Vendredi 24 octobre 2008 région v eveyse Le Messager 3 COMMERCE PORSEL «Je serai difficile à déloger!» Après 43 ans dans l’épice- rie du village, Alice Roch prend une retraite bien méritée. Avec un pince- ment au cœur, elle laisse la relève à son fils et à sa belle-fille. D écembre 1965. Alice et André Roch s’installent à Porsel. Ils ont deux fil- les. Un garçon, Dominique, est prévu pour le début de l’année suivante. Sans beaucoup d’expérience, ils reprennent l’épicerie du village, tenue pendant trente-cinq ans par la famille Losio. Octobre 2008. André ne travaille plus depuis qu’il a transmis le commerce à son fils Dominique dix ans auparavant. Alice, qui entre-temps a eu deux autres filles, a toujours été fidèle à son poste. Mais, après 43 ans à ne se consacrer qu’à son épicerie, elle décide de prendre, à 64 ans, une retraite amplement méritée. Une aide occasionnelle «Je ne m’imagine pas en train de tri- coter, même si j’adorais le faire à une certaine époque. D’abord, parce que aujourd’hui, les jeunes ne portent plus des habits tricotés par leur mère ou leur grand-mère. Mais surtout parce que je n’arriverais pas à quitter du jour au len- demain mon épicerie.» La transition s’effectue d’ailleurs en douceur. Si, offi- ciellement, elle partait à la retraite le 30 septembre dernier, elle continue encore quelque temps à offrir une aide occasionnelle. «Je serai difficile à délo- ger de mon magasin» admet-elle. Pourtant, la relève est assurée, puis- que son fils Dominique et sa belle-fille d’origine thaïlandaise Namthip ont d’ores et déjà repris les rênes du commerce. Cette dernière ne tarit d’ailleurs pas d’éloges sur sa belle-mère: «Alice est une femme courage. Elle fait tout: le jar- din, la cuisine, l’épicerie, l’éducation Malgré la retraite, Alice Roch espère encore pouvoir se tenir quelquefois derrière son comptoir VK de ses cinq enfants. Moi qui ai deux bambins, je ne sais pas comment elle arrive à tout faire en même temps et aussi bien!» Trop d’administratif Peut-être aussi qu’à l’époque la tenue d’une épicerie demandait moins de temps. «Aujourd’hui, il y a trop d’administratif. Entre les comptes qui doivent passer par une fiduciaire et les contrôles notamment pour l’hygiène, il y a beaucoup de papiers à remplir qui demandent beaucoup de temps», expli- que Dominique Roch. Mais les problè- mes administratifs ne sont pas la seule différence entre 1965 et 2008. Rares sont, par exemple, les produits à avoir gardé le même nom et le même embal- lage qu’il y a quarante-trois ans: «A part des pâtes et les conserves, je crois qu’aucune marchandise n’est identi- que», relève Alice Roch. En revanche, au niveau de la clien- tèle, la tenancière peut se targuer d’avoir rencontré certains visages cha- que semaine pendant toute sa carrière. «Il y a des clients habitués qui viennent depuis le début. C’est aussi pour cette raison que je suis heureuse que mon fils reprenne les commandes. Ces clients ne seront pas dépaysés, puisque le commerce reste dans la même famille. D’ailleurs, l’enseigne est tou- jours au nom de mon mari, André!» Un avenir au magasin Si la clientèle des débuts prend de l’âge en même temps qu’elle, l’épice- rie a pu constater l’arrivée de nou- veaux visages ces dernières années. «Porsel se développe bien avec la construction de nombreuses villas, explique Dominique. Il paraît même que certaines personnes ont choisi un terrain sur la commune, parce qu’il y avait un magasin de proximité et qu’on fabrique du pain nous-mêmes.» Car un commerce de village est obligé de se plier en quatre pour survi- vre face aux grandes surfaces. «Avec l’arrivée de supermarchés dans la région, nous avons dû nous adapter aux nou- velles habitudes des consommateurs. Ainsi, l’ouverture le dimanche matin et la boulangerie maison sont nos princi- paux atouts» constate Alice Roch, qui ne regrette pourtant pas le passé où beaucoup de clients se contentaient de son épicerie. Victorien Kissling RESTAURATION BOSSONNENS La Gare ne perd pas le nord Depuis le 4 octobre, le res- taurant de l’Hôtel de la Gare à Bossonnens a changé de mains et de nom! Il a été rebaptisé La Boussola par la famille Nolfo. L es détails ne trompent pas. La peinture est rafraîchie et de nouveaux tableaux sont suspendus. Oui, avec ses nouveaux propriétaires, le restaurant de l’Hôtel de la Gare à Bossonnens est en pleine muta- tion. Et ça se ressent jusque dans la carte qui conjugue les saveurs d’une cuisine traditionnelle à des spécialités aussi bien italiennes que portugaises. Une orienta- tion évidente pour les Nolfo – domiciliés à Vauderens – aux origines transalpines pour Madame et lusitaniennes pour Monsieur. Un rêve de longue date «C’est un nouveau départ pour notre famille. L’envie de gérer un café ou un restaurant est vieille de 20 ans!» confie Santo Nolfo. Un rêve qui a pris forme l’an dernier par le biais d’une petite annonce. Après visite des murs, les Nolfo tombent sous le charme de l’Hôtel de la Gare. L’établissement colle à leurs attentes, notamment par sa configuration en deux parties – un restaurant et un café de 85 et 40 places – et sa situation géographique au croisement des routes cantonales. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les nouveaux propriétaires ont choisi de renommer l’établissement La Boussola. «Il est au centre de quatre points cardi- naux, quatre villes: Lausanne, Vevey, Châtel-St-Denis et Bulle», commente Anna Nolfo. Un emplacement central et facile d’accès qui constitue un atout évi- dent du lieu. Mais les arguments de la nouvelle enseigne ne s’arrêtent pas là: «Nos assiettes, on les déguste d’abord avec les yeux, ensuite avec les papilles», glisse la tenancière. Une approche que le succès rencontré lors du premier week-end d’ouverture n’a pas démenti. La restauration, c’est une véritable histoire de famille pour les Nolfo. Diplômée de l’Ecole hôtelière, Anna a toujours travaillé dans le domaine hor- mis une pause consacrée à l’éducation de ses deux filles. Son mari, lui, a acquis son expérience au travers du premier restaurant qu’ils ont géré ensemble, le Dauphin, à Renens. Leur fille Elodie a de qui tenir avec, de surcroît, une grand- mère et un oncle cuisiniers! Agée de 18 ans, la jeune femme est résolue à perpé- tuer la tradition familiale: «J’ai ce métier dans le sang» sourit celle qui devrait décrocher sa patente en janvier pro- chain. «Pour l’instant, je suis un peu en retrait de mes parents. Mais je vais m’im- pliquer de plus en plus dans la gestion du restaurant.» Aux côtés des Nolfo, deux cuisiniè- res, Annabelle Pilote et Tania Viera. Que la tenancière ne manque pas de mettre en évidence: «Sans elles, rien n’aurait été possible. Car ce sont elles qui ont proposé les plats et créé la carte.» Nolvenn Gambin La nouvelle équipe du restaurant de l’Hôtel de la Gare (de g. à dr.): Tania Viera, Annabelle Pilote, ainsi qu’Anna, Elodie et Santo Nolfo NG Que devenez-vous… …Emile Pasquier? Conseiller communal de Semsales de 1958 à 1991 Syndic de Semsales de 1966 à 1974 et de 1978 à 1991 Député de 1966 à 1984 «J e ne peux pas arrêter de travailler pour mon entreprise de construc- tions mécaniques. Je voyage encore ré- gulièrement dans les pays de l’Est pour rencontrer des clients.» A 78 ans, Emile Pasquier pourrait pourtant jouir d’une retraite bien méritée. Lui qui a fondé cette entreprise avec son père en 1950, et qui a été l’une des figures marquan- tes de la politique semsaloise et fribour- geoise pendant près de quarante ans. «Au moment de quitter la scène poli- tique, en 1991, beaucoup ont souhaité me retenir encore un peu. Mais, avec l’âge, je pensais en avoir fait assez pour ma commune.» Du chemin à l’autoroute Il est indéniable qu’Emile Pasquier a œuvré activement pour sa commune et son canton. Ainsi, alors que Semsa- les ne possédait que des chemins de terre, il a été l’un des instigateurs du goudronnage des routes dans les an- nées 1960. C’est également sous son égide qu’ont été bâties les routes alpes- tres et forestières – «par des chevaux!» – ainsi que l’autoroute A12, dans les années 1970. «Un jour, lors d’une séance, le directeur des autoroutes vou- lait s’opposer à notre vision. J’ai pris son crayon et j’ai tracé deux grands traits à Châtel-St-Denis et à Vaulruz. Je lui ai dit: "Vous ne passerez pas entre les deux!" Il a changé d’avis.» Au chapitre de ses succès politiques, on peut encore mentionner l’endigue- ment de la Mortivue, ou la première fusion de communes du canton, entre La Rougève et Semsales, en 1968. Une politique moins sérieuse C’est sans nostalgie aucune qu’Emile Pasquier jette un regard sur ses man- dats politiques passés. Il n’est d’ailleurs jamais venu à l’esprit de ce membre du Parti radical depuis soixante ans, de reprendre un rôle: «Je suis trop âgé. Et, de toute façon, la politique actuelle est nettement moins sérieuse qu’à mon épo- que. Il y a des accords entre les partis et des magouilles qu’on n’aime pas trop…» Ce qui ne l’empêche toutefois pas de suivre d’un œil intéressé ce qui se passe dans sa commune. Outre son travail, Emile Pasquier occupe son temps entre les parties de cartes, «un peu à la monnaie», et le tir qu’il a dû mettre entre parenthèses le temps de se guérir d’un cancer, apparu il y a deux ans et totalement disparu aujourd’hui. Victorien Kissling COURT TRÈS COURT ACCIDENT • Samedi vers 1 h 05, un auto- mobiliste de 19 ans circulait de Châtel- St-Denis en direction de Bossonnens. A l’entrée de Remaufens, suite à une inattention, il se déporta sur la voie de gauche; en revenant sur la voie de droite, il faucha une balise et termina sa course contre le mur de soutène- ment d’un garage. Le véhicule se re- tourna sur le toit. Le conducteur a été acheminé par ambulance à l’hôpital de Riaz, alors que le passager a été soigné dans un hôpital vaudois. PORTES OUVERTES • Pour fêter ses cin- quante ans d’existence, le laboratoire pharmaceutique Serolab organise des portes ouvertes aujourd’hui et demain dans son bâtiment de Remaufens, avec notamment des visites guidées de 10 h à 16 h. Ce sera également l’oc- casion de découvrir divers remèdes homéopathiques. Mess. LES PACCOTSè MILLE FRANCS D’AMENDE POUR UN TIR Un homme de 45 ans qui avait tiré un coup de feu en l’air à la sortie du Cotton Club aux Paccots le 5 février dernier, a été condamné par le juge d’instruction Michel Favre à une peine de 300 heures de travail d’intérêt général avec sursis et à une amende de mille francs aug- mentée de 465 francs de frais de procé- dure. Il a été reconnu coupable de mise en danger de la vie d’autrui, de délit contre la loi fédérale sur les armes et de trouble de la tranquillité publique. L’homme, au moment des faits, avait un taux d’alcoolémie de 2,5 ‰. Outre le magnum utilisé, l’accusé possédait éga- lement une matraque prohibée, ainsi qu’un mousqueton. Pour rappel, l’homme avait quitté le bar vers 1h30 ac- compagné d’un client à qui il avait confié ses problèmes sentimentaux. Il s’était alors rendu dans sa voiture pour en chercher l’arme et, après l’avoir pointée en direction de son confident, avait tiré un coup de feu en l’air. De re- tour dans le bar avec son arme, c’est le barman qui avait finalement réussi à s’emparer du revolver. Comm.