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1 Université d’Abomey-Calavi (UAC) Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines (FLASH) Ecole Doctorale Pluridisciplinaire « Espace, Culture et Développement » MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU DIPLOME D’ETUDES APPROFONDIES (DEA) OPTION : GESTION DE L’ENVIRONNEMENT Spécialité : Géosciences et Aménagement de l’Espace N° d’enregistrement/ /EDP/GEN CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES DANS LA VILLE DE COTONOU Par : CLAUDE LOKOSSOU Directeur Monsieur E. Ougouwale Professeur titulaire (UAC/FLASH) Soutenu le / / 2012
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CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES DANS LA VILLE DE COTONOU

May 17, 2023

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Page 1: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

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Université d’Abomey-Calavi (UAC)

Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines (FLASH)

Ecole Doctorale Pluridisciplinaire « Espace, Culture et Développement »

MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU DIPLOME D’ETUDES APPROFONDIES (DEA)

OPTION : GESTION DE L’ENVIRONNEMENT

Spécialité : Géosciences et Aménagement de l’Espace

N° d’enregistrement/ /EDP/GEN

CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES

DANS LA VILLE DE COTONOU

Par :

CLAUDE LOKOSSOU

Directeur

Monsieur E. Ougouwale

Professeur titulaire (UAC/FLASH)

Soutenu le / / 2012

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Dédicace

A :

Dieu tout Puissant ! L’Omnipotent, l’Omniscient, l’Eternel. Vingt neuf ans durant, j’ai attendu cette formation. Que ta volonté soit ainsi toujours faite et que ton amour règne.

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SOMMAIRE Pages

DEDICACE 2 SOMMAIRE 3 LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS 4 AVANT-PROPOS 5 RESUME 7 ABSTRACT 7 INTRODUCTION 8

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET DEMARCHE

METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE

11

1.1. Etat des connaissances 11 1.2. Clarification des concepts 13 1.3. Problématique 16 1. 4. Démarche méthodologique 18

CHAPITRE II CONTEXTE GEOGRAPHIQUE DE L’ETUDE

24

2.1. Aspects biophysiques 24 2.2 Aspects socio-économiques 29

CHAPITRE III : DOCUMENTS CADASTRAUX ET DYNAMIQUE DE

L’OCUPATION DU SOL A COTONOU

32

3.1. Différents documents cadastraux de la ville de Cotonou 32 3.2. Dynamique de l’occupation du sol 45

CHAPITRE IV : IMPLICATIONS DE LA MAUVAISE

OCCUPATION DU SOL SUR LES INONDATIONS ET APPROCHES DE SOLUTIONS

51

4.1. Implications de la mauvaise occupation du sol sur les inondations

51

4.2. Approche de gestion efficace des inondations à Cotonou

57

Conclusion 59 Bibliographie 61 Liste des figures 66 Liste des photos 66 Liste des tableaux 67

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Annexes 68 Table des matières 75

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ASECNA : Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique

et à Madagascar CBDD : Centre Béninois pour le Développement Durable

CCCI : Cotonou en Campagne Contre l’Inondation

CDQ : Comité de Développement de Quartier

CNPC : Centre National de la Protection Civil

CREDEL : Centre de Recherche et d’Expertise pour le Développement Local DGAT : Département de Géographie et Aménagement du Territoire

DGE : Direction Générale de l’Eau

DH : Direction de l’Hydraulique

DMN : Direction de la Météorologie Nationale

DST : Direction des Services Techniques

FLASH : Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines

GIEC : Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Evolution du Climat

IGN : Institut Géographique National

INSAE : Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique

IPCC : Intergovernmental Panel on Climate Change

LACEEDE : Laboratoire Pierre Pagney - Climat, Eau, Ecosystèmes et

Développement

LEDUR : Laboratoire d’Etudes des Dynamiques Urbaines et Régionales

MEHU : Ministère de l’Environnement de l’Habitat et l’Urbanisme

MEPN : Ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature

MISAT : Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité, et de l’Administration Territoriale

MS : Ministère de la Santé

OMM : Organisation Météorologique Mondiale

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

UAC : Université d’Abomey-Calavi

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AVANT-PROPOS

Déjà à mon jeune âge, mes passions personnelles et mon instinct m’amenèrent à

souvent réfléchir. Le bien être de l’homme et l’harmonie qui doit régner entre lui

et son cadre de vie ; étaient au cœur de ces réflexions. Ce souci, m’a très tôt

orienté vers une formation d’ingénieur civil et d’architecture ; qui fit de moi un

jeune cadre de l’état Dahoméens au service des politiques d’aménagement et de

l’urbanisation de son pays.

J’ai ainsi, comptabilisé grâce à mon parcours professionnel, mes postes de

responsabilité et mon séjour, une expérience par rapport à l’évolution de la ville

de Cotonou.

A l’origine, la ville de Cotonou, n’occupait qu’un petit triangle compris entre la

mer et la lagune au cours de la période allant de 1900 à 1920 avec une

population de 1175 habitants (N’Bessa, 1997). Les caractéristiques physiques du

site faisaient que certaines parties de la ville connaissent partiellement

l’inondation par an déjà en 1960. Aussitôt, les grands aménagements et reformes

possibles ont été entrepris pour faire face à la situation. Mais à cause de

l’occupation mal contrôlée et la concentration successives de la grande partie

des infrastructures et population du pays, le problème des inondations de la ville,

est aujourd’hui devenu beaucoup plus structurel et catastrophiques en dépit des

efforts consentis.

Au regard de la situation, j’ai le sentiment que si les inondations à Cotonou

continuent de s’intensifier et de paralyser les activités des populations en

augmentant leur vulnérabilité ; il ne faut pas aussi résigner devant la situation.

C’est pour cela, que le présent mémoire est réalisé, pour apporter ma modeste

contribution au débat scientifique qui a cours actuellement sur la récurrence des

inondations à Cotonou.

Ce mémoire marque d'une certaine manière l'aboutissement d’une aventure,

dans laquelle j'ai pu apprécier l'aide, les encouragements et le soutien d'un grand

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nombre de personnes, que ce soit en les côtoyant au jour le jour, ou simplement

en les croisant au détour d'un couloir ; que je tiens à remercier. Mes premières

pensées vont naturellement à l’endroit de mon encadreur, le Professeur

Christophe Sègbé HOUSSOU, Doyen de la Faculté des Lettres, Arts et Sciences

Humaines de l’Université d’Abomey-Calavi. Cher Professeur, malgré vos

multiples occupations, vous avez accepté de diriger ce travail ; recevez ici, mes

sincères et profonds remerciements pour vos grandes qualités scientifiques avec

lesquelles vous avez parrainé ce mémoire.

J’adresse aussi mes remerciements à tous les professeurs, Docteurs et autres

Enseignants de l’Ecole Doctorale Pluridisciplinaire pour la qualité de

l’encadrement à l’endroit des apprenants de la promotion 2011.

Mes mots de reconnaissance vont également au Professeur Brice SINSIN dont

la rigueur nous a beaucoup inspiré lors des sorties pédagogiques à Samiondji et

à la Lama ainsi que ses sympathiques collaborateurs que sont les Docteurs

GIBIGAYE, TENTE…etc.

Je n’oublie pas le Professeur M. BOKO, dont la rigueur, la simplicité, la

sympathie, l’humilité et les expériences nous ont véritablement donné envie de

reprendre le chemin de l’Université pour apprendre de nouvelles choses. Nous

avons vraiment appris de belles choses.

A tout le personnel de l’administration publique en charge de la réforme

foncière et de l’assainissement urbain et aux populations interviewées; je dis

merci pour leur participation.

Mes remerciements vont aussi à l’endroit de toute ma famille surtout à certains

de mes enfants déjà cadres supérieurs qui m’ont toujours pris pour un modèle.

Je remercie enfin tous les membres du jury de soutenance, pour avoir accepté

d’examiner les résultats de cette recherche.

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RESUME

La ville de Cotonou enregistre aujourd’hui deux périodes d’inondations chaque année qui sont devenues pratiquement structurelles. Or il y a quelques décennies, ce n’était pas le cas. De ce fait la présente étude vise contribuer à une meilleure connaissance des influences du cadastre sur l’amplification des inondations pour une bonne gestion du phénomène.

La démarche méthodologique utilisée comporte la recherche documentaire, les travaux de terrain, le traitement des différents documents cadastraux du secteur de 1900 à 2008, l’analyse et l’interprétation des résultats dans une approche cartographique.

L’analyse des résultats montre que le mode d’occupation des populations et les modes de gestion des inondations participent à l’amplification de celles-ci. Ils ont une influence dans l’ampleur et la fréquence de survenance des inondations. Ainsi, les secteurs à moyen et fort risque d’inondation sont disséminés un peu partout dans la ville. Ils couvrent 65 % du territoire. Face à de telles situations, les populations et les autorités à différents niveaux développent plusieurs types de mesures. Ces mesures se résument à la sensibilisation des populations, à l’entretien des ouvrages d’assainissement existants (curage des caniveaux, aménagement des voies en terre, etc.), à la construction de nouveaux ouvrages d’assainissement, l’exigence du permis de construire, la vulgarisation des textes en matière d’occupation des sols, etc. Mais ces différentes mesures restent peu efficaces. C’est pourquoi, d’autres mesures de renforcements des initiatives déjà en cours sont proposées.

Mots clés : Ville de Cotonou, inondation, cadastre, approche cartographique

ABSTRACT

Cotonou’s city records today two periods of flooding every year that became practically structural. However there are some decades, it was not the case. Of this fact the present survey aims to contribute to a better knowledge of the influences of the land-registry on the flooding for a good management of the phenomenon.

The methodological used gait includes the documentary research, the works of land, the treatment of the different cadastral documents of the sector of 1900 to 2008, the analysis and the interpretation of the results in a cartographic approach.

The analysis of the results watches that the fashion of occupation of the populations and the fashions of management of the flooding participate in the amplification of these. They have an influence in the size and the frequency of purveyance of the flooding. Thus, the sectors to middle and strong risk of flooding are almost everywhere scattered in the city. Islands cover 65 % of the territory. Facing such situations, the populations and the authorities to different levels develop several types of measures. These measures amount to the sensitization of the populations, to the maintenance of the existing works of purification (clearing-out of the gutters, planning of the ways in earth, etc.), to the construction of new works of purification, the requirement of the permit to construct, the popularization of the texts concerning occupation of soils, etc. But these different measures remain efficient little. It is why, other measures of backings of the initiatives are already in progress proposed.

Key words : City of Cotonou, flooding, land-registry, cartographic approach,

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INTRODUCTION

Le Bénin connaît depuis quelques années des inondations récurrentes de plus en

plus importantes et de moins en moins gérables (Ogouwalé, 2005).

Ces inondations qui continuent d’affecter plus particulièrement la plus grande

ville du pays, sont la résultante d’une mauvaise ou absence de politique

cohérente d’aménagement du territoire et d’une méconnaissance probable du

phénomène des inondations (Okou, 1988). Ceci fait que les inondations à

Cotonou ne cessent de causer chaque année, surtout pendant la période

hivernale, beaucoup de dégâts, occasionnant des dommages aux infrastructures

et habitations, des pertes en vie humaines et en matériels, des maladies d’origine

hydrique (choléras, diarrhées etc.), des déplacements de populations, des

problèmes de relogement, de circulations urbaines, etc…( Accrombessy,1988 et

Allagbé, 2005).

Ces inondations sont devenues dans la seule plus grande ville portuaire du Bénin

qui est Cotonou un facteur bloquant le développement harmonieux du pays

parce qu’elles occasionnent des pertes économiques énormes, dégradent

l’environnement et créent des crises sociales sans précédent.

En observant la situation, il est probable que la recrudescence des inondations

dans la ville de Cotonou et ses environs soit d’une part, causée par l’abondance

des précipitations, l’apport des eaux du Nord par le réseau hydrographique

caractéristique du site et l’occupation des zones inondables (Allagbé, 2005).

D’une part, les changements climatiques et la diminution de la capacité naturelle

d’infiltration des bassins versants (Houndakinnou, 2003), font aussi partie des

causes les plus soupçonnées.

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D’autre part, la mal gouvernance des autorités et les actions anthropiques

incontrôlées, non maîtrisées, non réglementées, non planifiées et très informelles

telles que les remblaiements constituent des facteurs d’aggravation du

phénomène. Face à cela, les solutions proposées jusqu’ici n’ont jamais apporté

les réponses attendues et commencent même à devenir très dangereuses

(N’Bessa, 1999).

Il est donc important : d’une part, d’explorer les paradigmes et les fondements

générateurs de la catastrophe aux fins d’une maîtrise efficace de la manifestation

du phénomène pour envisager des solutions préventives et surtout curatives. Et

d’autre part, de faire le point des actions déjà engagées dans le sens de

l’assainissement et l’évacuation des eaux pluviales. L’espace géographique

concerné par cette étude est située entre 6°21’ et 6°24’ de latitude nord et 2°22’

et 2°29’ de longitude est (figure 1).

Ce mémoire intitulé « Cadastre et inondations cycliques dans la ville de Cotonou

» est structuré en quatre chapitres.

Le premier chapitre comporte le cadre théorique et la démarche méthodologique

de l’étude.

Le deuxième est consacré au contexte géographique de l’étude.

Le troisième chapitre porte sur les documents cadastraux et les dynamiques de

l’occupation du sol à Cotonou.

Et enfin, le quatrième chapitre intitulé : implications de la mauvaise occupation

du sol sur les inondations et approches de solutions.

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Figure 1 : Situation géographique et administrative de la ville de Cotonou

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CHAPITRE : I

CADRE THEORIQUE ET LA DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE

Le présent chapitre comporte, l’état des connaissances sur la question

d’inondation et de ses conséquences, la justification de l’étude et la démarche

méthodologique utilisée.

1.1. Etat des connaissances

La problématique de la vulnérabilité du site de la ville de Cotonou aux

inondations a fait l’objet de beaucoup d’études. Un examen de ces différentes

études dans le cadre de cet exercice de recherche révèle en effet que, les

inondations sont parmi les catastrophes naturelles les plus dommageables

(White, 1999). Bien qu'elles n'aient pas l'ampleur de certaines catastrophes

telles que les volcans, les ouragans tropicaux ou les « tsunami », elles

constituent le risque le mieux distribué sur la planète.

De plus, leur grande fréquence dans certaines régions du globe, leur

aggravation par les changements climatiques prononcés et la pression

démographique, de plus en plus forte dans les centres urbains, en font des

événements, aujourd’hui plus qu’hier, très préoccupants et difficiles à gérer

(Aho, 2006). Au Bénin, les inondations sont devenues ces dernières années, un

phénomène récurrent dans les grandes cités urbaines du pays (Aïlo, 2010).

L’étude de Houndakinnou, Houssou et Boko (2006) cité par Assogba (2011), a

montré l’impact des changements climatiques sur les établissements humains de

la partie méridionale du Bénin. Elle a conclut que la vulnérabilité des

établissements du Sud Bénin aux changements du climat, est fonction des

caractéristiques du milieu géographique, de la fréquence et de l’intensité des

manifestations, en plus de la qualité des infrastructures. De ce fait, il est établi

que les assauts des inondations répétées dans la ville de Cotonou, ces dernières

années, sont l’expression du changement climatique.

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Ailleurs, Adam (1998), de son côté, a montré que la position géographique de la

ville de Cotonou la rend vulnérable à l’augmentation du niveau marin. Il indique

aussi que ce sont : l’affleurement de la nappe phréatique, la faible altitude de la

surface topographique, l’apport des eaux de ruissellement du Nord accentué par

la disparition accélérée de la couverture végétale ajouté au système de pente du

bassin versant de l’Ouémé ; qui justifient une telle vulnérabilité.

De même, pour Maliki (1993), les caractéristiques hydrogéologiques du bassin

sédimentaire côtier et plus particulièrement celles du littoral à Cotonou

interviennent dans la manifestation des inondations.

Quant à Okou (1989), Boton (1994) et Allagbé (2005) ; ils attestent aussi que la

vulnérabilité du site de Cotonou face aux inondations est due à l’allure

topographique du littoral qui définit une plaine basse dont les côtes varient entre

0 et 14 m d’altitude et qui ne favorise pas l’écoulement en période de

pluviométrie importante.

Par ailleurs, Boton (1994), N’Bessa (1999), Belou (2001), Dossou-yovo (2001)

et Mahada (2011) ont démontré que la densification de l’habitat dans la ville de

Cotonou imperméabilise le sol et augmente ainsi les ruissellements, qui à leurs

tours, alimentent l’inondation. Ils ont également montré que l’occupation du sol

est parfois anarchique avec des installations dans des endroits marécageux

bloquant parfois le système d’évacuation naturelle des eaux et générant des

inondations dans la ville de Cotonou.

Pour Gbaguidi (1998), les inondations surviennent chaque année pour

compliquer l’existence des populations tant des agglomérations urbaines que

rurales. Ceci est confirmé par LEDUR (2010) qui souligne que 56 % des

habitations à Cotonou sont régulièrement victimes des inondations. Pour faire

face aux inondations, Jonhson (2009) indique que l’une des activités principales

est l’opération Cotonou en Campagne Contre l’Inondation (CCCI) qui consiste à

la mise en œuvre de plusieurs mesures réactives en période d’inondation.

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Cependant, il a mentionné la faiblesse des mesures préventives prises par les

autorités locales dans la stratégie de lutte contre les inondations dans la ville.

Il ressort de cette synthèse bibliographique que les questions liées aux causes, à

la manifestation et aux mesures d’atténuation de l’inondation dans la ville de

Cotonou ont été abordées de façon générale. Partant de ce constat, il importe

qu’une étude soit menée sur le lien entre le cadastre et les inondations à

Cotonou.

1.2. Clarification des concepts

Il est ici définit les mots clés liés à la problématique cadastre et du phénomène

d’inondation dans la ville de Cotonou afin de faciliter la compréhension du

document.

Inondation : Une inondation est un envahissement ou une submersion par les

eaux (de pluies, de mer, de fleuve, de nappe…) d’un territoire bien défini

(installations humaines, surfaces cultivables…) selon Ramade (2002). Elle se

produit lorsque de l’eau en excès ne peut être évacuée par les voies naturelles (lit

mineur ou voie d’eau) ou artificielles prévues à cet effet (réseaux

d’assainissement…). Le type d’inondation auquel s’intéresse cette étude est

l’inondation urbaine ; celle qui se produit à Cotonou et qui est le résultat d’une

combinaison de facteurs tels que les précipitations et les caractéristiques

géomorphologique, hydrologique, topographique et anthropique.

Cadastre : Le terme cadastre (terme occtan venant du grec médiéval

kαιáσιιλov), se retrouve dans de nombreuses langues. Selon Fubini, 2009 cité

par Gnélé 2010 ; Bien que les dictionnaires de français appellent cadastre un

document dressant l’état de la propriété foncière d’un territoire, le terme

cadastre s’applique aussi parfois aux systèmes informatisés ayant le même objet,

à l’organisation chargée de maintenir ces documents ou systèmes d’information

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16

ou même aux travaux de terrain aboutissent à la constitution de ces documents

ou systèmes d’information.

On appelle aussi cadastres les documents d’urbanisme relatifs à la trame verte

ou la cartographique analytique du tissu végétal urbain. Chez les Etrusques, le

cadastre est une des actions rituelles et religieuses du bornage de fondation des

villes et limites de propriétés, des pratiques inscrites dans l’Etruca disciplina.

Au moyen âge, le cadastre a pour objet l’établissement de la taille dans les

provinces. Des registres descriptifs et estimatifs de la propriété appelés

polyptyque, pouillé, livre terrier, censier, cartulaire ecclésiastique… ;

accompagnés parfois de plans élémentaires, de qualité très variable suivant les

contrées, donnant des renseignements sur l’état parcellaire : surfaces,

propriétaires, références à l’article du censif et fiefs concernés (Browaeys et

Chatellain, 2005).

Pour le compte de cette étude, le terme désigne, l’ensemble des résultats issus

des opérations de viabilisation et de l’occupation de l’espace dans la ville de

Cotonou.

Vulnérabilité : Etymologiquement, la vulnérabilité est le fait d’être sensible

aux blessures, aux attaques ou d’éprouver des difficultés pour recouvrer une

santé mise en péril (Doury, 1988). C’est donc la magnitude ou le degré auquel

un système naturel ou humain est susceptible d’être détérioré ou de subir des

dommages sévères en raison d’une catastrophe telle que les inondations. C’est

aussi la sensibilité d’un système ou son incapacité à faire face aux effets

défavorables des changements climatiques, y compris la variabilité du climat et

les phénomènes extrêmes (Issa, 1995 et Ogouwalé, 2001). Cette définition

implique la prise en compte de deux effets de la vulnérabilité aux risques

naturels. Ici, la vulnérabilité désigne l’ensemble des difficultés que la

communauté de Cotonou éprouve à affronter les problèmes d’inondation.

Page 17: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

17

Impact (socio-économique) : Effet direct ou indirect d’un phénomène (George,

1970). Dans le cadre de cette étude, il s’agit des dommages enregistrés par les

populations de la ville de Cotonou sur le plan des habitations et des activités

génératrices pendant les périodes d’inondations.

Facteurs anthropiques : Il s’agit des causes des inondations dues à l’activité

humaine (Tipounou, 2008). Ce sont également les éléments humains qui

conditionnent un résultat. Dans la présente étude, ce sont les pratiques peu

responsables des populations c'est-à-dire l’occupation des zones marécageuses,

la fermeture des voies naturelles d’écoulement des eaux par les constructions,

qui accentuent le phénomène des inondations dans la ville de Cotonou.

Urbanisation : Action d’urbaniser c'est-à-dire transformer un espace rural en

un espace à caractère urbain, par la création de routes, d’équipements, de

logements, d’activités commerciales et industrielles (Dictionnaire universel, 3è

édition Hubert Lucot, 2007). Dans le cadre de l’étude, c’est la transformation de

l’espace occupée par la population dans la ville de Cotonou.

Lotissement : D’après Assogba, (2010), le lotissement est défini comme le

morcellement volontaire d’une propriété foncière par lots, en vue de construire

des habitations. Cette définition n’est toutefois pas rigoureuse. Car des

lotissements peuvent être réalisés pour d’autres usages que l’habitation. C’est

ainsi que l’on peut parler de lotissements industriels ou de lotissements

commerciaux.

Actuellement dans notre pays, le lotissement est en tant que forme urbaine

destinée à produire une maison individuelle par ménage, écologiquement

insoutenable car il constitue une cause importante de surexploitation de

l’environnement par l’homme (Okou, 1989). Cette dernière définition est celle

qui est adoptée dans le cadre de cette étude.

Page 18: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

18

Aménagement : L’opération d’aménagement, consiste par définition à

transformer des terrains non viabilisés en terrains constructibles (Brunet 1997).

Elle contribue à l’étalement urbain. Mais fondamentalement, l’aménagement est

une forme d’organisation de l’espace assez rigoureuse dictée par une certaine

recherche de fonctionnalité au niveau d’un système de territoire par le respect

des valeurs économiques et socioculturelles.

1.3. Problématique 1.3.1. Justification du sujet

Selon IPCC (2006), le réchauffement de la planète terre fera varier la

configuration des précipitations, ainsi que la fréquence et l’intensité des

événements climatiques extrêmes. Ces évènements extrêmes vont s’avérer

désastreux pour les communautés urbaines dépourvues de solutions durables de

lutte contre ces phénomènes (Gaye, 2009). En effet, ces événements

pluviométriques extrêmes engendreront des conséquences socio-économiques

incalculables.

Au Bénin, comme dans la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest, les

inondations sont devenues un véritable frein au développement des populations

(Accrombessy, 1988; Houndakinnou, 2005 et Allagbé, 2005). Ce phénomène ne

cesse de s’amplifier faisant des populations de Cotonou de véritables "réfugiés

climatiques" dans leur propre ville (Mahada, 2011). Ainsi, depuis quelques

décennies, la ville de Cotonou est donc marquée par des inondations avec une

terrible amplification dans le temps et dans l’espace. Ces inondations, selon les

données scientifiques, sont liées aux phénomènes pluviométriques extrêmes

(Boko, 1988 ; Houndénou, 1999).

Mais, depuis une vingtaine d’années maintenant, même en année

pluviométriquement normale, la ville de Cotonou est sujette à des inondations

qui prennent de plus en plus d’ampleur. Quelques gouttes d’eau suffissent

Page 19: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

19

désormais pour que Cotonou soit complètement inondée. Face à cette situation,

on se pose la question de savoir :

Quel est le contexte géophysique du site de Cotonou ?

Quelles sont les influences du cadastre sur l’amplification des inondations dans

la ville de Cotonou ?

Quelles sont les dommages enregistrés et mesures développées par les

populations dans le secteur pendant les inondations ?

C’est pour répondre à ces interrogations que le sujet intitulé « Cadastre et

inondations cycliques dans la ville de Cotonou » est choisi dans le cadre de la

rédaction d’un mémoire de DEA en Géosciences et Aménagement du territoire.

L’étude se fonde sur quelques hypothèses de travail.

1.3.2. Hypothèses de travail

• Le contexte géophysique du site de Cotonou le rend vulnérable aux

inondations.

• Les réalités du cadastre à Cotonou sont à la base de l’amplification des

inondations dans la ville.

• Les habitants de Cotonou développent des mesures pour faire face aux

dommages causés par les inondations.

Pour vérifier ces hypothèses, des objectifs ont été fixés.

1.3.3. Objectifs de recherche

L’Objectif global de la présente étude est de contribuer à une meilleure

connaissance des influences du cadastre sur l’amplification des inondations pour

une bonne gestion du phénomène.

De façon spécifique, il s’agit de :

• décrire le contexte géophysique du site de Cotonou face aux inondations ;

Page 20: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

20

• analyser l’influence des caractéristiques du cadastre sur l’amplification des

inondations dans la ville de Cotonou ;

• proposer des mesures pour une bonne gestion des inondations dans la ville de

Cotonou.

Pour atteindre ces objectifs, une démarche méthodologique a été adoptée.

1. 4. Démarche méthodologique

La démarche méthodologique utilisée a consisté en la collecte des données (la

recherche documentaire, les travaux de terrain, le traitement des données et

l’analyse des résultats obtenus.

1.4.1. Données collectées et utilisées pour le compte de l’étude

Plusieurs types de données ont servi à la réalisation de cette étude. Il s’agit des :

� données climatologiques obtenues à l’ASECNA sur la période 1951 à 2010 ;

� données hydrologiques qui caractérisent le régime des cours d’eaux du

secteur à savoir le fleuve Ouémé la rivière Sô, à la DG-Eau ;

� données et informations relatives aux caractéristiques pédologiques du site, à

sa structure géomorphologique, à sa topographie et au types d’érosions qui

s’y manifestent, à l’IGN, à LSSEE et à la SEHRAU-SA ;

� données et informations sur les unités d’occupations du sol et le cadastre à

l’IGN, DGRUF, CENATEL et à SEHRAU-SA ;

� données sociogéographiques et environnementales liées à la question de

l’inondation dans la ville à l’ABE, DST-Cotonou et SEHRAU-SA ;

� données démographiques, issues des résultats des recensements de 1979,

1992 et 2002 disponibles à l’INSAE.

� informations qualitatives (perception des populations sur les inondations et

les mesures développées pour atténuer ces impacts) obtenues lors des

investigations socio-anthropologiques.

La collecte de ces différentes données est opérée suivant les étapes ci-dessous.

Page 21: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

21

1.4.2. Collecte des données

Les méthodes de collecte des données utilisées se résument en la recherche

documentaire et les travaux de terrain.

1. 4.2.1. Recherche documentaire

La recherche documentaire a été effectuée dans plusieurs services et instituts

spécialisés dont les activités sont en liaison avec l’objet de cette recherche. Les

documents ayant rapport avec le sujet ont été consultés. Le tableau I présente la

nature des documents consultés ainsi que les différentes informations collectées.

Tableau I : Centres de documentation et types d’informations recueillies Centres de documentation visités Nature des documents

consultés Type d’informations recueilli

Centre de documentation de la FLASH-UAC (Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines de l’Université d’Abomey-calavi)

Thèses, mémoires, maîtrises professionnelles, communications

Informations générales et spécifiques sur les inondations et sur le secteur d’étude, méthodologie

INSAE (Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique)

Rapports Statistiques démographiques

IGN (Institut Géographique National), DGAT (Département de Géographie et Aménagement du territoire), CENATEL (Centre National de Télédétection et de la Cartographie de l’Environnement)

Cartes, rapports, fichiers informatiques

Données topographiques, occupation du sol, données statistiques

Centre de documentation du MEPN (Ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature), ABE (Agence Béninoise pour l’Environnement)

Mémoires, thèses, articles, revues, communication, rapport d’étude et d’évaluation

Informations générales sur l’environnement et sa protection, les inondations

Mairie de COTONOU, DST (Direction des Services Techniques)

Communication, ouvrages spécifiques, rapport d’étude et d’évaluation

Informations spécifiques sur les inondations

LSSEE (Laboratoire des Sciences du sol, Eau et Environnement)

Articles, rapports, cartes Données pédologiques

ASECNA (Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar)

Revues, rapports, fichiers Données climatologiques

SERHAU-SA (Société d’Etude Régionales sur l’Habitat, l’Aménagement et l’Urbanisme-Société Anonyme)

Rapports, ouvrages Informations générales sur l’aménagement urbain

Centres de documentation de la DGE (Direction Générale de l’Eau) et SONEB

Rapports, ouvrages, revues Informations générales et spécifiques sur l’eau

Source : Travaux de terrain, février 2012

Page 22: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

22

1.4.2.2. Travaux de terrain

Pour mener les investigations socio-anthropologiques, la détermination d’un

échantillon et l’utilisation des techniques et outils appropriés ont été nécessaires.

1.4.2.2.1. Echantillonnage

L’échantillon utilisé a été déterminé par choix raisonné qui est fondé sur le

caractère représentatif des différents acteurs concernés par les questions

d’inondation dans la ville de Cotonou. Les arrondissements et quartiers sont

choisis compte tenu de la fréquence, de la durée des inondations mais aussi de la

vulnérabilité des populations qui vivent dans ces différents arrondissements et

quartiers.

Le choix des personnes enquêtées repose sur les critères ci-après :

� avoir au moins 35 ans et vivre dans les zones inondables de la ville de

Cotonou pendant au moins 5 ans ;

� avoir vécu au moins une situation d’inondation dans l’un des quartiers ciblés ;

� être acteur de prévention et de lutte contre les inondations.

L’unité de sondage est le ménage représenté par le chef de ménage assisté de

son épouse ou d’une personne responsable ayant vécu au moins 5 ans dans le

milieu. En plus des chefs de ménage, les responsables de quartier, les chefs

d’arrondissement, les personnes ressources des différentes structures de la

mairie de Cotonou dont les activités se rapportent à la lutte contre les

inondations et les sages ont été interrogés (Tableau II).

Tableau I : Liste des quartiers investigués et le nombre de ménages enquêtés Arrondissements Quartiers Nombre de ménages enquêtés 1er arrondissement Avotrou 25

6ème Arrondissement Ladji, Vossa 25

9ème Arrondissement Fifadji 25

12ème Arrondissement Fdjrossè (Djèbou, Akogbato, Hlazounto)

25

13ème Arrondissement Agla 25 Total 125 Source : Travaux de terrain, février 2012

Page 23: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

23

Compte tenu des critères de sélection des personnes interrogées, il a été retenu

25 ménages par quartier soit un total de 125 ménages et ceci dans cinq (5)

arrondissements et dans neuf (9) quartiers inondables de la ville.

Plusieurs techniques et outils ont été mis à contribution pour collecter les

données et les informations.

1.4.2.2.2. Techniques et outils de collecte des données

Dans le cadre de l’étude, plusieurs techniques et outils de collecte des données

sont utilisés. Il s’agit :

� l’observation directe du terrain a permis d’apprécier le niveau de l’eau,

l’état des maisons, l’aspect du sol, l’état environnemental des localités en

période d’inondation ;

� la Méthode Active de Recherche Participative (MARP) qui consiste à

s’intéresser d’abord aux réalités quotidiennes des acteurs à enquêter avant

d’avoir leur perception sur les impacts des inondations, a permis de collecter les

informations auprès des populations concernées, les élus locaux, le personnel

administratif de la mairie grâce aux questionnaires et au guide d’entretien ;

� le focus group formé de 5 à 10 personnes a permis de recueillir la

perception des populations sur les inondations et d’apprécier également les

mesures développées par les populations pour lutter contre les effets néfastes du

phénomène des inondations dans la ville de Cotonou.

La collecte de ces différentes informations s’est faite grâce à des questionnaires

et guide d’entretien. Un enregistreur a été utilisé pour mémoriser les entretiens

et un carnet de notes pour la prise de notes. Un appareil photographique

numérique a été utilisé pour les différentes photos et une règle graduée pour

mesurer la hauteur des eaux. Une carte topographique a été également utilisée

pour la situation des différentes localités choisies.

Page 24: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

24

1.4.3. Traitement des données et analyse des résultats

A l’issue de nos investigations, un dépouillement des données collectées a été

manuellement fait. Les fiches d’enquête ont été comptées et vérifiées pour

s’assurer de l’effectivité des travaux de terrain dans tous les quartiers retenus

dans le cadre de cette étude. Ces résultats issus du dépouillement ajoutés à ceux

recueillis auprès des institutions et structures ont constitués la base de données

traitées et exploitées qualitativement et quantitativement. Les données issues du

dépouillement ont été traitées à partir de plusieurs méthodes et logiciels. Elles

ont été saisies et analysées grâce au logiciel Excel, XLSTAT version 6.0

(Addinsoft Inc.) et Minitab version 12.2 (Minitab Inc.). L’élimination des

variables redondantes s’est faite en fonction des coefficients de corrélation

et de la signification de chaque variable. Les résultats sont présentés en tableaux

de fréquences simples. La réalisation cartographique a été faite à l’aide des

logiciels Arcview, Adobe Illustrator.

Les résultats obtenus ont été analysés, interprétés et commentés. Le modèle

PEIR (Pression, Etat, Impact, Réponse) présenté ci-dessous a été utilisé pour

l’analyse et l’interprétation des résultats (figure 2).

Page 25: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

25

Figure 2 : Modèle PEIR appliqué à l’étude du Cadastre et inondations cycliques dans la ville de Cotonou L’utilisation de cette démarche méthodologique a permis d’obtenir des résultats

présentés dans les chapitres suivants.

- Poussée démographique rapide et sans précédant - Occupation anarchique des bas-fonds et marécages - Lotissement des zones impropre à l’habitation - Urbanisation mal contrôlée - Absence d’une politique de l’habitat - Volonté importe des béninois à avoir un toit à Cotonou

Pression

- Absence d’étude approfondie avant l’exécution des projets d’aménagement

- Mauvaise gouvernance de la part des acteurs en charge de la gestion de la cité

- Accumulation des pôles d’attraction du pays sur un territoire contraignant

Etat

- Territoire entièrement occupé et densément peuplé - Exutoires naturels d’eau obstrués par l’occupation humaine - Sol entièrement compacté et imperméabilisé - Infrastructures de drainage insuffisantes et mal entretenues - Caractéristiques actuelles du cadastre non adaptées au site de la

ville

- Inondation structurel et catastrophiques - Paralysie les activités des populations en augmentant leur

vulnérabilité - Dégradation du cadre de vie et des infrastructures

sociocommunautaires - Perte de vie humaine et des biens économiques

Impact

Réponse DEFINITION DE NOUVELLES STRATEGIES - Mise en œuvre des connaissances endogènes, des outils

technologiques, législatifs et institutionnels de gestion des inondations,

- Alerte et sensibilisation des populations suivant l’approche IEC, - Amélioration des visions nationales et locales dans la mise en

œuvre des stratégies de lutte contre les inondations

Page 26: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

26

CHAPITRE II CONTEXTE GEOGRAPHIQUE DE L’ETUDE

Ce chapitre présente les données caractéristiques de base du site de Cotonou afin

de faciliter la compréhension du phénomène d’inondation dans la ville. Il décrit

les aspects biophysiques et socio-économiques du secteur.

2.1. Aspects biophysiques 2.1.1. Contexte géomorphologique

Le site de la ville de Cotonou est situé dans le domaine margino - littoral du

bassin sédimentaire côtier du Bénin et présente une morphologie qui repose

essentiellement sur une grande composante de plaine côtière (Adam et Boko,

1993). Son substratum géologique est large de 5 km environ avec une altitude

maximale qui ne dépasse pas 7 m et constitué d’une alternance de cordons

dunaires exondés séparés par des dépressions marécageuses (Oyédé, 1991).

C’est une bande de terre allongée est-ouest et parallèle à la côte, d’après (Lang

et al. 1988). Selon ces mêmes auteurs, cette bande de terre est formée de trois

générations de cordons de sable :

� le cordon de sables jaunes (cordon ancien) de l’ogolien au contact du plateau

de terre de barre adjacent. Il s’étire depuis la limite sud du plateau d’Allada

jusqu’à la lagune de Djonou à Godomey. D’une altitude variant entre 4 et 5

m, il forme la plaine deltaïque composée de dépôts de sables jaunes du

Quaternaire et des marécages en voie de comblement. Ce type de sable

affleure à l’ouest du chenal de Cotonou dans les environs de Vêdoko et

Kouhounou ;

� le cordon de sables gris, d’altitude variant entre 2 et 4 m, est situé entre les

cordons de sable jaune au nord (ancien) et ceux subactuels (récent) ;

Page 27: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

27

� le cordon de sables bruns ou cordon subactuel ou encore cordon récent, plus

proche de la ligne de rivage ; il est assez étroit et présente localement des

rides (ondulations de surface) ainsi que des buttes qui s’emboîtent les unes

dans les autres. Ce cordon est formé de bancs de sables d’âge holocène

déposés par le biais de la dérive littorale. Il affleure dans toute la partie sud

de la ville.

Ces deux derniers cordons de sables (bruns et gris) sont issus des dernières

oscillations marines de la période post-holocène. La figure 3 donne un aperçu

des unités morphologiques dans la ville de Cotonou.

Figure 3 : Morphologie du site de la ville de Cotonou Source : Fonds topographique IGN (2006)

A partir de cette figure 3 on distingue trois unités géomorphologiques majeures :

• les bas-fonds argilo-sableux très proches des zones inondables occupant la

majeure partie du territoire de la ville ;

• les cordons littoraux de sable (ancien et actuel) dont le positionnement des

premiers correspond à l’emplacement du site de l’ancienne ville ;

• les berges lacustre, lagunaire et autres marécages.

Page 28: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

28

On peut noter qu’à l’est de Cotonou et plus précisément sur la plage à l’est de

l’épi de Siafato, il se manifeste une érosion côtière très prononcée. Cette

situation est le fait de la rupture de l’équilibre sédimentaire du littoral résultant

essentiellement des activités humaines (prélèvement intense du sable marin et

construction du port de Cotonou).

Ces caractéristiques morphologiques du site de la ville de Cotonou, la

prédispose aux inondations dont souffrent les populations chaque année.

2.1.2. Composantes pédologiques

La ville de Cotonou est située en bordure du golfe Guinée sur un cordon littoral

sablonneux (figure 4) (Okou, 1989).

Figure 4 : Composantes pédologiques du milieu d’étude

Les sols rencontrés dans le littoral sont peu différenciés et développés sur un

matériel sableux (figure 4). Leur granulométrie (moyens et fins) et morphologie

(émoussés luisants) sont nettement en faveur d’une origine marine. Les sables

fins bien triés en général ont été mis en place sous les conditions

Page 29: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

29

hydrodynamiques homogènes même si on remarque quelques perturbations

locales (MEHU/ABE/PAZH, 2001). Ces sols laissent apparaître en surface un

horizon superficiel assez humifère, de faible épaisseur reposant sur un horizon

minéral plus ou moins altéré.

Dans la ville de Cotonou, on distingue selon Volkoff et Williame (1976) trois

types de sols :

• les sols peu évolués d’origine non climatique, localisés sur le cordon actuel.

En surface, il apparaît un horizon A peu différencié d’épaisseur réduite (10

cm) auquel succède un horizon C jaune, parsemé en profondeur de traînées

grisâtres diffuses ;

• les sols hydromorphes moyennement organiques, humiques à gley, pas ou

peu salés. Ces sols sont développés dans les endroits marécageuses ;

• les sols hydromorphes, minéraux ou peu humifères, à gley, lessivés à

tendance podzolique sur sable quaternaire. Ces sols ont été décolorés (sables

blancs) sous l’action d’une nappe très fluctuante à 1 ou 3 m de profondeur,

oscille jusqu’en surface. Ils présentent en dessous de l’horizon de surface,

une couche d’accumulation organique de couleur brune rousse foncée.

Ces différents types de sol constituent à cause de leur faible pouvoir de rétention

d’eau et à cause de leur pauvreté en argiles un facteur aggravant les inondations

dans la ville.

Il existe aussi, plusieurs autres facteurs liés à la dégradation de l’environnement

urbain de la ville, qui amplifient la vulnérabilité des habitants de Cotonou par

rapport aux inondations.

2.1.3. Facteurs climatiques

Le climat de Cotonou est marqué par les variations de la pluviométrie, de

l’hydrométrie et celle de la température dont la moyenne est de 27°C. Ainsi,

Cotonou jouit d’un climat de type subéquatorial avec quatre (4) saisons à

savoir :

Page 30: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

30

- une grande saison sèche de mi-novembre à mi-mars ;

- une grande saison de pluies de mi-mars à mi-juillet ;

- une petite saison sèche de mi-juillet à mi-septembre ;

- une petite saison de pluies de mi-septembre à mi-novembre, (figure 5).

Figure 5 : Bilan climatique mensuel de Cotonou sur la période 1951-2009

Source : ASECNA (2011)

L’analyse de la figure 5, montre que les précipitations ont un régime bimodal et

ont lieu principalement entre avril et juillet d’une part et de septembre à octobre

d’autre part puis atteignent leur maximum en juin ou juillet et octobre. De cette

répartition, il se remarque que les mois de juin et juillet sont les mois les plus

arrosés (300–500 mm) qui jouent un grande rôle dans la survenance des

inondations de la ville. Au cours d’une année, les mois les plus pluvieux

coïncident avec les mois de manifestation des inondations dans la ville. On

retient donc que les saisons de l’année au niveau de la ville importent beaucoup

pour la survenance des inondations dans la ville (Assogba, 2011).

2.1.4. Contexte hydrogéologique

Sur le plan hydrologique, l'Océan Atlantique, le lac Nokoué, les lagunes Djonou

et Todouba et les dépressions à hydromorphie temporaire ou permanente

constituent les importants plans d'eau qui influencent les activités humaines dans

la zone d'étude. Les principaux tributaires du lac Nokoué sont les fleuves

Page 31: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

31

Ouémé, Sô et la lagune Djonou. Les rivières Todouba, Dati et Ahouhangan sont

à leurs tours tributaires de la lagune Djonou, l'ensemble constituant un drain

pour la nappe phréatique du plateau situé au nord de la zone d’étude (Aïlo, 2010

et Assogba, 2011).

Le lac Nokoué communique à la mer par le chenal de Cotonou (lagune de

Cotonou) qui sépare les étendues est et ouest de la ville. Par ailleurs, il existe

dans ses environs, un système de lagons et de bas-fonds avec lesquels il était à

l’origine en communication, mais qui sont actuellement isolés par l'urbanisation

de la ville. Les fluctuations de niveaux des lagunes sont en rapport non

seulement avec la pluie, mais aussi avec l'hydrodynamique de la nappe

superficielle qui est en continuité hydraulique avec elles rendent difficile l’accès

à certaines localités de Cotonou. Les localités les plus vulnérables sont Vossa,

Djidjè, Hindé, Ahouansori, Vodjè, Agla, Fidjrossè à l’ouest du chenal de

Cotonou et Yénawa, Missessin, Sodjèatimè, Avotrou, Suru- Léré à l’est du

chenal. La crue du lac Nokoué est liée à la descente dans ce même lac, des eaux

pluviales de la grande saison des pluies, du maximum de pluies tombées au nord

et qui doit regagner la mer en transitant par le lac.

2.2 Aspects socio-économiques 2.2.1. Evolution démographique

Evaluée à 320.332 habitants en 1979 puis à 536.827 habitants en 1992, les

populations de la ville de Cotonou sont passées à 665.100 habitants en 2002.

Entre 1961 et 1979, Cotonou a connu un accroissement de 7,7 %. Celui-ci s’est

beaucoup ralenti passant de 5,4 % entre 1979 et 1992 à 2,17 entre 1992 et 2002.

Cette population est constituée à majorité de femmes dont la proportion est de

l’ordre de 51,4 %, soit 341 932 femmes pour 323 168 hommes. En l’espace de

23 ans, cette population a doublé, (figure 6).

Page 32: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

32

2,17

7,7

5,4

0

100 000

200 000

300 000

400 000

500 000

600 000

700 000

1961 1979 1992 2002

Années

Eff

ectif

de

la p

opul

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0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

Tau

x de

cro

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moy

enne

ann

uelle

Effectif de la population

Taux d'accroissement

Figure 6 : Dynamique démographique de Cotonou de 1960 à 2002 Source : INSAE, (2002)

L’analyse de la figure 6 montre que la population a connu une augmentation de

2,17 % entre 1992 et 2002 contre 4 % entre 1979 et 1992. La figure 7 ci-après

donne un aperçu du poids démographique de chacun des arrondissements de la

ville.

Figure 7 : Répartition de la population par arrondissement à Cotonou en 2002 Source : INSAE, Février 2002

Le poids démographique de la ville montre que Cotonou est un espace de forte

concentration humaine. Elle habite 14 % de la population béninoise sur une

Page 33: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

33

superficie de 77 km2 soit 0,07% de la superficie totale du pays. Selon l’INSAE

2002, avec une population de 1.125.000, la ville de Cotonou a une densité

moyenne de 14610 habitants au km2. Cette densité de la population entraîne la

concentration des activités économiques dans la ville avec la présence des

infrastructures comme le Port Autonome de Cotonou, le marché international

Dantokpa, l’aéroport, les centres commerciaux, etc. La taille des ménages à

Cotonou est en moyenne de 4,3. Au total, on y dénombre 154.346 ménages dont

115.751 à dominance masculine et 38.595 à dominance féminine. La famille

nucléaire y constitue le type prédominant de ménages avec une proportion

relativement importante (environ 21%) de ménages mono-parentaux le plus

souvent dirigés par des femmes (Gnélé, 2010).

2.2.2. Activités socio-économiques La ville de Cotonou concentre plus de 45 % des actifs des dix principales villes

du Bénin suivie de Porto-Novo (14,5 %) et Parakou (7,2 %). Elle abrite la

plupart des services, les ambassades, etc. Elle héberge le potentiel économique

du pays (maisons de commerce, industries, etc.). L’accroissement très rapide et

soutenu de la population urbaine de Cotonou est dû à une forte immigration liée

à la concentration des entreprises publiques et privées (N'bessa, 1997).

Le commerce et le transport à travers le port de Cotonou, le grand marché

international de Dantokpa ainsi que les marchés secondaires (le centre

commercial GANHI, le marché Saint Michel, etc.) constituent les activités

pourvoyeuses de l’économie de la ville de Cotonou. Ces pôles commerciaux

sont tous situés dans la partie Ouest de Cotonou souvent inondées.

En ce qui concerne le secteur de la communication, la ville de Cotonou dispose

des moyens de communication les plus évolués du pays surtout le réseau routier

et les télécommunications avec le passage de la fibre optique sur nos côtes

maritimes. Toutes ces activités se trouvent bloquées lorsque de grandes pluies

s’abattent sur la ville.

Page 34: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

34

CHAPITRE III : DOCUMENTS CADASTRAUX ET DYNAMIQUE DE L’OCUPATION

DU SOL A COTONOU

Le présent chapitre analyse l’influence des documents cadastraux et celle de la

dynamique de l’occupation du sol sur les inondations à Cotonou.

3.1. Différents documents cadastraux de la ville de Cotonou 3.1.1. Mesures institutionnelles de gestion du cadastre au Bénin

Dans l’esprit d’une bonne gestion des installations humaines au Bénin et de

l’aménagement du territoire, l’administration centrale s’est dotée de textes mais

qui sont pour la plupart du temps laissés dans les tiroirs et que l’on ne sort qu’en

cas de crise. Au nombre des textes permettant une meilleure orientation du

cadastre, on peut citer :

- Arrêté n°0002/MEHU/DC/DUA du 7 février 1992 définissant les zones

impropres à l’habitation.

Cet arrêté dispose clairement, en son article 2, que les zones impropres à

l’habitation sont constituées des

• mines et carrières ;

• terrains inondables, marécageux ou mouvants ;

• lits des cours d’eau ;

• berges des cours d’eau, des lacs sur une distance de 25 mètres à compter

de la limite des plus hautes eaux ;

• portions du littoral situées à moins de 100 mètres de la ligne des plus

hautes eaux ;

• zones sujettes à des pollutions nocives au bon déroulement de la vie

humaine

L’article 3 du même arrêté précise que ces zones doivent être exclues de tout

aménagement spatial impliquant l’installation permanente des populations. Cette

disposition y interdit donc les opérations de lotissement.

Page 35: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

35

Malgré, les injonctions de cet arrêté, des zones inondables sont loties et les

parcelles cédées à des acquéreurs dans les quartiers comme Agla, Fijorossè.

Par ailleurs, l’arrêté exclut les zones inondables de toute forme d’habitation

humaine.

- Arrêté n°0023 MEHU/DC/DU, du 22 Octobre 1996, définissant les

prescriptions minimales à observer en matière de lotissement en

République du Bénin.

Après avoir défini le lotissement comme étant une opération de création

volontaire d’un tissu parcellaire qui consiste à diviser en plusieurs parcelles

destinées à la construction, l’arrêté traite de :

• l’initiation et de l’établissement des plans de lotissement ;

• l’étude du dossier de demande d’établissement de plans de lotissement ;

• l’établissement et le contrôle des plans d’états des lieux ;

• l’établissement, l’approbation et l’application des plans de lotissement.

Le contrôle des chantiers de lotissement :

En son article 3 stipule que le projet de lotissement est établi en priorité dans les

zones disposant d’un plan directeur d’urbanisme ou d’un plan d’aménagement

régulièrement approuvé pour en assurer la conformité avec les options de

développement.

Ce texte récent est déjà publié au journal officiel (JORB année 1996 n° 23 du 1er

décembre 1996). Cependant il ne connaît pas encore une application suffisante.

Les lotissements continuent d’apparaître aux yeux des populations comme des

opérations pour leur soutirer de l’argent et même voler leurs terrains.

- L’arrêté n°0029 MEHU/MSP/MISAT du 30 novembre 1992, portant

modalités d’application du décret n°89-112 du 24 mars 1989, portant

réglementation de la délivrance du permis de construire en République

Page 36: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

36

Populaire du Bénin. Cet arrêté définit les prescriptions minimales à

observer pour la délivrance du permis de construire.

Bien qu’il ait été publié au journal officiel de la République du Bénin il est peu

connu. Pour preuve, le recueil des textes confectionnés par la SERHAU SEM en

1994 n’en fait pas cas.

Etant donné que la plupart de textes interdisant l’occupation des zones humides

et autres textes sur l’environnement sont connus par peu de personnes dans la

population, il importe de procéder à la vulgarisation de ces textes.

3.1.2. Evolution des opérations de lotissement à Cotonou

L’extension de la ville de Cotonou s’est faite de la côte vers les zones des marais

et des terres basses. Il a été estimé à 473 ha la superficie des marais habités et

lotis, soit 12 % des zones loties, à 500 ha la superficie des marais habités non

lotis et à 307 ha les marais non habités mais en voie d’habitation compte tenu de

la pression démographique ( SERHAU-SA, 1995 et Mahada, 2011). L’extension

périphérique a réellement commencé avec la création de la SONAGIM (Société

Nationale de Gestion Immobilière) en 1978. Cette société était chargée entre

autres des travaux de lotissement et d’aménagement urbain de la ville de

Cotonou. Elle a joué un grand rôle dans l’extension spatiale de Cotonou avec le

lotissement qui est l’une de ces activités principales.

En effet, avant la création de cette société, la plupart des terrains situés de part et

d’autre de la lagune étaient déjà plus ou moins occupés par des autochtones. Le

lotissement urbain de la ville de Cotonou s’est accéléré avec la création de la

SONAGIM et est devenu beaucoup plus sensible de 1981 à 1990 avec un

rythme beaucoup plus élevé. Ainsi, pendant 20 ans, il a été mis à la disposition

des cotonois plus de 43000 parcelles couvrant une superficie d’environ 3000

hectares (N’Bessa, 2008).

Page 37: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

37

Mais, avec la chute de la SONAGIM en 1990, les travaux de lotissement des

nouveaux quartiers d’extension ont été confiés à des cabinets privés de

géomètres. Ainsi, on a assisté au lotissement des exutoires, des marécages et à

une occupation anarchique de ceux-ci par les populations. Les espaces verts, les

endroits réservés aux infrastructures, sont morcelés et vendus aux populations

qui se pressent d’ériger des constructions (Fidjrossè calvaire, Djidjè, Ladji…).

La figure 8 présente un croquis qui illustre le phénomène.

Figure 8 : Lotissement des exutoires Source : Cakpo, (2008)

Comme on peut le constater on distingue soit un lotissement de zones

inondables consécutif à l’installation des populations ; soit un lotissement de

zones à risque précédant l’installation des populations. Que ce soit l’un ou

l’autre il faut noter un comportement complice et incitateurs des pouvoirs

publics dans l’occupation irrégulière et désordonnée de la ville.

Parmi les causes de l’échec du régime de l’immatriculation (puisqu’il n’a pas

permis de résoudre le problème de sécurité foncière), les plus importantes

Page 38: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

38

concernent la lourdeur de la procédure, son coût onéreux et la centralisation du

service de la conservation foncière. Il faut ajouter à tout cela le défaut de

vulgarisation des textes. Il est vrai qu’à Cotonou, les populations entendent

parler souvent de titre foncier tout comme du permis d’habiter qui est un titre

précaire et révocable délivré par les mairies. Sommairement, la gestion qui a été

faite de l’établissement du cadastre à Cotonou est entachée de beaucoup

d’irrégularités notamment :

• le non respect des procédures conduisant aux lotissements et aux

recasements ;

• la passation des marchés de lotissement de gré à gré ;

• le non respect des textes sur la gestion foncière ;

• l’existence de nombreux intermédiaires et de démarcheurs ;

• le chevauchement de plusieurs actes de même nature sur la même parcelle ;

• la gestion désastreuse des contentieux domaniaux entraînant un nombre

important de dommages intérêts à payer aux administrés ;

• le nombre impressionnant de mécontents et de lésés ;

• le retrait sans base juridique et sans fondement de parcelles ;

• les attributions non justifiées de parcelles et souvent sans quittance de

paiement ;

• le nombre impressionnant de sinistrés dus à la création anarchique de

réserves destinées aux infrastructures socio- communautaires ;

• le morcellement de réserves en violation des procédures prévues en la

matière ;

• le tripatouillage des répertoires de lotissement et de recasement ;

• les ventes frauduleuses de parcelles par les membres des comités de

recasement et des agents de la préfecture ;

• l’absence d’adressage et de Système d’Information Géographique (SIG) ;

• l’absence de système de contrôle et de suivi des travaux des géomètres ;

Page 39: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

39

3.1.3. Quelques documents de planification et de mise en place du cadastre à Cotonou

Depuis sa création à nos jours, la ville de Cotonou a fait essentiellement, objet

de cinq (5) principaux documents de planification dont :

� plan de développement de 1894

Le souci premier des administrateurs à l’époque était la mise en place d’un plan

d’alignement pour l’installation des infrastructures à caractère économique, liées

à la construction du Warf.

� le plan directeur de Cotonou de 1951 ou Plan Calsat ;

Le plan directeur de 1951 comprenait un plan d’aménagement et un plan avant-

projet de distribution d’eau et d’assainissement. Il proposait la division de

Cotonou en huit (8) zones, bases des aménagements ultérieurs.

� le plan directeur d’urbanisme de 1961 ;

Il s’agit du remodelage du précédent plan et dont l’objectif était de diminuer les

superficies attribuées aux domaines publiques au profit de la propriété privée

afin de rendre possible la modernisation de la ville par raccordement aux

réseaux.

� le plan directeur d’assainissement des eaux pluviales à Cotonou de

1963

Il est prévu pour le drainage de treize bassins versants sur une superficie totale

de 1050 hectares couvrant uniquement la zone urbanisable de la ville.

� le schéma de structure de 1985 (GIGG);

Elaboré pour l’horizon 1992, le schéma de structure de Cotonou vise,

l’extension de la zone couverte par l’urbanisation de Cotonou à partir de la

commune de Ouidah jusqu’à la commune de Sèmè Kpodji (60 km) en 1997.

� le Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme (SDAU) du Grand

Nokoué de 2007 ;

Page 40: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

40

Il a apporté une contribution efficace à l'établissement d'un document de

planification urbaine à la conurbation en cours de formation entre les cinq (5)

communes (Cotonou, Porto-Novo, Sèmè Podji, Abomey-Calavi et Ouidah).

� le plan de développement communal de Cotonou de 2008.

Il prévoit une ville moderne, phare, économiquement solide avec un cadre de vie

sain (sans inondation, propre et moins polluée) en 2017.

3.1.4. Caractéristiques actuelles du cadastre de la ville de Cotonou

Le cadastre de la ville de Cotonou fait apparaître aujourd’hui, un maillage

irrégulier délimité par des voies primaires et secondaires. A l’intérieur de chaque

maille on distingue le réseau de voirie tertiaire desservant les îlots découpés en

parcelles. Au niveau du centre ville et en général des zones d’activités, les îlots

et les parcelles sont de grandes tailles (Figure 9).

Page 41: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

41

Figure 9 : Vue spatiale du cadastre de Cotonou Source : IGN, (2006)

Page 42: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

42

Cette morphologie résulte des lotissements successifs réalisés après les années 70 et

dont les réseaux structurants sont pour la plupart le prolongement du réseau

structurant de base mis en place par le colonisateur mais aussi ce réseau traduisant

des documents de planification de la ville, notamment le plan directeur de 1961 et le

schéma de structure de 1985 élaborés respectivement par les cabinets SCET-COOP

et GIGGS. La ville souffre aujourd’hui d’une véritable politique en matière de

gestion de l’occupation du sol (figure 10). Une telle situation lui est préjudiciable. En

effet, le fait marquant de la croissance urbaine à Cotonou est l’occupation anarchique

des zones impropres à l’habitation, entérinée parfois par l’administration publique. A

ce titre, le plan d’aménagement des berges de la lagune de Cotonou établi par la

DUA/DGURF/MUHRFLEC en 2000 est l’une des preuves de la complicité de

l’administration publique (Figure 10).

Page 43: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

43

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KPANKPAN GBENONKPO

PHARMACIE

SACRECOEUR

NOUVEAU PONT

# PORT DE PÊCHE

#JARDIN AQUATIQUE

RESTAURANTS ET SALLES DE JEUX#

PONT PIETONNIER

#THEÂTRE DE VERDURE

4 ème PONT

#

PORT DE PLAISANCECOMPLEXE HÔTELIER

DEDOKPO

DEDOKPO

ECOLEDEDOKPOL A

G U

N E

DE

C O

T O N

O U

L A G U N E DE C O T O

N O

U

ANCIEN PONT

3ème PONT

MISSESSIN

MISSESSIN

GBEDJEWIN

CEG

PLACE LENINE

GBEDJEWINECOLE

ABOKICODJI

STADE

MOSQUEE

POLICE

CENTRE NEUROPSYCHIATRIQUE

CIMETIERECATHOLIQUE

CIMETIERE M

USULMAN

OVERSEAS

ENAGNON

SONACOP

PLACE

PLACE

MAISONDES

JEUNES

ECOLE

ADJEGOUNLEECOLE

MIDONBO

JARDIN

PARC

ESPACE AMENAGE

ESPACE AMENAGE

PARC

AGBATO

ESPACE AMENAGE

DJIDJE

MARCHE DANTOKPA

MARCHE DANTOKPA

CENTREISLAMIQUE

POLICE

OBSS

CENTREISLAMIQUE

ECOLE

SOGEMA

CA

NOUVEAU PONT

BU BE DRA

BOCOSSI-TOKPA

GBOGBANOU

MARCHE DE FRIPPERIE

ECOLEDES

SOURDS

AUTOGARE

CLINIQUE

MISSEBO

ECOLE

TOKPA-HOHO

AVLEKETE

GUINCOME

GARE OCBN

SOTRACOP

ECOLE

SBEE

ECOLE

MARCHE

COBENAM

COBENAM

SOTRAB

INSAE

MISSION NOTRE DAME

MAGASIN

PREFECTURE

PARQUET

DOUANEHÔTEL

CCIB

DEPÔTSONACOP

PLACODJIPLAGE

PHARE

DDS

MT CA

O C E A N A T L A N T I Q U E

LYCEEKOULIBALY

DIRECTION DELA PECHE

CSD

AMENAGEMENT DES BERGES DE LA LAGUNE DE COTONOU

N

EO

S

Conception : Cabinet AFRIQUE OMNITECH, 2000

Réalisation : DUA / DGURF / MUHRFLECEdition : Août 2009

Aménagement Berge

Espace à aménagé

Jardin

Piste sur berge

Plan d'eau

Port de pêche

Port de plaisance et complexe hôtelier

Théâtre de verdure

Restaurants et sallles de jeux#

Arbre#

Ouvrage de décantation et d'épuration des eaux provenent des collecteurs

Ilot

LEGENDE

0.1 0 0.1 0.2 Km

E : 1 / 5 000

HÔTEL

HOMEL

437000

437000

437500

437500

438000

438000

438500

438500

439000

439000

439500

439500

440000

440000

701500 701500

702000 702000

702500 702500

703000 703000

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704000 704000

704500 704500

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705500 705500

706000 706000

706500 706500

Figure 10 : Plan d’aménagement des berges de la lagune de Cotonou

Source : DUA/DGURF/MUHRFLEC, (2000)

Page 44: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

44

L’examen du plan d’aménagement des berges de la figure 10 proposé par

l’administration publique montre que les parties marécageues des berges n’ont pas

été épargnées par les structures compétentes de l’état qui ne sont pas sans savoir les

conséquences d’un tel aménagement. Cette situation a favorisé l’installation des

populations (Photo1et 2).

Photo 1 : Occupation d’exutoire naturel à Fidjrossè kpota Source : Dah-Dossounon, Janvier (2012)

Photo 2 : Occupation de la berge lagunaire à Akpakpa Cowégbo Source : Dah-Dossounon, Janvier (2012)

La photo 1 montre l’occupation d’un exutoire naturel à Fidjrossè kpota par contre, la

photo 2 montre l’occupation de la berge lagunaire à Akpakpa Cowégbo.

Page 45: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

45

Photo 3 : Occupation de bas-fonds à Agla Adjaha Source : Dah-Dossounon, Janvier (2012)

Photo 4 : Occupation de bas-fonds à Avotrou Source : Dah-Dossounon, Janvier (2012)

La photo 3 montre l’occupation de marécage à Agla Adjaha et la photo 4 montre

l’occupation de marécage à Avotrou. En définitive, l’on assiste à une majeur

occupation des espaces marécageux et des secteurs à risque d’inondation disséminés

un peu partout à l’intérieur de la ville (Figure 11).

Page 46: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

46

Figure 11 : Répartition des secteurs impropres à l’habitation occupés dans la ville de Cotonou

Page 47: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

47

Les politiques d’aménagement du territoire jusqu’à présent ont été insuffisantes pour

réduire l’occupation des bas- fonds, des berges et des marécages, et réguler les

concentrations des populations. Ce qui n’est pas sans conséquences sur l’état de santé

des habitants surtout sur la capacité et la possibilité des autorités locales à gérer les

risques naturels d’une ville où subsistent encore des pratiques rurales cohabitant avec

les contraintes citadines. On retient donc que l’absence d’un contrôle efficace du

foncier et des politiques de lotissements rationnelles constitue l’un des problèmes

majeurs de l’amplification des inondations de la ville de Cotonou.

3.2. Dynamique de l’occupation du sol 3.2.1. Historique de l’occupation du sol à Cotonou

L’occupation du territoire de Cotonou a évolué progressivement et par étape.

Les différentes étapes d’évolution peuvent se résumer comme suit :

• La ville a été créée en 1830 sur l’initiative du roi Ghézo, illustre roi d’Abomey ;

• A la fin du 19ème siècle, Cotonou s’est développée à partir de quelques villages

de pêcheurs situés à l’Est et à l’Ouest de la lagune ;

• Avant 1930, Cotonou dont les activités tournaient pour l’essentiel autour du

Wharf et de la gare ferroviaire, s’étendait de Xwlacodji à Saint Michel ;

• De 1930 à 1970, des infrastructures économiques et portuaires ont été mises en

place, suivies vers les années 1970 du transfert du siège du gouvernement de

Porto Novo à Cotonou et de la construction de l’aéroport à Cadjèhoun ;

• De 1970 à 1980, la ville s’étendait à Agontikon, Gbèdjromindé, akpakpa sud,

nord et à certaines zones périphériques. De même après 1980, les grandes

extensions ont eu lieu consécutivement à l’explosion démographique ;

• A partir des années 1990, la conurbation de Cotonou, Calavi et Sèmè s’était

amorcée. Ainsi les extensions Ouest avaient englobé les centres urbains

d’Abomey- Calavi, Godomey, Dèkoungbé, togoudo et les centres ruraux de

Togba, houèto et akassato et les extensions Est, les centres ruraux d’Agblanganda,

Ekpè, Gbèffa, Agbalilamè, Sèmè- Podji, Djrègbé, Houenta et Kraké etc. la figure

12 présente les différentes étapes de cette évolution.

Page 48: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

48

Figure 12 : Etapes de la croissance spatiale de Cotonou Source : IGN, (2011)

Page 49: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

49

L’examen de la figure 12 montre que les installations des populations dans la ville de

Cotonou se sont faites grâce à l’extension de la ville de Cotonou. Cette extension

s’est faite du sommet du cordon de sable littoral vers les zones des marais et des

terres basses. Aujourd’hui, la ville a une superficie de 79 km2. Près de 85 % de la

ville aurait découlé d’une urbanisation très rapide n’ayant pas pris en compte les

caractéristiques naturelles du site expliquant les inondations qu’enregistre la ville.

3.2.2. Caractéristiques actuelles de l’état de surface de la ville

Avec la densification de l’habitat, tout le site de la ville de Cotonou notamment la

berge sablo-limoneuse et hydromorphe ainsi que les grandes dépressions ont été

illicitement vendus aux populations en quête de propriété privée, au mépris de toute

règle foncière voire d’hygiène et de santé (Figure 13).

Figure 13 : Occupation du sol dans le Littoral en 2008 Source : Fond topographique IGN et Image Spot-5, Février 2008

Page 50: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

50

Dans son extension spatiale, Cotonou a atteint le lac Nokoué au nord, absorbant

toutes les localités rurales. Au sud, elle est bloquée par la mer. Cette extension

démesurée vient du désir des béninois d’avoir au moins une maison personnelle dans

cette ville. Ils s’installent alors comme ils le peuvent sans se soucier du caractère

insalubre des bas-fonds ou des zones marécageuses. Ainsi, la densité des

constructions augmente d’année en année avec l’arrivée de nouveaux acquéreurs de

parcelles.

L’habitat est à première vue très peu différencié, avec une dominance des maisons

basses situées dans une concession clôturée et ayant une ou plusieurs cours.

Desservis par une voirie généralement orthogonale sauf à la périphérie, les quartiers

dégagent une certaine impression d’uniformité typologique. Cependant, des

différences importantes sont à noter et sont essentiellement fonction de la qualité des

dessertes et des infrastructures qui expliquent par ailleurs, l’insuffisance de

planification, l’inégalité des revenus et le développement historique de la ville (Photo

5-8).

Photo 5 : Vue partielle du quartier Saint-Michel Source : PDC de Cotonou, (2008)

Photo 6 : Vue partielle du Quartier Donatin Source : Dah-Dossounon, Janvier (2012)

Page 51: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

51

Photo 7 : Vue partielle du Quartier Kpankpan Source : PDC de Cotonou, (2008)

Photo 8 : Vue partielle du Quartier Vossa Source : Dah-Dossounon, Janvier (2012)

L’analyse des photos 5, 6, 7 et 8 montrent que l’on distingue plusieurs types d’habitat

dans la ville de Cotonou. Il s’agit :

� Une habitation de standing s’étendant sur 1381 ha avec une densité variant entre 50

et 80 hab/ha. Il est composé entres autres des résidences les cocotiers, Haie-Vive,

Cité Vie Nouvelle, cité Houéyiho, la zone des Ambassades, etc.

� Une habitation mixte (habitat-commerce) développé autour des marchés Dantokpa,

Missèbo et Ganhi. Il s’étend sur 126 ha avec une densité moyenne de 100 hab/ha.

� Une habitation ancien couvrant une superficie de 74 ha et où la densité de

population est très élevée et dépasse 300 hab/ha. Il s’agit des quartiers de

Xwlacodji, d’Enagnon et d’Adogléta. C’est un habitat insalubre aux conditions

d’hygiène précaire.

� Un habitat constitué des premières extensions de Cotonou loties avant les années

70 et celles loties entre les années 70 et 90. Il s’étend sur 3270 ha environ avec

une densité de population variant entre 130 et 160 hab/ha.

� Un habitat péri-urbain constitué par les quartiers Agla, Ahogbohouè et

Houénoussou qui affichent une densité moyenne variant entre 30 et 50 hab/ha.

� Un habitat marécageux qui abrite les couches de populations les plus défavorisées

de la ville. Elles vivent dans des conditions d’hygiène et d’assainissement

précaires et de sous équipement. On y distingue deux principaux sous-types

d’habitat dont :

Page 52: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

52

- celui loti, notamment dans les quartiers longeant la lagune de Cotonou et le lac

Nokoué s’étendant sur environ 800ha et où la densité moyenne est de 130 hab/ha ;

- celui non loti, notamment dans les quartiers Agla et Houénoussou avec une faible

densité de population et abritant les populations généralement pauvres vivant

aussi dans des conditions d’hygiène et d’assainissement précaires.

Il faut également noter qu’il existe un habitat pauvre et insalubre qui se situe tant

dans les quartiers périphériques que dans ceux marécageux ou non au cœur de la ville

et peuplés d’habitants à faible niveau de vie et pourtant grands producteurs de

déchets. Il s’agit des bidonvilles dont celles en bordure de mer (Xwlacodji), celles en

bordures de la lagune de Cotonou, du lac Nokoué et des bas-fonds et celles des

quartiers périphériques (Agla, etc.) et des quartiers de forte concentration humaine au

centre ville caractérisés par la présence des allochtones tels les nigérians, nigériens,

maliens, etc. notamment à Zongo.

L’habitat à Cotonou est confronté à divers problèmes essentiellement liés :

� à la non adhésion ou au refus des propriétaires aux dynamiques devant permettre

ou faciliter les financements et ou la viabilisation des lotissements opérés ;

� à l’absence d’une véritable politique de financement des lotissements et la faible

implication de l’Etat dans la réalisation de ces opérations ;

� l’insuffisance voire l’inexistence de structures de financement de l’habitat ou des

travaux de lotissement jusqu’à un passé récent, etc.

Au bilan, la ville de Cotonou est caractérisée par le manque de mise en œuvre d’une

politique cohérente en matière de planification et de gestion du développement

urbain. En effet, le non respect des textes règlementant l’aménagement du sol courant

dans la ville de Cotonou, a augmenté le coefficient de ruissellement du territoire de la

ville dû à l’imperméabilisation du sol et à l’occupation des secteurs défavorables aux

établissements humains. De ce fait, la ville enregistre davantage de dommages liés à

l’inondation.

Page 53: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

53

CHAPITRE IV : IMPLICATIONS DE LA MAUVAISE OCCUPATION DU SOL SUR L ES

INONDATIONS ET APPROCHES DE SOLUTIONS

Le présent chapitre procède à l’identification des impacts socio-économiques des

inondations et les mesures de lutte contre les facteurs humains de ces inondations

dans la ville de Cotonou.

4.1. Implications de la mauvaise occupation du sol sur les inondations 4.1.1. Imperméabilisation du sol et augmentation du coefficient de ruissellement

L'occupation du sol joue un rôle primordial dans la vulnérabilité à l'inondation. En

effet, les surfaces bâties créent une imperméabilité au niveau du sol rendant

impossible toute infiltration. Cet état de chose augmente le coefficient de

ruissellement qui correspond au pourcentage d’eau de pluie non infiltrée ni évaporée

et qui ruisselle. Sa valeur C est comprise entre 0 et 1 et dépend de la nature, des

caractéristiques physiques et anthropiques des surfaces drainées (Tableau III).

Tableau III : Coefficient de ruissellement applicable au secteur d’étude

Nature de la surface C - Pavage, chaussée revêtue………………… - Toitures et terrasses………………………. - Sols imperméables avec végétation….. - Sols perméables avec végétation…..

0,7 < C < 0,95 0,75< C < 0,95 0,13 < C < 0,35 0,05 < C < 0,20

Type d’occupation du sol - Commercial : - Résidentiel : • Lotissements…………………………………………… • Collectif………………………………………………... • Habitat dispersé………………………………………... -Industriel………………………………………………….

0,7 0< C < 0,95 0,3 < C<0,50 0,50 < C<0,75 0,25 < C < 0,40 0,50 < C< 0,80

Source : Accrombessi, 2008

L’analyse du tableau montre que le niveau de vulnérabilité de la ville de Cotonou

face aux inondations est en grande partie en fonction de la planimétrie pratiquement

identique dans la plupart des quartiers. L’étalement urbain anarchique, l’installation

humaine dans les espaces alluviaux ainsi que les remblaiements fréquents de toutes

sortes, sont à la base desdites perturbations.

Page 54: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

54

4.1.2. Vulnérabilité du site aux inondations et ses conséquences

Les inondations constituent le premier désastre auquel sont confrontés les habitants

de Cotonou. L'abondance de précipitations, la présence du lac Nokoué et de la

lagune ou encore de l'Océan Atlantique ajouté aux influences du cadastre,

soumettent la ville aux aléas de la nature. La figure 14 illustre la répartition du degré

du risque d'inondation dans la ville.

Figure 14 : Risque d’inondation dans la ville de Cotonou Source : Résultat d’analyse, (2012) adapté de Assogba, (2011)

L’analyse de la figure 11 permet de réaliser que les secteurs à moyen et fort risque

d’inondation sont disséminés un peu partout dans la ville. Elles couvrent 65 % du

territoire. Le résultat obtenu a aussi permis de remarquer qu'il n'existe pas de secteur

sans risque même si la partie sud semble être moins exposée. Vers la fin du mois de

juin, les précipitations se succédant sans interruption pendant quelques jours, laissent

le niveau des eaux de ruissellement stagnantes responsables des inondations oscillé

Page 55: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

55

entre 20 cm et 1 m au dessus de la surface du sol dans la plupart des quartiers de la

ville bloquant ainsi la mobilité des personnes et des biens. Ainsi, la ville de Cotonou

subit chaque année le péril des inondations dont la durée est variable et peut parfois

s’étendre sur plusieurs mois (voir tableau IV).

Tableau IV : Période d’inondation au cours d’une année à Cotonou

MOIS janvier

février

Mars

avril

mai juin juillet août

septembre

octobre

novembre

décembre

PERIODES

Source : Enquête de terrain février, 2012 : Absence d’inondation

: Inondations dues aux eaux de pluie sur Cotonou

: Inondations dues aux eaux de crue sur Cotonou

Dans une année, il y a deux périodes d’inondation à Cotonou. La première se déroule

pendant la grande saison des pluies (mi - avril à mi - juillet) et la seconde se déroule

pendant la petite saison des pluies (mi - août à mi - octobre) et la période de montée

des eaux dans le lac et le chenal.

Dans plusieurs quartiers, après de fortes averses, l’eau stagne entre les concessions et

tout au long des rues. Elles débordent largement et couvrent la chaussée de 5 à 20 cm

et même davantage suivant les quartiers tels que Fifadji, Ladji, Sainte Cecile, Vossa,

Avotrou, Agla, Yénawa, Ahouansori, etc. Les rues disparaissent sous d’immenses

nappes d’eau (photo 3), envahissant la cour des maisons, débordant parfois jusqu’au

salon et dans les chambres à coucher (photo 9 et 10).

Page 56: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

56

Photo 9 : Rue inondée à Fidjrossè Cliché : Dah-Dossounon, Juillet (2011)

Photo 10 : Habitation entièrement inondée au cœur de Cowégbo Cliché : Dah-Dossounon, Juillet (2011)

L’observation des photos 9 et 10 indique l’ampleur des inondations dans ces deux

quartiers. Dans la photo 9 prise à Fidjrossè, l’eau a totalement envahi la rue comme

la plupart des rues de ce quartier, les rendant du coup difficiles d’accès aux riverains

pendant cette période de l’année. Tous les motocyclistes et les automobilistes sont

contraints de passer dans cette flaque comme l’illustre la photo 3. La photo 10 prise à

Cowégbo indique une habitation entièrement inondée. A l’exception du père de

famille, tous les autres occupants quittent pour aller chercher refuge ailleurs.

Sur le plan sanitaire, les populations sont confrontées à certaines affections telles que

le paludisme, les maladies microbiennes comme le choléra, les infections aux pieds,

la diarrhée, les pieds d’athlète, la fièvre jaune, la fièvre typhoïde, la toux, la

démangeaison, la grippe, les vomissements, etc. A Ahogbohouè, Fidjrossè, Fifadji,

Avotrou, Ladji, Vossa, Gangbodo Agla et Sènadé, 35,71 % des enquêtés sont

atteints du paludisme et 19,64 % souffrent des infections aux pieds.

Malheureusement, c’est pendant cette période que les infrastructures sanitaires sont

souvent totalement envahies par l’eau rendant difficile leur accès, paralysant ainsi le

déroulement normal de leurs activités (photo 11 et 12).

Page 57: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

57

Photo 11 : Inondation au CNHU

Cliché : Dah-Dossounon, Juillet (2011)

Photo 12 : Inondation d’une clinique à Fifadji

Cliché : Dah-Dossounon, Juillet (2011)

Du fait de la situation qu’illustrent les images ci-dessus, 70 % des maladies les plus

courantes sont traitées à l’automédication ou par la tisane alors que les 30 %

seulement font recours aux centres de santé. Pendant les inondations, les enfants, les

handicapés et les personnes âgées sont les plus exposées aux risques. Par exemple,

les enfants pataugent dans les eaux accroissant ainsi les risques d’infections diverses

et d’électrocutions. Les pertes en vies humaines par noyades, bien que rares,

surviennent quand même. La recrudescence des maladies du fait des inondations a

des impacts négatifs sur la capacité de production et sur l’accès aux ressources

insuffisantes dont dispose la population. Pendant ce temps, la qualité de la vie est

considérablement altérée. Les eaux stagnantes des flaques se chargent des déchets de

toutes sortes qu’elles répandent dans l’environnement créant ainsi diverses formes de

pollutions. Au niveau des ménages, les voies s’inondent d’abord, ensuite la cour des

concessions et enfin l’eau monte et pénètre dans les salons, les chambres et partout

dans les maisons. Les nombreuses familles sinistrées passent plusieurs jours dans

l’eau, posant leur lit sur des briques ou transformant les tables en lieux de couchage.

Ces inondations créent d’importants dégâts des matériels ménagers : ustensiles de

cuisine, vêtements, équipements de salon ou de chambres, appareils électroménagers,

perte d’argent ou d’animaux domestiques, documents et dossiers précieux (diplômes,

Page 58: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

58

actes de naissances puis de mariage, etc.). Les travaux de terrain ont révélé que 61 %

des enquêtés ont perdu de biens matériels lors des inondations.

Sur le plan économique, on remarque que les infrastructures routières et la devanture

des boutiques et magasins sont complètement immergés dans l’eau. Les sources de

revenus des populations victimes s’amenuisent sérieusement les empêchant ainsi de

faire face aux coûts supplémentaires induits par la survenue brutale de l’événement

pour l’achat de matériels de reconstruction. S’agissant des infrastructures

sociocommunautaires (routes, ouvrages d’art, écoles), il convient de souligner

qu’elles s’altèrent très rapidement sous l’action des inondations. Il y a des trous un

peu partout sur les voies en terre, des flaques d’eau au bon milieu des routes avec des

affaissements sur les voies pavées et les trottoirs. Il s’en suit une accélération du

cycle de pauvreté et une plus grande vulnérabilité aux catastrophes. En effet, la

stagnation des eaux dans les rues accélère non seulement leur détérioration mais

également celle des moyens de transport (automobiles, motocycles, motos, etc.).

Cette situation a pour conséquences la réduction des activités économiques voire la

paralysie des échanges urbains qui constituent pourtant l’une des fonctions

essentielles d’une ville. Les caniveaux construits pour faciliter l’écoulement de l’eau

des pluies sont débordés. L’accès dans les infrastructures socioéconomiques

installées de part et d’autre de la rue apparaît très pénible paralysant ainsi leurs

activités. Les déplacements à motos ou en véhicules sont souvent difficiles et parfois

impossibles à certains endroits de ces quartiers limitant la mobilité des personnes et

des biens ainsi que les activités socioéconomiques dans ces quartiers. Cette situation

a pour conséquences l’enclavement de certains secteurs, le retard au service, le stress

lié au contact des pieds avec l’eau, etc. L’impraticabilité des voies ou leur

enclavement sont générateurs de pauvreté. En ce qui concerne les infrastructures

éducatives, il arrive qu’elles soient complètement sous l’eau empêchant les activités

de se dérouler normalement (CBDD, 1997 et résultats d’enquêtes).

Page 59: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

59

4.2. Approche de gestion efficace des inondations à Cotonou

Les différents modèles de gestion communautaire et institutionnelle des inondations

adoptés dans la ville de Cotonou et les diverses structures impliquées ont montré

leurs limites. Le phénomène ne fait que persister et s’amplifier d’une année à une

autre puis d’un quartier à un autre du fait de la non prise en compte de tous les

facteurs qui déterminent les manifestations du phénomène.

A cet égard, il importe d’envisager d’autres modèles de synergie d’actions entre les

acteurs en prenant en compte simultanément les divers paramètres physiques et

humains qui sont à la base du phénomène afin d’améliorer le cadre de vie des

populations. Dans ce contexte, au vu de l’importance des différentes causes, il est

questions que les acteurs agissent en tenant compte :

� des contraintes pédologiques de la ville : la municipalité de Cotonou et les

autorités à divers niveaux doivent repenser la politique de l’habitat et de

l’urbanisation de la ville afin de limiter l’occupation anarchique des domaines

impropres à l’habitation, la densification de l’habitat à outrance et

l’imperméabilisation du sol. Pour y parvenir, il faut :

o opter pour une bonne pratique de la gestion foncière des domaines dans la ville de

Cotonou ;

o intervenir sur le niveau de vie et la conscience des couches déshéritées de la ville

qui habitent les secteurs à fort risque d’inondation afin de les amener à libérer ces

secteurs ;

o encourager le développement des villes satellites autours de Cotonou et celui des

villes secondaires à l’intérieur du pays capables d’absorber une partie du flux

migratoire en direction de Cotonou ;

o promouvoir l’émergence des cités dortoirs hors du territoire de la ville de Cotonou

afin de limiter la densification de l’habitat à outrance sur le territoire de la ville ;

o limiter l’exode rural en direction de Cotonou ; en créant un peu partout sur

l’étendue du territoire nationale des structures économiques capables de

Page 60: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

60

consommer les demandeurs d’emplois envieux de se rendre à Cotonou afin de les

fixer dans leur localité d’origine ;

o sensibiliser les populations sur les inconvénients qu’il y a dans le compactage des

sols des cours des maisons.

� des contraintes topographiques et géomorphologiques : les différents acteurs

soucieux de l’atténuation de l’effet des inondations à Cotonou doivent aider la

ville à :

o disposer d’un schéma directeur d’assanissement actualisé prenant en compte les

contraintes naturelles qui caractérisent le territoire de la ville ;

o définir et promouvoir pour chaque quartier de la ville un plan d’urbanisme et

d’aménagements de détails prévoyant les types d’habitat approprié pouvant

permettre de réduire la vulnérabilité de la ville ;

o mettre en place et l’entretien des infrastructures de drainage ;

� des contraintes hydrologiques : les différents acteurs doivent œuvrer à :

o libérer les exutoires naturels des cours d’eau du secteur ;

o sensibiliser les populations installées le long des zones basses des abords du lac

Nokoué et de la lagune ;

o encourager les efforts de prévision des années de crue exceptionnelles par les

scientifiques ;

� des contraintes climatiques : les différents acteurs doivent œuvrer à

o encourager les efforts de prévision des années à pluviométrie exceptionnelle,

o renforcer à l’approche des saisons de pluies les moyens de gestion des

inondations ;

o intensifier à l’approche des saisons de pluies le curage et l’entretien des

infrastructures de drainage ;

o intensifier à l’approche des saisons de pluies les rechargements et le reprofilage

des voies en terre ;

o ouvrir des tranchées à l’approche des saisons de pluies ;

Page 61: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

61

Conclusion

Au terme de cette recherche consacrée à l’analyse des incidences du cadastre sur la

survenance des inondations cycliques dans la ville de Cotonou, on retient que à part

les conditions pédo-géomorphologique, hydrologique et pluviométrie qui rendent

vulnérable le site de la ville de Cotonou aux inondations ; l’inexistence d’une

politique rigoureuse d’extension urbaine couplée avec les failles au niveau de la

gestion du cadastre, sont à la base de l’ampleur des inondations enregistrées.

Les raisons de cet état de chose sont multiples. La densité des constructions

augmente d’année en année avec l’arrivée de nouveaux acquéreurs de parcelles dans

les zones inondables. Près de 85 % de la ville de Cotonou ont découlé des

morcellements fantaisistes donnant lieu à une urbanisation très rapide n’ayant pas

pris en compte les caractéristiques naturelles du site. Ainsi donc, des couloirs

naturels d’écoulement des eaux et les domaines réservés à la mise en place des

infrastructures de voirie se sont retrouvés occupés par des habitations humaines. La

conséquence immédiate de ces situations après de fortes averses, sont désastreuses.

L’eau stagne entre les concessions et tout le long des rues couvrant les chaussées de 5

à 20 cm puis envahit la cour des maisons. Les infrastructures sociocommunautaires

sont souvent totalement envahies par l’eau rendant difficile leur accès. Les

déplacements sont souvent difficiles et parfois impossibles à certains endroits des

quartiers inondés limitant la mobilité des personnes et des biens ainsi que les activités

socioéconomiques dans ces quartiers. Cette situation a pour conséquences

l’enclavement de certains secteurs, le retard au service, le stress lié au contact

permanent des pieds avec l’eau, etc. L’impraticabilité des voies ou leur enclavement

sont générateurs de pauvreté. Face à cette situation, il est constaté que les actions

menées (ouverture des tranchées, conception de programme Cotonou en campagne

contre les inondations, reprofilage des voies, pompage des eaux, curage périodique et

construction de caniveaux, collecteurs etc.) par les divers acteurs n’ont pas permis de

freiner le phénomène.

Page 62: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

62

Face à de telles situations, il faut développer une culture du risque et entretenir une

mémoire collective. Des procédures telles que celles des plans d’exposition aux

risques d’inondation semblent bien adaptées. En revanche, établissement d’une

cartographie des champs d’inondation, sensibilisation de la population au risque,

l’information sur les dangers encourus et les gestes de sauvegarde sont des mesures à

prendre en compte.

Conformément aux résultats obtenus, il s’en suit que les objectifs de cette étude sont

atteints et ses hypothèses sont vérifiées. L’étude apporte donc la lumière sur les

influences du cadastre sur la manifestation et de la récurrence des inondations

catastrophiques auxquelles sont confrontés les habitants de la plus importante ville de

Cotonou.

En conséquence, ce travail facilite la maîtrise des inondations à Cotonou donc, sa

meilleure gestion. Pour alors continuer dans le sens de l’amélioration des

connaissances sur la thématique des inondations à Cotonou et d’identifier des outils

de gestion adéquats pour un système de gestion opérationnelle et efficace ; les

prochains travaux de recherche porteront sur le thème : « Vulnérabilité et

mesures d’adaptation des aménagements de berges lagunaires aux

risques hydro-climatiques à Cotonou ». Ce projet de recherche vise

essentiellement à déterminer la vulnérabilité et les mesures d’adaptation des

aménagements de berges lagunaires face aux risques hydro-climatiques à Cotonou.

Page 63: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

63

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Page 68: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

68

Liste des figures Pages

Figure 1 : Situation géographique et administrative de la ville de Cotonou

10

Figure 2 : Modèle PEIR appliqué à l’étude du Cadastre et inondations cycliques dans la ville de Cotonou

23

Figure 3 : Morphologie de la ville de Cotonou 25 Figure 4 : Composantes pédologiques du milieu d’étude 26 Figure 5 : Bilan climatique mensuel de Cotonou sur la période

1951-2009 28

Figure 6 : Dynamique démographique de Cotonou de 1960 à 2002 30 Figure 7 : Répartition de la population par arrondissement à Cotonou

en 2002 30

Figure 8 : Lotissement des exutoires 35 Figure 9 : Vue spatiale du cadastre de Cotonou 39 Figure 10 : Plan d’aménagement des berges de la lagune de Cotonou 41 Figure 11 : Répartition des secteurs impropres à l’habitation occupés

dans la ville de Cotonou 44

Figure 12 : Etapes de la croissance spatiale de Cotonou 46 Figure 13 : Occupation du sol dans le Littoral en 2008 47 Figure 14 : Risque d’inondation dans la ville de Cotonou 52

Liste des photos Pages

Photo 1 : Occupation d’exutoire naturel à Fidjrossè kpota 42 Photo 2 : Occupation de la berge lagunaire à Akpakpa Cowégbo 42 Photo 1 : Occupation de bas-fonds à Agla Adjaha 43 Photo 2 : Occupation de bas-fonds à Avotrou 43 Photo 3 : Vue partielle du quartier Saint-Michel 48 Photo 6 : Vue partielle du Quartier Donatin 48 Photo 7 : Vue partielle du Quartier Kpankpan 49 Photo 8 : Vue partielle du Quartier Vossa 49 Photo 9 : Rue inondée à Fidjrossè 54 Photo 10 : Habitation entièrement inondée au cœur de Cowégbo 54 Photo 11 : Inondation au CNHU 55 Photo 12 : Inondation d’une clinique à Fifadji 55

Page 69: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

69

Liste des tableaux Pages

Tableau I : Centres de documentation et types d’informations recueillies

19

Tableau II : Liste des quartiers investigués et le nombre de ménages enquêtés

20

Tableau III : Coefficient de ruissellement applicable au secteur d’étude

51

Tableau IV: Période d’inondation au cours d’une année à Cotonou 53

Page 70: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

70

ANNEXES Questionnaire

Le présent questionnaire est établi dans le cadre de nos travaux de recherche de DEA en

Géoscience et gestion de l’environnement à l’Université d’Abomey-Calavi portant sur : cadastre et inondations cycliques dans la ville de Cotonou. Nous le soumettons à votre attention et

souhaitons votre collaboration. Merci pour votre compréhension

A. Identification Arrondissement Quartier de ville Village Types de centre de santé fréquentés : Nom de l’enquêté Sexe Age Groupe socio -

linguistique

Coordonnées géographiques de la localité (GPS) Situation (nord, sud, est, ouest,) B. Manifestation du phénomène d’inondation à Cotonou B1. Est-ce-que votre localité est inondée ?

B2. Si oui pendant combien de temps dans l’année ? 2 à 4 mois 4 à 6 mois 6 à 8 mois Autres à préciser B3. Quelles sont alors les périodes d’inondation de votre quartier ? De mars à mai De juin à mi-août De sept à mi-nov Autres à préciser B4. Pendant quelle période vous enregistrez de plus graves inondations ? De mars à mai De juin à mi-août De sept à mi-nov Autres à préciser B5. Quelles sont les hauteurs des eaux d’inondation dans votre quartier pendant la manifestation du phénomène ? périodes hauteurs 10 à 50 cm 50 cm à 2 m 2 m et plus

mars à mai

juin à mi-août

sept à mi-nov Autres :

B6. Votre maison est – elle inondée ?

Oui Non

Oui

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71

B7. Si oui, à quelles périodes ? De mars à mai De juin à mi-août De sept à mi-nov Autres à préciser C. Mesures endogènes Comment vous vous en sortez ? Evacuation de l’eau par nos moyens Abandon du logement pour quelque temps Evacuation de l’eau par les autorités Soulèvement de nos bagages Autres solutions (à préciser) D. Facteurs naturels des inondations de Cotonou D1. Quelles sont selon vous les raisons qui justifient l’inondation de votre quartier ou de votre maison ? Facteurs influençant les inondations de Cotonou Degré de l’influence Pluies successives Occupation des marécages Obstructions des exutoires d’eau naturels Crues du fleuve Ouémé Augmentation du niveau de la mer Changement climatique Disparition du couvert végétal Imperméabilisation du sol Nappe superficielle Topographie peu favorable à l’évacuation des eaux Drainage de la majorité des eaux de ruissellement du nord-Bénin vers le littoral

Autres (à préciser) : Influence majeure ; : Influence moyenne ; : peu d’influence ; :aucune influence D2. Quelles sont les raisons que d’autres personnes avancent à propos des causes d’inondation de votre quartier ? Facteurs influençant les inondations de Cotonou Degré de l’influence Pluies successives Occupation des marécages Obstructions des exutoires d’eau naturels Crues du fleuve Ouémé Augmentation du niveau de la mer Changement climatique Disparition du couvert végétal Imperméabilisation du sol Nappe superficielle Topographie peu favorable à l’évacuation des eaux Drainage de la majorité des eaux de ruissellement du nord-Bénin vers le littoral

Autres (à préciser)

Non

1 2 4 3

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72

: Influence majeure ; : Influence moyenne ; : peu d’influence ; :aucune influence D3. A partir du déclenchement de quel(s) phénomène(s) du milieu physique vous commencez par constater les inondations dans votre localité ou dans l’agglomération de Cotonou ? Facteurs de déclenchement des inondations de Cotonou Degré de l’influence Pluies diluviennes Crues du fleuve Ouémé Occupation des marécages Augmentation du niveau de la mer Comblement du lac Nokoué Obstructions des exutoires d’eau naturels Disparition du couvert végétal Changement climatique Autres (à préciser) : Influence majeure ; : Influence moyenne ; : peu d’influence ; :aucune influence E. Tendance de la dynamique des inondations de l’agglomération de Cotonou Quelle mémoire avez-vous de l’évolution des inondations de votre localité ou de l’agglomération de Cotonou ? Périodes Tendance

1940 à 1970

1970 à 1990

1990 à 2005

2005 à Nos jours

Les inondations ont pris beaucoup d’ampleur Les inondations ont pris peu d’ampleur Les inondations sont restées stables F. Tendance de la dynamique temporelle des facteurs naturels des inondations de l’agglomération de Cotonou F1. Quelles sont les causes de cette tendance ? Facteurs de déclenchement des inondations de Cotonou

De 1940 à 1970

De 1970 à 1990

De 1990 à 2005

De 2005 à Nos jours

Pluies diluviennes Crues du fleuve Ouémé Occupation des marécages Augmentation du niveau de la mer Comblement du lac Nokoué Obstructions des exutoires d’eau naturels Disparition du couvert végétal L’érosion du sol Changement climatique Drainage de la majorité des eaux de ruissellement du nord-Bénin vers le littoral

Changement climatique Autres (à préciser) : Influence majeure ; : Influence moyenne ; : peu d’influence ; :aucune influence F2. Votre localité a commencé par être inondée depuis quelle période ?

1 2 4 3

1 2 4 3

1 2 4 3

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73

Périodes Tendance

1940 à 1970

1970 à 1990

1990 à 2005

2005 à Nos jours

Les inondations ont pris beaucoup d’ampleur Les inondations ont pris peu d’ampleur Les inondations sont restées stables F. Tendance de la dynamique spatiale des facteurs naturels des inondations de l’agglomération de Cotonou A quelle échelle spatiale se retrouvent les causes de la dite tendance ?

Facteurs d’évolution des inondations de Cotonou locale communale départementale Régionale Pluies diluviennes Crues du fleuve Ouémé Occupation des marécages Augmentation du niveau de la mer Comblement du lac Nokoué Obstructions des exutoires d’eau naturels Disparition du couvert végétal L’érosion du sol Changement climatique Drainage de la majorité des eaux de ruissellement du nord-Bénin vers le littoral

Changement climatique Autres (à préciser)

G. Perspectives sur les inondations de l’agglomération de Cotonou G1. Quelles sont vos intentions sur l’avenir des inondations de votre localité ou de l’agglomération de Cotonou ? G2. Existent-elles selon vous des possibilités de limitation du phénomène ?

G3. Si oui, lesquelles ? Noms de l’enquêteur : Durée de l’entretien :

Oui Non

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74

Date d’enquête :

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Guide d’entretien Ce guide d’entretien est élaboré dans le cadre de nos travaux de recherche de DEA en Géoscience et gestion de l’environnement à l’Université d’Abomey-Calavi portant sur : cadastre et inondations

cycliques dans la ville de Cotonou. Nous le soumettons à votre attention et souhaitons votre collaboration.

Merci pour votre compréhension

Groupe cible : autorités locales et responsables politico-administratives

• Les facteurs naturels qui participent à la manifestation des inondations dans l’agglomération de Cotonou

• Comment participent-ils ces facteurs à l’inondation de Cotonou

• La répartition de ces facteurs

• La dynamique desdits facteurs

• L’importance des inondations dans le temps

• Les causes naturelles de l’augmentation du risque d’inondation dans l’agglomération de Cotonou

• Les actions anthropiques qui renforcent la participation des causes naturelles de l’inondation

• Quelles sont les pratiques de la gestion des inondations de Cotonou qui tiennent compte de causes

naturelles

• Le pourcentage des pratiques tenant compte des causes naturelles des inondations à Cotonou

• Les causes naturelles dont-elles tiennent compte

• Les indicateurs physiques de la dynamique des causes naturelles

• Commentaire libre sur l’avenir du risque d’inondation à Cotonou

• Les mesures d’atténuation du risque

• Les acteurs à impliquer

Identification Arrondissement Quartier de ville Durée d’expérience : Nom de l’enquêté Sexe Age Responsabilité

Coordonnées géographiques de la localité (GPS) Situation (nord, sud, est, ouest,)

Noms de l’enquêteur : Durée de l’entretien : Date d’enquête : N° de la fiche :

Page 76: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

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Guide d’observation Ce guide d’observation est conçu dans le cadre de nos travaux de recherche de DEA en Géoscience et gestion de l’environnement à l’Université

d’Abomey-Calavi portant sur : cadastre et inondations cycliques dans la ville de Cotonou. Nous le soumettons à votre attention et souhaitons votre collaboration. Merci pour votre compréhension

Facteurs d’évolution des inondations de Cotonou importance locale communale départementale Régionale

Pluies diluviennes Crues du fleuve Ouémé Occupation des marécages Augmentation du niveau de la mer Comblement du lac Nokoué Obstructions des exutoires d’eau naturels Disparition du couvert végétal L’érosion du sol Changement climatique Drainage de la majorité des eaux de ruissellement du nord-Bénin vers le littoral

Changement climatique Nappe superficielle Imperméabilisation du sol Topographie peu favorable à l’évacuation des eaux Autres (à préciser)

: Influence majeure ; : Influence moyenne ; : peu d’influence ; : aucune influence Identifiction

Noms de l’enquêteur :

Date d’enquête : N° de la fiche

Département Commune Arrondissement Quartier de ville Village Coordonnées géographiques de la localité (GPS) Situation (nord, sud, est, ouest,)

3 4 2 1

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77

Table des matières Pages

DEDICACE 2 SOMMAIRE 3 LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS 4 AVANT-PROPOS 5 RESUME 7 ABSTRACT 7 INTRODUCTION 8

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET DEMARCHE

METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE

11

1.1. Etat des connaissances 11 1.2. Clarification des concepts 13 1.3. Problématique 16 1.3.1. Justification du sujet 16 1.3.2. Hypothèses de travail 17 1.3.3. Objectifs de recherche 17 1. 4. Démarche méthodologique 18 1.4.1. Données utilisées 18 1.4.2. Collecte des données 19 1. 4.2.1. Recherche documentaire 19 1.4.2.2. Travaux de terrain 20 1.4.2.2.1. Echantillonnage 20 1.4.2.2.2. Techniques et outils de collecte des données 21 1.4.3. Traitement des données et analyse des résultats 22

CHAPITRE II CONTEXTE GEOGRAPHIQUE DE L’ETUDE

24

2.1. Aspects biophysiques 24 2.1.1. Contexte géomorphologique 24 2.1.2. Composantes pédologiques 26 2.1.3. Facteurs climatiques 27 2.1.4. Contexte hydrogéologique 28 2.2 Aspects socio-économiques 29 2.2.1. Evolution démographique 29 2.2.2. Activités socio-économiques 31

CHAPITRE III : DOCUMENTS CADASTRAUX ET DYNAMIQUE DE

L’OCUPATION DU SOL A COTONOU

32

3.1. Différents documents cadastraux de la ville de Cotonou 32 3.1.1. Mesures institutionnelles de gestion du cadastre au Bénin 32

Page 78: CADASTRE ET INONDATIONS CYCLIQUES  DANS LA VILLE DE COTONOU

78

3.1.2. Evolution des opérations de lotissement à Cotonou 34 3.1.3. Quelques documents de planification et de mise en place

du cadastre à Cotonou

37

3.1.4. Caractéristiques actuelles du cadastre de la ville de Cotonou

38

3.2. Dynamique de l’occupation du sol 45 3.2.1. Historique de l’occupation du sol à Cotonou 45 3.2.2. Caractéristiques actuelles de l’état de surface de la ville 47

CHAPITRE IV : IMPLICATIONS DE LA MAUVAISE

OCCUPATION DU SOL SUR LES INONDATIONS ET APPROCHES DE SOLUTIONS

51

4.1. Implications de la mauvaise occupation du sol sur les inondations

51

4.1.1. Imperméabilisation du sol et augmentation du coefficient de ruissellement

51

4.1.2. Vulnérabilité du site aux inondations et ses conséquences 52 4.2. Approche de gestion efficace des inondations à

Cotonou 57

Conclusion 59 Bibliographie 61 Liste des figures 66 Liste des photos 66 Liste des tableaux 67 Annexes 68 Table des matières 75