UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL ARRIVÉE À MATURITÉ, LA STRUCTURE HÉRITÉE DES PEUPLEMENTS EXPLOITÉS SE RAPPROCHE-T-ELLE PLUS RAPIDEMENT DE LA STRUCTURE DES PEUPLEMENTS PRIMAIRES COMPARATIVEMENT AUX PEUPLEMENTS BRÛLÉS? MÉMOIRE PRÉSENTÉ COMME EXIGENCE PARTIELLE DE LA MAÎTRISE EN SCIENCES DE L'ENVIRONNEMENT PAR ARMAND RESNEAU JANVIER 2015
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Arrivée à maturité, la structure héritée des peuplements ... · Daniel Lesieur pour son aide en dendrochronologie et Stéphane Daigle pour son appui en statistique. Je remercie
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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL
ARRIVÉE À MATURITÉ, LA STRUCTURE HÉRITÉE DES PEUPLEMENTS
EXPLOITÉS SE RAPPROCHE-T-ELLE PLUS RAPIDEMENT DE LA STRUCTURE
DES PEUPLEMENTS PRIMAIRES COMPARATIVEMENT AUX PEUPLEMENTS
BRÛLÉS?
MÉMOIRE
PRÉSENTÉ
COMME EXIGENCE PARTIELLE
DE LA MAÎTRISE EN SCIENCES DE L 'ENVIRONNEMENT
PAR
ARMAND RESNEAU
JANVIER 2015
UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL Service des bibliothèques
Avertissement
La diffusion de ce mémoire se fait dans le respect des droits de son auteur, qui a signé le formulaire Autorisation de reproduire et de diffuser un travail de recherche de cycles supérieurs (SDU-522- Rév.01-2006) . Cette autorisation stipule que «conformément à l'article 11 du Règlement no 8 des études de cycles supérieurs, [l 'auteur] concède à l'Université du Québec à Montréal une licence non exclusive d'utilisation et de publication de la totalité ou d'une partie importante de [son] travail de recherche pour des fins pédagogiques et non commerciales. Plus précisément, [l 'auteur] autorise l'Université du Québec à Montréal à reproduire , diffuser, prêter, distribuer ou vendre des copies de [son] travail de recherche à des fins non commerciales sur quelque support que ce soit, y compris l'Internet. Cette licence et cette autorisation n'entraînent pas une renonciation de [la] part [de l'auteur] à [ses] droits moraux ni à [ses] droits de propriété intellectuelle. Sauf entente contraire, [l 'auteur] conserve la liberté de diffuser et de commercialiser ou non ce travail dont [il] possède un exemplaire .>>
"We often forget that we are nature. Nature is not something seperate from us.
So when we say that we have !ost our connection to nature,
we have !ost our connection to ourselves".
Andy Go ld Sworthy
A VA NT-PROPOS ET REMERCIEMENTS
Ce mémoire est le résultat de mon projet de recherche qui a débuté en septembre 2012, dans
le cadre de ma maîtrise en sciences de l'environnement à l'Université du Québec à Montréal
(UQAM). Les résultats de l'étude sont présentés sous la forme d'un article sc ientifique. Ce
mémoire débutera par une introduction générale qui fait état des connaissances globales de la
dynamique forestière de la forêt boréale dans lequel s'inscrit la problématique étudiée. Une
conclusion générale reprend les conclusions de l'article scientifique et évoque l'impact de
cette étude sur la compréhension de la problématique établie. Les co-auteurs de l'article
scientifique sont le Dr Daniel Kneeshaw et le Dr Louis De Grand pré.
Mes premières reconnaissances vont à Dan et Louis, mes directeurs, qui m 'ont offert cette
opportunité. Chacun à votre manière, vous avez été pendant les différentes étapes de ce projet
d'un soutien très apprécié. Merci pour votre appui , votre patience, votre disponibilité, vos
corrections et critiques. Merci aussi d'avoir cru en moi et de m'avoir fait confiance alors que
je ne connaissais rien à la foresterie . Bravo à votre dévouement pour la recherche et votre
humanité avec vos étudiants.
Je tiens ensuite à remercier les professionnels du CFL : Dave, Dominique et Stéphane. Merci
pour votre aide sur le terrain et vos services rendus. Merci aussi aux professionnels du CEF:
Daniel Lesieur pour son aide en dendrochronologie et Stéphane Daigle pour son appui en
statistique.
Je remercie aussi tous les aides de terrain qui m'ont permis de vivre une expérience aussi
enrichissante tant professionnellement qu ' humainement. Je ne pourrais pas penser à la Côte
Nord sans penser aux parties de pêches, aux excursions en canot ou à pieds, les longs débats
autour d 'un feu ou d 'un bon souper, les baignades au détour de la Toulnustouc. Un gros
merci aussi aux deux stagiaires, Maxime Fournier et Maria Luiza, qui ont fait les analyses de
photos hémisphériques et de dendrochronologie qui m'ont permis d ' ajouter des données à
mon projet.
IV
Je tiens aussi à saluer tous mes amis et colocataires qui m'ont côtoyé tout au long de ces deux
années. Je remercie particulièrement deux amis, Pierre et Romano qui ont su m'épauler et me
remotiver dans les moins bons moments.
Je tiens aussi à remercier mes collègues de bureau e( de terrain, maintenant amis, qui ont
nourri mes réflexions et les ont confrontées sans détour. Merci de votre soutien, de vos
conseils et de vous être mis à plusieurs pour rendre ces parties d'échecs intéressantes! Je
remercie Louis pour son aide en dendro et je tiens spécialement à remercier Gauthier pour
son précieux soutien, que ce soit pour les analyses de photos hémisphériques, les stats ou
encore ses relectures. Merci de ton aide Gauthier.
J'aimerais également remercier ma famille: ma mère, ma sœur et mon frère qui malgré la
distance ont toujow·s su m'écouter et me soutenir de leur possible.
Enfin, je tiens à remercier l' organisme subventionnaire, les Fonds de la Recherche
Québécoise sur la Nature et les Technologies (FRQNT), sans qui le travail n'aurait pas pu
être réalisé.
Voici l'aboutissement d 'un projet qui m'aura amené à découvrir le Québec, la foresterie et
effectuer un voyage au plus profond de moi-même. Merci à tous d 'avoir fait de cette
opportunité une formidable expérience!
TABLE DES MA TTÈRES
AVANT-PROPOS ET REMERCIEMENTS ....... ............ ................. .......... .... ...... .. .............. .. III
LISTE DES FIGURES .............. ........................... ................... ............ .................................. VII
LTSTE DES TABLEAUX ....................... .... .... ................................ ..................................... VIII
APPENDICE A MOYENNES ± ECARTS-TYPES DES INDICES UTILISES DANS L 'ANALYSE DISCRIMINANTE ET L' ANOV A POUR DECRIRE LA STRUCTURE DES TROIS TYPES DE PEUPLEMENTS ENTRE EUX (POST-COUPES, POST-FEUX ET PRfMAIRE) . .. .. ... .. ................ .... .... ..... .... .......... .. ..... ... .. .. .... ... ... ......... .... ... .. ..... ..... ... ... ....... ... ... 41
APPEND ICE B P-VALUE DES 30 INDICES DE STRUCTURE UTILISÉS DANS LES ANALYSES DISCRIMINANTES POUR LES TROIS TYPES DE PEUPLEMENTS (POST-COUPES, POST-FEUX ET PRIMAIRE) .. ........ ... ... ... ... .... .. ... .... ..... .... .... ........ ..... .. .. .. ... .... ... .. ... .... .. .. ..... . 43
1.1 Analyse discriminante de la structure vivante des trois types de peuplements (postcoupes, post-feux et primaires) . Seuls les indices significatifs (PSO,O l) ont été retenus pour la position des 33 transects dans l'espace canonique. Les centroïdes des trois types de peupleme!lts ont des courbes d ' isoréponses normales à 50% .................. ... . 27
1.2 Analyse discriminante de la structure morte des trois types de peuplements (postcoupes, post-feux et primaires). Seuls les indices significatifs (PS0,01) ont été retenus pour la position des 33 transects dans 1 'espace canonique. Les centroïdes des trois types de peuplements ont des courbes d'isoréponses normales à 50% ............ .......... 29
1.3 Analyse discriminante de la structure du sous-couvert des trois types de peuplements (post-coupes, post-feux et primaires) . Seuls les indices significatifs (P:SO,Ol) ont été retenus pour la position des 33 transects dans l'espace canonique. Les centroïdes des trois types de peuplements ont des courbes d'isoréponses normales à 50% .. .. ...... .... 30
1.4 Distribution diamétrale des arbres vivants correspondant aux trois types de peuplements: (a) post-coupes, (b) post-feux, (c) primaires ..... .. ................... ... .. .... ... . 32
1.5 Distribution diamétrale des chicots correspondant aux trois types de peuplements : (a) post-coupes, (b) post-feux, (c) primaires .............. .... ...... .... ..................... ..... ............. 32
1.6 Distribution diamétrale du bois mort au sol correspondant aux trois types de peuplements : (a) post-coupes, (b) post-feux, (c) primaires ..... .. .. ..... .... ................... .. 32
LISTE DES TABLEAUX
Tableau page
1.1 Indices développés pour la structure vivante, morte et du sous-couvert ............ ....... . 22
1.2 Résul tats de 1 'ANOV A avec une structuration des moyennes ± éca1is-types des 12
indices di sc1i minant les trois types de peuplements entre eux (post-coupes, post-feux
et primaire) ainsi que l'âge moyen des peuplements (VIN étant l'acronyme pour
représenter les peuplements dont on ne connaît pas 1 'âge de la dernière perturbation) .
La diversité structura le caractéristique de vieux peuplements fo resti ers, tels que des arbres vivants, des chi cots et du bois mort au sol de fo rts diamètres, proc,ure une plus grande variété d ' habitats comparativement aux peuplements immatures, prépondérants dans le maintien de la biodiversité. Cependant, la récolte de la matière ligneuse, par la simplification structura le, vient perturber cet équilibre écologique. Toutefois, lors de la premi ère moitié du xx• siècle, des coupes manue lles ont été effectuées. Contrairement aux coupes sévères, les coupes manuell es de la première moitié du xx• siècle, comme les coupes avec protection de la régénération et des sols (CPRS) utili sées actuellement, laissent du bo is vivant de dhp · inférieur à 9 cm, des chicots et du bois mort au sol, et permettent également de protéger la régénération ainsi que les so ls. Ces coupes pourraient permettre aux peuplements d 'atteindre une structure di versifiée plus rapidement que les coupes sévères. Mais on conna ît très peu l 'héritage structural laissé par ces pratiques sylvicoles sur des peuplements arri vés à maturité . Suite à des mesures effectuées sur le terrai n dans des peuplements matures, nous avons étudié l ' héritage structural laissé par les coupes du début du xx• siècle. Ces anciennes coupes ressemblant aux CPRS actue lles , cette analyse nous donne également un aperçu de l 'évolution de la structure des peuplements coupés récemment. À long terme, on supposait que 1 ' héritage structural laissé par ces coupes aidait les peuplements à retrouver p lus rapidement que les peuplements brûlés, où la régénérati on du peuplement est parfois complètement rédui te, une diversité structurale typique des vieux peuplements. Nous avons donc comparé la di versité structurale de peuplements coupés et brûlés au début du xx• siècle, et ces deux états structuraux ont été comparés à un état structural de référence, les peuplements primaires. Cependant, malgré nos suppositions, l' héritage structural des coupes de la premi ère moitié du xx· siècle n ' est généralement pas différent de celui des peuplements brülés. En particulier, il n 'y a pas de différences en termes d 'abondance, de taille et de divers ité de bois vivants, de chi cots et de bois mort au sol dans ces peuplements. Seuls les gros arbres vivants ( dhp > 24 cm) sont rédui ts par ces coupes. Des arbres résid uels de diamètre moyen auraient permis de générer des arbres de forts di amètres dans ces peuplements arri vés à maturité . Ainsi, contrairement aux pertes structurales que génèrent certaines coupes, les CPRS avec la rétention de quelques arbres de diamètres moyens mettent les peuplements sur la même trajectoire de développement structural que les peupl ements brülés. Cependant, après plus de 80 ans, ni les peuplements issus de fe ux ni de coupes ne ressemblent aux peuplements primaires. Les plus grandes différences observées entre ces peuplements perturbés (naturellement et par la sylviculture) et prima ires sont en termes de bois morts. Même si ces traitements sy lvicoles permettent de mettre les peuplements survenant sur des trajectoires de développement s imila ires aux peuplements pe11urbés naturellement, les obj ecti fs de production forestière raccourc issent le temps de déve loppement avant la procha ine grande perturbation. Sans interventions supplémentaires, ces peuplements exploités ne ressembleront donc pas aux peupl ements primaires.
La structure du peuplement réfère aux aspects physiques de celui-ci, tels que les arbres
vivants, les chicots, les arbres morts au sol , la régénération ou encore d 'autres végétaux non
arborescents associés (Oliver et Larson, 1990). Par exemple, les arbres vivants peuvent être
caractérisés en fonction de la taille, la densité, la surface terrière. Les arbres morts peuvent
être quantifiés en termes similaires et peuvent également être caractérisés par leur état de
dégradation (01 iv er et Larson, 1990). La régénération peut être caractérisée par sa densité et
les végétaux non-arborescents, tels que les éricacées, peuvent être caractérisés par leur
recouvrement. La diversité structurale est considérée comme la mesure de la présence de ces
différents attributs structuraux et de leurs abondances relatives (Smith 1986; McElhinny et
al., 2005).
La structure des peuplements, l'agencement et les interrelations de ces différents attributs
structuraux sont l'une des principales caractéristiques des écosystèmes forestiers. Les débris
ligneux sont particulièrement reconnus pour être reliés au maintien de la diversité biologique
(Freedman et al., 1996) et la variabilité de la taille des arbres est généralement considérée
comme un élément clé de la diversité structurale (Buongiorno et al., 1994) contribuant à la
diversité des micros habitats (Spi es et Franklin, 1991 ). En effet, les propriétés de cette
complexité (bois vivant, bois mort, régénération) exercent une influence sur les ressources
nutritives disponibles et les conditions d'habitats des espèces animales et végétales (Hansen
et al., 1991 ; McComb et al., 1993; Kimmins, 1997; Hunter, 1999; Kuu1uvainen, 2002;
Perera et al, 2007). La structure du peuplement a doryc des implications importantes pour les
écosystèmes forestiers , y compris le maintien de l'habitat de la faune et de la flore (Sturtevant
et al., 1997; Kolstrom , 1998; Lee, 1998; Ecke et al., 2002).
La structure de ces peuplements est fonction de la succession forestière et des perturbations
naturelles. En affectant la majorité des attributs clés de l'écosystème, les perturbations
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primaires telles que les feux constituent un processus clé de la dynamique forestière
(Johnson, 1992; Linder et al., 1997; Amiro et al., 2001). Une grande partie de cette forêt
étant caractérisée par un cycle de feux plus court que la longévité moyenne des essences
dominantes (Heinsehnan, 1981), on y retrouve majoritairement des peuplements de structure
d'âges équiennes dont la structure de taille des arbres est régulière (Johnson, 1992; Oliver et
Larson, 1996). Toutefois, certaines régions de la forêt boréale sont soumises à des cycles de
feux plus longs, de l' ordre de 200 ans et plus (Heinselman, 1981; Cogbill , 1985; Foster,
1985). Ces longs cycles de feux excèç:lent souvent la longévité des arbres et permettent ainsi à
des peuplements de structure d 'âges inéquiennes de se développer, dont la structure de taille
des arbres vivants est irrégulière et dont la quantité de chicots et de bois mort au sol est
importante (Kneeshaw et Gauthier, 2003).
0.2 Développement des peuplements et diversité structurale
Après une pe1turbation sévère, une nouvelle génération de semis s'établit rapidement (Oliver
et Larson, 1990 ; Franklin et al. , 2002). En raison du développement et du chevauchement
des cimes de la régénération, le couvert forestier va se fermer (Oliver et Larson, 1990 ;
Franklin et al. , 2002 ; Harper et al. , 2005). Le taux de fermeture de ce peuplement équienne
dépend de la densité de la régénération et de la productivité du site. Lorsque la régénération
s'établit lentement ou qu'elle est de faible densité, la fermeture de la canopée peut prendre
plusieurs décennies (Oliver et Larson, 1990; Franklin et al. , 2002; Harper et al. , 2005).
Après plusieurs années, en raison de la forte compétition, la venue de nouvelle régénération
est limitée et plusieurs gaules déjà présentes meurent. En effet, l'auto-éclai rcie, due à la
pression de compétition pour les différentes ressources dont la lumière, a lieu lorsque la
compétition interindividuelle atteint un degré suffisant pour provoquer la mortalité des
individus les plus chétifs, favor isant ainsi les individus les plus grands et leur permettant de
survivre et de continuer à croître a lors que d'autres périssent (Oliver et Larson, 1996; Chen et
Popadiouk, 2002). Ainsi , avec le temps, la densité d'arbrés vivants dans le peuplement
diminue tandis que la taille des arbres augmente (Lee et al. , 1997; Delong et Kessler, 2000;
Popadiouk et al., 2003). Les peuplements âgés contiennent donc plus de grands arbres que les
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peuplements jeunes, et ont ainsi moms d'arbres par unité de surface (Delong et Kessler,
2000). Le déclenchement de l'auto-éclaircie lègue ainsi des petits chicots et du bois mort au
sol de petite taille (Mohler et al. , 1978; Heinselman, 1981 ; Hunter, 1990; Spi es, 1990; Fajvan
et Seymour, 1993; Kneeshaw et Gauthier, 2003).
Arrivés à maturité, les arbres ayant survécu à l'auto-éclaircie atteignent leur hauteur
maximale (Oliver et Larson, 1990 ; Franklin et al., 2002). À ce stade, la régénération peut de
nouveau réapparaître. Lors de cette phase de maturation, la mortalité des arbres n ' est plus
liée à la compétition, mais à des perturbations secondaires et au début de la sénescence des
arbres pionniers. Le passage de la mortalité due à la compétition, à des causes de mortalité
non compétitives, représente un changement au niveau de la répartition spatiale des arbres
morts et vivants. Cette mortalité accélère le développement d ' une grande diversité structW'ale
en léguant des chicots et du bois mo1t au sol de plus grande taille (Heinselman, 1981 ; Hunter,
1990; Oliver et LArson , 1990; Spies, 1990; Fajvan et Seymour, 1993 ; Franklin et al., 2002 ;
Harper et al., 2005).
De par leur âge avancé, les arbres ayant survécu à ces différents stades de développement
commencent à mourir. Bien que les processus qui produisent cette diversité structurale aient
été actifs au cours du développement du peuplement, son développement est un processus
dominant à ce stade. La mortalité des grands arbres génère des chicots et du bois mort au sol
de taille plus importante (Oliver et Larson, 1990 ; Franklin et al., 2002; Harper et al. , 2005).
L'influence structurale de ces grands arbres morts s'étend sur plusieurs décennies en raison
des gros chicots générés et de leur dégradation lente. Graduellement, la végétation sous
jacente va profiter de ces ouvertures pour croître et remplacer la première cohorte
(Vepakomma et al., 2011).
Le peuplement survenant est composé d'arbres de différentes tailles ayant profité des
ouvertures de la canopée. De nouveau, les plus gros arbres vont arriver à maturité et mourir
plus rapidement que les arbres de petite taille survenus après. Ces arbres vont donc léguer du
bois mort et produire une ouverture dans la canopée, permettant aux arbres sous-jacents de se
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développer. La diversité structura le caractéri se ces vieux peupl ements naturels. Elle est
composée d' arbres vivants et morts de différentes tailles (Franklin et al., 2002).
Suite à une perturbation sévère, les peuplements évoluent donc d 'un peuplement régulier
avec des tiges qui sont relati vement homogènes en diamètre vers une structu re irrégulière
avec des arbres et du bois mort de di fférents diamètres (Linder et al., 1997; Varga et Klinka,
2001 ; Clark et al. , 2003). Par conséquent, la dynamique de ces peuplements implique une
évolution de la structure (Oliver et Larson, 1990; De Grandpré et al. , 2000; Harper et al. ,
2002) engendrée par une augmentation de la di versité structura le (Smith et al. , t 997; De
Grandpré et al., 2000; Bergeron et al., 2001 ).
0.3 Les coupes et la perte de diversité structurale
Jusqu 'à tout réce1mnent, l 'aménagement forestier était essentiellement orienté vers la
production de fibre et le rendement soutenu. Très peu d 'aménagements étaient mis en place
afin de considérer l' évolution du peupl ement. Mais, plusieurs études ont montré que le fa it de
ne prendre en considération que les valeurs de production pouvait, à long terme, menacer
certains processus écologiques rattachés à la structure du peuplement (Keenan et Kimmins,
1993 ; McRae et al. , 2001 ; Haeussler et Kneeshaw, 2003 ; Claveau et al., 2007) . En effet,
plusieurs études ont remarqué que la simplification structurale était l' effet le plus évident de
des coupes forestières, en particulier dans des peuplements où la vari abilité structurale était
élevée avant la pe1t urbation, comme dans les vieux peupl ements (Swanson et Franklin,
1992).
Comparativement à un fe u, les coupes ne laissent aucun semencier, et laissent auss i moins de
débris ligneux sur pl ace (F leming et Freedman, 1998; Niemela, 1999; McRae et al. , 2001 ;
Krankina et al. , 2002). En effet, les fe ux laissent beaucoup de gros chi cots, tués lors de
l'incendie, tandis que les coupes sévères n' en généraient que très peu (Pedlar et al. , 2002;
Rouvinen et al. , 2002). Ainsi, dans les peuplements survenant, j eunes; d ' âges intermédiaires
ou matures, l'abondance et la taille des débris ligneux (chicots et bois mort au sol) sont
sign ificativement plus élevées dans les peuplements issus de fe ux que dans les peuplements
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où des coupes sévères ont eu li eues (Covington et Sackett 1992; Fleming et Freedman, 1998;
Fridman et Walheim, 2000; Mc Rae et al. , 200 1 ; Krankina et al. , 2002; Pedlar et a{., 2002).
De même, après un feu dans un vieux peuplement, la répartition de débris ligneux dans les
peuplements survenant est présente parmi les petites, moyennes, et grandes c lasses de
diamètre, alors que les débris li gneux des peuplements aménagés sont largement présents
dans les classes de petit diamètre (Fridman et Walheim, 2000; Fraver et al., 2002; Pedlar et
al. , 2002) qui se décomposent alors rapidement (Fraver et al. , 2002). Aussi , contrairement
aux coupes, la matière organique brûlée par les feux laisse un sol minéral affleurant (Johnson,
1992; Kafka et al., 200 1 ). Les feux génèrent donc une ouverture de la canopée et une
perturbation du sol, permettant à une végétation adaptée de survenir (Johnson, 1992; Kafka et
al. , 200 1).
Suite à une perturbation comme les coupes qui ouvrent la canopée sans mise à nu de la
matière minérale, la croissance de la végétation en sous-couvert est stimu lée par une plus
grande disponibilité en lumière (Mallik, 1993; Pelletier, 2007). La régénération en résineux
peut donc rentrer en compétition avec d' autres espèces telles que les éricacées, réputées pour
nuire à leur croissance. Une autre conséquence des coupes serait donc d'augmenter le
recouvrement des éricacées au sein du peuplement, ce qui intensifierait la compétition avec la
régénération arbustive de con ifère, et plus spécifiquement avec l'épinette noire (Picea
mariana) (Rue! et al. , 2004 ; Hébert et al. , 20 l 0). Les arbustes éricacées comme Kalmia spp.
et Ledum spp., sont réputés pour nuire à la croissance de l'épinette noire par tme forte
compétition pour les ressources (Hébert et al., 20 1 0). Cette concurrence pourrait entraîner des
peuplements productifs en des peuplements improductifs (Hébert et al., 20 l 0). Ces différents
effets peuvent persister pendant de nombreuses années, conduisant à un déclin à long terme
de la production ligneuse (Rue! et al. , 2004 ; Lecomte et al., 2006). Cette production des
peuplements aménagés de façon intensive peut être 5 à 10 fois inférieure à ce lle de
peuplements naturels (Farnum et al., 1983).
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0.4 Les coupes et la biodi versité
De nombreuses espèces d'arthropodes, de mammifères, de champignons, d 'oiseaux,
d 'amphibiens, de reptiles et de plantes vasculaires nécessitent des habitats avec des
caractéri stiques de vi eux peuplements (N iemelii, 1999; Delong et Kess ler, 2000 ; Edman et
Jonsson, 2001 ; Mosseler et al., 2003). Il y a donc beaucoup d'inquiétude dans le secteur
foresti er en raison de la perte de vieux peuplements et de ses répercuss ions sur les espèces
qui en dépendent (N iemela, 1999). 85 espèces d'o iseaux d'Amérique du Nord util isent des
cavités de chicots comme habitat de nidificat ion, et plus de 20 espèces de mammifè res les
utili sent pour la mise bas (F reedman et al., 1996). À titre d'exemple, la martre d'Amérique
(Martes americana) préfère les sites où la structure du peuplement est diversifiée, avec de
grands arbres, une forte densité de grands chi cots, de grands arbres morts au so l, et un habitat
convenable subnival pour chercher de petits animaux (Stllltevant et al., 1997; Payer et
Harri son, 2003). De même, le garrot d ' Islande (Bucephala islandica), un canard cavicole
dont l'aire de nidifi cation pour la popul ation de l' Est de l' Amérique du Nord est
essentiell ement située sur la Côte-Nord , dépend de la présence de fe uillus morts de gros
diamètre (Robert et al., 2000; Yaill ancourt, 2007). Cette espèce a d ' aill eurs le statut d ' espèce
susceptible d 'être désignée menacée ou vulnérable au Québec en raison de son faible effectif
Beaucoup de ces espèces sont menacées, soulignant la nécess ité de protéger les peuplements
anciens et donc de gérer les forêts pour favo ri ser le développement de peuplements anciens
dans l'avenir.
En outre, à l 'échelle du peuplement, le maintien de bois mort et de gros arbres vivants et
morts constitue donc un autre enj eu d' importance. Ces éléments sont des caractéristiques
structurales des peuplements qui j ouent un rôle prépondérant dans le maintien de la
biodi vers ité (Hannon 1986; Hansen et al., 199 1; Hunter 1999; Kuuluvainen, 2002).
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0.5 Aménagement forestier et diversité structurale
Au cours des 30 dernières années, l'aménagement forestier a changé considérablement en
Amérique du Nord et certaines considérations environnementales fo nt maintenant partie des
stratégies mises de l'avant. On prône actuellement 1 'utilisation de coupes qui préservent la
régénération, les petites tiges marchandes, certaines grosses tiges vivantes et mortes . Des
études montrent que des trai tements sylvi coles, laissant ces attributs structuraux sur place
après coupe, pourraient être à la fois bénéfiques à la productivité et au maintien des
caractéristiques structurales importantes au maintien de la biodiversité. En effet, le maintien
d'une variété de caractéristiques structurales pennettrait un retow- plus rapide des
peuplements aménagés vers une structure diversifiée caractéristique des vieux peuplements
(Doyon et Sougavinski 2003; Puettmann et al., 2009).
Toutefois, les études portées sur la conservation d'attributs structuraux après coupe dans le
peuplement, jusqu 'à présent, ont étudié les différences structurales entre les coupes et les
perturbations naturelles seul ement quelques années ou décennies après perturbations
(Bergeron et al., 1999; Haeussler et Bergeron, 2004; Belle Isle et Kneeshaw, 2007;
Kneeshaw et al., 201 1; Gendreau-Berthiaume et al., 20 12; Brais et al., 20 13). On connaît
donc peu comment ces attributs structuraux sont maintenus longtemps après coupe et surtout
comment ces forêts se distinguent de celles issues des perturbations naturelles.
0.6 Les coupes du début du xx• siècle
Cependant, lors de la première moitié du xx• siècle, des coupes manuelles ont été pratiquées
dans la forêt boréale. Ces coupes étaient effectuées près des cours d'eau afin de faciliter le
transport du bois vers les sc ieries. Les arbres récoltés étaient ébranchés et découpés en
tronçons de 120 cm afin d 'être écorcés dans une machine à tambour. Seuls ceux de fort
diamètre pouvaient supporter cette opération. Aussi , le nombre de branches sur les petits
arbres représentait trop de travail d 'ébranchage comparativement aux gros arbres avant de
passer dans la machine à tambour. Ainsi, les arbres inférieurs à 9 cm de dhp (diamètre à
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hauteur de poitrine) étaient laissés sur place (musée de Franquelin, 2013). À l'époque, les
espèces recherchées étaient le sapin et l'épinette afln d'alimenter les usines à papier. Les
arbres morts et les feuillus , de faib les va leurs commerciales, n'étaient donc pas récoltés
(musée de Franquel in , 20 13).
L 'abattage n'étant pas mécanisé, l'utilisation de machinerie lourde ne se faisait pas encore.
L'exploitation était ptincipalement faite à l'aide d'outils manuels (haches et scies) et le
transport jusqu'au cours d'eau se faisait par débardage, à l'aide de chevaux durant l' hiver
(musée de Franquelin, 2013). 11 y avait donc une protection de la régénération préétablie et
·une perturbation du milieu physique absente en dehors des sentiers de débardage. Ces coupes
permettaient de laisser sur place du bois vivant de petite taille, des chicots, et permettaient
également de protéger le bois mort debout et au sol ainsi que la régénération et les sols.
Ces pratiques ressemblent aux coupes avec protection de la régénération et des sols (CPRS)
actuelles. Les CPRS sont des coupes où tous les arbres ad ul tes du peuplement sont récoltés,
se lon des techniques qui permettent de protéger à la fois la régénération et les jeunes arbres
déjà installés ainsi que le so l forestier hors des sentiers de débardage.
O. 7 Problématique
On sait que les peuplements s'établissant tout de suite après les coupes sévères s'écartent à
divers degrés de ceux générés par une autre perturbation majeure, mais naturelle, les feux de
forêt (McRae et al. , 2001 ; Haeussler et Kneeshaw, 2003; Claveau et al., 2007). Mais, on
connaît très peu l' héritage structmal laissé par les opérations sylvicoles manuelles sur les
peuplements· arrivés à maturité. Les différences initiales peuvent s'estomper ou s'agrandir et
cela influencera l'effet sur la biodiversité dépendant de la structure forestière . De plus, les
coupes du début du XXe siècle ressemblent aux CPRS d'aujomd ' hui. L'étude de le l'héritage
structural de ces vieilles coupes nous permet donc aussi d'évaluer l'effet des CPRS à long
terme sur la structure des peuplements. A savoir, si celles-ci permettent une fois le
peuplement arrivé à maturité, de générer une structure des peuplements simil aire à celle
survenant après feu. À notre cormaissance, aucune étude ne s'est penchée sur les différences
9
structurales entre les peuplements survenus après feux et les peuplements issus de coupes du
début du xxe siècle arrivées à maturité.
Alors que les peuplements à forte diversité structurale ont toujours été cons idérés comme des
peuplements qui n'ont pas été récoltés (Hendrickson, 2003), nombreux sont ceux qui croient
que les peuplements qui ont été récoltés pourraient évoluer rap idement vers des vieux
peuplements à forte diversité structurale (Mosse ler et al. , 2003) . En effet, les traitements
sylvicoles, par le maintien d'une variété de caractéri stiques structura les, pourraient permettre
aux peuplements exp loités d 'atteindre plus rap idement un niveau de complexité structurale
similai re à celui observé dans les peuplements · anciens avant la coupe (Puettmann et al.,
2009) et d 'ainsi maintenir la biodiversité associée à ces vieux peuplements. En outre, les
méthodes de récolte alternatives, telles que les coupes avec protection de la régénération
(CPRS), pourraient permettre aux peuplements d 'atteindre une structure diversifiée plus
rapidement que les méthodes traditionnelles de récolte (coupe sévère) dans la forêt boréale
(Deans et al. , 2003). On peut cependant se questionner quant à l'évolution structmale de ces
peuplements, par rapport aux peuplements non aménagés issus de perturbations naturelles. Le
résultat de cette évolution et de leur convergence avec les peuplements natmels matures n'a
pas été testé dans des études de terrain en raison de 1 'âge trop récent de ces aménagements.
0.8 Objectifs et hypothèses
Le but de cette étude est de voir si les coupes de la première moitié du XXe s ièc le ont permis
de léguer une structure irrégulière caractéristique des peuplements primaires. Pour ces
peuplements arrivés à maturité, on suppose que des différences structmales s'opèrent, mais
on s'attend à ce que les caractéristiques structma les des peuplements post-coupes tendent
plus vers celles des peuplements primaires comparativement à ce lles des peuplements post
feux. En effet, à long terme, on suppose que l' héritage structmal laissé par ces coupes non
mécanisées, constitué de structure vivante comme des tiges de diamètre variab le inférieurs à
9 cm de dhp, de structure morte comme des chicots et du bois mort au sol, ou que la
10
protection de la structure .du sous-couvert comme la régénération aiderait le peuplement à
retrouver plus rapidement une diversité structurale typique des vieux peuplements
comparativement aux peupleQ1ents post-feux. Dans cette étude nous vou lons donc tester,
après 80 ans de développement, si les écarts de structure entre les peuplements coupés au
début du xx· siècle et les peuplements primaires seront plus petits qu'entre ceux des
peuplements brûlés et primaires. Plus spécifiquement, nous voulons tester, comparativement
aux peuplements primaires, si les coupes de l'époque n'engendrent pas de différences en
termes d'abondance, de taille et de diversité de tiges dans la structure vivante, morte et du
sous-couvert de leurs peuplements.
De plus, la ressemblance des coupes de la première moitié du xx• siècle aux CPRS actuelles
(prônant la rétention d'attributs structuraux au sein des coupes) permettrait de vérifier le
résultat de l'évolution de ces aménagements par des études de terrain sur des peuplements
matures.
Un autre objectif serait de voir si après 80 ans la structure des peuplements perturbés
ressemble à celle des peuplements primaires. A savoir si des différences structurales
persistent entre les peuplements perturbés et primaires.
CHAPITRE I
ARRIVÉ À MATURITÉ, LA STRUCTURE HÉRITÉE DES PEUPLEMENTS
EXPLOITÉS SE RAPPROCHE-T-ELLE PLUS RAPIDEMENT DE LA STRUCTURE DES
PEUPLEMENTS PRlMAfRES COMPARATIVEMENT AUX PEUPLEMENTS BRÛLÉS?
Armand Res neau 1, Daniel Kneeshaw 1, Louis De Grandpré2
'Centre d'étude de la forêt, Univers ité du Québec à Montréal, Canada 2 Ressources Naturelles du Canada, Service Canadien des Forêts, 1055 du P.E.P.S. ,. Sainte
Foy QC G 1 V 4C7, Canada
12
1.1 Résumé
La diversité structurale caractéristique de vieux peuplements forest iers, te ls que des arbres vivants, des chicots et du bois mort au sol de forts di amètres, procure une plus grande vari été d 'habitats comparativement aux peuplements immatures. Cependant, la récolte de la mati ère 1 igneuse tend à simpli fi er la structure forestière. Contra irement aux coupes sévères, les coupes manuelles de la première moitié du xx• sièc le ont la issé du bois vivant, des chi cots et du bois mort au sol, et permettaient également de protéger la régénération ainsi que les so ls. Sui te à des mesures effectuées sur le terrain dans des peupl ements matures, nous avons étudié l' héri tage structural laissé par les coupes du début du xx• siècle. Ces ancie1mes coupes ressemblant aux CPRS actuelles, cette analyse nous do nne également un aperçu de l'évolution de la structure des peuplements coupés récemment. À long terme, on supposait que l' héri tage structural laissé par ces coupes aida it les peuplements à retrouver plus rapidement que les peuplements brûlés, où la régénération du peuplement est parfo is complètement réduite, une diversité structurale typique des vieux peuplements. Cependant, malgré nos suppositions, l' héritage structural des coupes de la premi ère moiti é du xx· sièc le n 'est généralement pas différent de celui des peuplements brûlés. En part iculier, il n'y a pas de di fférences en tennes d'abondance, de taille et de diversité de bois vivants, de chi cots et de bois mort au sol dans ces peuplements. Seuls les gros arbres vivants (dhp > 24 cm) sont rédu its par ces coupes. Des arbres résiduels de diamètre moyen auraient permis de générer des arbres de forts diamètres dans ces peuplements arrivés à maturité. Ainsi, contrairement aux pertes structurales que génèrent certa ines coupes, les CPRS avec la rétention de quelques arbres de diamètres moyens mettent les peuplements sur la même traj ecto ire de développement structural que les peuplements brOlés . Cependant, après plus de 80 ans, ni les peuplements issus de fe ux ni de coupes ne ressemblent aux peuplements primaires. Les plus grandes di fférences observées entre ces peuplements perturbés (natu re llement et par la sy lviculture) et primaires sont en termes de bois morts. Même si ces traitements sy lvicoles permettent de mettre les peuplements survenant sur des trajecto ires de développement similaires aux peuplements perturbés naturellement, les obj ectifs de production fo resti ère raccourcissent le temps de développement avant la prochaine grande perturbation. Sans interventions supplémentaires, ces peuplements exploités ne ressembleront donc pas aux peuplements primaires.
Mots-clés : Dynamique forestière, structure, peuplements, coupes, fe ux, prima ires.
13
1.2 Jntroduction
La structure du peuplement réfère aux aspects physiques de celui-ci , te ls que les arbres
vivants, les chicots, les arbres morts au sol, la régénération ou encore d'autres végétaux non
arborescents associés (Oliver et Larson, 1990). Ces différents aspects physiques peuvent être
divisés en trois groupes biens distincts permettant de décrire la structure vivante, la structure
morte et la structure du sous-couvert du peuplement. Par exemple, la structure vivante peut
être caractérisée par les arbres vivants, eux-mêmes caractérisés par leur taille, leur densité et
leur surface terrière. La structure morte peut être caractérisée par les chicots et le bois mort au
sol, pouvant être caractérisée en termes simi laires que les arbres vivants et pouvant également
être caractérisés par leur état de dégradation (Oliver et Larson, 1990). La structure du sous
couvert peut être caractérisée par les jeunes arbres, la régénération ou encore le recouvrement
en végétaux non-arborescents comme les éricacées . La diversité structurale est considérée
comme la mesure de la présence de ces différents attributs et de leurs abondances relatives
(Smith 1986; McEihinny et al., 2005).
La structure des peuplements, l'agencement et les interrelations de ces différents att ributs
structuraux sont l'une des principales caractéristiques des écosystèmes forestiers. Les débris
ligneux sont particulièrement reconnus pour être reliés au maintien de la diversité biologique
(Freedman et al., 1996) et la variabi lité de la taille des arbres est généralement cons idérée
comme un é lément clé de la diversité structurale (Buongiorno et al. , 1994) contribuant à la
di vers ité des micros hab itats (Sp i es et Franklin, 199 1 ). En effet, les propriétés de cette
complexité (bois vivant, bois mort) exercent une influence sur les ressources nutritives
disponibles et les conditions d 'habitats des espèces animales et végétales (Hansen et al. ,
1991 ; McComb et al., 1993; Kimmins, 1997; Hunter, 1999; Kuuluvainen, 2002; Perera et
al. , 2007 ). La structure du peuplement a donc des implications importantes pour les
écosystèmes forestiers , y compris le maintien de l'habitat de la faune et de la flo re (Sturtevant
et al., 1997; Kolstrom, 1998; Lee, 1998 ; Ecke et al., 2002). De plus, certaines régions de la
forêt boréale sont soumi ses à de longs cycles de feux, de l'ordre de 200 ans et plus
(Heinse lman, 198 1; Cogbill , 1985 ; Foster, 1985). Ces longs cycles de feux excèdent souvent
la longévité des arbres et permettent ainsi à des peuplements de structure d'âges inéquiennes,
14
dont la structure de taille des arbres est irrégulière, de prendre place (Kneeshaw et Gauthier,
2003).
Jusqu ' à tout récemment l'aménagement forestier était essentiellement orienté vers la
production de fibre et le rendement soutenu. Très peu d ' aménagements étaient mis en place
afin de considérer l'évolution du peuplement. Mais plusieurs études ont montré que le fait de
ne prendre en considération que les valeurs de production pouvait à long terme menacer
certains processus écologiques rattachés à la structure du peuplement (Keenan et Kimmins,
1993 ; McRae et al. , 2001 ; Haeussler et Kneeshaw, 2003 ; Claveau et al. , 2007). En effet,
plusieurs études ont remarqué que la simplification structurale était l' effet le plus évident de
ces coupes, en particulier dans des peuplements où la variabilité structurale était élevée avant
la perturbation, comme dans les vieux peuplements (Swanson et Franklin, 1992). Beaucoup
de ces effets , tels que la pe1ie d' arbres de fort diamètre, de chicots ou la pe1iurbation de la
régénération, entraînaient la modification de la structure vivante et morte (Kuuluvainen,
2002; Haeussler et Kneeshaw 2003; Belle-Isle et Kneeshaw, 2007; Kardynal et al., 2011). La
structure du sous-couvert pouvait aussi être entravée par ces coupes en raison d'une plus
grande abondance d ' éricacées, comme Kalmia spp. et Ledum spp., réputés pour nuire à la
croissance des résineux (Rue! et al., 2004, Hébert et al. , 201 0). Cette concurrence pourrait
entraîner des peuplements productifs en des peuplements improductifs (Famum et al. , 1983 ;
Lecomte et al. , 2006 ; Hébert et al. , 201 0).
De nombreuses espèces animales et végétales nécessitent des habitats avec des
caractéristiques de vieux peuplements, tels que des arbres vivants, des chicots et du bois mort
au sol de forts diamètres (Freedman et al. , 1994, 1996 ; Niemela, 1999; De long et Kessler,
2000; Edman et Jonsson, 2001 ; Mosseler et al. , 2003). Beaucoup de ces espèces sont
menacées, soulignant la nécessité de protéger les peuplements anciens et donc de gérer les
forêts pour favoriser le développement de peuplements anciens dans l ' avenir.
En outre, à l'échelle du peuplement, le maintien de bois mort et de gros arbres vivants et
morts constitue donc un autre enjeu d ' importance. Ces éléments sont des caractéristiques
structurales des peuplements qui jouent un rôle prépondérant dans le maintien de la
Le maintien d'une variété de caractéristiques structurales permettrait un retour plus rapide
des peuplements aménagés vers une structure diversifiée caractéristique des vieux
peuplements (Doyon et Sougavinski 2003; Puettmann et al., 2009). Cependant, les études
ayant portées sur le maintien d'attributs structuraux après coupe dans le peuplement, jusqu'à
présent, ont étudié les différences structurales entre les coupes et les perturbations naturelles
seulement quelques années après perturbations (Bergeron et al. , 1999; Haeussler et Bergeron,
2004 ; Belle Isle et Kneeshaw, 2007; Kneeshaw et al. , 2011 ; Gendreau-Berthiaume et al. ,
2012; Brais et al., 2013). Une comparaison à plus long terme serait nécessaire pour valider
ces suppositions, à savoir si la structure qui se développe après ces coupes ressemble ou
s ' écarte des peuplements perturbés naturellement et en quoi la structure après ces deux
perturbations ressemble à celle des forêts primaires. En d ' autres termes, nous ne connaissons
pas le devenir de la structure de ces peuplements 80 ans après, soit 1 'âge environnant la
révolution forestière .
Lors de la première moitié du xx• siècle, des coupes manuelles ont été effectuées. Ces
coupes permettaient de laisser de la structure vivante, morte et du sous couvert sw· place tout
en préservant les sols. Ainsi , on suppose que ces peuplements coupés au début du xx• siècle,
ressemblant aux coupes avec protection et de la régénération et des sols (CPRS) actuelles,
permettent de développer une diversité structurale typique des peuplements primaires plus
rapidement. Plusieurs études avancent l'hypothèse que des coupes laissant du bois sur place
pourraient pennettre aux peuplements d'atteindre une structure diversifiée plus rapidement
que les méthodes traditionnelles de récolte (coupe sévère) dans la forêt boréale (Deans et al. ,
2003). Mais ces méthodes de coupe relativement récentes soulèvent d ' importantes questions
quant à l'évolution structurale de ces peuplements, par rapport aux peuplements non
aménagés issus de perturbations naturelles . Le ré::;ultat de cette évolution et de leur
convergence avec les peuplements naturels matures n'a pas était testé dans des études de
terrain en raison de l' âge trop récent de ces aménagements.
Le but de cette étude est de voir si les coupes de la première moitié du xx• siècle ont permis
de léguer une structure irrégulière caractéristique des peuplements primaires. Pour ces
peuplements arrivés à maturités, on suppose que des différences structurales s ' opèrent, mais
16
on s'attend à ce que les caractéristiques structurales des peuplements post-coupes tendent
plus vers celles des peuplements primaires comparativement à celles des peuplements post
feux . En effet, à long terme, on suppose que l'héritage structural laissé par ces coupes no"n
mécanisées, constitué de structure vivante comme des tiges de diamètre variab le inférieurs à
9 cm de dhp, de structure morte comme des chicots et du bois mort au sol , ou que la
protection de la structure du sous-couvert comme la régénération aiderait Je peuplement à
retrouver rapidement une diversité structurale typique des vieux peuplements. Dans cette
étude nous voulons donc tester, après 80 ans de développement, si les écarts de structure des
peuplements coupés au début du xx· siècle et des peuplements primaires seront plus petits
qu'entre ceux des peuplements brûlés et primaires. Plus spécifiquement, nous vou lons tester,
comparativement aux peuplements primaires, si les coupes de l' époque n'engendrent pas de
différences en tennes d'abondance, de taille et de diversité de tiges dans la structure vivante,
morte et du sous-couvert de leurs peuplements après 80 ans.
De plus, la sim ili tude des coupes de la première moitié du XXe sièc le aux pratiques sylvico les
actue lles (prônant la rétention d 'attributs structuraux au sein des coupes) permettrait de
vérifier Je résultat de l' évolution de ces aménagements par des études de terrain sur des
peuplements matures.
1.3 Méthodes
1.3 . 1 Aire d 'étude
Les données ont été recueillies dans Je nord-est du Québec, sur la Côte-Nord. La région
étudiée située dans la forêt boréale de 1 'est ( 49°20 ' -67°63 ' ; 50° 16 ' -68°30'0) est assujettie à
de longs cycles de feux compris entre 270 et 500 ans ou plus (Gauthier et al. , 200 1; Bouchard
et al. , 2008). Ainsi , Je sapin baumier (Abies balsamea (L.) Mill.) tolérant à l ' ombre et
l'épinette noire (Picea mariana (Mill.) BSP) pouvant survenir après feu , sont les espèces
prédominantes (Rowe, 1972). L'ensemble de ce territoire est caractérisé par un climat
maritime dans lequel les précipitations annue lles moyennes varient entre 950 et 1 130 mm et
la température moyenne annuel le se situe entre -5 et + 1,8 °C; dictant ainsi la saison de
17
croissance végétale, avec une moyenne de 170 jours par an. Le relief régional est composé de
collines, de hautes collines et de monts, avec une altitude dépassant 600 rn par endroits, et les
dépôts de till s y sont nettement dominants (Robitaille et Saucier, 1998).
1.3.2 Échantillonnage et mesure
Les sites ont été sélectionnés sur des territoires coupés entre 1925 et 1940. À cette époque, la
structure vivante te ll e que les arbres inféri eurs à 9 cm de dh p vivants et les fe uillus vivants de
fa ibles valeurs commerciales, ai nsi que la structure morte te ll e que les arbres morts debout et
au sol, n 'étaient pas récoltés (musée de Franquelin, 201 3). L'abattage n' étant pas mécanisé,
l'utilisation de machinerie lourde ne se faisait pas encore. L'exp loitation était fa ite durant
l ' hiver, à l ' aide d' outils manuels (haches et scies) et le transport se faisait par débardage à
l 'aide de chevaux (musée de Franqueli n, 201 3). Il y avait donc une protection de la structure
du sous-couvert au travers de la régénération et une perturbation du milieu physique absente
en dehors des chemins de débardage. Une autre partie des sites a été sé lectionnée sur des
terri toires qui ont brulé en 1896 et 1924, brulant respecti vement 2 15 et 62 km 2. L ' âge des
fe ux a été sé lectionné en raison de l' accessibilité des sites. Après un fe u, la végétation repart
de zéro tandis qu 'après les coupes du début du xx• siècle, la végétation préétablie a conféré
au peuplement un certain âge (qui sera vérifi ée par du carottage). A insi, malgré une
différence d 'âge de perturbation moyen de 23 ans, l ' âge des arbres dans ces peuplements sera
relati vement simil aire. La structure des peuplements sera donè comparée selon l'âge du
peuplement et non selon l' âge de la perturbation. Les derniers sites sé lectionnés se si tuent sur
des territoires dont on ne connaît pas la dernière perturbation; caractéristique des
peuplements matures à forte diversité structura le. Ces peuplements primaires ont donc été
pris comme état de réfé rence.
Seuls les sites de résineux contenant principalement du sapin et/ou de 1 ' épinette noire ont été
sé lectionnés pour notre étude. Les sites ont la caractérist ique com mune d ' être occupées par
ces rési neux sur 75% et plus de leur surface ten·ière. La proportion de sapin ou d ' épinette
18
dans les peuplements n'a pas était prise en compte en raison du nombre trop important de
sites qu'il aurait fallu échantillonner afin d'avoir une solidité statistique suffisante.
Les sites ont été sélectionnés à partir de cartes écoforestières, issues de l'inventaire du
troisième programme décennal recueilli par le Ministère des Ressources Naturelles du
Québec (MRNQ) de 1990 à 2001, pour s'assurer que les peuplements (à l'échelle de la carte)
comportaient bien plus de 75% de leur surface terrière en résineux et qu'ils étaient bien
répartis sur les trois types de perturbations. Une reconnaissance sur le terrain a été faite pour
vérifier la représentativité des sites. Les relevés ont été effectués dans des peuplements
accessibles; les peuplements situés sur des pentes de plus de 40% n'ont pas été
échantillonnés.
Les relevés ont été réalisés dans des transects rectangulaires de 100 rn par 30 m. Onze
transects ont été échantillonnés dans les peuplements post-coupes, 11 dans les peuplements
post-feux et 13 dans les peuplements primaires; totalisant ainsi 35 transects. Dans chacun de
ces transects, la présence et l'abondance relative des attributs clés présentes dans les trois
groupes de structures (vivante, morte et du sous-couvert), définis par la littérature comme
importants pour la diversité structurale, ont été relevées. Ces attributs clés sont: la densité et
la surface terrière des arbres vivants, morts debout et au sol (afin de rendre compte de la
quantité de tiges et de leur volume dans le peuplement); la décomposition du bois mort
debout et au sol (dans le but de caractériser leur état de décomposition); la distribution
diamétrale des arbres (pour représenter la répartition des arbres dans les différentes classes
diamétrales); la répartition spatiale des arbres (afin de représenter l'agencement spatial des
arbres entre eux); l'indice de surface foliaire des arbres (afin de rendre compte de la quantité
de lumière transmise dans le sous-couvert); la densité et la surface terrière des gaules (pour
quantifier la quantité et le volume de jeunes tiges inférieures ou égales à 9 cm de dhp dans le
peuplement); la densité de régénération en sapin et en épinette compris entre 10 cm et 1,33 m
(afin de rendre compte de la quantité d'individus pouvant survenir dans le peuplement) et le
recouvrement en éricacées et en feuillus (dans le but de rendre compte de la compétition
pouvant intervenir avec la régénération en sapin et en épinette) (Tableau 1.1 ).
19
Ainsi, à l'intérieur de chacun des transects, les arbres vivants et morts ont été cartographiés,
le diamètre à hauteur de poitrine (dhp) de chaque arbre de plus de 9 cm de dhp a été mesuré
(pour les arbres morts au so l, la hauteur de poitrine a été déterminé en add itionnant la hauteur
de la souche à la longueur nécessaire de la portion d 'arbre au so l), son espèce a été notée
ainsi que son état de dégradation selon Imbeau et Derochers (2002) et Hunter. Les arbres de 9
cm de dhp et moins (gaules) ont été inventoriés dans un sous transect rectangulaire de 200 m2
s itué au centre de chaque transect. À 1 ' intérieur de chacun de ces sous transects, le dhp de
chaque gaul e a été mesuré et son espèce a été notée. Le recouvrement en éri cacées et en
feui llus a été relevé dans 11 quadras de 4 m2 disposés tous les 10 m dans chacun des
transects. Dans ces mêmes quadras, la régénération en sapin et en épinette inférieure à 1 ,33 m
a été dénombrée et des photos hémisphériques ont été prises afin de mesurer l' indice de
surface fo liaire des arbres (Bréda, 1999; Ligot et Mackels 2011). Ensu ite, les photos ont été
analysées avec Gap Light Analyzer (GLA) qui a permis le seuillage et le traitement des
photographies. Le résultat a permis de calculer un indice de structure de la canopée : 1 'indice
fo li aire ou LAI (Leaf Area Index). Aussi , pour chaque peuplement post-coupe et post-feu, les
3 plus gros arbres ainsi que deux arbres pris aléatoi rement dans la strate dominante du
peuplement ont été carottés en moyenne entre 20 et 40 cm du sol en ra ison du carotteur, des
contraintes de terrain ou de la qualité de l'arbre, à savoir si sa base était abîmée. Ces carottes
nous ont permis d ' avoir l' âge moyen de la strate dominante du peuplement. Cependant, les
carottes ne pouvant pas être prise directement à la base, les premières an nées de vie de l'arbre
n'ont pas pu être comptab ilisées. Ainsi , la moyenne d ' âge des arbres est sous-estimée.
1.3 .3 Analyse des données
Les attributs clés relevés sur le terrain ont donc été divisés en trois catégories afin de décrire
trois groupes structuraux bien distincts : la structure vivante, la structure morte et la structure
du sous-couvert. La structure du sous-couvert regroupe la régénération en sapin et en
ép inette, le recouvrement en ér icacées et en feuillus , ainsi que les gau les. Ces relevés ont
20
pennis d'utiliser des indices structuraux (Tableau 1.1), communément employés pour décrire
et caractériser la diversité structurale des peuplements, par site et par groupes.
1.3.3.1 La structure
La structure vivante
Pour la structure vivante, l'indice de surface foliaire a été développé à partir d'analyse de
photos hémisphériques (Bréda, 1999; Ligot et Mackels 2011 ). ll permet d'exprimer la
projection horizontale de la canopée du peuplement par unité de surface de sol dans le but de
rendre compte de l'influence de la perturbation sur la lumière transmise dans le sous-couvert.
Pour les arbres vivants, des indices ont été utilisés, tels que la moyenne de dhp, la densité, la
surface terrière ainsi que l'indice d'agrégation de Clark et Evans afin de décrire l'agrégation
des arbres entre eux et de rendre compte de la répartition spatiale des arbres dans le
peuplement (Clark et Evans, 1954), et qui est égal à:
CE = r obs Tatéa
avec 1
Raléa = .;n7;
où robs est la distance moyenne au premier arbre et S la surface de la placette.
Toujours pour la structure vivante, trois indices ont été utilisés afin de décrire la distribution
diamétrale des arbres. Les indices utilisés sont: l'indice de diversité de Shannon qui indique
la façon dont les arbres sont répartis entre les différentes classes de dhp (Scherrer 1984) et
qui est égal à:
H' = - IPct *ln (Pet)
où Pel est la proportion relative d'arbres dans chacune des classes de dhp observées; le
coefficient de variation (Cv) qui est aussi utilisé comme indicateur de la diversité des
diamètres (Zingg et al., 2007) et qui est égal à:
c = Œ v dhp moyen
Où a est l ' écart type et est égal à CJ = z:r-1 (dhp; - dhPmoyen)z
n
21
Et le coefficient d'asymétrie qui s ' avère uti le pour di scriminer les peuplements réguliers des
autres peuplements irréguliers (Zing et al. , 2007) et qu i est égal à:
La structure morte
Pour les arbres morts debout et au sol, en plus de la moyenne de décompositi on, les mêmes
indices que pour les arbres vivants ont été ut ili sés. La décomposit ion des arbres morts a été
inventori ée grâce à des classes qualitati ves. Une moyenne de ces classes à ensuite était faite
afi n d 'estimer l'état de dégradation moyen des arbres morts.
La structure du sous-couvert
Pour la structure du sous-couvert, la densité, la surface terri ère ainsi que la moyenne de dhp
des gaules a a ussi été utili sé. De même, la densité de régénération en épinette et en sapin ainsi
que le recouvrement moyen en éri cacées et en fe uillu ont été calculés.
Tableau 1.1 Ind ices déve loppés po ur la structure vivante, morte et du so us-couvert.
arbres vivants
densité (nb tiges/ha)
dhp moyen (cm, à 1,33 rn de hauteur)
surface terrière (m2/ha)
indice de diversité de Shannon*
coefficient de vari ation*
indice d'asymétri e*
indice de Clark et Evans*
indice de surface foli aire*
arbres morts
densité de chi cots (nb tiges/ha)
densité de bois mort au so l (nb tiges/ha)
dhp moyen chicots (cm, à 1,33 rn de hauteur)
dhp moyen du bois mort au so l (cm, à 1,33 rn de la souche)
surface terrière chicots (m2/ha)
surface terrière du bo is mort au so l (m2/ha)
indice de Shannon chicots*
indice de Shannon du bois mort au sol*
coeffi cient de vari ation chicots*
coefficient de vari ation du bois mort au sol*
indice d'asy métrie chi cots*
indice d'asy métri e du bo is mort au so l*
indice de C lark et Evans chicots*
indice de C lark et Evans du bois mort au sol*
décomposit ion moyenne des chicots basée selon la class ification d ' lmbeau et Derochers (2002)
décompos iti on moyenne du bois mort au sol basée selon la class ifi cation selon Hunter
végétation du sous-couvert
densité gaules (nb tiges/ha)
surface terrière gaul es (m2/ha)
dhp moyen gaules (cm, à 1,33 rn de hauteur)
densité régénérati on (nb ti ges/ha)
recouvrement feuillus(%)
recouvrement é ricacées(%)
Les indices et coeffi c ients sui vis par un astérisque (*) sont décrits dans le texte.
22
23
1.3.3.2 Analyses
Dans un premier temps, des analyses discriminantes ont été utilisé afin de voir si les
caractéristiques structurales des peuplements post-coupes tendaient plus vers ceux des
peuplements primaires comparativement aux peuplements post-feux. Trois analyses
discriminantes distinctes ont donc été utilisées pour décrire séparément la structure formée
par les arbres vivants, les arbres morts et la végétation du sous-couvert. Ces analyses ont été
choisies afin de voir si les structures des trois types de peuplements (post-coupes, post-feux et
primaires) se distinguaient les unes des autres à partir des indices utilisés (Tableau 1.1 ). Par
l ' interprétation des axes fact01iels, c'est-à-dire des combinaisons linéaires des indices
structuraux, nous avons identifié les indices qui permettent de bien caractériser les trois types
de peuplements. Les analyses discriminantes sont passées par une étape de sé lection des
indices où seuls les indices qui se sont révélés très significatifs (P~O ,Ol) , quant à leur
discrimination des peuplements, ont été retenus.
Ensuite, des analyses de variances (ANOVA) (P~0,05) auxquelles on a appliqué des tests de
Tukey (HSD), ont été utilisées pour tester les différences d'attributs structuraux entre les trois
types de peuplements. Ces analyses de variances ont donc permis d'identifier les attributs
structuraux caractéristiques des peuplements post-coupe, post-feux et primaires présents dans
la structure vivante, morte et du so us-couvert de ces peuplements. Ce sont des analyses de la
variance à une dimension (one-way ANOVA) qui sont répétées pour chaque indice
sélectionné par les analyses discriminantes; le facteur fixe était donc le type de peuplement et
la variab le réponse correspondait donc à un indice de structure.
24
1.4 Résultats
1.4.1 Distinctions structurales
On observe une discrimination des types de peuplements selon la structure vivante, la
structure du sous-couvert et d'autant plus selon la structure morte (Figure 1.1 , 1.2, 1.3). En
effet, la combinaison d'indices utilisée pour la structure morte permet de distinguer le plus
nettement les trois types de peuplements entre eux. Celle utilisée pour la structure vivante
permet aussi de distinguer les trois types de peuplements entre eux, mais les différences
observées sont moins importantes. Tand is que celle utilisée pour la structure du sous-couvert
(Figure 1.3) permet à peine de distinguer les trois types de peuplements entre eux.
Pour chacune de ces structures (vivante, morte et du sous-couvert) les peuplements post
coupes se rapprochent plus des peuplements post-feux que des peuplements primaires (Figure
1.1, 1.2, 1.3). En effet, le premier axe canonique des analyses discriminantes est 1 'axe
expliquant le plus de variation entre les différents peuplements (F igure 1.1, 1.2, 1.3). Selon
cet axe les peuplements primaires se distinguent des peuplements perturbés (post-coupes et
post-feux). Cette observation peut être faite pour les trois types de structures évaluées, mais
elle est d 'autant plus marquée pour la structure morte. Les analyses discriminantes montrent
donc clairement que les peuplements primaires ont des structures différentes des peuplements
perturbés (Figure 1.1 , 1.2, 1.3). De plus, lorsqu ' on évalue les différences entre les indices un
à un dans les trois types de peuplements, nous observons que 12 indices sur les 14 considérés
permettent aux peuplements post-coupes de ressembler aux peuplements post-feux (Tableau
1.2.). De la même manière, ces indices permettent de différencier les peuplements perturbés
des peuplements primaires. Autrement dit, les peuplements post-coupes et post-feux se
ressemblent et divergent des peuplements primaires.
Ce n'est que sur le deuxième axe canonique que 1 'on peut discriminer clairement les
peuplements perturbés entre eux (Figure 1.1 , 1.2, 1.3). Et si 1 'on évalue les différences entre
les indices un à un dans les trois types de peuplements, nous observons que seuls les indices
de surface fo li aire et d'asymétrie des arbres vivants sont différents entre les peuplements
coupés et brulés et dans ces deux cas, les indices sont similaires entre les peuplements post
feux et les forêts primaires (Tableau 1.2.).
25
Malgré le fait que les peuplements primaires se distinguent des deux peuplements perturbés,
certains indices évalués ne sont pas différents entre les peuplements post-feux ou post-coupes
et les peuplements primaires. La densité d 'arbres vivants, l ' indice de diversité de Shannon
des chicots et l 'indice d'asymétrie du bois mort au sol ne différent pas entre les peuplements
post-feux et les peuplements primaires et ni entre les peuplements post-feux et post-coupes
(Tableau 1.2.). De même, la décomposition moyenne des ch icots et le recouvrement moyen
en feui llu ne diffèrent pas entre des peuplements post-coupes et primaires et ni entre les
peuplements post-coupes et post-feux (Tableau 1.2.).
1.4.2 La structure vivante
Parmi les huit indices utilisés dans l'analyse discriminante pour la structure vivante (Tableau
1.1), les cinq suivants permettent de discriminer les trois types de peuplements entre eux
(P:SO,Ol) : la densité d 'arbres vivants, l'indice de surface foliaire, l'indice d'asymétrie des
arbres vivants, la surface terrière des arbres vivants et l' indice d'agrégation de Clark et Evans
(F igure 1.1 ). Avec la combinaison de ces indices, on remarque que la structure vivante des
peuplements post-coupes et post-feux se ressemble (Figure 1.1.) et que ces deux peuplements
perturbés se distinguent des peuplements primaires. Pour la structure vivante, les
peuplements post-feux sont intermédiaires aux peuplements primaires et post-coupes.
Parmi ces indices, les valeurs de l' indice d 'asymétrie des arbres vivants et de l' indice de
surface foliaire sont différentes entre les peuplements post-coupes et les peuplements naturels
(post-feux et primaires) (Tableau 1.2). Ces deux indices sont plus élevés dans les
peuplements post-coupes que dans les peuplements naturels. Ce coefficient d ' asymétrie élevé
indique que les arbres de petit diamètre sont nettement plus représentés que les arbres de fort
diamètre dans les peuplements post-coupes que dans les peuplements naturels. En effet, les
peuplements post-coupes ont 97% de leurs arbres inférieurs à 24 cm de dhp contre 32 cm de
dhp chez les peuplements naturels (Figure 1.4). La forme de la di stribution diamétrale des
arbres des peuplements post-feux et primaires est donc similaire. Malgré les différences de
26
taille, les arbres des peuplements post-coupes et naturels sui vent tous deux une distribution
diamétrale de type « j » inversé, où -l'amplitude de valeurs diamétrales est beaucoup plus
étroite pour les peuplements post-coupes que pour les peuplements naturels (F igure 1.4).
Concernant les autres indices, la densité d ' arbres est presque deux fois plus élevée dans les
peuplements post-coupes que dans les peuplements primaires (Tableau 1.2). Cependant, la
densité d'arbres dans les peuplements post-feu n'est pas significativement différente de ces
deux derniers peuplements (Tableau 1.2). À cause de la plus forte densité d'arbres dans les
peuplements post-coupes, on peut supposer que la quantité de lumi ère interceptée par la
canopée est plus importante, ce qui expliquerait la valeur élevée de l'indice de surface fo lia ire
(Tableau 1.2).
Les valeurs de la surface terrière et de l'indice d'agrégation de Clark et Evans sont différentes
entre les peuplements primaires et les peuplements perturbés (post-coupes et post-feux)
(Tableau 1.2). En effet, la surface terrière des peuplements primaires est inférieure à celle des
peuplements perturbés (Tableau 1.2). Contrairement à ce qu 'on aurait pu attendre, 1 'indice
d ' agrégation de Clark et Evans est plus élevé dans les peuplements primail·es (Tableau 1.2).
En effet, un indice élevé suggère que les arbres dans les peuplements primaires ne sont pas
agrégés, tandis que la répartition des arbres dans les peuplements perturbés tend à être plus
agrégée.
27
15 perturbation
den si té arbre vivants 0 post-coupes + post-feux
14 ~ primaire
13 primaire post-coupes 0
0 0 N
0 Q) 12 <>o ::::> 0 g 0 c 0 Clark et c
"' 11 <> 0 ü
10 <>
9 post-feux
+ + su rfa ce terrière arbre vivants
8 -1 0 2 3 4 5 6 7 8
Canonique 1
Figure 1.1 Analyse discriminante de la structure vivante des trois types de peuplements (post-coupes, post-feux et primaires). Seuls les indices significatifs (P::SO,Ol) ont été retenus pour la position des 33 transects dans l' espace canonique. Les centroïdes des trois types de peuplements ont des courbes d'isoréponses normales à 50%.
1.4.3 La structure morte
Parmi les seize indices utilisés dans l'analyse discriminante pour la structure morte (Tableau
1.1), les se~t suivants permettent de discriminer les trois types de peuplements entre
eux (P:SO,Ol) : les indices de Shannon des chicots et du bois mort au sol, le dhp moyen des
chicots et du bois mort au sol, l' indice d'asymétrie du bois mort au sol, la surface terrière du
bois mort au so l et la décomposition moyenne des chicots (Figure 1.2). Avec la combinaison
de ces indices, on remarque, se lon le premier axe canonique, que la structure morte des
peuplements primaires se différencie de celle des peuplements perturbés (post-coupes et post
feux) (Figure 1.2.). La distinction entre les peuplements primaires et les peuplements post
perturbation est nettement plus importante que celle observée précédemment pour la structure
vivante.
28
Parmi les indices évalués, l 'indice de diversité de Shannon des chicots et l ' indice d 'asymétrie
du bois mort au sol révèlent des valeurs signiticativement différentes entre les peuplements
post-coupes et primaires (Tableau 1.2). Cependant, les valeurs de ces indices ne sont pas
signiticativement différentes des peuplements post-feux (Tableau 1.2). Ains i, l'indice de
diversité de Shannon, plus élevé dans les peuplements primaires (Tableau 1.2), indique que
l'éventail de taille des chicots est plus important dans les peuplements primaires que dans les
peuplements post-feux, lui-même plus important que dans les peuplements post-coupes . Ceci
est suppo11é par la Figure 1.5, qui indique que le dhp maximal est atte int à 54 cm dans les
peuplements primaires contre 49 cm chez les peuplements post-feux et 42 cm dans les
peuplements post-coupes .
En ce qui concerne l' indice d'asymétrie du bois mort au sol, il permet de différencier les
peuplements post-coupes des peuplements primaires (F igure 1.2.). L'indice d'asymétrie du
bois mort au soi , plus important dans les peuplements post-coupes (Tableau 1.2), indique que
le bois mort au sol de petit diamètre est plus représenté que celui de fort diamètre dans les
peuplements post-coupes que dans les peuplements post-feux qui ont eux-mêmes du bois
mort au so l de petits diamètres pius représentés que dans les peuplements primaires. Ceci est
supporté par la Figure 1.6, où les peuplements post-coupes ont 97% de leurs arbres inférieurs
à 28 cm de dhp contre 33 cm de dhp chez les peuplements post-feux et 39 cm de dhp chez les
peuplements primaires.
Les valeurs des indices sui vants sont simi la ires entre les peuplements post-coupes et post
feux: le dhp moyen des chicots et du bois mort au sol, l'indice de diversité diamétrale du bois
mort au so l et la surface terrière du bois mort au so l (Tab leau 1.2). Les valeurs de ces indices
sont différentes entre les peuplements perturbés et primaires. Ai nsi, la su rface terrière du bois
mort au sol, la taille moyenne du bois mort au sol et la taille moyenne des chicots sont plus
importantes dans les peuplements primaires que dans les peuplements perturbés (Tableau
1.2). En plus de la taille de bois mort plus élevée dans les peuplements primaires, l'éventail
de taille du bois mort au soi est aussi plus important dans ces peuplements (Tableau 1.2).
Ceci est supporté par la Figure 1.6, où les peuplements primaires ont une distribution
diamétrale de type unimodale avec une amp litude de valeurs pius importante que les
peuplements perturbés qui ont une distribution diamétrale de type « j » inversé.
29
18
indice de Shannon des chicots post-coupes o erturbation
post-coupes 17 Indice de Shannon des 0 + post-feux
arbres morts au sol 0 ~ primaire
16
15
N indice d'asymétrie Q) 14 :::J du bois mort au sol .!:!
c
0 0 <> c + ra 13 primaire ()
<> + 12 post-feux
11 dhp moyen du bois dhp moyen des C\licots mort au sol
10
9 -14 -12 -10 -8 -6 -4
Canonique 1
Figure 1.2 Analyse discriminante de la structure morte des trois types de peuplements (post-coupes, post-feux et primaires) . Seuls les indices significatifs (P:SO,Ol) ont été retenus pour la position des 33 transects dans l'espace canon ique. Les centroïdes des trois types de peuplements ont des courbes d ' isoréponses normales à 50%.
1.4.4 La structure du sous-couvert
Parmi les six indices testés pour la structure du sous-couvert (Tableau 1.1 ), les deux suivant
permettent de distinguer les peuplements perturbés des peuplements primaires (P:SO,O 1) : le
recouvrement en feuillu et la densité de régénération (Figure 1.3).
La valeur de la densité de régénération est similaire dans les peuplements post-coupes et
post-feux et est inférieure aux peuplements primaires (Tableau 1.2). Tandis que le
recouvrement en feuillu des peuplements post-coupes à des valeurs intermédiaires aux
peuplements primaires, où le recouvrement est le plus important, et aux peuplements post-
30
feux, où le recouvrement est le plus faible. Cependant, malgré les différences statistiques,
dans tous les peuplements le recouvrement en feuillus est en dessous de 5% et leurs écarts
type sont relativement élevé. La différence statistique observée n'est donc probablement pas
écologique.
Il est aussi important de noter que la densité de gaules et le recouvrement en éricacées, ne
ressortant pas dans ces différentes analyses, ne permettent donc pas de distinguer et de
différencier les trois types de peuplements entre eux. Concernant ces indices il n'y a donc pas
de différences significatives entre ces trois types de peuplements.
6
5
4 post-feux
N Q)
3 ::J cr 'ë 0 c
"' ü
2 +
0 0
0 post-coupes
-2 -1
+
+
+
0 0 +
0 0
0
0
Canonique 1
<> <>
<>
2
primaire
<>
3
p ertu rbation 0 post-coupes + post-feu x Ô primaire
4
Figure 1.3 Analyse discriminante de la structure du sous-couvert des tro is ty pes de peuplements (post-coupes, post-feux et primaires). Seuls les indices sign ificati fs (P:50,0 1) ont été retenus pour la position des 33 transects dans l'espace canon ique. Les centroïdes des trois types de peuplements ont des courbes d ' isoréponses normales à 50%.
31
1.4.5 L 'âge des peuplements perturbés
L 'âge moyen de la strate dominante des peuplements post-feux, calculé à partir de carottes
d 'arbres, est en moyenne âgée de 17 ans de plus que celle des peuplements post-coupes
(Tableau 1 .2). Ainsi, malgré une différence d 'âge moyen de perturbation d 'environ 23 ans, la
différence d'âge moyen des strates dominantes des peuplements perturbés n'est que de 17
ans, poss iblement en raison de la régénération pré-établie dans les forêts coupées. Mais, la
régénération pré-établie ne devait pas être d ' un âge suffisamment avancée pour permettre
d ' obtenir des peuplements coupés plus âgés .
Tableau 1.2 Résultats de l' ANOVA avec une structuration des moyennes ± écarts-types des 12 indices discriminant les trois types de peuplements entre eux (post-coupes, post-feux et primaire) ainsi que l'âge moyen des peuplements (VIN étant l'acronyme pour représenter les peuplements dont on ne connaît pas l'âge de la dernière perturbation).
Indices post-coupes post-feux primaires
indice de surface fo li aire 2, 15+-0, 14A 1 ,83+-0,25B 1 ,6 1 +-0,29B
indice d 'asymétrie arbres vivants 1 ,22+-0,25A 0,88+-0,33 B 0,70+-0,32B
dens ité régénération (nb/ha) 17665+-12029 26136+ 16542 43601 +-12958
indice d'asymétrie des arbres vivants 1,22+-0,25 0,88+-0,33 0,7+-0,32
indice d'asymétrie des chicots 0,82+-0,41 0,75+-0,43 0,64+-0,34
indice d'asymétrie du bois mort au sol 1,22+-0,42 0,84+-0,39 0,7+-0,29
42
coefficient de variation des arbres vivants 29, 1+-6,8 30,6+-3 ,9 35 ,8+-5,8
coefficient de variation des chicots 26,9+-10,7 31 ,0+-8,2 31 ,6+-6,2
coefficient de variation du bois mort au sol 32,5+-5,5 33 ,6+-3,9 30+-3 ,3
indice de Shannon des abres vivants 1,95+-0,35 2,21+-0,28 2,21 +-0,2
indice de Shannon des chicots 1,63+-0,63 1 ,87+-0,41 2,3+-0, 19
indice de Shannon des arbres morts au so l 2,02+-0,29 2, 13+-0,3 2,43+-0, 18
indice de Clark et Evans arbres vivants 0,94+-0,07 0,96+-0,09 1,04+-0,05
indice de Clark et Evans chicots 1,04+-0,28 0,9+-0,07 1+-0,08
indice de Clark et Evans du bois mort au sol 0,92+-0, 11 0,91+-0,09 0,92+-0,07
indice de surface foliaire 2, 15+-0, 14 1,83+-0,25 1,61+-0,29
APPENDICE 8
P-VALUE DES 30 INDICES DE STRUCTURE UTILISÉS DANS LES ANALYSES DISCRIMINANTES POUR LES TROIS TYPES DE PEUPLEMENTS (POST-COUPES,
POST-FEUX ET PRIMAIRE).
Indices Prob.>F Indices Prob.>F
dhp arbre Md 0,0000025* coef. de variation arbres V 0,0162841
surface terrière arbre Mc 0,0000069* surface terrière gaules 0,0201078
dhp arbre Mc 0,0000137* surface terrière arbre Md 0,0298048
LAI 0,0000219* dhp gau les 0,0372042
densité régénération 0,000238* densité arbre Mc 0,0410993
densité arbre V 0,0007486* H arbres V 0,0452964
surface terrière arbre V 0,0007967* dhp arbre V 0,0601705
Sk arbres V 0,0008262* recouvrement éricacées 0,1071363
décomposition arbres Md 0,001 0605* coef. de variation arbres Mc 0,129218
H arbres Mc 0,0012245* Clark et Evans arbres Md 0,1410903
H arbres Md 0,0024312* décomposition arbres Mc 0,1453095
Clark et Evans arbres V 0,0028682* coef. de variation arbres Md 0,3536377
recouvrement feui Il u 0,0048608* Sk arbres Md 0,5408301
Sk arbres Mc 0,0052156* densité gaules 0,7809455
densité arbre Md 0,0133859 Clark et Evans arbres Mc 0,9461582 Les indices sui vis de« * » permettent de distinguer statistiquement les trois ty pes de peuplements entre eux (p~O,Ol).
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