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Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

May 10, 2023

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Khang Minh
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Page 1: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Page 2: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

1

Carnet de Chansons

p. 1- 444 : chansons dans le plus total désordre

p. 449 : quelques infos sur notre fonctionnement

p. 450 : des échauffements vocaux et corporels

p. 455 : signes LSF pour les voix

p. 456 : sommaire thématique p. 464 : sommaire par langues étrangères p. 466 : sommaire par titres Dernière page : manip indispensable si vous voulez que votre carnet dure un peu dans le temps et survive à vos plan camping et manif sous la pluie…. Avant de mettre le fil, vous pouvez aussi ajouter des œillets sur le 4ème de couverture !

AVRIL 2022 - www.lechoraleur.fr

Page 3: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

2

Si les Femmes... Paroles: Kro, Musique:

Folklore USA (Le vent du nord) Piano staccato puis plus fort. En canon. (Si)

Si les femmes chantent fort, C’est qu’elles ont à dire:

"Foutez la paix à nos corps et à nos plaisirs, La porte je sais l’ouvrir seule,

Tout aussi bien que ma gueule, Aussi GRAND que ma gueule !"

Possible d’en faire plein d’autres versions. Exemple de Mars 2015 à Marseille, pré marche des femmes de nuit :

Si, les femmes chantent fort, Quand elles vont dans l’eau

Foutez la paix à nos corps et à nos maillots Pas besoin de votre avis

Pour me mettre en burkini, Ou bien en bikini…

Camera Se chante de +en+ vite, sur l’air de «Pepita»

Ahh Pourquoi camera Sans répit m'épies tu? Du haut de ton poteau

Pourquoi me fliques tu? Y a des flics qui tuent

Pourquoi ne les vois tu? Nous en bas dans la rue

On en a plein le cul

Page 4: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

3

Y'a des Garcons Fabulous Trobadors

(chanter en alternant les groupes) (La)

Y'a des garçons pour les filles Des filles pour les garçons

L'Opéra pour la Bastille L'apéro pour les glaçons

Y'a des garçons pour les filles Des filles pour les garçons

Y'a des filles pour les filles Et des garçons pour les garçons

On Parle de Parité Femmouzes T., 2005

Chanson complète p.136

REFRAIN : On parle d’égalité, On parle de parité

Mais les femmes qui travaillent N’ont pas gagné la bataille

On parle d’égalité, On parle de parité Mais les femmes qui travaillent

Ont pas fini de batailler (2x)

PLOVI PLOVI (échauffement) Plovi Plovi

Plovi Plovi duboko je morê (*2) Anko Antchicé, dusho icertsé more

Tvoje oko mmorê duboko

Page 5: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Himno Zapatista Comme son nom l'indique, cette chanson en espagnol est l'hymne des zapatistes du Chiapas, au Mexique, en lutte contre l'Etat mexicain et le capitalisme depuis les années 80.

NB : z se prononce /s/ en espagnol !

Ya se mira el horizonte Combatiente zapatista (fa)

El camino marcaremos A los que vienen atrás

Refrain: Vamos, vamos adelante Para que salgamos en la lucha avante Porque la patria ... ... grita y necesita De todo el esfuerzo de los zapatistas

Hombres, niños y mujeres El esfuerzo siempre haremos

Campesinos y obreros Siempre juntos todo el pueblo

Refrain

Nuestro pueblo exige ya Acabar la explotación

FNuestra historia dice ya Lucha de liberación

Refrain

Ejemplares hay que ser Y seguir nuestra consigna Que vivamos por la tierra

O morir por la libertad

Refrain

Traduction : L’horizon s’éclaire, combattants zapatistes, Nos tracerons le chemin A ceux qui viennent après nous // Allons, Allons, en avant, Pour sortir vainqueurs de la lutte Parce que notre patrie souffre, Et a besoin de l’effort des zapatistes //

Hommes, femmes et enfants, Toujours nous combattrons Paysans et ouvriers , Toujours unis, le peuple entier // Notre peuple exige La fin de l’exploitation Notre

histoire nous dit déjà « Lutte pour la Libération » // Il faut montrer l’exemple Et suivre ce qu’on s’est dit Qui est de vivre pour la terre Ou mourir pour la liberté

Page 6: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

5

Joe Hill Alfred Hayes, 1938

Joe Hill (1879-1915), né Joel Emmanuel Hägglund en Suède, était un syndicaliste, membre du syndicat américain IWW (Industrial Workers of the World - les "Wobblies") et auteur de textes de chansons. Après son exécution pour meurtre après un procès largement controversé, il est devenu une figure des luttes sociales.

I dreamed I saw Joe Hill last night

Alive as you or me

Says I, “but Joe, you're ten years dead”

“I never died”, says he (2x)

“The copper bosses killed you, Joe

They shot you, Joe”, says I

“Takes more than guns to kill a man”

Says Joe, “I didn't die” (2x)

And standing there as big as life

And smiling with his eyes

Says Joe, “What they can never kill

Went on to organize” (2x)

“Joe Hill ain't dead”, he says to me

“Joe Hill ain't never died”

“Where working men are out on strike

Joe Hill is at their side” (2x)

From San Diego up to Maine

In every mine and mill

Where workers strike and organize

There, You'll find Joe Hill (2x)

I dreamed I saw Joe Hill last night…

Page 7: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

6

Allez les Gars GAM (Groupe d'Action Musicale), 1981

A l'origine, c'est une chanson écrite contre l'installation d'une centrale nucléaire dans les années 80, qui s'adresse aux forces du (dés)ordre qui "protègent" le projet. Cette chanson peut s'adapter à bien des contextes... Ecrite spécialement pour être chanté face aux CRS et gendarmes mobiles, elle a souvent été reprise, pour finir souvent dans un nuage de gaz lacrymogène…"

(mi)

Oh, je n’oublierai pas devant nous, les casqués

Les fusils lance-grenades et les grands boucliers

Tout ça pour nous forcer

Quand nous n’avions pour nous

Que nos poings, le bon droit,

Et puis quelques cailloux.

D’abord on s’avançait

En frappant dans les mains

Y en avait parmi eux

De vraies têtes de gamins

Les regards s’affrontaient,

Face à face, de tout près

Eux devaient la boucler,

Nous pas, et on chantait:

REFRAIN : Allez les gars, combien on vous paye

Combien on vous paye pour faire ça

Allez les gars combien on vous paye

Combien on vous paye pour faire ça

Page 8: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

7

Combien ça vaut, quel est le prix

De te faire détester ainsi

Par tous ces gens qu’tu connais pas

Qui sans ça n’auraient rien contre toi

Tu sais nous on n’est pas méchants

On ne grenade pas les enfants

On nous attaque, on se défend

Désolé si c’est toi qui prends

REFRAIN

Pense à ceux pour qui tu travailles

Qu’on n’voit jamais dans la bataille

Pendant qu’ tu encaisses des cailloux

Les actionnaires ramassent les sous

Avoue franchement, c’est quand même pas

La vie qu’t’avais rêvée pour toi,

Cogner des gens pour faire tes heures

T’aurais mieux fait d’rester chômeur.

REFRAIN

Je ne me fais guère d’illusions

Sur la portée de cette chanson

Je sais qu’tu vas pas hésiter

Dans deux minutes à m’castagner

Je sais qu’tu vas pas hésiter

T’es bien dressé, baratiné,

Mais au moins j’aurai essayé

Avant les bosses de te causer.

REFRAIN (2x)

Page 9: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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La Semaine Sanglante Paroles : Jean Baptiste Clément, 1871

Air du Chant des Paysans, Pierre Dupont (p112) Cette chanson a été écrite à Paris en pleine répression de la Commune. La "semaine sanglante" (21-28 Mai 1871) est le moment où la Commune fut écrasée dans le sang, et les communards exécutés en masse. Le Samedi 27 Mai, au cimetière du Père-Lachaise, on combattait à l'arme blanche et 147 communards furent fusillés au mur des Fédérés, qui est maintenant le lieu de commémoration de la Commune.

*Fina l de la C ie Kt (Au l ieu de «A quand la f in de cette républ ique de la just ice et du/sans travai l»

[NB : entre crochets les couplets moins chantés] ( D o o u R é )

Sauf des mouchards et des gendarmes, On ne voit plus par les chemins,

Que des vieillards tristes en larmes, Des veuves et des orphelins.

Paris suinte la misère, (1 clap) Les heureux mêmes sont tremblants.__(1 clap)

La mode est aux conseils de guerre, Et les pavés sont tous sanglants.

REFRAIN : Oui mais !… Ça branle dans le manche, Les mauvais jours finiront. (3 claps)

Et gare ! à la revanche, Quand tous les pauvres s’y mettront. (2x) (2 claps)

[ Les journaux de l’ex-préfecture, Les flibustiers, les gens tarés, Les parvenus par l’aventure,

Les complaisants, les décorés Gens de Bourse et de coin de rues, Amants de filles au rebut,

Grouillent comme un tas de verrues, Sur les cadavres des vaincus. ]

REFRAIN

Page 10: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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On traque, on enchaîne, on fusille Tous ceux qu’on ramasse au hasard

La mère à côté de sa fille, L’enfant dans les bras du vieillard. Les châtiments du drapeau rouge

Sont remplacés par la terreur De tous les chenapans de bouges,

Valets de rois et d’empereurs.

[Nous voilà rendus aux jésuites Aux Mac-Mahon, aux Dupanloup. Il va pleuvoir des eaux bénites, Les troncs vont faire

un argent fou. Dès demain, en réjouissance Et Saint Eustache et l’Opéra Vont se refaire, concurrence Et le bagne se peuplera]

REFRAIN

[Demain les Manon, les Lorette Et les dames des beaux faubourgs Porteront sur leurs collerettes Des chassepots et des tambours On mettra tout au tricolore, Les plats du jour et les

rubans, Pendant que le héros Pandore Fera fusiller nos enfants] REFRAIN

Demain les gens de la police (« POLICE PARTOUT ! »)

Refleuriront sur le trottoir, (« JUSTICE NULLE PART ! ») Fiers de leurs états de service,

Et le pistolet en sautoir. Sans pain, sans travail et sans armes

Nous allons être gouvernés Par des mouchards et des gendarmes,

Des sabre-peuples et des curés. REFRAIN

Le peuple au collier de misère, Sera-t-il donc toujours rivé?

Jusques à quand les gens de guerre Tiendront-ils le haut du pavé?

Jusques à quand la Sain’te Clique Nous croira-t-elle un vil bétail?

« À quand la fin d’cette république De l’injustice et du travail »*(ou « sans » travail)

REFRAIN, + pause avant reprise de la dernière phrase « Quand tous les PEUPLES s’y mettront »

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Charonne Compagnie Jolie Môme, 2003

Le 8 février 1962, métro Charonne à Paris : la police charge des manifestants contre la guerre d’Algérie et l’OAS. 9 manifestant·es trouvent la mort suite à la brutalité policière, pour avoir manifesté leur solidarité avec le peuple algérien.

(UNE chanteuse)

Charonne c’est un métro, c’est quoi ? Une bouche ouverte à la rue

Qui nous fait chanter quelquefois Des souvenirs qui nous remuent.

(+3 chanteuses)

Ya des sentiments qui résonnent Page noire de l’histoire de France Ya des petites idées qui dansent Ca y est, nous voilà à Charonne !

(+ hommes)

Charonne c’est un métro, c’est quoi ? On s’y arrête quelquefois

Rue des Boulets, Charonne, Voltaire En 62 c’était la guerre,

(+ tou·tes)

Charonne c’est un métro, c’est quoi ? Quand j’entends parler de Charonne J’entends des cris j’entends des voix Le fascisme ne passera pas ! (+ parlé/crié)

(CRESCENDO sur les couplets suivants)

Charonne c’est un métro, c’est quoi ? Un jour de manif à Paris

Un jeudi noir, il faisait froid Les journaux titraient « Algérie ».

Page 12: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Charonne c’est un métro, c’est quoi ? La nuit tombée ils étaient là

La manif était interdite Pendant la guerre pas d’politique.

Charonne c’est un métro, c’est quoi ? Pour des militants ouvriers

Que ce soit ici ou là-bas Contre la guerre faut résister ! (+ parlé/crié)

Charonne c’est un métro, c’est quoi ? On était loin de la bavure

La police avait tous les droits Carte blanche de la préfecture.

(une TIERCE au dessus)

La police a cogné, jeté Dans la bouche ouverte à la ville

Massacré, piétiné, frappé Ecrasé sous le poids des grilles.

Charonne c’est un métro qui saigne Les cris, les voix hurlent encore

Les larmes des lacrymogènes 3 filles et 6 garçons sont morts. (très doux)

(Une chanteuse)

Charonne c’est un métro, c’est qui ? Quand j’entends parler de Sharon

C’est la Palestine qui résonne Et l’Algérie, celle d’aujourd’hui.

(tou·tes)

Charonne c’est un métro, c’est qui ? Quand j’entends parler de Sharon

C’est la Palestine qui résonne Et l’Algérie […pause…] celle d’aujourd’hui.

Page 13: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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A la Huelga Chicho Sánchez Ferlosio, Avril 1962

« En grève » ! Chicho Sánchez, opposé au régime de Franco reprend cette vieille chanson qui appelle à la grève générale, notamment lors du soulèvement dans les Asturies en avril 1962, Des militants la chantaient déjà lors des grèves à Barcelone au début du Xxe siècle. Elle faisait partie d’un disque sorti clandestinement.

NB : Version féministe de la Grande Grève des Femmes de 2018 p238

Voix 1 : La, Voix 2 : Mi – “pozo” [posso]

A la huelga compañero, No vayas a trabajar Deja quieta la herramienta, Qué es la hora de luchar

REFRAIN : (doux et lent puis qui prend de l’ampleur à “madre”)

A la huelga diez, A la huelga cien A la huelga madre, Yo voy utor l A la huelga cien, A la huelga mil

Yo por ellos madre, Y ellos por mi

Contra el gobierno del hambre, Nos vamos a levantar Todos los trabajadores, Codo a codo por el pan.

REFRAIN

Desde el pozo y el arado, Desde el torno y el telar Iran los hombres del pueblo, A la huelga general

REFRAIN

Todos los pueblos del mundo, La mano nos van a dar Para devolver a España

Su perdida libertad

REFRAIN [ « Yo por ELLAS madre Y ELLAS por mi” ] Traduction : Pars à la grève, compagnon, Ne va pas travailler. / Lâche la machine, Il

est temps de lutter // A la grève allons à dix, allons à cent, / A la grève, ma mère, c’est là que je vais. / Moi pour eux, ma mère, et eux pour moi. // Contre le gouvernement qui affame / Nous allons nous soulever / Tous les travailleurs, /

Au coude à coude pour du pain. // Quittez les puits, les charrues / Quittez les outils, les filatures / Que les hommes du peuple Aillent à la grève générale! //

Tous les peuples du monde Nous tendrons la main / Pour rendre à notre Espagne Sa liberté perdue.

Page 14: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Çapulcu Arrangements par La Gouaille (Lille).

Paroles et musique Chorale de l’université Boğaziçi d’Istanbul, 2013

Pendant les manifestations de Gezi Parkı en 2013, les manifestant.es se

réapproprient le mot “çapulcu” qui veut dire “casseur/racaille” utilisé

péjorativement à leur encontre. Ce chant dénonce les violences policières

lorsde l’occupation de la place Taksim pour la préservation d’un square

qui devait céder la place à un centre commercial. Le souvenir de cette

victoire et de cette lutte est une lueur d’espoir pour les opposant-es au

pouvoir de l’actuel président Erdogan.

REFRAIN (x2) : Çapulcu musun vay vay Eylemci misin vay vay

Çapulcu musun vay vay Eylemci misin vay

Gaz maskesi ala benziyor (x2) Biber gazı bala benziyor (x2) Benim TOMA’m bana sıkıyor (x2) Bulunur bir çare halk ayaktadırTaksim yolunda barikattadır

REFRAIN (x2)

Gaz maskesi biçim biçim (x2) Yürüyoruz Taksim için (x2) Üşenme gel hakkın için (x2) Bulunur bir çare halk ayaktadır Taksim yolunda barikattadır

REFRAIN (x2)

Gaz maskesi çeşit çeşit (x2) Gezi Parkı senle yaşıt (x2) Bu tencere, çatal, kaşık (x2) Bulunur bir uto halk ayaktadır Taksim yolunda barikattadır

REFRAIN (x2)

TRADUCTION Est-ce que tu es un casseur vay

vay ? / Est-ce que tu es un activiste vay vay ? / Le masque à gaz semble

écarlate / Le gaz lacrymo ressemble au miel / Mon

TOMA (canon à eau) me vise / On peut trouver une solution, le peuple est

debout / Aux barricades sur le chemin de Taksim / Les

masques à gaz dans des styles différents / Nous

marchons pour Taksim / Ne sois pas paresseux, viens, pour ton droit / On peut

trouver une solution,le peuple est debout / Aux

barricades sur le chemin de Taksim / Les masques à gaz dans des styles différents /

Le parc Gezi a votre âge / Cette casserole, fourchette,

cuillère / On peut trouver une solution, le peuple est

debout / Aux barricades sur le chemin de Taksim

Page 15: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Sans la Nommer Georges Moustaki, 1969

1er couplet tout doux puis crescendo (Ré)

Je voudrais, sans la nommer vous parler d’elle Comme d’une bien-aimée, d’une infidèle,

Une fille(plante) bien vivante, qui se réveille A des lendemains qui chantent sous le soleil.

REFRAIN : C’est elle que l’on matraque, Que l’on poursuit que l’on traque.

C’est elle qui se soulève, Qui souffre et se met en grève.

C’est elle qu’on emprisonne, Qu’on trahit qu’on abandonne, Qui nous donne envie de vivre,

Qui donne envie de la suivre Jusqu’au bout, jusqu’au bout.

Je voudrais, sans la nommer, Lui rendre hommage,

Jolie fleur du mois de mai ou fruit sauvage, Une plante* bien plantée

Sur ses deux jambes Et qui traine en liberté où bon lui semble.

REFRAIN

Je voudrais, sans la nommer, vous parler d’elle. Bien-aimée ou mal aimée, elle est fidèle Et si vous voulez que je vous la présente,

On l’appelle Révolution Permanente !

REFRAIN (2x)

(*ou « fille »)

Page 16: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Ode aux Casseurs·euses

Paroles et Musiques des Canulars (Lyon), 2019

En 1789, Des gueux ont attaqué les keufs À coups de fourches et de bâtons, Ils ont libéré la prison

Et tous les 14 juillet, Quand t’ applaudis le défilé T’ oublies de dire, j’ me demande pourquoi,

Qu’ils ont coupé la tête au roi

REFRAIN : Non non non , C’est pas bien d’ casser Sauf quand on, Quand on a gagné (x2)

Pendant la guerre les maquisards Faisaient sauter les trains les gares

Aujourd’hui tu leur rends hommage Toujours au passé c’est dommage

Et quand aux monuments aux morts Tu les vénères tu les honores,

T’oublies de dire que les fascistes Les traitaient de terroristes

REFRAIN (x2) 1903 les meufs anglaises, Avaient osé c’est balèze

Casser les vitres des entreprises, Et foutre le feu aux églises Et quand pour les présidentielles,

Tu loues l’ suffrage universel T’ oublies de dire c’est pas normal,

Qu’ c’est grâce à ça si c’est légal

REFRAIN (x2) Quand dans les manifestations, On dépave les illusions

Et qu’on balance des utopies À la gueule de la bourgeoisie En été quand tu vas bronzer

Quand tes médocs sont remboursés T’ oublies que grâce à cette violence

T’ as la sécu et tes vacances

Non non non , C’est pas bien d’ casser Sauf quand on , Quand on a gagné

Non non non , C’est pas bien d’ casser Et on va , Et on va gagner !

Page 17: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Juillet 1936

Chanson d’Utgé-Royo écrite pour le 30ème anniversaire de la guerre d’Espagne. Le 17 juillet 1936 a lieu la tentative de coup d’état des franquistes, qui déclenche la guerre civile et débouche sur la dictature franquiste. Le 19 Juillet 36, en Catalogne comme dans d’autres régions espagnoles, des travailleurs prennent les armes, attaquent les casernes où se sont réfugiés les partisans du soulèvement militaire, élèvent des barricades dans les rues et procèdent à l’arrestation des insurgés. L’économie est placée sous le contrôle direct des travailleurs, organisés par des structures comme l’anarcho-syndicalistes CNT. Les usines sont gérées par des comités de travailleurs, les zones agricoles sont collectivisées et fonctionnent comme des communes libertaires.

NB : / pr marquer les pauses, → pr enchainer 2e voix sur les refrains uniquement

Arrangement avec Myriam K – 2017

Juillet Mil’ Neuf (ré) Cent Trente Six / dans les casernes catala-anes /

La mort buT’ sur les milices et le peuple compte ses armes / Dans les villages et les hameaux

les paysans groupent les terr’s → En un seul et riche morceau / et passe le vent libertai-ai-re

Je pense à vous vieux compagnons dont la jeunesse est à la doua-ane /

Et pardonnez si ma chanson vous refait mal à votre Espagne /

Mais j’ai besoin de vous apprendre / J’ai envie de vous ressembler /

Je gueulerai pour qu’on entende

ce que vous m’avez enseigné-é (avec énergie) →

Page 18: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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(chanté mais en mode presque parlé)

Donne-moi ta main camarade / Prête moi ton cœur / compagnon /

Nous referons les barricades → Comme hier / la Confédération

(couplet chanté + fort) A quelques heures de Barcelone se sont groupés des menuisiers

Et sans patron / TOUT RE-FONC-TIONNE / on sourit ☺ / dans les ateliers (+ doux)

Sur la place de la mairie qu’on a changée en maternelle (avec un élan) /

Les femmes ont pris la blanchisserie et sortent le linge au soleil-eil (+fort et enchainé)

Donne-moi ta main camarade /

Prête-moi ton cœur / compagnon /

Nous referons les barricades → Et la vie / nous la gagnerons

(couplet piano) Tandis que quelques militaires

font leur métier de matador (doux) / Des ouvriers des ouvrières

/détruisent / une prison / d’abord /

Là bas c’est la mort qui s’avance tandis qu’ici « Ah Madaaame… //

C’est l’anarchie !…»/ La liberté dans l’espérance

ils ont osé la vivre aussi-i →

(2x ref final) Da me tu mano compañero→ Y presta me tu corazón /

Barricadas levantaremos→ Como ayerrr / la Confederación (bref:2tps)

Page 19: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Bella Ciao

Bella Ciao est un chant de révolte italien qui célèbre l’engagement et le combat mené par les partisans contre les troupes de la République sociale italienne pendant la seconde guerre mondiale. Les paroles ont été écrites fin 1944 sur l’air d’une chanson populaire que chantaient au début du XXe siècle les « mondine », saisonnières des rizières de la plaine du Pô, pour dénoncer leurs conditions de travail. Elle est chantée depuis 1963 comme un hymne à la résistance.

NB : Penser à dire « BEL-LA » Les 1eres voix disent « Una mattina », les 2emes « mi son svegliato »

(Gr.1) Una (Do) mattina, (Gr.2) Mi son svegliato,

O Bel-la Ciao, Bel-la Ciao, Bel-la Ciao, Ciao, Ciao !

Una mattina, mi son svegliato, E ho trovato l’invasor.

Oh partigiano, portami via, O Bel-la Ciao... Oh partigiano, portami via,

Che mi sento di morir.

E se io muoio, da partigiano, O Bel-la Ciao... E si io muoio, da partigiano

Tu mi devi seppellir.

Mi seppellire lassù in montagna O Bel-la Ciao... Mi seppellire lassù in montagna

Sotto l’ombra di un bel fior.

Tutte le genti, che passeranno O Bel-la Ciao... Tutte le genti, che passeranno

Mi diranno « Che bel fior ».

Page 20: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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E questo è il fiore del partigiano O Bel-la Ciao... E questo è il fiore del partigiano

Morto per la libertà ! Morto per la libertà !

Bella Ciao, version des « mondine » Chanson populaire dont l’origine est assez méconnue.

Alla mattina appena alzata O bella ciao bella ciao bella ciao, ciao, ciao

Alla mattina appena alzata In risaia mi tocca andar

E fra gli insetti e le zanzare, O bella ciao… E fra gli insetti e le zanzare Un dur lavoro mi tocca far

Il capo in piedi col suo bastone, O bella ciao… Il capo in piedi col suo bastone

E noi curve a lavorar

O mamma mia o che tormento, O bella ciao… O mamma mia o che tormento

Io t'invoco ogni doman

Ed ogni ora che qui passiamo, O bella ciao… Ed ogni ora che qui passiamo

Noi perdiam la gioventù

Ma verrà un giorno che tutte quante, O bella… Ma verrà un giorno che tutte quante

Lavoreremo in libertà.

Traduction : Le matin, à peine levée, À la rizière je dois aller, Et entre les insectes et les moustiques, Un dur labeur je dois faire, Le chef debout avec son bâton, Et nous courbées à travailler, O Bonne mère quel tourment, Je t'invoque chaque jour, Et toutes les heures que nous passons ici, Nous perdons notre jeunesse, Mais un jour viendra que toutes autant que nous sommes, Nous travaillerons en liberté

Page 21: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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L’Hymne des Femmes

Sur l’air du Chant des Marais (1934). L’histoire veut que ce chant ait été écrit au printemps 1971, avant la première grande manifestation du MLF du 20 novembre 1971, la marche internationale des femmes. Quelques modifs de paroles ont été faites (soulignées), inspirées par des chorales féministes

NB : 3 femmes commencent, puis 3 autres les rejoignent à la 3e

ligne, puis toutes les femmes

Penser à prendre une respir’ (∅) avant «, les femmes»

(Ré) (3♀) Nous qui sommes sans passé,

∅ les femmes Nous qui n’avons pas d’histoire (+3♀) Depuis la nuit des temps,

∅ les femmes Effacées de nos mémoires

REFRAIN1 :Levons-nous femmes esclaves Et brisons nos entraves

Debout, ∅ debout !

(staccato) Asservies, humiliées, ∅ l es femmes

Achetées, vendues, violées (lié) Dans toutes les maisons,

∅ les femmes Hors du monde reléguées.

(hommes chantent le refrain puis bourdonnent)

REFRAIN1 (∅ sans écho)

Page 22: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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(crescendo) Seules dans notre malheur, ∅ les femmes

L’une de l’autre ignorée Ils nous ont divisées, ∅ les femmes

Et de nos sœurs séparées.

REFRAIN1 (sans écho) (2è voix sur refrain)

(crescendo) Le temps de la colère, ∅ les femmes

Notre temps, est arrivé Connaissons notre force, ∅ les femmes

Découvrons-nous des milliers !

REFRAIN2 : Levons-nous femmes en RAGE Et brisons toutes les cages Debout, (debout) Debout !

(doux) Reconnaissons-nous, les femmes Parlons-nous, regardons-nous, Ensemble, on nous opprime,

les femmes (crescendo) Ensemble, Révoltons-nous !

REFRAIN2 (avec écho)

Ensemble en mouvement, ∅ les femmes Nous vaincrons la répression

Chaque jour nous retrouve en armes Vivent nos révolutions !

REFRAIN3 NOUS NE SOMMES PLUS ESCLAVES

Jou-i-ssons sans entraves Debout, debout ! (2x)

→ à la 2è fois, un 3è « DEBOUT ! » en sautant !

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Frontières Jofroi, 2011

Une chanson qui dénonce la fausse bien pensance de nombreux media et de beaucoup de nos compatriotes qui « ne sont pas racistes » mais pour autant trouvent que les gens pas comme nous n’ont rien à faire dans ce pays…

En Mi. Possible qu’une ou deux personnes disent les phrases en gras

Penser à bien rythmer le TANgo… Attention aux « er » pas « erre »

Entre couplets : clap-clap---clap---clap

C’est une ritournelle, un refrain Qu’on nous sert comme une prière

Sincère et presque bon chrétien En tirant vers soi la soupière

«On ne peut pas comprenez bien Accueillir toute la misère…»

Mais où vont les êtres humains Que l’on reconduit aux frontières ?

~~

On nous dit : «c’est complet, c’est plein On ne sait déjà pas que faire

Des sans-papiers, des clandestins Des réfugiés de toutes les guerres.

« C’est facile de tendre la main, Où s’arrêt’ra la surenchère ?» Mais où vont les êtres humains

Que l’on reconduit aux frontières ? ~~

«Pas d’ quoi, dit-on, en faire un foin d’ hurler à la chasse aux sorcières.

Qui n’a pas son lot de pépins De tracas et de vents contraires

Page 24: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

23

« Chacun chez soi, c’est plus serein, Faut se méfier des chiens qui errent…»

Mais où vont les êtres humains Que l’on reconduit aux frontières ?

~~

Paraît d’ailleurs qu’ les bohémiens C’est dans leurs gènes, le goût de l’air,

Qu’ leur liberté ça ne vaut rien Que le prix d’un vol en charter,

« Il y a des lois, c’est bien le moins Même sur une terre hospitalière… »

Mais où vont les êtres humains Que l’on reconduit aux frontières ?

~~

Bien sûr tout le monde convient Qu’il y a de pires gangsters

Que ces ramassis, ces vauriens Voleurs de poules, de pommes de terre.

Pour les plumer, eux, pas moyen Ils n’ont pas de comptes bancaires… Est-ce pour ça qu’ c’est plus humain De les reconduire aux frontières…

~~

C’est une ritournelle, un refrain Qu’on nous sert comme une prière

Sincère et presque bon chrétien En tirant vers soi la soupière

«On ne peut pas comprenez bien Accueillir toute la misère…»

Mais où vont les êtres humains Que l’on reconduit aux frontières ?

Mais où vont les êtres humains Que l’on reconduit aux frontières ? (2x)

Page 25: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

24

Un Gamin Zoufris Maracas, 2012

(Ré) Si tu savais d’où je venais Tu me parlerais pas pour rien

Tu déposerais ton képi Tu me détacherais les mains

Tu me laisserais du répit Au moins jusqu’à après demain

Tu me laisserais vivre ici Vu qu’toi aussi t’es un gamin

Un gamin, deux gamins, 6 milliards de gamins Plus un, plus un… (2x)

Mais tu es un flic Triste représentant de la force publique.

Si tu savais d’où je venais Tu me d’manderais si je vais bien

Tu m’offrirais à déjeuner Tu me détacherais les mains

Tu me laisserais du répit Au moins jusqu’à l’été prochain

Tu me laisserais vivre ici Vu qu’toi aussi t’es un gamin

Un gamin, deux gamins, 6 milliards de gamins Plus un, plus un… (2ou3x)

Mais tu es un flic Affamé de bandit, salop de vendu de représentant de la

force publique.

Si tu étais né où je suis né Tu te d’mandrais si tout va bien

Autant de temps colonisé A présent traité comme un chien

Tu continues à me voler, mon peuple et mon continent

Tu distribues à la volée, du pognon à mes dirigeants

Page 26: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

25

Tu sponsorises les dictateurs Tu vides mon sol de ses richesses

Pour quelques gisements prometteurs Des peuples entiers dans la détresse.

Et toi tu es flic, (Yeah, c’est les arbres que tu as coupés chez moi)

Soi-disant l’exécutant de la volonté de l’autorité publique. (Yeah, les armes que tu as vendues chez moi)

Et tu voudrais que je te tienne pour irresponsable ? Mais tu es le bras de l’idée,

Et cette idée sans toi, n’est qu’une idée.(2x)

Un gamin, deux gamins, 6 milliards de gamins. Plus un, plus un… (2ou3x)

Mais tu es un flic, Affamé de bandit, salop de vendu de représentant de la force publique.

Si tu savais d’où je venais, Tu ne ferais pas ton malin,

Ton autoritaire, Le gars qui me dit que je dois me taire.

(6 milliards de gamins) Tu déposerais ton mépris,

Tu me détacherais les mains, Tu me laisserais du répit

Au moins jusqu’au siècle prochain, Tu me laisserais vivre ici

Avec ma femme et mes gamins.

Un gamin, deux gamins, 6 milliards de gamins. Plus un, plus un…(3x)

6 milliards de gamins. …(3x) Un gamin, deux gamins, 6 milliards de gamins. Plus un,

plus un…(3x)

Page 27: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

26

Y En A Qui… Yves Jamait, 2003

Le matin, quand je me réveille, J’ai du mal à quitter Morphée Pour aller justifier la paye, Que mon patron peut s’octroyer

Cà n’est pas vraiment que je tienne A continuer de l’engraisser Mais aussi petite que soit la mienne - de paye

J’en ai besoin pour bouffer

Je fais des trous dans ma ceinture Un par jour pour mieux gérer

Le minimum que cette enflure Se croit obligé d’me céder

Y en a qui s’ront jamais dans la merde Y en a qu’auront jamais d’problèmes

Et ce sont souvent ceux-là même Qui nous dirigent et qui nous gouvernent

Je le croise devant l’usine Dans sa belle BMW Dans sa Porsche ou bien son Alpine Suivant ce qui l’a motivé

Moi je gare mon vélo Depuis qu’ils ont décidé Afin d’relancer l’marché d’l’auto

D’interdire aux poubelles de rouler

Il a les fringues toujours impec’ Les mains propres et jamais tachées

Moi, mes paluches, je bosse avec Et mes neurones sont élimés

Y en a qui s’ront jamais dans la merde…

Il a des potes en politique Des plantes grasses à arroser De celles qui jamais ne lui piqu’ ‘eront le cœur de son chéquier

Ils ont le cumul sympathique De maire et de député Ils ont la morale cathodique Et le chômage suranné

Et peu importe l’ascenseur Qu’ils aiment à se renvoyer Peu importe puisque l’erreur C’est qu’on est trop dans l’escalier

Y en a qui s’ront jamais dans la merde (ou « Et souvent ce sont ceux-là même »)

Combien de temps encore, va-t-on se laisser faire Combien de temps encore, sans rien faire…(2x)

Page 28: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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A Redoblar Mauricio Ubal et Rubén Olivera, Rumbo, 1979

Cette chanson est une référence de la chanson populaire uruguayenne et des chants de protestation pendant la dictature civilo-militaire de 1973-1985

Volverá la alegría a enredarse con tu voz A medirse en tus manos y a apoyarse en tu sudor

Borrará duras muecas pintadas Sobre un frágil cartón de silencio

Y en aliento de murga saldrá, a redoblar A redoblar… X 4

A redoblar muchachos esta noche Cada cual sobre su sombra

Cada cual sobre su asombro a redoblar Desterrando, Desterrando la falsa emoción el la la la

El beso fugaz, La mascarita de la fe A redoblar… X 4

A redoblar muchachos que la noche Nos presta sus camiones y en su espalda

De balcones y zaguán Nos esperan, nos esperan otros redoblantes otra voz

Harta de sentir la mordedura del dolor A redoblar muchachos la esperanza

Que su latido insista en nuestra sangre Para que ésta nunca olvide su rumbo…

Porque el corazón no quiere entonar más retiradas

Traduction : La joie reviendra s’emmêler dans ta voix Se mesurer dans tes mains & s’appuyer dans ta sueur Elle effacera les dures grimaces peintes Sur un fragile

carton de silence Et elle ressortira en souffle de murga (musique d‘Uruguay) Redoublez d’efforts les gars ce soir Chacun·e sur son ombre Chacun·e sur sa

stupéfaction En bannissant la fausse émotion, le « lalala » Le baiser fugace Le petit masque de la foi Redoublez les efforts les gars car la nuit Nous prête ses Camiones

(rythme murga) et sur ses épaules De balcons et entrées nous attendent d’autres roulements de tambours et une autre voix Qui en ont assez de sentir la morsure

de la douleur - Redoublez d’espoir les gars Que son battement insiste dans notre sang Pour qu’il n’oublie jamais sa voie… le cœur ne veut plus chanter de retraites

Page 29: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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La Baleine Bleue

Steve Waring, 1973, COP21, 2015

NB : 2 groupes qui se donnent la réponse pour les couplets ET

on a un peu changé les paroles ! ☺ Merci Steve !

REFRAIN : (Toustes ensemble)

La baleine bleue cherche de l’eau

Pour déboucher tous ses tuyaux (2x)

Eau, eau, eau…

eau H2O

Elle a trouvé beaucoup de choses

Elle a trouvé beaucoup de choses

Elle a trouvé beaucoup de choses

Elle a trouvé beaucoup de choses

Du CO2 Du CO2

Mais pas de l’eau Mais pas de l’eau

Eau H2O (ensemble)

REFRAIN : (ensemble)

Elle a trouvé des sacs plastique

Elle a trouvé des sacs plastique

Elle a trouvé des sacs plastique

Elle a trouvé des sacs plastique

Des sacs plastique Des sacs plastique

Du CO2 Du CO2

Mais pas de l’eau Mais pas de l’eau

Eau H2O (ensemble)

REFRAIN : (ensemble)

Elle a trouvé un pétrolier

Elle a trouvé un pétrolier

Elle a trouvé un pétrolier

Elle a trouvé un pétrolier

Un pétrolier Un pétrolier

Des sacs plastique Des sacs plastique

Du CO2 Du CO2

Mais pas de l’eau Mais pas de l’eau

Eau H2O (tous

ensemble)

Page 30: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Eau H2O (ensemble)

REFRAIN : (ensemble)

Elle a trouvé des métaux lourds

Elle a trouvé des métaux lourds

Elle a trouvé des métaux lourds

Elle a trouvé des métaux lourds

Des métaux lourds Des métaux lourds

Un pétrolier Un pétrolier

Des sacs plastique Des sacs plastique

Du CO2 Du CO2

Mais pas de l’eau Mais pas de l’eau

Eau H2O (ensemble)

REFRAIN : (ensemble)

Elle a trouvé des algues vertes

Elle a trouvé des algues vertes

Elle a trouvé des algues vertes

Elle a trouvé des algues vertes

Des algues vertes Des algues vertes

Des métaux lourds

Des métaux lourds Un pétrolier

Un pétrolier Des sacs plastique

Des sacs plastique Des pesticides

Des pesticides De la dioxine

De le dioxine De l’uranium

De l’uranium Des PCB Du Glyphosate ! *

Du Glyphosate Et le COVID ! *

Et le COVID Des OGM

Des OGM Un trou dans l’eau !

Un trou dans l’eau ! Pour Monsanto !

Pour Monsanto ! Mais pas de l’eau

Mais pas de l’eau

Eau H2O (ensemble)

REFRAIN : (ensemble)

Avec Eau H2O (2x)

* Modif pour la Marche pour le Climat

28/01/2019

Page 31: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Madame La Banquise Sur l’air de de Paul Misraki, 1935

Paroles de Monique Dubois pour la Cop21 (2015) « Tout va très bien, Madame la Marquise » est devenu une expression proverbiale pour désigner une attitude d’aveuglement face à une situation désespérée. Détournée ici en soutien à la cause écologique au moment de la chaine humaine à l’initiative des Amis de la Terre le 28 Nov. 2015.

Allô, François (Manu) ? Quelles nouvelles ? Mal foutue depuis quelque temps Sur mon portable, Je vous appelle

Que se passe-t-il à présent ?

Tout va très bien Madame la Banquise Tout va très bien, tout va très bien.

Mais les humains ont fait quelques bêtises, On déplore un tout petit rien : Le réchauff’ment de la planète

Vos ours blancs vont disparaitre. Mais, à part ça, Madame la Banquise Tout va très bien, tout va très bien.

Allô, Barack (Donald ? Wauquiez ?) Quelles nouvelles ? Plus d’ours blanc ! Ah Quel souci

Expliquez-moi Mais je dégèle, Mais comment cela se produit ?

Cela n’est rien, Madame la Banquise Cela n’est rien, tout va très bien.

Pourtant, il faut, il faut que je vous dise, On déplore un tout petit rien : Des intempéries climatiques

Qui vont bien semer la panique. Mais, à part ça, Madame la Banquise Tout va très bien, tout va très bien.

Page 32: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Allô, POUTINE ? Quelles nouvelles ? Plus d’ours, la panique climatique

Expliquez-moi Mais je dégèle, Pourquoi cela m’arrive à moi ?

Cela n’est rien, Madame la Banquise

Cela n’est rien, tout va très bien. Pourtant, il faut, il faut que je vous dise,

Il y aura pluSS de maladies, Quelques disparitions d’espèces

Pluss de famine, pluSS de sécheresse,. Mais, à part ça, Madame la Banquise Tout va très bien, tout va très bien.

Allô, TOTAL ? Quelles nouvelles ?

De la sécheresse, avez-vous dit Expliquez-moi Mais là je fonds

Quand tout cela sera fini

Et bien ! Voilà, Madame la banquise Vu que le climat se réchauffe,

La terre entière sera en pleine crise Et personne n’en sortira sauf !

La sécheresse d’un côté De l’autre des pays noyés

L’économie tout’ bouleversée C’qui fait que les gens affolés

Vers d’autres lieux voudront migrer ; C’qui fait qu’la guerre va éclater

Comm’ tout l’monde est tout nucléaire Chais pas c’qu’il restera d’la terre !

Mais, à part ça, Madame la Banquise Tout va très bien, tout va très bien

Page 33: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Poulailler’s Song Alain Souchon, 1977

REFRAIN : Dans les poulaillers d’acajou,

Les belles basses-cours à bijoux, On entend la conversation

D’la volaille qui fait l’opinion. Y disent :

« On peut pas être gentils tout le temps. On peut pas aimer tous les gens. Y a une sélection. C’est normal.

On lit pas tous le même journal ! »

« Mais comprenez-moi : c’est une migraine, Tous ces campeurs sous mes persiennes. »

« Mais comprenez-moi : c’est dur à voir. Qui sont ces gens sur mon plongeoir ? »

REFRAIN

« On peut pas aimer tout Paris. N’est-ce pas y a des endroits la nuit Où les peaux qui vous font la peau

Sont plus bronzées qu’nos p’tits poulbots ? »

« Mais comprenez-moi : la djellaba, C’est pas ce qui faut sous nos climats. »

« Mais comprenez-moi : à Rochechouart, Y a des taxis qui ont peur du noir. »

REFRAIN

« Que font ces jeunes, assis par terre, Habillés comme des traîne-misère.

On dirait qu’ils n’aiment pas le travail. Ça nous prépare une belle pagaille.

Mais comprenez-moi : c’est inquiétant. Nous vivons des temps décadents.

Mais comprenez-moi : le respect se perd Dans les usines de mon grand-père. »

Page 34: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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« Mais comprenez-moi… C’est pas c’qu’il faut sous nos climats »

« Mais comprenez-moi : à Rochechouart, Y a des taxis qui ont peur du noir. »

« Mais comprenez-moi : c’est une migraine, Tous ces campeurs sous mes persiennes.

Le Ravailleur Les Ours du Scorff, 1994

Une chanson pour s’amuser en mode « question-réponse ». Et on peut toujours se faire croire qu’elle est militante ☺

C’était un petit ‘ravailleur Qui ‘ravaillait pendant des heures (2x)

Il avait tant tant ‘Ravaillé Qu’il était tout, tout tout usé (2x)

Il alla chez le docQUEteur Qui le Zamine pendant des heures (2x)

Le Zamen n’était pas fini Qu’le le ravailleur « RRRRH » s’est endormi (2x)

Le docQUEteur dans sa bonté N’a pas voulu le réveiller (2x)

Au bout de deux ans et trois jours Le ‘Ravailleur « RRRRH » dormait toujours (2x)

Les autorités du pays Sont venues juger le délit (2x)

Z ont condamné le docQUEteur Pour non réveil « RRRRH » de Ravailleur (2x)

Et c’est pour ça qu’ les gens d’ici Sont si souvent ravis au lit (2x)

Ils chantent pour les bons docQUEteurs Qui laissent dormir « RRRRH » les Ravailleurs (ter)

Page 35: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Si tu Vois le Père Noël Duval Mc – 2007

Reprise par la Compagnie Jolie Môme

1. L’hiver tombe sur nos contrées Le soleil est bas, les arbres ont maigri

2. On voit apparaître au-dessus des fenêtres Une marionnette rouge à barbe d’ancêtre

3. Tous Les gamins d’Occident S’ils ont été gentils auront plein de cadeaux

4. Mais ce personnage qui paraît tendre Où est-il de janvier à décembre ?

5. Toute l’année il fait fabriquer ses cadeaux Par des ouvriers de dix ans en entrepôt

6. Qui pour faire ce qui finira sous le sapin N’iront jamais à l’école et ne liront rien

REFRAIN : Hey ! Si tu vois le père Noël mets lui des coups de semelles

Fous-le dans sa hotte et mets lui des calbottes Fais-lui manger sa fausse barbe

égorge ses rennes Et préviens cet escroc

qu’il est bon pour la géhenne

7. Pour s’accaparer les matières premières Le père Noël entretient la corruption et la misère

8. Dans ses anciennes colonies Où il a toujours les meilleurs prix

9. Le pétrole qui fait ce qu’il plastifie Finit parfois dans la mer sans qu’on s’en méfie

10. Et quand il sert à livrer ses joujoux par milliers Il dérègle le climat du globe,

11. on dit Qu’il passe par tous les toits mais Dommage qu’au Burundi y’ait pas de cheminées

Hey ! Si tu vois le père Noël…

Page 36: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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12. Père Noël distribue les boites de chocolats Les tranches de saumon, les blocs de foie gras 13. Ce père pète les panses des porcs à perpet’

Qui rient comme des morts et appellent ça « les Fêtes »

14. En novembre il vend des figurines de G.I. Des tanks et des canons pour la marmaille

15. L’arsenal se collectionne Les parents qui triment auront-il la maille ?

REFRAIN

16. Voici décembre, c’est parti ! 17. Les Barbies descendent en rappel dans les caddies Blondes squelettiques ne pensant qu’au 4×4 de Ken

18. Et ces jeux vidéos qui tombent de la hotte Donnent-ils aux ados le sens de la lutte ?

19. Génération vertueuse en virtuel Qu’aura-t-elle fait le bien dans le monde réel ?

REFRAIN

20. On ramasse des cadavres chaque matin en Inde 21. Ça n’empêche pas le père Noël de gaver ses dindes

22. D’arroser les âmes pour que l’ivresse oublie Que plus de 5 milliards d’hommes n’ont pas ce mode de vie

23 Que les brevets de médicaments valent de l’or 24. Plus de valeur en tout cas que des millions de morts

25. C’est le pervers Noël et sa supercherie vénale Qui te fait supermarcher dans les hypermarchés

26. Je le croyais polyglotte et-il complètement bête Pour ne pas pouvoir répondre

à toutes les lettres et les requêtes 27. Je croirais bien plutôt qu’il préfère les chiffres aux lettres

Et le verbe avoir au verbe être et les riches et les prêtres 28. Homme d’affaire irréprochable

cherche personnage impeccable 29. Avec sentiment charitable pour mascarade en guise de fable

REFRAIN (2x)

30. Tu sais pourquoi les enfants chinois ne croient pas au Père Noël ?

31. C’est parce que c’est eux qui fabriquent les jouets !

Page 37: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Petit Papa Noël Les Sales Majestés, 2008

2 premiers vers en parodie de Tino Rossi mal chantée

Petit Papa Noël,

Quand tu descendras du ciel… N’oublie pas les poubelles Car en bas c’est le bordel

Les hommes n’ont pas été sages Ç’ а été un vrai carnage

Crois-moi une vraie boucherie De New York à Kaboul city

Et si tu descends quand même Dans ton traineau éternel

Surtout n’amené pas de cadeau А ces enfants de salauds

Pour les grands sois sans pitié Surtout ne fais pas de quartiers

Ils ne l’ont pas mérité Mets rien dans leurs p’tits souliers

Petit Papa Noël Quand tu descendras du ciel Descends avec ton flingue

En bas y’a plus que des dingues Mais n’oublie pas les enfants Ils t’attendent impatiemment

Même si souvent leurs parents Sont plus bêtes que méchants

Et si tu descends quand même Dans ton traineau éternel

Surtout n’amène pas de cadeau А ces enfants de salauds

Page 38: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Pour les grands sois sans pitié Surtout ne fais pas de quartiers

Ils ne l’ont pas mérité Mets rien dans leurs p’tits souliers

Petit Papa Noël Si tu vas à Bethléem N’oublie pas les enfants

Ils t’attendent impatiemment Mais prend ton gilet pare-balle

Là-bas c’est la guerre totale D’ailleurs c’est la guerre partout On vit dans un monde de fous

Petit Papa Noël Quand tu descendras du ciel N’oublie pas les poubelles Car en bas c’est le bordel

Les hommes n’ont pas été sages Ç’ а été un vrai carnage

Crois-moi une vraie boucherie De New York à Kaboul city

Petit Papa Noël, On fera mieux l’année prochaine Petit Papa Noël…(ad lib)

On dit qu’Marseille est morte

On dit qu’marseille est morte Mironton mironton mirontaine On dit qu’marseille est morte

…est morte et enterrée : mais c’est pas vrai !

Ah y fallait pas, y fallait pas que j’y aille Ah y fallait pas y fallait pasy’aller ! (refrain bis)

Page 39: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Oh Mon Patron ! Les Fouteurs de Joie, 2013

Chaque phrase (en gras) chantée en solo puis reprise par le groupe – Sauf quand indiqué

Mon patron n’a pas fini de m’enquiquiner Mon patron n’a pas fini de me harceler

On augmente les cadences On travaille le dimanche

On va délocaliser pour les intérêts

REFRAIN : Oh mon patron, Oh mon amour, Oh mon patron

Malgré tout je t’aimerai toujours (2x)

Mon patron a des millions Bien planqués en Suisse

Mon patron sait comment faire De gros bénéfices

On va s’implanter en Chine On va mettre des machines

On va chanter l’opéra Des marchés financiers

REFRAIN

Mon patron veut faire plaisir à ses actionnaires Mon patron veut faire baisser La masse des salaires

On va moins payer les femmes Embaucher des gosses au Népal

On va doubler les stagiaires et les vacataires On va doubler les stagiaires et les INTÉRIMAIRES

REFRAIN

On n’ voudrait pas te déranger mais Aujourd’hui c’est décidé (1x)

On est en grève, on est en grève, on est en grève illimitée (2x)

Page 40: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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On n’ voudrait pas te déranger, mais aujourd’hui c’est décidé (1x)

Y’a pas d’ soleil, y’a pas d’soleil en d’ssous du seuil de pauvreté (2x)

Mon patron s’est rassemblé en cellule de crise

Mon patron a attendu que le mouvement s’enlise Il a mouillé sa chemise, Il a dit qu’on dramatise

Mon patron s’est envolé En parachute doré

REFRAIN

Duas Cirandas Anonyme. Transmission Manon (Compagnie Dicilà, Le Chœur Mobile) depuis Matheus, Arrgt Lys Perdrieau

Dom- Note de départ "Sol"

Chant régional, une ciranda traditionnelle de Recife, au Nordeste du Brésil.

Eu fui fazer uma casa de farinha Bem maneirinha que o vento possa levar

Passa sol, passa chuva, passa vento Nao passa o movimento do cirandeiro a rodar

Achei bom, bonito Meu amor brincar Ciranda manera

Vem ca' cirandeira Vem ca' balançar

Traduction : J'ai fait faire une maison de farine Si légère que le vent peut l'emporter

Passe le soleil, passe la pluie, passe le vent Mais jamais ne cesse le mouvement de la ciranda...

Page 41: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Notre-Dame des Oiseaux de Fer Texte : Sylvain Girault, 2010

Interprétation : Hamon martin Quintet NNDL : un feuilleton qui dure depuis 1967, et a nourri ces dernières années une contestation locale et nationale, forte et motivée, contre un équipement inutile, désastreux pour l’environnement et dispendieux, si peu adapté aux enjeux écologiques d’un développement digne du XXIème siècle. Cette chanson participe à la mobilisation contre la réalisation de l’aéroport de Notre-Dame des Landes dans la région nantaise. Un clip en soutien aux opposants à l’aéroport – et à tous les militant·es qui s’opposent aux grands projets inutiles et imposés a été réalisé en 2016, au moment du « référendum » (consultation en Loire Atlantique).

(DO) On veut du silence et du temps On veut sortir à la lumière

On veut cultiver nos enfants Et on veut cultiver nos terres (2x)

Notre-Dame des landes de terre Notre-Dame des chemins de long Notre-Dame des oiseaux de terre

Notre-Dame des livres et des sons (2x)

REFRAIN : On ne veut pas de tant de tant On ne veut pas de tant de fer

Pour les avions - il n’est plus temps On ne veut pas de votre enfer Notre-Dame - des fils de fer

Notre-Dame des routes et des ponts Notre-Dame des - oiseaux de fer

Notre-Dame des bêtes à béton

Page 42: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Du ciel est descendu le vent Du ciel est descendu le vert

On ne veut pas qu’ du ciel descendent Des cendres de mort et de fer (2x)

Pas de pistes aux oiseaux de fer Pas de fer en place des oiseaux

Que c’est triste un monde sans chair Que c’est cher un monde de sots (2x)

REFRAIN

On a mis tant de tant de temps On a mis tant de temps à faire Et maintenant tenant tenant

Et maintenant faudrait défaire (2x)

La mort des fermes et du bocage La mort des chemins, des oiseaux

La mort des mares, la mort des vaches La mort du lait, la mort de l’eau (2x)

REFRAIN

(Lent) L’autre jour en m’y promenant

J’ai vu le vol d’une hirondelle

J’ai vu qu’elle avait du tourment

C’était le retour du printemps

REFRAIN : On ne veut pas de tant de tant On ne veut pas de temps de fer

Pour les avions - il n’est plus temps On ne veut pas de votre enfer Notre-Dame - des fils de fer

Notre-Dame des routes et des ponts Notre-Dame des - oiseaux de fer

Notre-Dame SANS VOTRE BETON !

Page 43: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Je Suis Fille (Je Suis Fils) Xavier Petermann (Corrigan Fest), 2007.

Anti-militarisme, anti-racisme, lutte des classes, rejet du pouvoir – religieux comme gouvernemental. Références aux exactions commises envers les peuples amérindiens. Nous chantons en partie au féminin, les ouvrier·es et paysan·nes ayant participé et engendré autant de filles que de fils.

Je suis fille de marin, qui traversa la mer Je suis fille de soldat, qui détesta la guerre

Je suis fille de forçat, criminel évadé Et fille de fille du roi trop pauvre à marier.

Fille de coureur des bois et de contrebandier Enfant des sept nations et fille d’aventurier

Métisse et sang-mêlée, bien qu’on me l’ait caché

C’est un sujet de honte, j’en ferai ma fierté

Laï La Laï Laï Laï …

Je suis fils·le d’irlandais, poussé·e par la famine Je suis fils·le d’écossais, v’nu·e crever en usine Dès l’âge de 8 ans, 16 heures sur les machines

Mais je sais que JAMAIS - je n’ai courbé l’échine. Non, je suis resté DROIT, là devant les patrons Même le jour où ils ont – passé la conscription

J’suis fils de paysan et fils d’ouvrier Je ne prends pas les armes Contre d’autres affamés.

Laï Laï Laï …

Page 44: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

43

Ce n’était pas ma guerre, alors j’ai déserté J’ai fui dans les forêts, et je m’y suis caché

Refusant de servir – de chair à canon. Refusant de mourir au loin pour la nation.

Un’ nation qui ne fut, Jamais vraiment la mienne Une alliance forcée, de misère et de peine Celle du génocide des premières nations Celle de l’esclavage et des déportations.

Laï Laï Laï …

Je n’aime pas le lys,(le lys !) Je n’aime pas la croix (la croix !)

L’une est pour les curés (curés fumiers !) Et l’autre est pour les rois.

Si j’aime ce pays, La terre qui m’a vu-e naître.

Je ne veux pas de Dieu,

Je ne veux pas de maître (ni mari !)

Je ne veux pas de Dieu,

Je ne veux pas de maître ! *

Laï Laï Laï …

Reprise « Je n’aime pas le lys,(le lys !)… »

* Certaines chorales chantent aussi

« Je suis mon propre maître » pour conclure

Page 45: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

44

L’Estaca Lluis LLACH, 1968

Un appel à l’unité d’action pour accéder à la liberté, composé en 1968 par le catalan Lluis Llach sous la dictature du Général Franco (1892-1975). La dictature est vue sous la métaphore d’un pieu qui ne sera arraché que si le peuple s’unit. Le grand-père Siset est inspiré d’un personnage réel, Narcís Llansa i Tubau, surnommé Siset Llansa, républicain, catalaniste et anticlérical qui était était barbier à Besal et faisait de sa boutique un lieu de débat politique. Elle a été traduite en plus de 50 langues et le syndicat polonais Solidarnosc en fit son hymne.

L’avi Siset em parlava De bon mati al portal

Mentre el sol esperavem I els carros veiem passar

Siset, que no veus l’estaca On estem tots – lligats? Si no podem desfersen

Mai no podrem caminar !

Refrany: Si estirem tots, ella caurà Que molt de temps no pot durar Segur que tomba, tomba, tomba

Ben corcada deu ser ja.

Si tu l’estires fort per (ac)qui I jo l’estiro fort per (a)lla

Segur que tomba, tomba, tomba, I ens podrem alliberar.

Page 46: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Pero Siset fa molt temps ja Les mans se’m van escorxant !

I quan la força se me’n va Ella és més ample i més gran.

Ben cert sé que està podrida Pero és que, Siset, costa tant ! Que a cops la força m’oblida

Tornem a dir el teu cant :

Refrany

L’avi Siset ja no diu res Mal vent que se’l va emportar

Ell qui sap cap a quin indret I jo a sota el portal

I quan passem els nous vailets Estiro el col per cantar

El darrer cant d’en Siset Lo darrer que em va ensenyar

Refrany (X2)

La Catena (refrain de L'Estaca en corse)

S'e noi tiremu tutt'inseme Force ch'une ghjornu sciappera

Da fannu u frombu frombu frombu Ci ribombi da mare in la

S'e noi tiremu tutt'inseme Force ch'une ghjornu sciappera

Da fannu u frombu frombu frombu Cum' un cantu di liberta

Page 47: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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L’ESTACA – Version « Yahourt » les « a » ne sont pas aussi ouverts qu’en francais

L’avi Sizet aim’ parlava De bon’ mati al pourtaal MintraZ el sol espéraavem Yos carros véiem passar Sizet, qué no véous l’estaaca On’ estem tots ligats

Si no poudem desfer-zen Maï no poudrem caminar

Si’as-ti-rem tots, ella caoura Qué molt de timpse no po dourar Ségour qué tomba, tomba tomba

Ben courcada déou ser jea Si tou l’estires for’ perqui

I yo l’estiro for’ per ya Ségour qué tomba, tomba tomba

Iens poudrem alibErar Pero Sizet, fa molt timp’chya Laiss man’ sem van escorchan’

I Kwan la força se mèn’ va El’ ez mez ampl’é mez gran Ben certe sé quésta poudrida Prosse qué Sizet costa tante

Kacops la força m’oublida Tournèm a dir-el téou can’ Refrany

L’avi Sizet jea no diourès Mal vin’ qué sel’am pourtar El qui sap ca-pa Ki-nidrette I yo a sotal pourtal

I Kwan passam els nos vailliets Estirel col per cantar Ol darrerre cante den Sizet Lou darrerre quèm vanseniar

La Catena (refrain de L'Estaca en corse)

S'e noi tiremu tutt'inseme Force ch'une ghjornu sciappera

Da fannu u frombu frombu frombu Ci ribombi da mare in la

S'e noi tiremu tutt'inseme Force ch'une ghjornu sciappera

Da fannu u frombu frombu frombu Cum' un cantu di liberta

Traduction :Si nous tirons tous ensemble Peut-etre qu'un jour elle se brisera Et cela fera un vrombissement Qui retentira de l'autre coté de la mer

Si nous tirons tous ensemble Peut etre qu'un jour elle se brisera Et cela fera retentir Comme un chant de liberté

Page 48: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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L’ESTACA – « Le Pieu » Traduction Marc Robine – et adaptation maison

Du temps où j’n’étais qu’un gosse Grand-père me disait souvent,

Pendant qu’ l’on guettait l’aurore En r’gardant passer les gens.

« Petit, vois-tu ce pieu là-bas Auquel nous sommes enchaînés Tant qu’il sera planté comme ça

On n’pourra pas avancer »

REFRAIN: Si nous tirons, tous, il tombera Ça ne peut pas durer comme ça

Il faut qu’il tombe, tombe, tombe. Vois-tu, comme il penche déjà.

Si je tire fort, il va bouger Et si tu tires à mes côtés

C’est sûr qu’il tombe, tombe, tombe Et nous gagnerons la liberté

« Petit, ça fait un bout de temps Que j’m’y écorche les mains

Et quand ma force fout le camp Je m’dis que ça sert à rien

J’ai beau savoir que lui s’écroule, Mais il y nous en coute tant Que pour anéantir le doute

Il nous faut chanter ce chant. »

REFRAIN

Puis le grand-père n’a plus rien dit Un sale vent l’a emporté

Personne ne sait où il est parti Et moi je suis resté

Et quand repassent les gosses le soir Je me lève pour chanter

Cette dernière chanson d’espoir Celle qu’il m’a enseignée

REFRAIN (2x)

Page 49: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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L’ESTACA – « Le Pieu » Version Marc Robine

Du temps où je n’étais qu’un gosse Mon grand-père me disait souvent

Assis à l’ombre de son porche En regardant passer le vent Petit vois-tu ce pieu de bois

Auquel nous sommes tous enchaînés Tant qu’il sera planté comme ça

Nous n’aurons pas la liberté

REFRAIN: Mais si nous tirons tous, il tombera Ca ne peut pas durer comme ça

Il faut qu’il tombe, tombe, tombe Vois-tu comme il penche déjà

Si je tire fort il doit bouger Et si tu tires à mes côtés C’est sûr qu’il tombe, tombe, tombe

Et nous aurons la liberté

Petit ça fait déjà longtemps Que je m’y écorche les mains

Et je me dis de temps en temps Que je me suis battu pour rien Il est toujours si grand si lourd La force vient à me manquer

Je me demande si un jour Nous aurons bien la liberté

REFRAIN

Puis mon grand-père s’en est allé Un vent mauvais l’a emporté Et je reste seul sous le porche

En regardant jouer d’autres gosses Dansant autour du vieux pieu noir

Où tant de mains se sont usées Je chante des chansons d’espoir

Qui parlent de la liberté

REFRAIN

Et nous aurons la liberté x2

Page 50: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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(Siamo Tutti) Fratelli François Castiello, 1994

Ecrite en 1994 pour les Balkans sous les bombes, reprise par FC sur l’album « Plein du monde » de Bratsch, également reprise par le groupe féminin Tamatakia dans l’album « L’appel du large » dédié aux voyageuses, en l’honneur d’ Isabella Bird (1831-1904)

Siamo tutti fratelli, d’amore e di liberta Bianchi neri rossi gialli, Siamo tutti insieme,

Per l’eternita… Vita vita vita, Balla balla per noi Vola vola l’anima, Vola vola vola

Nous sommes tous des frères, d’amour et de liberté, Blancs, noirs, rouges, jaunes, ensemble, pour l’éternité,

Vis, vis ma vie, danse, danse, danse pour nous, Envole-toi mon âme, vole, vole, VOLE !

On peut être heureux sans Rolex 2022, sur l’air de « Qui peut faire de la voile sans

vent », chant suédois repris par les scout·es. Une petite création Cagette (Chorale Auto-Gérée de Grenoble et Tous les Environs, ou les trompetistes enjaillé·es…). Ecrivez vos couplets !

On peut être heureux sans Rolex, On peut se passer de Castex

Et on peut cramer le Fouquet's, Sans verser de larmes

On peut travailler sans patron, On peut décider sans Macron

Et on peut fermer les prisons, Sans verser de larmes

On veut vivre sans l’ patriarcat On peut survivre sans camera

Et on peut abattre l'Etat, Sans verser de larmes

On peut être femme sans être mère, On peut voyager sans frontières,

Et on peut chourrer chez Leclerc, Sans verser de larmes

Page 51: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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I Ain’t Afraid by Holly Near, 2000

Chanson de folk états-unienne datant de 2000 écrite et interprétée par Holly Near. Le message est explicite : « Je n’ai pas peur de ton dieu mais j’ai peur de ce que tu fais en son nom ». Bien plus qu’une chanson anti-religieuse ou athéiste, son refrain (« Rise up to your higher power, free up…») est un appel à se servir de notre esprit critique face au pouvoir des soi-disant représentants d’un éventuel dieu. La chanson vise aussi d’autres sources de pouvoir et de domination telles que l’argent, les institutions, les frontières… Do ou Ré

I ain't afraid… (3x)

REFRAIN1: I ain't afraid of your Yahweh [yawéi]

I ain't afraid of your Allah [a-la] I ain't afraid of your Jesus [dji:zus]

I'm afraid of what you do In the name of your god

I ain't afraid of your churches I ain't afraid of your temples I ain't afraid of your praying

I'm afraid of what you do In the name of your god

REFRAIN 2: Rise up to your higher power,

Free up - From fear,

It will devour [devawe] you

Watch out ! for the ego of the hour [yaweu] The ones who say they know it

Are the ones who will impose it on you

REFRAIN 1: I ain't afraid of your Yahweh…

Page 52: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Rise up, and find a higher story Free up from the gods of war and glory

Watch out for the threats [threts] of purgatory The spirit of the wind won’t make a killing off

of sin and Satan [seïten]

I ain’t afraid of your Bible I ain’t afraid of your Torah I ain’t afraid of your Koran

Don’t let the letter of the law O’bscure the spirit of your love

REFRAIN 2: “Rise up to your higher power…”

I ain’t afraid of your money I ain’t afraid of your culture [koltcheuh]

I ain’t afraid of your choices I'm afraid of what you do In the name of your god

I ain’t afraid of your Sunday I ain’t afraid of your spirit

I ain’t afraid of your teachers [ti:tcheuz] I'm afraid of what you do In the name of your god

I ain’t afraid of your Sabbath [saba] I ain’t afraid of your borders I ain’t afraid of your dances

I'm afraid of what you do In the name of your god

I ain’t afraid of your children I ain’t afraid of your music I ain’t afraid of your stories I'm afraid of what you do

in the name of your god (3x)

Page 53: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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La Grève des Mères Paroles de Montéhus, 1905 Musique de Chantegrelet

Reprise par Les Amis D'Ta Femme, 2005

Rejetée par la commission de la censure en 1905. La suppression de celle-ci en 1906 permit à la chanson de voir le jour. Elle était fréquemment chantée dans l'entre-deux-guerres. Ce chant est à la fois un manifeste antimilitariste et un appel à l’émancipation des femmes. Dès les années 1920, des appels à la "Grève des ventres" seront lancés par les premières féministes.

NB : 1 groupe « gras » et un groupe « italiques »

(ré ré LA)

Puisque le FEU et la mitraille, Puisque les fusils, les canons,

Font dans le monde des entailles Couvrant de morts –

les plaines et les vallons. Puisque les hommes sont des sauvages

Qui renient la Fraternité, Femmes debout ! Femmes à l'ouvrage !

Il faut sauver - l'Humanité !

REFRAIN : Refuse de peupler la Terre ! Arrête la fécondité !

Déclare la grève des mères, Aux bourreaux, crie - ta volonté !

Défends ta chair, (Défends ta chair !) Défends ton sang, (Défends ton sang !)

A bas la guerre et les tyrans ! (x2)

Page 54: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Pour faire de ton fils un homme, Tu as peiné pendant vingt ans,

Tandis que la gueuse en assomme En vingt secondes, des régiments.

L'enfant qui fut ton espérance, Lui qui fut nourri de ton sein,

Meurt - dans d'horribles souffrances, Te laissant vieille, souvent sans pain.

REFRAIN

Est-ce que le ciel a des frontières? Ne couvr’-t-il pas le monde entier? Pourquoi sur Terre des barrières?

Pourquoi d'éternels crucifiés? Le meurtre n'est pas une victoire ! Qui sèm’ la mort est un maudit !

Nous n’ voulons plus-pour votre gloire, Donner la chair de nos petits !

REFRAIN (2x – sans « écho » au bis)

Carnavas Cavié (qu’avié ?) Valse occitane, chanson du Carnaval de la Plaine

En faisant les gestes pour montrer la tête, la chemise, le pantalon, les chaussures… et on recommence toujours plus vite !

Carnavas qu’avié, capéou de papié (2x) Capéou de papié, per danzar léger Adieu Carnavas tan duro tan duro Adieu Carnavas tan duro t’en vas

Idem avec : « Camiso de papié » Puis : « Lou braï de papié » Puis : « Soulié de papié »

Page 55: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Sans Haine, Sans Armes, et Sans Violence

HK & Les Saltimbanks, 2010 (original en Sol, nous en Mi)

REFRAIN : Sans haine, sans arme, sans violence De résistances en désobéissances

C'est une évidence, nos vies n'ont plus aucun sens

Depuis qu'nos rêves sont indexés sur le prix de l'essence (2x)

La fronde commence sur cette place Ces casques lourds qui nous font face

Nous les défions, folie ou inconscience Sans haine, sans arme, sans violence

Nous sommes d'une espèce non protégée Notre obsolescence est programmée

Nous devons disparaitre de leurs étals Avant liquidation totale (2x)

REFRAIN

Sans aucune condition de ressources Ils voudraient que l'on parte au pas de course Acheter des biens de grande consommation

Au premier tir de sommation

Que nous leur portions cette marchandise Objet de toutes leurs convoitises Leur précieux, leur cœur de cible Du temps de cerveau disponible

Oh qu'ils chérissent tant ce cœur de cible Ce temps de cerveau disponible

REFRAIN + Sans haine, sans arme, sans violence (2x)

Prédicateurs de la sain’te finance Toxicomane accroc à la croissance

Page 56: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Nous sommes de ceux qui vous désobéissent La plèbe blasphématrice

Jetez nous l'opprobre, jetez nous la pierre Vos grenades suffiraient elles à nous faire taire

Croyez-vous que nos combats soient périssables Nos engagements jetables (2X)

REFRAIN (4x)

Carnavalito

Folklore Argentin / Bolivien. Chanté au Carnaval de la Plaine, à Marseille

Llegando está el Carnaval !, Quebradeño, mi cholita (2x)

Fiesta de la quebrada Humahuaqueña para cantar

Erke, charango y bombo Carnavalito para bailar

Quebradeño humahuaqueñito (2x)

Fiesta de la quebrada Humahuaqueña para cantar

Erke, charango y bombo Carnavalito para bailar, bailar, bailar

Page 57: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Sois Fainéant « Conseil A Un Nourrisson »

Coluche, 1977

A toi l'enfant qui vient de naître, Je dois dire pour être honnête

Que c'est pas en travaillant Qu'on trouve le bonheur sur Terre J'en veux l'exemple que mon père Qui vit l'jour de son enterr'ment

Qu'il était l'plus riche du cim'tière

REFRAIN : Soit fainéant sois fainéant Tu vivras content

Sois fainéant, sois fainéant, Tu vivras longtemps

Plutôt que d'apprendre à l'école Baise et collectionne les véroles

La méd'cine fait quelques progrès Tandis qu'à gagner du bagage Tu n'aboutirais qu'au chômage

Où déjà sont entassés Ceux qu'ont cru en la société

REFRAIN

Moins tu en fais, plus tu l'espères Plus ta santé déjà précaire Te libère de ses tourments

Gagner ta vie ne vaut pas l'coup Attendu que tu l'as déjà

Le boulot y en a pas beaucoup Faut le laisser à ceux qu'aiment ça

REFRAIN

Page 58: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Si jamais tu voles un copain Tu en auras moins de chagrin Que si tu n'as pas à manger Et si t'as la main sur le cœur

N'hésite pas à la couper Tu entendras moins les moqueurs

Si c'est toi qui les a roulés

REFRAIN

Si jamais tu voles un couillon Qui t'envoie tout droit en prison

Dis-toi qu'il est plus mal logé Car pour payer ta pitance

Tandis que tu f'ras pénitence Lui qu'est si fier de t'enfermer

Il faudra encore qu’il aille bosser

REFRAIN

Voilà c'était mon héritage Comme tu vois j'ai fait mes bagages

Je te laisse avec ta môman Tu perds rien, j'ai pas l'gros lot Et tant pis pour toi si je triche

Tu s'ras p't'être un enfant d'salaud Mais... tu s'ras pas un gosse de riche

REFRAIN (+ mon enfant, l’avenir t’attend)

Page 59: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Rue de Paname Les Ogres de Barback, 1997

Dans une rue de Paname, Errant au bord de l'eau J'fumais mon Amsterdam Pour finir au bistrot

Y'avait là deux-trois femmes Qui faisaient le tapin Moi, j'aiguisais ma lame Pour planter les rupins

Les gens de bon quartier, Les touristes, les vieillards, Aiment bien s'promener

Le long des grands boul'vards Ils achètent des souv'nirs

Des tours Eiffel en plastique Les saltimbanques les font rire

Mais faudrait qu'on leur explique

Qu'il y a d'la merde partout, De la drogue, et surtout

Des jeunes en galère Qui trafiquent la misère Ouais ! j'dois bien avouer

Que j'y passe toutes mes journées C'est que parfois à Paris, C'est la joie et la folie ...

Mais croyez-moi, bientôt Les flics auront du boulot Car tous les vagabonds Parlent de révolution

Un jour, toutes nos chansons, Ouais, vous désarmeront

Il n'y aura plus qu'la folie, La joie et l'anarchie, La joie et l'anarchie, La joie dans Paris.

Et à Chambéry aussi !

Page 60: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Ça Fait 3 Jours ... Revisité, en chanson de Carnaval, Marseille !

(Sur l’air de la chanson de Jean-Bart)

Ça fait trois jours qu’t’es maquillé, T’es déguisé et t’as picolé !

Tu sais plus trop comment descendre, La rue d’Aubagne, jusqu’à Noailles.

Car à Noailles, tout est bloqué. La rue d’Aubagne est effondrée.

On sait même plus vers où r’monter En haut la Plaine est toujours murée...

Caramantran, tout droit devant Depuis un an tout l’monde t’attend Heureus’ment t’es pas tout seul :

Y’a le soleil cet insolent !

A Marseille quand Vient le Carnaval Une autre chanson du Carnaval de la Plaine !

A Marseille quand vient le Carnaval, On est toustes joyeux comme des cigales,

On se grime, on s’met de la peinture, Et on s’en fout plein la figure !

On s’habille avec des beaux vêtements, Et on sort le Caramantran

Avec tout çà - on est paré pour le carnaval Et le boulot - ben on s’en fiche pas mal !

Page 61: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Ya Basta ! Compagnie JOLIE MOME, 2006

Chanson créée pour le spectacle BASTA YA. A l'époque, Laurence PARISOT, Pdte du MEDEF, déclare: "La vie, la santé, l’amour sont précaires. Pourquoi le travail échapperait à cette loi? "

(SOL) On te prend, on t'essore, on te jette, On te vire (2X)

Tu travailles pour des miettes, En plus il faut sourire (2X)

REFRAIN: Et ils veulent que cela soit pire? Que l'on reste là sans rien dire?

Ya basta ! Ya basta ! Ya basta, basta ya ! Ya basta ! Ya basta ! Ya basta !

La sécu, la retraite, bientôt des souvenirs (2X) Les loyers, c'est la fête, Mais pas pour ta tirelire (2X)

REFRAIN Les télés, les matraques Disent de bien se tenir (2X)

C'est la peur qui remplace les rêves d'avenir (2X) REFRAIN

On te fiche, on te filme,On surveille tes soupirs (2x) Orwell° dans sa tombe N'a pas fini de rire (2X)

REFRAIN Sans papiers, sans logement, Juste bon à offrir (2X)

Tes deux bras, ta sueur Pour nos villes à construire (2X) REFRAIN

Mords ton voisin si tu veux réussir ! (2X) C'est la rage du gagnant: Il faut vaincre ou mourir ! (2X)

Et ils veulent que cela soit pire? Que l'on reste là sans rien dire?

Ya basta ! Ya basta ! Ya basta, basta ya ! Ya basta ! Ya basta ! Ya basta ! (2X)

Ya basta ! Ya basta ! Ya basta ! YA BASTA !

Page 62: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Carnaval t’en Angas Pas Chant traditionnel occitan, transmise par Manon, Compagnie Dicilà, Le Chœur Mobile

(Rém) - Note de départ "Ré"

Mélodie traditionnelle venant des anciennes régions historiques du Lauragais et de l’Albigeois (couplet 1 & 2 traditionnel du Tarn). Alain Abadi, un militant pour la

langue occitane, a écrit les 4 couplets suivants. Il raconte

de manière poétique le combat pour défendre les langues

régionales et leur importance, pour la diversité qu’elles amènent.

Carnaval t’en angas pas, Que non fas pas embarràs Te metrem dins una cava, Sietat sus un barricòt

Amb una vielha pisharra, Te refrescarem los pòts

Carnaval t’en angas pas , Que non fas pas embarràs E freta las parpelugas, Amb una cabòça d’alh

Son finits piòts e galinas, Adieu Paure Carnaval

Sonque un gran ahidèr, Sonque l’enveja de marchar E au cap d’un bèth saunei, La jòia deu País aimar

Cap davant de un gran viatge, Occitània de doman Anem donc portar l’eslama, De tira que’ns vam manejar

Ai, ai, ai qu’ei gran combat, Taus qui capbaishar vòlen pas Vam semiar èrba navèra Plantaram l’arbo de mai

Encabestrats dens l’istòria Jamei non seram masedats

Aus reclams deu monde vielh Mesclaram lo vent de l’arsec

Lenga d’òc, lenga de vita Cantaram tota la nueit Orbim pòrtas e frinèstas Tirem los vesins de l’aplec

Cada temps qui lo sorelh Clareja d’un navèth vermelh Qu’ei matin de renavida D’estrambòrd e de vertat Entaus pòbles de la Tèrra Qui an causit la libertat

Page 63: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Les Canuts Aristide Bruant, 1894

Ce chant est associé à l’épisode insurrectionnel lyonnais de 1834 alors qu’il est bien plus tardif. Sur les pentes de la Croix Rousse, les canuts, travailleurs de la soie, transforment à domicile les fils de soie produits en Ardèche pour le compte de grandes familles de soyeux lyonnais. En 1831, puis en 1834, ils entrent en rébellion contre afin d’exiger une juste rémunération. Par deux fois, ils se retrouvent maîtres de la ville après la fuite des élites. En 1834, la rébellion se heurte à une sévère répression orchestrée par la Monarchie de Juillet. L’intervention de l’armée, canons à l’appui aura tôt fait de venir à bout des barricades de la Croix Rousse. 600 morts jonchent les rues de la ville et de nombreux prisonniers sont déportésvers les bagnes d’outre-mer - l’Algérievient dêtre conquise… La révolte des canuts s’inscrit dans le cycle des journées révolutionnaires qui va de 1789 jusqu’en 1871 et « la Commune»

NB : tout doux quand on tisse

Pour chanter Veni Creator Il faut avoir chasuble d'or (2x)

Nous en tissons pour vous, Gens de l'église Et nous pauvres canuts n'avons pas de chemise

REFRAIN : C'est nous les canuts Nous allons tout nus !

Pour gouverner, il faut avoir Manteaux et rubans en sautoir. (2x)

Nous en tissons pour vous, Grands de la terre Et nous pauvres canuts, sans drap on nous enterre

REFRAIN

Mais notre règne arrivera Quand votre règne finira (2x)

Nous tisserons le linceul du vieux monde, Car on entend déjà la révolte qui gronde

C'est nous les canuts Nous allons tout nus ! C'est nous les canuts Nous n'irons plus nus

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Hijos del Pueblo Chanson populaire d'inspiration anarcho-syndicaliste sans doute pas le journaliste d'Alicante Rafael Carratalá Ramos,et présentée en 1885 à la Section de musique révolutionnaire de la Première Internationale. Il y en a 3 versions., celle de 1885, celle de 1936 enregistrée pendant la guerre civile par l'Orfeón Catalán de Barcelona, et la 3èmr est une version intitulée "Himno anarquista" ou "Salud proletarios". Ici c’est la version de 1936, plus courte.

(Version 1936)

Hijo del pueblo, te oprimen cadenas, Y esa injusticia no puede seguir;

Si tu existencia es un mundo de penas Antes que esclavo prefiere morir.

En la batalla, la hiena fascista, Por nuestro esfuerzo sucumbirá;

Y el pueblo entero, con los anarquistas, Hará que triunfe la libertad.

Trabajador, no más sufrir, El opresor ha de sucumbir.

Levántate, pueblo leal, Al grito de revolución social.

Fuerte unidad de fe y de acción Producirá la revolución.

Nuestro pendón uno ha de ser: Sólo en la unión está el vencer.

Page 65: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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La Chanson de Craonne

1917. Chanson anonyme écrite sur une musique de Charles Sablon en 1911. Le texte fut recueilli par Paul Vaillant-Couturier (1892-1937), avocat puis journaliste et député, qui, entré dans la guerre avec enthousiasme, en sortit socialiste, revendicateur et pacifiste. Sous-officier dans l'infanterie; il finit la guerre capitaine dans les chars d'assaut - non sans avoir été blessé, gazé et cité à l'ordre de la Nation mais aussi condamné cinq fois pour son action en faveur de la paix. Vivement condamnée, les autorités militaires offrirent une petite fortune à celui qui en dénoncerait l'auteur. Elle fut connue sous plusieurs noms dont : "Les sacrifiés", "Sur le plateau de Lorette" et "La

chanson de Lorette".

Ré si si Quand au bout d'huit jours, le r'pos terminé,

On va reprendr’ les tranchées, Notre place est si utile

Que sans nous on prend la pile. Mais c'est bien fini, on en a assez,

Personn' ne veut plus marcher, Et le cœur bien gros, comm' dans un sanglot

On dit adieu aux civ'lots. Même sans tambour, même sans trompette,

On s'en va là haut en baissant la tête.

REFRAIN : Adieu la vie, adieu l'amour, Adieu toutes les femmes.

C'est bien fini, c'est pour toujours, De cette guerre infâme.

C'est à Craonne, sur le plateau, Qu'on doit laisser sa peau

Car nous sommes tous condamnés Nous sommes les sacrifiés !

Page 66: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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8 jours de tranchées, 8 jours de souffrance, Pourtant on a l'espérance

Que ce soir viendra la r'lève Que nous attendons sans trêve.

Soudain, dans la nuit et dans le silence, On voit quelqu'un qui s'avance,

C'est un officier de chasseurs à pied, Qui vient pour nous remplacer.

Doucement dans l'ombre, sous la pluie qui tombe

Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes.

REFRAIN

C'est malheureux d'voir sur les grands boul'vards

Tous ces gros qui font leur foire ; Si pour eux la vie est rose,

Pour nous c'est pas la mêm' chose. Au lieu de s'cacher, tous ces embusqués, F'raient mieux d'monter aux tranchées

Pour défendr' leurs biens, car nous n'avons rien,

Nous autr's, les pauvr's purotins. Tous les camarades sont enterrés là,

Pour défendr' les biens de ces messieurs-là.

Ceux qu'ont l'pognon, ceux-là r'viendront, Car c'est pour eux qu'on crève.

Mais c'est fini, car les trouffions Vont tous se mettre en grève.

Ce s'ra votre tour, messieurs les gros, D’ monter sur le plateau,

Car si vous voulez faire la guerre, Payez-la de votre peau !

Siii vous voulez la guerre, Payez-la de - votr’ - peau !

Page 67: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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La Vie s'écoule, la Vie s'enfuit Paroles de Raoul Vaneigem, 1961

Musique de Francis Lemonnier

Raoul Vaneigem était un écrivain et philosophe situationniste belge. Comme dans son "Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations" (1967), qui vise à renverser l'ordre social dominant, il exprime dans cette chanson une critique radicale du monde capitaliste actuel dont il dénonce les illusions, les aliénations, et la fausse contestation qui en découle.

(Ré) La vie s'écoule, la vie s'enfuit Les jours défilent au pas de l'ennui

Parti des rouges, parti des gris Nos révolutions sont trahies

Parti des rouges, parti des gris Nos révolutions sont trahies

Le travail tue, le travail paie Le temps s'achète au supermarché

Le temps payé ne revient plus La jeunesse meurt de temps perdu

Le temps payé ne revient plus La jeunesse meurt de temps perdu

Les yeux faits pour l'amour d'aimer Sont le reflet d'un monde d'objets

Sans rêve et sans réalité Aux images nous sommes condamnés

Sans rêve et sans réalité Aux images nous sommes condamnés

Les fusillés, les affamés Viennent vers nous du fond du passé Rien n'a changé mais tout commence

Et va mûrir dans la violence

Page 68: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Rien n'a changé mais tout commence Et va mûrir dans la violence

Brûlez, repaires de curés, Nids de marchands, de policiers

Au vent qui sème la tempête Se récoltent les jours de fête

Au vent qui sème la tempête Se récoltent les jours de fête

Les fusils sur nous dirigés Contre les chefs vont se retourner

Plus de dirigeants, plus d'État Pour profiter de nos combats

Plus de dirigeants, plus d'État Pour profiter de nos combats

On est Là

Chanson hymne des Gilets Jaunes (2018-19 … et depuis !)

«On est là, on est là, on est là Même si Macron [n’] le veut pas,

Nous on est là ! Pour l’honneur des travailleurs

Et pour un monde meilleur, Même si Macron [n’] le veut pas,

Nous on est là !»

Page 69: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Jusqu'à la Ceinture

Graëme Allwright, 1968 (album "Le jour de clarté")

D’après la chanson "Waist deep in the big muddy" de Pete Seeger. Chanson antimilitariste symbole de la lutte contre la guerre du Vietnam, et de toutes les générations qui se révoltent contre tous les vieux cons qui continuent de vouloir dire aux jeunes de continuer d’avancer, toujours sur le même chemin… difficile de ne pas faire de parallèles avec les voix qui cherchent à discréditer les mouvements militants récents, Youth For Climate, Greta Thunberg…

En mille-neuf-cent quarante-deux alors que j'étais à l'armée On était en manœuvres dans la Louisiane

une nuit au mois de mai Le capitaine nous montre un fleuve

et c'est comme ça que tout a commencé On avait d'la flotte jusqu'aux g'noux

et le vieux con dit d'avancer

Le sergent dit oh mon capitaine êtes-vous sûr que c'est le chemin

Sergent j'ai traversé souvent et je connais bien le terrain Allons soldats un peu de courage

on n'est pas là pour s'amuser Y'en avait jusqu'à la ceinture et le vieux con dit d'avancer

Le sergent dit on est trop chargés on ne pourra pas nager Sergent, ne sois pas si nerveux il faut un peu de volonté

Suivez-moi je marcherai devant je n'aime pas les dégonflés On avait d'la flotte jusqu'au cou

et le vieux con dit d'avancer

Dans la nuit soudain un cri jaillit suivi d'un sinistre glou-glou Et la casquette du capitaine flottait à côté d'nous

Le sergent cria retournez-vous c'est moi qui commande à présent

On s'en est sortis juste à temps le capitaine est mort là-d'dans

Page 70: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Le lendemain on a trouvé son corps enfoncé dans les sables mouvants

Il s'était trompé de cinq cents mètres sur le chemin qui mène au camp

Un affluent se jetait dans le fleuve où il croyait la terre tout près

On a eu d'la chance de s'en tirer quand ce vieux con a dit d'avancer

La morale de cette triste histoire je vous la laisse deviner Mais vous avez peut-être mieux à faire

vous n'vous sentez pas concernés Mais chaque fois que j'ouvre mon journal

je pense à cette traversée On avait d'la flotte jusqu'aux g'noux

et le vieux con dit d'avancer Y'en avait jusqu'à la ceinture et le vieux con dit d'avancer

On avait d'la flotte jusqu'au cou et le vieux con dit d'avancer

Y'en avait jusqu'à…

L’Agriculteur Ridan, 2004

Le reste de la chanson n’étant pas adapté pour une reprise chorale on s’en tient au refrain…

(Ré)

Et puis merde j’ai décidé de vivre loin sur la colline, De vivre seul dans une maison

avec la vue sur ma raison. J’préfère vivre pauvre avec mon âme

que vivre riche avec la leur, Et si le blé m’file du bonheur,

J’me ferai p’t’êtr agriculteur… (bis) *

*Le 03/11/2017 pour la Conférence de Marc Pion « Du Tracteur à

l’Âne », on a enchaIné le refrain 4 fois et on termine une 5e fois

avec : « Et si le blé m’file du bon temps, j’me ferai p’t’êtr […] PAYSAN… »

Page 71: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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En el Pozo Maria Luisa Paroles : anonyme (V.O.: Nel pozu M.L.), 1949 ?

Musique : traditionnelle (Asturies) Aussi appellée « Santa Barbara Bendita »

En 1949, à la mine de Langreo en Asturies, qui est exploitée depuis le XVIIIes., un « coup de grisou » dans le puits Maria Luisa tue 17 mineurs. Un survivant prend à témoin Maruxiña - poupée des Asturies à l’effigie de Sainte Barbe, patronne des mineurs. La chanson évoque aussi « l’insurrection des Asturies », grèves et révoltes d’Octobre 1934 où 15 000 à 30 000 ouvriers armés prennent le contrôle d’une grande partie de la région, y instaurent une commune, et y créent des comités révolutionnaires. L’envoi des troupes et le bombardement des zones minières mettront fin à la révolte, faisant plus de mille morts en deux semaines... Triste prélude à Guernica

NB : prononcer [maroushinia], trainer sur l’avant derniere syllabe des premiers vers, répéter le 1er vers, puis répéter ensemble les 3 suivants

Lier les mots qui sont soulignés entre eux * « cogo en » : [kagwen]

En el pozo Maria Lui-sa, tra la la la (2x) Murieron cuatro mineros, mira,

Mira, Maruxiña, mira Mira como vengo yo ! (x2)

Traigo la camisa ro-ja, tra la la la… (2x) De sangre de un compañero, mira,

Mira, Maruxiña, mira Mira como vengo yo ! (x2)

Traigo la cabeza ro-ta, tra la la la… (2x) Que me la rompio un barreno, mira,

Mira, Maruxiña, mira Mira como vengo yo ! (x2)

Me cago en* los capata-ces, tra la la la (2x) Accionistas y esquiroles, miraMira, Maruxiña,

mira, Mira como vengo yo ! (x2)

Page 72: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Mañana son los entie-rros, tra la la la… (2x) De esos pobres compañeros, mira,

Mira, Maruxiña, mira Mira como vengo yo ! (x2)

Santa Bárbara MALdi-ta*, tra la la la (2x) Patrona de los mineros, mira,

Mira, Maruxiña, mira Mira como vengo yo (x2)

* “maldita” = “maudite” (au lieu de “Bendita” = “bénie”)

Traduction de « El Pozo Maria Luisa »: Dans le puits (de mine) Maria louisa sont morts 4 mineurs.

Regarde, Maruxiña, regarde dans quel état je suis. Ma chemise est rouge du sang d’un compagnon…

Ma tête est abimée par un tir de mine. Je chie sur les contremaitres, les actionnaires et les briseurs de grève…

Demain c’est l’enterrement de ces pauvres compagnons… Sainte Barbe, patronne des mineurs…

Traduction de « Partire Partiro »: Je vais partir, je dois partir, Où notre souverain commande ,

Qui prendra la route de Bologne, Et qui ira à Paris et qui ira à Milan ? Quel départ amer,, Ma chère Gigina, je dois partir,

Je vais à la guerre et je prévois de revenir. Quand nous atteindrons Abetone, Nous poserons notre drapeau,

Et quand nous entendrons le bruit du canon, Adieu, Gigina chère, bonsoir !, Aïe, quel départ amer,

Magnifique Gigina, je dois le faire ! Je suis conscrit et je dois marcher. De France et d'Allemagne sont venus,

Pour nous prendre par la force militaire, Même si nous sommes vaincus, Tous, ma chère, espérons revenir,

Aïe, quel départ amer,, Gigina chère, Gigina belle ! Vous n'entendrez peut-être plus jamais parler de moi.

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Partire Partirò, Partir Bisogna 1808. Anton Francesco Menchi

Chant des conscrits napoléoniens, début 19ème. C’est la première chanson antimilitariste d’Italie avant que l’Italie soit unifiée et elle fait référence à la 1ere conscription obligatoire par Napoléon en 1805 - le service militaire durait alors 4 ans. La chanson redevint en vogue pendant le Risorgimiento (l’unification italienne, 1861).

Partire partirò, partir bisogna Dove comanderà nostro sovrano; Chi prenderà la stra-da di Bologna

E chi anderà - a Pari-gi_e chi a Milano

Ahi che partenza_amara, Gigina cara, mi convien fare

Vado alla guerra e spe-ro di tornare

Quando saremo giunti all'Abetone Riposeremo la - nostra bandiera

E quando si udirà - forte il cannone Addio, Gigina ca-ra, bona sera !

Ahi, che partenza amara, Gigina bella, Mi convien fare !

Sono coscritto_e mi - convien marciare

Di Francia e di Germania son venuti A prenderci per for-za_a militare, Però allorquando ci-sarem battuti Tutti, mia cara, spe-ran di tornare

Ahi, che partenza amara, Gigina cara, Gigina bella !

Di me non udrai forse più novella

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Me lo Decia mi Abuelito Paco Ibanez, 1969

REFRAIN (2x): Me lo decía mi abuelito, Me lo decía mi papá,

Me lo dijeron muchas veces Y lo olvidaba muchas más.

Trabaja niño no te pienses Que sin dinero vivirás. Junta el esfuerzo y el ahorro, Ábrete paso, ya verás,

Como la vida te depara, Buenos momentos, Te alzarás Sobre los pobres y mezquinos Que no han sabido descollar.

REFRAIN (2x)

La vida es lucha despiadada Nadie te ayuda, así, no más,

Y si tú solo no adelantas, Te irán dejando, atrás, atrás. ¡Anda muchacho, dale duro ! La tierra toda, el sol y el mar,

Son para aquellos que han sabido Sentarse sobre los demás.

REFRAIN2 (2x) Me lo decía mi abuelito Me lo decía mi papá, Me lo dijeron tantas veces

Y lo he olvidaba siempre más (2x) Y lo he olvidaba siempre más…

Traduction :

C'est ce que me disait mon grand-père, C'est ce que me disait mon papa, Ils me l'ont souvent dit, Et je l'ai oublié encore plus souvent.

Travaille, petit, ne penses pas Que tu pourras vivre sans argent. Joins l'effort et les économies Fais-toi ton passage et tu verras

Comme la vie t'offrira De bons moments. Tu t'élèveras Au-dessus des pauvres et des malheureux Qui n'ont pas su te surpasser.

La vie est une lutte impitoyable, Personne ne t'aide, c'est comme ça, c'est tout, Et si tu n'avances pas tout seul, On te laissera derrière, derrière. Allez, mon gars,

mets-y du tien ! La terre entière, le soleil et la mer Sont pour ceux qui ont su S'asseoir sur les autres.

C'est ce que me disait mon grand-père, C'est ce que me disait mon papa, Ils me l'ont tellement dit, que je l'ai oublié encore plus souvent.

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Noi Vogliamo l'Uguaglianza

Ce chant des Mondines, les femmes qui travaillaient dans les rizières de la plaine du Po pendant 40 jours, pieds-nus dans l'eau des rizières et devaient trier les mauvaises herbes. . Leur travail était harassant, elles travaillaient penchées en avant et n'avaient pas droit de parler. Alors elles chantaient, avec cette voix très nasale, en se servant des résonateurs du visage. Elles chantaient leurs conditions de travail, la joie, la fête, sans oublier le sexe – car leur travail, aussi harassant qu’il fut, leur permettait une certaine liberté sexuelle.

Noi vogliamo l'u-guaglianza Siam chiamate malfattore Ma noi siam lavo-ratore

Che i padroni non vogliam

E giù la schiavitù, Vogliam la libertà Siamo lavoratore, Siamo lavoratore

E giù la schiavitù, Vogliam la libertà Siamo lavoratore, Vogliam la libertà

Dei ribelli sven-toliamo Le bandiere insanguinate E farem le ba-rricate Per la vera - libertà

E giù la schiavitù...

E ancor ben che sia-mo donne Noi paura - non abbiamo

Per amor dei nos-tri figli Noi in lega ci mettiam

E giù la schiavitù...

Traduction : “Nous voulons ‘égalité, on nous appelle des malfaitrices, mais nous sommes des travailleuses, et nous ne voulons pas de patron,

C’est fini l’esclavage, nous sommes des travailleuses, nous voulons la liberté”)

Page 76: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Ah ça ira ! Ecrit par Ladré, un ancien soldat chanteur des rues, en 1790, d’après un air de contredanse populaire, et inspiré par l’optimisme imperturbable de B. Franklin, très apprécié du peuple français qui, lorsqu’on lui demandait des nouvelles de la guerre d’Indépendance américaine, répondait toujours dans son mauvais français : « Ça ira, ça ira. ». Ce refrain symbolise la Révolution et fut progressivement transformé par les sans-culottes en apostrophes assassines à l’égard de l’aristocratie et du clergé.

Ah ça ira, ça ira, ça ira, Les aristocrates à la lanterne.

Ah ! ça ira, ça ira, ça ira ! Les aristocrates on les pendra

L’Ombra de Mai Barrut, 2016

Se chante deux fois et demie !

Sèm anats veire la reforma Los cops de leis los règlaments Amai avème pus per la forma

Escotats los governaments

Ara assetats sur la talvèra Regardam lo grand prat dal monde,

Tot aquo laura al revèrs En carrat la tèrra redonda (bis)

Avem marchat un pauc pus luènh Jos l’aubre nos sèm arrestats

L’ombra de mai, lo bruch de mens, Lo regde solelh un pauc barrat

Crebarem los pès sanguinoses D’aver marchat lo ponh quilhat Lo ventre dur de nostres cosses

D’aver manjat la libertat

Page 77: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Traduction Nous sommes allés voir la réforme Les coups de lois, les règlements, En plus avons-nous, plus pour la forme Ecouté les

gouvernements Maintenant assis sur la talvère Nous regardons le grand pré du monde Tout ça laboure à l’envers En carré la terre ronde Nous

avons marché un peu plus loin Sous l’arbre nous nous sommes arrêtés L’ombre en plus, le bruit en moins Le rude soleil un peu arrêté Nous

crèverons les pieds en sang D’avoir marché le poing levé Le ventre dur de nos corps D’avoir mangé la liberté

E’ Finidi I Bozzi Boni Anonyme

(Bourdon):E’ finidi, E’ finidi, E’ finidi -i bozzi boni...

Chanson des femmes qui travaillaient dans les filatures de soie. Comme pour les « mondine », la saison était courte, mais elles pouvaient gagner autant en quelques mois qu'un homme aux champs le reste de l'année. Par contre, la saison terminée, il fallait rentrer chez soi. La contrôleuse, venue de Milan fait peur. Il y avait système d'amendes, qui faisait que les premières semaines, les femmes étaient débitrices, car elles ne travaillaient pas assez bien ou assez vite. Ensuite elles gagnaient de quoi rembourser leur débit et générer un salaire, ce qui ne rendait pas le système juste pour autant.

2 premières phrases de chaque couplet chantées par toustes en voix haute (départ Mi). Phrases en italiques chantées 2 fois

1. un groupe de voix hautes et un groupe de voix basses - qui tiennentt la dernière note. 2. Puis groupe 2 avec voix Hte et basse aussi. Les phrases en gras se chantent sur une mélodie différente.

Traduction : C'est fini les bons cocons--Aujourd'hui est le dernier jour, Quelle fête, quelle joie! / Le patron nous renvoie, Parce qu'il n'y a plus de bons cocons ,--Il n’y

a plus de bons cocons, Il n'y a que les abîmés / Que viennent les patrons, Nous voulons les saluer,--Il n’y a plus de bons cocons, Il n'y a plus que les mauvais / Que viennent les dirigeants, Nous voulons les saluer,--Et la contrôleuse là, Qui surveille

la filature / Et le patron lui demande, Comment va la soie,--La soie elle, elle va bien, et ces pauvres ouvrières / On leur donne jamais rien, Leur rend jamais le

respect,--Et la contrôleuse là, Qui est descendue de Milan / Echantillons plein les mains, Fait trembler les ouvrières,--Voilà qui vient la plieuse, Celle qui fait les

paquets / Qui les plie tout tout serrés, Pour qu'ils paraissent tout petits,--Le patron nous crie dessus, il dit qu'on est en retard / Nous on lui dit poliment, Qu'on ne se sent pas très bien,--Aucun médicament ne marche, Notre bouche est si amère /

La chaleur de la chaudière, Elle nous brûle nuit et jour...

Page 78: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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(VH: Mi) Oggi è l’ultimo giorno, O che festa, che allegria !

(VH: Ré et VB: La) El padró ce manna via, Perchè bozzi ‘un c’è ne più ! (2x)

E’ finidi i bozzi boni, C’è rimasti li doppioni; Venga avanti ’sti padroni, Li volemo saludà . (2x)

E’ finidi i bozzi boni, C’è rimasti quelli tristi; Venga avanti ’sti ministri, Li volemo saludà . (2x)

(la) E alla giratora poi, Che la gira la filandra, El padrone je domanda: E la seta come va? (2x)

E la seta la va bene, A ’ste povere sottiere, A ’ste povere sottiere, No’ le manna mai da ca’ (2x)

La provinatora poi, Che ne viene da Milano, Coi provini sulle mano, Alle donne fa tremà . (2x)

E la piegatora poi, Che li piega li mazzetti, E li piega stretti stretti, Pe’ non falli comparì. (2x)

Il padrone a noi ci grida, Troppo tardi je venimo, Con maniere je lo dimo: Ce sentimo poco be’ ! (2x)

E non giova medicine Nostra bocca è tanto amara El calor de la caldara Ce consuma notte e dì (2x)

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La Makhnovtchina Paroles FR : E Roda-Gil, 1968 Musique T. Atourov, 1922)

« la Makhnovtchina » est le nom de l’armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne, d’inspiration anarchiste qui combattit de 1918 à 1921 durant la guerre civile russe. Elle doit son surnom à l'anarchiste Nestor Makhno qui la leva suite au Traité de Brest-Litovsk où Lénine cède l’Ukraine aux Allemands. Elle combat avec succès les forces de la république populaire ukrainienne de Petlioura ainsi que les armées blanches de Dénikine et Wrangel. Après la victoire contre les Blancs, l'Armée rouge a désormais les mains libres, trahit Makhno et se retourne contre la Makhnovtchina, et met Makhno hors la loi. En août 1921, après des mois de combats acharnés contre les bolchéviques, les derniers partisans de Makhno quittent l'Ukraine. Pour les anarchistes, la Makhnovtchina est un symbole du combat libertaire pour un communisme non-autoritaire tel qu’il exista peu de temps après la révolution de 1917.

Makhnovtchina, Makhnovtchina Tes drapeaux sont noirs dans le vent

Ils sont noirs de notre peine Ils sont rouges de notre sang (x2)

Par les monts et par les plaines Dans la neige et dans le vent

A travers toute l'Ukraine Se levaient nos partisans. (x2)

Au printemps les traités de Lénine Ont livré l'Ukraine aux allemands

A l'automne la Makhnovtchina Les avait jetés au vent (x2)

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L'armée blanche de Denikine Est entrée en Ukraine en chantant

Mais bientôt la Makhnovtchina L'a dispersée dans le vent. (x2)

Makhnovtchina, Makhnovtchina Armée noire de nos partisans

Qui combattait en Ukraine Contre les rouges et les blancs (x2)

Makhnovtchina, Makhnovtchina Armée noire de nos partisans Qui voulait chasser d'Ukraine A jamais tous les tyrans. (x2)

Reprendre le premier couplet

Petrolio (A morte il Papa, viva Bakunin) Une chanson post- 2nde guerre mondiale, à l'origine communiste, sur l'air de l'hymne à Oberdan. « Papa Pacelli = Pie XII (pape de 1939 à 198)

Petrolio... bruceremo le chiese A morte lo stato borghese.

Petrolio... bruceremo le chiese E noi vogliamo la libertà.

A morte il Papa, viva Bakunin ! (2x)

Su una stele di sterco d’uccelli A morte il papa Pacelli,

Su una stele di sterco d’uccelli E noi vogliamo la libertà.

A morte il Papa, viva Bakunin ! (2x) A morte il Papa !

(traduction page suivante)

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Traduction : Pétrole...nous brulerons les églises, A mort l'état bourgeois… Nous voulons la liberté… A mort le pape, vive Bakounine ! Sur une stèle

de fientes d'oiseaux, A mort le pape Pacelli…

Le Chant des Partisans Musique : Anna Marly, 1943

Paroles : Joseph Kessel et Maurice Druon

1943. Cette chanson est considérée comme l’hymne de la Résistance. Malgré ses auteurs intellectuels et gaullistes, elle reconnaît le rôle central de la classe ouvrière dans la lutte contre le nazisme. Début 1943, dans le Surrey, l'écrivain journaliste Joseph Kessel et son neveu Maurice Druon rédigent les paroles d'un hymne inspiré par un chant russe en hommage aux partisans soviétiques qui luttent contre les nazis. Ce chant fut composé et interprété par une jeune femme, Anna Betoulinski -alias Anna Marly-, cantinière au Q.G. des forces françaises libres à Londres. Sifflé comme indicatif de l'émission « Honneur et Patrie » de la B.B.C. puis comme signe de reconnaissance dans les maquis, le chant des partisans va devenir un succès mondial

Ami, entends-tu Le vol noir des corbeaux sur nos plaines

Ami, entends-tu Les cris sourds du pays qu'on enchaîne

Ohé, partisans, ouvriers et paysans, C'est l'alarme

Ce soir l'ennemi connaîtra Le prix du sang et des larmes...

Montez de la mine, Descendez des collines, camarades,

Sortez de la paille les fusils, la mitraille, Les grenades

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Ohé, les tueurs, à la balle et au couteau, Tuez vite,

Ohé, saboteurs, attention à ton fardeau, Dynamite..

C'est nous qui brisons Les barreaux des prisons pour nos frères

La haine à nos trousses Et la faim qui nous pousse, la misère

II y a des pays, Où les gens au creux des lits font des rêves

Ici, nous, vois-tu, Nous on marche, nous on tue, nous on crève.

Ici, chacun sait ce qu'il veut, Ce qu'il fait, quand il passe

Ami, si tu tombes, Un ami sort de l'ombre à ta place

Demain du sang noir, Séchera au grand soleil sur nos routes

Chantez, compagnons, Dans la nuit la liberté nous écoute...

Ami, entends-tu, Les cris sourds du pays qu'on enchaîne

Ami, entends-tu Le vol noir des corbeaux sur nos plaines

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Grândola Vila Morena Zeca Afonso, 1971

Chanson portugaise qui raconte la fraternité des habitants de Grândola, une ville de l'Alentejo. Elle fut considérée par le régime d'Antonio de Oliveira Salazar (l'Estado Novo) comme exaltant les idées communistes, et censurée. Elle est associée à la Révolution des Œillets et à la restauration de la démocratie au Portugal car le 25 avril 1974, à minuit quinze, elle fut diffusée à Radio Renascença comme signal pour lancer la révolution qui renversa une dictature qui durait depuis 1933. Restée populaire, elle fut chantée en 2013 lors des manifestations contre le régime d’austérité dicté par la troïka européenne (Commission Européenne, BCE, FMI).

NB : pron « Grandoula & » mourena » (3) ou (5) durée dernière voyelle :

1er vers des 2emes strophes par 1à3 pers. Pron les « e » finaux : cidade [sida-ade]

Polyphonie sur 2e couplets : VHaute : La & VBasse : Ré

Grândola vila morena - 3 Terra da fraternidade - 5

O povo é quem mais ordena - 3 [o-po-vé-ke-maï-zor-de-e-na]

Dentro de ti ó cidade - 3

Dentro de ti ó cidade - 3 O povo é quem mais ordena - 5

Terra da fraternidade - 3 Grândola vila morena - 5

~ ~ ~

Em cada_esquina um amigo - 3 [en-ka-da-esh-ki-na-wa-mi-i-gu

Em cada rosto_igualdade - 5 [en-ka-da-rosh-ti-gwal-da-a-de]

Grândola vila morena - 3 Terra da fraternidade - 3

Page 84: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Terra da fraternidade - 3 Grândola vila morena - 5

Em cada rosto_igualdade - 3 O povo é quem mais ordena - 5

~ ~ ~

À sombra de uma azinheira - 3 … [du-ma-zi-nyie-eï-ra]

Que já não sabi-a a_idade - 5 [ké-ja-nao-sa-bi-aï-da-a-de]

Jurei ter por companheira - 3 [ju-reï-ter-por-compa-nyie-eï-ra]

Grândola a tua vontade - 3

Grândola a tua vontade - 3 Jurei ter por companheira - 5

À sombra de uma azinheira - 3 Que já não sabia a idade - 5

Rechanter les 3derniers vers + couper à 3tps

NB : certains enchainent (ou comptent 8) entre les couplets

Traduction : "Grândola, ville brune, Terre de la fraternité

Seul le peuple ordonne, En ton sein, ô cité ... À chaque coin de rue un ami, Sur chaque visage, l’égalité ... À l’ombre d’un chêne vert, Qui ne connaissait plus son âge

J’ai juré d’avoir pour compagne, Grândola, ta volonté..."

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La Danse des Bombes Paroles et, Musique de Michelle Bernard, 2005

d'après un poème de Louise MICHEL, 1871

Louise Michel, institutrice, est élue présidente du Comité de vigilance des citoyennes du XVIIIème arrondissement de Paris en 1870. La « Vierge Rouge » se porte volontaire pour aller seule à Versailles tuer Adolphe Thiers. Sa mère ayant été arrêtée, elle se rend pour la faire libérer et sera condamnée à la déportation à vie. Elle restera en Nouvelle Calédonie jusqu'en 1880 puis reprendra son activité militante à Paris. Le texte original, écrit en pleine Commune de Paris, fait référence à la journée du 18 mars 1871, déclenchement de l'insurrection, et à l’amour de Louise pour les orgues. Elle rêvait de voler celui de Notre Dame pour y faire jour ses élèves….

Partir plus doux en volume sur les refrains Voix Haute (Note départ : SOL)

Oui barbare je suis, Oui j’aime le canon La mitraille dans l’air, Amis, amis, dansons.

REFRAIN : La danse des bombes, Garde à vous !

Voici les lions ! Le tonnerre de la bataille Gronde sur nous, Amis chantons ! (AMIS DANSONS !) Reprise « La danse -> chantons »

L’âcre odeur de la poudre qui se mêle à l’encens. Ma voix frappant la voûte

Et l’orgue qui perd ses dents.

REFRAIN

La nuit est écarlate, Trempez-y vos drapeaux Aux enfants de Montmartre,

C’est la victoire ou le tombeau !

Oui barbare, je suis, (Oui Barbare) Oui j’aime le canon,

REFRAIN

Oui, mon cœur je le jette - à la révolution !

Page 86: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Voix 1 (Haute) Voix 2 (Mediane)

Voix 3 (Basse)

(G) Oui barbare je suis , Oui, j'aime le canon , La mitraille dans l'air , Amis, amis dansons !

REFRAIN : REFRAIN : REFRAIN : Amis dansons ! La danse des bombes, Garde à vous ! Voici les lions Le tonnerre de la bataille Gronde sur nous Amis chantons !

(C) La danse des bombes, Garde à vous ! Voici les lions Le tonnerre de la bataille gronde sur nous Amis chantons ! La danse des bombes, Garde à vous ! Voici les lions Le tonnerre de la bataille Gronde sur nous Amis chantons !

(sur ...sons de voix 1)

(C) oh

Oh

Oh

Oh

Oh

Oh

Oh

Oh

Oh

Oh

Oh

Oh

Oh

(G) L'âcre odeur de la poudre Qui se mêle à l'encens Ma voix frappant la voûte Et l'orgue qui perd ses dents

(C) L'âcre odeur de la poudre Qui se mêle à l'encens Ma voix frappant la voûte Et l'orgue qui perd ses . Oh

Au REFRAIN Au REFRAIN Au REFRAIN

(G) La nuit est écarlate

Trempez-y vos drapeaux Aux enfants de Montmartre La victoire ou le tombeau Aux enfants de Montmartre La victoire

ou le tombeau …

(Eb) La nuit est écarlate Trempez-y vos drapeaux Aux enfants de Montmartre C'est la victoire

ou le tombeau …

(C) La nuit est écarlate Trempez-y vos drapeaux Aux enfants de Montmartre C'est la victoire ou le tombeau …

(G) Oui barbare je suis Oui, j'aime le canon Oui mon cœur Je le jette, À la Révolution

(G) Oui, barbare

Oui barbare, jette !

À la Révolution

(Eb) Oui, barbare

Oui barbare, jette !

À la Révolu .. Oh

Au REFRAIN Au REFRAIN Au REFRAIN (G) Oui, mon cœur Je le jette À la Révolution ! (C)

(C) Oui, mon cœur Je le jette À la Révolution ! (G)

(C) Oui, mon cœur Je le jette À la Révolution ! (Eb)

(2 temps sur ..ion !)

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Laissez Passer les Sans Papiers Chanson de Gainsbourg (chantée par Régine) 1964, détournée pour exprimer le soutien aux sans-papiers de tous pays, sujet de

mobilisation toujours d’actualité (FA)

Laissez passer les sans papiers, Les oublié·es, les délaissé·es

Les exploité·es, les refoulé·es, Du monde entier.

Laissez passer les clandestins, Toujours cachés, c’est leur destin

Ici, ailleurs, et comme partout, On les rend fous.

Laissez passer les sans papières Les déplacées de toutes les guerres

Toujours violées ou prostituées, Mais révoltées.

Laissez passer les clandestines Mariage forcé, toujours victimes

Les excisées, les violentées, Mais révoltées.

Donnons-leur au moins des papiers Pour l’honneur et la liberté

Egalité, fraternité, Enfin trouvées.

Mettons fin à cet esclavage Douleur sans fin, C’est d’un autre âge

La peur de l’autre est révolue, On n’en veut plus !

Laissez passer Les sans papiers Les oublié·es, Les méprisé·es

Les exploité·es, Les refoulé·es, Du monde entier

Accueillez tous Les Sans Papiers (2ex: « touSS ») De la plac’, Il y en a assez.

Fraternisons, REAGISSONS ! REAGISSEZ ! (2x)

Page 88: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Les Sans Papiers Nicolas Bacchus, 2002

Charters, au r'voir, papier mouchoir C'est just' sous vos papier-rideaux N'ayez plus peur, papier d'humeur

De protester

Laissez passer les sans papiers Ministres, préfètes, papier à en-tête

Promis, pas fait, papiers froissés Nous, on est prêt.

Tous vos décrets, papier W.C. Vos lois bancales, papier journal

Doivent faire plaisir, papier "Papiren !" Aux nostalgiques

La bête exulte, papier occulte Quand c'est Besson (Fillon), papier torchon

Ou Hortefeux, papier odieux Qui r'passent les plats.

Les préfectures, papier ordure Leurs policiers, rue quadrillées Font du zèle et, papiers cachés

S'en lavent les mains

Trop attendu, pas pied de grue Faut s'décider, papiers signés Laissez passer les sans papiers

Faites circuler !

Laissez passer les sans papiers Ministres, préfettes, papier en-tête

Promis, pas fait, papier gâché Faites circuler !

Allez faites circuler, circulez, circulez...

Page 89: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Fric à l'Aise Paroles : JC Hébert, Choralternative de Rouen

Musique : Anonyme, air de la "Piémontaise", 1705 Critique du fonctionnement de notre industrie capitaliste : exploitation Nord/Sud, et de la dérégulation du travail.

Chœur reprend les phrases soulignées (« Oui pour l’emploi » !)

Ah que je gagne du fric à l'aise Quand y’a pas de règles pour l'emploi

J'ouvre et je ferme les usines Sans me soucier des ouvrier-es (2x)

J'ai rétabli l'travail des gosses Dans les pays d'Extrême Orient

Leurs petites mains cousent des godasses Pour bien moins cher que leurs parents (2x)

La nuit, j'fais travailler les femmes Y'a pas d'raison qu'elles y échappent

Comme ça elles sont près de leurs mômes C'est plus social et plus rentable (2x)

Aujourd’hui je suis mercenaire Pour le MEDEF et pour le fric J'ai un contrat en Normandie Je restructure l'industrie (2x)

Après, il y aura la Bretagne, La Lorraine et le Pas-d’Calais

Chaque fois que je ferme une usine Y’a des millions qui tombent pour moi (2x)

Ah que je gagne du fric à l'aise Quand y’a pas de règles pour l'emploi

J'ouvre et je ferme les usines Sans me soucier des ouvrier-es J'ouvre et je ferme les usines

Et j’fous dehors les ouvrier-es !

Page 90: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Lagrev Baré Mwen Paroles et musique de Léona Gabriel, 1931.

Cette chanson raconte la grande grève des ouvriers des plantations de cannes de 1900 à la Martinique telle qu’elle a été vécue par Léona Gabriel qui avait alors 8 ans. Les ouvriers luttaient contre la dégradation de leurs conditions de travail. Depuis le début de la crise de la canne à sucre de la fin du XIXe, les salaires avaient été divisés par 2 alors que la quantité de travail avait doublé, voire triplé. Ce mouvement, durement réprimé (10 travailleurs tués et 12 blessés lors d’une fusillade de la gendarmerie) n’améliora pas significativement les conditions de travail mais amena des évolutions sur le plan syndical. NB: Monsieur Michel est Michel Hayot, directeur de l’usine sucrière de Rivière-Salée. Les "békés" sont les descendants des colons.

Manman lagrev (x3) Pay pa deu Fran (x2] Manman lagrev baré mwe (x3)

Musieu Michel pa lé bay deu Fran [x2]

REFRAIN (x2) : Oué oué oué oué (3x) Musieu Michel pa lé bay deu Fran

Couplet 2 (x2) Mwen sòti Lanmanten Pou mwen désann anvil / Avan man té pran gran pon

Mi lagrev-la baré chumen mwen

REFRAIN x2 + percus

Couplet 3 (x3+2) (Yo) brulé kann béké (yo ensandiyé) bitasion yo

Magré tou sa pay pa deu Fran (yo fé ya) Musieu Michel pa lé bay deu Fran

REFRAIN x2

Traduction : « La grève m’a barré (le chemin) » : Maman, la grève m’a barré le chemin, Monsieur Michel1 ne veut pas payer 2 francs, J’ai quitté Le Lamentin, Pour

descendre en ville, Avant je prenais le grand pont, Mais la grève m’a barré le chemin, Ils ont brûlé la canne à sucre des békés2, Et incendié leurs maisons, Malgré tout ce qu’

ils ont fait, Monsieur Michel ne veut pas payer 2 francs

Page 91: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Etat d'Urgence Chorale des Canulars (Lyon, 7è), 2016

Chanson qui parle de l'Etat d'Urgence installé en France à la suite des attentats de Paris (Bataclan) du 13 Nov. 2015 puis prolongé à plusieurs reprises sous le gouvernement Hollande pour finalement être institutionnalisé sous la présidence Macron.

Les bombes éclatent en longs sanglots Déchirent les nuits de Paris

La France aiguise ses drapeaux En appelle à la sain’te patrie

Mais j’ chant’rai pas, ne vous déplaise Votre sanglante Marseillaise (2x)

Sur un marché au Nigéria Parait qu’ y a eu un attentat

Ou quand ça bombarde en Syrie C’est loin on n’entend pas les cris

On n'en a pas beaucoup parlé C’est normal y’ avait pas d’ Français(2x)

La France fabrique et vend des armes Qui dit les armes dit la guerre Qui dit la guerre dit les larmes

La mort la peur et la misère Mais quand ça s’ passe près d’ la maison

L’ sang abreuve nos télévisions (2x)

On claironne l’état d’urgence Et on assigne à résidence

Ouvre la chasse aux musulmans Ferme les frontières aux migrants

Et on en profite en passant

Page 92: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Pour traquer quelques militants (2x)

Dans les replis identitaires De vos drapeaux de vos bannières

Vous étouffez c’est tout froissé Pour s’ libérer faudra r’passer !

Sans dieu sans maître et sans patrie On pourrait juste aimer la vie

ÉTAT D'URGENCE ON S'ASSIGNE A RÉSISTANCE ! (6x : ->2 chuchotés, 3 chantés, 1 crié)

Cade l'Uliva Chant des cueilleuses de la région d’Ortona (Abruzzes). Sa fonction est de créer un sentiment collectif entre des femmes identiquement épuisées par leur travail. Il fait aussi référence à la séparation, à l’abandon des terres et à l’émigration en quête d’une vie meilleure, car la cueillette des olives correspondait au départ des maris pour la ville, où ils allaient louer leurs bras.

Nebbi'a a la valle - e nebbi'a a la muntagne Ne la campagne Non ce sta nesciune.

REFRAIN: Addije, addije amore Casch'e se coje, la live e casch'a l'albere li foje. (2x)

Casche la live - e casche le ginestre Casche la live e li frunne ginestre

REFRAIN (2x)

Traduction : Brouillard dans la vallée et brouillard sur les montagnes, Dans la campagne il n’y a personne. Adieu, adieu, amour,

Tombe et ramasse, L’olive et les feuilles tombent des arbres Tombe l’olive et tombe le genêt, Tombe l’olive et le feuillage du genêt.

Page 93: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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El Pueblo Unido Paroles Quilapayún

Musique Sergio Ortega, 1970

Chanson écrite avant le coup d’État de Pinochet. Le 11 septembre 1973 à Santiago de Chile, l'aviation bombarde le palais de la Moneda. Le président de l'Unité Populaire, Salvador Allende, met fin à ses jours. C'est le début de la dictature d’Augusto Pinochet. C'est en exil, en 1970, à Paris, que Ortega composera cette chanson qui deviendra l'hymne de tous les peuples opprimés du continent latino-américain.

El pueblo unido jamás será vencido ! (4x)

De pie, cantar que vamos a triunfar.

Avanzan ya, banderas de unidad.

Y tú vendrás marchando junto a mí

Y así verás tu canto y tu bandera florecer

→ La luz de un rojo amanecer

Anuncia ya la vida que vendrá.

De pie, luchar el pueblo va a triunfar.

Será-a mejor la vida que vendrá

A conquistar nuestra felicidad

Y en un clamor mil voces de combate se alzarán

→ Dirán canción de libertad

Con decisión la patria vencerá. [-]

Y ahora el pueblo que se alza en la lucha Con voz de gigante gritando:

« ¡Adelante ! »

El pueblo unido jamás será vencido (2x)

Page 94: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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La patria está forjando la unidad

De Norte al Sur se movilizará

Desde el salar ardiente y mineral Al bosque austral unidos en la lucha

Y el trabajo irán la patria cubrirán,

Su paso ya anuncia el porvenir.

De pie, cantar el pueblo va a triunfar Millones ya, imponen la verdad,

De ace-ro son ardiente batallón Sus ma-nos van llevando la justicia y la razón,

Mujer con fuego y con valor

Ya estás aquí junto al trabajador.

Y ahora el pueblo que se alza en la lucha Con voz de gigante gritando:

« ¡Adelante ! »

El pueblo unido jamás será vencido ! (répéter autant de fois qu’il faut pendant qu’un groupe

fredonne la mélodie le temps d’un couplet)

Page 95: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Les Fleurs Compagnie Jolie Môme, 2016

Chanson qui fait référence à des mots de Pablo Neruda. : "Podrán cortar todas las flores, pero no podrán detener la primavera" («Ils pourront couper toutes les fleurs, ils ne pourront pas empêcher le printemps d’arriver») À travers le clip de la chanson, La Compagnie Jolie Môme dénonce les violences policières notamment celles de la contestation contre la Loi Travail du Printemps 2016 qui donna naissance au mouvement Nuit Debout.

REFRAIN : « Ils peuvent empêcher Les fleurs de pousser

Ils n’empêcheront jamais Le printemps d’arriver » (2x)

Comme la rivière, Coule la mémoire Des pères de nos pères, Des vieilles histoires Qu’on chantait naguère Au coin du feu le soir

Au fond des clairières, Brule la mémoire Des mères de nos mères Des belles sorcières Qui chantaient le soir Sous la clarté lunaire

REFRAIN (1x)

Comme la rivière Gronde la colère Des révolutionnaires Inondant la terre

De rêves d’espoirs De frondes légendaires

Comme le tonnerre Gronde la colère Des révolutionnaires Inondant la terre

De rêves d’espoirs De frondes légendaires

REFRAIN (2x)

Page 96: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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L’ Iditenté Les Têtes Raides, 2000.

Les clans des rues, les clandestins Les cris des chiens hurlent à la ronde J’ suis pas inscrit sur la mappemonde

Y a pas d’ pays pour les vauriens Les poètes et les baladins

Y a pas d’ pays, Si tu le veux, Prends le mien

« Que Paris est beau quand chantent les oiseaux Que Paris est laid quand il se croit français »

Avec ses sans-papirs Qui vont bientôt r’partir Vers leur pays les chiens

On a tout pris chez eux y a plus rien De rétention en cale de fond

J’en ai même oublié mon ombre Je promène moi dans vos décombres

On m’a donné un bout de rien J’en ai fait cent mille chemins J’en ai fait cent, J’en ai fait un,

Un chemin de l’identité, L’ iditenté, l’ idétitan L’ y tant d’idées à la ronde Et dans ce flot d’univériens

J’aurai plus d’ nom j’aurai plus rien Dis-moi c’est quand…

Dis-moi c’est quand que tu reviens

REFRAIN

Avec tous ces champs d’ tir, Et tous ces fous du tir

Y visent pas que les lapins, C’est plus du gros sel, C’est des tomawaks,

Ou des missiles sol-air, Ou des skuds, Et moi avec mon pistolet à bouchon,

Je pars au front

Paris sera beau quand chantera les oiseaux Paris sera beau si les oiseaux

Page 97: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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La Rue des Lilas Sylvain Girault - Katé Mé, 2015

Le dernier couplet est emprunté à Paul Valéry. Le groupe Katé-Mé fait de la musique « rock instrumental», mais son public acclama la chanson aux Vieilles Charrues en 2016. Elle fait référence à la Syrie, pays en proie à une dictature et à une guerre sanglante depuis les promesses écrasées du Printemps Arabe de 2011.

(les ♂) Ce soir je meurs à la guerre Aujourd’hui pour moi sonne le glas

Mon visage est blanc et mon sang coule à flot

Sur le trottoir de la rue des Lilas

(all) Ce soir je meurs sous vos bombes Pourtant je n’ai rien fait pour ça

Je ne suis qu’un simple flâneur dans la ville Sur le trottoir de la rue des Lilas

REFRAIN : (les ♂) Je vous le dis, je VOUS - le dis, je vous le dis

Que maudite soit la guerre (all) Maudits les chars, les fusils, les combats

Je m’éteins dans la rue des Lilas

(Rythmique : « La rue des lilas rue des lilas, La rue des lilas rue des lilas … » sur les trois 1ers vers)

Plus jamais revoir la dune Au matin quand s’effacent mes pas

Jamais plus les cimes et la neige éternelle (all) Et l’oiseau bleu brillant de mille éclats

(Rythmique idem sur les trois 1ers vers)

Page 98: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Plus jamais revoir la lune Dans la nuit qui éclaire mes pas

Jamais plus la mer, les étoiles, les forêts (all) Et ce lac bleu perdu au fond des bois

REFRAIN et Rythmique idem sur les trois 1ers vers)

J’aim'rais tant revoir mes frères Mes enfants, mes parents, mes amis

Danser le dabkeh* pour repousser la mort Trinquer l’arak* jusqu’au bout de la vie

Rythmique idem sur les trois 1ers vers)

Je voudrais une dernière Chanson pour apaiser la nuit

Pour bercer mon départ jusqu’à l’autre bord

Dire aux faiseurs de mort que l’on survit

REFRAIN

(Couplet à répéter 2 fois, en canon, départ sur le « ma »)

Car la guerre c’est un massacre

De gens qui ne se connaissent pas Au profit de gens qui toujours se connaissent

Mais qui ne se massacrent pas (2x)

REFRAIN + « la rue des Lilas, rue des Lilas … ad lib » Ou « Je m’éteinds dans la Rue des Lilas »

Ou coupé net après « Que Maudite soit la Guerre ! »

* « dabkeh » : danse populaire traditionnelle de Syrie, du Liban, de Palestine et de Jordanie

* « arak »: eau-de-vie de vin, traditionnellement produite et consommée au Liban, en Syrie, en Jordanie, en Palestine

Page 99: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Le Déserteur Boris Vian, Harold Berg, 1954.

Chanson antimilitariste écrite à la fin de la guerre d'Indochine et à la veille de la guerre d'Algérie. En 1955, Mouloudji en enregistre une version pacifiste (il demande à Boris Vian d'en modifier certaines paroles, notamment le dernier quatrain, qui est resté sous cette forme) Elle fut censurée de 1958 à 1962, à la fin de la guerre d'Algérie.

Monsieur le président Je vous fais une lettre Que vous lirez peut-être Si vous avez le temps.

Je viens de recevoir Mes papiers militaires Pour partir à la guerre Avant mercredi soir.

Monsieur le président Je ne veux pas la faire Je ne suis pas sur terre Pour tuer de pauvres gens.

C'est pas pour vous fâcher, Il faut que je vous dise, Ma décision est prise, Je m'en vais déserter.

Depuis que je suis né, J'ai vu mourir mon père, J'ai vu partir mes frères Et pleurer mes enfants.

Ma mère a tant souffert Qu'elle est dedans sa tombe Et se moque des bombes Et se moque des vers.

Quand j'étais prisonnier, On m'a volé ma femme, On m'a volé mon âme, Et tout mon cher passé.

Demain de bon matin Je fermerai ma porte Au nez des années mortes, J'irai sur les chemins.

Je mendierai ma vie Sur les routes de France, De Bretagne en Provence Et je crierai aux gens:

«Refusez d'obéir, Refusez de la faire, N'allez pas à la guerre, Refusez de partir.»

S'il faut donner son sang, Allez donner le vôtre, Vous êtes bon apôtre Monsieur le président.

Page 100: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Si vous me poursuivez, Prévenez vos gendarmes Que je n'aurai pas d'armes Et qu'ils pourront tirer. *

* autre fin possible: "Que j'emporte des armes

Et que je sais tirer"

Sixteen Tons Merle Travis, 1946

Cette chanson parle des mineurs de charbon du Kentucky. Les mots "un jour de plus et plus endetté" étaient utilisés par le père de Travis, lui-même mineur, et "Je dois mon âme au magasin de la société" fait référence au système de servitude pour dettes : les mineurs étaient payés avec des bons de crédit - non transférables - au magasin de la compagnie. Les loyers étaient aussi déduits de leur salaire.

Some people say a man is made out a mud A poor man's made outta muscle and blood

Muscle and blood and skin and bones A mind that's a-weak and a back that's strong

Chorus: You load sixteen tons, what do you get? Another day older and deeper in debt

Saint Peter don't you call me 'cause I can't go I owe my soul to the company store

I was born one mornin' when the sun didn't shine I picked up my shovel and I walked to the mine

I loaded sixteen tons of number nine coal And the straw boss said "Well, a-bless my soul"

Chorus

I was born one mornin', it was drizzlin' rain Fightin' and trouble are my middle name

I was raised in the canebrake by an ol' mama lion Can't no-a high-toned woman make me walk the line

Chorus

If you see me comin', better step aside A lotta men didn't, a lotta men died One fist of iron, the other of steel

If the right one don't a-get you, then the left one will

Page 101: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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La Java des Bombes Atomiques Boris Vian et Alain Goraguer, 1955

Chanson à replacer dans le contexte de la guerre froide : en 1955, les Etats-Unis, l'Union Soviétique mais aussi le Royaume-Uni sont équipés de l'arme atomique. En France, le programme de développement est en cours et les premiers essais auront lieu en 1960 dans le Sahara Algérien.

Mon oncle un fameux bricoleur Faisait en amateur Des bombes atomiques

Sans avoir jamais rien appris C'était un vrai génie Question travaux pratiques

Il s'enfermait tout' la journée Au fond d'son atelier Pour fair' des expériences

Et le soir il rentrait chez nous Et nous mettait en trans' En nous racontant tout

Pour fabriquer une bombe " A " Mes enfants croyez-moi C'est vraiment de la tarte

La question du détonateur S'résout en un quart d'heur' C'est de cell's qu'on écarte

En c'qui concerne la bombe " H " C'est pas beaucoup plus vach' Mais un' chos' me tourmente

C'est qu'cell's de ma fabrication N'ont qu'un rayon d'action De trois mètres cinquante

Y a quéqu'chos' qui cloch' là-d'dans J'y retourne immédiat'ment

Il a bossé pendant des jours Tâchant avec amour

D'améliorer l'modèle Quand il déjeunait avec nous

Il avalait d'un coup Sa soupe au vermicelle On voyait à son air féroce Qu'il tombait sur un os

Page 102: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Mais on n'osait rien dire Et pis un soir pendant l'repas

V'là tonton qui soupir' Et qui s'écrie comm' ça

A mesur' que je deviens vieux Je m'en aperçois mieux J'ai le cerveau qui flanche

Soyons sérieux disons le mot C'est même plus un cerveau

C'est comm' de la sauce blanche Voilà des mois et des années

Que j'essaye d'augmenter La portée de ma bombe Et je n'me suis pas rendu compt'

Que la seul' chos' qui compt' C'est l'endroit où s'qu'ell' tombe

Y a quéqu'chose qui cloch' là-d'dans, J'y retourne immédiat'ment

Sachant proche le résultat Tous les grands chefs d'Etat

Lui ont rendu visite Il les reçut et s'excusa De ce que sa cagna Etait aussi petite

Mais sitôt qu'ils sont tous entrés Il les a enfermés En disant soyez sages

Et, quand la bombe a explosé De tous ces personnages Il n'en est rien resté

Tonton devant ce résultat Ne se dégonfla pas Et joua les andouilles Au Tribunal on l'a traîné

Et devant les jurés Le voilà qui bafouille Messieurs c'est un hasard affreux

Mais je jur' devant Dieu En mon âme et conscience

Qu'en détruisant tous ces tordus Je suis bien convaincu D'avoir servi la France

On était dans l'embarras Alors on l'condamna Et puis on l'amnistia Et l'pays reconnaissant L'élu immédiat'ment Chef du gouvernement

Page 103: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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L'Affiche Rouge Louis Aragon, 1955 et Léo Ferré, 1959

Louis ARAGON écrit ce poème en mémoire des résistants de cinq pays différents (Pologne, Hongrie, Italie, Arménie et France), dont beaucoup étaient juifs, qui ont été fusillés par les nazis le 21 février 1944. Les photos et les noms de certains d’entre eux avaient été réunis sur une affiche de propagande où les nazis voulaient montrer que les actions de résistance étaient l’œuvre d’étrangers.

Vous n'avez réclamé la gloire ni les larmes Ni l'orgue ni la prière aux agonisants

Onze ans déjà que cela passe vite onze ans Vous vous étiez servis

simplement de vos armes La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans

Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants

L'affiche qui semblait une tache de sang Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles Y cherchait un effet de peur sur les passants

Nul ne semblait vous voir Français de préférence

Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant

Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants

Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE

Et les mornes matins en étaient différents

Page 104: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Tout avait la couleur uniforme du givre A la fin février pour vos derniers moments

Et c'est alors que l'un de vous dit calmement Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre

Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand

Adieu la peine et le plaisir, Adieu les roses Adieu la vie adieu la lumière et le vent

Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent Toi qui vas demeurer

dans la beauté des choses Quand tout sera fini plus tard en Erivan.

Un grand soleil d'hiver éclaire la colline Que la nature est belle et que le cœur me fend

La justice viendra sur nos pas triomphants Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline

Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant

Ils étaient vingt et trois* - quand les fusils fleurirent Vingt et trois qui donnaient - le cœur avant le temps

Vingt et trois étrangers - et nos frères pourtant Vingt et trois amoureux - de vivre à en mourir

Vingt et trois qui criaient - la France en s'abattant.

* Ils n’étaient en fait que 22 hommes : Olga Bancic, la seule femme du groupe, sera décapitée le 10 mai, pour des raisons de

code de la guerre, elle ne fut pas fusillée avec les autres, ce qui lui devra des semaines supplémentaires de torture…

Page 105: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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L’Internationale Eugène Pottier, 1871 & Pierre Degeyter, 1888

C’est en pleine répression de la Commune que le poète Eugène Pottier écrit les paroles de l’Internationale. Mais c’est qu’en 1888, après la mort de Pottier (1887), que l’ouvrier lillois Pierre Degeyter compose la musique que nous connaissons. La musique originale était en fait l’air de « La Marseillaise ». C’est à partir du congrès d’Amsterdam de la IIème Internationale en 1904 que ce chant devient l’hymne du mouvement ouvrier mondial.

Debout, les damnés de la terre Debout, les forçats de la faim

La raison tonne en son cratère, C'est l'éruption de la faim.

Du passé faisons table rase, Foule esclave, debout, debout Le monde va changer de base,

Nous ne sommes rien, soyons tout.

REFRAIN (x2) C'est la lutte finale ! Groupons nous et demain

L'Internationale, Sera le genre humain.

Il n'est pas de sauveurs suprêmes Ni Dieu, ni César, ni Tribun,

Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes Décrétons le salut commun.

Pour que le voleur rende gorge, Pour tirer l'esprit du cachot,

Soufflons nous-mêmes notre forge, Battons le fer tant qu'il est chaud.

Page 106: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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L'État comprime et la Loi triche, L'impôt saigne le malheureux ;

Nul devoir ne s'impose au riche ; Le droit du pauvre est un mot creux

C'est assez languir en tutelle, L'Égalité veut d'autres lois ;

"Pas de droits sans devoirs, dit-elle Égaux pas de devoirs sans droits."

Hideux dans leur apothéose, Les rois de la mine et du rail

Ont-ils jamais fait autre chose Que dévaliser le travail ?

Dans les coffres-forts de la banque Ce qu'il a créé s'est fondu,

En décrétant qu'on le lui rende, Le peuple ne veut que son dû.

Les rois nous saoulaient de fumée, Paix entre nous, guerre aux Tyrans Appliquons la grève aux armées,

Crosse en l'air et rompons les rangs ! S'ils s'obstinent ces cannibales

A faire de nous des héros, Ils sauront bientôt que nos balles Sont pour nos propres généraux.

Ouvriers, paysans, nous sommes Le grand parti des travailleurs,

La terre n'appartient qu'aux hommes, L'oisif ira loger ailleurs.

Combien de nos chairs se repaissent ! Mais si les corbeaux, les vautours,

Un de ces matins disparaissent, Le soleil brillera toujours.

Page 107: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Bandiera Rossa Paroles : Carlo Tuzzi, 1908, air traditionnel lombard

Le plus célèbre des chants révolutionnaires italiens, né au début du XXe siècle. La musique est issue de la fusion de deux chants populaires lombards. Le texte, écrit à l’origine par Carlo Tuzzi, a subi plusieurs modifications depuis, et plusieurs versions.

Avanti O Popolo, alla riscossa Bandiera rossa Bandiera rossa Avanti O Popolo, alla riscossa

Bandiera rossa trionferà !

Bandiera rossa la trionferà (ter) Evviva il communismo e la libertà !

Degli sfruttati l'immensa schiera, La pura innalzi, rossa bandiera.

O proletari, alla riscossa Bandiera rossa trionferà !

Bandiera rossa la trionferà (ter) Il frutto del lavoro a chi lavora andrà !

Da campi al mare, alla miniera All'officina, chi soffre e spera ;

Sia pronto è l'ora della riscossa, Bandiera rossa trionferà !

Bandiera rossa la trionferà (ter) Soltanto il communismo è vera libertà

Non piu nemici, non piu frontiere ; Sono i confini rosse bandiere. O communisti, alla riscossa !

Bandiera rossa trionferà !

Bandiera rossa la trionferà (ter) Solo il communismo, pace e libertà !

Page 108: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Carbon Proposé par Les Meutes (Die). 3 voix : La / Fa # / Ré

Chant populaire d’Andalousie, aux nombreuses variantes, qui s’inscrit dans un répertoire de chansons paysannes enracinées dans la culture populaire et transmises de génération en génération, avec des thématiques récurrentes: les travaux et métiers populaires, l’attente du fiancé et le rôle de la mère comme confidente. On retrouve ici la dualité typique entre les reproches ou brouilles des fiancés et la tendresse des amoureux. Le refrain évoque l’habituel cri du charbonnier pour vendre sa marchandise quand il arrive dans les villages. Ne pas confondre ce chant avec El Carbonero, chanson salvadorienne...

REFRAIN : Carbón, carbón, carbón... (x2) Carbón de encina y picón.

Carbón de encina, picón de olivo Niña bonita, vente conmigo.

Madre, mi carbonero no vino anoche Y le estuve esperando hasta las doce.

REFRAIN

Madre, mi carbonero vino de Vélez Y en el sombrero trajo cuatro claveles.

REFRAIN

Lleva, mi carbonero, en el sombrero Un letrero que dice, ”por tí me muero”.

REFRAIN Carbón, carbón, carbón... (x2)

Carbón de encina y picón.

Traduction : Charbon de chêne et petit bois d’olivier, / Jolie enfant, viens avec moi. / Mère, mon charbonnier n’est pas venu hier soir / Et je l’ai

attendu jusqu’à minuit. / Mère, mon charbonnier est venu de Vélez / Et il portait quatre oeillets au chapeau. / Mon charbonnier porte au chapeau

/ Un ruban qui dit : « je meurs pour toi »

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Quand ils Sont Venus Paroles : Martin NIEMOLLER, Dachau, 1942

Musique : Jean-Marc Michel

Une citation du pasteur Martin Niemöller (1892–1984) sur la lâcheté des intellectuels allemands au moment de l'accession des nazis au pouvoir et des purges qui ont alors visé leurs ennemis, un groupe après l'autre. De nombreuses variations et adaptations dans l'esprit de l'original ont été publiées dans différentes langues.

Ils sont venus, je n'ai rien dit (2x) Quand ils sont venus chercher les communistes,

Je n'ai rien dit, je n'étais pas communiste. Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,

Je n'ai rien dit, j'n'étais pas syndicaliste. Quand ils sont venus chercher les juifs,

Je n'ai rien dit, je n'étais pas juif. Quand ils sont venus chercher les homosexuels,

Je n'ai rien dit, j'n'étais pas homosexuel. Quand ils sont venus chercher les Roms,

Je n'ai rien dit, je n'étais pas Rom Puis ils sont venus me chercher, Il ne restait plus personne Pour dire quelque chose (ter), Pour faire quelque chose.

Les Immigrés Paroles et musique : Michel Bühler 1976

Dans la chaleur pesante De la salle d'attente, A Lausanne, une nuit, Ils sont là, vingt ou trente,

Qui somnolent ou qui chantent Pour passer leur ennui.

Ils ne parlent pas mon langage, Viennent d'Espagne ou d'Italie,

C'est pas par plaisir qu'ils voyagent.

Ils ont, dans leur valise, Un trésor: trois chemises, Un pantalon usé. Dehors, le froid, la bise

Râclent la pierre grise Et le goudron du quai.

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Ils viennent bâtir nos barrages, Nos ponts, nos autoroutes aussi,

C'est pas par plaisir qu'ils voyagent.

Leur maison, leur famille, Leurs garçons et leurs filles, Ils ont dû les laisser: C'est la loi qui le dit,

Paraît qu' dans mon pays Il y a trop d'étrangers.

Leur faudra du coeur à l'ouvrage Et puis apprendre à dire oui,

C'est pas par plaisir qu'ils voyagent.

Ce qu'ils sont, ce qu'ils pensent, Ça n'a pas d'importance, On ne veut que leurs bras. Et tout ça est normal,

Et tout ça me fait mal, Ça se passe chez moi.

Ils retrouveront leur village Quand on n' voudra plus d'eux ici,

C'est pas par plaisir qu'ils voyagent, (2x) C'est pas par plaisir qu'ils voyagent !

A las Barricadas Paroles : Valeriano Orobón Fernánez, 1933

Musique : Ángel Miret (arrangement de l’air de la Varsovienne, Pologne, 1884)

Chant des anarchistes espagnols de la CNT-AIT pendant la Guerre civile espagnole pour arrêter l'avancée des troupes

franquistes : No pasaran !

Negras tormentas agitan los aires, Nubes oscuras nos impiden ver,

Aunque nos espere el dolor y la muerte, Contra el enemigo nos llama el deber.

El bien más preciado es la libertad, Hay que defenderla con fe y con valor

Alza la bandera revolucionaria Que llevará al pueblo a la emancipación (2x).

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[ou, variante : ]

Que del triunfo sin cesar nos lleva en pos (2x)

[rechanter depuis le début, puis…]

En pie el pueblo obrero, a la batalla, Hay que derrocar a la reacción !

A las barricadas ! A las barricadas ! Por el triunfo de la confederación ! (2x)

Son de la Barricada (Oaxaca) Tapacamino, 2006

Chanson écrite en soutien au peuple d'Oaxaca (Sud-Est mexicain) qui en 2006 s'est insurgé contre la politique corrompue du gouverneur de l'Etat. Le mouvement est initié par le Syndicat National des Travailleurs de l'Education (SNTE), très vite rejoint par d'autres secteurs de la population pour créer la APPO, Assemblée Populaire des Peuples d'Oaxaca. Pendant plusieurs mois, la APPO expérimente la grève générale, les assemblées populaires, les barricades et une autre forme de gouvernement. Cette chanson rend hommage à celles et ceux qui y ont participé et qui ont affronté une terrible répression.

El dia catorce de junio del año del doz mil seis En la plaza de Oaxaca

se puso el mundo al revès Temprano por la mañana

Al punto de amanecer Nadie hubiera imaginado lo que iba suceder

La huelga del magisterio tenía la plaza tomada Mientras el pinche gobierno

Preparaba la celada Antes que amanezca el día

Quitamos este plantón

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Gritaba la policía y empezó la represión

REFRAIN: ¿Que de dónde son, qué de dónde son? Que son de la barricada

¿De dónde son, qué de dónde son? Que son de la barricada

Sono la alerta en la calle Por donde entró el regimiento

Y atrás de la barricada Se alborotó el campamento

Más tardaron en llegar Que luego en salir corriendo Porque la gente en la plaza Ya se estaba defendiendo

Salieron de todos lados Con palos gritos y pedras

Y a toda la policía la mandaron a la mierda Despues vino el contrataque

Con fuerza de tierra y aire Con gases que los maestros

Se quitaron con vinagre

REFRAIN

Se acabo el gas y el valor, Con la plaza enardecida

Y las fuerzas del gobierno Salieron en estampida

Choco con piedra el traidor Que asalta de madrugada

Porque hoy la gente en la calle Ya lo espera en barricada

REFRAIN

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Le Chant des Paysans 1849, paroles et musique de Pierre Dupont

NB: Cet air a été repris pour La semaine Sanglante Le coup d’état du 2 décembre 1851et la résistance grandement oubliée des livres d’histoire qu’opposèrent quelques dizaines de

milliers de républicains. Le 24 fév. 1848, les barricades parisiennes ont renversé la monarchie de Juillet. Mais l’illusion est de courte durée :

l’assemblée constituante comporte surtout des modérés. En Juin 1848 c’est l’écrasement de l’insurrection des ouvriers parisiens révoltés par

la suppression des ateliers nationaux: 3 000 ouvriers gisent sur le pavé et le général qui vient de mater l’insurrection reçoit les pleins

pouvoirs. Les révolutions d’Italie, Allemagne, Pologne et Hongrie sont écrasées. C’est la fin du «printemps des peuples». Louis-Napoléon

Bonaparte, neveu de Napoléon Ier, est élu Président de la République,. Le 2 Déc. 1851, il se proclame empereur, mais seul le

Sud-Est se soulève et l’insurrection est écrasée dans le sang, les insurgés exécutés ou envoyés au bagne.

Quand apparut la République Dans les éclairs de Février,

Tenant en main sa longue pique, La France fut comme un brasier : Dans nos vallons et sur nos cimes

Verdit l’arbre de liberté ; Mais les quarante-cinq centimes Et Juin plus tard ont tout gâté.

REFRAIN :Oh ! Quand viendra la belle ? Voilà des mille et des cents ans

Que Jean-Guêtré t’appelle, République des paysans ! (2x)

Mais ce beau feu s’écroule en cendre ; Le diable en passant l’a soufflé, Le crédit n’a fait que descendre,

Et l’ouvrage est ensorcelé ; La souffrance a fait prendre en grippe

La jeune Révolution

Comme le vieux Louis-Philippe, Et nous nommons Napoléon.

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Napoléon est sur son siège, Non point l’ancien, mais un nouveau

Qui laisse les blés sous la neige Et les loups manger son troupeau,

Quand l’aigle noir fond sur les plaines, Terre d’Arcole et de Lodi,

Il se tient coi… dedans ses veines Le sang du Corse est refroidi.

Que va donc devenir la France, Si rien n’en sort à ce moment Où le cri de l’indépendance

Nous appelle au grand armement ? Soldats, citadins, faites place

Aux paysans sous vos drapeaux ; Nous allons nous lever en masse

Avec les fourches et les faux.

Les noirs et les blancs sans vergogne Voudraient nous mener sur Paris, Pour en faire une autre Pologne,

Et nous atteler aux débris : A bas les menteurs et les traîtres,

Les tyrans et les usuriers ! Les paysans seront les maîtres,

Unis avec les ouvriers.

La terre va briser ses chaînes, La misère a fini son bail ;

Les monts, les vallons et les plaines Vont engendrer par le travail. Affamés, venez tous en foule

Comme les mouches sur le thym ; Les blés sont mûrs, le pressoir coule :

Voilà du pain, voilà du vin !

Oh ! quand viendra la belle ? Voilà des mille et des cents ans

Que Jean-Guêtré t’appelle, République des paysans ! (2x)

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Le Chant des Marais Paroles : Johann Esser & Wolfgang Langhoff, 1933

Musique : Rudy Goguel & Herbert Kirmsze

Chant composé par des déportés allemands au camp de Börgermoor en 1933. Il circule par le bouche à oreille d’un camp à l’autre et est traduit par des prisonniers français à une date inconnue. Il symbolise l’héroïque résistance à l’intérieur même des camps de concentration et d’extermination. Sa mélodie a été reprise dans les années 1970 par les militantes du MLF pour L’Hymne des Femmes (il parait de façon fortuite…)

Loin vers l'infini s'étendent Des grands prés marécageux. Pas un seul oiseau ne chante Sur les arbres secs et creux.

REFRAIN: O terre de détresse Ou nous devons sans cesse piocher !

Dans ce camp morne et sauvage Entouré de murs de fer,

Il nous semble vivre en cage Au milieu d'un grand désert.

REFRAIN

Bruit des pas et bruit des armes, Sentinelles jour et nuit

Et du sang des cris des larmes, La mort pour celui qui fuit.

REFRAIN

Mais un jour dans notre vie Le printemps refleurira. Liberté, liberté chérie

Je dirai tu es à moi.

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O terre d'allégresse Ou nous pourrons sans cesse chanter !

O terre enfin libre Ou nous pourrons revivre, aimer !

Die Moorsoldaten

Wohin auch das Auge blicket, Moor und Heide nur ringsum, Vogelsang uns nicht erquicket, Eichen stehen kahl und krumm.

Wir sind die Moorsoldaten Und ziehen mit dem spaten ins Moor

Hier in dieser öden Heide Ist das Lager aufgebaut.

Wo wir fern von jeder Freude Hinter Stacheldraht verstaut.

Morgens ziehen die Kolonnen Durch das Moor zur Arbeit hin.

Graben bei dem Brand der Sonnen, Doch zur Heimat steht der Sinn.

Auf und nieder gehn die Posten, Keiner, keiner kann hindurch.

Flucht wird nur das Leben kosten ! Vierfach ist umzäunt die Burg.

Doch für uns gibt es kein Klagen, Ewig kann’s nicht Winter sein. Einmal werden froh wir sagen : Heimat, du bist wieder mein !

Dann ziehn die Moorsoldaten Nicht mehr mit dem Spaten ins Moor

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La Butte Rouge Montéhus, 1919

En août 1914, les socialistes français et allemands oublient leur internationalisme pour se rallier aux "Unions sacrées" et envoyer les ouvriers s’entre-tuer sur le front. Montéhus lui-même, pourtant internationaliste et ami de Lénine, chantera des chants patriotiques entre 14 et 18. En 1919, il retrouve son antimilitarisme, avec cette chanson qui évoque la butte de Bapaume, en Champagne, et symbolise tous les champs de bataille de la guerre de 14. La chanson est devenue le symbole de la répression ouvrière.

Sur cette butt’ là y'avait pas d'gigolettes Pas de marlous ni de beaux muscadins. Ah c'était loin du Moulin d'la Galette,

Et de Panam’ qu'est le roi des patelins. C'qu'elle en a bu du bon sang cette terre,

Sang d'ouvriers et sang de paysans, Car les bandits qui sont cause des guerres

N'en meurent jamais, On n'tue qu'les innocents !

REFRAIN :La Butt’ Rouge, c'est son nom,

L'baptêm’ s'fit un matin

Où tous ceux qui grimpaient → roulaient dans le ravin.

Aujourd'hui y'a des vignes, Il y pouss’ du raisin, Qui boira d'ce vin là,

Boira l'sang des copains.

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Sur cette butt’ là on n'y f'sait pas la noce Comme à Montmartre

Où l'champagne coule à flots, Mais les pauvr's gars Qu'avaient laissé des gosses

Y f'saient entendre de terribles sanglots ... C'qu'elle en a bu des larmes cette terre, Larm’s d'ouvriers et larm’s de paysans

Car les bandits qui sont cause des guerres Ne pleurent jamais, car ce sont des tyrans !

REFRAIN :La Butt’ Rouge, c'est son nom,

L'baptêm’ s'fit un matin

Où tous ceux qui grimpaient → roulaient dans le ravin.

Aujourd'hui y'a des vignes, Il y pousse du raisin,

Qui boit de ce vin-là Boit les larmes des copains !

Sur cette butt’ là, On y r'fait des vendanges, On y entend des cris et des chansons : Filles et gars doucement y échangent

Des mots d'amour qui donnent le frisson. Peuv’nt-ils songer, Dans leurs folles étreintes, Qu'à cet endroit Où s'échangent leurs baisers,

J'ai entendu la nuit monter des plaintes Et j'y ai vu des gars au crân’ brisé !

REFRAIN … Mais moi j'y vois des croix

Portant l'nom des copains !...

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Bread and Roses. James Oppenheim, 1911

Du pain et des roses ! Une vieille aspiration du mouvement ouvrier, et un poème américain qui reprend un slogan des manifestations de femmes de l’industrie textile, aux Etats-Unis en 1909. En 1995 les femmes qui marchent sur Québec contre la pauvreté reprennent ce slogan. Encore aujourd’hui, les femmes réclament « du pain » — c’est-à-dire des emplois et l’équité salariale, mais aussi « des roses » — l’accès à la culture, une protection sociale, un système public de santé et d’éducation dignes de ce nom.

As we go marching, marching, in the beauty of the day

A million darkened kitchens, a thousand mill lofts gray

Are touched with all the radiance that a sudden sun discloses

For the people hear us singing, bread and roses, bread and roses.

As we come marching, marching,

we battle too, for men, For they are in the struggle and together we shall win.

Our days shall not be sweated from birth until life closes,

Hearts starve as well as bodies, give us bread, but give us roses.

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As we come marching, marching, un-numbered women dead

Go crying through our singing their ancient call for bread,

Small art and love and beauty their trudging spirits knew

Yes, it is bread we. fight for, but we fight for roses, too.

As we go marching, marching, we're standing proud and tall.

The rising of the women means the rising of us all.

No more the drudge and idler, ten that toil where one reposes,

But a sharing of life's glories, bread and roses, bread and roses.

Du Pain et des Roses (traduction québécoise) Pendant que nous marchons, marchons dans la beauté du jour,

Un million de cuisines sombres, un millier de greniers mornes Sont touchés par des rayons de soleil radieux et soudains Alors qu'on nous

entend chanter, du pain et des roses, du pain et des roses ! … nous luttons aussi pour les hommes Car ils sont les frères des femmes

et nous marcherons de nouveau avec eux Nos vies ne seront pas passées à suer de la naissance à la mort Le cœur a faim tout comme le corps …

…, d'innombrables femmes mortes Pleurent pendant que nous chantons, notre cri pour du pain L'art, l'amour et la beauté que leurs âmes de

servantes renfermaient … … nous nous tenons bien droites La montée des femmes est notre montée à tous Finies les corvées et enfin on se repose On partage les gloires de la

vie du pain et des roses …

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Café Café Claude Michel, années 1980

Tu ne vois des tropiques, que des plages magiques Bordées de cocotiers où fait bon se bronzer

Tu n’connais de l’Afrique, que des gens faméliques Qu’on t’montre à la télé, quand tu bois ton café.

REFRAIN : Café, café cacahuète chocolat, t’as jamais remarqué qu’ça venait de là-bas

Café, café cacahuète chocolat, et qu’ils ont récolté tous ces trucs-là.

Paysans du Brésil cultivent les haricots Qu’on chasse des terres fertiles

pour nourrir nos bestiaux Pour planter du café du sucre et du soja

Z’ont plus rien à bouffer mais ça ça nous gène pas.

REFRAIN

Pour nourrir en Bretagne des porcs et des poulets On importe des montagnes l’manioc thaïlandais

La farine de poisson qui nous vient du Chili S’rait pas pour ça qu’ils n’ont plus assez d’calories.

REFRAIN

Comme on était noyé sous nos excédents d’lait Alors au Bangladesh on leur a envoyé

Comme ce lait est donné le prix s’est effondré Et ils sont dans la dèche tous ceux qu’en produisaient.

REFRAIN

Tu me diras pourtant la séch’resse au Sahel On y est pour rien vraiment

c’est tout c’qu’il y a d’naturel On a pour dév’lopper les cultures tropicales

Trop détruit la forêt y'a plus d’eau c’est normal.

REFRAIN

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Le soir à la télé tu peux voir en Afrique Sans un cri sans un pleur des enfants qui meurent

On t’parle de charité et tu donnes un peu d’fric

Ça t’évite de penser qu’au fond c’est politique.

REFRAIN

Café café cacahuète chocolat, T’as jamais remarqué qu’ça venait de là-bas

Café café si on leur prenait pas, Ce qu’ils ont récolté, Ils n’en s’rait p’t-ètre pas là

Café, café, café, café, café, café, café, café,…

Imaste Dio Mikis Theodorakis, fin des années 60

Chanson écrite pour Andreas Lentakis, membre éminent de la gauche grecque. Lors de la dictature militaire de 7 ans en Grèce, cette chanson, qui parle de la torture et de l'isolement d'un détenu politique en prison, est devenue le cri de ralliement des groupes politiques de gauche. Moustaki en a fait une adaptation « soft ».

Imaste dio, Imaste dio, Ki’ora simanè okhto Svissè to foss, ki’emba frouross,

To vradi tha’rthounè kssana

Emba brosta, Emba brosta, Ki’ali pisso akholouthoun Meta siopi, ki ’akholouthi, To idio tropari to gnosto

Varanè dio, Varanè tris, Varanè khilious deka tris Ponass éssi, ponao ki’ego, Ma pioss ponaï pio poli

Tha’rthi kèros na mass to pi

Imaste dio, Imaste tris, Imaste khilii déka tris Kavala pamè sto kéro, Mé to kéro, mé ti vrokhi

To ema pizi sti pliki, O ponoss yinètè karfi

To ékdikitis, To litrotis, Imaste dio, Imaste tris Imaste khilii déka tris

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Traduction : Nous sommes 2, nous sommes 3 / L'horloge sonne 8 heures / éteins la lumière, monte la garde / ils reviendront quand il fera nuit / va

au devant (2x) et les autres suivront / puis silence et ça continue, toujours de la même manière. - 2 coups, 3 coups, 1023 coups / Tu as mal,

j'ai mal, mais qui fait le plus mal, le temps nous le dira. - En chevauchant par tous les temps / avec le temps, avec la pluie / le sang coagule dans la

plaie / la douleur est comme un ongle - Le vengeur, le rédempteur

Here's to You Paroles de Joan Baez

Musique d’Ennio Morricone, 1971 Un des plus grands scandales judiciaires de l’histoire des Etats-Unis. En 1927, ces deux immigrés italiens et anarchistes sont reconnus coupables de deux attaques de convoyeurs de fonds dans la banlieue de Boston. Malgré l'absence de preuves directes et les vives protestations de syndicalistes, de personnages publics et de chefs d’états européens, ils seront exécutés. La sentence est accueillie par un vent de protestation. Des milliers de gens défilent en scandant les noms des accusés. L’écho retentit jusqu’en Europe, comme à Brest, à Liverpool. Des funérailles suivies par 400 000 personnes sont organisées et les mouvements socialistes, communistes et anarchistes jurent de laver leur mémoire. Il faudra attendre 1973 pour qu’un mafieux confie sur son lit de mort que l’attaque des convoyeurs fut bien l’œuvre du gang de Morelli. Ils sont réhabilités en 1977.

Version en Allemand (merci Cricri) p 407

Here's to you, Nicola and Bart Rest forever here in our hearts

The last and final moment is yours That agony is your triumph.

Marche de Sacco et Vanzetti Moustaki, 1969

Maintenant Nicola et Bart, Vous dormez au fond de nos cœurs Vous étiez tout seul dans la mort, Mais par elle vous vaincrez ! (x6)

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Gallo Rojo, Gallo Negro (Los Dos Gallos)

Chicho Sanchez Ferlosio, 1963 et 1978

En 1963, l’auteur de "A la huelga", illustre les tristes années de dictature espagnole (39-77). Ce chant très populaire, enregistré en 1978, oppose les franquistes - nationalistes, militaires et monarchistes, "les Bruns" - aux républicains, communistes et anarchistes appelés "les Rouges".

NB chaque section de couplet est bissée (cf §1)

Cuando canta el gallo negro Es que ya se acaba el día ]x2

Si cantara el gallo rojo, Otro gallo cantaría ]x2

REFRAIN : Ay, Ay, Ay, Si es que yo miento Que el cantar que yo canto, Lo borre el viento

Ay, Ay,Ay, Qué desencanto Si me borrara el viento, Lo que yo canto.

Se encontraron en la arena Los dos gallos frente a frente

El gallo negro era grande Pero el rojo era valiente.

Refrain

Se miraron cara a cara, Y atacó el negro primero El gallo rojo es valiente,

Pero el negro es traicionero. Refrain

Gallo negro, gallo negro, Gallo negro te lo advierto

No se rinde un gallo rojo, Más que cuando está ya muerto.

Traduction : Quand chante le coq noir, C’en est fini de l’espoir, / Si le coq rouge chantait, Coq noir, c’est toi qui déchanterais. / Ah, Si je mens, Que le vent emporte mon chant, / Ah, Quelle déception Si le vent emportait Ma chanson. / Sur le sable, face à face les deux coqs se sont trouvés. / Le coq noir était puissant Mais le rouge était un brave. / Face à face, les deux coqs, Le coq noir a attaqué, / Le coq rouge est un brave Mais le noir est un félon. / Coq noir, coq noir, Tiens-toi le pour dit, / Un coq rouge ne rend jamais les armes, / car à se rendre, le coq rouge préfère mourir.

Page 125: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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We Shall Not Be Moved Musique : chant d'esclave dans les champs de coton

Paroles : chant de piquet de grève

C’est un "protest song" tiré d'un vieux « negro spiritual » qui fut chanté comme hymne lors des marches du Mouvement des Droits Civiques aux USA.

[MI/DO/LA]

REFRAIN : We shall not be,

we shall not be moved, (2x) Just like a tree that's planted by the river,

We shall not be moved.

The union is behind us, we shall not be moved, (2x)

Just like a tree that's planted by the river, We shall not be moved.

REFRAIN

We're fighting for our freedom …

REFRAIN

We're fighting for our children, …

REFRAIN

We're building a strong union …

REFRAIN

Black and white together…

REFRAIN

Young and old together, …

REFRAIN

Page 126: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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No Nos Moveran (Traditional, arr. by J. Baez, 1974)

Refrain: No, no, no nos moveran ! No, no nos moveran !

Com’ un arbol firme junto al rio No nos moveran.

Unidos en la lucha, no nos moveran (x2) Como un arbol firme junto al rio

No nos moveran

REFRAIN

Unidos en la huelga, no, no, no nos moveran ! (x2) Como un arbol firme junto al rio

No nos moveran, no nos moveran !

REFRAIN

Maman la grève (Janvier 2020) Récriture de p89 Lagrev Baré Mwen

Refrain 1: Maman la grève (3x), faut pas lâcher ! Maman la grève (3x) Monsieur Macron faut dégager

Refrain 2: Ouais ouais ouais ouais ouais ouais (3x) Monsieur Macron faut dégager

Aujourd'hui pas d'école, la maîtresse est en grève Maman et ses copines, sont parties à l'A.G.

Refrain 1: Maman la grève (générale !), …

Aujourd'hui dans la rue, demain on continue ! Aujourd'hui dans la rue, faut rien lâcher

Refrain 2 (2x)

Page 127: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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A Tous les Enfants Boris Vian, 1954, Musique Claude Vance

A tous les enfants qui sont partis le sac à dos

Par un matin brumeux d'avril Je voudrais faire un monument

A tous les enfants Qui ont pleuré le sac au dos Les yeux baissés sur leurs chagrins

Je voudrais faire un monument Pas de pierre, pas de béton Ni de bronze qui devient vert

Sous la morsure aiguë du temps Un monument de leur souffrance

Un monument de leur terreur Aussi de leur étonnement Voilà le monde parfumé,

Plein de rires, plein d'oiseaux bleus Soudain griffé d'un coup de feu

Un monde neuf où sur un corps qui va tomber Grandit une tache de sang

Mais à tous ceux qui sont restés

Les pieds au chaud, sous leur bureau En calculant le rendement De la guerre qu'ils ont voulue

A tous les gras tous les cocus Qui ventripotent dans la vie Et comptent et comptent leurs écus

A tous ceux-là je dresserai Le monument qui leur convient Avec la schlague, avec le fouet

Avec mes pieds avec mes poings Avec des mots qui colleront

Sur leurs faux-plis sur leurs bajoues Des marques (ou « larmes ») de honte et de boue.

Page 128: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Quand un Soldat Francis Lemarque, 1952

Fleur au fusil tambour battant il va Il a vingt ans un cœur d'amant qui bat

Un adjudant pour surveiller ses pas Et son barda contre ses flancs qui bat

Quand un soldat s'en va-t-en guerre il a Dans sa musette son bâton d'maréchal Quand un soldat revient de guerre il a Dans sa musette un peu de linge sale

Partir pour mourir un peu A la guerre à la guerre C'est un drôle de petit jeu

Qui n'va guère aux amoureux Pourtant c'est presque toujours

Quand revient l'été Qu'il faut s'en aller Le ciel regarde partir Ceux qui vont mourir

Au pas cadencé

Des hommes il en faut toujours Car la guerre car la guerre

Se fout des serments d'amour Elle n'aime que l'son du tambour

Quand un soldat s'en va-t-en guerre il a Des tas de chansons et des fleurs sous ses pas

Quand un soldat revient de guerre, il a Simplement eu d'la veine et puis voilà... (3x)

Page 129: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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La Lega Anonyme

Chanson de lutte originaire de la région de Padoue, chantée par les « mondine », les repiqueuses de riz de la plaine du Pô. Elle est le symbole des révoltes des ouvrières agricoles contre les patrons à la fin du XIXe siècle, au moment où ont commencé à se fonder les ligues socialistes. « La Lega » est un témoignage significatif de l'évolution politique des femmes qui travaillent. On l'entend dans le film 1900 de Bernardo Bertolucci quand les paysannes manifestent contre l'expulsion des fermiers qui n'ont pas pu régler leur loyer aux riches propriétaires. N’y voir aucune allusion à la tristement célèbre Ligue du Nord, parti politique italien régionaliste, populiste, d'extrême droite, eurosceptique, et xénophobe.

[NB : Autre version des 1970s p.204] (sol)

Sebben che siamo donne, Paura non abbiamo Per amor dei nostri figli (2x)

Sebben che siamo donne Paura non abbiamo Per amor dei nostri figli? In lega ci mettiamo

REFRAIN : Oilì oilì oilà e la lega la crescerà E noi altre lavoratore (2x)

Oilì oilì oilà e la lega (la) crescerà E noi altre femministe, Vogliam’ la libertà

E la libertà non viene Perché non c'è l'unione Crumiri col padrone (2x)

E la libertà non viene Perché non c'è l'unione Crumiri col padrone Son tutti d’ ammazza-a-ar

REFRAIN

Sebben che siamo donne Paura non abbiamo Abbiam’ delle belle buone lingue (2x)

Sebben che siamo donne Paura non abbiamo

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Abbiam’ delle belle buone lingue E ben ci difendiamo

REFRAIN

E voi altri signoroni Che ci avete tanto orgoglio Abbassate la superbia (2x)

E voi altri signoroni Che ci avete tanto orgoglio Abbassate la superbia E aprite il portafoglio

REFRAIN et Bis avec « Femministe 3x» ( ?)

Traduction : Bien que nous soyons des femmes. / Nous n'avons pas peur / Pour le bien de nos enfants / Nous créons nos syndicats (ligues) … l'association grandira / Et nous autres féministes / voulons la liberté

Et la liberté ne vient pas / car il n'y a pas d'union / Les briseurs de grève et les patrons / Ils sont tous à tuer

... Nous avons de belles bonnes langues / Et savons nous défendre Et vous autres, chers messieurs / qui avez tant d’orgueil / Baissez votre

fierté / Et ouvrez votre portefeuille /

La Marche des Lesbiennes

Musique : Marin Marais, 1706 * Paroles : Raphaëlle Legrand, Voix Rebelles, 2000.

Paroles écrites pour la manif de la Marche Mondiale des Femmes à Paris, le 18 juin 2000, pour rappeler l’opprobre vis à vis des lesbiennes dans l’Histoire et affirmer que « les femmes qui s’aiment » peuvent marcher au grand jour, tous les jours, pas seulement celui de la Fierté gay et lesbienne. Reprises à la manif Toutes aux Frontières, Nice, Juin 2021.

Refrain : Les femmes qui s’aiment Sortent de la nuit et de l’oubli,

Et par centaines, Elles marchent aujourd’hui.

Voici les lesbiennes, Nées à Mytilène, Elèves de Sappho, Dans les jardins de Lesbos. Voici les sorcières, Femmes fortes et fières,

Brûlées sur les bûchers, Pour avoir voulu aimer.

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Refrain

Voici les tribades, Leurs désirs s’évadent Des normes imposées, Par la loi et la société.

Travesties, garçonnes, Belles amazones, Femmes émancipées, Affirmant leur liberté.

Refrain

Les homosexuelles, Les gouines rebelles, Inventant leur combat Contre le patriarcat.

Elles sont féministes, Contre les sexistes, Elles luttent avec leurs sœurs.

Elles construiront leur bonheur !

Refrain en canon 2X

* (« Marche des matelots » dans l’opéra « Alcyone »)

La Java des Bons Enfants Paroles: Guy Debord, 1974 Musique: Marc Lemonnier

Le 8 novembre 1892, l'anarchiste Émile Henry, pose une bombe dans l'usine de la Compagnie des Mines de Carmaux. Le concierge trouve la bombe et la rapporte au commissariat de la rue des Bons-Enfants, où elle explosera, y tuant 5 personnes. Une sixième décédera d'une crise cardiaque. Guy Debord attribue sa chanson à Raymond Callemin dit «Raymond la Science», un des membres de la bande à Bonnot qui a été guillotiné en 1913.

Dans la rue des Bons Enfants, On vend tout au plus offrant

Y’avait un commissariat Et maintenant il n’est plus là !

Une explosion fantastique N’en a pas laissé une brique, On crut qu’c’était Fantomas

Mais c’était la lutte des classes.

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Un poulet zélé vint vite, Y porter une marmite Qu’était à renversement

Et la r’tourne imprudemment.

Le brigadier, l’commissaire, Mêlés aux poulets vulgaires Partent en fragments épars

Qu’on retrouve sur un buvard.

Contrairement à c’qu’on croyait, Y’en avait qui en avaient.

L’étonnement est profond, On peut les voir jusqu’au plafond.

Voilà bien ce qu’il fallait Pour faire la guerre aux palais Sache que ta meilleure amie,

Prolétaire, c’est la chimie.

Les socialos n’ont rien fait Pour abréger les forfaits D’l’infamie capitaliste

Mais heureusement vient l’Anarchiste. Il n’a pas de préjugés, Les curés seront mangés.

Plus d’patrie, plus d’colonie, Et tout le pouvoir il le nie.

Encore quelques beaux efforts, Et disons qu’on se fait fort

De régler radicalement L’problème social en suspens.

Dans la rue des Bons Enfants, On vend tout au plus offrant

Y’avait un commissariat Et maintenant il n’est plus là.

Dans la rue des Bons enfants, Viande à vendre au plus offrant

L’avenir radieux prend place Et le vieux monde est à la casse !

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Les Archers du Roi Paroles : Albert Santoni, 1960

Musique : A. Pontin

Hte : Sol# Med : Ré#

Ils ont commencé la saison En fauchant les moissons

Avec les sabots de leurs coursiers Ils sont venus à la maison

Ils ont pris les garçons Sans demander permission ! Je les ai vu courber l’échine

Sous les coups de fouet qui pleuvaient Cordes d’acier bardées d’épines

Qui les mordaient, les saignaient.

REFRAIN : Non, ne me demandez pas De saluer les archers du roi Non, ne me demandez pas De saluer les archers du roi

Et tout là-haut sur la colline, La potence est dressée

Pour pendre ceux qu’on a condamnés On y accroch’ au matin Le mendiant qui a faim,

Le bandit de grand chemin, Celui qui, dans sa misère,

Voulut maudire le nom du roi Parce qu’il lui avait pris sa terre,

Son blé, sa réserve de bois.

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REFRAIN

Derrière chez moi il y avait Une fille que j’aimais Et qui m’avait donné ses printemps.

Mais un jour on l’a emmenée Pour aller assister A la noce d’un archer !

J’ai vu des tours tomber la pierre J’ai entendu les gens hurler

Son corps fut jeté sans prières Sur le bas-côté d’un fossé.

REFRAIN

Erase una Vez Paco Ibanez, 1969

Répéter chaque couplet 2x

Erase Una Vez, un lobito bueno al que maltrataban, todos los corderos.

Y había también, un príncipe malo, una bruja hermosa, y un pirata honrado

Todas estas cosas, había una vez cuando yo soñaba, un mundo al revés.

Traduction :

Il était une fois un bon petit loup qui était maltraité par tous les agneaux.

Et il y avait aussi un mauvais prince, une belle sorcière, et un honnête pirate,

Toutes ces choses, il y était une fois pendant que je rêvais, un monde à l'envers.

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Le Chant des Ouvriers Pierre Dupond, 1846

Chanson qui témoigne de l'éveil de la conscience de la classe ouvrière. Pierre Dupond (1821-1870), ancien canut, était le chansonnier des travailleurs. Il était surtout d'une autre révolution, celle de 1848.

Nous dont la lampe le matin, Au clairon du coq se rallume,

Nous tous qu’un salaire incertain Ramène avant l’aube à l’enclume

Nous qui des bras, des pieds, des mains, De tout le corps luttons sans cesse,

Sans abriter nos lendemains Contre le froid de la vieillesse,

Aimons-nous, et quand nous pouvons Nous unir pour boire à la ronde

Que le canon se taise ou gronde, Buvons, buvons, buvons !

À l’indépendance du monde !

Mal vêtus, logés dans des trous, Sous les combles dans les décombres,

Nous vivons avec les hiboux, Et les larrons amis des ombres ; Cependant notre sang vermeil

Coule impétueux dans nos veines ; Nous nous plairions au grand soleil

Et sous les rameaux verts des chênes.

Aimons-nous…

À chaque fois que par torrents, Notre sang coule sur le monde

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C’est toujours pour quelques tyrans Que cette rosée est féconde Ménageons-le dorénavant,

L’amour est plus fort que la guerre ; En attendant qu’un meilleur vent

Souffle du ciel ou de la terre,

Aimons-nous…

Esperanza l'Aranesa André Minvielle et Marc Perrone, 1998

Pren lo pòrta-votz Cap a gaucha cap a dreta, Pren lo pòrta-votz Shens vergonha calandreta.

L’alen e lo jòc Estacats au hons deu potz Patchic e patchòc Deu costat de Santa Crotz.

Pren lo pòrta-votz Per anar cercar paratge

Canta au pòrta-votz Per anar aus emponts d’atge Sus los caminaus De l‘arrua tà la hont

Contes comunaus De l’arriu dinc a l’empont.

Soi anat dab la vesina Dançar cumbia campesina L’aranesa una latina Parla gascon alegria...

Minoritats en barralhas A boca de nueit arrajan Quan las vitas s’acabalhan

A hum de calhaus parpalhan.

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Les Nouveaux Partisans Paroles et musique : Dominique Grange, 1969

Chanson composée pour le mouvement maoïste de la Gauche prolétarienne (GP) dont D. Grange est alors une militante active. Au moment où elle compose cet hymne, elle participe au mouvement des « établis », travaillant en usine. Le titre fait bien sur allusion au célèbre Chant des Partisans, hymne de la Résistance de 39-45 en France.

Écoutez les nos voix qui montent des usines Nos voix de prolétaires qui disent y en a marre Marre de se lever tous les jours à cinq heures

Pour prendre un car un train parqués comme du bétail

Marre de la machine qui nous saoule la tête Marre du chefaillon, du chrono qui nous crève Marre de la vie d’esclave, de la vie de misère Écoutez les nos voix elles annoncent la guerre

Refrain : Nous sommes les nouveaux partisans Francs-tireurs de la guerre de classe Le camp du peuple est notre camp

Nous sommes les nouveaux partisans

Regardez l’exploité quand il rentre le soir Et regardez les femmes qui triment toute leur vie

Vous qui bavez sur nous, Qui dites qu’on s’embourgeoise

Descendez dans la mine à 600 mètres de fonds C’est pas sur vos tapis qu’on meurt de silicose

Vous comptez vos profits, on compte nos mutilés Regardez nous vieillir au rythme des cadences

Patrons regardez nous, c’est la guerre qui commence

Refrain

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Et vous les gardes-chiourmes de la classe ouvrière Vous sucrer sur not’e dos, ça ne vous gêne pas

Vos permanents larbins nous conseillent la belote Et parlent en notre nom au bureau du patron

Votez, manipulez, recommencez Grenelle Vous ne nous tromperez pas, Maintenant ça marche plus

Il n’y a que deux camps, vous n’êtes plus du nôtre À tous les collabos, nous on fera la guerre

Refrain

Baladez-vous un peu dans les foyers putrides Où on dort par roulement quand on fait les trois huit

La révolte qui gronde au foyer noir d’Ivry Annonce la vengeance des morts d’Aubervilliers

C’est la révolte aussi au cœur des bidonvilles Où la misère s’entasse avec la maladie

Mais tous les travailleurs immigrés sont nos frères Tous unis avec eux ont vous déclare la guerre

Refrain

La violence est partout, vous nous l’avez apprise Patrons qui exploitez et flics qui matraquez

Mais à votre oppression nous crions résistance Vous expulsez Kader, Mohamed se dresse Car on n’expulse pas la révolte du peuple

Peuple qui se prépare à reprendre les armes Que des traîtres lui ont volé en 45

Oui bourgeois contre vous, le peuple veut la guerre

Refrain

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La Chanson du Père Duchesne Anonyme, 1892

Ravachol la chantait en montant sur la guillotine le 11 juillet 1892. On y retrouve les revendications sociales des Enragés et des Bras-nus de la Première Révolution Française. Les travailleurs qui se dressent contre la société de classes y désignent encore leurs ennemis sous les figures du propriétaire et du prêtre.

Né en nonante-deux, Nom de Dieu Mon nom est Père Duchesne (2x) Marat fut généreux, Nom de Dieu, A qui lui porta haine "Sang Dieu !"

Je veux parler sans gêne, Nom de Dieu, Je veux parler sans gêne.

Coquins, filous, peureux, Nom de Dieu, Vous m’appelez « Canaille » (2x)

Dès que j’ouvre les yeux, Nom de Dieu, Jusqu’au soir je travaille "Sang Dieu !"

Et je couch’’ sur la paille, Nom de Dieu, Et je couch’’ sur la paille.

On nous promet les cieux, Nom de Dieu, Pour toute récompense (2x)

Tandis que ces Messieurs, Nom de Dieu, S’arrondissent la panse "Sang Dieu !"

Nous crevons d’abstinence, Nom de Dieu, Nous crevons d’abstinence.

Pour mériter les cieux, Nom de Dieu, Voyez-vous ces bougresses (2x)

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Au vicaire le moins vieux, Nom de Dieu, S’en aller à confesse "Sang Dieu !"

Se faire peloter les fesses, Nom de Dieu, Se faire peloter les fesses.

Quand ils t'appellent gueux, Nom de Dieu, Sus à leur équipage (2x)

Un pied sur le moyeu, Nom de Dieu, Pour laver cet outrage "Sang Dieu !" Crache leur au visage, Nom de Dieu,

Crache leur au visage.

Si tu veux être heureux, Nom de Dieu, Pends ton propriétaire (2x)

Coupe les curés en deux, Nom de Dieu, Fout les églises par terre "Sang Dieu !"

Et l’bon dieu dans la merde, Nom de Dieu, Et l’bon dieu dans la merde.

Peuple trop oublieux, Nom de Dieu, Si jamais tu te lèves (2x)

Ne sois pas généreux, Nom de Dieu, Patrons bourgeois et prêtres "Sang Dieu !"

Méritent la lanterne, Nom de Dieu,

MERITENT LA LANTERNE !

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Amis, Dessous la Cendre Paroles et musique : Serge Utgé-Royo, 1989

Amis, Dessous la cendre Le feu, Va tout brûler

La nuit, Pourrait descendre Dessus, Nos amitiés

Voilà que d’autres bras tendus S’en vont strier nos aubes claires

Voilà que de jeunes cerveaux Refont le lit de la charogne

Nous allons compter les pendus Au couchant d’une autre après-guerre

Et vous saluerez des drapeaux En priant debout, Sans vergogne

Amis, dessous la cendre...

La nouvelle chasse est ouverte Cachons nos rires basanés

Les mots s’effacent sous les poings Et les chansons sous les discours

Si vos lèvres sont entrouvertes Un ordre viendra les souder

Des gamins lâcheront les chiens Sur les aveugles, Et sur les sourds

Je crie, Pour me défendre A moi, les étrangers

La vie est bonne à prendre Et belle à partager

Si les massacres s’accumulent Votre mémoire s’atrophie

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Et la sinistre marée noire Couvre à nouveau notre avenir

Vous cherchez dans le crépuscule L’espérance de la survie

Les bruits de bottes de l’Histoire N’éveillent pas vos souvenirs

Amis, dessous la cendre...

La Rue Collectif chansons de femmes, 1975

J'ai rêvé d'une rue où la peur me quitterait Je rêve d'une rue sans la peur à mes côtés

Il est 10h du soir, femmes rentrez chez vous Les hommes peuvent aller boire

Nous resterons chez nous

J'ai rêvé de grands murs Sans images qui me vendraient

Je rêve de grands murs Sans mon corps sur du papier

Mais les murs sont loués à la publicité Nous les femmes sont vouées à être morcelées

J'ai rêvé d'une ville qui ne serait plus un ghetto

Je rêve d'une ville sans une ombre dans mon dos

Je peux toujours rêver La rue n'est pas aux femmes

Je veux toujours lutter Pour que nos pas se calment

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Rimes Féminines, Juliette, 1997

Dans un corps vide entrer mon âme, Tout à coup être une autre femme

Et que Juliette Noureddine, En l'une ou l'autre s'enracine.

Élire parmi les éminentes, Celle qui me ferait frissonnante Parmi toutes celles qui surent s'ébattre Qui surent aimer qui surent se battre

Mes sœurs innées mes philippines, Mes savantes et mes Bécassines.

Julie Juliette ou bien Justine, Toutes mes Rimes Féminines: Clara Zetkin, Anaïs Nin, Ou Garbo dans La Reine Christine.

Sur le céleste carrousel, Choisir entre ces demoiselles: Camille Claudel, Mamzelle Chanel, Ou l'enragée Louise Michel.

Vivre encore colombe ou rapace, Écrire chanter ou faire des passes:

Margot Duras, Maria Callas, Ou bien Kiki de Montparnasse.

Naître demain renaître hier, En marche avant en marche arrière M'incarner dans ces divergences, Ces beautés ces intelligences

Et jouir du bienheureux trépas, Pour dans leurs pas mettre mes pas:

Musidora, La Pavlova, Ou mon aïeule la grande gueule Thérésa.

Que j'en aie l'esprit ou l'aspect, Ou bien même les 2 s'il vous plaît: Juliette Drouet, La Signoret, Ou la grande Billie Holiday.

Toutes voiles dehors ou en chantant Avec l'une d'elles me révoltant:

Flora Tristan, Yvonne Printemps, Ou la farouche Isadora Duncan.

Pour toute arme ayant leur fierté, Et pour amante la liberté: Les sœurs Brontë, Loyse Labé, Ou Lou-Andréas Salomé.

Même s'il faut en payer le prix, Être la fleur être le fruit: Être Alice Guy, Être Arletty, Marie Dubas, Marie Curie.

Mais s'il vous plaît point de naissance, De jeunesse ni d'adolescence.

Épargnez-moi la chambre rose, Soyez bonne ô métempsycose.

Permettez à votre Juliette, De ne point mûrir en minette Mais en Colette, En Mistinguett...

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Ou pourquoi pas madame de Lafayette, Mettez-moi, je vous le demande,

Instamment, dans la cour des grandes: Judy Garland, Barbara Streisand, Ou cette bonne dame de George Sand.

Placez-moi du côté du cœur, Côté talent côté bonheur: Loïe Fuller, Dottie Parker, Ou Sainte Joséphine Baker.

Oui tout de suite les feux de la gloire Les feux de la rampe et de l'Histoire: La Yourcenar,

Sarah Bernhardt, Ou la très sage Simone de Beauvoir.

Une voix d'argent au fond d'un port Une plume d'acier ou un coeur d'or: La Solidor,

Christiane Rochefort, uu Marceline Desbordes-Valmore.

Les belles sans peur et sans marmaille Toutes nues au fort de la mitraille: Sylvia Bataille, Anna de Noailles, Camarade Alexandra Kollontaï

Et les agitatrices de bouges, Brandissant l'espoir et la gouge: Olympe de Gouges, Rosa-la-Rouge,

Et la vieille Germaine de Montrouge.

La lignée des dominatrices, Ladies, madames, donas ou misses Comme Cariathys, Ou Leda Gys, Angela et Bette Davis.

Le train du diable et ses diablesses Les vénéneuses et les tigresses:

Lola Montès, Gina Manès, Et l'empoisonneuse Borgia Lucrèce.

Enfin j'ai pour être sincère, Du goût pour les belles harengères: Yvette Guilbert, Claire Brétécher.

J'irais même jusqu'à Anne Sinclair.

Mais si tant de souhaits vous chagrinent S'il est contraire à la doctrine

De viser haut dans les karmas, Alors faites dans l'anonymat.

En attendant que tout bascule, Que Satan ne me congratule Ou que les anges me fass’ la fête, Permettez une ultime requête:

Faites-la renaître votre frangine, En n'importe qui, en fille d'usine En fille de rien ou de cuisine, En croate ou en maghrébine, En

Éponine, En Clémentine, En Malka Malika ou Marilyn...

Et si votre astrale cuisine, Par hasard ne le détermine J'accepterai par discipline, De revenir en cabotine

En libertine, En gourgandine..., Et puis tiens même : en Juliette Noureddine.

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C'est dans la Rue Compagnie Jolie Môme, 2011

Tu peux voter, pétitionner, Débattre à la télé ou gamberger sans te bouger

C'est dans la rue qu'ça se passe ! (x2)

CDLRQÇSP, Quand il s'passe quelque chose Un bulletin dans une boîte, Ça change pas grand chose

CDLRQÇSP, Quand il s'passe quelque chose CDLRQÇSP, Quand revient le printemps CDLRQÇSP, Quand on lâche nos écrans

CDLRQÇSP, Quand il s'passe quelque chose CDLRQÇSP, Quand on s'est rencontré

CDLRQÇSP, La peur s'en est allée

CDLRQÇSP, Quand il s'passe quelque chose CDLRQÇSP, Quand s'énervent les enfants

CDLRQÇSP, Quand les rejoignent les parents CDLRQÇSP, Quand il s'passe quelque chose

CDLRQÇSP, Quand on bloque la machine CDLRQÇSP, Quand les rêves s'animent

CDLRQÇSP, Quand il s'passe quelque chose CDLRQÇSP, Dans la rue d'à côté

CDLRQÇSP, Comme dans tous les quartiers

CDLRQÇSP, Gréve générale

Tous ensemble (2x), Gréve générale (3x)

CDLRQÇSP, Quand les rois sont matés CDLRQÇSP, Quand valse l'échiquier

CDLRQÇSP, Quand il s'passe quelque chose CDLRQÇSP, Quand on change le ciel

CDLRQÇSP, Toujours en plein air

CDLRQÇSP, Quand il s'passe quelque chose CDLRQÇSP, Quand on change d'air CDLRQÇSP, On va pas s'laisser faire

CDLRQÇSP, Quand il s'passe quelque chose CDLRQÇSP, On va pas s'laisser faire (-3x)

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Su Fratelli Anonyme

Chanson en florentin rustique inspirée par la mort de Sante Geronimo Caserio, un boulanger et anarchiste italien, assassin du président français Sadi Carnot le 24 juin 1894, où il poignarde mortellement le président Carnot durant un défilé à Lyon. Condamné à mort par la cour d'assises du Rhône le 3 août, il est guillotiné 13 jours plus tard. Le chant a été recueilli pour la 1ère fois par Caterina Bueno à Bivigliano, un hameau de la commune de Vaglia, par la voix d'un paysan nommé Pietro Zeppi et enregistré en 1964 par Roberto Leydi.

3 couplets piano, le bis du 3ème forte, et dans le bis faire une pause générale avant la dernière phrase mega forte ensemble.

Su fratelli pugnamo-o da fo-orti Contro_i vili tira-anni borghe-esi

Ma come fece-e Caserio e compa-agni Che la morte-e l’andiede_a incontrà.

Non vogliamo più servi e padro-oni

L’eguaglianza sociale-e voglia-amo Ma quelle terre-e che noi la-avoria-amo

A noi tutti-i le spese-e ci fa.

La mia testa schiacciate-ela pu-ure

Disse - Caserio agli_inquisi-isi suo-oi Ma l’anarchia è più forte-e de tuo-oi

Presto presto schiacciarvi-i dovrà

(BIS) + …. Presto presto schiacciarvi-i dovrà.

Traduction : Frères, debout ! Luttons avec courage / contre les lâches tyrans bourgeois / mais comme ont fait Caserio et ses camarades / qui sont allés

jusqu’à la mort. Plus de serviteurs, plus de maîtres, / nous voulons l’égalité sociale / mais ces terres que nous labourons / Nous les payons de notre vie. Ecrasez ma tête si vous voulez / dit Caserio à ses inquisiteurs / mais l’anarchie

est plus forte que vous, / Bientôt elle vous écrasera.

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La Canaille Paroles : Alexis BOUVIER, 1865

Musique : Joseph DARCIER

Un chant révolutionnaire précurseur de la Commune de Paris, d'abord appelé « La Chanson des gueux. »

Dans la vieille cité française Existe une race de fer

Dont l'âme comme une fournaise A de son feu bronzé la chair.

Tous ses fils naissent sur la paille, Pour palais ils n'ont qu'un taudis

C'est la canaille Eh bien, j'en suis !

Ce n'est pas le pilier du bagne, C'est l'honnête homme dont la main

Par la plume ou le marteau gagne En suant son morceau de pain C'est le père enfin qui travaille

Les jours et quelquefois les nuits. C'est la canaille Eh bien, j'en suis !

C'est l'artiste, c'est le bohème Qui sans souper rime rêveur Un sonnet à celle qu'il aime

Trompant l'estomac par le coeur. C'est à crédit qu'il fait ripaille Qu'il loge et qu'il a des habits.

C'est la canaille Eh bien, j'en suis !

C'est l'homme à la face terreuse Au corps maigre, à l'œil de hibou,

Au bras de fer à main nerveuse

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Qui sortant d'on ne sait pas où Toujours avec esprit vous raille

Se riant de votre mépris C'est la canaille Eh bien, j'en suis !

C'est l'enfant que la destinée, Force à rejeter ses haillons

Quand sonne sa vingtième année Pour entrer dans nos bataillons.

Chair à canons de la bataille Toujours il succombe sans cris...

C'est la canaille Eh bien, j'en suis !

Ils fredonnaient la Marseillaise Nos pères les vieux vagabonds

Attaquant en quatre-vingt treize Les bastilles dont les canons

Défendaient la vieille muraille Que de trembleurs ont dit depuis

C'est la canaille Eh bien, j'en suis !

Les uns travaillent par la plume Le front dégarni de cheveux

Les autres martèlent l'enclume Et se saoulent pour être heureux.

Car la misère en sa tenaille Fait saigner leurs flancs amaigris... C'est la canaille Eh bien, j'en suis !

Enfin, c'est une armée immense Vêtue en haillons, en sabots

Mais qu'aujourd'hui la vieille France Les appelle sous ses drapeaux On les verra dans la mitraille Ils feront dire aux ennemis

C'est la canaille Eh bien, j'en suis !

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Giroflé, Girofla Paroles de Rosa Holt, 1935

Musique d'Henri Goublier fils, 1937 Inspirée de la ronde enfantine traditionnelle éponyme

Que tu as la maison douce, Giroflé, Girofla

L'ombre y dort, la fleur y pousse, L'bonheur y viendra !

Vois la lune qui devient rousse, Giroflé, Girofla, L'avion la brûl'ra ! (2x)

Que tu as de beaux champs d'orge, Giroflé, Girofla

Ton verger de fruits regorge Le bon temps c'est là

Entends tu ronfler la forge Giroflé, Girofla, L'canon les fauchera ! (2x)

Que tu as de belles filles, Giroflé, Girofla

Dans leurs yeux, où le ciel brille, L'amour descendra !…

Sur la plaine on se fusille, Giroflé, Girofla, L'soldat les violera ! (2x)

Que tes fils sont forts et tendres, Giroflé, Girofla

C'est plaisir de les entendre A qui chantera !

Dans huit jours on va m'les prendre Giroflé, Girofla, L'corbeau les mang'ra ! (2x)

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Tant qu'il y aura des militaires Soit ton fils, soit le mien,

On n'verra, par tout'la terre Jamais rien de bien !

On t'tuera pour te fair' taire, Par derrièr', comm'un chien

Et tout ça pour rien ! Et tout ça pour rien !

Les Poils !

Chanson sur l'air du "lion est mort ce soir" piquée aux féministes de la chorale de Lille. Merci à elles !

Intro : [J'aime les poils (x3) Vive les poils ] x2

Dans la jungle, terrible jungle De mes poils pubiens

Je caresse toutes mes bouclettes J'aime y glisser les mains

Refrain : Haut --> Pubiiiiiiiiiiis Bas --> Ho vive les touff’, Ho vive les touff’...

Parfois je coupe et ça repousse Qu'elle est belle ma forêt

Parfois drue et parfois toute douce Toujours je l'aimerai

Refrain

L'indomptable la redoutable Toison que j'entretiens

Me tient chaud me fait sentir libre (femme) Viveuh les poils pubiens

Refrain + Intro

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Les Z’hommes Henri Tachan, 1994

(SOL) Font leur pipi contre les murs, Quelquefois mêm' sur leurs chaussures,

Pisser debout ça les rassure, Les z’hommes

Z’ont leur p'tit jet horizontal, Leur p'tit siphon, leurs deux baballes,

Peuv' jouer à la bataill' navale, Les z’hommes

Z’ont leur p'tit sceptre dans leur culotte, Leur p'tit périscop' sous la flotte,

Z’ont le bâton ou la carotte, Les z’hommes

Et au nom de ce bout d'bidoche Qui leur pendouille sous la brioche,

Ils font des guerres, ils font des mioches, Les z'hommes...

Ils se racontent leurs conquêtes, Leurs péripéties de braguette,

Dans des gros rir' à la buvette, Les z’hommes

Ils se racontent leur guéguerre, Leurs nostalgies de militaires,

Une lalarme à la paupière, Les z’hommes

Virilité en bandoulière, Orgueil roulé en band' moll'tières, Agressivité en oeillères, Les z’hommes

Ils te traiteront de pédé, De gonzesse et de dgonflé, A moins qu'tu n'sort' dehors si t'es Un homme...

Z’aiment les femmes comme des fous, C'est si pervers et c'est si doux,

"Enfin quoi ! c'est pas comm'nous, les z'hommes"

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Z’aiment les femmes à la folie, Passives, muett' et jolies

De préférence dans le lit, Des z’hommes

Au baby-room ou au boudoir, A la tortore ou au trottoir, z’aiment les femmes sans espoir, Les z’hommes

Prostituées ou Pénélopes, Apprivoisées ou antilopes,

"Toutes les femm' sont des salopes" Pour les z'hommes...

C'est en quatre vingt treiz', je crois Qu'ils ont tué la femme du roi

Et la déclaration des droits de l'Homme

C'est depuis deux mille ans, je pense, Qu'ils décapitent en silence

Les femmes d'ailleurs et de France, Les z’hommes

z’ont abattu les Tibétaines, z’ont fricassé les Africaines,

z’ont indigné les indigènes, Les z’hommes

z’ont mis le voile aux Algériennes, La chasteté aux châtelaines

Et le tablier à Mémène, Les z'hommes...

(les♀) Excusez-moi, mais ell' me gratte, Ma pauvre peau de phallocrate,

Dans la région de la prostate Des z’hommes

Excusez-moi, mais je me tire, Sans un regret, sans un soupir,

De votre mafia,de votre empire Des z’hommes

A chacun sa révolution, Aurais-je seul'ment un compagnon Qui partagent l'indignation D'un homme ?

Bis avec « 3 compagnons ? »

Page 153: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Die Gedanken Sind Frei (Les pensées sont libres)

Une chanson allemande sur la liberté d'opinion. Les paroles et la mélodie ont été publiées pour la première fois à Berne entre 1810 et 1820. Le parolier et le compositeur originaux sont inconnus. Elle a été interprétée par Leonard Cohen et Freddy Quinn en 1976 et reprise après l'attentat contre Charlie Hebdo de janvier 2015 par un collectif d'artistes alsaciens.

Die Gedanken sind frei, Wer kann sie erraten,

Sie fliehen vorbei Wie nächtliche Schatten.

Kein Mensch kann sie wissen, Kein Jäger erschießen

Es bleibet dabei: Die Gedanken sind frei !

Ich denke was ich will Und was mich beglücket,

Doch alles in der Still', Und wie es sich schicket.

Mein Wunsch und Begehren Kann niemand verwehren,

Es bleibet dabei: Die Gedanken sind frei !

Page 154: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Und sperrt man mich Ein im finsteren Kerker,

Das alles sind rein Vergebliche Werke.

Denn meine Gedanken Zerreißen die Schranken

Und Mauern entzwei, Die Gedanken sind frei !

Drum will ich auf immer

Den Sorgen entsagen Und will mich auch nimmer

Mit Grillen mehr plagen. Man kann ja im Herzen

Stets lachen und scherzen Und denken dabei:

Die Gedanken sind frei ! Die Gedanken sind frei !

Traduction : Elles sont libres, les pensées - Personne ne peut les

arrêter - Car elles peuvent s’envoler - Comme une ombre dans l’obscurité - Personne ne peut les deviner - Personne ne peut les

traquer - Rien ne peut les tuer : Elles sont libres, les pensées Je pense ce que je veux - Et ce qui me rend heureux -

Mais tout ça en silence - A ma convenance. - Mon désir, ma volonté - Personne ne peut les réfuter - C’est ma réalité : Elles

sont libres, les pensées Et si l’on me jetait - Dans un cachot profond, - Aucun

mur épais - Ne sera jamais mon horizon. - Car toutes mes pensées - Abattent les murs, elles sont les clés - De ma réalité : Elles sont

libres, les pensées.

Page 155: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Demande aux Femmes Paroles de Claude Reva,

Musique de Jean-Paul Roseau Chantée par Francesca Solleville, 1974

Selon tout vraissemblance, hommage à Colette Guillaumin, Antoinette Fouque, Christine Delphy, Micheline de Sève, Hélène Brion, Guilaine Enoc, Gisèle Halimi, Isabelle Alonso, Rosa Parks, et Angela Davies

Elles sont nées pour faire rêver, Pour faire rêver Dans les magazines et dans les vitrines

Les femmes ont tant d’frivolité, D’frivolité

Demande à Gisèle et à Isabelle.

Elles sont nées pour balayer, Pour balayer Et Faire la vaisselle, vider la poubelle

Les femmes ont tant d’habileté, d’habileté

Demande à Hélène et puis à Guilaine, Demande à Gisèle et à Isabelle.

Elles sont faites pour enfanter, Pour enfanter Et savent dès l’enfance

Qu’ c’est dans la souffrance Les femmes ont tant d’générosité, D’générosité

Demande à Christine et à Micheline Demande à Hélène et puis à Guilaine

Demande à Gisèle et à Isabelle.

Elles sont faites pour travailler, Pour travailler Et faire chacune deux journées dans une Les femmes ont tant d’agilité, D’agilité

Demande à Colette et à Antoinette Demande à Christine à Micheline

Demande à Hélène et puis à Guilaine Demande à Gisèle et à Isabelle.

Page 156: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

155

Elles sont faites pour lutter, Oui pour LUTTER Quand c’est leur colère Qui remue la terre

Les femmes aussi savent lutter, Savent lutter

Demande à Rosa et à Angéla, Demande à Colette et à Antoinette Demande à Christine et à Micheline

Demande à Hélène et puis à Guilaine Demande à Gisèle et à Isabelle ...

Luxe Misère

Sages Comme des Sauvages, 2020

C’est différent, c’est différent, c’est différent De vivre avec ou de vivre sans (x4)

REFRAIN : Luxe, Misère, Luxe luxe misère misère Luxe, Misère, Luxe luxe misère (2x)

Voyez, voyez, voyez, comme ils nous humiliaient Regardez, regardez, marcher l'impunité (x2)

Le bleu, le bleu est bien le même bleu mais Le bleu, le bleu ne fait pas le même habit (x2)

REFRAIN

Ils ont pleuré pareil sur la même chanson, Leurs larmes sont les mêmes mais pas leurs ambitions Ils ont pleuré pareil mais pas pour les mêmes raisons,

Leurs larmes sont les mêmes mais pas leurs conditions

Le vigile à l'entrée du joli magasin, depuis tôt ce matin n'a pas, n'a pas bougé

Le vigile à l'entrée du joli magasin, qu'est-ce qu'il doit protéger il est payé combien ?

REFRAIN

Où j'ai mis mes clés, où j'ai mis mes clés, où j'ai mis mes clés ? (x2)

(puis continue en bourdon de fond)

De ses mains a construit la maison mais ne l'a pas habitée De ses mains a construit la maison mais ne l'a pas achetée,

mais n’a pas pu l’acheter + REFRAIN

Page 157: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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La Vaisselle Anne Sylvestre, 2014

Qui c'est qui fait la vaisselle? Faut pas qu'ça se perde !

Qui c'est qui doit rester belle les mains dans la merde ?

Mais tout change {2x} et voici Jules qui lange Les fesses de l'héritier.

Il balaie {2x} Et bientôt, quelle merveille, Il astique le plancher. Ça fait rien, on change rien.

REFRAIN

Mais tout bouge {2x}, Et voici que les yeux rouges Il fait cuire le rôti.

Il cuisine {2x} - quelle splendeur assassine ! - Fait la plonge et il essuie. Ça fait rien, on change rien

REFRAIN

Mais tout marche, mais ça marche, Et voici qu'il ne se cache Quand il reste à la maison.

C'est Germaine qui ramène Tout l'argent de la semaine,

Ce n'est pas contre saison. Ça fait rien, on change rien.

REFRAIN

Mais il l'aime, mais ils s'aiment, Et ce n'est pas un problème De savoir qui va porter

La culotte ou bien les bottes, Et le seul drapeau qui flotte,

C'est une taie d'oreiller. Ça fait rien, on change rien.

REFRAIN

Mais voici que sonne l'heure De traîner l'enfant qui pleure

Vers l'école aux bancs de bois.

Page 158: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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L'enfant de Germaine et Jules, Sans y penser, articule Dans les livres d'autrefois. Ça fait rien, on change rien.

REFRAIN

Tout recule {2x} Et plus tard le petit Jules Aura des enfants aussi

Qui derrière leur cartable, Dans l'école imperturbable Epèleront ces niaiseries. Ça fait rien, on change rien !

REFRAIN

Qui c'est qui fait la vaisselle? Faut pas qu'ça se perde. Oh, mais non ! Merde !

Get Off My Tits! Muddy Summers & the Dirty Field Whores, 2017 (?)

“Get off my tits”, cela veut dire littéralement « lâche moi les nichons » L’expression de base c’est « it gets on my tits » , qui en gros veut dire « ça me casse les couilles »

Traduction : Donc Facebook a censuré une photo de mes seins couverts de paillettes, Signalée par quelqu'un qui, je suppose, est amer. D'accord, ils ne sont pas sous mon menton et on peut vaguement voir mes tétons,

Vous, les geignards, me tapez sur les nerfs,  mais s'il vous plaît, lâchez moi les nibards REFRAIN Dégagez de mes nibards, bande de

pleurnichards, allez trouver autre chose à faire, Ces seins sont à moi, et si je les veux en ligne, ça n'a rien à voir avec toi.

Vous me brisez les nibards, vous les geignards, qui la jouez saints nitouches, Ces bébés sont à moi et ils en ont nourri quelques-uns en leur temps, et si je veux, je les sortirai. REFRAIN Etre offensé est un choix, et si c'est le tien, Sois offensé par les enfants déchirés par la guerre, ou les

riches qui profitent de la vie ou le fascisme, l'État capitaliste, la pauvreté et les crimes de haine. des trucs qui qui comptent, mais lâche moi les

nichons! REFRAIN Ce qui est tragique, c'est que si j'étais un type, avec mes seins poilus et scintillants à l'air, Ta tête penserait que c'est

acceptable et votre index accusateur n'aurait aucun poids, ton sexisme te séduit et ta droiture est mal placée Mais merci pour l'inspiration

d'écrire cette putain de chanson. REFRAIN + Je vais faire une crise si tu ne lâches pas mes nichons (2x) Et hourra pour les nichons

Page 159: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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So Facebook took a photo down of my boobs covered in glitter

Reported by someone who I can only guess is bitter Alright, they're not up under my chin

and you can vaguely see my nips You complainers can get on my nerves, 

but please get off my tits

REFRAIN: Get off my tits, you moaning gits, go find something else to do

This rack is mine and if I want it online it's got fuck all to do with you

You get on my tits, you moaning gits, so holier-than-nowt.

These babies are mine and they've fed some in their time,

and if I want, I'll get them out

Offence is taken and a choice, and if it's one you make Try being offended at war-torn kids,

or the rich folk on the take Or fascism, the capitalist state, poverty and hate crime Anything that matters, but get off these jugs of mine

REFRAIN

What's tragic is if I were a bloke with my glittery hairy moobs out Your head would call acceptable

and your report finger would have no clout Your sexism beguiles you

and your righteousness is wrong But thanks for the inspiration to write this fucking song

REFRAIN [+ PONT MUSICAL]

Gonna have a fit If you don't get off my tits I'm gonna have a fit If you don't get off my tits

REFRAIN [parlé] And HOORAY for boobies!

Page 160: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Hegoak

"les Ailes ": Poème basque de Joxean Artze Musique de Mikel Laboa.

Un soir de 1968, dans un restaurant de San Sebastian avec sa femme, Mikel Laboa lit ce poème, imprimé sur des serviettes, en acte de résistance contre l'interdiction par le régime franquiste d'utiliser la langue basque. Il l'a mis en musique le soir même. L'oiseau y est le symbole de la liberté et le poème évoque l'impossibilité de posséder quiconque. Le contexte politique en a involontairement fait une chanson de protestation.

(DO) Hu huuuuuuuuuu (4x)

Hegoak ebaki banizkio Neuria izango zen (2x)

Ez zuen alde egingo

Bainan horrela Ez zuen gehiago xoria izango (2x)

Eta nik, xoria nuen maite Eta nik (eta nik !), xoria nuen maite

Lala lala, lala lala, lala (2x)

Si je lui avais coupé les ailes, Il aurait été à moi, (2x)

Il ne serait pas parti,

Oui mais voilà, Il n'aurait plus été un oiseau (2x)

Oui mais moi, c’est l'oiseau que j'aimais Oui mais moi,(oui mais moi), c’est l'oiseau que j'aimais

Hu huuuuuu (4x)

Page 161: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Per i morti di Reggio Emilia Fausto Amodei, 1960

Amodei est l'un des fondateurs du groupe turinois Cantacronache, qui cherche à créer un nouveau type de chanson au delà des modes, sur le modèle des chansonniers français, et des œuvres de Bertolt Brecht et Kurt Weill, pour retrouver la tradition des chansons populaires et des contes italiens. Il écrit cette chanson en 1960, suite à des soulèvements populaires dans de nombreuses villes et le massacre de Reggio Emilia. Celle-ci est encore connue et interprétée lors des manifestations. Par la suite, l'air a été utilisé par plusieurs chorales de football : ellet est devenue l'hymne du groupe d'ultras milanais Brigate Rossonere.

Compagno cittadino fratello partigiano Teniamoci per mano in questi giorni tristi

Di nuovo a Reggio Emilia di nuovo la` in Sicilia Son morti dei compagni per mano dei fascisti Di nuovo come un tempo sopra l’Italia intera

Fischia il vento infuria la bufera

A diciannove anni e` morto Ovidio Franchi Per quelli che son stanchi o sono ancora incerti

Lauro Farioli e` morto per riparare al torto Di chi si è gia` scordato di Duccio Galimberti Son morti sui vent’anni per il nostro domani

Son morti come vecchi partigiani

Marino Serri e` morto e` morto Afro Tondelli Ma gli occhi dei fratelli si son tenuti asciutti

Compagni sia ben chiaro che questo sangue amaro Versato a Reggio Emilia e` sangue di noi tutti

Sangue del nostro sangue nervi dei nostri nervi Come fu quello dei Fratelli Cervi

Il solo vero amico che abbiamo al fianco adesso E` sempre quello stesso che fu con noi in montagna

Page 162: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Ed il nemico attuale e` sempre ancora eguale A quel che combattemmo sui nostri monti e in Spagna

Uguale la canzone che abbiamo da cantare Scarpe rotte eppur bisogna andare

Compagno Ovidio Franchi, compagno Afro Tondelli E voi Marino Serri, Reverberi e Farioli

Dovremo tutti quanti aver d’ora in avanti Voialtri al nostro fianco per non sentirci soli

Morti di Reggio Emilia uscite dalla fossa Fuori a cantar con noi Bandiera Rossa!

Traduction : Concitoyen frère partisan, tenons-nous la main en ces jours tristes, Retour à Reggio Emilia retour en Sicile, les camarades sont morts

aux mains des fascistes, Encore une fois comme un temps sur toute L'Italie, Siffle le vent fait rage la tempête : À dix neuf ans Ovidio Franchi

est mort, pour ceux qui sont fatigués ou sont encore incertains, Lauro Farioli est mort pour se racheter, qui a déjà oublié Duccio Galimberti, Ils sont morts dans la vingtaine pour notre avenir, Ils sont morts comme de

vieux partisans / Marino Serri est mort Afro Tondelli est mort, mais les yeux des frères restaient secs, Camarades soyez bien clair que ce sang

amer, renversé à Reggio Emilia et ' sang de nous tous, Le sang de notre sang nerfs de nos nerfs, Ainsi que le cerf Frères. / Le seul vrai ami que

nous avons à nos côtés en ce moment, c'est toujours le même qui était avec nous dans les montagnes, Et l'ennemi actuel est toujours le même,

à ce que nous avons combattu dans nos montagnes et en Espagne,

Comme la chanson que nous devons chanter, Chaussures cassées et pourtant vous devez aller. / Camarade Ovidio Franchi, camarade Afro Tondelli, et vous Marino Serri, Reverberi et beacons, Nous allons tous

avoir à partir de maintenant, vous autres à nos côtés pour que nous ne nous sentions pas seuls, Mort de Reggio Emilia hors de la fosse, pour

chanter avec nous Drapeau Rouge!

Page 163: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Keçê Kurdan Cette chanson a eu des problèmes avec la justice et la Turquie… Elle se trouve dans l'album éponyme de la chanteuse Aynur Doğan, en 2004, et il a été interdit et retiré de la vente en février 2005 suite à une décision du tribunal, qui avait pour motif : «Encourager les filles kurdes à combattre dans les montagnes, donc faire de la propagande d’organisation illégale». L’interdiction a été supprimée, six mois plus tard. En 2007, une radio FM l'a diffusée et le Procureur d’Adana a ouvert un procès à son encontre pour «séparatisme». Mehmet Arslan, le responsable de la radio, qui risquait une peine de prison de 4 ans et 6 mois, a été acquitté. Après tout, l’album était produit et distribué avec l’autorisation du Ministère de Culture… En 2008, Keçê kurdan, a été interprétée par Aynur et une célèbre chanteuse, Ajda Pekkan, pour soutenir la ligne d’appel « Urgence violence interfamiliale ».

(« Haye haye »…) REF1: Keçê biner çerxa cîhan Zor girêdanê me re zor Jin çûne pêş pir dixwînin Êdi qelem ket çûne şûr (x2)

REF2: Keçê em dixwazin Bi me re werin şêwre Dilo em dixwazin Bi me re werin cengê (x2)

Couplet: Haye Haye em keçikê kurdan in Şêrin em cengin em hêviya merdan in

Haye Haye em külilkê kurdan in Derdê nezana berbendi serhildanî (x2) 2èmex +bas

REF3: Serê xwe rake keça kurdan, Dil û cigerim heliyan

Ka niştiman Ka azadî, Ka dayika me sêwîyan (x2)

REF2 (x2) Couplet (x4 ou 5 !) « Haye ! »

Fille kurde(traduction de Gülay) Fille fais-toi voir au monde entier - Des choses dures vous attendent - Les femmes

vont de l’avant et étudient - A partir de maintenant, à la place de l’épée vient la plume [crayon]

Fille, nous voulons que vous veniez avec nous à la rencontre - Fille, nous voulons que vous veniez avec nous à la guerre

Hé, hé, Nous sommes les filles kurdes - Nous sommes des lionnes, nous sommes des combattantes, - Nous sommes l’espoir des braves hommes - Hé, hé, Nous

sommes les fleurs kurdes - La peine des ignorants oppresseurs, la rébellion Soulève ta tête fille kurde - Mon cœur, mon être ont fondu - Où est le pays ? où

est la liberté ? - Où est la mère de nous orphelins ?

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EN PHONETIQUE :

REF:

La Novia

Cette chanson en gascon est un "chant de neuf", un chant qui commence par 9 objets et dont le nombre diminue à chaque couplet et ce jusqu'à 1. Pas vraiment une chanson engagée mais l’occitan c’est beau !

La nòvia qu'a nòu brilhants su cap La nòvia qu'a nòu brilhants su cap

nòu brilhants su cap, L'anèth au dit.

nòu, uèch, sèt, sièis, cinc, tres, dos, un (on saute le 4 parce qu'il y a deux syllabes ("ka-tré")

Page 165: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Etranger Paroles et musique : Michel Bühler, 1971

(Mi)

Si la pluie en torrents, Tombe sur les genêts, Si le brouillard descend, A l'orée des forêts,

Si ta route se perd, Si tu es fatigué, Si le vent de l'hiver, Souffle dans la vallée

Refrain : Etranger, étranger, Viens frapper à notre porte, Nous ne demanderons pas

Qui tu es, ni où tu vas, Nous ne demanderons rien, Viens.

Si tu n'as pas trouvé, De ruisseau en chemin, Si l'eau n'a pas coulé, Dans le creux de tes mains,

Si la faim te poursuit, Comme une louve avide, Dans le froid et la nuit, Si ta besace est vide,

Etranger, étranger, Viens t'asseoir à notre table, Nous ne demanderons pas Qui tu es, ni où tu vas,

Nous ne demanderons rien, Viens.

Si tu veux raconter, La douceur de chez toi, Si ton cœur veut chanter, Des refrains de là-bas, Ou si, plus simplement, Tu ne veux que te taire,

Et regarder longtemps, Le feu et sa lumière,

Etranger, étranger, Reste encore pour la veillée, Nous ne demanderons pas

Qui tu es, ni où tu vas, Nous ne demanderons rien, Mais ∅ viens.

Nous ne demanderons pas, Qui tu es, ni où tu vas, Nous ne demanderons rien, Viens.

Page 166: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Le Chant des Corsaires Chant traditionnel qui viendrait des Flandres au 17ème siècle, que

l’on trouve dans des carnets de chants scouts. Le groupe de Volvestre des Eclaireuses de France l’a modifié et féminisé en

2016. Enfin des femmes dans les chants marins…

Sont des femm’ de grand courage, Cell’ qui partiront avec nous (x2)

Elles ne craindront point les coups, Ni les naufrages, Ni l’abordage,

Du péril seront jalous’ Cell’ qui partiront avec nous. (bis)

Ce seront de hardies pilotes, Les meufs que nous embarquerons (x2)

Fines gabières dans la baston Je t’escamote, Toute une flotte

Bras solide et coup d’œil prompt Les meufs que nous embarquerons. (bis)

Elles seront de fières camarades, Celles qui navigueront à bord, (x2)

Faisant feu bâbord, tribord, Dans la tornade, Des canonnades Vainqueuses rentreront au port

Celles qui navigueront à bord (bis)

Et des sœurs de tous rivages (Hiii!) Viendront bourlinguer avec nous (x2)

Des bateaux venant d’partout Feront voyage, Dans nos sillages

Vent arrière ou vent debout Viendront bourlinguer avec nous (bis)

Et c’est nous vaillantes et fières Qui donn’rons l’ordre du départ(x2)

Vite en mer et sans retard. Faisons la guerre, A notre manière

Car ce n’est pas le hasard Qui nous command’ra le départ (bis)

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L'Espoir Michel Buhler, 2007

1- Bien que j' sois pas du genre chochotte,

A m'effrayer comme un moineau, A peine il vente à peine il flotte, Du genre à faire mon numéro

D'inquiet, d' voyante extra-lucide, Plantée d'vant sa boule de cristal, "Je vois les ténèbres, le vide,

Aïe tout s'écroule tout va mal !"

J'avoue qu' par ces temps exaltants, C' début d' millénaire embrumé, Je s'rais, disons, pas

franchement, D'un optimisme forcené

Bêt'ment vu les d'mains qui s' préparent, Et l' pauvre monde comme il va,

Oui, mais voilà qu' j'ai, c'est bizarre,

Comme scellé tout au fond d' moi, L'espoir

2- L'Homme est souvent pire qu'une ordure,

Il l'a prouvé abondamment, Cette qualité-là, c'est sûr, Défie les siècles, nargue les ans

Et c'est pas l' progrès, pas la Bourse, Tout c' qu' illumine nos aujourd'hui, Qui va v'nir freiner dans sa

course, L'universelle connerie

Allez d'mander rien que pour voir, A Jenine ou en Haïti, Comment va le vent de l'Histoire,

Allez faire un tour à Grozny

Ouais c'est l'horreur et le foutoir, La Terre qui saigne un peu partout, Mais j'ai beau l' voir et le savoir, Je

garde envers et contre tout, L'espoir

3- Et pas b'soin d'aller à perpète, Pour frissonner,

monter les tours, Suffit d' r'garder sous nos fenêtres, Notr' pays débordant d'amour

Page 168: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Où les riches sur leurs tas d'or, Se marrent et gouvernent en sous-main, Où les pauvres travaill'ront

plus fort, Et plus longtemps pour gagner moins

Où l' bonheur c'est chacun pour soi, Quand y est pas r'mis à bien plus tard, Franch'ment pour en arriver là,

Faut être nul, ou le vouloir -

Où dans les salons du profit, Flotte une certaine odeur de merde, Où tout est fait pour qu'on l'oublie, Où tout

est fait pour qu'on le perde, L'espoir

4- L'espoir d'abord c'est dire non, A ceux devant qui

l'on s'incline, C'est toujours relever le front, Quand les autres courbent l'échine

L'espoir c'est prendre la parole, Sans demander la permission, Et c'est danser la Carmagnole,

Sous les balcons du roi Pognon

C'est cracher au nez des crétins, Ceux qui prétendent inéluctable, Le ventre tordu par la faim,

C'est cogner du poing sur la table

C'est montrer son cul aux sinistres, Qui possèdent les continents, C'est dire leur fait à leurs ministres,

Qu'ils soient larbins ou présidents

5- L'espoir c'est le respect toujours, De tout ce qui

palpite et vit, Ça vient de loin, des anciens jours, De la mine et du pain rassis

L'espoir c'est l'évidence belle, Que l'on est là mille et cent mille, Sans peur aucune, debout, rebelles,

Et que ça n'est pas inutile

L'espoir c'est plus fort que la mort, La fleur qui perce le goudron, Le soleil qui s' lèv'ra encore,

Sur les fûts rouillés des canons

C'est cette flamme qui vacille, Ce feu que je tiens dans ma main, Fragile et fort comme ma vie,

C'est tout ce qui me fait humain, L'espoir

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Hexagone Renaud, 1975

Ils s'embrassent au mois de janvier, car une nouvelle année commence, mais depuis des éternités l'a pas tell'ment changé la France. Passent les jours et les semaines, y'a qu'le décor qui

évolue, la mentalité est la même, tous des tocards, tous des faux culs.

Ils sont pas lourds en février, à se souvenir de Charonne, des matraqueurs assermentés qui fignolèrent leur besogne. La

France est un pays' de flics, à tous les coins d'rue y'en a cent, pour faire régner l'ordre public ils assassinent impunément.

Quand on exécute au mois d'mars, de l'autr'côté des Pyrénées, un anarchiste du Pays Basque, pour lui apprendre à

s'révolter, ils crient, ils pleurent et ils s'indignent de cette immonde mise à mort, mais ils oublient qu'la guillotine

chez nous aussi fonctionne encore.

Être né sous l'signe de l'hexagone, c'est pas c'qu'on fait de mieux en c'moment, et le roi des cons, sur son trône,

j'parierais pas qu'il est allemand.

On leur a dit, au mois d'avril, à la télé, dans les journaux, de pas se découvrir d'un fil, que l'printemps c'était pour bientôt, Les

vieux principes du seizième siècle, et les vieilles traditions débiles, ils les appliquent tous à la lettre, y m'font pitié ces imbéciles.

Ils se souviennent, au mois de mai, d'un sang qui coula rouge et noir, d'une révolution manquée qui faillit renverser

l'histoire. J'me souviens surtout d'ces moutons, effrayés par la liberté, s'en allant voter par millions pour l'ordre et la sécurité.

Ils commémorent au mois de juin, un débarquement d'Normandie, ils pensent au brave soldat ricain qu'est v'nu se

faire tuer loin d'chez lui. Ils oublient qu'à l'abri des bombes, les Français craient : vive Pétain, qu'ils étaient bien planqués à

Londres, qu'y'avait pas beaucoup d'Jean Moulin.

Être né sous l'signe de l'hexagone, c'est pas la gloire en vérité et le roi des cons, sur son trône, me dites pas qu'il est portugais.

Page 170: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Ils font la fête au mois d'juillet, en souv'nir d'une révolution qui n'a jamais éliminé la misère et l'exploitation. Ils

s'abreuvent de bals populaires, d'feux d'artifice et de flonflons, ils pensent oublier dans la bière

qu'ils sont gouvernés comme des pions.

Au mois d'août c'est la liberté après une longue année d'usine, ils crient : vive les congés payés ; ils oublient un peu la

machine. En Espagne, en Grèce ou en France, ils vont polluer toutes les plages, et, par leur unique présence,

abîmer tous les paysages.

Lorsqu'en septembre on assassine un peuple et une liberté au coeur de l'Amérique latine, ils sont pas nombreux à gueuler. Un ambassadeur se ramène, bras ouverts il est accueilli, le

fascisme c'est la gangrène, à Santiago comme à Paris.

Être né sous l'signe de l'hexagone, c'est vraiment pas une sinécure, et le roi des cons, sur son trône,

il est français, ça j'en suis sûr.

Finies les vendanges en octobre, le raisin fermente en tonneaux, ils sont très fiers de leurs vignobles, leurs côtes-du-rhône et leurs bordeaux. Ils exportent le sang de la terre un

peu partout à l'étranger, leur pinard et leur camembert, c'est leur seule gloire, à ces tarés.

En novembre, au Salon d'l'auto, ils vont admirer par milliers l'dernier modèle de chez Peugeot, qu'il pourront jamais se

payer. La bagnole, la télé, l'tiercé, c'est l'opium du peuple de France, lui supprimer c'est le tuer, c'est une drogue à accoutumance.

En décembre, c'est l'apothéose, la grande bouffe et les les p'tits cadeaux, ils sont toujours aussi moroses, mais y'a d'la joie dans les ghettos. La Terre peut s'arrêter d'tourner, ils

rat'ront pas leur réveillon, moi j'voudrais tous nous voir crever, étouffés de dinde aux marrons.

Etre né sous l'signe de l'Hexagone, on peut pas dire qu'ça soit bandant. Si l'roi des cons perdait son trône, y'aurait cinquante millions de prétendants.

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Quand C'est Non C'est Non Jeanne Cherhal, 2014

Il était une fois, une fois ou mille Un homme comme toi, Un homme tranquille

Qui dans un désir violent et soudain Voulut parvenir trop vite à ses fins

Avec la finesse qu'ont parfois les bêtes Face à la princesse dit « Suis-je bête

Entre haut et bas souvent femme varie Si elle se débat

c'est pour mieux dire oui »

Mais quand c'est non c'est non Quand c'est non dommage

Range ton crayon ta plume sauvage Quand c'est non c'est non

Quand c'est non mon vieux Range ton bâton et place aux adieux

Mais quand c'est non c'est non Quand c'est non dégage

Range ton crayon ta plume sauvage Quand c'est non c'est non

Quand c'est non mon vieux Range ton bâton et place aux adieux

Mais quand c'est non c'est non Quand c'est non mon vieux

Range ton bâton et passe aux aveux

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Quand C'est Non C'est Non Version complétée par Les Chorageuses

Il était une fois, une fois ou mille Un homme comme toi, Un homme tranquille

Qui dans un élan violent et soudain Voulut parvenir trop vite - à ses fins

Avec la finesse qu'ont parfois les bêtes Face à la princesse dit « Suis-je bête

Entre haut et bas souvent femme varie Si elle se débat, c'est pour mieux - dire oui »

REFRAIN 1 : Mais quand c'est non c'est non Quand c'est non fais gaffe

Range ton bâton ta bite et dégage Quand c'est non c'est non

Quand c'est non mon vieux Remballe ton « pardon » et passe aux aveux

La princesse mariée eut beaucoup d’enfants Le prince à présent n’est plus si charmant

Il croit qu’il peut jouir en propriétaire De sa femme comme s’il labourait – sa terre

REFRAIN 2 : Mais quand c’est non…. Quand c’est non, mon grand,

Remballe ton « pardon » et ramasse – tes dents

Cherchant d’autres sœurs où planter son dard Le mari modèle traine au bar le soir Il repère une femme au pas vacillant

Si elle va se plaindre il dire- qu’elle ment

REFRAIN 2, Puis en canon x3

Ensemble : « Quand c’est non c’est non ! »

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Cinturini

« Tiketeta », c’est le bruit des machines à coudre... Chanson en dialecte d’Ombrie. Des ouvrières du textile, d’une usine de sacs de jute (activité très malodorante) près de Pérouse, dénoncent les préjugés des hommes sur les ouvrières, et affirment leur valeur et leur beauté en envoyant balader ceux qui les méprisent.

(Ré#) Semo de Cinturini Lasciatece passà Semo belle e simpatiche Ce famo rispettà (2tps)

1er REFRAIN : Matina e sera, ticchetettà Infinu a sabadu ce tocca d’abbozzà (2x)

Quanno fischia la sirena Prima innanzi che faccia jurnu

Ce sentite atturnu atturnu Dentre Terni da passà

1er REFRAIN

Quanno a festa ce vedete Quanno semo arcutinate

Pe signore ce pijate Semo scicche in verità

1er REFRAIN

Se quarcunu che se crede Perché semo tessitore

Ma se noi famo all’amore Lo facemo pe’ scherzà

2ème refrain : E se ce dicono, tant’accusci Je dimo squaiatela pe’me tu poli ji (2x)

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1er REFRAIN 3X avec 2 voix rythmiques en plus Traduction : « Nous sommes de Cinturini, laissez-nous passer, nous

sommes belles et sympathiques, nous nous faisons respecter -- Matin et soir, tiketeka (son de la machine à coudre) jusqu’au samedi on doit s’y résigner -- Quand sonne la sirène, avant même qu’il ne passe jour, vous nous entendez passer dans Terni -- Quand vous nous voyez à la fête et

que nous sommes bien habillées, vous nous prenez pour des dames, nous sommes chic en vérité -- Si certains se la jouent parce que nous ne

sommes que des couturières, lorsque nous faisons l’amour (avec eux) c’est pour nous amuser (à leur dépens) -- Et s’ils nous disent des

méchancetés, on leur dit «cassez-vous, pour nous c’est vous qui puez !»

Rastapopoulos Sirtaki Rageous Gratons, 2005, album « Risipit Totul »

Structure : A-B-C-B-C (C = La la la…)

(A) Rastapopoulos, homme pétri d'arrogance et de vice, A des résidences à Samos, aux Bahamas et à Byzance, Son épouse à Samotras et sa maîtresse en Cappadoce,

Des unes aux autres il saute à bord de son jet monoplace. Rastapopoulos est plein aux as comme Onassis.

Jour après jour il amasse tant et plus de caillasses, Car Rastapopoulos est un cador du négoce,

Expert en la manipulation des liasses et des masses. Rastapopoulos possède des palaces à Nice,

Des bouges à Florianopolis, des casinos à Las Vegas, Des usines à Mulhouse qu'il délocalise à Lagos,

Afin de raquer moins de charges et pouvoir faire bosser des gosses.

(B) Et il danse le Sirtaki de la haute finance, Le Sirtaki de la toute-puissance,

Au rythme des indices de croissance, Il dansera jusqu'à l'ivresse.

Et il danse au son de la fanfare de sa milice, Il danse avec d'autant plus de délice,

Qu’il sait qu'un beau jour il l'aura dans l'os, Tel est Rastapopoulos.

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Figli dell’Officina Giuseppe Rafaelli et Giuseppe del Freo, 1921

Hymne des ouvriers anarchistes de Carrare, écrit sur l’air d’une musique populaire. Elle deviendra l’hymne des « Arditi del Popolo », organisation anti-fasciste née en 1921, groupes ouvriers de combat contre la terreur des chemises noires fascistes. Cette chanson est l’une des plus populaires du mouvement ouvrier italien.

Figli dell’officina, O figli della terra Già l’ora s’avvicina Della più giusta guerra

La guerra proletaria Guerra senza frontiere Innalzeremo al vento Bandiere rosse e nere

Avanti, siam ribelli, Fieri vendicator D'un mondo di fratelli, Di pace e di lavor

Dai monti e dalle valli, Giù giù scendiamo in fretta Con queste man dai calli, Noi la farem vendetta

Del popolo gli arditi, Noi siamo i fior più puri Fiori non appassiti, Dal lezzo dei tuguri

Avanti, siam ribelli, Fieri vendicator D'un mondo di fratelli, Di pace e di lavor

Noi salutiam la morte, Bella vendicatrice Noi schiuderem le porte, A un'era più felice

Ai morti ci stringiamo, E senza impallidire Per l’anarchia pugnamo, O vincere o morire

Avanti, siam ribelli, Fieri vendicator D'un mondo di fratelli, Di pace e di lavor.

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Ekialde Kanto Mixel Etsekopar, 2008.

Chant basque, ode au peuple tzigane.

REFRAIN : Ekiaren ekialdean Ekialde Sortaldearen sartaldean Mendebalde

Hegoaren bide bürüan Iparralde Eta ni bideen artean lau aizen jabe

Beti nor ekialdean Edireiten da bidean Kantu bat gogoz aidean Biziaren izenean

REFRAIN

Rom Sinti Buhame Gipsy Ber koloreko irrintzi Atzo egün bihar etzi Goiz ekiari ez etsi

REFRAIN

Jin baledi oren latza Hunaintiko akabantza Arrahas dezagün dantza Bizi nahiaren hatza

REFRAIN

Hi tzigano entzün ezak Gilikeatüko deiat Bidez bide hebentik ha(rat) Honki jin hire etxerat

Traduction : A est au couchant du levant, au bout du Sud, il y a le Nord et moi, à la croisée des chemins, l’est de l’Est, c’est toujours l’Est, l’Ouest maître des quatre vents. Toujours, sur les routes de

l’Est, on trouve quelqu’un qui chante de bon cœur dans le vent au nom de la vie. Rrom, Sinti, Bohémien, Gipsy, vos cris de joie sont

de même couleur. Hier, aujourd’hui, demain, après-demain, ne renoncez pas au soleil levant. Si venait l’heure grave, la fin de

notre monde, recommençons à danser cette envie de vivre qui nous démange. Ecoute, tzigane, je vais te chanter de chemin en

chemin, d’ici jusque là-bas, bienvenue chez toi.

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Ain't Gonna Let Nobody... Joan Baez, 1976

Tout est dans le titre : un peu à l’opposé de l’opportuniste de Dutronc (1969), elle dit que personne de lui fera retourner sa veste. Dans sa 1ere version, dans les couplets suivants, elle remplace, « nobody » par ‘‘the administration’, ‘no first strike policy’, that stinking Kissinger’/‘that killer Kissinger’, ‘Indira Gandhi…’). Dans des versions ultérieures, c’est par «’no apathy’, ‘no misery’, no foreign policy’. Visiblement elle adaptait ses paroles à l’actualité : on doit pouvoir faire de même.

Ain't gonna let nobody Turn me around*... (3x) Ain't gonna let nobody

Turn me around Keep on a-walkin', Keep on a-talkin'

Gonna build a brand new world. Ain't gonna let ….

(just add the current issues, or people)

La Palombe Chanson française traditionnelle interprétée par Evelyne Girardon et

transmise par la Compagnie Dicilà, Le Chœur Mobile.

J’ai vu les yeux de la palombe, J’ai vu les yeux de la palombe, Au bord de la mer tout au bord, J’ai vu la palombe qui dort. ...le bec… la tête… le cou… ...les ailes… les plumes… le cœur…

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Fais du Vélo ! Georgette Plana ( ????)

Fais du vélo ! Fais du vélo, fais du vélo !

Tu vas te faufiler partout Et doubler toutes les autos Fais du vélo, fais du vélo !

Tu n'auras plus, non jamais plus Jamais les nerfs à fleur de peau

Fais du vélo, fais du vélo ! Tu iras plus vite et tu seras

Heureux comme un poisson dans l'eau Fais du vélo, fais du vélo !

Tu n'auras plus jamais le moral à zéro

C'est le seul moyen de se refaire une santé Un peu de courage, allez, allez, faut pédaler !

Prends ta bicyclette et tu seras toujours à l'heure ! Baisse la tête et t'auras l'air d'un coureur !

REFRAIN

Toi, contrairement à tous les géants de la route, Tu prendras le temps de boire et de casser la croûte

Tu vas pédaler tranquillement toujours pépère Et découvrir les joies d'la vie au grand air

REFRAIN, Fais du vélo !

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Vélo Vole Dick Annegarn,, 2014

REFRAIN : Vélo va, vélo vole, La voie va, où vélo va

Vélo vire, vélo volte, Où va la vie, vélo va

Belle voiture, beau camion, Beau véhicule à locomotion, Beau wagon, belle station,

Beau train à très grande vision

Belle avion, belle fusée Belle station espassionnée

Belle kolkhoze de spationoze Belle espace de cosmos rose

REFRAIN

Belle moto, beau mécano Spiderman, superbe man

Belle bécane à arbre à came Turbochrome d'échappeman

REFRAIN

Rien ne vaut le pédalo, Avec pédales et avec sans eau

Qui dévale la vallée Avec sandales et avec ses pieds

Belle péniche, sur beau canaux Belle écluse, bon tirant d'eau Beaux marin et beau matelot

Mais rien ne vaut le vélo

REFRAIN

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La Fiancée de l'Eau La Rue Ketanou, 2002

Rém/Sib/Do/Rém/Lam/Mim (en boucle)

Morte de sécheresse La fi-ancée de l'eau a mari-é son sang

A celui du ruisseau Prince range ton drap blanc (3x)

Princ’ ! Range ton drap blanc Il ne sera jamais le drapeau rougissant

De sa virginité Regarde son honneur (3x)

Regarde son honneur S'enfuir par la mort, Regarde triste voleur

L'absence dans son corps Tu peux creuser la terre (3x)

Tu peux creuser la terre Avec tous tes remords, Creuser jusqu'en enfer

Creuser, creuser encore Non, tu n'auras rien d'elle (3x)

Non tu n'auras rien d'elle Il n'y a plus rien à prendre,

Elle s'est jetée au ciel Tu commences à comprendre

Que tout n'est pas à vendre (3x)

NON, tout n'est pas à vendre !

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Ton Christ est Juif Julos Beaucarne, 2002

Ton Christ est juif Ta voiture est japonaise Ton couscous est algérien Ta démocratie est grecque

Ton café est brésilien Ton chianti est italien Et tu reproches à ton voisin d'être un étranger

Ta montre est suisse Ta chemise est indienne Ta radio est coréenne

Tes vacances sont tunisiennes Tes chiffres sont arabes Ton écriture est latine Et tu reproches à ton voisin d'être un étranger

Tes figues sont turques Tes bananes viennent du Cameroun

Ton saumon vient de Norvège Ton Tchantchès vient de Liège Uilenspiegel vient de Damme Du Zaïre vient ton tam-tam

Et tu reproches à ton voisin d'être un étranger

Tes citrons viennent du Maroc Tes litchis de Madagascar Tes piments du Sénégal

Tes mangues viennent du Bangui Tes noix d'coco d'Côte d'Ivoire

Tes ananas d'CAlifornie Et tu reproches à ton voisin

d'être un étranger

Ta vodka vient de Russie Ta bière de Rhénanie

Tes oranges d'Australie Tes dattes de Tunisie

Ton Gulf-Stream vient des Antilles

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Tes pommes de Poméranie Et tu reproches à ton voisin d'être un étranger

Ton djembe vient de Douala Ton gingembre vient d'Ouganda Ton boubou vient d'Tombouctou

Tes avocats du Nigéria Tes asperges viennent du Chili

Ton ginseng vient d'chez Li Peng Et tu reproches à ton voisin d'être un étranger

E Partita

Anonyme, 1948

È partita la Celere da Bologna Dagli agrari é stata chiamata Dagli agrari é stata chiamata

A Bentivoglio ha dovuto fermar

Con le staffette lor sono partiti Nelle aziende si sono recati Nelle aziende si sono recati A bastonare i lavoratori

E una lotta terribile e dura Ma noi mondine non abbiam paura Ma noi mondine non abbiam paura

E sul lavoro noi siamo resta’

Sono passati trentasei giorni E gli agrari non volevano firmare E gli agrari non volevano firmare Ma sul più bello li abbiamo piega’

(explications page suivante)

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En Juin 1944, sous régime fasciste, environ 7000 mondines, repiqueuses de riz de la région de Bologne, s'engagent dans une grève générale de six jours au risque de compromettre la production. La grève a été un succès et leurs conditions de travail se sont améliorées. Leur victoire a aussi contribué à dynamiser l'opposition au régime et le soutien aux actions des groupes partisans. Elles n'en étaient pas à leur premiere contestation: la même année, 70 d'entre elles avaient occupé la mairie pour protester contre le lait de mauvaise qualité que les autorités distribuaient à un prix exorbitant

Traduction : La police est partie de Bologne, appelée par les

propriétaires, elle a du s’arrêter à Bentivoglio, Ils sont partis avec les fourgons,dans les entreprises ils se sont rendus dans les entreprises pour

matraquer les travailleurs. - La lutte a été terrible et dure, mais nous les mondines on n’a pas peur, et sur le travail nous sommes restées

Si Loin, Si Proche Compagnie Jolie Môme, 2005

C'est une terre de bergers, Il y pousse des oliviers,

C'est une terre partagée

Et découpée en pointillés

C'est un peuple colonisé, Sur des kilomètres, emmuré,

C'est tout un peuple emprisonné,

Son horizon : des barbelés.

REFRAIN : Si loin, si proche, Un petit bout de planète,

Si loin, si proche,

La guerre dans toutes les têtes

Pousse-toi de là que je m'y mette, D'abord j'étais là avant toi,

Sur cette terre des prophètes,

C'est le plus fort qui fait la loi

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Après plusieurs résolutions, Après plusieurs négociations,

Deux populations sous pression

Jour après jour paient l'addition.

REFRAIN

Sous les chenilles des buldozers, Les maisons partent en poussière,

Et d'attentats en couvre-feu,

Les injustices ça rend furieux,

On met les enfants en prison Parce qu'ils ont jeté des pierres,

On élève un mur en béton

Au nom d'un dieu et d'une terre

REFRAIN

De Tel Aviv à Ramallah, De chaque coté de ce mur

Il y a de plus en plus de voix

Contre l'occupation qui dure

Tant qu'il y'aura des réfugiés Des occupants, des occupés

Des oliviers déracinés,

Tant qu'il y'aura des prisonniers Des occupants des occupés

Des oliviers déracinés

La Palestine résistera, La Palestine résistera !

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La Chasse à l'Enfant Jacques Prévert & Joseph Kosma, 1934

La colonie pénitentiaire de Belle-Île est restée célèbre par la révolte d'Août 1934. Un des enfants, avant de manger sa soupe dans le silence absolu, a ce jour-là osé mordre dans un morceau de fromage. Les surveillants l’ont alors rossé de coups, ce qui déclencha une émeute au sein de l’institution, et provoqua l’évasion massive de 55 pupilles. Ce fait divers est suivi d’une campagne de presse très virulente, et inspira des intellectuels comme Jacques Prévert, qui écrit ce poème. Il y dénonce la «battue» avec prime de 20 francs pour chaque garçon capturé.

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! Au-dessus de l'île on voit des oiseaux

Tout autour de l'île il y a de l'eau

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! Qu'est-ce que c'est que ces hurlements

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! C'est la meute des honnêtes gens

Qui fait la chasse à l'enfant

Il avait dit j'en ai assez De la maison de redressement Et les gardiens à coup de clefs

Lui avaient brisé les dents Et puis ils l'avaient laissé étendu sur le ciment

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! Maintenant il s'est levé

Et comme une bête traquée Il galope dans la nuit, Et tous galopent après lui

Les gendarmes les touristes les rentiers les artistes

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Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! C'est la meute des honnêtes gens

Qui fait la chasse à l'enfant

Pour chasser l'enfant, pas besoin de permis Tous les braves gens s'y sont mis Qu'est-ce qui nage dans la nuit Quels sont ces éclairs ces bruits

C'est un enfant qui s'enfuit On tire sur lui à coups de fusil

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! Tous ces messieurs sur le rivage Sont bredouilles et verts de rage

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! Rejoindras-tu le continent rejoindras-tu le

continent !

Au-dessus de l'île on voit des oiseaux Tout autour de l'île il y a de l'eau

Alentorn de la taula ??

Alentorn de la taula Nau cantas que hèm nos

A la lutz de la lua Amassa dens lo son

Autour de la table, Nous faisons neuf chansons

A la lumière de la lune, Ensemble dans le son (continue avec huit chansons, sept chansons,...)

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Gorizia [O Gorizia tu sei maledetta]

Anonyme Guerre de 14-18, Italie du Nord. Gorizia évoque la tragédie du simple soldat. Offensive de Gorizia (été 1916).La vie est rude dans les tranchées. Les attaques autrichiennes se multiplient, la pluie tombe inlassablement. L’homme révolté qui va mourir maudit cet enfer et nous laisse son testament. 600 000 soldats italiens périrent dans cette guerre de position et d’usure.

La mattina del cinque di agosto Si muovevano le truppe italiane

Per Gorizia le terre lontane E dolente ognun si parti

Sotto l'acqua che cadeva al rovescio Grandinavano le palle nemiche

Su quei monti, colline e gran valli Si moriva dicendo cosi:

O Gorizia tu sei maledetta Per ogni cuore che sente coscienza

Dolorosa ci fu la partenza E il ritorno per molti non fu

O vigliacchi che voi ve ne state Con le mogli sui letti di lana

Schernitori di noi carne umana Questa guerra ci insegna a punir

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Voi chiamate " il campo d'onore " Questa terra di là dei confini

Qui si muore gridando " Assassini ! " Maledetti sarete un di

Cara moglie che tu non mi senti Raccomando ai compagni vicini Di tenermi da conto i bambini

Che io muoio col suo nome nel cuor

O Gorizia…

Traditori, signori ufficiali, Questa guerra l'avete voluta Scannatori di carne venduta

E rovina della gioventù

O Gorizia…

Traduction : Au matin du 5 août, Les troupes italiennes étaient en marche.

Vers Gorizia, les terres lointaines. Et chacun partit plein de souffrance. Sous la pluie qui tombait à verse, Les balles ennemies fusaient;

Sur ces monts, ces collines et ces vallées, On mourrait en disant ceci : Ô Gorizia tu es maudite, Pour chaque cœur qui entend sa conscience;

Le départ fut douloureux Et pour beaucoup il n'y eut pas de retour. Ô lâches qui vous prélassez, Avec vos femmes sur des lits de laine,

Qui vous moquez de notre viande humaine, Cette guerre nous apprend à punir. Ce que vous appelez "champ d'honneur", Est une terre oubliée des Dieux.

Ici on meurt en criant "assassins !" Un jour vous serez maudits. Chère épouse qui ne m'entend pas Je m'en remets à mes compagnons près de moi

Pour prendre soin de nos enfants, Et dire que je meurs ton nom dans mon cœur. Traîtres, messieurs les officiers, Vous qui vouliez cette guerre, Vous bouchers de cette chair à vendre, Et ruine de la jeunesse

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Fais Voir le Son Steve Warring, 1970

Que ta peau soit du café au lait Chocolat du beurre ou du pain frais

Quelle soit la couleur elle est pareille Quand on regarde avec les oreilles

Tout dépend de l'endroit où tu tapes Du coin de ta peau où tu frappes

{REFRAIN:} :

Fais voir le son de tes cuisses Fais voir le son de tes mains Fais voir le son de tes côtes Fais voir le son de tes joues

Creux tendu ou tout mou (2x)

Pomme rouge, citron, mandarine Teint rosé, violacé, petite mine

Toutes les peaux de la Terre se ressemblent Au micro, sur un disque ou une bande

Sur ton corps tu pourras l'écouter Si ton oreille sait regarder

REFRAIN

Chair de poule, taches de rousseur Peau qui pique, peau de pêche ou de fleur

Bronzée en juin ou pâle en décembre La couleur est pareille à entendre

Que tu viennes du froid ou du chaud Voici le son de la couleur de ta peau

REFRAIN

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Nos Faltan 43 Ayotzinapa, 2014

Sur l’air de La LLorona. Cette chanson rappelle la disparition de 43 étudiants de l'Ecole Normale Rurale de Ayotzinapa, le 26 septembre 2014, dans la ville d'Iguala, dans l'État de Guerrero, au Mexique. Ils allaient à Iguala ce jour-là afin de manifester contre des pratiques du gouvernement mexicain. Pendant le voyage, la police locale les intercepte et une confrontation suit. Puis ils sont remis aux "Guerreros Unidos", un groupe mafieux local, et tués. Le bilan est de 27 blessés, 6 morts et 43 disparus.

No Somos todos señores Nos faltan 43 (2x)

Este gobierno corrupto señores Nos quiere desaparecer (2x)

El Pueblo camina junto Queremos a México despertar (2x)

Desde Tijuana hasta Chiapas Señores la lucha contra el poder (2x)

No Somos todos señores Nos faltan 43 (2x)

Justiciaa (3x)

Traduction :

Nous ne sommes pas tous là, messieurs, il nous en manque 43 Ce gouvernement corrompu, messieurs

Nous voulons le faire disparaître, Le peuple marche ensemble Nous voulons que le Mexique se réveille

De Tijuana au Chiapas, Messieurs, la lutte contre le pouvoir Nous ne sommes pas tous là, messieurs, il nous en manque 43. Justice!

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On Lache Rien HK & Les Saltimbanks, 2011

Du fond de ma cité HLM Jusque dans ta campagne profonde

Notre réalité est la même Et partout la révolte gronde Dans ce monde on n’avait pas notre place

On n’avait pas la gueule de l’emploi On n’est pas né dans un palace

On n’avait pas la CB à papa

SDF, chômeurs, ouvriers Paysans, immigrés, sans papiers Ils ont voulu nous diviser Faut dire qu’ils y sont arrivés

Tant que c’était chacun pour sa gueule leur système pouvait prospérer

Mais fallait bien qu’un jour on se réveille et qu’les têtes se remettent à tomber

Refrain : On lâche rien,(5x) (wallou) On lâche rien (wallou) On lâche rien (2x)

Ils nous parlaient d’égalité et comme des cons on les a crus Démocratie fais moi marrer Si c’était le cas on l’aurait su Que pèse notre bulletin de vote face à la loi du marché,

C’est con mes chers compatriotes Mais on s’est bien fait baiser

Que pèsent les droits de l’homme Face à la vente d’un Airbus

Au fond y a qu’une règle en somme Se vendre plus pour vendre plus

La République se prostitue sur le trottoir des dictateurs Leurs belles paroles on n’y croit plus,

Nos dirigeants sont des menteurs

Refrain

C’est tellement con, tellement banal De parler d’paix, d’fraternité

Quand des SDF crèvent sur la dalle Et qu’on mène la chasse au sans-papiers

Page 192: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Qu’on jette des miettes aux prolétaires Juste histoire de les calmer,

qu’ils s’en prennent pas aux patrons millionnaires Trop précieux pour notre société C’est fou comme ils sont protégés Tous nos riches et nos puissants

Y a pas à dire ça peut aider D’être l’ami du Président

Chers camarades, chers électeurs, Chers citoyens consommateurs le réveil à sonné il est l’heure

D’remettre à zéro les compteurs

Tant qu’y a d’la lutte, Y a dl'espoir Tant qu’y a dl'a vie, Y a du combat

Tant qu’on se bat c’est qu’on est debout Tant qu’on est debout on lâchera pas

La rage de vaincre coule dans nos veines Maintenant tu sais pourquoi on s’bat

Notre idéal bien plus qu’un rêve Un autre monde, on a pas l’choix

Refrain

Page 193: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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La Grève Générale

Cette chanson parle de la grève générale de Novembre 1918 en Suisse. 250 000 personnes cessent le travail pendant trois jours. Cela représente un tiers de la population active en Suisse, mais dans des branches comme la métallurgie, on peut estimer à 80% le nombre des participants. Initiée par le Comité d'Olten, elle fut réprimée par l’armée.

Du fond, des bagnes patronaux, Des champs, des enfers de la mine, Les gueux hurlent partout famine,

C'est le signal des temps nouveaux. C'est la lutte ardente et fatale

De tout un monde révolté.

Capitalistes, voyez les grévistes, Ils marchent vers l'égalité

Vive la grève générale ! (2x)

Nombreux aujourd'hui, mais demain, Plus nombreux encore que la veille, Comme un peuple qui se réveille,

Ils conduiront le genre humain Vers la famille syndicale,

Source de force et de fierté.

Capitalistes…

Arrière, ô tristes renégats, Troupeau méprisé de nos maîtres ! Allons renards, jaunes et traîtres, Courbez l'échine encore plus bas !

Demain, la classe patronale Rira de votre indignité.

Page 194: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Capitalistes…

A bas la loi des salariats, Fille de l'antique esclavage !

Allons, debout, plus de servage, Plus de maîtres ni de parias !

Par le feu, la pique, ou la balle, Debout contre l'iniquité.

Capitalistes…

Nous détruirons l'ordre bourgeois, Honte à jamais des temps modernes,

Les églises et les casernes, Le capitalisme et ses lois.

Et notre victoire finale Délivrera l'humanité

Version Grenoble - Barricades

Du fond de tous les canivaux, puisque c'est là que l'on nous jette Comme une histoire qui se répète, On en a marre d'être un troupeau

Nous on rêve d'un autre idéal, qui rimerait avec fraternité

Refrain

Toi, si tu veux trimer demain, Rejoins la famille entreprise Pas besoin de ta matière grise, Tu picoreras dans nos mains

Rsa, revenu minimal, Prépare-toi à la précarité

Refrain

A bas le règne des médias, Dictature des temps modernes A la télé ils nous enchaînent, Tout ça pour vendre du coca

Mais vivendi universal, Ne pourra nous lobotomiser

Refrain

Debout ! Et occupons la rue !, Crions nos revendications ! Au cul, aucune hésitation !, Unis, on n'sera pas vaincus

Enterrons ce monde libéral, Soyons maîtres de nos libertés !

Page 195: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Merci Macron Les Goguettes (en trio mais à quatre)

Sur l’air de Merci Patron (PAGE SUIVANTE)

Quand on arrive au travail On est content zaï, zaï, zaï Mais hélas, en fin de journée

Quel dommage il faut rentrer Ah ah ah ça oui

Heureusement y'a un ministre Qui a su nous rendre moins tristes

En nous permettant de rester Jusqu'à l'aube du jour d'après Laï, laï, laï, laï eeeh

Merci Macron, Merci Macron (2x) Quel plaisir de travailler la nuit Ça évite les insomnies

Merci Macron, Merci Macron (2x) Bosser chaque jour 24 heures

Ça nous permet d'être à l'heure

Avant l’dimanche, les touristes Trouvaient Paris très sinistre Les pauvres étaient obligés

De s’faire chier dans des musées Ah ah ah ça oui

Mais depuis Castorama Est ouvert ils sont en joie Et au lieu de voir Caravage

Ils vont acheter du carrelage Laï, laï, laï, laï eeeh

Merci Macron, Merci Macron (2x) Quel plaisir de travailler l’Dimanche

Quand y'a du pain sur la planche

Merci Macron, Merci Macron (2x) Et comme a dit le Roi de France Mon enn’mi c'est les vacances

Avant tous on avait peur D'être augmenté, quelle horreur

Page 196: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Y'a rien de moins motivant Que de gagner plus d'argent Ah ah ah ça oui

Fort heureusement aujourd'hui Grace à la loi El Khomri Nos salaires seront en baisse Sauf pour Vincent Bolloré

Laï, laï, laï, laï eeeh

Merci Macron, Merci Macron (2x) Quel plaisir d'être compétitif

Si vous saviez, comme on kiffe

Merci Macron, Merci Macron (2x) Mais ne serait-il pas plus sage

De rétablir l'esclavage

Lay Me Low Inspirée du répertoire des Shakers (branche protestante anglo-saxonne qui fuit vers les Amériques au XVIIIe siècle), on peut l’entendre dans différentes versions en hommage aux disparus de la grande guerre (Coope, Boyes & Simpson...), ou plus globalement comme une évocation de la fin vers laquelle chacun·e marche … (Nick Caves). Cet arrangement a été transmis par la Compagnie Dicilà, Le Chœur Mobile qui la tenaient des américains « Northern Harmony »

Lay me low, Lay me low, Lay me low, Where no-one can see me Where no one can find me Where no one can hurt me.

Show me the way, help me to say All that I need to

All that I needed you gave me All that I wanted you made me

When I stumbled you saved me. Lay me low, Lay me low, Lay me low…

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Notes de départ : voix 1 "mib-fa", voix 2 "do-réb", voix 3 "fa-lab". Au début un bourdon bouche fermé sur

un "réb" pour installer le son

Traduction : Laisse moi reposer / Où personne ne peut me voir / Où personne ne peut me trouver / Où personne ne peut me faire du mal / Montre moi le chemin, aide moi à dire / Tout ce que j’ai besoin de dire, / Tout ce dont j’avais besoin, tu me l’as donné / Tout ce que je voulais tu me l’as fabriqué, / Quand j’ai trébuché, tu m’as sauvé·e / Laisse moi reposer…

Merci Patron Musique : Luis Rego,

Paroles : Gerard Bergman

Quand on arrive à l´usine

La gaité nous illumine L´idée de faire nos huit heures Nous rempli tous de bonheur

D´humeur égale et joyeuse Nous courons vers la pointeuse

Le temps d´enfiler nos bleus Et nous voilà tous heureux La ï ti la la la ï ti la la ï hé

REFRAIN :Merci patron ! (merci patron !) (2x) Quel plaisir de travailler pour vous

On est heureux comme des fous Merci patron ! (merci patron !) (2x)

Ce que vous faites ici bas Un jour Dieu vous le rendra

Quand on pense à tout l´argent Qu´au fin de mois on vous prend Nous avons tous un peu honte

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D´être aussi près de nos comptes. Tout le monde à la maison Vous adore avec passion Vous êtes notre bon ange

Et nos chantons vos louanges La ï ti la la la ï ti la la ï hé

REFRAIN

Mais en attendant ce jour

Pour vous prouver notre amour Nous voulons tous vous offrir

Un peu de notre plaisir Nous allons changer de rôle Vous irez limer la tôle Et nous nous occuperons De vos ennuis de patron

La ï ti la la la ï ti la la ï hé

REFRAIN

REFRAIN 2 (version chorales) Plus de patron, (plus de patron !) On n’a jamais eu besoin de vous,

On s’organise entre nous !

(REFRAIN version originale : Nous s’rons patron nous s’rons patron A vous le plaisir de travailler pour nous

Vous serez heureux comme un fou Nous serons patron nous serons patron

Ce que vous avez fait pour nous Nous le referons pour vous La ï ti la la la ï ti la la ï hé)

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La Révolte Sébastien Faure, 1886

18 mars 1886, 15e anniversaire de la Commune de Paris : une poignée d'anarchistes liégeois décide de commémorer l'événement par un meeting qui va déborder au-delà de leurs espérances. Les émeutes s'étendent pendant près d'une semaine depuis Liège jusqu'au bassin de Charleroi. Le radicalisme des mots d'ordre, les destructions sur l'appareil de production et les biens de leurs propriétaires (comme aux verreries Baudoux à Jumet), la violence des affrontements avec les forces de répression sont autant d'indices qui témoignent de la virulence de la flambée insurrectionnelle. Les autorités craignent même que la contagion ne gagne la troupe envoyée rétablir l'ordre. " La répression n'a eu d'égale que la crainte éprouvée par les possédants. Dès le 24 mars, les sanctions pleuvent." (René Van Santbergen, La grève de 1886).

NB : choisir entre refrain original de Faure ou celui de Binamé

REFRAIN de S. Faure : Église, Parlement, Capitalisme, État, Magistrature,

Patrons et Gouvernants, Libérons-nous de cette pourriture,

Pressant est notre appel, Donnons l'assaut au monde autoritaire

Et d'un coeur fraternel Nous réaliserons l'idéal libertaire)

Nous sommes les persécutés De tous les temps et de toutes les guerres (races)

Toujours nous fûmes exploités Par les tyrans et les cerbères (rapaces)

Mais nous ne voulons plus fléchir Sous le joug qui courba nos pères Car nous voulons nous affranchir De ceux qui causent nos misères

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REFRAIN de René Binamé :

Eglise, Parlement, Magistrature, Etat, Militarisme Patrons, et gouvernants

Débarrassons-nous du capitalisme Pressant est notre appel

Donnons l'assaut au monde autoritaire Et d'un coeur fraternel

Nous réaliserons l'idéal libertaire

Ouvrier ou bien paysan Travailleur de la terre ou de l'usine Nous sommes dès nos jeunes ans

Réduits aux labeurs qui nous minent D'un bout du monde à l'autre bout C'est nous qui créons l'abondance

C'est nous tous qui produisons tout Et nous vivons dans l'indigence

REFRAIN

L'État nous écrase d'impôts Il faut payer ses juges, sa flicaille Et si nous protestons trop haut

Au nom de l'ordre on nous mitraille Les maîtres ont changé cent fois

C'est le jeu de la politique Quels que soient ceux qui font les lois

C'est bien toujours la même clique

REFRAIN

Page 201: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

200

Pour défendre les intérêts Des flibustiers de la grande industrie

On nous ordonne d'être prêts Á mourir pour notre patrie

Nous ne possédons rien de rien Nous avons horreur de la guerre

Voleurs, défendez votre bien Ce n'est pas à nous de le faire

REFRAIN

Déshérités, soyons amis, Mettons un terme à nos tristes disputes.

Debout ! Ne soyons plus soumis, Organisons la Grande Lutte.

Tournons le dos aux endormeurs, Qui bercent la misère humaine, Clouons le bec aux imposteurs

Qui sèment entre nous la haine.

REFRAIN

Partout sévit l’Autorité : des gouvernements l’Internationale

Jugulent notre liberté dont le souffle n est plus qu’un râle.

L’heure a sonné de réagir ; en tous lieux la révolte gronde.

Compagnons, sachons nous unir contre tous les maîtres du monde !

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201

¡Ay, Carmela ! (El Ejército del Ebro)

Chanson composée au début du XIXe siècle et interprétée par des soldats espagnols qui ont combattu l'invasion française pendant la guerre d'indépendance espagnole (1808-1814), et qui a été chantée sous différents noms par les soldats de la République lors de la guerre civile espagnole (1936-1939). La mélodie a également été utilisée par les franquistes, notamment par les Falangistes

Ici : version by Maria Farantouri

El Ejército del Ebro ¡Rumba la rumba la rum bam bam ! (2x)

Una noche el río cruzó, ¡Ay, Carmela, ay, Carmela !

Y a las tropas invasoras [¡Rumba… !]

Buena paliza les dio, [¡Ay, Carmela x2]

El furor de los traidores [¡Rumba… !]

Lo descarga su aviación, [¡Ay, Carmela x2]

Pero nada pueden bombas [¡Rumba… !]

Donde sobra corazón, [¡Ay, Carmela x2]

Contrataques muy rabiosos [¡Rumba… !]

Deberemos resistir, [¡Ay, Carmela x2]

Pero igual que combatimos [¡Rumba… !]

Prometemos combatir, [¡Ay, Carmela x2]

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Il Galeone Poème de Belgrado Pedrini, 1967

Musique : Paola Nicolazzi

Pedrini, anarchiste de Carrare (Toscane), l’écrit en prison. Le titre original était Schiavi ("esclaves"). Il a ensuite été mis en musique par Paola Nicolazzi sur la base d'une chanson populaire intitulée, curieusement, "Si tu te fais nonne", Elle est devenue une des chansons anarchistes italiennes les plus célèbres.

(les voix d’hommmes, lead) Siamo la (LA) ciurma anemica

D’una galera infame Su cui ratta la morte

Miete per lenta fame.

(+mediane – ré) Mai orizzonti limpidi Schiude la nostra aurora

E sulla tolda squallida Urla la scolta ognora.

(+haute) I nostri dì si involano Fra fetide carene

Siam magri smunti schiavi Stretti in ferro catene.

~~~

(Variante ) Sorge sul mar la luna

Ruotan le stelle in cielo Ma sulle nostre luci

Steso è un funereo velo.

Torme di schiavi adusti Chini a gemer sul remo Spezziam queste catene

O chini a remar morremo ! ~~~

Page 204: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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(voix d’hommes) Cos’è gementi schiavi Questo remar remare? Meglio morir tra i flutti

Sul biancheggiar del mare.

(+med) Remiam finché la nave Si schianti sui frangenti

Alte le rossonere Fra il sibilar dei venti !

(+haute) E sia pietosa coltrice L’onda spumosa e ria

Ma sorga un dì sui martiri Il sol dell’anarchia. (2x)

~~~

(Variante :) Su schiavi all’armi all’armi ! L’onda gorgoglia e sale Tuoni baleni e fulmini

Sul galeon fatale.

Su schiavi all’armi all’armi ! Pugniam col braccio forte !

Giuriam giuriam giustizia ! O libertà o morte ! (2x)

La Galère : Nous sommes la chiourme anémique / D'une galère infâme / Où la

mort moissonne / Par faim lente -- L'aurore n'ouvre jamais / D'horizons limpides / Et sur le pont sordide / La sentinelle hurle toujours -- Nos jours s'envolent / Dans

d'infectes carènes / Nous sommes maigres pâles esclaves / Chargés de chaînes de fer -- Apparait la lune sur la mer / Tournent les étoiles dans le ciel / Mais sur nos

lumières / Est étendu un voile funèbre -- Foules d’esclaves brulés / Penchés à gémir sur la rame / Brisons nos chaines / Ou nous mourrons courbés à ramer

/Pourquoi continuer à ramer / Esclaves gémissants? / Plutôt mourir dans les flots / Sur la blanche écume de la mer -- Ramons jusqu'à ce que le navire / Se brise sur

les écueils / Hissez le drapeau rouge et noir / Dans les hurlements du vent -- Que l'onde écumante et funeste / Nous soit un lit compatissant / Mais que se lève un

jour sur les martyrs / Le soleil de l'anarchie! -- Debout esclaves aux armes aux armes! / Onde gargouillante et salée / Tonnerre éclairs et foudre / Sur la galère

mortelle -- Debout esclaves aux armes aux armes! / Combattons de toute la force de nos bras / Notre serment est la justice / La liberté ou la mort!

Page 205: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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La Donna Version féministe des années 80 de la chanson des Mondine

« La Lega » (p.128)… à se réapproprier ?

Sebben che siamo donne Paura non abbiamo Abbiam’ delle belle buone lingue (2x)

E ben ci difendiamo

REFRAIN : Ooooli oli ola e la donna si sveglierà E noi altre femministe (2x)

Ooooli oli ola e la donna si sveglierà E noi altre femministe Vogliam' la libertà

Sebben che siamo donne Paura non abbiamo Per amore della vita (2x) In quella credemo

REFRAIN

E la libertà non viene, Perché non c'è l'unione Tra di noi tutte donne (2x) Le cose cambieran’

REFRAIN

E voi altri signoroni Che c' avete tanto orgoglio Limitate la superbia (2x) Y Adesso cantiamo

REFRAIN

Traduction de « Kan ar Kann » p207 : Malheur sur la Pointe du Raz, Et

grande rumeur / Feu feu acier ô acier / Feu feu acier et feu chêne chêne / Terre et flots flots chêne / Terre et chêne / et les bretons ont été

tondus / Tiens tête toi Breton de coeur / Mieux vaut nouveau combat / Des soldats de verre et d’acier / Combat pour la liberté / Que la honte /

verre et acier / Ta liberté / Souffle de colère et tourbillon sur Plogoff / Souffle de colère et tourbillon / Fumée et gaz / Pour vous paysans / Le

sang des Bretons coule / Le sang des Bretons / Rassemblement à la grand ville à Quimper / Rassemblement à la grand ville / Cassez leur la tête et le ventre, cassez leur le ventre / Cent mille se sont retrouvés, Cent mille en colère / Cent mille autres à la pointe du Van / Chant et plainte et combat

/ Chant de victoire et danse, A toi soleil / Chant d’espoir et de combat / Chant et combat / L’arc en ciel brille Sur leur tête /

Page 206: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Tango de l’IVG

(air de tango della féminista page suivante) Détournée par La Lutte Enchantée, Marseille

Cette grossesse elle n’en voulait pas Elle a décidé d’avorter, c’est son choix Que ce soit légal ou pas, qui l’arrêtera

Avoir un enfant ou pas, Ce n’est pas une affaire de lois

Cathos, machos, fachos, Ce corps-là n’y touchez pas, il est à moi !

REFRAIN : Ai tango della femminista, Tango della rebellion, Tango !

Sa mère et sa grand-mère L’ont fait avec l’aiguille à tricoter, en secret

Elles ont protesté dans la rue pour se libérer Pour pouvoir faire une IVG

Sans mettre leur vie en danger, Cathos, machos, fachos,

Ce droit-là n’y touchez pas, on va le garder !

REFRAIN

Elle marchera la tête haute Sa liberté c’est son combat, suivons la !

Si nous sommes toutes déterminées, Qui nous arrêtera,

Pour défendre nos libertés, Il faut lutter ! Femme du monde, Lève- toi et marche, Révolte-toi, On est toutes concernées.

REFRAIN

Page 207: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

206

Tango della Feminista Au début des années 70, les femmes du mouvement féministe de Rome font le constat que parmi les chants de lutte, majoritairement écrits par les hommes, peu de chants expriment leurs préoccupations politiques. Elles réécrivent les paroles de chants traditionnels puis en composent autour des thèmes de la sexualité, du couple, du travail,de la prostitution,de l'avortement…

Ici la chanson raconte l'histoire d'une femme qui apprend à lutter face à l'environnement machiste de la rue.

Cor capello dritto 'n testa E lo sguardo a pugnaletto, se ne va

Monta 'n trave e aspetta al varco Chi la sfiorerà Ecco là spunta l'ometto C'è cascato Za

'Na guardata, 'Na bruciata Quello e corco e nun ce prova più

REFRAIN: Tango della femminista, Tango della ribbellion (¡ Tango !)

Cor soriso 'npo' allupato E lo Sguardo Assatanato, Se Ne Va

Va pe' strada a tutte l'ore 'Ndo je pare e chi la fermera

Ecco là spunta er bulletto C'è cascato Za Na guardata na bruciata

Quello e corco e nun ce prova più

REFRAIN

Co' la chioma sciorta ar vento E er soriso a t'amo tanto, se ne va

Fra la gente che cammina Che s'intruppa e s'avvelena, se ne Va

D'esse sola o 'n compagnia Je ne frega poco o gnente, perché sa

C'hesse donna e 'na conquista L'ha Sgamato 'nsieme a tante E chi la ferma più

Page 208: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

207

Traduction : Un chapeau posé tout droit sur la tête / le regard comme un poignard, Elle s'en va, / Elle est sur ses gardes, elle guette le premier / Qui osera

l'effleurer / Et voilà qu'un petit mec se pointe / Elle le transperce, ZA D'un regard, une brûlure / Il est terrassé, il la laisse tranquille / Tango de la féministe ! Tango de

la rébellion - Le sourire un peu féroce, le regard sulfureux Elle s'en va. / Dans les rues, elle s'en va à toute heure. / Où bon lui semble Mais qui l'arrêtera? / Voilà qu'un petit caïd se pointe Elle le transperce ZA / D'un regard, une brûlure Il est

terrassé, il la laisse tranquille / Tango de la féministe ! Tango de la rébellion - Avec la tignasse au vent le sourire qui dit je t'aime, / Elle s'en va. A travers la foule qui

marche, / Qui marche au pas et s'empoisonne Elle s'en va / Elle se fout bien d'être seule ou accompagnée / Parce qu'elle sait qu'être une femme est une / Conquête,

Elle l'a compris au côté de bien d'autres femmes / Mais qui l'arrêtera?

Kan ar Kann (Chant du Combat) Goguette d’un chant breton, version destinée à protester contre le projet (abandonné en 1983) de centrale électrique de Plogoff sur la Pointe du Raz et chanté par Tri Yann. Traduction p.204

Refrain: Tan! Tan! Dir! Oh! Dir! Tan! Tan! Dir! Ha tan! Tann! Tann!

Tir ha tonn ! tonn ! tann ! Tir ha tir ha tann !

Bretonet touz, A zo bet ×2, Bretonet touzet

Dalc’h penn te Breton, A galon ×2, Dalc’h penn te Breton

Gwell eo stourm nevez, O na mezh

Gwardou gwer ha dir, Gwer ha dir

Stourm evit frankiz Da frankiz

Fuc’h hag avel – dro war Plogo , Fuc’h hag avel – dro

Moged hag aezhen ,Deoc’h kouerien

Gwad ar Vretoned eo a red , Gwad ar Vretoneds

Dastum er Penn-ger E Kemper , Dastum er Penn-ker

Torr o fenn o zor, Torr o zor

Kant mil’zo en em gavet , Kant mil kounnaret

Kant mil holl war Veg ar Van , Kan ar klemm ha kann

Kan trec’h ha koroll, Dit heol ,

Kan goanag ha kann , Kan ha kann

Kaneveden gen, War o fenn

Page 209: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Lily Pierre Perret, 1987

On la trouvait plutôt jolie, Lily,

Elle arrivait des Somalie, Lily

Dans un bateau plein d´émigrés

Qui venaient tous de leur plein gré

Vider les poubelles à Paris

Elle croyait qu´on était égaux, Lily

Au pays de Voltaire et d´Hugo, Lily

Mais pour Debussy en revanche

Il faut deux noires pour une blanche

Ça fait un sacré distinguo

Elle aimait tant la liberté, Lily

Elle rêvait de fraternité, Lily

Un hôtelier Rue Secrétan

Lui a précisé en arrivant

Qu´on ne recevait que des Blancs

Elle a déchargé des cageots, Lily

Elle s´est tapé les sales boulots, Lily

Elle crie pour vendre des choux-fleurs

Dans la rue ses frères de couleur

L´accompagnent au marteau-piqueur

Et quand on l´appelait Blanche-Neige, Lily

Elle se laissait plus prendre au piège, Lily

Elle trouvait ça très amusant

Même s´il fallait serrer les dents

Ils auraient été trop contents

Page 210: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Elle aima un beau blond frisé, Lily

Qui était tout prêt à l´épouser, Lily

Mais la belle-famille lui dit « Nous

Ne sommes pas racistes pour deux sous

Mais on veut pas de ça chez nous »

Elle a essayé l´Amérique, Lily

Ce grand pays démocratique, Lily

Elle aurait pas cru sans le voir

Que la couleur du désespoir

Là-bas aussi ce fût le noir

Mais dans un meeting à Memphis, Lily

Elle a vu Angela Davis, Lily

Qui lui dit viens ma petite sœur

En s´unissant on a moins peur

Des loups qui guettent le trappeur

Et c´est pour conjurer sa peur, Lily

Qu´elle lève aussi un poing rageur, Lily

Au milieu de tous ces gugus

Qui foutent le feu aux autobus

Interdits aux gens de couleur

Mais dans ton combat quotidien, Lily

Tu connaîtras un type bien, Lily

Et l´enfant qui naîtra un jour

Aura la couleur de l´amour

Contre laquelle on ne peut rien

On la trouvait plutôt jolie, Lily

Elle arrivait des Somalie, Lily

Dans un bateau plein d´émigrés

Qui venaient tous de leur plein gré

Vider les poubelles à Paris.

Page 211: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Dirty Old Town Ewan MacColl, 1949

Lorsqu'Ewan MacColl, écrivit cette chanson sur sa ville natale de Salford, ville "jumelle" de Manchester, dans le Lancashire, les autorités locales furent mécontentes qu’elle y soit surnommée « sale vieille ville », même si c'était un surnom qui lui était largement connu : "Salford" devint

"*smoky". La chanson brosse un portrait émotionnel et sensoriel de Salford et de ses canaux qui peut s'appliquer à toutes les villes industrielles du nord et au delà. Comme elle a été popularisée par The Pogues et The Dubliners, on croit souvent que c’est d'une chanson traditionnelle irlandaise, jusqu'en Irlande où beaucoup pensent qu’il s’agit de Dublin. La magie du texte et de sa mélodie fait qu'elle s'adapte à toutes les villes façonnées par la révolution industrielle.

I met my love by the gas works wall Dreamed the dream by the old canal

I kissed my girl by the factory wall Dirty old town, Dirty old town

Clouds are drifting across - the moon Cats are prowling on - their beat

Springs a girl - from the street at night Dirty old town, Dirty old town

I heard a siren from - the docks Saw a train - set the night on fire

I smelled the Spring - on the *smoky wind Dirty old town, Dirty old town

I'm gonna make - me a big sharp axe Shining steel - tempered in the fire

I’ll chop you down - like an old dead tree Dirty old town, Dirty old town

I met my love…

Page 212: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Hanging on the Old Barbed Wire Chanson de la Première Guerre mondiale qui raconte avec sarcasme où sont les membres de l'armée, introuvables dans la zone de combat: le général qui s'accroche une médaille sur le poitrail, le colonel qui s'empiffre, le sergent qui se siffle le rhum du régiment... et le soldat qui lui est "accroché au vieux fil barbelé", Cette chanson de la troupe n'était pas populaire auprès des officiers, qui la trouvaient mauvaise pour le moral, bien que les tentatives de la supprimer aient échoué.

If you want to find the General I know where he is (3x)

If you want to find the General I know where he is

He's pinning another medal on his chest I saw him (2x) Pinning another medal on his chest

If you want to find the Colonel I know where he is (3x)

If you want to find the Colonel I know where he is

He's sitting in comfort stuffing his bloody gut I saw him (2x) Sitting in comfort stuffing his bloody gut

If you want to find the Sergeant I know where he is (3x)

If you want to find the Sergeant I know where he is

He's drinking all the company rum I saw him (2x) Drinking all the company rum

If you want to find the Private I know where he is (3x)

If you want to find the Private I know where he is

He's hanging on the old barbed wire I saw him (2x) Hanging on the old barbed wire

I saw him, hanging on the old barbed wire

Page 213: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Savez-vous planquer vos sous ? Dutronc,1982

Nous sommes en 1982, la France va (déjà !) mal sous la pression des milieux financiers, et certains riches vont mettre une partie de leur fortune dans les paradis fiscaux. Cela inspire Dutronc, qui sort ce blues-rock qui n’aura aucun succès

REFRAIN :Savez-vous planquer vos sous À la mode à la mode Savez-vous planquer vos sous À la mode à la mode

Savez-vous planquer vos sous À la mode de chez nous? Lessiveuse, bas de laine Allez-y c'est tricolore,

Pour chiffrer l'impôt dehors Allez-y c'est inodore Import, passeport, export Allez-y c'est sans remord

REFRAIN

Le liquide dans les comptes suisses Allez-y c'est tricolore, Au Luxembourg qu'est-ce qu'on s'bourre Allez-y c'est indolore,

Aux Bahamas qu'est-ce qu'on s'ramass' Allez-y c'est sans remord REFRAIN

Beyrouth moumoute barbouze Allez-y c'est tricolore, Ombine pression piston Allez-y c'est indolore,

Mais le plus sur c'est chez moi Venez y venez y sans remord REFRAIN +

Savez-vous planquer vos sous À la mode de chez nous

Savez vous planquer vos sous ? Version d’ATTAC, air de « Savez vous planter les choux »

REFRAIN: : Savez vous planquer vos sous, A la mode, à la mode,

Savez vous planquer vos sous A la mode de chez nous ? Dans les paradis fiscaux C’est pratique, c’est pratique,

dans les paradis fiscaux, On écoule ses lingots. REFRAIN

Sur les comptes numérotés, C’est magique, c’est magique, Sur les comptes numérotés, L’argent sale est recyclé.

REFRAIN

A la BNP d’ papa On encaisse les bénéfices, A la BNP d’papa On spécule à tour de bras.

REFRAIN

Mais tout cela va changer, Si les citoyens se lèvent, Et se mettent à réclamer Les sous qu’on leur a volés.

REFRAIN

Ceux qui ont planqué leurs sous, Sans vergogne, sans vergogne, Vont découvrir tout à coup Qu’il faut en rendre beaucoup.

Page 214: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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D’an Tera Pianta Collectée en 1900 par Leone Senigaglia.

Chanson populaire du répertoire « cansún vinòira », qui regroupe des chansons liées au vin, qui parle du cycle qui va du raisin à la vendange à sa transformation en vin.

Notes de départ : Lead : Do, Voix haute : Si, Bourdon : Sol

D'an tera an pianta, òhi che bèla pianta, pianta pianton piantin, col ciribiribin ch'am pianta 'l vin

òh che bon vin de pianta.

D'an pianta an rapa, òhi che bèla rapa, Rapa rapon rapin, col ciribiribin ch'am pianta 'l vin

òh che bon vin de rapa

D'an rapa an raspa, òhi che bèla raspa, Raspa raspon raspin, col ciribiribin ch'am pianta 'l vin

òh che bon vin de raspa

D'an raspa an tina, òhi che bela tina, tina tinon tinin, col ciribiribin c'an pianta 'l vin

òh che bon vin de tina.

D'an tina an crota, òhi che bela crota, crota crutun crutin, col ciribiribin c'an pianta 'l vin

òh che bon vin de crota.

D'an crota an buta, òhi che bela buta, buta butal butin, col ciribiribin c'an pianta 'l vin

òh che bon vin de buta.

D'an buta an buca, òhi che bela buca, buca bucal buchin, col ciribiribin c'an pianta 'l vin

òh che bon vin de buca.

D'an buca an pansa, òhi che bela pansa, pansa pansun pansin, col ciribiribin c'an pianta 'l vin

òh che bon vin de pansa.

Page 215: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

214

D'an pansa an tera, òhi che bela tera, tera terun terin, col ciribiribin c'an pianta 'l vin

òh che bon vin de tera.

D'an tera an pianta, òhi che bèla pianta, pianta pianton piantin, col ciribiribin ch'am pianta 'l vin

òh che bon vin de pianta.

Traduction : De la terre à la plante, oh la jolie plante, plante, grande plante, petite plante, ce "ciribiribin" que nous donne le vin oh quel bon

vin de plante De la plante à la grappe... De la grappe à la rafle ... De la rafle à la cuve...De la cuve à la cave... De la cave à la bouteille... De la

bouteille à la bouche... De la bouche au ventre... Du ventre à la terre... De la terre à la plante…

Ne me demandez pas Paroles : Bande à Rosa (Chorale d'Amiens) Sur l'air de « Les Archers du Roi». (p. 132)

Ils ont construit des prisons, Des centres de rétention

Pour y enfermer les sans-papiers Des lois contre l’immigration,

Ils en votent à foison ; Ils en sortent une par saison.

J’ai vu des contrôles abusifs, Des reconduites à la frontière,

Un étau administratif, Aux ordres de leur ministère.

Non, ne me demandez pas De cautionner ces lois de l’Etat !

Non, ne me demandez pas De cautionner cette politique-là !

Tout près de nous, juste à côté, La force est déployée Pour traquer, menotter, expulser

Des dissidents politiques, Des minorités ethniques, Réfugiés économiques ;

Page 216: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

215

Ceux qui n’ont commis d’autre crime Que de fuir l’enfer qu’ils vivaient ;

Risquant déjà d’être victimes À chaque étape de leur trajet

Non, ne me demandez pas, D’être indifférent à ces vies-là ! Non, ne me demandez pas, De l'ignorer, cette oppression-là !

Derrière chez moi, il y avait Un enfant, un écolier ;

Ses parents demandaient des papiers Mais un jour vingt-deux policiers

Sont venus arrêter Son père qui allait l’chercher J’ai vu s’envoler un charter J’ai entendu le gosse hurler

Ils doivent êt’ fiers au ministère C’est une affaire rondement menée

Non, ne me demandez pas, De ne rien dire si j’assiste à ça ! Non, ne me demandez pas, De n' pas agir si j'assiste à ça !

De Vintimille à Calais, La force est déployée,

Pour empêcher les migrants de passer Quand sur nos écrans de télé,

Ils jouent à s’effaroucher D’vant l’corps d’un enfant noyé

Ils ont beau jeu de s’indigner, A chaqu’ nouveau naufrage en mer

La solution vous la connaissez, Il faut ouvrir les frontières

Non, ne me demandez pas, De m émouvoir puis d’rentrer chez moi

Non, ne me demandez pas, De n’pas me battre pour changer tout ça !

Page 217: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Le Chant des Paysans

Réécriture par André Coldebieuf, chorale de Sillans-la-Cascade et Confédération Paysanne du Var, 2014.

Adaptation de « Diggers’ Song », ballade anglaise du XVIIe s. composée par Gerrard Winstanley, dans laquelle les « Diggers » (« bêcheux » ou « piocheurs ») prônaient l’expropriation des seigneurs et le partage des terres.

Vous tous les paysans, Tenez bon, Tenez bon ! Vous tous les paysans, Tenez bon !

Quand vous revendiquez la terre à cultiver Les flics sont embusqués,

Ils viennent nous matraquer Paysan·nes, Tenez bon !

Les promoteurs arrivent, Tenez bon, Tenez bon !

Les promoteurs arrivent, Tenez bon ! Expulsent pour pas un rond,

Vous volent et puis spéculent Finie la spoliation, on leur bott’ra le cul

Paysan·nes, Tenez bon !

Le profit est leur loi, Tenez bon, Tenez bon ! Le profit est leur loi, Tenez bon !

Pour eux l’argent est roi, Au profit c’est la course Tout ce fric, ces putois,

Vont le placer en bourse Paysan·nes, Tenez bon !

Page 218: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

217

Ils détruisent vos maisons, Tenez bon, Tenez bon !

Ils détruisent vos maisons, Tenez bon ! Rasent vos habitations, Et font dans les régions

Des pistes pour les avions, Des autoroutes bidons Paysan·nes, Tenez bon !

Reprendre en main sa vie, (nos vies) Tenez bon, Tenez bon ! (tenons bon)

Cela commence ici, Tenez bon ! Spéculateurs racaille, Bourgeois réactionnaires

À ceux (celles) qui la travaillent, Il faut laisser la terre

Paysan·nes, Tenez bon !

The Diggers’ Song Paroles publiées en 1894 par la Camden Society.

Balade écossaise « Ye Jacobites By Name », inspirée d'un poème de Robert Burns.

(cf P216, le « Chant des Paysans » sur le même air) (Traduction sans doute imparfaite p. 267)

Les « Bêcheux », ou « Piocheurs » (« Diggers ») sont une faction chrétienne fondée en 1649 par Gerrard Winstanley lors de la Première Révolution anglaise (Commonwealth of England), quasi-république née de la fin de la 2ème guerre civile anglaise et l'exécution de Charles Ier. Le groupe occupait des terres autrefois communes qui avaient été privatisées par des "enclosures" dont ils arrachaient les haies en creusant et en comblant les fossés, pour y planter des cultures. Ils s'étaient donné le nom de "True Levellers" mais le public les baptisa « Diggers ». Il s'agit du plus ancien collectif de squatteurs connu à ce jour, considéré comme précurseur de l'anarchisme moderne.

Page 219: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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NB: différentes versions existent. La version de Chumbawamba est écrite en principal avec les modifs de Windborne entre parenthèses, qui sont souvent plus explicites… Windborne ne chante pas le 7 et Chumawamba ne chantent pas le 9 (= adaptation du 7, on dirait) NB : les derniers mots des couplets RIMENT, toujours le même son !

(encadré le mot à prendre pour référence)

1- You noble diggers all, Stand up now (2x)

You noble diggers all, Stand up now

The wasteland to maintain, Sing cavaliers by name

Your digging does maintain (“do disdain”), And persons all defame,

Stand up now (2x)

2- Your houses they pull down Stand up now (2x)

Your houses they pull down, Stand up now

Your houses they pull down

To fright your men in town (“freight for”) But the gentry must come down

And the poor shall wear the crown Stand up now, Diggers all

3- With spades and hoes and ploughs

Stand up now, Stand up now,

With spades and hoes and ploughs, Stand up now

Your freedom to uphold,

Since cavaliers are bold

To kill you if they could And rights from you to hold (“withhold”)

Stand up now, Diggers all

4- The gentry are all round, Stand up now (2x)

The gentry are all round, Stand up now, The gentry are all round

On each side they are found Their wisdom so profound

To cheat us of our ground (or “the ground”) Stand up now, Diggers all

Page 220: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

219

[pri :sts]

5- The lawyers they conjoin , Stand up now (2x)

The lawyers they conjoin Stand up now, To rescue they advise, (“arrest you”)

Such fury they devise,

The devil in them lies And hath[z] ‘blinded ‘both their ‘eyes

Stand up now, Stand up now

6- The clergy they come in Stand up now (2x)

The clergy they come in, Stand up now,

The clergy they come in, and say it is a sin

That we should now begin, Our freedom for to win

Stand up now, Diggers all

7- 'Gainst lawyers an’ 'gainst priests Stand up now (2x)

'Gainst lawyers and 'gainst priests Stand up now

For tyrants they are both,

Even flat against their oath To grant us they are loathe,

Free ‘meat and ‘drink and ‘cloth, Stand up now, Diggers all

8- The club is all their law, Stand up now (2x)

The club is all their law, Stand up now

The club is all their law, To keep all men in awe (“folk”)

That they no vision saw, To maintain such a law Stand up now, Diggers all

9- Against the hate and fear, Stand up now (2x)

Against the hate and fear, Stand up now

The press have closed their eyes, They spread the tyrants’ lies,

They’ll tell you with their cries

Who to love and to despise, Stand up now, Diggers all

Page 221: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Palestine

Paroles : Jean-Paul Hebert (Choralternative), sur l’air de « Potemkine » de Jean Ferrat, 1965

M’en voudrez-vous beaucoup Si je vous dis un monde

Qui chante au fond de moi Sous les bombardements ?

M’en voudrez-vous beaucoup Si la révolte gronde

Dans ce nom que je dis Au vent des quatre vents ?

Ma mémoire chante en sourdine : Palestine.

Ils étaient des enfants durs à la discipline Ils étaient des enfants qui lançaient des galets

Ils étaient des enfants Face aux lourdes machines

Qui lançaient des cailloux sur le toit des blindés Des cailloux, tu imagines… Palestine.

M’en voudrez-vous beaucoup Si je vous dis un monde Où y’a des mitrailleuses

Face aux lanceurs de pierres ? Le crime se répète, l’injustice est profonde

Et face aux révoltés c’est la loi militaire C’est mon frère qu’on assassine… Palestine.

Mon frère mon ami, mon fils mon camarade Tu ne tireras pas sur qui aime son pays Mon frère mon ami, sur cette barricade Ils jouent leur avenir, ton avenir aussi

Baisseront-ils leurs carabines… Palestine.

Page 222: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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M’en voudrez-vous beaucoup Si je vous dis un monde

Où deux peuples vivraient Malgré les mauvais sorts ?

M’en voudrez-vous beaucoup Si je vous dis un monde

Qui n’serait pas réglé par la loi du plus fort Mais par la vie qui s’obstine ? Palestine…

Oh ! Je’ Aim’ Pas ! Chorale La Ravachole, 2019

Refrains et couplets se répètent en «Question Réponse»

Oh je aim’ pas, dénaturer ma planète Oh je aim’ pas, déshonorer mon assiette

REFRAIN : OGM c’est la loi des lobbies Ou c’est la bourse ou c’est la vie

Oh je aim’ pas, m’alimenter malhonnete Oh je aim’ pas, dioxiner ma dinette (+Ref)

Oh je aim’ pas, boulotter à l’aveuglette Oh je aim’ pas, la saveur des oubliettes (+Ref)

Oh je aim’ pas, Du venin dans l’omelette Oh je aim’ pas, mon estomac qui regrette (+Ref)

Oh je aim’ pas, le round-up dans ma galette Oh je aim’ pas, Monsanto qui nous brevète (+Ref)

Oh je aim’ pas, les graines dans une éprouvette Oh je aim’ pas, les pesticides à perpette (+Ref)

Oh je aim’ pas, dénaturer ma planète Oh je aim’ pas, déshonorer mon assiette (+Ref)

Page 223: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Penn Sardin

Paroles et musique : Claude Michel, années 1980

L’agro-alimentaire, une vieille histoire faite de sagas patronales et de luttes ouvrières. Dans la mémoire sociale, les « Penn Sardin » sont au premier rang. En 1924, à Douarnenez, les patrons refusent d’améliorer les conditions de vie lamentables des sardinières. Les ouvriers et ouvrières de l’usine Carnaud se mettent en grève. En quelques jours, le mouvement s’étend à l’ensemble des usines et cette grève se prolonge quarante-deux jours. Les ouvrières demandaient vingt-cinq sous supplémentaires de l’heure. Elles en obtinrent vingt… et la fierté de leur combat ! Penn Sardin (« tête de sardine »), est le nom donné à la population de Douarnenez depuis au moins le XVIIIe siècle. Par extension il deviendra également celui de la coiffe des femmes de ce port de pêche dont l'importance au XIXe et au début du XXe siècle se fera grâce au petit poisson bleu.

Il fait encore nuit, elles sortent et frissonnent, Le bruit de leurs pas dans la rue résonne (x2)

REFRAIN 1 : Écoutez l’ bruit d’ leurs sabots Voilà les ouvrières d’usine,

Écoutez l’ bruit d’ leurs sabots Voilà qu’arrivent les Penn Sardin.

À dix ou douze ans, sont encore gamines Mais déjà pourtant elles entrent à l’usine. (x2)

REFRAIN 1

Du matin au soir nettoient les sardines Et puis les font frire dans de grandes bassines (x2)

REFRAIN 1

Tant qu’y a du poisson, il faut bien s’y faire Il faut travailler, il n’y a pas d’horaires. (x2)

Page 224: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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REFRAIN 1

À bout de fatigue, pour n’pas s’endormir Elles chantent en chœur, il faut bien tenir. (x2)

REFRAIN 1

Malgré leur travail, n’ont guère de salaire Et bien trop souvent vivent dans la misère. (x2)

REFRAIN 1

Un jour toutes ensemble ces femmes se lèvent À plusieurs milliers se mettent en grève. (x2)

REFRAIN 2 : Ecoutez claquer leurs sabots Écoutez gronder leur colère, Ecoutez claquer leurs sabots

C’est la grève des sardinières.

Après six semaines toutes les sardinières Ont gagné respect et meilleur salaire. (x2)

REFRAIN 2

Dans la ville rouge, on est solidaire Et de leur victoire les femmes sont fières (x2)

REFRAIN 2

À Douarnenez et depuis ce temps Rien ne sera plus jamais comme avant. (x2)

REFRAIN 3 (2x) : Ecoutez l’ bruit d’ leurs sabots Ç’en est fini de leur colère, (ou « misère »)

Ecoutez l’ bruit d’ leurs sabots C’est la victoire des sardinières.

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El Payandé

Paroles du Colombien Vicente Holguin, Musique du Péruvien Luis Albertini

Ce chant écrit en 1867 parle de l’esclavage, qui a été aboli en Colombie en 1851 et au Pérou en 1854. Le payandé est un grand arbre, type flamboyant, de la famille des acacias.

Soprano et Alto : chantent tout sauf les paroles en gras Basses : chantent tout sauf les paroles entre parenthèses,

chantent les paroles en gras, et répètent seuls la 1ère partie de chaque 1er vers en décalé

Nací en las playas (de Magdalena) Bajo la sombra de un payandé

de un payandé

Como mi madre fue negra esclava fue negra esclava

También la marca yo la llevé yo la llevé

REFRAIN (2x) : O-o-o (Ay) Suerte maldita [maldita] , suerte maldita

Llevar cadenas - llevar cadenas

y ser esclava(o) - y ser esclava(o) (Y ser esclava(o)) de un vil señor

de un vil señor !

Por las mañanas (cuando amanece) Me voy al campo con mi azadón

con mi azadón

Como a tajazos plátano asado plátano asado

Riego la tierra con mi sudor con mi sudor

NB : On a décidé de

chanter « esclava » aux

premiers refrains, et

« esclavo » à la

répétition.

Page 226: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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REFRAIN (2x)

Cuando a la sombra (de una palmera) Quiero ampararme del rudo sol

del rudo sol

Làtigos fieros cruzan mi espalda cruzan mi espalda

Y me recuerdan que esclavo soy que esclavo soy

REFRAIN (2x)

Si yo pudiera (tener mi lanza) Vengarme airado de mi señor

de mi señor

Con gusto verí-a_arder su casa arder su casa

L(e) arrancaría el corazón el corazón

dernier REFRAIN (1x) Une seule fois, sans répétition de « de un vil señor »

Traduction : Je suis né·e sur les rives du fleuve Magdalena à l’ombre d’un payandé. Comme ma mère fut une esclave noire,

la marque je l’ai moi aussi portée. REFRAIN : Aïe, destin maudit,

porter des chaînes et être esclave d’un vil maître. Le matin quand le jour se lève je pars au champ avec ma pioche. Je

mange des tranches de plantain grillé et j’irrigue la terre avec ma sueur. Lorsqu’à l’ombre d’un palmier je veux me protéger du soleil ardent. Des fouets cruels me lacèrent le dos et me rappellent que je suis un esclave.

Si je pouvais avoir ma lance, me venger, furieux, de mon maître. Avec plaisir je verrais brûler sa maison et je lui arracherais le cœur.

Page 227: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

226

Les Centrales Casthelemis, 1982

Un train ça peut dérailler, par accident Un tunnel peut s'effondrer, par accident Un avion ça peut tomber, par accident

Une fusée ça peut foirer, Ça peut arriver

REFRAIN : Oui mais les centrales C'est la technologie idéale C'est la sécurité optimale C'est l'infaillibilité totale Puisqu'on te le dit... (7x)

Toute la journée, C'est ce qu'on se tue, à t’ répéter,

A la radio, à la télé, dans les journaux, Puisqu'on te le dit !

Un câble ça peut casser, par accident Une voiture peut déraper, par accident Un incendie se déclarer, par accident

Un tuyau ça peut crever, Ça peut arriver

REFRAIN (Mais pas aux centrales…)

Un tunnel peut s'effondrer Une piste peut s'écrouler Un ingénieur mal calculer

Un pétrolier peut s'échouer Une plate-forme polluer Et goudronner un océan

Le Titanic a coulé, Le Tupolev est tombé Et le Zeppelin a brûlé

REFRAIN [BOUM ! ! !]

Page 228: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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O Cielo Cielo Transmise par Passamontagne à Annecy.

O cielo cielo stà pure sereno pure sereno O cielo cielo stà pure sereno pure sereno che questa notte che questa notte noi dovremo partir questa notte che questa notte noi dovremo partir che questa notte che questa notte noi dovremo partir questa notte che questa notte noi dovremo partir Traverseremo pia nure e colline nure e colline Sulle montagne della Savoja disertori sarem le montagne della Savoja disertori sarem Come faremo gi rare la Francia rare la Francia Sen z'aver soldi et senza scarpe per poter caminar z'aver soldi et senza scarpe per poter caminar Domanderemo la nostra Regina nostra Regina Che qualche cosa che qualche cosa lei ci manderà a dir qualche cosa che qualche cosa lei ci manderà a dir Ci manda a dire tor nate in Italia nate in Italia Tur né in Italia turné in Italia la la la la la la né in Italia turné in Italia la la la la la la

Page 229: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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RESF Paroles : Jean-Paul HEBERT, Sur l’air de « Ah ! Que nos pères étaient heureux !»

Musique : tradit. XVIIIe s. Bourgogne (France), Arrangement : Solène DUPARC

Le Réseau éducation sans frontières existe depuis 2004 et milite contre l’expulsion d’enfants et jeunes majeurs étrangers scolarisés en France, suite à l’éloignement de leurs parents en situation irrégulière…. C’est un réseau, sans président ni adhérents, qui regroupe aujourd’hui 79 associations, 25 syndicats et 103 collectifs locaux. 13 partis politiques soutiennent ses actions contre ces nouvelles chasses à l’enfant. Leur mot d’ordre: LAISSEZ-LES GRANDIR ICI !

Notes de départ : Fa Mi Fa Ré

Dans la cour de récréation (2x) Y’a des enfants qui chantent

En arabe, en turc, en letton (2x) Et encore dans bien d ‘autres langues

REFRAIN : L’éducation est sans frontières ! Vive l’école, vive l’école, morbleu qui protège les enfants, morbleu

qui protège les enfants !

[Aujourd’hui on écoute Ahmed (2x) Nous répéter une légende

Qu’on raconte au pays du cèdre (2x) Quand on s’en va à Samarcande]

[…] : couplet d’une 1ère version qui n’est plus chanté…

REFRAIN

Dans la cour de récréation (2x) Y’a des enfants qui courent:

Noirs, jaunes ou blancs sans exclusion (2x) Et qui s’amusent sans détour

Page 230: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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REFRAIN

Dans la cour de récréation (2x) Y’a des enfants qui hurlent Avec Ahmed et Angela (2x)

Contre l’avion qui les expulse…

REFRAIN x2

Oh lé lé… Oh la la ! Solidarité avec les Réfugié·es

Rengaine de soutien aux sans papiers Entendue à Thorens-Glières, le 2 juin 2018 lors de la marche

solidaire pour l’accueil des migrant·es.

Oh lé lé OH LA LA ! Solidarité AVEC LES SANS PAPIERS Oh lé lé OH LA LA ! Solidarité AVEC LES REFUGIES C’est pas les Sans Papiers C’EST PAS LES REFUGIES ! C’est la loi QU’IL FAUT CHANGER ! Oh lé lé OH LA LA ! Solidarité AVEC LES REFUGIES Oh lé lé OH LA LA ! Régularisation DE TOUS LES SANS PAPIERS ! C’est pas les Sans Papiers C’EST PAS LES REFUGIES ! C’est la loi QU’IL FAUT CHANGER ! C’est pas les Sans Papiers C’EST PAS LES REFUGIES ! C’est Macron QU’IL FAUT VIRER ! Oh lé lé OH LA LA ! Le cas par cas ON EN VEUT PAS ! Oh lé lé OH LA LA ! Régularisation DE TOUS LES SANS PAPIERS ! C’est pas les Sans Papiers C’EST PAS LES REFUGIES ! C’est Collomb QU’IL FAUT VIRER ! C’est pas les Sans Papiers C’EST PAS LES REFUGIES ! C’est la loi QU’IL FAUT CHANGER !

Page 231: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Shosholoza "Shosholoza" vient à l'origine du Zimbabwe (ancienne Rhodésie). Elle a été apportée en Afrique du Sud par des migrants rhodésiens qui travaillaient dans les mines sud-africaines et qui faisaient des va-et-vient entre le Zimbabwe et l'Afrique du Sud. Elle est maintenant très populaire en Afrique du Sud et est considérée comme leur second hymne national. Elle était chantée en mode "appel/réponse" par les travailleurs qui effectuaient des travaux manuels rythmés dans les mines,La chanson mêle des mots ndébélés et zoulous"Shosholoza" est un mot ndébélé qui veut dire avancer, ou aller de l'avant. C'est onomatopéique et ça joue sur les sons d'un train à vapeur (cho cho)

Shosholoza Kule zontaba Stimela S’phume South Africa

Wen’ uyabaleka Kule-zo ntaba Stimela S’phume South Africa

En Phonetique : [sho sholo-otza]

[koulézonta-aba stiméla sifoumé South Africa] [ouen dou ya balé-é ka]

[koulézonta-aba stiméla sifoumé South Africa]

Basses: Kule ! (cycles de 4)

Tenors: Shosholoza Kulezo ntaba Stimela Wen’ uyabaleka Kule-zo ntaba

Stimela Alti et Sopranos

Shosholoza Kulezo ntaba Stimela S’phume South Africa

Wen’ uyabaleka Kule-zo ntaba Stimela S’phume South Africa

Page 232: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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x cycles de basses Puis entrent les tenors

Puis entrent les Alti+Sop (2cycles) Final avec tt le monde « South Africa ! »

Traduction : (« stimela » c’est la locomotive)

Avance Sur ces montagnes Le train à vapeur d'Afrique du Sud.

Tu t'enfuis Sur ses montagnes, Le train à vapeur d'Afrique du Sud.

La Grenade Clara Luciani, 2018

Hé toi ! Qu'est-ce que tu regardes? T'as jamais vu une femme qui se bat

Suis-moi, Dans la ville blafarde Et je te montrerai, Comme je mords, comme j'aboie

REFRAIN : Prends garde, sous mon sein la grenade Sous mon sein là regarde

Sous mon sein la grenade (2x)

Hé toi, Mais qu'est-ce que tu crois? Je ne suis qu'un animal Déguisé en madone

Hé toi, Je pourrais te faire mal Je pourrais te blesser, oui Dans la nuit qui frissonne

REFRAIN (2x)

Hé toi, Qu'est-ce que tu t'imagines? Je suis aussi vorace, Aussi vivante que toi

Sais-tu Que là sous ma poitrine Une rage sommeille Que tu ne soupçonnes pas?

REFRAIN (2x) Prends garde !

Page 233: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Allez Allez Allez

On s’est inspiré·es de la chanson de Camille pour en faire une chanson de ralliement en manif. (« by » Monique et Denis !)

Allez allez allez, Va manifester Pour tes droits tes libertés

Mets y tout ton cœur

Allez allez allons, Entre les slogans Prends la force dans les chants

Des échoraleurs

Allez Allez Allez Camille, 2011

Allez allez allez, À chaque coup de rame Prends la force dans la taille

Et dans les talons

Allez allez allons, À chaque coup de crosse Prends l’écorce du colosse, Et du canasson

Allez allez allons, À chaque coup de sabre Prends la fougue des canailles, Et des moussaillons

Allez allez allons, À chaque coup de cloche Prends la crasse le cri des mioches, Et des carillons

Allez allez allons, À chaque coup de balle Prends les confettis du stade, Et celles des champions

Allez allez allons, À chaque coup de pioche Prends la force c’est fastoche, De ma chanson

Page 234: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Déjà Mal Mariée Chanson populaire bretonne, dans la tradition des chansons

des « mal mariées ». Reprise par Tri Yann et d’autres, avec diverses variations, dont certaines très réac…

Mon père m'a mariée à un tailleur de pierre (2x) Le lendemain de mes noces, m'envoie à la carrière, là !

REFRAIN : Mal mariée, déjà, mal mariée EH !.. Déjà mal mariée, déjà, Déjà mal mariée, EH ! (2x, + 2è voix)

Le lendemain d’ mes noces, m'envoie à la carrière (2x)

Et j'ai trempé mon pain, dans le jus de la pierre, là !

Refrain

Et j'ai trempé mon pain dans le jus de la pierre (2x)

Par là vint à passer le curé du village, là !

Refrain

Par là vint à passer le curé du village (2x)

Wesh Wesh Monsieur l'curé, j'ai 3 mots à vous dire, là !

Refrain

Wesh Wesh Monsieur l'curé, j'ai 3 mots à vous dire (2x) Hier vous m'avez fait femme, aujourdhui faites-moi fille, là !

Refrain

Hier vous m'avez fait femme, aujourdhui faites-moi fille (2x)

De fille je fais femme, de femme je n'fais point fille, là !

Refrain

De fille je fais femme, de femme je n'fais point fille (2x) Nous les filles nous les femmes, on crache sur ta soutane, là !

Refrain

Nous les filles nous les femmes On crache sur ta soutane(2x)

Et on ira baiser sans serment s’il nous plait, là ! *

Plus jamais mariée, Jamais, Plus jamais mariée, Eh ! (2x) (2x : couplet+refrain)

Possible variation pour la reprise : « Et on ira baiser sans serment s’il nous plait Et d’Eve ou de Lilith mon choix est déjà fait, là ! »

Page 235: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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A la Huelga Feminista Ecrite par un collectif de femmes et chanté à la

grande grève des femmes en Espagne le 8 Mars 2018.

NB : le z se pronince [s]

A la huelga compañera, No vayas a trabajar

Deja ‘l cazo, la herramienta, El teclado y ‘el ipad [aïpad]

A la huelga diez, a la huelga cien, A la huelga madre ven tu también A la huelga cien, a la huelga mil, Yo por ellas madre y ellas por mi.

Contra’el estado machista Nos vamos a levantar,

Vamos todas las mujeres A la huelga general

A la huelga diez, a la huelga cien, La cartera dice que vien’ también. A la huelga cien, a la huelga mil,

Todas a la huelga vamos a ir.

S’ han llevado a mi vecina, En una redada mas,

Y por no tener papeles Ahi [aï] la quieren deportar.

A la huelga diez, a la huelga cien, Esta vez queremos todo el pastel A la huelga cien, a la huelga mil,

Todas a la huelga vamos a ir.

Page 236: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Trabajamos en precario Sin contrato y sanidad Y el trabajo de la casa No se reparte jamás.

A la huelga diez, a la huelga cien, esta vez la cena no voy a hacer. A la huelga cien, a la huelga mil,

todas a la huelga vamos a ir.

Privatizan la enseñanza, No la podemos pagar

Pero nunca (a)parecimos En los temas a (e)studiar.

A la huelga diez, a la huelga cien, En la h(i)storia vamos a aparecer. A la huelga cien, a la huelga mil,

Todas a la huelga vamos a ir.

A la huelga diez, a la huelga cien, A la huelga madre ven tu también.

A la huelga cien, a la huelga mil, Yo por ellas madre y ellas por mi. Yo por ellas madre y ellas por mi.

Yo por ellas madre y ellas por Yo por ellas madre y ellas por

Yo por ellas madre y ellas por mi.

Page 237: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Ballata per l'Anarchico Pinelli

Paroles : G. Barozzi, F. Lazzarini et U. Zavanella Musique : Joe Fallisi, 1970.

Giuseppe Pinelli (21 octobre 1928- 15 décembre 1969), cheminot et militant anarchiste meurt en 1969 dans des conditions troubles la nuit suivant l'attentat de la piazza Fontana. La chanson a été écrite par trois jeunes anarchistes de Mantoue, le soir des funérailles, et mise en musique par Joe Fallisi en 1970.

Refrain: Quella sera a Milano era caldo Ma che caldo, che caldo faceva,

"Brigadiere, apri un po' la finestra !", Una spinta ... e Pinelli va giú.

"Sor questore, io gliel'ho giá detto, Le ripeto che sono innocente,

Anarchia non vuol dire bombe, Ma uguaglianza nella libertá".

"Poche storie, confessa, Pinelli, Il tuo amico Valpreda ha parlato,

E l'autore di questo attentato Ed il complice certo sei tu".

"Impossibile ! grida Pinelli, Un compagno non puó averlo fatto

E l'autore di questo delitto Fra i padroni bisogna cercar".

"Stai attento, indiziato Pinelli, Questa stanza é giá piena di fumo,

Se tu insisti, apriam la finestra, Quattro piani son duri da far".

Page 238: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Refrain

C'e' una bara e tremila compagni, Stringevamo le nostre bandiere, Quella sera l'abbiamo giurato,

Non finisce di certo cosí.

Calabresi*, e tu Guida*, ASSASSINI ! Se un compagno é stato ammazzato,

Per coprire una strage di Stato, Questa lotta piú dura sará.

Refrain

* Luigi Calabresi et Marcello Guida, commissaire et commissaire en chef de la police de Milan

Traduction : Ce soir-là, à Milan, il faisait chaud Quelle chaleur mais quelle chaleur il faisait « Brigadier, ouvre un peu la fenêtre »

Une bourrade… et Pinelli tomba. « Monsieur le commissaire, je vous l’ai déjà dit, Je vous le répète, je suis

innocent, Anarchie ne veut pas dire bombe, Mais égalité dans la liberté. » « Cesse la comédie, avoue, Pinelli, Ton ami Valpreda a parlé,

Il est l’auteur de cet attentat Et tu en es bien le complice. » « Impossible ! crie Pinelli, Un camarade n’aurait jamais pu faire ça

Et l’auteur de ce délit, C’est parmi les patrons qu’il faut le chercher. » « Méfie-toi, suspect Pinelli. Cette pièce est déjà tout enfumée,

Si tu insistes, on ouvre la fenêtre, Et quatre étages, ça fait haut. » Il y avait un cercueil et trois mille camarades,

Nous serrions fort nos drapeaux, Ce soir-là, on se l’est juré, On n’en resterait pas là.

Calabresi et toi, Guida, assassins, Si un camarade a été tué Pour couvrir un massacre d’État, Alors la lutte n’en sera que plus dure.

Page 239: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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La Vesina

Chanson populaire en occitan, qui parle d’une femme qui a mal à son sexe, et va en parler avec sa voisine : Avortement ? douleurs de règles ? Homosexualité ? Besoin de parler de son corps ? Quelle que soit sa raison, le sujet rend la chanson politique. Le « a » final se prononce [ɔ], le « ò » se prononce « ou », « au » se prononce [aw], le « j » se prononce [d͡ʒ] ou [ʒ]

Jo m'en vau tà la vesina Per m’i har guarir mon mau,

M’i ordona per medicina, D’i botar un gran de sau.

Un gran de sau que m’i hè mau, M’a hèit escòser mon babau !

REFRAIN Ah ! Que mon babau m’escòsa ! Ah ! Que mon babau hè mau ! (x2)

Jo me’n vau tà la vesina, Per m’i har guarir mon mau,

M’i ordona per medicina, D’i botar un artichaut.

L'artichaut que me lo ten caut Lo gran de sau que m’i hè mau, M’a hèit escòser mon babau !

REFRAIN (x2)

Jo me’n vau tà la vesina, Per m’i har guarir mon mau,

M’i ordona per medicina, D’i botar ua caròta

La caròta que me lo fròta

Page 240: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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L'artichaut que me lo ten caut Lo gran de sau que m’i hè mau, M’a hèit escòser mon babau !

REFRAIN (x2) Jo me’n vau tà la vesina,

Per m’i har guarir mon mau, M’i ordona per medicina,

D’i botar ua leituga.

La* leituga que lo m’eishuga, La caròta que me lo fròta

L’artichaut que me lo ten caut Lo gran de sau que m’i hè mau, M’a hèit escòser mon babau !

REFRAIN (x2)

Ah, que ma foufoune me gratte, Ah, que ma foufoune fait mal (x2)

Puis impro !

* « la »u bien « Ua »

Traduction ~~~Je m'en vais chez la voisine, Pour m'y faire guérir mon

mal, Elle me prescrit comme médicament, D'y mettre un grain de sel. Le grain de sel me fait mal, M'a fait chauffer la foufoune !

Ah ! Que ma foufoune me brûle ! Ah ! Que ma foufoune me fait mal ! 2) ... un artichaut. 3) … une carotte. 4) … une laitue.

La laitue me l'essuie, La carotte me la frotte, L'artichaut me la tient au chaud, Le grain de sel me fait mal, M'a fait chauffer la foufoune !

Page 241: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Premier Baiser

Texte : À tantôt en vélo (Chorale de Liège) (inspirées par Emmanuelle Mottaz, 1986, les Trash

Croutes et #metoo) Accords Guitare : La, Fa#m, Sibm, Mi7

(que la voix principale : )

Premier baiser échangé sur une plage en été Premier amour (ou-ou-ou)

Un beau jour (ou-ou-ou) qui vient vous emporter Mais ça ne s’oublie pas, quand c’est la première fois.

(avec la voix haute : )

Premières vacances de mon enfance, Passées dans l' Sud de la France.

Cours d'anat' de mon cousin Qui met-ses doigts dans mon vagin

Mais ça ne s'oublie pas Quand c'est la première fois.

Aïe aïe aïe….

Dîner de famille, Oncle Augustin Prend mes seins dans ses mains, « tu grandis bien, ça pousse bien,

C’est con qu’ j’ai pas 20 ans d’ moins» Mais ça ne s’oublie pas quand ça fait rire papa

HAHAHA…

Premier année d' bachelier, baptême pour la Saint Toré Humiliée, on m'a forcée mais au moins j' suis intégrée

Mais ça ne s'oublie pas, Même quand t'as bu trop de vodka. Aïe aïe aïe….

J’ prends un café accoudée au bar de mon quartier Un mec me mate, il s'approche et me fout une fessée

Mais ça ne s’oublie pas, et ça n'arrive pas qu'à moi. Aïe aïe aïe….

Je suis debout dans le métro, j’ sens qqch dans mon dos Je me retourne, horrifiée, il a éjaculé

Mais ça ne s’oublie pas, quand les gens n' réagissent pas. Mmh mmh mmh…

Page 242: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Tous les matins au boulot, mon ordi affiche du porno En mon absence mon boss se branle installé à mon bureau Mais ça ne s'oublie pas, même quand c'est la 16ème fois

Aïe aïe aïe….

En réunion, t’as beau causer, C'est ton collègue qui est écouté

Ton boss dira : « bien présenté, super ton chemisier » Mais ça ne s’oublie pas, quand chaque tenue te vaut ça

Aïe aïe aïe….

(sans la guitare : )

Les blagues sexistes d' mon pote activiste, Soit disant féministe

Ca m' fait pas rire (i-i-i), c'est très lourd (ou-ou-ou), Et c'est moi qui manque d'humour

Mais ça ne s'oublie pas, surtout dans ces réseaux-là.

Aïe aïe aïe….

(piano : )

Quand vient la nuit, dans notre lit, j'ai pas toujours envie Il me supplie: « j'en ai besoin 3 fois par semaine au moins»

Mais ça ne s'oublie pas, Quand tu t' sens forcée chaque fois.

Aïe aïe aïe…. (doucement)

J' rentre de soirée, fatiguée, je me suis bien amusée « Eh, ma d’moiselle vous êtes belle, J' vous emmène au septième ciel»

J'ai pas besoin de toi pour m'emmener où qu' ce soit Non, non, non…

Main dans la main, en amoureuse, On se balade, on est heureuses.

Un mec s'emballe tout excité : «Vous méritez le bûcher» Arrête de t’enflammer ! Mec c’est toi qu’on va cramer !

Oui ! Oui ! Oui !...

(forté : )

On pourrait chanter pendant des mois Mais on va s'arrêter là

Prends garde à toi, on se défend, On en a coupé pour moins qu' ça...

Arrêter d'harceler, c'est quand même pas compliqué !

Aïe aïe aïe…. (excédées…)

Page 243: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Vien la Primavera Chanson de Printemps et de Carnaval !

Vien la primavera, fioriscono i beifiori, chi non lavora son tutti sfruttatori.

REFRAIN : E cielo mare e terra Che ci appartiene a tutti

Su compà che liberi siam già Che liberi siam già Che liberi siam già.

Viene l’estate e si raccoglie il grano, Chi ha lavorato, ha lavorato invano.

Refrain

Viene l’ottobre e si coglie il granoturco, Arrriva il padrone e se lo piglia tutto.

Refrain

Viene l’autunno e si raccoglie l’uva, Chi ha lavorato si beve l’acqua pura.

Refrain

Viene l’inverno comincia a nevicare, Ricco ‘n poltrona e ir povero a lavorare.

REFRAIN

Page 244: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Son la Mondina Cf voix et infos chez la Canaille du Midi

Son la mondina, son la sfruttata, Son la proletaria che giammai tremò :

Mi hanno uccisa, incatenata, Carcere e violenza, nulla mi fermò,

Coi nostri corpi sulle rotaie, Noi abbiam fermato i nostri sfruttator ;

C’è molto fango nelle risaie, Ma non porta macchie il simbol del lavor.

Questa bandiera gloriosa e bella Noi l’abbiam raccolta E la portiam più in su

Dal Vercellese a Molinella, Alla testa della nostra gioventù.

Ed ai padroni facciam la guerra Tutti quanti insieme noi li caccerem

Non più sfruttati sulla terra E più forti dei cannoni noi sarem.

E se qualcuno vuol far la guerra, Tutti quanti (uniti) insieme noi lo fermerem :

Vogliam la pace qui sulla terra _E più forti dei cannoni noi sarem. _

E lotteremo per il lavoro, Per la pace, il pane e per la libertà,

E creeremo un mondo nuovo Di giustizia e di nuova civiltà. (x2)

Traduction Je suis la mondine, l’exploitée, la prolétaire qui n’a jamais tremblé. / Ils m’ont tuée, enchaînée,

ni la prison ni la violence ne m’ont arrêtée. / Avec nos corps en travers des voies ferrées, nous avons arrêté nos exploiteurs. / Et toute la boue des rizières n’a pas maculé le symbole du travail. / Ce beau et glorieux

drapeau, nous l’avons recueilli et nous le portons ensemble, / de Vercellese a Molinella, à la tête de notre jeunesse. / On fait la guerre aux patrons, toutes ensemble, unies, nous vaincrons. / Plus d’exploitées sur la terre, nous serons plus fortes que les canons. / Et si quiconque veut faire la guerre, toutes ensemble unies

nous l’arrêterons. / Nous voulons la paix sur terre et nous serons plus fortes que les canons. / Nous lutterons pour le travail, pour la paix, le pain et la liberté / et nous construirons un monde nouveau, de justice et de

solidarité

Page 245: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Touchez pas à la Plaine Chanson écrite par Manu Théron pour La Lutte Enchantée.

Pour défendre le Quartier de la Plaine, son marché, ses puces, ses loyers bas prix, contre les politiques municipales (JC Gaudin a été maire de 1995 à 2020) et les spéculations immobilières dont le but est de gentrifier, d’éloigner les habitant·es les plus pauvres. D’autres opérations similaires ont eu des effets catastrophiques dans d’autres rues de Marseille. Et le 5/11/2018, ce fut l’effondrement tragique de 2 immeubles Rue d’Aubagne.

Voilà bien cent cinquante ans que ça dure Qu’on nous détruit nos rues et nos quartiers

Bourgeois, nazis, pour cette forfaiture N’ont jamais eu à se faire prier...

Mais à la Plaine on résiste on perdure Dans tous les bars, chez tous les maraichers

Le peuple ici a toujours la peau dure Non jamais vous ne nous ferez plier

REFRAIN : Touchez pas la plaine touchez pas Et levez vos sales pattes de là

Bulldozers, architectes de mafia Ce quartier ne vous regarde pas

Touchez pas la plaine touchez pas Elle est à tous, et à tous restera

Si elle change ne vous en faites pas C’est le peuple qui la transformera

Depuis les Grecs sur le plan de la Plaine Tout s’est vendu et tout s’est acheté Tous les écots et tous les bas de laine Se sont fait tordre sur notre marché

Pourtant notre âme nos joies et nos peines Ici on les a jamais monnayées

On a donné et vos plans pour la Plaine On les tordra comme on a toujours fait !

Page 246: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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REFRAIN ...

Les friperies les soldes et la friture Si ça vous emmerde n’y venez pas Les bars, la nuit, la fête et la biture

Se portent mieux quand vous n’y êtes pas ! A tous les faux-culs à tous les parjures Restez chez vous et n’y revenez pas !

Allez donc promener votre figure Dans un quartier qu’elle ne défigure pas !

REFRAIN ...

Et votre Provence de pacotille Et vos cigales et vos savons en bois

Vous pouvez bien les mettre à la bordille Sur notre marché ça ne se vend pas

Ici on parle on crie et on babille Tous les idiômes et tous les charabias

Car la Provence ici est bonne fille Et à la plaine comme tous elle vous dira

REFRAIN ... Ça fait maintenant un an que ça dure

Qu'ils ont détruit la place et le marché Mairie indigne et toutes ces ordures

Ont dévasté notre Plaine adorée Mais à la Plaine on résiste on perdure Sur un chantier qui veut nous étouffer Le peuple ici a toujours la peau dure

Et cet espace sera vite occupé REFRAIN ...

Depuis l'échec des politiques urbaines Ils s'évertuent à tergiverser

Tous les forains, nous voulons qu'ils reviennent Car cette ambiance, elle nous a manqué

Pourtant les blâmes les lois et leurs peines Ici on les a jamais oubliés

On a donné et vos stands sur la plaine On y viendra comme on l'a toujours fait

Page 247: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Adieu Paure Carnavas Chanson chantée à la fin du Carnaval de la Plaine, quand brule le Caramantran. La chanson s’adresse à Jean-Claude Godin, politicien multi-cumulard et maire de Marseille de 1995 à 2020… 25 ans. Il est partculièrement détesté pour ses opérations de gentrification forcée de quartiers populaires du centre de Marseille, notamment la Plaine, et pour le non entretien des batiments qui a mené à l’effondrement de 2 immeubles à Noaille le 5 Nov. 2018

REFRAIN: Adieu paure, adieu paure Adieu paure Carnavas

Tu t’en vas e ieu m’en tòrni

Adieu paure Carnavas Adieu ta bèla joinessa Vai te siàs pron divertit As acabat tei richessa

Ara deves t’en repentir S’es verai qu’as fa ripalha

Qu’as dansat dins de palais Vai resta nus sus la palha E plen de fen come un ai

REFRAIN + Tchiri tchi tchi tchi tchi tchi tchi Escota ben marrit Juan-Glaudi* (2x)

Tchiri tchi tchi tchi tchi tchi tchi Escota ben … se que te diàu (2x) (2x)

Adieu tu que te chalava Que ti siàs vist adorat

Adieu lei sous qu’escampava Ara la ròda a virat

Te fau cambiar de regime E si voès pas lo subir

Per te punir de tieus crime Marrias anam te chabir

Page 248: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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REFRAIN + Tchiri …

Adieu vielh paire dei vici Lo carème es arribat

Es lo jorn de la justícia Adieu tu que vas crebar Tot lo pople te saluda

Eu s’entorna e tu t’en vas Ta darnièra ora es venguda

Adieu paure Carnavas !

REFRAIN + Tchiri …

Watch Out ! Holly Near, 2001

Rumble of war in the air better watch out! -Never know when they’re gonna send the Marines in

Watch out ! There's a rumble of war in the air… With a man like that

You never know where or when He's gone, he's gone, And sent in the marine's again

Some are small and frightened, Some well-seasoned men,

Some are rightly scared to death Some are feeling joy at seeing blood again

Casualties seldom counted are the ones the guns invade. The ones who work the land, The ones who love the land (3x)

Where dreams of peace are made.

Traduction : Méfiez-vous ! Méfiez-vous !Il y a un grondement de guerre

dans l'air - Avec un homme comme ça, vous ne savez jamais où et quand - Il est parti, il est parti et envoyé à nouveau dans les marine's - Certains sont petits et effrayés - Certains hommes bien aguerris - Certains sont à

juste titre mort de peur - Certains ressentent de la joie de voir à nouveau le sang - Rarement sont comptabilisés comme victimes - ceux

qui sont envahies par les armes. - Celui qui travaillent la terre, celui qui aime la terre, - Là où les rêves sont faits de la paix.

Page 249: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Intro [T+B]: Rumble of war in the air better watch out (x2)

Voix Basse (B) & Tenor (T) Médiane (M) & Haute (H))

REFRAIN:

[T+B]:Rumble of war in the air

better watch out (x7)

Rumble of war in the air

[M+H]: Watch out! Watch out!

There’s a rumble of war in the air

Waaaatch out! I think you’d better

watch out There’s a rumble of war

in the air… And with a…

Never know when they’re

gonna send the marines in (x3)

Never know when

…man like that you never know

where* or when

*(unisson M+H)

…he’s gone, he’s gone and sent in

Never know when they’re

gonna send the marines in (x2)

…the marines again

Pause (une mesure, 4 temps)

COUPLET 1 : [M+H] Some are small and

frightened

COUPLET 2 : [M+H] Casualties seldom counted are the

ones the guns invade

[T+M+H] Some well

seasoned men

[THMB] Some are rightly

scared to death and some

are feeling the joy of

seeing blood again

[M+H] I think you better…

(au refrain)

[B]

Oh

(5x)

T]

Work

Love

Work

Love

Work

The ones who work the

land,

the ones who love the

land, (2X)

the ones who work the

land,

the ones who

[T+B] Better

Watch out

(x8)

(au refrain)

love the land where

dreams of peace are

made. I think you

better… (au refrain)

-> Refrain

[TB] Rumble of war in the

air better watch out (x4)

[H+M] Watch out! (x4)

[H+M+T+B crient] Watch out!

Page 250: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

249

Pan Pentito Paroles : anonyme

Musique : tradit. (berceuse toscane) Très vieille berceuse siennoise où la mère met en garde sa fille, encore toute petite, au sujet de tout ce qu'elle perdra en prenant mari. C'est l'une de ces berceuses qui, chantées à un·e enfant incapable encore de comprendre, assumaient un rôle de "défoulement": la femme pouvait se permettre d'exprimer tout le sentiment d’oppression et de souffrance qu'elle subissait au sein

de la vie familiale. Traduction p.265

Quando ero raga-zza innamorata Portavo il cappelli-no a mezza fronte

Andavo ben vesti-ta e ben calzata Le scarpe le logra-vo nelle punte Ora che l'ho passati li vent'anni

Le logro nelle punte e nei calcagni (2x)

REFRAIN : E dammelo un bacin d'amore In cambio te ne rendo tre (x2)

Giovanettina che - pigli marito Se tu lo pigli te - ne pentirai (a-i)

Ti converrà mangiar’ - il pan pentito E tutti i sonni non - li dormirai (a-i)

E quando crederai di’andar da mamma Ti converrà cantar la ninna nanna

Quando da mamma crederai d'andare La ninna nanna converrà cantare

REFRAIN x2

Quante canzoni e quan-te canzoncelle La famigliola me - le fa scordare

A chi manca le scar-pe a chi pianelle E a mezzanotte mi - chiedono il pane Mira si mi son’ trovata’a tal partito La più piccina m'ha chiesto marito Alla più grande glielo vorrei dare Lei non lo vuole’e mi fa disperare

REFRAIN2 : E dammelo un pugnal in cuore In cambio te ne rendo tre (x2)

Page 251: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Allo Docteur

Par la Chorale des Canulars (Lyon, 2018) inspirée par les « ordonnances Macron »

REFRAIN 1 : Allo Docteur C’est moi c’est moi l’monde

je vais très mal j’ai besoin en urgence

D’une ordonnance D’un remède radical

La dernière fois qu’ suis v’nu ici

j’étais encore en pleine croissance Vous m’aviez dit, m’aviez promis

Des siècles de jouissances Mais tous ces derniers temps j’ai pris

De violentes crises d’économie J’ai mal au ventre et j ai souffert

De gaz à effet d’serre

REFRAIN 1

J’ai plus la force d’passer l’balai Dans ma maison c’est plein d’déchets

Pour l’énergie m’aviez prescrit Quelques centrales nucléaires

Sans CO2 ce serait mieux Mais ce remède est un enfer

Et j’ai les bourses qui s’effondrent Aux quatre coins du monde R1

REFRAIN 1

Page 252: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

251

J’ai mes artères qui sont bouchées Des problèmes de circulation

Mes bronches qui sont encombrées, je souffre toujours d’oppression Mon bassin minier s’décompose Tous mes organes se sclérosent

Et j’ai une fracture sociale Qui m’fait de plus en plus mal R1

REFRAIN 1

Je pense que j’ dois faire attention J’ai une mauvaise Constitution

A ma tête j’ai des parasites Mes membres deviennent apathiques

Pour résister j’ai dû porter Une minerve, autour d’ mes rêves

Et j’ai tellement mal de partout Que je passe toutes mes Nuit Debout .

REFRAIN 2 : Allo docteur C’est moi le monde

Je suis malade J’ai besoin en urgence

D’une ordonnance D’un mois de barricades

J’ai si peur des corps étrangers Que tous mes ports se sont bouchés

J’fais des œdèmes de rétention De fortes poussées de tension

Vous m’aviez dit pour me soigner Que je devrais aller voter

Mais ma voix je vous l’ai donnée Et depuis je n’peux plus parler….

Allo Docteur (enroué·es….)

Page 253: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Goulou Loumi

Paroles : Comité des Sans papiers 59 (Chorale de Lille). Musique. Sur l’air de « El Menfi » (L’Exilé)

Chant important de l’immigration algérienne en France, écrit en prison par Akli Yahiaten, chanteur, ouvrier chez

Citroên et militant du FLN.

REFRAIN Goulou loumi matabekich

Waldek rabi ma yekhelich (2x)

Quand on a demandé l’asile (Sans Papiers) On m’a dit que c’est pas facile (Sans Papiers)

Tu vas attendre deux ans (Sans Papiers) Et tu reçois « refusé » (Sans Papiers)

REFRAIN (2x)

Et quand on fait l’occupation (Sans Papiers) CRS ouvraient les yeux (Sans Papiers)

Tu vas sortir c’est pas la peine (Sans Papiers) Sinon les gaz lacrymogènes (Sans Papiers)

REFRAIN (2x)

Les Sans papiers sont malheureux (Sans Papiers) Il faut pas tout mélanger (Sans Papiers) Ils ne sont pas dangereux (Sans Papiers)

Vraiment ils sont en danger (Sans Papiers)

REFRAIN (2x)

Quand on est venus en France (Sans Papiers) On etait plein d’espérence (Sans Papiers)

On a subi des répressions féroces (Sans Papiers) On nous traite de délinquance (Sans Papiers)

REFRAIN (2x)

Page 254: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

253

On ne demande pas la charité (Sans Papiers) On demande notre dignité (Sans Papiers) Et Inch Allah on va gagner (Sans Papiers)

Au côté du CSP (Sans Papiers)

REFRAIN (2x)

Enchainer avec slogans sur fond chanté :

1ère, 2éme, 3éme génération, Nous sommes tous, des enfants d’immigrés !

1ère, 2éme, 3éme génération, On s’en fout, on est ici chez nous !

Traduction DU REFRAIN : Dites à ma mère de ne pas pleurer

Ton fils, Dieu ne l’abandonnera pas

Nòu calelhs (Venga la Nueit) Dans les chansons à compter en occitan, il n’y a pas le 4 car le mot fait 2 syllabes.

Nòu calelhs que mancan d'òli Nòu calelhs vòli pas emplenar (2x)

Venga la nuèit venga la nuèit Que lo solelh me tana

Venga la nuèit venga la nuèit Per tombar dins ton lèit.

Uèit – Sèt – Sièis - Cinc – Tres – Dos - Un

Traduction : 9 lampions qui manquent d’huile, qui ne veulent pas se remplir,

vienne la nuit, que le soleil m’ennuie ( ?), vienne la nuit, pour tomber dans ton lit

Page 255: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

254

Toutes Des Putes

Giedré, 2013

Les filles qui naissent toutes nues, C'est trop des putes

Les filles qui montrent leurs seins à leurs bébés Quand elles les allaitent, C'est trop des putes

Les filles qui enlèvent leurs culottes Devant leur gynéco', C'est trop des putes

Les filles qui sont à poil dans leurs douches, C'est trop des putes !

REFRAIN: Toutes des putes, toutes des putains

C'est vraiment toutes des putes Toutes des putes, toutes des putains

C'est toutes des putes !

Les filles qui se touchent pour mettre des tampons, C'est trop des putes

Les filles qui ne portent rien Sous leurs sous-vêtements, C'est trop des putes

Les filles qui se laissent peloter Pour une mammographie, C'est trop des putes

Les filles qui sont toutes nues Devant le médecin légiste, C'est trop des putes !

REFRAIN

Des putes ! (x8)

Ouais ! Toutes des putes, Toutes des putains C'est vraiment toutes des putes (2x)

DES PUTES !

Page 256: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Ed io Ero Sandokan

Amando Trovajoli, 1974

Chanson inspirée de la résistance antifasciste en Italie.Ses paroles parlent du maquis, et des rêves de justice sociale qui unirent les partisans. Sandokan est à l’origine un pirate malais luttant contre l’empire britannique dans un roman de 1900. La chanson fait partie de la bande son du film d’Ettore Scola « Nous nous sommes tant aimés » qui évoque les années de résistance au fascime (traduction page 265)

Refrain : Marciavamo con l'anima in spalla Nelle tenebre lassù

Ma la lotta per la nostra libertà Il cammino ci illuminerà

Non sapevo qual'era il tuo nome Neanche il mi-o potevo dir

Il tuo nome di battaglia era Pinin Ed io ero Sandokan.

Eravam tutti pronti a morire - Ma ! della morte noi mai parlavam

Parlavamo del futuro Se il destino - ci allontana

Il ricordo di quei giorni Sempre uniti ci terrà

Mi ricordo che poi vene l'alba - Poi ! Qualche cosa di colpo cambiò

Il domani era venuto E la notte - era passata C'era il sole su nel cielo

Sorto nella libertà.

Refrain + … Ed io ero Sandokan…

Page 257: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

256

Pirate Ton Genre Toi-même Ysa (ex- Grenoble), air de mazurka (2016 ?)

Lam / SOL / FA MI

Avant qu’tu sois née dans cette société

On a décidé qui tu es Fille ou garçon, faut pas déroger

Système de codes bien réglé

Ton genre est si peu déterminé Qu’il faudra te matraquer

Messages genrés bien binarisés Pour fixer ton identité

REFRAIN : « Alors ! Pirate ton genre toi-même !

Décide qui tu aimes Fais péter le système

Ton quotidien en est imprégné De rose ou bleu on va t’entourer Langage habits et tous les objets

Sont pareillement sexués

Pour les jouets c’est bien orienté Pour elle dinette et poupées

Pour eux c’est bien plus diversifié Voiture lego ou bien guerrier

REFRAIN

Si tu es née intersexuée On va vite t’opérer

Pour que tu sois en conformité Avec un genre préfabriqué

Ce sra marqué sur tous tes papiers Impossible d’y échapper

Si tu veux changer cette identité Les yeux sur toi seront braqués

REFRAIN

Page 258: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

257

Plus tard on dit c’est la puberté Qui dit comment te développer Poils arrachés pour la féminité,

Ou glorifiés pour la virilité

Etre attirée par le « sexe opposé » Il faut bien faire des bébés

Cette soit disant complémentarité Cache un rapport hiérarchisé

REFRAIN

Femme minorée cantonnée au foyer Aux tâches ingrates non payées

Quand ce n’est pas aux doubles journées Et temps partiel mal rémunéré

L’homme lui pourra se consacrer Tranquillement à son métier

Difficile de rivaliser Plafond de verre à faire sauter

REFRAIN

Dans bien des bals si tu veux danser Il faut savoir te ranger

Garçon et filles il faut alterner La tradition sera sauvée

Mais s’il faut tant te conditionner C’est que le genre n’est pas inné A chaque fois que tu dois le jouer

Tu peux aussi le déjouer

REFRAIN

Alors t’iras aux bals dégenrés, Bouger les rôles et les déranger

Les mélanger et bien secouer Multiplier les possibilités

Mars et Vénus vont se percuter Les choux et les roses s’hybrider

Moins de repères, mais tout plein d’idées libérons la créativité

REFRAIN + « fais péter le CIS-tème ! »

Page 259: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

258

Les Rois d’la Création Paroles d’Ysa (2016 ?)

Air de la bourrée d’Aurore Sand

Ah c’est bien un humain Il a libéré ses mains

Il construit des engins Qui le mèneront à sa fin

C’est lui le plus malin Il stocke pour demain

Pour engraisser certains Pendant que d’autres alors ont faim

REFRAIN : Les rois d’ la création On bien besoin de bonne ration

De marques de distinction Pour faire reluire leurs blasons

Il croit qu’ sa couleur claire Est celle de l’univers

Qu’il apporte les lumières A tout le reste de la terre

Il prétend qu’il est sage Il en écrit des pages

Mais pour faire son ménage Il se fabrique des esclaves

REFRAIN

Il est fier de son phallus Comme quelque chose en plus

Bien mieux qu’un clitoris Bien plus fécond qu’un utérus

Il domine ses instincts Il aime son prochain Mais il a des besoins

Femmes et enfants tenez-vous loin

REFRAIN

Page 260: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

259

C’est un êtr’ de culture L’histoire est sa mesure

Ça signe sa rupture D’avec les cycles de la nature Tous les « Autres » y sont pris

Il les a définis En des catégories Pour être en haut d’la hierarchie

REFRAIN

Il tue l’animal en lui Pour être un pur esprit

Il les tue hors de lui Pour marquer sa suprématie

Pour faire du profit En choses il les réduit C’est pas sa faute à lui

Non c’est son Dieu qui lui a dit

REFRAIN

Ah c’est bien un vrai mec Ca s’ voit dans son assiette Que c’ est pas une tapette,

Rien qu’à la taille de son steak Mordre dans une chair fraiche

Autr’ sexe ou autr’ espèce Une femme, un animal

Pour faire un mâle c’est l’idéal

REFRAIN

Pour être une vraie femme Mieux vaut être frugale Et même avoir la dalle

Car il faut affiner sa taille Faut-il lorgner leurs steaks

Pour égaler les mecs Ou chercher les recettes

D’égalité pour tous les êtres

REFRAIN : Les rois d’la domination Ont bien besoin de bonnes leçons (2x)

Pour revoir leurs façons Et que cessent les oppressions (bis et même plus)

Page 261: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

260

Adekalom

Danyel Waro, 1994

La Réunion, le 25 octobre 1979. Les frères Adékalom, agriculteurs dans le sud de l’île sont arrêtés dans la forêt de l’Étang-Salé car leurs animaux paissaient sur une parcelle de l’ONF. Leur troupeau de cabris est saisi et vendu aux enchères. De cette histoire est née une lutte dure, complexe. « Soutenu par des chanteurs de maloya puis par le Parti Communiste, le combat des frères Adékalom est devenu un symbole de la résistance réunionnaise contre des décisions prises depuis Paris sans prendre en considération les réalités locales » (Libération).

Se chante en 2 groupes, et 2 voix, qui font les questions réponses,

Adékalom (*3) paye pas Adékalom (*3) paye pas l'amende là (x2)

Namett ensemble (*3) larg' pas Namett ensemble (*3) larg' pas lo kor là (2x)

Anon fé rend (*3) bann a Anon fé rend (*3) bann a la terre là (2x)

Dé feu dann' cann' (*3) la loi Dé feu dann' cann' (*3) la loi la France là (2x)

Adékalom (*3) paye pas Adékalom paye pas l'amende là (x2)

(break percus corporelles) [(1-2) (1-2) (1-2-3) (1-2) (1-2) (1)] (x2)

Page 262: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Ici la Réunion kartié Etang-Salé 3 jeunes réuyonais la patti marron (2x)

Ca bond Adékalom té misère Grand matin ker soleil gros fé noir

Un grand l'anné su la terre veinard Aujourd'hui zot i veut pu souffert (2x)

Ici la Réunion 3 jeunes Réuyonais Zot la refusé crev' comme ticolon (2x)

Zot idit comm ça nous sat mi veut la pas kit nout' pays embarqué

Mais seulement rest'ici pou' travaill' Pour arrang' un chemin pou marmaill' (2x)

La men' zanimo Cabri canard bœuf Caro filao T'a vend l'ONF (2x)

La loi la boche a zot comm' ça même La faut' a zot la geole colonial Dann' a zot a l'amend tribunal

Réyonnais a pour dor zu zoréyé (2x)

La men' zanimo …. (2x)

Page 263: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Garde la Paix Luciole, 2015. Reprise par La Kabane

Ecrite sur la ZAD du Testet, projet de barrage de Sivens, où Rémi Fraisse, bénévole chez France Nature Environnement fut tué le 14 octobre 2014 par un tir de grenade offensive. Le projet de barrage fut abandonné en 2016.

REFRAIN : Gardien de la Paix Es-tu sûr qu’c’est bien elle que tu gardes ?

Derrière ton bouclier Ouvre grands les yeux et regarde :

Ce sont tes enfants Et tes sœurs sur les barricades

C’est ton sang qui coule A chaque fois qu’on abat un arbre

Es-tu sûr d’avoir choisi le bon camp ? Rêvais-tu vraiment à ça, quand t’étais enfant?

Si t’avais choisi ce métier pour protéger les gens, Pourquoi es-tu ici en train de protéger leur argent?

REFRAIN

S’ils continuent comme ça A réduire la forêt à néant

Que restera-t-il de la terre pour nos enfants ? Si tu restes là oui si tu les défends

Tu cautionnes la folie de tous ces truands

REFRAIN

Regarde comme on vit, regarde comme on y croit En construisant l’avenir, dans des cabanes en bois

Crois-tu vraiment que c’est nous Qu’il faut combattre ?

En faisant ça c’est l’Utopie que tu matraques

Page 264: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

263

Regarde comme tu es bien plus armé que nous Avec tes grenades contre nos cailloux Si tu nous tabasses, si tu t’en balances

Ce sera l’escalade de la violence

REFRAIN

Pose ton bouclier prouve-leur que tu existes Viens boire un café avec les zadistes Quitte donc tes œillères ton poste

Et puis tes chaînes Cette terre que l’on défend est aussi la tienne (x2)

+ …Cette terre que l’on défend est aussi la tienne

REFRAIN

Lei Bofets

Siam una banda de bravei joventuras Qu’avèm un grand fuec que nos brutla

Si siam imaginatz per si la far passar De prendre dé bofets

Au cuou si far bofar (ter)

REFRAIN :Se lei bofets son rots Lei farem adobar, S’avem pu ges d’argent

Pagarem’ l’an que ven (2x)

Non cresètz pas, que siaguèm d’amolaires Non ! Siam renomats per «bufaires» !

Cu vou se far bofar, A qu’a de s’avançar; Lo canon es tancat,

Lo juec va comencar (ter)

REFRAIN (2x)

Es un otis compausat de dòs peças, Que per va menar fau d’adreça !

Es sustot lo canon, Qu’a lo mai de renom, tastatz lo qu’una fès, Vodriètz tot lo bofet

Page 265: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Les Voleurs d'Eau Paroliers : Henri SALVADOR / Bernard MICHEL, 1997

Musique d'après un thème du folklore Vénézuelien, « Canto Del Pilon ». Chanté parFrank Harris et Maria

Marquez en 1985, et par d’autres…

Ils détournent la rivière, [là haut, là haut] Ils se moquent de nos misères,

[là haut, là haut] Si la soif nous affaiblit

Et si nos sources sont taries, [Tous nos troupeaux]

Vont périr l'un après l'autre,[là haut, là haut] Il faut sortir nos fusils, [là haut, là haut]

Il faut lutter pour nos vies Mais d'abord il nous faut parler

[A ces gringos, Tantôt]

Nos terres sont les plus fertiles [C'est l'eau, 2x] Et nous vivions si tranquilles [De nos travaux]

Quand nous montions dans nos barques LorsQUE nous pêchions dans le lac,

[Heureux, 2x] Ils veulent construire un barrage, [Là haut, 2x]

C'est la vallée qu'ils saccagent, [Là haut, 2x] Ils inonderont nos villages

Et ils nous mettront dans des cages, [Là haut comme des corbeaux]

Nous devons les empêcher, [Là haut, 2x] De détruire nos foyers, [si beaux, 2x]

Les adultes vont s'armer, Tous les enfants vont les aider *

Il faut de l'eau, Il faut de l'eau, De l'eau (de l’eau)

Page 266: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Ils nous montrent des contrats, [C'est tout, 2x] Qui leur donnent tous les droits, [ Sur nous, 2x]

Ils veulent nous rayer du temps, Et puis du monde des vivants,

[Pour de l'argent, l'argent]

Que ferions-nous dans leur ville, Tombeau, 2x] Comme des tigres qu'on exile, [Au zoo, 2x]

C'est pourquoi jusqu'au dernier, Nous lutterons pour exister

Pour l'eau, pour l'eau, pour l'eau, pour l'eau... De l'eau, de l'eau, de l'eau...

*légère modification de « les hommes vont s’armer, et les femmes vont les aider »

Traduction de SANDOKAN (p. 255) Nous marchions notre âme sur les épaules / Dans l'obscurité là-haut /

Mais la lutte pour notre liberté / En chemin, nous éclairera Je ne connaissais pas ton nom / Tu ne savais pas le mien / Ton nom de

bataille était Pinin / Et moi j'étais Sandokan. Nous étions tous prêts à mourir. / Mais de la mort, ne parloins jamais /

Nous parlions de l'avenir / Si le destin nous emporte / Le souvenir de ces jours où l'union fait la force

Je me souviens que venait l'aube / Puis, quelque chose a soudain changé / Le lendemain était là / Et la nuit était passée / Le soleil s'était levé dans

le ciel / Surgi en toute liberté.

Traduction de PAN PENTITO (p. 254) Quand j'étais une fille amoureuse Je portais un chapeau baissé sur le front

J'étais bien habillée et bien chaussée Je marchais les chaussures légères Maintenant que j'ai plus vingt ans Je les porte lourdement sur les talons // Et donne-moi un baiser d'amour En échange je t'en rendrai trois // Petite fille

qui prend mari Si tu le prends, tu le regretteras. Tu devras manger du pain rassis Et tu ne dormiras pas de la nuit Et quand tu voudras aller chez ta mère

Tu te retrouveras à chanter une berceuse Quand chez ta mère tu voudras aller A chanter une berceuse tu te retrouveras // Et donne-moi un baiser

d'amour En échange je t'en rendrai trois // Tant de chansons et de chansonnettes La petite famille me les fait oublier Qui a besoin de

chaussures, qui a besoin de pantoufles Et à minuit, ils me demandent du pain Je me suis retrouvé dans une telle situation Ma cadette m'a demandé un

mari J'aimerais le donner à mon aînée Elle ne veut pas de lui et me désespère // Et donne-moi un coup de poignard dans le cœur

En échange, je t'en rendrai trois

Page 267: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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La Libertat Paroles : J CLOZEL, 1892

Musique : Manu THERON sur un air trad Italie du Sud

Ce texte trouvé par Claude Barsotti, de Marseille, a été mis en musique par Manu Théron et est interprété par Lo Còr dau Lamparo. La chanson était dédiée à Pèire Bertas (Fernand Antoine, 1864-1950), instituteur marseillais révoqué pour ses opinions socialistes. L'auteur, J. Clozel, reste très méconnu. Cette chanson est une première fois publiée dans le journal occitan marseillais "La Sartan" du 6 février 1892 sous le titre original de "Cançon de nèrvi" (Source : wikipedia)

Tu que siás arderosa e nusa Tu qu'as sus leis ancas tei ponhs

Tu qu'as una votz de cleron Uei sòna sòna a plens parmons, Ò bòna musa.

Siás la musa dei paurei gus Ta cara es negra de fumada

Teis uelhs senton la fusilhada Siás una flor de barricada, Siás la Venús.

Dei mòrts de fam siás la mestressa, D'aquelei qu'an ges de camiá Lei sensa pan, lei sensa liech

Lei gus que van sensa soliers, An tei careças.

Mai leis autrei ti fan rotar, Lei gròs cacans 'mbé sei familhas

Leis enemics de la paurilha Car ton nom tu, ò santa filha, Es Libertat.

Ò Libertat coma siás bela Teis uelhs brilhan coma d'ulhauç

E croses, liures de tot mau, Tei braç fòrts coma de destraus, Sus tei mamèlas.

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Mai puei, perfés diés de mòts raucs Tu pus doça que leis estelas

E nos treboles ò ma bela Quand baisam clinant lei parpèlas, Tei pès descauç.

Tu que siás poderosa e ruda Tu que luses dins lei raions Tu qu'as una vòtz de cleron

Uei sòna sòna a plens parmons, L'ora es venguda.

Traduction DE LIBERTAt: Toi qui es ardente et nue / Toi qui as les poings sur les hanches / Toi qui as une

voix de clairon / Aujourd’hui sonne sonne à plein poumons / Ô bonne muse

Tu es la muse des pauvres gueux / Ton visage est noir de fumée / Tes yeux sentent la fusillade / Tu es une fleur de barricade / Tu es la Vénus.

Des meurt-de-faim tu es la maîtresse / De ceux qui n’ont pas de chemise / Les gueux qui vont sans souliers / Les sans-pain, les sans-lit / Ont tes caresses

Mais les autres te font roter / Les gros parvenus et leurs familles / Les ennemis des pauvres gens / Car ton nom, toi, ô sainte fille / Est Liberté.

Ô Liberté comme tu es belle / Tes yeux brillent comme des éclairs / Et tu croises, libres de tout mal, / Tes bras forts comme des haches / Sur tes mamelles.

Mais ensuite tu dis des mots rauques, / Toi plus douce que les étoiles / Et tu nous troubles, ô ma belle / Quand nous baisons, fermant les paupières / Tes pieds nus.

Toi qui es puissante et rude / Toi qui brilles dans les rayons / Toi qui as une voix de clairon / Aujourd’hui appelle, appelle à pleins poumons / L’heure est venue. /

Traduction de DIGGERS’ SONG (p218) Vous tous nobles bêcheux, levez-vous..., Le terrain commun à entretenir,

Chantez les cavaliers par leur nom, C’est vous qui entretenez, Même si les gens vous font mauvaise réputation, Ils démolissent vos maisons... , Pour

effrayer vos hommes en ville, Mais la noblesse doit descendre , Et les pauvres porteront la couronne, Avec des bêches, des houes et des charrues. , Votre liberté doit être maintenue. Les cavaliers sont audacieux., Ils vous tueraient

s'ils le pouvaient , Ainsi que les droits que vous détenez, La noblesse est tout autour, levez-vous,, De tous les côtés, on les trouve, Leur sagesse si profonde , Pour nous voler nos terres, Les avocats s'associent, levez-vous,, Ils viennent

à leur rescousse, avec une telle fureur, , Le diable est en eux, Et a aveuglé leurs deux yeux, Le clergé arrive, levez-vous, Le clergé arrive, et dit que c'est

un péché, Maintenant de commencer, A notre liberté gagner, Contre les avocats et les prêtres , Car ce sont tous des tyrans, , Qui vont contre leur

serment, Ils détestent nous accorder De la viande, de la boisson et des vêtements., Leur cercle est toute leur loi, Pour tenir tous les hommes à leur

botte., Ils n'ont aucun idéal, pour maintenir une telle loi.

Page 269: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Samba Lando Inti Illimani, 1979

Inti illimani s'inscrit dans "La nueva canción chilena", mouvement marqué par un renouveau folklorique et qui puise dans les sonorités, rythmes et instruments traditionnels (quena, flûte de pan, charango), répondant à la "chilenisation" - l'uniformisation culturelle du pays - par le mélange des cultures, la revendication artistico-sociale et l'émancipation des peuples amérindiens. Le parti politique "Unidad Popular" (UP) de Salvador Allende trouve dans ce mouvement un formidable catalyseur populaire. Ses membres, en tournée au moment du coup d'Etat de Pinochet, resteront en exil pendant près de 15 ans et connaitront le succès, diffusant leur résistance populaire et musicale à travers le globe. La chanson reprend le nom d'une danse afro-péruvienne, qui est un symbole du métissage afro-américain, pour dénoncer le trafic des esclaves du passé, et le racisme persistant du présent.

(source: eldesiertoflorido.over-blog.com)

Sobre el manto de la noche, Esta la luna chispeando (x2)

Así brilla fulgurando Para establecer un fuero "Libertad para los negros Cadenas para el negrero"

REFRAIN: Samba lando, samba landó ¿Qué tienes tú que no tenga yo? (x2)

Mi padre siendo tan pobre Dejo una herencia fastuosa (x2)

"para dejar de ser cosas Dijo con ánimo entero

Ponga atención, mi compadre Que vienen nuevos negreros"

Page 270: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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REFRAIN: Samba lando … (x2)

La gente dice qué pena Que tenga la piel oscura (x2)

Como si fuera basura Que se arroja al pavimento No saben del descontento

Entre mi raza madura

REFRAIN: Samba lando … (x2)

Hoy día alzamos la voz Como una sola memoria (x2) Desde Ayacucho hasta Angola

De Brasil a Mozambique Ya no hay nadie que replique

Somos una misma historia

REFRAIN: Samba lando … (4x)

TRADUCTION Sur le manteau de la nuit / Il y a la lune étincelante / Elle brille ainsi

fulgurante / Pour créer une devise : / "La liberté pour les noirs / Des chaînes pour le négrier"

Samba lando, samba lando / Qu'as-tu toi que moi je n'ai pas ? Mon père étant si pauvre / Il a laissé un fastueux héritage / "Pour arrêter

d'être des objets / - dit-il avec courage - / Prends garde, mon ami, / De nouveaux négriers sont en route"

/ Les gens disent "quelle peine / qu'il ait la peau noire" / Comme s'il s'agissait d'une poubelle / Que l'on jette sur le trottoir / Ils ne

connaissent pas le mécontentement / Chez ceux de ma race mature Aujourd'hui nous élevons la voix / Comme une seule mémoire /

D'Ayacucho jusqu'à l'Angola / Du Brésil jusqu'au Mozambique / Il y a déjà plus personne qui réplique / Nous sommes la même histoire

Page 271: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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A Desalambrar Musique : Víctor Jara, 1969

Paroles : Daniel Alberto Viglietti

Dans le contexte du Chili et de l’Uruguay des années 50 et 60, des mouvements de syndicalisation des paysans, et des marches qui eurent lieu à partir de 1962, cette chanson est un réquisitoire contre les grandes propriétés agricoles cultivées de façon extensive et une proposition de juste redistribution de la terre, à celles et ceux qui la cultivent.

Yo pregunto a los presentes Si no se han puesto a pensar Qu’ esta tierra es de nosotros

Y no del que tenga más

Yo pregunto si en la tierra Nunca (ha)brá pensado usted Que si las manos son nuestras

Es nuestro lo que nos den

REFRAIN : A desalambrar, a desalambrar Que la tierra_es nuestra, Es tuya (y) de aquél

De Pedro y María, de Juán y José

Si molesto con mi canto Alguien qui ande por ahí *

Le aseguro que es un gringo O un dueño d’ este país

Yo pregunto si en la tierra…

REFRAIN (2x)

* ou « Alguien que no quiera oír »

A bas les barrières : Je demande aux présents / Si vous ne vous êtes pas mis à penser / Que la terre est à nous / Et non à celui qui en a plus. Je demande si / Vous n'auriez jamais pensé à la terre / Car, si les mains sont à nous / Ce qu'elles nous donnent est à nous. - A bas les barrières, à bas les barrières / Car la terre est à moi, à toi et à lui / A Pedro et à Maria, à Juan et à Jose. - Si ce que je chante gêne / Ceux qui passent par là / Je vous assure que c'est un gringo / Ou un patron d'Uruguay…

Page 272: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Se Spera Anonyme.

Chanson populaire de la région de Venise, de la 1ere Guerre Mondiale (ou du XVIIIème siècle ?)

Se spera che presto finissa ea guerra E alora qua in tera sparissa ogni mal

Se spera che l’Austria, Che Prussia che’l mondo

Se cambia de fondo no’l sia più bestial

Se spera che i sassi deventa paneti Parché i poareti i se possa saziar

Se spera che l’acqua deventa siampagna Parché no i se lagna chi vol giubilar

Se spera che’l caldo prinicipia in genaro E senza tabaro poter caminar

Se spera che adesso no nasa più tose Parché les morose se possa sposar

Se spera che’l nostro governo No vogia in eterno le tasse lassar

Se spera e sperando ne capita l’ora De andar in bonora co’l nostro sperar (x2)

Traduction : Espérons que bientôt finisse la guerre / Et que sur la terre finissent tous les maux / Espérons que l’Autriche, la Prusse et que le monde, change de

fond, ne soient plus des bêtes / Espérons que les cailloux deviennent des miches de pains, pour que les pauvres puissent se rassasier, Espérons que l’eau se fasse

champagne / pour que les fêtards n’aient pas à se plaindre / Espérons que la chaleur régnera en janvier, / que l’on puisse cheminer sans paletot / Espérons que dès maintenant ne naisse plus de petite fille, pour que les amoureuses puissent se

marier* / Espérons que notre gouvernement / décide d’abandonner pour toujours les impôts / Espérons et pendant ce temps-là qu’arrive l’heure / de grâce avec

toute notre espérance / Espérons et pendant ce temps-là qu’arrive l’heure / de grâce avec toute notre espérance

* = cette phrase peut sonner sexiste, mais elle reflète une féminisation très forte des sociétés , car les hommes étaient partis se battre et mouraient au combat.

Page 273: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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La Femme du Soldat Inconnu Femmouzes T, 2005

Paroles : Magyd Cherfi, Musique : Françoise Chapuis

Petit retour historique : Le dépôt de gerbe à la Femme du soldat inconnu a été l'une des premières actions médiatiques du Mouvement de Libération des Femmes, le 26 août 1970 à Paris. Il s’agissait de déposer des fleurs en hommage à la femme du soldat inconnu sur la tombe de ce dernier. Cette action fut réalisée par neuf femmes, dont Cathy Bernheim, Christine Delphy, Monique Wittig, Christiane Rochefort et Namascar Shaktini. Elles ont été arrêtées par la police dès l'approche de l'Arc de triomphe. Deux slogans : « Il y a plus inconnu que le soldat inconnu. Sa femme » et « Un homme sur deux est une femme ». (source

wikipedia)

Ad vitam eternam (4x)

Il est parti mourir, La tête dans le vent Comme on part un sourire, Entre les dents

Les femmes ça part pas, ça meurt à petits feux, Une femme ça reste, Et ça pleure pour deux

Il fallait qu'il s'en aille, Il est pas revenu, Il a eu sa médaille, Mon amour inconnu

Des honneurs à la noix, Et quand la mort s'est tue, Il a reçu sa croix, Mais moi je n'ai rien eu

REFR : Ad vitam eternam j'aurai pas ma statue Je n'étais que la Femme du Soldat Inconnu (2x)

Ils sont là chaque année, A son bon souvenir, Moi pendant des années, Je n'ai rien vu venir

Pourtant on meurt aussi, Même quand la vie dure, On meurt mêm’ au milieu, des pots de confiture

Page 274: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Je l'ai faite ma guerre, Mais entre 4 murs, C'était une autre guerre, Avec une autre armure

Je l'ai faite à bercer, Des landaus à toute heure, Y'a pas que les fusils, Qui déchirent les cœurs

REFRAIN

Une guerre à donner, La vie que de la prendre, Une guerre où la mort, Ne veut jamais se rendre

Moi aussi je l'ai faite, Et même en souriant, Et c'était pas la fête [ - ] Tout le temps

Il fallait qu'il s'en aille, Il est pas revenu, Il a eu sa médaille, Mon soldat inconnu

Des honneurs à la noix, Et quand la mort m'a prise, Je n'ai eu que l'honneur, De la femme soumise

REFRAIN (2x)

3ème Sexe Indochine, 1985 -

Paroles Nicolas SIRCHIS, Musique Nicolas LETEURTRE

Dans la, dans la, dans la rue des tenues charmantes Maquillé comme mon fiancé

Des garçons, filles l'allure stupéfiante Habillés comme ma fiancée

Cheveux longs cheveux blonds colorés Toute nue - dans une boîte en fer

Il est belle, il est beau décrié, L'outragé mais j'en ai rien à faire

J'ai pas envie de la voir, J'ai pas envie de le voir nu Et j'aime cette fille aux cheveux longs

Et ce garçon qui pourrait dire non

REFRAIN: Et on se prend la main (2x) Une fille au masculin, Un garçon au féminin

Des visages dans des cheveux d'or Qui... oublient leur vertu

Page 275: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Mais c'est pas vrai Qu'ils ont l'air d'un conquistador Asexués une fois dévêtus

Qui croit quand on les voit comme ça Excitant toutes les petites filles

Pourquoi on n'y croit plus comme ça Isolé dans un corps presqu'île

J'ai pas envie de la voir, J'ai pas envie de le voir nu (2x)

REFRAIN (2x)

Des robes longues pour tous les garçons, Habillés comme ma fiancée

Pour des filles sans contrefaçons Maquillées comme mon fiancé

Le grand choc pour les plus vicieux C'est bientôt la chasse aux sorcières

Ambiguë jusqu'au fond des yeux, Le retour de Jupiter

Et j'aime cette fille aux cheveux longs Et ce garçon qui pourrait dire non

J'ai pas envie de la voir, J'ai pas envie de le voir nu

Eh ! Eh ! REFRAIN (3x)

La Femme du Guerrier Les Ogres de Barback, 1997

C'est la lettre de la Femme du Guerrier, Elle est venue par hasard dans mon courrier

Elle raconte la triste et dure vérité D'une femme qui ne veut rien gâcher...

REFRAIN : Mon amour ne m'écris pas Si tu es prisonnier (x3)...

Mon amour ne revient pas, Pas après cet été, Je t'aurais oublié (x2)...

"Que la vie continue, que la chance soit avec toi, Moi mon corps nu ne connait que toi !

Mais la vie est si courte et la guerre si cruelle; Si l'on m'offre une autre route, Je partirai avec elle..."

Page 276: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

275

REFRAIN

"Et l'unique enfant que j'ai eu de toi Grandit avec le vent du combat,

Mais il arrive des fois que je meurs si je mens, Qu'il arrive en pleurant Criant qu'il a tout oublié de toi"

REFRAIN

"Et toutes ces années à me mordre les doigts Sont des années gâchées, mais pour toi...

Je t'avais déclaré que je ferais n'importe quoi, Mais la foi disparait c'est l'ennui qui la noie"

REFRAIN

C'est la lettre de la Femme du Guerrier Elle est venue par hasard dans mon courrier

Elle raconte la triste et dure vérité D'une femme qui ne veut rien gâcher...

"Et les fleurs du printemps Vont déjà s'annoncer, Voilà déjà si longtemps Qu'j'n'en ai plus profité,

Je finis m'effondrantCe sinistre papier..."

C'est le maudit chant de la Femme du Guerrier ! (REFRAIN x2)

Min Djibalina L'une des chansons les plus connues de la guerre d'indépendance algérienne (1954–1962). Les scouts musulmans algériens l'ont rendue célèbre en la chantant durant les manifestations du 8 mai 1945 à Sétif.

Mine djibalina talaa saoutou’ (e) lahar younadina ilistiklal (2x)

Younadina ilistiklal, ilistiklali watnina (2x) Tadhiatouna lilwaten, khaïroun mina el hayati (2x)

Noudahi bihayati wa bimali alaïki (2x) Mine djibalina talaa saoutou’

(e)lahar younadina ilistiklal (2x) Younadina ilistiklal, ilistiklali watnina (2x)

Page 277: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

276

Dans nos Chants

Sur l'air de la Mal coiffée, “Filhas que ses a maridar”. Dernier couplet d'Anne Sylvestre, “Frangine”.

Écriture collective durant un atelier en non-mixité en vue du cabaret, durant les rencontres de chorales révolutionnaires à Royères (2015).

L'une de l'autre ignorée, On s'est r’connues, on s'est regardées,

On s'est parlé, on a chanté. Avec l'envie d'se raconter

Notre histoire et toutes nos idées.

Mais tout ça, c'était vite plié L' répertoire était pas épais. Où sont passées les héroïnes De la lutte et du quotidien ?

D'elles, il ne reste presque rien.

REFRAIN : Eh Eh Ah Eh / Eh Eh Ah [Ha] - Eh Eh Ah Eh / Eh Eh Aaah (2x)

Dans les chants, lorsqu'on est présentes On est souvent seules et fragiles On se lamente dans une attente

Soit repoussante ou bien sublime Objet sexuel ou bien victime.

Dans cet idéal libertaire Nous somm’s bonn’s au linge à étendre

On n'veut plus être des ménagères De la chair tendre à défendre Des contre-révolutionnaires

REFRAIN

Page 278: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

277

Comment faire une révolution Quand dans nos imaginations

Dans tous ces rôles bien genrés Nous nous retrouvons confinées

Et nos idéaux pollués

Quand on ne trouve dans nos chansons Ni de guerrière ni d'héroïne

Et on vous parle même pas des gouines Tout c'qui nous f'sait rêver gamine

Qui ferait rêver les gamines.

Et si les chants qui nous ressemblent On les écrivait toutes ensemble ?

Des chants qui racontent nos histoires Et disent nos rages et nos espoirs

Donnent du courage et du pouvoir.

REFRAIN

Si on se r’trouvait frangines Ça nous ferait gagner du temps

Unissant nos voix, j'imagine Qu'on en dirait vingt fois autant (x2)

Et qu'on ferait changer les choses Et, je suppose aussi, les gens

Et qu'on ferait changer les choses Allez ! On ose, il est grand temps ! (x2)

REFRAIN

Reprendre derniers couplets pour finir

Page 279: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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J'Veux du Soleil Au p'tit Bonheur, 1992

Reprise en 2019 dans le film de F. Ruffin et G. Perret sur les Gilets Jaunes.

J'suis resté qu'un enfant Qu'aurait grandi trop vite

Dans un monde en super plastique J'veux retrouver « Maman ! »

Qu'elle m'raconte des histoires De jane et de tarzan

De princesses et de cerfs-volants J'veux du soleil dans ma mémoire

REFRAIN : J'veux du soleil (4x)

J'veux traverser les océans Devenir Monté Cristo

Au clair de lune m’échapper d’la ci-ta-delle J'veux devenir roi des marécages

Sortir de ma cage Un père noël pour Cendrillon

Sans escarpins

REFRAIN

J'veux faire danser maman Au son clair des grillons

J'veux retrouver mon sourire d'enfant Perdu dans l’ tourbillon

Dans l’ tourbillon de la vie Qui fait que l'on oublie

Que l'on est resté des mômes Bien au fond de l'abri

REFRAIN + Couplet 1 + REFRAIN

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279

La Fille du Bois Joli

Les Coureurs de Rempart, 2018 Merci à Marie de Chambé pour les derniers couplets (25 11 2019)

Elle s’en venait du bois joli – (Elle s’en venait du bois joli !)

Son panier plus que rempli – (Son panier plus que rempli !)

Les passants s’interrogeaient – (Les passants s’interrogeaient !)

Sur c’que la belle pouvait cacher – (Sur c’que la belle pouvait cacher !)

« Hé ma jolie qu’est-ce qu’il y a dans ton cageot ? » «C’est une barre à mine pour les rotules des machos»

REFRAIN : Ni Dieu, ni maître, ni famille, ni patron Féministes, autogestion !

Ni Dieu, ni maître, ni famille, ni patron Féministes, insurrection !

« Elle s’en venait du bois joli… » …etc... « Hé ma jolie qu’est-ce qu’il y a dans ton landau ? « C’est des caillasses pour la tronche des fachos !»

REFRAIN

« Elle s’en venait du bois joli… » …etc... « Hé ma jolie qu’est-ce qu’il y a dans ton panier ?

« C’est des pavés pour les anti-IVG !»

REFRAIN

« Elle s’en venait du bois joli… » …etc... « Hé ma jolie qu’est-ce que tu tiens dans tes mains ?

« C’est une machette pour les burnes des assassins !»

REFRAIN

« Elle s’en venait du bois joli… » …etc... « Hé ma jolie qu’est-c’ t’as sous tes escarpins?

«C’est la peau d’leurs couilles pour fair’ des sacs à mains»

REFRAIN

Page 281: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

280

La Casa del Mouradia Ouled El Bahdja, 2018

Chant de supporter du club de foot l’USM Alger (« Union Sportive de la Médina d’Alger » – « Rouge et Noir »). Composé en 2018, il parle de la situation de la jeunesse algérienne, face à la corruption, face à l’avenir. Cette chanson facile à reprendre qui compare le Palais de la Présidence à la banque de la série La Casa de Papel (qui a popularisé Bella Ciao, le chant de rébellion italien dans le monde entier) est devenue l’hymne des manifestants contre la prolongation du mandat du président Abdelaziz Bouteflika début 2019.

REFRAIN (2x) Se-at leuf-tje-rou ma djani noum

Ranê nkonssômê rhayr bi' chouiya Chkoun el sebba, ou chkoun n'loum

Méllinna el mâicha hâdiya

1e couplet : F' eloula nRoulou ja-zet, chawRalna b'el aouchriya

F'el taniya el hikaya ba-net, La Casa Del Mouradia

F'el talta el b'lad chy-anet, b’el massaleh e char-tsiyat

F'el rabaa el poupi-a ma-tet, oua mazalet el Radya

REFRAIN (2x)

2e couplet : Ou'el Ramssa raï té-suivê, binatRôm raï meb-niya

Ou'el bassê raou archivê, "la voix" tê-el hourya

Viraj'na el hadra privê, ya - rafou Ri yitRi-ya

Madrassa oua L'zam cêvê Birou maRouel oumiya

REFRAIN (2x)

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281

L’aube et le sommeil ne vient pas Je consomme à petites doses

Quelle en est la raison? Qui dois-je blâmer?

On en a assez de cette vie Le 1er [mandat], on dira qu’il est passé Ils nous ont eu avec la décennie [noire]

Au 2ème, l’histoire est devenue claire La Casa d’El Mouradia [quartier dule palais présidentiel] Au troisième, le pays s’est amaigri La faute aux intérêts personnels Au 4ème, la poupée est morte et L’affaire suit son cours…

E Più Non Canto Chant antimilitariste anonyme sur un air traditionnel italien. Une jeune fille attend et cherche son bien-aimé parti à la guerre, un jeune homme lui annonce qu’on vient de l’enterrer…

2èmes voix sur les paroles en gras - la 1ère fois

E più non canto, e più non ballo Perche’l mio amore l’è andà solda (x2)

L’à andà soldato l’è andà alla guerra E chi sa quando ritornerà (x2)

Faremo fare ponte di ferro Per traversare di là dal mar (x2)

Quando fu stato di là dal mare Ed un bel giovane l’incontró (x2)

Gli ha detto : “Giovane, caro bel giovane Avete visto il mio primo amor ?” (x2)

Sí sí l’ho visto in piazza d’armi Che lo portavano a seppellir ! (x2)

E più non canto, e più non ballo Perche’l mio amore l’è andà soldà (x2)

Page 283: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

282

Frangines Anne Sylvestre, 1977

Refrains + vener

Ce fut à l'école, déjà, Qu'on fit de nous des concurrentes

On se regardait chien et chat On détestait les redoublantes

Souffre-douleur ou bien fayotes On se poussait toujours plus haut On s'arrachait les bonnes notes On pleurait devant le tableau

On aurait pu rester … frangines Ça nous aurait gagné du temps→

Au coude à coude, j'imagine→ Qu'il n'aurait pas fallu longtemps

Pour qu'on soit toutes aussi bonnes Malgré les pionnes, Et les parents

Ensuite, en face des garçons Commença la grande offensive

On se fabriquait des façons Des rendez-vous sur l'autre rive

Et Grande Bringue ou Blanche-Neige C'était à qui amènerait

Tous les boutonneux du collège À l'accompagner sur le quai

On aurait pu rester … frangines Ça nous aurait gagné du temps→

Bras dessus-dessous, j'imagine→ Qu'on aurait, de ces débutants Avant que la vie les assomme,

Pu faire des hommes, Pas des enfants

Page 284: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

283

Un peu plus tard, c'est la beauté Qu'on nous érigea en barrière

On se retrouvait insultée Si on n'était pas la première Nos amitiés faisaient sourire Fallait nous crêper le chignon

Et tout ce qu'on pouvait se dire N'était que fadaises ou chiffons

On aurait pu rester … frangines

Ça nous aurait gagné du temps→

Main sur l'épaule, j'imagine→ Qu'on aurait pu, se regardant,

Voir qu'on était toutes assez belles Et même celles, Qui ont pas le temps

(véner) C'est tout pareil dans nos métiers On nous oppose et on nous monte

En épingle, pour mieux montrer Qu'on se trouve en dehors du compte

Pour peu qu'on dépasse la tête On est toujours une exception

Chacune sur notre planète, Ce qu'on a pu tourner en rond !

Si on se retrouvait … frangines

On n'aurait pas perdu son temps→

Unissant nos voix, j'imagine→ Qu'on en dirait vingt fois autant

Et qu'on ferait changer les choses Et je suppose, aussi, les gens

Et qu'on ferait changer les choses Allez ! On ose, Il est grand temps !

Page 285: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Clémence en Vacances Anne Sylvestre, 1978

Voir notre version « Clémence en Manif »‘ p368

Une chanson sur les femmes qui décident d’arrêter de faire toutes les tâches ménagères qu’elles se sont coltinées sans que personne ne les voit. Pas séniles. Mais rebelles par l’oisiveté subversive !

On l'a dit à la grand-mère, Qui l'a dit à son voisin Le voisin à la bouchère, La bouchère à son gamin

Son gamin qui tête folle, N'a rien eu de plus urgent Que de le dire à l'école, A son voisin Pierre-Jean

REFRAIN : Clémence Clémence, A pris des vacances Clémence ne fait plus rien

Clémence Clémence, Est comme en enfance Clémence va bien

Ça sembla d'abord étrange, On s'interrogea un peu Sur ce qui parfois dérange, La raison de certains vieux

Si quelque mauvaise chute, Avait pu l'handicaper Ou encore une dispute, Avec ce brave Honoré

REFRAIN

Puis on apprit par son gendre, Qu'il ne s'était rien passé

Mais simplement qu'à l'entendre Elle en avait fait assez

Bien qu'ayant toutes ses jambes, Elle reste en son fauteuil

Un peu de malice flambe, Parfois au bord de son œil

REFRAIN

Honoré c’est bien dommage, Doit tout faire à la maison

La cuisine et le ménage Le linge et les commissions

Page 286: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

285

Quand il essaie de lui dire De coudre un bouton perdu Elle répond dans un sourire

Va j'ai bien assez cousu

REFRAIN

C'est la maîtresse d'école Qui l'a dit au pharmacien

Clémence est devenue folle Paraît qu'elle ne fait plus rien

Mais selon l'apothicaire Dans l'histoire le plus fort

N'est pas qu'elle ne veuille rien faire Mais n'en ait aucun remord

REFRAIN

Je suis de bon voisinage On me salue couramment

Loin de moi l'idée peu sage D'inquiéter les braves gens

Mais les grand-mères commencent De rire et parler tout bas La maladie de Clémence

Pourrait bien s'étendre là

Toutes les Clémence Prendraient des vacances Elles ne feraient plus rien

Toutes les Clémence Comme en enfance

… Elles seraient bien

(bis de « toutes les Clémence…)….

… Se - re-po-se-raient - en-fin

Page 287: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

286

Debout les Peuples Sur l’air de « Debout les gars », H. Aufray, 1964

Paroles par Jacqueline Lecocq Chantée lors des Marches pour le Climat 2018-19

REFRAIN : Debout les peuples remuez-vous Il va falloir en mettre un coup,

Debout les peuples remuez-vous Il faut sauver la Terr(e)

Ça fait déjà plus de 20 ans Qu’on réunit des dirigeants

A Berlin, Kyoto, Copenhague Échecs incontestables

Il faut oser r’garder en face Les catastrophes qui nous menacent

Inondations, feux, canicules Phénomènes qui s’accumulent

REFRAIN

A Paris lors de la grand messe On nous a fait de belles promesses

Suivies de très peu de projets Sans véritables effets

Charbon, pétrole, gaz naturel Augmentent les gaz à effet de serre,

Arrêtons donc de les extraire Ils doivent rester sous terr(e)

REFRAIN

Réfléchissons à nos transports Ça nous demande un peu d’effort

Le TER, la marche à pied C’est mieux pour notre santé

Page 288: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

287

La pollution et les bouchons Ce n’est vraiment pas folichon Nous on préfère la bicyclette

Rouler en trottinette

REFRAIN

Le développement de l’aviation Est une belle aberration

Pour les riverains le bruit, l’odeur C’est vraiment pas le bonheur

Bousculons nos politiciens Pour qu’ils pensent plus loin que demain Consommons moins, consommons mieux

Nous en serons plus heureux

REFRAIN

Page 289: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

288

Archers Bure Réécriture Sylvie, 2019, air des Archers du Roi (p.132)

Ils sont venus en projet, De construire un monument Pour y enterrer des déchets

Une poubelle nucléaire, Pour ça ils achètent des terres Aux ordres de leur ministère.

J'ai vu une répression féroce, Des opposants arrêtés Une population qui s'efforce,

De faire tout pour résister

Non, ne me demandez pas, De cautionner ces lois de l'Etat !

Non ne me demandez pas De cautionner cette politique-là !

Tout près de Bure juste à côté, La force est déployée Pour traquer et pour faire plier,

Les habitants, les militants Zadistes et réfractaires, Tous les antinucléaires

Ceux qui s'indignent que l'on souhaite Enterrer pour l'éternité, Ce que les centrales rejettent,

Tous ces déchets irradiés

Non,… D'être indifférent.e à ces combats ! Non,…De l'ignorer cette répression-là !

On est concerné.e.s, Par le lobby nucléaire Civil ou militaire, C'est de nos déchets qu'il s'agit

C'est pour ça qu'on réagit, Et qu'on reste solidaires

On ne nous fera pas taire, Dénonçons cette sale affaire Et crions ANDRA, dégage, Résistance et sabotage !

Non,… De ne rien dire si j'assiste à ça ! Non, … De n' pas agir si j'assiste à ça !

Page 290: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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L’Amour Anarchiste Chanson de Gaston Couté, 1899.

Musique de Marc Robine. Publiée dans Le Libertaire. Après 1937, elle sera rebaptisée

« L’amour qui s’fout de tout ».

Le gars était un tâcheron N’ayant que ses bras pour fortune ;

La fille celle du patron, Un gros fermier de la commune.

Ils s’aimaient tous deux tant et plus. (bis) Ecoutez ça, les bonnes gens

Petits de coeur et gros d’argent ! Ecoutez ça ils s’aimaient tant et plus

L’Amour, ça se fout des écus !

Lorsqu’ils s’en revenaient du bal Par les minuits clairs d’assemblée,

Au risque d’un procès-verbal, Ils faisaient de larges roulées

Au plein des blés profonds et droits, (bis) Ecoutez ça, les bonnes gens

Qu’un bicorne rend grelottants ! Ecoutez ça les blés profonds et droits

L’Amour, ça se fout de la Loi !

Un jour, s’en fur(ent) tous deux prier Elle : son père ! Et lui : son maître !

De les laisser se marier. Mais le vieux les envoya paître ;

ALors, ils prirent la clé des champs. (bis) Ecoutez ça, les bonnes gens

Qui respectez les cheveux blancs ! Ecoutez ça ils prirent la clé des champs

L’Amour, ça se fout des parents !

Page 291: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

290

S’en furent dans quelque cité, Loin des labours et des jachères ;

Passèrent ensemble un été, Puis, tout d’un coup, ils se fâchèrent

Et se quittèrent bêtement. (bis) Ecoutez ça, les bonnes gens

Mariés, cocus et puis contents ! Ecoutez ça ils s’quittèrent bêtement

L’Amour, ça se fout des amants !

J’attends devant ma Porte

Paroles Henri Bassis Musique Joseph Kosma, 1951 Chant sur la Commune de Paris de 1871. Merci Myriam de nous l’avoir apprise. Transmise par nos soins aux RN2019.

J’attends devant ma porte, Ma fille et ses ami·es* Ma maison semble morte, Est mort aussi Paris

Depuis l’autre semaine, Ils sont partis d’ici Du coté de la Seine, Emportant leurs fusils

C’était pour la bataille, Du vrai peuple ouvrier Contre ceux de Versailles, Venus nous fusiller

** Mes chères amies que j’aime Ma fille où êtes-vous? J’attends, j’attends quand même, Personne au rendez-vous J’attends, j’attends quand même Personne au rendez-vous

J’ai vu sous ma fenêtre, Égorger mes voisins. J’ai appris à connaître, Le temps des assassins

Mais le feu et les balles, Me faisaient moins trembler

Que le bruit des rafales, Dans Paris fusillé J’attends devant ma porte, Ma fille et ses ami·es* Ma maison semble morte___Est mort aussi Paris

*(à la place de « Mon fils et mon mari », car les femmes aussi étaient sur les barricades, et aussi pour sortir de l’hétéro-patriarcat !)

** (ajouts ?? de la Canaille du Midi !)

Page 292: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Adieu Pauvre Aéroport (La chanson de la victoire de NDDL et de l’allumage du

Caramentran, sur l’air de "Adieu Paure Carnavas" p. 246)

REFRAIN 1 : Adieu pauvre, adieu pauvre, Adieu pauvre aéroport

Tu t’en vas, nous on reste là Adieu pauvre aéroport

Du temps de ta belle jeunesse, Tout le monde rêve d’amérique Toi c’est la conquête de l’ouest,

A une vitesse supersonique Petite maquette ingénue,

Tu dévoiles ta Z.A.D Aux yeux gourmands des élus,

Mais en 20 ans ils t’ont pas touché

REFRAIN 1

REFRAIN 2 : Tchi ri tchi tchi …. Et l’avenir il est à qui ? Tchi ri tchi tchi …. Et l’avenir il est à nous.

Il est à qui ? Il est à nous. (2x) Adieu tes rêves de concorde,

L’an 2000 est pragmatique T’as l’âge de donner des ordres, Sur le bocage tu lâche tes flics

(Mais) Dans la forêt c’est l’enfer, Paysans et hurluberlus

Plus assez vert pour te les faire, T’as tout tenté mais t’as pas conclu

REFRAIN 1 et 2

Les terres qu’t’as bien mal acquise, Et protégées contre ton gré De toute autre convoitise,

Seront sans toi, végétalisés. À nous les 2.000 hectares,

Tu es bien trop différé Pas d’grand soir pour les cumulards,

10 février devient jour férié

Page 293: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

292

Les Mangeux d’Terre Paroles : Gaston Couté, 1905

Né en Beauce en 1880, ce fils de paysan commence à réciter ses textes à Paris en 1898. Ses parents l’auraient plutôt vu dans l’administration des Finances. Dans ses poèmes, il fustige les bourgeois, son époque et l’égoïsme de ses contemporains. Sa carrière sera courte, il meurt en 1911, mais ses textes seront régulièrement repris, par Gérard Pierron, Marc Robine, Édith Piaf, Monique Morelli, Bernard Lavilliers, La Tordue, Loïc Lantoine, Gabriel Yacoub…

Je r’passe tous les ans quasiment Dans les mêmes parages

Et tous les ans, j’trouve du chang’ment De d’ssus mon passage

À tous les coups, c’est pas l’même chien Qui gueule à mes chausses

Et pis voyons, si je m’souviens, Voyons dans c’coin d’Beauce

REFRAIN : Y avait dans l’temps Un bieau grand ch’min

Chemineau, chemineau, chemine ! A c’t’heure n’est pas pus grand qu’ma main

Par où donc que j’cheminerai d’main ? En Beauce, vous les connaissez pas,

Pour que ren n’se parde, Mangerint on n’sait quoué ces gars-là,

Y mangerint d’la marde ! Le ch’min, c’était, à leur jugé,

D’la bonne terre pardue À chaque labour y l’ont mangé

D’un sillon d’charrue

REFRAIN

Page 294: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

293

Z’ont groussi leurs arpents goulus d’un peu d’glébe toute neuve

Mais l’pauv’ chemin en est d’venu Mince comme une couleuv’

Et moué qu’avais qu’li sous les cieux Pour poser guibolle !

L’chemin à tout l’monde, nom de guieu ! C’est mon bien qu’on m’vole !

REFRAIN

Z’ont semé du blé su l’terrain Qu’y r’tirent à ma route

Mais si j’leur en d’mande un bout d’pain, Y m’envoyent fair’ foute !

Et c’est p’t-êt’ ben pour ça que j’voués, A m’sure que c’blé monte,

Les épis baisser l’nez d’vant moué Comme s’i’s avaient honte !

REFRAIN

Ô mon bieau p’tit chemin gris et blanc Su’ l’dos d’qui que j’passe !

J’veux pus qu’on t’serre comme ça les flancs, Car moué j’veux d’l’espace !

Ousque mes allumettes a sont ? dans l’fond d’ma pann’tière

Et j’f’rai ben r’culer vos mouessons Ah ! Les mangeux d’terre !

REFRAIN normal puis :

Y avait dans l’temps un bieau grand ch’min, Chemineau, chemineau, chemine !

A c’t’heure n’est pas pus grand qu’ma main J’pourrais bien l’élargir, demain !

Page 295: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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La Complainte des Filles de Joie Georges Brassens, 1961

Bien que ces vaches de bourgeois {x2}

Les appell'nt des filles de joie {x2} C'est pas tous les jours qu'ell's rigolent, Parole, parole

C'est pas tous les jours qu'elles rigolent

Car, même avec des pieds de grues {x2} Fair' les cents pas le long des rues {x2}

C'est fatigant pour les guibolles, Parole, parole C'est fatigant pour les guibolles

Non seulement ell's ont des cors {x2} Des œils-de-perdrix, mais encor {x2}

C'est fou ce qu'ell's usent de grolles, Parole, parole C'est fou ce qu'ell's usent de grolles

Y a des clients, y a des salauds {x2} Qui se trempent jamais dans l'eau {x2}

Faut pourtant qu'elles les cajolent, Parole, parole Faut pourtant qu'elles les cajolent

Qu'ell's leur fassent la courte échelle {x2} Pour monter au septième ciel {x2}

Les sous, croyez pas qu'ell's les volent, Parole, parole Les sous, croyez pas qu'ell's les volent

Ell's sont méprisées du public {x2} Ell's sont bousculées par les flics {x2}

Et menacées de la vérole, Parole, parole Et menacées de la vérole

Bien qu'tout' la vie ell's fass'nt l'amour {x2} Qu'ell's se marient vingt fois par jour {x2}

La noce est jamais pour leur fiole, Parole, parole La noce est jamais pour leur fiole

Page 296: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Fils de pécore et de minus {x2} Ris pas de la pauvre Vénus {x2}

La pauvre vieille casserole, Parole, parole La pauvre vieille casserole

Il s'en fallait de peu, mon cher {x2} Que cett' putain ne fût ta mère {x2}

Cette putain dont tu rigoles, Parole, parole Cette putain dont tu rigoles

U Pulice Chanson populaire sicilienne.

Les morpions, appréciés car par eux tout peut basculer, sont le thème improbable de cette chanson. Thème qui est repris sous de nombreuses formes, paroles et mélodies dans le sud de l’Italie !

Ci dice ca lu pulice è curnutu (+vx 2) Lu pulice è lu primu nnamuratu

Pulice bellu vagnone piccinu E nu me bbandunar (2x)

A vuelì, a vuelà e pulice beddhu miu E nu me bbandunar (2x)

Ausate papa san|tu e dinne missa (+vx 2) U uplice s’ha mangia|ta a mezza coscia

Pulice bellu vagnone piccinu E nu me bbandunar (2x)

A vuelì, … (et refaire le 1er couplet ou chanter la chanson 2 fois !)

Traduction à peu près : on dit que le morpion est un enfoiré, mais c’est le premier amoureux, joli morpion ne m’abandonne pas, vas-y pape leve-toi et dis la messe, le morpion t’a déjà mangé la moitié de la cuisse…

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Complainte de Mandrin Monique Morelli, 1972, inspirée d’une complainte

historique pour un film TV

En 1750, les pauvres gens de France Etaient très exploités par les riches, vous m´entendez,

Etaient très exploités par les riches fermiers.

Les Mandrin et leur mère étaient dans la misère Et devaient braconner afin de mieux, vous m´ entendez,

Et devaient braconner afin de mieux manger.

En Dauphiné le sel enrichit la gabelle, La sueur des paysans engraisse dix mille, vous m´entendez,

La sueur des paysans engraisse dix mille gapians.

Mandrin est capitaine en montagnes et en plaines, Il s´en va marcandant faisant la guerre,

vous m´entendez, Il s´en va marcandant dans sa guerre aux gapians.

Passant fleuves et montagnes, Mandrin fit cinq campagnes Par des chemins perdus qu´il n´avait ja, vous m´entendez,

Par des chemins perdus qu´il n´avait jamais vus.

A Guenand plein de rage, il a fait un carnage, Les chasseurs de Fichère en déplorant, vous m´entendez,

Tous les morts de Fichère et sa victoire amère.

Bien qu´il fut pris au corps, on le craignait encore Et ses bourreaux tremblaient quand il les re,

Vous m´entendez, Et ses bourreaux tremblaient quand il les regardait.

Sur les routes de France de Grenoble à Valence, Les pauvres gens pleuraient en le voyant, vous m´entendez,

Les pauvres gens pleuraient en le voyant passer.

Et c´est ainsi qu´on entre vivant dans la légende, Pour être brigandier sans avoir rien, vous m´entendez,

Pour être brigandier sans avoir rien volé.

Regardez-le partir, compagnons d´avenir, Le brave Louis Mandrin qui ne voulait, vous m´entendez,

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Le brave Louis Mandrin qui n´voulait qu´votre bien.

Petits enfants de France, songez à ses souffrances, Il est en paradis Mandrin qui fut, vous m´entendez,

Il est en paradis Mandrin qui fut banni.

Complainte de Mandrin OGM Le mouvement ATTAC a adapté le texte

dans le cadre de sa lutte contre les OGM.

Nous étions bien deux cents, ensemble dans un champ A vouloir résister au diktat des... vous m'entendez

A vouloir résister au diktat des s'menciers

Le tout premier délit, que je fis dans ma vie C'est d'avoir bousillé du transgénique, vous m'entendez

C'est d'avoir bousillé du maïs quelques pieds

Les média les télés, ont été invitées L'action ont relatée, des OGM on a parlé

L'action ont relatée, le débat est lancé

Géant de la semence, au pénal nous balance Voulant nous faire passer pour des brigands... vous

m'entendez Voulant nous faire passer pour ennemis du progrès

Ce Monsieur de Valence, sans nous laisser une chance

Sans même nous écouter nous a jugés... vous m'entendez Sans même nous écouter, nous avait condamnés

Prison ferme et amendes, Ah c'est dur à entendre Ah c'est bien cher payé,

pour n'pas vouloir en consommer Ah c'est bien cher payé, ces gènes manipulés

En appel à Grenoble, citoyens responsables Nous serons des milliers, soutenons les... vous m'entendez

Nous serons des milliers, le trente et un janvier

Page 299: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Révolution C’est qui Paulette ?, Famille Walili acoustique, 2017

Chantée en cloture de cérémonie au Plateau des Glières en Mai 2019.

Ils pourront pendre le poète Mais jamais la poésie

Ils pourront tenter d’arrêter la fête Mais n’entrav’ront jamais notre énergie

Ils auront beau enfermer l’insoumis Ils n’effleur’ront jamais l’insoumission

Ils pourront camisoler la folie Mais n’mettront pas | nos esprits en prison

Lalalala la la la la (x4)

Ils auront beau| gazer les activistes Ils souriront | face aux clowns en action

Ils pourront faire taire les artistes Nous garderons | notre imagination

Ils auront beau planter les OGM Et construir’ des châteaux en béton

Ils n’récolt’ront que la colère qu’ils sèment Et dans leurs champs | des faucheurs par millions

Lalalala la la la la (x4)

Ils voudront nous parquer en technival Ils entendront | partout japper nos caissons

Ils auront beau chasser nos caravanes (et nos camions) Mais la | Terre est notre maison

Des combats et des luttes qui s’enchainent Pour délier nos mains et nos pieds

Mais nos yeux n’co|nnaitront jamais la peine Guidé·es | par nos rêves , nos idées

Lalalala la la la la (x8)

Page 300: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Plus rien ne m’étonne Paroles et musique : Tiken Jah Fakoly, 2004.

REFRAIN : Ils ont partagé le monde Plus rien ne m’étonne ! x6

Si tu me laisses la Tchétchénie, Moi je te laisse l’Arménie Si tu me laisses l’Afghanistan, Moi je te laisse le Pakistan Si tu ne quittes pas Haïti, Moi je t’embarque pour Bangui

Si tu m’aides à bombarder l’Irak, Moi je t’arrange le Kurdistan

REFRAIN

Si tu me laisses l’uranium, Moi je te laisse l’aluminium Si tu me laisses tes gisements,

Moi je t’aide à chasser les Talibans Si tu me donnes beaucoup de blé,

Moi je fais la guerre à tes côtés Si tu me laisses extraire ton or,

Je t’aide à mettre le général dehors

REFRAIN

Ils ont partagé Africa sans les consulter Ils s’étonnent que nous soyons désunis

Une partie de l’empire Mandingue Se trouva chez les Wolofs

Une partie de l’empire Mossi Se trouva dans le Ghana

Une partie de l’empire Soussou Se trouva dans l’empire Mandingue Une partie de l’empire Mandingue

Se trouva chez les Mossi REFRAIN

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Ai Mama Paroles et musique: Uèi (Rodin Kaufmann et Denis Sampieri). Cette chanson en occitan raconte la résistance sur la ZAD de Sivens contre le projet de barrage sur la zone humide du Tescou. Le 26 octobre 2014, Rémi Fraisse est tué par une grenade offensive lancée par un gendarme. Cet événement semble marquer la fin du barrage: projet suspendu puis abandonné fin 2015 et annulation de la déclaration d’utilité publique en juillet 2016. Pourtant en 2017, démarre une consultation qui vise à définir une solution « alternative » pour la gestion de l’eau dans la région. En début d’été 2019, le processus de décision s’accélère et un vote est annoncé sur la réalisation d’une retenue en amont du barrage initial de Sivens. Ce vote est repoussé in extremis à l’automne 2019, de peur que le passage du tour de France dans la region ne rende visible la contestation…

Dedins la forest I a un riu que raja (2x) REFRAIN : Ai mamà se sabiás

Coma lo riu fasiá | envej’ Ai mamà se sabiás

Coma lei gens se son recampats

Volián tot crompar La terra e leis aubres (2x) + REF

Volián tot copar Dedins lo boscatge (2x) + REF

Volián assecar Lo Tescon sauvatge (2x) + REF

Volián far bastir La granda restanca (2x) Volián abeurar Sei camps sus d’ectaras (2x)

Se son arrenjats An fach sei magolhas Mamà se sabiás Coma an cercat garrolha

REFRAIN (x2)

Se’n son avisats De jovents sens crenta (2x) + REF

Se son enterrats Per empachar lo chaple (2x) + REF

Lei mes an passat An mandat l’armada (2x) + REF

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Lei crids d’un costat De l’autre lei granadas (2x) Dedins la forest I a de plors que rajan

Dedins la forest An fach tombar lo fraisse

Ai mamà oblidem pas Lo nom dau paure Remi Fraisse

Ai mamà oblidem pas Lo nom d’un jove sacrificat (x2)

Traduction :Dans la forêt Il y a un ruisseau qui coule / Ah maman si tu savais Comme le ruisseau faisait envie / Ah maman si tu savais Comme les gens se sont

réunis / Ils voulaient tout acheter La terre et les arbres / Ils voulaient tout couper Dans le bois / Ils voulaient assécher Le Tescou sauvage / Ils voulaient construire Le

Grand barrage / Ils voulaient arroser Leurs champs sur des hectares / Ils se sont arrangés Ils ont fait leurs magouilles / Maman si tu savais Comme ils ont cherché

les embrouilles / Des jeunes sans peur S’en sont aperçus / Ils se sont enterrés Pour empêcher le massacre / Les mois ont passé Ils ont envoyé l’armée / Les cris

d’un côté De l’autre les grenades / Dans la forêt Il y a des pleurs qui coulent / Dans la forêt ils ont fait tomber le frêne* / Ah maman n’oublions pas Le nom du

pauvre Rémi Fraisse* / Ah maman n’oublions pas Le nom d’un jeune sacrifié (* en occitan le nom Fraisse veut dire frêne)

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Petit Bonhomme Anne Sylvestre, 1977

Le mari de Maryvonne Etait mon amant Quelquefois je m'en étonne, Encore maintenant

Au début, tout feu tout braise, Il était gentil Quand il se mettait à l'aise, Il refaisait le lit

Il me disait "Tu es belle", Après comme avant Il descendait la poubelle, En repartant

La la la, petit bonhomme, Comme on est bien élevé

C'était grâce à Maryvonne, Il me l'avait caché La la la, petit bonhomme,

Comme on avait bien menti "Ma femme est une matrone", Il m'avait dit

Le mari de Maryvonne, Etait mon amant Mais il m'appela "bobonne", Au bout de pas longtemps,

Puis je rencontrai sa femme, Qui me dit: "merci... Depuis qu'il vous a dans l'âme, Il ne vient plus ici."

Il m'avait dit "Maryvonne, est un vrai boudin Toujours elle me cramponne ,Et ça me dit rien".

La la la, petit bonhomme, Comme on est mal élevé

Maryvonne est très mignonne, Il me l'avait caché La la la, petit bonhomme,

Comme on avait bien menti "Ma maîtresse est une conne", Il lui avait dit.

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Le mari de Maryvonne, N'est plus mon amant Comme il n'a trouvé personne,

Il est chez sa maman Maryvonne et moi on pense, Qu'on pourra bientôt Se prendre un peu de vacances, Un peu de repos

Mais voilà que Maryvonne m'apprend ce midi Sa belle-mère lui téléphone, Elle vient aussi

La la la, petit bonhomme, Ça commence à se gâter

Il la prenait pour sa bonne, Elle en a eu assez La la la, petit bonhomme,

Comme on avait bien menti Ma mère est une gorgone, Il avait dit

Le mari de Maryvonne, A pu se recaser C'est Sophie qui lui redonne, Un peu de volupté

Au début tout feu tout braise, Il sera gentil Quand il se mettra à l'aise, Il refera le lit

Il lui dira "Tu es belle", Après comme avant Il descendra la poubelle, En repartant

La la la, petit bonhomme, Mais ça ne va pas durer

Quand il lui dira bobonne, Elle va se tirer Moi sa mère et Maryvonne,

On l'a bien dit à Sophie "On t'attend ma toute bonne, Dans le midi"

Si longtemps ça recommence, On va se retrouver

Toute une colonie de vacances, On va bien s'amuser (2x)

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Tombé·es des nues Zebda, 1998

Je suis venu, mais je suis pas venu tu penses M’entendre dire ”sois le bienvenu”

Mais l’estomac qui a besoin d’essence Dit ”qu’est-ce qu’il y a aujourd’hui au menu ?”

Et les pieds nus et la tête dans les nuages Le coeur au chaud et je faisais semblant

Mais y avait pas de quoi en faire un fromage Au pays du Mont-Blanc

REFRAIN (x2): Sans bruit, sandwichs, sans rire et sans dîner Sans faute, sans doute et même sans l’idée

Qu’on n’est jamais invité quand on est Sans thune, sandales ou même sans papiers

Je suis venu, mais je suis pas venu tu penses Pour le soleil ou le bord de la mer

Parce que bronzé je l’étais de naissance Je ne connaissais pas l’hiver

J’avais les pieds nus, la tête dans les nuages Le coeur au chaud, et je faisais semblant

D’être celui qui était de passage Au pays du Mont-Blanc

REFRAIN x2

Je suis venu et j’ai caressé des vignes Et comment dire ? j’attendais le raisin

Mais de ces fruits, je n’ai vu que des lignes Paraît qu’ici on ne boit que du vin.

Je suis venu et je ne savais pas encore Qu’on avait peur de ses voisins

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Et des maisons, moi je n’ai vu que les stores Qui ne m’ont jamais dit : ”allez, viens”

Je suis venu c’était pas au clair de la Lune M’entendre dire : ”Va chercher ton or” Non !

Je ne suis pas venu pour faire fortune Habillé en peau de castor

REFRAIN x2

Je suis venu, mais je suis pas venu tu penses M’entendre dire ”sois le bienvenu”

Mais l’estomac qui a besoin d’essence Dit ”qu’est-ce qu’il y a aujourd’hui au menu”

Je suis venu mais je le dis avec quel air Qu’on me reçut à reculons

On peut pas dire, mon cher Léon Que ce soit sur un air d accordéon

Mon visage est une page qu’on n’arrache pas Je sais que je n’ serai surtout pas

REFRAIN x4

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La Reine du Créneau Anne Sylvestre, 1998

Quand j'ai eu mon permis tout neuf Du premier coup, c'est pas du bluff,

J'ai compris qu' j'avais intérêt A rester aux aguets

Que simplement, on m'imagine Dans ma deux-chevaux d'origine Affrontant mon premier trottoir

Le cœur rempli d'espoir

Je voulais que ma manœuvre Fût un vrai petit chef d'œuvre Mais je n'entendais que trop Tous les clients d'un bistrot

Me beugler leurs commentaires "Mais passe-la, ta marche arrière !

Ah, j'vous jure, ah les nanas Heureus'ment qu'on est là !"

Ces abrutis pleins de Pernod Ils m'ont fait rater mon créneau

Toutes les automobilistes Pourraient faire avec moi la liste

Des âneries que l'on entend Quand on est au volant

J'ai donc appris à leur répondre Et de manière à les confondre

Oui, ça consomme mais moins qu'un mari Et c'est bien plus gentil

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La conduite, je l'ai apprise Pas dans une pochette-surprise

La voiture, elle est à moi Ni à Jules, ni à papa

Et quand le long d'un trottoir Je les voyais goguenards

Je demandais sans un frisson "Vous voulez une leçon ?"

Pour conjurer la parano J'suis d'venue la reine du créneau

On s'habitue, on en rigole Puis on a une grosse bagnole

Alors on se fait insulter "Elle t'a pas trop coûté, hein ?"

Ils sont là qui vous collent aux fesses Parce que c'est pas une gonzesse

Qui va leur barrer le chemin La veille, c'est pas demain

Mais tous ces doubleurs à droite Ces pousse-toi d'là que j'déboite Maniaques de l'appel de phares

Abuseurs d'anti-brouillard

Ceux chez qui rien ne distingue Le volant d'avec un flingue

Avant que de les laisser, Nous jeter dans l'fossé

Résistons à ces tyranneaux Nous sommes les reines du créneau S'ils nous renvoient à nos fourneaux

Ne lâchons pas notre créneau

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Tencere Tava Havasi

Paroles : Fehmiye Çelik, musique : Çalik et Ayhan Akkaya, ”Kardeş Türküler” (Chants de la fraternité),

Université Boğaziçi d’Istanbul, 2013.

Les grandes manifestations de 2013 à Istanbul puis dans toute la Turquie, ont débuté par une opposition d’écologistes à la destruction du parc Gezi. Leurs revendications, puis leur expulsion brutale du parc occupé par une cinquantaine de personnes, vont mobiliser la jeunesse stambouliote, puis les opposants au régime d’Erdogan. Ce « Chant des casseroles » fait référence à la population qui, depuis ses fenêtres, apportait son soutien aux manifestants en tapant sur des casseroles et des ustensiles de cuisine.

NB: Alti - Basses - Sopranos

Bir öyle bir böyle kelamlardan, yasaklardan İllallah

Başına buyruk kararlardan, fermanlardan İllallah

2x (3 voix)

REFRAIN: Aman aman bıktık valla Aman aman şiştik valla Bu ne kibir, bu ne öfke

Gel yavaş gel, yerler yaş (2x) Gel yavaş gel, yerler yaş (2x)

Satamayınca gölgelerini Sattılar ormanları

Devirdiler, kapadılar Sinemaları, meydanları

Her tarafın AVM’den Geçesim yok bu köprüden

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N’oldu bizim şehre n’oldu Hormonlu bina doldu (2x)

REFRAIN … avec Gel yavaş gel, yerler yaş (3x)

[Partie que Toulouse ne chante pas : Hüsnü perişan oldu bibaht kaldı aziz İstanbul Bu gam, bu gaz bu kederle taş kalmadı taş üstünde Ne oldu sana böyle, söyle söyle söyle…. Seni böyle istemem, istemem Ammaan…]

Traduction « Le chant des casseroles » :

De telles palabres, de telles interdictions / On en a assez /

De telles décisions égoïstes, de tels ordres / On en a assez -

REFRAIN - De grâce 1 ! On en a marre ! / De grâce ! On en a

ras-le-bol ! / Quelle arrogance, quelle haine, / Vas-y mollo,

le sol est glissant. / Ils ne pouvaient pas vendre leurs

ombres / Alors ils ont vendu leurs forêts / Ils ont détruit,

clôturé / Les salles de cinéma et les places publiques / Ils

les ont recouvertes de centres commerciaux / Je n’ai pas

envie de traverser ce (3è) pont 2 Qu’est devenue notre

ville ? / Envahie de bâtiments élevés aux hormones -

REFRAIN

[Partie que nous ne chantons pas : « O bien-aimée

Istanbul !, A mon grand désespoir ta beauté ruinée, Quel

malheur, quels gaz, quel chagrin, Tout est rasé, Que t’est-il

arrivé ?, Dis-moi, dis-moi, Je ne te veux pas comme ça,

Non, je ne veux pas »

1 ou « au secours » : ”Aman” est un mot turco-persan

d’origine arabe qui signifie miséricorde, grâce, pitié.

L’interjection aman exprime la passion (pathos),

essentiellement la souffrance et la compassion.” 2 : Il s’agit du 3e pont sur le Bosphore, très controversé,

qu’a fait bâtir Erdogan.

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The Partisan Joan Baez, 1972, Leonard Cohen, 1995

Adaptation réalisée par Hy Zaret de «La Complainte du Partisan» écrite en 1943 par Emmanuel D'Astier de la Vigerie (appelée «Bernard» dans la Résistance française) et mise en musique et chantée par Anna Marly. Une partie du français original est conservée dans la seconde moitié de la chanson.

Possible d’alterner les couplets Fr/En. Proposition de Cricri : 1/2/6/7/8/3/4/9/10/11/12

(1) When they poured across the border I was cautioned to surrender

This I could not do; I took my gun and vanished

(2) I have changed my name so often I've lost my wife and children

But I have many friends And some of them are with me

(ou : « vous qui le savez, effacez mon passage »)

(3) An old woman gave us shelter Kept us hidden in the garret

Then the soldiers came; She died without a whisper

(4) There were three of us this morning I'm the only one this evening But I must go on;

The frontiers are my prison

(5) Oh, the wind, the wind is blowing Through the graves the wind is blowing

Freedom soon will come; Then we'll come from the shadows

Page 312: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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(6) L’ennemi * était chez moi Ils me dirent, "Résigne toi,"

Mais je n'ai pas pu, J'ai repris mon arme

(7) Personne ne m'a demandé D'où je viens et où je vais

Vous qui le savez, effacez mon passage

(8) J'ai changé cent fois de nom J'ai perdu femme et enfants

Mais j'ai tant d'amis; J'ai la France entière

(9) Un vieil homme dans un grenier Pour la nuit nous a caché

L’ennemi * l'a pris; Il est mort sans surprise

(10) Hier encore nous étions trois Il ne reste plus que moi

Et je tourne en rond Dans la prison des frontières

(11) Le vent passe sur les tombes La liberté reviendra On nous oubliera

Nous rentrerons dans l'ombre

(12) Oh, the wind, the wind is blowing Through the graves the wind is blowing

Freedom soon will come Then we'll come from the shadows

* Changé de « Les Allemands » Couplets supplémentaires

Possible d’alterner les couplets en Anglais et en Français.

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L'Armée Castelhemis, 1979

Tu verras dans ton courrier, Un tout petit bout de papier

Bleu blanc et rouge et imprimé Avec dessus le mot « armée »

Puis tu feras ta valise Mettras à 5 à 6 chemises Pas pour partir en Italie

Mais faire le con pour le pays Tu auras un coeur gros comme ça

Baiseras ta femme une dernière fois Et tu passeras la barrière

Sans jamais regarder derrière

Ladies and Gentlemen Derrière les murs de vos cités

Le carnaval est permanent (x6°

Et petit con ! Tu vas répondre à nos questions

Oui, Oui, Oui, Oui, Oui x2 Es-tu pédé? Oui, Oui, Oui, Oui Dégénéré? Oui, Oui, Oui, Oui

Es-tu drogué? Oui, Oui, Oui, Oui Politisé? Oui, Oui, Oui, Oui

Bien je vois, ah, ah On a de la personnalité hein voyou

Je vais vous incorporer, vous immatriculer Vous saquer, vous piquer, vous raser

Saquer, piquer, raser {x4} Saquer, Saquer, Saquer, (2x)

Page 314: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Dis... Qu'est-c'qu'il t'est arrivé Pendant toute une année Hey... Ne te retourne pas

Sans arrêt comme ça, Tout va bien Bien sûr, la vie continue

On peut pas dire, Qu'elle t'ait attendu

Allez, viens... On ne va plus parler Mais on va chanter, Et danser

Et la guitare ? Ça te dit plus rien ? Oh, toi qui en jouais si bien

Chut, écoute...

Viens danser dans les champs de blé Comme deux enfants retrouvés Allez viens laisse tout tomber

Le temps, les temps et le temps lutté ! Hey danse ! ! !

Som como la lluna

La chorale Dona Veu fait une interprétation du poème Pasquins per a la revolta vegetal, de Maria Mercè Marçal i Serra, cette interprétation s’appelle Som com la lluna.

Dones, baixeu, veniu / a la dansa de l’herba. Enramem els balcons / i preparem la terra.

Reguem-la amb pluja i sol defensem-la amb les dents,

perquè hi arreli l’arbre / de l’alliberament. Som com la lluna

Som com la lluna que mou les marees canviarem el món amb les nostres idees.

Som la força dels feminismes, apagarem la flama del capitalisme.

Page 315: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Le Chant des Anti-Proprios Emile Pouget dans le Père Peinard, Paris,

n° 219, Mai 1893.

Les chansons permettent de désigner les adversaires et de les indiquer à la vindicte populaire, comme dans cet hymne de la « Ligue des Antipropriétaires », spécialisée dans les déménagements « à la cloche de bois » des locataires qui ne pouvaient plus payer leur terme. L'expression « à la cloche de bois», veut dire abandonner discrètement son logement, en douce. Dans le Paris de la 2ème moitié du XIXème siècle, des groupes d'anarchistes faisant partie de ce réseau existaient dans tous les quartiers de Paris !

Transmise aux Rencontres Nomades de Briançon par La Gouaille de Lille, qui chantent le 1er et dernier couplet.

J’fais partie’ d’un group’ d’anarchistes Qui a comm’ spécialité d’fair’ les déménag’ments

Pour v’nir en aide aux communistes Qui s’trouv’nt embêtés pour payer leur logement,

Nous somm’s enn’mis de tout propriétaire, Mais, par contre, nous somm’s amis du prolétaire :

Voilà pourquoi, parmi les anarchos, On nous a surnommés la Ligu’ des antiproprios.

Ohé, les zigs ! À bas les flics !

REFRAIN : Un’, deux, trois, Marquons l’pas, Les chevaliers d’la cloch’ de bois. Un’, deux, trois, Marquons l’pas, C’est la terreur des bourgeois !

Serrons les rangs, Et portons crânement} Le gai drapeau des antiproprios ! } (2x)

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Qu’un copain s’trouv’ dans la panade Très emmerdé par les records et le vautour,

Vite il prévient les camarades Qui n’s’font pas prier pour lui prêter leur concours :

Et, tous en chœur, on radine à sa piôle, Sans avoir besoin d’ chef pour distribuer les rôles ;

L’un derrière l’autre, on voit les anarchos Descendre l’escalier avec les meubles sur leur dos.

Devant l’ pipelet ! Tous au complet REF :Un’, deux, trois, Marquons l’pas,

Les chevaliers d’la cloch’ de bois. Un’, deux, trois, Marquons l’pas, C’est la terreur des bourgeois !

Serrons les rangs, Et portons crânement} Le gai drapeau des antiproprios ! } (2x)

Nous avons tous l’humeur guill’rette Nous ne ratons jamais l’occas’ de rigoler,

Surtout lorsque madam’ Pip’lette À l’air d’vouloir nous empêcher d’déménager.

Sans la brusquer, on lui dit : La p’tit’ mère, Ça n’servirait à rien de vous foutre en colère,

Écoutez-nous et rentrez vit’ chez vous, Et restez ben tranquil’ Si vous n’voulez r’cevoir des coups

Puis sans façons, Nous la bouclons… (Au ref.)

Quand viendra la grève générale Et qu’ils s’ront las de crever de faim, les ouvriers,

Ce jour-là nous f’rons la Sociale, Au grand chambard nous ne serons pas les derniers.

On nous verra au cri de « Vive l’Anarchie ! » Écraser d’un poing fort l’ignoble bourgeoisie

Et, supprimant patrons et gouvernants, Nous venger en un jour de nos misères de mille

ans.

Plus d’proprios, tous anarchos… (Au ref.)

Page 317: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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La Ravachole Sébastien Faure, 1893

Sur l'air de "Ah, ça ira !" et de "Dansons la Carmagnole"

Dans la grande ville de Paris (2x) Il y a des bourgeois bien nourris (2x)

Il y a des miséreux, Qui ont le ventre creux Dansons la Ravachole, Vive le son, vive le son

Dansons la Ravachole, Vive le son de l’explosion !

REFRAIN : Ah, ça ira, ça ira, ça ira Tous les bourgeois goûteront de la bombe

Ah, ça ira, ça ira, ça ira Tous les bourgeois on les sautera ! .

Il y a des magistrats vendus (2x) Il y a des financiers ventrus (2x)

Il y a les argousins, Mais pour tous ces coquins Il y de la dynamite, Vive le son, vive le son

Il y a de la dynamite, Vive le son de l'explosion !.

REFRAIN

Il y a les sénateurs gâteux (2x) Il y a les députés véreux (2x)

Il y a les généraux, Assassins et bourreaux Bouchers en uniformes Vive le son, vive le son

Bouchers en uniformes Vive le son de l’explosion !

REFRAIN

Il y a des hôtels des richards (2x) Tandis que les pauvres clochards (2x)

À demi morts de froids, Et soufflant dans leurs doigts

Refilent la comète, Vive le son, vive le son Refilent la comète, Vive le son de l’explosion !

REFRAIN

Page 318: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

317

Ah nom de Dieu, faut en finir (2x) Assez longtemps geindre et souffrir (2x)

Pas de guerre à moitié, Plus de lâche pitié ! Mort à la bourgeoisie, Vive le son, vive le son

Mort à la bourgeoisie, Vive le son de l’explosion !

Lo Boièr Chanson traditionnelle polyphonique médiévale occitane, donnt les origines sont inconnues. Ses effets d'échos acoustiques rappellent des sons des Hautes Pyrénées et des yodel et cors des Alpes. Elle est revendiquée (sans fondement historique) comme « hymne cathare » par l’écrivain Léon Cordes et des indépendantistes occitans... (Traduction p. 325)

A, e, i, ò, u ! (2x) Quand lo boièr ven de laurar (bis)

Planta son agulhada, A, e, i, ò, u ! Planta …

Tròba sa femna al pè del fuòc (bis) Tota desconsolada, A, e, i, ò, u ! Tota…

Se n'es malauta diga z-o (bis) Te farai un potatge, A, e, i, ò, u ! Te farai …

Amb una raba, amb un caulet (bis) Una lauseta magra, A, e, i, ò, u ! Una lauseta...

Quand serai mòrta enterraum-me (bis) Al pus piu de la cava, A, e, i, ò, u !, Al pus…

Los pés virats a la paret (bis) Lo cap jos la canela, A, e, i, ò, u !, Lo cap…

E los romius que passaràn (bis) Prendràn d'aiga senhada A, e, i, ò, u ! Prendràn …

E diràn « Qual es mòrt aicí ? » (bis) Aquò es la paura Joana A, e, i, ò, u ! Aquò…

Se n'es anada al paradís (bis) Al cèl ambe sas cabras, A, e, i, ò, u ! Al cèl…

Page 319: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Société Tu m'Auras Pas ! Renaud, 1975

Même si on sait bien que Renaud s’est fait avoir, et que c’est pas le seul… on garde « Société »

Y'a eu Antoine avant moi, Y'a eu Dylan avant lui Après moi qui viendra ? Après moi c'est pas fini. On les a récupérés, Oui, mais moi on m'aura pas.

Je tirerai le premier Et j'viserai au bon endroit.

REFRAIN : J'ai chanté dix fois, cent fois J'ai hurlé pendant des mois, J'ai crié sur tous les toits

Ce que je pensais de toi, Société, tu m'auras pas.

J'ai marché sur bien des routes, J'ai connu bien des pat'lins,

Partout on vit dans le doute, Partout on attend la fin. J'ai vu occuper ma ville Par des cons en uniformes

Qui étaient pas vraiment virils, Mais qui s'prenaient pour des hommes.

REFRAIN

J'ai vu pousser des barricades, J'ai vu pleurer mes copains,

J'ai entendu les grenades Tonner au petit matin. J'ai vu ce que tu faisais Du peuple qui vit pour toi, J'ai connu l'absurdité De ta morale et de tes lois.

REFRAIN

Demain, prends garde à ta peau, A ton fric, à ton boulot,

Car la vérité vaincra,La Commune refleurira Mais en attendant, je chante,

Et je te crache à la gueule Cette petite chanson méchante Que t'écoutes dans ton fauteuil.

Page 320: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Fischia il Vento Paroles : Felice Cascione, 1943

sur l’air de la chanson populaire russe « Katyusha ».

Ecrite par un maquisard anti-fasciste qui avait combattu sous Mussolini sur le front russe. Avant Bella ciao la « vraie » chanson de la Résistance italienne.

Fischia _ il vento, urla la bufera, Scarpe rotte, eppur bisogna andar. A conquistare la rossa primavera

Dove sorge_il sol dell'avvenir. (2x)

Ogni contrada | è patria del ribelle, Ogni donna_a lui dona_un sospir. Nella notte lo guidano le stelle,

Forte_il cuore_e il braccio nel colpir. (2x)

Se ci coglie la crudele morte Dura vendetta verrà dal partigian. Ormai sicura è già la dura sorte Del fascista vile_e traditor. (2x)

Cessa il vento, calma la bufera, Torna_a casa il fiero partigian,

Sventolando la rossa sua bandiera Vittoriosi, alfin liberi siam. (2x)

Traduction : Siffle le vent, hurle la tempête, / Souliers cassés et pourtant il faut aller / Conquérir le printemps rouge / Où se lève le soleil de

l'avenir --- Chaque contrée est la patrie du rebelle / Chaque femme soupire après lui / Dans la nuit les étoiles le guident / Son cœur et son

bras sont forts au moment de frapper --- Si la mort cruelle nous surprend / Dure sera la vengeance du partisan / Il est déjà sûr le dure

destin / Du fasciste, lâche et traître. --- Cesse le vent, se calme la tempête / Le fier partisan rentre chez lui / En agitant son rouge drapeau

/ Victorieux, enfin libres nous sommes

Page 321: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Les Mains d’Or Paroles : B. Lavilliers, Musique : P. Arroyo, 2001.

Dom, Fam, Sol Cette chanson aborde les thèmes de la violence et du chômage sur des rythmes bossa ou reggae. Bernard Lavilliers explique : « J’ai écrit Les mains d’or après avoir vu des fermetures d’usines en Moselle. Des mecs de 45 ou 50 balais se retrouvaient avec des maisons à payer, des enfants toujours à l’école, ils finissaient chez eux, blessés, humiliés. Laminés par le capital, trahis par les politiciens, les travailleurs n’ont plus que leurs yeux pour pleurer… »

Un grand soleil noir tourne sur la vallée Cheminées muettes, portails verrouillés Wagons immobiles, tours abandonnées

Plus de flamme orange dans le ciel mouillé On dirait la nuit de vieux châteaux forts Bouffés par les ronces le gel et la mort

Un grand vent glacial fait grincer les dents Monstre de métal qui va dérivant

REFRAIN : J’voudrais travailler encore, travailler encore

Forger l’acier rouge avec mes mains d’or Travailler encore, travailler encore

Acier rouge et mains d’or

J’ai passé ma vie là, dans ce laminoir Mes poumons mon sang et mes colères noires

Horizons barrés là, les soleils très rares Comme une tranchée rouge saignée sur l’espoir

On dirait le soir des navires de guerre Battus par les vagues rongés par la mer Tombés sur le flanc, giflés des marées

Vaincus par l’argent les monstres d’acier

REFRAIN

Page 322: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

321

J’peux plus exister là, j’peux plus habiter là Je sers plus à rien moi, y’a plus rien à faire

Quand je fais plus rien moi, je coûte moins cher Que quand je travaillais moi, d’après les experts

J’me tuais à produire pour gagner des clous C’est moi qui délire ou qui devient fou

J’peux plus exister là, j’peux plus habiter là Je sers plus à rien moi, y’a plus rien à faire

REFRAIN (2x) Acier rouge et mains d’or (2x)

Inés Musique traditionnelle des Asturies (Espagne), sur l’air de « Tres hojitas madre »… Loin des trois petites feuilles de l’arbre de la comptine d’origine, il est question ici de l’état policier. L’homme a été arrêté au petit matin de façon arbitraire, sa femme se retrouve seule à la maison ne sachant pas quand il va revenir.

Sola está en la casa, Sola está mujer Sola está en la casa, Sola está mujer (x3)

REFRAIN : Inés, Inés, Inesita, Inés Inés, Inés, que guapita es

Sólo está(s) pensando – Cuándo ha de volver (2x) + REFRAIN

Que se lo llevaron – Al amenecer (2x) + REF

Entre dos fusiles – Sin decir por qué (2x) + REF

Será que luchaba – Pa’ poder vivir (2x) + REF

Será que tendría – Algo que decir (2x) + REF

Triste está la barca – Triste está la red (2x) +REF

Triste está la mina – El carro y el buey (2x) +REF

REFRAIN x2 pour finir

Page 323: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

322

Duerme Negrito Atahualpa Yupanqui

Berceuse folklorique populaire d'Amérique latine, d'une région proche de la frontière colombienne et vénézuélienne, compilée et popularisée par Atahualpa Yupanqui suite à une visite dans cette région et reprise par d'autres musiciens dont Victor Jara. Une mère, esclave, doit laisser son enfant pendant qu'elle va travailler dur et sans salaire. La dame qui le garde lui chante de s'endormir, que sa mère travaille dur dans les champs, et qu'elle lui rapportera des bonnes choses s'il s'endort, mais que s'il ne s'endort pas, le diable blanc viendra manger ses petits pieds.

REFRAIN : Duerme, duerme, negrito, Que tu mamá está en el campo, Negrito (2x)

Te va a traer codornice para ti. Te va a traer rica fruta para ti.

Te va a traer carne de cerdo para ti. Te va a traer muchas cosas para ti

Y si el negro no se duerme, Viene el diablo blanco

Y ¡zas ! Le come la patita, ¡chacapumba !

REFRAIN

Trabajando, Trabajando duramente, Trabajando sí. Trabajando y no le pagan, Trabajando sí. Trabajando y va tosiendo, Trabajando, sí.

Trabajando y Trabajando sí. Para el negrito chiquitito, Trabajando, sí. (2x)

Va de luto, sí, Va tosiendo, sí. Duramente, sí.

REFRAIN

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323

Las Panaderas En Castille, il existait dans les milieux ruraux des chants illustrant les différents métiers manuels pour montrer le caratère répétitif des tâches, et dont les mouvements, en raison de leur monotonie et de leur mécanique, en forment la base rythmique. Il s’agit ici d’un chant de boulangères.

Ya llegan las panaderas Por las calles de San Juan, Engañando a los chiquillos Cuatro duros vale el pan.

Por las calles del Congosto leré Cuatrocientos pocos van

Unos llevaban la harina leré Y otros llevaban el pan.

Ví que la ví subir que la ví bajar cortando una rosa, Morenita es tu cara y graciosa.

Cuando paso por tu puerta leré, Cojo pan y voy comiendo,

Pa que no diga tu madre leré, Que comerte me mantengo.

Dime panaderita como va el trato, La harina va subiendo y el pan barato.

Anda diciendo tu madre que de mi te libra ella, Que te libre del soldado y que no vayas a la guerra,

Ay amor mio del alma como no vienes a cumplir la palabra

Que nada tienes (3x) Ay amor mio del alma como no vienes.

Anda diciendo tu madre que tu la reina mereces, Y yo como no soy reina no quiero que me desprecies

Ay amor mio del alma como no vienes a cumplir la palabra

Que nada tienes (3x) Ay amor mio del alma como no vienes.

Page 325: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Comme un Arbre Maxime Le Forestier, 1972

Une chanson qui a trouvé un écho à Chambéry lors de la municipalité Dantin, qui, malgré réchauffement climatique, a décidé d'abattre nombre d’arbres de plusieurs décennies d'âge, Place de la Gare, à l'école Joppet, et Bd de la Colonne. Ce projet fut finalement stoppé grace à la mobilisation citoyenne. Les arbres sont des purificateurs d'air, des puits de carbone atmosphérique, des climatiseurs naturels qui améliorent la gestion des eaux pluviales et la biodiversité. Nous devons les préserver et leur permettre de s'épanouir en bonne santé.

Comme un arbre dans la ville Je suis né dans le béton,

Coincé entre deux maisons Sans abri sans domicile

Comme un arbre dans la ville

Comme un arbre dans la ville J'ai grandi loin des futaies,

Où mes frères des forêts Ont fondé une famille,

Comme un arbre dans la ville

Entre béton et bitume, Pour pousser je me débats

Mais mes branches volent bas, Si près des autos qui fument,

Entre béton et bitume

Comme un arbre dans la ville, J'ai la fumée des usines

Pour prison, et mes racines, On les recouvre de grilles,

Comme un arbre dans la ville

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Comme un arbre dans la ville J'ai des chansons sur mes feuilles

Qui s'envoleront sous l'œil De vos fenêtres serviles,

Comme un arbre dans la ville

Entre béton et bitume, On m'arrachera des rues

Pour bâtir où j'ai vécu, Des parkings d'honneur posthume,

Entre béton et bitume

Comme un arbre dans la ville, Ami, fais après ma mort, Barricades de mon corps

Et du feu de mes brindilles, Comme un arbre dans la ville

Traduction de « Lo Boeir », p 317 - NB : selon les régions « lo boièr » est le laboureur ou le bouvier :

Quand le laboureur revient de labourer / Il plante le soc de sa charrue (ou son aiguillon / A, e, i, o, u ! / Il plante le soc de sa charrue / Il trouve sa femme auprès du feu / Triste et affligée / Si tu es malade dis le moi /

Je te ferai un potage / Avec une rave, avec un chou / Une tranche de lard maigre ('lauseta' veut également dire 'alouette' ) / Quand je serai morte

enterrez-moi / Au plus profond de la cave / Les pieds tournés vers le mur / La tête sous le robinet (du tonneau) / Quand les pèlerins passeront / Ils

prendront de l'eau bénite / Et diront « Qui est mort ici ? » / C'est la pauvre Jeanne / Elle est allée au paradis / Au ciel avec ses chèvres

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Auprès de Mon Arbre Georges Brassens, 1956

J'ai plaqué mon chêne Comme un saligaud, Mon copain le chêne, Mon alter ego,

On était du même bois Un peu rustique, un peu brut,

Dont on fait n'importe quoi Sauf, naturell'ment, les flûtes...

J'ai maint'nant des frênes, Des arbres de Judée, Tous de bonne graine, De haute futaie...

Mais, toi, tu manque' à l'appel, Ma vieill' branche de campagne,

Mon seul arbre de Noël, Mon mât de cocagne !

REFRAIN : Auprès de mon arbre, je vivais heureux, J'aurais jamais dû m'éloigner de mon arbre...

Auprès de mon arbre, je vivais heureux, J'aurais jamais dû le quitter des yeux...

Je suis un pauv' type, J'aurai plus de joie : J'ai jeté ma pipe, Ma vieill' pipe en bois,

Qui' avait fumé sans s' fâcher, Sans jamais m' brûler la lippe,

L' tabac d' la vache enragée Dans sa bonn' vieill' têt' de pipe...

J'ai des pip's d'écume Orné's de fleurons, De ces pip's qu'on fume En levant le front,

Mais j' retrouv'rai plus, ma foi, Dans mon cœur ni sur ma lippe, Le goût d' ma vieill' pip' en bois,

Sacré nom d'un' pipe !

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REFRAIN

Le surnom d'infâme Me va comme un gant :

D'avecque ma femme J'ai foutu le camp, Parc' que, depuis tant d'années,

C'était pas un' sinécure De lui voir tout l' temps le nez

Au milieu de la figure. Je bats la campagne Pour dénicher la Nouvelle compagne Valant celle-là,

Qui, bien sûr, laissait beaucoup Trop de pierres dans les lentilles,

Mais se pendait à mon cou Quand j' perdais mes billes !

REFRAIN

J'avais un' mansarde Pour tout logement, Avec des lézardes Sur le firmament,

Je l' savais par cœur depuis Et, pour un baiser la course,

J'emmenais mes bell's de nuit Faire un tour sur la grande Ourse...

J'habit' plus d' mansarde, Il peut désormais Tomber des hall'bardes, Je m'en bats l'œil mais,

Mais si quelqu'un monte aux cieux Moins que moi, j'y paye des prunes :

Y' a cent sept ans, qui dit mieux, Qu' j'ai pas vu la lune !

REFRAIN

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Rue de Bellevue

Détournement de la chanson "Rue des Lilas", de Sylvain Giro (Katémé). A Lakhdar Bey, mort lors de l'expulsion de son logement à Chambéry le 3/7/2019, et aux 2 militant-es du Droit au Logement mis en procès suite à l’évacuation « musclée »du conseil municipal par des policiers accompagnés de 2 chiens

(voix basse) Ce soir je meurs à Bellevue Aujourd'hui pour moi sonne le glas

Mon visage est blanc, des menottes dans le dos Sur le trottoir tout en bas de chez moi.

(toustes) Ce soir je meurs sous vos yeux Pourtant je n'ai rien fait pour ça

Je ne suis qu'un simple habitant de la ville Qui comme vous tous, a l’droit d'avoir un toit.

REFRAIN : (voix basse) Je vous le dis, je vous le dis, je vous le dis

Que maudite soit cett’ police (toustes) Maudits Cristal, la mairie, leurs complices

Je m'éteins dans une rue de Bellevue. [Rue de Bell’vue, rue de Bell’vue, La rue de Bell’vue …]

Plus jamais mettre à la rue Des malades, des enfants, des familles,

Jamais plus ces drames, ces expulsions qui tuent Et ces gosses dont on a brisé la vie.

Plus jamais de gens qui hurlent "Laissez-le, son cœur va le lâcher"

(1 pers, autres : mmmmm) :

Plus jamais de mort à cause des abus De policiers pressés d'en terminer.

REFRAIN [Police tue, La polic’ tue, police tue, La polic’ tue...]

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J'aim’rais tant dire à mes frères Mon épouse, mes enfants, mes amis

Je trouv’rai un toit - pour reconstruire notre vie Ou de l'argent pour pouvoir vivre ici.

Je voudrais une dernière Chanson pour apaiser la nuit

Pour bercer mon départ jusqu'à l'autre bord Dire aux faiseurs de mort que l'on survit.

REFRAIN

Couplet suivant deux fois en canon :

Ecoutez notre colère

Nous n’ pourrons jamais accepter ça Nous contiiiinuerons - à être solidaires

De ceux… qui ont besoin d'un toit.

REFRAIN

Couplet supplémentaire, 2x tous ensemble :

Vous voudriez nous faire taire Vous avez osé faire un procès

A deux des… nôtr’ lé-gitim’ment en colère Mais la violence - est bien de votre côté.

REFRAIN : Je vous le dis, je vous le dis, je vous le dis Que maudite soit cett’ police

Maudits Cristal, la mairie, leurs complices La violence est bien de leur côté.

La violence est bien de leur côté. (chanté scandé fort)

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Elle n'est pas Morte

Paroles d'Eugène Pottier (1886) sur l'air de ‘T'en fais pas Nicolas’ de Parizot.

On l’a tuée à coups de chassepot, À coups de mitrailleuse

Et roulée avec son drapeau, Dans la terre argileuse.

Et la tourbe des bourreaux gras Se croyait la plus forte.

REFRAIN : Tout ça n’empêche pas Nicolas Qu’ la Commune n’est pas morte. (2x)

Comme faucheurs rasant un pré, Comme on abat des pommes, Les Versaillais ont massacré

Pour le moins cent mille hommes. Et les cent mille assassinats, Voyez ce que ça rapporte.

REFRAIN [On a bien fusillé Varlin, Flourens, Duval, Millière,

Ferré, Rigault, Tony Moilin, Gavé le cimetière. On croyait lui couper les bras Et lui vider l’aorte. ]

REFRAIN Ils ont fait acte de bandits, Comptant sur le silence.

Achevez les blessés dans leur lit, Dans leur lit d’ambulance

Et le sang inondant les draps Ruisselait sous la porte. REFRAIN

Les journalistes policiers, Marchands de calomnies, Ont répandu sur nos charniers Leurs flots d’ignominie.

Les Maxim’ Ducamp, les Dumas Ont vomi leur eau-forte.

REFRAIN

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C’est la hache de Damoclès Qui plane sur leurs têtes. À l’enterrement de Vallès, Ils en étaient tout bêtes Fait est qu’on était un fier tas À lui servir d’escorte

C’ qui prouve en tous cas Nicolas, Qu’la Commune n’est pas morte. (2x)

Bref tout ça prouve au combattant Qu’ Marianne a la peau brune,

Du chien dans l’ ventre et qu’il est temps D’crier vive la Commune !

Et ça prouve à tous les Judas Qu’si ça marche de la sorte

Ils sentiront dans peu nom de Dieu, Qu’la Commune n’est pas morte. (2x)

Me Tossa Fila John Ritsos, Musique: Mikis Theodorakis Me tósa fýlla sou gnéfei o ílios kaliméra

Me tósa flámpoura lámpei, lámpei o ouranós Kai toútoi més' ta sídera kai keínoi mes' to chóma.

Sópa ópou na 'nai tha simánoun oi kampánes. Aftó to chóma eínai dikó tous kai dikó mas.

Káto ap' to chóma mes sta stavroména chéria tous Kratáne tis kampánas to schoiní,

Prosménoune tin óra, Prosménoun na simánoun tin anástasi

Toúto to chóma eínai dikó tous kai dikó mas Den boreí kaneís na mas to párei

Sópa ópou na 'nai tha simánoun oi kampánes

Traduction : Avec tant de feuilles le soleil brille sur vous, avec tant de

flammes qui brillent, le ciel qui brille et à travers les fers et à travers le sol. Où les cloches sont, ils signifieront des cloches. Ce sol est à eux et à nous. Sous la terre dans leurs mains croisées. Ils tiennent la cloche sur la

corde, attendre le temps, attendre la résurrection, ce sol est à eux et à nous, personne ne peut nous le prendre

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Enfouir l’Orgueil des Hommes Anonyme, Occitanie, 2021 Rencontres Nomades Maquis

Je ne vois que vos peurs fleurir au gré des vents,

Et les fleurs périr à l’idée du printemps, Il n’y a rien de visible et de voir pourtant

Nos yeux y sont forcés par la mort indicible Qui hantera nos vies encore cent mille ans.

Vous ne manquiez de rien, et pourtant vous voici Fouissant comme dans une plaie l’atome si petit

Alchimistes naissants tout au cœur de la vie Vous lui avez ôté la force et l’avenir

Vous vous êtes crus Dieux, ça n’était que chimie...

Nous avons vu l’horreur, nous avons vu les crimes, Les bombes écarlates déchirant jusqu’aux cimes Des cieux, livides et tristes de nous voir infimes

Recréer tout le feu de l’immense soleil, Icare créant maudit tous nos enfants infirmes.

Justifiez, assassins, vos trouvailles guerrières, Par le trop saint progrès illuminant l’enfer :

Des milliards d’objets jaillissant de sous terre, Y viendront animer nos rétines mourantes, Mus par le son immonde du glas nucléaire.

La boue dans nos poumons écartèle nos peaux Fais tomber nos cheveux et puis broie tous nos os

Pour des millions d’années sans trêve ni repos Vous nous avez plié au joug de la fission

Sauvages mécaniques à l’absurde fardeau.

Mais il y aura l’été, et les ruines fleuries, Par-dessus les tombeaux des centrales enfouies

Notre joie durera plus que dure l’oubli Et nous serons vivants à la fin sans comprendre Comment ceux avant nous firent telle infamie.

Nous ne mourons que peu, nos idées au-delà De nos vies et nos terres s’étirent et se déploient

Avec amour et rage dans ces mondes étroits, Le chemin nous inonde de nos doutes riants : Acharnées et terribles continuant le combat.

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Chanson des Penn Sardin

En 1924, une immense grève éclata à Douarnenez, où les ouvrières des usines de conserverie de sardines ont bataillé pour obtenir une augmentation de salaire. Elles ne lâchèrent rien, malgré les nombreuses intimidations des patrons.

NB : Sur l’air de « En el Pozo Maria Luisa »

REFRAIN: J'entends sur le port de Douardenez, tralalère tralalo (2x)

Entends-tu monter le chant des sardinères Elles chantent comme tu dirais une prière

Pour ne pas voir ta misère (2x) REFRAIN (2x)

Entends-tu enfler le chant des sardinères Elles chantent comme tu dirais une prière

Pour calmer des larmes amères (2x) REFRAIN (2x)

Entends-tu gronder le chant des sardinères Elles chantent comme qui dirait une prière

Pour étouffer ta colère (2x) REFRAIN (2x)

Entends-tu crier le chant des sardinères, elles chantent mais ce n'est plus une prière,

Elles se sont mises en grève hier (2x) REFRAIN (2x)

Entends-tu hurler le chant des sardinères, elles chantent mais ce n'est plus une prière,

C'est la marche des émeutières (2x) REFRAIN (2x)

Entends-tu le silence des sardinères, Leur silence pendant la prière,

Du sang a rougi leur terre

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Andaluces de Jaén Poème « Aceituneros », Miguel Hernández, 1937

Musique : Santiago José Báez Chantée par Paco Ibañez

Un hymne aux oliviers et au courage et à la force de ceux qui les cultivent…

REFRAIN : Andaluces de Jaén, Aceituneros altivos, Decidme en el alma

¿ quién, quién levantó los olivos ? Andaluces de Jaén, (2x)

No los levantó la nada, Ni el dinero, ni el señor,

Sino la tierra callada, El trabajo y el sudor. Unidos al agua pura y a los planetas unidos,

Los tres dieron la hermosura De los troncos retorcidos.

REFRAIN

Cuántos siglos de aceituna, Los pies y las manos presos,

Sol a sol y luna a luna, Pesan sobre vuestros huesos !

Jaén, levántate brava Sobre tus piedras lunares,

No vayas a ser esclava Con todos tus olivares.

REFRAIN

Traduction Dites, Andalous de Jaen, Altiers ramasseurs d’olives, Dites moi du fond du cœur :

Qui a fait naitre l’olivier ? Ce ne fut pas le néant, Ni l’argent, ni le Seigneur, Mais la terre silencieuse, Le travail et la sueur, Avec l’aide de l’eau pure

Et des planètes du ciel, Ils ont donné à eux trois La beauté des troncs tordus, O Andalous de Jaen Combien de siècles d’olives, Attachés là pieds et mains De

l’aurore au clair de lune, Pèsent leur poids sur vos reins, Jaen, dresse ton courage, Sur tes grands rochers de lune, Tu ne vas pas être esclave, Avec tous tes oliviers !

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Abril 74 Paroles et Musique de Lluis Llach

Au Portugal, l’insurrection militaire et la « Révolution des Oeillets » du 25 avril 1974 balaie le régime autoritaire institutionnalisé en 1933 par António de Oliveira Salazar.

Companys, si sabeu on dorm la lluna blanca, Digueu-li que la vull,

Però no puc anar a estimar-la, Que encara hi ha combat.

Companys, si coneixeu el cau de la sirena, Allà enmig de la mar, Jo l’aniria a veure,

Però encara hi ha combat.

I si un trist atzar m’atura i caic a terra, Porteu tots els meus cants, I un ram de flors vermelles

A qui tant he estimat, Si guanyem el combat.

Companys, si enyoreu les primaveres lliures, Amb vosaltres vull anar, Que per poder-les viure

Jo me n’he fet soldat.

I si un trist atzar m’atura i caic a terra, Porteu tots els meus cants, I un ram de flors vermelles

A qui tant he estimat, Quan guanyem el combat. Traduction : Camarades si vous savez où dort la lune blanche dites-lui combien je

la désire, mais que je ne peux encore venir la rejoindre car il faut encore livrer combat. -- Camarades si vous savez où se cache la sirène, là-bas par-delà les mers, un jour j’irai la voir mais il faut encore livrer combat. -- Et si un triste sort m’arrête et que je tombe à terre portez tous mes chants et un bouquet de fleurs vermeilles

à l’être que j’ai tant aimé, si nous gagnons le combat. -- Camarades si vous cherchez les printemps libres Alors j’irai avec vous, Car c’est pour pouvoir les vivre

que je me suis fait soldat. -- Et si un triste sort m’arrête et que je tombe à terre portez tous mes chants et un bouquet de fleurs vermeilles si nous gagnons le

combat. -- Camarades si vous cherchez les printemps libres alors j’irai avec vous, car c’est pour pouvoir les vivre que je me suis fait soldat. -- Et si un triste sort

m’arrête et que je tombe à terre portez tous mes chants et un bouquet de fleurs vermeilles à l’être que j’ai tant aimé quand nous gagnerons le combat.

Page 337: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Combattete Lavoratori

Le Cantelli mentionné dans le deuxième verset était sans doute Girolamo Cantelli de Parme (1815-1884), sénateur et ministre du Royaume d'Italie, promoteur du "Regolamento Cantelli", lancé vers 1869, qui prévoyait 8 heures de travail quotidien dans les rizières de Vercelli et Novara, une grande réalisation pour ces travailleuses - les paysannes en particulier. Dans les décennies suivantes, les patrons ont toujours essayé d'ignorer et de saboter cette disposition de la loi, mais les travailleuses se sont battues pour l’étendre à tous les travailleurs.

Combattete lavoratori Che l'orario è arrivato Alla camera fu votato

E noi altri che lo vogliam

Viva viva il nostro Cantelli Che aveva un cuore d'oro

Le otto ore di lavoro In risaia che ci lasciò

Le otto ore di lavoro Noi faremo e solamente Per quei poveri innocenti

Che in carcere stanno a penar.

Traduction : Combattez les travailleurs / Que l'heure est venue Le vote a eu lieu à la Chambre / Et nous autres le voulons

Vive notre Cantelli ! / Qui avait un cœur d'or Les huit heures de travail / Dans les rizières, il nous a laissé

Les huit heures de travail / Nous les ferons et seulement Pour ces pauvres innocents / Qui sont à la peine en prison

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Djurdjevdan (Ederlezi) Traditionnel

Arrangements Goran Bregovic & Bjelo Dugme

Ederlezi en romani, Đurđevdan ou Djurdjevdan en serbo-croate, est une chanson traditionnelle tzigane qui fait référence à la fête de la Saint-Georges dans les Balkans et de la fête Hıdırellez en Turquie (6 mai). C'est la fête du Printemps, qui célèbre le départ de l'hiver, cet ennemi des Roms.

Proljeće na moje rame slijeće Đurđevak zeleni (2x)

Svima osim meni Drumovi odoše a ja osta

Nema zvijezde Danice Nema zvijezde Danice

Moje saputnice

REFRAIN: Evo zore evo zore Bogu da se pomolim

Evo zore evo zore, Ej Đurđevdan je A ja nisam s onom koju volim

Ej kome sada moja draga Na đurđevak miriše (2x)

Meni nikad više

REFRAIN

Njeno ime neka se spominje Svakog drugog dana (2x)

Osim Đurđevdana

REFRAIN

Traduction : Le jour de la Saint-Georges / Le printemps se pose sur mes épaules / Le lis

verdoie / Le lis verdoie / Pour tous, sauf pour moi // Les routes ont disparu et moi je suis resté / L'étoile du matin n'est plus là / L'étoile du matin n'est plus là / Ma compagne de voyage //

Hé, pour qui, à présent, ma bien-aimée / Sent-elle le lis / Sent-elle le lis / Pour moi, plus jamais // Voici l'aube, voici l'aube / Que je prie Dieu / Voici l'aube, voici l'aube / Hé, c'est le

jour de la Saint-Georges / Et moi, je ne suis pas avec celle que j'aime // Que son nom soit prononcé / Tous les deux jours / Tous les deux jours / Mais pas à la Saint-Georges

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En la Plaza de mi Pueblo Musique folklorique "El Café de Chinitas"

Chanson de la guerre civile espagnole attribuée à l'anarchiste CNT-FAI, organisation syndicale qui avait envoyé ses propres milices combattre avec l'armée républicaine espagnole.

Chanter tous les demi -couplets 2 fois.

En la plaza de mi pueblo Dijo el jornalero al amo: "¡Nuestros hijos nacerán Con el puño levantado !"

Y esta tierra, que no es mía, Esta tierra, que es del amo La riego con mi sudor La trabajo con mis manos.

Pero dime, compañero, Si estas tierras son del amo ¿por qué nunca le hemos visto

Trabajando en el arado?

Con mi arado abro los surcos Con mi arado escribo yo Páginas sobre la tierra De miseria y de sudor.

¡Qué mi voz suba a los montes! ¡Qué mi voz baje al barranco!

Que los jornaleros Se apoderen de los campos

En la plaza de mi pueblo Dijo el jornalero al amo: "¡Nuestros hijos nacerán, Con el puño levantado !"

Traduction : Sur la place de mon village, l'ouvrier a dit au maître "Nos enfants

vont naître avec les poings levés !" Et cette terre, qui n'est pas la mienne, cette terre, qui appartient au maître Je l'arrose avec ma sueur, je le travaille avec mes mains. Mais dis-moi, camarade, si cette terre appartient au maître comment se fait-il qu'on ne l'ait jamais vu travailler sur la charrue ? Avec ma charrue, j'ouvre

les sillons Avec ma charrue, j'écris Des pages sur la terre de la misère et de la sueur. Que ma voix monte dans les montagnes ! Que ma voix descende jusqu'au

ravin ! Laissez les ouvriers prendre en charge les champs.

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Homophobia Chumbawamba, 1994

Tirée de l’album "Anarchy" d’un groupe anarcho-pop de Leeds, elle décrit les crimes haineux dirigés contre les hommes gais.

Up behind the bus-stop, In the toilets off the street There are traces of a killing,

On the floor beneath your feet Mixed in with the piss and beer

Are bloodstains on the floor From the boy who got his head kicked in

A night or two before

REFRAIN (2x): Homophobia the worst disease You can't love who you want to love

in times like these (2ème fois “Lesbophobia”)

In the pubs, clubs and burger bars Breeding pens for pigs

Alcohol testosterone and ignorance and fists Packs of hunting animals, Roam across the town

They find an easy victim And they punch him to the ground

REFRAIN

The siren of the ambulance, The deadpan of the cops Chalk to mark the outline,

Where the boy first dropped Beware the holy trinity, Church, and State and Law

For every death the virus Gets more deadly than before

REFRAIN (2x) Traduction : Derrière l'arrêt de bus, dans les toilettes de la rue. Il y a des traces d'un meurtre sur le

sol sous vos pieds Mélangées à la pisse et à la bière il y a des taches de sang sur le sol Du garçon qui a reçu un coup de pied dans la tête Une nuit ou deux avant L'homophobie, la pire des maladies On

ne peut pas aimer qui on veut aimer par les temps qui courent (2ème fois "Lesbophobie") Dans les pubs, les clubs et les bars à hamburgersDes enclos d'élevage pour les cochons Alcool, testostérone,

ignorance et poings Des meutes d'animaux de chasse, parcourent la ville Ils trouvent une victime facile Et ils la frappent au sol - La sirène de l'ambulance, le pince-sans-rire des flics. De la craie pour

marquer le contour de l'endroit où le garçon est tombé la première fois. Méfiez-vous de la sainte

trinité, l'Église, l'État et la loi. Pour chaque mort, le virus devient plus mortel qu'avant.

Page 341: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Fuoco e Mitragliatrici

Chanson de la 1ère Guerre mondiale, sur l’air de « Sona chitarra » de Libero Bovio, musique d’Ernesto De Curtis, 1913. Elle dénonce les terribles conditions des tranchées et le massacre des soldats sur un rythme de valse. Les localités mentionnées datent la composition de fin de 1915, début 1916. Les chansons antimilitaristes de la Grande Guerre, comme celle-ci, se sont pour beaucoup perdues pendant le fascisme au profit de chansons célébrant le patriotisme et le sacrifice des soldats.

Non ne parliamo di questa guerra Che sarà lunga un'eternità;

Per conquistare un palmo di terra Quanti fratelli son morti di già !

REFRAIN : Fuoco e mitragliatrici, Si sente il cannone che spara;

Per conquistar la trincea: Savoia ! - si va.

Trincea di raggi, maledizioni, Quanti fratelli son morti lassù !

Finirà dunque 'sta flagellazione? Di questa guerra non se ne parli più.

(air du refrain) : O Monte San Michele, Bagnato di sangue italiano !

Tentato più volte, ma invano, Gorizia pigliar.

Da monte Nero a monte Cappuccio Fino all'altura di Doberdò,

Un reggimento più volte distrutto: Alfine indietro nessuno tornò.

+ REFRAIN (2x)

Traduction : Ne parlons pas de cette guerre Cela prendra une éternité Pour conquérir un pouce de terre Combien de frères sont déjà tués // Du feu et des mitraillettes Entendez les

coups de canon Pour conquérir la tranchée Savoia ! On y va! // Tranchée d'obus, malédiction Tous les camarades qui ont morts là-haut Quand donc cette tuerie finira- t-elle? De cette

guerre, n'en parlons plus // O Monte San Michele Baigné de sang italien Tenté tant de fois mais en vain D' prendre Gorizia // Du Monte Nero au Monte Cappuccio Jusque sur les hauts

du Doberdò Un régiment détruit plusieurs fois Personne n'est finalement revenu

Page 342: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Cu Ti Lu Dissi

Chanson d’amour sicilienne (pas militante mais jolie…)

Cu ti lu dissi ca t'haju a lassari Megliu la morti e no chistu duluri

Refrain: Ahj ahj ahj ahj - moru moru moru moru Ciatu di lu me cori - l'amuri miu si tu (2x)

Cu ti lu dissi a tia nicuzza Lu cori mi scricchia a picca a picca a picca a picca

Refrain

Lu primu amuri lu fici cu tia E tu schifusa ti stai scurdannu a mia

Paci facemo oh nicaredda mia Ciatu di l'arma mia - l'amuri miu si tu (2x)

la la la la la la, la la la la la la...La!

Traduction Qui te l’a dit Qui te l'a dit que je dois te laisser, - mieux la mort et pas cette douleur. - Aïe, aïe,

aïe, je meurs, je meurs, je meurs, - mon amour c'est toi, souffle de mon cœur. - Qui te l'a dit à toi, petite, - mon cœur se déchire peu à peu à peu. - Le premier

amour, je l'ai fait avec toi ; - et toi ingrate, tu as oublié de moi. - Faisons la paix, oh ma petite, - souffle de mon âme, mon amour c'est toi. - Faisons la paix, oh ma

petite, - souffle de mon âme, mon amour c'est toi. -

Traduction (Ne pleure pas / Partent les émigrants →

Ne pleure pas, ma jolie, si je dois partir Si je dois rester loin de vous Ne pleure pas, ô ma belle, ne pleure jamais Je reviendrai bientôt, tu verras. Adieu à ma terre,

adieu à ma maison, Adieu à tout ce que je laisse derrière moi ; Je reviendrai bientôt, ou je ne reviendrai pas, Seulement le souvenir que je porte avec moi./

Partent les émigrants, partent pour l'Europe... Sous les yeux de la police ; Partent les émigrants, partent pour l'Europe. Les déportés de la bourgeoisie. Ne pleure pas, je ne sais pas combien de temps Je dois rester et transpirer ici ; / Les nuits

sont longues, elles ne passent jamais Et je ne pourrai jamais t'avoir près de moi. Toujours le travail, la violence et le racisme Mais cette misère nous donne plus de

force ; Et la colère grandit, et le désir grandit Désir d'avoir le monde pour moi.

Page 343: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Non Piangere Oi Bella [Partono gli Emigranti]

Alfredo Bandelli, 1974

Non piangere oi bella se devo partire, Se devo restare lontano da te,

Non piangere oi bella, non piangere mai Che presto, vedrai, ritorno da te.

Addio alla mia terra, addio alla mia casa, Addio a tutto quello che lascio quaggiù;

O tornerò presto, o non tornerò mai, Soltanto i ricordi io porto con me.

REFRAIN : Partono gli emigranti, partono per l'Europa

Sotto lo sguardo della polizia Partono gli emigranti, partono per l'Europa

I deportati della borghesia.

Non piangere oi bella, non so quanto tempo Lo devo restare a sudare quaggiù;

Le notti son lunghe, non passano mai E non posso mai averti per me.

Soltanto fatica, violenza e razzismo Ma questa miseria più forza ci dà ;

E cresce la rabbia, e cresce la voglia la Voglia di avere il mondo per me.

REFRAIN

(Traduction page précédente)

Page 344: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

343

Que la Tortilla se Vuelva

Aussi appeléée La Hierba de los Caminos, Paroles reprises d’une vieille chanson contestataire flamenco (révolution du pain et du fromage, 1860s en Andalousie). Victor Jara la présentait comme une chanson de la Guerre Civile espagnole, et disait que chez lui la « totilla » (la chance) s’était retournée, en faveur des pauvres… C’était peu avant le funeste 11/09/1973, le coup d’état d’Augusto Pinochet et la destitution de Salvador Allende et son suicide dans la Palais de la Moneda.

La hierba de los caminos La pisan los caminantes (2x) Y a la mujer del obrero La pisan cuatro tunantes

De esos que tienen dinero. (2x)

Qué culpa tiene el tomate Que está tranquilo en la mata (2x)

Y viene un hijo de puta Y lo mete en una lata Y lo manda pa' Caracas. (2x)

Los señores de la mina Han comprado una romana (2x)

Para pesar el dinero Que toditas las semanas Le roban al pobre obrero. (2x)

Qué culpa tiene el cobre Que está tranquilo en la mina (2x)

Que viene un jánqui (yankee) ladron Y lo mete en un vagón Y lo manda pa' Nueva York (2x)

Revolución socialista, pa' toda latina america (2x) * Que la tortilla se vuelva, que los pobres coman pan

y los ricos mierda, mierda. (3x) Traduction : L'herbe des routes est piétinée par des marcheurs et la femme de l'ouvrier, quatre coquins marchent dessus de ceux qui ont de l'argent. - Quelle est la faute de la tomate qui est calme dans la brousse et un fils de pute arrive et la met en boîte et l'envoie à Caracas. -Quelle est la faute du cuivre bien tranquille dans la mine un voleur yankee arrive et le met dans un wagon et l'envoie à New York - Les seigneurs de la mine ont acheté une voiture romaine A peser le pour et le contre que chaque semaine ils volent le pauvre travailleur. - Que l'omelette revienne que les pauvres mangent du pain et les riches, merde, merde.

*Changé de « Cuándo querrá el Dios del cielo »

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Le Temps des Cerises Paroles Jean Baptiste Clément, 1866

Musique Antoine Renard, 1868

Bien que lui étant antérieure, cette chanson est néanmoins fortement associée à la Commune de Paris de 1871, l'auteur étant lui-même un communard ayant combattu pendant la Semaine sanglante. Son assimilation à la Commune s’explique aussi par son texte qui parle d'une « plaie ouverte », d'un « souvenir que je garde au cœur », de « cerises d'amour [...] tombant [...] en gouttes de sang », mots qui peuvent aussi bien évoquer une révolution manquée qu'un amour perdu. On peut aussi imaginer que les cerises représentent les impacts de balles ; balles auxquelles il est fait aussi allusion sous l'image des « belles » qu'il vaut mieux éviter. La coïncidence chronologique fait aussi que la Semaine Sanglante se déroula fin mai, la saison des cerises.

NB : variantes possibles entre parenthèses

Quand nous chanterons le temps des cerises, Et gai rossignol, et merle moqueur,

Seront tous en fête… Les belles auront la folie en tête,

Et les amoureux du soleil au cœur. Quand nous chanterons le temps des cerises,

Sifflera bien mieux, le merle moqueur

Mais il est bien court le temps des cerises Où l'on s'en va deux, cueillir en rêvant,

Des pendants d'oreille... Cerises d'amour aux robes pareilles

Tombant sous la feuille, en gouttes de sang... Mais il est bien court le temps des cerises

Pendants de corail, qu'on cueille en rêvant !

Page 346: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Quand vous en serez, au temps des cerises Si vous avez peur, des chagrins d'amour

Évitez les belles… Moi qui ne crains pas les peines cruelles Je ne vivrai point sans souffrir un jour...

Quand vous en serez, au temps des cerises Vous aurez aussi, des chagrins d'amour.

J'aimerai toujours, le temps des cerises C'est de ce temps-là, que je garde au cœur,

Une plaie ouverte… Et Dame Fortune, en m'étant offerte Ne pourra jamais calmer ma douleur.

J'aimerai toujours, le temps des cerises Et le souvenir, que je garde au cœur !

La Faute à Eve Anne Sylvestre , 1986

D'abord elle a goûté la pomme, Même que ce n'était pas très bon Y avait rien d'autre, alors en somme, Elle a eu raison, et bien non?

Ça l'a pourtant arrangé, l'homme, C'était pas lui qui l'avait fait N'empêche, il l'a bouffée, la pomme, Jusqu'au trognon et vite fait

Oui, mais c'est la faute à Ève, Il n'a rien fait, lui, Adam Il a pas dit : "Femme, je crève, Rien à se mettre sous la dent"

D'ailleurs, c'était pas terrible, Même pas assaisonné C'est bien écrit dans la Bible - Adam, il est mal tombé

Après ça, quand Dieu en colère, Leur dit avec des hurlements : "Manque une pomme à l'inventaire ! Qui l'a volée ? C'est toi, Adam ?"

Ève s'avança, fanfaronne, et dit : "Mais non, papa, c'est moi Mais, d'ailleurs, elle était pas bonne Faudra laisser mûrir, je crois"

Alors c'est la faute à Ève S'il les a chassés d'en haut Et puis Adam a pris la crève Il avait rien sur le dos

Ève a dit : "Attends, je cueille" Des fleurs, c'était trop petit Fallait une grande feuille - Pour lui cacher le zizi

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346

Après ça, quelle triste affaire Dieu leur a dit : "Faut travailler" Mais qu'est-ce qu'on pourrait bien faire?

Ève alors a dit : "J'ai trouvé" Elle s'arrangea, la salope Pour faire et porter les enfants

Lui poursuivait les antilopes Et les lapins pendant ce temps

C'est vraiment la faute à Ève Si Adam rentrait crevé Elle avait une vie de rêve Elle s'occupait des bébés

Défrichait un peu la terre Semait quelques grains de blé Pétrissait bols et soupières - Faisait rien de la journée

Pour les enfants, ça se complique, Au premier fils il est content Mais quand le deuxième rapplique, Il devient un peu impatient Le temps passe, Adam fait la gueule, Il s'aperçoit que sa nana

Va se retrouver toute seule, Avec 3 bonhommes à la fois

Là, c'est bien la faute à Ève, Elle n'a fait que des garçons Et le pauvre Adam qui rêve, De changer un peu d'horizon

Lui faudra encore attendre, De devenir grand-papa Pour tâter de la chair tendre - Si même il va jusque-là

En plus, pour faire bonne mesure, Elle nous a collé un péché Qu'on se repasse et puis qui dure, Elle a vraiment tout fait rater Nous, les filles, on est dégueulasse, Paraît qu'ça nous est naturel Et les garçons, comme ça passe, Par chez nous, ça devient pareil

Mais si c'est la faute à Ève, Comme le bon Dieu l'a dit Moi, je vais me mettre en grève, J'irai pas au paradis

Non, mais qu'est-ce qu'Il s'imagine?, J'irai en enfer tout droit Le bon Dieu est misogyne - Mais le diable, il ne l'est pas - Ah !

Non Tu N'as Pas de Nom Anne Sylvestre, 1973

Chanson sur l’avortement… un droit toujours en danger.

REFRAIN: Non non tu n'as pas de nom Non tu n'as pas d'existence

Tu n'es que ce qu'on en pense, Non non tu n'as pas de nom

Oh non tu n'es pas un être, Tu le deviendras peut-être Si je te donnais asile, Si c'était moins difficile

S'il me suffisait d'attendre, De voir mon ventre se tendre

Si ce n'était pas un piège, Ou quel douteux sortilège

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REFRAIN

Savent-ils que ça transforme, L'esprit autant que la forme

Qu'on te porte dans la tête, Que jamais ça ne s'arrête Tu ne seras pas mon centre,

Que savent-ils de mon ventre Pensent-ils qu'on en dispose,

Quand je suis tant d'autres choses

REFRAIN

Déjà tu me mobilises, Je sens que je m'amenuise Et d'instinct je te résiste, Depuis si longtemps j'existe

Depuis si longtemps je t'aime, Mais je te veux sans problème

Aujourd'hui je te refuse, Qui sont-ils ceux qui m'accusent

REFRAIN

A supposer que tu vives, Tu n'es rien sans ta captive Mais as-tu plus d'importance, Plus de poids qu'une

semence Oh ce n'est pas une fête, C'est plutôt une défaite

Mais c'est la mienne et j'estime Qu'il y a bien deux victimes

REFRAIN

Ils en ont bien de la chance, Ceux qui croient que ça se pense

Ça se hurle ça se souffre, C'est la mort et c'est le gouffre C'est la solitude blanche, C'est la chute l'avalanche

C'est le désert qui s'égrène, Larme à larme peine à peine

REFRAIN

Quiconque se mettra entre, Mon existence et mon ventre N'aura que mépris ou haine

Me mettra au rang des chiennes C'est une bataille lasse, Qui me laissera des traces

Mais de traces je suis faite, Et de coups et de défaites

REFRAIN

Page 349: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

348

Les Hormones, Simone Anne Sylvestre, 2000

Elle a raté la mayonnaise On espère encore qu'elle se taise Elle a trente-six idées par heure

Quand elle a pas l' fou rire, elle pleure D'un seul coup, elle est irascible Puis, elle devient hypersensible

Elle dit que ça la tarabuste Et elle prétend que c'est injuste

Elle rouspète, elle ronchonne Elle peut plus supporter personne

REFRAIN: C'est la faute aux hormones, Simone, C'est la faute aux hormones ! (2x)

C'est vers douze ans que ça débarque Elle accepte plus les remarques

Elle désespère l'entourage En tenue de ski sur la plage

On ne peut plus - et c'est un comble - La plaisanter du bout de l'ongle

C'est l'éternelle féminine Qui fleurit en cette gamine

Elle était pourtant bien mignonne Ça y est ! Elle nous empoisonne

REFRAIN

Quand c'est devenu la routine Qu'elle y a mis une sourdine On se croit sorti de l'auberge

C'est alors qu'elle nous submerge De lait, de tétines, de couches

Ah non ! Il faut plus qu'on y touche Elle se prend pour un tabernacle

On devrait crier au miracle Elle s'arrondit, elle ronronne

L'est jamais là quand on la sonne

Page 350: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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REFRAIN

Quand enfin- plus rien ne s'oppose À ce qu'elle nous fasse une pause

N'espérez pas qu'elle se calme On peut lui décerner la palme

De la plus tranquille emmerdeuse Elle dit qu'elle veut être heureuse

Elle dépense, elle dilapide Elle devient extralucide

Paraît qu' c'est la testostérone Qui fait les vieilles amazones

REFRAIN

Elle fait tourner le lait des vaches Tout ce qu'elle touche, elle le gâche

Elle est folle, elle est hystérique Comprend rien à la mécanique D'ailleurs, c'est une pécheresse

Elle peut même pas dire la messe L'autorité, elle la sape

Elle désespère même le pape (qui a pas besoin de ça pourtant, le pauvre)

Et pourtant, elle se cramponne Elle manifeste, elle s'époumone

REFRAIN

C'est pourtant la moitié du monde Il a fallu qu'elle nous ponde

Qu'elle nous abreuve, qu'elle nous torche Qu'elle nous dise qu'on est pas si moche Qu'elle nous attende pendant des heures

Qu'elle nous console quand on pleure Qu'elle nous veille quand on est malade

Qu'elle avale toutes nos salades Si un jour, elle nous abandonne

On trouvera la vie monotone

Et vive les hormones, Simone Et vive les hormones ! (4x)

Page 351: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Le Wagon Les Charbonniers de l'Enfer, 2010,

(d’après « Boxcar » de Neil Young, 2007)

Je suis un aigle, je vole très haut Je suis un serpent, je rampe très bas

Je suis un homme blanc, Je suis un homme noir

Peut-être Amérindiens, je ne sais pas

REFRAIN : Je suis un Wabo d'track Sur la ligne de Sand-More

Je roule en wagon dans la nuit Qu'importe où j’ descendrai

Ce qui va m'arriver J’ sais pas vraiment C’ qui va m'allumer

Quand la côt’ se glisse Au rythme des marées

Quand la ligne des montagnes S'efface à jamais

Quand le désert avance A coup de tempête Dans le Grand Esprit, Je place mes croyances

REFRAIN (2x)

Page 352: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Les Majoritaires de la Terre Compagnie Jolie Môme, 2002

Chanson « Je reviendrai et je serai des millions » adaptée lors des manifestations contre la guerre en Irak.

Les majoritaires de la terre, Esclaves de l’ère nucléaire,

Indiens survivants d’Amérique, Descendants d’esclaves d’Afrique

Plébéiens pauvres d’Occident D’Océanie, d’Asie, d’Orient :

REFRAIN: Tous un jour danseront sur l’air Du chant des damnés de la terre

C’est en combattant la misère Qu’on peut lutter contre la guerre.

Les majoritaires de la terre, Esclaves de l’ère nucléaire, Gamins des rues de Bogota,

De Conakry, de Calcutta, Enfants des ghettos des cités, Parqués derrière les barbelés :

REFRAIN Les majoritaires de la terre, Esclaves de l’ère nucléaire,

Victimes des guerres commerciales, De l’empire et du capital,

Mangeurs de vaches carnivores, Enfants du sida qui dévore,

En ces temps apocalyptiques De guerre bactériologique :

REFRAIN Contre la guerre nous sommes des millions,

A bas la guerre ! Contre la guerre nous sommes des millions,

Révolution !

Page 353: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Déserteur Renaud, 1983

En 1983, Renaud refait parler de la chanson éponyme de Boris Vian, avec des références post-1968

Monsieur le Président, Je vous fais une bafouille Que vous lirez sûr'ment Si vous avez des couilles.

Je viens de recevoir Un coup d'fil de mes vieux Pour m'prév'nir qu'les gendarmes

S'étaient pointés chez eux. J'ose pas imaginer C'que leur a dit mon père

Lui les flics les curés, Et pi'les militaires Les a vraiment dans l'nez P't'être encore plus que moi Dès qu'y peut en bouffer L'vieil anar y s'gène pas (2x)

Alors y paraît qu'on m'cherche Qu'la France a besoin d’moi

C'est con, j'suis en Ardèche Y fait beau, tu l'crois pas. J'suis là avec des potes Des écolos marrants

On a une vieille bicoque On la r'tape tranquillement. On fait pousser des chèvres On fabrique des bijoux

On peut pas dire qu'on s'crève L'travail, c'est pas pour nous.

On a des plantations, Pas énorme, trois hectares D'une herbe qui rend moins con

Non, c'est pas du Ricard (2x)

Monsieur le Président, Je suis un déserteur De ton armée de glands,

De ton troupeau de branleurs. Y z'auront pas ma peau Touch'ront pas à mes cheveux

J'saluerai pas le drapeau J'march'rai pas comme les boeufs.

J'irai pas en Allemagne Faire le con pendant 12 mois Dans une caserne infâme Avec des plus cons qu'moi.

J'aime pas recevoir des ordres J'aime pas me lever tôt J'aime pas étrangler l'borgne

Plus souvent qu'il ne faut (2x)

Page 354: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Pi surtout s'qui m'déplaît C'est que j'aime pas la guerre Et qui c'est qui la fait Ben, c'est les militaires.

Y sont nuls, y sont moches Et pi, ils sont teigneux Maint'nant j'vais t'dire pourquoi J'veux jamais être comme eux.

Quand les Russes, les Ricains F'ront péter la planète Moi, j'aurai l'air malin, Avec ma bicyclette

Mon pantalon trop court Mon fusil, mon calot Ma ration d'topinambour Et ma ligne (i)Maginot( 2x)

Alors, me gonfle pas, Ni moi ni tous mes potes Je s'rai jamais soldat J'aime pas les bruits de bottes. T'as plus qu'à pas t'en faire Et construire tranquillos Tes centrales nucléaires Tes sous-marins craignos.

Et va pas t'imaginer Monsieur le Président Qu'j'suis manipulé Par les rouges ou les blancs.

Je n'suis qu'un militant Du parti des oiseaux Des baleines, des enfants De la terre et de l'eau (2x)

Monsieur le Président Pour finir ma bafouille J'voulais t'dire simplement

Qu'ce soir, on fait des nouilles. A la ferme, c'est le panard Si tu veux viens bouffer

On fumera un pétard Et on pourra causer (2x)

Traduction « Le droit de vivre en paix » (page suivante) : Poète Ho Chi Minh / qui frappe du Vietnam, à toute l'humanité / Aucun canon n'effacera le sillon de votre rizière. / Le droit de vivre en paix / L'Indochine est

l'endroit, au-delà de la grande mer. / Où ils font éclater la fleur, avec génocide et napalm. / La lune est une explosion, qui fait fondre toutes les clameurs. / Le droit de vivre en paix / Oncle Ho, notre chanson, c'est le feu de l'amour pur. / C'est un

pigeonnier, un olivier de l'oliveraie. / C'est la chanson universelle, la chaîne qui triomphe. / Le droit de vivre en paix / C'est la chanson universelle, la chaîne qui

fera le triomphe. / Le droit de vivre en paix Sans peur dans notre pays. En conscience et en unité, / Avec toute l'humanité.

Aucun canon ne pourra effacer, / le sillon de la fraternité, le droit de vivre en paix. / Avec respect et liberté, un nouveau pacte social. / Dignité et éducation, qu'il n'y

ait pas d'inégalité. / La lutte est une explosion, qui fait fondre toutes les clameurs, / le droit de vivre en paix. / La paix est notre chant, c'est le feu de l'amour pur. /

C'est le colombier des pigeons, l'olivier de l'oliveraie. / C'est le chant universel, la chaîne qui triomphe, / le droit de vivre en paix.

Page 355: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Diabolo

Brigitte Fontaine et Areski Belkacem, 1977 En 1976, les membres de la RAF (Fraction Armée Rouge, ou la bande à Baader-Meinhof), groupe allemand de guérilla urbaine, se « font suicider » en prison. Ulrike Meinhof, une des dirigeant·es, est la première.

Lead : Do#, Haute : Fa, Basse : Sol

Tout le monde chante la lead

L’hiver vole d’arbre en arbre Dans le ciel abandonné Et le feu reste de marbre Au fond du cœur exilé

J’aimais tant les hirondelles Quand les reverrai-je enfin La mer et les mirabelles Le vent chaud et le jasmin

Les baisers dans le cou, Les levers de soleil Les petits rendez-vous, Et les nuits sans sommeil

Entrée de la basse

C’est la chanson que l’on chante Quand l’espérance est couchée

C’est la chanson très méchante Que le diable m’a donnée

Pour bien faire danser Tous les desperados Qui se sont suicidés De trois coups dans le dos

J’aimais tant les hirondelles Quand les reverrai-je enfin La mer et les mirabelles Le vent chaud et le jasmin

Les baisers dans le cou, Les levers de soleil Les petits rendez-vous, Et les nuits sans sommeil

Je mourrai près d’une source Que je n’aurai pas aimée Je mourrai dans une course Où je n’aurai pas bougé

C’est la chanson que l’on chante Quand l’espérance est couchée

C’est la chanson très méchante Que le diable m’a donnée

Pour bien faire danser, Tous les desperados Qui se sont suicidés, De trois coups … 1 2 3 … dans le dos*

(*chuchoté/parlé)

Page 356: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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El Derecho de Vivir en Paz Victor Jara, 1971

Jara, militant politique chilien, fut emprisonné et assassiné sur les ordres d'Augusto Pinochet. Ce chant était à l'origine un hommage au leader communiste Ho Chi Minh. Lors des manifestations anti-gouvernementales au Chili à l'automne 2019, les manifestant·es se sont rassemblés en chansons : à Santiago, fin Octobre, et ont chanté cet hymne à la résistance contre le régime brutal de Pinochet (1973-1990) dans une nouvelle version, pour illustrer la lutte pour la dignité, les droits sociaux et la solidarité dans le pays.

Version originale : El derecho de vivir, Poeta Ho Chi Minh Que golpea de Vietnam, A toda la humanidad Ningún cañón borrará, El surco de tu arrozal

El derecho de vivir en paz

Indochina es el lugar, Más allá del ancho mar Donde revientan la flor, Con genocidio y napalm

La Luna es una explosión, Que funde todo el clamor El derecho de vivir en paz (2x)

Tío Ho, nuestra canción, Es fuego de puro amor Es palomo palomar, Olivo de olivar

Es el canto universal, Cadena que hará triunfar El derecho de vivir en paz

Es el canto universal, Cadena que hará triunfar El derecho de vivir en paz (2x)

~~~ Version 2019 :

Sin miedo en nuestro país. En conciencia y unidad, con toda la humanidad. Ningún cañón borrará,

el surco de la hermanidad, el derecho de vivir en paz.

Con respeto y libertad, un nuevo pacto social. Dignidad y educación, que no haya desigualdad.

La lucha es una explosión, que funde todo el clamor, el derecho de vivir en paz.

Es la paz nuestra canción, es fuego de puro amor. Es palomo palomar, olivo del olivar.

Es el canto universal, cadena que hará triunfar, el derecho de vivir en paz.

Page 357: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Une Sorcière Comme les Autres Anne Sylvestre, 1975

S'il vous plaît, soyez comme le duvet Soyez comme la plume d'oie, des oreillers d'autrefois…

J'aimerais, ne pas être portefaix, S'il vous plaît, faites-vous léger, Moi je ne peux plus bouger

Je vous ai porté vivant, je vous ai porté enfant Dieu comme vous étiez lourd, pesant votre poids d'amour

Je vous ai porté encore, à l'heure de votre mort Je vous ai porté des fleurs, vous ai morcelé mon cœur.

Quand vous jouiez à la guerre, moi je gardais la maison, J'ai usé de mes prières, les barreaux de vos prisons,

Quand vous mouriez sous les bombes, Je vous cherchais en hurlant

Me voilà comme une tombe, et tout le malheur dedans

Ce n'est que moi, c'est elle ou moi, Celle qui parle, ou qui se tait

Celle qui pleure, ou qui est gaie, C'est Jeanne d'Arc, ou bien Margot,

Fille de vague, ou de ruisseau Et c'est mon coeur ou bien le leur,

Et c'est la sœur ou l'inconnue , Celle qui n'est jamais venue, celle qui est venue trop tard,

Fille de rêve ou de hasard

Et c'est ma mère ou la vôtre Une sorcière, comme les autres

Il vous faut, être comme le ruisseau Comme l'eau claire de l'étang, qui reflète et qui attend

S'il vous plaît, regardez-moi je suis vraie Je vous prie, ne m'inventez pas, vous l'avez tant fait déjà,

Vous m'avez aimée servante, m'avez voulue ignorante Forte vous me combattiez, faible vous me méprisiez

Vous m'avez aimée putain, et couverte de satin Vous m'avez faite statue, et toujours je me suis tue

Page 358: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Quand j'étais vieille et trop laide, vous me jetiez au rebut Vous me refusiez votre aide, quand je ne vous servais plus Quand j'étais belle et soumise, vous m'adoriez à genoux

Me voilà comme une église, toute la honte dessous.

Ce n'est que moi, c'est elle ou moi, Celle qui aime, ou n'aime pas

Celle qui règne, ou se débat, c'est Joséphine, ou la Dupont Fille de nacre, ou de coton,

Et c'est mon coeur, ou bien le leur Celle qui attend sur le port, Celle des monuments aux morts Celle qui danse, et qui en meurt, fille bitume, ou fille fleur

Et c'est ma mère, ou la vôtre Une sorcière comme les autres

S'il vous plaît, soyez comme je vous ai Vous ai rêvé depuis longtemps, Libre et fort comme le vent.

Libre aussi regardez je suis ainsi Apprenez-moi n'ayez pas peur Pour moi je vous sais par cœur.

J'étais celle qui attend, mais je peux marcher devant J'étais la bûche et le feu, l'incendie aussi je peux

J'étais la déesse mère, mais je n'étais que poussière J'étais le sol sous vos pas, et je ne le savais pas

Mais un jour la terre s'ouvre, et le volcan n'en peut plus Le sol se rompant découvre, des richesses inconnues La mer à son tour divague, de violence inemployée

Me voilà comme une vague, … vous ne serez pas noyés

Ce n'est que moi, c'est elle ou moi Et c'est l'ancêtre, ou c’est l'enfant

Celle qui cède ou se défend, c'est Gabrielle ou bien Eva Fille d'amour ou de combat

Et c'est mon cœur, ou bien le leur, Celle qui est dans son printemps

Celle que personne n'attend Et c'est la moche ou c’est la belle

Fille de brume ou de plein ciel

Et c'est ma mère, ou la vôtre une sorcière comme les autres

Page 359: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

358

S'il vous plaît… S'il vous plaît, Faites-vous léger,

Moi, je ne peux plus bouger.

Ouvrons le Chant des Possibles (réécriture de « Si les Femmes » au camp auto-géré militant organisé en Juillet 2020 par des copaines dans les Bauges)

La famille on la questionne, ou on l’abandonne. C’est un sujet qui résonne et qui nous cloisonne. Rôles genrés, fidélité, Maternités programmées,

On en a plus qu’assez!

Est-ce qu’un couple c’est à 2 et qui baisent au pieu? Pour cause de fidélité, jusqu’où s’engager?

Qu’est-ce qu’on va bouffer ce soir? T’as qu’as r’garder dans l’placard!

C’est fini, c’est ringard!

Un non-couple qui ne baise pas peut-il faire famille?

Doit-il forcément y avoir un garçon, une fille? Qu’est-c’ qui t’fait peur dans l’histoire?

Auto-satisfessons*-nous, Et émancipons-nous!

La famille en héritage ou bien en partage? Faut-il pas tout un village

pour grandir en âge? Et si on évitait l’mur? A nous la déconfiture.

Arrêtons d’être des cibles! Ouvrons l’chant des possibles!

On chante les 2 dernières phrases sur le même air (comme "aussi grand que ma gueule") et on les répète 1 fois.

Et y a un néologisme...

Page 360: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

359

La Lutte en Chantant Compagnie Jolie Môme, 2008

Si nous descendons la rue en chantant Notre drapeau rouge dans le vent

C'est pas seulement qu'c'est l'printemps Mais c'est qu'il est bien vivant.

A la bourse l'argent produit de l'argent

Et pourtant la précarité s'étend Prenez garde, oh ! Bonnes gens

Pendant qu'il est encore temps (2x)

Ils construisent l'Europe des marchands Euro-Disney-land en avant !

Des Mickeys pour les enfants Le RMA pour les grands

Des Mickeys pour les enfants Le RMA pour les grands.

Leurs méthodes ne datent pas d'hier

Ils laissent grandir la misère Puis ils nous préparent la guerre

Ils la disent humanitaire Puis ils nous préparent la guerre

Encore une der des ders.

Si nous descendons la rue en chantant Notre drapeau rouge dans le vent

C'est pas seulement qu'c'est l'printemps Mais c'est qu'il est bien vivant.

C'est pas seulement qu'c'est l'printemps Mais c'est qu'nous sommes bien vivants.

Page 361: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

360

Fille d'Ouvriers Michèle Bernard, 2005

Pâle ou vermeille, brune ou blonde, Bébé mignon, Dans les larmes ça vient au monde, Chair à guignon.

Ébouriffé, suçant son pouce, Jamais lavé, Comme un vrai champignon, ça pousse Chair à pavé

A quinze ans, ça rentre à l'usine, Sans éventail, Du matin au soir, ça turbine, Chair à travail.

Fleur des fortifs, ça s'étiole, Quand c'est girond, Dans un guet-apens, ça se viole, Chair à patrons.

Jusque dans la moelle pourrie, Rien sous la dent, Alors, ça rentre en brasserie, Chair à clients.

Ça tombe encore : de chute en chute, Honteuse, un soir,

Pour deux francs, ça fait la culbute, Chair à trottoir.

Ça vieillit, et plus bas ça glisse. Un beau matin, Ça va s'inscrire à la police, Chair à roussins ;

Ou bien, sans carte ça travaille Dans sa maison ; Alors, ça se fout sur la paille, Chair à prison.

D'un mal lent souffrant le supplice, Vieux et tremblant,

Ça va geindre dans un hospice, Chair à savants. Enfin, ayant vidé la coupe, Bu tout le fiel,

Quand c'est crevé, ça se découpe. Chair à scalpel.

Patrons ! Tas d'Héliogabales, D'effroi saisis Quand vous tomberez sous nos balles, Chair à fusils,

Pour que chaque chien sur vos trognes Pisse, à l'écart

Nous les laisserons vos charognes, Chair à Macquart !

Page 362: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

361

Clandestino Manu Chao, 1998

Textes en français issus du spectacle "Né Quelque Part" de Mathieu Barbances (2018)

Je marche avec ma peine, Et quitte mon pays Adieu tous ceux que j'aime, Adieu tous mes amis

La guerre me chasse d'ici, J'ai le cœur lourd ce matin

Sur les chemins interdits, Je suis un clandestin

Refrain: Solo voy con mi pena, Sola va mi condena

Correr es mi destino, Para burlar la ley Perdido en el corazón, De la grande Babylon Me dicen el clandestino, Por no llevar papel

Des bombes sur mon école, Pour des histoires millénaires

Pour les dollars du pétrole, Cette guerre n'est pas ma guerre

Nous vivions heureux ici, J'ai le cœur lourd ce matin

Sur les chemins interdits, Je suis un clandestin

Por una ciudad del norte, Yo me fui a trabajar Mi vida la deje, Entre Ceuta y Gibraltar

Soy una raya en el mar, Fantasma en la ciudad Mi vida va prohibida, Dice la autoridad

Mano Negra clandestina, Peruano clandestino Africano clandestino, Marijuana ilegal

Refrain

Argentino, clandestino, Nigeriano, clandestino Boliviano clandestino, Mano Negra ilegal

Page 363: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

362

Touchez Pas aux Retraites Mobilisation contre Retraites à points, hiver 2019-20

Refrain1 : Touchez pas aux retraites, touchez pas Et levez vos sales pattes de là.

Toute la vie on a trimé au boulot On a le droit à notr’ part du gâteau (au chocolat !)

Touchez pas aux retraites, touchez pas La richesse que vous nous avez volée Il faudra bien qu’elle soit distribuée

On f’ra tout pour qu’elle soit repartagée

Couplet 1: Voilà plus d’soixante dix ans qu’ça dure Qu’on nous détruit nos droits et nos victoires Bourgeois, élus pour cett’ grande imposture

Ont toujours su se faire valoir Mais à Chambé on résiste on perdure

Les travailleurs, du public du privé (rapide) Le peuple ici a toujours la peau dure Non jamais vous ne nous ferez plier

Refrain 2 : Touchez pas aux retraites, Touchez pas Et levez vos sales pattes de là,

Ecout’, partage et solidarité Non c’est sûr vous ne connaissez pas Touchez pas à la retraite touchez pas

Elle est à tous et pour tous restera N’essayez pas de nous la retirer

Ou le peuple se révoltera

Couplet 2 : Depuis l’CNR et l’plateau des Glières Tout s’est vendu tout s’est acheté

Services publics, compétences ouvrières Se sont fait vendre sur d’autres marchés

Pourtant nos âmes, nos joies et nos peines Ici on les a jamais monnayées

Et vos lois pleines de mépris et de haine On les tordra comme on l’a toujours fait !

Page 364: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

363

Refrain 3 : Touchez pas aux retraites touchez pas Souciez-vous plutôt de notr’ santé

Car vos retraites, c’est nous qui les payerons Répartition, PAS capitalisation

Touchez pas à la retraite touchez pas Fruits de nos luttes et de tous nos combats

Vu qu’ vous essayez de la dézinguer Tous unis, nous f’sons la révolution

Ah les Réformes (Sur l’air de « ADEKALOM » pour rester dans le thème des

injustices sociales )

A les réformes (X3) stop ça A les réformes (X3) stop ça macron là ! !

On lutte ensemble (X3) faites gaffe On lutte ensemble (X3) faites gaffe lobbys là ! !

A nos retraites (X3) touche pas A nos retraites (X3) touche pas macron là ! !

Car nous sommes là (X3) tu risques Car nous sommes là (X3) tu risques de partir

A les réformes (X3) stop ça A les réformes (X3) stop ça macron là ! !

Page 365: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

364

E Mi Sont Chi In Filanda + Son Maridada Prest

Dans la veine des chansons des mal-mariées, une chanson des filatures, lorsque des plus jeunes pensaient s’émanciper par le mariage, de plus agées leur rappelaient que ce ne sera pas la solution. Leurs chansons revendiquent aussi une liberté y compris sexuelle qu’elles ne s’autorisaient pas toutes, mais mettre des mots et permet de poser une certaine conscience de genre…

E mi sont chi in filanda e spetti che vegn sera Che’l mè moros èl végna che èl mè moros èl végna E mi sont chi in filanda e spetti che vegn sera

Che’l mè moros èl végna per compagnarmi a cà

E… son maridada prest per andà pù in filanda E adess che gh’ho marì l’è lu ch’el me cumanda

Trumbalalillallé, è un bel moretto Trumbalalillallé, e a me mi piace Trumbalalillallé, mi da i bei baci Trumbalalillallé, i baci dell’amor

Per compagnarmi a casa , Per compagnarmi a letto

Per fare un bel sognetto (x2) Per compagnarmi a casa Per compagnarmi a letto

Per fare un bel sognetto e poi per fare all’amor E… son maridada prest per andà pù in filanda E adess che gh’ho marì vo in filanda nòtt e dì.

Trumbalalillallé….

E… son maridada prest per pù mangiar polenta E adess che gh’ho marì l’è polenta tutt i dì.

Page 366: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

365

Trumbalalillallé….

E… son maridada prest per anda’ in lett insemma,

E adess che gh’ho marì dòrmi semper de per mì.

Trumbalalillallé….ë

La Vie Va - V'la le Bon Temps Sur l’air de « 10 Hirondelles »,

Création Cabaret Féministe des Nomades 2020

V'la le bon temps de-e la vingtaine La fesse est ferme, le sein arrogant

La vie est belle, on va mordre dedans Si seulement on nous laisse le temps

V'la le bon temps de-e la trentaine Le sein est lourd quand on a des enfants

La vie est belle on est à fond dedans Pas besoin d'sommeil, le bonheur permanent

V'la le bon temps de la quarantaine Le sein tient bon, mais le ventre descend

La vie est belle on en jouit pleinement Vive l'amour, nos amantes, nos amants

V'la le bon temps de la cinquantaine Bouffées d'chaleur, j'en ai c'est étouffant

La vie est belle, on se le dit souvent, On tient le cap, portées par le vent

V'là le bon temps de la soixantaine Le stylo tient sous le sein nonchalant

J'suis encor' belle, avec ou sans dentelles Ma liberté j'y tiens et la défends

V'la le bon temps de la septentaine Le sein s'en va de plus en plus bas

On en rigole mêm’ si ça fait d'la peine Et le bon temps j'le prends quand il est là

Ya du bon temps dans toutes les dizaines Sagess’ tendress’ sont nos alliées souvent

Le corps qui change, ça n'a pas d'importance C'est dans la tête que tout se passe vraiment

Page 367: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Mama Mia Mi Sun Stufa

Chantée dans les filatures de Lombardie, Lac de Come. Les femmes qui y travaillaient, comme les mondine, chantaient fort pour se faire entendre, d’une voix timbrée qui porte loin. Elles étaient une 1ère génération de femmes parties travailler loin du foyer, et commençaient à développer une conscience de condition commune. Les couplets 3et4 sont en italien, et les autres en dialecte. (« stufa »= « stanca » = fatiguée)

1-Voix1 / 2-Voix1+2/ 3-Voix1+2+3 / 4-Voix1+2+3 / 5-Voix1 / 6-Voix1+2+3

1-Mama mia mi sun stufa O de fa la filerina

El cal e el poc a la matina El pruvin du volt al di.

2- Mama mia mi sun stufa Tutt al di a fa andà l’aspa

Voglio andare in bergamasca Bergamasca a lavorar.

3- El mestè de la filanda L’è el mestè degli assassini

Poverette quelle figlie Che son dentro a lavorar.

4- (énervées) Siam trattate come cani, Come cani alla catena,

non è questa la maniera O di farci lavorar.

5- Tutt me disen che sun nera L’è ‘l culur della caldera

Il mio amor me lo diseva De fa no ‘stu brut mestè.

Page 368: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

367

6-Tutt me disen che sun gialda l’è ‘l culur della filanda

quando poi sarò in campagna miei color ritorneran.

Le Otto Ore

Chant de révolte des mondine (les repiqueuses de riz de la plaine du Pô) revendiquant le otto ore (« les huit heures ») comme durée quotidienne de travail maximale. Devenu populaire dans la période du biennio rosso, il fut repris par Giovanna Daffini puis plus récemment par Giovanna Marini.

Une version modifiée fut chantée par les ouvriers et les travailleurs liés au Parti communiste italien , contre la politique de Mario Scelba (1954-55) et durant les manifestations de 1968 à 1977.

Se otto ore vi sembran poche, Provate voi a lavorare

E troverete la differenza Di lavorar e di comandar. (2x)

E noi faremo come la Ru-ssia Chi non lavora non mangerà

E quei vigliacchi di quei signori Andranno loro a lavorar. (2x)

Le nostre madri ce l’hanno detto che sulla camera c’era scritto Che sulla camera c’era scritto

Che noi vogliamo la libertà (2x)

Se otto ore vi sembram poche…

Traduction : Si huit heures vous semblent peu, Essayez, vous, de travailler Et vous verrez la différence Entre travailler et commander // Et nous ferons comme

en Russie Qui ne travaille pas ne mangera pas Et tous ces lâches, tous ces messieurs Iront eux aussi travailler // Nos mères nous l'avaient dit Au fronton de

la chambre c'est écrit Qu'au fronton c'est écrit Au fronton de la chambre c'est écrit Que nous voulons la liberté

Page 369: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Clémence en Manif’

Création collective, Chambéry 19 Dec 2019 Voir version originale de A Sylvestre p. 284

REFRAIN 1: Clémence, Clémence a fait une manif’

Clémence s’est fait gazée Clémence Clémence a pris une matraque,

Clémence est patraque

On l’a dit à la police Qui l’a dit à la police

Qui a dit on ne peut rien faire On protège les confrères

Mais selon l’IGPN Qui n’aurait rien trouvé

Ce serait la p'tite Clémence Qui avait bien provoqué

REFRAIN 1

Ça sembla d’abord étrange On s’interrogea un peu

Sur ce qui fait la violence De tous ces vilains bacqueux

Si quelque mauvaise chute Avait pu l’handicaper Ou encore une bavure

Un bon tir de LBD

REFRAIN 1

On apprit sur BFM Qu’elle était vraiment violente Qu’elle faisait du lèche vitrine

Page 370: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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A grands coups de barre à mine

Et qu’elle planquait dans son sac Sérum phy et masque de ski

Pour un juge ça s'justifie Le casier s’ra bien rempli

REFRAIN 2: Clémence, Clémence a fait une manif’

Clémence s’est fait gazée Clémence Clémence a pris la matraque,

Le flic est patraque

Je suis de bon voisinage On me salue couramment Loin de moi l'idée peu sage D'inquiéter les braves gens

Mais les grand-mères commencent De rire et parler tout bas

Les p’tites manifs de Clémence Pourraient bien s'étendre là

REFRAIN 3 : Toutes les Clémence

f'raient des barricades, Ce s'rait la révolution

Toutes les Clémence en résistance, F’raient péter la France ! F’raient péter la France !

Page 371: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

370

Fille de Toto… Sur l’air de Corrigan Fest (p. 42)

Je suis fille de toto qui milite à Montreuil,

Je suis fille de zadiste née parmi les chevreuils Je suis fille d’antifa, grandie au syndicat Et fille de féministe qui n’se mariera pas

Fille des perquisitions et des assignations Enfant des gardes à vue et de la répression J’ai une fiche RG bien qu’on me l’ait cachée

C’était sujet de honte j’en ferai ma fierté

J’ai été bercée par la semaine sanglante Passé toutes mes vacances à Notre Dame des Landes J’ai fait 60 AG, toutes au CICP Et malheureusement,

ç’n’a jamais rien donné

Et mes doudous c’étaient des tracts et des keffieh J’ai appris la grammaire déjà féminisée

Posées sur l’infokiosque, mes rédactions scolaires Même que parfois je rendais un tract contre la guerre

C’était moi la poussette des manifs déclarées Avec des slogans j’ai appris à parler

Dès l’âge de 8 ans en noir dans les manifs Et je sais que jamais je n’ai raté une diff’

Les collages que j'faisais a mon école primaire C'était des affichages pour les no borders

Face a l'autorité je n'voulais pas m'soumettre Et quand j'étais collé j'gueulais « NI VIEUX NI

MAITRES » X2

Page 372: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

371

La Révolte Sage Comme des Sauvages, 2016

La révolte dans les villes, C'est bien diffiça-oua-ile Mais c'est bien plus beau, Dalida l'a dit à Dadi

Que de se plaindre au bistrot, Ahh on y va ! Les caissières, les grand-mères, les cheminots

Les quartiers, les chômeurs, les bobos A Athènes ou à Bordeaux

De St Pierre et Miquelon à St Denis d'la Réunion Sauf peut-être ma cousine Berthe

Qui compte encore sur son héritage Si elle est pas sage, Elle le touchera pas

Elle hésite encore à s'embrouiller avec papa pa pa Les patrons des grandes usines,

Et leurs larmes de crocodile Font bien d'avoir peur, Dalida l'a dit à Dodi

C'est peut-être leur dernière heure, Ahh allons-y ! Les stagiaires, les profs, et les métallos

La culture, les sportifs, les prolos Les chanteurs et les clodos, Les réfugiés et les hostos

Sauf peut-être le gouvernement Qui préfère taper les manifestants

Quand ils sont à terre c'est moins fatiguant Prends ça tient prends ça prends prends prends

On est encore trop docile, Mais on est pas des bawiles ? A force d'insister, On pourrait se débarrasser,

Des véritables assistés, Vous êtes repérés : Les starlettes, les ministres et les lobbys Les eurocrates et la grande bourgeoisie

Les médias qui font « ouah ouah », Les actionnaires au fond du bois

Y a déjà eu des révolutions dans l'histoire de France Y a pas de raison pour pas que ça recommence Y a plein de raisons pour que ça recommence

Y a plein plein plein plein plein plein ... De raisons pour que ça recommence

Pour que ça commence, Ça commence ! ! ! !

Page 373: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Ça va Manu ? Agnès Bihl, 2019

« Une gare c’est un lieu où on croise des gens qui réussissent et ceux qui ne sont rien… » LoL

Eh, Manu rentre chez toi, T’es trop plein d’arrogance

Et pour un chef d’Etat, tu frôles l’indécence. Si tes petits copains déboursaient leurs impôts

Au lieu de s’planquer dans leurs paradis fiscaux. Ça ferait des retraites pour les retraités.

Je sais, tu trouves ça bête, mais bon, ça peut aider.

Oh, Manu démission, là y a saturation Rien n’est bon dans l’Macron Sauf pour les grands patrons !

Monsieur le président, s’il te plait, va mourir Monsieur le méprisant, tu mens comme tu respires.

Les violences policières, non, ça n’existe pas ! Puis d’ailleurs Castaner c’est la mère Térésa !

Du coup tu continues de te prendre pour un dieu, Quand tu nous pisses dessus, BFM dit qu’il pleut.

Allez, casse-toi Manu, cette fois la coupe est pleine On t’a tous assez vu, c’est la fin, de ton règne.

Arrête un peu Manu tes grands airs à la con Va traverser la rue, c’est la seule solution

Avec un peu de chance, ils embauchent au Mac Do Ça change de la finance et d’ailleurs pour info :

Tu verras qu’c’est marrant de ne même pas gagner Le prix du carburant pour aller travailler.

Allez, Manu, Ciao, tu manqueras à personne Sauf bien sûr Monsanto, Google et Amazon…

Manu, dans la vraie vie, y a pas qu’des milliardaires, Du dimanche au samedi, y a tous ceux qui galèrent, Ceux qui n’ont pas de quoi faire bouillir la marmite,

Page 374: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

373

Ceux pour qui les fins de mois Commencent à peine le 8

Tous ceux qui ont la dalle et qui osent se plaindre Alors qu’les aides sociales

« coutent un pognon de dingue ! »

Allez Manu va-t’en maintenant c’est urgent ! Dégage ! Fous le camp ! Il faut te le dire comment ?

Allez, Manu casse-toi ! Casse-toi ! Oust ! CASSE-TOI ! « Parce que c’est notre projeeeet ! »

El Pescador José Barros, Lecheburre, 2012

Ecouter la version de Banda Magda.

COUPLET 1: Va subiendo la corriente Con chinchorro y atarraya

La canoa de bareque Para llegar a la playa (x2)

REFRAIN: Habla con la luna (El pescador) Habla con la playa (El pescador) No tiene fortuna

Solo su atarraya (x3)

COUPLET 2: Regresan los pescadores Con su carga pa' vender Al puerto de sus amores

Donde tienen su querer (x2)

REFRAIN (x2)

COUPLET 2 (x2)

REFRAIN (x1)

Page 375: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Nous Sommes Toutes des Jeanneton Ré-écriture par A. Lestien, collectif rEGALons-nous, Conférence gesticulée « L’Arnaque de la Princesse »

Jeanneton prend sa faucille, Larirette Larirette Janneton prend sa faucille...

Pour se protéger des cons/le con x2

En chemin elle rencontre, Larirette Larirette En chemin elle rencontre

Quatre jeunes et beaux garçons x2

Le 1er lui dit « ma belle », Larirette Larirette Le premier lui dit « ma belle »

Elle le j’ta sur le gazon x2

Le 2ème la pelota, Larirette Larirette Le deuxième la pelota

Elle fit d’son bras un moignon x2

Le 3ème lui dit « sale pute ! », Larirette Larirette Le troisième lui dit « sale pute »

Elle lui cassa le menton x2

Ce qu’elle fit au 4ème, Larirette Larirette Ce qu’elle fit au quatrième

N'est pas dit dans la chanson x2

Vous voulez l’savoir messieurs, Larirette Larirette Vous voulez l’savoir messieurs Tentez donc de me siffler x2

La morale de cette histoire, Larirette Larirette La morale de cette histoire

C’est qu’les femmes savent foutre des gnons x2

Nous sommes toutes des Janneton, Larirette Nous sommes toutes des Janneton Nous avons l’droit de dire Non (2x)

2è fois : ... Et ensemble RÉSISTONS !

Page 376: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

375

On Reste chez Nous Goguette du confinement du coin d’chez nous à Chambéry

(un brin naïfs-naïves…) Sur l’air de « Je mène les loups », trad.

On reste chez nous, reste chez nous, A ne rien faire

On reste chez nous, reste chez nous, 0n devient fous (2x)

Je n'irai pas au bord de la rivière Je n'irai pas, Le préfet n'le veut pas (2x)

On reste chez nous, reste…, A trop en faire On reste chez nous, reste…, On devient fous

On reste chez nous, reste…, On boit des bières On reste chez nous, reste…, On devient saouls

J'ai mal coché, la case du formulaire J'ai mal coché, Et les flics m'ont coffré (2x)

On reste chez nous, reste…, Qu’est-ce qu’on va faire ?

On reste chez nous, reste…, On devient fous On reste chez nous, r reste…,Jusqu'à vingt heures

Puis on sort d'chez nous, sur le balcon, Pour faire du son

Dans 5 semaines, à force de réfléchir Dans 6 semaines, à force de chansons Dans 7 semaines, c'est la joie de sortir Dans 8 semaines, c'est la Révolution

On s'ra plus chez nous, mais tous ensemble, Pour se détendre,

On s'ra plus chez nous, mais tous ensemble, Pour se défendre

On s'ra plus chez nous, mais dans la rue, Pour s'faire entendre

On s'ra plus chez nous, mais dans la rue, Pour que ça change ! (2x)

Page 377: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Ces Radins n'ont pas Commandé les Masques Comme des Sauvages, 2020

Refrain : Ces radins n'ont pas commandé les masques

Ces radins n'ont pas fabriqué les tests Ces radins n'ont pas commandé les masques

Et c'est pour ça qu'on les déteste Qu'ils rendent le pognon, qu'ils rendent l'oseille

C'est notre pognon, c'est notre oseille Ils laissent crever nos vieux et nos vieilles Comment peuvent-ils trouver le sommeil

Ils ont acheté des tonnes de GLI-F4 du LBD Mis 300 000 euros dans la moquette de l'Elysée Ils ont augmenté toutes les primes des policiers

Mais pour la santé pas de budget

Refrain

Et en confinement tous les sans dents Préparent le soulèv'ment

Si t'es footballeur connu tu te fais dépister Un politicien corrompu tu peux te faire soigner

T'es noir tu sors acheter du lait tu te fais matraquer T'avais qu'à pas écrire la date au crayon de papier

Refrain

Et en confinement tous les soignants Préparent le soulèv'ment

Comme ils avaient foiré leur coup ils nous ont confiné·es

Et maintenant pour sortir faut montrer des petits papiers

Aux keufs qui hier frappaient les gilets-jaunes et les pompiers

C'est un peu dur à avaler

Refrain

Page 378: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

377

sur l'air du refrain: Mais quand on sera déconfinés Ya des cons qu'on va confiner

Tous ces ministres et ces préfets On va leur coller un gros procès

Mais comme on est civilisés On va pas les guillotiner

On va plutôt les faire travailler Comme caissière comme éboueur

ou comme infirmier Et les sans-dents, et les soignants

S'ront au gouvernement

Complainte du Virus Les Canulars, 2020

Serait-ce une émeute mondiale, Qui fait trembler le Capital Qui fait fermer les usines

Qui fait arrêter les machines ?

Refrain 1 : Sur, Non non non, C’est l’coronavirus ! (2x)

[Serait-ce une grève ou un blocus ?]

Qui fait dépenser moins d’pétrole Fermer les facs et les écoles ? Qui fait baisser la pollution ? Est-ce enfin la révolution ?

Refrain 1 (2x)

Qui passe en douce toutes les frontières S’répand plus vite que nos idées

Les empêche de faire des affaires Est-ce une révolte mondialisée ?

Refrain 1 (2x)

Page 379: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

378

Dès qu’il est entré dans la course L’a fait dégringoler la Bourse

Il a pas de loi, pas d’patrie Ne croyez pas qu’c’est l’anarchie

Refrain 1 (2x)

On va me dire « oui d’accord, Mais ça fait quand même des morts »

Mais la faim, la guerre et le froid En tue bien plus, loin des médias

Refrain 2 : Plus, bien plus

Que l’coronavirus ! (2x)

Etat d’urgence sanitaire Décrété par le ministère

J’me signe une autorisation Pour pouvoir chanter au balcon !

Faut confiner, pas s’rencontrer Par mesure de sécurité

Pourtant ils disent qu’on doit bosser Sûr qu’là l’virus va pas m’toucher !

Refrain 3 : Tous Bosser plus... Y’a l’coronavirus ! (2x)

[Toustes confiné·es, mais j’dois bosser]

Faut plu(s) d’interaction sociale Mais livrer des fringues c’est vital

Je suis livreur chez Amazon Dois-je laver tous les interphones ?

Moi je travaille sur un chantier On dit de tout désinfecter Faut-il que je mette du gel

Sur les parpaings et la truelle ?

Refrain 3 (2x)

Page 380: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

379

Mais confiné·es c’est pas marrant Dans un petit appartement

Ou avec un mari violent Et pas de place pour les enfants !

J’suis SDF j’ai pas d’maison Alors j’confine sous mes cartons

J’vais crever d’faim y’ a plus personne Pour me donner encore l’aumône

Refrain 4. Sous l’abri-bus... Le coronavirus ! (2x)

[Sans logement, c’est pire qu’avant]

Depuis 10 ans tous les soignants Crient l’hôpital à l’agonie

A tous ces sourds de gouvernants Pas assez d’sous, pas assez d’lits

Faut dire à tous ces actionnaires Qui ont du fric à n’savoir qu’en faire

Qui ont donné pour la cathédrale Qu’ils donnent autant pour l’hôpital

Refrain 5. Applaudissements en plus... Ya l’ coronavirus ! (2x)

[Applaudissement pour les soignants,] [Applaudissement mais pas d’argent !]

Ils craignent surtout pour leur pognon Ils ont moins peur d’ l’épidémie

Que de perdre toutes leurs actions Nos vies pèsent moins qu’ l’économie !

Quand ils voudront nous faire payer Au nom du fric, du capital

On fera grève illimitée C’est la révolte qui s’ra virale !

Refrain 2 : Plus, bien plus

Que l’coronavirus ! (2x)

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On est là, "les déterminé·es"

Ecrite par un collectif composé des « Grandes Gagnantes 63 », (« Les Rosies »), et d’autres militant·es à traver la France, pour le 1er Mai « confiné » de 2020.

On est là, On est là Aux fenêtres et aux balcons, Nous on est là

On applaudit les soignants, Mais pas le gouvernement L'union sacrée qu'ils nous vendent, On en veut pas

On est là, On est là, Confinés z et révoltés, On oublie pas Les hôpitaux saturés, Les Ehpad abandonnés Les moyens pour nous soigner, On les a pas

On est là, On est là, Excédés d'être volés, On n’oublie pas Qu’ils ont tout privatisé, Tout vendu aux financiers

Ça n’se pass’ra plus comm’ ça, Car on est là

On est là, On est là Exploitées et méprisées On n’oublie pas

Les milliards aux entreprises Ça prouve quoi qu’ils en disent

Que de l’argent il y'en a, Pour ces gens-là

On est là, On est là,Confinés zet révoltés, On n’oublie pas Tous ceux qui vont au charbon

S’entassent dans les wagons Et bossent sans protection, On n’oublie pas

On est là, On est là,indignés zet révoltés, On n’oublie pas Les migrants, les sans abris

Tous les enfants qui s’ennuient Les papis et les mamies, On n’oublie pas

On est là, On est là, Confinés et boul'versés, On n’oublie pas

Les enfants martyrisés Et les femmes violentées Les violeurs en liberté, On les jug'ra

[Changement de tonalité]

On est là, On est là, Concernés, déterminés, On reviendra

Page 382: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Pour le climat déréglé, Et la biodiversité Les oiseaux et les forêts, On s’unira

On est là, On est là, Paysans et paysannes, On se battra Souv'raineté alimentaire ?

Pour nos enfants, pour la Terre, Virus ou pas, solidaires, On nourrira

On est là, On est là, rassemblés déterminés, On n’oublie pas, Pour l’honneur des travailleurs,

Et pour un monde meilleur Même si Macron ne l'veut pas, Nous on est là

On est là, On est là, Confinés le 1er mai, Loin du pavé En hommage aux ouvriers, A toutes les lutt' passées

Déterminé.es on y croit, Demain on chant'ra

L’Attaque des Louves

Postée par Manon Alla sur Youtube, Chant féministe inclusif écrit et composé à Toulouse,

pour le 8 Mars 2021

Notes de départ : - Basse : La - Lead : Ré - Soprane : La voix lead, voix haute, voix basse

On a l’attaque des louves, Et la rage des chiennes Sortilège de sorcière, Et désir de salope

On occupera la nuit, De nos rêves malpropres

La puissance de nos mères, Et la douleur des coups La colère et les nerfs, A la sueur de guerrière On dessinera la rue, A la gloire de nos soeurs

[Refrain]: Qui va là (x5) Qui va là (x5)

Qui va là (x4), qui voilà ?! Ah, Ah, Ah Qui va là (x5), Qui va là (x5) Qui va là (x4), qui voilà ?!

Page 383: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Ah, Ah, Ah, C’est nous la menace La menace, On prend toute la place

On a la classe, On se lève, Et puis on se casse (2x)

Qu’on soit iel, il ou elle, Qu’on se couvre de voile On nous brûle quand on s’aime,

Nous enferme à l’enfer

On écrira l’histoire, De nos corps incendiés Au coeur du capital, Au sang du patriarche

On répandra les flammes, Et valse la vengeance C’est sur les braises du monde, Que nous irons danser

[Refrain] + AH, AH, AH, C’EST NOUS LA MENACE

LA MENACE, ON PREND TOUTE LA PLACE ON A LA CLASSE, ON SE LEVE, ET PUIS ON SE CASSE (2x)

Aouuuuuhhh Aouuuuuuh !!!!!

Canción Sin Miedo Vivir Quintana, 2019

Un chant mexicain contre les féminicides, et chanté sur le Zocalo avec une chorale (place centrale de Mexico), qui met les poils ! !

Que tiemble el Estado los cielos, las calles Que teman los jueces y los judiciales, Hoy a las mujeres nos quitan la calma

Nos sembraron miedo, nos crecieron alas

A cada minuto, de cada semana, nos roban amigas, nos matan hermanas, destrozan sus

cuerpos, los desaparecen No’olvides sus nombres, por favor, Señor Presidente

Page 384: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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REFRAIN : Por todas las compas marchando en Reforma Por todas las morras peleando en Sonora

Por las comandantas luchando por Chiapas

Por todas las madres buscando en Tijuana→

→ Cantamos sin miedo, pedimos justicia, Gritamos por cada desaparecida

Que resuene fuerte: NOS QUEREMOS VIVAS ! Que caiga con fuerza, EL FEMINICIDA

Yo todo lo incendio, yo todo lo rompo Si un día algún fulano te apaga los ojos

Ya nada me calla, ya todo me sobra Si tocan a una, RESPONDEMOS TODAS

Soy Claudia, soy Esther y soy Teresa Soy Ingrid, soy Fabiola y soy Valeria Soy la niña que subiste por la fuerza

Soy la madre que ahora llora por sus muertas Y soy esta que te hará pagar las cuentas

(Justicia ! Justicia ! Justicia !)

REFRAIN + Que caiga con fuerza, EL FEMINICIDA

Y retiemblen sus centros la tierra Al sororo rugir del amor (2x)

Traduction : Que l'État tremble, le ciel, les rues / que tremblent les juges et le pouvoir judiciaire / aujourd'hui, les femmes on arrête d'être calmes / ils ont semé

la peur en nous, ils nous ont fait pousser des ailes. Chaque minute de chaque semaine / ils nous volent des amies, nous tuent des sœurs / ils détruisent leurs

corps, les font disparaître / N'oublie pas leurs noms, s'il te plaît, Monsieur le Président. Pour toutes les camarades qui manifestent à Reforma (une des avenues

de Mexico) / pour toutes les mères combattantes de Sonora / Pour les commandantes qui luttent au Chiapas / Pour toutes les mères qui qui cherchent à

Tijuana / nous chantons sans peur, nous demandons justice / nous crions pour chaque personne disparue / qui gronde fort "Nous nous voulons vivantes". / que

le féminicide s'effondre enfin. Je fous le feu à tout, je casse tout / si un jour un type te ferme les yeux / Rien ne m'arrête, j'ai tout ce qu'il faut / s'ils touchent une

femme, nous répondrons toutes. Je m'appelle Claudia, je m'appelle Esther et je m'appelle Teresa / Je m'appelle Ingrid, je m'appelle Fabiola et je m'appelle Valeria

/ Je suis la fille que vous avez forcée / Je suis la mère qui pleure maintenant ses mortes / et je suis celle qui vais te faire payer pour ça. / (Justice !)

Et que tremble la Terre en son centre au rugissement assourdissant de l’amour.

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T'as Voulu Voir le Salon

Les Goguettes (en trio mais à quatre)

D’après Vesoul, Jacques Brel, confinement Printemps 2020. T’as voulu voir le salon, Et on a vu le salon

T’as voulu voir la chambre, Et on a vu la chambre

T’as voulu voir le placard, Et on a vu le placard

T’as voulu voir la fenêtre, Et on a vu la fenêtre

T’as voulu voir les chiottes, Et on a vu les chiottes

J'ai voulu voir le balcon, On avait pas de balcon, OUAIS C'EST CON

J'ai voulu voir Arte, J'ai vu Christophe Barbier

J'ai voulu voir Rohmer, J'ai vu Bruno Lemaire

J'ai voulu voir Twitter, J’y suis resté 8h

Pour ou contre Raoult, Je sais plus trop j’avoue

Est-ce qu'Olivier Véran Vaut mieux qu'Agnès Buzin

Et Benjamin Griveaux Dans tout ça qu'est-ce qu'il devient?

JE M’D’MANDE BIEN

Oh mais ! Je te le dis, Je r’garderai pas Macron

Faire son allocution A 20h ce lundi Je préfère recompter Les lattes du plancher

Il y en a 48, C'est fou que le temps passe vite!

T’as voulu voir Macron Et on a vu Macron Maintenant tout est plus clair, On sait ce qu'il faut faire

Pour pas se contaminer, Il faut se confiner Mais pour s’déconfiner, Faut être immunisé Pour être immunisé, Faut s’ faire contaminer Pour s’faire contaminer, Il faut s’déconfiner

CQFD

T’as voulu mettre un masque, Et bien y avait pas de masque

Mais je peux t'en faire un A base de sopalin

J'ai vu des trucs de ouf, Aller acheter de la bouffe

Mais juste au coin de la rue, Un flic m'est tombé dessus J'avais pas marqué l'heure Sur mon attestation

Jamais une motte de beurre N'a coûté tant d’pognon

INFLATION

Mais Macron a dit (chauffe, personne)

Il faut rester chez vous Quitte à devenir fou,

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On doit rester unis Pour sauver la nation, Et l'hôpital public Et la pigmentation

D’la barbe d'Edouard Philippe

Tu veux voir le JT Waouh la chouette idée

J’te laiss’ 10 minutes max Pour finir les Xanax

Le pays est en guerre, On ferme toutes les frontières,

Déficit, récession, Des chômeurs par millions

On est en plein cauchemar, Mais place du Panthéon

On a vu des canards, Si c'est y pas mignon

Et en plus c'est bon (ROTI)

Alors à ce qui parait Faut t’nir jusqu'au 11 mai Qu'est-ce qu'on va pouvoir faire De tout ce temps offert?

On a d’jà tué le chat, Ligoté les enfants, Dénoncé le voisin Qui va voir ses parents

Dans un EHPAD pourri Du côté de Charenton

Vivement que ce soit fini, Qu'on se confine en prison

POUR DE BON

Mais Macron a dit "L'ancien monde, c'est fini"

Débloquons des crédits Pour les plus démunis

En septembre prochain S'il continue comme ça

On l’ verra_avec un joint A la Fête de l'Huma

A 20h il faut se mettre A gueuler à la fenêtre

Pour soutenir les soignants En galère d'équipement

C'est les mêmes l’an passé Qui s’ f’saient tabasser

Par la maréchaussée Pour avoir du budget

Maintenant c'est des héros, Moi je leur tire mon chapeau

Si avec tout ça ils tiennent, Pas un peu schizophrène

POURVU QU'ILS TIENNENT, QU'ON S'EN SOUVIENNE

Page 387: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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L’Hymne de la Transhumance Manu Théron, Mars 2013

A toi Centaure, à ta moitié humaine A vous chimères, et monstres incomplets

A vous, hybrides, à vous énergumènes, Que l'on traite d'impurs ou d'imparfaits

Nous rallions nos coeurs, nos âmes pleines, Tous dans un même élan pour entonner

Cette chanson où l'on s'est retrouvé A ce refrain toujours nous ramène :

REFRAIN : HUMAINS* et bêtes, venez dessiner La carte de notre voyage immense,

A l'impossible on est destiné Sur tous les chemins de transhumance

La terre sous nos pieds comme semelle Sur nos têtes les cieux comme chapeau Partout ensemble nos âmes se mêlent

Aux étoiles pour faire un grand troupeau Et transportés par tous les vents rebelles

Unis par nos souffles et nos sabots Nous vous laissons bannières et drapeaux

C'est l'aventure qui nous appelle !

REFRAIN

Que vaut un HUMAIN* s'il est seul au monde Si la terre n'a que lui à porter ?

Que peut une étoile, si, à la ronde D'autres soleils ne la font pas briller ?

Dans les cieux sur la terre ou bien sur l'onde Ne soyons plus qu'une grande marée !

Les éléments n'auront qu'à se plier Au tumulte de nos pas qui gronde !

Page 388: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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REFRAIN

Nous qui avons marché tant de semaines Nous sommes parmi vous et regardez

Nous n'avons plus de craintes ni de peines, En cheminant nous les avons semées !

Et traversant les montagnes et les plaines Forçant tant de frontières bien gardées Ensemble on pourra toujours avancer

Car nous c'est en marchant que l'on aime !

REFRAIN

Adiu dralhòus e terras de planura Adiu la mar e teis avers d'argent,

Avem pres lo camin de l'aventura, Partem d'un meme vam, bèstias e gens !

Cantant cadun dins la sieu parladura En póussa per lo ceu s'auborarem,

En póussa per l'estelam rajarem Tant coma lo cant de la Natura !

REFRAIN

Amici miei andiam per le contrade Tutti cantando e sempre a far l'amor

Portiamo il gregge e pace per le strade Col sole in faccia e la speranza in cuòr

Con pane, vino e solida prestanza Tenendo in cuor i cani andati al cielo

Scacciam della malinconia il velo Che oggi si cammina con baldanza

Refrain (2x, 2ème fois scandé presque parlé) + « Sur tous les chemins de transhumance… »

* changé depuis « hommes » pour la transmission au Maquis de Minerve en 2021

Page 389: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Traduction : (occitan) : Salut chemins et terres de plaines ! / Salut la mer et tes troupeaux d’argent ! / On a pris la route de l’aventure / On part

dans un même élan, bêtes et gens, / Et chantant chacun dans son parler / En poussière nous monterons vers le ciel / En poussière nous jaillirons

des étoiles / Comme le chant de la Nature ! (italien) : Mes amis allons par les chemins / Toujours chantant et tous à faire l’amour / On amène la paix et le troupeau en route / Le soleil sur

le visage et l’espoir au cœur / Avec du vin du pain et une solide prestance / Ayant toujours dans le cœur les chiens partis au ciel /

Chassant le voile de la mélancolie Car aujourd’hui nous marchons avec assurance

L'Erba d'Agram / La Talvera Paroles de Joan Bodon

Musique de Lo Barrut (polyphonies occitanes), 2017

NB : Les “a” finaux se prononcent [o] (un peu ouvert) Les “ò” se prononcent [ɔ]

Les “o” se prononcent [ʊ] (“ou”) Le “s” en fin de mot ne se prononce pas

“eu” se prononce [ew]

Structure du chant : 1 – 1 – 1 – [2 (x2)] – (2x4+1 ensemble)

– (2( x4)+1 ensemble) 4 temps – 3 – 4 – 5 – 5 – 6 (2 ( x2)+1 ensemble) – (2( x2)+1 ensemble) - [7 (x4)]

- (7+8 ensemble) - (7+6 ensemble)

1- L’èrba d’agram, ieu l’ai culhida Sus la cròsa del paure mòrt.

Marrida grana, ieu l’ai brandida Als quatre caires del meu òrt.

2- Que venga patz, que venga guèrra, Semeni, ieu, l’èrba d’agram..

3- Es sus la talvèra qu’es la libertat, La mòrt que t’espèra garda la vertat. Cal sègre l’orièira, lo cròs del valat,

Grana la misèria quand florís lo blat.

Page 390: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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4- Estelas sens luna ne veirem la fin: Ne perdrem pas una, cercam lo camin.

Lo cèl tot s’engruna del ser al matin, La bèstia feruna pudis lo canin...

5- Es sus la talvèra qu’es la libertat. D’orièira en orièira pòrta la vertat. La vida t’espèra de cròs en valat:

Bolís la misèria quand grana lo blat. (x2)

6- Al vòstre sègle de l’aram, Semeni, ieu, l’èrba d’agram..

Que venga patz, que venga guèrra… + L’èrba d’agram, ieu l’ai culhida…

[Compter 8 temps]

7- L’Er | Erba d’agram (x4 puis continue en fond avec 3 temps entre chaque)

8 (V hte)- E lo grand vent de la misèria L’escampilha sus la mia tèrra.

6- Al vòstre sègle de l’aram, Semeni, ieu, l’èrba d’agram

Traduction : 1- Le chiendent, moi je l’ai cueilli / Sur la fosse du pauvre mort. Mauvaise graine je l’ai brandie / Aux quatre coins de mon champ

2- Que vienne la paix, que vienne la guerre / Je semerai moi le chiendent 3- C’est sur la lisière qu’est la liberté, / La mort qui t’attend garde la vérité.

Suivre la bordure, le creux du fossé / Germe la misère quand fleurit le blé. 4- Étoiles sans lune, on en verra la fin. / N’en perdra pas une, cherche le chemin.

Le ciel se morcelle, du soir au matin, / La bête sauvage traque le chien… 5 C’est sur la lisière qu’est la liberté, / De frange en bordure / dis la vérité

La vie qui t’attend, dans les creux les vallons, Crève la misère quand renait le blé. 6- A votre siècle malade / je sème le chiendent

7- … et le grand vent de la misère le disperse sur ma terre

Page 391: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Pesenka a Pehote (Песенка о пехоте) Boulat Chalvovitch Okoudjava (en russe : Булат Шалвович Окуджава ; en georgien : ბულატ ოკუჯავა), est un auteur-compositeur-interprète - et aussi romancier, né à Moscou en 1924 et mort en banlieue de Paris en juin 1997. Considéré comme l'un des plus importants chanteurs de langue russe (avec V. Vyssotski), son œuvre exprime l’horreur de la guerre, l'observation patiente de la société soviétique et les amours douloureuses. Il est LE chanteur du quartier de l'Arbat a Moscou. On le surnomme parfois le « Brassens soviétique ».

Prastiti pehote, chto tak nerazumna bivaiet ana

fsegda mi ouhodim kagda nad zemlioiou bouchouet vesna

i chagnevernim, pa lesnichke chatkai spaséniia niet

lich belié verbi, kak belié siostri glidiat tibié fslet (x2)

Ni verte pagode, kagda zatiajniie dajdi ana liot, Ni verte pehote, kagda ana bravie pesnii paiot,

Ni verte, ni verte, kagda pa sadzakritchat salavii:

ou jizni sa smertiou, icho ni akontcheni stchoti svaii (x2)

Nas vrimia outchila: jivi pa-privalnamou dver atvariia tavarish mouchina, a fsio je zamantchiva doljnas tvaia

fsegda tiv pahode, i tolka adno atrivaet at sna

tchevo j'mi ouhodim kagda nad zimlioiou bouchouet vesna? (x2)

Page 392: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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En cyrillique: Песенка о пехоте

Простите пехоте, что так неразумна бывает она: всегда мы уходим, когда над землею бушует весна.

И шагом неверным, по лестничке шаткой спасения нет Лишь белые вербы, как белые сестры, глядят тебе вслед.

Не верьте погоде, когда затяжные дожди она льет. Не верьте пехоте, когда она бравые песни поет.

Не верьте, не верьте, когда по садам закричат соловьи: у жизни со смертью еще не окончены счеты свои.

Нас время учило: живи по-походному, дверь отворя... Товарищ мужчина, а все же заманчива должность твоя:

всегда ты в походе, и только одно отрывает от сна: чего ж мы уходим, когда над землею бушует весна? Куда ж мы уходим, когда над землею бушует весна?

Traduction : Chanson de la piétaille : Excusez la pietaille quand elle chahute un peu: nous partons toujours alors que le

printemps fleurit sur la terre. D'un pas mal assuré, par l'escalier branlant, mais il n'y a pas d'issue... Et les branches enneigées comme de blanches soeurs nous

suivent du regard. Ne croyez pas le temps qui déverse des pluies incessantes. Ne croyez pas la piétaille qui chante des chansons pleines de courage. Ne croyez

surtout pas le cri des rossignols dans les jardins : la vie n'a pas encore fini de régler ses comptes avec la mort. Le temps nous l'a appris: nous vivons en campagne,

toujours prets a partir... Homme, mon camarade, finalement ton devoir est bien tentant : tu es toujours sur la route, et une seule question t'arrache à ce songe :

pourquoi partons-nous alors que le printemps fleurit sur la terre ? Où partons-nous donc quand le printemps fleurit sur la terre ?

Page 393: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Cellule de déguisement Texte et musique de Grail’Òli

Arrangement par la Lutte Enchantée (NB il ya plus de couplets dans la VO) . Chant qu’on aurait bien voulu chanter

au Carnaval de la Plaine 2020…

NB : dire « républicain » plus vite. Enchainer aux →, faire une pause aux [·] penser à la variante mélodique au 2ème couplet. Au refrain, 1er « Libère toi » plus envolé, et 2ème scandé)

Sous tes jambières, sous ta visière → Dans ta panoplie anti-guérilla [·]

Il y a un derrière qui sait la manière,

Qui sait la manière de danser la samba. → Sous ton gilet, sous ton bouclier,

Dans tes lourdes rangers de combat, Ce bon son t’appelle, tes pensées s’entremêlent,

Ça y est tu sens, c’est ton cœur qui bat !

[3 claps] Refrain : Libère-toi, Compagnon Républicain de Sécurité ! (x4)

Ton pied tapote, tes fesses tremblotent [·] Tu te demandes ce que tu as…

T’oublies tes menottes, serait-ce ces notes [·]

Ton taser T’fait pas cet effet-là. → Ça y est tu danses, bientôt t’es en transe,

Que dirait ton chef en voyant ça ? (chgt & unisson) Quitte la brigade, rejoins la mascarade,

Carnaval t’accueille dans ses bras !

[3 claps]Refrain (x4)

T’as quitté ton casque, tu portes un masque [·] De la fête tu es le roi…

Quelle est cette ombre, derrière les décombres, Qui surgit et se pointe sur toi ?

Page 394: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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C’est - ta – sec-tion ! [clap] Ton – ba-tai-llon ! [clap] Qui a pour ordre d’arrêter ça !

C’est ton copain René qui vient te matraquer, T’embarquer pour mieux te dégriser

[3 claps] Refrain (x4)

Alors tu te réveilles ! Ce n’sera plus pareil ! À Carême, À Carême, À Carême,

TU DEMISSIONNERAS

Quand un Précaire Goguette proposée par la Canaille du Midi (Toulouse)

sur l'air de « Quand un soldat » (p. 127)

L’air dégouté le cœur ballant il va Car aujourd’hui il va à Pole Emploi

Un contrôleur pour surveiller son cas Et son CV contre son flanc qui bat

Quand un précaire s’en va à Pole Emploi Ou alors demander le RSA

Alloc’, APL c’est le même combat L’argent gratuit ça ne tombe pas comme ça

Chomer, pour ne pas bosser Vesqui le taf, c’est d’jà du taf Sourire à ta conseillère CAF

C’est p’t’être pire que la paperasse

Pourtant, y’avait du café À 40 centimes, dans une vieille machine

Ça m’a, un peu réveillé, moi qui attends toujours, 13h pour me lever

Page 395: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Ça y’est, j’suis dans son bureau, Elle ne gobe pas, mon gros mytho,

J’sais plus, c’que j’avais inventé, Elle m’annonce que j’suis radié

Quand un précaire s’en va à Pole Emploi Ou alors demander le RSA

Alloc’, APL c’est le même combat L’argent gratuit ça ne tombe pas comme ça

À bas l’contrôle social… Nik Pôle Emploi

Sur la Grand Route

Poème de Gaston Couté Musique de Jean Foulon, ( « Le P'tit Crème »), 1997

Originaire du Loiret, Gaston Couté (1880-1911) est un poète libertaire et chansonnier, connu pour ses textes antimilitaristes, sociaux et anarchistes utilisant parfois le patois beauceron ou l'argot. Interprété aussi en 2002 par Gérard Pierron et Marc Robine. Penser à prononcer les « e ».

Nous sommes les crève-de-faim Les va-nu-pieds du grand chemin

Ceux qu’on no’mme les sans-patrie Et qui vont traînant leur boulet

D'infor’tunes toute la vie-e, Ceux dont on médit, sans pitié

Et que sans connaître l’on redoute (3 tps) Sur la grand'route. (3 tps)

Nous sommes nés on ne sait [z] où Dans le fossé, un peu partout. Nous n'avons ni père, ni mère, Notre seul frère est le chagrin

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Notre maîtresse est la misère, Qui, jalouse jusqu'à la fin,

Nous suit, nous guette et nous écoute, (3 tps) Sur la grand'route.

(3 tps) Nous ne connaissons point les pleurs Nos âmes sont vides, et nos coeurs

Sont secs ! comme les feuilles mortes. Nous allons mendier notre pain

C'est dur d'aller geler aux portes. Mais hélas ! - lorsqu'on a faim

Il faut manger, coûte que coûte, (3 tps) Sur la grand'route.

[changement de rythme sur les 1ers vers des 2 couplets suivants]

(3 tps) L'hiver, d'aucuns de nous iront Dormir dans le fossé profond

Sous la pluie de neige qui tombe. Ce fossé-là leur servira

D'auber’ge, de lit et de tombe Car au jour on les trouvera

Tout bleus de froid et morts sans doute (3 tps) Sur la grand'route.

(3 tps) Nous som’mes les crève-de-faim Les va-nu-pieds du grand chemin

Ceux qu’on no’mme les sans-patrie Et qui vont traînant leur boulet

D'infor’tunes toute la vie-e, Ceux dont on médit, sans pitié

Et que sans connaître l’on redoute (6 tps) Sur la grand’route.

Page 397: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Canto das Três Raças Ecrit par Paulo César Pinheiro

Interprété par Clara Nunes, 1975 Un succès populaire devenu un hymne de ralliement pour les populations les plus pauvres du Brésil. Fille d’un ouvrier textile du Minas Gerais, Clara Nunes a chanté le peuple et réenchanté la musique populaire brésilienne, entre samba et influences afro-brésiliennes.

Ninguém ouviu, Um soluçar de dor, No canto do Brasil

Um lamento triste sempre ecoou Desde que o índio guerreiro

Foi pro cativeiro, E de lá cantou

Negro entoou, Um canto de revolta pelos ares Do quilombo dos palmares, Onde se refugiou

Fora a luta dos inconfidentes Pela quebra das correntes, Nada adiantou

E de guerra em paz, De paz em guerra Todo povo dessa terra quando pode cantar,

Canta de dor

Ôôôôôô…

E ecoa noite e dia, É ensurdecedor Aí, mas que agonia, O canto do trabalhador

Esse canto que devia, Ser um canto de alegria Soa apenas como um soluçar de dor

Ôôôôôô

Traduction : La chanson des Trois Races : Personne n'a entendu Un sanglot de douleur Dans le chant du Brésil - Une plainte triste A toujours résonné

Depuis que l'Indien guerrier Est allé en captivité Et de là a chanté - Le nègre a entonné Dans l'air un chant de révolte Au Quilombo dos Palmares * Où il s'est réfugié - A part la lutte des "Inconfidentes" Pour qu'on brise les chaînes Ça n'a

servi à rien - Et de guerre en paix De paix en guerre Tout le peuple de cette terre Quand il le peut Chante de douleur - Et il résonne nuit et jour Il est

assourdissant Ici, plus que l'agonie Le chant du travailleur - Ce chant qui devait Etre un chant de joie Résonne seulement Comme un sanglot de douleur -

Page 398: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Only Our Rivers Run Free Michael McConnell, 1965

MacConnell est né au sud de l’Irlande du Nord, près d'Enniskillen, dans une famille musicale. Cette chanson décrit le monde naturel endommagé par la frontière irlandaise.

When apples still grow in November, When blossoms still grow from each tree, When leaves are still green in December,

It's then that our land will be free. I've wandered her hills and her valleys,

And still through my sorrow I see, A land that has never known freedom,

And only our rivers run free.

I drink to the death of her manhood Those men who'd rather have died

Than to live in the cold chains of bondage To bring back their rights were denied.

Oh, where are you now that we need you, What burns where the flame used to be Are you gone like the snow of last winter

And only our rivers run free

How sweet is life, but we're crying How mellow the wine, but we're dry. How fragrant the rose, but it's dying

How gentle the wind, but it sighs. What good is in youth when it's aging?

What good is in eyes that can't see? Whem there's sorrow in sunshine and flowers

And only our rivers run free.

Page 399: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Sur la Commune Utge Royé, 1999

Basse : Si - Mediane : Ré - Haute : Ré

Il était une fois, dans ce grand cimetière… Ecoute bien l’ami, c’est une histoire vraie ;

L’gouvernement d’alors avait perdu sa guerre : L’Etat de Prusse avait vaincu l’Etat français (2x)

Pendant qu’on s’arrangeait entre grands de l‘époque Pour payer le tribut au premier des tueurs, Voilà que de Paris le peuple se convoque

Et décide comme ça qu’il ne veut plus d’supérieurs !(2x)

REFRAIN : Tous les copains (et les copines !) De la Commune (de la Commune!)

Ne sont pas morts (ne sont pas morts) sans rien laisser - éh

Ils doivent nous garder rancune De laisser crever leur passé - éh Ils doivent nous garder rancune

De ne pas mieux (de ne pas mieux) en profiter…

L’Etat de France implore son ami vainqueur De lui donner la main pour mater « la canaille »,

Car il faut, sans tarder, aller clouer la peur Aux cerveaux parisiens qui bravent la mitraille!(2x)

Et c’est le 18 mars de l’an soixante et onze Que, depuis le palais où rota Louis (Quatorze), M. Thiers a brandi quelques canons de bronze

Et crié vers Paris : « ils vous f’ront rendre gorge ! »(2x)

REFRAIN

Page 400: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

399

Une fille de Paris a gueulé vers le ciel Et laissé sa jeunesse dans un bagne pourri :

Femmes, si vous luttez saluez Louise Michel… Et si vous ne luttez pas…saluez-la aussi. (2x)

Aussi, souvenons-nous que des frères oubliés, Venus d’autres pays, citoyens de la Terre,

Sont morts des mêmes balles que leurs frères français Ils avaient oublié les drapeaux, les frontières (2x)

REFRAIN

Notre mémoire est née de ces quelques semaines Compagnons et compagnes, il faut l’utiliser :

Revendiquons les rues, les montagnes, les plaines, Et, comme les Communards, abolissons l’armée ! (2x)

Il faut gratter l’oubli dont on a recouvert Les leçons des copains qui furent assassinés.

Il faut savoir que l’autonomie ouvrière A laissé dans « l’Histoire » des blessures infectées (2x)

REFRAIN (ils ne nous gardent plus rancune car nous allons en profiter !)

Tuchenn Mikael e Brezhoneg Youenn Gwernig, 1976

Tuchenn Mikael est le nom breton du Mont Saint-Michel de Brasparts. Ici, une étrange rencontre matinale avec St Michel dans la chapelle, la montagne bretonne enveloppée par la brume et d’étranges formes se

meuvent sur ses flancs… Pas militant mais Breton ! 😉

Mintin abred on bet va-unan / Kichen chapelig Sant Mikael, Ha tro-war-dro ar vrumenn / A stanke din prenestr ar bed.

Avel ebet war gern an duchenn / Na trouz ebet oa tro-war-dro Ar balan sonn er vrumenn / Ha war ar brug perlez ar glao.

Prennet e oa dor ar chapelig / Met Sant Mikael n’oa ket chalet Ha ni hon-daou er vrumenn / Da ganañ brao oamp n’ em lakaet.

Mikael ha me da vat o kanañ / Ur gwerz diwar-benn an arme Soudarded dall er vrumenn / E pep korn ar Menez Arre.

Met ouzh an oabl an heol a save/Ken splann ha‘vit ar wech kentañ Hag ur wech saet ar vrumenn, / N’oa met deñved war ar Menez.

Page 401: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

400

Tranche de Vie François Béranger, 1970.

Le morceau est une autobiographie romancée de l'auteur.

Je suis né dans un p'tit village Qu'à un nom pas du tout commun

Bien sûr entouré de bocage C'est le village de St Martin

A peine j'ai cinq ans qu'on m'emmène Avec ma mère et mes frangins

Mon père pense qu'y aura du turbin Dans la ville où coule la Seine

Refrain

J'en suis encore à m'demander Après tant et tant d'années

A quoi ça sert de vivre et tout A quoi ça sert en bref d'être né

La capitale c'est bien joli Sûrement quand on la voit d'Passy Mais de Nanterre ou de Charenton, C'est déjà beaucoup moins folichon

J'ai pas d'mal à imaginer, Par où c'que mon père est passé

Car j'ai connu quinze ans plus tard Le même tracas le même bazar

Refrain

Le matin faut aller piétiner Devant les guichets de la main d'œuvre

L'après-midi solliciter le coeur Des punaises des bonnes oeuvres Ma mère elle était toute paumée

Sans ses lapins et ses couvées Et puis pour voir essayez donc

Sans fric de remplir cinq lardons

Refrain

Page 402: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

401

Pour parfaire mon éducation Y a la communale en béton

Là on fait d'la pédagogie Devant soixante mômes en furie

En plus d'l'alphabet du calcul J'ai pris beaucoup coup pieds au cul

Et sans qu'on me l'ait demandé J'appris l'arabe et le portugais

Refrain

A quinze ans finie la belle vie T'es plus un môme t'es plus un p'tit

J'me r'trouve les deux mains dans l'pétrole A frotter des pièces de bagnoles Neuf dix heures dans un atelier

Ça vous épanoui la jeunesse Ça vous arrange même la santé

Pour le monde on a d'la tendresse

Refrain

C'est pas fini... Quand on en a un peu la d'dans On y reste pas bien longtemps

On s'arrange tout naturellement Quand on en a un peu la d'dans On y reste pas bien longtemps

On s'arrange tout naturellement Pour faire des trucs moins fatigants

J'me faufile dans une méchante bande Qui voyoute la nuit sur la lande

J'apprends des chansons de Bruant En faisant des croches-pattes aux agents

Refrain

Bien sûr la maison Poulagat S'agrippe à mon premier faux-pas

Ça tombe bien mon pote t'as d'la veine Faut du monde pour le F.L.N

J'me farcis trois ans de casse-pipe

Page 403: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

402

Aurès, Kabylie, Mitidja Y a d'quoi prendre toute l'Afrique en grippe

Mais faut servir l'pays ou pas

Refrain

Quand on m'relache je suis vidé Je suis comme un p'tit sac en papier

Y a plus rien d'dans tout est cassé J'ai même plus envie d'une mémé

Quand j'ai cru qu'j'allais m'réveiller Les flics m'ont vachement tabassé

Faut dire qu' j'm'étais amusé A leur balancer des pavés

Refrain

Les flics pour c'qui est d'la monnaie Ils la rendent avec intérêts

Le crâne le ventre et les roustons Enfin quoi vive la nation

Le juge m'a filé trois ans d'caisse Rapport à mes antécédents

Moi j'peux pas dire qu'je sois en liesse Mais enfin qu'est-ce que c'est qu'trois ans

Refrain

En tôle j'vais pouvoir m'épanouir Dans une société structurée

J'ferai des chaussons et des balais Et je pourrai me r'mettre à lire

J'suis né dans un p'tit village Qu'à un nom pas du tout commun

Bien sûr entouré de bocage C'est le village de St Martin

Refrain

Page 404: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

403

Contre Nature Ysa d’ ex-Grenoble, 2016 ?

C'est sûr je suis contre nature, Je fais l'amour avec elvire Et on le fait pour le plaisir,

Pas pour la progéniture

Et la survie de l'espèce, Ben moi je m'en bats les fesses

D'ailleurs entre nous soit dit, La nature elle s'en fout aussi

C'est sûr je suis contre nature, Je n'ai pas l'instinct maternel

Je ne réponds pas à son appel, Diable quelle forfaiture

Mes organes de maternité, Je ne les ai pas utilisés Mais la nature n'en a que faire,

On est bien assez sur terre

C'est sûr je suis contre nature, Je résiste à sa dictature Celle de la loi du plus fort, Qui ne sème que la mort

Je préfère celle de l'entraide, De la justice comme règle

D'ailleurs qu'entre nous soit dit, La nature elle fait ça aussi

C'est sûr je suis contre nature, Je ne prends pas ma nourriture

Au sein du monde animal, La prédation n'est pas fatale

Etre carnivore c'est volontaire, J'me fous d'la chaîne alimentaire

J'particip' pas à cette tuerie D'ailleurs la nature… Elle broute aussi

[parlé] : « Et d'ailleurs la nature ça n'existe pas »]

Page 405: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

404

Masculin, Féminin Paroles et musique : Claude Michel

C't un entraineur, disait mon père, Dont l'équipe est toujours première. (2x)

C't un entraineur, disait mon père, Il peut etre fier, c'est quelqu'un de bien. (2x)

C't une entraineuse, disait ma mère, C'est une catin, une moins que rien. (2x)

C't une entraineuse, disait ma mère, Y a rien à faire, c'est une putain. (2x)

C'est un coureur, disait mon père, Qui laisse les autres loin derrière. (2x)

C'est un coureur disait mon père, Il peut être fier, c'est quelqu'un de bien. (2x)

C'est une coureuse, disait ma mère, C'est une catin, une moins que rien. C'est une coureuse, disait ma mère,

Y a rien à faire, c'est une putain. (2x)

Professionnel, disait mon père, Tu réussis dans les affaires (2x) Professionnel, disait mon père,

Tu peux etre fier, t’es quelqu'un de bien. (2x)

Professionnelle, disait ma mère, T’es une catin, une moins que rien. (2x)

Professionnelle, disait ma mère, Y a rien à faire, t’es une putain. (2x)

Page 406: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

405

C'est un beau gars, disait mon père, Qui fait la fierté de sa mère. (2x)

C'est un beau gars, disait mon père, Il peut etre fier, qu’est-ce qu’il est bien. (2x)

C'est une belle garce, disait ma mère, C'est une catin, une moins que rien. (2x)

C'est une belle garce, disait ma mère, Y a rien à faire, c'est une putain. (2x)

C't’ un courtisan, disait mon père, Proche du roi et des affaires. (2x) C't un courtisan, disait mon père, Il peut etre fier, il a du bien. (2x)

C'est une courtisane, disait ma mère, C'est une catin, une moins que rien. (2x)

C'est une courtisane, disait ma mère, Y a rien à faire, c'est une putain. (2x)

Comme il a très bon caractère, C't un homme facile, disait mon père. (2x)

C't un homme facile, disait mon père, Il peut etre fier, c'est quelqu'un de bien. (2x)

C't une femme facile, disait ma mère, C'est une catin, une moins que rien. (2x)

C't une femme facile, disait ma mère, Y a rien à faire, c'est une putain. (2x)

Il faut dire que l'vocabulaire Que l'on emploie au masculin,

N'a pas l’ même sens de toute manière, Quand on on le met féminin. (2x)

Page 407: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

406

Les Fracas de la Plaine Oaistar, 2011 ?

Les fracas de la Plaine des oiseaux de malheur Qui te disent "à la tienne" à n'importe quelle heure,

Ils ont eu de la veine, ils n'ont jamais eu peur, Ils rêvent sous Tranxene que le monde est meilleur.

Refrain : À la tienne Que la vie et le vent nous entraînent

À la prochaine Que la vie nous laisse un peu de temps

Les fracas de la Plaine des oiseaux de passage Qui te disent "à la tienne" même s'ils ont la rage

Pour eux la coupe est pleine avant le troisième age, Il faut noyer sa peine quand arrive l'orage.

Refrain

Les fracas de la Plaine des oiseaux migrateurs Qui te disent "à la tienne" jusque sous l'Equateur,

Y'en a eu à Cayenne enfermés par erreur, Y'en a même à Pnom Pehn, et toujours en sueur.

Refrain

Les fracas de la Plaine des oiseaux mazoutés Qui te disent "à la tienne" quand ils sont échoués, Même s'ils ont la haine, ils peuvent plus bouger,

C'est pire que des chaînes, leurs ailes sont niquées.

Refrain

Des oiseaux à la Plaine y'en a plus tellement, Quand y'en a un qui traîne il reste pas longtemps,

Il chante à la prochaine et s'envole en riant, (cris d’🕊️) Quand j'entends "à la tienne", j'y pense tout le temps.

Refrain (2x)

Page 408: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

407

Sacco et Vanzetti version Franz-Josef Degenhardt (années 70s)

Version en anglais et en français p 122

Euer Kampf, Nicola und Bart brannte weit und wurde Fanal

brannte rot und wurde zum Schrei : "Gebt Sacco und Vanzetti frei !"

Dieser Schrei ging rund um die Welt und im Kampf hat jeder gefühlt

diese Kraft, die hinter Euch steht die Kraft der Solidarität

Diese Kraft, Nicola und Bart sie ist heute mächtig und stark und sie hat Millionen erfasst

wie blutig auch der Feind sie hasst

Euer Kampf, Nicola und Bart und auch Dein Kamf, Angela Euer Kampf wird weitergehn

weil hinter Euch Millionen stehn

Dieses Lied, Nicola und Bart ist für Euch und Angela

hinter Euch steht heute die Welt in der das Volk die Macht schon hält !

Traduction (Cricri): Votre lutte, Nicola et Bart s'est répandu comme un feu a

brûlé rouge et est devenue un cri : "Liberez Sacco et Vanzetti !! - ce cri a fait le tour du monde et dans la lutte tou-te-s l'ont senti cette force qui est derrière vous la force de la solidarité - cette force, Nicola et Bart elle est aujourd'hui

puissante et forte et elle a atteint des millions malgré la haine sanglante que lui porte l'ennemi - votre lutte, Nicola et Bart et aussi la tienne, Angela (Angela

Davis) votre lutte va continuer parce qu'on est des millions derrière vous - cette chanson, Nicola et Bart est pour vous et pour Angela derrière vous il y a

aujourd'hui le monde dans lequel le peuple détient déjà le pouvoir

Page 409: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

408

La Goguette des Choristes Briançon Août 2019, air de Boby Lapointe

REFRAIN : T’as pas t’as pas t’as pas tout dit, T’as pas tout dit à tes choristes

T’as des doutes et tu dis pas tout, Et qui c'est qui l'a dans le - BiiiP!!!

T’y as dit le camping c'est vraiment super 5 minutes à pied et t’y es pépère

Y a des douches chaudes et de la lumière Un’ tireuse à bière

Si t’ avais été plus sincère T’ aurais dit l’ chemin il est bien galère

Et pis que l'eau chaude elle est dans la mer Ou bien dans ton verre (Refrain)

T’y as dit qu'y aurait des salles de répète Pas qu'on chanterait dessous la tempête Que ce s’rait l'occase de faire bronzette

Tout comme au G7

Si t‘avais été plus sincère T’aurais dit « Oublie ta crème solaire

Prends bottes et bonnet et un bon imper 4 ou 5 polaires » (Refrain)

T’y as dit ici on chante à tue-tête Avec ce pavé que tout le monde guette

Et qu’ toute la nuit ce serait la fête Qu'y aurait une navette

Si t’avais été plus honnête T’aurais dit « 11h on veut plus de bruit

Direction Paillote jusqu'au bout de la nuit » « C'est tout p’tit, Mazette ! » (Refrain)

Tu v’nais militer en mode écolo Des toilettes sèches des menus bi-o De l'auto-gestion à tous les niveaux

Des actions de barjots

En fait il faut lire tout un tas d’ panneaux Tout ça pour pisser dans de l'eau potable Discuter sans fin scotché·es à une table

Quelle colo de gauchos! (Refrain)

Page 410: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

409

Gazé·es comme jamais ! Adapté de Maitre Gims, 2015

Par La Lutte Enchantée

Gazé.e.s comme jamais (jamais) x4

On charge en rang vive les lacrymos, Matraque au poing, t’as dix jours d’hosto,

Un gros flashball ça rend parano, Tu tombes par terre, tatane sur le dos,

10 heures de camion, ça rend très très chaud. Comme dans un jeu j’te met un combo,

Dans une manif je vois qu’des totos, Tu te demandes où sont tes potos.

REFRAIN : Haut les mains, Haut les mains, Sauf la BAC planquée dans un coin,

Coup de poing, coup de poing, La matraque plantée dans tes reins. (x2)

Défile dans la nuit Ce sera l’horreur comme dans Scream

Avance dans la nasse, Caméras rivées sur toi On finira trash comme dans un film de zombie

Marseille est vraiment mal mal mal mal

Gazé.e.s comme jamais (x4) Lacrimo Flashball (x2)

Blindés et grenades (x2) La BAC se déchaine (x2) Chenoz et Gaudin (x2)

REFRAIN (x2)

Haut les mains, Haut les mains, Sauf la BAC planquée dans un coin,

Coup de poing, coup de poing !

Page 411: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

410

Un Hymne pour les Femmes Chantal Grimm, 1977

La, la, la, la, la, la - La, la, la, la, la, la

On t’a tant fait la cour que tu es raccourcie On t’a tellement menée que tu es démunie

On t’a tant dénuée que tu es détenue On t’a tant mise au lit que tu es ligotée

On t’a tant fait d’enfants que tu es sans défense

La, la, la, la, la, la - La, la, la, la, la, la

On t’a tant éduquée que tu es une ennuque On t’a tant pris ta vie que tu es avilie

On t’a tant épousée que t’as perdu ta peau On t’a tant décorée que tu n’as plus de corps

On t’a tant tellement sacrée que tu es sacrifiée

La, la, la, la, la, la - La, la, la, la, la, la

REFRAIN 1 : Femme, femme sans histoire Femme, femme sans mémoire

Toi qui jettes dans le noir Des cris qui remontent loin

Femme, femme c’est la mue D’autres femmes sont venues

T’annoncer le temps de prendre Ta vie en mains (3x) , Ta vie

On t’a tant fait de fleurs que te voilà flouée On t’a tellement fêtée que tu te sens refaite

On t’a tant possédée que ça n’est plus possible On t’a tellement volée que tu se ras volontaire

On t’a tellement soldée que tu es solidaire

La, la, la, la, la, la - La, la, la, la, la, la

On t’a tant mutilée que tu es mutinée On t’a tellement violée que tu deviens violente

On t’a tellement battue que tu sors tes batteries On t’a tellement maudite que tes mots vont te dire

Et tellement écorchée que ton corps va chanter

Page 412: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

411

La, la, la, la, la, la - La, la, la, la, la, la

REFRAIN 2 : Femme, femme ton histoire Femme, femme ta mémoire Nous renvoie de toutes parts

Tes cris qui porteront loin Femme, femme c’est la mue

Autre femme devenue Tu rennais pour la reprendre

Ta vie en mains (3x) , Ta vie (2x)

La, la, la, la, la, la - La, la, la, la, la, la

REFRAIN 2

Pisser Debout Giédré, 2012

Si j'avais des poils sur le torse Si dans mon jean ça faisait une bosse

Si j'avais du poil au menton Mais pas comme Susan Boyle non comme un garçon

Si mes poils sous les bras étaient acceptés S'ils étaient un gage de ma sexualité

Dans ma vie j'aurais beaucoup moins d'embrouilles Si, oh si, oh si j'avais des couilles

Refrain: Ouhouhou j'aimerais pouvoir pisser debout Ouhouhou pisser debout

Ouhouhou j'aimerais pouvoir pisser debout, Pisser debout

Être un homme c'est beaucoup plus économique A trois euros cinquante le paquet

de serviettes hygiéniques Et les capotes sont distribuées gratos dans la rue

Alors que ma pilule n'est même pas remboursée par la sécu

Page 413: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

412

A 45 ans je pourrais devenir un vieux beau Alors que là à 30 ans je serai déjà une vieille peau

Refaire sa vie avec une jeune bimbo C'est quand même plus glamour

que de s'payer des gigolos

Refrain

Plus besoin de m'accroupir Comme une clodo entre deux voitures

Je pourrais en toute impunité pisser contre un mur Plus de collants filés, plus de cire orientale

Plus de mascara qui coule, plus de frottis vaginal

Comme Mylène Farmer j'ai posé cette question J'ai dit, dis Maman, pourquoi je suis pas un garçon ? Ma mère m'a répondu que j'étais encore pire que ça

Vulgaire comme un mec, bête comme une fille, Je suis les deux à la fois

Refrain

Si j'étais un homme je serais pas capitaine d'un bateau Non, j'irais plutôt me taper des putes à Porte Maillot

Je remplacerais la salade sans sauce par une choucroute saucisse

J'aurais plus l'obsession de la taille 36

Je pourrais faire l'amour tous les jours du mois Je serais capable de monter un meuble Ikea

Je serais plus une traînée et deviendrais un Dom Juan Si j'étais un homme, si seulement

Refrain

Page 414: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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La Commune 1871 - Versaillais, Versaillais! Jean Édouard Barbe, 1971

45 tours sorti l’année du centenaire de la Commune, période révolutionnaire de 72 jours où un gouvernement insurrectionnel, ouvrier et d’inspiration libertaire, fut mis en place à Paris puis violemment réprimé par lAdolphe Thiers. La chanson retrace l’état d’esprit de la population parisienne depuis les défaites militaires, l’espoir suscité par la Commune, le siège de Paris, jusqu’à la Semaine sanglante

L'hiver 71, c'est l'hiver du chaos L'hiver de la défaite devant les Pruscos

L'hiver de la souffrance et l'hiver de la faim L'hiver des collabos, des faux républicains

Il commence à fleurir des cocardes écarlates Et bientôt dans la rue, le cri du peuple éclate.

REFRAIN : Versaillais, Versaillais, Vous avez fusillé le cœur d'une révolution

Vous l'avez jeté en prison Mais il reste à Paris, l'esprit des insurgés (2x)

Un matin tout Paris entre en insurrection Et Paris doit lutter contre la réaction

Etudiants, ouvriers, armez vos chassepots Du haut des barricades agitez vos drapeaux

Agitez vos drapeaux, qu'les versaillais cannonent Agitez un mouchoir rouge du sang d'un homme.

REFRAIN

Avec la cruauté d'une bête sauvage Thiers a tué la Commune en un rouge carnage Derrière les tombes et les croix d'un cimetière

A 10 contre 200 les révolutionnaires Les derniers fédérés contre un mur sont tombés Ne murmurant qu'un mot, le mot ADELPHITE *

REFRAIN (2x avec « à Marseille ! ») * à la place de « fraternité. »

Page 415: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

414

Mon Drapeau Rouge Moussu T e lei Jovents, F. Ridel, S. Attard, 2013

Version de la Lutte Enchantée, qui omet les lignes en tout petit. L’onomatopée « lagadigadèu » correspond, dans une chanson populaire provençale, au cri traditionnel de la tarasque (tarasca), dragon ou créature monstrueuse de la ville de Tarascon, qui rappelle l’affrontement légendaire entre celle-ci et Sainte Marthe. Une façon audacieuse de reprendre une partie du folklore local, d’y insuffler des paroles combatives et de l’intégrer aux luttes actuelles.

Ils nous prennent dans leurs mailles, Nous saisissent à bras le corps,

Nous attachent à la ferraille, Ne nous laissent que l'effort.

Ils nous font jouer les cobayes, Puis nous jettent à moitié mort,

Ils nous mettent sur la paille, Quand s'entassent leurs trésors.

Ils nous brident et nous baladent, Nous font cuire dans leur bouillon, Nous mélangent à leurs salades,Nous promènent comme des pions.

Il nous faut tomber les grilles, Vaincre la loi du plus fort,

Se repartager les billes, Et repeindre le décor.

REFRAIN: Passe moi mon drapeau rouge Que je l'accroche aux volets, Regarde-le comme il bouge

Dans la rue ensoleillée! Passe moi mon drapeau rouge Que je l'accroche aux volets,

Passe moi mon drapeau rouge Et le noir tant que tu y es! (4x)

Page 416: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

415

Ce matin je me sens tout remonté,Lagadigadin, je voudrais que tout change, Et connaître enfin la félicité!

Lagadigadin, je cours à la fenêtre, Et j'ai envie de gueuler un bon coup, Lagadigadin, envie d'envoyer paître

Tous ces méchants,ces puissants,ces filous!

Lagadigadin,connauds de toutes sortes, Aujourd'hui il ne faut pas me brancher, Lagadigadin, le diable vous emporte, Il est grand temps pour vous de raccrocher!

Lagadigadin, franchement ça soulage, Et ça t'empêche de devenir fou,

Lagadigadin, et nous on a la rage*, Il ne fallait pas nous pousser à bout! (2X)

Nous pousser à bout! (2x)

REFRAIN (x2)

Il nous faut tomber les grilles, Vaincre la loi du plus fort,

Se repartager les billes, Et repeindre le décor.

*A la place de « tant pis si c'est pas sage »

Page 417: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Le Chant de la Corporation Aussi connu comme « Les Mineurs de Trieux »

Chorale des ouvriers de Trieux, Fédération des mines de fer CGT, 1963

Le 11 Oct. 1963, la direction de la mine de Sancy à Trieux annonce le licenciement de 258 personnes. Commence une grève de 79 jours : 200 mineurs occupent le fond, où la vie s’organise: jeux, musique, couvre-feu. Les mineurs ne remonteront que pour les cérémonies du 11 Nov.et de la Sainte-Barbe. Le travail reprendra le 31 Déc., suite à un vote défavorable à la poursuite de la grève, les démarches auprès des autorités n’ayant rien donné. Les mines lorraines étaient déjà condamnées…

C'était hier le meeting des mineurs Rassemblement de tous ces braves gens

Ils sont venus de toute la Lorraine Pour protester contre les licenciements (bis)

Le défilé, d'une ampleur remarquable Tous rassemblés devant le monument

On y brûla les letres de menace Que les patrons nous avaient envoyées (bis)

Et tous unis dans un élan sublime Pleins de colère et d'indignation

Criant devant ces mesures scélérates Leur volonté de rester des mineurs (bis)

Pauvre mineur c'est toujours toi qui trinques C'est toi qu'on brime qu'on presse comme un citron

Mais aujourd'hui il faut que cela cesse Voila pour quoi nous occupons le fond (bis)

Oui notre lutte a été un succès Au fond, au jour continuons le combat

Unissons-nous comme au fond de la mine Alors ainsi, nous retournerons mineurs. (bis)

Page 418: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Un Violador en tu Camino Performance du collectif chilien Las Tesis (2019)

La chanson s’est transformée en hymne féministe mondial. Il est partout par des cœurs de femmes pour protester

contre les féminicides et les violences sexuelles.

El patriarcado es un juez que nos juzga por nacer,

y nuestro castigo es la violencia que no ves.

El patriarcado es un juez que nos juzga por nacer, y nuestro castigo es la violencia que ya ves.

Es femicidio. Impunidad para mi asesino.

Es la desaparición. Es la violación.

Y la culpa no era mía, ni dónde estaba ni cómo vestía. (x4)

El violador eras tú. (x2)

Son los pacos, los jueces, el Estado, el Presidente.

El Estado opresor es un macho violador. (x2)

El violador eras tú. (x2)

Duerme tranquila, niña inocente, sin preocuparte del bandolero,

que por tu sueño dulce y sonriente vela tu amante carabinero.

El violador eres tú. (x4)

Page 419: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

418

Cant de Lluita Roba Estesa, 2018

Un chant de lutte féministe aux accents de sororité.

REFRAIN : Sem en acte de protesta. Sem mans fredes vora el foc.

Sem la veu de la revolta, Netes de la por i el dol.

Disfressades d'utopia [ou-topi-euh] Emprendrem lluny del dolor

La recerca de la vida A cavall de la raó.

REFRAIN :

Coincideixen les mirades, [miradas] Fixades en l'horitzó.

Potser avui farem victòria, [poutser] Potser enterrarem el plor.

REFRAIN :

Doncs ens mantindrem alçades, Ja no ens veuran de genolls.

El Sol mantindrà la flama, La Lluna encendrà passió.

REFRAIN (2x avec contrechants, 1x Lead+Haute) + Sem - en ac-te de - protes - ta.

Traduction : Nous sommes là pour protester- nous sommes les mains froides tendues vers le feu - nous sommes la voix de la révolte - petite

fille de la peur et du deuil - déguisées d'utopie nous prendrons le chemin loin de la douleur - à la poursuite de la vie chevauchant la raison

/ les regards se croisent fixés sur l'horizon - peut-être qu'aujourd'hui nous vaincrons - peut-être nous enterrons les pleurs:/ alors nous

resterons debout - il ne nous verront plus à genoux - le soleil maintiendra la flamme - la lune enflammera la passion

Page 420: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

419

La Línia del Front Paroles adaptées de la chanson populaire“Ai, mare, aneu a missa”

Musique adapté de la chanson populaire “Els Miquelets d’Espanya”

Arrangements Ebri Knight, 2015, reprise par Roba Estesa

Ce chant en catalan fait la part belle aux femmes parties combattre sur le front, dont l’image devint iconique dans les journaux en 1936 même hors d’Esapgne. (Traduction p. 421)

Ai Mare, aneu a missa, Que jo faré el dina(r)

Quan hagueu tornat de missa La casa buida serà

Lalalalala X2 (oui!!)

No em busqueu per rius i planes Busqueu-me on el sol es pon Que som dalt d'una carreta

Camí a la línia del fron(t)

Lalalalala X2 (oui!!)

No patiu pas per mi, mare Faig lo que em vau ensenya(r)

Serem les dones valentes Sense po(r) del que vindrà

Lalalalala X2 (oui!!)

Si Madrid cau la primera Aragó també caurà

Si Aragó cau presonera Nosaltres caurem demá

Si no la lluitem nosaltres, Ningú més la lluitarà

Lalalalala (x4)

(unisson) :

Si no la lluitem nosaltres, Ningú més la lluitarà

Page 421: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

420

Danser Encore HK, 2020

En contexte de pandémie et de besoin de réouverture des lieux de culture…. HK fait la tournée des mobilisations et vient à Chambery, à Curial, le 21 Mars 2021….

REFRAIN : Nous on veut continuer à danser encore Voir nos pensées enlacer nos corps

Passer nos vies sur une grille d'accords Oh, non non non non non non!

Nous on veut continuer à CHANTER encore Voir nos pensées enlacer nos corps

Passer nos vies sur une grille d'accords

Nous sommes des oiseaux de passage Jamais dociles ni vraiment sages Nous ne faisons pas allégeance

À l'aube en toutes circonstances Nous venons briser le silence

Et quand le soir à la télé, Monsieur le bon roi a parlé Venu annoncer la sentence

Nous faisons preuve d'irrévérence, Mais toujours avec élégance

REFRAIN

Auto-métro-boulot-conso Auto attestation qu'on signe

Absurdité sur ordonnance Et malheur à celui qui pense Et malheur à celui qui danse

Chaque mesure autoritaire Chaque relent sécuritaire

Voit s'envoler notre confiance Ils font preuve de tant d'insistance

Pour confiner notre conscience REFRAIN

Page 422: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

421

Ne soyons pas impressionnables Par tous ces gens déraisonnables Vendeurs de peur en abondance

Sachons les tenir à distance Angoissants, jusqu'à l'indécence

Pour notre santé mentale Sociale et environnementale

Nos sourires, notre intelligence Ne soyons pas sans résistance

Les instruments de leur démence REFRAIN

Traduction DE PILIO CANE, PAGE SUIVANTE: Prends le chien, attrape le chien,

Oh maman, il est arrivé / Ouvre la porte, fais le rentrer ! Oh maman, il est entré / Tire le siège et fais le s’asseoir !

Oh maman, il s’est assis / Prépare la table et fais le manger ! Oh maman, il a mangé / Prépare le lit et fais le coucher !

Oh maman, il s’est couché / Prends le couteau et va l’égorger !

Traduction de « LA LINEA DEL FRONT » (p. 419): Ah mère, allez donc à la messe, Je préparerai le déjeuner.

A votre retour de la messe, La maison je l’aurai quittée M’ cherchez pas par monts et par vaux, Plutôt où se couche le soleil,

Ou tout en haut d'une charrette, Direction la ligne de front. Ne souffrez pas pour moi, mère, Je fais ce que vous m'avez enseigné. Nous sommes les femmes vaillantes, Sans peur de c’ qui peut arriver.

Si Madrid tombe la première, Aragon tombera derrière, Si Aragon est faite prisonnière, Nous tomberons alors demain. Si nous ne la combattons pas, Plus personne ne la combattra.

Traduction de « LA LEGGERA » p.437 : Le lundi, la loi ne permet pas, La LEGGERA d'aller travailler / Le mardi est

le jour du marché, Je n'ai jamais travaillé, je ne veux pas travailler. / Mercredi, je vais au travail, Je prends ma truelle, je vais travailler, Je

prends ma truelle, mon marteau tombe., C'est pour ça que je ne veux pas travailler. / Le jeudi est le jour des saints, Nous ne voulons pas tous

travailler / Le vendredi est le jour de la mort de Jésus-Christ, Je ne l'ai jamais vu, je ne veux pas travailler. / Le samedi, je vais au canton,

J'attends que le patron vienne me payer. / Et la LEGGERAs’en moque, Elle envoie paitre l'usine et le patron / La force de la LEGGERA qui

chante le coucou / Un baiser à ma mère et en Italie, plus jamais

Page 423: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

422

Pilio Cane - Oi Mamma Ca Mo Vene Tarentelle en napolitaie tirée de "La Gatta Cenerentola", un opéra de Roberto De Simone (1976), basé sur le conte de fées "La gatta Cenerentola" (Cendrillon) de Giambattista Basile (XVIIe siècle). Traduction page précédente.

Refrain : (x2) :

Piglia 'o cane acchiappa 'o cane [pilio canè kiapo canè]

A capa ro cane 'o cane 'o cane [caporo cane o cane o ca]

Oi mamma ca mò vene [oy mamma ca mo vènè] Bim bom bà (x2)

Apre la porta e fallo trasi' [aprè la porta fallou trassi] O paparapA o paparapi (x2)

Refrain (x2)

Oi mamma ch'è trasuto [oy mamma kè trassouteu]

Bim bom bà (x2)

Piglia la seggia e fallo assetta' [pilia la sèdjia fall’ assitta]

O paparapi o paparapA

Refrain (x2)

Oi mamma s'è assettato [oy mamma sè assittatteu]

Bim bom bà (x2)

Pripara la tavula e fallo magna' [prépara la tavol’ è fallou

O paparapi o paparapA (x2) magna]

Refrain (x2)

Oi mamma c'ha magnato [oy mamma ka magnateu]

Bim bom bà (x2)

Pripara lu lietto e fallo cucca' [prépara lou liett’ è fallou

O paparapi o paparapA (x2) couca]

Refrain (x2)

Oi mamma s'è cuccato [oy mamma sè coucateu]

Bim bom bà (x2)

Piglia 'o curtiello e vall'a scanna' [pilio courtiell’ è valla

O paparapi o paparapA (x2) chkana] Refrain (x2)

Page 424: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

423

El Patio de Godella

Chanson espagnole écrite sous le régime franquiste qui parle de Godella, commune de la province de Valence où il y avait une maison de correction pour mineur·es appelée « Colonia San Vicente Ferrer ». L’incarcération dans les maisons de redressement (reformatorios) était une pratique courante et une composante importante du modèle de contrôle social Franquiste. Le passage par les « reformatorios » était très redouté. Cette pratique, orchestrée par l’État sous la supervision de l’Église Catholique concernait les enfants de tous âges et de tous genres. Le contrôle social sur les filles s’exerçait surtout via tout ce qui était lié à la sexualité, les incarcérant surtout au motif de « perversion morale ou sexuelle ». Les garçons y étaient principalement envoyés pour « vol ou indiscipline ».

Cementerio donde vivo, Donde me van a llevar Mamá ya habla con el juez, Que me dé la libertad

Yo no niego haber robao, Ni tampoco haber matado'

Yo no tengo esa fe, Ni tampoco la tendré

En el patio de Godella, Hay un charco y no a llovio Son las lagrimas de un preso, Que ha entrao' y no ha salio'

Cuando salga de Godella, Con mi madre me encontraré

Con un porrito en la mano, Una rosa y un clavel

Traduction : Le cimetière où j'habite / Où vont-ils m'emmener Maman parle déjà au juge / Pour qu’il me donner la liberté Je ne nie pas avoir volé / Ni avoir tué /Je n'ai pas cette foi / Et je ne l'aurai pas non plus / Dans la cour de Godella / Il y a une flaque d'eau alors qu’il n'a pas plu / Ce sont les larmes d'un prisonnier / Qui est entré et pas sorti / Quand je quitterai Godella / Ma mère me retrouvera Avec un joint à la main / Une rose et un œillet

Page 425: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Nous Sommes un Cas

François Béranger, 1973

Ecrite durant le coup d’État militaire au Chili et la dictature du Général Augusto Pinochet. Plus largement, cette chanson est une critique du tourisme et de l’enjouement pour la mode festive de la musique latino-américaine, alors que les régimes autoritaires et la précarité explosent dans les pays d’Amérique Latine.

notes de départ : La et Mi - voix1, voix2, Tutti (voix1 + voix2)

REFRAIN: laï laï laï laï lalali lali laïlaï laï laï laï laï lalali lali laïlaï

lalali lalila lalali lalila lalali lalila laï laï laï lalali lalila lalali lalila lalali lalila laï

laï laï, laï laï, laï laï Nous sommes un cas, nous sommes un cas,

Un cas pathologique Nous sommes un cas, nous sommes un cas,

Un cas anachronique

Nous avons bien trop tardé à faire nous aussi du sud-américain,

Nous avons bien trop tardé à grossir les rangs de tous les faux indiens

Quand on fait de la musique, Faut avoir l'esprit pratique. Il faut savoir exploiter le goût immodéré

des gens pour l'exotique. Surtout pas se mettre en tête originalité et authenticité.

Aïe! Aïe! Aïe! Aïe! Voilà les grands mots lâchés Aïe! Aïe! Aïe! Aïe! Si on fait dans les idées.

On va sûrement être exclus de la fraternité des chanteurs à succès,

A la place d'un tas d'dollars on va tout juste avoir sifflets et quolibets.

Page 426: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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REFRAIN

La musique des indiens ou celle des mexicains ou celle des Colombiens,

Ça nous dit seulement misère, sécheresse de la terre, pouvoir des militaires,

Peuples écartelés, Villages abandonnés, Bidonvilles surpeuplés

avec plein d'enfants bien sous-alimentés, Et les prisons infernales ou sévissent

tortures carnages et pourriture. Aïe! Aïe! Aïe! Aïe! C'est pas ça qu'il faudrait dire

Aïe! Aïe! Aïe! Aïe! On ne va pas s'en sortir On ne va pas réussir à faire la chanson

qui donne envie de partir, La chanson publicitaire pour remplir

les charters de joyeux vacanciers.

REFRAIN

A travers cette chanson complètement débile où notre esprit fragile,

S'est donné du bon temps, on voulait simplement dire salut en passant

Aux peuples écartelés, Aux villages abandonnés, Aux bidonvilles surpeuplés

avec plein d'enfants bien sous-alimentés Et aux prisons infernales où sévissent

tortures, carnages et pourritures. Aïe! Aïe! Aïe! Aïe! C'est pas ça qu'il faudrait dire

Aïe! Aïe! Aïe! Aïe! On ne va pas s'en sortir On ne va pas réussir à faire la chanson

qui donne envie de partir, La chanson publicitaire

pour remplir les charters de joyeux vacanciers.

REFRAIN

Page 427: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Carte de Résidence

Paroles et musique de Slimane Azem et Nourredine Meziane, 1978.

Parties en kabyle (phonétique)

D’après ce qu’on nous annonce ça va dans un bon sens Faut pas prévoir à l’avance avant d’avoir la réponse

Avant d’avoir la réponse au sujet d’la résidence

Rhass ruh ken en imenihh yela warlom dthi tmurthihh Raf lumour thimseltihh, kulass ed’les conférences

Kulass ed’ les conférences pour étudier tous les sens

C’est vraiment bien dommage le racisme et le chômage Heureusement qu’il y a des sages,

c’est le prestige de la France C’est le prestige de la France, c’est la raison

d’espèrance

Andi thlà l’kheddem i waren, ed’immigré tit’kqavalen Yarna sessoum arkhissen, u kqarness

«tu as d’la chance» U kqarness «_tu as d’la chance »

mite thseïd la résidence

Toujours des conversations, le chômage, l’immigration Après les négociations, on attend qu’on nous annonce

On attend qu’on nous annonce, chaque fois ça recommence

Achhhal yagui nesvaar fi tmurt arziz nem laarmar Mayila yl’zmer n’safar, ad zaran la différence

Ad zaran la différence mayila oulach la résidence

Le travail quand il est dur, c’est pour l’immigré bien sûr Avec la conscience pure, l’ dévouement et les

souffrances

Page 428: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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L’dévouement et les souffrances, ça mérite la récompense

Anruh aden’kheddem chitôh, figadh aarziz nem àmrôh Mayila yl’zemenn rôh, il faut subir les conséquences

Il faut subir les conséquences, y’aura plus de réminence

Après tout ça m’f’ra du bien de retourner chez les miens

Je suis un Africain, le Soleil en permanence Le Soleil en permanence, pour moi ça a d’l’importance

Senda throheT yila yitij, dhi kul tamurth it fedjidj rebbi dahrnine it faridj, IthamneR amhïïch d’avance

IthamneR amhïïch, jusqu’à la fin d’l’existence

C’est avec grande joie qu’je vais rentrer chez moi C’est normal chacun chez soi,

souvenirs d’notre enfance Souvenirs d’notre enfance avec toutes ces références

Tu sais bien qu’la Terre est ronde, le Soleil est pour tout l’monde

Il brille à travers les hommes grâce à la Providence Grâce à la Providence qui domine toutes les puissances

Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, si j’dois vous dire adieu

Sachez bien que mes aïeux ont combattu pour la France

Ont combattu pour la France bien avant la résidence

Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, si nous devons vous dire adieu

Sachez bien que nos aïeux ont combattu pour la France (2x)

Page 429: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Sarzaminé Man Interprétationr Dâwood Sarkhosh, 1998

Paroles : Amir Jân Saburi

Chanson en dari, le dialecte afghan de la langue persane. Le chanteur Dawood Sarkhosh, en exil en Autriche, a popularisé ce texte à la fin des années 90. Devenue célèbre dans la diaspora afghane, cette chanson est chantée aux 4 coins du monde pour exprimer la douleur de l'exil et de conflits qui durent depuis plus de 50 ans.

Notes de départ : pour le couplet "La", pour le refrain "Ré", pour la voix bonus en petit effectif à la tierce "Fa"

[En Phonétique] : Bé âshiââ na gashtam Khâna ba khââ na gashtam

Béé to hamisha bâ gham Shâna ba shââ na gashtam

Éshghé yagânayé man Az to néshânaye man Béé to namak nadâra

Shér o tarââ na yé man, Sarzaminé man

REFRAIN : Khasta khasta az djafâyi, Sarzaminé man,

Béé sorood o bé sadâyi, Sarzaminé man, Dardmandé bé dawâyi, Sarzaminé man

Sarzaminé man, Ki ghamé to râ sorooda, Sarzaminé man

Ki rahé to râ goshooda, Sarzaminé man Ki bâ to wafâ namooda, Sarzaminé man

Mâh o setââ rayé man / Râhé dobââ rayé man Dar hamajâ namisha / Bé to gozââ rayé man Gandjé to râ rabodan / Az baré ashraté khod Ghalbé to râ shikasta / Harké ba nobaté khod

REFRAIN

Sarzaminé man, Meslé tchashmé intezâri, Sarzaminé man

Meslé dashté por ghobâri, Sarzaminé man Meslé ghalbé dâghdâri, Sarzaminé man

Prononciation : ’T’ comme ‘th’ anglais (mouth) Hh’ comme son ‘ich’ allemand ‘Kh’ comme ‘jota’ espagnole ‘Kq’ = k guttural arabe & kabyle

Page 430: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Transmise par Manon H, qui l’a apprise de son ami Ronan G qui a vécu en Iran, lui-même l’ayant reçue de son ami Zahoor.

Traduction : J’ai erré sans chez-moi J’ai erré de maison en maison Toujours avec tristesse et sans toi J’ai erré d’épaule en épaule Mon unique amour Mon symbole Sans toi, mes vers et ma chanson N’ont pas de goût Mon pays, Tu es épuisé de tant de cruauté Mon pays, Tu es sans voix et sans hymne Mon pays, Tu es un patient sans guérison Mon pays (bis), Qui a chanté tes malheurs ? Mon pays, Qui a ouvert le sentier qui mène à toi ? Mon pays, Qui t’a été fidèle ? Mon pays Tu es ma lune et mon étoile Tu es mon aller et mon retour Mon récit sur toi sans toi N’a pas d’intérêt Ils ont pillé tes trésors Et ont tout gardé pour eux Ils ont brisé ton cœur Les uns après les autres Mon pays, Tu es épuisé de tant de cruauté Mon pays, Tu es sans voix et sans hymne Mon pays, Tu es un patient sans guérison Mon pays (bis) Tes yeux regardent et attendent, Mon pays Tu es un désert de poussière, Mon pays Tu es un cœur submergé par le chagrin Mon pays

Page 431: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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La Paure Filha Groupe de polyphonies occitanes "Cap aici"

Scottish et chanson parodique sur Marine Le Pen.

La paura filha sabià pas jugar a la marela, la paura filha

La paura filha sabià pas jugar, A la marela, sabià pas jugar

Sabià pas jugar, sabià pas jugar Fa la politica, tota fanatica

Sabià pas jugar, sabià pas jugar Amé la politica, ah, sabià jugar

REFRAIN : La filha Marina sabià saludar, l'ha maquilhada blonda Marina La filha Marina sabià saludar,

l'ha maquilhada, sabià saludar... Sabià saludar, sabià saludar !

L'ha maquilhada coma son paire Sabià saludar sabià saludar

Coma su paire, sabià saludar

La filha Marina sab-ià parlar, venetz lo munde fagatz la ronda

La filha Marina sa-bià par-lar, venetz lo munde ah, sabià parlar

Fagatz la ronda, mostra a tot lo monde e vole scampar los estrangès (2x)

La blonda Marina n'em – vo-lem - pas, filho de su paire l'ainam pas gaire

La blonda Marina n'em – vo-lem - pas, gardarem l'istoria dins nostra memoria

E de sa filha n'em-vo-lem pas Oh la Marina, fàcia de facho !

Page 432: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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E de sa filha n'em-vo-lem pas Oh la Marina, n'em vo-lem- pas !

REFRAIN

De tas ideas, n'em – vo-lem - pas, De la Marina, fàcia de facho !

De tas ideas, n'em – vo-lem - pas, De la Marina, n'em volem - pas,

Sabià ben parlar sabià ben parlar De trompar lo mondo fàcia de facho ! (2x)

Traduction : La pauvre fille ne sait pas jouer à la marelle la pauvre fille, elle ne sait pas jouer elle fait de la politique, complètement fanatique,

elle ne sait pas jouer mais à la politique là elle sait jouer La fille Marine elle sait saluer , elle s'est maquillée, la blonde marine, elle

s’est maquillée comme son père et comme son père elle sait saluer La fille Marine elle sait parler, venez tout le monde elle sait parler, faites

la ronde, elle montre à tout le monde, qu'elle veut virer les étrangers La blonde Marine nous n'en voulons pas, fille de son père on ne l'aime

guère, nous garderons cette histoire dans notre mémoire Et de sa fille nous n'en voulons pas , Oh la Marine face de facho, et de sa

fille nous n'en voulons pas , de la marine nous n'en voulons pas De tes idées nous n'en voulons pas , de la Marine face de facho ,

Elle sait bien parler pour tromper le monde, face de facho

Le Tacot Toqué

Jeu rythmique à 2 voix : Groupe 1 & Groupe 2

T'as ton capot dans un tel état,

T'as qu'à pas causer,

Au volant de ton tacot toqué,

Tu n'es qu'un tocard de l'auto !

Page 433: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Occupy (Soon I will be Done)

Rising Appalachia, 2013( ?)

Chanson traditionnelle afro-américaine (« spiritual ») arrangée en hommage au dur labeur du mouvement "Occupy" et à l’engagement de la classe ouvrière dans le monde entier.

Soon I will be done with the troubles (répéter en mode bourdon)

REFRAIN Soon I will be done

with the troubles of the world, (Bis) the troubles of the world.

Soon I will be done, with the troubles of the world... Gonna occupy my mind (bis)

(puis refrain répété en fond avec couplets dessus et dernière phrase ensemble )

Couplet 1: No more! weeping and a-wailing, no more! seeking salvation,

no more! weeping and a-wailing... Gonna occupy my mind.

Couplet 2: No more! weeping and a-wailing, no more! big bank bailing,

no more! weeping and a-wailing... Gonna occupy my mind.

Bourdon: “soon I will be done”

Occupy Appalachia and occupy the bayou, Occupy your soundwaves cos we will not be lied to,

Occupy your bank account and occupy your healthcare, Occupy your garden cos oh my dear you best beware,

Occupy your mother tongue and occupy your neighbourhood,

Occupy reality, delivered up the best you could,

Page 434: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Occupy your homelands, occupy your public schools, Occupy the pen and ink, occupy the law and rule

Occupy Wall Street, occupy your corner store, Occupy the soundwaves, occupy your front door,

Occupy Wall Street, occupy your basic rights, Occupy the frontlines and when it's time step up to fight,

REFRAIN X2 + couplet 1 et 2

“Soon I will be done”… ad lib…

Traduction SONG OF THE LOWER CLASS p. 434 : Nous labourons, semons, nous sommes si bas, nous creusons l'argile sale, Jusqu'à c’que d’

la plaine sorte le grain doré, d’ la vallée le foin parfumé./ Nous connaissons notre place, nous sommes si bas, aux pieds du propriétaire.

Nous ne sommes pas trop bas pour cultiver le pain, mais trop bas pour le manger./ Nous sommes bas, nous sommes bas, sommes si bas, pourtant

d’nos doigts glissent, Fils de soie et les robes qui brillent, Sur le corps des enfants de l’élite./ Nous savons ce que nous avons, nous donnons, et

prenons notre part : Nous ne sommes pas trop bas pour tisser le tissu, mais trop bas pour le porter./ Et nous descendons, encore plus bas, dans

l'enfer de la mine profonde, D’où nous sortons des joyaux brillants, la couronne du despote étincelle./ Chaque fois qu'elles manquent sur notre

dos, de nouvelles charges il dépose Nous sommes bien trop bas pour voter l'impôt, pas trop bas pour le payer./ Nous sommes bas, nous

sommes bas et à la guerre allons combattre quelque étranger qui était hier notre meilleur ami, aujourd'hui, est notre ennemi./ "Que Dieu bénisse nos garçons !" crient les journaux, "Louez-les !" crient les

hommes d'église. Quand la guerre est gagnée et que nous rentrons, qui se soucie si nous vivons ou mourons ?/ Nous sommes bas, si bas, dans les

bateaux nous partons fuyons la guerre dans notre terre, Et nous essayerons d'avoir une vie meilleure débarquerons de l'autre côté de la mer./ Mais c'est "Renvoyez-les !" que la presse crie, "Retournez là d’où

vous venez !" Sommes trop pauvres pour être habillés. Pas trop bas pour être blâmés./ Nous sommes si bas, mais nous savons bientôt Qu’ le bas

peuple se lèvera, Et tous les tyrans dans leurs tours dorées entendront le peuple crier !/ Ils ne nous tiendront plus sous leur emprise ; Nous

n’écouterons pas leurs mensonges. Mais tous nos cœurs entendront l'appel, Et le peuple sera libre !

Page 435: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Song of the Lower Class

Version originale : Ernest Charles Jones (1852). Music : mid-19th century, England

Paroles adaptées et chantées par Windborne Singers

En 1832, une réforme électorale établit un système censitaire, au détriment des classes populaires, qui adoptent une Charte (en réf à la la Magna Carta de 1215) réclamant le suffrage universel (masculin), l'abolition de l'obligation d'être propriétaire pour être éligible, des élections législatives annuelles, le vote à bulletin secret et l'indemnité parlementaire. Le mouvement reste actif jusqu'en 1848 et donne lieu aux 1ers mouvements coopératifs et syndicaux. Le Parlement refusa d'en tenir compte. Jones était un chartiste, s'est présenté sans succès comme député en 1847, a été arrêté et emprisonné en 1848. À partir de 1851, il publie un hebdo, « Notes to the People », dans lequel cette chanson a été publiée. Traduction P. 431

We plough and sow, we are so low, that we delve in the dirty clay,

'Til we bless the plain with golden grain,

And the vale with the fragrant hay.

Our place we know we are so low, down at the landlord's feet.

We're not too low the bread to grow, but too low the bread to eat.

We're low, we're low, we are so low yet from our fingers glide,

The silken flow and the robes that glow,

'Round the limbs of the sons of pride.

And what we get and what we give we know and we know our share:

We're not too low the cloth to weave but too low the cloth to wear.

Page 436: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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Down down we go, we are so low, to the hell of the deep-sunk mine,

But we gather the proudest gems that glow,

When the crown of the despot shines.

Whenever he lacks upon our backs fresh loads he deigns to lay.

We're far too low to vote the tax but not too low to pay.

We're low, we're low as to war we go to fight some foreign country

That was yesterday our greatest friend but today's our enemy.

"God bless our boys!" the papers scream,

"Praise them!" the churchmen cry. When the war is won and home we come,

who cares if we live or die?

We're low, so low, into boats we go to flee war in our home country, And we'll try to make a better life

when we land across the sea.

But it's "Send them back!" the press cries out, "Back to where they came!"

We're far too low to feed and clothe but not too low to blame.

We are so low but soon we know that the low folk will arise,

And the tyrants in their towers of gold shall hear the people's cries

No more shall they hold us in thrall; their lies we will not heed.

But every heart shall hear the call, And the people will be freed

Page 437: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

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La Leggera Chant anti travail. La “leggera”, c’est la ligue (informelle) des précaires, qui voyagent, forcément “léger”, d’usine en chantier, de patron en contremaitre, qui se reconnaissent car ne possèdant rien sauf un sens de l’humour partagé sur leur propre situation. Vu l’exploitation subie, ils et elles sont bien les mieux placé·es pour faire un hymne à l’oisiveté ! Traduction p 421

Il lunedì la legge non permette Che la leggera la vada a lavorà

Tirullallillillero - Il lunedì … (répéter les 1ères lignes)

Il martedì è giorno di mercato Non ‘mai lavorato, nun voglio lavorà, Tirullallillillero…

Mercoledì io vado sul lavoro Piglio la cazzuola mi metto a lavorà, Tirullallillillero

Piglio la cazzuola, mi casca giù ‘l martello Proprio per quello nun voglio lavorà.

Giovedì poi e l’è il giorno dei santi Noi tutti quanti ‘un si vole lavorà, Tirullallillillero…

Venerdì poi è morto Gesù Cristo ‘nun l’ho mai visto, nun voglio lavorà Tirullallillillero…

Sabato poi io vado in sul cantone Aspetto il padrone che mi venga pagà, Tirullallillillero…

E alla leggera che poco gliene importa La manda sull’ostia la fabbrica e ‘l padron

Tirullallillillero…

La forza leggera che canta il cucù Un bacio alla mamma n’Italia mai più

(final : Vx1 puis Vx1+Vx2 puis deux fois les 3 voix !)

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A Galopar Poème "Galope de Rafael Alberti (1938)

Musique de Paco Ibañez (1971) Rafael Alberti, membre du Parti Communiste, s'exila en France après la guerre civile; mauvaise idée car un peu plus tard le Général Pétain lui retira le permis de travail - le considérant comme “dangereux”... Il partit alors pour un long exil en Amérique du Sud et ne revint en Espagne qu'en 1977, après la mort de Franco. En 1971, le chanteur libertaire et engagé, Paco Ibáñez, en exil, met en musique ce poème qui devient l'hymne de tout un peuple contre la dictature de Franco.

Las tierras, las tierras, las tierras de españa Las grandes, la sola desierta llanura

Galopa caballo cuatralbo, jinete del pueblo Que la tierra es tuya

A galopar, a galopar, hasta enterrarlos en el mar (bis)

A corazón, suenan, suenan, resuenan Las tierras de España en las herraduras

Galopa caballo cuatralbo, jinete del pueblo Que la tierra es tuya

A galopar, a galopar, hasta enterrarlos en el mar (bis)

Nadie, nadie, nadie, que enfrente no hay nadie Que es nadie la muerte si va en tu montura

Galopa caballo cuatralbo, jinete del pueblo Que la tierra es tuya

A galopar, a galopar, hasta enterrarlos en el mar (bis)

Traduction : Les terres d’Espagne, les grandes, solitaires, désertes étendues / Au grand galop, cheval blanc et pie, cavalier du peuple, sous le soleil et la lune / Au grand galop,- jusqu’à les ensevelir dans la mer! / Son du cœur qui sonne et résonne- résonnent sous les quatre fers les terres d’Espagne. / Personne, personne, en face personne;- car la mort n’est rien si elle chevauche ta monture.

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Il est 5 Heures Jacques Le Glou, 1974, chanté par Jacqueline Danno,

album "Pour en finir avec le travail", (reprise)

Les 403 sont renversées, La grève sauvage est générale Les ports finissent de brûler, Les enragés ouvrent le bal

Il est 5 h, Paris s'éveille, Paris s'éveille

Les blousons noirs sont à l'affut, Lance-pierres contre lacrymogènes

Les flics tombent morts aux coins des rues Nos petites filles deviennent des reines

Il est 5 h, Paris s'éveille, Paris s'éveille

La Tour Eiffeil a chaud aux pieds, L'Arc de Triomphe est renversé

La place Vendôme n'est que fumée, Le Panthéon s'est dissipé

Il est 5 h, Paris s'éveille, Paris s'éveille

Les maquisards sont dans les gares, A Notre-Dame on tranche le lard

Paris retrouve ses fêtards, Ses flambeurs et ses communards

Il est 5 h, Paris s'éveille, Paris s'éveille

Toutes les centrales sont investies, Les bureaucrates exterminés

Les flics sont sans merci Pendus à la tripaille des curés.

Il est 5 h, Paris s'éveille, Paris s'éveille

Le vieux monde va disparaitre, qAprès Paris le monde entier,

Les ouvriers sans dieux sans maîtres Autogestionnent la cité

Il est 5 h, Paris s'éveille, Le nouveau monde s'éveille Il est 5 h, Et n'auront jamais sommeil

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Les Enfants de Pontoise Traditionnel - Ile de France - XVIè siècle

Ils étaient trois p'tits frères en France, Qui allaient à l'école à Paris. (2x)

En arrivant près de Pontoise, Quelqu'un, tout à coup, leur a dit (2x)

« Ne passez pas près de Pontoise Ou prisonniers vous serez pris » (2x)

Ils sont passés près de Pontoise Et pour prisonniers, ils furent pris (2x)

La grosse cloche sonnait si fort Que leur grand frère l'entendit (2x)

« Oh! bride, bride mon cheval, J'arriverai peut-être à temps » (2x)

Il arriva près de Pontoise Et les trouva tous trois pendants (2x)

« Oh! juges, oh! juges! oh! mauvais juges Vous avez fait faux jugement » (2x)

« Je ferai faire si grand cercueil Que mes trois frères tiendront dedans! » (2x)

« Je ferai faire si grand tombeau Que tout le ciel tiendra dedans » (2x)

« Oh! juges! oh! juges! oh! mauvais juges! Vous avez tué trois enfants » (2x)

« Je ferai faire si grand bucher Que tous les juges bruleront dedans » (2x )

Ils étaient trois p'tits frères en France, Qui allaient à l'école à Paris. (2x)

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Aria di Caserio * Paroles de Sestine de Pietro Cini (anarchiste Toscan)

1894.

Autres titres: “Le ultime ore e la decapitazione di Sante Caserio ”, & “Il sedici di agosto”

Sante Geronimo Caserio, boulanger et anarchiste italien, est guillotiné pour avoir poignardé Sadi Carnot, président de la République française, 16 août 1894 à Lyon. Après cet acte, il n'essaie pas de fuir, mais court autour de la voiture du moribond en criant « Vive la révolution », puis « Vive l'anarchie » Caeserio devient jusque dans les campagnes toscanes, même pour qui ne connait pas exactement cette histoire, un symbole de la révolte de ceux qui n’ont rien sur les puissants qui peuvent tout, qui peuvent trop. Plusieurs versions de cette chanson sont connues

Traduction : Le 13 août, au petit matin, le bourreau déjà préparé la hideuse guillotine, pendant que Caserio dormait encore sans penser à la triste horreur. / Entrent dans la prison, Directeur et préfet, avec des voix d'émotion : Réveillent le jeune homme. Il a dit en se réveillant : "Qu'est-

ce que c'est ?", "L'heure est venue : lève-toi." / En entendant la nouvelle, il s'est instantanément habillé, En voyant le jugement, Son visage a

changé. On lui a demandé avant de mourir, « dites si vous avez quelque chose à dire ». / Le jeune a répondu, "Dans la mesure où je suis mort,

Merci de donner cette lettre à ma mère., de m’assurer qu'elle l'aura, s’il vous plait, par charité. / Je n'ai rien d'autre à dire, ouvre-moi les portes, ma souffrance est terminée, loin, donnez-moi la mort. Et toi, ma mère,

mets fin à ton chagrin, Et donne la paix à ton fils. / Alors avec précaution, Il a été attaché par le bourreau, Et sur la place de Lyon, Il a ensuite été transporté, Et poussée par la force, la tête est entrée, dans le couperet

qui l'a coupé. / Spectacle de joie, La France démontre, en criant "Vive le bourreau, Qui lui a coupé la tête", Foule tyrannique et sans cœur, qui

méprise et se moque de la douleur des autres.

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Il tredici di agosto, Sul far della mattina Il boia gia disposto, L'orrenda ghigliottina

Mentre Caserio dormiva ancor, Senza pensare al triste orror.

Entran nella prigione, Direttore e prefetto con voce d'emozione, Svegliano il giovinetto

Disse svegliandosi : "Che cosa c'è?", "E' giunta l'ora : levat’ in piè."

Udita la notizia, Ei si vestì all'istante Veduta la giustizia, Cambiò tutto il sembiante.

Gli chieser prima di andare a morir, Dite se avete qualcosa da dir.

Rispose il giovinetto, "Allor ch'io morto sia Prego questo biglietto, Datelo a mamma mia.

Posso fidarmi che lei lo avrà, Mi raccomando, per carità.

(Altro non ho da dire, Schiudetemi le porte Finito è il mio soffrire, Via datemi la morte.

E tu, mia madre, dai fine al duol E datti pace del tuo figliol.

Poi con precauzione, Dal boia fu legato E in piazza di Lione, Fu dunque trasportato

E spinto a forza, il capo entrò Nella mannaia che lo troncò.

Spettacolo di gioia? La Francia manifesta Gridando "Viva il boia, Che gli tagliò la testa"

Gente tiranna e senza cuor Che sprezza e ride l'altrui dolor.

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Quelques infos sur notre fonctionnement

On répète les jeudis à 19h00 à l'AQCV (parking Maison des Assos). Sonnez si vous êtes en retard !

→ 19h-19h15: accueil, tchatche

→ 19h15: début des échauffements

→ 19H30: on chante!

→ Moment court d'infos diverses vers 20h30

→ Fin des répètes... ça dépend, vers 21h30... et afters possibles, en dehors, pour les couche-plus-tard.

Le dernier jeudi de chaque mois, de façon à ne pas perturber la projection du film organisée par l'AQCV dans la grande salle, la première partie de répète est consacrée à un temps plus calme de discussion (politique, orga, actions...), d'écriture de goguettes, de confections de pancartes, de travail des voix d'une chanson en vue d'une transmission...

Aux beaux jours et pendant les vacances d’été, on chante souvent dehors dans un parc ou autre, et on a quelques semaines d’interruption… décidées en fonction des plans et énergies de chacun·es.

Rappel pour la clé de l’AQCV :

A tour de role, on s’inscrit via un sondage*. Il faut prendre la clé à l’AQCV le jeudi avant 18h00 - ou la veille. (NB: l'AQCV est fermée le jeudi MATIN). Après la répèt', il faut fermer la porte et le volet roulant puis mettre la clé dans la boite aux lettres de l'AQCV à l'intérieur de la Maison des Assos (ou ramener la clef le lendemain). * Penser à vérifier que quelqu’un·e est inscrit·e !

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Quelques échauffements corporels

Prendre conscience de sa respiration et de sa posture.

Avoir les pieds de la largeur du bassin, les genoux déverrouillés, le bassin en rétroversion.

→ S'enraciner tel un arbre puis monter les bras en inspirant sur 3 temps et redescendre en boule en allongeant l'expiration sur 5 temps.

→ Faire des ronds avec les épaules de plus en plus amples dans les 2 sens ;

→ Faire des moulins avec les bras

→ Faire l'horloge en balançant le buste de gauche à droite,

→ Imiter le ski en flexion- extension des genoux.

→ Tapoter énergiquement du plexus aux pieds puis remonter des mollets au dos. Idem sur les bras.

→ Bouger doucement la tête d'avant en arrière, de gauche à droite, en tournant dans les 2 sens.

→ S'ancrer dans le sol sur un pied puis l'autre en déliant l'articulation de la cheville, du genou et de la hanche (on peut émettre un son en même temps)

→ Ecrire les nombres avec le bassin.

→ Se masser le visage : front, ailes du nez, joues, oreilles, cou, gorge. Faire des grimaces

→ Prise d'air rapide en prenant l'air étonné, puis expiration longue en comptant jusqu’à… Echainer avec l’inverse : inspiration longue et expirations saccadées.

→ Marcher dans la salle en occupant tout l'espace ; sentir toute sa voute plantaire. S'arrêter au signal là où l'on se trouve.

→ Inspirer en montant lentement les bras au-dessus de la tête . Croiser les doigts (expire-inspire) puis

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expirer lentement en ouvrant le flanc gauche ; remonter en expirant. Idem pour le flanc droit.

→ Descendre la tête, menton dans la gorge à l'expire, inspirer, puis descendre le buste, vertèbre par vertèbre. Laisser tomber les bras et respirer plusieurs fois genoux déverrouillés puis tendus.

→ Ouvrir le torse en plaçant la main gauche sous la clavicule droite et en tournant la tête à gauche ; respirer plusieurs fois et inverser les mains et la tête.

Se mettre par 2 (s’assurer du consentement de l’autre) :

→ Avec la tranche des poings, « marteler » le dos de son·sa camarade qui émet un son ; le faire de haut en bas, de part et d'autre de la colonne vertébrale. Effectuer un léger balancement de son bassin et finir par l'époussetage.

→ Massage énergique des cervicales, des trapèzes et du dos, mains ouvertes à plat puis en tapotant et épousseter. On peut faire vibrer ces zones avec un son.

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Quelques échauffements vocaux

Prendre conscience du rythme, des zones vibratoires pour améliorer l'articulation

Sur une ronde ou en se déplaçant :

→ Faire la cocotte-minute en tirant les bras vers le bas avec le son « tche »

→ Imiter le chant des cigales en lançant les bras à l'horizontal et en écartant les doigts avec le son « tzss » de manière saccadée.

→ En ronde se faire passer un son par 2 en essayant d'être à l'unisson.

→ Emettre des sons sur différents résonnateurs : vvv, zzz, brrr, mumumu, gnagnagna.

→ Puis se faire passer un son de son invention plus ou moins rapide, plus ou moins haut.

→ Marquer le rythme : pé = pied droit, o = mains en l'air, ta = pied gauche. Faire ensemble puis en sous-groupes. Inventer d'autres sons en gardant le rythme.

→ Emettre des sons simples bébébépééééé brrrrrrrr gnagnagna pouaaaah mmmmh en donnant une intention (dégoût, joie …).

→ Emettre le son « ing » en faisant des petits huits horizontaux avec le nez et des cercles avec le sommet du crâne.

→ Reprendre son souffle rapidement exprimant un « joyeux étonnement ».

→ une personne fait émettre un son (o, a, u …) en guidant la hauteur (en bas, au milieu, en haut),

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l'intensité (mains plus ou moins écartées) et le fait cesser (en fermant les poings).

→ Plat de la main à différentes hauteurs, avec les 5 doigts du plus grave au plus aigu :

Idem avec « Pépé » « Tania » « Mama » « Pipo »

Faire des groupes sur ces 4 sons puis combiner plusieurs sons dans chaque groupe et se déplacer en les répétant ; s'arrêter au signal tout en gardant le son du moment.

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Quelques échauffements d’articulation et rythme

Toujours la possibilité de modifier la façon de le dire: fort, chuchoté, lié, saccadé …

Buvons un coup ma serpette est perdue Mais le manche, mais le manche,

Buvons un coup ma serpette est perdue, Mais le manche est revenu !

Puis changer les voyelles : Ba va sa ca ma sarpatta parda …

(e, i, o, u, ou, an, on, oin …)

Mama mia mama mia, Mia mama mia mama,

Mama mia mama mia ma

Biscotte, Petite biscotte

Capuche, Pourquoi t'as pas mis ta capuche ?

Avec 3 voix qui tournent en boucle : Voix 1 : pâte au pesto, quiche, couscous, pizza, quiche. Voix 2 : miam,miam, ramène les bananes (bis) Voix 3 : tarama aime la barba à papa (bis)

1- Plat de la main à différentes hauteurs du plus grave au plus aigu : bépé tania mama pipo 2- Main , doigts écartés du plus grave au plus aigu : pouce index majeur annulaire auriculaire.

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TOPO-TUTO sur les signes LSF* pour les voix

Quand on chante ensemble, en répète ou sur des événements, dedans ou dehors, on s’est aperçu·es que le temps de se répartir par voix était brouillon et bruyant. Comme certain·es d’entre nous maitrisent la *Langue des Signes Française, on a décidé d’utiliser les quelques lettres ci-dessous comme signe de ralliement pour s’organiser efficacement et silencieusement. Indispensable quand quelqu’un·e est en train de présenter la chanson !)

L : pour la voix LEAD (principale)

H : pour la voix HAUTE

B : pour la voix BASSE

M : pour la voix MEDIANE

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Sommaire thématique

Chants de manif Merci Macron | Semaine Sanglante | Ya Basta | Bella Ciao | Allez Allez Allez | A la Huelga | Je suis fille | Si les femmes | Ya des Garçons | Penn Sardin | Goulou Loumi | Casa del Mouradia | Camera | On parle de Parité | On est là | Ah les Réformes | Touchez pas aux retraites | Allez les gars | Cellule de Déguisement | Gazé·es comme jamais | L’Ombra de Mai |

Démocratie et Libertés, Droits Humains

Ain't Gonna Let Nobody | Affiche Rouge | Archers du Roi | C'est dans la Rue | Chant des Marais - Die Moorsoldaten | Chant des Ouvriers | Charonne | Chasse à l’Enfant | Colère est Légitime, Ta | Espoir | Estaca - Pieu | Etat d'urgence | Fleurs | Frontières | Gamin, Un | Gedanken Sind Frei, Die | Grândola Vila Morena | Hegoak | Here's To You - Marche de Sacco et Vanzetti | Himno Zapatista | Internationale | Je Suis Fils·Fille | Juillet 1936 | issez Passer les Sans Papiers | Loukoum et Camembert | Notre-Dame des Oiseaux de Fer | On Parle de Parité | Petit Papa Noël | issez Passer les Sans Papiers (2e Version) | Pueblo Unido, El | Quand Ils Sont Venus | Sans la Nommer | Semaine Sanglante | Si tu Vois le Père Noël | Son de la Barricada (Oaxaca) | Utile | We Shall Not Be Moved - No Nos Moveran | Y En A Qui... | Gorizia | Nos Faltan 43 | Grève Générale | Merci Macron | Révolte | Lily | Ne me Demandez Pas | Shosholoza | Oh lélé | Palestine | El Payandé | Diggers Song/Chant des Paysans | Penn Sardin | Garde la Paix | Casa del Mouradia | E Partita | Gallo Rojo, Gallo Negro | Libertat | Imasté Dio | La Catena (refrain de L'Estaca en corse) | Nous Sommes un Cas | |

Patio de Godella | A Redoblar | A Galopar | Enfants de Pontoise |

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Lutte des Classes, Travail, Mouvements Ouvriers Bandiera Rossa | Barricadas, A las | Bread and Roses | Butte Rouge | Canaille | Canuts | C'est dans la Rue | Chanson de Craonne | Chanson du Père Duchesne | Chant des Ouvriers | Chant des Paysans | Cinturini | Colère est Légitime | Demande aux Femmes | E’ Finidi I Bozzi Boni | Figli dell’Officina | Fric à l'Aise | Here's To You - Marche de Sacco et Vanzetti | Himno Zapatista | Internationale | Je Suis ·Fille | Joe Hill | Juillet 1936 | Noi Vogliamo l'Uguaglianza | On Parle de Parité | Pozo Maria Luisa | Semaine Sanglante | Si Tu Vois le Père Noël | Sois Fainéant | Son de la Barricada (Oaxaca) | We Shall Not Be Moved | No Nos Moveran | Y En A Qui... | Ya Basta ! | Nos Faltan 43 | Grève Générale | Merci Macron | Merci Patron | Révolte | Si Loin Si Proche | Lily | Bugger the Bankers | Ballata per l’Anarchico Pinelli | Adekalom | | Samba Lando | Libertat | J'veux du soleil | Gallo Rojo, Gallo Negro | Mains d’Or | Combattete Lavoratori | Penn Sardin | Fille d’Ouvrier | Mon Drapeau Rouge | Mineurs de Trieux | Luxe Misère | Occupy (Soon I will be Done) | Song of the Lower Class | La leggera

| Les Nouveaux Partisans | Il est 5heures |

Guerre, Militarisme A Tous les Enfants | Affiche Rouge | Archers du Roi | Bella Ciao | Butte Rouge | Chanson de Craonne | Chant des Marais| Le, Moorsoldaten, Die | Chant des Partisans | Danse des Bombes | Déserteur | Déserteur | Girofle, Girofla | Grève des Mères | Java des Bombes Atomiques | Je Suis Fils·Fille | Juillet 1936 | Makhnovtchina | Partire Partirò | Petit Papa Noël | Quand un Soldat | Rue des Lilas | Révolte | Si Loin Si Proche | O Cielo Cielo | Palestine | Ed Io Ero Sandokan | Watch out | Casa del Mouradia | | The Partisan | Armée | Inés | Hanging on the Old Barbed Wire | Fuoco e Mitragliatrici |Majoritaires de la Terre | Pesenka a Pehote | Versaillais, Versaillais ! | Nous Sommes un Cas | Jusqu'à la ceinture | A Redoblar | Lay me low | (Siamo Tutti) Fratelli | Femme du Soldat Inconnu | Femme du Guerrier |

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Violences d'Etat, Répression Affiche Rouge | Allez les Gars | Archers du Roi | A las Barricadas | Bella Ciao | Chanson de Craonne | Chant des Marais | Moorsoldaten, Die | Chant des Paysans | Charonne | Chasse à l’Enfant | Déserteur | Estaca| Le Pieu | Etat d'Urgence | Fleurs | Frontières | Gamin | Grândola Vila Morena | Here's To You | Marche de Sacco et Vanzetti Himno Zapatista | Je Suis Fils·Fille | Joe Hill | Juillet 1936 | Makhnovtchina | Pozo Maria Luisa | Quand Ils Sont Venus | Semaine Sanglante | Son de la Barricada (Oaxaca) | Nos Faltan 43 | Grève Générale | Révolte | Galeone, Il | Si Loin Si Proche | Ne me Demandez Pas | Shosholoza | Oh lélé | Palestine | Diggers Song/Chant des Paysans | Penn Sardin | | Ballata per L’Anarchico Pinelli | Adekalom Garde la Paix | Libertat | Samba Lando | Casa del Mouradia | Tencere Tava Havasi | Min Djibalina | J’attends devant ma Porte | grev Baré Mwen | Cellule de Déguisement | Tranche de Vie | Gazé·es comme jamais | Versaillais, Versaillais ! | Nous

Sommes un Cas | Diabolo | Patio de Godella | A Redoblar | Occupy (Soon I will be Done) | Per i morti di Reggio Emilia |

Song of the Lower Class | Nouveaux Partisans| A Galopar | Enfants de Pontoise | Il est 5heures | Ultime ore e la decapitazione di Sante Caserio

Capitalisme, Libéralisme, Media Barricadas, A las | Café, Café | Canaille | C'est dans la Rue | Chanson Du Père Duchesne | Colère est Légitime, Ta | Fric à L'aise | Himno Zapatista | Internationale | Notre-Dame des Oiseaux de Fer | Petit Papa Noël | Poulailler's Song | Sans Haine, Sans Armes, et Sans Violence | Si tu Vois le Père Noël | Son de la Barricada (Oaxaca) | Ton Christ Est Juif | La Vie S’Ecoule | Y En A Qui... | Ya Basta ! | Merci Macron | Merci Patron | Bugger the Bankers | Savez-vous planquer vos sous | s Centrales…| Adekalom | Garde la Paix | Complainte de Mandrin OGM | Me lo Decia mi Abuelito | Erase una Vez | Quand un Précaire | Rastapopoulos Sirtaki | Nous Sommes un Cas | Diabolo | Luxe Misère | Occupy (Soon I

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will be Done) | On peut être heureux sans Rolex | Song of the Lower Class | Nouveaux Partisans

Féminisme, Genre Archers du Roi | Bread and Roses | Cinturini | Colère est Légitime, Ta | Demande aux Femmes | Donna | I Bozzi Boni | Fleurs | Grève des Mères | Hymne des Femmes | Je Suis Fille | ga | Noi Vogliamo l'Uguaglianza | On Parle de Parité | Quand C'est Non C'est Non | Si les Femmes... | Tango della Feminista | Vaisselle | Y a Des Garçons | Z’hommes | Penn Sardin | Fiancée de l’eau | Huelga Feminista | Pan Pentito | Premier Baiser | Vesina | Son la Mondina | Toutes des Putes | Pirate ton Genre | Rois d’la création | Femme du Soldat Inconnu | Femme du Guerrier | Dans nos chants | Clémence, en vacances | Frangines | Fille du Bois Joli | Complainte des filles de joie | Mal mariée | Petit Bonhomme (Maryvonne) | Keçê Kurdan | Reine du Créneau | Cade l’Uliva | E Piu non canto | E Partita | Tango de l’IVG | Frangines | Rue | Homophobia | s Hormones | Non tu n’as pas de nom | Sorcière comme les Autres | E Mi Sont Chi In Filanda + Son Maridada Prest | Mama Mia Mi Sun Stufa | Otto Ore | s poils | Fille de Toto | Canciòn sin miedo | Morte il papa, viva Bakunin | Contre Nature | Erba d’Agram | Fille d’Ouvrier | V’là le bon temps | Ouvrons le chant des possibles | Masculin, Féminin | La Faute à Eve, | Un Hymne pour les Femmes | Chant des Corsaires | Pisser Debout | Som como la Lluna | Un Violador en tu Camino | Cant de Lluita | La Línia del Front | La Grenade | Oi Mamma Ca Mo Vene | Get Off My Tits! | Patio de Godella | Attaque des louves | Marche des Lesbiennes | Rimes Féminines

Fascisme, Anti-Fa Affiche Rouge | Amis, Dessous la Cendre | Bella Ciao | Chant des Marais - Le, - Moorsoldaten, Die | Chant des Partisans | Colère est Légitime, Ta | Estaca - Le Pieu | Figli dell’officina | Girofle, Girofla | Grândola Vila Morena | Hegoak | Juillet 1936 | Pueblo Unido, El | Quand Ils Sont Venus | Ballata per L’Anarchico Pinelli | Fille du Bois Joli |

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Patio de Godella | A Redoblar | La paura filha | A Galopar | Ultime ore e la decapitazione di Sante Caserio

Révolution, Révoltes Bandiera Rossa | Barricadas, A las | Canuts | Fleurs | Grândola Vila Morena | Himno Zapatista | Internationale | Java des Bons Enfants | Juillet 1936 | Makhnovtchina | Pozo Maria Luisa, En el | Pueblo Unido, El | Rue de Paname | Sans la Nommer | Semaine Sanglante | Nos Faltan 43 | Grève Générale | Révolte | Galeone, Il | Si Loin Si Proche | Ballata per L’Anarchico Pinelli | Garde la Paix | Casa del Mouradia | Fille du Bois Joli | Révolution | Tencere Tava Havasi | Çapulcu | Min Djibalina | grev Baré Mwen | Que La Tortilla Se Vuelva | lutte en chantant | Ah ça ira ! | Versaillais, Versaillais ! | A Redoblar | Song of the Lower

Class | Les Nouveaux Partisans | A Galopar | Enfants de Pontoise | Il est 5heures |

Anarchisme, Autogestion Affiche Rouge | Barricadas, A las | Chanson Du Père Duchesne | Figli dell’officina | Here's To You - Marche de Sacco et Vanzetti | Himno Zapatista | Java des Bons Enfants | Je Suis Fils·Fille | Juillet 1936 | Makhnovtchina | Pozo Maria Luisa, En el | Rue de Paname | Semaine Sanglante | Son de la Barricada (Oaxaca) | Vie S’Ecoule | Gorizia | Galeone, Il | Diggers Song/Chant des Paysans | Ballata per L’Anarchico Pinelli | Fille du Bois Joli | Révolution | Société, Tu m’auras pas | Ode aux casseurs | Chant des Anti-proprios | Su Fratelli |

Chansons de Carnaval Nou Calelhs | Ven La Primavera | Adieu Paure Carnavas | Touchez pas à La Plaine | Boffets, Lei | Ça fait 3 jours (Marseille) Carnavalito | Carnavas Cavié | A Marseille quand vient le carnaval | Nou Calelhs | On dit qu’Marseille

est morte | Ravailleur | Duas Cirandas | Carnaval, t’en angas pas |

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Lutte Non Violente Sans Haine, Sans Armes, et Sans Violence | Enfouir l’Orgueil des Hommes |

Evènements Historiques Affiche Rouge | Bella Ciao | Butte Rouge | Chant des Paysans | Charonne | Danse des Bombes | Grândola Vila Morena | Here's To You, Marche de Sacco et Vanzetti | Internationale | Juillet 1936 | Makhnovtchina | Pozo Maria Luisa, En el | Pueblo Unido, El | Semaine Sanglante | Son de la Barricada (Oaxaca) | Ballata per L’Anarchico Pinelli | Adekalom | Casa del Mouradia | J’attends devant ma Porte | Complainte de Mandrin | J’attends devant ma Porte | The Partisan (Cohen) | Ravachole | Ejercito del Ebro | HIjos del Pueblo (1936) | Elle n’est pas morte | Temps des cerises | Plaza de mi Pueblo, En la | Abril 74 |Ah ça ira ! | Only our Rivers Run Free | Sur la Commune | Complainte du Virus | Versaillais, Versaillais ! | Ultime ore e la decapitazione di Sante Caserio

Manifestations, Grèves Ain't Gonna Let Nobody Turn Me Around | Allez les Gars | Bandiera Rossa | Barricadas, A las | Bread and Roses | C'est dans la Rue | Noi Vogliamo l'Uguaglianza | Pozo Maria Luisa, En el | Pueblo Unido, El | Son de la Barricada (Oaxaca) | We Shall Not Be Moved - No Nos Moveran | Nos Faltan 43 | On Lache Rien | Générale | Révolte | Huelga Feminista | Ballata per L’Anarchico Pinelli | Adekalom Garde la Paix | Debout les Peuples | Révolution | Combattete Lavoratori | | Otto Ore | Clémence en manif | Touchez pas aux retraites | Ah les Réformes ! | Fille de Toto | Révolte (Comme des Sauvages) | On reste chez Nous | Ces radins n’ont pas commandé les masques | Complainte du Virus | Gazé·es comme jamais ! | Versaillais, Versaillais !

| A Redoblar | Occupy (Soon I will be Done) | Per I morti di

Reggio Emilia | Il est 5heures |

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Agriculture, Paysan·nes Agriculteur | Himno Zapatista | Notre-Dame des Oiseaux de Fer Il | Diggers Song/Chant des Paysans | Ek Payandé | Shosholoza | Adekalom | Garde la Paix | A Desalambrar | Mangeux d’Terre | Carbon | Cade ‘l’Oliva | Me Tossa Fila | Andaluces de Jaén | Pescador | D’an Tera Pianta |

Racisme, Discriminations Ain't Gonna Let Nobody Turn Me Around | Chant des Marais - Le, Moorsoldaten, Die | Charonne | Chasse à l’Enfant | Etranger | Frontières | Gamin, Un | Immigres | Laissez Passer les Sans Papiers | Loukoum et Camembert | Quand Ils Sont Venus | Christ est Juif, Ton | Lily | Ne me Demandez Pas | El Payandé | Shosholoza | RESF | Goulou Loumi | Adekalom | Duerme Negrito | Ederlezi (Djurdjevdan) | Wagon | Clandestino | Canto das três Raças | Sur la Grand Route | (Siamo Tutti) Fratelli |

Colonialisme, Néo-Colonialisme Himno Zapatista | Immigres | Java des Bombes Atomiques | Je Suis Fils·Fille | issez Passer les Sans Papiers | s | Sans Haine, Sans Armes, et Sans Violence | Si tu Vois le Père Noël | Ton Christ Est Juif | Ne me Demandez Pas | El Payandé | Shosholoza | RESF | Adekalom | Plus Rien ne m’Etonne | Mains d’or | | Duerme Negrito | Clandestino | Nous Sommes un Cas |

Ecologie, Nucléaire, Vélo, ZAD Baleine Bleue | Café, Café | Fais du Vélo | Java des Bombes Atomiques | Madame La Banquise | Notre-Dame des Oiseaux de Fer | Sans Haine, Sans Armes, et Sans Violence | Si tu Vois le Père Noël | Vélo Vole | Les Centrales | Allo Docteur | Garde la Paix | Debout les Peuples | Archers Bure | Comme un arbre | Auprès de mon arbre | Hymne de la Transhumance | Pescador | Fracas de la Plaine | Enfouir l’Orgueil des Hommes | Kan ar Kann | Occupy (Soon I will be Done) | Le Tacot |

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463

Fondamentalisme, Cléricalisme Chanson du Père Duchesne | I Ain’t Afraid |

Consumérisme, Décroissance Notre-Dame des Oiseaux de Fer | Sans Haine, Sans Armes, et Sans Violence | Si tu Vois le Père Noël | Sois Fainéant | Vie S’Ecoule | Ya Basta ! Il | s Centrales | Bugger the Bankers Pas | El Payandé | Shosholoza | Savez vous planquer vos sous ? | Quand un Précaire | Contre Nature | Luxe Misère | Occupy (Soon I will be Done) | On peut être heureux sans Rolex | Occupy (Soon I will be Done) | La Leggera | Les Nouveaux Partisans

Immigration, "Migrants" Colère est Légitime, Ta | Frontières | Gamin, Un | Immigres | issez Passer les Sans Papiers | Loukoum et Camembert | Petits Papiers (2e Version) | Poulailler's Song | El Payandé | Ne me demansez pas | RESF | Oh lé lé Solidarité | Goulou Loumi | Tombé•es des nues | Iditenté | Ekialde Kanto | Non piangere Oi Bella (Partono gli Emigranti) | Wagon | Clandestino | Les Nouveaux Partisans

Grands Projets Inutiles Notre-Dame Des Oiseaux De Fer Il | s Centrales | Garde la Paix | Archers Bure | Complainte de Mandrin OGM | Ai Mama | Enfouir l’Orgueil des Hommes | Kan ar Kann

Page 465: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

464

Sommaire Chansons en langues étrangères

Allemand : Gedanken Sind Frei, Die | Sacco und Vanzetti | Moorsoldaten, Die

Anglais : Ain't Gonna Let Nobody Turn Me Around | Bread and Roses | Diggers’ Song | Dirty old town | Hanging on the Old Barbed Wire | Here's to You | Homophobia | I Ain’t Afraid | Joe Hill | Only our Rivers Run Free | Sixteen Tons | Watch Out | We Shall Not Be

Moved | Get Off My Tits! | Lay me low | Occupy (Soon I will be Done) | Song of the Lower Class

Arabe : La Casa del Mouradia | Min Djibalina

Basque : Hegoak

Breton: Tuchenn Mikael e Brezhoneg | Kan ar Kann

Catalan : L'Estaca |Som como la Lluna | Cant de Lluita | La Línia del Front

Créole : Adékalom | Lagrev Baré Mwen

Corse: La Catena (refrain de L'Estaca en corse)

Dari (persan afghan) : Sarzaminé Man

Espagnol : A Desalambrar | A La Huelga Feminista | A la Huelga | Andaluces de Jaén | Ay, Carmela ! (El Ejército del Ebro) | Bandiera Rossa | A las Barricadas | Canciòn sin miedo | Carbon | Carnavalito | Clandestino | Derecho de Vivir en Paz | Duerme Negrito | En la Plaza de mi Pueblo | Erase una Vez | Gallo Rojo, Gallo Negro | Hijos del Pueblo | Himno Zapatista | Inés | Me lo Decia mi Abuelito | No Nos Moveran | Nos Faltan 43 | Las Panaderas | El Payandé | El Pescador | En el Pozo Maria Luisa | El Pueblo Unido | Que La Tortilla Se Vuelva (Hierba de los Caminos) | Samba Lando | Las Tesis : Un Violador en tu Camino | Patio de Godella | A Redoblar | A Galopar

Page 466: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

465

Grec : Imaste dio | Me Tossa Fila

Italien (et dialectes d’Italie) : Ballata per l’Anarchico Pinelli | Bella Ciao | Cade l’Uliva | Cinturini | Combattete Lavoratori | Cu ti lu dissi | Donna, La | E Mi Sont Chi In Filanda | E Partita | E piu non canto | E’ Finidi I Bozzi Boni | Figli dell’Officina | Fischia il Vento | Fuoco e Mitragliatrici | Gorizia | Il Galeone | La Lega | Mama Mia Mi Sun Stufa | A Morte il Papa, viva Bakunin (Petrolio) | Noi Vogliamo l'Uguaglianza | Non piangere Oi Bella | O Cielo Cielo | Le Otto Ore | Pan Pentito | Partire Partirò | Partono gli Emigranti | Sandokan | Se Spera | Son Maridada Prest | Su Fratelli | Tango della Feminista | Vien la Primavera | Oi Mamma Ca Mo Vene | D’an Tera Pianta | Siamo Tutti Fratelli | Per I morti di Reggio Emilia | La leggera | U Pulice | Ultime ore e la decapitazione di Sante Caserio

Kurde : Keçê Kurdan

Occitan : Adieu Paure Carnavas | Ai Mama | Alentorn de la taula | Carnavas Cavié | Esperanza l’Araneza | L’Erba d’Agram | La Libertat | La Novia | Lei Boffets | Lo Boièr | Nou Calelhs (Venga la Nuet) | L’Ombra de Mai | Carnaval, t’en angas pas | La paura filha

Portuguais & Brésilien : Abril 74 | Canto das três Raças | Grândola Vila Morena | Duas Cirandas

Russe : Pesenka Pehot

Turc : Çapulcu | Tencere Tava Havasi

Tzigane : Djurdjevdan (Ederlezi) | Ekialde Kanto

Zulu / Bantu : Shosholoza

Page 467: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

466

Sommaire :

NB: les chansons sont souvent indexées à plusieurs endroits pour faciliter la recherche. Si erreur de pagination, corriger à la mano !

3ème Sexe ................................................................. 273

A Desalambrar ........................................................... 270

A Galopar ................................................................... 437

A La Huelga Feminista ............................................... 234

A la Huelga ................................................................... 12

A Marseille quand vient le carnaval ............................ 61

A Tous les Enfants ..................................................... 126

Abril 74 ...................................................................... 335

Adékalom................................................................... 260

Adieu Paure Carnavas ............................................... 246

Adieu Pauvre Aéroport .............................................. 291

Affiche Rouge, L' ....................................................... 102

Agram, L’Erba d’ ........................................................ 388

Agriculteur, L’ .............................................................. 69

Ah ça ira ! ..................................................................... 75

Ah les Réformes ........................................................ 363

Ai Mama .................................................................... 300

Ain't Gonna Let Nobody Turn Me Around ................ 176

Alentorn de la taula ................................................... 185

Allez Allez Allez .......................................................... 232

Allez Les Gars ................................................................ 6

Allo Docteur ............................................................... 250

Amis, Dessous la Cendre ........................................... 140

Andaluces de Jaén ..................................................... 334

Anti-proprios, Le Chant des ....................................... 314

Page 468: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

467

Archers du Roi, Les .................................................... 132

Archers, Bure ............................................................. 288

A Redoblar ................................................................... 27

Aria di Caserio ........................................................... 440

Armée, L’ ................................................................... 312

Attaque des louves ................................................... 381

Attends devant ma Porte, J’ ..................................... 290

Auprès de mon Arbre ................................................ 326

Ay, Carmela ! (El Ejército del Ebro) ........................... 201

Bakunin, Petrolio, A Morte il papa, viva ...................... 79

Baleine Bleue, La ......................................................... 28

Ballata per l’Anarchico Pinelli .................................... 236

Bandiera Rossa .......................................................... 106

Barricadas, A las ........................................................ 109

Bella Ciao .................................................................... 18

Boffets, Lei ................................................................ 263

Boièr, Lo ..................................................................... 317

Bons Enfants, La Java des .......................................... 130

Bozzi Boni, E finnidi ..................................................... 76

Bread and Roses ........................................................ 118

Brezhoneg, Tuchenn Mikael ...................................... 399

Butte Rouge, La ......................................................... 116

Ça fait 3 jours (Marseille) ........................................... 59

Ca Mo Vene, Oi Mamma (Pilio Cane) ........................ 422

Cade l’Uliva .................................................................. 91

Café, Café .................................................................. 120

Camera .......................................................................... 2

Canaille, La ................................................................. 146

Canciòn sin miedo ..................................................... 382

Page 469: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

468

Cant de Lluita ............................................................. 418

Canto das três Raças ................................................. 396

Canuts, Les ................................................................... 62

Çapulcu ........................................................................ 13

Carbon ....................................................................... 107

Carmela ¡Ay, ! (El Ejército del Ebro) .......................... 201

Carnavalito .................................................................. 55

Carnavas Cavié ............................................................ 53

Carnavas, Adieu Paure .............................................. 246

Carnaval, t’en Angas Pas ............................................. 61

Carte de Résidence ................................................... 426

Casa del Mouradia, La ............................................... 280

Caserio, Ultime ore de la Decapitazione di Sante ..... 440

Catena, La (refrain de L'Estaca en corse) .................... 45

Cellule de Déguisement ............................................ 392

Centrales, Les ............................................................ 226

C'est dans la Rue ....................................................... 144

Chanson de Craonne, La .............................................. 64

Chanson des Penn Sardin ......................................... 333

Chanson du Père Duchesne, La ................................. 138

Chant de la Corporation (Mineurs de Trieux) .......... 415

Chant des Anti-proprios, Le ....................................... 314

Chant des Corsaires, Le ............................................. 165

Chant des Marais, Le ................................................. 114

Chant des Ouvriers, Le .............................................. 134

Chant des Partisans, Le ............................................... 80

Chant des Paysans (Air de Diggers Song) .................. 216

Chant des Paysans, Le .............................................. 112

Chant des possibles, Ouvrons le................................ 358

Page 470: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

469

Chasse à l’Enfant, La .................................................. 184

Christ est Juif, Ton ..................................................... 180

Cinturini ..................................................................... 172

Clandestino ................................................................ 360

Clémence en manif .................................................... 368

Clémence, en vacances ............................................. 284

Combattete Lavoratori .............................................. 336

Comme un Arbre ....................................................... 324

Commune 1871 Versaillais, Versaillais ! ................... 412

Commune : « Elle n’est pas Morte » ........................ 330

Complainte de Mandrin OGM ................................... 297

Complainte de Mandrin ............................................ 296

Complainte des filles de joie, La ................................ 294

Complainte du Virus, La ............................................ 377

Contre Nature ............................................................ 403

Corsaires, Le chant des ............................................. 165

Craonne, Chanson de .................................................. 64

Cu ti lu dissi ................................................................ 341

D’an Tera Pianta ........................................................ 213

Dans nos Chants ........................................................ 276

Dans une Rue de Bellevue ......................................... 328

Danse des Bombes, La ................................................. 84

Danser Encore ........................................................... 420

Decapitazione di Sante Caserio, Ultime ore de la ..... 440

Debout les Peuples .................................................... 286

Déjà mal mariée ........................................................ 233

Demande aux Femmes .............................................. 154

Derecho de Vivir en Paz ............................................ 355

Desalambrar, A .......................................................... 270

Page 471: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

470

Déserteur, (Renaud) .................................................. 351

Déserteur, Le (Vian) ..................................................... 98

Diabolo ...................................................................... 354

Diggers’ Song ............................................................. 218

Dirty old town ............................................................ 210

Djurdjevdan (Ederlezi) ............................................... 337

Donna, La ................................................................... 204

Drapeau Rouge, Mon ............................................... 414

Duas Cirandas .............................................................. 39

Duerme Negrito ......................................................... 322

E Mi Sont Chi In Filanda + Son Maridada Prest ......... 364

E Partita ..................................................................... 181

E piu non canto .......................................................... 281

E’ Finidi I Bozzi Boni ..................................................... 76

Ed Io Ero Sandokan .................................................... 255

Ederlezi (Djurdjevdan) .............................................. 337

Ejército del Ebro, ¡Ay Carmela ! ................................ 201

Ekialde Kanto ............................................................. 175

Elle n’est pas Morte (La Commune) .......................... 330

Enfants de Pontoise, Les ........................................... 439

Enfouir l’Orgueil des Hommes .................................. 332

En la Plaza de mi Pueblo ............................................ 338

Erase una Vez ........................................................... 133

Erba d’Agram / La Talvera ......................................... 388

Esperanza l’Araneza .................................................. 135

Espoir, L' .................................................................... 166

Estaca, L' (en français) ........................................... 47, 48

Estaca, L' Version « Yahourt » ..................................... 46

Estaca, L' ...................................................................... 44

Page 472: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

471

Etat d'Urgence ............................................................. 90

Etranger ..................................................................... 164

Fais du Vélo ............................................................... 177

Fais Voir le Son .......................................................... 188

Faute à Eve, la ........................................................... 345

Féminin (Masculin, Féminin) ..................................... 404

Femme du Guerrier, La ............................................. 274

Femme Du Soldat Inconnu ....................................... 272

Fiancée de l’Eau ......................................................... 179

Figli dell’Officina ........................................................ 174

Fille d’Ouvrier ............................................................ 360

Fille de Toto ............................................................... 370

Fille du Bois Joli ......................................................... 279

Fille·Fils de, Je Suis ....................................................... 42

Filles de joie Complainte des ..................................... 294

Fischia il Vento .......................................................... 319

Fleurs, Les .................................................................... 94

Fracas de la Plaine, les ............................................... 406

Frangines .................................................................. 282

Fratelli, (siamo tutti) .................................................... 49

Fratelli, Su .................................................................. 145

Fric à L'aise ................................................................. 88

Frontières .................................................................... 22

Fuoco e Mitragliatrici ................................................ 340

Galeone, Il.................................................................. 202

Gallo Rojo, Gallo Negro ............................................. 123

A Galopar ................................................................... 437

Gamin, Un .................................................................... 24

Garde la Paix .............................................................. 262

Page 473: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

472

Gazé·es comme jamais ! ............................................ 409

Gedanken Sind Frei, Die ............................................ 152

Get Off My Tits! ........................................................ 157

Girofle, Girofla ........................................................... 148

Godella, Patio de ....................................................... 423

Goguette des Choristes de Briançon, La ................... 408

Gorizia........................................................................ 186

Goulou Loumi ............................................................ 252

Grand Route, Sur la ................................................... 394

Grândola Vila Morena ................................................. 82

Grenade, la ................................................................ 231

Grève Des Mères La .................................................... 52

Grève Générale ......................................................... 192

Hanging on the Old Barbed Wire .............................. 211

Hegoak ....................................................................... 159

Here's to You ............................................................. 122

Hexagone .................................................................. 168

Hierba de los Caminos ............................................... 343

Hijos del Pueblo ........................................................... 63

Himno Zapatista ........................................................... 4

Hommes Enfouir l’Orgueil des .................................. 332

Homophobia .............................................................. 339

Hormones, Les ........................................................... 348

Huelga Feminista, A La .............................................. 234

Huelga, A La ................................................................. 12

Hymne de la Transhumance ...................................... 386

Hymne des Femmes, L’ ............................................... 20

Hymne pour les Femmes, Un .................................... 410

I Ain’t Afraid................................................................. 50

Page 474: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

473

Iditenté, L’.................................................................... 95

IL est 5 heures (reprise de Le Glou) ........................... 438

Imaste dio ................................................................. 121

Immigrés, Les ............................................................. 108

Inés ............................................................................ 321

Internationale, L' ....................................................... 104

J’attends devant ma Porte ....................................... 290

J’veux du Soleil .......................................................... 278

Java des Bombes Atomiques, La ............................... 100

Java des Bons Enfants, La .......................................... 130

Je Suis Fils·Fille ............................................................. 42

Jeanneton, Nous sommes toutes des ....................... 374

Joe Hill ........................................................................... 5

Juillet 1936 .................................................................. 16

Jusqu'à la ceinture ...................................................... 68

Kan ar Kann ............................................................... 207

Keçê Kurdan............................................................... 162

L’Ombra de Mai .......................................................... 75

Lagrev Baré Mwen ....................................................... 89

Laissez Passer les Sans Papiers .................................... 86

Lay Me Low ........................................................... 195

Lega, La ...................................................................... 128

Leggera, La ................................................................. 436

Libertat, La ................................................................. 266

Lily .............................................................................. 208

Línia del Front ............................................................ 419

Lluita, Cant de ........................................................... 418

Lluna, Som como la ................................................... 313

Lower Class, Song of the ........................................... 434

Page 475: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

474

Lutte en chantant, La................................................. 359

Luxe Misère ............................................................... 255

Madame la Banquise ................................................... 30

Mains d’or, les ........................................................... 320

Majoritaires de la Terre, Les ..................................... 351

Makhnovtchina, La ...................................................... 78

Mal Mariée, La ........................................................... 233

Mama Mia Mi Sun Stufa ............................................ 366

Mandrin Complainte de ............................................ 296

Mandrin OGM Complainte de ................................... 297

Mangeux d’Terre, Les ................................................ 292

Marche de Sacco et Vanzetti (en Allemand.) ............ 407

Marche de Sacco et Vanzetti (en Ang.et Fr.) ............ 122

Marche des Lesbiennes ............................................. 129

Mari de Maryvonne, Le (Petit Bonhomme) .............. 302

Masculin, Féminin ..................................................... 404

Masques, Ces radins n’ont pas commandé les ......... 376

Me lo Decia mi Abuelito .............................................. 73

Me Tossa Fila ............................................................. 331

Merci Macron ............................................................ 194

Merci Patron .............................................................. 196

Mikael e Brezhoneg, Tuchenn ................................... 399

Min Djibalina ............................................................. 275

Mineurs de Trieux (Chant de la Corporation) .......... 415

Mon Drapeau Rouge ................................................. 414

Moorsoldaten, Die..................................................... 115

Morte il Papa, Viva Bakunin, Petrolio, A ..................... 79

Morti di Reggio Emilia (Per i) ..................................... 160

Ne me demandez pas (Archers du Roi) ..................... 214

Page 476: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

475

No Nos Moveran ....................................................... 125

Noi Vogliamo l'Uguaglianza ......................................... 74

Non piangere Oi Bella ............................................... 342

Non Tu N'as Pas de Nom ........................................... 346

Nos Faltan 43 ............................................................. 189

Notre-Dame des Oiseaux De Fer ................................. 40

Nou Calelhs (Venga la Nuet) ..................................... 253

Nous Sommes Toutes des Jeanneton ....................... 374

Nous Sommes un Cas ............................................... 425

Nouveaux Partisans, Les ............................................ 136

Novia, la ..................................................................... 163

Occupy (Soon I will be Done) .................................... 432

O Cielo Cielo .............................................................. 227

Ode aux casseurs ......................................................... 15

Oh lé lé ! Solidarité avec les Réfugié·es..................... 229

Oh mon Patron ............................................................ 38

Oi Mamma Ca Mo Vene (Pilio Cane) ......................... 422

Old Barbed Wire (Hanging on the) ............................ 211

On dit qu’Marseille est morte ..................................... 37

On est là (Les déterminé·es) ...................................... 380

On est là ....................................................................... 67

On Lâche Rien ............................................................ 190

On Parle de Parité (refrain) ........................................... 3 On peut être heureux sans Rolex ................................ 49

On reste chez nous .................................................... 375

Only our Rivers Run Free ........................................... 397

Orgueil des Hommes, Enfouir l’ ................................ 332

Otto Ore, Le ............................................................... 367

Ouvrons le chant des possibles ................................ 358

Page 477: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

476

Palestine (air de Potemkine) ..................................... 220

Palombe, La ............................................................... 176

Pan Pentito ................................................................ 249

Panaderas, Las .......................................................... 323

Papiers, Les Sans ......................................................... 87

Partire Partirò, Partir Bisogna .................................... 72

Partisan, The (Cohen) ................................................ 310

Partisans, Le Chant des ............................................... 80

Partisans, Les Nouveaux ............................................ 136

Partita, E .................................................................... 181

Patio de Godella ........................................................ 423

Partono gli Emigranti ................................................. 342

Paure Carnavas, Adieu .............................................. 246

Paura Filha, La ........................................................... 430

Payandé, El ................................................................ 224

Paysans, Chant des (air de Diggers Song) ................. 216

Paysans, Le Chant des .............................................. 112

Penn Sardin, Les ........................................................ 222

Per i Morti di Reggio Emilia ...................................... 160

Père Duchesne Chanson Du ...................................... 138

Pescador, El .............................................................. 373

Pesenka Pehote ......................................................... 390

Petit Bonhomme (Le Mari de Maryvonne) ............... 302

Petit Papa Noël ........................................................... 36

Pieu, Le (2 versions de l’Estaca en fr.) ................... 47-48

Pilio Cane (Oi Mamma, Ca Mo Vene) ........................ 422

Pinelli, Ballata per l’Anarchico ................................... 236

Pirate ton Genre ....................................................... 256

Pisser Debout ............................................................ 411

Page 478: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

477

Piu non canto, E ......................................................... 281

Plaine (à la Plaine, touchez pas) ................................ 244

Plaine, Touchez pas à la ............................................ 244

Plaza de mi Pueblo, En la .......................................... 338

Plovi Plovi (échauffement en croate) ............................ 3

Plus Rien ne m’Etonne .............................................. 299

Poils, Les .................................................................... 149

Pontoise, Les Enfants de ........................................... 439

Poulailler's Song ......................................................... 32

Pozo Maria Luisa, En el ................................................ 70

Premier Baiser ........................................................... 240

Pueblo Unido, El .......................................................... 92

Pulice, U ..................................................................... 295

Quand C'est Non C'est Non (Chorageuses) ............... 171

Quand C'est Non C'est Non ....................................... 170

Quand Ils Sont Venus ............................................... 108

Quand un Précaire ..................................................... 393

Quand un Soldat ....................................................... 127

Que La Tortilla Se Vuelva .......................................... 343

Radins n’ont pas commandé les masques, Ces......... 376

Rastapopoulos Sirtaki ............................................... 173

Ravachole .................................................................. 316

Ravailleur, Le ............................................................... 33

Redoblar, A .................................................................. 27

Reggio Emilia (Per i morti di) ..................................... 160

Reine du Créneau, La ................................................. 306

RESF ........................................................................... 228

Révolte (Comme des Sauvages) ................................ 371

Révolte, La ................................................................. 198

Page 479: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

478

Révolution ................................................................. 298

Rimes Féminines........................................................ 142

Rivers Run Free, Only our .......................................... 397

Rolex, Heureux sans (Sans verser de larmes).............. 49

Rois d’la création ....................................................... 258

Rue de Bellevue ......................................................... 328

Rue de Paname ........................................................... 58

Rue des Lilas, La ........................................................... 96

Rue, la ........................................................................ 141

Sacco et Vanzetti, Marche de (en All.) ...................... 408

Sacco et Vanzetti, Marche de (en Ang.et Fr.) ........... 122

Samba Lando ............................................................. 268

Sandokan, Ed io Ero ................................................... 255

Sante Caserio, le Ultime ore e la Decapitazione di ... 440

Sans Haine, Sans Armes, et Sans Violence .................. 54

Sans la Nommer .......................................................... 14

Sans verser de larmes (Heureux sans Rolex)............... 49

Sarzaminé Man .......................................................... 428

Savez vous planquer vos sous ? .........................212-213

Se Spera ..................................................................... 271

Semaine Sanglante, La................................................... 8

Shosholoza................................................................. 230

Siamo tutti Fratelli ....................................................... 49

Si les Femmes... ............................................................. 2

Si Loin, Si Proche ....................................................... 182

Si tu Vois le Père Noël ................................................ 34

Sixteen Tons ................................................................ 99

Société, Tu m’auras pas ............................................. 318

Sois Fainéant ............................................................... 56

Page 480: Carnet de Chansons - L'Écho Raleur Chambéry

479

Som como la lluna ..................................................... 313

Son de la Barricada (Oaxaca) ..................................... 110

Son la Mondina.......................................................... 243

Son Maridada Prest + E Mi Sont Chi In Filanda ........ 364

Song of the Lower Class ............................................ 434

Soon I will be Done (Occupy) .................................... 432

Sorcière comme les Autres, Une ............................... 356

Su Fratelli .................................................................. 145

Sur la Commune ........................................................ 398

Sur la Grand Route .................................................... 394

Tacot Toqué, Le ......................................................... 431

T’as voulu voir l’salon ................................................ 384

Talvera / L’Erba d’Agram ........................................... 388

Tango de l’IVG ........................................................... 205

Tango della Feminista ............................................... 206

Temps des Cerises, Le ............................................... 344

Tencere Tava Havasi .................................................. 308

Tesis, Las : Violador en tu camino ............................ 417

Tits! (Get Off My) ...................................................... 157

Tombé·es des nues .................................................... 304

Tortilla se Vuelva, Que la .......................................... 343

Tossa Fila, Me ........................................................... 331

Touchez pas à La Plaine ............................................. 244

Touchez pas aux Retraites ........................................ 362

Tous les Enfants, A .................................................... 126

Toutes des Putes ....................................................... 254

Tranche de Vie ........................................................... 400

Transhumance, L’ Hymne de la ................................. 386

Troisième Sexe .......................................................... 273

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Tuchenn Mikael e Brezhoneg .................................... 399

Ultime ore e la decapitazione di Sante Caserio, le .... 440

Pulice, U ..................................................................... 295

V’là le bon temps ....................................................... 365

Vaisselle, La ............................................................... 156

Vélo Vole ................................................................... 178

Venga la Nuet (Nou Calelhs) ..................................... 253

Versaillais, Versaillais ! (La Commune 1871)............. 412

Vesina, La ................................................................... 238

Vie s'Ecoule, La ............................................................ 66

Vien la Primavera ...................................................... 242

Violador en tu camino, Las Tesis ............................... 417

Voleurs d’Eau ............................................................. 264

Wagon, Le .................................................................. 350

Watch Out ................................................................. 249

We Shall Not Be Moved ............................................ 124

Y a des Garçons (refrain) ............................................... 3

Y En A Qui... ................................................................ 26

Ya Basta ! ..................................................................... 60

Y'a des Garcons ............................................................. 3

Z’hommes, Les ........................................................... 150

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