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LE MENSUEL DE L'AERONAUTIQUE MILITAIRE INTERNATIONALE ISSN -
0223 - 0038
No 69 - J U I LLET 1984 Belg iq ue 160 FB - Canada S 4.00 -
S"isse 6.50 FS - Espagne 400 P -!talie 4200 l 20 F Koweit 1300 KD -
libye 1500 LD - Arabie Seoudite 18.00 SR - Egypte 3500 EP
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L'U.S. Air Force en Haute-Marne (1952-1966). * UNE R LLS POUR LA
CHASSE
L'aeronavale allemande abandonne le F-104 pour le Tornado.
* LA "RICHTHOFEN" A EU 5 ANS Le Jagdgeschwader 71 de la
Bundesluftwaffe et son histoire.
(M 1191-69-20F)
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I 1 FANAVIA
JUILLET 1984 Sixieme annee
SOMMAIRE 7 LES JOURNEES PORTES-OUVERTES
Patrick Bigel termine la liste des meetings. 8 LA REVUE DE
PRESSE
Les livres du mois lus ou feuilletes pour vous par Jean-Michel
Guhl.
AVIATION MILITAIRE 10 POKER D'AS (Chapitre 5): MARCEL ALBERT
Patrick Facon relate la carriere de I'as fr'anyais du
Normandie-Niemen Marcel Albert , second ~s franyais de la 2e G.M.
et I'un des deux a revoir la tres estimee decoration de Heros de
I'Union Sovietique. 14 CHAUMONT AIR BAS!; (1ere partie) Jean-Pierre
Hoehn raconte I'histoire de la base aerienne de Chaumont-Semoutiers
qui abrita seize annees durant une des plus celebres escadres de
I'U.S. Air Force en Europe. 22 EN TRAINANT LA BIROUTE Regis Biaux a
partage la vie des pilotes et personneis de l 'Escadrille Avions du
3e G.H.L. de I 'ALAT lors d'un detachement sur le terrain de SI.
Valery-en-Caux . 26 UNE ROLLS POUR LA CHASSE Peter Doll retrace
I'histoire de I ~aeronavale allemande depuis sa remise sur pied
dans les annees cinquante a I'heure ou celle-ci reyoit ses premiers
Tornado. 30 LA RICHTHOFEN A EU 25 ANS Jean-Marie Troillard raconte
I'histoire de la plus celebre des escadres de chasse de la
Bundesluftwaffe: le Jagdgeschwader 71 de Wittmund qui porte le nom
du Baron Rouge . 38 LES FALCHI DE BRINDISI Antonio Palma presente
le 32 Stormo de l 'Aeronautica Militare Italiana et ses Fiat G.91 Y
d 'assaut maritime base sur le terrain de Rimini.
MAOUETTISME PLASTIOUE 44 ANALYSE DES NOUVEAUTES Michel Gerard et
Jean-Michel Guhl presentent les dernieres maquettes parues sur le
marche international. 48 DES MAQUETIES POUR LES GRANDS Jacques
Druel s'est penche sur la maquette Heller du AMD-BA Super-Etendard
au 1/72" (avec un photoscope en page 50).
14
26
30
La couverture d'AIR FAN: Fer de lance de I'aeronavale
alle-mande, le chasseur-bombardier Panavia Tornado est main-tenant
en service operationnel dans une escadre des Marine-flieger : le
MFG 1 de Schleswig-Jage I.lPhoto : Peter 001/. AIR FAN's front
cover: Our German correspondent Peter Doll made this interesting
shot of a trio of German Navy Tornadoes flying over the
country-side of Schieswig-Hoistein shortly af-ter MFG 1 re-equipped
with the newer swing wing fighter-bomber.
AIR FAN, revue mensuelle paraissant le 20 de chaque mois
Redacteur-en-chef : Jean-Michel Guhl Comite de redaction :
Correspandanls de 10 Redaclian I'elrange r : Peler Doll (Allema
gne). Louis Drendel (ElalsUms). Roberl E. Kling (ElatsUnlS).
Wollgang Ha,n, 1 (Aulr iche). Kensuke Ebala (Japon). Gerhard Joos
(Allemagne). Dave Menard (ElatsUn,s), Antonio Carlos M,moso
(portugal). Klaus NlSka (Finlande). Sh'n 'chl Ohtakl (Japon).
Javler Sae, Sa nz (Espagne). NOlman E Taylor (Etats-Unis). Tom
Arhe,m (Norvege). R,chard L Ward (RoyaumeUn,).
Ed imal S.A.R.L. au Capilal d e 150000 F Siege social el sieg e
de 10 Redacliol! : 48, boulevard des Balignolles 75017 Paris
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ubl,calian : Marline Cabiac W de CommISsion parllaue 61086
Dillusion par les N.M .P.P
Jean-Michel Guhl, Ala in Crosnier, Patrick Bige l, Jean Bodson,
Arno Dill, Jacques Druel, Michel Gerard, Jean-Pierre Hoehn.
lIIustrateurs attaches : Louis Drendel , Dominique Fouberl, Georges
Olivereau. Administration : Richard Dore
ND SIRET 31405624300012
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All contents C AIR FAN 1984
ISSN-0223-0038 Photogravure: Prestige Graphique (France)
Photocomposition et impression: Antigoon S.A. 2100 Deurne -
Luchthavenlei 7 (Belgique) Telephone: (03) 239 79 60 Depot legal N"
t432
AIR FAN I JUtLLET 1984 I PAGE 3
-
Simple ouvrier metallurgiste en 1938, Marcel Albert se hissa en
quelques annees au sommet de la celebrite
par sa conduite au cours de la Seconde G uerre
mondiale. Privih3ge rare, il tut un des deux seuls
trancais a etre eleve a la dignite de Heros de I'Union
Sovietique, don! iI arbore la
medaille sur cette photographie officielle. I
SHAA.
AIR FAN I JUILLET 1984 I PAGE 10
Heros de I'Union sovietique, titulaire des ordres de Lenine, du
Drapeau rouge, de la Guerre patriotique, commandeur de la Legion
d'honneur, tels etaient quelques-uns des titres prestigieux dont
Marcel Albert pouvait se prevaloir a la fin de la Seconde Guerre
Mon-diale. Pour cet homme, alors au falte de sa gloire, le chemin
avait ete long depuis le temps OU , ouvrier metallurgiste aux
usines Renault de Billancourt, il ne revait que de piloter un
avion.
* Ne le 25 novembre 1917 a Paris Xllle , celu i qui
dflvait devenir le deuxieme as franc;:ais de la guerre de
1939-1945 dut abandonner tres tot ses etudes secondaires pour
travailler et subve-nir a ses besoins. La soif de voler qui le
tenaillait, Marcel Albert ne put I'assouvir qu 'en sollicitant une
bourse de I'Etat, seul moyen pour les jeunes issus des classes
populaires de decrocher alors leur brevet de pilote. Entre au
service le 24 mars
1938, il passa son brevet militaire au cours du mois de juillet
suivan l. puis tut mute a la 1ere Escadre de Chasse ou 11 resta de
juillet a sep-tembre 1939.
Quand la guerre survin t, le jeu ne homme, qui pensait etre
affecte dans une unite de combat , fut on ne peut plus dec;:u.
Envoye au Centre de Formation des Pilotes de Chasse, aChartres, le
5 septembre, il y exerc;:a les fonctions d' instruc-teur. Mais la
vie de I'arriere ne lui plaisait guere, ce qui le poussa a adresser
a ses superieurs plusieurs demandes pour son envoi en premiere
ligne. L'aviateur ne devait cependant avoir sa-tisfaction que le 15
fevrier 1940 - il etait alors sergent, date a laquelle iI rejo
ignit, a Reims, le G.C. 1/3, premier groupe de I'Armee de l'Air a
etre equipe de Dewoitine D.520. A bord de cet appareil , il allait
prendre part a la campagne de France, au cours de laquelle il
inscrivit deux victoires aeriennes a son palmares.
C'est sur un Messerschmitt Bf 109 qu ' il rem-porta la premiere
d'entre elles, au-dessus de la region de Sedan, le 14 mai, jour ou
les blindes allemands commenc;:aient a passer la Meuse. La seconde
concerna un Heinkel He 111 qu ' il reus-sit a descendre aux
alentours de Soissons. Comme toutes les unites de I'Armee de l
'Air, le G.C. 1/3 connut alors divers changements de terrains qui ,
inexorablement, au rythme de la retraite des armees terrestres, le
rapprochaient de la Mediterranee. Le general Vuillemin ,
com-mandant des forces aeriennes, ayant don ne I'ordre a toutes les
formations qui Maient en etat de le faire de se rendre en Afrique
du Nord, Albert et ses camarades du 1/3 rallierent I' Aigerie avec
leurs appareils.
Vint alors la periode de doute et d ' incertitude, intolerable
pour des hommes comme Albert qui acceptaient mal la defaite.
Rejoindre la France libre n'etait pas chose facile. Pourempecher
les passages a la dissidence, les commandants de groupes avaient da
appliquer a la lettre les se-veres instructions qu'avait edictees
le ministere de l 'Air: gardes armes sur les terrains, helices et
dynamos des appareils demontes. Albert ron -gea son frein jusqu 'en
octobre 1941.
L'occasion favorable , illa trouva en effet le 14 de ce mois -
jour ou , ironie du sort, les galons de sergent-chef lui furen t
accordes. L'affaire fut de ta ille pu isque, outre Marcel Albert,
deux au-tres pilotes du 1/3, Lefevre et Durand , avaient resolu de
rejoindre de Gaulle. Le serment prete au Marechal comptait- il
quand il s'agissait de defendre I'honneur de son pays? Profitant d
'un exercice dont le maHre d'oeuvre etait le lieute-nant Madon et
qui consistait a simuler une atta-
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Posant devant un Yak-9, en compagnle de Marcel Albert, une
partie des
pilotes du Normandie. L'as tranc;:ais devait obtenir la plus
grande partie de ses victoires sur ce chasseur
arme d'un canon de 20 mm ou de 37 mm lirant a travers.
le moyeu de I'helice. I SHAA.
AIR FAN I JUILLET 1984 I PAGE 12
que sur des Bloch MB.175 du G.R. li/52 volant entre Ain el-Arba
et Tafaraoui, les trois hommes s'eclipserent I'un apres I'autre au
nez et a la barbe de leurs equipiers. Convaincus que ses pilotes
avaient ete dans I'obligation de se poser dans la campagne a la
suite de pannes, le com-mandant du 1/3 donna I'ordre d'effectuer
plu-sieurs patrouilles de reconnaissance qui, tou-tes, rentrerent
bredouilles.
Et pour cause. Albert, Durand et Lefevre vo-
Albert photographie peu avant un vol d'entrainement sur un
Yakovlev Yak-7 trappe de I'etoile rouge sovietique. Part i avec le
noyau de pilotes qui allait torger la legende du " Normandie-Niemen
.. , Albert commenc;:a a voler sur ce type d'appareil en decembre
1942, peu apres son arrivee en Union Sovietique. I SHAA.
laient a tire d'aile en direction de Gibraltar. Que le regime de
Vichy les ait condamnes a mort par contumace et ait prononce la
confiscation de leurs biens, les trois hommes ne s'en souciaient
guere. Des leur arrivee chez les Britanniques, ils demanderent a
signer un engagement dans les forces de la France libre, ce qui fut
fait apres qu 'un navire les eut emmene en Grande-Breta-gne, en
decembre 1941.
Transfere a Camberley au debut de 1942, Marcel Albert suivit le
circuit que connaissaient tous ceux qui avaient rallie de Gaulle.
11 passa ensuite dans un Operational Training Unit bri -tannique
puis fut affecte au groupe de chasse FAFL lIe-de-France en
compagnie de Du-rand, Lefevre etant quant a lui mute dans un
squadron de la RAF. S'il accomplit quarante-sept missions de guerre
au sein de cette unite, I'aviateur ne remporta cependant pas une
seule victoire au-dessus de l'Europe occupee.
Albert venait d'etre promu aspirant quand, apprenant qu'une
unite de volontaires pour I'Union Sovietique etait en cours de
constitu -tion, il demanda a en faire partie. Ayant pris la mer a
Glasgow en septembre, apres avoir de nouveau transite par
Camberley, I'aviateur de-barqua a Lagos au Nigeria puis rejoignit
Le Caire par avion, avant de se rendre aRayak en Syrie Oll le G.C.
3 Normandie commen~ait a se former. Soixante-deux pilotes et
specialistes, dont la liste avaient ete fournie aux Sovietiques
ades fins d'approbation, avaient ete rassembles la en vue de la
mise sur pied d'une formation qui devait devenir beaucoup plus tard
le celebre Regiment de Chasse Normandie-Niemen. Mais, dans
I'immediat, tout etait acreer, ce a quoi s'employerent Tulasne et
Littolf les deux responsables du groupe. Le 12 novembre, en
-
=
Dakota, les Franr;:ais libres partirent pour l 'Union
Sovietique, via Teheran en Perse, et at-terrirent sur la base
d'lvanovo, une localite si-tuee a environ 250 km au nord-ouest de
Mos-cou, le 2 decembre 1942.
Commenr;:a alors une fastidieuse periode d'entrainement au cours
de laquelle, utilisant des biplans Polikarpov U-2 puis des Yak-7 a
double commande, Albert et ses camarades s'initierent aux materiels
et aux methodes de combat sovietiques. Apres avoir vole sur Yak-1,
les Franr;:ais acheverent leurformation au milieu du mois de mars
1943. Sous-lieutenant depuis le 12 decembre precedent, Marcel
Albert rem-porta sa premiere victoire en Union Sovietique quand, le
16 juin 1943, il expedia au sol un Focke-Wulf Fw 189 de
reconnaissance. Ayant abattu un 8f 110 le 14 juillet suivant, en
pleine bataille d'Orel, iI assista, ce jour-la, impuissant a la
mort du lieutenant de Tedesco, un officier de grande valeur du
Normandie, dont le Yak-1 s'ecrasa apres un long pique, devore par
les flammes. La plus grande partie de ses succes, Albert devait
I'obtenir pendant le reste de I'an-nee 1943: un Fw 190 le 14
juillet; un autre le 17 juillet; un Ju 88 le 19 juillet; un Ju 87
le 31 aoOt; un Fw 190 le 1er septembre; un Fw 190 le 7 septembre;
un Fw 190 le 22 septembre; un Henschel Hs 126 le 4 octobre; un Fw
190 le 12 octobre; deux Fw 190 le 15 octobre et un Ju 881e 25
octobre. Les pertes du Normandie etaient cependant a la mesure de
ses succes. Parmi les nombreux pilotes tues au combat figurait le
sous-lieutenant Durand, dont Albert apprit la mort avec tristesse
le 30 aoOt 1943. Mais la guerre continuait. Place a la tEHe de la
1ere esca-drille du Normandie le 5 septembre 1943, I'as fut nomme
lieutenant vingt jours plus tard et promu officier de la Legion
d'honneur.
Renforce par une cinquantaine de volontaires entre decembre 1943
et mai 1944, le regiment d'aviation franr;:ais, dont le nombre
d'escadrilles passa a quatre en avril, prit en compte de nou-veaux
Yak-9 entre fevrier et avril. Le 25 mai , les aviateurs franr;:ais
furent informes de I'immi-nence de leur transfert vers la base de
Dou-brovka et de leur integration dans la 303e Divi-sion de Chasse
sovietique, en vue de participer a la grande offensive d'ete.
Celle-ci debuta le 22 juin , troisieme anniversaire de I'attaque
alle-mande contre l'Union Sovietique.
Au rythme de I'avance des armees terrestres, les pi lotes du
Normandie se rapprocherent des frontieres du Reich. Albert devait
d'ailleurs rem porter ses dernieres victoires pendant le mois
d'octobre 1944, sur I'excellent chasseur d'armee qu 'etait le
Yak-3, au-dessus de la Prusse -Orientale. En novembre, alors que
Sta-line accordait au regiment franr;:ais I'autorisa-
En haut: Marcel Albert a bord de son Yak-9 sur lequel figurent
les symboles de seize victoires, la derni~re d'entre eil es ayant
ete obtenue sur un Junkers Ju 88 le 25 octobre 1943. L'as ne devait
augmenter de nouveau son score qu'un an plus tard au-dessus de la
Prusse-Orientale. I SHAA.
Ci-dessus: Marcel Albert (troisl~me a partir de la droite) en
compagnie de quelques-uns des pilotes de la l~re escadrille, a
Toula, en 1943. Oe gauche a droite, Caseneuve, de la Poype,
IribarnEl, Albert, Sauvage et Marchi. I SHAA.
TABLEAU DES VICTOIRES AERIENNES HOMOLOGUEES DE M, ALBERT tion de
porter le nom de Nor.mandie-Niemen, Albert et de la Poype, deux
amis tres lies, furent informes qu'ils avaient beneficie de
I'insigne honneur d'etre eleves a la dignite de Heros de l'Union
Sovietique, une distinction de tres haut rang dont deux Franr;:ais
seulement purent se prevaloir pendant le conflit.
Numero Date Lleu Avlon abattu Avlon d'arme
._----------------------.-------------------------------------------------._--------------------------------------
1 14 mai 1940 Sedan BI 109 0 .520 2 21 mai 1940 Soissons He 111
0.520 3 16 juin 1943 URSS Fw 189 Yak-1 4 14 juillet 1943 URSS Blll0
Yak-l 5 14 juillet 1943 URSS Fw 190 Yak-l 6 17 juillet 1943 URSS Fw
190 Yak-l 7 19 juillet 1943 URSS Ju 88 Yak-l 8 31 aoOt 1943 URSS Ju
87 Yak-9 9 1 er septembre 1943 URSS Fw 190 Yak-9
10 7 septembre 1943 URSS Fw 190 Yak-9 11 22 septembre 1943 URSS
Fw 190 Yak-9 12 4 octobre 1943 URSS Hs 126 Yak-9 13 12 octobre 1943
URSS Fw 190 Yak-9 14 15 octobre 1943 URSS Fw 190 Yak-9 15 15
octobre 1943 URSS Fw 190 Yak-9 16 25 octobre 1943 URSS Ju 88 Yak-9
17 16 octobre 1944 Allemagne Ju 87 Yak-3 18 16 octobre 1944
Allemagne Ju 87 Yak-3 19 16 octobre 1944 Allemagne Fw 190 Yak-3 20
18 octobre 1944 Allemagne Hs 129 Yak-3 21 18 octobre 1944 Allemagne
Hs 129 Yak-3 22 23 octobre 1944 Allemagne Bll09 Yak-3 23 26 octobre
1944 Allemagne Bll09 Yak-3
De retour en France avec le Normandie-Niemen en juin 1945,
Marcel Albert, titulaire de vingt-trois victoires et promu au grade
de capi-taine en decembre 1944, meritait le titre de deuxieme as de
France. Nomme attache de I'air en Tchecoslovaquie, il finit
cependant par quit-ter le metier des armes - ou il sentait que son
avenir etait limite - en 1948, pour s'interesser aux affaires.
Parti aux Etats-Unis avec une Americaine rencontree en Europe dont
iI avait fait sa femme, I'aviateur y ouvrit un chaine de
restaurants et devint en quelques annees un tres respecte homme
d'affaires. Curieuse tra-jectoire que celle de cet homme dont la
modes-tie exemplaire explique sans doute la retraite silencieuse
dans laquelle il se cantonne de I'au-tre cote de l'Atlantique.
Patrlek FACON
AIR FAN I JUILLET 1984 I PAGE 13
-
C haumont, Haute-Marne, la France tran-quille, rurale, dans un
paysage vert de collines aux formes arrandies et douces une petite
ville de pravince lI~gerement 03 /'ecart de /'axe nord-sud, fait
partie de /'Est de la France mais est considere comme /'un de ses
bastions les plus meridionaux.
Chaumont air base, une histoire qui s'est ar-retee il y a un
quart de sieeie dejo3, sans eclats ni fan fa res. L'U.S. Air Force
03 Chaumont? Oui, pendant quatorze annees environ, surlesquel-les
la moitie seulement furent vraiment actives, passionnantes et
importantes.
Chaumont-Semoutiers: une base americaine en France qui
ressemblait 03 toutes les autres sur notre territoire, avec ses
alveoles en margue-rite, ses enormes hangars, san complexe base
operations comprenant la tour de controle, le service meteo et les
pompiers, puis sa seetion " vie" avec ses baraquements blancs ou
/'Ame-rique se retrauve avec san "PX" (supermarche) et ses grasses
voitures. Plantee 103, la base de Chaumont est restee fidele o3 '
elle meme jusqu'en 1958: toujours le meme wing, le 48"
Fighter-Bomber Wing , toujours la meme mis-sion, le strike
nucleaire ...
D'abord il y ales hommes, les premiers Ame-ricains qui sont
arrives dans cette region n'y retrauvent pas taut de suite et
systematique-ment, chaleur et amitie. Pour les Franr;;ais,
/'economie de Chaumont et des envirans im-mediats de la base,
risque d'etre desequilibree, du moins c'est leur avis, et c'est
avec beaucoup de difficultes et de reticences en ces jeunes annees,
que les familIes anglophones trouvent de quai se lager, communiquer
avec leurs voi-sins et gagner leur confiance.
Le jeune pilote americain , debut vingtaine, les cheveux coupes
courts, le sourire large et /'reil bleu et vif, n 'y comprend plus
rien . Aux Etats-Unis, il a appris 03 manier des engins
ultra-mo-dernes, et lorsqu 'il decolle de Chaumont sur san monstre
d 'acier en faisant vibrer toutes les vitres de Semoutiers, il n'y
voit aucun mal. Au contraire, iI a 22 ans et iI est en France; un
pays pour la liberte duquel ses peres se sont battus et iI est
conscient qu'il peut s'y faire tuer. L'Ameri-que est en France pour
detendre ses allies, c'est ce qu'on lui a appris, 03 lui. " fait
partie de ce graupe, ne demande rien 03 personne et pour-tant a
/'impression que les Franr;;ais n'aiment pas particulierement sa
presence .. .
Voilo3 un peu la situation comme /'a vecue un commandant
d'escadron arrive 03 Chaumont en 1957; san deuxieme contact avec la
vieille Eu-rape. San premier, il /'avait eu douze ans plus tot 03
bord d'un P-47 puis d'un P-51 au-dessus de la France occupee ..
.
AIR FAN I JUILLET 1984 I PAGE 14
CHAUMONT AIR BASE
par Jean Pierre Hoehn
L'U.S. Air Force en Haute-Marne (1952-1966) (Premiere partie: du
F-84G au F-100D)
Chaumont Air Base: les origines Le terrain de
Chaumont-Semoutiers fut remis
officiellement aux autorites militaires americai-nes le 20 juin
1952.
Historiquement parlant, les Americains n'etaient pas des
nouveaux-venus dans cette region de France. En effet, pendant la
Premiere Guerre Mondiale, le Corps Expeditionnaire AI-lie, commande
par le General John J. Pershing, avait etabli son quartier general
a Chaumont avec, dans ses rangs, le nom moins fameux Ge-neral
William (Billy) Mitchell.
A I'aube des annees cinquante, au retour des forces americaines,
la base fut erigee avec I'aide logistique de la France, chargee
notamment de la construction de la piste, des btiments d'operations
et de communications, des han-gars ainsi que des ateliers de
reparation. Le service du genie de I'USAF etant charge, quant a
lui, de I'edification des baraquements pour le personnel militaire,
de I'hopital de la base, des mess officiers et sous-officiers, de
la chapelle, de I'ecole et autres btiments destines a abriter des
activites culturelles ou de loisirs.
En aout 1952 la piste est deja prHe et utilisa-ble, alors que
des bulldozers continuent encore d'amenager le terrain . Le wing
qui est alors en voie de se mettre en place a Semoutiers, le 48"
Fighter Bomber Wing, est encore loge dans des villages de toile en
attendant I' installation de .baraq uements prefabriq ues. 11 faut
effective-ment faire vite puisque en octobre les familles des
militaires installes sur place vont arriver el-les aussi , pour
faire battre definitivement le coeur de cette petite ville
americaine .. . Plus tard, d'ailleurs, un village reserve aux
familles americaines sera erige non loin de la base el sera baptise
Pershing Village .
Apres plusieurs annees de presence, les bar-rieres sociales
commenyant a s'ecrouler, les relations franco-americaines vont se
rechauffer rapidement. A tel point meme qu 'un evenement unique
dans les annales de I'USAFE va se pro-duire. Les habitants de
Chaumont et des viIla-ges alentours, vont faire une petition afin
de baptiser le 48" F B W, I'escadre de
-
r
492nd Fighter-Bomber Squadron 493rd Fighter-Bomber Squadron
494th Fighter-Bomber Squadron
AIR FAN I JUILLET 1984 I PAGE 15
-
Au tout debut des annees cinquante, un Republic
F-84G du 492nd Fighter-Bomber
Squadronl48th FBW parque sur une des aires de
stationnement provisoires en P.S.P. 10 . Gravenstine
via D. Menard. The first fighters at
Chaumont in the early 50s were those of the 48th
FBW's 492nd Fighter-Bomber Squadron.
Here a blue and white candy striped F-84G.
Les debuts de Chaumont AB furent modestes comme
le montre cette photo de ubtiments" en toile prise
en avril 1955 ... I USAF. The hospital area at
Chaumont AB in April 1955.
AIR FAN f JUILLET 1984 I PAGE 16
ayant a la foie une designation numerique - 48e FBW - et
alphabetique - Statue of Liberty. La statue elle-meme fut erigee
devant les portes de la base en 1956, et doit encore s'y trouver de
nos jours ...
Le 48 e Fighter-Bomber Wing L'origine du 488 FBW, la seule
escadre opera-
tionnelle ayant jamais occupee la base de Chaumont, est
relativement particuliere bien que non unique en ces debuts des
annees cin -quante.
En effet, les premiers avions a se poser sur la base au debut de
1952, proviennent du 13]8 FBW qui , en realite , est une escadre
reactivee de la Garde Nationale (ANG). Les escadrons qui la compose
so nt le 125e FBS provenant de I'Okla-homa, le 12]8 FBS du Kansas,
et le 1288 FBS de l'Etat de Georgie. Le 10 juillet 1952, pilotes et
techniciens de I'ANG retournent aux Etats-Unis en laissant sur
place leurs avions et tout le ma-teriel de servitude.
Par un jeu administratif, le 13]8 FBW devient le 488 FBW place
sous le contrle de la 128 Air Force (USAFE), alors que le 1258 FBS
devient le 492 8 FBS, le 1278 le 493 8 FBS, et le 128e le 4948 FBS.
L'avion laisse sur place par les guards-men etait le F-84G
Thunderjet, une rarete
americaine dans le ciel franr;:ais de I'epoque ... 11 n'est pas
inutile de rappeier en effet et a ce stade, que Chaumont fut la
seule et unique base americaine en France a mettre en oeuvre ce
chasseur-bombardier a aile droite. Les Thun-derjet seront
immediatement peints aux cou-leurs de leurs escadrons respectifs
mais sans que pour cela il y ait un schema de decoration commun a
I'escadre. C'est ainsi que le 4928 FBS utilisa une peinture bleue
et blanche appliquee su r la derive et autou r de I'entree d 'air,
alors que le 493 8 FBS adoptera la couleur jaune pour en decorer
ses bidons de bout d 'ailes et derives, tandis que le dernier
squadron, le 494 8 , avait des avions tout nus ... Mais attention ,
malgre les ap-parences, le 494e avait une autre idee derriere la
tete, jugez-en plutt: des 1952, il se mit a recou -vrir ses F-84G d
'une peinture de camouflage a la grande surprise de tous. Certes,
il ne s'agissait que d 'un essai acette epoque, mais toujours
est-il que cet escadron , base a Chaumont, fut le premier, du moins
dans le cadre de I'USAFE, a promouvoir et a tester une peinture de
ce type.
Bien que participant encore a d 'enormes ma-noeuvres de I'OTAN,
les F-84G n'evolueront que peu de temps dans le ciel de France
puisque, des 1953, debute la conversion sur un avion dernier-cri
qui venait tout juste de faire ses preuves en Coree: le F-86F
Sabre.
-
.------------~-
Les Ameri cai ns so nt reputes pour importer, ou qu 'ils
aillent, leur style
de vie avec taut ce que cela peut comporter .. . Gette vue de ..
Pershing
Vill age .. , petit village americain construit par le 7366th
Gombat
Support Group et jouxtant la ville de Ghaumont, en est une
preuve
patente. A .. Pershing Village .. vecurent, pendant taute la
periode
ou I'USAF occupa Ghaumont Air Base, les familles des
aviateurs
ameri cains. I USAF . .. Pershing Vil/age located on the
rim of the city of Chaumont in Haute-Mame was the main
housing
area for the familly of the USAF personnel stationned at
Chaumont
AB in the late fifties and early sixties.
Les Sabre de Chaumont Ces nouveaux avions ne changeront en rien
la
mission du 48e FBW qui reste celle du special delivery dans le
cadre de I'OTAN et de la 12e Air Force de I'USAFE. Malgre leur
mission qui sous-entend la penetration en territoire ennemi ,
au-cun effort de camouflage ne sera realise ou teste sur ces
nouvelles machines. Bien au contraire , chaque escadron peindra,
selon un schema commun cette fois', la derive de ses avions
uniformement en bleue (492 e FBS) , en jaune (493e FBS) et enfin en
rouge (494e FBS) . On parlera desormais des blue, yellow et red
tails de Chaumont...
De nos jours, et lorsque I'on a la chance et le plaisir de
rencontrer encore quelques an-ciens qui ont connus cette epoque,
c'est le cas du colonel Feli x Kozaczka, (major en 1957), ce
dernier sourit et rigole doucement lorsqu 'on lui parle des annees
du Sabre a Chaumont. En ces
~ , .
temps la explique-t-il , nous etions assez fous ou na"ifs de
croire aux represailles massives contre I'URSS et ses allies.
Effectivement, dans le cas reel , nous n'aurions pas hesite a
envoyer une cinquantaine de F-86F armes de bombes atomiques
par-dela le Rideau de Fer. En fait, c'est pour cela que nous etions
en Europe et en France .
La A-bomb qui etait fixee sous la voilure du F-86F etait
tellement volumineuse, qu ' il fallait plier une de ses derives
lorsque I'avion roulait au sol , sinon elle aurait trainee par
terre ... Lors-que I'avion avait decolle, elle se remettait en
place automatiquement. Vraiment , les temps etaient presque
heroiques ajoute notre in-terlocuteur.
Ce qu ' il faut neanmoins preciser, car certai-nement tous les
Franc;:ais I' ignoraient acette epoque, c'est que I'alerte atomique
ne se tenait pas a Chaumont meme, contrairement aux idees rec;:ues
, mais en Allemagne Federale ; se-
En bas, le btiment principal de la base de Ghaumont, la tour de
contrle avec les garages des vehicules d ' incendie, en
construction en 1955. Que reste-t-il aujourd 'hui de taut cela? I
USAF. The control tower at Chaumont AB under construction in 1955
.
..
AIR FAN f JUILLET 1984 f PAGE 17
-
Ci-dessus, en juillet 1954, a I'occasion de la fete
n'ationale
americaine, les personneis du 48th Fighter-Bomber Wing de
Chaumont
Air Base inaugurent le nouvel insigne choisi pour leur unite.
Le
48th FBW (aujourd 'hui TFW) est le seul wing de I'U.S. Air Force
a
porter un nom de bapteme. I USAF. Above, on 4 July 1954, during
the
dedication ceremony 01 the 48th Fighter-Bomber Wing new
emblem.
The 48th is unique among the Air Force wings in being the
only
unnumbered outfit its only designation being Statue 01
Liberty Wing.
Ci-contre, les North American F-86F Sabre a queues bleu es du
492nd
Fighter-Bomber Squadron sur leur parking de Chaumont AB en 1954.
I
D. Gravenstine via D. Menard. At right, the blue tailed
F-86F
Sabres 01 the 492nd Fighter-Bomber Squadron at
Chaumont AB in 1954.
En bas, un F-86F du 48th FBW portant les J:I1arques du
commandant du 494th FBS, trois bandes rouges en diagonale sur le
fuselage. Les Sabre du 494th FBS
avaient la derive peinte en rouge. I Bernard Regnier.
Bottam, the F-86F 01 the 494th FBS C.O. adorned with a tripIe
band
tuselage sash. Bands and tin were painted red, the squadron 's
colour.
AIR FAN I JUILLET 1984 I PAGE 18
Ion le processus suivant. Chaque semaine, des F-86F s'envolaient
vers la base de Sembach (R .F.A.) ou avait lieu , effectivement, la
simula-tion d'alerte atomique. Pour le vol aller et retour, chacun
des F-86F transportait ades fins d 'exer-cice et de pratique, une
bombe-A simulee, c'est-a-dire de meme profil, mais remplie de beton
afin de reproduire les caracteristiques aerodynamiques de I'engin
reel. Arrives a Sem-bach , les avions etaient places dans leurs
al-veoles d'alerte respectifs alors qu 'une vraie bombe prenait
place sous la voilure.
Ce scenario de va et vient entre Chaumont et Sembach durera
aussi longtemps que les Sabre voleront avec le 48e FBW, et meme
au-dela comme on le verra par la suite. Toujours est-il que de la
sorte, une espece de routine s'instal-lera bien vite , a tel point
qu 'une histoire invrai-semblable va se produire un jour.
Un vendredi apres-midi. Un pilote ayant acheve sa semaine
operationnelle a Sem bach , va ramener son Sabre et sa bombe en
beton vers la base de Chaumont. Les gestes sont automa-tiques: on
s' installe dans le cockpit, un mecano de piste vous attache au
siege, on lance le reacteur et on fixe le radio-compas au cap 270,
et I'avion vous ramene tout seul a la maison ...
Sitt le train rentre, les dernieres communi -cations radio avec
Sembach terminees, le pilote branche sa radio sur la station AFN
(Armed For-ces Network) afin d 'ecouter les derniers resul-tats de
I'equipe de base-ball, et un peu de musi-que swing ; nous sommes
dans les annees cinquante, ne I'oublions pas.
Tout la-haut dans le firmament bleu , le soleil chauffe la
verriere et envahi le cockpit d 'une douce chaleur: pour un peu, on
somnolerait... Au bout d'une quarantaine de minutes, le pilote, par
instinct, jette un coup d'oeil sur sa montre et a I'exterieur de
I'habitacle. Normalement, il de-
-
vrait se trouver acette heure-ci au-dessus des verts patOrages
et vallons de la douce France.
Horreur, surprise, reve ou realite , le paysage qui se deroule
sous les ailes du Sabre est celui d 'une grande ville industrielle
.. . Moment de pa-nique, contrle de la carte de navigation ,
bran-chement sur la frequence locale de Chaumont, pas de reponses.
Contrle du radio-compas de plus pres: effectivement, I'anomalie se
situe a ce niveau. L'aiguille indique le cap 90 au lieu du 270,
c'est-a-dire exactement le sens oppose ...
Reveille de sa torpeur, le pilote fait un point rapide de sa
position : la ville qu ' il survole est celle de Fulda en R.D.A.
donc en territoire com-
muniste. Virage sur I'aile, manette des gaz a fonds et fuite
eperdue au cap oppose. Malheu-reusement, I'aiguille du reservoir de
petrole est proche du point bingo , jamais le Sabre ne pourra
ramener son pilote a Chaumont. ..
Heureusement, les Allemands ont eu la bonne idee de construire
un formidable reseau d'au-toroutes avant, pendant et apres la
Deuxieme Guerre Mondiale : on n'a que I'embarras du choix. II
suffit de reperer une bande bien droite et degagee, et le tou rest
joue. C'est le cas de notre pilote qui , des les roues de son avion
po-sees, constate I'extinction du reacteur. Le rou-lage se fait a
vide suivi d'un degagement dans la
Chaumont Air Base, base americaine typique construite aux normes
OTAN avec ses dispersals en marguerite avec, au centre, le grand
hangar abritant un squadron. I USAF. Chaumont Air Base as it
appeared in the late fiflies.
En bas, les Sabre a queues jaunes du 493rd FBS devant leur
hangar de Chaumont AB.I USAF. Be/ow, Ihe yellow-Iailled Sabres of
Ihe 493rd FBS in 1954 al Chaumonl AB.
AIR FAN I JUILLET f984 I PAGE 19
-
Ci-dessus et en haut, le 48th Fighter-Bomber Wing de Chaumont AB
eut la responsabilite de mettre sur pied la eelebre patrouille
aerobatique des .. Sky Blazers" au milieu des annees einquante.
Cette patrouille representait I'equivalent au niveau des Forees
Amerieaines en Europe des fameux .. Thunderbirds" bases aux
Etats-Unis. Leurs presentations en vol repetees firent de tres
nombreux heureux parmi la population ehaumontaise de eette epoque
benie de I'av iation a reaetion . I USAF. Above and top, the 48th
Fighter-Bomber Wing at Cahumont AB was responsible, in the
mid-fif-ties, of the USAFE aerobatic team: the .. Sky Blazers. The
Blazers performed for the Euro-pean erowds for most of the fihies
and early sixties until being disbanded in the mid-sixties.
En bas, un Boeing KB-50 de ravitaillement en vol. Ce type
d'avion allait oeuvrer durant toute la periode de mise en plaee des
F-l00D Super Sabre a Chaumont, assurant la transformation au ..
ravito " des pilites du 48th FBW. I Peter 00/1. One of the Boeing
KB-50tankers whieh assisted in the air refue/ing training of the
Super Sabre pi/ots of the 48th FBW.
AIR FAN I JUILLET 1984 I PAGE 20
terre battue longeant I'autoroute pour ne pas gener le trafic
routier normalement prioritaire .. .
Bientt, un convoi exceptionnel de grues, tracteurs et
semi-remorques prendront le Sabre et son pilote en charge pour le
ramener au ter-rain le plus proche. L'aventure est terminee. Bien
entendu , le meme soir au mess de Chau-mont, tout le monde se
regalera de cette anec-dote qui reste ra en bonne place dans les
anna-les de I'escadre.
Sur un tout autre plan , celui des capacites potentielles de
I'ennemi derriere le Rideau de Fer, on se rend neanmoins compte,
grce a cette experience, que celui-ci n'est pas telle-ment rapide a
reagir, et qu 'aucun MiG n'est ap-
pa ru pour intercepter I' intru , meme apres qua-rante minutes
de vol dans des cieux interdits ...
Mais les Americains savaient piloter tout de meme, nous en
voudrons pour preuve la pre-sen ce, pendant plusieurs annees, de la
pa-trouille acrobatique des Skyblazers sur la base de Chaumont.
Cette derniere, equivalente des Thunderbirds" que nous connaissons
au-jourd'hui , etait cependant une equipe propre a I'USAFE, formee
de pilotes de I'USAFE, et n'evoluant que dans le cadre europeen,
une zone qui s'etalait tout de meme de la Norvege jusqu'au Maroc
...
Des millions de spectateurs ont ainsi pu ad-mirer les evolutions
de ces F-86F bien colores, instruments de relations publiques de
I'USAFE, destines en meme temps a demontrer la qualite du materiel
americain et I'entraine-ment avance de ses pilotes. Ces derniers,
preci-sons le, provenaient bien entendu de I'effectif du 48e FBW et
s'entrainaient, selon des temoi -gnages de I'epoque, au-dessus de
la base pen-dant les heures de repas ...
Leur premiere demonstration eut lieu le 9 juillet 1952 au-dessus
de la base de Wiesbaden en R.F.A., en I'honneur et a I'occasion de
la visite du secretaire d'etat a l'Air Force, M. Harold Talbot.
Leur dernier show de la saison fut donne le 30 septembre 1956
sous les ordres du capitaine Reynolds, leader de la patrouille . Au
cours de cette meme annee, les Skyb lazers s'etaient livres a 25
shows, drainant quelque trois mil -lions de spectateurs. Les
Blazers cesseront pour un temps leurs activites a partir de la
France, mais on les reverra plus tard en Allema-gne sur F-100C et
dans le cadre d'une autre unite.
11 . 8
-
F
L'annee 1956 verra en meme temps I'arrivee 80 la retraite des
F-86F. Toujours selon le meme scenario et dans le cadre des
represailles mas-sives nucleaires, le dernier-ne de I'arsenal
ame-ricain devait bientat se poser sur le sol de France: le F-1 OOD
Super Sabre.
Les Super Sabre de Chaumont Officiellement, et dans le plus
petit detail, le
tout premier F-100D se posa sur le ciment de la piste de
Chaumont le 24 septembre 195680 17 heures et 30 minutes. Cet avion
avait effectue une traversee en solitaire de l'Atlantique (avec
ravitaillements en vol bien entendu), depuis la base de Kelly au
Texas. 11 etait pilote par le Lieutenant Z.C. Prina, pilote de
convoyage de I'USAF.
Accueilli 80 sa descente d'avion par le Colonel A.P. Clark, boss
du 48e FBW ce seul et unique F-1 OOD fut alors attribue dans un
premier temps au 492e FBS, mais exclusivement 80 des fins
d'entrainement pour le personnel technique au sol. Precedemment
deja, ces memes techni-ciens avaient suivis des cours theoriques
orga-nises sur la base meme par une equipe de spe-cialistes venue
des Etats-Unis, ainsi que par des ingenieurs de la North American
Aviation Co.
Avec ce premier F-1 OOD en chair et en os, ils pourront enfin
mettre leurs connaissances en pratique, en attendant I'arrivee du
contingent detinitif alloue 80 I'escadre. D'ailleurs, en ce jour de
septembre 1956, la base de Chaumont n'est pas encore tout 80 fait
prete, et les travaux ayant pour objet le rallongement de la piste
ne sont acheves qu 'a 50%.
Sur un autre plan, historique toujours, il sem-blerait que le
48e FBW soit effectivement la pre-miere unite de I'USAFE sur le sol
fran
-
Survolant le littoral normand et Saint-Valery,en-Caux
(Seine-Maritime), le Cessna L-19E n024545 (F-MAGT) du 3 G.H.L. de
I'ALAT traine la bi route .. en nylon rouge de 2 m de long sur
laquelle vont s'exercer au tir les artilleurs. Ci-contre, en bas,
au retour de la mission de biroutage .. le mecanicien de I'avion
vient constater sur la cible la presence ou I'absence de trous,
preuve du degre de dexterite des servants des batteries
anti-aeriennes. I Photos: Regis Biaux. The 3 Groupe d 'Helicopteres
Legers at Rennes still flies for a few more months a small number
of Cessna L-19E Bird Oogs within its single Escadrille Avions.
Nowadays mostly used as target-tugs for the benefit of AAA trainees
at Saint-Valery-en-Caux in Normandy these L-19s are due to
retire.
par Regis Biaux
EN TRAINANT LA SIROUTE EN CAMPAGNE OE TIR AVEC LES DERNIERS
L-19E DU 3e G.H.L.
N ous ne reviendrons pas sur I'article d 'Alain Crosnier (cf AIR
FAN n022, aout 1980) consacre au 3e G.H.L., mais nous nous
interesserons un peu plus a une mission bien speciale devolue a
I'Escadrilie Avions de cette unite de I'ALAT, a savoir le
remorquage de cible sol/air.
En eilet, outre les missions de transp.ort d 'autorite, de
reconnaissance, de rensei-gnement, de simulation de dang er aerien
, de photographie, de missions SAR, le remor-quage de cible
aerienne, represente une part importante de I'utilisation des
quelque dix-huit Cessna L-19E encore en service opera-tionnel dans
I'ALAT en 1984.
Chaque annee plusieurs campagnes de ce type ont lieu dans la
zone d'action devolue au 3e G.H.L., soit une douzaine de
departements dependant de la3eme Region Militaire. Oe ce fait, des
Cessna L-19E Bird Oag sant deta-ches aupres des Ecoles a feu de
Cherbourg (trois semaines), Suippes (six semaines),
Saint-Valery-en-Caux (huit semaines), Reims pour des campagnes
d'epandage de liquides simili -toxiques ...
Nous avons choisi la base de degage-ment de St. Valery-en-Caux
pour suivre tout au long d'une journee les pilotes du 3e G.H.L. de
Rennes lors de leur deplacement en Nor-mandie pour une campagne de
remorquage de cible aerienne.
SAINT-VALERY-EN-CAUX: BASE OE FORTUNE
L'aerodrome de St.-Valery-en-Caux he-berge donc deux lois par an
(six semaines au printemps et deux semaines en automne) un petit
detachement de Cessna L-19E. Le choix de cet aerodrome est fonction
de la proximite de ce dernier par rapport a la zone de tir, ce
AIR FAN f JUILLET 1984 f PAGE 22
qui permet aux appareils d 'etre tres rapide-ment - en moins de
dix minutes - sur le champ de tir. Durant ce type de campagne, une
partie de I'aerodrome est allectee au detachement du 3e G.H.L.
C'est a dire qu 'il dispose de la place sullisante et necessaire
pour stationner trois appareils, le camion ci-terne servant au
ravitaillement en carburant, le vehicule de liaison prevu pour les
contacts radio, ainsi que la tente permettant d'abriter le mater;el
de maintenance, tout ceci etant sous la surveillance des hommes du
12e R.C.S. (Regiment de Commandement et de Soutien d'Evreux).
L'effectil du detachement est de trois pi-lotes et trois
mecaniciens. Ces derniers, ou-tre leur role d'equipier en vol, n'en
demeu-rent pas moins responsables de I'entretien des trois L-19.
Les visites journalieres, perio-diques (25 heures) sont effectues
sur le ter-rain , tandis que les 100 heures imposent un retour des
avions a Rennes. 11 y a donc rotations des L-19E au sein de
l'Escadrilie Avions du 3e G.H.L. lors de ces campagnes.
UNE JOURNEE TYPE ... Le detachement en campagne est heberge
dans un casernement de St. Valery-en-Caux, ou a I'issue du petit
dejeuner, pilotes et me-caniciens regagnent le terrain de
Vittelleur (1). Les trois Cessna L-19E sont prets en une
demi-heure, mais seulement deux avions prennent I'air afin d'etre
sur zone pour huit heu res, le troisieme faisant office de reserve.
L'un des deux appareils sera releve dans la matinee par le
reserviste, ceci dans le but de maintenir constamment deux
remor-queurs sur la zone de tir, tout en evitant une trop grande
latigue des equipages, ces der-niers elfectuant cinq ou six heu res
de vol par jour, mais quels vols!!!
La base de tir est installee sur la falaise en bordure de la mer
entre St. Valery-en-Caux et Veules-Ies-Roses, les tirs etant
diriges de la terre vers la mer. Alin de proteger tous les bateaux
qui viendraient a penetrer dans la zone sou mise aux tirs, la
Marine Nationale depeche durant toute la campagne un dra-gueur de
mines qui croise au large de la zone dangereuse en interdisant tout
acces. Oe meme, la navigation aerienne dans ce sec-teur est
interdite par NOT AM.
Materialisee par une housse de nylon rouge de deux metres de
long et de cin-quantes centimetres de diametre, la cible ou biroute
.. est a la charge de I'equipier arriere. Le moment venu, c'est a
dire a proximite de la zone de tir, le pilote don ne I'ordre de
sortir la cible. Apres avoir inverse la position du siege arriere ,
le biroutier engage la cible, jusqu 'a lors roulee sur elle-meme
dans le puits du plancher du L-19E, puis delove les 450 me-tres de
cable retenant la biroute. Une lois la cible sortie, le L-19E
effectue une premiere passe de reconnaissance a la verticale des
batteries alin d'etablir le contact avec le pa-tron des tirs. Ce
premier survol termine, le pilote-remorqueur amorce une grande
bou-cle en direction de la mer. Apres un ou deux kilometres au dela
des falaises, I'appareil entame a nouveau un grand virage pour
re-venir dans I'axe de la zone de tir. Une nou-velle lois survol
des lalaises, de I'extremite du champ de tir.
Les batteries sont la droit devant et visibles a quelques
centaines de metres. - Oernier alignement du biroutier ... - 600
pieds ... - 80 noueuds ... - Verticale batteries ... > (1)
Localisation de I"aerodrome de Saint-Valery-en-Cau x.
J
-
F
,
AIR FAN I JUILLET 1984 I PAGE 23
-
Dans le but d 'eviter les accidents, les tirs ne sont declencMs
qu'apres le passage du L-19E a la verticale des batteries. Au dela
de ce survol,l'officier superieur (patron des tirs) don ne I'ordre
aux responsables de chaque piece, en general un adjudant, de commen
-cer les tirs. -FeuL ..
A ce moment la, la biroute" est soumise durant une douzaine de
seconde (temps moyen de survol de la zone de tir) a I'adresse des
servants des mitrailleuses de 12.7 (mono ou quadritube), de canons
Bofor 40 (2) ou bitube de 30 mm, tout ceci sous I'oeil critique des
commandants d 'unites d'artillerie.
De temps en temps, la cible est equipee d 'un detecteur de coups
afin de comptabili-ser les tirs au but, mais il arrive egalement
que des artilleurs detruisent purement et simplement la bi route".
Le biroutier" doit alors remettre une cible en service apres avoir
largue le premier cable de remorquage.
Puis les canons se taisent ; le L-19E sort de la zone de tir
avant d'amorcer un nouveau virage et repartir vers la mer pour
revenir ensuite vers les batteries. Ce scenario se re-produit ainsi
deux ou trois heu res durant, de m~me I 'emploi du temps de
I'apres-midi est identique a celui du matin.
Le remorqueur ayant termine une mission regagne le terrain de
Saint-Valery-en-Caux mais avant de se poser, il lui faudra se
liberer de la cible et de son cable de retenue. Tel un remorqueur
de planeur, le biroutier largue sa charge le long de la piste en
herbe avant de faire un break". QUn dernier virage et le Bird Dog
se pose sur la piste en dur et regagne les installations de
campagne ou la, il sera reconditionne pour un prochain vol.
AIR FAN / JUILLET 1984 / PAGE 24
Demain les remorquages reprendront et ce sera ainsi jusqu 'a la
fin de la campagne de tir. L'ensemble des missions des trois L-19E
au -pres de l'Ecole a feu de Saint-Valery-en -Caux (soit dix
semaines) represente environ 320 heu res de vol.
LE RETRAIT EST PROCHE ... Actuellement la dotation en L-19E de l
'Es-
cadrille Avions du 3e G.H.L. est de cinq ap-pareils. A
I'occasion de la ,nou'velle campa-gne de tir de printemps, deux
appareils seu-lement ont pu ~tre detaches sur Saint-Valery-en
-Caux, les autres etant utilises sous d'au-tres cieux. Un troisieme
L-19E habituelle-ment base a Baden-Baden, en Allemagne, est venu
gonfler I'effectif des remo r"queurs. Cette campagne de tir est la
derniere effec-tuee par l'Escadrilie Avions du 3e G.H.L. En effet,
une page de I'A.L.A.T. sera tournee lors de la parution de ces
lignes avec la dissolu-tion de cette Escadrille Avions et par
la
m~me, avec le retrait definitif des Cessna L-19E des unites
operationnelles de I'A.L.A.T. et ceci apres 25 ans de bons et
loyaux services.
Les quelques L-19E maintenus en service pour les ecoles a feu
(deux seulement a Ren-nes .. . ) seront regroupes au sein des
Esca-drilles Helicopteres et ce, jusqu 'en juillet 1985, date a
laquelle il n 'y aura plus aucun L-19E dans les effectifs de
I'A.L.A.T.
MAIS aUE DEVIENNENT CES AVIONS?
A I'occasion de dissolutions d'Escadrilles, de Flottilles, ou de
retraits de materiels, nouE. relatons ces faits mais tres rarement
nous
nous posons la question quant au devenir des appareils ...
Avec le retrait du service actif des L-19E leur carriere
militaire terminee, trois solu -tions s'offrent a eux. La moins
honorable passe par le parc a ferraille, triste fin pour un avion
si elegant. La deuxieme solution tient au fait que nous respectons,
en France, de plus en plus les choses de I'air et que bon nombre d
'associations ont vu le jour pour la preservation de tels
appareils. C'est le cas des Ailes Lorraines a Nancy (L-19E n"24504
F-WZXB), de l 'Amicale des Anciens de I'A.L.A.T. aDax (L-19E n
24508 F-GCSB), de l 'Air Memorial a Lons le Saulnier (L-19E n 24559
F-GDQZ), du Centre d 'Etudes et de Loisirs Aerospatiaux de Grenoble
(L-19E n 24720), sans oublier peut-~tre le fuselage et les ailes
demontees du L-19E n"24710 pre-sente par le Musee Automobile de
Briare. La troisieme solution passe par les Etats-Unis ou la
Grande-Bretagne. A I'instarde nos Nord 1100,3202,3400, nos Stampe
.. . une grande partie des Cessna prend le chemin des Ame-riques a
la suite des ventes effectuees par les Domaines, et c'est bien
souvent par lots en -tiers que ceux-ci quittent la France. Nous
ci-terons pour exemple les L-19E n"24517, 25524, 24527, 24565,
24578, 24700, 24707, 24729,24732 et 26917 partis voler aux U.S.A.
pour le compte d 'Associations ou de pilotes prives.
A quand donc des Cessna L-19E aux cou-leurs chatoyantes sur nos
terrains frant;:aist;:
L'adieu au Bird Dog est donc pour demain, mais une question se
pose encore au dela de 1985. Comment s'effectuera le remorquage des
cibles sol/air? C'est une inconnue qui subsiste encore d'autant que
les restrictions budgetaires du moment n 'incitent pas a I'uti-
--
-
L'outil indispensable au .. biroutier .. : le treuil avec sa
bobine de cable, ici installe dans la cabine du L-19E. On distingue
la cheminee avec sa poulie de renv\li permettant au tilin de se
delover vers I'exterieur sans trottements. Upper, the winch with
its winding-drum is the number one tool of the biroutier, French
slang for target tug. It is seen here in the back cabin of an ALAT
L-19E.
Ci-dessous, les Cessna L-19E du 3 G.H.L. de . I'ALAT alignes sur
leur base saisonniere de SI.
Valery-en-Caux. Below, the Cessna L-19Es of 3 GHL on their St.
Valery-en-Caux field.
Ci-dessus, la cheminee de sortie du filin destine a trainer la
.. bi route .. sous la place arriere d'un L-19E. On note la poulie
de renvoi. Ci-contre et ci -dessous, test d'alignement pre-vol de
I'ensemble des elements du treuil. Upper, the tug winch funnel
located under the Cessna's fuse/age. At left and be/ow, pre-flight
check of the winch.
Ci-dessus, une silhouette en voie de disparition : celle du
Cessna L-19E Bird Oog. Bientt on n'entendra plus au-dessus des
campagnes trancaises le bruit de son moteur Continental de 213 eh.
L'heure de la retraite sonne et aucun remplacement n'est pour
I'instant prevu. En 1985, l'Aviation Legere de l'Armee de Terre ne
comptera plus que des voilures tournantes au sein de son parc
aeronet, a I'exception de quelques avions utilises au profit de
I'etat-maior. I Photos de /'auteur. Above, as the last Cessnasofthe
French Light Army Aviation are due to retire this yearwith the
disbandment of the Escadrille Avions of the Rennes-based 3 GHL, the
biroute sha/l not be f10wn again at St. Valery-en-Caux before long
as no replacement is yet foreseen.
lisation d'Mlicopteres pour ce genre de tra-vail. Peut-etre
verrons-nous un jour des L-19E, utilises par des societes civiles,
ef-fectuer ce travail de remorquage pour le compte des ecoles a feu
et ce, a la maniere des Suedois. Oe ce fait, quelques L-19E
tro-queront-ils peut-etre la livree kakie pour une elegante
decoration civile?
Regls BIAUX
Remerclementa: Pour la realisation de ce reportage que soient
remercies: les Cdt Breton et Ltt Belloir (SIRPNTerre), le Colonel
Oe Lambert (O.A.P. 3e R.M.), les Lt Col Buisson et Lavoivre (3e
G.H.L.), les Cne Gailhaguet et Seailles ainsi que les equipages des
L-19, l'Adi Aallu; l'Adj Schmitz, les Mare-chaux des logis-chef
Damar et Dumontier, sans oublier I'NC Thareault, pilote de I'auteur
pour la realisation des prises de vues atlriennes.
(2) A signaler egalement que I'annee 1984 verra le retrait des
celebres Bofor 40.
AIR FAN I JUILLET 1984 I PAGE 25
-
Les prem iers Tornado des Marineflieger
de la Bundesmarine
LLS
LA GHAS E
par Peter Doll
ce Dans cet avion , j'ai I' impression de conduire une Rolls,
voila ce que de-vait declarer le Lt.Col. Klaus Kahlert apres son
premier vol sur le MRCA Tornado effectue a partir de la base
d'entrainement operationnel de la RAF a Cottesmore, en
Gran-de-Bretagne.
Air Fan a eu I'occasion d'iHre re
-
I
Ci-dessus, un trio de Tornado aux couleurs de la marine
allemande survole le littoral baltique du Schieswig-Hoistein durant
I'ete 1983. Les avions appartiennent au Marinefliegergeschwader 1
(MFG 1) de Jagel, premiere unite de I'aeronavale allemande a voler
sur ce chasseur-bombardier tri partite construit par le consortium
Panavia. I Peter Doll. Above, a three-ship formation of West-German
Navy Tornadoes from the Marinef/ieger overfly the Baftic coastline
of Schleswig-Hoistein during a training sortie on the brand-new
fighter-bomber in the summer of 1983.
A gauche, la pointe avant d 'un Tornado du MFG 1 photographiee a
partir de la place arriere d'un TF-104G du MFG 2 d'Eggebeck. On
distingue sur le flanc de I'entree d'air en soc I'embleme de
I'aeronavale allemande. I Peter Doll. A droite, un dernier virage
au-dessus de la mer Baltique a hauteur de la frontiere danoise,
permet de noter I'aile a geometrie variable placee en position de
croisiere. I Peter Doll. At left, the front office of a MFG 1
Tornado seen from the back seat of a MFG 2 TF-104G Starfighter. At
right, a final bank over the Baltic sea and the Oanish border
before heading back for Jagel.
AIR FAN I JUILLET 1984 I PAGE 27
-
Un bref historique des Marineflieger
La creation des Marineflieger remonte a 1956, dans le cadre du
rearmement de la Bundeswehr, sur la base de Kiel-Holtenau, sous les
auspices du Commandement de l'Aeronavale, charge entre autre de
I'organisation et des structures administratives, tant sur le plan
des effectifs, des unites volantes que de I'organisation
logis-tique des unites au sol. , ,
De la sorte, on assistera des mars 1 ~57, a la mise en service
du premIer Groupe aeronaval (Marinef/iegergruppe) . Parallelement
aux me-sures d'organisation entreprises, aux rangs desquelles
figuraient I'entrainement des pilotes aux Etats-Unis (dont une
bonne partie d'ailleurs etaient des anciens de 1939-45) , il Y
avait egale-ment I'entrainement des observateurs et radios de bord
destines aux avions de lutte anti-sous-marine qui , eux, suivaient
des cours au sein de la Royal Navy, ainsi que la formation du
person-nel technique detache aupres de la Luftwaffe, et me me chez
les differents constructeurs de ma-teriel utilises par I'aeronavale
allemande.
Une equipe de conseillers de la Royal Navy, sous les ordres d'un
des plus fameux pilote de cette arme le Captain Eric Winkle Brown,
as-sistera le Commandement des Marineflieger au cours de ces annees
de croissance.
11 fautlloter a ce stade, que I' intensite de I'en-trainement de
ces premieres annees - et d 'ail-leurs ce phenomene se constate
encore au-jourd 'hui - ne fut possible que grce au. d~vouement et a
I'engagement de chaque Indl-vidu , depuis I'officier superieur
jusqu 'au simple matelot.
Le travail acharne avait cependant portes ses fruits puisque le
21 avri11958, sur le terrain bri-tannique de Eglinton en Irla.nde
du N,?rd, le premier escadron de lutte antl-sous-marlne fut declare
operationnel par I' inspecteur de,la Ma-rine le Vice-Amiral
Friedrich Ruge, en presence de I"ambassadeur d'Aliemagne a Londres,
le Baron von Herwarth. Quelques jours plus tard, le 5 mai une autre
unite voyait le jour a Lossie-mouth ~n Ecosse: I'escadron
polyvalent n 1. C'est ainsi, et pour la premiere fois dans
I'his-toire militaire allemande, que des unites de de-fense
nationale etaient crees sur le sol etran-ger... .
Le 22 juillet 1958, se posent, sur le terrain de Jagel en
provenance de l'Angleterre, les pre-miers avions de la nouvelle
aeronavale alle-
AIR FAN I JUILLET 1984 I PAGE 28
mande: des Fairey Gannet. La suite des evene-ments sera moins
rapide, essentiellement a cause d'une infrastructure qui laisse
encore a desirer, et d 'une organisation de la securite ~es vols
qui se trouve encore a un stade relatlve-ment precaire.
En juillet 1959, les groupes so nt t~ansformes en escadres
(Geschwader) , et sUivra tout un ensemble de reorganisation
internes. L'unite de lutte anti-sous-marine demenagee de Jagel a
Westerland et jusqu 'a cette date sous le contrle de la 1ere
escadre, sera alors mutee sous les ordres de la MFG 2.
Au printemps de 1963, la MFG 1 debutera sa transformation du
Hawker Seahawk au F-104G Starfighter, conversion qui sera achevee
deux annees plus tard.
Le 13 avril 1963, la MFG 2 etablira ses nou-veaux quartiers a
Norholz, ancien point d'atta-che des dirigeables de la marine du
Kaiser ... La mise en service de cette nouvelle base aerona-vale,
situee entre l'Elbe et la Weser, sera effec-tive le 26 avril. En
outre, le 12 mars 1965, la Luftwaffe cedera aux marins son terrain
de Eg-gebeck. . .
Tout comme pour la lutte antl-sous-manne qui s'etait deroulee
sur des turbopropulseurs anglais du type Gannet, I' introduction du
ch~sseur-bombardier et de I'avion de reconnals-sance areaction dans
I'aeronavale allemande s'etait egalement concretise grce a une
ma-chine britannique: le Hawker Seahawk dont 50
Ci-dessus, les tout premiers avions de combat de la marine
allemande (Marineflieger) , les Fairey Gannet entras en service en
1958. 1 BdV. Above, the very first combat aircraft to enter the
German Naval Air Service in 1958: the British-built Fairey
Gannet.
Ci-dessous, le Hawker Sea Hawk tut le premier chasseur donl se
dolMenl les Marinetlieger en 1959. Ces avions allaienl eIre
remplacas par les F-104G des 1963. 1 BdV. Be/ow, the Hawker Sea
Hawk was to be the first fighter in the Marineflieger, being
replaced in 1963 by the ubiquitous F-104G.
-
-exemplaires furent achetes. Lui aussi , de par sa conception
meme, un chasseur embarque techniquement largement depasse lors de
son entree en service dans la marine allemande.
Malgre cela, les anciennes unites concer-nees, a savoi r le 1 er
escad ron polyvalent ai nsi que le 1 er escadron de reconnaissance,
tireront le maximum de cet appareil dem ode. Pour me-moire,
rappeions que le Seahawk fut un mono-place et un monoreacteur
propulse par un reacteur Rolls Royce Nene, qu'il affichait une
envergure de 11 ,9 metres pour une longueur de 12,3 metres et une
hauteur de 2,65 metres. Son armement consistait en quatre canons et
la pos-sibilite d'emport de bombes et de roquettes non guidees. Sa
vitesse maximum quant a elle, se situait a 935 km/ho Le nom du
Seahawk reste ra cependant grave dans I'histoire de la coopera-tion
avion/btiment de guerre, et indissociable de la notion dite du
T.O.T. (Time Over Target) . Ce concept prevoyait notamment la mise
en oeuvre simultanee de la puissance de feu com-binee des btiments
de surface ainsi que de I'arme aerienne concentree sur un meme
ob-
.. jectif ennemi. . Bref, en succession du Seahawk, les pilotes
de I'aeronavale allemande auraient souhaites obtenir un avion
biplace et bireacteur. De la sorte, en esperait obtenir une plus
grande effi-cacite d'utilisation du systeme d'arme, une de-charge
du pilote dans la fonction navigation, et bien entendu, une
securite accrue des lors que I'avion evoluait a longue distance
au-dessus des etendues maritimes. D'autres forces aero-navales des
pays de I'OTAN avaient d'ailleurs deja adoptes ce systeme.
Malheureusement, sous le signe de la stan-dardisation qui
faisait deja la loi meme au sein de la Luftwaffe, le choix
definitif se porta sur le F-1 04G Starfighter, dont 120 exemplaires
furent alloues a I'aeronavale allemande.
Ce chasseur-bombardier moyen, capable de missions tout-temps,
fut donc charge de la re-connaissance et de I'attaque d'objectifs
en mer ou dans les regions ctieres, tout en represen-tant un
progres malgre tout tres sensible sur son predecesseur, le
ceSeahawk.
Le F-104G etait, a cette epoque, un avion de technologie tres
avancee, veritable defi pour son pilote, mais capable de missions
de pene-tration des plus difficiles. Avec une vitesse su-perieure a
Nach 1,5 et un plafond operationnel de 17.600 metres, ce sont
surtout ses divers equipements electroniques qui ont permis a la
marine allemande d'atteindre un degre d'effica-cite optimum. Parmi
ceux-ci citons: une cen-trale de navigation par inertie, un radar
de tir et de navigation couple a un calculateur de bord, un systeme
de tir optique et infra-rouge et ainsi de suite.
Selon son profil de mission, le F-104G pouvait emporter des
missiles air-mer du type Kormo-ran , des AS-30 et AS-37, des
missiles air-air Si-dewinder, des roquettes non guidees, ainsi que
tout un eventail de bombes conventionnelles.
La version de reconnaissance FR-104G quant a elle, est equipee
d'une camera laterale, d'une camera basse altitude et d'un systeme
de re-connaissance infra- rouge.
Les Marineflieger aujourd'hui ... Avec I'introduction, au cours
de I'ete 1982 du
PA 200 MRCA Tornado au sein du MFG 1, deux evenements ont eu
lieu simultanement: d'une part I'avenement de la 3eme generation de
chasseur-bombardiers areaction, et d'autre part, la mise en service
tant attendue d'un mo-dele biplace et bireacteur. Meme si, par
rapport au F-104G la mission n'a pas ete changee pour autant, la
marine allemande s'est vue remettre sans conteste possible, un
systeme d'arme parfaitement capable de faire face aux menaces
potentielles existantes, ou du moins, connues.
La marine obtiendra a terme 112 exemplaires de cette r:nachine
et, selon I' inspecteur de cette arme, le Vice-Amiral Ansgar
Bethge, ce systeme d'arme tres sophistique, represente , par
rapport a son predecesseur, la re pose la mieux adaptee a la
modernisation et a la concentration sans cesse accrue des forces
nayales des pays mem-bres du Pacte de Varsovie e_n mer Baltique et
en mer du Nord.
La vitesse de pointe du ce Tornado se situe au-dela de Mach 2
pour une vitesse de croisiere qui frise le mach, alors que son
plafond opera-tionnel est fixe a 15.000 metres. Ces derniers
chiffres traduisent a eux seuls, la nouvelle di -mension du domaine
d'intervention dans lequel se situent les possibilites du ilOuvel
avion, que ce soit dans la mer du Nord ou dans les voies d'acces a
la mer Baltique.
Au niveau armement, le Tornado emporte lui aussi des missiles
air-mer Kormoran, des bom-bes conventionnelles, un canon fixe
Mauser de 27 mm ainsi que des engins Sidewinder.
Les restrietions de vol imposees aux equipa-ges lors de la phase
de conversion , ont ete le-vees depuis. La consequence en est que
la plu-part des pilotes so nt d'une euphorie unanime lorsqu'ils
parlent de leur oiseau miracle, meme apres la perte d'un appareil
au cours du mois de janvier de cette annee, perte imputee,
semble-t-il, a une erreur humaine .. .
L'auteur de cet article a eu I'occasion d'ac-compagner une
patrouille de Tornado lors d'une mission d'entrainement au-dessus
de la mer du Nord, a partir du siege arriere de TF-104G du MFG 2
(un vol en Tornado n'ayant pas encore ete autorise) . Pendant ce
vol, il etait tres impressionnant de constater que le 104" avait
beaucoup de mal a suivre les evolutions du Tor-nado ... En effet,
la voilure a geometrie variable operant dans toutes les enveloppes
de vitesse et de vol, off re au Tornado des possibilites de
ma-noeuvres uniques dans le monde technologi-que occidental.
Neanmoins, pour arriver a ce stade, il a fallu cependant y mettre
le prix : 70 millions de DM par avion (fly away price) et 81
millions de DM equipements comrpis (544 MF au total- un Mirage
2000, pour memoire, coute 255 MF) ...
L'avenir ... Le Tornado devrait rester en service opera-
tionnel jusqu'au XXl e sieeie; c 'est ce qu'affir-ment du moins
les specialistes de la defense outre-Rhin pour justifier le prix de
revient tres eleve de leur choix. Quant au MFG 2 de Egge-beck,
celui-ci devrait encore utiliser le F-104G jusqu 'en 1987, date a
partir de laquelle le MRCA prendra peu a peu la releve.
Peter DOLL Tredult de I'ellemend per J.P. Hoehn
Un F-104G Starfighter du MFG 2 d 'Eggebeck decolle de sa base
d'Aliemagne du nord. Malheureusement pour les pilotes de ce
Geschwader, ils devront attendre 1987 avant de pouvoir gouter aux
joies du Tornado! I Peter Doll. A F-104G Startighter trom the
Eggebeck-based MFG 2 takes-off trom its base in Northern Germany ..
The last 1-0-4s will not retire betore 1987.
AIR FAN I JUILLET 1984 I PAGE 29
-
,
En haut, en bandeau d 'ouverture, quelques
images symboles de I'histoire de la 71e Escadre. de Chasse ..
Richthofen de I'armee de I'ai ; allemande :
la derive d 'un Sabre, la photo du celebre .. Baron
Rouge .. , la magnifique replique du triplan de
Mannfred von Richthofen construite par la societe
Williams, le F-4F du jubilee et le blason de la ville de
Wittmundhaffen. I Photos: Peter Doll et Jean-Marie
Troillard. Heading band shows the
his tory of JG 71 in a nut-shell, from the Sabres
of the late fifties to the Phantoms of today, the
Luftwaffe's JG 71 .. Richthofen .. is alive and
kicking keeping very high the Red Baron's spirit.
AIR FAN I JUILLET 1984 I PAGE 30
Les 25 ans du JG 71 R" Ei Wittmund, R.F.A.
D ix heu res d'autoroute de Paris en Frise et a quelques
kilometres de la mer du nord se trouve la base de Wittmund , repere
des aigles de la Luftwaffe, les chasseurs du fameux Jagdgeschwader
Richthofen ...
Manfred Baron von Richthofen
Ne le 2 mai 1892 a Kleinberg pres de Schweid-nitz, von
Richthofen debute sa carriere militaire en 1911 dans la Cavalerie
et participe au debut de la guerre dans les tranchees. Comme
beau-coup d 'autres il reve de devenir pilote et reussit enfin a se
faire muter dans I'aviation en mai 1915. Apres I'ecole de pilotage
et des missions de surveillance aerienne il rencontre un jour le
Lieutenant Boelcke qui a deja rem porte quatre victoi res. Cette
rencont're et cet exemple sont decisifs pour von Richthofen qui est
affecte en mars 1916 au Jagdgeschwader 2 ou il vole dans des
biplaces jusqu 'aux alentours de juin 1916. Cependant il acquiert
une tres grande maitrise de son avion en combat et ne rate jamais
une occasion de voler sur monopiace ... En juin 1916 c'est la
grande offensive de la Somme et Boel-cke va reunir les meilleurs
pilotes. C'est ainsi que von Richthofen participera acette grande
bataille en aoGt 1916 dans la region de Cambrai. Son reve de longue
date de devenir pilote de chasse eta it devenu une realite . A
Noel1916, il fete deja son 14eme succes en combat aerien . Apres sa
16eme victoire , iI est decore du presti-gieux ordre "Pour le
Merite et se voit attribuer le commandement du JG 2. En peu de
temps ses victoires so nt passees au nombre de 56, iI est nomme
Premier Lieutenant puis Capitaine, quelques semaines plus tard.
En Flandres, von Richthofen se voit attribuer en juillet 1917 le
commandement des Groupes de chasse 4, 6, 10 et 2, tous reg roupes
sous la coupe Jagdgeschwader Nr 1. A la fin de la ba-taille des
Flandres, mi-novembre 1917, les Alle-mands ont souffert de lourdes
pertes. Von Richthofen lui -meme, blesse a la tete le 7 juillet
n 'est pas vraiment en etat de combattre pendant pres de cinq
mois. Mais malgre les conseils des medecins il ira remporter ses
58, 59 et 60emes victoires au dessus de Cambrai . A Cateau le 18
mars 1918 a lieu la premiere plus grande bataille aerienne ou le JG
1 mene par von Richthofen prouve son immense capacite au
combat.
Le 21 avril1918 le Baron Rouge ne revien-dra pas d 'un
engagement derriere le front sans que I'on connaisse avec precision
les circons-tances de sa mort. La veille, il avait abattu son 80eme
adversaire. Le Royal Flying Corps ho-norera von Richthofen avec une
couronne aux couleurs allemandes portant I'inscription A ce
courageux et chevaleresque adversaire.
Le Commandant d'escadrille Reinhard de-venu chef d'escadre lui
succede a la tiHe du JG 1, puis abattu en juin 1918 il sera a son
tour remplace par le Premier Lieutenant Gring .
En mai 1918, I'escadre re
-
--
OfEt\~~ 8~t~16 C'-d,~o"" " F4F Ph,.'om 11 d, JG " p,'o'
,,',',',m,,' po", "",,,, ,,25, '00'"'''''' d, " ,. , .. Richtholen
. En bas, conserve sur la base de Wittmund, ce Sabre est celui que
pilota le celebre Major Erich .. Bubi .. Hartmann, commandant du JG
71 a sa creation. La decoration de I'avion rappelle un certain
Messerschmitt BI 109 G ... I Photos: Peter Doll.
Below, this F-4F Phantom" was especially painted with this
bright livery for the celebration of JG 71 's 25th anniversary at
Wittmund in May 1984. Bottom, this gaudily painted Canadair Sabre
preserved today at
Wittmund was on ce the personnal aircraft of Major Erich
Hartmann who commanded the wing in the late fifties .
AIR FAN I JUILLET 1984 I PAGE 31
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AIR FAN I JUILLET 1984 I PAGE 33 i -
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AIR FAN I JUILLET 1984 I PAGE 36
vivant et habite a Wittmund et revient regulie-rement et avec
enthousiasme visiter san Jagdgeschwader 71 Richthofen!
La Jagdgeschwader 71 Richthofen: deja 25 ans !
24 heu res sur 24 et 365 jours par an, le per-sonnel de la JG 71
est pret a intervenir car il est responsable de la sauvegarde de
I'espace ae-rien de l 'Allemagne du nord et du Secteur 1 de I'OTAN.
Des formations d 'alerte garantissent en quelques minutes le
pouvoir de reaction et la souverainete aerienne de I'OTAN.
Descendant de I'escadrille W1 Graf von , Richthofen de la
Premiere Guerre Mondiale et
du JG 2 des annees 35/45 , la JG 71 est cree comme escadre de
chasse de jour sur I'aero-drome d'Ahlorn en 1958 sur Canadair Sabre
Mk. VI, recevant sa declaration officielle le 6 juin 1959.
San premier commandant fut le Major Erich Bubi Hartmann celebre
pour ses 352 victoires aeriennes homologuees, reccord inegale a ce
jour!
Le 21 avril 1961 , quarante trois ans apres la mort de Manfred
Baron von Richthofen, I'ins-pecteur de la Luftwaffe le
Lieutenant-General Kammhuber donna acette formation le nom du
pilote prestigieux afin de perpetuer avec fierte cette tradition
.
A I'entree de la base de Wittmund on peut voir
En haut, dans le eiel d 'Aliemagne, quelques semaines avant le
dtklenehement de I'offensive al 'ouest de mai 1940, le Bf 109 E-1 9
Rouge .. du 2. Staffel/I. Gruppe du JG 2 Riehthofen .. . On note a
I'aplomb de la eabine le R .. rouge symbole de I'eseadre et
aujourd'hui perennise sur les F-4F du JG 71 . Au centre, deux Bf
109 F du Stab/JG 2 sur le terrain de Beaumont-Ie-Roger au printemps
de 1942. En bas, si I'insigne au .. R .. rouge du JG 2 disparu
rapidement du flane des avions du Geschwader durant la 2e G.M. ,
les insignes de Gruppe furent eonserves eomme le montre eette vue
de Fw 190 A-4 du III./JG 2 orne de la tete de eoq embleme du
groupe./Photos: Arno Dill. The .. Riehthofen .. Geschwader's past
is deeply rooted in history, the Wor/d War Two Luftwaffe for
instance had her second wing named after the Red Baron's name. The
.. R .. emblem was carried only at the beginning of the war on the
Geschwader's Messerschimtt 109 Es, it did not appear anymore after,
both on the Bf 109 Fs or on the Fw 190 As.
-
-un F-1 04 Starfighter qui rappelle le changement de systeme
d'armes survenu le 29 avril 1963. C'est un excellent souvenir que
I'on garde, EI Wittmund , de cet appareil qui remporta
d'ex-cellentes notes dansles concours orAN de vi-tesse, de vols
tactiques et d 'aptitude. La base avait ete reamenagee par I'OTAN
sur I'ancien terrain des zeppelins de 1916 .. . ,
Jusqu 'en 1974 la JG 71 fut equipe de F-104 . Elle changea alors
pour le F-4F Phantom 11, ver-sion specialement construite pour la
Luftwaffe. Les resultats obtenus avec ce WS (Waffen-system ou
Systeme d'Armes) sont excellents. Entre 1979 et 1982, lors des
concours tactiques I'escadre a obtenu les meilleures notes des
soixante formations de I' All ied Tactical Air for-ces Middle
Europe composees des moyens reunis par les forces aeriennes de
I'Allemagne Federale, de la Belgique, de la Grande-Breta-gne, du
Canada, des Pays Bas et des Etats Unis.
La recherche permanente du meilleur resultat dans le cadre de la
Luftwaffe et de I'OTAN n'est pas toutefois sans etre accompagne
meme en temps de paix par de douloureux sacrifices et accidents ..
.
Le JG 71 avec sa garnison de 1600 soldats, 600 travailleurs
civils et 150 membres des quar-tiers generaux apporte une
contribution im-portante EI la vie economique de cette region de la
Frise de I'est qui est traditionnellement faible . Chaque annee 52
millions de Deutsche Marks (180 MF) sont depenses en salaires et
primes ainsi que 8 millions supplementaires du budget de la JG 71
en travaux divers de mecanique ... La JG 71 a donc un role
important en tant que createur d'emplois et de formation dans des
domaines comme la telecommunication . Lors de notre passage on
cherchait EI remplir 72 pla-ces offertes aux jeunes frisons sans
travail. ..
Par allelement au role efficace qu ' il saurait jouer en temps
de crise la JG 71 apporte donc EI la region de Wittmund un
equilibre social et economique tres important qui explique le cote
chaleureux et fam ilial donne EI la celebration du 25eme
anniversaire du 28 avril dernier.
11 est difficile de savoir les details de la vie operationnelle
de la trentaine de F-4F qui com-posent la JG 71 . Leur role
essentiel est de bou-cher les trous qui pourraient subsister dans
la couverture de I'espace aerien allemand consti-tuee par les
ceintures de missiles Nike Hereules
et Hawk ameliores. Equipe du pod de contre-mesures electroniques
ALQ 101 -10 et de conte-neurs de leures AL E 40 V2 pour sa
protection , le F-4F est arme d 'un canon de bo rd M-61 A1 et
emporte quatre missiles AIM-9L Sidewinder. Les branchements pour
I'emport du Sparrow n'ont pas ete prevus pour des raisons
budge-taires. On parle cependant 'd 'ameliorations im-portantes
dans un proptie 'avenir car les F-4F resteront en service au ,moins
jusqu 'en 1995. Les pilotes parlent d 'une possibilite d 'obtenir
I'AMRAAM, nouveau missile americain qui ter-mine sa mise au point.
Un nouveau pare-brise 0_ la F-18 donnant une meilleure visibilite
pour-rait etre adopte egalement. Le F-4F peut em-porter en outre
toute une parioplie de bombes ainsi que la cible TDU -10B.
24 heures sur 24, la garnison de protection , les pompiers et
tout le personnel au sol tant civil que militaire assure la
capacite de reaction de la JG 71 dont le centre de commandement est
equipe des moyens les plus modernes qui com-prennent des
ordinateurs, des telex et autres moyens de communications ainsi que
des car-tes projetees sur ecran geant pour assurer le controle
complexe de la situation . Chaque jour au moins deux formations
s'envolent pour des sorties qui les amenent EI croiser de temps EI
autres des appareils sovietiques ... Une autre mission, dont les
details sont jalousement gar-des, consiste EI assurer la protection
des AWACS ... Bien que la proximite de la mer donne aux pilotes
I'occasion de voler assez librement (contrairement aux autres
formations de la Luftwaffe qui doivent scrupuleusement res-pecter
les couloirs aeriens d 'un es pace tres en-combre) , des
detachements so nt periodique-ment envoyes dans de lointaines bases
de I'OTAN pour des exercices en sans contraintes. C'est ainsi que
des pilotes de la JG 71 lors d'un recent voyage en Turquie du sud
ont pu effec-tuer un exercice d' interception sur des Super
Etendard de l'Aeronavale au large du Liban! Debut mai ces memes
pilotes se sont envoles pour Goose Bay au Labrador (Canada) avec
cinq ravitaillements en cours de route avec des KC-10 americains.
Les exercices d 'entraine-ment au Canada sont attendus avec
impatience car ils sont synonymes de vol libre EI tres basse
altitude et EI grande vitesse ... !
Jean-Marle TROILLARD
Remerclements: I'a uteur et Air Fan remerclent l'Oberst Weste et
l'Oberstleutnant Helder, attaches de I'alr a Pari s, le Major
Maszczyk et l 'Oberleutnant Kuehnapfel a Wlttmund pour leur aide
dans la preparatlon de cet artlcle.
Un F-104G du Jagdgeschwader 71 .. Richthofen .. de passage sur
une base fran9aise dans les annees soixante. L 'indicatif de
I'avion est interessant, iI est le miime que celui porte quelques
annees plus tt par le Sabre du Major Erich Hartmann. /A rmee de
,.Air. A F-104G Starfighter of Jagdgesch wader 71 Richthofen seen
on transit on a French Air Force base in the six ties.
AIR FAN I JUILLET 1984 I PAGE 37
-
En bas, un chasseur-bombardier Fiat
G.91Y rentre d'une mission d 'entrainement au-dessus
de la mer Adriatique.1 A. Palma.
A Fiat G.91Y fighter-bomber of the 32 Stormo 's 13
Gruppo pictured at Brindi. All of the unit's Yankees -displaya
large sharkmouth on their noses to recall the
Gruppo 's number one mission: maritime strike.
AIR FAN f JUILLET 1984 f PAGE 38
I f Le passe combattant du 32 Stormo de Brindisi est illustre
par cette photographie d'un trimoteur Savoia-Marchetti SM.79
Aerosilurante du 32 Stormo de la Reggia Aeronautica prise en 1942
alors que les Faichi .. du stormo harcelaient la flotte anglaise en
Mediterranee. I AMI. The 32 Stormo's past is illustrated by this
photograph of a SM 79 trimotor torpedo-bomber of the 32 Stormo
Aerosiluranti pictured over the Mediterranean in 1942.
Le 32 Stormo C.B.R. de l' Aeronautica Militaire Italiana
par Antonio Palma et ses Fiat G.91Y
A u sud de l'ltalie, Brindisi qui fut en son temps I'un des
premiers aerodromes mi-litaires italiens de dirigeables et d
'hydra-vions, abrite aujourd'hui le 32 Stormo Caccia Bombardieri
Ricognitori (C.B.R.). L'ossature du Stormo repose sur un seul
groupe operationnel, le 13, equipe de Fiat G.91 y , 11 s'agit de
I'une des deux dernieres unites utilisant le Yankee, I'autre etant
le 101 Gruppo du 8 Stormo base a Cervia. La s'arrete la similitude
car a materiel identique, mission differente. Le 13 Gruppo opere
essentiellement au-dessus de la mer, d'ou la decoration suggestive
en gueule de requin que portent ses appareils.
Au cours de son histoire, le 32 Stormo a connu de longues
periodes pacifiques et guer-rieres en Sardaigne. 11 fut constitue
sur I'aero-drome de Cagliari-Elmas le 1er decembre 1936 comme 32
Stormo Bombardieri Terrestri com-prenant deux groupes: le 38 base a
Aviano et le 89 a Forli avec le personnel des 194 et 195
Squadriglie d 'hydravions de Puntisella (Pola) , aujourd'hui
territoire yougoslave, Le 24 fevrier 1937, le Stormo devint
homogene par la muta-tion a Elmas des deux groupes de SM.81, avion
qui etait le bombardier italien standard de l'epoque. Durant la
phase initiale de son service a Cagliari-Elmas, le 32 Stormo
entreprit un en-
-
-Ci-contre, le Fiat G.91 Y ayant servi au developpement du
nouveau systeme de navigation. Designes G.91YS, les nouveaux G.91Y
sont exterieurement identiques. Noter sur le nez du 3216 la petite
sonde de derapage pein te aux couleurs italiennes! / A. Pa/ma. At
right, one of the 32 Stormo's newer Fiat G.91YS is seen taxying to
the end of the Brindisi runway.
Ci-contre, un autre G.91Y du 32 Stormo, dans un camouflage
different et tres use, s'apprete a se debarrasser de son
parachute-Irein apres I'atterrissage. / A. Pa/ma. At right, a
weather-beaten G.91Y of the 32 Stormo is about to jettison its
/anding-chute after returning from a maritime strike mission.
trainement intense au vol de nuit, eomprenant divers raids en
formation sur la haute mer et dans la peripherie de la Sardaigne.
En 1939, a la veille de la guerre, le Stormo re9ut les trimo-teurs
SM .79, plus performants que les vieux SM.81 mais aussi plus
instqbles et "pointus a piloter. Le 3 juin 1940, I'unite se porte a
Deei-momannu, ne laissant a Elmas qu 'un noyau pour I'entrainement;
en quelques jours, la nou-velle base devient operationnelle et, au
10 juin 1940, le 32 Stormo se trouve pare.
Pendant la guerre, le 32 Stormo opera a par-tir de Deeimomannu,
Milis, Leeee, Gioia dei Colle et Villaeidro. Le 9 juillet 1940,
avee une
formation de 24 avions, il partieipe a la premiere bataille
aeronavale des Baleares. Au eours de I'aetion, une importante unite
de surfaee fut touehee et eontrainte de se retugier a Gibraltar
pour reparations. Le 1 er aoOt suivant, le Stormo partieipe a la
deuxieme bataille des Baleares qui sueeedait sans transition a des
bombardements sur Gibraltar et des unites navales y stationnant. En
septembre 1941, apres I'aeeomplissement de nombreux vols de guerre,
le Stormo est transfere a Bologne pour reorganiser ses grou-pes
deeimes. Mettant a profit I'experienee ae-quise dans la lutte sur
mer, le 32 Stormo allait ehanger de speeialite apres une breve
periode
En bas, le 325 gagne le seuil de piste de Brindisi. Tous les
appareils du 32 Stormo portent une gueule de requin et I'insigne
des .. Faichi .. (un laucon noir) sur la deri