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adresses de conj.act - Matruvani

Apr 22, 2023

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Khang Minh
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Page 1: adresses de conj.act - Matruvani
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Page 3: adresses de conj.act - Matruvani

En lnde :

En France :

.: ADRESSES DE CONJ.ACT

Mata Amritanandamayi Math Amritapuri P. 0 . Kallam dt. - 690 525 Kerala INDE Tel. : o476 + 89 61 78 Fax : 0476 897678 E-mail : [email protected] De l'etranger, composer 00 91 + le numero sans le 0

• Maison Amrita , c/o M.M. Tailhardat 32 rue du Moulin de Ia Pointe, 75013 Paris . Tel. ct Fax : oo 33 (Q)l 45 80 39 42, Email : [email protected] • FI~mcis Ram<."' (sat~ang), Tel. : 00 33 (0)1 34 69 85 58

En Belgique : Alin Poort , Sint .Jozefstraat 30, Ticlrode, 9140, 13elgique Tel. : 00 32 3 771 5227, fax : 00 32 3 771 3034

En Suisse :

Email : [email protected]

Ninnala and Vijayan lser, Untcrdorfstr. S, CH-8914 Aeugst, Tel. 0011-17761755, Fax 0041 1776 1752 Email : [email protected]

A L1. Reunion : Amritananda Mayi Mata Ashram Camp du Gol, 97450 St Louis, ile de La Reunion Tel. : oo 262 267 497, Fax : 00 262 267 472 Email : [email protected]

A l'lle Maurice : Mata Amritanandamayi Center, St. Jean Road, Quatrc Barnes, lie Maurice Tel. : (230) 466 2718, Fax : (230) 424 8500 Email : [email protected]

En Amerique : Mata Amritanandamayi Center P. 0 . Box 613, San Ramon, CA 94583-0613 U.S.A. Tel.: (001) + 510 537 94 17 Fax : (001) + 510 889 85 85 Email : [email protected] Internet: www.ammachi .org

Edited , Printed and Published by Swami .Jiianamritfmanda Puri, for and on behalf of Mata Amritanandamayi Mission Trust, Amritpuri P.O ., Kallam 690525, Keralam. Ph: (046) 621279, at Amrita Offset Printers, Amritapuri . Redactrice : Claudine Tourdes (Brahmacharini Dipamrita Chaitanya) Parution: decembrc, mars, juin, septembrc.

IMPORTANT: Ahonnement i Mitruvinl Nouvelle Formula, voir p. 64.

l·:x-mArT DES Mru.E NoMs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

i\DilESSES DE CONTACT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2

f~OITORIAL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

PAHOI.Es n'AMMA- Satsangs du Tour d'Europe 99 .. ....... 6

Vision Cosmique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Swami Amritatmananda

i\ 11 Sr:R\1\.E m r.' AMOUR - (29) Lc Don de Ia Souffrancc . . . . 2 6 Swamini Amritaprana

Message cl'Amma pour le Nouveau Millenaire . . . . . . . . . 32

I'• •t.ME : Reve de Mere. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Henman Hesse

< :, 1M!'.1Er-TAIRF.s nr. • PAROLES D'AMMA • - (3) Almer Amma 3 5 SwiJmi Paramatmananda Purl

i\ mma est Ia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 1 Prabha

l.cttrc Ouverte de Dieu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

La Porte du Ca:ur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 ].P. Vaswani

Vrr. DE SAINTS : Kamban le Poete. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

i\c nvnts CARJTAllVF.S : Services Humanitaires . . . . . . . . . . . . 54 Ramya

I .:\ Cr IROI'\JQUE :

a l.e Nouvel an avec Amma, dates du Tour d'Amerique 60 a Tournees de Bri. Dipamrita et Br. Shraddhamrita . . . . . 62 0 Dates du Tour cl'Europe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63

Informations et Abonnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

No 29 Mars 2000 (Vol I- d 4)

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Voila 1' annee 2000 deja bien en­tamee. Le temps passe... Rappe­lons-nous ces pa­roles d' Amma : « Mes enfants, faites votre sa­dhana sans per­dre de temps et accedez iz Ia veritable beatitude. La richesse de Mere, ce sont Ses enfants. Cent mille roupies perdues peuvent etre regagnees, mais un seul instant gaspilU est perdu iz tout jamais. Votre temps est precieux. Faites attention. » (Eveillez-vous 2)

Comment eviter de gaspiller notre temps si precieux. Le temps perdu est celui que nous passons dans l'oubli du divin. Cela ne veut pas dire qu 'il suffit de penser aDieu, ou a Amma : Ia presence du divin doit se traduire dans nos actions. Nous oublions le divin lorsque notre action ne tient pas compte de I' autre, lorsque notre comportement est arrogant ou blessant, lorsque nos pen sees sont intolerantes ... Amma nous dit encore : « Lafaculte d'aimer tousles etres, un esprit vaste et l'equanimite, voila ce qui caracterise Ia Realisation de Dieu. »

(Paroles, 47) et dans Son message du nouvel an (p. 33), Amma nous lance un apel pressant : « Efforfons-nous d'allumer dans notre c£eur le flambeau de Ia foi et de I 'amour»,

L'histoire du poete Kamdan, un parmi tant d'autres dans cette Inde si riche en saints et sages, nous donne une idee de Ia grandeur presque inconcevable de Ia spiritualite de l'epoque, qui impregnait toute Ia societe. Pourquoi ne pas tenter de retrouver cette grandeur, malgre tous les obstacles de notre societe materialiste ?

Dans son commentaire des «Paroles d'Amma (p.35), swami Paramatmananda ecrit : << Comme les anciens sages de l'lnde (les rishis), Amma dit que Ia sadhana (Ia pratique spirituelle) Ia plus noble c 'est de voir Dieu en toute etre et toute chose» et il conclut son article en citant Tolsto'i : << Connaitre Dieu, c 'est vivre »,

4 2000 Mars Matruvani *

Telle est notre expenence : du jour oil nous avons rencontre Amma, il nous a semble que nous etions enfin en contact avec Ia vraie vie. Nous decouvrons cependant a quel point il est difficile de connaitre Dieu. Swami Amritatmananda nous dit p. 20 : << II me semble connaitre aujourd 'hui Amma encore moins que lorsque je L 'ai rencontree. », et plus loin : <<La mere que nous connaissons n 'est qu 'un rayon de I 'eclatante lumiere divine qui est Sa vraie nature. » Mais ce rayon est deja si merveilleux que nous voulons continuer avec ardeur et decouvrir cette eclatante lumiere, qui est Sa vraie nature et qui est aussi Ia notre.

JV\scrivez-Vol-15 pot1r Ia « Retrcdte E.w·opeeV\V\e » de Paq l1es

Dl-\ samedi 22 avril a 17h. at1 lw"di 24 a 16h. *********************

Ueu de la retraite : en Belgique) a 25 llm dAnvers et 30 km de Gand.

Le theme de Ia retraite est : <<Essence de l'enseignement d'Amma, mise en pratique dans notre vie quotidienne en Europe >>, Satsangs par Bri. Dipamrita Chaitanya et Alin Poort, qui liera le theme au message de Piques ; Heike expliquera comment se conformer a Ia volonte d' Amma dans les activites que nous entreprenons en Son nom en Europe, archana, bhajans, meditation, seances de questions-repon­ses, puja, cours de yoga, promenade, videos speciales, cours de bhajan avec Hamsa, etc. Cette retraite exceptionnelle devrait nous aider iz nous rapprocher d'.4mma, et etre une etape importante dans Ia diffusion de Son message en Europe.

********************* Le logement se fait sur les lieux du programme (chambre a trois) ou chez des divots (voiture necessaire). Pension complete 260FE Rmseignements et inscriptions: Maison Amrita (coordonnees en page 2)) joindre une enveloppe timbree a votre adresse.

·,"( Matruvani Mars 2000 5

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Cfour a'CEurope 9 9 Satsanas

P AROLI~S o' AMMA

Satsan9 du premier soir : Changer les 11mental-stances11

plutot que les "circon-stances''

Certains disent qu'il faut changer les conditions de vie plutot que les mentalites. Mais Amma dit que Ia spiritualite nous enseigne qu'en fait, en agissant de Ia sorte, nous ne parviendrons jamais a Ia plenitude, nous ne serons jamais satisfaits. C'est en changeant notre attitude interieure que nous trouverons le vrai bonheur, car, en realite, il est impossible de controler comple­tement les circonstances exterieures de notre vie.

Amma dit qu' essayer de modifier les circonstances exterieu­res revient a essayer de ramer pour faire avancer un bateau alors qu'il est sur le sable de Ia berge.

Done, au lieu de chercher a transformer notre environne­ment, nous devrions essayer de changer notre mentalite. Ce changement entrainera automatiquement une modification des circonstances exterieures.

Trois manieres de faire face En regie generale, nous abordons les difficultes de Ia vie de

trois manieres differentes : 1 -Certains essaient de se cacher et de fuir leurs problemes.

2000 Mars Matruvani *

Cette attitude ne fait qu'aggraver Ia situation. 2- Une scconde maniere d'aborder les problemes de Ia vie

consistc a vouloir agir sur les circonstances exterieures qui nous contraricnt.

3- Lc troisieme comportement des gens face aux difficultes de )'existence est de supporter les situations telles qu'elles se prcscntent, mais enle faisantavec une attitude incorrecte. Nous suhissons les conditions dans lesquelles nous nous trouvons en les maudissant sans reHiche.

Histoire de Ia tlisite de l'oncle Amma illustre par un exemple Ia premiere attitude, celle de

Ia fuite. U n homme se prepare a profiter de son unique jour de conge

hebdomadaire, quand son oncle l'avertit par telephone qu'il va venir lui rendre visite. Or cet oncle est un officier militaire bavard, qui raconte pendant des heures et des heures sa vie a l'armee, les guerres auxque11es il a participe, ses exploits, etc.

Le neveu est tres contrarie de ne pas pouvoir etre tranquille en ce precieux jour. II ne veut pas perdre son temps a ecouter cet oncle ennuyeux ; i1 decide done de s'eclipser par Ia porte de derriere et de se tirer au plus vite de ce mauvais pas, en partant en pique nique. Imaginez sa surprise quand il se trouve nez-a­nez avec ledit oncle, qui arrivait precisement par ce meme chemin!

Le neveu n'a d'autre choix que de rester Ia, debout, aecouter tout ce que l'oncle veut lui dire. II se dit: « Mon Dieu ! Cela aurait ete finalement moins penible si j'etais reste tranquille­ment a I a maison sans chercher am' echapper. J 'aurais au moins pu etre confortablement assis, en buvant quelque chose, pour ecouter ce monologue assommant ! Maintenant il me faut le subir debout, sous le soleil accablant, au milieu du chemin ! »

Cette histoire nous montre qu' en essay ant de fuir nos problemes, nous ne faisons que les multiplier par deux.

Une seconde maniere d'aborder les problemes de la vie consiste a s'efforcer d'ameliorer les circonstances exterieures.

•"r Matruvani Mars 2000 7

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Conflits a Ia maison Prenons l'exemple d'une famille au scin de laquelle existent

de nombreux conflits. Les membres de Ia famille vont accuser le contexte social, l'environnement et dire que les problt!mt:s sont dus au manque d'argent, ou a l'insuffisance du logement; ils vont done vendre leur maison et en acheter une nouvelle, ou bien ils vont Ia demolir pour en reconstruire une autre, ou demenager, puis acheter une television ... lis vont peut-etre aussi imaginer que s'ils installaient la climatisation, leurs problemes seraient n!solus. Alors les voila, Ia nuit, installes dans leur chambre climatisee, mais incapables de trouver le sommeil et obliges d'avoir recours a des somniferes pour dormir ! La climatisation leur a-t-elle apporte la serenite ?

lis ne comprennent pas qu'un simple changement des condi­tions exterieures ne transformera pas leur vie interieure. Au lieu de climatiser notre environnement, c'est l'interieur, c'est le mental que nous devons climatiser. La spiritualite est Ia techni­que nous permettant de climatiser le mental.

pai mal a l'estomac Le troisieme comportement des gens face aux difficultes de

]'existence, est de subir les situations telles qu'elles se presen­tent, en les maudissant sans relache.

Prenons l'exemple d'un homme qui souffre de fortes dou­leurs a l'estomac. Tout au long de Ia journee, il ne cesse de repeter a ceux qui se trouvent la : « Oh, j'ai mal a l'estomac, j'ai mal a l'estomac, mon Dieu que j'ai mal a l'estomac ».

Chaque personne qui le rencontre a droit a ses jeremiades, « mon Dieu que j'ai mal a l'estomac ».Au bout d'un moment, ceux qui l'entourent commencent a avoir eux-aussi des dou­leurs d'estomac. Le soir venu, il est gueri, mais les autres soot malades.

C'est ainsi que certaines personnes se comportent, elles soot agitees et se plaignent sans cesse, elles perturbent leur entourage et troublent leur tranquillite.

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4eme Maniere Amma dit qu'a cote de ces trois manieres d'aborder les

difficultes de Ia vie, il en existe une quatrieme, qui est Ia maniere spirituelle. La spiritualite nous enseigne a changer notre etat d' esprit, a changer notre paysage interieur' plutot que notre paysage, notre environnement exterieur. Ce n' est qu' ainsi que nous trouverons le vrai bonheur.

Krishna ensei9ne a Arjuna Dans la Bhagavad Gita, Krishna s'est attache a changer

l'attitude interieure d'Arjuna et la fac;on dont il abordait Ia guerre. II n'a pas change les circonstances exterieures.

Krishna savait que le soudain detachement et le renoncement d' Arjuna n'etaient pas I 'attitudejuste face a Ia situation donnee. Aussi il enseigna a Arjuna a affronter Ia situation.

Si Krishna - qui est le Seigneur de l'Univers - l'avait voulu, il aurait pu eviter Ia guerre du Mahabharata, en creant une forte tempete ou des inondations qui auraient emporte les ennemis d' Arjuna, ou encore il aurait pu tous les tuer directe­ment. Au lieu de cela, au lieu de changer les circonstances exterieures pour epargner des difficultes a Arjuna, Krishna amena son disciple a comprendre son role et la necessite de cette guerre ; illui expliqua que fuir et se refugier dans le sannyas (le renoncement) etait une erreur, une derobade. Le Seigneur enseigna a Arjuna comment changer son attitude interieure.

La (.lraie priere : histoire du s«<alJam(.lara de Sita Dans les temps anciens, en lnde, le mariage des princesses

se faisait selon la tradition du swayamvara. Un swayamvara etait un genre particulier de competition, ou tous les princes pretendants se rassemblaient pour gagner Ia main de la prin­cesse, et celle-ci avait toute liberte de choisir son futur epoux.

Dans le cas de Ia princesse Sita, fille de Janaka, le roi du Mithila, une condition particuliere etait imposee aux princes qui aspiraient a sa main : ils devaient soul ever et casser un arc.

·,•, Matruvani Mars 2000 9

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C'etait en fait un arc tres special, puisqu'il avaitete fabriquc par le Seigneur Shiva lui-meme, et il etait singulierement loun.l.

Alors que le Seigneur Rama se rendait ala competition, lcs habitants de Mithila, voyant son allure valeureuse et sa beaute, se mirent a prier pour que Rama so it celui qui reussisse a briscr !'arc eta gagner ainsi la main de Sita. « 6 Seigneur, nous t'en prions, donne lui Ia force de briser cet arc, s'il te plait, qu'il gagne, s'il te plait,· donne lui Ia force de briser I' arc ... » C'etait leur priere.

Par contre, quand les autres rois et princes assembles pour cette occasion virent le Seigneur Rama approcher, ils se mirent aussitot ale maudire ! « 6, pourquoi cet individu est-il venu ? Tout espoir est perdu pour nous ! Quelle chance nous reste-t­il d'epouser Sita ? Si seulement il pouvait partir ! Puisse l'arc lui tomber sur le crane et le tuer ! ,

Quant a Ia princesse Sita, elle souhaitait que ce soit Rama qui brise ]'arc. Elle en appelaiUt Dieu : « 6 pourquoi as-ru fabrique un arc aussi lourd ? N 'aurais-tu pas pu le faire un peu plus mince et un peu moins lourd ?

Laquelle de ces trois prieres est Ia priere appropriee, juste '? C'est celle des citoyens de Mithila : « Puisse-t-il avoir Ia

force ! , Les autres priaient pour que les circonstances exte­rieures changent. Ils voulaient que les chases soient autres que ce qu' elles etaient. Les habitants de Mithila, eux, ne priaient que pour Ia grace de Dieu.

La tlie est une benediction Notre vie n'est pas destinee a etre une malediction, mais bien

au contraire une benediction. Ce sont nos actions et notre attitude interieure qui determinent si notre existence toume a Ia malediction ou a Ia benediction.

Quand nous sommes pleins d'amour et de compassion, notre vie est une benediction. Mais quand notre existence est dominee par Ia haine et la colere, elle devient une malediction. C'est en apprenant a pardonner aux autres avec amour et patience, que nous faisons de notre vie une benediction.

2000 Mars Malruvnni ·,"c

Amma souhaite nous montrer combien nos paroles et nos actions pcuvent etre importantes et influentes. Chacune de nos paroles et chacune de nos actions cn!e un impact profond sur les mitres, ct sur Ia societe entiere. Pour illustrer ce point, Amma nous raconte une histoire :

Histoire du tlieil homme et de fa postiere C'etait quelquesjours avant le nouvel an et le bureau de poste

eta it bonde. Au dernier moment, les gens voulaient envoyer des cadeaux a Ia famille et aux amis. Les queues etaient longues, c'ctait une journee difficile. II se trouvait qu'une jeune femme, qui venait d'etre recrutee ala poste, etait de service ce jour-la. Elle avait encore beaucoup a apprendre eta se familiariser avec le lieu. A cause de cette foule, elle se trouvait tres tendue et faisait parfois des erreurs. Alors le client se mettait a crier : « He, madame, qu'est-ce que vous fabriquez? Vous ne m'avez pas rcndu Ia monnaie ! La jeune femme se crispait encore plus, elle s'excusait mais enchalnait avec une nouvelle erreur ! Les gens se plaignaient qu 'elle eta it trop lente et ne faisait pas attention.

Cependant, un vieil homme qui se tenait dans la file d'attente depuis un long moment, observait lajeune femme avec sympa­thie et compassion. Voyant l'impatience des clients, il dit aux personnes qui se trouvaient derriere lui qu'il pouvait les laisser passer car il n'etait pas si presse. II s'assit sur le cote en disant a !'employee : « Ne vous inquietez pas, madame, prenez votre temps, je peux attendre. »

A pres a voir patiemment laisse passer les plus presses, le vieil homme se dirigea vers le comptoir pour faire enregistrer ses paquets. II sourit a Ia jeune femme et lui dit gentiment : «Bonjour, ~a va '! II semble que ce soit une dure journee. Ne vous inquit~tez pas, je ne suis pas presse et je comprends ce par quai vous passez ! Prenez le temps de vous detendre et de respirer tranquillemcnt ! II attendit en souriant que la jeune femme ait fini de peser et timbrer ses paquets, puis il partit en lui adressant un sourire chaleureux et en lui disant : « Bonne annee, merci et a bientot ! ,

~~ Matruvani Mars 2000 I I

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Les mots bienveillants de ce client furent comme une bouffce d'air frais pour la jeune employee. Comme si apres avoir souffert de la soif pendant si longtemps, elle avait finalement re~u un grand verre d'eau.

Les autres personnes dans les files d'attente, voyant la conduite patiente et bienveillante du vieil homme, changerent egalement d'attitude. La jeune femme fut alors a meme non seulement de bien servir le vieil homme, mais aussi d'etre plus calme et plus attentive avec tous les autres clients. Et le reste de lajournee se deroula d'une maniere agreable pour tous dans le bureau de poste.

Par cette histoire, Amma nous enseigne combien un sourire bienveillant, un mot aimable, un acte genereux peuvent appor­ter a 1 'autre . N ous devons comprendre que no us ne sommes pas des elements separes de la societe, que nous ne sommes pas des entites isolees. Nous sommes les differents maillons d'une seule et meme chaine. Et ce que nous faisons aux autres nous revient directement.

Au lieu de dire que nous ne ferons des efforts pour changer que si les autres en font aussi, nous devons commencer par nous ameliorer, meme si les autres ne Ie font pas. Si nous changeons, il est sur que les autres changeront aussi.

Nous avons Ia possibilite de changer la vie de tant de personnes. Notre sourire, une parole, un geste, ont le pouvoir d'apporter une etincelle de lumiere dans Ia vie de tant de gens dans Ia societe . Alors comment pouvons-nous ne pas traiter chacun avec amour et respect? Au lieu de maud ire les tenebres, essayons d'allumer ne serait-ce qu'une petite bougie . Nous devons toujours etre vigilant dans notre relation a autrui, exprimer amour et respect autant que faire se peut, repandant ainsi des vibrations de bonte et de paix sur tous. Chacun de nous a une petite lampe en lui, Ia lampe spirituelle. Nous pouvons allumer cette lampe avec la lumiere de Ia foi et faire ainsi que chacun de nos pas soit eclaire lorsque nous avanc;ons.

2000 Mars Matruvani )~

Satsan9 de Derli Bhar/a Sourire

Dieu est Amour La. ou se trouve !'amour, Ia se trouve Dieu. La ou se trouve Ia compassion, Ia se trouve Dieu. L'amour est Ia voie Ia plus pure, Ia plus facile et Ia plus

directe pour realiser Dieu car, a pres tout, Dieu n' est rien d'autre que pur amour.

Meme si quelqu'un ne croit pas en Dieu, si I' amour I'habite, alors le divin en lui se manifestera inevitable­ment. Cependant, cela ne veut bien sur pas dire que nous n'avons pas besoin de Dieu ou de Ia foi en Dieu.

La puissance de l 'amour, c 'est-a-dire Dieu, est Ia force qui remplit tous les vides et tous les manques de Ia vie. Dieu apporte I 'unite. En amour, il n'y a pas deux, mais un.

Un Sourire Lorsque nous arne­

nons un sourire dans notre vie, nous amenons Dieu dans notre vie autant que dans celle des autres. Un sourire est le reflet de notre divinite

* Matruvani Mars 2000 13

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interieure. Mais il y a bien sur differentes sortes de sourircs. I.e vrai sourire, cependant, est celui qui provient des profondeurs de notre cceur. Essayez toujours de sourire de cette manierc. Amma dit que c'est le sourire provenant de notre soi 1c plus intime qui etablit le lien entre deux personnes.

Lorsque deux personnes se sourient, un lien se crce entre elles. Si no us sour ions a quelqu 'un, Ia personne nous sourira en

retour. Meme si nous sommes eloignes l'un de !'autre, le sourire nous donnera !'impression qu'il n'y a aucune distance entre nous.

C 'est comme un pont qui unit les deux herges opposees d 'une riviere, et permet ainsi a de nombrcuses personnes, y compris celles qui se sont souri, de passer d'une rive a !'autre.

Pour nous montrer comment un sour ire peut influencer la vie de notre prochain, Amma raconte l'histoire suivante :

Une reaction en chaine Un jour, une jeune fille croisa un etranger dont le visage

exprimait une profonde tristesse . La jeune fille lui sourit. Le cceur de l'etranger en fut rempli de joie. 11 se rappela alors un vieil ami qui l'avait aide autrefois dans une periode difficile, et il decida de lui ecrire une lettre de gratitude.

C'est ala terrasse d'un restaurant que I' ami ouvrit la lettre, et les mots affectueux de cette ancienne relation le mirent de la meilleure humeur. Dans sajoie, il donna un tres gros pourboire ala serveuse. A vee cette somme d' argent inesperee, Ia serveuse decida d'acheter un billet de loterie, et voila qu'elle remporta le gros lot.

En rentrant chez elle, avec 1 'argent du gros lot dans sa poe he, elle remarqua un mendiant qui avait I' air mal en point, allonge dans le caniveau. Son corps etait couvert de bleus et d'ecchy­moses. Elle utilisa une partie de !'argent qu'elle avait gagne pour le conduire a 1 'hopital et le faire soigner.

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Alors qu'il sortait de l'hopital, I 'homme vit un petit chien famelique et abandonne. Son creur fut touche et il ramassa le chiot avec tendresse.

2000 Mars Matruvani )~

La nuit tombait maintenant, et le mendiant demanda a une famille s'il pouvait s'abriter contre leur maison. La famille lui proposa de s' installer avec son petit chien sur Ia terrasse couverte du devant et lui donna une couverture.

Or cette nuit-la, la maison prit soudain feu. Yoyant les flanunes qui s'engouffraient dans la mai­son, le petit chien se mit aussit6t a aboyer pour alerter tout Je monde, et il continua a aboyer jusqu'a ce qu'il soit sur que tousles membres de la famille soient reveilles.

Ce fut une chance pour Ia fa­mille que le chiot ait ete Ia, car Ia maison n'etait pas equipee de de­tecteur de fumee. C' est grace a Ia vigilance du petit chien que cha­cun put echapper a I' incendie sans Ia moindre egratignure.

Plus tard, un des gar9ons qui avait ete sauve de l'incendie de­vint un grand sage, un mahatma,

dont Ia vie et les enseignements apporterent reconfort et espoir a des milliers et des milliers de gens de par le monde.

Par cette histoire, Amma nous montre quelles merveilles peuvent naitre d'un simple sourire innocent. Et cela ne coute me me pas un centime ! Le sourire de la jeune fille a 1 'etranger declencha une reaction en chaine de compassion dans le creur de tant de gens !

L'humilite Amma dit que grace au contr6le mental, nous pouvons tout

maitriser dans la vie, sauf !'ego. Comme le siege de l'ego se

i\ Matruvani Mars 2000 15

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situe dans la tete, le seul moyen de l'eradiqucr est de s'incliilL'r devant les autres.

L'ego est notre propre creation. L'ego ne peut pas etre detruit a l'aide de Ia pensee ou par un

effort intellectuel. II ne peut etrc aneanti que par des actes d'humilite .

Exemple de Ia 9raine Pour illustrer ce point, Amma utilise Ia comparaison de Ia

graine et de l'arbrc. On peut dire de l'arbre qu'il est brahm;w, (Ia conscience universelle, l'absolu) et on peut dire aussi de la graine qu'elle est brahman(puisquc tout est bralmull). Mais la graine peut-elle procurer de l'ombre. les oiseaux peuvent-ils venir se percher sur ses branches, Ia graine offre-t-elle des fruits comme l'arbre '! Meme lorsque nous taillons l'arbre, il offre son ombre et ses fruits. La graine en est-elle capable ?

Done, pour etre utile au monde, !a graine doit se developper pleinement et devenir arbre. Pour cela l'enveloppe de Ia graine do it craquer et s 'ouvrir.

De meme, ce n'est que lorsque l'ego craque et s'ouvre que Ia graine de la divinite peut germer en nous.

La destruction de l'enveloppe de Ia graine donne naissance a l'arbre. De meme, Ia destruction de I' ego annonce l'aube de Dieu en nous.

La destruction ou !a dechirure de l'enveloppe risque d'etre douloureuse, mais cette souffrance nous est tn!s salutaire. C'est cette souffrance qui nous amene finalement a la beatitude eternelle

ExemtJfe du reservoir Amma nous donne encore I' exemple suivant pour no us

montrer la valeur de l'humilite. Supposons une immense citerne remplie d'eau. Si nous

connectons un tuyau ala base de Ia citerne, chaque goutte d'cau contenue dans la citeme va pouvoir s'ecouler par le conduit.

De meme, il nous faut devenir humbles pour etre le canal de

2000 Mars Malruvani ,:{

Ia Conscience Universelle, de br.1hman dans son entierete ; la totalite de hr,?luww peut a\ors se rcpandre par notre intenne­diaire, a travers nous, pour le bienfait de toute l'humanite.

La dh.Jotion nous donne l'humilite Amma dit que le chemin de Ia devotion est tres efficace pour

eradiquer l'ego, developper ]'innocence et nous rendre humbles. Une composante essentielle de la voie de la devotion est

l'humilitc. Q : Certaines personnes demandent : « Pleurer pour Dieu,

n 'est -ce pas un signe de faihlesse ? >>

Amma dit que pleurer par devotion pour le Seigneur ne peut jamais etre considere comme unc faiblesse. A cause de !a ·multitude de nos altachements relatifs, il nous est difficile de parvenir a Ia concentration. Dans ces conditions, la devotion est pour nous Je moyen de concentrer notre attention dans une seule direction. C'est une possibilite qui nous est offerte de nous accorder a Ia conscience universelle, ou a l'ame universelle.

Ltt douceur des !annes de l?.adful

Pour montrer Ia grandeur du chemin de Ia devotion, Amma raconle l'histoire suivante :

Un savant sc rendit un jour a Yrindavan . 11 fut surpris de voir que toutes les gopis qu'il rencontrait avait un visage triste et les yeux pleins de ]annes. ll demanda a l'une d'elle : Quelle sorte de devotion est-cc la? J'ai toujours entendu dire que le chemin de Ia devotion etait bien plus doux que Ie chemin de la cormaissancc ; mais vous les gopis, qui etes considen!es cornme les plus grandes devotes du Seigneur Krishna, vous plcurez sans cesse. Alors comment est-il possible d'affirmer que Ia devotion est plus douce que Ia connaissance ?

La gopi repondit : « Je ne connais rien aux chemins de Ia devotion et de Ia connaissance "· lndiquant une certaine direc­tion, clle dit alors : " Pourquoi ne demandez-vous pas plutot a Radha, qui est assise la-bas dans le jardin? Je suis sure qu'elle pourra vous repondre )} .

1'c Matruvani Mars 2000 17

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Le savant se rendit dans le jardin qui etail plein de fleurs de toutes les teintes , de toutes Jes couleurs. On ne distin­guait pas Ia moindre feuille dans les buissons, tant ils regorgeaient de tleurs epanouies au par­fum enivrant. Mais, fait surprenant, on ne voyait d'abeilles nulle part.

Soudain, le savant apercut Radha assise dans un coin du jardin.

Et que vit-il ? Toutes Jes abeilles du jardin etaient la a butiner eta chanter autour de Radha, aucune n'etait interessee par les magnifiques tleurs. Car, voyez-vous, elles trouvaient les lar­mes que Radha versait par devotion pour le Seigneur bien plus douces que le nectar des tleurs du jardin entier mises ensemble. Les abeilles butinaient le visage de Radha et s'y agglutinaient, ivres de l'ambroisie des larmes qui cqulaient le long de ses joues !

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Observant cette scene, le savant resta ebahi, emerveille par le pouvoir de Ia devotion de Radha pour Krishna.

Commencer maintenant Certaines personnes demandent a Amma quand il est souhai­

table de commencer les pratiques spirituelles. Amma raconte 1 'histoire suivante : Un vieil homme se promenait avec un de ses amis . L'ami lui

demanda : « Alors, vieux frere, comment te portes-tu, com­ment va ta sante ces temps-ci ? ,.

Le vieil homme repondit : '' Eh bien, regarde-moi ! Je suis aussi en forme queje l'etais quandj'avais vingt ans! En faitje n' ai pas change le moins du monde ! »

2000 Mars Malruvani r'c

L'ami retorqua : « Allons, comment peux-tu dire que tu n'as pas change '! Comment pourrais-tu etre en aussi bonne forme qu' il y a 50 ans '! ,.

Le vieil homme n!pondit, en montrant un gros rocher au sommet d'une colline : « Tu vois ce gros rocher !a-bas? Et bien je ne pouvais pas le soulever quandj'avais 20ans ... etje ne peux toujours pas le soulever maintenant ! »

De meme, nous avons parfois tendance a croire que nous aurons toujours Ies memes possibilites, que rien ne changera jamais. Mais il estevidentqu'il n'en est rien ! Nous ne serons pas toujours aussi actifs et vigoureux que no us le sommes aujourd' hui. Nous devons n!aliser que cette precieuse existence humaine nous a ete donnee pour une raison bien precise. Il nous faut accomplir certaines chases avant de partir. Faites ce que vous pouvez faire maintenant. Ne remettez rien au lendemain.

La boutjie du t)UI'U

Pour illustrer ce point, Amma raconte une histoire : Un maitre ecrivait dans un cahier a Ia lumiere d'une bougie,

tard un soir. Un disciple s'approcha et lui demanda : «Maitre, s'il te plait, j'ai besoin d'un conseil " ·

Le maitre cependant ne leva meme pas les yeux. 11 continua a ecrire. Le disciple posa a nouveau sa question, mais le guru ne lui preta pas davantage attention, il continua a ecrire a la lurniere de la bougie.

Finalement, le guru posa sa plume et ferma le cahier. Juste a cet instant, Ia bougie s'eteignit. 11 dit au disciple : « Tu vois, notre vie est comme cette bougie. Sachant qu'a tout moment elle pouvait s'eteindre, je devais tinir ce que j'avais a ecrire avant ce moment. De meme, notre vie peut s'eteindre a tout moment. Ne gachons done pas une seule de ses precieuses secondes. Nous devons accomplir ce pour quoi nous sommes venus, sans nous laisser distraire par quoi que ce soit. Ne reportez rien au Iendemain. Seulle moment present est a nous, et !'action a lieu ici et maintenant. ,. ~~

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Plusieurs annees ont passe depuis que je suis venu prendre refuge a up res d' Amma. Sou vent, me rappel ant les jours ben is d'autrefois, je m'emerveille devant les enormes transformations qui ont eu lieu . Comment cela est-il arrive? QueUes sont les circonstances qui m'ont amene aux pieds d' Amma? De telles pensees me traversent parfois !'esprit. Je m'etonne en songeant au mal qu'Amma s'est donne pour m'elever. Elle m'a nourri de son affection maternelle autant que mon cceur le desirait. Ce n 'eta it certainement pas du a un me rite quelconque de rna part, mais uniquement a Sa compassion inftnie et a Sa grace .

. Si quelqu'un me demande qui est Amma ou ce qu'E11e est, je peux s1mplement dire qu'il me semble La connaitre aujourd'hui encore moins que Iorsque je L'ai rencontree. La seule chose que je puisse

20 2000 Mars Matruvani tr

affirmer avec certitude, c'est qu'Elle est rna mere, et qu'Elle est Tout pour moi. II en fut ainsi dans le passe, il en est et il en sera toujours ainsi; et dans toutes les vies a venir, Elle sera toujours Tout pour moi.

Amma m'a souvent laisse entrevoir Sa veritable nature, Elle m'a accorde de breves visions de Sa divinite. Voici le recit d 'un incident qui est inscrit profondement dans mon cceur. De nombreuses annees ont passe, il me semble pourtant que c 'eta it bier. Les lieux et les personnes, jusqu 'au moindre detail de leur visage, sont graves au fond de mon cceur. C'etait a l'epoque ou il me fallait faire face a une opposition farouche de Ia part de ce qui avait ete mon foyer. Je venais juste d'arriver comme resident a I' Ashram, ou plut6t au Gurukula (1), car nous etions reellement Ia famille du guru; il n'y avait qu' Amma et quatre ou cinq enfants qui avaient pris refuge en Elle. Sans Amma, nous etions perdus, aussi desempares que des poissons hors de l'eau.

Lorsque l'hostilite de ceux que j'avais cru autrefois etre les miens grandit, Amma me conseilla de m'eloigner un certain temps de I' Ashram. Le cceur dechire et les yeux pie ins de larmes, je pris conge d' Elle . Elle eut beau m 'assurer que la duree de Ia separation sera it tres courte, le temps que mes parents se resignent a me voir demeurer a 1 'Ashram, la douleur que me causa it cette separation eta it intolerable. J'allai done dans !'Himalaya, ou je menai Ia vie d'un sadhakerrant. Je passai quelque temps dans un ashram a Uttar Kashi ; puis j'allai a Gangotri. La beaute sereine de I 'Himalaya etait captivante. Le chagrin d'etre separe d' Amma continuait pourtant a me ronger le cceur. Je parvins tout de meme a me contr61er et me plongeai dans Ia sadhana. Pendant cette periode, Ia bhiksha (aum6nc de nourriture) que je recevais une fois par jour constitua rna seule nourriture. De riches devots organisaient sou vent des fetes pour les sannyasis et les tapasvis, appelees bhandaras. Mais je n'y participais jamais.

Puis arriva le jour de Karthika, !'etoile de naissance d' Amma. Mon cceur etait rempli d'une soif intense d'etre avec Elle, de gouter Ia douceur inegalee de Sa divine Presence. J'etais triste en songeant que je me trouvais Ia, tout seul, pendant que mes freres etaient aupres d' Amma, partageant ces moments pleins de beatitude. Je decidai de

Note 1 La Gurukula (clan du Guru) traditionnclle est un ashram oil reside un Guru vivant, oil les disciples vivent ct ctudicnt avec Je Guru.

* Matruvani Mars 2000 21

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P~rticiper cejour-lft a Ia bh:mdara, parce que c 'etaitl'etoile Je ttats,ance d A~~ma. Lorsque j'arrivai sur les lieux, on me re<,:ut avec 1c fl'sJx:u tradttlonn~l et on m_e conduisit ii mon siege. TanJis que jt: 11 w 1gcais, mon attention fut attm!e par unjcune homme assis it c<)tc de mn1. II ;~vait Jes chcveux longs et j) Ctait habiJJe de olanc. Jc IIC J'avais jamais VU

a.upa~av;~t: pourtant je me sentis attire par lui. J'eus Ia se;Jsation de I ~v?1r deJa rencontre dans le passe. '' II est peut-elrc lui aussi Jc lils spmtuel ~'Amma ... pens_ai-je. Ce sentiment grandissant, j'engageai Ia co~ve~sa~wu a_vec lUI. Tres Jcune, il avait quine sa rnaison et sa famille et II YJVait mamtcnant comme sadlJak dans !'Himalaya. Je fus encore plus heu~eux d'apprendre que lui aussi ctait originaire du Kcrala. 11 demeur~1t dans une grolle non loin de Ia et faisait sa sadhana tout seul. Je vcna1s tout juste de le rencontrer, et pourtant je me sentais tres proche de lui. II cprouvait peut-etre le mcme sentiment envers moi car il_m_'invita ~ pass~r quelques jours dans sa grotte, ce que j'acceptal ~vee JOle. Apres av01r parcouru une coune distance, nous arrivames a !a_grotte. Mere Nature y avait repandu ses dons en abondance. D'un cote, les haut~s cimes de I 'Himalaya embrassaient les nuages. Au­dessous coula1t le Gange aux rides d'argent. La caverne etait situee sur un lapin de terre qui faisait une pointe dans Ia riviere. L 'atmos­phere respirait Ia paix spirituelle. Est-il utile de le dire ? J'aimai aussitot I'endroit. Dans Ia groue, il y avait juste Ia place pour deux personnes. Des que j'arrivai dans ce lieu, je pensai intensement a Amma, comme si le lieu etait impregne de Sa Presence divine.

Je posai au sadhakquelques questions a propos de sa vie. Au cours de Ia c?nversation, je lui demandai : « Qui est ton guru '! ,. Une expressmn de ~ouleur traversa son visage, comme un eclair. 11 garda un m_o~ent le silence. Remarquant son chagrin evident, je lui demandai en h~s1_t~~t : " As-tu un guru? " En poussant un soupir, il repondit : :Om, J a1 u~ g~ru, u~e femme, ~ais je ne L'ai jamais vue ... ou peut­e~r~ ne devraJS-JC pas d1re cela car Je L'ai vue une fois,lors d'une vision d1~me. C~pendant, j'ignore oil se trouve actuellemem man guruou ce qu Elle fa1t. » Sur ces paroles, il se tut.

Aujourd'hui encore, je revois clairement son visage, le chagrin et Ia douleur qui y etaient inscrits. Etam separe d' Amma, il m 'eta it facile de comprendre sa souffrance. Nous etions deux ames plongees dans

22 2000 Mars Matruvani ~~

Ia mcme <.lou leur. Desirant en sa voir plus, je lui de mandai: .. Pourrais­tu, s'il te plait, me parler de ccne vision ? "

Lejeune honune dit : " A quoi scrt unc vie spirituelle sans guru? J'ctais commc un enfant sans mere, coffiJne un aveugle tatonnant dans les tenebres en quete de Iumiere. II n 'y avait personne pour me montrer le chemin, pour me guider et me donner au moment voulu les conseils dontj'avais besoin. Mon creur sc languissait d'un guru. Je priais sans cesse le Tout-Puissant de m'accorder un guru. Je continuais rna sadhan.1, esperant que Dieu repondrait un jour a mes prieres. Comme je n'avais pas une foi tres forte en un Dieu avec forme, je mectitais sur Ia lumiere, mais le chagrin de ne pas a voir de guru me rendait le creur lourd. Ma douleur atteignit un jour un sommct. Ce jour-la, assis en meditation, je m'absorbai peu a peu dans une profonde meditation. Soudain, le point de lumiere sur lequel je meditais se mit a grandir ct wntinua, jusqu'a ce qu'il remplisse tout l'univers . Je fis aussi !'expe­rience de Ia lumiere en moi. C'etait une lumiere divine, en moi et a I· exterieur de moi. J 'ignore combien de temps je suis reste dans cet etat. Puis, peu a pcu, Ia dimension de Ia lumiere se rMuisit et elle convergea dans une forme d'a peine 1,50 m de haut. "

En ecoutant scs paroles, il me sembla que mon creur s'arretait de hattre. Unc emotion inexplicable s'empara de moi, comme simon creur savait ce 4u'il allait me reveler. II reprit : '' Doucement, cette lumiere s 'approcha de moi. Com me elle approchait, je vis qu 'elle prenait une forme humaine. Et entin, je vis Ia forme divine d'une femme. ,.

A cet instant, mon cccur fremit comme si quelqu'un l'etreignait. Mon Soi interieur murmurait que cene forme divine n't~tait autre que ma Mere.

Lejeune homme raconta : << Je pouvais clairement voir une femme divine, au teint sombre, vetue de blanc. Fascinc, je contcmplais cette forme divine. La femme leva Ia main et Ia pla~;a sur ma tete. Elle me dit : " Fils, je suis ton guru, je suis venue te donner !'initiation. » Je voyais donc enfin mon maitre, dont j'avais si longtemps espere Ia vision. Je savais que Dieu lui-meme etait apparu devant moi, repondant ames pricres. Mon guru m'initia ensuite a un mantra. Puis Ia fom1e disparut, apres m'avoir donne cettc benediction. ,.

·~'c Matruvani l'lars 2000 23

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Je voyais qu'il avait les yeux remplis de !annes, tant il se languissait de son Guru, qu'il n'avait vu qu'une seule fois. Mon creur, lui aussi, etait en emoi, car je savais que Ia forme qu' il avait vue etait rna propre Mere. Je priais avec ferveur qu'il en soit reellement ainsi, car dans le cas contraire, j'en aurais eu le creur brise. D'une voix tremblante, je lui demandai : '' Pourrais-tu reconnaitre ton Maitre situ La voyais de nouveau? »

'' Certainement, repondit-il, bienqueje n'aie vu sa forme benie qu'une seule fois, elle est gravee dans mon creur a jamais. En ce moment meme, je Ia contemple dans mon mental. ,,

Comme il prononc;ait ces paroles, je sentis soudain Ia presence d'Amma, tangible, puissante ... il me semblait que j'aurais pu La toucher. Le par fum divin qui emanait toujours d 'Elle remplissait I' air. D'une main tremblante je sortis une photo d'Amma et je Ia lui montrai. « Est-ce Ia forme de ton guru? ,, demandai-je. Lejeune homme regardait fixement la photo ; il fut transporte dans un etat inexplicable. II se saisit vivement de Ia photo et resta immobile ne Ia quittant pas des yeux. Les larmes roulaient le long de ses joues'. II se mit soudain a crier« Amma ! Amma !>> ; son cri resonnait dans le silence. Ignorant ce qui se passait, je pleurais moi aussi a profusion. La digue s'etait brisee au fond de nos deux creurs, et nous etions taus deux emportes par un flot tumultueux. Mon Soi interieur etait dechire de douleur, tant il aspirait a retrouver Amma. Des heures s'ecoulerent ainsi, sans que nous ayons la moindre conscience du monde exterieur.

Je lui racontai plus tard quelles circonstances m 'avaient amene dans !'Himalaya. Pour moi qui souffrait tant d'etre separe d'Amma, sa presence etait comme une oasis dans le desert. Je passai done avec lui deuxjours de plus que prevu. A contre-creur, je pris ensuite conge de mon frere et retournai a Uttar Kashi. Une lettre m'y attendait. C'etaitune lettre d' Amma qui m'invitaita rentrer a I' Ashram. Majoie fut sans borne. Je partis le lendemain meme et bien vite, je me trouvai de nouveau aux pieds d'Amma.

24 2000 Mars Matruvani *

Quelques jours plus tard, lorsque j' en eu I' occasion, je demanda i a Amma: "Aruma, est-ce Toi qui as initie ce frere dans !'Himalaya? ,, Mais Ellene parut pas m'entendre. Deux ou trois fois encore, je Lui posai Ia meme question. Mais a chaque fois, avec une grande habilete, Amma eluda toute n!ponse.

U n jour, je meditais dans le kalaii (le temple) quand Amma entra . A pres m' etre prosterne, j 'etreignis ses pieds et je repetai rna question. Aruma ferma soudain Jes yeux, tandis que ses mains formaient un mudra (un geste divin) ; Son visage avait une expression divine et je vis sa forme se mettre a grandir. Elle continua et remplit le kalaritout entier. Elle rayonnait com me un millier de soleils et je pouvais a peine supporter Ia chaleur qui regnait . Monexis­tence semblait se dissoudre dans Sa gloire divine. La forme d' Amma continua a grandir, jusqu'a englober I 'univers entier, avec tousles etres animes ou inanimes. Je me trouvais dans l'etat d' Arjuna, lorsqu'il lui fut donne de contempler Ia forme divine de Shri Krishna. D 'une ~~~~~=::LlW.~i:.~!;lfZ~ll voix profonde, qui resonnait, Amma dit: "Croyais-tu que vous cinq fussiez mes seuls disciples? J'ai des disciples dans toutes les parties du monde. Meme dans l'Himalaya il y a des centaines de tapasvis auxquels j'ai donne ]'initiation et qui meditent sur moi. ,,

Ayant prononce ces paroles, Amma entra en samadhi, eclatant parfois de rire ou bien fondant en larmes. Je fus saisi par Ia gloire inconcevable d' Amma. Je pris egalement conscience de rna propre insignifiance. La Mere que nous connaissons n'est qu'un rayon de l'eclatante Lumiere divine qui est Sa vraie nature. Comment quicon­que pourrait-il a voir Ia moindre idee de Ia gloire infinie d' Amma, qui nous apparait sous Ia forme de notre Mere cherie, qui rit et joue avec nous comme l'une d'entre nous ?

ff Matruvani Mars 2000 25

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Au SERVICE DE L' AMouR - No. 29

LE DoN PREeiEUX DE LA

SourFRANeE

Vi11gt-neuvieme ,utic/e de Ia sdrie dans laquelle Swamini Amritapr.1n:l, ,w service d'Amma depuis dix-neufans,

declit quelques-unes de ses experiences.

uelle que soit Ia voie d'eprcuves, de tribulations dou­que nous choisis- loureuses. Cependant, lorsque sons, spirituelle ou no us consacrons notre vie a servir

profane, notre vie est toujours un un maitre divin, !'oscillation en­melange de plaisir et de souf- tre Ia souffrance et le plaisir est un france, de moments doux et de peu plus facile a supporter. La moments amers. Les circonstan- certitude que toutes les experien­ces varient, mais I'altemance en- ces travers~es, meme les plus tre plaisir et peine demeure. C'est douloureuses, sont en n!alite pour seulement lorsque l'on parvient a notre bien et nous rapprochent de la realisation du Soi et que le notre but divin, nous apporte une mental est etabli dans Ia beatitude grande consolation. Nous com-inalterable de Ia conscience di­vine que I' on cesse d'etre affecte par Ia dualite de Ia souffrance et du plaisir, inherente a I' existence humaine.

Ma vie aupres d' Amma n'a certes pas ete une exception a cette regie : il ne fait aucun doute qu'elle a toujours ete un melange de moments d'une grande dou­ceur, voire de beatitude, et

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prenons alors que chaque mo­ment, queUe que soit Ia forme qu'il prend, est en verite un don venu directement d' Amma.

Les experiences vecues pen­dant les Krishna Bhava d' Amma, au cours des premieres annees passees avec Elle, sont parmi les plus doux souvenirs que je pos­sede. Amma se transformait litte­ralement en Shri Krishna, Sa

2000 Mars Matruvani ~

forme entiere devenait indescriptiblement belle et ra­dieuse. Ses joues d'un rose deli­cat ressemblaient a deux peches, Ses yeux malicieux scintillant d'amour pur et d'innocence. En La contemplant, mon creur desi­rait parfois eclater d' amour, tant i1 aspirait aDieu. Je regardais les gens venir un par un vers Aroma, j'observais leur profonde devo­tion et les larmes qui leur ve­naient aux yeux, et je me sentais profondement touch6e, remplie de respect sacre. J'etais regene­ree, comme si tous mes fardeaux m'avaient ete otes. Mon creur etait transporte de joie et mon esprit etait aux cieux.

Une nuit, alors que je servais Amma pendant un Krishna Bhava, je remarquai quelque chose d'in­habituel. Un nouveau venu entra dans le temple, une personne que je n' avais jamais vue auparavant. Et cependant le visage d' Amma s'eclaira d'un sourire particulie­rement intime, familier, comme si Elle connaissait cette personne depuis longtemps. Voyant que cet homme etait un ardent devot de Shri Krishna, je compris tout a coup qu' Amma le connaissait vrai­ment : puisqu' Amma et Krishna ne font qu'un, Elle connaissait reellement cet homme depuis tres

* Matruvanl Mars 2000

longtemps. Depuis des annees, Elle recevait sa devotion envers Krishna, c'est pourquoi Son vi­sage s'etait eclaire de cette ex­pression tres familiere. De telles experiences m'emouvaient pro­fondement, car elles m'aidaient a mieux comprendre Ia nature d' Amma, a apprecier pleinement Sa grandeur infinie.

Le Krishna Bhava etait en gene­ral pour moi un moment de beati­tude; Amma s'arrangeait pourtant souvent pour ajouter un peu de souffrance psychique a Ia soiree. La douleur avait beau etre parfois extreme, elle n'en contenait pas moins un element de douceur, car elle provoquait une ouverture du creur qui me rapprochait de Dieu.

Le Krishna Bhava se terminait par un, petit rituel que j'aimais beaucoup. Un devot venait offrir une cruche de Iait a Amma, qui s'approchait alors de toute per­sonne presente dans le petit tem­ple et lui versait avec amour un peu de lait dans la bouche. C'etait un don precieux de Sa Grace, que je cherissais.

Je me rappelle la fin d'un Krish­na Bhava, apres une journee par­ticulierement difficile. Plus que jamais, je desirais cette nuit-Ia recevoir le lait de Krishna, aspi-

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rant de tout rnon etre au nectar de Ia paix d' Amma. Conune d 'habitude, Amma donna du lait a tous ceux qui sc trouvaient dans le temple, un par un. Comme j'etais pres de Ia porte, je devais etre Ia derniere a en recevoir. Amma arriva en­fin a Ia personne a cote de moi, lui renversa douce­ment Ia tete en arriere et lui versa un pcu de lait dans Ia bouche, essuyam tcndrc­ment le coin de sa bouche avec Son chale. Puis Elle s'avan.:;a vers moi, qui at­tendait cela avec impa­tience. Mais a ma grande surprise. Elle passa sans m 'accordcr me me un re­gard. Elle posa Ia cruche ct sortit (kvant le temple, oil Ellc commenc;a Ia danse divine qui marquait Ia fin du Krishna Bhava.

Ccla peut paraitre un detai I, mais je fus completcment anean­tie, brisee de douleur. Elle savait a quel point mon creur se Ianguis­sait de ce moment, mais Elle m'avait deliberement ignoree. Assise dans un coin du temple, je pleurais, desemparee, plongee dans une profonde doulcur. Elle avait quelque part touche le creur de ma souffrance, de mon desir

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intense de rcaliser Dicu. Pendant toute Ia danse d' Amma, je ne pus m'arreter de pleurer, incapable de bouger. Au bout d'un mo­ment, Amma rcntra dans le tem­ple et les portes se refermcrent. Mais malgre Sa presence, je de­meurai cpcrduc de chagrin. Quand Anuna sortit du temple peu a pres, j'etais encore Ia, eploree.

A pres le Krishna Bhava, Amma allait d'habitude passer un mo­ment dans Ia maison principale, S'asseyait avec les devots et leur

2000 Mars Matruvani -i'c

parlait jusqu'a l'heure du Devi Bhava. C'etait un moment tres special, intime, un de mes mo­ments preferes de Ia semaine. Mais cette nuit-la, jc fus incapa­ble de suivre Amma. J'etais para­lysee de chagrin et incapable de me lever. Je restai assise dans le temple, me languissant d' Amma sous Ia forme de Krishna, pleu­rant pour obtenir I 'union totale avec Elle. Des devots me decou­vrirent dans cet ctat et coururent informer Amma que je sanglotais dans un coin du temple. Amma leur n!pondit : " Nc vous inquie­tcz pas, il n' y a rien a craindre, ce sont des ]annes de devotion. >>

Je compris plus tard qu'Amma avait delibercment choisi de ne pas me donner le lait, m'ignorant non par manque d'amour, mais pour me permettre d'ouvrir mon creur et de pleurer pour le Divin. Amma dit que Dieu agit souvent ainsi et qu' il envoie de Ia souf­france a ses devots pour qu'ils acquierent plus de devotion. Comme Elle le dit : << Plus vous creusez des fondations profon­des, plus vous pouvez batir d'eta­ges . De meme, plus vous avez souffert, plus vous serez capables de vous ouvrir a Ia beatitude lors­que vous aurez surmonte Ia souf­france. Bien sur, cela ne signifie

fr Matruvani 1'1ars 2000

pas que nous devons nous creer de Ia souffrance, mais simple­ment que nous devons la conside­rer comme un cadeau quand clle survient. Effon;ons-nous de re­flech ir a Ia nature de ce chagrin, de rechercher Ia relation de cause a effet. Quelle en est l'origine? Avons-nous commis une faute en pensee ou en action '! Pleurons­nous pour des objets perissables ou bien Ia douleur nous rappro­che-t-ellc de Dieu ? En meditant ainsi, nous comprendrons le ca­ractere impermanent, irreel (mithy:Jtva) de cc monde. Cela instillera en nous le detachement envers le monde ( v.1li<1gya) et nous ferons ainsi plus d'efforts pour nous elever vers l'etat su­preme. La douleur devient ainsi un escalier qui mene a Ia libera­tion . Plus nous montons, plus nous nous apercevons de Ia na­ture illusoire du monde. En nous tenant a Ia rampe de vairagya, nous atteindrons bientot le Soi supreme, le Paramatman et nous serons libcres de Ia souffrance a jamais. >>

Un autre cadeau de souffrance me revient a I' esprit, re<;u a Ia fin d'unautre Krishna Bhava. Amma etait sur le seuil de Ia porte du temple et je me trouvais dehors, au milieu de la foule des devots,

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cnie~~a~e a' o4mma

pour le J'louueau mille"aire

C}11.o4. <»lath o4mritapuri,

31 aecembre 1999, 231t.55

cA.mma 60Ukai.te a teu6 Su eH}aHt6 "U~I1-·aliJHe~ ••

u11 Ho':'veau mille11aire &e11i., ;"'JeUJt et pro6pere.

o4mma pri.e pour que Le cceur ae Se6 e11Jant6

ae&orae ae La Jratclteur parJumk ae L 'amour et ae

La &eaute ':Di.ui.He. ~art~~u e11tre L'e6poi.r et La

crainte, nou.,. at*enao116 au,ec i.titpatie11ce (e6

cltan~ement6 qu'amenera Le 11ouu~u mi.Ue11ai.re.

cnou6nepouuon6jamai6compter6uruneeuolut4?11

i.deale daH6 Le monae uterieur. e ut:a L'lnter.iewr·· .-:-·- . . ~

ae HOU6 que aoit 6'operer {e'ueri.ta&Le Ckal1iJef!tent,

~L .,·a~i.t de at~6~p,er l'oae~r ·~aU6ea&oHde (Je ~~6

imperJ~ctiol16 iif'u;e """! L:a~our-propre, La ~lere,

L'auiaite, La Jalo~le et L·~et]~, et ae rempl~r t.tO!re

cceur au parJuff1 ae. L 'amour, ele La comp~6i011.etae

La R4tle11ce. ~t~Oft~ a~H6 ~e Houueau millit~~ire' 2000 auec ce.!,ut prue11t It _l'e6prlt.

2000 Mars Matruvani *

€}!oryon6•110U6 a'allumer aa116 11otre cceur {e

Jlam&eau ae La Joi et ae l' amour. Sa Jlamme

ai.~6i.pera Le~ te11e&re6 el1 110U6 et autour ae 110~6. ettacul1 ae 110U6 aeurai.t etre un me66affer a' amour

et ae pai.Jt. <rlou6 11e 6omme6 pa6 de6 el1ti.te6

inaepe11aante6, au tfe,6 i.6ofee~ i nou6 6omme6

le6 mai.lLon6 a'ul1e meme cltatne, n'"'" 6omme6

reli.e6 lu u116 auJt autre6. ~11e parole ai.ma&Le, u11

6ouri.reru11e acti.o11 &i.e11uei.Llante o11t une i.11Jluence

&e,..eJi.que 6ur notre ent"ura~e, 6ur La 6oci.ete, ..1ur

La 11ati.on et 6ur Le monae ~nti.er. ' .

cpri.o116 et meaitoH6 eH6em&£e. €'e._,t ai.H6i. que

nou6 attei.naroH6 L-a riue ae La. pai.Jt. cz..(,.. parJum

ai.ui.H, i.'mpre~He ae La aouceur ae l'amour, .et ae6

ui&rati.OI16 ae pai.Jt ~t. ~fuHi.te 6e repanaroHt aaH6

'L 'atm06phere. c.4ecoraon6 notre JHeHtal. a l' Ul1i6-

6on ae La eo,...,ci.ence 6upreme, ou'"""" 11otre cceur

et p6aLmoai.oH6 {e mantra :

!:{j,kalt Sama6talt Sukltino ':Bhaua.ntu

cpui66ent tou6 (e6 etre6 el1 ce monae et aan6

tou., Le6 autre., mpnae6 etre eH pai.Jt et heureuJt.

' cpui66i.OH6-HOU6' tou6 accueilli.r Le

mi.Llen.ai.re auec ce maHtra aUJt Lecire6.

* Matruvani Mars 2000 .3.3

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~ve de Mere

Lit-6as, cfans fes cfiaucfes prairies, Je ve~ regarcfer fes nuages, :Fermer mes !Je~fatiguis f£t partir au pags cfes reves Pour !J rejoindre rna Mire.

Ofi, ~ffe m'a dlja entendu ! 'IJ'un pas figer; T-ffe vient a rna rencontre, Moi qui suis venu cfe foin Pour poser mon front et rna tete sur Ses genote(;

Cf/a-t-~ffe m'interroger sur cfes cfioses Que j ~ avoue avec fionte, Que je dlpfore amerement? iJ{on, T-ffe Tit ! ~ffe rit, Se rijouit cfe nos retrouvaifks ~t murmure: «Man enfant, je t'atterufais JJ

- 'IJ'apres :Herrman :Hesse

- Swami Paramatnuinanda

ll vous est peut-etre facile d'aimer Amma, mais cela ne suffit pas. Efforcez-vous de voir Amma en chacun. Mes enfants, ne croyez pas qu 'Amma soit limitee ace corps.

Aimer Amma signifie en verite aimer tous les etres de l 'univers d 'un amour egal.

Des milliers de gens aiment Amma. Qu'y a-t-il d'extraordinaire a cela? Elle si aimante, si adorable. Mais Amma declare qu'il ne suffit pas de J'aimer. L 'amour que nous eprouvons pour Elle est en realite l'amour d~ l'ame pour Dieu. Etant identifies a notre corps, nous identifions Amma avec un corps et nous avons le sentiment que notre amour s'adresse a sa forme. Mais Amma aftirme qu'elle n'est pas ce corps d'un metre cinquante de haut. Elle est tousles corps et bien au­dela. Arnma est le Soi , l'essence de chacun et de toute chose.

Coffilne le dit Shri Krishna dans la Bhagavad Gita : "Je suis le Soi qui brille dans Je CO!ur de tous les etres. Je suis le

commencement, Je milieu et la fin de tous les etres . »

Affillla nous dit que l'aimer reellement, c'est aimer tous les etres de maniere egale. Cette sorte d'amour mene a Ia vision de l'unite, ou tout est per~u com me I 'Un. Amma no us indique une voie aisee men ant a cette experience : aimer tous les etres.

Comme les anciens sages (dshis), Amrna ditque la sadhana(pratique spirituelle) la plus noble est de s'efforcer de voir Dieu en tout etre et en toute chose. C'est le fruit que nous recoltons lorsque nous adorons une

-A- Matruvani Mars 2000 35

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forme de Dieu. Ce­lui qui venere une forme divine avec recueillement et amour, en ayant conscience de son caractere divin, par­v ient peu a peu a Ia concentration. II sent alors une presence divine et subtile ema­ner de Ia forme. II atteint ensuite un etat ou il voit Dieu dans routes les formes. II en vade meme avec I' amour. En no us effor~antd'eprouver

envers tous les etres le meme amour que pour Amma ( ou pour un autre etre divin), il nous est possible de voir Dieu en tout.

Les Ecritures affirment que I 'attachement au corps et au monde est une chaine, car i1 genere !'attraction et Ia repulsion, agitant ainsi le mental. Mais le meme attachement, lorsqu'il se porte sur un saint, un etre realise, est Ia porte ouverte a la liberation. Dans le Srimad Bhagavatam, Kapila, une ancienne incarnation de Vishnou, declare :

<< Les sages considerent tout attachement comme une grave entrave pour !'arne. Mais s'il est dirige vers un etre eveille, c'est une porte ouverte vers la liberation. , (lll.20)

Que se produit-illorsque nous aimons un etre saint? '' Celui qui aime Ia compagnie des saints se detoume des plaisirs des

sens ; il appartient a ce monde comme a !'autre ; il s'efforce avec diligence et ferveur de maitriser son mental, en empruntant Ia voie

36 2000 Mars Matruvani *

aisee de Ia devotion. Renon<;ant aux objets des sens, grace ala sagesse nourrie du detachement, a Ia concentration et a Ia devotion envers le Divin, l'etre humain rejoint Dieu, le Soi de toutes les ames incarnees, des cette vie meme. , (III.26-27)

« L 'amour de ceux qui 11 'aiment Amma que qua11d Elle mallifeste so11 amour n 'est pas reel. L 'amour veritable, c'est de continuer a etreindre les pieds de Mere en depit de Ses remontrances et reprimandes. »

Amma sait bien que !'amour profane est en fait une transaction. Si un desaccord profond ou bien une dispute survient entre deux personnes, quelle que soit leur relation, leur amour meurt et ils se separent. On ne peut considerer cela comme un amour authentique. L'amour reel ne se tarit pas, meme s'il ne re~oit rien en retour.

Meme si quelqu'un nous montre nos defauts et nos imperfections, nous devons lui garder notre amour. Un etre cher nous reprimande en general non pas pour son propre benefice, mais par sollicitude. Bien souvent, nous n'avons pas conscience des asperites de notre caractere, c'est Ia un fait bien connu. Ceux qui nous aiment sincerement nous rendent sans nul doute uq immense service en nous les faisant voir. lis nous nuiraient au contraire en gardant le silence. Mais malheureu­sement, la plupart des gens hesitent a corriger autrui, meme s'il s'agit d'un etre cher, car il craignent les tensions et les ressentiments que cette attitude pourrait creer.

Amma cependant n'hesite jamais a corriger Ses enfants, des qu 'Eile voit qu 'ils sont assez receptifs pour ecouter. Si une mere laisse son enfant croitre comme une herbe folle, sans le guider, sans I' eduquer' sans chercher a lui transmettre ·Ia moindre valeur spiri­tuelle, I' enfant grandira en suivant !'influence la plus forte qu 'il rencontrera dans son entourage.

C'est exactement ce qui se produit de nos jours. La television et les am is exercent un influence majeure sur les jeunes et vous savez ce que

* Matruvani Mars 2000 37

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cela signifie. Amma dit que la telt!vision est en fait televisham, visham signifiant poison en malayalam. J'ai lu quelque part que I' adolescent americain moyen a deja vu 250 000 scenes de violence et 40 000 meurtres a I' age de 18 ans. 11 est facile d'imaginer l'effet que cela peut a voir. Dans les temps vediques, I 'education spirituelle eta it obliga­toire pour les enfants. On les envoyait chez un guru pour qu'ils apprennent 1' ABC des valeurs spirituelles. Malheureusement, cette tradition s'est eteinte, et le monde ne s'en trouve que plus mal.

11 arrive que nous nous obstinions a cultiver de mauvaises habitudes ; il semble alors que le seul moyen de no us obliger a fa ire un effort serieux pour nous en dHaire soit de nous fa ire peur. C' est pourquoi Amma nous reprimande parfois, pour nous remettre sur le droit chemin. Si nous avons vraiment le sentiment qu' Arnma est notre seul refuge, nous ne La quitterons jamais, quoi qu 'El1c puisse nous dire. Ou irait done un enfant s'il quittait sa mere? Ou irait le petit veau s'il s'eloignait de la vache? Ceux qui ont perc;u en Amma quelque chose de divin, ou iraient-ils, meme si Elle les gronde '!II s'agit pour nous de comprendre pourquoi Amma nous dispute et ensuite de nous corriger.

Un guru blame parfois un disciple pour lui insuffler Ia patience, 1' abandon de soi, la foi, pour detruire son ego. II se peut que le disciple n'ait rien fait de mal. Amma ne constitue pas une exception. Le jour ou Elle initia Swami Amritasvan1pananda a SllflflYc1S (renoncement total), Elle declara qu'Elle I'avait soumis a de severes epreuves au til des annees pour connaitre 1 'etendue de sa foi et de son abandon de lui-meme. Quand Elle fut satisfaitc de Ia maniere dont il passait les epreuves, Elle lui donna sa1myas, mais pas avant.

Certains ont peut-ctre entendu parler du grand yogi tibetain Milarepa. Son histoire est l'exemple classique de Ia maniere dont un guru est contraint de plunger un disciple dans les difficultes pour le liberer. Dans sa jeunesse, Milarepa avait commis de nombreux mefaits. II alia trouver le guru Marpa, lui demandant de l'initier. II voulait se liberer des consequences de ses actes passes et parvenir a I 'illumination. Marpa lui fit traverser de terribles epreuves, lui demandant par exemple de construire seul des tours qu'illui fallait ensuite detruire, puis reconstruire ; il se montra, en apparence, tres

38 2000 Mars Matruvani r~

cruel envers Mil.arepa. Au bout de plusieurs annees de ce traitement, il lui expliqua qu'il avait agi ainsi pour lui permettre d'epuiser son mauvais karma, et il finit par lui donner l'initation. Milarepa devint I 'un des plus grands yogis tibetains.

Certains reagiront peut-etre en pensant : •• Qu 'est-ce que ce discours au sujet des n!primandes ? <;a ne m'interesse pas ! Le darshan d 'Amma, Ses caresses et Ses baisers, avec quelques bha}c1IJS en plus, cela me suffit. Je desire simplement avoir du bon temps. »

Certes, chacun est libre de passer un moment agreable en presence d' Amma et d'en profiter autant qu'ille peut, mais il n'y a guere de chances pour que cette methode eleve quiconque spirituellement et le mcne graduellement vers Ia realisation de Dieu.

Eprouver du bonheur en presence d' Amma et aimer lcs bhajans est certes une chance. Apprecier Ia compagnie d' etres saints eta voir le gout des pratiques spirituelles est sans nul doute le fruit de bonnes actions accumulees au cours de nombreuses naissances. Mais le fait est que dans ce cas, la veritable sadhana n'a pas encore commence. Amma enrobe sa pilule de sucre pour que nous l'avalions joyeusement.

II sc peut qu'Elle nous donne en altemance la beatitude une forme de souffrance. Un forge ron fait d'abord chauffer le fer jusqu'a ce qu'il soit rouge, il le martele pour lui donner la forme desiree, puis ille trempe dans I' eau fro ide. mine ensuite pour voir si Ia forme est parfaite. Tant qu 'elle pas, it recommence le meme processus, jusqu'a ce qu'il ne exactement Ia forme qu'il avait en tete. Amma fait Ia meme chose. Elle voit le Divin en nous, mais Elle sait que !'ignorance spirituelle du mental voile notre divinite et l'empeche de briller. Elle est done Ia pour modeler Ses devots, qui sont entre Ses mains comme du fer a l'etat brut. Unjour viendra enfin ou nous aurons la forme desiree. II n'y aura plus alors que Ia beatitude. Voila le veritable fruit de notre association avec Amma.

Amma a fait passer tous les brahmacharis par l'epreuve du feu spirituel et Elle continuera ale faire tant que cela sera necessaire. Elle dit que c'est l'ego qui nous empeche de n~aliser Dieu et d'etre veritablement heureux. Son but est done dele detruire. Lorsque je

~ Matruvani Mars 2000 39

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L'ai rencontree, Elle m'a dit que sije voulais realiser le Soi, je devais devenir comme une poignee de terre. Elle en prit un peu dans Ia main et me dit : « A moins que tu ne deviennes aussi humble que cette terre, tune parviendras pas ala Realisation. Tu dois devenir l 'humble serviteur de toute la creation et etre pret a accepter les coups de pieds de n 'importe qui. It faut que ton ego diminue de plus en plus, pour enfin disparaitre ; a ce moment-la, tu deviendras le Tout. ,

La lune de miel nedura pas longtemps. Chaque fois quej'allais voir Amma pour Lui poser une question, Elle faisait collllne si je n 'existais pas. Si j'insistais, Elle Se levait et partait sans me jeter un regard. Et ce n'est pas tout. Elle me montrait mes defauts, non en particulier, mais devant toute personne qui se trouvait a portee de voix. Cela constituait un excellent sujet de conversation . .. Cela me montra egalement I'ampleur de mon ego et de ma vanite. Les Ecritures declarent que l'ego, le sens de l'individualite, recouvre l'Etre supreme et l'empeche de briller, comme un Image recouvre le soleil. Amma en est bien sur parfaitemcnt consciente et passe une grande partie de son temps a dehusquer l'ego de Ses enfants, afin qu'ils le voient, s'en occupent et s'en deharrassent. Comme le dit Amma, personne ne sait a quel point le sol est sale tant qu'on ne le nettoie pas avec une serpilliere mouillee. [] ne suffit pas de balayer, encore moins de pousser Ia salete sous le tapis .. . c'est ce que nous faisons pour Ia plupart. Nous ignorons nos cotes negatifs, en consequence nous souffrons et nous faisons souffrir les autres.

Un devot demanda unjour a Amma: ,, Amma, je T'en prie, dis-moi quels sont mes defauts, atin que je puisse me corriger. '' Amma repliqua : "J e ne vais pas t' en parler car cela ne serait pas tres efficace. Maisje vais te montrer!,. C'est Sa fa~;on de faire. Elle cree des situations qui font remonter ce qui est enfoui en nous. La col ere semble etre Ia tendance negative premiere en chacun de nous et Amma est un maitre expert en l'art de Ia faire monter. Chacun se prend pour un saint tant qu' Amma ne l'a pas mis a l'epreuve. Elle fait sortir Je meilleur comme le pire, et en definitive, tout cela est pour le mieux.

40 2000 Mars Matruvani *

""" AMMAt:STLA

Les yeux d' Amma voient en no us une magni fique tleur en bouton, une tleur pleine d'amour et de compassion, dont Elle guette l'eclosion. Amma est le jardinier qui prend so in de Ia tleur. Elle connait chaque plante, Elle en voit la forme, Ia couleur et partage son mystere - car chaque plante fait partie d'elle-meme.

Lorsque j'ai rencontre Amma, Elle m'a fait comprendre qu'il y a deux Ammas: il y a celle que jc vois avec mes yeux, qui nous embrasse et nous parle doucement a I'oreille, qui chante avec nous, vit avec nous. Et il y a une autre Amma, verite invisible, eternelle, amour pur, essence divine cachee au plus prol'ond de nos ca:urs.

Tres jeune, Amma a cuI' experience de !'union avec tout ce qui existe. Dans un chant magnifique, Elle a decrit cet etat d'union universelle avec Ia vie. II s'appelle Ananda vithi, en voici quelques !ignes:« Unjour, alors que mon fune dansait, ravie, sur le chemin de Ia beatitude, je ne pen;us plus rien comme se­pare de mon pro­pre Soi, il n' exis­t a it plus que l'Un .. ,.

Amma est ve­nue a nous pour nous elever jus­qu' a Elle, pour que Ia fleur de notre creur puisse

* Matruvani Mars 2000 41

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s'epanouir. Elle dit: « Quand une fleur est restee longtemps en bouton, elle eprouve une soif intense de s'ouvrir, de sortir et de danser joyeusement dans Ia brise fraiche de Ia liberte. Le stade du bouton est com me une prison et le fait d' etre emprisonne engendre une grande so if de liberte, le de sir de briser les chaines et de sortir. Mais pour connaitre pleinement Iajoie de la liberte, il nous faut d'abord connaitre les chaines et la prison, car seulle bouton peut eclore.

Mais comment nourrir Ia fleur du creur ? Quelle est 1 'eau qui lui permettra d'ouvrir ses petales, de repandre son parfum et de briller de toute sa beaute ? C 'est 1 'eau de nos bonnes actions, 1' eau de nos actes desinteresses envers les autres, de 1 'amour et de Ia patience dont nous faisons preuve envers eux, des moments ou nous nous oublions pour servir autrui.

Amma est notre exemple. Le creur grand ouvert, Elle sert tousles etres de 1 'univers, Elle accepte totalement toutes les situations auxquelles Elle est confrontee, Elle accepte chacun tel qu 'il est. Son amour infini peut guerir toutes nos souffrances au niveau physique, mental ou spirituel.

Mais l'engrais le plus precieux que nous puissions donner a Ia fleur du creur, l'aidant ainsi a eclore, c'est !'abandon de nous-memes a Amma ou bien en d'autres termes au Divin en nous, au Soi, aDieu. Cet abandon de nous-memes est un processus le plus souvent long et douloureux, car le veritable abandon de nous-memes ne vient que lorsque nait en nous !'amour pur. 11 s'agit de Iacher nos peurs, nos attachements, nos regrets, nos angoisses et d'accepter ce qui est.

Lorsque je suis arriveea Amritapuri, j'avais tant d'idees spirituel­les elevees ; je voulais m' ouvrir jusqu' a embrasser le ciel et me fondre en lui. Mais Amma a dirige mon regard vers Ia terre , dont les qualites sont Ia patience, !'endurance, !'acceptation, !'amour inconditionnel. Le fait de me prosterner vers Ia terre prit pour moi une dimension symbolique : cela signifiait que je m' inclinais devant la creation toute entiere et devant le Createur, adorant ainsi le Divin. je ne voulais pas me prosterner seulement avec mon corps, mais de tout mon etre, en eprouvant un sentiment d'amour et d'adoration envers le Divin. Je priais desesperement Amma de m'accorder le veritable abandon de

42 2000 Mars Matruvani *

moi-meme, de me donner Ia sensation d'etre une fraction d'une puissance superieure.

Une nuit, a pres avoir porte du sa­ble pendant des heures pour com­bier la lagune ad­jacente et gagner ainsi du terrain pour 1 'Ashram, no us nous sommes assis dans le petit jardin d'Amma. Nous etions envi­ron vingt person­nes autour de son lit en bois, pose sur le sable au mi­lieu du jardin. Amma etait d'hu­meur joyeuse. Elle nous lanc;ait son coussin ou bien Elle Se le mettait sur la tete

ep guise de chapeau. La nuit etait pleine <.l ' etuiles et de joie. Amma c;hanta, etje m'oubliai moi-meme dans Ia beaute de ce moment. Apres un ch;mt particulierement touchant, vibrant de so if pour Dieu, Amma entra en samadhi . II n 'y eu plus que Ia paix et le silence.

Nous savions qu'il fallait partir sans faire de bruit et sans toucher Amma. J'ai fait comme les autres, mais en regardant Amma, j'ai vu sur le sable un grand rayon de lumiere qui partait d 'Elle et venait jusqu'a moi. C'est alors que se produisit ce pour quoi j 'avais tam prie:

une puissance immense prit en main le fonctionnement demon corps et fit que je me prosternai dans cette lumiere, devant Amma. Amma etait immobile et on pouvait voir un de Ses petits pieds au bord du lit.

* 1'1atruvani Mars 2000 43

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Lentement, doucement, cette puissance souleva le haut de man corps et deposa delicatement rna tete sur le pied d' Amma. J'avais abandonne le commandement de man corps, mais mes sens etaient en eveil, et tandis que mes levres touchaient doucement le pied d' Amma, je ressentis un amour et une tendresse inexprimables. Le temps s'arreta, Ia vie etait un espace ouvert. Mon corps s'abaissa pour se prosterner une fois encore devant celle qui est tout pour moi. Puis cette puissance me releva et tandis que je contemplais Amma, immobile, le rayon de lumiere disparut. Je me retoumai lentement pour marcher vers le temple et regagner rna chambre. Cette nuit-la, je ne pus trouver le sommeil. Un desir intense s'etait empare de tout man etre, un mal d'amour, la douleur d'etre separee d'Elle.

Le lendemain, Amma donnait darsha11 dans la butte, mais comme c'l~tait unjour de Devi Bhava, on nous avait demande de ne pas venir, pour laisser Ia place aux devots. J'allai aupres de Ia lagune, a !'autre bout de !'Ashram, pour y trouver un peu de paix interieure. Je n'y parvins pas, mais je sus tout a coup qu' Amma m'appelait. Des que j'entrai dans la hutte, Amma me vit et me fit signe de venir a Elle. Elle posa rna tete sur Ses genoux, le seul endroit oil je desirais etre.

Puis Elle me fit prendre place derriere Elle pour L'eventer avec un eventail en feuilles de cocotier. Je restai ainsi plusieurs heures debout derriere Elle. Je vis peu a peu cet etat d'amour ceder le pas en moi a Ia conscience normale, celle de Ia vie quotidienne, avec ses jugements, ses sentiments de joie et de peine et ses centaines de vasa11as.

Amma est toujours avec nous. Es­sayons d'etre conscient de cette verite. Meme si nous ne vivons pas en Sa presence physique, sur un plan subtil, nous vivons constamment avec Elle, car Amma Elle-meme no us dit qu 'Elle demeure dans notre creur. Tous les etres humains s'ont en quete d' amour.

44 2000 Mars Matruvani A-

Nous passons notre vie a rechercher l'amour et !'attention parce que nous avons perdu le contact avec !'essence de notre creur, !'amour divin infini. Si nous tournons notre attention vers l'interieur, nous percevrons un flat ininterrompu de presence divine qui nous tient, nous porte, entend notre appel et y n!pond.

Recemment, rna fille Lisa a fait !'experience de !'aide immediate d' Amma. Lisa mene une vie simple au Portugal et gagne sa vie en louant de petits appartements aux touristes dans Ia grande maison qu'elle habite au bard de Ia mer. Comme Ia saison etait tres mauvaise, elle se joignit a un orchestre en tant que violoniste pour subvenir a ses besoins. Avec le temps, Lisa se rendit compte que le niveau de conscience qui regne dans les bars et dans les autres lieux ou elle se produisait eta it mauvais pour elle. L 'air eta it en general sature d'alcool et de drogues et ses collegues se tournerent contre son compagnon. UsIa forcerent a choisirent entre eux et lui. Ma fille n'a jamais rencontre Amma, mais Sa presence est pour elle une realite. Lisa envoya un fax a Amma pour Lui demander de I' aide. C'etait une courte lettre emouvante et innocente. Puis elle attendit la reponse. J'etais aupres d'elle ace moment Ia et des que le telephone smmait, nous nous precipitions vers Je fax, le creur battant. Mais le fax resta profondement assoupi pendant 24 heures. Par contre, le jour suivant, une Portugaise sonna a Ia porte et offrit a Lisa un emploi de guide pour une agence de voyage allemande qui propose des visites touristiques et des randonnees aux visiteurs saisonniers. Personne d'autre qu' Am rna n'aurait pu envoyer aussi rapidement de !'aide. Nos creurs dehor­daient d'amour et de gratitude envers Elle.

Bien des gens disent a Amma : "Amma, Tu m'as tant aide, que puis-je faire pour Toi ? ,, Amma repond que la meilleure maniere de manifester notre amour et notre attachement envers Elle, c'est de mettre Ses paroles en pratique.

Impregnons-nous done d'Amma, de Son amour et de Ses paroles, pour que Sa presence brille en no us et au tour de no us. Cherchons I' eau qui nourrit la fleur de notre creur, lui permettant ainsi de s'epanouir. C'est le Cadeau le plus precieux que nous puissions offrir a Amma.

• •••••• A- Matruvani Mars 2000 45

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LElTRE OUVERTE DE DIEU

Mes ellen ellfants, et croy~-moi, n s'agit de 'vous to~

Je me considere comme quelqu',un_de plut.Ot patient. Pre­n~ par exemple le Grand Cad.yon : H ·a fallu des millions d'annees pour le rSbriquer correctement. Et l~evolution ?

* * * Rie~ n'est plus lent que de conce~oir tout ce true darwb:iien

se ooliStruisant cellule par ceHUie .et gene par gene. * Etj~ai ete patient avec toutes vos modes, vos civillsatiOD{i, -i! vos guerres et vos complots, etlesinnombrablesfa~ns dont W vous abusez de moi, jusqu'a vous retrouver encore et tou- *

' * jOU;J'S dans de sales draps •••

* J;e veux vous tenir au courant de quelques points qui * commencent a me·chatouiller. D'abord, vos rivalites rell­gieuses me pompent I' air. f;a sUffit main~t ! Pricisoils * bien un premier po.int : ce sont vos religions, pas les mien-nes. Je suis ,_ Totalite. Je suis au-del8 de tout ~· Chacune de vos religions pretend qu'il n'y en a qu'Un Seul comnie * moi - ce qui, au passage, est absolUDJent vral-mais dans le meme souftle, chacune pretend,eg&lement qu'elle est ma p~ferie e! que· ses''ecritures oqt e'ti ecrites personnellemeiJ.~ * par moi, toutes les autres l'ayant ete de main d.'h'omme. *

' COmment reussir a stopP,Cl"lllle"flbsw;di.te aussi·compliquee ? * Bon,eco tezmaintenant :je suis votre PereetvotreMere et je ne fais pas de favoritisme avec mes erifant& * . . ~ *

* * Apprenez ~ @~ sllen~ie~, que vo~ pn.issip entendre

* ma caJme petite v.oiX. Je n'aune pas cne! · Rendez lemont!~ meilleur en vivqnt votre vie avec .digni~ t harmonie, * p~ue vous etesmes p~pres enfants. :Ne vous accrocliez a * rien dans Ia vie, puisque ce qui doit m$)urir de .vous-m~me le fera, et que ce qui ne le peut ne le fera pas. Done, ne vous * inqul~tez pas et fi1Jyez heure-px.. · '* T~t ~ est tris simple, alors pourquo• en faire quelqu~ * chose d'aossi compHqu.i ? C'est comme si v.ous ~erchiez

!!.. toujours un pretexte pour etrejCODtrari&: Et j'en ai vrai-.. A- mentassez d'etre votre principal prete.xte. C~yez-vous que * ~ ait up.e importance pour mol tjue vous m'apPeliez Dieu, * Yahweh, Jehova, Mlah, Wakat?nlta, Brah'!'an~ Pere, Mere

, ou meme le Vide du Nirvana ? Croyez-volis que celam'im· porte duquel de mes ·E~ants ~CUllers vous vous senteZ les,plus proches : ·J~ MariP. Mo~, ilouddha, Krishna,

> v Mahomet ou n'im(.\Qrte lequel des autres'.'Vou:s polivez nous ap~ler de n'im~Me quels noiDs, du moment que voU$.

W volilei bien suivre mon consell de vous aimer les liDS 'les t ~. .. * autres co~je vousaime. COmmentpouvez-vousm!gliger * une chose aussl simple ? .

* Bon, je ne suiS pas fiche. Pas vraiment. Je soubaitais simp~ement •ttirer vo~ attention ·car je hais vous voir * sou:ft'rir. Mais je vous ai donne'le libre arbitre, done que * pliis-je faire d'autre que d'essayer de :vous influencer par Ia raison, 18 persiiaslon', et meme un brin de culpabilite et de * IIJ.!lrlpubition deinoctees. Ainis tOut vous savez bien que Je * suis Ia MJpna Juive primordiale •••

' . Je soubai~juste que ·V()uS soyez heureux etj'irai m'-as· . . ' . ' . ,. '

seoir claus. un coin sombre. Je suis en verite toujours avec ~ous. ToUjours. F8ites-moi coJdumce~ ' '

Votre Seul et Unique,

'* •

* *

Page 25: adresses de conj.act - Matruvani

'La 'Porte

Ci)ieu est le but de la vie.

CJl s'agit de CJ.e realiser,

pas simplement d'en parler

ou de chercber a 'I.e saisir avec

!'intellect. Cf.,ongtemps, nous ayons

chante des hymnes, recite les 'Ecritu-

res, sonne la cloche des temples et offert

des prieres interminables pendant que notre

esprit vagabondait. 'I.ongtemps, nous avons

g. tp. 'V aswanl

exile l{)ieu de notre vie. 'Jl est temps de l'appeler a l'interieur.

~olman ~unt, un grand artiste, a peint un tableau magniflque.l{)ans

ce tableau,le cehrist est debout dans unjardin. Cj)'une main, il tient une

lanterne, de l'autre u frappe a une porte. 9Jn ami remarqua : « ~olman,

tu as fait une erreur. 'La porte que tu as peinte n'a pas de poignee. »

« cee n'est pas une erreur, repondit le peintre, car cette porte est celle

du cmur bumain, et elle n'ouvre que de l'interieur I »

tpour alter vers l{)ieu, i1 faut nous lever, ouvrir laporte et CJ.e lalsser

entrer. ceela se produit seulement quand l'etre bumain prend conscience

qu'll a besoin de l{)ieu. 'i)u trefonds de son cmur monte le cri: «~'al besoin

de 'foi, Seigneur ! ~e ne peux pas vivre sans 'foi. »

ceela s'appelle l'eveil spirituel. Qyelque chose se produit a l'interieur

de vous et transforme votre vie. 'Vous etes rempli de lumier:.e et de

chaleur, de joie et de paix. 'Vous comprenez que la vie que vous avez

menee jusqu'a present, une vie axee sur le confort materiel, l'orgueil,

les ricbesses et le pouvoir, n'etait pas une vie. 'Vous vous exclamez avec

'folsto'i : « C8onna1tre l{)ieu, c'est vivre I »

48 2 000 l'lars Matruvani *

l'ie be ~aints :

1&amban, le ~oete par Cfxcellence

Uvachan etait le pretre d'un temple dedie a Ia Mere divine, a Thiruvalundur, un village du royaume Chola, dans le Sud de l ' Inde .

Un jour une femme enceinte frappa a sa porte . « Je me suis enfuie demon village Kambam, car des-combats y ont

eclate. Permettez-moi de trouver refuge dans votre maison, car je suis enceinte .

- 6 Mere, par Ia grace de Ia Mere divine, vous connaitrez desormais des jours meilleurs. Ne vous inquietez pas. Vous pouvez rester ici aussi longtemps que vous le souhaitez. , ·

Quelques temps plus tard, Ia jeune femme donna naissance a un gan;on, qui rec;ut le nom de Kamban puisqu'il etait originaire de Kambam. Un homme genereux du village , Sadayappa, prit financie­rement en charge Ia mere et l'enfant. Lorsque celui-ci atteignit sa septieme annee , Sadayappa demanda a Uvachan de confier ]'educa­tion du garc;on a Kanakaraya, ce qui fut fait.

Le jour du festival annuel du temple de Ia Mere divine, Kamban aidait le pretre a preparer Ia p(l}a. 11 avait enleve les ornements de Ia statue afin que le bain rituel (abhJ:<>hek.1m) puissc lui etre donne . C'cst alors qu'il fut pris de vertiges. II pria : « 6 Amma, tu es mon seul

;:'( Matruvani Mars 2000 49

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- Pourquoi pas ? Puisse-je le faire par la grace de Ia deesse Sarasvati . ,,

Et Kamdan recita, a la grande joie du roi. Ottakkuthar s'avoua vaincu et declara : << Puisque Kamban est deja si avance, qu'il termine l'ouvrage ! "Ce qui fut fait par le grace de Sarasvati.

« La recitation inaugurate doit se faire en presence du Seigneur au temple de Srirangam et devant les anciens "• declara le roi.

Kamban se rendit a Srirangam ou il rencontra le grand maitre Sri Nathamuni.

« Cher Kamban, je suis tres heureux qui vous ayez appele votre ouvrage Ramavatara. Qu'il soit recite dans Ia galerie sacree des mille colonnes. ,,

Au moment de Ia recitation du chapitre decrivant Ia mort de Hiranyakashipu des mains du Seigneur Vishnou-Narasimha sous sa forme mi-homme mi-lion, I' image de celui-ci qui etait gravee dans la colonne hocha Ia tete et un rugissement triomphal se fit entendre .

..,.,...---------- ---------. L'assemblee en L'a;uJJre est un joy11u, tlepuis le premier vers. ~nt, IJueliJue

soi t l'aide apporru par Slld4yappi1, le. lihur tous les em t .,,., est rxeusif Une fois titUS lei ,;Ju M-1

SetWitsu!Jisant.

fut bouleversee. Nathamuni com­menta:<< LeSei­gneur N arasimha approuve votre composition, vous n'etes pas seulement un grand poete,

YIL--IJIII\lllll vous etes aussi un

'-=------- - - ---------- -.J grand devot. ,

Nathamuni ajouta : « L'ceuvre est unjoyau, depuis le premier vers. Cependant, quelle que soit I' aide apportee par Sadayappa, le louer tous les cent vers est excessif. Une fois taus les mille vers serait suffisant. ,.

- Oh ! Quelle merveilleuse idee ! Je le louais en le considerant comme une personne rare parmi cent, et Swamiji le considere rare parmi mille ! ,.

52 2000 Mars Matruvani "tt

Nathamuni ensuite conseilla a Kamban de se rendre a Chidambaram : « Si les plus grands saints et sages et les pretres au service du

Seigneur Nataraja donnent aussi leur benediction, votre composition sera louee dans toutle pays du Tamil Nadu " ·

Kamban dut attendre longtemps a Chidambaram une occasion conviant les trois mille pretres du Seigneur Nataraja a se rassembler. L'evenement envoye par Ia providence fut Ia mort soudaine du fils du pretre superieur, qui fut mordu par un cobra . En presence de tous, alors que le fils etait allonge a meme le sol, Kamban declara : << V eneres alnes, n'ayez pas peur. Je vais reciter quelques vers du chapitre des serpents du Ramavatara . Par la grace de Dieu, le gan;:on pourrait revenir a la vie. ))

Alors que Kamban recitait les vers, un cobra venu 1 'on ne sa it d 'ou , s 'avanc;a mysterieusement et aspira le poison du corps du jeune homme qui reprit vie.

Kamban declama ensuite sa composition dans son entierete, dans le grand temple du Seigneur Nataraja, en presence des trois mille pn!tres. Le pretre superieur declara : << 6 venere Kamban, vous etes Ie receptacle de Ia grace divine ! Votre composition brillera au firmament tant que Ie monde existera. Elle sera benefique a ceux qui Ia liront comme a ceux qui l'entendront. Vous etes plus grand que les plus grands poetes, vous etes l'empereur de tousles poetes ! ))

* Matruvani Mars 2000 53

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L e.s Se,•vices

t-lwnanitC\il"es des

7\slv·C\ms cl' Am1na

- R.1mya

Les services humanitaires d' Amma <ruvrent a travers le reseau des tiliales de !'Ashram. Chaquemois, Lies milliers de personnes pauvres re~oivent de !'aide, qu'il s'agisse Je camps llH~dicaux regulicrs OU

de distribution de nourriture aux affames. Les diffcrcnts ashrams recueillent aussi des vetements et des livrcs d'ecole qu'ils distri­buent gratuitemcnt. Certains or­ganisent des bourses pour des cleves pauvres, qui ne pourraient pas autremcnt frequenter !'ecole. Seton Ia ville cl lc quartier, il cxistc d'autres activites qui con­cement des ctablissements pro­ches des tiliales : visiter des or­phelinats, nclloyer des prisons.

Distribution de repas a Amritapuri Chaquc filiale de I' Ashram est dirigee par un moine, disciple de

longue dated' Amma, aide par des moines plus jcuncs . En 1999 il y avait environ 200 disciples monastiques travaillant dans les institu­tions fondees par Amma ct dans les filiales, dans le Kerala mais aussi a Pune, Bombay, Delhi, Madura·i, Co"imbatore et Madras.

Les devots locaux sont organises en« famillc d' Amma , (Kutumbam}, dont le but premier est d'encourager le developpement spirituel de ses

2000 Mars Matruvani ~

membres et de les preparer au service social. Un Kutumbam (le sens originel est Ia fa mille incluant toutes Jes generations) est un groupe qui comprend entre 4 et 12 familles. II existe aussi des groupes plus importants, qui comptent parfois entre 100 et 200 membres, appeles Sevas Samitis. Leur but primordial est le travail, ils organisent les distributions de nourriture pour les pauvres et les camps medicaux, tous les projets sociaux qui se deroulent dans leur district. Au debut de Ia mission d' Amma ils ont contribue a Ia construction des ecoles. Ce sont les elements-cles de toutes les actions speciales lancees par Amma, par exemple les pensions pour les femmes pauvres et les maisons gratuites pour les sans abris.

Le swami ou le brahmach/iri de I' ashram est celui auquelles gens s'adressent lorsqu'ils ont besoin d'aide, que ce soit au niveau de Ia famille ou au niveau de leur travail. Ces personnes ant peut-etre essaye to us les autrcs moyens ct elles viennent en pens ant qu' Amma est leur dernier recours. Swami Pournamritananda est 1 'un des plus anciens disciples d'Amrna. II s'occupe de l'ashram et des institutions situes a Cochin, le plus grand centre commercial du Kerala. Bien des gens viennent lui demander conseil et il pense que 1 'une de ses taches essentielles est d'ecouter chacun avec attention.

Swamiji : « J'ai le sentiment que notre devoir est d'etre disponiblc pour les gens, d'ecouter leurs problemes. C'est ce que fait Amma chaque jour de Sa vie: Ellene cessc d'ecouter les autres. Elle dit que cela rend les problemes moins pesants ; quelqu'un qui ale sentiment qu'on l'ecoute reellement trouve deja son fardeau moitie mains lourd.

Bien des gens viennent me voir. lis sont malades, ils cherchent du travail, ils ont besoin d'une pension ou d'une autre aide materielle. II est important d'aider ceux qui ont ce genre de probleme. Grace a leur contact avec nous et avec les activites d'aide sociale, ils decouvrent Amma. lis sont alors prets a entendre Ses enseignements, leur foi en Dieu grandit.

Je vois les gens changer a Ia suite des contacts qu'ils ont avec nous et nos institutions charitables. Ceux qui sont tres pauvres et qui viennent au camp medical et a Ia distribution de nourriture organises

* Matruvani Mars 2000 55

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deux fois par mois a l'ashram de Cochin developpent peu a peu de I' interet pour Ia spiritualite. N ombreux sont ceux qui arrivent tot pour participer a Ia puj:~ eta l'arclwna a !mit heures du matin ; ils passent Ia journee entiere avec nous >>.

Ccunps ~nedicatAX et ophtalnwlogiqtAes _ .. ,,

La veille d'un camp medical, ]'ashram est reorganise par des benevoles qui convertissent tout espace utilisable en cabinets medi­caux. Les patients arrivent tot le matin. Ils sont souvent d'origine tres humble et certains ont I' air bien faible . lis arnenent leurs enfants pour les faire soigner ou bien pour les aider a emporter de la nourriture. Taus dejeunent gratuitement. Les medecins travaillent a une cadence frenetique pendant trois ou quatre hcures, assis a de simples tables dans un hall ou bien dans des pieces adjacentes. Les queues sont tres longues. Les gens attendent patiemment pendant des heures, se pressant fievreusement vers Ia porte ou Ia table des medecins. Ces derniers sont completement absorhes par leur tache, its se concentrent totalement sur Ia personne qui est devant eux, sachant qu'ils ne peuvent lui accorder que quelques minutes. Si les patients ont besoin d'examens supplt!mentaires, de radios ou de remedes plus elabores, ils sont envoyes dans des etablissements proches equipes pour cela et connus des medecins ou bien a AIMS (l'hopital d'Amma a Cochin), ou ils peuvent etre traites gratuitement.

Le camp medical a !'ashram de Cochin est organise toutes les deux semaines par les devots. Le nombre des malades rer;us varie en moyenne entre 250 et 300, toutefois, depuis l'ouverture d' AIMS, qui n'est pas tres loin, ces chiffres soot parfois montes jusqu'a 550. Depuis neuf ans que ces camps sont organises, environ 48 000 malades ant ete re<;us d'apres les tichiers. Entre six ou dix mectecins participent a chaque camp, taus des specialistes dans leur domaine, qui travaillent le reste du temps dans des cabinets medicaux sophistiques et rer;oivent des honoraires eleves. Ce sont taus des devots d'Amma, 4.ui ressentent coiTIJne une joie et un honneur de pouvoir servir I 'humanite en Son nom. D'autres personnes travaillent avec devouement pour le camp, ce sont les rcpn!sentants de differentes compagnies pharmaceutiques. lis recoJtent les remedes, qui SOOt distribues gratuitement 3UX patientS.

56 2000 Mars Malruvani ~

Cabinet dentaire im[JrrJIIise a /'ashram de Cochin

Le docteur Mohan, qui s'occupe de plusieurs camps ophtalmo­logiques dans le Kerala, explique : ,, Lcs mCdecins souhaitent sinccrcment aider lcs pauvrcs; certains nc peuvent s'adresser ailleurs et ne sa vent que fa ire pour leur mauvaise sante. C'est seulement parce qu'ils ont cntcndu parlcr d' Amma qu 'ils vicnncnt nous voir et demander de I' aide. N ous summes completement dependant des devots locaux qui rccucillent lc~ medicaments. Sans eux, rien ne fonctionnerait. Nous sommes tous inspires pJr Amma. Elle dit : 'Occupez-vous d'abord de votrc famillc, puis cssaycz d'aider lcs autres, ccla donnera un scns a vutre vie." C'est vrai ; grace a ces camps, Amma a donne un sensa ma vie. "

Lcs distributions de nourriturc comprcnnent un repas gratuit et des provisions, c'est {l dire quelques kilos de riz, selonla situation locale.

·,{ Malruvani ~tars ·2ooo 57

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Distribution de kilos de riz

Les brahmacharis et les benevoles achctent et receptionnent de gros sacs de riz ; ils y puisent Ia part revenant a chacun. La encore, les queues sont parfois trcs longues. A Palakkad, dans le nord du Kerala, un riche devol a de man de a Am rna ce qu 'it pouvait faire avec les inten~ts que lui rapportait son argent. Elle lui suggera d'acheter du riz pour les pauvres. II fait don chaque rnois de tout le riz necessaire et 1300 personnes participent au programme. Des benevoles font cuire de grosses quantites de riz et cuisinent des legumes qui sont servis aux gens.

L'ashram de Bombay est sans doute le centre d' Amma le plus important au niveau des activites communautaires. Tous les diman­ches, mille personnes sont nourries gratuitement. L'ashram fournit aussi du Ia it a 300 cnfants pauvres. L' equipe organise aussi des camps medicaux pour les malades. Trois infirmieres aident douze medecins. Cent families participent au travail de !'ashram. Chaque mois, les bcnevoles de !'ashram et les devots rendent visite a des enfants pauvres et handicapes qui se trouvent dans un centre de reeducation. lis les nourrissent et s'occupent d'cux. lis distribuent aussi des vetements et de Ia nourriture a des enfants et financent les etudes de

58 2000 Mars Matruvani t(

500 enfants meritants, pour qu'ils ne soicnt pas obliges de quitter l'ecole, jusqu'a l'age de 18 ans si necessaire.

Pendant le tour d'ete 1996, Amma a propose sa premiere mission charitable aux Etats-Unis, qui est appelee « Ia cuisine d' Aroma''· C'est un projet qui concernait au depart l'ashram de San Ramon et visait a servir mille repas par mois aux pauvres, mais de nombreux groupes de satsang dans l'ensemble des Etats-Unis ont maintenant repris cette idee.

Message d';Amma

Mes enfants, aime.z les pauvres de tout votre ....__.,. cmur. Mette.z-vous a leur niveau. Aimer et servir les ~_,_, ...... pauvres est votre dharma, le devoir que Oieu vous a

donne, soye.z-en conuaincus. Quelle que soit l'importance de notre fortune. tant

que nous ne sommes pas prets a faire preuve de compassion envers les pauvres, nous uivons dans un

denuement total. Les etres riches et sans amour sont aux yeux de Dieu les veritables miserables. 1l est inutile d'allumer une lampe a huile devant Dieu et de lui faire des offrandes si vous n'etes pas prets a apporter un peu de lumiere dans les sombres taudis des pauvres.

Notre devoir est de les aimer et de les servir. Sans cela, nous ne parviendrons jamais a la beatitude de la meditation, quel que soit le temps que nous puis­sions consacrer a la meditation et au service.

C'est la bonte et le service d'autrui qui apportent la douceur de la meditation.

·~ Matruvani Mars 2000 59

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LA 0!-i71?. ONJQUJS. ..

<£' :Pe ~~avec J'Jmma De nombreux de­

vots, venus d'lnde et d'ailleurs, etaient ras­sembles a Amritapuri, souhaitant entrer dans le nouveau millenaire en la divine presence d' Amrna. Le31 decem­bre, en fin d'apres- ...... midi, Amrna no us ap­pela pour mediter au bord de la lagune. Le lieu est tres beau : entre la piscine et la lagune, l'espace a ete elargi, aplani et recouvert de sable fin. Pres d 'un mil- Amma ecoutant les histoires droles

lier de personnes peuvent Sans doute s 'y regrouper. Les cocotiers, Jes filets de pecheurs suspendus, le ciel bleu, le sable blanc, la lagune et la presence d' Amrna ... Nous avons d'abord mectite, puis Amma nous a demande de raconter des histoires droles spirituelles ... Une petite sono a ete installee, et une dizaine de personnes ont puise dans leur memoire pour partager blagues et anecdotes, faisant parfois rire les auditeurs aux eclats, y compris Amrna. Ce fut ensuite l'heure des bhajans, moments si precieux qu' Amrna nous offre presque quotidiennement.

Le matin meme, Amma nous avait demande de preparer un programme pour le soir et l 'heure eta it main tenant venue de presenter ce qui avait pu etre organise en si peu de temps. Danses, pieces, numeros comiques, chants, la soiree fut tres harmonieuse et nous emrnena jusqu'a 23h. Amma a Son tour se mit a chanter, sans microphone ni instruments. Comrne Elle entamait un deuxieme chant, on Lui tendit un microphone, et Sa seule voix vibrante et puissante, sans autre accompagnement que le frappement des mains, emplit tout

60 2000 Mars Matruvani *

le temple, entralnant cha­cun vers les somrnets de la devotion. A vee le dernier chant - Hari Bol - que tous les devots reprenaient en chreur, Amma entra sou­dain en samadhi et un pro­fond silence s' installa ins-

~iiiJIIIl tantanement dans le tem­ple. II etait 23h. 45. Brahmachari Shubhamrita fit alors la lecture en an­glais du message d'Amma pour le nouveau millenaire . Puis· Amma se leva et de­manda a tous Ses enfants de reciter avec Elle le man­tra om Jokhah samastah sukhino b!Javantu. Quel­ques minutes avant minuit,

alors que la tion du mantra se continuait, Amma s'immobilisa, les yeux fermes et les mains sur le creur. C 'est ainsi qu' Elle entra dans l'an 2000. Les conques et les cloches du temple retentirent a minuit precise, la recitation du mantra s'intensifia . Comme Amma restait imrnergee en samadhi, les devots reciterent les l 08 noms puis les 1000 noms de la Mere divine. Avec les derniers noms, Amma finit par ouvrir lentement les yeux ; Elle s'assit quelques instants en silence, puis se retira finalement dans Sa chambre. Il etait lh . 30.

<£> ~~dutaad'J'J~ (:WUJ~) Depart d'Amritapuri le 26 mai. Japon du 28 au 30.

Seatle du 1 au 4 juin, Chicago les 5 et 6 juillet, San Ramon du 6 au 19, Washington les 8 et 9, Los Angeles du 21 au 25, New York les 11 et 12, Santa fe du 27 au 30, Rhode Island du 13 au 15. Dallas les 2 et 3 juillet, Boston le 16 juillet

Pour tous renseignements, contactez 1' Ashram de San Ramon (p.2)

* Matruvani Mars 2000 61

Page 31: adresses de conj.act - Matruvani

Amma a demande a nouveau a Bri. Dipamrita de donner des satsangs en Europe. Sa tournee commencera avec le grand week­end de Paques, annonce dans le precedent Matruvani et page 5. Fin mars vous recevrez Ia lettre circulaire de Ia Maison Amrita vous donnant plus amples details. Voici les dates et contacts de ce qui est prevu actuellement, jusqu' a fin mai :

22-24 avril Retraite europeenne en Belgique. Voir p. 5 26 avril Nantes Info : 02 40 06 52 35 27 avril Bordeaux Info : 05 56 42 52 12 28 avril La Bouheyre (1 h. au Sud de Bordeaux) 05 58 04 52 92 29 avril-1 mai Retraite a Pampelune Info : 0034 948 236 729, 3 et 4 mai Barcelone Info : 0034 938 991 470 5-8 mai Retraite. en Ariege Info : 05 61 68 74 63 10 mai Toulouse Info : 05 61 47 77 98, portable : 06 07 98 23 02 11 mai Marseille Info : 04 91 42 64 93 12 mai Ales Info : 04 66 83 04 80 19 et 20 mai Paris Info: 0145 80 39 42 24 et 25 mai Finlande Info : 0035 89 752 0182 26-28 mai Retraite en Suede Info : 0046 522 -291 32

Br. Shraddhamrita (32 ans) estunjeune discipled' Amma, originaire du Kerala mais ayant grandi dans Ia ville cosmopolite de Bombay. II rencontra Amma en 1989 au Kerala alors qu'il terminait ses etudes d' ingenieur. Suivant Ses conseils, il travailla ensuite pendant deux ans a Bombay, et c'est en 1993 qu'il put finalement venir vivre aupres d' Amma a I' Ashram d' Amritapuri.

Tout comme Bri. Dipfunrita, il a re~u I' initiation de brahmacharya en octobre 1997. Son seva (service) actuel pour Amma est d' enseigner a I' ecole d'informatique d' Amrna a Vallickavu.

N ous voyons dans sa venue I' expression de I' amour d' Amma pour Ses devots europeens, et le signe que peut-etre nous avons maintenant

62 2000 Mars Matruvani *

assez muri pour nous engager encore davantage dans le grand fleuve d'amour d' Amma.

Br. Shraddhfunrita sera en Europe du 10 mai au 13 juin, et se rendra a Franfort, Munich, Fribourg, Zurich, en ltalie avec Bergamo, Bra et Turin, au Luxembourg, a Bonn, a Anvers et en Angleterre.

Infos : 00 49 (0) 6063-2216, Fax : (0) 6063-911406

<£> §~ : www.amma.de Vous pouvez desormais trouver a cette adresse toutes les dernieres informations concernant Amma, Ses deplacements, Ses enseigne­ments, l'historique et le developpement des activites caritatives, des photos, des bhajans, etc. dans les differentes langues d' Europe.

<£> ~~~day otad'~ 2000 (~Wale~)

• Helsinki les 6 el 7 oclobre • Ztn;ch clu 9 au 11 • Munich du 13 au 15 • Bonn les 17 el 18 • An"ers du 20 au 22

• L.ondres du 24 au 26

• Pa1;s clu 28 au 30

l

• Toulon du 1 au 3 no"en1bre

• Barcelone clu 5 au 7

• Ttldn du 9 au 11

* Matruvani Mars 2000 63

Page 32: adresses de conj.act - Matruvani

Aux aiJtJnnil tie Malrul'inl: Pour des raisons d'organisation et d'effica­cite, nous souhaitons faire commencer tout ahmmement a Matruvani en septembre, avec Je numero d'automne. C'cst deja le cas pour Ia plupart d'cntre vous. Pour les autres, voici ce que nous proposons :

* Si votre abonnement se termine avec ce numcro de printemps, utilisez Ie coupon ci-dessous pour le renouveler.

* Dans chaque numero a venir de Matruvfmi, nous mettrons un coupon a uti!iser par ceux dont l'abonnement se termine avec Je numero en COUTS.

la dale ,, Ia nn ,, YIJifl lllonnemenlll ltiJUYI '"" volre ltlteiiiiUt!'enveloppe lu Maltuvinl.

Vous pouvez aussi commander des numeros a l'unite (40F port compris)

N 'utilisez le coupon ci-dessous que si t•ous etes 1111 nouvel abomre, ou si vous renouvelez wr abmmement se tem1inant m•ec ce numero de printenrps.

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