourd’hui le vieux Lille est devenu le cœur perçant de la ville. L’architecture a été
revalorisée. C’est une population peu nombreuse qui y vit. On a transformation de l’espace
mais aussi de la sociologie.
Section 2) Le développement local
Les travaux d'Henri Mendras et Forcé, ouvrage publié en 2004 et 2007. François Dubois est
coauteur. Mendras, « Elément de sociologie » = manuel de référence. C’est un ouvrage qui est
en perpétuel évolution, il est actualisé souvent.
Dans cet ouvrage, Mendras et Forcé passent en revue différents aspects du changement social
appliqué à la société industrielle. Il empreinte à Max Weber ce concept de société industrielle
qui est caractérisé notamment par le fait que l’activité industrielle et l’activité principale suppose
une urbanisation, une individualisation des relations sociales, la constitution de classes sociales
axées sur le travail salarié et la rémunération. C’est dans ce contexte que la définition classique
de la société industrielle s’inscrit la définition de Mendras et de Forcé. Ils mettent notamment
en évidence les conditions du passage à une société paysanne à une société industrielle en
mettant en évidence le rôle de la technique et de l’innovation. La société industrielle est
accélérée par l’accumulation d’innovations, de progrès techniques. Il y a une accumulation
d’aggravations qui vont favoriser les mutations de la société. Ce qui caractérise la société
moderne c’est la rapidité des transformations.
Quelles sont ces dynamiques qui font que le temps semble s’accélérer ? Et que les mutations
sociales deviennent visibles ?
Dans cet ouvrage, dans le chapitre 2, ils abordent la question du changement local. Ils y
abordent la question du local dans une société où les espaces se structurent et se spécialisent.
C’est le premier grand changement. Ce qui caractérise la société paysanne c’est une société
basée sur l’immobilité entre les lieux parce que ce concentre dans des espaces géographiques
très étroits la plupart des activités sociales, économiques également. Les jeunes gens ne quittent
le village que pour le service militaire. Tout est concentré sur des espaces géographiques étroits.
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Au-delà de l’immobilité, c’est la concentration de l’espace qui est caractéristique. La société
industrielle est une société de la dispersion. Les espaces sont dédiés à un ensemble d’activités
spécifiques. Il y a l’endroit où l’on vit, les espaces dédiés aux études, centres commerciaux, le
quartier des affaires, les espaces publics… Il y a une tendance à la segmentation des espaces, à la
spécialisation des lieux publics mais également privés (différentes pièces dans la maison). On
spécialise les espaces.
A partir du moment où il y a cet éclatement de diffusion des espaces, qu’on a des lieux qui sont
physiquement séparés des uns des autres la mobilité devient une condition nécessaire puisque
nous sommes en permanence en déplacement entre ces différents lieux pour y exercer telle ou
telle activité. Nous appartenons au lieu dans lequel nous vivons. L’identité se forge dans la
reconnaissance d’un lieu, nous sommes aussi le produit d’un territoire. Lorsque ce territoire est
étroit, unique, l’identification va être forte et facile. L’identité c’est le fait d’être reconnu par
ceux qui partage le lieu avec vous. Ils reconnaissent le fait, le droit d’être de ce lieu.
Or quand est-il lorsque nous cessons d’être d’un seul lieu pour fréquenter, vivre dans des
territoires différents ? Il y a là la question d’intégration. Quelle la part de notre identité qui
renvoi à ces différents espaces ?
Ils appréhendent également le patrimoine urbain. Ils définissent l’écologie urbaine. Cette
notion d’écologie renvoi à l’idée de loi naturelle. Ils vont montrer que ces lois ne sont pas si
naturelles, qu’elles sont portées par une idéologie libérale et fortement marquées par la place
économique. Il y a des déterminants. L’écologie urbaine c’est de comprendre comment la ville
s’organise et de quelle logique s’organise cette société urbaine et les espaces urbains. Il y a les
beaux quartiers, les quartiers populaires, les espaces consacrés aux activités industrielles, des
espaces de vie… Les activités économiques, sociales, culturelles sont physiquement
positionnées. Il existe une typicité des territoires de la ville. Chaque lieu a un caractère propre.
Ce qui est singulier à l’espace urbain est que la ville est en perpétuel changement, elle peut être
en expansion, des endroits vont être repensés, refaits, on reconstruit. C’est une différence
notable entre l’espace rural et l’espace urbain. Ce dernier est en perpétuel changement. Malgré
le fait que pour l’essentiel les transformations relèvent de l’initiative privée, on a l’impression
que plus ou moins les villes semblent constituées, construites à peu près dans la même logique.
On a l’impression qu’il y a une organisation « naturelle » de la ville alors même que les villes
sont en changement perpétuels.
La vocation des territoires peut être déboussolée. La ville est d’abord caractérisée par des
commerces, puis il y a développement des centres commerciaux en périphérie des villes. Les
cœurs de ville se retrouvent désertés par les commerces. Il y a un retour du commerce de
proximité au cœur des villes afin de retrouver de nouvelles sources de profits.
Dans un autre ouvrage de Mendras, « Français comme vous avez changé », l’auteur parle des
changements profonds qui affectent la société mondiale depuis la Seconde Guerre Mondiale.
Les acteurs du changement social mettent en évidence les jeunes paysans qualifiés de pionnier
de la modernité. Il est remarquable que l’une des figures emblématiques dans le paysage
politique actuel qui incarne une vision progressiste de notre société, un discours écologique sur
la mondialisation et sur ce qu’elle doit apporter, c’est José Bové. C’est une figure emblématique
de ce qu’est aujourd’hui un discours revendicatif, contestataire mais moderne sur ce que doit
être la société de demain. C’est l’héritier de cette évolution de la paysannerie qui s’est
profondément transformée depuis la fin de la seconde guerre mondiale, il est devenu exploitant
agricole, chef d’entreprise, il a industrialisé l’agriculture mais il est de retour sur le combat
écologique. L’agriculteur est différent de ce qu’il était il y a 60 ans, le paysan est jeune et est
tourné vers les enjeux économiques, sociopolitique. Il y a une autre filière emblématique, c’est
la figure de Michel Rocard qui est issu d’un courant qui a rejoint le parti socialiste et qu’on
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qualifié jusqu’alors de gauche moderne ou de gauche américaine. Il se revendique des classes
moyennes, des classes moyennes salariées. C’est une conception qui se veut moderne, qui se
réfère non plus à la classe ouvrière mais qui considère la société française dans sa complexité à
travers la figure emblématique du jeune cadre dynamique qui est cultivé, qui repense le monde.
Enfin, il s’intéresse aux femmes, à travers leur place nouvelle, différente que prennent les
femmes dans cette société.
La seconde partie de l’ouvrage est consacrée aux institutions. Il s’intéresse aux évolutions des
grandes institutions républicaines et morales c’est-à-dire l’Etat, l’école, l’Eglise, (la famille). Ils
partent du constat que ces institutions sont en crise. Ils mettent en évidence le développement
de l’individualisme mais aussi la tendance à l’individualisation. Il y a également le
développement de l’altruisme rationnel qui recouvre les ONG, les associations, les syndicats…
tous les groupes de pressions, ces organisations qui peuvent être de nature diverses et qui
exercent un rôle de plus en plus important notamment de contre pouvoir face au recul de l’état
ou s’emparer de questions nouvelles dont les institutions s’occupent peu ou pas encore. On se
met au service des autres mais on le fait pour des raisons spécifiques, des causes spécifiques. De
nouvelles exigences apparaissent dominées par la société des loisirs, l’importance de la
communication.
Ils mettent encore en évidence l’importance des mouvements migratoires qui ont
profondément transformés la société française et qui agite la conséquence de la société française
avec la question d’intégration, des nouvelles religions. On revient à des questions identitaires.
Il y a des questions nouvelles autour des enjeux du développement durable. Le terme
d’environnement est contesté car c’est ce qui est autour de nous or nous faisons parti des
espaces. Cela pose un certain nombre de questions.
Qu’entend-on par sociologie du développement local ?
La sociologie du développement local s’applique à analyser ou comprendre les relations
sociales individuelles ou entre des groupes sociaux. Ces relations ont pour objet le territoire ou
l’identification au territoire qui devient un objet d’appartenance physique mais aussi identitaire.
Exemple : les plaques d’immatriculations où l’on peut choisir le département. Elle s’applique à
analyser et comprendre l’ensemble des relations sociales et individuelles qui contribue aux
transformations tant physique que symbolique d’un territoire défini comme local c'est-à-dire
revendiquer comme une zone d’appartenance des acteurs qui évoluent et agissent sur ce
territoire. On parle de relation sociale individuelle, d’appartenance, de transformation d’un
territoire. Cela renvoi à des notions d’identité, d’intégration par l’emploi par exemple. Plus
spécifiquement, la sociologie du développement local s’intéresse aux organisations sociales qui
structurent et contribuent à ces transformations ainsi qu’aux acteurs de ce changement social.
Pour autant, la sociologie du développement local analyse les stratégies et les conséquences
sociales de la division du temps et de l’espace qui affectent autant l’environnement global
(mondialisation) que local. C’est une dimension importante de la définition que celle de cette
division du temps ou de l’espace qui est une des caractéristiques de notre société moderne ou
de société industrielle. On parle de division de temps et d’espace parce que de plus en plus on
demeure dans une tendance à des lieux spécifiques, on vit dans un espace étroit, il y a des
déplacements quasi permanents. Le grand paradoxe est que nous n’avons jamais été aussi libres
et on se plaint du manque de temps. Dans un ouvrage d’Urri : en grande majorité, la
population qui vit dans les cités ne bouge pas. Ils quittent leurs quartiers quand ils ne peuvent
pas faire autrement. Très très peu des jeunes sont allés à Paris. Il peut y avoir des phénomènes
de ghettoïsation dont le premier signal est l’absence de déplacements en dehors du quartier.
La façon dont le développement local est approprié par les acteurs du développement local
(élus, responsables de l’administration, des acteurs économiques…) est de mettre en avant la
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proximité par rapport à ce qui serait le global qui peut être l’état, l’Europe ou la mondialisation.
Il y a dans les politiques du développement local des réflexes qui sont de propriété au territoire
voire de protectionnisme de ce territoire par rapport à l’extérieur.
La notion de local est une notion très relative. Le local peut être tel quartier par rapport à la
ville, tel secteur par rapport à un autre. Le local peut être aussi une région dans l’état. La notion
n’a de sens que si on défini ce qui est le global (la France dans l’Europe, l’Europe dans le
monde…). On est dans un « dialogue » permanent dans le local et le global. On peut avoir
l’utilisation de global pour des entités géographiques qui ont des tailles diverses. Ce qui peut se
manifester par la revendication de pratiques traditionnelles, de revendiquer l’identité d’un
territoire, d’une langue, de culture, de coutumes qui seraient menacé par le global.
Il y a derrière la notion d’entité locale la reconnaissance ou la revendication d’une culture
commune. En France il y a une résonnance toute particulière dans le sens où l’on a une
organisation par l’état. Il y a l’identité politique de la citoyenneté. Tout au long du 20e
siècle, on
a vu l’identité culturelle, nationale et politique française s’affirmer. Un mouvement engagé
depuis les années 1980 est la décentralisation institutionnelle. La région devient une entité et il y
a les premières élections des conseillers régionaux. On va peu à peu affirmer cette
décentralisation où le territoire et en particulier les territoires régionaux deviennent un espace
identitaire de proximité et dans lequel il s’agit de se reconnaitre. Il y a une remise en cause de
l’état central et donc de ce qui fait notre identité citoyenne d’un côté du fait de la
décentralisation et en même temps le fait qu’il y a un certain retour au local. C’est un
phénomène récent, en rupture avec ce qu’à été la France en tant qu’entité politique. Qui est
très différent comme un pays d’Italie. La relation au local sera très différente aujourd’hui dans
un pays comme l’Italie alors qu’en France toute l’histoire du pays s’est faite sur le principe de la
centralisation de l’unité nationale. La France en tant que patrie s’affirme dans le contenu de la
guerre 14-18. Le concept de local est un concept qui évolue avec le temps et qui a différentes
dimensions.
Derrière cette notion il y a deux dimensions : identité et aménagement du territoire.
Une fois qu’on a défini l’espace il faut se poser la question de l’aménagement du territoire. Il
faut mettre en œuvre des politiques d’aménagement. Il y a la dimension utilitariste : à quoi
affecter cet espace ? Quels sont les acteurs qui ont la légitimité pour agir sur ce territoire ou
parler au nom de ce territoire ? Ça peut être les élus (institutions politiques locales), acteurs
économiques (entreprises…), les habitants, les associations… on a une multiplication d’acteurs
qui peuvent s’allier comme ils peuvent s’opposer face à un évènement qui s’impose au
territoire.
Citation Crodom et Déffontaine : « Le développement local s’apparente à la manière et au
rythme selon lesquels une population plurielles et de plus en plus mobile s’approprie, aménage
et transforme un territoire adapte ses structures pour gérer le présent et imaginer l’avenir,
innove et suscite des synergies entre toutes les initiatives, règle les probables conflits, invente des
rites et des symboles qui correspondent à la vie d’aujourd’hui sans renier la vie d’hier ».
Il y a dans l’idée de territoire et donc de spécificité d’un territoire local ce que l’on met en
évidence (symboles, rites) et l’idée que l’on est au présent héritier d’une situation passée, d’une
histoire, et sans renier le passé on prépare l’avenir.
Fondamentalement la sociologie du développement local est une sociologie du changement.
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Chapitre 2 : La sociologie du développement local : une
sociologie du changement
Les sociologues se sont toujours intéressés au mécanisme de transformation à la société. C’est à
l’origine même de la sociologie en tant que discipline. Qu’est-ce qui fait que les codes sociaux,
les mœurs, les pratiques sociales évoluent avec le temps ? Comprendre le changement social est
fondamentalement le projet de la sociologie. C’est ce que l’on trouve chez les grands
fondateurs : Auguste Comte dans son discours sur le positivisme met en avant les étapes des
évolutions de la société jusqu’à son époque (fin 19e
siècle). Comment on est passé d’une société
basée sur les croyances et les superstitions à l’âge moderne dominé par la science et la
rationalité ? La sociologie est héritière de cette conception progressiste.
On va trouver aussi des origines chez Durkheim au cœur de son analyse où il y a la division du
travail sociale. Pour lui, la société va s’organiser à partir de chaque individu dans un processus
productif. C’est d’abord se définir à travers un poste social, une utilité sociale (étudiant par
exemple). Ce qui fonde l’identité et le rôle social que chaque individu exerce dans cette société
dans laquelle le travail, c'est-à-dire la dimension économique, prend de plus en plus
d’importance. On est dans une division sociale qui n’est pas figée et dans laquelle la dimension
économique est primordiale.
On trouve chez Marx la théorie de la lutte des classes dans la société industrielle entre les
ouvriers et les détenteurs du capital. Le profit ne rémunère que le capital.
Pour le sociologue américain Guy Rocher le changement social réfère à quatre manifestations.
Il implique de nouvelles régulations, on peut l’identifier dans le temps par rapport à la situation
de départ, il est durable et il est collectif.
Section I) Les facteurs du changement
‘Dictionnaire de la sociologie’, chapitres sur le changement social. Le facteur démographique, le progrès technique et les valeurs culturelles et idéologiques.
I- Le facteur démographique C’est une thèse ancienne. Toute l’histoire économique montre que le développement
économique agit sur l’évolution démographique. Dans des sociétés où le taux de mortalité est
élevé, quand le surplus économique généré par le travail est faible, dès que l’enfant vivant peut
travailler au-delà de ce qui est nécessaire à sa subsistance il contribue à approvisionner le reste
de la famille. L’enfant va devenir un objet d’investissement. On investit par l’éducation dans un
projet individuel mais aussi un projet collectif (la bonne éducation, la capacité à bien élever ses
enfants est nécessaire à l’épanouissement d’une société). Le rapport à la natalité va changer, on
va investir. Quand le rythme de vie devient individuel, la prise en charge de l’enfant, l’éducation
de l’enfant fait qu’on limite le nombre d’enfants pour pouvoir s’en occuper. La question
démographique est un élément important de la connaissance du développement et du
changement social. Il y a un lien entre l’évolution démographique et l’évolution économique.
L’accroissement de la population, son rajeunissement est considéré comme un signal optimiste.
Une société qui s’accroit en garantissant à chacun des conditions de vie satisfaisante et une
société optimiste pour son avenir. Si au contraire ça se traduit par une paupérisation, c’est un
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signal d’inquiétude. Une société qui vieilli est une société qui s’inquiète. Cela aura des effets sur
l’avenir et agir au présent pour préparer l’avenir.
Riesman, « la foule solitaire », montre comment notre société est dominée par l’image de
l’individu isolé dans la foule. On a une gestion collective des questions sociales et l’individu se
trouve isolé parce que c’est l’affirmation de l’individu en quête sociale dans une société où la
question sociale se règle de façon collective. Il montre comment les mentalités changent
relativement à l’évolution de la natalité et de la mortalité et notamment lorsque la mort apparait
comme moins présente, moins immédiate, les comportements sociaux changent. On a
tendance à vivre et à accepter les contraintes de temps comme si nous étions immortels.
L’urgence ne se pose pas de la même façon.
II- Le progrès technique L’innovation technique, technologique, organisationnelle est importante dans le changement
social. Il y a une évolution dans les pratiques de communication du fait des évolutions
technologiques. Les relations dans les campagnes ont été modifiées avec les transports et les
communications. Comment le progrès technique peut modifier nos pratiques sociales, notre
façon de travailler, notre mobilité ? C’est l’information qui se déplace indépendamment de
l’individu qui la transmet et celui qui la reçoit.
Tourrel a montré que les nouvelles techniques de production ont modifiés les conditions de
travailler et de vie.
III- Les valeurs culturelles et idéologiques La sociologie du développement accorde une grande place aux mœurs et aux cultures pour
rendre compte du changement ou de l’inertie au changement.
L’étude de Max Weber de 1919, « Ethique du protestantisme et esprit du capitalisme » dans
lequel il explique en quoi la réforme protestante et surtout calviniste a changé les mentalités et
transformés la société et l’économie en profondeur. L’individu n’est plus dans un état de
soumission. La réussite sociale va être valorisée, la différenciation est mise en avant. En quoi
cette nouvelle éthique religieuse va expliquer l’essor du capitalisme ?
Plus largement, les coutumes, les croyances, les mentalités, les mœurs, la vision du juste ou
injuste, contribuent à forger une société, à définir ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. Elles
ne sont pas figées, elles peuvent être remises en cause et toute l’histoire peut être lue à travers
cette transformation des mœurs. Comment expliquer la révolution française ? Comment elle a
contribuée à changer les comportements sociaux et contribué à la laïcisation française ?
Les idéologies sont descriptives. On justifie l’ordre social, politique, économique tel qu’il est ou
en dénoncer les défaillances. Les idéologies sont aussi prescriptives, si on dénonce c’est pour
remplacer parfois. L’opposition d’intérêt entre les catégories sociales, l’histoire du
développement, des relations sociales dans un espace politique c’est aussi l’histoire des conflits
sociaux, des oppositions d’intérêts, des luttes des classes. Les idéologies contribuent à
transformer la société, à être le moteur du développement. Seulement Tourrel dit que les
idéologies puissent s’imposer il faut un minimum de consensus, d’adhésion des acteurs à ce
projet pour lui donner une légitimité.
Le changement social se pose souvent le rapport de force de conflits d’intérêts concernant une
zone d’activité par exemple. On a toujours des conflits de voisinage, opposition d’intérêt
économique… Le changement fait rarement consensus. Le conflit est au cœur du changement.
Dans l’histoire c’est la lutte des classes. Plus on s’approche de l’époque contemporaine plus
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c’est l’argent qui devient le conflit d’intérêt principal.
Il y a deux types d’approche : holiste et individualiste économique. Il y a à un moment donné
dans l’air du temps des choses qui sont possible et qui ne l’étaient pas avant. Il y a une évolution
des mentalités, des mœurs des pratiques sociales qui relèvent de la conscience collective selon
Durkheim. Reynaud s’est intéressé à la question des conflits du travail. Il montre que lors d’un
conflit du travail préalablement au déclenchement d’une grève il y a des stratégies de
coopération qui peuvent être menées et on peut chercher un compromis ou un système de
consensus. Donc il peut y avoir des stratégies compromissoires, dans l’idéal la recherche d’un
consensus. Plus les perceptions et les intérêts sont différents, plus il peut y avoir des conflits. Il
n’y a jamais un scénario au changement et il y a des scénarios possibles. Ce que sera le
changement est en permanence la conséquence de telle ou telle situation, opportunité… Le
changement social ne veut pas dire rupture radicale. La situation finale est différente de ce
qu’elle était initialement en même temps on reste dans une logique d’évolution.
L’environnement et la perception que l’on peut avoir de ces transformations ne sont pas les
mêmes selon que l’on est acteur ou que l’on compare les situations.
Section 2) Le développement local comme expression d’un mouvement social
Les étapes par lesquelles la sociologie du développement est passée pour se construire en
temps que discipline :
Relation entre croissance économique et rapport de classes, Marx voit dans le mode de
production l’explication aux évolutions de la société, à l’ordre social qui s’exerce dans la
société
Les mouvements sociaux et les luttes sociales, qu’est-ce qui peut expliquer que les
rapports de forces sont bouleversés ?
La mise en avant des représentations sociales, des idéologies, imaginaire social. Quels
espoirs ? Quelles inspirations ?
On voit que la sociologie du développement devient une sociologie des mouvements sociaux
puisque fondamentalement on s’intéresse aux changements et aux explications de ces
changements. Il faut des évènements pour créer des changements. Un évènement peut
conduire à des changements soit parce qu’il y a des aspirations qui apparaissent soit parce qu’il
faut réagir.
Qu’est-ce qu’un mouvement social ?
Expression très concrète d’une opposition. Si on parle de mouvement ouvrier on évoque
encore autre chose. On caractérise une période dans l’histoire politique et industrielle de la
France au cours duquel les ouvriers se sont reconnus dans des intérêts communs et ont été en
capacité de pouvoir lier leurs intérêts.
Mouvement social : l’idée d’agir ensemble et intentionnellement. Cela suppose un certain
consensus culturel, intellectuel. Le mouvement social est porté par un projet qui répond aux
buts communs. L’agir ensemble se développe dans une logique de revendication au nom d’une
cause ou d’un intérêt matériel. Ce qui définit le mouvement social est l’existence d’une cause
défendu par une action collective. Alain Tourrel dit même que le mouvement social n’est qu’un
mode singulier de participation politique. L’action collective est toujours orientée vers un
adversaire. Ce qui constitue une partie de l’action collective dans un territoire local est que
l’action est ce qui conditionne l’action collective. Il y a une spécificité des territoires et c’est la
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compréhension de ce qu’est ce territoire qui va permettre de comprendre pourquoi tel
problème, telle question, telle aspiration peut se poser à cet endroit là. Par exemple, avec le
développement de l’action minière, s’est développé tout un mouvement coopératif. Dans
chaque village on avait la COOP dont la caractéristique est que c’était une coopérative pour
laquelle les actionnaires sont les clients.
On peut mettre en évidence différentes étapes historiques entre les mouvements sociaux et la
sphère politique puisque selon vers qui on se tourne est celui qui détient le pouvoir. Pendant
longtemps, le territoire local a été le lieu de l’action social, peu centralisé. Les jacqueries ne
peuvent se comprendre que localement. A partir du 19e
siècle et surtout du 20e
siècle que l’état
va s’imposer et l’espace national va devenir pertinent qui va donner à l’état central un pouvoir
politique structurant quant au traitement de l’espace social. L’état prend en charge la question
économique, l’aménagement du territoire, le rôle des entreprises publiques, le développement
des infrastructures… Le rôle important que joue l’état dans les pratiques sociales.
Il faut un peu nuancer. L’état se désengage parce qu’il transfert des compétences. L’état s’est
désengagé au profit des collectivités territoriales qui ont gagné en compétences pour la question
sociale, les logements, l’aménagement du territoire, les routes… Il y a une décentralisation. Ce
n’est plus le territoire national qui est indépendant mais le territoire Européen.
La mobilisation est l’aboutissement du groupement social dans la satisfaction de l’intérêt de
ceux qui ont été à l’origine de ce mouvement social. Plus l’organisation est structurée plus elle
est permet à aboutir à sa mobilisation.
Marx distingue la classe en soi et la classe pour soi. On peut essayer de définir des
caractéristiques objectives qui permettent de dire qui appartient à telle ou telle classe sociale. A
différencier de ce qu’est la classe pour soi c'est-à-dire que la classe existe s’il y a sentiment
d’appartenance à la classe sociale. Pour qu’il y ait classe sociale on peut avoir des signes de
reconnaissance objectives mais il y a surtout le sentiment d’appartenance.
Il faut également utiliser des ressources pour qu’un mouvement social réussisse. La
mobilisation passe par des réseaux de solidarité, il faut un capital de moyen, de ressources. Il
faut un minimum d’adhésion au mouvement et cette capacité d’organisation. A l’origine de
l’approche de l’action stratégique, les contributions de Marcun Olson en 1966, ‘La logique de
l’action collective’, l’analyse économique des comportements sociaux. Ce point de départ
repose sur un paradoxe. Le sens commun veut que si un certain nombre d’individus ont des
intérêts communs trouvent avantage à se mobiliser pour agir, une action collective se déclenche.
Or pour Olson un groupe qui a ces caractéristiques peut ne rien faire alors qu’il y aurait raison
d’agir. Parce qu’il ne faut pas confondre un groupe comme entité collective d’un groupe
comme ensemble d’individus. Qu’est-ce qu’un groupe ? Pour qu’il y ait stratégie, mobilisation il
faut que l’identité collective prédomine sur l’individu. A titre individuel ils n’ont pas forcément
intérêt à se mobiliser. C’est une question d’arbitrage stratégique entre la stratégie individuelle et
la stratégie collective. Si la stratégie collective prédomine, il y aura mobilisation.
Pour Alain Tourraine, le mouvement social est la combinaison entre un principe d’identité,
d’un principe d’opposition et un principe de totalité.
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Chapitre 3 : La dynamique sociale des territoires
Dynamique du territoire qui relève du développement local. La gestion socio économique est
au cœur des politiques d’aménagement des territoires.
Section 1) La crise des modèles économiques et sociaux : le développement local
comme alternative
Le territoire en tant qu’espace de proximité est de plus en plus au cœur des politiques sociales
en particulier dans le modèle de crise industrielle depuis le milieu des années 1970. L’état a été
le principal aménageur de territoires et le principal acteur de la politique sociale. A partir des
années 1980 le modèle industriel est en crise avec son corolaire social, la montée du chômage,
l’apparition de pôles de pauvretés avec des signaux de mal être social ou de dégradation du tissu
social dont la crise des banlieues. Face à cette crise économique qui va toucher aussi l’état, le
local devient un espace pertinent lorsqu’il s’agit de traiter la question sociale. La proximité du
local devient le lieu à partir duquel se règle une série de questions sociales qui ne se posaient
pas jusqu’alors ou relevaient d’une politique nationale. La décentralisation date de 1982, les lois
ont défini plus précisément les compétences des collectivités territoriales. Il y a des évolutions
institutionnelles. Le pouvoir tend à se rapprocher au local que se soit en politique économique
(région), en politique sociale (département). Les besoins sociaux relèvent du niveau local, du
département. L’intercommunalité est une création récente (1999), depuis 2001 on a vu se créer
les communautés de communes, il y a la communauté d’agglomération et la communauté
urbaine (grandes métropoles). Aujourd’hui la France dispose d’un tissu institutionnel qui a pris
le relai de l’état en matière d’aménagement du territoire. Le niveau local devient le niveau à
partir duquel se définit une politique de l’activité économique. Le niveau intercommunal est le
niveau pertinent. Depuis 1982 le préfet joue un rôle de contrôle a posteriori.
Au-delà des institutions locales, le développement économique relève d’institutions privées et
en particulier tout se qui est chambre consulaire (chambre de commerce et d’industrie,
chambre de métiers et de l’artisanat). Ce sont des acteurs privés. Ils assurent un rôle de conseil,
de gestion.
Il y a aussi les acteurs eux-mêmes que sont les commerçants, les entrepreneurs, qui en créant
leurs entreprises ou la fermant, contribuent au dynamisme local ou peuvent être facteurs de
crise. Le tissu économique prospère grâce à ces acteurs mais les stratégies entrepreneuriales
peuvent être à l’origine de ruptures, de crises. Et les acteurs locaux doivent gérer ces
conséquences et les décisions.
Le développement local est une réalité complexe. On peut le comprendre à travers la
connaissance des acteurs engagés sur les territoires, concernés par tel ou tel aspect du
développement local mais il faut aussi connaitre son histoire, la culture, les mentalités… le
territoire a une identité. On ne peut pas le définir que sociologiquement. Tout développement
local suppose une dynamique qui mobilise ses acteurs autour d’un projet ce qui suppose une
mobilisation.
A travers la politique de développement local un territoire affirme son identité. Des lieux c’est
d’abord des paysages. C’est aussi une affirmation identitaire.
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Section 2) L’évolution des territoires et l’émergence de nouvelles préoccupations :
les politiques d’aménagement du territoire
Jean François GRAVIER a publié un ouvrage en 1947 : « Paris et le désert français » et il met
en évidence ce qui sera visible une quinzaine d’années plus tard : l’exode rural, la désertification
des campagnes et le développement des grands pôles urbains et en particulier Paris. Gravier
lance un cri d’alarme, il dit qu’en 2000 Paris comptera des millions d’habitants. Il faut
rééquilibrer les territoires et développés des politiques spécifiques au plus près des territoires
ruraux en s’appuyant sur les métropoles d’équilibres qui concentrent l’urbanisme local et à
servir de point d’appui au développement des villes de provinces. L’aménagement du territoire
connait un essor à partir de la fin des années 1950, à partir du moment où l’exode rural
apparait, on va mettre en place des politiques de développement des infrastructures (premières
autoroutes, boulevard périphérique autour de Paris). L’âge d’or de l’aménagement du territoire
est les années 1960 avec le développement des grands ensembles. Il y a aussi la mise en place
d’une politique de développement touristique avec la valorisation de régions (façade maritime
en premier lieu). CHAMPAGNE raconte comment les classes populaires découvrent la mer
dans les années 1960, comment ils apprennent les codes pour savoir comment se tenir dans tel
ou tel endroit. L’urbanisation s’impose depuis moins d’un demi-siècle. On construit peu à peu