1 L ' A R O M A T H E R A P I E P E D I A T R I Q U E 1. INTRODUCTION Page 2 2. L'HISTOIRE Page 3 3. LA BASE DE L'AROMATHERAPIE : LA BOTANIQUE Page 6 4. LES CHEMOTYPES Page 7 5. LES GARANTIES D'UNE HUILE ESSENTIELLE DE QUALITE POUR UN TRAITEMENT EFFICACE Page 8 6. LES DIFFERENTS COMPOSANTS AROMATIQUES Page 9 7. LES PRECAUTIONS D'EMPLOI Page 15 8. LA GALENIQUE, LES VOIES D'ADMINISTRATIONS ET LES DOSES EN PEDIATRIE Page 16 9. ETUDES CLINIQUES Page 19 10. ANTIBIOTIQUES ET AROMATHERAPIE Page 23 11. LA THERAPEUTIQUE Page 27 12. LE CONSEIL PEDIATRIQUE A L'OFFICINE L'AROMATHERAPIE, UNE SOLUTION EN TOUTE SECURITE Page 37 13. PETIT FORMULAIRE D'AROMATHERAPIE PRATIQUE EN PEDIATRIE Page 39 14. MON PROJET DE CONSEIL AROMATHERAPIQUE A L'OFFICINE Page 44 15. CONCLUSION Page 47 REMERCIEMENTS Page 48 Mémoire de fin de formation de M. FABRE Jean-Claude Préparateur en pharmacie 67110 NIEDERBRONN-LES-BAINS Avril 2010
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L'AROMATHERAPIE PEDIATRIQUE
1. INTRODUCTION Page 2
2. L'HISTOIRE Page 3
3. LA BASE DE L'AROMATHERAPIE : LA BOTANIQUE Page 6
4. LES CHEMOTYPES Page 7
5. LES GARANTIES D'UNE HUILE ESSENTIELLE
DE QUALITE POUR UN TRAITEMENT EFFICAC E Page 8
6. LES DIFFERENTS COMPOSANTS AROMATIQUES Page 9
7. LES PRECAUTIONS D'EMPLOI Page 15
8. LA GALENIQUE, LES VOIES D'ADMINISTRATIONS
ET LES DOSES EN PEDIATRIE Page 16
9. ETUDES CLINIQUES Page 19
10. ANTIBIOTIQUES ET AROMATHERAPIE Page 23
11. LA THERAPEUTIQUE Page 27
12. LE CONSEIL PEDIATRIQUE A L'OFFICINE
L'AROMATHERAPIE, UNE SOLUTION EN TOUTE SECURITE Pag e 37
13. PETIT FORMULAIRE D'AROMATHERAPIE PRATIQUE
EN PEDIATRIE Page 39
14. MON PROJET DE CONSEIL AROMATHERAPIQUE
A L'OFFICINE Page 44
15. CONCLUSION Page 47
REMERCIEMENTS Page 48
Mémoire de fin de formation de M. FABRE Jean-Claude Préparateur en pharmacie 67110 NIEDERBRONN-LES-BAINS
Avril 2010
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1. INTRODUCTION
'' Lorsqu'il s'agit d'un art sauveur de la vie, négliger d'apprendre est un crime ''
Samuel Hahneman
Cette citation de Samuel Hahneman a été présente dans mon esprit durant toute ma formation Hippocratus
et elle le sera pour toutes les formations qui suivront. Dans une profession telle que la notre et dans une
spécialisation telle que la phyto-aromathérapie, une formation de deux ans ne saurait être suffisante. A nous
d'approfondir les bases, d'étudier les plantes, leurs constituants, leurs propriétés thérapeutiques et les
applications que nous pouvons en faire au comptoir. Il n'y a que la connaissance parfaite de la plante et de
ses parties utilisées qui nous permettrons d'obtenir des résultats dans nos prescriptions et nos conseils. C'est
grâce à notre connaissance de la botanique, de l'origine et du moment de récolte de la plante que nous
pourront garantir la qualité et donc les vertus curatives de celle-ci.
Si j'ai choisi l'aromathérapie comme sujet de mémoire c'est que nous avons là une branche de la
phytothérapie encore peu connue de nos patients et une thérapeutique quasiment ignorée ou boudée par
certains de mes collègues préparateurs et par la plupart des pharmaciens, bien que, par effet de mode,
certaines officines commencent à si intéresser, mais oublient de se former.
Et pourtant les plantes aromatiques peuvent et doivent être considérées comme les représentants les plus
évolués du monde végétal par leur degré de sophistication et par leur ''intelligence''.
En effet le règne végétal a donné aux plantes aromatiques la possibilité de synthétiser une essence, qui est un
concentré moléculaire complexe et très actif.
Confronté quotidiennement aux demandes de conseils de jeunes parents soucieux du bien-être de leurs
enfants et souhaitant avoir une autre alternative aux traitements souvent agressifs auxquels ils sont soumis,
il ma semblé évident d'approfondir la question et de me pencher plus particulièrement sur l'utilisation de
cette thérapie chez les enfants, dans un but curatif et préventif, seule ou en association avec d'autre thérapie.
En effet toute thérapeutique ayant ses propres limites, il est parfois nécessaire d'associer d'autres remèdes
alternatifs ou allopathiques à l'aromathérapie afin d'obtenir un rétablissement rapide du jeune malade.
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2. L'HISTOIRE
'' L' homme avance dans le brouillard. Mais ,lorsqu'il regarde en arrière, il ne voit que certitude''
Milan Kundera
Pour bien cerner cette thérapeutique, il est utile de faire un grand bond en arrière et de suivre l'évolution de
l'aromathérapie à travers les âges, les continents et les civilisations. Ainsi nous constaterons que les plantes
sont utilisées depuis des millénaires par les hommes. Elles sont depuis la nuit des temps nos symboles
magiques, nos aliments et épices, nos essences et nos médicaments. L'histoire nous rappelle que l'utilisation,
en médecine, des plantes remonte à plus de 5000 ans alors que la thérapie par la chimie ne remonte qu'à une
soixantaine d'années.
L'histoire de l'aromathérapie peut se résumer en quatre grandes époques :
– La première est celle au cours de laquelle étaient utilisées des plantes aromatiques telles quelles, dans
l'alimentation, puis sous forme de macérations et ensuite sous forme d'infusions ou de décoctions.
– Dans la seconde période les plantes aromatiques étaient brûlées ou mises à infuser ou à macérer dans
une huile végétale ; c'est à cette époque qu'apparait la notion d'activité liée à la substance odorante.
– Durant la troisième époque on cherche à extraire cette substance odorante, c'est la naissance du
concept d'huiles essentielles, qui aboutit à la création et au développement de la distillation.
– Puis arrive la période moderne, dans laquelle l'étude et la connaissance des composants des huiles
essentielles nous permettent d'expliquer les activités physiques, chimiques, biochimiques et électriques des
arômes végétaux.
Cette thérapeutique a ainsi voyagé et évolué à travers les siècles. Mais si l'aromathérapie est devenue ce
qu'elle est à notre époque c'est grâce aux connaissances et aux procédés de fabrications que nous ont légué
les trois grands berceaux géographiques de la civilisation aromatique que sont l'Inde, la Chine et le Bassin
Méditerranéen.
– Le continent Indien est une des régions du monde la plus riche en plantes aromatiques, elles y sont de
longue date à l'honneur dans le traitement des troubles de santé. Il y a plus de 7000 ans les eaux aromatiques
y étaient connues et utilisées. Des écrits datant d'environ 3000 ans décrivent de nombreuses formules de
bains et de massages ou entrent la cannelle, la cardamone, le gingembre et la myrrhe.
Les officines comportaient des installations pour la distillation. La médecine ayurvédique à codifié l'usage
de nombreuses plantes aromatiques.
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– En Chine, il y à 4500 ans environ, Shen Nung rédigea le plus ancien traité de phytothérapie dans
lequel il cite de nombreuses plantes aromatiques. Vers la même époque le HUANG DI NEI JING SU WEN,
écrits attribués à l'empereur Huang Di , fait référence à l'utilisation de préparations oléo-aromatiques pour le
massage.
– Autour du Bassin Méditerranéen l'usage des plantes aromatiques occupait une place prépondérante
aussi bien dans la vie quotidienne que lors de rituels.
– En Égypte, entre 3000 et 2000 ans avant Jésus-Christ les médecins utilisaient les plantes pour
soigner les malades, mais aussi lors de pratiques magiques, religieuses et ésotériques. Des écrits attribués à
Imhotep indiquent des recettes se rapprochant de celles de l'aromathérapie moderne.
– Les Perses, 1000 ans avant notre ère, semblent être les inventeurs de la distillation proprement dite. Il
faudra attendre 2000 ans pour voir ce procédé être sensiblement perfectionné.
– En Grèce, Hippocrate, le père de la médecine, lutta contre les épidémies et tout particulièrement
contre la peste qui ravagea Athènes, en faisant brûler de la lavande, du romarin, de l'hysope et de la sarriette.
Au premier siècle de notre ère Dioscoride rédige un ouvrage de phytothérapie qui restera une référence pour
toute la médecine occidentale durant un millénaire.
– Les Romains nous ont apporté la connaissance des propriétés thérapeutiques des huiles, transmise et
affinée depuis Dioscoride. Un très ancien alambic datant de l'époque romaine et fabriqué en terre cuite a été
retrouvé récemment en Italie.
– Les arabes permirent une évolution considérable de la chimie et de la technique de distillation.
Bien que l'intérêt thérapeutique des huiles essentielles ne fût que peu connu à l'époque, on peut leur attribuer
le titre de « fondateurs de l'aromathérapie.».
– Au moyen-âge, les croisades permirent de rapporter l'art de la distillation en Occident. Le nom
AROMATERII donné aux apothicaires vers le 15ème siècle donne une idée de la place occupée par les
plantes aromatiques et leurs extraits dans la médecine à cette époque.
L'avènement de la civilisation industrielle entraîna un oubli presque total de l'utilisation thérapeutique des
huiles essentielles. Les travaux expérimentaux qui démontrèrent les capacités des huiles essentielles à
neutraliser les germes sonnèrent le renouveau de l'aromathérapie ; ces recherches furent entreprises en
France par Chamberland en 1887.
Le terme aromathérapie fut forgé en 1928 par René-Maurice Gattefossé qui poursuivit ses travaux et
ses recherches sur les huiles essentielles pendant plusieurs décennies, et ceci, singulièrement à l'époque ou
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Fleming effectuait ses travaux sur la pénicilline. Ce sont les succès foudroyants remportés dans ses début par
l'antibiothérapie qui éclipsèrent les découvertes faites en aromathérapie.
C'est dans les années 70 que Jean Valnet amorça un mouvement de renaissance du courant français, en
travaillant sur l'extraordinaire puissance curative des huiles essentielles. La publication de son ouvrage
AROMATHERAPIE lança une nouvelle vague d'intérêt auprès du grand public et un grand nombre de
médecins intégrèrent cette thérapeutique à leur arsenal.
Dans la seconde moitié des années 70 de nombreux médecins, tel que Daniel Penoël pharmaciens,
biologistes et chercheurs tel que Pierre Franchomme, étudièrent les huiles essentielles et poursuivirent leurs
travaux en aromathérapie. Sur le plan scientifique, ils enseignent que les huiles essentielles ne sont pas des
corps simples mais des assemblages de molécules diverses, ayant chacune leurs propriétés particulières.
« L’histoire des plantes aromatiques et de leur utilisation en médecine se perd dans la nuit des temps et
se trouve étroitement liée a chaque civilisation »
JEAN VALNET
Le cheminement des plantes aromatiques à travers le temps, en passant par les croyances ancestrales, leur
utilisation en médecine populaire et traditionnel puis les recherches et les études scientifiques nous
démontre que malgré l'ancienneté de cet art de soigner cette thérapie efficace et scientifique à toute sa place
dans la médecine et la pharmacie moderne. Et n'en déplaise à ces détracteurs et aux sceptiques , il ne faut pas
oublier qu'une grande majorité des médicaments sont issus ou synthétisés à partir de molécules et de
principes actifs retirés des plantes.
A notre époque, ou l'écologie, la préservation de notre écosystème et de notre bien-être est primordiale,
nous avons, nous professionnels de santé une belle carte à jouer en faisant découvrir ou redécouvrir à nos
patients une façon naturelle et efficace de se soigner. Il serait beau de faire mentir Victor Hugo lorsqu'il
disait «C'est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain n'écoute pas.»
3. LA BASE DE L'AROMATHERAPIE : LA BOTANIQUE
Pour bien maîtriser l'aromathérapie, il faut une bonne connaissance des familles, des genres et des espèces
botaniques. L'étude du milieu où vie la plante aromatique est importante, le climat, l'altitude, la nature du sol
où elle pousse peut faire varier sa concentration en huile essentielle. Le pourcentage des principaux
constituants chimiques de l'huile essentielle peut subir d'importantes variations au cours du cycle végétatif.
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C'est le cas, par exemple, pour la Sarriette dont le taux de Carvacrol augmente au début du cycle végétatif
pour passer au maximum au mois de mai et diminuer ensuite régulièrement jusqu'au mois de septembre pour
finir par chuter brusquement au mois d'octobre. Par contre dans un même temps l'évolution de la
concentration en p-cymène est l'inverse de celle du carvacrol.
L'heure de la récolte peut également avoir son importance, ainsi le profil chromatographique de l'huile
essentielle de Menthe varie selon l'heure de récolte des échantillons analysés.
La période de récolte est différente selon la partie de la plante que l'on veut utiliser. D'une façon général: -
les racines sont récoltées de préférence pendant le repos végétatif de la plante( automne - hiver)
– les feuilles, juste avant la floraison
– les fleurs, à leur pleine épanouissement ou même parfois en boutons
– les graines, lorsqu'elles sont bien mûres et ont perdues une grande partie de leur eau.
L'ignorance de ces connaissances peut être la cause d'un échec dans le résultat d'un traitement prescrit par
un médecin aromathérapeute ou d'un conseil réalisé à l'officine. Il est donc très important de n'utiliser que
des huiles essentielles chémotypées.
4. LES CHEMOTYPES
Nous savons donc que les composants aromatiques ne sont pas immuables. Ainsi, deux plantes identiques
peuvent sécréter des essences dont les différences sont plus ou moins importantes. Pour différencier les
huiles essentielles de chacune de ces plantes on utilise le terme de chèmotype, mot dérivé de chimiotype
signifiant type chimique.
- Exemple montrant l'importance de la spécification de l'espèce :
la Sauge
L'essence de sauge vendue sans autre appellation a provoqué des crises d'épilepsie dont certaines ont
conduit jusqu'au coma. Il existe en effet deux espèces de sauge : la Sauge sclarée et la Sauge
officinale.
L'huile essentielle extraite de la sauge officinale est neurotoxique surtout par voix orale.
L'huile essentielle de la sauge sclarée pour sa part, n'est pas toxique à dose physiologique.
Il arrive qu'une même espèce végétale parfaitement définie botaniquement ait une composition chimique
différente en fonction des individus.
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C'est l'exemple du Thym pour lequel le professeur Granger et le Docteur Passet ont montré l'existence en
France de 6 chémotypes. Ces différents chémotypes sont : Géraniol, linanol, terpineol, carvacrol, thymol,
trans-thuyanol 4, terpineol 4.
Dans ce cas le choix du chèmotype se fera en fonction de la pathologie et de l'activité thérapeutique
recherchée par l'aromathérapeute. Les chémotypes représentent donc pour le prescripteur une réalité
incontournable.
- Exemple avec deux chémotypes de Thymus vulgaris
1er Chémotype : Thymus vulgaris CT thujanol
Son huile essentielle aux propriétés anti-infectieuses importantes a, de plus, une action stimulante et
régénératrice des cellules hépatiques. Très sûre d'emploi, elle peut être utilisée dès le tout jeune âge.
2ème chèmotype : Thymus vulgaris CT thymol
Fortement antibactérienne, son huile essentielle est aussi caustique pour la peau et hépatotoxique à
doses élevées et prolongées.
5. LES GARANTIES D'UNE HUILE ESSENTIELLE DE QUALI TE
POUR UN TRAITEMENT EFFICACE
Avant tout, le thérapeute doit sélectionner les huiles essentielles sur des critères de qualité optimale.
• Le choix de la plante doit se porter sur du matériel végétal sauvage et sain, c'est à dire à l'abri de
pollution atmosphérique éventuelle.
• Une autre garantie sera fournie par un label biologique certifiant l'origine écologique des plantes
aromatiques cultivées. Un spécialiste en la matière, en testant olfactivement 3 huiles essentielles
d'une même plante, mais différente par la manière dont elles sont développées, pourra mettre en
évidence une qualité sauvage. Parce que la plante qui s'est battue pour survivre fournie le meilleur
d'elle même pour croître et se développer, elle synthétisera une essence plus riche, plus complexe et
plus efficace qu'une plante cultivée. Son efficacité thérapeutique sera plus forte et les effets
secondaires moindres.
• Garantie sur le processus d'extraction d'essence : L'efficacité d'une huile essentielle dépendra pour
une grande part de la manière dont la plante aura été traitée pour en extraire sa quintessence. Pour
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une qualité optimale il vaut mieux opter pour la distillation par entrainement à la vapeur d'eau. Ce
mode d'extraction nécessite une connaissance parfaite de la plante aromatique dont chaque espèce
subira un procédé différent.
La qualité dépend directement de la nature de l'eau (eau de source), du matériaux de l'alambique
(cuivre ou inox), de la pression (inférieure à 0,05 bar) et de la durée de la distillation.
L'huile essentielle doit être 100 % naturelle, c'est à dire non dénaturée avec des molécules de synthèse
chimique et 100 % pure c'est à dire exempt d'autres huiles essentielles proches (exemple huile
essentielle de lavandin dans celle de lavande vraie).
6. LES DIFFERENTS COMPOSANTS AROMATIQUES
Les composants aromatiques de toutes huiles essentielles sont des molécules connues et biochimiquement
définies. Apprendre à les connaître donne les clés de la compréhension de l'aromathérapie.
Les phénols aromatiques :
– Positivant, toniques, stimulants immunitaires, anti-inféctieux à large spectre d'action et anti- oxydant.
Les phénols sont dérmocaustique à l'état pur, il faut donc la diluer à 10-20% dans une huile végétale pour un
emploi cutanée. Ce sont des molécules anti-infectieuses puissantes qui tuent les germes par destruction de
leur membrane cellulaire. Les HECT (huiles essentielles chémotypées) riches en phénols, très utiles contre
les infections bactériennes, virales et parasitaires quelle que soit la localisation, seront employées sur de
courtes périodes à doses pondérales ou à titre préventif, à faibles doses, sur des périodes plus longues.
– Les principaux phénols: thymol, carvacrol, eugénol, gaïacol, chavicol.
Les alcools terpéniques ou monotepénols :
– Positivant, anti-inféctieux puissants à large spectre d'action, modulateurs immunitaires et
neurotonique. Les alcools terpéniques ne présentent pas de toxicité aux doses physiologiques et
thérapeutiques, ils peuvent s'appliquer pur sur la peau ou dans la bouche sur un sucre de canne.
– Cette famille biochimique est très importante par son utilisation fréquente dans un grand nombre de
pathologies microbiennes, virales et fongiques. On y aura recours de manière quasi systématique pour une
– 5% HECT = action sur le système nerveux, gestion du stress, bien-être.
– 7% HECT = action circulatoire, sanguine et lymphatique.
– 10% HECT = action musculaire,tendineuse et articulaire. HECT irritantes.
– 15% HECT = action sport et compétition.
– 20% HECT = pour les peaux sensibles (bébés). HECT dermocaustiques.
– 30% HECT = action locale très puissante.
– 50% HECT = si le thérapeute hésite sur l'emploi à l'état pur.
– 99% HECT = action générale avec de HE au dessus de tout soupçon (ravintsara).
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L'application topique des traitements aromatiques est une évidence pour une action locale, mais aussi
systémique (donc de terrain) et olfactive (donc psycho-active).
L'interface cutanée peut également être conseillée pour :
– Les personnes intolérantes aux HE par voie digestive.
– Les bébés, jeunes enfants et femmes enceintes et allaitantes dans les limites imposées par la toxicité
de certaines huiles essentielles.
– Les pathologies qui nécessitent des doses importantes de molécules aromatiques dans l'organisme.
– Une action sur les tissus et organes proches ( poumons, reins, foie, intestin ).
– Une action sur le système nerveux périphérique ainsi que sur les zones réflexes.
– Les pathologies locorégionales superficielles et semi-profondes (systèmes circulatoires, tendons,
muscles, articulations).
Les zones d'applications varient selon le but thérapeutique recherché :
– Les faces ventrales, dorsales et latérales du thorax afin d'agir au niveau des bronches.
– De part et d'autre de la colonne vertébrale pour une action sur le système nerveux et le système
immunitaire.
– L'abdomen afin d'agir sur l'estomac, les intestins, le foie, le pancréas, la vésicule biliaire par les
actions digestive ou antispasmodiques.
– Le plexus pour une action régulatrice sur le système cardiaque et le système nerveux sympathique.
– Les tempes, la nuque et le front pour calmer les migraines et les céphalées.
– Le cou pour soulager les infections de la gorge.
– Les glandes corticosurrénales pour une activité cortison-like de quelques huiles essentielles
positivantes.
La voie rectale : Les suppositoires sont des préparations qui placée dans le rectum fondent et libèrent
leurs principes actifs. Ces suppositoires contenant des huiles essentielles sont utilisés aussi bien pour une
action locale que pour une action générale et systémique. La résorption des HECT au niveau rectal s'effectue
par diffusion passive, car les HE très liposolubles et non ionisées sont bien résorbées par les muqueuses.
L'excipient liposoluble qui servira à la fabrication des suppositoires devra être physiologiquement inactif et
compatible avec les HECT prescrites.
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En conclusion de ce chapitre nous pouvons dire que pour un traitement pédiatrique, la voie cutanée peut
suffire dans la majorité des cas. Ce mode de traitement doit être privilégié non seulement pour ses nombreux
avantages, mais aussi pour le peu d'inconvénients qu'elle présente. A condition d'utiliser des huiles
essentielles de qualité irréprochable : chémotypés, 100% pures, naturelles et intégrales. La voie rectale
montre également de nombreux avantages dans les traitements pédiatriques tant par sa vitesse d'action que
par la durée d'activité du principe actif et par la quantité d'huiles essentielles pouvant être administrée sous
cette forme. On pourra l'utiliser simultanément à la voie cutanée.
Les intoxications par les huiles essentielles:
Vue la puissance des molécules aromatiques, une ingestion accidentelle importante peut entraîner une
toxicité élevée voire un coma puis la mort. La plupart des huiles essentielles ingérées à doses élevées
causeront une gastralgie plus ou moins importante qui s'améliorera par la prise d'huile végétale en quantité
importante.
L'action adoucissante de ces huiles, mais surtout la dilution de l'huile essentielle diminuera l'irritabilité de
l'estomac. Aux doses dépassant un gramme d'H.E en une seule prise et ceci surtout pour celles qui sont
riches en cétones, il faudra avaler plusieurs cuillères à soupe de n'importe quelle huile végétale alimentaire,
prendre plusieurs comprimés de charbon végétal et envisager un lavage d'estomac dans un centre hospitalier
dès les premiers symptômes digestifs (nausées, vomissements) ou neurologiques (troubles de la parole, de
l'équilibre, vertiges, incohérence).
Les huiles essentielles ne se mélangent pas à l'eau, il est donc inutile de boire beaucoup d'eau après
l'ingestion d'une dose massive d'H.E.
On comprendra donc que les formes galéniques retenues en pédiatrie diminuent le risque de surdosages
et d'intoxications chez les nourrissons et les enfants lors du traitement. Pour le prescripteur, le pharmacien
et le patient, ces formes assureront une bonne observance du traitement en toute sécurité et ceci surtout
si ce traitement est préparé et conditionné à l'officine dans le respect du dosage ou de la dilution prescrite.
Il est donc important pour le pharmacien de suivre les recommandations émises par le Groupement
Pharmaceutique Officinal Européen sur les Bonnes Pratiques Officinales : la pharmacie doit fournir des
médicaments de qualités préparés selon les normes, garantir et respecter les procédures et les techniques de
préparations correctes et actuelles. Le pharmacien doit s'assurer que la fabrication est réalisée avec rigueur,
précision, hygiène, ordre, propreté et que le médicament soit réalisé avec du matériel adéquat.
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Après avoir voyagé avec les huiles essentielles à travers le temps, après avoir présenté et expliquer
l'aromathérapie dans sa globalité, il m'a paru nécessaire de présenter quelques cas d'études effectuées
en milieu pédiatrique hospitalier.
9. ETUDES CLINIQUES.
Etudes sur l'otite moyenne chez les enfants et l'utilisation des antibiotiques.
- Étude 1 : L'objectif de cette étude, publié en 1997 dans le British Medical Journal, était de déterminer
les effets des antibiotiques dans le traitement de l'otite moyenne chez l'enfant.
Pour ce faire, les chercheurs ont procédé à une méta-analyse des conclusions des recherches médicales
effectuées en double aveugle sur les effets de l'utilisation d'antibiotiques dans le traitement de l'otite
moyenne.
Six études portant sur des enfants de 7 mois à 15 ans et satisfaisant aux critères méthodologiques les plus
rigoureux furent retenues, et leurs résultats compilés. Les résultats ont de quoi surprendre : 60% des enfants
traités avec un placebo n'avaient plus aucune douleur après 24 heures, sans aucun traitement antibiotique.
Cependant, entre 2 et 7 jours après le début de la crise, période au bout de laquelle seulement 14% des
enfants des groupes contrôle ressentaient toujours une douleur, l'utilisation des antibiotiques réduisaient le
risque de douleur de 41% et celui d'une otite aiguë contre-latérale de 43%.
L'utilisation des antibiotiques n'était associée à aucune réduction du risque d'une autre crise ou de surdité
après 1 mois, mais semblait indiquer une tendance à prévenir la surdité après trois mois. Par contre
l'utilisation d'antibiotiques doublait le risque de vomissements, de diarrhées et de démangeaisons.
Les conclusions des chercheurs sont que l'utilisation rapide des antibiotiques n'a qu'un très faible effet sur
l'otite moyenne ; en effet, pour empêcher un enfant de ressentir de le douleur entre 2 et 7 jours après le début
de l'otite, 17 enfants doivent être traités aux antibiotiques ; selon eux, il serait important d'évaluer l'efficacité
des approches alternatives et complémentaires car les thérapies conventionnelles ne démontrent pas vraiment
une grande efficacité. D'autant plus, disent-ils que ceci entraîne une sur utilisation et une augmentation de la
résistance aux antibiotiques.
- Étude 2 : Selon une recherche effectuée auprès de 315 enfants de 6 mois à 10 ans, il est «faisable et
acceptable» d'attendre trois jours avant d'utiliser des antibiotiques en cas d'otite moyenne. Les enfants furent
répartis en deux groupes, l'un recevant un traitement immédiat aux antibiotiques, l'autre ayant la possibilité
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de les utiliser si les symptômes ne s'étaient pas améliorés au bout de 3 jours.
La durée moyenne des otites fut de 3 jours mais l'épisode fut raccourci en moyenne de 1,1 jour chez les
enfants ayant reçu les antibiotiques. Sur les 150 enfants du groupe choisi pour le traitement différé,
seulement 36 reçurent des antibiotiques. Les chercheurs n'ont pas remarqué de différences entre les 2
groupes en termes de jours d'école manqués ou de douleur ressentie. Par contre, seulement 9 % des enfants
du groupe «traitement différé» souffrirent de diarrhées comparativement à 19 % dans le groupe antibiotique.
Les chercheurs concluent qu'une stratégie de traitement différé pour l'otite moyenne aiguë est tout à fait
possible si l'état général des enfants n'est pas trop grave, qu'elle a paru acceptable à la plupart des parents et
qu'elle a permis de réduire de 76 % l'usage d'antibiotiques, ce qui était l'objectif visé.
En effet, du fait de leur trop grande utilisation, les antibiotiques perdent leur efficacité contre des souches
bactériennes ayant développé une résistance à ce type de traitement, ce qui est particulièrement ennuyant
dans le cas d'infections graves. La tendance est donc d'en diminuer l'usage le plus possible. D'autre part, on
croit que l'usage inconsidéré des antibiotiques empêche une maturation suffisante du système immunitaire et
est un facteur de l'augmentation spectaculaire du nombre de personnes souffrant d'allergies et d'asthme
depuis une trentaine d'années.
- Étude 3 : Les résultats d'une étude récemment menée sur des rats indiquent qu'un traitement topique
à l'huile essentielle de basilic est nettement plus efficace qu'un placebo pour guérir l'otite aiguë.
Des chercheurs du Centre hospitalier universitaire de Reykjavik, en Islande, ont appliqué l'huile essentielle
ou un placebo dans les conduits auriculaires de rats atteints d'otite aiguë causée soit par une bactérie à
streptocoque ( pneumococci ), soit par un virus de la grippe (Haemophilus influenzae). Jusqu'à 81 % des
animaux traités à l'huile essentielle ont guéri tandis que ce taux n'était que d'environ 6 % chez ceux qui
avaient reçu le placebo.
Selon le Dr Karl G. Kristinson, qui menait l'équipe de recherche, ces résultats préliminaires pourraient
mener à une avancée significative dans le traitement des infections de l'oreille. Il explique qu'à l'inverse des
antibiotiques classiques, les huiles essentielles peuvent pénétrer les tissus du conduit auditif et agir
directement sur le foyer d'infection. Les composés volatiles que renferment les essences, comme le thymol,
le carvacrol et le salicylaldéhyde, exerceraient leur action antiseptique en application topique.
L'intérêt de ces résultats tient au fait que les antibiotiques classiques sont largement prescrits pour traiter
l'otite, bien que leur utilité réelle à cet égard soit mise en doute depuis quelques décennies par des résultats
d'essais cliniques. On estime que dans la grande majorité des cas, les antibiotiques seraient inutiles ou
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inefficaces pour traiter l'otite moyenne ou aiguë.
Depuis longtemps, les aromathérapeutes affirment que les huiles essentielles peuvent être bénéfiques en
cas d'otite. Ils recommandent de les diluer dans une huile végétale pour les appliquer dans le conduit auditif
et surtout de s'assurer que le diagnostique d'otite est bien établi par un professionnel de la santé avant
d'entreprendre un traitement.
L'otite affecte 20 % à 40 % des enfants de moins de six ans, et c'est l'une des maladies les plus souvent
diagnostiquées en pédiatrie. Rien qu'aux États-Unis, le traitement médical et chirurgical de l'otite occasionne
des dépenses de l'ordre de deux milliards de dollars chaque année. On y procède annuellement à l'insertion
de plus d'un million de tubes transtympaniques.
Études cliniques sur le pouvoir des odeurs :
L'olfaction est un des systèmes sensoriels le plus ancien et le plus développé (survie animale,
détection à distance, comportement alimentaire ou sexuel...). L'homme reconnaît mal les odeurs en faible
concentration. Il privilégie la vision, mais il est plus doué que l'animal pour faire la différence entre
plusieurs odeurs. Des expériences faites sur les nouveaux-nés ont montré de manière caractéristiques qu'ils
réagissent aux odeurs. Ils sont capables de le différencier et de les mémoriser.
Le prix Nobel de médecine 2005 a été attribué à deux médecins Américains (Richard Axel et Linda
Buck) pour leurs travaux sur l'odorat humain (domaine où les scientifiques étaient en retard). Ils ont
découvert une famille d'un millier de gènes impliqués dans la production d'une grande variété de protéines
capables de détecter des odeurs particulières.
Ces protéines qui se trouvent dans les cellules du nez, sont en communication avec le cerveau et nous
permettent par exemple du sentir du lilas au printemps et d'en garder le souvenir olfactif.
Exemple d’étude clinique traitant de l'efficacité de la stimulation olfactive par des huiles essentielles :
La stimulation olfactive pour empêcher l'apnée chez le nouveau-né prématuré
• Objectif : Actuellement on utilise de la methylxanthine et le doxapram pour traiter l'apnée du nouveau-né prématuré. Mais ses substances ne sont pas pleinement efficaces et les effets secondaires indésirables souvent présents. La présente étude examine si l'exposition à une odeur connue pour moduler la fréquence respiratoire du nourrisson pourrait réduire la fréquence des crises d'apnée.
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• Méthode : 14 nouveau-nés prématurés nés entre 24 et 28 semaines de gestation et présentant des apnées récurrentes malgré un traitement à base de caféine et de doxapram ont été exposés à une odeur agréable ( la vanille ) diffusée pendant 24 H dans l'incubateur. L'efficacité du traitement olfactif a été jugé en comparant la fréquence et la gravité des apnées survenant au cours de la journée d'odorisation avec la fréquence et la gravité observés la veille et le lendemain (contrôle post thérapeutique). L'apnée est définie comme une cessation complète des mouvements respiratoires pendant plus de 20 secondes, ou moins si elle est associée à une hypoxie ou une bradycardie.
• Résultat : Concernant tous les types d'apnée, une diminution de 36 % a été observée chez 12 des 14 nourrissons. Les apnées sous bradycardie ont été réduites de 44 % au cours de la journée avec odorisation chez les 14 nourrissons. La fréquence de l'apnée avec bradycardie modérée (fréquence cardiaque entre 70 et 90 battements par minute) a été maintenue tandis que la fréquence des apnées associées à une bradycardie importante (fréquence cardiaque inférieure à 70 battements par minute) a diminué fortement de 45 % et a concerné tous les nourrissons. Aucun effet secondaire n'a été observé.
• Conclusion : L’introduction d'une odeur agréable dans l'incubateur est d'une valeur thérapeutique dans le traitement des apnées ne répondant pas à la caféine et au doxapram.
10. ANTIBIOTIQUES ET AROMATHERAPIE
Bien sur, comme précisé dans l'étude 3, ce ne sont que des médecins aromathérapeutes qui peuvent décider
de l'instillation d'une huile essentielle dans le conduit auditif, que ce soit pure ou diluée dans une huile
végétale. A l'officine j'ai été amené à conseiller, pour un enfant de 4 ans, l'utilisation d'huiles essentielles
dans le cas d'une otite diagnostiquée par un médecin, mais ceci seulement en applications péri auriculaires
et en complément du traitement allopathique prescrit par ce même médecin. La formule était la suivante :
HECT Eucalyptus radiata 3ml
HECT Lavandula angustifolia 3ml
HECT Melaleuca alternifolia 2ml
HV Noisette qsp 15ml
La tendance actuelle à diminuer la prescription systématique d'antibiotiques et l'analyse des ces trois
études, m'ont poussé à faire une comparaison en sept points entre les antibiotiques et les huiles essentielles.
1. Historiquement, au regard des centaines de milliers d'années qui les ont précédées, l'apparition des
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antibiotiques dans l'évolution de l'humanité ne représente pas la durée d'un clin d'œil. Alors que les plantes
aromatiques, elles, ont toujours fait partie de l'environnement naturel de l'être humain, et leurs usages :
culinaire, pharmaceutique, esthétique et sacré, est une constante retrouvée dans toutes les ethnies, à toutes les
époques, et sur tous les continents.
2. Chimiquement, les antibiotiques sont constitués d'une molécule unique produite en masse par
l'industrie pharmaceutique. Les essences sont produites par le monde végétal, et sont constituées, pour la
plupart, de multiples molécules leur conférant des propriétés variées.
3. A l'origine , les antibiotiques sont également issus d'êtres vivants, mais principalement de moisissures
hétérotrophes, tirant leur énergie de la dégradation de substances organiques. Les huiles essentielles sont
issues du métabolisme de plantes supérieures, chlorophylliennes, donc autotrophes, convertissant le
rayonnement électromagnétique et les photons en liaisons riches en énergie grâce à des réactions
enzymatiques spécifiques.
4. L'antibiotique étant constitué d'une seule molécule ; il est aisé pour une bactérie de synthétiser une
enzyme, ou une autre molécule, le rendant inactif. Dans certains cas, le processus se développe à tel point
que certaines bactéries deviennent capables de se nourrir de cette substance sensée les détruire. Cela ne se
produit jamais avec les traitements aromatiques ; et même si des résistances se manifestent, le plus souvent
elles diminuent avec l'amélioration du terrain, et n'apparaissent pas chez d'autres patients.
5. La molécule synthétique permet seulement une action bactériostatique ou bactéricide. L'huile
essentielle va au-delà, et outre la destruction de l'enveloppe bactérienne et l'attaque des organites
cytoplasmiques, elle agit parallèlement sur l'organisme en son entier. L'action biophysique des principes
aromatiques tend à rendre le milieu impropre au développement bactérien.
6. Le problème des effets iatrogènes des antibiotiques est de première importance dans le monde
moderne. Outre l'apparition de phénomènes d'antibiorésistance, et la création de souches bactériennes
mutantes redoutables, certaines molécules antibiotiques présentent une toxicité sévère ( foie, rein, nerf
auditif,etc..), et des réactions anaphylactiques imprévisibles se produisent fréquemment.
De plus, les effets secondaires occultes peuvent entrainer, l'inhibition progressive des systèmes de défense du
corps et le déséquilibre de le flore intestinale, ouvrant la porte aux candidoses, aux viroses, et aux
pathologies qui y sont directement et indirectement liées. A l'inverse les huiles essentielles, utilisées selon
des normes précises, donnent lieu à des ''effets secondaires bénéfiques'' à l'ensemble de l'organisme, et la
flore symbiotique est respectée. Le système immunitaire quand à lui, voit son activité modulée dans le sens
le plus favorable à la défense et à l'épanouissement de l'organisme.
7. En pharmacie et en médecine, à juste titre, une distinction est établie entre les produits à usage
externe et ceux destinés à être introduits dans l'organisme. En aromathérapie, la voie interne et la voie
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cutanée sont, en permanence, conjointement utilisées pour assurer le maximum d'efficacité aux traitement.
Le peu d'inconvénients dans des conditions normales d'utilisation montre que les molécules aromatiques
d'origine naturelle sont, dans l'immense majorité des cas, parfaitement bien acceptées par l'organisme.
Une réflexion sur ces différents points de comparaisons devrait, dans certains cas, nous amener à un
changement d'orientation de méthodes de traitement. Une des raisons la plus importante, à mon avis, tient à
la pollution médicamenteuse, de plus en plus mal vécue par une grande partie des patients et dans ce cas la
différence entre l'approche aromathérapique et la pratique classique me semble évidente.
Garantie sur l'activité thérapeutique antibactérienne : l'aromatogramme.
Cette technique pratiquée en laboratoire de biologie est une méthode de mesure in vitro du pouvoir
antibactérien des huiles essentielles chémotypées. Différents types d'aromatogramme sont exploitables : en
milieu solide, en milieu liquide et en milieu gazeux. Le milieu solide est plus simple, adaptable et
reproductible. Les prélèvements bactériennes effectués dans des cavités ou muqueuses sont préparés puis
mis en contact avec différents milieux nutritifs (géloses enrichies) sur boîte de Pétri. Au même moment sont
disposées plusieurs séries de petits disques de papier buvard imprégnés de différentes huiles essentielles à
tester. Dans les conditions optimales de culture, les germes pathogènes se développent rapidement dans le
milieu nutritif et sont bien visibles.
Après un temps de latence à 37,5° C, il est possible de mesurer le diamètre du halo d'inhibition entourant
les disques. Chaque halo (zone clair) montre la destruction des germes pathogènes et donne une indication
claire de l'activité antibactérienne des huiles essentielles utilisées.
En fonction du halo d'inhibition, il devient facile d'établir une classification des HECT en rapport avec leur
spectre d'activité antimicrobienne.
• Si la zone claire mesure 2 à 3 millimètres, l'HECT possède une bonne action bactéricide sur les
germes testés, on lui attribue deux croix (++).
• Si le le halo d'inhibition mesure plus de 3 millimètres, l'efficacité de l'HECT est excellente et il lui
sera donné trois croix (+++) pour son spectre antimicrobien.
• S'il n'y a pas de zone claire, l'HECT ne développe aucune activité sur le germe analysé et elle ne sera
pas retenue dans l'établissement du traitement.
Une soixantaine d'huiles essentielles chémotypées sont ainsi testées sur un grand nombre de germes très
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différents les uns des autres. Si la limite est bien celle du «in vitro», il représente malgré tout un point de
repère essentiel puisque cette technique est identique à celle utilisée pour mesurer l'activité bactéricide des
antibiotiques (antibiogramme). La comparaison est donc facile pour tout thérapeute qui souhaite évaluer des
méthodes et des principes actifs similaires.
Quelques concentrations minimales inhibitrices de Origanum compactum (HECT à carvacrol).
C.M.I. (mg HECT/ml milieu).
Bactéries gram+
Staphylococcus aureus 0,125
Diplococcus pneumoniae 0,250
Micrococcus flavus 0,125
Streptococcus pyogenes 0,250
Bactéries gram-
Escherichia coli 0,125
Klebsiella pneumoniae 0,125
Haemophilus influenzae 0,500
Fongi
Candida albicans 0,500
Aspergillus niger 0,250
Absidia glauca 0,500
11. LA THERAPEUTIQUE
Afin de conforter mes convictions et d'étayer mes affirmations sur l'efficacité et le bien fondé de
l'utilisation des huiles essentielles en pédiatrie, j'ai recherché plusieurs cas pratiques rencontrés par des
médecins lors de consultations et les traitements et soins qui ont été prescrits.
Observation (D. Pénoël, Docteur en Médecine)
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Lorsque Sylvie B., jeune étudiante assistante sociale de 17 ans, se présente en consultation, la face interne
de sa cheville n'est qu'une vaste plaie suintant en abondance des sérosités sanguinolentes et purulentes.
Une parfaite confiance dans les possibilités des huiles essentielles m'est nécessaire pour résister à la tentation
de l'adresser séance tenante à un service hospitalier compétent.
En effet, la lésion s'accompagne :
– d'un œdème de la totalité du membre,
– d'adénopathies inguinales inflammatoires,
– de fièvre élevée persistante,
– de douleurs très pénibles,
– et d'un état général très altéré.
Cette situation trouve son origine dans une petite blessure ayant eu lieu en vacances quelques mois plut tôt.
Mais, en réalité, la cause véritable de la situation actuelle est à relier aux multiples erreurs thérapeutiques
accumulées par le corps médical répressif (traitement intempestif et répressif de quatre angines successives
durant les derniers mois).
Un prélèvement est pratiqué aux fins d'analyse et d'aromatogramme.
Outre l'indispensable réforme de vie, le traitement a consisté, par voie externe, en séances quotidiennes de
désinfection locale par douche d'ozone, applications de champs magnétiques et pulvérisations d'hydrosols
aromatiques :
– H.A. Thymus vulgaris thujanoliferum,
– H.A. Myrtus communis cineolifera,
– H.A. Chamaemelum nobile,
– H.A. Satureja montana,
aa. q.s.p. 90 ml (flacon pulvérisateur).
Mais ici, le but ne consistait en aucune manière à activer la cicatrisation, mais à laisser ouverte, en la
modulant, cette porte de sortie des toxines issues de cette spectaculaire crise d'élimination.
Le résultat du prélèvement indique la présence de colibacilles, de staphylocoques, et de streptocoques
bêta-hémolytiques.
Par voie interne, les huiles suivantes sont prescrites conjointement à des oligo-éléments :
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– H.E. Satureja montana,
– H.E. Trachyspermum ammi,
– H.E. Cinnamomum verum (écorce).
Tout est rentré dans l'ordre après six semaines de traitement. Plusieurs années plus tard, la patiente déclare se
trouver en parfaite santé depuis cette date.
Observation de deux cas d'impétigo (D. Pénoël, Docteur en Mécedine)
Première observation
La maman de la petite Juliette L. téléphone pour signaler que sa fille présente «une sorte de croûte» au
niveau du menton ; un nettoyage à l'extrait de calendula et l'application locale d'argile sont conseillés. Le
problème persiste et s'aggrave, motivant la venue de l'enfant à la consultation.
Un traitement local plus énergique aux huiles essentielles est appliqué au cabinet, et le traitement aromatique
externe est poursuivi à la maison, mais sans prise interne.
Une amélioration est obtenue, mais elle est très superficielle.
Juliette étant porteuse d'une cardiopathie congénitale, le cardiologue qui la suit annuellement se prononce
pour un traitement antibiotique d'une durée d'un mois.
Sa mère s'y oppose catégoriquement, et un soin aromatique intensif est décidé.
La prescription anti-infectieuse est prête dans l'heure et le SAI (Soin Aromatique Intensif) est commencé le
samedi soir... le mercredi, tout est nettoyé !
Seconde observation
La petite Virginie B. est amenée par sa mère pour un impétigo situé sous la narine droite.
Le streptocoque source de l'infection doit être maîtrisé le plus rapidement possible ; le SAI est mis d'emblée
en place. Une monothérapie aromatique est décidée avec l'huile essentielle de Corydothymus capitatus.
Virginie absorbera une gélule à 125 mg six fois par jour, plus une prise de solution dans du Disper à 3 %
trois fois par jour.
En vingt quatre heures seulement le progrès accompli est spectaculaire ; l'infection cutanée est nettoyée en
trois jours.
Mme B. voit sa fille dans une telle forme qu'elle souhaite lui faire poursuivre le traitement, à doses
moindres, plusieurs jours supplémentaires.
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Observation (J.M. Clementz – Docteur en Médecine)
Mlle Christelle B., née le 21 janvier 1974, présente le 4 Janvier 1984, une température à 38°5, une toux
sèche, une douleur sous l'omoplate droite. L'examen clinique révèle des râles cryptaux, une constipation.
Une radio pratiquée immédiatement confirme la pneumonie de la base droite, opacité parenchymateuse
peu dense, non systématisée, prédominant en aval, et le hile moyen témoignant d'un foyer parenchymateux.
Nette accentuation des travées broncho vasculaires périphériques bilatérale avec, probablement,