Du côté des Abattoirs, les travaux avancent p. 4 ; la rencontre avec Boris Raux débouche sur des chroniques olfactives p. 6 ; la langue béarnaise passe littéralement à table grâce à de tout jeunes talents et à l’intervention du graphiste Patrice Chaminade p. 10 ; les étudiants de l’École supérieure d’art des Pyrénées investissent le quartier du Hédas à Pau p. 15, encouragés par Sébastien Vonier et Jocelyn Cottencin p. 20. On est allé fouiller dans les collections du fonds d’art contemporain p. 24. Au fait, connaissez-vous les éditions du Bel Ordinaire p. 26 ? Et savez- vous comment faire appel à leur offre d’action culturelle p. 23 ? Sinon, que faire ? Quoi voir ? Tout est résumé au dos de ce numéro p. 28. LA PAROLE EST AU BEL ORDINAIRE LE B† NUMÉR† 1 JOURNAL DU BEL ORDINAIRE, ESPACE D’ART CONTEMPORAIN / SEPTEMBRE – DÉCEMBRE 2012 EN BONUS EN ARCHE UFO LOGOS PIERRE GRANGÉ-PRADÉRAS GRATUIT
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at U t - Le Bel Ordinaire · été 2012 – hiver 2013 PhAsE 2 INItIéE Dès la rentrée, la deuxième phase des travaux se poursuit durant une année avec pour le Bel OrdinaireA
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Du côté des Abattoirs, les travaux avancent p. 4 ; la ren contre
avec Boris Raux débouche sur des chroniques olfactives p. 6 ; la
langue béarnaise passe littéralement à table grâce à de tout jeunes
talents et à l’intervention du graphiste Patrice Chaminade p. 10 ; les étudiants de l’École supérieure d’art des Pyrénées
investissent le quartier du Hédas à Pau p. 15, encouragés par
Sébastien Vonier et Jocelyn Cottencin p. 20. On est allé fouiller
dans les collections du fonds d’art contemporain p. 24. Au fait,
connaissez-vous les éditions du Bel Ordinaire p. 26 ? Et savez-
vous comment faire appel à leur offre d’action culturelle
p. 23 ? Sinon, que faire ? Quoi voir ? Tout est résumé au dos de ce
numéro p. 28.
la parole est au Bel ordinaire
le B† nuMÉr† 1journal du Bel ordinaire, espace d’art contemporain / septemBre – décemBre 2012
Vous Venez d’ouVrir le BO numéro, premier journal du Bel ordinaire, espace d’art contemporain de la commu-nauté d’agglomération Pau-Pyrénées.
Pourquoi un journal pour le Bel Ordinaire ? Parce que nous souhaitons partager avec vous la partie souvent invisible des actions menées par cet équipement cultu-rel et artistique de notre territoire. En effet, si vous avez pu, depuis 2009, découvrir des œuvres et installations artistiques dans l’espace public, in situ ou à travers nos éditions, vous n’avez pas tous eu l’occasion de rencontrer les artistes accueillis en résidence, de participer à des ateliers ou de connaître la genèse des projets. Et comme, pour le Bel Ordinaire, le partage est une valeur fondatrice, autant que celle de la culture pour tous, il nous a semblé juste de vous proposer ce nouveau format.
Nous espérons que ce BO numéro permettra de renforcer les liens déjà tissés avec vous, mais aussi de nourrir les réflexions quant à la place de l’art et de la culture dans notre société. Des nourritures terrestres qu’il fait bon de mettre au menu quotidien !
Et j’espère que le BO numéro du Bel Ordinaire saura vous en proposer suffisamment pour que vous souhaitiez le recevoir 1 chez vous !
Martine Lignières-Cassou Présidente de la communauté d’agglomération Pau-PyrénéesDéputée-maire de Pau
1. Pour recevoir
le Journal du Bel
Ordinaire, rien de
plus simple !
Adressez un email à
belordinaire@gmail.
com avec comme
objet : « abonnement
bo numéro ».
Nous espérons que ce BO numéro permettra de renforcer les liens déjà tissés avec vous, mais aussi de nourrir les réflexions quant à la place de l’art et de la culture dans notre société.
ÉDITO / 3
1
A
BC
23
5
4
hiver 2011 – été 2012
PhAsE 1 AChEvéECommencée en décembre 2011, la première phase des
travaux s’est terminée en août dernier.
Côté Bel Ordinaire, l’espace d’art contemporain se dote
de nouveaux bureaux et de cinq logements pour les artistes
accueillis en résidence de création.
Côté Route du son, le centre de musique actuel dispose
aujourd’hui d’espaces administratifs, d’un centre de
ressources et d’une salle pour le catering (accueil et
restauration des musiciens).
été 2012 – hiver 2013
PhAsE 2 INItIéE Dès la rentrée, la deuxième phase des travaux se poursuit
durant une année avec pour le Bel Ordinaire :
– l’aménagement des espaces d’exposition :
la grande galerie (410 m2) et la petite galerie (87 m2)
– l’aménagement de l’espace pédagogique, accueil
et documentation (180 m2)
– l’aménagement d’ateliers de fabrique (1 000 m2)
printemps 2014
LE futuR sItE Bel Ordinaire : (1) ateliers de fabrication,
(2) espaces d’exposition, (3) espace pédagogique
(4) résidence d’artistes, (5) administration
Route du son : (A) studios de répétition,
(B) salle de concerts, (C) administration
Par endroits, les
bardages de bois
resteront apparents.
ci-contre et
page précédente
Le chantier des
nouveaux bureaux
et de la résidence
d’artistes au premier
semestre 2012.Durant les travaux, l’activité
du Bel Ordinaire continue avec
des propositions hors site
sur Le siTe des anciens abattoirs, la communauté d’agglomération a l’ambition de développer un espace cultu-rel et artistique de référence, remplissant les fonctions de pôle ressource pour l’art contemporain et les musiques ac-tuelles sur un vaste territoire pyrénéen.Le chantier de réhabilitation, réalisé sur deux phases pour garder la route du son en activité pendant les travaux, permettra de rénover et adapter l’ensemble des espaces en rez-de-chaussée. Les interventions de réhabilitation consistent essentiellement en une mise aux normes et une optimisation des espaces de travail et d’expositions. Les architectes, Virginie sautou et Patricia Lejeune, ont été particulièrement attentives à préserver des éléments du patrimoine industriel du site : aussi, vous pourrez découvrir ou retrouver d’anciennes faïences, une machine à froid, des rails à viande.
Depuis 2004, au fil de vos travaux vous élaborez ce que vous nommez une « chronique olfactive de la société ». Qu’est-ce qui vous a amené à développer cette démarche ?
D’abord, la curiosité liée à l’univers olfactif et le fait qu’il soit peu exploré en art contemporain. Cela soulève des questions : pourquoi cette absence de trace dans l’histoire de l’art ? Que peut offrir ce médium ?Notre univers olfactif est un formidable point d’en-trée sur notre société. Il est tellement significatif dans notre quotidien, sur notre façon d’être, nos rapports aux autres et finalement nous-mêmes. C’est un questionnement global à la fois simple et complexe pour essayer de mieux nous com-prendre. Je tente de ne pas être, malgré ce médium un peu particulier, enfermé dans le carcan d’une seule et même problématique. C’est peut-être un péché de jeunesse, mais il me semble plus intéressant d’es-sayer d’aborder la vie et l’art sous un spectre global et contextuel. C’est ce qu’induit d’accepter et de pen-ser la complexité. C’est, probablement, dans cette approche pondérée que se trouve la vraie radicalité. Elle induit d’accepter une part de flou, d’indétermi-né, de non limité et de mouvant. C’est dans ce sens que la nature même des odeurs m’intéresse : cette matière invisible, vaporeuse et volubile entre en résonance avec cette nouvelle manière de penser.
De ce travail d’intégration continu, étape par étape, strate par strate, est née l’idée de chronique. Au tout début, j’ai commencé à questionner notre environnement immédiat sur les pas de Michel Blazy, une forme d’appart art, qui, par rapport au land art, nous fait voyager via notre quotidien : une construction paysagère à partir du placard. Néanmoins, c’est en Richard Serra et Dan Flavin que je trouve de vrais pères et probablement en Félix Gonzales-Torres, un frère.Sauf que cela prend forcément des chemins dif-férents puisque j’ai commencé comme cela : à me balader dans les rayons des grandes surfaces.
Votre terrain de jeu, c’est le supermarché ? Entre autres : c’est un point de convergence de la population. Et puis il faut bien allez voir où sont « les gens »… Nous sommes dans une société mar-chande, commerciale, c’est un fait. C’est probable-ment le seul et véritable point de ralliement actuel. Il y aurait peut-être la mort, mais de toute façon les deux sont très liés. Si on pense la terre comme un système global, alors notre com-portement est inévitablement cannibale. Peut-il en être autre-ment ? C’est une vaste question et personnellement, j’aime bien la viande.Les gens de ma génération avons grandi dans ce capitalis-me dominant post chute du mur. La marque, le logo, les histoires fictives dictées par le marketing, même si nous n’en sommes pas dupes, nous constituent. C’est peut-être sous-jacent, voire même inconscient, mais l’influence est inévitable, scientifiquement prouvée. Après, dangereusement ou pas, c’est le point de vue de chacun.Les producteurs de biens de consommation cher-chent à essayer de nous comprendre sociologique-ment, à nous parquer, à nous classer. Ils dépensent
tant d’énergie à ça, que ce serait dommage de ne pas en exploiter les logiques et les résultats. C’est un effet miroir déformant, mais il y a toujours nous devant le miroir. Tout mon travail se résume à une volonté de comprendre ces vecteurs de transforma-tion entre un nous individuel et son image sociale. Au fil de cette exploration, il y a des pièces qui se mettent en place et en forme : la partie sera longue, mais c’est pas mal comme passe-temps !
Comment ce traduit cet intérêt pour l’univers olfactif dans vos pièces ?
La plupart du temps, j’utilise des matériaux olfactifs, c’est très rare que l’odeur ne soit pas présente. Je tra-vaille avec des odeurs brutes. Je ne les fabrique pas, je les recompose en associant différentes odeurs existantes. Je n’ai pas encore ressenti la nécessité de collaborer avec des nez ou des laboratoires, mais je pense le faire dans les années futures.Ce qui m’intéresse dans les odeurs c’est de pouvoir être dans l’abstraction, c’est davantage un travail in-tellectuel que plastique car j’utilise les odeurs et les
produits par rapport à ce qu’ils nous renvoient sociologiquement plus qu’en terme de matière brute même si les enjeux formels de ce médium sont grands…Je me positionne comme un sculp-teur, c’est paradoxal et intéressant de manier une matière invisible.
Où trouve-t-on des odeurs en art ?Si on évacue le champ des parfums, la première occurrence c’est Marcel Duchamp avec Air de Paris, qui est en fait une histoire de gazeux, de fumeux. Je me souviens de certains de ses écrits sur la pein-ture où il fustige les peintres. Selon lui, ils étaient
CHRONIquE
OlfACtIVE épisode 1
Boris rAux, PLAsTicien, infiltre le champ de l’art à travers un outil plastique peu usité : l’odeur. de-puis huit ans, il a fait des rayons cosmétiques et produits ménagers son espace à jouer. Après avoir recouvert un escalier de Savon de Marseille (2004), collectionné et mis en scène tous les gels douche du marché dans la série des Épithéliums (2008), réalisé un Tour du monde avec 80 déodorants ushuaïa (2008), tiré les Portraits olfactifs (2009) des ha-bitants d’une cité à partir de leur parfums, crèmes et autres produits de toilette, il présente en septembre 2012 à Biza nos une sculpture réalisée avec plus de 300 kg de lessive !
ci-dessus
Épithéliums,
gels douches,
shampooings
et verres, 2008.
page précédente
Dans ma réserve, collection des
gels douche et
shampooings
disponibles sur le
marché français,
2008.
Ce qui m’intéresse dans les odeurs c’est de pouvoir
être dans l’abstraction, c’est davantage un travail intellectuel
que plastique
œuvre visible
Du 28 septembre
au 14 DÉcembre
BORIS R Aux / RÉS IDenCe De CRÉ AT IOn / 76 / RÉS IDenCe De CRÉ AT IOn / BOR IS R Aux
tous drogués à la térébenthine, c’était pour cela que nombre d’entre eux s’enfermaient dans le faire, sans d’autres raisons apparentes. Là encore, une histoire d’odeurs.Il y a Joseph Beuys évidemment qui a ressenti l’odeur et l’a acceptée. Je pense que l’odeur n’était pas fortuite dans son œuvre, mais ce n’était pas forcément volontaire. Du moins, ce n’était pas son point de départ. Ernesto Neto a beaucoup tra-vaillé en introduisant des épices dans ses sculptures. À travers cela, il a cherché une intrusion dans la corporalité, on rentre dans la sculpture, elle devient intrusive. Sinon, c’est une approche assez confidentielle et nouvelle, c’est en partie pour cela que c’est intéressant à explorer.
Vous êtes accueilli en résidence au Bel Ordinaire pour intervenir sur la commune de Bizanos. Quel est le projet que vous portez ?
Cela fait partie de mes travaux très contextuels qui ne sortent pas directement de mes recherches en atelier. Je me suis intéressé à l’histoire de Biza-nos dont le passé est lié à l’eau, à la présence des lavandières. J’ai construit ce projet comme une fic-tion en m’interrogeant sur le sort des lavandières aujourd’hui. Qui seraient-elles ? Elles en auraient très certainement marre de frotter, de récurer et rêveraient d’évasion. Au mois de septembre, devant le centre culturel Daniel Balavoine, une sculpture sera spécialement créée pour permettre à notre lavandière de prendre le large, de s’évader de son quotidien. Réalisée dans un bloc de 300 kilos de lessive, cette œuvre pren-dra la forme d’un canoë kayak posé sur une voiture prête à partir.
La poudre à laver mélangée dans un peu d’eau de-vient, après séchage, dure comme la pierre en son cœur, mais prend en surface l’aspect cotonneux d’une neige fraichement tombée. La construction de cette sculpture sera l’occasion de ressentir l’histoire de Bizanos, mais surtout l’occa-
sion de débattre autour des enjeux du développement durable, de prendre conscience de nos gestes quotidiens et de leurs impacts. Entre arche de Noé et galère, cette œuvre est vouée à une lente mais inexorable dilution. À moins que cha-que Bizanosien vienne avec son godet et que ce projet artistique finisse à la machine !
C’est une des premières pièces que vous réalisez in situ, comment appréhendez-vous cette dimension de l’espace public ?
Quand on construit une pièce dans l’espace public, il ne faut pas nier le public. Il faut réussir à toucher les gens, les potentiels visiteurs. Je m’intéresse à l’histoire de la ville, à ses caractéristiques propres pour que la pièce ait un ancrage local, un écho par-ticulier pour la population avoisinante.Il y a aussi des questions techniques liées à la pé-rennité de l’œuvre, mais ce sont des paramètres techniques, un facteur limitant mais pas influant sur l’œuvre en tant que telle.
Un autre outil auquel vous avez recours est l’humour, à la fois dans les pièces que vous avez réalisées et aussi dans la manière dont vous en parlez. C’est une façon de porter un regard amusé sur le monde ? De désacraliser le rapport à l’œuvre ? Une manière de toucher plus de gens ?
Oui, c’est exactement cela. L’humour est culturel. Chez moi, c’est naturel, c’est ma façon de voir les choses, de les retranscrire. Même critique je reste
portraits olfactifs
obtenus in situ
à partir de tous les
produits corporels
utilisés quoti-
diennement par
chacun. De gauche à
droite : Jimmy, J-J b,
Jérôme, maxime
(depuis 2009).
un éternel optimiste, la flamme n’a jamais brûlé autant avant de s’éteindre : autant en profiter.Nous sommes tellement contradictoires et para-doxaux que nous sommes obligés d’en rire. L’auto-dérision a quelque chose de salvateur : non ? C’est quand même plus agréable de faire les choses sé-rieusement sans se prendre au sérieux. Et puis cela reste de l’art !
Vous avez développé un projet annexe avec le Bel Ordinaire, qu’en est-il ?
Comme le Bel Ordinaire diffuse largement ses édi-tions en France, je me suis dit que ce serait dom-mage de ne pas en profiter, ne serait-ce que pour économiser les timbres ! J’ai édité spécialement un marque-page. C’est un objet qui n’est pas assez considéré à sa juste valeur : c’est quand même grâce à lui que l’on ne perd pas le fil de l’histoire.Je reprends le principe du ticket de Jackpot. Si vous grattez l’œuvre, le support laissera échapper une odeur très particulière, même normalisée, qui fait écho avec un des acteurs économique incontour-nables dans le Béarn : l’industrie pétrochimique et gazière. « Crac Boum Hue »
Propos recueillis par Claire Lambert en juin 2012
J’ai construit ce projet comme une fiction en m’interrogeant sur le
sort des lavandières aujourd’hui. Qui seraient-elles ? Elles en
auraient très certainement marre de frotter, de récurer et rêveraient
d’évasion.
vERNIssAgE DE L’œuvRE
vendredi 28 septembre 2012 à 19 h,
espace Daniel Balavoine, Bizanos
vIsItEs COmmENtéEs
ateliers pour les scolaires en présence
de l’artiste, du 1er au 5 octobre 2012
résidenced’artiste
www.borisraux.comEn savoir plus
BORIS R Aux / RÉS IDenCe De CRÉ AT IOn / 98 / RÉS IDenCe De CRÉ AT IOn / BOR IS R Aux
Associer L’ArT conTemPorAin et le béarnais, certains pensaient que la sauce n’allait pas pren-dre. mais comme dit le proverbe « N’i a pas que las montanhas qui ne s’encontran pas », traduisez : il n’y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas ! c’est donc ensemble que la direction des affaires culturelles de la communauté d’Agglomération Pau-Pyrénées, le Bel ordinaire et l’inÒc Aquitània ont imaginé ce projet. Avec Set de Lenga, le Bel ordinaire a souhaité participer d’une nouvelle manière à la reconnaissance et à la diffu-sion de la langue occitane auprès d’un large public par le biais d’une proposition graphique et artistique s’appuyant sur une sélection de proverbes béarnais.
set de lenga est
une proposition
du Bel Ordinaire et
de la direction des
affaires culturelles
de la CDA
Pau-Pyrénées en
partenariat avec
l’InÒc Aquitània et
le CAP’ÒC.
Avec les classes
grande section et
moyenne section
de maternelle à
Billère, l’escòla
calandreta paulina
à Pau, la calandreta
Titouan Lamazou
à Mazères-Lezons,
lo Collègi Calandreta
de Gasconha à Pau,
l’école bilingue
publique à Lagor, la
6e A du collège Simin
Palay à Lescar, les
3e SeGPA du collège
Jeanne d’Albret
à Pau, la classe de
2de du lycée Louis
Barthou à Pau.
référence au contexte local (Qu’a lo cap au ras deu bonet / Il a la tête près du béret), mais aussi à un champ plus universel (Se n’ès pas polit, sias aunèste / Si tu n’es pas poli, sois hon-nête). L’expérience empirique des an-ciens a ainsi façonné, par l’humour et les traits d’esprit, le tempérament des habitants de ce territoire et l’âme des Béarnais.
En cuisine Du 30 janvier au 10 février 2012, des ateliers de pratiques artistiques ont été proposés gratuitement aux éta-blissements scolaires de l’agglo et du département. 195 élèves y ont parti-cipé, issus des écoles primaires, col-lèges et lycée de Pau, Billère, Lagor, Lescar et Mazères-Lezons. Ces ate-liers animés par Patrice Chaminade et Claire Lambert, médiatrice cultu-relle au Bel Ordinaire, proposaient de mener un travail d’illustration à par-tir d’une quarantaine de proverbes béarnais, empreints de références à la culture locale ou à la portée plus uni-verselle, mais toujours teintés d’un humour qui fait joyeusement chanter cette langue historique.
À LIRE
– Dictionnaire bilingue des proverbes gascons,
André Hourcade, Éd. diverses.
– Les inscriptions et les décorations de l’habitat
rural ossalois, Jean-Pierre Dugène, 1986.
À éCOutER
Les proverbes lus en occitan sur le site
de l’InÒc Aquitania : www.in-oc.org
Une forme de restitution de ce tra-vail a été l’exposition Set de Lenga, genèse d’un projet graphique, qui a été proposée dans le péristyle de la mairie de Pau, du 12 au 27 avril 2012. Celle-ci rendait compte des étapes de réalisations du projet. Les visiteurs ont découvert des planches montrant une sélection de dessins, la collection des douze proverbes choisis et impri-més en sets de table, des enregistre-ments sonores et des photos retra-çant le travail mené en ateliers.
À table Douze de ces réalisations (une à deux par classe participante) ont été choi-sies par l’artiste-intervenant pour réaliser des sets de table distribués dans une cinquantaine de restau-rants de Pau et de l’agglomération au mois d’avril 2012. 53 établissements de Pau et des en-virons se sont engagés à la mise en valeurs des 12 sets de tables, édités à 36 000 exemplaires. Les restaura-teurs se sont inscrits dans une dy-namique territoriale offrant ainsi à la culture un nouvel espace de dif-fusion.
Aussi, pendant une semaine, le public a été invité à découvrir cette collec-tion de sets de table en papier. À travers cette proposition linguisti-que, artistique et graphique, la langue occitane s’est invitée à la table des palois, comme à celle des visiteurs de notre région, pour une occasion unique et originale de découvrir un aspect du patrimoine local.
Catherine BordenaveClaire Lambert
ci-dessus
vue de l’exposition.
Les proverbes ont
inspiré plus de 400
illustrations, parmi
lesquelles douze ont
été sélectionnées.
sEt DE lENGA
Dépoussiérer les expressions béarnaises anciennesL’utilisation de la langue occitane est un support culturel très riche car elle est le reflet d’une façon de penser propre à ses locuteurs. Rivarol disait que le langage est la peinture de nos idées. Les efforts nécessaires pour travailler une autre langue sont les prémices de l’altérité. Au travers des citations, des prover-bes, la langue occitane est ainsi por-teuse d’une sagesse populaire faisant
10 / RÉS IDenCe De CRÉ AT IOn RÉS IDenCe De CRÉ AT IOn / 11
CuIsINE GRApHIquEPATrice chAminAde doit sa formation ini-tiale à l’École supérieure des arts appliqués duperré à Paris où il a étudié le graphisme au début des années 90. il en a gardé une sensibilité aux enjeux sociaux du design qui in-fluence de façon déterminante son positionnement artisti-que. en tant que graphiste, sa production est marquée par un fort penchant pour l’usage de la typographie sous ses différents aspects, et par une attirance toute particulière pour la culture visuelle populaire dont il détourne l’énergie au bénéfice de nouveaux messages. de 2001 à 2011, il a en-seigné la typographie à l’École supérieure des arts et de la communication de Pau.
occitane, hérité de mon vécu provençal. Toutefois, la question de la mondialisation et de l’uniformisation des cultures me semble aujourd’hui un enjeu de so-ciété crucial, tant philosophique que politique. Sans y prendre part soi-même, il me semble qu’on peut être attaché à la diversité culturelle, quelle qu’elle soit. Il en est des communautés humaines comme des écosystèmes naturels : elles sont fragiles et pré-cieuses pour l’avenir. Tout comme la biodiversité constitue un réservoir génétique irremplaçable, la coexistence des langues est le gage de la préser-vation indirecte de sagesses et de connaissances variées. En nous coupant de ce vivier, il me semble que nous courons le risque de nous priver de tout un héritage d’observations et d’inventions légué par les générations passées. C’est cet héritage qui fait tout l’intérêt et le sel des proverbes sur lesquels ont planché les enfants.Incidemment, ce projet a été pour moi l’occasion de rencontrer différents acteurs qui font vivre la langue occitane en Béarn. Or je dois dire que nous avons été accueillis partout à bras ouverts par des personnes d’une grande curiosité, en phase avec le monde ac-tuel, à l’opposé des a priori que certains pourraient concevoir au sujet des milieux occitanistes. À se demander si, à tout âge, la pratique quotidienne du bilinguisme n’aurait pas pour effet naturel d’appor-ter souplesse et fraîcheur à la pensée. En remettant la langue béarnaise au goût du jour grâce à ces sets de table, nous n’avons fait que témoigner de la réelle vitalité de cette culture.
En quoi a consisté votre intervention précisément ?
Après avoir défini un cadre pédagogique et avoir accompagné les jeunes lors d’ateliers en classe, j’ai procédé à un délicat exercice de sélection, qui m’a contraint au passage à laisser de côté de nombreu-ses œuvres dignes d’intérêt (heureusement pré-sentées dans l’exposition à la mairie). Il me restait alors à retraiter graphiquement ces dessins afin de les adapter aux contraintes techniques d’une impression en aplats – condition d’une bonne tenue plastique des sets – puis à les mettre en page en vis-à-vis des proverbes. Afin de donner à ces derniers un lé-ger « accent » méridional, tout en leur garantissant une vibration visuelle
ci-dessous
un crapaud à
plumes, issu de
l’expression « Il a
autant d’argent
qu’un crapaud a
de plumes ».
à gauche
Illustration du
proverbe « Il a le
cœur poilu »,
c’est à dire qu’il
est courageux.
ci-dessous
Illustration du
proverbe « Il pleut
toujours sur les
mouillés ».
ci-contre
Le caractère
conçu pour
les sets.
Pourquoi avoir choisi de travailler sur Set de lenga ?
Le projet présentait, c’est vrai, un cahier des charges qui en faisait une résidence de création atypique, susceptible de rebuter certains artistes attachés à leur indépendance. Pour ma part, la pratique du graphisme m’ayant depuis longtemps habitué à travailler en fonction de contextes particuliers, de demandes extérieures, je préfère voir dans la contrainte un ressort créatif et une source d’inspi-ration potentielle. Je n’ai pas non plus de réticence à moduler mon langage visuel en fonction des de-mandes extérieures, à m’adapter à des situations et à des publics variés.Ici, l’idée de m’immiscer dans le paysage urbain par le biais de sets de table en papier m’a particulière-ment séduit. Une de mes préoccupations perma-nentes a toujours été en effet de diffuser mon travail de la façon la plus large possible, sans m’en tenir aux circuits spécifiques – parfois élitistes – de l’art contemporain. À la pièce unique je préfère l’édition en série (affiche, livre…) pour aller à la rencontre des gens, comme en témoigne d’ailleurs le journal gratuit publié en début d’année 1 avec le soutien du centre d’art image / imatge à Orthez. Pour ce faire, j’aime recourir à un vocabulaire graphique simple et familier de tous, qui puise sa source dans une culture urbaine et vernaculaire.
Êtes-vous un familier ou un militant de la cause régionaliste ?
A priori, pas vraiment. Et l’occitanisme n’a jamais été non plus un thème dans mon travail. Tout au plus dois-je concéder un penchant pour l’histoire ri-che et mouvementée de la littérature et de la poésie
1. P. Chaminade,
inventaire avant
travaux, journal
de l’exposition
éponyme, image /
imatge, Orthez,
février 2012
PATR ICe CHAMInADe / RÉS IDenCe De CRÉ AT IOn / 1312 / RÉS IDenCe De CRÉ AT IOn / PATR ICe CHAMInADe
suffisante pour coexister avec la présence des des-sins, j’ai conçu un alphabet original de lettres ca-pitales avec de nombreuses variantes. Celui-ci est une interprétation modernisée, géométrisée, des anciens lettrages gravés sur les linteaux de porte de la vallée d’Ossau et alentours. Il a en effet existé dans la région une tradition artisanale d’inscriptions dans la pierre, dont les vestiges témoignent encore du rapport très libre et spontané que les béarnais entretenaient jadis avec le modèle alphabétique. Ici, l’aspect visuel général de l’inscription comptait plus que la stricte orthodoxie épigraphique : l’approche de la lettre était encore très souple, antérieure à la ri-gidité du modèle typographique qui s’est imposé de-puis jusque dans le tréfonds des vallées. Les lettres se combinent par paires, s’interpénètrent, tout en s’adaptant à l’espace disponible. Un vivier de formes pour le typographe, que la temporalité privilégiée de cette résidence me permettait d’explorer.
On sent dans votre travail une attirance pour la démarche scientifique, l’ethnologie…
Ces dernières années ont vu émerger un débat sur les évolutions possibles du métier de graphiste. De par sa maîtrise des interactions entre les mots et les images, sa « manie » incorrigible d’organiser les informations, ce dernier est potentiellement en bonne position pour prendre une part plus active à la genèse des contenus qu’il manipule. À présent, de plus en plus de graphistes affirment leur volonté d’être les auteurs de leurs propres pu-blications. Une tendance qui s’explique peut-être par la frustration ressentie face à la conception désuète ou à la teneur inepte des messages qui leur sont souvent confiés. En 2001, l’historien et critique du design Rick Poynor suggérait à la jeune génération de « graphistes-auteurs » de s’identifier à la figure du journaliste 2. Pour ma part, je serais effectivement davantage attiré par une rencontre avec le monde de la recherche – en particulier de l’ethnologie, des visual studies anglo-saxonnes, trop peu développées chez nous. Dès que l’occa-sion se présente, j’essaie de dépasser le cadre de la commande et de m’interroger sur les origines historiques et les implications culturelles des si-gnes et des codes que je manipule sans toujours les comprendre de prime abord. Quels sont les usages du graphisme ? Comprend-on vraiment à quels be-soins profonds, à quels cahiers des charges muets celui-ci obéit ? Le temps passant, il devient de plus en plus nécessaire pour moi de prendre du recul par rapport à cette pratique palpitante mais parfois aussi paradoxalement « aveuglante », et d’étayer mon design sur une recherche plus théorique ou un fondement historique. Par souci d’éthique pro-fessionnelle ? Je l’espère.
Propos recueillis par Claire Lambert en juin 2012
ci-dessus
Les sets édités
et placés en
embuscade sur
les tables des
restaurants
participant à
l’opération en
avril 2012.
une proposition
du Bel Ordinaire
en partenariat avec
l’eSA des Pyrénées –
site Pau, et la mission
Ville d’art et histoire
de la Ville de Pau.
Installation réalisée
avec le soutien des
services de la Ville
de Pau.
ci-dessus
Alexandra Menaut
achevant sa fresque
à la craie sur le mur
du lavoir.
art, graphisme & espace publicHÉDAS
Tension ? Vous avez dit tension ?Samuel Bernou, Guillaume Bordena-ve et Ivan Rodriguez sont partis d’un constat : Le Hédas est un quartier ri-che d’une histoire singulière mâtinée de croyances et légendes urbaines. Au corpus d’histoires préexistant, le trio a décidé d’y ajouter la sienne. Prenant résolument le parti de la fiction, leur Histoire du Hédas pro-pose une redécouverte jubilatoire du quartier sur un ton décalé. Disposées sur les quatre ponts surplombants le quartier (rue Samonzet, rue Serviez, rue des Cordeliers et rue Bordenave d’Abère), des plaques informatives détournées présentent leur propre histoire du Hédas déclinée sur qua-tre périodes chronologiques allant de 1 500 à nos jours. Faisant tour à tour
considÉrÉ jusqu’Au xVii e siècle comme la limite septentrionale de la ville de Pau, le quartier du hédas a longtemps joui d’une mauvaise réputation. Tour à tour perçu comme un ruisseau, un ravin ou un égout, ce quartier a cristallisé des réalités antagonistes : ses hauteurs étaient le siège de demeures bourgeoises tandis que son lit regroupait des habitations plus modestes entre maison du bourreau et autres boucheries. ce passé a forgé un quartier aux identités patrimoniale et paysagère singulières au sein de la ville. une spécificité interrogée par onze jeunes artistes de l’École supérieure d’art des Pyrénées – site de Pau (esA) à travers sept installations éphémères investissant la rue du hédas, de la place d’espagne au château de Pau.
14 / RÉS IDenCe De CRÉ AT IOn / PATR ICe CHAMInADe HÉDAS / ART e T eSPACe PuBL IC / 15
appel à l’imagerie des blasons en in-ventant des armoiries à des maisons devenues autant de clans au sein du quartier, écrivant une histoire de la rivière et son évolution rue des Cor-deliers, jouant aux apprentis natu-ralistes amateurs de faune, flore ou minéraux rue Serviez ou délivrant de précieux conseils aux visiteurs tel un guide touristi-que face à la place d’Espagne, leur in-tervention à l’hu-mour sous-jacent se veut comme un lien entre les hau-teurs de la ville et le quartier. Un signal envers le passant incitant ce dernier à regarder et dé-couvrir un Hédas par trop souvent oublié.À côté de certaines de ces tensions historiques fictives coexiste une ins-tallation où la tension devient davan-tage palpable voire inquiétante. Sous tension, pensée par Mathilde Klug, Léa Botella et David Duhau, présente un passage piéton étrangement placé entre deux murs de pierre encadrant cette partie de la rue du Hédas. Visible de nuit grâce à deux lanternes le sur-plombant, cette mystérieuse portion habituellement très sombre se voit ici investie par un mobilier urbain in-congru. Renvoyant à la mauvaise ré-
putation historique du quartier ainsi qu’à l’ancestrale peur du noir, cette installation théâtrale agit comme une ponctuation qui incite le passant à s’avancer davantage dans le Hédas en y apportant une présence à la fois rassurante et dérangeante. De présence, il est aussi question
dans l’intervention Gestuelle minérale réalisée à la craie par Alexandra Me-naut. Empruntant à la technique du graffiti, la jeune ar-tiste réalise deux fresques murales éphémères soumi-
ses aux aléas climatiques. L’une d’en-tre-elles présente une myriade d’yeux scrutateurs qui évoquent la jungle fantastique, à la fois angoissante et oppressante que peut représenter le Hédas par endroits. Clin d’œil à Mu-rakami et au street art du sud-afri-cain Robin Rhode notamment, cette intervention incite littéralement le passant à apporter un regard neuf sur le quartier. Gestuelle minérale est composée d’un second volet nettement plus apaisant et rafraîchissant en forme de fresque aux accents aquatiques apposée sur le mur du lavoir du Hé-das. Alexandra Menaut s’intéresse à l’organisation et à la désignation des
flux de pensée et cette seconde partie de son intervention trouve en ce lieu toute sa place.
Histoire d’eauAncien ruisseau, le Hédas est en effet intimement lié à l’eau, à l’écoulement. Cette idée de mouvement, de flux est très présente dans les œuvres crées pour ce projet. En témoigne l’instal-lation de Siham Achari Berrada in-titulée Baraka. Cette étudiante ma-rocaine en cinquième année à l’ESA s’intéresse à la biculture : française et arabe. Véritable œuvre prophylac-tique, Baraka souhaite apporter la chance (baraka en arabe) à ce quar-tier, lui offrir un avenir lumineux. L’intervention de l’artiste prend ap-pui sur une clôture en bois séparant la rue d’un carré de verdure étagé tel un jardin suspendu. En forme d’ac-cordéon, cette installation bicolore rouge et verte évoquant les couleurs du drapeau du Maroc, mais égale-ment celles du Pays Basque, permet au promeneur de lire le mot baraka en français et en arabe selon son sens de circulation dans la rue du Hédas. Référence à l’art cinétique, c’est la circulation du spectateur qui permet d’appréhender l’œuvre dans sa glo-balité.Le mouvement est également de mise dans Ici m’aime de Charline Humbert. Invitant le visiteur à une
Sept installations par onze jeunes artistes qui nous font
partager leurs perceptions d’un Hédas à l’aune des frictions, des relations, des oppositions et des
16 / ART e T eSPACe PuBL IC / HÉDAS HÉDAS / ART e T eSPACe PuBL IC / 17
ci-contre
un des panneau
d’interprétation sur
l’Histoire du Hédas
par Samuel Bernou,
Guillaume Bordenave
et Ivan Rodriguez.
déambulation ludique et participa-tive, la jeune artiste utilise le prin-cipe de l’anamorphose en forme de parcours visuel où poésie et jeu de mot se rejoignent. C’est ainsi que sui-vant la découverte de grands cercles concentriques, véritable pictogram-me représentant les ondes créées à la surface de l’eau après le jet d’une pierre, en descendant l’escalier de la place Bosquet, le visiteur arrive sur la place d’Espagne avec un « monter au créneau » qui apparaît alors sur les marches. Une intervention qui incite au déplacement et aux allers-retours afin de découvrir le quartier. Après l’est, c’est à l’extrémité ouest du Hédas que Charline convie le spec-tateur, plus exactement sous le pont de la rue Bordenave d’Abère. Sous le tunnel qui mène à la maison de l’enfance, apparaît ainsi une seconde anamorphose qui là aussi joue sur les mots : « être à l’ouest » indiquant à la fois l’expression populaire et la posi-tion géographique du visiteur en ce lieu. En rebroussant chemin, ce sont de multiples flèches qui prennent forme comme autant d’injonctions à s’enfoncer au cœur du Hédas.
1, 2, 3… soleil !Après le tunnel, au bout de la rue du Hédas se trouve la Maison de l’enfan-ce Daran. Fréquentée par 43 enfants âgés de 3 à 11 ans, l’extérieur de ce bâ-
timent destiné à un jeune public est apparu assez froid et gris aux yeux de Lan Lan Su. La jeune étudiante chinoise a donc décidé d’y appor-ter de la couleur. Son intervention En jeu, transforme la petite place fai-sant face au bâtiment en véritable jeu de l’oie grandeur nature. Constitué de cercles et de cases qui se décli-nent en cinq couleurs vives, ce jeu, qui rappelle les travaux de Paul Cox, propose aux enfants d’inventer leurs propres règles et de l’utiliser à leur guise. Ludiques et rafraîchissants, ces grands aplats de couleurs géo-métriques fonctionnent également comme de forts signaux visuels en direction des passants qui circulent sur le pont surplombant ce lieu très discret. De là-haut, le château n’est plus le seul objet de tous les regards, la Maison de l’enfance prend du relief par la couleur. Refléter la face joyeuse et festive de ce quartier est également le parti pris de Camille Grand. Cette ad-miratrice du travail graphique du franco-allemand Malte Martin, a nommé son installation Présence. En s’appropriant le muret de la place du fronton, elle tente de prolonger les moments de vie de cet espace qui devient lieu d’échange et de partage temporaire lors de soirées festives, repas partagés ou jeux occasionnels. Durant ces instants furtifs, ce muret
de 16 mètres de long perd sa fonction de séparation pour devenir un banc public où règne partage, échange et convivialité. C’est ce dont témoignent les images de jambes placées sur un trompe l’œil représentant le muret qu’il recouvre. Des jambes semblant se balancer dans le vide évoquent la présence des personnes qui se sont assises sur ce muret. Témoignage de moments de vie passés, cette œuvre, par l’évocation de différentes tempo-ralités, se propose d’écrire un avenir pour ce muret en le désignant comme espace de repos propice à l’échange et aux rencontres. C’est ainsi que se referme notre déam-bulation dans le quartier. Une prome-nade où art et graphisme investissent l’espace public afin de faire découvrir le Hédas sous un autre jour.Vraiment classe ce Hédas.
HÉDAS / ART e T eSPACe PuBL IC / 1918 / ART e T eSPACe PuBL IC / HÉDAS
Quelle est la genèse du projet du Hédas ?Au départ, il y a la volonté de Sébastien Vonier, en-seignant à l’ESA des Pyrénées, de proposer aux étu-diants de travailler dans des conditions réelles sur un projet dans l’espace public. Comme depuis 2009, le Bel Ordinaire développe des projets artistiques dans l’espace public, Sébastien s’est tourné naturel-lement vers ce partenaire. À ce moment là, Florence de Mecquenem, la directrice du Bel Ordinaire, était en discussion avec Caroline Cousin de la mission Ville d’art et d’histoire, qui souhaitait développer des parcours art contemporain et patrimoine. Le rapprochement fut simple et rapide ! Pour ce qui est de mon intervention en tant qu’artiste invité, je crois que Florence a spontanément évoqué avec Sébastien l’idée de me proposer cette expérience. Je connais bien l’ESA pour y avoir réalisé plusieurs workshops et surtout, j’ai participé aux premières résidences du Bel Ordinaire en 2009. L’installation que j’avais conçue pour la place de la mairie de Billè-re a été ensuite montrée à l’initiative d’Odile Biec, la directrice de l’ESA, dans la cour de l’école. J’avais ensuite proposé une performance avec un groupe d’étudiants en centre ville. Tous ces éléments sont constitutifs d’un réseau, de différentes histoires qui ont contribué à la mise en place de ce contexte de travail. Le choix du quartier du Hédas est lié au travail de restructuration du centre-ville de Pau. Au moment de la conception du projet, était en cours une étude sur le devenir et mutations possibles de cette partie de la ville. Le projet s’est monté de cette manière. Le déclen-cheur d’une action culturelle dans l’espace public est parfois un problème d’urbanisme, social ou ar-chitectural. Ici le quartier est mal connu des palois, en « retrait » de la ville. C’est ce qui a contribué à l’émergence de cette proposition. La discussion s’est enclenchée rapidement sur le contexte de
D’un point de vue personnel, connaissiez-vous le quartier du Hédas ? Si oui, en aviez-vous une perception particulière ?
Lors de ma résidence au Bel Ordinaire en 2009, j’avais effectué des visites régulières à Pau pour définir une zone d’intervention pour mon projet. À un moment donné, au cours d’un repérage je me suis retrouvé dans le quartier du Hédas sans savoir comment j’y étais entré.Souvent dans les projets que je développe pour l’espace public, un de mes premiers mode de com-préhension, c’est la marche et le déplacement dans l’environnement et le contexte, c’est se saisir des particularités pour pouvoir travailler avec ou en contre-point. Dans ce cas précis, je me souviens très bien être arrivé « en bas » sans savoir comment. Il y a presque cette notion de ville souterraine, de ville sous la ville. Quelques jours plus tard, j’ai voulu y retourner et j’ai dû chercher pour en retrouver les accès, les passages pour se rendre au Hédas étant peu nombreux. C’est une anecdote, mais c’est un quartier très étrange dans son raccordement à la ville haute. Le contexte était très porteur pour les étudiants parce qu’effectivement l’accès et l’identification de cette zone urbaine ne sont pas très simples. Le quar-tier en lui-même est très riche avec de nombreux aspects paradoxaux : difficile d’accès et en même temps fréquenté par les palois avec la présence de bars, des zones en friche qui côtoient de belles mai-sons. Plein de paradoxes.
Vous parliez de projets dans l’espace public. Est-ce que ce projet possède une résonance particulière par rapport à d’autres aspects de votre travail ?
La question de l’espace public est pour moi un des lieux possibles et privilégiés. Les contraintes qui s’y
activent deviennent un support. C’est probablement, mais aussi paradoxalement un des endroits les plus expérimentaux pour le champ de l’art à l’heure ac-tuelle. C’est un espace de friction avant tout, c’est ce qui me motive beaucoup dans le fait de développer et de saisir certaines opportunités pour développer des projets dans cet espace. Il y a aussi la question de la commande publique, ce que l’on appelle les 1 %, mais qui se trouve dans un cadre plus défini. Les projets que j’ai pu développer avec le Bel Ordi-naire sont pour moi très satisfaisants notamment par la possibilité d’infiltrer des espaces dédiés à d’autres fonc-tions (une place, une rue, etc.). L’idée que les gens tombent par hasard sur quelque chose qui se met sur leur chemin sans y être préparés, de voir si un dialogue s’engage ou non.J’aime aussi la mythologie qui peut se développer par rapport à ces projets. Il y a quelques années, j’ai fait une intervention à la craie qui de-vait être éphémère dans la ville de Rennes. Une phrase inscrite sur 14 mètres de long avec une sorte de motif assez décoratif qui tran-chait avec son contenu. Finalement cette phrase-là est restée en place trois ans et s’est inscrite dans le paysage, j’ai décidé de l’enlever après qu’un tag à caractère raciste y ait été apposé. Cette phrase s’est vraiment inscrite dans le tissu urbain, alors qu’elle avait été conçue pour être éphémère. Il y a encore des gens qui me parlent de cette pièce en me disant qu’il faudrait la refaire ou qui m’en parlent comme si elle avait disparu il y a une semaine alors que ça fait maintenant trois ans. J’aime cette idée
J’aime cette idée que quelque chose peut s’inscrire dans une sorte de mythologie urbaine, disparaître et continuer à exister. Ça a activé quelque chose, ça a actionné une fiction, un récit qui continue à être déployé.
travail possible pour des étudiants. Cela nous est apparu, à Sébastien et moi-même, comme une ex-périence assez inédite et très motivante de proposer aux étudiants une inscription dans le réel, de leur permettre de penser, de développer et de réaliser concrètement un projet à l’échelle d’un quartier. La question de l’espace public est très complexe, croise différents types d’interlocuteurs. Elle pose des contraintes avec lesquelles il faut jouer. Com-ment ces contraintes peuvent-elles devenir un mo-teur ? Comment affirmer et tenir un projet dans les conditions de l’espace public ? Quel est le contexte ? Comment pouvons-nous travailler avec ? Toutes ces questions sont très stimulantes à mettre en œuvre, ainsi que le fait de définir un espace de travail qui permette aux étudiants d’appréhender toutes les strates d’un projet comme celui-ci. C’est-à-dire de partir d’un geste artistique pour aboutir à sa réali-sation en passant par toutes les phases qui sont la transmission du projet à différents interlocuteurs aux sensibilités différentes : les responsables tech-niques, les interlocuteurs du champ culturel, du champ social… etc.
rencontre avec
JOCElYN COttENCIN
APrès une douBLe formATion en art et architecture, l’artiste rennais s’intéresse à différents domaines des arts dits appliqués – notamment le design, l’architecture, le gra-phisme. considérant la typographie comme un matériau graphique et plastique, jocelyn cottencin l’expérimente à travers différentes formes : la performance, l’interven-tion dans l’espace public, l’installation, le dessin, le livre, l’espace scénique. fondateur de LieuxcommunsTm en 2001, plateforme de travail autour du graphisme et de l’art im-primé, jocelyn cottencin intervient dans différentes écoles françaises et étrangères, il enseigne depuis 2006 à l’École européenne supérieure d’art de Bretagne – site de Lorient.
JOCeLYn COT TenCIn / ART e T eSPACe PuBL IC / 2120 / ART e T eSPACe PuBL IC / JOCeLYn COT TenCIn
ci-contre
billboard,
installation évolutive
dans l’espace public.
Coproduction
de la plate-forme
artistique Au bout
du plongeoir, 2011.
que quelque chose peut s’inscrire dans une sorte de mythologie urbaine, disparaître et continuer à exister. Cette phrase a activé quelque chose, elle a actionné une fiction, un récit qui continue à être déployé.
Est-ce que vous avez des projets en cours ou futurs qui rejoindraient ces questions-là ?
En ce moment, je fais un projet pour une structure culturelle qui s’appelle Au bout du plongeoir (près de Rennes) dans un lieu en périphérie de ville dans une vieille bâtisse située à proximité d’une zone ru-rale assez importante entourée par la ville. J’ai ins-tallé un grand panneau d’affichage où je viens toutes les trois semaines y mettre une affiche, un mot, une phrase, un dessin qui prend le format de l’affiche. Le projet s’appelle Billboard et se déroule sur un an. Cette prairie où est installé Billboard, est une sorte d’archétype du potentiel de la zone à construire. Le panneau d’affichage est aussi l’élément symbolique de la communication, de l’évènement qui va se pro-duire. Les matériaux utilisés sont souvent des mots, qui font écho à mon contexte de travail et aussi à des références personnelles. J’ai enclenché sur ce projet des collaborations ponctuelles avec l’artiste Mathieu Renard, et notamment une performance que nous avons réalisée pour l’ouverture de la Bien-nale de Rennes.Je travaille actuellement sur un projet pour la ma-nifestation Estuaire à Nantes. C’est une installation lumineuse qui fait apparaître des séquences qui convoquent le paysage ou l’abstraction, ponctuées par l’apparition de phrases. Ce travail met en rela-tion des éléments opposés, le divertissement et des phrases plus graves. Cette idée de mettre en relation des forces contraires m’intéresse. Estuaire est un contexte de travail assez idéal et le dialogue engagé avec le commissaire du projet David Moinard a été important dans le développement de cette pièce. Dernièrement je viens de réaliser un multiple pour une exposition au BBB à Toulouse, une pile de pos-ter posé à même le sol de la galerie, fait pour être emporté par le visiteur. Le format de l’affiche m’inté-resse comme mode d’intervention. Récemment j’ai proposé à un centre d’art d’exposer dans le réseau de l’affichage public.Détourner ou utiliser les réseaux qui préexistent est aussi un espace possible.
Propos recueillis par David Doucet, mai 2012
Le BeL ordinAire est un lieu de curiosité et de découverte pour tous les publics. Pour donner les moyens à tous d’appréhender les différents univers contemporains, des rendez-vous autour des expositions, des résidences de création et des œuvres installées dans l’espace public sont imaginés. Visites guidées, étapes de création, ren-contres thématiques, ateliers sont autant d’outils et d’ac-tions pour permettre à chacun de comprendre le sens de la création contemporaine et son inscription dans le monde d’aujourd’hui.
Cette démarche vous intéresse ? Pour prendre rendez-vous, contactez Claire Lambert au 06 84 77 46 53 ou par email [email protected] C’est toujours le premier pas le plus difficile !
RENDEz-VOus…
AVEC VOus !
POuR tOus
Visites guidées des expositions. Pour chaque ex-position, un médiateur est présent pour répondre aux questions du public et sur simple demande des visites guidées sont organisées (à partir de 6 personnes).
Étapes de résidence de création. Les résidences artistiques peuvent être ponctuées d’un ou de plusieurs temps publics où nous vous invitons à découvrir la dé-marche d’un artiste et à venir échanger à propos de son processus de création lors d’une étape intermédiaire ou finale de travail. Ces rencontres plus informelles vous proposent de participer à un moment convivial basé sur l’échange et la rencontre.
Ateliers de pratiques artistiques en lien avec la pro-grammation. L’occasion de découvrir autrement l’univers d’un plasticien en étant soi-même dans une dynamique de création. Ces ateliers sont gratuits et sont animés par un intervenant professionnel et encadrés par une médiatrice culturelle chargée des publics.
POuR LE jEuNE PuBLIC
Depuis six ans, le Bel Ordinaire impulse des actions auprès du jeune public et s’engage aux côtés des ensei-gnants et des animateurs pour faciliter la relation des plus jeunes avec l’art et avec les artistes contemporains. Il est important que les enfants et élèves soient sensibilisés à l’art, décliné sous toutes ses formes, qu’ils voient une exposition et que cela devienne une pratique simple et d’habituelle.
Des dispositifs conçus spécifiquement pour les scolaires et centres d’animation et de loisirs :Accueil des classes en visite guidée, conçues, ima-ginées et adaptées en fonction des différents niveaux scolaires.Proposition de parcours pédagogiques pour les en-seignants pour préparer la visite en amont ou poursuivre le travail en classe, en partenariat avec le centre départe-mental de documentation pédagogique (CDDP).Élaboration d’outils de médiation ludiques pour les plus petits (à partir de 3 ans).Organisation d’ateliers thématiques.
22 / ART e T eSPACe PuBL IC / JOCeLYn COT TenCIn ACT IOn CuLTuReLLe / 23
Artistes confirmés et émergents Constituée depuis 2007, la collection a été élaborée autour des notions de la lettre, du mot et de la narration en partenariat avec les acteurs de l’art contemporain du territoire notam-ment le Musée des Beaux-Arts de Pau, l’École supérieure d’art des Py-rénées, le centre d’art image / imatge et l’association accès(s). Le Fonds a une double finalité : il permet de présenter des œuvres, souvent des multiples, d’artistes em-blématiques de la création contem-poraine avec de grands noms qui y sont représentés tels Jean-Luc Ver-na, Tony Soulié, Hervé Di Rosa, Joël Hubaut, Marc Desgrandchamps, Erik Dietman, Olivier Mosset, Boris Achour, Djamel Tatah… Le Fonds permet également de gar-der la mémoire des expositions em-blématiques qui ont eu lieu à Pau et ses environs, maintenant ainsi un
fOND(u)sD’ARt CONtEmpORAIN
riche de Près de 150 œuVres faisant appel à différentes techniques : sérigraphie, photo graphie, dessin, le fonds d’art contemporain de la communauté d’Agglomération Pau-Pyrénées va s’inviter cette année dans différents lieux.
lien avec des créateurs que la popu-lation a pu rencontrer et dont elle a pu apprécier les œuvres. C’est ainsi le cas de France Cadet, Henri Cueco, Heidi Wood, Jean-Paul Labro, docu-mentation céline duval, David Coste, Vincent Perrottet…
La tournée des classes La Communauté d’Agglomération Pau-Pyrénées souhaite que cette collection puisse être mise en va-leur et présentée à un large public. Pour ce faire, l’agglo met en place via le Bel Ordinaire un partenariat avec le Centre Départemental de Docu-mentation Pédagogique (CDDP 64). Il doit permettre de toucher les éta-blissements scolaires du territoire et de sensibiliser les élèves à la réalité de la création contemporaine.
Et la suite ? L’agglo souhaitant valoriser ce Fonds auprès de tous, d’autres ac-tions vont être menées dans ce sens. La collection, composée d’œuvres en deux dimensions faciles à manipu-ler, a l’avantage d’être très facilement mobile. Elle peut ainsi aisément être montrée dans des lieux qui ne sont pas a priori dédiés aux expositions et rencontrer de nouveaux publics éloignés de la culture, remplissant ainsi une véritable mission de ser-vice public. L’aventure commence dans les éco-les !!! Affaire à suivre…
Fabrice Richard
à gauche
autour de nous,
Sabine Delcour.
ci-dessus
manifestastion,
Henri Cueco.
ci-dessus
los angeles,
Heidi Wood,
2004-2005.
à gauche
l’architecte,
documentation
Céline Duval.
La collection a l’avantage d’être très
facilement mobile. Elle peut ainsi
aisément être montrée dans des lieux qui
ne sont pas a priori dédiés aux expositions
et rencontrer de nouveaux publics.
Thousands of possibilities.Get yours.
Garçon,
Djamel Tatah.
ACT IOn CuLTuReLLe / 2524 / ACT IOn CuLTuReLLe
PuBLICAtIONs OffERtEs
Le pas de la porte Cécile Cuny – 2007
Processus artistique à quatre temps pour des expériences à vivre, à parta-ger et à restituer. Ce travail comprend des temps de collectes, d’écritures, de réalisations et d’interventions spontanées dans l’espace public, à l’intention d’habitants et passants ainsi qu’un temps de restitution par l’édition.
Du jardin invisible à la clairière en ville François Andes – 2006 / 2008
François Andes, plasticien, intervient aussi bien dans les domaines de la sculpture, du design que des arts appliqués. L’artiste a imaginé sur le site des anciens abattoirs, en tenant compte des spécificités de cette fri-che, une petite clairière en ville inté-grant les notions de parcours et de désenclavement. L’ouvrage présente une vision onirique du projet.
Le BeL ordinAire a développé ces dernières années une activité éditoriale. ces éditions sont liées prin-cipalement aux artistes accueillis en résidence. elles tentent de donner plus de lisibilité à leur production et de rendre compte du programme artistique mené dans l’espace public. Toutes ces éditions sont consultables au Bel ordinaire, une partie est offerte, l’autre est en vente au public.
PersianeÀ peau d’écran – 2008
Persiane est un dispositif qui s’im-prègne d’une ville pour en restituer un portrait sous forme d’installation. En 2007 et 2008, Simona da Pozzo et Claire Ubéda ont investi des espa-ces, créé des contextes et noué des relations autour de Persiane qui est également le résultat de réseaux In-ternet correspondant à des situations mises en place chez les habitants d’un même immeuble, place de la Libéra-tion à Pau. En mars 2008, à l’intérieur d’une caravane orange, l’installation sonore a mis en relation des habita-tions et une place publique.
SnookerUne exposition des étudiants de l’École supérieure des arts et de la communication (Pau) – 2009
Cette exposition présente des ins-tallations, vidéos, photographies, écritures et sculptures. Sont rejoués, entre autres, la poésie des objets par le biais du détournement et du dé-calage, des regards sur le monde et
berges du Gave de Pau. La carte qui témoigne de cette expérience vous permettra d’en découvrir les étapes et les sources.
PuBLICAtIONs À vENDRE
DEHORS / OUTDOOR Installations artistiques dans l’espace publicDepuis trois ans, plus d’une dizaine de projets se sont déployés dans l’espace public. En conclusion de ces résidences de création, le Bel Ordinaire édite un catalogue collec-tif. C’est pour nous l’occasion d’of-frir la possibilité de découvrir plus en avant le travail de recherche et de création des artistes accueillis, ainsi que notre démarche : investir l’espace public, c’est proposer au passants de rencontrer des formes inattendues au coin de la rue. L’idée étant de permettre à chacun de dé-couvrir des créations, sans avoir de démarche particulière à effectuer. C’est également pour nous une autre manière d’inviter les artistes à pour-
la société à travers la mise en œu-vre de symboles forts, les questions du geste et de la matière dans leurs rapports à la précarité, la fragilité et la complexité de l’existence, des rappels au corps, à l’histoire, à la mé-moire ou encore au pouvoir, avec des pointes de perspectives critiques et de rugosité.Avec les pièces de Charlotte Agricole, edwige
Armand, Patxi Bergé, Vincent Cadilhon, Yann
Casla, Margot Cirou, Bastien Cosoon,
Anne-Cécile Danvin, Quentin Hourdebaigt,
Audrey Leroy, Tommy Lorente, nobuyoshi
Takagi et Denis Trauchessec.
en partenariat avec le Frac-Collection
Aquitaine.
Mutatis_MutandisSymphonie pour un gave en lit mineur – Mathieu Immer – 2008
Une carte à déplier, le long du Gave de Pau, fil conducteur de ce projet de Mathieu Immer. Musicien contrebas-siste et producteur phonographique, s’intéressant aux sons en général, de ceux des instruments à ceux du quotidien, Mathieu Immer propose avec Mutatis_Mutandis une explo-rations des paysages sonores des
suivre leur travail de recherche et de création : au cœur du quotidien de chacun, en accord avec les énergies du territoire et en discussion avec les habitants.Français-anglais. 96 p., ill. couleur.
Ἐν ἀρχῇ UFO Λόγος / En arché UFO logos Une œuvre de Pierre Grangé-Praderas. Médiathèque de Lons. Œuvre visible jusqu’au 27 octobre 2012, accès libre.
AR T e T eSPACe PuBL IC
Vernissage de La grande dilution de Boris Raux
espace Daniel Balavoine à Bizanos, vendredi 28 septembre, 19 h. Œuvre visible jusqu’au 14 décembre 2012, accès libre.
V IDÉO-C InÉMA
Ping Pong Vidéo – Crossing Borders / À la frontière de # 3
Carte blanche à l’agence du court métrage. Médiathèque André Labarrère à Pau, mardi 9 octobre, 19 h, accès libre.
V IDÉO-C InÉMA
Ping Pong Vidéo – Documentaire Carte blanche à Noëlle Pujol. Médiathèque André Labarrère à Pau, mardi 6 novembre 2012, 19 h, accès libre.
GR APHISMe
Journée d’étude : Écritures numériques et espace public
Dans le cadre de la 4e édition d’Ouvrez l’œil. Une proposition de l’eSA des Pyrénées. Médiathèque André Labarrère à Pau, mercredi 14 novembre, 9 h-12 h et 14 h-18 h.
Animation interactive : Gravity, 2roqs studio
Médiathèque André Labarrère à Pau, mercredi 14 novembre, 18 h 30, accès libre.
V IDÉO-C InÉMA
Ping Pong Vidéo – Because we are visual Olivia rochette et Gerard Jan-Claes.Médiathèque André Labarrère à Pau, mardi 4 décembre 2012, 19 h, accès libre.
V IDÉO-C IneMA
Ping Pong Vidéo – Carte blanche à Georgette Power
Médiathèque André Labarrère à Pau, mardi 8 janvier 2013, 19 h, accès libre.