Etude d’impact sur l’environnement du parc éolien des Lupins ANALYSE DES IMPACTS 127 Risques Potentialité du risque Impacts prévisibles Inondations Projet situé en dehors du zonage du PPRI. Sensibilité aux remontées de nappes de sédiments faible à moyenne. Directs et indirects très faibles Mouvement des sols Effondrement : nul dans la ZIP Retrait et gonflement d’argile : aléa faible pour l’ensemble des éoliennes. Directs et indirects faibles Effondrement par mouvement de terrain Cavités souterraines Retrait-gonflement des argiles Source : GEORISQUE, report PPRI Carte 77 du projet et des aléas naturels Accidents ou catastrophes majeurs liés au risque sismique Le risque sismique est pris en compte dans l’étude de dangers présentée dans le dossier de demande (cf. Etude de dangers). En effet, le projet répond aux normes sismiques en vigueur. Les fondations seront dimensionnées dans les règles de l’art, en fonction des caractéristiques du sol (études géotechniques du terrain). Conformément à l’étude de dangers, le projet présente une vulnérabilité très faible aux risques sismiques et ses incidences sont limitées. Accidents ou catastrophes majeurs liés au risque inondation Le site étant situé sur un plateau, en dehors du lit majeur d’un cours d’eau, avec une nappe profonde, les risques d’inondation par débordement de cours d’eau sont quasi-inexistants. Le chapitre « effets sur les eaux et les sols » démontre l’absence d’effet significatif sur les ruissellements, du fait notamment de la faible emprise des surfaces imperméabilisées et des dispositions éventuelles pour réduire les risques en phase chantier. L’étude de dangers a démontré la prise en compte de ce risque comme un élément potentiel d’agression pour le parc éolien. Conformément à l’étude de dangers, le projet présente une vulnérabilité limitée aux risques d’inondation et ses incidences sont limitées. Le risque sera maîtrisé et l’impact lié aux inondations est considéré comme nul. Accidents ou catastrophes majeurs liés au risque de mouvement des sols Une sensibilité potentielle aux mouvements de terrain par effondrement (cavités souterraines) peut concerner les communes d’implantation, bien qu’aucun indice de cavités souterraines (carrières, ouvrages civils) ne soit localisé ou connu dans l’aire d’étude. La zone d’étude présente une sensibilité faible aux mouvements de terrain pour les argiles. L’étude de dangers a démontré la prise en compte de ce risque comme un élément potentiel d’agression pour le parc éolien. Des études géotechniques du terrain au droit de l’emplacement de chacune des éoliennes seront réalisées avant la construction du parc éolien et permettront alors d’anticiper ces risques. Conformément à l’étude de dangers, le projet présente une vulnérabilité nulle aux risques de mouvement des sols et ses incidences sont limitées. Accidents ou catastrophes majeurs liés au risque industriel Conformément à l’article 3 de l’arrêté du 26 août 2011 relatif aux installations de production de l’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent, aucune Installation Classée pour la Protection de l’Environnement de type SEVESO ni aucune installation nucléaire de base n’est recensée à moins de 300 m des éoliennes. L’état initial indique l’absence de plan de prévention des risques technologiques. Le site SEVESO le plus proche est celui de TEREOS France à Origny-Sainte-Benoîte, SEVESO Seuil haut, à environ 15 km de la ZIP. Dans les 2 km autour des éoliennes du projet, aucun site ICPE n’est recensé. La commune d’implantation n’est concernée par aucun risque technologique majeur. La canalisation enterrée de transport de matières dangereuses la plus proche est située à plus d'un km. L’étude de danger a démontré la prise en compte de ces risques comme élément potentiel d’agression externe pour le parc éolien. Le projet présente une vulnérabilité faible aux risques technologiques et ses incidences sont très faibles.
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Etude d’impact sur l’environnement du parc éolien des Lupins
ANALYSE DES IMPACTS 127
Risques Potentialité du risque Impacts prévisibles
Inondations Projet situé en dehors du zonage du PPRI.
Sensibilité aux remontées de nappes de sédiments faible à moyenne.
Directs et indirects
très faibles
Mouvement
des sols
Effondrement : nul dans la ZIP
Retrait et gonflement d’argile : aléa faible pour l’ensemble des éoliennes.
Directs et indirects
faibles
Effondrement par mouvement de terrain
Cavités souterraines
Retrait-gonflement des argiles
Source : GEORISQUE, report PPRI
Carte 77 du projet et des aléas naturels
Accidents ou catastrophes majeurs liés au risque sismique
Le risque sismique est pris en compte dans l’étude de dangers présentée dans le dossier de demande (cf. Etude de dangers).
En effet, le projet répond aux normes sismiques en vigueur. Les fondations seront dimensionnées dans les règles de l’art, en
fonction des caractéristiques du sol (études géotechniques du terrain).
Conformément à l’étude de dangers, le projet présente une vulnérabilité très faible aux risques sismiques et ses incidences
sont limitées.
Accidents ou catastrophes majeurs liés au risque inondation
Le site étant situé sur un plateau, en dehors du lit majeur d’un cours d’eau, avec une nappe profonde, les risques d’inondation
par débordement de cours d’eau sont quasi-inexistants.
Le chapitre « effets sur les eaux et les sols » démontre l’absence d’effet significatif sur les ruissellements, du fait notamment
de la faible emprise des surfaces imperméabilisées et des dispositions éventuelles pour réduire les risques en phase chantier.
L’étude de dangers a démontré la prise en compte de ce risque comme un élément potentiel d’agression pour le parc éolien.
Conformément à l’étude de dangers, le projet présente une vulnérabilité limitée aux risques d’inondation et ses incidences
sont limitées. Le risque sera maîtrisé et l’impact lié aux inondations est considéré comme nul.
Accidents ou catastrophes majeurs liés au risque de mouvement des sols
Une sensibilité potentielle aux mouvements de terrain par effondrement (cavités souterraines) peut concerner les communes
d’implantation, bien qu’aucun indice de cavités souterraines (carrières, ouvrages civils) ne soit localisé ou connu dans l’aire
d’étude. La zone d’étude présente une sensibilité faible aux mouvements de terrain pour les argiles.
L’étude de dangers a démontré la prise en compte de ce risque comme un élément potentiel d’agression pour le parc éolien.
Des études géotechniques du terrain au droit de l’emplacement de chacune des éoliennes seront réalisées avant la construction
du parc éolien et permettront alors d’anticiper ces risques.
Conformément à l’étude de dangers, le projet présente une vulnérabilité nulle aux risques de mouvement des sols et ses
incidences sont limitées.
Accidents ou catastrophes majeurs liés au risque industriel
Conformément à l’article 3 de l’arrêté du 26 août 2011 relatif aux installations de production de l’électricité utilisant l’énergie
mécanique du vent, aucune Installation Classée pour la Protection de l’Environnement de type SEVESO ni aucune installation
nucléaire de base n’est recensée à moins de 300 m des éoliennes.
L’état initial indique l’absence de plan de prévention des risques technologiques.
Le site SEVESO le plus proche est celui de TEREOS France à Origny-Sainte-Benoîte, SEVESO Seuil haut, à environ 15 km de
la ZIP. Dans les 2 km autour des éoliennes du projet, aucun site ICPE n’est recensé.
La commune d’implantation n’est concernée par aucun risque technologique majeur.
La canalisation enterrée de transport de matières dangereuses la plus proche est située à plus d'un km.
L’étude de danger a démontré la prise en compte de ces risques comme élément potentiel d’agression externe pour le parc
éolien. Le projet présente une vulnérabilité faible aux risques technologiques et ses incidences sont très faibles.
Etude d’impact sur l’environnement du parc éolien des Lupins
128
G.1-9. BILAN DES IMPACTS RÉSIDUELS SUR LE MILIEU PHYSIQUE
Ci-après,
Figure 132 des tableaux de synthèse des impacts résiduels sur le milieu physique
Code couleur des tableaux de synthèse des impacts.
Intensité des impacts (par ordre croissant) :
Positif, Nul ou Conforme à la
règlementation Négligeable Faible Modéré Fort Majeur
Durée de l’impact :
Temporaire Permanent
Sol, sous-sol
Thématique Impact identifié Typologie Evaluation de
l’impact Mesure d’évitement et de réduction
Impact
résiduel
Mesure de
compensation
Estimation de la
mesure (€)
Emprise au sol
Aménagement des aires temporaires durant
le chantier : occupation temporaire de
terres agricoles
Direct temporaire Négligeable
≈ 1,11 ha au total Limitation des emprises du chantier aux surfaces nécessaires Négligeable Non
Intégré au coût chantier
Indemnités pour les
dégâts aux cultures
(barème Chambre
d’Agriculture)
Emprise permanente de l’éolienne, création
des aires (levage, aire gravillonnée autour du
mât) et accès permanents : diminution des
surfaces de terres exploitables durant
l’exploitation. Remise en état après
exploitation
Direct permanent
Négligeable
≈ 1,77 ha occupées
(0,44 ha par éolienne)
dont 0,015 ha
imperméabilisés au sol
- 0,17 ha
imperméabilisés
fondations enterrées)
Limitation des aires conservées au strict nécessaire pour l’entretien et la
sécurité des machines
Utilisation des chemins existants, limitant le recours à de nouveaux accès
à créer
Négligeable Location des terres Intégré au coût chantier /
exploitation
Modification des
horizons géologiques
Remaniement des horizons superficiels sans
impact sur la qualité pédologique
uniquement sur les fondations
Direct permanent Faible Limitation des fosses nécessaires à la mise en place des fondations Négligeable Non Intégré au coût chantier
Perte de terre végétale,
artificialisation
Perte des horizons supérieurs de qualité
pédologique forte sur les surfaces des aires
permanentes
Direct permanent Faible
Favoriser les chemins existants et limiter le recours à la création de
nouveaux accès. Séparation de la terre végétale et réutilisation pour
remise en état ou usage local. Evacuation des terres par filière agrées si
non utilisées
Faible Non Intégré au coût chantier
Erosion des sols Possible perte lors d’épisode pluvieux Indirect temporaire Négligeable Aucune Négligeable Non -
Tassement des sols Circulation d’engins, aires de grutage et
passages de chargements
Direct temporaire ou
permanent Faible
Décompactage sur les aires de chantier libérées après la fin du chantier/
Remise en état après exploitation
Négligeable
Faible Non Intégré au coût chantier
Modification de la
structure des sols
Fondations des éoliennes recouvertes de
terre hormis un disque central Indirect permanent Négligeable Aucune Négligeable Non -
Accès et aires de levage Indirect permanent Modéré
Favoriser les chemins existants et limiter le recours à la création de
nouveaux accès
Aménagements des aires permanentes par des surfaces avec une certaine
perméabilité
Faible Non Intégré au coût chantier
Pollution des sols Accident de chantier :
remplissage/renversement d’hydrocarbures
Accidentel direct
temporaire Faible
Engagement du respect d’un Cahier Des Charges Environnemental par
toutes les entreprises du chantier
Nul à
négligeable Non Intégré au coût chantier
Vibrations Vibrations transmises au sol par la turbine
en mouvement Direct permanent Faible Expertise géotechnique préalable pour les fondations Négligeable Non -
Les impacts résiduels du parc éolien des Lupins sur les sols sont nuls à faibles. Ils ne requièrent pas de compensation.
Etude d’impact sur l’environnement du parc éolien des Lupins
ANALYSE DES IMPACTS 129
Eau
Thématique Impact identifié Typologie Evaluation de
l’impact Mesure d’évitement et de réduction
Impact
résiduel
Mesure de
compensation
Estimation de la
mesure (€)
Prélèvement et rejets Aucun prélèvement ou rejet en milieu
naturel
Direct
temporaire Nul Aucune Nul Non -
Pollution des eaux
souterraines
Risque d’accident de
chantier/d’exploitation :
remplissage/renversement
d’hydrocarbures
Accidentel, direct
temporaire Modéré à faible
Coordination SPS. Engagement du respect d’un Cahier Des Charges Environnemental par
toutes les entreprises du chantier / exploitation. Identification des zones à enjeu eau et
évitement. Aucun stockage d’hydrocarbure. Approvisionnement après information du
maître d’œuvre, par véhicules équipés de dispositif de prévention / traitement des pollutions
accidentelles. Kit anti-pollution en cas d’accident. Dispositifs pour limiter les risques de
pollution des eaux et du sol directement dans l’éolienne (cuves de rétention dans l’éolienne
par exemple) en phase exploitation et maintenance. Evacuation et gestion des produits
dangereux selon les filières agréées (bordereaux de suivis)
Faible à nul Non
Intégré au coût
chantier et
d’exploitation
Pollution des eaux
superficielles et
ruissellement
Entrainement de particules lors de
précipitations intenses
Indirect
temporaire et
permanent
Faible Zone réservée au lavage des goulottes des bétonnières. Utilisation de matériaux inertes
(grave compactée) pour les emprises aménagées.
Négligeable à
nul Non
Intégré au coût
chantier
Ecoulement des eaux
superficielles
Les éoliennes et accès participent à la
diffusion des écoulements (grave
compactée)
Direct permanent Faible Transparence hydraulique des ruissellements. Noues en pied de talus Nul à
négligeable Non
Intégré au coût
chantier
Imperméabilisation de
surfaces
Les surfaces totalement imperméabilisées
sont les surfaces des mâts et du poste qui
sont très limitées.
Direct permanent Négligeable Aucune Négligeable Non -
Les impacts résiduels du parc éolien des Lupins sur l’eau sont nuls à faibles. Ils ne requièrent pas de compensation.
Climat, air, changement climatique
Thématique Impact identifié Typologie Evaluation de l’impact Mesure d’évitement et de réduction Impact résiduel Mesure de
compensation
Estimation de la
mesure (€)
Qualité de l’air et climat
Consommation d’énergies production de gaz
à effet de serre du chantier et de la
construction des machines
Production d’électricité renouvelable
décarbonée
Direct et indirect
temporaire
Direct et indirect
permanent
Faible : compensation en moins de 1 ans
de production énergétique
Positif
Aucune
Aucune
Positif Non -
Poussières à cause de la circulation des
convois pendant le chantier
Direct et indirect
temporaire Négligeable Arrosage des pistes si nécessaire Négligeable Non
Intégré au coût du
chantier
Les impacts résiduels du parc éolien des Lupins sur le climat, l’air et l’énergie sont négligeables voire positifs. Ils ne requièrent pas de compensation.
Etude d’impact sur l’environnement du parc éolien des Lupins
130
G.2 IMPACTS SUR LE MILIEU NATUREL Les éléments ci-après sont directement extraits du volet naturaliste de l’étude d'impact réalisé par AUDDICE, document en annexe
G.2-1. IMPACTS SUR LA FLORE ET LES HABITATS
G.2-1a Impact en phase chantier
Au niveau de l’emprise des éoliennes et des infrastructures annexes (chemins, aires de grutage), les habitats seront détruits
en totalité.
Carte 78 de l’implantation du projet au regard des habitats naturels
Toutefois, la superficie concernée par l’emprise des éoliennes est faible à l’échelle de la ZIP et concerne uniquement des
parcelles agricoles, faiblement diversifiées au niveau floristique, et présentant un niveau d’enjeu très faible.
Lors de la création des chemins d’accès, ou l’utilisation des routes et chemins existants, l’impact des travaux peut se révéler
significatif, s’il concerne des haies et des bermes herbacées des routes et chemins.
En effet, il est prévu d’élargir et de rendre les chemins existants praticables pour acheminer le matériel éolien par camions.
Ces aménagements pourraient détruire des habitats refuges pour la flore. Toutefois, les milieux concernés sont des chemins
agricoles, qui présentent un enjeu très faible.
En effet, aucun boisement, haie ou prairie n’est concerné par ces aménagements.
Quant aux nouveaux chemins créés, ils traversent uniquement des parcelles agricoles aux enjeux floristiques très faibles.
Il n’y aura pas d’impacts significatifs sur la flore et les habitats au niveau de l’emprise des éoliennes et des chemins d’accès. (Cf.
Carte 78 page 130)
Lors des travaux d’implantation proprement dits, l’utilisation et le stockage de produits toxiques (huile, essence...) n’induira aucun impact
sur les habitats et la flore si les mesures de précaution et de prévention sont respectées.
Des habitats naturels ou semi-naturels peuvent également être transformés par le biais de la modification des écoulements
hydriques par les voies d’accès et les soubassements des éoliennes.
Au vu du relief, de la situation du parc éolien, et de la faible emprise du projet, aucun impact significatif n’est à prévoir à ce
niveau.
G.2-1b Impact en phase d’exploitation
Durant la phase d’exploitation, aucune action sur les habitats n’est prévue. Il n’y aura donc pas d’impact sur les habitats ni sur
la flore qui les compose durant la phase d’exploitation.
G.2-2. IMPACTS SUR L’AVIFAUNE
On distingue généralement trois catégories d’impact des éoliennes sur l’avifaune (Drewitt & Langston, 2006 ; Tosh et al., 2014) :
- La mortalité directe par collision,
- La modification et la perte d’habitats au niveau des sites d’implantation,
- Les déplacements et effets « barrière » induits par le dérangement que provoquent la construction puis le
fonctionnement des éoliennes.
G.2-2a Impact en phase chantier
Dérangements liés à la construction
Durant la phase chantier, le dérangement est occasionné principalement par la circulation liée aux livraisons de matériel et de
matériaux. En effet, un chantier éolien génère un nombre significatif de passages de véhicules. Les nuisances sonores associées
peuvent donc entrainer une diminution de la fréquentation du site par l’avifaune voire une désertion pouvant aboutir à l’échec
de couvées.
Perte, dégradation et modification d’habitat
Pendant la période de construction du parc éolien, la modification et/ou la perte d’habitats liées à la mise en place des éoliennes
et des voies d’accès peuvent avoir un impact sur les populations locales d’oiseaux (Larsen & Madsen, 2000) même si celui-ci
reste bien souvent négligeable au regard de ceux provoqués par d’autres types de projets d’aménagement (Zimmerling et al.,
2013).
Il a ainsi été montré que certains rapaces, bien que fréquentant les parcs pendant leur exploitation, évitent les sites lors de la
phase chantier pour les recoloniser ensuite (cas du Busard cendré par exemple).
Cependant, des résultats divergents ont été trouvés indiquant une augmentation de densité de population à proximité du
chantier liée à une perturbation des sols et de la végétation à l’origine d’une meilleure qualité de l’habitat pour les espèces
considérées.
Etude d’impact sur l’environnement du parc éolien des Lupins
ANALYSE DES IMPACTS 131
G.2-2b Impact en phase d’exploitation
Impacts directs liés aux collisions
Le premier impact pouvant être induit par l’implantation d’une éolienne consiste en un risque de collision des oiseaux avec
les pales ou la tour. Dans de nombreux cas, les victimes de collisions semblent peu nombreuses, non seulement dans l’absolu
mais aussi par comparaison avec les victimes d’autres constructions ou activités humaines.
Cependant, l’incidence est relativement faible si l’on considère les millions d’oiseaux qui passent par des parcs éoliens chaque
année et les millions d’oiseaux qui meurent par suite de collisions avec des lignes de transmission, des véhicules, des édifices
et des tours de communication.
Rydell et al. (2012) estiment quant à eux que les éoliennes provoquent en moyenne, en Europe et en Amérique du Nord, la
mort de 2,3 oiseaux par machine et par an.
D’après la dernière base de données du Ministère du Développement Rural, de l’Environnement et de l’Agriculture de l’Etat
fédéral de Brandenburg (Allemagne) qui répertorie l’ensemble des cas connus de collisions en Europe (Dürr, sept. 2016)., 12
356 cadavres d’oiseaux, victimes de collisions avec des éoliennes, ont déjà été signalés en Europe dont 324 en France sur la
période de 2003-2015.
Figure 133 des cas connus de collisions d’oiseay avec des éoliennes en France (Dürr, 2016)
Les oiseaux les plus touchés sont les passereaux (et notamment les espèces de petite taille comme les roitelets ainsi que les
alouettes et les martinets) et les rapaces nocturnes et diurnes (en particulier les Milans et le Faucon crécerelle), suivis des
columbidés (Pigeons bisets urbains notamment) et des laridés (en particulier la Mouette rieuse).
Ces résultats illustrent bien la grande variabilité interspécifique concernant la sensibilité à l’éolien.
Il faut toutefois noter que les oiseaux présentant les taux de collision les plus élevés, tels que certaines espèces de passereaux,
ont généralement des populations de grande taille. La mortalité associée aux éoliennes n’a donc bien souvent pas d’impact
significatif au niveau populationnel sur ces espèces (Zimmerling et al., 2013).
Parmi les espèces les plus sensibles, on peut également citer les espèces nocturnes ou celles au vol rapide. Sont également
plus vulnérables les espèces présentant des comportements de parades marqués qui évoluent alors à hauteur de pale
d’éoliennes sans prêter attention aux machines.
Les rapaces sont considérés comme étant particulièrement vulnérables car ils sont majoritairement composés d’espèces de
grande taille, dont la durée de vie est longue, la productivité annuelle faible et/ou dont la maturité est lente (Langston et Pullan,
2003).
A l’inverse, les espèces présentant les risques de collision les plus faibles sont celles passant l’essentiel de leur vie au sol
(Brennan et al., 2009 ; Winder et al., 2013).
Impacts indirects liés aux collisions
❖ Modification de l’utilisation des habitats
Les comportements d’évitement déjà observés en phase chantier peuvent perdurer voire s’aggraver lors de la phase
d’exploitation et provoquer ainsi la perturbation des domaines vitaux des espèces aviennes locales et notamment leur
déplacement vers des habitats sous optimaux (Rees, 2012).
Ces réactions d’évitement varient là encore grandement selon les espèces considérées.
Globalement, les réactions d’évitement semblent plus fortes pour les oiseaux hivernants ou en halte migratoire que pour les
oiseaux nicheurs (Winkelbrandt et al., 2000 ; Hötker et al., 2005 ; Reichenbach & Steinborn, 2006 ; Steinborn et al., 2011). Cependant,
à la différence des oiseaux nicheurs, ceux-ci peuvent utiliser des sites alternatifs, à condition qu’ils soient présents dans les
environs des parcs éoliens concernés (Schuster et al., 2015).
Plusieurs synthèses bibliographiques sur les espèces d’oiseaux sensibles à l’éolien (Hötker et al., 2006 ; Langgemach & Dürr,
2012 ; Rydell et al., 2012) mettent également en évidence une perte de zones de repos en particulier chez les oiseaux d’eau
(anatidés, limicoles et laridés) avec parfois une désertion totale du parc éolien.
Des résultats contrastés ont également été obtenus pour les oiseaux nicheurs, présentant une incidence ou non sur leur
reproduction.
Certaines espèces, dont les rapaces, utilisent de vastes zones d’alimentation et/ou de reproduction. L’installation d’éoliennes
au sein de ces zones peut conduire à leur désaffection, entraînant ainsi une réduction de l’aire vitale et une fragilisation des
effectifs locaux.
Cette perturbation des domaines vitaux liée à l’évitement des parcs éoliens est cependant controversée et semble varier selon
les espèces et la période d’installation du parc.
❖ Perturbation des trajectoires des migrateurs et des axes de déplacements locaux
L’un des impacts indirects majeurs que provoque la mise en place de parcs éoliens est un effet barrière qui impacte d’une part
les déplacements locaux et d’autre part les phénomènes migratoires. Ce second niveau d’effet peut être à l’origine d’une
modification des voies de migration préférentielles des oiseaux, et par conséquent d’une augmentation de leurs dépenses
énergétiques (Schuster et al., 2015), ou d’un risque accru de collision.
Plusieurs études scientifiques ont en effet démontré que la plupart des oiseaux identifiaient et évitaient les pales des éoliennes
en rotation.
Les études ont révélé que les passereaux et petits rapaces tendent à changer leur route de vol quelques 100 à 200 mètres
avant d’arriver sur une éolienne, de façon à la survoler ou à la contourner.
Ainsi, 5 réactions sont possibles (Figure 30) :
- Une bifurcation (évitement du parc par l’une ou l’autre extrémité),
- Un passage au niveau d’une trouée entre deux alignements d’éoliennes,
- Une traversée simple entre deux éoliennes,
- Un survol et un plongeon.
Cependant, les modifications de trajectoire les plus courantes des oiseaux migrateurs sont la bifurcation (73 %) ou le survol
(20 %). En règle générale, très peu de passages s’effectuent au travers des éoliennes quand elles sont toutes en mouvement.
En revanche, les oiseaux perçoivent le non-fonctionnement d’une éolienne et peuvent alors s’aventurer à travers les
installations. Ce comportement est de nature à accentuer le risque de collision avec les pales immobiles et les pales mobiles
voisines.
Figure 134 des réactions des oiseaux en vol confrontés à un parc éolien sur leur trajectoire (d’après Albouy et al., 2001)
Des comportements d’évitement et de perturbation des axes de vol ont été observés pour de nombreuses espèces et groupes
d’espèces et notamment pour les espèces migratrices, les oiseaux à grand gabarit comme les oiseaux d’eau.
Les espèces effectuant des migrations journalières au-dessus des parcs éoliens sont elles aussi particulièrement affectées.
Etude d’impact sur l’environnement du parc éolien des Lupins
132
Plus généralement, cette sensibilité accrue s’étend à la majorité des espèces dont le territoire s’étend sur plusieurs habitats.
C’est notamment le cas de certains rapaces qui utilisent les milieux ouverts comme territoire de chasse et nichent au sein des
zones boisées.
Si ce comportement d’évitement est un point positif dans la mesure où il permet éventuellement à un oiseau d’éviter une
collision, certaines répercussions en découlent néanmoins :
- Une modification de trajectoire qui pourra conduire les oiseaux vers d’autres obstacles (autres éoliennes, lignes
haute tension notamment),
- L’allongement de trajectoire lors des migrations, en particulier lors d’une déviation verticale et brutale ou amorcée
à courte distance, nécessite une dépense énergétique plus importante et peut être un facteur d’épuisement des
oiseaux. En effet, les réserves calorifiques sont particulièrement précieuses en périodes de migration.
Se pose ainsi la question des impacts cumulatifs, liés au développement de l’éolien dans certaines régions et certains pays, sur
les populations d’oiseaux.
G.2-2c Facteurs influençant la sensibilité des oiseaux aux éoliennes
Caractéristiques du parc éolien
Plusieurs caractéristiques inhérentes au parc éolien telles que la taille des machines (mât et pales), le nombre d’éoliennes ou
encore la configuration spatiale du parc, ont un impact non négligeable sur les taux de collision et les perturbations de l’avifaune
locale et migratrice.
Concernant la taille des machines, plusieurs auteurs ont suggéré un impact négatif plus important pour les éoliennes présentant
des mâts de grande taille : augmentation des risques de collision (Loss et al., 2013), processus d’habituation moins faciles
(Madsen & Boertmann, 2008) ou encore augmentation de la distance d’évitement notamment pour les oiseaux hivernants ou
en halte migratoire (Hötker et al., 2006).
Dürr (2011) a quant à lui observé une mortalité moins importante pour les éoliennes dont les mâts présentaient un gradient
de couleur (vertes à la base, gris/blanc au sommet) qu’il explique par une meilleure visibilité des machines pour les oiseaux
évoluant à basse altitude.
Néanmoins, c’est certainement le choix de la configuration spatiale du parc qui revêt le plus d’importance. Larsen & Madsen
(2000) ont montré des impacts plus faibles sur l’avifaune (en termes de mortalité) lorsque les éoliennes sont placées en lignes
ou agrégées en petits blocs compacts, en particulier lorsqu’elles sont disposées le long d’infrastructures existantes.
L’orientation des lignes d’éoliennes est également très importante.
D’après un rapport publié par la LPO Champagne-Ardenne en 2010, il faut éviter les parcs implantés perpendiculairement aux
couloirs de migration, qui créent un effet barrière, ainsi que le croisement de deux lignes d’éoliennes à l’origine d’effets «
entonnoir ». Ce type d’agencement des éoliennes augmente en effet les risques de collision.
Caractéristiques du site
❖ La topographie
Ce critère est particulièrement important pour les rapaces dont les couloirs de vol sont dictés par le relief et les vents
dominants. Les espèces de ce taxon utilisent en effet bien souvent les courants d’air ascendants existant au niveau des zones
de relief pour s’élever dans les airs.
Les rapaces ont donc tendance à voler plus bas au niveau des sommets, des crêtes et des falaises et ainsi à être plus vulnérables
si des éoliennes venaient à être implantées à proximité de ces éléments topographiques (Katzner et al., 2012).
❖ Le contexte écologique et paysager du site
Les parcs éoliens situés le long de couloirs migratoires ou de routes de vol, sur les pentes de collines ou les crêtes de montagne
ou encore ceux implantés au sein d’habitats de qualité pour la reproduction ou le nourrissage des oiseaux, sont ceux qui
présentent les taux de mortalité les plus élevés (Drewitt & Langston, 2006; Everaert & Steinen, 2007; de Lucas et al., 2008; Hötker,
2008; Smallwood et al., 2007; Smallwood et al., 2009; Telleria, 2009).
Par conséquent, une mauvaise planification spatiale peut résulter en une concentration disproportionnée de la mortalité aviaire
sur quelques parcs (Tarfia & Navarra en Espagne, Buffalo Ridge & APWRA aux Etats-Unis) alors que d’autres parcs implantés
dans des zones de faible activité avifaunistique (en Irlande et Grande-Bretagne notamment) présentent au contraire des taux
de mortalité bien plus faibles que ceux enregistrés en Europe et aux États-Unis (Tosh et al., 2014).
Caractéristiques des espèces
Plusieurs études ont identifié les Ansériformes (canards, oies et cygnes), les Charadriiformes (limicoles), les Falconiformes
(rapaces), les Strigiformes (rapaces nocturnes) et les Passereaux comme étant les taxons les plus impactés par les risques de
collision (Johnson et al., 2002 ; Stewart et al., 2007 ; Kuvlesky et al., 2007 ; Drewitt & Langston, 2008 ; Ferrer et al., 2012 ; Bull et
al., 2013 ; Hull et al., 2013).
La vulnérabilité des espèces d’oiseaux face au risque de collision varie en fonction d’une combinaison de facteurs incluant leur
morphologie, leur écologie, leur phénologie, leur comportement ou encore leurs facultés de perception sensorielle (Smallwood
et al., 2009 ; Carette et al., 2012 ; Marques et al., 2014). La plupart de ces caractéristiques ont déjà été abordées dans les
paragraphes précédents.
Facteurs saisonniers et météorologiques
La plus grande vulnérabilité des espèces en migration s’explique probablement par la présence de grands rassemblements
d’oiseaux sur un territoire limité et par la méconnaissance de ces espèces du risque lié aux éoliennes (Drewitt & Langston,
2008).
Les rapaces sont également particulièrement vulnérables durant les périodes automnale et hivernale lorsque les températures
sont faibles et les ascendances thermiques limitées, les contraignant à voler à plus basse altitude à la recherche de courants
d’air ascendants créés par les zones de relief (Barrios & Rodriguez, 2004 ; Camiña, 2011 ; Katzner et al., 2012).
Les conditions météorologiques sont elles aussi connues pour influencer le risque de collision des oiseaux avec les éoliennes.
Davantage de collisions sont enregistrées lors de mauvais temps (vents forts, pluie, brouillard, nuages bas) que de beau temps
(Winkleman 1992 ; Drewitt & Langston, 2006). Ceci s’expliquerait par une tendance des oiseaux à voler plus bas lors de
Les risques de collision des oiseaux ainsi que le dérangement résultant de la mise en place d’éoliennes résultent donc
d’interactions complexes entre ces différents facteurs (Marques et al., 2014). La conception des parcs éoliens doit donc
combiner plusieurs mesures, adaptées aux spécificités de chaque site, pour atténuer ces impacts négatifs.
G.2-2d Synthèse des impacts sur l’avifaune
Les parcelles concernées par le projet sont des parcelles agricoles, pauvres en espèces nicheuses qui de plus sont habituées à
des dérangements réguliers par les agriculteurs.
La phase de construction du parc éolien pourrait avoir un impact positif sur certaines espèces, comme l’Alouette des champs,
qui verraient leurs populations locales augmentées temporairement.
A contrario, le projet entrainera un impact négatif mais temporaire sur les Busards, avec une diminution de leur fréquentation,
qui peut aller jusqu’à l’échec de la reproduction si les travaux débutent pendant la période de reproduction (soit du 31 mars
au 31 juillet).
En phase d’exploitation, les risques de collisions ne sont pas négligeables. En effet, le projet éolien des Lupins est situé à
proximité d’un axe de migration identifié par Picardie Nature.
Néanmoins, la conception du projet, de façon compacte et avec une implantation des aérogénérateurs dans la continuité de
ceux déjà en place de l’autre côté de la D946, permet à l’avifaune d’anticiper la présence des éoliennes et donc de minimiser
son impact sur les migrateurs et les déplacements locaux.
L’implantation des éoliennes pourrait également avoir un impact indirect sur les stationnements de migrateurs. Cependant,
les stationnements observés de limicoles (Vanneau huppé et Pluvier doré) concernaient plutôt la partie sud de la ZIP, à près
d’1km des éoliennes projetées. De plus, les effectifs ne dépassaient pas les quelques centaines d’individus, sans commune
mesure avec les effectifs de plusieurs milliers d’oiseaux qui peuvent être observés à l’intérieur des terres à cette période de
l’année. Le projet aura donc un impact faible à modéré sur ces deux espèces dont les effectifs risquent toutefois de diminuer
au niveau du plateau agricole.
Deux zones de nidification probable d’Œdicnème criard ont également été repérées mais elle concerne la partie ouest de
l’aire d’étude immédiate avec au moins 2 individus chanteurs contactés. Malgré sa patrimonialité, cette espèce est reconnue
comme étant peu sensible à la collision avec les éoliennes d’après le Protocole de suivi environnemental des parcs éoliens
terrestres (MEDDE, 2015). Par conséquent, l’impact sur cette espèce sera faible.
Le projet affectera les oiseaux nichant au sol dans les zones cultivées et dans une moindre mesure les oiseaux qui chassent et
se nourrissent dans celles-ci. Ainsi, les espèces fréquentant ce milieu et ayant une certaine valeur patrimoniale et/ou étant
sensibles aux éoliennes, comme l’Alouette des champs, le Busard Saint-Martin, le Faucon crécerelle, l’Oedicnème criard et la
Buse variable, pourraient être impactés.
Etude d’impact sur l’environnement du parc éolien des Lupins
ANALYSE DES IMPACTS 133
Cependant, les résultats historiques de suivis post-implantation (LPO Champagne-Ardenne, 2010) permettent d’envisager un
impact direct faible et temporaire sur ces espèces puisque celles-ci semblent ne pas être affectées par les éoliennes sur le long
terme.
Par ailleurs, du fait de la présence d’habitats similaires à proximité du projet et de leur sous-occupation potentielle, aucune
conséquence négative n’est envisagée pour la plupart des espèces aviaires.
Carte 79 de l’implantation des éoliennes au regard des enjeux avifaunistiques
G.2-3. IMPACTS SUR LES CHIROPTÈRES
G.2-3a Impact en phase chantier
Lors de la phase de chantier, et en particulier lors de la création des chemins d’accès et des lieux de stockage de matériel, la
mise en place d’un projet éolien provoque généralement un impact de type destruction d’habitats : abattage d’arbres,
dégradation de milieux utilisés par les chiroptères pour leurs activités de chasse ou de reproduction, etc. (Nyári et al., 2015).
Le déplacement de la terre excavée sur le site peut également être impactant. En effet, une flore spontanée peut s’y développer
et favoriser les populations d’insectes et d’invertébrés qui par conséquent attirent les chauves-souris en quête de nourriture.
Les chemins doivent donc rester les moins attractifs possibles pour ne pas drainer les individus du secteur vers les éoliennes.
Pour cela, il suffit d’éviter la formation de flaques d’eau et de limiter les bandes enherbées au minimum pour ne pas favoriser
les populations d’insectes.
De plus, une perturbation des axes de déplacements ou un dérangement des zones de chasse peut survenir lors de la
destruction de haies ou d’arbres pour la création des accès. Un dérangement de l’estivage ou de l’hibernation peut également
advenir sur des gîtes présents à proximité du projet, ces dérangements sont liés aux bruits et vibrations causés par les engins
de chantier et de transport.
Dans le cadre du projet éolien des Lupins, il est prévu de créer des accès et des plateformes au sein des zones agricoles, il
n’est donc pas prévu de modifications importantes des habitats en place. Aucun gîte n’a été détecté au sein de la ZIP, par
conséquent, aucune destruction de gîte n’est à prévoir. Aucun impact significatif n’est à prévoir sur les chiroptères suite aux
modifications d’habitats.
G.2-3b Impact en phase d’exploitation
Impacts directs : collisions et barotraumatisme
Concernant la collision, il a été montré que les chauves-souris étaient tuées par les pales en mouvement mais pas par les pales
stationnaires, les nacelles ou les tours (Horn et al. 2008). Par conséquent, plus la longueur des pales est grande, plus l’aire
qu’elles couvrent est grande et plus l’impact sur les chauves-souris est important.
Concernant le barotraumatisme, la modification des paysages inhérente à l’installation des machines ainsi que leur éclairage
créent des conditions favorables pour les insectes volants, attirant ainsi les chauves-souris qui s’en nourrissent (Ahlén, 2003).
Selon d’autres auteurs, la principale raison poussant les chauves-souris à fréquenter les abords des éoliennes concerne les
comportements reproducteurs (Hull & Cawthen, 2013). L’hypothèse d’une incapacité cognitive des chauves-souris à
différencier les éoliennes (ou d’autres structures verticales du même type) des arbres semble séduisante. Les chauves-souris
confondraient ainsi les courants d’air provoqués par les éoliennes et ceux existant au sommet des grands arbres, courants
d’air qu’elles vont suivre pensant y trouver certaines ressources telles que de la nourriture mais aussi des opportunités sociales
(Cryan et al., 2014).
Impacts indirects
L’effet barrière provoqué par les parcs éoliens, bien connu chez les oiseaux, peut également affecter les chauves-souris en
interférant avec leurs routes migratoires ou leurs voies d’accès aux colonies de reproduction (Bach & Rahmel, 2004 ; Hötker
et al., 2006).
Des perturbations liées à la présence des éoliennes en elles-mêmes ont également été évoquées. L’émission d’ultrasons par
les éoliennes (jusqu’à des fréquences de 32 kHz) pourrait ainsi perturber les chauves-souris (Bach & Rahmel, 2004 ; Brinkmann
et al., 2011).
Ces impacts indirects des éoliennes sur les chauves-souris, bien que nettement moins documentés à l’heure actuelle que les
cas de collisions, peuvent menacer la survie à long terme de certaines espèces. Les chauves-souris sont en effet des êtres
vivants présentant une espérance de vie longue et de faibles taux de reproduction ce qui rend leurs populations
particulièrement vulnérables aux phénomènes d’extinctions locales.
G.2-3c Facteurs influençant la sensibilité des chauves-souris aux éoliennes
Facteurs météorologiques
L’activité et la mortalité des chauves-souris sont fortement influencées par des variables météorologiques comme la vitesse
du vent, la température, les précipitations, la pression atmosphérique et même l’illumination de la lune. La vitesse du vent notamment est un paramètre majeur dans la prédiction des périodes les plus à risques en termes de collision (Baerwald &
Barclay, 2011 ; Behr et al., 2011). Des études ont ainsi montré que l‘activité des chauves-souris était maximale pour des vitesses
de vent comprises entre 0 et 2 m.s-1 (Rydell et al., 2010a) et déclinait ensuite jusqu’à presque s’arrêter pour des valeurs
supérieures à 6,5 (Behr et al., 2007) voire 8 m.s-1 (Rydell et al., 2010a). La majorité des chauves-souris sont donc tuées lors de
nuits où les pales des éoliennes bougent lentement et où l’électricité produite est donc faible (Schuster et al., 2015).
L’activité des chauves-souris augmente également avec la température. Arnett et al. (2006) ont ainsi montré une augmentation
Etude d’impact sur l’environnement du parc éolien des Lupins
134
de l’activité comprise entre 7 et 13 % à 1,5 m d’altitude et entre 0 et 7 % à 22 m pour chaque degré Celsius supplémentaire,
jusqu’au seuil de 21°C au-delà duquel l’activité des chauves-souris avait tendance à diminuer. Concernant la température
minimale, il a été estimé que les périodes les plus à risques se situaient au-delà de 10°C (Brinkmann et al., 2011).
L’humidité (et notamment la présence de brouillard) fait également décroitre fortement l’activité chiroptérologique (Behr et
al., 2011).
Facteurs saisonniers
L’activité des chauves-souris, et par conséquent leur mortalité liée à l’éolien, montrent également des variations saisonnières.
Des études réalisées dans le monde entier ont ainsi montré une activité et une mortalité maximales en fin d’été et à l’automne
(Schuster et al., 2015).
Cette saisonnalité est liée au comportement migrateur de certaines espèces qui les rend particulièrement vulnérables lors de
leurs déplacements entre zones de reproduction et zones d’hibernation (transit automnal) et, dans une moindre mesure, lors
du transit printanier au cours duquel les chauves-souris quittent leurs zones d’hibernation pour gagner leurs sites d’estivage.
Outre ces phénomènes migratoires, un autre phénomène est à l’origine de fortes concentrations en chiroptères à l’automne
et donc d’une mortalité potentiellement accrue au niveau des parcs éoliens. Il s’agit du phénomène de « swarming » - ou
essaimage - qui se traduit par le rassemblement en certains sites d’un grand nombre de chauves-souris appartenant à une ou
plusieurs espèces. Ces rassemblements permettent l’accouplement des chauves-souris avant l’hibernation, la gestation
reprenant ensuite au printemps.
Facteurs paysagers
De nombreuses publications ont montré que les chauves-souris utilisaient des éléments paysagers linéaires comme les vallées
fluviales, les traits de côte ou encore les lisières forestières en tant que corridors pour leurs migrations (Nyári et al., 2015 ;
Schuster et al., 2015).
Rydell et al. (2010a) ont constaté qu’un nombre relativement faible de chauves-souris (entre 0 et 3 individus par éolienne et
par an) était tué en milieu ouvert (plaines agricoles cultivées). Cependant, plus l’hétérogénéité du paysage agricole est grande,
plus ce taux s’accroit (entre 2 et 5 individus par éolienne et par an pour des paysages agricoles plus complexes). Enfin, les taux
de mortalité sont maximaux pour les zones forestières ou côtières, en particulier sur des zones de relief (collines et crêtes),
avec 5 à 20 chauves-souris tuées par éolienne et par an.
Caractéristiques biologiques et écologiques des espèces
La sensibilité vis-à-vis des éoliennes varie également grandement selon les espèces. En Europe, les espèces présentant les
risques de collision les plus élevés, qui appartiennent aux genres Nyctalus (les Noctules), Pipistrellus (les Pipistrelles), Eptesicus
et Vespertilio (les Sérotines), présentent des similarités écologiques et morphologiques (Rydell et al., 2010b ; Hull & Cawthen,
2013). Il s’agit en effet d’espèces chassant en milieu dégagé, présentant des ailes longues et étroites et utilisant, pour détecter
les insectes volants, des signaux d’écholocation à bande étroite et forte intensité.
Ainsi, d’après Rydell et al. (2010a), 98% des chauves-souris tuées sont des espèces de haut vol chassant en milieu dégagé alors
que 60% des espèces de chauves-souris ont peu voire pas de risques de collisions étant donné qu’elles volent à des altitudes
bien inférieures à la hauteur des pales. Les Murins (Myotis sp.) et les Oreillards (Plecotus sp.), plus forestiers et moins enclins
à fréquenter les zones ouvertes, sont ainsi très peu affectés par les collisions avec les pales d’éoliennes (Jones et al., 2009).
G.2-3d Vulnérabilité des espèces
La fréquentation du site du projet éolien des Lupins par les chauves-souris est relativement élevée, avec 14 espèces recensées
au sein de l’aire d’étude immédiate. L’activité est très concentrée au niveau des cours d’eau, boisements et zones arbustives
et très faible au niveau des parcelles agricoles.
Le tableau suivant définit le risque que présente l’éolien pour les espèces recensées, selon la méthodologie établie par la SFEPM
(SFEPM, 2016), en fonction du statut régional de l’espèce et du nombre de collisions connues.
Cette méthodologie a également été reprise par le protocole de suivi environnemental des parcs éoliens terrestres validé par
la Direction Générale de la Prévention des Risques et la Fédération Energie Éolienne en novembre 2015.
Carte 80 de l’implantation des éoliennes au regard des enjeux chiroptérologiques
Etude d’impact sur l’environnement du parc éolien des Lupins
ANALYSE DES IMPACTS 135
Nom vernaculaire Nom scientifique LRR LRN
Sensibilité à l’éolien Note de
risque 0 1
(1 à 10)
2
(11 à 50)
3
(51 à 499)
4
(≥ 500)
Pipistrelle commune Pipistrellus pipistrellus LC = 2 LC 1629 3
Pipistrelle de Nathusius Pipistrellus nathusii NT = 3 NT 1199 3,5
Légende : LRR : Liste rouge régionale ; LRN : Liste rouge nationale ; NT : Quasi-menacé ; LC : Préoccupation mineure ; EN : En danger,
VU : Vulnérable, DD : Données insuffisantes, NE : Non évaluée / Sensibilité à l’éolien : les chiffres entre parenthèse correspondent à un
intervalle et ces intervalles (nombre de chiroptères impactés par les parcs éoliens en Europe (DÜRR, 2016) permettent de classer les
espèces en fonction de l’impact par collision.
Figure 135 de la vulnérabilité des chiroptères face à l’éolien en fonction de l’enjeu de conservation
La Noctule commune obtient une note de risque de 4 (SFEPM, 2016), ce qui implique une vulnérabilité très forte de cette
espèce vis-à-vis des éoliennes. Deux autres espèces présentent une vulnérabilité forte avec une note de 3,5 : il s’agit de la
Pipistrelle de Nathusius et de la Noctule de Leisler. La Sérotine commune, la Pipistrelle commune et le Grand Murin obtiennent
quant à eux une note de risque de risque de 3 soit une vulnérabilité modérée à forte aux risques de collisions. La Pipistrelle
de Kuhl et la Pipistrelle pygmée possèdent une vulnérabilité modérée aux éoliennes alors que les autres espèces (oreillards et
murins) possèdent une vulnérabilité faible.
Au regard de ces éléments, des mesures seront à prendre en compte afin d’éviter ou de réduire les impacts potentiels sur les
chauves-souris notamment pour l’éolienne 2 située à proximité.
G.2-4. IMPACTS SUR LES AUTRES GROUPES FAUNISTIQUES
Les inventaires relatifs aux mammifères terrestres, reptiles, amphibiens et aux insectes n’ont pas révélé d’espèces patrimoniales
ou sensibles. Les mammifères terrestres, peu nombreux sur le site, sont généralement peu impactés par les éoliennes car ils
sont peu tributaires des espaces occupés par les machines et les infrastructures attenantes.
Les grandes espèces de plaine, telles que le chevreuil, le lièvre ou le renard, ont des capacités d’adaptation importantes et
reprennent possession des territoires rapidement après la fin du chantier. Les micromammifères, les petits carnivores
(mustélidés) et les insectivores (hérisson) ne sont également pas sensibles aux éoliennes.
G.2-4a Impact en phase chantier
Il est probable que les mammifères (non fouisseurs) s’éloigneront du chantier pendant la période des travaux, le site pourrait
être un obstacle aux déplacements. Les galeries des rongeurs (campagnols, rats taupiers) seront possiblement détruites en
partie par les différents travaux de terrassement et d’extraction de terre.
Toutefois ces espèces recolonisent très rapidement les milieux temporairement perturbés et s’adaptent très bien à un nouvel
environnement, l’impact sur ces populations est donc négligeable.
Concernant les amphibiens et reptiles, aucune espèce patrimoniale n’a été recensée et les deux secteurs favorables hébergeant
des espèces d’amphibiens ne seront pas impactés par le projet éolien.
Les insectes sont dépendants de la flore, or les éoliennes étant positionnées dans les étendues de cultures agricoles, aucun
impact significatif ne sera à constater sur ce groupe taxonomique.
G.2-4b Impact en phase exploitation
Une fois les éoliennes érigées, les impacts attendus du parc sur les mammifères terrestres seront peu importants, voire
négligeables. Concernant les autres groupes faunistiques, les impacts seront négligeables.
Carte 81 de l’implantation des éoliennes au regard de la synthèse des enjeux écologiques
Au final, les impacts sur l’ensemble des autres groupes faunistiques (mammifères terrestres, amphibiens, reptiles et insectes)
seront non significatifs, que ce soit en phase chantier ou en phase d’exploitation. (Cf. Carte 81 page 135)
Etude d’impact sur l’environnement du parc éolien des Lupins
136
G.2-5. IMPACTS SUR LES ZONES NATURELLES D’INTÉRÊT RECONNU
(HORS NATURA 2000)
Les 4 éoliennes du projet sont situées dans des parcelles cultivées intensivement et leurs biotopes associés (chemins
agricoles...), qui ne présentent pas d’intérêt particulier du point de vue de la flore et des habitats. 4 ZNIEFF I et 2 ZNIEFF II
se trouvent à moins de 3 km du projet. Citons notamment la présence de la ZNIEFF de type II « Vallée de l’Oise de Hirson à
Thourotte », située en bordure même du projet et des 2 ZNIEFF de type I situées à 600 mètres de la ZIP que sont la « Vallée
de l’Iron, d’Hannapes à Lavaqueresse » et l’« Ensemble de pelouses de la vallée de l’Oise en amont de Ribemont et pelouse
de Tupigny ».
Les autres zones naturelles d’intérêt écologique sont toutes situées à plus de 3,5 km du projet.
G.2-5a Impact en phase chantier
Au regard des distances séparant les ZNIEFF du projet et surtout du fait que les éoliennes soient implantées en milieu agricole,
les travaux de construction du parc éolien n’auront pas d’impact sur la flore et les habitats déterminants des ZNIEFF.
Concernant les insectes, les mammifères et les amphibiens, nous avons vu que le projet n’aura aucune incidence sur ces
groupes faunistiques. Nous pouvons donc en déduire que le parc éolien des Lupins n’aura pas d’impact sur les insectes, les
mammifères et les amphibiens déterminants de ZNIEFF. Et ce, d’autant plus, que les habitats en présence sont peu propices à
ces trois groupes.
Enfin, la ZNIEFF de type II « Vallée de l’Oise de Hirson à Thourotte » abrite plusieurs espèces d’oiseaux déterminantes Parmi
celles-ci, ont été recensées en période de nidification le Busard des roseaux, le Chevalier guignette, le Faucon hobereau et le
Vanneau huppé. La Cigogne blanche a également été contactée en migration.
La construction du parc éolien peut tout au plus mener à une légère perte du territoire de chasse pour les rapaces qui chassent
en plaine agricole, que sont les Busards cendré et des roseaux notamment. Toutefois, cet impact est faible et temporaire,
d’autant plus qu’ils pourront se reporter sans difficulté sur les milieux environnants.
De ce fait, au regard de la distance entre ces ZNIEFF et le chantier, les travaux n’auront pas d’incidences sur les oiseaux
nicheurs de ces ZNIEFF.
Nous pouvons donc affirmer que les travaux de construction du parc éolien n’auront pas d’impact significatif sur les zones
naturelles d’intérêt reconnu du secteur.
G.2-5b Impact en phase d’exploitation
En phase d’exploitation, le Busard des roseaux n’est pas soumis aux risques de collisions (European commission, 2011 et DREAL
Lorraine, 2010). Cependant, selon la DREAL Lorraine (2010), les éoliennes impactent, par un « effet barrière », le
comportement en vol du Busard des roseaux, que ce soit en migration active ou en chasse. Il semble en effet conserver une
distance de sécurité vis-à-vis des éoliennes estimée supérieure à 200 mètres.
De ce fait, le parc éolien n’aura pas d’impact direct sur le Busard des roseaux. Bien que cet effet barrière puisse conduire à
une perte de territoire de chasse pour l’espèce, le Busard des roseaux pourra se reporter sur les nombreux milieux similaires
à proximité.
Le Chevalier guignette, non nicheur sur le site, n’est pas affecté par les risques de collision avec les éoliennes et se cantonne
aux cours d’eau et plans d’eau. De ce fait, le parc éolien n’aura pas d’impact sur l’espèce.
Des perturbations au sein des zones d’hivernage ne sont pas à exclure pour le Vanneau huppé. Toutefois, la ZIP ne représente
qu’une faible surface du domaine vital de cette espèce par rapport aux vastes zones d’hivernage présente dans le nord de la
France.
Enfin, le Faucon hobereau et la Cigogne blanche présentent une certaine sensibilité à l’éolien (niveau de sensibilité de 2 d’après
le Protocole de suivi environnemental des parcs éoliens). Néanmoins, ces deux espèces sont non nicheuses et vues une seule
fois de passage au sein de la ZIP.
De ce fait, l’exploitation du parc éolien des Lupins n’aura pas d’impact sur les espèces d’oiseaux déterminantes des ZNIEFF.
Nous pouvons donc affirmer que l’exploitation du parc éolien n’aura pas d’impact significatif sur les zones naturelles d’intérêt
reconnu du secteur.
G.2-6. IMPACTS SUR LE RÉSEAU NATURA 2000
Un seul site Natura 2000 est présent dans un rayon de 20 km autour du projet éolien des Lupins : la ZSC FR2200387 « Massif
forestier du Regnaval ». (Cf D.2-1c en page 52)
Les 4 éoliennes du projet sont situées dans des parcelles cultivées intensivement et leurs biotopes associés (chemins
agricoles...), qui ne présentent pas d’intérêt particulier du point de vue de la flore et des habitats.
De ce fait, aucune incidence n’est à prévoir sur les habitats et la flore du réseau Natura 2000.
Aucune espèce animale d’intérêt communautaire n’a justifié la désignation de ce site.
De ce fait, le projet ne nécessite pas d’étude d’incidences Natura 2000.
G.2-7. BILAN DES IMPACTS RÉSIDUELS SUR LE MILIEU NATUREL
La phase chantier temporaire est séparée de la phase d’exploitation aux impacts permanents (durée d’existence de l’éolienne).
Les tableaux sont présentés ci-après.
Critères Niveaux Symbole
Négatif significatif très fort -5
Négatif significatif fort -4
Négatif significatif moyen -3
Négatif significatif faible -2
Négligeable -1
Nul 0
Positif significatif faible +1
Positif significatif moyen +2
Positif significatif fort +3
Positif significatif très fort +4
Figure 136 de l’échelle de classification de l’intensité de l’impact
G.2-7a En phase chantier
Aspects
considérés
Nature de l’impact
potentiel
Intensité
avant
mesures
Mesures Intensité
résiduelle
ZNIR / Flore et habitats
Dégradation des chemins agricoles -1 Sans objet -1
Faune (hors avifaune et
chiroptères)
Dérangements et
perturbations -1
Chantier en dehors de la période de reproduction de l’avifaune et donc
des autres groupes faunistiques -1
Avifaune
Dérangements et perturbations. Destruction de
milieux d’alimentation -2 Adaptation de la période des travaux -1
Chiroptères Dérangement et
perturbations -1 Sans objet -1
Figure 137 de la synthèse des mesures et des impacts en phase chantier
Lors de la phase de travaux, les impacts potentiels devraient concerner uniquement l’avifaune et les autres faunes hors
chiroptères. Cependant, les dérangements occasionnés devraient être faibles, d’autant plus après la mise en application des
mesures de réduction de l’impact.
Etude d’impact sur l’environnement du parc éolien des Lupins
ANALYSE DES IMPACTS 137
G.2-7b En phase d’exploitation
Aspects
considérés
Nature de l’impact
potentiel
Intensit
é
avant
mesure
s
Mesures
Intensité
résiduell
e
ZNIR / Flore et
habitats Sans objet 0 Sans objet 0
Faune (hors
avifaune
et chiroptères)
Sans objet 0 Sans objet 0
Avifaune
Perte d’habitats -2
Conception du parc
Début des travaux hors période de
nidification
-1
Mortalité par collisions -3
Conception du parc
Bridage (migrateurs nocturnes)
Suivi de mortalité de l’avifaune
Protection des nichées de busards
-1
Autres impacts indirects -2
Conception du parc
Début des travaux hors période de
nidification
Suivi de l’activité de l’avifaune
-1
Chiroptères
Perte d’habitats -2 Conception du parc -1
Mortalité par collisions et
barotraumatisme -3
Conception du parc
Bridage des 4 éoliennes
Soutien financier au programme SOS
Chauves-
souris de Picardie Nature
Suivi de mortalité des chiroptères
-1
Autres impacts indirects -2 Suivi d’activité des chiroptères -1
Figure 138 de la synthèse des mesures et des impacts en phase d’exploitation
En phase d’exploitation, les impacts potentiels occasionnés par les éoliennes ne devraient concerner que l’avifaune et les
chiroptères, principaux groupes taxonomiques impactés de manière générale.
Ces impacts potentiels se traduisent par des collisions et du dérangement mais avec une faible intensité ne remettant pas en
cause la dynamique des oiseaux et des chauves-souris présents sur le site. La mise en place des mesures d’évitement, de
réduction et d’accompagnement devrait réduire ces impacts.
Les suivis post-implantation devraient permettre un contrôle de l’impact potentiel et la mise en place de nouvelles mesures si
nécessaire.
G.2-8. IMPACTS AU TITRE DES ESPÈCES PROTÉGÉES (DOSSIER CNPN)
G.2-8a Evaluation de la destruction d’espèces protégées
Concernant l’avifaune, l’impact du projet éolien sera faible, les principaux enjeux ayant été pris en compte.
La taille des trouées est par ailleurs respectée pour permettre aux oiseaux migrateurs de bénéficier d’espaces assez larges
pour évoluer sans risques de collision.
Afin de ne pas perturber la nidification des populations aviaires, les travaux de terrassement des éoliennes et des nouveaux
chemins d’accès ne devront pas débuter pendant la période s’étalant du 31 mars au 31 juillet.
Pour les chauves-souris, compte tenu de l’éloignement du mât des éoliennes (plus de 200 m) des secteurs à enjeux forts, on
peut considérer que l’impact résiduel pour les chiroptères est négligeable.
Sous réserve du respect des mesures énoncées ci-avant, le projet n’aura pas d’incidences négatives significatives sur la faune
protégée, aucun impact résiduel significatif n’est engendré par le projet. À ce titre, il n'apparait pas nécessaire de solliciter
l’octroi d’une dérogation à l’interdiction de destruction de spécimens d’espèces protégée
G.2-8b Evaluation de la destruction d’habitats d’espèces protégées
Les éoliennes et les chemins d’accès seront implantés dans des parcelles cultivées et le long de chemins agricoles. Les mesures
d'évitement mises en place dans la conception du projet ont visé à éviter l'ensemble des milieux à enjeux aussi bien pour la
faune que pour la flore. Ainsi, les zones de nidification pour les espèces d’oiseaux à enjeux ou les habitats particuliers pour le
bon accomplissement du cycle biologique d’espèces à enjeux ont été prises en compte et ne seront pas impactées.
L'application de mesures d'évitement et de réduction permet de conclure à un impact résiduel nul sur les habitats d'espèces.
Il n'apparaît donc pas nécessaire de solliciter l’octroi d’une dérogation à l’interdiction de destruction d’habitats d’espèces
protégées.
G.2-8c Conclusion
Ainsi, le projet éolien des Lupins ne remet pas en cause le bon accomplissement du cycle biologique des espèces protégées
recensées et ne remet en aucune manière en cause l’état de conservation des espèces. Une demande de dérogation au titre
de l’article L.411-2 du Code de l’Environnement n’est donc pas nécessaire.
Etude d’impact sur l’environnement du parc éolien des Lupins
138
G.3 IMPACTS SUR LE MILIEU HUMAIN
G.3-1. IMPACTS SUR LA POPULATION
G.3-1a En phase chantier
Le chantier du parc éolien n’a pas d’effet direct sur l’habitat, du fait de l’éloignement de la zone de chantier. Les effets indirects
possibles sont liés aux nuisances de circulation et leurs bruits (voir au chapitre G.1-5 en page 124 et au G.3-6 en page 142).
G.3-1b En phase d’exploitation
Eloignement des habitations et zones destinées à l’habitat
Une des mesures préventives (évitement) pour les riverains est de l’ordre du recul de toute construction à usage d’habitation,
conformément à la réglementation. Ainsi, toutes les éoliennes du projet seront implantées à plus de 500 m des habitations et
de toute zone destinée à l’habitation définie dans le document d’urbanisme opposable en vigueur au 13/07/2010. Précisément,
les éoliennes sont distantes de plus de 580 m de l'écluse d'Hannapes non habituée et de 780 m de l'habitation la plus proche
ou zone destinée à l’habitat. Dans un périmètre de 500 m des éoliennes, ne sont concernées que des espaces à vocation
agricole dans les communes de : Hannapes (commune d’implantation), Iron, Lesquielles-Saint-Germain et Tupigny.
Impact brut résiduel direct, permanent Nul
Le parc éolien des Lupins ne limite pas le développement urbain tel que défini dans le document d’urbanisme communal en
vigueur.
Commune
(Population totale
INSEE 2013)
Document d’urbanisme Ecart à la
limite
communale
Distance des éoliennes les plus proches
Etat de la
procédure
opposable en
vigueur 13/07/2010
/aujourd’hui
lieux-dits à moins de 1 km et
bourgs
Zone destinée
à l’habitation selon le doc. opposable
Hannapes
(304 habitants)
PLUi
(27/11/2014)
Non / Oui Commune
d’implantation
Écluse non habitée (E1 à 580 m),
les Converts (E2 à 780 m), le
Cavin des morts (E1 à 900 m), le
moulin (E1 à 900 m), Jérusalem
(E2 à 1 100 m)
Le Bourg (E2 à 850 m et E1 à
900 m).
780 m de E2 à
l'est
Iron
(235 habitants)
RNU Non / Non E4 à 150 m Jérusalem (E2 à 1 050 m)
Le Bourg (E4 à 1 650 m)
Sans objet
Tupigny
(352 habitants)
RNU Non / Non E3 à 350 m Ecluse non habitée (E3 à 950 m)
Le Bourg (E1 à 1 350 m)
Sans objet
Lesquielles-Saint-
Germain
(817 habitants)
RNU Non / Non E4 à 400 m Le Bourg (E3 à 2 300 m)
la Maison Rouge ‘E3 à 1 600 m)
Sans objet
Vénérolles
(231 habitants)
PLUi
(27/11/2014)
Non / Oui E2 à 900 m Le Bourg (E2 à 2 250 m) E2 à 2 050 m
La Neuville-lès-
Dorengt
(399 habitants)
RNU Non / Non E2 à 1 400 m Le Bourg (E2 à 3 400 m) Sans objet
Grand-Verly
(145 habitants)
RNU Non / Non E3 à 2 400 m Le Bourg (E3 à 3 700 m) Sans objet
Dorengt
(157 habitants)
RNU Non / Non E4 à 2 600 m Le Bourg (E2 et E4 à 2 700 m) Sans objet
Vadencourt
(577 habitants)
RNU Non / Non E3 à 3 300 m Le Bourg (E3 à 3 800 m) Sans objet
Les distances arrondies à 50 m près sont données ici à titre indicatif. Ne sont mentionnées que les distances à l’éolienne la plus proche, tel
que figurées dans la carte suivante. RNU : Règlement National d’Urbanisme ; PLU : Plan Local d'Urbanisme. PLUi : Plan Local d'Urbanisme
Intercommunal. CC : Carte Communale. Sources : DGALN-sudocUH (enquête auprès des DDT(M) et DREAL hors Mayotte), DGCL
(communes au 1er janvier 2015). DATAR, 2016 in Etat par commune des POS, PLU et cartes communales (CC) au 31 décembre 2015.
Mise à jour manuelle du PLUi en juil.2017
Figure 139 de la distance d’éloignement à l’habitat des éoliennes les plus proches
Parmi les communes les plus proches du projet, sont étudiées les communes dotées d’un document d’urbanisme opposable
définissant des zones destinées à l’habitat :
- Iron, Lesquielles-Saint-Germain et Tupigny sont sous les modalités du Règlement National d’Urbanisme (RNU). Ces
3 communes ne disposent donc pas d’un document d’urbanisme opposable aujourd’hui.
- Hannapes dispose d'un plan local d'urbanisme intercommunal (PLUi) approuvé après juillet 2010. Elle bénéficie donc
d’un document d’urbanisme opposable aujourd’hui.
Le parc éolien des Lupins s’insère dans un environnement dominé par les parcelles de cultures. Les zones d’habitation se
concentrent au sein des bourgs et dans de nombreux petits hameaux. Quelques hameaux sont situés autour du projet ; aucun
dans la zone d’étude.
L’aire de 500 m autour des éoliennes et les écarts aux habitations et zones destinées à l’habitat les plus proches sont indiqués
sur la Carte 82. Elle présente également les zonages destinés aux habitations tels que reportés selon le plan local d'urbanisme.
Le tableau précédent renseigne les distances d’éloignement les plus proches entre les habitations riveraines ou les zones
destinées à l’habitation, et les éoliennes du projet de parc éolien des Lupins.
L'habitation la plus proche du parc éolien des Lupins est l'écluse d'Hannapes. Localisée à 580 mètres à l'ouest de l'éolienne E1,
elle n'est pas habitée à ce jour. Les autres habitations les plus proches sont situées à Hannapes : les Converts (E2 à 780 m), le
Cavin des morts (E1 à 900 m), le Moulin (E1 à 900 m), Jérusalem (E2 à 1 100 m), le Bourg (E2 à 850 m et E1 à 900 m), et à
Iron : Jérusalem (E2 à 1 050 m), tandis que le Bourg est plus éloigné (E4 à 1 650 m). Ainsi, on recense 2 hameaux isolés, et le
bourg de Hannapes avec ses franges à moins de 1 km du projet. Le hameau le plus proche du parc dans la commune de
Lesquielles-Saint-Germain est celui de La Maison Rouge, l'éolienne E3 en est distante de 1 600 m.
Hannapes fait l’objet d’un document d’urbanisme opposable aujourd’hui. Aucune zone destinée à l’habitation du PLUi n’est
présente à mins de 500 m du parc éolien, la plus proche étant située à 780 m de E2. De même, celle de Vénérolles est à plus
de 2 km des éoliennes.
Les éoliennes du parc éolien des Lupins sont éloignées de plus de 500 m de toute construction à usage d’habitation ou de
toute zone destinée à l’habitation définie dans le document d’urbanisme opposable en vigueur à la date définie dans l’arrêté
ICPE (13/07/2010).
Acceptation de l’éolien par les riverains
De nombreuses études ou sondages ont été réalisés au cours des dernières années afin d’analyser la perception des
populations vis-à-vis des installations éoliennes. Ces différentes études montrent une bonne acceptation des énergies
renouvelables en général et de l’éolien en particulier en France. 75% des riverains d’un parc éolien ont une image positive des
énergies éoliennes (IFOP pour FEE, 2016). 68 % des personnes interrogées seraient prêtes à accueillir des éoliennes sur leur
commune de résidence (IPSOS pour SER, 2012). 71% des habitants de communes situées à moins d’un kilomètre d’un parc
éolien estiment que les éoliennes sont bien implantées dans le paysage (CSA pour FEE, 2015).
Eléments de cadrage : résultats du sondage "Les français habitant une commune à moins de 1 km d’un parc éolien en
2015"
Avant la construction, les habitants de communes à proximité d’un parc éolien étaient partagés entre indifférence et confiance à l’égard
de cette implantation près de chez eux.
Toutefois, dans le même temps, ils racontent avoir manqué d’informations sur le projet (seuls 38 % des habitants disent avoir reçu
l’information nécessaire avant la construction du parc éolien), une information dont « ils auraient eu besoin ».
Aujourd’hui, les habitants allouent avant tout un bénéfice environnemental à l’implantation du parc, en reconnaissant un engagement
de leur commune « dans la préservation de l’environnement » (61 % d’accord). En revanche, ils se prononcent plus difficilement sur
les avantages économiques, qu’ils perçoivent plus difficilement : 43 % seulement pensent que l’implantation du site génère de
« nouveaux revenus ». Et très peu voient dans le parc un atout pour l’attractivité de leur territoire (nouveaux services publics, création
d’emplois, implantation d’entreprises).
Quel impact sur le quotidien des habitants ?
Au quotidien, trois habitants sur quatre disent ne jamais entendre les éoliennes fonctionner et pensent qu’elles sont « bien implantées
dans le paysage » (respectivement 76 % et 71 %).
Pour les habitants, l’équation coûts/bénéfices ne parait pas évidente : 61 % ne savent pas trancher (ni avantages ni inconvénients),
devant 20 % qui y voient plus d’avantages que d’inconvénients et 12 % qui en soulignent les inconvénients. Là encore, un manque
d’information sur l’activité même du parc est identifié par ce sondage.
En conclusion, les habitants gardent dans l'ensemble une bonne image de l’énergie éolienne (note moyenne de 7/10). Plus
de 2/3 des riverains en ont une image POSITIVE et 71 % d’entre eux les considèrent bien implantées dans le paysage.
Etude d’impact sur l’environnement du parc éolien des Lupins
ANALYSE DES IMPACTS 139
Source. OSM 2016, MOS DREAL 2010 pour les zones de bâti indifférencié, IGN scan25, report sur Hannapes du PLUi de l'ancienne Communauté de Communes de la Thiérache d'Aumale. Les distances sont approximatives et données à titre indicatif. Pour plus de
lisibilités, toutes les distances ne sont pas indiquées.
Carte 82 d’éloignement des éoliennes aux habitations et aux zones destinées à l’habitat
Etude d’impact sur l’environnement du parc éolien des Lupins
140
En outre, sur certains parcs, les riverains considèrent qu’elles constituent une plus-value pour leur territoire et seraient prêts
à payer pour conserver leurs éoliennes [« l’acceptabilité sociale des éoliennes : des riverains prêts à payer pour conserver
leurs éoliennes - enquête sur quatre sites éoliens français », MEEDDAT/CGDD/SEIDD avril 2009 - Aurore FLEURET et
Sébastien TERRA].
Ces sondages montrent que les parcs éoliens prennent aujourd’hui en compte les enjeux de cadre de vie pour les riverains
(bruit, paysage par exemple). Cette intégration environnementale est directement favorisée par la démarche de l’étude
d'impact, comme développée ici pour le parc éolien des Lupins.
Ils montrent également que l’information du public en général est attendue en amont du projet et durant toute l’exploitation
du parc éolien. Aussi, le maître d’ouvrage s’est attaché à développer le volet concertation dès l’amont du parc éolien des
Lupins (voir le volet « concertation »).
G.3-2. COMPATIBILITÉ AVEC L ’AFFECTATION DES SOLS
La zone de projet concerne exclusivement le territoire de la commune d’Hannapes.
G.3-2a SCoT
Aucun Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) n’est en vigueur sur la commune concernée par le projet.
G.3-2b Compatibilité avec le document d’urbanisme des communes d’implantation
Le document d’urbanisme en vigueur sur la commune d’Hannapes est le Plan Local d’Urbanisme Intercommunal de la
Communauté de Communes de la Thiérache d'Aumale, aujourd'hui fusionnée dans la Communauté de Communes de
Thiérache Sambre et Oise.
Le projet ne concerne que des espaces agricoles dans le zonage "Ae" d'Hannapes selon le document d'urbanisme arrêté au 28
juin 2017. Avant l’approbation de sa révision allégée, le projet est en zone A.
- En effet, le conseil municipal de la commune d'Hannapes dans sa délibération en date du 24/02/2017 indique
solliciter Monsieur le Président de la Communauté de Communes de Thiérache Sambre et Oise pour faire modifier
le secteur d'implantation du parc éolien des Lupins de zonage agricole "A" en "Ae", secteur agricole où les éoliennes
peuvent être autorisées.
- Ainsi, la révision allégée n°2 du PLUi est prescrite le 23/05/2017 précisant qu'elle « s’inscrit dans le cadre de ces
objectifs généraux [… ] et permettra plus particulièrement […] sur la commune d’Hannapes, la modification du zonage
de la zone agricole en vue de créer un secteur Ae permettant l’installation de parc éolien. »
- Le projet de la révision allégée n°2 du PLUi est arrêté le 28/06/2017, à l’unanimité. Le bilan de la concertation de
la révision indique qu'« aucune observation de nature à remettre en cause les orientations retenues n'[a] été relevée ». le
bilan est qualifié comme « favorable ».
Ces 3 délibérations sont annexées au dossier (voir Annexe 6 : Délibérations concernant l’urbanisme sur la commune
d'Hannapes en page 202).
Le projet ne concerne aucun élément de la trame végétale protégée au titre de l’article L.123-1-5 7° du Code de l’Urbanisme.
Les fondations des éoliennes sont toutes situées en dehors du zonage d'aléa de sensibilité forte des risques liés aux remontées
de nappe. En effet, une étude a été réalisée avec un géomètre afin de placer la fondation de l'éolienne E1 en dehors de la zone
d'aléa fort aux remontées de nappe.
Source. Extrait PLUi de l'ancienne Communauté de Communes de la Thiérache d'Aumale avant sa révision allégée en 2017. Scan 25 IGN
Carte 83 du zonage des documents d’urbanisme opposable dans l’aire d’étude immédiate (extrait)
Etude d’impact sur l’environnement du parc éolien des Lupins
ANALYSE DES IMPACTS 141
G.3-3. IMPACTS SUR LE CONTEXTE SOCIO-ÉCONOMIQUE
G.3-3a L’emploi
Comme mentionné au chapitre « état initial », la filière éolienne crée des emplois directs et indirects, pour la création, le
développement, l’installation, l’exploitation et la maintenance des équipements.
A fin 2016, l’éolien26 représente 15 870 emplois éoliens localisés en France (contre 5 000 en 2007), au sein de 800 sociétés.
On peut escompter environ 57 000 personnes en 2020 pour satisfaire les objectifs de production d’électricité d’origine
renouvelable. Ces emplois en France sont à comparer aux 118 000 emplois actuels dans la filière éolienne allemande et aux
368 000 emplois actuels en Europe. Comme indiqué dans l’état initial, on évalue à 1 520 emplois (équivalents temps plein) liés
à l’éolien en région Hauts-de-France.
L’installation et la maintenance des parcs nécessitent de faire appel à des prestataires locaux. Chaque emploi dans la fabrication,
l’installation, l’exploitation et l’entretien des éoliennes et de leurs composants, induit au minimum un emploi de plus dans les
secteurs connexes de l’industrie. Ces secteurs comprennent les expertises, les activités juridiques, la planification, la recherche,
les finances, les ventes, la commercialisation, la publication et l’enseignement.
- En associant les PME locales (industries électriques ou électroniques, construction, mécanique, BTP) au
développement de l’éolien, une étude de l’ADEME a montré que 62 % de l’investissement d’une centrale pouvait
revenir en France [source. SER/FEE].
- En moyenne, la fabrication et l’installation d’aérogénérateurs (période de travaux et d’assemblage) emploient
6 personnes par an et par MW produit, soit ici 86 emplois pour le parc éolien des Lupins. L’Agence
Méditerranéenne de l’Environnement en région Languedoc-Roussillon estime que chaque nouveau parc permet de
créer 0,38 équivalents temps-plein / MW, soit ici 9,2 nouveaux emplois équivalent temps plein.
Durant les chantiers, le Maître d’Ouvrage fera autant que possible appel à la ressource humaine locale pour les travaux de
Génie Civil et de raccordement électrique (préparation du site, création des voies d’accès, enfouissement des réseaux, etc.).
L’approvisionnement local des matériaux pour les fondations (ciment) et les pistes (grave compactée) sera favorisé.
La maintenance du parc éolien des Lupins durant son exploitation pourra être confiée aux services de maintenance de
NORDEX ou VESTAS (prévoir 1 création d’emploi direct pour 5 éoliennes, soit environ 0,8 temps-plein crée pour la
maintenance uniquement du parc éolien des Lupins). Les centres de maintenance les plus proches sont localisés en région
Hauts-de-France : Bapaume (62) à 70 km pour VESTAS, et Laon (02) à 45 km pour NORDEX.
Impact brut résiduel direct et indirect, permanent Positive
L'effet de l’exploitation du parc éolien des Lupins sur l’emploi sera donc positive.
G.3-3b Développement économique local
Selon le guide de l’étude d’impacts sur l’environnement des parcs éoliens terrestres – Déc. 2016, les parcs éoliens sont à
l’origine d’effets positifs sur le milieu humain par la création d’emplois directs et indirects.
Milieu humain Exemples d’impacts positifs
Economie locale et développement durable
Retombées fiscales pour les collectivités Dynamisation de l’emploi local
Création d’une dynamique locale de développement durable
Source. MEEM, 2016.
Figure 140 d’exemples d’impacts positifs d’un parc éolien sur l’économie locale et mesures associées
Le parc éolien des Lupins intervient fortement dans l’économie locale en générant des retombées économiques directes et
indirectes :
- Fiscalité locale pour la commune d’implantation, la Communauté de Communes, le département, la région,
- Indemnitér/redevance perçu par les exploitants/ propriétaires des parcelles concernées par l’implantation et
indemnité pour le survol,
- Prise en charge par le maître d’ouvrage de l’entretien des nouveaux accès, le cas échéant,
- Surcroît de l’activité locale pour des travaux publics (entreprises générales), mais aussi l’hébergement et la
restauration (repas et nuitées) principalement pendant la période de chantier.
D = Dépassement retenu ; E = Emergence prévisionnelle ; Lamb = Niveau ambiant prévisionnel
Figure 149 des niveaux sonores après optimisation – période nocturne avec V117 – vent de sud-ouest
Selon nos estimations et hypothèses retenues, le plan d’optimisation de fonctionnement déterminé pour la variante composée
de la VESTAS V117 permettra de respecter les seuils réglementaires nocturnes et n’engendrera pas de dépassement.
Impact résiduel direct et permanent (intermittence) Conforme à la réglementation
G.3-6c En conclusion
Dans le cadre du parc éolien des Lupins, une étude d’impact acoustique a été réalisée. Elle s’appuie sur :
- Une campagne de mesures de bruit de 11 jours, corrélée à un relevé météorologique permettant de caractériser
l'état initial sur le site dans 7 Zones à Emergence Réglementée (ZER) proches du projet.
- Un calcul de la propagation sonore depuis les éoliennes, à partir d'une modélisation géométrique et acoustique 3D
du site et du projet, permettant de quantifier leur impact sur les bâtiments les plus proches.
- Une analyse croisée des 2 éléments précédents permettant le calcul des émergences réglementaires pour les
2 classes homogènes définies pour le principal secteur de vent du site (sud-ouest) et selon les périodes horaires
diurne (05h-22h), et nocturne (22h-05h).
Sur la base des conditions rencontrées pendant la campagne de mesures, des données et hypothèses prises en compte dans
la modélisation et les calculs, l’étude d’impact acoustique du parc de 4 éoliennes NORDEX N117 ou VESTAS V117, met en
évidence :
· Une sensibilité faible du projet en période diurne, et l’absence de dépassements du seuil réglementaire
Etude d’impact sur l’environnement du parc éolien des Lupins
ANALYSE DES IMPACTS 147
· Une sensibilité faible du projet en période nocturne avec les éoliennes de type VESTAS V117.
· En période nocturne, avec une sensibilité localement modérée à probable nécessitant le recours à des modes de
fonctionnement optimisés sur certaines vitesses de vent.
· Le respect des seuils réglementaires en limite de périmètre de mesure de bruit de l’installation.
· L’absence de tonalité marquée des éoliennes.
Des mesures de réception acoustique devront être réalisées dans l’année suivant la mise en service des éoliennes, afin de
vérifier la conformité réglementaire du parc éolien et d’ajuster les modes de fonctionnement optimisés le cas échéant.
G.3-7. IMPACTS SUR LES CIRCULATION ET INFRASTRUCTURES Rappel. L’étude de dangers met en évidence que le projet de parc éolien présente des niveaux de risques acceptables pour les enjeux
humains présents dans les périmètres de scénarios de dangers considérés.
G.3-7a Circulation et sécurité
En phases chantier
La description du projet estime le nombre de camions ou convoi exceptionnel pour l’acheminement des différents éléments
composant le parc éolien des Lupins.
Pour le parc éolien des Lupins, environ 850 camions ou engins devraient arriver jusqu’au site, répartis durant les phases du
chantier s’étalant sur la durée du chantier.
Avec l’acheminement du matériel et de la main d’œuvre, la phase chantier du projet implique une certaine modification du
trafic routier localement, susceptible de générer des contraintes de circulation. Le nombre de véhicules est variable selon les
phases du chantier, avec des pics lors des terrassements pour aménagement des accès ou encore coulage des fondations.
Le trafic routier local sera donc ponctuellement perturbé pendant la phase de chantier et la circulation des engins du chantier
pourrait générer un risque vis-à-vis de la circulation routière.
L’impact des travaux du parc éolien des Lupins sur les conditions locales de circulation est qualifié de faible.
Des mesures seront prises et concertées en temps voulu avec les élus et les services compétents pour limiter la gêne aux
riverains. Des dispositions particulières seront prises, notamment en adaptant la signalisation routière si nécessaire afin
d’assurer la sécurisation de la circulation. Ces dispositions seront concertées au préalable avec les gestionnaires de voiries
concernées.
- Des plans d’accès et éventuellement des fléchages seront mis à la disposition des entreprises amenées à intervenir
sur le chantier.
- Des ralentissements (30 km/h) peuvent être imposés sur la zone de chantier.
- Lors de l’acheminement des pales, l’étude d’accès pourra éventuellement recommander le déplacement temporaire
d’éléments de bords de route ou de mobilier urbain.
Dans tous les cas, des permissions de voiries seront demandées au gestionnaire de la voirie avant le démarrage des travaux,
afin de connaître et d’intégrer leurs prescriptions aux modalités d’accès au chantier.
Par ailleurs, bien que le chantier soit interdit au public, les voies d’accès ne sont en général pas fermées au public ou aux
exploitants de parcelles agricoles desservies par les chemins d’accès.
Avec ces mesures, l’impact résiduel sera négligeable.
Impact brut direct et temporaire Faible
Impact résiduel direct et temporaire Négligeable
En phase d’exploitation
Le suivi du fonctionnement du parc éolien est réalisé à distance. Des équipes de maintenance seront amenées à se rendre sur
le site pour des visites de prévention et lors d’interventions ponctuelles, le plus souvent à l’aide d’utilitaires. Ces interventions
seront limitées dans le temps et ne devraient pas générer d’impact sur la circulation. Seuls seront empruntés les accès existants,
aménagés, voire crées en phase chantier.
En cas de nécessité, durant l’exploitation, il est possible que certains des composants soient amenés à être remplacés. Le cas
échéant, le convoi et le nombre d’engins seront conditionnés par le nombre et la nature des pièces à changer. Les accès avec
virage aménagés et aires de levage étant conservés et entretenus, aucun nouvel aménagement pour les accès ne sera mis en
œuvre.
Impact direct et permanent Négligeable
L’impact de l’exploitation du parc éolien des Lupins sur les conditions locales de circulation est qualifié de négligeable.
A moins de 500 m des éoliennes, il n’existe aucune route bitumée. Seuls des chemins agricoles, ceux d’exploitation aux
éoliennes E1 et E4 et de promenade (itinéraire inscrit au plan départemental des itinéraires de promenade et de randonnée)
sont présents, voir carte suivante. Le projet du parc éolien des Lupins ne porte pas atteinte au maintien du chemin inscrit au
PDIPR.
Note. L’étude de dangers s’attache à évaluer le risque pour les enjeux humains qui fréquentent les voiries voisines et a conclu
à un risque acceptable pour toutes les éoliennes du parc éolien des Lupins .
Aucune route bitumée n’est dans la zone de survol des pales des éoliennes. En outre, les éoliennes sont toutes éloignées de
la voirie départementale. La plus proche est la RD 946, route structurante située à 0,67 km à l’est de l'éolienne E4.
Impact brut résiduel direct et temporaire Nul
G.3-7b Effets sur les infrastructures de réseaux riverains
En phases chantier
De manière générale, le Maître d’Ouvrage s’engage à respecter les préconisations des services d’exploitation des réseaux
concernés (voiries, ENEDIS, RTE…) en matière de protection durant le chantier, en particulier les marges de recul des travaux
par rapport aux réseaux. Les aires de chantier ne seront pas reliées au réseau d’eau potable ou au réseau électrique (un
groupe électrogène alimentera la base-vie).
Concernant les lignes électriques basse-tension pouvant parcourir les surfaces agricoles, la plateforme de levage et l’aire de
fondation de l’éolienne E3 ont été disposées pour éviter son tracé.
Par ailleurs, des aménagements pourront être réalisés pour permettre la circulation d’engins, tel que par exemple le
rehaussement des lignes ou par effacement (enterrement de la ligne), de façon à respecter les marges de recul aux abords des
aires de levage ou des accès aux axes routiers.
Aucun recul de précaution des lignes électriques n’est requis, au-delà de la servitude induite (3 m) pour la réalisation de travaux à
proximité d’ouvrages sous tension (décret 65-48 du 8 janvier 1965, décret 91-1147 du 11 octobre 1991 et son arrêté d’application
du 16 novembre 1994).
La consommation d’eau (eau sanitaire non comprise) doit prendre en compte les besoins estimés à 3 litres d’eau par jour et
par personne au minimum. Un réservoir d’eau et un réseau de distribution d’eau avec suppresseur permettant d’assurer les
débits et pressions suffisants et alimentant le cantonnement et la zone de travaux seront mis en place. En termes de réseau
d’assainissement, les aires de chantier ne seront pas reliées au réseau de collecte des eaux usées communaux existants.
Le Maître d’œuvre prévoira préférentiellement de mettre en place des toilettes chimiques ou sèches. Il n’est donc pas prévu
de fosse septique ou de création d’un réseau d’assainissement spécifique au chantier du projet.
Impact brut résiduel direct et permanent Négligeable
En phase d’exploitation
Aucune ligne électrique haute tension n’est située à moins de 500 m des éoliennes.
L’implantation du parc éolien des Lupins n’a pas d’effet sur les servitudes des réseaux de transport électriques.
La constitution des nouveaux réseaux enterrés ne présentera pas d’impact une fois ceux-ci installés. Le parc éolien ne
nécessitant pas la présence de personnel sur site à temps complet, aucune infrastructure de maintenance ne sera implantée
sur le site et par conséquent aucun réseau spécifique ne sera nécessaire.
Impact brut résiduel direct et permanent Nul
Le parc éolien des Lupins n’aura donc un impact nul sur les réseaux existants, que ce soit en phase chantier ou en phase
d’exploitation.
Etude d’impact sur l’environnement du parc éolien des Lupins
148
Carte 87 du projet du parc éolien des Lupins au regard des enjeux riverains du milieu humain
Etude d’impact sur l’environnement du parc éolien des Lupins
ANALYSE DES IMPACTS 149
G.3-7c Articulation avec le Schéma Régional de Raccordement au Réseau des Energies
Renouvelables
NOTE. Le choix du poste et le raccordement au réseau public sont de la compétence du gestionnaire du dit réseau.
Règles de définition des conditions de raccordement. Les conditions de raccordement aux réseaux publics d’électricité des installations
de production d’électricité à partir de sources d’énergies renouvelables, d’une puissance installée supérieure à 36 kilovoltampères, sont
fixées par le décret n°2012-533 du 20 avril 2012. L’article 14 de ce décret indique que les gestionnaires de réseaux publics proposent la
solution de raccordement sur le poste le plus proche disposant d’une capacité réservée, en application de l’article 12, suffisante pour
satisfaire la puissance de raccordement demandée.
Pour atteindre les objectifs fixés en matière d’énergies renouvelables par le Schéma Régional du Climat, de l’Air et de l’Energie
(SRCAE), c’est-à-dire accueillir les nouvelles unités de production, des travaux sur les réseaux publics peuvent s’avérer
nécessaires (ouvrages à créer ou à renforcer). Le Schéma Régional de Raccordement au Réseau des Energies Renouvelables
(S3REnR) vise à anticiper autant que possible les besoins des producteurs d’électricité dans le réseau.
Le S3REnR Picardie est approuvé par le préfet de région (publié le 28/12/2012).
Ces schémas sont basés sur les objectifs fixés par les SRCAE et doivent être élaborés par RTE en accord avec les gestionnaires des
réseaux publics de distribution d’électricité concernés dans un délai de 6 mois suivant l’approbation des SRCAE. Ils comportent
essentiellement :
- les travaux de développement (détaillés par ouvrage) nécessaires à l’atteinte de ces objectifs, en distinguant création et renforcement ;
- la capacité d’accueil globale du S3REnR, ainsi que la capacité d’accueil par poste ;
- le coût prévisionnel des ouvrages à créer (détaillé par ouvrage) ;
- le calendrier prévisionnel des études à réaliser et procédures à suivre pour la réalisation des travaux.
Les deux postes sources les plus proches sont le poste de BOUE à 8,7 km (capacité d’accueil résiduelle nulle) et le poste de
NOYALES à 7 km (capacité d’accueil résiduelle de 30 MW). Toutefois, dans le projet de sa révision, le S3REnR prévoirait un
accroissement de la capacité de ces postes avec la création de 40 MW à Noyales et 30 MW à Boué. Ces deux postes pourraient
donc être envisagés pour le raccordement du projet. D'autres solutions pourraient être envisagées telle que le raccordement
à un poste de transformation privé.
Ces solutions restent indicatives et devront être confirmées par des analyses approfondies si le projet éolien était autorisé.
G.3-8. COMPATIBILITÉS AVEC LES CONTRAINTES RÉGLEMENTAIRES ET
TECHNIQUES
G.3-8a Compatibilité avec les périmètres de protection des captages
Eléments de cadrage : Avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail
L’Agence française de sécurité sanitaire des aliments, devenue depuis le 1er juillet 2010, Agence nationale de sécurité
sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), a été saisie le 22 février 2010 par la Direction Générale
de la Santé (DGS) d’une demande d’évaluation des risques sanitaires liés à l’installation, à l’exploitation, à la maintenance
et à l’abandon de dispositifs d’exploitation d’énergies renouvelables dans les Périmètres de Protection des Captages (PPC)
utilisés pour la production d’Eau Destinée à la Consommation Humaine (EDCH). Une expertise a donc été conduite dans
le cadre de cette saisine sur les risques encourus pour les ressources en eau souterraine destinées à la production d’EDCH.
Ce travail a fait l’objet d’un rapport en juillet 2011 et présente :
- une analyse des principaux risques sanitaires liés à l’installation, à la maintenance, à l’exploitation et à l’abandon
d’un parc éolien dans les différents périmètres de protection des captages ou, à défaut et selon la nature du
terrain et l’hydrogéologie, à proximité des captages lorsque ces périmètres n’ont pas encore été définis
réglementairement ;
- des propositions, à titre d’exemple, des mesures de maîtrise des points critiques identifiés qui devraient être
mises en œuvre et contrôlées lorsque l’implantation d’éoliennes est autorisée.
Impacts potentiels des installations éoliennes sur les périmètres de protection de captage d’eau potable
L’expertise de l’ANSES a mis en évidence deux impacts potentiels principaux lors de la phase d’installation des éoliennes :
- les fondations, dont la profondeur dépend des caractéristiques du terrain, peuvent éventuellement atteindre la
nappe (pieux ou colonnes ballastées dans les zones de faible portance) ou réduire la couche protectrice au-
dessus du toit de la nappe ;
- des polluants peuvent infiltrer la nappe à plusieurs occasions : stockage de produits dangereux, assainissement
du chantier, alimentation en carburant et entretien des véhicules de chantier, apport d’huile pour le
multiplicateur.
Lors de la phase d’exploitation, la nacelle sert généralement de bac de rétention en cas de déversement d’huile au niveau
du générateur.
Comme vu dans le chapitre des « impacts sur les sols et les eaux », aucun périmètre de protection de captage d’eau potable
n’est recensé dans la zone d’implantation potentielle. Aussi, aucune fondation d’éolienne, ni aucun aménagement n’est localisé
dans un périmètre de protection de captages. L’impact brut du parc éolien des Lupins sur les captages est donc nul.
Impact brut résiduel direct, permanent et temporaire Nul
G.3-8b Compatibilité avec le patrimoine archéologique
Phases de chantier
Les fouilles permettant la mise en place de la fondation et du réseau électrique enterré étant plus profondes que la hauteur
de labour, des vestiges archéologiques pourraient être mis à jour. Le risque est alors la disparition de ces vestiges sans
capitalisation pour la mémoire collective.
Une fois les travaux réalisés, les impacts résiduels seront nuls durant l’exploitation.
Les chantiers sont soumis à la redevance d’archéologie préventive. En fonction de la sensibilité du site et selon les prescriptions
du Service régional d’archéologie, préalablement aux terrassements, le service instructeur définira si un diagnostic
archéologique est nécessaire. Le cas échéant, un diagnostic archéologique préventif sera alors mis en place.
L’article 1-5 du décret n° 2002-89 du 16 janvier 2002 pris en application de la loi n° 2001-44 du 17 janvier 2001, implique que le Service Régional de l’Archéologie ait connaissance du projet d’aménagement foncier. Un diagnostic archéologique (études des sources
archivistiques et de la documentation existante, prospections et sondages archéologiques de reconnaissance dans le sol) pourrait en effet
être prescrit en préalable à la réalisation du projet.
Dans le cas du parc éolien des Lupins, aucun indice archéologique n’est porté à notre connaissance dans les emprises mêmes
du projet, mais plusieurs vestiges archéologiques sont connus à proximité [courrier de la Direction Régionale des Affaires
Culturelles – DRAC-, service régional de l’archéologie du 06/03/2017]. L’impact brut est faible compte-tenu des emprises
limitées du projet hors des zones d’indice. Rappelons que les excavations y sont limitées en profondeur.
Etude d’impact sur l’environnement du parc éolien des Lupins
150
Dans tous les cas, toute découverte de traces archéologiques devra faire l’objet d’un signalement.
Impact brut résiduel direct et permanent Faible
L’impact du chantier du parc éolien des Lupins sur le patrimoine archéologique est qualifié de faible.
Phase d’exploitation
La phase d’exploitation ne présente aucune opération pouvant mettre à jour des vestiges archéologiques. L’impact est nul.
G.3-8c Compatibilité avec les liaisons de télécommunications (PT2)
Aucune liaison de télécommunications n’est proche des éoliennes (dans les 500 m autour des éoliennes).
L’implantation du parc éolien des Lupins a un impact nul sur les servitudes hertziennes de télécommunications (PT2)
Impact brut résiduel direct et permanent Nul
G.3-8d Impacts sur les autres faisceaux hertziens (télévision)
L’installation d’éoliennes est susceptible de perturber la réception des signaux de télévision (réception analogique comme
TNT) chez les usagers situés à proximité de la zone d’implantation des ouvrages.
Selon l’ANFR (Agence Nationale des Fréquences), les principaux effets de brouillages télévisuels relevés concernent
uniquement l’image selon des caractéristiques précises, sans modification du son :
« Au début de l’année 2002, l’ANFR a entrepris des opérations de mesure en vue d’évaluer l’impact de sites éoliens sur les services de
radiocommunication et de radiodiffusion ainsi que sur ses propres stations de radiogoniométrie. (…).
Les mesures de bruit n’ont pas détecté d’anomalies, toutes les émissions détectées ont été identifiées et il n’a pas été observé de
raies « parasites » dont les génératrices des éoliennes seraient à l’origine. Ce point semble valider la nature des perturbations énoncées
(…) : ces dernières sont dues à la capacité des éoliennes à réfléchir et à diffracter une onde électromagnétique et non à une
problématique de compatibilité électromagnétique. Les images télévisuelles perturbées présentaient les défauts suivants : perte
de la chrominance (« image en noir et blanc ») et de la luminance (défaut dominant). À noter que les problèmes apparaissaient
uniquement en zone de diffusion « avant » des éoliennes.
Ces phénomènes n’étaient par ailleurs pas permanents mais présentaient un synchronisme avec le passage de la pale devant le fût de
l’éolienne. Par ailleurs, les constats effectués par l’ANFR ne reflètent pas une dégradation prononcée de la qualité de l’image.
Alors que nos équipements professionnels détectaient un léger défaut de qualité, celui-ci n’était pas réellement perçu par les particuliers.
Cependant, ces derniers ont indiqué que leur contestation était motivée par un niveau de dégradation beaucoup plus important qui était
atteint lorsque les éoliennes étaient orientées différemment. »
[Extraits du rapport réalisé en 2002 par l’Agence Nationale des Fréquences à la demande du ministère chargé de l’Industrie « Perturbation
de la réception des ondes radioélectriques par les éoliennes »]
Dans tous les cas, le Maître d’Ouvrage s’engage à respecter la réglementation visant à « maintenir des conditions de réception
satisfaisantes dans le voisinage de la construction projetée ».
Impact brut résiduel direct et permanent (intermittence) Nul
Si des effets du parc éolien des Lupins sur les faisceaux hertziens étaient avérés, le maître d’ouvrage s’engage à respecter la
règlementation.
Impacts sur la téléphonie mobile
En ce qui concerne la téléphonie cellulaire, les transmissions de ces appareils ne sont généralement pas perturbées par des
obstacles ponctuels (pylône, maison isolée).
Les éoliennes relativement bien espacées, ne représentent pas une gêne sur le plan de la réception et de l’émission.
Impact brut résiduel direct et permanent (intermittence) Nul
Les éoliennes du parc éolien des Lupins devraient avoir un impact nul sur la téléphonie cellulaire.
Si des effets sur les faisceaux hertziens étaient avérés, le maître d’ouvrage s’engage à respecter la règlementation.
G.3-8e Compatibilité avec les servitudes aéronautiques et radioélectriques (T)
Nous avons vu dans l’état initial que le site ne présentait pas de servitude aéronautique militaire ou civile qui ne soit pas
compatible avec le parc éolien.
- Le site d’implantation est situé à plus de 15 km d’un système de positionnement radioélectrique VOR, plus de
16 km d’un radar secondaire et plus de 30 km d’un radar primaire, et à plus de 20 km de tout radar Météo-France,
le plus proche est celui de l’Avesnois (fréquence C) à Taisnières-en-Thiérache (59) situé à plus de 22 km (distances
réglementaires fixées par l’arrêté du 26 août 2011 relatif aux installations de production d’électricité utilisant
l’énergie éolienne) ;
- Les éoliennes ne sont pas positionnées dans un périmètre défini par un plan de servitudes aéronautiques d’un
aérodrome ;
- Les éoliennes sont situées à plus de 30 km de tout radar de base aérienne militaire. Elles ne sont concernées par
aucun « couloir » du réseau très basse altitude défense (RTBA).
Le parc éolien des Lupins est compatible avec les servitudes aéronautiques.
Etude d’impact sur l’environnement du parc éolien des Lupins
ANALYSE DES IMPACTS 151
G.3-9. BILAN DES IMPACTS RÉSIDUELS SUR LE MILIEU HUMAIN
Ci-après,
Figure 150 des tableaux de synthèse des impacts résiduels sur le milieu humain
Code couleur des tableaux de synthèse des impacts.
Intensité des impacts (par ordre croissant) :
Positive, Nulle ou
Conforme à la
règlementation
Négligeable Faible Modéré Fort Majeur
Durée de l’impact :
Temporaire Permanent
Thématique Impact identifié Typologie Evaluation de l’impact Mesure d’évitement et de réduction Impact résiduel Mesure de
compensation
Estimation de la
mesure (€)
Vie locale Eloignement aux habitations Direct, permanent Nul Prise en compte des enjeux de cadre de vie (intégration
environnementale du projet) et concertation locale
Eoliennes à plus de 500 m (au-delà de 0,6 km) des habitations Nul Non -
Emploi Création d’emploi
Activité locale durant le chantier
Direct permanent
Indirect temporaire Positif (+) Aucune Positif (+) Non -
Développement
économique local
Fiscalité locale. Loyer des
propriétaires/exploitants.
Financement participatif possible.
Activité locale durant le chantier
Direct permanent
Direct temporaire Positif (+++) 3 éoliennes et le poste de livraison sur des parcelles communales Positif (+++) Non -
Exploitation agricole
Gène à l’exploitation. Direct permanent Faible Implantation privilégiée à proximité des accès, en limite de parcelles
d’exploitation. Remise en état des surfaces temporaires utilisées.
Rétablissement des équipements agricoles éventuels Négligeable
Loyer annuel des
exploitants
Intégrés au coût
chantier et
d’exploitation
Consommation d’espaces agricoles
(1,77 ha) Direct permanent Négligeable
Favoriser les chemins existants et limiter le recours à la création de
nouveaux accès Négligeable Non
Projet hors parcelles Appellations
d’Origine Contrôlée et Indications
Géographiques Protégées
Direct permanent Nul Aucune Nul Non -
Chasse Fréquentation du gibier Direct temporaire Faible à négligeable Aucune
Faible à
négligeable Non -
Direct permanent Nul Aucune Nul Non -
Nuisances du chantier
Chantier de création des accès.
Circulation des engins. Chantier
d’aménagement du parc
Direct temporaire Faible à modéré Coordination SPS. Chantier diurne
Respect de la réglementation Nul Non -
Nuisances acoustiques
des éoliennes Emergences
Direct permanent
(intermittence)
Faible en période diurne pour les 2 types
d’éoliennes envisagées
Faible en période nocturne pour le type
NORDEX N117
Dispositif de serrations sur les pales Conforme à la
règlementation Non
Intégré au coût de
l’éolienne
Faible, localement modérée à probable en
période nocturne avec les éoliennes de
type VESTAS V117 selon certaines
vitesses de vent
Dispositif de serrations sur les pales
Plan de bridage acoustique optimisé
Mesures de réception du parc éolien (suivi acoustique)
Conforme à la
règlementation Non
Perte de productible
intégré au coût
d’exploitation
Niveaux sonores en
périmètre de mesure
de bruit
Elévation du niveau sonore Direct permanent
(intermittence) Conforme à la règlementation Aucune, les normes en vigueur étant respectées
Conforme à la règlementation
Non -
Tonalité marquée Aucune tonalité marquée Direct permanent
(intermittence) Nul Aucune Nul Non -
Circulation et sécurité
Acheminement de matériel et du
personnel de construction Direct temporaire Faible Fléchages, modification temporaire de la signalétique locale Négligeable Non
Intégrés au coût
chantier
Surveillance et entretien de
l’exploitation : circulation des
équipes de maintenance
Direct permanent Négligeable Aucune Négligeable Non -
Infrastructures et
réseaux riverains
Pas de raccordement réseau
(chantier).
Raccordement électrique sous-
terrain (exploitation)
Direct permanent Nul
Nul Coordination SPS
Nul
Nul Non
Intégrés au coût
chantier
Les impacts résiduels du parc éolien des Lupins sur le milieu humain sont nuls à négligeables, voir positifs. Ils ne requièrent pas de compensation.
Les impacts liés à l’acoustique et aux vibrations sont nuls à faibles. En tout état de cause, des mesures de réception lors de l’ouverture du parc éolien seront réalisées afin de vérifier le respect de ces seuils réglementaires.
Etude d’impact sur l’environnement du parc éolien des Lupins
152
Thématique Impact identifié Typologie Evaluation de l’impact Mesure d’évitement et de réduction Impact résiduel Mesure de compensation Estimation de la
mesure (€)
Protection des
captages
HORS PERIMETRE DE PROTECTION
Pollution de la nappe par fondations
Pollutions accidentelles en chantier
(aménagement des accès)
Pollutions accidentelles par circulation des
engins (chantier/maintenance)
Direct indirect permanent
/ temporaire Nul Aucune Nul Non -
Patrimoine
archéologique Destruction des sites Direct permanent Faible
Eloignement des vestiges archéologiques
connus
Diagnostic préventif si prescrit,
conformément à la réglementation
Nul à faible Non
-
Intégré au coût de
chantier
Voies de communication
Servitudes et reculs de précaution au réseau routier
Direct permanent Nul Aucun survol de route Nul Non -
Réseau électrique Perturbations
Aucun réseau de transport recensé Direct permanent Nul Aucune Nul Non -
Liaisons hertziennes
sous servitude Perturbations
Respect des servitudes Direct permanent Nul Aucune Nul Non -
Faisceaux hertziens Perturbations
Respect des servitudes. Recul aux faisceaux Direct permanent Nul Eloignement aux faisceaux (hors ZIP) Nul
Compensation à engager si
impact effectif, conformément à
la réglementation
A définir en fonction de
la perturbation observée
Servitudes radars Perturbations
Respect des servitudes Direct permanent Nul Respect des contraintes règlementaires Nul Non
Intégré au coût de
développement
Risque industriel Dangers avec autres industries classées Direct permanent Nul Aucune Nul Non -
Les impacts résiduels du parc éolien des Lupins sur les aspects techniques et réglementaires sont nuls à faibles. Ils ne requièrent pas de compensation.
Etude d’impact sur l’environnement du parc éolien des Lupins
ANALYSE DES IMPACTS 153
G.4 IMPACTS SUR LA SANTÉ PUBLIQUE Pour la lisibilité de l’étude des effets sur la santé et donc de meilleure information du public, le ministère de la santé27 propose que le
volet « effets du projet sur la santé » soit traité à part du reste de l’étude d’impacts. Ce chapitre spécifique développe ainsi les différents
composants sanitaires de l’environnement hormis ceux déjà développés précédemment tels que les eaux.
Rappel. A ce jour, et malgré plusieurs milliers d'éoliennes installées en France et dans le monde, il n’y a aucune corrélation
avérée entre la présence d'éoliennes et l'augmentation de cas de troubles ou d’effets nuisibles à la santé liés à des sons,
infrasons ou ondes électromagnétiques émis par les éoliennes.
Une des mesures préventives (évitement) pour les riverains est de l’ordre du recul de toute construction à usage d’habitation
conformément à la réglementation. Ainsi, toutes les éoliennes du projet seront implantées à plus de 500 m des habitations
(constructions à usage d’habitation) ou de toute zone destinée à l’habitation définie dans le document d’urbanisme opposable
en vigueur au 13/07/2010. Précisément, les éoliennes sont éloignées de plus de 780 m des habitations et 580 m d’une maison
éclusière non-habitée), constructions à usage d’habitation ou zone destinées à l’habitat (voir au G.3-2 en page 140). Cette
distance permet notamment de ne pas dépasser les seuils réglementaires d’émergence acoustique avec le plan de bridage
adapté tel que défini dans les mesures.
G.4-1. IMPACTS LIÉS AUX DÉCHETS ET MATIÈRES DANGEREUSES
En cas de mauvaise gestion des déchets, des pertes de produits liquides (déchets ou eaux de ruissellement sur ceux-ci) ou des
fractions solides pourraient venir polluer le sol ou les eaux superficielles. L’aspect accidentel et maîtrisé (Cahier des Charges
Environnemental, mesures de prévention détaillées dans le chapitre « mesure ») de ces événements réduit fortement la
probabilité d’apparition d’un impact.
G.4-1a Les déchets en phase de chantier
Le chantier sera à l’origine de la production de déchets de natures diverses (emballages des éléments constitutifs du parc
éolien utilisés pour leur transport, résidus de béton des fondations, résidus de câblage, etc.). Le tableau suivant détaille la
nature, la quantité et les modalités de stockage et de traitement des déchets susceptibles d’être produits.
Etape du
chantier Type de déchets
Quantités
maximales émises
Stockage avant
enlèvement Traitement
Terrassement Terre végétale et
terre d'excavation 0 à 500 m3/éolienne Mise en dépôt sur site
Terre végétale: valorisation sur site
Terre d' excavation : valorisation sur
d'autres chantiers de terrassement
Fondations
Ligatures, ferrailles 200 kg/éolienne Bennes Selon filière de recyclage
ou valorisation spécifique
Béton (lavage des
goulottes des toupies)
1-2 m3 (2-3t) /
éolienne Fosse de lavage
Valorisation en centrales à béton ou
évacuation vers le stockage d’inertes le
plus proche
Montage
Palettes de bois 200 kg/éolienne Bennes de collecte Selon filière de recyclage
ou valorisation spécifique Bidon vide de graisse,
lubrifiant… 30 kg/éolienne Bennes de collecte
Raccordement
Chute de câbles en
aluminium ou en
cuivre
50 kg/éolienne Bennes de collecte Selon filière de recyclage
ou valorisation spécifique
Remise en état
Besoin de terres
végétales et terres
d'excavation stockées
0 à 500 m3/éolienne
Suppression des dépôts
sur site - mise en valeur
des terres végétales
dans les parcelles objet
de travaux
Excédent matières d'excavation (craie,
argile) revalorisé - le plus souvent sur
site par les cultivateurs pour améliorer
d'autres chemins ruraux.
Entretien des
engins
Aérosols usagés 3 à 10 kg/éolienne
Bacs de rétention au
niveau des produits
polluants
Entreprise spécialisée assurant
l’évacuation du site et le retraitement,
avec suivi par bordereau CERFA
normalisé
Chiffons souillés
(huile, graisse,
carburants)
3 à 10 kg/éolienne
Bacs de rétention au
niveau des produits
polluants
Entreprise spécialisée assurant
l’évacuation du site et le retraitement,
avec suivi par bordereau CERFA
normalisé
Figure 151 de qualification et de quantification des déchets du chantier
27 Circulaire DGS n° 2001-185 du 11/04/01 relative à l’analyse des effets sur la santé dans les études d’impacts
Les déchets de chantier de parc éolien sont, dans tous les cas, gérés par les entreprises intervenant sur le site.
Comme précisé sur le tableau précédent, la majorité des déchets sera transportée en déchetterie pour recyclage ou
valorisation. Aucun déchet ne sera abandonné sur le site. Des bennes de tri spécifiques seront mises en place, le plus souvent
sur la base-vie, dans le cadre de la charte chantier propre (cf. mesures).
Enfin, il reste à préciser qu’après chaque déversement de béton, pour le coulage des fondations, les toupies des camions feront
l’objet d’un rinçage par le chauffeur. L’eau utilisée provient d’une réserve d’eau présente sur chaque camion. L’eau, alors usée,
sera déversée au sein de fosse de lavage. Cette fosse permettra de recueillir la laitance issue du lavage des goulottes des
toupies à béton uniquement. Le rinçage de l'intérieur des toupies ne sera pas effectué sur la zone de chantier, mais directement
à la centrale à béton. Les toupies seront équipées de leur propre réserve d'eau.
Ces fosses sont préalablement creusées sur le site à la pelle mécanique et revêtues d’une membrane géotextile.
La maille du géotextile permettra de retenir la majorité des particules et granulats et ne laissera percoler que l'eau mélangée de ciment
(particules de granulométrie très fine : chaux).
Les résidus retenus dans la fosse seront évacués et traités hors de la zone de chantier par l'entreprise de terrassement (lot GC - VRD).
Il n'y aura jamais d'opération de pompage de l'eau de lavage des toupies stockée dans la fosse.
Une fois le chantier terminé, les membranes géotextiles seront retirées de chacune des fosses. Les fosses, quant à elles, seront comblées
avec la terre précédemment excavée.
Les opérations de lavage et d'entretien des engins de chantier seront réalisées soit directement sur la base de chantier pour
l'entretien d'appoint des engins de chantiers (approvisionnement carburant, huile, graissage), soit en dehors de la zone de
chantier. Les stockages sur site d'huile et de carburants pour les engins seront réalisés sur des bacs de rétention étanches, en
général dans des containers de chantier.
Les engins de terrassement ou a minima le véhicule du chef de chantier seront équipés de kits anti-pollution d'urgence
Arrêté du 26 août 2011 - Section 2. Implantation - Art. 6. L’installation est implantée de telle sorte que les habitations ne sont pas
exposées à un champ magnétique émanant des aérogénérateurs supérieur à 100 microteslas à 50-60 Hz.
Le guide de l’étude d’impact sur l’environnement des parcs éoliens terrestres (version 2016) précise que « dans le cas des parcs
éoliens, les champs électromagnétiques sont principalement liés au poste de livraison et aux câbles souterrains. Les câbles à champ
28 1999/519/CE: Recommandation du Conseil du 12/07/1999 relative à la limitation de l’exposition du public aux CEM de 0 à 300 GHz
radial, communément utilisés dans les parcs éoliens, émettent des champs électromagnétiques, qui sont très faibles voire négligeables
dès que l’on s’en éloigne ». En effet, les tensions dans un parc éolien sont ordinaires (inférieures ou égales à 20 000 V) et
nettement inférieures à celles des tensions des lignes électriques qui jalonnent le territoire (225 kV) ; de plus les liaisons
électriques seront souterraines.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) considère qu’à partir de 1 à 10 mA/m² (induits par des champs magnétiques
supérieurs à 0,5 mT et jusqu’à 5 mT à 50-60 Hz, ou 10-100 mT à 3 Hz) des effets biologiques mineurs sont possibles. Les
champs électromagnétiques auxquels sont habituellement exposées les populations n’ont donc pas d’effets sur la santé.
Plusieurs constructeurs ont réalisé des mesures d’émissions de champ magnétique dans la gamme des basses fréquences sur
différents types d’éoliennes de dernière génération. Il en ressort, qu’à l’extérieur des éoliennes, à proximité de la base de la
tour, la densité de flux magnétique mesuré ne dépasse généralement pas les valeurs de 5 microteslas pour tous les types
d'éoliennes soit 20 fois inférieur à la limite réglementaire (source : Axcem, BE indépendant spécialisé dans l'étude des émissions
de champs électromagnétiques).
Impact brut résiduel local direct et permanent Nul à négligeable
L’éolienne retenue du parc éolien des Lupins est conforme aux prescriptions de l’article 6 de l’arrêté ICPE du 26 août 2011.
G.4-3. IMPACTS SUR LA QUALITÉ DE L’AIR
Les effets sur la qualité de l’air ont été traités précédemment dans le milieu physique (Cf. chapitre G.1-5Impacts sur la qualité
de l’air, le climat et les changements climatiques page 124 et suivantes).
Étant donné la nature du projet éolien, ce dernier n’engendrera aucune dégradation de la qualité de l’air
G.4-4. IMPACTS SUR LE BRUIT
Le parc éolien des Lupins respectera la réglementation en vigueur concernant les émissions sonores (voir G.3-6 en page 143).
G.4-5. IMPACTS DES INFRASONS ET PSYCHO-ACOUSTIQUES
Les infrasons sont des bruits de basses fréquences (BBF) désignés comme tels dans la littérature scientifique, dont la fréquence
se situe de 1 Hz à 20 Hz. Le bruit dû aux éoliennes recouvre partiellement ce domaine, avec une part d’émission en basses
fréquences.
Eléments de cadrage. Les infrasons
Les infrasons, définis par des fréquences inférieures à 20 Hz, sont inaudibles par l’oreille humaine.
Les émissions d'infrasons peuvent être d’origine naturelle ou technique :
- origines naturelles : les orages, les chutes d'eau, les événements naturels (tremblements de terre, tempêtes,
…), les obstacles au vent (arbres, falaises, ...).
- origines techniques : la circulation (routière, ferroviaire ou aéronautique), le chauffage et la climatisation,
l'activité industrielle en général, les obstacles au vent (bâtiments, pylônes, éoliennes, ...).
A notre connaissance, il n'existe pas de réglementation précise en France relative à cette exposition. En revanche, certains
pays étrangers, notamment l’Allemagne, la Suède et la Norvège, définissent des valeurs limites en fonction d'une part, de
la fréquence et d’autre part, de la durée d'exposition. Dans tous les cas de figures, le niveau d'émission le plus faible autorisé
provient de la réglementation suédoise avec une valeur de 110 dB.
Les éoliennes génèrent des infrasons du fait principalement de leur exposition au vent et accessoirement du fonctionnement
de leurs équipements. Les infrasons ainsi émis sont faibles comparés à ceux de notre environnement habituel. On notera
par ailleurs que l'émission des infrasons reste identique si l'éolienne est en fonctionnement ou à l'arrêt.
On ne peut pas attribuer à l’émission d’infrasons d’éoliennes la moindre dangerosité ou gêne des riverains.
« La production d’infrasons n’est pas le propre des éoliennes mais de tout ce qui émet des sons basse fréquence, au –dessous de
l’audible par l’oreille humaine. Les infrasons de la circulation automobile par exemple en produisent bien plus qu’un champ
d’éoliennes. Le bruit du vent soufflant sur les arbres ou les bâtiments crée des infrasons. Il n’empêche que les infrasons produits par
les éoliennes sont accusés, ici ou là, de représenter un danger pour les femmes enceintes et leur progéniture. Les éoliennes seraient
ainsi un facteur aggravant de la stérilité, l’ostéoporose, l’hypertension et même… du cancer du sein. Bien entendu, ceci relève de la
pure fantaisie. L’impact sur la santé humaine des infrasons n’a été relevé que dans des conditions très particulières. En milieu
industriel, comme dans l’aéronautique, une exposition prolongée (de l’ordre de 10 ans) à un environnement sonore à la fois intense
Etude d’impact sur l’environnement du parc éolien des Lupins
ANALYSE DES IMPACTS 157
(moins de 400 Hz) peut générer des maladies vibro-acoustiques (MVA). Pour avoir un effet sur la santé à longue distance,
l’énergie des basses fréquences devrait être considérable, ce qui est loin d’être le cas des éoliennes. »
Extrait de Denis Lacaille. Nov. 2004. Les bruits de l'éolien, rumeurs, cancans, mensonges et petites histoires. 50 p. édition Observ'ER,
ADEME collaboration avec des professionnels de l’éolien, des environnementalistes et des chercheurs
Des mesures réalisées dans le cadre d’études en Allemagne [Deutscher Naturschutzring, mars 2005] montrent que les
infrasons émis par les éoliennes se situent sensiblement en-deçà du seuil d’audibilité humain dans la plage d’émissions. L’étude
mentionne également que le niveau d’infrasons relevé ne serait pas uniquement imputable au fonctionnement de l’éolienne,
mais serait également conditionné par le vent lui-même qui en constitue une source caractéristique.
Toutefois, dans le cadre des parcs éoliens, l’ANSES constate que le nombre des plaintes des riverains augmente nettement à
partir de 32,5 dB(A) [Rapport ANSES, mars 2008], et que 20 % des sujets s’estiment gênés à partir de 40 dB(A) (aucun sujet
gêné en dessous de 32,5 dB(A)). Les difficultés d’endormissement sont présentes entre 6 Hz et 16 Hz à partir de 10 dB au-
dessus du seuil d’audition, alors qu’aux mêmes fréquences et à 10 dB au-dessous du seuil d’audition, ces effets ne sont pas
sensibles.
Ces plaintes relèveraient alors de la perception négative de certaines personnes, du fait de troubles liés aux stress et la psycho-
acoustique. En effet, un comité d’experts [Colby W. D. & al. 2010] a permis de conclure en 2010 les points suivants :
1. Le son émis par les éoliennes ne constitue pas un risque de perte auditive, ni d’ailleurs de tout autre effet nocif pour la
santé des humains.
2. Les sons à basse fréquence en deçà des seuils audibles et les infrasons produits par les éoliennes ne constituent pas un
risque pour la santé humaine.
3. Certaines personnes peuvent être irritées par les sons produits par les éoliennes. Cette indisposition n’est pas une maladie.
4. Une des principales préoccupations liées au son provenant d’une éolienne est sa nature fluctuante. Certaines personnes
peuvent trouver ce son gênant, ce qui serait une réaction qui repose principalement sur les caractéristiques spécifiques des
personnes et non sur l’intensité des niveaux sonores.
Après avoir passé en revue, analysé et échangé sur les connaissances actuelles dans ce domaine, le panel d’expert a établi un
consensus sur les conclusions scientifiques suivantes :
- Il n’y a pas de preuve que les sons à basse fréquence en deçà des seuils audibles et les infrasons émanant des
éoliennes ont des effets physiologiques nocifs directs de quelque nature que ce soit.
- Les vibrations des éoliennes transmises par le sol sont trop faibles pour être détectées par les humains et pour
avoir des effets sur leur santé.
- Les sons émis par les éoliennes ne sont pas uniques. Il n’y a aucune raison de croire, en se fondant sur les niveaux
sonores et les fréquences de ces sons, de même que sur l’expérience de ce panel en matière d’exposition au son
dans les milieux de travail, que les sons des éoliennes puissent, de manière plausible, avoir des effets directs qui
pourraient être nocifs pour la santé.
Impact brut résiduel direct et permanent Nul
L’impact du parc éolien des Lupins sur les risques d’infrasons est qualifié de nul.
G.4-6. IMPACTS D’OMBRE PORTÉE
Par temps ensoleillé, une éolienne en fonctionnement va générer une ombre mouvante
périodique (ombre clignotante) créée par le passage régulier des pales du rotor de l'éolienne
devant le soleil : effet souvent appelé « battement d'ombre » ou « ombres portées ». A une
distance de quelques centaines de mètres des éoliennes, les passages d'ombre ne seront
perceptibles qu'au lever du soleil ou en fin de journée, et les zones touchées varieront en
fonction de la saison. Cette ombre mouvante peut toucher les habitations proches du parc
éolien.
Source : MEEDDM, 2010
Figure 154 du phénomène
de battement d'ombre
Ces passages d'ombre seront d'autant plus gênants pour l'observateur qu'il les subira longtemps et fréquemment.
Au-delà de la gêne engendrée, l'impact de cet effet sur la santé humaine, pour autant qu'il existe, n'est pas décrit avec précision
à ce jour. Cependant, certaines directives régionales allemandes ont fixé les durées maximales d'exposition acceptables à
29 «Le risque d'épilepsie suite à ce phénomène est parfois invoqué à tort. En effet une réaction du corps humain ne peut apparaître que si la vitesse de clignotement est
supérieure à 2.5 Hz ce qui correspondrait pour une éolienne à 3 pales à une vitesse de rotation de 50 tours par minute. Les éoliennes actuelles tournent à une vitesse de 9 à 19 tours par minute soit bien en-deçà de ces fréquences. Le phénomène d'ombre stroboscopique peut être perçu par un observateur statique, par exemple à l'intérieur
30 heures par an et à 30 minutes par jour (Bureau public pour l'environnement du Schleswig). Ces valeurs sont reprises dans
l'Arrêté du 26 août 2011 faisant suite à la publication du Décret n°2011-984 du 23 août 2011 modifiant la nomenclature des
installations classées. Ce document précise par ailleurs que : « Afin de limiter l'impact sanitaire lié aux effets stroboscopiques,
lorsqu'un aérogénérateur est implanté à moins de 250 m d'un bâtiment à usage de bureaux, l'exploitant réalise une étude démontrant
que l'ombre projetée de l'aérogénérateur n'impacte pas plus de trente heures par an et une demi-heure par jour le bâtiment. » En
effet, « une distance minimale de 250 m permet de rendre négligeable l'ombre des éoliennes sur l'environnement humain29. »
Aucune éolienne du projet éolien n’est située à moins de 250 mètres d’un bâtiment à usage de bureaux. Par conséquent, la
présente prescription ne s’applique pas et est sans objet.
Impact brut résiduel direct et permanent (intermittence) Négligeable. Sans objet règlementaire
L’effet d’ombre du parc éolien des Lupins sur l’environnement est négligeable et sans objet réglementaire.
G.4-7. IMPACTS DU BALISAGE
Conformément à la réglementation en vigueur, le parc éolien des Lupins fera l’objet de balisages diurne et nocturne afin
d’écarter tout risque pour la navigation aérienne. Ainsi, le parc éolien se conformera strictement aux exigences de la Direction
Général de l’Aviation Civile. En aucun cas, le système de balisage ne dépassera celles-ci. Voir le chapitre « projet ».
Obligatoires, ces lumières blanches ou rouges clignotantes se voient généralement de loin et peuvent parfois occasionner une
gêne pour les riverains. Toutefois, aucune étude scientifique n’a démontré à ce jour le moindre effet sur la santé :
- A ce jour, et malgré plusieurs milliers d'éoliennes installées en France et dans le monde, il n’y a aucune corrélation
avérée entre le balisage aéronautique des éoliennes et des cas de troubles physiologiques autour des parcs éoliens.
- L’intensité du balisage en particulier nocturne est faible (2 000 Candelas) et que l’éloignement des éoliennes vis-à-
vis des habitations (plus de 500 m) doit suffire à exclure tout risque pour la santé des riverains.
- La réglementation en vigueur prend en compte la gêne des balisages en particulier de nuit. Cela est, entre autres,
la raison pour laquelle le balisage nocturne éolien de type « flash blanc » (que l’on peut retrouver sur des éoliennes
d’ancienne génération) a été abandonné en faveur d’un balisage rouge beaucoup moins intense. En effet le balisage
nocturne est dix fois moins intense que de jour (intensité de 20 000 Candelas en période diurne, contre 2 000
Candelas en période nocturne). Les témoignages de riverains de parcs éoliens convergent tous pour confirmer
que les balisages rouges nocturnes permettent de limiter au maximum la gêne.
Le balisage est synchronisé pour les éoliennes du parc éolien des Lupins, limitant la gêne visuelle. L’impact est nul sur la santé.
Impact brut direct et permanent Faible
Nul sur la santé
Impact résiduel direct et permanent Négligeable
L’effet du balisage du parc éolien des Lupins sur la santé est qualifié de nul.
G.4-8. IMPACTS SUR LA QUALITÉ DES SOLS
Étant donné la nature du projet éolien, ce dernier n’engendrera aucun risque sur la santé humaine des riverains par le biais
d’une atteinte à la qualité des sols. Voir G.1-1 en page 119.
G.4-9. IMPACTS SUR LA QUALITÉ DES EAUX
Étant donné la nature du projet éolien, ce dernier n’engendrera aucun risque de pollution des points d’adduction d’eau potable.
Voir G.1-2 en page 121.
d'une habitation ; cet effet devient rapidement non perceptible pour un observateur en mouvement, par exemple à l'intérieur d'un véhicule. » (Source : MEEDDM, 2010)
Etude d’impact sur l’environnement du parc éolien des Lupins
158
G.4-10. IMPACTS DU PROJET SUR LA SÉCURITÉ PUBLIQUE
Phases de chantier
Trois types de risques peuvent être distingués :
- Ceux liés aux transports des composants des machines et autres matériels nécessaires au chantier ;
- Ceux liés à la phase de préparation des aires de chantier et nouveaux accès ;
- Ceux directement liés aux travaux de montage des éoliennes.
La population locale sera soumise aux risques liés aux transports. Pour limiter tout risque d’accident, un schéma d’organisation
de la circulation sera mis en place en complément d’un dispositif spécifique aux convois exceptionnels.
Les risques inhérents aux travaux de montage des éoliennes concernent le personnel travaillant directement sur le chantier.
L’ensemble de la zone concernée par les travaux, soit les aires de levage, les emplacements des fondations et la base de
chantier sera interdit au public. Les secteurs interdits au public seront balisés de jour comme de nuit.
Le respect de ces exigences permet d’affirmer l’absence de risques significatifs sur la sécurité publique.
En complément de ces premières mesures, il est également utile d’appliquer les recommandations suivantes :
- Utilisation de tous les vecteurs ou relais d’information, pour annoncer et présenter au public concerné les
contraintes imposées par le chantier ;
- Mise à disposition du public d’un outil permanent de communication directe (téléphonique par exemple) avec le
représentant du maître d’ouvrage ou du maître d’œuvre.
Enfin, la société H2air organise des permanences publiques afin d'informer la population en amont du démarrage du chantier.
Impact brut résiduel direct et temporaire Faible à modéré
L’impact du chantier du parc éolien des Lupins sur la sécurité publique est qualifié de faible à modéré.
Phase d’exploitation
Une étude de dangers, jointe à ce dossier, aborde avec précision la notion de risque lié à la présence des éoliennes,
conformément à la réglementation sur les ICPE.
Pour plus de renseignement, consulter l’étude de dangers et son résumé non technique, joints au dossier de demande
d’autorisation environnementale.
L’étude de dangers permet de conclure à l’acceptabilité du risque généré par le parc éolien des Lupins, car le risque associé à
chaque événement redouté, quelle que soit l’éolienne considérée, est acceptable ; et ce malgré une approche probabiliste très
conservatrice. Pour information, les cinq catégories de scénarios étudiées dans l’étude détaillée des risques sont les suivantes :
- Projection de tout ou une partie de pale
- Effondrement de l’éolienne
- Chute d’éléments de l’éolienne
- Chute de glace
- Projection de glace
Il ressort de cette étude de dangers, que les mesures organisationnelles et les moyens de sécurité mis en œuvre dans le cadre
du projet de parc éolien des Lupins sur la commune de Hannapes, permettent de maintenir le risque, pour ces 5 phénomènes
étudiés, à un niveau acceptable et ce pour chacune des éoliennes, donc pour l'ensemble du parc.
Impact brut résiduel direct et permanent Acceptable
L'étude de dangers décrit aussi les moyens de prévention et les moyens de protection présents sur le site afin soit de réduire
la vraisemblance d'occurrence, soit de réduire ou de maîtriser les conséquences d'éventuels accidents.
Etude d’impact sur l’environnement du parc éolien des Lupins
ANALYSE DES IMPACTS 159
G.4-11. BILAN DES IMPACTS RÉSIDUELS SUR LA SANTÉ
Ci-après,
Figure 155 des tableaux de synthèse des impacts résiduels sur la santé
Code couleur des tableaux de synthèse des impacts.
Intensité des impacts (par ordre croissant) :
Positive, Nulle ou Conforme à
la règlementation Négligeable Faible Modéré Fort Majeur
Durée de l’impact :
Temporaire Permanent
Thématique Impact identifié Typologie Evaluation de l’impact Mesure d’évitement et de réduction Impact résiduel Mesure de compensation Estimation de la
mesure (€)
Qualité de l’air et
climat
Consommation d’énergies
production de gaz à effet de serre
du chantier et de la construction
des machines
Production d’électricité
renouvelable décarbonée
Direct temporaire
Direct permanent
Négligeable : compensation en
moins de 1 ans de production
énergétique
Positif
Aucune
Aucune
Positif :
51 MWh/an
consommation hors chauffage de
13 800 foyers/an
Non -
Poussières à cause de la
circulation des convois pendant le
chantier
Direct temporaire Faible Arrosage des pistes si nécessaire Nul Non Intégré au coût du
chantier
Déchets
Pollutions en phase chantiers Indirect temporaire Faible à négligeable
Engagement par Cahier Des Charges Environnemental.
Réduction à la source, tri et valorisation/recyclage
selon les filières. Zone réservée au lavage des
goulottes des bétonnières (camions toupie)
Négligeable Non Intégré au coût du
chantier
Pollutions en phase exploitation Indirect permanent Modéré à faible
Engagement par Cahier Des Charges Environnemental.
Réduction à la source, tri et valorisation/recyclage
selon les filières. Evacuation et gestion des produits
dangereux selon les filières agréées (bordereaux de
suivis)
Faible Non
Intégré aux coûts
des éoliennes et
d’exploitation
Pollutions en phase
démantèlement Indirect temporaire Faible
Engagement par Cahier Des Charges Environnemental.
Réduction à la source, tri et valorisation/recyclage
selon les filières.
Faible
Champs
électromagnétiques
Perturbations sans effet sur la
santé selon l’OMS Direct permanent Nul à négligeable Aucune, respect des normes Nul à négligeable Non -
Bruit Voir G.3-9 en page 151
Infrasons et psycho-
acoustique
Risque pour les populations
riveraines Direct permanent Nul Aucune Nul Non -
Ombre portée Risque pour les populations
riveraines Direct permanent
Négligeable
Sans objet réglementaire
Respect des distances d’éloignement aux habitations et
aux bureaux
Négligeable
Sans objet réglementaire Non -
Balisage Gêne pour les populations
riveraines Direct permanent
Faible (gène)
Nul sur la santé
Respect strict de la réglementation.
Synchronisation entre les éoliennes du parc
Négligeable
Nul sur la santé Non -
Qualité des sols Voir G.1-9 en page 128
Qualité des eaux Voir G.1-9 en page 128
Sécurité publique
Transports et travaux de chantier Direct temporaire Faible à modéré Schéma d’organisation de la circulation. Chantier
interdit au public avec balisage. Communication Faible à négligeable Non
Intégré au coût du
chantier
Exploitation Direct permanent
Démarche d’analyse des
potentiels de dangers conduisant
à identifier 5 scénarios
Mesures d’évitement et de réduction des risques de
dangers Acceptable Non
Intégré aux coûts
des éoliennes et
d’exploitation
Les impacts résiduels du parc éolien des Lupins sur la santé publique sont faibles à nuls voire positif. Ils ne requièrent pas de compensation.
Etude d’impact sur l’environnement du parc éolien des Lupins
160
G.5 IMPACTS SUR LE PAYSAGE Les impacts visuels des parcs éoliens sont souvent des facteurs de rejet d’une partie de la population. Un sondage réalisé en mars 2015
indique que 71% des habitants de communes situées à moins d’un kilomètre d’un parc éolien estiment que les éoliennes sont bien
implantées dans le paysage.
Les aspects « paysage » ont fait l’objet d’une étude complète, s’appuyant sur les cartes de la zone d’influence visuelle et des
photomontages. Les impacts permanents sont décrits ci-après. Dans cette partie, ne sont repris que les éléments les plus marquants et
les grandes conclusions de l’étude paysagère figurant en totalité en annexe de l’étude d'impact et qui comprend notamment tous les
photomontages réalisés. Ainsi, ne sont présentés ici que quelques photomontages et ce dans un format réduit, sans les commentaires
paysagers détaillés.
G.5-1. IMPACTS SUR LE TOURISME
Depuis le développement de l’énergie éolienne en France, plusieurs études ont été réalisées afin d’analyser les éventuels
impacts des parcs éoliens sur le tourisme. Les points suivants sont à retenir :
- aucune étude indépendante n’a montré un impact négatif sur le tourisme suite à l’implantation d’un parc éolien ;
- les parcs éoliens peuvent constituer une attraction pour les populations locales, les curieux ou les estivants.
L’implantation de panneaux d’information sur l’énergie éolienne en général et sur le parc en particulier constituent
un premier atout d’appropriation du projet ;
- les parcs éoliens peuvent constituer un support pour l’organisation d’événements culturels ou sportifs (courses,
expositions, sensibilisation, etc.)
Rappelons toutefois que, pendant la phase de chantier, l’accès aux plateformes de travail ou aux chemins d’accès privés
longeant les éoliennes sera interdit au public. Pendant la phase chantier et la phase d'exploitation, l'accès aux éoliennes ne sera
pas clôturé.
Eléments de cadrage :
S’il semble difficile d’estimer les effets d’un parc éolien sur la fréquentation future de structures d’accueil, on peut néanmoins
citer plusieurs études et cas concrets qui tendent à démontrer que les parcs éoliens ne sont pas néfastes pour le tourisme :
- À la demande de la région Languedoc-Roussillon, l’institut d’étude de marché, enquête et de sondage CSA a
réalisé une enquête visant à mesurer l’impact potentiel des éoliennes sur le tourisme en Languedoc-Roussillon30.
La réponse à cette question, présentée dans un rapport de novembre 2003, est la suivante : les touristes, venus
essentiellement pour se détendre et profiter des paysages apprécient nettement les implantations d’éoliennes,
et incitent la région à poursuivre cette politique. Ils ne s’accordent cependant pas tous sur les lieux où elles
devraient se situer, sauf un : à proximité des axes routiers ;
- Le parc éolien de Bouin, situé en bord de littoral en Vendée (à proximité de l’île de Noirmoutier), bénéficie
d’une bonne image et entraîne des retombées bénéfiques pour la commune. Selon une étude réalisée peu de
temps après la mise en place du parc par l’association Planète éolienne – Fédération des énergies du vent, 1 000
à 1 500 personnes venaient quotidiennement visiter le parc en période estivale, ce qui profite aux commerces
locaux. Sur le site internet de la mairie de Bouin, dans la catégorie tourisme, une page est consacrée au parc
éolien qui s’avère être un atout pour la commune et son image ;
- Le parc éolien de Fécamp (76) fait l’objet de visites payantes organisées par l’Office du Tourisme (voir
www.seine-maritime-tourisme.com ) : 10 000 visites / an à destination du grand public et de scolaire.
À l’étranger, plusieurs études démontrent que les éoliennes n’ont pas d’impact négatif sur le tourisme ; au contraire, des
pays comme l’Australie, l’Ecosse ou le Danemark ont développé un tourisme « vert » dont les éoliennes sont devenues les
icônes.
Le caractère gigantesque d’un parc éolien a, jusque-là, attiré de nouvelles fréquentations sur les sites même d’implantation des
éoliennes. Cette augmentation de la fréquentation est néanmoins à relativiser aujourd’hui au vu des nombreux projets éoliens
réalisés partout en France depuis une dizaine d’années.
Les éoliennes du parc éolien des Lupins pourront susciter une certaine curiosité, au moins lors du montage des machines et
en début d’exploitation. Il est probable qu'elles n’attirent cependant qu’un nombre modéré de personnes. Par ailleurs, compte-
30 Impact potentiel des éoliennes sur le tourisme en Languedoc-Roussillon- Synthèse du sondage de l'Institut CSA -Novembre 2003 pour la Région.
Etude d’impact sur l’environnement du parc éolien des Lupins
ANALYSE DES IMPACTS 161
G.5-3. PHASE D’EXPLOITATION
Les impacts paysagers du parc éolien sont directement liés à l’élévation des éoliennes et à la rotation des pales, dans une
moindre mesure du poste de livraison. Il est permanent durant toute l’exploitation du parc éolien. L’évaluation qualitative du
projet dans un paysage donné, visant à qualifier sa « réponse » aux enjeux définis à l’état initial, consiste ainsi à en proposer
une représentation réaliste : le photomontage. Celui-ci permet d’évaluer le « degré de sensibilité » selon des critères spatiaux
adaptés à l’objet éolien : visibilités, covisibilités, rapports d’échelles, lisibilité, effets de masse homogène ou hétérogène etc.
L’étude des impacts du projet sur le paysage et le cadre de vie s’appuie sur deux types d’analyses :
- L’analyse objective : elle s’appuie sur un traitement cartographique des impacts du projet et autorise une approche
quantitative en termes de Zones d’Influence Visuelle et d’effets de saturation. Elle permet également d’identifier
les points de vue retenus pour les photomontages. Ainsi ceux d’où le parc éolien n’est pas visible sont écartés, sauf
s’ils sont représentatifs avec un autre intérêt, patrimonial par exemple.
- L’analyse subjective : elle s’appuie sur l’analyse des perceptions et permet une évaluation qualitative des impacts.
G.5-3a La zone d’influence visuelle du projet et justification des photomontages
La majeure partie des visibilités potentielles sur le projet se localise dans les aires immédiate et rapprochée du projet. Au-
delà, le relief et les grands espaces forestiers viennent masquer la plupart des vues en direction du projet.
La plupart des points de vue se localisent en basse Thiérache. Dans les aires immédiate et rapprochée, ils ont pour but
d’analyser les vues depuis les villages et les bourgs des aires immédiate et rapprochée (Hannapes, Iron, Guise, Lesquielles-
Saint-Germain, Tupigny, Vadencourt) ainsi que depuis les axes de déplacement (D946, D69…) qui permettent des vues de
plateau à plateau et depuis les vallées. Le patrimoine sensible situé dans la ZIV (tour médiévale, nécropole militaire…) fait
également l’objet d’un photomontage jusque dans l’aire éloignée.
Dans la plaine de grandes cultures, les ondulations du relief bloquent les vues à plus de 10 km la plupart du temps. Ainsi, les
visibilités potentielles sur le projet sont concentrées dans l’aire rapprochée, la prégnance étant très faible au-delà de la D960.
La vallée de l’Oise moyenne se situe dans l’aire éloignée. Le fort relief de la vallée et la présence de nombreuses zones arborées
limitent grandement les vues depuis cette unité paysagère : des points de vue réguliers ont pour objet de vérifier l’absence de
vue depuis cette unité paysagère remarquable.
En Thiérache bocagère, les visibilités les plus importantes sont situées en limite ouest de l’unité paysagère. Les points de vue
identifiés concernent la D946 vers Oissy et l’église de Lavaqueresse, deux lieux présentant des vues potentiellement ouvertes
en direction du projet et une visibilité sur le parc existant de Basse Thiérache Sud 1-4.
Le projet ne devrait pas être identifiable depuis les unités paysagères du Val-de-Sambre, des plateaux Cambrésiens et des
Ondulations Hennuyères.
L’unité paysagère d’accueil du projet – la basse Thiérache – présente le plus de vues potentielles en direction du projet. Celles-
ci sont concentrées en grande partie dans les aires immédiate et rapprochée bien que des vues ponctuelles soient possibles
dans l’aire éloignée. Les vues depuis les autres unités paysagères sont beaucoup moins nombreuses.
Eléments de cadrage : la perception des objets selon la distance de l’observateur ou d’autres facteurs La perception visuelle des éoliennes diminue très vite dès que l’on s’en éloigne. En effet, l'importance visuelle ou prégnance des éoliennes est fonction de la distance, mais elle n'est pas proportionnelle à la distance : elle décroît très vite et est liée à l'angle vertical perçu (ou angle de vue). Selon la distance entre l’observateur et le site éolien, l’impact visuel de ce dernier (sa prégnance) varie. Globalement, les perceptions les plus proches génèrent des impacts visuels importants, tandis que les perceptions les plus lointaines génèrent des impacts moindres. En fonction de la hauteur des éoliennes, il est ainsi possible de subdiviser le territoire en fonction du type de perceptions qui s’y développent. La courbe ci-dessous montre que l’impact visuel n’est pas directement proportionnel à la distance.
Source. EnviroScop
Figure 157 des courbes de perception des éoliennes
La modélisation de la zone d’influence visuelle. La Zone d’Influence Visuelle est un outil cartographique de modélisation qui permet de simuler les portions de territoire au sein desquelles il sera possible ou non de voir les éoliennes. Elle peut représenter différents types d’information : - nombre d’éoliennes visibles en tout point du territoire, - prégnance des éoliennes visibles (angles perçus, voir schéma ci-dessous), - portion d’éoliennes visibles en tout point du territoire (bouts de pales, rotor, mat et rotor).
La perception des éoliennes varie également suivant l’heure du jour et suivant les conditions météorologiques (couleur du ciel, contrastes, visibilité, …).
source : guide ADEME - ABIES
Figure 158 de la perceptibilité des éoliennes selon l’heure du jour
source : guide ADEME – ABIES
Figure 159 de la prégnance des éoliennes dans le paysage selon la
couleur du ciel
Les zones de visibilités sont déterminées en prenant en compte les données de base suivantes : l’éloignement de l’observateur, couplé aux effets de masques occultant tout ou partie de l’éolienne (relief, boisements principaux, les secteurs urbanisés principaux).
EnviroScop Figure 160 des informations simulées dans la carte de la zone d’influence visuelle (ZIV)