Booba RONCE DU BITUME par Aléric de Gans
Booba
RONCE DU BITUME
par Aléric de Gans
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Pour la Revue Terra Nullius
Janvier 2015
Illustration : Hadrien Moret
Le texte et l’illustration de cet article sont mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons
Attribution Non-Commercial Licence
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Il est difficile de parler de Booba sans assister en retour au concert des onomatopées
glaireuses et autres symptômes du dégoût. C’est que l’artiste est arrogant, volontiers brutal, et
qu’il porte comme autant de médailles les travers de notre société. On a peur de lui comme d’un
miroir après que des éclats d’obus nous ont déchiré la moitié du visage. Booba le démon, le grand
singe qui se frappe la poitrine en retroussant les babines ; l’empereur byzantin qui réforme le
langage, tout couvert d’or et de pierres précieuses, dégoûte jusqu’aux ordures.
OK, je suis vulgaire, les bourges en chopent des ulcères.
Quand ils écoutent ce qui sort d’ma bouche, c'est le son dang’reux du ter-ter.
Tandis que ses collègues, vieillissant, se changent en fieffés moralistes et donnent la leçon aux
« petits frères », quand ils ne deviennent pas des prédicateurs-entrepreneurs – je pense surtout à
Kery James –, lui ne songe qu’à faire de l’argent, à rouler en Lambo et à baiser des gros culs. Il le
répète à qui veut l’entendre : il n’est pas et ne sera jamais un exemple. La morale n’a rien à faire
dans son œuvre. Elle en est exclue comme un religieux d’une boîte de nuit ruisselante de cyprine
et de sueur. Quand Booba sourit – et c’est rare –, pas de dents en or qui brillent, mais les flammes
de l’enfer.
Élie Yaffa, taureau blessé, tourne, furieux, dans la ville envahie par les picadors et les
raseteurs. Dix mille fois il a vu se refléter sa laideur dans leurs yeux. Ils ne sont pourtant pas
beaucoup plus beaux. On dirait même qu’ils ont le cœur pourri, et c’est si profond qu’on n’en
perçoit qu’une vague odeur. Ses juges sont des rats d’égout parés des atours du cheval de corrida.
D’un côté, on brandit un conservatisme lénifiant, comme un talisman contre une hypothétique
menace café-crème. De l’autre, on se cache sous un vernis partisocialisant, la bouche en cœur,
mais le cœur fragile. Dans tous les cas, les intérêts particuliers priment sur tout, et l’on doit se
tenir bien, dans la révolte ou dans la conquête. C’est là que le bât blesse, car le duc de Boulogne
ne sait pas tricher. Il n’a pas l’hypocrisie d’un cadre supérieur de Total, ni l’humanisme bon
marché d’une responsable marketing de chez Sandro. Il a intégré et sublimé tous les vices de
l’époque ; quand il chante il raconte notre histoire – l’histoire d’un Occident dégénéré qui
s’affaisse sous le poids de sa formidable puissance.
Paname, Paname,
Les criminels te passent le salam.
Moi, c’est Saddam, Saddam,
Marine Le Pen, c’est toi la racaille.
Moi, j’fais l’halla, j’fais l’halla,
Pur comme la blanche du Guatemala.
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Mon pays va mal, va mal,
Compte pas sur nous pour tirer l’alarme.
Pour bien comprendre ces propos, il faut se figurer l’état actuel des recherches sur la fusion
nucléaire : nos vieux empires industriels sont des soleils enfermés dans une canette de soda. La
pauvre boîte en fer-blanc est en train de fondre, elle laisse passer des rayons aveuglants. Bientôt,
l’astre aura désintégré complètement sa carapace. Ça s’est passé tellement vite ! Si le capitalisme
est un mode de vie, le néolibéralisme est son protocole de dopage. Les muscles du système
mondialisé sont devenus si forts que tendons et cartilages ont pété. La course au développement
musculaire ne s’arrête jamais, elle inflige des blessures terribles à la charpente osseuse. La bête a
posé un genou à terre ; on entend déjà les vautours crier leur excitation. Ils ont pour noms Soral,
Le Pen, Zemmour, Lévy, Sarkozy, Ménard ou Camus. Qu’importe, on persiste.
La puissance ne respecte que la puissance.
Tout est dans l’incipit de « Saddam Hauts-de-Seine » : l’inhumanité des nations, des groupes
industriels transfrontières, de l’arme atomique, des bolides et des sportifs pimpés aux stéroïdes et à
l’Aicar. Depuis que sa conscience le torture, l’être humain ne s’incline que devant la brutalité.
Tant qu’il n’a pas buté contre un mur, à s’en fendre le cuir chevelu du milieu des sourcils à la base
du crâne, il avance et s’approprie tout ce qui tombe sous sa main. Comme les généraux d’opérette
dans L’Oreille cassée, les possédants se succèdent à la tête du monde, toujours les mêmes gueules
en une ronde carnavalesque. Quelques maudits sont tentés de se mêler à la bagarre :
J’suis arrivé en baissant les yeux,
J’vais les gifler en partant.
J’veux peser comme Depardieu,
Gagner dès l’premier quart-temps.
Booba, cent kilos de viande tatouée, a déclaré la guerre à l’humanité. Il veut grimper tout en haut,
il veut en être. Il ne croit en rien, ni à la bonté des pauvres, ni à la respectabilité des puissants. Il
ne s’intéresse qu’à lui. Larcins, embrouilles, petits braquages, business – rap, évidemment, tout est
bon pour croquer. La dureté de ses mots n’a d’égale que la brutalité du monde dont il veut profiter.
Puisque l’existence ne rime à rien, Booba en pillera les richesses, la saignera jusqu’à l’épuisement,
quitte à en mourir, à tout brûler dans sa quête. Il est le capitalisme incarné.
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La vie est brutale, comme disait Alix.
Sénégal ; on veut du khalis, du biff plein les valises.
Comme la plupart des bandits, il est à l’image de la société qui le pourchasse : misogyne,
pornographe, commercial, vaguement homophobe, amateur de polémiques bruyantes et obsédé
par la réussite économique… Mais s’il n’était que ça il serait un bon citoyen français, électeur
UMP, grand patron ou avocat médiatique… Éric Ciotti, Gilbert Collard, Dominique Strauss-
Kahn ; Arnaud Lagardère peut-être ?… Il en est loin.
La rage est son carburant mais ses outils sont fins. Booba est un sculpteur, un virtuose de
l’image. Il a fait pousser un langage à sa démesure, une jungle luxuriante de néologismes, de mots
de wolof, d’argot suburbain et de trouvailles sacrilèges. Qui aujourd’hui est encore assez fier pour
inventer des suffixes ? Il n’a pas attendu l’autorisation de l’Académie pour bricoler sa propre
expression. Elle est directe, puissante, sans pitié ; elle vermifuge à tout-va sans penser aux
conséquences.
Tu peux m’atteindre, mais j’suis injoignable.
La hain’zer que je traîn’zer est insoignable.
Des –zi, des –zo, des –zer, partout. On s’enfonce toujours plus loin dans la végétation, on s’y
égare. Le javanais était un tour crétin, un truc pour faire rigoler les gosses ; le codage de Booba
est plus intuitif, il sert une noble cause : véhiculer la mystique des émotions en méprisant les
règles de la versification classique. C’est une œuvre anarchiste de réappropriation de la langue.
Hey yo, j’débarque dans la place,
Air Force neuves, pas d’Adidas,
Alerte au bling-bling, bi-bi-bi-bi biatch.
B2O, chef de gang sur bateau d’esclaves,
Laquelle de ces rappeurs veut test’ un MC d’Bakel ?
Ici, j’suis en visite, le roi en visu,
J’arrive en vill’zi, brill’zi, repars en vie-zi.
Ça capitule dans l’industrie, c’est la crise,
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J’m’arrête au feu, les MC lavent mon pare-brise.
Les mots nous sont jetés aux oreilles à une vitesse incroyable. C’est un déluge de coups. Piquetées
çà et là, des saillies plus classiques fluidifient le magma et offrent une pause à nos cerveaux
bousculés :
Ronce du bitume, je ne fane pas,
Quand j’y vais, j’y vais dur, je ne blague pas.
Je ne connais pas un seul auteur, un seul écrivain en France, qui soit capable de déchaîner une
telle tempête avec des mots. Booba est un artisan majeur du français. Il le tord, le plie, en fait sa
chose, et, par là même, travaille à sa gloire. Rien à voir avec les guignolades de ses « concurrents »,
Rohff, Kaaris, La Fouine – des faire-valoir, en vérité –, pauvres aboyeurs dont la vulgarité est
stérile.
Quand les mots piétinent et menacent son flow, le Duc les élimine. Ainsi disparaissent les
déterminants. Idée lumineuse :
Alors je ferme les yeux, je plane,
Traverse nuage de fumée, seul dans ma fusée.
J’ai conscience de donner beaucoup d’importance à un homme qui me roulerait dessus si je
tombais sous les roues de son 4x4. J’ai peut-être tort de quitter ma zone de confort. Je devrais me
contenter de parler des artistes qui ont mes idées, qui flattent mon éthique. À l’heure qu’il est, je
serais en train d’écrire un éloge de La Rumeur, ou une ode à Milk Coffee and Sugar. Mais ce n’est
pas ce qui m’intéresse ici. Je cherche à réhabiliter un objet commercial raillé, repoussé par les
tartuffes de la scène politique et méprisé par une élite intello-culturelle répugnante qui se
compromet dans des événements authentiquement sataniques, comme ces soirées hideuses qui se
font à prix d’or à la Fondation Vuitton, tandis qu’on chie sans vergogne sur un génie littéraire
comme Booba1. – Un génie dans les bacs des supermarchés, c’est vrai, mais que voulez-vous que
je vous dise ? Sur le sol javellisé de la grande distribution a poussé une plante carnivore d’une
grande beauté. Hélas, on n’admire que les serres bondées que nous montre le doigt de la
1 Rendons toutefois justice à Thomas A. Ravier, qui s’est fendu il y a quelques années d’un « Booba ou le
démon des images » (La Nouvelle Revue Française, Gallimard, 2003).
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convenance. Moi, j’échangerais cinquante Bernard Arnault, cinq cents Xavier Dolan et cinq mille
agrégés de philosophie contre un orteil de B2O.
On reprochera au rappeur sa haine épuisante. On dénoncera son individualisme forcené
et son idéologie approximative (un libertarianisme primaire coupé au plastique néolibéral). Je
prétends qu’on aurait tort de l’ignorer ou de le minorer. C’est un artiste d’une lucidité parfaite, et
sa peine, omniprésente, magnifie sa morgue. Les racines du malheur sont profondes : Élie Yaffa
est un garçon mondialisé, né d’une mère française et d’un père sénégalais, fasciné par les États-
Unis, entouré d’un gang d’Africains, d’Antillais et de Maghrébins ; un garçon qui raconte en creux
l’horreur des médias, l’amoncellement des poubelles et la finitude d’un système économique
dément. Il souffre, et c’est une croix qu’il a traîné tout au long de son ascension. En général, les
ordures qui réussissent se voilent la face. Lui assume les valeurs mortifères qu’on nous vend à
longueur de pubs. Il les sait creuses et sans avenir. Il ne prend même pas la peine de dissimuler
son désarroi : « J’vais crever comme un chien ; j’monte pas au ciel car je n’ai pas d’âme », rappe-t-
il sur « Paname ». Booba n’est rien de moins qu’une pythie qui entrevoit l’issue tragique de notre
course effrénée. Il est un porte-parole de la déesse Croissance :
Toujours plus haut je grimpe, plus dur je vais tomber.
Il gobe des capsules de testostérone pour graver des lyrics d’acier, pourtant ses textes ne font que
crier que nous allons mourir riches et malheureux :
Faire des millions, des milliards,
Laiss’rai tout en pourboire au corbillard.
Quelque chose dans la musique de Booba dépasse Booba. L’épaisseur de ses écrits est comme
sécrétée malgré lui.
Parlons d’un artiste comme d’une antenne défectueuse : chacun peut capter les ondes dans l’air
du temps, mais quelques individus seulement sont capables d’en faire une lecture différente. Ces
bouts de métal tordus ont-ils seulement conscience du décalage opéré ? Probablement pas. Aussi
n’est-il pas pertinent de traiter le Duc de « con », ou de « rappeur abruti », pour discréditer son
travail. D’une part, c’est un procédé lamentable, d’autre part, ça n’a rien à voir avec son œuvre.
Cela ne l’atteint pas.
Son rap est arrogant, mais il n’est pas dupe, le natif de Boulbi. Il sait bien que les bourgeois sont
mauvais et désespérés malgré le blé abondant. Il les a observés, ses voisins du métro Pont-de-
Sèvres, avec leurs grosses berlines, leurs duplex de 200 m2, et leurs putains d’enfants dressés pour
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commander. Sans doute a-t-il rêvé de posséder ces richesses matérielles, d’être à son tour nimbé
du halo de la domination symbolique, de l’aura des vassaux du prince. Et il a réussi – en partie : il
roule aujourd’hui dans un monstrueux Hummer, vit à Miami dans Little Haiti, et s’envoie du
lambi arrosé de champagne à s’en faire péter la panse. Le colosse avait les crocs, il a mordu dans
le bifteck ; las, son triomphe ne sera jamais total. Ceux de son espèce, les sans-grade, les
bougnoules, les négros – en un mot les racailles, n’ont pas le droit au prestige. L’argent, ils peuvent
le gagner s’ils frappent vite et fort, mais la gloire n’est pas pour eux. Ce serait contraire à l’ordre
établi ! Pour un Lagardère un peu moqué, parfaitement ridicule quand il se pavane au bras d’une
poule de luxe, combien de Booba traités de délinquants, de cas soc’, de voyous ? Méprisés de bas
en haut ! Le désir et l’idéal sont pourtant les mêmes. L’un sera couvert d’honneurs – Elkabbach et
Drucker lui lècheront les pompes jusqu’à la fin des temps –, l’autre pas. C’est ainsi que naissent
des hybrides, démons de la frustration, porteurs de la révolte la plus conformiste qui soit,
obéissant à toutes les injonctions du corps social sans cesser de lui cracher à la gueule. C’est le
ressentiment d’un fils pour un parent qui lui a tout donné sauf l’amour. Dans un
hit Yannicknoahesque, Booba raconte :
Jimmy est arrivé
En France, croyant trouver
Liberté, égalité,
Mais en réalité :
Contrôles d’identité,
Violences policières,
Jimmy a tout d’suite pigé
Qu’il faudrait niquer les mères.
Chez lui, il n’y a que Jésus qui tend l’autre joue,
Donc, Jimmy prend son revolver, survit au jour le jour.
Il apprend que, dans la vie, pour y arriver faut prendre des risques,
Que lorsqu’on s’appelle Jimmy, on a rar’ment c’que l’on mérite.
Jimmy, c’est lui, bien-sûr. La France de la chanson, c’est le monde occidental dans sa globalité :
une parodie de démocratie, un mensonge qui nourrit plus ou moins bien ceux qui s’y
abandonnent. Booba a joué le jeu, il a déchaîné sa violence pour quelques années d’opulence. Il
sait qu’au bout du tunnel se tiennent les ténèbres authentiques. Lui qui se définit comme un
« musulman non pratiquant » a le haram pour quotidien. Sa religiosité éclatante illumine son
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manque de foi. Le Royaume des cieux est absent de son paradigme. Pour lui l’Enfer est sur Terre,
et l’éternité sera un néant absolu. Pas une chanson qui ne le rappelle :
Je veux juste briller
Comme une étoile.
J’ai toujours dû, su, me débrouiller ;
La vie n’est qu’une escale.
Et si je dois plier,
C’est sous l’impact des balles,
Mais tu ne m’entendras pas crier,
Car j’ai un gilet pare-balles.
(Enculé !)
Je serai rapatrié, enterré au Sénégal,
Enfin, je pourrai trouver le calme, je serai seul comme une étoile.
Jusqu’au tombeau l’infamie et l’insignifiance seront attachées à sa cheville. Il ne coupera pas ses
racines maudites, ne pardonnera jamais le racisme du pays qui l’a vu naître et qu’il ne cesse de
provoquer. Booba est un homme puissant mais amer. Ses adversaires sont bien de ce monde, et
le Ciel, hélas, ne paie pas.
Je n’suis qu’un parasit’zi, évadé du collège,
Tu vas dev’nir raciste quand j’vais t’braquer ta Rolex.
T’en parl’ras à tes collègues, qui vont le dev’nir aussi,
Mais moi j’m’en bats les couilles, j’donn’rai l’heure à tout mon posse.
Il est éreinté tous les jours et par tout le monde, par ses vieux ennemis, par ses anciens protégés
qui veulent s’émanciper de sa tutelle écrasante, et, comme une scorie de la ségrégation sociale
partout régnante, par les tenants du bon goût. Il n’est pas de salut par le rap. Pour récolter les
lauriers, il faut se coucher ou se laisser limer les crocs. Ainsi les chroniqueurs du vide aiment-ils à
dire que NTM est un groupe culte, un noble phénomène de société. C’est paisible, maintenant
que Joey Starr est un petit toutou au service du microcosme du cinéma, aujourd’hui que Kool
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Shen est émoussé par des années de carrière. Ils sont inoffensifs, alors on les aime, on les fait
tourner.
Une Ronce du bitume peut s’enrichir si comme un bon patron elle écrase tout sur son passage.
Le jour de gloire est arrivé, enfant de la Patrie,
Kalachnikov chargée, toujours de la partie…
En revanche, elle n’aura de respect qu’une fois crevée ou domestiquée par le temps. Elle n’est pas
du sérail, cet horrible milieu bien réglé.
...Mais la patrie n’aime pas les négros, ça on n’me l’a pas dit,
Alors je crache mon venin sur la basse et la batterie.
C’est précisément l’individualisme de Booba qui le sauvera. Depuis toujours, il refuse les
honneurs et reste au seuil des chapelles. Son orgueil le pousse à combattre sans cesse, même isolé,
acculé par la critique. C’est une guerre perdue d’avance, certes, mais celles et ceux qui attendent sa
chute – et elle viendra – seraient bien avisés d’écouter ces quelques lignes tirées du pamphlet
« A.C. Milan » :
M’attaquer, vous n’auriez jamais dû ;
Détrôner le Duc restera du jamais vu.
Qui vous met en hass ? Grand Sénégalais au sexe long.
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Repères discographiques
Dans l’ordre des citations :
« Le Duc de Boulogne », Ouest Side (2006).
« Paname », Autopsie Vol. 4 (2011).
« Saddam Hauts-de-Seine », Lunatic (2010).
« Ouest Side », Ouest Side (2006).
« OKLM », D.U.C. (annoncé en 2015).
« Au bout des rêves », Ouest Side (2006).
« Ma Couleur », Lunatic (2010).
« Killer », Lunatic (2010).
« Bakel City Gang », Autopsie Vol. 4 (2011).
« Avant de partir », Panthéon (2004).
« Jimmy », Futur (2012).
« Comme une étoile », Lunatic (2010).
« La Vie en rouge », Autopsie Vol. 3 (2009).
« Paradis », Lunatic (2010).
« A.C. Milan », Futur 2.0 (2013).