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8/17/2019 Anthologie de Littérature de Jeunesse http://slidepdf.com/reader/full/anthologie-de-litterature-de-jeunesse 1/87 Anthologie de Littérature de Jeunesse. Textes, activités, démarches. 1 Lire la langue En classes de 6 ème  et de 5 ème , ou parfois mme dans des classes de ! ème  ou " ème  difficiles, les élèves ont  #esoin d$apprendre % se concentrer sur une t&che. Leur ha#itude de 'apping permanent les met dans l$impatience de comprendre très vite, de comprendre avant d$avoir lu, avant de savoir exactement. ($o) ces erreurs d$interprétation *ue le professeur constate *uand il essaie de vérifier la compréhension des textes lus en classe ou % la maison + d$o) ce constat *u$ils ne sont pas allés  us*u$au #out de leur lecture, *u$ils n$ont pas lu, vu, ni compris la fin d$un récit. En consé*uence, l$effort intellectuel *ui consiste, *uand on fait de la grammaire ou de l$orthographe % o#ectiver la langue -c$est-%-dire % poser, o#server les faits langagiers, sa faon de parler ou d$écrire comme celle des autres- se révèle très difficile, voire impossi#le. L$o#ectif des activités suivantes vise % travailler avec les élèves, *uels *u$ils soient et mme si ce sont d$excellents élèves, une forme d$attention % la chose écrite. Et pour *ue l$élève ris*ue de se faire plus attentif, il faudrait *ue l$écrit le surprenne, casse la cha/ne logi*ue de ce % *uoi il s$attend, de ce *ui tom#e sous le sens -le sens commun s$entend + il faut *ue l$écrit oue avec la forme 0le dessin, l$alpha#et, la calligraphie1, avec les sons 0homophones, pol2phonie en harmonie ou en cacophonie1 et avec le sens 0anton2mes, paron2mes, pol2sémie avec sens dit 3 propre 4 ou 3 figuré 41 + il faut *ue l$écrit retrouve une connivence avec les légendes *ui donnent au dia#le le pouvoir de faire sortir la langue et les mots de la #ouche et de la tte d$un personnage, les faisant appara/tre et dispara/tre au gré de l$alternance des prépositions avec ou sans. L$enseignant trouve des supports extraordinaires auprès d$écrivains de la littérature de eunesse, comme ef *ui invente et réinvente la langue, matériau idéal *ue l$on peut tordre et distordre % l$envi + comme tous les écrivains *ui s$interrogent sur le langage et sur le sens de leur métier *uand se dressent les #arrières des interdits et des censures. l en trouve aussi dans de super#es al#ums *ui, s$adressant aux tout petits, usent et a#usent des interférences et de l$interaction entre images et mots. Le prince de Motordu de Pef 1) Présentation des démarches.  l s$agit d$un texte *ui 3 oue sur les mots 4 , un texte dont tout le sel réside dans ses mots tordus , ses mots triturés *ui inventent un univers langagier #ien particulier. a) Analyse de la couverture. Le professeur donne le dessin et pose la *uestion suivante 7 Que voyez-vous ? que lisez-vous, quelle est la nature de ce document ? 8i les élèves n$identifient pas la mots tordus dessinés 0 #outon9mouton1 proposer en regard, la deuxième illustration 0 celle o) les dessins sont % l$endroit1 et ouer aux sept différences. Lors*ue le s2stème de eu de mots est trouvé, demander d$inventer un titre. :
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Anthologie de Littérature de Jeunesse

Jul 06, 2018

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8/17/2019 Anthologie de Littérature de Jeunesse

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Anthologie de Littérature de Jeunesse.Textes, activités, démarches.

1 Lire la langue

En classes de 6ème

 et de 5ème

, ou parfois mme dans des classes de !ème

 ou "ème

 difficiles, les élèves ont #esoin d$apprendre % se concentrer sur une t&che. Leur ha#itude de 'apping permanent les met dansl$impatience de comprendre très vite, de comprendre avant d$avoir lu, avant de savoir exactement.($o) ces erreurs d$interprétation *ue le professeur constate *uand il essaie de vérifier lacompréhension des textes lus en classe ou % la maison + d$o) ce constat *u$ils ne sont pas allés us*u$au #out de leur lecture, *u$ils n$ont pas lu, vu, ni compris la fin d$un récit. En consé*uence,l$effort intellectuel *ui consiste, *uand on fait de la grammaire ou de l$orthographe % o#ectiver lalangue -c$est-%-dire % poser, o#server les faits langagiers, sa faon de parler ou d$écrire comme celledes autres- se révèle très difficile, voire impossi#le.L$o#ectif des activités suivantes vise % travailler avec les élèves, *uels *u$ils soient et mme si ce sontd$excellents élèves, une forme d$attention % la chose écrite. Et pour *ue l$élève ris*ue de se faire plusattentif, il faudrait *ue l$écrit le surprenne, casse la cha/ne logi*ue de ce % *uoi il s$attend, de ce *ui

tom#e sous le sens -le sens commun s$entend + il faut *ue l$écrit oue avec la forme 0le dessin,l$alpha#et, la calligraphie1, avec les sons 0homophones, pol2phonie en harmonie ou en cacophonie1 etavec le sens 0anton2mes, paron2mes, pol2sémie avec sens dit 3 propre 4 ou 3 figuré 41 + il faut *uel$écrit retrouve une connivence avec les légendes *ui donnent au dia#le le pouvoir de faire sortir lalangue et les mots de la #ouche et de la tte d$un personnage, les faisant appara/tre et dispara/tre au gréde l$alternance des prépositions avec ou sans.L$enseignant trouve des supports extraordinaires auprès d$écrivains de la littérature de eunesse,comme ef *ui invente et réinvente la langue, matériau idéal *ue l$on peut tordre et distordre % l$envi +comme tous les écrivains *ui s$interrogent sur le langage et sur le sens de leur métier *uand sedressent les #arrières des interdits et des censures. l en trouve aussi dans de super#es al#ums *ui,s$adressant aux tout petits, usent et a#usent des interférences et de l$interaction entre images et mots.

Le prince de Motordu de Pef 

1) Présentation des démarches. l s$agit d$un texte *ui 3 oue sur les mots 4 , un texte dont tout le sel réside dans ses mots tordus , sesmots triturés *ui inventent un univers langagier #ien particulier.

a) Analyse de la couverture.Le professeur donne le dessin et pose la *uestion suivante 7

Que voyez-vous ? que lisez-vous, quelle est la nature de ce document ?

8i les élèves n$identifient pas la mots tordus dessinés 0 #outon9mouton1 proposer en regard, ladeuxième illustration 0 celle o) les dessins sont % l$endroit1 et ouer aux sept différences.Lors*ue le s2stème de eu de mots est trouvé, demander d$inventer un titre.

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Enfin donner le titre , et le texte.

 

b) lecture . a1 première partie 7 demander de souligner les mots tordus. #1 (ans la deuxième partie du texte, corrige' les mots tordus et dites 7

 L'éditeur s'est trompé… Il a corrigé le texte de Pef en remettant les mots "à l'endroit". A vous deles tordre à nouveau. 8a mère essa2a de le convaincre 7- 8i tu venais % tom#er malade, lui dit-elle, *ui donc te repasserait ton linge  ; 8ans compter *u<uneépouse pourrait te raconter de #elles histoires avant de t<endormir.Le prince se montra sensi#le % ces arguments et prit la ferme résolution de se marier #ient=t. l fermadonc son ch&teau % clé, rentra son troupeau de moutons dans l<éta#le, puis monta dans sa voiture decourse pour se mettre en *ute d<une fiancée.>élas, en cours de route, un pneu de sa voiture creva.- ?uelle tuile @ ronchonna le prince, heureusement *ue <ai pensé % emporter ma roue de secours. Aumme moment, il aperut une eune femme *ui avait l<air de cueillir des fraises des #ois.

Travail de groupe et comparaison des productions 7Quels sont les textes qui sont compréhensibles ? Ceux qui ne le sont pas ? Pourquoi ? Quelle

démarche doit-on appliquer pour inventer un texte en motordus ?.

n a#orde aussi l% la notion de nature de mots, de paron2mie etc.

c) Autres exercices:a) Remette les mots à l'endroit…. Le prince de Botordu a voulu aller % la bêche aux gros poisons. l a donc appelé ses coussins duchapeau d$% c=té7CDoule'-vous aller bêcher  avec moi; J$ai envie de ramener un plein sot  de poisons pour les laner  cesoir avec des !rises croustillantes et de la malade verte. Fien-sGr, les coussins ont accepté.ls ont pris leur cane, du cil  % #che avec un hameon au #out et deux sots pleins de verres gluants.

H

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ls ont pris aussi des !raises pliantes et une étable pour le pi*ue-ni*ue. Enfin prts, ils ont mis toutesleurs affaires dans le coffre de la toiture et sont partis en chantant de très vieilles ran"ons.

ls se sont arrtés une fois sur la soute. Botordu s$est senti salade7 les braises au chocolat *u$il avaitlanées la veille ne passaient pas. 

 #1 !orde les mots en italiues. ls ont continué leur route , mais Julie a voulu visiter une petite élise de village *u$elle trouvait très

 #olie.

Enfin après trois heures de voyae , ils sont parvenus près d$un petit bois o) se trouvait un #eau lac  #leu pas très profond.ls ont loué un oli bateau % voiles et ont commencé % pêcher . Le temps était magnifi*ue.ls ont attrapé deux gros brochets #ien gras. Bais Julie s$est mise % pleurer  % gros sanglots.C Je ne veux pas *u$on tue les poissons@ Je ne veux pas *u$on mane ces olis brochets *ui ne vous ontrien fait@ Elle a tant crié *ue Botordu et ses cousins ont reeté les poissons dans le lac.

ls sont rentrés #redouilles au ch$teau et, pour tout repas, ils n$ont mané *u$un vieux reste de $teau

% l<ananas.

e1 suite du texte 7 n peut proposer des lacunes 0 la leon de calcul , la réponse % la *uestion, et mmeinventer une leon d$histoire -voir les 3 livres scolaires 4 de ef- etc

d) écriture :I nventer des 3 tartes postales 4 0 *ue l$on peut mme fa#ri*uer en p&te % sel1, 

hère Krand-mer. 

Tous les ours e vais % la page o) mes coussins etmoi faisons des chapeaux de sa#le. l 2 a #eaucoup de couettes *ui volent dans le ciel. l 2en a mme une *ui a pi*ué le maillot de pain dema sur. n a #ien ri.

Botordu.

her oussin 

Je t$écris de la champagne o) e m$a#use #ien.(ommage *ue $aie ou#lié mes #alises % lamaisonM.>eureusement *ue ma princesse avaitson sac-%-sotMe matin, nous sommes *uand mme partis nous

 promener dans un grand pois. n a oué auxtartes . Bais en plein eu nous avons vu un sapinavec deux grandes oreilles passer devant un lapintrès haut. Ders saint heures, nous sommes allésvisiter un chapeau très vieux. Ba princesse a vuun raton #aveur *ui est parti se l&cher dans untrou de la muraille.Le plus dr=le , c$est *u$au retour, un lingeéchappé d$un 'oo, nous avait volé toutes nosaffaires.Je crois *u$on va devoir rentrer au chapeau.

 Botordu

her !ngle et h"re #ente Je suis parti de la raison vers midi. J$avais degrosses #alises et e les ai mises sur la toiture .Bais en route elle se sont entoilées.Arrivé l%-#as, e suis allé % la page o) e me suis peigné pendant des heures. J$ai rencontré une*uille très mignonne, e crois *ue e vais l$amener 

au restaurant.Nassure'-vous, e ne vais pas en #o/te de cuir. Je préfère me doucher très t=t et me reposer.

Je vous em#rase.Botordu

 her !ngle

  Je suis au Trei'e-les, en Améri*ue du 8ud.endant six ours, $ai traversé la mère en r&teau .Bes #alises étaient très lourdes.

omme il fait très t=t % la plage, e me peigne

tous les patins, pendant au moins croix heures.  >ier, en sortant de l$eau, $ai rencontré celle*ui allait devenir ma #o#ine. Elle faisait deschapeaux de sa#le. Elle était très polie avec seslongs cheveux roux, elle m$a mme fait une frisesur les oues.Le soir on est allé au restaurant. $était unrestaurant très pic... J$ai pris du #oulet r=ti avecdes gommes de terre et elle, une tranche de r=tid$uf avec des petits #ois carottes.  (emain, nous irons en #o/te de puits . Oous penserons pendant longtemps. Bais, vers minuit, $irai me moucher car e ris*ue d$tre très fatigué.

rince de Botordu.

"

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 I nventer des o#ets tordus 0 une chaussure % #allons hauts @1 et les exposer au cdi.I Et puis faire le procès de ef pour outrage % la langue @ 0 apprentissage de l$argumentation.1La classe est divisée en deux7 ceux *ui défendent ef, ceux *ui l<atta*uent@?ui peut donc atta*uer ef; un pro!, un parent, un auteur du dictionnaire, un dictionnaire...

?ui peut le défendre; les lecteurs, les en!ants, un po&te....

our*uoi;?uelles pièces % conviction apporter au procès 0 ob#ets tordus danereux' des souliers % ballons

hauts...(Témoignages % charge 0 avoir zéro en dictée..( MA décharge...

La belle lisse poire du prince de Motordu , ef  )olio *en#amin

A n<en pas douter, le prince de Botordu menaitla #elle vie.: ha#itait un chapeau magnifi*ue au-dessus

du*uel, le dimanche, flottaient les crapauds #leu #lanc rouge *u<on pouvait voir de loin.Le prince de Botordu ne s<ennu2ait amais.Lors*ue venait l<hiver, il faisaitd<extraordinaires #atailles de poules de neige.Et le soir, il restait #ien au chaud % ouer auxtartes avec ses coussins Mdans la grande salle% danger du chapeau.Le prince vivait % la campagne. Pn our, on levo2ait mener pa/tre son troupeau de #outons.Le lendemain, on pouvait l<admirer filantcomme le vent sur son r&teau % voiles.Et *uand le dimanche arrivait, il invitait sesamis % déeuner. Le menu était copieux

Menu du jour  *oulet r+ti

urée de petit #oisattes fra/ches % volonté8uisses de Krenouilles

Au dessertFraises du ardin

onfiture de murs de la maison.

Pn our, le père du prince de Botordu, *uiha#itait le chapeau voisin, dit % son fils 7 - Bon fils, il est grand temps de te marier. - Be marier ; Et pour*uoi donc, répondit le prince, e suis très #ien tout seuldans mon chapeau.8a mère essa2a de le convaincre 7- 8i tu venais % tom#er salade, lui dit-elle, *uidonc te repasserait ton singe ; 8ans compter *u<une épouse pourrait te raconter de #elles

lisses poires avant de t<endormir.Le prince se montra sensi#le % ces argumentset prit la ferme résolution de se marier #ient=t.

l ferma donc son chapeau % clé, rentra sontroupeau de #outons dans les ta#les, puismonta dans sa toiture de course pour se mettre

en *ute d<une fiancée.>élas, en cours de route, un pneu de sa toiturecreva.- ?uelle tuile @ ronchonna le prince,heureusement *ue <ai pensé % emporter ma #oue de secours. Au mme moment, il aperutune eune flamme *ui avait l<air de cueillir des #raises des #ois.- Fonour, dit le prince en s<approchant d<elle, e suis le prince de Botordu.- Et moi, e suis la princesse (é'écolle et esuis institutrice dans une école pu#li*ue,gratuite et o#ligatoire, répondit l<autre.- Qort #ien, dit le prince, et *ue dirie'-vousd<une promenade dans ce petit pois *u<on voitl%-#as ;- Pn petit pois ; s$étonna la princesse, mais onne se promène pas dans un petit pois @ <est un petit #ois *u<on voit l%-#as.- Pn petit #ois ; as du tout, répondit le prince,les petits #ois, on les mange. J<en suis d<ailleursfriand et il m<arrive d<en manger tant *ue <entom#e salade. J<attrape alors de vilains

moutons *ui me démangent toute la nuit- R mon avis, vous souffre' de mots de tte,s<exclama la princesse (é'écolle et e vaisvous soigner dans mon école pu#li*ue, gratuiteet o#ligatoire.

l n<2 avait pas #eaucoup d<élèves dans l<écolede la princesse et on n<eut aucun mal % trouver une ta#le li#re pour le prince de Botordu, lenouveau de la classe. Bais, dès *u<ilcommena % répondre aux *uestions *u<on lui posait, le prince déclencha l<hilarité parmi ses

nouveaux camarades. ls n< avaient amaisentendu *uel*u<un parler ainsi @?uant % son cahier, il était, % cha*ue ligne, plein de taches et de ratures 7 on eGt dit un

!

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vérita#le torchon .alcul.

*uatre et *uatre 7 hu/tre,*uatre et cin* 7 #oeuf,

cin* et six 7#ron'e,8ix et six 7 #ouse.

$ue fabri%ue un frigo &

Pn frigo fa#ri*ue des petits garons *u$on metdans l$eau pour la rafra/chir.

>istoire. Oapoléon déclara la guerre aux puces il

envahit la Lucie mais les puces mirent le feu %Boscou et l<empereur fut chassé par les vers

très froids *u$il faisait cette année l%,glaglaglaM

 e nai pas tout compris. *onne écriture

Bais la princesse (é'écolle n<a#andonna pas pour autant. atiemment, cha*ue our, elleessa2a de lui apprendre % parler comme tout lemonde.- n ne dit pas <ha#ite un papillon, mais <ha#ite un pavillon.eu % peu, le prince de Botordu, gr&ce auxefforts constants de son institutrice, commena

% faire des progrès. Au #out de *uel*uessemaines, il parvint % parler normalement, mais

ses camarades le trouvaient #eaucoup moins

dr=le depuis *u<il ne tordait plus les mots.A la fin de l<année, cependant, il o#tint le prixde camaraderie car, comme il était riche, ilachetait cha*ue our des Silos de #on#ons *u<ildistri#uait sans compter. Lors*u<il revint che'lui, après avoir passé une année en classe, le prince de Botordu avait complètement ou#liéde se marier.Bais *uel*ues ours plus tard, il reut une

lettre *ui lui rafra/chit la mémoire.

 /ardi 0 

Cher /otordu

 1 présent que vous ne sou!!rez plus de mots de

tête,

 #aimerais savoir si vous aimeriez bien vous

marier avec moi 2

 Princesse ézécolle Ps ' vous avez oublié de me rendre votre livre

de éoraphie.

 /erci.

l s<empressa d<2 répondre, le our mme.

'(ai fini de lire le livre il est tr"s bien et *(accepte de me marier avec vous et avec

 *oie.Amitiés. +top.

+igné Motordu.

 Et c<est ainsi *ue le prince de Botordu épousala princesse (é'écolle. Le mariage eut lieu %l<école mme et tous les élèves furent invités.

Pn soir, la princesse dit % son mari 7- Je voudrais des enfants.- om#ien ; demanda le prince *ui était entrain de passer l<aspirateur.- Feaucoup, répondit la princesse, plein de petits glaons et de petites

 #illes.Le prince la regarda avec étonnement, puis iléclata de rire.- (écidément, dit-il, vous tes vraiment lafemme *u<il me fallait, madame de Botordu.8oit, nous aurons des enfants et en attendant*u<ils soient l%, commenons, dès maintenant, %leur tricoter des #ulles et des osettes pour l<hiver...

Le petit Motordu

 Pef # $olio %en&amin. 

 3ecture cursive .. et bien s4r, on peut !aire inventer par les él&ves lévénement qui a permis

au petit /otordu de devenir le dine héritier de son p&re. 5 texte lacunaire1

Le petit Motordu ef   $olio %en&amin.

  En ce temps-l%, le petit Botordu n<était pas encore le célè#re prince de Botordu *u<ilallait devenir. 8es parents , la comtessearreau -Ligne de Botordu et son mari, le duc

8.Thomas de Botordu l<aimaient #ien sGr detout leur cur. . (ès *ue l<enfant fut en &ge demarcher, on espéra *u<il allait rapidementnommer tout ce *ui l<entourait. Bais le petit

Botordu ouvrait sur le monde de grands 2euxétonnés et demeurait silencieux.

Pn our comme son père lui tendait les #ras, le eune prince s<2 précipita et l<em#rassa

 us*ue dans les moustaches. - apaM@Le petit prince de Botordu parlait@Enfin@

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8on père fut très ému, évidemment, mais aussi*uel*ue peu étonné.- omment;- apa@ Népétait le #am#in.- Frave petit@ s<exclama le duc de Botordu.

Le langage est une chose toute nouvelle pour toi, il est donc normal *ue tu t<2 perdes un peu.

Bais dans la famille de Botordu, on parle enmots tordus, n dit donc tata % son père etnon papa@Et celui *ui voulait se faire appeler tatareposa son fils par terre.- apa@ répéta l<enfant pour la troisième fois.- n dit tata , répli*ua aussit=t le duc, et

non pas papa, pas papa@- apapapapapa, s<amusa le petit Botordu.Alors le duc de Botordu, totalementdécouragé, s<éloigna la larme % l<il, préférants<en aller arroser les fleurs de son ardin.<est l% *ue le trouva son épouse arreau-Ligne, de retour des commissions.- Bais mon chéri, vous ave' l<alarme % l<il@?ui vous a volé votre #onne humeur7- <est notre fils, soupira le eune père, il n<a

 pas l<air normal.- l est salade; s<in*uiéta la maman. Lui ave'

vous pris sa fève;Le duc hocha la tte- Ah c<est la fin des haricots et eMBais dé%, la mère du petit Botordu était

auprès de son fils *ui cherchait son père enfaisant un #ruit #i'arre avec sa #ouche7- apa;Le cur de la comtesse se serradouloureusement mais elle n<en laissa rien para/tre.- Bon tendre amour regarde ce *ue e t<ai

apporté du marché.L<enfant souleva le couvercle de la #o/te eten tira un magnifi*ueM.

- hapeau@ s<exclama-t-il.- Ah non@ rectifia sa mère, e t<ai offert un

ch&teau. Ainsi ta tte sera-t-elle % l<a#ri duméchant soleil et de la méchante pluie.- hapeau@ hapeau@ s<o#stina l<enfant.Les parents du petit prince de Botorduattendirent *ue l<enfant soit #en endormi pour discuter de ce grave pro#lème.Le duc se lamentait7- Ootre fils % nous, les Botordu, ne parle pas

tordu@ e n<est pas, normal, *uel malheur@- La comtesse essa2a de le consoler7- l va peut-tre faire des progrès, et tout va

s<arranger, espérons le@

Bais le duc n<était pas convaincu.

- Tout de mme, mettre un chapeau sur satte, c<est grave@ Bon fils n<est pas notrefils@

arreau-Ligne lui tapota la main7- Allons, votre mauvais sang me fait

 #eaucoup de veine@Bais le duc , dé%, pensait % l<avenir7- e petit ne prendra aucun plaisir %

appendre par peur la fa#le du cor#eau et durenard@

- Alors *ue la ta#le du corps gros et de groslard, *uelle rigolade@ pouffa la comtesse.

Le lendemain, les parents emmenèrent le petit prince en promenade.- Bon chéri, regarde ces #oules dans le pré,

dit maman. Elles sont dr=lement polies,elle roulent, roulent pour *ue le oeufs detoutes ces #oules soient #ien ronds, #iendoux, #ien polis

- Jolies oules @ cria l<enfant.- olies #oules@ cria plus fort le père en

secouant la poulette pliante *ui transportaitson fils.

- Jolies poules@- rotte, crotte, colère@ hurla le duc.

Le retour % la maison s<effectuarapidement.

- Bais on ne lui a pas encore montré lescheveux, les #&ches et les cafards, protestait la comtesse@

- Les chevaux, les vaches et les canards@

corrigeait son fils.Le duc se désolait encore.- 8i au moins, il disait les meuh-meuh et les

coin-coin, il 2 aurait un peu d<espoir@ Baisc<est % croire *ue notre fils ne voit pas lesmmes choses *ue nous. 8<il ne devient pasrapidement tordu, sa vie sera un enfer.

Alors le lendemain les pauvres parents du petitBotordu enfermèrent celui-ci dans unecham#re *u<il avaient % moitié remplie dechapeaux de toutes les formes, de toutes lestailles et de toutes les couleurs.

- Ah, tu veux des chapeaux rugit le père, eh #ien, en voil%. J<espère *ue tu en auras uneindigestion, mauvais fils@.

Et le duc et la comtesse de Botordurefermèrent la cham#re de leur fils. uis ilsmontèrent sur un #ateau % carreaux #lancs etnoirs et entamèrent une partie de rames. Baisle cur n<2 était pas et ils retournèrent près deleur eune enfant, devant l<entrée de leur cham#re.- Tu peux sortir, annoncèrent-ils enfin, c<est

ouvert.

- Oon c<est tout #leu, fit une petite voixderrière la porte.

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Les parents sursautèrent. Avaient-ils #ienentendu;- Tu peux répéter; supplia la mère *ui n<en

cro2ait pas ses oreilles. <est fermé ou c<estouvert;

- Oon maman, c<est tout #leu.(e #onheur les parents faillirent défoncer le porte.

(ans la cham#re, le petit prince de Botorduavait réalisé un extraordinaire échafaudage dechapeaux. Tendant le #ras en direction de lafragile construction, il la nomma ainsi7- h&teau@ h&teau@Le duc faillit s<évanouir.

- Bon fils, ma chair , mon sang. Je le savais, tu es tordu, tu es sauvé@

(epuis ce our mémora#le, le petit Botorduconnut une enfance normale, digne de safamille. Tout naturellement il chassait les perles du ardin pour mieux les entendre siffler.l menait au pré son petit troupeau de #&chesou de #outons et fredonnait7

- Le #on roi (ago#ert a pris l<autoroute %l<enversM

Bais pour fter l<arrivée de son fils dans lemonde des tordus, sa maman prit soin deconfectionner ce fameux chapeau-ch&teau *uine devait plus amais *uitter la tte du princede Botordu @

Le supermarché des motsMarcello Argilli 

A) Avant le texte) (oici le dé%ut d'une istoire.

- Attention, (aniel, choisis-les #ien, lui dit son père. Tous les samedis tu en achètes cent, et pourtant ilne me sem#le pas *ue tu fasses des progrès.8ouviens-toi *ue plus tu en as, plus tu auras du succès dans la vie.- ui papa, marmonna (aniel, en sortant pour se rendre au..... 

,) -e %uoi parle le papa de -aniel&  *es livres+ non, il ne pourrait pas en lire cent en une semaine.

 *es enc,clopédies+ encore moins2

 *es %on%ons+ "a ne sert pas % proresser2

 *es caiers# des cra,ons# des gommes+ pourquoi autant?

 *es documents+ pourquoi pas , mais o6 les stoc7er?

 *es définitions+ 8oil% une bonne idée.

 9n !ait aniel va au supermarcé des mots. :l pourrait aller dans des maasins qui pourraient

 s;appeler'

<1u clair mot, 1ux mots pas chers, /orama, 3a halle aux mots, /ot chant, mots en stoc7.< 

Le supermarché des mots.

#exte manipulé /

- Attention, (aniel, choisis-les #ien, lui dit son père. Tous les samedis tu en achètes cent, et pourtant il ne me sem#le pas *ue tu fasses des progrès. 8ouviens-toi *ue plus tu en as, plus tuauras du succès dans la vie.- ui papa, marmonna (aniel, en sortant pour se rendre au supermarché des mots. l 2 allait tous les samedis, *uand ses parentslui donnaient son argent de poche. et argent,il ne le gaspillait pas en cheUing-gums, en

glaces, en illustrés, en parties de flipper, il ledépensait tout l%. (ans son pa2s, en effet, lesmots s$achetaient 7 on ne pouvait utiliser *ueceux *u$on avait achetés.

  n les trouvait tous au supermarché commedans le dictionnaire, répartis dans les diversra2ons selon les genres. A la disposition desacheteurs, il 2 avait des vendeurs trèscompétents, tous ma/tres et ma/tresses d$écoledipl=més, capa#les de donner n$importe *uelconseil.

(ès son entrée, (aniel se retrouva dans un

ra2on o) était diffusée en sourdine de lamusi*ue classi*ue 7 c$était celui des mots rares,

fré*uenté surtout par des poètes et desécrivains, *ui farfouillaient dans les étagères,

en *ute de termes élégants et raffinés comme 7

V

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 Bais pense' voir si (aniel allait gaspiller ses

sous pour des mots pareils.  oursuivant son chemin, il traversa un ra2ondécoré en rose, celui des adectifs destinés auxcompliments amoureux. Pn eune hommes$adressant % une ma/tresse-vendeuse, était entrain de murmurer, timide et em#arrassé 7- J$en voudrais une dou'aineM- A *ui as-tu l$intention de les dire ; demandala ma/tresse-vendeuse.- >euM. Doil%M. Je voudrais lesM e devrais

les dire %M

Le eune homme rougit.- J$ai compris. ?ue penses-tu de  ces

adectifs '

 ;  Bais si tu me décris comment est ta #ien-aimée, e pourrai te conseiller avec plus de précision. 8i elle est #londe e te proposerai 

(aniel eut un petit sourire de compassion 7 il

trouvait ridicule d$emplo2er de tels adectifs.

  l arriva % un ra2on o) les étagères étaient pleines % cra*uer de ver#es. Karons et filless$2 approvisionnaient selon leur tempérament 7les plus aventuriers achetaient des ver#escomme 7

($autres au contraire préféraient des ver#escomme 7

(es adultes en costume strict et cravate, enrevanche, choisissaient plut=t

(aniel n$était pas non plus intéressé par lesver#es, et moins encore par les mots du ra2onvoisin, o) la radio diffusait des marchesmilitaires et des musi*ues de films de guerre et

de supermen. L%, les clients étaient pres*uetous des eunes portant des #lousons de cuir,des ceinturons % grosses #oucles métalli*ues et

des #ottes de 3 marine 4 américain. $était lera2on des mots agressifs, et sur les étagères ontrouvait des mots comme 7

  8euls des mania*ues, pensa (aniel, pouvaient faire des achats % ce ra2on.  Pn rocS endia#lé provenait d$un ra2on #ala2éde lumières de toutes les couleurs. Pn ma/tre-vendeur, en ean et tee-shirt portantl$inscription O.W.olum#us Pniversit2, parlaitau micro avec l$accent exoti*ue de certainsdisc-ocSe2s.- Come on, boys @ disait-il . Bots américainsgarantis d$origine, fra/chement arrivés desPnited 8tates. 8i vous tene' % tre X.,approvisionne'-vous ici @ A ce ra2on on vendait des mots comme 7

 n se les arrachait, et les clients, garons et

filles, poussaient tous les trois secondes deretentissants .X. *ui se mélangeaient aucheUing-gum *u$ils masti*uaient.- ?uels crétins @ murmura (aniel ens$éloignant. Tandis *u$il continuait % se #alader % travers les ra2ons, il fut a#ordé par unema/tresse-vendeuse.- uis-e t$aider ; lui demanda-t-elle gentiment.?uel genre de mots cherches-tu ;- T$occupe, c$est pas tes oignons, fiche-moi la paix, ronchonna (aniel.- Je comprends, répondit la vendeuse sanss$étonner. (ernier ra2on au fond % droite.  Bais le renseignement était superflu 7 cera2on l%, (aniel le connaissait comme sa poche. l aurait pu le trouver les 2eux fermés,car il le fré*uentait assidGment cha*uesemaine.

omme d$ha#itude, il 2 avait foule, surtout

des garons. Tout d$a#ord il vérifia *u$il 2avait de nouveaux arrivages, puis il se mit %faire son choix, farfouillant méticuleusementdans toutes les étagères. l prit son temps,essa2ant les mots un % un. l en savait un #outdans ce domaine 7 pense' donc, c$était le ra2ondes gros mots.

l en choisit vingt, de vérita#les chefs-d$uvre. ls coGtaient très cher et, *uand il leseut pa2és, il ne lui restait plus #eaucoupd$argent pour les *uatre-vingts autres *u$ildevait acheter, mais cela ne l$in*uiéta pas.

omme d$ha#itude, il les prendrait au ra2on o)l$on vendait les plus économi*ues, celui desmots faux, plein de fautes d$orthographe et de

Y

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 prononciation. ls étaient tous en solde, et pour *uel*ues francs on pouvait en avoir des Silos.(es mots du genre 7 médessin, chossettes,

orloerie, bi#ous, cordonier, septambre,

 pro!eseure, aréoport, ira!le, enrevoir , sans parler de tout un assortiment de ver#es commevous !aisez, il courit, ils romp&rent, tu

mouriras, il est été, il tombat, il sa cassé M

ertes, des mots pareils a faisait mauvais effet% l$école et les enseignants vous flan*uaientdes 'éros % tour de #ras, mais (aniel s$enfichait. e *ui lui importait c$était laconsidération de ses copains 7 en effet personne ne connaissait autant de gros mots*ue lui. ha*ue fois *u$il faisait étalage de sonrépertoire, ils restaient tous #ouche #ée.

 Tandis *u$il rentrait % la maison, il se souvint*ue ses parents l$attendaient avec impatience pour lui demander *uels mots il avait achetés,s$il avait #ien choisi les plus #eaux, les plusutilesM- Berde, pensa-t-il, mes vieux vont encore meles casser @  Bais il retrouva sa #onne humeur en pensant

% ses copains 7- M., lundi, dans ce foutu #ahut, la gueule*u$ils vont tirer, les mecs @ ls vont tous encrever d$envie, ces cM .

Marcello Argilli

#ravail d(analyse.

= 3e texte est troué> ans les cadres indiqués, trouve les mots qui manquent. 1ttention, relis bien ce

qui préc&de 2

Peux tu expliquer comment les mots sont ranés dans le supermarché ? 9st-il possible de !aire

dautres classements ?

@ :nvente toi-même un rayon de ce supermarché. Quels mots y mettrais-tu ? Comment seraient-ils

ranés ?

A Bur ton classeur dessine le plan du supermarché des mots D Pour ce !aire, relis le texte en entier.

E ans la alerie marchande de ce supermarché, il existe un réparateur de mots cassés D. :l a

beaucoup de travail, aide-le % réparer les mots !auti!s D que tu peux trouver dans le texte.

0 Félas, ce réparateur ne peut supprimer ni les ros mots, ni les insultes. :l ne peut que les maquiller,

les arraner pour les rendre plus #olis. Par exemple, il a maquillé lexpression de aniel 

- Berde, pensa-t-il, mes vieux vont encore me les casser @ en orne #leue de licorne, pensa-t-il, mes donneurs de leons vont me friser les oreillesM  D

 1 toi de laider pour les autres ros mots. 9ssaie dinventer quelque chose de poétique>et de dr+le.

) 0t si on inventait notre supermarché de mots& 

) Inventons un nom à ce supermarcé. -ervonsnous des noms ue nous connaissons.

U CHANT DU MOT

La vie Le mot

Z

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Motsmarché

BricomotsVêtimotsLes mousquetaires du vocabulaire

 ,) ous avons re2u un prospectus sur l30uro. ous avons donc décidé de calculer les nouveauxprix des mots %ue nous allons vendre:

- e vends le mot <miri!ique< pour = centime d;9uro parce que ce mot est beau % entendre. ;en

connais d;autres que #e vendrais au même prix' merveille, !éerie, tendresse..

 e le vendrais si peu cher pour qu;il ne soit pas réservé aux po&tes. :mainez une classe o6 les en!ants

utiliseraient ces mots' ans les salles, les él&ves diraient des po&mes et raconteraient des contes. :ls

ne se disputeraient plus et dessineraient sur les murs de beaux paysaes. > 3es pro!esseurs necrieraient plus, ne donneraient plus de devoirs. :ls raconteraient des tas d;histoires. Gn s;amuserait.

 e le vendrais en!in pour que tout le monde puisse acquérir du vocabulaire pour pas cher.

- e vends mon plus beau ros mot pour AHHI, parce que les ros mots empêchent de randir, qu;ils

abJment les oreilles et qu;il y en a trop. Par contre #e donne pour = centime d;9uro les #olies insultes

que #;ai inventées' esp&ce de tables % oreilles, de soleil en poudre>

- e vends le vocabulaire in!ormatique pour = I, parce que tout le monde doit pouvoir utiliser

l;ordinateur et que c;est maintenant nécessaire de bien s;y connaJtre en in!ormatique.

- e vends le mot <uerre< pour EHH HHH HHH HHH HHH HHH I parce que c;est un mot qui apporte la

mort, qui tue la !amille et qui ne sert % rien qu;% !aire du mal.

- e vends le mot < !amille< pour un 9uro, parce que la !amille c;est l;amour, la tendresse et la

douceur. e le vends pas cher pour que ceux qui n; ont pas de !amille puissent en acheter.

Le coupeur de mots Fans oachim BchKdlich

8oici un texte qui pose la lanue, la rammaire, comme espace de liberté. Bi on nous coupe la lanue,

 si nous ne la partaeons pas, nous devenons des êtres manipulés, perdus. Basn possibilité déchaner

avec lautre.

Avant la lecture :a1 [crire le titre sur une demie feuille.3 Dous ave' l% un titre de roman. A vous d$illustrer ce *ue ce titre vous évo*ue.. Ensuite vousimaginere' une *uatrième de couverture *ui résumerait l$histoire *ue votre dessin pourrait illustrer. 4 #1 (onner ensuite la vraie couverture. ?uel autre scénario cette couverture propose-t-elle ; 4

Premi"re partie.  3e réveil et le départ % lécole.

a1 Lire le texte avec les élèves. 0traces de lecture1roposer, pendant la relecture de ce dé#ut un peu complexe, de faire deux dessins 7  3itinéraire de la maison % lécole vu par la m&re, vu par Paul.

 #1 Ensuite demander de faire la mme chose pour leur propre itinéraire 0 de la maison au collège17

Pne vision 3 normale 4 des choses, une vision poéti*ue ou imaginaire de cet itinérairec1 [criture 7 A partir de votre plan poétique D choisissez une maison qui vous a !ait rêver et

décrivez la.

:\

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Ecriture % partir d$un schéma simple 7 !ous les &ours &e passe devant  0 nom de la maison etdescription rapideM.. 1 Peut/tre ue 0 *ue se passe-t-il % l$intérieur, ses ha#itants etcM1

Lous les #ours #e passe pr&s d;une maison prison. 9lle est entourée de rilles qui montent #usqu;au ciel.

 Peut-être que les habitants de cette maison dont eux-mêmes des prisonniers et qu;ils cassent des

cailloux.

Lous les #ours #e passe pr&s d;une maison % lons poils. :l y a tou#ours un ros chien qui aboie dans

 son #ardin. Peut-être que, % l;intérieur, les lits sont des niches, les assiettes des amelles.. Peut-êtrequ;on y mane des croquettes.

::

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Lous les #ours #e passe pr&s d;une maison chanteuse. Plein d;en!ants y chantent tout le temps. Peut-être

qu;il y a un pro!esseur de chant. Peut-être aussi que les tables sont assemblées en notes de musique.

-euxi"me partie 7 la rencontre avec le coupeur de mots.

I assages effacés 0 encadrés1 dans le texte 7 ci les mots grammaticaux sont enlevés. Aux élèves de

les retrouver.I Les images remplacent les lacunes du texte. Les élèves doivent remplir ces lacunes en parlant

comme le héros de la nouvelle.

I EnfinM 3 l$exercice final 4 est % faire en groupe.

:"

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Le coupeur de mots , Fans oachim BchKdlich

Le lundi, le mardi, le mercredi. le eudi,le vendredi et le samedi, % six heures trente précises, le gros réveil sonne si fort, uste %l<oreille de aul, *ue aul croit rver d<ungros réveil *ui sonnerait très fort, uste %son oreille. Bais comme c<est un rve, ou*ue tout au moins aul le croit, il se tournede l<autre c=té pour se rendormir. Baiscomme le réveil sonnait si fort dans le rvede aul *ue aul s<est éveillé, auls<éveille, se retourne et regarde % six heurestrente précises le gros réveil *ui vient ustede sonner. e réveil ne sonne décidément pas, se dit aul, <ai donc #ien rvé.

?u<est-ce *ue aul devrait faire ; sedemande aul. l réfléchit un moment, puis alui revient 7 s<asseoir dans son lit, repousser lacouverture, poser les pieds par terre. uh @?uel froid @ aul se recouvre us*u<au menton.8inon, pas un #ruit. A moins *ue ; Oon, pas un #ruit. aul ferme les 2eux et se dit 7 le sommeil*ui vient après le réveil est le meilleur sommeil.

<est alors *ue la porte s<ouvre+ la mamande aul crie d<une voix #ien trop forte 7 3(e#out, aul @ 4 Elle allume une lumière #ientrop é#louissante. La voix #ien trop forte de lamaman de aul et cette lumière #ien tropé#louissante, c<en est trop pour aul @ Qinis lelit chaud et le meilleur sommeil après le réveil.

aul s<assied dans son lit, repousse lacouverture et pose les pieds par terre. uh @Encore plus froid *ue aul ne l<avait pensé.

?uand il fait froid, le matin, aul inversetouours l<ordre des opérations 7 il commence par s<ha#iller, puis il se lave.

 Le petit déeuner de aul ne prend pas plus

de cin* minutes. aul n<est pourtant pas presséd<aller % l<école.

8ur le chemin de l<école, il 2 a touours*uel*ue chose % voir. Et pour*uoi aul neregarderait-il pas lors*u<il 2 a *uel*ue chose %voir ; lus d<une fois, dé%, aul est arrivé enretard parce *u<il avait regardé ce *u<il 2 avait %voir. (ans ces cas-l%, il dit *u<il s<est rendormi.Pn our, il a dit *u<il 2 avait eu trop de choses %voir en chemin. Bais lors*ue le ma/tre lui ademandé ce *ue c<était, aul n<a plus eu envie

de raconter. Alors le ma/tre a décrété *ue c<étaitune mauvaise excuse de la part de aul, parce*ue aul ne voulait pas avouer *u<il s<étaitrendormi. (epuis ce our, aul prend le chemin

de l<école % sept heures précises. Et la mamande aul demande tous les matins 7 3 our*uoi pars-tu si t=t, aul ; 4 Bais elle ne s<étonne pasoutre mesure. Elle sait *u<il lui faut touours #eaucoup de temps. ar consé*uent, elle trouvefinalement *ue aul a raison de partir si t=t.

La première chose *ue voit aul est unar#re #lanc géant *ui flotte dans le ciel au-dessus de la tte de aul. Pn ar#re-du-ciel *uiflotte, se dit aul. Pn ar#re géant, #lanc. Pnar#re #lanc, géant. Pn géant du ciel, un ar#re #lanc. Pn ar#re géant, #lanc, dans le ciel. Au #out de sept pas ] aul va très lentement ],l<ar#re est un éléphant. 8ix pas plus loin,

l<éléphant est une locomotive. in* pas plusloin, la locomotive est un lit. Le vent fait dunuage ce *u<il veut 7 ar#re-nuage, éléphant-nuage, locomotive-nuage, lit-nuage.

aul, *ui se sent encore fatigué, s<assiérait #ien sur le dos de l<éléphant-nuage *ui lemènerait conforta#lement % l<école. l aimeraitencore mieux s<allonger dans le lit-nuage. l nedormirait pas, c<est sGr, il ne ferait *uesomnoler. Les minces lam#eaux de nuages *uis<effilochent et s<entremlent autour du lit-nuage ressem#lent % de la choucroute. (etemps en temps, aul prendrait #ien une portion de choucroute dans le #leu du ciel.

aul est arrivé % l<arrt du tram. PntramUa2, certes, ce n<est pas une locomotive-nuage, mais ce n<est *uand mme pas rien. aulse poste derrière le conducteur et le regardeactionner la sonnette puis démarrer.

En fait, aul n<aime pas cette sonnette. Ellelui rappelle *ue le temps passe et *ue l<école vacommencer. Les passagers se #ousculent+ ilfaut *ue aul fasse #ien attention de ne pas tre

emporté dans cette #ousculade. Pn vieuxmonsieur dit % un autre monsieur, plus eune 73 Tous les matins, e prends ce tramUa2, ettous les matins c<est le mme cir*ue. n tesecoue, on te cahote % te faire passer lesderniers restes de fatigue si amais tu étaisencore fatigué @ 4 Le tramUa2 secoue et cahoteen poursuivant sa route, mais aul n<écoute pas plus longtemps l<entretien matinal des deuxhommes. l s<aperoit *u<il commence % pleuvoir.(es pa*uets de pluie s<écrasent sur le tramUa2

comme des vagues *ui, de la hauteur d<unemaison , s<écraseraient sur un navire. L<eaufrappe contre les vitres et ruisselle % torrentssur ces vitres7 aul se voit tout entouré d<eau.

:!

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Le tramUa2 chemine % c=té d<un camion dechar#on, *ui fraie péni#lement sa voie sur lachaussée inondée. eu avant d<arriver % l<école,les rails sont si #ossus et tordus *ue letramUa2-navire tangue et rechigne. Lecapitaine réduit le régime de moitié. Le cargode char#on se faufile devant le tramUa2- #ateau. (errière le tramUa2-#ateau s<estglissée une voiture-canot vert grenouille *ui

veut o#li*uer sur la gauche dans un canallatéral. ersonne n<a plus le droit de passer %c=té du tramUa2-#ateau, parce *ue le tramUa2s<arrte. Pn autre tramUa2 arrive en sensinverse, il croise le tramUa2 de aul. Entre cesdeux tramUa2s, il 2 a si peu d<espace *uemme aul ne pourrait sans doute pas sefaufiler.

aul descend. L<école n<est plus très loin.aul ferait #ien un détour, mais il est dé% septheures *uarante. En plus, il pleut.

Alors aul se presse.Après ses rencontres avec un éléphant-

nuage et un tramUa2-#ateau, aul ne s<étonne pas de voir surgir devant l<école un hommedont l<aspect couperait le souffle mme % ungaron plus grand *ue aul.

L<homme ouvre un grand parapluie vert,monte sur une caisse de #ois *ui ressem#le %une valise et se met % chanter @ Bais ce n<est pas vérita#lement un chant. aul croit entendre% la fois un cor#eau, une planche de grenier et

un ours. L<ours grogne, la planche cra*ue et lecor#eau croasse 7

 Meprends vos prépositions

 1ux meilleures conditions.

 9nl&ve attributs en lots,

contre salade de mots.

8ous débarrasse % prix !ixe

de vos consonnes 5sau! x(.

Cédez présents, impar!aits

contre vos devoirs tout !aits.

aul arrive uste % temps en classe.Auourd<hui aul a sciences nat<,mathémati*ues, anglais,

franais, franais, anglais. Les cours sontcomme tous les ours. aul ne travaille pas plus*u<% l<ha#itude, il ne travaille pas moins non plus. l attend plus impatiemment auourd<huila grande récréation pour discuter del<entra/nement avec tous les oueurs de soné*uipe de foot.

Les cours finis, aul rentre vite % la maison.l a ou#lié l<homme % la valise de #ois et sa

chanson. aul a décidé de se dé#arrasser de sesdevoirs de classe avant l<entra/nement de foot.aul allait uste ouvrir son cahier de franais*uand on sonne % la porte. aul entrouvre un

 peu la porte et il en ou#lie de refermer la #ouche @ L<homme % la valise de #ois se tientsur le seuil.

- Je m<appelle Qilolog, dit l<homme d<unevoix grondante, cra*uante et croassante. J<aiune proposition % te faire, aoute-t-il en tapantsur sa valise.

aul répond 7- Bes parents travaillent, reviens plut=t ce

soir, s<il te pla/t @Bais l<homme poursuit 7- Je me charge de tous tes devoirs de classe

 pendant une semaine si tu me donnes toutes tesdisons, par exemple, tes . en<est pas grand-chose.

aul réfléchit et répli*ue 7 - Bais comment est-ce *ue e te donnerais

mes et *uoi *ue ce soit de cegenre ; Je ne les ai pas dans mon placard.

- Tu dis *ue tu me les donnes, un pointc<est tout. Et #ien sGr, e te fais un reu.

Alors aul se dit 7 3 Toute une semaine sansdevoirs % la maison... Et il me suffit de dire 7Je te donne mes et... et *uoi ; Ah,oui, mes 8i ce n<est *ue a. 4

 aul a décidé 7 - (<accord, e te donne mes et

mes . l conduit l<homme us*u<% sa cham#re. Qilolog pose son grand parapluie vert dans un coin, ouvre sa valise en #ois et en sort un #loc-notes. endant *u<ilrédige le reu, aul voit ce *ue contient la

valise. Elle est remplie de petites #o/tes en #oiset cha*ue petite #o/te porte une éti*uette. aullit sur une éti*uette le mot 3 pronoms 4 et unnom *u<il croit conna/tre. aul se souvient *uec<est celui d<un élève de la classe au-dessus, ilse dit 7 3 Je ne suis donc pas le seul.4

Qilolog, assis au #ureau de aul, tend lereu % aul et s<atta*ue immédiatement % sesdevoirs.

aul fourre le reu dans la poche de son pantalon et dit 7

 - Je vais stade.

Qilolog ar#ore un sourire satisfait.

Le soir la maman de aul demande si aula fait devoirs.

- ui, répond aul.- Et *u<est-ce *ue tu as fait d<autre ;

demande la maman de aul.- h, répond aul, e suis allé entra/nement

foot. Ensuite nous sommes allés marchand deglaces.

La maman de aul fixe aul avec de grands2eux, mais elle ne dit rien. Elle pense *ue aul

a sans doute encore inventé un nouveau eu.A propos de la pluie *u<il a reue le matin

mme, aul raconte 7- luie s<écrasait tramUa2, comme des

:5

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vagues aussi hautes *ue maison.La maman de aul l<interrompt 7- Tu ne vas *uand mme pas me raconter 

*ue le tramUa2 a été écrasé par la pluie @- Bais, e n<ai amais dit a @ rétor*ue aul.<est % l<école *ue les choses se g&tent

vraiment.Le professeur 0 M1

01cris le dialogue entre Paul et le professeur…)

Au directeur *ui passe dans le couloir 

 pendant la récréation et veut savoir si le professeur est encore dans la classe, aulrépond7

- Oon, il n<est pas classe.Le directeur en reste une seconde sans voix.

(ans son affolement, aul ou#lie ce *ue dit ledirecteur. e n<est, en tout cas rien de trèsagréa#le.

Bais tre dispensé de devoirs % la maison,aul trouve *uand mme a vraiment #ien.Enfin, il peut faire ce *ui lui pla/t en sortant del<école. e *u<il préfère c<est ouer au foot#all.

Bais il est tout seul. Les autres ne viennent austade *ue lors*u<ils ont terminé leurs devoirs.?u<est-ce *ue aul pourrait #ien faire pendantce temps ; l s<allonge dans l<her#e et regardele ciel. aul s<ennuie.

Le lundi suivant, la semaine sans devoirsest écoulée. aul revient de l<école et soupiredé% parce *u<il trouve *u<il aurait dG tre li#éré plus d<une semaine. aul ne prend plusvraiment plaisir % regarder ce *u<il 2 a % voir, parce *u<il ne peut plus vraiment le raconter comme il faudrait. l n<a pas non plus vraiment plaisir % parler. 8es camarades se mo*uent delui, le professeur 

 pense *u<il fait de mauvaises plaisanteries,et le directeur se, f&che.

3 J<aurais dG exiger au moins deux semaines4, se dit aul, et il s<assied % son #ureau.

<est alors *ue la sonnette retentit+ Qilologest sur le pas de la porte. aul l<invite % entrer et dit 7

- l faut *ue tu me donnes encore unesemaine.

- Fon, mais pas gratuitement, cra*ue la planche de grenier.- ?u<est-ce *ue tu veux en échange ;- Je veux toutes tes formes ver#ales, croasse

la voix.- Toutes mes formes ver#ales ; s<en*uiert

aul, effaré.- L<infinitif, tu peux le garder, a m<est égal,

grogne l<homme. aul réfléchit 7 3 Après tout, l<infinitif suffit

 peut-tre. Et e pourrais aller me #aigner tousles après-midi, en attendant *ue les autresviennent ouer au foot. En plus, cet après-midi,

il 2 a un cir*ue@  - (<accord, répond aul.

Qilolog ouvre la valise, en sort une nouvelle petite #o/te sur la*uelle il inscrit formesver#ales et, au dessus, le nom de aul. aul prend son reu et part au cir*ue.

La représentation ti  Le soir, % ta#le, aul veut % tout prix parler du cir*ue % ses parents.

  0 Paul raconte le spectacle. Aidetoi del2image ui illustre ce moment)

ette fois, aul voit #ien *ue ses parents sonttrès tristes.

aul parti dans sa cham#re, sa maman dit 7-Au dé#ut, <ai cru *u<il avait inventé unnouveau eu. Bais a n<a plus rien du eu.?u<est-ce *ui peut #ien lui arriver ;- eut-tre est-il malade ; s<interroge le père.La mère reprend 7- Oon, certainement pas. Je m<en serais aperu.l doit 2 avoir autre chose. Bais *uoi ;-Attendons, répond le père. l faut *ue nous prenions patience.

A l<école, aul parle le moins possi#le. 8escamarades sont l%, attendant *u<il ouvre la #ouche pour pouffer de rire. ls sont persuadés*ue aul a trouvé un truc pour se pa2er la ttedu professeur . 8eul Qrit', *ui n<a amais étél<ami de aul, dit % aul pendant la récréation7

- Etre petit #out, falloir aller maternelle. u

rester upe sa maman.our finir, le professeur appelle aul et sef&che.

- 8i cela continue, nous allons te dire deux

:6

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mots. ?u<est-ce *ue tu crois exactement; Tu peux imaginer *ue tu peux tout te permettre,hein; Nessaisis-toi, s<il te pla/t et arrte tessottises@

Le troisième lundi, aul dit % Qilolog 7- Je ne pouvoir plus rien faire tout seul. Tu nedevoir pas me laisser tom#er maintenant.Qilolog est content. Bais, #ien sGr, il ne faitrien pour rien @

aul proteste 7- Tu avoir dé% pris asse' @ Bais Qilolog resteintraita#le.our finir, aul cède 7

- Alors, tu vouloir *uoi ; Et Qilolog répond 7- (e tous les mots *ui commencent par deuxconsonnes, e demande la première des deux,ce n<est pas une affaire.(ès le lendemain, aul mesure l<ampleur desdég&ts.Au déeuner, sa maman lui demande de faireles courses en sortant de l<école. aul doit

acheter une part de #rie, des *uenelles de #rochet, deux grappes de chasselas, une frisée.En plus, sa mère a #esoin d<un pa*uet de fritescongelées pour accompagner les #rochettes.- Tu veux *ue e te fasse une liste, ou est-ce*ue tu t<en souviendras ; interroge la mamande aul. - as liste.A la sortie de l<école, aul va % la petiteépicerie du coin.La vendeuse lui demande 7

- ?u<est-ce *u<il te faut, aul ;aul dé#ite d<un trait la commande de sa mère7

 3cris ce ue dit Paul à la commer4ante.

La vendeuse, *ui a entendu parler de ce *uiarrive % aul, répond en s<efforant de garder son sérieux 7- Je regrette, aul, nous n<avons pas a. l faut*ue tu essaies ailleurs.aul sort en tré#uchant. Tout l<après-midi, ilarpente les rues de la ville. l s<apprte %renoncer, lors*u<il aperoit enfin Qilologsortant d<une maison. Qilolog porte dans lamain gauche son parapluie, dans la main droitesa valise en #ois.- Qilolog @ appelle aul. Qilolog se retourne etattend. A #out de souffle, aul s<arrte devantQilolog et lance le plus vite *u<il peut 7

- Je vouloir tout reprendre @Bais Qilolog se contente de lui éclater de rireau ne'.-O<importe *ui peut venir me dire a, répond-il.

 Oous avons conclu un marché, sérieux, et #asta@ u #ien est-ce *ue par hasard, en<aurais pas fait tes devoirs;aul est désespéré. Je te donner mes indiens,mes voitures et mme mon racteur. Et mon #allon foot@ dit aulQilolog rit.- Je ne collectionne pas ce genre d<o#ets,répli*ue-t-il, mais <ai une idée.

l ouvre sa valise et en tire une feuille de papier.- Je te rendrai tout, déclare-t-il, si tu trouvestout ce *ui man*ue sur cette feuille. Tu as un our de délai. Oous nous retrouverons icimme.aul arrache le papier des mains de Qilolog etrentre che' lui en courant. 8a maman est trèsen colère parce *u<il n<a pas fait les courses.Baintenant il faut *u<elle aille faire lescommissions elle-mme, alors *u<elle estfatiguée par son travail. aul s<éclipse dans sa

cham#re et lit la page de Qilolog. Et voil% ce*u<il lit 7

Il y avoir une fois un

homme randes oreilles. Homme

aimer manger des choses rès

étranges. Il rire tout seul

et parfois aller romenade.

II porter un costume ris.

Ses vêtements être joliment

rippés. Il s'arrêter chaquemaison et tendre oreille. Il

vouloir entendre enfants.

Homme avoir toujours sa

valise main, Souvent il

rentrer une maison et discuter

cachette des parents.

  ppartement homme être

un désordre e!traordinaire.

"e tous c#tés, il y

avoir des $oites $ois.

%uelquefois yeu! homme

rétiller quand il rendre $o&teset les jeter air. o&tes

atterrir rigidaire, ou

atterrir lampe. Homme ne

faire que rire. Homme

sem$ler être rès négligent.

Soir il s'asseoir ta$le et,

nouveau, leurer rire. Souvent

il lire ses raffitis haute

voi!. (ela n'avoir pas rande

allure. )ais * minuit pile

Homme avoir ha$itude sauterta$le en chanter.

:V

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+(e que je veu!, je l'aurai

Si je l'ai, je le tordrai

mot * mot et trait pour trait

chat mord chien, chien chat

mordrait+

  (e son c=té Qilolog, rentré che' lui entre-

temps, fait des #onds autour de la ta#le et lanceses petites #o/tes en l<air en chantant7

 Paul le !ol 

 )ol de Paul 

Bes deux #ambes il lui !allait 

mais dans sa tête a pensé

Qu;avec une "a irait,

 9t l;autre il me l;a donnée.

 Ce que #;aurai il n;a pas

Ce que #;ai il n;aura pas

 Qilolog est si content du malheur des autres*u<il en devient écarlate. l faut *u<il reprenneson souffle, il s<assied sur sa valise en #ois,haletant 7 3 ce *ue <ai, il ne l<aura pas... 4aul n<en dort pas pendant la moitié de la nuit.Le lendemain, il demande % Fruno de l<aider.ls se retrouvent che' aul après la classe etaul trahit son secret % Fruno.- (is donc, mon vieux, tu as fait n<importe *uoi@- Je savoir #ien, répond aul, mais *ue vouloirtu *ue e faire maintenant ;- l faut *ue tu réapprennes tout ce *ue tu as

donné % Qilolog, répond Fruno.- Et comment ; demande aul.-Tu cherches dans ta grammaire et dans tondictionnaire.hrase après phrase, aul réta#lit les choses. lfaut parfois *ue Fruno vienne % son secours.e n<est pas si facile *ue cela pour Fruno.Bais , a l<est *uand mme plus, parce *u<il atout dans sa tte. aul doit au contraire sereporter constamment % sa grammaire ou a son

dictionnaire.A la fin, la page est entièrement gri#ouillée7aul a corrigé au feutre #leu et voil% lerésultat.7

 3cris ici la correction du devoir ue$ilolog a donné à Paul..

Fah@ Le reste, paul ne veut plus en entendre parler.

l se fait tard. aul met la feuille dans sa poche. Fruno l<accompagne au rende'-vous ducoin de la rue.

Qilolog est dé% l%. aul lui tend la feuillesous le ne' et , de colère, Qilolog l&che sa

valise en #ois.- Fon, d<accord, grogne-t-il. l fouille % grand- peine dans sa valise , en tire *uatre #o/tes*u<ilouvre et dont il vide le contenu.- Doil%, croasse-t-il.aul aoute encore7- ?uant % moi, e ne te donnerai plus rien, pasmme la moindre petite s2lla#e@l se retourne et s<en va avec Fruno.Qilolog l<entend seulement crier - Qilolog, coupeur de mots, coupeur de langue

 Fans oachim BchKdlich

.

Langue. Autour du coupeur de Mots.

 )ran"ois est un ami de Paul. :l a surpris la conversation entre son copain et )ilolo.

 3ui aussi veut que ses devoirs soient !aits>.

 /ais )ran"ois a trois semaines de retard. )ilolo, lui demande donc , en échane, tous ses ad#ecti!s

quali!icati!s.

 )ran"ois accepte> /ais le voil% amoureux. :l veut écrire une lettre % sa belle !iancée . :l voudrait lui

dire cela'

Ba toute #elle.

Je t<écris pour te dire *ue tu es #elle. Je dirai mme plus, tu es terri#lement #elle. Tes 2eux immensesont transpercé mon &me devenue si o2euse depuis *ue e t<ai vue. Tes longs cheveux fins onttransformé mes ours. Tu es douce et tendre, calme et souriante % la fois. Tes mains longues commedes mains de fées #ienveillantes, dessinent pour moi de magnifi*ues pa2sages. Ta voix mélodieuse

:Y

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emplit encore mes oreilles désormais sourdes aux #ruits désagréa#les des voitures . J<ai aimé ta ro#eéclatante, ton tee-shirt aux couleurs chato2antes. J<ai adoré tes petits pieds si mignons *ui te fontcourir, légère, comme la gracieuse antilope.Je voudrais te rencontrer au plus vite. Diens me retrouver près de la maison aux volets neufs dans lagrande rue *ui #orde le petit s*uare. Je t<attendrai avec un #ou*uet parfumé et coloré.Tu me reconna/tras7 e suis grand, #lond, musclé et e porterai mon nouveau #louson clair.Qranois.

Gr, ce n;est pas cette lettre qu;il enverra> colore las mots que )ran"ois devrait supprimer.

 /ais les malheurs de )ran"ois ne sont pas terminés. /adame )ilolo est une méchante !ée, qui

trans!orme les ad#ecti!s et leur !ait dire le contraire. 1 toi de !aire cette nouvelle lettre.

Ba toute MM

Je t<écris pour te dire *ue tu es MMM... Je dirai mme plus, tu es terri#lement MM... Tes 2euxMMMMM.ont transpercé mon &me devenue si MMMMM depuis *ue e t<ai vue. Tes cheveuxMMMMM.ont transformé mes ours. Tu es MMMM.. MMMMM.et MMMMMM% la fois. TesMMMM mains, comme des mains de fées MMMMMMMMM , dessinent pour moi deMMMMMM. pa2sages. Ta voix MMMMMMMMMemplit encore mes oreilles désormais

MMMMM.. aux #ruits MMMMMM.. des voitures . J<ai aimé ta ro#e MMMMMMMM., ton tee-shirt aux couleurs MMMMMMMM.. J<ai adoré tes MMMMMMpieds si MMMMM.. *ui te fontcourir, MMMMMMMM, comme la MMMMMM.. antilope.Je voudrais te rencontrer au plus vite. Diens me retrouver près de la maison aux volets MMMMM.dans la MMMMMM.. rue *ui #orde le MMMMM.. s*uare. Je t<attendrai avec un #ou*uetMMMMMMMMM et MMMMMMMMMMTu me reconna/tras7 e suis MMMMMMMMMM., MMMMMMM., MMMMMMM. et e porterai mon MMMMMMMMM. #louson MMMMMM.  Qranois.

4n texte pour compléter le th"me5Le mangeur de mots. edieu, Beuil eunesse, =NN0 5album(

 8on nom, c<est Le Fougni Antoine, ou leFougni tout court, c<est comme on veut.

Le Fougni, au dé#ut, était un enfant commeun autre. Nien ne le distinguait des petitsgarons de son &ge. omme eux, il préféraitdé#aller ses ouets *ue ranger sa cham#re.omme eux, il aimait mieux les p&tes *ue les petits pois, les #on#ons plut=t *ue les fessées.

areil, tout comme.l voulait tout savoir, tout conna/tre. (ès

*u<il sut parler, il posa des centaines de*uestions.

- ?uand est-ce *u<on mange ;- our*uoi les maisons ont des toits sur la

tte ;- <est *uoi un oli#rius ;- ?ui a mis tous les poissons dans l<eau ;- our*uoi les ar#res poussent vers le haut ;

- ?ui ; ?ue ; ?uoi ; ) ; ?uand ;omment ;

l contemplait le monde derrière une fort

de poins d<interrogation.

$uand il ne posait pas de *uestions, LeFougni avanait des suppositions, se donnaitdes explications, inventait des solutions Tout letemps,il parlait. arlait, parlait.

our sa mère, c<était dur.our son père c<était dur.(ans la tte de Le Fougni, les idées se

croisaient. l parlait d<une chose, et dé% luivenait l<idée d<une autre. ?ui naissait,grandissait et *ui attendait % la porte de seslèvres. ^a se #ousculait dans la #ouche. ^achahutait. Et forcément, a se chevauchait.

(ehors, on ne comprenait rien. l neséparait plus les mots. Tous étaient collés % lasuite. ^a donnait des phrases comme a 7

Le#allonestdégonflécardemaincémercredi.

Waplusdelaitdansmoncarta#lépuisé ;é*ui*uiataché-monta#lierauchocolat ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ;; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ;

:Z

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Le Fougni s<était fa#ri*ué son proprelangage. l parlait le 3 Le Fougni 4.

8es parents étaient in*uiets. Le dialogueétait impossi#le. 8a mère lui demandait de #ienarticuler tous les mots, de sé-pa-rer tou-tes less2l-la-#es. Bais rien n<2 faisait. <était duchinois, en pire.

Pn our, excédés, ses parents lui dirent*u<ils ne lui parleraient plus tant *u<ilmangerait tous ses mots.

our Le Fougni, ce fut la révélation. Bais,oui, c<était donc a @ omme d<autres sont #uveurs d<eau, m&cheurs de cheUing-gum, ousuceurs d<os de poulet, lui était 7 mangeur demots.

Et il 2 prit goGt.Fien sGr, il se nourrissait de 2aourt et de

viande, mais aussi de ver#es et de suets,

 parfois mme de compléments.l écoutait puis il répétait les mots *ui lui

sem#laient les plus appétissants 7 3 chantill2fraise couscous spaghetti 4, 3 poulet vanille 4...

uis il eut l<appétit d<autres mots 7 3locomotive 4, 3 #igoudi 4. l préférait les motsronds et oufflus. ertains mots l<agaaient 7 lemot 3 taxi 4 le faisait tousser, il le recrachaittout de suite. areil pour 3 cas*uette 4 ou 3tarentule 4.

Le Fougni apprit % lire ou, du moins, %reconna/tre la forme des mots. l ouvrait unlivre % n<importe *uelle page et composait sonmenu.

En entrée, les petits mots 7 les 3 dé%, l%,oui, #of 4, etc.

En plat principal, les mots un peu gras 7 3gargouille 4, 3 administration 4 ou 3 voisinage4... Les mots en sauce avaient sa préférence 7 3au-del% du pont 4, 3 en face de la gare 4.

Enfin, au dessert, il se régalait de p&tisseries0car il n<aimait pas le fromage1. Pne 3

menuiserie 4 avec une 3 alouette 4 sur ledessus, comme la cerise sur le g&teau.Le Fougni mangeait goulGment. 8ans

m&cher. l dévorait plus *u<il ne savourait. our 3 menuiserie-alouette 4, on entendait 7 3menuette 4.

<était oli, mais inaudi#le, pres*ueindigeste.

8urtout *u<au lieu de goGter  raisonna#lement, et de s<a#stenir de manger 

entre les lectures % haute voix, il grignotaitsans cesse. Ko#ant, l%, un mot sur une affichedans la rue, picorant, ici, un complémentd<o#et direct dans le titre d<un ournal, suant

une épithète...8i #ien, *u<un #eau our il fit une

indigestion. lus rien n<arrivait % passer, mme pas une interection, oh @ l% @ l% @ Nien.

(ans un gargouillement, il tom#a % genouxet vomit deux ou trois consonnes.

8es parents affolés, après l<avoir allongé sur le lit, appelèrent le médecin. l ausculta LeFougni et lui fit prononcer 7 "", "". Et Le

Fougni répéta 7 3 tendres doigts, tendres doigts4. Le médecin retira vite ses doigts de la #ouche de l<enfant et conclut *ue Le Fougnimangeait trop. Les parents furent étonnés par ce diagnostic, car leur enfant s<alimentaitnormalement. ourtant, dans le doute, ilssuivirent le conseil du médecin et demandèrent% Le Fougni de suivre un régime. En enfantsage, Le Fougni fut d<accord.

(ésormais, il ferait attention % ce *u<ildirait.

8es parents surveillaient son alimentation,et Le Fougni surveillait ses récitations. l secontentait le matin de dire le our et la datemar*ués sur le calendrier, accompagnés dedeux ou trois réflexions sur le temps *u<ilfaisait et puis il filait % l<école avec, dans leventre, un petit creux.

Qini de ra#&cher la liste des élèves pendantles récréations. Qini de goGter d<une page d<unmaga'ine.

Le régime était sévère, mais très vite, il

 porta ses fruits. Le Fougni se faisaitcomprendre, son dé#it plus lent lui permettaitde #ien séparer les mots % la grande oie de ses parents. Bais pour lui, tout n<était *uefrustration. Tout ce *u<il avait en tte, toutesses idées, ses interrogations n<arrivaient pas %se concrétiser avec si peu de mots.

R *uoi #on demander 7 *uel temps fait-il ;?uand, au fond de soi-mme, on voudraitsavoir 7 comment naissent les nuages ;omment se fa#ri*ue la pluie ; our*uoi lesoleil ne #rille *ue le our ;...

Alors Le Fougni fit la grève de la faim. lse tut.

n rappela le médecin. Le Fougni ouvritgrand sa #ouche. n ne constata aucuneanomalie. Les organes de la parole étaientintacts. n crut alors *u<il était sourd. LeFougni ouvrit grand ses oreilles. Les organesde l<audition étaient intacts.

n dut se rendre % l<évidence. Le Fougniétait muet. Dolontairement muet.

Doici un exemple de sa réponse, *uand samère lui demandait ce *u<il avait fait % l<écoledans la ournée 7

3....................................................................

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....................... 4

Bme s<il ne parlait plus, Le Fougnin<arrtait pas de penser, de regarder, de sentir et

de ressentir. Alors, pour se faire comprendresans parole, il utilisa son ne', ses mains, sa peau, son regard... Tout participait % lui fairedécouvrir le monde et % s<en faire comprendre.

Pn our *u<il était dans sa cham#re,finissant de s<ha#iller pour sortir, son chat luidit 7 3 O<ou#lie pas tes #ottes et ton ciré, il va pleuvoir. 4 Le Fougni le remercia de sonconseil, et s<ha#illa en consé*uence.

Le chat #ien évidemment n<avait émisaucun son, mais le dialogue avait #ien eu lieu.Le matou avait passé sa patte derrière son

oreille pour prévenir de l<orage et Le Fougnil<avait remercié d<un clignement d<il.

Les progrès de communication de LeFougni étaient considéra#les.

Le langage du corps s<avérait #ien plusexpressif *ue tous les mots dont disposent leshommes. Le regard, % lui seul, pouvaitexprimer des centaines d<émotions 0doute, oie, peine, lassitude, peur, passion...1.

Et les mains @ *ui se crispent, se figent,

serrent, caressent, trem#lent, suent, #attent,saluent...Tout ce nouveau voca#ulaire permettait %

Le Fougni d<exprimer plusieurs sentiments enmme temps. La peau parcourue d<un frisson,un sourcil *ui se soulève, un front *ui se plisse,un index *ui désigne, une main *ui fr=le, deslèvres *ui se ca#rent puis es*uissent unsourire...

Tout en lui était expressif.

8es meilleurs professeurs étaient les

animaux.(u chien, il apprit le r=le des oreilles, dune', du regard, certains gestes de soumissionou de domination.

(u chat, le r=le des poils. (es leons desagesse, de méditation. 8avoir tre vif *uand ille faut, garder son calme le reste du temps.atience. Nuse. (étermination. ndépendance.

L<apprentissage aidant, Le Fougni explorades langues volatiles.

elle des fleurs, par exemple. l pouvaitdiscuter des heures avec les marguerites,

écouter le gla_eul lui raconter sa folle eunesse parmi les pissenlits.

<était merveilleux, il aimait a. ^a sesentait.

Le Fougni parlait aussi des languesmarginales, discrètes % l<excès, comme le 3statue 4 dans les ardins pu#lics, le 3dictionnaire des #i#liothè*ues 4 ou encore le 3mo#ilier 4 réservé aux chaises, ta#les et #uffetsde salon... Les crises de rire avec la scie égo_ne@ Les disputes avec le ta#ouret de cuisine et lesleons de choses avec la porte cochère @

l n<était pas dans la norme. n plaa LeFougni en 3 maison 4. Pn éta#lissementspécialisé o) il retrouva des enfants comme lui.

?uand Le Fougni entra dans la vaste pièceo) ils étaient rassem#lés, il fut accueilli par unsilence assourdissant.

Aucun mot n<avait été prononcé, maischacun, dans son langage, avait salué LeFougni, *ui, % son tour, se présenta en langue 3fourmi 4. ar petits gestes saccadés, par d<innom#ra#les #attements de cils, deux ruadeset une reculade, il dit son nom, *u<il était

content de faire leur connaissance.

?u<il était sGr de #ien s<entendre avec eux.

as si facile pourtant de communi*uer avecles autres pensionnaires. ls connaissaient tropde faons de s<exprimer.

L<un pouvait emplo2er le langage 3 fleurs 4,et l<autre lui répondre en 3 chat 4 et tout aussi #ien poursuivre ses explications en 3 lit pliant4. l fallait touours tre attentif au moindre

signe émis.?uand votre interlocuteur se grattait, par exemple, cela pouvait vouloir dire 7 3 Je préfère le lait 4 ou 3 e vais courir dans lechamp 4 ou 3 <en ai pour l<après-midi 4.

Les ours passaient et Le Fougni s<était fait% sa nouvelle vie. Lors*u<un événement vintsu#itement #ouleverser son existence.

L<événement s<appelait 7 Lola.Et c<était la fille du concierge de

l<éta#lissement. Le Fougni imaginait *u<elle

était comme les autres enfants de la maison.Bais, un our, il découvrit *ue Lola parlaitl<3 humain 4. (<une voix si douce, simélodieuse *ue Le Fougni en resta muetd<admiration. (e sa #ouche sortaient des motssi harmonieux, *u<il lui vint mme l<envie de seremettre % cette langue pourtant si étri*uée. lfaut dire *ue lors*ue Lola parlait, c<était...

<était #ien.?uand elle disait 3 <aime la couleur orange

4, on comprenait 7 3 (e toutes les couleurs,celle *ui pour moi est la plus chato2ante, c<est

la couleur du soleil *ui plonge dans la mer,celle du fruit sucré du pa2s des mille et unenuits *ui rafra/chit le #édouin assoiffé par unlong vo2age. 4

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<était #ien.<était miel.(ans un premier temps, Le Fougni essa2a

de communi*uer avec Lola, de lui fairecomprendre *u<il voulait tre son ami. Pnefois, il lui laissa, % la manière des papillons denuit, des messages odorants, sur le re#ord desfentres et sur les poignées de porte. L<effet futdésastreux. (ès *ue Lola le croisait, elle se

 pinait le ne'. Le Fougni eut alors recours % lamode du fer % repasser amoureux. R l<aide demouchoirs, il confectionnait de savants pliages*ui représentaient des formes animales. Ainsi,Lola trouvait souvent sur sa chaise ou son #ureau, un morceau de tissu plié en forme degrenouille ou de lapin. Bais le message restaitconfus. Le Fougni dut se rendre % l<évidence,Lola ne comprenait rien, % part le langagehumain.

Après de longues hésitations, Le Fougni prit la résolution de reparler avec des motsd<homme. Bais il serait très sévère dans leur sélection, il les choisirait avec précaution, pour leur harmonie, leur sens, leur couleur, pour ler2thme des lèvres.

our *ue cha*ue mot prononcé ne soit pasun mot de plus dans le vacarme des hommes.

our *u<il soit comme un diamant *u<il offrirait% *ui saurait l<écouter.

Et, alors *ue Le Fougni s<apprtait %exprimer son premier mot, Lola échangea sa première parole de papier. edieu,

 A partir des al%ums d(Alain Le +auxPapa m(a dit 6 Maman m(a dit 6 Mon copain Max m(a dit

aux 0ditions 7ivages

On exercice D pour aider les él&ves % !aire la di!!érence entre sini!iant et sini!ié. o6 lon retrouve

le dessin pour aborder lexpression imaée, le sens !iuré du lanae.

- u c+té du pro!esseur ' )aire un choix dexpressions proposées par lauteur enlever la léende et

la mettre de c+té en la réservant pour plus tard laisser sous chaque imae un espace blanc pour

inviter les él&ves % écrire. 9crire quoi ? 3a consine reste volontairement !loue ' on peut écrire ce

quon voit sur limae, ce % quoi cela nous !ait penser, ce quon imaine>

- u c+té des él&ves ' 3eurs écrits relevés !ont énéralement état de @ possibilités ' une écrituredescriptive, narrative, en!in une écriture plus symbolique D qui propose des expressions imaées

5 par exemple une demi-sur D(.

- 3es écrits tapés et reroupés sont lus en classe. 3es él&ves sont invités ensuite % les classer selon le

classement qui leur semble pertinent et sous le titre qui leur semble le plus adéquat.

- /ise en commun des propositions de classements et discussion sur ce qui !ait la di!!érence entre ces

écrits. Cest % ce moment-l%, pour certains él&ves, que se !ait le déclic, quils comprennent que les

imaes de lalbum #ouent sur le sens et les mots des expressions imaées.

- :l reste % poursuivre cette découverte souvent #ubilatoire ' le lanae lui-même peut être source de

 #eux, dhistoires. Gn peut partir des mots, de la !a"on dont ils peuvent #ouer entre eux, des imaes

quils proposent quand on les assemble autrement pour écrire un récit plus lon, plus complet. 3es

él&ves sont invités % choisir parmi ces textes celui qui les !ait rêver ou rire pour écrire tout autour une

histoire enti&re.

- 3a derni&re étape peut être !acultative ' les léendes de lalbum correspondant aux imaes,

disposées sur une même !euille et dans un ordre di!!érent de celui des imaes, sont distribués aux

él&ves. :l sait alors de retrouver pour chaque imae sa léende en reliant, sur chaque ensemble, par

des traits de couleur, les correspondances entre mots et éléments de dessins 5par exemple ' le dessin

de la chaJne sera rattaché % la racine chaJne dans lexpression déchaJné D(.

 *es $leurs pour Algernon5rtogrape et intelligence

A1 (émarches8upport 7 (es extraits d$un roman de science-fiction de (aniel Xe2es, datant de :Z5Z, (es Qleurs pour Algernon

HH

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L$o#ectif est dou#le 7

- d$une part, dédramatiser l$erreur en orthographe en travaillant sur les représentations sociales del$orthographe 7 orthographe et 3 dé#ilité 4, orthographe et handicap, orthographe et futur métier0représentations *ue les gens se font des lettres d$em#auche, etc.1, orthographe et intelligence 0celui*ui se prétend 3 nul 4 en franais % l$école est souvent celui *ui fait 3 plein de fautesd$orthographe 4M1

- d$autre part, amorcer la d2nami*ue de l$o#servation de l$écrit, du repérage et du raisonnementgrammatical + l$orthographe étant souvent considérée, comme le talent ou le don, comme une donnéede #ase, contre la*uelle on ne peut rien.

6re pase 7

onte randu n`:

" mars. Le (r. 8trauss dit *ue e devre' écrire tout ce *ue e panse et *ue e me rapèle et tout ce *uimarive % partir de maintenan. Je sait pas pour*uoi mais il dit *ue ces un portan pour *u$ils voie si ils peuve mutilisé. J$espaire *u$ils mutiliserons pas *ue Biss Xinnian dit *u$ils peuve peut tre me rendreun télian. Je m$apèle harlie Kordon et e travail % la #oulangerie (onner. Br. (onner me donne ::dolar par semène et du pain ou des g&teau si $en veut. J$ai "H ans et mon aniversère est le mois prochin. J$ai dit au (r. 8trauss et au proféseur Oemur *ue e sait pas #ien écrire mes il dit *ue sa faitrien il dit *ue e dois écrire come e parle et come $écrit les compositions dans la classe de BissXinnian au cour d$adultes atardé du olege FiSman o) e vait " fois par semène a mes heures deli#erté. Le (r. 8trauss dit d$écrire #ocou tou ce *ue e panse et tou ce *ui m$arive mes e peux pas pansé plus pas*ue $ait plus rien a écrire et e vais marété pour ooudui.

harlie Kordon

Travail en groupes *ui ne pose pas ce texte comme fautif ni % corriger. ela dit, #eaucoup d$élèves,spontanément, comme des profs, sortent leur st2lo rouge et commencent par corrigerM

La consigne peut tre 7(oici le dé%ut d2un roman. 7u2estce ue les lecteurs ue vous /tes , apprennent+ 7uelles uestionsvous posevous + 7uelles ,pot6ses pouvevous faire sur la suite# le contenu# la forme de ceroman +Bise en commun de ce *ui a été trouvé dans les groupes.

,"me phase : le travail se centre sur l$orthographe avec des outils, des dictionnaires et desgrammaires. L$o#ectif est de parvenir % l$explication grammaticale.

La consigne 7 (ous deve expliuer à 8arlie 9ordon un point de grammaire# vous devene les professeurs de 8arlie. (ous repére dans son compterendu des erreurs grammaticales ou deserreurs lexicales ui reviennent plusieurs fois. (ous essa,e de comprendre le pouruoi de ces

erreurs 0par ex. : il se trompe de terminaison personnelle# parce u2il confond la 6re et la ;6me personne du singulier < ou il ne fait pas la différence entre un ver%e du er et du ;6me groupe < ouil ne sait pas con&uguer tel ou tel temps ver%al < ou il ne sait pas faire la différence entre desomopones comme est =es=et# comme on=ont# a=à# etc.) (ous lui propose une correction rédigée.

our les plus eunes élèves, on peut donner *uel*ues pages du petit livre de Feno/t Barchon, Bots-clés pour réussir ses dictées, *ui propose *uel*ues mo2ens mnémotechni*ues pour retenir des règlesd$orthographe avec des dessins.

8"me phase 7 lecture en groupes d$extraits du roman de (aniel Xe2es. ha*ue groupe dispose de !extraits différents, un pour cha*ue mem#re 7

H"

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A1 onte randu ". V mars + F1 :5 avril + 1:5 mai + (1 H" uin-"\ uin-V uillet-:\ uillet-:! uillet-HH uilletLe groupe est chargé de repérer l$évolution de l$orthographe de harlie Kordon % travers ses comptes-rendus, de rédiger par écrit ce *ui se passe dans le roman et de faire des h2pothèses de lecture sur lafin du roman 0heureuse ou non1.

La consigne 7 Racontevous0 à l2oral) ce ui se passe dans vos extraits < rédige un résumé del2ensem%le < propose à l2oral# des ,pot6ses sur la fa4on dont va# selon vous# se terminer leroman < écrive ensem%le le dernier compterendu de 8arlie .

9"me phase 7 Travail d$orthographe sur un texte % choix multiples, rédigé par le professeur ou inventé par les élèves. ar exemple, un texte inventé par un groupe d$élèves de 5ème 7

8ur une planète lointaine, des hommes sem#la#le9s$em#la#les9sem#la#les % ceux de la terre, ontinventé une étrange machine.$est la B..A., machine %9a intelligence9intélligence automati*ue.Les attardés peuvent9peuve ainsi devenir intelligent9 intelligents, ceux *ui ne sont pas #ons9#on enorthographe font des progrès spectaculaires9spectaculaire.Bais si les hommes *ui sortent de cette machine savent répéter9répèter des règles, ils9il gardent uneintelligence de ro#ot .ls9il ne se comprennent9comprenne pas entre eux et ne cesse9 cessent de se faire la guerre.

8oisis la forme ui convient parmi celles ui sont en caract6res gras et expliue pouruoi c2estcellelà ue tu coisis et pas une autre.

) 0xtraits distribués.

-es ;leurs pour Algernon <extraits) 1 0l"ve Aonte randu ". ] V mars. Le (r 8trauss et le (r Oemur dise *ue pour les taches sa fait rien. Je leur aidi *ue J<ai pas renversé d<ancre sur les cartes et *ue e pouvai rien voir dans l<ancre. ls on dit *ue peutètre ils manplo2eron *uan-mme. J<ai dit *ue miss Xinnian ma amais donné des test comme saelle me fait seulman lire et écrire. ls on dit *ue miss Xinnian a dit *ue <étai son me2eur élève au cour

du soir pour les adultes pars*ue e fai tout ce *ue e peu et e veu vraiman aprandre. ls on dit coman sase fait *ue ta été tout seul au cour du soir harlie. oman *ue tu la trouvé. J<ai di *ue <ai demandé %des ans et *uel*uun ma dit ou e devrai allé pour aprandre a lire et écrire comme 2 faut. ls ont dit pour*uoi *ue tu voulais aprandre. J<ai di pars*ue toute ma vie <ai voulu tre intelian au lieu d<tre #te. Bais c<est tres difficile d<tre intelian. ls on dit tu sais *ue ce sera pro#a#leman tant porère. J<aidi oui. Biss Xinnian me l<a dit. 8a me fait rien si sa fait mal.J<ai eu ancore d<autres tests idiots auourdhui. La dame *ui me les a fait passés était entille et elle madit coman sa sapèle et Je lui ai demandé coman sa sécrit pour *ue e le mète dans mon corne randu.TE8T (<AENETO T>EBAT?PE., Je conai pas ces H mots mais e sais ce *ue sa veut diretest. l faut le réussir ou on a des mauvais points. e test avait lair facile parce *ue e pouvai voir lesimaes. 8eulman cette fois elle me demandait pas de lui dire les imaes. 8a ma em#rou2é. J<ai di *uel<homme d<hier voulait *ue e dise ce *ue e vo2ai dans l<ancre mais elle a dit sa fait rien. Elle a dit faite

des istoires sur les ans dans les imaes.Je lui ai di coman *u<on peut dire des istoires sur des ans *u<on a amais vu. J<ai di pour*uoi e devraidire des mansones. e di plus amais de mansones pars*ue e sui touour atrapé.Elle ma dit *ue ce test et l<autre le ror cha*ue c<était pour conna/tre la personalité. e *ue <ai ri. J<ai dicoman on peut conaitre sa d<après des taches et des fotos. Elle s<est mise en colère et elle a rangé sesimaes. 8a met égal. <était idiot. Je. croi *ue <ai pas réussi ce test la nonplu.Après des hommes en #louse #lanche mon anmené dans un autre androit de lopital et ils mon donné un eu. <était comme une course avec une souri #lanche. ls apelait la souri Algernon. Algernon étaitdans une #oite avec des tas de tournans *ui faisait comme des murs et on ma donné un cra2on et un papier avec des lignes et des tas de cases. (<un coté 2 avait (EANT et de l<autre coté ANNDEE. lson dit *ue c<était un a#irinte et *u<Algernon et moi on avait le mme a#irinte a faire. Je pouvais pasconprandre coman on pouvait avoir le mme ahirinte si Algernon avait une #oite et moi un papier mais <ai rien di. Et pui <avai pas le tant parce *ue la course allait comancé.Pn des hommes avait une montre *u<il essa2ait de caché pour *ue e la vo2e pas alor <essa2ai de pasregardé et sa me randait nerveu.

H!

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En toucas ce test ma an#été pluss *ue les autres pars*u<ils l<on fait plu de :\ fois avec des a#irintesdiférant et Algernon a gagne toutes les fois. Je savai pas *u<une souri c<était si intelian. Algernon estune souri #lanche. eutètre *ue les souris #lanche son plus intéliante *ue les autres.

-es ;leurs pour Algernon <extraits) , 0l"ve :5 avril. ] Biss Xinnian dit *ue <apprends vite. Elle a lu *uel*ues ompte Nendus et elle m<a regardédr=lement. Elle dit *ue e suis *uel*u<un de #ien et *ue e les étonerai tous. Je lui ai demandé pour*uoi.Elle a dit peu importe mais *ue e ne devrai pas tre découragé si e trouve *ue tout le monde n<est paschic comme e crois. Elle dit *ue pour *uel*u<un *ue la nature a si peu g&té e fais mieux *ue des tas

de gens *ui ne se servent pas de leur cerveau. J<ai dit *ue tous mes amis sont intelligents mais gentis.ls m<aiment #ien et ils ne m<ont amais fait de méchanceté. A ce moment elle a eu *uel*ue chose dansl<euil et il a fallu *u<elle court au lava#o.: 6 avril ] Auourd<hui, <ai apris, la virgule, voila une virgule 0,1 c<est un point, avec une *ueu, missXinnian, dit *ue c<est important, parce *ue, sa fait mieux, *uand on écrit, elle dit, *ue *uel*u<un, peut perdre, des tas d<argent, si une virgule, n<est pas, % la, #onne place, e n<ai pas, d<argent, et e ne vois pas, comme une virgule, vous empche, de le perdre.Bais elle, dit, *ue tout le monde, se sert de virgules, alors moi aussi, e m<en sers.:V avril. ] Je me suis mal servi des virgules. <est la ponctuation. Biss Xinnian m<a dit de chercherles mots longs dans le dictionnaire pour apprendre % les écrire, <ai dit *u<est ce *ue sa fait du moment*u<on peut lire ce *ue <écris. Elle a dit sa fait partie de l<éducation alors maintenant e regarderai tousles mots *ue e ne sais pas comment écrire. 8a prend lontant pour écrire comme sa mais e crois *ue e

me rappelle une fois *ue <ai regarde une seule fois suffit. <est comme sa *ue <ai pu écrire le mot ponctuation comme il faut. <est comme sa dans le dictionnaire. Biss Xinnian dit *ue le point est aussiune ponctuation, et *u<il 2 a des tas d<autres signes % apprendre. Je lui ai dit *ue e cro2ais *ue tous les points devaient avoir des *ueus mais elle a dit non. faut les mélanger, elle m<a montré ; comment 3 les mélanger et 0maintenant,. e sais+ mélanger @toutes 4 les sortes de ponctuation, dans @ ce *ue J<écris ;l-2 a, des tas @ de règles ; % apprendre+ mais e me les enfonce, dans la tte.Pne chose *ue <aime. hère miss Xinnian 7 0c<est comme sa *u<on écrit dans une lettre commerciale si e dois un our faire du commerce1 c<est *ue, touours elle me donne une raison 3 *uand ] e luidemande. Biss Xinnian est un gen<ie @ Je voudrais @ tre aussi intelligent 4 *u<elle+ 0La ponctuation,c<est+ amusant @1

:Y avril. ] ?ue e suis #te @ Je n<avais mme pas compris de *uoi elle parlait. J<ai lu la grammairehier soir et tout 2 est expli*ué. Alors J<ai vu *ue c<était comme ce *ue miss Xinnian essa2ait de medire, mais e n<avais rien compris+ e me suis levé au milieu de la nuit et tout s<est mis en ordre dansmon esprit.Biss Xinnian a dit *u<en marchant pendant *ue e dors la télé a été très utile. Elle dit *ue <ai attint un plateau. <est comme le sommet plat d<une montagne.?uand <ai eu compris comment on met la ponctuation, <ai relu tous mes anciens omptes Nendusdepuis le dé#ut. 8apristi @ *uelle orthographe et *uelle ponctuation @ J<ai dit % miss Xinnian *ue edevrais tout relire et corriger toutes les fautes, mais elle a dit. Oon, harlie, le (r Oemur les veutcomme ils sont. <est pour*uoi il a permis *ue tu les garde après les avoir fait photocopier, pour *ue tuvoies tes progrès. Tu avances % grands pas, harlie

-es ;leurs pour Algernon <extraits) 8 0l"ve :5 mai. ] Le (r 8trauss est très en colère après moi parce *ue e n<ai pas rédigé un seul compte renduen *uin'e ours. 8a colère est ustifiée parce *ue le la#o me paie maintenant un salaire régulier. Je luiai dit *ue <étais trop occupé % méditer et % lire. Lui a2ant fait remar*uer *u<écrire était pour moi lent eténervant parce *ue <ai une vilaine écriture, il m<a suggéré d<apprendre % laper % la machine. Je peuxécrire #eaucoup plus facilement désormais, parce *ue <arrive % dact2lographier près de soixante-*uin'e mots % la minute. Le (r 8trauss ne cesse de me recommander de parler et d<écrire le plussimplement possi#le pour *ue les gens puissent me comprendre.Je vais essa2er de passer en revue tout ce *ui m<est arrivé depuis *uin'e ours, Algernon et moi-mmeavons été présentés % l<Association des s2chologues Américains siégeant en congrès avec l<AcadémiePniverselle de s2chologie mardi dernier. Oous avons vraiment fait sensation. Le (r Oemur et le (r8trauss étaient fiers de nous.

Je souponne le (r Oemur *ui a soixante ans 0dix ans de plus *ue le (r 8trauss1, de tenir a#solument %voir les résultats tangi#les de ses travaux. l su#it sans aucun doute une pression de la pan de Brs Oemur.

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ontrairement % l<impression *ue e m<étais faite de lui tout d<a#ord, e me rends compte *ue le (r Oemur n<a rien d<un génie. l a un esprit très développé, mais constamment en proie au doute. l veut*ue le monde le prenne pour un génie. <est pour*uoi il est important pour lui d<avoir le sentiment *ueses travaux sont acceptés par le monde. Je crois *ue le (r Oemur craignait de nouveaux retards parce*ue *uel*u<un aurait pu faire une découverte dans ce domaine et lui enlever le droit % lareconnaissance pu#li*ue.Le (r 8trauss, en revanche, pourrait tre *ualifié de génie, encore *ue <aie l<impression *ue sa culturen<est pas asse' étendue. l a été édu*ué dans la tradition d<une étroite spécialisation+ les aspects pluslarges d<une solide culture générale ont été #eaucoup trop négligés ]mme pour un neurochirurgien.

J<ai été vivement étonné d<apprendre *ue les seules langues anciennes *u<il pGt lire étaient le latin, legrec et l<hé#reu, et *u<il ne conna/t pres*ue rien des mathémati*ues au-del% des niveaux élémentairesdu calcul des variations. ?uand il me l<a avoué, <en ai été pres*ue ennu2é. e fut comme s<il avaitcaché cette partie de lui-mme afin de me tromper, en prétendant tre ce *u<il n<est pas ] ainsi *ue lefont #ien des gens, d<après ce *ue <ai découvert. Je ne connais personne *ui soit ce *ue l<on pourraitcroire d<après les apparences.Le (r Oemur para/t mal % l<aise en ma présence. arfois, *uand <essa2e de *ui parler, il me regarded<une faon #i'arre et se détourne. J<ai été en colère au dé#ut, *uand le (r 8trauss m<a dit *ue edonnais au (r Oemur un complexe d<infériorité. Je cro2ais *u<il se mo*uait de moi et e suis sensi#le %l<excès de la mo*uerie.omment pouvais-e savoir *u<un ps2cho-expérimentaliste hautement respecté comme Oemur n<avaitaucune connaissance de l<hindoustani ni du chinois ; <est a#surde *uand on songe aux travaux

actuellement en cours en nde et en hine ustement dans sa spécialité.J<ai demandé au (r 8trauss comment Oemur pouvait réfuter les atta*ues de Nahaamati contre saméthode et ses résultais s<il n<était mme pas d<a#ord en mesure de les lire. L<étrange expression *ue prit le visage du (r 8trauss ne peut avoir *u<une des deux significations suivantes 7 ou #ien il ne veut pas dire % Oemur ce *u<on pense de ses travaux aux ndes, ou #ien 0et cela m<in*uiète1 le (r 8traussn<en sait rien non plus. l faut *ue e prenne soin de parler et d<écrire clairement et simplement pour*ue les gens ne soient pas portés % rire.

(es Qleurs pour Algernon 0extraits1 ! Elève (

.H" uin. ] J<ai complètement a#andonné la machine % écrire. Ba coordination est mauvaise. Je sens*ue mes mouvements deviennent de plus en plus lents. J<ai eu un choc terri#le auourd<hui. J<ai pris unarticle *ue <utilisais dans mes recherches 7 Pe#er ps2c#ishe Kan'heit de Xrueger, pour voir si cela pourrait m<aider % comprendre ce *ue <avais fait. J<ai d<a#ord pensé % une défaillance de ma vue. uis <ai compris *ue e ne pouvais plus lire l<allemand. J<ai. fait des essais avec d<autres langues. Toutes parties @:\ uin. ] Pne semaine passée sans m<tre ris*ué % reprendre la plume. Le temps s<écoule comme dusa#le entre mes doigts. La plupart des livres *ue <ai sont trop difficiles pour moi maintenant. ls mefont mettre en colère parce *ue e les lisais et les comprenais il 2 a seulement *uel*ues semaines.Je me répète sans cesse *ue e dois continuer % rédiger ces comptes rendus, car il faut *ue *uel*u<unsache ce *ui m<arrive. Bais il me devient de plus en plus difficile de former les mots et de me rappeler

comment ils s<orthographient. Baintenant e suis forcé de chercher les mots les plus simples dans ledictionnaire et cela m<énerve.Le (r 8trauss vient pres*ue cha*ue our, mais e lui ai dit *ue e ne voulais voir personne. l se sentcoupa#le. Tous les autres aussi. Bais e ne #l&me personne. Je savais ce *ui ris*uait d<arriver. Baiscomme cela fait mal@

V uillet. ] Je ne sais o) a fui la semaine. Auourd<hui c<est dimanche e le sais parce *ue e peux voir par ma fentre les gens *ui vont % l<église. Je crois *ue e suis resté au lit toute la semaine mais e merappelle *ue Brs Ql2nn m<a apporté plusieurs fois % manger. Je n<arrte pas de me dire *u<il faut *ue efasse *uel*ue chose mais <ou#lie ou #ien c<est simplement *u<il est plus facile de ne pas faire ce *ue edis *ue e vais faire.Je pense #eaucoup % ma mère et % mon père ces ours-ci. J<ai trouvé une photo d<eux avec moi prise sur 

une plage. Bon père a un gros #allon sous le #ras et ma mère me tient par la main. Je ne me lesrappelle pas comme ils sont sur la photo. Tout ce *ue e me rappelle c<est mon père ivre la plupart dutemps et se disputant avec maman au suet d<argent.

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l ne se rasait pas souvent et a grattait *uand il m<em#rassait. Ba mère disait *u<il était mort mais moncousin Biltie disait *u<il avait entendu sa mère et son père dire *ue papa était parti avec une autrefemme. ?uand <ai *uestionné ma mère elle m<a giflé et a dit *ue mon père était mort. Je ne pense pasavoir amais trouvé o) était la vérité mais a m<est égal. 0l disait *u<il allait m<emmener voir desvaches dans une ferme, mais il ne l<a amais fait. l ne tenait amais ses promesses...1:\ uillet, ] Ba propriétaire Brs Ql2nn se fait #eaucoup de souci pour moi. Elle dit *ue la faon dont e reste l% toute la ournée sans rien faire a lui rappelle son fils avant *u<elle le mette % la porte de che'elle. Elle dit *u<elle n<aime pas les fainéants. 8i e suis malade a se comprend mais si e fainéante c<estautre chose et elle ne veut pas de a. Je lui ai dit *u<il me sem#lait *ue <étais malade.

J<essaie de lire un peu tous les ours, surtout des histoires, mais e suis parfois o#ligé de lire plusieursfois la mme chose parce *ue e ne comprends pas. Et il est difficile d<écrire. Je sais *u<il faudrait *ue e vérifie tous les mots dans le dictionnaire mais c<est difficile et e suis touours si fatigué.J<ai eu l<idée de n<emplo2er *ue les mots faciles au lieu de ceux *ui sont longs et difficiles. ^a me faitgagner du temps. Je mets des fleurs sur la tom#e d<Algernon environ une fois par semaine. Brs Ql2nn pense *ue e suis fou de mettre des fleurs sur la tom#e d<une souris mais e lui ai dit *u<Algernon n<était pas une souris comme les autres.:! uillet. ] <est encore dimanche. Je n<ai plus rien pour m<occuper maintenant parce *ue matélévision est cassée et e n<ai pas d<argent pour la faire réparer. 0Je crois *ue ce mois-ci <ai perdu monchè*ue de paie du la#o. Je ne me rappelle plus.1J<ai des maux de tte terri#les et l<aspirine ne me soulage pas #eaucoup. Brs Ql2nn sait *ue e suisvraiment malade et elle est très ennu2ée pour moi. <est une femme merveilleuse *uand *uel*u<un est

malade.HH uillet. ] Brs Ql2nn a fait venir un docteur pour m<examiner. Elle avait peur de me voir mourir. J<aidit au docteur *ue e n<étais pas très malade mais *ue <ou#lie simplement les choses. l m<a demandé si <avais des amis ou des parents et <ai dit *ue non e n<en ai pas. Je lui ai dit *ue <avais un ami *uis<appelait Algernon, mais c<était une souris et nous faisions des courses tous les deux. l m<a regardéd<un dr=le d<air comme s<il pensait *ue <étais fou.l a eu un sourire *uand e lui ai dit *ue <avais été un génie, il me parlait comme si <étais un #é#é touten faisant des clins d<oeil % Brs Ql2nn. Je me suis mis en colère et e l<ai chassé parce *u<il se mo*uaitde moi comme ils le faisaient tous autrefois.

 La >elle est la >/te,de Kuillaume Kuéraud et laire QraneS 0Editions Thierr2 Bagnier1

 Pn al#um pour apprendre % o#server et % travailler la différence entre les homophones et9est

Pne démarche possi#le 7- Bise au travail % partir de la dou#le page de garde de l$al#um 7 o#servation du titre, mais aussi de la

dédicace respective de l$écrivain et de l$illustratrice + mise en relation du 3 fond 4 d$her#es

désordonnées avec la dédicace de l$écrivain Kuillaume Kuéraud 7 3 our tous les criminels enher#e 4 + avec celle de l$illustratrice, laire QraneS, *ui associe des noms d$insectes % des prénoms 7

3 A Oina ma li#ellule. A harlie mon papillon 4.- liage de la feuille en deux pour représenter le geste de l$al#um *u$on ouvre et *u$on découvre.hacun est chargé de faire une proposition 0texte, et9ou dessins1 pour continuer % feuilleter l$al#um.liage et collage des feuilles #lanches *ui représentent la suite de l$al#um.résentation et mise en commun de ce *ui a été fait. Les *uestions portent sur qui peut être la *elle ,

qui la *ête ? Ce serait lhistoire de quoi ?

- 0détour1 l est parfois nécessaire de revenir au titre de l$al#um pour *ue les élèves se posent sur l$orthographe de 3 est 4, avec une fiche de ce genre 7

La Felle et la Fte La Felle est la Fte

7ue cange l2ortogrape pour le sens u2on peut donner à ces titres +

HV

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 3a consine est % coller sur une !euille blanche et, sous chaque titre, il sait de proposer un dessin

 pour représenter les personnaes que contient le titre.

- (istri#ution d$une nouvelle page de l$al#um 0p.H1. ?u$est-ce *u$on voit ; Pn monsieur et une dame*ui, cachés derrière les #os*uets d$un #eau ardin, o#servent la petite fille présentée en première page.n lit le texte des 3 #ulles 4 7 3 $est une amoureuse de la nature @9 Elle deviendra vétérinaire *uandelle sera grande.9 Elle ne *uitte amais le ardin + toute la ournée, elle o#serve ses amis, lesanimaux @ 4

?ui s$exprime dans les 3 #ulles 4 ; omment ces 3 #ulles 4 parlent-elles

de la petite fille ;- (istri#ution d$une des pages du 3 carnet secret et personnel 4 de la petite fille 7 Que découvre-t-on ?

Travail sur le repérage des différents points de vue 7 celui des parents dans la page précédente9celui dulecteur *ui découvre la cruauté de la petite fille.

A ce stade, on peut commencer un petit ta#leau 7 Qui est la *elle ? Qui est la *ête ?

*ue les élèves remplissent au fur et % mesure du dévoilement progressif de l$al#um. La petite fille *uiaime la nature et les animaux peut tre la Felle, mais elle devient la Fte *uand elle se montre cruelle

avec eux, sur son petit carnet. La Fte peut tre représentée par tous les 3 petites #tes 4 *ue sont tousles insectes mart2risés par la petite fille.

Extraits de l$al#um La elle La =te

:ère  étape 0intérieur de lacouverture1 h2pothèses

Pne #elle fille une #te épouvanta#le

Hème étape 0H premières pages1 La petite fille dans le ardin Les petites #tes du ardin"ème étape 0découverte du carnetsecret de la petite fille1

La petite fille, du point de vuedes parents 7 elle adore lesanimaux, est très sageM

La petite fille, du point de vuedes lecteurs 7 elle est méchanteet cruelle envers les petites #tes

- (istri#ution de la page o) la petite fille est en face d$un ogre-médecin 0la Fte ;1 et se retrouve dansla situation des insectes 0la puce, Felle ou petite #te ;1 *u$elle a mart2risés.

Le ta#leau peut se terminer 7

!ème  étape 0fin de l$al#um, la petite fille che' le médecin1

La petite fille, avec le surnomaffectif de 3 ma puce 4 7 la toute petite, chérie de ses parents etdes adultes

1 la petite fille, petite #te pour le médecin *ui va la torturer comme elle torturait lesinsectes + petite puce % *ui on faitdu mal, le médecin 7 un 3 ogre 4 *ui atoutes sortes d$instruments pour faire peur et mal

- (ernière étape 7 Les élèves écrivent pour *ustifier le titre de l$al#um, avec le ver#e =tre 7

 Pourquoi ce titre 3a *elle est  la *ête D et non celui de 3a *elle et  la *ête D ? 9n quoi le

 premier convient-il mieux % lalbum que le second ?

Autobus< sur une idée prise dans l'école des Lettres: A >autravers)

<était un auto#us.Enfin, pas vraiment, parce *u<il n<avait *ue deux roues.<était plut=t un vélo. Bais pas tout % fait, % cause de son hélice.

HY

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En réalité, c<était un hélicoptère. Avec une cheminée *ui crachait de la fumée, comme une locomotive% vapeur.ourtant, il ne roulait pas sur des rails. l flottait sur l<eau, comme un #ateau.Bais c<était *uand mme un auto#us. (<ailleurs, il était conduit par un chauffeur d<auto#us.(isons plut=t 7 une sorte de chauffeur d<auto#us. arce *u<il n<avait pas de cas*uette.R cause des pi*uants *ui lui poussaient sur le cr&ne.Bais ce n<était pas vraiment un hérisson. La preuve, c<est *u<il avait une carapace, comme une tortue.Et des sa#ots, comme un cheval.Et une poche sur le ventre, comme un Sangourou.

Et un très, très long cou, comme une girafe.Bais c<était *uand mme un chauffeur d<auto#us. (<ailleurs, il conduisait un auto#us.

 *ernard )M:GL, in Rouvelles Fistoires pressées, /ilan poche #unior, HHH.

 A) 1n&eux. :l s;ait l% d;un texte qui #oue sur les descriptions impossibles. )riot invente un monde irréel qui se

déploie tout au lon du récit.

 /ais au del% de ce #eu autour du <nonsense< )riot #oue aussi sur les représentations de nos él&ves

quant % la description. Pour eux, la description ne sert % rien, sinon % répondre % une exience du

 pro!esseur. ;ailleurs souvent ils ne les lisent pas ou re!usent de les écrire.

Ceux qui la dé!endent et qui en écrivent , cherchent tr&s souvent % insérer leur récit dans le réel,

essaient de !aire vrai.

 / ais en aucun cas le description n;est , pour eux, en soi porteuse de sens.

 >) lecture=dessin.8oici le travail que l;on peut proposer aux él&ves, pour, peut-être corrier ces représentations.

Gn donne une !euille divisée en cases blanches <enre bande dessinée<

 3e pro!esseur lit une phrase' les él&ves dessinent.< <était un auto#us.< 

le pro!esseur en lit une autre, les él&ves !ont un autre dessin...< Enfin, pas vraiment, parce *u<il n<avait*ue deux roues.le pro!esseur en lit une trois&me' < <était plut=t un vélo. Bais pas tout % fait, % cause de son hélice. <

 3es réactions ne se !ont pas attendre' < C;est dinue ce truc2< <c;est n;importe quoi2< /ais peu % peu

le suspens s;installe et chacun dessine, chacun attend la suite2 3a description devient donc tr&s vite le moteur de la lecture.

 Remarue : Gn peut proposer un dévoilement proressi! sur un transparent.

8) écriture.Bur le mod&le de )riot, proposer le coll&e....

<était un collège.Enfin, pas vraiment, parce *u<il n<avait *u<MM...<était plut=tMMM... Bais pas tout % fait, % cause deMMMM.En réalité, c<étaitMMMMM.. Avec une MMMM.. *uiMMMMM.., commeMMMMMMMMM..ourtant, il ne MMMM..pasMMMMM.. lMMMMMMMM.., commeMMMMMMM.. Bais

c<était *uand mme un collège. (<ailleurs, il était dirigé par un principal de collège..(isons plut=t 7 une sorte de principal de collège. arce *u<il n<avait pasMMMM...R causeMMMMMMMMM.. Bais ce n<était pas vraimentMMMMMMM...La preuve, c<est *u<il avaitMMMMMM., commeMMMMMMM.Et des MMMMMMcommeMMMMM..EtMMMMMMMM., comme unMMMMM..Et unMMMMMMM.., commeMMMMMM...Bais c<était *uand mme un principal de collège. (<ailleurs, il dirigeait un collège.

 *) !extes él6ves<était un collège.Enfin, pas vraiment, parce *u<il n<avait *u<une classe<était plut=t une maison. Bais pas tout % fait, % cause de sa hauteur En réalité, c<était un immeu#le de cin*uante étages. Avec une cham#re *ui était sale comme un local % pou#elles.

HZ

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ourtant, elle ne sentait pas mauvais. Elle était couverte de fleurs comme un pommier au printemps.Bais c<était *uand mme un collège. (<ailleurs, il était dirigé par un principal de collège..(isons plut=t 7 une sorte de principal de collège. arce *u<il n<avait pas de cravate % cause de ses poilsde nounours.Bais ce n<était pas vraiment une peluche.La preuve, c<est *u<il avait un cur *ui #attait comme une horloge électri*ue.Et des 2eux noirs comme du caoutchouc.Et un ventre énorme ouvert, comme un parapluie.Et un ne' pointu, comme un gros clou en fer.

Bais c<était *uand mme un principal de collège. (<ailleurs, il dirigeait un collège.

0ncore une histoire tragi%ueernard ;riot, Oouvelles histoires pressées, Bilan

8ur un ra2onnage de #i#liothè*ue, un gros livre % couverture rouge demande très poliment % sonvoisin, un petit maigrichon plut=t p&le 7- (onner me monsieur pardon pourrie' renseignement un vous ;

- Excuse'-moi, e ne comprends pas ce *ue vous dites, répond tout aussi poliment le voisinmaigrichon.- Ah, c<est vrai, dit le gros livre rouge avec un soupon de mépris, <ou#liais *ue vous n<tes *$un petitroman et *ue vous ne save' pas parler comme nous, les dictionnaires, par ordre alpha#éti*ue.- Pn dictionnaire@ s<écrie le roman, indigné. Eh #ien, puis-e vous demander, monsieur le dictionnaire,ce *ue vous faites dans une histoire ; Les histoires, c<est réservé % nous autres les romansNéellement vexé, le gros dictionnaire rouge s<a#at de tout son poids sur le petit roman, maigre et p&lot.

- rétin de espèce tiens, dit-il, capa#les d< dès dictionnaires histoires inventer les prouvera *ue*ui sanglantes sont te voil%@

Activités :

Encore une histoire tragi*ue

8ur un ra2onnage de #i#liothè*ue, un gros livre % couverture rouge demande très poliment % sonvoisin, un petit maigrichon plut=t p&le 7- (onner me monsieur pardon pourrie' renseignement un vous ;

) *e uoi s2agitil + 7ui peut %ien parler ainsi +(écouverte du pro#lème 7 il s$agit d$une conversation entre deux livres, dans une #i#liothè*ue. L$und$eux est un dictionnaire et, dans ses énoncés, les mots sont classés par ordre alpha#éti*ue. 0 n donnela suite du texte1?) reconstituer les prases prononcées par le dictionnaire uand celuici s2exprime enlangage alpa%étiue.

;) !ransposer en langage alpa%étiue les propos du @ roman # comme s2il voulait /tremieux compris de son interlocuteur.B)Imaginons maintenant ue le roman rencontre non pas un dictionnaire mais un livre de

 grammaire# un livre de po6mes# ou un texte de téCtre# ue se passeraitil + : comment lenouveu livre pourraitil s2adresser au roman +

"\

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, 0ntrer en lecture

L<expression a de *uoi surprendre ou amuser. Entrer en lecture comme on entre en religion; Le principe consiste % interroger ou % remettre en cause les inonctions au mode impératif ou infinitif *ui parcourent les cahiers de textes des élèves, *ui inaugurent ou accompagnent la séance de travaild<explication de texte7 Guvrez votre livre % la pae... 3ire le chapitre :: pour la semaine prochaine.../ais reportez-vous au texte, relisez donc le passae... Toutes ces inonctions *ue nous reconnaissonstous avoir prononcées au moins une fois, parfois avec agacement, parfois avec colère ou par désarroi

0omment faire *uand les élèves n<ont mme pas lu les passages *u<on leur avait demandé de lire % lamaison ; omment passer % l<anal2se, l<interprétation du texte, *uand ce premier travail decompréhension n<a été vraiment fait *ue par une infime partie de la classe ;1... Le professeur, ici, partdu principe *u<ils ne liront pas, *u<ils ne savent pas lire 0Doir in Mecherches n` "6, 3 (ifficultés delecteurs 4, l<article de (enis Qa#é 7 3 Je fais comme s<ils ne savaient pas lire 4 1 et *u<il lui appartient deconstruire avec ses élèves une approche de la lecture, de construire ensem#le la posture ou position delecteur. n ou#lie trop souvent *u<avec certains pu#lics - et peut-tre mme faudrait-il donner un sensextensi#le au déterminant 3 certains 4 - il est urgent, nécessaire de travailler les gestes culturels.?u<est-ce *ue faire lire un élève ; L<amener % la lecture ; <est d<a#ord travailler une position ph2si*ue+ celle de l<immo#ilité, *ui s<oppose #ien sGr, radicalement, % l<activité ou mme % l<h2peractivité *ue prati*uent ou *ue manifestent les eunes adolescents *ui sont dans nos classes. l 2 aura lieu deréfléchir % des positions intermédiaires, matérielles *ui permettent aux élèves de mieux comprendre ce*u<est une activité 3 intellectuelle 4, une écoute 3 active 4, en dessinant, en écrivant sa lecture, par

exemple, ou en improvisant une mise en scène, au fur et % mesure de ce *ui est lu. Pn apprentissage,en somme, de la concentration. <est ensuite et surtout, comme l<expli*ue Alain Fentolila dans sonlivre 3e propre de l;homme, parler, lire, écrire 0lon H\\\1 aider l<élève % prendre le ris*ue de *uitter lemonde du réel ou de l<action, pour franchir celui de la fiction ou de la pensée. <est l<aider % ris*uer de perdre ses repères pour tenter d<en trouver d<autres. Qaire lire, cela devient alors rendre l<élève capa#lede sortir d<un monde pour entrer dans un autre, pour revenir ensuite dans le premier, et faire ce vo2agesans peur de se perdre, en acceptant le ris*ue éventuel de ne pas comprendre. Pn apprentissage, ensomme, de la mo#ilité intellectuelle.

Les Polaro?ds

de 1ric Deuoff . 

^a, c$était en Krèce, le premier our. Elle était assise sur le #alcon. La cham#re donnait sur lamer. Baud portait un tee-shirt *ue e lui avais prté. Elle avait eu la flemme de défaire sa valise.(é#aller mon sac lui avait suffi. Je ne sais pas comment elle s$était dé#rouillée, mais elle était dé% #ron'ée. $était l$épo*ue o) e ne la connaissais pas encore très #ien. Je me souviens *ue ce soir-l%, il2 a eu un drame au restaurant. A c=té de nous, un couple de Qranais s$est engueulé. 3 Ba femme estune putain4 #raillait le mari. l disait cela comme s$il s$agissait d$un titre de film.

L$appartement *ue nous avions loué, un hiver, rue de la Qaisanderie. (ans le fauteuil crapaud *u$elle

avait recouvert de toile écrue, Baud feuillette un maga'ine féminin. Je n$aime pas sa upe de cuir. Lesinvités n$allaient pas tarder. Elle s$impatientait 7 3 Bon gigot.4 Pn extra de che' (allo2au piétinaitdans la cuisine *u$il trouvait trop petite. Je crois *ue finalement le d/ner a été réussi. atricS de F. araconté un tas d$histoires sur la 8ardaigne.

ieds nus, une serviette #lanche nouée autour des aisselles, une #rosse % cheveux dans la main, Baudéclate de rire devant le lava#o. A l$h=tel orta Nossa de Qlorence, les salles de #ains sont mieux *ueles cham#res. :\-::-YH, c$est inscrit au dos de la photo. Baud avait les cheveux très longs. eut-tre*u$% ce moment précis e rvais un peu de mourir étouffé dans les cheveux de Baud. $est #te, hein ;

Qigueras ""Sm, indi*ue la #orne Silomètri*ue, Baud est appu2ée dessus. Elle ne regarde pasl$o#ectif. Elle #oude parce *u$il ne fait pas asse' chaud, en uin, % ada*uès. Au Nocamar, le

concierge était saoul % longueur de ournée. l tirait les cartes aux rares clients. l était Kémeaux  Baud aussi. La douche était détra*uée. n allait se laver dans la cham#re voisine *ui était vide. Lematin, au #ord de la piscine, e lisais  /oby ic7  en folio. A Farcelone, nous avions loué une H\5eugeot. Moue vi! .

":

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 Ainsi, nous nous étions arrtés % Aix 0nous descendions sur la =te d$A'ur1. Baud est % la

terrasse des (eux-Karons. Elle croise les am#es comme seules les filles savent le faire. Oous avionsdéeuné che' harvet. Après, Baud avait acheté une cassette de (avid FoUie, pour la voiture, et unBinox. Le Binox, $étais contre. ($ailleurs, il n$a amais marché. FoUie, la cassette a disparu *uandon nous a volé l$autoradio, dans un parSing. A 8aint-Trope', il a plu tout le temps.

 La maison de 8aint-Bichel de Bontaigne. (ans la salle % manger, Baud #randit ses lunettes

de soleil. Elle écarte les #ras. Le our commenait. La photo n$est pas terri#le. La nuit, Baud pleurait

dans son lit. Elle prétendait *ue la maison était hantée. (u coup, a me fichait la trouille. Oous devions2 passer deux semaines. Oous sommes restés trois ours.

 Baud avec sa mère, sur la terrasse de la villa *ue nous avons occupée trois étés de suite, en

8icile. ?uelles vacances étaient-ce ; la date n$est pas mar*uée. Le soir tom#e, elles rigolent et #oiventdu vin de 8alina dans des verres en 2rex. (e profil, c$est fou ce *u$elles peuvent se ressem#ler. Baudsera comme a, dans *uel*ues années.

 Pn de ces vents, Baud est toute décoiffée. 8a upe lui #at sur les am#es. La photo a été prise %

Lis#onne, en haut de l$ascenseur construit par Eiffel. Le garde-fou est en fer forgé tara#iscoté. Au-dessus, des grillages montent très haut pour empcher les gens de se eter dans le vide. (epuis, le*uartier alentour a #rGlé. lus tard, $apprendrai *ue nous avions réservé une cham#re dans l$h=tel o)

Truffaut avait tourné 3a Peau douce. La 8icile, de nouveau. Baud sort du #ar del orto. Elle a commandé un granité au citron. 8on

tee-shirt est griffé du n`5 de hanel. Le lendemain, elle tom#ait malade. Pn truc au ventre, on n$a amais su au uste. $est ma dernière photo d$elle. our une photo d$adieu, elle ne casse rien. Je ne pouvais pas prévoir. 

Je n$ai pas de photo d$elle avec son t2pe. Au dé#ut, e me demandais la tte *u$il avait. Elle, e ne l$ai pas revue depuis trois ans. (e toute faon, il para/t *u$au #out d$un certain temps les olaro_dss$effacent complètement.

 a) ommencer la lecture

Je n$ai pas de photo d$elle avec son t2pe. Au dé#ut, e me demandais la tte *u$il avait. Elle, e ne l$ai pas revue depuis trois ans. (e toute faon, il para/t *u$au #out d$un certain temps les olaro_dss$effacent complètement. 

8oici le titre et la !in d;une nouvelle que nous allons lire dans son intéralité.

a( 9ssayons ensemble d;identi!ier la situation d;énonciation'

 Qui parle? 1 qui? Quand? e quoi? e qui? Comment?

 b( 9ssayons d;émettre des hypoth&ses sur le reste de la nouvelle'

• Que peut-elle raconter? 

• Comment l;auteur va-t-il s;y prendre? Quel type de texte va-t-il choisir? 

%) ontinuer la lecture Ça, c$était en Krèce, le premier our. Elle était assise sur le #alcon. La cham#re donnait sur la

mer. Baud portait un tee-shirt *ue e lui avais prté. Elle avait eu la flemme de défaire sa valise.(é#aller mon sac lui avait suffi. Je ne sais pas comment elle s$était dé#rouillée, mais elle était dé% #ron'ée. $était l$épo*ue o) e ne la connaissais pas encore très #ien. Je me souviens *ue ce soir-l%, il2 a eu un drame au restaurant. A c=té de nous, un couple de Qranais s$est engueulé. 3 Ba femme estune putain4 #raillait le mari. l disait cela comme s$il s$agissait d$un titre de film.

 #ravail collectif 7

a1 Doici le dé#ut de la nouvelle *ue nous allons lire7 *uel rapport faites-vous entre le titre , letexte, et la fin du texte; #1 Est-ce *ue ces premières lignes confirment ou infirment vos h2pothèses;c1 ?ue peut-on dire du t2pe de texte *ue l<auteur a choisi;

"H

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#ravail en groupe:a1 A *uoi renvoie le a du dé#ut; #1 8ouligne' les passages descriptifs, faites un rapide schéma de l<image *ue vous

o#tene'.c1 ?ue disent les passages *ue vous n<ave' pas soulignés;d1 om#ien dure la scène *ui est décrite dans ce passage;e1 Nepére' tous les présents de l<indicatif du passage7 expli*ue' leur emploi.f1 ?uels sont les autres temps utilisés; Expli*ue' leur emploi.g1 omment, selon vous, peut continuer le texte;

b) lecture compl"te de la nouvelle.

 3ecture du texte et explicitation du vocabulaire, des mots et expressions.

 Melecture % la maison de la nouvelle avec comme consine'

Choisissez deux <PolaroSds< et !aites le travail suivant'

 8ouligne' les passages descriptifs, faites un rapide schéma de l<image *ue vous o#tene'.?ue disent les passages *ue vous n<ave' pas soulignés;om#ien dure la scène *ui est décrite dans ce passage; 

c) #ravail en classe: en groupe7

 Doici cin* recherches. ha*ue groupe en choisit une . le groupe devra faire une affiche afin de présenter son travail aux autres.  A) !ravail sur la fiction:

• Le personnage de Baud7 *ue sait-on d<elle au travers des commentaires de son ami;0 ph2si*ue, attitudes, caractère1

• Les personnages secondaires7 *ue sait-on d<eux, a *uoi servent-ils dans l<histoire;• Le narrateur, *ue sait-on de lui, de son caractère ,de l<évolution de ses sentiments;

 >) !ravail sur la narration:

 • Neleve' toutes les indications de lieu7 *u<en conclue'-vous;• Neleve' toutes les indications de temps, *u<en conclue'-vous;

Tentative de s2nthèse7 en *uoi ce texte peut-il tre *ualifié de différent; Ta#leau % renseigner.

olaro_ds est une texte différent pour de nom#reuses raisons7

th"mes 0xplications Probl"mes de langue

Les choixnarratifsfaits par

l<auteur 

un texte éclatéMPour raconter une histoire de désamour.

 M+le des pararaphes.

 M+le des phrases non verbales en début de

 pararaphes

Le choixd<unnarrateuret d<uns2stèmeénonciatif 

 particulier s.

un narrateur interne @ l3histoire.Mais aussi un narrateur spectateur de son

histoire5

Le présent d<énonciation.Le présent du souvenir le passé composé

Pnealternancedescriptio

n9 récit.

4ne description %ui dirige le récit.  3e r+le de l;impar!ait.

 3e r+le du passé composé.

 Pnespace 4ne histoire plusieurs lieux

lusieurs faons de dire le lieu.

""

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éclatéPntempséclaté

4ne durée en pointillé.Les compléments circonstanciels de tempsLes ellipses temporelles

c) Pro*ets de lecture écritureropositions de démarches. Les élèves choisissent un proet. 

Le narrateur trouve une nouvelle photo dans un al#um.. l la décrit et raconte ses souvenirs.• Le narrateur reoit, #ien après le départ de Baud, une lettre. (ans cette lettre, une photo sanstexte. le narrateur la décrit et imagine M

• Baud elle-mme commente les photos de l<al#um. Elle se souvient et raconte. Elle sesouvient aussi de son ami d<alors *ui ne cessait de la photographier.

• Dous retrouve' le ournal intime de Baud *ui relate ces divers moments. O<ou#lie' pas lesdates, les lieux, et tous les détails et commentaires *ue le narrateur de la nouvelle ne peut pasconna/tre.

• Pn personnage évo*ué dans les photos, raconte sa version des faitsM. Dous écrive' son récit.Dous dire' e.

• Pn romancier s<inspire d<une image décrite par le narrateur. l en fait la première page d<un

roman7 Eric et Baud s<aimaientM• L<auteur décide de transformer sa nouvelle en roman. l en change le titreM rée' la premièreet la *uatrième de couverture de l<ouvrage. La *uatrième de couverture devra comporter la #iographie de l<auteur, un texte d<accroche, des extraits de criti*ues littéraires.

• Le narrateur , devenu très vieux , se souvient de son amour de eunesse. (ans un chapitre deson auto#iographie, il raconte cette histoire d<amour éphémère.

• Baud écrit sa lettre de rupture.• Le narrateur écrit % son meilleur ami et lui raconte comment, % la sortie de l<h=pital, Baud lui a

annoncé sa rupture.• Le Oouvel ami de Baud écrit au narrateur. La lettre commence ainsi Bonsieur, Baud a #ien

reu votre lettre mais elle me charge de vous répondreM.•

Après la pu#lication de la nouvelle, l<avocat de Baud écrit au narrateur. 8a cliente porte plainteM.• Le narrateur retrouve l<al#um de souvenirs *u<il a ramené de ses vo2ages avec Baud. l

retrouve, cartes, ticSets, dépliants etcM l décide d<écrire sous cha*ue document un petit texteexplicatif.

• Pn lecteur a découvert la nouvelle olaro_ds7 il écrit % son auteur pour dire son admirationou sa colère.

(oici donc des pro&ets d'écriture. 1n groupe# construise les caier des carges de caue écriture: Les crit6res de réussite et les contraintes d2écriture# les outils à convouer 0 internet# ordinateur# potos# recerces documentaire# supports divers#) la production attendue.

Le narrateur trouve une nouvelle photo dans un al#um.. l la décrit et raconte ses souvenirs.

crit6res outils Production attendue

Texte en e, narrateur b Eric, il s<agitd<uneimitation.

mage numéri*ue 0photo1 Texte % écrire au #rouillon

Alternance description,commentaire, récit

Texte original et fiche d<anal2se Texte % dact2lographier 

"!

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Alternance des temps utilisés dansla nouvelle

  Texte % insérer dans la nouvelle

récision des lieux, de l<épo*ue, des personnages

 

"5

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Premi"res ouvelles Pef= >ruel# 9allimard.

(ans cet al#um, l<auteur et le dessinateur se sont amusés % faire dialoguer, de faon étrange , lesimages et le texte. l est interessant d<étudier cet ouvrage tant le rapport texte9illustration sem#letransparent pour les élèves7 une image redit le texte *ui l<accopagne. r ef et Fruel cassent ce rapport

en apprence logi*ue.b) Premi"res consignes.n ne donne *ue la première image 0:1 0H1(oici la premi6re image tirée d'un al%um de Pef.a) *ites oE et uand se passe cette sc6ne%) *éfinisse les personnages# présente les et essa,e d'imaginer leur istoire personnelle.c) 1n uelues mots faites le récit des év6nements montrés dans ces vignettes. 0 autre consigne : cesimages illustrent un texte. 1crive uelues lignes de ce texte.)Les élèves, #ien-sGr tom#ent dans le piège et produisent un texte *ui colle % l<illustration.

c) 0nsuite on donne la consigne suivante.

>oici le texte %ui est inscrit sous les vignettes. *zz2 >Croui72 *zzz2

=> nous présente le #ournal de sept heures 2 *on#our 2 Guvrons cette tranche d;in!ormation par des

nouvelles de la route... 3a circulation est tr&s di!!icile sur l;ensemble du réseau et particuli&rement aux

 portes 2es randes villes. 3es bouchons ne se comptent plus 2

:l !audra vous armer de patience 2 9t de prudence car la pluie est au rendez-vous. 3;air doux et

instable malré le ren!orcement de l;anticyclone des 1"ores provoque des précipitations sur toute la

moitié sud du pays. 1pr&s dissipation des brumes matinales

a) Identifie le t,pe de texte# l'émetteur# le récepteur et le média de ces énoncés.%) 7uels rapports le texte entretientil avec l'image+c) 8olore la partie de l'image ui est "illustrée" par le texte.

Les élèves sont surpris... on le serait % moins.

d) +uite du travail.

(oici la suite du texte. 7ue pourraient représenter les images u'il illustre+@ ... comme le veut la tradition, le président américain recevra, dans son bureau de la /aison *lanche

une dinde

vivante. :ci, l;atmosph&re est % la détente.

A Bi le spectre d;une uerre des étoiles s;est éloiné depuis le succ&s du sommet de /oscou, le monde

risque de connaJtre une extension des con!lits localisés...E ...le Premier /inistre vient d;entrer dans une zone de turbulences. :l doit !aire !ace % une montée du

mécontentement dans le secteur public. 3es syndicats haussent le ton. Gn parle d;une r&ve des

enseinants.

0 ans une situation internationale di!!icile, la mare de manuvre du ouvernement est relativement

étroite. 1 quelques mois d;une échéance électorale, il ne peut, sur les salaires, prendre le risque d;un

dérapae...

La t&che est complexe, mais elle vise % déplacer les représentations des élèves et % les amener %faire oeuvre d<imagination gr&ce % une contrainte forte.. Ensuite on donne toutes les images en lien avec le texte et les élèves identifient le rapport étrange*u<ils entretiennent.

En s2nthèse, les élèves essaient de reparer les dives rapports *ue le texte entretien avec le texte. n peut proposer plusieurs documents7 les manuels en fournissent #eaucoup

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e) écriture.Aux élèves désormais d<inventer d<autres écrits sur ces images.

a) premi6re version de la consigne:

- (ous écrive un autre &ournal radioponiue.?uel*ues exemples de productions écrites par des élèves de "eme.

= *ienvenu sur ML3, voici le #ournal de sept heures. *on#our . 3;observatoire de la santé publique nous prie de !aire le communiqué suivant' One nouvelle

épidémie de varicelle est en train de se propaer dans la moitié nord de la )rance. 1 la moindre

démaneaison, nous vous conseillons de consulter votre énéraliste.

9t avant de sortir, n;oubliez de vous habiller chaudement. 3e temps sera couvert le matin. One

brume épaisse recouvrira la plupart des réions. Cet apr&s midi, le temps s;améliorera peu % peu et le

 soleil brillera de la 3oire % la !ronti&re bele.

 /ais voici qui nous rappellera les vacances' nous recevons au#ourd;hui /arcel Royé. Ce sporti! de

 /arseille est depuis hier le nouveau recordman du monde de plonée en apnée>

%) *euxi6me version de la consigne :

(ous deve varier les genres# les t,pes d'écriture.?uel*ues exemples de productions écrites par des élèves de "eme.

= 1lors le chien se réveillerait. 3e maJtre sortirait du lit descendrait #usqu;% la cuisine. Par habitude

la brave bête lui lécherait les pieds et par habitude le maJtre dirait' <entil /édor> 1llez laisse moi,

il !aut que #e !asse riller le pain<. 9t il !erait riller le pain. C;était tou#ours comme "a2 onc, % sept

heures le chien se réveilla.

Bept heures venait de sonner. Comme tous les matins la !amille 3oiseau se réveillait. 3e p&re

d;abord' cale"on % !leurs, mine dé!aite. Pour la premi&re !ois en dix ans, il ne se diriea pas vers la

 salle de bains. :l avait #uste envie d;une bonne tartine rillée % point, déoulinant de con!iture.

 /onsieur 3oiseau ne savait pas encore que ce chanement soudain d;habitude allait entraJner la pire

des catastrophes qui peut arriver % une !amille, un mardi matin, au mois de septembre, en l;an HHH.

@ <Quelle !amille de !ous2< /elle /ichu écarta le rideau rose de sa !enêtre. < Quelle !amille2< 3a

vieille demoiselle se versa une tasse de thé en rommelant' < /ais reardez-moi "a2 C;est -y pas vrai

que c;est le p&re qui !ait le dé#euner2 Chez nous - elle leva les yeux vers le portrait de ses parents et !it

un sine de croix- chez nous c;est la m&re qui s;occupe de ces choses. Pas chez eux> *on elle n;est

 pas comme nous.. 9lle est noire2 e ne suis pas raciste mais quand même. ans nos pays, on ne se

douche pas la porte ouverte. C;est indécent2

A Ron, mais #e rêve2 e lui ai re!ilé mes puces2 Ca !ait des #ours que #;attends "a2 Peut-être qu;il va

 penser maintenant % me sul!ater avec sa poudre qui sent le chat mouillé. /oi #;en ai marre de passermes nuits % me ratter2 Pendant ce temps, lui, il dort. 1vec sa poule qui prend tout le lit. 1vant c;était

mieux>

E < Gh, il vient d;arriver dans sa cuisine. Gh2 Comme il est beau dans son petit cale"on bleu, mon

 pré!éré2 9t il est torse-nu. :l en!ourne le pain dans le toaster2 Quelle classe2 Gh il rearde par ici2 e

devrais éteindre la lumi&re. 8oil%2 Buis invisible2 Liens , voici son rand ar"on de !ils2 Pas mal2 e

trouve que ses muscles sont de plus en plus !ermes. Comme on le dit' tel p&re, tel !ils.

 1h non2 /ais>mais>Qu;est ce qu;elle !ait l%, elle, nue comme un ver sous la douche. :l n;y a plus de

 pudeur2 9lle vient tout $cher. e vais en pro!iter pour aller me raser. e reviendrai quand "a sera

 plus intéressant.< 

 

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Tous les chemins mènent au ciel.Noald (ahl.

dans Tiss 7iss, traduit de l$anglais par Elisa#eth Kaspar, Qolio Kallimard

One nouvelle énimatique qui raconte lhistoire dun crime par!ait, si par!ait quil trans!orme le lecteur en

détective % la!!4t du moindre indice, dun petit muscle qui !rémit au coin de lil, aux manies névrotiques

dun vieux couple de boureois américains. Bi lunivers détaillé par lauteur anlais est étraner % nombre

de #eunes lecteurs 5vieillesse des personnaes, ascenseur particulier dans une rande maison de ReU Vor7,domestiques et habitudes de vie de septuaénaires !ortunés(, les non-dits du texte les intriuent et les

inqui&tent, surtout lorsque la nouvelle se cl+t sur un coup de téléphone pour une réparation dascenseur.

 1pr&s la lecture orale du pro!esseur, les él&ves sont !rustrés et viennent véri!ier dans son livre que lhistoire

est bien !inie. Certains #ubilent ' 8ous voyez bien, le livre nest pas !ini, il reste encore des chapitres> Cest

loccasion de montrer ce quest un recueil de nouvelles et quelles sont les caractéristiques du enre de la

nouvelle ' texte court dans lequel le sens est % trouver dans la bri&veté-même, % travers les mots, entre les

lines, au-del% du récit.

 istribuer le texte en !raments épars a pour ob#ecti! principal, bien s4r, damener les él&ves % lire

 silencieusement, tout seuls, mais aussi % revenir au texte pour y découvrir ce quil sy passe réellement. Cest

le sens de la consine donnée, % laquelle on peut a#outer, plus directement, lin#onction ' il y a un cadavre

dans ce texte, cherchez-le 2 3es él&ves cherchent, rep&rent des mots en ma#uscules, dautres en italiques et

 sessayent % interpréter un texte qui nest pas spécialement écrit pour eux, mais plut+t pour des lecteursexperts.

#ous les chemins m"nent au ciel 1xtraits distri%ués aux él6ves.

ATout est arrangé avec les domesti*ues, dit alors B. Qoster, ils s<en vont tous auourd<hui. Je leur aidonné leur demi-salaire pour six semaines et <ai dit % alSer *ue e lui enverrais un télégramme *uandnous aurons de nouveau #esoin d<eux.- ui, dit-elle. Je sais.

- Je vais % mon clu# ce soir. e sera amusant d<2 ha#iter. ela me changera.- ui, mon cher. Je vous écrirai.- (e temps en temps, e ferai un saut % la maison pour prendre le courrier et pour voir si tout va #ien.- O<aurait-il pas mieux valu demander % alSer de rester l% et de s<occuper de tout; demanda-t-elleavec douceur.- e serait stupide. ela ne servirait % rien. Et en plus, il faudrait alors lui pa2er tous ses gages.- ui, c<est vrai, dit-elle.- Et puis, on ne sait amais ce *ue les gens fa#ri*uent *uand on les laisse seuls % la maison déclara B.Qoster. L%-dessus, il sortit un cigare et, après en avoir coupé le #out avec des ciseaux d<argent, ill<alluma avec un #ri*uet en or.Elle demeurait immo#ile, les mains crispées sous le plaid.

  Toute sa vie, Bme Qoster avait souffert d<une crainte pres*ue pathologi*ue de man*uer le train,l<avion, le #ateau, ou mme le lever du rideau au thé&tre. Bis % part cette hantise, ce n<était pas unefemme particulièrement nerveuse. 8eule la pensée d<tre en retard la mettait dans un état tel *u<elle enconservait un tic. Pn tout petit muscle, au coin de l<il gauche, se mettait % sauter, ce *ui lui donnaitl<air de cligner constamment de l<il. Et cela ne voulait amais s<arrter avant le départ, départ sanshistoire, du train, du #ateau, etc. Et cela durait encore près d<une heure après *u<elle eGt pris le mo2ende transport en *uestion.  l est extraordinaire de constater comme, che' certaines personnes, la peur de man*uer un train peut dégénérer en o#session. Pne demi-heure au moins avant le moment de *uitter la maison pouraller % la gare, Bme Qoster sortait de l<ascenseur, prte % partir, avec son chapeau, son manteau et sesgants. ncapa#le de s<asseoir, elle voletait de cham#re en cham#re us*u<% l<apparition de son mari dont

la voix calme et sèche suggérait *ue c<était peut-tre #ien le moment de partir.

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  A ce moment, Bme Qoster aperut le coin de *uel*ue chose de #lanc coincé dans la fente dusiège, du c=té de la place de son mari. Elle s<en saisit et retira une petite #o/te enveloppée de papier.Elle ne put s<empcher de constater *ue la chose avait été enfoncée fermement, comme si une main 2avait contri#ué. Le voil%@ s<écria-t-elle. Je l<ai retrouvé@ h, et mon mari *ui est en train de le chercher en haut@ hauffeur, monte' vite, dites-lui de descendre, e vous en prie@

-

  B. Qoster avait certainement des raisons d<tre irrité par les manies de sa femme, mais il n<avait pas d<excuse % augmenter ses tortures en la faisant attendre sans nécessité. Nemar*ue' #ien *u<il ne lefaisait peut-tre pas tout % fait % dessein, mais la chose se répétait avec une telle régularité *u<il étaitdifficile de ne pas le souponner de le faire exprès. Et pourtant, la pauvre dame n<aurait amais osé lerappeler % l<ordre ou lui demander simplement de se dépcher. Elle était trop #ien dressée pour cela. Etlui le savait parfaitement. l devait savoir également *ue cette faon d<attendre le dernier moment pouvait la mener us*u<% l<h2stérie. A une ou deux occasions, au cours des dernières années, il avait eu pres*ue l<air de DPLN man*uer le train, rien *ue pour augmenter les souffrances de la pauvrefemme.  (ans le cas o) le mari serait coupa#le, son attitude deviendrait dou#lement irrationnelle car, %l<exception de ce point fai#le nommé plus haut, Bme Qoster avait touours été une épouseirréprocha#le. endant près de trente années, elle n<avait amais cessé de se montrer #onne, aimante,

servia#le. ela ne faisait aucun doute. Et, *uoi*ue très modeste, elle en était consciente. 8i #ien *ue,malgré son refus o#stiné de croire *ue B. Qoster la tourmentait % dessein, *uel*ues incidents survenusrécemment l<avaient contrainte % se poser la *uestion.  B. Eugène Qoster *ui était &gé de près de soixante-dix ans vivait avec sa femme dans une maisonde six étages, dans la 6He Nue, et ils avaient *uatre domesti*ues. L<endroit était plut=t morne et ilsrecevaient peu de visites. Bais, le matin de anvier *ui nous occupe, la maison s<était animée soudainet il 2 régnait un considéra#le remue-ménage.

0  Elle se précipita hors de la voiture et escalada les marches, la clef % la main. Elle introduisit laclef dans la serrure, elle allait la tourner - lors*ue tout % coup elle s<arrta. 8a tte se dressa pour sefiger, tout son corps devint immo#ile. Elle attendit ainsi cin*, six, sept, huit, neuf, dix secondes. A lamanière tendue dont elle se tenait l%, on aurait dit *u<elle écoutait, *u<elle attendait en retenant lesouffle la répétition d<un #ruit peru % l<instant et *ui provenait du fond lointain de la maison. ui - ilétait certain *u<elle écoutait. Tout en elle figurait l<EPTE. A présent, elle sem#lait approcher une deses oreilles plus près de la porte. Elle était maintenant tout contre la porte, son oreille s<2 collait. Ellese tenait l%, la clef % la main, l<air de vouloir entrer, mais *ui n<entrait point. Elle sem#lait au contrairevouloir mieux entendre et identifier les sons *ui lui parvenaient fai#lement de l<intérieur de la maison.uis, soudain, elle se ranima. Elle retira la clef et redescendit les marches en courant. l est trop tard@cria-t-elle. Je ne peux plus attendre, e vais man*uer mon avion@ Dite, chauffeur, faites vite@ Al<aérodrome

;  La première chose *u<elle vit en entrant fut l<impressionnante pile de courrier tom#é % mme lesol après avoir été glissé par la fente. Tout était som#re et froid. Pne housse drapait encore la penduleancestrale. En dépit du froid, l<atmosphère était étrangement lourde, chargée d<une odeur inconnue.Bme Qoster traversa rapidement le vesti#ule pour s<engouffrer dans un coin som#re, % gauche, il 2avait dans sa faon d<agir *uel*ue chose de déli#éré, d<organisé. Elle avait l<air de *uel*u<un *uicontr=le une rumeur, *ui confirme un soupon. Et lors*ue, au #out de *uel*ues secondes, elle reparut,une petite lueur de satisfaction se lisait sur son visage.  Elle s<arrta au milieu du vesti#ule, comme pour réfléchir. uis, soudain, elle revint sur ses pas et pénétra dans le ca#inet de travail de son mari. 8ur le #ureau, elle prit le carnet d<adresses et, aprèsl<avoir consulté, elle saisit le téléphone et composa un numéro.All=, dit-elle, ici le neuf de la 6Hème Nue. ui, c<est cela. ourrie'-vous m<envo2er *uel*u<un le plus

t=t possi#le; ui, on dirait *u<il est coincé entre le second et le troisième. <est du moins ce *u<indi*uele ta#leau...Tout de suite; h, merci, vous tes gentil. Dous save', e n<ai plus d<asse' #onnes am#es pour grimper tant d<étages. Berci #eaucoup. Au revoir@

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Elle reposa l<écouteur et s<assit devant le #ureau de son mari pour attendre patiemment l<homme *uiallait venir réparer l<ascenseur.

B  <était un vo2age très important. Bme Qoster allait toute seule % aris pour voir sa fille, sa filleuni*ue *ui avait épousé un Qranais. Bme Qoster n<aimait pas énormément son gendre, mais elleadorait sa fille et, de plus, elle mourait d<envie de voir de ses propres 2eux ses trois petits-enfants. Ellene les connaissait *ue par les nom#reuses photos *ui lui avaient été envo2ées et *u<elle avait répandues

un peu partout dans la maison. Elle en raffolait et cha*ue fois *u<une nouvelle photo arrivait, ellel<étudiait longuement, avec amour, tout en cherchant sur les petits visages des traits familiers, cettefameuse ressem#lance si agréa#le % détecter. Et, peu % peu, l<idée de vivre loin de ces enfants lui étaitdevenue intoléra#le. Elle ne pouvait plus supporter de ne pas les avoir près d<elle, de ne pas pouvoir les promener, leur offrir des cadeaux, les voir grandir. Elle savait, #ien sGr, *ue c<était plut=t mal, délo2almme, d<avoir de telles pensées tandis *ue son mari vivait encore. ar, #ien *u<il n<2 eGt plus #eaucoupd<activités, il n<aurait amais consenti % *uitter OeU WorS pour s<éta#lir % aris. <était dé% un miracle*u<il ait fini par l<autoriser % partir seule, pour six semaines. Bais, oh mon (ieu, comme elle avaitenvie de vivre touours près d<eux@

0Noald (A>L, extraits de Lous les chemins m&nent au ciel, in Xiss Xiss, Qolio1

!u viens d'entendre cette nouvelle de Roald *al. !u disposes de uelues extraits endésordre. Il s'agit:a) de les lire # de les remettre dans l'ordre# comme tu t'en souviens<0 pour ce faire numéroteles extraits)%)d'écrire en conclusion ce ui se passe réellement dans cette istoire# en partant desindices ue tu trouveras et surligneras dans le document.c) de rédiger la fice signalétiue des deux protagonistes.d) d2 expliuer en uelues lignes comment l'auteur a réussi à piéger son lecteur. D'ou%lie

 pas de &ustifier ta réponse en utilisant le copiécollé pour inclure des citations dans taréponse.

(est mieux d(=tre bleu /Marie Aude Murail

dans 1n voilà des istoiresdessins de abu Petit Point +euil

One petite nouvelle, le point de vue tr&s tendre dun écrivain sur len!ance et sur les relations p&re-

en!ant sur la di!!érence entre être et avoir et peut-être aussi sur le décalae qui existe entre monde

du réel et monde de la !iction, monde du quotidien et monde trans!ormé par lartiste ' sous les

apparences et les habitudes du connu, chercher linsolite, repérer linconru et lintrus.

 3ire, comprendre un texte, cest le recréer . Passer par dautres codes D 5celui du dessin, celui de

lécriture( cest dé#% entrer dans l interprétation du texte . 3interprétation peut alors représenter une

aide % la lecture au lieu de venir nécessairement apr&s le déchi!!rae et la lecture compréhension.

 :nterpréter pour mieux entrer dans la lecture dun récit.

= Lravail 5individuel( sur les dessins de Cabu. Consine possible' Gbserve ces dessins ' quels

 personnaes rep&res-tu ? Quelle5s( histoire5s( ces dessins, % ton avis, pourraient-ils illustrer ?

 1ppartiennent-ils % la même histoire ou % des histoires di!!érentes ? Propose par écrit un ou plusieurs

 scénarios dhistoires possibles.

Présentation des scénarios % loral, en petits roupes ou en rand roupe. Phrases déclencheurs ' Gn

voit sur le premier dessin que>- Cela pourrait être lhistoire de>- Pour dire "a, #e mappuie sur tel

ou tel détail du dessin>

@ istribution du texte de /arie-1ude /urail sans son titre et sans la !in coupé #uste avant la réponsede Pauline ' 3ecture du texte. 9chanes collecti!s autour de ' quelles ressemblances W di!!érences entre

les scénarios dél&ves et le texte de lécrivain

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A 1vec @ !eutres ou @ crayons de couleurs di!!érentes, relecture personnelle et silencieuse du texte, selon

la consine ' Bouline les passaes du texte qui ont inspiré Cabu, % ton avis, pour !aire ses trois

dessins.

E Lravail individuel décriture ' :maine et propose par écrit une réponse possible de Pauline aux

 ar"ons

0 3ecture et comparaison de leurs propositions tapées par le pro!esseur. Parmi elles, celle de /arie-

 1ude /urail.

 9n prolonement, on pourrait travailler sur la notion de décalae en art, selon la !ormule de Paul

 Tlee ' lart ne reproduit pas le réel, il le rend visible D. 9n donnant des vers de po&tes 5 3a terreest bleue comme une orane D d9luard( des peintures cubistes, des toiles de Picasso ' en comparant 

les titres et ce que le spectateur voit ' ce qui ne ressemble pas au réel 5 Ceci nest pas une pipe D de

 /aritte(, ce qui est % c+té, caché ou impossible, ce qui a#oute % la vision du réel une autre

dimension.

Cest aussi le décalae quil peut y avoir, pour les él&ves, entre lire-déchi!!rer le texte et le relire, le

travailler, linterpréter pour pouvoir mieux le comprendre.

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#exte intégral

e matin, dans la cour de récréation, *uatre garons discutent 7- (<a#ord, mon papa, il fait deux mètres de haut, dit Xolia- Et moi, mon père, dit (avid, il fait deux mètres six et il chausse du *uarante-dou'e- apa, il fait deux mètres *uin'e, dit Baxime. n a été o#ligés de supprimer toutes les portes che'nous parce *u<il se cognait trop souvent- Boi, <est mieux, dit Fu'io, mon père fait deux mètres soixante-*uatre. n a dG casser le plafond.?uand il pleut, on tend une #&che comme % la piscine découverte.auline, *ui écoute les garons, ne dit rien. 8on papa fait un mètre soixante-*uin'e. l est d<une taille

mo2enne. auline est un peu ennu2ée *ue son papa soit d<une taille mo2enne- Boi, mon père, dit (avid, il a une super V KT % tur#o-réaction propulsée- apa, dit Fu'io, il a une super V KT % tur#o-réaction propulsée, avec une télécommande visuelleautoguidée. omme a, il peut conduire sa voiture et se tourner les pouces en mme temps.- Boi, c<est mieux, dit Baxime. apa a aussi la télécommande visuelle autoguidée. Bais en plus,*uand il se tourne les pouces, a met la radio en marche.auline est asse' vexée. 8on papa n<a *u<une voiture *uatre places. ?uand elle va % la campagne, che'Bamie, les parents devant et les trois filles derrière, elle est plut=t serrée.- Boi, mon papa, dit Fu'io, il a un énorrrme chien de garde. a dé% mangé deux voleurs et seulementla moitié du facteur, parce *ue papa est arrivé % temps.- Boi, mon père, dit (avid, il a un tigre. a dé% mangé trois voleurs et l<autre moitié du facteur, parce*ue mon père est arrivé trop tard.- apa, dit Baxime, il a un mammouth. l<a acheté surgelé dans un h2permarché. Le mammouthsurgelé de mon papa, il a dé% écrasé *uatre voleurs et les deux pieds du nouveau facteur.- Boi, c<est mieux, dit Xolia Le mammouth surgelé de mon papa, il est dressé. Baintenant, c<est lui *uiapporte le courrier.auline est de plus en plus triste. A la maison, il n<2 a *u<un poisson rouge et il n<est pas % papa. <est le poisson rouge de Dalérie. auline aimerait #ien avoir un chien, mme pas énorrrme, mme pas surgelé.Pn petit chien, *uoi, avec la truffe mouillée et deux oreilles *ui se relèvent pour dire #onour.- apa, dit Baxime, il a trente-six-trois millions dans un coffre-fort, % la #an*ue. <est pour a *u<il 2 aun monsieur avec un revolver devant la porte.- (<a#ord, mon papa, dit Xolia, il a acheté la #an*ue parce *u<il avait #esoin de tous les coffres-forts pour mettre son argent. ls vont mettre un canon devant la porte.- Bon papa, dit Fu'io, il ne peut plus faire tenir ses millions dans les coffres-forts. en a tellement*ue a les fait éclater. Alors, mon papa, il a rempli la #an*ue de pièces d<or us*u<au plafond. Je crois

*u<ils vont mettre la #om#e atomi*ue devant la porte.- Boi, c<est mieux, dit (avid, mon papa ne peut plus faire tenir ses millions dans la #an*ue. 2 en a plus haut *ue le plafond. Alors, on a mis des pièces dans notre #aignoire us*u<% ras #ord.auline regarde (avid, furieuse. L%, il exagère @ e n<est pas vrai *u$il 2 a des pièces d<or dans sa

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 #aignoire us*u<% ras #ord. arce *ue, s<il 2 avait des pièces d<or us*u<% ras #ord dans sa #aignoire,(avid ne pourrait plus se laver et il sentirait très mauvais- Eh #ien, moi, dit auline, d<une voix détachée, mon papa, il est #leu.Les *uatre garons regardent auline, les 2eux ronds de stupéfaction.- Et c<est mieux d<tre #leu, aoute-t-elle.Xolia a un peu envie de dire *ue son papa est vert avec des ra2ures rouges. Bais il 2 renonce d<unhaussement d<épaules.Ah, les filles, *uelles menteuses @

Barie Aude Burail, 9n voil% des histoires@ etit oint seuil.

0ntrer dans une Cuvre de Moli"re.

Le médecin malgré lui

J<ai touours eu du mal % faire lire Bolière % des élèves de sixième. ls ne trouvaient amais a dr=le,ils ne comprenaient pas les mots. ?ue répondre d<ailleurs aux remar*ues cinglantes 7 c<est dulangage de vieux @, moi *ui avais été formé , du l2cée % l<université, au respect et % la vénération de

notre Krande ulture ; Bes petits élèves ne comprenaient pas pour*uoi les filles ne pouvaient choisirleur amoureux, pour*uoi ce grand auteur détestait les médecins. ls ignoraient encore plus le r=le desvalets au Krand 8iècle et celui des confidents dans l<économie générale du thé&tre classi*ue. endantdes années donc <ai eu l<impression *ue e passais mon temps % traduire des mots et % raconter les pièces. Pn our, <ai mme renoncé, % lire du BolièreBais tenace, <ai interrogé mes élèves de troisième, sur les principales difficultés *u<ils avaientrencontrées % la lecture de Bolière, lors de leur scolarité au collège. Je leur ai mme posé cette*uestion , com#ien provocante 7 pour*uoi Bolière est-il si ennu2eux ; Les difficultés sem#lent avoir des origines multiples 7 difficultés langagières, culturelles,histori*uesM aux*uelles s<aoutent des difficultés provo*uées par la scolarisation du texte 7 le thé&tredevenant alors une lecture forcée, métamorphosée en lecture cursive, méthodi*ue et en sé*uencedidacti*ue. Il me fallait donc , avant même de pouvoir faire lire Molière, essayer de résoudre

toutes ces difficultés

Premi"re partie deux heures. 

our ce faire, <ai décidé de travailler sur la scène : du Bédecin malgré lui. J<ai donc réécrit la scène,non pas en la traduisant mot % mot dans une langue plus moderne, mais en la transposant dans un autret2pe de texte 7 le ournal intime de 8ganarelle racontant sa dispute avec Bartine +

Journal intime de No#ert.

Lundi, :Zh "\ Ah a @ elle ne l<emportera pas au paradis @ Ba femme est folle. et après-midi, elle

s<est mise dans une colère noire. Elle m<a mme dit *u<elle regrettait de m<avoir dit oui devantBonsieur le curé. Elle a osé me dire a, % moi @ Boi *ui suis le meilleur mécanicien du village@ Jesavais #ien *ue c<était une peste. ?uand e l<ai connue, <étais le secrétaire-ardinier d<un grandmédecin % la retraite @ Elle l<a ou#lié, a@

Elle est folle @ ?ui d<autre *ue moi aurait voulu d<elle ; J<ai tout donné % ma Bartine et elle mereproche de tout lui prendre. Elle dit *ue e la réduit % la misère, *ue e lui mange tout ce *u<elle a.<est pas vrai, e mange pas tout son argent, e le #ois aussi @ Elle m<a dit *ue <avais mme venduson lit. Oormal, une femme, c<est pas fait pour dormir. (ans la vie il faut se lever t=t si on veutgagner sa croGte. Et puis, *uand il n<2 a plus de meu#les, c<est plus facile de déménager.

?uand e lui ai dit a, elle est devenue toute rouge @ Elle a commencé % menacer de me *uitter, de partir che' sa mère avec nos *uatre enfants. J<ai essa2é de rester calme.. Je l<ai prévenue, mais ellem<a traité de tous les noms.. Alors <ai cra*ué. J< ai démonté son micro-ondes, <ai cassé tout sonservice en porcelaine de Limoges et <ai #alancé son #ichon par la fentre. Elle s<est vite calmée. Ah

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 #on @ *ui est le ma/tre ici ;

(ire *ue <ai été fidèle au texte original serait ridicule. Bon écriture n<en respecte *ue la trame et ledéroulement. Bais volontairement, <ai fait su#ir % la scène originale toute une série detransformations *ui essaient de prendre en compte les difficultés soulevées par mes élèves detroisième 7

 e n<est pas un texte de thé&tre, donc sa lecture silencieuse est plus légitime.

l est écrit dans une langue d<auourd<hui avec des noms d<auourd<hui.l se situe dans une société o) l<on ne #at plus son épouse, ou du moins, dans une société o) l<on ne

rit plus *uand on parle de femme #attue @ 7Je distri#ue donc ce texte % la classe, organisée en groupes de trois élèves et e donne les consignessuivantes 7(ous alle lire ce texte et vous le raconter  7ue peuton dire de Ro%ert +7ue peuton dire de Fartine + 

Ensuite, nous partons % la salle pol2valente, vaste salle vide o) <ai déposé *uel*ues éléments dedécor 7 des chaises 0 deux par groupe1, des #o/tes en carton, des tissus..

(ous ave assisté à la dispute de Ro%ert et Fartine. (ous alle donc essa,er de la &ouer enrespectant les faits décrits par le &ournal intime de Ro%ert..

 Il , aura deux acteurs# et un metteur en sc6ne ui vous regardera &ouer et ui vous donnera desconseils . Le metteur en sc6ne pourra prendre des notes 0 des prases# des détails de mise en sc6ne)

 pour garder mémoire de votre travail.(ous pouve vous servir des accessoires .(ous deve occuper tout l'espace de la salle afin ue les groupes de se g/nent pas.

 Ge serai là pour aider et donner des conseils. A la fin de l'eure# nous regarderons le travail de uelues groupes. 

Je dois l<avouer, la séance est une des plus #ru2antes de l<année. Lors*ue le travail est fait, après

environ "5 minutesM e choisis deux ou trois groupes *ui vont ouer pour la première fois. Je leschoisis pour leur diversité, pour leur respect du texte de #ase, pour les effets de mise en scène et decréation ver#ale. onsigne donnée aux spectateurs 7(ous alle regarder le travail de uelues uns de vos camarades. 1nsuite vous dire ce ue vousaime dans leur mise en sc6ne# ce ue vous aimerie garder 0 de leur texte ou de leur &eu) . 1nsuitevous aure H minutes pour améliorer votre travail. 

-euxi"me partie 1h et demie en groupe en classe. 

(e retour en classe,0 le lendemain1 la consigne donnée est la suivante 7(ous alle écrire votre pi6ce pour en garder trace. -avevous comment on présente un texte detéCtre à l'écrit + et J vont &ouer le dé%ut de leur sc6ne et ensem%le nous allons l'écrire.  et 2 ouent les premières répli*ues et au ta#leau on émet des h2pothèses d<écriture. Le nom du personnage, les didascalies, le texte dit, et la ponctuation sont ainsi posés. En groupe, les élèvesécrivent leur scène Doici le dé#ut du texte 0 après amélioration1 d<un groupe.

+c"ne de la dispute entre 7obert et Martine.

Bartine7 No#ert, si tu t<ennuies, tu pourrais au moins t<occuper des gosses@No#ert, 5ruissant 17 e ne m<ennuie pas, e pense.Bartine7 Barre, marre, marre, <en ai vraiment marre@ Tu penses; Ah oui a, pour penser tu penses@ 8i

 <avais su e n<aurais pas dit oui devant Bonsieur le Baire@

No#ert7 ?uoi@ Tu oses me dire a % moi;Bartine7 ui, e l<oseMNo#ert7 Tu oses dire a, % moi; Boi *ui suis le meilleur mécanicien du village@Bartine7 Tu fous de la graisse plein la maison, plein les rideauxM

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No#ert7 <est l<métier *ui le veut@Bartine7 Et *ui lave le métier, eh; ?ui le lave; >ein;No#ert7 <est toi, et c<est normal@ T<as tendance % ou#lier *ue <ai été le secrétaire-ardinier d<un très

grand médecin connu dans le monde 0 il exa&re sur ce mot 1 entier. Et a, pendant six ans@Bartine7 fff@ B===ssieur le secrétaire-ardinier du très grand médecin s<est fait viré parce *u<il avait

couché avec la femme de son patron@ Dieux cochon@No#ert7 Tais-toi, vieille peau@ ?ui d<autre *ue moi aurait voulu de toi, hein; ?ui d<autre; Tu peux me le

dire, a;

Bartine7 Tu nous réduis % la misère en mangeant tout ce *u<on a@No#ert7 Bensonge@ as vrai@ (élire de #onne femme. 0 en souriant(. Je le #ois aussi, cet argent@Bartine7 Tu te crois dr=le@ Et pour*uoi t<as vendu le lit *ue m<avait offert Tatie Qranoise@No#ert7 Tu m<as touours dit *ue tu ne dormais pas la nuitM Alors pas #esoin de lit@ Et puis il était %

vomir . Et *uand <2 pense, sans le lit, c<est plus facile pour déménager@Bartine7 Et #ien si c<est comme a, e vais te *uitter. ui, e retourne che' ma mère. he' elle au

moins, e pourrai dormir tran*uille. J<emmène les enfants7 toute cette graisse *ue tu laisses partout les fait tousser. Je vais faire mes valises. Je te laisse le sèche-cheveux@

No#ert7 Bais tu dis n<importe *uoi@ Tu n<iras ni faire tes valises , ni che' ta mère.

Bartine 7 Ah a@ Tu ne vas pas m<en empcher. Tu te crois le ma/tre ici; J<2 vais de ce pas@

No#ert7 5 en col&re(  Eh #en ,si tu pars che' ta mèreM si tu vas retrouver cette grosse dondon touours

% #ouffer des chocolats, sache *ue eM0 il se calme soudain( Ba petite Bartine, ma toute petite Bartine , il faut *ue tu apprennes une chose importante. 8ans moi, tu n<es rien, retiensa@ Nien du tout@ <est moi le patron dans cette maison. (onc, 5 en criant( tu restes ici@ Je te préviensMsinonM

Bartine7 Et tu crois *ue tu me fais peur@ vrogne, 8oudard, dé#ile, flemmard, pauvre idiot@No#ert7 Ah@ Tu te re#ellesM tiens 0 :l sort son marteau et !ait exploser le micro-ondes. :l ouvre un

 placard et #ette les assiettes par terre1

Bartine7 Oon, pas la vaisselle de Tatie Juliette@ 5Mobert s;empare du petit chien('

Bartine7 Oon, pas Loulou@ as Loulou. Oe le ette pasM Bon amour, e reste. Je plaisantaisM e plaisantais.No#ert 0 pose le chien17 Fon. Tu vois #ien *ui est le ma/tre ici@ Alors, *ui est le ma/tre ici;as la peine de répondre, e vois *ue tu as compris.

 Dous allons lire ces deux textes : (ous connaisse le premier# l'autre est de Foli6re # un écrivain du (IIK si6cle. Dous allons les comparer et sous forme d'un ta%leau# nous allons anal,ser lesressem%lances et les différences. 

Les élèves-acteurs lisent leur création et moi, e lis la première scène du Bédecin malgré lui deBolière. e our l%, <ai eu la chance d<tre accompagné par une collègue *ui ouait le r=le de Bartine.Doici un extrait du ta#leau recopié par le secrétaire de séance.

ressem#lances différences

<est % peu près le mme histoire. Les enfants, lemédecin la dispute etc.

l 2 a un homme et une femme *ui se disputent.l 2<a des phrases *ui se ressem#lent.

<est dr=le .

Bartine elle perd % la fin 0 elle aurait dG partir1

0 M1

Le n=tre est plus moderne, le micro ondes.elui de Bolière, on dirait le mo2en &ge.Barcel- 8ganarelle ne faisait pas le mmemétier.Les noms sont pas les mmes.l #at sa femme, che' nous a ne se fait pas.

<est un langage difficile che' Bolière.Le n=tre est plus dr=le mais le Bolièreest un peu dr=le.

l 2 a moins de didascalies che' Bolière.0M1

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n le voit, ce dé#ut d<anal2se est asse' pertinent et pose d<em#lée les difficultés *ue les troisièmesavaient évo*uées.La discussion suivante a donc porté sur ces difficultés.. et , peut-tre sur les plaisirs *ue nous serionssuscepti#les de rencontrer lors de la lecture de la pièce.onsigne donnée 7

 Dous allons lire la pi6ce de Foli6re # uels sont les plaisirs … et les difficultés ue l'on varencontrer + 1t si nous rencontrons des difficultés# comment pourrions nous les surmonter + 

8i tout le monde a été d<accord sur le fait *ue nous allions rire, tous ont craint 7a1 Les mots difficiles et les phrases *ue l<on ne comprend pas7 le prof pourrait traduire, ou alors onfait une version moderne du texte. #1 les choses de l<ancien temps 0 comme les valets 17 le prof expli*ue, on fait des recherches au (,sur nternet, sur des (-Noms . n peut essa2er de voir ce *ue a pourrait donner auourd<hui.c1 les gestes *ui ne sont pas dits7 on pourrait ouer, ou les écrire. 0 M1d1 on pourrait faire de ournaux intimes des personnages. omme a, les autres pourraient mieuxcomprendre.e1 Le mode de travail était donc pres*ue entièrement trouvé 7

Lire Bolière et surtout le comprendre et le faire sien 0 d<aucuns diraient en ressentir l<universalité1entra/ne des travaux d<écriture 0 changement d<épo*ue et de langue, écriture de didascalies % l<intérieur

du texte, ournaux intimes, ournaux de metteur en scène1, des travaux de recherches 0 les médecins, lemariage au D` siècle1, des travaux de mise en scène 0 eux scéni*ues1 et, pour*uoi pas, travauxcomparatistes 0 le comi*ue d<hier et d<auourd<huiM.1

Entrer dans un conte de Doltaire.Jeannot et olin.

a) Le pro*et.

  3e pro#et de réécriture du conte de 8oltaire eannot et Colin est né de la di!!iculté quun pro!esseur de !ran"ais en coll&e rencontre lorsquil veut !aire découvrir et comprendre 8oltaire, son

humour, ses critiques acerbes et sa lanue.

 3ors de leur premi&re lecture, les él&ves sa!!rontent % un texte obscur. :ls sou!!rent, se

découraent, abandonnent par!ois. 9n !ait, ils ne comprennent pas pourquoi le pro!esseur

 sourit bêtement D lorsquil lit certains passaes. :ls semblent donc, malré leur bonne

volonté, recevoir un texte presque mort qui na de sens que pour le maJtre qui, lui seul est %

même de savoir et de comprendre. 1u bout du compte le pro!esseur renonce % !aire travailler

 ses él&ves et !init par discourir pendant des heures sur un humour critique dont les él&ves ne

 soup"onnent pas lexistence.

 3idée même de la réécriture sest donc avérée nécessaire.

 9lle est venue dun hasard pédaoique heureux ' une simple manipulation dune des premi&res

 phrases du texte. 8oltaire écrit :ssoire, ville connue dans le monde entier pour son coll&e et sa

 !abrique de chaudrons> D 3e pro!esseur a repris ' Provin, ville connue pour son coll&e et sa

 station dépuration> D Bourire chez les él&ves et aide immédiate % la compréhension.

1h, cest "a ce que "a veut dire ? D

 3e pro#et a donc pu se mettre en place ' Gn allait donc essayer de réécrire 8oltaire pour des él&ves

de 0X a!in de leur permettre, plus tard, de comprendre le texte oriinal. D.

 /ais ce pro#et ne pouvait être mené % bien, si quelques points dhistoire littéraire nétaient pas

éclaircis.

On exemple su!!it % le montrer.

 3e latin, la premi&re mati&re que la m&re de eannot veut !aire apprendre % son !ils était au Y8:: :X

 si&cle la marque dune appartenance sociale. Beuls, les lettrés, donc les plus hauts placés dans lahiérarchie sociale avaient le privil&e dapprendre le latin. Cette explication sest avérée nécessaire

 pour comprendre et surtout interroer par la suite tous les choix de 8oltaire. Quelques pistes ouvertes

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quant aux conditions de production et de réception de luvre en son si&cle ont permis aux él&ves de

dépasser une lecture immédiate du conte et dinterroer un texte dans le but de le réécrire.

 3a lecture-écriture pouvait commencer.

%) le texte… et sa récriture

'eannot et olin 8oltaire

lusieurs personnes dignes de foi ont vu Jeannotet olin % l<école dans la ville d<ssoire, enAuvergne, ville fameuse dans tout l<univers parson collège et par ses chaudrons. Jeannot était filsd<un marchand de mulets très renommé+ olindevait le our % un #rave la#oureur des environs,*ui cultivait la terre avec *uatre mulets, et *ui,après avoir pa2é la taille, le taillon, les aides etga#elles, le sou pour livre, la capitation, et lesvingtièmes, ne se trouvait pas puissamment richeau #out de l<année.

Jeannot et olin étaient fort olis pour desAuvergnats+ ils s<aimaient #eaucoup+ et ilsavaient ensem#le de petites privautés, de petitesfamiliarités, dont on se ressouvient touours avecagrément *uand on se rencontre ensuite dans lemonde.

Le temps de leurs études était sur le point definir, *uand un tailleur apporta % Jeannot un ha#itde velours % trois couleurs, avec une veste de

L2on de fort #on goGt+ le tout était accompagnéd<une lettre % B. de La Jeannotière. olin admiral<ha#it, et ne fut point aloux+ mais Jeannot prit unair de supériorité *ui affligea olin. (ès cemoment Jeannot n<étudia plus, se regarda aumiroir, et méprisa tout le monde. ?uel*ue tempsaprès un valet de cham#re arrive en poste, etapporte une seconde lettre % monsieur le mar*uisde La Jeannotière+ c<était un ordre de monsieurson père de faire venir monsieur son fils % aris.Jeannot monta en chaise en tendant la main %olin avec un sourire de protection asse' no#le.

olin sentit son néant, et pleura. Jeannot partitdans toute la pompe de sa gloire.

Les lecteurs *ui aiment % s<instruire doiventsavoir *ue B. Jeannot, le père, avait ac*uis asse'rapidement des #iens immenses dans les affaires.Dous demande' comment on fait ces grandesfortunes; <est parce*u<on est heureux. B.Jeannot était #ien fait, sa femme aussi, et elleavait encore de la fra/cheur. ls allèrent % aris pour un procès *ui les ruinait, lors*ue la fortune,*ui élève et *ui a#aisse les hommes % son gré, les présenta % la femme d<un entrepreneur desh=pitaux des armées, homme d<un grand talent, et*ui pouvait se vanter d<avoir tué plus de soldatsen un an *ue le canon n<en fait périr en dix.

Marcel et Axel

arcel et Axel étaient deux très #ons amis. ls ha#itaient Fill2-Ferclau, ville très célè#re pour sacollection privée de #o/tes de

camem#ert et son h=pital ps2chiatri*ue pour caniches nains. Le père de Barcel était leserveur uni*ue du très fré*uenté 3Nanch %Léon 4. Axel, lui, était l$héritier d$un polisseur de tu2aux *ui travaillait % la Qranaise deBécani*ue.

BAprès avoir pa2é la vignette de la !l, laredevance télé, la taxe d$ha#itation, la TDA, et lataxe foncière, il leur restait une fortune aussigrande *ue celle d$un gamin de huit ans % laveille de son anniversaire. Barcel et Axel n$étaient pas trop laids pour desFilleux-Ferclois ou des Fillois-Fercleux, celanous importe peu. ls allaient au collège etrévisaient leurs devoirs ensem#le. ls ouaientche' l$un, ils ne faisaient rien che' l$autre.Pn our, Barcel reut un pa*uet par porteur spécial. l contenait une paire de chaussuresaterpillar ©, un #louson 8chott©, un ean Levis5\:©  8tone ashed, et deux paires dechaussettes Fisounours ©en fil d$Ecosse.Axel ne fut pas aloux mme s$il s$ha#illait che'hampion par lots de trois pour dix francs.Barcel lui, se sentit supérieur et ignora tout lemonde. l passait son temps % se regarder auxvitrines des magasins, aux rétroviseurs desvoitures et cherchait son reflet sur les glaces desca#ines téléphoni*ues.?uel*ues ours plus tard il reut un fax de

Bonsieur son père disant *ue Bonsieur son filsdevait le reoindre % aris en TKD premièreclasse.Axel fut attristé par cette nouvelle mais il seréouit du #onheur de son ami. l lui fit une oliecarte d$adieu décorée avec des paillettes. Barceldéchira cette lettre et traita Axel de ringard.8ans doute, voule'-vous savoir pour*uoi etcomment le père de Barcel était devenu riche sisu#itement ;Pn vendredi, un vendredi :" plus exactement, le père de Barcel et son épouse Kermaine dette,

une très ancienne Biss Fauvin, durent se rendre% aris pour une réunion de dé#itants de #oissons alcoolisées. Lors d$une #euveriemémora#le, le père de Barcel rencontra le

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Jeannot plut % madame+ la femme de Jeannot plut% monsieur. Jeannot fut #ient=t de part dansl<entreprise+ il entra dans d<autres affaires. (ès*u<on est dans le fil de l<eau, il n<2 a *u<% selaisser aller+ on fait sans peine une fortuneimmense. Les gredins, *ui du rivage vousregardent voguer % pleines voiles, ouvrent des

2eux étonnés+ ils ne savent comment vous ave' pu parvenir+ ils vous envient au hasard, et fontcontre vous des #rochures *ue vous ne lise' point. <est ce *ui arriva % Jeannot le père, *ui fut #ient=t B. de La Jeannotière, et *ui, a2ant achetéun mar*uisat au #out de six mois, retira de l<écolemonsieur le mar*uis son fils, pour le mettre %aris dans le #eau monde.

olin, touours tendre, écrivit une lettre decompliments % son ancien camarade, et lui fit ceslignes pour le congratuler. Le petit mar*uis ne lui

fit point de réponse7 olin en fut malade dedouleur. 0M1

 président de la Qranaise des Jeux *ui, un peuéméché, lui dévoila le mo2en de gagner % coupsGr la cagnotte du Loto. Pne simplemanipulation informati*ue, et le tour était oué.Le père de Barcel ne s$en priva pas. Lelendemain il avait deux cents millions sur soncompte.l s$empressa d$acheter une particule et se fit

appeler ère Barcel de la Ferclautière, enhommage % son village natal. ertains furent aloux, mais Barcel le ère ne s$en préoccupa pas.(ès *ue Barcel fut arrivé % aris, ses parentsdécidèrent de lui donner une éducation digne deson rang. l firent venir un professeur particulier.l se nommait atrice iment d$Arcot, et sedisait ournaliste mondain. ls l$invitèrent %d/ner. $était un homme remar*ua#le *ui #rillaitdans les salons #ranchés et *ui ne savait rien.0M1

c) L2écriture du dossier pédagogiue. :l saissait pour les él&ves dexpliquer leur démarche et danalyser leur lecture D de 8oltaire.

extraits Oous avons gardé la trame de l$histoire sans rien changer dans ce dé#ut. (eux amis seséparent parce *ue l$un devient riche. Ootre texte et celui de Doltaire se ressem#lent

 #eaucoup.

Les personnages sont identi*ues. Doltaire a inventé des personnages *ui ressem#lent % desmarionnettes. ls n$ont pas de ps2chologie. Oous avons créé des personnages un peu pluscaricaturaux. olin, dans le texte de Doltaire est un peu 3neu-neu 4, un peu mièvre. l pleureet écrit des lettres d$adieu. Axel est encore plus 3neu-neu 4 dans notre texte. l envoie unecarte avec des paillettes. l faut tre vraiment mièvre pour avoir l$idée de faire cela.Ensuite nous avons essa2é autant *ue possi#le de respecter les figures de st2le *ue Doltaireutilise. 8ouvent, pour provo*uer l$humour et la criti*ue, il commence une phrase de faon très

 positive et la finit de faon très négative. :ls étaient !orts #olis> pour des 1uvernats. D Rous, nous avons écrit ' :ls nétaient pas

trop laids pour des *illeux *erclois D :ci on copie presque le style de 8oltaire mais on en

ra#oute un peu plus.

Bais parfois aussi on invente des phrases sur ce modèle. Doltaire écrit 7 3 ls n<étaient pas puissamment riche au #out de l$an 4 Oous, nous avons écrit *uel*ue chose de plus comi*ueen reprenant le procédé de Doltaire 7 3 l leur restait une fortune aussi grande *ue celle d$unenfant de huit ans, la veille de son anniversaire. 4Bais parfois aussi, nous avons inventé d$autres phrases, *ui en apparence ne servent % rien,mais *ui accentuent l$effet comi*ue 73 ls n$étaient pas trop laids pour des Filleux Ferclois ou des Fillois Fercleux, cela nousimporte peu. 4ci, on dirait *ue le narrateur se mo*ue de ses personnages et mme de son lecteur. $est,d$après le professeur, une techni*ue *ue Doltaire utilise dans d$autres textes, dans andide par exemple. our nous cette trouvaille était due au hasard.  (ans cette première partie donc, nous avons essa2é % la fois de respecter le texte et de lerendre plus facile. Oous avons voulu aussi accentuer l$humour.

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c) -(autres démarches ont été menées.

 es dialoues arumentati!s, des exercices de lanue, et surtout lécriture de !ins plus en accord D

avec lair du temps 2

3 Des gammes ou exercices en lisant, en écrivant 

Les élèves sont parfois 0souvent @1 persuadés *u$un texte écrit ne fait *ue raconter ce *ui s$est passé,*u$il n$2 a *u$une faon d$inventer 0l était une foisM1, *ue les histoires commencent et finissenttouours de la mme faon. L$écrit ne peut tre *u$une reproduction, imitation, copie du réel. Pne fois*u$on l$a déchiffré, il ne livre plus rien, il est vidé de tout son sens. ($o) l$inefficacité de l$inonction professorale 7 Bais relise' donc votre texte @ ($o) la tentation de tourner sans les lire les trop longues pages de description *ui ralentissent le r2thme des aventures.A *uoi #on lire ou relire ; n a dé% compris ce *u$il était suffisant de comprendre, 'appons, passons %autre choseM

L$o#ectif des *uel*ues activités proposées ici serait d$amener l$élève % envisager les multiples formes*ue peut prendre l$écrit + % tre capa#le, % la fois, de distinguer et de reconna/tre les métamorphoses possi#les d$un texte, sa pol2phonie ou sa pol2sémie, pour prendre plus de plaisir % lire et % écrire, pour devenir plus 3 expert 4.Pn texte peut en cacher un autre ou #eaucoup d$autres. Ecrire, lire engage touours celui *ui le faitdans une aventure 0des aventures1 dont l$issue est incertain. n ne sait amais si on finira par résoudrel$énigme 0les énigmes1 posée0s1 par le texte.lut=t *ue de parler de st2le, cette notion impalpa#le dont les correcteurs de copies se contentent deconstater ou de déplorer l$a#sence ou la maladresse, nous préférons proposer aux élèves des3 exercices 4 de lecture et9ou d$écriture *ui leur font prendre conscience des choix *ue peut faire unécrivain, et partant, des choix, des modes, des cadres, des règles *u$eux-mmes peuvent essa2er,mettre % l$épreuve, *uand ils lisent ou *uand ils écrivent.

Le métro mé pas troJa Rivais. L'école des loisirs.

Doil% une version pour les él&ves des 9xercices de style de M. Queneau. On moyen de !aire

comprendre que celui qui écrit peut !aire des choix dans la !a"on de raconter son histoire, et qu;il peut 

en écrivant !aire des e!!ets D- au lieu d;adopter un ton neutre et de ne se préoccuper que du contenu

de l;histoire. Celui qui écrit n;a pas seulement % oraniser son récit de !a"on hiérarchique 5ce qui est

importantWce qui est secondaire( ou de !a"on temporelle 5ce qui s;est passé au début, et puis ...etc.(,mais il peut proposer toutes sortes de ammes d;écriture dont il se !ixe lui-même les r&les en

travaillant sur le type de personnae qui raconte ou sur le type de situation dans laquelle se trouve le

narrateur.

a( 3e travail se !ait en roupes 5@ ou A él&ves(. Chacun a un texte di!!érent. 1pr&s une lecture

 silencieuse, chaque él&ve oralise son texte dans le roupe.

b( On secrétaire est charé d;écrire ensuite l;histoire commune 5G6 ? Qui ? Quand ? Comment ?( que

le roupe essaie de retrouver % travers les di!!érentes versions.

c( Chacun ensuite essaie de dé!inir la spéci!icité de son texte par rapport % l;histoire commune, les

chanements qu;il observe d;un texte % l;autre. Gn peut au besoin ne pas donner les titres et demander

aux él&ves d;en trouver un pour chaque texte.

d( 3a mise en sc&ne de ces petits textes est un prolonement intéressant dans la mesure o6 on disposed;un lieu adéquat et d;él&ves volontaires. Binon, chaque él&ve prépare une lecture oralisée de son texte

 pour pouvoir le lire 5le dire, éventuellement( devant le roupe-classe.

58oici un extrait que l;on peut donner % un roupe.( 

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>oyou 0 9ntre deux endarmes.(

 (ès la première plom#e, e fonce tur#iner dans le métro. Je me fade les #arrières, hop-l%@ Je relu*ueles mémères, celles *u<ont des gros sacs % main. Je leur file le train, et dès *u<il n<2 a plus un mec dansle secteur, e pi*ue un sprint et <accroche le sac. Je me casse % la vitesse d<un supersoni*ue. Lesgon'esses, elles crient 3 au voleur 4, mais e m<en fous. Je me calte. Après, e vide leur sac et e fourre

les #iffetons dans mes fouilles. Le malheur, c<est *u<il n<2 a souvent *ue de la mitraille, et des fois desclopinettes. Alors e suis forcé de recommencer % chouraver des sacs. Je m<en farcis *uatre ou cin* par  plom#e. e *ui me #otterait, ce serait de dégotter une #ourgeoise rupine pleine aux as. Après, e meferais honnte. Bais les rupines ne descendent amais dans le métro. Elles roulent dans des tires deluxe avec des lar#ins *ui pilotent. Le monde est mal foutu. 0l dévoile les menottes *u<il avait cachées us*u$ici71 8urtout auourd<hui. 

+portif 5:l arrive en courant et continue de courir sur place ou de sauter .1 >op@ >op@ En petites foulées@ Boi e fais mon footing dans le métro@ >op@ >op@ Fon pour le coeur@En petites foulées@ Je descends l<escalier *uatre % *uatre@ >op-l%@ Je saute les six dernières marches@

>op@ >op@ Je ne suis pas de ces paresseux *ui se posent sur un escalier mécani*ue en attendant d<treemportés comme des valises@ Boi e fonce@ >op@ >op@ Je shoote du pied droit dans les #o/tes *ui tra/-nent par terre @ Je dri##le les promeneurs@ Je slalome@ Je leur fais passer les #o/tes entre les am#es@>op@ >op@ (<ailleurs, e saute aussi les #arrières pour m<entra/ner au saut de haies, #ien *ue e possèdeune carte@ >op@ En petites foulées@ Pne fois dans le Uagon, e me suspends aux #arres, e fais ledrapeau@ ^a épate les gens@ <est #on pour les oueurs de guitare, ils gagnent plus d<argent gr&ce %moi@ Bais a m<est égal@ e *ui compte, c<est de garder la forme @ >op@ >op-l%@ 0l sort en faisant laroue.1 

Dénophobe J<en ai marre de prendre le métro@ <est plein d<étrangers@ (es ortugais, des Wougoslaves, desAfricains, des Turcs, des Bonégas*ues, des Fretons, et *ue sais-e encore@ ?uand il 2 a un Qranais, tule remar*ues tout de suite7 c<est le seul *ui parle comme tout le monde@ J<en ai marre@ arce *ue figure-toi *u<il n<2 a pas de place, et *ue les étrangers s<assoient *uand mme@ ls ne parlent pas franais maisils ont deux fesses, autant *ue toi@ Et tu restes de#out@ Et t<es o#ligé d<entendre des tas de vaga#ondsaméricains, allemands, anglais, auvergnats, *ui te chantent des idioties dans des argons mme pas deche' nous@ Qranchement, <en ai marre@ 

#imide 

JeM Doil%M J$2 suis alléM J$ai vu desM l 2 en avait #eaucoupM l 2 avait desM. Je n$ose pas ledireM. Après, e suis montré dansM uiM J$étais de#outM. l 2 avait des M 5 il !ait semblant de

 #ouer de la uitare1M. Je ne sais pas si $2 retourneraiM l 2 a trop de mondeM 

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La Chose.

Bernard Friot.

Très souvent, lors*ue e prends le r=le professeur-lecteur de copies, e constate le peu de dramatisationdes textes d<élèves. L<écriture des sensations ou des sentiments par exemple se limite % deux ou troismots 7 l eut peur augmentés parfois de *uel*ues descriptions très rapides ses mains trem#laient.

Les récits restent donc très allusifs 7 les élèves se concentrant pres*ue exclusivement sur les péripétiesde leur récit , sur les actions *ui se succèdent dans leur histoire. Bes annotations en marge des copies 7 et si tu décrivais un peu ce *ue ressent ton personnage ; ne suffisent *ue rarement % faire *ue lesélèves dépassent cette simple addition d<évènements schémati*ues.Le travail *ue e présente ici - comme une gamme d<écriture- cherche en un premier temps, % faire prendre conscience aux élèves de la nécessité de dire des sensations, et , en une deuxième temps, %les aider % se construire des outils d<écriture pour remanier leur texte.

1E -3abord lire et classer. 

Je distri#ue un document présentant d<un c=té le texte original de Fernard Qriot,la chose, extrait de>istoires pressées, Bilan an'i#ar, de l<autre ma réécriture de ce mme texte . (ans la réécriture

toutes les notations *ui montrent la peur ont été enlevées. 8eule la trame du récit est gardée.

La chose

Je me suis réveillé, le cur #attant et les mains moites. La chose était l%, sous mon lit, vivante etdangereuse. Je me suis dit 7 3 8urtout ne #ouge pas @ l ne faut pas *u<elle sache *ue tu es réveillé. 4 Jela sentais gonfler, s<enfler et étirer l<un après l<autre ses tentacules innom#ra#les. Elle ouvrait la gueule,maintenant, et déplo2ait ses antennes. <était l<heure o) elle guettait sa proie. Naide, les #ras collés aucorps, e retenais ma respiration en pensant 7 3 faut tenir cin* minutes. (ans cin* minutes, elles<assoupira et le danger sera passé. 4 Je comptais les secondes dans ma tte, intermina#lement. A unmoment, <ai cru sentir le lit #ouger. J<ai failli crier. ?u<est-ce *ui lui prend ; ?ue va-t-elle faire ;Jamais elle n<est sortie de dessous le lit. J<ai senti sur ma main un léger frisson, comme une caresse très

lente. Et puis plus rien. J<ai continué % compter, en m<efforant de ne penser *u<aux nom#res *uidéfilaient dans ma tte 7 cin*uante et un, cin*uante-deux, cin*uante-trois... J<ai laissé passer #ien plusde cin* minutes. Je me suis remis enfin % respirer normalement, % me détendre un petit peu. Bais moncur #attait touours très fort. l résonnait partout en moi, us*ue dans la paume de mes mains. Je merépétais 7 3 O<aie plus peur. La chose a repris sa forme naturelle. 8on heure est passée. 4Bais, cette nuit-l%, la peur ne voulait pas me l&cher. Elle s<accrochait % moi, elle me serrait le cou. Pne*uestion, touours la mme, roulait dans ma tte 7 ?ui est la chose; La chose *ui, cha*ue nuit, gonfleet s<enfle sous mon lit, et s<étire % l<affGt d<une proie. Et puis reprend sa forme naturelle après *uel*uesminutes.J<ai compté us*u<% dix en déplaant lentement ma main droite vers la lampe de chevet.A dix, <ai allumé et <ai sauté sur le tapis, le plus loin possi#le. Et *u<est-ce *ue <ai vu sous mon lit ;Bes pantoufles @ Bes #onnes vieilles pantoufles *ue e tra/ne aux pieds depuis près de deux ans. Elles

me sont trop petites, dé%, et percées en plusieurs endroits.J<étais vraiment déu. Et un peu triste. Je me suis dit 7 3 Alors, on ne peut plus avoir confiance enrien ; l faut se méfier de tout, mme des o#ets les plus familiers;4 J<ai regardé longtemps les pantoufles. Elles avaient l<air parfaitement inoffensives, mais e ne m<2 suis pas laissé prendre. Avec #eaucoup de précaution, e les ai enveloppées dans du papier ournal et <ai soigneusement ficelé le pa*uet. Et <ai eté le tout dans la chaudière

Fernard Qriot, Fistoires Pressées. Bilan

 La cose ?

Je me suis réveillé. La chose était l%, sous mon lit, vivante et dangereuse. Je la sentais gonfler, s<enfler,étirer l<un après l<autre ses tentacules innom#ra#les. Elle ouvrait la gueule maintenant, et déplo2ait sesantennes. Je comptais les secondes dans ma tte. <était l<heure o) elle guettait sa proie. A un moment <ai cru sentir le lit #ouger. J<ai senti sur ma main un léger frisson, comme une caresse très lente. Et puis plus rien.J<ai continué % compter7 cin*uante et un, cin*uante-deux, cin*uante-troisMJe me suis mis % respirer 

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normalement, % me détendre un petit peu.Bais cette nuit-l%, la peur ne voulait pas me l&cher.J<ai compté us*u<% dix en déplaant lentement ma main droite vers la lampe de chevet. A dix, <aiallumé et <ai sauté sur le tapis le plus loin possi#le. Et *u<est ce *ue <ai vu sous mon lit; Bes pantoufles@ Bes #onnes vieilles pantoufles *ue e tra/ne aux pieds depuis près de deux ans. Elles mesont trop petites, dé%, et percées en plusieurs endroits.Je les ai enveloppées dans du papier ournal et <ai soigneusement ficelé le pa*uet. Et <ai eté le tout

dans la chaudière.

(enis Qa#é Lise individuellement ces deux textes et dites en uoi ils se ressem%lent + 1n uoi sontils différents + 

Les réponses, échangées collectivement, sont souvent celles *ue <attendais. l s<agit pour les élèves dela mme histoire mais dans la deuxième il 2 a plus de détails.n en reste % des mots vagues détails, précisions 4. (<o) la deuxième consigne

 -ouligne les prases et les expressions ue l'on trouve dans le deuxi6me texte et ui ne sont pasdans le premier. Relise ce ue vous ave souligné et dites de uoi parlent ces expressions# uel est leur point commun.

e travail de repérage s<avère nécessaire. En groupe les élèves cherchent et discutent. Le pointcommun appara/t asse' vite 7 il s<agit #ien de dire la peur et l<angoisse<. Je note donc au ta#leau cethème et e propose alors une nouvelle consigne.

 1n groupe# essa,e de trouver une fa4on de classer# sous forme de ta%leau# toutes ces expressions.

Le travail n<est pas simple. Les élèves doivent négocier un classementM et ils en proposent de trèsnom#reux, parfois surréalistes.ette démarche % la consigne floue est intéressante -*uoi*ue coGteuse en temps - puis*u<elle exige *ueles élèves s<interrogent sur le sens de l<activité proposée par le professeur.

Après *uel*ues minutes de recherche, <arrte le travail et e demande % cha*ue groupe d<annoncer sons2stème de classement.(ous ave donc commencé à classer les expressions ue vous ave repérées. 1xpliue vos crit6resde classement et essa,e de dire uel est l'o%&ectif ue &e voulais vous faire atteindre en vous

 proposant cette activité. 

Bais on peut éviter ce travail en posant, et en explicitant de faon plus guidée, la consigne suivante. 1n groupe# classe les différentes expressions en essa,ant de voir comment >ernard $riot fait pour écrire la peur. Présente votre recerce sous forme de ta%leau. 

ci le travail est plus cadré et les élèves découvrent plusieurs faons de les paroles o) l<enfant dit sa peur, les descriptions ph2si*ues, les monologues, le discours indirect li#reMetcLes critères de classement éclaircis les élèves terminent leur classement et fa#ri*uent une fichemémoire sur les faons de dire la peur.

,E écrire. 

Bais la t&che serait incomplète si on en restait % la simple description d<un fait d<écriture. A mes élèvesde !`, <ai proposé un exercice d<écriture o) les élèves ont essa2é les faons d<écrire la peur. 1t si onécrivait la version des pantoufles + 1lles aussi ont eu peur. 1n groupe construise le scénario devotre istoire. 1nsuite individuellement écrive le texte en essa,ant de décrire la peur. 

L<exercice est asse' complexe puis*ue , du moins e l<imagine, des pantoufles n<ont sans doute pas la

mme vision du monde *u<un enfant dans son lit.. La peur ne se manifeste pas che' elles de la mmefaon. Pn vrai travail d<imagination et de construction de scénario d<autant plus *ue ces pauvres pantoufles meurent % la finM7uelles sont les idées ue l'on peut écanger pour écrire et réussir cette istoire de pantoufles.

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Je propose par cette consigne, une recherche orale collective o) les élèves discutent % la fois 7 sur les contraintes narratives imposées par cette fin #rutale 7-9t comment on !ait pour la !in ? Comme elles meurent dans la chaudi&re..

 -Gn peut imainer que le texte s;arrête en plein milieu d;une phrase> 

sur les inventions imposées par cette fiction étrange.- ans le texte )riot, dit que son personnae a les mains moites> One pantou!le n;a pas de mains..

- 9lle ont une semelle 2 Gu une lanuette>Gn peut parler de "a 2

Doici comment une élève de *uatrième a rédigé son texte.

 3es pantou!les et le monstre

 Rous nous réveillons. 3a nuit s;est bien passée. :l !ait encore noir. Rous sommes sous le lit. /ais que

 se passe-t-il ? 1u dessus de nous, il y a quelque chose qui boue 2 C;est un monstre 2 C;est horrible 2 :l 

doit être immense et avoir d;énormes tentacules. ;entends même sa respiration. Mrron 2 p!!! 2 Rous

avons tr&s peur. /a sur tremble, elle est serrée contre moi. Que peut-il bien !aire maintenant ? /ais

il remue encore 2 Ros peluches se dressent comme des hérissons.

 3e monstre va se lever, c;est s4r. :l va nous rearder...

Bes yeux doivent être in#ectés de san.

Loutes nos coutures se déchirent. 3es !ils sautent. Rous sommes moites de peur 2 ;essaie de rassurer

ma sur '< R;aie pas peur, il ne peut rien nous !aire 2< /ais #;entends sa semelle rincer sur le parquet 2 9t puis

une rande lumi&re. :3 nous attrape. Gn !erme les yeux.

 :l nous prend, nous en!erme dans un papier #ournal tout chi!!onné. :l nous tasse, nous écrase. e n;en

 peux plus 2 :l prend de la !icelle et nous attache. Rous étou!!ons, nous sommes prisonni&res. :l nous

transporte. G6 allons-nous ? ma sur hurle. Lout % coup une chaleur nous enveloppe. 9lle monte, elle

nous asphyxie. Gh le monstre, il nous a mis dans la chaudi&re pour nous br4l>

Bais si l<on craint la surcharge cognitive due % la complexité de la consigne, le professeur peut #ricoler des scénarii possi#les *ui serviront de guide et de support fictionnel % l<écriture des élèves. Ainsi, ensuivant une trame dé% l%, l<élève n<a plus la nécessité d< imaginer % la fois la fiction et la narration. ldoit simplement se concentrer sur les modes d<écriture *u<il doit convo*uer pour amplifier le texte et pour décrire l<angoisse et la terreur 0 surréaliste1 d<une paire de pantoufles.

Mn enfant dans son lit entend le p6re DoNl se poser sur son toit. -on impatience est à son com%le. Gulien attend son premier rendevous sentimental. Il est dans un café devant sa mente à l'eau et aper4oit# sur le trottoir d'en face celle à ui il va déclarer sa flamme…

7encontre >ernard $riot

J<ai rencontré *uel*u<un d<un #i'arre. (<a#ord, e n<ai pas tout de suite compris ce *u<il disait. eut-tre

*ue e n<étais pas #ien réveillé, ou un peu trop distrait. J<ai cru entendre *uel*ue chose comme 7 C('Uiag'trochv Singhuax2el' trrpllliSdaU* iiiiiiiuhhh. Et puis 7 C 8prechen 8ie (eutsch ; Etensuite 7C (o 2ou speaS english ; Et enfin 7 C arle'-vous franais ; Je ne sais pas pour*uoi il m<ademandé a. [videmment *ue e parle franais. <est mme la seule langue *ue e parle. e *ui m<a un peu étonné aussi, c<est la faon dont il était ha#illé. Avec une espèce de com#inaison vert et rouge,toute dr=le 7 on aurait dit une peau avec des écailles.En 2 réfléchissant #ien, e crois *ue sa tte aussi m<a un peu surpris. Pne tte toute ronde *ui tournaitsans arrt comme un g2rophare sur une am#ulance.Bais il était très gentil. l m<a salué poliment et il m<a tendu la main. Pne main pleine de doigts. Aumoins cent. ^a fait un peu #i'arre *uand on la serre.l m<a posé toutes sortes de *uestions.arfois, e ne savais pas *uoi répondre. ar exemple, *uand il m<a demandé si les instituteurs sont

meilleurs % la #roche ou en pot-au-feu. J<ai #ien été o#ligé de lui dire *ue e n<en ai amais mangé.e*ui était surtout rigolo, c<est *u<il sautait sans arrt sur ses trois am#es. ^a faisait cric cric cric. Et detemps en temps il se grattait le dos avec sa langue. Je voudrais #ien savoir comment il fait.Après, e lui ai dit *ue e devais rentrer % la maison parce *ue maman m<attendait pour souper. l ne

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voulait pas me laisser partir. Je crois *u<il avait encore envie de ouer. Alors e lui ai promis de revenirle lendemain.Et ce matin, e suis parti % l<école plus t=t *ue d<ha#itude. l m<attendait au coin de la rue et il m<a toutde suite emmené vers une grande machine *ui était cachée dans les ar#res du parc. ^a m<a #eaucoup plu parce *u<il 2 a des phares de toutes les couleurs. l m<a fait grimper % l< intérieur et il a fermé la porte. A l<intérieur de la machine, c<est asse' #eau. 8auf *u<il 2 a des #outons et des appareils un peu partout.l a encore dit *uel*ue chose *ue e n<ai pas compris et la machine s<est mise % #ouger. J<aime #ien. n

voit les nuages % travers les hu#lots. Bais e voudrais *uand mme savoir o) il m<emmène. J<espère*ue ce n<est pas trop loin. arce *ue e ne voudrais pas arriver en retard % l<école.

 :l s;ait donc d;un texte de science !iction qui dévoile son enre #uste au travers de ses descriptions...

et de la chute !inale.

 1lors pourquoi ne pas supprimer les descriptions et la chute !inale...

a) *onner le texte caviardé et poser la uestion:7ui est cet individu+

7encontre.

J<ai rencontré *uel*u<un d<un #i'arre. (<a#ord, e n<ai pas tout de suite compris ce *u<il disait. eut-tre

*ue e n<étais pas #ien réveillé, ou un peu trop distrait. J<ai cru entendre *uel*ue chose comme 7 C('Uiag'trochv Singhuax2el' trrpllliSdaU* iiiiiiiuhhh. Et puis 7 C 8prechen 8ie (eutsch ; Etensuite 7C (o 2ou speaS english ; Et enfin 7 C arle'-vous franais ; Je ne sais pas pour*uoi il m<ademandé a. [videmment *ue e parle franais. <est mme la seule langue *ue e parle. e *ui m<a un peu étonné aussi, c<est la faon dont il était ha#illé.En 2 réfléchissant #ien, e crois *ue sa tte aussi m<a un peu surpris.Bais il était très gentil. l m<a salué poliment et il m<a tendu la main.l m<a posé toutes sortes de *uestions.arfois, e ne savais pas *uoi répondre. ar exemple, *uand il m<a demandé si les instituteurs sontmeilleurs % la #roche ou en pot-au-feu. J<ai #ien été o#ligé de lui dire *ue e n<en ai amais mangé.e*ui était surtout rigolo, c<est *u<il sautait sans arrt . Et de temps en temps il se grattait.Après, e lui ai dit *ue e devais rentrer % la maison parce *ue maman m<attendait pour souper. l ne

voulait pas me laisser partir. Je crois *u<il avait encore envie de ouer. Alors e lui ai promis de revenirle lendemain.Et ce matin, e suis parti % l<école plus t=t *ue d<ha#itude. l m<attendait au coin de la rue et il m<a toutde suite emmené vers une grande machine .

%) 1nsuite donner la fin du texte... l m<a tout de suite emmené vers une grande machine *ui était cachée dans les ar#res du parc. ^a m<a #eaucoup plu parce *u<il 2 a des phares de toutes les couleurs. l m<a fait grimper % l< intérieur et il afermé la porte. A l<intérieur de la machine, c<est asse' #eau. 8auf *u<il 2 a des #outons et des appareilsun peu partout.l a encore dit *uel*ue chose *ue e n<ai pas compris et la machine s<est mise % #ouger. J<aime #ien. n

voit les nuages % travers les hu#lots. Bais e voudrais *uand mme savoir o) il m<emmène. J<espère*ue ce n<est pas trop loin. arce *ue e ne voudrais pas arriver en retard % l<école.

7ui est ce personnage+ Pouruoi ne l'avons nous pas découvert+8omment modifier le texte pour comprendre u'il s'agit d'un extraterrestre+ 

 9t l% ....nécessité de la description pour rendre le texte plus <lisible<.

 9nsemble, il est possible de rechercher les espaces % ampli!ier

 9n!in écrire...

Le gentil facteur5 Ganet et Allan Al%erg. 9allimard 

 )aire circuler cet album pour petits est un réel plaisir dans une classe, même en Aeme @eme.. :l sait 

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de lettres rédiées par des personnaes de contes ou par des anonymes qui sadressent % des héros

connus de tous.

 1insi peut-on lire la carte postale de ac7 au éant, la plainte posée contre le loup, le courrier dun

éditeur % Cendrillon etc etc..

 e nombreux types de lettres sont présentées ' la lettre o!!icielle, le cataloue, la lettre privée, la carte

 postale> pas le-mail, dommae @

 3activité est assez simple % oraniser.

a( premier travail de classi!ication Wdescription des lettres. 5 qui sadresse % qui ? lettre privéeW lettre

o!!icielle , rappel des caractéristiques.

b( 9t si nous aussi nous !aisions parler des personnaes cél&bres ?

c( *rain Btormin '

  - qui écrit et % qui ?

  - quel est lob#et de la lettre ?  - quelle est la !orme de la lettre ?

her apa Kepetto<est moi, ton fils, inocchio, *ui t$écris auourd<hui. Je suis très content *ue tu m<aies sorti de ce #out de #oiset *ue tu m<aies transformé en petit garon. Je t<aime et e t<aimerai touours.>ier, <ai rencontré ma tante la Qée Fleue. Elle m<a demandé de tes nouvelles et a exigé *ue e lui montre moncarnet de notes. J<ai dit *ue e l<avais ou#lié et tu peux imaginer ce *ui m<est arrivé.<est dur de ne pas pouvoir mentir.A ce propos, <ai un petit pro#lème. Je te rassure tout de suite, ce n<est pas très grave. ela fait une semaine *ue

 e ressens des grouillis, grouillis dans mon ventre. a me démange asse' fort. >ier, <ai ressenti comme des #rou'oums, #rou'oums dans mon ne'. Je crois *ue les vers ont atta*ué mon petit corps de #ois.J<aimerais donc *ue tu trouves une peinture jvermifuge pour chasser ces #estioles. J<ai lu dans +un ournal *ue le2ladécor était un produit <parfait. 8i tu pouvais t<en procurer <en serais très heureux.

Je viendrais demain vers deux heures.Ton fils *ui t<aime

87 : existe plusieurs teintes de 2ladécor7 J<aimerais *ue tu achètes du chne clair.

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Bonsieur Fartholdi 8culpteur % aris.Bonsieur.Je ne sais si vous vous rappele' de moi. Je suis cette grande chose grise, posée aumilieu du port de OeU WorS et *u<on appelle la 8tatue de la Li#erté.Je vous écris donc pour vous dire *ue e vis une déprime d<enfer. Laisse' moi vousexpli*uer.a fait cent ans et des poussières *ue e suis au mme endroit. Je vois #eaucoup demonde et e trouve scandaleux de porter touours la mme ro#e. (<a#ord <aime pas les

 plis... Ensuite, <en ai plus *ue marre de me taper tout au long de l<année, une torche

*ue e dois porter % #out de #ras. J<ai plein de douleurs et l<humidité n<arrange rien.Doil%, e voudrais *ue vous me sculptie' une mini upe courte, courte. Je rve decollants sex2 etd<un #louson % la Danessa aradis, histoire d<tre un peu % la mode.J<2 pense maintenant, pour*uoi pas remplacer cette torche complètement ringue parun UalSman 8on2; Je me sens si seule au milieu de tous ces #ateaux, de tous ces

 #ruits de moteurs. Tout a, a me rend malade.Je vous en prie, change' moi.Affectueusement.

A bas la censure vive la lecture F

M Argilli

8oici un récit qui #oue sur l;inversion des mondes. 1lors pourquoi ne pas pro!iter de ce texte pour, % la

 !ois, ré!léchir sur la lecture, et apprendre % construire ces aruments... qui ne sont pas immédiatement 

<ceux qui me viendraient % l;esprit<

Cette nouvelle permet aussi de construire cette posture arumentative si particuli&re aux su#ets de

brevet des coll&es qui oblie l;él&ve % tenir des discours sociaux par!ois contradictoires. ex' <deux

amis discutent sur l;interêt des #eux videos..<.

a) !exte intégral.

- Baintenant a suffit, ferme ce livre, a fait trois heures *ue tu lis @ Negarde donc un peu la télévision@suppliaient les parents.- J<en ai horreur, elle est ennu2euse. Boi, regarder cette saleté ; Jamais @ répondaient tous les enfants,garons et filles.- 8i vous tene' a#solument % lire, au lieu de livres lise' au moins des #andes dessinées @recommandaient les enseignants% l<école.- Elles sont stupides, répondaient les élèves. e *ui nous pla/t, % nous, ce sont les romans, les contes,les poésies @

(ans ce pa2s, tous les enfants dédaignaient la télévision et les #andes dessinées. Leur seule passion,c<étaient les livres. ls en lisaient partout, % la maison, dans les interclasses, dans la rue, au ardin pu#lic, dans l<auto#us, et mme aux ca#inets.arents et enseignants étaient très in*uiets.- ^a fait mal aux 2eux de lire @ criaient-ils. A force de rester penchés sur les livres on devient #ossu @- Les livres ne sont pas éducatifs @ tonnaient les enseignants dans les école- Les contes sont mor#ides, ils nuisent % l<imagination, ils favorisent la délin*uance @... Et gare % voussi, *uand vous sere' plus grands, vous vous avise' de lire >omère, 8haSespeare ou Dictor >ugo, dontles livres sont pleins d<histoires de guerre, de violence, de tortures sadi*ues et de tueries @Afin de les détourner des livres, % Ool, % &*ues, pour leur anniversaire, parents et amis offraient auxenfants des téléviseurs dernier modèle, des magnétoscopes, des pa*uets d<illustrés aux couleurséclatantes. eine perdue 7 les gamins ne daignaient mme pas 2 donner un coup d<il.La passion pour les livres étant considérée comme un vice dangereux, on eut recours % des mesuressévères. (ans les écoles, on institua l<heure de désapprentissage de la lecture, au cours de la*uelle lesenseignants imposaient la vision et le commentaire d<un épisode de série télévisée, des exercices surdes films policiers et donnaient en devoir % faire % la maison le résumé d<une émission de variétés ou

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d<un dessin animé. Bais cela aussi fut inutile 7 en classe, les enfants, ne résistant pas % la torture des proections, fermaient les 2eux, et % la maison personne ne faisait ces devoirs insupporta#les.onstatant *ue l<heure de désapprentissage de la lecture ne fournissait pas les résultats espérés, onrecourut % des mesures encore plus draconiennes 7 on promulgua une loi *ui interdisait la lecture deslivres, imposait la fermeture des #i#liothè*ues et punissait sévèrement *uicon*ue était surpris en possession d<un livre.La réaction des enfants fut immédiate 7 ils organisèrent la diffusion clandestine des livres ets<adonnèrent % leur passion effrénée en les lisant en cachette dans les caves ou dans les #ois. Bais ils

ne s<en tinrent pas l%. ls organisèrent des manifestations de protestation avec des pancartes et #anderoles *ui disaient 73 Nende'-nous nos livres @ 4 3 Lire des livres, c<est vivre li#re @ 4 3 No#inson, inocchio, Alice fontnos délices @ 4 3 Andersen, Jules Derne, Nodari sont nos meilleurs amis @ 4Les cortèges parcouraient tumultueusement le centre ville en criant des slogans menaants 73 A-#as-la-cen-sure, vi-ve-la-lec-ture @ 4 3 Lec-ture, cul-ture, %-#as-la-dic-ta-ture @ 4(es délégations d<enfants exigèrent d<tre reues par le président de la Népu#li*ue. (evant leuro#stination, le résident proposa un compromis 7- Je vous accorderai la permission de lire des livres une heure par our, % condition *ue pendant uneautre heure vous lisie' des #andes dessinées, et *ue pendant une autre encore vous regardie' latélévision @Les enfants, indignés, refusèrent.

- Lecture li#re et sans conditions @ crièrent-ils.La loi anti-lecture n<a2ant pas été retirée, ils en arrivèrent % la guérilla. ls etèrent les téléviseurs parles fentres, placèrent des #om#es sous les antennes et dans les studios de télévision, mirent le feu auxSios*ues *ui vendaient des #andes dessinées.n institua alors des tri#unaux spéciaux, *ui infligeaient des peines très sévères. Après avoir prononcésa sentence, le uge, dans l<espoir *ue le condamné reviendrait % de meilleurs sentiments, lui disait 7- Nepens-toi, ure *ue tu regarderas la télévision ne serait-ce *ue cin* minutes, et tu auras la vie sauve.Bais les condamnés restaient iné#ranla#les.- Jamais @ lut=t la mort @ s<exclamaient-ils.Et ils montaient % l<échafaud en chantant gaillardement 7 3 Allons enfants de la lecture, le our de gloireest arrivé @ 4ls étaient certains d<aller tout droit au paradis des lecteurs.

%) *émarces.) 1ntrer dans le texte7ui peut dire ces prases+- Baintenant a suffit, ferme ce livre, a fait trois heures *ue tu lis @ Negarde donc un peu la télévision@

- J<en ai horreur, elle est ennu2euse. Boi, regarder cette saleté ; Jamais @

?) (érification d',pot6ses. Lecture de la suite- Baintenant a suffit, ferme ce livre, a fait trois heures *ue tu lis @ Negarde donc un peu latélévision @ suppliaient les parents.

- J<en ai horreur, elle est ennu2euse. Boi, regarder cette saleté ; Jamais @ répondaient tous les enfants,garons et filles.- 8i vous tene' a#solument % lire, au lieu de livres lise' au moins des #andes dessinées @recommandaient les enseignants% l<école.- Elles sont stupides, répondaient les élèves. e *ui nous pla/t, % nous, ce sont les romans, les contes,les poésies @(ans ce pa2s, tous les enfants dédaignaient la télévision et les #andes dessinées. Leur seule passion,c<étaient les livres. ls en lisaient partout, % la maison, dans les interclasses, dans la rue, au ardin pu#lic, dans l<auto#us, et mme aux ca#inets.arents et enseignants étaient très in*uiets.

 *ans uel monde sommes nous+

;) 8onstruction d'arguments.(oici un argument ue les enfants donnent pour ne pas lire. !ouveen d'autres.- ^a fait mal aux 2eux de lire @ criaient-ils

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B) Lecture de la suite.

Afin de les détourner des livres, % Ool, % &*ues, pour leur anniversaire, parents et amis offraient auxenfants des téléviseurs dernier modèle, des magnétoscopes, des pa*uets d<illustrés aux couleurséclatantes. eine perdue 7 les gamins ne daignaient mme pas 2 donner un coup d<il.La passion pour les livres étant considérée comme un vice dangereux, on eut recours % des mesuressévères. (ans les écoles, on institua l<heure de désapprentissage de la lecture, au cours de la*uelle les

enseignants imposaient la vision et le commentaire d<un épisode de série télévisée, des exercices surdes films policiers et donnaient en devoir % faire % la maison le résumé d<une émission de variétés oud<un dessin animé. Bais cela aussi fut inutile 7 en classe, les enfants, ne résistant pas % la torture des proections, fermaient les 2eux, et % la maison personne ne faisait ces devoirs insupporta#les.onstatant *ue l<heure de désapprentissage de la lecture ne fournissait pas les résultats espérés, onrecourut % des mesures encore plus draconiennes 7 on promulgua une loi *ui interdisait la lecture deslivres, imposait la fermeture des #i#liothè*ues et punissait sévèrement *uicon*ue était surpris en possession d<un livre. $aites la liste de mesures antilecture.  1crive le texte de la loi antilecture

O) la résistance

La réaction des enfants fut immédiate 7 ils organisèrent la diffusion clandestine des livres ets<adonnèrent % leur passion effrénée en les lisant en cachette dans les caves ou dans les #ois. Bais ilsne s<en tinrent pas l%. ls organisèrent des manifestations de protestation avec des pancartes et #anderoles *ui disaient 7Rédige les slogans des manifestations.Redige des tracts ue les manifestants pourraient distri%uer.

) Lecture de la fin.3 Nende'-nous nos livres @ 4 3 Lire des livres, c<est vivre li#re @ 4 3 No#inson, inocchio, Alice fontnos délices @ 4 3 Andersen, Jules Derne, Nodari sont nos meilleurs amis @ 4Les cortèges parcouraient tumultueusement le centre ville en criant des slogans menaants 7

3 A-#as-la-cen-sure, vi-ve-la-lec-ture @ 4 3 Lec-ture, cul-ture, %-#as-la-dic-ta-ture @ 4(es délégations d<enfants exigèrent d<tre reues par le président de la Népu#li*ue. (evant leuro#stination, le résident proposa un compromis 7- Je vous accorderai la permission de lire des livres une heure par our, % condition *ue pendant uneautre heure vous lisie' des #andes dessinées, et *ue pendant une autre encore vous regardie' latélévision @Les enfants, indignés, refusèrent.- Lecture li#re et sans conditions @ crièrent-ils.La loi anti-lecture n<a2ant pas été retirée, ils en arrivèrent % la guérilla. ls etèrent les téléviseurs parles fentres, placèrent des #om#es sous les antennes et dans les studios de télévision, mirent le feu auxSios*ues *ui vendaient des #andes dessinées.n institua alors des tri#unaux spéciaux, *ui infligeaient des peines très sévères. Après avoir prononcésa sentence, le uge, dans l<espoir *ue le condamné reviendrait % de meilleurs sentiments, lui disait 7- Nepens-toi, ure *ue tu regarderas la télévision ne serait-ce *ue cin* minutes, et tu auras la vie sauve.Bais les condamnés restaient iné#ranla#les.- Jamais @ lut=t la mort @ s<exclamaient-ils.Et ils montaient % l<échafaud en chantant gaillardement 7 3 Allons enfants de la lecture, le our de gloireest arrivé @ 4ls étaient certains d<aller tout droit au paradis des lecteurs.

7uestion de s,nt6se: Pouruoi selonvous l'auteur atil écrit ce texte+ 7u'atil voulu dire à ses lecteurs+

 Pour proloner le travail on peut donner % lire la mouche qui lit... Ce livre permet de s;interroer surles raisons qui nous poussent % lire.

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Partager sa lecture

L<acte de lecture est généralement solitaire. 8ouvent reporté % la maison, il réclame un lieu calme,retiré des #ruits de la foule et fait partie de ce *u<on appelle le travail 3 personnel 4 de l<élève. (ans lamaorité des représentations sociales *ui entourent l<école, lire - et lire #eaucoup - représente le 3 plus4 en termes de culture générale *ui distingue les meilleurs élèves de la masse. La lecture fait aussi partie de ce *u<on appelle le 3ardin secret4, le domaine privé des goGts et des couleurs *ui interdit son

accès % l<enseignant de franais. En mme temps, il faut montrer, dans la société, prouver, % l<école*u<on a lu tel ou tel auteur, telle ou telle uvre. Entre silence et #ruit, le professeur de lecture, peut proposer a ses élèves de lire en classe, ménageant un temps individuel, puis collectif, % l<intérieur degroupes de travail. Lire en groupe c<est mettre en commun ce *u<on a compris d<un texte ou d<uneuvre, c<est reformuler avec ses propres mots, c<est 3 parler 4 le texte devant les autres, confronter sa 3réception 4 % d< autres, c<est mettre en commun des chapitres ou des morceaux de texte différents *uicomposent une seule et mme uvre et dont le groupe doit faire la s2nthèse. Les élèves apprennentalors *ue le sens se construit avec et par les autres, en allant du texte % eux-mmes, et vice versa. Lireensem#le, partager sa lecture, c<est aussi se répartir les t&ches pour réaliser un dossier, un proet *ui enamenant chacun % réinterroger, pas % pas, sa propre compréhension, o#lige le groupe de lecteurs % uneforme de coopération, proche de celle du lecteur-modèle de Pm#erto Eco.

 G2ai orreur des gosses# Pef Albin Michel 'eunesse

Lire un al#um dessiner pour comprendre travailler la relation adulte-enfant et le point de vue del$un sur l$autre, de l$image au texte, et inversement.

Les consignes sont 3 longues 4 et interviennent selon les r2thmes de compréhension différents desélèves. our *u$ils puissent travailler le texte de plusieurs faons, comprendre le point de vue paradoxal affiché par l$auteur de l$al#um.

La consigne, dans un premier temps, propose le texte de l$al#um et une t&che % faire en groupes 7

Dous alle' proposer un ou des dessins pour illustrer le texte d$un al#um.hoisisse' et souligne' les passages du texte *ui vous 3 inspirent 4. Dous les collere' ou lesrecopiere' en-dessous de votre 0vos1 dessin0s1. Dous n$tes pas o#ligés de dessiner vraiment nide 3 #ien 4 dessiner. omme l$auteur de l$histoire, ef, est aussi un dessinateur, vous pouve'simplement lui expli*uer avec des mots et des indications comment vous voudrie' voir ce ouces dessin0s1. Expli*ue'-lui #ien ce *ue vous voule', en lui donnant des exemples

ertains groupes d$élèves s$investissent complètement dans ce travail, 2 consacrant des séancesentières, interrogeant le texte dans ses métaphores, dans le choix des expressions + ceux *ui aiment

dessiner, ceux *ui aiment lire. our les autres *ui, généralement, choisissent d$illustrer sommairement*uel*ues moments du texte, e donne ensuite les images de l$al#um avec une nouvelle consigne 7

 Doici les dessins de l$al#um de ef. l s$agit de retrouver l$ordre du texte,de reconstituer l$al#um en réaustant texte et images. Dous recopiere' les phrases du texte o) vous le souhaite', dans l$image. Qaites #ien attention %recopier exactement, il 2 aura une note en orthographe.

uis, un peu plus tard, *uand ceux *ui ont morcelé le texte initial en focalisant leur attention sur certains passages au point, parfois, d$en occulter le sens général- se mettent % réfléchir % la progression thémati*ue dutexte, e leur demande de retourner % leur premier travail et % leurs dessins 7

8uite du travail sur ef 

: ompare' vos dessins % ceux de ef 

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  ?uelles remar*ues faites-vous ; W a-t-il des ressem#lances, desdifférences ; des moments différents *ui ont été choisis ; deschoses différentes *ue disent vos images et celles de ef par rapport au texte ;

  ?uelle0s1 images0s1 selon vous, 0une de ef ou de votre groupe1 dit0disent1 plus ou autre chose *ue le texte ; Bontre' #ien etexpli*ue' #ien l$écart *ui existe entre le texte et l$image.

H ?uelle0s1 image0s1 de ef préfére'-vous ; Essa2e' d$expli*uer pour*uoi.

#exte intégral de l(album

- Boi, <ai horreur des gosses@ arfaitement, <ai horreur des gosses@ Je les déteste parce *u<ils sont plus eunes *ue moi. Et a, e ne le supporte pas.-Et puis il 2 en a trop@ ls font #eaucoup trop de #ruit en rigolant@ ?uand ils me réclament une histoire,ils croient tout ce *ue e leur raconte@ls apprennent % toute vitesse des choses très difficiles. Et, en plus, ils ont encore du temps pour ne rienfaire... sauf des #tises. Bais dès *ue e leur tape dessus, ils pleurent et a me rend très malheureux. Et puis ils dorment trop #ien. u alors ils ont des peurs ridicules.Je les déteste aussi parce *u<ils ne sont pres*ue amais malades. Bais *uand ils sont vraiment malades,ils deviennent le centre du monde. <est pas comme pour moi@J<ai horreur des gosses, ils voient des choses *ue e ne vois plus@Je déteste particulièrement ceux *ui ne font *ue manger leur maman, et les gosses *ui deviennent desmamans #eaucoup trop t=t. Je les déteste aussi parce *u<ils aiment trop les animaux. Et *uand ilss<aiment entre eux, alors l%, ils ne sont vraiment pas discrets@J<ai horreur des gosses parce *ue e n<arrive pas % les ou#lier tous. Bais dès *u<on en voit un, on ou#liece *ui est vieux. Je déteste a@ 8<ils se mettent % chanter ensem#le, e pleure tellement c<est #eau. Et edéteste ressem#ler % un gosse *ui pleure. omme e déteste leur franchise.Et puis, % ce *u<on dit, ils dessinent mieux *ue moi. our finir, <ai horreur des gosses, parce *ue mmesi e leur dis *ue e les déteste, ils m<aiment encore plus@- J<ai horreur de ce ef@

 Les PapulesGaH 7ivais Lumi"res oires 

<Medium de L(0cole des Loisirs 1II1)

Doici une nouvelle intéressante parce *u$écrite entièrement sous forme de dialogue. as une seule phrasenarrative. La communication va de la Terre % une navette spatiale et inversement, et lors*ue la communicationest coupée entre les deux, le dialogue se poursuit sur terre avec des caractères en itali*ue.$est d$a#ord l$occasion de faire travailler les élèves sur le dialogue et surtout sur les représentations *u$ilsen ont, % l$intérieur d$un récit. 8ouvent en effet, pour eux, les dialogues n$ont pas d$autre fonction *ue celle

de 3 faire vrai 4 + ils en écrivent au Silomètre, pour ne rien dire sinon 7 Fonour, a va ; ui, a va, et toi,comment a va ; Etc. En coupant la nouvelle avant la contamination de L2nnson, le professeur demande % sesélèves de donner une suite immédiate au dé#ut de la nouvelle. Les écrits o#tenus rendent compte desdifficultés % respecter la contrainte du dialogue, l$effet de 3 suspens 4 0l$épidémie gagne progressivement tousles occupants de la navette1 + c$est ainsi l$occasion de travailler ensem#le ces contraintes et ces effets, pour  pouvoir imaginer *ue le héros Xrauser, *uand il est atteint de la maladie, dise autre chose *ue 3 Bon général,moi aussi e suis contaminé 4. omment faire en sorte *ue l$écriture montre *ue Xrauser est lui aussi gagné par cette maladie étrange *ui rend heureux ; Dérita#le probl&me d$écriture et de conception narratologi*ue @(e plus, la nouvelle fait comprendre au lecteur *ue le général donne l$ordre % la fin de détruire la navette. Lem2stère reste entier 7 *uelle est cette maladie dont on ne saura amais rien, dont le caractère secret sera alousement gardé par la raison d$état ; l s$agit d$une a!!aire, d$une a!!aire détat . Et comme toute affaire,elle demande *u$on constitue un dossier, dossier secret mais *ui révèle et regroupe toutes sortes de

documents réels ou fictifs. n demande aux élèves, par groupes, d$éla#orer ce dossier. En imaginant et enrépertoriant des t2pes de documents possi#les autour de cette histoire + en les réalisant ensuite avec toutessortes de matériaux et sous forme de fac-similés.

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($autres activités sont possi#les % partir de cette nouvelle, mais ces deux-l% placent l$élève au cur du pro#lème narratologi*ue, au centre de la réception d$un texte lu. Qaire des h2pothèses, écrire dans les #lancsdu texte, lui donner un prolongement documentaire sont autant de faons d$amener les élèves % devenir deslecteurs coopératifs, capa#les de mettre en marche la 3 machine paresseuse 4 du texte touours en *ute,selon le sémioticien Pm#erto Eco, de lecteurs modèles.

Les papules

- All=@ la Terre@ ci la navette@ l faut *ue e vous parle@ Appele' le général Faxter@- Je l<appelle. l arrive.- ci le général Faxter. J<écoute.- ci la navette. l faut *ue e vous parle, mongénéral.- ?ue se passe-t-il, Xrauser;- oodUard parle sans arrt. 8on état mental me

 préoccupe. l nous re#at les oreilles depuis desheures de son vo2age de noces en nde, il 2 a *uatreans, et surtout du Ta Bahal, un monument de l%-

 #as.- Je connais. Alors;- n en a asse' de son Ta Bahal, mon général. Je

 pourrais vous le décrire sans l<avoir amais vu7 son #ul#e de mar#re #lanc, la plate-forme au #ord de larivière Wamuna, les *uatre minarets, la cham#refunéraire et les cénotaphesincrustés de pierres précieuses. <est sans doute très

 #eau, mais ras le #ol@- ) en est oodUard; - l délire. l ne sait plus o) il est. l confond lanavette et son Ta Bahal. <est vrai *u<il 2 a uneressem#lance7 le #ul#e et le réservoir de car#urantont un air de parenté, de mme *ue les Sios*ues

latéraux et nos deux 3#oosters4 auxiliaires.- Bais oodUard;- l ne sait mme plus *ue nous revenons d<unvo2age de vingt mois autour de Bars. l ne se rend

 pas compte *ue nous serons sur Terre dans trenteheures. l s<imagine avec sa femme au Ta Bahal, etil patauge dans le #onheur@- Est-il dangereux ;- Je l<ignore. l est couché, sanglé dans son sac. Jelui ai administré un sédatif.- Et L2nnson;- l la prend parfois pour sa femme. Elle est % #out

de nerfs.- ) est-elle;- Ecoute', mon général... Est-ce *u<on peut #rouiller notre conversation;- Oon. arle'. ?ue se passe-t-il;- oodUard est malade, mon général. <est sondélire *ui le pousse % parler du Ta Bahal parce *uele monument lut rappelle un événement heureux desa vie. Bais il 2 a autre chose...- arle'. ?uoi donc;- (es papules verd&tres sont apparues sur la peau deson visage et de ses mains. Je le souponne d<enavoir aussi sur le corps. es papules sem#lentindolores. Elles disparaissent lors*ue la peau entreen contact avec un o#et, comme une goutte d<eaufuit d<un support solide vers un #uvard.- oodUard s<en plaint-il;

- Oon, mon général. Je crois *u<il est heureux dansson Ta Bahal fantasti*ue.- Oous vous placerons en *uarantaine %l<atterrissage. (<ici l%, *ue oodUard reste couché.- A vos ordres, mon général... Excuse'-moi, mongénéral, L2nnson m<appelle, e reviens @- ?ue se passe-t-il; Xrauser@ Xrauser@ *on san, on

ne l;entend plus, avons-nous perdu le contact?

Xrauser@ B<entende'-vous@ Xrauser@ ci la Terre@Néponde'@- All=@ la Terre...- Xrauser@ ) étie'-vous passé; -- Bon général, la maladie de oodUard a évolué...Les papules...- ?uoi; arle'@- L2nnson vient d<o#server *u<elles setransmettaient % n<importe *uelle matière del<appareil@ Le sac de couchage de oodUard en estinfesté@ ela grouille et roule comme des milliersde #illes de mercure@ La paroi de la navette auprèsde la couchette de oodUard est égalementcontaminée@- Fon sang@ Et oodUard;- l délire. l dort...- asse'-moi L2nnson.

- Fonour, mon général. u #onsoir. Je ne sais plusl<heure d<en #as, che' l<ncle 8am. Je ne sais plus

 #ien o) nous sommes...- alme'-vous, mon petit. Le vo2age a été long etéprouvant, mais vous sere' #ient=t che' vous, et esais *ue Nussell vous attend pour vous passer la

 #ague au doigt. Oe vous faites pas de souci...- Oon, mon général, mais l<état de oodUard. ..- Tran*uillise'-vous, nous vous ramènerons, saineet sauve. Nepasse'-moi Xrauser.- Au revoir, mon général.- Xrauser;

- ui, mon général.- Dous alle' profiter du sommeil de oodUard pour l<arrimer % sa couchette. Oous nous passerons decopilote pour l<atterrissage. Dous ave' des #raceletsmagnéti*ues;- ui, mon général. L2nnson, veux-tu me donner les #racelets de fixation; Berci.- asse'-les % oodUard aux poignets et auxchevilles. l ne doit plus *uitter sa couchette, vousm<ave' compris; 8ous aucun prétexte @- ui, mon général. Bais il reste vingt-neuf heuresde vol.- n va essa2er de vous ramener plus t=t. ndevrait tre en mesure de vous récupérer au

 prochain passage dans une di'aine d<heures. Je resteen contact. A #ient=t. Coupez la communication,

 *radley. 9st-ce qu;ils peuvent nous entendre ?

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  - Réati!, mon énérai. Communication

interrompue entre la navette et la Lerre. Qu;est-ce

qui se passe l%-haut, mon énéral?

- :l se passe qu ;ils ont chopé une saleté de maladie

inconnue et qu;ils nous la rapportent2

- /on énéral. 3e voyant s;allume. Trauser vous

rappelle.

- *ranchez-le. All=@ Xrauser;- All=@ la Terre@ ci la navette@ Oous avons

immo#ilisé oodUard, il ne s<est rendu compte derien. l parle de réta#lir autour des tom#eaux du TaBahal une #arrière en argent massif *ui s<2 trouvait% l<origine. l est complètement fou.- Et L2nnson ;- Elle a pris un somnifère et elle s<est couchée.- Fien.- Bon général, est-ce *u<on ne peut vraiment pas

 #rouiller la conversation;- mpossi#le, Xrauser, nous avons des accordsinternationaux. arle'.- Eh #ien, c<est L2nnson *ui a passé les #racelets %

oodUard pendant *ue e connectais lesordinateurs de sta#ilisation au contr=leautomati*ue...- Et alors ;- Bon général, e suis allé vérifier *u<elle dormait et

 e... I Elle a des papules sur les mains@- Fon (ieu@- Je lui ai fait une pi*Gre parce *u<elle commence %délirer. Elle parle de (isne2 orld, du ch&teau, deeter an, de (onald. Dous comprene', c<est %(isne2 orld *u<elle a rencontré Nussell. Elle faitcomme oodUard. Elle ressasse l<événement le

 plus heureux de sa vie. Je lui ai passé des #raceletsde fixation % elle aussi.- Dous ave' #ien fait.- Bais e m<attends au pire, parce *ue <ai touché les

 papules.- Xrauser@ Oe vous laisse' pas aller@ Tout le mondeaura #esoin de vous pour l<atterrissage@- Je le sais. Bais les papules grouillent % présent sur la com#inaison de L2nnson, et, du fait del<apesanteur, elles flottent un peu partout autour d<elle. Elles se posent sur les appareils. J<ai essa2éde netto2er avec un chiffon, mais <ai contaminé lechiffon. ela ressem#le % un li*uide sans en tre.

n dirait une colonie d<animalcules *ui tendentinvaria#lement % se regrouper. J<ai fermé les portesde la ca#ine de sommeil pour éviter l<invasion del<ha#itacle de pilotage.- Fonne initiative.- Bais les papules traversent la porte+ e les voissuinter % travers la cloison de métal.- Xrauser@ Ave'-vous essa2é de prendre un #ain;- Le sac % eau est contaminé, mon général. J<aiverrouillé le sas d<accès.J Fien.- Je reste seul dans l<ha#itacle. - Oous vous tirerons

de ce mauvais pas.- Je ne m<en fais pas, vous save'. Je suis heureux.Les parois de la navette se couvrent de papules etles dessins *u<elles forment en roulant merappellent ceux *ue <avais admirés autrefois %

Teotihuac%n, au Bexi*ue. <était il 2 a une*uin'aine d<années. J<avais trei'e ans. Bes parentsétaient divorcés, e n<espérais plus revoir mon pèreet e détestais l<ami de ma mère. Bais un our, pour mon anniversaire, papa m<attendait % la sortie ducollège et il m<a emmené au Bexi*ue. Oous avonsvu la p2ramide du 8oleil % Teotihuac%n. e fut unvo2age merveilleux, le plus #eau de ma vie. apadisait *u...

- Xrauser.@ Dous déraisonne'@ ?u<est-ce *ue c<est*ue cette histoire de p2ramide;- >ein ;- Dous divague'@ omme oodUard et L2nnson@Nessaisisse'-vous@- ui, mon général... Je... ?uand atterrirons-nous ;- Fient=t. ktes-vous lucide;- ui, mon général.- Dous deve' résister au délire @ 2 va de votresurvie % tous les trois@- ui, mon général.- 8ouffre'-vous de maux de tte; (e vertiges ;

- Oégatif. Je me sens #ien. Je me rappelle, %Teotihuac%n, il 2 avait un... - Xrauser@- All= @ ui ;- Xrauser@ Est-ce *ue vous ave' des papules vousaussi ;- ui. Je n<avais pas remar*ué. J<en ai sur les mains.Elles s<en vont *uand e les essuie % macom#inaison. Elles restent sur la com#inaison. l 2en a aussi sur le ta#leau de #ord, et sur les parois del<ha#itacle. Pne couleur verte comme les moussesde la p2ramide du 8oleil. Etes-vous allé auBexi*ue, mon général; J<2 suis allé avec papa pour mes trei'e ans, c<était en..- Xrauser@- Le site est franchement impressionnant@ La citédes (ieux s<étend sur vingt Silomètres carrés. Elleest dominée par la p2ramide du 8oleil et le templede ?uet'alc=atl, le serpent % plumes...- Xrauser@ *radley 2 9nvoyez-lui un violent sinal 

 sonore dans les écouteurs2  Xrauser@ Ecoute'-moi@Xrauser@- A_e@ Les appareils se dégradent, mon général. Jereois de sacrés effets Larsen.- Xrauser@ Dous rapporte' aux Terriens une maladieinconnue@ En tes-vous conscient;

- Je... ui. Les papules grouillent dans l<ha#itacle.Elles traversent les cloisons. J<entends oodUard

 parler du Ta et L2nnson chanter des chansons dealt (isne2. ls sont fous et moi, e... Bon général;Est-ce *ue <ai commencé % délirer;- Xrauser@ Ave'-vous des #racelets magnéti*ues %

 portée de main;- Affirmatif.- Ligote'-vous les chevilles et les poignets.Arrime'-vous au poste de pilotage. Oe réfléchisse'

 pas. #éisse' avant *ue ce maudit délire ne vousreprenne@ Xrauser@

- <est fait, mon général. Je...- Tran*uillise'-vous. Oous nous occuperons de tout.- Je... (es milliers de papules m<environnentcomme une colonie écurante. Elles traversent macom#inaison, <en ai pro#a#lement sur le corps...

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- Le matériel est-il endommagé;- Oon. 8i. Pne conduite d<eau chaude a crevé. L<eause transforme en papules. Bon général@ l ne faut

 pas nous laisser revenir sur Terre@ Ecoute'-moi pendant *ue e suis sain d<esprit@ Oe nous ramene' pas@ u alors, ramene'-nous sous un mauvais angle pour *ue la navette explose et *ue nousdisparaissions@- alme'-vous, Xrauser.

 -Tout le monde croira % un accident@- alme'-vous @- apa aussi a eu un accident, après notre vo2age.

 Oous avions été si heureux tous les deux, sans mamère et son amant. apa voulait me garder auprèsde lui, mais il a eu un accident. Et moi, <ai été...- *radley, coupez la communication.

- Communication coupée, mon énéral.

- Combien de temps encore avant le passae de la

navette % la verticale de la base ?

- A minutes et Z secondes.

-1pprêtez-vous % accélérer la vitesse de la navette.

- 1 accélérer? /on énéral 2 Ron 2- C;est un ordre2

- 8ous les renverriez dans l;espace2

- Combien de temps avant l;accélération ?

- Ron 2 :ls quitteraient l;orbite terrestre et ne

 pourraient #amais revenir, mon énéral2

- Combien de temps 2 Mépondez 2

  - @ minutes et @ secondes. @=-@H-N... /on

 énéral2 Re !aites pas "a2 Peut-être leur maladie

est-

elle curable sur Lerre 2

- Rous ne !erons pas courir le risque % l;humanité2

Combien de temps reste-t-il?

- @ minutes et [ secondes. Z-0... /on énéral...

 Pardonnez-moi... e ne serai pas capable d;appuyer 

 sur la commande de mise % !eu>

- e le !erai. 1chevez les préliminaires

- :ls ne reviendront #amais, mon énéral 2 amais 2

- 1ssez bavardé 2 8ous avez entendu Trauser 

réclamer lui-même cette solution 2 8ous !erez 

monter l;accélération de [ 7ilom&tres par seconde %

==. ans combien de temps la mise % !eu ?

 -= minute et AZ secondes. A0-AE-AA...

  - Bit+t l;accélération produite, vous enverrez en salle de presse un communiqué suivant lequel la

navette vient d;e!!ectuer une mauvaise manuvre.

Combien de temps encore?

- = minute et = secondes. ==-=H...

- /ettez-moi en communication avec la navette...

All=@ Xrauser; ci la Terre. Xrauser, m<entende'-vous;- n avait couché près de la cathédrale de Bexico.apa m<avait appris un poème d<ctavio a', tu terappelles; 3La nuit tom#e sur Teotihuac%n. 9 Ausommet de la p2ramide, les garons fument de la

marihuana, 9 Jouent de rau*ues guitares. 9 ?uelleher#e, 9 ?uelle eau-de-vie nous donnera la vie;4- :l ne nous re"oit plus. Pauvre ar"on. Coupez la

communication, *radley. Compte % rebours. Quel 

interrupteur dois-#e presser?

- 3e roue, mon énéral, mais...

- Compte % rebours 2

- A-@--=... /on ieu2 Cette navette sera leur 

tombeau 2

- 9t le plus co4teux qui puisse exister de nos ours,

 *radley2 Plus co4teux que leur La# /ahal ou la

 pyramide de Leotihuac%n en leur temps 2

- V-6-5-!-"-H-:...- QEP @

La laiti"re et le pot au lait.la ;ontaine

errette sur sa tte a2ant un ot au laitFien posé sur un coussinet,rétendait arriver sans encom#re % la ville.Légère et court vtue elle allait % grands pas +A2ant mis ce our-l%, pour tre plus agile,otillon simple, et souliers plats.

 Ootre laitière ainsi trousséeomptait dé% dans sa penséeTout le prix de son lait, en emplo2ait l<argent,Achetait un cent d<oeufs, faisait triple couvée +La chose allait % #ien par son soin diligent.l m<est, disait-elle, facile,(<élever des poulets autour de ma maison 7Le Nenard sera #ien ha#ile,8<il ne m<en laisse asse' pour avoir un cochon.Le porc % s<engraisser coGtera peu de son +l était *uand e l<eus de grosseur raisonna#le 7J<aurai le revendant de l<argent #el et #on.Et *ui m<empchera de mettre en notre éta#le,Du le prix dont il est, une vache et son veau,?ue e verrai sauter au milieu du troupeau ;errette l%-dessus saute aussi, transportée.

Le lait tom#e + adieu veau, vache, cochon,couvée +La dame de ces #iens, *uittant d<un oeil marri8a fortune ainsi répandue,Da s<excuser % son mariEn grand danger d<tre #attue.

Le récit en farce en fut fait +n l<appela le ot au lait.8oici une activité <inventée< par Bylvie

 /eurot, en classe de quatri&me.

 : l s;ait % la !ois de !aire lire une !able de 3a

 )ontaine 5t$che oh combien complexe2( et

d;amener les él&ves % ré!léchir sur la lanue'

ici le discours direct.

(éroulé7a1 lecture % voix haute de la fa#le. #1 reformulation de l<histoire par les élèves.c1 repérage du dicours direct et des parolesracontées.d1 Bise en proet d<écriture.

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consigne7:" Le récit en farce en fut fait " . ) 7u'estce u'une farce+ A uoi reconnaQton ce t,pe d'énoncé+0 dialogues etdidascalies.)?) (ous alle maintenant transformer la fa%lede la $ontaine# non pas seulement en farce#

mais en un texte oE le discours direct serama&oritaire. 7uels pro&ets possi%les pouvonsnous imaginer+f1 Necherche orale collective7Les élèves trouvent 7 Bonologue, intervieU,F(, scénario de fil avec dialogues etc.g1 mise % l<écriture.h1 anal2se de productions.

a1 premier travail d'él6ve:intervieU de errette.

0...1 <adore les défis, ils servent souvent % #ala2er la routine :l !aut dire aussi que vous étiez bien équipée pour aller au marché2

<est vrai@ <avais posé un #on coussinet sur ma tte pour #ien caler mon pot au lait. Je m<étais aussiha#illée légèrement pour me sentir % l<aise.

 /ais malré cela le résultat a été catastrophique...

Dous ave' tout % fait raison@ <ai tout cassé. Bais e vous le dis, ce n<est pas pour autant *ue e nerecommencerai pas. J<ai compris la leon certes, mais e ne suis pas une femme *ui laisse tom#erfacilement. (<ailleurs mon mari a voulu me frapper...mais c<est moi *ui aie eu le dessus@ Oon , mais@

 e vois, #e vois.. /ais revenons au début. Bi vous êtes tombée c;est que vous deviez avoir la têteailleurs, non?

ui exactement. e me vo2ais dé% échanger mon argent contre des magnifi*ues animaux7 des poules,des cochons. Je me vo2ais % la tte d<un #on capital. mais mon rve n<a pas duré. Je en sais pas pour*uoi, e me suis mise % penser tout % coup % une vache et % un veau *ui sautaient dans les champs.J<ai sauté aussi...et?

Et patatras@ ar terre, cul par-dessus tte@ 0...1 Marion

%) deuxi6me production:0extrait)# une >ande dessinée.

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é d(un homme et d(une femme

< Le *ournal d(un monstre)Matheson

Auourd$hui maman m$a appelé monstre.

Tu es un monstre elle a dit. J$ai vu la colère

dans ses 2eux. Je me demande *u$est-ce *uec$est *u$un monstre.

Auourd$hui de l$eau est tom#ée de l%-haut. Elle est tom#ée partout $ai vu. Je vo2aisla terre dans la petite fentre. La terre #uvaitl$eau elle était comme une #ouche *ui a très

soif. Et puis elle a trop #u d$eau et elle a rendudu sale. Je n$ai pas aimé.Baman est olie e sais. ci dans l$endroit

o) e dors avec tout autour les murs *ui font

froid $ai un papier. l était pour tre mangé par le feu *uand il est enfermé dans la chaudière. l2 a dessus QLB8 et DE(ETTE8. l 2 a desimages avec des figures d$autres mamans.apa dit *u$elles sont olies. Pne fois il l$a dit.

Et il a dit maman aussi. Elle si olie et moi*uel*u$un de comme il faut. Et toi regarde-toiil a dit et il avait sa figure laide de *uand il va #attre. J$ai attrapé son #ras et $ai dit tais-toi

 papa. l a tiré son #ras et puis il est allé loin o) e ne pouvais pas le toucher.Auourd$hui maman m$a détaché un peu de lacha/ne et $ai pu aller voir dans la petite

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fentre. $est comme a *ue $ai vu la terre #oire l$eau de l%-haut.

- Auourd$hui l%-haut était aune. Jesais *uand e le regarde mes 2eux ont mal.?uand e l$ai regardé il fait rouge dans la cave.

Je pense *ue c$était l$église. ls s$en vontde l%-haut. ls se font avaler par la grosse

machine et elle roule et elle s$en va. (errière il2 a la maman petite. Elle est #ien plus petite*ue moi. Boi e suis très grand. $est un secret $ai fait partir la cha/ne du mur. Je peux voir comme e veux dans la petite fentre.

Auourd$hui *uand l%-haut n$a plus été aune $ai mangé mon plat et $ai mangé descafards. J$ai entendu des rires dans l%-haut.J$aime savoir pour*uoi il 2 a des rires. J$aienlevé la cha/ne du mur et e l$ai tournéeautour de moi. J$ai marché sans faire de #ruit us*u$% l$escalier *ui va % l%-haut. l crie *uand

 e vais dessus. Je monte en faisant glisser mes am#es parce *ue sur l$escalier e ne peux pasmarcher. Bes pieds s$accrochent au #ois.

Après l$escalier, $ai ouvert une porte.$était un endroit #lanc comme le #lanc *uitom#e de l%-haut *uel*uefois. Je suis rentré et e suis resté sans faire de #ruit. J$entendais lesrires plus forts. J$ai marché vers les rires et $aiouvert un peu une porte et puis $ai regardé. Jene vois amais les gens c$est défendu de lesvoir. Je voulais tre avec eux pour rire aussi.

Et puis maman est venue et elle a poussé

la porte sur moi. La porte m$a tapé et $ai eumal. Je suis tom#é et la cha/ne a fait du #ruit.J$ai crié. Baman a fait un sifflement en dedansd$elle et elle a mis la main sur sa #ouche. 8es2eux sont devenus grands.

Et puis $ai entendu papa appeler. ?u$est-ce *ui est tom#é il a dit. Elle a dit rien un plateau. Diens m$aider % le ramasser elle a dit.l est venu et il a dit c$est donc si lourd *ue tuas #esoin. Et puis *uand il m$a vu il est devenulaid. l 2 a eu la colère dans ses 2eux. l m$a #attu. Bon li*uide a coulé d$un #ras. l a faittout vert par terre. $était sale.

apa a dit retourne % la cave. Je voulais 2retourner. Bes 2eux avaient mal de la lumière.(ans la cave ils n$ont pas mal.

apa m$a attaché sur mon lit. (ans l%-hautil 2 a eu encore des rires longtemps. Je nefaisais pas de #ruit et e regardais une araignéetoute noire marcher sur moi. Je pensais % ce*ue papa a dit. hmondieu il a dit. Et il n$a*ue huit ans.

- Auourd$hui papa a remis la cha/nedans le mur. l faudra *ue $essaie de la refaire partir. l a dit *ue $avais été très méchant de

me sauver. Oe recommence amais il a dit ou ete #attrai us*u$au sang. Après a $ai très mal.

J$ai dormi la ournée et puis $ai posé matte sur le mur *ui fait froid. J$ai pensé %l$endroit #lanc de l%-haut. J$ai mal.

J$ai refait partir la cha/ne dumur. Baman était dans l%-haut. J$ai entendu

des petits rires très forts. J$ai regardé dans lafentre. J$ai vu #eaucoup de gens tout petitscomme la maman petite avec aussi des papas petits. ls sont olis.

ls faisaient des #ons #ruits et ils couraient partout sur la terre. Leurs am#es allaient trèsvite. ls sont pareils *ue papa et maman.Baman dit *ue tous les gens normaux sontcomme a.

Et puis un des papas petits m$a vu. l amontré la petite fentre. Je suis parti et $aiglissé le long du mur us*u$en #as. Je me suis

mis en rond dans le noir pour *u$ils ne mevoient pas. Je les ai entendus parler près de la petite fentre et $ai entendu les pieds *uicouraient. (ans l%-haut il 2 a eu une porte *ui atapé. J$ai entendu la maman petite *ui appelaitdans l%-haut. Et puis $ai entendu des gros paset $ai été vite sur mon lit. J$ai remis la cha/nedans le mur et e me suis couché par-devant.

J$ai entendu maman venir. Elle a dit tu asété % la fentre. J$ai entendu la colère. $estdéfendu d$aller % la fentre elle a dit. Tu asencore fait partir ta cha/ne. Elle a pris la canne

et elle m$a #attu. Je n$ai pas pleuré. Je ne sais pas le faire. Bais mon li*uide a coulé sur toutle lit. Elle l$a vu et elle a fait un #ruit avec sa #ouche et elle est allée loin. Elle a ditohmondieu mondieu pour*uoi m$ave'-vousfait a. J$ai entendu la canne tom#er par terre.Baman a couru elle est partie dans l%-haut. J$aidormi la ournée.

Auourd$hui il 2 a eu l$eau uneautre fois. Baman était dans l% haut et $aientendu la maman petite descendre l$escalier tout doucement. Je me suis caché dans le #ac %char#on parce *ue maman aurait eu colère si lamaman m$avait vu.

Elle avait une petite #te vivante avecelle. Elle avait des oreilles pointues. La maman petite lui disait des choses.

Et puis il 2 a eu *ue la #te vivante m$asenti. Elle a couru dans le char#on et elle m$aregardé. Elle a levé ses poils. Elle a fait un #ruit en colère dans ses dents. J$ai sifflé pour lafaire partir mais elle a sauté sur moi.

Je ne voulais pas lui faire de mal. J$ai eu peur parce *u$elle m$a mordu encore plus fort*ue les rats. Je l$ai attrapée et la maman petitea crié. J$ai serré la #te vivante très fort. Elle a

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fait des #ruits *ue e n$avais amais entendus.Et puis e l$ai l&chée. Elle était toute écrasée ettoute rouge sur le char#on.

Je suis resté caché *uand maman estvenue et m$a appelé. J$avais peur de la canne.Et puis elle est partie. Je suis sorti et $aiemporté la #te. Je l$ai cachée dans mon lit et e me suis couchée dessus. J$ai remis la cha/ne

dans le mur.- Auourd$hui est un autre our. apa a

mis la cha/ne très courte et e ne peux pas m$enaller du mur. J$ai mal parce *u$il m$a #attu.ette fois $ai fait sauter la canne de ses mainset puis $ai fait mon #ruit. l s$est sauvé loin etsa figure est devenue toute #lanche. l est parti

en courant de l$endroit o) e dors et il a ferméla porte % clef.

Je n$aime pas. Toute la ournée il 2 a lesmurs *ui font froid. La cha/ne met longtemps % partir. Et $ai une mauvaise colère pour papa etmaman. Je vais leur faire voir. Je vais faire lamme chose *ue l$autre fois. ($a#ord e feraimon cri et e ferai des rires. Je courrai après les

murs. Après e m$accrocherai la tte en #as par toutes mes am#es et e rirai et e coulerai vertde partout et ils seront très malheureux d$avoir été méchants avec moi.

Et puis s$ils essaient de me #attre encore e leur ferai du mal comme $ai fait % la #tevivante. Je leur ferai très mal.

7ichard MathesonCette nouvelle bouleverse les él&ves ' dabord parce quelle parle de la di!!érence, de la violence, et

 peut-être, plus pro!ondément encore, de limae de soi et de la di!!iculté dêtre.

On compte rendu se doit donc de poser et de proposer un retour sur tous ces probl&mes, mais aussiinterroer des pratiques lanai&res qui ouvrent vers le lycée ' larumentation.

7édaction du dossier du proc"s C Létat contre / et /e /asson, parents de \illiam /asson.

(ans le dossier du procès, il doit 2 avoir7  L(acte d(accusation:

$est un récit fait par un narrateur externe. e récit doit raconter les faits reprochés aux accusés. ourvous aider, lire la déclaration des droits de l$enfant.

-es témoignages:

 Oous en avons un7 le ournal intime du monstre. $est un témoignage % charge 0contre1.n peut imaginer un autre témoignage % charge, celui du policier *ui a li#éré le Cmonstren peut aussi faire témoigner des amis du couple 0 témoignage % décharge1 *ui évo*uent la gentillesse,l$honnteté des parents.• La plaidoirie du procureur *ui accuse les parents. $est un texte argumentatif en e• La plaidoirie de l(avocat de la défense. $est un texte argumentatif en e.• Les pi"ces @ conviction 7 commentées.0 o#ets ma*uettes etcM1

Le travail sera un travail de groupe avec partage de t&ches, co-lecture et correction des textes produits.A cha*ue séance un mem#re du groupe fera un rapport sur les activités de chacun, sur les travaux personnels % faire % la maison. e rapport sera rendu au professeur.

>oici les  Personnages principaux.

0velyn +humKay: mère de illiams et de Né#ecca, "\ ans. Oée dans une famille modeste de sixenfants. Enfance heureuse malgré le man*ue d$argent. (ouce et calme. Etudes sérieuses. Fonne élève.A une #ourse pour aller % l$université. Etudes d$économie. Nencontre son futur mari lors d$un #ald$université. Qianailles, mariage un an après. 8$installent dans une maison au "V main street %NoanoSe. Travaille dans un #ureau de change dans sa ville. Enceinte lors de l$accident de la centralenucléaire de 8an edro % *uel*ues Silomètres de la maison. #ligée de *uitter son travail, grossessedifficile. Accouchement % la maison par refus de le faire % l$h=pital après une dispute avec le docteur'ohn MaxKell. (épression nerveuse. Dit % la maison. 8$occupe du catéchisme.

'ohn +humKay , mari de Evel2n. "H ans . Oé dans une famille #ourgeoise, très catholi*ue de troisenfants, c$est un enfant renfermé *ui peut-tre violent. 8a mère ne l$aime pas. 8eul son père luiaccorde de l$intért. Etudes correctes, il devient ingénieur. Nencontre sa femme % l$université.

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Travaille dans la centrale nucléaire de 8an edro. Très #ien noté par ses patrons, il s$occupe del$é*uipe de foot le dimanche.

7ebecca +humKay 7 fille de la famille 5 ans , #onne élève, mais fait #eaucoup de cauchemars. Oesupporte pas le noir ni les cris. A vu un ps2 % l$école, rien n$a été remar*ué. n*uiétude de soninstitutrice 7osemary hance.

illiam +humKay 7 Y ans

Beorge et Mary anHs 7 les amis de la famille. Le mari travaille avec John. Qont souvent des soiréesensem#le.

'ulian et +onia Mereny 7 voisins de la famille 5Y ans . retraités . Accueillent souvent leur petite filleMélany *ui a vu le monstre. e sont eux *ui dénonceront la famille % la police.

ill Pronini 7 le commissaire chargé de l$en*ute.

0xemples de productions :

a) une pi"ce @ conviction.

ave oN a vécu . + < doc nE 1O,.A) 8ur cette photo seule la partie dé#arras est visi#le. n peut remar*uer l$étroitessedu lieu.(ans ces cartons nous avons retrouvé une série de vieilles revues griffonnées de lamain de l$enfant prisonnier.nt été retrouvées aussi 7 des vtements déchirés visi#lement portés par lavictime,

des gamelles en plasti*ue ou métal encore en partie remplies de nourriture, des cha/nes coupées, desmartinets lanières de cuir.

b) nterrogatoire -u -octeur MaxKell

A la police de OeU WorS >eure 7 :! >eures "\ill Pronini 7 (r BaxUell étie'-vous #ien le médecin de Bme 8humUa2 ;-r MaxKell 7 ui, % vrai dire, e suis le médecin de famille des 8humUa2 depuis *u<ils ont aménagé par ici, c<est % dire depuis cin* ans.ill Pronini 7 8avie'-vous *u<elle avait un fils ;-r MaxKell 7 Oon,e ne le savais pas. Bme 8humUa2 venait régulièrement me voir pour sa fille ou pour elle mais amais e n<ai eu % faire % son fils.

ill Pronini 7 Elle n<a amais fait allusion % lui durant vos discussions ;-r MaxKell 7 Jamais % ce *ue e me souvienne. Dous save'. Badame 8humUa2 était très dépressive.Elle venait me voir pour o#tenir des calmants. Je lui ai mme prescrit *uel*ues séances che' un ps2chologue mais elle n<2 est amais allée. our autant, e n<ai amais su la vraie cause de son mal tre.Tout d<a#ord, <ai émis l<h2pothèse *ue son mari la #attait ,car elle venait me voir en a2ant parfois des #leus sur tout le corps. Et pour ustifier ces violences, elle mentait et me disait soit *u<elle était tom#éedes escaliers ou de son lit ou *u<elle s<était fait cela toute seule dans un moment de grande colère. Elleétait très réservée et m2stérieuse.ill Pronini 7 Etes-vous dé% allé che' eux pour une intervention urgente ou pour autre chose ;-r MaxKell 7 ui, une seule fois mais cette fois-ci c<était pour son mari *ui avait tenté de se suicideren avalant une #o/te de somnifères. omme vous pouve' vous en apercevoir, c<était une famille asse' #i'arre.ill Pronini 7 Je vous remercie. (octeur, ce sera tout pour l<instant.

c) 4ne plaidoirieBessieurs et Besdames les Jurés,

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Negarde' un instant les monstres *ui sont devant vous@ Negarde' les et dites-moi si vous pouve'soutenir leur regard@Besdames et Bessieurs les urés, cet homme et cette femme ont sé*uestré un enfant , leur enfant, pendant des années, au fond d<une cave, sans lumière, avec pour seule compagnie, des rats@ ui desrats@Je suppose *ue dans la salle, parmi tous ceux *ui m<écoutent, il 2 a des pères et des mères de familles*ui aiment leurs enfants. Boi aussi, e suis père de famille et comme vous, e suis fou amoureux de

mes deux enfants. J<adore les voir ouer au soleil, <adore les voir courir dans les champs , au printemps*uand la nature sent le parfum des roses et des cerisiersM Pn enfant, un père, une mère. <est uneimage du paradis.Bais ces gens-l%, ceux *ue vous vo2e' maintenant écrasés de chagrin au fond de leur #ox d<accusés,ceux-l%, oui, et e le clame, ceux l% ignorent tout de cet amour *ue nous partageons tous.our moi, aimer un enfant ne signifie pas le #attre. our moi, pour vous, aimer un enfant ce n<est pas letenir enfermé et encha/né % longueur de ournée au fin fond d<une cave insalu#re.Bais pour eux, oui pour eux, aimer c<est enfermer, frapper, ha_r.<est l% le sens *ue Bonsieur et Badame 8humUa2 donnent % ce ver#e merveilleux *u<est le ver#eaimer. endant huit ans, ils ont #attu et sé*uestré leur fils illiam . Oous sommes dans l<horreur@ .Fien-sGr, il est vrai *ue illiam est différent, *u<il fait peur % voir, Bais est-ce une raison pour lemaltraiter ainsi ;

Qaut-il #attre % mort tous les handicapés parce *u<ils sont différents, parce *u<il leur man*ue un #ras,une am#e o) *u<ils ne comprennent pas nos phrases; Qaut-il les éloigner de la lumière du soleil parce*ue nos 2eux ne les supportent pas;Je réponds non , non et non@ Le devoir des parents n<est pas de maltraiter ni de sé*uestrer leur enfant .Au contraire, leur devoir est de protéger leur descendance, *uelle *u<elle soit, #elle ou laide,intelligente ou pauvre d<esprit.Ainsi, le premier des devoir d<un parents - <irais mme plus loin, le premier des devoirs de tout trehumain - est d<aimer sans crainte, sans poser de *uestions, sans regarder % la couleur de la peau ou % laforme d<une main. Aimer devient alors magi*ue7 aimer enseigne les vertus de la vie et , par dessustout, au del% du temps et de l<espace, aimer enseigne % aimer.Bais, pour nos accusés, rien de tout ce *ue e peux dire n<a de sens. omment voule'-vous *ue le pauvre enfant sache ce *ue veut dire aimer, respecter, #ouger en toute li#erté; our toute enfance,

notre malheureux n<a connu *ue la violence, la haine et l<infamie..n dit *u<il est méchant. <est vrai, mais peut-il en tre autrement; 8<il est devenu aussi cruel, siassoiffé de meurtre , % *ui la faute ;A ses parents, % cette mère, % ce père, % cette cave, % ce Bonsieur 8humUa2, % cette Badame8humUa2. Je me permets de rver. 8i , tout #é#é , ce monstre avait connu , ne serait-ce *u<une heure de sa tristevie, la simple tendresse d<un père ou d<une mère , il ne serait amais devenu ce *u<il est auourd<hui@Bais Bonsieur et Badame 8humUa2 ne lui ont amais donné la chance d<une caresse.Je vous demande donc, chers Bessieurs et Besdames les Jurés, <exige mme *ue vous

 punissie' ces parents indignes. ertes rien n<effacera le mal *u<ils ont fait, mais peut-tre *ue

notre &me de parents sera % tout amais dé#arrassé de ces visions d<horreur@

Qappe la guerre...Pef 7ue du monde

et al#um de ef parle de la guerre... l l<interroge et associe le temps d<auourd<hui % ce temps d<avant,ce temps histori*ue, presue ou#lié de nos élèves. La démarche ici présentée est dou#le. ($a#ord u neentrée dans le livre et la constitution d<une #ande annonce.

a) déroulé: entrer dans le livre.

La séance commence par l<anal2se de trois images, les unes après les autres+

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Trois *uestions, touours les mmes, sont posées.

$ui sont les personnages& !N sontJils& $ue fontJils&8i la réponse % le première *uestion est asse' simple 0 les élèves identifient asse' #ien les soldats de la

guerre de :!1 la deuxième image pose un pro#lème *ui sera asse' vite résolu9 La télévision n<existait pas en :Z:!@ Tout de suite des interprétations fantasti*ues sont données. Elles s$appuient sur unelecture asse' fine de l<image. Les soldats sont des fant=mes *ui reviennent visiter les vivants.La deuxième consigne est alors donnée$uelle histoire cette image pourraitJelle raconter&Les élèves émettent des h2pothèses *u<ils consignent sur leur classeur. l est étonnant de voir *ue lesélèves retrouvent l<histoire imaginée par l<auteur.

b) lecture du texte de Pef.c) 7endre compte de sa lecture7 la bande annonce. 0 extrait d<un article de Bar2lène onstant13 Pne démarche (ans le cadre notamment des lectures cursives, nous essa2ons d<explorer d<autresmodes de restitutions et discours sur les textes afin de laisser une place % l<élève lecteur. Oous faisons

donc fa#ri*uer aux élèves des #andes annonces écrites. La référence au cinéma est asse' explicite.0..1(<autre part, le maga'ine 3 Lire 4, propose cha*ue mois % ses lecteurs *uel*ues extraits de romans,d<essais et parfois, cela conditionnait mon envie de lire tel ou tel livre dont <avais lu les extraits.ette démarche fait aussi le lien avec la manière dont souvent les choix de livres s<opèrent pourcertains lecteurs 0l<extrait de la !ème de couverture, lecture d<extraits dans un manuel, par exemple1n pressent l% une démarche pédagogi*ue possi#le mais il faut la transférer pour des élèves decollège. Oous connaissons aussi tous ces extraits de films mis #out % #out dans le #ut de nous donnerenvie d<aller voir le film ainsi présenté.our l<élève, il s<agira donc de choisir dans un roman plusieurs extraits *u<il pense significatifs, % ses2eux, du livre lu. 0...1Le #ut de ces #andes annonce peut tre de donner l<envie de faire % d<autres le roman et9ou d<affirmer

ses choix, ses goGts, son interprétation de lecteur. 0...1 Le professeur, *uant % lui et par ce #iais, mesurece *ue l<élève estime tre par exemple des moments clés, des scènes t2pi*ues d<un genre considéré.

7uelles tCces pour l'él6ve +

La t&che de l<élève consiste % choisir *uel*ues extraits *u<il soumet % son groupe de travail et9ou au professeur. n lui demande de ustifier en indi*uant pour cha*ue 3 morceau choisi 4 le pour*uoi duchoix. J<ai choisi cet extrait parce *ue... .(es allers et retours élève - ma/tre - autres élèves font vivre le roman dans le groupe. Pne 3 socia#ilitéliseuse 4 pour reprendre l<expression de Dinson et rivat s<installe dans la classe. Les échanges sontsouvent passionnés, passionnants, fructueux et porteurs de sens.réer une #ande-annonce, ce n<est pas,

on l<aura compris, vérifier *ue l<élève a retrouvé le sens voulu par un auteur mais plut=t comment ilconstitue un sens.

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<est aussi saisir, pour les élèves, *ue toute uvre se prte % des interprétations diverses, *u<un texte peut tre ouvert, 3 sans pour autant autoriser n<importe *uelle lecture possi#le 4, ainsi *ue le ditPm#erto Eco dans les Limites de l<interprétation.Evaluer la lecture, c<est ici donc tenter de déterminer % partir de *uelles sé*uences, *uels extraits,*uelles scènes, l<élève donne un sens au roman lu.

Mn mod6le de présentation possi%le.

La fiche *ui suit a été réalisée par les élèves d<une classe de !ème + ce ne saurait tre un modèle et erecommande, <insiste pour *ue cette fiche ne soit pas mise entre les mains des élèves en l<état.onstruisons l% en classe avec eux ou mme laissons les partir dans l<inconnu + les deux formes detravail ont été explorées avec les élèves avec des résultats intéressants dans les deux cas, choix pluscontraignants dans l<un, plus li#res dans l<autre mais de gr&ce, n<impose' pas aux élèves de sélectionner tel ou tel t2pe de scènes, tel ou tel t2pes d<extraits sinon cela revient % imposer ses choix de lecture etdevient un autre exercice fort scolaire celui-l%. Oon *ue e veuille déscolariser la lecture mais il mesem#le crucial de laisser des espaces dans la classe de lecture pour des promenades plus #uissonnières.Doil% donc la fiche 7

70AL+07 40 A-0JA!0 @ la mani"re d3une bandeJannonce cinématographi%ue

hoisir plusieurs extraits significatifs d<un roman•  pour donner l<envie de faire lire % d<autres le roman•  pour affirmer ses choix, ses goGts, son interprétation de lecteur•  pour montrer *u<on sait repérer des moments clé, des scènes t2pi*ues d<un roman

NEAL8ATO d<un mini 0maxi1 livre 3 dépliant 4 contenant la :` et la !` de couverture ainsi *u<uncertain nom#re d<extraits 0minimum !1. photocopier les extraits en réduction ou agrandissementréaliser la ma*uette de la #ande 0chemin de fer1 % la taille définitive :,5cm en haut et en #as sur "feuilles H:xHZ,V

Extrait : Extrait H Extrait " Extrait ! Extrait 5 Extrait 5

• coller les extraits choisis•  photocopier % nouveau• assem#ler, découper le haut et le #as•  plier en accordéon

> (E8 ETNAT8• moments de suspens 7 on craint pour le héros• scènes t2pi*ues selon le genre au*uel appartient le roman 7 rencontre entre le héros et un

 personnage , dispute, #agarre, adieu, retrouvailles etc...• moments clé dans le roman 0 un dialogue, une annonce, tout événement *ui fait avancer le

roman ou le personnage...1

• description d<un lieu important dans le roman etc.• L<extrait ne dévoilera pas 3 tout 4• Pn mme extrait pourra comporter des 3 coupes 4 0...1 ustifiées pour faire une unité.• L<extrait sera titré

d) un exemple de bande annonceR Qappe la guerreR <extraits)

Gn ne le reardait presque amais.

Bur la place de Mezé, le monument

aux morts était sans vie.

 Oous avons choisi cet extrait, car, il montre #ien *ue les soldats de la première guerre mondiale sont très, et trop souvent ou#liés. R noter le J %Jamais7 ici l<auteur insiste sur le fait *ue prati*uement personne ne daignedétourner son regard, pour 2 eter un petit coup d<il, mme un petit, a ne

 peut pas faire de mal. Ensuite, touours pour appu2er cette idée de Jem<en #alance , ef utilise le pronom on , pronom neutre, pour montrer*ue, ici, c<est une glo#alité de personnes *ui détournent leurs regards.Enfin , ef utilise un eu de mots, un peu sinistre. Le monument aux

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morts était sans vie ef nous o#lige % croire *ue tout le monde se mo*uedes ces héros, *ui se sont #attus Y\ ans auparavant.

Berent Borin, !aites l;appel 2

ordonna-t-il aacé.Borin re#eta vers

l;arri&re ce qu;il lui restait de

casque on aurait pu y éoutter des

nouilles par les trous d;éclats d;un

 shrapnell allemand.]Ch;ais plus

bien lire, mon lieutenant. 3a

mémoire 2 )aut pas m;en vouloir,

 #;ai plus toute ma tête 2

et extrait nous permet de rire un peu malgré la violence *ui sem#le s<endégager. l nous montre tout d<a#ord l<humour noir de l<auteur mais aussi, etsurtout, la violence et l<horreur dans la*uelle ces héros vivaient. R encroire ce texte, contrairement % ce *ue disent certaines personnes, la

 première guerre mondiale, n<a pas été une guerre de pacotille. En effet,*uand ef expli*ue, *ue , dans le cas*ue du soldat 8orin, on peut 2égoutter des nouilles, on se dit, #on sang, ils avaient #eau avoir un cas*ue,ce n<était pas a *ui pouvait les protéger@. R la limite, une cas*uette demarinier, aurait donné une pareille protection. Et, de plus, on saitmaintenant pour*uoi les #lessés de la première guerre mondiale ont été etsont touours appelés, les gueules cassées .

8oil% quatre-vints ans qu;ils

étaient tous morts. 3e temps d;une

vie d;homme s;était écoulé et

au#ourd;hui, ils voulaient en!in

 savoir. 8éri!ier qu;ils avaient !ait la

 uerre pour que cela en vaille leur

 peine.

our nous, cet extrait est extrmement important. l expli*ue #ien *ue deshommes se sont #attus pour essa2er de réta#lir cette fameuse paixmondiale... aix *ue tout le monde attend, d<ailleurs, et *ui est si rare denos ours. Bais ils se sont #attus en vain @ Dingt et un ans plus tard, lemme sinistre a recommencé . ?uand on 2 pense, c<est horri#le. (es

 personnes *ui étaient des ouvriers, des mineurs, des instituteurs, sontdevenus des assassins pour réta#lir la paix, et pour pouvoir la maintenir,alors *u<au départ, c<étaient des gens *ui menaient une vie paisi#le.

 3es conclusions de la mission de

véri!ication allaient être

douloureuses pour les deux cents

quatre-vint-huit victimes ' leur

terrible uerre n;avait pas su!!i %

découraer toutes les autres.

 *lourde avait repris l;observation.

Doil% un passage *ue l<on peut *ualifier d<horri#le. En effet, ces soldats *uiont sacrifié leurs vies, leurs familles, leurs loisirs, leurs amis, leursexistences, 0sans ou#lier les soldats allemands *ui aussi ont tout sacrifié1 et*ui étaient de paisi#les personnes, avant cette satanée guerre, vont icidécouvrir *u<ils ont lutté dans des conditions horri#les, pour rien. Lesgénérations suivantes n<ont pas retenu les raisons pour les*uelles se sont

 #attus ces soldats. Oous avons donc tous failli aux espérances de ces héros de l<ancien temps.es soldats morts vont % leur tour pouvoir conclure *ue les millions devictimes *u<a causé la guerre, n<ont servi % rien, mme pas % décourager lesnouveaux déclencheurs de guerre.

- ^rand-p&re 2 One armée de morts

2hurla-t-il.- Lu vois, niaud, "a te

tourne % la tête, leur télé 2

et extrait n<a pas de réels rapports avec le contexte du récit, % part, peut-

tre la violence. En effet,ef nous expli*ue les méfaits de la Télé -Diolence- #analisation . l nous montre aussi, *ue de nos ours, les enfantssont trop souvent devant leurs téléviseurs, et *u<ils regardent des filmsviolents, sans imaginer , la violence *u<ont su#i d<autres personnes, *uielles, ont souffert pour de vrai@ 8eul le soldat % la fin, par le dialogue,

 pourra parler de la vraie violence.

Lire pour grandir

La littérature de eunesse - celle, #ien sur *ui ne se contente pas d<tre un simple produitcommercial % eter après usage, celle dont les auteurs refusent de se conformer au principe

mercantile de plaire % n<importe *uel prix - présente la spécificité de travailler la relation entresuet et o#et. Elle se propose d<explorer l<espace *ui sépare - en les opposant - les différenceset les ressem#lances, l<étrangeté et la familiarité, l<éloignement et la proximité, du moi et del<autre. Tout repose alors, sem#le-t-il, dans l<intention de l<écrivain, dans la postured<énonciateur *u<il adopte et *u<il adapte. Et tout se passe comme si l<intention mme des<adresser % des individus plus eunes *ue soi, et donc de se poser comme contraintesd<écriture l<ouverture du dialogue intergénérationnel, l<étrangeté essentielle de la parole adulte

 posée % c=té de celle de l<enfant, rendait inepte la parole affirmative, autoritaire de l<expert *uiveut donner des leons de morale, d<écriture ou de lecture.0Ainsi les textes de harpentrau, lecor#eau ou le perro*uet *ui interroge les a#surdités de l<école, Noal (hal dans Bathilda, ettous ceux *ui posent les pro#lèmes de l$adolescenceM1.

 <est, orientée vers la finalité d<un échange possi#le entre des individus différents, une parole*ui *uestionne le monde, cherche des chemins, et parvient aussi % douter d<elle-mme.L<écrivain de littérature de eunesse, celui *ue e reconnais comme tel, se situe d<une

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toute autre faon, par rapport au eune. 8on écriture ne cherche pas essentiellement % séduire +elle a une visée argumentative et transformative. l ne s<agit pas de laisser l<enfant o) il est,dans son monde protégé, de l<enfermer dans l<innocence rose ou #leue de l<égocentrisme. ls<agit de l<amener % grandir en introduisant dans l<univers de son moi, progressivement, ladimension de l<autre, des points de vue différents. Ainsi la littérature de eunesse me sem#leinterroger une série de valeurs ou de *uestions universelles7 la présence au monde, mais aussile racisme et la haine 0 violence carton rouge1, la différence etcM ourtant ses modes deconnaissances et d<appréhension du monde restent l<étonnement, l<imaginaire, le rire etl<humour, mme *uand il s<agit d<envisager le tragi*ue de la condition humaine.

4ne vie de toutes les couleurs par Janine Teisson

llustrations de Thierr2 (esaill2

Les ontes philosophi*ues Actes 8ud Junior 8oici un texte qui parle de philosophie. :l reprend même un mythe de Platon et, au travers dune écriture qui

 sapparente % celle du conte, interroe ses lecteurs sur le sens de la vie et sur la destinée. 9n !ait, One vie de

toutes les couleurs D dévoile ces questions essentielles que les #eunes adolescents se posent.

 Le our du hoix 8olennel était venu pour

Bartin lastic. l était entré dans le Bag Die, leKrand 8upermarché de l<Avenir, avec ses parents.ls étaient restés interdits un moment devant toutesces vies étalées sur des présentoirs, empilées

 us*u<au plafond ou entassées ple-mle dans des #acs. Toutes ces Fo/tes de Die, % perte de vue@

Autour d<eux, poussant leur caddie, des milliers defamilles allaient d<un ra2on % l <autre, acassaient,

 pleuraient, hésitaient.- Oon@ elle-ci ne va pas avec la couleur de ton

?, vo2ons@- Oon, mon chéri, tu sais #ien *ue nous n<avons

 pas les mo2ens de te pa2er celle-l%. Oe sois paségo_ste@

- Bais tu vois #ien *ue c<est mar*ué Karonsur la #o/te. Tu es une fille, ma fille, ne l<ou#lie pas.Bartin lastic ouvrait grands ses 2eux et sesoreilles.

- h@ regarde celle-ci, *uelle #elle couleurhonora#le@J FeurS@- Ah@ e t<en prie, pas de caprice, hein@ e n<est

 pas le moment@- Et celle-l%, elle ne te pla/t pas; Boi, % ta

 place...l 2 en avait de toutes les couleurs, de toutes les

formes. (es chato2antes, des gris&tres, des #leues,des rouges, des SaSi, des multicolores, des longues,des courtes, des creuses, des lourdes, des carrées,des rondes, des #osselées, des pointues, dessimples, des dou#les, des luxueuses, des ordinaires,des parfumées, des puantes. l 2 en avait mme descassées, en solde, mais Bartin lastic ne vit

 personne les acheter. 8on père lui tenait la maingauche, sa mère la main droite. ls étaient arrivés

dès l<heure de l<ouverture et avaient erré longtempstous les trois dans les allées, #ousculés, piétinés,assourdis.

Bartin lastic hésitait. l s<était arrté unmoment devant des vies #rillantes *uand une damearriva en faisant cla*uer ses hauts talons. Elle tenait

 par la main une petite fille #ouclée, ha#illée de rose,

avec des ru#ans dans les cheveux et du rouge %lèvres. 8ans hésiter, la dame colla une Fo/te de Dietoute clignotante de paillettes dans les #ras de la

 petite fille *ui l<emporta en faisant des minesridicules et des #ouderies. Pne minute plus tard, lamme dame aux talons cla*uants apparut, maiscette fois-ci la petite fille #oudeuse avait une ro#e

 #leue. Elle emporta la mme #o/te scintillante avecla mme moue. A peine avaient-elles disparu au

 #out de l<allée *u<une troisième fois Bartin les vitréappara/tre et s<arrter devant les #o/tesétincelantes. l allait poser une *uestion *uand sa

mère lui chuchota % l<oreille7- Tu te trompes, Bartin, ce sont trois dames ettrois petites filles différentes.

- Ah #on; Et il 2 en a #eaucoup comme a;J ?uel*ues-unes.Les vies choisies par les mamans des petites

filles #ouclées lanaient des lueurs dorées. l en pritune. La #o/te était légère, comme si elle était vide.l la reposa aussit=t. Oon seulement il était sGr *ueces vies étaient hors de prix, mais en plus *uel*uechose lui disait *ue c<était sGrement de la pacotille.(e temps en temps il levait la tte pour *uter l<avisde ses parents mais ne rencontraient *ue des regardsangoissés ou fu2ants. (evant une pile de petites

 #o/tes grises, #ien lisses, #ien carrées, son pèreavait dit d<un ton #i'arre7

- a, au moins, c<est du solide. Bais il avait vu

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des larmes dans les 2eux de sa mère et s<était viteéloigné du ra2on.

- Bais vous, *uel genre de vie avie'-vouschoisi;

- h, nous... <est un modèle *ui ne se fait plus...

- Et puis... il n<2 avait pas tant de choixautrefois...

-Ah...

l aimait #eaucoup ses parents mais ceux-ci nel<avaient pas préparé pour le Krand hoix. (ans lavoiture, sur la route du Bag Die, couché sur la

 #an*uette arrière, il les avait entendus7- Le temps a passé si vite, nous ne l<avons pas

vu grandir@ La voix de sa mère s<étranglait7- ?uand Bartin avait fini ses devoirs, nous

chantions ensem#le. Je lui ai appris toutes leschansons de mon enfance. J<aurais mieux fait de...Lors*ue nous allions en vacances che' grand-mère,

 e me disais7 J<aurai le temps de lui parler duKrand hoix l%-#as, mais nous écoutions la

mamée raconter le temps d<avant, nous faisions des #ou*uets de fleurs, nous donnions % manger auxlapins et au retour, e me rendais compte *ue <avaiscomplètement ou#lié de lui en parler. 8on père sedésolait7

- Oous sommes fautifs, c<est évident. our sesanniversaires, nous ne lui avons mme pas offert unseul grand offret d<dées réconues.

- <est *uoi;- Tu sais #ien, ces idées toutes faites % peindre

de la couleur *u<on veut. Au lieu de a, e lui aimontré comment reconna/tre les oiseaux et lesdessiner. (es choses inutiles@ Oous aurions pu aumoins lui faire cadeau d<un petit déal en piècesdétachées % reconstruire en suivant la notice. Etcette année, pour*uoi n<avons-nous pas acheté leNo#ot-(irecteur de onscience, le ouet préféré deses camarades; 8a mère répondit d<une toute petitevoix7

- Oous avons acheté impant...- Tu parles@ Pn vieux cheval sauvé de l<a#attoir

*ui sait ouvrir les portes avec ses dents et nesupporte mme pas la selle. Oous sommes nuls@

(ans les allées du grand BagDie, peu % peu, ses parents étaient devenus muets et l<affolement de

Bartin lastic allait croissant. l vo2ait des enfantsemporter triomphants des #o/tes énormes dans des

 papiers cadeaux multicolores, enru#annés d<argent.Toute une classe d<orphelinat recevait des mainsd<une surveillante en tailleur noir des petites #o/tessom#res, minuscules, *ue les enfants enfouissaientdans leur poche sans les regarder. (es filletteshurlaient en se roulant par terre. (es parents sef&chaient, envo2aient des gifles. l se sentait tout

 petit et ses parents lui paraissaient aussi vulnéra#les*ue lui. La tte lui tournait. (ehors, il faisait dé%nuit. (ans les allées du 8upermarché de l<Avenir, il

2 avait #eaucoup moins de monde. La sonnette dela fermeture les fit sursauter. 8on père se rendit ausous-sol. l expli*ua au Krand Nesponsa#le *ue sonfils n<était pas suffisamment préparé au hoix8olennel, *u<il avait eu la grippe en novem#re, *u<il

fallait lui accorder une dispense. La secrétaire lui fitsigner des papiers, lui rendit son Fillet d<Avenir,

 pour le hoix 8olennel de l<année suivante. eladura #ien vingt minutes, puis ils *uittèrent lemagasin en passant sous la grille aux trois *uarts

 #aissée. L<expérience se renouvela trois années desuite. l sem#lait % Bartin *u<% cha*ue Krand hoixraté, ses parents vieillissaient un peu plus. 8on pèregrommelait7

- e *ui est affreux, c<est *u<il va finir par trefiché comme ndécis. n<aura amais de poste deresponsa#ilité. l répétait7

- ndécis, a ne pardonne pas, a ne pardonne pas...

8a mère était, année après année, plussilencieuse et nouée. l sentait #ien *ue cha*ueéchec était pour eux un soulagement en mmetemps *u<un désespoir.

La *uatrième année, il ne retourna pas auBagDie. l avait sei'e ans, ses parents venaient demourir dans un accident de voiture en revenant de

l<enterrement de la grand-mère. l déchira son #illettout couvert de tampons et *uitta la ville. A présent,il était un 8FA7 un 8ans Fillet d<Avenir. l savait*ue lors*u<un 8FA de sei'e ans se faisait attraper

 par les Frigades de l<Avenir, on lui imposait une viestandard, on le surveillait pendant dix ans, pour voir s<il ne se permettait pas *uel*ues fantaisies ouli#ertés non prévues dans le carton rectangulaireenveloppé de papier #eige *u<on l<o#ligeait % ouvrirdevant un uge. l redoutait cela plus *ue tout.

l savait très #ien o) il allait. l tenait le vieux

impant % la longe, et, curieusement, avec un

cheval, il passa plus inaperu *ue s<il avait été seul.Après deux ours de marche, ils atteignirent la

maison de sa grand-mère. La clé était, comme

autrefois, sous le vieux nid de mésanges, dans la

 #o/te aux lettres déglinguée. Tous les meu#les

étaient % leur place, mais couverts de poussière et

de toiles d<araignée et les pas de Bartin lastic

résonnaient dans la maison vide. l ferma les 2eux

et revit sa petite grand-mère traversant le salon %

toute allure sur son fauteuil roulant. l crut entendre

sa voix7

- La vie, mon petit, *uelle aventure@ Et il ouvritla fentre.Après #ien des t&tonnements et des erreurs, il

réussit % replanter des légumes dans le potager, %faire des confitures pas trop #rGlées avec les fruitsdu verger et % pcher des truites dans le ruisseau.Les gens de la mairie lui demandèrent pour*uoi ilétait revenu dans le village pres*ue désert de sagrand-mère. l leur répondit *ue ses parents, fautede mo2ens, lui avaient acheté une vie d<ermite. lsle plaignirent et l<inscrivirent sur les listesd<ha#itants sans demander % voir son #illet. Bartinlastic avait trouvé dans une vieille cour unecharrette+ il attela impant et rendit *uel*uesservices aux villageois *ui étaient tous très vieux. ltransportait du #ois, de l<her#e pour les #tes.?uand il partait % cin* heures du matin porter les

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légumes du village au marché, la route était siétroite *ue derrière impant s<étirait une longue filede voitures et de camions, et le marché necommenait *ue lors*ue Bartin lastic avaitfranchi les portes de la ville.

Entre les animaux, les hommes, les plantes, leschansons de sa mère *u<il écrivait sur du papier decouleur et *ue les gens s<arrachaient les ours demarché, les peintures d<oiseaux *u<on lui demandait

de faire sur les meu#les et les murs, ses ournéesétaient pleines comme un oeuf.

Pn our, en ville, un Frigadier de l<Avenir, *uisurveillait depuis un #on moment son étalage et leregardait d<un oeil suspicieux parler et rire avec sesclients, lui demanda son Fillet d<Avenir. l dit *u<ill<avait perdu mais *ue che' lui, il avait touours saFo/te de Die. Nentré che' lui, il passa la nuit %fa#ri*uer une fausse Fo/te de Die. l eut un mal fou% faire entrer dedans son amour des animaux et lafacilité *u<il avait % parler aux vieilles personnes,

son désir d<entendre les gens chanter les chansonsde sa mère et l<excitation immo#ile *u<il ressentaitlors*u<il peignait la dernière plume d<un rouge-gorge sur un mur aune, son plaisir % remuer la terredu ardin et... Trois ours plus tard, le #rigadier étaitl%. Bartin lui présenta la #o/te. L<homme enuniforme en resta #ouche-#ée.

- Ah #en a@ our une FD,c<est une dr=le de FD0Fo/te de Die1 J<en ai rarement vu des comme a@a ressem#le % tout et % rien, mais c<est rudement

 oli. n dirait un modèle étranger ou e ne sais pas,moi... Bartin ne répondit rien mais une idée lui étaitvenue. l se mit % fa#ri*uer des tas de Fo/tes de Die.l imaginait des personnes passionnées par le vent,

 par les tissus, par les livres, par les vo2ages, par lesenfants, la mécani*ue, l<amour, les #ateaux, le ciel,les fleurs, ou par tout cela % la fois, et il décorait des

 #o/tes, il en décorait des centaines. Pn our *u<un deses clients, au marché, se plaignait d<avoir une vietrop triste, il lui dit7

- Dene' che' moi avec votre Fo/te de Die, sivous voule' e vous l<échangerai contre une vie plusgaie. Le client ne dit pas non. ?uand il vit toutesces #o/tes merveilleuses et gratuites, il dit7

- ince'-moi.

J our*uoi;- arce *ue e suis sGr *ue Je rve.- Bais non, monsieur, ne so2e' pas pessimiste.Au #out de trois heures d<hésitation, l<homme,

*ui était décolleur d<affiches de son métier, partit ensautillant.l tenait sous son #ras une #o/te toutedécorée de ftes foraines et de manèges. Arrivéche' lui, il dit % sa femme7

- Tristounette, ma mie, pour*uoi n<irie'-vous paséchanger votre vie étri*uée contre une plusspacieuse;

- Fourru, mon cher mari, si a ne coGte rien, e

veux #ien.(eux ours plus tard, Bartin lastic, en seréveillant, crut entendre murmurer le vent dans lesfeuilles, mais lors*u<il ouvrit ses volets, il découvritune foule innom#ra#le *ui encerclait sa maison

depuis l<au#e. Toute la ville était l%. Bme le #rigadier voulait changer de #o/te@ l servit les deuxcents premiers arrivés et promit de se remettre autravail pour satisfaire les autres.

?uand la foule, rassurée, se retira, le soleil secouchait et le ardin était plein de vieilles #o/tesca#ossées, ternes, grises, tachées, informes,malodorantes. En les regardant, Bartin sentit latristesse l<envahir.

- ?ue faire de toutes ces horreurs;l alla d<un pas pesant, sortir impant de l<écurie

 pour sa promenade *uotidienne. En passant près dutas de #o/tes, le cheval lui échappa et se mit % le

 piétiner en tournant sur lui-mme et en secouant sacrinière.

- a va, <ai compris, écarte-toi. impant.Bartin réunit toutes les #o/tes en tas avec un

 #alai, entassa dessus du petit #ois, et 2 mit le feu.8oudain moins fatigué, sa oue contre celle deimpant, il se mit % chanter en regardant lesflammes *ui dansaient, mauves et oranges.

l fit une #o/te différente et magnifi*uementdécorée pour chacun des trois cent vingt-septha#itants *ui ne voulaient plus de l<ancienne. Baisavant *ue les derniers soient servis, les premiersfrappaient avec rage % sa porte.

- Bonsieur lastic, *u<est-ce *ue c<est *ue ces #o/tes *ue vous nous ave' données; Le premier our, a va, la vie est pleine de couleurs, on se rendtrès #ien compte du changement. Tout para/t #eau et

 o2eux, on sourit, on chante, on dit7 Fonour #ellevoisine@, le lendemain a va encore, et comme a

 pendant six ou huit ours, mais après, arecommence comme avant. n a de #elles #o/tes,mais notre vie est triste. Les murs sont sales, lesgens sont méchants et notre voisine est affreuse.omment a se fait; Dous nous ave' menti@Nende'-nous nos anciennes #o/tes, au moins onn<aura pas de regret. Bartin lastic, devant la foule*ui grondait et levait le poing, se garda #ien de dire*u<il avait #rGlé les vieilles #o/tes. l ne savait *uerépondre % tous ces gens *ui vociféraient dans son

 ardin et écrasaient ses poireaux. l s<enferma che'lui. l avait peur. l savait *ue les cin* cent vingt-sept ha#itants de Tristemine ne lui laisseraient plusla paix, mais il n<avait pas le courage de partir. l

donna le foin du soir % impant et se coucha. (ansla nuit il entendit gratter % son volet.

- ?ui est l%;- <est moi.- ?ui, toi;- Biette, la fille du #oulanger.Le rouge monta aux oues de Bartin. l avait

souvent admiré Biette sur la place, mais son père,le gros #oulanger au ne' touours poudré de farine,n<était pas de ses clients. l lui avait dit un our, enenfournant ses #rioches7  - Boi <aime mon métier, <aime ma femme et

ma fille, e ne ris*ue pas d<échanger ma #o/te contreune autre, ah@ a non@Bartin ouvrit sa porte, la eune fille se faufila %

l<intérieur.- Bartin, e sais tes ennuis. Les gens

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deTristemine sont furieux, ils se groupent pourt<atta*uer...

- h la la@ e n<aurais amais dG #rGler leurs #o/tes@

- Bais non, Bartin, tu n<2 es pour rien. Toi-mme, as-tu une #o/te; Bartin eut envie de mentir,mais devant les veux si clairs de Biette, il dit lavérité.

- Je n<ai amais eu de #o/te, e m<en suis fa#ri*ué

une et mme, sans faire exprès, e l<ai échangée.<est Bme Krondin, l<épicière, *ui l<a. our*uoi turis;

- arce *ue moi non plus, e n<ai pas de #o/te.n nous l<a volée sur un parSing d<autoroute, enrevenant du BagDie. Bes parents ont dit7 Tant pis,tu vas voir, on va t<en faire une encore plus #elle,et on a inventé une #o/te imaginaire. ha*ue ourmes parents me demandaient7

- Alors, tu es contente de ta #o/te; Je répondais7- ui, elle est peine de chocolats et de #on#ons

et d<oiseaux *ui chantent... Et cha*ue our

 <inventais des choses. Pne fois <ai dit7 Oon, ellene me pla/t pas cette #o/te, elle est peine decaca#oue et de larmes, et mes parents *ui sedisputaient depuis trois ours ont compris *u<ilsdevaient arrter. Pn autre our <ai dit7 J<ai vu un

 piano dans ma #o/te, o) est-il; ?uel*ues oursaprès, le piano était l% et auourd<hui e suis pres*ueune vraie pianiste.

- ui, e sais, on me l<a dit. Bais tout a ne medit pas ce *ue e vais faire avec les Tristeminois etles Tristeminoises *ui veulent me trucider.

- Tu comprends #ien maintenant *ue les Fo/tesde Die, c<est du mensonge.

- ui, a fait longtemps *ue <avais compris, etalors;

- Les premiers ours, les Tristeminois ont faitl<effort d<tre heureux parce *u<ils avaient une #elle

 #o/te, puis très vite leur naturel grognon et mes*uinest revenu, tu n<2 peux rien. e *ui compte, c<est*u<ils te fichent la paix. J<ai une idée, tu n<as *u<%...

Le lendemain tout Tristemine, excepté ceux *ui

étaient heureux de leur vie, ancienne ou nouvelle,grondait sous les fentres de Bartin.

- Fraves gens, dit-il en ouvrant sa porte, e vousai donné des #o/tes trop #elles pour vous. J<ai eutort, e le reconnais. Je propose de vous rendre vosvieilles vies. Quneste alamineux, le garagiste,s<écria7

- Bais elles ne valent pas un clou, nos vieillesvies, ce sont des vies d<occasion, alors *ue celles

*ue vous nous ave' données sont toutes neuves, onva perdre % l<échange@ Bartin fit sem#lant d<tre

 perplexe.- omment faire; Je ne peux pas vous les

racheter, vous le save', mais peut-tre nos voisinsde i*uependre voudront-ils #ien tro*uer leurs viescontre ces #elles #o/tes, en pa2ant la différence...

- En voil% une #onne idée@- Fravo@ Allons-2@

Tout Tristemine reflua et s<a#attit sur le village dei*uependre *ui sauta sur l<occasion. >uit oursaprès, les ha#itants de i*uependre revendaient les

 #o/tes merveilleuses % ceux de Famoral *ui lesrepassaient % 8om#ridées et ainsi de suite durantdes années et des années. ertains, au passage,conservaient leur #o/te gaie et leur vie changeait dutout au tout. ls étaient rares mais #ien plaisants.endant les années o) se firent tous ces échanges.impant s<était endormi dans la paille pour ne plusse réveiller. Biette et Bartin lastic étaient tom#ésamoureux, avaient repeint la maison de la grand-mère et attendaient, en chantant et en ouant du

 piano, la naissance de 8an#o/te, leur premier enfant.

51rles, Rovembre =NN[(

a) *éroulé. 3ecture orale de la =X partie du conte #usquau moment o6 /artin déchire son billet de

vie.3es él&ves doivent produire, apr&s écoute A dessins qui semblent pour eux illustrer les moments

importants.de lhistoire3 les dessins peuvent être tr&s divers 2 3e pro!esseur les ramasse et en !ait un

montae en ardant la diversité des imaes et des choix . 7uelues exemples.

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consigne suivante : (oici uelues images ue vous ave dessinées. Retrouve pour caue image le moment du texte auuel elle correspond. Inscrive dans le texteson numéro.!rouve un titre pour caue image.8oisisse une image ui vous paraQt la plus intéressante# et essa,e de dire en uelues mots

 pouruoi vous ave fait ce coix.

 9nsuite discussion autour de ces choix. 3e débat est souvent tr&s riche. 3es él&ves en e!!et explicitent

ce quils ont compris du texte et surtout le rattachent % leur vie, % leur ré!lexion.

On exemple de synth&se ' un en!ant écrit au directeur du /a 8ie, pour se plaindre 2

 A Bonsieur (eus,

(irecteur du magDierovin

Bonsieur 

<est en *ualité de délégué des enfants du Bonde *ue e me permets de vous envo2er cette lettre auourd<hui.En effet, notre groupe a de nom#reux reproches % vous faire , particulièrement % propos de votre cha/ne demagasins mag-Die.(<a#ord, ces magasins sont par nature inustes. 8euls les enfants nés dans une famille aisée peuvent choisir desvies agréa#les, pleines de #onheur et de plaisir. Les pauvres, eux, sont condamnés % rester dans la misère.r, comme il est écrit dans les droits de l<homme tous les hommes naissent égaux en droits. Dotre attitude estdonc intoléra#le.Ensuite nous avons découvert *ue l<organisation de vos magasins était une organisation raciste.Fien sGr, vous ne parle' pas de noirs, de #lancs, de aunes , mais vous sépare' les gens, et vous augmente' lesdifférences.

 Oe nous prene' pas pour des idiots7 nous savons #ien *ue vous voule' une société o) les pauvres, les noirs et lesorphelins restent % tout amais des exclusM Oous ne l<accepterons amais.<est pour toutes ces raisons *ue nous exigeons *ue vous détruisie' les Bag Die7les enfants du monde veulent choisir le destin et ne supportent plus de vous o#éir.8i vous refuse' notre proposition, nous nous verrons dans l<o#ligation de vous tra/ner devant les tri#unaux

internationaux.Au nom de la délégation

B

 -uite de l2activité  ' hypoth&ses sur la suite du texte et lecture.

 1n toute fin de lecture ' Bi  &2avais le pouvoir de créer ma %oQte de vie# u2, mettrais&e +8ous !abriquerez votre boJte et direz, sur un livret daccompanement, ce que vous avez choisi de

mettre dans votre boJte. 8ous expliquerez votre choix.

Gn a par!ois des résultats surprenants, douloureux, touchants, pleins démotion.

La vie ch"reMarcello Argilli ouvelles d3au*ourd3hui astor Poche

8oici une nouvelle qui pose un probl&me de société au travers d;une !iction totalement imainaire.

 :ntéressante parce qu;elle mélane récit et texte explicati!, 3a vie ch&re d;1rilli invite au débat et

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 propose des écritures dans les blancs du texte.

 A) texte intégral.

- >é @ les enfants @ s<écrièrent les parents de aul et 8ophie. Dene' voir ce *ue nous vous avons apporté@Les enfants accoururent, mais restèrent stupéfaits en s<apercevant % *uel point tous deux avaient vieillidurant ces *uel*ues heures d<a#sence 7 ils avaient #eaucoup de cheveux #lancs, de nom#reuses rides

sur le visage, et ils sem#laient mme un peu voGtés. ourtant ils étaient tout o2eux, et leur père etasur la ta#le une #elle liasse de #illets de #an*ue.- Qinis les ennuis @ dit-il en chuintant un peu, car il lui man*uait deux dents. endant un certain tempsnous n<aurons plus de souci % nous faire pour la nourriture, pour le lo2er, pour vos études...aul regarda cet argent, puis % nouveau le visage vieilli de ses parents.- Alors, #al#utia-t-il, vous l<ave' fait vous aussi @(ans ce pa2s, non seulement il était permis de vendre son sang ou un rein, ou la cornée d<un il, mais,depuis *u<on avait inventé la transfusion des années, on vo2ait appara/tre dans les ournaux des petitesannonces *ui disaient 73 PNKEOT. AQQANE A 8A8N. 8P8 A>ETEPN... 4L<acheteur en *uestion précisait com#ien d<années il désirait ac*uérir, et % *uel prix. eux *ui avaient #esoin d<argent répondaient % l<annonce, passaient un contrat en règle et, dès la fin de la transfusion,

étaient pa2és comptant.- Eh #ien oui, dit la mère, nous avons vendu dix ans chacun. Bais ne vous in*uiéte' pas, la transfusiona été a#solument indolore.- <est une chance, aouta le père, *u<% nous autres, les pauvres, il nous soit offert cette possi#ilité et*u<il 2 ait des gens *ui paient les années un #on prix.- Bais vous ave' raccourci votre vie de dix ans @ s<exclama aul. <est moi *ui aurais dG le faire, moi*ui ai encore tant d<années % vivre. Je l<aurais fait de tout mon cur @l était si navré *ue ses parents en furent émus.- Oe pleure pas, dirent-ils en le serrant dans leurs #ras, c<est #ien volontiers *ue nous avons fait cesacrifice.8ophie, en revanche, se tenait % l<écart, l<air sérieux, sans rien dire. Bme pendant le d/ner elle n<ouvrit pas la #ouche.

Pne fois couchés, les parents n<éteignirent pas la lumière et restèrent un #on moment % parler.- omme il s<est montré affectueux, notre petit aul. l nous aime vraiment.- 8ophie, par contre, n<a pas soufflé mot. Qranchement, e ne m<attendais pas % une telle indifférence desa part.endant ce temps, dans sa cham#rette, 8ophie ne décolérait pas.- Pne chance, tu parles, c<est une inustice @ <est une révolution *u<il faudrait @ (ommage *ue e soistrop petite pour la faire... Tiens, au fait, et si e vendais une dou'aine d<années ; omme a e pourraiscommencer tout de suite, <expli*uerais aux gens *ue c<est inuste, e distri#uerais des tracts...- her petit aul, disait cependant sa mère. Lui, oui, il est sensi#le @- ?uand e pense *ue 8ophie n<a pas #ronché, soupira son père. Enfin, éteignons... Fonne nuit @

%) premi6re approce.Gn donne le début du texte. Fypoth&ses de lecture. *e uoi parlent les personnages + 

- >é @ les enfants @ s<écrièrent0M1 .- Alors, #al#utia-t-il, vous l<ave' fait vous aussi @

c) 1nsuite distri%ution du passage explicatif.

(ans ce pa2s, non seulement il était permis de vendre son sang ou un rein 0M1 , dès la fin de latransfusion, étaient pa2és comptant.- 9n quoi cet extrait éclaire-il le titre?

- 9n quoi ce texte est-il explicati!?

- Gn peut distribuer aussi des articles sur le tra!ic d;oranes... et !aire inventer des titres, des articles, sur le tra!ic d;années.

- Gn peut aussi demander de rédier une petite annonce.

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d) -uite du texte.- Eh #ien oui, dit la mère, nous avons vendu dix ans chacun. 0M1- 8ophie, par contre, n<a pas soufflé mot. Qranchement, e ne m<attendais pas % une telle indifférence desa part.- Comment expliquez vous l;attitude des en!ants?

- Pourquoi Bophie , selon vous réait-elle ainsi?

e) fin du texte Pne chance, tu parles, c<est une inustice @ <est une révolution *u<il faudrait @

(ommage *ue e sois trop petite pour la faire... Tiens, au fait, et si e vendais une dou'aine d<années ;omme a e pourrais commencer tout de suite, <expli*uerais aux gens *ue c<est inuste, edistri#uerais des tracts...- her petit aul, disait cependant sa mère. Lui, oui, il est sensi#le @- ?uand e pense *ue 8ophie n<a pas #ronché, soupira son père. Enfin, éteignons... Fonne nuit ci

 plusieurs possibilités de prolonements.

 

a) 8ette image est l'illustration d2une affice uidénonce le trafic de vie. 3crive le slogan ui l2accompagne.

%) Mn &ournaliste enu/te sur le trafic de vie..cette poto illustrera son reportage sur le

 pro%l6me. 3crive cet article.

c) 3crive soit:le discours ue -opie prononce devant lesmilitants assem%lés.

 Les tracts ui expliuent sa lutte. Les %anderoles# affices# slogans.

 Le dialogue télévisé entre -opie et unaceteur d'années.

 

Le dimanche noyé de BrandJP"re9enevi6re Laurencin< Pef# $olio >en&amin

Comment les questions essentielles et existentielles peuvent être abordées dans une classe de E&me de

coll&e et surtout comment le livre, la lecture et la parole de ladulte peuvent !avoriser et ménaer une

rencontre entre des vies individuelles et une !orme de culture universelle ?

 1 lintérieur dune séquence qui sintitule Qui suis-#e ? D, #e propose % mes él&ves de E&me un texte

qui explore la relation entre en!ant et rand-p&re, pour travailler sur ce #e D hétéroclite, qui se trouve

au centre dun tissu de liens de tous ordres et de toutes natures. 3ouvrae est beau et parle sans

complaisance, sans édulcoration de la vieillesse, de la mort. 3e rand-p&re retourne vers len!ance et 

cest ce qui le rapproche de son petit-!ils. 3a relation passe par le passé et par le #eu. /ais il sait 

aussi du #eu interénérationnel, qui transmet la vie et le savoir, pour quun en!ant puisse randir sansrester enlué dans un passé ou des événements trop prénants. Cest le sens dynamique de la tradition,

celle qui chare un individu, non pas de la culpabilité du passé et de la mort des parents, mais bien du

devoir de la vie et de la recherche du bonheur.

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 Le texte intégral .(imanche, tout le mande fait la grasse matinée. Tout le monde, sauf Krégoire. Qichu Krégoire@ resséde se lever, d<éclairer, de déeuner, de s<ha#iller. Dite se tenir prt.our lui, le dimanche, c<est sacré. as d<école. as de cantine. as de copains pour l<em#ter. Pn papa,une maman *ui restent l%7 J<ai le temps, e te répare a, e te sors, e te fais de #ons petits plats.Bais aussi, mais surtout... un grand père *ui vient déeuner et passer l$après-midi. Le grand-pèreadoré.

elui *u<on appelle apé, *ui aime la mer, les #ateaux, les courants, les marées. Autrefois commandantsur son cargo, apé le gentil, le rigolo, pas sévère du tout, pas sérieux pour deux sous@ Aussi, lors*u$%midi, on sonne, Krégoire #ondit, flan*ue sous son lit les petites autos, les soldats , le circuit. WP@<est lui@ apa, maman, <ai tout rangé@ <est moi *ui ouvre, c<est moi *ui 2 vais@ Et grand-père est l%,sur le pas de la porte,..Les lunettes prtes % tom#er, rafistolées avec du sparadrap. Le #as du pantalon retroussé, comme % lamer pour aller pcher. La cas*uette enfoncée faut voir comment, pauvres oreilles dans le sens du vent@Les #outons de la chemise, du veston f&chés avec les #outonnières. L<écharpe *ui tra/ne par terre. Leslacets, a, il ne saura amais faire. Et les, poches du manteau@ (e vraies sacoches % vélo, #ourrées, pleines % cra*uer+ dedans tous ses petits secrets, son couteau, ses petits carnets, ses st2los, sa monnaie,ses petites affaires.Fien sGr, apa Baman s<étonnent7 a ne va pas en s<arrangeant@ ?u<est-ce *u<il lui prend; Qagoté,

ficelé % la va-vite, il s<en fiche complètement@Toutefois, on n<ose pas trop dire. <est souvent a, vieillir... Krégoire, lui, trouve a génial,extraordinaire, un grand-père *ui s<ha#ille n<importe comment... omme les enfants. 8uper grand- père@Et, % ta#le, a continue... Le coude, le dos, la chaise amais comme il faut. Alors toc@ :: cogne,renverse. Felle tache de vin sur la nappe #rodée, amidonnée, pas facile % repasser. Et puis, il fait du #ruit en mangeant. Les radis, la viande, clac clac clac les dents. Les sauces, les us, ssssh ch hhh .,.lupen avalant@8ouvent, aussi, il coupe la parole, vide pas. sa #ouche avant de parler et... écla#ousse en éternuant... comme a, sans se gner, sans se tourner,sans s<excuser. <est pas tout@ Le ri' au lait avec gaufrettes, faut voir sa tte@ l chipote, fait le dégoGté.FeurS@ lus faim, mine de rien, le refile au voisin.

Fien sGr, apa Baman s<étonnent7 (e mieux en mieux@ ?u<est-ce *u<il lui prend; etit g&té, malélevé, mal poli, il s<ou#lie, se croit tout permis@Toutefois, on n<ose pas trop dire. <est souvent a... vieillir... Krégoire, lui, trouve a génial,extraordinaire, un grand-père *ui se tient mal % ta#le... omme les enfants.8uper grand-père@eu de temps aprèsM La vaisselle faite, rangée, le coup de #alai donné, on décide un petit tour. l fait #eau, profitons-en. apé, o) va-t-on; Et apé dit7 Le 'oo@ l adore voir les singes faire les idiots,se gratter, se disputer, montrer leur derrière.8uper Krand-ère, moi aussi c<est ce *ue e préfère@haussés, ha#illés, prts a partir, on n<attend plus, *ue lui. Encore lui, dans la salle de #ains, % se laverles mains, mettre de l<eau, du savon partout, rien ranger du tout...

8oudain, un #ruit, des cris. apé est tom#é@ n se précipite, Krégoire le premier... Et Krand ère estl%... assis par terre, % faire comme il fait souvent+ % raconter des choses a#racada#rantes. Dite,dépche'-vous@ Aide'-nous, sauve'-nous@ Le #ateau va som#rer. ls ont tout sa#ordé, tout mitraillé...Fien sGr, apa Baman s<affolent. Bon (ieu@ Bon (ieu@ Dite, vite, il faut [email protected] *ui; Appeler *uoi; Krégoire n<entend rien % tout cela. (ans l<instant il ne pense plus 'oo,animaux, singes, oiseaux, sortie. Pne seule envie7 ouer lui aussi. Ensem#le, la comédie.A toute allure, Krégoire se transforme en ma/tre d<é*uipage.A vos ordres, mon capitaine@ >o hisse@ >o hisse@ accroche-toi. MEcoute'-moi tous@ (u nerf, les gars@ as de pani*ue. (u sang-froid. Les #ouées % l<eau@ Largue' lescanots@ Qloutch@ Qloutch@ Les femmes et les enfants d<a#ord@ 8auve *ui peut@ Klup@ Klup@ Eh@ toi, l%- #as, reviens@Bission accomplie, tous sauvés, mon capitaine@ 8auvés...@ Dous m<entende'@

Le capitaine ne répond pas. ?ue se passe-t-il ; 8on visage se durcit, fait peur, la colère le prend@ ildemande son porte-voix, #égaie, #al#utie vraiment n<importe *uoi. )... o) se ca...cacachent ces . ..piMpirates de malheur; Neg ... regaMregarde..iMiMls ont pipiMpipillé mon #ateau 4

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>é@ ho@ apitaine... Krégoire commence % s<énerver. Arrte, apé. Arrte de faire le #te@ T<es pasmarrant. ?u$est ce *ui te prend ; Tu en as asse'; Tu ne veux plus ouer;Ah@ e sais, <<$aitrouvé, turegrettes le 'oo; (is... <est pour a *ue tu fais l<idiot;Krand-père ne réagit pas. l ne sait plus parler. l ne veut plus, ne peut plus 8e lever. l fait des gestesdr=les, #i'arres, saccadés. Ainsi font font font les petites marionnettes. l trem#le des cheveux, de latte... comme les #é#és. Trois petits tours et puis s<en vont. Et se laisse tom#er, engloutir, le regardno2é. Alors doucement, Krégoire s<approche du naufragé. 8a voix raconte, chante le vent, la temptesur l<océan, la sirène, la corne de #rume au loin. 8es #ras sont vagues, mer décha/née. 8es mains

miment la mouette, le goéland. 8es doigts, algues mlées... Et tout son corps, de#out, grandi, phareélevé et fier, pose sur Krand-père son infini- lumière. <est la nuit. L<entré au port... apé ne viendra pas dimanche prochain.

 *émarce.Je leur lis le texte % voix haute, tel *uel, sans montrer les images, sans donner le titre. Les élèves ont % prendre des 3 traces 4 de cette lecture orale, sachant *ue ces 3 traces 4 deviendront des o#ets de travailcommun pour comprendre le livre.La consigne, % la fin de la lecture propose aux élèves de relire leurs 3 traces 4 de lecture et d$aouter unou plusieurs titres possi#les % ce texte.

?uel titre donnerie'-vous % ce texte ; magine' la page de couverture de ce livre

La consigne de réalisation est accompagnée d$un petit guide pour réfléchir sur la t&che 7our*uoi ce livre dans une sé*uence intitulée 3 ?ui suis-e ; résentation de soi et des autres, ortraitet auto-portrait 4 ;8ur *uoi nous fait réfléchir ce petit livre ;

Lors de la séance suivante, le travail s$organise autour des titres proposés et mis en liste 7

8oici les titres que vous avez proposés pour lhistoire que #e vous ai lue '

Le grand-père devient fou

(r=le de Krand-ère @Pn aussi #on grand-pèreLe fameux grand-père8uper Krand-èreLe grand-père de Krégoire +Bon grand-père capitaine Le our avec Krand-èreLa mauvaise ournée de KrégoirePn dernier dimanche avec apé +apé a la maladie d$Al'heimer, il va mourir +La renaissance de apéPne dernière traversée

Quels sont ceux que vous retenez, ceux que vous re#etez ? ites bien pourquoi.

Je distri#ue seulement alors le texte intégral du livre, pour *ue les élèves puissent faire des incursionsdans le texte, des promenades anal2ti*ues, des parcours personnels *ui, pour les uns créeront desappels d$air % la compréhension, pour d$autres, % l$interprétation., % la création ou re-création. J$2aoute, cette fois, la photocopie d$une dou#le page du petit livre, *ui ménage la rencontre avec lesimages, avec l$harmonisation texte-image 7 le grand-père est devenu ftus replié sur lui-mme dans leventre de la mer + l$enfant-phare grandit et prend le relais de la lumière et de la vie, sur fond rose d$unimmense goéland.

Doici le texte intégral du livre *ue e vous ai luW a-t-il des passages *ue tu n$avais pas entendus % la lecture ; 8ouligne ces passages.ompare ensuite avec tes 3 traces 4 de lecture 7 te sem#lent-elles fidèles % ce *ue dit le texte. 8ouligneles passages *u$elles illustrent

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?ue raouterais-tu % tes 3 traces 4 ;Necopie sans fautes d$orthographe le passage o) il s$agit d$un portrait. Le portrait de *ui ;our*uoi le portrait est-il situé % ce moment-l% du texte ;Je oins au texte la photocopie d$une page complète du livre?u$o#serves-tu sur cette page ;Essaie d$écrire ce *ue cette page signifie pour toi, % partir du texte et de l$image

0xemple de production d(él"ve :

Ce sont des métaphores, des imaes pour expliquer la mort.

Cest ^réoire qui le uide avec son phare. 3en!ant-phare.

 :l le uide dans la mort avec son phare, on ne dit pas ' :l sécroule, meurt D. Cest un euphémisme.

Gn pré!&re poétiser D, le dire avec des mots-rêves.

 :mainer les phrases maiques.

 Pour dire des choses dures, s&ches, horribles et tristes surtout.

Gn les dit avec douceur et souvenir>

Cest la derni&re traversée. Celle do6 lon ne revient #amais.

 3e passae, le détroit, les horribles rapides et la rande chute de la mort.

 3a derni&re imae est belle, cest une merveilleuse métaphore.

 Pour expliquer le rande !in D. 3a !in de tout, la derni&re traversée, celle do6 lon ne revient #amais.

Celle dont on ne sait rien, dont on a peur, que lon craint.^enevi&ve 3aurencin la tr&s bien expliqué.

 Pe! la tr&s bien dessiné.

 :ls ont imainé tous les deux la mort, la vieillesse.

 :ls lont imainé et expliqué.

 :ls ont !ait comprendre les impressions.

 :ls lont imainé et expliqué.

 :ls ont !ait comprendre les impressions.

Alice

(est bien. Pilippe *elerm.Milan Qanibar

Doici de petits textes *ui peuvent aider les élèves, petits ou un peu plus grands, % 3 entrer enlittérature 4, dans la mesure o) ils ne racontent pas d$événements époustouflants, extraordinaires,fantasti*ues mais, tournés vers la poésie, ils disent une philosophie de la vie et proposent un mode delecture.Les titres dé% sont intéressants % travailler 7 Cest bien> cest bien de> cest bien quand> n peuten proposer certains aux élèves, leur demandant de les classer selon leurs formes 7 Cest bien #uste

avant la rentrée des classes Cest bien lautoroute la nuit Cest bien, quand on vient dannoncer une

mauvaise note Cest bien de lire un livre qui !ait peur . n peut en choisir *ui sem#lent poser  pro#lème, dans leur c=té paradoxal, comme Cest bien dêtre malade. n peut proposer le sommaireentier et demander aux élèves d$écrire *uel*ue chose en-dessous des titres *u$ils retiennent. our *u$ilsse posent des pro#lèmes d$écriture 7 *ue dire ; omment le dire ; L$étude d$un texte de l$auteur vientensuite, le sens de l$emploi du pronom 3 on 4, la forme descriptive, l$importance des émotions, dessensations, des 3 petites choses 4, l$emploi des ver#es d$état. $est l$occasion de lire un autre recueil dehilippe (elerm, Burtout ne rien !aire, et notamment le petit texte écrit sous ce titre, *ui décline toutessortes de ver#es d$état opposés au ver#e faire 7 tre un matin d$été, rester allongé dans les her#es,devenir son #ol de chocolat. l s$agit alors de 3 caviarder 4 le texte pour faire retrouver ces ver#es auxélèves et en inventer d$autres + c$est donner un sens grammatical % l$opposition entre Avoir-Qaire etEtre + c$est donner un sens littéraire % la construction et % la conugaison de ces ver#es irréguliers.

-eux extraits du livre.

3est bien de faire ses devoirs sur la table de la cuisine.

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as tous les ours + parfois on préfère tre seul, dans sa cham#re. Bais certains soirs d<hiver, parexemple, *uand il fait dé% nuit dehors, uste après le goGter. 8ur la toile cirée, on installe le désordredes cahiers, des cra2ons de couleur, des gommes et des #ou*uins. Les devoirs tra/nent un peu. n acommencé par le plus dur, le pro#lème de maths, mais la troisième *uestion est difficile. Avec undoigt, on suit le dessin de la toile cirée 7 il 2 a des carreaux rouges et % c=té des petits carreaux #leus*ui représentent des moulins de >ollande. e serait #ien d<aller l%-#as, très loin, au nord. nreviendrait de l<école en patins % glace.- (épche-toi un peu @ Après, tu seras dé#arrassé, tu pourras lire, ou ouer. Baman dit des petites

 phrases comme a, de temps en temps, entre un navet et une carotte % éplucher - on lui a dé% mangédeux carottes crues et elle a fait sem#lant de se f&cher. Bais on n<a pas vraiment envie d<tredé#arrassé. l fait si #on dans la cuisine, et puis il 2 a ces odeurs *ui se mélangent 7 l<orange du goGter,les légumes de la soupe...Tant pis pour les maths. n 2 reviendra plus tard. n atta*ue la leon d<>istoire. Oo#lesse, clergé,Tiers- [tat. Les mots coulent #ien. 8ur le dessin, la Fastille n<est pas si terri#le. ar contre, au eu deaume, tous les hommes noirs et gris ont des 2eux farouches, et la scène est plut=t lugu#re.- Allons, tu dois la savoir, maintenant @ e t<interroge.-Attends encore un peu @n s<en fiche, des [tats généraux. e *ui est #ien, c<est de rester sur l<image en rvant vaguement %l<am#iance de cette épo*ue-l%.our*uoi faut-il *u<on cuise les navets ; our*uoi faut-il apprendre les révolutions ; n prend une

gousse d<ail. La peau fripée mauve rose et #lanche tom#e sur le livre, légère. n ne sait plus vraiment*uelle heure il peut tre. Le d/ner est encore loin. (ans la maison, il 2 a une agitation tran*uille, des petites phrases sur la ournée 7- Tu as vu ;...n n<écoute pas vraiment ce *ue les parents disent. n n<apprend pas vraiment ses leons. n se sentun peu flottant, comme si on n<existait plus, comme si on devenait la toile cirée, les légumes de lasoupe, le livre d<>istoire - comme si on devenait un soir d<hiver % la maison. <est #ien, dans lescuisines.

8'est %ien de lire un livre ui fait peur.

n est dans sa cham#re, c<est l<hiver. Les volets sont #ien fermés. n entend le vent *ui souffle au-

dehors. Les parents sont allés se coucher, eux aussi. ls croient *u<on a éteint depuis longtemps. Baison n<a vraiment pas envie de dormir. n a uste gardé la lumière de la petite lampe de chevet *ui faitun cercle us*u<au milieu des couvertures. Au-del%, l<o#scurité de la cham#re est de plus en plusm2stérieuse.n a hésité longtemps avant de choisir le livre. Agatha hristie ne fait pas peur, on suit trop l<en*uteet on ne fait pas attention au reste. Les aventures de 8herlocS >olmes, c<est mieux, avec les #rouillards, les chiens, les chemins de fer parfois. Bais il 2 a trop de dialogues, et 8herlocS est si sGrde lui - on ne peut pas penser *u<il va tre vaincu. Qinalement, on a choisi 3;Jle au Lrésor .n a #ien fait. (ès le dé#ut du livre, il 2 a une am#iance extraordinaire, avec cette au#erge près d<unefalaise. <est touours la tempte l%-#as + on a l<impression *ue c<est touours la nuit aussi, avec la mer*ui gronde tout près. Et puis Jim >aUSins, le héros, se retrouve vite seul avec sa mère % l<AmiralFen#oU. A sa place, on serait mort de terreur. Le vieux pirate réclame du rhum et se met en colère sans*u<on sache pour*uoi. Bais le plus effra2ant, c<est *uand les autres pirates dé#ar*uent dans le pa2s % @arecherche de leur ancien complice. <est une nuit de pleine lune, et l<aveugle donne des coups de cannesur la route #lanche en criant 7- O<a#andonne' pas le vieux eU, camarades @ as le vieux eU @l 2 a une illustration en couleurs avec cette image, du noir, du mauve, du #lanc. <est un livre un peuvieux, avec seulement *uel*ues images - il n<2 en aura pas d<autres avant au moins trente pages. nreste longtemps % regarder celle-l%. arfois, *uand on s<endort, on a peur de devenir aveugle pendant lanuit, alors on se met dans la peau du vieux eU -et c<est étrange, parce *u<en mme temps on a peur *u<il vous donne un coup de canne. >eureusement, près de soi, un a la petite lumière #leue duradio-réveil et le poster de A->a, mais on a l<impression *u<ils sont partis en Angleterre eux aussi, au pa2s du rhum, de la colère et des naufrages. <est dangereux de s<endormir l%-#as, mais cm voudrait

*uand mme - on dort si #ien près du danger, et les draps sont si chauds, près de la pluie. <est #ien dese faire peur en lisant 3;:le au Lrésor .

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La politesse @ petits pasMusée en herbe +ylvie Birardet llustrations de Puig 7osado <Actes +ud 'unior)

Le titre mme de ce petit al#um pose la politesse comme un apprentissage 7 % petits pasM l$incivilité oul$a#sence de conventions sociales *ui créent de nom#reux remous, de nom#reux conflits dans les classesde collèges, pourraient peut-tre se travailler dans la relation enseignant-enseigné et dans la discipline dufranais. $est ce *ue propose ce petit al#um 7 d$a#ord, dans la présentation de deux familles, celle des

Balpolis et celle des Fonnemanières, avec des personnages t2pés, dans le dessin *ui les caricature et dansle nom dont ils sont affu#lés. Les élèves ont % chercher, avec des dictionnaires, les adectifs *ui se cachentderrière ourte ie, >éma#le, aul->i et Jean-ThiM et % trouver la définition *ui leur correspond. ls$agit ensuite d$organiser, de mettre en scène et en mots une rencontre entre deux ou plusieurs personnages des deux familles 7 recherche d$une situation possi#le + o) ; ?uand, % *uelle occasion ;(escription rapide et en opposition de leurs faons de se comporter + dialogue entre eux avec des registresde langues différents. Dérita#le travail de conception *ui demande un travail d$é*uipe ou en groupe. Lalecture, ensuite, de *uel*ues pages de l$al#um, permet, de faon humoristi*ue, de travailler sur ladiversité des usages et des coutumes, et sur leur évolution % travers les &ges et les épo*ues. Apprendre lesnormes en mme temps *ue leur varia#ilité, créer % l$intérieur de la classe des références communes *ui passent par la créativité et non pas, o#ligatoirement, nécessairement et uni*uement, par la sanction.

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8/17/2019 Anthologie de Littérature de Jeunesse

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