V 35" ArnM — IT<11» — Ce Journal ne peut etre crié — Adm inistrateor •Délémié - Gérant O. RA N DO LET Atemralieii, lunressioos it insflseas. TEL. 10.4? 36, Rue Fontenelle, 35 AdresseTélêgraphiqus : EANDOLET Eavw 5 Centimes V^drêdi tepJunior 4 avre ANNONCES AU HAVRE. Bureau du Journal. 112,boul1de Strasnourg. t L'AGENCE HAVAS.8, place ae la Bourse, est < seule cbargée de recevolr lea Annonces pour I le Journal. la PETITHAVÜÈ iit dèstgnèpate l»SjnnoncesJudiciaIras at iagnlat A PARIS. ORGANE RÉPUBLICAIN REDACTEUR EN CHEE I.-J. CASPAR - JORDAN Telephone • 14.SO BaorétalreGénéral : TH. VALLÉS Rédactlon,35, rue Fontenelle- Tél. 7.60 Le plus fort Tirage des Journaux de Ia DÉMOCRATIQUE Région ABONNEMENTS Le Havre, la Seine-lnférieure, l'Eure. l'Oise et la Somme 1 Autres Département..................... Union Postale Tbois MoisiSix Mois 6 SO SO Fr. o fr. s s so so Fr. Dn As 28 AO V JANVIER 1915 Que nos lecteurs trouvent ici les voeux sincères que nous for- mons a l'occasion de l'année nou¬ velle. Point n'est besoin de les tra- duire longuement. Nos espoirs et nos souhaits sont, en efFet, com- muns. II s appellent ardemment, avec la Victoire finale, le retour bienfaisant de la Paix, le triomphe de la Civilisation et la glorification de notre Patrie. 19 lö Au seuil de chaque année chacun se recueille un moment et se demande » de quoi sera-t-elle Jaite ? » D' ordi¬ naire eet te question est de caractère surtont privé on pense aux siens, a ses affaires, a ses soucis, a ses ambi- tiónsi a ses espoirs. ce qui n'exclut pas d'ailleurs les sentiments les nlus_ dé- sintéressés. Mais cette année la ques¬ tion traditionnelle atteint d'emblée une ampleur infinie ; il s'agit moins de soi que de son pays, que dn des¬ tin de I' Europe ei de l' Univers même. Nous savons déja, sans être pro¬ phete , que l'année iqi5 marquera une date capitale dans l'histoire et que les généralions a, venir se la remémore- ront a l'infini dés les bancs de l'école ; sans être taxés d' impatience dêplacée et d' optimisme exagërè, nous pouvons espérer qu'elle ne se terminera pas sans voir la conclusion de la paix. Voyant done au dela des maux et des gloires de la guerre que nous conti- nuerons a accueillir d'un coeur égal autant qu'il le Jaudra, nous nous plai- sons a évoquer l'année 191 5 comme celle des grands traités qui, a un siè¬ cle de distance, rejeront VEurope nou¬ velle en réparant les Jautes des trai¬ tés de 18 15 et celles qu'ils ont entrat- né a leur suite. La chronologie a ses mystèr,es 'et semble se complaire dans une cer- taine symétrie qui encourage nos es¬ poirs ; Louis XIV est mort en iji5, Napoléon est tombé en i8i5,tous deux ma? quant par leur fin un tournant de l'histoire; Guillaume II, qui semble tonrmenté de la gloire guerrière de ces illustres princes dont il n'a sn que soullier l'image, assistera sans doute a la ruine de ses ambitions en 1915 et cette chute marquera encore une nou¬ velle période historique. Les traités de Vienne de (8i5 sont, somme foute, la base de l' Europe mo¬ derne ; base vicieuse, certes, qui a amené tous les ébranlements qui se sont produits depuis un siècle. On sait que le chej du gouvernement au- Irictiien Metternich, prétendant dé- faire tout ce que la Révolution et Na¬ poléon avaient Jait, fit dresser a nou¬ veau la carle de 1'Europe ; il le fit er. haine des idéés nouvelles et selon les principes caduques des diplomates dn XV III siècle. Les délégués d Vienne représen- taient des souverains et non pas des nations et toutes les opéralions qui, en fixant les nouvelles Jrontières, dé- cidaient du sort des populations, se firent sans tenir compte de leurs dé- si rs et de leurs intéréts, pas plus que de leur sentiment national ; c'est ainsi que tandis qu'nn Etat comme l'Au- triche assujettissait indistinctement plusieurs nations, une seule et même nation comme la Pologne était morce- lée entre plusieurs Etats. C'est ce mé¬ pris du sentiment national et de la volante populaire qui, inspirant en¬ core la Prusse un demi siècle plus tard, permit I' annexion a l' Allemagne des Danois du Schleswig et des Fran¬ cais' d' Alsace-Lorraine. Les traités de 1918 rejeront aussi la carte de I' Europe, mais cette Jois I' Europe sera Jondée sur le droit des peuples enfin respecté. Aucun Metter¬ nich ne pourra plus étoufier les se¬ ntences de la Révolution Jrangaise ; depuis un siècle elles ont produit par- tout des arbres de liberie aux raci- nes puissantes. La journaise dans la- quelle la Jolie de Guillaume 11 a jetè I' Europe aura eet ejfjet grandiose, et imprévu d'un potentat tel que lui, qn enfin toutes les bases des Etats ponrront être rejondues selon les aspi¬ rations, trop longtemps refoulées, des peuples qui n'osaicnt peut-être secouer le jong par respect de la paix du monde » Nous saluons avec foi en Vanrore de lgi5 l'anrore du règne du droit parmi les nations . jL'Hópital Poincaré Petrogwd, 3»dècemhfè, Laüfinnieipa'tti de Petrograd a inauguré ijé nonvel Hópilal militaire nommé Poin- Taré,crééen nionfieur da prétidenlde ia lépohiiqaetran$ahti> LeGénéral Joffre Le grand pub'ic n'a presque rien connn de son heros d'aoiourd'hui avant l'heore cü, subitemeot, les destinées de la France, et l'on p-ut dire en partie celles de la civilisa¬ tion, furent remises entre ses mains. Aussi le portrait que trace Miles, du eénéralissi- me, dans Ie numero du Corrrspondant, dn 10 décembre, présente t-il le pms vif et le plas aciuel intérêt. « Grand, la poitrine large, la tête voluroi- nense, avec nn vaste Lont carré sonligné par le trait des sourcils en broussaille, la mdchoire paissante, sons une forte mousta¬ che, le général Joffre présence, avant tont, une image de viguenr. Mais des yeux bleus, vivants et c airs, trés écartés, trés attentifs, émane une Inmière qui attire le regard. Leur expression est plniöt douce. Ce sont eux qui parient dans cette phvsionomi-* oü les trait'. un peu epais comme toute ia cir- rure, ont moins de mobilité. Ce sont eux qui traduisent une 4me nui ne se livre pas par la parole. Le général Joffre est un taciturne. 11réfléchit, il éconie, il décide Ses ordres sont brefs sans être cassants. La pensée s y condense en formules semes. Rien d'inu- tile, rien d'oublié. Mais point de vains dis¬ cours. Aucun bruit, aucune mise en scène ; pas l'ombre de cabolinage. » C'était il y a trois ans, en jai'Ifit 1911, que la question du bant commanderaent se posa. Le CQnseil superieur de la guerre et la voix même de Farrué? désignaient ponr chef Ie général Pan. Oa salt Comment celui-ci fit Ie sacrifice de eet honneur suprème, faute de pouvoir choisir, le cas écbéant, ses collabo¬ rateurs principaux. Queiques jours plus tard, sur sa proposition, appuyée par le Con- seil tout emier, il avail pour remplapant le général Joffre. Pen de Francais le connaissent. On se rap- peiait, pourtaut, qn'on commandant Joffre était entré, au temps jadis, a Tombouctou. dans des circon«tances dramatiques. La gnerre setnel'e eclate. Nous commenqons par fléchir. Soudain, en queiques heures, tout change. C'était la vic oire, nne vraie. La revanche devenait une certitude. La France était sauvée. Le général Joff*e est né en 1832 prés d'nne frontière, dans le coin de France le plas éloigné de l'Allemagne, 4 Rivesaltes, a i'extrémité des Pyrénées-Orientales. Sa fa- raille.était toute simple e laboriense. II fit ses études an collége de Perpignan C'était un enfant donx, trè« blond, fort intelligent. A dix-septans, en 1869, il est repu a l'Eeole Polyn chniqae avec le numéro 14. La guerre de 1870 conpait ses études de seconde année. I.' n'avait pas encore dix-huit ans révolus. II orit part a la détense de Paris, dans nn fort. En 1883, le capitaine Joffre est en Indc- Chine, aux cöté- de Courbot. Ce chef, qui se connaissait en hommes, le mmarqua. II le fit décorer. En 1888, le général Mensier, qui i'avait en hante estime, Ie ramena a Pari», a la direction dn génie. Chel de b tulion, le commandant Joffre passé au regiment des chemins de frr. En 1892, il était profes°eur de fortification 4 Foniainebleau, quand on le renvoie en Afrique. II y recueille les restes de l'expédi- tion Bounier et rente a Tombouctou acrès une marche andacir use de 813 kdomètres. II est nommé, en cetie annee 1894, lieute¬ nant-colonel et recoil la rosette. A Madagas¬ car, il crée les défenses de la grande base militaire de Diego Suarez. En 1901, prorau g néral, il cornmande nne brigade d'artille- rie ; en 1903, divisionnaire, nne division d'infanterie. II fut an temps k la tête de la place de Lille, puis du 2<> c rps d'armée k Amiens. II a done parcouru bien des fois et profondé- mant étudié ie terrain oü l'on se bat aujour- d'hui. Er fin en 1910, on l'appelait an Conseil su¬ périeur de la guerre. 1.1 n'était &gé que de cinquante hult ans. Bien loin que les hon¬ neurs Inienssent apporté le repos ils avaient développé, d'année en année et de grade en grade, son activité et sa passion patriotiqne. Chaque échelon nooveao le rajeunissait, lui, si jeune è toutes ies étapes d'nne carrière rapide. Et c'est dans le plein épanonisse- ment de sa valeur d'bomme qu'il al ait re- cevoir le plus lonrd faraeau qui püt éohoir k un hoiiime. II était prêt pour la guerre. L Histoire dira ce qu'il a lait. Mais il sem¬ ble que la destinée l'ait choisi pecialeraent pour ce röle. Lui seul, peut-être, réunissait iant de conditions précieuses : avoir pris part comme officier a la gnerre de 1870 et, ponr la Intte nouvelle, se retronver en ac- livité, dans toute la force d'une matnrité vigonreuse. avec l'expérience de trois années du comrnandeinent suprème, & la tête de services dont on a manie tous ies rouages ; apparteuir a l'arrae du génie et connaltre k fond les ressources de Ia tortification pour cette guerre de tranchées ; avoir debuté et être revenu plusieurs fois dans les troupes ou commissions spéciaies das chemins de fer, quand les transports par voie ferrée constituent nn facteur primordial des opé- rations, et qua le jeu des rese mx est comme le clavier du general en chef ; sortir enfin de deux eommandsments suecessifs dans la région même des batailles dé<-isives. Le géné-al Joffre. qni parle si pen, n'a point écrit. II a cependant pablié «ia dis¬ cours prononcé devant ies anciens Po'yech- niciensa leur rénnion annnelle, en 1913. Le sens des réalités, la largeur des vues, la pro¬ portion et la justesse de l'exposé sont frap¬ pants, Lors de 'a discussion de Ia loi de trois ans, le général Joffre a prononcé nn antre dis¬ cours, rendu pob ic. Ii y exposait devant les députés les avantages de la fixite drs effec- tifs. avec cette puissance iogique qui em- porte la conviction. « S'il fallait fixer le trait dominant de ce caractère, oü rien n'e t assez saillant ponr taire image, on Ie trouverait peut-è re dans l'éqnilibre. Quoi qu'il ait été, le général Jof¬ fre ne le fut jamais avec excès. Da rel gton protestante, connu ponr un repnblicam trés convaincu, tranc-macon, dit-on, de vieille date, sa favear n'a point fait acception d'opi- nions ni de ernyances ; il a frappé antour de lui, le cas échéant, b -aueonp de .jeux qui se réclamaient de soa idéai po itique ; l'amitié même ne l'a pas arrêlé quand les intéréts du pays étaient en jeu. Rien dont il soit plas elo'igné que ia présomption II écoute, il re¬ cherche tons les avis utiles ; il en tient compte. Sa décision, si ferme soil-elie, n'est pas irrévocable. II s'arrête josie k mi-chemin entre le défaot et l'excès de confiance en soi. L'éqnf'ibre de sa nature expiiq ie i'égalité de son effort, ta constance de son application p'Ofes8ionnelle, l'unité de sa vie a travers de«climatssidiversetdesoccupations si op- Ont'abonna égalamant.SAUSESAIS,dans tous las BureausdaPostada franae LA r** 1 1 KJk O8 151» JOUTWSTEJB COMMUNIQUÉS 0FFICIELS Paris, 3i décembre, 15 heures. De la mer a l'Aisne, journée a peu prés calme ; duels d'artillerie sur quei¬ ques points du front. En Champagne, a l'Ouest de la ferme d'Alger (Nord de Sillery, secteur de Reims), l'ennemi a, dans la nuit, fait sauter deux de nos tranchées et a lancé contra nous une attaque qui a été re ioussée. Au Nord de Mesnil-les-Hurlus, nous avons conquis des élóments de la seconde ligne de défense ennemie. Dans la même région, au Nord de la ferme de Beauséjour, nous avons éga- lement enlevé des tranchées. L'ennemi a contre-atfaqué, mais a été repoussé, et reprenant a notre tour l'offensive, nous avons, de nouveau, gagné du terrain dans la même zone et plus a l'Est. Des forces allemandes, qui s'avanqaient pour nous contre- attaquer, ont été prises sous le feu de notre artillerie et dispersées. En Argonne, vers Fontaine-Ma- dame, nous avons, en faisant sauter une mine et en occupant l'excavation, réalisé ün léger progrès. Entre la Meuse et la Moselle, dans la région du Bois de Mortmare, cin - quante mètres environ de tranchées allemandes sont tombés entre nos mains. En Haute-Alsace, nos troupes sont entrées dans Steinbach et ont enlevé la moitié du village, maison par mai- son. Dec. 31th -3 p. m. From the Seato the Aisneyesterdaywas almostquiet ; artillery duels on some spots of the front. In Champagne,west of the farm « Al¬ ger » sector of Rheims the enemy has du¬ ring the night blown up 2 of our trenches and made an attack which was repelled. Northof Mesnil les Hurlus we conque¬ red parts of the secondline ofthe foe'sde¬ fence. In the same region, north of the farm Beausejourwe havealso taken sometren¬ ches.Thefoe made a counterattackwhich has been repulsed ; we took the offensive and gained some ground in the samedis¬ tinct and also moreto the east. Germanforces,which attempteda coun¬ terattack, have beendispersedby our ar¬ tillery. In Argonne.towards Fontaine-Madame, we have blown up a mine and byoccu¬ pyingthe excavationmade someprogress. Betweenthe Meuseand Mosellenear the Mortmarewoodweconquered50 metres of trenches. In Upper-Alsace, our troops entered Steinbach and conqueredhalf of the vil¬ lage houseby house. Paris, 23 heures Hier soir, une attaque ennemie qui essayait, après une vive fusillade, de déboucher du bois de Forges, sur la rive gauche de la Meuse a été im- médiatement rsfoulée. Les positions conquises par nos troupes dans Steinbach ont été main- tenues et nous continuons a y atta- quer celles de l'ennemi. Sur le reste du front, il ne nous est parvenu aucun autre renseignement méritant d'être signalé. COMMUNIQUÉ RUSSE Petrograd, 29 décembre(officiel). Le communiquéofficiel suivant a été rédigé par l'état-major général russe : Hier,des combatssans importanceonteu lieu entre la Vistuleinférieure et la Pilit- za. LesAlIemands ont évacué leurs tran¬ chéessur la rive droite de la Bzura, prés du village de Mistrzeviceet se retirèrent sur la rive gauchede la rivière. Sur la rivière Rawka, rartillerie lourde russea lutté efficacementcontredes batte¬ ries lourdesallemandes. Dansla régionde Bolimow,les attaques russes ont alterné avec les attaques par- tielles allemandes. Prés de Gumino,les Russes délogèrent l'ennemid'une tranchéedont il s'était em- paré lui-même,en lui prenant des mitrail¬ leuseset desprisonniers. Au centre,entre la Pilitza et la Vistule supérieure, il n'y eut que des engagements d'artillerie. Les Russesont progressésur les deuxailes. Lors de i'attaque d'une redoute alle¬ mandeau Sudde Inowlodz,les Russesont capture trois mitrailleuses. Les Russesont remportéun grandsuccès én franchissantla Nidainférieureet en pre¬ nant d'assautlesvillagesde Starokoresinet Semislavicequi étaient puissamment for- tifiéspar l'ennemi.Dans ce combat,40 offi¬ ciers autrichiens furent capturés et envi¬ ron 1,700 hommes, ainsi que trois mi¬ trailleuses. Dans la Galicie occidentale.Ies Russes ont progressé,malgréle terrain boueux.Ils repoussèrentl'ennemisurGromnik-Gorlice- Jaslisca prenant encoredes canons et des mitrailleuses. Pendantla premièremoitiéde décembre. les Russesont capturé 50.000 Autrichiens. posées. Son esprit a pu tout embrasser paree qu'il était ouvert k tontes les clartés. Gt- taioes gens ont l'&rae spécialiste, même sans compéienca speciale : Ini représente 1' « honnête homrae 0 spêcialisé. » La France est nn pays d'équilibre, mais Ie général Joffre est encore plns éqoilibré qu'elle. On l'a sonvent appelé le taciturne. En cela senlement il est extréme Quant é ses qualités de coeur, elles te rendeot plns eher aux Franijiis, paree qu'elles Ie font plas Francais. Par elles, par son coear, it aura obt nu ses plns beaox résaltats. II nousanra commandés comme nons voulons l'ètre. II a toujours réossi dans ses entreprises. En cherchant dans notre histoire nne figure qui lui resserable, on s'arrête forcément a celle de Tnrenne. Bossnet disait du marécha! : « II s'étaitaccoutumeè. eombattre sanscolèce, k vamcra sans ambition, 'ü triompher sans vanité ». Et aihears : « Y eut-i! jamais horame plus sage et plus prévoyant, qni condnisit une guerre avec plus d'ordre et de jugement ; qui eut plus de précantions et plus de ressources ; qui fut plus agissant et plas retenu ; qui dispo- sa mieux tontes ehoses ü leur fin et qai lais- sa roürir ses entreprises avec tant de pa¬ tience ? II prenait des mesures presque in- faillibles ; et, pénétrant non sealement ce que les ennemis avaient fait, mais encore ce qu'ils avaient dessein de faire, il pouvait être maiheareax, mais il n'était jamais sur- pris. » Erifin : « Cette sagesse était ia source de tant da prospwités. .. Elle entretenait cette union des soldats avec leur ehef qui rend une armée invincible ; elle répandait dans les troopet un esprit de force, de cou¬ rage et de confiance qui leur taisait tout souftVir... » Joffre est bien de la lignée de Tnrenne. Sur les mêmps thriPres, dans des tormes nou¬ velles, il recommence la même victoire. LA GRANDE PÊCHE Paris, 31 déeembre. Le mihislre de la marine a re?u une dé- légation d'armitenrs de la grande pêche pré- sentée par MM.Riottean et Guernier, député et président de ia Commission de la marine marchaode, et M Bureau. Au nom 'des ar- mateurs, M. Gueroier a exposé les raisons dUntéfêt national qui milit<>nt ea iaveur de la reprise de la grande pêche pour la cam- psgne prochaine. Le ministre de la marine, viveraent touché des considérations présen- tées, a promis da prendre des mesures pour faciliter l'armenaent partiei des voiliers, no- tamment en faisant mettra en sursis d'api- pei les marinsqui compoterout ies équi¬ pages, CONSEIL DESMINISTRES Le Conseil des ministres s'est rénni hier matin 4 l'Elysée, sous la présidence de M. Poincaré. Tous les ministres étaient présents. Le Conseil s'est occupé de la sitnation mi¬ litaire et diplomatiqne Le rrinistre de l'intérienr a fait connaitre Ja composition de la~Commission supérieure chargée de statuer en d-rnier ressort sur les allocations aux families des mobilisés. Cette Commission sera présidée par M. Peytral. sénateur, ancien ministre. MM, Berard, Bondenoot, Lafferre et Etien- ne sont nommés vice-présidents. LeDrapeau desFysiliers marins Lorient, 31 décembre. Le ministre de Ia marine a autorisé Ia viile k offrir un drapeau aux fusiliers ma¬ rins. Deux dames du Comité de gnerre présen- teront eet embième au ministre, le 2 jan¬ vier. Les Vsbux duMinistre deiaëuerre Paris, 31 décembre. M. Millerand a assisté dans la matinée an Conseil des ministres et est allé an quartier général porter ses vceux an général Joffre et aux arrnées. I,c Régime serbe Satonique,31 décembre. Le prince régent de Serbie a étendu k la nouvelle Serbie le régime constitntionnel de l'ancienne. LesPrèparatifs dela Grèce Albènes, 31 décembre. A la Chambre, au cours de la discussion du bodgHt, M. Venizelos a alSrmé que les eommandes nécessaires pour assurer la dé¬ fense nationale ont continué a être exécn- tées depuis la guerre. La Grèce est en mesure de mobiliser i toute heure et sur tous les points de 3on ter- ritoire tous les contingents de son armée. Chute d'un Aviateur Madrid,30 décembre. Le capitaine aviateur Castellni, montant nn biplao, survolait Faérodrome de Cdatro- cientos, lorsqu'ii est tombe d'une hauteur de eentaièU'es. IIs'esttné.'-»le coup. Les Allemands laasent des Bombes sur Dunksrque Des aéroplanes allemands sont venus atta- quer Dnnkerqne, en lan^int des bombes, mercredi matin. Ils ont et! ctné ce raid, dit le Times, avpc l'intention évidente de répon- dre 4 ('attaque de Cuxhiven. Qaatre aéroplanes se suivant vinrent an- dessus de la ville sorvolèrent pendant quei¬ ques minutes la place du marché et laissè- rent tomber des bombes, pendant qu'nn Cinquième planait 4 qnelque distance, prêt sans doute 4 attaquer l'aviateur des allies qui ar,rait tenté de s'interposer. Dix-sept bombes tombèrent avec grand fracas et, antant que l'on puisse en con¬ naitre jusqu'a maintenant, quinze personncs ont élé toees et tren'e-deox blessees. Parmi les victimes, ies femmes sont en majorité. Le premier aeroplane arriva vers onze henres, alors que ie marché battait son plein, il causa nne émotioo asscz vive dans Ia foule. Les trois auires snivaient 4 inter¬ val es de dix minotes Si le bnt des aviateurs était d'endoramager quelque batiment mili¬ taire important, ils échonèrent complète- ment. Les bombes, iancees deux par deux, tombèrent dans les rues, tuant et blessant d'innocents passanis. D'autres bombes tom¬ bèrent dans ies faubonrgs. Les dommages les plus grands furent faits dans nne rne prés de la mairie oü ueux bombes tombèrent toot prés i'une de l'au- tre, faisant voier les fenêtrps en éclats, bri¬ sant les maponneries et frappaDt toutes les personnes qni se trouvaient aux alentours dans un rayon de 20 métres. Une autre bom- be tomba sur la cuisine d'un höpital mili¬ taire, taisant heureusement peu de mal. Pendant tout ie temps que les aéroplanes planèrent sar fa vllle, une intense lasillade de mitrailleuses et de fusils fut dirigée vers eux, mais, en apparence dn moins, aucnn des appareils ennemis ne fat atteint. Deux bombes furent iancées snr Fames. Les populations qui comraencent 4 s'accon- tnmer 4 ces visites conservent un moral excellent. LES OPERATIONS NAVALES La perfe du a Curie. » — Troupes turques dispersées. Le ministère de la marine communique la note snivante : I. — Un sous-marin autrichïen a lancé deux torpilles, dans le canal d'Otrante, sur l'un des cuirassés de i'armée na vale en croisiére. L'une des torpilles a atteint Ie cuirassé 4 l'avant et explosé Lesavariesdo ba i ment ne sont pas importantes.et aucun bomme n'a été blessé. II. — Des journaux autrichiens *et ita- liens ont raconté que le sous-marin Iran- Cais Curie, ayaut heurté une estacade au moment oü ii tentait d'entrer dans le port de Pola, aurait étécontraint de faire snrface, canonné et couié. Le commandant et l'éqni- page aoraient été fails prisonniers ; l'officier en second serail porté comme dispara. II est exact qne ie Curie avait été détaché de I'armée navale ponr tenter nne attaqne des navires de guerre antricbiens mouiilés dans le port de Pola. Comme ce sons-marin n'a pas rallié i'armée, les informations étrangères le concernant peuvent être te¬ nues pour exactes. III. — Le torpiHeur d'escadre Fanfare a canonné et dispersé des troupes turques prés de Guekli, sur ia cöte asiatique, en iace de Tenedos. L'AMERIQUE et la Liberté des Mers Le gonvernement des Etats-Unis a adressé au gouvernement aogl 'is une seconde note snr le traitement du commerce américain. Présentés an Foreign Office par l'ambassa- deur américain. elle a été re^ue, en ('ab¬ sence de sir Edward Grey, par lord Haldane. L'ambassadjur américain a insisté sur l'es- prit entièrement amical dans lequel cette note avait été con?ue par son gouverne¬ ment, désirenx de proléger ses nationaux cootre les pertes qu'ils peuvent éprouver et de faire respecter ies droits des neutre3, teis qu'ils sont définis et reconnus. La note proteste contre le traitement an¬ glais de la contrebande conditions 11e et l'assimilation 4 la coutrebande ab olue, par- ticulièrement contre les obstacles aux en¬ vois de denrées alimentams anx pays nen- tres, dans les cas oü il n'existe pas de pren ves positives qne ces produits sont destines 4 i'armée allemande. La note rappelie en¬ core les orincipes anglais snr les droits d°s neutres et sur la liberté des mers ; elle cite nne declaration de lord Salisbury 4 ce sujet. Les preuves de la destination hostile d'nne cirgaison doivent être évidentes au moment de la visite en mer, et ia simple suspicion n'est pas sofiisante pour condnire un na- vire nautre dans nn port beltigérant. C'est 4 tort que les connaissements 4 ordre, qui sont usuels, sont considérés comme sus¬ pects. C'est au beliigérant qu'il appartient de produire les preuves justincatives d'nne saisie et ce n'est pas 4 nn navire simplement suspect de prouver son innocence. LaPresscaméricainc et l'Aiig!eterre New-York, 31 décembre. La presse est nnanime 4 commenter mo- dérement fa note américaine 4 l'Angleterre. £,lle estime qu'il serait sot et méebant, de la part des ennemis de i'Angieterre, d'inter- préter cette note eomme une marqne d'bos- tilité. LaSincéfitè desManifestes WashiugtoD,31déeembre. Beiativement a la note des Etats-Unis, If . Wilson n déclaré que le gouvernement ne pourrait traiter en toate confiance, que si les manifestes des armateurs sont d'une loyantéabsoloe. En adoptant une attitude contraire, les armaieurs américains mettraient le gouver- oementdaasnngrandembarras. LE HAVRE KiCMEtrennea A la Cioutte de Lait Ad. l'arou Bien que le Comité de Ia Goutte de Lai'. n'ait pas cru devoir faire aopel. ctte année, 4 la générosité de ses amis, si activement dépensée par ail leurs, pour constitiier la col ection de vètements distribuee chaque année, 4 pareille époque, anx entants pau- vres de la Gontte de Lait, des envois spon- tanés ont été faits 4 l'OEuvre. Et grace 4 ces témoigaages tnuchams, dont ia Goutte da Lait sait grand gré 4 ses bienfajteurs, les bébés ont en, cette année, icurs étrennes. Chacnn d'enx a rppu sa p?ri, ces jours-cl, en même temps que sa ration de lait stéri- lisé, aussi bien au siège social, rue Gusiave- Gazavau, qu'4 la succursale de l'ceuvre, cours de la République. L'attention a été particafièrement sensible anx families, et nous serons l'interprèle de l oeuvreen ajoutantauxrernercimenis qu'elli doit 4 ses donatears l'expression de la joia que lenr geste fraternei a causé. Mortsau Champd'Honneui Nons aoprenons ia mort dn commandant Frédéric Viard, tué par nn éclat d'obus en combattant aux environs d'Arras. Le commandant Viard, qui avait fait sei études au Lvcee Corneiile et sortait de Saint- Cyr et de l Ecoie de Gnerre, etait un officier du plus grand avenir. Son père, M Jules Viard tut, il y a vingt» cinq ans. directeur des postes da la Seine- Infori ure. Ap ès sa retraite.il fut nommé secrétaire général de la Chambre de com¬ merce de Bonen. Sont aussi morts pour la Patrie : » M Lucien-Joseph Dnlondel, de Bolbec, tné le 29 septembre. M. Jules Eugène Beuriot, de Bolbec, tué en novembre. M R«né Gabriel Jeanne, de Bolbec, déeédó 4 l'höpiial de Fimes, ie 26 novembre. M Manrice-Marcel Hamel, de Bolbec, dé» cédé le 18 décembre. M. Albert Barbé, lieutenant au 236« d'in¬ fanterie, blessé d'nne balie 4 la poitrine dans la nuit du 17 au i8 courant, aécedé des suites de ses blessures, dans une ambu¬ lance, le 22 décembre. Le lieutenant Barbö était Ie fits de M. Noë Barbe, anc en presi¬ dent de ia Chambre de commerce de Caen. II avait été proposé pour la Légion d'hoa» neur. Les Prisonniers M. Emile Bourgeais, soldat au 129« d'in¬ fanterie, demeurant quai des Casernes, 8, dont on était sans nouvelles depuis le i<» septembre, est prisonnier a Qoedhnburg. M. Germain Leprevost, de Tronville, soldal au 1290d'infanterie, dont on était sans non- velles depuis le 12 aoüt, est prisonnier 4 Quediinburg. M. Pierre Grenier et M. Marcel Moreau, de Fécamp, sont ori onniers, l'un au camp da Rennbahn, prés de Munster (Westphalie), et t'aotre 4 Quediinburg. M. France Poupel, soldat au 129»d'infan¬ terie, dont on était sans nouvelles depuis plus de trois mois, est prisonnier 4 Qae< dlinburg. M. Rog8r Lebaillif, demeurant 4 Sainte- Adresse, soldat au 36« d'infanterie, dont ou était sans nouvelles depuis ie 3 septembre, est prisonnier 4 Quediinburg. Dana 1' Armée Beige M. de Broqoeville, president du Conseil e( ministre de ia guerre de Beigiqne.a quitté ministère, mercredi matin, 4 sept heures. I» s'est rendn en automobiieidaus ia région du Nord. Accompagné de M. Ie lieutenant-général chevalier de Selliers de Moranviile, ïmpec- teor général de i'armée beige, ii s'est tout d'abord arrêté 4 Fécamp, oü il a visité les canionnementa et assisté a divers exercicei et manoeuvres de troupes. M. ie ministre a, en partant, manifesté sa satisfaction an lieutenant-colonel Godis et 4 ses r fliciers. Dans l'après-tnidi, des reproes beiges, Te¬ nant de Cherbourg, sont arrivées 4 Fécamp. Elies ont été rrpirties entre les compagnies et les cantonnements du centre d'insiru tion de la |w division d'armet, sous la snrveil- iance du capitaine-com mandan 1Timmermant et des commandants de compagnie inté¬ ressés, Foyer Franco-Beige Salie du Peuple, 86. rue de la Maiiieraye, en face ia Caserne des Pompiers, salie ehanf- fée, onverte le dimanche, a 2 heures, poni les réfugiés franco-beiges. Journaux poliil- nues et illustrés ; iivres et jeux de société. Necessaire pour la correspondance. Entré* libre et gratuite. Pour lea Bleaméa Militaire* Le Syndicat de i'Epicerie et des professions et industries qni s'y rattachent, Dans sa dernière rèunion, ia Chambrs syndicale de I'Epicerie, désirant venir pr aide an Comité des Dames franc-i'ses da Ig Croix-Ronge. a décidé qa'un deuxiènie ver- sement de 800 francs serait mis 4 la disposi¬ tion de ce Comiié ponr être aff 'cté spécia- lement aux soins a donner aux f !e3sés milt- taires: CSénéreuee* ('ontt-iliutious M. Roaot, directeur do Service Continen¬ tal Européen de la Commercial Cable Com¬ pany nous a fait remettre nne somme d» 98 fr. 75 prélevée par Ie directeur et le per* sonnel de la Station du Harre de ta Commer¬ cial Cable Company sur leurs appoiotements de decembre, en faveur de nos combattantg et en nous chargeant de transmettre cette somme au Comité havrais chargé de la con¬ fection et de la distribution de sous-rêt»' raents a nos soldats. D'autre part, an nom des mêraes dona* taires, une somme de 100 francs a été ret mise directement au Comité du Ncël des Ré* fugiés et une lemme de 25 francs a été ver- sée 4 i'Union des Femmes de France pour Ié Noë! des blpssés miiitaires de i'Höpital auxi* liaire n» 108 bis, portant le total de ia qua-t trième souscription 4 223 fr. BIPLIOTHÉQUEl —du HAVHE_J Recette Jlunie Les bureaux de la Recette municipale lé^ rontfermes1*3janvier.