REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural Rapport du 9 ème cycle d’analyse du Cadre Intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire (IPC) Avec le soutien technique et l’appui financier de la FAO et du PAM En collaboration avec : Juin 2013
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Classification de la Sécurité Alimentaire (IPC) Réponse Rapide aux Mouvements de Population SCA Score de Consommation Alimentaire SNSAP Suveillance Nutitionnelle, de Sécuité Alimentaie
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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural
Rapport du 9ème cycle d’analyse du Cadre Intégré de
Classification de la Sécurité Alimentaire (IPC)
Avec le soutien technique et l’appui financier de la FAO et du PAM
En collaboration avec :
Juin 2013
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Cadre Intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire
Table des Matières
Table des Matières .................................................................................................................................. 1
Liste des sigles et des abréviations ......................................................................................................... 2
Cadre Intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire
Liste des sigles et des abréviations
CSI Indice des stratégies de survie
DSCRP Document de la Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté
EFSA Emergency Food Security Assessment
FAA Forces Armées Angolaises
FAO Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
FARDC Forces Armées de la République Démocratique du Congo
FDLR Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda
FLEC Front de Libération de l’Enclave de Cabinda
HCR Haut Commissariat des Nations Unies pour les Refugiés
INS Institut National de la Statistique
IPC Cadre Intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire
M23 Mouvement du 23 mars
MAG Malnutrition Aigüe Globale
MAS Malnutrition Aigue Sévère
MINAGRI Ministère de l’Agriculture, Pêche, Elevage et Développement Rural
MSA Multi Sectoral Assessment
NDC Nduma Defence of Congo
NFI Biens non alimentaires
OCHA UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs
ONG Organisation Non Gouvernementale
PAM Programme Alimentaire Mondial
PEV Programme Elargi de Vaccination
PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement
PPA Peste Porcine Africaine
PPCB Péri Pneumonie Contagieuse Bovine
PPR Peste des Petits Ruminants
PRONANUT Programme National de Nutrition
RDC République Démocratique du Congo
RRMP Réponse Rapide aux Mouvements de Population
SCA Score de Consommation Alimentaire
SNSAP Surveillance Nutritionnelle, de Sécurité Alimentaire et d’Alerte Précoce
UNICEF Fonds des Nations Unies pour l’Enfance
ACLS Alliance pour un Congo Libre et Souverain
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Cadre Intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire
Legende
Phases Actuelles ou Imminentes
Zone aux Preuves Insuffisantes
Minimale
Sous Pression
Crise
Urgence
Famine
Lacs et Cours d'eau
Frontiere
Province
Territoire
Collectivité
Zone Non Analysée
Zone pouvant basculer en une phasepire sans aide humanitaire
République Démocratique du Congo (RDC)
Synthèse des résultats du 9ème cycle IPC Situation actuelle de
l’insécurité alimentaire aiguë
Juin – Septembre 2013
La persistance des conflits armés à l’Est du pays et la chronicité de l’insécurité alimentaire entravent les efforts de tous les acteurs
Selon le 9ème cycle IPC du mois de juin 2013, 6,35 millions de personnes sont en insécurité alimentaire en RDC, phases 3 « crise » ou 4 « urgence », soit environ 10% de la population rurale. Comparativement au 8ème cycle du mois d’octobre 2012 (révisé en décembre 2012), on observe une très légère amélioration. Les efforts consentis au niveau des interventions ont pu éviter des catastrophes humanitaires, mais n’ont pas compensé la continuité ou la résurgence de certains facteurs de crise alimentaire : mise en évidence par des enquêtes récentes d’une forte dégradation de la situation alimentaire et nutritionnelle dans certaines provinces, la persistance des conflits armés et intercommunautaires avec des mouvements récurrents de population (déplacés internes, réfugiés, rapatriés, retournés, refoulés d’Angola).
En ce qui concerne la dimension spatiale, en dépit du fait que plus de territoires soient classés en phase de crise c'est-à-dire en phase 3 (82 territoires en juin 2013 contre 77 en décembre 2012 et 63 en juin 2012), on note en revanche une diminution du nombre de territoires en phase 4 (Urgence). Le nombre de territoires en phase 4 est passé de 7 en décembre 2012 à 5 en juin 2013. Ces territoires qui étaient localisés auparavant dans 4 provinces, sont maintenant concentrés dans deux provinces : Nord Kivu (Rutshuru, Nyragongo, Masisi, Walikale) et Katanga (Manono). Ce qui traduit une légère atténuation du niveau d’acuité de la crise alimentaire.
Comment la situation a-t-elle évolué ?
Dernière analyse IPC, Décembre 2012
La zone serait probablement dans au moins une
phase de pire sans les effets de l’aide humanitaire
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Cadre Intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire
Principales conclusions et enjeux de l’analyse
Le 9ème
cycle d’analyse du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) de la RDC du mois de juin 2013 a identifié 6,35 millions de personnes en situation de crise et urgence alimentaire (phases 3 et 4 de l’IPC). Elles sont réparties dans 82 territoires pour la phase 3 et 5 territoires pour la phase 4. Les territoires en phase 4 Urgence sont localisés dans les zones affectées par les conflits armés du Nord Kivu (Rutshuru, Nyragongo, Masisi et Walikale) et du Katanga (Manono), tandis que 82 territoires sont en phase 3 Crise et que les 63 territoires restants sont en phase 2, Sous pression. S’appuyant sur une analyse multidimensionnelle de la sécurité alimentaire, cette classification a utilisé différents indicateurs informant sur les quatre résultats de sécurité alimentaire que sont la consommation alimentaire des ménages, l’évolution des moyens d’existence, l’état nutritionnel et la mortalité selon le cadre analytique de l’IPC.
Les résultats des analyses situationnelles de la sécurité alimentaire en RDC mettent en exergue deux principales situations bien distinctes. Les provinces de l’Ouest et du Centre du pays (Bandundu, Bas Congo, Kasaï Occidental, Kasaï Oriental et Equateur), où l’on n’observe un accroissement du nombre de territoires en phase de crise par rapport au 8
ème cycle (7 territoires sont passés de la phase 2 à la phase 3), caractérisés par une
chronicité de l’insécurité alimentaire et de récents afflux de réfugiés centrafricains dans certains territoires au nord des provinces de l’Equateur et de la Province Orientale (38 471 à la date du 30 avril 2013 selon le HCR). Les indicateurs de sécurité alimentaire et nutritionnels continuent d’être problématiques du fait de la persistance de causes structurelles défavorables (faible productivité agricole à cause de la précarité des facteurs de production, présence d’épizooties et phytopathologies, inondations plus fréquentes, fort enclavement des zones de production agricole, etc.). Les scores de consommation alimentaire pauvre et limite sont parfois supérieurs à 50% et concernent dans certaines zones jusqu’à 70% de la population. Du fait entre autres de la pauvreté, du faible pouvoir d’achat, des épidémies et des mauvaises habitudes alimentaires, la malnutrition aigüe est persistante, avec des taux de malnutrition aiguë globale (MAG) qui dépassent largement le seuil de tolérance de 10% dans plusieurs zones enclavées du pays, ainsi que dans des zones minières. Les autres facteurs de crise comme les conflits intercommunautaires, l’impact néfaste sur les populations hôtes de l’arrivée massive des refugiés centrafricains et des rapatriés de la République du Congo dans l’ouest de l’Equateur, et l’afflux de personnes retournées suite à un ultimatum des autorités angolaises dans les provinces du Kasaï Occidental, du Kasaï Oriental et du Bandundu, désorganisent également les équilibres alimentaires et nutritionnels déjà très précaires.
Les conflits armés rythment la situation du second groupe des provinces de l’Est du pays (Nord Kivu, Sud Kivu, Province Orientale, Maniema et Katanga). La période de novembre 2012 à mai 2013 a été caractérisée par la poursuite des conflits armés, entrainant d’importants mouvements de populations avec indubitablement la détérioration des moyens d’existence et des conséquences néfastes sur la situation de sécurité alimentaire des populations des zones concernées. De graves incidents sécuritaires (impliquant les FARDC, le M23, les séparatistes « Kata Katanga » et les autres groupes armés) ont été rapportés à : Goma, Rutshuru, Kitchanga au Nord Kivu ; Punia, Kasese au Maniema ; dans les territoires situés au centre et au nord du Katanga ; au nord du territoire d’Aru, au sud des territoires d’Irumu et de Mambasa, dans le District de l’Ituri, certaines zones dans les territoires d’Ango et de Banda dans le District du Bas Uélé en Province Orientale, ainsi que la réactivation de certains groupes armés au Sud Kivu. Néanmoins, des améliorations de l’état alimentaire et nutritionnel des populations sont perceptibles suite aux interventions de la communauté humanitaire et de développement ; c’est particulièrement le cas dans les provinces du Nord Kivu (Lubero et Sud Masisi), du Katanga (Pweto et Mitwaba), du Maniema (Lubutu et Pangi) et du Sud Kivu (Kalehe). De 4 provinces où on observe des territoires en phase d’urgence en octobre/décembre 2012, seules 2 provinces sont concernées par le présent cycle IPC : le Nord Kivu (Rutshuru, Nyragongo, Masisi et Walikale) et le Katanga (Manono). C’est dans ces deux provinces que les récentes enquêtes ont mis en évidence une dégradation globale de la consommation alimentaire suite aux mouvements répétés des populations dus aux conflits armés et une situation de malnutrition tout aussi inquiétante que dans les zones de l’Ouest de la RDC. Les causes structurelles de crise évoquées pour les zones de l’Ouest sont également valables à l’Est du pays, avec en plus une forte pression démographique et des conflits fonciers limitant l’accès à la terre.
Méthode et processus L’analyse IPC de l’insécurité alimentaire aiguë inclut une grande diversité d’indicateurs et de preuves pour informer au final les quatre résultats de sécurité alimentaire à savoir : la consommation alimentaire, l’évolution des moyens d’existence, l’état nutritionnel et la mortalité. L’analyse utilise toutes les données secondaires disponibles et pertinentes, et l’unité d’analyse est le territoire (145 au total). L’analyse a porté sur l’ensemble du territoire national. Un atelier technique national, regroupant 45 analystes des différentes provinces et représentant les services techniques du Gouvernement (Agriculture, Santé, Plan), les agences des Nations Unies (FAO, PAM) et des ONG internationales et nationales, s’est déroulé du 05 au 09 juin 2013 à Kinshasa. Ce rapport est le fruit d’un consensus technique entre tous ces partenaires. La prochaine analyse devrait avoir lieu en octobre 2013, sous réserve de disponibilité de financements.
Recommandations pour les prochaines étapes
Au niveau de la réponse. La persistance des situations d’insécurité et des mouvements de populations notamment dans les provinces de l’Est (Nord Kivu, Sud Kivu, Province Orientale et Maniema) et au centre et au nord de la province du Katanga d’une part, et la chronicité de l’insécurité alimentaire d’autre part, ont quelque peu atténué et limité l’impact des actions menées par les acteurs de la sécurité alimentaire en RDC. En vue d’améliorer la situation et apporter une réponse efficace à ces populations vulnérables, il est recommandé entre autres : (i) au Gouvernement et à ses partenaires d’améliorer l’accès humanitaire des zones affectées par les conflits armés et d’assurer la protection des personnes vulnérables ; (ii) aux acteurs humanitaires et de développement de poursuivre et d’intensifier les actions actuellement en cours dans le pays notamment dans les zones affectées par les conflits armés ; (iii) au Gouvernement et à ses partenaires d’améliorer la coordination et la complémentarité des actions pour plus d’efficacité et d’œuvrer pour assurer un continuum entre les activités d’urgence, de réhabilitation, de transition et de développement (renforcement de la résilience des communautés) pour briser définitivement le cercle vicieux de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire en RDC ; (iv) aux partenaires techniques et financiers du Gouvernement de mobiliser les ressources nécessaires pour couvrir les besoins. Au niveau de l’analyse IPC. Il est recommandé de : (i) œuvrer pour accroître l’appropriation par le Gouvernement, (ii) développer des mécanismes de financement durable des analyses, (iii) poursuivre le renforcement des capacités des acteurs nationaux, (iv) améliorer la décentralisation de l’outil IPC au niveau provincial et (v) entreprendre une cartographie de l’insécurité alimentaire chronique grâce aux outils IPC adaptés.
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Cadre Intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire
Democratic Republic of the Congo (DRC)
9th IPC analysis round – Summary of findings
Acute food insecurity situation overview June – September 2013
The persistence of armed conflicts in the east of the country and the chronic food insecurity jeopardize the
efforts of all stakeholders
According to the 9th IPC analysis led in June 2013, 6.35 million people experience food insecurity in DRC, classified in IPC phases 3 Crisis and 4 Emergency. Compared to the previous analysis of October 2012 (updated in December 2012), there has been a very slight overall improvement. Efforts made through the various interventions allowed to avoid humanitarian catastrophes, but did not compensate for the continuity or the resurgence of some food crisis factors, evidenced by recent assessments showing a high degradation of the food and nutrition situation in some provinces, and the persistence of armed and intercommunity conflicts with recurrent populations movements (internally displaced people, refugees, repatriated and returnees from Angola.
Regarding the spatial dimension, while a higher number of territories have been classified in crisis i.e. phase 3 (82 regions in
June 2013 against 77 in December 2012 and 63 in June 2012), on the other hand the number of territories in phase 4 i.e.
emergency have decreased, from 7 in December 2012 to 5 in June 2013. While 4 provinces had areas in phase 4 during the
previous analysis, only 2 provinces still do: Northern Kivu (Rutshuru, Nyragongo, Masisi and Walikale) and Katanga (Manono),
which shows a slight decrease in the severity of acute food insecurity.
Looking back : Previous IPC analysis, December 2012
Key for map
Acute Food Insecurity Phase
Area with inadequate evidence Minimal Stressed Crisis Emergency Famine
Lakes and Waterways
Border Province
Territory Collectivity
Not Analyzed
Area would likely be at least 1 phase
worse without the effects of humanitarian
assistance
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Cadre Intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire
Key findings and issues
According to the 9th
analysis cycle of Acute food insecurity held in June 2013 with the Integrated Food Security Phase Classification (IPC), 6.35 million people are in IPC phases 3 Crisis and 4 Emergency. This population is spread over 82 territories in phase 3 and 5 territories in phase 4 throughout the country. Territories in phase 4 which highlights an emergency situation are in areas affected by armed conflicts of Northern Kivu (Rutshuru, Nyragongo, Masisi and Walikale) and of the Katanga (Manono), whereas territories in phase 3 are present in all provinces. Based on a multidimensional analysis of food security, this classification used a broad set of indicators and evidence informing on the four food security outcomes according to the IPC framework: food consumption, livelihood change, nutritional status and mortality.
This analysis highlights mainly two clearly distinct situations. In the provinces located in the west of the country (Bandundu, Bas Congo, Western Kasaï, Eastern Kasaï and Equateur), the number of territories in phase 3 Crisis has increased compared to the previous analysis (7 regions shifted from phase 2 to phase 3), characterized by chronic food insecurity and recent inflow of refugees from Central Africa to some northern provinces i.e. the Equator and western provinces (38,471 as of April 30
th 2013 according to UNHCR). Food and nutritional security indicators still reflect a
problematic situation due to the persistence of unfavorable structural causes (very low agricultural productivity due to the precarious production factors, presence of epizootics and phytopathology, frequent flooding, high isolation of agricultural production areas, etc.). Poor and borderline Food Consumption Scores reach more than 50% and even up to 70% of the population in some territories. Due to, among other things, poverty, low purchasing power, epidemics and poor nutrition practices, acute malnutrition is persisting with GAM (Global Acute Malnutrition) rates largely exceeding the tolerance threshold of 10% in several isolated provinces of the country as well as in the mining areas. The other crisis factors such as intercommunity conflicts, the negative impact of the important inflow of refugees from Central African Republic and repatriated populations of the Republic of the Congo on the host population of Western Equateur, and the inflow of returnees in the provinces of Eastern Kasaï and Bandundu following the ultimatum of Angolan authorities, all contribute to destabilizing the precarious food balance in the aforementioned provinces.
Armed conflicts determine the situation of the second set of provinces in the east of the country (Northern Kivu, Southern Kivu, Eastern Province, Maniema and Katanga). The period from November 2012 through May 2013 was characterized by ongoing armed conflicts, causing massive displacement of populations with undoubtedly livelihoods deterioration and its negative impact on the food security situation of the populations in these areas. Severe security incidents (involving FARDC, the M23, the separatist movements such as “Kata Katanga” and other armed groups) have been reported in the following areas: Goma, Rutshuru, Kitchanga in the north of Kivu, Punia, Kasese in Maniema, in areas located in the centre and north of Katanga, in the north of Anu, in the south of Irumu and Mambassa, in the District of Ituri, some other zones in the Ango and Banda areas in the District of Bas Uélé in the Eastern Province, as well as the reactivation of some armed groups in Southern Kivu. Nevertheless, improvements have been noticed in the food and nutritional situation of populations following the intervention of humanitarian and development partners and institutions; that is namely the case in the provinces of Northern Kivu (Lubero and Southern Masisi), of Katanga (Pweto and Mitwaba), of Maniema (Lubutu and Pangi) and of Southern Kivu (Kalehe). Out of 4 provinces which included territories in phase 4 Emergency in October/December 2012, only 2 provinces still do: Northern Kivu (Rutshuru, Nyragongo, Masisi and Walikale) and Katanga (Manono). In these two provinces, recent surveys have evidenced an overall degradation of food consumption following the repeated displacements of populations due to armed conflicts and a malnutrition situation as worrying as in the western areas of DRC. Structural causes highlighted in western areas are also the underlying causes of the aforementioned crises in the east of the country, with moreover a high population pressure and land conflicts limiting access to land.
Methods and process
The IPC analysis of acute food insecurity a large set of indicators and evidence to inform the four main food security outcomes namely food consumption, livelihood change, nutritional status and mortality. The analysis unit is the territory (a total of 145). The analysis covered the entire country. A technical national workshop, including 45 analysts from the different provinces and representing the Government technical services (Agriculture, Health, Plan), United Nations Agencies (FAO, WFP), as well as international and national NGOs was held from June 5 to 9, 2013 in Kinshasa. This report is the result of a technical consensus among all national partners. The next round of IPC analysis should take place tentatively in October, pending the availability of funds.
Recommendations for next steps
Regarding the response. The persistence of civil insecurity and populations displacements in particular in the eastern provinces (northern Kivu, southern Kivu, eastern province and Maniema) and in the center and north of the Katanga province, and the chronic food insecurity have to some extent hindered and limited the impact of interventions implemented by the food security community in DRC. In order to improve the situation and meet efficiently the needs of vulnerable populations, it is recommended among other things that : (i) the Government and its partners improve the humanitarian access to areas confronted with armed conflicts and ensure the protection of vulnerable populations; (ii) Humanitarian and Development actors continue and intensify their current efforts especially in armed conflict areas; (iii) the Government and its partners improve the coordination and the complementarity of interventions for better efficiency and endeavor to ensure the continuum of emergency , rehabilitation, transitory, and development activities (strengthening the resilience of communities) in order to break the vicious circle of poverty and food insecurity in DRC ; (iv) Technical and Financial partners of the Government provide the necessary resources to meet the identified needs.
Regarding the IPC analysis in DRC. It is recommended to: (i) support a higher appropriation of the IPC by the Government, (ii) develop sustainable funding mechanism to avoid cessation of activities, (iii) strengthen capacity of national stakeholders, (iv) decentralize of the IPC analysis process at provincial level, and (IV) leading the analysis of chronic food insecurity using the specific IPC tools.
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Cadre Intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire
1. Méthodologie
1.1 Présentation de l’IPC L’IPC est une analyse factuelle, harmonisée et consensuelle de la sécurité alimentaire visant une prise de décision informée. L’IPC est constitué d’un ensemble de protocoles (outils et procédures) qui permet de classifier la sévérité de l’insécurité alimentaire et fournit des connaissances concrètes utiles à la prise de décision. L’IPC réunit les acteurs de plusieurs secteurs. Il regroupe un vaste éventail d’indications relatives aux personnes vivant en insécurité alimentaire dans le but de répondre aux questions suivantes : Quel est le degré de sévérité de la situation ? Quelles sont les zones touchées par l’insécurité alimentaire ? Combien de personnes sont en insécurité alimentaire ? Qui sont ces personnes en termes de caractéristiques socio-économiques ? Pourquoi ces personnes vivent-elles dans l’insécurité alimentaire ? L’IPC a quatre fonctions : 1) former un consensus technique ; 2) classifier sévérité et causes ; 3) communiquer pour l’action ; et 4) assurer qualité. Chaque fonction comprend des protocoles permettant d’orienter le travail des analystes de la sécurité alimentaire. L’approche de l’IPC a été conçue pour pouvoir être appliquée dans n’importe quel contexte, quel que soit le type d’insécurité alimentaire, de danger, d’environnement socio-économique, de moyens d’existence, de cadre institutionnel ou de données. L’IPC classifie les régions touchées par l’insécurité alimentaire aiguë en cinq phases : minimale, sous pression, crise, urgence et famine. Chacune de ces phases présente différentes implications en termes d’objectifs de l’intervention. Tableau 1 : Actions recommandées par phase IPC
Phases Actions
1 Minimale Soutenir les systèmes de production Soutenir le développement Traiter les questions d’équité et de durabilité
2 Sous Pression
Mettre en place des filets de sécurité Réduire les risques Soutenir les moyens d’existence Traiter les entraves structurelles
3 Crise Accroître l’accès et les disponibilités alimentaires en urgence Eviter la destruction des avoirs relatifs aux moyens d’existence
4 Urgence Intervenir en urgence pour éviter la malnutrition grave et la perte irréversible des avoirs en
améliorant l’accès et les disponibilités alimentaires
5 Famine Protéger des vies humaines par des distributions (nourriture, eau, logement, protection, etc.)
L’IPC classifie la sévérité de la situation pour deux périodes de temps : la situation actuelle et une projection (dont l’horizon temporel est absolument flexible selon la situation réelle et les besoins des décideurs). La projection permet d’établir une déclaration d’alerte rapide favorisant une prise de décision proactive.
1.2 Déroulement du processus du 9ème cycle en RDC Le 9ème cycle d’analyse de l’insécurité alimentaire aiguë (analyse de la situation actuelle) s’est appuyé sur quatre indicateurs de sécurité alimentaire à savoir la consommation alimentaire, l’évolution des moyens d’existence, l’état nutritionnel et la mortalité. L’unité d’analyse est le territoire (145 au total). L’analyse a porté sur l’ensemble du territoire national, avec une superficie de 2 345 000 Km², avec une population estimée à 86 millions : 65 millions en milieu rural et 21 millions en milieu urbain (Source : PEV 2013). L’option retenue pour ce 9ème cycle de l’IPC a consisté à réaliser une analyse sur tout le territoire de la RDC, comprenant une collecte préliminaire des données et la préparation des
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Cadre Intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire
fiches de travail au niveau des provinces et un atelier national de 5 journées, qui s’est déroulé du 05 au 09 juin 2013 à Kinshasa, regroupant des représentants de toutes les provinces. 45 analystes représentant les services techniques du Gouvernement (Agriculture, Santé, Plan), les agences des Nations Unies (FAO, PAM, UNICEF, OCHA) et des ONG internationales et nationales ont participé aux travaux d’analyse.
1.3 Sources de données Les données utilisées pour l’analyse proviennent des principales sources suivantes :
- Enquêtes approfondies de sécurité alimentaire par territoire (PAM-FAO-INS-MINAGRI) ; - Enquêtes d’évaluation des besoins (MSA, RRMP, Missions Intercluster, etc.) ; - Enquêtes nutritionnelles territoriales et sécurité alimentaire (PRONANUT-PAM-UNICEF-INS) ; - Système de surveillance nutritionnelle, sécurité alimentaire et alerte précoce (SNSAP) ; - Observatoires urbains et ruraux FAO/PAM/MINAGRI ; - Rapports OCHA, HCR sur les mouvements des populations ; - Monographie des provinces ; - Document de la Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (DSCRP-PLAN) ; - Rapport du Programme Elargie de Vaccination (PEV - Démographie).
1.4 Indicateurs de sécurité alimentaire Fondée sur une analyse multidimensionnelle de la sécurité alimentaire, cette classification s’est basée sur les indicateurs de sécurité alimentaire que sont la consommation alimentaire des ménages, l’évolution des moyens d’existence, l’état nutritionnel des enfants de 6-59 mois et le taux de mortalité. Tableau 2 : Tableau de référence schématisé (voir tableaux de référence complets en annexe 1)
Phases 1 2 3 4 5
Minimale Sous pression Crise Urgence Famine Indicateurs de résultats Consommation alimentaire XX XX XX XX XX Evolution des moyens d’existence XX XX XX XX XX Etat nutritionnel XX XX XX XX XX Mortalité XX XX XX XX XX Facteurs contributifs
Le détail des indicateurs de résultats utilisés pour le 9ème cycle d’analyse IPC de la RDC figurent en annexe 2.
2. Principaux résultats du 9ème cycle IPC de la RDC
2.1 Classification des territoires (unités d’analyse) de la RDC Le tableau suivant récapitulant les analyses IPC depuis le 2nd cycle, présente la répartition des territoires analysés de la RDC par phase IPC.
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Cadre Intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire
Tableau 3 : Tableau de répartition du nombre de territoires de la RDC par phase IPC
Cycle IPC Date
Phases IPC Total
territoires Non classé
4 3 2 1
2ème cycle juil-09 21 4 27 88 5 145
3ème cycle mars-10 2 0 58 80 5 145
4ème cycle oct-10 2 0 40 99 4 145
5ème cycle mai-11 0 0 34 104 7 145
6ème cycle oct-11 0 0 38 100 7 145
7ème cycle juin-12 10 3 63 68 1 145
8ème cycle déc-12 0 7 77 61 0 145
9ème cycle juin-13 0 5 82 58 0 145
Le détail de la classification des territoires figure en annexe 3.
2.2 Carte IPC du 9ème cycle IPC de la RDC – Juin 2013
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Cadre Intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire
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Cadre Intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire
Carte IPC de la province
2.3 Caractéristiques provinciales
2.3.1 Bandundu Faits majeurs, principales conclusions et indicateurs de sécurité alimentaire La province du Bandundu, située au centre de la RDC, est fortement enclavée et est confrontée à une pauvreté chronique et à des taux de malnutrition et de mortalité des enfants supérieurs aux seuils d’intervention et d’urgence. Plus de la moitié de la population de la province ont une consommation alimentaire pauvre. La disponibilité alimentaire de la province de Bandundu est faible dans certains territoires à cause de nombreuses raisons, dont notamment : les aléas climatiques occasionnant la réduction sensible des récoltes et le mauvais état des infrastructures de base. Les épizooties (peste des petits ruminants, PPR) et les maladies des cultures (Konzo) y sont très développées. Les chocs comme les inondations des cultures ont contribué à la fragilisation de la situation de sécurité alimentaire. D’autres facteurs importants sont également à prendre en compte : les épidémies ; l’abandon des travaux champêtres au profit de l’exploitation artisanale de diamants à Kutu, Bolobo et Kenge ; le braconnage sauvage à Kutu, Oshwe, Kiri et Inongo ; la marginalisation de minorités ethniques (à Oshwe, Inongo et Kiri) ; les ravages des champs par les troupeaux d’éléphants et de buffles venus de l’Angola à Kahemba, Bagata et Feshie et les conflits intercommunautaires avec incendie des champs et des maisons d’habitation. La situation pourrait continuer de se détériorer avec la baisse des interventions, notamment de l’aide humanitaire. L’accès alimentaire des ménages dépend fortement du cours du marché et de leur pouvoir d’achat. Le phénomène des expulsés congolais de l’Angola qui se poursuit durant l’année 2013 contribue à la phase 3 des zones sud de la province.
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Cadre Intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire
Carte IPC de la province
2.3.2 Bas Congo Faits majeurs, principales conclusions et indicateurs de sécurité alimentaire Sur dix territoires que compte la province, neuf se trouve en phase 2 (sous pression) et un (Kimvula) en phase 3 (crise). 56% des ménages ont une consommation alimentaire pauvre et limite supérieure à 20%. Les 7 territoires affectés sont Tshela (60.3%), Kimvula (50.0%) ; Lukula (48.8%), Seke-Banza (35.4%), Muanda (31.2%), Luozi (28.4%) et Madimba (22.6%). Parmi les causes majeures figurent la régression de la productivité agricole liée aux maladies des plantes (mosaïque et striure de manioc, attaques cryptogamiques, etc.) et aux épizooties (peste porcine africaine, peste de petits ruminants, pseudo peste aviaire, rage caprine, etc.), aux pluies torrentielles et aux inondations dévastatrices des cultures à récurrence, aux glissements de terrains, qui sont facteur de réduction des disponibilités alimentaires.
A cela, il faut ajouter l’insécurité civile particulièrement dans les territoires de Lukula et de Tshela, où l’accès à des zones éloignées de grandes productivités est difficile par crainte des incursions et des attaques répétées des Forces Armées Angolaises (FAA) à la traque des activistes du Front de Libération de l’Enclave de Cabinda (FLEC). Le territoire de Kimvula en phase 3 se caractérise par une consommation alimentaire pauvre et limite de 50% et des taux de malnutrition suivants : MAG : 9,5% et MAS : 3,8%.
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Cadre Intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire
Carte IPC de la province
2.3.3 Equateur Faits majeurs, principales conclusions et indicateurs de sécurité alimentaire Comparativement au 8ème cycle d’analyse IPC, le nord et l’ouest de la province de l’Equateur se
caractérisent par une légère dégradation due aux mouvements de populations (réfugiés centrafricains et rapatriés congolais), le sud-est, par un statut quo suite au manque d’interventions humanitaires, à l’enclavement et à la malnutrition et le centre de la province, par une stabilisation avec un début de relance des activités économiques. En effet, l’état de la sécurité alimentaire de la province de l’Equateur se dégrade progressivement et reste préoccupant : 21 territoires sur 24 ont une consommation alimentaire pauvre et limite et 9 territoires sur 24 présentent un taux de MAG supérieur à 10 %. On observe également un afflux important de réfugiés centrafricains dans 4 territoires du nord et des rapatriés dans 3 autres ; exerçant une forte pression sur les moyens d’existence déjà précaires. La province est également confrontée à un enclavement très prononcé, à un état de pauvreté généralisé, une persistance de crise institutionnelle, à une réglementation problématique des réserves forestières surtout sans
mesures d’accompagnement claires (réserve de Lomako, Parc de la Salonga) et un accès très limité aux services sociaux de base. Les populations de l’Equateur restent vulnérables au moindre choc susceptible de dégénérer en crise alimentaire grave.
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Cadre Intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire
Carte IPC de la province
2.3.4 Kasaï Occidental Faits majeurs, principales conclusions et indicateurs de sécurité alimentaire Dans l’ensemble, la situation n’a pas évolué comparativement aux résultats du 8° cycle IPC ; par contre le contexte des expulsés a changé. On a enregistré un retour massif volontaire, non accompagné de violence ; mais les retournés se sont vus contraints de se débarrasser de leurs biens en Angola et se sont entassés à Kamako pour être proche de la frontière et tenter un retour officiel. La réponse aux problèmes de sécurité alimentaire a été faible. Il n’existe pas encore de dynamique communautaire remarquable pour résister aux chocs. Les alertes nutritionnelles de 2012 ont été confirmées par les évaluations, avec de nouvelles alertes. La malnutrition est aggravée par les mauvaises habitudes alimentaires, la faible couverture de l’eau non potable (12 %) et les épidémies. Enfin, on note la persistance d’autres facteurs aggravants : faible disponibilité et accessibilité alimentaire due à la pauvreté des sols, à l’insuffisance d’intrants agricoles de qualité, à l’accès limité à la terre dans les zones minières (scores de consommation alimentaire pauvre et limite pour plus de 20% des populations) ; conflits intercommunautaires qui se caractérisent par des destructions des champs et des greniers ; épizooties (PPR, PPA et pseudo peste aviaire) ; maladies des plantes (mosaïque).
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2.3.5 Kasaï Oriental Faits majeurs, principales conclusions et indicateurs de sécurité alimentaire Le Kasaï Oriental connaît une insécurité alimentaire attribuable à la pauvreté de la consommation alimentaire et à l’instabilité des moyens d’existence. On observe une faible production agricole suite à la pratique de méthodes traditionnelles peu rentables, l’existence de maladies des plantes et/ou des bétails. Cette situation plonge la province dans la malnutrition aigüe globale élevée et est du reste exacerbée par la pauvreté, l’enclavement dû au délabrement des routes de desserte agricole, l’insuffisance de l’eau potable dans certains ménages, les épidémies (fièvre jaune, rougeole, diarrhée) qui demeurent récurrentes dans la plupart des zones de santé, au dénuement des populations occasionné par les mouvements des déplacés dans les zones à conflits intercommunautaires (destruction des greniers et des champs) et au retour des congolais expulsés d’Angola. Carte IPC de la province
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Carte IPC de la province
2.3.6 Katanga Faits majeurs, principales conclusions et indicateurs de sécurité alimentaire L’analyse IPC de la province fait ressortir : 1 territoire est en Phase 4 (Manono), 8 territoires en Phase 3 et 13 territoires en Phase 2. Près de la moitié des territoires de la province est affectée par des perpétuels mouvements des populations. La situation sécuritaire (conflits armés, insécurité civile), les crises chroniques et le délabrement des infrastructures de base (route, système de santé, accès à l’eau potable, etc.) affectent les moyens d’existence des ménages, rendant les populations de plus en plus vulnérables.
La situation de Pweto et de Mitwaba (de la Phase 4 à 3) mérite une surveillance suite à la volatilité contextuelle de la zone. Ces Changements positifs s’expliquent par les interventions humanitaires (Sécurité Alimentaire, NFI, Santé, Eau et Assainissement) dans ces zones en crise et par conséquent l’Amélioration des scores de consommation alimentaire et CSI dans les territoires de Pweto, Mitwaba et le Sud-Est de Manono. D’autres facteurs limitants sont aussi à considérer : faible production agricole et halieutique, taux élevé de malnutrition aigüe globale et sévère (8 territoires sur 22 avec MAG supérieur à 10%), épidémies (choléra), faible pouvoir d’achat, enclavement, difficultés d’accès physique et réduction de la main-d’œuvre agricole au profit des activités minières (cas de Mutshatsha).
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Carte IPC de la province
2.3.7 Maniema
Faits majeurs, principales conclusions et indicateurs de sécurité alimentaire Comparativement au 8ème cycle d’analyse IPC, en dépit de quelques améliorations des phases observées dans les territoires de Pangi et de Lubutu (importance des interventions dans certains secteurs), la province n’a pas connu de changement majeur dans son ensemble. Bien que la province ait été en phase de crise depuis le 8ème cycle, la réponse n’a pas été à la hauteur des besoins. On continue en outre d’observer une persistance de l’insécurité civile suite à l’activisme des groupes armés dans les territoires voisins de Walikale et de Shabunda au Nord et Sud Kivu, qui affectent les territoires de Pangi, Kabambare et Punia dans la province du Maniema ; un afflux de populations
déplacées fuyant les exactions des groupes armés dans les territoires voisins de Walikale et Shabunda. Les principaux facteurs limitants peuvent se résumer ainsi :
- Disponibilité : déficit de la production agricole et accès difficile aux facteurs de production ;
- Accès : dégradation des infrastructures routières ; faible pouvoir d’achat et détérioration du terme d’échange, hausse des prix des principales denrées alimentaires dans certains territoires ;
- Utilisation: mauvaise gestion des récoltes et faible accès à l’eau potable.
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Carte IPC de la province
2.3.8 Nord Kivu Faits majeurs, principales conclusions et indicateurs de sécurité alimentaire Le Nord Kivu est la province la plus affectée en termes d’insécurité alimentaire : 4 territoires ont été classés en phase 4 (Rutshuru, Nyragongo, Masisi, Walikale). La province reste caractérisée par une
insécurité généralisée du fait de la rébellion du M23 et de la présence de plusieurs groupes armés autour des mines de coltan et des cassitérites dans les territoires de Walikale, Lubero et de Masisi. Il s’agit entre autres des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), des Raïa Mutomboki, des Maï Maï Nyatura, NDC Nduma defence of Congo/Tcheka et de l’Alliance pour un Congo libre et souverain ACLS. Ces groupes armés se battent entre eux et mènent des attaques contre les FARDC. Comparativement au 8ème cycle d’analyse IPC, la province connait une dégradation globale des Scores de Consommation Alimentaire. Le Sud de la province est le plus durement touché avec deux territoires en phase 4. L’assistance massive a permis de ramener certaines zones de santé en phase 3 et a permis de limiter l’impact de la crise. Des risques élevés de dégradation demeurent néanmoins pour le Grand Nord Kivu. Les principales raisons majeures des
changements (positifs ou négatifs) sont les suivantes :
- Lubero, appui humanitaire important ayant conduit à une amélioration des indicateurs de sécurité alimentaire. Les efforts doivent être poursuivis.
- Zone de Pinga sans accès ; - Sud Masisi avec appui humanitaire ayant conduit à une amélioration des indicateurs ; - Combats répétés dans le Nyiragongo ayant conduit à une dégradation des indicateurs ; - Forte pression démographique et conflits fonciers limitant l’accès à la terre ; - Présence de nombreux groupes armés limitant l’accès durable aux champs ; - Conflits armés répétés dans certaines zones ; - Wilt bactérien du bananier et Mosaïque du Manioc limitant la production agricole.
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Carte IPC de la province
2.3.9 Province Orientale Faits majeurs, principales conclusions et indicateurs de sécurité alimentaire Dans le cas de la Province Orientale, on note peu d’évolution positive enregistrée depuis le 7ème cycle à ce jour due notamment à : l’action humanitaire n’est pas proportionnelle aux besoins (financements insuffisants) les actions des groupes armés nationaux et étrangers (LRA et ADF/NALU) persistent dans certaines zones et la limitation d’accès aux vulnérables par les humanitaires et même par l’Etat congolais (Cas de la partie nord de Dungu, Ango et Niangara, Faradje, Bafwasende, Irumu, Aru, Mambasa) et les dynamiques locales de relèvement communautaires sont confrontées à une faiblesse de l’autorité de l’Etat : enclavement des milieux, absence d’une intégration des marchés ,déficit de sécurité des personnes et des biens, tracasseries administratives, militaires, justice non distributive, etc. Ainsi, au niveau des zones de l’extrême Nord et Est, on enregistre des Score de Consommation Alimentaire faible et un problème de malnutrition dus principalement aux conséquences des activités persistantes des groupes armés nationaux avec d’importants déplacements des populations. Au Centre et à l’Ouest, on note une certaine stabilisation sur le plan sécuritaire mais beaucoup des problèmes structurels (enclavement et pauvreté), qui entretiennent la misère de la population. Les autres principaux facteurs limitants se résument comme suit :
- Disponibilité : manque d'intrants agricoles, de pêche et d'élevage de qualité, faible superficies cultivées, enzooties cycliques : chez les volailles (Peste aviaire), les porcins (Peste porcine), les caprins (Diarrhée sanglante), les gros bétails (PPCB, fièvre aphteuse, etc.), attaques des cultures (champs de manioc par les pourridiés, mosaïque africaine, etc.) ;
- Accès : perturbations des marchés, enclavement et évacuation difficile des produits agricoles suite au mauvais état des pistes agricoles, prix élevé des denrées alimentaires et pauvreté extrême, décapitalisation des populations rurales ;
- Utilisation : desserte insuffisante en eau potable, mauvaises conditions d’hygiène, mauvaises pratiques culinaires et alimentations déséquilibrées et peu diversifiées ; absence de mécanismes de conservation et transformation des récoltes.
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Carte IPC de la province
2.3.10 Sud Kivu Faits majeurs, principales conclusions et indicateurs de sécurité alimentaire Lors des analyses IPC du 9ème cycle, les territoires de Shabunda (à l’exception de la zone de santé de Lulingu qui reste à problème) et de Kalehe (hauts et moyens plateaux) connaissaient une amélioration due notamment aux fortes interventions des humanitaires mais aussi au retour progressif de la paix. A l’inverse, les territoires de Mwenga et Walungu ont connu une détérioration de la situation de sécurité alimentaire suite à la migration des groupes armés vers ces territoires, les affrontements et mouvements des populations y afférents. Le territoire de Fizi connait aussi une détérioration de la sécurité alimentaire du fait de mouvements des populations et du désengagement d’un nombre important d’organisations humanitaires dans la zone.
Les principaux facteurs limitants qui peuvent être retenus sont :
- l’abandon des cultures suite à l’insécurité et aux mouvements des populations ;
- les phyto pathologies notamment la mosaïque de manioc, le wilt bactérien du bananier ;
- la difficulté d’accès aux terres cultivables suite à l’insécurité due à la prolifération et à l’activisme des groupes armés ;
- l’inaccessibilité aux zones de production suite à l’impraticabilité des routes de desserte agricole ;
- le faible revenu des ménages ;
- la baisse de la production agricole due au manque de semences améliorées et d’outils ;
- les grandes portions des terres arables appartenant aux grands propriétaires terriens ;
- l’abandon des activités agricoles au profit de l’exploitation artisanale des minerais.
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2.4 Estimation des populations en crise alimentaire Le chiffrage des populations affectées au 9ème cycle d’analyse IPC de la RDC a exclusivement concerné les populations des zones du pays se trouvant en phases de crise et d’urgence (Phases 3 et 4 de l’IPC). Les analystes se sont appuyés essentiellement sur les sources de données suivantes :
- Données de populations des zones rurales de la RDC publiées en 2013 par le Programme Elargi de Vaccination (PEV 2013) ;
- Statistiques des populations ayant subi un choc (déplacés, retournés, rapatriés, etc.) fournies notamment par OCHA et le HCR ;
- Scores de consommation alimentaire (SCA) pauvres et limites fournis par les enquêtes du PAM et du PRONANUT/UNICEF ;
- Taux moyen de pauvreté en milieu rural en RDC (Source : PNUD). La méthodologie d’estimation repose, pour les populations en phases 3 et 4 de l’IPC, sur la prise en compte de façon combinée (i) de l’analyse du risque (Danger X Vulnérabilité), se traduisant par les chocs subis par ces dernières (déplacements et perte des moyens de subsistance, etc.) ; (ii) de leur situation alimentaire (SCA) et (iii) de leur vulnérabilité (pauvreté). Le chiffrage a donc fait ressortir :
1. les populations victimes d’un choc (déplacement et perte des moyens de subsistance, rapatriement, etc.) et leurs familles d’accueil en situation alimentaire pauvre et limite ;
2. les populations vulnérables en situation alimentaire pauvre et limite. Globalement, le 9ème cycle d’analyse IPC de la RDC du mois de juin 2013 a identifié 6,35 millions de personnes affectées en situation de crises alimentaires et des moyen d’existence, réparties dans 82 territoires en phase 3 et 5 territoires en phase 4 sur l’ensemble du territoire national, avec un besoin urgent d’assistance alimentaire et agricole. Tableau 3 : Chiffrage des populations affectées en phases 3 et 4 au 9ème cycle d’analyse IPC (RDC)
Provinces de la RDC 8ème 9ème
Kasaï Oriental 437 608 308 377
Kasaï Occidental 789 859 887 595
Sud Kivu 914 464 744 210
Nord Kivu 1 005 642 1 245 753
Province Orientale 806 017 606 585
Equateur 754 674 894 976
Maniema 334 464 356 510
Katanga 855 517 727 397
Bas-Congo - 10 621
Bandundu 498 202 574 699
TOTAL 6 396 448 6 356 722
Source : 9ème cycle IPC de la RDC, Juin 2013
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Tableau 4 : Evolution du nombre de populations en insécurité alimentaire
3. Recommandations pour la réponse La persistance des situations d’insécurité et des mouvements de populations notamment dans les provinces de l’Est (Nord Kivu, Sud Kivu, Province Orientale et Maniema) et au centre et au nord de la province du Katanga d’une part, et la chronicité de l’insécurité alimentaire d’autre part, ont quelque peu atténué et limité l’impact des actions menées par les acteurs de la sécurité alimentaire en RDC. En vue d’améliorer la situation et apporter une réponse efficace à ces populations vulnérables, il est recommandé entre autres :
- au Gouvernement et à ses partenaires d’améliorer l’accès humanitaire des zones affectées par les conflits armés et d’assurer la protection des personnes vulnérables ;
- aux acteurs humanitaires et de développement de poursuivre et d’intensifier les actions actuellement en cours dans le pays notamment dans les zones affectées par les conflits armés ;
- au Gouvernement et à ses partenaires d’améliorer la coordination et la complémentarité des actions pour plus d’efficacité et d’œuvrer pour assurer un continuum entre les activités d’urgence, de réhabilitation, de transition et de développement (renforcement de la résilience des communautés) pour briser définitivement le cercle vicieux de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire en RDC ;
- aux partenaires techniques et financiers du Gouvernement de mobiliser les ressources nécessaires pour couvrir les besoins.
L’organisation d’ateliers d’analyse de la réponse permettra d’affiner et d’opérationnaliser ces recommandations.
4. Recommandations au niveau de l’analyse IPC Au niveau de l’analyse IPC, il est recommandé de :
- œuvrer pour accroître l’appropriation par le Gouvernement ; - développer des mécanismes de financement durable des analyses ; - poursuivre le renforcement des capacités des acteurs nationaux ; - améliorer la décentralisation de l’outil IPC au niveau provincial ; - entreprendre une cartographie de l’insécurité alimentaire chronique grâce aux outils IPC
adaptés.
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5. Conclusion En RDC, l’immensité de la taille du pays et le déficit de données récentes et détaillées pour les 145 territoires demeurent les contraintes majeures de l’analyse situationnelle de l’insécurité alimentaire aiguë. Il y a lieu d’identifier au niveau du Groupe de Travail Technique au niveau national une méthodologie d’analyse efficiente spécifique à la RDC, s’appuyant sur des ateliers provinciaux et des points focaux en vue de la réalisation d’au moins 2 cycles annuels d’analyse IPC. Les analystes ont réaffirmé la nécessité d’aborder les analyses projetées et situationnelles de l’insécurité alimentaire chronique en RDC. Une étude des zones de moyens d’existence faciliterait la classification des groupes en situation de plus grande insécurité alimentaire et donc prioritaires au regard d’énormes besoins de l’ensemble du pays, en raison, du niveau général de pauvreté. La mobilisation des ressources et le renforcement des capacités des acteurs nationaux au manuel technique 2.0 de l’IPC dans le but d’améliorer la qualité des analyses demeurent des défis. Le prochain cycle d’analyse IPC de la RDC est prévue pour Novembre 2013 et sera notamment alimenté par les résultats de nouvelles études EFSA, d’enquêtes nutritionnelles, les enquêtes nationales 1, 2, 3, et les bulletins SNSAP des Provinces du Katanga, du Kasaï Oriental, du Kasaï Occidental, de la Province Orientale et du Bandundu.
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6. Annexes Annexe 1 : Tableau de référence IPC de l’insécurité alimentaire aiguë pour la classification des zones Objet: Orienter les objectifs stratégiques à court terme liés à des objectifs à moyen et long terme qui portent sur les causes sous-jacentes et l’insécurité alimentaire chronique
Nom et description de la
phase
Phase 1
Minimale
Au moins quatre ménages sur cinq sont capables de couvrir leurs besoins alimentaires et non alimentaires sans recourir à des stratégies d’adaptation inhabituelles, ni dépendre de l’aide humanitaire
Phase 2
Sous pression
Même avec l’aide humanitaire, au moins un ménage sur cinq dans la zone se trouve dans la situation suivante ou pire: une consommation alimentaire réduite et d’adéquation minimale mais incapacité de se permettre certaines dépenses non alimentaires essentielles sans s’engager dans des stratégies d’adaptation irréversibles
Phase 3 Crise
Même avec l’aide humanitaire, au moins un ménage sur cinq dans la zone se trouve dans la situation suivante ou pire: des déficits alimentaires considérables et malnutrition aiguë à des taux élevés ou supérieurs à la normale;
OU marginalement capable de couvrir le minimum de ses besoins alimentaires en épuisant les avoirs relatifs aux moyens d’existence, ce qui conduira à des déficits de consommation alimentaire.
Phase 4 Urgence
Même avec l’aide humanitaire, au moins un ménage sur cinq dans la zone se trouve dans la situation suivante ou pire: des déficits alimentaires extrêmes, ce qui résulte en une malnutrition aiguë très élevée ou une mortalité excessive;
OU une perte extrême des avoirs relatifs aux moyens d’existence, ce qui entraînera des déficits de consommation alimentaire à court terme.
Phase 5 Famine
Même avec l’aide humanitaire, au moins un ménage sur cinq dans la zone a un déficit complet en alimentation et/ou autres besoins de base et est clairement exposé à l’inanition, à la mort et au dénuement. (À noter, les preuves pour les trois critères de consommation alimentaire, l’émaciation, et le TBM sont requises pour classifier en famine)
Objectifs d’intervention
prioritaires
Action requise pour développer la
résilience et réduire les risques de catastrophe
Action requise pour réduire les risques de
catastrophe et protéger les moyens
d’existence
Une action urgente est requise pour :
Protéger les moyens d’existence, prévenir
la malnutrition, et prévenir les décès
Sauver les vies et les moyens d’existence
Prévenir les décès à grande échelle et éviter
l’effondrement total des moyens d’existence
Rés
ult
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ent
ou
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rés)
Consom-mation
alimentaire et Évolution des moyens d’existence
Plus de 80% de s ménages dans la zone parviennent aisément à couvrir leurs besoins alimentaires essentiels sans recourir à des stratégies d’adaptation inhabituelles et les moyens d’existence sont stables
D’après le tableau de référence IPC des groupes de ménages, au moins 20% des ménages dans la zone sont en phase 2, ou pire
D’après le tableau de référence IPC des groupes de ménages, au moins 20% des ménages dans la zone sont en phase 3, ou pire
D’après le tableau de référence IPC des groupes de ménages, au moins 20% des ménages dans la zone sont en phase 4, ou pire
D’après le tableau de référence IPC des groupes de ménages, au moins 20% des ménages dans la zone sont en phase 5
TBM : 1-2/10 000/jour OU 2 x la référence TMM5 : 2-4/10 000/jour
TBM : >2/10 000/jour TMM5 : >4/10 000/jour
Utilisation: La classification repose sur la convergence des preuves des conditions actuelles, en incluant l’effet de l’aide humanitaire actuelle ou projetée
* Dans le cas des résultats par zone de la nutrition et de la mortalité, les déficits de consommation alimentaire des ménages doivent constituer un facteur
d'explication pour les preuves et qui seront utilisés dans la classification par phase. Par exemple un taux élevé de malnutrition résultant de l'apparition d'une maladie ou du manque d'accès aux soins de santé - non associé au déficit de consommation alimentaire - ne doit pas être utilisé comme preuve dans la classification IPC. De même, des taux excessifs de mortalité résultant d'assassinats ou de conflits - non associés à des déficits de consommation alimentaire-- ne doivent pas être utilisés comme preuves dans la classification par phase. Dans le cas de la malnutrition aiguë, les seuils IPC sont basés sur le pourcentage d'enfants de moins de 5 ans dans l'écart type poids/taille est inférieur à 2 ou sur la présence d’œdèmes. IMC correspond à l' indice de masse corporelle. Le TBM est le taux brut de mortalité. Le TMM5 est le taux de mortalité des moins de 5 ans.
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Annexe 1 : Tableau de référence IPC de l’insécurité alimentaire aiguë de groupes de ménages Pour orienter les objectifs stratégiques à court terme liés à des objectifs à moyen et long terme adaptés aux besoins des groupes de ménages se trouvant dans des classifications de phase relativement similaires, qui devraient compléter les objectifs à moyens et à long terme destinés à s'attaquer aux causes sous-jacentes et à l’insécurité alimentaire chronique
Nom et description de la
phase
Phase 1
Aucune Le groupe de ménages est capable de couvrir ses besoins alimentaires et non alimentaires sans recourir à des stratégies d’adaptation inhabituelles pour avoir accès à la nourriture et aux revenus, ni dépendre de l’aide humanitaire
Phase 2
Sous pression
Même avec l’aide humanitaire actuelle ou projetée : - Le groupe de ménages a une consommation alimentaire réduite et d’adéquation minimale ne peut se permettre de dépenses non alimentaires, sans engager dans des stratégies d’adaptation irréversibles
Phase 3 Crise
Même avec l’aide humanitaire actuelle ou projetée : - Le groupe de ménages a des déficits alimentaires considérables et souffre de malnutrition aiguë à des taux élevés ou supérieurs à la normale;
OU - Le groupe de ménages est à peine capable de couvrir le minimum de ses besoins alimentaires en épuisant les avoirs relatifs aux moyens d’existence, ce qui conduira à des déficits de consommation alimentaire.
Phase 4 Urgence
Même avec l’aide humanitaire: - Le groupe de ménages a des deficit alimentaires extrêmes, ce qui résulte en des taux de malnutrition aiguë très élevés et une mortalité excessive;
OU - Le groupe de ménages subit une perte extrême des avoirs relatifs aux moyens d’existence qui entraînera des déficits de consommation alimentaire à court terme
Phase 5 Catastrophe
Même avec l’aide humanitaire actuelle ou projetée : - Le groupe de ménages a un déficit profond en alimentation et/ou autres besoins basiques , même en utilisant au maximum les stratégies d’adaptation. L’inanition, la mortalité et le dénuement sont évidents.
Objectifs d’intervention
prioritaires
Action requise pour développer la résilience et réduire les risques de
catastrophe
Action requise pour réduire les risques de catastrophe
et protéger les moyens d’existence
Une action urgente est requise pour :
Protéger les moyens d’existence, prévenir la malnutrition, et
prévenir les décès Sauver les vies et les moyens d’existence
Prévenir les décès à grande échelle et éviter
l’effondrement total des moyens d’existence
Effe
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ur
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mén
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men
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u in
féré
s)
Consom-mation
alimentaire* (quantité et
qualité nutritionnelle)
Quantité : adéquate (2 100kcal par personne et par jour);stable HDDS: >-5 groupes alimentaires et aucune détérioration sur les 12 groupes alimentaires) FCS: « consommation acceptable »; stable HHS: « nulle » ( 0) CSI: = seuil de référence, stable HEA: Pas de « déficit de protection des moyens d’existence »
Quantité : adéquate au minimum (2 100kcal par personne et par jour) HDDS: détérioration de l’indice (perte d’un groupe alimentaire sur les 12) FCS: consommation « acceptable » (mais en détérioration) HHS: « faible » (1) CSI: = seuil de référence atteint, mais instable HEA: « Déficit faible ou modéré de protection des moyens d’existence »
Quantité : déficit alimentaire; moins de 2 100 kcal par personne et par jour; OU 2 100 kcal par personne et par jour en dilapidant les avoirs HDDS : grave détérioration de l’indice (perte de 2 groupes alimentaires sur les 12) FCS : consommation « limite » HHS : modérée (score 2-3) CSI : >référence et en augmentation
HEA : Grave « déficit de protection des moyens d’existence » OU faible « déficit de survie » <20%
Quantité : déficit alimentaire profond; consommation largement inférieure à 2 100kcal par personne et par jour HDDS : < 4 groupes alimentaires sur les 12 FCS : « faible » consommation HHS : grave (score 4-6) CSI : considérablement > à la référence HEA: « déficit de survie » > à 20% mais < à 50%, considérant une adaptation réversible
Quantité: déficit alimentaire extrême HDDS: 1-2 groupes alimentaires sur les 12 FCS: (inférieur) à consommation « faible » HHS: « grave » (6) CSI : largement > à la référence HEA: « déficit de survie » >50%
Evolution des moyens
d’existence (avoirs et
stratégies)
Moyens d’existence : stratégies et avoirs durables
Moyen d’existence : stratégies et avoirs sous pression Adaptation : ‘stratégies d’assurance’, habilitée réduite à investir dans les moyens d’existence
Moyen d’existence : Dilapidation/érosion accélérée des stratégies et avoirs qui conduira à de profonds déficits de la consommation alimentaire Adaptation : ‘Stratégies de crise’;
Moyen d’existence : Dilapidation/érosion irréversible des stratégies et avoirs qui conduira à de très graves déficits de la consommation alimentaire Adaptation : ‘stratégies de détresse’
Moyen d’existence : Effondrement quasi total des stratégies et avoirs Adaptation : pas de possibilité d’adaptation
Fact
eu
rs c
on
trib
uti
fs
Pour les facteurs contributifs, des indicateurs et des seuils spécifiques pour inférer la phase doivent être fixés et analysés à la lumière des causes uniques et du contexte des moyens d'existence des groupes de ménages. Une description générale est présentée ci-après. Pour plus d'informations sur les aspects clés de la
disponibilité, de l'accès, de l'utilisation et de la stabilité, voir le Cadre analytique de l'IPC
Disponibilité, accès,
utilisation et stabilité des
aliments
-Niveau adéquat pour répondre aux besoins de la consommation alimentaire et stable dans le court terme; -Eau potable : ≥15 litres par personne et par jour
-Niveau à peine adéquat pour répondre aux besoins de la consommation alimentaire; -Eau potable : à peine ≥15 litres par personne et par jour
-Niveau très adéquat pour répondre aux besoins de la consommation alimentaire; -Eau potable : 7.5 à 15 litres par personne et par jour
-Niveau fortement inadéquat pour répondre aux besoins de la consommation alimentaire; -Eau potable : 4 à 7.5 litres par personne et par jour
-Niveau extrêmement inadéquat pour répondre aux besoins de la consommation alimentaire; -Eau potable : <4 litres par personne et par jour
Aléas et vulnérabilité
Pas ou peu d’effets d’aléas et de vulnérabilité sur les moyens d'existence et la consommation alimentaire
Effets d’aléas et de vulnérabilité mettant sous pression les moyens d’existence et la consommation alimentaire
Effets d’aléas et de vulnérabilité résultant en perte d’avoirs et/ou en déficits de consommation alimentaire importants
Effets d’aléas et de vulnérabilité résultant en une perte considérable des avoirs relatifs aux moyens d’existence et/ou par des déficits de consommation alimentaire.
Effets d’aléas et de vulnérabilité résultant en un effondrement quasi total des avoirs relatifs aux moyens d’existence et/ou par des déficits alimentaires presque complets.
Utilisation : la classification est basée sur la convergence de preuves des conditions actuelles les plus probables selon les projections, y compris les effets de l'aide humanitaire
* Les acronymes présentés dans le tableau de référence pour les méthodologies les plus fréquemment utilisés sont notamment les suivants : HDDS (Household Dietary Diversity Score) = Indice de la diversité du régime alimentaire des ménages; FCS (Food Consumption Score) = Indice de consommation alimentaire des ménages; HHS (Household Hunger Score) = Indice de faim des ménages; CSI (Coping Strategies Index) = Indice des Stratégies d’Adaptation; HEA (Household Economy Approach) = Approche de l’Économie des Ménages
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Cadre Intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire
Annexe 2 : Indicateurs de résultats : Score de consommation alimentaire
Region Territoire FCS Poor FCS
Borderline FCS
Acceptable Month Year Data Source
Province Orientale ANGO 7% 15% 78% June/July 2011 EASA/PAM
Province Orientale BONDO 7% 15% 78% June/July 2011 EASA/PAM
Province Orientale ARU - 45% 55% June/July 2011 EASA/PAM
Province Orientale BAFWASENDE - 6% 94% June/July 2011 EASA/PAM
Province Orientale BAMBESA 2% 13% 85% June/July 2011 EASA/PAM
Province Orientale POKO 2% 13% 85% June/July 2011 EASA/PAM
Province Orientale DJUGU 3% 39% 58% June/July 2011 EASA/PAM
Province Orientale DUNGU 18% 29% 52% June/July 2011 EASA/PAM
Province Orientale FARADJE 18% 37% 45% June/July 2011 EASA/PAM
Province Orientale IRUMU 5% 26% 69% June/July 2011 EASA/PAM
Province Orientale MAHAGI - 33% 68% June/July 2011 EASA/PAM
Province Orientale MAMBASA 3% 7% 90% June/July 2011 EASA/PAM
Province Orientale NIANGARA 3% 13% 84% June/July 2011 EASA/PAM
Province Orientale RUNGU 9% 37% 54% June/July 2011 EASA/PAM
Province Orientale WAMBA 9% 37% 54% June/July 2011 EASA/PAM
Province Orientale WATSA 9% 37% 54% June/July 2011 EASA/PAM
Province Orientale Total Porientale 6% 28% 66% June/July 2011 EASA/PAM