REPUBLIQUE DU TCHAD UNITE - TRAVAIL - PROGRES ************ PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE ************ PRIMATURE ************ MINISTERE DU DEVELOPPEMENT AERONAUTIQUE ET DE LA METEOROLOGIE NATIONALE ************ SECRETARIAT GENERAL ************ DIRECTION GENERALE DE LA METEOROLOGIE NATIONALE Octobre 2016 PLAN D’ACTIONS POUR LA MISE EN ŒUVRE DU CADRE NATIONAL POUR LES SERVICES CLIMATIQUES (CNSC) DU TCHAD (2016-2020)
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REPUBLIQUE DU TCHAD UNITE - TRAVAIL - PROGRES ************ PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE
************
PRIMATURE
************
MINISTERE DU DEVELOPPEMENT
AERONAUTIQUE ET DE LA METEOROLOGIE NATIONALE
************
SECRETARIAT GENERAL
************
DIRECTION GENERALE DE LA METEOROLOGIE NATIONALE
Octobre 2016
PLAN D’ACTIONS POUR LA MISE EN ŒUVRE DU
CADRE NATIONAL POUR LES SERVICES
CLIMATIQUES (CNSC) DU TCHAD (2016-2020)
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 2
Sommaire
Figures et tableaux
Figure 1. Principaux acteurs de la chaine nationale pour les services climatiques au Tchad .................... 15
Figure 2 : Le réseau météorologique national par type de stations ........................................................ 24
Figure 3 : Dispositif de pilotage consensuel ...................................................................................... 50
Tableau 1 : Besoins identifiés par les utilisateurs du Secteur agriculture et Sécurité alimentaire. .............. 29
Tableau 2 Besoins identifiés par les utilisateurs du secteur Réduction des Risques des Catastrophes ...... 31
Tableau 3 : Besoins identifiés par les utilisateurs du secteur Ressources en Eau .................................. 32
Tableau 4: Besoins identifiés par les utilisateurs du secteur Santé ...................................................... 33
Tableau 5 : Synthèse des besoins des usagers du secteur d’énergie ................................................... 35
Tableau 6 : Synthèse des besoins des Usagers du Secteur de Transport .............................................. 36
Tableau 7 : Atouts, opportunités, faiblesses et risques pour la mise en œuvre du CNSC au Tchad ........... 37
2.3 Gaps des besoins en Services Climatiques exprimés par les secteurs prioritaires ............................ 29
2.4 Diagnostic des gaps en capacités à résorber pour pouvoir répondre aux besoins exprimés (Météo,
partenaires, et usagers) ................................................................................................................................ 36
2.5 Analyse des gaps et activités prioritaires à entreprendre pour résorber les gaps et répondre aux
besoins des utilisateurs ................................................................................................................................. 38
Section 3 : Plan d’action national pour la mise en œuvre du Cadre National de Services Climatologiques .. 41
3.1 Description des actions de la mise en œuvre des activités du Plan d’Action de CNSC ..................... 41
3.1.1 Composante 1 : Ancrage institutionnel et financement pérenne des activités du Cadre National
pour les Services Climatiques ................................................................................................................... 41
3.1.2 Composante 2 : Production d’informations hydro- météorologiques et de services climatiques
adaptés aux besoins des partenaires et utilisateurs finaux ....................................................................... 41
3.1.3 Composante 3 : Amélioration de la communication et de l’accès aux services climatiques par les
partenaires et utilisateurs finaux ................................................................................................................ 45
3.1.4 Composante 4 : renforcement des capacités des utilisateurs en compréhension et utilisation
optimales des informations climatiques ..................................................................................................... 47
3.2 Chronogramme et budget des activités ......................................................................................... 48
Section 4 : Ancrage institutionnel proposé pour la mise en œuvre de CNSC................................................ 49
Section 5 : Législation et cadre règlementaire nécessaires .......................................................................... 50
Section 6 : Opportunités de développement et applications des Services Climatologiques ......................... 52
6. 1 Liens entre le CMSC/CNSC et d’autres programmes régionaux et internationaux .................... 52
6.1.1 Liens entre le Cadre national et le Cadre Mondial des Services Climatiques (CMSC) ................... 53
6.1.2 Liens avec la Conférence ministérielle africaine sur la météorologie (AMCOMET) ......................... 53
6.1.3 Liens avec les Objectifs du Développement Durable (ODD) ............................................................ 53
6. 2 Liens entre le CNSC et les priorités nationales ............................................................................. 54
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 4
ACRONYMES
ACMAD: African Centre for Meteorology Applied to Development
ADAC : Autorité de l'Aviation Civile du Tchad
AFD : Agence Française de Développement
AFPAT : Association des Femmes Peules Autochtones du Tchad
AGRHYMET : Centre Régional de Formation et d'Application en Agrométéorologie et Hydrologie
Opérationnelle
AMCOMET: African Ministerial Conference on Meteorology AMESD : African Monitoring of Environment for Sustainable Development ANAM : Agence Nationale de la Météorologie ASECNA : Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar ATVPE : Association Tchadienne des Volontaires pour l’Environnement
BAD: Banque Africaine de Développement
BRACED : Building Resilience and Adaptation to Climate Extremes and Disasters)
CADRI: Capacity for Disaster Reduction Initiative
CASAGC : Comité d’Action pour la Sécurité Alimentaire et de Gestion des Crises
CMSC : Cadre Mondial des Services Climatologiques
CCNUCC : Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique
CELIAF : Cellule de Liaison et d’Information des Associations Féminines
CILSS : Comité permanent Inter-état de Lutte contre la Sécheresse au Sahel
CPDN : Contribution Prévue Déterminée au niveau National
CNSC : Cadre National de Services Climatiques
CNCPRT : Conseil National de Concertation des Producteurs Ruraux du Tchad
CUA : Commission de l’Union Africaine
DAGAANT : Délégation de l’ASECNA pour la Gestion des Activités Aéronautiques Nationales
au Tchad
DGMN : Direction Générale de la Météorologie Nationale
DPAS : Direction de la Production Agricole et des Statistiques
DPVC : Direction de la Protection des Végétaux et du Conditionnement
DRE : Direction des Ressources en Eau
ECHOS:
EUMETSAT : European Meteorology Satellites
EVS. Espace Vert Sahel
FAO : Food and Agricultural Organization
FSE : Fonds Spécial en faveur de l’Environnement
GEF: Global Environment Fund
GES : Gaz à effets de serre
GFCS: Global Framework for Climate Services
GIEC, AR5 : Groupe d'experts Intergouvernemental sur l ‘Evolution du Climat, 5è Rapport
d’activités
GTP : Groupe de Travail Pluridisciplinaire
ITRAD : Institut Tchadien de la Recherche Agricole et de Développement
INSEED : Institut National de la Statistique, des Études Économiques et Démographiques
LEAD Tchad: Leadership pour l’Environnement et le Développement au Tchad
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 5
MAE : Ministère de l’Agriculture et de l’Environnement
NEPAD : Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique
NFCS: National Framework for Climate Services
OCHA: (UN) Office for Coordination Humanitarian of Actions
OMM: Organisation Météorologique Mondiale
ONDR : Office National de Développement Rural
ONRTV : Office National des Radios et Télévision du Tchad
ONASA : Office National de Sécurité Alimentaire
OPEN : Opération d’Ensemencement des Nuages
PAN- RRC : Plan d’Action National de Réduction des Risques de Catastrophes
PND : Plan National de Développement
PPT : Plateforme pastorale du Tchad
PNSA : Programme National de Sécurité Alimentaire
PNUD : Programme des Nations Unies pour le développement
PRESAO : Programme de Prévision Saisonnière en Afrique de l’Ouest
PRU : Préparation et Réponses aux Urgences
RRC : Réduction des Risques de Catastrophes
SDEA : Schéma Directeur de l’Eau et de l’Assainissement
SP/CONACILSS : Secrétariat Permanent de Comité National du CILSS
SNRP 2: Stratégique Nationale de Réduction de la Pauvreté Version 2
SISAAP: Système d’Information sur la Sécurité Alimentaire et des Alertes Précoces
TCM : Tableaux Climatologiques Mensuels
UE : Union Européenne
UNDP: United Nations Program for Development
USAID/FEWSNET: United States Agency for International Development (USAID) Famine Early
Warning System Network
WMO : World Meteorological Organization
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 6
Résumé décideurs
A l’image des autres pays du globe, et plus en particulier ceux en développement, la
variabilité et le changement climatique représentent des menaces pour le
développement durable du Tchad. Les secteurs socioéconomiques clés du
développement (agriculture, élevage, pêche, biodiversité, santé, eau, énergie, tourisme,
transport, infrastructures, industrie) restent encore très sensibles vis- à - vis du climat.
Pour réduire la vulnérabilité climatique dans ces secteurs, il est nécessaire de produire
des services et produits climatiques adaptés aux besoins des usagers afin de limiter les
impacts du changement climatique.
La productivité des systèmes agricoles, pastoraux et halieutiques, moteurs du
développement rural enregistre des variations interannuelles significatives dues aux
irrégularités pluviométriques. Cette instabilité se répercute, d’une année à l’autre, sur la
part de ces secteurs dans le PIB national. Or, avec l’intensification du réchauffement
climatique notée au cours de ces dernières années, le Tchad connait une
recrudescence de phénomènes météorologiques extrêmes (sécheresses, inondations,
vague de chaleur). Selon le GIEC (2007, 2014); ces phénomènes deviendront de plus
en plus fréquents et intenses au cours du 21ème siècle entrainant une détérioration sans
précédent des ressources naturelles, de la sécurité alimentaire et nutritionnelle,
l’occurrence de maladies climato sensibles, de déplacements des populations, de
conflits récurrents. L’intégration et la prise en compte du changement climatique est
une réponse impérative à ce défi.
C’est dans ce contexte que lors de la troisième conférence sur le climat, organisée à
Genève en 2009, des chefs d’État et de Gouvernement, des ministres et des chefs des
délégations de plus de 150 pays et 70 organisations ont décidé à l’unanimité
d’instaurer un Cadre Mondial pour les Services Climatiques (CMSC) afin de mieux
répondre aux besoins de la société en termes d’informations et données fiables sur le
climat, en temps utile
L’information climatique pertinente et adaptée aux besoins des différents usagers est
donc l’un des outils efficaces d’adaptation face à un climat de plus en plus changeant.
C’est ainsi que le Tchad, en tant que partie prenante de l’initiative, s’est résolument
engagé à se doter de son Cadre National pour les Services Climatologiques (CNSC)
en vue d’améliorer la production, la diffusion et l’exploitation des informations
climatiques utiles et à jour, et de réunir les compétences et les ressources nécessaires
grâce à une coopération et coordination optimales. Pour ce faire, un processus
consultatif a été lancé avec l’organisation d’un atelier en avril 2013 à Bakara qui a
regroupé les principales parties prenantes (Services gouvernementaux, Système des
Nations Unies, ONG, Société civile locale, etc.) et qui a permis d’informer les différents
acteurs sur cette initiative, de partager les informations sur les services existants et
d’élaborer une feuille de route pour la mise en œuvre de l’initiative pour le CMSC.
Ce document qui traduit l’intérêt des acteurs de développement, passe en revue l’état
actuel des services climatiques au Tchad en décrivant les institutions nationales,
régionales et impliquées dans l’élaboration des produits et services climatiques, leurs
capacités en termes de ressources matérielles (équipements météorologiques, bases
de données), humaines et techniques etc. En outre, une enquête destinée à évaluer les
besoins et les capacités en services climatologiques adaptés aux besoins des
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 7
utilisateurs a été conduite auprès des institutions en charge de l’élaboration et de la
dissémination de ces services climatiques, ainsi qu’auprès des usagers.
Six (06) secteurs prioritaires à savoir l’agriculture et la sécurité alimentaire, les
ressources en eau, la santé, la gestion de risques et catastrophes naturels, l’Énergie et
le Transport ont été ciblés pour des résultats optimaux. L’analyse de l’existant, des
gaps et des activités prioritaires à entreprendre pour répondre aux besoins des
utilisateurs des secteurs précités a permis de définir un plan d’action national pour la
mise en œuvre du Cadre National de Services Climatiques du Tchad.
Ce plan repose sur quatre leviers essentiels que sont (i) la production
d’informations/services climatiques adaptés aux besoins des partenaires et utilisateurs
finaux (ii) la diffusion et l’accès aux données, informations météorologiques et services
climatiques par les partenaires et utilisateurs finaux (iii) le renforcement des capacités
des utilisateurs à l’usage optimal des informations météorologiques, des produits et
services climatologiques (iv) la détermination d’un mécanisme de financement pérenne
des activités de la Météorologie Nationale pour la promotion et la valorisation des
informations et services climatologiques.
Ce plan est assorti d’un dispositif de suivi-évaluation de la performance du CNSC et
d’un budget pour sa mise en œuvre sur le court terme, estimé à six millions sept cent
six mille trente cinq (6 706 035 en Dollars des États Unis (USD en anglais).
Enfin, l’ancrage institutionnel et le cadre règlementaire ainsi que les mécanismes liés à
sa coordination et son opérationnalisation y sont décrits et font partie intégrante du
présent document.
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 8
Introduction
Il est aujourd’hui reconnu que le changement climat représente une menace pour
l’humanité en créant des défis environnementaux et socioéconomiques que les nations,
les organisations, les villes, les communautés, les individus devront relever. Ce sont les
pays en développement qui souffrent le plus des conséquences néfastes du
changement climatique. Certaines régions et populations extrêmement vulnérables y
sont d’ailleurs déjà confrontées.
Aussi, les attentes des communautés africaines dans les domaines de l'étude du climat
et de la prévision météorologique sont de plus en plus fortes face aux aléas climatiques.
Qu’il s’agisse des institutions étatiques (sécurité civile, la santé, recherches, etc.) de
secteurs économiques « climato-sensibles » (énergie, agriculture, Bâtiment et Travaux
Pratiques, transports aériens ou terrestres, etc.), ou du grand public, il y a de plus en
plus de demandeurs d'informations et services climatologiques plus fiables.
Dans ce sens, le Congrès de l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM), réuni en
sa session extraordinaire en octobre 2012, a adopté le Plan de mise en œuvre du
Cadre Mondial des Services Climatologiques (CMSC) ainsi que le mode de
gouvernance du Conseil Intergouvernemental des Services Climatologiques, chargé de
superviser la mise en œuvre. Ce cadre a pour objectif de doter les États d’outils
performants de prise de décision offrant aux décideurs les possibilités de faire face aux
catastrophes naturelles ainsi qu’aux risques et opportunités découlant des variabilités et
des changements climatiques.
Comme pour l’Initiative sur l’environnement du Nouveau Partenariat pour le
Développement de l’Afrique (NEPAD) soutenue par la Commission de l’Union Africaine
(CUA), ainsi que son Plan d’action associé, reconnaissant l’importance économique de
la variabilité et du changement climatique, les dirigeants africains ont également pris
des mesures à travers AMCOMET (African Ministerial Conference on Meteorology) qui
prônent le développement et la dissémination d’informations météorologiques et
climatologiques pour une meilleure gestion des désastres naturels, une réduction des
effets négatifs des extrêmes météorologiques, climatologiques et du changement
climatique sur les populations.
Au Tchad, les précédents plans stratégiques de développement et autres plans et
stratégies sectoriels de développement des secteurs sensibles au climat n’ont pas le
plus souvent intégrés la dimension variabilité climatique et encore moins le changement
climatique. Cependant, il faut souligner que dans le Plan National de Développement
(PND 2013-2015) les enjeux liés à l’adaptation au changement climatique occupent une
place de choix. Aussi, le Plan Quinquennal Développement 2016-2020 issu de la Vision
2030, ‘’le Tchad que nous voulons’’, considère à la fois l’adaptation et l’atténuation des
changements climatiques au rang des priorités sur lesquelles le pays doit s’investir pour
atteindre son émergence prônée par les plus hautes autorités nationales.
Le réchauffement climatique qui a des impacts réels sur les différents secteurs
économiques du Tchad, à l'échelle locale et nationale, accroît les risques de
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 9
catastrophes en contribuant d’une part, à augmenter la gravité des extrêmes
météorologiques et climatiques; d’autre part, en exacerbant, par le biais de processus à
évolution lente, la vulnérabilité des populations aux catastrophes naturelles du fait des
effets conjugués de la dégradation des écosystèmes, de la réduction des quantités
d’eau disponibles pour les écosystèmes et l’agriculture, et la perturbation des modes de
subsistance.
Ainsi en avril 2013, le Tchad à travers la structure nationale en charge de la
Météorologie et en collaboration avec l’OMM a lancé l’initiative du cadre national des
services climatologiques (CNSC) lors d’un atelier de consultation tenu à Bakara.
L’atelier a vu la participation des institutions nationales productrices d’informations dans
les domaines du climat, du temps et de l’eau, ceux chargés de la dissémination, ainsi
que les secteurs clés utilisateurs de ces informations.
Après cette étape consultative, le Tchad avait entamé la seconde phase qui porte sur le
développement du plan d’action pour opérationnaliser le CNSC. Ceci favorisera la mise
en place de services climatologiques performants et contribuera à la prise de décisions
en faveur d’interventions et des stratégies proactives visant à porter au maximum les
résultats positifs. Ce qui par conséquent réduira les impacts négatifs sur les
communautés et les sociétés dans des domaines sensibles au climat comme
l’agriculture, la sécurité alimentaire, les ressources en eau, la santé, les catastrophes
naturelles, l’énergie, etc.
Le plan de mise en œuvre de CNSC permettra de consolider et de promouvoir la
production, la fourniture, l’accès et l’application effective de services d’informations
météorologiques et climatologiques pertinentes, et facilement compréhensibles, en vue
d’une utilisation optimale par les différents utilisateurs et décideurs.
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 10
Contexte
Le Tchad, pays subsaharien enclavé, dépourvu de toute façade maritime, couvre une
superficie de 1 284 000 km2, dont plus de la moitié est désertique. C’est un pays
essentiellement rural et agricole où l’élevage, la pêche, l’agriculture, occupent 75% de
la population et représentent 21% du PIB. Il est parmi les pays les plus vulnérables face
aux impacts projetés du changement climatique.
Au Tchad, la production céréalière tributaire des conditions climatiques, est très
fluctuante, occasionnant de fréquents déficits céréaliers. Le faible accès aux intrants
(16 kg/ha), la dégradation des sols et la faible disponibilité de semences de qualité
impactent négativement sur les rendements et constituent des facteurs limitants pour
l’intensification agricole et l’autosuffisance alimentaire ainsi que l’amélioration des
revenus des ménages (Atlas Tchad, P-SIDRAT, 2015).
Les changements climatiques majeurs récents enregistrés au cours de ces deux
dernières décennies au Tchad montrent (i) des variations des régimes des
précipitations marquées par une brusque alternance d’années humides et sèches et
variabilité accrue des pluies et ses composantes (ii) une augmentation des
températures de l’ordre de 1 °C au cours de la période récente par rapport à la période
qui va des années 50 à 90 (iii) une recrudescence des phénomènes climatiques
extrêmes tels que les sécheresses, les inondations, les vagues de chaleur
(Mbaiguedem, 2012).
Selon OCHA (2015) des catastrophes naturelles récurrentes affectent le Tchad,
principalement des inondations et des sécheresses qui rendent encore plus vulnérables
des populations vivant déjà dans l’insécurité alimentaire et la malnutrition. En 2014,
39% de la population s’est déclarée touchée par un choc, dont 15% par la sécheresse
(772 000 personnes), et 9% par les inondations (206 000 personnes). Or, les
projections du changement climatique à l'horizon 2041-2069 par rapport au scénario le
plus pessimiste (RCP8.5), indiquent pour le cas du Tchad, une hausse généralisée de
+ 2°C des températures de surface relativement à la période 1981 à 2010 (CILSS,
2015).
Depuis les années 80, les zones climatiques sahariennes et sahéliennes du Tchad ont
progressé vers le Sud de 150 km. Il en a résulté une réduction des surfaces agricoles et
pastorales provoquant le déplacement des éleveurs et agriculteurs vers des zones plus
propices à leurs activités, intensifiant ainsi la pression sur les ressources naturelles
avec comme autres corolaires la dégradation des écosystèmes et l’exacerbation des
conflits intercommunautaires.
Face à ces nombreux défis du développement, le Tchad se mobilise pour lutter contre
le changement climatique et est résolu à s’adapter à ses impacts en déployant des
efforts pour la protection de l’environnement. Parmi les politiques, les stratégies, les
programmes et projets sur les changements climatiques au Tchad, il faut noter les
principaux en vue qui sont : (i) en juin 1992, le Tchad a signé la Convention-Cadre des
Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) et l’a ratifiée le 30 avril
1993. (ii) La première Communication nationale du Tchad a été soumise à la
Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) en
2001 et la seconde en 2013. (iii) le Plan d’actions national pour l’adaptation (PANA) a,
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 11
quant à lui, été soumis en février 2010. Il présente dix projets portant notamment sur la
maitrise de l’eau, l’intensification et la diversification des cultures, l’éducation au
changement climatique ou encore la bonne gestion des sols pour un montant total de
14,2 millions de US$. (iv) Le Programme d’action national de lutte contre la
désertification (PAN- LCD) qui a été adopté par le Tchad en 2000, dont les quatre
objectifs prioritaires sont : le développement durable des filières, la sauvegarde des
écosystèmes menacés, la lutte contre la désertification et la gestion des risques. (v) Les
Contributions prévues déterminées au niveau national (CPDN) ont été soumises à la
CCNUCC par le Tchad en septembre 2015. On citera également, l’avènement de
l’initiative Alliance Mondiale contre le changement climatique signée en 2013 entre la
République du Tchad et l’Union Européenne à hauteur de 8 millions d’euros dont
l’objectif général est d’appuyer le Tchad dans la mise en œuvre d’une réponse
nationale aux défis posés par le changement climatique, et de contribuer ainsi à
l’émergence d’une économie résiliente au changement climatique et à faibles émissions
de carbone. De même, le Tchad s’est doté en septembre 2015 d’un Plan d’actions
national pour la Réduction des Risques de Catastrophes avec le soutien du SNU à
travers l’initiative CADRI. Le présent plan d’action pour les services climatiques
cherchera donc à établir de meilleure synergie et complémentarité avec ces différents
programmes, plans et stratégies.
Justification
Au Tchad comme partout dans le Sahel, l’eau qui est une ressource importante à
double dimensions, tant sociale qu’économique, connait des diminutions importantes,
limitant ainsi sa contribution dans l’alimentation des communautés, et en particulier,
dans la production agricole, l’élevage et l’industrie.
Le Gouvernement du Tchad a mis en place un cadre stratégique et multisectoriel
d’orientation pour la mise en valeur durable et la gestion des ressources en eau, en vue
de satisfaire les besoins de base des populations et d’assurer le développement
économique et social du pays, dans le respect de son environnement. Ce cadre est
consigné dans le Schéma Directeur de l’Eau et de l’Assainissement (SDEA, 2007).
Dans l’option de développement sobre en carbone (respectant les ressources
naturelles), le Tchad entend, entre autres, renforcer la protection de l’environnement,
atténuer des émissions de gaz à effets de serre (GES), et s’adapter aux effets des
changements climatiques à travers les activités de plantation de milliers d’arbres
chaque année et la mise en œuvre du programme national de développement des
ceintures vertes autour de ses villes (MAE, CPDN 2015).
Tout en tenant compte du contexte des changements climatiques, il faut souligner que
si la voie actuelle est novatrice, mais la lutte du gouvernement tchadien n’est pas
nouvelle. C’est pourquoi, l’élaboration et la mise en œuvre des programmes ou des
plans d’actions issus de la vision 2030 intégrant les projections climatiques issues du
consensus sur l’augmentation de la fréquence des phénomènes climatiques extrêmes
dans les pays du Sahel (GIEC, AR5, 2014) demeurent l’une de voies adéquates et
stratégiquement élaborées.
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 12
Le présent plan, de par ses objectifs trouve ici sa justification sur la nécessité pour le
Tchad de se doter d’un cadre de référence adéquat pour renforcer ses capacités en
matière de fourniture et d’exploitation des services climatiques et pouvoir faire face ainsi
aux défis posés par la variabilité et les changements climatiques. Il favoriserait ainsi
une amélioration de la quantité et de la qualité des services climatiques, une
coordination optimale du processus au niveau national et une mobilisation des moyens
financiers nécessaires pour la mise en place de solutions intégrées aux problèmes des
changements climatiques.
Objectifs et Résultats attendus du Cadre National des Services Climatiques
En concordance avec les objectifs de Cadre Mondial sur les Services Climatologiques
(CMSC1), le présent plan vise à consolider et à promouvoir la production, la fourniture,
l’accès, l’application effective de services et d’informations météorologiques et
climatologiques pertinentes et facilement compréhensibles. Initialement, quatre (04)
secteurs prioritaires ont été ciblés: l’Agriculture et la sécurité alimentaire, les ressources
en eau, la santé et la gestion de risques et catastrophes naturels. Le plan intègre les
actions prioritaires du gouvernement en matière de relance de l’économie, la lutte
contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition et la pauvreté, contenu dans le
Programme de Stratégies Nationales de Réduction de la Pauvreté 2 (SNRP2) y
compris la vulnérabilité et l’adaptation aux effets néfastes et dévastateurs des
changements climatiques au cœur de la CPDN.
A terme, le CNSC permettra d’atteindre les résultats suivants :
la production d’informations météorologiques et de services climatologiques
fiables et diversifiés, répondant aux besoins des partenaires2 et utilisateurs
finaux3 ;
la diffusion appropriée de l’information climatique et la facilité d’accès aux
données et informations météorologiques et climatologiques par le biais des
partenaires et les utilisateurs finaux ;
L’amélioration des prévisions météorologiques et climatologiques (quotidiennes/
décadaires / saisonnières) par les fournisseurs et les utilisateurs finaux ;
Le renforcement des capacités des partenaires et des utilisateurs finaux en
termes de compréhension et d’utilisation efficace de l’information
météorologiques et de services climatiques,
Le renforcement des capacités des partenaires et des utilisateurs finaux pour
une productivité optimale en vue d’une meilleure résilience aux extrêmes
météorologiques / climatologiques, à la variabilité climatique ;
1 Le Cadre mondial est destiné à fournir des avantages sociaux, économiques et environnementaux généralisés à travers une gestion du climat et des risques de catastrophe plus efficace.
Le cadre soutient en particulier la mise en œuvre des mesures d'adaptation au changement climatique, dont beaucoup auront besoin de services climatiques qui ne sont pas actuellement disponibles et le comblement du fossé entre l'information climatique mis au point par les scientifiques et les fournisseurs de services et les besoins pratiques des utilisateurs. 2 Prioritairement ceux de la santé, de l’eau, de l’agriculture, de la prévention et gestion des catastrophes.
3La population en général de tous les secteurs socio-économiques formel et informel, surtout les personnes vulnérables.
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 13
L’interaction bidimensionnelle entre utilisateurs et producteurs de données et/ou
d’information météorologique et des services climatiques pour une mise à jour
permanente et effective de ces produits et services ;
La concrétisation du renforcement de l’ancrage institutionnel de la Météorologie
Nationale pour la promotion et la valorisation des produits et services
climatiques ;
La création d’un mécanisme de financement des activités de la Météorologie
Nationale et la détermination d’une source pérenne pour son financement.
Section 1 : État des lieux des Services Climatiques au Tchad
Cette section dresse l’inventaire de principaux acteurs et des structures essentielles à
la mise en place du cadre national. Elle décrit les mandats assignés aux parties
prenantes aux informations, données et services climatologiques, le cadre institutionnel
actuel en matière de gestion des services climatiques, puis présente les besoins des
principaux acteurs dans la chaine nationale pour les services climatiques dans les
secteurs clés du cadre.
La section définit également les attributions et rôles dans la production, la diffusion et
l’utilisation d’informations et de services climatologiques, la portée actuelle de services
climatologique fournies et expose une analyse offrant les possibilités de collaboration et
de réussite dans le cadre du CNSC. Enfin, elle formule une proposition d’un mécanisme
d’interactions entre les structures et acteurs pour une production optimales et une
utilisation efficace de l’information climatique.
1. 1 Description des principaux intervenants et des groupes cibles et/ou
bénéficiaires finaux
Les principaux intervenants peuvent être identifiés à trois (3) niveaux : mondial, régional
et national.
Les intervenants au niveau mondial
Ce sont en général tous les acteurs intervenant dans le cadre des secteurs climato-
sensibles, des représentants de la communauté scientifique (chercheurs,
modélisateurs, observateurs et ceux assurant les prévisions) intervenant dans la
conception et la diffusion des éléments permettant la production des services
climatologiques ainsi que les bailleurs de fond soutenant ces actions.
Les intervenants au niveau régional
Les initiatives régionales, regroupes les centres régionaux des prévisions climatiques
saisonnières et les partenaires de développement multilatérales et régionales qui
soutiennent les priorités régionales et nationales.
Les intervenants au niveau national
Les services météorologiques nationaux ont toujours joué un rôle central dans la
production et la fourniture des services météorologiques aux usagers. Ce rôle doit être
renforcé à travers l’implémentation du CNSC comme l’a souligné le plan
d’implémentation du CMSC adopté en Octobre 2012 par le congrès extraordinaire de
l’OMM.
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 14
Pour le Tchad, la DGMN accomplit non sans difficultés ce rôle grâce au Groupe de
Travail Pluridisciplinaire (GTP), avec l’appui de l’OMM et des centres régionaux comme
ARGHYMET, ACMAD, etc.
Au vu de l’approche multidisciplinaire qu’incarne le CNSC, l’implication d’autres
partenaires tels que le réseau des systèmes d’Alertes précoces (FEWSNET,
VAM/PAM, ECHO, etc.), le réseau des ONG d’appui aux initiatives de développement
local, et les instituts d’enseignements de recherches (Universités) sont les parties
prenantes de premier ordre.
De même, les services techniques de recherches, les services de développement rural
et d’encadrement des producteurs, entre autres : l’IRED, l’ITRAD, l’ONDR, ainsi que
les comités régionaux (CRA), départementaux (CDA), locaux (CLA), les Délégations
régionales, Districts sanitaires et les structures de la gestion des risques de
catastrophes, doivent apporter leur contribution dans l’utilisation efficiente des services
climatiques pour les groupes cibles de secteurs prioritaires du cadre.
Les groupes cibles et les bénéficiaires finaux
Ce sont les utilisateurs actuels et potentiels des services climatologiques ainsi que ceux
qui peuvent jouer un rôle de relais dans la diffusion de l’information climatique à
l’endroit des utilisateurs finaux. On peut les classifier en trois (3) grands groupes qui
sont :
Les utilisateurs aux niveaux décisionnel et technique : décideurs politiques,
planificateurs, systèmes d’alerte précoce, projets et programmes de développement,
services techniques intervenant dans les secteurs prioritaires du CMSC (Agriculture et
sécurité alimentaire, réduction des catastrophes, santé, ressources en eau et Énergie)
ainsi que d’autres secteurs climato-sensibles (infrastructures, travaux publics,
transport). Ce groupe utilise les services climatiques et joue le rôle des utilisateurs
pouvant faire en même temps de la valeur ajoutée sur l’information climatique qu’ils
sont sensés de la valoriser auprès des organisations de producteurs et pour une bonne
planification d’aide ou de secours en cas de crises liées aux aléas climatiques.
Les relayeurs de l’information : médias public et privés ainsi que les associations ou
organisations paysannes, les ONGs, les services du développement rural. Ce sont les
radios, télévision et presses étatiques (ONRTV, ATPE, …), les radios, télévisons et
journaux privés ainsi que les radios communautaires qui servent de relais à grande
échelle des services climatiques. Ils diffusent par proximité les informations climatiques
et permettent de fois aux fournisseurs de services climatiques d’avoir le feedback des
usagers finaux.
Les utilisateurs finaux : le grand public en général et en particulier les producteurs
ruraux (paysans, éleveurs, exploitants forestiers, pêcheurs, artisans), les usagers des
infrastructures routières, etc...
Tous ces acteurs sont représentés dans le schéma récapitulatif ci-dessous et selon leur
rôle dans la chaîne nationale pour les services climatiques au niveau du Tchad.
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 15
Figure 1. Principaux acteurs de la chaine nationale pour les services climatiques au Tchad
1. 2 Diagnostic des acteurs institutionnels dans la chaine nationale pour les
services climatiques et état actuel de la fourniture et de l’utilisation services
climatiques par secteur
Les besoins en termes de conseils et avis pour éclairer le choix et les options
stratégiques des agriculteurs tels que le choix des espèces et des variétés et des dates
favorables de semis, le choix et l’utilisation de produits agrochimiques (engrais,
pesticides); le choix des endroits et surfaces agricoles à cultiver déterminent la masse
d’acteurs agricoles. De même, la prévention des épizooties en période de saison
humide, l’organisation de la transhumance (période de départ et de retour), l’orientation
des éleveurs sur les lieux propices au pâturage et à l’abreuvement sont les caractères
identifiant les parties prenantes de secteur rural.
1.2.1 Le Secteur de l’Agriculture et la Sécurité alimentaire
Pour ce secteur, le Ministère en charge de l’Agriculture met en œuvre un Projet d’appui
à la mise en place d’un Système d’Information durable sur la Sécurité alimentaire et
d’Alerte Précoce (SISAAP). Les prévisions et la plupart des alertes du SISAAP sont
élaborées sur les informations de bases importantes, telles que les données
agroclimatiques grâce à la collaboration et au partenariat existant entre la Météo et le
SISAAP. Les usagers finaux, qui sont pour la plupart des agro-pasteurs, trouvent une
partielle satisfaction de leur besoins à travers ces bulletins et les services de la
•
• • ,
-
•
•
Partenaires Techniques et
Financiers au Développement
Partenaires Internationaux et
Régionaux de la Recherche
Centres Mondiaux
Centres Régionaux de Production informations
Climatiques
Production et Fournitures des informations et services Climatiques à
Bénéficiaires Intermédiaires Décideurs politiques, Planificateurs, SAP, Projets et Programmes de développement, Sociétés de constructions des Infrastructures de développement, Planificateurs de la Santé, Collectivités locales, système info sur le marché…
Experts Sectoriels, Co- Producteurs services techniques, Instituts de Recherches (Instituts
Universitaires et Professionnels) GTP, GRT-RRC Énergie, SISAAP, CRT…..
Confection des informations climatologiques vers de l’information climatique
Communicateurs et les Canaux
Media Publics (RNT, TV, ATPE, ) ; Media Privés (Radio communautaires, journaux privés) ; Operateurs de la Téléphonie Mobile, OSC, Plateforme des Producteurs…
Communication à 2 sens de l’Information Climatique, Services et Conseils…
Production et Fournitures des informations et services Climatiques à l’échelle nationale
MÉTÉOROLOGIE NATIONALE
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 16
recherche (ITRAD), de la vulgarisation (ONDR) ainsi que les avis et conseils
agrométéorologiques de la DGMN destinés à accroître la productivité agropastorale.
Les conseils agrométéorologiques renfermant la prévention des épizooties en période
de saison humide, l’orientation des éleveurs sur les lieux propices au pâturage et à
l’abreuvement de bétail sont fournis entre les mois de mai à octobre. Néanmoins, une
attente importante demeure constante en termes de conseils et avis pour éclairer le
choix et options stratégiques des agriculteurs tels que le choix des espèces et variétés
adaptées à une zone climatique et des dates favorables de semis, le choix et l’utilisation
de produits phytosanitaires (engrais, pesticides); le choix des endroits et surfaces
agricoles à cultiver,
Tout cela exige de la Météorologie, première pourvoyeuse des informations
climatologiques, des efforts soutenus pour dépasser ses limites actuelles afin d’informer
en temps réel et à bord des champs. Cela suppose un effort qui au-delà des données et
informations élémentaires (pluviométrie, température, vitesse de vent,
évapotranspiration, normales climatiques) fournies sous format papiers ou sur des
supports électroniques, d’intégrer la communication et initier un mécanisme de
d’échanges et de partage avec les utilisateurs.
Par ailleurs, pour le suivi des cultures au plan national pendant la saison des pluies, le
Ministère de l’Agriculture, dispose de postes pluviométriques (pluviomètres dans les
zones ou sous-secteurs de l’ONDR), dont les données sont collectées, traitées et
intégrées avec les informations fournies par la Météorologie. Ce dispositif permet de
pouvoir renseigner les décideurs sur l’état des cultures en période d’hivernage et
apporter des appuis en conseils agrométéorologiques aux agropasteurs.
L’agriculture étant un secteur très important pour l’économie de la majorité des
tchadiens, elle demeure aussi très vulnérable au climat. On note déjà les collaborations
fructueuses développées entre le service de la météorologie et l’agriculture dans la
mise en œuvre du SISAAP dont les résultats méritent d’être opérationnalisés et mis à
l’échelle. Ainsi le dispositif d’alertes précoces dans ce secteur reste à améliorer et à
adapter aux exigences du nouveau cadre.
1.2.2 Le Secteur des Ressources en eau
La gestion actuelle des ressources en eau, en raison de son caractère transversal,
relève d’une large gamme d’institutions techniques gouvernementales, paraétatiques et
non gouvernementales. Les institutions et structures techniques concernées par celle-ci
sont entre autres:
Les institutions de gestion des ressources en eau partagées, telles que l’Autorité
du Bassin du Niger, la Commission du Bassin du Lac Tchad, etc. ;
l’État, à travers le département ministériel et ses services techniques nationaux
et régionaux ;
les structures de coordination ;
les organes consultatifs créés par le code de l’eau ;
la Société Tchadienne d’Eau (STE);
les collectivités territoriales ;
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 17
les coopératives des usagers ;
le secteur privé et associatif ;
les Partenaires Techniques et Financiers (PTF).
Dans le cadre institutionnel actuel au Tchad, le rôle central est joué par le Ministère en
charge de l’Eau. Ce ministère a la responsabilité d’élaborer et de mettre en œuvre la
politique nationale en matière de ressources en eau.
L’état des lieux du secteur de l’eau établit le taux de couverture en l’an 2000 à 20,9%.
En 2010, le ministère en charge de l’hydraulique, alors ministère de l’eau, a fait le bilan
de tous les efforts réalisés sur dix (10) années écoulées, et le taux d’accès à l’eau
potable a été évalué à 43% à cette date grâce au programme « De l’Eau pour le
Tchad » à travers l’appui financier de l’UE.
La Structure technique intéressée par le CNSC dans le domaine des ressources en eau
est bien la Direction de la des Ressources en Eau (DRE) qui dans un passé récent
formait une seule entité avec la Météo Nationale et dont la mission centrale se résume
au suivi hydrologique. Elle est actuellement sous la tutelle administrative du ministère
chargé de l’hydraulique.
Elle produit régulièrement des informations sur la connaissance de la ressource eau. Il
s’agit entre autres de:
Cartographie des bassins versants et des zones inondables ;
Bulletins hydrologiques (décadaires en période de crue) ;
Notes techniques ;
Bulletins d’alerte de crue (dans les années 2000) ;
Annuaires hydrologiques.
La production de ces informations s’appuie sur la collecte de données hydrologiques à
travers le réseau hydrologique. L’essentiel des informations nécessaires pour sa
mission est constitué des produits météorologiques. C’est bien la preuve évidente d’une
complémentarité étroite entre la DRE et la Météo.
Ainsi, une évaluation des besoins de la DRE en matière de services climatologiques
montre que les produits climatologiques les plus demandés par cette structure sont les
suivants :
Tendances pluviométriques (longues observations et projections climatiques) ;
Prévisions pluviométriques en période d’hivernage (échelles journalières et
saisonnières) ;
Analyses climatiques sur les paramètres (précipitations, humidité relative,
Simulations d’événements hydrométéorologiques extrêmes (sécheresses et
pluies intenses) ;
Statistiques sur les pluies (décennale, centennales, …), courbes IDF (Intensité
Durée Fréquence) des pluies.
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 18
La DRE fournit alors des produits et services qui intéressent les mêmes secteurs que
dessert la Météorologie. Ces secteurs sont :
L’agriculture ;
L’élevage ;
L’énergie,
La distribution d’eau potable ;
Les gestionnaires des grands bassins et cours d’eau (ABN, CBLT, etc.) ;
Les ONG focalisés sur les urgences (Croix Rouge/ Croissant Rouge) dans le
cas de gestion des inondations.
Cependant, les prévisions et les bulletins météo diffusés par l’ONRTV, sont plus
orientés vers les acteurs du secteur agropastoral (Agriculture et sécurité alimentaire).
Dans une certaine mesure ces informations intéressent la sécurité du public qui relève
de la Direction de la Protection Civile (DPC) qui travaille beaucoup plus avec les
autorités administratives décentralisées ou locales pour les questions de veille, d’alerte
et d’action d’urgence en cas de risques. Elle assure aussi, conjointement avec le
Ministère du Plan, le leadership national en matière de Réduction des Risques de
Catastrophes (RRC).
Il convient de noter que dans le passé l’existence d’un Système d’Alerte des Crues
(SAC) unissait ce service avec la Mairie de Ndjamena pour le suivi des inondations sur
les deux cours d’eau qui constituent les facteurs de risques d’inondation dans les villes
riveraines du Chari et du Logone (Sarh, Moundou, Bongor et Ndjamena).
Le système est actuellement non fonctionnel, alors que les inondations de 2009, 2010
et 2012 et l’évaluation du premier SAC montre bien la nécessité de rééditer un tel outil.
Une initiative est actuellement en cours d’étude entre la DRE et la CBLT pour
déterminer les moyens à mobiliser et les capacités à mettre en œuvre afin de lancer un
nouveau SAC, voire de prévisions des inondations.
Cependant, à travers la collaboration entre l’UNITAR-UNOSAT, le Ministère de l’Eau et
de l’Assainissement et le Ministère de l’Administration du Territoire, des bulletins
hydrologiques sont produits hebdomadairement grâce à l’appui financier de : UNICEF,
European Civil Protection and Humanitarian Aid Operations (ECHO) et UK Department
for International Development (DFID).
En considération de besoins en données météorologiques et services climatiques
nécessaires pour l’élaboration de cet outil d’aide à la prise de décision, il ressort
clairement que les deux structures pourvoyeuses des données (Météo, DRE) ne sont
pas forcément les plus outillées pour accompagner ces activités indispensables pour la
prévention et l’alerte des événements extrêmes liés au climat.
La recherche d’une synergie entre l’initiative d’un nouveau SAC et le CNSC, permettra à la DRE de bénéficier en plus des produits et services en termes d’informations climatiques, la remise à niveau de son réseau d’observation tombé dans un état semblable à celui de la Météo est aussi possible.
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 19
1.2.3 Le Secteur de la Santé
Au plan sanitaire, l’alternance des saisons coïncide avec l’émergence et la
prépondérance de maladies climato-dépendantes.
Au cours des dix dernières années, le besoin d’une collaboration entre les secteurs du climat et de la santé s’est accentué, parallèlement au besoin de mieux gérer les risques pour la santé, liés à la variabilité et l’évolution du climat. Pour ce faire, les services de la santé sont en quête de meilleurs accès aux informations météorologiques et climatologiques, ainsi qu’une meilleure interprétation et une meilleure utilisation de ces informations, en vue d’une prise de décisions sur la politique, les recherches et de conduites pratiques dans le domaine de la santé. Cette demande a atteint son summum pendant la CMC-34, lorsque les organisations en charge de la santé publique ont appelé l’OMM et le CMSC à reconnaître ces besoins et à donner une priorité au secteur de la santé dans le CMSC.
Au Tchad, l’alternance des saisons qui coïncide avec l’émergence et la prépondérance
de maladies climato-dépendantes fait qu’aujourd’hui, le secteur de la santé utilise un
éventail restreint de types de services climatologiques, qui se limitent souvent aux
systèmes d’alerte précoce, en particulier pour les vagues de chaleur et de froid, les
brumes de poussières et pour les phénomènes météorologiques extrêmes3. Il est
toutefois important de reconnaître que le secteur de la santé est un consommateur
courant de services climatologiques au même titre que d’autres secteurs tels que la
sécurité alimentaire.
Le Ministère de la Santé Publique (MSP) à travers la Direction en charge de
l’Épidémiologie est conscient des enjeux et met en œuvre des stratégies pour
l’intégration des informations climatiques dans les politiques et les pratiques sanitaires.
A ce titre, ce ministère veut bien mettre en œuvre un Plan d’Adaptation du secteur de la
santé au Changement Climatique. De par le passé, de concert avec la DGMN, ce
ministère œuvre pour la promotion des études climat santé notamment lors de
PRESAO 1, 2 et 3. Il occupait également une place prépondérante dans le Groupe de
Travail Pluridisciplinaire (GTP) créé en 1984 avec l’appui du Centre Régional
’AGRHYMET/CILSS.
En termes d’études climat-santé, le domaine de la santé a besoin des données de
pluviométrie, de température, d’humidité, de vent, de poussière, etc. Les précipitations,
la température et l’humidité sont les trois variables climatiques qui influencent le plus la
transmission du paludisme. Les précipitations abondantes tendent à accroître la
population de moustiques, parce qu’elles créent plus de sites de reproduction (eau de
surface stagnante). Elles entraînent également l’augmentation de l’humidité de l’air,
surtout quand elle est supérieure à 60%, favorise la survie des moustiques et la
transmission du paludisme. Alors que l’augmentation de la température accélère le
développement du moustique ainsi que la multiplication du parasite Plasmodium.
Les services entomologiques et épidémiologiques du ministère de la santé sollicitent et
reçoivent sur demande, les informations climatologiques de base et les informations sur
la prévision de la tendance saisonnière de pluviométrie. Ils aimeraient également
4 3ème Conférence Mondiale sur le Climat (CMC-3)
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 20
disposer des informations sur la prévision de la tendance saisonnière de température
pour la méningite cérébro-spinale.
En l’absence d’un groupe de travail climat-santé, une assistance sur l’utilisation de ces
données pour la conception de modèles de prévision de maladies et d’affections
climato-dépendantes, est nécessaire. Dans ce cadre, des activités conjointes et de
promotion des études climat santé sont à définir en concertation entre les scientifiques
du climat et ceux de la santé, moyennant divers appuis.
1.2.4 Le Secteur de la Gestion des risques de catastrophes naturelles
Face aux conséquences humanitaires des catastrophes hydrométéorologiques et
autres, le gouvernement a mis en place un dispositif de gestion des crises et urgences
en créant le Comité d’Action pour la Sécurité Alimentaire et de Gestion des Crises
(CASAGC) qui a pour mandat principal de contribuer à la gestion des interventions
d’urgence et à la mitigation des effets des catastrophes sur les populations. Le
secrétariat du Comité Directeur est assuré par le Secrétariat Général du Ministère de
l’Agriculture, tandis que celui du Comité Technique est assuré par la coordination du
SISAAP. Son Comité Directeur (autorités nationales, organisations internationales,
partenaires techniques et financiers et autres) se réunit au minimum deux fois par an,
en décembre et février sous la présidence du Ministre de l’Agriculture.
Au plan économique, les catastrophes d’origine hydrométéorologique (sécheresses,
inondations, vagues de chaleur, vents violents …) affectent l’économie du Tchad. En
2012, par exemple, des inondations ont affecté 595 000 personnes et les pertes et
dommages subits ont été évalués à environ 10 millions de Dollars US. Cet état de fait
exige du gouvernement tchadien des innovations en termes d’information
météorologique et services climatologiques placés au centre des préoccupations pour
un meilleur développement du Tchad.
Outres ces aléas climatiques, le Tchad fait face également à de nombreux autres types
de phénomènes qui entravent fortement les efforts de développement consentis par le
gouvernement et ses partenaires: les risques liés à l’environnement, aux épidémies, à
la menace acridienne ou encore les feux de brousses. C’est pourquoi, il importe de
mieux planifier à la fois la préparation et la réponse à court terme des catastrophes, tout
comme la réduction des risques à long terme en agissant structurellement sur la
vulnérabilité et l’exposition des populations.
Pour faire face efficacement à ces situations précitées, le gouvernement du Tchad et
ses principaux partenaires dont le système des Nations (à travers CADRI) se sont
engagés à renforcer les capacités en matière de Réduction des Risques de
Catastrophes (RRC) et de Préparation des Réponses aux Urgences (PRU).
Actuellement, un Groupe Restreint de Travail (sur la Réduction des Risques de
Catastrophes) vient de voir le jour par Arrêté N°007/PR/PM/MPCI/SG/2016, du 12
février 2016 et coordonne les travaux d’élaboration, d’appui à la mise en œuvre et de
suivi du Plan National de renforcement des capacités pour la Réduction des Risques
des Catastrophes (RRC). Ce groupe qui accompagne le gouvernement dans cet
important chantier de renforcement des capacités en RRC est composé entre autres
des acteurs gouvernementaux, des membres de la société civile, des agences des
Nations Unies, des ONG, de la Mairie de Ndjamena, de l’Université de Ndjamena et de
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 21
la Croix Rouge du Tchad. Placé sous le leadership conjoint du Ministère du Plan et de
la Prospective et du Ministère en charge de l’Administration du Territoire, le groupe
organise, à ce titre, des réunions mensuelles régulières pour suivre la mise en œuvre
du Plan d’Action National (PAN)5 et le renforcement de la RRC sur la période 2015-
2020, pour partager les informations et les expériences, organiser des formations, etc.
Le PAN-RRC a identifié, entre autres, les actions suivantes qui pourront certainement
être prises en considération dans le Plan de mise en œuvre du CNSC :
- L’évaluation des risques d’inondations et la capitalisation des méthodologies afin de
les étendre aux autres risques ;
- Le renforcement de la coordination entre toutes les structures sectorielles de
production d’information sur les risques;
- Le développement et/ou l’actualisation de plan pour l’Adaptation au Changement
Climatique.
Tout comme au niveau global et régional, il convient de noter que des consultations
sont déjà engagées au niveau national pour assurer une meilleure articulation et
coordination entre les processus d’appui RRC (soutenu par CADRI) et celui sur les
services climatiques (appuyé par CMSC) à travers notamment le groupe de travail RRC
mais aussi la prise en compte des actions pertinentes identifiées dans le PAN-RRC.
1.2.5 Les organisations de la société civile (ONG et associations)
Au Tchad, la participation du public et de la société civile à la lutte contre le
changement climatique se fait timidement. Parmi les organisations de la société civile
actives dans l’arène de la lutte contre les changements climatiques, on note la présence
des celles qui sont en vue entre autres :
Institut Africain de Développement Social, Économique et de la Formation
(INADES FORMATION) ;
Leadership pour l’Environnement et le Développement au Tchad (LEAD
TCHAD /ENERGIE);
Cellule de Liaison, d’Informations des Associations Féminines (CELIAF) ;
Association des Femmes Peuhls Autochtone du Tchad (AFPAT);
Plateforme Pastorale du Tchad (PPT) ;
Conseil National Consultatif des Producteurs Ruraux du Tchad (CNCPRT);
Association Tchadienne pour la Promotion de l’Environnement au Tchad
(ATVPE) ;
Espace Vert Sahel (EVS) ….
Ces organisations ont un trait commun qui est de mener des activités immédiates qui
concourent à l’adaptation des communautés locales aux changements/variabilités
climatiques à travers la lutte contre les effets néfastes du changement climatique, la
défense et la protection des couches vulnérables de la société (femmes, personnes
démunies, groupes sociaux minoritaires…) et de la protection et gestion des ressources
naturelles.
5 Validé en Septembre 2015
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 22
Ces structures appuyées par le programme BRACED (Building Resilience and
Adaptation to Climate Extremes and Disasters) sont leaders d’un regroupement des
organisations de la société civile, en collaboration avec les structures étatiques ont
concrétisé à travers un atelier le 21 juin 2016, la mise en place d’une agora des acteurs
de la résilience climatique au Tchad. Cette agora / plateforme d’une quarantaine (40) de
structures parmi lesquelles des structures étatiques, dirigée par une coordination de six
(06) acteurs a pour objectif principal de contribuer à une mutualisation des
connaissances, des initiatives, des espaces de dialogue et d’influence politique pour le
renforcement de la résilience face aux différents chocs et aux changements
climatiques.
La coordination provisoire comprenant quatre (04) des huit (08) organisations précitées
est en charge de l’élaboration d’une feuille de route consistant à : cartographier les
acteurs en charge de question de résilience, assurer la documentation de l’existant sur
les initiatives et connaissances de la résilience des communautés au Changement
Climatique, etc.
De par leurs approches et leurs expériences de terrain, ces différents acteurs
appréhendent mieux les besoins des populations et des acteurs des parties prenantes.
Ceux -ci peuvent être à la fois pourvoyeurs, utilisateurs des données. Face au défi de la
communication, ces ONGS et associations constituent des canaux efficaces pour
assurer la circulation de l’information, notamment entre décideurs et les utilisateurs
finaux. De même leurs avis seront importants à toutes les étapes de la mise en place
du CNSC.
1.2.6 Les communicateurs et organisations de journalistes en charge de la diffusion des services climatiques
Lors de l’atelier initial sur le CMSC au Tchad en 2013, les Communicateurs ont
déplorées l’inaccessibilité aux informations climatiques.
Le manque des informations climatiques dans le style de communication médiatique ou
la non disponibilité des scientifiques du climat dans certains services pourvoyeurs ont
fait que certains hommes de media ont qualifié de la rétention de l’information ces
difficultés du pourvoyeur d’infos à mettre à sa disposition les informations à temps réel.
Et pour les informations déjà élaborés et disponibles, l’absence des notions de
base dans le domaine de la météorologie fait qu’il n’est pas facile pour les
communicateurs de comprendre et le transmettre dans des langages compréhensibles
au public cible. .Ainsi les acteurs de ce secteur ont bien voulu qu’il ait un cadre un cadre
propice et permanent pour :
échanger et apprendre apures des pourvoyeurs ;
Doter les organes de presses de documentations appropriés ;
Renforcer les capacités de communicateurs ou former les techniciens météos
en technique de communication ;
Communiquer les informations climatiques sous différente genre radiophonique :
microprogramme ; magazine ; table ronde ; jeu public ; forum ; émission inter
active ; article de presse, etc.
Appuyer les médias avec les outils de travail ; impliques dans la formation.
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 23
De la diffusion de l’information climatique, les communicateurs ont souhaité mettre en
contribution tous les media (public et privé), les radios communautaires, qui selon leurs
termes, permettrait de redynamiser le processus de diffusion dans tous les medias,
créant ainsi une synergie pour la diffusion des infos agrémenté et la promotion d’une
politique de pérennisation de diffusion de l’information climatique.
1.2.7 Direction Générale de la Météorologie Nationale
La Direction Générale de la Météorologie Nationale (DGMN) est l’entité nationale
chargée de la production des produits et services météorologiques / climatologiques6.
En termes de produits et services météorologiques/climatologiques actuels élaborés et
mis à la disposition des utilisateurs finaux et des partenaires par la DGMN, on
dénombre :
Suivi agro météorologique de la Campagne agropastorale
- Bulletins agro météorologiques décadaires,
- Bulletins de prévision saisonnière (cumul des pluies sur les mois de Juillet,
Aout et Septembre),
Assistance agro météorologique aux producteurs ;
- Avis et conseils agro météorologiques décadaires,
- Calendrier opérationnel de dates de semis,
Veille météorologique et assistance au grand public ;
- Bulletins de prévision météorologique journalière,
Études climatologiques (très rares) ;
La DGMN mène des actions de formation des observateurs bénévoles des postes
pluviométriques et des stations agrométéorologiques et climatologiques. Ensuite, elle
organise des séminaires itinérants à l’attention des agriculteurs et des éleveurs à
travers le pays pour les sensibiliser sur l’importance de l’application des informations
agrométéorologiques, pour augmenter la production agropastorale. Des rencontres
diverses sont organisées pour former les producteurs (hommes et femmes) et les
agents de vulgarisation agricole et ceux de l’Environnement à la compréhension et à
l’utilisation des produits et services météorologiques/climatologiques7. A l’issue de la
formation, un pluviomètre est remis aux participants de chaque village invité.
a. Couverture spatiale du réseau météorologique
A l’atelier de lancement de l’initiative du CNSC en avril 2013, la Division de la
Climatologie à travers le service de suivi de stations et de la qualité des données
météorologiques a montré la lâcheté de maillage du réseau national d’observations
météorologiques par la figure ci-dessous. Ces trois cartes fournissent les différents
types de stations météorologiques et leur emplacement sur le territoire national.
6 Voir en annexe une présentation plus détaillée de la Direction Générale de la Météorologie
7 Formation sur le pluviomètre paysan abordant tous les thèmes relatifs au changement climatique
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 24
Figure 2 : Le réseau météorologique national par type de stations
Lors de l’atelier de l’initiative sur le CNSC, le service de suivi de stations et de la qualité
des données météorologiques faisait état (figure 2) de :
22 stations synoptiques et 08 stations climatologiques qui selon le classement
normé de l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) sont souvent placées au
niveau des aéroports et aérodromes pour les besoins immédiats de la navigation
aérienne. Les paramètres météorologiques issus de ces types de stations sont : la
température, la pluie, les vents, l’humidité, la pression atmosphérique et des
mesures visuelles telles que la poussière, les types de nuages. Les informations et
données météorologiques mesurées sont échangées en temps réel, au niveau
mondial, à travers le Système Mondial de Transmission (SMT) de l’OMM.
28 stations agrométéorologiques équipées de même types d’instruments les stations
secondaires (climatologiques), dont la fréquence d’observations se diffèrent, dans
ce type de station, on relève en plus de paramètres mesurés dans les stations
climatologiques, les informations sur la phénologie des cultures;
153 postes pluviométriques qui relèvent uniquement les hauteurs des pluies
tombées dans les localités où ils sont installés.
Les rapports de deux récentes missions de la DGMN (juin 2015 et janvier 2016) font
apparaitre que l’on assiste à la fermeture d’au moins deux (02) stations d’observations
par an et pour plusieurs causes dont les principales sont : le manque d’équipement
et/ou le manque d’observateur.
En effet, on dénombre actuellement 18 stations synoptiques, 4 stations
agrométéorologiques dont certains fonctionnent soit avec 3/4 des instruments
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 25
nécessaires, 01 station climatologique. Ces types de stations sont de fois réduites au
seul pluviomètre. Et enfin 87 postes pluviométriques sont opérationnels de nos jours.
L’insuffisance de stations météorologiques dans le pays signifie que beaucoup de régions
importantes et de populations vulnérables aux calamités climatiques ne font pas l’objet
d’un suivi. Par exemple, les conditions de sécheresse ne sont pas suivies au niveau des
grandes zones agricoles comme le Salamat et le sud-est de la zone soudanienne.
Ces handicaps ne permettent pas de répondre au besoin des utilisateurs en terme de
données météorologiques nécessaires pour des analyses dans le domaine de la santé,
l’eau, l’agriculture, la prévention des catastrophes hydrométéorologiques. La nécessité
d’implanter de nouvelles stations automatiques, devrait prendre en compte les
spécificités en termes de besoins de données météorologiques des secteurs précités.
Les précipitations d’intensité exceptionnelle ne sont pas suivies dans les régions à haut
risque d’inondations et de montée rapide des eaux des fleuves. Par conséquent, de
nombreux désastres potentiels ne sont pas signalés comme alerte par manque de
stations de suivi. L’usage subsidiaire des données et informations satellites pourraient
suppléer à ces manquements. Toutefois, il n’existe pas de réseau au sol assez significatif
permettant l’usage de ce type approche.
Dans le domaine de la santé, il existe une divergence entre l’échelle spatiale des aires de
santé (districts sanitaires) et les zones de collecte de données météorologiques (stations
météorologiques). C’est le cas par exemple des districts sanitaires de Mandalia et de
Koumra où dans ces localités les installations météorologiques se limitent au pluviomètre.
Ainsi, on note une médiocre collecte des données météorologiques observées,
occasionnant des hiatus et des données manquantes dans les séries de données. Par
ailleurs, l’utilisation du matériel classique (vétusté, manque des pièces de rechange,
indisponibilité et chère, nécessitant de commande) d’où une remontée des données
très irrégulière. En outre, les informations sur le profil vertical de l’atmosphère ne sont
renseignées que périodiquement par un lancer de radio sondage sur les stations
synoptiques de N’Djaména et de Sarh. Ceci est visiblement insuffisant en zone tropicale
sèche.
Les radars météorologiques achetés dans le cadre du Projet Opération
d’Ensemencement des Nuages (OPEN) ne sont pas jusque-là installés pour des
raisons financières. Pourtant, ce sont des équipements de pointe qui serviront dans les
prévisions du temps.
Les prévisions météorologiques et les informations sur le climat sont souvent données
dans les mêmes formats standards pour les différents utilisateurs et cela limite leur
interprétation et application.
Par exemple, les agents de services de vulgarisation agricole (ONDR) ont bien besoin
de s’informer sur le début de la saison pluvieuse ou sur la fréquence des jours de pluie
ou des séquences sèches, tandis que ceux chargés du suivi des inondations doivent
s’informer sur l’intensité de la pluviométrie. La satisfaction de ces besoins nécessite des
prévisions appropriées. Ces informations deviennent plus utiles quand elles sont
ajoutées à d’autres sources de données telles que les données satellitales montrant la
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 26
végétation actuelle, la pluviométrie ou l’humidité du sol comme indication d’une
inondation potentielle.
Certes la DGMN dispose d’une station de réception satellitaire PUMA 2005. Elle a reçu
récemment deux importants équipements de prévision du temps. Il s’agit de la nouvelle
version : de PUMA, SYNERGIE qui lui permet d’avoir des informations et de suivre les
phénomènes atmosphériques et le poste de réception d’imagerie AMESD (permettant
d’avoir des informations sur les feux de brousse, les plans d’eau, etc..). Ses analyses
sont renforcées par l’indice de la végétation et celui de la réserve en eau du sol qui lui
sont fournis par FEWSNET (Famine Early Warning System Network). Sauf que le
personnel n’est pas formé à une utilisation optimale de ces instruments.
Le non fonctionnement des stations classiques par manque de contrôle régulier des
équipements (maintenance, calibration…), et d’entretien dû au manque de fonds,
constitue également une difficulté majeure qui ne permet pas de fournir des données
fiables pour l’élaboration d’informations pertinentes, ciblées et précises pour une
meilleure prise de décision au regard de la variabilité et du changement climatique.
b. La remontée des données collectées
L’utilisation et l’archivage des données des stations classiques, dont la transmission au
niveau central est manuelle, reste très lent. En dehors des stations synoptiques qui
envoient les données par radio émetteurs-récepteurs (radio BLU), certaines données
sont collectées par téléphone pour des besoins urgents. Le reste des données arrive
par de porteurs ou par la poste. De ce fait, des informations perdurent des semaines et
même des mois après le passage des phénomènes météorologiques extrêmes
dévastateurs sans être rapportés. La durée moyenne d’attente de ces données est
variable. Pour les stations synoptiques des efforts sont déployés quotidiennement pour
recueillir les données par téléphone ou par radio BLU.
Cependant, pour les stations secondaires (agrométéorologiques, climatologiques) et les
postes pluviométriques, la durée d’attente moyenne pour recevoir leurs données est
d’environ un mois.
L’utilisation optimale de ces données se trouve ainsi limitée dans plusieurs activités
notamment celles des alertes précoces et pour les besoins socio-économiques,
prévisionnels et sanitaires liés à la variabilité et aux changements climatiques. De
surcroît, les coupures d’électricité (délestages d’électricité) et l’absence d’une
connexion d’accès à l’Internet augmentent les difficultés de collecte, de la transmission
des données météorologiques, ainsi que la diffusion des informations et services
climatologiques. Alors, les rares données observées dans le réseau d’observations du
Tchad n’intègrent souvent pas le SMT et les modèles globaux ne sont donc pas bien
renseignés au niveau du système d’observation mondial.
c. De la production d’informations météorologiques / climatologiques pour
les Usagers
Des goulots d’étranglement subsistent également dans la chaine de production de
l’information météorologique/climatologique destinée aux usagers. En effet, ces
informations sont jusque-là traitées, fournies de manière traditionnelle, par manque de
capacités en modélisation prévisionnelle du temps et du climat. Les sorties de modèles
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 27
globaux utilisés présentent assez souvent des lacunes en matière de prévision
significatives sur le Tchad.
En termes de système d’alerte précoce, l’évolution du temps et du climat doit être
constamment suivie, renseignée, synthétisée et publiée en temps réel pour des prises
de décisions, des mesures de protection civile et de secours d’urgence. Cependant, la
DGMN produit des bulletins météorologiques quotidiens de 24 heures contenant
généralement des informations sur la pluviométrie, les brumes de poussières les
températures minimales et maximales passées, celles prévues pour les prochaines 24
heures, ainsi que l’état de la visibilité dans les différentes régions géographiques. Ce
qui n’est pas assez pour les besoins des usagers.
Il est à noter également des limites en matière de production d’informations et de
services diversifiés et ciblés sur les besoins des différents utilisateurs socio-
économiques, sanitaires… Pendant l’atelier national sur le Cadre National des Services
Climatologiques (CNSC), les différents participants ont souligné cet état de fait et ont
exprimé leurs besoins ciblés. Les capacités actuelles de la DGMN sans être renforcées
ne lui permet pas de répondre à ces attentes légitimes qu’imposent les variabilités /
changements climatiques aux communautés locales.
d. De la diffusion d’information climatiques pour les usagers
Le manque de ressources humaines suffisamment qualifiées ne permet pas une
assistance adéquate en produits et services climatiques aux producteurs ruraux.
L’absence d’une connexion d’accès à l’Internet augmente non seulement les difficultés
de collecte, de la transmission des données météorologiques, mais aussi la diffusion
des informations et services climatologiques au profit des utilisateurs. Les utilisateurs
finaux (producteurs ruraux) représentant, la plus grande couche de la population
tchadienne devrait être les plus grands et principaux bénéficiaires du présent plan sur
les services climatiques, dans la mesure où leur propre survie en dépend, surtout dans
le cas de phénomènes hydrométéorologiques extrêmes (sécheresses, inondations,
vagues de chaleurs, vents violents, etc..).
De même, le manque de moyens financiers ne permet pas non plus des rencontres
périodiques avec les planificateurs, les décideurs pour leur permettre de mieux
comprendre le sens et la portée des informations météorologique afin de mieux les
intégrer dans leurs programmes et actions diverses. Toutes ces lacunes sont de
nouveau relevées par tous les partenaires de la Météo (DPAS, DPVC, ONRTV,
ONASA, ITRAD, etc. ainsi que les ONG et certains organismes. Tous ces partenaires
qui disent ne pas être à mesure de comprendre tout seul le jargon technique associé
aux messages / informations météorologiques/ climatiques, le sens, les limites, le mode
d’utilisation de diverses prévisions, déplorent l’absence d’un mécanisme d’échanges et
de formations. D’où la nécessité de disposer d’une plateforme d’échanges et de
coordination avec des moyens financiers suffisants pour redynamiser le GTP, le
CASAGC, GTR/RRC…, de façon à les permettre de jouer pleinement les rôles qui sont
les leurs.
Les actions de communication et de promotion d’information, de produits et de services
météorologiques/climatologiques sont entreprises lors des ateliers et séminaires
itinérants de formations, lors des journées météorologiques mondiales. Ce qui constitue
des expériences réussies en matière de promotion et d’échange sur l’information
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 28
climatique. Pendant l’hivernage, les informations sont souvent fournies via les media
(TV, radio, bulletin…), mais des défis à relever par les médias consistent à veiller à ce
que les contenus des messages soient pertinents, exacts et opportuns, soient bien
reçus et compris des utilisateurs finaux.
Les bulletins agro-météorologiques décadaires qui étaient réguliers entre les années
1990 et 2000 et sont diffusés sur support papiers à travers le pays ne le sont plus
actuellement faute de consommables (papiers, toners, etc.). Il y a eu une tentative de
reprise de diffusion ainsi que la prévision saisonnière des précipitations dans la période
de crise alimentaire de 2009 à travers l’appui des réseaux de système d’alerte précoce
(PAM, FAO, SAP, ECHOS, FEWSNET, etc.), cela n’a pas pu se pérenniser.. Seule la
radio nationale reste le canal de diffusion le plus régulier. L’intérêt croissant des
producteurs pour ces informations font que les radios communautaires font de leur
mieux pour relayer les informations météo contre un coût de réplication indexé sur la
communication payé par l’agent de la DGMN à proximité de la Radio locale proche des
communautés utilisatrices (cas de Radio Bargadjé, Kélo).
Des échanges avec les partenaires diffuseurs (Groupe ONRTV et Radios communautaires) des informations météorologiques et services climatiques, il ressort que la diffusion régulière des informations météorologiques et climatiques et bulletins météorologiques quotidiens peut attirer de sponsors et des retombées publicitaires pourraient être sources d’appui financiers pour la DGMN.
1.2.8 Direction Ressources en Eau (DRE)
Les besoins des connaissances sur les ressources en eau tant des surfaces que
souterraines sous la fluctuation actuelle des régimes pluviométriques se révèlent plus
que nécessaires. Selon les sciences du climat les pluies seront de plus en plus
aléatoires, alors que peu d’informations sont fournies sur ces aspects.
L’eau pour l’alimentation humaine ou pour l’agriculture est fonction d’une bonne
pluviométrie sur les bassins versants des cours d’eau de pourvoyeurs de cette
ressource qui est au centre des stratégies d’adaptation au changement climatique.
Plus encore les fréquences assez élevées ce dernier temps des extrêmes climatiques
avec pour conséquences des inondations causant des dégâts tant matériels que
humains, la Direction des Ressources en Eau, structure en charge des questions
connait les mêmes difficultés que la Météorologie Nationale. Autant son dispositif
d’observations des niveaux de cours d’eau est désuète que son personnel moins
nombreux. C’est ainsi que les besoins de renforcement requis dans ce plan est valable
pour cette structure.
Section 2 : Évaluation des besoins et analyse des capacités en services
climatologiques adaptés aux demandes des utilisateurs des secteurs
(prioritaires du CNSC)
Du 01 avril au 31 mai 2016, le consultant National a conduit une étude d’identification
des capacités de base et les besoins des acteurs impliqués dans la chaîne nationale
pour les services climatiques au Tchad. Le questionnaire administré par le consultant
en coopération avec la DGMN à travers des rencontres avec les acteurs des secteurs
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 29
concernés afin de bien cerner les besoins et attentes des parties prenantes. Les
résultats obtenus sont à la fois le fruit de la synthèse des travaux de l’atelier d’avril 2013
et de l’évaluation complémentaire de la consultation diligentée par le Bureau du CMSC.
2.1 Méthodologie d'évaluation des besoins pour les Services climatiques au
Tchad
Deux sortes de questionnaires ont été administrées à trois catégories de cibles
différentes. Un type de questionnaire destiné aux institutions pourvoyeuses des produits
et service climatique ; un autre questionnaire s’adresse aux utilisateurs intermédiaires
et les bénéficiaires finaux.
Le questionnaire (en annexe) administré aux acteurs dans la période de l’étude vient en
complément des travaux de l’atelier de la consultation initiale sur la fourniture, la
coproduction, la diffusion et l’utilisation des services climatologiques. Certains ont
rempli les versions électroniques qui leur sont envoyées. Des échanges avec certaines
personnes ressources et organisations de la société civile (cas de la Plateforme
Pastorale du Tchad, les organisations paysannes) et les acteurs du secteur informel,
constituant la majorité de la population tchadienne, ont permis de comprendre que les
besoins en services climatiques des usagers sont variés et divers pour la planification
de leurs activités quotidiennes et saisonnières.
2.2 Synthèse des besoins des usagers à travers les secteurs prioritaires et
capacités en Services Climatiques
L’analyse des tableaux de synthèses des besoins des usagers permet de déterminer les gaps en fourniture des données et d’identifier les capacités de pourvoyeurs de services (DGMN, ASECNA, DAGAANT, DRE) à pouvoir répondre aux besoins des utilisateurs.
Des réponses sont à explorer par l’entremise de l’inventaire des services climatiques
existants et les écarts à combler.
2.3 Gaps des besoins en Services Climatiques exprimés par les secteurs
prioritaires
Des tableaux de synthèses des besoins par secteurs ci-dessous complétés au cours de
l’atelier de pré-validation de juillet 2016, il ressort qu’il y a des besoins en données,
informations météorologiques et services climatiques non satisfaits, tant pour les
partenaires des secteurs utilisateurs que pour les différentes communautés rurales
(utilisateurs finaux), tels que présentés dans les tableaux ci-après :
Tableau 1 : Besoins identifiés par les utilisateurs du Secteur agriculture et Sécurité alimentaire.
Synthèse des besoins des usagers du Secteur Agriculture et Sécurité Alimentaire
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 30
Date de démarrage de la saison des pluies Date de fin de saison des pluies prévisions des séquences sèches Prévision des pluies hors saison Prévisions de nombre de jours de pluies
A mettre à jour Diffuser ces informations chaque année avant le 15 mai
CT 18200
Prévision de la longueur de la saison Prévisions quotidiennes et informations sur la pluie, vent etc. Prévision de la pluie à l’échelle locale Prévisions saisonnières
A mettre à jour Disposer de logiciels d’analyse performants et de plus de produits météorologiques notamment des prévisions d’ensembles d’ECMWF Pas disponible pour toutes les zones agroclimatiques Pas disponible en continu
Diffuser chaque année ces informations avant le 15 mai Acquérir ces logiciels et leurs licences ; Diffuser chaque année ces prévisions avant le 15 mai
CT
MT
200 000
18200
Prévisions météorologiques et climatiques fiables (y compris prévision de risque des infestations ou dégâts phytosanitaires)
Élaboration de prévisions des zones à risques agro-climatiques
- Éditer un bulletin de suivi et de prévision des zones à risques agro-climatiques
CT 18200
Mise en place d’un modèle de suivi de réserve en eau du sol
- Mise à jour de la base de données climatique (Expert et 4 assistants) ;
CT 28400
Développer ou mettre en place un modèle de bilan hydrique
CT 910000
Les prévisions météo ne couvrent pas tous les besoins des usagers évapotranspiration)
Élaborer et diffuser des bulletins de prévision sur l’état de la surface de la mer et d’un bulletin d’information sur la pluie et la demande climatique
MT 5500
Projection sur le changement climatique (planification au niveau des communautés rurales)
Manque d’analyse de la vulnérabilité climatique du secteur, analyse des impacts pour déterminer les seuils d’attaque et de diffusion de l’information
- Mettre à niveau les cadres
de la climatologie (10 MSc, 03
PhD
100000
- Développer les modèles hydrologiques des bassins versant en vu de prévoir les risques des inondations
MT 910 000
- Acquérir les équipements de suivi hydrologique national et transfrontalier
MT 455 000
Prévision des aléas climatiques ;
Publier la Climatologie des valeurs extrêmes
CT 873 000
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 31
Synthèse des besoins des usagers du Secteur Agriculture et Sécurité Alimentaire
Cartographier des zones à risques d’inondation et de la vulnérabilité
Longues série de données climatologiques et hydrologiques
faible densité du réseau d'observations
- Renforcer le réseau d’observation terrestre
CT 276 000
Cartographier des aléas climatiques (fortes pluies, vents, épisodes secs, évaporation, température) au niveau local
Climatologie des valeurs extrêmes
- A établir pour au moins 10 stations à données régulières par zones climatiques - Prévision des aléas climatiques
- Faire l’analyse des extrêmes climatiques et déterminer les cycles et zones à risque - Produire les cartes des zones à risque - Renforcer les capacités du personnel pour l’analyse des risques
CT, MT CT, MT CT, MT
50 000
200 000
Détermination d’un seuil d’alertes caractérisant l’intensité d’une catastrophe
Inexistence
Manque de définition des seuils d’alerte
- Définir des seuils d'alertes afin de caractériser réellement l'intensité d'une catastrophe
MT 30 000
Mise en place d’un outil de gestion des risques d’invasion acridienne et aviaire
Inexistent Insuffisance des informations sur le déplacement des criquets et oiseaux
- Donner des informations sur le déplacement des criquets et oiseaux
CT, MT 50 000
SIG sur les risques majeurs dans le pays au niveau de la Direction de la Protection Civile
Inexistent Manque de système d’information sur les risques majeurs
- Mettre en place un SIG sur les risques majeurs au niveau de la Protection Civile
MT 50 000
Prévision saisonnière
Faible accessibilité à
- Multiplier les canaux de diffusion (formation
CT
298 000
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 32
Tableau 3 : Besoins identifiés par les utilisateurs du secteur Ressources en Eau
Synthese des besoins des Usagers: du Secteur Ressource En Eau
Besoins des usagers Existant Écarts notés Actions prioritaires
Chrono Budget USD
Informations et données climatologiques et hydrologiques nécessaires pour une meilleure connaissance des ressources en eau
Statistiques sur les hauteurs de pluies, humidité, températures, évaporation etc. dans certaines localités
Absence d’intensités-durée-fréquence.
Extension des statistiques au niveau national.
MT et LT 60 000
Hauteurs et débits des cours d’eau.
Absence de longues séries chronologiques de 30 à 50 ans pour plusieurs stations
Dépouillement des diagrammes existants par un consultant.
CT 40 000
SAP multirisque sur la gestion des risques climat
Prévision des températures extrêmes Prévision des brumes de poussières/tempêtes de sable en termes de mouvement, localité et temps
l’information climatique Insuffisance d’information sur les températures Insuffisance de diffusion au niveau de la base, et d’information sur la composition Absence d’Inter connectivité entre la météo et les utilisateurs.
Communicateurs) - Élaborer un SAP multirisques - Diffusion régulière des températures extrêmes durant toute l’année - Multiplier les canaux de diffusion de conseil et acquérir les équipements pour la détermination de la qualité de la brume Améliorer la collaboration entre les services météorologiques et les autres usagers - Mettre en place un plan d’action opérationnel - Élaborer un plan de contingence multisectoriel et multirisque - Fédérer les bases de données existantes et initier un SAP sectoriel pour une meilleure information aux usagers
CT, MT CT, MT CT, MT CT, MT CT MT MT
800 000
100 000
Activités de recherche sur la gestion des risques d’extrêmes hydrométéorologiques
Dans un état très embryonnaire
Requiert une amélioration et implication du Département de la recherche par des actions concrètes
- Appuyer les activités de recherche au niveau national sur les risques et catastrophes (universités, centres de recherche)
CT, MT
30 000
- Développer les modèles hydrométéorologiques des bassins versant en vu de prévoir les risques des inondations CT, MT
100 000
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 33
Synthese des besoins des Usagers: du Secteur Ressource En Eau
Besoins des usagers Existant Écarts notés Actions prioritaires
Chrono Budget USD
Statistiques non étendues au niveau national
Mise en place d’un service continu de Dépouillement des diagrammes
CT et MT 16000/an
Simulation d’évènements hydrométéorologiques extrêmes (sècheresse, inondation) et son impact sur les ressources en eau
Un système d’alerte précoce aux inondations en cours d’étude (CBLT) et d’expérimentation au ministère de l’hydraulique.
Absence d’un Système d’Alerte Précoce (SAP) des phénomènes extrêmes.
Développement effectif d’un modèle de simulation.
MT 80 000
Absence d’analyses et études des résultats de simulation
Mise en place d’un protocole de diffusion d’informations aux utilisateurs finaux
CT et MT 16000/an
Meilleure production des services météorologiques
Personnel existant peu spécialisé et peu motivé
Absence de motivation et spécialisation du personnel
Renforcement des capacités du personnel
CT et MT 100 000
Meilleur maillage du réseau météorologique
Un maillage peu dense.
Pas de couverture intégrale du territoire national par le réseau.
Acquisition et installation des nouveaux équipements hydrométéorologiques
MT 200 000
Normalisation et mutualisation des informations et données du secteur météorologique, hydrogéologique et hydrologique
Disparité des bases météorologiques, hydrologiques et hydrogéologiques dans les institutions
Non intégration/ Harmonisation de la base de données nationale
Centralisation et intégration de toutes les données dans la base de données nationale
CT et MT 30 000
Tableau 4: Besoins identifiés par les utilisateurs du secteur Santé
SYNTHESE DES BESOINS DES USAGERS: DU SECTEUR SANTE
sanitaires liés aux inondations, vague de chaleur et occurrences de poussières Prévision du temps
pluies cartographie des flaques d’eau ;
engorgées d’eau (PM)
Absence d’instruments de mesure d’intensité de pluies Absence Comité scientifique de recherche
Disposer de matériel d’observation de mesure d’intensité de pluies Comité scientifique de recherche Climat/Santé
CT
Projection sur les changements climatiques (planification au niveau des communautés rurales)
Prévision des séquences humides
Disposer de plus de produits météo notamment des prévisions d’ensembles d’ECMWF
Disposer des appareils de mesure des UV et des pressions atmosphériques et de la qualité de l’air
CT
(PM) 10000
Prévisions du temps de la pluviométrie (à risques d’inondation) Prévisions et information sur le vent Prévisions des pluies hors saison Prévisions des zones à risques sanitaires liés aux inondations
Prévision de la pression atmosphérique
Élaborer des supports « Avis &Conseils » ciblés (usagers par catégorie)
MT CT
Prévisions des zones à risques sanitaires liés aux inondations
Absence de modèle Mettre en place un modèle de prévision de risques sanitaires en cas d’inondation
MT
Faible collaboration
Collaborer avec les départements de l’intérieur, de l’urbanisme et habitat, de l’environnement et de la santé
MT
Bulletin climat santé
Indices de la Qualité de l’Air (IQA) et prévisions des poussières
Faible maillage du réseau d’observation de la qualité de l’air
Renforcer le dispositif de suivi de la qualité de l’air pour avoir un bon maillage au niveau national
CT
Coût élevé de la maintenance des équipements de mesure de la qualité de l’air
Développer et rendre opérationnel des modèles de prévisions de la qualité de l’air (acquisition de modèle poussière)
CT
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 35
SYNTHESE DES BESOINS DES USAGERS: DU SECTEUR SANTE
Insuffisance de personnel technique qualifié Insuffisance dans les prévisions de la qualité de l’air
Formation de personnel technique et multidisciplinaire (épidémiologiste, Climatologue, Informaticien, statisticien, etc.), Disposer d’un logiciel d’homogénéisation des données.
CT
Bulletin d’information climat –santé
Inexistant
Élaborer des bilans périodiques climat santé qui mettent en évidence la corrélation entre les problèmes climatiques (pollution de l’air, vagues de chaleur, inondations) et la fréquence de certaines maladies
CT
Tableau 5 : Synthèse des besoins des usagers du secteur d’énergie
Synthèse des besoins des Usagers du: Secteur Energie
Connaissance de la vitesse moyenne du vent au niveau local
Connaissance de la vitesse du vent au niveau national (2,5 m/s à 5 m/s du sud au nord)
Inexistence de dispositif de mesure et de communication au niveau local
Acquisition de système de télémesures et télétransmission de données de vent
MT 20 000
Connaissance de la direction du vent à des niveaux d’altitude différente par rapport au niveau du sol et à l’échelle locale
Connaissance de la direction des vents dominants dans toutes les régions et localités du pays
Mettre en place un dispositif efficace de et télétransmission de données de vent
MT 20 000
Renforcer les capacités locales en collecte et diffusion des données sur le vent
CT 40 000
Connaissance réelle de la durée d’ensoleillement au niveau local
Connaissance générale au niveau national de durée d’ensoleillement (2850 h à 3750 h au nord)
Inexistence de la durée d’ensoleillement au niveau local
Mettre en place des dispositifs de mesure d’ensoleillement au niveau local (durée, vitesse) Acquisition de système de télémesures et télétransmission de données de vent
MT 80 000
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 36
Synthèse des besoins des Usagers du: Secteur Energie
Connaissance du rayonnement solaire au niveau local
L’intensité du rayonnement solaire varie en moyenne de 4,5 à 6,5 kWh/m2/j
Inexistence de données sur le rayonnement solaire au niveau local
Mettre en place un dispositif efficace de communication et de diffusion de l’ensoleillement au niveau local
MT 40 000
Renforcer les capacités locales en collecte et diffusion des données sur l’ensoleillement
MT 40 000
Connexion des localités sahariennes à la centrale géothermique
Le potentiel géothermique du Tibesti (énergie à haute enthalpie) est représenté par les fumeroles du Toussidé et les sources thermales de Soborom, à 50 km au Sud-Sud Est de Bardai, avec une température maximale de 95°C, aligné sur une surface d’environ 3x km
Inexistence de données sur la température de l’eau en profondeur
Disposer des thermomètres, des débitmètres sur la plateforme Construire une centrale géothermique après des études techniques fines et sur la rentabilité économique
LT LT
Tableau 6 : Synthèse des besoins des Usagers du Secteur de Transport
Synthèse des besoins des Usagers du Secteur de Transport
Besoins des Usagers
Existents Ecarts notés Actions prioritaires
Chrono Budget USD
Information sur les fréquences des tempêtes, des vents violents, vagues de chaleur
Prévision des Extrêmes de Température Extrêmes de precipitations
Installer PUMA nouvelle version Formation des Administrateurs et Assistants
CT 16 500
Densification des instruments de mesures météorologiques
African Risk Capacity
Faible densité du réseau Diffusions des informations sur vagues de chaleur, les pluies intenses.
Cartographier les zones inondées Installer les 04 Radars acquis dans le cadre de Projet OPEN
36500
2.4 Diagnostic des gaps en capacités à résorber pour pouvoir répondre aux
besoins exprimés (Météo, partenaires, et usagers)
Le dépouillement du questionnaire administré au cours des entretiens avec les acteurs,
la synthèse de tous les besoins en services climatiques et l’analyse des écarts entre les
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 37
requêtes de services et les capacités de structures pourvoyeuses des services
climatiques font apparaitre une dichotomie qui s’illustre comme suit :
Capacités SMN, insuffisance en ressources humaines et matérielles ;
insatisfaction des besoins en services climatiques, des informations peu précises
et aptitudes des usagers à comprendre et exploiter les informations climatiques.
Les entretiens complémentaires avec les différents services de la DGMN ont permis de
confirmer la faible capacité des pourvoyeurs y compris l’aptitude des utilisateurs finaux
à intégrer les informations climatiques dans leurs activités. La matrice ci-dessous
présente les principales forces, faiblesses, opportunités et menaces des structures
requérantes et pourvoyeuses des informations et services climatiques.
Tableau 7 : Atouts, opportunités, faiblesses et risques pour la mise en œuvre du CNSC au Tchad
MATRICE « SWOT »
- Atouts - Opportunités
- La DGMN est l’autorité nationale mandatée, Représentant du Tchad auprès de l’OMM
- Observation systématique du Temps et du Climat pour le système mondial coordonné par l’OMM
- Existence d’une base des données climatologiques ayant une longue série de données historiques de (origine 1904)
- Existence de ressources humaines spécialisées;
- Existence de projets de démonstration contribuant à la visibilité de la météo ;
- Valeurs partagées : secours et protection des vies et des biens, plus-value économique ;
- Pour une partie des acteurs, qualifications de base et/ou expérience pratique dans les domaines de Climat ;
- Développement de nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC).
- Ancrage des services de la météorologie sous le ministère de tutelle approprié.
- Création d’une direction générale de la météorologie ;
- Nomination des techniciens du domaine aux postes de responsabilité
- Existence d’initiatives internationales favorables (AMCOMET; CMSC, plans au niveau National, Régional et Mondial, Existence de fonds liés au climat etc.) ;
- Accès aux observations et produits des centres mondiaux de prévisions grâce à la coopération internationale.
- Intérêt des partenaires techniques et financiers à rechercher des synergies (Mobilisations ressources à travers l’OMM; Possibilité de bourses de formation etc.) ;
- Existence de centres de formation spécialisés (Ex. AGRHYMET, ACMAD, etc.)
- Tchad est membre de la convention relative aux changements climatiques ;
- Plan national d’adaptation aux changements climatiques en cours d’élaboration ;
- Fréquence des catastrophes d’origine hydrométéorologique ;
- Création d’un centre régional climatique en Afrique Centrale ;
- Existence des Fonds climats GCF, GEF et autres sources potentielles de financement.
- Disponibilité des bailleurs à appuyer le Tchad ;
- Complémentarité avec d’autres projets et initiatives récents ou en cours (en lien avec la lutte contre le CC, les énergies renouvelables, le développement rural, la RRC)
- Besoins croissants en services et prestations météorologiques et climatologiques ;
- Existence de thématiques qui mobilisent : Catastrophes hydrométéorologiques, maladies liées au climat, développement énergies renouvelables.
- Vision 2030 et son premier plan quinquennal (2016-2021) intégrant la problématique de CC
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 38
MATRICE « SWOT »
- Faiblesses - Risques ou menaces
- Faible densité du réseau d'observations
- Manque criant de moyens techniques (ordinateurs, logiciels, lignes téléphoniques, connexions internet, moyens de déplacement, …) dans la grande majorité des organisations partenaires
- Dans cet environnement difficile, faible capacité à mobiliser les qualifications et savoir-faire existants pour produire des réalisations concrètes
- Système de rémunération et statut du personnel pas assez motivant ;
- Insuffisance des moyens financiers pour l’investissement et dépendance financière actuelle au budget de l’État ;
- Inertie dans le recrutement des ressources humaines et faible mise à niveau des compétences techniques et des ressources humaines;
- Vétusté et faible maillage du réseau météo, des équipements et infrastructures informatiques et de télécommunications ;
- Manque d’une plateforme d’échanges et de canal d’informations à l’endroit des utilisateurs (Partenariat non formalisé avec des secteurs clés – faîtières des producteurs du domaine agropastoral, énergie, santé, etc.);
- Manque de visibilité et d’un plan de communication sur les acticités et les apports de la météorologie pour le développement ;
- Pour une partie des utilisateurs intermédiaires, faible niveau des qualifications pour la compréhension des informations climatiques.
- Instabilité institutionnelle : remaniements ministériels fréquents, rotation très élevée des cadres et de directions
- Parcellarisation des mandats et attributions entre de nombreuses structures étatiques, entraînant la nécessité d’impliquer et de coordonner un grand nombre de parties prenantes
- Insuffisance dans la mobilisation des ressources internationales ;
- Changement de priorités des bailleurs de fonds et des pouvoirs publics;
- La concurrence : notamment les services fournis par Internet et privés, et installation de stations par des tiers.
- Conditions de travail peu attractives entraînant des fuites de cerveau ;
- Dépendance des activités hydrométéorologiques d’apports extérieurs (Projets) ;
- Vandalisme sur les installations hydrométéorologiques ;
- non recrutement des agents ou vieillissement des agents
2.5 Analyse des gaps et activités prioritaires à entreprendre pour résorber les
gaps et répondre aux besoins des utilisateurs
Les gaps des services climatiques sont tributaires des lacunes dans le fonctionnement
des services pourvoyeurs des informations climatiques. Ces lacunes subsistent à tous
les niveaux de la chaine. Ces insuffisances peuvent alors être résumées en besoins
d’amélioration et de perfection des produits et services climatiques actuellement fournis
par les structures pourvoyeuses de produits /services climatiques. Ils concernent
également la faible prise en compte des services climatiques par les services
techniques sectoriels, les medias, le public et les utilisateurs finaux censés bénéficier
de l’approche alerte précoce –action rapide.
Un regard croisé entre la matrice SWOT qui présente les principaux atouts, faiblesses,
opportunités et risques et les gaps de besoins en services climatiques, il y a des défis à
relever. Les structures pourvoyeuses d’information climatique doivent affiner leurs
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 39
produits et services climatiques de manière spécifique aux requêtes de chacun des
secteurs prioritaires.
Des écarts notés, il ressort des besoins traduits en plan d’actions prioritaires à mettre
en œuvre à travers quatre (04) composantes comme résume le tableau ci-après.
Tableau 8 : Activités prioritaires retenues
COMPOSANTES ACTIVITES PRIORITAIRES
Composante 1: Ancrage institutionnel et financement pérenne des activités du Cadre National pour les Services Climatiques
1.1. Actions de suivi, de plaidoyer pour l'application effective et durable du plan d’action
1.2. Détermination d’une source pérenne de financement des activités du CNSC
Composante 2 : Production d’informations hydro- météorologiques et de services climatiques adaptés aux besoins des partenaires et utilisateurs finaux
2.1 Renforcement du réseau d’observation, de collecte et transmission de données météorologiques /climatiques
2.2 Renforcement des capacités humaines et technique de la DGMN
2.3 Renforcement des capacités humaines et technique du service hydrologique (DRE)
2.4 Renforcement de système de gestion des données et de diffusion de l’information météo/climatologiques,
2.5 Fédérer les bases de données existantes sur le climat et les impacts sectoriels ; Mise en place d’une base de données hydrométéorologique commune, pour initier des SAPs sectoriels
2.6 Capitalisation et sécurisation des données hydrométéo et climatologiques
2.7 Instauration de cadre d’échange avec les partenaires /diffuseurs /utilisateurs de l’information et service climatiques
2.8 Formation et renforcement de capacités des techniciens sectoriels et prévisionnistes en approche pluridisciplinaire
2.9 Appui aux activités de recherche dans le domaine du climat
2 .10 Production des services climatiques adaptés aux besoins des usagers des secteurs identifiés
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 40
COMPOSANTES ACTIVITES PRIORITAIRES
Composante 3 : Amélioration de la communication et de l’accès aux services climatiques par les partenaires et utilisateurs finaux
3.1. Développement d’une stratégie de communication pour les services climatiques cohérente avec la stratégie régionale
3.2. Création et animation d’une plateforme multidisciplinaire rassemblant Pourvoyeurs- Diffuseurs et Utilisateurs
3.3 Mise en place d’un SAP multirisques
3.4 Formation des medias (radios rurales, etc.)
Composante 4 : renforcement des capacités des utilisateurs en compréhension et utilisation optimales des informations météorologiques, des produits et services climatologiques
4.1. Formations des utilisateurs finaux des services Climatiques
4.2. Production de documents didactiques et de leur traduction en langues nationales au profit des utilisateurs finaux
4.3. Production de documentaires sur les impacts du climat et les pratiques d’adaptation couronnées de succès pour la sensibilisation des utilisateurs finaux …
Bien que l’analyse SWOT soit destinée à la planification, elle peut servir dans ce plan à
la vérification de la pertinence et la cohérence, et même du suivi des actions prioritaires
à mettre en œuvre dans le CNSC.
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 41
Section 3 : Plan d’action national pour la mise en œuvre du Cadre
National de Services Climatologiques
3.1 Description des actions de la mise en œuvre des activités du Plan
d’Action de CNSC
L’analyse des écarts et des besoins exprimés par les fournisseurs et les utilisateurs
des informations climatiques des cinq secteurs ciblés, a permis de définir des actions
prioritaires à mettre en œuvre au travers de quatre composantes principales. (Cf. point
2.3).
3.1.1 Composante 1 : Ancrage institutionnel et financement pérenne des
activités du Cadre National pour les Services Climatiques
Le CNSC offre un cadre fédérateur regroupant tous les acteurs de la chaine nationale
pour les services climatiques, qui dans une synergie d’actions, permettront de lier la
connaissance sur le climat à l’action précoce sur le terrain. Un mécanisme de
financement pérenne sera toutefois important pour assurer la durabilité du
fonctionnement du CNSC.
La DGMN, acteur clé du CNSC, est en instance de devenir une agence avec autonomie
de gestion ; alors il y a la nécessité de disposer de l’autonomie financière tant pour son
fonctionnement que pour l’accomplissement de ses tâches. Ainsi pour la mise en œuvre
de cette composante, des propositions d’actions qui suivent peuvent être explorées :
a. Convenir d’un Mémorandum de collaborations avec des partenaires (Les
Compagnie d’Assurances, ONRTV, Téléphonie Mobile, ..) dans l’exécution de
certaines activités vitales pour l’alerte précoce, la protection civile et l’information au
grand public (Activité 1) ;
b. Plaider pour une répartition de redevances sur les activités aéronautiques entre les
entités contributrices au développement de ces activités publiques ;
c. Plaider pour qu’une fraction de ressources du FSE soit attribuée au fonctionnement
de la Metéo.
3.1.2 Composante 2 : Production d’informations hydro- météorologiques et de services climatiques adaptés aux besoins des partenaires et utilisateurs finaux
1. Renforcement du réseau d’observation, de collecte et transmission de données hydrométéorologiques /climatiques
Le réseau météorologique actuel n’est pas représentatif des spécificités géographiques
et climatologiques du pays, pire le maillage ne respecte pas la norme requise par
l’OMM. De surcroit, l’insuffisance de moyens financiers, humains, matériels font que les
équipements actuels ne sont pas bien entretenus, entachant la fiabilité des données
collectées.
Selon le service de gestion des données, chaque année deux à trois stations cessent
d’envoyer leurs données et informations par rupture de consommables ou suite aux
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 42
actes de vandalisme. Les rapports de deux récentes missions de la DGMN (juin 2015 et
janvier 2016) font apparaitre que l’on dénombre actuellement : 18 stations synoptiques,
4 stations agrométéorologiques, 1 station climatologique et 87 postes pluviométriques
dont certains fonctionnent soit avec 3/4 des instruments nécessaires pour le type de
station ou réduit au seul pluviomètre. Donc il y a actuellement moins de stations
d’observations qu’en avril 2013.
Face au nombre de stations synoptiques réduit, il conviendrait de réhabiliter d’abord
certaines stations en les renforçant par des équipements complets, puis créer de
nouvelles stations voire implanter des stations synoptiques automatiques (consistant en
l’implémentation d’un logiciel et d’un ordinateur (genre CAOBOS) qui permettrait à ces
stations de communiquer directement avec le système de veille météorologique
mondiale (SMT). En outre, pour un meilleur développement d’une bonne résolution de
données, on veillera à développer des capacités d’intégration des données satellites
aux données actuelles, pour générer une banque de données aux points de grille.
2. Renforcement des capacités humaines et technique de la DGMN et des services en charge des ressources en Eau (DRE)
La production d’information hydrométéorologique et produits et de services climatiques
fiables et adaptés aux besoins des utilisateurs nécessite un personnel hautement
qualifié et en quantité assez suffisante. Le constat actuel est que les structures
nationales chargées de la production de ces informations et services ne disposent pas
assez des agents. En plus, on note un vieillissement du personnel, déjà insuffisant, à tel
point qu’on est obligé de traiter avec des personnes auxiliaires et des observateurs non
professionnels pour la collecte des données hydrométéorologiques.
La modernisation du réseau d’observations induit le renforcement quantitatif et qualitatif
du personnel qui se justifie par l’évolution rapide des sciences du climat. La nécessité
de former les Scientifiques du climat et les Professionnels de l’hydrologie est constante,
ainsi que des mises à niveau pour avoir une compétence à la hauteur des demandes
spécifiques destinées à des utilisateurs très diversifiés.
3. Renforcement de système de gestion des données et de diffusion de l’information météo/climatologiques
Pour initier un plan adéquat de diffusion des informations climatiques répondant aux besoins des utilisateurs finaux, l’identification des risques à la mise en place du plan de communication sur les risques liés aux aléas et changements climatiques l’une des opportunités favorables à l’implémentation (y compris le financement) pour renforcer l’accès à l’information climatique.
4. Fédérer les bases de données existantes sur le climat et les impacts sectoriels ; Mise en place d’une base de données hydrométéorologique commune, pour initier des SAPs sectoriels
Une base de données harmonisée disponible sur une plateforme accessible à tous les
acteurs est un préliminaire pour bâtir un SAP multisectoriel.
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 43
Pour donner une capacités fonctionnelles et techniques à ce système il est
indispensable pour les services pourvoyeurs d’information climatique de disposer de
système de gestion de Base de données (SGBD) pour pouvoir développer d’un
système d’alerte précoce basé sur les prévisions (quotidiennes, décadaires,
saisonnières, climatiques, etc.).
5. Capitalisation et sécurisation des données hydrométéorologique et climatologiques
La sécurisation des données est le gage d’une meilleure base des données et des
analyses sur de plus longues séries diversifiées de données correspondant aux
besoins des utilisateurs. Il conviendrait donc de digitaliser les données météorologiques
existantes sur papier (Carnets d’observations, TCM, etc .) et à mieux les sécuriser en
cas d’incendie, de catastrophes naturelles, de cambriolage et ce sur des
supports/systèmes d’archivage et de conservation appropriés.
6. Instauration de cadre d’échange avec les partenaires /diffuseurs /utilisateurs
de l’information et service climatiques
Toutes les parties prenantes souhaitent avoir un cadre regroupant Pourvoyeurs –
Diffuseurs –Utilisateurs finaux des services climatologiques afin de faciliter la
compréhension, l’interprétation du jargon météorologique et à l’utilisation pratique des
informations météorologiques / services climatiques au bénéfice de leurs
démembrements décentralisés.
A ce niveau les ONG et les organes de presses joueront de rôles importants articulés
autour des actions telles que :
rencontres périodiques de concertation entre pourvoyeurs des services
climatiques, producteur de l’information météo / climatiques et utilisateur finaux
(au niveau régional, provincial et départemental) ;
réunions périodiques des groupes, production des différents services à l'intention
des utilisateurs dans les secteurs concernés (à travers le GTP rénové)
séminaires itinérants pour les paysans (au moins 150), ateliers de sensibilisation
pour les utilisateurs des secteurs autres que l'Agriculture, journées
météorologiques associées à chacun des 5 secteurs au cours de la 1ère année
(à raison d’une journée par secteur)
développement de deux portails d'information (1 site web pour la DGMN et 1
autre pour le CNSC) ainsi que leur mise à jour ;
organisation de journées météo-média, des ateliers de formation/sensibilisation
à l'intention des journalistes (au moins 2 fois par an durant la durée de vie du
projet)
promotion de l'utilisation de la téléphonie mobile dans la communication de
l'information climatique par l'instauration d'une flotte entre services techniques
pourvoyeurs de l'information et un groupe restreint d'utilisateurs issus des
secteurs prioritaires.
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 44
La promotion de l’enseignement de la science météorologique dans les établissements
d’enseignement public et privé au niveau national empruntant sur les expériences du
Programme de Formation de l’Instruction Environnementale (PFIE).
Une meilleure interaction entre fournisseurs, diffuseurs et utilisateurs des services
climatiques aidera à améliorer les différents produits et outils. Cette association est
essentielle pour satisfaire aux besoins des utilisateurs. Elle constitue également un
instrument de retour d’information au service des climatologues et des prévisionnistes.
Une formation des journalistes chroniqueurs sur les termes et le type de langage
utilisés par les météorologistes, les climatologues ainsi qu’une production de
documents didactiques et leur traduction dans certaines langues nationales. La création
d’un cadre d’échange, et de démonstration permettrait d’accroitre une compréhension
et une utilisation efficiente de l’information météorologique ou des services
climatologiques, pour une productivité optimale dans tous les secteurs de
développement.
Dans l’actif, le Groupe de Travail Pluridisciplinaire (GTP) et le groupe restreint de travail
sur les RRC regroupent déjà plusieurs institutions et acteurs concernés autant par le
CNSC. Le GTP, le SISAAP sont déjà des structures fonctionnelles au sein duquel le
processus d’interaction est expérimenté. Un renforcement de ces structures et leur
dynamisation donneraient à celles-ci la capacité de jouer pleinement leur rôle dans ce
domaine.
7. Formation et renforcement de capacités des techniciens sectoriels et prévisionnistes en approche pluridisciplinaire
De l’atelier national de Bakara sur le CNSC (avril 2013) et les consultations menées
auprès des partenaires, décideurs et utilisateurs, il ressort que le jargon
météorologique est difficile à comprendre et cela limite de façon significative l’utilisation
judicieuse de l’information météorologique. L’absence d’une plateforme et de moyens
financiers ne permet pas de fournir une assistance adéquate permettant aux
producteurs ruraux de comprendre et assimiler les informations météorologiques,
climatologiques.
8. Appui aux activités de recherche dans le domaine du climat
Dans le domaine de la climatologie et de la Météorologie, la recherche est limitée à des
travaux isolés réalisés par de universitaires ou des monographies des étudiants de
Centre AGRHYMET qui n’abordent pas à fond les thématiques liées à l’impact des
changements climatiques sur les secteurs économiques. Pour cause il n’y a pas de
filières dédiées à la formation ou de recherche spécifiquement consacrées à ces
disciplines dans les institutions universitaires au Tchad.
La Météorologie Nationale a toujours participé activement à des activités de recherche -
développement à travers des programmes collaboratifs tant au niveau national qu’aux
niveaux régional. A cet effet les principales lacunes à combler dans le domaine de la
recherche et des outils d’analyse restent liées aux insuffisances des modèles utilisés et
les faibles capacités en matière de recherche au niveau national.
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 45
Ainsi les défis majeurs que doit aborder la recherche afin de s'assurer que les services
climatiques puissent faciliter la prise de décision plus efficace, peuvent être résumés
comme suit :
Mieux comprendre comment le climat affecte les personnes et les secteurs et
s'assurer que les avantages des progrès de la science du climat, peuvent être
traduits en actions concrètes pour les utilisateurs. Ainsi des efforts pour réduire
l'écart entre les progrès de la science et de leur utilisation sur le terrain doivent être
fournis.
une recherche interdisciplinaire et participative à laquelle prennent part des
professionnels, des chercheurs, des décideurs et des praticiens dans les secteurs
climato-sensibles, serait indispensables. A cet effet un des préalables reste la
fluidité de l'échange de données entre les disciplines, qui a été un obstacle à la
recherche interdisciplinaire dans le passé.
La faiblesse des capacités au niveau des institutions nationales et régionales pour
relever les défis en matière de recherche/développement dans le domaine
climatologique et météorologique doit être résolue au plus vite. Les instituts
universitaires doivent être appuyés afin d’ouvrir créer des filières propres au
domaine des sciences de l’atmosphère. La Météo doit de même être renforcée pour
disposer de sa propre unité de recherche – actions pour mieux organiser sa
participation dans les activités de recherche collaborative.
9. Production des services climatiques répondant aux besoins sectoriels identifiés
En effet, la DGMN produit des bulletins météorologiques quotidiens (valable sur 24 h)
contenant généralement des informations sur la pluviométrie, les brumes de
poussières, les températures minimales et maximales passées, celles prévues pour les
prochaines 24 heures, ainsi que l’état de la visibilité dans les différentes régions
géographiques. Toutes ces informations sont jusque-là traitées et fournies de manière
traditionnelle, par manque de capacités en modélisation prévisionnelle du temps et du
climat.
3.1.3 Composante 3 : Amélioration de la communication et de l’accès aux
services climatiques par les partenaires et utilisateurs finaux
Le diagnostic du dispositif d’échanges d’informations et de commnication entre les
parties prenantes a montré qu’il n’y a pas un canal standard (site web par exemple) où
les utilisateurs peuvent accéder à des informations météorologiques, climatologiques à
tout moment. En plus, il n’existe pas un cadre pouvant permettre une interaction
permanente (communication effective à double sens) entre les utilisateurs et
fournisseurs d’informations climatiques afin de developper une application et un usage
optimal des informations et services météorologiques/climatologiques.
1. Développement d’une Stratégie de communication pour les services climatiques cohérente avec la stratégie régionale
L’inexistence d’une plateforme permettant l’accès direct des utilisateurs aux
informations climatiques à tout moment limite l’application et l’usage optimal des
informations et services météorologiques/climatiques. Par conséquent de moyens
financiers adéquats permettront de mettre à la disposition de structure(s)
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 46
pourvoyeuse(s) de l’information climatique et initier un plan dynamique de diffusion des
informations climatiques répondant aux besoins des utilisateurs finaux. Pour cela les
actions suivantes : (i) le diagnostic complet sur la communication de l’information
climatique ; (ii) et enfin l’élaboration d’un plan de communication de l’information
climatique est la clef de l’amélioration de dispositif de diffusion et communication des
informations météorologiques et climatiques.
2. Création et animation d’une plateforme multidisciplinaire rassemblant Pourvoyeurs- Diffuseurs et Utilisateurs
Le manque des rencontres périodiques avec les planificateurs, les décideurs pour leur permettre de mieux comprendre le sens et la portée des informations météorologiques afin de mieux les intégrer dans leurs programmes et actions diverses sont autant de défis. D’où la nécessité de disposer d’une plateforme de rassemblement avec des moyens financiers suffisants pour redynamiser le GTP, le CASAGC, GTR/RRC…, de façon à obtenir une base qui permettra aux utilisateurs de jouer pleinement les rôles qui sont les leurs.
3. Mise en place d’un SAP multirisques
Pendant l’atelier national de l’initiative sur le Cadre National des Services Climatologiques (CNSC), les parties prenantes ont bien exprimé leurs besoins et repéré les goulots d’étranglement qui subsistent dans la chaine de production de l’information climatique destinée aux usagers.
Par exemple pour les besoins d’un système d’alerte précoce, l’évolution du temps, du climat doit être constamment suivie, renseignée, synthétisée et publiée en temps réel pour des prises de décisions, des mesures de protection civile et de secours. Or, les sorties de modèles globaux utilisés présentent assez souvent des lacunes en matière
de prévision significative sur le Tchad.
4. Formation des medias (radios rurales, etc.)
Les difficultés d’accès aux informations météo évoquées par les communicateurs sont enregistrées lorsqu’il y a un changement brusque de temps météorologique affectant le grand public. Les obstacles récurrents sont dus plus souvent au manque de moyens de collecte de l’information, la non-disponibilité de certains agents de services pourvoyeurs. Les solutions à ces difficultés passent par l’implication des communicateurs dans la formation du domaine de la météo et une meilleure collaboration des agences de presses avec les institutions détentrices de l’information (: DGMN, GTP, stations météo, ASECNA, etc.)
La formation des animateurs des radios communautaires (de proximité), rendue possible au moins deux fois l’an à travers de protocole d'accord ou contrats avec au moins 05 radios de proximité par zone agroclimatique pour la diffusion des informations climatiques.
Ainsi des jeux radiophoniques, des documentaires, émissions TV… au niveau régional et départemental pour permettre aux utilisateurs de pouvoirs comprendre, interpréter et appliquer les alertes et conseils suivant les aléas ou catastrophes naturels.
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 47
3.1.4 Composante 4 : renforcement des capacités des utilisateurs en compréhension et utilisation optimales des informations climatiques
1. Formations des utilisateurs finaux des services Climatiques
La plupart des partenaires finaux disent ne pas être à mesure de comprendre tout seul
le jargon technique associé aux messages / informations météorologiques/ climatiques,
le sens, les limites, le mode d’utilisation de diverses prévisions. Ils déplorent l’absence
d’un mécanisme d’échanges et de formations. Les actions de communication et de
promotion d’information, de produits et de services météorologiques/climatologiques
sont entreprises par la Météo lors des ateliers et séminaires itinérants de formations de
producteurs et de fois lors des journées météorologiques mondiales. Ce qui constitue
des expériences réussies en matière de promotion et d’échange sur l’information
climatique. Pendant l’hivernage, les informations sont souvent fournies via les media
(TV, radio, bulletin…), mais il serait nécessaire de former les utilisateurs et les médias
afin que les contenus des messages soient pertinents, exacts et opportuns, et surtout
bien reçus et compris des utilisateurs finaux.
2. Production de documents didactiques et de leur traduction en langues nationales au
profit des utilisateurs finaux
La production de documents didactiques et de leur traduction en langues nationales au
profit des utilisateurs finaux est un tremplin pour la diffusion de toute information. En
plus de la traduction des différents produits dans un langage clair et un format
accessibles aux utilisateurs, le développement d'un glossaire des termes techniques
couramment utilisés dans les bulletins climatiques /météorologiques les documents de
travail et divers support issus des rencontres périodiques de concertation entre
pourvoyeurs des services climatiques, producteur de l’information météo / climatiques
et utilisateur finaux, devront être traduits.
3. Production de documentaires sur les impacts du climat et les pratiques
d’adaptations ayant eu des succès pour la sensibilisation des utilisateurs finaux
La production des documentaires produits dans un langage clair et un format
accessibles aux utilisateurs. Par exemple des rencontres périodiques de concertation
entre pourvoyeurs des services climatiques, producteur de l’information météo /
climatiques et utilisateur finaux, produites sur support accessibles aux utilisateurs
permettront de véhiculer des expériences réussies de pratiques d’adaptations au
changement climatique.
Ce travail devrait être effectif pour les producteurs utilisateurs des secteurs autres que l’Agriculture. La traduction des différents produits en format adapté aux besoins des utilisateurs mettra à la portée de cette catégorie d’utilisateurs l’outil de décisions souhaité à bord de champs.
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 48
3.2 Chronogramme et budget des activités
Un chronogramme d’exécution des activités prioritaires a été proposé par les
participants. Une activité est priorisée s’elle obtient un grand nombre des votants (par
exemple score 10) témoignant l’urgence de la mise œuvre de cette actions que les
participants souhaitent à court terme. Les activités sont résumées dans le tableau ci-
après.
Tableau 9: Activités classées à court terme et leurs coûts
Activités prioritaires Score /Vote Budget USD
2.1 Renforcement du réseau d’observation, de collecte et transmission de données météorologiques /climatiques 10 2 313 500
2.8 Formation et renforcement de capacités des techniciens sectoriels et prévisionnistes en approche pluridisciplinaire 10 40 900
2 .10 Production des services climatiques adaptés aux besoins des usagers des secteurs identifiés 9 1 690 800
2.2 Renforcement des capacités humaines et technique de la DGMN et Services en charge de Ressources en Eau (DRE) 6 2 360 000
4.1. Formations des utilisateurs finaux des services Climatiques 6 91 000
1.1. Actions de suivi, de plaidoyer pour l'application effective et durable du plan d’action 5 344 710
Cout total des actions à court terme 7 238 910
Le coût en Dollars des États Unis (USD en anglais) du budget estimatif nécessaire à la mise en œuvre des quatre composantes du plan CNSC Tchad se chiffre en Dollars des États Unis à sept millions deux cent trente huit mille neuf cent dix (7 238 910) USD.
Dans les six (06) secteurs et pour les cinq ans, le coût en Dollars des États Unis (USD)
de la mise en œuvre des quatre composantes s’élève à six millions neuf cent
cinquante trois mille sept cent (6 953 700 )USD et repartis comme ci-dessous.
Tableau 10: Coût des activités sur les courts et moyens termes
Secteurs prioritaires Budget USD
Secteur Agriculture et Sécurité Alimentaire 2 969 700
Secteur Réduction des Risques des Catastrophes 1 984 000
Secteur Ressources en Eau 670000,00
Secteur Santé 470000,00
Secteur de Transport 280 000
Secteur Énergie 580 000
Cout total des actions à court terme 6 953 700
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 49
Ainsi, le coût global sur les courts et moyens termes, en termes de soutien pour
répondre aux besoins en services climatiques des six (06) secteurs et pour les cinq ans
se chiffre en Dollars des États Unis à Sept millions deux cent trente huit mille neuf
cent dix (7 238 910) USD.
Section 4 : Ancrage institutionnel proposé pour la mise en œuvre de
CNSC
Des efforts considérables sont faits sur les cinq (05) dernières années visant à offrir une
autonomie et un ancrage institutionnel solide à la Météorologie. En poursuivant avec les
mêmes efforts, le Tchad parviendra au but visé à savoir donner une autonomie à la
structure tout en relevant son niveau de contribution au développement du pays. Déjà il
existe un Ministère spécialement dédié à la Météorologie et à l’Aviation Civile depuis
plus de trois 03 ans. Dans la même période, la structure technique en charge de la
Météorologie est érigée en Direction Générale de la Météorologie Nationale pour
ensuite être promue par la loi N° 035/PR/2015 en une Agence Nationale de la
Météorologie.
Un décret d’application de cette loi est attendu pour que l’agence soit pleinement fonctionnelle avec une autonomie de gestion donnant à la structure l’aptitude de planifier à long terme ses ressources et son plan d’action, afin de mieux produire et fournir les Services climatologiques au profit de populations désorientées par le Changement climatiques.
Par voie de conséquence la structure dirigeante du plan de mis en œuvre du CNSC renfermera au niveau national les intervenants suivants :
Les institutions fournissant des services climatologiques, y compris la DMN, le Service hydrologique, la DAGAANT, l’ASECNA ainsi que les autres institutions de recherche/applications dans le domaine climatique.
Les autres structures étatiques œuvrant dans le domaine des secteurs climato-sensibles en général et des secteurs prioritaires du cadre en particulier.
Les plateformes nationales pour la réduction des risques, ou d'autres mécanismes de coordination similaire et des organismes nationaux, tels que ceux de l'agriculture, santé, ressources en eau, forêts, énergie et l'environnement.
Le gouvernement aussi bien au niveau national que local (les élus locaux) Les organisations du secteur privé qui sont susceptibles d'être les fournisseurs et
les consommateurs de services climatologiques. Les Organisations Non gouvernementales, des sociétés nationales et des
organismes communautaires. Les relais de l’information climatique notamment les médias (public, privés,
communautaires), les ONGs, les services techniques déconcentrés, les services
de vulgarisation.
La plupart des activités du plan nécessiteront une collaboration entre plusieurs
institutions, et la mise en œuvre des actions diverses et complémentaires. Dès lors, les
actions d’amélioration de services climatologiques impliqueront généralement des
participants issus de diverses organisations, et combineront l’engagement de capacités
techniques et de capacités fonctionnelles « génériques » nécessaires à la mise en
œuvre des premières actions.
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 50
Ainsi, l’analyse du rôle des acteurs impliqués dans la mise en place du CNSC montre que ces structures ont des missions différentes mais complémentaires pour l’aide à la prise des meilleures décisions.
Le schéma ci-dessous catégorise la structure organisationnelle du CNSC suivant leur mission spécifique. Le plus déterminant est de considérer que le CNSC se positionne comme une plateforme dont la mission facilitera le travail de chaque partie prenante.
Figure 3 : Dispositif de pilotage consensuel
L’arrêté de création d’organisation et fonctionnement de CNSC est donc en annexe 1 et
précise les rôles et attributions de chaque organe.
Section 5 : Législation et cadre règlementaire nécessaires
Cette section propose un cadre légal et réglementaire pour de bonnes bases juridiques
du Cadre National des Services Climatiques. Elle procure à la structure l’avantage de
Appui technique : OMM et agences du système des
Nations Unies, Centres Régionaux et mondiaux dans le domaine du climat
COMITE DE PILOTAGE SG (ACMN, Agriculture /Élevage, Santé, Eau,
Administration, Plan, Énergie, Environnement)
MINISTERE EN CHARGE DE LA METEO NATIONALE
DIRECTION GENERALE DE LA
METEOROLOGIE NATIONALE
Comité Scientifique & Technique
(ITRAD, IRED, Université GTP GRT-RRC , Sante-Climat, etc.
Cibles intermédiaires Services techniques des ministères, Médias, ONG, Institutions de recherche, cadres existants
Comité Technique de Communication Publication (GTP GRT-RRC – Sante Climat)
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 51
faciliter la collaboration inter-structurelle et intra- structurelle de considérer le principe
de subsidiarité et favorisera un meilleur dialogue entre acteurs.
Dans l’élan d’une meilleure formulation d’un cadre légal qui permet de recentrer les
missions principales et assurer une animation cohérente du dispositif, un arrêté
ministériel plaçant le CNSC sous la supervision du Ministère de tutelle de la
Météorologie est l’idéal.
Le texte s’articule autour de trois chapitres principaux. Il s’agit de :
1. Dispositions générales ;
2. Organisation et fonctionnement et
3. Dispositions particulières (Cf. l’annexe 1).
Stratégies de financement du CNSC
Les stratégies de financement de CNSC pourraient être un début de recherche d’une
source pérenne pour le financement des activités météorologiques au Tchad.
Trois sources de financement sont proposées pour financer le CNSC à savoir :
Première source : Budget de l'État
Deuxième source : Projets et Programmes financés par les bailleurs (BM,
PNUD, BAD, UE, etc.), la coopération bilatérale et multilatérale, les fonds climat
(Fonds Vert Climat, Fonds d’Adaptation, …..)
Troisième source Partenariat Public – Privé
Moyens de mobilisation des ressources
Le budget du CNSC, élaboré par son Comité Scientifique et Technique, validé par le
Comité de Pilotage reste le moyen sûr pour mobiliser les ressources. La gestion est
bien de la responsabilité de la DGMN (ANAM). Ce budget doit être élaboré en phase
avec le calendrier d'élaboration du budget de l'État.
Première source :
La mobilisation de ressources financières se fera par l’expression des besoins
financiers suivant le modèle de budget à gestion axée sur les résultats. Le comité
scientifique et technique a la charge d’élaborer ce budget en transfert en capital et en
transfert courant. Le transfert en capital sera pris en charge par le budget de l'État qui
prendra en charge les besoins annuels d'investissement du CNSC. Le transfert
courant sera indexé sur le budget de fonctionnement de l'État et prendra en charge les
frais liés au fonctionnement du CNSC. Les données nécessaires (plan d'actions annuel,
plan d'investissement annuel, activités détaillées, ressources nécessaires, résultats
attendus) seront fournies par les membres du comité scientifique et technique.
Le suivi du processus de budgétisation sera assuré par la DGMN à travers ses
structures compétentes.
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 52
Deuxième source :
Les ressources pourront être mobilisées à travers des projets et programmes à écrire et
à soumettre aux bailleurs pour financement. Pour cela, il faudra dans un premier temps
recenser l'ensemble des bailleurs potentiels et leur envoyer le plan d'actions du CNSC
qui doit déboucher sur une rencontre en vue de solliciter leur adhésion et identifier leurs
priorités de financement pour orienter les projets et programmes à soumettre.
Le CNSC mettra en place une base de données (projets et programmes) validée par
ses organes ainsi que le plan de mise en œuvre y relatif.
Enfin, un forum des bailleurs au niveau national est prévu d’être organise en marge du
lancement du CNSC, avec le concours du SNU.
Troisième source :
L’inventaire des projets et programmes actuellement en cours d'exécution ou à l'état
d'idées au niveau des structures publiques et privées, est une approche qui permettra
de connaitre ceux qui visent l’intégration du changement climatique dans la planification
de leurs activités.
La structure en charge de la Météorologie doit au plus haut niveau faire un plaidoyer
pour amener tous les secteurs de l'administration, particulièrement ceux liés aux
domaines prioritaires du cadre à s'engager. Cela sera un premier et grand acte de la
matérialisation du plan validé de manière participative.
Section 6 : Opportunités de développement et applications des Services Climatologiques
La prise de conscience du phénomène des changements climatiques et de leurs effets
par la communauté scientifique, les décideurs ainsi que les populations locales est l’une
des conditions favorables à la mise en œuvre du CNSC au Tchad. Les grandes
stratégies et plans de développement intègrent progressivement la résilience aux effets
néfastes du Changement climatique et ainsi que la dimension changements climatiques
que l’on peut traduire par les forces du succès de CNSC.
6. 1 Liens entre le CMSC/CNSC et d’autres programmes régionaux et
internationaux
Ce plan a été formulé en intégrant les contenus importants du rapport de l’atelier
national sur le cadre national des services climatiques qui fait lui-même partie
intégrante des objectifs du CMSC. Le présent plan est la phase opérationnelle du Cadre
Mondial pour les Services Climatiques (CMSC), qui était approuvé par les chefs d'États
et de gouvernements, les ministres et les chefs de délégation représentant plus de 150
pays, 34 organismes de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et 36 organisations
internationales gouvernementales et non-gouvernementales lors de la troisième
Conférence Mondiale sur le Climat (WCC- 3).
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 53
6.1.1 Liens entre le Cadre national et le Cadre Mondial des Services Climatiques
(CMSC)
Le cadre mondial sur les services climatiques est destiné à fournir des avantages sociaux, économiques et environnementaux généralisés à travers une gestion plus efficace du climat et des risques de catastrophe. Le CMSC soutient en particulier la mise en œuvre des mesures d'adaptation aux changements climatiques, qui incluent le plus grand besoin des populations en services climatiques qui ne sont encore pas disponibles actuellement. Un des principaux objectifs du cadre est de combler le fossé entre l'information climatique mis au point par les scientifiques du climat, les pourvoyeurs de services climatiques et les besoins pratiques des usagers.
Ce plan de mise en place de CNSC consiste en un objectif global et des objectifs spécifiques, ainsi que les activités prévues et les résultats qui en découleront, et s’inscrit étroitement dans les buts définis par le cadre mondial.
6.1.2 Liens avec la Conférence ministérielle africaine sur la météorologie (AMCOMET)8
La vision de l’AMCOMET est de soutenir entre autres : le développement et la
dissémination d’information météorologique et climatologique pour une meilleure
gestion des désastres naturels, une réduction des effets négatifs des extrêmes
météorologiques, climatologiques et du changement climatique sur la société. Aussi,
l’objectif de ce plan étant de consolider et de promouvoir la production, la fourniture,
l’accès, l’application effective des services climatologiques et d’informations
météorologiques pertinentes et facilement compréhensibles en vue d’une utilisation
optimale par les différents demandeurs et décideurs. Il s’inscrit bien dans l’optique et
les missions de la conférence ministérielle africaine sur la météorologie.
6.1.3 Liens avec les Objectifs du Développement Durable (ODD)
Ce cadre est en parfaite cohérence avec les priorités nationales de développement9
(Plan quinquennal 2016- 2020, VISION 2030) et les stratégies/objectifs pour le
développement durable (ODD) notamment en ses points 1, 2, 3, 6, 7, 13, 15 et 17 :
ODD 1: Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde
ODD 2. Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de
tous à tout âge
ODD 3: Promouvoir l’égalité en matière de genre et renforcer les capacités des
femmes
ODD 6: Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une
gestion durable des ressources en eau
ODD 7: Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et
modernes à un coût abordable
ODD 13 : Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements
climatiques et leurs répercussions
8 Une initiative conjointe clé de l’Union africaine et de l’Organisation météorologique mondiale 9 Voir paragraphe suivant
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 54
ODD 15 : Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les
exploiter de façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la
désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des terres et
mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité
ODD 17 : Renforcer les moyens de mettre en œuvre le Partenariat mondial pour
le développement durable et le revitaliser. Étant entendu que la Convention-cadre
des Nations Unies sur les changements climatiques est la principale structure
intergouvernementale et internationale de négociation de l’action à mener à
l’échelle mondiale face aux changements climatiques.
Le CNSC s’articule bien avec les ODD 13 et 17 qui sont au cœur des actions
conduisant à l’objecif visé par le plan d’action de sa mise en œuvre.
6. 2 Liens entre le CNSC et les priorités nationales
Le Tchad, en vue de son développement économique et sociale planifié et durable, a
élaboré un certain nombre de documents/plans de politique générale.
Ces documents stratégiques intègrent les préoccupations et les actions du gouvernement en matière de redynamisation de l’économie, de lutte contre l’insécurité alimentaire, la malnutrition, la pauvreté, la vulnérabilité, des effets néfastes et dévastateurs des changements climatiques et extrêmes climatiques. Dans les plus récents documents de planifications et plans stratégiques, il ressort que la variabilité et le changement climatique ont des effets négatifs sur l’agriculture, les ressources en eau, l’élevage, la santé, la sécurité et le bien-être des populations et constituent une menace majeure pour le développement économique du Tchad.
Afin d’éradiquer la pauvreté et l’insécurité alimentaire au Tchad, le Gouvernement a consenti d’énormes efforts à travers la mise en œuvre des stratégies successives de réduction de la pauvreté identifiant toutes, la maîtrise de l'eau comme une solution incontournable au problème de l’insécurité alimentaire. Parmi ces stratégies, figurent, le Programme national de développement (PND) 2013-2015, le Programme national de sécurité alimentaire (PNSA) 2013-2020 et le Schéma directeur de l’eau et de l’assainissement.
S’agissant du secteur agricole, les cinq axes stratégiques du plan quinquennal de développement de l’Agriculture 2013-2018 sont : la maîtrise et la gestion de l’eau ; l’intensification et la diversification des productions agricoles ; le renforcement du dispositif de gestion et de prévention des crises alimentaires ; le renforcement de Organisations des Producteurs et des services d’appui et ; l’appui à la promotion des filières porteuses.
De plus, la volonté du gouvernement de consolider les actions menées dans le secteur de l’eau se traduit par l’élaboration plus récente du plan d’actions prioritaires pour le secteur couvrant la période 2010-2015.
Dans la stratégie de réponses aux effets des changements climatiques, le Tchad n’a
pas attendu la communauté internationale pour engager ses actions en faveur du climat
notamment la protection et la préservation de ses ressources naturelles. Aux actions
comme l’initiative des ceintures vertes, s’ajoutent l’opération dix millions d’arbres dans
le cadre du Programme de la Grande Muraille Verte Panafricaine, l’institutionnalisation
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 55
de la semaine nationale de l’arbre et la création du Fonds Spécial en faveur de
l’Environnement (FSE) depuis 2013 pour la mobilisation des ressources propres au
profit d’un développement sobre en carbone.
Le Tchad se positionne ainsi dans les négociations climatiques avec la vision d’un pays
émergent à l’horizon 2030 reposant sur une économie à revenus intermédiaires, portée
par des sources de croissance diversifiées et créatrices de valeur ajoutée.
Actuellement, le Tchad est en phase de la mise en place d’un Cadre National de
Services Climatiques (CNSC). Le présent plan de mise en œuvre de CNSC vise à
favoriser la recherche des synergies dans les interventions de tous les acteurs de
l’économie nationale et prioriser l’action dans les secteurs de l’agriculture et sécurité
alimentaire (la production agricole, l’élevage, la pêche…). En complémentarité avec
d’autres initiatives, le CNSC vient également en appui aux secteurs des domaines
vitaux tels que la santé, les ressources en eau, la gestion des risques de catastrophes
naturelles et l’énergie qui sont largement tributaires des conditions météorologiques et
climatologiques.
D’autre part il existe des projets et programmes qui ont connu leur début d’exécution
en 2014/15. Le Tableau ci-dessous identifie des initiatives récentes ou en cours
concernant respectivement le changement climatique et le développement des énergies
renouvelables, avec lesquelles des synergies et complémentarités sont possibles.
Tableau 11: Projet et programmes connexes liés aux services climatiques
TITRE DURÉE SOURCES DE FINANCEMENT
Plan d’adaptation au changement climatique et de développement du lac Tchad (PADLT)
2016- 20??
Banque africaine de développement (BAD) et Agence française de développement (AFD)
Programme de réhabilitation et de renforcement de la résilience des systèmes socio-écologiques du Bassin du lac Tchad (PRESIBALT)
2016-2020
BAD et probablement d’autres bailleurs à identifier
Projet d’amélioration de la résilience des systèmes agricoles au Tchad (PARSAT)
2015-2022
Fonds pour l’environnement mondial (FEM), Fonds international pour le développement de l’agriculture (FIDA)
10 et gouvernement
tchadien
Projet « AMCC Tchad- adaptation aux effets néfastes du Changement climatique et développement des énergies renouvelables au
2014-2019
Financement (Commission Européenne), Budget Général de l’Union Européenne
Projet Résilience de Système Sahélien (PR2S)
2015-20 ??
BAD et probablement d’autres bailleurs à identifier
Tout ce capital d’expériences et les actions en cours et à venir en matière d’adaptation
et de résilience climatique constituent des opportunités importantes pour le succès de la
mise en œuvre du CNSC Tchad.
10 Programme d’adaptation de l’agriculture paysanne
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 56
Conclusion
La variabilité du temps et du climat et les effets des changements climatiques impactent
l’économie tchadienne. Les catastrophes naturelles liées aux phénomènes
météorologiques et climatiques extrêmes sont devenues de plus en plus fréquentes et
intenses au Tchad. Les inondations et les sécheresses se succèdent, ainsi que des
épisodes intenses marqués par les vents violents, les tempêtes de poussière, amplifiant
le phénomène de désertification. Ces catastrophes qui se succèdent, entravent le
développement économique, tout en compromettant les efforts déployés par le pays
pour réaliser les objectifs pour le développement durable(ODD).
La présente initiative contribuera grandement à la sécurité alimentaire et au
développement durable, en particulier dans les domaines de la lutte contre la pauvreté,
de l’adaptation au changement climatique et de la réduction des risques de
catastrophes. Elle jouera un rôle crucial eu égard aux aspects environnementaux,
sociétaux et économiques pris en compte par les Objectifs de développement durable.
Les zones de productions agropastorales du Tchad, sont exposées au risque de
mauvaises récoltes récurrentes, de pertes de production animale et d’amenuisement
des ressources naturelles disponibles. Les communautés rurales établies dans cet
environnement fragile aux terres arides, seront de plus en plus touchées si des
précautions prévisionnistes ne sont prises.
Or, le territoire dans son immensité est peu pourvu en dispositif d’observations
météorologiques. Cette affirmation est particulièrement frappante de vérité lorsqu’on
examine la répartition spatiale de stations (synoptiques, agroclimatologiques et postes
pluviométriques. La remise en état et la densification du réseau d’observation est l’une
des priorités des actions retenues dans le présent plan. La rénovation du réseau
d’observation est donc motivée par le besoin d’un réseau d’observations performant
pour améliorer la prévision et le suivi du climat. C’est à ces conditions que, dépend
l’amélioration des systèmes d’alerte précoce et des conseils aux producteurs.
L’accès des utilisateurs aux informations climatiques est au centre de ce cadre qui
exige une amélioration du système de prévision et une prise en compte effective de la
diffusion de l’information climatique. Cela nécessite un soutien indéfectible aux
structures en charge des dispositifs de mesures de temps et du climat sans oublier la
formation de leur personnel.
Le plan de mise en œuvre du CNSC vient s’asseoir sur les plans, programmes et projet
existants pour chercher et établir de synergies en faveur de communautés vulnérables
face au climat changeant. A travers des projets et programmes intégrant les stratégies
d’adaptation au changement climatique dans la planification des activités des secteurs
concernés. Le plan d’action du CNSC est donc un outil de plaidoyer au plus haut niveau
pour amener tous les secteurs de l'administration, particulièrement ceux liés aux
domaines prioritaires du cadre à s'engager.
La mise en œuvre réussie du CNSC permettra d’améliorer l’exécution des principaux
programmes de développement durable au Tchad. À cette fin, il est nécessaire de
mobiliser des ressources en récoltant des fonds publics sans oublier de faire appel à
des partenaires pour le développement.
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 57
ANNEXES
1. Termes de Références du Consultant
2. Questionnaire administré aux acteurs de parties prenantes
3. Questionnaire administré aux pourvoyeurs des informations climatiques
4. Listes des personnes ayant contribué au titre des institutions consultées
5. Arrêté portant création du Groupe de Travail Pluridisciplinaire
6. Arrêté portant création du Groupe de Travail de Coordination des travaux et du suivi de plan d’actions RRC
7. Arrêté portant organisation et fonctionnement de CNSC
8. Références bibliographiques
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 58
ANNEXE 1 : TERMS OF REFERENCE / DESCRIPTION OF DUTIES
Background
In line with the efforts to facilitate the establishment and implementation of frameworks for climate
services at national level, WMO has supported the NMHSs of four countries (Burkina Faso, Chad, Mali
and Niger) in conducting initial national consultations involving key stakeholders to identify major gaps,
needs and priorities for the development and application of climate services in each country. The outputs
of these consultations in each country were roadmaps outlining key actions each country has identified
that would progress the development of the Framework at the national level.
What is required now is a consultant to support WMO in working with the Director and senior
management of the NMHS to develop a concrete action plan with activities, timelines, costs and key
outcomes in consultation with key stakeholders, including those present at the consultation meeting.
The costed action plan would be used as the basis for resource mobilization activities in an integrated
way to fund the sustained action and serve as a model for national level implementation of the GFCS for
Africa.
Deliverables:
A fully coasted and phased 5-year integrated plan for the implementation of a framework for climate
services in Chad.
Main Activities Under the guidance of the GFCS Office GFCS Head Office and the Regional Office for Africa, the
consultant in consultation with the Director and senior staff of the national meteorological service of Chad
and key stakeholders will be responsible for the development of the following activities:
Review relevant materials pertaining to the GFCS, including materials of the Third World Climate Conference, World Meteorological Congress Sessions (Cg-16 and Cg-17), the Extraordinary Session of the World Meteorological Congress and the First and Second Sessions of the Intergovernmental Board on Climate Services (IBCS-1, IBCS-2);
Review the materials developed in preparation of the national consultation held in the Chad in March 2013;
Review the report of the meeting and the resulting roadmap;
Review literature and examples on successful projects and experiences on the development and use of climate information and services in the initial priority areas of the GFCS (agriculture, health, water and disaster risk reduction);
Review national development strategies and plans for Chad and identify the potential contribution that could be derived from the implementation of the action plan developed under this contract;
Review and identify funding opportunities available for Chad from national to global levels and identify potential opportunities for the action plan developed under this contract;
Engage key stakeholders particularly in the initial four priority areas of the GFCS to identify their needs and priorities with respect to climate services;
Clearly identify the current capabilities and gaps in the provision of climate services in the country, including capabilities available from regional centres (e.g., ACMAD, AGHRYMET, etc.);
Support the Director and senior staff in engaging the appropriate levels to ensure awareness and support to the implementation of the Framework at national level;
Develop the project action plan following the outline provided in the attached template.
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 59
ANNEXE 2 : Questionnaire pour les Utilisateurs des Services Climatiques
Noms du Secteur/ Organisation Utilisateur : ……………………………………………………
1. Utilisez-vous les services météorologiques/climatologiques? Si oui, lesquels?
…………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
2. Quels sont les services météorologiques que bénéficient actuellement votre faîtières?
…………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
3. Comment utilisez-vous ces services météorologiques fournis actuellement?
…………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
4. Quels sont vos besoins face à la variation et au changement climatique ?
…………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
5. Quels sont vos besoins prioritaires en matière de services climatologiques?
…………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………
6. Jusqu'à quel pourcentage êtes-vous satisfait des services climatologiques actuels?
…………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
7. Comment améliorer les forces actuelles de la Météo pour répondre efficacement à vos
besoins et quelles stratégies mettre en place pour la permettre de faire face à ses difficultés
actuelles?
…………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
8. Selon vous, comment pourrait-on répondre à vos besoins (une cellule au sein de la Météo
destinée au besoin de la production agricole et de la sécurité alimentaire ? ou un Point
Focal/une cellule au sein de votre organisation en rapport direct avec le Service Météo)?
…………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 60
9. Quels sont les produits fournis correspondants à vos besoins liés aux effets des
changements climatiques ? Que doit-on fournir et comment pourrait-il le faire?
…………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
10. Savez-vous lire, comprendre et bien utiliser les informations climatologiques que vous
fournies la Météo aux fins de bon résultat (bonnes décisions). Sinon, quelles solutions?
…………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
11. Quelles stratégies proposeriez-vous pour une bonne communication d'informations
climatologiques entre les pourvoyeurs et les utilisateurs finaux que sont les producteurs
ruraux?
…………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
12. Si besoins y ait, comment contribuerez-vous au soutien ou au développement de ces
services météorologiques/climatologiques?
…………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………
13. Seriez-vous prêts à contribuer financièrement au développement des services
climatologiques?
…………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………
Plan d’action national pour la mise en œuvre du CNSC Tchad 61
ANNEXE 3 : Questionnaire de Pourvoyeurs des Servies Climatiques