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Brixhe & Panayotou 1994 - Langues Indo-europeens. Le Thrace

Oct 13, 2015

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lizandri1976

Brixhe & Panayotou 1994 - Langues indo-europeens. Le Thrace
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  • (n1*t indo-europdennes,6djt. par Fr. Bacler,Paris (ddit. du C.N.R.S.). 1994.

    CHAPITRE 9

    LE THRACE'

    Clawde BR{XHE. Anns PANAYOTOU

    Ce n'est gubre que vers le milieu du xlx' sidcle qu'on commenga hporter un intdr6t particulier ir la ou aux langues parl6es jadis dans I'Estde la p6ninsule des Balkans. Le v6ritable fondateur de la thracologie futW. Tomaschek et, jusqu'd la fin de la Seconde Guerre, les 6tudes portantsur cette aire furent essentiellement concentr6es i Vienne. Aprds la guelre,paralldlement i une intense activit6 arch6ologique, elles se ddplacdrent vers1'Est, vers Belgrade et Skopje, mais surtout vers Bucarest et Sofia, oi futfondd en i972 I'Institut de thracologie (langue, histoire, arch6ologie).

    De nombreux d6veloppements ont 6t6 consacr6s ici ou ld ) I'histoiredes recherches linguistiques 2. On se contentera ici de mentionner le nom de

    l. Ce titre ne constitue naturellement pas une prise de position en faveur d'ilntdes thdses qui seront 6voqudes plus loin. ll reprdsente une ddsrgnalion t-'ornlt;i:de pow iaou les langues de I'espace visd par la thracologie. - La plupan des for:nes utilirahrirt;sont fournies par des textes grecs, littcraires ou tipigraphiques : iian:; ler page:i {tul sutvent,aucune torme, quelle qu'en soit i"orrgine, ne sera acceniu6e; ce nous semble Otre la solutionlinguistiquement Ia plus satisfaisante.

    2. Voir, par exemple, Russu. l2-48, 1'19 [63-89] 1Georgiev' 1983' 1149-1150; lzl..198'1, 207-208; Velkova, 13-38.

  • r80 Inngue s indo- europ6ennes

    ceux qui en ont marqu6 les dtapes les plus importantes : outre Tomaschek(1893 et 1894), P. Kretschmer, qui en 1896 lanEa la fameuse thbse thraco-phrygienne; D. Detschew, qui en 1957 publia le plus complet des recueilsde donn6es linguistiques thraces, imparfait, constamment amdlior6, maisirremplaEable;enfin I.I. Russu (1959, 1969) et Vl. Georgiev (1951,1966,1983...), qui dans les trente dernidres ann6es ont animd des ddbats souventponctu6s par les interventions mesur6es de G. Mihailov (1984, 1986, 1987).

    1. L'ESPACE BT LE TEMPS

    Le premier obstacle rencontr6 rdside dans la ddfinition de I'aire thrace.Certes, eiie a parfois 6t6 trds vaste, fluctuant 6norm6ment de Ia prdhistoire hI'histoire; mais, dans ies solutions avancdes affleure parfois une pointe dechauvinisme, un peu semblable )r celui qui, aux xvlle et xVIIIe sibcles,faisait exalter les Gdtes et les Daces par I'historiographie saxonne deTransylvanie, ir partir de I'identifil-1"' - i'lq Gdtes et des Goths, des Daceset des Detschen/Deutschen 3 : -riion et assimilation, J.C. Draganen arrive i annexer d I'un de'.'::,. dnlcies une carte oi

    "l'espace thrace" vaoe ia Battique d la M6diterran6e, du Dniepr et du centre de I'Anatolie auSud de I'Espagne, englobant la Grbce continentale (sauf le P6loponndse)et l'ltalie (y compris la Sicile) +.

    Ne retrouverait-on pas, en plus discret, le mOme parti pris danscertaines tentatives d'ethnogenbse des Thraces et des Daces, sur baseslinguistiques et arch6ologiques ? On affirme ici 5 que I'actuelle Roumanie,habitat primitif des G6to-Daces, fut le centre principal de la formation et dela diffusion de I'indo-europ6en commun au Nord et au Sud du Danube. Onpr6tend li6 que le Sud de la Bulgarie, c'est-)-dire la

    "Thrace proprementdite

    " est occup6e, sans solution de continuitd, depuis le n6olithique (dds

    le ve et m0me le vtl' mill6naire avant J.-C.) par les Thraces, qui en furentles premiers habitants. De telles affirmations ne peuvent que laisser pour lemoins sceptique, quand on sait comment se font les ethnies et les langueset quanci on ccnnait la perp6tuelle instabilit6 (historique) de la r6gion.

    3. Cf. Gh. Bulgdr, Troisiirne 5r'mposium,239-240.4. Deuxiime Symposium, in fne. On en trouvera I'explication sous la plume du

    m|me Premier Symposium,36. Notons que J.C. Dragan est I'auteur de We, the Thracians'Milan, 1976, qui semble avoir 6t6 rd6dit6 en franEais et italien.

    5. Ainsi, A. Vraciu, Thraco-dacica,320-321.6. Cf. Vl. Georgiev, 1966, 1'70-17 1, et G.l. Georgiev, Dritter Kongress 1,6'7-74.

  • Le thrace

    La thbse traditionnelle, depuis Tomaschek et Kretschmer, fait arriverles Thraces dans les Balkans au ddbut du It" mill6naire, avec la grandemigration des peuples indo-europ6ens.

    1.1.

    Pour les Anciens la Thrace allait de l'Eg6e au Danube, excluant lesterritoires conquis par les Mac6donien s (infra $ 1 .2. I ), les colonies grecques(sur I'Egde et la mer Noire) et I'enclave pdonienne sur les cours moyen etsupdrieur de I'Axios et entre Strymon et Nestos.

    Cette d6finition mOme implique une extension antdrieurement pluslarge des tribus thraces.

    1.1.1.

    On voit celles-ci intervenir dans le pass6 mythique de la Phocide(Thucydide, II29.3; Strabon, VII 7.1 et IX 3.13), de la Rdotie {Strabr:rn.IX2.25) et m0me de I'Attique (id.VII.1.1). Le mdme Strabon nous rallpor{e(ibid.) que de son temps il y avait encore des Thraces en Thessalie, sansque ces indications regoivent le soutien d'autres t6moignages.

    On a voulu identifier des anthroponymes thraces dans les documentsen lin6aire B et mme en lin6aire A 7. Si les identifications dtaient exactes,elles r6v6leraient des contacts entre Thraces et Minoens ou Grecs ach6ens.sans nous dire oir 6taient alors les Thraces.

    La prdsence de Thraces est sugg6r6e, b Thasos, par le mythe et le nomancien de I'ile selon Hdsychius, 'HDt'lvis, qui rappelle celui d'une tributhrace localis6e en face, sur le continent (les 'HD6vec). A Lemnos, les plusanciens habitants connus. les !i.vtre

  • r82 Lan gue s indo - e uro p d e nne s

    Propontide, Mysie, Bithynie), intervenue vraisemblablement i la fin duII' mill6naire avant J.-C. Ainsi, par exemple, H6rodote (I 28) parle desOp{rxe< oi Ouvoi te xui Br.Ouvoi (cf. encore VII 75, d propos des Bi-thyniens). En VI 34, il nous apprend que n eilov A6)'oyxor Op{rxes tivlepo6rqoov ta6rrlv (de Cyzique) o. En III 90, il 6voque les Op{rxecoi dv rp Aoi,11. Voir encore Ie ddveloppement plus complet de Strabon(XII 3.3), qui, outre la tribu des B6ppuxes install6e en Mysie, fait ve-nir de Thrace les Mysiens (oi Muooi Opgxcov &:torxo[ eiot r6v vOv).eyopr6vtov Moro6v). Il y a, en effet, certainement identitd d'origine entreles Mdsiens (Morooi,) d'Europe et les Mysiens (Muoo[) d'Asie et, contreH6rodote (VII 20 et 75) qui suggdre un passage d'Asie en Europe, Strabonet d'autres ont probablement raison d'envisager le processus inverse. Lesdeux groupes de tribus mysiennes, d'ailleurs souvent d6sign6s par le m6menom, Muooi (la forme ''nne), ont fini par recevoir deux appellationsdiff6rentes (MuooI pou,sans doure a i'ipoque or)

    .iatiques, Morool pour les Europdens) 10 ,')I recouvraient en grec tous deux le son

    [y] tt.Ces t6moignages sont connrmds par l'dpigraphie : d'aprbs I'onomasti-

    que personnelle des dpoques helldnistique et romaine, les Thraces semblentconstituer un 6l6ment important de la population i Cyzique, Kios, Nic6e,Prusa, Nicom6die, etc 12; en Troade, ils paraissent avoir 6t6 plus clair-semds. Entre les deux rives de la Propontide, ir 6poque historique, le fluxdes migrants thraces dans les deux sens pourrait avoir 6td constant 13.

    En revanche, quand aux m6mes dpoques on rencontre des Thraces plusi I'int6rieur, en Lydie, en carie ou en Pisidie, il s'agit vraisemblablementd'une immigration r6cente : mercenaires amen6s par les Attalides ou lesSdleucides 1a. De mOme, c'est I'importance des contingents thraces dansles arm6es lagides qui justifie I'abondance des noms thraces en Egypte 15.

    10. D'ot latins Mysl, Moesi '. Moesi a pu meme etre parfois utilisd pour les deuxfractions, cf. Solinus, 40.20 (milieu du IIIe sidcle ap. J.-C.).

    11. Contre (dvolution phondtique proprement "daco-mdsienne"), Georgiev 1966, 159

    (sans argument s6rieux). Le m6me auteur, moins s0r de son hypothdse, dvoque ailleurs lesdeux explicati ons, Premier Symposium,24, Sur I'ensemble du problEme "Mdsien/lvlysien",on pourra consulter utilement Papazoglou, 391-437, qui rassemble,587-600 (Ml d 55) tousles tdmoignages antiques.

    12. Pour s'en persuader, il suffit de consulter les index des corpus concernds.13. Sur cette pr6sence en Mysie, mais surtout en Bithynie et sur la Propontide, voir

    notamment St. Mitchell, Pulpudeva2, ll9-127. Pour Cyzique se reporter, par exemple, dE.S. Goloubts ova, D ritte r Kong ress lI, 236-239'

    14. Cf. St. Mitchell, o.c.,122, ou L. Robert, Villes d'Asie Mineure2, Paris, 1962,33'235-236.250. 414-415.

    15. voir, par exemple, M. Launey, Recherches sur les arm4es hell1nistiquesz II, Paris1987,llgl-1203; V. Velkou et A. Fol, Les Thraces en ES.vpte grdco-romaine (=StudiaThracica 4), Sofia 19'77', et J. Bingen, Pulpudeva 4"72-79.

  • Le thrace

    1.2.

    Donc, au premier mill6naire avant J.-C. au moins, on a parld le thracedans une bonne partie du Sud-Est de la pdninsule des Balkans et au Nord-Ouest de I'Asie Mineure.

    Peut-on prdciser les contours de ce p6rimEtre et en apprdcier I'ho-mog6n6it6 ethnique ?1.2.1.

    Limites Nord : Pour l'Antiquit6 classique, la Thrace allait jusqu'auDanube. A vrai dire, elle ne savait pas grand-chose sur la situation ethnico-linguistique au Nord de ce fleuve. H6rodote nous dit que, sur la mer, doncau Nord-Est, la Thrace touchait d la Scythie (M9), mais qu'au Nords'6tendait une zone ddserte illimit6e (V 9). On sait pourtant que les tribusdaco-gdtes allaient jusqu'au cceur des Carpates 16 et que le Danube neconstituait pas une frontibre infranchissable, les Gdtes (seh:n Strabon, VII3.13) passant perpdfuellement le fleuve pour se mdler

    "aux'fhraces et auxM6siens

    ".Au Sud-Ouest, on rencontre un nombre relativement faible de nc,fn$thraces en Macddoine occidentale 17, mais davantfrge en folacddoine centraleet orientale 18. C'est que depuis l'6poque archa'r'que au moins, avec laconstitution du royaume, les Macddoniens empibtent constamment sur laThrace. Pour Hcat6e, celle-ci commenqait encore i I'Est de I'Axios; avecAlexandre I", la Macddoine atteint le Strymon. Poussde d'Ouest en Est,donc. Des populations 6migrent, laissant peut-etre cependant sur place desilots : ainsi les Pidres, d'abord autour de l'Olympe selon Strabon (VIIfrag. 1 l, et IX 2.25), en sont d6log6s et se retrouvent au pied du Pangee, iiI'Est du Strymon, au temps d'H6rodote (VII 112; cf . Thucydide, Il99.3).Les Edoniens, dont les Mygdoniens, jadis entre I'Axios et le Strymon,en sont chass6s (Thucydide,Il99.4) et Xerxds les rencontre ddjd d I'Estdu Strymon (Hdrodote, VII ll0). D'autres tribus voient leur territoire ser6tr6cir, comme les Bisaltes, qui, aprds avoir" sernble-t-i1" occup un largeespace le, sont restreints h la pdninsule orientale de la Chalcidique et ii larive Ouest du Strymon (Thucydide, M09.4).

    Aprbs les migrati

  • 184 Langues indo- europienne s

    aire qui au Sud-Ouest n'a cess6 de se r6duire depuis I'dpoque archarque,sous la pression macddonienne, pour tre finalement limitde par le Strymondepuis Alexandre I" et par le Nestos avec Philippe II.

    L2.2.

    Pour pouvoir apprdcier les mat6naux recueillis, le linguiste a besoinde ddlimiter le pdrimdtre concernd, mais aussi d'6valuer I'homog6n6itd despopulations qui y vivaient.

    I.I. Russu, 18 [27], dresse une liste de 104 tribus 20, incluant quelquesunit6s micrasiatiques et quelques autres d'existence douteuse, refusantde faire une place particulibre aux Daces et aux Gdtes. Il donne en finde volume(s) une carte, qui localise les principales : Odryses, Besses,Triballes, etc.2L.Il semble que primitivement Opgxec/Oprpxes ait d6sign6une tribu du Sud-Est de la P6ninsule (sur I'H6bros), dont le nom a 6t66tendu par les Grecs i toutes les autres 22.

    Rompent cet ensemble les enclaves pdoniennes sur les cours moyenet supdrieur du Nestos et de I'Axios. Mais doiron avec Russu et d'autresconsiddrer le reste comme appartenant i un m6me peuple, ayant mme lan-gue avec dventuelie diversific'r.;ion dialectale ? Les Dardaniens, par exem-ple, sur le cours supdrieur i-. . ,r.ios et de la Morava yougoslave, sont,comme le veut la tradition anttque, tenus pour illyriens par Papazoglou 23,mais pour apparent6s aux M6siens et aux Daces par Georgiev 24.

    Surtout, Georgiev (1957, etc.) a-t-il raison de refuser la qualit6 dethrace aux Daco-gdtes ? n Dace o et

    " Gdte > sont, nous dit Strabon (VII

    3.12), deux appellations r6f6rant h un mdme groupe de tribus,

  • Le thrace 185ethnique, avec Daco-Gbtes, M6siens, Triballes, etc.26, au Nord du Danube(la Dacie romaine) et au Nord-Ouest de la Pdninsule (la Mdsie Sup6rieure).Entre les monts Balkans et le Danube, une zone intermdiaire (la M6sieInfdrieure), primitivement occupde par les Thraces, puis envahie par lesDaco-Gdtes. Cette hypothdse est aujourd'hui largement r6pandue.1.2.3.

    Si l'on ajoute qu'en dehors des intermDdes ndryse {i,'e-I!.' si&cle av.J.-C. pour I'acruelle Bulgarie) et gdte (Burdbistas, I" sibcle av. J.-C., auNord, mais aussi au Sud du Danube) cette r6gion n'a jamais connu d'unit6que sous futelle 6trangdre, qu'elle a trds tOt subi la pression des Grecs, puisdes Macddoniens, puis des Romains, des Celtes, des Germains et enfin desSlaves, on devinera aisdment, i la lumidre des ddveloppements pr6c6dents,la complexitd des probldmes proprement linguistiques.

    2. La, DOCUMENTATION

    Pour approcher la langue de l"ensemble thraco-dace et ses dventuelsdialectes (Russu), ou les langues thrace et daco-mdsienne et leun 6ventuelsdialectes (Georgiev), de quels documents disposons-nous ?

    2.1. Les documents en langue thrace

    2.1.1.

    On 6cartera tout d'abord de ce dossier un certain nombre de textes :a. Uinscription ,.mysienne" d'Uyiicek (Haut Rhyndacos, aux confins

    de la Phrygie, de la Lydie et de la Mysie, Friedrich, 140-141, XI, tv"-III. siBcles av. J.-C.). Certains thracologues I'utilisent comme illustrant lalangue des Mysiens d'Asie27 et m6me I'incluent dans leur corprsa. Orelle appartient h un autre ensemble, cf.

    "Phrygien>, $ 1.3.26. Prds de 150 noms tribaux ou ethniques connus pour les Thraces, une cinquantaine

    pour les Daces, cf. C. Poghirc, 1976,340.27. Ainsi, Georgiev, 196f, 14+14fl et 1983, I192; V. Pisani, Denxiime Symposium,

    158; Katidi6, 150 (chez ces trois auteurs, avec lecturc, 1.7, patrizi i abodonrrcr psur Wtiii).28. Cf. Neroznak, 36-37, Bl (lecture patriii, l.T), qui lui fait une place l put ertre

    textes et gloses thraces.

  • 186 Iangue s indo- europdennes

    b. Les < propos "

    du dieu triballe des Oiseaux d'Aristophane, dont iln'y a rien ir tirer pour le thrace 2e.

    c. L'inscription pr6tendument dace trouv6e prbs de Dialul Gridiqtieien Roumanie : sur un vase d'argile, donn6 par deux sceaux, en caractbreslatins, Decebalus Perscorilo, segment6 per Scorilo par Georgiev 30, qui voitdans per I'avatar de *pwero (lat. puer), suivi d'un ablatif marquant I'origine"

    fils de Scoril ". Qu'on lelise Decebalus per Scorilo ou Perscorilo, le texte

    a toutes chances d'6tre latin31.d. D'authentiques textes grecs : chez Neroznak, 33-35, les num6ros A

    6 ('i;r:r6praX(o)s), A 7 (Koas KOMOT = e.8. K6po(), A 5 (Ixu0oDoxo),

    A 8 (Koruos dy f qrorov) 32 n'ont rien d faire ici; quelle que soit I'originede I'anthroponyme ou du toponyme concern6, la grammaire est grecque33.

    c et d sont e placer simplement aux c6t6s des t6moignages 6voqu6sinfra \ 2.2.2.2.1.2.

    On a une serie d'inscriptions en caractdres grecs provenant de la r6gionde Plovdiv (fI r\r;ur6;ro\.ts I P ulpudeva).

    a. Sur le chdton d'une bague rn or trouv6e en l9l2 dans un tumulusfundraire prds du village d'Ezrrilr'', r i*in de Ptrrvomaj), huit lignesd'dcriture en scriptio continua

    'ii-'-'r':r;ic rnoitid du V" sibcle av. J.-C.),Friedrich, 148, XV;Detscherv 1957,566-582, avec photo et les diversestentatives ci'interprdtation alors apparues; Russu, 25-27, avec dessin etbibliographie 146-49, avec photo et dessinl; Georgiev 1966, 130-131: id"1983, 1159-1160, avec photo, pl. 1 (entre p. 1160 et 116l); R. Schmitt-Brandt, Glona 45 (1967),47-51; Neroznak, 26-28, A l, avec photos (aprbsp. ll2); etc. Nombreuses divergences dans la segmentation, d'oil une bonnevingtaine d'interpr6tations et absence de consensus.

    b. Sur un anneau d'or trouv6 i la main gauche d'un squelette dans untombeau au village de Duvanlii : autour de la repr6sentation d'un cavalier,un texte mutil6 de la seconde moiti6 du v" sidcle av. J.-C. : HYXIH... AEAE MEZHNAI (ou -NAI: voir notamment V. Pisani. Paideia 16

    29. Voir en dernier lieu, Cl. Brixhe, in L'Etanger dans Ie monde grec, R. Lonis dit.,Nancy 1988, 114-116.

    30. 1966, 144, et 1983, 1181.31. Ainsi G. Mihailov, 1984,209:' Neroznak l'inclut dans son corpus (36, Al0) avec

    lecture Decebalus Perscorilo, deux nominatifs selon lui : alors grammaire latine?32. Totalement incompris par Neroznak, voir son commentaire.33. Voir maintenant les textes gravds sur rdcipients d'argent du trsor de Rogozen

    (Nord-Ouest de la Bulgarie), Mihailov, 1987,5-19, avec un excellent commentaire, quimontre bien qu'il faut voir dans XcrtoxO ou At8uxctpO (seconde moitid du rr, dCbut duIVe sibcle av. J.-C.) des gnitifs attiques. Le no A 9 de Neroznak est tout aussi grec, saufpeut-etre ( ?) dans sa demiEre partie (ncbpu IH I B), dcrite d'une autre main, voir Mihailov,rbrd.. 18. n. 8.

  • Le thrace 187(1961),245; Georgiev 1966" 131-132 (ot lecture -NAI), et 1983, lt60-1 16X (oL lecture -NAI); Neroznak, 32-33, A 4; en dernier lieu Vl. E. Orel,Glotta 64 (1986), 48-49. Autant d'interprdtations que d'auteurs.

    c. Sur quatre vases d'argent trouv6s dans un tombeau prds du mmevillage, AAAAAEME, fin du v"

    - d6but du rve sidcle av. J.-C.; cf.

    Detschew, 1957,ll0; Georgiev, 1966, 132, et 1983, 1161; Neroznak, 32,A 3 (avec photo entre p. ll2 et ll3);en dernier lieu, Orel, /.c. : quatreinterprdtations diffdrentes.

    2.1.2.1.

    Prds du village de Kjolmen, district de Preslav (N.-8. de la Bulgarie),on a trouv6 en 1965, dans un tumulus fundraire, sur une piene plate(deux fragments jointifs), une inscription en caractdres grecs archaiquer,assignable aux vt"-v' sibcles av. J.-C. Elle affecte la forsre d,'un deml-cercle : trois lignes, A, B sur la circonf6rence {h ia suite I'une deI'autre, I'une sinistroverse, I'autre dextroverse)"n, et C (sinistroverse) surIe diamdtre : voir V. Be5evliev, Glona 43 (1965), 317-322 (avec photos);R. Schmitt-Brandt, O"c., 42-47 ; Neroznak, 29-31, A 2 (photo entre p. 112et 113); Georgiev 1983, 116l-1163; I. Moldorreanu, DrJtrfrr Kongress \,223-227 (photo, 227). Interprdtation parfois ddlirante. ill est vrai qrse ledocument pose bien des probldmes :

    a) identification et ordre de lecture des lignes,b) identification de certains symboles;

    en outre, le lieu de ddcouverte nous interroge quant a h langue du texte,puisque nous sommes prds de la Dobroudja i la limite du pays gdte :avons-nous affaire au thrace ? au daco-gbte ? au parler mixte imagin6 parGeorgiev pour la M6sie Infdrieure ? d autre chose 35 ?

    2.t.2.2.Samothrace a pu connaitre un premier peuplement thrace (supra \

    l.l.l ), dont la langue est susceptible d'avoir survdcu i travers des formulesliturgiques au service du culte des ) ou

  • 188 Langues indo-europiennesb. 75 graffites sur vases (ex-voto), rdduits parfois i une seule lettre,

    cf. I shrnann 1960, 45 sqq., no 1-75, auxquels il faudrait peut-Ctre ajouterquelques autres (ibid, 10, n'll). Le plus long, le no l, p.45 (photo pl. I),une ligne mutilde aux deux extr6mit6s, comporte dix-huit lettres (= L.H.Jeffery, The Local Scripts of Archaic Greece2, Oxford 1990,299,307 no 57,412; fac-simild pl. 57); photo chez Neroznak, entre p.ll2 et ll3. Le no 2,p. 46 (photo, pl. I), est un fragment prdsentant cinq lignes et une sixidmeperpendiculaire aux autres. Les autres graffites sont du type AINTOAE,AVENTIO]AE, AiN, AI, A ou AE, AI,4...; il s'agit donc manifestement,le plus souvent, d'abrdviations. L'ensemble s'6tale du VIe au lve sibcle av.J.-C. Tentatives d'interpr6tation par Bonfante, 101-109, et Lehmann, 1960,8-19; allusion chez Georgiev, Premier Symposium,32.

    2.t.2.3.

    Aucun des documents qui viennent d'6tre recensds3T n'a regu uneinterpr6tation susceptible d'Otre acceptde sans rdserve.

    2.2. Autres sources

    2.2.1.

    Les auteurs anciens ont laissd un certain nombre de gloses :a. 80 i 90 gloses thraces, surtout fournies par Hdsychius et Photius,

    cf. en demier lieu Velkova, qui, parmi 90 gloses, en isole 30 (dont -8r(cet -ircrpd, extraits de la toponymie) s0rement assignables au thrace (41-84), et 22 dont I'attribution est douteuse ou seulement probable, les autresdevant Otre attribu6es au grec, au phrygien, au mac6donien, au dace, etc.(103-126).

    b. Une soixantaine de gloses daces, noms de plantes donn6s par Dios-coride et Pseudo-Apulde, dont certaines sont in6m6diablement corrompuesou sont d'origine grecque ou latine, cf. Detschew, 1957,541-565; Russu,'2'1-J0, 55-82 {52-56, 106-1481; Georgiev, 1966, 140-142, et 1983, 1179-1180: Neroznak,55-65.

    A ces gloses, il faut ajouter le mot midne (ablatif, = vico ?), livrd parune d6dicace latine (Rome, tII" sidcle ap. J.-C.) faite d Jupiter Optimus

    37. En raison des incertitudes qui les entourent, nous avons cart6 quelques pidces :sur gemmes (Muse de Sofia), SEG 31, 659-661, 6&, 669, les suites incomprhensiblesde lettres correspondent-elles A un (texte, thrace ou I des sdquences magiques sanssignification ? La mystrieuse inscription sur gargouille trouve en Bisaltie et publiCenaguEre avec fac-simild seulement par G.B. Kaphtantzis, ' Ioropi'a riq, r6)cu< Ecppriuxai rfis rept,pepciac rric I, Athdnes, 1967, 306, no 507, est actuellement introuvable.

  • Le thrace

    Maximus par un certain Aur(elius) Bitus sacerdos et des cives prov(inciae)racie Serdicens(is) : midne Fotelense salvo, CIL VI l, 2819; voir en

    dernier lieu Velkova, 7 a*7 5.2.2.2.

    Les monnaies i ldgendes grecques et les inscriptions grecques 38depuis Ie v" sibcle av. J.-c." les incriptions latines plus tard, les auteurs grecset latins fournissent un grand nombre d'anthroponymes, de toponymes,d'hydronymes, d'oronymes et de th6onymes thraces, du plus grand int6r6tpour la langue3e.2.2.3.

    Enfin, doivent 0tre dgalement versds au dossier :a. Les 6l6ments pr6grecs, prdlatins et prdslaves de la toponymie, de

    I'hydronymiea0 et de I'anthroponymiear roumaines et bulgares actuelles.b. Les 6l6ments pr6latins et prslaves des lexiques bulgare et ruurnain;

    ainsi, sur le fonds lexical roumain (1700/1800 rnots;, pre6 de !S% sontprdromains, donc probablement daces, soit 160 e 170 yr*o{s, elonE 70pourraient se retrouver en albanaisa2.

    Pour la connaissance de la ou des langue(s) ancienne(s) de la r6gion,on a tentd d'utiliser d'autres aspect$ des langm balkaniques modernes :phondtique roumaine, suffixation rournain, srnantis$ de c,e{taires uni,t6sroumaines ou bulgares, etc. 43.

    3. LI LANGUE

    3.1. L'dcriture

    On a trouv en Roumanie (1961) et en Bulgirie (1966) des ves-tiges de ce qui pourrait tre l'dcriture la plus ancienne d'Europe, puisque

    38. Les plus anciennes ont 6td trouvdes hors de Thrace (Ath0nes, Delphes). En Thracem6me, les premiers documents sont assignables au troisilme quart du vc silcle av. J.-C.(monnaies, voir B.V. Head, Historia nrunorumz, Oxford 1911,282-286; trsor de Rogozen,suprag2.l.l.d).

    39. Ainsi Poghirc, 1976, 335-347, travaille sur prBs de 3 000 unit$s puisder I *essources,

    ,t0. Cf. Russu, ll2-l13 [97-200].41. Cf. Katidid, 152-153 (i propos de l"anthroponymie bulgarc).42. Cf. Russu, I 19-131 l2ll-255),etToisiime Symposiwt,339-341; Georgiev, 1966,

    145-146; G. Bulgir, Premier Symposiwt,84-92; C. Poghirc, Dritter Kongress I,239-244:S. Strati. ibid. 254-258: etc.

    43. Voir C. Dumitrascu, Thraco-dacica, 329-330 (l 2 r en roumain), ou I. Coja,Deuxiime Sympositnr,213-219 (le suffixe -ilti du mumain).

    t89

  • 190 l-angues indo-euroPdennesassignables au IVe ou au IIIe mill6naire av. J.-C.aa. Mais peut-on alors d6jiparler de u Thraces

    " ?

    Les peuples qu'on a quelques raisons de pouvoir appeler (d partir du d6but du tt" milldnaire av. J.-C.) ignorent I'dcriture jusqu'd lafin de l'6poque archaique. On voit alors apparaitre I'alphabet grec ($ 2.1.2)et plus pr6cis6ment attique, pour les Odryses de l'dpoque classique. Maisl'6criture resta, semble-t-il, longtemps assez confidentielle et les quelquesdocuments thraces ou suppos6s tels demeurent, on I'a vu, impdndtrables,n'apportant ainsi aucune lumidre sur la langue.

    Les exdgdtes du thrace s'appuient donc essentiellement sur les gloses(\ 2.2.1) et sur les noms propres prsentsa) dans les inscriptions grecques (depuis

    latines,b) dans les littdratures grecque et latine (g 2.2.2).

    On imagine aisdment la difficult6 des probldmes soulevds par une telleapproche.

    Probldmes chronolcgiques d'abord, pour les mat6riaux d'originelitt6raire : les donn6es, dans ce secteur, vont d'Homdre ir la fin de I'Anti-quit6; I'on ne peut naturellement se fier i la date prdsum6e de I'ouvrage etI'on doit s'interroger sur celle des sources. Quand, par exemple, telle glosed'Hdsychius a-t-elle 6t6 enregistr6e ? ou. l*l auteur a-t-il recueilli lui-mmeI'information ? sinon, d qui en est-il re . ir::*'J

    Problbmes formels, surtout: l:s:ii;urces sont le plus souvent non pasthracophones, mais heiienophones a5. Cela suppose

    aj une adaptation morphologique au grec (puis au latin) avec appari-tion de suffixes grecs, puis latins (voir Be5evliev' 38 sqq.):

    b) une int6gration phonologique au grec, en fonction des deuxsystdmes en prdsence et selon des modalitds aujourd'hui bien connues;

    c) des phdnomdnes de "

    polarisation o : assimilation d'un radical in-digdne ir un radical grec ou latin phondtiquement proche, processus ba-nal quand deux langues se rencontrent, cf. les anthroponymes thraces en-.oxb. assimilds ir ceux en -Eoxoc du grec 46, ou latin Mucianus vrai-semblablement senti en Thrace comme procddant du radical dpichoriqueMoxa-/Jvlouxa- (Be5evliev, 38-40).

    Certains graveurs d'inscriptions 6taient 6videmment bilingues ; maisa) ils ont dff etre trds tdt prisonniers d'une certaine tradition graphique;

    44. Un sceau d'argile d Karanovo (N.-8. de Plovdiv), une tablette d'argile hGrade5nica (N. de la Bulgarie; photo chez Neroznak, aprls p. I l2) et trois autres d Tert{ria(Transylvanie), voir Geoigie v, Premier symposium, 22, et H. Siegert, I Traci (trad. ital. deWo einst Appolo lebte),Milan, 1986' 36-38.

    45. Gdnralement, les formes *latineso semblent tre pass6es (A I'exception, parfois'du suffixe) par un intermdiaire grec.

    46. C'est li, ) coup sor, la meilleure explication du flottement -toxos/-Eoxos, si-roxo( est la forme .authintique'.Yoir, infra g 3.7.1., le point de vue des "mutationnistes".

  • Le thrace

    b) ne I'auraient-ils pas 6t6 qu'ils se seraient de toute fagon heurt6s dI'inadaptation partielle de I'alphabet ;

    c) enfin, en raison de I'autonomie du code 6crit, une forme graphiquepeut vivre sa propre vie : si un nom thrace a 6td enregistr avec un'(D grecd l'6poque oD ce dernier valait lphl, quand celui-ci s'est spirantis6 O a putre lu ffi (d'oir latins PH et F), sans que cela corresponde d une diorutionthrace a7.

    Pour ajouter i ces difficults, il faut naturellement songera) d l'6volution que la ou les langue(s) indigdne(s) n'ont pu manquer

    de connaitre au cours du milldnaire sur lequel s'6tale notre documentation;b) d la diversification dialectale qu'ont dff engendrer le morcellement

    gdographique et politique et les vicissitudes de I'histoire"

    3.2. Questions de m6thode

    Les thracologues dvoluent donc sur un terrain excessivement mouvant,qu'ils essaient de p6n6trer essentiellement par la m6thode dtymologique. Ilssont souvent conscients du danger et multiplient les mises en garde, refusantfrdquem men t a p rio ri les 6tyrnotrogies

    " natlicalea > \W*rzslet'rmo\ogie n)

    fond6es sur des ressemblances forrnelles, pour n rctentr que celles nilI'on a rdussi i 6tablir le sens du mot par

  • 192 Langues indo-euroPdennes. Rivibre-noire

    ". A{roc (a)/'Air.5q - 'A{e r6c (c) doit donc renvoyer ir *n-

    ks(e)j "noir, obscuro, cf. le nom de la mer Noire fl6vtos 'Aer,vos, d'ol)Eilie rvoc (Georgiev, 1966, l2l).lepprc

  • k thrace

    ici que des exemples oi l'6cart entre le point de ddpart suppos6 et le pointd'arriv6e n'est pas consid6rable. Nous avons vu plus haut des 6tymologiesplus .acrobatiques,n, )r propos de lapu(ios et de ZuprDplvo< ($ 3.2.1).

    C'est ryl"on n'a pas toujours le soutien d'une comparaison plausible,que les moddles sdmantiques des anthroponymes sont varids et que.meme lh or), comme pour les hydronymes ou les toponymes, ils lesont moins, l'6tymologiste travaille souvent

    ": s;ans filetu. Que vaut, par

    exemple, I'interprdtation de MuSrou(r1vri {non: t{''une divinitd} par *rrril"mnti-and

  • 194 ktngue s indo- europd enne s

    I'Haimos (les Balkans) et daco-m6sien ou daco-gdte au Nord du Danube,avec (introduite plus tard) une zone interm6diaire entre Haimos et Danube,oir I'on aurait parl6 ,,eine thrakisch-dakische Mischsprache" (1983,l19l).Les deux langues seraient indductibles I'une d I'autre.

    Les r6sultats fournis par les dtymologies (infra g 3.4) lui paraissentconfirmds par la rdpartition de certains toponymes :

    - Les noms en -rapct (neutres; -ircrpo(, -;lcrpov, -Popr, -;ropov) 57,

    pn -pgrcr (f6minins) 58 et en -Er(e (neutres)/-Er(oq 5e n'apparaissent jamais

    au Nord du Danube, alcrs que ceux en -Ecuu/-Eapu/-bepa (toujoursneutres'?) u0 ne sont, A une exception pres, presents qu'en Dacie et dans lesdeux M6sies.

    D'autres ont essay6 d'approfondir et de justifier cette thdse, e.g.K. Vlahov i partir de I'anthroponymie 6r ou C. Poghirc qui, au prix d'uneenqu6te incluant noms de lieux, de montagnes, de cours d'eau, de tribus,de dieux, de plantes, conclut que sur 3 017 entrdes prises en compte, 36seulement procddent d'un radical panthrace (Dacie + Mdsies + Thrace) 62.

    On ne peut ccrtes nier I'int6rt des rdpartitions ainsi entrerues. Mais :-

    Il faut souligner l'6norme disprcnortion qui existe entre le matdrielfourni par la Thrace proprement dite rl ;elui qu'ont donn6 la Dacie etles deux M6sies : Poghirc (/.c.) opere. ,,.'' ." ' " ,;vec plus de I 100anthroponymes pour la Thrace, 195 pour ia,r:":',:'.. r:;i'crieure, entre 50 et50 pour !a lv{6sie Sup6rieure et environ 90 pour la Dacie.

    57. Une cinquantaine du type A0unopa, Bevbrnapa, Kpooa),onapa (un cas en-phara : Breirophara). Le radical est d'abord rattachd (1966) e un thdme *bard avec lesens de

    "rividre, fleuve" et rapprochd du grec p6ppopos "fange, bourbier" (en r6alit6, sansdoute une formation expressive !); puis Georgiev hdsite entre nMarket", nFluss" et

    "Dorf "(1983); voir e.g. Georgiev, 1966, 139 et 176-177l'1983, 1196.58. Une quinzaine d'exemples du type Moocppptc, IIotrt'..,;rpptc ou lctrapppta,.

    Bpra est donnd comme I'dquivalent de n6trr< par Strabon (7.6. l) et Etienne de Byzance(s.u., Meo4pppro) et comme valant I dn' riypoi< xrirp.l par Hsychius (s.v. pprav). Lemot est rattachd h un radical *wrijd (tokh. A rl, B rije

    "ville, forteresse"); voir Georgiev,1966. 139 et 178; 1983, ll96: Velkova,48-50.

    59. Une dizaine d'exemples tels qu'Orudiza, KrortDt(oe, Tupobt(a : dtymon proba-ble *dh(e)igh-, cf. grec teiXo

  • Le thrace 195-

    Si la Dacie connait des noms aussi caract6ristiques que BupeprorasAexepa)'oc ou ,scorilo, prBs de la moitid des anthropbnymes relev6s danscette rdgion se retrouvent en Thrace; mais on a tendance i sous-estimerle fait en raison de la mobilit g6ographique des noms de personnes : leprincipe est juste en soi, encore que le ddpart entre ce qui est propre aupays et ce qui ne I'est pas comporte une part de subjectivitd.

    - En revanche, ne surestime-t-on pas la toponyrnie ? Les noms en

    -Er(a n'apparaissent, par exernple, qu'i l'Est et au Sud-est de la Thraceet personne ne songe d faire de cette zone une rdgion linguistiquementautonome (Papazoglou, 78-79).

    - Les limites toponymiques ne sont pas aussi nettes que le voudrait

    Georgiev : dans la r6gion de Sofia-Pirot-Kjustendil, une aire anciennementthrace, cinq des six noms en -6apa/-Eepa/-6epcr ne sont connus que parProcope (vI' sidcle ap. J.-C.) et pourraient 6tre attribu6s i la venue (tII"sidcle ap. J.-C.) de Daces de la Dacie transdanubienne; mais 1e sixidme,Desudaba,livr6 par Tite-Live, ne saurait s'expliquer ainsi:, or jl est dansle pays des MuiEol, tribu dont personne ne conteste le caractdre thrace(Papazoglon, l.c.). En outre, comment expliquer la prdsence de Pulpudeva(= Orilnn6no).tslPlovdiv) au ceur de la Thrace proprement dite 63 ? Enfin,outre que l'6l6ment -dava se rffouve entre Balkans et Danuhe, on o'bserleen pays triballe et mdsien des hydronyrnes h

    "phondtisme thrace,rsa(A0pus, Aprcvrls, (Jtus, Timachus, infra $$ 3.7 et 3.7.1), ce qui contraintGeorgiev i imaginer la zone intermddiaire dvoquee ci-dessus.

    Bref, Vl. Georgiev souldve un probldme rdel, mais qui doit Otre trait6avec plus de circonspection. La division qu'il pr6tend ainsi fonder est-elleconfirmde par les donndes linguistiques les plus fiables ?

    3.4. Quelques traits phondtiques trbs discut6s65

    Les graphies sont caractdrisdes par une grande instabilitd et leurinterprdtation ddpend largement des dtymons proposs.

    63. Autre anomalie : selon Mihailov, Pulpudeva,5,9, Pulpudeva, si I'on en juge parun nom mddidval de Plovdiv (Plovdinb), aurait connu une seconde forme, Pulpudina', orl'6l6ment -dina(gn,ralementfminin?)figuredanstouteunes6riedetoponymes"surlesdeux rives du Bas Danube, du c6t6 pontique de la rgion gdte" (C. Poghirc, 1971, 172),cf. Amlaidina, AopotroDetva, BqoorDrvcr, etc. (&d., 1976, 338).

    64. Selon les critdres de Georgiev, naturellcment.65. Pour une vue d'ensemble sur les rdsultats phonCtiques proposds, voir (avec

    beaucoup d'oscillations, d'approximations et de repentirs) Russu, 93-100 et l5l-152 t162-1721 ; Georgiev, 1966, 129 (thrace), 143 (daco-msien) et 146148 (thrace et daco-msien);id., DritterKongrcssl,209-212 (thrace); id, 1983, 1163-1114 (thrace), llSl-1184(daco-mdsien), ll89-1191 (thrace et daco-msien); Katidid, 143-l5l (qui suit dans I'ensernble iathbse de Georgiev).

  • 196 L,an g ue s indo - e uro p 6 e nne s

    3.4.1.*o : Russu, g4-g5 [54-165], croit naturellement i un aboutissement

    unique de *o, qui aurait conserv6 son timbre, avec flottement o/a tardif etdialectal. Georgiev prdtend que *o est passd i a en thrace (1983, 1165)comme en daco-mdsien (1182) et il allbgue des formes comme Au).ou-(evor (oi -(uvoq viendrait de *gonos) ou Ata-(e vrs (= grec Aro-y6v1s).I;rrprexoslspartacus serait, face au frdquent l:rcproxos/-Eoxo ri et *on > a, cf .Kproos (rividre) < *kf so- , ou A{r,oc (supra $ 3.2.1). Les rdsultatsd6pendent donc toujours largement des dtymologies avanc6es et nous necitons ici que quelques-unes des moins aventureuses.

    66. Cette mutation serait conditionne par la proximitd d'une labiale ou d'un liquide,cf. en Dacie Potaissapour Patavissa, voirC. Poghirc, 1989,296-306, qui retrouve le mme6cart notamment dans les hydronymes daces qui survivent en roumain (cf. Atroutctc > Olt)'

    67.1.v. Bredow, Dritter Kongress I, 249, dvoque li pour le thrace une mutationdialectale.

  • Iz thrace

    3.5.

    Les labiovdlaires et les aspirdes constituent I'un des rares secteurs or)il y a consensus, malgr6 des divergences $ur le ddtail et les incertitudesentourant bien des 6tymologies proposees : les premidres ( *k, et * gw /* gw h)se sont d6labialisdes (d'oir t, g) ut ; Ies secondes (*bA, *rJh *ql*) *nt g:erduleur appendice n souffl6

    " (d'oi b, d, g), et ceci,Cans le thraco-cilace rie Russl:

    (96-97 t167-1681) ou dans les deux langues de Ceorgiev (1983, i169-ll7l,1173, 1183), cf. thrace yevrov

    "viander, I *gwhenro- (glose, Velkova,55-56), toponyme dace fepprr-(epulGermisara et variantes < *g*herm-(Detschew 1957, 103), glose thrace ppouros/ppuro( < *bhriito- (Velkova,53-55), etc.

    En thrace, le produit de la d6la[ialisation deS labiov6laires serairsoumis i la mutation consonantique (infra $ 3.7) : ainsi le toponymeKe).).cr/Ke).).r1 remonteraitd*gwelnd (avec *gn > g >,t), selonGeorgiev, 1983, 1173. Pour le dace, i partir de feppr-l,eptt > Zepqrr-(epya (supra) ou de Tanar (les actuelles < Portes de Fer

    " sur le tr)anube)

    qui remontenit i *tokwoy "

    Strcimungen >, le mdme Georgiev (ibid. ll83)prdtend que le produit,k, g des labiovdlaires s'est palatalis6devant e/i, malrs est devenu dialectalement p, b devant 4 o, r4 : i! estbien dvident que, si ce traitrnest

  • 198 l-angues indo-europiennesdes langues indo-europdennes qui connaissent cette palatalisation (groupesatem selon la terminologie traditionnelle) : les occlusives concern6es yapparaissent sous les graphies D, Z, L 70, cf; e.g. -(evt1< = grc -yevrjs,Prlooq (nom d'un roi mythique, puis nom de personne) mis en rapportavec lat. r4x etc., -br(u (6l6ment toponymique) de *dhigh- (grec re ilos),(erpare

    - grec X6rpa selon H6sychius et Pollux (Velkova, 67-68) de

    *gheutr- (cf. grec yiu, ytitpa), etc. : en tout cas, il parait y avoir unanimit6sur ce point (Katidie, 143-144).

    3.7 . La mutation consonanti que (Lautversc hieb ung)

    Contre Russu (96 [166-167]), qui croit au maintien intact des occlu-sives indo-europ6ennes vois6es (b, d, il et non voisdes (p, t, k), Georgievsuppose que, s'il en est bien ainsi en daco-m6sien (1983, 1183), le thraceconnait, lui, une mutation consonantique : *b, *d, *g > p, t, k, xp, *t, *k> ph, th, kh, cf . hydronymes Utus < *uddr ou A0pus < *Etrus n rapide >(ibid. 1170-1172). Pour [a s6rie sourde, I'aspiration, qui pourrait avoir 6tdfaible (d'or) les oscillations graphiques), ne serait pas intervenue aprbs s71,cf. oxa).prq

    " 6p6e, couteau thrace o selon Sophocle et H6sychius, qui se-

    rait I'avatar de *skolmd (Velkova, 8l-82). Comme nous I'avons vu plusharn 1g 3.5), I'abouiissernent des labiov6laires serait, lui aussi, soumis d lamutation.

    3.7.1.C'est li une thdse qui vient de loin : esquissde par Mladenov en 1915,

    elle a 6td ddveloppde par Detschew et Georgiev?2.Il convient de noter:a. Que la rdgle pr6senterait de nombreuses exceptions. tant dans les

    gloses (cf. yevrov , Bpovto< f Bpuro< d6jh cit6s) que dans I'onomastique :l'6l6ment anthroponymique -xevOosf -xev9qs, qui remonterait i *kent- (g3.2,2) comporte toujours un x; les noms en -fioprc (ou variantes), qui auraitle mdme 6tymon que lat. puer,prdsentent toujours un r;-Eoxos/-Eaxocf-roxo(, autre 6l6ment anthroponymique, qui viendrait de *dokos (maisvoir supra $ 3.1), offre parfois la forme -0axos (inattendue dans le cadrede cette th6orie; Detschew, 1957,I45); entre Balkans et Danube, rdgiondaco-m6sienne, qui devrait donc avoir 6chapp6 i la mutation, on rencontredes formes comme UtuslOvrus (cf. supra), ce qui conduit Georgiev iimaginer une zone tampon, d'abord thrace, puis recouverte par les Daco-m6siens (.supra $ 3.3).

    Georgiev, 1983, ll72-ll'13 (thrace) et 1183 (daco-mdsien).Georgiev, 1984, 211.Historique de la question chez Duridanov, LB 3l (1988) l-2,57-e.

    tu.'7 t.'12.

  • Le thrace r99

    En vdrit6, cette hypothdse est, avec l'6volution suppose de *oen *a et les migrations tribales ou ethniques, I'un des outils les plus6vidents de la manipulaticn linguisrique et historique : ainsi, i causesans doute de la perrnanence de ,t dans -xev9ocf -xevOqs, Georgiev,qui s'en dtait toujours tenu jusque-ld ir l'6tymon *kent-, imagine (1984,2ll) un prototype *(s)kentor- (l). Selon le mme, en raison de sono, -toxoc f -6oxoc (pratiquement inconnu en Dacie et en M6sie) serait"

    (proto)phrygien ", {Pulpudeva 2, 7). A cause de la persistance de la

    sonore, seraient macdoniens Apyt).oq, nom d'une ville de Bisaltie (dI'Ouest du cours infdrieur du Strymon ; < *arg-) et AvaEpcrpoc, site thracesur lequel fut fond6e Amphipolis, traduit en grec par 'Evv6a 'OEoi.

    "lesNeuf Routes > et qui pourrait venir de *enwa drom- (grec ')p6irrx) to. On

    comprend donc le scepticisme de certains, ainsi h{ihaitov" 1S86, 1"c., eY1987. 19. n. 33.

    Incontestablement, il faut reprendre le dossier, v6rifier les formes,pr6ciser leur chronologie, les replacer dans leur contexte histonque. puis,sur la base d'une bonne philologie, se poser quelques questions : que vautla tradition latine, le plus souvent tributaire de la grecque ? Que valent auxII"-III'sidcles de notre dre O, O et X? Quel peut Ctre le poids du grec dun moment ou ir un autre de son histoire phonologique et graph6mique,6tant donn6 que le mat6riel est gdn6ralement fourni par un discours grec ?etc. C'est seulement aprbs avoir tentd de rdsoudre ces problbmes qu'ilconviendra d'essayer d'dlaborer une thCIrie rendanl corilpte de I'ensembledes graphies, d partir peut-etre de deux hypothises sirnples, qui, *xclwantla mutation en question, peuvent se combiner :

    a. absence d'aspir6es en thrace (cf. Qt).r,nn6notrlq traduit par Pulpu'deva, avec mOme sort pour ph et B du grec), provoquant chez les ThracesI'assimilation de I'aspir6e grecque i leur propre sourde et I'interchangea-bilitd des signes correspondants (T/O, WX,Ilf Q)74

    b. les sonores thraces ont pu avoir 6t6 des sonores fortes et les sourdesdes fortes avec une aspiration comparable i celle qu'on observe encore dansI'allemand contemporain en diverses positions 75.

    73. Georgiev, citd par Mihailov 1986, 382-383, qui souligne h juste lttre quc cestoponymes sont anciens et que les Macddoniens n'inferrdennent qu'asse,s tard dans fa rfgiott(Ve sidcle). Le caractdre non thrace de ces forrnes est encore affirmd par Furidanov, 'tE 3l(1988) l-2,60.

    74. Le meme phnomdne se rencontre partout or) le grec rencontre une langue sansaspir6es, en Asie Mineu.e (Cl. Brixhe, Essai sur le grec anatolin au ddbut de noteare2, Nancy 1987, 110-ll3 et 157), en Egypte (Brixhe, RaG 103, 1990, >, 223, no 46), chez le Scythe des Thesmophories d'Aristophane(Brixhe, in L'Etranger dans le monde grec, Nancy, 1988' l19-123).

    75. Cf. M. Philipp, Phonologie de I'allemand, Paris' 1970' 56-57'

  • 200 Lnngues indo-europiennes3.8. Le thraco-dace ou le thrace et le daco-mdsien parmi les langues

    indo-europ6ennes

    Etant donn6 la fragilit6 des diverses constructions proposdes quanti la situation linguistique ancienne de I'aire roumano-bulgare, vaut-il lapeine de s'interroger sur la position dialectale de la ou des langue(s)concernde(s) ?

    Disons simplement que I'hypothEse d'une unit6 thraco-phrygienne,inaugur6e par Kretschmer en 1896, semble aujourd'hui gdn6ralementabandonn6e, m6me si le phrygien est souvent pr6sent dans les sp6culationsdes thracologues. Le thrace et le daco-m6sien ou le thraco-dace, langue(s)

  • Le thrace

    Bibliographie

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